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Physique Nucléaire

1. Masse atomique : M(A,Z)

La masse atomique est donnée par :

M ( A, Z )c ²  m( A, Z )c ²  Zme c ²  Be( Z )
Avec :
m( A, Z )c ² : masse du noyau

me : masse d’un électron


Be(Z ) : l’énergie de liaison des électrons

noyaux légers moyens et lourds


e² 12 / 3 e²
BeZ ( Z ) en eV Z  13.6Z 12 / 3 .1,16Z 7 / 3  15.78Z 7 / 3
2a0 2a0

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2. Défaut de masse nucléaire
La masse d’un noyau est toujours inférieure à la somme des masses de ses constituants (Z protons , N neutrons).

m( A, Z )c ²
Masse du noyau Zm p c ²  Nmn c ²
Masses des constituants du
noyau

Le défaut de masse d’un noyau (A,Z) est défini par :

( A, Z )  Zm p  Nmn  m( A, Z )

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Exemples
 cas de H (1 proton,1 neutron)

(12H )  (2,1)  m p  mn  md  0,00244u.m.a 2,27 MeV


 cas de He (2 protons,2 neutrons)

( 24He)  (4,2)  m p  mn  mHe  0,030377u.m.a 28,3MeV

• Cette énergie maintient l’ensemble des nucléons et assure la cohésion du noyau

• Cette différence est une mesure de l’énergie de liaison du noyau


Remarque
Le défaut de masse peut être exprimer par : masse atomique

( A, Z )  ZmH  Nmn  M ( A, Z )
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3. Energie de liaison : B(A,Z)
• Comme les forces nucléaires sont à courte portée, elles ne s’exercent
qu’entre un nucléon et ses voisins les plus proches ‘

• De l’existence de ces forces nucléaires, il résulte une énergie potentielle


appelée énergie de liaison :
B( A, Z )  ( A, Z )c ²
On a :

( A, Z )  ZmH  Nmn  M ( A, Z ) B( A, Z )  ZmH c ²  Nmn c ²  M ( A, Z )c ²

M ( A, Z )c ²  ZmH c ²  Nmn c ²  B( A, Z )

Ainsi, pour les noyaux lourds, on comprend pourquoi on a un excès de neutrons sur les protons : un nombre
élevé de neutrons augmente les forces nucléaires sans ajouter de forces répulsives électrostatiques.

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4. Energie moyenne de liaison : Bmoy(A,Z)

L’énergie moyenne de liaison , ou bien l’énergie le liaison par nucléon ,est donnée par :
B( A, Z )
E ( A, Z ) 
A

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Remarques
• Pour les noyaux légers (A < 30) :
- l’énergie de liaison par nucléon augmente avec A.
- ils se manifestent des oscillations très nets pour des valeurs de A multiples de 4.
4
2 He; 48 Be; 12
6 C; 20
10 Ne; 24
12 Mg
• Pour lourds; la courbe monte régulièrement, passe par un maximum ( 8,79MeV) pour le Fer et garde
une valeur de presque constante ( 8MeV/A) même si A continue à augmenter

• On constate alors que, si l’on excepte les noyaux très légers, l’´énergie de liaison ne varie que faiblement
avec A.

Ce comportement remarquable est une conséquence du caractère à courte portée des forces d’interaction
nucléaire. Il en résulte qu’un nucléon n’interagit qu’avec ses proches voisins et pas avec tous les constituants
du noyau. On a donc une saturation des forces d’interaction et de l’énergie de liaison.

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5-Modèle de la goutte liquide


Le modèle de la goutte liquide, élaboré par Carl Friedrich Von Weizsäcker (1935) et Niels Bohr (1937) permet
de retrouver certaines propriétés des noyaux, comme l’énergie de liaison, le rayon ou la stabilité vis à vis de la
radioactivité β et de la fission spontanée.
Hypothèses de base du modèle de la goutte liquide
• la densité nucléaire est indépendante de A .la matière nucléaire donc incompressible, comme une goutte
liquide.
• dans son état stable, le noyau est sphérique. Le liquide étant incompressible, son rayon est proportionnel à la
racine cubique du nombre A de nucléons .
R  r0 A1/ 3 avec r0 est cons tan te
• dans le noyau, la densité volumique de charge est constante; autrement dit, la probabilité d’existence des
protons est la même en tout point du noyau

• Les nucléons interagissent uniquement avec les proches voisins (saturation)


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Energie de liaison, formule de Bethe-Weizsäcker


Le modèle conduit à la formule semi-empirique de Bethe-Weizsäcker pour l’´énergie de liaison :
Z2
B( A, Z )  av A  asurf A  aC . 1/ 3  aasy .
2/3 N  Z    ( A)
2

Avec : A A
• av A : énergie de volume
- Responsable de la liaison des nucléon à l’intérieur du noyau, il résulte des forces d’interaction nucléaire
(attractives).

- En raison de la saturation de ces forces, l’´énergie de liaison qui en résulte est la même pour tous les
nucléons.
- Le coefficient av correspond donc à l’énergie de liaison moyenne par nucléon.
• asurf A2 / 3 : énergie de surface
- Les nucléons à la surface du noyau ont moins de voisins que ceux situés au cœur du noyau.

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- C’est un terme analogue au terme de tension superficielle dans une goutte liquide
il diminue l’énergie de liaison totale.

- Ce terme est proportionnelle à la surface de la sphère, donc à R²

Z2
• énergie coulombienne : aC . 1/ 3
A
- Les forces coulombiennes agissent entre les protons

- La répulsion coulombienne tend à diminuer l’énergie de liaison


Pour calculer l’énergie Ec , on suppose que :
Le noyau : sphère uniformément chargée contenant Z protons

Charge du noyau : Ze

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ch arg e totale du noyau
Densité de charge du noyau : 
volume du noyau
Ze 3Ze
 
4
 r0 R3 R  r A  1/3 4 r03 A
0
3

La charge positive (q’’) est étalée sur une sphère de rayon r r

4 3 q’’
q ''   r 
3
Soit une couche sphérique :
dq’
* de rayon r * d’épaisseur dr

* de charge : dq '  4 r 2 .dr


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l’énergie coulombienne travail nécessaire pour créer la couche sphérique
travail nécessaire pour amener dq de l’infini à r
On suppose que q’’ est ponctuelle située au centre du noyau sphérique r
q’’ crée en tout point de la sphère de rayon r le potentiel : q’’
1 q '' 1 1 4 3 
1 q '' V (r )  .  .  r  
dW  V .dq '  . .dq ' 4 0 r 4 0 r  3 
4 0 r dq’

1 4  4 4 2 4 4 2 4 2 R5
.   r 3   .  4 r 2 .dr  
R
1
dW  r  .dr U  r  .dr  . .
4 0 r  3  3 0 3 0 3 0 5
0
3Ze 3 e² Z ² Z²
Or :  U  a
4 R3 5 4 0 r0 A1/3
c
A1/3
3 e² Z ( Z  1)
Pour Z = 1 U =0 Ec 
5 4 0 r0 A1/3
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 N Z
2
: terme d’asymétrie
• aasy .
A
- Nous avons supposé que l’énergie de liaison des neutrons est identique à celle des protons, une fois que l’on
a pris en compte le terme d’interaction coulombienne. Ceci n’est vrai strictement que si le nombre de neutrons
est égal à celui des protons

- l’énergie d’asymétrie est la différence entre l’énergie d’un noyau (A,N=Z) et l’énergie d’un noyau (A,N=Z)

- Supposons que les nucléons sont dans une boite, les niveaux d’énergie des neutrons et des protons sont bien
définis et équidistants :
1
E 
A
- Ces niveaux se remplissent suivant le principe d’exclusion de Pauli puisque les protons et les neutrons sont
des fermions : un nucléon par niveau

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Si à partir du noyau (A,Z), on veut fabriquer le noyau (A,Z-n,N+n)
(A, N,Z=N) (A, N+n,Z-n) Chaque proton de être relevé de n niveaux

l’énergie nécessaire pour déplacer 1 proton


nE

l’énergie nécessaire pour déplacer n protons


3E n  nE
E

l’énergie à dépenser pour former le noyau


(A,Z-n,N+n) : n  nE
p n p n

Avec : 1  N Z
2

n  N  Z et E  l’énergie d’asymétrie : aasy .


A A
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• L’énergie d’appariement

Suivant la parité de A et Z, un petite correction d'énergie est nécessaire :

  pour les noyaux pair-pair



 (A)  0 pour les noyaux impair
  pour les noyaux impair-impair

L’énergie d’appariement traduit le fait que les nucléons de même nature ont tendance à se regrouper par
paires à spins antiparallèles. L'énergie de liaison sera plus importante si le nombre de protons ou celui de
neutrons est pair.

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6.Energie de séparation
Jouant un rôle analogue à l’énergie d’ionisation d’un atome, c’est l’énergie nécessaire pour enlever du noyau une
particule x(a,z). Elle donnée par :
S x ( A, Z )  M ( A  a, Z  z )c ²  M (a, z )c ²  M ( A, Z )c ²

S x ( A, Z )  B( A, Z )  B( A  a, Z  z )  B(a, z )
– L’énergie de séparation d’un proton :
S p ( Z , N )  B( A, Z )  B( A  1, Z  1)
– L’énergie de séparation d’un neutron :

S n ( Z , N )  B( A, Z )  B( A  1, Z )
– L’énergie de séparation d’une particule a :

Sa ( Z , N )  B( A, Z )  B( A  4, Z  2)  B(4,2)
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Exemple :

Remarques

• Les énergies de séparation pour les protons


et les neutrons sont plus importantes les
noyaux Z et N pairs que pour ceux Z et N
impairs.

• Les énergies de séparation pour les protons


et les neutrons sont élevées pour les nombres
magiques : 8, 20, 28, 50, 82 et 128.

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