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Concepts Et Méthodes Maintenance
Concepts Et Méthodes Maintenance
Informations :
Filière : MSI/ET/EN
Cycle : Licence
Niveau : 3
Objectifs :
1
Chapitre 1 DÉFINITIONS ET ENJEUX DE LA MAINTENANCE
1/- Introduction :
Concevoir, produire et commercialiser sont des fonctions « naturelles » facilement identifiables
et rarement négligées, à juste titre. Par contre, la maintenance n’est qu’un soutien à la production, son
principal client. C’est donc une fonction « masquée », agissant comme prestataire de service interne et,
de plus, fortement évolutive.
Bien organisée, elle est un facteur important de qualité, de sécurité, de respect des délais et de
productivité, donc de compétitivité d’une entreprise évoluée : c’est incontestable après expérience, mais
ce n’est pas évident de prime abord. C’est souvent « par défaut » que preuve est faite : le coût des
conséquences d’une panne majeure, sa médiatisation parfois, joue un rôle moteur dans la prise de
conscience qu’on ne peut pas faire l’économie d’une maintenance efficace.
Positionner la maintenance au sein de l’appareil de production est un exercice difficile, comme
il est toujours difficile de faire simple dans un environnement complexe. C’est l’objectif de ce cours,
dans lequel nous découvrirons au fil des chapitres l’enjeu que représente le maintien efficace des
équipements, aussi bien pour la qualité que pour la productivité. Après avoir abordé les méthodes qui
permettent le maintien des équipements, nous exposerons les organisations les plus évoluées qui
cherchent à optimiser leur usage.
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3/- Entretien ou maintenance :
- Entretenir, c’est dépanner et réparer un parc matériel, afin d’assurer la continuité de la
production: Entretenir, c’est subir le matériel
- Maintenir, c’est choisir les moyens de prévenir, de corriger ou de rénover suivant l’usage du
matériel, suivant sa criticité économique, afin d’optimiser le coût global de possession
Maintenir, c’est maîtriser.
En fait, la plupart des services « entretien traditionnel » sont en mutation vers la maintenance.
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Figure 1: Exemple de structure d'une entreprise
4-1/ Mission du service maintenance :
Les différentes tâches d’un service maintenance sont :
La maintenance des équipements, bien sûr: actions correctives et préventives, dépannages,
réparations et révisions.
L’amélioration du matériel, dans l’optique de la qualité, de la productivité ou de la
sécurité.
Les travaux neufs : participation auchoix, à l’installation et au démarrage des
équipements nouveaux.
Les travaux concernant l’hygiène, la sécurité, l’environnement et la pollution, les
conditions de travail, la gestion de l’énergie...
L’exécution et la réparation des pièces de rechanges. L’approvisionnement et la gestion
des outillages, des rechanges... Des prestations diverses, pour la production (réalisation de
montages, par exemple) ou pour tout autre service.
L’entretien général des bâtiments administratifs ou industriels, des espaces verts, des
véhicules..
4-2/ La communication dans le service maintenance :.
Nous allons décrire brièvement le système de communication relatif à une intervention
corrective, entre le moment d’apparition d’une défaillance et la remise à niveau de l’équipement
défaillant
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Ordonnancement
L'ordonnancement représente la fonction "chef d'orchestre". Dans un service maintenance
caractérisé par l'extrême variété des tâches en nature, en durée, en urgence et en criticité,
l'absence de chef d'orchestre débouche vite sur la cacophonie quel que soit le brio des solistes.
Réalisation
La réalisation consiste à mettre en œuvre les moyens définis dans le dossier de préparation dans
les règles de l'art, pour atteindre les résultats attendus dans les délais préconisés par
l'ordonnancement.
Gestion
La fonction gestion du service maintenance devra être capable d'assurer la gestion des
équipements, la gestion des interventions, la gestion des stocks, la gestion des ressources
humaines, et la gestion du budget.
5/ – Fonctions et tâches associées à la maintenance :
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Etablissement des fiches et gammes d’instructions pour le personnel, constitution de la
documentation pour les interventions, établissement des plannings d’interventions et
d’approvisionnements en pièces de rechange, réception et classement des documents relatifs à
l’intervention et remise à jour des dossiers techniques.
Etudes économiques et financières :
Gestion des approvisionnements, analyse des coûts (maintenance, défaillance,
fonctionnement), rédaction du cahier des charges et participation à la rédaction des marchés
(travaux neufs, investissements, sous-traitance), gestion du suivi et de la réception de ces
marchés.
Stratégie et politiques de la maintenance :
Définition, choix et élaboration des procédures de maintenance (corrective, préventive), des
procédures de contrôle, des procédures d’essais et de réception, détermination des domaines
d’actions préventives prioritaires, étude des procédures de déclenchement des interventions,
gestion de la sécurité dans l’organisation de l’environnement industriel.
Pour remplir cette fonction, les techniciens des études et des méthodes disposent : de dossiers
techniques fournissant toutes les caractéristiques des matériels, des fiches d’historiques
résumant les opérations déjà effectuées, de la documentation constructeurs et fournisseurs, des
banques de données informatiques.
5-2/ – Exécution / Mise en œuvre :
L’aspect pluri techniques de cette fonction nécessite une grande expérience sur les matériels et
une connaissance approfondie des différentes technologies. Le technicien devra agir avec
beaucoup de rigueur pour rendre son action efficace. Il sera aidé par les documents et
procédures établis par la fonction « études et préparation ».
Les principales tâches sont : gestion de l’intervention de maintenance, connaissance
comportementale du matériel, pilotage des interventions, application des consignes et règles
d’hygiène, sécurité et conditions de travail, installation des machines et des matériels
(réception, contrôle, mise en fonctionnement), information du personnel sur les équipements,
remise en main du matériel après intervention, gestion de l’ordonnancement, établissement de
diagnostics de défaillance de matériels, établissement de consignes d’utilisation intégrant les
consignes d’hygiène et de sécurité, gestion des stocks (des pièces de rechange, outillages,
appareils de contrôle)
5-3/ – La fonction documentation et ressources :
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Indispensable à tout le service, cette fonction est la mémoire de l’activité sur laquelle
s’appuieront les études ultérieures en vue de définir une politique de maintenance. Elle est aussi
une source inestimable de renseignements pour la fonction « études et méthodes ».
Les principales tâches sont : élaboration et tenue des inventaires, constitution et MAJ des
dossiers techniques, des historiques, des dossiers économiques, constitution d’une
documentation générale, technique et réglementaire, constitution d’une documentation
fournisseurs.
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La MTTR est la moyenne des temps techniques de réparation (TTR). Le TTR est le temps
durant lequel on intervient physiquement sur le système défaillant. Il débute lors de la prise en
charge de ce système jusqu'après les contrôles et essais avant la remise en service.
Remarque : En anglais, MTTR signifie mean time to restoration (norme X60-500).
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La MTTA
La MTTA est la moyenne des temps techniques d'arrêt (TTA). Les temps techniques d'arrêt
sont une partie des temps d'arrêt que peut connaître un système de production en exploitation.
Ils ont pour cause une raison technique et, ce faisant, sont à distinguer des arrêts inhérents à la
production (attente de pièce, de matière, d'énergie, changement de production, etc.).
10/ECHELONS DE MAINTENANCE :
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Il est important de ne pas confondre les niveaux de maintenance avec la notion d’échelon de maintenance
qui spécifie l’endroit où les interventions sont effectuées. On définit généralement 3 échelons qui sont :
• la maintenance sur site : l’intervention est directement réalisée sur le matériel en place ;
• la maintenance en atelier : le matériel à réparer est transporté dans un endroit, sur site, approprié à
l’intervention ;
• la maintenance chez le constructeur ou une société spécialisée : le matériel est alors transporté pour
que soient effectuées les opérations nécessitant des moyens spécifiques.
Bien que les 2 concepts de niveau et d’échelon de maintenance soient bien distincts, il existe souvent
une corrélation entre le niveau et l’échelon : les opérations de niveaux 1 à 3, par exemple, s’effectuant
sur site, celles de niveau 4 en atelier, et celles de niveau 5 chez un spécialiste hors site (constructeur ou
société spécialisée).
Si cela se vérifie fréquemment, il convient cependant de ne pas en faire une généralité. On peut
rencontrer en milieu industriel des tâches de niveau 5 effectuées directement sur site.
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Chapitre 2 LA MAINTENANCE CORRECTIVE
1 – DEFINITION (norme NF EN 13306)
Maintenance corrective : maintenance exécutée après défaillance et destinée à remettre un
bien dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise.
V12
V11
P1
V22
V21
P2
Deux pompes sont montées en //. A l’instant t1, seule la pompe P1 fonctionne et assure le
débit exigé. A l’instant t2, P1 tombe en panne.
L’agent de maintenance procède ainsi : ouverture des vannes V21 et V22, mise en route de
P2, fermeture des vannes V11 et V12 (la pompe P2 assure alors le débit), démontage de P1
pour réparation.
La pompe P1 une fois réparée sera remontée, prête à fonctionner à nouveau.
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La figure ci-dessous montre les différentes phases d'une intervention type de maintenance
corrective
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La recherche permanente du meilleur rapport, usage/coût, peut conduire à accepter la défaillance
d’un équipement avant d’envisager des actions de maintenance.
b) Maintenance corrective «palliative»
Action de maintenance corrective destinée à permettre à un bien d’accomplir provisoirement tout
ou partie d’une fonction requise. Appelée couramment «dépannage», la maintenance palliative est
principalement constituée d’actions à caractère provisoire qui doivent être suivies d’actions
curatives.
c) Maintenance corrective «curative»
Action de maintenance corrective ayant pour objet de rétablir un bien dans un état spécifié
pour lui permettre d’accomplir une fonction requise.
4 - LES 3 FORMES POSSIBLES DE MAINTENANCE CORRECTIVE :
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o Par la prise en compte de la maintenabilité (à la conception, à l’achat).
o Par des méthodes de préparation efficaces (prévision des défaillances, aide au
diagnostic).
o Par des méthodes d’intervention rationnelles (échanges - standard, outillage
spécifique).
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respect des règlements de sécurité, matériel de contrôle, de mesure, de diagnostic,
etc.).
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peuvent être liées à la sécurité, aux arrêts de production, au nettoyage préalable
des abords, etc. Il faut ensuite organiser le poste de travail, rassembler les
moyens matériels, constater les anomalies pouvant se présenter et déterminer
le meilleur moyen d’y remédier.
o 3ème phase : discussion au niveau de l’analyse : à ce stade, il faut se poser les
bonnes questions afin de ne pas faire une intervention trop poussée et choisir
entre le dépannage et la réparation.
Après la panne : après l’intervention, le technicien de maintenance a plusieurs tâches
à effectuer :
o Faire le compte rendu de l’intervention ;
o Déclencher éventuellement une procédure de remise en service pour le
personnel utilisateur ;
o Mettre à jour le stock de pièces détachées ;
o Exploiter les résultats de dépannage.
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Chapitre 3 : LA MAINTENANCE PREVENTIVE
I/ COMPARAISON ENTRE LES DIFFERENTES FORMES DE MAINTENANCE :
Panne
Maintenance
Mise en route
Réparation
Réparation
Corrective
Remise en état suite à
une défaillance
Production Production
Temps
Panne
Maintenance
préventive
systématique
Réparation
Révision
Révision
Révision
Interventions à
intervalles réguliers ;
n’évite pas certains Production Production Production Production
incidents
Temps
MPC
Mesures à intervalles
réguliers ; détection du
problème avant la Production Production
défaillance prévue. Temps
Maintenance
préventive Seuil de danger Extrapolation de
prévisionnelle la courbe.
MPP Préparation d’une
Mesures à intervalles intervention
Intervention
réguliers ; suivi de
l’évolution de la
machine ; détection du
problème avant la Production Production
défaillance prévue ; Temps
planification possible
de l’intervention
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2 – LES AVANTAGES DE LA MAINTENANCE PREVENTIVE
La mise ne place d'une pratique de maintenance préventive présente un certain nombre d'avantages :
• Une amélioration de la productivité de l’entreprise
• Un coût de réparation moins élevé
• La diminution des stocks de production
• La limitation des pièces de rechange
• Une meilleure crédibilité du service maintenance
• Une plus grande motivation du personnel de maintenance
La maintenance préventive : une amélioration de la sécurité
La première personne à subir les conséquences d’un bris ou d’une panne inopinée est le travailleur qui
utilise l’équipement ou opère sur la machine. L’opérateur compense souvent pour les irrégularités de
fonctionnement de la machine et il court ainsi de grands risques.
Un bon programme d’entretien préventif sur les machines et les équipements dangereux pourrait
permettre de détecter les anomalies avant l’accident afin de l’éviter ou d’en diminuer les conséquences.
III- Les opérations de maintenance préventive :
III-1 Les inspections : contrôles de conformité réalisés en mesurant, observant, testant ou
calibrant les caractéristiques significatives d’un bien. En général, l’inspection peut être réalisée
avant, pendant ou après d’autres activités de maintenance (EN 13306 : avril 2001). C'est une
activité de surveillance s'exerçant dans le cadre d'une mission définie. Elle n'est pas
obligatoirement limitée à la comparaison avec des données préétablies. Pour la maintenance,
cette activité peut s'exercer notamment au moyen de rondes.
Exemples : inspection des matériels de lutte contre l'incendie dans une entreprise, inspection
des moyens de protection contre les risques d'accidents dans une menuiserie industrielle,
inspection de l'état des élingues et des cordages utilisés sur un chantier de manutention
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portuaire. Ces activités d'inspection sont en général exécutées sans outillage spécifique et ne
nécessitent pas d'arrêt de l'outil de production ou des équipements.
III-2 Visites : opérations de surveillance qui, dans le cadre de la maintenance préventive
systématique, s’opèrent selon une périodicité déterminée. Ces interventions correspondent à
une liste d’opérations définies préalablement qui peuvent entraîner des démontages d’organes
et une immobilisation du matériel. Une visite peut entraîner une action de maintenance
corrective.
Exemples : visite périodique des ascenseurs dans les immeubles d'habitation, visite périodique
des organes moteurs d'un véhicule de transport, visite périodique des équipements électriques
et mécaniques des engins de levage dans un hall de montage.
III-3 Contrôles : vérifications de conformité par rapport à des données préétablies suivies d’un
jugement. Le contrôle peut :
Comporter une activité d’information
Inclure une décision : acceptation, rejet, ajournement
Déboucher comme les visites sur des opérations de maintenance corrective
Exemples : contrôle du niveau d'isolement électrique d'une installation à basse tension par
rapport à la norme NFC15- 100, contrôle du jeu fonctionnel dans une liaison mécanique par
rapport aux spécifications du dessin technique, contrôle de la longueur des balais d'une
machine tournante à courant continu par rapport à la valeur spécifiée par le
service méthodes de l'entretien.
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du « niveau de préventif »déterminé, à partir de critères techniques et économiques, par
la politique de maintenance choisie pour l’ensemble concerné (choix de k pour T =
k.MTBF).
Incidence économique du choix de k :
Le plus souvent 0.5 < k < 1. Plus on choisit petit, moins il y a de correctif résiduel,
donc de coût de défaillance (arrêts fortuits). Par contre, on intervient plus souvent, donc on
augmente les coûts directs (main d’œuvre, consommation de pièces en échange standard, etc.)
et le gaspillage de potentiel.
Standardisation des périodes T :
Au niveau d’une unité de production, il reste à standardiser les différentes périodes
d’intervention choisies par module, de façon à rendre cohérente la gestion du systématique.
De façon classique, on prend un pas de base, et ses multiples.
Exemple : T= 500 heures de fonctionnement, puis 1000 h, 2000 h, 4000 h, etc.
Exemples :
On connait la loi de dégradation d’un équipement et le seuil admissible, limite du « bon
fonctionnement ».
niveau de Cas d’une loi de dégradation
performance
niveau to : échéance
optimal
= marge de sécurité
dégradation probable
seuil
admissible
to t
MTBF évalué
période T = k . MTBF
Exemples d’interventions :
Le but de la maintenance préventive systématique est de maintenir le système dans l’état de
ses performances initiales. Pour cela, il est procédé lors de ces interventions à différentes
opérations qui peuvent être :
Ensembles mécaniques Ensembles électriques
Remplacement : Remplacement :
o De l’huile des boites de vitesse, des o Des contacts
réducteurs, etc. o Des éléments soumis à fatigue thermique
o Des pièces d’usure, des plaquettes de (résistances de chauffage)
freins, etc. o Des condensateurs
o Des roulements et paliers Réglages :
o Des joints d’étanchéité
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o Des ressorts o De l’impédance des circuits ou des
o Etc. potentiomètres
Réglages : Contrôle :
o Des jeux et des glissières o De la valeur des résistances
o Des tensions de courroies o Des condensateurs
o Des pressions o Des divers points du circuit
o Etc.
Contrôles :
o Des divers blocages
o Des niveaux d’huiles
o Etc.
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Paramètre
corrélé à l’état
de
dégradation
du bien.
Seuil
d’admissi Défaillance : Panne totale ou
partielle
Fonctionnement
Date au plus
optimal tard de
Délai pour
intervenir l’intervention
t
T (U.U
Les paramètres mesurés peuvent porter sur :
o Le niveau et la qualité de l’huile
o Les températures et les pressions
o La tension et l’intensité des matériels électriques
o Les vibrations et les jeux mécaniques
o Etc.
De tous les paramètres énumérés, l’analyse vibratoire est de loin la plus riche quant aux
informations recueillies. Sa compréhension autorise la prise de décisions qui sont à la base
d’une maintenance préventive conditionnelle.
La surveillance est soit périodique, soit continue.
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Une période d’expérimentation est nécessaire pour fixer le seuil d’admissibilité, suivant
le temps de réaction et la vitesse de dégradation, on fixera un seuil d’alarme.
Différentes formes :
forme stricte : suivi continu : des capteurs sont fixés en permanence à la machine. Reliés
à une chaîne de télémesure, ils permettent d’obtenir un signal d’alarme, un arrêt
automatique du fonctionnement, un enregistrement continu des paramètres mesurés.
forme large : suivi périodique : l’intervalle entre opérations de surveillance doit être
proportionné à la vitesse de dégradation estimée, de façon à éviter des défaillances
survenant entre les surveillances.
forme intégrée : pas de surveillance : la prise en compte de la maintenance
conditionnelle dès la conception permet de simplifier l’instrumentation. Exemple :
témoin d’usure de plaquette de frein automobile.
Conséquences :
Le conditionnel utilise les organes au maximum de leur possibilité, permet leur
approvisionnement au plus tard (diminution des stocks).
Le conditionnel diminue la part de correctif résiduel.
Le conditionnel complique l’ordonnancement, obligeant à une gestion individualisée de la
programmation des interventions.
Le conditionnel allège les analyses technico-économiques, (choix de la période T=k.MTBF),
mais implique des chaînes de télémesures.
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Chapitre 4 : analyse des défaillances et aide au diagnostic
Introduction
L’analyse des défaillances peut s’effectuer :
- Soit de manière quantitative puis qualitative en exploitant l’historique de l’équipement
et les données qualitatives du diagnostic et de l’expertise des défaillances
- Soit de manière prévisionnelle en phase de conception ou a posteriori, après retour
d’expérience.
Tout le problème pour l’homme de maintenance est de savoir quelles défaillances traiter
en priorité, certaines n’ayant que peu d’importance en termes d’effets et de coûts. L’exploitation
de l’historique va permettre d’effectuer ce choix. Or, certains diront qu’ils n’ont pas le temps
d’exploiter l’historique des machines, qu’ils ont autres choses à faire (du correctif certainement
!..). Le refus d’exploiter les historiques montre une totale méconnaissance des méthodes de
gestion de la maintenance, et donc une totale désorganisation du service Maintenance.
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– « défaillance due à une fabrication du bien non conforme à sa conception ou à des procédés de
fabrication spécifiés » ;
– « défaillance due à une installation incorrectement réalisée ».
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Nature des données chiffrées
les dates (jours, heures) d’interventions correctives, qui permettent d’en déduire les
durées de bon fonctionnement (TBF, time between failures) et leur moyenne (MTBF)
ainsi que le nombre N de défaillances. La saisie de ces durées permettra de caractériser
la fiabilité de l’équipement
Remarque : En anglais, MTBF signifie mean time between failures (norme X60-500)
les temps d’arrêt de production (TA) intrinsèques au matériel et inhérents à chaque
défaillance, y compris les durées de « microdéfaillances » relevées en minutes ou en
1/100 d’heures. La saisie de ces données permettra de caractériser la disponibilité de
l’équipement
Remarque : L’appellation en anglais est : DT = Down Time
les durées d’intervention (TTR, time to repair) et leur moyenne (MTTR). La saisie de
ces données permettra de caractériser la maintenabilité de l’équipement.
Remarque : Encore appelé temps techniques de réparation (TTR) est le temps durant lequel on
intervient physiquement sur le système défaillant. Il débute lors de la prise en charge de ce
système jusqu'après les contrôles et essais avant la remise en service
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1 moteur, 2 transmission, 3 table, 6 automate, 4 capteur, 5 régulateur
- Modes de défaillances observés le plus fréquemment.
Exemple : code « nature de la défaillance »
Bien que très courante, cette analyse « corporative » est peu porteuse d’améliorations
1 origine mécanique, 2 origine électrique, 3 origine électronique, 4 origine hydraulique,
pneumatique, 5 origine informatique, 6 origine humaine
1-2/ Diagramme Pareto :
Les diagrammes de Pareto permettent de sélectionner des actions prioritaires à mettre en œuvre, à partir
de données statistiques objectives. Ils permettent également de communiquer grâce à leur facilité
d’interprétation visuelle. Nous en étudierons les deux formes d’usages complémentaires :
– la méthode ABC de Pareto, d’usage très polyvalent ;
– les trois diagrammes de Pareto en NT, outil spécifique de la maintenance qui permet, outre la
détermination des éléments qui pénalisent le plus la disponibilité d’un équipement, d’analyser les pistes
d’action à mettre en œuvre.
a) Méthode ABC
Wilfredo Pareto (1848-1923) était un économiste italien, membre du groupe de Lausanne. Il fut le
précurseur de l’économie mathématique. Ayant à étudier la répartition de l’impôt foncier aux États-
Unis, il constata que 15 % des contribuables payaient 85 % du total. Cette loi de Pareto, dite loi ABC
ou loi des 20/80, illustre de nombreuses répartitions. Quelques exemples en maintenance :
– 20 % des machines ont 75 % des défaillances enregistrées ;
– 20 % des rechanges en magasin représentent 85 % des immobilisations ;
– 15 % des bons de travaux couvrent 65 % des heures d’atelier, mais aussi, en corollaire, 55 % des BT
(bons de travaux) ne couvrent que 20 % de la charge de travail.
La méthode ABC permet donc au gestionnaire d’identifier des cibles d’actions prioritaires, mais
également de déterminer les éléments négligeables pour alléger l’étude.
En maintenance cette méthode est très utile pour déterminer les urgences ou les tâches
les plus rentables, par exemple :
- S’attacher particulièrement à la préparation des interventions sur les défaillances les
plus fréquentes et/ou les plus coûteuses (documentation, gammes opératoires, contrats,
ordonnancement, etc..),
- Rechercher les causes et les améliorations possibles pour ces mêmes défaillances, -
Organiser un magasin en fonction des fréquences de sortie des pièces (nombre de pièces et
emplacement),
- Décider de la politique de maintenance à appliquer sur certains équipements en
fonction des heures et des coûts de maintenance.
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Elle permet l’investigation qui met en évidence les éléments les plus importants d’un
problème afin de faciliter les choix et les priorités. On classe les événements (pannes par
exemple) par ordre décroissant de coûts (temps d’arrêts, coût financier, nombre, etc..), chaque
événement se rapportant à une entité. On établit ensuite un graphique faisant correspondre les
pourcentages de coûts cumulés aux pourcentages de types de pannes ou de défaillances
cumulés. Sur le schéma figure suivante, on observe trois zones.
1. Zone A : 20% des pannes occasionnent 80% des coûts ;
2. Zone B : les 30% de pannes supplémentaires ne coûtent que 15% supplémentaires ;
3. Zone C : les 50% de pannes restantes ne concernent que 5% du coût global.
Conclusion : il est évident que la préparation des travaux de maintenance doit porter sur les
pannes de la zone A.
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Orientations : en abscisse on porte les éléments faisant l’objet de l’étude (équipements,
pièces,…). En ordonnée on porte les valeurs cumulées du critère retenu (couts, heure,
panne,…). Il est indispensable que le tracé de la courbe soit inscrit dans un carré pour
l’exploitation de celle-ci. On choisit les échelles de telle façon que l’ordonnée et l’abscisse
représente chacune au total un segment de longueur égale ou voisine.
Courbe a : il n'y a pas de priorité puisque tous les éléments ont la même valeur.
Courbe b : Les zones ne sont pas définies : il faut donc les définir à priori ou à l'aide d'un autre
facteur de priorité.
Courbe c : vous vous êtes planté dans l'ordre croissant des classements.
b) Diagramme en N, Nt et t ̅
Cet outil est dédié aux analyses de pannes. Il consiste à tracer trois graphes portant successivement
en ordonnées :
N, nombre de pannes enregistrées par familles, qui sera un indicateur de non fiabilité ;
N • MTTR = ΣTTR (ou ΣTA), cumul des N durées d’intervention (ou d’arrêt), qui sera un
indicateur de non-disponibilité. Il permet donc de sélectionner l’ordre de prise en charge
des types de défaillance en fonction de leur criticité.
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MTTR, moyenne des durées d’intervention (ou MTA) par famille, qui sera un
indicateur de maintenabilité, c’est à dire l’amélioration de l’aptitude à la maintenance
Les abscisses seront ordonnées par criticité décroissante des familles analysées
c) Utilisation des diagrammes (application)
Selon la loi de Pareto, nous savons a priori que 15 à 20 % des sous-ensembles vont être responsables de
50 à 80 % des temps d’immobilisation d’un équipement.
En reprenant l’exemple précédent, tracez les différents diagrammes de fiabilité, de non-disponibilité
et de maintenabilité.
Graphe 1 en N
Il oriente vers l’amélioration de la fiabilité des sous-ensembles pénalisants. Il met en évidence
le poids relatif des micros défaillances répétitives, souvent négligées à tort si elles ne sont pas saisies.
Les
actions envisageables sont :
– des modifications techniques (changer de marque de composant, pérenniser les réglages, appliquer le
diagnostic et ses remèdes aux petits problèmes répétitifs) ;
– des modifications d’organisation (surveillance accrue, fiches d’auto maintenance, consignes de
conduite) ;
– maintenance préventive appliquée aux petites pannes répétitives.
À plus long terme, la TPM apporte une bonne réponse par sa réactivité aux micros défaillances.
Le graphe 2 en Nt (Indisponibilité)
Il a pour objectif l’amélioration de la disponibilité d’un équipement par actions sur les sous-ensembles
qui grèvent la performance de l’ensemble.
Il permet aussi de calculer le coût de défaillance (C = τ • TA), τ étant le coût horaire de perte de
production
Le graphe 3 en T (Non maintenabilité)
Il oriente vers l’amélioration de la maintenabilité et de la logistique concernant les pannes « durables ».
Sachant que la maintenabilité est essentiellement prédéfinie à la conception, les pistes d’amélioration
porteront :
– sur la préparation du travail (gammes d’intervention, outillage, testeurs, moyens à disposition) ;
– sur la réalisation des interventions en temps différé (interchangeabilité des modules) ;
– sur la logistique (moyens et rechanges disponibles) ;
– sur la formation et l’efficacité des techniciens.
Il est toujours plus efficace d’éviter l’apparition d’une panne que de vouloir réduire la durée de l’arrêt
post panne. Pour une panne identifiée, N = 0 est envisageable (suppression par action sur la cause), alors
que MTTR = 0 est utopique.
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Les méthodes de choix de politique de maintenance que nous allons présenter dans cette
partie correspondent à une première approche. En effet, l’interprétation de certains paramètres
étant assez subjective, il existe d’autres moyens beaucoup plus scientifiques faisant appel aux
outils mathématiques et informatiques que nous avons présentés au paragraphe précédent.
Cependant, ces méthodes s’avèrent utiles en première approche lorsqu’aucun historique de la
machine n’a été tenu à jour.
2-1/ Abaque de Noiret :
L’abaque de Noiret est basé sur l’âge du matériel, coût, condition de travail, origine du matériel
2-2/ Tableau à coefficient :
Basé sur les mêmes critères que l’abaque de Noiret mais avec des points coefficients en
considérant que le total des points obtenus se situait dans trois zones :
- Première zone en dessous de 500 points : pas de nécessité du préventif ;
- Deuxième zone entre 500 et 540 points : possibilité du préventif ;
- Troisième zone au-dessous de 540 points : le préventif est nécessaire ;
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5 – DIAGNOSTIC APRES DEFAILLANCE
Quelques définitions
Diagnostic : " C'est la recherche de la cause de la défaillance à partir d'observations de
symptômes et à l'aide d'un raisonnement logique.".
Symptôme : "phénomène, caractère perceptible ou observable lié à un état ou une évolution".
1. Méthodologie du diagnostic
La méthodologie suivante est celle présentée dans le programme officiel de BTS maintenance
industrielle.
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6 – OUTILS D'AIDE AU DIAGNOSTIC
Le diagnostic est construit comme une enquête policière : le maintenancier part des
informations et symptômes, et à partir de son expérience, il formule des hypothèses affectées
d’un niveau de probabilité plus ou moins important, teste ces hypothèses afin de se construire
une certitude. Il dispose pour cela d’outils de diagnostic. Les plus utilisés sont :
6-1 DIAGRAMME CAUSES-EFFET (ou ISHIKAWA ou en ARETE DE POISSON)
Il s'agit d'une représentation arborescente des liaisons significatives entre un résultat, l'effet, et les
multiples causes susceptibles d'en être à l'origine.
Cet outil a été créé par Ishikawa, professeur à l’Université de la TOKYO dans les années 60 et
concepteur d’une méthode de management de la qualité totale. Le diagramme causes-effet est
une représentation graphique du classement par familles de toutes les causes possibles pouvant
influencer un processus. Ces familles de causes au nombre de 5 engendrent la non qualité dans
un processus de fabrication. Leur nom commence par la lettre M d’où l’appellation 5M.
Ishikawa a proposé une représentation graphique en « arête de poisson » (figure 15).
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Le diagramme Causes-Effet est donc l'image des causes identifiées d'un dysfonctionnement
potentiel pouvant survenir sur un système. Il se veut le plus exhaustif possible en représentant
toutes les causes qui peuvent avoir une influence sur la sûreté de fonctionnement. Les 5 grandes
familles ou 5 facteurs primaires sont renseignés par des facteurs secondaires et parfois tertiaires;
Les différents facteurs doivent être hiérarchisés.
L'intérêt de ce diagramme est son caractère exhaustif. Il peut aussi bien s'appliquer à des
systèmes existants (évaluation) qu'à des systèmes en cours d'élaboration (validation). On pourra
adjoindre au diagramme précédent des facteurs secondaires et tertiaires qui complèteront les
facteurs primaires : On peut adapter cet outil à l’aide au diagnostic de la manière suivante :
- Définition de l’effet étudié en regroupant le maximum de données.
- Recensement de toutes les causes possibles ; le brainstorming1 est un outil efficace pour cette
phase de recherche.
- Classement typologique des causes.
- Hiérarchisation des causes dans chaque famille par ordre d’importance
Exemple : analyse du défaut de fonctionnement d'une pompe hydraulique
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6- 2 ORGANIGRAMME DE DIAGNOSTIC
L'organigramme de diagnostic permet la vérification des hypothèses émises pendant la
démarche de localisation de la défaillance.
Cet outil utilise un symbolisme qu’on utilise également sur les circuits logiques. On parle aussi
de logigramme de dépannage.
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Pour construire un arbre de défaillance, on peut utiliser l’organigramme de la figure 17. Notons
que cette construction est tout à fait qualitative.
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6-3 TABLEAU "EFFET-CAUSES-REMEDES"
Ce type de tableau présent régulièrement dans les notices de produits de grande consommation
permet une première intervention de maintenance de l'utilisateur
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TD sur les stratégies de la maintenance
1- Types de maintenance
Maintenance d’une Maintenance corrective Maintenance Préventive Maintenance
Dépannage Réparation Systématique Conditionnelle d’amélioration
automobile
Faire le plein d’essence.
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Changer la courroie de
distribution à
100000 km.
Vérifier le niveau d’huile tous
les mois.
Changer un pot
d’échappement HS
Changer un cardan.
Poser un autoradio.
2- Niveau de maintenance
Pour chaque exemple ci-après, préciser le niveau et l’échelon de maintenance :
Intervention Niveau Echelon
Remplacement d’une bobine de contacteur dans une armoire électrique de machine
Démontage d’un manomètre donnant des indications erronées puis réétalonnage sur un
banc de contrôle puis remontage sur la machine
Remplacement d’une clavette cisaillée nécessitant l’ajustage de la nouvelle clavette
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Dégagement, par l’opérateur, d’un produit défectueux sur une machine automatisée
après la mise en sécurité de la machine
Nettoyage quotidien de la machine
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Repère :
Repères Désignation
A Electrovanne pistolet
Exercice 2 :
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L’étude faite par le service maintenance a pour but de réduire le nombre d’heures de pannes en
mettant en œuvre un entretien préventif rationnel. Pour cela, il exploite l’historique des avaries
relevées sur un robot de peinture représenté ci-dessous.
Afin de mieux cerner les pannes onéreuses, tracer la courbe ABC des pourcentages de temps
d’arrêt cumulé en fonction de la nomenclature de panne. A partir du diagramme tracé,
déterminer les éléments à étudier en priorité.
Exercice 3 : Pour faire une première approche sur la méthode de maintenance d’une machine
dans une chaîne de production, on utilise l’abaque de Noiret et le tableau à coefficients. En
utilisant les deux méthodes, déterminer la méthode de maintenance adéquate pour chacun des
cas suivants.
1er Cas Un matériel ayant 5 ans d’âge, on dispose d’un double, cette machine est très complexe
mais accessible, c’est une machine spéciale d’origine local, très robuste. Une défaillance de
cette machine peut causer une perte du produit, l’utilisation de cette machine est répartie sur 3
postes, les délais d’exécution sont serrés.
2ème Cas Un matériel ayant 2 ans d’âge, essentiel à marche discontinue, complexe et
inaccessible, très coûteux, origine local, de grande série, robuste, de précision, pour des produits
vendables, avec une marche de 3 postes, comportant des délais impératifs avec pénalités.
3ème Cas Un matériel ayant 10 ans d’âge, semi-indépendant, très complexe et accessible, peu
coûteux, matériel étranger de grande série, courant, produits perdus, avec une marche à deux
postes, comportant des délais libres (fabrication sur stock).
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Exemple : Une entreprise vient d’acheter en Allemagne à 30000€ une conditionneuse de
produits. Cette machine se situe en fin de chaîne de production ; de technologie nouvelle, elle reste
cependant simple d’accès pour les opérateurs de production et la majorité de ses constituants sont du
domaine standard. L’entreprise fonctionne 5 jours sur 7, par équipes de 2/8. Un mauvais
conditionnement entraîne un arrêt de la ligne mais ne provoque pas de dommages sur les produits à
emballer. Les contraintes commerciales sont importantes puisque l’entreprise travaille pour la grande
distribution.
A l’aide de l’abaque fournie, déterminer la méthode de maintenance à envisager.
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Chapitre 4 : FIABILITÉ, MAINTENABILITÉ, DISPONIBILITÉ
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λ : taux de défaillance moyen, exprimé en pannes/unité d’usage. Il est souvent supposé
constant (hypothèse exponentielle dont la validité est toujours à vérifier). Dans ce cas, cet
indicateur donne lieu à des analyses de fiabilité simples,
MTTF : moyenne des temps de bon fonctionnement jusqu’à la première défaillance,
dont la date d’arrivée est peu significative de la suite.
MTBF calculée à partir d’une moyenne statistique d’un échantillon de n durées TBF
R(t) : fonction fiabilité (R vient de l’anglais reliability). C’est la fiabilité « stricte »
définie comme la probabilité de bon fonctionnement d’un système à l’instant t, déterminée
comme précédemment à partir d’un modèle probabiliste ajusté à un échantillon.
λ(t) : fonction taux de défaillance. Déduite de la fonction R(t), c’est un bon indicateur du
comportement d’un système.
II– Etude De La Fiabilité
a) Intérêt de l'étude de la fiabilité
L'analyse de la fiabilité d'un système permet de modéliser et de prévoir sa durée de vie (dans le
cas d'un système non réparable) ou son temps de bon fonctionnement (dans le cas d'un système
réparable).
La connaissance de la durée de vie d'un système ou d'un composant permet de déterminer par
exemple les périodicités dans le cas d'une maintenance préventive systématique.
b) Taux de défaillance moyen
Le taux de défaillance est un indicateur de fiabilité qui représente :
- soit le nombre de défaillances par unité d'usage : c'est le taux de défaillance moyen :
- soit la fonction λ(t) qui représente la probabilité d'apparition d'une défaillance d'un équipement
à l'instant t : c'est le taux de défaillance instantané. Par conséquent, l'appareil considéré est
encore en fonctionnement à l'instant t.
L'allure générale des variations de la fonction λ(t) d'un équipement au long de sa durée de vie
est une courbe en forme de baignoire. Cette évolution est fréquemment vérifiée sur les systèmes
industriels.
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La courbe met en évidence 3 périodes distinctes :
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A/ le modèle exponentiel
Il s’applique lorsque le taux de défaillance λ est considéré constant. C’est le cas de la période
de maturité. Les pannes sont peu nombreuses et imprévisibles (aléatoires).
Les équations suivantes sont donc utilisables :
a) MTBF
cas général
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cas de taux de défaillance constant
cas général
50
cas de taux de défaillance constant
B/ le modèle de Weibull
La loi de Weibull est un modèle couramment employé pour modéliser la durée vie d'un matériel.
Cela permet de déterminer par exemple les périodicités dans le cas d'une maintenance
préventive systématique.
La loi de Weibull est très souple d'utilisation, ce qui lui permet de s'ajuster à un grand nombre
d'échantillons prélevés au long de la vie d'un équipement. Elle couvre les cas de taux de
défaillance variables, décroissants (périodes de jeunesse), ou croissant (période de vieillesse).
Elle permet d'ailleurs, à partir des résultats obtenus de déterminer dans quelle période de sa vie
se trouve le système étudié.
a) Définitions des paramètres utilisés
Paramètres de Weibull :
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b) Détermination graphique des paramètres de la loi de Weibull :
La courbe est tracée sur un papier spécial appelé papier de Weibull ou d'Allen Plait, ce qui permet de
tracer une droite et de simplifier les calculs.
Schématisation des axes
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c) Méthodologie de Weibull
Consulter les historiques de pannes et dresser la liste des temps de bon fonctionnement
entre deux défaillances.
Classer ces temps par ordre croissant.
Cumuler le nombre de défaillances (rang). Au premier temps il y a 1 avarie, au deuxième
temps, il y en a 2, etc.
Calculer les fréquences des avaries F(i), en fonction de la taille N de l'échantillon :
Reporter les points ainsi trouvés sur le papier de Weibull en plaçant les TBF en abscisse
et les F(i) en ordonnée.
Tracer la droite passant au mieux par les points obtenus., Si les points sont alignés sur
une droite, on a γ = 0
Détermination des paramètres η et β :
- Le paramètre η est obtenu par l'intersection de la droite tracée avec l'axe des η lue sur
ce dernier axe. L'échelle utilisée pour la lecture devra être la même que celle choisie
pour l'axe de t.
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- Le paramètre β est obtenu en traçant une parallèle à la droite précédente et passant par
la valeur 1 de l'axe des η. La valeur de β se lit sur l'axe des β, à l'intersection avec la
droite parallèle tracée ci-dessus.
Interpréter les résultats
Exemple d'utilisation de Weibull
Soit une entreprise fabricant des systèmes de freinage automobiles. Une machine à commande
numérique permet la fabrication de cylindres de roues en aluminium.
Cette machine est en service depuis 1 an et demi. La machine est utilisée 7 jours sur 7 en 3 x 8.
On souhaite connaître la probabilité de fonctionnement sans défaillance sur une période de 2
semaines.
L'étude de l'historique de la machine a permis de relever les temps de bon fonctionnement (en
heures) depuis sa mise en service : 1423 – 626 – 2296 – 4103 – 1709 – 2707
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II. Le concept de disponibilité
II.1 Définitions
a) Taux de disponibilité
b) Disponibilité intrinsèque
c) Disponibilité opérationnel
Mais bien d’autres indicateurs peuvent être imaginés, plus ou moins rigoureux et choisis en
fonction des données existantes. Quelques exemples :
(TO – TA)/TO avec TO = temps d’ouverture et TA le cumul des temps d’arrêt, ou des temps
d’arrêt imputés à la seule maintenance ;
MTBF-MTTR est un indicateur de disponibilité propre
Exemple : Une usine étant ouverte 24h/24 durant 600 jours, on a enregistré sur la machine
M1 12 défaillances dont la somme totale des temps d’interventions s’élève à 180 heures
a) Calculer la disponibilité opérationnelle de la machine
b) Calculer le taux de défaillance et la fiabilité de la ligne de production à t=400h s’il
y’a eu au total 42 arrêts pour intervention durant la période considérée (600 jours) et
que la ligne de production est dans sa phase de maturité.
c) Calculer la disponibilité de la ligne de production
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II.2. disponibilité des dispositifs connectés en série et en parallèle
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