Vous êtes sur la page 1sur 52

Centre interarmées

de concepts,
de doctrines et
d’expérimentations
____

ETUDE

Simulation en appui à
l’engagement opérationnel des
armées
Réflexion doctrinale interarmées
RDIA-2015/002_SIMU-OPS(2015)
N 119/DEF/CICDE/NP du 29 juin 2015
Intitulé Simulation en appui à l’engagement opérationnel des armées, la Réflexion doctrinale
interarmées (RDIA)-2015/002_SIMU-OPS(2015) respecte les prescriptions de l’Allied
Administrative Publication (AAP) 47(A) intitulée Allied Joint Doctrine Development. Elle
applique également les règles décrites dans le Lexique des règles typographiques en usage
à l’Imprimerie nationale (LRTUIN, ISBN 978-2- 7433-0482-9) dont l’essentiel est disponible
sur le site Internet www.imprimerienationale.fr ainsi que les prescriptions de l’Académie
française. La jaquette de ce document a été réalisée par le Centre interarmées de concepts,
de doctrines et d’expérimentations (CICDE).
Attention : la seule version de référence de ce document est la copie électronique mise en
ligne sur le site Intradef et internet du CICDE (http://www. cicde.defense.gouv.fr) dans la
rubrique Corpus conceptuel et doctrinal interarmées !

Directeur de la publication

Général de division Jean-François PARLANTI


Directeur du CICDE

21 place Joffre-BP 31
75 700 PARIS SP 07
Téléphone du secrétariat : 01 44 42 83 31
Fax du secrétariat : 01 44 42 82 72

Rédacteur en chef

Colonel Paul PEUGNET

Auteurs

Document collaboratif placé sous la direction de


l’Ingénieur en chef des études et techniques d’armement Christelle DUFER

Conception graphique

Premier maître Benoît GAULIEZ

Crédits photographiques

Ministère de la Défense

Imprimé par

EDIACA
Section IMPRESSION
76 rue de la Talaudière-BP 508
42007 SAINT-ETIENNE cedex 1
Tél : 04 77 95 33 21 ou 04 77 95 33 25

2
RDIA-2015/002_SIMU-OPS(2015)

SIMULATION EN APPUI A L’ENGAGEMENT


OPERATIONNEL DES ARMEES

N°119/DEF/CICDE/NP du 29 juin 2015

3
(PAGE VIERGE)

4
La Réflexion Doctrinale Interarmées

Objectif :
Les Réflexions Doctrinales Interarmées (RDIA) ne sont pas des documents de doctrine à proprement parler.

Elles sont des études menées sur des sujets de préoccupations majeures pour la planification et la conduite de
nos opérations.

Si le besoin est ensuite confirmé, elles peuvent donner naissance à l’écriture de nouveaux documents de doctrine
voire être intégrées dans certains autres lors de leur mise à jour.

5
(PAGE VIERGE)

6
Lettre de promulgation

Paris, le 29 juin 2015

N°119/DEF/CICDE/NP

Objet : Promulgation de la Réflexion doctrinale interarmées Simulation en appui à


l’engagement opérationnel des armées.
Références :
- Arrêté ministériel du 21 avril 2005 portant création du centre interarmées de concepts,
de doctrines et d’expérimentations.
- Instruction n° 1239 DEF/EMA/GRH/OR du 20 juin 2006 relative à l’organisation et au
fonctionnement du centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations.

La réflexion doctrinale interarmées (RDIA)-2015/002_SIMU-OPS(2015), Simulation en appui à


l’engagement opérationnel des armées en date du 29 juin 2015, est promulguée.

La rédaction de l’essentiel du document a été effectuée sous le pilotage de la sous-chefferie


plans de l’état-major des armées avec le concours des armées et services.

Il est destiné à nourrir les travaux des états-majors amenés à rédiger des documents d'emploi
dans lesquels le rôle de la « simulation » est précisé.

Général de division Jean-François PARLANTI


Directeur du Centre interarmées de concepts,
de doctrines et d’expérimentations
(CICDE)

7
(PAGE VIERGE)

8
Références et préface
Références
a. Le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale 2013, la documentation française –
2013, préface du Président de la République, François Hollande.

b. CIA-01 (A)_CEF(2013), Concept d’emploi des forces, n° 130/DEF/CICDE/NP du 12


septembre 2013.

c. DC-004_GIATO(2013), Glossaire interarmées de terminologie opérationnelle,


N°212/DEF/CICDE/NP du 18 décembre 2013.

Préface
1. Le terme « simulation » est interprété différemment selon les cas. Il est souvent considéré à tort
comme un domaine réservé aux techniciens. Cette incompréhension conduit les forces à ne
pas toujours chercher à bénéficier de ses apports alors que l'un de ses effets principaux est de
démultiplier les capacités, c'est-à-dire d'amplifier les effets opérationnels et de contribuer à
réaliser des économies en ressources matérielles, humaines et donc financières.

2. Les progrès technologiques facilitent et multiplient les capacités d’interconnexion et


d’interopérabilité offertes par la simulation. De plus en plus fréquemment, il sera donc possible
de proposer des fédérations d’outils de simulation en solutions interarmes, inter-composantes,
interarmées ou interalliées pour l’appui à l’engagement opérationnel des armées :

a. pour l’appui à la préparation de l’avenir dans son volet opérationnel, afin de


faciliter l’élaboration et la validation des concepts, doctrines et organisations comme
des développements capacitaires ;

b. pour l’appui à la préparation des forces, afin d’augmenter leurs capacités


d’entraînement, de mise en condition et leur efficacité opérationnelle ;

c. pour l’appui aux opérations, de la planification à la conduite et au retex des


opérations, afin d’apporter une aide à la résolution ou à l’analyse de problématiques
complexes.

3. Afin d’établir un cadre de référence pour proposer une compréhension commune de la


simulation opérationnelle aux armées et en interarmées, ce document a donc pour objectifs de :

a. définir ce qu’est la simulation d'un point de vue opérationnel ainsi que les notions qui
sous-tendent le domaine ;

b. expliquer à quoi sert, dans ce contexte, la simulation, donc à décrire ses effets
opérationnels et montrer en quoi la simulation contribue à préserver le potentiel
opérationnel des forces ;

c. montrer en quoi elle s’intègre en outre dans les réflexions capacitaires ;

d. décrire son emploi dans le cadre des opérations, de la préparation des forces et du
développement capacitaire ;

e. poser les fondements du métier « modélisation et simulation » lié à son emploi.

4. Ce document, de niveau interarmées, se justifie pour que soit assurée une cohérence dans la
préparation et la conduite des opérations d’armées, inter-domaines et interarmées ayant
recours à la simulation.

5. La simulation est transverse et touche donc tous les domaines interarmées. Pour des questions
d’archivage et afin de couvrir au mieux le périmètre, elle est rattachée aux domaines 6 et 7.

9
(PAGE VIERGE)

10
Fiche pour le lecteur pressé

1. La simulation est la mise en œuvre de modèles, c'est-à-dire de représentations partielles de la


réalité. Les algorithmes ou moteurs qui font interagir ces modèles utilisent intelligemment les
données et enrichissent quatre métiers cognitifs que sont l’aide à la décision, la qualification,
l'apprentissage et la capitalisation. La bonne compréhension des mécanismes sous-tendus
par la simulation permettra d'en exploiter les attendus efficacement, c'est à dire
budgétairement et opérationnellement, dans ses domaines d'emploi que sont l'appui aux
opérations, l'appui à la préparation des forces et l'appui à la préparation de l'avenir dans son
volet opérationnel.

2. Cette réflexion doctrinale établit un cadre de référence pour proposer une compréhension
commune de la simulation opérationnelle à destination des forces. Les différentes notions
associées à la simulation en appui à l’engagement opérationnel des armées sont donc définies.
Le document présente également les acteurs et les caractéristiques de la simulation avant de
détailler les tenants et aboutissants de la simulation en appui à l’engagement des forces et
comment la simulation contribue à préserver le potentiel opérationnel des forces.

3. Ce document, en tant que réflexion doctrinale, est destiné à nourrir les travaux des états-majors
amenés à rédiger des documents d'emploi dans lesquels le rôle de la « simulation » est/sera
précisé. Cette réflexion doctrinale s’adresse aussi aux émetteurs de besoin de systèmes de
simulation et à tout commanditaire de moyens nécessitant la mise en œuvre de systèmes de
simulation pour leur garantir une compréhension commune du sujet et leur fournir des outils
d’appréciation de l’apport opérationnel de la simulation.

11
(PAGE VIERGE)

12
Cliquez sur l’enveloppe pour contacter
Domaine 6 SIC l’officier chargé du (sous)-domaine au CICDE

politiques
Visions Stratégie Concept Livre Blanc
sur la défense Dissuasion nucléaire:
européenne stratégique
et la sécurité Eléments constitutifs de la
de sécurité de l’OTAN
nationale doctrine française
2003 2010
(LBDSN-2013)
interarmées
Concept

MC 0400/3
2012 CIA-01
Concept d’emploi des forces Cliquez sur le document choisi
NATO
NATO
CONFIDENTIAL
CONFIDENTIAL
CEF
pour le faire apparaître à l’écran !

AJP-01 Doctrine d’emploi des forces La DIA-6.3 est abrogée par la DIA-3.40, du sous-domaine 3.40 Cyberdéfense
DIA-01
Allied Joint
DEF
Doctrine
interarmées
Doctrines

AJP-6 DIA-6
CCIS SIC

PIA-6
SIC
PIA-6.4.1
Publications

REMO
interarmées

SYRACUSE

PIA-6.1 PIA-6.4.2
Management de CCMO SIC du
l’information niveau opératif

PIA-6.4.3
FROPS
Exploratoires
& Concepts
Doctrinales
Réflexions

RDIA-2013/001
Réseaux RDIA-2015/002
sociaux SIMU-OPS
Publications
de l’EMUE

8665/02 12737/08 13537/09 11702/08 6630/05


CIS NEC CNO MIL INFO
Concept Concept Ops CIS SEC

13
(PAGE VIERGE)

14
Les documents du domaine 7 sont placés
Domaine 7 Préparation opérationnelle sous la direction d’EMA.EMPLOI

politiques
Visions
Stratégie Concept Livre Blanc
sur la défense Dissuasion nucléaire:
européenne stratégique
et la sécurité Eléments constitutifs de la
de sécurité de l’OTAN
nationale doctrine française
2003 2010
(LBDSN-2013)
interarmées
Concept

MC 0400/3
2012 CIA-01
Concept d’emploi des forces Cliquez sur le document choisi
NATO
NATO
CONFIDENTIAL
CONFIDENTIAL
CEF
pour le faire apparaître à l’écran !

AJP-01 Doctrine d’emploi des forces


DIA-01
Allied Joint
DEF
Doctrine
interarmées
Doctrines

PIA-0.1 PIA-7
Contrats OPS Cadre PRÉPA
1/4 OPS IA 1/4
PIA-7.1 PIA-7.3 PIA-7.5 PIA-7.7 PIA-7.9 PIA-7.10
PIA-7.0.1 PIA-7.0.2 PIA-7.0.3
PIA-0.1 PIA-7 Dir. PRÉPA OPS MONTage des Utilisation des RETEX Accidents Ins. mesures
ENU NRF BG 1500 UE
Publications

PRÉPA-OPS IA 2014-2018 EXercices IA BDD BADEX des armées arm/mun, sécu. dém. pub.
interarmées

Contrats OPS
2/4 2/4

PIA-0.1 PIA-7.0.1.1 PIA-7


Contrats OPS Guépard PRÉPA-OPS
PIA-7.1 PIA-7.7.1 PIA-7.7.6 PIA-7.7.7
3/4 INDIV 3/4
Dir. PRÉPA OPS CR de Archives Restes explo.
PIA-7 2015-2019 fin de mission opérationnelles de guerre
PIA-0.1
Contrats OPS PRÉPA-OPS MN
4/4 PIA-7.0 4/4
Catalogue des PIA-7.1.1
Mod. Génériques Entr. Phys.
PIA-207
de forces IA MIL et sportif
Mes. de sécu.
lors des tirs
Exploratoires
& Concepts
Doctrinales
Réflexions

RDIA-2012/005 RDIA-2015/002
EXDOC SIMU-OPS
Publications
de l’EMUE

14176/203 11970/04 8373/101 9329/04


Draft EU Draft EU EU Exercise EU
TRN Policy TRN Concept Policy Exercises

15
(PAGE VIERGE)

16
Sommaire

Page

Chapitre 1 - Finalité et problématique ...............................................................................19


Section I – Pourquoi une réflexion doctrinale sur la simulation opérationnelle ? ........................................... 19
Section II – Portée du document ................................................................................................................... 21

Chapitre 2 - Les fondements de la simulation ..................................................................23


Section I – Définitions préliminaires .............................................................................................................. 23
Section II – Les acteurs de la simulation ....................................................................................................... 25
Section III – Le métier « modélisation et simulation » ................................................................................... 26
Section IV – Les spécificités des modèles et données de simulation............................................................ 27
Section V – Les experts de la simulation ...................................................................................................... 28
Section VI – Les types d’environnement de la simulation ............................................................................. 28
Section VII – Les trois types de réalité .......................................................................................................... 29

Chapitre 3 - L'effet levier de la simulation ........................................................................31


Section I – Le traitement de l'information ...................................................................................................... 31
Section II – Les services cognitifs ................................................................................................................. 31
Section III – L’effet démultiplicateur de la simulation..................................................................................... 32

Chapitre 4 - La simulation en appui de l’engagement des forces ...................................33


Section I – Distinction entre simulation opérationnelle et simulation technique ............................................ 33
Section II – Objectifs opérationnels de la simulation ..................................................................................... 33
Section III – Contribution à la mise en œuvre des principes de l’action militaire. .......................................... 34
Section IV – Modèle conceptuel d’une activité de simulation ........................................................................ 35
Section V – Les niveaux d’utilisation de la simulation ................................................................................... 36
Section VI – Les pôles d’emploi de la simulation .......................................................................................... 37

Chapitre 5 - La simulation contribue à préserver le potentiel opérationnel des forces 39


Section I – Le seuil opérationnel de référence .............................................................................................. 39
Section II – Le retour sur investissement (RSI) de la simulation ................................................................... 39
Section III – Indice de confiance ................................................................................................................... 40
Section IV – Conséquences d’une simulation ............................................................................................... 41
Section V – Validation et qualification des modèles et des données ............................................................. 41
Section VI – Préservation du potentiel opérationnel des forces .................................................................... 41

Annexe A - Modèle conceptuel du système de simulation..............................................43


Annexe B - Acteurs de la simulation à l’OTAN .................................................................45
Annexe C - Calcul de RSI appliqué au pilotage du char Leclerc .....................................47
Annexe D - Lexique ............................................................................................................49
Partie I – Sigles, acronymes et abréviations ................................................................................................. 49
Partie II – Termes et définitions .................................................................................................................... 50

Résumé (quatrième de couverture)...................................................................................52

17
(PAGE VIERGE)

18
Chapitre 1
Finalité et problématique

Section I – Pourquoi une réflexion doctrinale sur la simulation


opérationnelle ?
Documentation de référence
1
101. Il n’existe pas de document de référence établissant les fondements de la « simulation » mises
à part quelques définitions officielles que l'on peut trouver soit en France, soit à l'OTAN. Ainsi :

a. dans le glossaire interarmées de terminologie opérationnelle (DC-004/2013) : résultat


de la mise en œuvre, le plus souvent sur un ordinateur ou sur des systèmes
informatiques travaillant en réseau, d’un ou de plusieurs modèles évoluant avec le
temps. Suivant le contexte, le terme peut désigner le produit lui-même, sa mise en
œuvre, son élaboration, une technologie, un domaine d’activité technique ;

b. et dans le Bi-Strategic Command Collective training and exercise directive 75-3 de


l'OTAN, il y a trois définitions :

(1) a unique form of instruction, with emphasis on operational training, to facilitate


complex and integrated learning, primarily utilising electronic means to imitate
as realistically as possible the operating environment (e.g. natural and
tactical ;

(2) the execution over time of models representing the attributes of one or more
entities or processes. Human-in-the-loop simulations, also known as
simulators, are a special class of simulations ;

(3) a means of representing dynamically the operating conditions of a real


system. Simulation used in training dynamically models real environments
and/or equipment to enable trainees to acquire and practice of skills,
knowledge and attitudes.

102. La multiplicité de ces définitions est source d'incompréhension et de confusion.

Problématique
103. Le terme « simulation » est interprété différemment selon les cas. Il est particulièrement mal
compris par les opérationnels qui considèrent souvent - et à tort - la simulation comme un
domaine réservé aux techniciens.

104. Cette incompréhension conduit les forces à ne pas toujours chercher à bénéficier de ses
apports alors que l'un de ses effets principaux est de démultiplier les capacités, c'est-à-dire
d'amplifier les effets opérationnels et de contribuer ainsi à réaliser des économies en
ressources matérielles, humaines et donc financières.

105. Malgré la confusion sur le terme « simulation », paradoxalement, celle-ci est largement utilisée
par les armées. Environ trois cent cinquante systèmes de simulation opérationnelle sont
déployés pour soutenir leurs activités (exercices, expérimentations, évaluation d'une décision,
etc.). Ce nombre important s'explique par la diversité et la multiplicité des systèmes
opérationnels. En fait la simulation appuie essentiellement l'apprentissage à la mise en œuvre
des systèmes d'armes et est en revanche très peu utilisée pour l'interopérabilité, l'inter-
domaines ou pour l'aide à la décision, par exemple.

1
Parce qu’il est porteur d’ambiguïtés, le terme simulation est écrit entre guillemets jusqu’au chapitre 2 où est posée sa définition.

19
106. Son utilisation devrait encore s'accroître du fait notamment de trois ruptures qui conduisent à
2
l'émergence et l'intensification des activités dites distribuées .

a. La rupture opérationnelle : Les opérations sont par essence interarmées et le plus


souvent interalliées. L'imbrication des composantes permet à nos armées de tirer le
meilleur parti des moyens dont elles disposent. Le besoin des forces s'oriente
désormais vers des capacités, et donc des systèmes de simulation, inter-
composantes. Pour y répondre, une solution pourrait consister à construire des
fédérations de systèmes de simulations interconnectées et interopérables entre elles
mais aussi avec d'autres systèmes comme les systèmes d'information.

b. La rupture budgétaire : Le contexte budgétaire de plus en plus contraint entraîne un


recours accru à la simulation. Il oriente aussi vers la réalisation de systèmes de
systèmes avec l'impératif d'être plus économiques.

c. La rupture technologique : La réalisation de fédérations composées de systèmes de


simulations et d'information interconnectés, interopérables, répartis sur plusieurs sites
géographiques est technologiquement et techniquement possible. Le déploiement
d'outils de travail collectif en mode distribué est en cours.

Besoin d’une doctrine sur la simulation opérationnelle


107. La « simulation » n'est pas un besoin opérationnel mais une solution technique pour
répondre à ce besoin. La bonne compréhension de ce qu'est la simulation et de ses apports est
indispensable à sa prise en compte dans les activités opérationnelles et dans les opérations
d'armement.

108. Malgré le contexte budgétaire, et bien que devenue incontournable, l'utilisation de la


« simulation » suscite encore de fortes réticences. Les raisons sont parfois compréhensibles
(mise en œuvre complexe, par exemple) ou s'expliquent par des préjugés infondés (comme
« mieux vaut faire du réel que du virtuel », qui est un argument erroné car réel et virtuel sont
des notions qui ne s'opposent pas mais se complètent).

109. Actuellement, la « simulation » est utilisée majoritairement par le biais du pilier


3
« Entraînement » des édifices capacitaires , desquels sont issues les opérations d'armement.
Elle est cependant en appui de tous les domaines d'emploi (conduite des opérations,
préparation des forces, développement capacitaire, etc.) et son emploi devrait s’accroître
notamment grâce aux nouvelles solutions offertes par les progrès technologiques.

110. La nécessité d’opérer en interarmées conduit à rédiger un document de même niveau afin
d’assurer une cohérence dans le recours à la simulation en appui à l’engagement opérationnel
des forces, que ce soit dans le cadre de l’appui aux opérations, dans celui de l’appui à la
préparation des forces ou dans celui de l’appui au volet opérationnel de la préparation de
l’avenir. En établissant un cadre commun et partagé, cette RDIA facilite la conduite des activités
d’armées, inter-domaines et interarmées ayant recours à la simulation et favorise la réalisation
des opérations interalliées s’appuyant sur la simulation.

111. Ainsi en cohérence avec la démarche engagée dans le cadre de la mise à jour du schéma
directeur de simulation opérationnelle interarmées, la « simulation » pourrait aussi être
considérée comme une capacité à part entière, transverse et reposant sur ses propres
piliers capacitaires (DORESE: Doctrine, Organisation, Ressources humaines, Entraînement,
Soutien, Équipements). Son pilier « Doctrine » serait initié par cette RDIA qui établit les
fondements du métier relatif à la « modélisation et la simulation » et vise à servir de
référence aux politiques d'emploi de la simulation.

2
Activité distribuée : répartition de l'activité sur plusieurs sites géographiques et/ou utilisation simultanée de plusieurs systèmes de simulation
et d'information.
3
Capacité : Ensemble de systèmes d'armes, de systèmes d'hommes et de doctrines, organisé, soutenu et entraîné pour produire un effet
opérationnel (six piliers DORESE: Doctrine, Organisation, Ressources humaines, Entraînement, Soutien, Équipements).

20
Section II – Portée du document
112. Ce document n'est pas une directive technique qui livrerait la structure technique des différents
composants fonctionnels de la simulation. Il a pour ambition d'expliquer ce qu'est la simulation,
comment elle s'utilise et d'expliciter ses apports. En revanche, la politique des métiers reste du
ressort de la chaîne Emploi des forces donc hors du périmètre de cette RDIA.
4
113. Ces nuances peuvent être illustrées en les appliquant au cas du marteau :

a. la RDIA expliquera qu'il se compose d'un manche doté d'une tête en fer et qu'il se
manipule par ce manche ;

b. les politiques d'emploi décriront comment le charpentier, le maçon ou le médecin s'en


servent.
5
114. Ce document pose les bases du métier des « fabricateurs » de simulation sans lesquels il ne
peut y avoir de conception et d'utilisation correcte de la simulation. Leur art s'exerce d'abord
dans la modélisation puis dans la simulation.

115. Ce document, en tant que réflexion doctrinale, est destiné à nourrir les travaux des états-majors
amenés à rédiger des documents d'emploi dans lesquels le rôle de la « simulation » est/sera
précisé. Le vocabulaire et les termes employés dans ce document sont donc accessibles aux
traitants généralistes des états-majors. Il s’adresse aussi aux émetteurs de besoin de systèmes
de simulation et à tout commanditaire de moyens nécessitant la mise en œuvre de systèmes de
simulation pour leur garantir une compréhension commune du sujet et leur fournir des outils
d’appréciation de l’apport opérationnel de la simulation.

4
Ainsi, pour illustrer ces nuances, cette RDIA appliquée à l'outil marteau apporterait les éléments suivants :
- définition : outil percuteur composé d'un manche et d'une tête ;
- utilisation : prendre le marteau par le manche et percuter avec la tête et non avec le manche ;
- apports : aplatir un morceau de fer ou enfoncer un clou ;
- métiers opérationnels possibles non compris dans le document car du ressort de l'emploi : charpentier, maçon, forgeron, médecin, etc. ;
- composition technique de la tête non comprise dans le document car du ressort du métier technique des fabricants de marteau : la tête
peut être en bois ou en métal et comporte différentes parties : l’œil, la table et la panne ; le manche est le plus souvent en bois et
comporte une partie appelée angrois.
5
Fabricateur : personne qui fabrique ou fait fabriquer quelque chose.

21
(PAGE VIERGE)

22
Chapitre 2
Les fondements de la simulation

201. Les définitions proposées dans ce chapitre se veulent simples et génériques. Les experts de
chaque métier d'emploi de la simulation pourront ensuite se les approprier puis les décliner
selon leurs besoins.

Section I – Définitions préliminaires


Définitions
202. Le fondement de la simulation est le modèle et le métier associé, la modélisation.

6
Modèle : Représentation de tout ou partie d’un système .

203. Cette représentation peut être une maquette, une équation mathématique ou encore un
modèle conceptuel de données dans le cas des systèmes d'information.

Modélisation : Action de réaliser et d’utiliser un modèle, en vue d’un objectif donné.

Modèle conceptuel des données (MCD) : Le MCD est une description formelle des données
utilisées dans un système d'information.

204. Il s'agit donc d'une représentation des données facilement compréhensible et caractérisant le
système d'information à l'aide d'entités.

7
Entité : Une entité est l'instanciation d'un modèle, d'un élément matériel ou immatériel ayant
un rôle dans le système que l'on désire décrire.

205. Un modèle est statique et ne reflète pas l'évolution d'un système. La simulation apporte la
notion de dynamisme. Les entités instancient les modèles et sont parfois appelés abusivement
modèles. Chacune évolue dans le temps en fonction de ses propriétés internes mais également
en conséquence des interactions avec les autres entités ou modèles.

8
Simulation : Mise en œuvre d’un ou de plusieurs modèles.

206. Pour fonctionner, une simulation nécessite un environnement composé de divers outils chargés
de rendre des services tels que l'initialisation, l'enregistrement, l'analyse ou la visualisation des
données, des moyens pour interagir avec d'éventuels opérateurs, etc. Tout cet ensemble
constitue un « système de simulation ». Il peut-être informatisé ou non.

Système de simulation : Système comportant de la simulation et l'environnement nécessaire à


son fonctionnement.

207. D'autres termes, comme « simulateur » ou simplement « simulation », sont couramment utilisés
pour désigner un système de simulation.

6
Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d’un but (DC-004_GIATO(2013) « Glossaire
interarmées de terminologie opérationnelle »).
7
L’instanciation est la création d’un objet à partir d’un modèle. Inversement, un modèle sert à créer des instances. Par exemple, le char
Leclerc et le char AMX 30 sont des instances du modèle « char ». Si le modèle est plus précis, les instances le sont également. Par exemple,
les chars Leclerc n°10 et n°13 sont deux instances du modèle « char Leclerc ».
8
Il est proposé, dans le DC-004_GIATO(2013), de remplacer la définition de « simulation » par celle de « simulation opérationnelle ».

23
208. Par ailleurs, certains systèmes ne sont pas identifiés comme étant des systèmes de simulation
alors qu'ils contiennent de la simulation. Ce peut être le cas des systèmes d'information
géographique, des systèmes d'information opérationnels, des outils d'aide à la décision
comportant des algorithmes pour trouver des chemins, pour évaluer des modes d'action, etc.
Par extension, ils peuvent être considérés comme étant des systèmes de simulation.

209. Dans le cadre de ce document, la simulation et la modélisation opérationnelles sont définies


comme suit :

Simulation opérationnelle : Mise en œuvre dynamique d’un ou de plusieurs modèles, c’est-à-


dire de représentations de tout ou partie d’un système, en appui à l’engagement des forces
dans le but :

a. de faciliter l’élaboration et la validation des concepts, doctrines et organisations ;

b. d’augmenter les capacités d’entraînement des forces ;

c. d’apporter une aide à la résolution ou à l’analyse de problématiques complexes.

Modélisation opérationnelle : Réalisation et utilisation de modèle, en vue d’un objectif


opérationnel donné. Cette activité nécessite des compétences opérationnelles.

Exemples de systèmes de simulation


210. Un simulateur est un système de simulation car il est composé de plusieurs systèmes
informatiques dont certains comportent des composants logiques de simulation (un générateur
9
de forces, communément appelé CGF , s’appuie sur des modèles de simulation) et d'autres
non (un écran, un ordinateur, des lunettes immersives).

211. Soit un système d'information et de commandement (SIC) comportant un système d'information


géographique (SIG) qui s'appuie sur des modèles numériques de terrain et des modèles de
simulation à partir du moment où l'opérateur interagit avec lui (pour des calculs d’inter-visibilité,
par exemple). Le SIC et le SIG sont des systèmes de simulation. Un expert de la
modélisation et de la simulation (ce métier est défini dans la suite du document) contribuera à
améliorer l'efficacité de ces systèmes (par exemple, faire des calculs d’inter-visibilité en prenant
en compte la météo, la luminosité, le type de capteur, etc. au lieu d'un simple projeté de rayon
horizontal qui s'arrête au premier relief rencontré).

212. Un système d'entraînement mis en œuvre par un centre d'entraînement est un système de
simulation s'il comporte un ou plusieurs simulateurs.

213. Un visualiseur 3D n'est pas un système de simulation car il ne comporte pas de modèles. Il
assure seulement leurs représentations. Associé à un CGF, il fait partie d'un système de
simulation.

214. Comme l'illustre le schéma « modèle conceptuel du système de simulation » de l'annexe A,


dans une démarche fonctionnelle, la notion de système de simulation s'applique à cinq niveaux
métier :

a. le composant logique ;

b. le système informatique ;

c. le système d'information ;

d. le système métier (appelé également système opérationnel) ;

e. le segment métier.

9
CGF : Computer Generated Forces.

24
Section II – Les acteurs de la simulation
Acteurs
10
215. Conformément au schéma directeur de la simulation de l'OTAN , il y a quatre types d'acteurs
de la simulation qui sont :

a. le client : il est la cible des effets fournis par le système opérationnel. Il décrit les
cadres d'emploi du système opérationnel à simuler ;

b. l’opérateur : il met en œuvre le système opérationnel et le système de simulation ;

c. le fournisseur : il fabrique, dirige la fabrication ou configure le système de simulation ;

d. le commanditaire : il est responsable du produit fourni par le système opérationnel et,


à ce titre, fournit les ressources nécessaires à son fonctionnement et à celui du
système de simulation.

216. Le schéma suivant illustre les relations entre ces acteurs et leurs rôles :

a. le client est la cible des effets produits par le système opérationnel et non pas par le
système de simulation ;

b. l'opérateur met en œuvre le système opérationnel et s'appuie sur le système de


simulation afin d'optimiser les ressources allouées par le commanditaire.

FIG. 1. - Les acteurs de la simulation.

Autrement dit, en termes de besoins :

c. le client n'exprime pas de besoin pour un système de simulation mais pour un


système opérationnel (ou pour une capacité militaire) pour produire un effet
opérationnel ;

d. l'opérateur a besoin d'un système de simulation pour faciliter la mise en œuvre


du système opérationnel.

10
NATO Modeling & Simulation Master Plan (cf annexe B).

25
Exemples d’application à différents systèmes opérationnels
217. Système d'entraînement C2 : Le client est l’équipe armant un poste de commandement. Il a
11
besoin du système d'entraînement mais pas du système de simulation . Le centre
d'entraînement opère le système d'entraînement et le système de simulation. Le fournisseur,
appelé ici « superviseur de simulation », conseille sur le choix des systèmes de simulation à
utiliser, les configure ou les fait évoluer. Un centre d'entraînement peut donc être doté à la fois
d'opérateurs et de fournisseurs. Le commanditaire est l’autorité responsable de la qualification
opérationnelle des unités concernées.

218. Système d'entraînement individuel : Le client est un pilote d'avion. Son système
d'entraînement est à base de vols réels, d'un ou plusieurs simulateurs pilotés et de composants
complémentaires tels qu'un éditeur de scénarios, un outil d'analyse après action, d'outils de
suivi, etc. mis en œuvre par un opérateur ou centre d'entraînement. Les simulateurs sont
configurés par un superviseur de simulation. Le commanditaire est l’autorité responsable de la
qualification opérationnelle de l’unité concernée.

219. Système d'aide à la décision : Le client est le chef d'état-major ou le commandeur. Il prend
des décisions étayées par un système d'aide à la décision. L'état-major est l'opérateur. Il met en
œuvre le système d'aide à la décision et les systèmes de simulation pour en amplifier les effets.
Le fournisseur, appelé ici « analyste opérationnel », étudie les problématiques posées par le
commandeur, les modélise, utilise ou fabrique les systèmes de simulation, analyse les résultats
fournis par ces systèmes de simulation avant de les exposer à l'opérateur qui les utilisera
comme contribution au système d'aide à la décision. Dans ce cas le chef d'état-major peut être
à la fois commanditaire et client.

220. Système de qualification : Le client est un centre de doctrine. Avant de la publier, il fait
éprouver une nouvelle doctrine par un système de qualification. L'opérateur est le bureau
chargé de la qualification. Il met en œuvre le système de qualification et le système de
simulation associé. L'analyste opérationnel (le fournisseur) modélise la doctrine et son
environnement, utilise ou fabrique les systèmes de simulation, interprète les données fournies
par ces systèmes de simulation avant de les exposer à l'opérateur qui les analysera pour
valider ou amender la doctrine. Le commanditaire est le chef d’état-major ou son représentant.

Section III – Le métier « modélisation et simulation »


221. La simulation est la discipline qui consiste à créer des modèles et à les mettre en œuvre. Par
extension, et en cohérence avec les appellations internationales ou avec celles de l'OTAN, le
métier qui y est associé est dénommé « modélisation et simulation ». C'est le métier des
fournisseurs.

222. Ce métier recouvre quatre classes de services fonctionnels auxquelles correspondent des
objets métier, c'est-à-dire des entités manipulées par les fournisseurs.

a. La modélisation : Opération par laquelle sont établis les modèles d'un système dont
le modèle conceptuel de données et la définition de ses entités.
Objet métier : les modèles et les données de simulation.

b. L'exécution : Mise en œuvre des modèles du système, éventuellement en interaction


avec ceux d'autres systèmes via les dispositifs d'interconnexion.
Objet métier : les interactions.

c. L'interconnexion : Mise en relation de plusieurs systèmes en vue de faire interagir


leurs modèles.
Objet métier : l'interopérabilité.

d. L'interfaçage : Création des interfaces avec lesquelles l'opérateur contrôlera ou


interagira avec le système.
Objet métier : l'interface métier.

11
La nuance est importante. Si un système de simulation est supprimé, l'opérationnel espérera s'entraîner en réel. Si on supprime un système
d'entraînement, l'opérationnel demandera comment il fera pour s'entraîner.

26
Services fonctionnels du métier Objets métier du métier « modélisation et
« modélisation et simulation ». simulation ».

Section IV – Les spécificités des modèles et données de simulation


223. Tous les systèmes d'information utilisent des modèles et des données. Des référentiels
établissent des catalogues de ces modèles avec leurs jeux de données correspondants. La
démarche de rationalisation consiste à généraliser l'utilisation de ces référentiels. Elle est le
fondement de l'interopérabilité des systèmes d'information et est source d'économies.

224. Les systèmes de simulation échappent à cette logique car contrairement aux autres systèmes
d'information, les modèles y sont mis en œuvre pour interagir les uns avec les autres. Les
modèles de simulation sont construits en fonction d'objectifs qui conditionnent leur finesse, leurs
interactions avec les autres modèles et donc, aussi, le niveau de précision (ou de granularité)
des données correspondantes.

225. Les modèles de simulation sont toujours construits en fonction d'un objectif. Par conséquent, il
n'y a pas de jeux de données génériques en simulation.

Par exemple, le modèle de simulation du globe terrestre est :

a. un plan pour le tir d'un fusil compte tenu de la portée de 300m ;

b. une sphère pour un tir d'artillerie qui porte à 40 km car la rotondité de la Terre a une
influence sur la précision du tir ;

c. un ellipsoïde (un globe aplati) pour un tir de missile balistique qui porte à plusieurs
centaines de kilomètres car le globe manque de précision ;

d. un géoïde (forme sphérique à la surface torturée) pour un missile de croisière qui suit
les aspérités de la surface terrestre.

Plus le modèle est précis, plus le jeu de données associé sera volumineux. Un plan nécessite
comme donnée l'altitude seule, une sphère un centre et un rayon, un ellipsoïde deux foyers, un
géoïde nécessite un modèle numérique de terrain complet.

226. Le propre de la simulation opérationnelle est de s'appuyer sur des modèles représentatifs du
monde opérationnel, versatile et polymorphe. Les protagonistes, l'environnement, les missions
se transforment. Les exigences de précision et de fidélité sont toujours plus importantes. En
parallèle, de nouvelles innovations sont constamment proposées.

227. Cela impose aux experts de la modélisation et de la simulation (les fournisseurs) d'inventer
continuellement de nouveaux modèles et la manière de les utiliser. Tous les services
fonctionnels de la simulation, modélisation, exécution, interconnexion avec d'autres systèmes et
interfaçage avec les opérateurs métier, doivent donc se renouveler et prendre en compte les
évolutions opérationnelles et technologiques.

27
228. Le métier « modélisation et simulation » est dépendant :

a. des évolutions des systèmes humains et de leurs environnements ;

b. des innovations technologiques ;

c. de la formation continue et régulière des experts « modélisation et simulation ».

Section V – Les experts de la simulation


229. Les « experts de la simulation », ou plus précisément les « experts de la modélisation et de la
simulation », sont les praticiens du métier « modélisation et simulation ». Ils sont les acteurs
« fournisseurs » de la simulation. En fonction du métier appuyé, leur dénomination varie. On
trouve, par exemple, l'analyste opérationnel en état-major ou encore le superviseur de
simulation dans les centres de préparation opérationnelle. D'autres appellations sont possibles.

230. Le rôle des « experts de la simulation » est de :

a. modéliser les problèmes, les problématiques ou les systèmes ;

b. choisir, configurer ou fabriquer les systèmes de simulation ;

c. faire fonctionner les systèmes de simulation ;

d. interpréter les résultats pour qu'ils soient utilisés de façon pertinente.

231. Les « experts de la simulation » agissent en appui des experts opérationnels des centres de
mise en œuvre.

232. La mise en œuvre de systèmes de simulation pour l'aide à la décision, la qualification,


l'apprentissage ou la capitalisation, c'est-à-dire la pratique du métier « modélisation et
simulation », nécessite le soutien du personnel qualifié « expert de la simulation ».

233. Le nombre d'experts de la simulation est en relation avec le nombre de systèmes de simulation.
La maîtrise et l'uniformisation de la formation à ce métier peuvent poser la question d'une filière
dédiée à la « modélisation et simulation », d'autant que le besoin en experts est important.

Section VI – Les types d’environnement de la simulation


234. Le classement des systèmes de simulation en fonction de leur environnement est couramment
employé.
12
a. Simulation virtuelle : L'opérateur du système d'armes est réel, le système d'armes
est simulé et l'environnement est virtuel.
Exemple : simulateur de pilotage d’engin blindé ou d'avion.

b. Simulation constructive : L'opérateur du ou des systèmes d'armes est virtuel (c'est-


à-dire est un avatar dans la simulation), les systèmes d'armes sont simulés et
l'environnement est virtuel.
Exemple : systèmes de simulation pour l'entraînement des postes de commandement.
13
c. Simulation embarquée : L'opérateur du système d'armes est réel, le système
d'armes est réel et l'environnement est réel.
Exemple : systèmes de simulation équipant des matériels de dotation tels que les
émetteurs LASER sur des fusils ou connectés à l'optronique des véhicules de combat.

12
Appelée également « simulation pilotée » dans l'armée de l'air.
13
Anciennement appelé « simulation instrumentée » ou encore « simulation vivante ».La différenciation porte sur le niveau d'intégration de la
simulation dans le système d'armes.

28
d. Simulation distribuée : Fédération de systèmes de simulation composée soit d'un
seul système de simulation utilisé sur plusieurs sites géographiques, soit de plusieurs
systèmes de simulation mis en œuvre dans un seul site, soit les deux à la fois.

e. LVC (Live, Virtual, Constructive) : Forme de simulation distribuée mixant simulation


embarquée, virtuelle et constructive.

Section VII – Les trois types de réalité


235. La terminologie ayant trait aux types de réalité est employée régulièrement dans le monde
opérationnel :

a. le réel : ce qui est dégagé de la subjectivité du sujet et dont l'existence est


indiscutable ;

b. le virtuel : ce qui, sans être réel a, avec force et de manière pleinement actuelle (c'est-
à-dire non potentielle), les qualités (propriétés, perceptions) du réel. Est visualisé par
une interface ;

c. l'imaginaire : faits hypothétiques plus ou moins détachés du réel.

236. Ces trois types de réalité sont complémentaires et se combinent.

a. La réalité augmentée : La réalité


augmentée désigne les systèmes
informatiques qui rendent possible
la superposition d'un modèle virtuel
3D ou 2D à la perception que nous
avons naturellement de la réalité et
ceci en temps réel.
Par exemple, les membres d'un
équipage de véhicule blindé verront
au travers de leurs épiscopes
l'environnement réel enrichi
d'entités virtuelles comme des
véhicules, des symboles tactiques
ou des lignes de coordination
fournis par la simulation embarquée
de leur véhicule.

b. La virtualité augmentée : La
virtualité augmentée vise à ajouter
des éléments réels (personnes,
textures, etc.) dans des
environnements virtuels, en offrant
à l'utilisateur la possibilité d'être
immergé dans cet environnement
mixte.
Par exemple, chaque membre d'un
groupe de combat doté d'un casque
immersif verra dans un
environnement virtuel commun les
autres membres de son groupe. La
posture réelle (debout, à genou, couché) du combattant est reproduite dans la
simulation grâce aux capteurs qui l'équipent. Les ennemis purement virtuels sont
également représentés et peuvent être combattus par le groupe de combat virtualisé.

29
c. La réalité virtuelle : La réalité
virtuelle est une simulation
informatique interactive immersive,
14
visuelle, sonore et/ou haptique ,
d'environnements réels ou
imaginaires.
C'est le cas d'usage de la
simulation le plus habituel. Par
exemple, le simulateur d'avion qui
immerge le pilote dans un
environnement virtuel avec lequel il
interagit.

14
Relatif au toucher et aux phénomènes kinesthésiques, c’est-à-dire la perception du corps dans l’environnement.

30
Chapitre 3
L'effet levier de la simulation

Section I – Le traitement de l'information


301. Les systèmes d'information sont des systèmes opérationnels, c'est-à-dire mis en œuvre par des
opérationnels, destinés à effectuer un traitement de l'information. La plupart du temps, une
mauvaise connaissance du problème traité ou du système conduit à mal utiliser les ressources
mises à disposition, ce qui génère une perte d’efficacité. Ces systèmes d'information sont
associés à différents services : armement, mobilité, protection, etc. Ils sont soit indépendants,
soit intégrés à un système opérationnel.

FIG. 2. - L’efficacité d’un système est fonction de la façon dont il sera mis en œuvre et elle est
donc liée à sa maîtrise, à la connaissance du système opérationnel, de sa mise en œuvre, du
point d’application, etc.

302. L'information traitée par le système relève soit de la simple gestion, sans altération, comme le
transfert ou la redistribution, soit d'un enrichissement automatisé. Une valeur ajoutée est alors
produite par le système sans d'autre intervention humaine que la saisie de données d'entrée.

303. Les systèmes de simulation sont des systèmes d'information. Il est utile de le préciser car
l'appartenance à cette famille de systèmes est parfois contestée. Ils enrichissent les
informations reçues en entrée grâce à des algorithmes, à des moteurs d'interaction qui, après
de nombreux calculs, livreront de nouvelles données.

Section II – Les services cognitifs


304. La famille des services de traitement de l'information qui enrichissent l'information de façon
automatisée sont désignés ici sous le terme de « services cognitifs ».

305. Il existe quatre types de services cognitifs différenciés par leur finalité :

a. l'apprentissage, pour l'acquisition de la connaissance ;

b. l'aide à la décision, pour éclairer le choix des meilleures solutions à un problème ;

c. la qualification, pour mesurer la valeur opérationnelle ou technique de systèmes


opérationnels, techniques ou technico-opérationnels ;

d. la capitalisation, pour consolider des données existantes en s'assurant de leur


cohérence.

31
306. Un système opérationnel fournit parfois plusieurs de ces services cognitifs à la fois. Par
exemple, un système d'entraînement peut comporter un service d'apprentissage, un service de
capitalisation et un service de qualification. Un système de commandement et de contrôle (C2)
peut posséder parmi ses composants un service d'aide à la décision et un service de
capitalisation.

Section III – L’effet démultiplicateur de la simulation


307. Les services cognitifs sont utilisés en vue d'un traitement économique de l'information ou pour
résoudre des problèmes dits complexes.

308. Ce but peut être atteint grâce au traitement automatisé de l'information fondé sur diverses
disciplines, scientifiques ou techniques comme, par exemple, l'optimisation, les projections
statistiques, les corrélations, l'informatique décisionnelle (business intelligence), la recherche
opérationnelle ou encore la simulation. Ces disciplines s'appuient sur des algorithmes
assimilables à de « l'intelligence artificielle » ou, tout au moins, traitant l'information d'une
manière dite intelligente.

309. La simulation est consommatrice de ces disciplines comme elle participe également à leur
fonctionnement. Par exemple, les algorithmes de recherche opérationnelle sont utilisés par les
modèles de simulation. Inversement, la recherche opérationnelle utilise des systèmes de
simulation pour établir des résultats. Un système de simulation est donc un système
d'information qui comporte ou fournit des services cognitifs.

310. Le propre de la simulation est de reproduire le fonctionnement d'une organisation, d'un


organisme, d'éléments en relation, etc. et ce, de façon plus simplifiée qu'en réalité. En en
réduisant la complexité, des approximations doivent être faites sans que cela remette en cause
la crédibilité des résultats. Pour cela, les modèles et leurs limites doivent être connus. Ces
approximations doivent être prises en compte dans la mise en œuvre de la simulation et
l'analyse des données produites.

311. La modélisation du système opérationnel et de son environnement opérationnel, même de


façon simplifiée, apporte une meilleure connaissance de l'ensemble conduisant à mieux utiliser
les ressources dans la mise en œuvre du système opérationnel. La simulation améliore donc la
production de l'effet opérationnel, c'est à dire le traitement de l'information, résultant de la mise
en œuvre du système opérationnel. Cet enrichissement est réalisé de façon automatisée. L'effet
opérationnel est donc amplifié.

312. Ainsi, cet effet démultiplicateur, appelé effet levier de la simulation, correspond d'une part à
l'amplification des effets produits par le système opérationnel et, d'autre part, aux économies en
ressources matérielles, humaines et financières nécessaires à la production de cet effet.

313. La simulation, par son effet levier, rend la mise en œuvre d'un système opérationnel plus
efficace et moins coûteuse.

FIG. 3. - Effet levier de la simulation.

32
Chapitre 4
La simulation en appui de l’engagement des forces

401. L'engagement opérationnel des forces se traduit par des activités dans les trois domaines
d'emploi que sont le développement capacitaire, la préparation des forces et l'emploi des
forces. Ces activités peuvent toutes bénéficier de l'effet levier de la simulation sous réserve que
celle-ci soit correctement utilisée.

Section I – Distinction entre simulation opérationnelle et simulation


technique
402. Les systèmes de simulation sont répartis en deux grandes familles : la simulation opérationnelle
et la simulation technique. Celles-ci correspondent aux segments « Système d’Information
Opérationnel et de Communication (SIOC) » et « Informatique Scientifique et Technique (IST) »
du ministère de la défense qui dépendent respectivement de l'EMA et de la DGA.

Simulation opérationnelle
403. Conformément à la définition de simulation opérationnelle donnée en 209, il s'agit des systèmes
de simulation utilisés dans le cadre de l'emploi des forces, c'est-à-dire en soutien de la mise en
œuvre des systèmes opérationnels.

404. Les domaines d'emploi de la simulation opérationnelle sont du ressort de la chaîne emploi des
forces. Il y a :

a. l'appui à la préparation des forces ;

b. l'appui aux opérations ;

c. l'appui à la préparation de l'avenir.

Simulation technique et d’ingénierie


405. Il s'agit des systèmes de simulation utilisés dans le cadre de la conception ou du
fonctionnement interne des systèmes opérationnels.

406. Les domaines d'emploi de la simulation technique sont du ressort de la DGA. On trouve, par
exemple :

a. l'aide à l'acquisition ;

b. le soutien à la qualification des systèmes d'armes ;

c. le soutien à la conception des systèmes d'armes.

Section II – Objectifs opérationnels de la simulation


407. L'utilisation de systèmes de simulation doit répondre à au moins l'un des objectifs suivants. Ces
objectifs sont regroupés par thème.

a. Efficacité opérationnelle :

(1) améliorer les performances opérationnelles atteignables ;

(2) accroître l'interopérabilité opérationnelle ;

(3) enrichir l'environnement d'utilisation des équipements ;

33
(4) étendre les espaces de manœuvre ;

(5) accroître l’intérêt pédagogique.

b. Économie des moyens humains et matériels :

(1) préserver les équipements de dotation ;

(2) économiser les ressources par rapport aux exigences de performance ;

(3) diminuer les risques.

c. Aide à la décision :

(1) aider à mieux comprendre la complexité des situations ;

(2) soutenir l'analyse des retours d'expérience.

Section III – Contribution à la mise en œuvre des principes de l’action


militaire.
408. Dans le cadre de l’appui aux opérations, s’affranchissant des contraintes imposées par le
cadre espace - temps - disponibilité des moyens, la simulation facilite ou améliore l’étude des
modes d’action ami et ennemi, leur comparaison, et leur confrontation aux critères de décision.
Ces « simulations » des combats futurs aident à la décision des chefs opérationnels dont la
réflexion reste cadrée par l’application des 3 principes fondamentaux de la guerre :

a. conserver sa liberté d’action ;

b. concentrer ses efforts ;

c. économiser ses forces.

409. Compte tenu de l’évolution des contraintes organiques, ce triptyque des impératifs est
désormais partagé par tous les acteurs du ministère de la défense. Ainsi, la capacité à conduire
les autres activités opérationnelles des armées (développement capacitaire ou préparation des
forces) est devenue un combat quotidien qui ne peut être gagné sans l’appui de la simulation.

Liberté d’action
410. La souplesse d’emploi de la simulation libère de tout ou partie des contraintes croissantes qui
pèsent sur la conduite des activités opérationnelles des armées et de la DGA (organisation,
ressources, sécurité, nuisances…). La simulation favorise ainsi la liberté d’action des acteurs
opérationnels qui l’utilisent. Elle multiplie en particulier les occasions de conduire des activités
opérationnelles en étudiant tout type de scénarios avant l’engagement opérationnel de nos
forces. Elle permet de disposer d’une capacité autonome d’appréciation de situation, de
décision et d’action crédible, notamment vis-à-vis de nos alliés et partenaires.

Concentration des efforts


411. Utilisée pour l’aide à la planification, la simulation facilite et améliore l’étude et la comparaison
des différentes options possibles afin d’utiliser au mieux les ressources disponibles et de
favoriser la synergie entre les efforts à appliquer pour prendre l’ascendant sur l’adversaire. En
conduite, cela contribue à renforcer les effets opérationnels.

Economie des forces


412. Grâce à la simulation, le planificateur peut, en s’appuyant sur les résultats d’études plus
complètes et plus représentatives de la réalité des différents scénarios, optimiser davantage,
dans des délais éventuellement contraints, l’utilisation des forces, à moindre coût (humain,
matériel et financier).

34
413. Utilisée pour l'aide à la décision, la simulation appuie les commandants d’unité et de forces
dans la résolution de problèmes coûteux en temps ou complexes. Ils peuvent alors se
consacrer à d'autres tâches.

414. La simulation apporte un avantage certain dans le cadre de la préparation opérationnelle en


enrichissant l'entraînement des forces par l'apport de représentations virtuelles qui se
substituent à l’environnement, aux moyens ou aux matériels réels, difficiles à mettre en œuvre
pour des questions, par exemple, de temps, de coût ou de disponibilité. Les mises en situation
sont alors réalistes des conditions des opérations et limitent l’utilisation réelle des matériels.

Section IV – Modèle conceptuel d’une activité de simulation


415. Une « activité de simulation » est une activité opérationnelle dans laquelle la simulation est ou
pourrait être utilisée. C’est par exemple un exercice, une expérimentation, une phase de
planification dans l'élaboration des ordres, l'exploitation d'un RETEX, etc.
15
416. L'activité « exercice distribué » a été étudiée dans un groupe de travail OTAN qui a produit un
modèle conceptuel de données : le modèle SPHINX. Les entités nécessaires à la constitution
d'un exercice y sont identifiées. Leur connaissance oriente, en la facilitant, l'organisation des
exercices et leur capitalisation. Le modèle conceptuel SPHINX établit un référentiel qui favorise
l'interopérabilité dans l'organisation des exercices.

417. L'étude du cas particulier « exercice distribué » a abouti à un modèle générique qu'il est
possible de généraliser à l'ensemble des activités opérationnelles moyennant quelques
adaptations éventuelles.

418. Le modèle SPHINX repose sur la classification des acteurs de la simulation. Pour une activité
avec simulation, le commanditaire s'entoure de trois acteurs avec des métiers distincts :

a. le client, dont le métier est les opérations;

b. l'opérateur, dont le métier est celui du système opérationnel : entraînement, aide à la


décision, RETEX, etc. ;

c. le fournisseur, dont le métier est la modélisation et la simulation.

419. C'est un changement de paradigme. Auparavant le commanditaire s'entourait des deux seuls
acteurs, opérationnel et technicien.

420. Le modèle SPHINX est spécialement destiné à aider le commanditaire.

421. Le modèle SPHINX apporte des clés de compréhension et fournit des principes pour
l'organisation de ses activités.

a. Le client représente le ou les audiences cibles bénéficiaires de l'activité ;

b. L'opérateur représente le ou les centres de mise en œuvre des moyens nécessaires à


l'activité ;
16
c. Le fournisseur met en place le ou les architectures de référence et les moyens
techniques ;

d. Le commanditaire doit veiller à la mise en place des moyens d'interface entre les
acteurs :

(1) le ou les dossiers pays qui regroupent toutes les données nécessaires à
l'élaboration de l'information opérationnelle et à la génération des données de
l'activité. Les moyens techniques des fournisseurs contribuent à la gestion et
à l'échange des données ;

15
Travaux menés dans le cadre du NMSG de l'OTAN (NATO Modeling & Simulation Group).
16
Une architecture de référence est une architecture informatique logicielle et matérielle homogène, c'est à dire composée de systèmes
d'information interopérables. HLA pour l'interopérabilité des systèmes de simulation, L16 sont des architectures de référence.

35
17
(2) les vignettes avec lesquelles sont dimensionnées les applications logicielles
dont dépend le niveau de réalisme de l'environnement mis en place par les
opérateurs ;

(3) les services nécessaires au contrôle de l'activité ;

e. Chaque acteur alimente ou exploite les interfaces à l'aide de moyens ou de données


d'entrée et de sortie :

(1) les clients : les opérations et missions ainsi que les informations
opérationnelles ;

(2) les opérateurs : les données d'activités et les cellules de contrôle ;

(3) les fournisseurs : les équipements techniques et les applications logicielles,


dont les systèmes de simulation.

FIG. 4. – Modèle conceptuel descriptif d’une activité de simulation SPHINX

422. Le modèle SPHINX établit également les différents éléments composant le « scénario » de
l'activité.

a. Le scénario opérationnel : Description narrative et succincte. Il est écrit par le client


et est validé par le commanditaire.

b. Le scénario conceptuel : Description détaillée, déclinée du scénario opérationnel et


alimentée par le dossier pays. Il est écrit par l'opérateur et est validé par le
commanditaire.

c. Les scénarios systèmes : Adaptation du scénario conceptuel à chacun des systèmes


d'information (de simulation, en particulier) utilisés dans l'activité. Il est écrit par le
fournisseur. Le commanditaire valide les résultats de l'exécution de ces scénarios sur
les systèmes.

Section V – Les niveaux d’utilisation de la simulation


423. L'utilisation des systèmes de simulation peut se répartir sur plusieurs niveaux en fonction du
système opérationnel et du besoin des armées.

17
Vignette : déroulement d'une tâche élémentaire de mission sans contexte de lieu ou de temps.

36
424. Suivant le client, l’utilisation des systèmes de simulation permettra l’acquisition, le
développement, le maintien ou la maîtrise de compétences et/ou de savoir-faire, dans le cadre
de scénarios plus ou moins complexes. Dans tous les cas, cela conduit à un effet sur le client
qui peut être obtenu :

a. sur le plan individuel avec, par exemple, un partiel de système d'armes ou de


système d'information pour les habiletés individuelles ;

b. sur le plan collectif mono-système avec un système d'armes ou un système


d'information complet pour la coordination de l'équipage ;

c. sur un plan collectif élargi, à travers la mise en réseau de différents systèmes


d'information pour l'interopérabilité ;

d. sur un groupement, c'est-à-dire que sont réunis à la fois plusieurs systèmes d'armes
et plusieurs systèmes d'information, pour l’interopérabilité et les capacités
18
émergentes .

Section VI – Les pôles d’emploi de la simulation


425. La répartition des systèmes en pôles d'emploi est une classification qui répond à la logique
d'emploi du commanditaire.

426. Pôle d'emploi : Regroupement des systèmes de simulation contribuant à un même objectif
d'emploi.

a. Pôle système d'armes : Les systèmes de simulation reproduisent le fonctionnement


de tout ou partie d’un système d’armes (partiel, cabine,…). L'opérationnel (le client) est
confronté aux automatismes liés à la maîtrise du système d'armes mis en œuvre
partiellement ou entièrement mais isolément.

b. Pôle commandement – coordination tactique : Les systèmes de simulation


reproduisent le contexte coopératif nécessaire au fonctionnement des systèmes
d'information opérationnels. L’opérationnel est confronté aux processus de gestion et
de diffusion de l’information tactique, d’élaboration et de transmission des ordres et
comptes rendus. Les données de l'environnement opérationnel sont enrichies par la
simulation. Ce pôle traite des interactions verticales (chefs et subordonnés) et/ou
horizontales (avec les pairs).

Nota bene: la mise en réseau de simulateurs du pôle systèmes d’armes permet de


créer un simulateur du pôle commandement - coordination tactique. Ainsi, plusieurs
simulateurs de véhicules, de bâtiment de combat ou d’aéronefs du pôle systèmes
d’armes mis en réseau forment-ils un simulateur du pôle commandement-coordination
tactique.

c. Pôle synthèse : Le pôle synthèse agrège les aptitudes et les compétences des deux
autres pôles en les confrontant à la friction d'un combat conduit dans un
environnement réel associé à un environnement virtuel limité à la seule restitution des
effets des armes létales ou non.

18
Le terme « émergent » est utilisé ici dans le sens où « le tout est plus que la somme de ses parties ». La capacité totale d'un groupement
utilisant simultanément plusieurs systèmes d'armes et plusieurs systèmes d'information est égale à la somme des capacités de chacun des
systèmes enrichie de capacités générées par l'association de plusieurs systèmes et que l'on appelle capacités émergentes. Par exemple,
l'amphibie est une capacité émergente née de l'association de capacités apportées par l'armée de terre et de capacités apportées par la
marine nationale. Si une des deux armées ne participe pas, il n'y a pas de capacité amphibie.

37
(PAGE VIERGE)

38
Chapitre 5
La simulation contribue à préserver le potentiel
opérationnel des forces

501. Une raison rédhibitoire à l'utilisation d'un système de simulation est le surcoût qu'il peut
représenter. Pour les calculs de coûts, l'activité ou le système opérationnel qui l'intègre doit être
évalué avec ou sans ledit système tout en produisant les mêmes effets. Une analyse complète
nécessite des moyens de comptabilité analytique et prend en compte les notions explicitées
dans ce chapitre.

502. Pour que la simulation contribue à la mise en œuvre efficace des principes de l’action militaire,
il faut notamment faire la preuve d'un retour sur investissement positif.

Section I – Le seuil opérationnel de référence


503. La comparaison des coûts du système opérationnel avec ou sans simulation n'a de sens que
s'il produit les mêmes effets, d'où la définition d’un seuil opérationnel de référence :

Le seuil opérationnel de référence est le niveau de l'effet produit par le système opérationnel.
Ce niveau sert de référence pour calculer la valeur du système opérationnel, avec et sans
simulation. Il est décidé par le commanditaire.

504. Une façon d'évaluer un seuil opérationnel de référence est de le sanctionner par une
qualification. Par exemple, pour l'apprentissage, le commanditaire doit décider des
compétences à acquérir pour l'obtention d'une qualification. Il faut ensuite estimer les
ressources pour y parvenir dans les deux cas, avec ou sans système de simulation.

505. La définition du seuil opérationnel de référence est l'étape préalable et indispensable à


tout calcul. Sinon, le retour sur investissement (RSI) n'aura aucun sens.

Section II – Le retour sur investissement (RSI) de la simulation


506. Le RSI de la simulation porte sur l'évaluation d'un système opérationnel (système
d'entraînement, d'aide à la décision, etc.) mis en œuvre sans et avec un système de simulation.

507. Le RSI ne concerne pas uniquement les coûts d'acquisition et de fonctionnement. Dans la
pratique, trois types de RSI sont utilisés :

a. le RSI fonctionnel : celui des économies en ressources matérielles ou humaines liées


à l'acquisition et au fonctionnement du système ;

b. le RSI opérationnel : celui des gains qualitatifs en savoir-faire opérationnels et en


efficacité constatée en opérations ;

c. le RSI capacitaire : celui de la préservation des équipements de dotation, que ce soit


en réduisant leur immobilisation ou en prolongeant leur durée de vie.

508. Ainsi, le calcul du RSI s'appuie sur le coût global de possession noté « C », qui comprend les
coûts les plus significatifs tels que le coût d'acquisition, le coût de soutien et le coût d'utilisation.

509. Par définition, le RSI désigne le rapport de la valeur gagnée ou perdue d'un système sur la
valeur investie pour provoquer son changement d'état. Il s’exprime en pourcentage.

39
510. Csans étant le coût du système sans simulation, Cavec le coût avec et Csimu le coût de la
simulation, la formule arithmétique du RSI, retour sur investissement d’une simulation, est, tout
étant égal par ailleurs :

Si le RSI est positif, l’utilisation de la simulation est rentable.

Un exemple de calcul de RSI est donné en annexe C.

511. L'amélioration du RSI peut donc se servir de deux leviers :

a. le recours plus systématique à la simulation pour augmenter la différence Csans - Cavec ;

b. la rationalisation de la simulation pour diminuer de façon générale le coût global de


possession de chacun des systèmes de simulation « Csimu ».

Section III – Indice de confiance


512. Les résultats d'une simulation sont souvent remis en cause pour différents motifs comme :

a. la validité des données utilisées ;

b. la validité des modèles de simulation ;

c. ou encore le niveau de réalisme de la simulation.

513. Pourtant, aucun de ces arguments n'empêche un lieutenant, le genou à terre, de faire une
simulation de son combat futur en modélisant les maisons avec des bouts de bois, les arbres
avec des feuilles et les combattants avec des cailloux. Cette « caisse à sable » avec des
données et des modèles grossiers, est utilisée opérationnellement par le soldat pour se
préparer. Cela est rendu possible parce qu’il attribue implicitement un niveau de confiance à la
simulation et prend le recul ou fait les extrapolations nécessaires par rapport à ce niveau.

514. Confiance en une simulation : Croyance dans les résultats fournis par une simulation.

515. Indice de confiance d'une simulation : Représentation par un nombre de la confiance en une
simulation.

516. Cet indice est une aide pour interpréter les résultats d'une simulation.

Par exemple, dans le domaine de la météo, il est appliqué à chaque prévision.

a. Si l'indice est faible et que la prévision se trompe, alors rien d'anormal car la
confiance attribuée à la simulation était mauvaise.

b. Si l'indice est faible et que la prévision se réalise, alors la prévision était plutôt un
coup de chance compte tenu de son faible niveau de confiance.

c. Si l'indice est maximal et que la prévision se réalise, alors il s’agit d’un cas conforme.

d. En revanche, si l'indice est maximal et que la prévision se trompe, il y a contradiction.


Alors l'indice de confiance doit être remis en cause et non pas la simulation.

517. Cet indice est construit en fonction de critères opérationnels et de la connaissance de la


simulation.

518. Le fournisseur, en particulier l'analyste opérationnel, détermine l'indice de confiance d'une


simulation.

40
Section IV – Conséquences d’une simulation
519. Conséquences d’une simulation : Résultats d’une simulation.

520. Si l'interprétation d'une simulation s'appuie sur son indice de confiance, cela n'est pas suffisant.
Elle doit être complétée par l'évaluation des conséquences de la simulation.

a. Des conséquences importantes nécessiteront des études complémentaires pour


confirmer ou infirmer le résultat de la simulation (pour l'aide à la décision, par exemple)
quel que soit l'indice de confiance de la simulation, même faible.

b. Des conséquences mineures fournissent également une information qui peut orienter,
fermer des hypothèses et donc, par exemple, limiter des coûts.

Section V – Validation et qualification des modèles et des données


521. Validation : Processus visant à déterminer le degré d'adéquation d'un modèle ou d'une
simulation au monde réel dans la perspective d'un objectif d'emploi défini.

522. La notion de validation est utilisée pour établir le niveau de fidélité des modèles de systèmes
physiques (donc prévisibles mathématiquement). Son intérêt est limité dès que « l'homme est
dans la boucle » et dès qu'est introduit un facteur d'incertitude. Cela vaut pour la simulation
opérationnelle.

523. L'exemple de la caisse à sable illustre bien qu'un modèle très éloigné de la réalité, donc non
« valide » formellement, peut être utilisé opérationnellement. En fait, la caisse à sable a été
« qualifiée » implicitement comme étant très différente de la réalité. Le soldat le sait. Il prend
donc le recul nécessaire pour interpréter les résultats de sa simulation compte tenu des
imprécisions qu'il lui attribue.

524. À l'opposé, la simulation numérique propose des modèles très ressemblants à la réalité. Ils
laissent penser implicitement et faussement qu'ils sont une reproduction exacte de la réalité.
Pour s'en défendre, les utilisateurs posent la question de la validité des modèles ou des
données. En fait la bonne question est celle de leur qualification. Par exemple, une carte
routière est qualifiée par sa date d'édition. Un utilisateur ne s'attendra pas à trouver des
autoroutes sur une carte de 1900 !

525. Qualification d'un modèle : caractérisation d'un modèle indiquant la fidélité de sa réalisation
par rapport à la réalité et à partir de laquelle les analyses sont réalisées.

Section VI – Préservation du potentiel opérationnel des forces


526. Les outils de simulation mis à disposition des armées doivent être adaptés à l’objectif
recherché, notamment en termes de validation et de qualification mais aussi d’indice de
confiance.

527. La préservation du potentiel opérationnel des forces est favorisée par le recours à la simulation,
entre autres parce qu’il :

a. limite la perte de potentiel des équipements en réduisant leur emploi réel et en


enrichissant les scénarios accessibles sans faire subir les contraintes de
l’environnement réel aux matériels ;

b. limite les déplacements des unités en s’appuyant sur des réseaux inter-connectés ;

c. facilitent les tâches des opérationnels, notamment dans le cadre de l’aide à la


décision, que ce soit dans le cadre de l’emploi d’un système d’armes ou dans celui
d’un poste de commandement.

528. La recherche d’un RSI optimisé participe à la préservation du potentiel opérationnel des forces
dans le cadre d’un recours plus systématique à la simulation.

41
(PAGE VIERGE)

42
Annexe A
Modèle conceptuel du système de simulation

A01. Par définition, un service est la fourniture d'un produit pour la satisfaction d'un besoin métier. Au
niveau système informatique, un service est un élément logiciel offrant au système informatique
de l'entreprise une fonctionnalité réutilisable dans plusieurs contextes issus de processus
métier. Le service est souvent vu comme étant un regroupement fonctionnellement cohérent
d'opérations.

L’approche service au sein du système de simulation.

A02. Dans ce cadre, le modèle conceptuel du système de simulation présente les besoins métier,
puis les services et produits associés dans une logique fonctionnelle centrée sur l'expertise
simulation. Les acronymes utilisés sont précisés en annexe E.

43
(PAGE VIERGE)

44
Annexe B
Acteurs de la simulation à l’OTAN
B01. Le « NATO Modeling & Simulation Master Plan version 2.0 » du 14 septembre 2012 définit
quatre classes d'acteurs de la simulation, décrits dans le modèle conceptuel suivant :

La traduction en français de leur dénomination correspond à :

 Coordinators : Commanditaires
 Customers : Clients
 Users : Opérateurs
 Suppliers : Fournisseurs

45
(PAGE VIERGE)

46
Annexe C
Calcul de RSI appliqué au pilotage du char Leclerc
C01. Pour un métier donné, une ressource humaine mettant en œuvre un système donné doit avoir
acquis un certain nombre de savoir-faire techniques et tactiques pour pouvoir être déclarée
opérationnelle et donc apte à la projection. Définir le seuil opérationnel de référence consiste
donc à établir ce socle de compétences à acquérir. La difficulté réside dans le chiffrage, la
quantification de ces savoir-faire.

C02. Exemples de seuils opérationnels de référence :

a. pilote char : maîtriser en toute sécurité le pilotage de son véhicule dans toutes les
conditions atmosphériques et de terrain ;

b. PC brigade : à partir d’ordres de niveau 3 reçus au PC, produire les ordres pour les
échelons subordonnés de niveau 5, incluant Mission Brief et Back Brief, en moins de
12 heures ;

c. tireur missile : probabilité de faire coup au but à 90%, en tout temps et en tout lieu.

C03. En complément, pour un métier et une ressource humaine donnés, l’apport de la simulation (sa
valeur ajoutée) se mesure essentiellement par le temps et les moyens (humains, matériels et
financiers) nécessaires pour atteindre puis dépasser durablement le seuil opérationnel de
référence, comparativement à un cycle instruction-entraînement conduit sans simulation.
L’atteinte du seuil opérationnel de référence doit ou devrait être validée par la réussite à un
examen (CNCIA, CENTAC, CENZUB, etc.) et donc sanctionnée par une qualification.

C04. Ainsi le seuil opérationnel de référence « maîtriser le pilotage du char Leclerc dans toutes les
conditions atmosphériques et de terrain » pour un pilote de char (le client) pourrait nécessiter
un système d'entraînement dont les coûts pourraient être (les chiffres sont donnés à titre
d'exemple et n'ont aucun fondement) :

Instruction-Entraînement permettant d’atteindre le Sans simulation Avec simulation


seuil opérationnel de référence

Temps consacré (jour/entraîné) 300 jours/entraîné 275 jours/entraîné


(théorie et pratique)

Moyens humains, hors entraînés, en h.j/entraîné 4h.j/entraîné 3h.j/entraîné


(DIREX, animation, plastron, etc.)

Moyens matériel cible réel mobilisés pour 50 XL.jour/entraîné 25 XL.jour/entraîné


atteindre le seuil opérationnel de référence (en
matériel.jour/entraîné)

Moyens matériels autres (en 10 VHL 3 cabines


matériel.jour/entraîné) FORAD.j/entraîné, XL.j/entraîné, etc…
etc…

Moyens financiers (MCO induit, EPM, Carb, FD) 10000€/entraîné 6000€/entraîné


en €/entraîné
dont la simulation

Moyens de simulation seuls 100€/entraîné

Le RSI serait alors : RSI = (10000-6000)/100 ou encore RSI = 40

C05. Ce RSI montre qu’il est rentable d'investir dans la simulation.

C06. Les premiers RSI calculés serviront de référence pour la réalisation des nouveaux systèmes
d'entraînement.

47
(PAGE VIERGE)

48
Annexe D
Lexique
Partie I – Sigles, acronymes et abréviations
Sigles
D01 Dans un sigle, chaque lettre se prononce distinctement comme si un point la séparait de la
suivante.

Acronymes
D02 Un acronyme se compose d’une ou de plusieurs syllabes pouvant se prononcer comme un mot
à part entière.

Abréviations
D03 Ce lexique ne prend en compte que les abréviations conventionnelles telles que définies dans
le Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale (LRTUIN), pages 5 à
11.

Charte graphique du lexique


D04 Dans ce lexique, tous les caractères composant un sigle, un acronyme ou une abréviation sont
écrits en lettres capitales afin que le lecteur puisse en mémoriser la signification.

D05 Les sigles, acronymes et abréviations d’origine française sont écrits en Arial gras, taille 9,
caractères romains, couleur rouge. Les sigles, acronymes et abréviations d’origine étrangère
ou antique sont écrits en Arial gras, taille 9, caractères italiques, couleur bleue.

Liste des sigles, acronymes et abréviations utilisés dans ce document


2D 2 Dimensions
3A Analyse Après Action
3D 3 Dimensions
CGF Computer Generated Forces
CENTAC Centre d’ENTraînement Au Combat
CENZUB Centre d’ENtrainement en Zone UrBaine
CNCIA Commission Nationale de Contrôle Inter-Armées
C2 Commandement et Contrôle
DORESE Doctrine, Organisation, Ressources humaines, Entraînement, Soutien,
Equipement
EM ElectroMagnétique
ENT ENTraînement
ENV ENVironnement
GEO GEOphysique
GIATO Glossaire Inter-Armées de Terminologie Opérationnelle
HLA High-Level Architecture
IST Informatique Scientifique et Technique
L16 Liaison 16
LOG LOGistique
LVC Live, Virtual, Constructive
RDIA Réflexion Doctrinale Interarmées
RENS RENseignement
RSI Retour Sur Investissement
SA Système d’Armes
SIAG Système d’Information d’Administration et de Gestion
SIC Système d’Information et de Communication
SIG Système d’Information Géographique
SIOC Système d’Information Opérationnel et de Communication
SM Sous-marin

49
Partie II – Termes et définitions
D06 Les définitions utiles sont proposées dans le corps de texte.

D07 HLA : Architecture logicielle pour l'interopérabilité des systèmes de simulation normée. HLA
définit les modèles de données, interfaces et les règles de conception applicables à tous les
systèmes de simulation. L'application de cette norme a pour objectif de concevoir des systèmes
interopérables entre eux sans qu'il soit nécessaire de les recoder.

D08 Pour accompagner la publication de la RDIA, deux définitions sont proposées d’être intégrées
dans le GIATO
a. Simulation opérationnelle : Mise en œuvre dynamique d’un ou de plusieurs modèles,
c’est-à-dire de représentations de tout ou partie d’un système, en appui à
l’engagement des forces dans le but :

(1) de faciliter l’élaboration et la validation des concepts, doctrines et


organisations ;

(2) d’augmenter les capacités d’entraînement des forces ;

(3) d’apporter une aide à la résolution ou à l’analyse de problématiques


complexes.

b. Modélisation opérationnelle : Réalisation et utilisation de modèle, en vue d’un objectif


opérationnel donné. Cette activité nécessite des compétences opérationnelles.

50
(PAGE VIERGE)

51
Résumé
RDIA-2015/002_SIMU-OPS(2015)

Résumé (quatrième de couverture)


1. Ce document n'est pas une directive technique qui livrerait la structure technique des
différents composants fonctionnels de la simulation. Il a pour ambition d'expliquer ce qu'est la
simulation, comment elle s'utilise et d'expliciter ses apports. En revanche, la politique des
métiers reste du ressort de la chaîne Emploi des forces donc hors du périmètre de la RDIA.

2. Ces nuances sont illustrées en les appliquant au cas du marteau :

a. la RDIA explique qu'il se compose d'un manche doté d'une tête en fer et qu'il se manipule
par ce manche ;

b. les politiques d'emploi décrivent comment le charpentier, le maçon ou le médecin s'en


servent.

3. Ce document, en tant que réflexion doctrinale, est destiné à nourrir les travaux des états-
majors amenés à rédiger des documents d'emploi dans lesquels le rôle de la « simulation »
est/sera précisé. Il s’adresse aussi aux émetteurs de besoin de systèmes de simulation et à
tout commanditaire de moyens nécessitant la mise en œuvre de systèmes de simulation pour
leur garantir une compréhension commune du sujet et leur fournir des outils d’appréciation
de l’apport opérationnel de la simulation.

4. L’utilisation de la simulation en appui à l’engagement opérationnel des armées devrait


s’accroître notamment avec l’émergence et l’intensification des activités distribuées. De plus
en plus fréquemment, il sera possible de proposer des solutions interarmes, inter-
composantes, interarmées ou interalliées. Ce document, de niveau interarmées, se justifie
donc pour que soit assurée une cohérence dans la conduite des opérations d’armées, inter-
domaines et interarmées ayant recours à la simulation.

Ce document est un produit réalisé par le Centre interarmées de concepts,


de doctrines et d’expérimentations (CICDE), Organisme interarmées (OIA)
œuvrant au profit de l’État-major des armées (EMA). Point de contact :

CICDE
École militaire
21, place Joffre – BP 31
75700 PARIS SP 07

Par principe, le CICDE ne gère aucune bibliothèque physique et ne diffuse aucun document sous
forme papier. Il met à la disposition du public une bibliothèque virtuelle unique réactualisée en
permanence. Les documents classifiés ne peuvent être téléchargés que sur des réseaux protégés.
La version électronique de ce document est en ligne sur les sites Intradef et Internet du CICDE à
l’adresse htpp://www.cicde.defense.gouv.fr à la rubrique Corpus conceptuel et doctrinal
interarmées français (CCDIA-FRA).

Vous aimerez peut-être aussi