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21/02/2015

Méthode des éléments finis

Année universitaire : 2014 / 2015

1. introduction
 Aujourd’hui, modéliser c’est passer du réel au numérique
 La technique des éléments finis est un support à la modélisation
physique.

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LA METHODE DES ELEMENTS FINIS


QU'EST-CE QUE LA METHODE DES ELEMENTS FINIS ?

C'est une méthode mathématique


d'intégration numérique des équations
aux dérivées partielles
mises sous forme variationnelle.

La majorité des problèmes physiques (ex. calcul des structures)


se ramènent à un système d'équations aux dérivées partielles
qu'il est souvent impossible de résoudre analytiquement.

Domaines d'application de la MEF

 analyse linéaire (statique et dynamique)


 analyse non linéaire (grands déplacements, grandes
déformations, contact et frottement, flambage, ...)
 mise en forme des matériaux
 thermique (en régime permanent et transitoire, ...)
 mécanique des fluides
 électromagnétisme
 dynamique rapide (choc, impact, crash)
 optimisation des structures
 Secteurs d'utilisation de la MEF
 génie mécanique, génie civil, transport, aéronautique,
espace, nucléaire, énergétique, militaire, ....

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Étapes de calcul par MEF

1- EQUATIONS D’EQUILIBRE(EDP)
2- LOI DE COMPORTEMENT ET CONDITIONS AUX
LIMITES
3- FORMULATION FAIBLE
4- DISCRETISATION
5- ASSEMBLAGE
6- RESOLUTION
7- ANALYSE DE LA SOLUTION

Formes forte et faible


Particularité de la méthode des éléments finis (MEF):
Discrétiser, non pas la relation
d’équilibre(EDP), mais une forme
« affaiblie » de cette équation.
Vocabulaire : cette forme est appelée sous des noms divers:
 Forme faible
 Forme intégrale
 Forme variationnelle …

Motivation : affaiblir pour réduire certaines contraintes mathématiques


(discontinuités …) empêchant l'utilisation d'outils classiques pour
sa résolution.

Conséquence : la solution d’une forme faible correspond à une solution


approchée ou « faible » en termes de continuité.

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Formes forte et faible

 L’objectif est de passer d'un système d'équations aux


dérivées partielles (EDP) à la formulation variationnelle du
problème (équation intégrale)

 La méthode des éléments finis permet donc de résoudre de


manière discrète une EDP dont on cherche une solution
approchée « suffisamment » fiable. De manière générale,
cette EDP porte sur une fonction u, définie sur un domaine.
Elle comporte des conditions aux bords permettant
d'assurer existence et unicité d'une solution.

2. Formulation
 Hypothèse:
On considère ƒ une fonction continue sur Ω et u la solution de l'équation
aux dérivées partielles suivante sur Ω (  est l'opérateur laplacien) :


Un tel problème est appelé problème aux limites car la fonction
inconnue u doit satisfaire les conditions aux limites u = 0 posées à la
frontière de l’intervalle ouvert δΩ sur lequel l’équation différentielle doit
être satisfaite. Cette condition au bord s'appelle la condition de Dirichlet.
On démontre qu'il existe une solution unique à ce problème d'EDP à
l'aide du théorème de Lax-Milgram.

● Choisir une fonction test admissible


● Multiplier l'équation et intégrer
● Intégrer par parties pour obtenir le même ordre
● Formuler la forme faible

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Formulation faible
Soit v ∈ V0 quelconque. Multiplions les deux parties de l'équation
précédente par v (fonction de test) puis sommons sur le domaine Ω. On
obtient l'équation :

      
On utilise pour le premier terme une intégration par parties

  
    . 
Dans cette formulation, v est nulle sur le bord (v ∈ V0) ce qui permet
d'obtenir la formulation faible du problème :

 .   
  
Si u est deux fois différentiable, il y a équivalence entre cette
formulation et celle du problème initial donné dans la section hypothèse
et alors la solution de la formulation faible est la même que la solution
initiale. On peut donc résoudre la formulation faible au lieu de résoudre
le problème initial.

Pour plus de généralité et pour rendre la suite plus lisible on


utilisera les notations suivantes :

,  . 

avec a un opérateur bilinéaire symétrique (de V2 dans ) ;



avec un opérateur linéaire (de V dans ).
On peut résoudre par la méthode des éléments finis toute
équation aux dérivées partielles dont la forme faible se met
sous la forme
,

La résolution analytique ne peut se faire que dans un nombre


de cas limité et généralement sous de fortes hypothèses.

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Méthode des éléments finis


La méthode des éléments finis se propose de discrétiser le
problème considéré. La discrétisation intervient à plusieurs niveaux:
 discrétisation: il est nécessaire de disposer d’une description du
domaine  sur lequel on souhaite travailler. Cette description va
se faire en l’approchant par un maillage, qui sera constitué
d’éléments.
 interpolation: il est ensuite nécessaire de disposer d’une
manière de représenter le ou les champs inconnus. Ce que se
propose de faire la méthode des éléments finis, c’est s’approcher
ces champs par des fonctions plus simples (disons polynomiales
de degré un ou deux) définies sur chacun des éléments du
maillage.
 approximation: selon le type d’approximation, on remplace non
seulement l’espace V, de dimension infinie, par des
approximations Vh de dimension finie, mais parfois également les
formes bilinéaires et linéaires définissant le problème.

Idées de base:
Point de départ : Formulation Variationnelle
Approximation de la solution par sous-domaines : éléments
finis
• forme simple
• approximation sur des variables physiques

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Choix d'un maillage et discrétisation

 Le domaine V est décomposé (discrétisé) en sous-domaines Ve


de forme géométrique simple (les éléments) reliés entre eux en
des points appelés nœuds. Cette opération s'appelle maillage
 Le maillage est défini par la table des nœuds et la table des
éléments.
 Définition formelle
 Élément fini — On appelle élément fini la donnée d'un triplet avec
(K,PK,K)
• K est un domaine géométrique,
• PK est un espace de fonctions sur K, qu'on appelle espace des
fonctions de base,
• K est un ensemble de formes linéaires
sur PK, qu'on appelle degrés de liberté.

3. Discrétisation
 Soit le maillage M et la base associée b=(e1…en). Puisque la
condition de Dirichlet impose des fonctions nulles aux bords, on
utilise uniquement la sous-base b limitée aux points intérieurs de
 . L’approximation de u dans cette base s’écrit : ∑ uiei
 On cherche la solution du problème discrétisé ainsi :
∈ ∀ ∈ , ,
 Or dans cet espace discrétisé, dire que tout vecteur vérifie la
proposition précédente est équivalent à dire que tous les vecteurs
de la base vérifient la proposition. Si l'on décompose la solution
dans la base ei des intérieurs, en composantes ui , on obtient :

∀ ∈ ,…., ui ei,ej ej

L'idée est que quand le maillage se resserre et que le nombre de


fonctions de base n tend vers l'infini (et que l'espace engendré par
cette base croit vers V0), les solutions un devront converger vers
la solution u de l'équation aux dérivées partielles de départ.

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Problème sous forme matricielle

Le problème discrétisé est:

∀ ∈ ,…., ui ei,ej ej

Si l'on note:
 la matrice A ayant pour composantes les ei,ej ,
 le vecteur U ayant pour composantes les ui qui sont les
coordonnées de la solution approché sur la base b
 le vecteur B ayant pour composantes les ej . Alors ce problème
revient à résoudre l'équation linéaire de n équations à n
inconnues : AU=B
 La matrice A est appelée matrice de rigidité par analogie avec
certains problèmes de mécanique des solides(symétrique et
inversible). On obtient donc l'existence et l'unicité de U=A-1B.
Quand le maillage se resserre cette solution approchée va tendre
vers la vraie solution de l'équation aux dérivées partielles de
départ.

 Fonctions de base
 On doit après prendre une base de fonctions « adaptées »
au maillage. En général, les fonctions de base utilisées
pour les éléments finis sont interpolantes, c'est-à-dire que
les valeurs nodales sont les valeurs des grandeurs
inconnues aux nœuds.
 Représentation élémentaire (ou locale) de variable u:
Le ue(x; t) dans l’ élément (e) a pour expression :

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 Représentation globale du variable u:


La variable u(x;t) a pour expression sur l'ensemble :

Où:

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 Les fonctions d'interpolation vérifient les relations :

ou (xj;yj;zj) sont les coordonnées du nœud j.


 Exemple : élément à deux nœuds :
Pour l’élément a deux nœuds, l’intérpolation doit être linéaire pour
assurer l’unicité (et bien sur la continuité) de la solution, car il y a
exactement deux coefficients à déterminer par les conditions
nodales. Le champs de déplacements s’écrit sous la forme:
+
Les deux conditions nodales permettent de déterminer les
coefficients a0 et a1:
+
+
Fonctions d'interpolation sur un element à deux nœuds:

Où et sont respectivement les déplacements aux


nœuds 1 et 2. La solution donne les deux coefficients
et ainsi, on a:

En regroupant les termes en facteur des valeurs


nodales et

Exemple2: donner les


fonctions d’interpolations
polynomiales pour un element
1D à 3 nœuds

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Quelques éléments classiques

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Pour résumer …
Mailler le domaine
Obtention de la forme faible :
 En pondérant par une fonction-test quelconque
 En intégrant par parties avec les conditions aux
limites
Approximation des variables et des dérivées
au sens éléments finis
 Calcul des fonctions d’approximations
Discrétisation de la forme intégrale et calcul
des matrices et vecteurs
Résoudre le système

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4. Problèmes d'équilibre (système continu)

Pour un système continu, prenons


comme exemple le problème thermique:

Problèmes d'équilibre
(Système discret)
 Pour un système discret (système de ressorts,
réseaux électriques, réseaux hydrauliques,...), les
équations de comportement peuvent en général
s'écrire sous la forme matricielle suivante :

[K] - matrice caractérisant le système


{U} - variables inconnues du problème
DDL – Degré De Liberté
DOF – Degree Of Freedom
{F} - sollicitations connues (second membre)

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Signification (1D)

5. Mise en équations par le PTV


 Considérons un élément de structure de longueur ℓ , chargé
sur sa longueur et à ses extrémités (figure ci-contre).
 Le PTV appliqué à cet élément donne l’équation intégrale
suivante :

C’est la forme variationnelle du problème.


au travail virtuel du chargement volumique
travail virtuel des quantités d’accélération

travail virtuel des efforts intérieurs

travail virtuel des efforts appliqués aux extrémités

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Équivalence des principes


 Partons du PFD et utilisons la méthode des résidus
pondérés (méthode de Galerkin) pour retrouver le PTV

est équivalent à

P est une fonction test, dite fonction de pondération


- Effectuons une intégration par partie du terme en u,xx

- Nous obtenons

Pour des conditions aux limites en force aux extrémités en tenant compte
de la loi de comportement intégrée, nous avons :

D’où

PTV avec P =u

En générale, le PTV s’ écrit comme suit:

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 Le premier terme

 le second terme, écrit dans la base de discrétisation

Avec matrice raideur élémentaire


 Efforts imposés: leur travail virtuel élémentaire est de la
forme :

d’où le travail virtuel discrétisé :

avec

 Efforts inconnus: D’une manière similaire, leur travail


virtuel élémentaire s’écrit :

d’où le travail virtuel discrétisé :

Reportons dans la forme intégrale les résultats obtenus pour chaque élément,

nous obtenons une équation matricielle de la forme :

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6. Élément fini barre


 Modèle barre en traction – compression
 Une barre est un élément mécanique qui ne travaille qu’en
traction compression.
 Le PFD appliqué au modèle de traction –compression donne
le système d’équations aux dérivées partielles (EDP)
suivant :

 équation locale : ∀ ∈ 0,
 2 conditions aux limites x=0 et en x=l
,0
 2 conditions initiales :
,0

L’élément fini barre


 Considérons un élément de longueur ℓe , dont les extrémités sont
les nœuds i et j. Le repère local, lié à l'élément, a pour direction
axe de la barre et est orienté de i vers j.
 Les deux variables nodales sont les déplacements des nœuds i et
j, notés ui et uj L’approximation polynomiale à deux paramètres
correspondante est de la forme

La notion d'approximation nodale est fondamentale dans la méthode


des éléments finis, elle permet d’utiliser des variables qui ont un sens
physique, et sur lesquelles nous pourrons directement imposer les
valeurs données par les conditions aux limites de type cinématique.

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 Soit pour l’élément barre


En petits déplacements, la section reste constante au
cours du temps, et les intégrales sont calculées dans l’état de
référence, configuration de Lagrange. La matrice B est
calculée à partir de la relation xx = u,x. Sur chaque
élément le calcul analytique conduit à :

 Le champ de contrainte étant obtenu à partir de la


relation contrainte-déformation
 Matrices élémentaires
Nous rappelons les expressions des matrices masse et
raideur élémentaires :

 Le champs des déformations et par conséquence celui des


contraintes est constant sur chaque élément. Le calcul
analytique des matrices nous donne :

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 Pour la matrice de masse élémentaire:

 Donc, on aura:

• Le travail virtuel élémentaire des efforts extérieurs:

Les efforts extérieurs appliqués à un élément sont modélisés


par : une densité linéique d’efforts longitudinaux f et deux
forces appliquées aux nœuds, Fi et Fj . En exprimant le travail
virtuel de ces efforts, nous obtenons le vecteur force
généralisée pour une charge linéique uniforme e e et le
vecteur forces nodales Fe :

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Un élément de treillis
 Un treillis est une structure mécanique constitué de nb barres
élastiques reliés en leurs extrémités par des liaisons rotules
parfait (sans frottements)
 Nous avons obtenu analytiquement l’expression des formes
matricielles associées au modèle élément fini barre. Ces
expressions sont définies par rapport à des variables locales.
Dans une structure treillis, chaque élément peut avoir une
orientation quelconque dans l’espace. Pour effectuer
l’assemblage, nous devons exprimer les vecteurs déplacements
nodaux de chaque élément sur une même base globale.

 Soit un élément (i,j) formant un angle 


avec l’axe xo du repère global.
 Pour effectuer l'assemblage nous devons
exprimer le déplacement axial en fonction
de ses composantes sur la base globale (u,v).

Appliquons ce changement de base aux nœuds de l’élément

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 Reportons ce changement de base dans l'expression de


l'énergie de déformation.

 Nous en déduisons l’expression de la matrice raideur


élémentaire sur les variables

cos 0   c2 cs  c 2  cs
 sin   
 
Ke  
0  EA  1  1 cos sin 0
  
 0 cos L  1 1   0

0  EA  cs s2  cs  s2 
  
0 cos sin L  c 2  cs c 2 cs 
   
 0 sin    cs  s
2
cs s2 

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Phase d’assemblage
La phase d’assemblage consiste à « assembler » :
 toutes les matrices élémentaires en une seule matrice globale [K]
 tous les vecteurs élémentaires en un seul vecteur global {F}
L’ étape de l'assemblage consiste a prendre en compte les contributions de
tous les systèmes élémentaires pour construire un système linéaire
global que l'on devra résoudre. La clé de l'assemblage est le tableau
d'adressage des degrés de liberté qui permet de passer du système
élémentaire local (sur un élément K) au système global (sur tout le
domaine ) en fonction de la numérotation des degrés de liberté.

Phase d’assemblage

• Construction de la matrice étendue et du vecteur


étendu {Fe} de chaque élément
0 0 0
0 0
0 0 0
• Addition des matrices et des vecteurs étendus

+ ⋯. ∑

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