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La ville verticale : complexe résidentiel riojA, Buenos Aires, 1968-1973 LA VILLE

VERTICALE : LOTISSEMENT RIOJA, BUENO AIRES, 1968-1973
Claudia Costa Cabral
Traduction portugais-anglais : helena Oliveira
ARQTEXTE 12

1 Conjunto rioja, Buenos Aires, situation en 2005. 1

lotissement rioja, Buenos Aires, situation en 2005.

98
 Il y a une interaction entre l'îlot et le type de bâtiment dans lequel,
alternativement, chacun apparaît comme la cause de l'autre : l'îlot en
se constituant dans un contenant indéformable qui va conditionner
la transformation typologique, le type de bâtiment en se constituant
dans le composant élémentaire des nouveaux blocs . Fernando Diez,
Buenos Aires et quelques constantes des transformations urbaines,
1996.1
dansDocuments pour une histoire de l'architecture
argentine, compilation organisée par Marina Waisman dans les
années 1980, Alberto Bellucci s'élève contre une histoire de
l'architecture argentine uniquement comme « histoire des
bâtiments ».deuxCependant, si elle est vraie, la déclaration de
Fernando Diez nous invite à porter un regard plus large sur ces
mêmes bâtiments, où leur histoire serait aussi l'histoire de
différentes façons de penser la ville, que ce soit comme
positivité, comme un héritage à entretenir et à prendre en
charge. de, ou comme une aberration dysfonctionnelle, ou un
mal auquel il faut remédier. cet article traite d'un bâtiment, au
sens strict du terme ; bien qu'elle soit appelée « ensemble » et
constituée de tours, la rioja est une unité continue. espère
pourtant y trouver l'énoncé de la ville, l'hypothèse généralisable
qui accompagne la réponse spécifique aux circonstances
déterminées de programme et de lieu, et qui articule une
possibilité concrète présente et future.3
le complexe de logements de la rioja a été conçu par just
solsona, Flora Manteola, javier sánchez Gómes, josefina santos,
ignacio Petchersky et rafael Viñoly entre novembre 1968 et mai
1969, pour le compte de la banque municipale de la ville de
buenos aires. en décembre de la même année, commence la
construction du complexe, qui insère 445 nouveaux
appartements dans un bloc typique de Buenos Aires, dans le
quartier de Parque Patrícios. Les travaux sont achevés en janvier
1973.4Dans les premières photos publiées du complexe, l'image
mégastructuraliste de la puissante masse bâtie prévaut, formée
par le tissu spatial des tours et des passerelles aériennes,
s'élevant au milieu du vaste étalement suburbain des maisons
basses, comme un point avancé de la ville cosmopolite de
Buenos Aires. que l'on peut voir de très loin.
étaient-ce les composantes d'une ville alternative ? Près de
quarante ans plus tard, alors que de nombreuses maisons voisines
ont été remplacées par des immeubles de grande hauteur et que de
nouvelles ressources numériques donnent un aperçu du complexe,
tel qu'inséré dans la texture urbaine adjacente, le complexe de la
rioja est toujours considéré comme une exception, comme un
fragment qui s'écarte de la norme et fait référence à une ville
différente. Cela fait penser au beau commentaire de Beatriz sarlo,
qu'Antonio Gaite, disciple et collaborateur de Wladimiro Acosta,
recueille dans sa présentation des études de maîtrise sur le City-
Block (1927-1935). Pour elle, l'Acosta City-Block est une proposition «
contre la ville construite par l'histoire,
Il y a une interaction entre îlot et type de bâtiment dans laquelle,
ARQTEXTE 12
alternativement, chacun apparaît comme la cause de l'autre : le bloc
en tant qu'il constitue le contenant indéformable qui va conditionner
la transformation typologique, le type de bâtiment en tant
qu'élément élémentaire des nouveaux blocs .
Fernando Diez, Buenos Aires et quelques constantes des
transformations urbaines, 1996.1
dansDocuments pour une histoire de l'architecture
argentine, compilation organisée par Marina Waisman dans les
années 80, Alberto Belluci s'élève contre une histoire de
l'architecture argentine vue uniquement comme « une histoire
des édifices ». cependant, si elle est exacte, l'affirmation de
Fernando Diez invite à porter un regard sur les édifices, pour
que l'histoire de ces édifices soit aussi l'histoire de plusieurs
manières de penser la ville ; que ce soit positivement, comme un
héritage à conserver et à soigner, ou que ce soit comme une
aberration dysfonctionnelle, une erreur à corriger. Cet article
concerne un bâtiment, au sens strict du terme ; bien qu'elle soit
appelée « lotissement » et constituée de tours, la rioja est une
unité bâtie continue. néanmoins, l'argument cherche à y trouver
l'énoncé sur la ville, l'hypothèse générale que l'on peut tirer de
cette réponse spécifique aux circonstances locales de
programme et de lieu,3
fair solsona, Flora Manteola, javier sánchez gómez, josefina
santos, ignacio Petchersky et rafael Viñoly ont conçu le lotissement
de rioja entre novembre 1968 et mai 1969, en tant que commission
de la Banco de la ciudad de Buenos Aires ("Banque de la ville"). La
construction a commencé en décembre de la même année et s'est
achevée en janvier 1973, insérant 445 nouveaux appartements dans
un immeuble typique de Buenos Aires, dans le quartier du Parque
Patrícios.4Sur les premières photographies du bâtiment qui ont été
publiées, une méga image structurelle prévaut : la puissante masse
bâtie conformée par le tissage spatial des tours et des ponts,
s'élevant au milieu du schéma horizontal répandu des maisons de
banlieue, comme un point avancé du cosmopolitisme Buenos Aires
que l'on aperçoit de loin.
Étaient-ce là les composantes d'une ville alternative ? près de
quarante ans plus tard, alors que plusieurs maisons voisines ont été
remplacées par des structures plus hautes, et que de nouveaux outils
numériques permettent une vision immédiate de l'ensemble du bâtiment
inséré dans la trame urbaine adjacente, le lotissement de la rioja peut
encore être décrit comme une exception, un fragment déviant de la
norme qui renvoie à une ville distincte. il rappelle le beau commentaire
de Beatriz sarlo sur Wladimiro acosta, dont antonio gaite, disciple et
collaborateur, se souvient dans sa présentation à ses études de maîtrise
sur le city-block (1927-1935). Pour elle, le city-block de Costa est une
proposition « contre la ville construite par l'histoire, depuis les
possibilités ouvertes par les nouvelles technologies ».5Ça devrait
99
 2 Complexe Rioja, situation et emplacement.
Sources : image Google, 2008 ; somme, Buenos
Aires, n. 76, p. 24 mai 1974.
Lotissement de 2 logements rioja, plan du site.
sources : google image, 2008 ; et somme, Buenos
Aires, n. 76, p. 24 mai 1974.
100
3 Complexe Rioja, vue générale, 1973. Source :
solsonA, just j. entretiens. Fait référence à une
autobiographie. Buenos Aires : éditions
infinies, 1997.
3 lotissement rioja, vue générale, 1973.
source : sOlsOna, just j. Entrevues. évoque une
autobiographie. Buenos Aires : Éditions
infinies, 1997.
deux
des possibilités ouvertes par les nouvelles technologies ».5
cela pourrait sans doute s'appliquer à la tradition
mégastructuraliste des années 1960, avec laquelle il ne serait
pas déplacé d'établir une analogie, fût-elle superficielle, avec
l'image urbaine du complexe de la Rioja.
le chemin qui traverse Acosta, selon sarlo, s'éloigne de la
ville existante précisément lorsqu'il s'affranchit des limites à la
transformation imposées par la trame coloniale ; « Les pâtés de
maisons intégraux parlent de la ville du futur, pas de
l'intégration du futur dans la ville actuelle ».6Anahí Ballent avait
également remarqué l'éloignement progressif de la ville réelle
qui accompagnait le développement du City-Block. le problème
d'Acosta, lorsqu'il a affronté avec Fermín Bereterbide et Alfredo
Felice la conception et la construction deLe Hogar Obrero(
1941-1950), serait justement de revenir au vrai Buenos Aires,
sans pour autant renoncer à une vision moderne de la ville.
Ballent met en évidence comment le City-Block, bien qu'il n'ait
jamais été assimilé au tissu urbain existant, conserve toujours,
dans sa première version, les dimensions qui le lient à l'îlot de
Buenos Aires, admettant la structure du tissu urbain comme
fixe.7C'est à ce point intermédiaire de l'investigation d'Acosta,
manifeste dans la comparaison qu'il présente dans Vivienda y
ciudad entre l'application du City-Block et la structure urbaine de
Buenos Aires, côte à côte,8
comme le Corbusier l'avait fait avec son Plan Voisin e Paris en 1924,
qui je crois trouver un point d'intersection avec la rioja. les essais sur
le logement et la ville reviennent sur le sens de la relation fondatrice
des premiers vis-à-vis des seconds dans la tradition moderne.
Malgré son aspect contrasté par rapport à l'environnement
immédiat, rioja explore les possibilités de la grille comme système
d'ordonnancement de l'aménagement et le patrimoine
historiquement constitué de la ville espagnole ; mais même ainsi, il
véhicule une idée moderne de la ville, comme une affirmation
urbaine et architecturale qui met à jour le sens inauguré par les
avant-gardes de penser la ville du point de vue du logement. C'est
cette double condition que nous nous proposons d'examiner
maintenant.
programme et site
Compte tenu de la taille du grand Buenos Aires, Parque Patricios
est un quartier central. situé dans le quadrant sud-est, à l'ouest de la
Boca et avant Boedo et Pompeya, au moment de la construction du
complexe rioja, c'était déjà un quartier avec de bonnes
infrastructures, bien communiqué avec les zones centrales par
plusieurs lignes de bus et desservi par des installations urbaines
( écoles, hôpitaux, le parc qui donne son nom au quartier).9le
complexe est situé dans le bloc bordé par les rues la rioja, inclán,
deán Funes et salcedo. D'une superficie de 11 463 m², sa
configuration est le quadrilatère typique de la parcelle de Buenos
Aires, en l'occurrence légèrement trapézoïdale ; inclán est parallèle à
salcedo, et rioja à deán Funes, mais les quatre
vaut aussi, sans doute, pour la tradition mégastructuraliste des
ARQTEXTE 12
années soixante avec laquelle il ne serait pas abusif d'établir une
analogie, même superficielle, avec l'image urbaine de la rioja.
selon sarlo, le parcours d'acosta s'écarte de la ville
existante précisément lorsqu'il échappe aux limites de
transformation imposées par le tissu urbain colonial
quadrillé ; « les îlots intégraux portent sur la ville du futur
et non sur l'incrustation du futur sur la ville présente ».6
anahí Ballent avait aussi remarqué l'éloignement progressif de
la ville réelle qui suit le développement du city-Block. problème
d'acosta, tout en affrontant avec Fermín Bereterbide et alfredo
Felice la conception et la construction deLe Hogar Obrero
(1941-1950), serait précisément de revenir au vrai Buenos Aires,
sans renier l'idée de la ville moderne. Ballent souligne comment
le city-block, bien qu'il n'ait jamais été intégré au tissu urbain
existant, était encore attaché dans sa première version (1927)
aux dimensions de l'îlot colonial typique, acceptant la structure
urbaine comme cadre préfixé.7je crois qu'il y a un point
d'intersection avec la rioja précisément à cette étape
intermédiaire de l'enquête d'acosta, manifestée dans la
comparaison, présentée sur Vivienda y ciudad, entre
l'application de city-Block et la structure urbaine de Buenos
aires, côte à côte,8comme le corbusier l'avait fait avec son Plan
Voisin et Paris en 1924.
Essais sur l'habitation urbaine, tous deux récupèrent la relation
fondatrice entre l'habitat et la ville sur la tradition moderne. Malgré
son aspect contrasté par rapport à l'environnement immédiat, rioja
explore la grille carrée comme un système d'ordonnancement, et
donc le patrimoine historiquement constitué de la ville espagnole.
néanmoins, il véhicule une idée moderne de la ville, en tant
qu'affirmation urbaine et architecturale qui actualise le sens
inauguré par l'avant-garde moderne de repenser la ville sous l'angle
du problème du logement. c'est cette double condition qu'il s'agit
d'examiner maintenant.
Programme et site
compte tenu de l'extension du grand Buenos Aires, le Parque
Patrícios est un quartier central. situé sur le côté sud-est de la
ville, à l'ouest du quartier de la Boca et avant Boedo et Pompeya,
c'était déjà un quartier bien communiqué au moment de la
construction du lotissement. il disposait de toutes les
infrastructures et équipements urbains nécessaires (écoles,
hôpitaux et parc urbain dont le quartier porte le nom).9Le
lotissement rioja est inséré dans le bloc urbain délimité par les
rues la rioja, inclán, Deán Funes et salcedo, avec une superficie
de 11.463m² et la configuration carrée typique du plan de
Buenos aires. dans ce cas le bloc est légèrement trapézoïdal ;
inclán est parallèle à salcedo et rioja à Deán Funes, mais le
101
 4 Complexe Rioja, vue générale en 2005.
Lotissement de 4 rioja, vue générale en 2005.

5 Conjunto rioja, vu de la place en 2005.

Lotissement de 5 rioja, vue de la place en 2005.

6 Conjunto rioja, vu de la place en 1973.

Sources : summa, Buenos Aires, n. 76, mai
1974, p. 29.
Lotissement 6 rioja, vue de la place en 1973.
source: summa, Buenos aires, n. 76, mai 1974,
p. 29.

5 6

102
7 Ensemble Rioja, vue de l'ensemble.
Lotissement 7 rioja, vue générale.

ARQTEXTE 12

103
 8 le Corbusier, Ferrari et Kurchan, Buenos
Aires : plan directeur, conception des îlots,
1938.
Source : le Corbusier & Pierre jeanneret, oeuvre
Complète 1934-1938. 4e éd., Zurich : éditions
Girsberger, 1951, p. 58.
8 le corbusier, Ferrari et Kurchan, Buenos aires :
Master Plan, dessin des pâtés de maisons, 1938.
source : le corbusier & Pierre jeanneret, Oeuvre
complète 1934-1938. 4e éd., Zurich : Editions
girsberger, 1951, p. 58.
104
9 le Corbusier, comparaison entre lesredentet
le tissu urbain traditionnel, avec l'exemple de
Buenos Aires à droite, 1930.
Source : le Corbusier & Pierre jeanneret,
oeuvre Complète de 1934-1938. 4e éd., Zurich :
éditions Girsberger, 1951, p. 30.
9 le corbusier, Ferrari et Kurchan, comparaison
entre redent et tissu urbain traditionnel, avec
l'exemple de Buenos aires à droite, 1930. source :
le corbusier & Pierre jeanneret, Oeuvre complète
1934-1938. 4e éd., Zurich : Editions girsberger,
1951, p. 30.
les angles d'angle ne sont pas parfaitement droits. propriété
de la Banque de la Ville de Buenos Aires, ce n'était pas un
bloc vide ; la charge découle de la préexistence sur le terrain
des dépôts judiciaires de la Banque, qui avaient besoin d'être
rénovés et agrandis, afin de concentrer, à une même
adresse, des succursales dispersées dans toute la ville. La
nécessité d'augmenter les surfaces utilisables conduit la
Banque à envisager la construction de nouveaux gisements ;
d'autre part, le manque de logements de la part de ses
salariés pousse à l'idée d'unifier les deux revendications
dans un même projet. La mise en place du programme doit
répondre à une double problématique : réaliser, dans
l'espace d'un même îlot, la rénovation des espaces de
stockage, avec leurs propres spécificités dimensionnelles et
exigences d'accessibilité, et des alternatives au programme
logement compatibles avec le plan logement financé à long
terme, que la Banque est disposée à subventionner. Il va
sans dire que l'entreprise devait s'avérer économiquement
viable, compte tenu des caractéristiques des plans de
financement disponibles et de la capacité d'endettement des
salariés de la banque.dix
De ce noyau - programme et site - émergent deux
thèmes sur lesquels la proposition architecturale de la rioja
semble constituer un point de vue rénovateur, peut-être
situé dans un plan intermédiaire entre l'amorce moderniste
de la ville divisée en fonctions et les attitudes contextuelles
basées sur des visions à prédominance culturaliste de la ville
et de l'habitation. D'une part, il propose la coexistence, dans
un même îlot, d'une certaine multiplicité d'usages qui ne
s'écartent pas nécessairement de ce sens de la
complémentarité que l'on retrouve, par exemple, entre
commerce et habitat urbain, dont l'imbrication relève de la
typologie collection de la ville de rues et de blocs. L'inclusion
des dépôts pose un problème différent.
D'autre part, la question des logements en série à haute
densité est formulée comme une hypothèse architecturale,
basée sur une logique qui permet de projeter une solution
quelque peu prototypique sur la ville réelle. La proposition est
sans aucun doute moderne, considérant habiter la ville comme
un problème non résolu, auquel il est cependant nécessaire
d'adresser, à partir d'un examen rationnel, de nouvelles
formulations qui ne doivent pas être limitées à l'avance aux
typologies présentes dans le cadre urbain préexistant . Pourtant,
ce repère urbain existe. Contrairement à beaucoup
d'hypothèses modernes sur l'habitat en série, il ne s'agit pas de
construire en périphérie de la ville, comme dans les opérations
d'extension urbaine qui avaient caractérisé, par exemple, la
Neue Francfortpar ernst may, commeunités de logementn
corbusianas ou ensemble de Reidy's Boulder. dans le cas de la
rioja, à la fin des années 60, ce fragment moderne est dessiné
sur la ville existante, comme une seconde couche, et est
les quatre angles ne sont pas parfaitement droits. Propriété de la banque
ARQTEXTE 12
ciudad de Buenos aires, ce n'était pas un bloc vide. La commande est née
de la préexistence des entrepôts judiciaires de la banque sur le site, qui
nécessitait une rénovation et un agrandissement, afin de concentrer
dans la même adresse des installations dispersées dans la ville. La
nécessité de développer les surfaces utiles amène la Banque à envisager
la construction de nouveaux gisements. D'autre part, comme une partie
de leurs travailleurs n'avaient pas leur propre maison, ils ont décidé
d'unifier deux revendications en un seul projet. Le développement du
programme doit répondre à une double problématique : réaliser, dans
l'espace d'un même îlot, la rénovation des zones de dépôt, avec leurs
propres spécificités dimensionnelles et exigences d'accessibilité, et des
alternatives au programme de logement compatibles avec l'hypothèque
à long terme que la Banque se propose de bonifier. il n'est pas exagéré
de remarquer que l'entreprise devait démontrer être économiquement
possible, compte tenu des caractéristiques des plans d'hypothèque
disponibles et de la capacité d'endettement des employés de la Banque.
dix
De ce noyau - programme et site - viennent deux sujets sur
lesquels la proposition architecturale de la rioja semble constituer
un point de vue rénovateur, peut-être situé dans un plan
intermédiaire entre l'amorce moderniste de la ville divisée en
fonctions et les attitudes contextuelles basées sur le vues
majoritairement culturalistes sur la ville et la vie. Premièrement, il
rassemble, dans un même îlot, une certaine multiplicité d'usages qui
ne vient pas nécessairement de ce sens de la complémentarité que
l'on retrouve, par exemple, entre le commerce et l'habitat urbain,
dont la superposition appartient aux traits typologiques de la ville de
rues et de blocs. L'inclusion des dépôts suppose un problème
distinct.
deuxièmement, la question de l'habitat massif à haute densité est
formulée comme hypothèse architecturale, à partir d'une rationalité qui
permet de projeter sur la ville réelle une solution quelque peu
prototypique. La proposition est sans doute moderne, lorsqu'elle
considère l'habiter sur la ville comme un problème non résolu, qui mérite
encore d'être examiné à travers de nouvelles formulations qui n'ont
aucune raison de se limiter auparavant aux typologies présentes dans la
structure urbaine préexistante.
néanmoins, cette structure urbaine existe. contrairement à
beaucoup d'hypothèses modernes sur l'habitat massif, il ne s'agit pas de
construire en périphérie de la ville, comme dans les opérations
d'extension urbaine qui avaient caractérisé, par exemple, le projet
d'Ernst May Neue Francfort, le corbusienunités de logementou
Boulder de Reidy. dans le cas de la rioja, à la fin des années soixante, le
fragment moderne est conçu sur la ville existante, comme une deuxième
couche, et il est limité par la marque historique et géométrique de la
grille, comme une préexistence régulatrice.
105
 limité par le cadre historique et géométrique du maillage,
ARQTEXTE 12
comme une préexistence régulatrice.
La structure urbaine de l'environnement dans lequel la
rioja s'inscrit correspond à un ensemble de blocs typiques,
dérivés de l'omniprésentmanzanecarré qui forme le damero
Porteño. Comme l'explique Fernando Diez, l'origine de cet
échiquier est le bloc quadrangulaire d'environ 14 400 m², qui
subit des subdivisions progressives ; les lots, au fur et à
mesure qu'ils se multiplient, voient leurs dimensions
réduites, aboutissant à la10 bâtonsdevant maison de
chorizo–8,66 m en avant, avec une profondeur croissante
vers le centre de l'îlot –, c'est ce qui prévaut dans le quartier
de la Rioja. dans le cas qui présente diez, lemaison de
chorizo, qui s'affirme comme le type dominant à la fin du
XIXe siècle, est une conséquence de la préexistence formelle
de l'îlot et des possibilités de subdivision de son lotissement.
Comme la forme carrée de l'îlot a plus de surface que de
périphérie, l'occupation maximale de ce dernier est logique.
11Dans les premiers articles publiés sur le complexe rioja,
c'est cette règle d'occupation qui se voit matérialisée dans
son environnement immédiat, avec la prédominance d'une
occupation intensive de toute la surface de l'îlot, laissant peu
d'espaces libres, malgré la faible hauteur de les immeubles.
dans cette structuration, qui perdure encore
aujourd'hui, la continuité de la façade configure la ligne
qui sépare le domaine public du domaine privé. cette
opposition clairement affirmée entre extérieur et
intérieur est la clé de ce que Panerai et Castex ont décrit
comme le « système des différences » du quartier
bourgeois. A la périphérie dense, s'appliquent les codes
de représentation correspondant à la face publique de
l'îlot, tandis que dans les espaces intérieurs prédominent
des organisations moins contraignantes, malléables,
soumises à différents modes d'appropriation privée. ce
système – dont la validité perdure, et cette analyse
convient à la plupart des villes occidentales – ordonne la
complexité du tissu et assure la compatibilité dans
l'espace de l'îlot entre logements et commerces, situés en
général en périphérie,12
selon ce système – qui sert non pas tant à désigner les fonctions
elles-mêmes, qui peuvent être variables et relatives, mais plutôt les
relations d'association et d'exclusion entre les fonctions et les lieux13
– la distribution la plus directe pour le programme du complexe rioja
serait l'occupation périphérique du bloc, avec les magasins au rez-
de-chaussée, dans la ligne de façade, et les entrepôts à l'intérieur.
Mais ce n'est pas ce qui se passe. Au contraire, le sens que le projet
donne aux relations entre programme et site implique de refaire
complètement les conditions de l'îlot, dans le respect de la
constitution des sphères publique et privée.
106
La structure urbaine des environs correspond à un
ensemble d'îlots typiques dérivés de l'omniprésente «
manzana » quadrangulaire qui constitue le « damero » du
plan de Buenos Aires. comme l'explique Fernando Diez,
l'origine de ce motif en damier est le bloc en forme de carré
d'environ 14 400 m2, qui est soumis à des subdivisions
progressives ; les lots, à mesure qu'ils se multiplient, voient
leurs dimensions réduites, culminant dans les « 10 varas » de
façade de la « casa chorizo » (« maison de la saucisse ») –
8,66 m de façade, avec une profondeur croissante vers le
centre de l'îlot– , qui est prédominant dans le quartier de la
rioja. dans le cas présenté par Diez, la maison chorizo, qui
s'affirme comme le type dominant à la fin du XIXe siècle, est
une conséquence des préexistences formelles du bloc et des
possibilités de subdivision de son morcellement.11Sur les
premiers matériaux publiés sur la rioja, c'est la règle
d'occupation qui se voit matérialisée dans son
environnement immédiat, avec la prédominance d'une
occupation intensive sur toute la surface du bloc, restant peu
d'espaces libres, malgré la faible hauteur de les immeubles.
dans cette structuration, qui prévaut jusqu'à
aujourd'hui, la continuité des façades configure la ligne
qui sépare le domaine public du domaine privé. Cette
opposition clairement affirmée entre l'extérieur et
l'intérieur est la clé de ce que Panerai et Castex ont décrit
comme le « système des différences » du bloc bourgeois.
A la périphérie dense s'appliquent les codes de
représentation correspondant à la face publique de l'îlot,
tandis que dans les espaces intérieurs prévalent des
organisations moins contraignantes, malléables,
soumises à plusieurs modes d'appropriation privée. Ce
système - dont la validité persiste, cette analyse étant
applicable à une grande partie des villes occidentales -,
ordonne la complexité du tissu urbain et sécurise la
compatibilité dans l'espace de l'îlot entre logements et
commerces, généralement situés en périphérie, et travail
et service,12
selon ce système qui ne sert pas seulement à désigner les
fonctions elles-mêmes, qui peuvent être variables et relatives
mais, avant cela, les relations d'association et d'exclusion entre
fonctions et lieux,13la distribution la plus directe pour le
programme de rioja serait l'occupation périphérique du bloc,
avec des magasins au rez-de-chaussée, sur la ligne de façade, et
des entrepôts à l'intérieur. Mais ce n'est pas ce qui se passe. A
l'opposé, le sens que le projet donne aux relations entre
programme et site implique de revoir complètement les
conditions de l'îlot quant à la constitution du
de. et en ce sens, même s'il reconnaît l'îlot et le tracé
urbain comme des éléments actifs dans la conception,
l'ensemble rioja oppose un contre-modèle à l'existant,
tout en contestant le système de différences entre avant
et arrière caractéristique de l'îlot bourgeois , et
remplaçant l'occupation extensive par la concentration en
hauteur. Les caractéristiques de ce contre-argument, ses
relations avec la grille et avec la tradition moderne seront
examinées en détail ci-dessous.
VIVRE DANS LA GRANDE VILLE
Les barres parallèles d'Hilberseimer ont été des étapes dans
la recherche moderne d'une nouvelle rationalité de la
distribution de la quantité résidentielle dans la ville, autant
qu'elles ont été lameuble-villaet leredentcorbusianos, et même
sa relecture dans les années 1950, par Alison et Peter smithson
dans le cadre du concours de la Golden lane. La tour – qui
apparaît très tôt comme une forme consacrée à usage
commercial, que ce soit dans le gratte-ciel de verre de Mies ou
dans le cartésien de Le Corbusier – s'intègre très vite dans le
stock typologique de la ville moderne à usage résidentiel. La
contribution que le complexe de la rioja apporte à cette tradition
moderne réside dans sa structure typologique, dans laquelle la
tour est combinée avec le redent. En effet, sur les quatre étages
où les tours sont articulées par des ponts, qui sont occupés par
des appartements plus petits et des terrasses communautaires,
le bâtiment apparaît comme une composition de barreaux
brisés, comme unredent. cette articulation nécessite également
une définition de l'espace libre différente de celle obtenue avec
un tissu de tours isolées. Les explications de Solsona sur ce qu'il
considère comme « l'échelle d'un urbanisme de tours » sont à
cet égard éclairantes, d'abord expérimentées par l'atelier dans
les trois tours Acoyte (quartier Caballito, Buenos Aires, 1968), qui
exprimaient déjà une position dans le face à la problématique de
conception du grand bâtiment, entendu plutôt comme une pièce
urbaine que comme une expression à l'échelle domestique.14le
développement de ce concept, à travers une alternative de
nature typologique, se retrouve dans le complexe de la rioja.
Comme l'observe Solsona, la connexion établie entre les tours à
travers les ponts génère un tissu qui « configure une forme de
tissu », et qui s'oppose en même temps au « concept de décor
traditionnel », identifié à l'idée de « bâtiments comme lâches ».
pièces placées à intervalles réguliers ».15
le geste initial, en définissant une partie avec ces hypothèses,
répond aux conditions d'un programme hétérogène, ce qui
représente aussi une variation par rapport au programme classique
de l'ensemble immobilier : il ne s'agit pas seulement de prévoir des
commerces ou des équipements d'aide au logement , mais
d'intégrer une surface construite d'entrepôts quasiment équivalente
à la surface totale de l'îlot (10 400m²
étendues publiques et privées. et en ce sens, même si la rioja
ARQTEXTE 12
reconnaît l'îlot et la trace urbaine comme des éléments actifs
dans sa conception, elle oppose un contre-modèle à la situation
existante, comme une contradiction au système de différences
entre l'avant et l'arrière si caractéristique de l'îlot bourgeois , et
en remplacement de l'occupation extensive par la concentration
en hauteur. Les caractéristiques de ce contre-argument, ses
rapports avec la grille et avec la tradition moderne seront
ensuite examinés en profondeur.
VIVRE DANS LA GRANDE VILLE
Les dalles parallèles d'hilberseimer, l'immeublevilla corbusien et
le redent, ont été des étapes de la recherche moderne d'une
nouvelle répartition rationnelle de la quantité résidentielle dans la
ville, autant que sa nouvelle lecture dans les années cinquante par
alison et Peter smithson au concours de golden voie. La tour, qui
depuis le début du Mouvement Moderne apparaît comme une
forme consacrée à usage commercial - que ce soit dans les gratte-
ciel de verre de Mies ou dans ceux cartésiens de Le Corbusier - a été
rapidement incorporée au stock typologique de la ville moderne à
usage résidentiel. La contribution que la rioja donne à cette tradition
moderne réside dans sa structure typologique, dans laquelle la tour
est combinée à un redent. en effet, sur les quatre étages où les tours
sont articulées par les ponts, ceux-ci étant occupés par les petits
appartements et par les terrasses communautaires, le bâtiment
apparaît comme une composition de barres brisées, comme un
redent. Cette articulation exige également une définition de l'espace
ouvert différente de celle obtenue par un ensemble de tours isolées.
solsona a écrit quelques précisions sur ce qu'il considère comme
"l'échelle d'un urbanisme de tours", essayé pour la première fois par
l'atelier sur les trois tours acoyte (quartier de caballito, Buenos aires,
1968) qui exprimait déjà une position claire avant le problème de
conception du grand bâtiment, compris plus comme une pièce
urbaine que comme une expression d'une échelle domestique.14
Le développement de ce concept, à travers une alternative de nature
typologique, peut être retracé dans la conception de rioja. comme
l'observe solsona, le lien qui s'établit entre les tours à travers les ponts
produit un tissage qui "façonne une forme semblable à un tissu", et qui
s'oppose simultanément au "concept de lotissement traditionnel",
identifié à l'idée de "les bâtiments comme des pièces détachées fixées à
intervalles réguliers."15
Le geste initial, dans la définition d'un parti à ces exigences,
répond aux conditions d'un programme hétérogène, qui représente
aussi une variante au programme classique du lotissement : il ne
s'agit pas seulement de prévoir des commerces ou des équipements
d'aide au logement, mais il s'agit aussi d'intégrer une surface bâtie
d'entrepôts quasiment équivalente à la
107
 de dépôts), qui demande des surfaces continues, et dont l'usage
ARQTEXTE 12
n'a rien à voir avec l'habitat. Bien que la solution adoptée
aujourd'hui puisse être assimilée à la demande croissante de
stationnement dans le programme de logements,16
à cette époque, le problème était de repenser le système des
différences de l'îlot multifonctionnel, en termes
d'agencement de ses usages, en plus de la répartition
rationnelle de la quantité résidentielle du point de vue de la
proportionnalité entre les espaces bâtis et libres. La
première décision du parti est d'enterrer les nouveaux
gisements, en profitant de l'inégalité existante. la surface
totale construite en sous-sol est divisée en deux étages,
préservant une zone centrale non bâtie (environ 900m²), qui
apparaît dans la situation initiale du projet simplement
comme un carré herbeux, à la manière d'unmanzane verte
en miniature dessinée au centre du quartier royal, alignée
géométriquement sur le salcedo et l'inclán.
autour de çacouleurnaturelle, la dalle recouvrant les
dépôts crée une place sèche à usage public ; Ocouleur
non construit, le noyau vide qui reflète une manzana
verte idéale, agit comme le point fixe, comme un épisode
générateur autour duquel se développent les autres
éléments de la conception, dans une sorte de
mouvement orbital qui part du centre vide du bloc et
atteint son périphérie. la forme quadrangulaire de la
pelouse centrale est reproduite par la plate-forme
surélevée à un demi-niveau au-dessus de la rue, la partie
principale de la place, dont la configuration géométrique
est renforcée par le positionnement des tours
d'habitation qui permettent l'accès ; de cette façon, la
discrète irrégularité du bloc est renvoyée à la périphérie.
C'est sur cette plate-forme que s'élèvent les sept tours
résidentielles de 18 étages, reliées par douze ponts-
structures en béton précontraint. Les ponts, remplis
d'unités d'habitation à bande unique,
Comment ne pasredent, l'autonomie par rapport au
traçage est relative. L'agencement des tours configure
plus clairement trois côtés de l'îlot, libérant son
exposition au nord, et garantissant le soleil dans le grand
carré sec qui s'est formé au niveau du rez-de-chaussée.
Les deux premières tours, tournées vers la rioja, sont
collées sur le côté ouest de la place herbeuse, en gardant
un retrait de 20 m du trottoir ; le complexe se développe
autour de la plate-forme, consolidant une occupation
intensive à salcedo, construisant tout ce côté de l'îlot avec
un recul de 10m ; il continue au coin de deán Funes, dont
le visage en occupe la moitié, avec un recul qui
commence à 10m puis s'élargit, profitant de l'angle du
bloc et de la continuité de la place. La masse bâtie n'est
pas obligée de configurer le plan de façade, comme cela
se produit dans les blocs voisins,
108
superficie totale de l'îlot (10 400 m² de dépôts), qui demande des
surfaces continues, et dont l'usage n'a aucun rapport avec la zone
résidentielle. bien que la solution adoptée puisse désormais être
assimilée à la demande croissante de stationnement dans les
programmes de logements actuels,16à ce moment-là, le vrai
problème était de repenser le système de différences du bloc
multifonctionnel en termes d'agencement de ses utilisations, en plus
de viser une distribution plus rationnelle de la zone résidentielle
compte tenu de la proportion entre les espaces construits et libres.
La première décision pertinente dans le schéma proposé est
d'enfouir les nouveaux gisements en utilisant la dénivellation du
site. La zone construite au niveau souterrain est répartie sur deux
étages, préservant un vide central (environ 900 m²) qui se présente
dans la conception originale simplement comme un carré gazonné,
comme une miniaturemanzane verteplacé au centre du bloc réel,
aligné géométriquement sur salcedo et inclán.
autour de ce naturelcouleur, la dalle de couverture des
entrepôts est à l'origine d'une place sèche à usage public.
L'inconstruitcouleur, le noyau vide qui reflète la manzana verte
idéale, agit comme le point fixe, l'épisode générateur autour duquel
se développent tous les autres éléments du dessin, dans une sorte
de mouvement orbital qui part du centre vide du bloc vers sa
périphérie . La forme quadrangulaire de la pelouse centrale est
reproduite par la plate-forme élevée à mi-niveau au-dessus de la
rue, qui constitue la partie principale de la place géométriquement
définie par l'emplacement des tours d'habitation. de cette façon, la
légère irrégularité du bloc est reportée à la périphérie. Les sept
tours d'habitation de 18 étages, s'élevant de cette plate-forme, sont
reliées par douze ponts-structures en béton précontraint. Les ponts,
comblés par des logements en bande simple, accueillent des
passerelles de circulation horizontales aux quatrième et dixième
étages.
comme dans le redent, l'autonomie vis-à-vis des
alignements urbains est relative. La disposition des tours
configure plus clairement trois faces de l'îlot, dégageant
totalement son exposition au nord, et garantissant le
soleil sur la grande place pavée qui s'est formée au
niveau du plan d'étage. Les deux premières tours,
tournées vers la rioja, commencent à être apposées sur le
côté ouest de la pelouse centrale, en gardant un recul de
20 m par rapport au trottoir ; le lotissement se développe
autour de la plate-forme, consolidant une occupation
intensive à salcedo, construisant tout le côté du bloc avec
un recul de 10m ; il continue au coin de Deán Funes, dont
la face est occupée jusqu'à la moitié, avec un retrait qui
commence à 10m et qui s'agrandit en utilisant l'angle du
bloc et la continuité de la place. La masse bâtie n'est pas
obligée de configurer le plan de façade,
interprété par la grille comme un système, comme un ordre
abstrait, qui précède tout mouvement de projet.
le niveau inférieur de la place sèche, coïncidant avec le
trottoir, est occupé par un parking en plein air, situé à côté
de la rioja, destiné aux habitants des appartements, qui
s'étend aujourd'hui vers l'inclán ; une autre ligne de parkings
s'étend sur le revers de salcedo. L'accès aux nouveaux
dépôts de la Banque est disponible dans le même quota. ils
se concentrent principalement parallèlement au trottoir
deán Funes, où deux rampes d'accès sont développées vers
les sous-sols, atteignant les sections de dépôt pour véhicules
à moteur, qui correspondent à des surfaces plus grandes,
tandis qu'une troisième rampe est insérée
perpendiculairement à la rioja, se dirigeant vers la
marchandise filières et service achats, zones de stockage
compartimentées.
le bloc semi-ouvert cherche la continuité des espaces
publics, mais pas à travers les pilotis corbusiens. les espaces
commerciaux sont insérés dans les saillies des tours, de
sorte qu'ils atteignent le sol comme des volumes intacts,
quoique perméables. les espaces ouverts et couverts sous
les ponts relient les étages commerciaux, qui desservent les
habitants du complexe et du quartier. La composition du
carré est résolue avec peu d'éléments ; en plus du grand
carré vert creusé dans la plate-forme en carrelage blanc, il
n'y a que la ponctuation de deux bacs à sable circulaires
interconnectés destinés aux jeux d'enfants. L'horizontalité,
l'unité et la régularité géométrique mettent en évidence le
sentiment de vide qui est attribué à cet espace dans la
composition, compatible avec le rôle de grande pièce
urbaine que l'ensemble doit acquérir.
L'hybridation entre tour etredentrepose sur un système de
circulation concertée, qui regroupe les avantages économiques
de la liaison verticale compacte – qui sert de situation générique
dans le cas des tours, regroupant deux ou quatre appartements
par noyau d'escaliers et d'ascenseurs
– à la liaison horizontale dans des situations éventuelles, et donc
contrôlées, à travers les ponts de liaison. les 445 appartements
obtenus avec cette configuration permettent une densité de 1
000 habitants à l'hectare, pris dans l'axe de la rue. Les tours
accueillent des unités de deux et trois chambres à coucher; les
appartements d'une chambre sont répartis le long des douze
ponts. La proposition envisage deux types de plan d'étage dans
chaque catégorie d'appartement, c'est-à-dire que les unités
d'une, deux et trois chambres peuvent varier entre petites et
grandes dans leurs catégories respectives. Compte tenu de la
surface totale possédée et du pourcentage d'espace commun,
les unités de trois chambres ont 82,43 m² ou 92,17 m² ; les
unités de deux chambres peuvent mesurer 65,31 m² ou 75,41
m²; Les unités d'une chambre sont disponibles avec 48,82 m² ou
54,23 m². tous les appartements comptent
tout mouvement du dessin.
ARQTEXTE 12
Le niveau inférieur de la place pavée, coïncidant avec le trottoir,
est occupé par un parking ouvert, situé près de rioja, destiné aux
habitants de ces appartements, qui s'étend aujourd'hui vers inclán.
une autre ligne de stationnement est située sur la retraite de
salcedo. Les accès aux nouveaux entrepôts de la Banque sont situés
sur cette même quote-part. Ils se concentrent principalement
parallèlement au trottoir de Deán Funes, où se développent deux
rampes d'accès au métro, atteignant les sessions d'entrepôt
automobile, qui correspondent à des surfaces plus grandes, tandis
qu'une troisième rampe est insérée perpendiculairement à rioja,
vers les secteurs de marchandises et le service des achats, qui sont
des zones compartimentées du dépôt.
L'îlot semi-ouvert poursuit la continuité des espaces
publics, mais pas à travers les pilotis corbusiens. des
boutiques sont insérées sur les saillies des tours, de sorte
qu'elles atteignent le sol comme des volumes entiers, même
s'ils sont encore perméables. Les espaces ouverts et couverts
sous les ponts relient les rez-de-chaussée commerciaux, qui
desservent à la fois les habitants du lotissement et ceux du
quartier. La composition du carré est résolue avec peu
d'éléments ; outre le grand carré vert creusé dans la plate-
forme de tuiles blanches, il n'y a que la ponctuation de deux
bacs à sable circulaires interconnectés, destinés au jeu des
enfants. L'horizontalité, l'unité et la régularité géométrique
mettent en évidence la sensation de vide attribuée à la
composition de cet espace,
L'hybridation entre tour et redent dépend d'un système de
circulation ajusté qui unit les avantages économiques de la connexion
verticale compacte - qui est employée comme situation générique dans
le cas des tours, reliant deux ou quatre appartements par noyau
d'escaliers et d'ascenseurs - au liaison horizontale dans d'éventuelles
situations, et donc contrôlée, grâce aux ponts de liaison. Les 445
appartements obtenus avec cette configuration admettent la densité de
1000 habitants à l'hectare, pris par axe de rue. Les tours abritent des
unités de deux et trois chambres à coucher; les appartements d'une
chambre sont répartis le long des douze ponts. La proposition envisage
deux types de plans dans chaque catégorie d'appartements. en d'autres
termes, les unités d'une, deux et trois chambres peuvent varier de
petites à grandes dans leurs catégories respectives. compte tenu de sa
surface totale et du pourcentage d'espace commun, les unités de trois
chambres ont 82,43 m² ou 92,17 m² ; les unités de deux chambres
peuvent avoir 65,31 m² ou 75,41 m² ; les unités d'une chambre sont
disponibles avec 48,82 m² ou 54,23 m². tous les appartements disposent
de balcons, d'une double orientation solaire et d'un ensoleillement
minimum de quatre heures dans les pièces principales.
ainsi que dans les tours d'acoyte comme dans la rioja, la structure
109
 10 Complexe Rioja, rez-de-chaussée. 10
lotissements rioja, plan d'étage.

11 Ensemble Rioja, premier sous-sol,

niveau -0,45.
11 lotissements rioja Lotissement, premier sous-
sol, niveau -0.45.

dix

11

110
12 Ensemble Rioja, plante de couverture.
Lotissement de 12 logements rioja, plan du toit.

13 Complexe Rioja, deuxième sous-sol,

niveau -4.40m.
13 lotissements rioja, deuxième sous-sol,
niveau -4.40m.

ARQTEXTE 12
12

13

111
 14 Ensemble Rioja, chaussée standard au niveau du
pont.
Lotissement de 14 logements rioja, étage typique au niveau des ponts.

15 Ensemble Rioja, pavé standard au niveau des

tours.
Lotissement de 15 logements rioja, étage typique au niveau des
tours.

14

15

112
16 Set rioja, coupé. Lotissement
16 rioja, section.

17 Complexe Rioja, vu d'un pont.

Lotissement du 17 rioja, vue sur un pont.

ARQTEXTE 12
16

17

113
 avec balcons, double orientation et ensoleillement minimum de quatre
ARQTEXTE 12
heures dans les pièces principales.
tant dans les tours d'Acoyte que dans le complexe de la rioja,
le squelette structurel, en béton apparent, a une attribution
compositionnelle pertinente pour la conformation de la grande
échelle.17joue le rôle d'un cadre fédérateur, d'un cadre
stabilisateur, par rapport auquel certaines plages de variation
peuvent être établies, que ce soit dans les plans d'étanchéité,
alternant entre le panneau d'onglet et le mur de maçonnerie, ou
comme reflet de différentes situations programmatiques,
lorsque certaines parties de la façade projettent par rapport à
l'arrière-plan. ces tronçons de façade qui s'élèvent accueillent les
variations dimensionnelles entre les sous-catégories
d'appartements visées, donnant au bâtiment sa propre texture,
basée sur ces petites variations volumétriques, toujours
soumises à la règle qui forme l'ensemble, que la structure
souligne.
ces stratégies de caractérisation du grand bâtiment
rappellent des éléments des travaux que josep lluis sert
avait réalisés à cambridge, notamment les appartements
pour étudiants mariés de l'université de harvard
(peabody terrace, sert, jackson and associates,
1962-1964). Les trois tours de Sert, hautes de 22 étages,
abritent un total de 500 appartements entre 28 et 50 m²
(studios, logements une et deux chambres). La définition
générique de la façade de l'immeuble de grande hauteur
comme équivalent de la composition de la colonne - qui
est divisée en base, corps et couronne, le corps étant
formé par la superposition d'un nombre indéterminé
d'étages identiques - est déconseillée par sert en faveur
d'un configuration qui admet le mouvement rythmique
de toute la surface de la façade - à travers des effets de
variation de texture, des surfaces qui se profilent,
Il y a aussi une certaine ambiguïté typologique à
Peabody Terrace. Les tours sont disposées sur un
ensemble de barres inférieures, entre trois et sept étages,
et ressemblent elles-mêmes à des segments de barres,
regroupant chacune quatre appartements par étage,
disposés en une simple bande, avec deux cages
d'escalier, se partageant les ascenseurs. juxtaposés, ils
formeraient une barre ; la connexion est impliquée par un
système de connexions entre les tours et les blocs
adjacents, au moyen de passerelles à la hauteur des
troisième et cinquième étages, dont l'effet rioja rappelle.
En revanche, il faut noter la différence d'échelle entre les
interventions. le complexe de sert, sur les rives de la
rivière Charles, englobe une zone beaucoup plus vaste ;
virtuellement, les trois tours sont séparées par une
superficie équivalente à quatre pâtés de maisons,
114
squelette - en béton apparent - joue un rôle compositionnel majeur
pour se conformer à la grande échelle.17il joue le rôle de trame
fédératrice, de seuil stabilisateur, sur certains degrés de variation,
que ce soit sur les plans de criblage, en alternance entre les
panneaux carrés et les murs maçonnés, ou que ce soit comme
réflexe de plusieurs situations programmatiques, certains pans de
façade se démarquent de l'arrière-plan. Ces sections de façade
s'adaptent aux variations dimensionnelles entre les sous-catégories
d'appartements déjà mentionnées, conférant au bâtiment une
texture particulière à partir de ces petites variations volumétriques,
toujours soumises à la règle de formation du lotissement, que la
structure souligne.
Ces stratégies de caractérisation du bâtiment à grande
échelle rappellent des éléments du travail que josep lluis
sert avait réalisé à cambridge, spécialement les
appartements pour étudiants mariés de l'université de
harvard (Peabody Terrace, sert, jackson and associates,
1962-1964 ). Les trois tours du sert s'élèvent sur 22 étages
et abritent au total 500 appartements entre 28 et 50 m²
(studios, T1 et T2). La définition générique de la façade
d'un immeuble de grande hauteur comme composition
par rapport à une colonne, qui est divisée en base, corps
et couronne, étant le corps formé par la superposition
d'un nombre indéterminé d'étages identiques est rejetée
par sert au nom d'une configuration qui admet le
mouvement rythmique de toute la façade - par des effets
de variation de texture, des surfaces qui s'additionnent
les unes aux autres,
Il y a aussi une certaine ambiguïté typologique sur
Peabody Terrace. Les tours sont disposées sur un ensemble
de dalles de moindre hauteur, entre trois et sept étages, et
ressemblent elles-mêmes à des segments de dalles, chacune
regroupant quatre appartements par étage, ordonnés en
simple bande, avec deux escaliers, se partageant les
ascenseurs. juxtaposés, ils formeraient une dalle ; la
connexion est insinuée par un système de liens entre les
tours et les blocs adjacents à travers des passerelles sur les
troisième et cinquième étages, effet que rioja rappelle. En
revanche, il existe une différence d'échelle remarquable
entre les deux interventions. le lotissement de sert, au bord
de la rivière charles, comprend une bien plus grande surface.
Pratiquement, les trois tours sont séparées par une surface
équivalente à quatre pâtés de maisons de Buenos Aires,
dans le concours de la voie dorée (1952), pas par hasard influent
sur la tradition mégastructuraliste des années soixante, alison et
Peter avaient converti le corbusienintérieur rueen rue en l'air,
transformant la circulation fermée duunirdans un système de
18 Sert, Jackson et associés, Peaboby Terrace,
1962-1964, Connecting Bridges. Source : unità
residentiel per studenti, Casabella, Milan, n.
300, p. 62-69, décembre 1965.
18 sert, jackson et associés, Peaboby Terrace,
1962-1964, reliant les ponts. source: unità
residentiel per studenti, casabella, Milan, n.
300, décembre 1965.
18
19
19 Sert, Jackson and Associates, Peaboby Terrace,
1962-1964, vue générale. Source : unità residentiel
per studenti, Casabella, Milan, n. 300, p. 62-69,
décembre 1965.
19 sert, jackson et associés, Peaboby Terrace,
1962-1964, vue générale. source: unità
residentiel per studenti, casabella, Milan, n.
300, p. 62-69, décembre 1965.
ARQTEXTE 12
115
 20 sert, jackson and Associates, terrasse
Peaboby, 1962-1964, implantation. Source :
unità residentiel per studenti, Casabella, Milan,
n. 300, p. 62-69, décembre 1965.
20 sert, jackson et associés, Peaboby Terrace,
1962-1964, plan du site. source: unità residentiel
per studenti, casabella, Milan, n. 300, décembre
1965.
12
116
21 jack lynn, ivor smith et Frederich nicklin,
département de l'architecte de la ville de Sheffield,
développement de Park Hill, 1961. Fonte : reyner
Banham, el Brutalismo en Arquitectura. Barcelone :
Gustavo Gili, 1967.
21 Jack Lynn, Ivor Smith et Frederich Nicklin,
Sheffield City Architect's Department, Park Hill
Development, 1961. Source : Reyner Banham, El
Brutalismo en Arquitetura. Barcelone : gustavo
gili, 1967.
20
21
22 Alison et Peter Smithson, Golden Lane, 1952.
Source : Alison et Peter Smithson, Urban Structuring.
Londres : Studio Vista, 1967.
22 Alison et Peter Smithson, Golden Lane, 1952.
Source : Alison et Peter Smithson, Urban Structuring.
Londres : Studio Vista, 1967.
22
23
23 Alison et Peter Smithson, Golden Lane, 1952.
Source : Alison et Peter Smithson, Urban Structuring.
Londres : Studio Vista, 1967.
23 Alison et Peter Smithson, Golden Lane, 1952.
Source : Alison et Peter Smithson, Urban Structuring.
Londres : Studio Vista, 1967.
ARQTEXTE 12
117
 24 Ludwig Hilberseimer, "Plan d'une ville de
gratte-ciel, rue est-ouest", 1925. Source :
Ludwig Hilberseimer, la Arquitetura de la gran
ciudad [Groszstadt Architektur, 1927], 2e éd.,
Barcelone : Gustavo Gili, 1999, p. 19. 24 ludwig
hilberseimer, « plan pour une ville gratte-ciel,
rue est-ouest », 1925. source : ludwig
hilberseimer, l'architecture de la grande ville
[groszstadt architektur, 1927], 2e éd.,
Barcelone : gustavo gili, 1999, p. 19.
118
25 Ludwig Hilberseimer, "Plan d'une ville de
gratte-ciel, rue nord-sud", 1925. Source :
Ludwig Hilberseimer, la Arquitetura de la gran
ciudad [Groszstadt Architektur, 1927], 2e éd.,
Barcelone : Gustavo Gili, 1999, p. 18. 25 Ludwig
Hilberseimer, « Schéma pour une ville gratte-
ciel, rue nord-sud », 1925. 18.
24
25
tissu produit par les barres inférieures.
au concours Golden Lane (1952), pas par hasard influents
dans la tradition mégastructuraliste des années 1960, Alison et
Peter Smithson s'étaient convertisintérieur rue corbusienne
dansrue en l'air, transformant la circulation fermée duunirdans
un système d'espaces piétonniers ouverts, postulant une
alternative en hauteur aux usages de la rue couloir au sol. Des
réalisations partielles de cette proposition apparaissent non
seulement à Sert, mais aussi à Park Hill (1961, Jack Lynn et
autres) et dans les Robin Hood Gardens, que les Smithson eux-
mêmes ont construits à Londres (1968-1972). un déplacement
similaire se produit dans l'ensemble rioja; le système de
mouvement de l'îlot trouve un nouveau schéma, capable
d'interpréter la hiérarchie entre espaces publics et privés, à
l'échelle correspondant aux logements en série. Lorsque la
circulation verticale minimale et directe de la tour est combinée
avec les rues surélevées qui mènent aux terrasses d'usage
commun au-dessus des ponts, l'idée d'une ville en niveaux est
en quelque sorte réalisée. si le rez-de-chaussée est dans le
domaine public, les articulations du sens communautaire se
recomposent à mi-hauteur des tours, à travers le tracé indiqué
par les ponts. le système d'espaces extérieurs, qui s'articule
autour de la place et des équipements commerciaux conçus à
l'échelle du quartier, en tant qu'espaces du domaine public, est
complété par les terrasses communautaires situées au-dessus
des ponts, en tant qu'espaces privés du complexe.
La question à souligner est l'idée de reconstruire la ville à
partir de la coupe qui présuppose le parti pris dans
l'ensemble de la rioja. La récupération de l'îlot
multifonctionnel, l'occupation effective et indépendante des
sous-sols, la surélévation sont des décisions de conception
qui obligent à revoir le système de déplacement vertical et
horizontal de l'îlot. L'idée d'une ville en niveaux fait partie
des propositions fondatrices de la modernité, de la ville
verticale d'Hilberseimer à unircorbusiana, que Panerai et
Castex appellent même « bloc vertical ». le concept de ville
verticale est applicable à la rioja du fait de la rationalisation
des espaces libres de l'îlot et de la densité obtenue, qui
double les 400 habitants à l'hectare que propose le
Corbusier à Marseille ; elle s'applique surtout à la
réorganisation fonctionnelle du bloc qui est entreprise par
cet arrangement de parti.18
La segmentation fonctionnelle verticale, par opposition au
zonage horizontal, est le thème de la proposition de
Hilberseimer. L'idée de deux villes superposées – en contrebas la
ville marchande, avec sa circulation circulaire ; au-dessus de la
ville d'habitation, avec sa circulation piétonne –, s'opposait
frontalement, à ce moment-là, à la tradition desiedlungcomme
la consommation de la séparation entre la maison et le travail.19
Le schéma de la rioja n'est pas non plus produit du point de vue
de la cité-jardin, dont l'influencesiedlungcollecter; Non
des espaces piétonniers ouverts, postulant une alternative en
ARQTEXTE 12
hauteur aux usages de la rue couloir au sol. Des exécutions
partielles de cette proposition apparaissent non seulement à Sert,
mais aussi à Park Hill (1961, Jack Lynn et autres) et à Robin Hood
Gardens, que les Smithson eux-mêmes construisent à Londres entre
1968 et 1972. Une dislocation similaire se produit dans la Rioja ; le
système de mouvements de l'îlot trouve un nouveau schéma, plus à
même d'interpréter la hiérarchie entre espaces publics et espaces
privés dans l'échelle correspondante de l'habitat massif. Lorsque la
circulation verticale minimale et droite de la tour se combine aux
rues surélevées qui mènent aux terrasses d'usage commun au-
dessus des ponts, l'idée de ville en niveaux devient réalité. si le rez-
de-chaussée est du domaine public, l'articulation communautaire se
recompose à mi-hauteur des tours à travers la trame indiquée par
les ponts. Le système d'espaces extérieurs, qui se structure à partir
de la place et des équipements commerciaux conçus à l'échelle du
quartier, en tant qu'espaces du domaine public, est complété par les
terrasses communautaires situées au-dessus des ponts, en tant
qu'espaces privés du lotissement.
La question à souligner est l'idée de reconstruction de
la ville après la coupe verticale qui suppose le parti pris à
la rioja. La récupération de l'îlot multifonctionnel,
l'occupation effective et indépendante du sous-sol, la
croissance en hauteur, sont des décisions de conception
qui obligent à revoir le système de déplacement vertical
et horizontal de l'îlot. L'idée d'une ville à niveaux fait
partie des propositions fondatrices de la modernité, de la
ville verticale d'Hilberseimer à l'unité corbusienne, que
Panerai et Castex appellent « îlot vertical ». Le concept de
ville verticale est applicable à la rioja pour le sens de
rationalisation des surfaces ouvertes de l'îlot et pour la
densité obtenue, qui double les 400 habitants à l'hectare
que le corbusier proposait à Marseille. par dessus tout,18
La segmentation fonctionnelle verticale, opposée au zonage
horizontal, fait l'objet de la proposition de Hilberseimer. L'idée
de deux villes superposées – la ville marchande en bas, avec sa
large circulation, et au-dessus la ville-habitation, avec sa
circulation piétonne –, s'opposait frontalement, à ce moment, à
la tradition dessiedlungcomme la consommation de la
séparation entre la maison et le travail.19ni le schéma de la rioja
n'est produit selon la perspective de l'idée de cité-jardin, qui
avait influencé lesiedlung. Il n'y a pas l'acquiescement à l'échelle
domestique que cette tradition valorisait, mais le compromis
avec l'habitat massif à l'échelle urbaine. néanmoins, la
proposition de rioja n'est pas complètement insérée dans la
logique des réponses métropolitaines de le corbusier, du gratte-
ciel en forme de croix pour la ville d'affaires auunir
119
 il y a la condescendance à l'échelle domestique que cette
ARQTEXTE 12
tradition valorisait, mais l'engagement pour l'habitat en série
à l'échelle urbaine. Mais, en même temps, la proposition de
la rioja n'est pas entièrement insérée dans la logique des
réponses métropolitaines de Le Corbusier, du gratte-ciel
cruciforme à la ville d'affaires en passant par launité
d'habitation de grandeurconforme au tissu résidentiel.
Bien qu'étant une alternative au problème de l'habitat de
masse à l'échelle d'une grande métropole, leunirest dans le
parc. « La ville sera verte » – disait Le Corbusier –, alors que
dans la proposition de rioja la ville est avant tout le territoire
construit.
plein riojA
Comme l'observe Francisco Liernur, en tant que modèles, la
ville verticale de Hilberseimer et le gratte-ciel cruciforme de Le
Corbusier étaient déjà fusionnés dans le City-Block de Wladimiro
Acosta.20Dans un certain sens, eu égard à l'imbrication des
logements avec le programme de travaux et à la rationalisation
de la surface bâtie de l'îlot de Buenos Aires, le complexe de la
rioja pourrait être considéré comme une vérification ultérieure
des possibilités soulevées par le City-Block, à travers d'autres
alternatives typologiques à ce problème. Au moins dans son
City-Block primitif (1928-30), Acosta partit du bloc de Buenos
Aires. dans Vivienda y ciudad, il a présenté la série d'études sur
le City-Block comme résultat d'une enquête systématique pour
améliorer les conditions d'hygiène de l'habitat urbain, qui ne
s'était matérialisée que par «des mesures et des proportions
précises» face au «spectacle blocs de Buenos Aires, presque
uniformes dans leur taille, et aussi chaotiques et insalubres que
peu économiques dans leur contenu ».21le projet est une
hypothèse de rationalisation de ce bloc uniforme ; même s'il
élimine son lotissement caractéristique, il prend son périmètre
et, par conséquent, la parcelle urbaine, comme référence
conceptuelle de base. Selon les calculs qui y sont présentés,
cette formule permettrait d'obtenir une densité moyenne de 1
000 habitants par hectare, équivalente donc à celle atteinte dans
le complexe de la Rioja.22
dans sa première démonstration, le système City-Block
insère un seul bâtiment de 100 mètres de haut dans chaque
bloc, sur une base carrée de 100 mètres de côté. toute la
zone bâtie est divisée entre ces deux éléments. La base
carrée, destinée aux commerces et services, n'occupe
pleinement la surface de l'îlot qu'au rez-de-chaussée, où elle
est traversée par deux galeries flanquées de commerces, de
10m de large sur 7,50m de haut, coïncidant avec les
diagonales de la place. Comme un bar périphérique, la base
s'élève à un maximum de huit étages, générant une
terrasse-jardin sur son toit. Au-dessus de cette organisation,
le corps cruciforme destiné à l'habitation est agencé, formé
120
d'habitation de grandeur conformepour les zones
résidentielles. Même si elle constituait une alternative au
problème de l'habitat massif à l'échelle de la grande métropole,
l'unité était dans le parc. "La ville sera verte" - dit Le Corbusier
– , alors que dans le cas de la rioja la ville est avant tout le territoire
bâti.
plein riOja
comme l'observe Francisco liernur, en tant que modèles, la ville
verticale de hilberseimer et le gratte-ciel en forme de croix de le
corbusier étaient déjà mélangés dans le city-block de Wladimiro
acosta.20concernant la superposition de logements au programme
de travail et la rationalisation de la surface bâtie de l'îlot de Buenos
Aires, rioja pourrait être considérée comme une vérification
ultérieure des possibilités soulevées par la ville-îlot, à travers
d'autres alternatives typologiques à ce problème. au moins dans son
bloc urbain primitif (1928-30), acosta partait du bloc de Buenos
Aires. à Vivienda y ciudad, il a présenté la série d'études sur le bloc
de la ville comme le résultat d'une enquête systématique pour
améliorer les conditions d'hygiène du logement urbain, mais qui
n'existait que dans "des mesures et des proportions précises" avant
"le spectacle de la pâtés de maisons de Buenos Aires, presque
uniformes dans leur taille, et aussi chaotiques et insalubres que peu
économiques dans leur contenu.21La conception est une hypothèse
de rationalisation de ce bloc uniforme ; même s'il enlève son
lotissement caractéristique, prend son périmètre et, par
conséquent, le tissu urbain, comme référence de conception de
base. D'après les estimations qui y sont présentées, cette formule
permettrait d'obtenir une densité moyenne de 1000 habitants par
hectare, donc égale à celle atteinte dans la rioja.22
dans sa première démonstration, le système city-Block insère dans
chaque bloc un bâtiment unique de cent mètres de haut, sur une base
carrée de 100 mètres de côté. L'ensemble de la surface bâtie est réparti
entre ces deux éléments. La base carrée, destinée au commerce et aux
services, occupe intégralement la surface de l'îlot uniquement au rez-de-
chaussée, où elle est traversée par deux galeries flanquées de boutiques,
de 10 mètres de largeur pour 7,50 mètres de hauteur, coïncidant avec les
diagonales de le carré. en tant que dalle périphérique, la base s'élève
jusqu'à un maximum de huit étages, produisant dans sa couverture une
terrasse de jardin. Au-dessus se trouve le corps cruciforme destiné au
logement, formé par deux plaques parallèles aux côtés du bloc pouvant
atteindre trente étages, interceptées par un noyau de circulation
verticale coïncidant avec son centre.
il est bien connu que, en tant qu'œuvre, Vivienda y ciudad partage le
sentiment d'un nouveau rôle fondateur de l'habitat dans la formation de
la ville moderne. Le développement narratif de l'œuvre elle-même
montre l'organisation de la pensée selon une logique rationnelle.
par deux plateaux parallèles aux côtés du bloc, pouvant
atteindre une trentaine d'étages, interceptés par un
noyau de circulation verticale coïncidant avec son centre.
Qu'en tant qu'œuvre, Vivienda y ciudad partage le sentiment
d'un nouveau rôle fondateur du logement dans la formation de
la ville moderne est un aspect bien connu. le développement
narratif même de l'ouvrage montre l'organisation de la pensée
selon une vision rationaliste et systématique, qui, à l'instar du
CiAM, aborde le problème de l'habiter, à travers un principe
additif, qui parcourt les échelles successives d'intervention - la
cellule minimale, la la maison, le bâtiment, la ville –, afin d'établir
un modèle analytique d'appréhension du réel capable de guider
toute activité de conception, et de garantir une maîtrise totale
du territoire.23Dans un premier temps, les séries d'études de
maisons, isolées ou en bande, sont présentées comme des
éléments d'unsiedlunggénérique, sur lequel il n'est pas
important de fournir des données précises d'implantation et de
lieu. La ville qui compte n'est pas celle de circonstance, de
chaque lieu, celle qui existe déjà ; la ville qui compte est l'avenir,
celle qui peut être fabriquée avec ces habitations. La relation
habitat-ville existante, du point de vue des unités unifamiliales,
ne constitue pas un objet d'étude, sauf dans ses répercussions
hygiéniques, compte tenu du problème d'orientation solaire. La
maison est dans la nature, pas dans la culture.24
dans ce contexte, le rapprochement avec l'îlot existant dans
le City-Block n'est qu'une étape intermédiaire, imparfaite, dans
la constitution du système. il est présenté et en même temps
critiqué : le schéma cruciforme ne permet une orientation idéale
que pour la moitié du bâtiment ; bien que de dimensions
beaucoup plus importantes que celles pratiquées dans la ville
réelle, les cours fermées du corps inférieur subsistent.25
elle est surtout critiquée à travers une seconde proposition, qui
alterne des blocs remplis du City-Block et des blocs conçus
comme des espaces verts, générant une nouvelle structure
urbaine qui intègre tous les quatre blocs dans un superbloc, mi-
vert, mi-bâti. Les variantes suivantes remplacent le schéma
cruciforme par un bloc linéaire, avec tous les logements
regroupés et orientés au nord. l'"amélioration progressive" de
l'idée, selon Acosta, "conduit finalement à remplacer la
superposition par la juxtaposition des lieux de vie et de travail",
de sorte que "la structure urbaine existante, qui a été prise
comme base, limite fatalement ces études".26De cette façon, la
forme ultime du système – le City-Block intégral – est configurée
comme un motif dans lequel les logements sont organisés en
barres continues et parallèles disposées sur un fond vert,
interceptées perpendiculairement, à intervalles réguliers, par
des barres plus courtes et plus longues. dépressions occupées
par les services.
Il y a sans aucun doute une leçon essentielle dans City-Block, dans ce
qu'Acosta décrit comme « la formation d'une nouvelle échelle
liste, vision systématique, qui, dans l'esprit du ciaM, se rapproche de
ARQTEXTE 12
la problématique du logement par un principe additif, qui passe par
les échelles successives d'intervention – la cellule minimum, la
maison, l'immeuble, la ville – afin de établir un modèle analytique de
capture de la réalité capable de guider l'ensemble de l'activité de
conception et de garantir la maîtrise totale du territoire.23
Premièrement, acosta présente une séquence d'études de maisons,
isolées ou en rangées, comme les éléments d'un projet générique.
siedlung, sur lequel il n'est pas important de faciliter des données
spécifiques de site et de lieu. La ville qui compte n'est pas celle de
circonstance, de chaque lieu, qui existe déjà ; la ville qui intéresse ici
est la future, qu'il sera possible de créer avec ces maisons. La
relation entre l'habitation et la ville existante, du point de vue des
unités unifamiliales, n'en vient à constituer un objet d'étude que
pour sa répercussion hygiénique, à travers le problème de
l'orientation solaire. La maison est fondée sur la nature, pas sur la
culture.24
dans ce contexte, dans le cas du schéma city-block, la
réconciliation avec l'îlot réel n'est qu'une étape intermédiaire,
imparfaite, dans la constitution du système. il est présenté et, en
même temps, critiqué : le schéma cruciforme ne permet une
orientation idéale que pour la moitié du bâtiment ; même s'ils sont
supérieurs en taille à ceux pratiqués dans la ville réelle, les patios
fermés du corps inférieur subsistent.25surtout, elle est critiquée à
travers une seconde proposition qui alterne les îlots remplis de city-
Block avec des îlots conçus comme des espaces verts, générant une
nouvelle structure urbaine qui intègre chacun quatre îlots en un
superbloc, mi-vert, mi-bâti. Les variantes suivantes substituent le
schéma cruciforme au bloc linéaire, avec tous les logements
regroupés et orientés au nord. Le « progrès progressif » de l'idée,
selon Acosta, « est qu'elle substitue finalement la superposition à la
juxtaposition des lieux de résidence et de travail » ; de sorte que « la
structure urbaine existante, qui a été prise comme base, limite
fatalement ces études ».26de cette manière, la dernière forme du
système - le city-block intégral - prend la forme d'un schéma dans
lequel les logements sont organisés en dalles continues et parallèles
disposées sur le fond vert, interceptées perpendiculairement, pour
réguler les intervalles, par des dalles plus courtes et plus basses
occupé par les services.
Il y a sûrement une leçon essentielle dans le city-block, dans
lequel la côte décrit comme « la formation d'une nouvelle échelle
urbaine, sur la base d'éléments unitaires de plus grande taille », qui
suppose une vision métropolitaine.27Mais en même temps, l'héritage
dusiedlungest rendu présent : l'effort de rationalisation, comme
recherche de l'équilibre entre surfaces bâties et espaces ouverts, est
nécessairement vu comme l'équilibre entre surface bâtie et espace
vert.
pour preuve, déjà dans l'introduction de Vivienda
121
 26 le Corbusier, Plan Voisin, Paris, 1925. Source : le
Corbusier & Pierre jeanneret, œuvre Complète de
1910-1929. 5e éd., Zurich : les Éditions
d`Architecture erlenbach, 1948, p. 110.
26 le corbusier, Plan Voisin, Paris, 1925. source : le
corbusier & Pierre jeanneret, Oeuvre complète de
1910-1929. 5e éd., Zurich : les Éditions
d`architecture Erlenbach, 1948, p. 110.
ARQTEXTE 12
26
122
27 Wladimiro Acosta, Primitive City-Block
(1928-1930), proposition de remplacement
typologique dans l'îlot. Source : ACosta,
Wladimiro, Vivienda y Ciudad, Problèmes
d'architecture contemporaine. Buenos Aires :
Anaconda, 2e éd., 1947, p. 143.
27 Wladimiro Acosta, îlot primitif (1928-1930),
proposition de substitution typologique à l'îlot
de Buenos Aires. source : aCOsTa, Wladimiro,
Vivienda y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e
éd., 1947, p. 143.
27
28 Wladimiro Acosta, Bloc urbain primitif,
1928-1930. Source : ACosta, Wladimiro,
Vivienda y Ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : Anaconda, 2e
éd., 1947, p. 142.
28 Wladimiro Acosta, Primitive City-Block,
1928-1930.source : aCOTa, Wladimiro, Vivienda
y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e
éd., 1947, p. 142.
28
29
29 Wladimiro Acosta, Bloc urbain primitif,
1928-1930. Source : ACosta, Wladimiro,
Vivienda y Ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : Anaconda, 2e
éd., 1947, p. 144.
29 Wladimiro Acosta, Primitive City-Block,
1928-1930.source : aCOTa, Wladimiro, Vivienda
y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e
éd., 1947, p. 144.
ARQTEXTE 12
123
 30 Wladimiro Acosta, quartier City-Blocks,
perspective, 1931. Source : ACosta, Wladimiro,
Vivienda y Ciudad, Problems of Contemporary
Architecture. Buenos Aires : Anaconda, 2e éd.,
1947, p. 146
30 Wladimiro acosta, quartier des îlots, vue en
perspective, 1931. source : aCOsTa, Wladimiro,
Vivienda y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e éd.,
1947, p. 146.
ARQTEXTE 12
124
31 Wladimiro Acosta, quartier City-Blocks,
implantation, 1931. Source : ACosta, Wladimiro,
Vivienda y Ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : Anaconda, 2e
éd., 1947, p. 146.
31 Wladimiro acosta, quartier city-blocks, plan
du site, 1931. source : acOTa, Wladimiro,
Vivienda y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e
éd., 1947, p. 146.
30
31
32 Wladimiro Acosta, City-Block complet,
variante B, 1934-35. Source : ACosta,
Wladimiro, Vivienda y Ciudad, Problèmes
d'architecture contemporaine. Buenos Aires :
Anaconda, 2e éd., 1947, p. 160.
32 Wladimiro Acosta, City-Block intégral,
variante B, 1934-35. source : aCOsTa,
Wladimiro, Vivienda y ciudad, Problèmes
d'architecture contemporaine. Buenos Aires :
anaconda, 2e éd., 1947, p. 160.
32
33
33 Wladimiro Acosta, Integral City-Block,
variante A, 1933. Source : ACosta, Wladimiro,
Vivienda y Ciudad, Problems of Contemporary
Architecture. Buenos Aires : Anaconda, 2e éd.,
1947, p. 155.
33 Wladimiro acosta, îlot urbain intégral,
variante a, 1933. source : acOTa, Wladimiro,
Vivienda y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. Buenos Aires : anaconda, 2e
éd., 1947, p. 155.
ARQTEXTE 12
125
 urbain, sur la base d'éléments unitaires de plus grande taille
ARQTEXTE 12
», ce qui suppose une vision métropolitaine.27Mais en même
temps, l'héritage desiedlung, dans lequel cet effort de
rationalisation, comme recherche d'équilibre entre surfaces
bâties et espaces ouverts, est nécessairement pensé comme
l'équilibre entre surface bâtie et espace vert. à tel point que
déjà dans l'introduction de Vivienda y ciudad Acosta il défend
la « désurbanisation »28de la ville comme condition
nécessaire pour résoudre le problème architectural de
l'habitat, révélant les composantes anti-urbaines de son
discours : « le bruit, la vibration du trafic, des haut-parleurs
radio », les ombres que certaines maisons projettent sur
d'autres, toutes les « l'interdépendance et l'imbrication » qui
caractérisent la ville sont, en effet, les éléments qui «
étouffent les tentatives de créer un environnement de classe
humaine ».29Plus tard, l'implication avec la ville réelle aboutit
à l'identification entre les maux de la métropole et le
système capitaliste ; la ville est le symbole du capitalisme, et
en ce sens, une source de déséquilibre et de dégoût.30bien
qu'à l'échelle métropolitaine, à un moment donné, ce que
City-Block attaque vraiment, c'est le tissu urbain, et il le fait
pour le bien du tapis vert.
Je pense qu'il y a là une différence fondamentale, car la
proposition de rioja, sans renoncer à l'idée de former une
nouvelle échelle basée sur de grandes pièces urbaines,
change l'idée dela nature comme toile de fondpar l'idée
que la ville, à elle seule, constitue le fond sur lequel travailler
de manière moderne. dans les deux propositions, Rioja et
Primitive City-Block, on peut reconnaître deux
environnements bâtis qui préservent, entre eux, une
certaine autonomie programmatique et volumétrique. il y a
une réponse typologique distincte au travail et au logement.
Comme chez Hilberseimer, la demeure est la ville aérienne,
qui cherche la lumière et le soleil ; le lieu de travail est
proche du sol, à proximité de la circulation routière et
piétonne. solsona raconte comment Antonio Bonet appelait
« vaca » cette partie basse et étendue des constructions,
généralement à deux ou trois étages, qui contrairement à la
tour, s'avance sur le sol – c'est la vache,Pourquoi le
pâturage est-il mangé ?.31c'est le cas de la première version
de City-Block ; dans le complexe de la rioja, on enterre cette «
vache », en récupérant le niveau de la rue dans le bloc privé
comme espace d'accès public, bien que soumis à un contrôle
à certains moments. D'autre part, le point d'intensité bâtie
maximale du City-Block est l'intersection des deux barres, le
centre du bloc, qui en rioja est précisément le noyau vide ; ce
vide vert civilisé, découpé dans la masse construite, qui ne
cache pas sa condition d'artifice.
Cependant, "tout-rioja" est possible. C'est exactement ce
qu'a fait solsona, en imaginant un tissu dérivé du schéma utilisé
dans l'ensemble rioja sur le Buenos Aires contemporain,
126
y ciudad acosta défend la « désurbanisation ».28de la ville comme
condition nécessaire à la solution du problème architectural de
l'habitat, révélant les composantes anti-urbaines de son
discours : « les bruits, la vibration du trafic, des haut-parleurs
des radios », les ombres que certaines maisons lancent sur les
autres, toutes les « interdépendances et imbrications » qui
caractérisent la ville sont, en fait, les éléments qui « étouffent les
tentatives de créer un environnement de catégorie humaine ».29
Plus loin, le harcèlement avec la ville réelle aboutit à l'identification
entre les problèmes de la métropole et du système capitaliste. La
ville est le symbole du capitalisme, et en ce sens, source de
déséquilibre et de mécontentement.30Bien que métropolitain à
l'échelle, à un moment donné, ce que le city-block attaque vraiment,
c'est le tissu urbain, au nom du tapis vert.
je pense qu'il y a là une divergence fondamentale, car la
proposition de rioja, sans renoncer au principe de formation d'une
nouvelle échelle à partir des grandes pièces urbaines, échange l'idée
dela nature comme toile de fondpour l'idée que la ville elle-même
constitue l'arrière-plan où il pourrait être possible de travailler de
manière moderne. dans les deux propositions, rioja et le city-block
primitif, on peut reconnaître deux étendues bâties distinctes qui
préservent, entre elles, une certaine autonomie programmatique et
volumétrique. Il existe une réponse typologique différente pour le
travail et pour le logement. comme dans hilberseimer, le lieu de
résidence est la ville aérienne, qui cherche la lumière et le soleil ; le
lieu de travail est proche du sol, de la circulation des véhicules et des
piétons. solsona raconte comment antonio bonet a appelévache(
vache) cette partie basse et étendue des constructions, de deux ou
trois étages en général, qui, à l'opposé de la tour, s'avance sur le
terrain - c'est la vache,Pourquoi le pâturage est-il mangé ?(car il
mange l'herbe).31Cela compte dans le cas de la première version du
city-Block ; mais dans la rioja, ce qui est fait en fait est d'enterrer
cette « vaca », en récupérant dans le bloc privé le niveau de la rue
comme espace d'accès public, même s'il est encore susceptible
d'être contrôlé à certaines heures. D'autre part, le point d'intensité
bâtie maximale du city-block est le croisement des deux dalles, le
centre du block, qui dans la rioja n'est que le noyau vide ; ce vide
qu'est le vert civilisé, découpé dans la masse bâtie, qui ne cache pas
sa condition d'artifice.
néanmoins, la « rioja intégrale » est possible. c'est exactement ce
que Solsona a fait lorsqu'il a imaginé la Buenos Aires contemporaine
comme base d'un tissu issu du schéma utilisé à Rioja, atteignant sa
hauteur maximale de 60 mètres, discrète de nos jours, aux
paramètres aujourd'hui pratiqués pour les tours d'habitation ou de
bureaux dans le grandes métropoles latino-américaines.32Les
conceptions de solsona nous font penser à des mégastructures,
mais en même temps elles mettent l'accent sur un sujet non prévu
dans l'horizon mégastructuraliste, dans lequel la confiance totale
rapprochant sa hauteur maximale de 60m, désormais discrète, des
paramètres actuellement utilisés pour les tours résidentielles ou de
bureaux des grandes villes d'Amérique latine.32
les dessins de Solsona font penser à des mégastructures, mais
en même temps mettent en évidence un thème non prévu dans
l'horizon mégastructuraliste, dans lequel prévalait encore une
confiance totale dans la solution technologique : celle de la ville
de haute concentration, comme valeur sauvée par un complexe
écologique conscience, qu'elle ne s'arrête pas forcément à la
proportionnalité entre vert et construction à l'échelle de l'îlot ou
du lot constructible, mais interpelle l'avancée de l'espace
urbanisé sur les territoires naturels.
Comme dans Golden Lane, la grille piétonne est
pratiquement extensible à travers les bâtiments, reflétant le
chemin au sol en hauteur; Cependant, contrairement à
Golden Lane, qui traverse des rues et des terres détruites
par les bombes, le complexe Rioja s'écarte du bloc. C'est
précisément ce lien avec un bloc identique à tant d'autres qui
permet de postuler le contre-modèle, la condition
généralisable. « nous avons oublié, mais nous étions
modernes » – a dit solsona –, « modernes en termes de
pensée, en tant que personnes. Il y avait une conviction que
la ville se transformait en avant ».33la rioja dialogue avec ces
deux traditions ; celui du quadrillage colonial, de la ville
historique, mais aussi avec la tradition moderne et
multiforme quiredentet dans les tours de sert, dans Golden
lane et dans le City-Block, qui est constitué d'expériences
visant à réviser – et éventuellement à remplacer – cette ville.
dans la démonstration de rioja, le « cadre rigide de la ville »
n'est pas l'obstacle, qui doit être fatalement corrompu pour
que le problème soit résolu – pour paraphraser Acosta –,
mais la sauvegarde, l'ensemble des circonstances
spécifiques, qui fait que chaque problème doit être conçu
dès le départ, ce qui préserve le sens de l'interlocution de
l'activité de conception, entre réalité présente et
transformation future. rien n'est absolument nouveau ; et
rien, en effet, n'est jamais résolu d'avance.
dans la solution technologique encore prédominante : celle de la
ARQTEXTE 12
ville à forte concentration comme valeur sauvée par une
conscience écologique complexe, qui ne s'arrête pas forcément
à la proportionnalité entre espaces verts et bâtis à l'échelle de
l'îlot ou du lot constructible, mais réfute l'avancée effrénée des
zones urbanisées sur les territoires naturels.
ainsi qu'en ruelle dorée, le cheminement piéton est pratiquement
extensible à travers les bâtiments ; mais en face de la voie dorée, qui
traverse des rues et des terrains détruits par les bombes, la rioja part du
pâté de maisons. c'est précisément ce lien avec un bloc identique à tant
d'autres qui permet de postuler le contre-modèle, la condition
généralisante. "Nous avons oublié, mais nous étions modernes"
– dit Solsona – “moderne comme pensée, comme peuple. Il y avait
une conviction que la ville était en train de se transformer.33
la rioja affirme un dialogue entre ces deux traditions ; celle de la
trame coloniale, de la ville historique, mais aussi la tradition
moderne, multiforme, du redent et des tours du sert, de la ruelle
dorée et de l'îlot, qui se constitue d'expérimentations guidées pour
réviser, et éventuellement substituer, cette ville.
dans la démonstration de rioja, le « cadre rigide de la ville » n'est
pas l'obstacle, qui doit être fatalement corrompu pour résoudre le
problème - paraphrasant acosta -, mais la sauvegarde, l'ensemble
des circonstances spécifiques qui font que chaque problème est
pensé architecturalement depuis le début, ce qui préserve le sens de
l'interlocution de l'activité de conception, entre réalité présente et
transformation future. rien n'est absolument nouveau ; et rien, en
effet, n'est à aucun moment résolu par anticipation.
127
 34 foire solsona, exercice Haute densité, 1997.
Perspective sur la ville historique. Source :
solsonA, juste j. entretiens. Fait référence à une
autobiographie. Buenos Aires : éditions
infinies, 1997.
34 fair solsona, High Density Exercise, 1997.
Vue en perspective sur la ville historique.
source : sOlsOna, juste j. Entrevues. évoque
une autobiographie. Buenos Aires : Éditions
infinies, 1997.
128
35 fair solsona, exercice Haute Densité, 1997.
Plan sur carte historique. Source : solsonA,
juste j. entretiens. Fait référence à une
autobiographie. Buenos Aires : éditions
infinies, 1997.
35 fair solsona, High Density Exercise, 1997.
Plan sur carte historique. source : sOlsOna,
juste j. Entrevues. évoque une autobiographie.
Buenos Aires : Éditions infinies, 1997.
34
35
notes
1« Il y a une interaction entre la manzana et le type bâti, dans
laquelle chacun apparaît alternativement comme la cause de
l'autre : la manzana va se constituer dans le contenant indéformable
qui va conditionner la transformation typologique, le type bâti va se
constituer dans l'élémentaire. composante des nouvelles manzanas.
” DiZ, Fernando E.Buenos Aires et quelques constantes des
transformations urbaines.Buenos Aires : Fondation éditoriale de
Belgrano, 1996, p. 179.
« Il ne faut pas se tromper : au-delà des succès et des échecs
deux
des architectes, l'histoire de l'architecture argentine continue
d'être uniquement l'histoire des édifices. Voir : WAisMAN,
Marina (org.).Documents pour une histoire de l'architecture
argentine, Buenos Aires: ediciones summa, 1984, p. 232.
3une première version de cet article a été présentée au ii
docomomo_ Chile à Antofagasta, 2007. CABrAl, Cláudia Piantá Costa.
« la ciudad verticale : viviendas rioja. Buenos Aires, 1968-1973 ».
dans: Défis du patrimoine moderne.Deuxième Séminaire
Docomomo Chili, Antofagasta, Université catholique du Nord, 2007,
p. 108- 111. L'ouvrage s'inscrit dans le cadre du projet de recherche
« Architecture pour le deuxième âge des machines : design, art et
expérimentation dans les années 60 » (ProPAr/uFrGs, appui CnPQq) ;
les plans et les sections de Conjunto rioja ont été repensés par
l'étudiante diplômée renata santiagoramos, sur la base de
documents publiés dans nuestra Arquitectura (1972) et summa
(1974); des photographies récentes de l'ensemble ont été fournies
par l'étudiante en master luciane Giacomet.
4entreprise de construction Kocourek sA, direction de la construction
par just solsona, Flora Manteola, javier sánchez Gómes, josefina
santos, ignacio Petchersky et rafael Viñoly. Voir : MAnteola F. et. Al.
"Complejo de viviendas rioja, capitale fédérale".Somme, Non. 76,
Buenos Aires : mai 1974, p. 22-36 ; Complexe d'habitation Rioja.
Notre Architecture, Non. 480, Buenos Aires : 1972, p. 20- 25.
5Gaité, Arnoldo.Wladimiro Acosta, Textes, projets et œuvres :
témoignages sur le maestro. Programme Helios, Chaire libre
Wladimiro Acosta, Université de Buenos Aires. Buenos Aires :
nobuko, 2007, p. 22; le commentaire cité appartient à sArlo, Beatriz.
L'imagination technique : rêves modernes de la culture
argentine.Buenos Aires : nouvelle vision, 1997.
6idem.
7Ballent, Anahi. Acosta en la ville : del City-Block à Figueroa
Alcorta. le bâtiment pour « el Hogar obrero ». dans :
sAMAndjiÁn, jorge (org.),Wladimiro Acosta, 1900-1967, Buenos
Aires, Faculté d'architecture et d'urbanisme, 1987, p. 32-37. Pour
un aperçu complet du logement moderne à Buenos Aires, voir
aussi : liernur, jorge Francisco, Tipo, damero y tabla rasa ; le
débat moderniste sur les immeubles de grande hauteur à
Buenos Aires. Antonio Vilar à Amancio Williams (1929-1943),
MINUTES, First Seminario do ComoMo iberico, Saragosse,
novembre 1997, pp. 173-183.
8ACosta, Wladimiro,Logement et ville, problématiques de
l'architecture contemporaine, Buenos Aires, Anaconda, 2e édition,
1947, p. 143.
9mémoire de projet,Sommen.m. 76, op. cit., p. 22.
dixidem.
11diez, op. cit., p. 175 ; P 179.
12CASTEX, J. ; PAnerAl, P.; de PAule, J.Formes urbaines : de l'îlot à la
barre. Paris, Bordas, 1980, p. 39.
13idem.
REMARQUES
ARQTEXTE 12
1"Il y a une interaction entre la manzana et le type bâti, dans laquelle
chacun apparaît alternativement comme la cause de l'autre : la manzana
va se constituer dans le contenant indéformable qui va conditionner la
transformation typologique, le type bâti va se constituer dans la
composante élémentaire des nouvelles manzanas.” DiEZ, Fernando E.
Buenos Aires et quelques constantes des transformations urbaines. Buenos
Aires : Fundación Editorial de Belgrano, 1996, p. 179.
"Il ne faut pas s'y tromper : au-delà des succès et des échecs
deux
des architectes, l'histoire de l'architecture argentine continue
d'être uniquement l'histoire des édifices.» voir : WaisMan, Marina.
(Org.). Documents pour une histoire de l'architecture argentine.
Buenos Aires: Ediciones summa, 1984, p. 232.
3une première version de cet article a été présentée au ii
Docomomo_chile à antofagasta, 2007. voir : caBral, cláudia Piantá costa.
« La ciudad verticale : Viviendas rioja, Buenos Aires, 1968-1973 ». dans:
DEUXIÈME SÉMINAIRE DOCOMOMO CHILI. Défis du patrimoine
moderne. antofagasta : université catholique du nord, 2007, pp. 108-111.
Le travail fait partie du projet de recherche "Architecture in the Second
Machine Age : design, art et expérimentation dans les années 60
» (ProPar/ufrgs, pris en charge par cnPq) ; Les dessins ont été préparés
par l'étudiante de premier cycle Renata Santiago Ramos, sur la base de
documents publiés dans Nuestra Arquitetura (1972) et Summa (1974);
des photographies récentes du complexe ont été apportées par
l'étudiante en master luciane giacomet.
4entreprise de construction Kocourek sa, direction des travaux fair
solsona, Flora Manteola, javier sánchez gómes, josefina santos,
ignacio Petchersky et rafael Viñoly. voir : ManTEOla, F. et. Al.
"Complexo de viviendas rioja, capitale fédérale". somme, n. 76,
Buenos Aires : mai 1974, p. 22-36 ; complexe de logements riOja.
notre architecture, n.m. 480, Buenos Aires : 1972, p. 20-25.
5gaite, arnoldo. Wladimiro Acosta, Textes, Projets et Travaux,
Témoignages sur le maestro. Buenos Aires : nobuko, 2007, p. 22; le
commentaire appartient à sarlO, Beatriz. l'imaginaire technique.
Sueños modernes de la culture argentine. Buenos aires : nueva
Visión, 1997 (Il existe une traduction anglaise : sarlO, Beatriz. The
Technical imagination, The argentine cultures Modern Dreams.
université de stanford, 2007).
6 idem.
7BallEnT, anahi. “Acosta en la ciudad: del city-Block a Figueroa alcorta. Le
bâtiment de la maison ouvrière ». dans : saManDjiÁn, jorge. (Org.).
Wladimiro Acosta, 1900-1967. Buenos Aires : Faculté d'architecture et
d'urbanisme, 1987, p. 32-37. sur le logement moderne à Buenos aires
voir aussi : liErnur, jorge Francisco. «Comme, damero y tabla rasa; Le
débat moderniste sur les immeubles de grande hauteur à Buenos Aires,
d'Antonio Vilar à Amancio Williams (1929-1943) ». PREMIER SÉMINAIRE
DOCOMOMO IBÉRICO. minutes. Saragosse : novembre 1997, p. 173-183.
8ACOSTA, Wladimiro. Vivienda y ciudad, Problèmes d'architecture
contemporaine. 2e édition Buenos Aires : anaconda, 1947, p. 143.
9somme n. 76, op. cit., p. 22.
idem.
dix
11Diez, op. cit., p. 175 ; P 179.
castEX, J.; PanErai, P.; DEPaulE, J. Formes urbaines : de l'îlot à la
12
barre. Paris : Frontières, 1980, p. 39.
13idem.
14sOlsOna, juste. « De la ville de la parcelle à la ville des tours
» [1997]. dans : sOlsOna, juste. faire et décider. Buenos Aires :
Éditions infinies, 2007, p. 182.
15idem.
16 Faire face à la demande croissante de parkings couverts et envisager
129
 14solsonA, juste, de la ville de la parcelle à la ville des tours
ARQTEXTE 12
[1997]. dans : solson A, op. cit., p. 182.
15idem.
16Cette observation est faite dans le sens où, compte tenu de la
demande croissante de parkings couverts et compte tenu de
l'augmentation des surfaces d'utilisation commune des unités, et
donc de leur coût de financement, l'organisation proposée à rioja
pourrait éventuellement s'identifier au programme de logements
conventionnels, occupant les entrepôts avec parkings.
17solsonA, juste j.Entrevues. Points vers une autobiographie.
Buenos Aires, éditions infinies, 1997, p. 42.
18Au sens strict, il convient de mentionner laPlan Cerda(Barcelone,
1859) comme précurseur de ce processus de rationalisation du
quartier bourgeois, une alternative dans laquelle, en maintenant le «
système des différences » identifié parPanerai et Castex, même si
les espaces libres et bâtis sont rééquilibrés. dans la proposition
originale de Cerdà, la concentration du potentiel constructif de l'îlot
dans une frange continue, à la périphérie, libérerait un vaste espace
vert intérieur dans tous les îlots urbains.
19HilBerseiMer, Ludwig.L'architecture de la grande ville [1927],
Barcelone, Gustavo Gili, 1999, p. 17-18.
20« en observant les bâtiments proposés par Acosta comme
cellules de ses plans urbains, il est évident qu'ils croisent deux
modèles ; le gratte-ciel cruciforme de Corbusian et la ville
verticale de Hilberseimer. Liernur, Jorge Francisco. Wladimiro
Acosta et l'expressionnisme allemand. Considérations sur les
fondements idéologiques du système Helios. dans: sAMAndiÁn,
jorge, org., Wladimiro Acosta, 1900-1967, Buenos Aires, Faculté
d'architecture et d'urbanisme, 1987, p. 20.
21ACosta, op. cit., p. 140.
22idem, p. 145.
23sur la méthode CiAM voir principalement : MuMFord, eric, Le
discours du CIAM sur l'urbanisme, 1928-1960, Cambridge, Mit
Press, 2000.
24ACosta, op. cit., voir la première partie, « Vivienda », pp. 15-124.
25ACosta, op. cit., voir « Analyse critique du CitY-Block, 1931 », p.
148.
26idem, p. 150.
27idem, p. 146.
28idem, p. 13.
29idem.
ACosta, op. cit. ; voir « La ciudad, phénomène d'évolution technico-
30
économique-sociale », pp. 127-133.
solsonA, juste, Patrimonio : ¿Propiedad de los preserveistas ?
31
sept avis d'experts [1998]. dans : solsonA, juste j.,Faites et
décidez.Compilation, édition, notes et prologue par Vivian
Acuña, Buenos Aires, éditions infinies, 2007, p. 135.
32Voir « ejercicio de alta densidad », publié dans : solsonA, just j.
Entrevues. Fait référence à une autobiographie.Buenos Aires,
éditions infinies, 1997, pp. 163-166.
33solsonA,faire et déciderop. cit., p. 135.
Reçu : septembre/2008.
Approuvé : octobre/2008.
130
le gain dans les parties communes des unités et, par conséquent, son coût
hypothécaire, l'organisation proposée à rioja pourrait être facilement
identifiée à un programme de logements conventionnels, occupant les
entrepôts avec des parkings.
sOlsOna, juste j. Entrevues. évoque une autobiographie.
17
Buenos Aires : Éditions infinies, 1997, p. 42.
18Le Plan cerdà (Barcelone, 1859) mérite d'être désigné ici comme une
étape précurseur dans ce processus de rationalisation du bloc bourgeois.
la conception originale de cerdà, tout en préservant le "système de
différences" identifié par Panerai et castex, a établi un équilibre
renouvelé entre les surfaces construites et les espaces ouverts
concentrant le potentiel constructif de l'îlot à la périphérie et dotant
chaque îlot urbain de jardins intérieurs.
19HILBERSEIMER, Ludwig. l'architecture de la grande ville [1927].
Barcelone : gustavo gili, 1999, p. 17-18.
20« En observant les bâtiments proposés par Acosta comme cellules de ses
plans d'urbanisme, il est évident qu'ils sont un croisement de deux modèles :
le gratte-ciel cruciforme corbusien et la ville verticale d'Hilberseimer ». liErnur,
Jorge Francisco, « Wladimiro acosta y el expressionismo alemán.
Considérations sur les fondements idéologiques du système Hélios ». dans :
saManDiÁn, jorge. (Org.). Wladimiro Acosta, 1900-1967. Buenos Aires : Faculté
d'architecture et d'urbanisme, 1987, p. 20.
21 aCosta, op. cit., p. 140.
22 idem, p. 145.
23à propos du ciaM voir : MuMFOrD, Eric, Le discours du ciaM sur
l'urbanisme, 1928-1960. cambridge : The MiT Press, 2000.
24aCOsta, op. cit., voir première partie, « Vivienda », pp. 15-124.
25aCOsta, op. cit., voir « analyse critique de ciTy-BlOcK, 1931 », p.
148.
26idem, p. 150.
27ibid., p. 146.
28idem, p. 13.
29idem.
30aCOsta, op. cit. ; voir « la ville, phénomène d'évolution technico-
économique-sociale », pp. 127-133.
31sOlsOna, juste. « Patrimonio : ¿Propiedad de los preserveistas ?
siete opiniones expertas » [1998]. dans : sOlsOna, juste j. faire et
décider, op. cit., p. 135.
32voir : « Exercice à haute densité ». sOlsOna, juste. Interviews :
pointe vers une autobiographie. Buenos Aires : Éditions infinies,
1997, p. 163-166.
33solsona,faire et déciderOp. cit., p. 135.
Reçu : septembre/2008.
Approbation : octobre/2008.
Bibliographie/Bibliographie

ARQTEXTE 12
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Alcorta. le bâtiment pour « el Hogar obrero ». dans : sAMAndjiÁn,
jorge (org.),Wladimiro Acosta, 1900-1967, Buenos Aires, Faculté
d'architecture et d'urbanisme, 1987, p. 32-37.
Complexe d'habitation Rioja,notre architecture, Non. 43, Buenos
Aires, 1972, p. 20-25.
DiZ, Fernando E.,Buenos Aires et quelques constantes des
transformations urbaines, Buenos Aires, Fondation éditoriale de
Belgrano, 1996.
Gaité, Arnoldo.Wladimiro Acosta, textes, projets et œuvres,
témoignages sur le maestro, Programme Helios, Chaire Libre
Wladimiro Acosta, Université de Buenos Aires, Buenos Aires,
nobuko, 2007.
liernur, jorge Francisco, Wladimiro Acosta et el expressionismo
alemán. Considérations sur les fondements idéologiques du
système Hélios. dans : sAMAndjiÁn, jorge (org.),Wladimiro
Acosta, 1900-1967, Buenos Aires, Faculté d'architecture et
d'urbanisme, 1987, p. 32-37.
Liernur, Jorge Francisco. type, damero et tabla rasa ; le débat
moderniste sur les immeubles de grande hauteur à Buenos
Aires, d'Antonio Vilar à Amancio Williams (1929-1943). dans:
ACTES.Premier séminaire de ComoMo Iberico, logement et villes
modernes : ruptures et continuités, 1925-1965, Saragosse, 1997,
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solsonA, J.; ViolY, R. Complejo de viviendas rioja, capitale
fédérale,somme, Non. 76, Buenos Aires, mai 1974, p. 22-31.

solsonA, juste j.entretiens. Fait référence à une autobiographie.

Buenos Aires, éditions infinies, 1997.
solsonA, juste j.faire et décider. Compilation, édition, notes et
prologue par Vivian Acuña, Buenos Aires, éditions infinies, 2007.
WAisMAN, Marina, (éd.),documents pour une histoire de
l'architecture argentine. Buenos Aires, éditions summa, 1984.

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