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Table de matière

ANNEXE

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SUIVI EVALUATION DES SERVICES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE AU BURKINA FASO :
ANALYSE DES ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
Liste des tableaux
Tableau 1: Ecarts MEA (2018) et JMP (2017) sur le taux d'accès à l'eau potable .................... 9
Tableau 2: Normes de service au Burkina Faso ....................................................................... 16
Tableau 3 : nouvelle échelle de suivi du progrès des services AEP du Burkina en phase pour
l’atteinte des ODD .................................................................................................................... 17
Tableau 4 : Liste complète des sources de données nationales du BURKINA FASO utilisées
pour produire des estimations JMP .......................................................................................... 20
Tableau 5: synthèse des données de quelques pays (1988-2017) ............................................ 21
Tableau 6 : Echelle de base du JMP pour le suivi des services d’AEP dans le cadre des ODD
.................................................................................................................................................. 22
Tableau 7:source: module de formation MOC (MEA, 2014) .................................................. 26
Tableau 8: Ecarts ONEA (2018) et JMP (2017) sur le taux d'accès à l'eau potable ................ 35
Tableau 9:Comparaison des indicateurs et méthodes de suivi pour le milieu rural entre le
MEA et le JMP ......................................................................................................................... 41

Liste des figures


Figure 1 : Ecarts MEA et JMP sur le taux d'accès à l'eau potable ........................................... 10

Liste des annexes


Annexe 1 : définitions des terminologies des Systèmes AEP ...................................... 51
Annexe 2 : typologie des systèmes AEP .......................................................................... 53
Annexe 3 : matrice des indicateurs du suivi-évaluation ............................................. 54
Annexe 3 : matrice des indicateurs du suivi-évaluation ............................................. 55
Annexe 4: critères d’accès aux services publics d’eau potable des ménages ......... 58

SUIVI EVALUATION DES SERVICES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE AU BURKINA FASO : ANALYSE DES
ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
Sigles et abréviations

AEP : Approvisionnement en Eau Potable

APES : Adduction d’Eau Potable Simplifiée

AUE : Associations d’Usagers d’Eau

BF : Borne Fontaine

BP : Branchement Privé

CPE : Centre de Production d’Eau

DISE : Dispositif Intégré de Suivi Evaluation

INO : Inventaire National des Ouvrages Hydrauliques

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

JMP : Joint Monitoring Program

MEA : Ministère de l’Eau et de l’Assainissement

MOC : Maitrise d’ouvrage communal

NTIC : Nouvelles Technologies de la Communication

ODD : Objectifs du Développement Durable

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale pour la Santé

ONEA : Office National de l'Eau et de l'Assainissement

PEA : Poste d’Eau Autonome

PEM : Point d’Eau Moderne

PMH : Pompe à Motricité Humaine

PN-AEP : Programme National d’Approvisionnement en Eau potable à l’horizon

PN-AEPA : Programme National d’Approvisionnement en Eau potable et Assainissement

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SUIVI EVALUATION DES SERVICES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE AU BURKINA FASO :
ANALYSE DES ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
OP : Opérateurs privés

PPP : Partenariat Public Privé

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

Résumé analytique
Le Burkina Faso est un pays en voie de développement qui fait des efforts pour assurer
le service d’eau potable à sa population en tout temps et en tout lieu. Pour s’assurer de
l’effectivité et de l’efficacité de son action sur le terrain, il a mis en place un système de
suivi-évaluation de ces services depuis les OMD. Ce dispositif a connu une modification
pour intégrer l’échelle de service d’eau potable des ODD afin d’harmoniser son dispositif
avec ceux des partenaires techniques et financiers comme le JMP de l’OMS/UNICEF qui
est une référence de suivi-évaluation des services d’eau potable au niveau mondial. Il a
ainsi pris en compte les niveaux d’échelle d’eau potable du JMP comportant les quatre
niveaux de services à savoir « Géré en toute sécurité », « Elémentaire », « Limité » et
« Non Amélioré ».

Les résultats récents de 2018 du taux d’accès en milieu rural ont fait ressortir des écarts
majeurs dans l’estimation des taux d’accès à l’eau potable réalisés par le Burkina d’une
part et le JMP d’autre part. Ces écarts d’environ 30 % sont ressortis dans le niveau de
service « Elémentaire » et le niveau de service « Non amélioré ». Pour le milieu urbain
les écarts sont faibles. Dans la présente étude concerne le milieu Rural.

L’analyse des hypothèses qui ont permis l’estimation des taux d’accès à l’eau potable
selon l’approche JMP et l’approche du Ministère en charge de l’eau sur l’accès à l’eau
potable en milieu rural ont révélé les conclusions suivantes :

- Les écarts sont liés à l’approche utilisée par chaque acteur pour estimer les taux
d’accès à l’eau potable ;
- Les définitions adaptées aux différents niveaux d’échelle d’eau potable ne sont
pas totalement fidèles aux références indiquées par le JMP et renferment des
discordances ;
- Les sources de données et les méthodes de calcul sont différentes : le JMP utilise
des sources de données variées provenant des institutions administratives
nationales et les enquêtes auprès des ménages pour estimer l’accès à l’eau
potable par l’emploi des méthodes statistiques. Par contre le Ministère de l’eau
utilise les données issues de l’inventaire national des ouvrages qui recense
l’ensemble de systèmes AEP fonctionnels et non fonctionnels, le reste de
l’estimation est faite sur la base des critères, normes et indicateurs de services
d’eau potable en vigueur au Burkina suivant l’approche « infrastructure » ;

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- Le taux d’accès calculé par le Burkina est assimilable au taux de desserte en eau
potable des populations.

Afin de corriger les imperfections de son système de suivi-évaluation et pour répondre


aux exigences des ODD, le Burkina a mis en place un nouveau dispositif de suivi-
évaluation appelé le Dispositif Intégré de Suivi-Evaluation (DISE). Ce nouveau dispositif
apporte des corrections majeures (approche d’évaluation du taux d’accès à l’eau de
boisson, la diversification des indicateurs, la prise en compte de multiprogrammes
sectoriels) et s’inspire également des approches d’estimations de l’accès à l’eau potable
réalisée par le JMP. Il propose entre autres plusieurs scenarios d’estimations de l’accès à
l’eau potable à savoir :

- :Scénario 1 : enquête auprès des usagers ;


- Scénario 2 : exploitation des données des enquêtes auprès des ménages de
l’INSD ;
- Scénario 3 : sondage auprès des ménages.

Le DISE en est cours d’expérimentation dans le grand ouest (régions du sud-ouest, des
Hauts bassins, des cascades et de la Boucle du Mouhoun) et demande plus de ressources
financières que l’ancien système de suivi-évaluation. Le décret N°2019-0204/
PRES/PM/MEA/MINEFID/MATDC/MS portant définition des normes, critères et
indicateurs d’accès à l’eau potable du 13 mars 20019 est le nouveau référentiel de
normes, critères et indicateurs en services d’eau potable en vigueur et adapté aux
exigences des ODD. Ces normes et critères doivent être régulièrement révisées pour
tenir compte de l’évolution du pays. Le recensement général de la population peut servir
régulièrement de base d’orientation à cette révision

Au regard des insuffisances du dispositif de suivi-évaluation en vigueur, cette étude


propose d’accélérer la mise en œuvre du DISE et de revoir les définitions de l’échelle des
services d’eau des ODD. Le développement d’un système d’information sur l’eau et la
définition de l’ensemble de normes plus explicites s’imposent pour améliorer le
dispositif de suivi-évaluation de services d’eau potable afin de mesurer la réalité de
l’accès universel à l’eau de boisson de qualité pour tous à l’horizon 2030.

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Introduction
Le Burkina Faso s’est engagé à atteindre d'ici 2030 les Objectifs du Développement
Durable (ODD) depuis son adoption en septembre 2015 par l’ensemble des États
membres des Nations unies. Ce programme de développement durable ambitionne
éradiquer la pauvreté, protéger la Planète et faire en sorte que tous les êtres humains
vivent dans la paix et la prospérité à l’horizon 2030. Ce nouveau cadre d’action mondial,
aussi appelé Agenda 2030, fixe 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), eux-
mêmes déclinés en 169 cibles spécifiques et 232 indicateurs de suivi. Le sixième objectif
des ODD est spécifiquement dédié à l’ensemble de la problématique de l’eau, dont bien
sûr l’assainissement et l’hygiène. En phase avec cette approche d’interdépendance entre
ODD, la problématique de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène est également reliée
explicitement ou indirectement à tous les autres ODD (pS-Eau, 2018).

Par conséquent les ODD incitent donc à avoir une vision globale, axée sur la fourniture
universelle de services pérennes plutôt que sur une approche projet visant seulement le
développement d’infrastructures. Pour l’eau potable, il s’agit d’aller plus loin que la
question de l’accès, en travaillant également pour garantir la disponibilité, l’accessibilité
et la qualité du service (pS-Eau, 2018)).

Pour s’adapter à ce nouveau référentiel mondial de développement dans le secteur de


l’eau et assainissement, le Ministère en charge de l’eau et de l’assainissement a engagé
une relecture de la Politique Nationale de l’Eau déclinée en cinq programmes majeurs :
- le Programme Gouvernance du secteur Eau et Assainissement à l’horizon 2030,
(PGEA) (PGA, 2016) ;

- le Programme National d’Approvisionnement en Eau potable à l’horizon 2030


(PN-AEP) (PN-AEP, 2016);

- le Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et Excreta à l’horizon


2030(PN-AEUE)(PN–AEUE, 2016) ;

- le Programme National des Aménagements Hydrauliques à l’horizon 2030 (PN-


AH) (PN-AH, 2017) ;

- le Programme National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau à l’horizon


2030 (PN-GIRE) (PN-GIRE, 2016).

Pour mesurer le progrès des services d’AEP et d’assainissement, il existe des dispositifs
de suivi-évaluation à l’échelle mondiale et nationale décrit comme suit :
• Au plan national, le Ministère en charge de l’eau et de l’assainissement continue à
exploiter un dispositif de suivi-évaluation des services d’eau potable et
d’assainissement mis en place depuis 2008 sous l’ère de la mise en œuvre du
programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement

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2010-2015 (PN-AEPA). Les nouveaux programmes nationaux PN-AEP 2030 et PN-
AEUE 2030 sont toujours suivis et évalués selon l’ancien dispositif de suivi-
évaluation jusqu’en 2018.

• Au plan mondial, l’OMS et l’UNICEF ont mis en place un Programme commun de


suivi de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et d’hygiène (JMP) à la fin
de la décennie internationale sur l’eau potable et l’assainissement (1981-1990).
L’objectif de ce programme est d’établir des rapports mondiaux sur la situation
du secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement et d’aider les
pays à améliorer leur suivi pour une planification et une gestion plus efficace au
niveau national. Le JMP constitue au sein du système des Nations Unies, le
mécanisme officiel pour informer le secrétaire général de l’ONU des progrès
accomplis par les pays en matière d’eau et d’assainissement pour l’atteinte des
objectifs mondiaux (OMD, ODD, etc.).

Par ailleurs l’indicateur fondamental dans le volet « eau potable » est le taux d’accès à
l’eau potable qui varie selon le dispositif considéré (national ou JMP). Le JMP propose
depuis quelques années des variantes de l’évaluation du taux d’accès à l’eau potable en
fonction du niveau de service. Le suivi des ODD a conduit le JMP, à améliorer son
système de suivi-évaluation des services AEP par l’élaboration d’une nouvelle échelle des
services d’eau potable marquée par des niveaux de services. Le Ministère de l’Eau et de
l’Assainissement (MEA), également dans sa quête d’harmonisation de son système de
suivi-évaluation à ceux des référentiels mondiaux (JMP, etc.), a adopté l’échelle JMP
d’évaluation des services AEP en proposant des définitions adaptées.
Ainsi l’outil opérationnel d’évaluation des services AEP du MEA qui est l’INO a connu une
modification en 2018 par l’ajout des niveaux de services d’AEP liés aux ODD. Pour
l’appréciation des services AEP, le JMP conduit des évaluations biannuelles et le MEA
mène une évaluation annuelle.
A ce jour nous disposons des résultats de l’évaluation 2018 du Burkina (MEA) et 2017 du
JMP du progrès annuel en eau potable. Ces deux évaluations sont basées sur des
données de base (collectées au niveau national) et des hypothèses. Des écarts sont
ressortis lors de ces dernières évaluations du taux d’accès à l’eau potable réalisées par le
JMP (rapport 2017) d’une part et le MEA (rapport 2018) d’autre part. (Comme le montre le
tableau ci-dessous).

Tableau 1: Ecarts MEA (2018) et JMP (2017) sur le taux d'accès à l'eau potable
Géré en
Au moins Non
Niveau de service toute Limité
Elémentaire Amélioré
sécurité
JMP - Données 2017 ND 34,99% 32,87% 30,54%
MEA - données 2018 0,13% 67,16% 32,33% 0,37%
Ecart en valeur absolue - 32,17% 0,54% 30,17%

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Commentaire - Elevé Acceptable Elevé
ND=Non Disponible

Selon le Joint Monitoring Program (JMP, 2017) Selon le Ministère en charge de l’Eau (INO,
2018)

Figure 1 : Ecarts MEA et JMP sur le taux d'accès à l'eau potable


Au regard des deux écarts significatifs d’environ 30 % pour les volets niveau de service
« élémentaire » et niveau de service « Non amélioré » en milieu rural, il est nécessaire
de mener une investigation approfondie sur les deux approches afin de mettre en
cohérence le dispositif de mesure des progrès en matière de service
d’approvisionnement en eau potable pour l’atteinte des ODD.

Ces écarts peuvent s’expliquer par le fait que le dispositif de suivi-évaluation, élaboré
sous l’ère des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), ne semble plus être
en phase aujourd’hui avec les nouvelles exigences des ODD. En témoigne son évolution
de nos jours sans cesse pour se conformer à l’approche de mise en œuvre des ODD.
L’examen des indicateurs proposés par diverses structures (DGRE ou PN-AEPA rural,
OMS, UNICEF, ONEA, INSD), révèle l’hétérogénéité des méthodes de calcul des taux
d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Le choix de l’un ou l’autre de ces méthodes
conduit à un résultat différent en termes de taux d’accès. A ce niveau, il faut se rappeler
qu’un indicateur est d’abord un énoncé sur une situation donnée avant d’être un
nombre. Il y a donc un grand intérêt à accorder à chaque mot contenu dans la définition
de l’énoncé de l’indicateur (Manuel DISE, 2018).

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En restant toujours soucieux de l’amélioration de son système de suivi-évaluation et
d’harmonisation de l’approche nationale avec celle du JMP, le MEA a décidé de mettre en
place un Dispositif Intégré de Suivi-Evaluation (DISE) des programmes PGEA, PN-AEP et
PN-AEUE ; ce qui permettra également de mieux organiser et harmoniser la gestion de
ces programmes. Il est attendu que ce dispositif intégré corrige les insuffisances
constatées dans le système de Suivi-évaluation du PN-AEPA-2015, en permettant de
suivre toutes les interventions des acteurs dont la contribution est importante pour
l’atteinte des objectifs sectoriels.
Enfin la présente étude devra aboutir à des conclusions permettant d’inciter le
développement d’un système d’information sur les services d’approvisionnement en eau
orientant la prise de décision en la matière.

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I.Objectifs de l’étude
L’objectif principal de la présente étude est de contribuer à l’amélioration du système de
suivi-évaluation afin d’impacter positivement les processus de prise de décision dans le
domaine de l’eau et de l’assainissement.

Spécifiquement, il s’agira de :

• Analyser le système de suivi-évaluation actuel du JMP et de l’INO ;


• Analyser les écarts entre les taux d’accès à l’eau potable du JMP et de l’INO 2018 ;
• Etablir les indicateurs qui évaluent objectivement la situation actuelle de suivi-
évaluation des services d’eau potable ;
• Identifier les problématiques majeures, les défis et les enjeux d’amélioration du
système de suivi-évaluation ;
• Formuler des recommandations en vue d’accompagner le Burkina Faso à être en
phase avec les partenaires techniques et financiers dans l’atteinte des Objectifs
du Développement Durable (ODD).

II.Tâches spécifiques
• Analyser les significations de la nouvelle échelle JMP des services
d'approvisionnement en eau de boisson ;
• Analyser l’adaptation de la nouvelle échelle JMP traduite par le Burkina Faso ;
• Faire une analyse de la qualité de service dans le dispositif de distribution d’eau
potable au Burkina : disponibilité, pannes, interruption, qualité de l’eau, etc. ;
• Analyser les normes en matière de fonctionnalité des systèmes d’AEP ;
• Analyser le dispositif de contrôle des pannes et des interruptions de service ;
• Analyser le système de suivi-évaluation des AEPS ;
• Analyser les zones urbaines de l’ONEA et du JMP ;
• Evaluer les hypothèses de calcul des taux d’accès à l’eau potable selon les
approches INO et JMP ;
• Identifier les problématiques majeures du suivi-évaluation des services
d’approvisionnement en eau potable ;
• Identifier les enjeux et les défis d’amélioration du processus de suivi-évaluation
des services d’approvisionnement en eau potable ;

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• Formuler des actions en vue du développement d’un système d’information sur
les AEPS ;
• Formuler des recommandations en vue d’améliorer le suivi-évaluation actuel des
services d’approvisionnement en eau potable ;
• Définir les pistes de stratégie de prise en compte du système de suivi-évaluation
dans le processus décisionnel en matière d’approvisionnement en eau
potable pour l’atteinte des ODD.

III. Dispositif de suivi- évaluation pour les services d’ approvisionnement en eau


potable
III.1. Dispositif national

Description
Le Burkina Faso a bâti son système de suivi-évaluation (SSE1) des services d’eau potable
depuis la Le Burkina Faso a bâti son système de suivi-évaluation (SSE2) des services d’eau
potable depuis la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau
potable et Assainissement (PN-AEPA) 2010-2015. Ce système national de suivi-évaluation
est composé des outils et méthodes pour apprécier progressivement l’évolution du
service et du secteur AEP. Ces outils et méthodes sont utilisés pour suivre et évaluer
une grande famille d’indicateurs. Cette grande famille d’indicateurs (annexe 1) est
composée de :

• Famille 1 : indicateurs de ressources : ;


• Famille 2 : indicateurs d’activité ;
• Famille 3 : indicateurs d'extrants ;
• Famille 4 : indicateurs de résultat (immédiats et intermédiaires) ;
• Famille 5 : indicateurs d’impact.

La mise en œuvre du suivi-évaluation est effective sur la base du dispositif ci-après


représenté.

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ECHELLE COMMUNALE ECHELLE REGIONALE ECHELLE NATIONALE EQUIPE TECHNIQUE CENTRAL PARTENAIRES AU
DEVELOPPEMENT
INSD
DGESS/MEA

DGEP DGAEUE ONEA


DGESS/SANTE
EP

DGESS/EDUCATION
Groupe Thématique
National DE LA POLITIQUE
SECTORIELLE ET/OU CASEM

EQUIPE TECHNIQUE REGIONALE DREA


DR/SANTE
DR/ONEA

DR/EDUCATION

Groupe Thématique
PARTENAIRES AU Régional
DEVELOPPEMENT

POINT FOCAL/AGENT COMMUNAL

COMMUNE

Projets et ONG Associations d’usagers,


intervenant au artisans ou opérateurs
niveau communal AEP

Populations et associations

Figure 2 : Schéma du flux d’ information entre les acteurs et les organes du dispositif
(source : MANUEL DISE AEPA, 2018)

Il existe également des normes et critères qui permettent de mesurer un certain


nombre d’indicateurs. L’un des indicateurs de résultat clés du système de suivi-
évaluation est le taux d’accès à l’eau potable. Ce dernier est suivi et évalué à l’aide des
outils :

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− une base de données, couplée à un Système d’Information Géographique (SIG)
permettant le géoréférencement des données : la BD-SIG de l’INO (Inventaire
National des Ouvrages Hydrauliques)
− un outil applicatif, exploitant l’INO, qui permet de calculer les taux d’accès AEP et
les besoins pour atteindre les objectifs du Développement Durable à l’horizon
2030 : l’applicatif SIG-ODD
L’inventaire national des ouvrages (INO) se fait annuellement et permet de recenser
l’ensemble des ouvrages hydrauliques et leur état de fonctionnalité. A l’issue de la saisie
des données et de leur traitement, le taux d’accès à l’eau est calculé sur la base du
couplage de données géoréférencées et de la population ayant accès à l’ouvrage
fonctionnel par le biais des normes en vigueur, critère et indicateurs pour le service
d’eau potable en vigueur. Par exemple un PEM couvre un rayon de 1 km et polarise 300
habitants. Cette méthode d’évaluation du taux d’accès à l’eau potable est assez
théorique et donc limitée car elle tient compte uniquement du facteur de présence
des habitants de la localité dans le rayon d’action de la source d’eau. Elle ne traduit pas
réellement l’exploitation et l’usage effectifs de l’ouvrage par les habitants couverts
géographiquement (Christelle P, Juste N, & Richard B, 2012).

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Tableau 2: Normes de service au Burkina Faso
Milieu

Rural Urbain
Paramètres Village Chef-lieu de Ouagadougou Autres Villes
commune rural ou
village d’au moins
3500 habitants

Qualité Teneur en Teneur en nitrates Teneur en nitrates Teneur en nitrates


nitrates ≤ ≤ 50 mg/l et ≤ 50 mg/l et ≤ 50 mg/l et
50 mg/l et conductivité conductivité conductivité
conductivit ≤1000µs/cmTe ≤1000µs/cmTe ≤1000µs/cmTe
é
≤1000µs/c
mTe

Consommation 20lj/habita 20lj/habitant 40lj/habitant 40lj/habitant


nt
Spécifique en eau

Distance PEM a BF et PEA a moins BF et PEA a moins BF et PEA a moins


moins de de 500m du centre de 500m du centre de 500m du centre
1000m du de regroupement de regroupement de regroupement
centre de des habitats des habitats des habitats
regroupeme
nt des
habitats

Accessibilité 1 1BF/500habitants 1BF/250habitants 1BF/250habitants


PEM/tranc
he de 1PEA/500habitants 1PEA/250habitants 1PEA/250habitants
300habitant
s 1BF/10 habitants 1BF/9 habitants 1BF/9 habitants

Source : IRC, 2012

Avec l’avènement des ODD, le Burkina Faso a réformé son système de suivi-évaluation
des services d’apprivoisement en eau potable en s’adaptant à l’échelle de service d’eau
potable du JMP. Dans la base d’Inventaire National des Ouvrages (INO), cette échelle
d’évaluation est intégrée et renseignée chaque année (exemple de l’INO 2018).

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Tableau 3 : nouvelle échelle de suivi du progrès des services AEP du Burkina en phase
pour l’atteinte des ODD
Définition adaptée au
Niveau d'accès Définition selon les ODD
Burkina Faso
Géré en toute Eau potable provenant d’un point
sécurité d’eau amélioré situé à domicile,
Population desservie par
disponible au besoin et exempt de
branchement particulier
matières fécales et de
contamination chimique
Élémentaire Eau de boisson provenant d’un Population desservie par
point d’eau amélioré, à condition Points d'eau Modernes
que le trajet aller-retour pour aller (rayon de 1 km), Bornes
chercher l’eau ne dépasse pas 30 Fontaines et Points d'Eau
minutes, temps d’attente compris Autonomes (rayon de 500
m)
Limité Eau de boisson provenant d’un
point d’eau amélioré, pour lequel le
Population non desservie
trajet aller-retour pour aller
des villages desservis
chercher l’eau dépasse 30 minutes,
temps d’attente compris
Non amélioré Eau de boisson provenant d’un
puits non protégé ou d’une source
Population des villages à
non protégée
taux d'accès 0%%(pas de
Pas de service L’eau de boisson collectée
point d’eau moderne
directement d’un cours d’eau,
fonctionnel)
barrage, lac, étang, mare, canal
(d’irrigation notamment)

• Présentation du Dispositif Intégré de Suivi Evaluation (DISE)


Le Ministère en charge de l’eau et de l’assainissement avait mis en place en 2008, un
dispositif de suivi-évaluation du Programme national d’approvisionnement en eau
potable et d’assainissement à l’horizon 2015 (PN-AEPA 2015), conçu et exécuté dans le
cadre des OMD. Le DISE est en cours d’expérimentation dans le grand Ouest du Pays.
Les forces et faiblesses de ce dispositif ont été analysées, lors des différentes revues,
assorties d’ajustements et de recommandations pour son amélioration.
A l’échéance du PN-AEPA en décembre 2015, la Politique Nationale de l’Eau a fait l’objet
d’une relecture et a été déclinée en cinq (05) programmes majeurs d’horizon 2030, que
sont le PGEA, le PN-AEP, le PN-AEUE, le PN-AH et le PN-GIRE (MANUEL DISE AEPA,
2018)
Dans la dynamique de mieux organiser et harmoniser la gestion de ces programmes, le
ministère en charge de l’eau et de l’assainissement a décidé de mettre en place un
dispositif de suivi de la Politique Nationale de l’Eau qui sera alimenté en partie par le
dispositif de suivi-évaluation de chaque programme. Le présent dispositif concerne les
trois programmes PGEA, PN-AEP et PN-AEUE. Il est attendu que ce dispositif intégré
corrige les insuffisances constatées dans le système de Suivi-Evaluation du PN-AEPA-

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2015, en permettant de suivre toutes les interventions des acteurs dont la contribution
est importante pour l’atteinte des objectifs sectoriels.
L’élaboration du DISE vise les objectifs spécifiques suivants :
- Analyser les nouveaux besoins en matière de suivi-évaluation des programmes
Gouvernance, AEP et AEUE ;

- Définir les indicateurs pour le dispositif intégré ;

- Elaborer le dispositif intégré de suivi-évaluation des programmes Gouvernance,


AEP, AEUE prenant en compte le genre et l’approche fondée sur les droits
humains ;

- Proposer une meilleure définition des rôles des structures impliquées dans le
dispositif ;

- Concevoir et/ou mettre à jour les outils du dispositif intégré de suivi-évaluation


ainsi que les guides associés ;

- Proposer une feuille de route définissant les activités, les durées, la


programmation, les coûts, les responsabilités au niveau central, régional et
communal, dans le but de rendre opérationnel le dispositif intégré de suivi-
évaluation ;

- Proposer un budget indicatif de la mise en place du dispositif intégré de suivi-


évaluation de l’aepa, y compris la gouvernance sectorielle.

Le DISE proposé concerne le suivi-évaluation de trois programmes de la Politique


Nationale de l’Eau (PGEA, PN-AEP et PN-AEUE). Il est donc un dispositif unique pour ces
trois (03) programmes, qui s’assureront de produire les informations pour le renseigner.
Les structures de mise en œuvre des trois (03) programmes pourront également
produire des indicateurs pour des usages purement internes, sur la base de ce système.
Le DISE sera complété plus tard avec celui du PNAH et du PNGIRE, pour permettre le
suivi-évaluation de tous les programmes de la Politique Nationale de l’Eau du Burkina
Faso.
Le champ géographique du dispositif découle de l’organisation du territoire. Il s’applique
donc à toutes les 13 régions et les 351 communes du pays. Il couvre également le milieu
urbain et le milieu rural, ainsi que les zones loties et non loties.
Le champ des bénéficiaires couverts par le dispositif de suivi-évaluation concerne les
ménages, les lieux publics (marchés, gares, lieux de culte) et les secteurs institutionnels
(écoles et centres de santé).
Les indicateurs du dispositif sont organisés autour de cinq (05) grandes familles,
conformément à la chaîne des résultats (/intrants/ressources, activités, extrants, effets

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et impacts). Le nombre total d’indicateurs retenus est de 98, soit 31 pour le PGEA, 33
pour le PN-AEP et 34 pour le PN-AEUE.
Les organes du DISE sont constitués du Comité National de Pilotage des programmes
Gouvernance, AEP et AEUE (CNP), du Comité Central de Coordination (CCC), du Comité
Régional de Pilotage (CRP), de l’Equipe Technique Régionale (ETR), du Groupe Régional de
travail sur la Programmation et le ciblage des interventions (GRP), du Cadre de
concertation Communale (CCCo) et de l’Equipe Technique Communale (ETCo).
L’essentiel des interventions techniques relatives à la collecte et au traitement des
données est attribué aux Directions Régionales en charge de l’Eau et de l’Assainissement
(DREA), qui constituent la cheville ouvrière du DISE.
La coordination du DISE est assurée, au niveau central, par la DGEP pour ce qui
concerne le volet eau potable et par la DGA pour ce qui concerne le volet assainissement
des eaux usées et excréta. L’ONEA assure la coordination et le renseignement des
informations de son périmètre d’intervention, en relation avec la DGEP et la DGA. La
DGESS assure la coordination globale du dispositif.
Quatre (4) groupes d’outils sont proposés, comprenant : les outils de conception, de
mise en œuvre du DISE, de valorisation des résultats et d’évaluation. L’ensemble des
outils est conçu pour alimenter à terme une base de données en réseau, accessible en
ligne, et permet à toute personne ayant accès à internet de pouvoir consulter les
informations sous forme de tableaux, de graphiques, ou de cartes.
Le budget de mise en place et du fonctionnement du dispositif s’élève à près de 5,75
milliards de FCFA dont 3,2 milliards de FCFA financés à travers le plan d’actions AMOC
adopté par le décret 2018/0298/PRES/PM/MEA/MATD/MINEFID/MS/MENA pour la
sécurisation d’agent technique communaux.
(Bruno & Martina, 2012; MSE, 2008 ;AMCOW, 2009)

Analyse
Le dispositif adapté du Burkina Faso pour l’atteinte des ODD se résume à une adaptation
des normes nationales en matière d’accès à l’eau dans les différents niveaux de service
de l’échelle défini par le JMP. Alors nous avons quatre niveaux de services dont les
évaluations sont faites toujours sur la base des données traitées au niveau de la base
INO. Les mêmes approches sont utilisées pour évaluer les taux d’accès à l’eau potable de
l’ère OMD à l’ère ODD. Il s’agit toujours de l’approche « infrastructure ». Cette approche
ne permet pas de mesurer réellement le niveau de services d’eau potable mais plus tôt
les efforts de desserte en eau potable. Nous constatons également la nécessité de
rendre opérationnel le cadre de mesure de l’ensemble des indicateurs de performance
du système de suivi –évaluation (indicateurs de ressources jusqu’aux indicateurs
d’impacts).

Par ailleurs les ODD constituent de nouvelles exigences et de nouveaux défis en matière
de services d’AEP qui mettent la rigueur et l’accent sur l’amélioration des insuffisances
constatées des OMD dans les différents sous-secteurs AEP et AEUE. Le nouveau
référentiel de normes, critères et indicateurs et le DISE constituent la preuve d’un
progrès du Burkina en matière de suivi –évaluation de service d’eau potable pour
l’atteinte des ODD. Cependant il reste son opérationnalisation sur le terrain. Par ailleurs
il faut préciser que dans les ODD, l’approche « service » est primordiale.

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ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
L’opérationnalisation du système de suivi-évaluation du Burkina doit progressivement
intégrer la dimension de la qualité de service d’eau potable (la continuité du service, la
qualité de l’eau distribuée, la quantité d’eau disponible pour couvrir les besoins, le prix
de l’eau effectivement pratiqué et le temps mis pour la collecte de l’eau) dans son
dispositif. La qualité de service doit être mesurée et cela implique de définir clairement
des normes et des indicateurs SMART qui feront l’objet de mesure temporelle pour
cerner la qualité de service d’AEP en milieu rural.

III. 2. Dispositif international

Description
Tous les chiffres du JMP sont basés sur des données nationales - de nombreux
ensembles de données nationaux proviennent d'enquêtes auprès des ménages, mais la
base de données JMP comprend également des recensements, des rapports
administratifs et d'autres types de sources de données.

Tableau 4 : Liste complète des sources de données nationales du BURKINA FASO


utilisées pour produire des estimations JMP
Type
Source Année
DHS93 Enquête démographique et de santé 1993
EPM94 Enquête prioritaire sur la condition de vie des ménages 1994
CEN96 Recensement général de la population et de l’habitation 1996
MICS96 Enquête en grappes à indicateurs multiples 1996
EPM98 Enquête prioritaire sur la condition de vie des ménages 1998
DHS99 Enquête démographique et de santé 1999
QUIBB03 Questionnaire à Indicateur de Base du Bien-être 2003
Enquête burkinabé sur les conditions de vie des
EBCVM03 2003
ménages (EBCVM)
DHS03 Enquête démographique et de santé 2003
WHS03 Enquête sanitaire mondiale, OMS, 2003 2003
QUIBB05 Questionnaire à Indicateur de Base du Bien-être 2005
CEN06 Recensement général de la population et de l’habitation 2006
MICS06 Enquête en grappes à indicateurs multiples 2006
QUIBB07 Questionnaire à Indicateur de Base du Bien-être 2007
EPM09 Enquête prioritaire sur la condition de vie des ménages 2009
Enquête nationale sur l'accès des ménages aux ouvrages
ENA10 2010
d'assainissement familial
DHS10 Enquête démographique et de santé 2010
MIS14 Enquête sur les indicateurs du paludisme, 2014 2014
EMC14 Enquête Multisectorielle Continue, 2013-2014 2014

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PMA14 Surveillance du rendement et responsabilisation 2014
PMA15 Surveillance du rendement et responsabilisation 2015
PMA16 Surveillance du rendement et responsabilisation 2016
PMA17 Surveillance du rendement et responsabilisation 2017
Source : Rapport JMP 2017

Tableau 5: synthèse des données de quelques pays (1988-2017)


Sources des données

Pays Administration Enquêtes Recensement autres Total

Burkina Faso 0 21 2 -- 23

Niger 1 15 2 -- 18

Togo - 12 1 9 22

Madagascar 1 18 1 - 20

Benin
- 10 3 9 22

Source :Rapport JMP 2017

Le dispositif international de suivi pour les services d’approvisionnement en eau potable


est celui du JMP. Il a été adapté aux ODD afin de mesurer les progrès y relatifs. L’échelle
de mesure des services d’AEP est la matrice ci-après présentée (Tous les chiffres du JMP
sont basés sur des données nationales - de nombreux ensembles de données nationaux
proviennent d'enquêtes auprès des ménages, mais la base de données JMP comprend
également des recensements, des rapports administratifs et d'autres types de sources
de données.

Tableau 4). Le JMP procède à la collecte des données nationales. Dans le cas du Burkina,
le JMP collecte les données au niveau de l’INSD, des enquêtes, etc. Les données de
l’INSD sont basées les recensements et sur l’enquête multisectorielle continue (EMC) qui
est conduite chaque année. A ce niveau, il s’agit juste d’extraire la population totale (et
non la moyenne) estimée qui utilise l’eau de chaque type d’ouvrage située à moins de 30
minutes, comme eau de boisson.

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Tableau 6 : Echelle de base du JMP pour le suivi des services d’AEP dans le cadre des
ODD

Niveau de service Définition selon les ODD

GERE EN TOUTE SECURITE Eau potable provenant d’un point d’eau amélioré
situé à domicile, disponible au besoin et exempt de
matières fécales et de contamination chimique
ÉLEMENTAIRE Eau de boisson provenant d’un point d’eau amélioré,
à condition que le trajet aller-retour pour aller
chercher l’eau ne dépasse pas 30 minutes, temps
d’attente compris
LIMITE Eau de boisson provenant d’un point d’eau amélioré,
pour lequel le trajet aller-retour pour aller chercher
l’eau dépasse 30 minutes, temps d’attente compris
NON AMELIORE Eau de boisson provenant d’un puits non protégé ou
d’une source non protégée
EAUX DE SURFACE Eau de boisson collectée directement d’un cours
d’eau, barrage, lac, étang, mare, canal (d’irrigation
notamment)
NB : Les points d'eau améliorés sont ceux qui, de par la nature de leur conception et de leur
construction, ont le potentiel de fournir de l'eau potable. Les points d’eau améliorés
incluent les points d’eau raccordés par canalisations, les puits tubulaires ou forages, les
puits protégés, les sources protégées, les eaux de pluie et les eaux conditionnées ou livrées.

L’échelle contient cinq niveaux de services d’AEP à savoir « Géré en toute sécurité »,
« élémentaire », « limité », « non amélioré » et « eaux de surface ». Les différents niveaux
de service décrits sont classés suivant la possibilité que l’installation puisse offrir une

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« eau de qualité » avec une « facilité » et une « sécurité » d’accès à la ressource en un
« temps raisonnable ».

Analyse
Le JMP a proposé une nouvelle échelle qui sera progressive pour mesurer l’atteinte des
ODD. L’introduction du niveau de service « Géré en toute sécurité » démontre la
recherche de l’amélioration de la santé humaine à travers l’accès universel à l’eau et
l’assainissement. Ce niveau de service est défini comme étant « Eau potable provenant
d’un point d’eau amélioré situé à domicile, disponible au besoin et exempt de matières
fécales et de contamination chimique.» Les points d’eau améliorés incluent les points
d’eau raccordés par canalisations, les puits tubulaires ou forages, les puits protégés, les
sources protégées, les eaux de pluie et les eaux conditionnées ou livrées. Les points
d’eau raccordés par canalisations sont des branchements privés à domicile qui doivent
être disponibles au besoin et exempts de matières fécales et de contamination chimique.
La « disponibilité » de l’eau au besoin est la conséquence d’une « continuité de service »
et d’une « fonctionnalité » des installations dans un niveau acceptable. Les points d’eau
améliorés « exempts de matières fécales et de contamination chimique » traduisent une
situation de protection de l’eau de boisson qui minimisent au maximum tout risque de
pollution fécale et chimique (JMP, 2017).

Le deuxième niveau de service acceptable est le niveau de service « élémentaire ».


L’ambition forte des ODD est que les pays en voie de développement arrivent au moins à
ce niveau de service. Si le point d'eau amélioré ne répond à aucun des trois critères
fondamentaux (il doit être accessible à domicile, l'eau doit être disponible au besoin, et
l'eau fournie doit être exempte de toute contamination), mais que le trajet aller-retour
pour aller chercher de l'eau prend 30 minutes ou moins, il est considéré comme un
service élémentaire d'approvisionnement en eau de boisson (JMP). L’évaluation du
niveau de service élémentaire passe par la vérification des deux critères suivants :

• le temps aller-retour de 30 minutes (temps d’attente compris) pour aller


chercher l’eau du point d’eau amélioré ;
• la qualité de l’eau à la source (point d’eau amélioré), au stockage et à l’utilisation
(qui suppose des tests).

Le respect de ces deux critères est fondamental pour assurer un service élémentaire. La
qualité de l’eau doit être assurée pour le consommateur dont il est nécessaire de
procéder à des contrôles réguliers pour s’assurer de la potabilité de l’eau consommée
que ce soit au niveau du point d’eau amélioré mais également à domicile. Les cas de
contamination peuvent faire l’objet de traitements spécifiques par des dispositifs
simplifiés ou à l’aide de produits locaux. Le but final est d’assurer un accès à l’eau
potable dans le respect de conditions minimales.

Les autres niveaux de service d’eau potable sont le niveau de service « Limité », le
niveau de service « Non amélioré », et le niveau de service « Eaux de surface » ; ils sont
moins exigeants que les premiers mais requirent également des conditions
particulières.

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Dans l’ensemble le JMP propose un ensemble d’approche en vue de pouvoir collecter des
informations de qualité et fiables pour produire un rapport précis sur les progrès de
services AEP des pays, des sous régions et du monde. Pour cela elle diversifie ses
sources de données (administratives, enquête ménage, nationale, internationale, etc.)
afin de toucher le maximum de données de qualité. De plus il utilise une méthode
statistique harmonisée pour faire ses estimations. Plusieurs expertises et ressources
financières conséquentes sont mises à profit pour la réussite des missions du JMP.

Malgré ses efforts pour produire des résultats de qualité, les pays n’ont pas atteint le
même niveau de perfection en matière de production de l’information. Des difficultés
sont enregistrées dans certaines contrées mais avec son expérience et son expertise
de longue date, le JMP utilise les sources de données diversifiées pour relever le défi
de quantité et de qualité des données. (JMP, 2017)

IV. Analyse de la qualité de service dans le dispositif de distribution d’eau potable au


Burkina
Dans le contexte actuel des ODD, la qualité d’un service d’eau potable est appréciée en
fonction des critères suivants :

• La continuité du service ;
• La qualité de l’eau distribuée ;
• La quantité d’eau disponible pour couvrir les besoins ;
• Le prix de l’eau effectivement pratiqué ;
• Le temps mis pour la collecte de l’eau.

Chaque volet doit faire l’objet d’un suivi particulier pour s’assurer de son effectivité sur
le terrain et cela passe nécessairement par un système de suivi-évaluation opérationnel.
Ces critères sont fondamentaux et indispensables dans l’accès universel de l’eau potable
pour tous.

IV.1. La continuité de service d’eau


La continuité de services AEP peut être considérée comme un paramètre fondamental
pour caractériser la permanence du fonctionnement régulier ou l’interruption du
service AEP. La continuité du service est un indicateur incontournable dans l’évaluation
de l’accès à l’eau potable. Cet indicateur est lié à la disponibilité de l’eau pour les usagers
dans la limite des capacités des systèmes AEP.

Dans le dispositif national la continuité du service AEP est un impératif pour assurer
l’accès à l’eau en ce sens qu’elle est un déterminant de la qualité du service. La réforme
du système de gestion des infrastructures hydrauliques en milieu rural et semi urbain a
été adoptée en novembre 2000, afin d’apporter une réponse aux limites de la gestion du
type communautaire des ouvrages d’AEP. Les outils d’application ont été adoptés par le
Comité National de Pilotage du PN AEPA. Sa mise en œuvre et sa généralisation restent
néanmoins toujours à parfaire mais elle est essentielle pour assurer la durabilité et la

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continuité du service de l’eau. En sus de la réforme, la mise en œuvre des mesures
suivantes devrait contribuer à la durabilité et à la continuité du service de l’eau :

• La promotion des branchements privés, favorisant l’accès universel à l’eau


potable ;
• Une tarification adaptée : plus que la téléphonie mobile qui s’est implantée jusque
dans les villages les plus reculés, le service de l’eau doit reposer sur une
tarification qui assure le recouvrement des coûts en restant abordable pour tous
;
• La promotion du partenariat public privé (ppp) à travers l’implication
d’opérateurs privés/ONGs dans la gestion des infrastructures d’AEP ;
• La participation des usagers de l’eau ;
• Le respect des normes de potabilité.
Il ressort clairement la nécessité de la continuité de service dans la réforme du système
de gestion des infrastructures hydrauliques en milieu rural et il existe également un
indicateur sur la continuité de service dans le manuel de suivi-évaluation. Cependant on
note une grosse insuffisance de la réforme qui est le manque de dispositif opérationnel
de suivi-évaluation de la continuité de service d’eau potable en milieu rural et donc de
mesurer son efficacité dans le temps.

Dans le document cadre de gestion du service public de l’eau en milieu rural et semi-
urbain, le service public de l’eau doit fonctionner de manière continue en vue de
satisfaire les besoins, les attentes et les exigences pour satisfaire l’intérêt général. Sa
création procède d’un besoin permanent. Le service public de l’eau est vital pour les
citoyens et pour la préservation de leur dignité. Le principe de continuité impose à
l’exploitant de faire fonctionner le service public de l’eau dans le cas d’espèce quelles
que soient les difficultés ou les fautes commises par l’administration sauf en cas de
remise en cause du contrat. L’exigence de la continuité de service à l’endroit de
l’exploitant n’est pas concrétisée par un dispositif opérationnel de mesure de
l’indicateur de continuité de service formulé dans le manuel de suivi –évaluation du
service public de l’eau.

La même rigueur s’applique à tout gestionnaire (communautaire, société d’état, etc.) du


service public de l’eau. En tout état de cause, tout contrat et/ou toute autre forme de
gestion du service public de l’eau (communautaire, opérateur privé à travers les PPP),
l’Etat par le biais du MEA et des services techniques déconcentrés doit être le garant de
la pérennité du service public de l’eau en y mettant en œuvre tous les moyens
nécessaires y concourants.

Ainsi l’ONEA, qui est la société d’état à caractère stratégique expérimenté dans la
fourniture de l’eau potable en milieu urbain et semi urbain au Burkina, conclue avec
l’Etat Burkinabé des contrats plans triennaux qui fixent les obligations et devoirs de
chaque partie contractante. Dans ces contrats l’ONEA s’engage à assurer une
distribution d’eau potable de façon continue et équitable. Elle adopte des mesures

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administratives et techniques, allant de la proposition de structures tarifaires et des
tarifs adaptés au rationnement équitable. Il n’est cependant pas formulé un indicateur
de suivi de la continuité de service d’eau en tenant compte des formes de ruptures
(intentionnelle, rationnement, baisses de pression, maintenance, travaux) dans ce
contrat plan. Par conséquent aucun dispositif de mesure de cet indicateur n’existe non
plus malgré la grande expérience de l’ONEA en matière de service d’eau potable en
milieu urbain.

De même les opérateurs privés assurent la gestion du service public de l’eau potable par
les modes de gestion déléguée aux risques de l’autorité délégante (gérance et régie
intéressée) et les modes de gestion déléguée aux risques du délégataire (contrats de
concession ou d’affermage). Pour le mode de gérance aux risques de la collectivité
territoriale ou l’Etat, les travaux d’investissement, d’entretien, de maintenance, de
renouvellement, de réparation, etc. ou toute action visant à assurer la qualité du service
sont à la charge de l’autorité délégante (collectivité ou Etat). La concession implique la
réalisation des ouvrages nécessaires, leur gestion et exploitation durable pour assurer
une continuité de service à l’entière charge du concessionnaire. L’affermage est le mode
de gestion par lequel on confie l’existant des systèmes AEP aux fermiers qui assurent la
gestion, la maintenance, le renouvellement d’une catégorie d’équipement, l’entretien à
ses frais dans le but d’assurer la pérennité du service durant sa période de contrat. Le
choix du mode de gestion est pris en fonction des capacités de l’autorité de service (la
commune) et de sa volonté de s’impliquer ou de déléguer. Plus on descend dans le
tableau ci-dessous, plus le niveau de délégation est important.

Les Associations d’Usagers d’Eau (AUE) étaient à l’époque une forme de gestion
communautaire améliorée (a contrario des comités de points d’eau) puisqu’elles sont
érigées par village et permettent d’assurer une forme de péréquation. Mais le recours
aux AUE a véritablement révélé ses limites sur le terrain du fait d’un déficit en capacités
techniques et de management de ces organisations. Les AUE sont désormais mandatées
pour le contrôle du service public de l’eau (équité, qualité, disponibilité et accessibilité).

Tableau 7:source: module de formation MOC (MEA, 2014)


Type de Appellation Nature de Responsable et risques
l’operateur
gestion

La gestion Gestion Volontaires Budget contrôle par un assemblé de la


directe (ou communautaire communauté
en régie) Communautai
res

Régie simple Opérateur Budget intégré au budget général, aucune


public, intégré autonomie de gestion
dans les
services de la
commune

Régies Operateur Budget annexe au budget général,


autonome public

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(dotée de administrative autonomie de gestion limitée
l’autonomie distinct de la
financière) commune

Régie dotée de Opérateur Autonomie financière totale dans un


la personnalité public, établissement a caractère industriel et
morale administrative commercial
ment distinct
de la
commune

Les Prestation de Entreprise Gestion partielle, Rénumeration forfaitaire


prestations service privée payée par la collectivité

Gérance Entreprise Gestion partielle ou complète du service


privée Rénumeration forfaitaire payée par la
collectivité

Régie intéressé Entreprise Gestion partielle ou complété du service


privée
Rénumeration forfaitaire payée par la
collectivité, avec un intéressement limité
aux résultats

La Affermage Entreprise Gestion globale du service, Rénumeration


délégation privée directe par les usages

Concession Entreprise Gestion globale du service, financement


privée éventuel des investissements (clause
concessives), Rénumeration directe par les
usagers

Il ressort de ces analyses que la pérennité du service public de l’eau est prônée dans
toutes les formes de gestion du service public de l’eau. Mais est ce qu’elle est réellement
assurée dans toutes ces formes de gestion ? Quelle est la norme qui détermine la
continuité du service AEP dans un temps donné ? Quel est le dispositif opérationnel qui
permet la mesure de la continuité de service dans le temps ?

La continuité de service n’est pas simplement une question d’attributions, de missions,


d’objectifs mais elle implique une forte mobilisation de ressources idoines (capital
humain qualifié et compétent, capital financier conséquent, ressources matérielles
disponibles, adaptées et accessibles en temps réel). La forme de gestion du service
public d’eau importe relativement peu si les ressources financières sont disponibles ; on
peut mobiliser aisément les ressources humaines professionnelles et les ressources
matérielles pour assurer le fonctionnement pérenne des systèmes AEP.

L’ONEA assure tant bien que mal le rationnement de l’eau dans certaines villes où la
ressource en eau est très rare. Les PPP sont une solution viable pour les services d’eau

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au Burkina. Cependant l’Etat doit consacrer un accompagnement très fourni en
ressources financières pour soutenir les PPP surtout dans les zones où le
fonctionnement est susceptible d’entrainer des pertes. Certes il peut y avoir des
compensations des pertes selon les zones de couverture du fermier mais il n’est
toujours pas évident que les opérateurs privés résolvent les dysfonctionnements
majeurs à temps.

Le dispositif fondamental qui peut réellement orienter le décideur Burkinabé est le


système de suivi-évaluation de services AEP. L’indicateur sur la pérennité du service en
milieu rural doit prendre en compte une dimension temporelle avec des normes
clairement définies en la matière. Au Burkina cet indicateur est mesuré par l’Indice de
continuité du service d’eau. Cet indice est évalué comme étant le « Nombre de jours de
l’année durant lesquels le service a fonctionné pendant au moins la moitié du temps
prévu Rapporté au Nombre de jours total durant la même période d’observation ». Le
temps prévu est proposé par la World Bank pour les réseaux AEP : 24*(1 -
Déficit/Production) en heures/jour. Dans le DISE et le référentiel3 des normes, critères
et indicateurs d’accès à l’eau potable en vigueur, l’indice de continuité du service AEP est
défini comme le rapport entre le nombre de jours de l’année sans interruption du
service rapporté au nombre total de jours de l’année d’observation. Les données
nécessaires au calcul de cet indicateur proviennent d’une enquête auprès des
populations suivant une fréquence annuelle (DISE en cours d’expérimentation dans le
grand Ouest). Par exemple au Ghana la pérennité du service est assurée dans un
intervalle de temps ti si le système AEP fonctionne au moins pendant 95 %. L’un des
déterminants phares de la pérennité du service est la fonctionnalité plus ou moins
pérenne du système AEP. Ainsi l’indice de continuité de service est classé parmi la
famille des indicateurs des opérations et maintenance des systèmes AEP dans le
référentiel des indicateurs en vigueur. La fonctionnalité du système AEP inclue
l’utilisation effective de l’eau dans le système AEP. Le taux de fonctionnalité est défini
comme le nombre de systèmes AEP ayant eu un taux de disponibilité supérieur à 75 %
sur l’année civile rapporté au nombre total de systèmes AEP en service pendant cette
même période. Un système AEP est dit fonctionnel lorsque la durée continue de son
indisponibilité est inférieure à trois (3) mois dans l’année.

La perception réelle de la continuité du service AEP passe par la définition d’une norme
de référence en prenant en compte toute la complexité de la question (quantité d’eau
disponible ou utilisée sur une période donnée, pression disponible, durée journalière ou
périodique du service, fréquence des pannes et le temps requis pour leurs réparations).
De plus la fonctionnalité de l’ouvrage et la continuité du service sont des indicateurs
qu’il faut croiser pour mesurer la qualité du service AEP. Le suivi de la fonctionnalité de
l’ouvrage AEP et de la pérennité du service AEP peut se faire de façon plus aisée avec les
opérateurs privés de sorte à alerter les services déconcentrés de l’Etat des éventuelles
interruptions de fonctionnement des systèmes AEP. L’opérateur privé devra disposer un
canevas de suivi de la continuité de service qu’il renseigne chaque jour sans interruption
et cela doit être un point contraignant du contrat et non négociable. Mais le contrôle

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régulier de cette tâche incombe à l’administration publique à travers ses
démembrements.

En synthèse, la plus grande continuité possible du service AEP est la réduction des
pannes et des interruptions de service (maintenance préventive et réparation). La
disponibilité de l’eau implique la continuité du service d’eau. La disponibilité peut être
évaluée à l’aide de plusieurs mesures : la quantité d’eau disponible ou utilisée sur une
période donnée, la durée Journalière du service (dans le cas de l’alimentation en réseau),
la fréquence des pannes et le temps requis pour leurs réparations. Concernant le suivi
au niveau mondial, le JMP préconise de mesurer par des enquêtes la durée pendant
laquelle l’eau est disponible.

Au Burkina Faso notamment en milieu rural, la tendance est orientée vers des
opérateurs privés à travers des contrats d’affermage ou d’exploitation de sorte à ce qu’ils
portent la maintenance préventive des systèmes AEP, les réparations et les contrôles de
pannes des systèmes AEP et la gestion des interruptions probables ou avérées des
services AEP.

Ainsi, la maintenance des systèmes thermiques constitue un facteur critique de la


continuité de service puisque plus de 60% des réseaux AEP fonctionnent à partir de
moteurs ou groupes électrogènes. Cette question est particulièrement importante
lorsque les gestionnaires délégués sont des entrepreneurs individuels ou
microentreprises qui ne disposent pas en interne de compétences techniques pointues.
Selon les constats de terrain d’importants progrès restent à accomplir pour améliorer
l’environnement technique des gestionnaires délégués, notamment pour
l’approvisionnement de consommables de qualité prouvée (révisions moteurs, relevage
de pompes, etc.). De nouveaux dispositifs opérationnels doivent être imaginés qui
permettent de densifier les points d’approvisionnement et (huile, pièces d’usure) et
l’accès à des professionnels pour l’exécution de d’opérations complexes décentraliser les
services de professionnels en évaluant notamment les avantages réciproques des
approches de concurrence “ dans le marché “ ou “ pour le marché “.

Au regard des insuffisances, il faut promouvoir la compétence locale à travers le


renforcement de capacités des artisans réparateurs, le recrutement et la formation
professionnelle des chômeurs locaux, le recrutement des professionnels de métiers
divers (électromécanique, hydraulique, etc.). Il faudra également exiger des fermiers les
compétences nécessaires pour la gestion déléguée du service d’eau et s’assurer de leur
présence effective.

VI.2. La qualité de l’eau distribuée


Les trois premiers niveaux de services d’eau potable attendus par les ODD (Géré en
toute sécurité, élémentaire et limité) exigent l’usage des points d’eau améliorés. Ces
points d’eau améliorés doivent avoir le potentiel de fourniture de l'eau potable. La
notion d’eau potable implique alors la question de la qualité de l’eau. L’eau doit être apte
à l’usage humain notamment à la consommation humaine.

Au regard de l’aspect important de la qualité de l’eau, on ne peut pas classer un point


d’eau parmi les points d’eau améliorés en considération uniquement de ces

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caractéristiques techniques et conceptuels mais surtout à cause de la nature potable de
l’eau qu’elle fournit. Dans le cas où la qualité de l’eau est menacée par des intrusions
externes ou internes à l’ouvrage et son environnement proche, un système de
traitement simple peut être intégré et permettre à l’ouvrage ou au système AEP de
conserver sa nature de point d’eau amélioré.

Mais comme percevoir la non-conformité de la qualité de l’eau dans les services d’eau
potable. Il est généralement d’usage qu’à la réalisation des points d’eau modernes (PEM),
une analyse de la qualité de l’eau soit effectuée pour orienter sur la possibilité
d’exploitation du PEM ou non. Cette analyse physico chimique et bactériologique est
très ponctuelle et ne permet pas de situer l’évolution de la qualité de l’eau dans le temps.

Par ailleurs l’Etat à travers le MEA a prévu des indicateurs de suivi de la qualité de l’eau
applicable sur le territoire national. Le décret N°2019-0204/
PRES/PM/MEA/MINEFID/MATDC/MS définis les indicateurs de qualité de l’eau
suivants :

• Le taux de conformité de la qualité bactériologique ;


• Le taux de conformité de la qualité physico chimique de l’eau ;

Ces indicateurs sont applicables à tout systèmes AEP et au contrat de délégation sur
tout le territoire national. Le but ultime du suivi de la qualité de l’eau est que l’eau
distribuée par les services publics d’eau potable respecte les dispositions et les
modifications des normes de potabilité de l’eau destinée à la consommation pour
satisfaire concomitamment aux trois exigences suivantes :

• La qualité sanitaire de l’eau : la qualité de l’eau doit être garantie et protégée


contre les risques pour la santé humaine, avérés ou potentiels, immédiats, à
court, moyen et long terme ;
• La qualité organoleptique : l’eau être équilibrée en sels minéraux, agréables à
boire et ne pas susciter de doute du consommateur à partir de son goût, sa
couleur ou son odeur ;
• La stabilité de l’eau distribuée : l’eau distribuée doit être stable dans sa
composition, tendre vers l’équilibre calco-carbonique tout en étant légèrement
incrustante afin de garder ses caractéristiques pendant le transport et ne pas
attaquer les systèmes de transport et distribution.

Les normes en matière de qualité physico chimiques et bactériologiques de l’eau


existent également dans la réglementation. Il s’agit de l’arrêté conjoint
N°19/MARHRH/MS portant définition des normes de potabilité de l’eau du 05 avril
2005.

Il n’existe pas réellement un système de suivi cohérent et organisé de la qualité de l’eau


des systèmes AEP. Dans les contrats d’affermage, il est recommandé souvent le contrôle

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périodique (semestriel, …) de la qualité de l’eau et la désinfection périodique (trimestriel,
…) des systèmes AEP (AEPS, PEA) au chlore. Mais l’effectivité de cette mesure ne peut
être confirmée avec certitude. Il alors impératif de travailler à asseoir un système de
suivi régulier avec les communes, les agences de l’eau, les services techniques
déconcentrés pour assurer un meilleur suivi de la qualité de l’eau. Ces données devront
être intégrées dans la base INO pour l’estimation de l’accès à l’eau potable suivant les
différents niveaux de service.

Pour assurer un bon suivi de la qualité de l’eau, le PSEAU propose d’évaluer les risques
de contamination, non seulement au point de distribution, mais également pendant le
transport, durant le stockage à domicile et au moment de son utilisation. Pour les cas
avérés de contamination, des traitements spécifiques simplifiés peuvent être mis en
place et intégré aux systèmes AEP pour garantir une eau potable aux utilisateurs.

Le DISE prend en compte la dimension qualité de l’eau dans l’enquête ménage ou le


sondage.

IV.3. La quantité d’eau disponible pour couvrir les besoins


L’approche « infrastructure » permet de mesurer les efforts d’investissements de l’Etat
dans le domaine de l’eau potable. Ces investissements permettent effectivement de
rapprocher les infrastructures des populations. On évalue ces investissements par le
taux de desserte en eau potable dans les localités.

Cependant une chose est de réaliser l’infrastructure en bonne et due forme mais l’autre
chose est de s’assurer que le flux d’eau produit satisfait réellement aux besoins des
populations desservies. Le territoire Burkinabé est marqué par une forte présence du
socle cristallin qui limite la capacité des ouvrages de captage d’eau souterraine. L’eau
souterraine qui est la principale source d’AEP en milieu rural se heurte souvent à des
problèmes de surexploitation. La baisse saisonnière de la nappe influence négativement
la satisfaction des besoins en eau potable dans plusieurs localités du pays.

A ce problème de contexte hydrogéologique difficile s’ajoute le problème des capacités


de certains systèmes AEP comme les PMH qui fournissent généralement des débits
plafonnés à un mètre cube par heure. Cette situation de PMH conduit à limiter
l’exploitation de certains aquifères plus productifs (débits supérieurs à un mètre cube
heure après la foration et le développement).

La combinaison de ces contraintes conduit à une insuffisance d’eau autour de certains


points et contribuent même à augmenter le temps d’attente pour le prélèvement de
l’eau. Certains ouvrages de captages sont également déclassés à cause du problème
d’arsenic. La prolifération des sites d’orpaillage traditionnel conduit également à des cas
de pollution des nappes et menacent sérieusement l’approvisionnement en eau potable
à partir des points d’eau améliorés. On peut conclure qu’il n’y a pas une adéquation entre
la demande en eau et la ressource en eau mobilisée de sorte à ce que certaines
populations accourent vers les points d’eau non améliorés et même des ressources en
eau brutes dont la qualité laisse à désirer pour satisfaire leurs besoins en eau de
consommation et domestiques.

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Les quantités d’eau sollicitées en milieu rural sont fonction des types de systèmes d’AEP.
Il existe des normes qui définissent les consommations spécifiques dédiées aux
différents systèmes d’AEP. Dans le nouveau référentiel en vigueur au Burkina, les
quantités d’eau spécifiques sont définies comme suit :

• Niveau de service 1: PEM : Consommation spécifique de 20


Litre/personne/jour ;
• Niveau de service 2 : borne fontaine ou poste d’eau autonome : Consommation
spécifique de 25 Litre/personne/jour ;
• Niveau de service 3 : branchement particulier : Consommation spécifique de 40
Litre/personne/jour.

Le suivi des quantités d’eau utilisées en milieu rural est nécessaire afin de vérifier
l’adéquation entre le consommation réelle journalière et la consommation spécifique.
Les consommations spécifiques sont définies pour maîtriser les seuils indispensables à
une vie décente. En dessous de ces seuils, on estime que l’individu est vulnérable. Il est
donc important de mesurer cette consommation. Pour plusieurs raisons, beaucoup
d’usagers de l’eau sont en dessous du seuil, même si on n’a pas de chiffre à cause de
multiples facteurs comme : le prix de l’eau, la pénibilité du transport, l’existence de
sources alternatives gratuites, la fréquence des pannes, etc. en milieu urbain, l’ONEA a
une méthode de calcul selon le volume d’eau vendue à ses abonnées, mais en milieu
rural, il n’y a aucune mesure qui se pratique actuellement dans le dispositif de suivi –
évaluation du Burkina en milieu rural.

Dans le contexte actuel d’insécurité grandissante dans le grand nord et l’est du pays, les
populations effectuent des déplacements massifs abandonnant des localités pourvus de
points d’eau amélioré pour aller s’installer vers d’autres localités où l’accès à l’eau n’était
pas totalement garanti pour les résidents habituels. Il est plus que trivial que les
problèmes de quantité d’eau vont se poser avec acuité dans ces localités d’hospitalité.
Cette nouvelle donne impose de développer de nouvelles stratégies pour assurer l’accès
l’eau potable pour ces populations. Quel est le devenir des infrastructures inexploitées
des localités abandonnées dans la base de données INO et quelle incidence sur le taux
d’accès l’eau potable au niveau des régions en proie à l’insécurité et les régions de
recasement ?

Un système de suivi de la quantité d’eau s’impose à tous les niveaux pour permettre de
cerner la disponibilité en eau et évaluer correctement les consommations d’eau et
l’accès à l’eau. Le système doit être orienter vers le suivi de la ressource en eau
disponible et le suivi des quantités d’eau prélevées et utilisées sur une période donnée.

IV.4. Le prix de l’eau effectivement pratiqué


Les ODD visent à assurer d’ici à 2030, l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un
coût abordable. Il s’agit en réalité des coûts de service de l’eau. Les coûts prennent en
compte les volets :

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• Prix de l'eau potable ou redevance ;
• Frais d'entretien ;
• Raccordement au réseau d’eau courante ;
• Construction des installations d'approvisionnement en eau ;
• Temps de collecte de l'eau.

Le coût de l’eau doit tenir compte du contexte socio-économique de la localité. Il ne doit


pas constituer une barrière pour l’accès équitable te universel des populations à l’eau
potable. Dans le dispositif national surtout en milieu rural, il n’existe un système
uniformisé du prix de l’eau potable en milieu rural. Le prix se fixe en tenant compte de
plusieurs facteurs sociaux et économiques. Dans le cadre de la Maitrise d’Ouvrage
Communale, les communes prennent des délibérations sur le prix de l’eau à l’issue de
brève étude socio-économique. Ces délibérations constituent des documents qui
stipulent la décision du Conseil municipal fixant les montants à payer par la population
pour accéder à l’eau des ouvrages d’AEP tels que les AEPS, les PEA et mêmes les PMH
couverts.

Le gouvernement Burkinabé a adopté récemment un guide harmonisé pour le prix de


l’eau potable en milieu rural s’appliquant à toute forme de gestion du service d’eau
potable en milieu rural. Il faudra prévoir un dispositif de suivi de l’accès équitable à l’eau
potable en fonction de son prix. La nécessité d’un indicateur s’impose à ce niveau avec
un dispositif opérationnel de suivi dans le temps.

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IV.5. Le temps mis pour la collecte de l’eau
Le temps mis pour la collecte de l’eau caractérise le niveau de service au niveau des
Points d’eau partagés. Il s’agit d’évaluer concrètement le temps aller-retour y compris le
temps pour disposer de l’eau à domicile. Cette évaluation doit tenir compte du moyen de
déplacement le commun aux utilisateurs du point d’eau partagé.
Suivre ce paramètre consiste à évaluer l’accessibilité du point d’eau partagé en fonction
du niveau de service élémentaire et du service limité. Une fiche de suivi de cet
indicateur est nécessaire pendant pour évaluer réellement la qualité du service au
niveau du point d’eau partagé.

IV.6. La problématique du suivi dans les zones urbaines


La zone urbaine ONEA est définie en fonction des critères de taille d’habitants, de
rentabilité de l’activité de production et de distribution d’eau, etc.

Ainsi dans le contrat plan de l’ONEA, une zone urbaine ou autre zone éligible est
considérée par l’ONEA que si le minimum de la population est de 10 000 habitants et la
certitude d’une rentabilité financière. Par conséquent elle ne procède à la création de
nouveaux centres et l’extension de réseau dans une zone donnée que si ces critères sont
remplis. Par ailleurs, certains villages des communes rurales sont desservis par l’ONEA
dans le cadre des plans d’atténuation des impacts ou de la gestion par affermage et sont
comptabilisés dans le cadre du milieu urbain. En outre la notion de centre de l’ONEA est
différente de l’espace de la commune urbaine qui comprend une agglomération et des
îlots d’habitations dispersés constitués par les villages incorporés dans les secteurs ou
des zones dites non loties.

Le JMP utilise les données de l’INSD pour faire ces estimations sur le taux d’accès à l’eau
suivant son échelle de niveau de service. Le code général des collectivités territoriales
au Burkina Faso de la loi 055-2004/AN du 21 décembre 2004, consacre l’organisation du
territoire burkinabé en collectivités territoriales (article 7). « La commune urbaine est
une entité territoriale comprenant au moins une agglomération permanente de vingt-
cinq mille habitants et dont les activités économiques permettent de générer des
ressources budgétaires propres annuelles d’au moins vingt-cinq millions (25.000.000) de
francs CFA » selon le code général des collectivités territoriales (article 19). Le code
général des collectivités territoriales définit la commune rurale comme étant « un
regroupement de villages qui a une population d’au moins cinq mille habitants et dont
les activités économiques permettent de générer des ressources budgétaires propres
annuelles d’au moins cinq millions (5.000.000) de francs CFA » (article 27). La
problématique du calcul, de la désagrégation et de la comparabilité des indicateurs,
requiert que le domaine de l’AEPA adopte les mêmes définitions que les autres sources
de données officielles (CGCT)... De ce fait, la définition de milieu urbain et milieu rural
retenue se conforme à celle utilisée par l’INSD lors des recensements de la population.
Selon les travaux de l’INSD, le milieu urbain est constitué des secteurs des communes
urbaines telles que définies par le CGCT, et le milieu rural des villages des communes
rurales, auxquels on ajoute les villages rattachés des communes urbaines. Le milieu
urbain n’existe donc pas dans les communes rurales, mais le milieu rural peut exister
dans une commune urbaine.

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De façon générale, les résultats ONEA sont conformes aux résultats du JMP

Tableau 8: Ecarts ONEA (2018) et JMP (2017) sur le taux d'accès à l'eau potable
Niveau de service Source d’eau améliorée

JMP - Données 2017 94.9

ONEA - données 2018 91.1

Ecart en valeur absolue 3.8 %

Commentaire Acceptable

V. Analyse des hypothèses de calcul des taux d’accès à l’eau potable selon les
approches INO et JMP
Les résultats issus de l’évaluation du service d’AEP au Burkina Faso du MEA (2018) et du
JMP (2018) présentent des écarts majeurs sur les niveaux de services « élémentaire » et
« Non Amélioré » (tableau ci-dessous). Ces écarts critiques sont la preuve que les
hypothèses de mesure (méthodes, critères, outils, normes) de ces indicateurs ne sont
pas harmonisés d’un point de vue pratique.

Géré en
Non
Niveau de service toute Elémentaire Limité
Amélioré
sécurité
JMP - Données 2017 ND 34,99% 32,87% 30,54%
MEA - données 2018 0,13% 67,16% 32,33% 0,37%
Ecart en valeur absolue - 32,17% 0,54% 30,17%
Commentaire Elevé Acceptable Elevé
NC : Non Disponible

Cependant le Burkina Faso s’est aligné dans le dispositif international de suivi-évaluation


des services d’eau potable en adaptant les définitions des niveaux de services formulés
par le JMP à son contexte. Les niveaux de service proposé par le JMP ont été intégrés
dans le dispositif de suivi-évaluation du MEA existant depuis les OMD. Les hypothèses
de calcul des taux d’accès à l’eau potable sont définies dans le tableau suivant. Il est
nécessaire de préciser que le JMP propose une échelle progressive pour caractériser les
différents niveaux de service et mieux identifier les besoins d’amélioration du service.

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Définition Limite du BF
Définition selon les
Niveau d'accès adaptée au
ODD
Burkina Faso
Géré en toute Eau potable Non prise en compte des puits
sécurité provenant d’un point tubulaires ou forages, les puits
d’eau amélioré situé à Population protégés, les sources protégées, les
domicile, disponible desservie par eaux de pluie et les eaux conditionnées
au besoin et exempt branchement ou livrées existants dans les domiciles
de matières fécales particulier Non prise en compte de la notion de
et de contamination disponibilité du service au besoin
chimique
Élémentaire Eau de boisson Non prise en compte des aspects de
provenant d’un point disponibilité du service dans les deux
d’eau amélioré, à cas
condition que le Population Non prise en compte du temps aller-
trajet aller-retour desservie par retour et du temps d’attente
pour aller chercher Points d'eau Est-ce que la proximité est une
l’eau ne dépasse pas Modernes (rayon assurance pour ne pas dépasser 30
30 minutes, temps de 1 km), Bornes minutes, temps d’attente compris.
d’attente compris Fontaines et L’affluence de la population autour des
Points d'Eau points d’eau modernes peut amener des
Autonomes habitants d’un rayon de 1 km à dépasser
(rayon de 500 m) les 30 minutes et pire à faire usage de
source d’eau non améliorée
Non prise en compte de la continuité
du service
Limité Eau de boisson La population non desservie peut aller
provenant d’un point s’approvisionner dans des sources d’eau
d’eau amélioré, pour non protégée ou directement sur un
lequel le trajet aller- Population non cours d’eau
retour pour aller desservie des
chercher l’eau villages desservis
dépasse 30 minutes,
temps d’attente
compris
Non amélioré Eau de boisson Non prise en compte des puits non
provenant d’un puits protégés et des sources non protégées
non protégé ou d’une Cette source d’eau peut être sollicitée
source non protégée par des habitants polarisées par des
sources d’eau améliorées
Population des
Pas de service L’eau de boisson
villages à taux
collectée
d'accès 0%
directement d’un
cours d’eau, barrage,
lac, étang, mare,
canal (d’irrigation
notamment)

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L’analyse des hypothèses adaptées du Burkina comparée à celles du JMP (ou échelle de
référence de service pour l’eau potable) fait ressortir fondamentalement des écarts de
paramètres et de critères dans quelques niveaux de services d’eau potable. Ces limites
entre les deux définitions constituent déjà une contrainte majeure dans l’évaluation
harmonisée des services AEP. On peut alors tirer les conclusions suivantes sur l’analyse
des deux types d’hypothèses :

• Dans le niveau de service « Géré en toute sécurité », le MEA n’a pas pris en
compte les paramètres de systèmes AEP tels que les puits tubulaires ou forages,
les puits protégés, les sources protégées, les eaux de pluie et les eaux
conditionnées ou livrées existants dans les domiciles et le critère de disponibilité
de l’eau au besoin ou pérennité du service de l’eau à tout moment.
• Dans le niveau de service « Élémentaire », le JMP et le Burkina n’ont pas pris en
compte l’aspect disponibilité de l’eau. En plus le Burkina considère la proximité
du système AEP avec l’habitant comme un acquis d’accès à l’eau ; ce qui n’est pas
une mesure de garantie pour l’habitant se situant dans le rayon. Une grande
affluence autour du point d’eau peut amener les habitants se situant dans le
rayon de desserte à dépasser le temps record de 30 minutes. On tire la
conclusion que le taux évalué par le Burkina est assimilable au taux de desserte
en eau potable. Mais au regard de la complexité de l’indicateur, l’approche de
collecte de données peut permettre de vérifier les usagers qui respectent le
temps requis pour être dans les conditions d’un niveau de service élémentaire ;
• Dans le niveau de service « Limité », le MEA suppose que les points d’eau
améliorée des localités vont absorber les populations ne se trouvant pas dans
leur rayon d’action. Une partie de cette population peut effectivement faire usage
des points d’eau amélioré en dépassant le temps record de 30 min. Cependant
une frange d’habitants de ces mêmes localités en situation de non couverture
peut se rabattre sur des sources d’eau non améliorée ou pire encore des eaux de
surface. Dans tous les cas de figure, seule une approche basée sur un échantillon
de cette zone non couverte peut permettre de cerner les habitants utilisant
réellement la source d’eau améliorée ou non ;
• Dans le niveau de service « Non amélioré » et « Pas de service », le MEA attribue
systématiquement cette catégorie de service aux Population des villages à taux
d'accès 0% c’est-à-dire qu’il n’y pas de présence physique d’un système AEP

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amélioré. Le MEA ne prend pas en compte des puits non protégés et des sources
non protégées qui constituent des principales sources d’alimentation en eau de
boisson d’un segment important de la population Burkinabé surtout en milieu
rural. En sus, cette source d’eau peut être sollicitée par des habitants polarisées
par des sources d’eau améliorées.

Il ressort de l’analyse des hypothèses de calcul des indicateurs d’accès à l’eau potable
proposée par le Burkina Faso que l’approche de collecte de données est importante dans
la chaîne de l’évaluation ou estimation des taux d’accès à l’eau de consommation. Le
Burkina Faso utilise toujours la même approche pour déterminer les indicateurs d’accès
à l’eau potable à savoir la collecte des données actualisées sur les ouvrages d’AEP
fonctionnels et non fonctionnels. L’affectation de la population se fait systématiquement
en fonction du type d’ouvrage (BP, BF, PEM) dans le rayon d’action de la source d’eau. De
façon opérationnelle une campagne de collecte de données sur le territoire national est
réalisée notamment l’INO. Ce travail est capitalisé à travers les opérations de saisie dans
la base de données INO. Après l’opération de saisie, l’outil base de données SIG-OMD
utilise les données de l’INO pour calculer le taux d’accès à l’eau potable en tenant
compte des critères et normes en vigueur. Le principe utilisé permet en réalité de
calculer le taux de desserte en eau potable (estimation de la population polarisée par les
systèmes AEP fonctionnels en fonction des normes et critères en vigueur). Aucune
enquête ménage n’est réalisée, ni un sondage au niveau des ménages et des autres
sources de consommation d’eau potable pour cerner réellement l’accès à l’eau potable.
Le Burkina est toujours dans l’évaluation des efforts de l’Etat à approcher les systèmes
d’AEP des populations et non celle de l’usage réel des services d’eau. Conscient de cette
insuffisance dans l’estimation des taux d’accès à l’eau potable, il ressort clairement dans
le manuel du DISE que :

• Le concept d’accès à l’eau potable peut se mesurer à partir de plusieurs


indicateurs, dont le taux de desserte des populations en eau potable, le taux de
couverture des besoins des populations en eau potable, et le taux d’accès à l’eau
potable.
• Le calcul du taux de desserte combine (i) les réalisations respectant les normes et
critères définis et (ii) les populations. Il traduit ainsi l’effort que l’Etat consent
pour rapprocher le service d’eau potable aux populations.
• Le calcul du taux de couverture des besoins des populations en eau potable
combine également les réalisations respectant les normes et critères définis,
rapporté aux besoins quantifiés des populations. Ainsi, il traduit la capacité à
satisfaire les besoins quantitatifs et qualitatifs des populations en eau potable.
• L’indicateur d’accès à l’eau potable combine l’effort que l’Etat fait pour
rapprocher les services d’eau potable aux populations et celui consenti par les

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populations pour en bénéficier effectivement. C’est donc la part de la population
qui utilise, de façon durable, une source d’eau potable pour boire.
• L’INSD calcule :
(i) Un taux d’accès physique des populations à l’eau potable qui rend compte de
la proximité du point d’eau potable aux concessions des ménages, que ceux-ci
utilisent ce point d’eau potable ou pas ;
(ii) Un taux d’accès économique des populations à l’eau potable qui rend compte
de la capacité des populations à boire de l’eau d’une source potable, que cette
source soit à proximité de leurs concessions ou pas ;
(iii) Un taux d’accès des populations à l’eau potable (physique et économique) qui
combine l’utilisation de l’eau de sources potables situées à proximité de leurs
concessions par les populations pour boire (manuel dise aepa, 2018).

Les estimations du JMP commencent par la collecte de sources de données nationales


qui contiennent des informations sur les services d’approvisionnement en eau des
ménages. Les sources de données sont des enquêtes auprès des ménages, tandis que les
recensements et les sources administratives avec des quotas variés dans la base de
données. Près de cinq fois plus de données administratives ont été utilisées pour la mise
à jour du rapport 2017 et les enquêtes auprès des ménages ne représentent désormais
plus que 42 % de la base de données mondiale du JMP. La plupart de ces sources de
données ont été recueillies directement de rapports publiés par les autorités nationales,
notamment les bureaux de statistique, les ministères et les organismes de
réglementation. Les données démographiques utilisées dans ce rapport, y compris celles
concernant la part de la population urbaine et rurale, sont les chiffres les plus récents
publiés par la Division de la population des Nations Unies. Les données sur les
populations nationales ont été tirées de la version révisée en 2015 des Perspectives
d'avenir de la population mondiale des Nations Unies, tandis que la proportion de la
population vivant en milieu rural est issue de la révision 2014 des Perspectives de
l'urbanisation mondiale. Pour faire les estimations nationales de chaque pays, le JMP
développe des estimations relatives aux indicateurs du JMP en ajustant la droite de
régression aux données recueillies. Une simple régression linéaire est utilisée pour
estimer la part de la population bénéficiant des types de systèmes AEP. Le processus de
désagrégation se poursuit avec la même méthode de régressions linéaires séparées pour
les types spécifiques de systèmes AEP et les niveaux de services.

La situation sur les hypothèses d’estimations est marquée par les méthodes de collecte
de données et l’échelle de service d’eau potable. Par conséquent le JMP et le MEA utilise
des méthodes de collecte de données, des sources de données et une échelle de service
d’eau potable différentes. Cela justifie le fait des écarts constatés entre les résultats
obtenus sur les niveaux de services « Elémentaire » et « Non Amélioré ». Le résultat du
niveau de service « élémentaire » du MEA représente son habituel taux d’accès à l’eau

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potable qui n’est rien d’autre que le taux de desserte en eau potable. Le résultat du MEA
sur le niveau de service « Non Amélioré » d’un taux de 0,37% apparait comme une sous-
estimation car dans le contexte Burkinabé l’usage des sources d’eau non protégées et
des eaux brute est toujours une réalité en milieu rural. Un travail de réajustement des
méthodes de collecte de données et de la méthode de calcul des taux d’accès par niveau
de service s’impose pour corriger les imperfections au niveau du MEA. L’harmonisation
des approches est plus que nécessaire pour permettre de mesurer les progrès des
services d’eau potable dans une certaine cohérence afin que les aides au développement
soient mieux réparties en tenant compte des vraies réalités de chaque pays pour une
atteinte des ODD. Le DISE semble être déjà une piste de solutions à cette problématique
au niveau du Burkina, il reste à savoir si les moyens permettront de l’opérationnaliser et
de le rendre plus digeste et adapté au contexte mondial.

De manière générale, le fait que le Burkina Faso applique des cibles plus strictes en
matière d’approvisionnement en eau ; cela conduit nécessairement à une baisse
importante des estimations de l’accès par rapport aux estimations du JMP (Didier, 2009)

Selon les catégories utilisées par le JMP, il serait possible d’envisager d’intégrer
quelques autres types d’ouvrages d’approvisionnement en eau dans la liste des ouvrages
dans la mesure où ce type d’ouvrage serait utilisé par un nombre important de ménage
ou que cette pratique aurait tendance à se développer: • « Source protégée »
(considéré amélioré pour le JMP) et « Source non protégée » (considéré non amélioré
pour le JMP) • « Collecte des eaux de pluies » (considéré amélioré pour le JMP) • « Eau en
bouteille » (considéré non amélioré par le JMP sauf si le ménage utilise l’eau d’autres
points d’eau améliorés pour la cuisine et l’hygiène personnelle. Ce point nécessite une
autre question spécifique pour le type de point utilisé pour les autres usages
domestiques) • « Revendeurs d’eau » avec charrette avec réservoir/fût et « camion-
citerne » (considéré non améliorée par le JMP) (Didier, 2009)

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VI. Comparaison des indicateurs et méthodes de suivi pour le milieu rural entre le MEA et le JM
Tableau 9: Comparaison des indicateurs et méthodes de suivi pour le milieu rural entre le MEA et le JMP
MEA JMP Différences et recommandations

Indicateurs % de la population ayant accès à l’eau % de la population utilisant des services Le Ministère comptabilise les
potable suivant les normes et critères en d’alimentation en eau potable points d’eau disponibles et calcule
vigueur. le nombre de personne disposant
- gérés en toute sécurité d’un point d’eau amélioré
Du fait que le mode de calcul s’appuie sur la
- élémentaire (point d’eau amélioré à
disponibilité d’ouvrages en point d’eau et le JMP comptabilise les usagers
moderne selon les normes, le taux moins de 30 minutes) qui utilise les points d’eau
correspond davantage à un limité points d’eau amélioré à plus de 30 améliorés.
minutes Il est important de bien
Taux de couverture en équipement communiquer sur ces deux
indicateurs qui sont à la fois
différents mais également très
complémentaires.

Niveaux de - Géré en toute sécurité ( ?) : Population - gérés en toute sécurité Les niveaux de services sont
services pris desservie par branchement particulier - élémentaire (point d’eau amélioré à relativement proches l’un de
en compte - Elémentaire ( ?) : Population desservie par moins de 30 minutes) l’autre sauf que le JMP distingue
Points d'eau Modernes (rayon de 1 km), - limité points d’eau amélioré à plus de utilisation de point d’eau non
Bornes Fontaines et Points d'Eau 30 minutes amélioré (il existe une
Autonomes (rayon de 500 m) - non amélioré infrastructure mais non protégée)
- Limité ( ?) : Population non desservie des pas de point d’eau / eaux de surface et pas de points de point d’eau /
villages desservis eaux de surface signifiant qu’il
Sans accès : Population des villages à taux n’existe pas d’infrastructure. Cette
d'accès 0% distinction ne semble pas
nécessaire sauf si on peut
considérer qu’on peut améliorer

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une point d’eau non protégé en
point d’eau amélioré.

Points d’eau Branchement particulier Branchement privé à domicile Le seul type de point d’eau qui
améliorés n’est pas considéré comme
Borne fontaine Borne fontaine / robinet publique amélioré par le MEA / JMP est le
puits moderne protégé s’il n’est
Point d’eau autonome Forage équipé d’une PMH pas équipé d’une PMH.
Forage équipé d’une PMH Puits équipé d’une PMH

Puits équipé d’une PMH Puits moderne protégé

Source protégée Source protégée

Systèmes de collecte d’eau de pluie Systèmes de collecte d’eau de pluie

Eau en bouteille / eau en sachet Eau en bouteille / eau en sachet

Eau livrée à domicile par charretier Eau livrée à domicile par charretier

NB. A noter que les seuls points d’eau NB. A noter que tous ces points d’eau ou
considérés en milieu urbain ne modalités d’approvisionnement en eau
comprennent que les Branchements privés sont considérés comme améliorés tant
et les bornes fontaines. en milieu urbain qu’en milieu rural mais
les critères d’accessibilité, de
disponibilité et de qualité d’eau vont
rapprocher les deux résultats.

Normes Le MEA vient d’adopter de nouvelles Le JMP, basant ses estimations sur L’analyse du nouveau recensement

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d’accès par normes et estime que le nombre de l’utilisation effective de points d’eau n’a de 2019 permettra de vérifier le
point d’eau personne par point d’eau doit se limiter au pas besoin d’adopter de normes à ce nombre d’utilisateur par type de
maximum à (mettre à jour): niveau. point d’eau jusqu’au niveau
village/commune et permettra de
Borne fontaine : 300 habitants et dans un voir quels sont les ratios
rayon de 500 mètres par… d’utilisation réelle en comparant
les résultats du recensement avec
le nombre d’ouvrage fonctionnels
disponibles. A partir de l’estimation
En fait, ces normes sont essentiellement
au niveau communal, puis régional
destinées au dimensionnement /
et national, il sera possible de
densification des points d’eau.
réviser si nécessaire les normes.
N.B. La vérification de l’utilisation de ces
points d’eau n’est pas réalisée et par
conséquent, l’utilisation effective peut être
supérieure ou inférieure à la norme

Accessibilité Voir pour les distances en fonction des Moins de 30 minutes pour élémentaire La différence est entre distance et
types de points d’eau temps passé (aller-retour) pour
Plus de 30 minutes pour limiter collecter l’eau au point d’eau et le
fait qu’on prend en compte l’aller
et le retour pour le JMP. Il serait
bien de voir avec les résultats
d’enquête ménage qui mesure à la
fois distance et temps de transport
pour voir si on peut trouver une
corrélation ou un lien entre les
deux.

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Disponibilité On parle de fonctionnalité des points d’eau Le JMP est disposé à suivre les normes Les deux peuvent se rejoindre mais
– quelle norme ? nationales il est important que les enquêtes
ménages prennent en compte ces
normes à intégrer dans les
questionnaires si la question est
posée.

Si le MEA décide une norme


vérifiable, il faut demander à
l’ANSD de l’intégrer.

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VII. Synthèse des analyses
VII.1. Problématiques majeures du suivi-évaluation des services d’approvisionnement
en eau potable
Les problématiques majeures du suivi-évaluation des services AEP sont entre autres :

• Le manque de disponibilité des ressources financières pour assurer un


fonctionnement permanent du dispositif de suivi-évaluation permanent ;
• L’insuffisance d’harmonisation des outils et méthodes du dispositif avec celui des
dispositifs internationaux (JMP) ;
• La non opérationnalisation de tout le dispositif de suivi-évaluation : il n’existe pas
de dispositif de mesure des indicateurs des opérations et maintenance
(continuité du service d’eau), les indicateurs de la qualité de l’eau, les indicateurs
de gestions de la clientèle (tarif de l’eau, satisfaction des clients), les autres
indicateurs de la qualité de service (quantité d’eau, temps de prélèvement), les
indicateurs d’impacts ;
• Le déficit de compétence appropriée au niveau local pour assurer un suivi en
temps réel.

VII.2. Enjeux et défis d’amélioration du processus de suivi-évaluation des services


d’approvisionnement en eau potable
Le suivi-évaluation des services d’eau potable est un canal qui conditionne un accès
universel à l’eau. Un suivi–évaluation sincère et fidèle oriente sur les choix de
technologies, de planifications, de mesures et d’actions à mener à moyen, court et long
terme. Ainsi au regard de l’environnement du secteur eau du Burkina Faso, il se décline
les enjeux et défis suivants :

• Perfectionner le système de suivi-évaluation à l’image de celui du JMP pour


traduire la réalité du service fournis aux usagers et améliorer les décisions sur les
actions correctives à entreprendre ;
• Mettre en place un dispositif de suivi permanent sur les systèmes AEP avec
l’implication forte des opérateurs privés, des Directions provinciales et
collectivités territoriales ;
• Intégrer dans le dispositif opérationnel le suivi de la qualité de service d’eau
potable ;
• Développer le système d’information sur l’eau axée sur l’amélioration de la santé
humaine en vue d’orienter les investissements conséquents sur le secteur eau
potable et assainissement ;

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• Développer une synergie d’actions entre les différentes parties prenantes du
système de suivi-évaluation en vue de renforcer les opportunités de financement
du secteur eau et assainissement ;
• Renforcer les ressources humaines sur l’appropriation des outils internationaux
en matière de suivi-évaluation des services AEP.

VII.3. Actions en vue du développement d’un système d’information sur les AEPS/PEA
Le développement d’un système d’information sur les AEPS et les PEA repose sur le
dynamisme des acteurs locaux majeurs à savoir les directions provinciales de l’eau, les
collectivités territoriales, les opérateurs privés et les AUE. Il est donc nécessaire que le
MEA travaille à rendre opérationnel les directions provinciales qui vont accompagner
véritablement les collectivités territoriales dans l’exercice de la Maitrise d’ouvrage
communale (MOC). Une fois, la MOC opérationnalisée et les opérateurs privés
dynamiques engagés sur les chantiers des services d’eau potables, le succès d’un
système d’information sur les AEPS et PEA est assuré à 95 % sur tous les plans. Ces
opérateurs devront constituer le bras opérationnel du système de suivi-évaluation des
services d’eau. Les indicateurs liés au suivi de la qualité des services d’eau et des autres
indicateurs non suivis devront trouver un cadre de mesure dans le nouveau dispositif.
Les communes joueront le rôle de suivi et les directions provinciales et régionales
devront assurer la supervision et la validation des données collectées régulièrement tout
au long de l’année. Une base de données communales et régionale devront permettre de
renseigner les données. Cette base de données doit être en réseau entre le niveau
central, le niveau régional, le niveau provincial et le niveau communal. Les outils de
collecte et de traitement de l’information peuvent être adaptés aux nouvelles
technologies de l’information avec le paquet d’application utilisable avec les
smartphones. Mais cette action de succès demande l’opérationnalisation d’un fond
permanent pour garantir la continuité du service d’eau potable. Les AUE constituent la
cheville ouvrière du processus, leur forte implication peut donner des résultats probants
à moyen et long termes. De par leur mandat actuel qui est le contrôle du service public
de l’eau (équité, qualité, disponibilité et accessibilité), elles constitueront un moyen de
dynamisation du suivi des PEM. La couverture des PEM par les AUE nécessite également
qu’elles soient opérationnalisées. Ces associations devront assurer une grande partie de
collecte des données et les sessions de formations doivent permettre la réussite de cette
mission dans la nouvelle du système de suivi –évaluation. Elles devront être appuyer
constamment par les opérateurs privés, la commune, les directions déconcentrées de
l’Etat pour un fonctionnement optimal du système d’information sur l’eau.

VII.4. Recommandations en vue d’améliorer le suivi-évaluation actuel des services


d’approvisionnement en eau potable
Les recommandations sont formulées à l’endroit de plusieurs acteurs car les
responsabilités sont partagées :

A l’endroit du MEA :

• De veiller à l’opérationnalisation du DISE sur l’ensemble du territoire national ;


• De veiller à la mobilisation de ressources conséquentes pour le suivi-évaluation ;

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• D’ériger le système de suivi -évaluation en système d’informations sur les
services AEP avec des livrables périodiques en vue d’orienter les décisions ;
• Mutualiser les efforts avec l’INSD pour collecter le maximum d’information en
vue de l’estimations des progrès en matière d’AEP,
• Utiliser les données du 5ème recensement générale de la population et de l’habitat
sur le secteur eau et assainissement pour analyser les normes, critères et
indicateurs du secteur Eau et Assainissement en vue d’être en phase avec la
réalité du terrain ;
• Mettre en place un dispositif de mesure de la qualité de l’eau, la qualité de l’eau
est un élément clé pour tous les niveaux du JMP, en autre mesurer la teneur les
éléments tels que (fluor, arsenic, bactériologique)

A l’endroit des Collectivités territoriales

• D’impliquer les services techniques dans leurs projets AEP ;


• D’accompagner le processus d’estimations du taux d’accès à l’eau potable ;
• De renforcer leurs ressources humaines techniques.

A l’endroit des opérateurs privés

• De veiller à fournir des services performants ;


• De veiller à renforcer les capacités de leurs ressources humaines ;
• De veiller aux respects des cahiers de charges.

VI.5. Pistes de stratégie de prise en compte du système de suivi-évaluation dans le


processus décisionnel en matière d’approvisionnement en eau potable pour l’atteinte
des ODD

Le DISE constitue un outil très précieux qu’il faut accompagner et rendre opérationnel
sur le terrain. Il faudra également opérationnaliser les compétences humaines et les
structures déconcentrées ainsi que les collectivités et les opérateurs privés. Il faudra
également commencer par mettre en œuvre le système d’information sur les PEA et
AEPS afin d’inciter l’ensemble des acteurs à regarder dans la même direction. Ce
système d’information doit mettre l’accent sur l’information de qualité et d’impact qui
est l’amélioration de la santé humaine et sa protection. Ce système peut faire l’objet de
sites pilotes avant d’évoluer sur l’ensemble du territoire.

Le système de suivi doit prendre en compte les nouveaux liés aux ODD tels que le suivi-
évaluation de la qualité de service d’eau potable. Il s’agit surtout de mettre l’accent sur
un suivi périodique de la pérennité du service, de la tarification de l’eau, de la qualité de
l’eau, de la quantité d’eau disponible et utilisée et du temps de collecte de données. Les
indicateurs devront être battis avec des normes pour permettre de pouvoir mesurer

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clairement nos progrès en matière de service d’eau potable en milieu rural et
éventuellement les contreperformances.

Le contexte particulier de l’insécurité oblique à prévoir dans un tel système des cas de
suivi de la qualité de service d’eau potable aux populations déplacées et l’orientation des
investissements dans le domaine de l’eau potable afin d’améliorer l’accès équitable et
universel de l’eau potable pour tous. La question du suivi des systèmes d’AEP dans les
localités abandonnées devra être murie pour préparer le retour des populations
déplacées.

Les partenaires techniques et financiers constituent un maillon très important et


incontournable du secteur de l’eau potable au Burkina. Le suivi-évaluation constitue
également une attente particulière de nos partenaires qui attendent de l’Etat, des
actions de perfectionnement du système de suivi-évaluation des services d’eau potable
en milieu rural. Un tel système permettra d’évaluer clairement les progrès liés aux
efforts de tous les acteurs pour améliorer les conditions d’accès à l’eau potable et ainsi
contribuer au développement durable des nations.

Il faudra également orienter la réflexion vers les centres de recherche et spécialisée en


suivi-évaluation, en Nouvelles technologies de la communication (NTIC), en hydraulique,
santé publique, etc. Les thématiques de stage peuvent permettre d’alimenter cette
stratégie. Les nouvelles technologies de la communication peuvent permettre
d’améliorer nettement l’information sur l’eau potable, il suffit de trouver les ressources
et les moyens adéquats pour y parvenir.

Pour finir l’Etat doit être le relais de toute action engagée afin de garantir sa pérennité
et son évolution positive pour l’atteinte des objectifs de développement. Le DISE peut
évoluer vers un système axé sur la santé publique afin d’orienter la prise de décision, et
il faudra alors que l’Etat puisse s’assumer et que le principe préleveur payeur puisse être
opérationnel, que les contrats d’affermage soient bien gérés et que les fonds propres y
soient également consacrés à long terme.

Les partenaires qui interviennent dans le domaine de l’AEP sont assez nombreux et
peuvent constituer un moyen pour renforcer la mise en place d’un dispositif
d’information sur l’eau axé sur les indicateurs d’impacts et servant de repère pour les
prises de décision au niveau national.

Pour finir tout est question de compétences donc il est important de former les acteurs
concernés pour une meilleure opérationnalisation du système de suivi-évaluation. Les
ressources stratégiques jusqu’aux ressources locales doivent être outillés de façon
approfondie sur les thématiques diverses en lien avec le système de suivi-évaluation. De
plus la spécialisation des ressources locales s’impose dans toute la chaine de service de
l’eau potable pour leur permettre de rendre le service pérenne et assurer la
capitalisation des données et le traitement de l’information sur le service d’eau potable.

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Conclusion
L’arrivée des ODD décline de nouvelles exigences en services d’AEP centrés sur la
disponibilité et de l’accessibilité, la qualité de l’eau, les coûts des services et les coûts
abordables pour tous. Le niveau de service attendu par les ODD est une cible à l’horizon
2030 et pourra ne pas être atteint immédiatement. Chaque pays devra donc fixer des
objectifs intermédiaires afin de prendre en compte la diversité des situations de départ
en fonction des milieux (urbain, péri-urbain, rural, zones nomades, etc.).

Cette étude a fait ressortir les conclusions majeures suivantes :

• Le système de suivi-évaluation du Burkina pour les services d’eau potable en


milieu rural est toujours orienté vers l’approche « infrastructure ». Cette
approche évalue en réalité les taux de desserte en eau potable et non les taux
d’accès à l’eau potable ;
• Les écarts entre les résultats du JMP 2017 et de l’INO 2017 sont liés à la nature des
données utilisées pour faire le calcul du taux d’accès. Les approches de collecte
de données ne sont pas uniformes et les méthodes de calcul du taux d’accès
diffèrent également. Le JMP est orienté vers l’approche « service » pour évaluer
l’accès à l’eau potable et le MEA est orienté vers l’approche « infrastructure »
pour évaluer l’accès à l’eau potable. Ces deux approches ne peuvent que donner
des résultats différents.

Le Burkina Faso a continué à utiliser le dispositif installé depuis les OMD pour
l’évaluation des services d’eau potable. Ainsi il a pris conscience des insuffisances que ce
dispositif renferme vis-à-vis des autres dispositifs comme celui du JMP. Il a donc pris
ses dispositions pour reformer son dispositif de suivi-évaluation des services d’eau
potable par l’élaboration du DISE et l’adoption du nouveau référentiel de normes,
critères et indicateurs de services d’AEP. Le pays à travers son nouveau dispositif de
suivi-évaluation, le DISE, a tracé la voie pour une évolution positive vers l’horizon des
ODD. Il reste à l’Etat Burkinabé d’engager progressivement les ressources idoines pour
relayer les efforts des PTF. L’eau étant la vie, aucune ressource financière quel que soit
sa valeur, ne saurait substituer le bien-être social qu’elle apporte à l’être humain.

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Bibliographie
AMCOW. (2009, 2010). Approvisionnement en eau potable et assainissement en Burkina
Faso Un état des lieux proposé par AMCOW.

Bruno, V., & Martina, R. (2012, février 21). Livre Bleu Burkina Faso Deuxième édition
Rapport pays – Etat des lieux de l’eau et del’assainissement au niveau national Une
étude menée par le Comité National du Livre Bleu Burkina Faso.

Christelle, P., Juste, N., & Richard, B. (2012, avril). De l’accès aux systèmes de distribution
d’eau potable à l’accès aux services d’eau potable : Méthode et outils. IRC Centre
International de l’Eau et l’Assainissement.

Didier, A. (2009). Analyse des données JMP et estimations sur la base de la politique
nationale.

JMP. (2017). Progrès en Matière, d’eau, d’assainissement et hygiène mise a jour 2017 et
évaluation ODD.

MANUEL DISE AEPA. (2018, juillet). MANUEL DISE AEPA (Dispositif Intégré de Suivi-
Evaluation des Programmes Nationaux Gouvernance, AEP et AEUE).

MSE. (2008, avril). Le tome 2 du Manuel de Suivi-Evaluation (MSE) du PN-AEPA.


Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques.

PGA. (2016, mai). Le Programme Gouvernance du secteur Eau et Assainissement à


l’horizon 2030. MINISTERE DE L’EAU ETDE L’ASSAINISSEMENT.

PN-AEP. (2016, mai). Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable 2016-


2030. MINISTERE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT (MEA.

PN–AEUE. (2016, juin 14). Le Programme National d’Assainissement des Eaux Usées et
Excreta à l’horizon 2030(PN-AEUE). MINISTERE DE L’EAU ET DE L ’ASSAINISSEMENT.

PN-AH. (2017, septembre). Le Programme National des Aménagements Hydrauliques à


l’horizon 2030. MINISTERE DE L’EAU ET DE L ’ASSAINISSEMENT.

PN-GIRE. (2016, mai). Le Programme National de Gestion Intégrée des Ressources en


Eau à l’horizon 2030. MINISTERE DE L’EAU ET DE L ’ASSAINISSEMENT.

pS-Eau. (2018, mars). Les Objectifs de Développement Durable pour les services d’eau et
d’assainissement Décryptage des cibles et indicateurs. Consulté à l’adresse
www.pseau.org/fr/agenda-2030

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Annexe
Annexe 1 : définitions des terminologies des Systèmes AEP
Libellé Définitions consacrées
Service d’eau Le service d’approvisionnement en eau potable au Burkina est
potable l’ensemble des ouvrages, équipements, réseaux hydrauliques qui
participent à la mise à disposition des populations de l’eau de
consommation/eau potable. Il est également perçu comme le
regroupement de l’ensemble des ouvrages qui permettent de
prélever l’eau dans la ressource, de la rendre conforme aux
normes4 de qualité, de la mettre en pression et à la disposition
de l’abonné.
Systèmes AEP Les différents systèmes AEP rencontrés au Burkina Faso notamment en
milieu rural sont décrits dans les paragraphes suivants selon le
référentiel5 technique national de 2017. Les systèmes AEP sont
structurés comme suit :

• Puits moderne pour l’AEP d’un village ou d’une communauté ;


• Forage équipé d’une pompe (PMH) ;
• Poste d’eau autonome (PEA) ;
• Système simplifié d’AEP : AEPS ;
• Système classique pour les grandes et moyennes villes.
Puits moderne pour Le puits moderne est ouvrage construit avec des matériaux importés et
l’AEP d’un village ou du matériel mécanique utilisé parfois pour le fonçage. Au Burkina deux
d’une communauté (2) types de puits modernes sont courants : le puits à grand diamètre
(1,80 m) et le puits à petit diamètre (1,40 m). Mais on retient de plus en
plus que le puits moderne doit être équipé de pompe à motricité
humaine. L’ouvrage comporte deux parties : le puits et son
aménagement de surface.

Un puits est une excavation dans le sol, en général de forme cylindrique


permettant d'atteindre et d'exploiter les nappes phréatiques. Il
comporte le cuvelage et le captage.

Les aménagements de surface des abords du puits, aussi appelés


superstructures, comprennent :

• Margelle;
• Mur de clôture;
• Trottoir anti-bourbier;
• Canal d’évacuation;
• Un décanteur;
• Un puisard d’assainissement,

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Accessoirement un abreuvoir pour les animaux et une aire de
lavage.
Forage équipé d’une Le forage équipé de pompe à motricité humaine est un ouvrage de
pompe (PMH) captage de l’eau souterraine. Il comporte trois parties essentielles à
savoir le forage, la pompe à motricité humaine et les aménagements de
surface.

Il est constitué d’un trou de diamètre minimal de 165 mm équipé de


tubage et est prévu pour recevoir un dispositif de pompage. Les
éléments constitutifs du forage comprennent : les tubages, les
centreurs, le massif filtrant, le packer et le bouchon de pied.

La pompe à motricité humaine, bien que considérée comme une partie


de l’ouvrage est généralement l’objet de prestations de fournitures. Elle
est fabriquée en usine avec des caractéristiques techniques particulières
en fonction du type et du fabricant. Les parties constitutives de la
pompe reposant sur une margelle sont :

• Le socle (embase) ;
• La tête de pompe (fontaine) ;
• La transmission (colonne d’exhaure et le mécanisme de
commande) ;
• Le corps de pompe.

Les aménagements de surface des abords du forage, aussi appelés


superstructures, ont pour objet d’assurer l’hygiène autour de l’ouvrage
et éventuellement de fournir des outils d’usage pratique de l’eau. Les
aménagements de surface comprennent :

• Une dalle ou trottoir anti bourbier ;


• Un muret de clôture ;
• Un canal d’évacuation ;
• Un décanteur ;
• Un puisard d’assainissement,

Accessoirement un abreuvoir pour les animaux et une aire de lavage.

Poste d’eau Le poste d’eau autonome (PEA) est un système compact d’équipements
autonome (PEA) hydrauliques ne comprenant pas de réseau de distribution et constitué
d'un forage avec un débit minimal supérieur ou égal à 5m3/h, d'une
pompe électromécanique, d'un réservoir de stockage et d'au moins trois
robinets de service au pied du réservoir.

Système simplifié Le mini réseau d’AEP est un système d’approvisionnement en eau


potable adapté aux grosses agglomérations en milieu rural comprenant

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d’AEP : AEPS en général, une source de production d’eau dont le débit est supérieur
ou égal à 5 m3/h, un système d’exhaure, une source d’énergie, un
château d’eau, un réseau de canalisations d’adduction et de distribution
d’eau et des points de desserte (bornes fontaines et branchements
particuliers).

Système d’AEP Ce système d’AEP intègre plusieurs villages polarisés par le centre de
multi-village production d’eau. Tous les ouvrages du système sont dimensionnés en
conséquence pour satisfaire les besoins en eau des populations des
villages couverts. Le système multi-village comporte un centre de
production d’eau (forages ou autres sources, exhaure, bâches, châteaux
d’eau), un réseau de distribution, des pôles de dessertes (bornes
fontaines et/ou des branchements particuliers), la source d’énergie et
les autres équipements nécessaires. Le centre de production d’eau (CPE)
varie en fonction de plusieurs paramètres techniques, sociaux et
économiques.

L’AEP multi-village permet de satisfaire les besoins des villages de


contexte hydrogéologique difficile mais également de ceux désirant
améliorer ou moderniser leur niveau de service à travers des BF et des
BP.

Annexe 2 : typologie des systèmes AEP


Type Abréviations Caractéristiques Population Longueur Capacité Production
desservie réseau de de pointe
stockage

Pompe PMH Pas de réseau, 1 à 300 0.1 km 0 à 5


à distribution à la m3/jour
motric sortie du forage
ité
humai
ne

Poste PEA Pas de réseau, 5000 à 0.1 km 2 à 10 m3 5 à 10


d’eau distribution à la 1000 m3/jour
autono sortie du forage
me sur rampe de
robinets,
réservoir au sol
ou faiblement
surélevé

Adduct AEPS Réseau de faible, 2000 à 10 2 km 10 à 50 m3 5 à 40


ion étendue, 000 m3/jour
d’Eau distribution par

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Potabl borne-fontaine
e uniquement,
Simplif réservoir
iée surélevé de
faible capacité

Adduct AEP Réseau étendu 2 000 à 10 2 à 10 km 10 à 50 m3 20 à 300


ion 000 m3/jour
d’Eau
Standa
rd

Adduct AEMV Réseau de 5 000 à 10 à 250 10 à 50 m3 100 à 2000


ion transport 200 000 km m3/jour
d’Eau desservant
Multi plusieurs
Village dizaines de
s villages sur de
grandes
distances

Annexe 3 : matrice des indicateurs du suivi-évaluation


Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e

1 Indicateurs de ressources

1E1 Proportion des financements acquis


par rapport aux besoins de

financement AEP

1E2 Taux d'évolution annuelle des


financements de l'Etat dans le secteur

de l'AEP

1E3 Part du budget de l’Etat dans le


budget total mobilisé pour le sous-

secteur AEP

1E4 Proportion des financements


extérieurs inscrits dans la loi de

finance par rapport aux financements
extérieurs mobilisés pour le sous-

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Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles

de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e
secteur AEP

1A3 Part du budget de l’Etat dans le


budget total mobilisé pour le sous-

secteur AEP

Annexe 4 : matrice des indicateurs du suivi-évaluation


Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles

de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e

1 Indicateurs de ressources

1E1 Proportion des financements acquis


par rapport aux besoins de

financement AEP


1E2 Taux d'évolution annuelle des
financements de l'Etat dans le secteur

de l'AEP

1E3 Part du budget de l’Etat dans le


budget total mobilisé pour le sous-

secteur AEP

1E4 Proportion des financements


extérieurs inscrits dans la loi de
finance par rapport aux financements

extérieurs mobilisés pour le sous-
secteur AEP

SUIVI EVALUATION DES SERVICES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE AU BURKINA FASO : ANALYSE DES
ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles

de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e
1A3 Part du budget de l’Etat dans le
budget total mobilisé pour le sous-

secteur AEP

2 Indicateurs d’activité

2E1 Taux de réalisation physique des


ouvrages AEP ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

2E2 Taux d’exécution financière des


ouvrages AEP ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

2E3 Coût moyen de réalisation d’un


ouvrage AEP ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

2E4 Durée moyenne de passation des


marchés publics relevant de l’AEP ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

2A3 Durée moyenne de passation des


marchés publics relevant de l’AEPA ✓ ✓ ✓ ✓

3 Indicateurs d’extrants

3E1 Stock (nombre total) des ouvrages


AEP existant ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

3E2 Nombre moyen de personnes utilisant


un point d’eau potable ✓ ✓ ✓

3E3 Proportion de centres de plus de


10 000 habitants desservis par l’ONEA
✓ ✓
en matière d’eau potable

3E4 Prix moyen du m3 d’eau à la


consommation ✓ ✓

3E5 Taux de fonctionnalité des ouvrages


d’eau potable ✓ ✓ ✓

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ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles

de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e
3E6 Taux de conformité des prélèvements
sur les eaux de boisson par rapport
aux limites de qualité pour ce qui ✓ ✓
concerne la microbiologie

3E7 Taux de conformité des prélèvements


sur les eaux de boisson par rapport
aux limites de qualité pour ce qui
✓ ✓
concerne les paramètres physico-
chimiques

4 Indicateurs de résultat

4E1 Taux d’accès à l’eau potable


✓ ✓ ✓
4E2 Taux d’équipement des écoles en
ouvrages AEP ✓ ✓

4E3 Taux d’équipement des centres de


santé en ouvrages AEP ✓ ✓

4E4 Taux d’équipement des lieux publics


en ouvrages AEP ✓ ✓

4E5 Taux de satisfaction des usagers des


services publics de l’AEP ✓ ✓ ✓

5 Indicateurs d’impact

5E1 Quantité d’eau prélevée pour la


boisson (surface et souterraine) ✓

5E2 Nombre d’emplois générés par la


gestion du service public d’AEP ✓ ✓ ✓ ✓

5A1
Prévalence des maladies liées au ✓ ✓

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ECARTS EN MILIEU RURAL ENTRE LES RESULTATS DU JMP ET DU MEA POUR L’ANNEE 2017
Code Nomenclatures de désagrégations
Libellé des indicateurs
possibles

de
l’ interventi
Géographiqu

d’ ouvrage
Bénéficiaire
Intervenant

Nature

Genre
Type
on
e
manque d’hygiène

✓ ✓

Annexe 5: critères d’accès aux services publics d’eau potable des ménages

Critères d’accès Paramètres Unité Milieu Milieu Milieu


au service d’eau urbain 1 urbain 2 rural
potable

Sans service Risque pour la - Très élevé Très élevé Très


public d’eau santé élevé
potable : puits
non aménagé et
eau de surface

Nombre de U - - 50
ménage/point de
livraison

Consommation Litre/personne - - 20
spécifique /jour

Distance Mètre 1000 1000 1000


maximale par
rapport au

Temps de collecte Minute Moins de 30 Moins de Moins de


Niveau de de l’eau (aller-
30 30
service 1 : PEM retour incluant le
temps d’attente

Risque pour la Elevé Elevé Elevé


santé

Nombre de U 60 60 50
ménage/point de

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livraison

Consommation Litre/personne 25 25 25
spécifique /jour

Distance Mètre 500 500 500


maximale par
rapport au
Niveau de
service 2 : borne Temps de collecte Minute Moins de 30 Moins de Moins de
fontaine ou de l’eau (aller- 30 30
poste d’eau retour incluant le
autonome temps d’attente

Risque pour la Faible Faible Faible


santé

Nombre de U 1.2 1.4 1.5


ménage/point de
livraison

Consommation Litre/personne 60 50 40
spécifique /jour

Distance Mètre 0 0 0
Niveau de maximale par
service 3 : rapport au
branchement
particulier Risque pour la Très faible Très faible Très
santé faible

Source : décret N°2019-0204

Milieu urbain 1 : secteurs des communes à statut particulier : Ouagadougou et Bobo


Milieu urbain 2 : secteurs des communes urbaines autres que Ouagadougou et Bobo
Milieu Rural : Communes rurales et villages rattachés des communes urbaines.

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