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Classement Caractéristiques

9
clés
Stimulant
Innovant
Visionnaire

Le nouveau Nord
Le monde en 2050
(The World in 2050)
Laurence C. Smith | Profile Books © 2011

Laurence C. Smith, professeur de géographie, est un fin oracle. Son ouvrage ambitieux et acces-
sible prédit avec réalisme ce que sera le monde de 2050. Il explique de façon claire des informa-
tions complexes, en prenant soin de distinguer ce que la science connaît et ce qu’elle ne connaît
pas. Smith exprime son espoir de voir l’humanité modifier sa trajectoire actuelle, mais ne donne
pas d’indications quant à la manière de ralentir les bouleversements imminents. getAbstract
recommande la lecture des prévisions de Smith sur l’impact du grand dégel à tous ceux qui s’inté-
ressent à la science et aux conséquences du réchauffement climatique, et à ceux qui anticipent les
modifications au niveau des ressources et des marchés mondiaux.

Points à retenir
• Les changements climatiques, la mondialisation et l’urbanisation modifient profondément
notre planète.
• La démographie et le besoin en ressources vont modeler le nouveau monde.
• En 2050, la plupart des habitants de notre planète vivront dans des villes, la majorité dans des
mégalopoles.
• À l’échelle mondiale, la richesse se déplace essentiellement en direction de l’Est, et l’espérance
de vie demeurera inégale.
• Certains combustibles fossiles s’épuisent mais ils continueront néanmoins à fournir l’essentiel
de l’énergie mondiale en 2050.
• Les gouvernements n’exercent pas un contrôle suffisant sur l’eau, et l’accès à l’eau potable se
transforme radicalement.
• Le changement climatique varie selon les régions du globe.

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• Il aura une influence considérable sur le Grand Nord, où le dégel facilitera l’accès à l’eau et au
pétrole, tout en rendant possible la création de nouvelles voies maritimes.
• Les pays du Nord verront leur richesse et leur population augmenter de manière considérable.
• Les pays du Nord subiront toutefois également la pression des changements environnemen-
taux, économiques, politiques et culturels qu’ils vont vivre.

Résumé

Quatre transformations qui changeront le monde

En 2006, un chasseur américain abattit – légalement – un ours au Canada. L’ours avait une appa-
rence des plus étranges : bien que ressemblant à un ours polaire, il présentait des taches sombres
et un museau plat. C’était un ours hybride, un croisement entre un ours blanc et un grizzly. Ce «
pizzly » démontre à quel point le réchauffement de la planète transforme le monde. En effet, le
changement climatique chasse certaines espèces de leur habitat. Les animaux sauvages s’installent
sur de nouveaux sites et y restent suffisamment longtemps pour se reproduire. Cela augure-t-il
de l’avenir ? De quelle façon le réchauffement climatique et d’autres changements radicaux vont-
ils remodeler le monde ? Pour répondre à ces questions, supposons d’abord que notre planète ne
connaîtra aucune catastrophe telles qu’un impact de météorite ou une guerre nucléaire. Suppo-
sons ensuite qu’aucune technologie disruptive ne verra le jour. La technologie est en effet un
facteur imprévisible susceptible d’influencer chacune des « quatre forces mondiales » qui façonne-
ront le nouveau monde de 2050 :

1. La démographie : La démographie étudie les implantations, les changements et les mouve-


ments de la population humaine. Deux tendances démographiques majeures façonneront
l’avenir : la croissance démographique globale et la « transition démographique », en d’autres
termes, la chute de la natalité liée à l’industrialisation dans certaines cultures.
2. La demande en ressources : L’homme est extrêmement gourmand en « ressources natu-
relles » (qu’elles soient limitées, comme le pétrole ou le charbon, ou renouvelables, comme
les arbres), en « services naturels » (tels que la photosynthèse ou l’absorption du CO2 par les
océans) et fait subir une pression élevée au « patrimoine génétique » (la diversité génétique) de
la planète.
3. La mondialisation : Tous les aspects de la société présentent une plus grande « intercon-
nexion et interdépendance ». Cependant, même si le monde devient « uniforme », car sa popu-
lation et ses ressources s’harmonisent, il reste également « diversifié », dans la mesure où
chaque région se mondialise à son propre rythme.
4. Le changement climatique : Les températures en hausse de manière inégale dans le monde
provoquent des résultats inattendus.

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Mouvement des populations, mouvement des richesses

Depuis 2008, la population urbaine a dépassé la population rurale. Les gens qui migrent vers les
villes cherchant principalement un salaire et une vie meilleurs, cette tendance est appelée perdu-
rer. Or, tout mouvement de population s’accompagne d’un mouvement des richesses. L’essor de
« nouvelles superpuissances » forcera l’équilibre politique mondial à se modifier. Le coût de la vie
dans les nations du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) augmentera, dans la mesure où la crois-
sance économique de ces pays coïncidera avec l’urbanisation.

« Le quart nord des latitudes de notre planète subira d’immenses transformations au


cours de ce siècle. L’activité humaine de ces régions augmentera, de même que leur
valeur stratégique et leur importance écologique. »

La société connaîtra d’autres changements. Les baby-boomers vieillissent et l’histoire a prouvé que
l’urbanisation provoque la chute des taux de natalité, favorisant ainsi une répartition démogra-
phique inégale. Ce mouvement générera d’autres changements. Le travail à temps partiel pourrait
remplacer la retraite et les pays dont la population est vieillissante seront plus enclins à accueillir
des immigrés étrangers, notamment la main-d’œuvre qualifiée.

Énergie et eau

Le charbon, le pétrole et le gaz naturel alimentent la société industrielle d’aujourd’hui, qui dépend
d’un approvisionnement constant en matières premières et notamment en métaux. Plus le monde
s’industrialise et s’urbanise, et plus la demande pour ces matériaux essentiels augmentera. Vu les
prévisions de croissance de la population, le monde manquera-t-il de ressources essentielles ? La
réponse est complexe. Certaines ressources ne sont pas renouvelables mais peuvent être recyclées.
Le pétrole constitue le facteur limitant. Le monde utilisera 20 millions de barils de pétrole supplé-
mentaires par jour en 2030 par rapport à 2010, et cette ressource n’est déjà plus aussi accessible
qu’elle l’était.

« La tendance à long terme du climat terrestre, pendant au moins plusieurs siècles,


sera l’augmentation de la température de l’air au niveau de... la couche inférieure de
l’atmosphère.»

Le pétrole provoque davantage de conflits armés que les autres ressources, et son coût augmentera
en raison de la demande, de la réglementation et du rationnement imposés par les pays produc-
teurs de pétrole. La science étudie des alternatives au pétrole (hydrogène, éthanol et autres biocar-
burants). Cependant, l’utilisation généralisée de l’hydrogène n’aura pas lieu avant au moins 30 ans
et l’exploitation de l’hydrogène nécessite une quantité d’énergie considérable. Les voitures élec-
triques représentent une alternative aux voitures à essence, mais ce sont les combustibles fossiles
qui génèrent cette électricité. Les meilleures cultures de biocarburants nécessitent un climat parti-
culier et produisent des gaz à effet de serre. L’énergie nucléaire, qui ne produit pas de gaz nocifs,

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génère « environ 15 % de l’électricité mondiale » et peut potentiellement en produire 38 % d’ici
2050, mais des préoccupations en matière de santé et de sécurité ont forcé les entreprises à en
limiter la production.

« Au cours des deux dernières décennies, les villes des pays en voie de développement ont
vu leur population augmenter d’environ trois millions de personnes par semaine. C’est
comme si l’on rajoutait à la planète l’équivalent d’une ville comme Seattle tous les jours. »

La solution idéale consisterait à obtenir davantage d’énergie à partir de sources renouvelables ne


générant pas de gaz carbonique. L’hydroélectricité, une technologie mature et largement répan-
due, génère « environ 16 % » de l’électricité mondiale, une proportion qui diminuera au fur et
à mesure de l’avancée de technologies alternatives. Les énergies éoliennes et photovoltaïques
connaîtront un immense essor, malgré les variations dans la force du vent et la puissance des
rayons solaires. L’utilisation d’énergies renouvelables pose en outre le problème du stockage
d’énergie à grande échelle et implique la nécessité d’innover dans le domaine des batteries. Les
combustibles fossiles demeureront la principale source d’énergie en 2050. D’ici là, la limitation de
la production de gaz à effet de serre passe par une amélioration des technologies de « capture et
stockage du carbone ».

« Dans un monde où toute la glace des mers fond chaque été, la glace pluriannuelle
disparaîtra et les brise-glaces iront où bon leur semble. »

L’eau deviendra une ressource d’autant plus essentielle. La présence d’eau au mauvais endroit ou
au mauvais moment peut s’avérer catastrophique. D’autres facteurs compliquent la relation de
l’homme avec l’eau. 97 % de l’eau présente sur Terre est salée, et les glaciers contiennent davan-
tage d’eau douce que les rivières, les lacs ou les pluies. L’eau est inégalement distribuée à travers
le monde. Si la population augmente de 50 % d’ici 2050, la demande en eau sera plus importante,
dans la mesure où les nouvelles populations s’industrialisent et utilisent bien plus d’eau.

« Personne n’est en mesure de prédire si notre super-tendance à la globalisation


s’accélèrera, ralentira ou s’inversera au cours des 40 prochaines années. »

La gestion de l’eau représente un réel défi et doit tenir compte de deux autres facteurs : tout
d’abord, les entreprises privées ont commencé « à privatiser et consolider les ressources en
eau ». Certes, cette démarche pourra permettre de distribuer l’eau plus efficacement. Mais de
nombreux personnes devront payer pour une chose qu’elles obtenaient gratuitement auparavant.
De nombreuses régions ne parviennent plus à accéder aux nappes phréatiques et doivent impor-
ter de l’eau de régions éloignées, ce qui nécessite davantage d’énergie. Le changement climatique
modifie les possibilités d’accès à l’eau. Certaines régions pourraient connaître des périodes de
sécheresse de dix ans, pendant que d’autres subiraient des inondations.

« J’imagine que l’Arctique... ressemblera au Nevada : une terre quasi vide mais peuplée
de villes en rapide expansion alimentées par une maigre palette d’industries. »

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Il convient également de tenir compte de la « stationnarité », concept selon lequel « les phéno-
mènes naturels fluctuent selon un degré fixe d’incertitude » (autrement dit : les forces varient
dans des limites connues). Le changement climatique et l’urbanisation détruisent la stationnarité
en perturbant les systèmes, et sont à l’origine de transformations difficiles à prédire qui influent
sur un périmètre géographique plus étendu. Certains analystes craignent que les peuples ne se
disputent l’eau, même si l’histoire prouve que les conflits pour l’eau ont été résolus sans violence.
Néanmoins, ces pressions climatiques remodèleront cultures et économies.

Qu’arrivera-t-il au monde ?

Tenez compte de quatre observations fondamentales lorsque vous faites des projets pour l’avenir.

1. Le changement est irrégulier dans le temps : Au sein d’un système complexe, un mouve-
ment « se répand de manière erratique » : attendez-vous à ce que le changement climatique
connaisse des fluctuations importantes.
2. Le changement est irrégulier dans l’espace : Le climat est un système complexe et varié.
La tendance globale est au réchauffement mais certaines régions connaîtront un refroidisse-
ment.
3. Le changement se produira, mais... : Le changement climatique est un fait, mais l’action
de l’homme peut encore influer de manière significative sur son importance et sur ses consé-
quences.
4. Les changements de température ne sont pas aléatoires : Les températures
augmentent davantage sur la Terre que sur l’eau. De fait, les régions de « haute latitude nord »
connaîtront un changement plus important, avec un effet ricochet : la glace fondra et réfléchira
la lumière du soleil ; l’eau absorbera la chaleur du soleil et augmentera le réchauffement.

L’impact sur le Nord

D’un point de vue général, le climat actuel de « 10 à 48 % de la surface terrestre mondiale » se


modifiera. Cette évolution est notamment problématique pour les pays les plus au nord, dont les
changements climatiques influeront sur de nombreux systèmes essentiels, tels que :

• La faune : Les villes en expansion ou les espèces allochtones qui fuient les changements clima-
tiques chassent les espèces indigènes. En se réchauffant, les régions du Nord deviendront plus
favorables à l’agriculture, mais également de plus en plus inadaptées aux modes de vie tradi-
tionnels des populations indigènes.
• Le transport : Auparavant, les navires s’aventuraient dans les eaux nordiques pendant de
brèves périodes seulement, car ils risquaient d’entrer en collision avec des blocs de glace ou de
se retrouver pris au piège. La montée des températures des eaux polaires permet aux navires
de s’y risquer pendant de plus longues périodes. Certaines villes et certains sites miniers qui
dépendaient des « routes de glace » seront isolés : en effet, le permafrost ne sera plus gelé et
plus personne ne pourra l’emprunter.

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• La population : La population des pays les plus au nord, tels que la Norvège et le Canada,
connaît déjà une importante augmentation. Les principales villes du Canada bordent la fron-
tière sud, mais de nouvelles villes se développeront au nord.
• Les matières premières : La Russie possède de nombreux gisements de gaz naturel, tandis
que le Canada présente des « sables bitumeux » pouvant être traités pour en extraire du
pétrole.
• L’eau : Les pays les plus au nord ne souffriront pas des pénuries d’eau que connaîtront les
pays les plus chauds et les plus peuplés. Cet aspect augmentera leur puissance, incitera les
autres pays à former des alliances politiques avec eux, stimulera l’immigration et leur procurera
de nouveaux biens à commercialiser.
• La politique : Les différents mouvements au Canada ont toujours évolué d’Est en Ouest, mais
cette orientation se modifiera au fur et à mesure que la population se déplacera vers le Nord
et que les entreprises transporteront le pétrole et d’autres matières premières vers le Sud. Les
pays du Nord ont beaucoup en commun et auront tendance à former des « super-régions »
paisibles, caractérisées par des politiques libérales et des cultures partagées. L’arrivée d’immi-
grants d’origines diverses et variées ébranlera ces cultures. Les nations du Nord devront égale-
ment trouver des manières pacifiques et légitimes de composer avec les populations indigènes
de leur région.

À propos de l’auteur
Laurence C. Smith enseigne les sciences spatiales, les sciences de la Terre et la géographie
à l’Université de Californie Los Angeles (UCLA). Il a été titulaire de la bourse Guggenheim en
2006-2007.

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