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Kelsen, la norme fondamentale et l’élection du peuple d’Israël

Alberto Puppo

Kelsen est issu d’une famille juive, puis il s’est converti au chritianisme puis au protestantisme. La seule
expérience juive qu’il a eue c’est l’antisémitisme. Il a eu du mal à trouver une place à l’université notamment.
Il a écrit un (rare) texte religieux sur la religion juive.

Regard très spinozien, il est très critique à propos de la religion. Kelsen nie totalement l’existence du
droit naturel et dément qu’on puisse le connaître (dimension métaphysique du droit naturel). Toutefois il ne
faut pas confondre cela avec d’autres éléments métaphysiques introduits dans la théorie de Kelsen. Kelsen
a été accusé toute sa vie d’introduire dans sa théorie des éléments métaphysiques. Ross a utilisé
l’expression de métaphysique religieuse pour se référer à la Q° de la norme fondamentale. Il n’a jamais
renoncé à cette idée d’une norme fondamentale.

On pourrait repenser la norme fondamentale comme une erreur de Kelsen. Héritage néo-kantien (?) MAIS cette
lecture pourrait éventuellement fonctionner pour le Kelsen néo-kantien, pas pour les Kelsen ultérieurs. Quand il parle de
la norme fondamentale comme le sens d’un acte de volonté fictif → ne parle pas de théorie de la connaissance. Les
kelseniens traditionnels ont dénoncé la folie du dernier Kelsen.

On pourrait se dire que si ce n’est ni la nature, ni l’humain qui a produit cet acte volonté (dont le sens est la
norme fondamentale) se rapprocherait de l’idée d’un Dieu. Idée de Dieu proche du judaïsme qui est pure
normativité (?). Idée = aller un peu plus loin dans des sources religieuses (Nouveau Testament) pour voir
comment il y a une lecture possible de la religion à partir de la Théorie du droit.

Dans quel sens le peuple d’Israël a été élu ? Il n’y a pas UNE raison naturelle pour que ce peuple soit élu
par Dieu. Idée = il n’y a pas de peuple d’Israël avant qu’il y ait l’élection. L’élection est une forme de
définition. Pour Alberto Puppo, quand les théologiens écrivent sur la religion, ils s’intéressent à des
considérations sociales, politiques etc. Le peuple d’Israël n’est pas défini par une volonté ethnique, pas par
une volonté libre mais il est défini en vertu d'une norme qui attribue au peuple en même temps une
compétence et un devoir.

Si on prend le moment constituant càd l’élection du peuple d’Israël

→ Au moment où il y a le peuple, il y a le droit. Le peuple ne se donne pas de pouvoir. Il se définit à partir du moment
où une entité qui n’est pas humaine lui donne ce droit, au moment où le droit apparaît. Dans le moment où on cesse
d’obéir au commandement, on cesse d’être le peuple élu, si on obéit à la lecture qui consiste à dire que l’élection est ce
qui donne cette caractéristique au peuple et que celle-ci est 100% normative (ton devoir est d’obéir à mes ordres, ce qui
te définit comme un peuple).

Le peuple ne se définit pas seulement par l’obéissance tout court mais il se définit par une mission . Cette
mission est essentiellement d’aller dans le monde entre les nations pour être une lumière entre elles. Une
chose carrément inscrite dans ce projet est de détruire / éliminer les frontières. Il y a deux lectures de cela :
lecture sioniste (nationaliste), lecture universaliste (idée de refonder un royaume de Jérusalem est ambigüe,
la nouvelle Jérusalem pourrait représenter un monde sans frontière, sans État nation etc. pour réconcilier les
peuples). C’est une mission qui potentiellement ne s’accomplit jamais, c’est qqchose que l’on doit construire.

Norme fondamentale → On introduit l’idée de Dieu comme qqchose qui n’existe pas mais que l’on doit penser. Si
cette volonté fictive n'existait pas, il n’y aurait pas de droit.

- Lecture d’Alberto Puppo → Il n’y a pas de droit si l’on assume pas la norme fondamentale.
- Lecture des réalistes → La normativité existe en dehors de la norme fondamentale.

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