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Transcription et enregistrement
Comme nous l’avons dit en introduction, nous nous arrêterons particulièrement dans le cadre
de cet article sur la stratégie de documentarisation et la manière dont certains équipements technico-
informationnels seront en mesure de l’assister. Deux grandes méthodes permettent aujourd’hui de
véhiculer une production sémiotique sur un support pérenne, la transcription et l’enregistrement. La
première s’appuie sur la reproduction sur le support de signes graphiques dans des logiques de
figuration ou d’équivalence phonétique, par exemple. Les signes graphiques codifiés les plus
utilisés sont ceux qui sont utilisés dans les très nombreux systèmes d’écriture produisant des
« textes ». Alors que la transcription implique le recours à un système de signes spécifiques, et donc
la transposition du contenu sémiotique selon une modalité d’expression nouvelle qui n’est pas sans
conséquence sur son pouvoir d’évocation et ses effets potentiels, l’enregistrement peut sembler
avoir des effets moins marqués sur les contenus sémiotiques faisant l’objet des transactions. Mais
cette différence est peut-être moins profonde qu’il n’y paraît. En effet, si le recours à la transcription
possède un coût initial qui peut sembler plus important que celui de l’enregistrement, celui-ci
présente le risque d’offrir une quantité de matériel considérable et difficile à exploiter et donc d’être
plus difficile à documentariser notamment en ce qui concerne la cartographie des contenus
sémiotiques véhiculés sur le médium.
Mais on l’a vu, la transcription ou l’enregistrement sont des conditions nécessaires mais non
suffisantes de la documentarisation. Une prise de note personnelle ou un enregistrement ponctuel
visant à faciliter une activité sémiotique dans une situation transactionnelle donnée pourront avoir
une utilité locale certaine. Cependant, s’ils ne font pas l’objet d’un investissement documentaire
permettant de soutenir les processus de documentarisation, ces supports ne pourront pas être
réexploités dans des situations transactionnelles différées et distribuées. En d’autres termes, il est
possible de recourir à la médiation substitutive en exploitant des supports pérennes par le biais de la
transcription ou de l’enregistrement sans que celle-ci ne produise des documents au sens précis que
nous souhaitons donner à ce terme.