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Institut Teng Tuuma BURKINA FASO

Géosciences de Ouagadougou --------


(ITTGO) Unité -Progrès - Justice

CHAPITRE II : LES MODÈLES CLASSIQUES DE L’ATOME

Georges Alassane OUATTARA

Novembre 2021
Support de cours d’Atomistique 2021

PRÉFACE

Ce polycopié représente un support pédagogique des notions fondamentales de


l’Atomistique, en ce qui concerne les modèles classiques de l’atome au cours
des siècles passés. Il est destiné aux étudiants en première année de licence en
Génie Minier option : Exploration Géologique à l’Institut Teng Tuuma
Géosciences de Ouagadougou (ITTGO).

Ce polycopié n’est qu’un complément de cours. Il ne pourra, en aucune


façon, dispenser l’étudiant de sa présence en cours.

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Support de cours d’Atomistique 2021

TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE .................................................................................................................................. 1
TABLE DES MATIÈRES ......................................................................................................... 2
1. LE MODÈLE DE THOMSON ....................................................................................... 3
2. LE MODÈLE DE RUTHERFORD ................................................................................ 4
2.1. Découverte du noyau de l’atome .............................................................................. 4
2.2. Application du modèle de Rutherford à l’atome d’hydrogène.............................. 6
2.3. Inconvénient du modèle de Rutherford ................................................................... 8
3. LE MODÈLE DE BOHR ................................................................................................ 8
3.1. Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène ............................................................ 8
3.2. Le modèle de Bohr ................................................................................................... 10
3.2.1. Les postulats de Bohr ......................................................................................... 10
3.2.2. Application du modèle de Bohr à l’atome d’hydrogène .................................... 13
3.2.3. Application du modèle de Bohr aux ions hydrogénoïdes .................................. 16
3.3. Les insuffisances du modèle de Bohr ..................................................................... 17
4. LE MODELE DE SOMMERFELD ............................................................................. 17
TRAVAUX DIRIGÉS – SÉRIE 2 ........................................................................................... 19
Exercice 1 ............................................................................................................................ 19
Exercice 2 ............................................................................................................................ 19
Exercice 3 ............................................................................................................................ 19
Exercice 4 ............................................................................................................................ 19
Exercice 5 ............................................................................................................................ 19
Exercice 6 ............................................................................................................................ 20
Exercice 7 ............................................................................................................................ 20
Exercice 8 ............................................................................................................................ 20
Données ............................................................................................................................... 20

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1. LE MODÈLE DE THOMSON

En 1854, le souffleur de verre allemand Heinrich Geisser, fabriqua un tube en verre dans
lequel se trouvaient deux électrodes métalliques et dans lequel il arriva à diminuer fortement
la pression grâce à une pompe à vide. Lorsque le dispositif est sous tension, on observe sur les
parois du tube une lueur qui fut interprétée comme étant l’impact sur le verre d’un
rayonnement émis par la cathode d’où le nom de "rayons cathodiques" donné par Goldstein
en 1876.

Dispositif mis hors tension Dispositif mis sous tension

En 1897, Joseph John Thomson, physicien anglais (1856 – 1940), entreprend une série de
trois expériences pour expliquer le phénomène des "rayons cathodiques". Nous nous
intéresserons aux deux premières.

Expérience 1 :
Dans sa première expérience, il explore la possibilité de séparer la charge électrique des
rayons cathodiques par le magnétisme. Il construit un tube cathodique qui se termine dans une
paire de cylindres avec des fentes branchées à un électromètre.

Thomson découvre que si les rayons cathodiques sont déviés par un champ magnétique de
sorte qu’ils ne peuvent pas entrer par les fentes, alors l’électromètre n’enregistre guère de
charge électrique. Il conclut que la charge ne peut pas être séparée des rayons.

Expérience 2 :
Dans sa deuxième expérience, il démontre que les rayons cathodiques peuvent être déviés par
un champ électrique, ce qui est prévisible pour les particules chargées. Thomson démontre
une déviation dans un sens, qui indique que la charge des rayons cathodiques est négative.

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Dispositif montrant la déviation du faisceau par un champ électrique

Thomson, découvre ainsi le premier composant de l’atome : l’électron. Il propose alors un


premier modèle de l’atome surnommé depuis « le pudding de Thomson » ou le modèle de
« plum pudding ». Il imagine l’atome comme une sphère remplie d’une substance positive
dans laquelle sont fourrés des électrons immobiles.

Le pudding de Thomson

2. LE MODÈLE DE RUTHERFORD
2.1. Découverte du noyau de l’atome

En 1911, pour vérifier le modèle de Thomson, Ernest Rutherford (1871-1937) réalise une
expérience qui va lui permettre d’élaborer un nouveau modèle de l’atome.

Il bombarda une mince feuille d’or avec des particules α (atomes d’hélium qui ont perdu deux
électrons).

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Expérience de Rutherford

Il observa que la majorité des particules traversaient la feuille d’or sans être déviées et sans
endommager la feuille d’or. Il observa également que certaines particules étaient légèrement
déviées et que d’autres étaient rejetées en arrière. Le modèle de Thomson était incompatible
avec les observations de l’expérience.

Pour expliquer les observations expérimentales, Rutherford propose un nouveau modèle dans
lequel :

 L’atome a une structure lacunaire. C’est pour cela que la plupart des particules α
n’est pas déviée.
 L’atome contient un noyau chargé positivement. Il contient la majorité de la masse
de l’atome. Il est responsable du rebondissement des particules α.

Pour Rutherford, l’atome est donc constitué d’un noyau chargé positivement et qui contient la
majorité de la masse de l’atome et d’électrons qui tournent autour tels les planètes autour du
Soleil. Entre le noyau et les électrons, il y a du vide.

Le nouveau modèle ainsi proposé par Rutherford est alors appelé le modèle planétaire.

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Modèle planétaire

On peut appliquer les lois de la mécanique à ce système afin de déterminer la vitesse et


l’énergie des électrons. Avant toute généralisation, il est mieux de se focaliser sur le cas le
plus simple : l’atome d’hydrogène.

2.2. Application du modèle de Rutherford à l’atome d’hydrogène

L’hydrogène est constitué d’un noyau de charge (+e) et d’un électron de charge (-e), séparés
par un une distance r.

Dans le modèle planétaire, l’électron tourne autour du noyau en suivant un mouvement


circulaire uniforme avec une vitesse V, sur une orbite de rayon r.

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Principe Fondamental de la Dynamique

 L’électron chargé négativement est soumis à la force d’attraction coulombienne du


noyau chargé positivement. (Le poids des électrons est considéré comme négligeable).

−1 e2 1 e2
����⃗
�F A� = � × 2 � |e�⃗r | ⟹ FA = × 2
4πε0 r 4πε0 r

 L’électron est aussi soumis à la force centrifuge due à son mouvement circulaire :
v2
FC = ma = m ×
r

A l’équilibre :
1 e2 v2 1 e2
FA = FC ⟹ × 2 =m× ⟹ v2 = ×
4πε0 r r 4πε0 mr

Energie Totale

Energie totale (ET ) = Energie potentielle (EP ) + Energie cinétique (EC )

 L’Energie potentielle (EP ) est l’opposé du travail W qu’il faut effectuer pour amener
l’électron depuis l’infini (EP [∞] = 0) jusqu’à la distance 𝑟𝑟 du noyau.

r r r
1 e2 e2 1
EP = � FA (x)dx ⟹ EP = � × 2 dx ⟹ EP = � 2 dx
∞ ∞ 4πε0 x 4πε0 ∞ x

e2 1r e2 1 1
EP = × �− � ⟹ EP = × �− + lim � ��
4πε0 x ∞ 4πε0 r x→∞ x

e2
EP = −
4πε0 r

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 L’Energie cinétique (EC ) est donnée par :

1 1 e2
EC = mv 2 or on a déjà montré que v2 = ×
2 4πε0 mr

Donc :
1 e2
EC = ×
2 4πε0 r

 L’Energie totale (ET ) est donnée par :

e2 1 e2
ET = EP + EC = − + ×
4πε0 r 2 4πε0 r

𝟏𝟏 𝐞𝐞𝟐𝟐
𝐄𝐄𝐓𝐓 = − ×
𝟐𝟐 𝟒𝟒𝟒𝟒𝛆𝛆𝟎𝟎 𝐫𝐫

2.3. Inconvénient du modèle de Rutherford

L’atome selon le modèle de Rutherford est instable. En effet, les principes de la théorie
électromagnétique connues à l’époque affirmaient que tout mouvement de charge électrique
s’accompagne d’une émission de radiations électromagnétiques, laquelle entraine une
diminution de l’énergie. Les électrons devraient donc se rapprocher du noyau. D’un autre
côté, si les électrons étaient stationnaires, ils seraient attirés vers le noyau.

Selon le modèle de Rutherford, l’atome n’existerait donc pas.

3. LE MODÈLE DE BOHR
3.1. Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

Lorsqu’on soumet du dihydrogène H2 sous très faible pression (10−3 bar) à une décharge
électrique créée par un générateur haute tension (GHT), on observe une émission lumineuse
qui constitue le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène.

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Le spectre est constitué de radiations monochromatiques de longueurs d’onde 𝜆𝜆 bien définies.

Spectre de l’atome d’hydrogène

L’expérience a montré que le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène présente un grand


nombre de raies dans l’ultraviolet, le visible et l’infrarouge. Les premières raies étudiées se
situent dans le domaine du visible. Elles appartiennent à la "série de Balmer".

Dès 1865, Balmer a remarqué que l’écartement entre les raies diminue régulièrement avec la
1
longueur d’onde et qu’il existait une relation linéaire entre les quatre nombres d’onde et .
𝑛𝑛2

Rydberg a proposé alors une équation empirique qui permet de relier la longueur d’onde 𝜆𝜆 en
fonction de 𝑛𝑛 :
1 1 1
= σ = RH � 2 − 2�
λ 2 𝑛𝑛

Avec :
𝑛𝑛 ∶ numéro de la raie, 𝑛𝑛 > 2
𝜆𝜆 ∶ longueur d′ onde (cm)
σ ∶ nombre d′ onde (cm−1 )
R H ∶ constante de Rydberg pour l′ hydrogène (cm−1 )

R H = 109677,6 cm−1 .

Sa valeur a été trouvée expérimentalement.

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Ritz a généralisé cette relation empirique pour trouver les longueurs d’onde de toutes les raies
des différentes séries observées pour l’atome d’hydrogène :

1 1 1
σ= = RH � 2 − 2�
λ n1 n2

n1 et n2 : nombres entiers positifs. n1 > 0 et n2 > n1 .

L’exploration de tout le spectre montre l’existence d’autres séries de raies de part et d’autre
du domaine visible :

Série Transition Domaine spectral


Lyman n1 = 1 et n2 > 1 Ultraviolet
Balmer n1 = 2 et n2 > 2 Visible
Paschen n1 = 3 et n2 > 3 Infrarouge proche
Brackett n1 = 4 et n2 > 4 Infrarouge lointain
Pfund n1 = 5 et n2 > 5 Infrarouge lointain

3.2. Le modèle de Bohr

En s’inspirant du modèle de Rutherford et de l’étude du spectre d’émission de l’hydrogène,


Niels Bohr a proposé en 1913 une théorie permettant de remédier aux défauts de Rutherford.
Le modèle atomique proposé est fondé sur la théorie des quanta auparavant imaginée par Max
Planck (h, quantum d’action).

3.2.1. Les postulats de Bohr

Bohr a énoncé les trois postulats suivants :

1. Postulat mécanique :

Les électrons ne peuvent se placer que sur des trajectoires circulaires (orbites) d’énergies bien
déterminées (E1 , E2 , … , En ). Lors de son mouvement sur une orbite, l’électron ne rayonne pas
d’énergie. On dit que l’électron est dans un état stationnaire.

Le premier niveau d’énergie la plus basse (E1 ) est appelé niveau fondamental, les autres
niveaux d’énergies plus élevées sont appelés des niveaux excités.

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2. Postulat du moment cinétique :

Il y a quantification du moment cinétique orbital (L) de l’électron par rapport au centre de



l’orbite. Ce moment est un multiple entier de :
2𝜋𝜋

h
L=n

Or, le moment cinétique orbital est défini par le produit vectoriel du vecteur position (r⃗) et du
vecteur quantité de mouvement (r⃗) de l’électron :

�L⃗ = r⃗ ∧ �p⃗ avec �p⃗ = mv


�⃗

�L⃗ = mr⃗ ∧ �v⃗ et donc L = mrv × sin(r⃗, v


�⃗)

puisque sin(r⃗, �v⃗) = 1, alors L = mrv

Par conséquent, nous avons :


h
L = mrv = n

Avec :
m ∶ masse de l′ électron (Kg)
v ∶ vitesse de rotation de l′ électron autour du noyau (m. s −1 )
r ∶ distance noyau − électron (m)
n ∶ nombre quantique
h ∶ constante de Planck (h = 6.626 × 10−34 J. s)

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3. Postulat optique :

Le passage de l’électron d’une orbite (n1 ) à une orbite (n2 ) s’accompagne d’émission ou
d’absorption d’une quantité d’énergie égale à :

ΔE = �En1 − En2 � = hν où ν ∶ fréquence de rayonnement mis en jeu

 Une absorption d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n1 au
niveau n2 avec n2 > n1

+hν = En2 − En1 > 0

 Une émission d’une radiation est obtenue lorsque l’électron passe du niveau n2 au
niveau n1 avec n2 > n1

−hν = En1 − En2 < 0

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3.2.2. Application du modèle de Bohr à l’atome d’hydrogène


3.2.2.1. Calcul du rayon : 𝐫𝐫𝐧𝐧

h h
De la quantification du moment cinétique mrv = n on tire : v = n
2π 2πmr

Or on avait déjà démontré dans le cadre du modèle de Rutherford que :


1 e2
v2 = ×
4πε0 mr

Aussi, peut-on écrire que :


h 2 1 e2 2
h2 1 e2 2
h2 e2
�n � = × ⟺ n = × ⟺ n =
2πmr 4πε0 mr 4π2 m2 r 2 4πε0 mr πmr ε0

Par suite :
ε0 h2
r= × n2
πme2

Et comme h, ε0 , π, m et e sont constantes, alors r ne dépend que de la valeur du nombre positif


n appelé nombre quantique principal. Ainsi on peut écrire :
𝛆𝛆𝟎𝟎 𝐡𝐡𝟐𝟐
𝐫𝐫𝐧𝐧 = × 𝐧𝐧𝟐𝟐
𝛑𝛑𝛑𝛑𝐞𝐞𝟐𝟐

Pour n = 1 (état fondamental) :

rn = r1 = a0 = 0,529 Å : premier rayon de Bohr pour l’atome d’hydrogène.

1
Avec ε0 = , m = 9,110 × 10−31 Kg, e = 1,602 × 10−19 C, h = 6,623 × 10−34 J. s
36π×109

Pour n = 2 (2ème rayon de Bohr) : r2 = 4 × a0

Pour n = 3 (3ème rayon de Bohr) : r3 = 9 × a0

Pour n = 4 (4ème rayon de Bohr) : r4 = 16 × a0

On constate que l’électron ne peut se trouver que sur une suite discontinue d’orbites
caractérisée par le nombre quantique 𝐧𝐧 dont le rayon 𝐫𝐫 est : a0 , 4a0 , 9a0 , 16a0 , … , n2 a0 .

Ainsi :
𝐫𝐫𝐧𝐧 = 𝐚𝐚𝟎𝟎 × 𝐧𝐧𝟐𝟐

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3.2.2.2. Calcul de l’énergie : 𝐄𝐄𝐧𝐧

D’après le modèle de Rutherford, on avait déduit que :

1 e2
E = ET = − ×
2 4πε0 r

En remplaçant alors le rayon r par son expression, nous aurons donc :

1 e2
E=− ×
2 ε h2
4πε0 × 0 2 × n2
πme

Après simplification, il ressort que :

me4 1
E=− 2 2× 2
8h ε0 n

L’énergie E de l’électron sur l’orbite dépend uniquement de n. Elle est donc quantifiée et ne
peut prendre que quelques valeurs particulières.

𝐦𝐦𝐞𝐞𝟒𝟒 𝟏𝟏
𝐄𝐄𝐧𝐧 = − 𝟐𝟐 𝟐𝟐 × 𝐧𝐧𝟐𝟐
𝟖𝟖𝐡𝐡 𝛆𝛆𝟎𝟎

Pour n = 1 (état fondamental) :

me4
En = E1 = − = −13,6 eV
8h2 ε20

C’est l’énergie de l’état fondamental de l’atome d’hydrogène.

Ainsi pour une valeur quelconque de n, on aura :

1 13,6
En = E1 × = −
n2 n2

L’état le plus stable correspond à la plus petite valeur algébrique de l’énergie.

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3.2.2.3. Energie d’ionisation : 𝐄𝐄𝐈𝐈

L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer
l’électron de l’orbite n = 1 à n = ∞. Ce phénomène correspond à l’arrachement de
l’électron de l’atome :

𝐇𝐇 (gaz) → 𝐇𝐇 + (gaz) + 𝟏𝟏𝐞𝐞−

L’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène est :

EI = E∞ − E1 ⟺ EI = −E1 car E∞ = 0

EI = +13,6 eV

3.2.2.4. Transition entre niveaux électroniques

Lorsque l’électron de l’atome d’hydrogène passe d’un niveau d’énergie Eni à un niveau
d’énergie Enf , on a absorption ou émission d’un photon de quantité finie d’énergie égale à hν.

L’énergie mise en jeu a donc pour expression :

hc me4 1 1
|ΔE| = �Enf − Eni � = hν = = � 2 2 × � 2 − 2 ��
λ 8h ε0 ni nf

Le nombre d’onde correspondant à cette radiation est :

1 �Enf − Eni � 1 me4 1 1


σ= = = � 2 2 × � 2 − 2 ��
λ hc hc 8h ε0 ni nf

1 me4 1 1 me4
σ= =� 2 × � 2 − 2 �� avec = 10973740 m−1
λ 3
8ch ε0 ni nf 8ch3 ε20

On constate que la valeur de l’expression trouvée ci-dessus est proche de la constante de


Rydberg (𝑅𝑅𝐻𝐻 = 109677,6 cm−1 ).

Ainsi, on retrouve la formule empirique de Ritz et les différentes séries de raies du spectre
d’émission de l’atome d’hydrogène. Les transitions spectrales entre les différents niveaux
électroniques de l’atome d’hydrogène sont représentées dans le diagramme énergétique
suivant :

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3.2.3. Application du modèle de Bohr aux ions hydrogénoïdes

Les ions hydrogénoïdes sont des cations possédant un seul électron et Z protons.
Exemple : 𝐻𝐻𝐻𝐻 + , 𝐿𝐿𝐿𝐿 2+ , 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ , …

Le calcul du rayon et de l’énergie de l’électron d’un ion hydrogénoïde sur une orbite n se
déduit des expressions précédentes en remplaçant la charge du noyau (+e) par (+Ze).

𝛆𝛆𝟎𝟎 𝐡𝐡𝟐𝟐 𝟐𝟐
𝐧𝐧𝟐𝟐
𝐫𝐫𝐧𝐧 = × 𝐧𝐧 = 𝐚𝐚𝟎𝟎 ×
𝛑𝛑𝛑𝛑𝛑𝛑𝐞𝐞𝟐𝟐 𝐙𝐙

𝐦𝐦𝐙𝐙𝟐𝟐 𝐞𝐞𝟒𝟒 𝟏𝟏 𝐙𝐙𝟐𝟐


𝐄𝐄𝐧𝐧 = − × = 𝐄𝐄𝟏𝟏 × 𝟐𝟐
𝟖𝟖𝐡𝐡𝟐𝟐 𝛆𝛆𝟐𝟐𝟎𝟎 𝐧𝐧𝟐𝟐 𝐧𝐧

Le nombre d’onde des séries observées dans le spectre des ions hydrogénoïdes est donné par :

1 me4 2 1 1 1 1
σ = = 2 2 Z � 2 − 2� ≅ RHZ2 � 2 − 2� avec n2 > n1
λ 8h ε0 n1 n2 n1 n2

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3.3. Les insuffisances du modèle de Bohr

Une étude plus fine du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène a montré que la plupart des
raies correspondait en fait à un ensemble de raies de longueurs d’onde très voisines. Ainsi en
1928, Paul Dirac montra que la raie rouge à 656 nm correspondait en fait à un doublet à
656,272 et 656,285 nm.

La théorie classique de Bohr utilise arbitrairement le concept de la quantification. Elle ne


considère que des orbites circulaires, définies par un nombre quantique n, qui sont incapables
d’expliquer le dédoublement des raies spectrales observées lors de l’application d’un champ
magnétique intense (effet Zeeman) ou d’un champ électrique intense (effet Starck) au tube
émetteur contenant H2 .

En outre, le modèle de Bohr n’est pas applicable aux atomes polyélectroniques. Il ne


s’applique même pas à l’hélium qui n’est que le deuxième élément chimique.

4. LE MODELE DE SOMMERFELD

Sommerfeld a amélioré le modèle de Bohr en supposant des orbites elliptiques en plus des
orbites circulaires. Ceci a permis d’expliquer le dédoublement des raies spectrales et les
spectres d’émission d’un certain nombre d’atomes légers.

Sommerfeld en plus du nombre quantique principal 𝐧𝐧, a introduit d’autres nombres


quantiques 𝑙𝑙 et 𝑚𝑚𝑙𝑙 .

 L’énergie de L’énergie de l’électron et la taille du nuage électronique sont


déterminées par la grandeur 𝐧𝐧 : n = 1, 2, 3, 4, … comme dans le modèle de Bohr.
Plus 𝐧𝐧 est élevé plus la taille de l’orbitale et l’énergie sont importantes.

 Le nombre 𝑙𝑙 définit les sous niveaux énergétiques. Pour une même valeur de n, il y a
𝐧𝐧 sous niveaux énergétiques : (𝑙𝑙 = 0, 1, 2, 3, … , n − 1).

 En présence d’un champ magnétique, l’orientation spatiale du plan de l’ellipse n’est


pas quelconque. Elle est quantifiée par 𝑚𝑚𝑙𝑙 . Pour une valeur de 𝑙𝑙 :
𝑚𝑚𝑙𝑙 = −𝑙𝑙, −𝑙𝑙 + 1, −𝑙𝑙 + 2, … ,0, … , 𝑙𝑙 − 2, 𝑙𝑙 − 1, 𝑙𝑙.

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Malgré les améliorations apportées par Sommerfeld au modèle initial de Bohr, des problèmes
demeurent non résolus :

 La théorie ne parvient pas à interpréter les spectres des atomes lourds.


 Le modèle ne parvient pas à définir et à calculer l’énergie et la position de l’électron.

Ce modèle est alors abandonné et remplacé par le modèle quantique encore appelé modèle
ondulatoire.

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TRAVAUX DIRIGÉS – SÉRIE 2

Exercice 1
On considère un électron qui gravite autour d’un noyau de charge Z𝑒𝑒 sur une trajectoire
circulaire à une distance 𝑟𝑟.
1. Montrer par un schéma les forces auxquelles est soumis l’électron.
2. Etablir les expressions des énergies cinétiques et potentielles.
3. Déduire l’énergie totale de l’électron correspondant à cette trajectoire.

Exercice 2
Pour passer du niveau d’énergie n1 = 2 au niveau d’énergie n2 = 4, l’électron d’un atome
d’hydrogène absorbe un photon de longueur d’onde 𝜆𝜆.
a) Calculer 𝜆𝜆.
b) Cette raie fait partie de quelle série et de quel domaine ?

Exercice 3
Un atome d’hydrogène initialement à l’état fondamental absorbe un photon de longueur
d’onde 𝜆𝜆1 = 97,25 𝑛𝑛𝑛𝑛, puis émet un photon de longueur d’onde 𝜆𝜆2 = 1875,64 𝑛𝑛𝑛𝑛.
Sur quel niveau l’électron se retrouve – t – il après cette émission ?

Exercice 4
1- Calculer en eV, pour l’atome d’hydrogène, les énergies correspondants aux quatre premiers
niveaux.
2- Quelle est la plus petite quantité d’énergie que doit absorber un atome d’hydrogène pour
passer de l’état fondamental à l’état excité ? Si cette énergie est fournie sous forme lumineuse,
quelle est la longueur d’onde de la radiation nécessaire pour produire cette transformation ?
3- Quelle est l’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène ?

Exercice 5
1. Etablir pour l’hydrogénoïde 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ les formules donnant
a) Le rayon de l’orbitale de rang n.
b) L’énergie totale du système noyau – électron correspondant à cette orbitale
2. Exprimer le rayon et l’énergie totale de rang n de l’hydrogénoïde en fonction des mêmes
grandeurs relatives à l’atome d’hydrogène.
3. Calculer, en eV et en Joule, l’énergie des trois premiers niveaux de l’ion 𝐵𝐵𝐵𝐵 3+ , sachant
qu’à l’état fondamental, l’énergie du système dans le cas de l’hydrogène est égale à -13,6 eV.

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Exercice 6
1. Un atome d’hydrogène initialement à l’état fondamental absorbe une quantité d’énergie de
10,2 eV.
A quel niveau se trouve l’électron ?

2. L’électron d’un atome d’hydrogène initialement au niveau n=3 émet une radiation de
longueur d’onde λ = 1027 Å.
A quel niveau se retrouve l’électron ?

Exercice 7
1. L’énergie de première ionisation de l’atome d’hélium est 24,6 eV.
Quelle est l’énergie du niveau fondamental ?

2. Un atome d’hélium se trouve dans un état excité. Un de ses électrons se trouve alors au
niveau d’énergie égale à –21,4 eV.
Quelle est la longueur d’onde de la radiation émise quand cet électron retombe au niveau
fondamental ?

Exercice 8
1. Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène est composé de plusieurs séries de raies.
a) Donner pour chacune des trois premières séries, les longueurs d’onde de la première
raie et de la raie limite.
1
(On établira d’abord la formule donnant , où 𝜆𝜆𝑖𝑖−𝑗𝑗 représente la longueur d’onde de
𝜆𝜆𝑖𝑖−𝑗𝑗
la radiation émise lorsque l’électron passe du niveau 𝑛𝑛𝑖𝑖 au niveau 𝑛𝑛𝑗𝑗 �𝑛𝑛𝑖𝑖 > 𝑛𝑛𝑗𝑗 �).

b) Dans quel domaine spectral (visible, ultra-violet, infra-rouge,…) observe – t – on


chacune de ces séries ?

2. La première raie de la série de Brackett du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène a


pour longueur d’onde 4,052 μm. Calculer, sans autre donnée, la longueur d’onde des trois
raies suivantes.

Données

Célérité de la lumière c = 3x108 m.s-1


Constante de Planck h = 6,63x10-34 J.s
Constante de Rydberg pour l’hydrogène RH = 109677 cm-1
Conversion (electron volt en joule) 1 eV= 1,6x10-19 J
Numéro atomique du Béryllium ZBe = 4

Institut Teng Tuuma Géosciences de Ouagadougou (ITTGO) 20

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