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(CFC/IOOC/04)

ACQUIS DU PROJET DU CFC/IOOC/04


"UTILISATION DES MARGINES ET DES GRIGNONS D’OLIVES SUR LES TERRES AGRICOLES"

LES BONNES PRATIQUES D’EPANDAGE DES


MARGINES ET DU COMPOST SUR LES TERRES AGRICOLES : Cas de l’Olivier

Agence d’Exécution du Projet CFC/IOOC/04


Agro-pôle Olivier ENA Meknès

Le projet "Utilisation des margines et des grignons d'olives sur les terres agricoles"
(CFC/IOOC/04) mis en place par le Fonds Commun pour les Produits de Base (CFC) et le
Conseil Oléicole International (COI) au bénéfice de quatre Pays : Algérie, Maroc, Tunisie et
Syrie avec la collaboration de l'Agro-pôle Olivier ENA Meknès comme Agence d’Exécution
du Projet, a pour objectif général le transfert de technologies sur les pratiques et les avantages
de l’utilisation des margines et des grignons d’olives sur les terres agricoles pour
l’amélioration de la production des cultures et la fertilité des sols pour une oléiculture durable
respectueuse de l’environnement

Le projet fut basé d’après les résultats de recherche effectué en Italie et en Espagne, résultats
qui incluent les essais en champ, transfert de technologie et le savoir-faire dont le transfert est
fut utile aux pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée.

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INTRODUCTION

L'olive et l’huile qui en dérive ne constituent qu'une part infime de la biomasse produite tout
au long du "processus" oléicole. Les margines (ou eaux de végétation) de coloration brun-
rougeâtre à noire et les grignons d’olives représentent la biomasse restante considérée comme
résidus de la trituration des olives (pulpes et noyaux d’olives) . Ces résidus causent de sérieux
problèmes environnementaux dans tous les pays méditerranéens à vocation oléicole (pollution
des rivières, nappes phréatiques, ……) dont la solution représente un véritable challenge en
amont et en aval de la filière oléicole.

Dans la plupart des pays à vocation oléicole, dont les pays les plus avancés, les pratiques et
procédés pour l’évacuation et le traitement de cette biomasse restent malheureusement posés,
en l’occurrence dans ceux des rives Sud et Est de la Méditerranée qui connaissent de vastes
programmes de plantation et de modernisation du secteur industriel pour l’accroissement et
l’amélioration de la qualité de leur production oléicole.

Si, d’une manière générale, le traitement des grignons issus du système à 3 phases ne pose pas
de problèmes au vu de leur valorisation industrielle pour l’extraction des huiles qu’ils
contiennent et l’élaboration de substrats solides utilisés comme combustibles, le problème de
l’évacuation des margines reste entièrement posé et de manière inquiétant dans certains pays
oléicoles.

Le problème de l’évacuation des margines a été appréhendé de diverses manière par les
différents pays oléicoles méditerranéens qui ont tous adopté des solutions ponctuelles pour
résoudre ce problème. A ce propos, l’utilisation de bassins de stockage et d’évaporation des
margines développée dans certains pays n’a pas connu le succès escompté à cause des
problèmes de pollution de l’air (relent), infiltration et gestion des résidus secs. Aussi,
l’utilisation des margines comme fertilisants et amendements organiques sur des terres
agricoles a été proposé comme technique rationnelle pour l’exploitation de ces eaux
résiduaires.

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Cette activité d’épandage des margines, réglementée par des lois nationales dans certains pays
oléicoles (exemple de l’Italie en 1996), doit cependant être pratiquée dans le respect de
l’environnement, notamment en évitant tout risque de pollution des cours d’eau en particulier,
et de l’écosystème dans sa globalité. Ainsi, les apports maîtrisés des margines constituent une
fertilisation adaptée à l’olivier sans risque ni pour l’environnement ni pour la culture.

Systèmes d’extraction et les sous produits de l’olivier :


Systèmes d’extraction des sous produits de l’olivier:
La constitution des sous-produits de l’olivier (Margines et Grignons) et leurs caractéristiques
dépendent largement des systèmes d’extraction utilisés : Trois phases ou deux phases.
Le système continu d’extraction à trois phases utilise beaucoup d’eau et générant des
quantités importantes d’effluents liquides (margines) polluants par rapport au système à deux
phases qui nécessite moins d’eau mais engendre des quantités importantes de grignons
humides difficiles à exploiter (séchoirs indispensables). Ce système n’a pas aidé à solutionner
le problème de pollution, notamment à cause d’investissements lourds et des surcoûts
qu’occasionne le traitement des grignons humides.

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Sous produits de l’olivier :


Margines :
Les margines constituent la phase aqueuse provenant de l’extraction de l’huile d’olive. Les
quantités de margines produites varient en fonction des systèmes de trituration utilisés.
Tableau1 : les systèmes d’extraction et les quantités de margines produites
Système d’extraction Quantité de margines produites (litres)
Système à presse 450 à 650 litres/ tonne d’olives
Continu à trois phases 850 à 1200 litres/ tonne d’olives

Grignons :
Les grignons représentent le sous produit principal de trituration des olives issus aussi bien de
systèmes d’extraction à deux phases que trois phases.
Tableau 2 : Composition des grignons en fonction des systèmes d’extraction
Caractéristiques Système d’élaboration
Presse Centrifugation à trois Centrifugation à deux
phases phases
Eau (l/t olive) 450-650 850-1200 80
Quantité (Kg/t olive) 350 500 800
Humidité (%) 25-28 40-55 55-65
Huile ( % matiere humide) 6-8 4-5 3
Huile (% matière sèche) 8-10 6-8 5-6
Sucres réducteurs (%) 2 5
Polyphénols (ppm) 10.000 23.000

La richesse des sous produits d’olivier (margines et grignons) en matière organique et en


éléments minéraux associée à la faculté des sols à dégrader et à digérer la matière organique
d’une part, et la capacité des plantes à épuiser dans le sol les éléments nutritifs dont elles ont
besoin pour leur développement d’autre part, a encouragé leur épandage sur les terres
agricoles.

D’où l’intérêt de voir de plus prés les bonnes pratiques à suivre pour l’épandage des sous
produits de l’olivier sur les terres agricoles.

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Quelles sont les bonnes pratiques à suivre pour l’épandage des margines sur les terres
agricoles ?

Pratique 1 : Caractérisation des margines avant l’épandage

La caractérisation chimique des margines avant épandage est une étape primordiale pour
l’évaluation de leur composition en comparaison avec les normes déjà établies pour
l’épandage sur les terres agricoles :

Les paramètres les plus importants à déterminer sont consignés dans le tableau ci-après :

Tableau 3 : Composition des Margines : caractéristiques optimales pour l’épandage sur des
oliveraies

Système continu à trois


Paramètres Système discontinu
phases
Matière sèche (%) 5,8 – 6,1 6,8 – 9,4
Humidité (%) 93,9 – 94,2 91,6 – 93,2
pH 4,5 – 5,9 4,5 – 5,0
EC (mS/cm) 6 – 6,7 7,11 – 14,35
Matière minérale (%) 0.4 - 1.7 0.6 – 1.9
Matière organique (%) 7.3 – 9.2 9 - 16.5
Polyphénols (%) 0.15- 0.4 0.54 – 0.77
Azote Total (%) 0.1- 0.58 0.35 – 0.7
Potassium (%) 0.2 – 0.6 0.63 – 0.97
Demande Chimique en 30 -70.2 50 – 110
Oxygène (g/l) (DCO)
Demande Biologique en 10 – 60 20 – 100
Oxygène (g/l) (DBO)

Il faut veiller à ce que les margines destinées à un usage agricole n’aient subi aucun traitement
préalable et n’aient reçu aucun additif à l'exception des eaux pour la dilution des pâtes.

Pratique 2 : Analyses du sol avant l’épandage des margines


La structure physico-chimique du sol ainsi que son activité biologique déterminent la fertilité
du sol et constituent donc des éléments fondamentaux à prendre en considération pour assurer
la durabilité de la productivité agricole. Les paramètres de la fertilité du sol les plus
intéressants à évaluer sont: l’azote, phosphore, potassium, matière organique, et la possibilité
de stockage des éléments minéraux, en particulier : capacité totale d'échange, état du
complexe adsorbant et taux de saturation.

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D’un point de vue pratique, pour les terres agricoles de nature argileuse et calcaire,
l’épandage des margines ne pose aucun problème sur la qualité chimique et biologique des
sols. De même, l’épandage peut s'effectuer sur des sols peu profonds (20 - 30 cm) à texture
plus fine, capables de mieux stocker l'eau et les éléments fertilisants.
L’analyse chimique des sols est fortement recommandée avant l’épandage des margines pour
la détermination des deux paramètres suivants : le pH (acidité) et la Conductivité électrique
(salinité). Ces paramètres déterminent des valeurs de toxicité pour les plantes et l’activité
biologique du sol en cas d’excès. En outre, cette pratique permet une utilisation directe des
margines sur les terres agricoles sans aucun traitement préalable.
Pratique 3 : Collecte des margines pour l’épandage
La collecte des margines peut être réalisée directement à la sortie des décanteurs au niveau de
l’unité de trituration. Cette pratique est possible pour les unités de trituration situées dans les
exploitations agricoles ; sinon, la collecte peut être réalisée à partir du bassin de stockage des
margines envisagé pour cette opération.

Photo 1 : Bassin de stockage des margines

Pratique 4 : Période d’épandage des margines

La période conseillée pour l’épandage des margines se situe entre les mois de novembre
et mars. Il est généralement recommandé d’utiliser les margines dans les 30 premiers jours
après leur production et stockage, période pendant laquelle la qualité des margines est la
meilleure.
Cette période coïncide d’une part avec une activité ralentie de la vie microbienne des
sols et d’autre part avec le repos végétatif des oliviers. Cependant, il faut absolument pas
épandre les margines sur des cultures en pleine végétation et d'éviter à tout prix que l'effluent
ne mouille des feuillages (feuilles d'olivier par exemple). Egalement, cet apport ne doit pas

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être réalisé pendant les jours pluvieux ou en périodes de gelée afin d’éviter le lessivage des
margines.

Pratique 5 : Technique d’épandage des margines et doses recommandées

L’épandage des margines est réalisé à l’aide d’une citerne d’une capacité de 4,5 à 5 tonnes et
à débit réglable pour contrôler la dose d’épandage et assurer une bonne répartition sur les
terres agricoles.
Pour l’olivier, l’épandage des margines doit être réalisé entre les lignes de plantation à une
distance de 0,5 à 1 m du tronc des arbres. A cause de la variation de la composition physico-
chimique des margines en fonction de système de production, la dose recommandée pour les
oliviers est de 80 m3/ha/an en cas d’utilisation des margines issues des systèmes de trituration
continu à trois phases et de 5-10l/ m2 soit 50-100 m3/ha/an pour celles issues du système de
trituration discontinu.

Photo 2 : Epandage des margines sur les oliveraies

Pratique 6 : Technique à réaliser après l’épandage des margines

Pour garantir une bonne incorporation des substances nutritives contenues dans les
margines, un travail de sol par labour superficiel à l’aide d’outils à dents (Vibroculteur)
immédiatement après épandage des margines est généralement conseillé.
Cet enfouissement permet essentiellement de lier intimement le complexe argilo-
humique du sol avec les produits épandus et ainsi éviter au mieux leur entraînement par les
eaux de ruissellement et de percolation, notamment, éviter d'éventuelles nuisances extérieures
: visuelles et/ou olfactives.

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Photo 3: Labour par vibroculteur

Recommendations pour l’épandage des margines sur des terres agricoles

L’épandage des margines sur les terres agricoles est une technique simple, peu onéreuse et
efficace qui permet de restituer aux sols des substances nutritives tout en évitant de polluer
l’environnement. Cependant, il existe des cas où l’épandage des margines est non autorisé :
1. Terres agricoles à pH neutres et/ou acides et à texture très grossière : sols sableux et
sols caillouteux ;
2. Terres hydromorphes dans les points bas de la topographie ou liés à la présence de
mouillères ;
3. Sols avec des nappes phréatiques superficielles de profondeur inférieure à 10 mètres ;
4. Terrains très proches (moins de 20 m) d’une source hydrique (puit, lac,
rivière,…etc.) ;
5. Terrains de pente supérieure à 15 % (risque de ruissellement des margines) ;
6. Terres inondées ou gorgées d’eau (en cas de pluie);
7. A proximité des centres urbains

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Quelles sont les bonnes pratiques à suivre pour l’épandage du compost de grignons sur
les terres agricoles ?

Pratique 1 : Caractérisation des grignons avant et après compostage

Le grignon contient la plus grande partie de la matière sèche de l’olive (peau, pulpe, semence
et morceaux de noyaux) avec une certaine portion de l’eau de végétation et de processus qui
contient les composants hydrosolubles de l’olive. Cette quantité d’eau et de composés
solubles, dépend du système d’élaboration employé (tableau 2).

Le compost est un produit stable riche en matière organique. L’évaluation de sa composition


avant épandage est une étape essentielle pour juger la qualité du produit obtenu. Les analyses
établies permettent d’avoir un grignon contenant moins d’huile et correspondant aux normes
déjà établies. Il serait donc préférable d’utiliser des grignons déjà épuisés présentant une
humidité faible et une teneur en matières grasses minimes.

Tableau 4 : composition du compost après compostage

Composition du compost (%)


Humidité (%) 90-95
Composés organiques (%) 3-10
Substances minérales (%) 50-70

Photo 4 : Compost de grignons

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Pratique 2 : Période de compostage :

La période adéquate pour la réalisation du compostage se situe entre novembre et décembre.

Pratique3 : Techniques de compostage des grignons :

Le compostage est l’un des techniques de valorisation des sous produits de l’olivier en
particulier les grignons d’olives. C’est un processus thermophile de dégradation biologique
aérobique contrôlée, pendant lequel les substances organiques sont transformées en
substances humiques avec libération de dioxyde de carbone, d’eau et de chaleur.

L’élaboration du compost de grignons passe par plusieurs étapes :

Préparation des grignons :

Cette étape consiste en la mise des grignons sous forme d’andins de 1 à 1.5 m de hauteur
et de 3 m de largeur au niveau d’une plateforme en béton d’une largeur de 9 m afin de
permettre le passage de la machine de retournement des andins.

Photo 5 : la mise en place des grignons

La longueur de la plate forme dépend de la quantité du compost à produire. Il est conseillé


de couvrir avec un plastic la plate forme de compostage pour favoriser de meilleures
conditions de compostage (humidité et température).

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48m

Zone de compostage 3m
Passage des machines 3m
Zone de compostage 3m

Schéma de la plate forme de compostage

Pour obtenir un compost de qualité, d’autres substances structurantes peuvent être


ajoutées, comme le bois de taille, les feuilles d’olivier les rafles de raisins, le fumier de
bovin….etc. Le bois de taille de l’olivier est utilisé après broyage en petits morceaux de
1,5cm à l’aide d’un broyeur spécifique.

Photo 6 : Broyeur du bois de taille

Egalement, pour favoriser l’activité biologique du compost, il est recommandé d’ajouter


de l’azote (Urée) avec une proportion de 2% de la quantité totale du compost.

Photo 7 : Epandage de l’urée

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- Retournement du compost :

Pour garantir une bonne aération du compost ainsi qu’une meilleure dissipation de la
chaleur produite, qui ne doit pas dépasser les 60°C, un retournement du compost à l’aide
d’une machine de retournement d’andin doit etre réalisé de manière régulière une fois tous
les quatre à cinq jours particulièrement pendant les 45 premiers jours de compostage.

Photo 8: Retournement du compost

- Humidification du compost :

L’humidité du compost doit être gardée à 60% environ par arrosages réguliers de l’andin.
Un manque d’eau entraîne l’apparition du “ blanc“ qui traduit un ralentissement de
l’activité microbiologique. Il suffit alors d’un simple apport d’eau pour rétablir le
processus de décomposition. Il est à signaler qu’il faut éviter l’apport d’eau vers la fin du
processus de compostage puisque on a aucun intérêt à augmenter le taux d’humidité qui se
traduit par l’augmentation du coût de transport. Un excès d’eau (taux de matière sèche
inférieur à 20%) provoque en revanche des conditions anaérobiques défavorables.

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Pratique 4 : Evaluation de la maturité du compost :

Il est donc indispensable de s’assurer de l’état de maturité du compost avant toute


utilisation. En effet, le manque de stabilité des matières organiques entraîne des
modifications des caractéristiques physico-chimiques et phytotoxicité. Il existe plusieurs
méthodes pour l’évaluation de la maturité d’un compost. Ces méthodes sont de quatre
types : empiriques, chimiques, physiques et biologiques.

- Méthodes empiriques :

Les méthodes empiriques se basent sur une évaluation visuelle et sur des impressions
tactiles. Un compost est dit mur lorsque les matières premières ne sont plus identifiables,
le compost ne dégage pas de mauvaises odeurs d’ammoniac et dégage plutôt une odeur de
terre humidifiée et lorsqu’il est doux au toucher.

- Méthodes physiques :

 Test de ré humidification : on humecte un échantillon de compost à 50% avec un


suivi de la température. Si celle-ci ne remonte pas, on peut conclure que le
compost est stabilisé et donc mur. En principe la température doit etre maintenu
entre 20 à 30°C.
 Test de tamisage : on fait passer environ 5kg de compost à travers un tamis de
maille 25mm et l’on évalue par pesée la quantité tamisée. Si cette quantité varie
entre 4 à 5 kg, on peut conclure que le compost est mur.

- Méthodes chimiques :
 Test de PH : Théoriquement, un compost ayant subi un processus optimal de
fermentation a un pH neutre à légèrement basique.
 Rapport ammonium /nitrate : un compost mur doit contenir plus de nitrates que
d’ammonium. En générale, on admet un rapport nitrate/ ammonium de 2/1 ou
plus. Ce test n’est pas valable si le compost est enrichi avec un engrais minéral
azoté à base d’ammonium et / ou de nitrate.

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 Test de chrome : le test consiste à mélanger un échantillon du compost séché et


broyé à 0,1 mm avec 10 ml de biochromate de potassium (K2Cr2O7, 1N) et 20
ml d’acide sulfurique. L’apparition d’une couleur fraîchement verdâtre
attribuée à la présence de l’ion chrome Cr3+ témoigne de la non maturité du
compost. Par contre, une coloration plus brune que verte indique que le
compost est mur.
 Rapport C /N : le rapport C /N diminue au cours du compostage à cause de la
biodégradation des matières organiques et du dégagement du gaz carbonique
qui en résulte. D’autres rapports peuvent être utilisées, pour avoir des autres
informations sur le cours du processus ou sur sa conclusion, il s’agit de rapport
carbone/ phosphore (qui évolue d’une manière analogue au précédent) ou azote
organique / azote minéral et azote nitrique / azote ammoniacal (qui restent
constant quand la matière organique est suffisamment mure).

- Méthodes biologiques :

On peut vérifier le degré de maturité grâce à des preuves de phyto toxicité, c'est-à-dire des
tests de germination fais sur des graines de “ Lepidium sativum“ mises sur des papiers à
filtre imbibés avec un extrait aqueux du compost.

L’extrait à différentes concentrations (50 et 75%) est obtenu en séparant la phase liquide
par pression. Pour les deux concentrations considérées, on calcule l’indice de germination
par la formule suivante :

Ig(50 ou 75%) = ( Gc*Lc/ Gt*Lt)*100

Gc = Nombre moyen graines germés de l’échantillon

Gt = Nombre moyen graines germés du témoin

Lc = Longueur radicale moyenne de l’échantillon

Lt = Longueur radicale moyenne du témoin

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On obtient l’indice de la capacité de germination, en calculant la moyenne arithmétique


entre les valeurs obtenues aux concentrations de 50% et 75% :

Ig 50% + Ig 75%

Ig % =
2

L’interprétation des résultas se fera sur la base des considérations suivantes :

- Absence de phyto toxicité pour des valeurs d’Ig > 70% ; donc le compost est mur
- Risque de phyto toxicité pour des valeurs d’Ig comprises entre 40% et 70% ; donc le
compost est moyennement mur.
- Présence de phyto toxicité pour valeurs de Ig < 40% donc le compost n’est pas encore
mur.

Pratique 5 : Période d’épandage du compost

La période optimale pour l’épandage du compost se situe vers le mois de Février- Mars c'est-
à-dire deux à trois mois après compostage en évitant les jours de pluie et le terrain à PH<6.

Il est possible d’apporter les grignons et les margines sur la même parcelle en respectant bien
les périodes recommandées pour l’épandage de chacun : de Novembre à Mars pour les
margines et de Février à Mars pour les grignons.

Pratique 6 : Dose d’épandage du compost

La dose recommandée est de 5 kg/m2 soit 5 tonnes par hectare tous les trois ans. L’épandage
se fait dans les interlignes des vergers. Il peut concerner d’autres cultures à savoir : vigne,
arbres fruitiers et cultures annuelles : maîs, tomate, fêve, artichaut…etc.

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Photo 9 : Epandage du compost

Pratique 7 : Technique à réaliser après l’épandage du compost

Pour garantir une bonne incorporation des substances nutritives contenues dans le compost,
un travail de sol par un labour superficiel pour l’enfouissement du compost est essentiel. Cet
enfouissement du compost présente plusieurs avantages comme c’est le cas des margines, en
particulier l’amélioration de la structure physique du sol.

L’épandage réglementé des margines et du compost est une pratique économiquement et


écologiquement avantageuse pour une oléiculture durable respectueuse de
l’environnement :

Des résultats forts concluants du projet CFC/IOOC/04 ont permis de ressortir que les
margines constituent des produits très intéressant tant du point de vue économique
qu’environnemental. Non seulement leur utilisation réduit de manière considérable la
production de résidus polluants mais en plus elles sont transformées en une précieuse
richesse en offrant les avantages suivants : une réduction de l’utilisation d’engrais chimiques,
protection de l’agriculture du phénomène d’érosion, amélioration de la fertilité, l’activité
microbiologique du sol tout en améliorant la productivité des cultures aux bénéfices des
agriculteurs.

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L’épandage des margines et des grignons sur les terres agricoles répond parfaitement aux
besoins de limiter la tendance à la baisse de la fertilité des sols considérée comme telle
lorsque la concentration en éléments organiques est inférieure à 1%.
Ce phénomène revêt toute son importance dans les zones agricoles où les conditions
environnementales (chaleur, aridité) créent de graves contraintes pour le maintien de la
fertilité des terres avec des conséquences graves de désertification.

L’utilisation des grignons d’olive pour le compostage permet d’obtenir une matière organique
stabilisée de haute valeur fertilisante indemne de maladies (fongiques ou bactériennes) grâce à
son effet de biofumigation et par l’absence de mauvaises herbes. Ce type de fertilisant est très
intéressant pour la fumure de fond lors de la plantation et pour son entretien et ceci par
l’accroissement de l’efficacité des engrais minéraux apportés. A cet effet, Sa valorisation
agronomique présente beaucoup d’avantages sur le sol et la végétation : Le compost améliore
les propriétés physiques (rétention en eau, rétention des cations des sols sableux, structure et
stabilité structurale, circulation de l’air), chimiques et biologiques des sols. De même,
lorsqu’il est accompagné des amendements organiques, il facilite la croissance des plantes
cultivées par l’amélioration de leur physiologie et leur nutrition.

L’épandage des margines et des grignons doit désormais être considéré, comme une opération
routinière à l’instar des techniques culturales (la taille, la fertilisation et l’irrigation), à
condition d’assurer une bonne uniformité de distribution (choix d’un matériel d’épandage
réglable) et de ne pas dépasser la dose préconisée.

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