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Automatisation
de la procédure de report
Avant de procéder au développement
de nouvelles solutions, une étude
Figure 3. Ortho-LiDAR adaptée au report des rails et du mobilier ferroviaire
bibliographique a été effectuée permet-
être identifiées. Nous pouvons noter en points extraits exactement aux mêmes tant d’identifier les deux approches
q particulier l’utilisation de la combinai- endroits avec la méthode automatique possibles pour l’amélioration des
son de la représentation Slope Shading et manuelle (Tableau 2). Cette analyse méthodes de report : la semi-automa-
avec une colorisation en fonction des rigoureuse point par point est venue tisation et l’automatisation totale. Dans
zones concaves et convexes [Chiba and compléter un premier contrôle qui avait la littérature, les méthodes d’automati-
Suzuki, 2008] été effectué sur un échantillon de plus sation complète s’appuient en général
de 300 points. Celui-ci avait donné un sur une extraction des objets par clas-
n Validation d’AltaTrack
écart-type d’1 cm sur les points de rails sification du nuage notamment utilisée
AltaTrack est un outil d’assistance au
en calculant les écarts entre des points en milieu ferroviaire par [Arastounia,
report des voies créé en interne chez
manuels et la surface de roulement 2015]. Le principal inconvénient de ces
ALTAMETRIS pour faciliter le report des
interpolée à partir des points automa- méthodes entièrement automatiques
données. En cours de développement,
tiques. est la quantité non négligeable d’er-
il permet aujourd’hui l’extraction auto-
reurs qu’elles engendrent et qu’il faut
matique de rails et de câbles caténaires L’écart-type d’1 cm en planimétrie
corriger. Le temps passé à contrôler et
à partir d’un fond de plan raster et de obtenu pour l’extraction des points
corriger ces erreurs peut s’avérer long
nuages de points LiDAR. Son principe de rails est satisfaisant au regard de
et fait relativiser l’intérêt d’une automa-
consiste à extraire les points d’intérêt à la largeur de 6 cm d’un champignon
tisation totale du report des données.
partir de boîtes de sélection disposées de rail. L’écart-type en altimétrie reste
grâce aux indications du dessinateur quant à lui inférieur au centimètre. Suite à ce constat et aux choix de
(axe et sens de la voie). Afin d’insérer Les points de caténaires extraits par développements déjà effectués par
cet outil dans la chaîne de traitement, AltaTrack présentent des écarts un ALTAMETRIS, l’étude s’est orientée
nous devions valider son efficacité et peu plus importants, souvent liés à la vers le développement de solutions
sa précision d’extraction. Pour cela, présence de plusieurs câbles caténaires semi-automatisées. En effet, celles-ci
une comparaison a été réalisée sur proches dans la boîte de sélection. sont plus rapides à mettre en place et
une cinquantaine de profils entre des L’analyse de ces écarts a pu montrer permettent de conserver un meilleur
contrôle des traitements. Dans le cas du
Écarts rails (en m) Écarts catenaires (en m) report du mobilier ferroviaire, les points
à extraire sont spécifiques et précis. Les
DZ Di 2D Di 3D DZ Di 2D Di 3D méthodes d’extraction utilisées doivent
pouvoir s’adapter à chaque cas.
Moyenne 0.004 -0.009
0.012 0.014 0.016 0.025
n Développement d’AltaTrack
Moyenne L’analyse des résultats obtenus avec
0.005 0.015
(Abs) AltaTrack a permis de placer dès
Max aujourd’hui le logiciel comme un
0.047 0.043 0.059 0.037 0.054 0.055 composant principal des futures
(Abs)
procédures de report. Dans le cas de
Écart-
0.007 0.010 0.012 0.018 0.014 0.022 l’extraction des rails et des caténaires,
type
les développements se sont orientés
Tableau 2. Écarts obtenus pour l’extraction de rails et de caténaires avec l’outil AltaTrack dans deux directions :
ensemble différentes versions d’un j’ai pu fixer une tolérance de ± 1cm qui les caténaires pouvant être traités avec
q même objet. Cette banque de données permettra de détecter d’éventuelles AltaTrack, les tests se sont concentrés
permet à l’algorithme de détecter par erreurs d’extraction. sur les éléments nécessitant encore
la suite les objets similaires dans des Pour confirmer le choix de cette tolé- aujourd’hui un report avec la méthode
nuages de points. rance, les valeurs de dévers théoriques manuelle. Suivant l’environnement
De plus, l’extraction des rails donnant ont été comparées à des valeurs calcu- d’extraction et les points à extraire, trois
déjà aujourd’hui de bons résultats, lées à partir de points extraits par catégories d’objets ont pu être identi-
ils pourront être utilisés comme réfé- AltaTrack (Figure 6). Nous constatons fiées :
rence pour l’extraction des autres que la plupart des valeurs de dévers – les points de niveau situés sur de la
éléments composant le mobilier calculées respectent la tolérance déter- voirie, des zones en terre, de la végé-
ferroviaire. En effet, comme dans cet minée précédemment. tation basse ;
environnement tous les éléments Les valeurs calculées supérieures à – le point au sol des objets verticaux :
sont positionnés par rapport aux rails la tolérance, situées vers le centre du bâtiments, poteaux ;
et sont très normés, nous pouvons graphique, correspondent à l’emplace- – les points supérieurs des caniveaux
envisager l’automatisation de leur ment de pont ou de passage à niveau à câbles.
extraction. Les rails formeront ainsi où l’extraction des points de rails est
Ces objets nécessitent une précision de
une zone de recherche restreinte dans plus hasardeuse. Ces zones présentent,
2 à 5 cm en planimétrie et de 5 à 10 cm
laquelle pourront être détectés tous en raison de la configuration (présence
en altimétrie. La méthode proposée par
les éléments du mobilier ferroviaire de masques liés à l’ouvrage, etc.), des
TerraScan se base sur l’utilisation combi-
qui s’y situent habituellement. densités de points plus faibles ou un
née d’une ortho-image et du nuage de
bruit plus important qui influencent
Validation de l’extraction points de la zone à reporter. Elle consiste,
négativement l’extraction de rails.
Une fois les points extraits, plusieurs pour chaque point digitalisé sur l’ortho-
Si la connaissance automatique des
contrôles sont effectués sur chaque image, à extraire l’altitude de son point
vitesses maximales des voies traitées
profil de la voie. Les contrôles d’écarte- correspondant dans le nuage suivant la
reste encore à établir, le contrôle de
ment des rails et de pente avaient déjà zone de recherche et la méthode d’ex-
dévers permettra, une fois mis en place,
pu être mis en place. Mon étude s’est traction choisies par l’utilisateur. Afin
de garantir une qualité de contrôle des
concentrée sur la mise en place du d’évaluer la précision de cette nouvelle
points extraits encore meilleure.
contrôle de dévers. Le dévers corres- méthode, celle-ci a été comparée à
pond à la différence d’altitude entre n Digitalisation 3D l’extraction manuelle, définie en tant
les deux rails d’une même voie. Sa Afin de réduire les temps de traitement que référence. La différence entre ces
valeur est directement liée à la vitesse pour le report des données 3D, une deux méthodes étant uniquement la
maximale autorisée sur la voie et à son nouvelle méthode de report semi-auto- détermination de l’altitude des points,
rayon de courbure. Sa valeur théorique matisée a été testée au travers d’un seule celle-ci sera étudiée. Les écarts du
est fixée par la formule issue des réfé- outil proposé par le module TerraScan Tableau 3 page suivante ont été calcu-
rentiels de SNCF [1]. A partir de celle-ci et décrite par [Forrler, 2017]. Les rails et lés sur des échantillons de plus d’une
Figure 6. Dévers en fonction du rayon de courbure sur une voie limitée à 160 km/h
centaine de valeurs pour chaque type dessiner des profils altimétriques indi- aux besoins des dessinateurs. Le
d’élément. Afin de déterminer les para- quant les altitudes des rails. Ce travail développement d’outils spécifiques
mètres les plus adaptés pour l’extraction auparavant réalisé manuellement a supplémentaires permet de répondre
de chaque type d’objet, plusieurs tests pu être remplacé par l’utilisation d’un à des besoins ciblés afin de gagner en
ont été réalisés (Tableau 3). Les points nouvel outil. L’algorithme choisi permet temps et en cohérence sur la réalisation
faux extraits conduisant à des écarts d’insérer des points 3D aux intersec- des livrables.
de plusieurs dizaines de centimètres tions entre une polyligne 2D et toutes
Dans cette optique, un fichier gaba-
pouvant aller jusqu’à plusieurs mètres les polylignes 3D qu’elle croise. Les
rit et une bibliothèque de symboles
ont été supprimés avant de réaliser altitudes des nouveaux points sont
dynamiques ont été mis en place. Cette
l’analyse de précision. interpolées à partir des sommets de ces
dernière permet tout d’abord d’avoir une
Les écarts obtenus sur les points correc- polylignes 3D. L’outil a été adapté afin
bibliothèque de symbole unique pour
tement extraits étant inférieurs aux de correspondre le mieux possible aux
l’ensemble des dessinateurs. De plus,
tolérances, les méthodes pourront être besoins des dessinateurs. Une exten-
les symboles dynamiques permettent
validées sous condition de supprimer sion d’un outil d’insertion d’ortho-image
d’avoir plusieurs versions d’un symbole
les fautes lors des extractions. Pour a également pu être mise en place afin
sous un même bloc permettant ainsi de
cela, différentes méthodes pourront de pouvoir gérer les calques d’insertion
faciliter ses modifications une fois qu’il
être mises en place. Une classification des données.
est inséré et d’alléger la bibliothèque
des points du sol pourra être réalisée Le logiciel AltaTrack permet d’obtenir
(Figure 7) page suivante.
pour limiter le risque d’extraction de pour chaque voie ferrée extraite l’empla-
points n’appartenant pas au sol, mais cement des rails et du câble caténaire.
le résultat dépendrait cependant de la Plusieurs grandeurs géométriques régu- Conclusion
qualité de la classification et rajouterait lièrement demandées par les clients,
une étape supplémentaire. Ensuite, l’uti- peuvent être déduites de ces données Les travaux réalisés ont tout d’abord
lisation d’un diagramme de répartition telles que : permis d’établir un schéma précis des
des altitudes des points dans chaque – l’écartement des rails ; procédures de report actuellement
zone de recherche pourra permettre – le dévers ; utilisées au sein d’ALTAMETRIS et de
d’identifier les pics correspondants – la hauteur du caténaire ; faire un bilan des outils disponibles.
aux altitudes du sol ou des toits de – le désaxement du caténaire. Les recherches réalisées par la suite
bâtiments par exemple et d’extraire le ont permis d’identifier les points d’op-
Le fichier initial d’export renvoyait uni-
point désiré. Enfin, dans le cas des cani- timisation. A partir de cette étude, une
quement les coordonnées 3D des points
veaux à câbles, avant d’extraire le point nouvelle méthode de report automati-
de rails et caténaires sous la forme d’un
le plus haut, un filtre ne conservant que sée a été testée et au vu des résultats
tableur. Celui-ci a été complété avec les
les points sous une certaine altitude par obtenus, nous pouvons affirmer que
formules de ces différentes grandeurs
rapport au point le plus bas de la zone l’utilisation des méthodes proposées
géométriques, afin de les obtenir auto-
pourra être utilisé. présente, pour certains types d’objets,
matiquement à chaque exportation de
un gain de temps pour le report sans en
Aide à la génération des plans données.
diminuer la précision. Les techniques
En complément des recherches précé-
d’extraction et de contrôle du logiciel
dentes, mon étude s’est également
Automatisation de la mise de report développé en interne ont été
concentrée sur la mise en place et l’inté-
optimisées.
gration de différents outils pour faciliter en forme
Par la suite, l’ensemble des méthodes
et contrôler la génération de livrables.
Le logiciel de dessin utilisé par d’extraction validées dans le cadre
n Outils d’extraction de données ALTAMETRIS n’est pas orienté spécifi- du projet devront être industrialisées.
A partir des polylignes 3D extraites quement vers le domaine du ferroviaire. Afin d’éviter l’utilisation d’un nouveau
d’AltaTrack, les dessinateurs doivent Il n’est donc pas toujours bien adapté logiciel dans la chaîne de traitement,
q
Revue XYZ • N° 158 – 1er trimestre 2019
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INGÉNIERIE