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Chapitre 4 Architecture des APIs

1. Introduction
La partie commande d’un système automatisé est le centre de décision. Il effectue les
opérations de calcul (traitement de données d’entrées via les capteurs et les boutons) et
transmet les ordres à la partie opérative. Ceci est en utilisant la technologie programmée dite
par automate programmable industriel.
Les automates programmables industriels ou API, ou encore Programmable Logic
Controller en anglais (PLC), sont apparut aux Etats-Unis vers 1969 où ils répondaient aux
désirs des industries de l’automobile de développer des chaînes de fabrication automatisées
qui pourraient suivre l’évolution des technologies et des modèles fabriqués. L’API s’est ainsi
substitué aux armoires à relais en raison de sa souplesse d’adaptation, la fiabilité, la simplicité
de mise en œuvre (pas de langage de programmation complexe), mais aussi parce que dans les
automatismes de commande complexe, les coûts de câblage et de mise au point devenaient
trop élevés. Les premiers constructeurs américains étaient les entreprises Modicon et Allen-
Bradley.
2. Définition
Un API est un appareil dédié au contrôle d’une machine ou d’un processus industriel,
constitué de composants électroniques, comportant une mémoire programmable par un
utilisateur non informaticien, à l’aide d’un langage adapté. En d’autres termes, un automate
programmable est un calculateur logique, il peut être considérer comme étant ordinateur au
jeu d’instructions volontairement réduit, destiné à la conduite et la surveillance en temps réel
de processus industriels.
Trois caractéristiques fondamentales distinguent totalement l’API des ordinateurs:
 il peut être directement connecté aux capteurs et pré-actionneurs grâce à ses
entrées/sorties industrielles,
 il est conçu pour fonctionner dans des ambiances industrielles sévères (température,
vibrations, poussière, humidité, parasites, etc.),
 et enfin, sa programmation à partir de langages spécialement développés pour le
traitement de fonctions d’automatisme fait en sorte que sa mise en œuvre et son
exploitation ne nécessitent aucune connaissance en informatique.
3. Architecture des APIs
3.1 Aspect extérieur
On distingue généralement deux types : les automates monoblocs et les automates
modulaires.

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 API monobloc
Les AUTOMATES MONOBLOC se caractérise par une réalisation compacte, c-à-d,
un boîtier reliant tous les éléments constituant : alimentation, interfaces d’entrée/sortie. Le
nombre des entrées/sorties étant fixe, il faut choisir l’automate selon l’application concrète
(nombre et type d’entrées/sorties, complexité du programme), les changements ultérieures
dans la conception de l’installation pouvant rendre inutilisable l’automate choisie initialement.
Ces automates sont de fonctionnement simple et ils sont généralement destinés à la
commande de petits automatismes. Quelques exemples des API compacts:

 API modulaire
Pour les automates type modulaire, le processeur, l'alimentation et les interfaces d'entrées /
sorties résident dans des unités séparées (modules) et sont fixées sur un ou plusieurs racks
contenant le "fond de panier" (bus plus connecteurs). Ces automates sont intégrés dans les
automatismes complexes où la capacité de traitement et la flexibilité sont nécessaires. Par
conséquent, l’utilisateur n’ayant qu’a choisir les modules qui en étant rallier ensemble
peuvent satisfaire les demandes de l’application préconisée. Les changements ultérieures dans
la structure et la complexité de l’installation ne présent aucun problème pour ce type
d’automates. Si besoin, on peut ajouter des modules à la structure initiale d’une telle manière
que les demandes soit satisfaites.

De l’aspect extérieur d’un API, on peut distinguer plusieurs parties. A titre d’exemple,
l’API S7-300 modulaire de la firme Siemens, représenté dans la figure ci-dessous, contient :
1- le module d’alimentation (Power supply PS) ; 2- module CPU, 3- module d’entrées

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numériques (DI 16×DC24V) ; 4- module de sorties numériques (DO 16×DC 24V/0.5A) ; 5-


module d’entrées analogiques (AI 2×12bit) et/ou un module des sorties analogiques (AO). La
CPU contient : 6- des LED de signalisation d’état et défauts ; 7- un commutateur de mode
(stop, run..) ; 8- multiport pour la programmation ; 9- un port pour la communication ; 10-
pile de sauvegarde.
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3.2 Aspect intérieur


L’automate programmable reçoit les informations relatives à l’état du système et puis
commande les pré-actionneurs suivant le programme inscrit dans sa mémoire. D’où, il se
compose donc de trois grandes parties à savoir Le processeur (unité de traitement), la
mémoire et les interfaces entrées/sorties. La structure interne d’un API peut être représentée
comme suit :
Alimentation
Interface des entrées

Interface des sorties

Mémoires
Pré-actionneurs
Opto-coupleurs
Opto-coupleurs
Capteurs

Processeur

Périphériques de
communications

Automate, Ordinateur, E/S déportés, mémoire auxiliaire

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- Module d’alimentation : il assure la distribution d’énergie aux différents modules.


Elle élabore à partir d’un réseau 220V en courant alternatif ou d’une source 24V en
courant continu, les tensions internes distribuées aux modules de l’automate.
- Le processeur, ou unité centrale (UC) : elle réalise toutes les fonctions logiques,
arithmétiques et de traitement numérique (transfert, comptage, temporisation, PID ...).
Il a pour rôle principal le traitement des instructions qui constituent le programme de
fonctionnement de l’application.
Mais en dehors de cette tâche de base, il réalise également d’autres fonctions telles que la
gestion des entrées/sorties, la surveillance et diagnostic de l’automate par une série de
tests lancés à la mise sous tension ou cycliquement en cours de fonctionnement. Aussi, il
permet le dialogue avec le terminal de programmation, aussi bien pour l’écriture et la
mise au point du programme.
- Le bus interne : il permet la communication de l’ensemble des blocs de l’automate et
des éventuelles extensions. C’est un ensemble de conducteurs qui réalisent la liaison
entre les différents éléments de l’automate. Le bus est destinés à véhiculer un type
d’informations bien défini. On trouve donc un bus de données, un bus d’adresses, un
bus de distribution des tensions issues du bloc d’alimentation et un bus de contrôle
pour les signaux de service tels que tops de synchronisation, sens des échanges,
contrôle de validité des échanges, etc..
- Mémoire : elle est destinée au stockage des instructions qui constituent le programme
de fonctionnement de l’automatisme, ainsi que des données qui peuvent être :
 Des informations susceptibles d’évoluer en cours de fonctionnement de l’application.
C’est le cas par exemple de résultats de traitements effectués par le processeur et
rangés dans l’attente d’une utilisation ultérieure. Ces données sont appelées variables
internes ou mots internes.
 Des informations qui n’évoluent pas au cours de fonctionnement, mais qui peuvent en
cas de besoin être modifiées par l’utilisateur : textes à afficher, valeurs de présélection,
etc. Ce sont des mots constants.
 Les mémoires d’état des entrées/sorties, mises à jour par le processeur à chaque tour
(cycle) de scrutation du programme.
Deux familles de mémoires sont utilisées dans les automates programmables :
 Les mémoires vives, ou mémoires à accès aléatoire « Random Access Memory RAM
». Le contenu de ces mémoires peut être lu et modifié à volonté, mais il est perdu en

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cas de manque de tension (mémoire volatiles). Elles nécessitent par conséquent une
sauvegarde par batterie ou une pile.
 Les mémoires mortes qui sont à lecture seule, les informations ne sont pas perdues lors
de la coupure de l’alimentation des circuits. On peut citer les types suivants :
ROM « Read Only Memory » : Elle est programmée par le constructeur et son programme
ne peut être modifié.
PROM « Programmable ROM » : Elle est livrée non enregistrée par le fabricant. Lorsque
celle-ci est programmée, on ne peut pas l’effacer
EPROM « Erasable PROM » : C’est une mémoire PROM effaçable par un rayonnement
ultraviolet intense.
EEPROM « Electrically EPROM » : C’est une mémoire PROM programmable plusieurs
fois et effaçable électriquement.
Le système d’exploitation est stocké dans la ROM ou PROM tandis que le programme dans
EEPROM et les données système lors du fonctionnement dans la RAM.
- Interfaces d’entrées/sorties : l’interface d’entrée permet de recevoir les informations
du S.A.P. ou du pupitre et de mettre en forme ce signal (filtrage, ...) tout en l’isolant
électriquement (opto-couplage). Tandis que l’Interface de sortie permet de
commander les divers pré-actionneurs et éléments de signalisation du S.A.P. tout en
assurant l’isolement électrique. Les opto-coupleurs sont utilisés afin de protéger
l’automate contre les signaux parasites.
 Fonctionnement de l’interface d’entrée
Le fonctionnement de l’interface d’entrée peut être résumé comme suit :

Lors de la fermeture du capteur, la « LED 1 » signale que l’entrée de l’API est actionnée et la
LED « D’ » de l’opto-coupleur « Opto 1 » s’éclaire. Le phototransistor « T’ » de l’opto-

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coupleur « Opto 1 » devient passant ce qui implique la tension Vs est nulle (0V). Donc lors
de l’activation d’une entrée de l’automate, l’interface d’entrée envoie un « 0 » logique à
l’unité de traitement et un « 1 » logique lors de l’ouverture du contact du capteur (entrée non
actionnée).
 Fonctionnement de l’interface de sortie
Le fonctionnement de l’interface de sortie peut être résumé comme suit :

Lors de commande d’une sortie automate, l’unité de commande envoi un « 1 » logique (5V).
Par conséquent, « T1 » devient passant, donc la LED « D’ » s’éclaire et le photo-transistor
« T’ » de l’opto-coupleur « Opto1 » devient passant. La « LED 1 » s’éclaire et « T2 » devient
passant. Enfin, la bobine « RL1 » devient sous tension et commande la fermeture du contact
de la sortie « Q0.1 ». Donc pour commander un API, l’unité de commande doit envoyer un
« 1 » logique pour actionner une sortie API et un « 0 » logique pour stopper la commande
d’une sortie API.
4. Fonctionnement d’un API
Une des caractéristiques de l’automate est de fonctionner de Début

façon cyclique. Le cycle de fonctionnement d'un API peut être


divisé en quatre étapes principales, comme il est illustré Traitement initial
dans l’organigramme ci-contre.
Traitement interne : L'automate effectue des opérations Lecture des entrées
de contrôle et met à jour certains paramètres systèmes
(détection des passages en RUN / STOP ...).
Exécution du programme
Lecture des entrées : L'automate lit les entrées
(de façon synchrone) et les recopie dans la mémoire
image des entrées. Ecriture des sorties

Exécution du programme : L'automate exécute le programme

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instruction par instruction et écrit les sorties dans la mémoire image des sorties.
Ecriture des sorties : L'automate bascule les différentes sorties (de façon synchrone) aux
positions définies dans la mémoire image des sorties.
Ces étapes se répètent continuellement pour assurer le bon fonctionnement de l'API.
Le temps de scrutation est le temps mis par l'automate pour traiter l'ensemble des quatre
opérations. Ce temps est de l'ordre de la dizaine de millisecondes pour les applications
standards. Le temps de scrutation de chaque cycle est surveillé par un circuit électronique
appelé Watchdog (chien de garde), réglé par l'utilisateur, qui enclenche une procédure
d'alarme en cas de dépassement de celui-ci. Si pour une raison quelconque le temps de cycle
mesuré par le chien de garde est supérieur au temps de cycle maximal réglé, l’API signale le
défaut et arrête le traitement.
5. Câblage des entrées/sorties d’un API
La plupart des constructeurs d'automates fournissent dans leur manuel d'utilisation les
schémas de câblage de leur API. Par conséquent, avant de procéder au branchement de
différentes entrées et sorties, il faut se référer à la documentation technique fournie par le
constructeur.
 Alimentation d’un API :
La première étape consiste à raccorder l’API à une source de courant. La figure ci-dessous
montre les connexions de câblage pour un modèle en courant continu et un modèle en courant
alternatif de la CPU du S7-200 en se référant à la documentation technique fournie par
Siemens.

 Câblages des entrées : L'alimentation électrique pour les capteurs /détecteurs peut
être fournie par l'automate (en général 24V continu) ou par une source extérieure.
L’automate dispose généralement d’un commun à toutes les entrées.
 Câblages des sorties : Le principe de raccordement consiste à envoyer un signal
électrique vers le pré-actionneur connecté à la sortie choisie de l'automate dés que

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l'ordre est émis. L'alimentation électrique est fournie par une source extérieure à
l'automate programmable. Les sorties comportent généralement un commun pour 3 ou
4 sorties. Cela permet d’alimenter des pré-actionneurs de tensions différentes.

Sorties

Entrées

Exemple de câblage de l’API TSX 17 Télémécanique

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6. Critères et choix des API


Le choix d’un API dépends des besoins du cahier des charges. On doit tenir compte de
plusieurs critères à savoir :
 Le nombre et la nature d’entrées/sorties intégrés;
 Possibilités d’extension en termes d’entrées et de sorties.
 Type de processeur : la taille de la mémoire, la vitesse de traitement et les fonctions
spéciales (nombre de temporisateurs, compteurs …etc).
 Fonctions de communication : l'automate doit pouvoir communiquer avec les autres
systèmes de commande (API, supervision ...) et offrir des possibilités de communication avec
des standards normalisés (Profibus ...).
 Le rapport qualité/prix, le service après vente (la durée de la garantie, la formation,
documentations).

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