Vous êtes sur la page 1sur 2

Résumés choisis 

Françoise BOCH & Fanny RINCK (France), Adriana CARDOSO, Catarina MAGRO, Joâo
BRAZ, Teresa NUNES (Portugal), Julie DUCHESNE & Sophie PIRON (Canada) Danielle
OMER (France)

Les étudiants de l’enseignement supérieur voient leur réussite dépendre de leur


capacité à écrire. Il s’agit d’un savoir scriptural conforme aux codes académiques, qui
consiste à présenter une réflexion neutre, se basant sur des sources de références théoriques,
en prenant position. S’ajoute à cela, une capacité à dégager une problématique, à hiérarchiser
ses propos et maitriser les outils linguistiques préconisés. Les étudiants de diverses
nationalités connaissent des difficultés pour écrire comme on l’attend d’eux. Ainsi, l’analyse
de Cardoso et al. a noté que de piètres résultats étaient obtenus par les étudiants dans le
domaine écrit. Duchesne et Piron relèvent des difficultés en français écrit au Québec qui
s’étend en France, en Belgique et au Royaume-Unis.

On peut donc se demander si les étudiants ont les armes nécessaires pour mener à bien la
tâche ardue qu’est l’écriture académique. Où se situent ces difficultés à écrire selon les
normes attendues ? Les étudiants disposent-ils des outils nécessaires dans le cursus
universitaire afin d’atteindre cette compétence scripturale : l’écriture académique ?

En premier lieu, nous aborderons les facteurs qui semblent nuire à la qualité des écrits
universitaires des étudiants. Il s’agit d’abord de la norme linguistique : la « grammaire de
l’écrit » (Boch & Rink). La maladresse des étudiants viendrait d’un mauvais usage de
ponctèmes et de l’usage de la syntaxe. D’après l’étude menée par Cardoso et al. 76,3 % des
étudiants ne maitrisent pas la correction linguistique. Au Canada, c’est l’orthographe
grammaticale qui est la source principale des erreurs commises (Duchesne & Piron). Parmi
les maladresses d’écritures relevées on peut citer : les conjonctions de subordination,
l’accumulation de « cela » ou « ceci » et une grande utilisation de la virgule combinée à « une
sous-utilisation des deux points ou du point-virgule » (Boch & Rink). Ces erreurs ont des
incidences sur la clarté de la rédaction et sa compréhension. Outre les lacunes linguistiques,
ce n’est pas la structuration thématique et discursive qui pose le plus problème. En effet, 26,3
% de l’univers étudiants ont eu une classification négative dans cette compétence (Cardoso et
al.) L’enjeu réside donc dans la capacité d’établir une rédaction académique correcte en
adéquation avec les normes des écrits scientifiques. (Boch & Rink).
À présent, nous observons divers méthodes mises en place par les enseignants afin
d’apprendre aux étudiants l’écriture scientifique et acquérir cette compétence.

En premier lieu, il s’agit d’effectuer un travail de recherche et d’analyse sur les écrits
déjà faits pour en dégager un instrument d’évaluation de la correction linguistique. Cardoso
et al., livrent une méthodologie incluant une recherche manuelle des erreurs dans le corpus, la
classification des erreurs en fonction d'une typologie qui couvre divers aspects linguistiques,
l'inclusion des séquences contenant des erreurs dans une base de données dédiée à cette fin et
l'analyse statistique des données obtenues. Duchesne et Piron proposent un classement des
règles et des erreurs par le biais d’une grille d’évaluation/correction dans le but d’aider les
étudiants durant l’exercice rédactionnel. Ce choix semble judicieux : il permet aux étudiants
de s’approprier le contenu et aussi de s’autoévaluer. Outre les outils d’évaluation, une
recommandation d’OMER1 suggère de poser l’apprenant en tant qu’évaluateur. En évaluant
d’autre écrits, l’étudiant serait à même de développer sa compétence scripturale et sa
perception de ce qui serait correct ou non.

Pour finir, il est possible de faire un travail de repérage linguistique des spécificités de
l’écrit académique et de s’entraîner à sa réalisation. Dans ce but, Scheepers analyse les
pratiques langagières transmises aux étudiants : reformuler, argumenter, problématiser. En
demandant aux élèves un compte rendu critique d’un article scientifique, elle accrue leur
capacité à lire le langage de ce type d’écrit et leur capacité d’écriture. C’est un processus
d’acquisition : reconnaissance des spécificités de cette écriture, application et entrainement.
D’après Scheepers, la démarche donnerait la possibilité aux étudiants de se familiariser avec
les compétences attendues, et d’obtenir une amélioration de la qualité de leurs écrits, grâce à
l'adoption d'une méthodologie plus solide.

Pour conclure, après avoir analysé les différents facteurs qui influent sur la qualité
d'un écrit académique, il est indéniable que sa réalisation constitue un défi majeur pour
nombre d’étudiants. Les exigences élevées en termes de structure, de recherche, d'analyse
critique et de rédaction complexifient la tâche. Cependant, il est essentiel de souligner que
cette difficulté peut être surmontée avec un engagement soutenu, une formation et
accompagnement pédagogique adéquat.

1
La recommandation suggère d’entrainer les étudiants internationaux à l’évaluation du degré de
correction linguistique d’un texte.

Vous aimerez peut-être aussi