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LE DEVOIR

chapitre 10

Le devoir comporte d'abord un enjeu moral. Si nous sommes soumis à des devoirs que
nous avons l'obligation de respecter, c'est parce que nous ne faisons pas spontanément le
bien. Le devoir pose ainsi le problème de savoir comment nous parvenons à faire la
différence entre le bien et le mal, et ce qui nous incite à accomplir nos devoirs. Il comporte
également un enjeu politique : la loi m'impose des obligations. Quels rapports
entretiennent-elles avec les obligations morales ?

I] D'où vient le devoir ? ou comment déterminer quel est mon devoir ?


L'origine du devoir / origines de notre voix intérieure ?

KANT – Le devoir, Jean-Marie FREY

Situation de départ de réflexion.


J’ai commis un crime ; je peux faire arrêter quelqu'un à ma place pour ne pas me dénoncer. Il n’y a
aucun risque.
voix intérieure ? “tu ne dois pas dénoncer un innocent”. Susciter une réflexion sur la présence de
cette voix intérieure : capacité de chacun à écouter cette voix intérieure qui nous dit c’est mal ou
c’est bien. Elle commande indépendamment de tout intérêt. Elle commande sans condition. Tu dois
parce que tu dois ou tu ne dois pas car tu ne dois pas.

C’est la loi morale appelée par Kant l’impératif catégorique.

Première hypothèse : ce devoir est indépendant des penchants, il vient d’ailleurs, il vient
d’une prescription d’origine divine.
Difficultés : le devoir est-il bon parce que Dieu le veut? Dieu figure du tyran. discutable. Dieu
veut le devoir parce qu’il est bon.
point de vue religieux : si je fais mon devoir par crainte d’une punition de Dieu alors ici le
devoir commande sous condition. si… alors l’impératif est alors hypothétique selon Kant.

Deuxième hypothèse : le devoir se fonde en l’homme.

mais… quel homme ? l’homme sensible ? l’homme empirique ? cf grandes figures morales
de l’Antiquité comme Aristote être prudent, bien agir c’est avoir un objectif accessible afin
d’être heureux entre un excès et un défaut / juste milieu - moyens mis en oeuvre au ,bon
moment tjs le juste milieu = le devoir relève des conseils de la prudence car je me connais,
j’ai déjà une certaine expérience. Sens de prudent : connaître les risques et agir en
connaissance de cause. ex. Le pilote course automobile.
Mais ici aussi le devoir commande sous condition, celle de la prudence.
C’est encore l’impératif hypothétique.

L'homme raisonnable ?

Le devoir se fonde sur quelque chose chez l’homme qui n’est pas empirique. Il se fonde sur
quelque chose de métaphysique, quelque chose qui est “indépendant des mécanismes de la
nature toute entière” (formule de Kant). Autrement dit, le devoir se fonde sur la liberté. Le devoir et
la liberté sont corrélatifs. Penser la liberté comme indépendance de l’homme à l’égard des
mécanismes de la nature toute entière.
Réfléchir au devoir, c’est réfléchir à l'homme ; quelles sont les règles qui s‘imposent à l'homme ? Il
commande l’homme en tant que réalité métaphysique. Cf précepte socratique “connais-toi
toi-même”.
Idée obtenue : le devoir élève l’homme au-dessus du monde des choses, il possède une dignité et
pour cette raison, tout homme mérite le respect.

Exercice pratique : l’expérience du tramway de Philippa Foot-philosophe britannique) en


1967
#filosofix: «LE TRAMWAY» (Français)
avec la variante selon la théorie de Judith Jarvis Thomson : interposer entre le tramway et
le groupe de personne à protéger une personne obèse qui pourrait arrêter le véhicule. Sauf
qu’il faut pour cela la pousser.

Discussion sur le dilemme - le choix moral : le terme renvoie à une situation dans
laquelle l'individu se trouve dans l'obligation de choisir entre deux possibilités dont chacune
comporte des inconvénients. Il peut prendre la forme d'un conflit entre des devoirs
incompatibles, comme dans le cas de Javert (Les Misérables V.Hugo) : faut‑il obéir à la loi
civile ou à des principes moraux universels ?

Responsabilité : Le devoir s'adresse à un individu responsable, c'est‑à‑dire à qui l'on peut


imputer les actes qu'il commet. La responsabilité repose sur l'idée que le sujet est libre
d'agir d'une manière ou d'une autre et qu'il est conscient du choix qu'il fait. C'est également
la responsabilité qui justifie de considérer le sujet comme coupable d'une faute s'il désobéit
et comme devant, le cas échéant, subir une punition.

l’éthique/ lamorale : Le terme de morale vient du latin moralis qui signifie « relatif aux
mœurs ». La morale désigne l'ensemble des devoirs qu'un sujet doit honorer. Elle indique
le bien, distingué du mal, lequel fait dès lors l'objet d'une interdiction. On distingue souvent
morale et éthique : la différence est d'abord étymologique, éthique venant du grec ethos,
qui signifie le comportement, la conduite. Paul Ricœur, dans Soi‑même comme un autre,
propose de définir l'éthique comme réflexion sur les conditions de la vie bonne (ce qui
englobe une réflexion sur le bonheur) et la morale comme articulation de ce but à des
normes universelles et contraignantes. Là où la morale traite essentiellement des
commandements et des interdits d'une portée universelle, l'éthique peut comporter des
conseils, des règles d'ordre général (c'est‑à‑dire qui peuvent admettre des exceptions ou
s'appliquer différemment selon les circonstances), voire particulier s'il s'agit du code de
conduite propre à certaines professions (déontologie), comme chez les médecins ou les
avocats. L'éthique correspond aussi à ce que les Anciens appellent sagesse ou prudence.

minorité - exclusion - choix impossible - justice -

II] D'où vient l’autorité du devoir ?

https://www.databac.fr/immanent
repère p.321

Philosophie - La distinction entre l'obligation et la contrainte

A. La raison contraint la sensibilité

Le devoir prend-il la forme d'une tension en nous ?


La réponse est positive : le fait de rencontrer des obstacles ou des difficultés à réaliser
notre devoir constitue le propre de l'expérience morale. C'est le sens de la distinction entre
être et devoir-être : nous sentons que ce qui est n'est pas tout à fait tel qu'il devrait être, et
nous éprouvons alors l'obligation de nous efforcer à la réalisation de ce devoir-être, y
compris d'abord en nous-mêmes ou à travers notre action. Un être chez qui le devoir
n'impliquerait pas de tension serait équivalent à un être parfait (Dieu ou un saint).
L'expérience du devoir est alors l'expression de l'humanité comme telle, définie par une
dualité fondamentale.

B. Certains devoirs s'imposent indépendamment de toute institution

sociale

En quoi les devoirs placés au-dessus des institutions sont-ils naturels ?


Rawls justifie le qualificatif de « naturel » aux l. 9 à 20. Ces devoirs peuvent être dits
naturels au sens où ce n'est pas le statut social ou institutionnel des personnes qui
définissent les devoirs qu'elles ont les unes à l'égard des autres. L'individu ne se sent pas
obligé envers autrui en vertu d'une quelconque autorité instituée. Cet aspect implique
d'emblée l'idée d'universalité, car si ces devoirs sont indépendants de toute institution
sociale donnée, alors ils s'exercent entre tous les êtres humains, quel que soit le contexte
auquel ils appartiennent. À ce titre, l'expression de « devoirs naturels » peut être vue
comme symétrique de celle de « droits naturels ».

Exercice pratique pour vendredi 5 avril:


https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/patron-incognito-super-heros-dirigeant-tele
vision
Durkheim et Rawls discutent de cette émission. Qu’en disent-ils ? Vous utiliserez le repère
obligation-contrainte.

III] Le devoir moral concorde‑t‑il toujours avec le devoir du citoyen ?


voir texte p.314 .

A. THoreau : Nous avons le devoir moral de désobéir à des lois injustes


La réaction des États à ces actes de désobéissance est-elle celle escomptée par
Thoreau ?
La désobéissance civile est un ouvrage intrinsèquement lié à un épisode précis de la vie
de Thoreau : celui‑ci refuse en effet de payer un impôt, au nom du refus de cautionner la
politique d'un État du sud des États‑Unis qui tolérait encore l'esclavage des Noirs et était
engagé dans une guerre contre le Mexique. La notion de désobéissance civile, qu'il
théorise alors, a eu une grande influence, aussi bien sur la pensée politique que sur
l'émergence de mouvements de protestation non violents au XXe siècle.
Thoreau insiste dans le texte sur l'efficacité de la désobéissance civile, même lorsqu'elle
n'est appliquée que par une minorité. On peut en effet compter au nombre des succès de
ce mode d'action politique les actions de Gandhi qui ont contribué à faire accéder l'Inde à
l'indépendance, de même que les initiatives de Martin Luther King, qui ont elles aussi
grandement aidé à l'adoption par les Etats-Unis du Civil Rights Act en 1964. Plus
marginalement, la lutte des paysans du Larzac et celle des militants de
Notre-Dame-des-Landes ont abouti à l'abandon des projets incriminés. Mais dans chacun
de ces cas, les revendications ont été obtenues après plusieurs années, voire décennies
de lutte, et les réactions des différents pouvoirs peuvent se révéler inflexibles. On peut
penser à la répression sévère du groupe de musique Pussy Riot en Russie. Diverses
actions comme celles d'occupation de logements vides par des associations de droit au
logement ou celles des faucheurs volontaires contre les cultures OGM n'ont pas réellement
été entendues par la législation en vigueur sur ces sujets.

B. Hannah Arendt : le devoir n’est pas l'obéissance


texte p.315
Que faut‑il faire de plus qu'obéir pour faire son devoir ?

La réponse est donnée aux lignes 7 à 9 du texte, où Arendt rappelle que l'impératif
catégorique chez Kant repose sur la « faculté humaine de jugement ». Il faut donc user de
sa raison et de sa faculté à juger pour examiner le devoir et lui obéir s'il est en accord avec
les principes moraux universels. La réponse à cette question peut être développée en
s'appuyant sur le texte d'Arendt présent dans le chapitre sur la raison (texte 9) sur le devoir
de penser et le danger de la non-pensée en matière de morale et de politique.

Répondre à l’une des deux questions :

1.Faut-il désobéir aux lois injustes ?

2. Que faut‑il faire de plus qu'obéir pour faire son devoir ?

Exemples de désobéissance civile :


- Carola Rackete. Le mouvement « Extinction Rébellion » se réclame
explicitement de la désobéissance civile, avec des actions comme
l'obstruction de l'accès à un centre commercial parisien au nom de l'urgence
écologique.
- les Z.A.D. (zones à défendre), notamment celle de Notre-Dame-des-Landes,
organisée en réaction contre le projet de construction d'un nouvel aéroport
près de Nantes.

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- manifestation des gilets jaunes => hausse des prix du carburant et politiques
gouvernementales/
- → LA LUTTE DES FEMMES POUR OBTENIR LE DROIT DE VOTE
- → LA GRÈVE DE WAVE HILL, AUSTRALIE, 1966 - 1975
- → RÉSISTANCE À LA TOXICITÉ DE L'EXPLOITATION MINIÈRE, ESTONIE, 1987

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