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des Routes
LES
DECHETS
ET
LA ROUTE
photo : DDE 66 - Richard Bayle
Document de travail - mars 2003
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Déchets Ordures Déchets
de chantiers ménagères du bâtiment
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Photo : DREIF
Somma
Cadre législatif et réglementaire
Cadre législatif P7
• Le principe du pollueur-payeur
• La planification
Cadre réglementaire P8
déchets en TP
Cadre législatif
Le principe du pollueur-payeur
Comme tout déchet, les déchets de chantiers sont soumis au code de l'environnement,
livre V, titre 4.
Le code impose au producteur ou détenteur du déchet de l'éliminer dans le respect de la
réglementation en vigueur. Le terme " d'élimination " englobe aussi bien la mise en déchar-
ge que le recyclage, la valorisation matière et énergétique, le réemploi ou la réutilisation.
Ce principe du " pollueur-payeur " pose un problème pour les chantiers du bâtiment et
aussi ceux des travaux publics. Le maître d'ouvrage imposait très rarement des obligations
concernant l'élimination des déchets, considérant que c'était à l'entreprise de s'occuper
de leur gestion ; et d'un autre côté, les entreprises détaillaient peu le coût d'élimination
des déchets.
Dans le cas des chantiers de TP, deux types de déchets sont à considérer :
• Les déchets dits " de conception ", imposés par la réalisation de l'infrastructure (tels que les déchets
de démolition d'ouvrages d'art ou d'anciennes chaussées, les excédents de déblais…) : le maître
d'ouvrage est bien le premier " producteur " du déchet par le fait même des travaux ; il doit donc
les prendre clairement en compte dans son appel d'offre et suivre leur élimination ;
• Les déchets dits " de fonctionnement ", liés aux techniques utilisées par l'entreprise de TP
(tels que les huiles usagées de moteur, les excédents de fabrication d'enrobés ou de béton…) :
l'entreprise peut alors être considérée comme le seul producteur et détenteur du déchet.
Actuellement, aucune jurisprudence ne permet de distinguer clairement la responsabi-
lité de chacun.
La planification
Le législateur n'avait imposé une planification que pour les déchets ménagers et les
déchets dangereux.
Afin de pallier ce manque, les ministères de l'équipement et de l'environnement, ainsi
que le secrétariat d'état au logement ont cosigné la circulaire du 15 février 2000 concer-
nant l'élaboration des plans de gestion des déchets de chantiers du BTP. Ces plans sont
un consensus entre les différents acteurs de la filière, afin de mettre en place des réseaux
d'élimination et de recyclage des déchets de chantiers, de lutter contre les décharges
sauvages et de sensibiliser les maîtres d'ouvrage à la prise en compte des déchets dans leurs
appels d’offre et à l'utilisation de matériaux recyclés. Contrairement aux autres plans, ceux-
ci ne sont pas opposables au tiers mais leur importance n'en est pas moins cruciale pour
les professionnels.
Concernant la gestion des déchets des réseaux routiers nationaux, le directeur des routes
et le directeur de la prévention des pollutions et des risques ont cosigné la circulaire du
18 juin 2001. Cette circulaire demande aux DDE d'impliquer clairement les respon-
sables des grands travaux routiers dans la gestion de leurs déchets et de faire ressortir dans
les plans la spécificité des déchets des chantiers de travaux publics.
Si la circulaire demandait la publication des plans pour août 2001, les premiers plans ne
sont en réalité sortis que fin 2002, en particulier en Saône-et-Loire. Ces travaux ont aus-
si permis des études poussées sur le gisement (celle l'Ain), voir sur des aspects particu-
liers comme les boues de dragage de ports (diagnostic du Morbihan)…
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Cadre législatif et réglementaire
Cadre réglementaire
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Les déchets : du chantier de TP
à l’exploitation de la route
Les déchets produits sur un chantier
Déchets de conception
170504 Terres et cailloux
ce sont principalement les excédents de déblais, ces déchets sont considérés
comme inertes ;
170101 Bétons
ce sont les bétons de démolition d'ouvrages, ces déchets sont considérés com-
me inertes ;
Déchets de fonctionnement
1501 Emballages
cette rubrique répertorie tous les types d'emballages (palettes, films plas-
tiques…) en différenciant les emballages souillés par des substances dan-
gereuses (déchets dangereux) des emballages non souillés ou lavés (déchets
non dangereux) ;
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Les déchets : du chantier de TP
à l’exploitation des routes
Les déchets détaillés ci-dessous sont les déchets dits de conception. Pour les
déchets de fonctionnement, il convient de se référer aux textes réglemen-
taires spécifiques.
• Si les déblais réutilisés comme remblai sur le même site ne sont ni considérés
comme déchets (considérant 14 de la directive européenne 1999/CE/31
du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets), ni comme
extraction de carrière (décret n°2002-680 du 30 avril 2002), les déblais
devant quitter le chantier sont considérés comme des déchets. L'entreprise
doit pouvoir estimer cette quantité à éliminer pour vérifier :
- les filières de recyclage proches du site, pouvant recevoir ces déblais ;
- les décharges pour déchets inertes pouvant accueillir ces déchets ;
- les utilisations possibles hors emprise.
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Les déchets : du chantier de TP
à l’exploitation des routes
Le coût d'élimination de ces déchets doit avoir été clairement détaillé dans
la réponse de l'entreprise à l'appel d'offre. Le coût de mise en décharge
pour déchets inertes est entre 5 et 10 Euros/tonne et le recyclage (ou mise
en centre de tri) entre 7 et 12 Euros/tonne.
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Les déchets : du chantier de TP
à l’exploitation des routes
200140 Métaux
ce sont par exemple les pièces de glissières.
Déchets verts :
La solution à préconiser est bien sûr le compostage. Il est important de
vérifier quelles sont les filières existantes (plate-forme communale, agricul-
teurs, compostage privé, pépiniériste). Le coût du compostage est entre 30
et 90 Euros/tonne.
Toutefois, il est possible de broyer les déchets et les laisser sur place s'il n'y
a pas de matériel de compostage (plate-forme communale par exemple) à
disposition. Mais cette solution ne doit être prise qu'en l’absence de toute
autre filière. De plus, il faudra faire particulièrement attention aux risques
d'obstruction des réseaux pluviaux.
Il faut rappeler qu'il faut absolument éviter de brûler les déchets verts. Si aucun
texte national n'interdit le " brûlage ", certains règlements sanitaires dépar-
tementaux ou certains arrêtés municipaux peuvent l'interdire.
Boues de curage
Les boues de curage posent un problème, principalement lié au manque de
données sur leurs caractéristiques. La principale question est de savoir s'il
y a présence de substances dangereuses (HAP, plomb, cadmium).
Actuellement, aucune étude générique n'a permis de déterminer une com-
position moyenne en polluants pour les boues urbaines ou rurales.
photo : DDE
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Les déchets : du chantier de TP
à l’exploitation des routes
Cadavres d'animaux
La réglementation en vigueur est l'article L. 226-2 et suivants du code rural.
Après avoir prévenu la commune sur laquelle a été découvert le cadavre, il faut :
- pour les petits animaux, les enfouir avec de la chaux vive après accord de la com-
mune sur le lieu choisi ;
- pour les cadavres de plus de 40 kg, appeler l'équarrisseur qui se chargera gra-
tuitement de l'enlèvement (pour les gibiers, remplir conjointement la fiche " mor-
talité extra-cinégétique ").
S'il y a présence de déchets dangereux, il faut les trier et les séparer des
autres déchets non dangereux. En cas de grande quantité de déchets dan-
gereux, un procès verbal de l'inspecteur des installations classées (DRIRE)
doit être demandé.
Dans tous les cas de figure, une extrême prudence est demandée lors de la
manipulation de ces dépôts : utiliser une pince manuelle ou des gants, pré-
voir une boîte hermétique pour les seringues.
E 66 - Richard Bayle
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Les déchets utilisés
en technique routière
Ce sont les déchets utilisés pour la construction des routes
Des guides régionaux ont anticipé, voir appliqué, une partie de cette métho-
dologie. On peut citer rapidement comme exemple le " guide technique pour
l'utilisation des matériaux régionaux d'Ile-de-France " ou les " guides tech-
niques régionaux relatifs à la valorisation des déchets et co-produits industriels "
du PREDIS Nord-Pas-de-Calais.
De plus, le LCPC de Nantes doit mettre en ligne courant 2003 une base de
données, concernant les déchets et matériaux hors spécification (projet
OFRIR : Observatoire Français pour le Recyclage dans les Infrastructures
Routières). Cette base est le fruit d'un partenariat multidisciplinaire, entre
les services centraux et techniques des ministères de l'équipement et de l'é-
cologie, les professionnels des TP, des déchets, les services déconcentrés de
l'équipement… La base servira de source d'informations sur les caractéris-
tiques géotechniques et environnementales de ces matériaux, ainsi que les
expérimentations connues (chantiers expérimentaux, ouvrages….). Elle per-
mettra de consulter sur Internet des fiches par catégorie de produits (mâche-
fers, laitiers, boues de curage…).
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Les déchets utilisés en technique routière
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Les déchets utilisés en technique routière
Les données environnementales sur les déchets ont une seule préoc-
cupation : la protection des eaux des nappes phréatiques. C'est en
particulier sur cet aspect que sera étudiée la possibilité d'utilisa-
tion d'un déchet industriel par les agents de la DRIRE.
Il faut toutefois se renseigner sur les précautions d'emploi de ces
matériaux sur le chantier.
Bien évidemment, un des aspects à regarder sera les risques de
prises en masse en cas de pluie ou durant la mise en œuvre, mais
il faudra aussi s'interroger sur les risques pour les travailleurs, par
exemple en cas de manipulation de déchets contenant du plomb.
Des protections minimales doivent être envisagées pour éviter l'in-
halation de particules pouvant occasionner un risque pour la santé.
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Notes personnelles
direction
des Routes
Arche de la Défense
Paroi sud
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Télécopie
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Photo : DREIF
Contact : DR/REN
PAO : DR/RIC Gilles Jouanneau - Caroline André