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Le travail de l’éleveur
de poulets de chair :
déterminants et impacts
sur la santé
www.msa.fr
Avec quoi travaille
un aviculteur ?
Des déterminants impactent directement l’activité de travail : la souche, la qualité des poussins,
l’aliment, les procédures, etc.
Souches et destination
Selon la production, les éleveurs peuvent travailler
avec des souches d’animaux différentes d’un lot
à l’autre. Chacune possède des caractéristiques Selon ces spécificités réelles ou perçues,
zoologiques et des spécificités d’élevage propres. la conduite de l’élevage va donc être
Les représentations des éleveurs varient pour différente.
chacune de ces souches.
1
Indice de consommation : quantité d’aliment consommée pour produire un kilo de poulet.
3
L’aliment
Un autre des déterminants essentiel à l’évolution ci-dessous). Sa gestion en termes de qualité et
d’un lot de poulets, quelle que soit la variété de quantité est un paramètre fondamental de la
considérée, est l’aliment. Celui-ci diffère selon les conduite du lot qui déterminera in fine un bon ou
tranches d’âge des poussins/poulets (cf. tableau mauvais indice de consommation.
La quantité de l’aliment disponible pour l’élevage (notamment lors des transitions d’aliment) en
est définie par : fonction des prix.
• le rythme de consommation des poulets,
Avec un aliment imposé par l’intégrateur ou
• les possibilités de livraisons,
l’entreprise, les capacités d’action de l’éleveur sur
et est dépendante des capacités de stockage la qualité de l’aliment (appétence et/ou le pouvoir
de l’exploitation (installation de silos à l’extérieur nutritif) restent limitées voire inexistantes même
des bâtiments). Pour pouvoir être juste dans s’il a la possibilité d’effectuer des remontées
ses stocks, l’éleveur doit pouvoir connaître la d’information en cours de lot ou à l’occasion des
consommation de ses lots afin d’effectuer ses visites du technicien agricole.
commandes en bonne quantité et au bon moment
© Franck Beloncle CCMSA Département Image
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Plusieurs dispositifs techniques se retrouvent classiquement dans le poulailler :
Le « magasin » est une petite pièce attenante qui etc.), les fiches d’élevage, parfois des produits
fait office de sas d’entrée entre le poulailler et sanitaires et vétérinaires. Il sert également de
l’extérieur. Il comporte généralement les systèmes vestiaire pour les salariés lors des opérations
techniques (gestion informatisée de l’ambiance nécessitant le travail d’une équipe (enlèvement,
thermique, les pompes d’approvisionnement, mise en place, etc.).
Magasin, centrale
informatique de gestion
des ambiances physiques
(température, hygrométrie,
flux d’air, etc.)
Magasin, stockage de
produits sanitaires et
d’acidification de l’eau
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Les outils de contrôle
Certains dispositifs techniques sont essentiels centrale informatique selon des programmes
au bon déroulement de la conduite d’un lot, définis en fonction du lot. Certaines exploitations
notamment en ce qui concerne le maintien d’une relayent le dispositif local à distance via les
homéostasie thermique la plus favorable au technologies mobiles, ce qui permet un suivi en
développement des animaux. Des cellules de temps réel et une meilleure réactivité en cas de
mesures sont réparties dans le bâtiment pour situation dégradée (l’arrêt de la ventilation, quelle
contrôler les caractéristiques de l’air ambiant que soit la cause peut provoquer l’étouffement de
(température, hygrométrie, vitesse de l’air, etc.) l’ensemble de la bande en quelques heures).
qui seront régulées automatiquement par la
Écran de contrôle
des constantes du
poulailler
Suivi à distance
du poulailler via
téléphone mobile
Le système technique permet de régler et gérer l’ambiance interne du poulailler via les
instruments sur place ou à distance. Il représente les moyens d’action immédiats de
l’éleveur afin de pallier toute nécessité de régulation.
Les systèmes techniques sont définis par ou équipements laissés aux éleveurs ou non. Or
les chartes et parfois très orientés par les le poids financier de ces installations est supporté
coopératives ou les intégrateurs. Or, pour faire par l’éleveur et leurs performances déterminent
face à un aléa dans la conduite du lot (ex : un les marges de manœuvre pour régler l’ambiance.
arrivage de poussins avec forte mortalité), ces
règles peuvent être transgressées pour mieux
réguler la performance du lot.
Au final, conduire un lot c’est manier quo-
tidiennement de nombreux paramètres
plus ou moins sensibles.
Le sentiment d’appartenance au groupement sera
influencé par le suivi ou non de ces indications En plus de cela, les éleveurs ont parfois
par les éleveurs. Un éleveur amené à ne pas peu de choix et peu de connaissances
suivre les recommandations de son groupement fines sur ces mêmes paramètres (compo-
pourrait se voir reprocher ses mauvais résultats. sition de l’aliment, qualité des poussins,
Cela pose la question du choix des installations etc.).
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Quelles sont les grandes
étapes de l’activité ?
La conduite de lots d’élevage s’organise sous forme de cycles avec des étapes successives
incontournables.
Arrivée des
ÉLEVAGE
J0 poussins
Mise en place
du matériel
Croissance
Démarrage
Paillage
Couvoir
Standard
Période d
d’enlèvement
enlèvement possible
s
Label
J25 Export
selon la production
PESÉE J35
MANUELLE
J45
Desserrage
J81
Enlèvement
des volailles
Abattage
Vide sanitaire
1 à 2 semaines
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FICHE 1
Le paillage
DÉFINITION ET OBJECTIFS
Le paillage est une étape de préparation du bâtiment qui permet de répartir uniformément
la paille, la sciure… au sol. Cette étape se modernise de plus en plus avec l’apparition de
matériels mécanisés voire spécifiques.
zone de
réapprovisionnement
Pour cette méthode, on observe une forte Ce phénomène peut parfois être limité par
propagation des poussières dans le bâtiment et l’aération du bâtiment (ouverture du lanterneau
donc un risque d’exposition respiratoire élevé. ou des panneaux latéraux) et par le système de
filtration de l’engin.
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Le paillage
Paillage soufflerie
S
STRATÉGIES POUR LIMITER L’EXPOSITION AUX POUSSIÈRE
En élevage de poulets, l’empoussièrement est dû aux poussières provenant des aliments, de la litière,
des déjections… Il peut être favorisé par l’agitation des volailles ou généré lors des activités de paillage
ou de nettoyage.
Les principaux impacts sur la santé en lien avec • utiliser un équipement de paillage associé à un
les poussières d’élevage et leurs contaminants dispositif d’abattement des poussières ;
(bactéries, moisissures, toxines) sont des •installer un système de brumisation pour
symptômes d’irritation des voies aériennes, de rabattre les poussières.
la gorge et des yeux, de la toux, des sensations
d’oppression respiratoire. Dans les deux premières situations, les éleveurs
n’utilisaient pas d’équipement de protection
Chez certains travailleurs d’élevage, des collectif ou individuel (EPI). Plusieurs contraintes
pneumopathies d’hypersensibilités ont pu être évoquées par les éleveurs peuvent expliquer
constatées. le non port des EPI : l’inconfort et la difficulté
Des moyens de maîtrise pour limiter les poussières d’utilisation dans un environnement chaud (30 °C)
existent : avec parfois une forte hygrométrie.
• bien ventiler son bâtiment d’élevage en assurant
un débit de ventilation minimum ; L’utilisation d’une cabine filtrée (Classe 2 - selon
•n e pas broyer dans le bâtiment ; la norme EN 15695-1) permettrait d’assurer une
• privilégier des copeaux dépoussiérés (copeaux protection collective en cas de broyage dans le
de bois) ; bâtiment ou d’épandage de paille tant que les
portes et vitres restent fermées.
• AU NIVEAU CUTANÉ NB : Les poussières de bois, quel que soit le type
Les poussières de bois peuvent provoquer des du bois, sont classées comme cancérogène du
lésions d’irritations aussi bien au niveau de la peau groupe 1 (cancérogène avéré pour l’homme)
que des muqueuses et entraîner des phénomènes par le CIRC (Centre International de Recherche
de sensibilisation d’origine allergique (eczéma, sur le Cancer).
rhinite, asthme) chez certains travailleurs. Pour prévenir les risques, il faut en priorité
réduire les émissions de poussières à la
• AU NIVEAU RESPIRATOIRE source, soit par un système de rabattement
Elles peuvent être à l’origine de cancers naso- (brumisateur) ou d’aspiration.
sinusiens (cancers primitifs des cavités nasales
Lors de l’exposition aux poussières de bois, le
et sinusiennes) ou de lésions définitives graves,
port de masque de protection de type FFP3
comme les fibroses pulmonaires, lorsque les
sera recommandé.
poussières fines atteignent le poumon profond.
SYNTHÈSE
Conditions de
Technique(s) Avantages Inconvénients
réalisation
Conduite d’engins
Paillage avec
Gain de temps dans un petit bâtiment
épandeur (label)
(risques de heurts)
Niveaux de poussières
Paillage et broyage importants Disposer d’un broyeur
Coût limité pour le broyage
dans le bâtiment attelé
Risque d’incendie
Gain de temps
Paillage avec Niveaux de poussières
soufflerie Moins de contraintes importants
physiques
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FICHE 2
L’installation ou la mise
en place du matériel
DÉFINITION ET OBJECTIFS
Il s’agit pour l’éleveur de disposer judicieusement les différents petits équipements dans
la perspective de l’arrivage des poussins et d’en vérifier le bon état et/ou fonctionnement
voire de réparer les éléments qui le nécessitent.
Les poussins étant fragiles, un défaut des équipements pourrait entraîner un pourcentage
de perte trop important ou un manque de prise de poids sur les premiers jours : trop
peu d’assiettes, un accès à l’eau difficile, disposition de bandes de papier pour attirer
les animaux vers les zones d’aliment et d’eau. Ces éléments vont conditionner l’accès
des animaux à ces points essentiels pour un bon démarrage et une bonne répartition des
animaux dans le bâtiment.
Cette étape est donc une phase de préparation très importante, dont dépend beaucoup
la réussite du démarrage, et par extension la réussite du lot.
Les déplacements
Les déplacements se traduisent par des Répartition des types de déplacements
piétinements très courts sur un sol paillé selon leur durée sur 1h45 de travail
avec parfois présence d’ornières avec de
Enjambe Marche Arrêt Autre
nombreuses alternances de postures (voir
1,66% 22,56% 52,87% 19,91%
flexion du dos). 1 min 30 26 min 30 55 min 21 min
répétée des efforts supplémentaires liés aux ≤10 s 20 s 30 s 40 s 50 s 1 min 1 min 10 1 min 20
déplacements.
•
Une phase d’installation effectuée sur la • L’emplacement des zones de stockage de
moitié du bâtiment permet de diminuer matériel devrait permettre des déplacements
proportionnellement le nombre des limités (entre stockage et bâtiment) et plus
déplacements et la répétitivité des gestes liés faciles (accès lisses et non glissants)
à l’installation (et notamment pour certains
• La planification claire des tâches de chacun
équipements comme les becquets d’aliment
permet d’optimiser les allées et venues entre
et d’eau, les bandes de papier, etc.) du fait
les zones de travail.
de leur moins grand nombre.
Le port de charge
L’installation du matériel implique de le transporter
de la zone de stockage vers le bâtiment puis à le STRATÉGIES POSSIBLES
positionner dans le bâtiment. POUR LIMITER LE PORT
Le matériel peut être plus ou moins lourd et DE CHARGE
facile à transporter (volume, encombrement,
préhension).
• Utilisation de brouette, et/ou du godet du
tracteur pour apporter les éléments dans le
bâtiment à partir du lieu de stockage ;
• Stockage du matériel facilitant (à proximité
du bâtiment, accès et préhension aisés)
ex : table ou établi à hauteur ;
• Choix des équipements (assiettes,
becquets, etc.) en fonction de leur facilité
d’installation, de nettoyage et de leur poids
ou facilité de préhension, d’installation ;
• Partage des tâches et donc du poids porté
par chacun.
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L’installation ou la mise en place du matériel
STRATÉGIES POSSIBLES
POUR LIMITER LES
FLEXIONS DU DOS
Distribution de l’aliment
Dans ce cas d’observation, l’aliment et le papier L’aliment est chargé directement sous le silo. Cela
sont disposés à l’aide d’un rouleau dévideur. permet un gain de temps. Par temps de pluie,
pour ne pas que l’aliment ne prenne l’humidité,
Le chariot « aliment poussin » permet de dérouler
le chariot est rempli avec la ligne d’alimentation à
une bande de papier et verser l’aliment sur celle-
l’intérieur du bâtiment.
ci. Pour déplacer le chariot « aliment poussin »,
l’éleveur dispose d’un micro tracteur.
SYNTHÈSE
Conditions de
Technique(s) Avantages Inconvénients
réalisation
Gain de temps.
Coût de la main-d’œuvre Planifier et/ou réguler
Travail collectif Répartition des tâches.
(salariés). les tâches.
Entraide/coopération.
Coût achat entretien Adéquation du
Mécanisation Réduction de
Risque de co-activité (machine/ matériel aux tâches et
partielle manutentions.
homme) infrastructures.
Diminution du port de
Diminuer le charge et des flexions
nombre de du tronc. Impact potentiel sur la conduite
petit matériel Réduction du travail de du lot démarrage et croissance
au sol nettoyage du matériel
en fin de démarrage.
Coût financier.
Désinfection du tracteur et du La paille est nivelée et
chariot entre les bâtiments et les aucun obstacle sur le
Suppression des trajet du tracteur.
bandes.
manutentions d’aliment
Distribution au seau et à la Désinfection du sol aux abords Manœuvre en bout de
avec le chariot brouette. des bâtiments et des silos bâtiment pour réaliser
« aliment- (zones de manœuvre du tracteur les allers-retours.
Diminution des
poussin » et chariot). Zone de stockage pour
déplacements.
Effort physique pour le une palette de rouleaux
Gain de temps. de papier (au sec).
déplacement manuel.
Co-activité et exposition aux gaz
d’échappement.
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FICHE 3
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L’arrivage des poussins
Cette stratégie d’aménagement est possible manuelle de la hauteur de paille en fin d’arrivage.
sur un sol lisse (ici bétonné). Elle nécessite C’est un compromis que l’éleveur a choisi pour
auparavant un temps d’installation des gardes lors agir efficacement lors de l’arrivage tout en
de la préparation du bâtiment et une égalisation préservant sa santé et celle de ses salariés.
Les caisses sont réparties le long des gardes et Égalisation de la hauteur de paille de façon
les poussins auprès des lignes d’alimentation. manuelle.
Cette technique utilise une remorque adaptée Trois opérateurs sont dans la remorque : deux
avec deux postes de travail installés à l’arrière, aux postes de mise en place, un qui gère les
munis chacun d’une goulotte de déversement stocks de caisses pleines et vides et alimente
des poussins. Le tracteur entre à très petite en permanence les deux postes arrières. Une
vitesse dans le poulailler après que le chargement opératrice suit à pied l’attelage pour récupérer les
de la remorque ait été fait dehors et ne fait qu’un fonds de caisse au fur et à mesure de l’avancée
passage dans le bâtiment. du chantier.
Entrée Sortie
Un des deux opérateurs en bout de remorque a manipulé 128 caisses pendant 16 minutes environ,
soit un rythme de 8 caisses à la minute pour un total de port de charge de 704 kg avec mouvement de
rotation du tronc. Les déplacements sont alors minimes, mais le port de charges intensifié.
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L’arrivage des poussins
Le container à poussins est un système constitué Le chauffeur descend alors une partie des
d’une armature métallique et de différents plateaux chariots de caisses de poussins du camion et
sur lesquels seront déposés les poussins pour les dispose auprès du container. L’éleveur et le
leur mise en place dans le bâtiment. L’ensemble chauffeur prennent alors les caisses une à une et
est fixé sur le chargeur télescopique pour la « versent » les poussins dans le container.
dépose des poussins. Le container à poussins
permet de gagner du temps et semble solliciter
moins de main-d’œuvre.
Chaque bac de poussins pèse environ 6 kg et est
manipulé un à un. L’opérateur doit sans cesse
ajuster la hauteur et effectuer des rotations pour
prendre le bac plein, déposer les poussins au fond
et mettre les bacs vides dans la pile. Au fur et à
mesure du remplissage des étages supérieurs, les
flexions du tronc engendrées lors du versement
des poussins sont moins importantes. Le vidage
du container dans le bâtiment implique une co-
activité avec l’opérateur manipulant les portes et
guidant le chauffeur dans le bâtiment. Sortie des plaques de séparation par l’éleveur.
Élévation des membres supérieurs lors de la Des mouvements de flexion et de torsion du dos
prise des caisses en partie haute du chariot. sont nécessaires pour réaliser l’opération.
Le positionnement des caisses du couvoir à Une fois à l’intérieur du bâtiment, l’éleveur fait
proximité du container permet de limiter les pivoter la façade avant du container.
déplacements avec port de charge.
Le container est versé dans le couloir central en effectuant une marche arrière.
Prise des caisses à hauteur. Chargement des caisses vides dans le camion.
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L’arrivage des poussins
Pour cette situation, le chauffeur déplace le comme cela est fait habituellement, la mise en
camion devant chaque ouverture latérale du place est effectuée uniquement sur une longueur
bâtiment selon l’avancement de la tâche. Au lieu du bâtiment. Les lumières sont éteintes sur la
de procéder à une répartition homogène des moitié du bâtiment par laquelle les opérateurs
caisses de poussins sur l’ensemble de poulailler accèdent et déposent les animaux.
entrée
caisses
prépositionnées
zone sombre
ouvertures
latérales camion
Les poussins ayant tendance à se déplacer Nous observons néanmoins des enchaînements
vers les zones éclairées, la répartition est ainsi gestuels et posturaux contraignants (flexion
obtenue de manière moins contraignante, du dos à plus de 90°, port de caisses allant de
puisqu’elle ne nécessite pas le port des caisses 5 à 15 kg environ, comme dans les situations
prolongé avec le déplacement en milieu instable précédentes
(paille) et le franchissement répété des chaînes
d’alimentation. Outre une réduction de la fatigue
générée, cette méthode permet également de
réduire le temps total d’activité, limitant ainsi le
coût pour l’exploitant.
Moins de
Utilisation de déplacements avec
port de charge Main-d’œuvre nécessaire
l’éclairage du Main-d’œuvre
(dans le cas en présence)
bâtiment
Gain de temps
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FICHE 4
Le travail au quotidien :
suivi et surveillance du lot
DÉFINITION ET OBJECTIFS
Chaque jour, d’une à plusieurs fois par jour, les éleveurs effectuent une tournée dans leurs
bâtiments afin de vérifier l’évolution du lot.
Lors de ces tours d’élevage, une grande partie du temps est consacrée à la recherche
d’indices visuels, sensoriels ou numériques sur l’état du lot, à leurs réglages et au repérage
des sujets morts ou à trier.
Pour l’aviculteur, il est vital de tenir certaines mais aussi des exigences de savoirs et de savoir-
exigences pour assurer la rentabilité de la faire.
production : critères de qualité, objectifs de Pour tenir au mieux cet équilibre, l’éleveur
performance, respect des conditions sanitaires s’appuie sur un travail quotidien de surveillance.
L’évaluation de l’ambiance générale du bâtiment du ventre, les craquelures sur les pattes, l’état des
passe également par des indices sur les éléments fientes ou encore l’immobilité ou les mouvements
du bâtiment : sol croûté, humide, qualité de l’air, brusques des poulets…
distribution homogène de l’aliment et de l’eau…
« …On voit bien là, il y a rien derrière moi,
Une analyse plus fine du comportement des tous les sujets sont en mouvement quand
animaux permet de vérifier l’état de santé du lot et j’avance.
de définir la conduite du lot. On retrouve comme C’est bien et y a de quoi voir si y a un sujet
éléments de vérification l’ouverture continue des qui est moins bien que les autres, qui ne
becs, les toussotements, les griffures sur la peau bouge pas… »
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Le travail au quotidien : suivi et surveillance du lot
Les déplacements
Pour permettre la saisie de ces informations
générales sur le lot et plus spécifiquement de
certains individus, les éleveurs se déplacent dans
l’ensemble du bâtiment. Cela représente une
contrainte, notamment en début de lot où les
poussins sont vifs et en fin de lot où les poulets
sont lourds.
« …Les poussins ça part dans tous les sens, Déplacement des poulets jeunes
il faut faire attention à ne pas les écraser… »
Lors des tournées, les déplacements dans le Ainsi les éleveurs marquent des temps d’arrêt ou
bâtiment répondent à plusieurs exigences : effectuent des bruits ou gestes divers (sifflements,
•avancer en se frayant un chemin parmi les mouvements de bras, etc.) afin de laisser les
animaux sans les blesser ; sujets se mouvoir et se répartir dans l’espace
•être concentré pour prendre les informations du poulailler et tentent de limiter les réactions
visuelles sur les animaux et le matériel ; brusques des volailles en se déplaçant à vitesse
• porter les seaux ou les animaux triés. régulière.
On note également des passages au-dessus (plus Nous retrouvons ces temps d’arrêt réguliers
rarement en dessous) des chaînes d’alimentation. qui peuvent parfois être couplés à des gestes
Tout ce contexte peut majorer le risque de chute. dits techniques. Ces derniers représentent
Par ailleurs, un risque souvent mentionné est celui des vérifications ou des réglages du système
de l’entassement des animaux dans les recoins technique en place dans le bâtiment.
du bâtiment pouvant être source de pertes par
étouffement.
Quand les pipettes «… de façon générale, je C’est du label alors ils grattent
sont plus sèches m’attarde surtout sur la Enlever beaucoup et mettent de la paille
je m’assure de voir distribution de l’eau des éléments dans les assiettes et parfois
si elles fonctionnent et de l’aliment…» de l’assiette même dans les coupelles
bien (paille)
Mettre
les pipettes
Actionner les pipettes à hauteur
avec les doigts des poulets
Secouer les assiettes
à la main ou au pied
Remonter
la chaîne
des pipettes
Pour voir s’il y a
une distribution
homogène le long Toquer
de la chaîne et s’il à la porte
y a du gaspillage
(granularité, aliment
dans litière)
sas
Décrocher le
distributeur
à grit
Ils arrivent à 63 jours donc on a terminé Il manque un distributeur Déplacements
la distribution du grit (exigence de l’abattoir car le crochet au plafond Arrêts
pour les gésiers) ne tient plus
Actions
Le ramassage et le tri
Une autre des raisons des déplacements dans Cette préoccupation est pourtant essentielle,
toute la superficie du bâtiment est le ramassage et notamment en début de lot, car plus le lot avance
le comptage des pertes. Ce qui consiste à ramasser dans le temps et plus les risques financiers sont
les individus morts et à les évacuer du poulailler. importants (un poulet mort en fin de lot représente
Les éleveurs puisent certaines indications à partir une perte sèche en TEC mais surtout en aliment
de ces individus, décédés et donc sur des actions car il aura consommé inutilement).
futures à programmer éventuellement.
Il faut donc savoir trier, mais il faut également
pouvoir le faire, ce qui n’est pas « donné » à tous, STRATÉGIES POSSIBLES
surtout quand on préférerait soigner les plus faibles.
Le ramassage et à plus forte raison le tri, génère •
Utilisation des portes latérales pour faire
la mise en place de stratégies d’évitement chez des stocks intermédiaires de cadavres afin
certains aviculteurs alors que d’autres « se font d’éviter les ports de charge trop importants
une raison » et se contraignent à le faire ou le font et prolongés (surtout en fin de lot).
faire à leur conjoint : • Utilisation d’une pince à long manche pour
limiter les flexions du dos lors du ramassage
des cadavres.
« …Je l’ai laissé. Le technicien serait là, il
m’aurait dit que c’est pas bien… Je me dis
toujours que même s’ils sont plus petits, ils
vont s’en sortir mais en général c’est pas
vrai… »
31
Le travail au quotidien : suivi et surveillance du lot
Il est 8 heures…
Combien
Perte ? en trier ?
Du bon
boulot ?
Marge Indice de
brute ? consommation ?
Coccidiose ?
Traitement ?
(acidification,
phyto, véto…)
Gain Moyen
Quotidien
Un savoir-faire
• « Coup d’œil »
• Suivi journalier/régularité
Souche
• Repérage des comportements
• Réactivité…
Aliment Indice de
(appétence/ consommation
pouvoir nutritif)
Mais aussi
• Savoir/pouvoir « trier » !
• « Gérer » la fin de lot
• Avoir ses « trucs » (les mélanges, l’acidification…)
pour limiter les traitements
• Être à « l’écoute » pour repérer les malades…
•
S’assurer de la fiabilité des informations • Partager ses objectifs et ses préoccupations
dont on dispose (système technique vérifié avec ses collègues de façon à co-construire
régulièrement par exemple) des pistes de solutions
• Organiser les temps de prise de décision de • Savoir sur qui compter face à une situation
manière à être dans de bonnes de conditions problématique (d’autres éleveurs, le
de réflexion (ne pas être interrompu, technicien, un voisin etc.) ce qui implique
avoir toutes les données, être dans un d’échanger régulièrement avec eux
environnement calme, etc.)
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FICHE 5
La pesée : essentielle
et contraignante
DÉFINITION ET OBJECTIFS
Le poids, indice essentiel de l’avancée du lot et un des déclencheurs de la date d’enlèvement,
est relevé de façon électronique et/ou manuelle. Quel que soit le choix du système, le poids
est fondé sur un échantillon de poulets qui doit pouvoir être le plus représentatif possible
du lot.
Pesée
Pesée par parcage Pesée locale Pesée itinérante
électronique
Label A Label B Standard C Standard D
Présence de
Présence de pesons dans Présence de pesons dans
Pas de peson pesons dans
bâtiments bâtiments
bâtiments
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La pesée : essentielle et contraignante
Port de charge
Le nombre d’animaux pesés et leur avancée en personnes dédiées à cette tâche vont déterminer
âge (et donc leur poids) ainsi que le nombre de la quantité de charge manutentionnée.
80 poulets x 1,62 kg
109 poulets x 0,475 kg 50 poulets x 2,2 kg
= 129,22 kg à deux sur 30 min
= 51,8 kg à deux sur 7 min 40 = 110 kg seule sur 15 min
Positionnement du peson à la porte du magasin Peson à ficelle tenu à bout de bras en standard.
en label.
Néanmoins, le moyen de préhension de ces Même si les éleveurs mentionnent une charge
charges va plus ou moins augmenter les physique importante lors de la pesée, ils partagent
contraintes du port de charge à déployer. Si des également l’idée que le fait de pouvoir tenir leurs
systèmes de casiers sont utilisés par exemple, animaux dans les mains apporte des indices
des poignées adaptées seront plus faciles qu’une supplémentaires sur leur état de santé et leur
surface lisse de caisse et plus une caisse sera consistance en muscle, éléments prépondérants
large et plus l’effort musculaire à déployer pour dans le suivi de la qualité du lot.
les bras et le dos seront importants.
SYNTHÈSE
Stratégie Avantages Inconvénients Conditions de réalisation
Représentativité du poids
Pesée Pas de pesée
qui peut parfois être remis Vérifier la fiabilité du système
électronique manuelle à effectuer
en cause
Le parcage permet Disposer d’un système de parc
de limiter les Risque d’étouffements
par bâtiment
déplacements et de Exposition plus forte aux
ramasser les animaux poussières et duvets Le parc doit pouvoir être léger et
en un seul endroit rapide d’installation
Pesée
par parcage Système d’accroche présent
Le casier permet de dans le bâtiment pour placer le
Le casier peut être lourd à casier au peson.
diminuer le nombre
porter en milieu et fin de lot
de pesées Être à deux en milieu et fin de lot
pour porter le casier
Difficulté pour placer les
Déplacements plus animaux au peson Système d’accroche du peson
Pesée locale réduits (que la pesée Port de charge important à la porte du magasin (porte
itinérante) du fait de la pesée à bout manteau)
de bras
Difficultés à placer les
Les animaux sont animaux au peson
Pesée pris dans une grande
itinérante partie de la superficie Port de charge important
du bâtiment du fait de la pesée à bout
de bras
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FICHE 6
L’enlèvement ou le ramassage :
une étape collective jugée
© Robypangy_Istockphoto
comme pénible
DÉFINITION ET OBJECTIFS
En fin de lot, lorsque les poulets ont atteint le poids visé, l’étape de l’enlèvement est
programmée.
Le ramassage consiste à regrouper les animaux, les ramasser et les disposer dans les
conteneurs de l’abattoir, le tout en évitant de blesser les animaux. De plus, cette étape
doit être la plus courte possible afin de limiter le stress des animaux, les regroupements
dans les coins du bâtiment et le risque d’étouffement. Pour cela, les différentes étapes de
l’enlèvement sont réalisées à un rythme soutenu.
Du fait du port de charges, cette étape est perçue comme étant la plus contraignante par les éleveurs. Elle
nécessite généralement la constitution d’une équipe d’enlèvement composée : des salariés (prestataires)
et/ou d’éleveurs (stratégie également observée lors de l’arrivage des poussins).
Poussés par l’avancée de l’équipe, les poulets ramasser les animaux sans qu’ils ne s’entassent
se regroupent dans les coins de la zone du de trop dans les coins. Un opérateur prend le
poulailler ce qui permet aux ramasseurs de rôle de « répartiteur » et est chargé de pousser
pouvoir les « cueillir » plus facilement par les les animaux le long des parois du bâtiment afin
pattes. Cette première étape est donc réalisée de limiter les risques d’étouffement, les autres
au sol avec des postures en position penchée ramasseurs faisant les allers retours des poulets
en avant ou accroupi. L’enjeu est de pouvoir au conteneur à remplir.
cour
Du fait de la présence d’une luminosité plutôt regroupements de volailles dans les coins du
faible, ou bien rouge ou bleue, les volailles bâtiment et les risques d’étouffement.
restent calmes et immobiles. Cela évite les
cour
sas
39
L’enlèvement ou le ramassage : une étape collective jugée comme pénible
Observation 1 Observation 2
45 min 60 min
Rythme 168 poulets/ container 144 poulets/container 240 poulets/container
de travail 22 containers 22 containers 22 containers
16 poulets/min/pers. 17 poulets/min/pers.
2 et 2 2 et 2 2 et 3 5 et 5
Charge
Soit 6,4 kg Soit 6,8 kg Soit 4,2 kg/6,3 kg Soit 10,5 kg
par
par poignée par poignée par poignée par poignée
poignée
soit 12,8 kg soit 13,6 kg Soit 10,5 kg Soit 21 kg
La force à déployer pour garder les poulets en des hauteurs variables, certains ramasseurs ont
main est probablement bien supérieure lorsqu’ils des difficultés pour y accéder (les plus hauts sont
se débattent. situés à 1,35 m) et certains d’entre eux évitent de
Une fois les poulets saisis par poignées, ils sont le faire si possible.
transportés vers les casiers d’un conteneur Le remplissage des casiers les plus hauts entraîne
amené dans le poulailler par le chauffeur du des élévations des membres supérieurs.
chariot élévateur. Les casiers étant positionnés à
Collectif de travail
Chaque casier doit alors contenir un nombre Cet aspect collectif s’avère donc extrêmement
précis d’animaux. Pour se faire, une des important et renvoie à la composition des
stratégies mise en place par le collectif est liée équipes et à leur pérennité. Comme nous l’avons
aux conditions quasi nocturnes de cette activité. évoqué pour la mise en place des poussins, la
Les personnes remplissant le casier avec leurs synchronisation de chaque acteur, le fait de
premières poignées, attendent à côté de celui- faire attention aux autres, l’entraide pour remplir
ci afin de signifier à ses collègues que 5 autres les conteneurs, etc. sont des déterminants
animaux sont nécessaires pour compléter importants d’un travail efficient, performant et
le casier puis le refermer. Pour ce travail, les limitant autant que faire se peut les atteintes à la
personnes s’organisent par binômes informels santé.
afin de compléter les casiers des conteneurs.
IQUE
STRATÉGIES POSSIBLES POUR LIMITER LA PÉNIBILITÉ PHYS
Poussières
•
L’installation d’un dispositif de brumisation •
Le port d’un masque de type FFP2 (EPI)
permettra de capter les poussières en limitera l’exposition aux poussières.
suspension. Celle-ci ne pourra être réalisée
que sur le dernier enlèvement afin de limiter
l’humidification du sol.
41
FICHE 7
Enlèvement du fumier
et désinfection
DÉFINITION ET OBJECTIFS
L’objectif pour l’éleveur est de retirer toutes les déjections issues du lot précédent et de
réduire le risque de contamination entre deux bandes d’animaux. Ces étapes permettent
d’assurer un état sanitaire correct pour l’arrivée du lot de jeunes poussins.
43
Enlèvement du fumier et désinfection
Les postures
La position du matériel, les outils utilisés font
que le dépoussiérage et le lavage impliquent des
élévations des membres supérieurs.
ARTICULAIRES
STRATÉGIES POSSIBLES POUR LIMITER LES SOLLICITATIONS
•
Le perçage de trous dans le fond des
gamelles assure un écoulement de l’eau de
nettoyage et évite d’avoir à les manipuler pour
les vider (ex : gain de 20 min sur un bâtiment
de 1 300 m²).
SYNTHÈSE ET PRÉCONISATIONS
Conditions de
Technique(s) Avantages Inconvénients
réalisation
Empoussièrement très
Dépoussiérage par Gain de temps et important. Disponibilité du
soufflage (bâtiment et moindre pénibilité lors
Nuisances sonores du compresseur
matériels) du nettoyage à l’eau
compresseur
Nettoyage haute
Fort pouvoir Coût d’un nettoyeur
pression - eau chaude Efforts importants pour
dégraissant et haute pression eau
(murs, plafond et lignes maintenir la lance
désinfectant chaude
d’aliments/eau)
Co-activité et risques de
heurts. Disponibilité du
Curage du bâtiment et Peu de contraintes
matériel (remorque,
balayage mécaniques physiques Vibrations
balayeuse)
Postures en torsion du tronc
45
46 Le travail de l’éleveur de poulets de chair
47
La MSA intervient pour la Santé-Sécurité au Travail
des exploitants, salariés, employeurs et chefs d’en-
treprises agricoles.
Elle agit pour améliorer les conditions de travail
et prévenir les risques en agriculture.
Les conseillers en prévention, les médecins
et les infirmiers du travail sont là pour vous aider
à trouver des solutions de prévention adaptées à
votre situation.
ssa.msa.fr
La bibliothèque en ligne
de la prévention agricole