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NOTE SUR LES BAINS DE DAMAS
PAR
Parmi les monuments encore si nombreux que le temps et l'évolution des formes de
vie laissent subsisterà Damas, les bains publics, malgré leur intérêtd'ensemble et souvent
leur grand charme, formentune catégorie quelque peu déshéritée: en raison de la difficulté,
au moins apparente, de leur accès pour le visiteurétranger,ces édifices (dont la collection
formaitpourtant l'un des «cinq titresd'orgueil» de la capitale omméyade) (1) bénéficient
plus malaisément que d'autres monuments historiquesde l'intérêt du grand public. Après
vingt ans, le travail que leur a consacré M. Écochard (2) ne garde pas seulement sa valeur
documentaire. Son propos: l'étude souhaitée par W. Marçais d'un des «organes essentielsde
la cité musulmane» (3) conserve toute son actualité; enfin, l'évolution des bains confirme
l'appréhension qu'il exprimait quant à leur avenir (4). Aussi peut-on penser qu'il n'est pas
inutile de faire le point de la situation actuelle, en confrontantavec la liste exhaustive et
les renseignementsd'ordre divers présentéspar l'ouvrage de M. Écochard, le travail plus
récentde M. Salâh ad-Dïn al-Munaggad(5) et notreexpérienceprésentedes bains de Damas.
I. - Notons tout d'abord que dans notre perspective,il convient d'écarter de la liste
fournie par M. Écochard et groupant 60 bains, ceux qui avaient déjà disparu lorsqu'il
publia son étude. Ces bains étaient au nombre de sept (6) ; trois d'entre eux (hammam
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DE FAVIÈRES [2
II. - Ainsi le nombre total des bains s'élevait-il alors à 53 (5), dont 41 en activité.
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3] NOTE SUR LES BAINSDE DAMAS 123
1°/ al-Hägib («à Sâlihïya, au Sud de la mosquée 'Umarïya»), bain du XVe siècle
publié par M. Écochard: n° 3, quartier d'Abû-Garas;
2°/ al -Malíka («sur la route qui mène au Mïdan, au Nord de la mosquée Darwïsïya») :
bain du XVIe siècle selon M. Écochard qui l'a publié (n° 30; WW C4, 4; quartier de
Qanãwãt), ramené par J. Sauvaget (2) à la date de 1130 H/1717-1718;
3°/ as-Sinânïya (près de la mosquée de ce nom), bain du XVIe siècle égalementpublié
par M. Écochard (n° 41; WW D5, 9; quartier de Bâb al-öäbiya);
et 4°/ al-Miskï (3) («près du ribãt d'Abü'l-Bayän») (4): n° 45, WW K4, 4; à Bâb
Tüma.
1°/ al-Buzûrïya (n° 36; WW F4, 21), «bain type du XIIe siècle» et jusque-là l'un des
mieux conservés(5), a été transforméen savonnerie. Si cette nouvelle destination semble
du moins assurersa conservation,elle ne laisse pas pour l'instant de le défigurergravement:
un mur, en effet,coupe en deux l'intérieurdu bain, séparant latrines et salle froide, locaux
affectésau dépôt des marchandises, du reste de l'édifice qu'utilise la fabrique;
2°/ as -Sultan (n° 11) ou al-Asraf (WW Hl, 2), le plus vaste et le plus beau des bains
(1) La listede M. Salâh ad-Din al-Munaggad tentque cependant, dansla première moitiédu dix-
comporte 28 bains.Il fautaujourd'hui en retrancherneuvièmesiècle,les voyageursanglaisAddisonet
également le bainar-Rkâbà Sâgûr.En revanche, de Buckingham en faisaientplus grand cas que «des
mêmequ'an-Nawfara et al-öüra, les hammams as- plusfameuxbainsdu Caire»(ibid.).De fait,lorsque
Sakäkri,ad-Dahab et aš-ŠayhHasan fonctionnentM. Écocharda vufonctionner à nouveaule hammam
actuellement et doiventreprendre place sur la liste al-Miskï,le tarifde ce bainétaitle plusélevéde tous
de 1961. ceuxde Damas (op.cit., I, p. 52).
(2) J. Sauvaget,Compte-rendu des Bainsde (4) Indicationfourniepar M. Salâh ad-Dïn
Damasin Journal , CCXXXIV (1943-1945), al-Munaggad.Sur ce ribãt,cf.Sauvaire,Description
Asiatique ,
pp. 327-332. IX, 377.
(3) K. Wulzingeret G. Watzinger ontvu ce (5) Cf.N. Elisséeff,Les Monuments deNürad-
monument à l'étatde ruine(Damaskus , p. 76); ilsno- Dïn,B.E.O. XIII (1949-50),pp. 25-26.
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124 JACQUESDE MAUSSION
DE FAVIÈRES [4
4°/ ar-Ra's (n° 18; WW C3, 2) a cessé son activité peu après la parution du premier
volume des Bains de Damas. Son état est resté sensiblementle même que lors de cettepubli-
cation, la plupart de ses salles étant maintenant utilisées pour la récupération,la manu-
tention et le travail du caoutchouc de pneus;
5°/ le grand bain de Fathï «qui est celui de Fathí al-Daftardär,au Mïdan, rue d'al-
Mawsilï» (3), n° 55, WW D 12, 1, était encore en fonctionnementquand fut rédigé le travail
de M. Saläh ad-Dïn al-Munaggad. S'il est aujourd'hui fermé,il présentele cas exceptionnel
d'une parfaite conservation; transforméen entrepôt de grains, il bénéficie d'un entretien
soigneux; de plus, ses usagers semblent ne pas ignorer son intérêt et permettentsa visite
avec beaucoup de bonne grâce, - prouvant par l'exemple que la fermetured'un bain
pourrait ne pas préluder à sa dégradation et à sa mort;
6°/ le hammãmal-Hayyâtïn (n° 39; WW E5, 6), depuis longtemps déjà transformé
en atelier de tissage, est lui aussi entretenuconvenablement;
7°/ le hammämal-Qadï (n° 38), en revanche, bien que plus récemment fermé, reste
actuellement abandonné et semble devoir tomber en ruines;
(1) Décrit avec précisiondansDamaskus sous youbides , fase.3 (P.I.F.D. 1948),pp. 119-
de Damas
ce numéro.Photographie du portail(n° 23 a), plan 130.
partiel(planche58). (3) Indicationdonnéepar M. Salâh ad-Dïn
(2) Publiée par J. Sauvaget, Monuments -
Ay al-Munaggad, op.cit.
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5] NOTE SUR LES BAINSDE DAMAS 125
8°/ enfin le hammamal-Manâçlïya (n° 19) est partagé entre plusieurs boutiques et
ateliers (1).
On voit que sur ces huit bains dont aucun n'est dénué à quelque titre d'un plus ou
moins grand intérêt, deux seulement présentent après leur fermetureet dans leur état
actuel, une conservation satisfaisante.Encore ces deux bains, quoique beaux (2), n'étaient-
ils pas ceux dont la sauvegarde aurait eu le plus de prix; les dommages subis par les hammams
al-öisr et surtoutas-Sultan sont, par contre, tout particulièrementregrettables.
Quant aux monumentsdétruits,la parenté entre al-Hâgib et al-Gisr rend plus fâcheuse
la disparitiondu premierdoublée de la dégradation du second, même si cette superbe série
de bains du quinzième siècle a conservé en excellent état le plus beau de ses représentants:
le hammam at-Tayrûzï (n° 49; WW B7, 2). De même, on ne peut que déplorer sans réserve
la destructiondes grandset richesbains d'époque turque: al-Malika et as-Sinânïya, dont nous
ne trouvons plus à Damas l'équivalent satisfaisant, ni avec ar-Ra's ou al-Bakrï (n° 24;
WW J3, 2), l'un trop remanié, l'autre par trop modeste, ni avec les édificestardifsque sont
al-Hayyâtxn ou FathL
(1) Bainreconstruit à une époque sansdoute waqfen faveurde la fiãnaqã 'Izzïyaun foursituéau-
à
tardive l'emplacement même de l'ancien hammam près de lui. Il estvraique l'acteremonte
si à 696 H/
al-Quçayr : cf. J. Sauvaget, Compte-rendu , loc.cit., 1296, il n'aurait étéenregistré qu'en 884 H/1479;on
p. 329. peut toutefois y trouverun de
argument probabilité
(2) Le bain de Fathï s'imposeincontestable-appuyantla date approximative (XIVe siècle) pro-
mentà l'attention parsesdimensions, sa composition
poséepar M. Écochardpource bain.
et sa richesse;quant au hammamal-Hayyâtîn,
J. Sauvagetvoit en lui le «bain typede l'époque (4) La Description deDamas(IX, 381) situele
ottomane»(.Monuments historiquesde Damas , p. 86). «rebât d'az-Zarrâr au quartier du Petitmarchéde
Notonsque J. Sauvaget,se ralliantà la datation Sâroûdjâ,en dedansde l'impasseoù se trouveBers-
proposéepar M. Écochardpour ce dernierbain,la bay, le chambellan,au Nord de son bain». En
confirme par une inscription d'Ismâ'ïl Paša (Ree. conséquence,J. Sauvaget (Compte-rendu , loc.cit.,
Schefer,n° 148) en date de 1131H/1718-1719 p. 330) abaissela date de la construction du bain
(Compte-rendu, op.cit p. 331). aux alentours de cellede la mosquée: 830H/1426-
(3) Une mention de ce bain figureselonal- 1427.- Mentions du baindesRosesdansla Descrip-
'Almawï(Sauvaire,VIII, 287) dansl'acteconstituanttionen VI, 467; XI, 254; G", 246.
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126 JACQUESDE MAUSSION
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7] NOTE SUR LES BAINSDE DAMAS 127
2°/ Suq, SärüöÄ et 'Uqayba formentun quartier d'époque mamelouke (et même ayyu-
bide pour certains éléments) (4) presque entièrementhomogène, à l'exception d'une rangée
d'immeubles modernes formantsur la rue Faysal, au Nord de la mosquée Mu'allaq (5)
une façade qu'interromptla bâtisse frusteet ancienne d'un hân. Très animé mais voué à
), ce quar-
un petit commerce de détail et de qualité courante (c'est la formuledes suwayqat
tier garde à la fois son cadre ancien, l'ensemble de ses monuments et son rythmede vie
conservateur;cela s'ajoute à l'étroite imbrication des vieilles constructionsentre elles, pour
expliquer l'abondance, la survie collective et même l'activité exceptionnelle de ses bains.
(1) Ce bain ancien (Sauvaire, XI, 223) a au débutdu XVe siècleau plustard,J. Sauvaget
sansdoutesubiau XIXe siècleimerestaurationra- ( Compte-rendu, loc.cit.p. 330) juge impossible d'abais-
dicale,puisqueK. Wulzingeret G. Watzinger le ser jusqu'au XVIe siècle la date du bain de Damas.
ans
datent(moinsde cinquante après) de 1289H/ (3) Cf. J. Sauvaget, DécretsMamelouks deSyrie
1872ou 1873. (.B.E.O., II, fase. 1, 1932): in n° 5, pp. 18-20.
(2) S'appuyantsur une étude consacréeau (4) Ibid.ydécretn° 9, pp. 26 à 30.
bain d'Iznik (archétypeprobable du hammam (5) Monuments historiques de Damas, n° 70;
remonte WW E2, 5.
ar-Rifa'!)et suivantlaquellece monument
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128 JACQUESDE MAUSSION
DE FAVIÈRES [8
4°/ A l'Ouest de la grande rue de Bâb Tümä, les bains d'AL-QAYMARÏYAet d'al-Gùra
se partagent la clientèle musulmane de ces vieux quartiers,dont le caractère populaire s'est
accentué avec le départ et l'installation extra-murosde nombreux chrétiensaisés. Al-Bakrï
reste le bain préférédes chrétiens: mais en dépit de la disparition du hammam al-Miski,
qui le concurrençaità ce point de vue, il ne reçoit plus tant les habitants du voisinage im-
médiat, que des groupes établis à l'extérieur des remparts et bénéficiant d'un moindre
confort: ainsi la population de l'étroit et dense quartier arménien.
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Pl. II
Hammamat-Tûta
Hammamal-ôadïd
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Hammämal-Hayyãtin
HammamFathï
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Pl. VI
Hammamal-Malika (clichéAzad)
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PL X
Hammãmas-Silsila
Hammãmas-Sultãn
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PL XI
Hammãmar-Ra's
HammãmFathï
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PL XU
Hammamal-Malika (clichéAzad)
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9] NOTE SUR LES BAINSDE DAMAS 129
7°/ Les bains de Qabr 'Ätika et de Suwayqa ne semblent pas devoir être menacés
à brève échéance: le centre d'activité de la ville, en se déplaçant vers le Nord, laisse ces
anciens quartiers résidentielsà l'écart. Le hammam du Šayh Hasan est à part, et participe
déjà à la vie du Mïdan; pour les autres, le rythmed'existence et le mode de construction
ancien du quartier contribuenttous deux à expliquer leur survie. Leur clientèle est à peu
près identique, semble-t-il,malgré l'extrême disparité d'allure de ces édifices: qu'on com-
pare l'unique bain à façade de pisé qui se rencontre à Damas, le hammam ad-Dahab,
au vaste et somptueux bain de Tayrùzï!
Nous pouvons, à l'issue de cette rapide revue, préciser nos conclusions. Comme l'avait
prévu M. Écochard, la présence et l'activité ancestrales du hammam devaient difficilement
résisterà la constructionde logements modernes, répondant à des habitudes de vie et
d'hygiène différentes;le bain public survitdonc lorsque se réalise l'une au moins des con-
ditions suivantes:
- maintien provisoired'un cadre de vie imposant certaines coutumes anciennes, qui
trouventleur explication dans ce cadre. Nous songeons en premierlieu aux vieilles demeures
insuffisamment pourvues d'installations balnéaires, mais aussi à l'extrême densité de l'ha-
bitat, à l'étroitefamiliaritéentrevoisins,au rythmecollectifde la prière et du travail. C'est
naturellementle cas des quartiers les plus anciens, enserrés dans les remparts ('Amara,
être
Qaymarïya, Bab Tůma et même encore Šagůr) ou de contexture trop étroite pour
reconstruits- sinon intégralement(Sùq Sârûgâ). C'est donc là, non moins naturellement,
que se sont conservés les bains les plus anciens, restés en fonctionnementdepuis l'origine
tel l'antique bain d'al-Mâlik az-Zãhir: il est frappantde remarquer qu'à part lecas (unique)
du hammam al-Buzùrïya, tousles bains antérieursau XIVe siècle qui se trouvaienten service
en 1936 le sont encore aujourd'hui;
- relative stagnation d'un quartier dont le centre économique de la ville s'éloigne
et que n'avoisine aucune grande voie de transit. C'est le cas des quartiers qui furent
XVII. - 9
B.E.O.yTome
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130 DE FAVIÈRES
JACQUESDE MAUSSION [10
résidentielsau XVe siècle et sous les Ottomans (partie méridionalede Qanãwãt, Suwayqa)(l)
d'où en particulier la survie du hammam at-TayrüzL La contre-épreuve est la disparition
des bains du XVe siècle et de la période turque situés dans des quartiersau passé similaire,
mais transforméspar le déplacement du centre vers le Nord (d'où la destructiondu bain
d'al-Hâgib) ou par l'animation d'une grande artère (fermeturedu bain d'al-öisr, dispari-
tion des hammams al-Malika et as-Sinânïya) ;
- ou enfin,échanges nombreux et incessantsavec une population conservant davan-
tage ses habitudes traditionnelles: c'est le cas du Mïdan. Le double rôle de voie de passage
et d'entrepôt constammentjoué par ce quartier (2) rend compte de la grande diversité
d'époque de ses bains, dont la conservation doit assez peu aux facteurs précédemment
décrits.
Bains nombreux encore, conservation toute particulière des plus anciens, état moins
satisfaisantdes hammams désaffectés,telle est la situation si l'on considère les monuments
pour eux-mêmes. Habitude encore bien vivante dans les milieux populaires, mais pour
laquelle une grande partie de la bourgeoisie accentue sa désaffection,tel est le diagnostic
qu'impose apparemment l'étude de la vie actuelle des bains de Damas. L'évolution sur ce
second plan ne paraissant guère réversible,il est probable qu'à terme,seule sa valeur histo-
rique et artistique devra protégercette belle collection d'édifices à l'harmonie fonctionnelle
souvent parfaite et à la délicate diversité.
Damas, décembre
1961.
(1) Cf.Esquissed'unehistoire
dela villede Damas, la Direction
Générale et Muséesde Syrie)
desAntiquités ,
par J. Sauvaget {RevuedesEtudesIslamiques , VIII, pp. 121-122.
(1934), p. 471) et Aspects
de VancienneDamas,par (2) J. Sauvaget, Décretsmamelouks
..., op.cit.
SelimAbdul-Haket Khaled Moaz {Publications de n° 5, pp. 17 et 20.
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