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Contexte 

:
Les Belges voyaient des différences notables entre les groupes de la société : les Tutsis et
les Hutus.

S’appuyant sur des différences physiques entre les deux, les Belges ont déclaré, dès 1930,
que les Tutsis étaient supérieurs aux Hutus à cause de leurs traits plus fins et de leur peau
plus pâle.

En 1945, les Belges ont implanté les cartes d’immatriculation sur lesquelles l’ethnie était
mentionnée. L’usage de ces cartes a favorisé l’émergence de tensions plus fortes entre les
Hutus et les Tutsis. À la fin des années 1950, les Tutsis réclamaient l’indépendance et la
laïcité du Rwanda.
Quelque temps plus tard, les ecclésiastiques du Rwanda ont commencé à accorder plus de
pouvoirs aux Hutus, jugés plus près du peuple.

Ces ecclésiastiques ont favorisé la suprématie des Hutus, s’appuyant sur le fait qu’ils
représentaient la majorité de la population, soit 85 %. Ce changement a provoqué de
nouvelles tensions, encore plus fortes, stimulant la haine raciale.

En 1959, les Hutus se rebellaient contre le pouvoir colonial et massacraient les Tutsis.
Plusieurs Tutsis ont alors quitté le Rwanda.

6 avril 1994 au Rwanda

Mon caméraman a mes côtés je m’apprête à interviewer un professeur du Rwanda pour le


questionner à propos des évènements actuels dans le pays.

« Pourquoi autant d’agitation en ce moment ? »


« Les Hutus en veulent aux Tutsis, la différence d’ethnie est une grande source de conflits »
« Pouvez- vous nous raconter le début de cette altercation entre ethnies »
« Tout D’abord, les Belges, ont colonisé le Rwanda au début du 20ème siècle. Ils ont vu des
différences notables entre les groupes de la société :  Tutsis et Hutus.
S’appuyant sur des différences physiques entre les deux, les Belges ont déclaré, dès 1930,
que les Tutsis étaient supérieurs aux Hutus. En 1945, les Belges ont implanté les cartes
d’immatriculation sur lesquelles l’ethnie était mentionnée. L’usage de ces cartes a favorisé
l’émergence de tensions plus fortes entre les Hutus et les Tutsis.
« Que se passe-t-il quand le pays obtient son indépendance ? »
«  A l’indépendance, l’alliance historique s’inverse et de nombreux Tutsis sont contraints à
l’exil. L’animosité entre Tutsis et Hutus ne cesse d’augmenter. »
« Est-ce que les Tutsis sont donc susceptibles d’être attaqués ? »
« Ils ne sont pas susceptibles d’être attaqués ils le sont d’ores et déjà. »
COUPER !
Très bien merci M. Falcom
Je médite aux phrases prononcées par le professeur, cela veut -il dire que les Tutsis vont
être exterminés ? Soudain le chef de L’ONU me sort de mes pensées en s’exclamant : « le
président du Rwanda Juvénal Habyarimana est décédé, lors de l’atterrissage de son avion ».
Hébété et abasourdi je ne sais quoi répondre
Quand une foule se rassemble autour du portail de l’école, et que le brouhaha se fait de plus
en plus fort.
Je ne vois rien juste de l’agitation ou plutôt de la panique
Mais que ce passe-t-il ?
Quand brusquement au loin j’aperçois un groupe de personne qui courent affolés vers le
portail ! Je vois des enfants, des femmes horrifiées, il y a parmi eux des blessées, des gens
qui saignent. Mais que se passe-t-il,
« OUVREZ LE PORTAIL » crie un homme
Le général de L’ONU se précipite pour dire que ce ne sont pas les ordres donnés par leur
chef ; les gardes aux aguets, en position vers les pauvres personnes maintenant agrippées
et entassées aux barreaux de la porte.
Mais une jeune femme ouvre le portail pour faire entrer la foule, qui met instantanément les
mains en l’air pour prouver qu’ils ne nous veulent pas de mal. La majorité des personnes qui
sont entrés dans l’enceinte sont la minorité des Tutsis.

Je comprends que la situation est monstrueuse, qu’il se passe quelques choses qui va
bousculer le cours de nos vies. Certains Tutsis sont emmenés à l’infirmerie, pendant que
d’autres se confient à l’armée sur ce qu’il vient de se passer. Je prends mon courage à deux
mains et décide d’aller voir une femme qui tient son enfant dans les bras ;
Elle me raconte qu’elle était sortie avec son mari pour aller faire des courses et qu’elle avait
aperçu des Hutus portant des Massu sous le bras, sur la route des extrémistes Hutu avec
des machette pleine de sang ont interpellé violement son mari en le maintenant au sol. C’est
à ce moment, sachant qu’elle était en danger, qu’elle a pris la décision de courir jusqu’à
l’école son nouveau-né au bras.
A l’entente de cette confession je suis abasourdie. Cela me terrorise, j’ai la chair de poule. Je
dois reprendre ma respiration, des gens sont en train de mourir. Mais pourquoi la communité
internationale ne fait rien ? « L’ONU est sur place ils peuvent envoyer des renforts ! »
La colère me monte à la tête, je cours et cherche le général de L’ONU, malgré toute la foule
je le trouve enfin.
Mais que faites-vous, Pourquoi vous ne les évacuez pas ? Je crie si fort que tout le monde
se retourne. Pourquoi vous ne les sauvez pas ? Des gens sont en train de mourir
Ce ne sont pas les ordres me réponds t’il très calmement. Comment ça ce ne sont pas vos
ordres ? Mon sang ne fait qu’un tour !
Nous devons pour le moment, rester en position me dit -il totalement indifférent
Alors quoi, vous voulez rester à attendre que tout le monde soit exterminé ?!
Je suis en colère, le général ne réagis pas.
Le professeur me prend à part pour me calmer, mais rien n’y fait, je le repousse et je pars
m’aérer.
J’ai une idée je vais sortir, prendre un camion et sauver des innocents dehors.
J’établi mon plan, je suis dehors devant moi des rues désertes, quand soudain sur les deux
côtés de la route des cadavres, des gens morts par dizaines devant mes yeux sur le bord de
la route, je continue mais ça n’en finit plus, je vois au loin des individus avec des machettes,
un otage, il le tue, je fais immédiatement demi-tours, je ne peux sauver personne toute
seule.
Arrivé devant l’établissement, qui est aussi le quartier général des casques bleus, je les vois
partir et je comprends à cet instant qu’ils abandonnent les persécutés.
C’est l’incompréhension totale, je suis révoltée par ce que je vois … JAMAIS je n’aurais
imaginé un tel drame, un tel massacre
Ces crimes de guerre auxquels j’assiste me font réaliser que je suis en danger et que je n’ai
plus ma place ici. J’en ai suffisamment vu pour monter ce reportage, je dois fuir cet endroit !
Mais, là à cet instant précis, je ressens l’envie de vomir… je me précipite et je vomis mes
tripes…c’est mon incapacité d’agir qui me donne des spasmes, ces scènes de massacres de
femmes et d’enfants, cette violence, le sang, les cris d’épouvantes et de peur des victimes…
je n’en peux plus
Mon Dieu aidez-moi….

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