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Novembre 2021
Support de cours d’Atomistique 2021
PRÉFACE
PRÉFACE .................................................................................................................................. 1
TABLE DES MATIÈRES ......................................................................................................... 2
1. LE MODÈLE DE THOMSON ....................................................................................... 3
2. LE MODÈLE DE RUTHERFORD ................................................................................ 4
2.1. Découverte du noyau de l’atome .............................................................................. 4
2.2. Application du modèle de Rutherford à l’atome d’hydrogène.............................. 6
2.3. Inconvénient du modèle de Rutherford ................................................................... 8
3. LE MODÈLE DE BOHR ................................................................................................ 8
3.1. Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène ............................................................ 8
3.2. Le modèle de Bohr ................................................................................................... 10
3.2.1. Les postulats de Bohr ......................................................................................... 10
3.2.2. Application du modèle de Bohr à l’atome d’hydrogène .................................... 13
3.2.3. Application du modèle de Bohr aux ions hydrogénoïdes .................................. 16
3.3. Les insuffisances du modèle de Bohr ..................................................................... 17
4. LE MODELE DE SOMMERFELD ............................................................................. 17
TRAVAUX DIRIGÉS – SÉRIE 2 ........................................................................................... 19
Exercice 1 ............................................................................................................................ 19
Exercice 2 ............................................................................................................................ 19
Exercice 3 ............................................................................................................................ 19
Exercice 4 ............................................................................................................................ 19
Exercice 5 ............................................................................................................................ 19
Exercice 6 ............................................................................................................................ 20
Exercice 7 ............................................................................................................................ 20
Exercice 8 ............................................................................................................................ 20
Données ............................................................................................................................... 20
1. LE MODÈLE DE THOMSON
En 1854, le souffleur de verre allemand Heinrich Geisser, fabriqua un tube en verre dans
lequel se trouvaient deux électrodes métalliques et dans lequel il arriva à diminuer fortement
la pression grâce à une pompe à vide. Lorsque le dispositif est sous tension, on observe sur les
parois du tube une lueur qui fut interprétée comme étant l’impact sur le verre d’un
rayonnement émis par la cathode d’où le nom de "rayons cathodiques" donné par Goldstein
en 1876.
En 1897, Joseph John Thomson, physicien anglais (1856 – 1940), entreprend une série de
trois expériences pour expliquer le phénomène des "rayons cathodiques". Nous nous
intéresserons aux deux premières.
Expérience 1 :
Dans sa première expérience, il explore la possibilité de séparer la charge électrique des
rayons cathodiques par le magnétisme. Il construit un tube cathodique qui se termine dans une
paire de cylindres avec des fentes branchées à un électromètre.
Thomson découvre que si les rayons cathodiques sont déviés par un champ magnétique de
sorte qu’ils ne peuvent pas entrer par les fentes, alors l’électromètre n’enregistre guère de
charge électrique. Il conclut que la charge ne peut pas être séparée des rayons.
Expérience 2 :
Dans sa deuxième expérience, il démontre que les rayons cathodiques peuvent être déviés par
un champ électrique, ce qui est prévisible pour les particules chargées. Thomson démontre
une déviation dans un sens, qui indique que la charge des rayons cathodiques est négative.
Le pudding de Thomson
2. LE MODÈLE DE RUTHERFORD
2.1. Découverte du noyau de l’atome
En 1911, pour vérifier le modèle de Thomson, Ernest Rutherford (1871-1937) réalise une
expérience qui va lui permettre d’élaborer un nouveau modèle de l’atome.
Il bombarda une mince feuille d’or avec des particules α (atomes d’hélium qui ont perdu deux
électrons).
Expérience de Rutherford
Il observa que la majorité des particules traversaient la feuille d’or sans être déviées et sans
endommager la feuille d’or. Il observa également que certaines particules étaient légèrement
déviées et que d’autres étaient rejetées en arrière. Le modèle de Thomson était incompatible
avec les observations de l’expérience.
Pour expliquer les observations expérimentales, Rutherford propose un nouveau modèle dans
lequel :
L’atome a une structure lacunaire. C’est pour cela que la plupart des particules α
n’est pas déviée.
L’atome contient un noyau chargé positivement. Il contient la majorité de la masse
de l’atome. Il est responsable du rebondissement des particules α.
Pour Rutherford, l’atome est donc constitué d’un noyau chargé positivement et qui contient la
majorité de la masse de l’atome et d’électrons qui tournent autour tels les planètes autour du
Soleil. Entre le noyau et les électrons, il y a du vide.
Le nouveau modèle ainsi proposé par Rutherford est alors appelé le modèle planétaire.
Modèle planétaire
L’hydrogène est constitué d’un noyau de charge (+e) et d’un électron de charge (-e), séparés
par un une distance r.
−1 e2 1 e2
����⃗
�F A� = � × 2 � |e�⃗r | ⟹ FA = × 2
4πε0 r 4πε0 r
L’électron est aussi soumis à la force centrifuge due à son mouvement circulaire :
v2
FC = ma = m ×
r
A l’équilibre :
1 e2 v2 1 e2
FA = FC ⟹ × 2 =m× ⟹ v2 = ×
4πε0 r r 4πε0 mr
Energie Totale
L’Energie potentielle (EP ) est l’opposé du travail W qu’il faut effectuer pour amener
l’électron depuis l’infini (EP [∞] = 0) jusqu’à la distance 𝑟𝑟 du noyau.
r r r
1 e2 e2 1
EP = � FA (x)dx ⟹ EP = � × 2 dx ⟹ EP = � 2 dx
∞ ∞ 4πε0 x 4πε0 ∞ x
e2 1r e2 1 1
EP = × �− � ⟹ EP = × �− + lim � ��
4πε0 x ∞ 4πε0 r x→∞ x
e2
EP = −
4πε0 r
1 1 e2
EC = mv 2 or on a déjà montré que v2 = ×
2 4πε0 mr
Donc :
1 e2
EC = ×
2 4πε0 r
e2 1 e2
ET = EP + EC = − + ×
4πε0 r 2 4πε0 r
𝟏𝟏 𝐞𝐞𝟐𝟐
𝐄𝐄𝐓𝐓 = − ×
𝟐𝟐 𝟒𝟒𝟒𝟒𝛆𝛆𝟎𝟎 𝐫𝐫
L’atome selon le modèle de Rutherford est instable. En effet, les principes de la théorie
électromagnétique connues à l’époque affirmaient que tout mouvement de charge électrique
s’accompagne d’une émission de radiations électromagnétiques, laquelle entraine une
diminution de l’énergie. Les électrons devraient donc se rapprocher du noyau. D’un autre
côté, si les électrons étaient stationnaires, ils seraient attirés vers le noyau.
3. LE MODÈLE DE BOHR
3.1. Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène
Lorsqu’on soumet du dihydrogène H2 sous très faible pression (10−3 bar) à une décharge
électrique créée par un générateur haute tension (GHT), on observe une émission lumineuse
qui constitue le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène.
Dès 1865, Balmer a remarqué que l’écartement entre les raies diminue régulièrement avec la
1
longueur d’onde et qu’il existait une relation linéaire entre les quatre nombres d’onde et .
𝑛𝑛2
Rydberg a proposé alors une équation empirique qui permet de relier la longueur d’onde 𝜆𝜆 en
fonction de 𝑛𝑛 :
1 1 1
= σ = RH � 2 − 2�
λ 2 𝑛𝑛
Avec :
𝑛𝑛 ∶ numéro de la raie, 𝑛𝑛 > 2
𝜆𝜆 ∶ longueur d′ onde (cm)
σ ∶ nombre d′ onde (cm−1 )
R H ∶ constante de Rydberg pour l′ hydrogène (cm−1 )
R H = 109677,6 cm−1 .
Ritz a généralisé cette relation empirique pour trouver les longueurs d’onde de toutes les raies
des différentes séries observées pour l’atome d’hydrogène :
1 1 1
σ= = RH � 2 − 2�
λ n1 n2
L’exploration de tout le spectre montre l’existence d’autres séries de raies de part et d’autre
du domaine visible :
1. Postulat mécanique :
Les électrons ne peuvent se placer que sur des trajectoires circulaires (orbites) d’énergies bien
déterminées (E1 , E2 , … , En ). Lors de son mouvement sur une orbite, l’électron ne rayonne pas
d’énergie. On dit que l’électron est dans un état stationnaire.
Le premier niveau d’énergie la plus basse (E1 ) est appelé niveau fondamental, les autres
niveaux d’énergies plus élevées sont appelés des niveaux excités.
h
L=n
2π
Or, le moment cinétique orbital est défini par le produit vectoriel du vecteur position (r⃗) et du
vecteur quantité de mouvement (r⃗) de l’électron :
Avec :
m ∶ masse de l′ électron (Kg)
v ∶ vitesse de rotation de l′ électron autour du noyau (m. s −1 )
r ∶ distance noyau − électron (m)
n ∶ nombre quantique
h ∶ constante de Planck (h = 6.626 × 10−34 J. s)
3. Postulat optique :
Le passage de l’électron d’une orbite (n1 ) à une orbite (n2 ) s’accompagne d’émission ou
d’absorption d’une quantité d’énergie égale à :
Une absorption d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n1 au
niveau n2 avec n2 > n1
Une émission d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n2 au
niveau n1 avec n2 > n1
h h
De la quantification du moment cinétique mrv = n on tire : v = n
2π 2πmr
Par suite :
ε0 h2
r= × n2
πme2
1
Avec ε0 = , m = 9,110 × 10−31 Kg, e = 1,602 × 10−19 C, h = 6,623 × 10−34 J. s
36π×109
On constate que l’électron ne peut se trouver que sur une suite discontinue d’orbites
caractérisée par le nombre quantique 𝐧𝐧 dont le rayon 𝐫𝐫 est : a0 , 4a0 , 9a0 , 16a0 , … , n2 a0 .
Ainsi :
𝐫𝐫𝐧𝐧 = 𝐚𝐚𝟎𝟎 × 𝐧𝐧𝟐𝟐
1 e2
E = ET = − ×
2 4πε0 r
1 e2
E=− ×
2 ε h2
4πε0 × 0 2 × n2
πme
me4 1
E=− 2 2× 2
8h ε0 n
L’énergie E de l’électron sur l’orbite dépend uniquement de n. Elle est donc quantifiée et ne
peut prendre que quelques valeurs particulières.
𝐦𝐦𝐞𝐞𝟒𝟒 𝟏𝟏
𝐄𝐄𝐧𝐧 = − 𝟐𝟐 𝟐𝟐 × 𝐧𝐧𝟐𝟐
𝟖𝟖𝐡𝐡 𝛆𝛆𝟎𝟎
me4
En = E1 = − = −13,6 eV
8h2 ε20
1 13,6
En = E1 × = −
n2 n2
L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n = 1 à n = ∞. Ce phénomène correspond à l’arrachement de
l’électron de l’atome :
EI = E∞ − E1 ⟺ EI = −E1 car E∞ = 0
EI = +13,6 eV
Lorsque l’électron de l’atome d’hydrogène passe d’un niveau d’énergie Eni à un niveau
d’énergie Enf , on a absorption ou émission d’un photon de quantité finie d’énergie égale à hν.
hc me4 1 1
|ΔE| = �Enf − Eni � = hν = = � 2 2 × � 2 − 2 ��
λ 8h ε0 ni nf
1 me4 1 1 me4
σ= =� 2 × � 2 − 2 �� avec = 10973740 m−1
λ 3
8ch ε0 ni nf 8ch3 ε20
Ainsi, on retrouve la formule empirique de Ritz et les différentes séries de raies du spectre
d’émission de l’atome d’hydrogène. Les transitions spectrales entre les différents niveaux
électroniques de l’atome d’hydrogène sont représentées dans le diagramme énergétique
suivant :
Les ions hydrogénoïdes sont des cations possédant un seul électron et Z protons.
Exemple : 𝐻𝐻𝐻𝐻 + , 𝐿𝐿𝐿𝐿 2+ , 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ , …
Le calcul du rayon et de l’énergie de l’électron d’un ion hydrogénoïde sur une orbite n se
déduit des expressions précédentes en remplaçant la charge du noyau (+e) par (+Ze).
𝛆𝛆𝟎𝟎 𝐡𝐡𝟐𝟐 𝟐𝟐
𝐧𝐧𝟐𝟐
𝐫𝐫𝐧𝐧 = × 𝐧𝐧 = 𝐚𝐚𝟎𝟎 ×
𝛑𝛑𝛑𝛑𝛑𝛑𝐞𝐞𝟐𝟐 𝐙𝐙
Le nombre d’onde des séries observées dans le spectre des ions hydrogénoïdes est donné par :
1 me4 2 1 1 1 1
σ = = 2 2 Z � 2 − 2� ≅ RHZ2 � 2 − 2� avec n2 > n1
λ 8h ε0 n1 n2 n1 n2
Une étude plus fine du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène a montré que la plupart des
raies correspondait en fait à un ensemble de raies de longueurs d’onde très voisines. Ainsi en
1928, Paul Dirac montra que la raie rouge à 656 nm correspondait en fait à un doublet à
656,272 et 656,285 nm.
4. LE MODELE DE SOMMERFELD
Sommerfeld a amélioré le modèle de Bohr en supposant des orbites elliptiques en plus des
orbites circulaires. Ceci a permis d’expliquer le dédoublement des raies spectrales et les
spectres d’émission d’un certain nombre d’atomes légers.
Le nombre 𝑙𝑙 définit les sous niveaux énergétiques. Pour une même valeur de n, il y a
𝐧𝐧 sous niveaux énergétiques : (𝑙𝑙 = 0, 1, 2, 3, … , n − 1).
Malgré les améliorations apportées par Sommerfeld au modèle initial de Bohr, des problèmes
demeurent non résolus :
Ce modèle est alors abandonné et remplacé par le modèle quantique encore appelé modèle
ondulatoire.
Exercice 1
On considère un électron qui gravite autour d’un noyau de charge Z𝑒𝑒 sur une trajectoire
circulaire à une distance 𝑟𝑟.
1. Montrer par un schéma les forces auxquelles est soumis l’électron.
2. Etablir les expressions des énergies cinétiques et potentielles.
3. Déduire l’énergie totale de l’électron correspondant à cette trajectoire.
Exercice 2
Pour passer du niveau d’énergie n1 = 2 au niveau d’énergie n2 = 4, l’électron d’un atome
d’hydrogène absorbe un photon de longueur d’onde 𝜆𝜆.
a) Calculer 𝜆𝜆.
b) Cette raie fait partie de quelle série et de quel domaine ?
Exercice 3
Un atome d’hydrogène initialement à l’état fondamental absorbe un photon de longueur
d’onde 𝜆𝜆1 = 97,25 𝑛𝑛𝑛𝑛, puis émet un photon de longueur d’onde 𝜆𝜆2 = 1875,64 𝑛𝑛𝑛𝑛.
Sur quel niveau l’électron se retrouve – t – il après cette émission ?
Exercice 4
1- Calculer en eV, pour l’atome d’hydrogène, les énergies correspondants aux quatre premiers
niveaux.
2- Quelle est la plus petite quantité d’énergie que doit absorber un atome d’hydrogène pour
passer de l’état fondamental à l’état excité ? Si cette énergie est fournie sous forme lumineuse,
quelle est la longueur d’onde de la radiation nécessaire pour produire cette transformation ?
3- Quelle est l’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène ?
Exercice 5
1. Etablir pour l’hydrogénoïde 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ les formules donnant
a) Le rayon de l’orbitale de rang n.
b) L’énergie totale du système noyau – électron correspondant à cette orbitale
2. Exprimer le rayon et l’énergie totale de rang n de l’hydrogénoïde en fonction des mêmes
grandeurs relatives à l’atome d’hydrogène.
3. Calculer, en eV et en Joule, l’énergie des trois premiers niveaux de l’ion 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ , sachant
qu’à l’état fondamental, l’énergie du système dans le cas de l’hydrogène est égale à -13,6 eV.
Exercice 6
1. Un atome d’hydrogène initialement à l’état fondamental absorbe une quantité d’énergie de
10,2 eV.
A quel niveau se trouve l’électron ?
2. L’électron d’un atome d’hydrogène initialement au niveau n=3 émet une radiation de
longueur d’onde λ = 1027 Å.
A quel niveau se retrouve l’électron ?
Exercice 7
1. L’énergie de première ionisation de l’atome d’hélium est 24,6 eV.
Quelle est l’énergie du niveau fondamental ?
2. Un atome d’hélium se trouve dans un état excité. Un de ses électrons se trouve alors au
niveau d’énergie égale à –21,4 eV.
Quelle est la longueur d’onde de la radiation émise quand cet électron retombe au niveau
fondamental ?
Exercice 8
1. Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène est composé de plusieurs séries de raies.
a) Donner pour chacune des trois premières séries, les longueurs d’onde de la première
raie et de la raie limite.
1
(On établira d’abord la formule donnant , où 𝜆𝜆𝑖𝑖−𝑗𝑗 représente la longueur d’onde de
𝜆𝜆𝑖𝑖−𝑗𝑗
la radiation émise lorsque l’électron passe du niveau 𝑛𝑛𝑖𝑖 au niveau 𝑛𝑛𝑗𝑗 �𝑛𝑛𝑖𝑖 > 𝑛𝑛𝑗𝑗 �).
Données