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CONCOURS BLANC – EDG 2023

École du Génie
Épreuve de synthèse
12 avril 2023 - Durée 3h00

V ous êtes affecté au CFT, autorité fonctionnelle de l’interopérabilité, au sein du bureau


entrainement de la division FPE (Formation Programmation et Entrainement). Le chef du bureau
Entrainement, doit participer à une réunion à l'EMAT/BEMP pour un premier point d'étape sur le
développement de l'interopérabilité des forces terrestres avec leurs alliés privilégiés. Il vous
demande, à partir du dossier joint et de vos propres connaissances du sujet, de rédiger une fiche
rappelant les principes et les problématiques actuelles de l’interopérabilité et proposant trois axes
d’effort à suivre pour améliorer l’efficacité opérationnelle avec nos partenaires. Le chef de bureau
précise que vous devrez développer plus particulièrement l’axe vous semblant prioritaire pour
l’armée de Terre.

Cette fiche respectera la forme habituelle des fiches du CFT et le volume de 800 mots ± 10% ; soit
720 à 880 mots.

Pour son réalisme, l’épreuve a été préparée en liaison avec l’officier en charge du dossier
‘INTEROPERABILITE’ au sein du CFT. L’interopérabilité est un des sujets majeurs actuellement
traités par ce commandement.

Gal J.F. DELOCHRE - http://marechalunjour.unblog.fr/


SOMMAIRE du DOSSIER
1. Interopérabilité : pour une interconnexion des forces - 2022 ............... Erreur ! Signet non défini.

2. Initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires - 2022 ................. Erreur ! Signet non défini.

3. Normalisation - 2022 ............................................................................ Erreur ! Signet non défini.


4. Formation et entraînement - 2021 ....................................................... Erreur ! Signet non défini.

5. Les Alliés mettent en pratique l’interopérabilité aérienne avec la Finlande et la Suède - 2022
Erreur ! Signet non défini.

6. « L’interopérabilité est au cœur de notre Alliance », déclare le président du Comité militaire de


l’OTAN - 2022 .............................................................................................. Erreur ! Signet non défini.

7. L’interopérabilité multinationale - 2019 ............................................... Erreur ! Signet non défini.


8. L’interopérabilité des matériels de l’OTAN - 2022 ................................. Erreur ! Signet non défini.
9. Swift Response : l’interopérabilité des forces internationales - 2022 .... Erreur ! Signet non défini.
10. Les nouveaux enjeux de l’interopérabilité - 2021 .............................. Erreur ! Signet non défini.
11. Interopérabilité, on peut encore s’améliorer… - 2019 ....................... Erreur ! Signet non défini.
12. LAND DOMAIN INTEROPERABILITY FRAMEWORK - 2022 .................. Erreur ! Signet non défini.

13. L’interopérabilité des forces sur le théâtre d’opération : un enjeu d’efficacité - 2023 ... Erreur !
Signet non défini.

14. NATO Surface-based Air defence community trains interoperability in major exercise - 2023
Erreur ! Signet non défini.

15. Envol de Griffon : de La Rochelle et de La Valbonne, vers Tapa (Estonie) - 2023.. Erreur ! Signet
non défini.

16. L'Ukraine utilise plus de munitions que l'Otan n'en produit - 2023.... Erreur ! Signet non défini.
17. De l'AMX-10 RC pour ouvrir la route aux chars alliés qu'attend l'Ukraine - 2023 . Erreur ! Signet
non défini.

18. Guerre en Ukraine : des avions de combat occidentaux, mais pour quoi faire ? - 2023.. Erreur !
Signet non défini.

1
ELEMENTS de CORRECTION SD
Le thème de la fiche et le dossier support ont été conçus en lien avec le CFT.

Le dossier, bien que dense est facile à exploiter du fait de fiches pivot bien identifiables et de
documents simples à élaguer, comme c’est le cas de la pièce 12 « LAND DOMAIN INTEROPERABILITY
FRAMEWORK ».

La demande formulée par le chef de bureau entraînement est claire :

[…] les principes et les problématiques actuelles de l’interopérabilité et proposant trois axes d’effort à
suivre pour améliorer l’efficacité opérationnelle avec nos partenaires. Le chef de bureau précise que
vous devrez développer plus particulièrement l’axe vous semblant prioritaire pour l’armée de Terre.

On retrouve en trame la structure de la fiche type EEM telle qu’elle est enseignée dans la
préparation :

1. Problématique, point de situation, critères de choix des axes d’effort ;


2. Solutions possibles - Ici des axes d’effort à retenir. Cette formulation tend à se développer au
détriment de solutions différentes à un même problème découlant de la problématique
évoquée en première partie. Ainsi en 2022 il a été demandé « … l’argumentaire que l’EMAT
doit fournir à l’EMA.» En 2021, le sujet était encore plus surprenant : « […] faisant la synthèse
des principaux enjeux du soutien de nos engagements opérationnels dans un contexte
économique globalisé ; […] proposant les axes du dialogue à privilégier entre le ministère des
Armées et les acteurs de la base industrielle et technologique de défense (BITD) pour
renforcer la résilience de nos forces. »
3. Solution préférentielle – Dans le sujet proposé ici, ce volet est clairement défini : « […]
développer plus particulièrement l’axe vous semblant prioritaire pour l’armée de Terre. » En
2022 on précisait : « Cette fiche fera état de l’avis du rédacteur. » En 2021, aucune mention
d’éclairage sur la 3e partie.

En résumé, vous êtes ici face à un sujet assez « gabarit » pour ce type d’épreuve. Il ne doit pas vous
surprendre et doit vous permettre de vous consacrer sans trop d’hésitations à l’exploitation du
dossier.

Personnellement, je commence par un tri du dossier pour ne pas être encombré d’articles
secondaires. Je travaille à partir du sommaire et d’un survol des pièces pour identifier les pièces
pivots. Ici, il s’agira des pièces définissant l’interopérabilité et ses limites, ainsi que celles traçant des
axes d’amélioration et d’éventuelles priorités.

Dans le sommaire, j’ai identifié 3 pièces essentielles : 1, 7 et 11 que je place de côté. Les pièces 5, 9 et
14 à 18 fourniront des exemples ou illustrations des choix faits. Les pièces 2, 4, 6 et 8 sont plutôt
strictement otaniennes. Les pièces 3, 10, 12, 13 traitent davantage de normalisation.

Je me consacre donc à une étude plus approfondie des pièces 1, 7 et 11 en rapport avec la question
posée, soit une dizaine de pages.

Quels premiers éléments tire-t-on de cette lecture ?

1. L’interopérabilité est la capacité à s’entraîner et à opérer de manière coordonnée ou


intégrée avec des partenaires étrangers, voire en interarmées au plan national (!) ;

2
2. L’interopérabilité est technique, procédurale, humaine et informationnelle (technique,
opérationnelle et culturelle) ;
3. L’interopérabilité se joue dans 3 cercles : les grands alliés stratégiques, ceux avec lesquels on
recherche des « niches fonctionnelles », ceux avec lesquels on choisit d’entretenir et
développer une connaissance mutuelle ;
4. « Difficulté de partager, nécessité de s’associer » ;
5. On trouve de manière redondante l’effort continu à apporter à l’interopérabilité des SIOC
ainsi que du soutien et de la logistique. Ce sera peut-être l’axe d’effort à mettre en avant,
mais attention, ne dépend pas directement de l’AdT. Postes US PRC 117 pour la chaîne
sanitaire en Irak ;
6. Dans les armées de haute technologie, l’IO est parfois subie (nécessité d’acquérir des moyens
alliés pour être efficaces) ;
7. L’IO technique est évaluée au prisme du rapport coût-efficacité et pour la France priorisée
sur la cohérence des capacités nationales autonomes ;
8. L’IO reste un moyen et non un but. Elle doit, pour la France, être tournée vers ses partenaires
de 1er rang avec lesquels elle s’engage réellement (GB) ;
9. L’IO est un gage de légitimité des engagements / à un engagement en solo ;
10. Les voies de progrès :
a. la pratique des échanges d’officiers à étendre dans le domaine de la formation (IO
Ops et culturelle) ;
b. le développement du travail des chaînes de commandement (IO Ops et culturelle) ;
c. au plan technique (IO technique) la compatibilité, au moins les passerelles entre
SIOC.

Cette analyse fournit une première collecte d’informations permettant d’envisager la structure de la
fiche.

FICHE
INTRODUCTION Sur l’interopérabilité 12
À l’attention du chef de bureau entraînement

La réapparition d’un conflit de haute intensité aux frontières de l’Europe et la relative


Préambule faiblesse des moyens des armées de Terre de l’UE rendent nécessaire l’amélioration 39
de leur niveau d’interopérabilité avec leurs alliés majeurs.

L’interopérabilité est technique, procédurale et culturelle. Dans le champ de


compétence de l’armée de Terre française, l’entraînement aux procédures et la
Idée maîtresse formation des cadres sont prioritaires par rapport au développement des 41
équipements qui ne peut être que proposé.

Les principes directeurs de l’interopérabilité et les problématiques qui en découlent


Annonce du plan permettent d’identifier des axes d’effort prioritaires, à court terme, pour notre armée 28
de Terre.

DÉVELOPPEMENT 0

TITRE 1re PARTIE L’interopérabilité : difficulté de partager, nécessité de s’associer 9

ID1 Le développement de l’interopérabilité (IO par la suite) opérationnelle se heurte à la 22

3
difficile conciliation entre contraintes nationales et nécessité de coopération.

L’interopérabilité est la capacité à s’entraîner et à opérer de manière coordonnée


ou intégrée avec des partenaires étrangers, voire en interarmées sur le plan
national. Cette exigence ne conduit que rarement à des solutions nationales
Principes 65
Problématique complètes, car dans les armées de haute technologie, l’IO technique est parfois
subie : nécessité d’acquérir des moyens alliés pour pallier les limites des ressources
nationales.

Bien que nos forces ne soient pas engagées directement en Ukraine, ce conflit éclaire
la facette technique de l’IO. On en décline facilement les effets sur les volets
Historique procédural et culturel. Ainsi, les chars européens ont des canons de même calibre, 80
mais à âmes lisses ou rayées. La multiplication des matériels alourdit les chaînes du
soutien et de la logistique. En Irak les unités françaises ne pouvaient pas
communiquer avec la chaîne santé US sans les postes US PRC 117.

Le critère principal à retenir est celui de la capacité de diffusion des effets de la


Critères solution priorisée dans la chaîne de l’IO. Le critère secondaire du coût de la solution 32
reste permanent.

TITRE 2e PARTIE Des solutions à hiérarchiser dans le temps 7

Par la diversité de leurs champs d’application, les solutions envisageables


ID2 n’apportent pas toutes une réponse globale au besoin. On peut cependant les 33
hiérarchiser selon la pérennité des effets qu’elles produisent.

Rechercher la compatibilité technique.

Cet aspect est difficilement contournable pour viser une IO optimale. La


Axe 1 normalisation OTAN permet de tendre vers des solutions communes, mais la durée
(Description, de vie des matériels peut couvrir plusieurs standards (par ex. FAMAS-HK 417). De 86
avantages,
inconvénients) plus, pour la France, la priorité est accordée à la cohérence des capacités nationales
autonomes. La priorité retenue par l’armée de Terre, simple « prescripteur » de
besoin, est celle de l’IO des SIOC, pour lesquels il faut a minima disposer de
« passerelles » techniques.

Développer le travail des chaînes de commandement.


Cet axe d’effort n’est pas nouveau, mais il doit se développer pour accroître l’IO
Axe 2 opérationnelle et identifier et corriger les ruptures culturelles entre les intervenants.
(Description, Ces exercices avec ou sans moyens organiques sont indispensables pour l’IO 72
avantages,
inconvénients) procédurale et la maîtrise de la langue anglaise. En fonction des moyens engagés et
du niveau opérationnel, le coût peut être élevé, mais l’investissement à moyen long
terme est d’un bon rapport.

Étendre la pratique des échanges d’officiers dans le domaine de la formation.


Les officiers assurent l’ossature des chaînes de commandement et sont donc au cœur
de l’IO culturelle qui sert de matrice aux autres actions. Les échanges conduits au
Axe 3 cours des exercices concourent à cette efficacité opérationnelle, mais l’acculturation 74
(Description)
doit se développer par des formations communes plus fréquentes et couvrant les
différents niveaux de cursus (formation initiale, école de guerre, CHEM-IHEDN ou
équivalents étrangers)

4
TITRE 3e PARTIE Une priorité, développer et accélérer la formation du vivier de cadres, matrice des 11
progrès futurs.

ID3 C’est bien la formation des cadres des différentes armées dans un creuset culturel 25
partagé qui semble devoir fournir les plus grandes garanties d’efficacité.

La multiplication des échanges et formations permet de donner une homogénéité


culturelle qui fluidifie, par la suite, les travaux au sein de la chaîne de
commandement. Cette formation peut aussi limiter, voire éviter le phénomène de
« caveat1 » en opération, très perturbant pour tout chef opérationnel. Enfin,
Avantages l’acculturation partagée des officiers à l’IO opérationnelle pourra faciliter le 119
développement des autres vecteurs de l’IO (technique et procédural) quand ces
mêmes officiers évolueront dans leurs postes respectifs. Cet investissement initial se
valorise donc dans le temps. Il reste d’un coût modéré par rapport à l’IO technique.

Pour être véritablement efficace, ces formations doivent concerner en priorité les
partenaires de 1er rang avec lesquels l’armée de Terre s’engage réellement. Avec les
Inconvénients autres nations partenaires (dites de 2nd rang), il faudra minorer ces formations selon 59
que l’on vise une IO dans des « niches fonctionnelles », ou simplement l’entretien et
le développement d’une connaissance mutuelle.

Le risque et d’obtenir des partenariats à deux ou trois vitesses qui peuvent être
Risques (dont contre-productifs en matière de cohésion et donc d’efficacité. Ce risque peut être
modération) 45
minoré par l’intégration systématiques d’officiers de liaison de ces nations de second
rang d’engagement dans les séquences pratiques.

TOTAL (pour information 720 à 880 mots) 859 2

1
Rappel à l’attention des candidats : en droit militaire, caveat = réserve exprimée par une nation participante à
une opération militaire.
2
Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD en ajoutant les « élidés » au
résultat calculé par l’application.

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