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La Fraude A L
La Fraude A L
LA FRAUDE A L’ASSURANCE
LA FRAUDE A L’ASSURANCE
INTRODUCTION
Frauder, selon le petit Robert, est agir de mauvaise foi
dans le but de
tromper, toutefois il n’existe pas de définition légale de la
fraude à l’assurance
Néanmoins, selon le dictionnaire permanent des
assurances, la fraude à
l’assurance peut être définie comme tout acte volontaire
commis par l’assuré
en vue de tirer de son contrat d’assurance un profit
illégitime
Dans cet ordre d’idées la fraude suppose la mauvaise foi
de l’assuré, il
n’y a pas de fraude si l’assuré agit par erreur ou dans la
croyance légitime
qu’il ne commettait aucune irrégularité.
Dans cette perspective, l’assureur semble être une
victime privilégiée de
la fraude commise par l’assuré, dans le but de rétablir un
équilibre perturbé au
détriment de l’assuré qui essaie de récupérer une part
des cotisations et
primes qu’il juge souvent excessives, c’est la raison pour
laquelle la fraude à
l’assurance est une forme de délinquance socialement
bien acceptée à l’instar
de la fraude fiscale.
Or, l’assuré n’étant pas le seul bénéficiaire de l’indemnité
d’assurance,
la victime d’un sinistre à réparer par l’assureur de
responsabilité peut
également opter pour ce mécanisme abusif
Il est de très grande importance de signaler que la fraude
à l’assurance
est une lésion entre les prestations initialement conclues
au contrat, l’assuré
supprime volontairement l’aléa de la survenance du
sinistre lui-même, et de
son coût.
Cette situation met en cause le critère de la bonne foi qui
est à la base
de tout contrat d’assurance.
Il est clair, même en l’absence des statistiques
marocaines en matière
de la fraude à l’assurance, que son impact n’est pas
négligé, cet impact a des
répercussions directes sur l’assureur et par conséquent
sur l’économie
nationale.
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LA FRAUDE A L’ASSURANCE
La pratique a démontré que les assureurs marocains ne
portent importance à
la fraude qu’en ce qui concerne les gros sinistres, alors
que les petits même
avec une fréquence importante demeurent négligées à
cause de la masse des
dossiers et de la lenteur des procédures.
En effet les assureurs marocains tolèrent la fraude des
petits sinistres, et se
contentent d’en répercuter le coût sur la collectivité ;
solution contraire à toute
éthique, et justifiant effectivement l’absence des
statistiques inhérentes aussi
bien au volume de la fraude qu’à son évolution.
La fraude à l’assurance n’est certes pas un phénomène
nouveau, il est
courant d’affirmer qu’elle est consubstantielle à
l’assurance, les assureurs
maritimes au 15ème et 16ème Siècle devaient déjà
compter avec la baraterie.
Dès le développement de l’assurance Incendie au début
du 19ème siècle, on a
vu se multiplier les mises à feu de biens propres
préalablement surévalués
d’assurance dans l’unique but de percevoir des
indemnités ; situation qui a
poussé les législateurs à y remédier, à ce titre, le
législateur Français s’est
trouvé dans l’obligation de modifier en 1832 le Code
pénal pour sanctionner
celui qui incendierait un bien à lui même appartenant
pour provoquer un
préjudice quelconque à autrui.
Néanmoins, ce genre de fraude est resté longtemps très
marginal et assez
bien maîtrisé par les assureurs eux même.
Cependant, cette situation ne durera pas longtemps
puisque l’évolution
économique donnera l’apparition de nouvelles méthodes
de fraudes, et partant
les assureurs ont du suivre ce courant en mettant en
place de nouveaux
mécanismes de détection voire de lutte contre la fraude.
Et la guerre continue.
A l’instar de l’arsenal juridique français, le législateur
marocain a repris les
mêmes dispositions de son homologue Français au
niveau du régime juridique
de la fraude.
Initialement, la fraude à l’assurance était assimilée au dol
régi par les
dispositions de l’article 52 et 53 du DOC, il fallait
attendre l’arrêté viziriel du
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