Chapitre 6 : ELEMENTS D’ASSEMBLAGES FILETES

ELEMENTS D’ASSEMBLAGES FILETES

GRAPHIQUE DE LA COTATION
Objectifs : A l’issue de ce cours, l’étudiant doit être capable de
• Décrire les principaux organes filetés d’assemblages (filetages, visserie, boulonnerie)
• Indiquer les principales dimensions normalisées (ISO et AFNOR) et les domaines d’emploi
respectifs.

1. FILETAGE

1.1. Définitions
• Un filetage est une opération d’usinage par enlèvement de matière qui consiste à réaliser des
filets (un ou plusieurs rainures hélicoïdales) sur une tige à partir d’un arbre ou d’un alésage. La
partie pleine (saillie) restante entre deux rainures constitue un filet.

• Un écrou est une pièce taraudée permettant le serrage et le desserrage des pièces mécaniques.
L’écrou est un complément indispensable à une vis pour réaliser un assemblage par boulon.

Fig.1

1.2. Emplois des filetages

Les pièces filetées sont d’une utilisation fréquente en mécanique. Un filetage peut avoir différentes
applications :

• immobiliser des pieces les unes par rapport aux autres en assurant un effort de pression.
Exemples : vis d’assemblage, vis de pression, boulons (Vis + écrous), goujons.

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Fig.2

• Transformer un mouvement de rotation en un mouvement de

translation : système vis – écrou.
Exemples : mors mobile d’un étau.

1.3. Types de Profils des filets

Fig.3
Il existe différents types de profils :
• Le profil métrique (triangulaire) est le plus couramment utilisé en pas gros (normaux) ou pas
Fig.7
fins.

Fig.4

Pas gros : c'est la série de base à utiliser en premier, ils sont essentiellement employés en visserie-
boulonnerie et pour tous les usages courants (métaux ferreux et non ferreux). Les vibrations sont à
éviter.
Pas fin : ils sont recommandés dans le cas de filetage sur tube mince, de longueur en prise courte
(écrou de faible hauteur...), de chocs, de vibrations et lorsque les constructions sont coûteuses
(automobile, aéronautique, espace...).

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▪ Le profil Gaz est utilisé pour la robinetterie et la tuyauterie.

Fig.5
• Le profil dissymétrique « à dent de scie » transmet des efforts dans un seul sens.

Fig.6
• Le profil rond est destiné à supporter de grands efforts de traction et à résister aux chocs. La
forme arrondie des filets diminue considérablement le risque de cisaillement.

Fig.7

• Le profil trapézoïdal est utilisé pour la transmission des efforts importants.

Fig.8

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• Le profil carré : le filet (voir figure ci-

contre) n’est pas normalisé mais très employé
pour remplacer le filet trapézoïdal, car moins
onéreux à réaliser. Il est couramment utilisé
dans les vis de commande de machines-outils
ou outillage simples comme les étaux,
pressoirs, etc Fig.9

1.4. Fabrication des filetages et des taraudages

Les filetages peuvent être fabriqués par usinage (tournage) à l’aide d’un outil à fileter, par roulage
(déformation par des rouleaux) , voir fig.10a, ou encore
manuellement par une filière (filetage), voir Fig.10b.
Les taraudages peuvent être fabriqués par usinage (en
tournage) à l’aide d’une machine-outil (tour) lorsque le
trou est de diamètre suffisant (voir fig.11). Les taraudages
peuvent être fabriqués manuellement à l’aide d’un outil à
utilisation manuelle : taraud (taraudage) , voir fig.10b
Ils sont trois opérations en général :
a) ébaucheur ; Fig. 10 a : filetage obtenu par roulage
b) demi-finisseur ;
c) finisseur.

Fig. 10b

Fig. 11 : les étapes de la fabrication d’un taraudage

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1.5. Etude du filetage métrique ISO à filet triangulaire

• Caractéristiques des filetages

Pour qu’un écrou puisse être monté sur une vis, les deux éléments
doivent avoir le mêmes caractéristiques (figure 12) :
o pas identique ;
o diamètre nominal identique ;
o profil du filet identique ;
o sens de l’hélice et nombre de filets identiques

• Diamètre nominal (figure 12)

Le diamètre nominal de la vis d est mesuré sur le diamètre extérieur
de la vis.
Le diamètre nominal de l’écrou D est mesuré au fond du filet :
Condition de montage : D = d Fig. 12

• Pas de vis
Le pas est la distance qui sépare deux sommets (ou deux creux) consécutifs d’une même hélice.
(figure 12). Un tour de la vis par rapport à l’écrou correspond au déplacement de la valeur du pas de la
vis par rapport à l’écrou. Déplacement (mm) = Pas (mm) x Nombre de tour

• Sens de filetage
Si on observe une vis avec filetage à
droite (sens courant), le filet monte en
allant de la gauche vers la droite et
inversement pour un filetage à gauche.
Le serrage d’une vis à droite est réalisé en
tournant la tête dans le sens des aiguilles
d’une montre et inversement pour une vis
à gauche.
Fig.13
• Nombre de filets
Sur un même cylindre on peut réaliser un ou
plusieurs filets. Généralement, une vis ne comprend
qu’un seul filet.

La vis à plusieurs filets permet d’obtenir pour un Fig.14

tour de vis un grand déplacement de l’écrou.

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1.6. Représentation des filetages et taraudages

La représentation réelle des filetages serait, en dessin technique, longue et fastidieuse. Nous
utiliserons donc une représentation simplifiée et normalisée.
• Représentation des filetages

Fig.15

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• Représentation des taraudages

Fig.16

• Représentation d’un assemblage de pièces filetées

Comme il est précisé dans le chapitre concernant les coupes, toutes les pièces pleines comme les
arbres, clavettes, vis, rivets, etc. … ne sont pas coupés. Donc, lorsque dans une vue en coupe vous
représentez un assemblage de pièces filetées, le filetage extérieur (la vis) cache toujours le filetage
intérieur (le taraudage).

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Fig.17

1.7. Cotation des éléments filetés

On indique :

• Le diamètre nominal par la lettre M (remplaçant la lettre Ø du diamètre d'un cylindre lisse).
• La longueur filetée par la lettre X.

Fig.18

2. VISSERIE ET BOULONNERIE
2.1. Vis d’assemblage
Les vis d'assemblage, également appelées vis de fixation, sont des éléments de fixation couramment
utilisés pour relier et assembler des pièces entre elles. Elles sont disponibles dans une grande variété
de tailles, de formes et de types pour s'adapter à différents matériaux et applications.

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• Vis à tête hexagonale

Fig.19

• Vis à tête cylindrique et à tête fraisée

Fig.20

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• Clés et tournevis

Listons quelques outils utilisés pour le montage et démontage des vis d’assemblage.

Fig.21

• Désignation des vis d’assemblage

La désignation normalisée est la suivante :

Vis (désignation de la tête), M (diamètre nominal) –longueur L – classe de qualité 8-8

Exemple de désignation normalisée d’une vis à tête

hexagonale de diamètre d = 10, filetage métrique ISO, de
longueur 50 et de classe de qualité 8-8 : Vis à tête
hexagonale IS0 4014 – M10x50 - 8-8.
Fig.22

• Classes de qualité
La classe de qualité ou de résistance désigne les propriétés mécaniques de la vis ou de l’écrou. La classe
est notée par deux nombres entiers(𝑛1.𝑛2), par exemple « 8.8 » et qui est gravée sur la tête de la vis
(figure 23)

Fig.23 : Marquage des vis montrant la classe de qualité selon AFNO

Tableau 1 : Classes de qualité des vis

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o Le premier nombre représente la résistance à la rupture 𝑅r de l'acier en MPa (ou N/mm²) :

𝑅r = 𝑛1×100
o Le second représente le rapport entre la limite élastique 𝑅𝑒 et la résistance à la traction
𝑅𝑚 : 𝑅𝑒 = 𝑛2× 𝑛1×10 ou 𝑅𝑒 = 0,1×𝑛2×𝑅𝑚

2.2. Vis de pression (Voir figure 24a)

Les vis de pression se diffèrent de celles d'assemblage par leurs longueurs totalement
filetées et leurs extrémités. Elles sont utilisées dans les montages demandant peu de
précision et un effort sur l'extrémité.
Les vis d'assemblage peuvent être servir de vis d'arrêt (Fig.24b), de guidage en
rotation (Fig.24c, fig. 24d) et de guidage en translation (Fig.24e).
Fig.24a

Fig.24b Fig.24c Fig.24d fig. 24e

NB : Ces applications sont surtout valables pour les petits mécanismes, faiblement sollicités

2.3. Vis autotaraudeuses

Les vis autotaraudeuses sont des éléments de fixation très utilisés dans l'industrie et
la construction.

Fig. 25

Contrairement aux vis conventionnelles, les vis autotaraudeuses sont conçues pour percer leur
propre trou et former leur propre filet dans la matière à fixer.
Les vis autotaraudeuses sont idéales pour les assemblages dans des matériaux tels que le plastique,
l'acier, l'aluminium et l'inox, et elles sont souvent utilisées pour les assemblages permanents.

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2.4. Ecrou
Un écrou est une pièce taraudée permettant le serrage et le desserrage des pièces assemblées. Cet
organe est un complément indispensable à une vis pour réaliser un assemblage par boulon.
Selon le type du dispositif de manœuvre, on trouve les écrous manœuvrés à la clé ou à la main. En
effet, un écrou doit satisfaire deux fonctions :
o avoir une surface d'appui normale à l'axe du trou taraudé,
o avoir une forme qui permet sa manœuvre
o
Désignation : Toute comme les vis, les écrous désignés par le mot Ecrou suivi du symbole puis
désignation du filetage

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Fig. 26

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2.5. Boulons
Un boulon est composé d'une vis et d'un écrou de même
diamètre.
Les pièces à assemblées sont simplement percées de
trous lisses.
On obtient ainsi un assemblage économique de plusieurs
pièces par pression les unes par rapport aux autres.
Fig. 27
2.6. Goujon
Un goujon est composé d’une tige, filetée à ces deux extrémités et d’un écrou de même diamètre. Les
deux parties filetées doivent être séparées par une partie lisse.

Afin d'assembler deux pièces mécaniques à l’aide d’un goujon, on doit implanter l’une des extrémités
dans la première pièce et passé le reste librement dans la deuxième. Le blocage est effectué à l'aide
d'un écrou.

Les goujons sont utilisés en remplacement des vis lorsque :

o le métal de la pièce est peu résistant ou lorsque la nécessité de faire des démontages
fréquents s’impose;
o les pièces à assemblées sont très épaisses.
L'implantation bm doit vérifier la condition suivante :
o pour les metaux durs bm =1,5 d ;
o pour les métaux tendres bm = 2d ;

Fig. 28
2.7. Vis écrou à billes
La liaison entre la vis et l’écrou est
réalisée par l’intermédiaire des billes
(éléments roulants) : liaison par
contact indirect. Les billes interposées
entre la vis et l’écrou suppriment le
frottement. Pour assurer une
circulation continue, les billes sont
ramenées à leur point d’origine par un
canal de transfert à l’intérieur de Fig. 29
l’écrou.
Fig.17
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3. SECURITE DES ASSEMBLAGES FILETES

Le serrage d’un assemblage fileté est assuré grâce au contact
entre les filets de la vis et ceux
de l’écrou (ou du taraudage), et à l’adhérence entre les matériaux
en contact. Dans le cas de vibrations, chocs ou dilations, il arrive
qu’il n’y ait plus de contact entre les filets de la vis et ceux de
l’écrou. Un desserrage est alors possible.
Il existe donc des systèmes de sécurité qui permettent soit
le freinage soit l’arrêt des
assemblages filetés. Les systèmes de sécurité sont de deux types :
Fig. 30
• les systèmes de freinage à sécurité relative ;
• les systèmes d’arrêt (par obstacle).

3.1. Systèmes de freinage à sécurité relative

Ces systèmes remédient à l’absence de contact expliqué
ci-dessus. Cependant ils n’apportent pas la certitude absolue
d’un desserrage impossible.

• Contre-écrou :
On peut utiliser soit deux écrous hexagonaux, soit un écrou
hexagonal et un écrou élastique « Pal ».
• Écrous « autofreinés » :
- Écrou élastique en tôle : s’utilise soit comme écrou
d’assemblage (si les efforts axiaux sont faibles),
soit comme contre-écrou.
- Écrou autofreiné à bague polyamide : contient une
bague non filetée en polyamide (nylon).
- Écrou à déformation du filetage « Tristop ».
- Écrou autofreiné par fente : écrou fendu dont les
deux parties sont déformées.
- Écrou « Twolock » : comporte une rondelle conique
incorporée.

• Rondelles élastiques :
- Rondelle à dents : le freinage est obtenu grâce à
l’élasticité des dents et à l’incrustation des arêtes
dans les pièces à freiner (très bon freinage).
- Rondelle Gower : le freinage est assuré grâce à
l’élasticité de la rondelle. L’efficacité est augmentée Fig. 31

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par l’incrustation des bords de la rondelle dans l’écrou (ou dans la tête de vis) et
dans la pièce.
- Rondelle conique : après serrage, la rondelle est plane. Elle agit comme un fort
ressort axial, maintenant une pression constante entre les filets.
- Rondelle ondulée.
• Rondelle incorporée à la vis
• Freinage par collage :
Il est possible de freiner une vis (ou un écrou) en enduisant les filets (localement ou
totalement) d’un adhésif (Loctite, Freinfilet, Araldite, etc.) ou d’un vernis spécial.
Certaines colles permettent le desserrage avec instrument, d’autres non (indémontable).
La colle peut aussi assurer une fonction d’étanchéité.

Fig. 32

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3.2. Sécurité par obstacle

Ces systèmes bloquent le desserrage d’un assemblage fileté de façon absolue (aucun desserrage,
même léger, n’est possible). Cependant ces systèmes doivent être utilisés avec précaution car ils
peuvent casser brutalement, sans prévenir, et l’assemblage se desserrera alors de façon très
rapide, entraînant des problèmes de sécurité importants. Les systèmes de freinage à sécurité relative
ont l’avantage de se desserrer progressivement, et une maintenance régulière peut empêcher le
desserrage trop important de l’assemblage.

• Écrous à créneaux :
Le freinage est assuré par l’intermédiaire d’une goupille
cylindrique fendue passant dans l’un des créneaux de l’écrou
et dans un trou préalablement percé de la vis. Le réglage de
la position de l’écrou est obtenu par sixième de tour. La vis
est fragilisée par le trou.
Fig. 33

• Écrou à encoches (écrou « SKF ») :

La rondelle frein a sa languette intérieure qui se loge dans une rainure de l’arbre. Une des
languettes de la périphérie est rabattue dans une encoche de l’écrou. La vis est fragilisée par la
rainure.

Fig. 34

• Frein d’écrou en tôle :

Le freinage est obtenu en rabattant un bord de la plaquette sur la pièce et en relevant l’autre
bord sur l’écrou ou la vis.

Fig. 35

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EXERCICES
Exercice n°1 :
1. Inscrire le numéro des surfaces dans les cercles suivant leur nature.
2. Mesurer et inscrire les longueurs taraudées dans les rectangles.
3. Repasser en vert les fins de filets dans chaque case.

Exercice n°2 :
Coter la longueur d’implantation ainsi que le diamètre nominal de la vis.

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Exercice n°3 :
Représenter et coter sous chaque assemblage, le trou taraudé seul (en coupe ou non selon les cas).

Exercice n°4 :
Soit à réaliser l’assemblage de deux pièces 1 et 2 par l’intermédiaire d’un boulon à tête hexagonale
composé d’une vis 3 d’un écrou 4 et d’une rondelle élastique 5

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Exercice n°5 :
Partie 1 :
La vis C HC M16 est de lomgueur 35 mm filetée sur une longueur de 25 mm et visée dans la partie
inferieure du palier et logée dans le lamage pratiqué sur la partie superieure du palier.
Le boulon H M16 passe, avec jeu, à travers les deux parties du palier et sert à serrer les deux parties
du palier.

Partie 2 :
Le moyeu est bloqué en translation contre l’épaulement de l’arbre et maintenu par une vis H M20 de
longueur 35 mm filetée sur toute la longueur.
La liaison en rotation est réalisée par une clavette.

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