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La réification.

Yves HALFON

Les ressources de l’inconscient 

Volonté active/volonté passive 


Pour traiter certains troubles par l’hypnose, le patient doit prendre conscience que sa volonté consciente
au monde et active ne peut rien ; par contre, après avoir fait un canevas d’analogies, le «laisser faire »
l’inconscient devient indispensable. Nos pensées et notre imagination affectent notre physiologie et
réciproquement. C’est là un postulat fondamental : l’unicité de la personne humaine, conçue comme un
tout psychophysiologique indissociable. Nous pouvons ainsi déposer des messages sous forme de
symboles dans notre inconscient et laisser «infuser » comme un sachet de thé dans une théière. A la
volonté active («toujours faire ») se substituerait une « volonté passive» : en transe après avoir montrer
par analogie, métaphore, ce que l’on souhaitait à son inconscient, être disponible à ce que quelque chose
va arriver.
La dissociation « conscient/inconscient» est fondamentale pour permettre au corps de se soigner. Le
conscient devient « observateur bienveillant ». 

Le travail symbolique 
On peut travailler aussi une image d’énergie curative qui envahit le corps et se porte sur les zones
meurtries, en s’appuyant sur la respiration : « En même temps que vous inspirez, imaginez une énergie
entrer en vous et vous aider à lutter contre la maladie, et sur l’expiration le corps se débarrasse de toutes
les toxines, les poussières, les tensions accumulées depuis longtemps, dans les zones meurtries de votre
corps, dans tout votre corps. » «L’esprit conscient » crée l’image ou reprend ce que l’«esprit inconscient »
lui donne. Apprendre à « halluciner » visuellement l’énergie et ressentir des sensations de chaleur ou de
picotements ou autre chose sur les zones atteintes. 
On peut faire circuler un large sourire dans chaque partie du corps, ou bien faire le tour du propriétaire,
saluant d’abord le cerveau, et etc. : « Merci de faire ce qu’il faut et de le faire bien. » 

Congruence entre émotion, cognition et comportement 


Forte congruence entre émotion, cognition et comportement. T. X. Barber : « Au lieu de rester dans le
vague et de se demander comment l’hypnose peut elle altérer des fonctions et des processus organiques
immuables, posons-nous la question plus précise et plus productive : comment la suggestion de sentir
penser-mémoriser-imaginer de façon différente, inhabituelle, en abandonnant toute préoccupation
superflue, provoque-t-elle la guérison de verrues, l’amélioration de maladies de peau incurables,
l’inflammation cutanée et l’apparition de cloques, l’inhibition de réactions allergiques ? » 
A une patiente souffrant d’eczéma, alors qu’elle était dans une transe hypnotique, elle s’imaginait qu’«
elle se baignait dans une petite étendue d’eau peu profonde dont elle sentait sur son corps l’eau fraîche,
cristalline, et elle profitait de la fraîcheur et du pouvoir de purification de cette eau. Elle s’imaginait qu’en
traversant ce ruisseau, elle allait du passé vers l’avenir ». Cette jeune femme devait répéter elle-même
cette imagerie aussi souvent que possible. 

Description du phénomène : la réification 


Pour celui qui considère que tout est lié, que le semblable peut agir sur le semblable, il est possible
d’intervenir sur n’importe quel élément à partir d’un autre élément analogue : «L’image est ce mélange
de métaphore, de comparaison, d’analogie, bref de décrochage d’une langue commune vers une parole
plus individuelle qui traverse les données du réel pour faire apparaître des correspondances jusque-là
cachées, voire inconnues. Faire une image revient à préférer le figuré au littéral ; à déplacer et à défaire les
lignes de la représentation concrète ; en un mot, à inaugurer une liaison neuve, à travers la parole, entre
soi et le monde. » 

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