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LA COLLECTION w De l’étoile à l’énergie domestique

1 w L’atome
2 w La radioactivité
3 w L’homme et les rayonnements
4 w L’énergie
5 w L’énergie nucléaire : fusion et fission
6 w Le fonctionnement d’un réacteur nucléaire
7 w Le cycle du combustible nucléaire
DE LA RECHERCHE
8 w La microélectronique
9 w Le laser À L’ I N D U S T R I E
10 w L’imagerie médicale
11 w L’astrophysique nucléaire
12 w L’hydrogène
13 w Le Soleil
14 w Les déchets radioactifs
15 w Le Climat
16 w La simulation numérique
17 w Les séismes
18 w Le nanomonde

13 w Le Soleil
NOTRE ÉTOILE
VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL
LE SOLEIL DOMESTIQUÉ

© Commissariat à l’Énergie Atomique, 2009


Direction de la communication
Bâtiment Siège - 91191 Gif-sur-Yvette cedex
www.cea.fr

ISSN 1637-5408.
2 w SOMMAIRE w INTRODUCTION 3
De gauche à
droite : le satellite
Soho, un détecteur
de neutrinos au
Japon, une cellule
photovoltaïque.

© ESA - ICRR - CEA


“Depuis 4,6 milliards d’années, le Soleil
nous apporte lumière et chaleur,
Le Soleil

NOTRE ÉTOILE 4
Une étoile est née 5 aujourd’hui l’homme a pour ambition
Qu’est-ce qui fait briller
le Soleil ? 6
de maîtriser cette source d’énergie.”
Quelle énergie ! 6
Le Soleil, réacteur nucléaire
de fusion auto-régulé 9

VOYAGE AU CENTRE
DU SOLEIL 11
© Soho/ESA

Topographie solaire :
la partie opaque
La partie visible
12
14 Montage de plusieurs vues d’éruptions solaires. A stre et divinité, le Soleil a longtemps été
considéré comme une planète, tandis que
le mot “étoile” représentait tout point brillant Mais quelles sont la nature et l’origine de cette
Dans la couronne et au-delà :
les colères du Soleil 16 la nuit dans le ciel. C’est au début du XXe siècle prodigieuse énergie que l’homme tente de
Le plasma solaire 17 que son statut d’étoile au sens “d’astre pro- domestiquer pour se chauffer ou produire de
Carte d’identité du Soleil 18 ducteur et émetteur d’énergie” a été établi ; les l’électricité ?
Comment ça marche ? 21 astrophysiciens dévoilent aujourd’hui les secrets Que se passe-t-il dans cette gigantesque boule
Héliosismologie et de son cœur en fusion. de feu que l’on ne peut observer sans lunettes
simulation 23 Grâce au Soleil, la vie est apparue et s’est déve- de protection ?
Mesurer l’activité du cœur loppée sur Terre ; c’est lui qui régit le cycle des Enfin, jusqu’à quand notre étoile brillera-t-elle?
à la couronne solaire 24 saisons, nous apportant lumière et chaleur. Autant de questions qui ont mis des siècles à
être résolues et qui alimenteront longtemps
LE SOLEIL DOMESTIQUÉ 26 encore les travaux de recherche.
L’énergie solaire thermique 27
© Siemens Solar

L’énergie solaire
photovoltaïque 29

Quand l’énergie solaire alimente


une cabine téléphonique…

Conception et réalisation: Spécifique - Photo de couverture: © Soho (ESA/Nasa) - Illustrations: YUVANOE - Impression: Imprimerie Sénécaut - 06/2009

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


4 w NOTRE ÉTOILE 5
L’ASTROPHYSIQUE NOUS APPREND QUE
LE SOLEIL EST UN GIGANTESQUE RÉACTEUR
NUCLÉAIRE.

Notre étoile UNE ÉTOILE EST NÉE


Le Soleil est une étoile, donc une énorme boule
de gaz chaud qui produit de l’énergie et qui
rayonne. Le Soleil est l’étoile la plus proche de
la Terre (150 millions de kilomètres) parmi les
milliards d’autres qui appartiennent à la Voie
lactée, notre Galaxie, et qui sont distantes de
plusieurs années-lumière. Malgré ses 700 000
Unité astronomique de longueur kilomètres de rayon
correspondant à la distance (plus de 100 fois le
parcourue par la lumière dans le
vide en une année. La vitesse de rayon terrestre) et
la lumière dans le vide étant de
300 000 kilomètres par seconde,
sa masse 330 000
la lumière émise par le Soleil fois plus importante

© PhotoDisc
ne met que 8 minutes à atteindre
notre planète tandis que celle que celle de la Terre
provenant de l’autre étoile la (2 milliards de mil-
plus proche de nous, Proxima
du Centaure (éloignée de liards de milliards La température n’est pas uniforme
4,2 années-lumière de la Terre), de tonnes !), le sur toute la surface du Soleil.
met plus de quatre ans.
Soleil est une étoile
relativement petite : par exemple, le rayon de Cette science nous permet de comprendre les
Bételgeuse, située dans la constellation d’Orion, phénomènes en action dans l’Univers. Ainsi,
est 1 100 fois supérieur à celui du Soleil. nous savons que le Soleil est une énorme
Mais comment notre étoile est-elle née ? condensation de gaz : pourquoi ce gaz chaud
Le Soleil est né il y a 4,6 milliards d’années ne s’éparpille-t-il pas dans le vide interplané-
d’un nuage interstellaire gigantesque composé taire ? Cette cohésion résulte de l’attraction gra-
d’hydrogène, d’hélium et de moins de 2 % vitationnelle entre particules de matière qui tend
d’éléments plus lourds. Ce nuage s’est frag- à les rapprocher les unes des autres. Une étoile
menté pour donner, parmi d’autres objets est donc un corps autogravitant, dont la forme
célestes, une étoile entourée de planètes, de sphérique est imposée par la seule gravitation.
comètes et de poussières : le système solaire. Mais si la gravitation tend à rapprocher les par-
Le Soleil fait l’objet de nombreuses études où ticules, pourquoi le Soleil ne s’effondre-t-il pas
se rejoignent l’astronomie et la physique dans sur lui-même ? C’est qu’il faut aussi compter
une discipline appelée astrophysique (voir sur la pression du gaz stellaire, résultant des col-
livret L’astrophysique nucléaire, dans la même lisions et des rebonds incessants des particules
© PhoVoir

collection). les unes sur les autres. Partout, cette pression

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6 w NOTRE ÉTOILE w NOTRE ÉTOILE 7
“Le déséquilibre de température Transformation de l’hydrogène en hélium dans le Soleil
qui existe au sein du Soleil crée le
Étape n° 1
rayonnement.”
Deutérium Positron: e+ Neutrino: ν

Étape n° 2

équilibre l’action de la gravité. Si elle venait pèsent dessus et agissent comme un piston.
brutalement à s’annuler, le Soleil s’effondre- Ainsi, plus on s’enfonce vers le cœur de l’étoile,
Hélium 3 Rayonnement gamma
rait complètement sur lui-même en à peine trois plus la pression augmente et plus il fait chaud :
minutes ! la pression au cœur du Soleil est égale à 200 mil- Étape n° 3
liards de fois la pression atmosphérique ter-
QU’EST-CE QUI FAIT BRILLER restre et la température centrale est d’environ
LE SOLEIL? 15 millions de degrés. Avec une température
Proton
Nous avons tous constaté qu’un gaz comprimé de surface frôlant les 6 000 °C, le Soleil est Hélium 4
Neutron
s’échauffe : il suffit de gonfler énergiquement donc le siège d’un fort contraste de tempéra-
une chambre à air et de toucher ensuite l’ex- ture résultant de sa propre gravité. Ce désé- Comme toute étoile, le Soleil est un gigantesque réacteur nucléaire. En son cœur, des réactions nucléaires de fusion
transforment l’hydrogène en hélium en libérant de l’énergie. La température centrale du Soleil est de 15 millions de
trémité de la pompe à vélo pour s’en aperce- quilibre de température engendre un transfert degrés et la densité est cent cinquante fois celle de l’eau (150 g/cm3).
voir. La matière stellaire est donc d’autant plus de chaleur qui, prélevant l’excès de la région La transformation de l’hydrogène en hélium est complexe, en voici les étapes les plus courantes :
chaude que sa profondeur est grande, puisqu’elle chaude pour le céder à la région froide, tend à • Première étape: deux protons interagissent pour former un deuton (noyau de deutérium). Au cours de ce processus, un
est comprimée par la masse des couches qui l’uniformiser. Affleurant enfin à la surface, ce proton est transformé en neutron en émettant un positron ou électron de charge positive et un neutrino, particule de la
flux d’énergie thermique s’échappe sous forme même famille que l’électron transportant de l’énergie, mais de masse encore inconnue et très faible.
de rayonnement puis se dilue dans l’espace inter- • Deuxième étape: un deuton se combine avec un proton pour former de l’hélium 3 en libérant de l’énergie sous la forme
d’un rayonnement gamma (ou photon).
planétaire : le Soleil brille !
• Troisième étape: deux noyaux d’hélium 3 fusionnent pour former de l’hélium 4 en éjectant deux protons.
Températures et densités
au sein du Soleil QUELLE ÉNERGIE!
L’énergie rayonnée doit bien être prélevée C’est le physicien Jean Perrin qui, en 1921, puisant dans sa réserve énergétique nucléaire.
quelque part : en effet, « Rien ne se perd, rien a donné une explica- Jean Perrin (1870-1942) Dans les régions centrales du Soleil, plus
Densité (g/cm3) 0 ne se crée, tout se transforme », disait, il y a t i o n e n p r o p o s a nt fut l’un des promoteurs de denses et plus chaudes, des réactions de
la théorie atomique et obtint
0,07 deux cents ans, le grand chimiste Antoine de comme source de pro- le prix Nobel de physique fusion transforment quatre noyaux d’hydrogène
1,3 Lavoisier (1743-1794). Cette affirmation est duction d’énergie les en 1926 pour ses travaux sur Réaction nucléaire par (protons) en un noyau
la structure de la matière.
2,0 applicable à la thermodynamique. réactions nucléaires, laquelle deux noyaux d’hélium 4He, élément
Température (K) légers se combinent pour
135
Alors, comment Branche de la physique qui étudie tous c’est-à-dire les réactions se produisant entre former un noyau plus lourd. qui est particulièrement
15 millions les phénomènes dans lesquels Elle s’accompagne d’une
le Soleil entre- interviennent des échanges thermiques. les noyaux des atomes. stable, et libèrent une
0
160000
344000

515000

690000

forte libération d’énergie.


7 millions tient-il sa chau- Cette idée a été proposée et développée énergie compensant
Profondeur (km)
3 millions dière ? En effet, s’il se contentait d’émettre quelques années plus tard par l’Allemand celle qui s’échappe par la surface. Cette
1,5 million passivement sa chaleur sous forme de rayon- Hans Bethe qui décrivit explicitement les énergie est émise et transportée sous la forme
6000 nement énergétique, il se refroidirait inexora- réactions nucléaires se produisant au cœur de photons (particules fondamentales sans
blement et s’éteindrait. Or sa longévité prouve du Soleil. Le physicien a montré que, pen- masse ni charge électrique) et de neutrinos
qu’il doit compenser l’hémorragie lumineuse ; dant la majeure partie de sa vie, l’étoile s’ac- (particules de masse très faible et de charge
nous savons aujourd’hui de quelle façon. commode de sa constante perte d’énergie en nulle).

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8 w NOTRE ÉTOILE w NOTRE ÉTOILE 9

LE SOLEIL, RÉACTEUR NUCLÉAIRE tions de fusion pour exploiter cette fabuleuse


DE FUSION AUTO-RÉGULÉ énergie. Deux types de procédés sont aujour-
Une réaction de fusion dégage de l’énergie car d’hui étudiés en laboratoire.
la masse du noyau produit est inférieure à la somme • À faible concentration, le mélange gazeux à
des masses des noyaux initiaux ; la différence de fusionner est maintenu par des parois immaté-
masse est transformée en énergie selon la célèbre rielles créées par des champs magnétiques : c’est
formule d’Einstein, E = ∆m x c2. Ces réactions l’objet du futur réacteur expérimental interna-
ne se déclenchent L’énergie produite est égale au produit tional ITER. International Thermonuclear
que si la tempéra- de la différence de masse par le carré
de la vitesse de la lumière.
Experimental Reactor.

ture et la pression • À forte concentration, la réaction est amorcée


sont suffisamment élevées pour que deux pro- par irradiation avec des faisceaux lasers très puis-
tons épluchés de leur électron donc de charge sants : c’est l’objet du laser Mégajoule en construc-
positive, fusionnent. Ceci limite leur champ d’ac- tion au centre CEA du Cesta près de Bordeaux
tion aux régions les plus centrales d’une étoile ainsi que de son prototype LIL déjà en fonction-
© Dapnia/CEA

comme le Soleil. Il faut aussi que l’étoile soit


suffisamment massive, plus grosse qu’un dixième Structure interne du Soleil
Module optique du détecteur de neutrinos Antarès. de masse solaire, pour comprimer suffisamment
LES NEUTRINOS le cœur et amorcer les réactions nucléaires. Dans
le cœur du Soleil, ce sont 620 millions de tonnes
Le centre du Soleil est le siège de réactions de fusion de physique en 2002. De charge électrique nulle et d’hydrogène qui, chaque seconde, sont trans-
nucléaire qui transforment l’hydrogène en hélium. de masse quasiment nulle (inférieure à 10-33 gramme),
formées en 615,7 millions de tonnes d’hélium ;
Le processus produit aussi de fantomatiques particules le neutrino n’interagit que très faiblement avec la
nommées neutrinos. Au cœur de notre étoile, la matière. Chaque seconde, 65 milliards de neutrinos la différence est convertie en énergie rayonnée
température est suffisamment importante pour amorcer frappent le moindre centimètre carré de la surface vers l’extérieur. Cette réserve d’énergie nucléaire Cœur
la réaction de fusion entre deux protons, première étape terrestre et presque aucun n’est arrêté! C’est pourquoi on de l’étoile
d’une chaîne de réactions nucléaires qui aboutissent à a construit des détecteurs de grande taille, installés soit permet d’estimer la durée de vie du Soleil à environ
la formation d’hélium. Cette réaction produit un noyau de dans une mine (comme celle de Sudbury, au Canada), dix milliards d’années. Par ailleurs, grâce à une
deutérium (isotope de l’hydrogène), un positon, alter ego sous l’eau (projet Antarès en mer Méditerranée), ou mesure de la radioactivité des roches terrestres,
positif de l’électron chargé négativement et, bien sûr, de encore dans un tunnel (Gran Sasso, sous le Mont-Blanc) Neutrino
l’énergie. C’est le physicien suisse d’origine autrichienne, pour se protéger des autres rayonnements cosmiques. nous savons que notre planète et donc le Soleil
Wolfgang Pauli (1900-1958) qui, pour sauver le principe Une épaisse couverture de terre ou d’eau joue alors sont âgés de 4,6 milliards d’années : le Soleil
de conservation de l’énergie, suggère en 1930 de faire le rôle d’un tamis qui ne laisse passer que les particules
brillera encore pendant 5 milliards d’années !
intervenir une particule supplémentaire non observée les plus pénétrantes. Le bilan scientifique de ces
et de masse supposée nulle. Une équipe japonaise expériences est impressionnant car il a permis Notons enfin que ces réactions de fusion sont
apportera en 1998 la preuve expérimentale de l’observation des neutrinos émis par la supernova autorégulées. Nous savons alors ce qu’est le Soleil, Trajet des photons (hors d’échelle)
l’existence de la masse des neutrinos; cette découverte, apparue dans le grand nuage de Magellan en 1987 et Flux de rayonnement
brique capitale à l’édifice de la physique des particules, dont on a pu suivre l’explosion en différé (170000 ans comme toute autre étoile : c’est un réacteur Force de pression (dirigée vers l’extérieur)
a rapporté à son auteur, Masatishi Koshiba, le prix Nobel plus tard!) grâce au télescope spatial Hubble. nucléaire fonctionnant sur le mode de la fusion. Force gravitationnelle (dirigée vers l’intérieur)
Sur Terre, l’homme cherche à maîtriser les réac-

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10 w NOTRE ÉTOILE 11
PROTUBÉRANCES ET FILAMENTS, ÉRUPTIONS,
“L’héliosismologie étudie ÉJECTIONS, GRANULES, TACHES, ATTACHEZ VOS
les oscillations de la surface CEINTURES…
du Soleil et permet de sonder
l’intérieur de notre astre.”

nement. Celui-ci, accompagné d’un laser de très


brève impulsion PETAL, produira des plasmas simi-
le vide sidéral; elle a donc perdu toute l’infor-
mation sur ses origines au cœur de l’étoile.
Voyage au centre
laires au plasma solaire mais de très petit volume
et permettra l’étude de certains processus cos-
miques en laboratoire.
Nous avons vu que le Soleil rayonne de
l’énergie : la Terre n’en reçoit qu’une toute petite
C’est pourquoi, les astrophysiciens préfèrent étu-
dier les ondes acoustiques solaires, de même
nature que les ondes sismiques et porteuses d’in-
formations sur la structure interne de l’étoile.
Ces ondes se propagent de la surface vers le cœur
du Soleil
partie qui représente tout de même 178 milliards et ne mettent qu’une heure pour parcourir ce
de millions de watts ! La fusion thermonucléaire, trajet, renseignant donc quasiment en direct sur
génératrice d’énergie, compense la déperdition les propriétés microscopiques et macroscopiques
énergétique de la surface et lui permet de briller internes. Elles se manifestent par des mouve-
durablement ; la contraction a pour effet de ments périodiques à la surface du Soleil et leur
l’échauffer en puisant l’énergie nécessaire dans étude a donné naissance à une nouvelle disci-
son capital gravitationnel. En réalité, ces deux pline qui nous permet de sonder l’intérieur de
phénomènes sont liés : comme les ressources notre astre : l’héliosismologie.
nucléaires sont limitées, leur épuisement
déclenche la contraction gravitationnelle du cœur.
La compression et l’échauffement qui en résul-
tent permettent le démarrage d’un nouveau cycle
de fusion qui brûle à une température plus élevée
les “cendres” du cycle précédent. C’est ce qui
arrive dans les étoiles plus massives que le Soleil :
l’hydrogène se transforme en hélium jusqu’à épui-
© CEA

sement, puis l’hélium devient combustible à son


tour. Il se transformera ainsi en carbone. En sui-
vant ce processus, appelé “nucléosynthèse”, une L’INSTRUMENT GOLF
série d’éléments – carbone, néon, oxygène, sili- Le CEA a largement contribué à la réalisation
du détecteur GOLF (Global Oscillations at Low
cium – est ainsi créée jusqu’à l’obtention du fer. Frequencies), instrument d’héliosismologie placé
Nous avons vu que la surface du Soleil émet un sur le satellite Soho. Cet outil permet une étude
rayonnement électromagnétique et que celui-ci détaillée de la structure interne du Soleil par
la mesure globale des ondes acoustiques ;
met 8 minutes pour arriver sur Terre. Mais cette ses données ont abouti à la détermination de la
lumière émise par le cœur, du fait de l’extrême vitesse du son jusqu’au cœur, lieu des réactions

© Soho/ESA/Nasa
nucléaires, et à la prédiction observationnelle
densité du Soleil, a mis plusieurs millions d’an- des flux de neutrinos solaires.
nées pour atteindre la surface et s’échapper dans

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12 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 13
“Le Soleil se divise en deux zones :
la partie opaque et la partie visible.”

Topographie solaire : Zone de transport


radiatif

la partie opaque
La partie opaque à la lumière est aujourd’hui ZONE RADIATIVE : de 0 à 480 000 km
Partie interne du Soleil, elle englobe le
abordée par le calcul ou la sismologie.
cœur.
Elle comprend :
– une zone dite radiative avec un cœur
où les réactions nucléaires transforment LE CŒUR DU SOLEIL :
de 0 à 210 000 km
les ions hydrogène en hélium ; cœur et zone
Il représente 50 % de la masse
radiative représentent 98 % de la masse du Soleil. Cette région est le lieu
du Soleil ; des réactions de fusion nucléaire.
– une zone dite convective, plus externe. La température est de 15 millions
Le nom de ces zones est lié au mode de de degrés au centre, elle diminue
quand on s’éloigne du centre .
transport de l’énergie, produite dans la Lorsqu’elle atteint 7 millions
partie centrale et évacuée ensuite vers de degrés, la chaleur devient
l’extérieur du Soleil. Le transport se fait insuffisante pour entretenir les
soit par radiation (propagation sous forme réactions de fusion.
d’ondes électromagnétiques) soit par
convection (principe du radiateur Dans cette zone, l’énergie est transportée
électrique : le chauffage entraîne par radiation. Cette région est le siège
le déplacement des particules, c’est de nombreuses interactions entre les
le mouvement de la matière qui assure photons et les différents éléments
présents. Ces collisions avec la matière
le transfert de la chaleur). se traduisent pour les photons par des
phénomènes d’absorption-réémission
(plusieurs millions de fois) qui les
ralentissent et dégradent leur énergie.
ZONE CONVECTIVE : de 480 000 à 690 000 km Le temps de diffusion des photons est très
Elle représente 2% de la masse du Soleil. Zone long, de l’ordre du million d’années, alors
De turbulents mouvements de plasma assurent de transport que la lumière émise depuis la surface
le transfert d’énergie vers l’extérieur. Des bulles convectif ne met que 8 minutes pour atteindre
de matière chaude montent, se refroidissent et la Terre. La température de sa partie la
redescendent. C’est un transport convectif analogue plus externe est de 2 millions de degrés.
à celui observé dans une casserole d’eau chaude.
Ces mouvements sont à l’origine de la granulation
observée sur la photosphère (voir p. 14).

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14 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 15
ZONE DE TRANSITION
LA COURONNE

© Digital Vision
Entre la chromosphère et la couronne, une zone
La partie visible de transition fait apparaître
de température jusqu’à un
une montée brutale
million de degrés vers
La couronne est la
couche la plus
externe de
l’extérieur. Cette montée de température est
Cette partie du Soleil est observable directement. Elle regroupe liée à des effets du champ magnétique. Ces l’atmosphère du
Soleil. Sa
la photosphère (frontière avec la zone opaque), la chromosphère mécanismes complexes sont aujourd’hui étudiés
grâce à de nombreux sate llites, dont Soho. température est de
et la couronne. Ces deux dernières ne sont visibles que lors l’ordre du million
d’éclipes totales (naturelles ou artificielles) du Soleil. de degrés et sa
densité est 100
millions de fois plus
faible que celle de la Terre. Elle s’étend jusqu’à
LA PHOTOSPHÈRE
des distances égales à plusieurs rayons solaires
Elle contribue pour 99 % au rayonnement et se fond dans le milieu interplanétaire. La
solaire. Cette surface de quelques centaines photosphère est tellement brillante qu’elle
de kilomètres est une frontière virtuelle entre empêche d’observer la couronne, sauf lors des
l’intérieur du Soleil (zone radiative avec son éclipses totales du Soleil. En dehors de ces
cœur et zone convective) et son atmosphère périodes, on utilise des coronographes,
(chromosphère et couronne). dispositifs occultant la lumière du disque de la
Sa température est d’environ 6 000 °C. photosphère.

Granules
Taches solaires
L’observation de la photosphère
montre des granules dont le centre Des régions sombres étendues, les taches solaires,
est plus brillant que le pourtour. Ces peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers de
zones, d’un diamètre de 1000 km kilomètres de diamètre. Elles apparaissent ou
disparaissent en groupe et reviennent régulièrement
© LMSAL

environ, ont une surface individuelle


comparable à celle de la France. Leur selon un rythme d’environ onze ans. Leur observation
durée de vie est de quelques minutes. Cette structure Ce cycle, permet de mesurer la rotation
granulaire reflète les mouvements de la matière chaude aujourd’hui appelé superficielle du Soleil ; c’est ainsi
cycle solaire, est lié que Galilée avait découvert, dès
qui bouillonne dans la zone convective; la périphérie des au magnétisme du
granules, plus sombre, correspond à de la matière Soleil dont la polarité 1613, que le Soleil tourne sur lui-
refroidie. Ce sont des flots descendants qui produisent les des pôles s’inverse même. On sait aujourd’hui que les
ondes acoustiques qui pénètrent jusqu’au cœur du Soleil.
tous les onze ans. taches solaires correspondent à des
zones traversées par des champs
Protubérance magnétiques de plusieurs milliers de fois le champ
magnétique terrestre. Ces champs magnétiques
freinent les particules
chargées, la température
LA CHROMOSPHÈRE diminue (4 000 °C) et la
La chromosphère est la partie basse de l’atmosphère zone devient plus sombre.
solaire ; elle contribue très peu au rayonnement du Soleil. La déviation des particules
C’est une couche très hétérogène d’une épaisseur moyenne dans ces champs,
de 2 000 à 3 000 km. Sa température est de plusieurs milliers associée à la création de

© Soho (ESA/Nasa)
de degrés et croît vers l’extérieur pour atteindre 20 000 °C. champs magnétiques
Elle est visible de courts instants lors des éclipses totales. locaux, entraîne des
Théâtre d’une intense activité, c’est là que naissent les mouvements très violents
éruptions solaires, phénomènes violents pouvant se de la matière solaire.
répandre en quelques minutes à des centaines de milliers de
kilomètres.

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16 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 17

Protubérances et filaments Éruptions solaires ou éjections


Les protubérances ou filaments sont des poches de plasma de matières coronales
dense et froid (10 000 degrés tout de même !) dans la Les éruptions solaires ou éjections de masse
couronne solaire chaude et diluée. Ces gaz, essentiellement coronale ont lieu lorsque les champs
de l’hydrogène, sortent de la surface sous forme de colonnes magnétiques sont suffisamment forts pour Dans les conditions de température et de pres-

sa
vaincre l’attraction gravitationnelle et éjecter sion terrestres, la matière se présente sous trois

/Na
qui s’éloignent dans l’espace ou reviennent vers la surface

SA
du Soleil formant ainsi des boucles. Un champ magnétique la matière (plasma et gaz neutre) hors de états : solide, liquide et gazeux. Le passage

/E
IT
l’atmosphère solaire. Des milliards

/E
intense soulève la matière dense et bloque ses mouvements, d’un état à l’autre correspond à une réorgani-

m
iu
t
or de tonnes de matière sont
conduisant à son refroidissement. Les protubérances Co
ns
oho ainsi transportées. Elles sation des molécules ou des atomes dans la
peuvent s’élever à des altitudes de plusieurs centaines © S

de milliers de kilomètres. se caractérisent par la matière. Prenons l’exemple de l’eau : à l’état


brusque libération solide, sous forme de glace, l’eau a une struc-
d’une énorme ture très organisée dans laquelle les molécules
quantité d’énergie
sous forme de sont fortement liées les unes aux autres ; sous
rayonnements l’effet de la chaleur, les molécules s’agitent,
(visible, UV, X et s’éloignent les unes des autres et l’eau devient
DANS LA COURONNE ET AU-DELÀ : LES COLÈRES DU SOLEIL radio). L’énergie liquide ; à plus forte température encore, la
Dans les couches élevées de l’atmosphère solaire, peu denses, les particules mise en jeu est
structure se désorganise totalement et les
chargées (ions et électrons) sont sensibles aux forces électromagnétiques. considérable, de

as a
l’ordre de plusieurs molécules d’eau s’éparpillent sous forme de

A/N
Ces forces peuvent être plus fortes que la gravité et maintenir en altitude de
gaz, c’est l’ébullition.

ES
la matière, voire l’éjecter de la couronne pour l’envoyer dans l’espace millions de fois la

m/
tiu
interplanétaire. consommation

or
ns
Co
La couronne peut alors présenter des aspects très divers traduisant l’activité So
ho annuelle d’énergie LE PLASMA SOLAIRE
©
magnétique du Soleil : protubérances, éruptions solaires ou trous coronaux. électrique en France.
Dans des conditions de température et de pres-
sion extrêmes apparaît un nouvel état de la
matière dans laquelle la structure atomique elle-
même est totalement désorganisée : le plasma.
Au cœur de l’étoile Ce mot est apparu dans les
règne une grande agi- années 1920 avec les
travaux sur les gaz ionisés de
Vent solaire tation parmi les l’Américain Irving Langmuir,
Au-delà d’une certaine distance, Trous coronaux prix Nobel de chimie
les forces gravitationnelles sont
atomes. Ces derniers en 1932. Aujourd’hui,
Les trous coronaux sont des sont normalement les plasmas sont présents
insuffisantes pour retenir la régions moins brillantes et plus dans notre quotidien avec
matière. Celle-ci s’échappe le froides où le champ magnétique constitués d’un noyau, les écrans de téléviseur à
long des lignes de champ dans permet l’échappement de lui-même constitué de plasma, les torches à plasma
l’espace interplanétaire. C’est le ou les tubes au néon.
matière. Dans ces zones, les neutrons (de charge
vent solaire. Sa vitesse lignes de champ magnétique ne
©E

moyenne est de 400 km/s électrique neutre) et de protons (de charge élec-
IT

reviennent pas vers le Soleil mais


Co

environ. Elle est plus rapide trique positive), accompagné d’un cortège d’élec-
ns

s’ouvrent radialement par rapport


or
tiu

m
près des pôles de l’astre qu’à (E
SA au Soleil. trons (de charge électrique négative). Dans son
/Na
l’équateur. sa)
ensemble, l’atome est électriquement neutre:
©
ES
A
il comporte autant d’électrons que de protons.

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


18 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 19

visible par l’œil

longueur
10-14 10-12 10-10 10-8 10-6 10-4 10-2 1 102 104 106 d’onde
rayons g (sources radioactives et cosmiques) UV IR ondes radio (m)

À l’époque, il n’avait pas les moyens d’inter-


rayons X micro-ondes (télévision, radar…)
préter cette curiosité. Les physiciens ont
fréquence
constaté plus tard qu’un gaz, éclairé par une
10 24 10 22 10 20 10 18 10 16 10 14 1012 1010 108 106 104 102
(Hz) source de lumière blanche, absorbe certaines
couleurs. Cette absorption se traduit par l’appa-
limite extrême limite extrême rition de raies sombres superposées au spectre
du visible lumière du visible longueur électromagnétique : il s’agit d’un spectre
400 450 visible 500 550 600 650 700 d’onde
d’absorption.
(nm) Comment expliquer ce phénomène ? Tout
ultra- infra- simplement par le fait que l’intensité d’un
violet rouge rayonnement décroît quand il traverse un
milieu matériel auquel il transfère une partie

© Nigel Sharp/NOAO
fréquence
(1014 Hz) 7,6 6 5 de son énergie. Or, à une émission ou à une
absorption d’énergie correspond une modifi-
Les ondes électromagnétiques se répartissent en familles de fréquences et de longueurs d’onde diverses. La répartition
cation de la structure électronique des atomes
de l’énergie des rayonnements se traduit par le spectre électromagnétique qui s’étend, par ordre de longueurs d’onde
décroissantes, des ondes hertziennes (radioélectriques) aux rayons gamma, en passant par les micro-ondes, les domaines Le spectre du Soleil présente des raies sombres superposées concernés ; cela se traduit par une signature
de l’infrarouge, du visible et de l’ultraviolet, et les rayons X. à un spectre continu. spectrale caractéristique de chaque élément.
Autrement dit, le spectre constitue la carte
À très forte température, l’atome peut perdre phérie. Ces variations stratifient le Soleil en plus tard, la spectroscopie naîtra de cette d’identité chimique du matériau étudié. Ainsi,
ou gagner un ou plusieurs électrons, devenant plusieurs couches aux comportements très découverte (voir illustration ci-dessus) : l’arc- c’est à la spectroscopie que l’on doit la décou-
ainsi un ion chargé, selon le cas, positivement différents. Diverses méthodes expérimentales en-ciel, “écharpe d’Iris” pour les poètes, est verte, par l’astronome français Jules Janssen
ou négativement. et théoriques permettent d’étudier le Soleil, sa aussi un spectre solaire pour les physiciens ! (1824-1907), d’un élément inconnu à
Au cœur du Soleil, l’énergie est suffisante pour composition, sa structure et ses propriétés. Le filament de tungstène d’une ampoule est un l’époque sur Terre, l’hélium, dont le nom est
arracher leurs électrons aux atomes d’hydro- bon exemple de corps qui, sous l’effet de sa dérivé du mot grec “helios” désignant le
gène, constitués d’un proton et d’un électron. CARTE D’IDENTITÉ DU SOLEIL température, émet de la lumière visible dans Soleil.
Les atomes d’hydrogène deviennent alors des Pendant longtemps, les informations sur le une gamme étendue de longueurs d’onde : cela Parmi tous les rayonnements émis par le Soleil,
ions chargés positivement : on les appelle des Soleil n’ont été puisées qu’en sa lumière. Nous donne un spectre d’émission constitué de larges l’atmosphère terrestre ne laisse passer que le
protons. Le gaz stellaire se présente sous la savons depuis les travaux d’Isaac Newton bandes continues. visible (avec un peu d’infrarouge et d’UV) et
forme d’un plasma dense, constitué d’atomes (1642-1727) que la lumière qui nous paraît En 1814, le physicien allemand Joseph von les ondes radio. Il est donc nécessaire, pour
ionisés. La quasi-totalité de l’Univers se trouve blanche est composée de toutes les couleurs, Fraunhofer (1787-1826), fondateur de la mesurer les autres rayonnements (en particulier
sous forme de plasma. “de toutes les longueurs d’onde” disent les spectroscopie, étudiait le spectre du Soleil et rayons X et gamma), d’aller au-delà de
Le plasma solaire contient des éléments qui physiciens. Il suffit de regarder un arc-en-ciel y découvrit la présence de raies sombres super- l’atmosphère terrestre : on utilise alors des
sont dans des états d’ionisation différents selon ou d’observer une source lumineuse à travers posées à un spectre continu ; chacune corres- instruments embarqués sur des satellites
la température et la densité, du cœur à la péri- un prisme pour s’en convaincre. Deux siècles pondait à une longueur d’onde particulière. comme Soho.

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


20 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 21

Evolution temporelle du nombre de tâches apparaissant sur la photosphère solaire, le cycle d'environ 11 ans est bien visible mais
très variable.

La production de lumière et de chaleur n’est graves par rapport au diapason dont la fré-
pas la seule manifestation du Soleil : s’y ajou- quence a été fixée à 440 Hz : leur fréquence
tent vibration, rotation et magnétisme est donc de l’ordre de 3 mHz, ce qui corres-
pond à une période d’environ 5 minutes.
COMMENT ÇA MARCHE ? Les ondes acoustiques produites en perma-
En 1960 furent découverts des mouvements nence par la granulation de surface, telle la
© ESA

de la surface du Soleil, réguliers et de faible pluie sur la surface d’un tambour, sont un
Satellite Soho à proximité du Soleil.
amplitude. Dix ans plus tard, des travaux théo- moyen fantastique pour sonder le Soleil dans
LE SATELLITE SOHO riques montrèrent qu’en réalité ces mouve- toute sa partie opaque. L’étude des vibrations
ments ne sont pas que superficiels mais sont du Soleil, qui se propagent depuis la surface
Soho (Solar and Heliospheric Observatory) est issu remarquables. Soho est doté de douze instruments
d’une collaboration européenne et américaine. Ce d’observation : trois sont dédiés à la sismologie, les aussi le reflet de mouvements globaux qui affec- et vont se réfléchir sur les différentes couches
satellite a été lancé dans l’espace le 2 décembre 1995 autres à tous les phénomènes de l’atmosphère du Soleil tent l’ensemble du Soleil. Celui-ci peut donc intérieures, permet de mesurer des grandeurs
depuis la Floride par la Nasa et s’est placé à 1,5 million (vent solaire, émissions de particules, éruptions…).
de kilomètres de la Terre à un endroit très particulier, Soho continuera d’observer le Soleil encore pendant
être assimilé à une cavité dans laquelle des telles que le profil de la vitesse du son ou celui
appelé point de Lagrange, où l’influence gravitationnelle plusieurs années, accompagné par d’autres sondes ondes sonores évoluent à des fréquences très de la vitesse de rotation.
du Soleil équilibre celle de la Terre. japonaise (HINODE), américaine (SDO) et un basses, inaudibles pour l’oreille humaine. Le son se déplace à une vitesse d’environ 340
Depuis cet endroit privilégié, il a pu observer le Soleil microsatellite du CNES, PICARD, pour mieux
sans interruption et dans des conditions de stabilité comprendre l’activité solaire. En effet, les ondes sonores produites par le mètres par seconde dans l’air que nous res-
Soleil sont décalées de 17 octaves vers les pirons ; dans le Soleil, sa vitesse est de 500

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


22 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 23
©
SO
HO
Da
ta

“La compréhension
de la variation de Coupe de la rotation
interne du Soleil obtenue
l’activité magnétique par les instruments GOLF
et MDI à bord de Soho: les
du Soleil permettra, parties rouges tournent
plus vite que les parties
dans les prochaines bleues.
L'augmentation de la rota-
décennies, de mieux tion du coeur, compatible
avec les signaux des pre-
prévoir son impact miers modes de gravité,
reste à confirmer.
sur l’environnement
terrestre.”
© ESA/Nasa

La couronne solaire en période de forte activité.

kilomètres par seconde au centre et d’environ maximum d’activité lorsque le nombre de champ magnétique. Ainsi une grande partie tifiques imaginent des circulations méridiennes
7 kilomètres par seconde à la surface. taches à la surface est le plus grand : c’est la de la masse du Soleil (près de 50 %) tourne dont la vitesse varie de dizaines de m/s (dans
Une onde acoustique pénétrant jusqu’au cœur période où l’activité magnétique du Soleil est en fait comme un corps solide. Les premières la région convective) jouant un rôle détermi-
du Soleil mettra environ une heure pour par- la plus élevée, conduisant alors à de fortes observations de modes de gravité privilégie par nant pour expliquer le cycle de 11 ans à des
courir l’étoile. Cette onde est très sensible à éruptions solaires. Le satellite Soho est bien contre une rotation plus rapide du cœur fractions de microns/s dans la région radiative
la matière gazeuse qu’elle rencontre : étudier placé pour suivre ces phénomènes d’activité nucléaire que le reste de la région radiative. (supposant alors un tour complet de cette
l’intérieur du Soleil par la sismologie permet puisqu’il peut observer chaque région du Soleil Si cela est confirmé, cela signifierait que le région en milliard d’années).
donc de suivre in situ l’état et l’évolution du en permanence. En période de forte activité, Soleil a gardé en son cœur, qui renferme près
Soleil en permanence et en direct. de grandes régions sombres et des éruptions de 50 % de sa masse, un vestige de la rota- HÉLIOSISMOLOGIE ET SIMULATION
Tout tourne dans l’Univers et le Soleil tourne de matière sont clairement visibles au niveau tion qu’il a acquis lors de sa formation, incluant L’héliosismologie est la clé indispensable pour
aussi sur lui-même, mais de façon différente de la couronne (voir pages 16-17). probablement un champ magnétique fossile. apporter des preuves quantitatives de ces
entre l’équateur et les pôles. On a vu que la L’héliosismologie, grâce à Soho, a révélé que Comprendre cette activité solaire est devenu mouvements à grande échelle. Elle s’associe
surface du Soleil, la photosphère, est parsemée cette rotation différentielle de surface se main- aujourd’hui un problème important pour bien aujourd’hui aux simulations numériques qui
de taches sombres que l’on peut suivre avec tenait dans l’ensemble de la région convec- maîtriser son évolution à échelle humaine, ainsi tentent de reproduire les observations pour
le temps : c’est ainsi que l’on mesure à quelle tive (région peu dense représentant 2 % de la que le rôle effectif du Soleil sur l’environne- les comprendre. Il est déjà établi que la rota-
vitesse le Soleil tourne. Il est possible de masse solaire), puis disparaissait brutalement ment terrestre. En effet, l’origine des phéno- tion différentielle de la région convective
mesurer que l’équateur tourne plus vite (environ dans la région de transition située à la fron- mènes magnétiques externes se situe sous la contribue à la présence d’un champ magné-
25 jours) que les pôles (plutôt 30 jours). Or tière entre région radiative et convective. En photosphère et sa compréhension passe par tique dynamo cyclique qui implique l’en-
il y a une relation entre la rotation de surface effet, cette région est le siège de forts cisaille- la connaissance des mouvements internes de semble de la région convective et la région
et les phénomènes magnétiques. On parle de ments qui contribuent à la régénération du matière jusqu’au centre du Soleil. Les scien- de transition entre radiation et convection où

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


24 w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL w VOYAGE AU CENTRE DU SOLEIL 25

cette rotation différentielle disparaît appelée


tachocline. De la compréhension de cette phy-
changement rapide de sique complexe, qui devra
vitesse de rotation
décrire comment le champ
magnétique s’organise et se régénère, sortira
l’explication de la durée et de l’intensité des
cycles solaires qui ne sont pas réguliers avec
des grands maxima et des grands minima
comme le montre la figure de l’évolution des
cycles depuis les premières mesures du 17e
siècle. Ces études permettront à terme d’es-
timer l’évolution de l’activité magnétique dans
les prochaines décennies. Ceci a deux consé-
quences importantes : comprendre le Soleil
© A.S.Brun/CEA

DR
permet de comprendre les autres étoiles, mais
aussi comprendre le Soleil permettra de pré- Le microsatellite du CNES PICARD va observer le Soleil à
plusieurs longueurs d’onde et va observer ses déformations
voir les phénomènes susceptibles de toucher superficielles.
A gauche, champ magnétique dans une simulation globale non- linéaire de la dynamo convective du Soleil.
la Terre, tels que les orages magnétiques pou- A droite, Vitesse radiale dans la zone convective turbulente solaire. Cette convection est à l'origine du transport de la
vant causer de nombreuses perturbations, chaleur vers la surface du Soleil.
notamment dans les réseaux électriques et dans mieux estimer la réaction de la stratosphère
les communications radio hautes fréquences LE PROJET COAST et de l'atmosphère terrestre aux perturbations
ou par satellites. solaires qui s'amplifient du domaine visible
Après l'instrumentation et l'observation, la simulation astronomiques. Les principales études qui ont aux domaines UV et X durs. Des travaux
est la troisième voie de recherche en astrophysique. bénéficié de ce programme sont la cosmologie, la
MESURER L’ACTIVITÉ DU CŒUR À Les plus belles images de l’astronomie ne donne une physique stellaire, l'étude des disques protoplanétaires conjoints entre modélisation solaire et modé-
LA COURONNE SOLAIRE vision de l’Univers qu’en deux dimensions. Grâce à la et celle du milieu interstellaire. lisation climatique en perspective à condition
puissance de nouveaux super-calculateurs, les
Une nouvelle discipline se met également en que des observations continues soient main-
scientifiques peuvent aujourd’hui simuler sur En physique stellaire, les étoiles sont de grosses
place pour mieux estimer l’impact de l’acti- ordinateur la formation et l’évolution des astres avec sphères de gaz chaud. Elles sont turbulentes avec de tenues encore pendant une ou deux décen-
vité solaire sur l’atmosphère terrestre. C’est des détails suffisants pour produire des images nombreux phénomènes de convection, elles tournent nies.
« virtuelles » en trois dimensions de très haute sur elles-mêmes et baignent dans un champ
un des objectifs du satellite PICARD qui va qualité. magnétique auto-induit.
venir en appui de Soho, du satellite japonais Cette évolution rapide de notre connaissance
HINODE et du satellite américain SDO pour L'objectif du programme COAST est de modéliser des Le code ASH, soutenu par la commission Européenne du Soleil montre qu’un tel plasma inspire de
phénomènes astrophysiques complexes, afin de via la bourse ERC-StG STARS2, calcule l'évolution des
traquer et enregistrer l’ensemble des indica- confirmer les théories actuelles sur la physique des fluides stellaires. très nombreux travaux théoriques, de modéli-
teurs d’activité solaire du cœur nucléaire à la astres et de préparer les futures observations sations et d’observations avec des implications
couronne solaire. Ces mesures permettront de sociétales nombreuses et passionnantes.

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


26 w LE SOLEIL DOMESTIQUÉ 27
DE L’ÉNERGIE SOLAIRE POUR SE CHAUFFER
OU PRODUIRE DE L’ÉLECTRICITÉ…

Le Soleil Le Soleil constitue une énorme source


d’énergie dans laquelle nous baignons en per-
chaleur ou en électricité, respectivement le
solaire thermique et le solaire photovoltaïque.

domestiqué manence. L’homme a compris depuis long-


temps l’intérêt pour lui d’exploiter une telle
source de lumière et de chaleur. Toutefois, il
a été confronté jusqu’à aujourd’hui aux diffi-
cultés de récupérer cette énergie, de la trans-
Le CEA s’est particulièrement impliqué lors
du premier choc pétrolier, au début des
années 70, dans les applications thermiques.
Il a mis en œuvre dans le Pacifique, dès 1978,
les premières maisons, hôpitaux et hôtels solaires
porter, de la stocker ou de la transformer en au monde. Depuis les années 1980, il continue
électricité : l’exploitation de cette source éner- ses activités dans le domaine thermique pour
gétique est récente et se développe mais reste les bâtiments et a orienté ses recherches vers
encore très coûteuse. L’énergie solaire fait l’énergie solaire photovoltaïque dont il est
partie des énergies renouvelables. Actuelle- devenu un acteur majeur.
Les énergies solaire, ment, il existe deux
éolienne et hydraulique, la
biomasse, la géothermie. voies d’utilisation de L’ÉNERGIE SOLAIRE THERMIQUE
l’énergie solaire qui L’énergie solaire thermique est utilisée princi-
transforment directement le rayonnement en palement pour le chauffage de l’eau ou des
locaux. On utilise pour cela des capteurs ther-
miques. Il en existe différentes sortes, mais le
principe est toujours le même : le capteur ther-
mique absorbe les photons solaires et les trans-
forme en chaleur. Le matériau qui le recouvre
doit être fortement absorbant, tel l’oxyde de
chrome. Cette chaleur est ensuite transmise à
un liquide ou un gaz qui la transporte (et que
l’on appelle pour cela “caloporteur”) vers un
réservoir de stockage d’énergie. 4 m2 de cap-
teurs thermiques permettent de répondre aux
besoins en eau chaude d’une famille de quatre
personnes et 10 m2 assurent le chauffage d’une
maison de 100 m2 sous nos latitudes. Ce type
© CEA-Coulon

de technique est, par exemple, utilisé pour les


© INES - JC. RIFFLARD

“planchers solaires directs”. Dans ce cas, le


Panneaux solaires en silicium polycristallin au centre caloporteur est directement envoyé dans le
d’études de Cadarache. plancher des bâtiments à une température de

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


28 w LE SOLEIL DOMESTIQUÉ w LE SOLEIL DOMESTIQUÉ 29

caloporteur est chauffé à plusieurs centaines eau, les réfrigérateurs, les téléviseurs, etc.
de degrés. Cette technologie est utilisée dans On distingue deux marchés en croissance
la plus grande centrale thermique solaire au rapide: les applications autonomes, où l’énergie
monde, située en Californie, dont la puissance est produite, stockée et utilisée en un lieu
électrique atteint 150 mégawatts. unique, et l’application connectée au réseau,
appelée souvent “toit photovoltaïque”.
L’ÉNERGIE SOLAIRE La première application, la plus répandue jus-
PHOTOVOLTAÏQUE qu’en 1990, est apparue dans le domaine spa-
L’intérêt de cette technique est de convertir t ia l p o u r le s s a t e llit e s p u is le s
l’énergie du Soleil directement en électricité. télécommunications, le balisage maritime et
Cette conversion, appelée “effet photovol- aérien, les bornes d’arrêt d’urgence, l’éclai-
taïque” a été découverte dès 1839 par rage domestique, l’audiovisuel et le pompage
Edmond Becquerel (1820-1891), mais ce de l’eau. Mais comme le Soleil n’est pas pré-
n’est qu’en 1954 sent 24 heures sur 24, cette application néces-
© EyeWire

Père d’Henri Becquerel qui obtint


le prix Nobel de physique en 1903,
conjointement avec Pierre et Marie
qu’apparut la pre- site l’utilisation de batteries qui assurent le
Une centrale solaire en Californie pour l’utilisation thermodynamique du rayonnement solaire. Curie, pour la découverte de la mière cellule pho- stockage de l’énergie en vue d’une consom-
radioactivité naturelle.
tovoltaïque, ou mation hors période d’ensoleillement.
25 °C environ, constituant un chauffage confor- chaleur (ils peuvent atteindre plusieurs centaines photopile, à haut rendement (6 % ). Les ren- Au CEA, des recherches sont menées en par-
table des habitations. de degrés), la transporter vers un réservoir d’eau dements pour les modules actuels sont de l’ordre ticulier sur les batteries au plomb, dérivées
L’énergie thermique du Soleil permet aussi de et échanger leur chaleur avec l’eau. Ainsi de 15-20 %. ensemble de cellules photovoltaïques en
produire de l’électricité par voie thermodyna- chauffée, celle-ci se transforme en vapeur, Les cellules série, assemblé dans un cadre
métallique avec leur structure mécanique. INES, INSTITUT NATIONAL DE
mique. Cela nécessite des températures impor- entraînant une turbine pour produire de l’élec- photovoltaïques L'ENERGIE SOLAIRE
tantes (de l’ordre de 1 000 °C) que l’on atteint tricité comme dans les centrales thermiques sont fabriquées à partir de matériaux semi-
L'INES a été créé en 2006 à l'initiative des
en concentrant la lumière solaire avec des conventionnelles. La puissance de ce type conducteurs, comme le silicium, produits à pouvoirs publics, pour promouvoir et développer
miroirs. En effet, qui n’a pas fait l’essai, un d’installation est de l’ordre de quelques méga- partir d’une matière première de très grande en France l'utilisation de l'énergie solaire, et plus
jour, de brûler un morceau de papier avec un watts; pour comparaison, une centrale nucléaire pureté: la qualité “électronique” est de 10 mil- particulièrement au service de la maîtrise de
l'énergie dans le bâtiment.
miroir exposé au soleil ? Ce principe, connu fournit une puissance de 1000 mégawatts élec- liardièmes de taux d’impuretés!
Il est implanté au Bourget du lac sur le technopôle
depuis l’Antiquité, est utilisé à plus grande triques. Un prototype de centrale à tour a été Actuellement, un tiers de la population de Savoie Technolac, à proximité de Chambéry. La
échelle. Il existe aujourd’hui des centrales ther- construit en France sur le site de Targasonne, mondiale n’a pas accès à l’électricité, or le région Rhône Alpes est un territoire privilégié avec
modynamiques dans lesquelles des centaines dans les Pyrénées, au début des années 80 et Soleil est partout. C’est pourquoi cette tech- un réseau particulièrement dense d'acteurs de
référence dans ces domaines : industriels,
de miroirs (héliostats) servent à faire converger fut exploité de 1983 à 1986. Des centrales nique constitue une solution pour des appli- chercheurs, collectivités locales et associations.
le rayonnement solaire sur une chaudière placée avec des collecteurs cylindro-paraboliques exis- cations peu consommatrices d’énergie : citons Une équipe de plus de 150 chercheurs développe
en haut d’une tour. Dans cette chaudière, des tent à l’échelle industrielle; dans ce cas, le rayon- quelques exemples, dans les régions rurales, des solutions en partenariat industriel pour le
solaire thermique et photovoltaïque.
liquides caloporteurs vont emmagasiner la nement solaire est concentré sur un axe où le pour l’éclairage, pour alimenter les pompes à

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


30 w LE SOLEIL DOMESTIQUÉ w LE SOLEIL DOMESTIQUÉ 31
“Une production d’énergie
“propre”, illimitée, et présente
sur toutes les régions du monde.”

des accumulateurs d’automobiles. Les travaux


portent notamment sur la durée de vie des bat- COMMENT
teries, pour l’instant largement inférieure à celle
La cellule photovoltaïque contient des charges électriques du fait du dopage: ÇA MARCHE ?
négatives dans le type n (excès d’électrons), positives dans le type p (défaut
des cellules photovoltaïques (respectivement de d’électrons). Ces charges créent un champ électrique au niveau de la jonction.
l’ordre de dix et trente ans). Les travaux récents Cette technique tire profit des
propriétés optoélectroniques des
laissent présager de nouvelles technologies pour semi-conducteurs qui permettent,
le stockage, notamment les batteries lithium qui sous certaines conditions, de
convertir l’énergie lumineuse en
permettent des durées de vie équivalentes aux
énergie électrique. La technologie la
autres composants. plus développée utilise le silicium
La seconde application, avec connexion au comme matériau de base.
réseau, consiste à intégrer des modules pho- Une cellule photovoltaïque peut être,
par exemple, constituée de deux
tovoltaïques dans les toits et façades de bâti- couches de silicium dont on aura
ments et maisons, produisant de l’électricité modifié les propriétés de transport
© Siemens Solar

Les photons de la lumière solaire arrachent


qui sera soit consommée sur place soit injectée électrique par dopage.
des électrons aux atomes de silicium et créent
dans le réseau. des charges positives et négatives. L’ajout d’atomes de bore favorisera
la conduction par charges positives.
Le silicium sera de type p.
Un exemple d’application autonome : les télécommunications.
En résumé, le Soleil constitue une source Le dopage du silicium par des
d’énergie propre et (presque !) inépuisable, atomes de phosphore améliorera la
conduction par charges négatives.
donc promise à un bel avenir mais encore très Le silicium sera alors de type n.
coûteuse. La mise en contact d’un silicium
Sans doute arriverons-nous à maîtriser cette dopé p et d’un silicium de type n se
énergie avant que la source ne se tarisse, dans traduit par la création d’une jonction,
dite p-n. Lorsqu’on expose la cellule
environ 5 milliards d’années… En effet, le à un éclairement solaire, des
moment viendra où, à court d’hydrogène, le Les charges sont mises en mouvement électrons et des trous sont générés
par le champ électrique créé par la jonction, au niveau de la jonction p-n, qui
Soleil brûlera de l’hélium pour le transformer ce qui produit un courant électrique. peut être considérée comme la zone
en carbone. Mais le processus n’ira pas plus active de la cellule. Ces électrons
© D. Michon/Artechnique-CEA

loin : la température ne permettra pas de pour- et ces trous se déplacent ensuite,


respectivement à travers les zones n
suivre cette alchimie stellaire jusqu’à la réduc- et p, pour atteindre les électrodes.
tion du cœur en fer. Alors, la gravité le Cette succession de processus,
comprimera jusqu’à ce qu’il ait la taille de la appelée effet photovoltaïque,
conduit ainsi à la production
Terre et le Soleil deviendra une naine blanche, d’un courant pouvant alimenter
étoile de faible luminosité, pour disparaître un appareil électrique.
Dans ce four, les plaques de silicium sont dopées à une
d’une mort douce, contrairement aux étoiles température comprise entre 700 et 900 °C pour créer les
massives qui explosent en supernovae. jonctions qui constituent le cœur de la cellule photovoltaïque.

De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil De l’étoile à l’énergie domestique 13 w Le Soleil


THE COLLECTION w From the star to domestic energy
1 w The atom
2 w Radioactivity
3 w Radiation and man
4 w Energy
5 w Nuclear energy: fusion and fission
6 w How a nuclear reactor works
7 w The nuclear fuel cycle
FROM RESEARCH
8 w Microelectronics
9 w The laser: a concentrate of light TO INDUSTRY
10 w Medical imaging
11 w Nuclear astrophysics
12 w Hydrogen
13 w The Sun
14 w Radioactive waste
15 w The climate
16 w Numerical simulation
17 w Earthquakes
18 w The nanoworld
19 w Energies for the 21st century

13 w The Sun
OUR STAR
VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN
THE SUN TAMED

© French Alternative Energies and Atomic Energy Commission, 2011


Communication Division
Head Office
91191 Gif-sur-Yvette – www.cea.fr

ISSN 1637-5408.
2 w CONTENTS w INTRODUCTION 3
From left to right:
The satellite
SOHO, a neutrino
detector in Japan,
a photovoltaic cell.

© ESA - ICRR - CEA


“For the last 4.6 million years the Sun
has being providing us with light and
The Sun

OUR STAR 4
A star is born 5 heat. Today it is man's ambition to
What causes the Sun
to shine? 6
control this energy source.”
What type of energy! 6
The Sun, a self-regulating
nuclear fusion reactor 9

VOYAGE TO THE CENTRE OF


THE SUN 11 onsidered as a star and a deity, for a long
C
© Soho/ESA

Solar topography: period of time the Sun was though to be


the opaque part 12
another planet, whereas the word "star" was
The visible part 14 Montage showing several views of solar flares.
reserved for all the brilliant points of light in the seasons and provides us with heat and light.
In the corona and beyond: the night sky. The Sun's status as a star in the But what exactly is the nature and origin of this
the furies of the Sun 16
sense of "an astral body producing and emit- prodigious energy source, with which man
The solar plasma 17
ting energy" was firmly established only at the attempts to provide warmth and produce elec-
An identity card for the Sun 18 beginning of the 20th century. Today astrophy- tricity?
How does this work? 21 sicists are revealing more and more secrets of What is happening in this gigantic ball of fire,
Helioseismology and the fusion burning region located in its core. impossible to observe without protective glasses?
simulation 23
It is thanks to the Sun that life has appeared And finally, how long will it continue to shine?
Measuring activity from the and evolved on Earth; it controls the cycle of Questions such as these took many centuries
core to the corona of the Sun 24
to be solved and will continue to be the sub-
ject of research for a long time to come.
THE SUN TAMED 26
Solar thermal energy 27
© Siemens Solar

Photovoltaic solar energy 29

Solar energy powers a


telephone kiosk.

Design and production: Spécifique – www.specifique.fr – - Cover photo: © Soho (ESA/Nasa) - Illustrations: YUVANOE - Printing: Imprimerie Sénécaut - Summer 2011

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 wThe Sun
4 w OUR STAR 5
ASTROPHYSICS HAS TAUGHT US THAT THE SUN IS
A GIGANTIC NUCLEAR REACTOR.

Our star A STAR IS BORN


The Sun is a star; an enormous ball of hot gas
which produces and radiates energy. The Sun
is the closest star to the Earth (150 millions
kilometers). It is one of the billions of stars
which make up our galaxy, the Milky Way, which
is several light-years away. In spite of the fact
An astronomical unit of length, that it has a radius
corresponding to the distance
travelled by light in vacuum during one of 700,000 kilo-
year. The speed of light in vacuum is meters, (more
300,000 kilometers per second and
the light emitted by the Sun requires than 100 times
only eight minutes to reach our planet, the radius of the
whereas light from the next nearest
star to us, Proxima Centauri (a Earth) and a mass

© PhotoDisc
distance of 4.2 light-years from the
Earth), takes more than four years.
330,000 times
greater than that
of the Earth (2 billion billion billion tons!), the “The temperature imbalance within the Sun creates radiation.”
Sun is a relatively small star: for example, the
radius of Betelgeuse, in the constellation of
Orion, is 1,100 times greater than that of the gases: why doesn't this hot gas disperse into the
Sun. inter-planetary vacuum? Its cohesion results from
But how was our star born? the gravitational attraction which exists between
The Sun was born 4.6 billion years ago, out of a particles of matter and tends to bring them clo-
gigantic interstellar cloud composed of hydrogen, ser together. Therefore, a star is a self gravitating
helium with less than 2% of heavier elements. body, with a spherical shape imposed by its own
This cloud fragmented to give, among other celes- gravity.
tial objects, a star surrounded by planets, comets But if gravity tends to bring particles closer toge-
and dust: the solar system. The Sun has been the ther, why doesn't the Sun simply collapse in on
subject of many studies in a scientific discipline itself? We need also to consider the stellar gas
known as astrophysics, where the fields of astro- pressure, which is the result of incessant colli-
nomy and physics (see the leaflet from this col- sion and rebounding of the particles with each
lection entitled "Nuclear Astrophysics"). other. Overall, this pressure balances the action
This science helps us to understand the pheno- of gravity. If this pressure was suddenly removed,
mena occurring in the Universe. Hence, we know the Sun would completely collapse in on itself in
© PhoVoir

that the Sun is in an enormous condensation of just three minutes!

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
6 w OUR STAR w OUR STAR 7
“The temperature imbalance within The transformation of hydrogen into helium in the Sun
the Sun creates radiation.”
Step 1

Deuterium Positron: e+ Neutrino: n

Step 2

WHAT CAUSES THE SUN perature is around 15 million degrees. With a


TO SHINE? surface temperature close to 6,000 °C, the Sun
Helium-3 Gamma radiation
It is well known that a compressed gas warms is subject to a large temperature difference ari-
up: you only need to rapidly inflate a bicycle sing from its own gravity. This temperature Step 3
tire and then touch the end of the pump to rea- imbalance gives rise to a heat transfer which,
lize this. Stellar material therefore becomes flowing primarily from the hot region to the cold
hotter the deeper we go into the Sun, since it region, tries to make the temperatures more
Proton
is compressed by the mass of the layers which uniform. When it finally arrives at the surface, Helium-4
Neutron
weigh down on it from above, acting rather like this flow of thermal energy escapes in the form
a piston. Hence, the closer we get to the core of radiation which is then dispersed into inter- Like any other star, the Sun is a gigantic nuclear reactor. Nuclear fusion reactions transformed hydrogen into helium in
its core, releasing energy. The temperature at the center of the Sun is fifteen million degrees and the density is one
of a star, the higher the pressure and the hot- planetary space: the Sun shines! hundred and fifty times that of water (150 g/cm3).
ter it becomes: the pressure at the core of the The transformation of hydrogen into helium is complex; the following are the most common steps:
Sun is 200 billion times atmospheric pressure WHAT TYPE OF ENERGY! • Step one: two protons interact to form a deuterium nucleus. During this process, one proton is changed into a neutron
on the surface of the Earth and the core tem- The radiated energy must be coming from by emitting a positron (or positively charged electron) and a neutrino, a particle from the same family as the electron,
somewhere: indeed "Nothing is created or which carries energy but has an unknown, very low mass.
destroyed, it is all transformed", as the great • Step two: one deuterium nucleus combines with a proton to form helium-3, releasing energy in the form of a gamma ray
(or photon).
chemist, Antoine de Lavoisier (1743-1794),
Temperatures and densities said 200 years ago. This assertion applies to
• Step three: two helium-3 nuclei combine to form helium-4 by ejecting two protons.
within the Sun
thermodynamics.
The branch of physics which How then, does the This idea was proposed again and developed and transported in the form of photons (mass-
studies the phenomena involved Sun maintain its heat several years later by the German, Hans Bethe, less fundamental particles with no electric
in heat exchange.
Density (g/cm3) 0 generation? Indeed, if who explicitly described the nuclear reactions charge) and neutrinos (very low mass particles
0,07 it were simply passively emitting its heat in produced in the core of the Sun. This physi- with no charge).
1,3 the form of radiated energy, it would cool down cist showed that, during the major part of its
2,0 inexorably and then die out. However, its lon- life, a star draws on its nuclear reserves to THE SUN, A SELF-REGULATING
135
Temperature (K) gevity proves that it must have a way of repla- compensate for its constant loss of energy. NUCLEAR FUSION REACTOR
15 million cing this lost energy; these days we know how In the densest and hottest central regions of A fusion reaction releases energy because the
0
160000
344000

515000

690000

7 million this is achieved. the Sun, fusion reactions transform four mass of the nucleus produced is less than the
3 million In 1921, the physicist Jean Perrin provided Nuclear reactions in which hydrogen nuclei (protons) sum of the masses of the initial nuclei. This mass
Depth (km) two lighter nuclei combine
1,5 million an explanation by pro- Jean Perrin (1870-1942) was to form one heavier into a helium nucleus, difference is transformed into energy according
6000 one of the pioneers of atomic nucleus. Such reactions 4He, an element which is
posing that nuclear theory and obtained the Nobel
to Einstein's famous equation, E = Dm x c2.
are accompanied by a
reactions were the Prize for physics in 1926 for his large energy release. particularly stable, and These reactions The energy produced is equal to the mass diffe-
work on the structure of matter. rence multiplied by the speed of light squared.
source of energy pro- release energy which compensates for that lost cannot take place
duction, i.e. reactions between atomic nuclei. at the Sun’s surface. This energy is emitted unless the temperature and pressure are suf-

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
8 w OUR STAR w OUR STAR 9

ficiently high that the two protons, stripped of • At higher concentrations, the fusion reaction
their electron and thus positively charged, can be ignited by irradiation with very high
fuse. This limits their field of action to the power laser beams: this subject will be stu-
regions closest to the core of a star like the died by the Megajoule laser which is under
Sun. The stars must also have sufficient mass, construction at the CEA Cesta centre near Bor-
greater than one tenth of the Sun's mass, to deaux, as well as at the LIL prototype which
compress the core sufficiently and ignite the is already in operation. This laser, assisted by
nuclear reactions. In the core of the Sun, 620 the very short impulse laser, Petal, will pro-
million tonnes of hydrogen are transformed duce plasmas similar to solar plasma but in
into 615.7 million tonnes of helium every very small volumes and will enable certain cos-
second; the difference is converted into energy mic processes to be studied in the laboratory.
which radiates towards the outside. This We have seen that the Sun radiates energy:
nuclear energy reserve enables us to calculate the earth only receives an extremely small part
the lifespan of the Sun as being around 10
© Dapnia/CEA

billion years. Furthermore, thanks to measu-


rements of radioactivity in terrestrial rocks, we Internal structure of the Sun
Optical module from the Antares neutrino detector. know that our planet, and hence the Sun, are
4.6 billion years old. The Sun will shine, the-
NEUTRINOS refore, for another 5 billion years!
Finally, we note that these fusion reactions are
The core of the Sun is the region where hydrogen is Prize for physics in 2002. Having no electrical charge
transformed to helium by nuclear fusion reactions. and an almost zero mass (less than 10 to the power of - self regulating. We know that the Sun, like all
The process also produces ghostly particles called 33 grams), the neutrino interacts only very weakly with other stars, is: a nuclear reactor operating in
neutrinos. At the central part of our star, the temperature matter. Every second, 65 billion neutrinos strike each the fusion mode. Core
is sufficiently high to ignite fusion reactions between square centimeter of the Earth's surface and almost none of the star
pairs of protons, the first step of a nuclear chain reaction are stopped! This is why large scale detectors have been Here on earth, man is attempting to master
which leads to the formation of helium. This reaction constructed, and installed in mines (such as that at fusion reactions, to exploit this fantastic
produces a deuterium nucleus (a hydrogen isotope), a Sudbury in Canada), underwater (the Antares project in
energy source. Currently two types of pro-
positron, the positive alter-ego of the negatively charged the Mediterranean Sea) and even in a tunnel (Gran Sasso, Neutrino
electron, and of course energy. In 1930, the American under Mont-Blanc), to shield them from other types of cesses are being studied in the laboratory.
physicist, Wolfgang Pauli (born in Austria in 1900 - dead cosmic radiation. A thick covering of earth or water acts • At low concentrations, fusion gas mixtures
in Switzerland in 1958), in order to save the principle of like a sieve, only allowing the most penetrating particles
conservation of energy, suggested the need for an to pass through. Scientifically these experiments have are contained by immaterial walls created by
additional, unobserved particle with an assumed zero been impressive. They have allowed observation of magnetic fields: this is the subject that will
mass. A Japanese team provided the experimental proof neutrinos emitted from the supernova which appeared in be investigated by the future international Photon trajectory (not to scale)
of the existence of the neutrino mass in 1998; this the Large Magellanic Cloud in 1987 and it was possible Radiation flux
discovery, a foundation stone in the edifice of particle to follow this remote explosion (170,000 years later!) experimental reactor ITER. Force of pressure (outwards)
physics, brought its author, Masatishi Koshiba, the Nobel using the Hubble space telescope. International Thermonuclear Gravitational force (inwards)
Experimental Reactor.

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
10 w OUR STAR 11
PROMINENCES AND FILAMENTS, FLARES,
“Helioseismology studies the surface EJECTIONS, GRANULES, SPOTS, FASTEN YOUR
oscillations of the Sun and allows us to probe SEAT BELTS…
the interior of our star.”

of this which, nevertheless, amounts to 178 mil-


lion billion watts! Thermonuclear fusion, the pro-
These waves propagate from the surface to the
core and require only one hour for this whole
Voyage to the
cess generating this energy, compensates for the
loss of energy at the surface and allows the Sun
to burn sustainably; contraction causes an
increase in heating providing the energy to remain
in balance from its gravitational capital. In rea-
travel, this providing almost live information on
the internal microscopic and macroscopic pro-
perties of the Sun. These waves generate per-
iod motions at the Sun's surface and their study
has given birth to a new discipline which allows
centre of the Sun
lity, these two phenomena are linked: since the us to probe the interior of our star: helioseis-
nuclear resources are limited, gravitational mology.
contraction of the core will begin as they become
exhausted. The resulting compression and hea-
ting will make it possible to start a new fusion
cycle which burns the "ashes" of the present cycle
at a higher temperature. This is what happens in
stars more massive than the Sun: hydrogen trans-
forms into helium until it is exhausted, then the
helium, in its turn, becomes the fuel. It will be
transformed into carbon. Following these pro-
cesses, known as "nucleosynthesis", a series of
elements - carbon, neon, oxygen, silicon – is crea-
ted, until finally iron is obtained.
We have seen that electromagnetic radiation is
© CEA

emitted from the surface of the Sun and that this


radiation takes eight minutes to arrive at the
THE GOLF INSTRUMENT
Earth. But, owing to the extreme density of the
Sun, the light which is emitted by the core, takes The CEA made a large contribution to the
production of the GOLF detector (Global
several million years to reach the surface and Oscillations at Low Frequencies), an
escape into the sidereal vacuum; it has therefore helioseismology instrument on board the SOHO
lost all information concerning its origins in the satellite. With this tool, it is possible to make
detailed studies of the internal structure of the Sun
core of the star. using global acoustic wave measurements;
This is the reason that astrophysicists prefer to These data have led to determination of the sound
speed profile from the surface to the core, where
study solar acoustic waves, which have the same

© Soho/ESA/Nasa
the nuclear reactions occur, and to the theoretical
characteristics as seismic waves and carry infor- predictions of the solar neutrino fluxes.
mation on the internal structure of the star.

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 wThe Sun
12 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 13
“The Sun is divided into two zones: the
opaque part and the visible part.”

Solar topography: Radiative

the opaque part


transport zone

Today, it is possible to determine the fraction RADIATIVE ZONE:


from 0 to 480,000 km
which is opaque to light by calculation or
Internal part of the Sun including the core.
seismology.

It includes: THE CORE OF THE SUN:


– A zone, called “radiative”, with includes the from 0 to 210,000 km
core where nuclear reactions transform hydrogen It represents 50% of the mass of
ions into helium; the core and radiative zone the Sun. This is the region where
nuclear fusion reactions take
represent 98% of the mass of the Sun; place. The temperature is 15 mil-
– a zone, closer to the surface, which is called lion degrees at the centre, drop-
“convective”. ping from the center to the extenal
layers. When the plasma (see
p.17) reaches 7 million degrees,
The names of these zones are linked to the mode
there is insufficient heat to sup-
of transport of the energy produced in the port fusion reactions.
central part and then carried to the exterior of
the Sun. Transport is either by radiation In this zone, energy is transported by
(propagating in the form of electromagnetic radiation. There are numerous
waves) or by convection (electric heater principle: interactions between photons and the
heating causes the motion of particles, and this various elements present. It results also
absorption-reemission phenomena
moving matter transports heat). which slow down and degradate their
energy.
Photons diffusion times are very long, on
the order of a million years, whereas the
CONVECTIVE ZONE: light emitted from the surface takes only
from 480,000 to 690,000 km eight minutes to reach the Earth. The
Convective temperature at its frontier is 2 million
This zone represents 2% of the mass of the Sun. transport zone
Turbulent plasma movements ensure transfer of degrees.
energy towards the outside. Bubbles of hot
matter rise, cool down and then descend back.
This convective transport is analogous to that
observed in a saucepan of hot water. These
movements cause the granulation observed on
the photosphere (see p. 14).

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 wThe Sun
14 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 15
TRANSITION ZONE

The visible part


Between the chromosphere and the corona, there is
a transition zone, exhibiting an abrupt rise in
THE CORONA

© Digital Vision
temperature of up to 1 million degrees towards the
exterior. This temperature rise is linked to The corona is the
This part of the Sun is directly observable. It consists of the magnetic field effects. These complex mechanisms outermost layer of
photosphere (boundary with the opaque zone), chromosphere are being studied, today, using many satellites, the solar atmos-
and the corona. These latter two are only visible during total including SOHO. phere. It has a tem-
perature of around
eclipses (natural or man-made) of the Sun. 1 million degrees and
its density is 100 mil-
lion times lower than
that of the Earth. It
THE PHOTOSPHERE extends to a distance
The photosphere contributes 99% of solar of several solar radii and blends into the interpla-
radiation. The surface, several hundred netary medium. The photosphere is so brilliant
kilometers thick, is a virtual boundary that it prevents the corona being observed, except
between the interior of the Sun (the radiative during total eclipses of the Sun. At other times,
zone including the core and the convective coronagraphs must be used, devices which screen
zone) and its atmosphere (chromosphere and the light from the disk of the photosphere.
corona). Its temperature is around 6,000 °C.

Granules
Observation of the photosphere Sunspots
shows granules whose centers are Seen as wide dark areas, sunspots may be up to
more brilliant than their circumfe- several hundred thousand kilometers in diameter.
rence. These zones, with a diameter They appear and disappear in groups and return
© LMSAL

of around 1,000 km, have an indivi- regularly, with a period of around 11 years. Their
dual surface area comparable to that observation This cycle is today known as the solar cycle and
of France. Their lifespan is several minutes. This granular makes it possible is linked to solar magnetism, the polarity of
structure reflects the motions of the hot material which is to measure the which inverts every 11 years.
bubbling in the convective zone; the darker edges of the superficial
granules correspond to cooled matter. These are the des- rotation of the Sun; this fact allowed Galileo to
cending streams which produce the acoustic waves which discover, in 1613, that the Sun rotated on its own axis.
penetrate down to the core of the Sun. Today, we know that sunspots correspond to areas
which are the seat of magnetic fields several
Prominence thousand times larger than the Earth's magnetic
field. These magnetic fields
decelerate the motion of
charged particles, the
THE CHROMOSPHERE temperature drops (4,000
The chromosphere is the lower part of the solar atmosphere; °C) and the area becomes
it contributes only slightly to solar radiation. It is a very non- darker. The diversion of
uniform layer with a mean thickness between 2,000 and particles by these fields,
3,000 km. Its temperature is several thousand degrees and associated with the

© Soho (ESA/Nasa)
increases towards the exterior where it reaches 20,000 °C. creation of local magnetic
It is visible for short periods during total eclipses. It is a fields, leads to extremely
theatre of intense activity. It is here that solar flares are violent motions of solar
born. These violent phenomena can spread over hundreds material.
of thousands of kilometers in several minutes.

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
16 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 17

Prominences and filaments


Prominences or filaments are dense, cold pockets of plasma Under the conditions of temperature and pres-
(10,000 degrees nevertheless!) in the hot, dilute solar corona. Solar flares or coronal mass ejections sure found on the earth, matter is present in
These gases, which are mostly hydrogen, leave the surface in Solar flares or coronal mass ejections occur
the form of columns which stretch out into space or which
three states: solid, liquid and gaseous. Pas-
when the magnetic fields are sufficiently

sa
return to the surface of the Sun, forming loops. An intense sage from one state to another corresponds to

/Na
strong to overcome gravitational attraction

A
magnetic field lifts the dense matter and brakes its motion,

ES
and eject the matter (plasma and neutral a reorganization of the molecules or atoms in

IT/
leading to cooling. Prominences can rise to altitudes of several

/E
gas) out of the solar atmos- the matter. Take water as an example: in the

m
iu
rt
hundred thousand kilometers. oC
on
so
phere. Billions of tons of solid state, as ice, water has a very organized
S oh
©
matter are transported structure, in which the molecules are strongly
in this way. The flares
bound to each other. Following application of
are characterized by
an abrupt release of heat, the molecules become agitated and move
an enormous away from each other and the water moves into
quantity of energy the liquid phase. At higher temperatures still,
in the form of the structure becomes completely disorga-
radiation (visible,
IN THE CORONA AND BEYOND: THE FURIES OF THE SUN UV, X-ray and nized and the water molecules scatter in the
In the upper, low-density layers of the solar atmosphere, charged particles radio waves). The form of a gas; this is boiling.
(ions and electrons) are sensitive to electromagnetic forces. These forces may energy brought into

asa
A/N
be stronger than gravity and can keep the matter in altitude, or even eject it out play is considerable, THE SOLAR PLASMA

ES
of the corona, sending it off into interplanetary space. The corona can therefore on the order of several

m/
tiu
presents very varied aspects, resulting from the magnetic activity of the Sun: Under conditions of extreme pressure and tem-

or
ho
Co
ns
million times the annual
prominences, solar flares or coronal holes. ©
So
consumption of electrical perature a new state of matter appears in
energy in France. which the atomic structure itself becomes
totally disorganized: a plasma. At the core of
a star a great agitation This word first appeared in the
reigns among the 1920s in the work of the
American Irving Langley, Nobel
atoms. These atoms Prize winner for chemistry in
1932, on ionized gases. Today
normally exist as a the plasma is present in our daily
nucleus, which itself is lives with plasma television
Solar wind Coronal holes screens, plasma torches and
made up of neutrons neon tubes.
Beyond a certain distance, gravi- Coronal holes are less luminous, (with and neutral elec-
tational forces are insufficient to cooler regions, where the
hold on to the matter. This magnetic field enables matter to
tric charge) and protons (with positive electric
matter escapes along the escape. In these regions, the charge), accompanied by a stream of electrons
magnetic field lines into inter- magnetic field lines do not (with negative electric charge). Overall, the
planetary space. This is the solar return to the Sun but project
©E

atom is electrically neutral: it contains as many


IT

wind. Its mean velocity is around radially away from the Sun.
Co

electrons as protons. At very high temperatures,


ns

400 km/s. It is more rapid near


or
tiu

m
the poles of the star than it is at (E
SA
the atom can lose or gain one or more elec-
/N
the equator.
asa
) trons, thus becoming a positively or negatively
©
ES
A
charged ion, respectively.

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
18 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 19

visible to the eye

10-14 10-12 10-10 10-8 10-6 10-4 10-2 1 102 104 106 wavelength
radiation from γ (radioactive and cosmic UV IR radio waves (m)
sources)
How is this phenomenon explained? Very simply
X-rays microwaves (television, radar...)
by the fact that the intensity of radiation
frequency
decreases as it crosses a material environment
1024 10 22 10 20 10 18 10 16 10 14 1012 1010 108 106 104 102
(Hz) to which it transfers part of its energy. However,
an emission or absorption of energy results in
extreme visible extreme visible a modification in the electronic structure of
limit visible light limit the atoms concerned; this gives rise to a spec-
400 450 500 550 600 650 700 wavelength
tral signature which is characteristic of a given
(nm) element. To put this another way, the spec-
ultra-violet infrared trum is a chemical identity card of the mate-
rial being studied. Hence, the French astrono-
mer Jules Janssen (1824-1907) discovered,

© Nigel Sharp/NOAO
frequency
7,6 6 5 by spectroscopy, an element that was unknown
(1014 Hz)
at that time on Earth, helium, whose name is
Electromagnetic waves divided into various frequency and wavelength families. The distribution of energy from radiation is called
derived from the Greek word "Helios" referring
the electromagnetic spectrum and extends, in decreasing wavelength order, from low frequency radio waves to gamma rays,
passing through the microwave region, the infrared, visible and ultraviolet, and X-ray regions. The solar spectrum exhibits dark bands superimposed on a to the Sun.
continuous spectrum. From all the wavelengths of radiation emitted
by the Sun, the terrestrial atmosphere only
In the core of the Sun, the energy is sufficiently AN IDENTITY CARD FOR THE SUN lengths: it provides an emission spectra consis- allows visible light to pass (with a small amount
high to strip the electrons from the hydrogen For a long time, information about the Sun ting of a wide continuous band of frequencies. of infrared and UV) together with radio waves.
atoms, which normally consist of one proton could only be gained from its light. We know In 1814, the German physicist Joseph von It is therefore necessary to go beyond the ter-
and one electron. Hence, the hydrogen atoms from the work of Isaac Newton (1642-1727) Fraunhofer (1787-1826), the founder of spec- restrial atmosphere to measure other wave-
become positively charged ions called protons. that light which appears to us as white is in troscopy, studied the spectrum from the Sun lengths of radiation (in particular X-rays and
Stellar gas is in the form of dense plasma, made fact made up of all colors, or "of all wavelengths" and discovered the presence of dark bands gamma rays). We can use instruments on board
up of ionized atoms. Almost all of the mass of as physicists would say. One just has to look superimposed on the continuous spectrum, satellites such as SOHO.
the galaxy is found in the form of plasma. at a rainbow, or to observe a light source each corresponding to a specific wavelength. Production of light and heat is not the only
From the core to the periphery, the solar plasma through a prism, to be convinced of this. Two At the time, he didn't have the means to inter- manifestation of the Sun: to these must be
contains elements in various states of ioniza- centuries later, spectroscopy would be born pret this curious phenomenon. Later physicists added periodic vibration which can reveal
tion, depending on their temperature and den- from this discovery (see illustration above): the noticed that when a gas is illuminated by white internal rotation and magnetism.
sity. These variations stratify the Sun into several rainbow, "the scarf of Iris" according to the light source, it will absorb certain colors. The
layers with very different behaviors. Various poets, is also a solar spectrum for physicists! appearance of dark lines superimposed on the HOW DOES THIS WORK?
theoretical and experimental methods make it The tungsten filament in a light bulb is a good electromagnetic spectrum is the manifestation In 1960, regular, low amplitude motions of the
possible to study the Sun, its composition, example of a body which, at high temperature, of this absorption: it is providing an absorp- solar surface were discovered. Ten years later,
structure and properties. emits visible light over a broad range of wave- tion spectrum. theoretical work showed that in reality these

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
20 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 21

The evolution over time of the number of sunspots appearing on the solar photosphere. The approximately 11-year cycle is clearly
visible but very variable.

motions were not simply superficial but reflected surface and are reflected by the various interior
global motions which affected the whole of the layers, makes it possible to measure values
Sun. These could be compared with a cavity such as the profile of the speed of sound or
in which sound waves develop at very low fre- the profile of the rotation velocity.
quencies, inaudible to the human ear. Sound moves at a velocity of around 340 m/s
© ESA

In fact, the sound waves produced by the Sun in the air that we breathe; in the Sun, this
The SOHO satellite near to the Sun.
are 17 octaves lower in frequency than the velocity is 500 km/s at the centre and around
THE SOHO SATELLITE sound produced by a tuning fork with a fre- 7 km/s at the surface.
quency set at 440 Hz: their frequency is of An acoustic wave penetrating to the core of
SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) is the fruit of conditions. SOHO is equipped with 12 observation
an European and American collaboration. The satellite instruments: three of these are dedicated to seismology, the order of 3 mHz, corresponding to a period the Sun takes around one hour to traverse the
was launched into space on 2nd December 1995, from the rest, to all the other atmospheric phenomena of the of around five minutes. star. This wave is very sensitive to the gaseous
Florida by NASA. It is located 1.5 million kilometers Sun (solar wind, particle emissions, flares...). SOHO will
from the Earth at a very special location known as the continue to observe the Sun for many years to come,
Acoustic waves produced continuously by the matter that it encounters: investigating the
Lagrange point. Here the gravitational pull of the Sun accompanied by other probes from Japan (HINODE), granulation at the surface, like rain on the sur- interior of the Sun by seismology makes pos-
exactly matches that from the Earth. United States (STEREO, SDO) and by the CNES face of a drum, are a fantastic means to probe sible live and continuous monitoring of the state
From this favored location, it can observe the Sun microsatellite, PICARD, to gain a better understanding of
without interruption and in remarkably stable solar activity. the Sun throughout its opaque parts. The study of evolution of the Sun, in situ.
of solar vibrations, which propagate from the Everything in the Universe rotates and the Sun

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
22 wVOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 23
©
SO
HO
Da
ta

“Understanding the
variation of the solar Profile of the internal
rotation of the Sun obtai-
magnetic activity ned by the Golf and MDI
instruments on board
will enable better SOHO: the red sections
are rotating more rapidly
forecasting, over the than the blue sections.
The increase in rotation at
coming decades, of its the core, in agreement
with the signals from the
impact on the first gravity modes,
remains to be confirmed.
terrestrial
© ESA/Nasa

environment.”
The solar corona in a period of strong activity.

is also rotating; but it rotates in a differential Helioseismology, carried out by SOHO, has become a significant key in order to unders- motions. Today, it is associated with nume-
way between the equator and the poles. We revealed that this differential rotation of the tand its effects on the human scale, as well rical simulations which try to reproduce the
have seen that the surface of the Sun, the pho- surface is maintained over the entire convec- as the effective role of the Sun on the terres- observations in order to understand them.
tosphere, is strewn with dark spots which one tive region (the low-density region represen- trial environment. In fact, the origin of external It has already been established that the dif-
can follow over time: they provide a measure- ting 2% of the solar mass), then disappears magnetic phenomena located under the pho- ferential rotation of the convective region
ment of the rotational speed of the Sun. It is abruptly in the transition region located at the tosphere, and its understanding, requires contributes to the presence of a magnetic
possible to determine that the equator rotates boundary between the radiative and convec- knowledge of the internal motions of matter dynamo field which covers the whole convec-
faster (with a period of around 25 days) than tive regions. Indeed, this region is the site of all the way to the centre of the Sun. Scien- tive zone and the transition region between
the poles (period closer to 30 days). However, strong shear forces which contribute to rege- tists imagine meridional circulations for which radiation and convection, where this diffe-
there is a relationship between the surface rota- nerate the magnetic field. Thus a large part of the velocity varies from tens of meters per rential rotation disappears, known as the
tion and the magnetic phenomena. We can the solar mass (close to 50%) in fact rotates second (in the convective region), playing a tachocline. An understanding of this complex
speak of an activity maximum when the number as a solid body. First observations of gravity determining role in explaining the 11 year Rapidly changing physics will need to describe
of spots at the surface is at its highest: this is modes, by contrast, favor a more rapid rota- cycle, to fractions of microns per second in speed of rotation. how the magnetic field orga-
the time period when magnetic activity of the tion of the nuclear core than of the rest of the the radiative region (hence suggesting one com- nizes and regenerates itself. It must also explain
Sun is greatest, leading to strong solar flares. radiative region. If this is confirmed, it would plete rotation of this region requires a billion the duration and intensity of solar cycles,
The SOHO satellite is well placed to monitor indicate that the Sun has retained at its core, years). which are not regular, having large maxima
these activity phenomena, since it can conti- which holds nearly 50% of its mass, a rem- and large minima, as seen in the figure sho-
nuously observe each region of the Sun. In nant of the rotation, which it acquired during HELIOSEISMOLOGY AND wing the evolution of cycles since they were
periods of strong activity, large dark regions its formation, including probably a fossil SIMULATION first measured in the 17th century. These stu-
and flares of matter are clearly visible at the magnetic field. Helioseismology is a necessary tool for provi- dies will, in the long term, make it possible to
corona level (see above and p.16-17). Understanding this solar activity has today ding quantitative evidence of these large scale estimate changes in magnetic activity over the

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 wThe Sun
24 w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN w VOYAGE TO THE CENTRE OF THE SUN 25

coming decades. This has two important conse-


quences: understanding the Sun enables us
to understand other stars; but understanding
the Sun also enables us to forecast pheno-
mena likely to affect the Earth, such as
magnetic storms which can cause many dis-
turbances, notably to electrical networks and
to high-frequency radio and satellite commu-
nications.

MEASURING ACTIVITY FROM


THE CORE TO THE CORONA
OF THE SUN
A new discipline has appeared to estimate the

DR
impact of solar activity on the Earth's atmos-

© A.S.Brun/CEA
The CNES microsatellite, PICARD, will observe the Sun at
phere. The PICARD satellite will help SOHO,
several wavelengths and will observe its superficial
the Japanese HINODE satellite and the Ame- deformations.
rican SDO satellite, to track and record all the The magnetic field in a global non-linear simulation of the The radial velocity in the Sun's turbulent convective
solar activity indicators from the Sun's nuclear Sun's convective dynamo. region. This convection is the source of heat transport to
core to its corona. These measurements make the surface of the Sun.

it possible to provide better estimations of the THE COAST PROJECT


response of the stratosphere and the terres-
trial atmosphere to solar perturbations, which After instrumentation and observation, simulation is the which have benefited from this program are in the
develop from the visible domain to the UV and third channel of research in astrophysics. The most fields of cosmology, stellar physics, the study of proto-
hard X-ray domains. Joint work on solar mode- beautiful images from astronomy only give a two- planetary discs and the study of the interstellar
dimensional vision of the Universe. Thanks to the medium.
ling and climatic modeling is in prospect, pro- power of new super-computers, today, scientists can
vided that continuous observations are simulate the formulation and evolution of stars on a In stellar physics, stars are considered as large
computer in sufficient detail to produce very high spheres of hot gas. They are turbulent objects,
maintained over one or two decades. quality "virtual" images in three dimensions. exhibiting many convection phenomena; they rotate on
This rapid growth in our knowledge of the Sun their own axis and are bathed in a self induced
shows how such plasma can inspire a large The aim of the Coast program is to model complex magnetic field. The ASH computer program, supported
astrophysical phenomena, in order to confirm current by the European commission via grant ERC-StG
number of theoretical works, models and obser- theories on the physics of stars and to plan future STARS2, calculates the evolution of stellar fluids.
vations with many enthralling implications for astronomical observations. The main investigations
society.

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
26 w THE SUN TAMED 27
SOLAR ENERGY FOR HEATING AND ELECTRICITY
PRODUCTION…

The Sun tamed The Sun constitutes an enormous source of


energy in which we are permanently bathed. Man
The CEA took a particular interest in thermal
applications, at the time of the first oil crisis,
has understood for a long time the importance at the start of the 1970s. Since 1978, it has
of exploiting this source of heat and light. However, installed, in the Pacific, the first solar houses,
in the past the problem has always been how to hospitals and hotels in the world. Since the
recover this energy, transport it, store it and trans- 1980s, the CEA has pursued thermal solar solu-
form it into electrical power. Exploitation of this tions for building applications and it has also
energy source is recent. It is being developed, focused research on solar photovoltaics, an
but it still remains very costly. Solar energy is area in which it has become a major player.
one of the group of renewable energies. Currently,
there are two Solar, wind, hydraulic, biomass and SOLAR THERMAL ENERGY
geothermal energy sources.
channels of fire Solar thermal energy is mainly used for water
which solar energy is exploited, either directly or space heating. Thermal collectors are
transforming radiation into heat or into electri- employed. There are various types, but the
city, thermal and photovoltaic solar power, res- principle is always the same: solar collectors
pectively. absorb photons from the Sun and transform
their energy into heat. The collecting material
must be strongly absorbing, such as chromium
oxide, for example. The heat is then transfer-
red to a liquid or gas (known as a "heat trans-
fer fluid") which carries it to a thermal store.
Four square meters of heat collectors are
enough to supply a family of four with hot
water, and 10 m² are enough to heat a 100-m²
house at the latitudes found in France. This
type of technique is, for example, used for
"direct solar floors". In this application, the
heat transfer fluid is transmitted directly into
the floor of the building at a temperature of
approximately 25 °C, providing comfortable
© CEA-Coulon

heating to the accommodation.


© INES - JC. RIFFLARD

Electricity can also be produced from solar


Polycrystalline silicon solar panels at the Cadarache research thermal energy using thermodynamic tech-
centre. niques. This requires high temperatures (of

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 wThe Sun
28 w THE SUN TAMED w THE SUN TAMED 29

PHOTOVOLTAIC SOLAR ENERGY beacons, roadside emergency telephones,


The advantage of this technique is to convert domestic lighting, audio and visual applica-
solar energy directly into electricity. This conver- tions and water pumps. But since the Sun is
sion, known as the "photovoltaic effect", was dis- not present 24 hours a day, these applications
covered in 1839 by Edmond Becquerel (1820- require the use of batteries which can insure
1891), but it was The father of Henri Becquerel, storage of energy for consumption outside of
not until 1954 who was awarded the Nobel Prize daylight periods.
for physics in 1903, jointly with
that the first pho- Pierre and Marie Curie, for the
tovoltaic cell with discovery of natural radioactivity. At the CEA, research is being carried out on
high output (6%) appeared. Output for cur- lead batteries, derived from automotive accu-
rent-day modules are of order 15-20 %. mulators. In particular, work is focused on
Collections of photovoltaic Photovoltaic cells are extending the lifespan of batteries, which are
cells in series, assembled made from semicon- currently much less than those of photovol-
in a metallic framework
ductor materials, such as taic cells (on the order of 10 and 30 years res-
© EyeWire

with their mechanical


structure.
silicon, produced from pectively). Recent work leads us to anticipate
A solar power plant in California for a thermodynamic utilization of solar radiation. very high purity raw materials. The "electronic" new technologies for storage, notably lithium
quality is order 10 billionths of the impurity batteries, which will have lifespans equivalent
ratio! to those of other components.
order 1,000 °C) which are obtained by concen- thermal power plants. The power output from Currently, a third of the world's population does
trating sunlight using mirrors. Indeed, which this type of facility is on the order of several not have access to electricity, but the Sun is
of us has not tried, at some time or another, megawatts; for comparison a nuclear power everywhere. This is why this technique consti- INES: FRENCH NATIONAL
to set light to a piece of paper using a mirror plant produces an electrical power output of tutes such a good solution for low energy SOLAR ENERGY INSTITUTE
exposed to sunlight? This principle, known since 1,000 MW. A prototype power plant with tower consumption applications: examples include
antiquity, is used today on a larger scale. There was constructed in France on the site at Tar- lighting, powering water pumps, refrigerators, INES was created in 2006 on the initiative of the
public authorities, to promote and develop the use
are thermodynamic units containing hundreds gasonne in the Pyrenees at the start of the televisions, etc., in rural regions. of solar energy in France and, in particular, to
of mirrors (heliostats) which act by reflecting 1980s. It provided power from 1983 to 1986. There are two rapidly growing markets: auto- control energy use in buildings.
solar radiation onto a boiler located on top of Power plants with troughs in parabolic collectors nomous applications, where the energy is pro- It was set up at Bourget du lac at the Savoie
Technolac technology park, close to Chambéry.
a tower. In this boiler, the heat exchange exist on the industrial scale; in this case, solar duced, stored and used at a single location,
The Rhône Alpes region is a special area, with a
liquids will store heat (they can reach tempe- radiation is concentrated on an axis where the and applications connected to a network often particularly dense concentration of leading players
ratures of several hundred degrees), then trans- heat transfer fluid is heated by several hun- referred to as "photovoltaic roofs". in relevant fields: industrialists, researchers, local
communities and associations.
port the heat to a water reservoir where they dred degrees. This technology is employed in The earliest applications, and the most wides-
A team of more than 150 researchers have
exchange the heat with the water. Once heated, the world's largest, thermal solar-energy plant pread until 1990, appeared in the field of space developed solutions with industrial partners for
the water turns to steam, then operates a tur- which is situated in California and has attained technologies for satellites and then for tele- solar, thermal and photovoltaic, power.
bine to produce electricity as in conventional an electrical power of 150 MW. communications, for maritime and airborne

From the star to domestic energy 13 w The Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun
30 w THE SUN TAMED w THE SUN TAMED 31

“Production of
unlimited, "clean"
energy that is
available in all
regions of the
world.” The photovoltaic cell contains electrical charges because of the doping:
HOW DOES THIS
negative in n-type (an excess of electrons), positive in p-type (lack of WORK?
electrons). These charges create an electric field across the junction.

This technique profits from the


optoelectronic properties of
semiconductors which enable them,
under certain conditions, to convert
optical energy into electrical
energy. The most advanced
technologies use silicon as the base
The second application, with connection to the material.
network, consists of integrating photovoltaic
modules in the roofs and frontages of buil- A photovoltaic cell can be made up,
© Siemens Solar

Photons from sunlight strip the electrons for example, of two layers of silicon,
dings and houses, producing electricity which from silicon atoms, creating positive and the transport properties of which
will be either consumed on site or fed into the negative charges. have been modified by doping.
network. The addition of boron atoms favors
An example of an autonomous application: conduction by positive charges. The
telecommunications. silicon becomes p-type.
In summary, the Sun constitutes a clean and
Doping the silicone with phosphorus
almost inexhaustible energy source, which pro- atoms improves conduction of
mises a bright, but still expensive, future. negative charges. The silicon then
becomes n-type.
No doubt we will learn to control this energy
Placing p-type silicon in contact
source before it runs out in around 5 billion with n-type silicon creates a so
years time... indeed the time will come when, called p-n junction. When this cell
with its hydrogen running out, the Sun will The charges are made to move by the is exposed to solar illumination,
electric field created by the junction; this electrons and holes are generated
burn helium and transform it into carbon. But produces an electric current. at the p-n junction, which can be
the process will not go any further: the tem- considered as the active area of the
© D. Michon/Artechnique-CEA

perature will not permit this stellar alchemy cell. These electrons and holes then
move, respectively, across the p and
to continue until the core was eventually n zones, to reach the electrodes.
reduced to iron. Rather, after the helium bur- This series of processes, called the
photovoltaic effect, leads to the
ning phase, gravity will compress the Sun to production of a current which can
the size of the Earth and the Sun will become supply a piece of electrical
a white dwarf, a low luminosity star, which will equipment.
Silicon wafers are doped in this furnace, at a temperature
fade away with a quiet death, unlike more mas- between 700 and 900 °C to create junctions which will become
sive stars which explode into supernova. the core of photovoltaic cells.

From the star to domestic energy 13 wThe Sun From the star to domestic energy 13 w The Sun

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