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PATRICE GODART

APAISEZ VOTRE MENTAL

YOGA SANS POSTURES

AMRITA
DEVELOPPEMENT PERSONNEL
Chez le m ê m e é d i t e u r
collection développement personnel

- Danser entre la joie et la souffrance


Guide journalier pour une parfaite connaissance de soi
Dr. Mansukh Patel et Rita Goswami

- La science spirituelle du Kriya Yoga


Goswami Kriyananda

Illustration de couverture : © Myrrha


Maquette de couverture : DBR Créations

© 1998 Editions Amrita - Tous droits réservés pour la version française

Le catalogue des Editions AMRITA est adressé franco, sur simple demande :
Editions AMRITA - 24580 PLAZAC
Tél : 05 53 50 79 54 - Fax : 05 53 50 80 20
e-mail : amrita.editions@perigord.com
Sri Aurobindo et la Mère m'ont montré
les nombreux objectifs du Yoga et de la transformation de soi.
Pionniers d'une nouvelle perfection humaine, ils nous transmettent
une représentation globale et dynamique de la vie
et ils nous communiquent l'impulsion nécessaire pour sa concrétisation.

La partie consacrée à la connaissance de soi


s'inspire largement de la pensée de Sri Aurobindo.

Paramahansa Satyananda Saraswati m'a appris


qu'il n'existait pas de mystères en yoga, mais des techniques précises
pour chaque objectif de transformation de soi.
Avec Sri Aurobindo, il m'a ouvert la porte de ces secrets.
Tous mes chaleureux remerciements à Myrrha
pour l'illustration de la couverture,
Gangadhar pour les dessins des pages 11, 168, 173, 179 et 212
et Béatrice Savignac pour ses idées
d'illustration et son dessin page 95
ainsi qu 'Evelyne Bayart pour ses corrections.
PREMIERE PARTIE

LA CONNAISSANCE DE SOI
CHAPITRE 1

LA VRAIE SOLUTION AU STRESS

Une époque difficile

Nous vivons une époque difficile. Tout, aujourd'hui, concourt à nous mettre
sous pression. Les horaires de travail, la productivité, les responsabilités
professionnelles, les embouteillages, le soin et l'éducation des enfants, les tâches
ménagères et dans les villes, un environnement stressant, bruyant, laid, sans
vie, parfois pollué, souvent agressif ; par-dessus tout cela, il faut gérer les
conflits relationnels, supporter l'égoïsme de chacun et la banalité ou la frénésie
des jours qui passent.
Nous sommes sans cesse en train de courir, et même quand nous pouvons
nous arrêter, nous ne savons plus le faire. Nous remplissons notre tête de mille
informations, de mille désirs et mille soucis, comme si nous devions manger la
vie jusqu'à épuisement. Quelle folie boulimique nous saisit donc ?
La simple joie de vivre a disparu, et plus profondément encore, le sens de la
vie nous échappe, recouvert par tant de choses artificielles ; nous évoluons
dans une extériorisation permanente, accrochés aux lucioles de nos envies et
rongés par les démons de nos multiples stress. La tension intérieure nous
accompagne partout.

La tension se loge au cœur de nos muscles, de nos yeux, elle déforme et


rétrécit notre respiration, elle perturbe et amoindrit notre vitalité, parasite nos
capacités intellectuelles, nous fragilise émotionnellement, diminue nos
défenses, perturbe le bon fonctionnement de notre corps et laisse à notre porte
le bonheur et la joie. L'être humain a-t-il été conçu pour une vie si peu
épanouie ? Ne passons-nous pas à côté de l'essentiel ?
Que se passe-t-il dans notre tête ?
Est-il possible de briser ce cycle infernal ?
Nous pensons, mais la plupart du temps, nous ignorons ce que nous
pensons et même que nous pensons. Notre cerveau est une machine semi-
automatique qui fonctionne souvent en roue libre, et nous croyons qu'il est
naturel de subir ce fonctionnement capricieux.

Notre mental est sans cesse en activité, mais il est pourtant, à de rares
exceptions près, peu productif. Si nous voulons bien nous arrêter un instant,
nous nous apercevrons que la qualité de la pensée est bien médiocre et que
notre tête est comparable à une place publique qui reçoit la plus cosmopolite
des présences.
L a pensée est tension

La pensée est tension à plus d'un titre. C'est d'abord une tension quasi
permanente parce que les pensées expriment un flot continu de courants
multiples : sensoriels, émotionnels, intellectuels, sans cesse renouvelés, sans
cesse différents, antagonistes et chaotiques. C'est un vacarme, une activité
incessante, un bruit de fond qui ne s'arrête jamais, qui, même s'il nous paraît
naturel, nous maintient dans un stress sournois parce qu'il est permanent. On
ne peut s'en apercevoir que lorsque la machine s'arrête un moment.
La pensée est une tension parce qu'elle est le véhicule de nos désirs, de nos
objectifs, de nos attentes, de nos espoirs et de nos aspirations, et en lui-même,
le désir est inséparable de la tension.
Elle est aussi le support de l'expression de nos émotions, de nos peurs et
d'une façon générale de tous nos stress.
Elle est encore l'expression d'un travail, d'un effort, et même souvent, pour
beaucoup, un labeur et une lutte pour saisir les idées, les grouper et les
exprimer. On peut fort bien s'en rendre compte par les tensions musculaires
dans les épaules, le cou et les yeux après tout travail intellectuel. Cette tension
est d'autant plus forte que l'activité intellectuelle dure longtemps et qu'elle
s'exprime au détriment du corps et du cœur.
Enfin, nous sommes extériorisés de façon quasi continuelle. Cela disperse
l'énergie autant mentale que nerveuse et nous oblige à faire un effort supplé-
mentaire pour compenser ce manque de tonus chaque fois que nous devons
faire appel à nos capacités intellectuelles.
Nos tensions ont une origine mentale, émotionnelle et nerveuse, mais le
mental amplifie tous les types de stress, parce qu'en les exprimant, il les
amène à la surface, puis les entretient.
Ainsi, nos difficiles conditions de vie et l'effondrement de nos capacités
d'adaptation ont engendré un stress dans le mental, chronique et permanent,
même s'il n'est pas toujours intense.
Cette tension permanente est sournoise parce que, en s'habituant à elle,
nous ne la remarquons plus mais elle épuise peu à peu notre système de
défenses physique, énergétique et psychologique.
Pour lutter contre elle, pour la dissoudre et régénérer nos capacités d'adaptation
et notre système de défenses, l'alcool, le tabac, les excitants, les « pilules du
bonheur » (calmants, antidépresseurs, etc) ne constituent pas une réponse saine,
constructive et durable.
Le yoga va chercher la solution à sa racine. C'est pourquoi les exercices
soulagent et apaisent profondément, puis ils nous apprennent à prendre du
recul, à nous élargir, à nous adapter ; ils nous renforcent et finalement changent
la condition même de notre mental.
Mais pour cela, nous devons nous prendre en charge et introduire dans notre
vie un peu de cet entraînement et de cette discipline qui nous libéreront et nous
conduiront à une nouvelle naissance.
En leur consacrant un petit peu de notre temps, ils ramèneront en nous la
paix intérieure, la disponibilité, l'efficacité, et ils nous reconstruiront.
Nous pourrons alors découvrir, de manière toute naturelle, nos formidables
capacités intérieures.

On ne p r e n d j a m a i s de recul

Comment bien penser, bien agir et bien vivre sans jamais prendre de dis-
tance ? Sans recul, on reste à la surface de soi-même, dans l'agitation et
l'excitation, et dans une représentation superficielle de soi-même, des autres et
du monde, sans racines, sans profondeur, sans richesse.
Ce sont donc le stress, l'extériorisation et l'ego qui nous maintiennent dans
l'action privée de réflexion, plongés dans le conditionnement et l'habitude, ou
dans la pensée négative, destructrice ou stérile. Tourner en rond dans ses actes,
ses comportements émotionnels, dans ses pensées, ne font pas d'un homme ou
d'une femme un être humain véritable.
L'extériorisation, le stress et l'individualisme - ce réflexe atavique de se placer
au centre de tout - se combinent et se renforcent pour épuiser notre vitalité, nous
déséquilibrer et étouffer notre âme. Car en nous identifiant constamment à
l'écorce de notre être, nous finissons par lui ressembler : dure, sèche, racornie.
Dans ces conditions, pouvons-nous prétendre au bonheur, à la joie de vivre, au
contentement, à l'essence de la vie ?

R e c o n n a î t r e la p r o f o n d e u r de n o t r e être.

Le premier grand message du yoga nous instruit de l'existence d'une


profondeur et d'une richesse cachées en tout être humain.
Pour Sri Aurobindo, cette richesse intérieure est double. C'est d'abord
l'existence d'une nature profonde, vaste, connaissante, forte et cependant pai-
sible, lumineuse, disponible et réceptive au monde et aux autres. C'est l'aubier
tendre et riche de multiples essences au cœur de l'arbre, qui est recouvert par
son écorce.
C'est ensuite une conscience1 qui voit, connaît et soutient la nature. C'est
l'essence de notre être, de notre identité, de notre existence. Elle assume, elle
aussi, plusieurs formes : d'une part, une triple forme physique, mentale et

1 - La tradition indienne nomme cet être conscient : le Purusha (prononcer Pourousha)


v i t a l e et d ' a u t r e p a r t u n e c o n s c i e n c e spirituelle q u i est le c œ u r d u c œ u r d e
n o t r e ê t r e et d e la N a t u r e .
D e c e c œ u r n e naît a u c u n e o m b r e , a u c u n e souffrance, a u c u n mal. C ' e s t , a u
c o n t r a i r e , la s o u r c e o r i g i n e l l e d e t o u t e s les r i c h e s s e s d e l ' h o m m e et d e la N a t u r e
e t d e t o u t e s les e x p r e s s i o n s d e b e a u t é , d ' a m o u r o u d e bien u n i v e r s e l s . N é a n -
m o i n s , s o n i n f l u e n c e e s t f a i b l e et c ' e s t e n se t o u r n a n t vers l ' i n t é r i e u r q u e n o u s
p o u v o n s lui d o n n e r d e la v i g u e u r , la faire g r a n d i r e n n o u s et l ' a m e n e r e n s u i t e
d a n s n o t r e vie e x t é r i e u r e . M a i s l ' ê t r e h u m a i n a appris à n e se r e c o n n a î t r e q u e
d a n s u n e n a t u r e d e s u r f a c e , d a n s d e s r e p r é s e n t a t i o n s et d e s c o m p o r t e m e n t s
s t é r é o t y p é s , a l o r s q u e c ' e s t d e c e t t e n a t u r e et d e c e t t e c o n s c i e n c e p r o f o n d e s
q u ' i l p e u t t i r e r s o n a u t o n o m i e , s a c r é a t i v i t é , s a l i b e r t é et s o n i n d i v i d u a l i t é
authentique.

C ' e s t d o n c p a r u n e d i s c i p l i n e et u n e n t r a î n e m e n t r é g u l i e r q u e n o u s p o u v o n s
c a l m e r les v a g u e s t u r b u l e n t e s d e n o t r e m e n t a l et r e t r o u v e r l ' é q u i l i b r e naturel
qui p e r m e t t r a à cette e x i s t e n c e p r o f o n d e d e v e n i r à la surface. C a r il est bien d i t
c l a i r e m e n t , e t c h a c u n p e u t le v é r i f i e r p a r s a p r o p r e p r a t i q u e , q u ' i l s u f f i t d e
c a l m e r et d e r é é q u i l i b r e r la n a t u r e e x t é r i e u r e p o u r faire é m e r g e r les r i c h e s s e s d e
notre nature profonde.
A t i t r e d e c o m p a r a i s o n , n o u s d é c r i v o n s ici les c a r a c t é r i s t i q u e s d e c e t t e
d o u b l e n a t u r e , e x t é r i e u r e et p r o f o n d e , d a n s le d o m a i n e m e n t a l .

1 - Le vital est la partie de l'être humain qui est l'instrument de la force de vie : impulsions et désirs,
dynamismes, intérêts et passions, réactions, émotions, sentiments, etc. C'est le domaine de la poitrine
et du ventre.
"Retrouver la p a i x intérieure "
La double nature dans le mental de surface et le mental profond
♦ extériorisée ♦profonde
- extériorisée et superficielle - intériorisée et profonde
- éparpillée, pas de centre - centrée
- agitée, toujours en activité - calme, sereine, capable d'immobilité
- tension, stress - paix, tranquillité
- peu formée, peu organisée, confusion - structurée, individualisée
- mental compliqué, tortueux - clarté d'esprit
♦ limitée et étroite ♦ vaste
- peu d'énergie, torpeur, fatigue - énergie abondante
- faible, peu de pouvoir, peu de - forte, indépendante, autonome,
volonté, influençable confiance en soi, forte volonté
- vision limitée, conscience linéaire, - vision vaste, compréhensive,
cartésienne, de séparation synthétique et unifiante
- qualité médiocre, privilégie l'inférieur - se tourne spontanément vers les
(mental physique et vital inférieurs) valeurs supérieures
♦fermée sur elle-même ♦ réceptive à toute la réalité
- égocentrique, exclusive, critique, - ouverte, réceptive, plastique
n'accepte pas les différences
- peu de réceptivité au présent, - en phase avec le réel, ici et
non disponible maintenant
♦peu consciente ♦ très consciente
- peu consciente, fonctionnement - attention, vigilance, présence
automatique et conditionné
- peu de recul, identifiée à son action - position naturelle de témoin
et aux objets des sens
♦ condition d'insatisfaction ♦ satisfaite et épanouie
- joie et bonheur rares - satisfaction, joie, béatitude
- dépendante de multiples conditions - liberté, indépendance, autonomie,
pour être satisfaite ; ni libre, ni spontanée contentement
♦ conscience de séparation, de division ♦ conscience d'unité et d'universalité
- connaissance indirecte et superficielle - connaissance directe et profonde
♦ conscience dualiste, instable ♦ équanimité, stabilité
- réactions extrêmes de préférence et - égalité d'âme, calme, stabilité
de rejet, d'attraction et de répulsion
♦ relation étroite au temps ♦ embrasse le présent, passé et futur
- vit dans un temps fractionné, met un - conscience vaste dans le temps,
maximum de repères sur le temps rythmes d'éternité
- relation avec le passé et le futur - embrasse largement le temps
étroite et artificielle passé et futur
- ne supporte pas la continuité du - vit dans le silence, est autant à
temps, ni le silence, ni l'immobilité l'aise dans l'immobilité que le
mouvement

Les dimensions i n c o n n u e s d u m e n t a l

Le mental est un monde inconnu qui, en partant de la surface que nous


connaissons à peine, s'enfonce profondément à l'intérieur jusqu'aux racines de
notre âme et s'élève au-dessus jusqu'au mental universel et à la Connaissance
gnostique.
Sri Aurobindo a appelé ce mental profond : le mental subliminal - que nous ne
devons pas confondre avec le subconscient ou l'inconscient des psychologues -,
et nous appellerons ce mental transcendant notre niveau actuel le mental
supraconscient, qui englobe toutes les couches supérieures de l'Intuition et de
la Connaissance que Sri Aurobindo a nommées : mental supérieur, mental
illuminé, mental intuitif et surmental .
Plus on s'élève dans ces plans supérieurs et plus la connaissance est directe
et fonctionne par identité. Elle se caractérise par une élévation qui est aussi un
élargissement et une profondeur - de la conscience individuelle.
Quant à notre mental de surface, il est composé de deux niveaux ; une
couche inférieure, le mental ordinaire, et une couche supérieure, le mental
intellectuel. Nous devons donc bien distinguer ces trois parties, que nous
pouvons même considérer comme trois mentals différents : le mental
ordinaire, le mental intellectuel et le mental supraconscient.
Mais avant de nous pencher plus en détail sur ces trois niveaux du mental,
nous pouvons approfondir la vision que nous avons de son rôle.

1 - Le surmental correspond, pour Sri Aurobindo, à la conscience des dieux et des religions. C'est
aussi la conscience cosmique ou universelle des yogis, dans laquelle le principe d'unité prédomine sur
le principe de la multiplicité. Pour lui, le surmental est le dernier échelon de « l'hémisphère inférieur »,
à la limite de la conscience d'Ignorance et de la Vérité. Au-delà réside la conscience supramentale ou
gnostique.
CHAPITRE 2

A Q U O I S E R T L E M E N T A L ?

L'être conscient

A v a n t t o u t e c h o s e , n o u s d e v o n s d i s t i n g u e r les d e u x a s p e c t s d u m e n t a l , qui
s o n t la r e p r é s e n t a t i o n d e s d e u x p r i n c i p e s m é t a p h y s i q u e s : l'Etre
c o n s c i e n t et la N a t u r e . N o u s p a r l e r o n s d o n c d e la c o n s c i e n c e m e n t a l e
et d e s o n i n s t r u m e n t .

"Le P u r u s h a est p r é s e n t d a n s tous les p l a n s : il y a un P u r u s h a m e n -


tal, m a n o m a y a , g u i d e d e l a vie et d u corps, c o m m e d i t l ' U p a n i s h a d ,

1 - Upanishads : écritures sacrées de l'Inde. (Prononcez : Oupanishads)


un Purusha vital et un Purusha physique; il y a l'Etre Psychique ou
Chaïtya Purusha qui, pour ainsi dire, soutient et porte tous les
autres. "
"L'être conscient, Purusha, est le Moi en tant que générateur, témoin,
support, seigneur des formes et des œuvres, et qui en jouit. "
Sri Aurobindo, «Lettres»

Les C i n q r ô l e s d u m e n t a l
D'un point de vue plus intérieur, le mental est donc avant tout une conscien-
ce ; celle-ci possède cinq rôles :
1- rechercher le connaissance, la vérité
2- rendre conscient l'être humain
3- guider et diriger l'être humain
4- centraliser et structurer l'individu
5- organiser la vie extérieure
Nous décrirons plus loin succinctement l'instrument mental et ses fonctions.

I- La r e c h e r c h e de la c o n n a i s s a n c e

La recherche de la connaissance a toujours accompagné l'histoire de l'huma-


nité et c'est quand elle était au premier plan que les civilisations ont le plus
prospéré. Toutes les sciences en sont des tentatives. Mais la qualité et la profon-

1- L'Etre Psychique est, pour Sri Aurobindo, le Divin individuel derrière le Cœur profond. On peut
le faire correspondre à l'âme.
d e u r d e la c o n n a i s s a n c e d é p e n d e n t d e l ' i n s t r u m e n t m e n t a l q u e n o u s utilisons et
des représentations que nous choisissons.
Il n e suffit p a s d e r e c e v o i r l ' i n f o r m a t i o n p o u r a c c é d e r à la vérité, c a r elle est
l i m i t é e p a r n o t r e s y s t è m e s e n s o r i e l et n o t r e s y s t è m e cognitif, p a r n o s c o n d i -
t i o n n e m e n t s et p a r n o s r e p r é s e n t a t i o n s s o u s - j a c e n t e s .
N o t r e c o n n a i s s a n c e est indirecte, lointaine, superficielle, et elle est faussée.
Sri A u r o b i n d o d é c r i t les q u a t r e m o d e s d e c o n n a i s s a n c e :
- la c o n n a i s s a n c e d i r e c t e e n c o n t a c t a v e c l'objet (identification p r o c h e )
- la c o n n a i s s a n c e d i r e c t e sans c o n t a c t avec l'objet ( i d e n t i f i c a t i o n
lointaine)
- la c o n n a i s s a n c e i n d i r e c t e e n c o n t a c t a v e c l'objet
- la c o n n a i s s a n c e i n d i r e c t e sans c o n t a c t a v e c l'objet.
C ' e s t e s s e n t i e l l e m e n t cette d e r n i è r e q u e n o u s c o n n a i s s o n s .
N o u s r e t r o u v o n s c e t t e i d é e c e n t r a l e d u y o g a q u e la n a t u r e h u m a i n e e s t
limitée, i m p a r f a i t e et q u e n o u s p o u v o n s la d é v e l o p p e r et l'améliorer. C ' e s t a v e c
c e t é t a t d ' e s p r i t q u e n o u s d e v o n s c o n s i d é r e r la c o n n a i s s a n c e h u m a i n e et s o n
i n s t r u m e n t m e n t a l : a v e c t o u t e la relativité n é c e s s a i r e .

"Au s t a d e actuel, le m e n t a l n ' e s t p a s un i n s t r u m e n t d e c o n n a i s s a n c e ,


m a i s d ' o r g a n i s a t e u r d e la c o n n a i s s a n c e . P o u r y p a r v e n i r , il d o i t s e
d é p a s s e r et s ' o u v r i r à u n p o u v o i r d e c o n s c i e n c e q u i le d é p a s s e . "
" L e m e n t a l n e p e u t p a s p a r v e n i r à l a V é r i t é , il n e p e u t q u ' e n
c o n s t r u i r e un m o d è l e o u u n e c o m b i n a i s o n de m o d è l e s q u i v e u l e n t la
représenter. "
Sri A u r o b i n d o , « The r i d d l e of the w o r l d »

P o u r b i e n c o m p r e n d r e , n o u s d e v o n s d i s t i n g u e r les t r o i s n i v e a u x d e l a
m e n t a l i t é é v o q u é s , c i - d e s s o u s p a r Sri A u r o b i n d o . N o u s m a î t r i s o n s , p l u s o u
m o i n s b i e n , les d e u x p r e m i e r s m a i s ils s o n t insuffisants e n e u x - m ê m e s p o u r
t o u c h e r la c o n n a i s s a n c e e t la v é r i t é . S e u l le t r o i s i è m e n i v e a u p e u t n o u s y
conduire.

"Il n'y a p a s en l'homme une mentalité unique, mais une mentalité


double et m ê m e triple :
- le m e n t a l m a t é r i e l e t n e r v e u x ,
- le m e n t a l i n t e l l e c t u e l p a r q u i il s e l i b è r e d e s i l l u s i o n s d u c o r p s
et des sens,
- e t a u - d e s s u s d e l'intellect, un m e n t a l d i v i n qui, à s o n tour, le
libère des m o d e s imparfaits de la raison, avec son discernement
et son inspiration logique. "
Sri A u r o b i n d o , « L a S y n t h è s e d e s Yogas »

D ' u n p o i n t d e v u e p r a t i q u e , n o u s p a r l e r o n s , q u a n t à n o u s , d e trois c o u c h e s
mentales :
. le m e n t a l o r d i n a i r e
. le m e n t a l i n t e l l e c t u e l
. le m e n t a l s u p r a - c o n s c i e n t
L a c o n n a i s s a n c e e s t l ' a s s i s e s a n s l a q u e l l e a u c u n e m a î t r i s e - d e soi o u d u
m o n d e - n'est p o s s i b l e . L a c o n n a i s s a n c e c o m m e n c e l o g i q u e m e n t p a r s o i - m ê m e .
N o u s s o m m e s n o u s - m ê m e s l ' o b j e t d e c o n n a i s s a n c e le p l u s d i r e c t , le p l u s
p r o c h e . L a c o n n a i s s a n c e e s t le p r e m i e r p a s vers la m a î t r i s e et la t r a n s f o r m a t i o n
d e soi. E l l e p e r m e t d e s a v o i r d a n s q u e l l e direction diriger s a vie, d e lui d o n n e r
u n e l i g n e d i r e c t r i c e , u n c e n t r e , u n idéal. E l l e n o u s d o n n e aussi la c o h é r e n c e
i n d i s p e n s a b l e p o u r u n i f i e r t o u t e s les c o m p o s a n t e s d e notre être.
E n s'approfondissant, la c o n n a i s s a n c e révèle l ' u n i t é de l ' h o m m e , d e l'univers et
d e l'Absolu. C e t t e unité existe à tous les n i v e a u x : au c œ u r d e la matière, a u c œ u r
d e l'énergie, a u c œ u r d e la m u l t i p l i c i t é d e s êtres et d e s f o r m e s .
P o u r Sri A u r o b i n d o , la C o n n a i s s a n c e i n t é g r a l e d o i t r é c o n c i l i e r t o u t e s les
d u a l i t é s e t t o u t e s les c o n t r a d i c t i o n s d e la m a n i f e s t a t i o n , elle d o i t h a r m o n i s e r
e n t i è r e m e n t la v é r i t é d e l ' U n e t d u M u l t i p l e .

II- L a c r o i s s a n c e d e la c o n s c i e n c e

L a c r o i s s a n c e d e la c o n s c i e n c e m e n t a l e i n d i v i d u e l l e s e r é a l i s e à t r a v e r s u n e
c o n c e n t r a t i o n , u n e p r o f o n d e u r , u n e e x p a n s i o n et u n e é l é v a t i o n d e la v i s i o n e t
d e la p e r c e p t i o n .
P u r u s h a , l'être c o n s c i e n t , e s t c e l u i qui o b s e r v e e n t é m o i n , m a i s a u s s i c e l u i
qui j o u i t , q u i s o u t i e n t et q u i d o n n e s a s a n c t i o n .
L e m e n t a l a la c a p a c i t é d ' i n t e n s i f i e r t o u s les m o u v e m e n t s d e la c o n s c i e n c e :
i m p u l s i o n s , s e n s a t i o n s , désirs, é m o t i o n s , i m p r e s s i o n s . . . P l u s o n e s t c o n s c i e n t
e t p l u s o n s e n t q u ' o n e x i s t e et q u e l'on vit. V i v r e c o n s c i e m m e n t , c ' e s t a u s s i
vivre intensément.
P r e s q u e t o u t e s les f a c u l t é s d u m e n t a l s e r v e n t c e b u t d e c r o i s s a n c e d e la
c o n s c i e n c e , e n p a r t i c u l i e r l ' a t t e n t i o n , l ' o b s e r v a t i o n , la c o n c e n t r a t i o n et c e t t e
c a p a c i t é s u p é r i e u r e d e d e v e n i r l ' o b s e r v a t e u r , le t é m o i n d é t a c h é et libre d e c e
qu'il o b s e r v e . O n a s s i s t e à u n e a m p l i f i c a t i o n d e la p e r c e p t i o n : d e l ' i n c o n s c i e n c e
à la demi-conscience, d e la vigilance à la supra-vigilance, du s o m m e i l à l'éveil, à la
lucidité, à l'acuité ; c'est être conscient de plus en plus clairement des m o u v e m e n t s
s e m i - c o n s c i e n t s t e l s q u e l e s s e n s a t i o n s , les h a b i t u d e s , les r é a c t i o n s e t l e s
c o m p o r t e m e n t s , les i m p u l s i o n s et les désirs, les é m o t i o n s o u les pensées.
Le plus facile est de c o m m e n c e r p a r l'observation des choses extérieures,
p u i s d e n o s m o u v e m e n t s intérieurs. C ' e s t ainsi q u e p e u t n a î t r e d a n s le m e n t a l
u n e v i g i l a n c e e x c e p t i o n n e l l e , u n e c o n s c i e n c e d e soi qui se d é g a g e d e s o b j e t s
e x t é r i e u r s et p r e n d s o n a s s i s e s u r u n s i l e n c e d e p l u s en p l u s stable qui, lorsqu'il
e s t b i e n installé, n'est ni t r o u b l é ni é l i m i n é p a r la p e n s é e .

L a croissance de la conscience dans la Nature

L e p r i n c i p e m ê m e d e l ' é v o l u t i o n s u p p o s e u n e i n t é g r a t i o n , u n e e x p a n s i o n et
une élévation.

L a N a t u r e a c o m m e n c é a v e c d e s c o m b i n a i s o n s simples, a v e c des o r g a n i s m e s
v i v a n t s r u d i m e n t a i r e s , e n s u i t e elle a c r é é u n e c o m p l e x i f i c a t i o n c r o i s s a n t e d e s
é l é m e n t s d e base, p u i s d e leurs c o m b i n a i s o n s . L e s o r g a n i s m e s vivants se sont
a u s s i d i v e r s i f i é s et c o m p l e x i f i é s : d u m i n é r a l a u végétal, p u i s à l'animal. L a
c o n s c i e n c e s'est r é v é l é e p r o g r e s s i v e m e n t d a n s la f o r m e , d u végétal à l'animal,
p u i s à l'humain, et ce p r o c e s s u s s'est p o u r s u i v i a v e c l'être h u m a i n . E n effet, n e
v o y o n s - n o u s p a s a u t o u r d e n o u s u n e très g r a n d e diversité et des degrés d e qualité
de c o n s c i e n c e fort différents, autant d a n s l ' h o m m e vital q u e d a n s l ' h o m m e
mental ?

" L ' h o m m e vital, c o n s c i e m m e n t ou i n c o n s c i e m m e n t m o d e l é p a r


ces influences, est l'homme de désir et de sensation, l'homme de
f o r c e e t d ' a c t i o n , l ' h o m m e d e p a s s i o n et d ' é m o t i o n , l ' i n d i v i d u c i n é -
tique. Il p e u t a t t r i b u e r u n e g r a n d e i m p o r t a n c e à l ' e x i s t e n c e p h y s i q u e
e t il le f a i t , m a i s m ê m e l o r s q u ' i l s e p r é o c c u p e le p l u s d e s r é a l i t é s
p r é s e n t e s , il l u i d o n n e u n e p o u s s é e v e r s l ' e x p é r i e n c e d e l a vie,
l ' a f f i r m a t i o n d e la vie, u n e i m p u l s i o n q u i e s t le p r e m i e r é l a n d e l a
N a t u r e v e r s l ' é l a r g i s s e m e n t d e l'être.
L o r s q u ' i l a a t t e i n t l ' i n t e n s i t é l a p l u s h a u t e d e c e t é l a n d e vie,
l ' h o m m e v i t a l d e v i e n t c e l u i q u i b r i s e les c h a î n e s , q u i c h e r c h e d e s
h o r i z o n s n o u v e a u x , q u i b o u l e v e r s e le p a s s é e t le p r é s e n t d a n s
l'intérêt de l'avenir. Il y a une vie mentale qui est souvent asservie à la
force vitale avec ses désirs et ses passions, et c'est eux qu'il cherche à
satisfaire par le mental. Mais lorsqu'il prend un puissant intérêt aux
choses mentales, il peut devenir l'aventurier mental, celui qui ouvre
la voie à de nouvelles formes mentales ou qui lutte pour une idée,
l'artiste sensible, le poète dynamique de la vie, le prophète d'une
cause ou son champion. " Sri Aurobindo « La Vie Divine »

"Au-dessus de ce niveau de mentalité vitale, et pourtant plus


étendu au-dedans, se trouve un plan mental de pensée et d'intelli-
gence pures, pour lequel les choses du plan mental sont les réalités
les plus importantes. Ceux qui sont sous son influence, le philosophe,
le penseur, le savant, le créateur intellectuel, l'homme de l'idée,
l'homme de la parole écrite ou orale, l'idéaliste et le rêveur, repré-
sentent l'être mental actuel au sommet le plus élevé qu'il ait atteint. "
Sri Aurobindo

Mais pour Sri Aurobindo, l'évolution ne s'arrête pas là. Au-dessus de ce


triple principe - matière, vie, mental - existe un quatrième principe : l'Esprit, le
principe spirituel, que nous nous empressons de confondre avec religieux ou
encore immatériel, évanescent, imaginaire. Effectivement, la vie religieuse
n'est pas complètement la vie spirituelle, même si nous pouvons dégager des
points communs, et l'expérience occidentale de la vie spirituelle a été combattue
avec force par la pensée matérialiste moderne et rangée commodément avec
les superstitions, subjectivités ou même considérée comme une déviation
pathologique de la normalité.
Nous n'avons aucune expérience de ce qu'est le spirituel et ce n'est que par un
contact direct avec d'authentiques yogis ou mystiques que nous pouvons en avoir
une idée ou une expérience. Et s'il se trouve que nous ayons des expériences
spirituelles, nous ne sommes pas forcément en mesure de les reconnaître et de
les interpréter comme telles.

L e m e n t a l , p r i n c i p e d ' é v o l u t i o n d e l a vie

C'est le mental qui va rendre parfaite la première étape de la vie, cet élan
puissant pour la survie et la sécurité qui s'exprime dans l'animal par la lutte
pour la nourriture et pour le territoire. C'est le mental qui a rendu possible pour
l'homme la sécurité matérielle. Notre époque de matérialisme outrancier en est
l'éclatante démonstration. Sri Aurobindo a appelé cette partie du mental : le
mental physique.
C'est le mental qui va donner forme, amplifier et organiser les multiples
aspects du désir de possession et de jouissance, et de l'élan pour le pouvoir et
la domination. Ici, le mental vital joue un rôle prépondérant pour réaliser cette
deuxième étape de la vie.
C'est encore le mental, par le développement de la raison, l'apparition de
l'éthique et de la morale, qui permet le contrôle des pulsions primitives du vital
et l'apparition des principes supérieurs de la vie.
C'est l'Eveil de l'intelligence, la recherche de la connaissance, l'apparition
de l'idéal qui rendent possibles les formes supérieures du désir d'accomplisse-
ment de soi et de maîtrise de la vie intérieure et extérieure ; c'est le développe-
ment des qualités supérieures du mental qui permet d'harmoniser progressive-
ment le besoin de survivance de l'ego, de liberté personnelle et d'affirmation
de soi, ainsi que cette poussée de la Nature supérieure vers le don de soi
mutuel, l'association et l'amour, qui caractérise, pour Sri Aurobindo, le
troisième état de la vie.
Mais c'est parce qu'il y a derrière le mental et la vie un double principe
Il nous faut donc créer une continuité entre nos exercices en chambre et nos
activités de tous les jours.
Cette continuité, c'est d'abord l'apprentissage d'un réflexe : celui de
prendre du recul et de se désidentifier. Nous avons pris l'habitude de nous pro-
jeter et de nous identifier aux autres, aux événements, à notre environnement,
et probablement aussi à une image de soi face à soi-même et face aux autres,
génératrice d'une tension chronique. N'oublions pas que les autres et le monde
nous renvoient l'image que nous lançons sur eux.

Prendre du recul

Il n'est pas facile de prendre du recul au coeur des tensions et des


problèmes. Mais répondre à un problème par la tension, c'est, on l'a vu, limiter
ses facultés d'adaptation et se fragiliser par la diminution de notre vitalité.
C'est le moment de se souvenir de notre souffle, de notre ventre, de nos appuis
sur la terre, de corriger les tensions des yeux, de la nuque, des mâchoires, des
épaules, de redresser la tête et le dos qui est déjà prêt à se courber et à se durcir
face à l'adversité.
Il n'est pas non plus facile de reprendre conscience de soi, de sa propre
existence, qui est souvent engloutie dans l'action, l'extériorisation ou la
tension. Nos exercices en chambre sont là pour faire naître et vivifier de
nouveaux réflexes et de nouvelles réactions au coeur de la vie. Et dans ce
domaine, nous sommes totalement libre de continuer à subir ou au contraire à
sortir la tête de la mêlée et prendre soi-même le volant. Aucune pression
extérieure ne vient nous contraindre de nous libérer. Notre autonomie, c'est
notre liberté, et notre liberté, c'est de nous prendre en charge.
De n o u v e a u x réflexes a u c œ u r d u stress

Nous n'allons pas parcourir la multitude des formes d'expression du stress


et de la souffrance, telles qu'elles peuvent se développer à partir de situations
qui menacent les besoins -superficiels ou essentiels - de notre corps ou de
notre existence vitale, émotionnelle et mentale, mais nous pouvons prendre
quelques exemples dans nos stress les plus extérieurs ou usuels pour dégager
un sens commun et une politique de transformation de nos réflexes habituels
dans les situations où nous sommes mis en difficulté, et ceci pour
accompagner notre pratique dans la sécurité de notre chambre.
Le stress de la suractivité : que ce soit la suractivité intellectuelle, la
suractivité dans la vie ou la simple activité professionnelle ou privée, nous
chercherons à réaliser des pauses pour reprendre conscience de soi, pour
détendre le mental et pour se recentrer.
Au stress de la suractivité, nous pouvons associer le stress de l'extériorisa-
tion. Pour apprendre à moins parler, moins s'exciter, moins s'agiter et amener
davantage d'existence intérieure dans nos activités.
Avec le stress du temps, après lequel nous courons sans cesse, ou encore le
stress des responsabilités, nous devons changer nos représentations de la vie et
ne plus nous identifier à une image que nous apposons sur les autres et sur le
monde dont nous subissons l'emprise. Nous y parviendrons en cultivant la
relation avec notre mental profond et avec notre mental supra-conscient dans
nos exercices de méditation en chambre, et dans la vie en ouvrant les yeux sur
nos étroitesses et nos contradictions. De telle sorte que chaque élément de
notre être puisse être mis à sa juste place et que nous puissions déployer une
meilleure organisation dans nos actions.
Il existe certainement des points communs entre le stress des responsabilités
et le stress de sa propre importance. Mais il ne faut pas les confondre car on
s'imagine facilement être indispensable et tellement irremplaçable que l'on
arrive à penser qu'on n'a pas le droit de s'arrêter. Ici, nous penserons à
déléguer et à faire confiance aux autres et, peut-être, répartir un peu mieux son
ambition et sa fierté dans d'autres domaines.
Le stress de l'idéaliste ou le stress du perfectionniste nous renvoient à nos
deux «moi»: un moi idéal, parfait, et un moi de tous les jours, en prise
quotidiennement avec lui-même, avec son entourage, avec son environnement.
Il s'ensuit toujours une tension car nous ne sommes évidemment pas capables
de nous hisser longtemps jusqu'à ce moi idéal que nous avons fabriqué. Ce
stress s'accompagne souvent de la position tout aussi irréaliste du tout, tout de
suite.
Nous pouvons nous observer, nous connaître, nous accepter, refréner notre
vanité et parcourir le chemin avec courage, réalisme et optimisme, mais aussi
avec le plaisir du chemin que l'on parcourt et des progrès que l'on réalise, sans
nous fixer exclusivement sur le but que nous nous sommes fixé arbitrairement.
Enfin, nous pouvons aussi parler d'un stress de l'étroitesse, inséparable de
la fixité, la rigidité, la petitesse de vision, de comportement et d'action,
l'égoïsme, l'égocentrisme, l'intolérance, l'exclusivisme et toutes les habitudes
que nous avons récoltées au cours de notre vie et que nous avons adoptées par
ignorance, conformisme ou paresse. Ici, l'homme tourne en rond dans ses
pensées et dans la bulle qu'il a tissée autour de lui. Et en vérité, plus nous
saurons nous ouvrir, nous élargir, intégrer en nous d'éléments, et moins la
tension n'aura de prise sur nous. Tant il est vrai que l'on respire mieux dans un
espace plus large.
Nous veillerons aussi à l'équilibre : équilibrer énergétiquement et
régulièrement le mental, équilibrer le mental de connaissance, le mental
d'action et d'expression, le relaxer et le centrer régulièrement, équilibrer les
activités intellectuelles, le cœur et le corps, pour parvenir un jour à vivre en
permanence centré dans notre mental profond, libéré de la tension, de la
rigidité et de l'étroitesse.
Dans tous les cas, le centrage en soi et la culture de la relation avec notre
mental profond et supra-conscient permettront de relativiser et d'élargir nos
représentations qui sont à la base de la plupart des stress, comme on a pu le
voir dans les exemples ci-dessus. Cela éveillera et stimulera aussi ce sentiment
profond d'existence en soi, indépendamment de nos personnages et des
situations extérieures, qui est à la base de la croissance de notre maturité et de
notre individualité authentiques.
Et réalité, la jeunesse n'est-elle pas cette faculté de toujours progresser,
comme le disait à 95 ans La Mère de l'ashram de Sri Aurobindo ? Nous avons
devant nous tant d'années encore pour nous transformer, devenir plus
conscient, nous élargir et nous élever ! C'est cette joie et cette satisfaction
profonde que nous pouvons placer devant nous.

Le c e n t r a g e d y n a m i q u e

Il existe donc des points et des lieux du corps qui sont des centres de
pouvoir sur soi ; nous abritons en nous des circuits d'énergie interne qui
peuvent être stimulés pour modifier nos humeurs, nos vibrations et nos
atmosphères intérieures, nos émotions et nos pensées. Ce sont ces centres et
ces circuits qui peuvent nous apporter le pouvoir de transformer notre vie
active dans le sens de la vastitude et de la plénitude que nous avons
découvertes dans notre pratique en chambre.
Nous ne ferons ici qu'une simple récapitulation de ces points, sans
reprendre le détail des différents chapitres sur la pratique.
Les premiers supports de notre vigilance sont le corps et la respiration.
Outre la relaxation des zones du visage liées à la tension, nous n'avons peut-
être pas assez insisté sur la statique du corps, c'est à dire l'étirement de la tête
et du dos, le dégagement de la poitrine, la relaxation des épaules et la fermeté
du ventre et des muscles fessiers. Car toute émotion, en contractant les
muscles, tasse et déforme la statique du corps. Rappelons ici aussi
l'importance du rééquilibrage de ces tensions par l'étirement musculaire,
comme nous pouvons le réaliser dans les asanas du yoga ou même encore par
une petite séance d'étirements doux, et dans la vie par des étirements
fréquents. Nous devons également insister sur l'équilibrage gauche/droite de
la perception interne du corps autant que de sa position extérieure. Là aussi,
l'émotion ou l'excès entraînent ce déséquilibrage et il nous est facile de le
corriger.
Nous découvrirons d'ailleurs un plaisir authentique à rééquilibrer la statique
du corps et la perception gauche/droite dans la vie active, une sorte de jouis-
sance du corps et une clarté mentale inconnue. Nous pouvons porter à la per-
fection ces deux centrages par la culture de la perception du corps tout entier,
globalement, dont nous avons déjà souligné l'extraordinaire capacité à
dissoudre le stress au cœur de l'action et à éveiller la vigileance et la
diponibilité intérieure avec une capacité naturelle d'organisation spontanée. Il
y a là, dans cette voie du corps, beaucoup plus à découvrir et à réaliser que ce
que nous pourrions le supposer.
Le support de la respiration est différent. En effet, par la respiration, nous
influençons le psychisme et nous établissons un pont entre lui et le corps. Car
le souffle agit sur le prâna, le Citta et le psychisme, tout comme le psychisme
modifie le Citta, le prâna et le souffle. En fait, ces quatre éléments inter-
agissent l'un sur l'autre dans toutes les combinaisons. Mais remarquons bien
que les possibilités multiples qu'apportent le contrôle du souffle dans la vie
active doivent être préalablement maîtrisées dans le calme et la concentration
avant de les appliquer à l'action, et que ces possibilités dépendent aussi de la
diversité des exercices et des angles d'approche du souffle, et de la subtilité
avec laquelle nous sommes capable de les pratiquer.
Cependant, il faut reconnaître que c'est avec le centrage sur les points et les
zones de pouvoir que nous pourrons atteindre les résultats les plus profonds.
Citons l' espace global de Chidâkâsh, qui est spécifiquement un centrage pour
la vie active, et qui se réalise ici évidemment, comme pour les autres espaces,
en s'appuyant sur la perception de l'espace et non plus sa vision. Nous
pouvons aussi nous souvenir de l' espace supérieur de Chidâkâsh, juste en
dessous du sommet du crâne, que l'on cherchera à percevoir le plus large
possible, et l'espace frontal lointain lorsque nous aurons besoin de plus
d'efficacité pour nous désidentifier de la pensée ou de l'émotion.
C'est enfin, par ordre d'importance, le centre Bhrûmadhya, le centre Âjnâ et
le centre Brahmarandhra, qu'il ne faut pas hésiter à prolonger au-dessus du
crâne. Avec davantage de pratique, nous pourrons nous essayer aux doubles
concentrations qui sont, de loin, les plus riches et les plus prometteuses.
N'hésitons pas à expérimenter, car la vraie connaissance et la vraie maîtrise,
si elles commencent par l'imitation de l'expérience d'autrui, ne s'épanouissent
vraiment que dans l'expérimentation personnelle.
Quant aux kriyâs, ils demandent un minimum de disponibilité intérieure, ce
qui limite davantage leur utilisation aux moments où l'on n'a pas besoin d'une
concentration pour l'action extérieure. Ce qui arrive cependant plus souvent
qu'on ne le croit, car nous avons de nombreux moments où nous disposons
d'une certaine liberté. Les transports en commun constituent, bien sûr, l'un de
ces moments.
Une pratique prospère

Nous espérons que vous découvrirez dans la pratique de ces exercices ou de


ces séances la même efficacité et le même plaisir que nous y trouvons et qu'ils
constitueront le point de départ d'une nouvelle représentation et une nouvelle
relation avec vous-mêmes et avec la vie.
La pratique d'un yoga, d'une discipline ou d'une méthode de dévelop-
pement personnel sous-tend la confiance en soi pour résoudre ses problèmes
ou pour transformer sa vie. Dans ce domaine, personne ne peut se substituer à
nous.
Nous vous souhaitons une pratique féconde et prospère.
ANNEXE 1

A C
Agochari mudrâ, 165 Caturmukhi, 130
Âjnâ chakra, 167, 172 Chaïtya purusha, 20
Anuloma viloma, 148 Chakra, 147, 167
Âsanas, 91 Chidâkâsh, 64,177
Aum, 95, 139 Citta, 45, 84

B H
Bandha, 159 Hatha-yoga, 64
Bhoochari mudrâ, 161
Bhramari, 131 I
Bindu, 211, 167 Idâ, 141
Brahma, 130
Brahman, 77 K
Brahmarandhra, 168 Kâpâlabhâti, 127
Bhrûmadhya, 153, 156, 169 Kriyâ, 138
Buddhi, 44 Kumbhaka, 125
Kundalini, 41
M S
Manas, 45 Sâdhak, 40
Mantra, 96 Sahasrâra chakra, 142
Mâyâ, 77 Samâdhi, 41
Mudrâ, 159 Samatâ prânâyâma, 170
Mula bandha, 160 Samawritti prânâyâma, 125
Mûla, 160 Sat-Chit-Ânanda, 28
Mûlâdhâra, 216,142 Sattwa, 44
Muni mudrâ, 166 Savitri, 125
Shakti, 77,
N Shambavi mudrâ, 162
Nadî, 142 Shûnyaka, 124
Nadî shodana, 148 Sushumnâ, 143
Nasikâgra drishti, 165
Nirvana, 41 T
Tamas, 162
O Tantra, 79, 34
Oupanishad : voir Upanishad Trâtak, 115
Trikuti, 98, 134
P
Pingalâ, 141 U
Pourousha, 19, 13 Ujjayi, 126
Prakriti, 19 Upanishad, 19, 77
Prâna, 120, 84
Pranava, 139 V
Prânâyâma, 119 Veda, 77
Vedânta, 77
R
Râjas, 53 Y
Yoga, 64
Yoga nidrâ, 185
ANNEXE 2

INDEX DES EXERCICES PRATIQUES

CHAPITRE 7 : QUELQUES MOYENS SIMPLES

Au service du corps
N° 1 - Le sport, 91
N° 2 - Le bain chaud, 91
N° 3 - Le bain de pieds ou de mains, 92
N° 4 - Le sauna, 92
N° 5 - L'assouplissement du cou, 92
N° 6 - Le massage du visage, 93
N° 7 - Les postures du yoga, 93
N° 8 - La relaxation musculaire , 93

Le chant et la musique
N° 9 - La musique, 96
N° 10 - Le chant, 97
N° 11 - Le chant de AUM, 97
CHAPITRE 8 : LES YEUX ET LE MENTAL

N° 12 - L'assouplissement des yeux, 99


N° 13 - La relaxation des yeux, 101
N° 14 - Elargir les yeux, 102
N° 15 - Le palming, 102

CHAPITRE 9 : LA VISUALISATION

N° 16 - Scènes de nature, 107


N° 17 - Les activités du corps, 109
N° 18 - Les activités quotidiennes, 110
N° 19 - Le contrôle de l'espace visuel, 112
N° 20 - La visualisation des couleurs, 113
N° 21 - Les couleurs dans la maison, 114
N° 22 - Les associations d'images, 114
N° 23 - L'expérience du prâna, 115
N° 24 - Les fleurs dans le corps, 116
N° 25 - Les vastes étendues dans la tête, 117
N° 26 - Dans l'espace de la poitrine, 118
N° 27 - Le ciel dans la tête, 119
N° 28 - Les nuages du mental, 119
N° 29 - Trâtak, 120
N° 30 - Trâtak intérieur, 121

CHAPITRE 10 : LES RESPIRATIONS RELAXANTES

N° 31 - La respiration abdominale, 125


N° 32 - La respiration complète, 126
N° 33 - L'expiration, source de relaxation, 127
N° 34 - La respiration triangulaire de relaxation, 127
N° 35 - Savitri prânâyâma, la respiration rectangulaire, 129
N° 36 - Samawriîîi prânâyâma, la respiration carrée, 129
N° 37 - Ujjayi prânâyâma, 130
N° 38 - Kâpâlabhâti, le Soufflet, 131
N° 39 - La respiration des 4 visages, 134
N° 40 - Kâpâlabhâti claviculaire, 134
N° 41 - La respiration de l'Abeille, 135

CHAPITRE 11 : LA SYNERGIE DU SOUFFLE


ET DE LA CONCENTRATION

N° 42 - La respiration du parfum, 137


N° 43 - Les sensations dans les narines, 138
N° 44 - L'expansion des narines, 139
N° 45 - Les 9 respirations, 139
N° 46 - La respiration colorée, 140
N° 47 - La couleur purificatrice, 140
N° 48 - Le filtre psychique, 141
N° 49 - La relaxation du cerveau, 142
N° 50 - Relaxation globale, 142
N° 51 - AUM et la respiration, 143

CHAPITRE 12 : LES RESPIRATIONS DE REEQUILIBRAGE

N° 52 - La respiration alternée, Nadî shodana, 152


N° 53 - La respiration alternée psychique, Anuloma viloma, 152
-Anuloma viloma et AUM, 154
- Anuloma viloma et les couleurs, 154
N° 54 - L'équilibre des 2 cerveaux, 154
-La Balance, 156
N° 55 - L'équilibrage complet des 2 cerveaux, 156
N° 56 - Le transfert Bhrûmadhya / cerveau frontal, 157
N° 57 - La liaison cerveau / Hara, 158
N° 58 - Le transfert nuque / plexus solaire, 159
N° 59 - Le transfert nuque / front, 160
N° 60 - Le transfert Bhrûmadhya / périnée, 160

CHAPITRE 13 : RESPIRATION ET MUDRAS - BANDHAS

N° 61 - La respiration carrée, Mula bandha et Bhrûmadhya, 164


N° 62 - Le mudrâ du vide, Bhoochari mudrâ, 165
N° 63 - La respiration carrée et Shambavi mudrâ, 166
N° 64 - Kâpâlabhâti claviculaire et Shambavi mudrâ, 168
N° 65 - Kâpâlabhâti, Shambavi et Mula bandhas, 169
N° 66 - Shambavi, Bhoochari et Agochari mudrâs, 169
N° 67 - Le mudra de l'Eveillé, Muni mudrâ, 92

CHAPITRE 14 : L'EVEIL DES CENTRES ÉNERGÉTIQUES

N° 68 - Le kriyâ : narines / Bhrûmadhya, 176


N° 69 - La respiration carrée et Bhrûmadhya, 174
N° 70 - Samatâ prânâyâma et Trikuti, 175
N° 71 - Kâpâlabhâti et Bhrûmadhya, 175
N° 72 - L'expansion de Trikuti ou de Bhrûmadhya, 175
N° 73 - Dualité dynamique : narines / Bhrûmadhya, 176
N° 74 - Le kriyâ : Bhrûmadhya / Âjnâ, 177
N° 75 - Le kriyâ : narines / Trikuti / Âjnâ, 178
N° 76 - La respiration triangulaire et Âjnâ, 178
N° 77 - L'ouverture de la corolle d' Âjnâ, 178
N° 78 - Le kriyâ : narines / Brahmarandhra, 179
N° 79 - Le kriyâ : Bhrûmadhya / Brahmarandhra, 179
N° 80 - L'ouverture de la porte de Brahma, 180

CHAPITRE 15 : L'ESPACE INTÉRIEUR, CHIDAKASH

N° 81 - L'écran frontal, 184


N° 82 - L'écran intérieur et les pensées, 187
N° 83 - La maîtrise de l'écran intérieur, 188
N° 84 - L'espace frontal en yoga nidra, 189
N° 85 - Kâpâlabhâti et l'espace frontal, 191
N° 86 - La respiration carrée et l'espace frontal, 191
N° 87 - Bhrûmadhya et l'espace frontal, 191
N° 88 - L'expansion de l'espace frontal, 192
N° 89 - L'espace frontal lointain, 192
N° 90 - Kâpâlabhâti et l'espace frontal lointain, 193
N° 91 - Les 6 écrans, 193
N° 92 - La caverne intérieure, 195
N° 93 - L'écran cylindrique, 195
N° 94 - Bhrûmadhya et Chidâkâsh, 196
N° 95 - Kâpâlabhâti et Chidâkâsh omni-directionnel, 196
N° 96 - La respiration carrée et Chidâkâsh, 196
N° 97 - L'espace frontal lointain et l'espace arrière, 197
N° 98 - L'expansion de l'espace arrière, 197
N° 99 - L'expansion / contraction de l'espace arrière, 198
N° 100 - Bhoochari mudra et l'espace intérieur, 198
N° 101 - Les 3 espaces du mental, 199
N° 102 - L'expansion des 5 espaces intérieurs, 200
N° 103 - L'espace global du mental, 201
N° 104 - La respiration carrée et l'espace global, 202
N° 105 - Les gouttes de nectar, 203
N° 106 - L'expansion de l'espace intérieur, 203
N° 107 - L'expansion par le pranava, 204
N° 108 - La caverne intérieure et le pranava, 204

CHAPITRE 16 : KRIYAS SUPERIEURS DE RELAXATION


ET DE REEQUILIBRAGE

N° 109 - Dualité dynamique : Âjnâ / Bhrûmadhya, 209


N° 110 - L'expansion d'Âjnâ, 209
N° 111 - Âjnâ et Anuloma viloma, 210
N° 112 - Dualité dynamique : Âjnâ / 2 narines, 210
N° 113 - Âjnâ et les 2 oreilles, 211
N° 114 - Dualité dynamique : Âjnâ / 2 cerveaux, 211
N° 115 - Dualité dynamique : Âjnâ / corps entier, 212
N° 116 - Âjnâ et l'espace frontal lointain, 212
N° 117 - Âjnâ et Chidâkâsh, 213
N° 118 - Âjnâ et l'espace arrière de Chidâkâsh, 214
N° 119 - Âjnâ et l'espace global de Chidâkâsh, 214
N° 120 - La relaxation du centre de la nuque, 215
N° 121 - Kriyâ : Bhrûmadhya / Brahmarandhra / Centre de la nuque, 216
N° 122 - Brahmarandhra et les 2 narines, 217
N° 123 - Brahmarandhra et l'expansion des narines, 218
N° 124 - Brahmarandhra et les 2 cerveaux, 219
N° 125 - Brahmarandhra et le Hara, 219
N° 126 - Mûlâdhâra et les 2 cerveaux, 220
N° 127 - Brahmarandhra et Mûlâdhâra , 220
découvre le yoga spirituel en 1970 auprès de
la Mère, de l'ashram de Sri Aurobindo, à Pondichéry. Il y restera
plus d'un an, puis y reviendra régulièrement. Il rencontre à
plusieurs reprises Baba Muktananda, entreprend une formation de
Hatha-yoga et de yoga énergétique et psychique dans différents
centres, mais surtout à l'hopital yogique de Kaivalyadhama et à
l'ashram de Paramahansa Satyananda Saraswati, à Monghyr.

Depuis une vingtaine d'années, il effectue une recherche


personnelle en Kriyâ yoga, en yoga nidra, prânâyâma, mudras-
bandhas et dans d'autres techniques de yoga moins connues en
recherchant une adaptation aux besoins de notre temps et en
insistant sur l'équilibre entre la réalisation spirituelle et la
transformation de la nature humaine. Il enseigne actuellement
différentes formes de yoga en Dordogne et il anime des
séminaires.

Pour toute information concernant


les stages ou les séminaires
vous pouvez contacter Patrice Godart
aux editions AMRITA
24580 PLAZAC
05 53 50 79 54
EN PRÉPARATION

"Apprivoiser le silence intérieur "


Transformer votre mental
Cet ouvrage a été imprimé
sur presse Cameron
par
à Saint-Amand-Montrond (Cher)
en avril 1998

- N° d'impression : 982510/1. -
Dépôt légal : mai 1998.

Imprimé en France

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