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COMITE D’ANALYSE ET DE RECHERCHE

CARES-CÔTE D’IVOIRE SYNDICALE DE CÔTE D’IVOIRE

LE CADRE INSTITUTIONNEL ET LEGAL


DU PROCESSUS D’ELABORATION DU
BUDGET DE L’ETAT DE CÔTE D’IVOIRE,
LES ETAPES DU CYCLES BUDGETAIRE
ET LES ACTEURS IMPLIQUES

Septembre 2019
1

SOMMAIRE
REMERCIEMENTS………………………………………………………………...…………………………………………2

AVANT PROPOS……………………………………………………………………………………………………………...3

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS……………………………………………………………….…………………4

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………………6
I- LE CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DU BUDGET DE L’ETAT EN CI…..…………………………….8
1- Définition…………………………………………………………………………………………………..8
2- Le Cadre légal et institutionnel….………………………………………………………………………8
a- Les dispositions règlementaires de l’UEMOA……………………………………………………8
b- Les dispositions réglementaires nationales……………………………………………………...9
c- Du « Budget Moyen » au « Budget Programme »……………………………………………..10

II- LE PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT EN CI ……………….….………………..12


1- Les acteurs impliqués…………………………………………………………………………………..12
2- Les étapes du cycle budgétaire…………………………………………………….…………………12

III- LE RÔLE DES SYNDICATS DANS LE PROCESSUS BUDGETAIRE EN CI……………………………...18


1- Le rôle des organisations syndicales…………………………………………………………………18
2- Leur niveau d’implication………………………………………………………………………………19

IV- RECOMMANDATIONS…………………………………………………………………………...………………19
1- A l’endroit de l’UEMOA………………………………………………………..……………………….19
2- A l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire………………………………………………………………….19
3- A l’endroit des organisations syndicales…………………………………………………………….20

CONCLUSION……………………………………………………………………………………...……………………….21

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………………...………………………….22

PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019


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REMERCIEMENTS
Le présent rapport de recherche sur le cadre institutionnel et légal du processus d’élaboration du budget de l’Etat
de Côte d’Ivoire par les CARES Côte d’Ivoire demeure un outil essentiel de l’action syndicale en la matière. Elle
doit permettre au mouvement syndical de jouer, au niveau national et sous régional, son rôle de veille citoyenne
et d‘acteur de développement pour interpeller le gouvernement et les institutions sous régionales
UEMOA/CEDEAO sur l’utilisation efficace et efficiente des ressources publiques au service des travailleurs et
des peuples.
Sa production a été possible grâce à l’action conjuguée de plusieurs personnes à qui nous voudrions bien
exprimer notre profonde gratitude.

Nos remerciements vont donc à l’endroit :

Des Président et Secrétaires Généraux des Organisations syndicales Nationales parties


prenantes au projet que sont : la CISL DIGNITE, la CSH et la FESACI, qui nous ont fait
l’honneur de bien vouloir nous mettre à la disposition du CARES Côte d’Ivoire.

De Madame Elodie AÏSSI, du Service international à l’Institut Belleville de la CFDT, pour son
excellent travail d’encadrement pédagogique et surtout pour ses conseils avisés.

De Monsieur Kouglo Boévi LAWSON BODY, notre coordonnateur régional, pour son
excellent travail d’encadrement pédagogique et surtout pour ses conseils avisés.

De Monsieur Serge LIDA, Maitre de Conférences (Sociologie Economique), Consultant Senior


en Management des Organisations et Conduite du Changement, pour son apport technique en
qualité d’Expert National pour le thème sur « Technique d’Analyse Syndicale du Budget de
l’Etat en Côte d’Ivoire ».

Aussi, tenons-nous à remercier également tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté leurs soutiens
moral, matériel et financier.

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AVANT PROPOS
Depuis la fin de la crise politique en 2011, l’économie ivoirienne a progressé à un rythme moyen de 8 % par an,
ce qui en fait l’un des pays les plus dynamiques du monde sur cette période. La croissance du PIB a cependant
progressivement ralenti pour passer de 10,1 % en 2012 à 7,7 % en 2017, tandis que pour 2018 les estimations
tablent sur un taux de 7,4 %. Le pays doit relever un double défi : maintenir un rythme de croissance rapide mais
aussi instaurer une croissance plus inclusive (le taux de pauvreté s’élève encore à 46,3 %) tout en réduisant les
déséquilibres budgétaires
Dans la mise en œuvre de la priorité 2 relative à «L’amélioration de la gouvernance budgétaire en Afrique de
l’ouest », la production des papiers de position syndicale sur le budget de l’Etat par les CARES est outil
essentiel de l’action syndicale en la matière. Elle doit permettre au mouvement syndical de jouer, au niveau
national et sous régional, son rôle de veille citoyenne et d‘acteur de développement pour interpeller le
gouvernement et les institutions sous régionales UEMOA/CEDEAO sur l’utilisation efficace et efficiente des
ressources publiques au service des travailleurs et des peuples.
L’amélioration de la gouvernance budgétaire en Afrique de l’ouest est la deuxième première priorité retenue par
les CARES pays. L’étude sur «Le cadre institutionnel et légal du processus d’élaboration du budget de l’Etat EN
Côte d’Ivoire, les étapes du cycle budgétaire et les acteurs impliqués» est un travail d ‘investigation de base
recommandé par le projet.

A l’échelle nationale, chaque CARES a été invité depuis le début du projet, à réaliser cette étude afin de
permettre aux centrales syndicales de disposer d’un document de référence et des informations sur le sujet.

Le document issu de la dite étude doit permettre au CARES Côte d’Ivoire et aux organisations syndicales de
participer efficacement au processus du cycle budgétaire avec l’implication effective des syndicats dans
l’élaboration des budgets.

Nous espérons, qu’au terme cette étude, le CARES Côte d’Ivoire aura permis à ses mandants, que sont les
Organisations Syndicales nationales parties prenantes au projet, de disposer d’outils indispensables pour leur
contribution à l’amélioration de la gouvernance budgétaire en Côte d’Ivoire.

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LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS


BCEAO : Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest
BM : Banque Mondiale
BNETD : Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement
C2D : Contrat de Désendettement et de Développement
CARES : Comité d’Analyse et de Recherche Syndicale
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CFA : Communauté Financière Africaine
CFDT : Confédération Française Démocratique du Travail
CHR : Centre Hospitalier Régional
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CI : Côte d’Ivoire
CISL : Confédération Ivoirienne des Syndicats Libres
CNS : Conseil National de Sécurité
CSH : Centrale Syndicale Humanisme
CSI : Confédération Syndicale Internationale
DAAF : Direction des Affaires Administratives et Financières
DCPE : Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economique
DENO : Dépenses Engagées Non Ordonnancées
DGBF : Direction Générale du Budget et des Finances
DGE : Direction Générale de l’Economie
DGP : Direction Générale du Plan
DUS : Droit Unique de Sortie
FER : Fonds d’Entretien Rural
FESACI : FEdération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire
FIRM : Fonds d’Investissement en Milieu Rural
FMI : Fonds Monétaire International
IBIC : Impôts sur Bénéfices Industriels et Commerciaux
INS : Institut National de la Statistique
JO : Journal Officiel
LOLF : Loi Organique relative aux Lois des Finances

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NBE : Nomenclature Budgétaire de l’Etat


PCE : Plan Comptable de l’Etat
PIB : Produit Intérieur Brut
PND : Programme National de Développement
RGCP : Règlement Général sur la Comptabilité Publique
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Aquise
SIGBUD : Système Intégré de Gestion BUDgétaire.
SOTRA : SOciété de TRansport Abidjanais
IGF : Inspection Générale des Finances

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INTRODUCTION

La Côte d'Ivoire est situé en Afrique de l'Ouest avec une superficie de 322 462 km2 dont 318 000 km² de terre et
4 460 km² d'eau. Elle possède 3110 km de frontière terrestre avec ses cinq pays voisins. Selon le Recensement
Général de la Population et de l’Habitat de 2014, le pays enregistre 22 671 331 habitants. Ce nombre est estimé
en 2017 à 24 290 000 par la Banque Mondiale. La Capitale politique est Yamoussoukro et la Langue officielle
est le Français. La Côte d'Ivoire est d’une forme rectangulaire d'environ 500 km de côté d'Ouest en Est et de 700
km du Nord au Sud. Le découpage administratif donne 30 régions, 2 districts autonomes, 12 districts, 95
départements, 498 sous-préfectures et 9000 villages.

Premier producteur et exportateur mondial de fèves de cacao et de noix de cajou, mais aussi acteur important
pour la production de café et d’huile de palme, la Côte d’Ivoire enregistre un succès économique remarquable
depuis 2012 et exerce une influence économique considérable en Afrique de l’Ouest.

Depuis la fin de la crise politique en 2011, l’économie ivoirienne a progressé à un rythme moyen de 8 % par an,
ce qui en fait l’un des pays les plus dynamiques du monde sur cette période. La croissance du PIB a cependant
progressivement ralenti pour passer de 10,1 % en 2012 à 7,7 % en 2017, tandis que pour 2018 les estimations
tablent sur un taux de 7,4 %. Le pays doit relever un double défi : maintenir un rythme de croissance rapide mais
aussi instaurer une croissance plus inclusive (le taux de pauvreté s’élève encore à 46,3 %) tout en réduisant les
déséquilibres budgétaires. La proximité des élections nationales, programmées en octobre 2020, risque de
générer un climat d’incertitude et d’avoir une incidence négative sur les investissements privés.

La dynamique de croissance rapide affichée par la Côte d’Ivoire n’a pas donné les résultats attendus sur le plan
de l’inclusion et de la réduction du taux de pauvreté, qui reste élevé. Le pays se trouvait au 170 e rang sur
189 pays dans le rapport 2018 du PNUD sur l’indice de développement humain. Entre 1985 et 2011, l’ampleur et
l’intensité de la pauvreté ont augmenté fortement, avec un taux passant d’environ 10 % à 51 % de la population.
Toutefois, selon la dernière enquête sur les niveaux de vie réalisée par les autorités, le redressement
économique récent a permis de faire reculer la pauvreté à 46,3 %.

La Côte d’Ivoire devra donc réussir à redistribuer davantage les fruits de cette croissance aux populations les
plus vulnérables et développer son capital humain afin de mieux répondre aux besoins du marché du travail.

Face à ce défi, les Organisations syndicales ivoiriennes ont l’obligation morale d’assurer leurs rôles de
catalyseurs, d’animateurs et de contre-pouvoir social. C’est pour répondre à cette exigence que dans le cadre de
son plan stratégique 2016-2019, la CSI-Afrique avec le concours de la CFDT, s’est engagée dans le cadre d’une
seconde phase du projet «Soutenir l’action syndicale en matière économique pour faire du travail décent
une réalité en Afrique», pour une période de trois ans, de juillet 2016 à juin 2019. Cette seconde phase se situe
dans la continuité du projet, qui depuis 2012, a permis la mise en place des Comités d’Analyse et de Recherche
Syndicale (CARES) dans 8 pays de l’Afrique de l’ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger,
Sénégal et Togo.
Les CARES sont des structures intersyndicales techniques, composées de 2 à 4 représentants des organisations
syndicales affiliées à la CSI-Afrique dans ces 8 pays.
L’objectif visé par cette nouvelle phase est de poursuivre les actions de renforcement des capacités des 28
organisations syndicales parties prenantes dans les 8 pays.
Pour y parvenir, les CARES pays ont défini sur la base des priorités et des préoccupations des organisations
syndicales parties prenantes, trois axes thématiques qui sont : i) Protection sociale dans l’économie
informelle ; ii) Analyse et plaidoyer budgétaire ; iii) Les accords-cadres internationaux, la responsabilité
sociale des entreprises en Afrique de l’ouest.

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L’amélioration de la gouvernance budgétaire en Afrique de l’ouest est la deuxième première priorité retenue par
les CARES pays.

L’étude sur «Le cadre institutionnel et légal du processus d’élaboration du budget de l’Etat au niveau national, les
étapes du cycle budgétaire et les acteurs impliqués», étant un travail d ‘investigations de base recommandé par
le projet l’objectif visé, demeure la mise à disposition d’un outil de renforcement des capacités des leaders et
cadres syndicaux de quatre Organisations syndicales nationales parties prenantes au projet. En outre, cet outil
doit servir, non seulement à sensibiliser ces leaders et cadres syndicaux de la Côte d’Ivoire sur la thématique sus
indiquée, mais aussi et surtout les pousser à l’action bien entendu après avoir cerné le processus et le cycle
budgétaires.

Pour atteindre cet objectif, l’équipe de recherche du CARES Côte d’Ivoire a adopté une démarche
méthodologique basée essentiellement sur une revue documentaire et la consultation des institutions et experts
nationaux en liaison avec le Ministère en Charge du Budget et celui chargé de l’Economie et des Finances.

En dehors de l’introduction et de la conclusion, l’organisation de cette étude s’articule autour de quatre (4)
grandes parties. Dans une première partie, il s’agira pour nous de situer le cadre légal et institutionnel du
processus d’élaboration du budget. Dans une seconde partie, nous allons décrire le processus d’élaboration du
budget avec les acteurs impliqués et les étapes du cycle budgétaire. La troisième partie, quant à elle, traitera du
rôle des Organisations syndicales dans le processus et une quatrième partie dans laquelle nous formulerons des
recommandations à l’endroit de l’UEMOA, de l’Etat de Côte d’Ivoire et des Organisations syndicales.
:

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I/ LE CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL DU BUDGET DE L’ETAT EN CI

1- Définition

Le budget de l’Etat est l’acte qui prévoit et autorise les dépenses et les recettes de l’Etat pour une année civile.
Il est constitué d'un ensemble des comptes qui décrivent toutes les ressources et toutes les charges de l'Etat et
des ministères.
On distingue de ce fait un budget général qui retrace toutes les recettes budgétaires et toutes les dépenses de
l’État, du budget annexe qui lui, retrace les dépenses et les recettes d’un service de l’État selon ses missions et
les différents programmes.
Il s’agit donc d’un acte majeur qui traduit financièrement la politique du Gouvernement pour une année entière.
Sa forme juridique est celle d’une loi de finances. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que l’élaboration de
cette loi se fasse de manière particulière.

2- Le cadre légal et institutionnel


L’argent public est au cœur l’Etat de droit et de la démocratie. La collecte et l’utilisation des fonds publics doivent
respecter un minimum de principes dont les principes de légalité, de transparence, de contrôle démocratique
et de responsabilité.
Composante essentielle d’une bonne gouvernance, la transparence des finances publiques est déterminante
pour la stabilité macroéconomique indispensable pour une croissance de qualité.
Pour garantir cette transparence, des dispositions particulières sont donc prises, tant au niveau communautaire
(UEMOA) qu’au niveau national (Côte d’Ivoire).

a- Les dispositions règlementaires au sein de l’UEMOA

De la nécessité d’instaurer, dans l’espace communautaire UEMOA, des règles permettant une gestion
transparente et rigoureuse des finances publiques, en vue de conforter la croissance économique, il est adopté à
Abidjan, en République de Côte d’Ivoire, le 27 mars 2009, la Directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de
transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA.
Conformément à l’article 2 de cette directive, la Commission et les Etats membres doivent prendre les
dispositions nécessaires pour conformer la préparation et l’adoption des textes se rapportant directement ou
indirectement à la gestion des finances publiques aux principes et règles définis par ledit Code. Les dispositions
de l’alinéa 1er du présent article s’appliquent notamment à la préparation et à l’adoption des directives portant : -
Lois de Finances ; - Règlement Général sur la Comptabilité Publique ; - Plan Comptable de l’Etat ; -
Nomenclature Budgétaire de l’Etat ; - Tableau des Opérations Financières de l’Etat ; - Plan Comptable et
Nomenclature Budgétaire des Collectivités locales.
A ce titre, les directives suivantes ont été adoptées par le Conseil des Ministres de l’UEMOA.

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N° des Directives Dates Libellés Liens

Directive N°10/2009/CN/UEMOA du 26/06/2009


10/2009/CN/UEMOA 26/06/2009 portant Tableau des Opérations Financières de
l'Etat (TOFE) au sein de l'UEMOA

Directive N°09/2009/CN/UEMOA du 26/06/2009


09/2009/CN/UEMOA 26/06/2009 portant Plan Comptable de l'Etat (PCE) sein de
l'UEMOA

Directive N°08/2009/CN/UEMOA du 26/26/2009


08/2009/CN/UEMOA 26/06/2009 portant Nomenclature Budgétaire de l'Etat (NBE) au
sein l'UEMOA

Directive N°07/2009/CN/UEMOA du 26/06/2009


07/2009/CN/UEMOA 26/06/2009 portant Règlement Général sur la Comptabilité
Publique (RGCP) au sein de l'UEMOA

Directive N°06/2009/CM/UEMOA du 26/06/2009


06/2009/CM/UEMOA 26/06/2009
portant Lois de Finances (LF) au sein de l’UEMOA

Directive N°01/2009/CM/UEMOA du 27/03/2009


01/2009/CM/UEMOA 27/03/2009 portant Code de Transparence dans la Gestion des
Finances Publiques (CTGFP) au sein de l’UEMOA

b- Les dispositions règlementaires nationales

Conformément à l’article 2 de la Directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de transparence dans la


gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA. Il est clairement indiqué que « la Commission et les
Etats membres doivent prendre les dispositions nécessaires pour conformer la préparation et l’adoption des
textes se rapportant directement ou indirectement à la gestion des finances publiques aux principes et règles
définis par ledit Code ». Les dispositions de l’alinéa 1er du présent article s’appliquent notamment à la
préparation et à l’adoption des directives portant : - Lois de Finances ; - Règlement Général sur la Comptabilité
Publique ; - Plan Comptable de l’Etat ; - Nomenclature Budgétaire de l’Etat ; - Tableau des Opérations
Financières de l’Etat ; - Plan Comptable et Nomenclature Budgétaire des Collectivités locales.
En vue du respecter ses engagements vis-à-vis des directives de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans
un vaste processus de réformes des finances publiques, afin d’assainir et de renforcer le système de gestion de
ses ressources publiques, indispensables pour la mise en œuvre des politiques de développement et de
réduction de la pauvreté.
Dans cette dynamique, le Ministère auprès du Premier Ministre chargé de l’Economie et des Finances, à travers
ses différentes Directions Générales s’est fixé un plan triennal d’actions de réformes bâti autour d’objectifs clairs
et précis à atteindre au cours de la période 2014-2016.
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De même, le Gouvernement à travers le Ministère auprès du Premier Ministre chargé du Budget, œuvre à la
transposition des nouvelles directives de l'UEMOA relatives aux finances publiques de 2014 à 2017. Ainsi , le 5
juin 2014, le Président de la République a promulgué deux projets de lois organiques, portant code de
transparence en matière de finances publiques et loi de finances.

L'adoption de ces deux projets de loi organiques ouvre la voie à la transposition effective des directives de
l’UEMOA et traduit la volonté du Gouvernement d'améliorer l'efficacité de l'action de l'Etat, en substituant à la
logique de moyens, une logique d'objectifs et de résultats dans la gestion des ressources publiques.

Etat de la transposition des directives de l’UEMOA en lois nationales

DIRECTIVES UEMOA TRANSPOSITION EN DROIT NATIONAL LIENS

01/2009/CM/UEMOA Loi Organique n°2014-337 du 5 juin 2014 portant Code de


Directive portant Code de Transparence dans la Gestion des Finances Publiques
Transparence

06/2009/CM/UEMOA Loi Organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relatives aux Lois des
Directive portant LOLF Finances

07/2009/CN/UEMOA Décret n°2014-416 du 9 juillet 2014 portant Règlement Général sur


Directive portant RGCP la Comptabilité Publique

08/2009/CN/UEMOA Décret n°2014-417 du 9 juillet 2014 portant


Directive portant NBE
Nomenclature Budgétaire de l’Etat

09/2009/CN/UEMOA Décret n°2014-418 du 9 juillet 2014 portant Plan


Directive portant PCE
Comptable de l’Etat

10/2009/CN/UEMOA Décret n°2014-419 du 9 juillet 2014 portant Tableau des


Directive portant TOFE
Opérations Financières de l’Etat

Autres fondements juridiques

L’élaboration et l’exécution de la Loi de Finances sont également basées sur d’autres textes réglementaires tels
que :
- La loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant constitution de la République de Côte d’Ivoire.
- Le Décret N°98-716 du 16 décembre 1998 portant réforme des circuits et des procédures
d’exécution des dépenses et des recettes du budget général de l’État, des comptes spéciaux du
trésor, et mise en œuvre du système intégré de gestion des finances publiques ;

- Le Décret N°2013-461 du 19 juin 2013 déterminant le processus annuel d’élaboration du Budget ;

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La sécurisation de ce vaste processus de réformes s’est faite en créant et rendant, fonctionnelle et


opérationnelle, la Cour des comptes à travers la Loi organique n° 2015-494 du 7 juillet 2015 déterminant les
attributions, la composition, l'organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes.

c- Du « budget moyen » au « budget programme »

Au cours de la même période 2014-2016, la Direction Générale du Budget et des Finances (DGBF) a eu la
lourde charge d’assurer la modernisation des modes de pilotage et de gestion du budget général de l’Etat.

Le 5 juin 2014, le Président de la République a promulgué deux projets de lois organiques, portant code de
transparence en matière de finances publiques et loi de finances.

L'adoption de ces deux projets de loi organiques ouvre la voie à la transposition effective des directives de
l’UEMOA et traduit la volonté du Gouvernement d'améliorer l'efficacité de l'action de l'Etat, en substituant à la
logique de moyens, une logique d'objectifs et de résultats dans la gestion des ressources publiques.

Cette modernisation a consacré le passage, en 2018, du système « Budget Moyen » en « Budget Programme ».
En effet, le budget programme exige que le budget de l’Etat de Côte d’Ivoire soit désormais basé sur les résultats
précis à atteindre au bout d’une période donnée. Ce système offre une présentation du budget de l’Etat qui
permet de mettre en relation l’utilisation des crédits budgétaires et les politiques mises en œuvre. Ainsi, les
crédits sont donc regroupés et présentés au sein d’un PROGRAMME.

Le budget programme intègre les notions d’efficience et d’efficacité à travers l’évaluation permanente des
politiques publiques mises en œuvre. Les activités et les coûts du programme sont associés à des objectifs et
des indicateurs de permettant de mesurer les résultats.

Par sa présentation pluri annuel, le budget programme permet également d’évaluer l’évolution à moyen terme
des politiques publiques.

A travers ce système, le gouvernement entend :

 Rénover le mode de gestion de l’exécution budgétaire


 Mettre en œuvre une gestion axée sur les résultats et un mécanisme de mesure de la performance
 Réorganiser le système d’information budgétaire en vue de la mise en place d’un système de gestion
intégré et du déploiement d’un système d’information décisionnelle
 Optimiser la procédure d’exécution des dépenses publiques
 Poursuivre la pluri annualité du budget de l’Etat ainsi que l’institution de budgets-programmes
 Mettre en œuvre le processus de déconcentration de l’ordonnancement
 Assurer une réorganisation du processus de démarrage de la gestion budgétaire
 Poursuivre l’amélioration du cadre législatif et réglementaire des marchés publics
 Poursuivre le renforcement du cadre institutionnel et opérationnel des marchés publics
 Renforcer le principe de redevabilité financière
 Développer le contrôle et l’audit interne au sein des ministères
 Institutionnaliser le contrôle de gestion et de contrats de performance entre les ministères ou les
services centraux des ministères et leurs services opérationnels (services déconcentrés ou
établissements publics rattachés).

De même et dans le but de permettre à toute la population de comprendre comment l’État gère les deniers
publics et de rendre la gestion plus claire, le Gouvernement a décidé de publier chaque année, le « Budget
citoyen » en vue de rendre plus accessible l’information budgétaire à tous les citoyens. Par cette initiative, le

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Gouvernement veut aussi appliquer la loi organique portant code de transparence dans la gestion des finances
publiques.

Comme le budget annuel de l’Etat est généralement écrit dans un langage trop technique. C’est un document
extrêmement long et complexe, qui s’accompagne de documents-annexes très détaillés. Même pour les experts
en la matière, la compréhension est de ces rapport est une tâche difficile fastidieuse. Le Gouvernement a décidé
de faire un document résumé, simplifié avec peu de pages, facile à comprendre par tout le monde et très
accessible au grand public. C’est ce document qui permet de faciliter la compréhension du budget de l’Etat qu’on
appelle le Budget citoyen.

II- LE PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT


Le budget de l’Etat fait l’objet d’une double élaboration. Le projet de loi de finances de l’année est préparé par
les différents ministères parmi lesquels le ministère en charge du budget joue un rôle évidemment important.
Lorsque le projet de loi est prêt et adopté en Conseil de Ministre, c’est le Parlement qui l’examine et se prononce
en modifiant et votant le texte qui devient alors la loi de Finances de l’année. L’élaboration du budget se fait
donc en deux temps : l’élaboration et l’adoption du projet de loi de finances, en Conseil des Ministres, par le
Gouvernement (Pouvoir Exécutif) puis l’examen et le vote de la loi de finances par le Parlement (Pouvoir
Législatif).

1- Les acteurs impliqués

L’élaboration du Budget de l’État est un processus dont les principaux acteurs impliqués sont :

Au titre du Pouvoir Exécutif

 La Direction Générale du Budget et des Finances ;


 La Direction Générale de l’Economie (Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economique) ;
 La Direction Générale du Plan ;
 Le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) ;
 Les Directions des Affaires Administratives et Financières des Ministères Techniques.

Au titre du Pouvoir Législatif

 L’Assemblée Nationale
 Le Senat

Au titre du Pouvoir Judiciaire

 La cour des comptes

2- Les étapes du cycle budgétaire

Le processus d’élaboration du budget de l’Etat comprend 4 phases qui constituent le cycle budgétaire ; à savoir :

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 La Formulation/Préparation, (gouvernement / pouvoir exécutif)


 La Discussion /Approbation, (gouvernement / pouvoir exécutif et le Parlement / pouvoir
législatif)
 La Mise en œuvre/Exécution (gouvernement / pouvoir exécutif)
 La Vérification/Contrôle. (La cour des Comptes / pouvoir judiciaire et le Parlement / pouvoir
législatif)

Ce processus peut être appréhendé sous deux aspects qui sont : l’aspect technique et l’aspect politique.

 L’aspect technique porte sur l’élaboration du cadrage macro-économique qui consiste à :

 l’élaboration du cadrage budgétaire ;


 la détermination des enveloppes budgétaires ;
 la lettre de cadrage du Premier Ministre ;
 la tenue des conférences budgétaires avec les DAAF ;
 les arbitrages budgétaires ;
 l’édition du projet de Budget.

 L’aspect politique concerne :

 la validation du cadrage macro-économique ;


 la validation du cadrage budgétaire ;
 l’adoption du projet de Budget par le Conseil des Ministres ;
 l’adoption du Budget par l’Assemblée Nationale ;
 La promulgation par le Président de la république.

L’élaboration du Budget de l’Etat se décompose en plusieurs étapes qui s’enchaînent comme suit :

 Phase 1 : La Formulation/Préparation,

La phase 1 du processus consiste en la formulation ou préparation du projet de loi par le gouvernement (pouvoir
exécutif). Cette phase se déroule en huit étapes allant de l’étape 1 à l’étape 8.

1ere étape : l’élaboration du cadrage macro-économique

En relation avec l’Institut National de la Statistique, la Direction Générale de l’Économie élabore d’abord les
estimations macro-économiques pour l’année en cours. Elle effectue ensuite les projections pour les prochaines
années au moins trois ans), esquissant les grandes tendances en matière de croissance économique. Ces
projections sont basées sur les estimations de l’année en cours et les grandes orientations du Gouvernement en
matière de politique économique et Sociale. La croissance économique fixée dans le cadrage macro-économique
permet d’effectuer les prévisions de recettes fiscales qui sont ensuite examinées avec les Régies Financières.

2ième étape : la validation du cadrage macro-économique

Cette phase permet au Gouvernement de marquer son adhésion à l’image projetée de la situation macro-
économique. Le Gouvernement peut apporter des ajustements ou donner de nouvelles orientations en fonction
de l’évolution de la situation socio-politique et économique.

PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019


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3ième étape : l’élaboration du cadrage budgétaire

Élaboré par la Direction Générale du Budget et des Finances, le Cadrage Budgétaire est un tableau d’équilibre
qui met en cohérence les engagements de l’État et les ressources mobilisables. Les ressources qui fixent le
niveau du budget se composent des recettes intérieures (fiscales et non fiscales) et des concours extérieurs
(prêts et dons projets, appuis budgétaires…). Le cadrage budgétaire est donc la représentation synthétique du
budget qui se compose des grandes masses de dépenses de l’État (tenant compte des priorités économiques et
sociales du Gouvernement, ainsi que des engagements extérieurs) d’une part, et d’autre part des grandes
masses de ressources de l’État.

4ième étape : la validation du cadrage budgétaire

C’est l’étape au cours de laquelle le Gouvernement approuve les choix de dépenses et le niveau de ressources
mobilisables. Cette validation ouvre ainsi la voie à la répartition des enveloppes entre les Ministères, Institutions
et Collectivités Décentralisées.

5ième étape : la détermination des enveloppes budgétaires

La détermination des enveloppes budgétaires consiste à traduire les objectifs globaux définis dans le cadrage
budgétaire en objectifs sectoriels.

Les crédits budgétaires sont alloués aux Ministères, Institutions et Collectivités Décentralisées en tenant compte :

 du niveau des crédits mis à leur disposition au cours de la gestion précédente ;


 du niveau de consommation des crédits attribués au cours de la gestion précédente ;
 des opérations nouvelles mises à leur charge par décisions du Conseil des Ministres, par d’autres
assemblées décisionnaires ou des engagements pris avec les partenaires au développement et
sociaux;

6ième étape : la lettre de cadrage du Premier Ministre

La lettre de cadrage du Premier Ministre communique aux Ministères, Institutions et aux Collectivités
Décentralisées les enveloppes budgétaires qui leur sont allouées. Ces enveloppes budgétaires sont ensuite
reparties par ces acteurs selon leurs propres besoins qui tiennent compte elles-mêmes des orientations données
par le Gouvernement. Ces priorités doivent être contenues dans les enveloppes communiquées. Les besoins
complémentaires non couvertes par ces dotations peuvent être exprimés. Ces besoins feront l’objet d’un examen
lors des conférences budgétaires. Les choix effectués par ces structures sont transmis à la Direction Générale du
Budget et des Finances par voie électronique grâce au Système Intégré de Gestion Budgétaire (SIGBUD).

7ième étape : la tenue des conférences budgétaires avec les DAAF

Les conférences budgétaires, élargies au BNETD et à la Direction Générale du Plan, permettent d’examiner les
propositions de répartition des enveloppes réalisées par les Ministères, Institutions et Collectivités
Décentralisées. Elles ont pour objet :

 de vérifier le respect des orientations données dans la lettre de cadrage du Premier Ministre ;
 de s’assurer que toutes les unités administratives sont dotées (y compris les structures nouvellement
créées) ;
 de s’assurer de la prise en compte des engagements antérieurs non encore dénoués (exemple : reliquat
marché, DENO) ;
 de s’assurer que les opérations ponctuelles (achats d’ordinateurs, de meubles…) de la gestion
précédente ne sont pas systématiquement reconduites ;
PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019
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 d’analyser les justifications des demandes éventuelles de crédits complémentaires.

8ième étape : l’arbitrage et l’édition du projet de Budget

Au terme des conférences budgétaires, la Direction Générale du Budget et des Finances fait une synthèse des
demandes complémentaires et effectue des modifications appropriées lors des arbitrages. Ceci permet d’arrêter
les montants des crédits alloués à l’ensemble des structures. Un avant-projet de Budget est alors édité et
présenté au Ministre en charge du Budget. Celui-ci, après un arbitrage, arrête le niveau global du projet de
budget qui est ensuite soumis à l’approbation du Conseil des Ministres.

 Phase 2 : La Discussion / Approbation

La phase 2 du processus concerne la Discussion ou l’Approbation du projet de loi de finances.

Elle consiste, d’abord, à la discussion et à l’adoption du projet de loi en conseil des ministres (Pouvoir Exécutif) et
ensuite, à l’examen du projet de loi et au vote de la Loi des Finances au Parlement (Pouvoir Législatif). Cette
phase se déroule en 3 étapes allant de l’étape 9 à l’étape 11.

9ième étape : l’adoption du projet de Budget par le conseil des Ministres

L’adoption du projet de Budget par le Conseil des Ministres marque la fin de l’intervention du Pouvoir Exécutif
dans le processus d’élaboration du Budget. Le projet de Budget ainsi validé est transmis à l’Assemblée Nationale
pour son adoption.

10ième étape : l’examen du Budget par le Parlement (l’Assemblée Nationale & le SENAT)

Le projet de Budget est examiné et voté au niveau du Parlement suite à une présentation faite par le Ministre en
charge du Budget. Cette caution du pouvoir législatif confère au Budget la dénomination de « Loi de Finances de
l’année ». Il faut noter que le Parlement ivoirien est constitué de deux chambres. L’Assemblée Nationale et le
SENAT. Le projet de loi doit nécessairement être voté par ces deux chambres, d’abord par l’Assemblée
Nationale et ensuite par le SENAT.

11ième étape : la promulgation par le Président de la République

La loi de finances de l’année ainsi élaborée est promulguée par le Président de la République et rendue
exécutoire. Elle ne peut être modifiée que par une Loi de Finances Rectificative.

 Phase 3 : La Mise en œuvre/Exécution

Après la promulgation de la Loi des Finances, le Président de la République donne l’ordre aux structures
compétentes du Gouvernement (pouvoir exécutif) pour exécuter le budget qui a été voté par l’Assemblée
Nationale. Lors de l’exécution, les recettes mobilisées ne servent à payer que les dépenses prévues dans le
budget et autorisées dans la loi des Finances.

12ième étape : C’est la douzième étape du processus budgétaires au cours de laquelle des dépenses et les
recettes autorisées par la loi de finances sont engagées et prélevées par le pouvoir exécutif, dans le respect des
règles de gestion des finances publiques. En d’autres termes, c’est l’étape du processus budgétaire au cours

PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019


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de laquelle les programmes de dépense du gouvernement sont mis en place.

 Phase 4 : La Vérification/Contrôle.

C’est la dernière phase au cours de laquelle les institutions chargées de la vérification des comptes et du contrôle
de l’action gouvernementale approuvent la gestion du budget.

12ième étape : à cette étape, la Cour des comptes vérifie la sincérité et la régularité des comptes en vue de leurs
approbations. C’est également le cas du Parlement qui, par l’adoption d’une loi de règlement, vérifie si l’exécution
budgétaire réelle est bien conforme au budget approuvé par la loi de finance. Cette étape marque la douzième et
dernière étape du processus budgétaire.

Nota Bene : Les quatre phases du cycle budgétaire peuvent se chevaucher à n’importe quel moment.
Par exemple, il est fréquent que le budget de l’année N+1 soit en cours d’élaboration ou d’approbation,
alors que le budget de l’année N est en cours d’exécution et le budget de l’année N-1 dans sa phase de
contrôle.

PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019


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SCHEMA DU PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET

Promulgation de la Loi des Finances


par le Président de la République

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III- LE RÔLE DES SYNDICATS DANS LE PROCESSUS BUDGETAIRE


1- Le rôle des Organisation Syndicales
Les Organisations Syndicales ont un rôle important à jouer dans le suivi de l’exécution des engagements de l’Etat
et même dans la définition de ses priorités.
A ce titre, elles doivent pouvoir :

• Mesurer la politique budgétaire du Gouvernement en termes de priorités.


• Identifier les politiques et programmes essentiels du gouvernement ;
• Identifier les secteurs prioritaires ;
• Analyser les recettes et les dépenses des gouvernements pour déterminer dans quelle mesure elles
reflètent les programmes et politiques identifiés et favorisent leur mise en œuvre

• Définir si les priorités du Gouvernement sont identiques à celles organisations syndicales ou des
organisations de la société civile.
• vérifier si la cohésion sociale est réalisée

• obliger le gouvernement à rendre compte de ses actions et de ses omissions.

• Influencer sur la base des constatations les politiques du Gouvernement.


• Suivre de près les dépenses et les recettes de l’Etat, et les comparer avec la stratégie de
développement nationale

2- Le niveau d’intervention des Organisations Syndicales


L’intervention des organisations syndicales se situe à tous les niveaux du cycle budgétaire
Phase 1 :
Dans la phase 1 du processus d’élaboration du budget, les organisations syndicales doivent impérativement
s’impliquer dans la formulation ou préparation du budget. A ce titre, elles doivent
 Participer à la définition des politiques et programmes du Gouvernement aux côtés du Ministère en
charge de la planification (prendre une part active dans la rédaction du Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté).
 Participer à l’Elaboration du budget de l’Etat en :
- Participant à l’élaboration de la lettre de cadrage (6ième étape)
- Participant, même à titre consultatif, aux débats ou conférences budgétaires (7ième étape)

Phase2 :
Cette phase est consacrée à la discussion et à l’approbation du budget. Ici également, les organisations
syndicales doivent participer indirectement, à titre consultatif, au vote du budget de l’Etat. En effet, par des
actions efficaces en termes de campagnes et plaidoyers, elles peuvent et doivent valablement :

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- Influencer le vote des parlementaires, les prises de décisions et la mise en œuvre de politiques
- l’information et/ou la formation des dirigeants, décideurs et de ceux qui appliquent les politiques et
programmes
- La réforme des politiques/programmes/lois/budgets existants
- La formulation de nouveaux programmes
- La démocratisation, l’accessibilité et la responsabilisation des structures et procédures décisionnelles

Phases 3 & 4 :
Les organisations syndicales doivent s’impliquer dans le suivi et l’évaluation des politiques mises en œuvre. A ce
titre, elles peuvent influencer la gouvernance politique par des écrits et publications notamment :
- Le Papier de Position Syndicale (PPS) sur le budget. Cette position doit être clairement permettre de
faire :

+ La constatation (analyser des données quantitativement et qualitativement)

+ La démonstration (mesurer des effets éventuellement)


+ L’interprétation (interpréter sous différents aspects : socialement et économiquement)
+ Jugement (émettre une opinion, un point de vue)
- La production, l’édition et la publication des travaux de recherche sur la gouvernance budgétaire.

IV- RECOMMANDATIONS
La revue documentaire que nous avions effectué pour le compte de cette étude nous a permis de faire une revue
des reformes sur la gestion de finances publiques, tant au niveau de l’UEMOA qu’au niveau de la Côte d’Ivoire
Au terme donc de cette étude formule un certain nombre d’orientations sous forme de recommandations sont
adressées aux principaux acteurs impliqués dans la promotion de code de transparence dans la gestion des
finances publiques. Nos recommandations vont donc à l’endroit de l’UEMOA, de l’Etat de Côte d’Ivoire et, bien
entendu, des organisations syndicales nationales.

1- A l’endroit de l’UEMOA
Soucieux de la nécessité d’instaurer dans les différents Etats membres de l’Union des règles permettant une
gestion transparente et rigoureuse des finances publiques, en vue de conforter la croissance économique, le
Conseil des Ministre de l’UEMOA a adopté, en sa session du 27 mars 2009, la Directive portant «Code de
transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA »
Dans l’annexe qui accompagne cette dérive au point VI- INFORMATION DU PUBLIC, et notamment en son
article 6.3 L’information régulière du public sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux
économiques, sociaux et financiers sont organisés dans un souci de pédagogie et d’objectivité ; la presse, les
partenaires sociaux et d’une façon générale tous les acteurs de la société civile sont encouragés à

PROCESSUS D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT CARES CÔTE D’IVOIRE, SEPTEMBRE 2019


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participer à la diffusion des informations ainsi qu’au débat public sur la gouvernance et la gestion des
finances publiques.
Nous portons donc à la connaissance de l’UEMOA que les dispositions permettant l’association de la société
civile à la préparation du budget de l’Etat ne sont pas encore en œuvre.
Nous recommandons donc à la Commission de l’UEMOA qui est chargée du suivi de l’exécution de la présente
Directive qui a été publiée au Bulletin Officiel de l’Union et qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2012 de
se donner pleinement les moyens de faire respecter cette directive.

2- A l’endroit de l’Etat de Côte d’Ivoire

Les réformes sur les finances publiques ont convenablement avancé en Côte d’Ivoire, notamment sur
les champs budgétaires et comptables. Le pays a effectué en 2017 une phase de test, sur quelques
ministères, de la budgétisation et de la gestion réformées, avant son basculement complet en 2018.
La problématique en Côte d’Ivoire aujourd’hui est relative à la non-participation des acteurs de la
société civile et donc des organisations syndicales au débat sur la gouvernance budgétaire.

Nous recommandons vivement donc au Gouvernement qui est chargé de la formulation et de l’exécution du
budget de l’Etat de bien vouloir accorder à la société civile, la place qui est la leur dans le processus budgétaire.
De même, nous demandons au Gouvernement de bien veiller à la publication et à la mise à disposition du grand
public, surtout à bonne date, de certains documents financiers, notamment la Loi de Règlement. De nos
recherches, il se trouve que les Lois de Règlement des années 2017 et 2018 ne sont pas encore disponibles, du
moins sur les sites internet des structures officielles dédiées.

3- A l’endroit des Organisations syndicales


Toute tentative de la part des OS ou des groupes de la société civile d’influencer le budget de l’Etat est un travail
que s’envisage sur le long terme, en raison de la rigidité des budgets et du temps nécessaire pour acquérir les
connaissances nécessaires et du temps requis pour obtenir des succès de plaidoyer budgétaire.
Le suivi budgétaire de la part des groupes de personnes de la société civile est souvent mené en coalition en
raison de la complexité et de la multitude de documents à analyser et de personnes impliquées autour de
l’exercice budgétaire d’un Etat.

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CONCLUSION
Le 5 juin 2014, le Président de la République a promulgué deux projets de lois organiques, portant code de
transparence en matière de finances publiques et loi de finances.
L'adoption de ces deux projets de loi organiques ouvre la voie à la transposition effective des directives de
l’UEMOA et traduit la volonté du Gouvernement d'améliorer l'efficacité de l'action de l'Etat, en substituant à la
logique de moyens, une logique d'objectifs et de résultats dans la gestion des ressources publiques.
Les Organisations syndicales ont un rôle important à jouer dans la définition des priorités de l’Etat et du suivi de
l’exécution de ses engagements
La formulation du budget de l’Etat est, certes, faite par l’exécutif, mais après consultation avec les bailleurs de
fonds en tenant compte du cadrage macroéconomique.
Ce budget est proposé à amendement au pouvoir législatif qui l’approuve en Loi de Finances avant de permettre
sa mise en œuvre et son exécution par l’exécutif.
A ce jour, la société civile et donc, les Organisations syndicales, est royalement ignorée et donc totalement
absente sur la chaine bien qu’elle peut et doit agir à plusieurs niveaux pour influencer:
 le cadrage macroéconomique,
 l’avis de l’Assemblée Nationale
 la mise en œuvre après adoption par le Parlement.
En considérant que le CARES-CI est mis en mission, pour le compte et par les Organisations Syndicales
DIGNITE, FESACI, CSH et UGTCI, celles –ci devront désormais occuper la place qui est la leur dans le
processus.
Ces articles sus cités déterminent bien le cadre légal de leur intervention.
Et Le CARES-CI est donc disponible à accompagner et à permettre aux dirigeants, des organisations nationales
membres, de participer efficacement au processus du cycle budgétaire avec leur implication effective dans
l’élaboration des budgets.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- La loi des finances portant Budget de l’Etat de Côte d’Ivoire pour l’année 2019
- Le Rapport de présentation de la loi des finances portant budget de l’Etat de Côte d’Ivoire pour
l’Année 2019
- Le préambule de la directive N° 01/2009/CM/UEMOA portant code transparence dans la gestion
des finances publiques au sein de l’UEMOA
- Décret : Le décret n° 98-716 du 16 décembre 1998 portant réforme des circuits et des procédures
d’exécution des dépenses et des recettes du budget général de l’Etat, des comptes spéciaux du
trésor, et mise en œuvre du système intègre de gestion des finances publiques.
- La loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant constitution de la République de Côte
d’Ivoire.
- Directive N°5 de l’UEMOA portant loi de finances Adoptée en juin 2009,
- La Loi Organique n°2014-337 du 5 juin 2014 portant Code de Transparence dans la Gestion des
Finances Publiques
- Loi Organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relatives aux Lois des Finances
- Décret n°2014-416 du 9 juillet 2014 portant Règlement Général sur la Comptabilité Publique
- Décret n°2014-417 du 9 juillet 2014 portant Nomenclature Budgétaire de l’Etat
- Décret n°2014-418 du 9 juillet 2014 portant Plan Comptable de l’Etat
- Décret n°2014-419 du 9 juillet 2014 portant Tableau des Opérations Financières de l’Etat

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