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Infécondité chez la chienne


C. Dumon

L’infécondité peut être définie comme l’impossibilité pour une femelle de mettre au
monde des produits vivants et viables. Cette définition englobe l’infertilité stricto sensu
(c’est-à-dire l’impossibilité d’être fécondée), la mortalité embryonnaire et les
avortements. Il s’agit d’un motif de consultation dont la fréquence augmente
notablement avec le développement des élevages canins, de la cynophilie et la valeur
économique croissante des chiens de race pure. C’est une préoccupation majeure des
éleveurs professionnels ou amateurs, une déception chez de nombreux maîtres
souhaitant une descendance à leur animal préféré et il importe que le vétérinaire sache
désormais répondre à leur attente. Pour préciser l’origine de l’infécondité, le clinicien doit
s’appuyer sur les commémoratifs et plus particulièrement sur la fréquence et la durée des
chaleurs, le refus ou l’acceptation de la saillie. Dosages hormonaux, frottis vaginaux,
tests biologiques, analyses bactériologiques, virologiques et imagerie médicale sont
souvent nécessaires.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Infertilité individuelle ; Infertilité de collectivité ; Infécondité ; Anœstrus ;


Hyperœstrie

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1 L’infécondité peut être définie comme l’impossibilité
pour une femelle de mettre au monde des produits
¶ Impubérisme 2
vivants et viables. Cette définition englobe le refus
Manifestations cliniques de la puberté 2
d’accouplement, l’infertilité stricto sensu (c’est-à-dire
Étude clinique 3
l’impossibilité d’être fécondée), la mortalité embryon-
Traitement de l’impubérisme lié à l’insuffisance
naire et les avortements.
en hormones gonadotropes 4
Le praticien est confronté aux cas cliniques suivants :
¶ Anœstrus 5 • la chienne n’a jamais manifesté cliniquement d’acti-
Étude clinique 5 vité sexuelle : c’est l’impubérisme ;
Traitement de l’anœstrus 6 • après quelques cycles normaux, la chienne ne pré-
¶ Hyperœstrie 8 sente plus aucune manifestation sexuelle, c’est
Étude clinique 8 l’anœstrus ;
Possibilités thérapeutiques 8 • les chaleurs ont un rythme irrégulier avec des inte-
¶ Chaleurs régulières 10 rœstrus raccourcis, c’est l’hyperœstrie ;
Refus de la saillie 10 • la chienne présente des chaleurs normales en fré-
Accouplement non suivi de gestation 13 quence et en durée mais l’on observe :
C un refus de la saillie ;
¶ Infertilité en élevage 15
C un accouplement non suivi de gestation.
Infécondité liée à la conduite de l’élevage 16
Un développement spécial est enfin consacré aux
Infécondité d’origine génétique 16
problèmes particuliers rencontrés dans les collectivités :
Infécondité liée au comportement en collectivité 16
l’infertilité en élevage.
¶ Conclusion 17 L’étude de ces diverses manifestations cliniques de
l’infertilité de la chienne faisant appel très souvent à la
mesure des concentrations sanguines des hormones

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 1


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Tableau 1.
Concentration sanguine des hormones ovariennes en fonction des différentes phases du cycle sexuel.
Anœstrus Proœstrus Œstrus Métœstrus
Œstradiol < 10 pg/ml 10-60 pg/ml
< 35 pmol/ml 35-200 pmol/ml
Progestérone < 1 ng/ml < 2 ng/ml 2-20 ng/ml 20-60 ng/ml
< 3,5 nmol/ml 3,5-7 nmol/ml 7-20 nmol/ml 70-150 nmol/ml

ovariennes, il nous semble judicieux d’en rappeler les En règle générale, les chiennes de races petites ou
valeurs normales en fonction des différentes phases du naines ont une puberté plus précoce (de 5 à 6 mois)
cycle sexuel (Tableau 1). que les chiennes de grandes races (de 15 à 16 mois) ou
les races géantes (de 18 à 24 mois).
Malnutrition et exercice physique intense peuvent
■ Impubérisme retarder la puberté.
La vie en collectivité peut à l’inverse être à l’origine
La puberté se définit comme l’acquisition de la de pubertés précoces en raison d’un phénomène
fonction de reproduction et correspond chez la chienne d’entraînement lié aux phéromones émises par une ou
aux premières chaleurs. plusieurs chiennes en chaleurs. Enfin, les femelles de
Étape importante pour une lice destinée à la repro- race berger allemand ont généralement, malgré leur
duction, la puberté peut avoir des manifestations taille, leurs premières chaleurs vers 5 mois.
classiques ou atypiques, voire ne pas apparaître et c’est
alors l’impubérisme. Problèmes particuliers observés
Pour éviter toute confusion entre puberté atypique et à l’occasion des premières chaleurs
impubérisme, nous étudierons successivement la
puberté sous ses différentes manifestations cliniques. Regroupées sous le vocable de « pubertés atypiques »,
on distingue les chaleurs silencieuses, les chaleurs
interrompues « à rebond » et les chaleurs persistantes.
Manifestations cliniques de la puberté
Chaleurs silencieuses
« Chaleurs » Elles sont ainsi qualifiées lorsqu’elles ne sont pas
Elles se manifestent cliniquement par l’apparition détectées par le maître, soit en raison de son inexpé-
brutale d’un œdème vulvaire accompagné d’écoule- rience en la matière, soit en raison d’une symptomato-
ments sanguins qui attirent les mâles, initialement logie fruste : œdème vulvaire discret ; faibles pertes
chassés par la femelle. sanguinolentes ; pas ou peu d’excitation ni d’attirance
Alors que l’œdème vulvaire augmente jusqu’au des mâles.
dixième jour, l’écoulement sanguin devient progressi- Les facteurs favorisants sont la vie en appartement
vement discret, voire séreux. avec isolement des congénères et plus encore l’absence
Autour du dixième jour, la chienne accepte le mâle de mâle.
pendant 4 ou 5 jours, puis refuse l’accouplement alors Une sécrétion d’œstradiol par les follicules ovariens
que l’attirance du mâle persiste jusqu’au vingtième jour légèrement inférieure à la normale limite l’expression
(fin des chaleurs). clinique des chaleurs mais peut être suffisante pour
Cependant, 25 % des chiennes présentent des cha- permettre l’ovulation. Le diagnostic repose alors sur
leurs qui ne sont pas exactement conformes à ce l’apparition d’une lactation de pseudogestation et/ou
schéma-type et l’on peut observer : peut être confirmé par la réalisation de frottis vaginaux
• un œdème discret et un écoulement sanguin à peine tous les 15 jours et le dosage de la progestéronémie
perceptible ; tous les mois [1].
• à l’opposé, un écoulement sanguin voisin de En raison de cette éventualité, lors de consultation
l’hémorragie permanente pendant 20 jours ; pour impubérisme le praticien doit s’assurer par inter-
• une acceptation de la saillie au début des chaleurs rogatoire et examens complémentaires que la chienne
puis un refus, ou au contraire un refus jusqu’au n’a jamais eu de chaleurs « silencieuses ».
seizième ou dix-septième jour avant l’acceptation. Chaleurs interrompues avec « rebond »
Cela n’implique pas une pathologie sous-jacente,
tout au plus des risques de mauvaise synchronisation Pendant 8 à 10 jours, on note un œdème vulvaire,
ovulation/saillies et d’infertilité « apparente ». un écoulement sanguin, une attirance des mâles, une
saillie exceptionnellement acceptée, puis tout s’arrête
brutalement.
Âge d’apparition de la puberté
Deux à 10 semaines plus tard, on observe une réap-
On note de grandes variations selon les races et à parition des chaleurs avec un cycle normal sur 20 jours.
l’intérieur de chaque race selon les individus. Si l’on suit ces chaleurs, les frottis vaginaux attestent
Dans certaines espèces, il y a une relation directe d’un prœstrus qui n’évolue pas jusqu’à la kéra-
entre le poids corporel et l’âge de la puberté. Dans tinisation.
l’espèce humaine, la jeune fille doit avoir atteint 80 % Pour des raisons à ce jour non élucidées, on observe
de son futur poids adulte. Le rapport est de 50 % chez conjointement une légère élévation de la progestéroné-
les ruminants et de 30 % chez la rate. mie de l’ordre de 4 à 6 ng/ml, mais qui s’arrête à ces
Dans l’espèce canine, il y a un lien évident entre valeurs. De ce fait, les follicules dégénèrent sans ovula-
précocité et format. tion, ce qui provoque un anœstrus immédiat.

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Parfois, deux ou trois cycles interrompus se succè-


dent, qui font craindre une métrorragie ou un avorte-
ment précoce, éventualités démenties par les frottis
vaginaux ou la progestéronémie. C’est en effet l’arrêt de
l’élévation de la progestérone sanguine à des valeurs
inférieures à celle de l’ovulation associé à un frottis
vaginal proche de l’œstrus qui confirme le
diagnostic [2].
Devant cette symptomatologie, il convient de ne pas
traiter, de contrôler une éventuelle infection du tractus
génital par des frottis réguliers, de ne pas assimiler ces
« rebonds » à une hyperœstrie, de ne pas intervenir sur
de tels cycles avant 30 mois.
La fertilité n’est pas compromise.
Chaleurs persistantes [3]
À la différence avec le tableau précédent, il n’y a pas
ici arrêt et rebond, mais œstrus persistant très au-delà
de 20 jours.
Il s’agit d’un hyperœstrogénisme inhibant le pic de
luteinizing hormone (LH) et l’ovulation. Il n’y a donc pas
de kératinisation sur les frottis vaginaux, la progestéro-
némie reste basse mais l’œstradiol est supérieur à
20 pg/ml.
Cette hyperœstradiolémie est liée à la présence sur
les ovaires de kystes folliculiniques.
L’échographie permet de mettre en évidence des
kystes dont le diamètre est supérieur à 1 cm mais le
plus souvent, malheureusement, ils sont d’un diamètre
inférieur et non visibles à l’échographie. La cœlioscopie
permet en revanche un diagnostic de certitude.
La guérison spontanée est généralement observée par
atrésie des kystes et lutéinisation. Il faut donc patienter.
Au-delà de 8 semaines, on peut envisager un traitement
chirurgical.
Une anomalie chromosomique, le syndrome XO,
peut également être à l’origine d’un proœstrus puber-
taire prolongé à la suite duquel les ovaires subissent Figure 1. Clitoris péniforme (chienne pseudohermaphrodite)
une dégénérescence fibreuse. Il est donc intéressant de (A, B). 1. Commissure vulvaire ventrale ; 2. lèvres vulvaires ;
réaliser un caryotype si l’on veut éliminer cette éven- 3. clitoris péniforme.
tualité et si la cœlioscopie ou la laparotomie n’ont pas
mis en évidence de kystes ovariens.

Étude clinique C’est ainsi que certains traitements pratiqués avant la


puberté peuvent provoquer des anœstrus le plus sou-
Pubertés typique et atypique ayant été définies, nous vent définitifs (anabolisants, progestagènes) et parfois
sommes en mesure d’établir le diagnostic d’impubé- réversibles (corticoïdes retard, griséofulvine,
risme. Il importe d’en rechercher l’origine. kétoconazole).
C’est à partir de l’anamnèse que l’on peut envisager
Impubérisme avec anomalies physiques [4] ces hypothèses dans la mesure où le maître a pris
Il peut être lié à un nanisme thyroïdien ou hypo- possession suffisamment tôt de sa chienne.
physaire qui s’accompagne toujours d’anœstrus Toute origine iatrogène pouvant être exclue ou étant
définitif. incertaine, il est nécessaire de pratiquer des dosages
Il peut également être la conséquence d’un état hormonaux.
d’intersexualité : hermaphrodisme avec phénotype L’anovarie, autre cause d’impubérisme, est une
femelle ou pseudohermaphrodisme avec présence d’un malformation congénitale, tout à fait exceptionnelle
clitoris péniforme (Fig. 1). Cette dernière anomalie chez la chienne, puisque son incidence statistique est
correspond à un caryotype XX et peut être reproducti- estimée à 3/10 000 [6].
ble expérimentalement sur les femelles d’une portée par Elle s’accompagne le plus souvent d’infantilisme
injection d’hormone mâle à la mère pendant la génital (organes génitaux externes de taille anormale-
gestation. ment petite), mais la vulve et les mamelles peuvent
L’ovariohystérectomie doit être pratiquée sur ces aussi être normales [1, 7].
chiennes pour éviter une évolution tumorale. L’absence d’ovaires peut être diagnostiquée par
Généralement, la taille du clitoris diminue après dosage de l’œstradiol avant et après stimulation par un
cette intervention mais s’il reste disgracieux il est analogue de la gonadotropin-releasing hormone (GnRH)
possible d’en réaliser l’exérèse. selon le protocole suivant :
• T0 : prise de sang pour dosage de l’œstradiol et
Impubérisme sans anomalie physique [5] injection de 0,16 µg/kg de busériline (Receptal®) ;
En l’absence d’anomalie visible, les commémoratifs • T1 = T0 + 60 minutes : prise de sang pour un nou-
peuvent orienter vers une étiologie iatrogène. veau dosage d’œstradiol ; en l’absence d’ovaire,

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Figure 2. Arbre décisionnel. Approche


Impubérisme diagnostique de l’impubérisme.
Pubertés atypiques
- chaleurs silencieuses
- rebonds
- chaleurs permanentes

Avec anomalies Sans anomalie


phénotypiques phénotypique

Nanisme Intersexualité Étiologie iatrogène Étiologie iatrogène


(anamnèse) exclue

Dosage T4 et cortisol
sanguins

Valeurs normales Hypothyroïdisme


T4 et cortisol Hypercorticisme

Agénésie ovarienne Anomalie du Insuffisance en hormones


(vérifier par tests spécifiques) caryotype gonadotropes

l’œstradiol reste nul ou à une valeur de 2 pg ; en Provoquer la maturation folliculaire [3, 8-10]
présence d’ovaires, il augmente de 2 à 40 pg.
L’absence d’ovaires ayant pour conséquence une Deux protocoles peuvent être envisagés :
absence de progestérone plasmatique et de ce fait une • gonadotrophine sérique : pregnant mare serum gona-
absence de rétrocontrôle négatif de cette hormone sur dotrophin (PMSG) (Folligon®) à la posologie de
l’hypothalamus, l’aplasie ovarienne s’accompagne de 20 UI/kg tous les jours pendant 9 jours par injection
valeurs élevées de FSH et de LH. On peut donc dia- sous-cutanée ;
gnostiquer une anovarie par dosage de la LH et l’on • follicule stimulating hormone (FSH) (Humégon®) à la
trouve alors des valeurs de l’ordre de 25 ng/ml (nor- dose de 0,5 UI/kg par voie intramusculaire tous les
male autour de 1 ng/ml). jours pendant 9 jours.
Enfin, une laparotomie exploratrice ou une cœlios- Il est inutile de prolonger le traitement au-delà de
copie apportent un diagnostic de certitude. 9 jours. Si le résultat escompté n’est pas obtenu, il
Les hormones thyroïdiennes et le cortisol plasmati- convient de revoir le diagnostic. Les frottis vaginaux
que sont les témoins éventuels d’un dysfonctionne- sont indispensables pour contrôler la kératinisation.
ment hormonal susceptible d’entraîner un impubérisme
secondaire à une hypothyroïdie ou un hypercorticisme. Déclencher l’ovulation
L’examen du caryotype permet d’éliminer un syn- Celle-ci peut être obtenue, soit avec des prolans
drome XXX (non-disjonction d’un chromosome X), hypophysaires, soit avec des analogues des hormones
anomalie observée chez une femme sur 1 000, plus rare hypothalamiques. Sont ainsi utilisées :
chez la chienne, et qui se traduit par un silence sexuel • l’human chorionic gonadotrophin (hCG) (gonadotro-
total sans aucune anomalie physique. phine chorionique Endo®) en injection intramuscu-
Si toutes ces hypothèses peuvent être levées, on peut laire unique, une fois la kératinisation obtenue et
conclure à une insuffisance en hormones gonadotropes uniquement si elle est obtenue, à la posologie de
hypophysaires et un protocole thérapeutique peut être 50 UI/kg ;
proposé avec des chances de succès. • la GnRH (Receptal®) qui peut être utilisée à la place
Les différentes hypothèses étiologiques de l’impubé- de l’hCG à la posologie de 0,5 µg/kg par voie intra-
risme permettent d’établir une démarche diagnostique musculaire et également en injection unique.
(Fig. 2).
Contrôler l’ovulation
Traitement de l’impubérisme
lié à l’insuffisance en hormones Il convient ensuite de vérifier le résultat du traite-
ment. Les frottis vaginaux doivent présenter des images
gonadotropes de métœstrus et la progestéronémie doit être supérieure
Le traitement est limité à celui de l’insuffisance en à 15 ng/ml.
hormones hypophysaires. L’objectif est de provoquer la S’il en est autrement, la stimulation a échoué et il est
maturation folliculaire puis de déclencher l’ovulation. judicieux de reconsidérer le diagnostic.

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■ Anœstrus
Étude clinique
Définition
L’intervalle entre deux œstrus peut être très variable
(de 5 à 12 mois) selon les chiennes ; seule la régularité
des cycles doit être considérée, toute irrégularité étant
pathologique.
On parle donc d’anœstrus lorsque, après un ou
plusieurs cycles apparus à intervalles réguliers, on
observe une absence totale de manifestations de « cha-
leurs » chez une chienne alors que l’on a bien contrôlé
l’exactitude des commémoratifs par frottis vaginaux et
dosages hormonaux.
Il convient de tenir compte de la possibilité de
chaleurs silencieuses ou d’expression clinique presque Figure 3. Kyste lutéinique après exérèse (cliché Dr
imperceptible, et de ne pas les confondre avec un Fontbonne).
anœstrus.

Étiologie
Un bilan endocrinien est à réaliser de façon systéma-
Pour établir l’étiologie d’un anœstrus qui détermine tique :
les possibilités thérapeutiques, il faut établir une • une hyperprogestéronémie (supérieure à 2 ng/ml
anamnèse complète, un examen clinique minutieux et au-delà de 4 mois après les dernières chaleurs)
avoir recours à des explorations complémentaires : témoigne de la présence de kystes lutéaux (Fig. 3) ou
examen biochimique du sang, dosages hormonaux, de tumeur ovarienne à rechercher par échographie,
imagerie médicale [6, 11, 12]. cœlioscopie (Fig. 4) ou laparotomie exploratrice ;
L’hyperlipidose, liée ou non à l’obésité, provoque un • si la progestéronémie est normale, c’est-à-dire infé-
anœstrus consécutif à un trouble de la synthèse du rieure à 2 ou 3 ng/ml, le dosage du cortisol plasma-
cholestérol qui entre dans la structure des hormones tique et de la thyroxine s’imposent pour éliminer
gonadiques. Une hypercholestérolémie doit donc être ou diagnostiquer une hypothyroïdie ou un hyper-
recherchée. corticisme [13-15].
Une origine iatrogène, avec les mêmes produits que Dans certaines races (lévriers, chiens de traîneau), il
ceux que nous avons évoqués à propos de l’impubé- peut être utile de doser la testostérone plasmatique.
risme, est relativement fréquente. En effet, des éleveurs peu scrupuleux utilisent les

Figure 4. Visualisation des ovaires et de l’utérus par cœlioscopie (A à C).

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Anœstrus

Dosage de la
progestéronémie

Progestéronémie Progestéronémie
> 2 ng/ml < 2 ng/ml

Échographie Dosage T4 et
ovarienne cortisol

Kyste ou tumeur Valeurs Hypothyroïdie


des ovaires normales Cushing
Hypercorticisme

Dosage
testostéronémie

Valeurs normales Hypertestostéronémie


= Dopage

Bilan lipidique

Valeurs Hyperlipidose
normales Trouble dans la synthèse du cholestérol
 structure des hormones sexuelles

Étiologie iatrogène Insuffisance d'hormones


(anamnèse) gonadotropes

Figure 5. Arbre décisionnel. Approche diagnostique de l’anœstrus.

androgènes à des fins de dopage et provoquent une Nous utilisons pour notre part le protocole mis au
imprégnation androgénique qui induit un anœstrus point par Fontbonne à l’École nationale vétérinaire
difficilement réversible [16]. d’Alfort utilisant un analogue des prostaglandines, le
Enfin, si toutes ces hypothèses sont infirmées, cloprosténol (Estrumate®), à la posologie de 2 µg/kg, en
l’anœstrus est la conséquence d’une insuffisance en injection sous-cutanée, une fois par jour pendant
hormones gonadotropes (Fig. 5). 8 jours. Une prémédication est conseillée pour éviter
ou minimiser les effets secondaires des prostaglandines
Traitement de l’anœstrus (vomissements, diarrhée, tachycardie) : butylsco-
Anœstrus consécutif polamine/noramidopyrine (Estocelan®), 1 ml/10 kg
à une hyperprogestéronémie 15 minutes avant l’injection de cloprosténol.
Lorsque l’échographie a mis en évidence un proces-
Trois protocoles peuvent être utilisés.
sus kystique ou tumoral sur un seul ovaire, il est
Van Haaften et al. [3] préconisent l’association
possible de pratiquer une ovariectomie unilatérale pour
bromocriptine/PMSG : bromocriptine 20 µg/kg per os
matin et soir jusqu’au prœstrus, puis PMSG à j1-j3- conserver la fertilité de la chienne.
j5 du prœstrus à la posologie de 20 UI/kg.
Concannon [10] propose les prostaglandines naturel- Anœstrus consécutif à une hypothyroïdie
les F2 (Dinoprost®) pendant 5 jours à la dose de 0,5 µg/
kg/j ; c’est ce protocole qui est généralement utilisé Quand la cause de l’anœstrus est une hypothyroïdie,
aujourd’hui. aussi bien primaire que secondaire, on prescrit de la

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lévothyroxine sodique (Forthyron®), une fois par jour, avec une pompe osmotique permettant la réalisation
par voie orale, à la posologie de 0,02 ml/kg de poids d’implants sous-cutanés à raison de 1,9 µg/kg/j.
corporel. L’expérimentation portait sur 24 femelles beagle.
Le traitement ne doit jamais être interrompu. Les Dix-huit d’entre elles sont entrées en œstrus après
chaleurs réapparaissent entre 4 et 6 mois après le début 13 jours de traitement et neuf gestations ont été
du traitement. obtenues.
Concanon et al. [21, 22] expérimentent également la
Anœstrus consécutif à une triptoréline mais par voie intramusculaire à raison de
hypertestostéronémie 1 µg/kg toutes les 8 heures pendant 3 jours. Ils obtien-
Un seul protocole a été publié, celui de Shille et nent 80 % d’œstrus en 10 à 16 jours et 80 % de
al. [17] : gestations.
• diéthylstilbestrol à la dose de 5 mg/kg per os par jour La GnRH en injection pulsatile ou continue consti-
pendant 5 jours ; tue donc une voie de recherche intéressante en matière
• à j5, hCG, 50 UI/kg par voie intramusculaire ; d’induction de l’œstrus chez la chienne mais, indépen-
• à j14 et j16, FSH, 1 UI/kg par voie intramusculaire ; damment du fait que les produits expérimentés ne sont
• à j20 : saillie ou insémination. pas encore commercialisés, leur coût et leurs conditions
Il obtient ainsi sept gestations sur sept femelles d’utilisation les rendent souvent inaccessibles à la
greyhound traitées pendant 20 jours après l’arrêt de la pratique vétérinaire courante.
testostérone et une gestation sur cinq femelles traitées Antiprolactines
à partir de 30 jours après l’arrêt de la testostérone.
Les alcaloïdes antiprolactiniques utilisés pour le
Anœstrus par hyperlipidose tarissement de la sécrétion lactée et commercialisés
Une thérapeutique hypolipémiante associée à un avec pour indication majeure le traitement des lacta-
régime alimentaire (aliments diététiques hypocalori- tions de pseudogestation ont eu pour effet secondaire
ques) peut parfois rétablir la situation. Il est en tout cas de raccourcir l’interœstrus des chiennes ainsi traitées.
essentiel de prescrire un tel régime lorsqu’une chienne À partir de cette observation, il était logique de
obèse est destinée à la reproduction. s’interroger sur leur mode d’action et d’expérimenter
ces molécules dans l’induction de l’œstrus.
Anœstrus par insuffisance en hormones Le rôle des voies dopaminergiques dans le méca-
gonadotropes nisme de contrôle de la sécrétion des gonadotrophines
n’est pas démontré chez la chienne et deux hypothèses
Gonadotrophines exogènes [18] sont avancées.
Les premières tentatives d’induction de l’œstrus ont La prolactine exercerait pendant l’anœstrus une
logiquement fait appel aux gonadotrophines exogènes inhibition de la sécrétion de LH et sa suppression par
et de nombreux auteurs conseillent le protocole sui- les antiprolactines amplifierait la libération de LH ; il
vant : n’y a pas cependant de corrélation entre les taux
• PMSG : 20 UI/kg par voie sous-cutanée ou intramus- sanguin de LH et prolactine pendant l’anœstrus, ce qui
culaire pendant 9 jours, ou 40 UI/kg tous les 3 jours, n’est pas en faveur de cette hypothèse.
trois fois de suite ; Plus vraisemblablement, les antiprolactines exerce-
• hCG : si la kératinisation des cellules vaginales est raient un effet stimulateur direct, à la fois sur la
obtenue, il est alors pratiqué une injection unique libération des gonadotrophines et sur le tissu ovarien
d’hCG à la dose de 500 à 1 000 UI par animal. (développement folliculaire).
Avec ce protocole, le proœstrus est observé dans Trois molécules ont été expérimentées : la bromo-
80 % des cas. Il est suivi d’un œstrus de courte durée criptine, la métergoline et la cabergoline.
avec ovulation constatée par laparotomie, mais la Bromocriptine [3]. L’unique publication relative à
gestation n’est obtenue que dans 30 % et 50 % des cas. cette molécule dans l’indication qui nous préoccupe
Ces résultats semblent être améliorés en remplaçant décrit un traitement de longue durée expérimenté sur
la PMSG par la FSH (Humégon®) à raison d’une injec- quatre chiennes en début d’anœstrus avec administra-
tion intramusculaire de 0,5 UI/kg/j pendant 9 jours. tion orale biquotidienne de 20 µg/kg de bromocriptine,
L’intérêt de ces traitements est essentiellement de le traitement devant être poursuivi jusqu’au prœstrus
relancer l’activité ovarienne et de permettre la fertilité suivant, soit entre 40 et 50 jours. L’intervalle interœs-
avec les cycles ultérieurs. tral serait alors réduit de moitié. Il convient cependant
de ne pas oublier les effets secondaires particulièrement
Gonadolibérines désagréables de ce produit (nausées, vomissements,
La GnRH hypothalamique est à l’origine de la libé- anorexie) qui, associés à la durée du traitement et à son
ration des prolans hypophysaires FSH et LH, et elle a coût, décourageraient les maîtres.
donc fait l’objet d’études comme méthode d’induction Métergoline [23]. Handja Kusuma et Tainturier utili-
de l’œstrus. sent sur dix chiennes la métergoline injectable (non
Cain et al. [9, 19] ont utilisé la GnRH naturelle. Sa commercialisée) à la dose de 1 mg/kg par voie intra-
sécrétion physiologique étant pulsatile, l’expérimenta- musculaire tous les 3 jours, le traitement étant initié
tion a été réalisée avec une pompe automatique injec- entre 90 et 160 jours après les précédentes chaleurs. Ils
tant de 75 à 500 ng/kg en 2 secondes toutes les obtiennent un prœstrus en 16 jours, une ovulation sur
90 minutes pendant 6 à 12 jours. Huit femelles beagle toutes les chiennes et une gestation sur neuf d’entre
ont ainsi été traitées et six d’entre elles ont mené une elles.
gestation normale. Elles avaient présenté un prœstrus Cabergoline [18, 24, 25]. Buff, Fontbonne et Guérin
de 3 à 6 jours après le début du traitement, et un utilisent cette molécule sur 50 chiennes de races
œstrus entre le onzième et le seizième jour. différentes en anœstrus prolongé (de 8 mois à 2 ans).
Un agoniste de la GnRH, la D-TRIP-5 GnRH ou La cabergoline est administrée per os pendant 3 semai-
triptoréline (Lutrelin®) [20] a également été expérimenté nes, en dehors des repas, à la posologie de 5 µg/kg, soit

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 7


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

0,1 ml/kg de la préparation commerciale (Galastop®).


Progestéronémie
Le traitement est interrompu dès l’apparition des
premiers signes cliniques des chaleurs. Soixante-douze
pour cent des chiennes traitées sont entrées en chaleurs Courbe normale
moins de 1 mois après l’arrêt du traitement, dont 56 % 40-60 ng
en moins de 21 jours après le début du traitement. Le
taux de fertilité est de 92 % des chiennes ainsi traitées Ovulation Hypolutéinisme
et mises à la reproduction.
Cette étude est particulièrement intéressante car on Cycle
8 ng anovulatoire
peut ainsi induire des chaleurs fertiles sur des chiennes 2 ng
Cycle
sexuel
en anœstrus prolongé sans réactions secondaires défa-
Anœstrus Chaleurs Métœstrus Anœstrus
vorables. Ce protocole est parfaitement réalisable en
pratique vétérinaire quotidienne. Le seul inconvénient Figure 6. Intérêt de la mesure de la progestéronémie lors
est le coût relativement élevé sur les femelles de grande d’infertilité par cycles anovulatoires ou insuffisance lutéale. Cycle
taille. anovulatoire : la progestérone reste à son niveau basal. Insuffi-
Ainsi, en l’état actuel de nos connaissances et si la sance lutéale : élévation pré- et postovulatoire de la progesté-
GnRH est sans nul doute une voie de recherche inté- rone, mais qui retombe à son niveau basal moins d’un mois plus
ressante et porteuse d’espoirs, pratiquement l’induction tard.
de l’œstrus par le clinicien peut être obtenue soit par le
protocole classique PMSG plus hCG, soit par la caber-
goline dont l’efficacité a été mise en évidence plus
récemment. Lors d’une œstradiolémie normale, plusieurs cas de
figure sont à envisager :
■ Hyperœstrie • si la progestéronémie est normale, il s’agit d’un
problème de nidation ; tout se passe comme si la
muqueuse utérine n’avait pas eu le temps de se
Étude clinique préparer à la nidation en raison d’un interœstrus
À l’inverse des situations précédemment décrites, trop court et il y a résorption embryonnaire ;
certaines infertilités sont liées à des interœstrus rac- • si la progestéronémie est basse, cela témoigne d’un
courcis. Les chaleurs réapparaissent tous les 3 ou 5 mois cycle anovulatoire (Fig. 6).
sur des chiennes ayant d’ordinaire un interœstrus de Lors de chaleurs rapprochées, on dose la progestéro-
6 mois ou plus : c’est l’hyperœstrie. La saillie est tantôt némie pendant le métœstrus et si l’on trouve des
refusée, tantôt acceptée, mais non suivie de gestation. valeurs inférieures à 10 ng/ml, on doit envisager un
Il ne faut pas oublier que certaines chiennes, en développement folliculaire insuffisant, n’allant pas
particulier celles de race berger allemand, ont des cycles jusqu’à l’ovulation. Cela serait dû à une sécrétion
courts, qui n’affectent pas la fertilité dans la mesure où insuffisante de LH par l’hypophyse consécutive à une
ils sont réguliers. concentration élevée d’œstradiol qui bloque l’axe
Le diagnostic étiologique de ce type d’infertilité hypothalamohypophysaire. Les frottis vaginaux sont
repose : kératinisés (hyperœstradiolémie), mais la progestéroné-
• sur l’anamnèse, et l’on prend en compte la durée des mie ne suit pas sa courbe normale.
chaleurs ; Une progestéronémie anormalement élevée peut être
• sur des examens complémentaires dont le dosage de liée à un diabète.
la progestéronémie et de l’œstradiolémie. En présence d’une œstradiolémie élevée, une proges-
téronémie basse oriente vers la présence de kystes
Chaleurs de durée normale (20 jours) folliculaires (Fig. 8, 9), et une progestéronémie élevée
Il convient d’effectuer des frottis vaginaux et de vers une métrorragie.
doser la progestéronémie dès la fin des chaleurs et dans Enfin, des valeurs élevées mais fluctuantes sont le
les 10 jours suivants. signe d’une tumeur ovarienne.
Si la progestéronémie est restée à son niveau basal, Échographie ovarienne et/ou laparotomie confirment
on est en présence d’un cycle anovulatoire et on note le diagnostic.
une absence de kératinisation sur les frottis vaginaux. Il faut signaler que l’hyperœstrie est souvent le
Très fréquemment, cette situation évolue après trois ou premier symptôme de lésions ovariennes qui sont plus
quatre cycles en une endométrite kystique. tard accompagnées d’alopécie ou de dermatoses
Parfois, au contraire, il est observé un frottis de diverses.
métœstrus, la progestéronémie augmente, attestant À court ou moyen terme, kystes et tumeurs des
qu’il y a bien eu ovulation, mais si l’on répète les ovaires évoluent vers un pyomètre.
dosages dans les 20 jours qui suivent les chaleurs, on
note qu’elle décroît rapidement jusqu’à son niveau de Possibilités thérapeutiques
base. On est donc en présence d’une insuffisance
lutéale (hypolutéinisme) en relation avec une involu-
tion prématurée du corps jaune (Fig. 6).
Cycle anovulatoire
Après avoir observé un cycle anovulatoire, on
Chaleurs raccourcies contrôle à l’aide de frottis vaginaux les chaleurs suivan-
L’hyperœstrie s’accompagne souvent d’une réduction tes et dès l’apparition de la kératinisation on pratique
de la durée des chaleurs qui peut être inférieure à une injection intramusculaire unique d’hCG (gonado-
10 jours. L’évolution vers un œstrus permanent est trophine chorionique Endo ® ) à la posologie de
généralement la règle. Après dosage de l’œstradiolémie 50 UI/kg.
et de la progestéronémie à la fin des chaleurs, on peut Les résultats sont médiocres mais c’est la seule
préciser le diagnostic (Fig. 7). solution possible.

8 Vétérinaire - Pathologie de la reproduction


Infécondité chez la chienne ¶ 1600

Hyperœstrie

Chaleurs de Chaleurs d'une


durée normale durée < 20 jours

Dosage progestérone Dosage œstradiol


pendant les chaleurs et progestérone

Niveau basal Augmente mais Œstradiolémie Œstradiolémie


décroît rapidement normale augmentée

Cycle Hypolutéinisme P. basale P. élevée


anovulaire

P. normale P. basale P. élevée

Mortalité Cycle Pathologie Rechercher Kystes Tumeur des


embryonnaire anovulatoire non un diabète folliculaires ovaires
ovarienne

Figure 7. Arbre décisionnel. Approche diagnostique de l’hyperœstrie.

Figure 8. Kystes ovariens (folliculiniques) : échographie.


Figure 9. Kystes ovariens (folliculiniques) après exérèse.

Si l’œstradiolémie reste élevée, on peut traiter avec


des antiandrogènes comme l’acétate de clomifène peut éviter la résorption fœtale en administrant de la
sachant que l’on prend le risque d’un pyomètre [26]. progestérone qui a pour effet de ramener la courbe à la
normalité. On peut choisir la voie orale (Utrogestan®),
Insuffisance lutéale 100 mg kg j ou la voie intramusculaire avec de l’hepti-
Lorsque cette anomalie est observée, il est possible à late d’hydroxyprogestérone (Tocogestan®), 200 mg/kg
l’occasion du cycle suivant, s’il y a eu ovulation et tous les 5 jours.
saillie (et seulement dans ce cas), de contrôler l’évolu-
tion de la progestéronémie en début de métœstrus, et
Problème de nidation
tous les 5 jours. Nelson [27] propose de suivre l’évolution des frottis
Si l’on observe une chute trop précoce donc anor- vaginaux et, dès que l’on observe des images d’anœstrus,
male, et si l’on a fait saillir la chienne avec succès, on de provoquer un repos sexuel par des progestagènes.

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 9


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

Nelson utilise l’acétate de mégestrol à la posologie de


0,5 mg kg j per os, Arbeiter la proligestone en injection
unique, par voie sous-cutanée, à raison de 15 à 20 mg/
kg, et enfin Sokolowski la mibolérone à la même
posologie [28].
Ces traitements ne doivent être entrepris qu’en
période d’anœstrus confirmé par frottis vaginaux sinon
il y a risque très important, voire systématique, de
pyomètre.

Kystes folliculaires
Leur traitement est très aléatoire. S’il s’agit d’une lice
reproductrice, on peut tenter d’obtenir leur régression
en recherchant leur lutéinisation par injection de 750
à 1 500 UI d’hCG. Les résultats sont très décevants.
Lors de lésions unilatérales, l’ovariectomie de l’ovaire
affecté permet parfois de régler le problème.

Figure 10. Atrésie vaginale (mise en évidence par radiogra-


■ Chaleurs régulières phie après injection intravaginale d’un produit de contraste).

Refus de la saillie
Il est relativement fréquent en médecine vétérinaire
canine d’être consulté pour une chienne qui n’accepte
pas le mâle et refuse la saillie organisée par le maître
lorsqu’elle est en chaleurs.
En dehors d’une incapacité ou d’une inexpérience de
l’étalon qui sortent du cadre de cet article, cet échec de
l’accouplement imputable à la femelle peut être la
conséquence de problèmes physiques, comportemen-
taux, mais le plus souvent sont liés au mauvais choix
de la date par l’éleveur.

Étude clinique
Problèmes physiques
La saillie génératrice de douleur chez la femelle
motive alors son refus.
Il peut s’agir de quelque chose de tout à fait anodin,
comme ce que l’on observe chez les femelles de races à
long poil ou à fourrure épaisse (terriers, bobtails,
afghans...). Des poils, en effet, s’intercalent entre le
pénis du mâle et la vulve de la femelle, ne permettant
pas l’intromission. Il suffit parfois de tondre la région
vulvaire pour régler le problème.
La douleur instantanée ou mémorisée par la chienne
entraîne un refus d’accouplement notamment l’arth-
rose vertébrale, une hernie discale. Le chevauchement
du mâle est mal supporté, la chienne se dérobe (teckels,
pékinois, bassets).
Des malformations vulvaires rendent la pénétration
impossible :
• hypoplasie vulvaire, anomalie de taille et de position
(colley) ;
• vulve « barrée » : position horizontale de la vulve
(berger picard) ;
• dermite des plis vulvaires : la suppuration observée
est accompagnée de léchage permanent, d’œdème Figure 11. Double vagin (clichés Dr Péchereau).
rendant impossible l’accouplement ; A. Fibroscopie.
• entropion vulvaire : excès de peau entraînant un B. Vaginographie.
véritable enfouissement des lèvres de la vulve ; les
mictions sont difficiles, l’urine stagne dans les plis et
favorise les pullulations bactériennes.
Il en va de même d’anomalies vaginales congénitales Sténose ou atrésie vaginale (Fig. 10), double vagin
ou acquises. (Fig. 11) peuvent également être mis en évidence lors
Outre la persistance de l’hymen qui rend le premier de refus de saillie.
coït douloureux, des épaississements congénitaux ou La ptose vaginale (Fig. 12) liée à une sécrétion
acquis empêchent la vulve de se dilater lors de l’intro- excessive d’œstradiol se traduit par l’apparition d’un
mission du pénis. repli de muqueuse sur le plancher du vagin qui peut

10 Vétérinaire - Pathologie de la reproduction


Infécondité chez la chienne ¶ 1600

% chiennes

30 %

Acceptation du mâle
20 %
19 %
18 %

13 %

10 %

7%
6%

3%
3%
Figure 12. Ptose vaginale.
1 2 3 4 5 6 7 8 910 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Jours de chaleurs
% cumulé 3 6 19 38 66 84 91 97100

Figure 14. Variations du moment de l’ovulation (d’après


Pheminster [29]).

Moment inopportun [13]


Mais c’est avant tout la mauvaise synchronisation
ovulation/saillie qui est le plus souvent à l’origine du
refus de l’accouplement par la chienne.
Le vétérinaire doit donc s’attacher à rechercher le
« bon moment » car la chienne n’est fécondable que
pendant 2 jours durant toute la période des chaleurs. Il
s’agit des troisième et quatrième jours qui suivent
l’ovulation. Dans cette espèce, en effet, l’ovulation est
une ovulation ovocytaire, nécessitant une maturation
de 48 heures des ovocytes dans les oviductes avant
fécondabilité. Après quoi les ovules ne restent vivants
Figure 13. Sarcome de Sticker saillant entre les lèvres vulvaires et fécondables que pendant 2 jours.
d’une chienne. En résumé, si l’ovulation survient à j0, j1 et j2 sont
nécessaires à la maturation ovocytaire et les ovules sont
fécondables à j3 et j4.
être très important. La saillie n’est évidemment pas Sachant que de leur côté les spermatozoïdes ne sont
possible (prédispositions raciales chez les brachycépha- au maximum fécondants que pendant 4 à 5 jours
les : bullmastiff, boxer, bouledogue). (exceptionnellement 6 à 7 jours avec des étalons jeunes
Les vaginites peuvent également entraîner un refus adultes entre 2 et 5 ans), il est indispensable pour
d’accouplement mais, le plus souvent, la chienne obtenir fécondation et gestation qu’il y ait une syn-
l’accepte et l’infection locale détruit les spermatozoïdes. chronisation parfaite entre les 5 jours d’efficacité des
On observe plutôt un échec de la saillie qu’un refus (cf. spermatozoïdes et les 2 jours de fécondabilité des
infra). ovules.
Polypes, tumeurs vaginales, sarcome de Sticker Cette synchronisation rigoureuse doit être recherchée
(Fig. 13) sont parfois découverts lors d’un refus à tout prix car s’il est admis que c’est pendant cette
d’accouplement dont ils sont évidemment respon- courte période de fécondabilité que la chienne accepte
sables. le plus facilement la saillie, il existe des exceptions à
Compte tenu de toutes ces éventualités, un examen cette règle.
minutieux de l’appareil génital externe s’impose lors Si la plupart des chiennes ovulent entre le dixième et
d’un refus de saillie et à l’examen clinique doivent le quatorzième jour, Pheminster [29] a démontré que
souvent être associés des examens complémentaires : 20 % d’entre elles peuvent ovuler en dehors de cette
frottis vaginaux, vaginoscopie, fibroscopie. période et ce sont précisément ces chiennes théorique-
ment « hors normes » qui refusent souvent la saillie
Troubles comportementaux (Fig. 14).
Les chiennes agressives, « dominantes », dressées à la Il convient donc de déterminer chez elles avec la
garde, se jettent sur tout congénère qui leur est pré- plus grande précision le moment de l’ovulation avec
senté, y compris sur l’étalon qui leur a été réservé. frottis vaginaux (Fig. 15), dosage de la progestéronémie
À l’opposé, les chiennes d’appartement vivant tou- (Fig. 16) et éventuellement échographie ovarienne.
jours seules, « dominées », sont terrorisées à la vue d’un Des échographies des ovaires réalisées matin et soir
autre chien et se couchent dès que le mâle veut les à partir du moment où la progestéronémie a atteint
chevaucher, rendant le coït impossible. 8 ng/ml permettent en effet de visualiser les follicules
Enfin, il a été observé que des lices ayant mémorisé ovariens puis leur rupture (Fig. 17). Ces examens
un coït douloureux peuvent également refuser un complémentaires sont pratiqués de façon systématique
nouvel accouplement. lors d’insémination artificielle en semence congelée qui

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 11


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

Figure 15. Détermination de l’œstrus par frottis vaginaux :


cellules épithéliales regroupées et toutes kératinisées (coloration
Harris-Schorr).

“ Point essentiel
Échographie ovarienne
• Elle nécessite un échographe avec des ondes de
fréquence de 7,5 à 12 MHz, et demande Figure 17. Détermination du moment de l’ovulation par
technicité et entraînement de la part de échographie.
l’utilisateur. A. Follicules ovariens avant l’ovulation (astérisque).
• Les ovaires se situent en regard du pôle caudal B. Disparition des follicules après ovulation (astérisque).
du rein et au-dessous.
• La chienne doit être installée en décubitus
chaleurs) ou anormalement tardive (après le seizième
latéral droit pour rechercher l’ovaire gauche (le jour), ces examens doivent être entrepris dans les 2 ou
plus facile à trouver) et inversement pour l’autre 3 jours qui suivent le début des chaleurs et poursuivis
ovaire. jusqu’à la fin (toutes les 48 heures par exemple).
• Les ovaires sont difficilement visibles en Plus exceptionnellement, mais de nombreuses obser-
anœstrus sauf en présence de kystes lutéiques ou vations le prouvent, certaines lices recherchent et
de tumeur. acceptent le mâle en dehors du moment de fécondabi-
lité, c’est-à-dire soit nettement avant, soit nettement
après, voire refusent l’accouplement au moment
demande une précision beaucoup plus grande en raison opportun. Il faut en tenir compte et être prêt à inter-
du temps de survie limité des spermatozoïdes après venir en réalisant une insémination artificielle en
.
décongélation. Ils peuvent être proposés également semence fraîche.
lorsqu’une chienne refuse la saillie ou lorsqu’une saillie
n’a pas été suivie de gestation (cf. infra). Solution thérapeutique
Pour ne pas être surpris par des chiennes à ovulation C’est en effet l’insémination artificielle en semence
anormalement précoce (à partir du troisième jour des fraîche qui va permettre de résoudre la plupart de ces

ngr/ml Figure 16. Détermination par dosage de la


ngr/ml
progestéronémie du moment de l’ovulation
ngr/ml
Pro-œstrus
(10 j)
Œstrus
(10 j)
Métœstrus
(120 j)
Anœstrus
(X j)
(dosage quantitatif ou kit-tests) dès l’obten-
Sang tion de la kératinisation totale des cellules
Œdème vulgaire épithéliales vaginales. FSH : follicule stimula-
FSH
Progestérone
Folliculine

Attraction du mâle ting hormone ; LH : luteinizing hormone.


refus acceptation recherche refus
LH

400 40

300 30
50

200 20

25
FSH
100 10

Folliculine Progestérone
LH

-8 -6 -4 -2 +2 +4 +5 +8 + 10 2 sem 4 sem 6 sem 8 sem 10 sem 12 sem 14 sem 16 sem 18 sem


Jo

12 Vétérinaire - Pathologie de la reproduction


Infécondité chez la chienne ¶ 1600

Figure 18. Approche diagnostique de-


Chienne
vant une infertilité avec cycles réguliers.
« vide »
HGK : hyperplasie glandulokystique.

Échec de Accouplement
l'accouplement non suivi de
(cf. supra) gestation

Échec de la Résorption embryonnaire


fécondation Avortements
± 90 % ± 10 %

Infertilité Vaginite Synchronisation Origine non Étiologie


du mâle HGK endomètre ovulation/saillie infectieuse infectieuse
± 10 % ± 10 % ± 70 % - génétique - microbisme
- hormonale d'élevage
- traumatique - brucellose
- iatrogène - herpès-virose
- alimentaire - mycoplasmose

problèmes. La technique, largement décrite par ailleurs


(voir Insémination artificielle dans l’espèce canine), est
simple et les résultats sont extrêmement satisfaisants,
permettant un pourcentage de gestations équivalent
aux saillies naturelles et avec une prolificité identique.
Certaines lésions sont en revanche sans solution ou
nécessitent une intervention chirurgicale appropriée.

Accouplement non suivi de gestation


Les éleveurs ont l’habitude d’appeler ce cas de figure
une « chienne vide », c’est-à-dire une chienne qui
s’avère non gestante après une ou plusieurs saillies.
Une remarque préliminaire s’impose : la fertilité,
dans l’espèce canine, n’est pas de 100 %. Des études
conduites aux États-Unis sur de très grands effectifs
concluent à un taux de fertilité maximal de 85 % sur
des saillies confirmées mais qui ont eu lieu dans les
conditions naturelles, c’est-à-dire sans contrôle
d’aucune sorte par frottis vaginaux ou dosages de
progestéronémie [6].
Il convient alors de s’interroger : la chienne est-elle
vide par absence de fécondation ? Y-a-t-il eu féconda-
tion puis résorption embryonnaire et/ou avortement ?
(Fig. 18).

Échec de la fécondation
Dyssynchronisme ovulation/saillie
Figure 19. Infertilité liée à l’étalon.
Le dyssynchronisme ovulation/saillie est responsable A. Bonne qualité : concentration correcte, pas de formes anor-
de l’échec dans 80 % des cas. Il n’y a pas eu, comme males.
précédemment, refus de la saillie mais acceptation à B. Mauvaise qualité : oligospermie, tératospermie.
une période de non-fécondabilité. La solution à propo-
ser est bien sûr le suivi des chaleurs suivantes avec
frottis vaginaux, dosage de progestéronémie et éven- Il faut également s’assurer de la réalité de l’accouple-
tuellement insémination artificielle. ment incriminé comme stérile. En effet, il n’est pas
suffisant de laisser ensemble les « partenaires » pendant
Responsabilité de l’étalon
2 ou 3 jours, il faut également être sûr qu’une saillie
L’étalon peut aussi être en cause : une azoospermie, complète a bien eu lieu et avec accolement.
une oligospermie, une insuffisance de vitalité des
spermatozoïdes, peuvent expliquer les échecs. Il est Infection vulvovaginale
indispensable de réaliser un spermogramme sur le mâle Les vulvites entraînent essentiellement des refus de
suspect et/ou de changer de mâle à la saillie suivante saillie en raison de la douleur provoquée lors de l’intro-
(Fig. 19). mission du pénis. Lors de vaginites, la chienne accepte

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 13


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

Figure 20. Fibroscopie vaginale.


A. Muqueuse normale.
B, C. Vaginite.

s’impose pour vérifier si le processus infectieux est


limité au vagin ou lié à une infection du tractus
urinaire.
Un antibiogramme est associé à la recherche
bactériologique.
Endométrite chronique
L’infertilité peut être liée à une endométrite chroni-
que, à une hyperplasie glandulokystique de l’endo-
mètre, à une salpingite, autant de processus inflamma-
toires et infectieux incompatibles avec la nidation (voir
« Hypertrophie glandulokystique et pyomètre »).
Résorption embryonnaire et avortements précoces
Dans ce cas, la fécondation a bien eu lieu mais la
Figure 21. Vaginite mise en évidence par frottis vaginal : gestation n’est pas menée à terme, l’interruption étant
nombreux polynucléaires (coloration Diff-Quick). le plus souvent précoce.
Les avortements tardifs sont plus à rapprocher de la
mortalité néonatale quant à leur étiologie et lui sont
d’ailleurs très souvent associés en élevage.
parfois l’accouplement, mais les spermatozoïdes sont Parmi les différentes causes à envisager, nous distin-
détruits par la modification du pH liée à l’infection. guerons : des facteurs non infectieux (génétiques,
Les vaginites sont extrêmement fréquentes et affec- hormonaux, traumatiques, iatrogènes, alimentaires) ;
tent 7 % des chiennes de façon asymptomatique, des facteurs infectieux, qui sont plus particulièrement
si ce n’est en entraînant une infertilité. Parfois, elles étudiés avec l’infertilité d’élevage (cf. infra) et la
s’accompagnent de secrétions purulentes plus ou moins pathologie néonatale dont ils sont souvent responsables
abondantes, avec ténesme et pollakiurie, et dans 25 % (voir « Pathologie périnatale du chiot »).
des cas sont associées à une cystite.
Le diagnostic est établi par fibroscopie (Fig. 20), mais Avortements non infectieux
beaucoup plus simplement et avec autant de certitude Origine génétique. Des anomalies chromosomiques
par la cytologie vaginale (Fig. 21) qui met en évidence et des gènes létaux peuvent entraîner des résorptions
des polynucléaires en nombre très élevé, témoignant embryonnaires. Il semble cependant que ce soit beau-
d’un processus infectieux. Le diagnostic étant ainsi coup moins fréquent dans l’espèce canine que dans
effectué, il faut chercher la cause par un examen l’espèce féline par exemple, ou encore dans l’espèce
bactériologique. humaine.
De nombreux germes bactériens peuvent être isolés Il est alors recommandé de changer de mâle aux
de l’appareil génital externe de la chienne. Ce sont le chaleurs suivantes.
plus souvent des staphylocoques (30 %), Escherichia coli Origine hormonale. Les dysendocrinies décrites à
et des streptocoques, mais aussi Pseudomonas, Proteus, propos de l’anœstrus ou de l’hyperœsrie peuvent à un
Klebsellia, mycoplasmes et uréoplasmes [30]. degré moindre exister sur des chiennes à cycles régu-
Il a été démontré que les germes isolés chez les liers et il convient de rechercher une hypothyroïdie,
chiennes atteintes de vaginites sont les mêmes que une hypoœstradiolémie, un hypolutéinisme.
ceux isolés sur chiennes saines, à l’exception de Brucella Une hypoœstradiolémie (œstradiol inférieur à
canis dont la seule présence implique l’infertilité. 60-70 pm/ml) en prœstrus peut expliquer une insuffi-
L’isolement n’est significatif que si l’un des germes est sance de « recrutement » des follicules ovariens et est
très abondant ou mieux en culture pure [26, 30]. ainsi responsable d’infertilité par manque d’hormones
À côté de la bactériologie effectuée sur l’écouvillon- gonadotropes. Il faut à l’occasion du cycle suivant
nage vaginal, un examen bactériologique de l’urine contrôler l’œstradiolémie en proœstrus.

14 Vétérinaire - Pathologie de la reproduction


Infécondité chez la chienne ¶ 1600

L’hypothyroïdie est considérée comme une cause des défauts nutritionnels affectent plus la lactation que
possible de défaut de gestation en l’absence de tout la gestation.
autre signe clinique. Ce dysfonctionnement thyroïdien Ont été impliqués dans l’infécondité les protéines,
peut être d’origine héréditaire et il faut attirer l’atten- les acides gras essentiels, le phosphore, l’iode, le zinc et
tion du propriétaire sur la possible transmission à la la vitamine A, mais il convient de souligner que seule
descendance. Le problème est différent si l’hypothyroï- la carence ou au contraire l’excès de vitamine A ont des
die est consécutive à une thyroïdite auto-immune effets nettement démontrés.
secondaire à une maladie infectieuse (toux de chenil, Plus que la malnutrition, la suralimentation est
par exemple). Un traitement adapté de cette dysendo- parfois cause d’infertilité par perturbation des métabo-
crinie peut restaurer la fertilité. lismes hormonaux, notamment celui des acides gras
Enfin, un hypolutéinisme préjudiciable à la poursuite précurseurs d’hormones stéroïdes. L’insuffisance hépa-
de la gestation peut apparaître pendant les premiers tique qui résulte de ces états pléthoriques ralentit le
mois et entraîner la résorption fœtale. Il convient d’être catabolisme des œstrogènes et la surcharge graisseuse
vigilant aux chaleurs suivantes, de contrôler la proges- bloque le métabolisme de la vitamine A.
téronémie après la saillie et de corriger son éventuelle Enfin, c’est plutôt sur le plan hygiénique ou sur la
chute par administration de progestérone. bonne conservation des produits que l’on peut être
Origine traumatique. Des traumatismes violents ou amené à trouver des troubles de la reproduction liés à
des interventions chirurgicales majeures sont responsa- l’alimentation. Il est classique de dire que le « micro-
bles d’avortements d’une partie ou de la totalité de la bisme d’élevage » fait son nid dans la gamelle du chien
portée. en provoquant une infécondité d’origine infectieuse.
Origine iatrogène. L’état de gestation entraîne de
nombreuses modifications physiologiques telles qu’une Avortements infectieux [26, 29, 30]
diminution de la motricité gastro-intestinale, des Outre une mauvaise gestion du moment de l’accou-
variations dans la filtration glomérulaire rénale, des plement, c’est probablement une des causes principales
différences dans le métabolisme enzymatique hépati-
d’infertilité, surtout en élevage canin et d’autant plus
que, etc.
que l’effectif est important.
Ces modifications ont des conséquences sur la phar-
Les bactéries et virus classiquement responsables de
macologie (absorption, élimination, transformation) des
mortinatalité peuvent également être à l’origine de
médicaments qui peuvent devenir néfastes, voire
résorptions embryonnaires précoces et donc d’infertilité
toxiques.
apparente.
Par ailleurs, il vaut mieux parler de membrane
Au premier rang de ces affections, il faut citer l’her-
placentaire plutôt que de « barrière » placentaire puis-
pès virose, la brucellose, la mycoplasmose, mais aussi
que, quel que soit le type de placentation (endothélio-
choriale chez la chienne), il y a passage de les colibacilles, les streptocoques, les staphylocoques
médicaments à travers le placenta. La perméabilité impliqués dans le « microbisme d’élevage » et qui
placentaire est fonction de la nature du produit, de sa provoquent successivement ou simultanément selon le
posologie, de la fréquence et de la durée cas infertilité, avortements, mortinatalité ou septicémie
d’administration. néonatale.
On peut définir une constante de diffusion dépen-
dant de la liposolubilité de la molécule, elle-même
inversement proportionnelle à son degré d’ionisation : ■ Infertilité en élevage [26]

une molécule peu ionisée et donc plus liposoluble


diffuse plus rapidement (par exemple, les anesthésiques L’objectif des éleveurs est de produire un maximum
liposolubles). La constante de diffusion dépend aussi de de chiots commercialisables en parfaite santé à l’âge du
la taille de la molécule et de sa liaison aux protéines sevrage.
plasmatiques. Avec la pathologie néonatale, le parasitisme et les
Le pH des fluides maternels est supérieur au pH des viroses classiques, une des préoccupations majeures de
fluides fœtaux et donc les bases faibles ont tendance à l’éleveur est donc l’infécondité qui, dans les collectivi-
se concentrer dans le fœtus (atropine, chlorpromazine, tés, peut présenter une allure enzootique (au moins en
éphédrine, propranolol, etc.), tandis que les acides apparence), caractérisée soit par l’absence de portées,
faibles passent mal le placenta (pénicilline, ampicilline, soit par des problèmes d’hypoprolificité (portées plus
furosémide, etc.). rares et nombre de chiots inférieur à la moyenne de la
La période la plus tératogénique ou abortive est race), soit enfin par des avortements répétitifs.
incontestablement celle pendant laquelle les embryons Le nombre de chiots sevrés et vendus par femelle,
« flottent » dans les fluides utérins, après leur transit par cycle et par an est un paramètre reflétant le profes-
dans l’oviducte et avant l’implantation dans la sionnalisme de l’éleveur mais également l’état sanitaire
muqueuse utérine, c’est-à-dire entre j8 à j20 après la de l’élevage.
fécondation. Bien évidemment, tout ce qui a été étudié précédem-
Des résorptions fœtales sont aussi observées après ment à propos d’infertilité reste applicable aux lices
traitement par tous les antimitotiques, les antibiotiques vivant en collectivité, mais il faut également prendre
qui inhibent la synthèse protéique (aminoglucosides, en compte des problèmes spécifiques qui sont liés à la
chloramphénicol, nitrofurantoïnes), la dexaméthasone, conduite de l’élevage, à des incompatibilités génétiques,
les prostaglandines, etc. au comportement en collectivité, ceux liés à des infec-
De nombreux produits tels que les antifongiques, tions microbiennes ou virales étant développées par
certains antiparasitaires, des anesthésiques sont plus ailleurs.
tératogènes qu’abortifs. L’incidence de l’alimentation est identique à celle
Origine alimentaire [6]. Seules les carences graves ou étudiée en pathologie individuelle et les causes infec-
les déséquilibres majeurs ont une incidence sur la tieuses sont étudiées avec la pathologie néonatale dont
fertilité. La fonction de reproduction est prioritaire et elles sont indissociables.

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 15


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

Infécondité liée à la conduite 0 et 8 jours, et ce sont le plus souvent l’hygiène et


l’aménagement de la maternité, mais aussi l’alimenta-
de l’élevage tion de la chienne allaitante, qui sont en cause. Enfin,
C’est de très loin la principale cause d’infécondité. La dans la période 8 jours-sevrage, ce sont les conditions
tenue de documents d’élevage est indispensable. Bien d’élevage en général et le microbisme ambiant qui sont
évidemment, s’ils n’existent pas ou sont mal tenus, une envisagés. Les notions de surpopulation, de mouve-
forte suspicion doit porter sur ce chapitre avant d’aller ments d’animaux, d’environnement sont à étudier et à
plus loin, voire d’entreprendre des examens ou analyses remettre en cause.
complémentaires. Les documents de base doivent
comporter des fiches individuelles pour chaque adulte Infécondité d’origine génétique
présent à l’élevage et récapitulant sa carrière reproduc-
Ce motif d’infécondité est assez rare et est le fait de
trice. Le cahier d’élevage enregistre, de façon chronolo-
la consanguinité régulièrement pratiquée en élevage
gique, les événements survenus dans l’élevage. On y
pour obtenir une sélection plus rapide. En effet, les
trouve l’enregistrement des différentes portées, depuis
tares révélées empêchant la reproduction s’autoélimi-
la naissance jusqu’à la vente ou la mise en
nent. En revanche, il existe de multiples associations à
reproduction.
effets négatifs réduisant la fertilité ou la prolificité par
Les fiches individuelles « femelle » doivent permettre des mécanismes distincts et cumulatifs. Il est donc
de mesurer l’écart entre chaque œstrus, la date opti- conseillé, pour accroître la vigueur d’une souche, de
male de saillie dont la méconnaissance est la principale sélectionner en priorité sur le taux de reproduction
cause d’infécondité, même chez les « éleveurs chevron- défini précédemment.
nés ». Elles permettent de prévoir une surveillance La sélection sur le taux de reproduction associée à un
renforcée des mises-bas à problème (dystocies, canniba- tri sur les autres caractères recherchés de la race (stan-
lisme...), d’éliminer de la reproduction les femelles aux dard, aptitudes, comportement) permet une progression
performances insuffisantes, de repérer et d’éviter rapide et sûre.
ensuite les accouplements à « problèmes » (hypoproli- Les seuls cas incontestables de troubles de la repro-
ficité, tares, etc.), de comptabiliser les chiots survivants duction liés à des problèmes génétiques sont ceux qui
et d’en tirer les conclusions qui s’imposent sur l’amé- relèvent de la létalité. Encore faut-il qu’ils aient été
nagement des locaux ou les conditions d’élevage dans bien vérifiés. Les reproches classiquement faits à la
la maternité. Ces documents permettent de planifier consanguinité sont la mise en évidence de ces caractè-
d’éventuelles inséminations artificielles, de contrôler les res létaux masqués jusque-là. Il est difficile de les
performances de tel étalon, de dépister rapidement un recenser et diverses listes plus ou moins fiables circu-
éventuel surmenage, une inadaptation aux conditions lent dans la littérature internationale, alimentant les
d’élevage ou de saillie si ses performances sont supé- expertises de procès en rédhibition de ventes.
rieures à l’extérieur ou sur des femelles n’appartenant Rappelons que la présence d’un même caractère sur
pas à l’élevage. tous les éléments d’une même portée est la démonstra-
L’exploitation de ces documents doit aboutir à tion flagrante du mécanisme de transmission non
l’établissement de paramètres dont la variation doit héréditaire du caractère, à moins qu’il ne s’agisse d’un
permettre de déterminer la cause de l’infécondité caractère dominant et présent à l’état homozygote chez
présente. l’un des parents, donc présent phénotypiquement chez
Taux de fécondation : il s’agit du rapport nombre de ce dernier et facilement détectable. Il s’agit du résultat
femelles gestantes (celles qui ont avorté comprises) sur d’une infection intra-utérine ou d’une intoxication
nombre de femelles mises à la reproduction (y compris durant la gestation. En revanche, la répétition de cas
les refus de saillie). On prend en compte chaque sporadiques dans les cas viables doit faire penser à une
reproducteur, mais aussi l’élevage dans son ensemble, étiologie génétique. Mais seuls les accouplements
ainsi les erreurs de conduite de la reproduction sont- expérimentaux apportent la démonstration.
elles mises en évidence (mauvais choix du jour de La létalité récessive ne s’exprime que chez les homo-
saillie, mais aussi détection des individus situés en zygotes et comme la consanguinité permet d’accroître
dehors de la moyenne de l’élevage ou de la race). le nombre de ces derniers, c’est un moyen simple
Prolificité : il s’agit du nombre de produits obtenus d’éradication de la tare. L’attitude, hélas plus classique
par mise-bas à terme. Sont donc inclus les mort-nés. Ce des éleveurs, qui consiste à tenter de masquer cette tare
chiffre est à comparer avec les « normes » de la race ou en la diluant par des croisements hasardeux, ne
mieux celles qui ont été antérieurement enregistrées conduit qu’à polluer définitivement la race. Selon la loi
dans l’élevage concerné, car les chiffres fournis par la de Hardy-Weinberg, avec un taux de 4 % de sujets
Société centrale canine sont trop sujets à caution : les marqués par une tare à un caractère récessif dans une
déclarations de naissance étant payantes, les éleveurs population, celle-ci renferme 32 % de porteurs sains.
ne déclarent que les chiots survivant à 2 semaines ! Par la consanguinité, on élimine les homozygotes, soit
La variation des chiffres de prolificité va immédiate- seulement 4 % par génération !
ment orienter la recherche vers un mâle ou vers la
femelle. Si le phénomène est général, la recherche Infécondité liée au comportement
d’une pathologie infectieuse contagieuse ou d’une
erreur alimentaire est privilégiée. en collectivité
Taux de mortalité : il s’agit du pourcentage de chiots Les rapports sociaux intraspécifiques à l’espèce
morts pendant une période donnée par rapport au canine sont régis par des relations de dominant-
nombre de chiots nés (vivants ou non). Classiquement, dominé. Si le mâle n’est pas placé en situation de
on s’intéresse en premier lieu aux chiots mort-nés, à la dominance vis-à-vis de la femelle, il peut y avoir refus
chienne gestante (logement, alimentation, traitements de saillie du fait de l’un comme de l’autre des
médicaux ou antiparasitaires, hygiène) ; la valeur protagonistes.
génétique des reproducteurs est également à envisager. La présence d’un être humain ou l’introduction dans
On s’intéresse ensuite à la mortalité néonatale, entre un environnement inconnu sont aussi des facteurs

16 Vétérinaire - Pathologie de la reproduction


Infécondité chez la chienne ¶ 1600

potentiels inhibant la libido. Mais depuis la généralisa- Encore faut-il être rigoureux dans le moindre détail
tion des techniques d’insémination artificielle, ce type de la réalisation de chacune d’entre elles.
d’infécondité n’est plus un obstacle à l’élevage. La Des problèmes particuliers sont observés en élevage
réflexion peut même être poussée plus loin, si l’on et, l’étiologie infectieuse y étant relativement fréquente,
considère qu’il y a une corrélation élevée entre ardeur une collaboration étroite vétérinaire, éleveur et labora-
sexuelle et agressivité d’une part, et que d’autre part la toire spécialisé est indispensable.
demande en chiens dociles et soumis va se générali- .

sant. L’insémination artificielle devient un facteur de


sélection d’animaux incapables de se reproduire natu- ■ Références
rellement. Toutefois, le problème comportemental ne
peut être complètement évacué quand on est en pré- [1] Fieni F. Patologia de los ovarios y el utero. In: Reproduccion
sence d’un problème d’infécondité d’élevage. En effet, en caninos y felinos domesticos. Buenos Aires: Inter-Medica
un mâle placé dans des conditions défavorables ou Editorial; 2006. p. 75-95.
présenté à une partenaire trop dominante peut fournir [2] Fontbonne A. Infertility with regular or irregular ovarian
un éjaculat oligospermique. Il est donc fondamental de cycles in the bitches. In: Reproduction in companion, exotic
toujours soumettre l’étalon à une évaluation de son and laboratory animals. France: EVSSAR-ESAVS course
sperme, voire de le « récolter » dans des conditions 16th-21th ENVN; 2002.
optimales. [3] Van Haaften B, Dieleman SJ, Okkens AC, Bevers MM,
Les mêmes facteurs comportementaux peuvent Willemse AH. Induction of oestrus and ovulation in dogs by
treatment with PMSG and/or bromocryptine. J Reprod Fertil
conduire à des chaleurs anovulatoires chez la femelle
1989;39:330-1 [suppl].
(rottweiller, doberman), d’où la nécessité de pratiquer
[4] Olson PN, Mathesi EC. Canine vaginal and uterine bacterial
frottis vaginaux et dosages de progestérone.
flora. J Am Vet Med Assoc 1978;172:708-11.
Enfin, la surpopulation est un facteur de régulation [5] Wildt DE, Seager SW, Chakra Borty PK. Behavioural
des naissances, par résorption embryonnaire. La densité ovarian and endocrine relationship in the pubertal bitch.
des animaux présents est à considérer avec la notion J Anim Sci 1981;53:182-91.
d’effectif « critique » au-delà duquel les problèmes [6] Burke TJ. Reproductive disorders. In: Ettinger SJ, editor.
d’infécondité commencent à apparaître et qui est Textbook of veterinary international medicine. Philadelphia:
fonction de la race, de l’environnement, des WB Saunders; 1983. p. 1711-25.
installations. [7] Kutzler M. Infertilidad en la hembra canina. In:
Cette notion a été mise en évidence par Clarck sur Reproduccion en caninos y felinos domesticos. BuenosAires:
des populations de rats [2]. Les conditions générales Inter-Medica Editorial; 2006. p. 119-29.
d’élevage sont encore à considérer dans certains cas [8] Arnold S, Arnold P, Concannon PW. Effect of duration of
particuliers où les animaux sont à l’inverse trop isolés. PMSG treatment in induction of oestrus pregnancy rates and
L’insuffisance de contacts sociaux intra- ou extraspéci- the complications of hyper-oestrogenism in dogs. J Reprod
fiques conduit à de graves perturbations comportemen- Fertil 1989;39:115-22 [suppl].
tales telles que l’inaptitude à l’accouplement, mais aussi [9] Cain JL, Davidson AP, Cain GR, Stabenfeldt GH,
l’inexistence de l’instinct maternel. Par ailleurs, il a été Feldman EC, Lasley BL. Induction of ovulation in bitches
constaté que la présence d’un soigneur qui « terrori- using subcutaneous injection of gonadotropin-releasing
sait » les animaux induisait une baisse de prolificité analog. J Vet Intern Med 1990;4:124.
dans la partie de l’élevage dont il avait la charge. [10] Concannon PW. Methods for rapid induction of fertile
L’émission de phéromones et l’émission de signaux oestrus in dogs. In: Kirk RW, Bonagura JD, editors. Current
sonores ou lumineux interviendrait dans le succès de la veterinary therapy XI, Small animal practice. Philadelphia:
nidation de l’œuf embryonné. L’utilisation systémati- WB Saunders; 1992. p. 960-3.
que de l’échographie devrait permettre de différencier [11] Dumon C. Stérilité chez la chienne. Prat Méd Chir Anim
infécondité par résorption embryonnaire et infécondité Comp 1983;18:11-9.
vraie. [12] Patterson DF. Disorders of sexual development. In:
Proceedings of the American animal hospital association,
50th annual meeting, San Antonio, 1983. p. 453-7.
[13] Concannon PW, Hansel W, Visek WJ. The ovarian cycle of
■ Conclusion the bitch: plasma estrogen, LH and progesterone. Biol
Reprod 1975;13:112-21.
Confronté à un cas d’infertilité individuelle ou [14] Dumon C. Infertilité canine. Dépêche Vet 1990 (n°13).
d’élevage, le vétérinaire, par une démarche diagnosti- [15] Feldman EC. Infertility in the bitch. In: Ettinger SJ, editor.
que rigoureuse, actuellement bien codifiée et Textbook of veterinary internal medicine. Philadelphia: WB
s’appuyant sur des dosages hormonaux, des frottis Saunders; 1989. p. 1839-51.
vaginaux, sur l’imagerie médicale et dans les collectivi- [16] Moses DL, Shille VM. Induction of oestrus in greyhound
tés sur la bactériologie et la virologie, est très souvent bitches with prolonged idiopathic anoestrus or with suppres-
en mesure de déterminer l’origine du problème. sion of oestrus after testosterone administration. J Am Vet
Med Assoc 1988;192:1541-5.
La maîtrise des thérapeutiques hormonales est déli-
[17] Shille VM, Thatcher MJ, Lloyd ML. Gonadotrophic control
cate, les posologies sont extrêmement précises et toute
of follicular developpment and the use of exagenous
erreur a des effets souvent irrémédiables. La plupart des gonadotrophines for induction of oestrus and ovulation in the
praticiens sont actuellement familiarisés avec ces bitch. J Reprod Fertil 1989;39:103-13 [suppl].
techniques et par conséquent capables de répondre à [18] Vestergen JP, Onclin K, Silva LD, Concannon PW. Effect of
l’attente des éleveurs. stage of anoestrus in the induction of oestrus by the dopamine
Fort heureusement, plus de 80 % des cas d’infertilité agonist cabergoline in dogs. Theriogenology 1999;51:
dans l’espèce canine sont liés à une mauvaise synchro- 597-611.
nisation saillie-ovulation. La solution est simple et se [19] Cain JL, Cain GR, Feldman EC, Lasley BL, Stabenfeldt GH.
résume en trois interventions : frottis vaginaux, dosage Use of pulsatile intraveinous administration of gonadotropin,
de la progestéronémie, éventuellement échographie, et releasing hormone to induce fertile estrus in bitches. Am J Vet
insémination. Res 1989;50:1993-6.

Vétérinaire - Pathologie de la reproduction 17


1600 ¶ Infécondité chez la chienne

[20] Cinone M, Minoia P, Lacalandra G, Dell’Aquila M. Oestrus [25] Onclin K, Silva LD, Donnay I, Vestergen J. Luteotrophic
induction in the bitch with buserilin implant. Reproduction in action of prolactin in dogs and the effects of a dopamine
dogs and others carnivores. Proceedings of Satellite MTG agonist cabergoline. J Reprod Fertil 1993;47:403-9
13th ICAR, Sidney, 1996. p. 32. [suppl].
[21] Concannon P, Lasley B, Vanderlip S. LH release, induction [26] Mimouni PH. Infécondité en élevage canin. Cours avancé
of oestrus and fertile ovulations in response to pulsatile admi- GERES - Poitiers, (Proceeding). CNVSPA GERES; 1999.
nistration of GnRH in anoestrous dogs. J Reprod Fertil 1997; [27] Nelson J. Infécondité chez la chienne. Proceedings
51:41-54 [suppl]. of the World small animal veterinary association,
[22] Concannon PW. Induction of fertile oestrus in anoestrus dogs
Paris, 1986.
by constant infusion of GnRH agonist. J Reprod Fertil 1989;
[28] Sokolowski JH, Kasson CW. Effects of mibolerone on
39:149-60 [suppl].
[23] Handja Kusuma PS, Tainturier D. Comparison of induction conception, pregnancy parturition and offspring in the
of oestrus in dogs using metergoline, metergoline plus human Beagle. Am J Vet Res 1978;39:837-40.
chorionic gonadotrophin or pregnant mares serum [29] Pheminster KD, Holst PA, Spano JS, Hopwood ML.
gonadotrophin. J Reprod Fertil 1993;47:363-70 [suppl]. Time of ovulation in the Beagle Bitch. Biol Reprod 1973;
[24] Buff S, Fontbonne A, Guérin P. Protocole d’induction de 8:74-82.
l’œstrus chez la chienne par administration orale de [30] Doig PA, Ruhnke HL, Bosu WT. The genital Mycoplasma
cabergoline. Proceedings du congrès national CNVSPA. and Ureaplasma flora of healthy and diseased dogs. Can
Nice; 1998. J Comp Med 1981;45:233-7.

C. Dumon, Docteur vétérinaire (cgh.dumon@wanadoo.fr).


161, chemin des Plateaux, 78520 Saint-Martin-la-Garenne, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Dumon C. Infécondité chez la chienne. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Vétérinaire,
Pathologie de la reproduction, 1600, 2009.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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