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PLAN DU COURSʺ
CHAPI: Les Instruments de Financement du Secteur Public en
Côte d’Ivoire
CHAPII: Le Modèle des Deux Déficits et le Financement de l’Économie
CHAPIII: La Prévision
CHAPIV: Le Modèle d’Équilibre Général Calculable
CAS PRATIQUES
1) Le Plan National de Développement (PND) 2016-2020
2) Le Plan National de Développement (PND) 2021-2025 – Une Cote
d’Ivoire Solidaire : Résumé Synthétique.
3) Le Modèle Economique Urbain.
BIBLIOGRAPHIE
- -Plan National de Développement (PND) 2021-2025 - Diagnostique
Stratégique – Tome 1.
- Plan National de Développement (PND) 2021-2025 - Orientations
Stratégiques – Tome 2.
- Plan National de Développement (PND) 2021-2025 – Une Cote
d’Ivoire Solidaire : Matrices d’Actions Prioritaires et Cadre de
Résultats.
Fory J.P. et D. Requier-Desjardins, ʺPlanification et Politique
Économique en Côte d’Ivoire 1960-1985 ʺ, CEDA, Collection
Économie et Gestion, Abidjan, 1986.
Marchand, C., ʺÉconomie et Interventions de l’État ʺ, Presses
Universitaires de France, Paris.
1
MASTER 2 MADE : FINANCEMENT DE L’ACTION PUBLIQUE
En Côte d’Ivoire, une multitude de budgets séparés mais interdépendants ont été
exécutés simultanément. Jusqu’en 1961, un Budget Annexe Spécial d’Investissement et
d’Équipement (BASIE) finançait les investissements publics avec des ressources provenant
d’un Budget de Fonctionnement.
De 1962 à 1991, on distingue principalement le Budget Général de Fonctionnement
(BGF), le Budget Spécial d’Investissement et d’Équipement (BSIE) et les Budgets Annexes.
Les Budgets Annexes établissent des budgets spéciaux pour certains services publics qui
devraient couvrir de façon commerciale leurs dépenses par leurs propres recettes. Le plus
souvent, leur équilibre est assuré par une subvention du BGF. Ces budgets représentent moins
de 2 pour cent des ressources après 1975. Les Budgets Annexes ont été supprimés en 1991.
Le BGF est financé par les taxes et les appuis budgétaires. Le BSIE comprend le BSIE-
TRÉSOR, le BSIE Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles ou
BSIE-CSSPPA, et le BSIE Caisse Autonome d’Amortissement ou BSIE-CAA.
Le BSIE-TRÉSOR est financé par l’emprunt intérieur public et les recettes fiscales
provenant de certains impôts extérieurs et intérieurs affectés à des taux variables d’une année à
l’autre. Les emprunts intérieurs publics sont contractés auprès de la banque centrale (crédits et
avances de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) et des banques commerciales.
Jusqu’en 2003, le financement monétaire du déficit budgétaire était plafonné à 20 pour cent des
recettes fiscales de l’année antérieure. Ces avances de trésorerie accordées par la Banque
Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest aux États membres de l’UEMOA ont été supprimées
en Janvier 2003.
Les emprunts intérieurs intègrent aussi les arriérés de paiements dus aux entreprises
privés fournisseurs de biens et services nécessaires au fonctionnement de l’administration
publique. En 1990 les créances des entreprises du secteur non financier sur l’État, constituées
d’accumulation d’arriérés de cette catégorie, représentaient 13,5 % du stock de la dette gérée
par la Caisse Autonome d’Amortissement.
Le BSIE-CSSPPA est financé par l’épargne parapublique. Il a été créé en 1955 pour
réduire les risques liés aux fluctuations du taux de change et des prix aux producteurs des
certains produits agricoles d’exportation (café, cacao, ….). Il a permis de prélever et d’affecter
le surplus agricole au financement des investissements publics. A partir de 1991 le rôle de la
CSSPPA s’est limité à la collecte de données et à l’assistance technique aux exportateurs des
produits agricoles ayant précédemment bénéficié de la stabilisation. La CSSPPA a été
supprimée en 1996 sous la pression des bailleurs de fonds. Le Conseil Café Cacao est chargé
du développement de ce secteur.
Le BSIE-CAA a été créé en 1959. Il est financé par les emprunts extérieurs (emprunts
contractés sur les marchés financiers privés, emprunts multilatéraux et bilatéraux, et les crédits
fournisseurs).
Les emprunts extérieurs comprennent l’aide publique au développement représentant
l’ensemble des financements publics obtenus à des taux d’intérêt préférentiels (i.e. assortis de
conditions favorables et comportant un élément de libéralité au moins égal à 25 pourcent), et
les autres emprunts extérieurs obtenus à des taux d’intérêts non préférentiels.
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En plus de la prise en compte de l’aide privée, les flux de ressources extérieures peuvent être
désagrégés en dons et prêts reçus, en ressources bilatérales et multilatérales, en ressources
provenant des marchés financiers privés et crédits fournisseurs accordées au gouvernement
ivoirien
Le constat de l’émiettement des finances publiques et le manque de transparence dans
leur gestion a conduit à une réforme budgétaire et l’adoption d’un budget unique de l’État en
1999. Toutes les opérations financières de l’État contenues dans les précédents budgets sont
désormais regroupées dans un compte unique appelé ”Budget de l’État ”, réalisant ainsi l’unité
budgétaire et la centralisation de toutes les ressources de l’État au Trésor public.
Un document de programmation budgétaire a été voté par le Sénat le 24 juillet 2020 à
Yamoussoukro. Par définition, un budget programme est un budget basé sur des résultats précis
à atteindre au bout d’une période.
En Côte d’Ivoire, le budget programme s’étale sur trois ans plutôt qu’une année, avec
des indicateurs de performance, un contrôle plus affirmé de la Cours Des Comptes et du
Parlement, ainsi que des discussions plus approfondies avec le Parlement sur les hypothèses
d’élaboration du budget.
Les membres du gouvernement ont la qualité d’ordonnateurs principaux
(déconcentration de l’ordonnancement) avec des programmes à exécuter (budgétisation par
programme) dans une logique de gestion axée sur les résultats et la performance.
Les perspectives économiques sur la période 2021-2023 établissent un taux de
croissance moyen de 6,5 pourcent, un taux d’inflation moyen contenu à 1,8 pourcent et un
déficit des transactions courantes qui passerait de 2,3 pourcent en 2021 à 2,9 pourcent du PIB
en 2023. Le Budget s’établirait à 8.629,1 milliards CFA en 2021, à 9.129,8 milliards en 2022
et 9.916,3 milliards en 2023.
La politique budgétaire sur la période 2021-2023 est principalement axée sur
l’accroissement de l’efficacité du recouvrement des recettes intérieures, sur la poursuite de la
maitrise des charges de fonctionnement et la consolidation de la soutenabilité de l’endettement
public.
L’accumulation de la dette extérieure ivoirienne s’explique par les nouveaux emprunts
extérieurs contractés et les différentes restructurations de la période 1980 à 2010 (Tableau 1).
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(1) concerne seulement les restructurations finalisées de la dette publique à moyen et long terme; la dette à court
terme n’est prise en compte que si l’extension de la maturité excède un an. (2) Ne concerne que les créanciers
privés étrangers.
Au point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE),
le 26 Juillet 2012, 4.090 milliards de francs CFA ont été annulés sur un stock de dette extérieure
de 6.373,9 milliards de francs CFA soit un taux d’annulation de 64,2 pour cent. Cette réduction
du fardeau de la dette extérieure correspond à une baisse du service de la dette extérieure de 53
pour cent (de 500 milliards de francs CFA environ avant 2012 à 230 milliards de francs après
cette date), et à une amélioration des ratios d’endettement (le rapport du stock de la dette
extérieure sur PIB passe de 51 pour cent à 18 pour cent, pour une norme de viabilité de 40 pour
cent; le rapport du stock de la dette sur les exportations diminue de 160 pour cent à 37 pour
cent, pour une norme de 150 pour cent; le ratio stock de la dette sur recettes budgétaires passe
de 327 pour cent à 97 pourcent pour une norme de 250 pourcent). La mise en place d’une
politique nationale d’endettement soutenable nécessite, en plus de la surveillance des ratios de
la dette publique extérieure, un changement du comportement fiscal du gouvernement ivoirien.
Il s’agira par exemple de l’élargissement de l’assiette fiscale, de l’augmentation de l’effort de
collecte de l’impôt et de la maîtrise des dépenses publiques, en vue de réduire ou d’éliminer le
déficit d’épargne publique, et de diminuer ainsi la dépendance des finances publiques aux
ressources extérieures.
Le BSIE-TRÉSOR fonctionne comme une banque ou une caisse où sont déposés les
fonds de l’Etat et de ses démembrements, et comme un instrument de crédit à court terme chargé
d’équilibrer à tout moment les rentrées et les sorties de fonds.
Au début de chaque campagne agricole l’État fixe les prix bord champ que reçoit
l’agriculteur, et les prix les prix FOB du produit comprenant les frais de transport et une marge
que reçoit l’acheteur du produit et l’exportateur. La différence entre les prix du produit fixés
sur les marchés mondiaux et les prix FOB déterminent le surplus monétaire ou le déficit
financier enregistré au niveau de la CSSPPA, qui à son tour le fait répercuter sur le budget de
l’État.
De 1960 à 1998, la CAA a géré l’ensemble de l’endettement public. Au cours de cette
période, elle a fonctionné comme une banque de développement en gérant les dépôts des
collectivités, des organismes publics ou parapublics d’une part, et en collectant des fonds à
court terme et en les engageant sous forme de crédits à moyens et de crédits à long terme d’autre
part. Depuis Octobre 1998, la CAA a été érigée en une banque, appelée BNI, soumise aux
contrôles et exigences de la banque centrale et de la commission bancaire [Rapport d’Activité
de la Banque Nationale d’Investissement, 1999].
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SECTION 1: CHOIX D’UN TAUX DE CROISSANCE ET LA CAPACITÉ D’ABSORPTION
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Un troisième déficit doit être considéré par le planificateur : c’est le déficit du secteur
public qui est la différence entre les dépenses publiques (G) et les recettes budgétaires de l’Etat
(T), c’est-à-dire (G-T).
Le recours à l’épargne extérieure doit permettre de combler ces trois déficits. L’équilibre
macroéconomique ressources-emplois s’exprime algébriquement comme suit :
Y+M=C+G+X (1)
Y T C I G T X M or Y T C S
C S C I G T X M
(S I ) G T X M 2
L’équation (2) établit une relation entre la capacité de financement des ménages ou
l’acquisition nette d’actifs financiers par le secteur privé (S-I), le déficit budgétaire du secteur
public (G-T) et la balance commerciale (X-M). Dans l’analyse néo-keynésienne de Cambridge,
l’acquisition nette d’actifs financiers par les ménages est une fonction stable du revenu
disponible. Dans ces conditions, toute baisse du déficit budgétaire entraîne une amélioration de
la balance commerciale c’est-à-dire une hausse de l’excédent commercial ou une baisse du
déficit de la balance commerciale. Par exemple, toute baisse des dépenses publiques ou hausse
des taxes entraîne une diminution du déficit budgétaire ou une augmentation du surplus
budgétaire ; cette baisse des dépenses entraîne aussi un excès d’offre sur le marché des biens et
services qui conduit à son tour à une baisse des prix ou du taux d’inflation, une amélioration de
la compétitivité nationale. Par conséquent, les exportations augmentent tandis que les
importations baissent aboutissant ainsi à une amélioration de la balance commerciale ou une
détérioration (déficit) du compte de capital due à une baisse des taux d’intérêt qui freinent les
investissements étrangers.
X
améliorati on
G excès d ' offre , P améliorati on de la compétitiv ité X M de la balance
M
commercial e
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SECTION 3 : RELATION ENTRE LE SOLDE DE LA BALANCE COMMERCIALE ET
LE SOLDE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
X M M = importations de biens
et services ;
MK = importations de capital
MK EK EK = exportations de capital
X–M . EK – MK .
SBP
X–M . EK – MK .
DBP .
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Dans un régime de change fixe la banque centrale doit ajuster la quantité de monnaie en
circulation pour réaliser l’équilibre du marché monétaire. Par contre dans un régime de change
flottant, c’est le taux de change qui s’ajuste.
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Y + M = CI + CM + CA + I + X (3)
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Le tableau d’input-output (I) se présente alors de la façon suivante :
SECTEURS
T
1 2 3… ….. j………… n Y
1 a11 a12 a13 …… a1j ….. a1n y1
2 a21 a22 a23 …… a2j ….. a2n y2
3 a31 a32 a33 ….. a3j ….. a3n y3
. .
. T1 .
. .
i ai1 ai2 ai3 …… aij ….. ain yi
.
.
.
n an1 an2 an3 …… anj …… ann yn
(I)
1 c11 c12 c13 ……. c1j …… c1n y1
2 c21 c22 c23 ……. c2j …… c2n y2
3 c31 c32 c33 ……. c3j …… c3n y3
.
.
. yi
. T2
.
.
m cm1 cm2 cm3 ……. cmj …… cmn yn
De façon succincte on a :
CInat1
CInat2
….
T1 …..
CInatn
Y = CIimp1
CIimp2
(n,n)
CIimp3
…..
T2 …..
CIimpm
(m,n) (n,1) (m+n,1)
De plus, on peut distinguer les données exogènes sur la production, les données
exogènes sur la demande de biens et services, et les données exogènes sur les prix.
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SECTION 4 : LA PROJECTION DE LA PRODUCTION
La définition des données exogènes sur la production repose sur la division du système
productif ivoirien en deux grands secteurs :
-un secteur où la production dépend de l’offre : agriculture vivrière (riz, mais, sucre, …),
agriculture d’exportation (café, cacao, hévéas,…). Dans ce secteur, l’offre Y1 est exogène et la
constitution éventuelle de stocks sert à l’ajuster à la demande, elle-même exogène ;
-un secteur où la production Y2 (endogène) s’adapte à la demande et où par conséquent elle est
déterminée par le principe du modèle de Léontieff. Cela revient à supposer une situation de
sous-emplois des capacités de production.
L’équilibre macroéconomique ressources-emplois peut s’écrire :
Y1 + Y2 + M = CI + CM + CA + I + X (4)
SECTEURS
T
1 2 … ….. p p+1 p+2 n Y
1 a11 a12 …… a1p a1,p+1 a1,p+2 …… a1n
2 a21 a22 ….. a2p a2,p+1 a2,p+2 ….. a2n
3 a31 a32 ….. a3p a3,p+1 a3,p+2 …. a3,n
. Y1
. T11 T12
.
p ap1 ap2 ….. app ap,p+1 ap,p+2 …… ap,n
p+1 ap+1,1 ap+1,2 ….. ap+1,p ap+1,p+1 ap+1,p+,2 ….. ap+1,n (II)
p+2 ap+2,1 ap+2,2 ….. ap+2,p ap+2,p+1 ap+2,p+2 ……..ap+2,n
.
. T13 T14 Y2
.
.
.
n an1 an2 …..….. anp an,p+1 an,p+2 …… an,n
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Pour les investissements ;
-I1 investissements en produits exogènes ;
-I2 investissements en produits endogènes ;
-I3 investissements en produits importés ;
CM2, la consommation des ménages en produits endogènes est déterminé par une fonction de
consommation croissante du revenu R, CM2 = c(R) =c(FY + Y0). En tenant compte de la
répartition entre production exogène et production endogène, on a
La plupart des prix intérieurs sont considérés comme exogènes. C’est le cas des produits
stratégiques produits localement comme le café, le cacao, régime de palme, coton et coton
graine, cajou, sucre, …., dont les prix sont fixés par l’Etat.
Les prix à l’exportation de certains produits sont déterminés par des modèles spécifiques
de prévision sur les marchés d’exportation. Faute d’informations plus précises, d’autres
produits ont leurs prix déterminés de façon tendancielle.
Les prix des produits importés sont déterminés en fonction des facteurs qui influent sur
leur formation.
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-Le principe de Tinbergen : pour atteindre un nombre donné d’objectifs, il faut au
moins un nombre égal d’instruments.
-Le principe de classification effective des marchés de Mundell stipule que les
politiques économiques doivent aller de pair avec les objectifs sur lesquels elles ont la plus forte
influence relative. Par exemple la politique fiscale peut être utilisée pour atteindre l’équilibre
interne tandis que la politique monétaire réaliserait l’équilibre externe (balance des paiements)
dans un régime de change flexible. Dans un régime de change fixe la politique monétaire est
inefficace tandis que la politique budgétaire est puissante. Par contre dans un régime de change
flexible la politique monétaire est efficace tandis que la politique budgétaire est inefficace.
-Le principe du ciblage stipule que la façon la plus efficiente d’atteindre un objectif
donné consiste à recourir à une mesure qui influe directement sur l’activité en cause. Des
mesures qui atteignent l’objectif mais en affectant d’autres activités sont de deuxième choix,
pace qu’elles introduisent des distorsions dans celles-ci.
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