Vous êtes sur la page 1sur 17

Équation de Poisson

équation aux dérivées partielles du second ordre particulière

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si


vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème
abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les
références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section
« Notes et références »

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter


mes sources ?

En analyse vectorielle, l'équation de Poisson (ainsi nommée en


l'honneur du mathématicien et physicien français Siméon Denis
Poisson) est l'équation aux dérivées partielles elliptique du
second ordre suivante :

où est l'opérateur laplacien et est une distribution


généralement donnée.
Sur un domaine borné de et de frontière régulière, le problème
de trouver à partir de et satisfaisant certaines conditions aux
limites appropriées est un problème bien posé : la solution existe
et est unique.

Ce problème est important en pratique :

En électrostatique, la formulation classique (voir Équation de


Poisson-Boltzmann) exprime le potentiel électrique associé à
une distribution connue de charges par la relation

En gravitation universelle, le potentiel gravitationnel est relié


à la masse volumique par la relation

En mécanique des fluides, pour des écoulements


incompressibles, la pression est reliée au champ de vitesse
par une équation de Poisson. Par exemple, en 2D, en notant les
composantes du champ de vitesse , la relation
s'écrit :

où représente la densité du fluide.


Conditions aux limites
L'équation de Poisson étant insensible à l’ajout sur d’une
fonction satisfaisant l’équation de Laplace (ou une simple
fonction linéaire par exemple), une condition aux limites est
nécessaire pour espérer l'unicité de la solution : par exemple les
conditions de Dirichlet, celles de Neumann, ou des conditions
mixtes sur des portions de frontière.

Équation de Poisson à deux dimensions


En coordonnées cartésiennes dans , considérons un ouvert ,
une fonction continue sur et une fonction continue sur la
frontière . Le problème consiste à trouver une fonction de
deux variables réelles définie sur qui vérifie les deux
relations :

sur et sur

Cette formulation est un modèle mathématique du problème


statique d’une membrane élastique tendue et chargée (une peau de
tambour) :

est la densité de charge (exprimée par exemple en Pa, ceci à


un multiple près caractérisant les propriétés d’élasticité de la
membrane) ;
est la cote (élévation verticale) le long de la frontière de
fixation de la membrane ;
la solution indique la cote de la membrane dans .

Éléments de justification

À une dimension, il s’agit d’une corde élastique


chargée qui est fixée en ses deux extrémités.

Sur un petit élément , considérons


l’équilibre statique entre les deux forces de traction
et de la corde (respectivement à gauche et à
droite), puis la force de la charge induite par une
densité de charge linéaire notée  :

Sans restreindre la généralité, les facteurs et


ont été divisés par afin de leur conserver une
grandeur non différentielle.
La somme vectorielle de ces forces conduit aux
égalités :

qu’on peut appeler , un coefficient


indépendant de puisque toutes les
composantes horizontales se compensent pour
se répercuter uniquement sur les points d’attache,

qui, lorsque tend vers 0, s’écrit

Cette dernière relation est bien l’équation de


Poisson à une dimension.

Formulation faible et solution


Soit un domaine ouvert et borné de dont la frontière
est suffisamment régulière pour satisfaire le théorème de la
divergence. Soit le vecteur normal à et dirigé vers
l’extérieur.

Soient une fonction de , puis et des fonctions


continues définies sur .

On cherche une solution pour chacun des problèmes suivants :

sur
satisfaisant l’une des conditions sur  :
1.

2. et (pour fixer la constante

additive d’indétermination)
3.

Pour toute fonction régulière, la relation

et le théorème de la divergence impliquent

Si est solution du problème précédent muni de la condition aux


limites retenue, alors

1.

2.

3.

En notant le membre de gauche et celui de droite,


la formulation faible consiste à :
définir un espace vectoriel approprié dans lequel et
sont définies,
rechercher tel que pour tout .

Si elle existe, la solution naturelle de ces formulations se trouve


dans l’espace de Sobolev muni de sa norme

En effet, pour chaque problème, est une forme bilinéaire


symétrique définie sur , et est une forme
linéaire sur .

Proposition — Soit un domaine ouvert et borné de


et de frontière régulière (ou régulière par
morceaux), dans , puis et des
fonctions continues définies sur .

Alors les trois problèmes précédents possèdent une


unique solution dans qui est caractérisée
par la formulation faible correspondante mise en
œuvre dans les espaces suivants :

1. qui est l’adhérence dans


des fonctions indéfiniment dérivables et à
support compact dans
2.

3.

Justification

Si les conditions de continuité et de coercivité des


hypothèses du théorème de Lax-Milgram sont
satisfaites, ce dernier permet de conclure.

Continuité

Pour la continuité des deux formes, il s’agit de


montrer l’existence de constantes positives notées
génériquement telles que

Ces constantes existent par définition de la norme


de et par la continuité des opérateurs de
trace qui, à une fonction associe une
fonction de définie par la restriction de
sur .

On peut remarquer que la continuité des formes


assure simultanément leur définition rigoureuse.
Pour le second problème en particulier, borné
implique la continuité de l’injection de dans
pour la norme , ce qui justifie la
définition de l’espace correspondant.

Coercivité

Pour la coercivité des , il s’agit de montrer


l’existence d’une constante indépendante de
telle que

Cette propriété découle de l’inégalité de Poincaré


classique pour la forme et de l’inégalité de
Poincaré-Wirtinger pour la forme .

La coercivité de la forme peut se montrer


par l’absurde. En notant

supposons qu’il existe une suite


satisfaisant

et
tend vers 0.

Par compacité de l’injection canonique de


dans (lorsque est borné), il existe une
sous-suite convergeant vers une fonction pour la
norme . Cette suite est donc une suite de
Cauchy dans et, puisque son gradient tend
vers 0 dans , elle est également une suite de
Cauchy dans qui converge vers
et qui ne peut être qu’une fonction
constante avec . Ainsi, sa trace sur
(par continuité) ne peut être que constante non
nulle, ce qui contredit .

Résolution
Il y a diverses méthodes pour la résolution numérique. La
méthode de relaxation, un algorithme itératif, est un exemple. Les
méthodes basées sur les transformées de Fourier sont presque
toujours utilisées en gravitation universelle.

Considérations historiques et essais de


résolution
L'équation de Poisson est une correction célèbre de l’équation
différentielle de Laplace au second degré pour le potentiel :

On appelle aussi cette équation : l'équation de la théorie du


potentiel publiée en 1813. Si une fonction d’un point donné ρ = 0,
nous obtenons l’équation de Laplace :

En 1812, Poisson découvrit que cette équation n’est valide que


hors d’un solide. Une preuve rigoureuse pour les masses avec une
densité variable fut d’abord donnée par Carl Friedrich Gauss en
1839. Les deux équations ont leurs équivalents en analyse
vectorielle. L’étude des champs scalaires φ d’une divergence [Quoi ?]
donne :

Par exemple, une équation de Poisson pour un potentiel électrique


en surface Ψ, qui montre sa dépendance de la densité d’une
charge électrique ρe dans une place particulière :

La distribution d’une charge dans un fluide est inconnue et nous


devons utiliser l’équation de Poisson-Boltzmann :

ce qui, dans la plupart des cas, ne peut être résolu


analytiquement, mais seulement pour des situations particulières.
En coordonnées polaires, l’équation de Poisson-Boltzmann s'écrit :
laquelle ne peut pas non plus être résolue analytiquement. Même
si le champ φ n’est pas scalaire, l’équation de Poisson est valide,
comme elle peut l’être par exemple dans un espace de Minkowski
à quatre dimensions :

Si ρ(x, y, z) est une fonction continue et si pour r→∞ (ou si un


point 'se déplace' à l’infini) une fonction φ va à 0 suffisamment
rapidement, une solution à l’équation de Poisson est le potentiel
newtonien d’une fonction ρ(x, y, z) :

où r est une distance entre l’élément avec le volume dv et le point


M. L’intégration parcourt la totalité de l’espace. L’intégrale de
Poisson en résolvant la fonction de Green pour le Problème de
Dirichlet de l’équation de Laplace, si le cercle est le domaine
étudié :

où :
φ(χ) est une fonction prescrite sur une ligne circulaire, qui définit
les conditions aux limites de la fonction requise φ de l’équation de
Laplace. De la même manière nous définissons la fonction de
Green pour le problème de Dirichlet pour l’équation de Laplace

dans l’espace, pour un domaine constitué d’une sphère


de rayon R. Cette fois la fonction de Green est:

où : est une distance d’un point (ξ, η, ζ)

depuis le centre d’une sphère, r une distance entre des points (x, y,
z), (ξ, η, ζ), r1 est une distance entre le point (x, y, z) et le point (Rξ/
ρ, Rη/ρ, Rζ/ρ), symétrique au point (ξ, η, ζ). L’intégrale de Poisson
est maintenant de la forme:

Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia
en anglais intitulé « Siméon Denis Poisson (https://en.wikipedia.org/wiki/
Sim%C3%A9on_Denis_Poisson?oldid=5407359)  » (voir la liste des
auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Sim%C3%A9on_Denis_Poisson?acti
on=history) ).
Voir aussi

Bibliographie

[Poisson 1813] Siméon-Denis Poisson, « Remarques sur une


équation qui se présente dans la théorie des attractions des
sphéroïdes », Nouveau bulletin des sciences : par la Société
philomat(h)ique (de Paris), Paris, J. Klostermann fils, t. III, no 75,‎
déc. 1813, p. 388-392 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12
148/bpt6k1053608v/f12)  [archive]).
[Godard et Boer 2020] Roger Godard et John de Boer, « Gauss et
le modèle du champ magnétique terrestre », dans Maria Zack et
Dirk Schlimm (éd.), Research in history and philosophy of
mathematics : the CSHPM 2018 volume [« Recherche en histoire
et en philosophie des mathématiques »], Cham, Birkhäuser,
coll. « Proceedings of the Canadian Society for History and
Philosophy of Mathematics / (Actes de la) Société canadienne
d'histoire et de philosophie des mathématiques », janv. 2020,
1re éd., 1 vol., XIII-172, ill., 15,6 × 23,4 cm
(ISBN 978-3-030-31196-4,
OCLC 1154674154 (https://worldcat.org/fr/title/1154674154) ,
DOI 
10.1007/978-3-030-31298-5 (https://dx.doi.org/10.1007/978-3-030-3
, présentation en ligne (https://www.springer.com/fr/book/9783
030311964)  [archive], lire en ligne (https://books.google.com/b
ooks?id=lNPHDwAAQBAJ)  [archive]), chap. 8, p. 125-138.
[Solomentsev 1995] (en) E. D. Solomentsev, « Poisson equation »,
dans Michiel Hazewinkel (éd.), Encyclopaedia of mathematics :
an updated and annotated translation of the Soviet Mathematical
encyclopaedia [« Encyclopédie des mathématiques : une
traduction mise à jour et annotée de l'Encyclopédie des
mathématiques soviétique »], t. IV : Monge-Ampère equation –
Rings and algebras [« Équation de Monge-Ampère – Anneaux et
algèbre »], Dordrecht, Kluwer Academic, hors coll., janv. 1995,
1re éd., 1 vol., IV-929, ill., 21 × 29,7 cm (ISBN 1-556-08010-7,
EAN 9781556080104,
OCLC 36917086 (https://worldcat.org/fr/title/36917086) ,
DOI 
10.1007/978-1-4899-3791-9 (https://dx.doi.org/10.1007/978-1-4899
, SUDOC 030253195 (https://www.sudoc.fr/030253195) ,
présentation en ligne (https://www.springer.com/gp/book/9780
792329763)  [archive], lire en ligne (https://books.google.com/b
ooks?id=AGcFCAAAQBAJ)  [archive]), s.v. Poisson equation
[« équation de Poisson »], p. 445.
[Taillet, Villain et Febvre 2018] Richard Taillet, Loïc Villain et
Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Louvain-la-Neuve, De
Boeck Supérieur, hors coll. / physique, janv. 2018, 4e éd. (1re éd.
mai 2008), 1 vol., X-956, ill. et fig., 17 × 24 cm
(ISBN 978-2-8073-0744-5, EAN 9782807307445,
OCLC 1022951339 (https://worldcat.org/fr/title/1022951339) ,
BNF 
45646901 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb456469019.public
, SUDOC 224228161 (https://www.sudoc.fr/224228161) ,
présentation en ligne (https://www.deboecksuperieur.com/ouvr
age/9782807307445-dictionnaire-de-physique)  [archive], lire en
ligne (https://books.google.com/books?id=pjlFDwAAQBA
J)  [archive]), s.v. Poisson (équation de), p. 579-580.
Poisson Equation (http://eqworld.ipmnet.ru/en/solutions/lpde/l
pde302.pdf)  [archive] at EqWorld: The World of Mathematical
Equations.
L.C. Evans, Partial Differential Equations, American
Mathematical Society, Providence, 1998. (ISBN 0-8218-0772-2)
A. D. Polyanin, Handbook of Linear Partial Differential Equations
for Engineers and Scientists, Chapman & Hall/CRC Press, Boca
Raton, 2002. (ISBN 1-58488-299-9)

Articles connexes

Opérateur laplacien
Opérateur laplacien vectoriel
Équation de Laplace
Théorie du potentiel
Liens externes

(en) Eric W. Weisstein, « Poisson Integral » (http://mathworld.wolfr


am.com/PoissonIntegral.html)  [archive], sur MathWorld
(en) Eric W. Weisstein, « Poisson Kernel » (http://mathworld.wolfra
m.com/PoissonKernel.html)  [archive], sur MathWorld
(en) Poisson's Integral for the Unit Disk (http://www.csd.newcastl
e.edu.au/appendices/appendixC_8_3.html)  [archive]
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/topic/Poisso
·
Swedish Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/enc

Portail de l'analyse Portail de la physique

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?


title=Équation_de_Poisson&oldid=200357994 ».

La dernière modification de cette page a été faite le 11 janvier 2023 à 19:54. •


Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA 3.0 sauf mention contraire.

Vous aimerez peut-être aussi