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Dictionnaire
des prénoms
d’hier et d’aujourd’hui,
d’ici et d’ailleurs
Medhi Abrichamtchi
Les gardiens de la Révolution. L’armée intégriste et terroriste.
Jean-Paul Angelelli
Une guerre au couteau ? Algérie 1960-1962, un appelé pied-noir témoigne. (Prix
Norbert Cepi, Salon national des écrivains et artistes rapatriés, Antibes 2005)
Mohamed Benchicou
Bouteflika, une imposture algérienne.
Jean Bothorel
Vincent Bolloré, une histoire de famille.
Guy Bousquet
René Bousquet, cet inconnu.
Maurice Chauvet
It’s a long way to Normandy – 6 juin 1944.
Philippe Chesnay
Pinochet, l’autre vérité (traduit en espagnol).
Robert Dussey
L’Afrique malade de ses hommes politiques.
Freddy Eytan
La France, Israël et les arabes : le double jeu ?
Sharon, le bras de fer (traduit en anglais aux états-Unis et au Canada et en
portugais au Brésil).
Robert Hatem
Dans l’ombre d’Hobeika… en passant par Sabra et Chatila.
Hengameh Haj Hassan
Face à la bête, des Iraniennes dans les prisons des mollahs.
Roland Jacquard et Atmane Tazaghart
Ben Laden, la destruction programmée de l’Occident.
Révélations sur le nouvel arsenal d’al-Qaïda.
Marcel Lanoiselée
Ohrdruf, le camps oublié de Buchenwald. Un survivant témoigne.
Mohamed Mzali
Un premier ministre de Bourguiba témoigne (traduit en arabe).
Somanos Sar
Apocalypse Khmère (Prix Tropique, Agence française de développement, 2005).
Dictionnaire
des prénoms
d’hier et d’aujourd’hui,
d’ici et d’ailleurs
Jean Picollec
Les Éditions 47, rue Auguste Lançon - 75013 Paris
des Monts Tél. 01 45 89 73 04 - Fax 01 45 89 40 72
d’Arrée jean.picollec@noos.fr
Introduction 9
L’histoire des noms et des prénoms 11
Les fréquences d’attribution des prénoms : une succession de modes 22
Les prénoms aujourd’hui : l’explosion des nouveaux prénoms 28
Comment choisir un prénom 35
État civil : la longue marche vers la liberté 44
Choisir un prénom : tâche à la fois simple croyance la plus fréquente est que le prénom
et redoutable ! Pour combien de parents, ce possède une influence qui s’attache à l’âme et
choix n’a-t-il pas été (et n’est-il pas encore) à la personnalité de celui qui le porte. Le pré-
une manière de casse-tête ? Le nombre des pré- nom peut aussi placer l’enfant sous le patro-
noms auxquels il est possible d’avoir recours nage d’un saint ou d’un personnage illustre.
est considérable, l’unanimité dans la famille est Enfin, il rattache l’enfant à sa famille, à sa
longue à s’établir, et la liste dressée va bientôt lignée, à sa région ou à son pays d’origine. Le
s’allonger rapidement. Au fil des semaines, on sens des prénoms, que l’étymologie nous per-
hésite, on se ravise, et finalement il arrive bien met de connaître, devient alors essentiel. Les
souvent que l’on arrête son choix un peu au prénoms cessent d’être de simples sons pour
hasard, parce qu’il faut bien en finir… devenir représentatifs d’une idée. A l’origine,
C’est pourtant un acte important que le choix le prénom est un marqueur culturel et social,
d’un prénom, et il est certainement regrettable qui renvoie à des croyances religieuses aussi
que ce choix, qui va marquer un enfant, puis bien qu’à des sensibilités régionales ou natio-
un homme ou une femme pendant toute son nales, à des logiques familiales, à des modes
existence, se fasse trop souvent de façon hasar- de vie, à des façons différenciées d’apprécier
deuse, négligente, fantaisiste ou encore en fonc- l’existence. Par le prénom qu’il porte, l’enfant
tion d’engouements superficiels ou de modes se rattache à tout un environnement histori-
éphémères, qui auront déjà été disparu quel- que et spirituel, à tout un héritage : il conti-
ques mois après la naissance de l’intéressé ! nue sa famille, il est un maillon d’une longue
Après tout, prénommer, comme nommer chaîne qui le rattache à ses ancêtres, c’est-à-
ou dénommer, c’est qualifier, c’est donner du dire à tous ceux qui ont contribué, en partie,
sens. Le prénom est un bien symbolique. Il à façonner son corps et son caractère, à déter-
reflète la part de dénomination qui revient à miner ses qualités et ses défauts. « Dans ses
chacun d’entre nous. Nous ne pouvons pas, noms, un peuple révèle son visage », écrivait
en général, choisir le nom de famille de nos vers 1930 l’essayiste Bogislav von Selchow.
enfants, mais nous pouvons (et nous devons) Le répertoire des prénoms que l’on trouve au
choisir leurs prénoms. Les Anciens disaient : sein d’une culture constitue un précieux patri-
Nomen, omen, « Un nom, un présage ». C’est en moine symbolique : les noms portés dans un
tout cas une vieille idée que nommer les êtres peuple font partie de l’âme de ce peuple.
et les choses, c’est en quelque sorte les faire Dans son livre Demain, les autres1, le profes-
accéder à une nouvelle forme d’existence, en seur Jean Hamburger, membre de l’Académie
les dotant d’une signification du point de vue des sciences et de l’Académie de médecine,
spécifiquement humain. C’est pourquoi, dans s’adressait en ces termes à l’enfant nouveau-
toutes les sociétés traditionnelles, le prénom a né : « Un homme, comme un chien, une sou-
une importance qui va très au-delà de l’usage ris ou une grenouille, est fait d’innombrables
quotidien. Choisir un prénom, c’est indiquer petites cellules vivantes en société. Ainsi, il
une direction à suivre, un idéal à atteindre. La faut cinquante à cent mille milliards de cellu-
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les pour former le corps d’un homme, et tou- meurt jamais, c’est le nom d’un homme de
tes sont nées de la multiplication d’une seule bien. »
cellule, l’œuf microscopique, qui est à l’origine Depuis les années 1950, les habitudes en
de cet homme. Or, ce qu’il faut que tu imagi- France ont considérablement changé quant au
nes, si prodigieux que cela paraisse, c’est que choix des prénoms attribués aux enfants. Ce
cet œuf, en se multipliant, a délivré un même domaine, comme tous les autres, n’a pas été
message à chacune des milliers de milliards de épargné par les transformations de la société et
cellules filles qui forment un corps comme le l’évolution des mœurs. L’habitude s’est égale-
tien. ment prise (dans l’entreprise, à la télévision ou
« Ce message, répété ainsi des milliers de ailleurs) d’appeler de plus en plus par leur pré-
milliards de fois, se trouve inscrit au sein de nom des personne auxquelle on ne s’adressait
toutes les cellules de ton corps, celles de ton auparavant qu’en utilisant leur nom de famille.
foie, celles de ton cœur, celles de tes reins, Raison de plus pour s’efforcer de faire un choix
celles de ton cerveau. Message original qui en toute connaissance de cause. Quand les
te vient du fond des âges : une partie t’en a choses ne vont plus de soi, ne faut-il pas être
été transmise par ton père et une autre par ta deux fois plus responsable ?
mère. Mais eux-mêmes avaient reçu un mes- Telle est la raison d’être de ce dictionnaire :
sage analogue de leur père et de leur mère, aider les parents à faire leur choix, en leur don-
qui eux-mêmes… Et ainsi de suite depuis nant une liste aussi complète que possible des
des centaines de milliers de générations. Et à prénoms utilisés de nos jours en France, en pré-
ton tour, avec la personne que tu auras choi- cisant leur origine, leur histoire et leur sens.
sie, tu continueras la chaîne vers tes enfants, Ce livre comprend deux grandes parties. La
les enfants de tes enfants, et ta descendance, première se compose d’un certain nombre de
à n’en plus finir. C’est le jeu de l’aventure renseignements et d’informations générales
humaine, comme de toute aventure animale. sur les prénoms : dans quelles circonstances
« Toi, individu, tu es admirable comme les prénoms ont fait leur apparition, quelles
individu, parce que le mélange des messages ont été leurs fréquences d’attribution, ce qu’il
de ton père et de ta mère a fait de toi un être en est aujourd’hui, quelle est la meilleure
unique. Mais aussi, individu, tu n’es rien à toi manière de faire son choix, quelles sont les
seul, rien que le maillon d’une chaîne qui se règles à observer vis-à-vis de l’état civil, etc.
perd dans la nuit des temps du passé et qui, La seconde partie contient le dictionnaire
après toi, se dirigera vers l’avenir, au hasard proprement dit. Vous y trouverez tous les
des épousailles de ceux qui te succéderont, de prénoms que vous cherchez, classés par ordre
génération en génération ! » alphabétique avec, pour chacun d’eux, l’indi-
Non, ce n’est pas un acte sans importance cation des formes dérivées ou apparentées et
que de donner à un enfant le nom qui, au des diminutifs (F. A.), des précisions sur leurs
sein de la famille, le caractérisera comme cet origines étymologiques (O.), des indications
être unique et irremplaçable et qui, en même historiques, etc. Les formes dérivées figu-
temps, le reliera à ceux qui l’ont précédé. rent également dans le dictionnaire, assorties
C’est même, d’une certaine manière, contri- d’un renvoi à la notice principale, ainsi qu’un
buer à son immortalité. Comme le proclame certain nombre d’encadrés ayant trait à diffé-
fièrement l’Edda scandinave : « Les hommes rentes catégories de prénoms (prénoms régio-
meurent, les bêtes meurent, mais ce qui ne naux, prénoms arabes, prénoms juifs, etc.).
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Dans l’Antiquité, la dénomination des le maître des serviteurs (le mot familia dérive
personnes obéit à des lois simples, mais qui de famulus, « serviteur »). Son nomen est
varient selon les peuples. À Rome, le système donc également porté par tous ceux qui lui
nominal se compose de plusieurs éléments dif- sont attachés : clientèle, domestiques, etc. Il
férents : d’abord le prénom (praenomen), puis consiste en une forme adjectivée dérivée d’un
le nom proprement dit (nomen), qui désigne nom de personne ou de lieu, avec adjonction
la famille ou la lignée à laquelle se rattache d’un suffixe comme -ius, -aeus, -eius ou -eus
la personne (gens Cornelia, Julia, Tullia, etc.), (-nas et -na chez les Étrusques, -enus et -ienus
enfin le cognomen, qui constitue l’appellation chez les Ombriens). La terminaison en -ius
courante. César, par exemple, s’appelait en fait désigne plus spécialement la descendance
Gaius Julius Caesar ; Cicéron, Marcus Tullius d’un ancêtre éloigné, considéré comme le
Cicero, etc. à ces trois éléments (tria nomina) fondateur de la gens. Le cognomen, quant à lui,
s’ajoutait parfois encore un surnom décerné provient souvent d’un ancien surnom devenu
à l’âge adulte, l’agnomen : Scipion dit l’Afri- héréditaire : la gens Cornelia, par exemple,
cain s’appelait Publius (praenomen) Cornelius comprenait une branche nommée Scipio, qui
(nomen) Scipio (cognomen) Africanus (agno- donna naissance à la branche Nasica.
men). Le surnom pouvait aussi bien évoquer Le praenomen était donné aux garçons neuf
un exploit (Victor, « vainqueur », Augustus, jours après leur naissance. Ceux-ci n’étaient
« vénérable ») qu’un défaut physique inscrits sur la liste officielle des citoyens que
(Claudius, de claudicare, « boîter »). lorsqu’ils étaient appelés à porter la toge virile
Le praenomen et le nomen se transmettaient (toga virilis). Ces prénoms étaient fort peu nom-
héréditairement, en ligne paternelle, le cogno- breux, les plus connus étant Appius, Aulus,
men étant propre à l’enfant. Ce système était Gaius, Mamercus, Marcus, Publius, Spurius,
intrinsèquement lié à la gens, c’est-à-dire au Tiberius et Titus. Certains ne s’employaient
clan patrilinéaire de l’époque républicaine. Il qu’au sein d’une seule lignée : Appius dans la
évolua ensuite au rythme des modifications du gens Claudia, Mamercus dans la gens Æmilia,
statut de ce type de lignée. Certaines grandes etc. Une habitude courante consistait à don-
familles romaines resteront encore fidèles aux ner à des frères le même prénom. En l’an 6
tria nomina au Ve et VIe siècles de notre ère, mais de notre ère, le Sénat de Rome décréta que
à cette époque le système de transmissions des les fils aînés porteraient le praenomen de leur
noms aura déjà changé. Grégoire de Tours, par père, ce qui favorisa évidemment la multipli-
exemple, portera à la fois le nom de son père, cation des surnoms. Dans chaque famille, le
celui de son grand-père paternel et celui de son premier-né était donc inscrit au livre des Actes
arrière-grand-père maternel, conformément à publics sous le nom de son père, tandis que
autant de modes de filiation. les cadets l’étaient sous le numéro d’ordre de
A Rome, par opposition à la gens, qui ne leur naissance (secundus, tertius, quartus, etc.).
regroupe que les apparentés du même sang, C’est ainsi que se formèrent des noms, puis
la « famille » a un sens élargi : le pater fami- des prénoms, dérivés d’adjectifs numéraux
lias n’est pas seulement l’homme qui a femme ordinaires : Quentin (le « cinquième »), Sixte
et enfants, mais aussi bien le chef de maison, (le « sixième ») ou Octave (le « huitième »).
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Les femmes romaines portaient le nom de la recevait le nom de son père (ce fut le cas de
gens paternelle, précédé (à l’époque impériale, l’orateur Démosthène) ou un nom dérivé de
suivi) de leur nom propre. Celui-ci, ressem- celui de son père (Phocion, fils de Phocos).
blant en général à un praenomen masculin, Pour éviter la confusion, on mettait le nom
semble en fait avoir joué plutôt le rôle d’un du père au génitif afin d’indiquer la filiation
cognomen : à côté de Gaia, Lucia, Publicia, etc., (Dêmosthénês Dêmosthénous, « Démosthène,
on trouve aussi Rutilia, Murrula, Rodacilla, fils de Démosthène »). Les noms féminins
Tertia ou Secunda. La fille unique gardait le étaient formés de la même manière, avec une
nom de sa gens même après son mariage : la terminaison différente. Comme les autres
fille de Scipion l’Africain (qui fut la mère des peuples européens, les Grecs composaient
Gracques) s’appelait Cornelia, du nom de la leurs noms individuels en recourant à des élé-
gens Cornelia ; elle conserva ce nom après son ments susceptibles de leur donner un sens :
mariage avec Tiberius Sempronius, qui la fit Philomène est l’« amie de la lune », Hélène
entrer au sein de la gens Sempronia. En cas l’« éclat du soleil », Démosthène la « force du
d’adoption, l’enfant prenait le nom de son peuple ». Certains de ces noms étaient aussi
père adoptif, mais conservait aussi son nom des surnoms. L’un des plus célèbres surnoms
d’origine, qu’il allongeait en y ajoutant le est celui du philosophe Platon, qui reçut le
suffixe -anus. Tel fut le cas du fils du consul nom de son grand-père, Aristoclès, avant de
Paul Emile (Paulus de la gens Æmilia), qui se se voir attribuer le surnom de platôn (« large
dénommait Æmilius : après son adoption par d’épaules ») par son maître de gymnastique !
Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio), Le vieux principe « à chacun selon son
il reçut le nom de Publius Cornelius Scipius nom, à chaque condition ses idéaux, donc ses
Aemilianus. La plupart des prénoms actuels noms » se retrouve en Grèce, comme le mon-
se terminant en -ien (Adrien, Victorien, tre ce passage d’Aristophane qui met en scène
Aurélien, Emilien) dérivent de noms dont la un couple dont la femme, issue d’une famille
forme indique une ancienne adoption. Les aristocratique, nourrit pour son fils d’autres
esclaves, enfin, portaient le praenomen de leur ambitions que son époux, de plus humble
maître au génitif, avec le suffixe -por (cf. puer, origine : « Comme venait de nous naître le fils
« enfant, garçon ») : Marcipor, Quintipor, etc. que voilà, à moi et à mon excellente épouse,
Sous l’Empire, ils portèrent aussi des noms ce fut sur le nom à lui donner qu’alors nous
grecs suivis du nom de leur maître. nous querellions. Elle voulait un nom avec
En Grèce, le nom individuel était en géné- hippos (“cheval”), Xanthippos ou Charippos,
ral accompagné d’un patronyme marquant ou Callipide ; moi, à cause du nom de son
l’appartenance à un clan, un ensemble de grand-père, je proposais Phidonide. Long fut
familles ou une lignée. À l’époque classi- le différend. Enfin, nous nous accordâmes
que, on mentionnait seulement la filiation pour l’appeler Phidippide… » (Nuées, v. 60
et le dème (district géographique) d’origine. ff.).
L’enfant recevait son nom le septième ou le Nous ne savons pas grand-chose sur les
dixième jour suivant sa naissance. Ce nom noms gaulois, qui n’ont pratiquement pas sur-
était choisi par son père. Le fils aîné recevait vécu dans le répertoire des prénoms moder-
le plus souvent le nom de son grand-père nes, et dont la composition semble avoir été
maternel, celui de la grand-mère paternelle très proche du modèle grec. Comme les pré-
étant attribué à la fille aînée. (Cette cou- noms germaniques, ils comportaient en géné-
tume, qui a traversé le temps, est encore en ral deux éléments, faisaient souvent allusion à
vigueur aujourd’hui.) Plus rarement, un fils des qualités physiques, dont la juxtaposition
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déterminait leur sens. Le système nominal cel- (capitale : Toulouse). Leur royaume ayant été
tique se maintiendra d’ailleurs longtemps en anéanti par Clovis après la bataille de Vouillé,
Europe : au Pays de Galles, le nom de famille en 507, ils abandonneront la Narbonnaise
héréditaire ne rentre pas dans l’usage avant le (ou Septimanie) en 531 et partiront s’installer
xviie siècle. en Espagne. Les Burgondes, établis d’abord
Les Germains, quant à eux, portaient soit sur le Rhin, passent en 443 en Savoie et dans
des noms simples, soit (le plus souvent) des le Jura. Les Saxons peuplent une partie de la
noms composés, formés généralement de Somme, de la Picardie et de la Normandie.
deux éléments à la signification bien pré- Enfin, les Francs, grands vainqueurs de
cise. Ces noms composés sont à l’origine tous ces mouvements de peuples, occupent
d’un très grand nombre de prénoms fran- d’abord la Gaule du Nord, puis, sous Clovis
çais. Hrodoberhto (hrod, « gloire », + bert, et ses fils, ne cessent d’étendre leur influence.
« brillant ») correspond à notre Robert, Ce sont eux qui vont imposer leurs noms aux
Bernhardo (bern, « ours », + hard, « dur, cou- ancêtres des Français.
rageux ») a abouti à Bernard, etc. Détail à sou- La diffusion des noms germaniques est
ligner : tandis que chez les Grecs et chez les rapide. Selon les estimations des spécialistes
Romains, les femmes portent le nom de leur (Maurice Grammont, Albert Dauzat, Marie-
époux, de leur père ou de leur lignée, chez les Thérèse Morlet), les textes en contiennent,
Germains, elles ont un nom qui leur est pro- pour les deux tiers de la France actuelle,
pre et dont la composition obéit aux mêmes moins du quart (du total des noms cités) au
lois que les noms masculins : Frédégonde ve siècle, environ la moitié au siècle suivant,
(fried, « paix », + gund, « guerre »), Gertrude et la presque totalité au ixe siècle. Du ixe au
(ger, « lance », + trud, « fidèle »), etc. xiie siècles, dans la moitié nord de la Gaule,
Après la conquête de la Gaule par les 95 % des noms de personnes sont d’origine
Romains, l’usage des noms de personnes latins germanique. Cette proportion est encore de
se substitua peu à peu aux noms celtiques qui, 50 % dans la partie sud. Le polyptique de
à quelques exceptions près (comme Brennus Wadalde, évêque de Marseille au ixe siècle,
ou Brice), tombèrent dans l’oubli. Parmi ces montre qu’à cette époque, la moitié environ
noms latins, les uns étaient purement pro- des noms provençaux sont en fait des noms
fanes, comme Aprilis, Aurelius, Julius ou germaniques.
Marius ; d’autres évoquaient des fêtes, des rites Les noms de personnes d’origine germani-
ou des notions empruntés à la religion chré- que se présentent sous deux formes. D’une
tienne ; d’autres enfin, de création purement part, ce qu’on appelle les hypocoristiques,
romaine, étaient formés par adjonction d’une qui sont des formes simples ou familières
terminaison à différents radicaux, comme constituées le plus souvent à partir du pre-
Avidoria, Donemia, Nodelivia, Nodelevius. mier terme d’un ancien nom composé, soit
À partir du début du ve siècle, l’anthropo- par allongement, soit par dérivation (Bertha,
nymie gallo-romaine se transforme considéra- Betta, Bertilo, etc.). D’autre part, les noms
blement, sous des influences essentiellement composés proprement dits, formés, comme
germaniques. La conquête de la Gaule par les on l’a dit plus haut, de deux éléments, déter-
Germains revêt à cette époque une grande minés l’un par l’autre ou simplement addi-
ampleur. À partir du ve siècle, on peut tionnés, qui donnent au nom sa signification
même parler de colonisation. En 418, les propre. Les lois qui président à la formation
Wisigoths fondent un État comprenant la de ces noms sont relativement floues. En
Novempopulanie et la deuxième Aquitaine général, c’est le premier élément du nom qui
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détermine le second, mais ce peut être aussi dans Hubert), -bald (comme dans Thibaud),
l’inverse. Deux noms différents peuvent être -rîc (comme dans Henri) -walt, -ard, -reich,
composés des mêmes éléments, disposés etc. –, ainsi qu’un riche vocabulaire anima-
dans l’ordre inverse : ainsi, Berthier (bert, lier, que l’on retrouve dans des prénoms
« brillant », + hari, « armée ») et Herbert (hari comme Arnould (ara, « aigle »), Béraud (ber,
+ bert). Dans certains cas, le sens n’est pas « ours »), Rodolphe ou Burnouf (wolf, wulf,
bien défini. Par exemple, Hildegonde signifie ulf, « loup »), Rambert (hramm, « corbeau »),
littéralement : « combat-combat » ! Le sens de etc. Le sens général de ces termes est géné-
ces noms ne fut d’ailleurs que rarement com- ralement concret, mais peut aussi avoir une
pris (et, en tout cas, vite oublié) par les Gallo- valeur abstraite ou religieuse : le nom de
Romains, dont la connaissance de la langue la « lance », gari, que l’on retrouve dans le
des Francs n’était pas toujours très bonne. Et prénom Edgar, par exemple, ne renvoie pas
les « traductions » faites par les moines en seulement à une arme de guerre, mais aussi à
latin populaire n’améliorèrent pas la situa- l’attribut privilégié du dieu Odin (Odhinn).
tion… Beaucoup de prénoms, une fois moderni-
L’étude des éléments (substantifs, adjectifs sés, ont été constamment employés jusqu’à
ou thèmes verbaux) entrant dans la composi- nos jours : Bertrand (bert-hramm, « illustre
tion de ces prénoms ne manque pourtant pas corbeau »), Gontran (gund-hramm, « combat
d’intérêt, car elle nous montre quelles étaient du corbeau »), Arnould (arn-wulf, « aigle-
les notions familières et les valeurs les plus loup »), Berthier (bert-hari, « brillante
honorées à cette époque. Une part impor- armée »), Brémond (bert-mund, « illustre
tante revient d’abord au vocabulaire guerrier, protecteur »), Raymond (ragin-mund, « qui
avec des termes comme gund (« guerre, com- protège de ses sages conseils »), Richard (ric-
bat »), had (« combat »), hari (« armée »), hari, « de la puissante armée »), Guillaume
wig (« combat »), ag (« lame d’épée »), and (wil-helm, « inébranlable casque »), Bernard
(« pointe de l’épée »), angil (« lance »), gari (bern-hard, « ours courageux »), Adélaïde
(« lance »), helm (« casque »), isan (« fer »), (adal-haid, « noble lignée »), Clotilde (hlod-
brand (« épée »), etc. Viennent ensuite des hilde, « gloire et combat »), Léopold (liod-bald,
qualités considérées comme particulièrement « peuple hardi »), etc. D’autres sont tombés
remarquables : adal (« noble »), bald (« auda- en désuétude, comme Aldegonde, Raynal,
cieux »), drudo (« fidèle »), franck (« loyal »), Guéraud, Grimbald, Rambert, Ermengarde,
funs (« rapide »), hard (« dur, courageux »), Chilpéric. Depuis quelques décennies, on
ric (« riche, puissant »), bert (« brillant, illus- constate néanmoins une nette remise en
tre »), hug (« intelligent »), mag (« fort ») ; vogue des prénoms germaniques considérés
des notions-clés à résonance éthique, comme comme « médiévaux » : Bertrand, Guillaume,
brun (« gloire »), ehre (« honneur »), frid Gauthier, Aymeric et bien d’autres.
(« paix »), gaman (« joie »), hrod (« gloire »), Au fur et à mesure de leur diffusion, tous ces
mar (« renommée »), sig (« victoire »), hald prénoms subirent évidemment une certaine
(« héros »), gard (« maison, domaine »), heim évolution. De nombreux noms furent formés
(« foyer »), died (« peuple »), folc (« peuple »), de façon artificielle par des Gallo-Francs ne
geno (« souche, lignée »), ing (« lignée »), connaissant pas le francique. Ces formations
othal (« patrimoine »), etc. Viennent enfin hasardeuses sont de plusieurs types. Certaines
de nombreux suffixes – tels -wald (comme réunissent assez curieusement des éléments
dans Oswald), -hard (comme dans Bernard), latins (ou chrétiens) et des éléments germani-
-hari (comme dans Rainier), -bert (comme ques. À partir du latin Restitutus, par exem-
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dans les familles royales franques et lombar- un), mais encore il doit se faire baptiser sous
des (chez les Mérovingiens, la transmission un nom nouveau, latin ou germanique, païen
de noms entiers s’impose dès la seconde moi- ou chrétien, peu importe ; l’essentiel est que
tié du VIe siècle), puis dans les familles roya- l’individu change de nom, pour rompre toute
les anglo-saxonnes, où il prévalut néanmoins attache avec son passé. » (Les noms de famille
jusqu’au IXe siècle. A partir de la fin du VIIIe en France). Avec le christianisme, l’habitude a
siècle, l’aristocratie généralisa la pratique de donc commencé à se répandre chez les Francs
la transmission des noms entiers ; encore l’an- de donner aux enfants des noms pris en
cien usage survécut-il en Lotharingie jusqu’au dehors de la parenté biologique. De tels choix
Xe siècle. Là encore, l’évolution se fit selon un relèvent de ce qu’on appelle en allemand l’An-
modèle hiérarchique, en se diffusant à partir sippung. Celle-ci crée une parenté artificielle
du haut vers le bas de la pyramide sociale. de type spirituel. Les parents donnent par
La transformation du mode de dénomination exemple à leur enfant le nom d’un saint qu’ils
accompagna les mutations du pouvoir qui se ont connu ou pour lequel ils ont une véné-
produisirent à cette époque. ration particulière, afin de le placer sous son
Au Moyen Âge, après l’installation de l’an- patronage. Ces nouvelles habitudes ont aussi
throponymie germanique provoquée par influé sur l’onomastique, en favorisant les
les « grandes invasions », on enregistre une noms bibliques au détriment des noms d’ori-
seconde vague de prénoms de même origine, gine franque. Le processus commence assez
due cette fois aux cultes de saints ou d’évê- tôt. En 575, Chilpéric et Frédégonde nommè-
ques ayant eux-mêmes porté ces noms. On rent l’un de leurs fils Samson, en hommage
ne peut plus alors parler de noms compo- à un saint breton mort vers 565. Deux des
sés. On voit, en revanche, se multiplier les fils de Charles Martel furent nommés Rémi et
Fulcrand, les Frézal (patronyme lozérien issu Jérôme, du nom des saints éponymes. Un fils
de Frodoaldus, nom d’un évêque de Mende au de Childéric II reçut le nom de Daniel, porté
ixe siècle), les Bédouin ou Baudouin (dérivés par un prophète de l’Ancien Testament. Le
de Betwin), les Aldiguier, etc. Cette seconde prénom cesse alors d’être descriptif ou évo-
vague n’a toutefois pas l’ampleur de la pre- cateur, pour devenir un élément de la dévo-
mière, ne serait-ce qu’en raison du nombre tion. Plus tard, les cultes voués à la Vierge et à
relativement limité des « saints-évêques ». Au saint Jean-Baptiste, largement diffusés par les
fur et à mesure que l’on avance dans le temps, moines-guerriers de Saint-Jean-de-Jérusalem,
on voit même se produire un phénomène favorisèrent un peu partout la grande vogue
très curieux, qui est la diminution dans des de Marie et de Jean.
proportions très importantes du nombre des Ce refus du nom de naissance, considéré
noms couramment utilisés. Ce phénomène est comme un nom purement « biologique »,
dû, pour l’essentiel, à l’influence de l’Église. se retrouve à maintes reprises dans l’histoire
« Le christianisme, écrit Albert Dauzat, chrétienne. Longtemps, l’Église a même
avait d’abord fait table rase du système latin, imposé aux enfants de choisir un nouveau
en ne reconnaissant qu’un nom, le nom de prénom lors de leur confirmation, afin que
baptême, nom individuel que l’homme ou la cet événement soit placé sous l’autorité d’un
femme recevait, soit à sa naissance, soit lors « patron » supplémentaire. De même, le
de sa conversion. Cette rupture s’affirme plus moine ou la religieuse, lorsqu’ils prononcent
encore par le changement de nom individuel : leurs vœux, changent de nom. C’est aussi ce
non seulement le nouveau converti renonce à que fait un nouveau pape, aussitôt après son
son nom de famille (et à son gentilice, s’il en a élection : Karol Wojtyla devient Jean-Paul
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II, Josef Ratzinger devient Benoît XVI. (On Dès le ixe siècle, en effet, les sobriquets sont
notera d’ailleurs que l’Église, aujourd’hui d’usage courant à la campagne comme dans
encore, n’exige pas qu’un enfant soit baptisé les villes. À partir du xe siècle, ils apparaissent
sous le prénom déclaré à l’état civil). dans les documents écrits et dans les actes
à ce facteur religieux s’en ajoute un autre, officiels, nouveauté provoquée par un besoin
d’ordre linguistique : au fur et à mesure que la évident de précision et de clarté. Autour de
langue franque se romanise, la possibilité de l’an mil, on trouve donc d’un côté le nom de
créer de nouveaux noms composés s’affaiblit. baptême – le futur prénom – et de l’autre un
« À mesure que les Francs se romanisaient et surnom, qui peut changer au cours de la vie et
perdaient l’usage de leur langue, écrit encore qui n’est pas forcément héréditaire. Le grand
Dauzat, leur onomastique allait en s’appau- tournant se produit vers la fin du xie siècle :
vrissant. Tandis qu’à l’époque mérovingienne, le nom de baptême devient le prénom propre-
dans une langue en pleine vitalité, le nombre ment dit, tandis que le surnom se transforme
des créations, spécialement des composés, en un vrai patronyme transmis aux descen-
était pratiquement illimité, la source des créa- dants. C’est la naissance de l’anthroponymie
tions se tarit à partir du ixe siècle : le choix du moderne.
nom de baptême ne s’exerce plus que parmi Le mode de formation des surnoms déborde
les noms à la mode, dont le nombre va forcé- un peu du cadre de notre bref survol. Ces sur-
ment en diminuant ; à chaque génération, un noms, comme on peut s’en douter, sont de
contingent de noms sort de l’usage » (op. cit.) nature extrêmement variée : noms de métiers
Le résultat le plus direct de cette évolution et sobriquets professionnels (très fréquents),
est une confusion grandissante. De décennie particularités physiques ou morales, topo-
en décennie, le nombre des prénoms utilisés nymes (noms de lieux, de villes ou de villa-
décroît. L’Église tend de plus en plus à limi- ges), etc. On voit alors apparaître les Legrand,
ter le choix des parents à des prénoms accep- Dupont, Dumoulin, Boulanger, Charpentier,
tables du point de vue chrétien, c’est-à-dire Boineuve, Lecouvreur, Lemarchand, Meunier,
ayant été portés par de pieux personnages. Vacher, Marin, etc. C’est surtout dans les vil-
La mode, de son côté, favorise l’imitation, les que le surnom commence à devenir héré-
et dans certains villages une dizaine de pré- ditaire. Géographiquement, le mouvement
noms (Jean, Jacques, Marie, Anne, Pierre ou prend naissance dans le Sud, zone de tradi-
Paul…) suffisent à dénommer la quasi-tota- tion écrite, avant de se propager vers le Nord
lité des habitants ! et vers l’Est, pays de tradition orale. Il touche
Dès les abords de l’an mil, la nécessité se en premier lieu les nobles, avec adjonction du
fait sentir d’éviter les quiproquos – ne serait- nom du fief ou du domaine, puis la bourgeoi-
ce que dans les documents administratifs, sie, et enfin le peuple. Il affecte d’abord les
lorsqu’il y en a – en distinguant les porteurs hommes, puis les femmes. Mais ce n’est qu’au
d’un même patronyme. C’est alors que l’on XIXe siècle que le nom de famille sera véri-
voit des surnoms s’ajouter aux noms de bap- tablement consacré comme prépondérant,
tême, afin de mieux préciser les identités. Le par le double biais de la conscription et de
fait est capital, car l’aboutissement de ce phé- l’école.
nomène sera le système de la double déno-
mination qui est encore en vigueur de nos Vers 1200, l’usage du surnom héréditaire
jours : prénom + nom de famille. est à peu près général dans les deux tiers de
Les racines de cette véritable révolution la France. À la même époque, l’Église accen-
semblent remonter à l’époque carolingienne. tue son emprise sur la vie privée. Elle impose
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notamment les parrains et les marraines tes, écrivains catholiques spécialisés dans la
(qu’on appelle alors les « compères » et les rédaction des « vies de saints », multiplient
« commères », termes plus révélateurs), à qui les récits hagiographiques destinés à exalter
revient fréquemment le choix du prénom. les faits marquants, réels ou supposés, de la
Le baptême est réputé créer un lien spiri- « légende dorée » des saints et des bienheu-
tuel entre l’enfant et son parrain ou sa mar- reux. Quant à la « fête », qui commémore le
raine. Ce lien est si puissant que les relations « jour du saint patron », elle prend souvent
sexuelles avec un parrain ou une marraine, le pas sur l’anniversaire, qui ne conserve le
même lorsque ceux-ci n’appartenaient nul- souvenir que de la naissance physique.
lement à la parenté biologique, furent long- En 1539, sous François Ier, le célèbre édit
temps considérées comme incestueuses. Les de Villers-Cotterêts – qui, par ailleurs, impose
noms de baptême sont le plus souvent tirés l’usage d’une langue d’oïl, en l’occurrence le
des Écritures, en concurrence avec les noms français, dans les documents administratifs
païens d’origine germanique qui continuent à auparavant rédigés en latin –, fixe les noms
être portés. Parmi les prénoms ou les dimi- de famille dans toutes les possessions du roi
nutifs les plus courants, certains, aujourd’hui de France et, dans son article 51, fait obliga-
sortis de l’usage, donneront par la suite nais- tion aux curés de chaque paroisse de tenir à
sance à des noms de famille : Durand, Guérin, jour des registres d’état civil consignant les
Janet, Gamier, Monet, Simonin, Mangin, naissances en même temps que les baptêmes.
Domergue, Jamet, Colson, Poiret, etc. Ceux-ci obtempéreront avec plus ou moins
Un seigneur est alors libre de transmettre de célérité. En Flandre, en Artois, en Alsace
des noms de sa propre famille aux enfants de et en Franche-Comté, régions rattachées plus
ses serviteurs. Une telle pratique sera encore tardivement au royaume de France, il faudra
attestée au XVIIe siècle au Brésil. Elle semble attendre le xviie siècle (voire, en Lorraine, le
liée au maintien d’une représentation élargie xviiie), pour que cette habitude d’enregistre-
de la famille, transcendant les clivages juri- ment entre véritablement dans les mœurs.
diques et sociaux. La servitude et le compa-
gnonnage domestique créaient des formes de Toujours au xvie siècle, l’apparition et le
parenté artificielle dont le nom fut un moment développement de la Réforme favorisent la
l’expression. diffusion des prénoms d’origine biblique : le
Les premiers almanachs comportant des Synode de 1562 recommande aux protestants
listes de prénoms apparaissent vers 1480. de choisir les prénoms de leurs enfants dans
Ce sont en quelque sorte les ancêtres de nos l’Ancien Testament. En 1598, l’édit de Nantes
modernes calendriers de la Poste ! Dans le confie aux pasteurs huguenots le soin de rédi-
même temps, l’état civil s’organise. Le pre- ger l’état civil de leurs ouailles. Après la révoca-
mier registre des noms de baptême connu en tion de cet édit, en 1685, aucune autre décision
France date de 1411. À cette date, la quasi- ne sera prise à ce sujet, et c’est seulement sous
totalité des prénoms utilisés sont d’origine Louis XVI, par l’édit du 28 novembre 1787,
chrétienne ou ont été « christianisés » par le que les officiers de justice seront officiellement
truchement d’un saint patron. Le culte des chargés de rédiger en France l’état civil des
saints, qui s’est beaucoup développé pendant chrétiens non catholiques, et aussi des juifs.
le Moyen Âge, a facilité cette évolution. Le Le concile de Trente (1545-1563) prescrit
baptême est désormais l’occasion de donner de son côté que les noms de baptême soient
à l’enfant le nom d’un saint, d’un évêque ou systématiquement choisis parmi les noms
d’un personnage de la Bible. Les bollandis- des saints. En réaction contre la Réforme, le
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culte des « saints patrons » connaît alors un que les autorités catholiques ne se départiront
regain d’importance dans tous les pays catho- jamais totalement de cette ligne de conduite :
liques. Les saints sont régulièrement propo- bien qu’il ne reprenne pas intégralement les
sés comme modèles de piété et les fidèles se recommandations du concile de Trente, le
voient chargés d’inculquer à leurs enfants la nouveau rituel issu du concile de Vatican
volonté d’imiter par leur conduite les vertus II, promulgué le 20 juin 1969 par le pape
illustrées par ceux dont ils portent le nom. Le Paul VI, indique, concernant le baptême des
Catechismus romanus, publié en 1566 à l’ins- adultes, que l’intéressé « changera obligatoire-
tigation du concile, prescrit ainsi de donner ment de nom si celui qu’il portait jusqu’alors
à celui qui reçoit le baptême « un nom qui n’est pas susceptible d’une quelconque signi-
doit être celui de quelqu’un qui ait mérité par fication chrétienne ».
l’excellence de sa piété et de sa fidélité pour À la fin du xviie siècle, le choix du parrain
Dieu d’être mis au nombre des saints, afin et de la marraine s’opère de plus en plus sou-
que, par la ressemblance du nom qu’il a avec vent en dehors du cercle familial. Souvent lié
lui, il puisse être excité davantage à imiter sa à un désir de promotion sociale – on parle
vertu et sa sainteté ». On lit de même, dans alors de parrainage de prestige –, cet usage
le rituel mis au point en 1614 par le pape permet aux parents d’étendre leur réseau de
Paul V : « Les curés devront veiller à ce que relations et assure à l’enfant une protection
l’on donne un nom chrétien à ceux qui vont pour l’avenir. Mais en même temps, le choix
être baptisés. Lorsque le curé ne pourra pas du prénom de l’enfant étant souvent laissé au
obtenir cela, il ajoutera au nom donné par parrain et à la marraine, il entre en contra-
les parents un autre nom dans le registre des diction avec l’habitude qui consiste à donner
baptêmes » (II, I, 30). de préférence au nouveau-né un prénom déjà
Ces directives manifestent la volonté de porté par l’un de ses ancêtres. Le renforce-
l’Église de lutter contre l’usage des « noms ment des alliances sociales (lien horizontal)
païens », qui subsiste alors encore dans cer- s’opère ainsi au détriment du primat de la
taines traditions familiales. Le catéchisme du lignée (lien vertical).
concile de Trente est à ce sujet sans équivo- À la veille de la Révolution, l’enregistre-
que : « Ceux qui affectent de donner ou de ment des naissances et des baptêmes est fait
faire donner des noms de païens, et particu- exclusivement par les curés des paroisses
lièrement de ceux qui ont été les plus impies, (pour les catholiques) et par les juges royaux
à ceux que l’on baptise sont fort blâmables. (pour les autres). Au moment de la laïcisa-
Car ils font connaître par là le peu d’estime tion de l’état civil (20-25 septembre 1792),
qu’ils font de la piété chrétienne, puisqu’ils l’Assemblée Législative conférera ce rôle aux
prennent plaisir à renouveler la mémoire officiers publics de l’état civil, lesquels seront
des hommes impies, et qu’ils veulent que les choisis parmi les membres du conseil munici-
oreilles des fidèles soient continuellement pal de chaque commune et devront être élus
frappées de ces noms profanes » ! « Cette atti- par leurs collègues. La loi du 29 floréal an II
tude de l’Église post-tridentine, écrit Jacques (18 mai 1794) précisera que le déclarant de
Gélis, révèle une volonté tenace d’élimina- la naissance doit être, sauf circonstance par-
tion des vieilles solidarités : en privilégiant le ticulière, le père de l’enfant, assisté de deux
tête-à-tête de l’homme avec le saint patron, témoins.
elle favorisait l’émergence de l’individu pour La Révolution de 1789 devait avoir des
mieux le contrôler. » 1 Le fait est, en tout cas, conséquences directes sur les attributions de
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ceux qui portent encore des prénoms révo- Mais à cette date, beaucoup de « prénoms
lutionnaires peuvent recourir aux tribunaux révolutionnaires » ont déjà été abjurés. Quant
pour les changer, par une simple rectification à l’« inauguration républicaine », elle n’aura
de l’état civil dans le registre des naissances. guère survécu à la chute de Robespierre.
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À toutes les époques, certains prénoms, le temps est particulièrement apte à mettre en
masculins ou féminins, ont joui d’une faveur évidence, dans sa pureté, la fonction d’identi-
particulière dans l’opinion, ce qui n’a pas fication et de distinction propre à la consom-
manqué de susciter l’intérêt des historiens, mation des biens de mode »1. Voyons donc
des sociologues et des linguistes. L’étude des rapidement ce qu’il en a été des fréquences
fréquences d’attribution des prénoms est en d’attribution des prénoms au cours des âges.
effet un bon indicateur des influences cultu-
relles ou religieuses qui s’exercent à une épo- Entre le milieu du VIIIe siècle et la fin du
que donnée. Contribuant à l’anthropologie IXe siècle, les noms de baptême d’origine
sociale, elle nous éclaire aussi sur le rôle de latine les plus communs en France, pour les
l’Église, sur l’évolution des mentalités, sur les garçons, sont Honoré, Désiré et René. S’y
migrations et les déplacements de popula- ajoute le prénom hébraïque Isaac. À la même
tion, sur l’histoire des familles, etc. Elle nous époque, les noms de baptême germaniques
montre enfin que la mode n’est pas un phéno- les plus courants, toujours pour les gar-
mène nouveau, même si, à l’époque moderne, çons, sont Alain, Arnaud, Baudoin, Bérenger,
les modes ont pris de plus en plus d’ampleur Bernard, Conrad, Eude(s), Foulque, Herbert,
et qu’elles tendent désormais à se succéder à Hildebert, Hugue(s), Milon, Pépin, Raymond,
une cadence accélérée. Raoul, Régnier, Richard, Robert, Rodolphe,
Roger et Roland.
La publication, à partir de la fin du XIXe Au XIIe siècle, période durant laquelle on
siècle, des premiers grands travaux sur l’étude observe un certain déclin des prénoms d’ori-
des noms et des prénoms – notamment, en gine germanique et une forte montée des
Angleterre et en Allemagne, les ouvrages prénoms bibliques et gréco-latins, on voit, à
de Förstemann (1856), Charlotte M. Yonge côté des Bertrand, Charles, Gérard, Aimon,
(1863), Franz Stark (1868) et Adolf Socin Alphonse, Anselme, Guillaume ou Thierry, se
(1903) – nous permet d’avoir aujourd’hui multiplier les Samson, les Barthélémy et les
une bonne information sur le sujet pour Matthieu. Chez les femmes, cette évolution
les périodes anciennes. S’y ajoutent les est plus sensible encore : les Mahaut, les Ide
recherches novatrices entreprises depuis, et les Ermesinde tendent à disparaître complè-
en France notamment par Albert Dauzat, tement au profit d’Agnès, Constance, Béatrix
Jacques Dupâquier, Philippe Besnard et Guy (ou Béatrice), Denise, Eléonore, Élisabeth,
Desplanques. Isabelle, Marguerite et Marie.
Pour reprendre les termes de Philippe Il s’agit là, bien entendu, de tendances
Besnard, « le prénom présente deux caractéris- générales valant pour l’ensemble de la popu-
tiques particulièrement intéressantes : c’est un lation. Selon les régions, les fréquences peu-
bien gratuit, dont la consommation est obli- vent en effet varier considérablement. Entre le
gatoire. Dès lors, l’étude de sa diffusion dans XIe et le XIIe siècle, les noms les plus répandus
1. « Pour une étude empirique du phénomène de mode dans la consommation des biens symboliques :
le cas des prénoms », in Archives européennes de sociologie, Paris, XX, 1979, 2.
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dans le Poitou sont Gauffredus et Guihelmus, XVIIe siècle, on s’aperçoit que la concordance
Petrus, Aimericus, Rainaldus, Geraldus, est presque entière, non seulement avec la
Johannes et Stephanus. A Castelnaudary liste des prénoms en usage en France à la
(Aude), en 1272, Jeanne vient en tête des pré- même époque, mais aussi avec les prénoms
noms féminins ; Pierre, Raymond, Guillaume, les plus communément utilisés encore deux
Bernard, Arnaud, Jean et Pons, en tête des siècles plus tard dans les campagnes françai-
prénoms masculins. En Bourgogne, aux ses : pour les garçons, Pierre, Jean, Jacques,
XIIIe et XIVe siècles, les prénoms donnés le François, Charles, Jean-Baptiste, Louis et
plus fréquemment aux filles sont, dans l’or- Joseph ; pour les filles, Marie, Marguerite,
dre : Jeanne, Adeline, Agnès, Alice, Ameline, Marie-Madeleine, Jeanne, Anne, Catherine,
Asceline, Isabelle, Erembourg, Gillotte, Marie-Anne et Françoise.
Béatrice, Elisabeth et Guillemète. Au XIVe
siècle, en Picardie, les prénoms les plus fré- Après l’intermède de la Révolution – et
quents sont : pour les hommes, Jean (25 % ses prénoms républicains –, c’est en fait
du total des attributions), Pierre (11 %), sous l’Empire que l’on assiste à une nou-
Hugues, Guillaume, Robert, Colart (Nicolas), velle modification en profondeur des fré-
Gautier, Matthieu et Thomas ; pour les fem- quences d’attribution. Durant cette période,
mes, Marie (33 % des attributions), Mahaut certains prénoms auparavant très répandus,
(diminutif de Mathilde, 10 %), Jehanne (ou comme Étienne, Michel, Jacques, Marguerite
Jeanne), Alice, Agnès, Perrote (diminutif de et Madeleine, commencent à devenir un peu
Pierrette) et Emeline (diminutif d’Emilie). Au moins courants, et sont remplacés par des
XVIIe siècle, entre 1681 et 1687, les prénoms prénoms nouveaux. Par ailleurs, une enquête
le plus souvent portés à Dorne (Nièvre) sont : sur les prénoms du recensement de 1836, à
pour les garçons, Jean (12 % des attributions), partir d’un échantillon d’une dizaine de vil-
Antoine, Pierre, Léonard, Blaise et Jacques ; lages de différents départements, atteste la
pour les filles, Marie (11 % des attributions), grande fréquence de Jean, Pierre, François,
Jeanne, Marguerite, Anne, Louise et Simone. Antoine, Claude, Joseph, et, pour les filles, de
Marie, Jeanne, Françoise, Catherine, Anne et
Aux XVIe et au XVIIe siècles, les fréquences Louise.
d’attribution témoignent d’une remarquable À partir de là, les choses vont évoluer très
stabilité, due en partie aux prescriptions de vite, la mode jouant un rôle de plus en plus
l’Église, et d’autre part à la grande régula- évident. À la fin du XIXe siècle, Louis, Pierre
rité de la vie sociale. En outre, le répertoire et Joseph triomphent chez les garçons ; Marie,
de prénoms est encore assez limité. Les pré- Jeanne et Marguerite chez les filles (17 % des
noms les plus simples (Jean, Pierre, Jacques, filles s’appellent alors Marie en Picardie).
François, Louis, Charles, Nicolas, Marie, Quelques succès littéraires provoquent aussi
Anne, Françoise, Madeleine, Catherine, l’apparition d’un certain nombre de Simon,
Jeanne, Marguerite, etc.) dominent large- de Matthieu et d’Adam. Sous Napoléon III,
ment, car le choix est peu conditionné par la Eugénie (nom de l’impératrice) connaît un
mode, et moins encore l’attrait moderne de la succès certain. Autour de 1900, on apprécie de
nouveauté. Jusqu’au XVIIIe siècle, il n’est pas plus en plus Germaine, Yvonne et Maryvonne,
rare que le quart ou la moitié des habitants Simone, Marcelle, Suzanne, Émile, Paul et
d’un village portent le même prénom. Si l’on André. Autour de 1920, Roger et Robert font
examine, par ailleurs, la liste des prénoms une percée spectaculaire, tout comme Denise,
portés par les colons canadiens-français au Paulette, Odette et Jacqueline.
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Un criblage ayant porté sur les prénoms En 1950, Martine, Dominique, Patrick et
de 1 000 garçons et de 1 000 filles reçus en Christian entrent massivement dans l’usage
octobre 1948 au baccalauréat (1re partie) dans (les prénoms les plus attribués étant Michel,
l’Académie de Paris donne un aperçu assez Alain, Bernard, Martine, Françoise et Chantal).
satisfaisant des prénoms couramment attri- Vers 1960, on voit surgir une vague consi-
bués autour de 1930-32. Pour les garçons, les dérable de Nathalie, Sylvie, Pascal, Isabelle,
neuf prénoms les plus fréquents sont, dans Catherine, Éric et Thierry (les prénoms les
l’ordre : Jean, Jacques, Michel, Pierre, Bernard, plus attribués étant Philippe, Pascal, Éric,
Claude, André, François et Guy (ex aequo). Sylvie, Catherine et Christine). Ces indica-
Ces seuls prénoms désignent 495 enfants de tions de tendances figurent dans une enquête
sexe masculin sur l’échantillonnage étudié, réalisée en 1980, à partir d’un échantillon de
soit près de 50 %. Pour les filles, les neuf 103 000 personnes prélevé sur les fichiers de
prénoms les plus courants sont, dans l’ordre la Sécurité sociale par le Centre de recherche
également : Monique, Françoise, Jacqueline, pour l’étude et l’observation des conditions
Jeannine (Jeanine ou Janine), Micheline et de vie (Credoc). Cette même enquête révèle
Nicole (ex aequo), Colette, Anne-Marie et que le nom de famille alors le plus répandu,
Christiane. Au total, on trouve 37 prénoms en France, n’est pas Dupont ou Durand, mais
masculins (dont quatre doubles) et 47 pré- Martin, qui est aussi un prénom. Dix ans plus
noms féminins (dont trois doubles), soit 84 tard, près d’un Français sur 250 (0,4 %) se
prénoms différents seulement pour désigner dénommera encore Martin. (Mais il ne s’agira
2 000 personnes. là, bien sûr, que d’une moyenne nationale :
dans le Nord, Martin sera détrôné par Lefèvre,
Vers 1940, les prénoms masculins les plus dans l’Ouest par Dupuy, dans l’Est par Muller,
répandus sont, dans l’ordre : Michel, Jean- etc.).
Claude, Jean, Bernard, Daniel et Gérard ; et Un autre criblage, réalisé par nos soins sur la
chez les filles : Monique, Nicole, Danielle, base de l’édition de 1970 du Bottin mondain,
Michèle, Jacqueline et Françoise. En juillet et concernant 1 000 garçons et 1 000 filles,
1948, les résultats d’un sondage réalisé par donne des précisions sur les noms d’enfants
l’IFOP et intitulé « Si vous aviez à choisir le plus fréquemment choisis en 1968-69 dans
un prénom, lequel aimeriez-vous donner ? » les milieux aisés. On constate l’usage de 150
présente un certain intérêt, malgré le carac- prénoms masculins, dont environ 6 % de pré-
tère un peu hypothétique de la question (les noms doubles, et de 200 prénoms féminins,
prénoms effectivement attribués pouvant dont environ 9 % de prénoms doubles. Les
différer de ceux indiqués). Pour les garçons, prénoms qui reviennent le plus fréquemment
on voit venir en tête, dans l’ordre : Jean, sont : Emmanuel et Guillaume (ex aequo),
Pierre, Jacques, Michel, André, Claude, Paul Olivier et Philippe (ex aequo), Bertrand,
et Alain ; pour les filles : Jacqueline, Marie, Arnaud, Christophe et Frédéric (ex aequo) ;
Jeanne, Françoise, Monique, Nicole, Suzanne et chez les filles, Isabelle, Anne, Claire, Laure,
et Michèle. Comme d’habitude, et pour un Laurence, Véronique et Béatrice.
nombre égal de réponses, la diversité des pré-
noms féminins est plus grande que celle des Pour le début des années 1970, nous
prénoms masculins. Par ailleurs, trois pré- savons, par l’enquête du Credoc citée plus
noms seulement recueillent plus de 6 % des haut, que les prénoms à la mode sont alors
suffrages, et il s’agit de trois prénoms mascu- Christophe, Stéphane, Guillaume, Nicolas,
lins : Jean, Pierre et Jacques. David, Sandrine, Frédéric, Nathalie, Olivier
26
et Stéphanie. À la même époque, les prénoms tions étant Philippe (10e position en 1930)
les plus fréquemment attribués en moyenne et Bertrand (36e position) chez les garçons,
nationale sont Stéphane, Christophe, David, Claire (31e position) et Anne (39e position)
Laurent, Nathalie, Sandrine, Christelle et chez les filles. Il faut revenir à l’Empire pour
Isabelle. trouver un précédent à un changement d’une
Les enquêtes que nous avons citées n’ont telle envergure !
évidemment qu’une valeur indicative : le • La transformation s’est faite au détriment
milieu social représenté au Bottin mondain des prénoms considérés comme les plus cou-
ne correspond pas à la population générale, rants depuis des siècles. Entre 1948 et 1968,
de même les bacheliers de 1948 ne sont pas on note la disparition presque complète ou
caractéristiques de la population nationale. la chute radicale de Jacques, Pierre, Michel,
Toutefois, à cette époque, c’est encore tou- Paul, Françoise, Jacqueline, Colette, Nicole.
jours dans les milieux sociaux aisés qu’ap- Parallèlement, on enregistre un retour dans
paraissent les nouveaux prénoms, qui se l’usage des prénoms nordiques ou germa-
diffusent ensuite dans le reste de la popula- niques (Ingrid, Astrid, Mathilde, Clothilde,
tion (on verra plus loin que ce n’est plus le cas Frédéric, Éric), des prénoms gréco-romains
aujourd’hui). De ce fait, la liste des prénoms (surtout chez les filles : Delphine, Béatrice,
à la mode pour une période donnée anticipe Laure, Sabine, Albane, Céline, Aurélie,
souvent celle des prénoms le plus fréquem- Laurence, mais aussi chez les garçons, avec
ment attribués en moyenne générale quelques Sébastien et Martial) et des prénoms médié-
années plus tard. L’ensemble de toutes ces vaux (surtout chez les garçons : Guillaume,
données fait en tout cas apparaître un certain Olivier, Arnaud, Hugues, Thibault, Amaury,
nombre de conclusions très nettes : Renaud, Aymeric, Ludovic, Damien). Enfin,
• Entre 1930 et 1948, les fréquences d’attri- on observe la diffusion à large échelle des pré-
bution ont relativement peu changé. Les listes noms régionaux (Ségolène, Armelle, Tristan,
de tête, tant pour les garçons que les filles, sont Yann, Laetitia), voire de certains prénoms
les mêmes à quelques exceptions près : d’un exotiques, ainsi qu’une tendance aux varian-
côté, Jean, Jacques, Michel, Pierre, Claude tes orthographiques (par exemple Gérôme au
et André ; de l’autre, Monique, Françoise, lieu de Jérôme).
Jacqueline, Nicole et Yvette. En outre, tous • Cette évolution est d’autant plus signifi-
les nouveaux prénoms du peloton de tête de cative que le nombre de prénoms différents
1948 se retrouvent dans la liste complète de attribués chaque année tend à augmenter régu-
1930 : Paul, qui se trouvait alors en 18e posi- lièrement. En d’autres termes, non seulement
tion ; Alain en 22e position ; Michèle en 10e les fréquences d’attribution ont changé, mais le
position ; Marie en 11e position ; Jeanne en nombre total de prénoms choisis pour désigner
17e position ; et Suzanne en 29e position. un même nombre de personnes a augmenté
• En revanche, entre 1948 et 1968, on considérablement : entre 1930 et 1968-69, on
assiste à une transformation radicale. La passe pour 2 000 personnes de 84 prénoms à
preuve en est qu’aucun des prénoms mascu- 350 prénoms, soit du simple au quadruple. Un
lins ou féminins le plus souvent attribués en seul facteur reste constant, comme toujours
1968-69 ne faisait partie du peloton de tête d’ailleurs : à nombre égal de prénoms attri-
en 1930 ou en 1948. Mieux encore, sur ces bués, il y a moins de diversité chez les garçons
seize prénoms devenus courants en 1968-69, – et ce sont aussi les prénoms masculins qui se
douze ne figuraient même pas dans les listes maintiennent le plus durablement.
complètes de 1930 et 1948, les quatre excep- Au total, les deux seuls prénoms qui ont
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subi sans trop de dommages cette évolution Émilie, Céline, Virginie, élodie, Audrey,
sont Jean chez les garçons et Marie chez les Stéphanie, Julie, Laetitia et Sabrina.
filles. Selon l’enquête réalisée par le Credoc, La comparaison de ces trois listes montre
environ 12 % des Français nés entre 1890 que les tendances enregistrées dans la période
et 1978 s’appelaient encore Jean ou Marie, précédente se sont confirmées et amplifiées.
si l’on tient compte des prénoms doubles D’une part, en effet, en 1970 et 1985, les têtes
dans lesquels ils entraient en composition. de liste ne sont pas les mêmes de cinq ans
La vogue de Jean et de Marie comme pre- en cinq ans : Stéphane et Nathalie sont rem-
mier prénom isolé a subi, elle, plus que des placés par Sébastien et Stéphanie, puis par
hauts et des bas. Marie, qui venait encore au Nicolas et Aurélie. D’autre part, en l’espace de
premier rang des prénoms féminins le plus quinze ans seulement, le renouvellement est
communément attribués entre 1890 et 1909, frappant : sur un total de 60 prénoms cités,
est passé à la seconde place dans les années seuls quatre prénoms se retrouvent dans cha-
1910-19, à la troisième dans les années 1920- cune des trois listes : David, Sébastien, Jérôme
29, puis a entamé un déclin spectaculaire : et Stéphanie.
dans les années 1960, à peine une fille sur Afin de dégager les tendances de la mode,
500 reçoit le nom de Marie. Cependant, le nous avions pour notre part réalisé un criblage
prénom est revenu à la mode depuis. Quant de tous les faire-part de naissances publiés
à Jean, resté au premier rang de 1910 à 1939, dans le « Carnet du jour » du Figaro durant
il commence à décliner à partir des années les années 1978 et 1982. Ce criblage portait
1940 et ne paraît pas, pour l’instant, revenir sur un total de près de 3 000 naissances pour
massivement dans l’usage. chaque année. Ses résultats étaient tout aussi
Voyons maintenant ce qu’il en a été durant révélateurs.
les années 1970 et 1980. Dans leur livre Un En 1978, les prénoms masculins le plus
prénom pour toujours, paru en 1986, le socio- fréquemment attribués étaient, dans l’ordre :
logue Philippe Besnard et le démographe Guillaume (76 mentions), Nicolas (46 men-
Guy Desplanques avaient apporté d’utiles tions), Matthieu (43 mentions), Antoine (41
précisions sur les prénoms le plus fréquem- mentions), Thibault ou Thibaut (38 men-
ment atribués en France durant cette période. tions), puis Thomas, Frédéric, Alexandre
Pour les années 1970-74, la liste-palmarès ou Alexander, Arnaud, Christophe, Alexis,
était la suivante : chez les garçons, Stéphane, Romain, Sébastien, Benoît, Édouard,
Christophe, David, Laurent, Frédéric, Olivier, Grégoire, Pierre, Charles, Julien, Olivier,
Sébastien, Eric, Philippe et Jérôme ; et chez les Jean-Baptiste, Cyrille et Xavier. En 1982, le
filles, Nathalie, Sandrine, Christelle, Isabelle, vainqueur était Antoine, cité 31 fois. Venaient
Valérie, Karine, Stéphanie, Sophie, Sylvie et ensuite : Arnaud (29 mentions), Guillaume
Laurence. Pour 1975-79, on trouvait : chez (24 mentions), Nicolas et Édouard (21 men-
les garçons, Sébastien, David, Christophe, tions), Charles (19 mentions), Thomas (18
Nicolas, Frédéric, Stéphane, Jérôme, Mickaël, mentions), Pierre (16 mentions), Olivier (15
Cédric et Olivier ; et chez les filles, Stéphanie, mentions), Adrien ou Hadrien et Thibault
Céline, Sandrine, Christelle, Virginie, Karine, ou Thibaut (14 mentions), puis Benoît,
Nathalie, Sophie, Séverine et Delphine. Et Benjamin, Arthur, Christophe, Paul, Alexis,
enfin, pour 1980-84 : chez les garçons, Stéphane, Timothée, Éric et Matthieu.
Nicolas, Julien, Sébastien, Mickaël, Mathieu Du côté des filles, les résultats pour 1978
ou Matthieu, Guillaume, Cédric, David, étaient : Sophie (39 mentions), Caroline (35
Jérôme et Vincent ; et chez les filles, Aurélie, mentions), Marie (31 mentions), Charlotte
28
(29 mentions), Laure (27 mentions), puis sur la liste de 1982, alors qu’ils figuraient sur
Pauline, Amélie, Stéphanie, Anne, Constance, celle de 1978 : Amélie, Pauline, Constance,
Laetitia, Camille, Claire, Alexandra (ou Claire, Isabelle et Alexandra.
Alexandrine), Isabelle et Delphine. En En ce qui concerne les origines étymo-
1982, le palmarès comprenait, dans l’ordre : logiques, parmi les vingt prénoms cités en
Laure (23 mentions), Sophie (21 mentions), premières positions sur la liste du Figaro de
Charlotte, Clémence et Camille (17 mentions), 1982, on trouvait treize prénoms d’origine
Stéphanie, Anne, Marine et Caroline (14 germanique (Arnaud, Guillaume, Édouard,
mentions), Marie (13 mentions), Olivia (11 Charles, Olivier, Thibaut, Charlotte, Caroline,
mentions), Astrid (10 mentions), Bérengère, Olivia, Astrid, Bérengère, Alix, Mathilde),
Alix et Eléonore (9 mentions), puis Mathilde, douze prénoms d’origine gréco-latine
Anne-Laure, Dorothée, Élodie et Laetitia (8 (Antoine, Nicolas, Pierre, Adrien, Benoît,
mentions). Laure, Sophie, Clémence, Camille, Stéphanie,
Là encore, la comparaison de ces deux listes Marine, Dorothée) et seulement quatre pré-
du Figaro faisait apparaître, en l’espace de seu- noms d’origine biblique (Thomas, Benjamin,
lement quatre ans, des différences significati- Anne, Marie). S’y ajoutait un prénom cel-
ves. On constatait par exemple qu’Antoine, tique : Arthur. Mais il faut souligner que
qui venait en 1978 en 4e position, avait en ces résultats ne concordaient pas avec ceux
1982 détrôné Guillaume, Nicolas et Matthieu. que l’on obtenait à la même époque pour la
Antoine avait pourtant recueilli moins de population générale. Ils avaient en revanche
mentions en 1982 qu’en 1978, ce qui montre une valeur indicative forte pour les milieux
que la dispersion dans le choix des prénoms aisés. En 1986, les prénoms les plus portés en
s’était encore accentuée. Chez les filles, Laure France (qu’il ne faut pas confondre avec les
(5e position en 1978) devançait en 1982 prénoms le plus couramment attribués à cette
Sophie, Caroline, Charlotte et Marie, qui res- même date) étaient, dans l’ordre : Michel,
taient toutefois dans le peloton de tête. Six Jean, Pierre, André, Philippe, Alain, Jacques,
prénoms nouveaux sont entrés en 1982 dans Bernard, René et Daniel chez les garçons ;
la liste des prénoms les plus attribués : Astrid, Marie, Monique, Isabelle, Jeanne, Françoise,
Alix, Eléonore, Mathilde, Élodie et Dorothée. Sylvie, Catherine, Nathalie, Jacqueline et
Six autres, en revanche, ne se retrouvent plus Janine chez les filles.
29
Début 2005, une controverse s’était éle- Julien, mais aussi la diffusion significative de
vée dans la classe politique française à pro- Manon, Chloé, Léa, Bryan, Dylan, Jordy ou
pos d’un spacieux logement de fonction dont Brandon. En 1996, les prénoms les plus à la
aurait joui indûment Hervé Gaymard, alors mode sont Manon, Camille, Laura, Maria et
ministre de l’Economie. Pour se justifier, Anaïs chez les filles ; Alexandre, Kevin, Nicolas,
l’intéressé fit valoir sa famille nombreuse, Antoine et Thomas chez les garçons. En 1999,
ce qui permit au grand public de connaître le palmarès voit triompher Léa, Manon, Chloé,
les prénoms de ses huit enfants : Philothée, Camille et Sarah chez les filles ; Thomas,
Bérénice, Thaïs, Amédée, Eulalie, Faustine, Alexandre, Nicolas, Antoine et Alexis chez
Jérôme-Aristide et Angelico. Des prénoms les garçons. En l’an 2000, les prénoms préfé-
fort peu courants ! Quelques mois plus tard, rés sont Léa, Chloé et Camille pour les filles,
le 28 août 2005, sur M6, une émission de la Lucas, Thomas et Alexandre pour les garçons.
série « Zone interdite », animée par Bernard En 1994, le palmarès des douze premiers
de La Villardière, était consacrée aux familles prénoms féminins était, dans l’ordre, le
nombreuses. Deux couples étaient présentés suivant : Marine, Laura, Marion, Camille,
aux téléspectateurs. Le premier avait douze Justine, Elodie, Pauline, Julie, Anaïs, Sarah,
enfants : Martin, Priscille, Blaise, Blandine, Manon et Marie. Pour les prénoms masculins,
Domitille, Pierre, Jean-Chrysostome, Basile, on obtenait la liste suivante : Kevin, Maxime,
Aure, Cyprien, Cécile et Ephrem. Le second Thomas, Alexandre, Florian, Anthony,
en avait onze : Geoffroy, Colombe, Hugues, Nicolas, Jérémy, Julien, Benjamin, Quentin
Diane, Gautier, Sixte, Brune, Dauphine, et Romain. Sept ans plus tard, en l’an 2001,
Foulque, Eudes, Gersende. Ici encore, nous le palmarès féminin s’établissait comme suit :
trouvons quelques prénoms peu courants. Léa, Chloé, Manon, Camille, Emma, Sarah,
La série d’ouvrages intitulés La cote des pré- Océane, Laura, Marie, Lucie, Julie et Mathilde.
noms, publiée par Philippe Besnard et Guy Et chez les garçons : Lucas, Thomas, Théo,
Desplanques à partir de 19941, qui se sont Hugo, Maxime, Quentin, Antoine, Nicolas,
appliqués à distinguer les choix « confor- Alexis, Clément, Alexandre et Matteo. Même
mistes », les choix « pionniers » et les choix sur une aussi courte période, la comparaison
« précurseurs », a apporté une information est éclairante. Seuls six prénoms chez les filles
exhaustive sur l’évolution des modes et des (Manon, Camille, Sarah, Laura, Julie et Marie)
fréquences d’attribution pour les années les et cinq chez les garçons (Thomas, Maxime,
plus récentes. Ces données confirment qu’au Quentin, Nicolas et Alexandre) se retrouvent
cours des dix ou quinze dernières années, des dans les deux listes. Les trois prénoms venant
transformations considérables sont encore en tête de chacune des listes ont complète-
intervenues dans le choix des prénoms. ment changé à sept ans d’intervalle. On note
Entre 1990 et 1995, on observe en France la brusque apparition d’Océane chez les filles
une vague de Laura, Marine, Elodie, Kevin et et de Matteo chez les garçons.
1. Puis, après la mort de Philippe Besnard, par Guy Desplanques et Joséphine Besnard (depuis l’édition
2006, par la seule Joséphine Besnard).
30
31
En Angleterre, le très classique James talonne si l’importance des feuilletons télévisés a par-
Jack pour la première place, devant Thomas fois été surestimée, cette mode semble bien
et Daniel. imputable aux séries américaines (Dynasty,
Conséquence de cet éclatement : même Beverly Hills, Melrose Place, etc.), qui ont
les prénoms les plus en vogue ne bénéficient habitué l’oreille à des sonorités nouvelles et
plus de l’attribution massive ou concentrée suscité des engouements irraisonnés chez
qui était la leur autrefois. Dans la décennie ceux qui les regardent le plus assidûment.
1880-99, 12,5 % des filles étaient prénom- Bizarrement, c’est dans le Nord de la France
mées Marie (6,1 % pour Jeanne, 4 % pour que cette mode a été la plus suivie, alors qu’elle
Marguerite), tandis que 5,6 % des garçons n’a jamais eu la même ampleur dans le Midi.
se prénommaient Louis (4,8 % pour Pierre, De façon générale, ces prénoms sont plus fré-
4,8 % pour Joseph, 4,3 % pour Jean). Dans les quemment attribués à des garçons qu’à des
années 1940 et 1950, 7 à 8 % des nouveau- filles, et plus souvent choisis par des parents
nés masculins s’appelaient encore Michel, jeunes que par des parents plus âgés. Ils sont
tandis que les champions d’aujourd’hui surtout répandus dans les milieux populaires,
dépassent à peine 1,5 à 2 % de porteurs. Il et semblent bénéficier d’une prédilection par-
en va de même chez les filles, où la vogue de ticulière chez les mères célibataires. Ce qui est
Léa, Manon ou Chloé est loin d’atteindre l’an- curieux, c’est que ces prénoms ne correspon-
cienne fréquence de Nathalie. La « durée de dent pratiquement pas à ceux qui rencontrent
vie » des prénoms est en outre de plus en plus aujourd’hui le plus de succès aux États-Unis :
courte : à quelques années d’intervalle, la liste Emily, Madison, Hannah, Kaitlyn et Brianna
des douze prénoms les plus attribués atteste chez les filles ; Jacob, Michael, Matthew,
un total renouvellement. Joshua et Christopher chez les garçons.
Cet éparpillement a néanmoins ses limites. Bien entendu, la diversification des pré-
Bien que l’on dénombre environ 4 000 pré- noms va aujourd’hui parfois jusqu’à la fantai-
noms attribués chaque année, moins de 300 sie, sinon jusqu’à l’extravagance, en particulier
prénoms continuent quand même à désigner chez les filles. C’est ainsi qu’on enregistre cha-
les trois-quarts des nouveau-nés. En 1995, que année la naissance de 10 à 30 Prune ou
Camille, Anaïs, Laura, Manon et Justine chez Cerise, de 30 à 60 Vanille, de 60 à 100 Fleur,
les filles, Maxime, Alexandre, Thomas et Jordan sans oublier les Jade, Ambre, Diamant, Anne-
chez les garçons, représentaient à eux seuls Cerise, Bergamote, Emeraude, Perle, Alizée,
entre un quart et un tiers des attributions. Rubis, Attila, Messaline, Verlaine, Tuba,
Dans les années 1994-95, on a assisté à une Toscane, Popeline, Tokalie, Siloé, Bulle, etc.
vague déferlante de prénoms anglo-saxons, Certains prénoms sont également inventés de
américains (ou d’apparence américaine) pour toutes pièces par des parents mal informés ou
la plupart : Cindy, Audrey, Jennifer, Jessica, tout simplement trop imaginatifs : Lauriane,
Kimberley, Lindsay, Charlene, Alison, Shanon, Lénaé, Tigrane, Channel, Sade, Fauve, Elora,
Hilary, Lenny, Whitney, Wendy, Kelly, Sarah, Calvin, Mathis, Annaelle, Rayane, Alpaïs,
Samantha, Sabrina, Cassandra, Linda, sans Aurée, Cyriane, Ozanne, Amaëlle, Dunstan,
oublier l’abominable Sue-Ellen (que per- Haldan, Elin. Enfin, les variations orthogra-
sonne ne sait prononcer correctement), chez phiques se multiplient de façon très specta-
les filles ; Kevin, Morgan, Michael, Anthony, culaire : Maryne, Mélanye, Tiffaine, Cloé,
Bryan, Marvin, Dylan, Brandon, Jeremy, Jonathane, Allissone, Braiane, etc. Besnard et
Jonathan, Jason, Allan, Eliott, Gary, Jordan, Desportes ont relevé 19 variantes orthographi-
Steve, Wesley, Nelson chez les garçons. Même ques pour Tiphaine, 18 pour Tifanny, 6 pour
32
Cindy. Tatiana devient Tassiana ou Taciana, est Nathalie (355 000 porteurs), suivi de
Valentin s’écrit parfois Valantin, Thimotée Monique, Catherine, Isabelle, Françoise,
perd son « e » final pour gagner en masculi- Sylvie et Marie.
nité, Matthieu perd un « t » dans les milieux On enregistre par ailleurs d’importantes
populaires, etc. Cette liberté orthographique variations dans les tendances de la mode
est un inconvénient plutôt qu’un avantage : en fonction des régions. Ce phénomène est
un enfant dont le nom est mal orthographié ancien. Il s’explique, à l’origine, par la persis-
passera son temps à épeler son nom durant tance de traditions culturelles et linguistiques
toute son existence. distinctes, ainsi que par l’habitude, qui s’est
La féminisation ou la masculinisation erronée longtemps maintenue, d’attribuer à l’enfant le
d’un prénom peut aussi causer un préjudice nom du saint patron de sa paroisse.
certain : on voit aujourd’hui des filles appelées Au XIXe siècle, la « géographie » de cer-
Jordane ou Dilane, formes inventées de toutes tains prénoms apparaît encore relativement
pièces à partir de leurs équivalents masculins. concentrée. On trouve alors très fréquem-
Le prénom d’origine celtique Morgane s’est lar- ment Léonard dans la Creuse et la Corrèze,
gement répandu, alors que sa forme féminine Yves et Perrine en Bretagne, Edme dans la
d’origine est bel et bien Morgan (mor, « mer » Nièvre et dans l’Yonne, Philibert en Côte-
+ gan, « née de »). Loïs, qui n’est qu’un dérivé d’Or, Blaise dans le Haut-Rhin et les Hautes-
de Louis, est à tort attribué aux filles depuis le Alpes, Marius en Provence, Solange en région
succès de Loïs, la compagne de Superman. La parisienne, Gilbert dans le Bourbonnais,
vogue de Kevin a également rendu possible Colette en Franche-Comté, Thérèse en Basse-
l’attribution aux garçons de prénoms à la ter- Normandie. Les traces du passé historique
minaison sonore en -in[e], auparavant réservée sont aussi repérables : Charles fleurit dans les
aux filles. Les prénoms mixtes classiques sont anciennes possessions carolingiennes, Louis
Claude (aujourd’hui surtout masculin), Camille en pays capétien, Nicolas en Lorraine, Anne
(aujourd’hui surtout féminin) et Dominique en Bretagne et René en Anjou (ainsi qu’en
(aujourd’hui surtout masculin). Sont venus s’y Provence). À l’inverse, Philippe est rare en
ajouter, généralement par ignorance des parents, Bretagne, Jacques est presque absent entre la
des prénoms comme Tiphaine, Nolwenn ou mer du Nord et les Vosges, tandis que Michel
Alix, et surtout quantité de prénoms d’origine n’est guère attribué dans le Languedoc.
anglo-saxonne : Sandy, Jessie, Joyce, Sydney, Au lendemain de la Deuxième Guerre
Clarence, Gillian, etc. mondiale, indépendamment même de la
Le renouvellement des prénoms est évidem- mode des prénoms régionaux, ces traditions
ment moins perceptible si l’on dresse la liste n’avaient pas complètement disparu. On ren-
des prénoms les plus portés par l’ensemble de contre ainsi plus fréquemment qu’ailleurs des
la population. Tous âges confondus, certains Mauricette dans le Nord de la France, des
prénoms aujourd’hui plus ou moins sortis de Geneviève en région parisienne, des Yves en
l’usage continuent d’être bien représentés, du Bretagne, des Gilles dans le Dauphiné, des
fait de la pyramide des âges et de l’allonge- Maryse et des Bernard dans le Sud-Ouest, des
ment de l’espérance de vie. Le prénom mas- Gérard en Lorraine, des Josette et des Antoine
culin le plus porté aujourd’hui reste Michel dans le Midi, etc.
(639 000 porteurs au 1er janvier 2003), qui En 1971, les prénoms les plus fréquemment
n’a que tout récemment détrôné Jean. Il est attribués à l’état civil de Lille étaient : pour les
suivi de Jean, Pierre, Philippe, Alain, André garçons, David, Christophe, Stéphane, Olivier,
et Bernard. Le prénom féminin le plus porté Laurent, Frédéric, Franck et Sébastien ; pour
33
les filles, Sandrine, Isabelle, Nathalie, Valérie, pair avec Maxence, Allan, Gauthier, Florine,
Christelle, Virginie, Sylvie et Laurence. En 1978, Justine et Kimberley. On constate aussi le suc-
toujours à Lille, les prénoms vedettes étaient : cès de Killian, Gwendal, Gurvan, Nolwenn,
pour les garçons, David, Nicolas, Mickaël ou Enora, Tanguy, Ronan, Maëlle et Katell en
Michael, Christophe, Cédric, Julien, Ludovic, Bretagne, d’Antoine, Gabin, Elise et Adèle
Guillaume, Jérôme, Frédéric et Alexandre ; en Normandie, de Lucas, Arnaud, Mélissa et
pour les filles, Céline, Laetitia, Nathalie, Célia en Alsace-Lorraine, de Thomas, Bixente,
Caroline, Delphine, Hélène, Émilie, Isabelle et Dorian, Maylis, Lola et Emma dans le Sud-
Julie. Enfin, en 1979, les résultats étaient les Ouest, d’Enzo, Fabio, Lorenzo, Manon, Carla,
suivants : pour les garçons, Sébastien, Cédric, Chiara et Julia sur la côte méditerranéenne.
Nicolas, David, Julien, Grégory, Christophe et Aux différences régionales s’ajoutent encore
Alexandre ; pour les filles, Céline, Stéphanie, les différences sociales. Mais ici, une évolu-
Aurélie, Sabrina, Delphine, Virginie, Caroline, tion nouvelle s’est fait jour. Dans le passé, ce
Laetitia, Sophie, Audrey, Émilie et Cindy. La sont les milieux aisés qui donnaient le ton.
comparaison de ces trois listes montre qu’à Les couches supérieures avaient tendance
Lille, Sébastien et Céline ont progressivement à jouer un rôle « pionnier », après quoi les
détrôné Sandrine et David. Autre exemple : prénoms qu’elles avaient lancés dans l’usage
entre le 15 janvier et le 15 février 1980, les se généralisaient peu à peu dans tous les
prénoms masculins les plus fréquemment milieux. Georges et Henri, par exemple, ont
déclarés à l’état civil de Lyon ont été Sébastien, atteint leur sommet en 1870-71 dans les
Alexandre, Nicolas, Julien, Matthieu, Jérôme, milieux aisés, mais ne se sont véritablement
Olivier, Xavier, Damien et Christophe. Pour diffusés dans le corps social qu’une tren-
les filles, la palme est allée à Céline, Aurélie, taine d’années plus tard. Il en va de même
Virginie, Émilie, Sandrine, Delphine, Florence, de Marguerite et d’Yvonne, prénoms très en
Laetitia, Sabrina et Caroline. vogue entre 1875 et 1880, mais qui ne sont
Pour la période 1983-86, les prénoms les plus devenus populaires qu’un quart de siècle plus
à la mode dans le Nord de la France étaient : tard. Dans un second temps, les délais se sont
pour les filles, Pauline, Élodie, Céline, Émilie, raccourcis, passant de vingt à dix ans, puis à
Aurélie, Hélène et Julie ; et, pour les garçons, cinq ou trois ans. Ce schéma semble ne plus
Julien, Jérémy, Damien, Louis et Clément. fonctionner aujourd’hui. La tendance actuelle
En 1996, on notait une particulière fré- est plutôt à la segmentation sociale, et le rôle
quence de Morgane et Corentin en Bretagne, « pionnier » est plus fréquemment le fait
de Maéva et Hugo dans le Béarn, de Laura et des milieux populaires qui, sous l’influence
d’Anthony en Corse, de Dylan et Justice dans du cinéma et surtout de la télévision, sont
le Nord, de Maxime et Camille en Normandie, attirés par des prénoms « originaux », voire
d’Anthony et de Mélanie dans le Centre, exotiques, tandis que les milieux plus aisés
de Théo et d’Océane en Savoie. La même tendent au contraire à maintenir l’usage des
année, les prénoms les plus fréquemment prénoms classiques. On assiste donc à une
attribués à Lille étaient Alexandre, Alexis, polarisation, voire à une relative ségrégation
Antoine, Benjamin, Dylan, Florian, Kevin, des goûts en matière de prénoms. Certains
Louis, Maxime et Thomas chez les garçons ; prénoms restent confinés en haut de l’échelle
Camille, Julie, Laura, Léa, Marie, Marine, sociale, tandis que d’autres ne se développent
Marion, Ophélie, Pauline et Sarah chez les guère qu’en milieu populaire.
filles. Aujourd’hui, Kevin et Dylan conser- La polarisation sociale du choix des pré-
vent une grande popularité dans le Nord, de noms a été confirmée par le dépouillement,
34
effectué par Cyril Grange et Philippe Besnard influencés par les modes médiatiques. Des
en 1995, des noms figurant au Bottin mondain prénoms comme Agnès, Bénédicte, Cécile,
de 1903 à 1991 (plus de 200 000 personnes Hélène, Benoît, Bertrand, Vincent ou Xavier
recensées). Ce travail a permis de constater, sont six fois plus fréquents dans les familles de
par exemple, qu’aucun des dix prénoms fémi- cadres que chez les ouvriers. Dans les milieux
nins les plus fréquemment attribués entre aisés, on observe actuellement le grand suc-
1985 et 1989 (dont Julie, Marine et Laura) cès, chez les garçons, de Pierre, Edouard,
n’a jamais fait l’objet d’un engouement par- Antoine, Arnaud, Amaury, Louis, Thibault,
ticulier dans les milieux les plus aisés. Il en Augustin, Paul, Aymeric, Stanislas, Arthur,
est allé de même pour des prénoms mascu- Adrien, Guillaume et Gaspard ; et chez les
lins comme Anthony, Kevin, Mickaël, Romain filles, de Marie, Alix, Astrid, Charlotte, Isaure,
ou Thomas. Les deux chercheurs en ont Ombeline, Anne, Bernadette, Philippine, Inès,
conclu que chaque groupe social, désormais, Constance, Charlotte, Aliénor, Ombeline,
« éprouve de plus en plus de dégoût pour les etc. Dans les milieux populaires, on trouve
préférences des autres ». en revanche un grand nombre de Condy,
Dans les années 1980, Philippe Besnard Christelle, Amandine, Audrey, Valérie,
et Guy Desplanques avaient déjà constaté Laura, Daniel, David, Benjamin, Jonathan,
qu’un prénom comme Richard avait surtout Kevin, Christopher, Donovan, Linda, Nadia,
la faveur des artisans et des commerçants, Sabrina, etc.
que Régine et Denis étaient particulièrement La mode, enfin, porte aussi sur la longueur
appréciés des agriculteurs, tandis que Nadège du prénom, ou sur la finale. Les prénoms
et Lydie étaient surtout fréquents en milieu masculins de plus de dix lettres, qui repré-
ouvrier. Les cadres supérieurs, à la même épo- sentaient environ 10 % des prénoms attribués
que, affectionnaient à la fois les prénoms « en à la fin des années 1960, sont descendus
ascension », dont le choix anticipe et crée la en dessous de 1 % depuis 1999. Il en va de
mode, et les prénoms classiques, valeurs sûres même chez les filles : 70 % des prénoms qui
et reconnues, comme Arnaud, Benjamin, leur sont attribués aujourd’hui ne comptent
Claire ou Sophie. Quant aux prénoms d’ori- que deux syllabes. La tendance est donc aux
gine anglo-saxonne, ils se rencontraient trois prénoms courts, ce qui explique aussi la
à quatre fois plus souvent dans les milieux progression des diminutifs : Tim au lieu de
populaires que chez les cadres. Timothée, Tom au lieu de Thomas, etc. Cette
Le prénom continue aujourd’hui plus tendance est elle aussi surtout manifeste
que jamais à jouer le rôle d’un marqueur dans les milieux populaires. Dans les classes
social. Certes, certains prénoms classiques se sociales les plus aisées, la vogue du prénom
retrouvent dans toutes les classes (Philippe, long, voire du prénom composé, reste forte.
Catherine, Isabelle, Marie, Sophie, Pierre, Parmi les prénoms relativement longs, on
Paul, etc.). Mais on constate que ce sont remarque aujourd’hui la grande fréquence de
surtout les milieux chics qui prisent les pré- Théophile, François, Constance, Clémence
noms médiévaux : Amaury, Arnaud, Aymeric, ou Emmanuelle. Les prénoms composés les
Bertrand, Edouard, Tancrède, Tristan, plus à la mode sont Jean-Baptiste et Lou-
Thibaud, Tiphaine, Gautier, Guillaume, etc., Anne, suivis de Marie-Amélie, Anne-Sophie,
tandis que les cadres supérieurs font souvent Marie-Lou, Pierre-Louis, Marc-Antoine.
porter leurs choix sur des prénoms composés Un élément déterminant dans le choix d’un
comme Anne-Laure, Marie-Laure ou Anne- prénom est sa sonorité. C’est ce qui explique la
Sophie. Les milieux populaires sont plus vogue simultanée des prénoms ayant des fina-
35
les analogues : Clémence et Maxence, Marthe et des années 1940, les terminaisons en -ie (Julie,
Berthe, Maud et Aude, Marine et Justine, Aurélie Aurélie, Élodie, Mélanie, Stéphanie, Virginie)
et Emilie, etc. Chez les filles, après la vogue des ont à date récente progressivement cédé le pas
terminaisons en -ette (Paulette, Odette, Yvette, aux terminaisons en -ine (Pauline, Delphine,
Colette, Henriette, Ginette, Arlette, Jeannette, Marine, Justine, Philippine, Clémentine) ou
Pierrette), qui fleurirent dans les années 1920 et en -ène (Laurène, Charlène, Solène), puis aux
1930, puis des terminaisons en -iane (Christiane, terminaisons en -a (Léa, Maéva, Célia, Victoria,
Josiane, Eliane, Viviane, Liliane), caractéristiques Sandra, Sabrina, Jessica).
36
Il est en général bien difficile de faire un acte de foi patriotique en choisissant des
choix entre les centaines et les centaines de prénoms « autochtones ». Ailleurs, c’est l’in-
prénoms qui existent. Certains parents ont, fluence d’un souverain, d’un chef d’Etat, d’un
dès le départ, une idée précise. Il leur suffit homme politique, d’un chef militaire, qui a
alors de s’informer sur le prénom qui leur plaît, pu se révéler déterminante. Les prénoms en
et de voir, par exemple, si sa signification leur usage dans les grandes dynasties et dans les
convient. Ils ne représentent toutefois qu’une cours impériales ou royales ont à cet égard
petite minorité. Chez le plus grand nombre, la joué un rôle important au cours de l’histoire :
perplexité est la règle. Le plus simple est alors Victoria, Marie-Louise, Rodolphe, Louis,
de constituer une liste et de procéder ensuite Eugène, Marie-Antoinette, etc.
par élimination – par exemple en excluant L’usage des prénoms est par ailleurs soumis
les prénoms de telle ou telle origine, ou les à une certaine usure. Au bout d’un certain
prénoms de tel ou tel nombre de syllabes, ou temps, surtout à l’époque moderne, on voit
les prénoms trop utilisés aujourd’hui (ou, au baisser la vogue d’un prénom, non en raison
contraire, insuffisamment utilisés), etc. de sa rareté ou de son extravagance, mais au
Les chercheurs qui ont étudié le rythme contraire du fait de sa trop grande fréquence,
des innovations « prénominales » et se sont qui entraîne sa banalisation (ce fut le cas
penchés sur les facteurs déterminants du de Jacques, Michel, Pierre, Charles, Nicole,
choix des prénoms sont en général parvenus Nathalie, etc.). Le prénom sort alors progres-
à des conclusions assez nuancées. Parmi ces sivement de l’usage… pour y revenir lorsque,
facteurs déterminants, les modes jouent un passé dans le souvenir, il se retrouvera porté
rôle important. Aujourd’hui, par exemple, par un parfum de nostalgie. Le souci de non-
on constate une certaine vogue des prénoms conformisme ou d’originalité joue ici puis-
anglo-saxons, des prénoms médiévaux, des samment. Le fait n’est d’ailleurs pas nouveau,
prénoms romains, des prénoms régionaux, puisque La Bruyère s’écriait : « C’est déjà trop
etc. Mais la façon dont se forme une mode d’avoir avec le peuple une même religion et
n’est pas toujours facile à cerner. Elle peut être un même Dieu ! Quel moyen de s’appeler
suscitée par la popularité d’un personnage Pierre, Jean, Jacques comme le marchand ou
célèbre, d’un héros de roman, d’un chanteur, le charbonnier ! » (Caractères, IX).
d’une vedette de cinéma ou de télévision… À l’heure actuelle, on peut dire qu’un
Dans le passé, les modes ont été largement ancien prénom revient en général à la mode
dépendantes de la politique et de l’histoire, lorsque la génération qui le portait a disparu.
mais aussi du culte des « saints patrons », et C’est seulement alors que l’« image » du pré-
même de la littérature de colportage. Tantôt nom cesse de s’identifier à l’oncle Sébastien,
on a systématiquement recherché des pré- que l’on trouvait si assommant, ou à la tante
noms « nouveaux », afin d’accompagner un Charlotte, que l’on détestait cordialement !
événement jugé décisif (cf. les « prénoms Après une période de « purgatoire », les pré-
révolutionnaires »). Tantôt, sous l’influence noms jugés démodés reviennent dans l’usage
du nationalisme, on s’est imposé de rejeter quand ils apparaissent à nouveau comme
les prénoms d’origine étrangère et de faire « originaux » ou qu’au contraire, ils cristal-
37
lisent des nostalgies du « bon vieux temps ». ouvriers, et enfin par les agriculteurs. Dans la
C’est ainsi que de nombreux prénoms cou- période qui fait suite à la Libération, l’ensem-
rants au XIXe siècle, qui s’étaient peu à peu ble du mouvement prenait de cinq à dix ans
perdus, reviennent aujourd’hui en force, à (alors qu’au XVIIIe siècle, il fallait en moyenne
commencer par Gustave, mais aussi Armand, vingt-cinq à trente ans pour qu’un prénom
Victorine, Prudence, Constance, Henriette, passe de la ville à la campagne). Sitôt qu’un
Félicie, Jules, Emile, Valentin, Angélique, prénom s’était diffusé dans toute la popula-
Pauline, Victor, Alphonse, Eugène, Augustin, tion, les catégories sociales les plus aisées
Joséphine, Philomène, Adélaïde, Zoé, tendaient à l’abandonner au prétexte qu’il
Louise, Grégoire, etc. Les prénoms féminins était devenu « trop commun ». Après quoi,
des années 1930 et 1940, comme Jeanine, ces mêmes catégories lançaient de nouveaux
Paulette, Marcelle, Gilbert, Mauricette et prénoms. Mais aujourd’hui, comme on l’a vu
Ginette, sont aujourd’hui des prénoms fémi- plus haut, ce schéma ne fonctionne plus de
nins qui nous paraissent vieillis, mais ils la même façon : chaque milieu social tend à
reviendront sans doute un jour. Et ce sont les choisir ses prénoms selon des critères qui lui
prénoms que nous jugeons aujourd’hui les sont propres.
plus « nouveaux » qui apparaîtront démodés
d’ici trente ou quarante ans. Le cinéma et la télévision ont eu très tôt une
On note aussi que la vogue d’un prénom influence indéniable sur le choix des prénoms,
tend désormais à s’inscrire dans des cycles de de même que les faits et gestes des personna-
plus en plus courts. La vitesse du parcours est lités et des vedettes, habitués de la rubrique
assez variable : certains prénoms « ascension- « people » des magazines. Les Martine et les
nent » plus vite que d’autres, et disparaissent Sylvie, par exemple, ont dû une partie de leur
de l’usage plus ou moins rapidement. Le suc- succès à Martine Carol et Sylvie Vartan (mais
cès de Thierry, Gérard ou Chantal, après la Brigitte commençait à sortir de l’usage au
Deuxième Guerre mondiale, a été de courte moment où la carrière de Brigitte Bardot était
durée. Des prénoms très en vogue au début à son apogée) ; les Sébastien et les Thierry, une
des années 1970, comme Sandrine, Valérie, partie du leur aux premières séries télévisées.
Laurent, Christophe, Cédric, Wanda, Sabrina, A partir des années 1975-80, la diffusion par
Étienne ou Éric, ont vite cédé la place à les chaînes de télévision françaises d’un nom-
d’autres prénoms vedettes. Nathalie, qui fut le bre croissant de feuilletons américains n’a pas
prénom le plus attribué entre 1965 et 1972, non plus été étrangère, comme on l’a déjà dit,
est aujourd’hui presque tombé en désuétude. à l’entrée dans l’usage d’un certain nombre de
Il en est allé de même d’Odile, son contem- prénoms d’origine anglo-saxonne, en particu-
porain. lier en milieu populaire. Le feuilleton Dynasty
Jusque dans les années 1980, ce sont en a joué au bénéfice de Linda, Dallas a aidé à
général les cadres supérieurs et les professions la diffusion de Pamela et de Sue Ellen, et les
intellectuelles qui lançaient les modes « pré- deux prénoms anglo-saxons le plus fréquem-
nominales ». Il en allait déjà de même dans ment attribués en France dans les années
l’Ancien Régime, où les élites (l’aristocratie 1980, Jonathan et Jennifer, étaient aussi ceux
d’abord, la bourgeoisie ensuite) donnaient des deux principaux héros d’un feuilleton
fréquemment l’exemple en matière de nou- américain, Pour l’amour du risque, diffusé en
veautés. Le nouveau prénom ainsi mis dans France à partir de 1981. A date plus récente,
l’usage était ensuite repris par les artisans et la diffusion de Manon des sources a sans doute
les commerçants, puis par les employés et les joué un rôle dans le retour en vogue de
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Manon. Le prénom italien Enzo, très à la mode Une autre étude, portant sur la diffusion
aujourd’hui, doit une partie de sa fortune au des noms de personnes figurant dans les
succès du film Le grand bleu. Les émissions de romans de la Table Ronde, composés par
« télé-réalité » jouent aussi un rôle : le « Loft » Chrétien de Troyes et ses continuateurs à
a probablement donné naissance à quelques partir de la seconde moitié du xiie siècle, est
Loana. Quant à la Coupe du monde de foot- tout aussi révélatrice. Elle montre que, dès
ball disputée à Paris en 1998, elle n’a pas man- le milieu du xiiie siècle, on voit se répandre
qué de susciter quelques Zidane ! Mais cette des noms masculins comme Tristan, Gauvain,
explication a aussi ses limites. Lorsque Gilbert Arthur, Lancelot et Perceval. Ces noms appa-
Bécaud chante « Nathalie » en 1964, ce pré- raissent d’abord comme surnoms (« Jean dit
nom bénéficie déjà d’un énorme succès. La Perceval », « Petrus dictus Lancelot »), puis
percée de Kevin, qui a connu un formidable s’imposent rapidement comme noms de bap-
succès dans les années 1990, est bien anté- tême, y compris dans les milieux populaires.
rieure à la renommée de Kevin Costner – et On les rencontre surtout en Normandie, en
s’explique d’autant moins que Kevin est un Flandre, en Artois, en Picardie, plus rarement
prénom qui n’est plus guère porté aujourd’hui en Bretagne. Cette mode des prénoms « arthu-
dans les pays anglo-saxons. Quant à celle de riens » se maintiendra en France jusqu’au
Michael, elle a précédé largement la vogue de xviiie siècle, et s’installera en Angleterre de
Michael Jackson. La vogue de Vanessa, enfin, façon plus durable encore. Elle renaît même
semble avoir été ralentie par le trop grand suc- aujourd’hui dans notre pays.
cès de Vanessa Paradis. Bien entendu, la mode n’explique pas tout.
Dans le choix des prénoms, les parents tien-
Dans le passé, certains romans ont éga- nent compte aussi (c’est même souvent un
lement contribué à la vogue des prénoms. facteur déterminant) des réminiscences per-
Au xixe siècle, ce fut le cas du Werther de sonnelles, de la « coloration » qu’ils attribuent
Goethe, en Allemagne et, en France, du René mentalement à tel ou tel prénom en raison
de Chateaubriand1. Michel Pastoureau, spé- de sa sonorité, mais aussi du souvenir laissé
cialiste de l’héraldique, a même cité un exem- par les connaissances ou les parents qui l’ont
ple beaucoup plus ancien : « Les philologues, porté, de la sympathie ou de l’antipathie qu’ils
écrit-il, se sont penchés depuis longtemps sur avaient pour eux, etc. Ces facteurs arbitraires,
les vogues de Roland et d’Olivier, noms de intuitifs ou subjectifs, s’ajoutent aux autres.
baptême répandus par la Chanson de Roland Le choix d’un prénom est en effet toujours
et par les légendes et les traditions qui s’y rat- déterminé par des facteurs qui s’étendent très
tachent. Ils ont observé que l’attribution de au-delà des parents et de la famille. Le choix
ces deux noms à des jumeaux était en cer- relève en fin de compte d’un climat général,
taines régions antérieure à la date supposée d’une attitude collective. Inversement, le
(fin du ixe siècle) de la plus ancienne ver- choix d’un prénom, que les parents croient le
sion connue de la Chanson, et pouvait même plus souvent personnel, contribue à dessiner
remonter jusqu’aux environs de l’an mil. une tendance générale.
L’anthroponymie a apporté ici une aide pré- Ce qu’il importe en tout cas de bien réa-
cieuse à l’histoire littéraire. » 2 liser, c’est que la totale liberté dans le choix
1. Cf. L. Allen et al., « The Relation of the First Name Preference to Their Frequency in the Culture », in
Journal of Social Psychology, XIV, 1941, pp. 279-293.
2. Couleurs, images, symboles. Etudes d’histoire et d’anthropologie, Le Léopard d’or, Paris 1989, p. 111.
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du prénom est un fait nouveau, qui résulte de symboliquement la mort de l’enfant disparu ;
l’évolution des mœurs et des mentalités plus le prénom se maintenait, et la lignée avec lui.
encore que de celle de la loi. Ce n’est en effet Cet usage, que l’on observe aussi à Florence
guère qu’à partir du XIXe siècle que s’opère le entre le xive et le xvie siècle, permettait d’as-
passage du prénom transmis au prénom choisi, surer « l’incessante circulation à l’intérieur
et que l’usage commence à s’émanciper, sur de la famille d’un capital de prénoms que
une large échelle, des traditions familiales les morts passaient aux vivants » (Christine
et des règles coutumières qui s’imposaient Klapisch-Zuber).
auparavant. Cette évolution va de pair avec la Ailleurs, le prénom exprimait un lien avec
désagrégation progressive des structures com- une terre ou un lieu. En Alsace, la transmis-
munautaires traditionnelles et avec la montée sion du prénom paternel à l’aîné allait de pair
de l’individualisme, qui généralise le mariage avec celle de la partie inaliénable du patri-
d’amour et la coupure entre les générations. moine, le Hof ou domaine héréditaire, lequel,
A l’origine, on le sait, la source essentielle au fil des âges, restait ainsi la propriété d’un
pour le choix du prénom était la parenté. homme portant toujours le même prénom
La transmission du prénom de génération et le même nom de famille. Quand la trans-
en génération illustrait alors le cycle vital et mission était assurée en ligne directe depuis
l’éternel retour des ancêtres au sein de leur plusieurs générations, ce prénom devenait du
descendance. L’idée qui prévalait était que la même coup le Hofname, c’est-à-dire le nom
vie est affaire essentiellement de transmission, porté par le domaine ou la maison.
et que la lignée compte plus que l’individu Chez les Grecs, la vieille habitude consistant
qui y prend place, ce dernier devant avant à donner au fils aîné le prénom de son grand-
tout transmettre et enrichir l’héritage qu’il père maternel s’est maintenue jusqu’à nos jours.
a lui-même reçu selon des règles bien arrê- En Allemagne, aux xviie et xviiie siècles, il était
tées. En attribuant un prénom à l’enfant, on encore courant que le premier fils reçoive le pré-
délivrait un message d’ordre à la fois social, nom de son grand-père paternel, le deuxième
familial et culturel. Le prénom jouait ainsi se voyant attribuer le prénom de son grand-
pleinement son rôle de marqueur symboli- père maternel, le troisième celui de son père,
que. Cette volonté de marquer la filiation et après quoi, le choix était libre ! Pour les filles,
de souligner l’importance du lien existant on recourait de façon analogue aux prénoms
entre l’individu et sa lignée est à l’origine de des deux grands-mères et de la mère. Lorsque
traditions « prénominales » très répandues. la mode des prénoms doubles commença à se
L’une des plus courantes consiste à attribuer répandre, on donna parfois aux fils aînés, d’un
au fils aîné le nom de son père, ou encore, seul coup, les prénoms des deux grands-pères ;
en sautant symboliquement une génération, aux filles aînées, les prénoms des deux grands-
celui de son grand-père. Une autre coutume, mères, surtout dans les zones rurales, comme
que l’on retrouve en Alsace et dans le pays de la Frise ou l’Oldenbourg. Ailleurs, notamment
Caux, et qui est liée à la reconnaissance du dans le Hanovre, le premier-né portait le prénom
droit d’aînesse, voulait naguère que l’on attri- de son père, suivi des prénoms de ses parrains,
buât le prénom du grand-père paternel au la première fille recevant, elle, le prénom de sa
premier enfant mâle né après l’aîné. Souvent, mère et ceux de ses marraines. Ailleurs encore,
on donnait aussi le prénom d’un enfant mort comme dans la Rhön (en Allemagne), tous les
en bas âge à un frère ou une sœur né après lui fils portaient le prénom du père, et on ne les
et, si les circonstances le permettaient, on fai- distinguait que par des surnoms se rapportant
sait appel au même parrain. Par là, on effaçait en général à leur ordre de naissance…
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Un autre vieil usage, typiquement germa- les Raykhytingar, Egil chez les Myramenn,
nique, consistait dans le principe de variation Snorri chez les Snorrungar, Ormr chez les
dont nous avons déjà parlé : on plaçait dans Svinfellingar. (À l’époque moderne, on peut
le nom de l’enfant l’un des deux éléments du citer l’exemple de Winston, dans la famille
nom de l’un de ses parents. Au ixe siècle, le Churchill). Ces prénoms familiaux étaient
polyptyque de Saint-Germain-des-Prés, dit généralement donnés en référence à un ancê-
d’Irminon, fournit de nombreux exemples de tre, auquel on rendait hommage et dont on
cette pratique chez les Francs : Winegardis perpétuait le souvenir.
est la mère de Winegildis et de Winegis ; L’enfant étant ainsi placé sous le patronage
Aclehardus, le père d’Aclehildis. Dans le d’un parent, d’un grand-parent ou d’un ancê-
polyptique de Wadalde, il est indiqué, de tre, un lien privilégié, lui aussi symbolique,
même, que Walde-bertus (Waldebert) a pour s’instaurait avec celui dont il portait le nom.
enfants Rodo-bertus, Balde-bertus et Walde- « Perpétués de génération en génération, à l’in-
berga. Le procédé, qui a évidemment favorisé térieur des mêmes lignées, précise Françoise
la naissance de nouveaux noms, se retrouve Zonnabend, spécialiste de l’anthropologie de
de l’autre côté du Rhin. Dans le Chant de la parenté, un ou deux prénoms constituent,
Hildebrand, les trois principaux protagonis- pour certaines familles, des emblèmes d’ap-
tes de la lignée se dénomment Heribrand, partenance, des blasons de reconnaissance.
Hildebrand et Hadubrand. Un procédé voi- Porter tel ou tel prénom, c’est être d’emblée
sin, fondé sur l’allitération, consistait à choisir inséré au sein de la communauté familiale : la
pour les enfants d’une même famille des noms dénomination constitue d’abord un rite d’agré-
comportant la même consonne, la même gation. Mais le porteur de ce prénom n’est en
voyelle ou la même initiale. Les chefs de la fait qu’un relais dans la chaîne des homony-
tribu des Chérusques se nommaient Segier, mes, et s’il acquiert une place au sein d’un
Segithant, Segestes et Segimund. Thusnelda groupe familial, il est, dans le même temps,
a pour fils Thumelius. Raginhar et Amalgard investi de l’ombre de tous ses parents, morts
auront des enfants dénommés Raginhild, ou vivants, porteurs de ce même prénom [...]
Clothar, Amaifred, Angilgard, Ragingard. Ainsi, donner à un nouveau-né le nom d’un
Les rois burgondes portent les noms de parent, ce n’est pas seulement accomplir un
Godomarus, Gislharius, Gundaharius, acte de piété filiale, mais bien le prédestiner
Gundevechus, Gundobadus, Godegisilus, à perpétuer cet ancêtre et, à travers celui-ci,
Gislabadus. Dans la Chanson des Nibelungen, une lignée, une communauté familiale. » 3
on trouve les trois frères Gunther, Gernot et Une autre idée, très commune dans les
Giselher, etc. Aujourd’hui encore, certains temps anciens, est que le choix du prénom
parents choisissent de donner à leurs enfants doit en quelque façon influencer le caractère
des prénoms commençant par la même lettre : de l’enfant. Cette théorie n’a pas manqué de
Arthur, Amélie, Antonine, Alexandre, etc. séduire les astrologues et les amateurs d’ho-
roscopes ! Pour notre part, nous n’entrerons
On trouve aussi, en particulier dans le nord pas dans de telles considérations, qui ne sont
de l’Europe, la tradition du prénom caracté- en général que le fruit d’une imagination
ristique de la famille : ainsi, dans l’ancienne débridée. Mais il est certain qu’une affinité
Islande, Saemundr chez les Oddaverjar, Gizurr spontanée a parfois pu s’établir entre des per-
chez les Haukadalr, Thordgr et Magnús chez sonnes portant le même prénom, et que leur
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entourage a souvent aimé tracer des parallèles Il ne fait donc aucun doute qu’on attachait
entre leurs caractères, leurs qualités et leurs autrefois la plus grande importance au sens
défauts. Dans le passé, cette homonymie des prénoms, et que le fait qu’un prénom ait
par le prénom a fréquemment créé entre les été ou non déjà porté dans la famille jouait
porteurs une solidarité particulière, fondée aussi un rôle important. Ces deux préoccu-
sur l’idée d’une prédisposition à une desti- pations fondamentales ont largement disparu
née commune, notamment à la campagne ou au sein d’une société moderne qui privilégie
parmi les conscrits. jusqu’à l’abus l’attrait de la nouveauté et de
l’« originalité » à tout prix. De nos jours, l’éty-
En Islande, on trouvait autrefois une mologie d’un prénom n’est trop souvent plus
croyance dite hamingja, selon laquelle le nou- l’objet que d’une curiosité anecdotique. « En
veau-né était appelé à bénéficier du caractère, perdant de vue l’étymologie et l’enracinement
des qualités et de la chance dont avait bénéfi- d’un prénom, notait très justement Philippe
cié l’ancêtre dont il portait le nom. Un vieux Besnard en 1998, on fait disparaître une par-
texte islandais déclare par exemple : « Les tie du patrimoine linguistique ». À l’époque
sages [lui] ont dit qu’il ne fallait pas appeler où la signification étymologique de chaque
ses fils du nom des gens qui ont été rapide- prénom était encore clairement ou assez clai-
ment rappelés de ce monde. » Ailleurs, on rement perçue, le choix du prénom reflétait
peut lire qu’un nommé Thorvaldr a fait appe- au contraire un vœu : on souhaitait à l’enfant
ler son fils Gizurr, « car il n’y a guère eu de d’incarner les qualités ou les valeurs mises
bons à rien dans la famille de Haukadalr qui à l’honneur dans son prénom, ou bien l’on
se soient appelés ainsi… » espérait qu’il se conformerait à l’image corres-
De même, dans l’Inde védique, la tradition pondant à son nom. Au viiie ou au ixe siècle,
veut que le nom d’un brahmane soit de bon appeler une fille Mathilde, c’était en quelque
augure ; que celui d’un kshatriya (guerrier) sorte lui souhaiter d’être une « combattante »
exprime le pouvoir, la force, la protection ; pendant toute sa vie. Bernard devait se mon-
celui d’un vaishya (paysan), la richesse ou trer « fort comme un ours »; Sigrid devait
la prospérité ; celui d’un sudrá (hors caste), être « la cavalière de la victoire » ; Hermine,
sa condition essentiellement servile. Cette « la femme d’un guerrier » ; Didier, « le chef
croyance, tout comme l’expression romaine de son peuple » ; Guillaume, un protecteur
Nomen, omen (« Un nom, un présage ») que « par la volonté et par le casque » ; Henri, un
nous avons déjà citée, implique un lien d’exis- homme « riche en biens » ; Robert, un homme
tence analogique entre le nom et l’être qu’il « brillant par la gloire », etc.
désigne. Elle a suscité, jusqu’à une période Par la suite, l’Église a d’une certaine façon
récente, toute une série de coutumes et d’in- repris cette coutume à son profit, en plaçant
terdits : donner le nom d’un enfant mort à un les enfants sous le patronage (au sens de la
nouveau-né de la même fratrie pour effacer protection, mais aussi de l’exemplarité) d’un
cette mort (ou, au contraire, ne pas donner évêque ou d’un saint. Les prescriptions impo-
ce nom pour éviter que la mort ne revienne), sant de donner à l’enfant le nom d’un saint ont
changer de nom pour changer d’état, taire le d’ailleurs souvent été suivies à la lettre, et il
nom que l’on veut donner à un enfant jusqu’à est plus d’une fois arrivé, au xixe siècle, que
sa naissance afin de ne pas attirer le mauvais l’on donne tout simplement comme prénom
sort, etc. Ne lit-on pas déjà dans la Bible : « Je le nom figurant dans le calendrier au jour de
t’ai appelé par ton nom, tu m’appartiens » la naissance. Cette pratique fut même long-
(Jes. 43,1) ? temps la règle concernant les enfants trouvés.
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Elle avait l’avantage de faire coïncider la fête bon nombre de familles, tous les fils aînés
et l’anniversaire ! Mais elle aboutissait aussi s’appelaient d’abord Marie, afin d’être placés
parfois à des résultats cocasses, comme dans sous le patronage de la Vierge.
le cas de cet enfant né à la Guadeloupe, qui Précisons à ce propos que l’ordre dans lequel
fut prénommé Fet-Nat, parce qu’il avait vu le les prénoms sont déclinés sur les papiers
jour un 14 juillet, jour de la Fête nationale, d’identité a en réalité peu d’importance, car
« Fêt. Nat. » en abrégé, dans le calendrier de la loi précise que « tout prénom inscrit dans
la Poste ! (On pourrait aussi citer l’exemple du l’acte de naissance peut être choisi comme
prénom de l’ancien dictateur de Centrafrique prénom usuel » (Code civil, article 57, 2e ali-
Jean-Bedel Bokassa, né d’une mauvaise inter- néa), et que le nombre de prénoms qu’il est
prétation de l’abréviation « Jean-Bdl », pour possible de donner à un enfant n’est pas fixé
Jean-Baptise de la Salle !). L’habitude consis- par la loi et reste donc à l’appréciation des
tant à donner à l’enfant le prénom de son parents. Les services de l’état civil incitent par-
parrain ou de sa marraine semble également fois les parents à donner au moins deux pré-
être apparue, dans la plupart des pays d’Eu- noms pour éviter une éventuelle homonymie.
rope, sous l’influence de l’Église. Elle subsiste En pratique, il est exceptionnel qu’un enfant
marginalement dans certaines régions, comme ait plus de quatre ou cinq prénoms, mais ce
la Bretagne ou la Normandie. C’est elle qui chiffre n’est pas rare non plus, surtout dans
explique qu’en l’absence de parrain, des pré- les milieux aisés. L’usage consistant à recou-
noms féminins, portés par la marraine, aient rir à différents prénoms tend aujourd’hui un
parfois pu être donnés à des hommes, tels le peu à disparaître, ce qu’on peut regretter. Il
connétable Anne de Montmorency, mort en ouvre en effet par avance à l’enfant la possibi-
1567 (qui avait reçu son prénom d’Anne de lité, une fois parvenu à l’âge adulte, de choisir
Bretagne), le général Catherine Joubert, de l’ar- parmi ses prénoms celui qu’il voudra utiliser
mée de Napoléon, qui trouva la mort à Novi pour l’usage courant. Il offre en outre l’avan-
en 1799, le général Anne Savary, commandant tage de pouvoir octroyer un prénom auquel
à Friedland en 1807, etc. on tient, pour différentes raisons, mais qu’il
Nous n’avons pas énuméré ces différentes pourrait être malaisé de porter dans la vie
traditions par simple souci d’érudition. Il y a quotidienne : prénom d’un parent, prénom
certainement, dans ces diverses pratiques, des du parrain, prénom d’un personnage histori-
idées à retenir. L’idée de relier un enfant à ses que. Dans certaines régions, on pourrait aussi
ancêtres par le moyen d’un prénom que l’un envisager l’attribution systématique, parmi
d’eux a porté, par exemple, ne manque pas de les trois ou quatre prénoms retenus, d’un
valeur symbolique. Certes, ce prénom peut prénom régional : corse, breton, basque, fla-
apparaître parfois comme un peu désuet. Mais mand, etc.
il est alors toujours possible de l’utiliser, non Dans certaines régions, on se plaît aussi à
comme prénom usuel, mais comme un pré- ajouter un diminutif aux prénoms. Ces dimi-
nom secondaire, inscrit à l’état civil. nutifs tendent alors – comme en Angleterre ou
On admet aujourd’hui que le prénom usuel en Allemagne – à devenir eux-mêmes de véri-
est le premier de la liste que l’on a choisi. Il tables prénoms. Plusieurs prénoms courants
n’en a pas toujours été ainsi : encore au début aujourd’hui sont d’ailleurs d’anciens diminu-
du xxe siècle, notamment dans certaines tifs. C’est ainsi qu’en Alsace, au xixe siècle, on
familles aristocratiques, le prénom usuel était trouvait pour les filles des prénoms comme
le second, le premier pouvant aussi bien être, Gretele (Grete), Karlinele (Caroline), Sälmel
pour un homme, un prénom féminin. Dans (Salomé), Bärwel (Barbara), Marickel (Marie),
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Martel (Marthe), etc. Toutefois, sur les registres santerie peut être aussi suscitée par un rap-
d’état civil ou de baptême, les noms figuraient prochement entre l’initiale du prénom et le
généralement sans leur diminutif. nom – P. Corre ou J. Gault –, ou par la simple
Voici, pour terminer, huit règles simples association des deux initiales. Pour les pré-
dont il est bon de tenir compte pour le choix noms composés, vérifiez leur compatibilité :
d’un prénom. Lisez-les soigneusement : elles il n’est pas facile de se prénommer Anna-Lise,
vous éviteront peut-être de prendre une déci- même quand on est psychanalyste ! D’autres
sion que vous regretteriez par la suite ! associations peuvent au contraire être sou-
1. D’abord, méfiez-vous des consonances un haitées, comme dans les prénoms à calem-
peu extravagantes ou franchement ridicules. bour (Anne-Aymone, Giscard d’Estaing et sa
En 1895, un psychiatre, le Dr Emile Laurent, fille Valérie-Anne). Soyez également attentif
déclarait déjà : « Quand un père ou une mère à l’euphonie (qualité du son) et au rythme
affublent sans motif raisonnable leurs enfants du nom et du prénom. Évitez en particulier
de ces noms ridicules que les malheureux les prénoms dont la lettre ou la syllabe finale
traînent toute leur vie comme une queue de est identique à la lettre ou à la syllabe initiale
lapin qu’un farceur leur aurait pendue dans du nom : Bertha Tavernier, Mathilde Dupont,
le dos, on peut affirmer que, bien souvent, Béryl Longuet, Hélène Enemonda. Vous évi-
ces gens-là ne jouissent pas de la plénitude terez ainsi bien des problèmes de prononcia-
de leurs facultés mentales » ! Évitez donc les tion.
prénoms fantaisistes, nés de l’humeur d’un 3. D’une façon générale, proscrivez tout à la
moment. Un enfant n’est ni un chien ni un fois le conformisme (les prénoms à la mode)
chat, on ne l’appelle pas Branco, Médor ou et la singularité à tout prix. N’oubliez pas que
Pussycat ! Attention également aux prénoms les modes passent très vite, tandis que les pré-
qui peuvent se prêter à des déformations, des noms sont attribués pour la vie entière. Cela
rapprochements désobligeants, des jeux de peut paraître drôle de donner à un enfant
mots ou des moqueries. À l’école, les « petits le prénom d’une vedette de cinéma ou d’un
camarades » sont sans pitié : un enfant muni chanteur qu’on a vu à la télévision, mais il y a
d’un prénom plus ou moins farfelu risque de toutes les chances pour que ceux-ci aient été
faire rire de lui des années durant. A défaut oubliés depuis longtemps lorsque l’enfant sera
d’être « traumatisé », il regrettera sans doute parvenu à l’âge adulte. Il peut être également
longtemps la légèreté de ses géniteurs. Dans désagréable pour un enfant de se retrouver
le domaine des prénoms, quand les parents dans une classe où le quart des élèves (dont
s’amusent, ce sont les enfants qui trinquent ! les parents auront tous suivi la mode) portent
2. Pensez à la bonne harmonie visuelle le même prénom que lui. À l’inverse, méfiez-
et verbale du nom et du prénom. En règle vous des idées saugrenues. L’originalité est
générale, les prénoms courts conviennent une excellente chose. Encore ne faut-il pas en
mieux aux noms de famille longs, et les pré- abuser… On pourrait remplir un livre entier
noms longs aux noms de famille courts : avec tous les prénoms extravagants recensés
Nathalie Tort sonne mieux que Anne Tort, en France au cours du xxe siècle, depuis les
Jean Delacampagne mieux qu’Élisabeth- Oculiste, les Melon, les Envahi (souvenir de
Marie Delacampagne. Méfiez-vous, là aussi, l’invasion prussienne), les Avé Marie Stella,
des associations qui pourraient être tournées les Que-veut-Dieu, les Été et les Automne
en dérision. Il est évidemment pénible de (conformes à la loi du 11 germinal an XI), les
s’appeler Aude Vaisselle, Claire Delune, Jean Madeloune et les Quatorze Juillet, jusqu’aux
Aymard, Anne Orac ou Alain Parfait ! La plai- Injurieux, Syphilide, Rusticule, Sunivergue et
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autres Eusébiote. Evitez donc aussi les pré- les prénoms exprimant des qualités morales ou
noms anglo-saxons qui déferlent à la télévi- manifestant le désir des parents : Belle, Aimé,
sion par le biais des « séries » américaines. Ils Désiré, Modeste, Tacite, Honoré, Félicité, Rose,
sortent vite de l’usage et, au bout de quelques Parfait, Placide, Prudence, Innocent, etc
années, paraissent même ridicules. N’oubliez 7. Bien que la loi en France ne s’y oppose
pas que la mode, c’est ce qui se démode ! pas, évitez de donner à une fille un prénom
4. Même si vous avez l’intention d’employer d’apparence masculine, ou à un garçon un
un diminutif, évitez de faire de celui-ci un prénom d’apparence féminine. Ce peut être
prénom officiel déclaré à l’état civil. Une fois une source de gêne pour l’enfant. Le cas
parvenu à l’âge adulte, votre enfant appréciera échéant, proscrivez les prénoms qui ne dis-
peut-être de s’appeler Frédéric plutôt que tinguent pas le sexe, comme Dominique,
Freddie, Marguerite plutôt que Maggie, etc. Ange, Claude, Camille (et, à l’étranger, Leslie,
5. Respectez la graphie normale du prénom Laurence, Lindsay, Toni, Andrea, Gabriele,
et ne lui inventez pas d’orthographe fantai- Kay, Kersten, Sacha, Simone, Vanja, etc.).
siste. Évitez aussi, dans la mesure du possible, 8. A l’heure où fleurissent les communau-
les prénoms trop difficiles à écrire ou pour tés et renaissent les régionalismes, choisir un
lesquels il existe trop de variantes orthogra- prénom peut aussi relever d’une démarche
phiques, ainsi que les prénoms rares ou « exo- identitaire. Il n’y a là rien que de très louable.
tiques » que personne ne sait ni transcrire ni Cependant, sauf si vous avez pour cela d’ex-
prononcer. Faute de quoi, l’enfant passera cellentes raisons, tenez compte également de
sa vie à épeler son prénom ou à rectifier des votre environnement géographique et cultu-
erreurs de transcription. C’est, là encore, le rel. Évitez, par exemple, de contribuer à la
cas de beaucoup de prénoms anglo-saxons. multiplication des Mireille et des Napoléon à
6. Attention aux prénoms dont le sens, un Tourcoing, à celle des Harald et des Siegfried
peu trop apparent, peut faire l’objet de com- à Marseille. Ce n’est pas non plus tous les
mentaires plus ou moins heureux après avoir jours facile de s’appeler Mercédès Werenfried,
été rapporté de façon ironique à la personnalité Hermann Ferréol, Siegmund Ramirez ou
de l’intéressé. C’est le cas, notamment, de tous Marius Dillmann !
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Dans les années 1980, si l’on en croit La (prénom régional, prénom étranger, nouveau
Voix du Nord, un heureux père de famille, tur- prénom, etc.), il n’était pas rare que des diffi-
fiste assurément, se présenta à l’état civil, au cultés surgissent. C’est ce dont ont témoigné,
guichet des déclarations des naissances, avec après la Deuxième Guerre mondiale, quelques
l’idée bien arrêtée d’appeler sa fille Une de affaires retentissantes, dont l’une des plus
Main, nom d’un cheval qui écumait alors les célèbres fut celle des enfants Le Goarnig.
champs de course. Naturellement, ce prénom Entre 1946 et 1963, les Le Goarnig, Bretons
fut refusé. C’est qu’à l’époque, on ne pouvait du Moëln-sur-Mer (Finistère), et fiers de
pas choisir pour un enfant n’importe quel l’être, se heurtèrent au refus persistant de
prénom. Aujourd’hui, la liberté est apparem- l’état-civil d’enregistrer les prénoms de leurs
ment totale. Il n’est pas sûr, pour autant, que douze enfants, – Gwen, Maïwenn, Adraboran,
Une de Mai serait accepté par l’état civil ! Gwendall, Brann, Garlonn, Katell, Dowezha,
Comme le savent la plupart des parents, le Sklerijenn, etc. –, pourtant prénoms celtiques
(ou les) prénom(s) de l’enfant peu(ven)t être parfaitement formés, mais qui avaient le mal-
choisi(s) et déclaré(s) à l’état civil soit par le père heur de ne pas figurer dans les registres de
soit par la mère, voire, en leur absence, par toute la République ! Les parents ayant tenu bon,
autre personne. Dans certaines grandes villes, les enfants furent réputés dépourvus d’ex-
et notamment à Paris, la procédure est encore traits de naissance. Inconnus de la Sécurité
simplifiée : la mère, après l’accouchement, rem- sociale, ils ne purent passer ni leurs examens
plit à la clinique ou à l’hôpital un formulaire de ni leur permis de conduire, tandis que leurs
déclaration de naissance ; cette pièce est ensuite parents se voyaient refuser toute allocation les
transmise à l’état-civil par l’établissement hospi- concernant. Ces derniers décidèrent alors, en
talier, qui la fait viser à la mairie la plus proche et représailles, de ne plus payer leurs impôts !
qui fait également transcrire le nom de l’enfant S’ensuivit une série de procès, qui ne durèrent
sur le livret de famille. Lorsque l’établissement pas moins de dix-neuf ans et se soldèrent par
hospitalier ne se charge pas de la déclaration (ou des ordres d’expropriation. Finalement, après
dans le cas, par exemple, d’un accouchement à intervention du Conseil de l’Europe et de la
domicile), l’enfant doit être déclaré à la mairie Cour internationale de La Haye, les enfants Le
du lieu de naissance, dans les trois jours suivant Goarnic se virent décerner une carte d’identité
celle-ci. Si le dernier jour est un dimanche ou de citoyens européens de nationalité bretonne
un jour férié, la déclaration peut être reportée – la validité de ce document a été reconnue
au lendemain. Le déclarant doit se munir du par plus de quarante ambassades étrangères –
livret de famille et d’un certificat délivré par la et leur situation fut régularisée. Mais ce n’est
maternité ou par le médecin. Si l’enfant n’est qu’en 1982 que l’état-civil se résolut enfin à
pas déclaré dans les temps impartis, la justice se enregistrer l’existence de ceux que l’on avait
saisit du dossier (le jugement peut alors prendre longtemps surnommés les « fantômes de
un an, durée pendant laquelle l’enfant n’a pas Bretagne ». En 1994, Mireille Le Goarnig,
d’existence légale). âgée de soixante-huit ans, devait déclarer :
Pendant longtemps, lorsque le choix des « C’était un combat pour la Bretagne, bien
parents se portait sur un prénom peu courant sûr, mais aussi pour le droit fondamental
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des parents de donner à leurs enfants le pré- La loi stipulait aussi que, dans leur « appli-
nom qu’ils souhaitent ». Son vœu a finale- cation pratique », les consignes officielles
ment été exaucé, et ses petits-enfants portent devaient être comprises « avec bon sens, afin
aujourd’hui les prénoms de Klervi, Tifenn, d’apporter à l’application de la loi un certain
Gurun, Gwenc’hlan, Aziliz et Bleunwenn. réalisme et un certain libéralisme, autrement
dit de façon, d’une part, à ne pas méconnaî-
A la fin des années 1980, la législation tre l’évolution des mœurs lorsque celle-ci a
en matière de prénoms était contenue dans notoirement consacré certains usages, d’autre
les articles 223 à 225 de l’Instruction géné- part, à respecter les particularismes locaux
rale relative à l’état civil. Ce texte, révisé en vivaces et même les traditions familiales dont
1966, s’inspirait de la loi du 11 germinal an il peut être justifié ». Cette dernière préci-
XI (1803), qui indiquait que seuls peuvaient sion était importante, car elle permettait de
être reçus comme prénoms « les noms en faire admettre tout prénom dont on pouvait
usage dans les différents calendriers et ceux prouver, pièces à l’appui, qu’il avait été porté
des personnages les plus connus de l’his- par un ancêtre ou un parent de l’enfant. Elle
toire ancienne », et qu’il était « interdit d’en ajoutait enfin (article 223a) que les officiers
admettre d’autres ». Le texte précisait encore d’état civil « ne devront pas perdre de vue que
que les « différents calendriers » étaient « les le choix des prénoms appartient aux parents
calendriers de la langue française » et que, et que, dans toute la mesure du possible, il
par « histoire ancienne », il fallait entendre convient de tenir compte des désirs qu’ils ont
un domaine limité à « la Bible et l’Antiquité pu exprimer ».
gréco-romaine », étant admis, par ailleurs, Répondant à une question écrite du séna-
que « la référence à des personnages histori- teur Louis Longequeue ayant trait au choix
ques conduit à exclure en principe la mytho- légal des prénoms non usuels (Journal officiel
logie de l’histoire ancienne ainsi entendue ». du 19 août 1982), le ministre de la Justice
Ces dispositions étaient donc à première vue de l’époque, après avoir rappelé les disposi-
assez restrictives, puisqu’elles excluaient les tions générales de la loi, avait pour sa part
personnages de la mythologie européenne, confirmé que pouvaient être admis comme
ainsi que les « personnages de l’histoire prénoms les « noms tirés de la mytholo-
ancienne » qui n’étaient ni grecs, ni romains gie », certains prénoms propres à des idio-
ni hébreux, alors même qu’elle autorisait des mes régionaux ou locaux, certains prénoms
prénoms comme Malachie, Pulchérie, Ouen, étrangers, quelques prénoms correspondant
Cloud, Cucufa, Poppon, Scolastique, Prisque, à des vocables aujourd’hui pourvus d’un
Pharaïlde, Polycarpe, sans oublier Caligula et sens précis (Olive, Violette) ou à d’anciens
Nabuchodonosor ! Néanmoins, dans son arti- noms de famille, des prénoms composés,
cle 223b, la même loi prévoyait l’« admission des diminutifs ou contractions de prénoms
éventuelle » des prénoms tirés de la mytho- doubles. Demeuraient toutefois exclus les
logie gréco-romaine, des prénoms régionaux, noms « qu’un usage insuffisamment répandu
des prénoms étrangers, des « anciens noms n’aurait pas manifestement consacrés comme
de famille », des prénoms composés sous prénoms en France ».
réserve qu’ils ne comprennent pas plus de En définitive, la loi restait donc relative-
deux éléments, voire de quelques diminutifs, ment floue, même si la jurisprudence avait
variations orthographiques et contractions de peu à peu évolué dans un sens plus libéral, le
prénoms doubles, comme Marlène, Maïté, souci de l’Administration visant à n’interdire
etc. « que la faculté de satisfaire une fantaisie pour
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48
trer Marie-Automne, Gentil, Phedric, Chat, que dérivée de Guillaume, ne fut accepté que
Crislaine, Deavid et Marieve. Il avait en revan- très difficilement en juin 1984 à Lesquin, alors
che admis Aigline, Aubane, Chrysoline, Orane, que la mairie de Dunkerque, qui avait autrefois
Diogène, Andéol et Vital. A la même époque, refusé le prénom de Jan (illustré pourtant par
avaient également été acceptés : Léopaule (à un célèbre enfant du pays, Jan Bart), acceptait
Toulouse), Alexandrina (à Bezons), Walis (à sans rechigner que des jumeaux fussent pré-
Saint-Étienne), Dov (à Bayonne), Idana et nommés Starsky et Hutch !
Kordula (à Cognac), Cédalise, Clafoutie, Ben
Hur, Macchabée, Gaudericq, Jarrod, Karoly, Pour mettre un terme à cette relative inco-
Magneric, Soames, Reveline et Sephora. Mais hérence, une première libéralisation intervint
à Dijon, le père d’une petite fille née le 11 à la fin des années 1980. Une circulaire modi-
décembre 1970 s’était vu successivement fiant « l’instruction générale à l’état civil »,
refuser par l’état civil, puis par le procureur datée du 10 juillet 1987 et publiée au Journal
de la République, d’appeler l’enfant Vanessa. officiel le 15 septembre, décida que les pré-
Il saisit le Tribunal de grande instance, qui noms étrangers seraient désormais admis
finit par donner un avis favorable. Il fallut à condition d’être « consacrés par l’usage »
cependant seize mois pour que Vanessa fût (restriction assez formelle, car on doute que
inscrite sur les registres officiels. Cet exemple les officiers d’état civil aient pu en savoir
est d’autant plus frappant que ce prénom est beaucoup sur la réalité de cet « usage » dans
devenu par la suite très courant. Le 8 juillet des pays lointains). Il était toutefois demandé
1977, la cour d’appel de Paris avait autorisé aux parents de « fournir les références uti-
des parents à prénommer leur fils Makhno, les à l’appui de leur choix », afin de prouver
du nom d’un chef anarchiste ukrainien mort que le prénom et son orthographe étaient
en 1935. Le prénom Mariecke, forme fla- bien à l’étranger d’un « usage suffisamment
mande extrêmement courante de Marie, répandu ». La circulaire faisait aussi référence
accepté en 1967 à Pont-l’Abbé et en 1970 à aux « calendriers étrangers », ainsi qu’aux
Douai, avait été refusé à Quimper en février prénoms relevant d’une « tradition étran-
1980. En 1984, Manhattan avait été refusé gère ». Etaient en outre admis désormais les
comme prénom féminin par un jugement de prénoms régionaux « relevant d’une tradition
la Cour de cassation. La même année, le pré- française, nationale ou locale », les prénoms
nom Elvina fut encore refusé par l’état civil en tirés de la mythologie, les diminutifs et certai-
Poitou-Charentes. nes variations d’orthographe.
On notait enfin une timide évolution en Ces dispositions restaient néanmoins assez
faveur des prénoms régionaux. Les officiers floues, et les difficultés pratiques pour les
d’état civil acceptaient en effet de plus en plus appliquer risquaient de se traduire par de
couramment des formes comme Yann (au lieu nouvelles décisions contradictoires. Un projet
de Jean) ou Erwan (au lieu d’Yves) en Bretagne, de loi de modification du Code civil, tendant à
Hans ou Johann (au lieu de Jean) ou Pieri (au instaurer le libre choix en simplifiant les pro-
lieu de Pierre) en Alsace, etc. Mais il y avait cédures utilisées et en étendant leur champ
encore des exceptions. Dans les années 1980, d’application, fut donc présenté en décembre
le prénom Lydéric fut ainsi refusé à l’état civil 1991. C’est ce projet qui a finalement abouti à
de Lille, alors que le géant Lydéric n’est autre la loi du 8 janvier 1993, portant abrogation de
que le fondateur légendaire de la ville et que celle du 11 germinal an XI, et qui a finalement
la rue Lydéric voisine avec l’Hôtel de ville ! De donné aux citoyens français une liberté quasi
même, le prénom Wilhelm, forme très classi- totale en matière de choix des prénoms.
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La loi du 8 janvier 1993 déclare explicite- 1 300 en 1986. Nombre de ces contentieux,
ment prendre en compte « l’évolution de la mais pas tous, portent sur des prénoms extra-
société et de la famille et le changement des vagants. En janvier 1993, par exemple, un
mentalités ». Elle indique que « les prénoms tribunal de La Rochelle a refusé que le triple
de l’enfant sont choisis par ses père et mère. prénom « Marie Marie Marie » soit attribué
Si ces derniers ne sont pas connus, l’officier à une fille. En septembre 1993, Babar a été
d’état civil attribue à l’enfant plusieurs pré- refusé comme prénom féminin. A la même
noms, dont le dernier lui sert de patronyme. époque, des parents se sont vu dénier le droit
Tout prénom inscrit dans l’acte de naissance d’appeler leur fille Anna-Belle, au motif que le
peut être choisi comme prénom usuel ». trait d’union était « fantaisiste ». Le tribunal
L’article 57-2 autorise implicitement les réfé- de grande instance a finalement autorisé ce
rences aux calendriers et à l’histoire, à des prénom, en faisant valoir qu’il était exempt
diminutifs, des lieux, des choses, des per- de « consonance ridicule, péjorative ou gros-
sonnages de la littérature ou de feuilletons, sière ». Ces dernières années, la justice a refusé
à la seule réserve que ce choix ne porte pas Assedic, Exocet, Lambada et Périphérique, ou
atteinte à l’« intérêt de l’enfant ». Est égale- encore Babord et Tribord (pour des jumeaux
ment proscrite l’utilisation comme prénom nés à Rouen), mais a accepté Mégane, associé
du nom de famille d’un tiers (Chirac, Sarkozy, au nom de la voiture fabriquée chez Renault
Jospin ou Mitterrand, mais aussi Halliday ou (Cour d’appel de Rennes, 4 mai 2000). En
Gainsbourg !). Une circulaire du 3 mars 1993 avril 1996, un couple de Parisiens a soumis
précise que par « contraire à l’intérêt de l’en- à la Cour européenne des droits de l’homme
fant », il faut entendre les prénoms « de pure un litige l’opposant à l’état français à propos
fantaisie » ou « ayant une apparence ou une du prénom de Fleur de Marie, qu’ils avaient
consonance ridicule, péjorative ou grossière, choisi treize ans plus tôt pour leur fille. Ce
ceux difficiles à porter en raison de leur com- prénom, porté par l’héroïne des Mystères de
plexité ou de la référence à un personnage Paris, œuvre d’Eugène Sue, était refusé par les
déconsidéré dans l’histoire ». Entre 2003 et tribunaux depuis 1983. En novembre 1999,
2006, la mairie de Paris a ainsi refusé deux le prénom Zébulon, nom d’un personnage
fois Ben Laden et une fois Hérisson ! de l’émission des années 1960 « Le manège
L’officier d’état civil est désormais tenu d’ins- enchanté », qui avait été refusé par le juge
crire sur l’acte de naissance les prénoms qui ont aux affaires familiales, a été admis en appel
été choisis par les parents. Mais s’il estime un à Besançon.
prénom contraire à l’intérêt de l’enfant, il peut
après l’avoir enregistré en informer le procu- La loi du 8 janvier 1993 stipule encore que
reur de la République, celui-ci pouvant à son « toute personne qui justifie d’un intérêt légi-
tour saisir le juge aux affaires familiales, à qui time peut demander à changer de prénom ».
revient la décision finale. Un prénom est donc Cette disposition est elle aussi très importante,
définitivement refusé lorsque ces trois person- car dans le passé, une fois un prénom officielle-
nes (l’officier d’état civil, le procureur et le juge ment déclaré et enregistré, il était extrêmement
aux affaires familiales) se sont prononcés dans difficile d’en changer. La loi du 6 fructidor
ce sens. Mais cette décision peut encore être an II (23 mars 1794) faisait déjà obligation
contestée devant les tribunaux. aux Français de conserver le même prénom
De fait, malgré la grande liberté laissée durant toute leur vie. Cette obligation avait
désormais aux parents, les contentieux restent seulement été amendée après la Deuxième
nombreux : 2 600 affaires en 1996, contre Guerre mondiale. Dans les années 1980, les
50
tribunaux n’étaient autorisés à modifier le (ou sœur décédé, par exemple) sont plus rarement
les) prénom(s) d’un enfant que dans trois cas : pris en compte. Une Agnès n’a pu obtenir de
lors d’une naturalisation, en cas d’adoption, et s’appeler Soledad à seule fin d’asseoir sa noto-
lorsque le changement de prénom était réputé riété dans le milieu de la danse espagnole !
correspondre à l’« intérêt légitime de l’enfant ». Les tribunaux ont tendance à accepter faci-
Cette dernière notion restait assez difficile à lement la francisation d’un prénom étranger,
cerner et laissait au juge du Tribunal de grande un tel changement étant censé favoriser l’inté-
instance une grande liberté d’appréciation. gration. Mais à l’inverse, la volonté de renouer
La demande devait être déposée auprès du avec ses origines est également prise en consi-
ministère de la Justice et soumise au Conseil dération. D’ailleurs, selon la sociologue Nacira
d’état. L’assistance d’un avocat était presque Guénif Souilamas, chercheur au CNRS, « on
toujours nécessaire. La procédure consistant à assiste de moins en moins à des demandes
faire ajouter d’autres prénoms à celui ou à ceux de francisation des prénoms au moment de
qui avaient été donnés à la naissance était, elle la naturalisation, car les descendants des
aussi, fort compliquée. migrants ne pensent plus que l’assimilation
passe par l’acculturation ou qu’il faille effacer
Désormais, ce sont les juges aux affaires toute référence à l’origine ». Depuis un arrêt
familiales qui évaluent l’« intérêt légitime » de la Cour de cassation de 1990, le change-
de la requête visant à obtenir un changement, ment d’un prénom européen pour un prénom
une substitution, une adjonction ou une sup- musulman, voire la suppression d’un prénom
pression de prénom. Le demandeur (ou son comme Marie-Christine sur les papiers d’une
représentant légal) doit soumettre sa demande femme convertie au judaïsme (arrêt de la
au juge des affaires familiales du lieu de son Cour de cassation, septembre 1996), est cou-
domicile ou du lieu où a été dressé l’acte de ramment accepté. En mars 1999, la Cour de
naissance, par l’intermédiaire d’un avocat et, cassation a même admis qu’un Mohammed,
dans le cas d’un enfant de plus de 13 ans, avec qui avait choisi de s’appeler Daniel lors de sa
le consentement de celui-ci. Il est également naturalisation en 1976, revienne à son pré-
nécessaire de recourir à la justice si l’on veut nom d’origine, droit qui lui avait été refusé
modifier l’orthographe de son prénom, par en première instance, puis en appel à Aix-
exemple pour le simplifier ou ne plus avoir en-Provence. L’intéressé avait fait valoir que,
constamment à l’épeler. lorsqu’il se rendait en vacances en Algérie,
A l’heure actuelle, près de 2 500 person- son nouveau prénom lui valait l’hostilité de la
nes sollicitent chaque année un changement police. Ce jugement, confirmé en juin 2000
de prénom. Les motifs invoqués sont géné- par la Cour d’appel de Grenoble, est appelé
ralement d’ordre culturel ou confessionnel, à faire jurisprudence. En mai 2000, la Cour
et emportent assez facilement l’adhésion des d’appel de Versailles a également autorisé les
juges. Les demandes ayant pour objet d’éviter parents marocains d’une petite Gihanne, née
l’extinction d’un nom illustré par un aïeul sont en France, à changer le prénom de leur fille,
admises. Les transsexuels dont le changement au motif que Gihanne était un prénom inter-
de sexe a été officiellement reconnu, obtien- dit au Maroc, ce qui empêchait l’enfant de se
nent eux aussi sans difficultés, en général, l’at- rendre librement dans ce pays.
tribution d’un nouveau prénom, féminin ou Voyons maintenant ce qu’il en est à l’étranger.
masculin (Cour d’appel de Toulouse, 2000). En Belgique, la loi est assez libérale, de même
Les motifs purement psychologiques (le désir qu’en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans les
de ne pas porter le prénom d’un frère ou d’une pays scandinaves : en octobre 1994, un Suédois
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de vingt-deux ans a même obtenu, par décision va de même aux États-Unis, où le répertoire
de justice, l’autorisation de porter le prénom de de toutes les populations représentées dans le
Diable-Jésus-Christ ! En Allemagne, la législa- melting-pot national est encore augmenté des
tion, contenue dans la Dienstanweisung für die créations les plus saugrenues : Melda en l’hon-
Standesbeamten und ihre Aufsichtsbehörden (arti- neur de (Go)lda Me(ir), Marnin en l’honneur
cles 112, 172, 174, 193 et 253), est plus res- de Mar(t)in Luther King, Alddon comme ana-
trictive et s’accorde avant tout à l’usage : pour gramme de Donald, Gia pour une fille dont
pouvoir être admis, un prénom doit déjà avoir les parents s’appellent G(erald) et I(d)a, etc.
été attribué dans le passé. Les noms de famille Dans les pays arabo-musulmans, la législa-
ne peuvent être utilisés comme prénoms – tion est au contraire des plus rigides. Début
malgré l’habitude, qui reste assez courante en juillet 1996, le Parlement marocain a décidé
Frise orientale, de donner aux enfants, après que les enfants devraient désormais porter un
leur prénom habituel, un second prénom (le « prénom marocain traditionnel » et renoncer
Zwischenname) tiré du nom de famille d’un de à tout prénom étranger.
leurs ancêtres. La loi interdit en outre l’attribu- Rappelons, pour terminer, que la législation
tion à un garçon d’un prénom féminin (à l’ex- française concernant le nom de famille a elle
ception de Maria comme second prénom) ou aussi évolué. La loi du 25 décembre 1985 avait
à une fille d’un prénom masculin. En Suisse, déjà autorisé toute personne à ajouter le nom
l’ordonnance fédérale du 18 mai 1928 et la loi de son second parent à son nom de famille,
du 1er juin 1953 (article 69) interdisent les pré- mais seulement à titre d’usage, c’est-à-dire
noms « préjudiciables aux intérêts de l’enfant » sans avoir la possibilité de le transmettre à ses
et stipulent que les enfants mort-nés ne portent descendants. Plus récemment, il a été décidé
pas de prénom. Elles précisent également que que l’enfant pourrait porter, soit le nom de
les prénoms susceptibles d’être portés indif- famille de son père, soit celui de sa mère, soit
féremment par les deux sexes ne peuvent être leurs deux noms accolés dans l’ordre choisi
attribués comme prénoms usuels qu’en associa- par eux. (Le prétexte invoqué pour cette loi,
tion avec un autre prénom clairement masculin l’appauvrissement du fonds patronymique, a
ou féminin. été contesté par certains démographes). La
Hors d’Europe, certains pays, comme le francisation des noms de personnes des natu-
Brésil, ont supprimé toute législation : à ralisés (loi du 27 octobre 1972) est instruite
Rio de Janeiro, on peut aussi bien s’appeler par le ministère des Affaires sociales. Elle doit
Marcelo ou Pedro que Homère, Jésus, Mozart, se faire au plus tard dans les six mois suivant
Socrate, Chemin de fer ou Prostitution. Il en l’acquisition de la nationalité française.
52
AARON
A (1er juillet) ques l’ont parfois considéré comme le pre-
mier martyr de l’Église. Utilisé en Europe dès
FA : ron, Haroun (dans les langues
A les premiers siècles de notre ère, ce prénom
arabiques). connut une certaine vogue en France et en
O : Selon les uns, « arche d’alliance » ; selon
Angleterre, comme en témoignent encore
les autres, « personne illuminée, exaltée ». aujourd’hui plusieurs noms de famille : Abel,
Aaron, frère de Moïse, est décrit dans la Abeau, Abelin, Abelson, Nabbs, Ablet, etc.
Bible comme le premier grand prêtre des En Allemagne, où il fut également fréquent,
Hébreux. Abel fut assimilé au Moyen Âge à un diminu-
Prénom surtout répandu dans les pays tif d’Adalbert (Albert).
anglo-saxons (le 3e vice-président des États- ABEAU v. Abel
Unis s’appelait Aaron Burr). La forme arabe, ABÉLARD v. Abel
Haroun (Hârûn), a été illustrée par le célèbre
ABELIN v. Abel
calife ‘abbâside Hârûn al-Rashîd (766-809),
qui fit de Badgad l’une des villes les plus ABERHARDT v. Evrard
cultivées du monde méditerranéen, passe ABERT v. Albert
pour avoir entretenu d’étroites relations avec ABERTE v. Albert
Charlemagne et se rendit populaire par ses ABIE v. Abraham
victoires contre les Byzantins.
ABBEY v. Abigaïl
ABIGAïL
ABBIE v. Abigaïl
FA : Abbey, Abbie, Gail.
O : e l’hébreu abigayil « joie de son père,
D
ABEL (5 août) source de joie. »
FA : bélard, Abelin, Abeau (forme
A La Bible parle d’Abigaïl dans le premier livre
ancienne), Nab. de Samuel, et indique qu’elle fut la femme du
O : De l’hébreu hebel, « souffle, évanescence »
roi David. Le nom se répandit en Angleterre et
(également « le fils »). en Scandinavie au lendemain de la Réforme.
Dans la Bible, Abel, second fils d’Adam et Dans une pièce intitulée The Scornful Lady,
Eve, fut tué par son frère Caïn. Les catholi- due à deux contemporains de Shakespeare,
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Beaumont et Fletcher, Abigaïl est le nom de la Jusqu’à la Réforme, ce prénom fut porté
confidente de l’héroïne principale. La forme exclusivement par les Juifs. Il se répandit
populaire Gail est courante aujourd’hui en ensuite dans les pays protestants, en particu-
Angleterre. lier aux États-Unis, où il fut porté par le pré-
ABONDA v. Abondance
sident Abraham (Abe) Lincoln.
La forme abrégée Bram, moins courante, se
rencontre surtout aux Pays-Bas (Bram Stoker,
Abondance/abondance auteur de Dracula). Abraham reste couramment
(15 septembre, 26 décembre) utilisé comme nom de famille. Le physicien
FA : Abondant, Abonde, Abonda, français Henri Abraham (1868-1943) conçut le
Abondanz, Abondanza. premier tube électronique fabriqué en France.
O : Du latin abundantia, « abondance. » ABRAM v. Abraham
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AERNA v. Ernest
ADRIEN/ADRIENNE (8 septembre) AFFONSO v. Alphonse
FA : Adrian, Hadrien, Adriane, Adriana, AFONSO v. Alphonse
Adriano, Adrion.
AFRODISE v. Aphrodise
O : du latin Adrianus, nom d’un personnage
originaire de la ville d’Adria, cité fondée AFRODISIA v. Aphrodise
par les Étrusques, située sur la mer qu’on AFRODITO v. Aphrodise
appelle aujourd’hui Adriatique.
Le nom de cette ville provient lui-même du AGAPE (8 août, 20 septembre, 21 novembre)
latin ater, « sombre, noir » (comme le char-
F. A. : Agapet,Agapit.
bon). L’empereur romain Hadrien (Publius
O. : du grec agapètos, « aimé ».
Aelius Hadrianus) construisit en 122, dans le
nord de l’Angleterre, de l’embouchure de la Plusieurs saints ont porté ce prénom,
Tyne au golfe du Solway, une célèbre muraille auquel les premiers chrétiens donnaient une
qui porte son nom, destinée à contenir les valeur mystique (en se référant à Matthieu
assauts des Pictes. Il eut aussi à affronter les 3,17 : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui
Juifs, qui se soulevèrent après la fondation a toute ma faveur »), notamment un martyr
d’une colonie militaire à Jérusalem, ville qui de Césarée, en Palestine, un diacre romain de
prit le nom d’Aelia Capitolana. Hadrien fit l’époque de Valérien et une vierge de Trêves. Il
construire dans son domaine de Tibur la célè- y eut aussi un pape, mort à Constantinople en
bre Villa Hadriana, dont on visite toujours 536 alors qu’il intercédait auprès de Justinien
aujourd’hui les ruines. Le mausolée impé- pour empêcher l’invasion de l’Italie par les
rial (Moles Adriani) qu’il fit élever à Rome est Byzantins, que l’Église a canonisé sous le nom
devenu par la suite le château Saint-Ange. d’Agapet ou Agapit (Agapetus).
Le nom d’Adrien fut également porté par six AGAPET v. Agape
papes (dont Adrien IV, qui couronna empe-
AGAPIT v. Agape
reur Frédéric Barberousse en 1156) et trois
martyrs. L’un de ces derniers, saint Adrien de AGATA v. Agathe
Césarée, est considéré comme le patron des
forgerons. AGATHE (5 février)
ADRION v. Adrien F. A. : Agathon, Agata, Aggie.
ADULF v. Adolphe O. : du grec agatha, « bonne (femme) ».
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AKSEL v. Axel
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qu’ils ont occupée : Alaneti, sur les docu- le roi wisigoth Alaric Ier, qui parvint à s’em-
ments géorgiens. parer de Rome en 410 et dont une ballade de
Dans les pays celtiques, où ce prénom est Platen-Hallermünde (1796-1835), Grab im
très répandu sous différentes formes, il s’est Busento, a conservé le souvenir. Alaric II (484-
confondu avec un ancien nom dérivé de la racine 507), autre souverain wisigoth, régna sur la
alun, « harmonieux ». Le nom d’Alain, porté par plus grande partie de l’Espagne et sur la Gaule
deux compagnons de Guillaume le Conquérant, du sud de la Loire. Il promulgua en 506 un
Alain le Roux, premier comte de Richmond, et code pour ses sujets gallo-romains, dit code
Alain Fergeant, comte de Bretagne, a pénétré en d’Alaric. Il fut tué l’année suivante par Clovis
Angleterre en même temps que les Normands. à la bataille de Vouillé.
Il fit souche notamment dans le Lincolnshire, Au Moyen Âge, ce nom était assez fréquent,
où s’étaient installés de nombreux soldats bre- en particulier dans le Midi. On en retrouve la
tons. Un Alanus est également attesté dans le trace dans des noms de famille tels qu’Alary,
Suffolk en 1086. Transcrit sous les formes Allan Auric et Aury (citons le compositeur français
et Allen, ce prénom connut immédiatement un Georges Auric, né en 1899, qui fut l’élève de
grand succès. Il a aussi donné naissance à des Vincent d’Indy).
noms de famille comme Alan, Aleyn, Van Allen, ALARICO v. Alaric
Allanson, FitzAllen, FitzAlan, Allenby, Callan,
ALARY v. Alaric
Callen, McAllan, McAllen, etc. En Écosse, où
Allen représente souvent une anglicisation du ALASDAIR v. Alexandre
nom Ailin (ail, « pierre »), 1617 enfants de sexe ALASTAIR v. Alexandre
masculin ont été prénommés Alan ou Allan en
ALBA v. Alban
1958.
En France, Alain figurait déjà parmi les ALBAIN v. Alban
noms de baptême les plus courants en France
entre le VIIIe et le Xe siècle. Il fut particuliè-
rement en vogue dans les années 1940. Le
ALBAN/ALBANE (22 juin)
célèbre philosophe et essayiste Émile-Auguste F. A. : lbain, Albin, Albe, Auban, Aubaine,
A
Chartier, dit Alain (1868-1951), donna de Aubin, Alba, Albina.
l’existence une approche phénoménologique. O. : du latin albus, « blanc ». Nom courant
L’auteur du Grand Meaulnes (1913), Alain- chez les Romains, sous la forme
Fournier, s’appelait en réalité Henri Alban d’Albanus (avec le féminin Albana).
Fournier.
Le premier martyr d’Angleterre (mort en
ALAN v. Alain 287) s’appelait Alban. Il a donné son nom à la
ALANO v. Alain ville de Saint Albans, dans le Hertfordshire. Il
existe, en France, quinze communes dénom-
ALARIC mées Saint-Alban ou Saint-Aubain.
Le mot latin albus a la même origine que
F. A. : Alary, Alarico, Alrick. l’anglo-saxon œlf, l’anglais elf, l’allemand Alp
O. : u german. ala, « tout », et ric,
d (pluriel Alben), termes désignant les esprits
« puissant » (même sens que le grec ou les « revenants » auxquels l’imagination
pancrace ou le latin potentissimus). populaire prête une forme blanche (cf. en
Comme beaucoup de prénoms se terminant français les elfes). Dans l’ancienne religion
en -ric, le nom d’Alaric fut porté par des prin- scandinave, l’expression alfablot désignait le
ces et des souverains, dont le plus célèbre est sacrifice aux ancêtres. Chez les Sabins, le mot
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ALDEGONDE ALEXANDRE/ALEXANDRA
(9 janvier, 17 février, 2 et 22 avril, 30 août)
O. : du german. adel, « noble », et gund, F. A. : Alexis,Alexia, Alex, Sacha, Sandrine,
« combat ». Sandra, Sandraly, Sandie, Sandy,
Sainte Aldegonde, morte en 695, fut abbesse Alastair, Alasdair, Alessandro,
de Maubeuge. On l’invoquait en Allemagne Alexius, Alexine.
contre les maladies des enfants. Le passage de O. : du grec alexein, « défendre, repousser »,
la forme d’origine, Adelgund, à Aldegonde, et andros (génitif d’aner), « de l’homme,
est dû à une allitération classique. de l’ennemi ».
ALDILON v. Aude Alexandre était dans la religion grecque le
surnom de Pâris, jeune berger chargé de proté-
ALDO v. Aldric
ger les troupeaux contre les voleurs. Mais c’est
surtout grâce à Alexandre le Grand (356-323
ALDRIC av. notre ère), roi de Macédoine, fondateur de
la ville d’Alexandrie, en Egypte, et conquérant
F. A. : Audric,Altric, Autry, Autric, Aldo,
d’un immense empire s’étendant jusqu’à l’In-
Aldrich.
dus, que ce nom a connu de tous temps un
O. : du german. alda, « vieux », et ric,
succès considérable. Dans l’Antiquité, le per-
« puissant ».
sonnage d’Alexandre inspira des œuvres de
Aldric correspond à Audry, de la même façon Callisthène, Quinte-Curce et Plutarque. Au
qu’Albéric correspond à Aubry. L’humaniste Moyen Âge, Le Roman d’Alexandre répandit
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son nom dans toute l’Europe (ce poème était ALFONSUS v. Alphonse
composé en vers de douze syllabes, que l’on ALFONZI v. Alphonse
dénomme depuis lors « alexandrins »). La
ALFONZO v. Alphonse
Renaissance, puis la Révolution, lui firent éga-
lement honneur. Alexandre reste aujourd’hui
à la mode, sous sa forme d’origine ou sous ALFRED (15 août)
ses formes apparentées. Sandrine et Alexia, F. A. : Aufray,Auffray, Aufroy, Alf, Fred,
notamment, connurent un beau succès dans Alfredo, Alfrédine.
un passé récent. O. : du german. adel, « noble », et frid,
Il en va de même de Sacha, forme russe « paix ». Selon une autre étymologie :
(et diminutif) d’Alexandre, qui bénéficia aux du german. alf, « elfe », et rad, « conseil,
XIXe et XXe siècles de l’engouement du roman conseiller ».
russe, auquel on doit aussi la diffusion de
Natacha, Nadine et Nadège. Mais en Russie, Illustré surtout par le grand roi Alfred le
ce nom a surtout bénéficié de la ferveur Grand, qui gouverna l’Angleterre de 871 à 901
populaire qui entoure le souvenir d’Alexandre (et traduisit lui-même en anglo-saxon l’Histoire
Newski (1220-1263), héros national depuis ecclésiastique de Bède le Vénérable), ce pré-
sa victoire contre les Suédois sur les rives de nom fut beaucoup porté pendant le Moyen
la Neva (qui lui valut son surnom). Alexandre Âge. Tombé par la suite dans l’oubli, il réappa-
Newski fut d’ailleurs canonisé par l’Eglise rut en France à la fin du XIXe siècle et semble
orthodoxe, et son nom fut donné à un ordre commencer aujourd’hui une nouvelle carrière.
russe par Pierre le Grand. Trente-sept saints et À Berlin, en 1903, sur 2 000 écoliers, 528 se
huit papes ont porté le nom d’Alexandre. On dénommaient Alfred. Ce prénom fut également
notera que le diminutif britannique Alastair porté par les poètes Alfred de Musset et Alfred
ou Alasdair (porté notamment par le polito- de Vigny, le zoologiste Alfred Brehm, l’écrivain
logue contemporain Alasdair McIntyre) fut Alfred Döblin, le cinéaste Alfred Hitchcock.
accepté en France, en juin 1980, à la mairie C’est à lui qu’ont souvent recours les Libanais et
de Chambray-lès-Tours. les Syriens se prénommant Al Farid, lorsqu’ils
veulent européaniser leur prénom.
ALEXIA v. Alexandre
ALFRÉDINE v. Alfred
ALEXINE v. Alexandre
ALFREDO v. Alfred
ALEXIS v. Alexandre
ALIANORE v. Éléonore
ALEXIUS v. Alexandre
ALFONSE v. Alphonse
Le nom d’Alice dérive d’Adelaïde, à la suite
d’une contraction analogue à celle qui a conduit
ALFONSI v. Alphonse d’Adalbert à Albert. De nombreuses formes
ALFONSINA v. Alphonse intermédiaires sont attestées aux Xe et XIe siè-
ALFONSINE v. Alphonse
cles : Adaleidis, Alhaidis, Aelidis, Aalis, etc.
Ce prénom fut celui de nombreux per-
ALFONSO v. Alphonse
sonnages de l’histoire de France : Alix de
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Champagne, mère de Philippe-Auguste, Alix le prince de Galles, Charles Ier, épousa l’infante
de Savoie, épouse de Louis VI. Aux XIIIe et d’Espagne Maria Aletea. Sa première mention
XIVe siècles, diverses œuvres littéraires contri- outre-Manche concerne une certaine Alatheia
buèrent à sa diffusion. Tombé par la suite en Talbot, mariée en 1606 au comte d’Arundel.
désuétude, il réapparut au XIXe siècle, tant La forme Alethia est attestée depuis 1655. Elle
en France qu’en Angleterre (Lewis Carroll est d’usage traditionnel dans la famille Saville
publia Alice au pays des merveilles en 1865). depuis 1670. Cette forme ne doit pas être
En Écosse, la forme Alison (qui a récemment confondue avec Althea, qui est le nom de la
pénétré en France, où elle est parfois ortho- mère de Méléagre dans le poème de Lovelace,
graphiée Allison) est aujourd’hui encore très To Althea from Prison.
commune, de pair avec la forme gaélique ALINE v. Adèle
Ailie. La forme galloise est Alys. Dans la célè-
ALIONA v. Hélène
bre série de bandes dessinées Alix l’intrépide,
Alix devient un prénom masculin. Alicia est ALIONKA v. Hélène
aujourd’hui très à la mode en France. ALISON v. Alice
ALICIA v. Alice ALISSA v. Alice
ALIDA v. Adelaïde ALITA v. Aliette
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chal Alphonse Juin. Au XVe siècle, Alfonso O. : dulatin amandus, « à aimer, qui doit être
Albuquerque installa la domination portugaise aimé ».
sur l’Inde et fut surnommé le « Mars portu- Amand fut le nom d’un évêque de Bordeaux
gais ». Un célèbre personnage littéraire est le du Ve siècle et de quatre autres saints. Evêque
comte Alfons von Ferrara, qui apparaît dans la de Maëstricht en 647, un saint Amand d’ori-
pièce de Goethe, Torquato Tasso. gine poitevine passe pour avoir été l’évangéli-
ALPHONSINE v. Alphonse sateur de la Flandre et du Hainaut. En France,
ALRICK v. Alaric
ce nom fut parfois confondu avec Amans (du
latin amantius), autre prénom à résonance
ALTRIC v. Aldric chrétienne. En Angleterre, le nom Amanda
ALVI v. Elvis apparaît pour la première fois en 1694, dans
ALVINA v. Elvis
un drame de Colley Cibber intitulé Love’s Last
Shift. Il a surtout survécu grâce aux diminutifs
ALVINE v. Elvis
de Mandy et d’Amelinda. Un peintre améri-
ALVISE v. Louis cain contemporain s’appelait Amanda Sewel
ALVY v. Elvis (1859-1926). La commune de Saint-Amand-
Montrond, dans le Cher, dont les habitants
ALWIN v. Elvis
s’appellent les Amandins, avait été rebaptisée
ALWINA v. Elvis Libreval sous le Révolution.
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appellent Bernstein. Il n’est pas impossible que Nom de baptême traditionnel dans la famille
le mystérieux orichalque, dont parle Platon de Savoie, Amédée a été repris en France
dans le récit de l’Atlantide, ait été l’ambre jaune. comme prénom à partir de la Renaissance.
La « Toison d’or » de Jason en conserverait éga- Il fut porté notamment par Amédée IX, duc
lement le souvenir, ainsi que de nombreuses de Savoie, qui épousa la sœur de Louis XI.
légendes celtiques et germaniques ayant trait En Allemagne, la forme Amadeus est univer-
à des « pommes d’or » censées conférer l’im- sellement connue grâce à Wolfgang Amadeus
mortalité (v. Ambroise). Prénom peu employé Mozart (1756-1791). La forme Amadis vient
jadis, qui semble pourtant revenir à la mode. de l’ancien français. Amadis des Gaules, sur-
AMBRETTE v. Ambre
nommé le « Donzel de la mer », fut le héros
d’un roman de chevalerie espagnole publié en
1508, qui eut tellement de succès que le nom
AMBROISE
d’Amadis devint dans plusieurs langues syno-
F. A. : Ambrose, Ambrosio, Broz. nyme de chevalier. Cervantès le prit d’ailleurs
O. : du grec ambrôsios, « immortel ». comme modèle de son Don Quichotte. Ce
Dans la religion grecque, les dieux de thème inspira à Arthur de Gobineau un
l’Olympe tirent leur immortalité de la liqueur immense poème de 20 000 vers, intitulé
d’ambroisie, ce qui explique l’étymolo- Amadis, qui fut publié à Paris en 1876.
gie. Au IVe siècle, saint Ambroise (Aurelius AMELIA v. Amélie
Ambrosius), docteur de l’Eglise, fut évêque
de Milan. Il s’opposa au païen Symmaque, AMÉLIE (19 septembre)
qui était pourtant son parent, et baptisa
saint Augustin en 387. La Bibliothèque F. A. : Amelia,
Milly, Amaël, Amalia,
Ambrosienne fut fondée à Milan en 1602 par Amelin, Ameline, Amelot.
le cardinal Frédéric Borromée. En Angleterre, O. : du german. amal, racine wisigothe (cf.
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restes furent transportés au Panthéon national L’historien latin d’origine grecque Ammien
de Lisbonne. Marcellin (Ammianus Marcellinus), né vers
AMELIN v. Amélie 330 à Antioche, nous a laissé d’importantes
chroniques (Rerum gestarum libri XXXI), dont
AMELINE v. Amélie
les treize premiers livres sont perdus. On le
AMELOT v. Amélie
considère en général comme un continuateur
AMELRICH v. Amaury de Tacite. Un Ammien, martyr en Orient, a
AMERIGO v. Amaury été canonisé.
AMERY v. Amaury AMMIENNE v. Ammien
AMHLAOIBH v. Olaf AMORY v. Amaury
AMIE v. Aimé AMY v. Aimé
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connaît la romancière américaine Anaïs Nin les Byzantins attribuaient à l’Asie Mineure. Ce
(1903-1977), née en France d’un père espa- prénom a été illustré par l’écrivain Anatole
gnol, surtout célèbre par son journal intime. France, qui reçut le Prix Nobel en 1921.
Marcel Pagnol a également écrit un roman ANATOLIA v. Anatole
intitulé Anaïs, ce qui a pu contribuer à la dif-
ANDERS v. André
fusion de ce prénom en Provence.
ANDOR v. André
ANASTAISE v. Anastase
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aujourd’hui par près de 400 000 Suédois, Angleterre, la forme Angela, assez populaire
sur une population totale de 9,2 millions au XVIIe siècle, fut interdite par les puritains,
d’habitants. L’écrivain danois Hans Christian qui interprétaient comme un signe d’orgueil le
Andersen publia en 1835 ses premiers contes, fait de s’attribuer un nom évoquant les anges !
qui devaient lui valoir une célébrité mondiale. En Allemagne, c’est aujourd’hui la forme
Aux Etats-Unis, durant la guerre de Sécession, Angelika (ou Angelica) qui rencontre le plus
Andersonville fut le premier camp de concen- de faveur. Chacun connaît toutefois le nom
tration de l’histoire : 32 000 prisonniers nor- d’Angela Merkel, qui devint en 2005 la pre-
distes y furent détenus en 1864-65, et la moitié mière femme élue chancelère fédérale d’Alle-
y trouvèrent la mort. En Hongrie, Andras ou magne. Aux États-Unis, la ville de Los Angeles
Andreas fut le nom de plusieurs souverains. (« les Anges ») porte encore aujourd’hui son
Les formes régionales sont très nombreuses : ancienne dénomination espagnole.
Andrez dans les Pays-Bas français, Andrey en Le célèbre peintre italien Guido di Pietro,
Alsace-Lorraine, Andreix dans le Limousin, dit Fra Angelico, fut prieur de San Domenico
Andreu et surtout Andrieu dans le Midi, Andrès à Fiesole de 1449 à 1452. Au XVe siècle,
en Bretagne, Andreucci et Andreani en Corse. Angèle Merici fut la fondatrice de l’ordre des
Ursulines. La Belle Angélique, princesse du
ANDREA v. André
Cathay, est aussi l’héroïne principale du Roland
ANDREANI v. André furieux de l’Arioste. Angélique Arnauld, sœur
ANDREAS v. André du Grand Arnauld, qui fut le défenseur des
ANDREU v. André
jansénistes contre les jésuites, fut au XVIIe siè-
cle l’abbesse de Port-Royal.
ANDRIEU v. André
ANGELA v. Ange
ANDREW v. André
ANGELICA v. Ange
ANGELINA v. Ange
ANÉMONE
ANGELINE v. Ange
O. : du
grec anemonè, « fleur [qui s’ouvre
sous l’effet] du vent ». ANGELIQUE v. Ange
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Anicet Le Pors fut l’un des quatre ministres fille de François II, dernier duc de Bretagne,
communises de Pierre Mauroy entre 1981 et auquel elle succéda en 1488. Mariée par pro-
1984. Anicet se rencontre encore aujourd’hui curation à l’empereur allemand Maximilien
comme nom de famille. Ier, elle épousa finalement le roi de France
Charles VIII en 1491. De son second mariage
ANISSON v. Anicet
avec Louis XII, elle eut deux filles : Claude de
ANITA v. Anne France, future épouse de François Ier, et Renée
ANKE v. Anne de France, qui devint la duchesse de Ferrare.
Anne a pénétré en Angleterre au IIIe siè-
ANNA v. Anne cle, et y a donné naissance aux diminutifs
ANNAIK v. Anne très populaires de Nanny et de Nancy. Dans
tous les pays d’Europe, Anne, comme Jean ou
ANNCHEN v. Anne
Marie, est entré souvent en composition dans
des prénoms doubles, habitude qui est encore
ANNE (26 juillet) loin d’avoir disparu (Anne-Charlotte, Anne-
Philippe, Anne-Gaële, Anne-Lise, Anne-
F. A. : Anna,Annette, Annick, Annie,
Marie etc.). D’innombrables personnages
Anouk, Anouck, Anouchka, Anaïs,
historiques (Anne Boleyn, Anne de Bretagne,
Anita, Annequin, Annet, Hannah,
Anne de Kiev, Anne d’Autriche) ou légendai-
Nanette, Ninon, Ninette, Nancy,
res (Ännchen de Tharau, Anna Karénine) ont
Anke, Antje, Annchen, Annaik.
porté ce prénom, dont la vogue, constante
O. : de l’hébreu hannah, « [pleine de] grâce ».
pendant quatre siècles, ne semble être retom-
Si l’on en croit les évangiles apocryphes bée que tout récemment. En France, le relais
(car cette information ne figure dans aucun semble avoir été pris par la forme Anaïs (v.
des évangiles canoniques), sainte Anne, notice), qui connaît actuellement un succès
épouse de saint Joachim, aurait été la mère considérable.
de la Vierge Marie. L’Ancien Testament men- ANNEQUIN v. Anne
tionne aussi un grand prêtre des Juifs nommé
ANNET v. Anne
Anne. Ce nom très ancien, attribué à l’origine
aux garçons comme aux filles, était déjà en ANNETTE v. Anne
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Antoine, selon qui toutes les maladies pou- (XIe siècle) et Audroen (XIIIe siècle). Au XIVe
vaient être guéries uniquement par la prière. siècle, il fut porté sous la forme Audren, peut-
Le prénom Antoine, redevenu aujourd’hui être à la suite d’une confusion avec Audrey.
très à la mode en France, a notamment été On trouve aussi Audren comme nom de
illustré par le musicien Anton Bruckner, le famille en Bretagne. Saint Audren est l’épo-
politicien anglais Anthony Eden, les écrivains nyme de Plaudren, dans le Morbihan. Un cer-
Anton Tchekov, Antoine de Rivarol, Antoine tain Eodren a également donné son nom au
de Saint-Exupéry et Antoine Blondin, les village de Châtelaudren (près de Saint-Brieuc,
acteurs Anthony Quinn et Tony Curtis, et dans les Côtes-d’Armor), qui est un ancien
aussi par Cournot, le physicien Lavoisier, Kastell-Audren. La légende a fait de lui le fils
Réaumur, le sculpteur Bourdelle, les musi- de Salaun, quatrième roi des Bretons.
ciens Stradivarius, Dvorak, Rubinstein, les AOIDH v. Hugues
peintres Watteau, Van Dyck et Gaudi.
APHRODISIA v. Aphrodise
ANTOINET v. Antoine
ANTOINON v. Antoine
APHRODISE (22 mars)
ANTON v. Antoine
F. A. : Afrodise,
Afrodisia, Aphrodisia,
ANTONELLA v. Antoine
Aphrodite, Afrodito, Disia.
ANTONI v. Antoine O. : du grec Aphroditê, nom de divinité.
ANTONIA v. Antoine
Ce prénom très féminin a d’abord été
ANTONIEN v. Antoine porté par des hommes : saint Aphrodise
ANTONIENNE v. Antoine (Aphrodisus) fut le premier évêque de
ANTONIN v. Antoine
Béziers. On y retrouve le nom de la déesse
grecque de l’amour et de la beauté (cf. le mot
ANTONINE v. Antoine
« aphrodisiaque »), Aphrodite, que les
ANTONIO v. Antoine Romains assimilèrent à Vénus. Épouse de
ANTONY v. Antoine Héphaïstos, Aphrodite, s’étant unie au mortel
ANZO v. Anselme Anchise, donna le jour au Troyen Énée, ancê-
tre des Julii dont Jules César affirmait être
AODH v. Hugues
le descendant. Elle reçut la pomme d’or du
AODRENA v. Aodrenn berger Pâris, à qui elle témoigna sa reconnais-
AODRENELL v. Aodrenn sance en faisant naître un amour entre lui et la
AODRENEZ v. Aodrenn belle Hélène de Troie. De nombreux temples
antiques furent consacrés à son culte.
AODRENIG v. Aodrenn
APHRODITE v. Aphrodise
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Dans la religion grecque, Apollon, fils de vait l’empire d’Occident. Un saint Arcadius
Zeus et de Léto et frère jumeau d’Artémis, fut, au VIe siècle, le 22e évêque de Bourges.
était le dieu du soleil, de la musique et de la ARCADY v. Arcadius
poésie. Venu du pays de l’ambre (Hyperborée)
ARC’HANTAEL v. Argantaël
à l’époque dorienne, il avait pour attributs des
animaux sacrés : les cygnes, dont il attelait son
char, le loup et le hibou. Durant la guerre de ARCHIBALD (27 mars)
Troie, Apollon envoya deux serpents mons- F. A. : Erkenwald, Archimbaut, Arcibaldo,
trueux étouffer le prêtre troyen Laocoon. Son Archie, Baldie.
plus célèbre sanctuaire était à Delphes, mais O. : du german. ercan, « sincère, naturel », et
il fut vénéré dans toute la Grèce antique. bald, « audacieux, intrépide ».
Incarnation de l’idéal grec de la beauté, il ins-
pira de nombreuses statues, de l’Apollon du Ce nom de baptême, fort utilisé au Moyen
Belvédère au Colosse de Rhodes. Apollonios Âge, a surtout survécu dans des noms de
de Tyane, philosophe néopythagoricien mort famille comme Archimbaud, Archambaud
à Ephèse en 97, écrivit une Vie de Pythagore et Archaimbaud (Massif Central). Introduit
qui fut utilisée par Porphyre et Jamblique. en Angleterre par les Normands et par les
Le prénom Apollon fut à la mode à la Angles, il y connut un certain succès. Saint
Renaissance, en même temps que Diane, Erkenwald fut évêque de Londres au VIIe siè-
Hercule, Achille, César, etc. Le féminin cle. Mais c’est surtout chez les Écossais qu’il
Apolline n’était pas rare en Angleterre avant fut très courant : adopté d’abord par les chefs
la Réforme. Sainte Apolline d’Alexandrie était du clan Campbell, il venait en 1858 au 13e
autrefois invoquée contre le mal de dents, rang des prénoms masculins. La forme Archie
suivant une tradition rapportée par Denys (diminutif) est très utilisée aux États-Unis.
d’Alexandrie. ARCHIE v. Archibald
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ARISTEE v. Aristide
Fille du roi de Crète Minos et de Pasiphaé,
Ariane (en grec Ariadnè) donna au héros grec
Thésée, venu combattre le Minotaure, un fil qui ARISTIDE (31 août)
lui permit de ne pas se perdre dans le labyrinthe.
F. A. : Ariste, Ariston, Aristée, Aricie.
Enlevée par Thésée, elle fut ensuite abandon-
O. : u grec aristos, « le meilleur », et eidos,
d
née par lui dans l’ile de Naxos. Ce récit hellé-
« (fils) de ».
nique, qui a inspiré Corneille (Ariane, 1672)
aussi bien que Richard Strauss (Ariane à Naxos, Dans la mythologie grecque, Aristée
1912), est parallèle aux récits germaniques (Aristaios) est le fils d’Apollon. Virgile s’inspire
contant la délivrance, au terme d’une course de sa légende dans Les Géorgiques. Le nom fut
« labyrinthique » annuelle, d’une fiancée prin- très répandu chez les Hellènes. Platon était fils
tanière (Brünhilde, la Belle au bois dormant) d’Ariston, lui-même fils d’Aristoclès. L’homme
par un héros solaire (Siegfried). En Allemagne, d’État athénien Aristide (540-468 av. notre
le prénom Ariane est souvent considéré comme ère), surnommé « le Juste », fut l’un des stra-
un diminutif d’Adriane (Adrienne). Ariane est tèges de la bataille de Marathon. Aristide de
un prénom toujours attribué en France, où il Millet, au IIe siècle av. notre ère, semble avoir
est porté notamment par le metteur en scène été l’inventeur du conte érotique en prose. Ce
Ariane Mnouchkine. prénom fut de nouveau à la mode en France
au moment de la Révolution, puis immor-
ARIANNA v. Ariane
talisé par le chansonnier Aristide Bruant. Il
ARIBERT v. Herbert reste aujourd’hui assez fréquent aux Antilles,
ARIBERTO v. Herbert à la fois comme prénom et comme nom de
famille (cf. l’ancien président haïtien Jean-
ARICIE v. Aristide
Bertrand Aristide). Proche dans sa jeunesse
du syndicalisme révolutionnaire, l’homme
ARIEL/ARIELLE (1er octobre) politique et diplomate Aristide Briand fut,
F. A. : Ariell. après la Première Guerre mondiale, l’un des
O : de l’hébreu ‘ari’él, « le lion de Dieu ». artisans du rapprochement franco-allemand.
Il reçut le Prix Nobel en 1996.
Dans la Bible, le nom d’Ariel est porté par
deux champions moabites tués par Benayahu, ARISTON v. Aristide
fils de Yehoyada (2 Samuel 23,20). C’est éga- ARISTOT v. Aristote
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fonda l’arminianisme, qui consistait dans une et entreprit de rétablir la république romaine.
critique du dogme calviniste de la prédestina- Excommunié en 1448, il parvint néanmoins à
tion. Ses disciples furent appelés « arminiens » rester au pouvoir pendant dix ans.
ou « remontrants ». Armin se rencontre encore ARNAUDET v. Arnaud
aujourd’hui outre-Rhin. L’essayiste allemand
ARNAUDY v. Arnaud
d’origine suisse Armin Mohler fut le correspon-
dant en France de plusieurs journaux allemands ARND v. Arnaud
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domine grâce à sa lance de frêne ». Dans l’an- L’étymologie classique fait dériver ce nom
cienne religion nordique, Askr est également de azzo, diminutif où l’on retrouve la racine
le nom du premier homme. Au Danemark, adal ou adel (comme dans Acillo, Adselinus
Ascot peut encore dériver d’un prénom attesté ou Adzilla). Comme nom de baptême,
à l’époque viking, Asgot, où -got ne renvoie pas Asselin n’était pas rare au Moyen Âge, sur-
au nom de Dieu (Gott en allemand), mais dési- tout en Angleterre, en Italie et en France.
gne un originaire de l’île de Götland. En juillet On le retrouve aussi fréquemment comme
2005, Mazarine Pingeot, qui fut longtemps la nom de famille. Dans les pays de langue alle-
fille cachée de François Mitterrand, a donné mande, ce prénom s’est parfois télescopé avec
naissance à un petit garçon prénommé Ascot. Asswin (variantes : Askwin, Aschwin), nom
ASCOTT v. Ascot
où l’on retrouve la racine ask, « frêne » (chez
les anciens Germains, l’Arbre du monde,
ASGEIRR v. Oscar
Yggdrasill, était un frêne).
ASKOLD v. Ascot
ASTIER
ASMODÉE O. : du
grec astèr, « astre » (étymologie
F. A. :Asmodeus, Smodée, Smodeus. controversée).
O. : de l’iranien aeshma daeva, « esprit de Nom surtout répandu dans le Midi, dont
colère », par l’intermédiaire de l’hébreu l’origine est incertaine. Un métropolite
ashmedai, « qui fait périr » (étymologie d’Amasée, vers 400, se dénommait Astenus,
controversée). mais Astier, après chute du h initial, peut
Personnage néfaste, Asmodée est dans la Bible aussi dériver du latin hasta, « lance, pique ».
l’antithèse de l’ange Raphaël (« Dieu a guéri »). Ce serait, dans ce cas, un ancien nom de
Il apparaît pour la première fois dans le livre métier (fabricant de piques). L’ancien minis-
apocryphe de Tobie (3,8-17). Certains textes tre et écrivain français Emmanuel d’Astier
hébraïques le décrivent comme le pire des de La Vigerie, fondateur du journal crypto-
démons, d’autres comme un héros déchu. Son communiste Libération, fut nommé en 1944
origine semble à rechercher dans la mythologie commissaire du Comité français de libération
iranienne ou babylonienne : l’Ashma Daeva nationale.
de l’Avesta indo-iranienne aurait inspiré le ASTRI v. Astrid
personnage d’Asmodée (en grec Asmodaios),
que l’on retrouve dans le Talmud sous le nom ASTRID (27 novembre)
d’Aschmedaï. Dans le Testament de Salomon,
Asmodée est l’« ennemi de l’union conjugale ». F. A. : Ansfrid,Anstrid, Astrida, Anstrida,
Asmus n’est pas un dérivé d’Asmodée, mais un Ansfrida, Estrid, Astri.
abréviatif allemand d’Erasmus (Érasme), qui O. : du german. as, nom des dieux Ases, et
fut utilisé comme pseudonyme par le poète du vieux-nordique fridhr, « belle, aimée,
Matthias Claudius. gracieuse ».
ASMODEUS v. Asmodée L’étymologie de ce nom est controversée. Le
premier élément (ans ou as, vieux-nordique
áss, anglo-saxon ôs) renvoie au nom des Ases
ASSELIN/ASSELINE
(Tyr, Odhinn, Thorr), les principales divinités
F. A. : Ascelin, Asceline, Ezzelino. du panthéon germanique. Le second pourrait
O. : du german. adel, « noble ». signifier aussi « cavalière » (rid). Une forme
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AURE v. Aurélien
AUSTREBERT/AUSTREBERTE (10 février)
AURELE v. Aurélien
Austrie, Austry, Oustry, Oustric
F. A. :
AURELIA v. Aurélien
O. : d
ugerman. aust, « est, de l’est », et bert,
AURELIE v. Aurélien « brillant ».
Ce prénom médiéval est tombé en désué-
AURÉLIEN/AURÉLIENNE (16 juin) tude, mais les formes Oustry et Oustric ont
F. A. : Aure, Aurore, Aurélie, Aurelia, survécu comme noms de famille, en particu-
Auriane, Auré, Aurica, Aurèle, Orell, lier dans le Midi.
Auriole, Avreliane, Aurora. Née vers 630 dans le Pas-de-Calais, Sainte
O. : du nom indo-européen de l’aurore (cf.
Austreberte était la fille d’un dignitaire de la
le grec aurios, « matinée »), très tôt cour de Dagobert Ier. Sa mère était de race
confondu avec le latin aureus, « doré, royale germanique. Elle dirigea le monastère
semblable à de l’or ». de Pavilly, près de Rouen, où elle mourut en
704. Son culte se répandit en Normandie,
Les prénoms Aurélien (ou Aurélienne), où elle était spécialement invoquée par les
Aurore et Aurélie, très à la mode dans les captifs, les impotents et les boiteux. Sainte
années 1980, apparurent en France à la Austreberte est aussi devenue la patronne des
Renaissance. En Allemagne, Aurélia est le blanchisseuses. Sa légende est liée à la proces-
nom de l’un des personnages du Wilhelm sion du « loup vert » qui avait lieu autrefois le
Meister (1795) de Goethe. On connaît aussi jour du solstice d’été, le 24 juin, à Jumièges,
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Alors que chez les Romains les noms de famille et les surnoms étaient nombreux, les pré-
noms étaient au contraire fort peu variés. Leur nombre ne semble pas avoir dépassé seize ou
dix-huit, et dix seulement furent utilisés durant la période historique : Gaius ou Caius, Gneus
ou Cneus, Lucius, Manius, Marcus, Paulus, Publius, Servius, Tiberius et Titus. C’est la raison
pour laquelle la plupart des prénoms français dérivés du latin ont été formés à une date rela-
tivement récente (haut Moyen Âge en particulier) ou proviennent de noms de lignées ou de
surnoms. Voici une liste de prénoms français usuels d’origine romaine.
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BAAB v. Barbara
B BALDERA v. Balder
BABETH v. Élisabeth BALDIE v. Archibald
BABETTA v. Élisabeth BALDR v. Balder
BABETTE v. Barbara et Élisabeth BALDUINO v. Baudoin
BABIE v. Barbara BALDUR v. Balder
BAETSJE v. Béatrice BALDWyN v. Baudoin
BAETZE v. Béatrice
BALDWINA v. Baudoin
BAHN v. Urbain
BALDWIN v. Baudoin
BAHNE v. Urbain
BÀLINT v. Valentin
BAHNES v. Urbain
BANCRATIUS v. Pancrace
BAILINTIN v. Valentin
BANK v. Pancrace
BANKRAS v. Pancrace
BALDER
BAPPER v. Baptiste
Baldr, Baldur, Baldera.
F. A. :
BAPTISTA v. Baptiste
O. : nom du dieu germanique Balder.
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BASTIEN v. Sébastien
BASILE (2 janvier) BASTIENNE v. Sébastien
F. A. : Basilius,
Basilide, Basileo, Vassily, BASTIN v. Sébastien
Vassil, Basil.
BASTINA v. Sébastien
O. : du grec basileus, « roi ».
BATE v. Béatrice
Plusieurs saints orientaux ont fait de ce
prénom l’un des plus fréquemment attribués BATHILDA v. Bathilde
aux chrétiens orthodoxes. Les Croisés le firent
connaître en Europe occidentale. Il ne devint BATHILDE
populaire en Angleterre qu’à partir du XIXe
Batilde, Bathilda, Bathylle.
F. A. :
siècle. Au IVe siècle, Saint Basile le Grand,
O. : dugerman. batu, « combat », et hilde,
évêque de Césarée, lutta contre l’arianisme de
« combat ».
l’empereur Valens. A partir de 989, l’empereur
byzantin Basile II mena contre les Bulgares Ce prénom, revenu aujourd’hui dans
une guerre d’extermination qui lui valut l’usage, est formé de deux éléments ayant éty-
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BATHYLLE v. Bathilde
BATILDE v. Bathilde
BÉATRICE (8 janvier, 13 février,
10 mai, 29 juillet)
BATISTA v. Baptiste
F. A. : Béatrix,Beatriz, Beatrixe, Béa, Biche,
Beatty, Trix, Trixie, Bettrys, Bee,
BAUDOIN (17 octobre) Bebke, Beatze, Patze, Atke, Paitza,
Paische, Beke, Bate, Baetze, Baetsje,
F. A. : Beaudoin,Baudouin, Baudewijn,
Beatrijs.
Baudouine, Baldwin, Baldwyn,
O. : du latin beatrix, « heureuse, qui rend les
Baldwina, Balduino.
autres heureux, qui apporte le bonheur ».
O. : d
u german. bald, « audacieux », et win,
« ami ». Apparu dès le IIe siècle de notre ère, ce
prénom (dont la forme Béatrix représente en
Prénom très employé en Flandre et aux Pays-
vieux-français le cas-sujet, et la forme Béatrice,
Bas, où il fut porté par plusieurs princes et
l’ancien cas-régime Béatriz) est devenu rapi-
souverains, dont cinq rois de Jérusalem, neuf
dement populaire en Europe, surtout dans les
comtes de Flandre et six comtes du Hainaut.
pays latins. En Italie, où l’on emploie surtout
Baudouin IV (1160-1185), vainqueur de
l’abréviatif Bice, il fut immortalisé par Dante
Saladin, fut surnommé le Roi lépreux.
qui, dans La Vita nuova et dans La Divine
Baudouin IX de Flandre, né à Valenciennes en
Comédie, chante la mémoire de son amie de
1171, qui fut l’un des chefs de la quatrième
jeunesse Béatrice Portinari, qu’il vit pour la
Croisade, fut couronné empereur d’Orient en
première fois à l’âge de neuf ans et qui mourut
1204. Baudoin Ier fut roi des Belges de 1951
en 1290, à vingt-trois ans.
à 1993.
En 1220, Béatrice de Savoie épousa le
La forme Baldwin, utilisée aussi comme nom
comte de Provence Raymond Bérenger V.
de famille, est très répandue en Angleterre
Sa fille, Béatrice de Provence, se maria en
et aux États-Unis (l’écrivain noir américain
1246 avec Charles d’Anjou, fils de Blanche
James Baldwin, auteur de Another Country).
de Castille et frère de saint Louis, ce qui fit
La racine bald se retrouve dans de très nom-
passer la Provence sous la domination de la
breux prénoms germaniques (Baldfried,
maison d’Anjou. Sainte Béatrice, martyrisée
Balderich, Baldemund, etc.) et dans des noms
au IVe siècle et dont les reliques sont conser-
de famille comme Beaudin, Beaubert, Baugé,
vées à Rome, en l’église Sainte-Marie-Majeure,
Baudier, Baudry, Baudinat, etc. La forme Baud,
s’appelait en fait vraisemblablement Viatrix.
employée quelquefois comme diminutif de
Chartreuse de Parme à l’âge de treize ans, la
Baudouin, est attestée en Suisse dès le IXe siè-
bienheureuse Béatrix d’Eymeu fonda un cou-
cle. Elle a pu recouvrir localement une racine
vent près de Grenoble et mourut en 1303. Au
celtique plus ancienne, boudi, « victoire ».
Moyen Âge, le personnage de Béatrice était
BAUDEWIJN v. Baudoin la figure principale d’une légende – une reli-
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BÉNÉDICTE v. Benoît
BELINDA
BENEDIKT v. Benoît
F. A. : Linda.
BENFT v. Benoît
O. : du german. bet, « brillant », et lind,
« doux » (étymologie controversée : il a pu BENIAMINO v. Benjamin
s’agir localement d’un diminutif de Bella). BENIGNA v. Bénigne
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conciles. Le chansonnier Pierre Jean de statuts en 1128. Mais depuis deux ou trois
Béranger, né en 1780, créa de nombreuses décennies, en France tout au moins, ce pré-
chansons patriotiques (dont Le roi d’Yvetot). nom est devenu beaucoup moins fréquent.
Citons également l’ethnographe provençal En Angleterre, où Bernard fut introduit par
L.J.B. Bérenger-Féraud et l’homme politique les Normands, les formes Barnard et Barnet
René Bérenger, mort en 1915, surnommé « le restèrent les plus usuelles jusqu’au XVe siècle,
Père la Pudeur » en raison de ses campagnes date à laquelle le a fut remplacé par un e dans
pour l’ordre moral. Dans le midi de la France, la prononciation populaire. En Allemagne, au
le nom de Bérenger a donné naissance à de Moyen Âge, Bernard fut surtout répandu dans
nombreux patronymes : Bérenger, Béranger, le Nord, Il revint quelque temps à la mode
Baranger, Bérengier, Berenguié, Brenguier, à l’époque romantique. En Écosse, il semble
Bringuier, etc. tombé en défaveur depuis les années 1960. Le
BERENGER v. Bérenger
nom de Bernard vient toujours parmi les dix
noms de famille dérivés d’un prénom les plus
BERENGUER v. Bérenger
fréquents, après Martin, Thomas et Robert (le
BÉRÉNICE v. Véronique. physiologie français Claude Bernard, inven-
BERENIKE v. Véronique teur de la méthode expérimentale, l’auteur
dramatique Tristan Bernard, le Sud-Africain
BERHED v. Brigitte
Christian Barnard, qui réussit la première
BERILLO v. Béryl transplantation cardiaque, etc.).
BERINGER v. Bérenger BERNARDE v. Bernard
BERMOND v. Brémond BERNARDINE v. Bernard
BERMONDE v. Brémond BERNARDINO v. Bernard
BERNADETTE v. Bernard
BERNARDO v. Bernard
BERNADIN v. Bernard
BERND v. Bernard
BERNHARD v. Bernard
BERNARD
BERNICE v. Véronique
(23 janvier, 18 février, 20 mai, 15 juin, 20 août)
BERNIE v. Bernard et Véronique
F. A. : Barnard,
Bernadin, Bernadette, Bénard,
Bernhard, Berend, Barnd, Bernd, BERNY v. Véronique
Barney, Barnet, Bernie, Bernardo, BERONICO v. Véronique
Benno, Bernarde, Bernardino,
BERT v. Albert
Bernardine, Nadette.
O. : du german. bern, « ours », et hard, « dur, BERTA v. Berthe
courageux ».
BERTAIRE v. Berthier
L’un des prénoms les plus communs en BERTARIUS v. Berthier
Europe. Bernard a bénéficié, entre autres,
de la célébrité de saint Bernard de Clairvaux BERTELI v. Berthe
(1091-1153), qui fut le conseiller de plu- BERTELINE v. Berthe
sieurs papes et le prédicateur de la deuxième
BERTHA v. Berthe
Croisade. C’est également lui qui fit reconnaî-
tre l’ordre des Templiers, dont il rédigea les BERTHAIRE v. Berthier
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BERYLLE v. Béryl
F. A. :Bertram, Bertràn, Beltig, Belt.
O. : du german. bert, « brillant », et hramm, BESS v. Élisabeth
« corbeau ». BESSIE v. Élisabeth
Dans la religion germanique, le corbeau BETH v. Élisabeth
était l’un des animaux favoris du dieu Odin,
ce qui explique la présence de la racine hramm
BETHSABÉE
dans de nombreux prénoms actuels. Bertrand
(Bertran) fut d’un usage courant au Moyen Âge. F. A. :Bathseba, Betsabea.
Il réapparut au XIXe siècle, après une longue O. : del’hébreu Bathsheba, « septième fille »
période d’oubli. Il fut porté notamment par (étymologie controversée).
Bertrand de Comminges (XIIe siècle), par le Dans la Bible, Bethsabée fut d’abord mariée
connétable Bertrand du Guesclin, adversaire à Urie. Le roi David, s’étant épris d’elle après
des Anglais durant la guerre de Cent Ans, et l’avoir surprise au bain, l’enleva et parvint à
par le philosophe anglais Bertrand Russell. l’épouser après avoir fait périr Urie (2 Samuel
Saint Bertrand, évêque de Comminges au 11-12). Elle fut la mère du roi Salomon. Le
XIe siècle, fit bâtir la cathédrale de la ville. « bain de Bethsabée » a inspiré de nombreux
Le troubadour périgourdin Bertran de Born peintres, dont Raphaël et Rembrandt. Prénom
(1140-1215), seigneur de Hautford, soutint remis à l’honneur par la Réforme, surtout en
successivement la cause de Jean sans Terre et Angleterre. Le diminutif Beth renvoie plutôt
de Richard Cœur de Lion. Les formes Bertram à Elisabeth.
et Bertrand sont utilisées concurremment en
Angleterre. La forme Beltig correspond au BETSABEA v. Bethsabée
breton. Le d final, d’usage courant, est un BETSEY v. Élisabeth
ajout tardif, non justifié par l’étymologie.
BETSY v. Élisabeth
BERTUS v. Hubert
BETTE v. Élisabeth
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un duc de Lancaster. Le prénom fut alors « Dieu » (Bohumil et Bohuslaw, chez les
constamment employé, de pair avec la forme Tchèques, sont respectivement identiques aux
italienne Bianca. En Espagne et dans les pays formes russes Bogumil ou Bogislaw, même
de langue espagnole, on fête ce nom de bap- sens que le français Théophile ou l’allemand
tême au jour de Notre-Dame-des-Neiges. Gottlieb, « qui aime Dieu », cf. aussi Bogdan,
BLANCHETTE v. Blanche
« don de Dieu »). Au XVe siècle, Bodmund
est également attesté dans les pays scandi-
BLANDIN v. Blandine
naves. Cependant, Bohémond renvoie plus
BLANDINA v. Blandine probablement au nom du peuple celtique des
Boïens (Bojer), qui a abouti plus tard à l’alle-
mand Baiern, « Bavière, Bavarois », par l’inter-
BLANDINE (2 juin) médiaire du nom des Bajuwaren (peuplée de
F. A. : Blandina, Blandin, Blandino, Dina. Celtes à l’origine, la Bavière fut conquise aux
O. : du latin blandus, « flatteur ». Ve et VIe siècles par des populations venues
de Bohème, Quades, Marcomans et Boïens,
Prénom dont la vogue occasionnelle semble qui constituèrent un Etat sous domination
uniquement due à sainte Blandine, martyri- franque et prirent le nom de Bajuvares). Deux
sée à Lyon en 177 en même temps que saint archevêques de Trêves et sept princes francs
Pothin, dont la littérature dévote a perpétué le d’Antioche et de Tripoli portèrent le nom de
souvenir. En vieux-français, surtout méridio- Bohémond entre le XIIe et le XIVe siècle.
nal, « blander » ou « blandir » avait le sens de
« flatter », ce qui confirme l’étymologie. BOHEMUND v. Bohémond
BOBBETTE v. Robert
BOBBIE v. Robert
BONAVENTURE (15 juillet)
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BONIFAZ v. Boniface
BRÉMOND/BRÉMONDE
BOPP v. Baptiste
F. A. :Bermond, Bermonde, Monde.
BORCHARD v. Burkhard O. : du german. bern, « ours », et mund,
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BRIGHID v. Brigitte
Saint Brice, successeur de saint Martin à la
tête de l’évêché de Tours, assura à ce nom gau- BRIGIDA v. Brigitte
lois une grande vogue au Moyen Âge, ce qui BRIGIDE v. Brigitte
explique qu’on le retrouve encore fréquem-
ment de nos jours dans beaucoup de noms de
famille, comme Brès, Bresset, Brisset, Brisson, BRIGITTE (23 juillet)
Brissot, Brissaud, Brissard, Brissonneau, etc.
F. A. : Birgitte,
Brigide, Brigida, Bridget,
Il fut très utilisé en Écosse, notamment aux
Berhed, Brighid, Birgit, Britta, Britt,
XIIe et XIIIe siècles. En Angleterre, on note le
Gitte, Bride, Biddie, Bridie.
diminutif Bricot, aujourd’hui disparu.
O. : du celtique brigh, « force, puissance ».
BRICIUS v. Brice
Fille du Dagda (équivalent du Jupiter gau-
BRICTIUS v. Brice
lois), la déesse celtique Brighid fut l’épouse de
BRIDE v. Brigitte Breas, la mère de Ruadhan et des fondateurs
BRIDGET v. Brigitte mythiques de l’Irlande, les Tuatha dé Danann.
Elle était la divinité la plus révérée par les
BRIDIE v. Brigitte
Irlandais à l’époque du paganisme. La plupart
BRIEG v. Brieuc de ses attributs se reportèrent sur le person-
BRIEN v. Brian nage de sainte Brigitte ou Brigide (v. 453-523),
fondatrice du monastère de Kildare et princi-
BRIÈS v. Brice
pale patronne de l’Irlande, selon un processus
semblable à celui dont sainte Anne fut l’objet
BRIEUC (1er mai) en Bretagne. Ce transfert de dignité explique
les innombrables légendes véhiculées par le
F. A. :Brieux, Brieg.
culte de sainte Brigitte, qui inspira pendant
O. : du celtique brigh, « force, puissance », et
plusieurs siècles une grande quantité de noms
magl, « accroître ».
de baptême en Europe.
La ville de Saint-Brieuc, dans les Côtes- En France, c’est surtout dans les régions du
d’Armor, conserve le nom d’un évêque de Nord et de l’Est que ce culte s’est répandu.
Bretagne qui vécut au Ve siècle et fonda un Il existe aussi une localité dénommée Sainte-
monastère sur l’emplacement de la cité Brigitte, dans le Morbihan. La vogue de ce
actuelle. Ce saint est aujourd’hui considéré prénom, quelque temps porté par le succès de
comme le patron des fabricants de sacs et de Brigitte Bardot, a toutefois nettement baissé à
porte-monnaie. partir de 1965. En Suède, le nom de Brigitte
À noter que Brieuse n’est pas la forme féminine s’est rapidement confondu avec celui d’une
de Brieuc, mais le nom d’un ancien village féo- sainte locale, Birgitta (1302-1374), fonda-
dal situé près de Cherbourg, d’où provenait l’un trice du monastère de Vadstena, dont le nom
des compagnons de Guillaume le Conquérant. était en fait une forme féminisée du nom de
C’est le nom de ce village qui a abouti, en son père, Birger Pedersen. En Allemagne et
Angleterre et en Écosse, au nom de Bruce, porté en Suisse, Brigitte devint un prénom courant
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après le transfert, au VIIIe siècle, d’une partie Le nom de Brunehilde fut également porté
des reliques de la sainte irlandaise au monas- par une reine d’Austrasie du début du VIIe
tère alsacien de Honau. En 1843, une nouvelle siècle. Fille du roi wisigoth Athanalgilde
d’Adalbert Stifter, Brigitta, le remit à la mode. et grande rivale de Frédégonde, reine de
La forme anglaise Bridget, dérivée du vieux- Neustrie, Brunehilde régna sur l’Austrasie
français Brigette, est couramment employée pendant la minorité de son fils Childebert II.
depuis le XVIIe siècle. Elle eut tant de succès De culture romaine, elle tenta d’instaurer dans
en Irlande que le diminutif de Biddy finit par les royaumes francs les techniques administra-
désigner, dans la langue populaire anglaise du tives propres aux autorités de Rome. En 613,
XIXe siècle, les jeunes habitantes de ce pays. le fils de Frédégonde, Clotaire II, s’empara
BRION v. Brian
d’elle et la fit périr attachée à la queue d’un
cheval lancé au galop. La forme Brunehaut,
BRITT v. Brigitte
courante en France au Moyen Âge, résulte
BRITTA v. Brigitte d’une transformation analogue à celle qui, à
BRIX v. Brice partir de Mathilde, a abouti à Mahaut.
BRUNILDE v. Brunehilde
BRUNEHILDE
BRUNILLA v. Brunehilde
F. A. : Brunhilda, Brunhild, Brunehaut,
BRÜNNHILDE v. Brunehilde
Brunilda, Brynhild, Brunilde,
Brünnhilde, Brunequilda, Brunilla.
O. : du german. brunja, « cuirasse, armure », BRUNO/BRUNA (6 octobre)
et hild, « combat »,
F. A. : Brune,
Brunette, Brunetta, Brunella,
Dans l’Edda scandinave, Brunehilde est le Broen, Bronne, Brunon, Brunetto.
nom de la plus célèbre des Walkyries, filles O. : du german. brunja, « cuirasse, armure ».
d’Odin. Pour la punir d’avoir désobéi, son
père la plongea dans un sommeil enchanté Dans la religion germanique, Bruno était
dont elle fut tirée par Siegfried (Sigurd). Ce l’un des surnoms d’Odin. Ce surnom fut
thème, exploité par Wagner dans L’anneau du pris comme dénomination ethnique par un
Nibelung, est aussi à l’origine du conte popu- ancien peuple du nord de l’Allemagne, les
laire de La Belle au bois dormant. Il faut y voir Brunons. Au Moyen Âge, il fut donc surtout
une transposition du mythe de l’aurore ou de populaire dans les pays de langue germani-
la « nouvelle année » éveillée à la fin de l’hiver que. Tombé par la suite en désuétude, il fut
par un héros solaire. remis à la mode par le romantisme et la litté-
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CABESTAIN v. Cabestaing
C et Pétrarque, est en fait une adaptation locale
d’une légende dont on connaissait l’équiva-
CABESTAING lent en Europe dès la plus haute antiquité
(en Grèce, légende d’Atrée et de Thyeste chez
F. A. : abestain, Cabestin, Capestaing,
C Sophocle). Il est identique, en particulier, à
Cabestano. l’histoire de Renaud de Coucy et de Gabrielle
O. : du latin caput, « tête, extrémité », et
de Vergy, épouse du sire de Fayel, que l’on
stagnum, « étang ». trouve dans le nord de la France.
Le personnage de Guillaume Cabestaing, Le nom de Cabestaing se retrouve dans plu-
dont le nom est occasionnellement utilisé sieurs toponymes comme Cabestan, près de
comme prénom, est célèbre en Provence. Nîmes, Cabestany (Pyrénées-Orientales) et
Originaire de Cabestang, aujourd’hui Capestang (Hérault).
Chabestang, entre Veynes et Serres, dans CABESTANO v. Cabestaing
la vallée du Buech, ce troubadour du XIIIe
CABESTIN v. Cabestaing
siècle fut d’abord amoureux de Bérengière
des Baux, pour qui il écrivit des poèmes. Il CÄCILIA v. Cécile
fut ensuite l’amant de Tricline Carbonnelle, CÄCILIE v. Cécile
épouse du seigneur de Castelnau, Raymond CAESAR v. César
de Roussillon. Ce dernier le tua et fit manger
CAETANO v. Gaétan
à son insu son cœur à Tricline, qui se donna
la mort en se précipitant dans le Buech après CAITLIN v. Catherine
avoir appri la vérité. Il s’ensuivit une guerre CAJETAN v. Gaétan
entre Raymond de Roussillon et le roi d’Ara-
CALLA v. Callixte
gon, Alphonse, qui, pour venger Cabestaing,
fit raser le château du seigneur de Castelnau. CALLIO v. Calliope
Les corps des deux amants furent ensevelis CALLIOPA v. Calliope
dans le même tombeau, après avoir reçu de
magnifiques funérailles. Recherchée en 1769,
la tombe ne fut jamais retrouvée. Ce récit,
CALLIOPE/calliope (7 avril, 8 juin)
rapporté notamment par Papon (Cabestaing), F. A. : Calliopio, Calliopa, Callio.
Boccace (Gardastain), Nostradamus (Cabestan) O. : du grec kalliopès, « qui a une belle voix ».
108
Ce prénom, comme Camille et Dominique, Attribué aussi bien aux garçons qu’aux
peut être porté par les garçons aussi bien que filles, Camille était, à Rome, un prénom reli-
par les filles. Dans la mythologie grecque, gieux exclusivement porté dans les familles
Calliope, mère de Linos et d’Orphée, est la nobles. Dans l’Enéide de Virgile, Camille est le
muse de l’éloquence et de la poésie. Saint nom de la reine des Volsques. Ce fut aussi le
Calliope, dont la famille aurait été d’origine nom de la sœur des Horaces, dont le combat
sénatoriale romaine, est un chrétien de Cilicie, pseudo-historique contre les Curiaces repro-
exécuté en 304 sur l’ordre du préfet Maximin. duit un épisode classique de la mythologie
Il y a aussi une sainte Calliope, dont on ne indo-européenne. Au IVe siècle av. notre ère,
sait pas grand-chose et qui est peut-être un l’homme d’État Camille mérita le surnom de
doublon de son homonyme masculin. « second fondateur de Rome » après avoir
CALLIOPIO v. Calliope
chassé les Gaulois qui s’étaient emparés de la
ville.
CALLISTA v. Callixte En France, ce prénom fut surtout remis à
CALLISTE v. Callixte l’honneur au XVIIIe siècle (le révolutionnaire
Camille Desmoulins). Depuis, il n’a pas cessé
d’être utilisé, et connaît même aujourd’hui
CALLIXTE/callixte (14 octobre) un certain regain de faveur. En Angleterre,
F. A. : Calliste, Callista, Calla. où il apparaît occasionnellement depuis l’an
O. : u grec kallistès, « très beau, le plus
d 1205, il connut une certaine diffusion après la
beau ». publication de Camilla (1796), dont l’auteur
était Mme d’Arblay, plus connue sous le nom
Dans la religion grecque, Callisto est une de Fanny Burney. On le rencontre aussi dans
nymphe appartenant à la suite d’Artémis. un épisode du Don Quichotte de Cervantès.
Aimée de Zeus, elle suscita la jalousie de Héra,
qui la transforma en ourse dans l’espoir de la CAMILLO v. Camille
109
çait Candisse. La forme Candice, apparue Knut Eriksson (1167-1196). Il fut également
par la suite, se rencontre surtout aujourd’hui illustré par l’écrivain norvégien Knut Hamsun
aux États-Unis, ainsi qu’en Afrique du Sud, (né Knut Pedersen), auteur de Pan, Victoria,
sous la forme Kandaas. Les séries américaines La faim, etc., qui reçut le Prix Nobel de litté-
diffusées à la télévision l’ont fait entrer dans rature en 1920. La forme Canute est propre à
l’usage en France. l’Angleterre, où ce prénom fut introduit par
CANDIDA v. Candide
les Danois.
CANUTE v. Canut
CAPESTAING v. Cabestaing
Candida, Candido.
F. A. :
O. : du latin candidus, « d’un blanc brillant ». CAPUCINA v. Capucine
CARINA v. Carine
CANUT (19 janvier)
F. A. : Knut, Canute, Canuto, Knud.
O. : u german. knutr, « hardi, résolu »
d CARINE
(étymologie controversée : une dérivation ara, Carina, Karin, Karine, Karina,
C
F. A. :
à partir du substantif scandinave knut, Karen.
« nœud », est également possible). O. : du latin carus, « cher, bien-aimé ».
Knut ou Knud fut le nom de plusieurs L’empereur romain Carin (Marcus Aurelius
grands souverains de l’Europe du Nord, Carinus) était le fils de Carus. Il succéda à
notamment Knut le Grand (995-1035), roi son père avec son frère Numérien en 283,
d’Angleterre, de Norvège et du Danemark, et et mourut assassiné deux ans plus tard.
110
CARLOS v. Charles
CASIMIR (4 mars)
CARLOTTA v. Charles
F. A. : Kasimir,
Kasmira, Casimiro, Cass,
CARLYLE v. Charles Cassie, Cassy, Casper.
CARMA v. Carmen O. : du polonais kasimierz, « qui établit la
paix ».
CARMEN (16 juillet) Jugé parfois amusant, voire impertinent, ce
prénom (dont l’origine remonte au vieux-slave
armina, Carma, Carmine,
C
F. A. :
kazatimiru) refait aujourd’hui timidement son
Carmencita, Charmaine.
apparition après avoir connu ses heures de
O. : du latin carmen, « chanson ».
gloire au XIXe siècle. Ce fut le nom de cinq rois
Prénom extrêmement fréquent en Espagne, et ducs de Pologne, dont Casimir III le Grand
où l’on rend ainsi hommage à Notre-Dame (1310-1370), fondateur de l’université de
du Mont Carmel, monastère situé en Israël, Cracovie, et Casimir IV Jagellon (1427-1492),
au-dessus de la ville de Haïfa. L’ordre de qui fut le père de saint Casimir. Ce dernier, né
Notre-Dame du Carmel fut créé en 1155 par le 3 octobre 1458, était un personnage austère,
un groupe d’ermites latins installés dans cette qui s’imposait de sévères pénitences et refusa
région. La branche féminine des Carmélites a d’épouser la fille de l’empereur Frédéric III
été fondée par Jean Prieur en 1453. Carmen d’Allemagne. De santé fragile, il ne survécut
fut l’héroïne d’un opéra de Georges Bizet pas à ce régime et mourut de tuberculose à
(Carmen, 1875), tiré d’une célèbre nouvelle Grodno, à l’âge de vingt-cinq ans.
111
112
113
114
115
(Célie), prénom très courant dans les îles bri- Ce prénom se rencontre occasionnellement
tanniques autour de 1600, qui est un diminu- en France et en Belgique depuis le milieu
tif de Cecilia ou de Celesta. En Italie, Celina du XIXe siècle. Il tire son origine du nom
est d’ailleurs généralement perçu comme un des Celtes, dont l’étymologie est controver-
abréviatif de Cele ou Celestina. sée. Peuples indo-européens qui firent leur
CELINIA v. Céline
apparition en Europe centrale au IIe millé-
naire av. notre ère, les Celtes furent d’abord
CÉLINIE v. Céline et v. Marc
connus chez les Grecs sous le nom de Keltoi
CELSA v. Celse (Hérodote 2,33), puis, à partir du IIIe siècle,
sous celui de Galatai (cf. le nom des Galates,
CELSE peuple celtique dont le nom s’apparente à
celui des Galiciens, des Gallois, des Gaulois,
F. A. : Celsius,
Celso, Celsin, Celsa, des Wallons).
Celsina. Les Romains, quant à eux, désignaient tous
O. : du latin celsus, « sublime, généreux ». les Celtes sous le nom de Galli, à l’exception
Celse, philosophe romain du temps des des Celtes d’Asie Mineure, qu’ils appelaient
Antonins (au IIe siècle de notre ère), fut l’un des Galatae. Dans la religion grecque, il est dit
derniers représentants de la sagesse antique. Il que Galatée, « au corps blanc comme le lait »,
écrivit le Discours vrai (Logos alèthès), ouvrage fut aimée du cyclope Polyphème, auquel elle
aujourd’hui perdu ou détruit, dans lequel il préféra le jeune berger Acis. Galatée donna
dénonçait les chrétiens comme des éléments trois fils à Polyphème, dont les noms, Celtos,
désagrégateurs de la nation et du patriotisme Galos et Illyros, renvoient de toute évidence à
romains. Ce livre ne nous est connu que par des dénominations ethniques. Selon Diodore
les tentatives de réfutation dont il fit l’objet, de Sicile, le nom des Gaulois est identique à
notamment de la part d’Origène (Contre Celse, celui de Galatée.
248). Au siècle d’Auguste, il y eut également Cette étymologie paraît avoir été fabriquée
un médecin romain du nom de Celse (Aulus sur la base d’une proximité entre le nom des
Cornelius Celsus). Ses livres sur la médecine Galatai et celui de Galatée (de gala, génétif
de son temps (De arte medica) lui ont valu le poétique galatos, substitué à galactos, « lait »).
surnom de « Cicéron de la médecine ». Saint L’humaniste allemand Conrad Pickel, dit
Celse passe pour avoir été l’un des premiers Celtes ou Celtis (1459-1508), fut le premier
martyrs de Milan. On doit à l’astronome et des poètes lauréats couronnés par l’empereur
physicien suédois Celsius Anders une échelle Frédéric III.
thermométrique qui porte toujours son nom CELTICUS v. Celtica
(les « degrés Celsius »).
CELTIE v. Celtica
CELSIN v. Celse
CENTE v. Vincent
CELTICA
CENTINA v. Vincent
eltique, Celtie, Celtik, Celticus.
C
F. A. :
O. : du grec keltos, « celte ». CENTINUS v. Vincent
116
CÉSAIRE v. César
CHANTAL (12 décembre)
O. : om de lieu, puis nom de famille, utilisé
n
CÉSAR/CÉSARINE (12 janvier, 26 août) comme prénom.
F. A. : Césaire,Césarie, Cäsar, Caesar,
En 1592, Jeanne Frémyot, née à Dijon,
Serres, Cesare, Cesario, Cesarius,
épousa Christophe de Rabutin, baron de
Tzezar, Kesari, Kecha.
Chantal, petite localité de l’actuel dépar-
O. : du latin caesaries, « chevelu », très tôt
tement de Saône-et-Loire. Elle fonda par
confondu avec le nom de Jules César.
la suite, avec saint François de Sales, l’or-
Identifié de tout temps au titre que por- dre de la Visitation et fut canonisée sous le
tèrent les empereurs romains et leurs héri- nom de Jeanne de Chantal. La diffusion de
tiers, César revint à la mode au moment de ce prénom est due au culte de cette sainte,
la Renaissance, spécialement en France et en qui comptait saint Bernard parmi ses ancêtres
117
et fut la grand-mère de Madame de Sévigné. le Grand »), que les Allemands appellent Karl
Peu répandu à l’étranger, Chantal a bénéficié der Grosse et qui fut au début du IXe siècle
d’une certaine vogue entre 1940 et 1965, sur- le créateur de l’empire d’Occident. Introduit
tout à Paris, en Bourgogne et en Savoie. Dans par les Normands en Angleterre, ce nom est
les années 1950, le prénom Marie-Chantal, devenu traditionnel dans la maison des Stuart.
popularisé par Jacques Chazot, désignait C’est encore aujourd’hui le nom du Prince de
fréquemment une jeune personne à la fois Galles, héritier de la Couronne. En Espagne,
snob et quelque peu évaporée. Le toponyme Carlos a bénéficié également de la popularité
Chantal est une forme limousine-auvergnate de Charles-Quint (1500-1558). Karl, nom à
du nom du Cantal, qui renvoie à la racine résonance royale en Hongrie et dans les lan-
indo-européenne kant, « pierre, moellon ». gues slaves, se répand en Allemagne surtout
CHARA v. Claire
à partir du XIVe siècle. En Suède, sur une
population globale de 9,2 millions d’habi-
CHAREL v. Charles
tants, on ne compte pas moins de 225 000
CHARLEMAGNE v. Charles personnes nommées Carlsson, c’est-à-dire fils
CHARLÈNE v. Charles de Charles.
Parmi les personnages historiques ayant
porté ce prénom, on peut citer Charles Martel,
CHARLES/CHARLOTTE
(2 mars, 17 juillet, 4 novembre) maire du palais de Neustrie et d’Austrasie, qui
remporta en 732 la bataille de Poitiers, Charles
harly, Charley, Charlot, Carl, Karl,
C
F. A. :
II le Chauve, signataire du traité de Verdun en
Charlemagne, Carloman, Carlo, 843, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne,
Carlos, Charlie, Carol, Carolin, le naturaliste Charles Darwin, le compositeur
Caroline, Carolus, Carola, Carole, Carl Maria von Weber, le politologue et juriste
Charlène, Charline, Charletta, Carla, Carl Schmitt, le philosophe Karl Jaspers, le
Cheryl, Sheryl, Cheree, Sherry, Lotta, géopoliticien Karl Haushofer, sans oublier
Lottie, Lola, Loleta, Lolita, Karlota, Charles de Gaulle, Carl Gustav Jung, Karl
Carlotta, Carline, Chick, Chuck, Marx, Charlie Chaplin (« Charlot »), Charles
Karel, Teàrlach, Halle, Jarl, Carito, Péguy, Charles Maurras, le terroriste Carlos (de
Lotte, Lini, Linchen, Charel, Sarel, son vrai nom Illitch Ramirez Sanchez), etc.
Karlouchka, Siarl, Carlyle, Kerdel,
La forme Charlotte, qui apparaît au
Korl.
XVe siècle, connut aussi un grand succès
O. : du german. harja, « armée ».
en Allemagne (cf. Thomas Mann, Lotte à
L’étymologie de ce prénom très commun Weimar) et en Angleterre. Elle fut illustrée par
est controversée. Charles pourrait aussi déri- Charlotte Corday, qui assassina Marat pendant
ver d’un mot germanique désignant l’homme la Révolution française, l’écrivain Charlotte
libre marié (vieil-haut allemand charal, Brontë, Charlotte de Belgique, impératrice
vieux-nordique karlar, anglo-saxon ceorlas, du Mexique au XIXe siècle, Lola Montes,
cf. l’allemand Kerl, « luron, gaillard »), que etc. Caroline est également un prénom très
l’on retrouve dans des noms de lieux comme fréquent en France. Les îles Caroline, dans
Karlburg ou encore Karlstadt. le Pacifique, reçurent ce nom en 1686, en
Porté par une bonne douzaine de rois et l’honneur de Charles II d’Espagne. Les deux
d’empereurs, Charles doit l’essentiel de sa États américains de la Caroline du Nord et de
renommée à Charlemagne (transcription la Caroline du Sud doivent le leur au roi de
francisée du latin Carolus magnus, « Charles France Charles IX, sous le règne de qui des
118
huguenots français vinrent s’installer outre- est aussi très fréquent en Angleterre, où Chloe
Atlantique. Les diminutifs Chick et Chuck se venait en 2004 en tête des prénoms féminins
rencontrent surtout aux États-Unis. Le nom anglais les plus portés.
de Charlemagne (dont le culte fut longtemps CHLOTHILDA v. Clothilde
célébré dans les écoles) n’est que rarement
CHLOTHILDE v. Clothilde
donné comme prénom.
CHOUCHA v. Suzanne
CHARLETTA v. Charles
CHRÉTIEN v. Christian
CHARLEY v. Charles
CHRÉTIENNE v. Christian
CHARLIE v. Charles
CHRIS v. Christian et Christophe
CHARLINE v. Charles
CHRISELDA v. Griselda
CHARLOT v. Charles
CHRISSY v. Christian
CHARLOTTE v. Charles
CHRISTE v. Christian
CHARLY v. Charles
CHRISTEL v. Christian
CHARMAINE v. Carmen
CHRISTELLE v. Christian
CHEREE v. Charles
CHERYL v. Charles
CHRISTIAN/CHRISTIANE
CHICK v. Charles (27 juillet, 12 novembre)
CHIM v. Joachim F. A. : Christine, Christina, Christel,
CHIORI v. Melchior
Christelle, Chrétien, Chrétienne,
Christiana, Kristine, Kristina, Chris,
CHIORRINI v. Melchior Tina, Chrissy, Karsten, Carsten,
CHLODEHILDE v. Clothilde Carsta, Kerst, Kerstin, Kirsten, Stina,
Stinke, Stijn, Khristocha, Kristiane,
Christián, Cristiano, Christe,
CHLOÉ Christie, Kristian.
O. : u grec chloè, « jeune plante, jeune
d O. : d
u latin christianus, « chrétien, partisan
pousse ». du Christ ».
Dans l’Antiquité, le nom de Chloé était un Ce prénom, qui était à l’origine une pro-
titre donné à la déesse des moissons, Déméter. fession de foi, dérive du nom du Christ,
Il fut par la suite très populaire chez les poètes, par l’intermédiaire du grec khristos, traduc-
notamment chez Horace, et chez le romancier tion du mot hébreu signifiant « messie ». Le
grec Longus (IIIe ou IVe siècle de notre ère), à nom de « chrétiens » attribué aux disciples
qui l’on attribue le roman pastoral de Daphnis de Jésus, avec le sens de « messianistes »,
et Chloé. A l’époque contemporaine, ce fut semble à l’origine leur avoir été donné par
aussi le titre d’une célèbre chanson de George leurs adversaires, les premiers partisans de
Gershwin. Au XIXe siècle, Chloé était un pré- Jésus étant jusque là connus sous le nom de
nom très répandu chez les Noirs américains : « Nazôréens ». S’il faut en croire les épîtres
Harriet Becher Stowe donna d’ailleurs ce nom de saint Paul, ce nom serait apparu pour la
à la femme de son héros dans La case de l’oncle première fois à Antioche.
Tom (1851). Chloé est aujourd’hui très à la Christian a toujours été très populaire en
mode en France, depuis les années 1990. Il France, mais sa vogue a commencé à dimi-
119
nuer à partir de 1950. Les formes Kristel ou pays latins, où il a aussi bénéficié de la popu-
Christelle ont aujourd’hui plus de succès, larité de Christophe Colomb (1451-1506).
tandis que Christine reste très employé en En Angleterre, il n’a été d’usage courant que
association avec d’autres prénoms comme du XVIe au XVIIIe siècle. Les formes Chrystal
Marie-Christine. En Angleterre, la forme et Gillecriosd (gaélique) sont employées en
Christian(e) est peu utilisée. On lui préfère Écosse. Trois rois du Danemark ont aussi
Christine, qui semble être arrivé d’Italie au XIe porté ce nom.
siècle. Autrefois, on employait aussi le nom CHRISTOPHER v. Christophe
de Christabel (Coleridge, auteur de Christabel,
CHRYSTAL v. Christophe
1816), ainsi que la forme gaélique Cairistine.
Le nom de Carsten, aujourd’hui fréquent CHUCK v. Charles
dans toute l’Allemagne, était à l’origine la CIBILLA v. Sibylle
forme basse-allemande de Christian. On le CILLI v. Sibylle
rencontre donc surtout en Frise septentrio-
CINDERELLA v. Cindy
nale et dans la Basse-Saxe. En Suède, l’épouse
de saint Éric se dénommait Kristin. La forme CINDIE v. Cindy
finlandaise de ce prénom est Kristiina.
CHRISTIÁN v. Christian CINDY
CHRISTIANA v. Christian F. A. :Cindie, Cinderella, Sindy.
O. : diminutif de « Cinderella », traduction
CHRISTIE v. Christian
anglaise de Cendrillon.
CHRISTINA v. Christian
Le personnage de Cendrillon, créé par
CHRISTINE v. Christian Charles Perrault dans ses Contes (1697), eut
à l’époque moderne un grand succès dans
CHRISTOPHE (25 juillet, 21 août) les pays anglo-saxons, après avoir été porté à
l’écran. L’histoire de cette jeune fille en butte
F. A. : Cristof,Christopher, Chris, Toffel, aux sarcasmes de sa marâtre et de ses sœurs,
Töffel, Kester, Chrystal, Cristobal, qui la relèguent près des « cendres » de la cui-
Cristoforo, Kristof, Dofig, Kristofer, sine (d’où son surnom), tire probablement ses
Kristofor, Kit. racines d’une légende remontant à la religion
O. : du grec khristos, « Christ, Messie », et celtique ou germanique. Cindy, utilisé comme
phoros, « qui porte ». prénom, n’est qu’un diminutif de Cinderella.
La légende veut que saint Christophe, né en Ce peut être aussi un abréviatif de Lucinde
Syrie au début du IIIe siècle, ait un jour porté ou Lucinda. En France, ce prénom s’est beau-
l’enfant Jésus sur ses épaules pour lui faire tra- coup répandu au début des années 1990,
verser une rivière – ce qui explique l’étymolo- principalement dans les milieux populaires et
gie. Invoqué autrefois contre les morts subites, sous l’influence des séries télévisées, sous la
saint Christophe est aujourd’hui considéré forme Cindy ou Cindie.
comme le patron des voyageurs et des auto- CINTHIA v. Cynthia
mobilistes. Ramené en Europe occidentale à CINTHIE v. Cynthia
l’époque des Croisades, ce prénom tomba peu
CINTIA v. Cynthia
à peu en désuétude, avant de revenir très en
vogue à partir de la Deuxième Guerre mon- CINZIA v. Cynthia
diale. Il a toujours été très employé dans les CIRILA v. Cyrille
120
CLARIE v. Claire
CLAIRE (2 janvier, 11 août, 8 novembre)
CLARINDA v. Claire
F. A. : Clara,
Clairette, Clarisse, Clarissa, CLARINE v. Claire
Clair, Clarent, Clarence, Clarrie,
CLARISSA v. Claire
Claro, Clarette, Clarie, Clarinda,
Clarine, Clarita, Chara, Klara, CLARISSE v. Claire
Sorcha, Claartje, Klaar. CLARITA v. Claire
O. : du latin clarus, « illustre, brillant ».
CLARO v. Claire
Les noms Clarus et Clara étaient déjà fré-
CLARRIE v. Claire
quents à Rome. Claire fut remis à la mode en
France par La nouvelle Héloïse (1761) de Jean-
Jacques Rousseau. En Angleterre, la forme CLAUDE/CLAUDE (15 février, 6 juin)
Clara, d’abord employée de façon sporadique,
F. A. : Claudia,Claudine, Claudie,
a connu une grande faveur au XIXe siècle. Il en
Claudette, Claudius, Claudio,
fut de même en Allemagne et en Italie. Utilisé
Claudien, Claudienne, Klaudia,
seul ou en association (Marie-Claire), Claire
Klavdia, Klavdi, Klavdei, Claoda,
était un prénom fréquent en France dans les
Cleda.
années 1940 et 1950 (la présentatrice de télé-
O. : du latin claudus, « boiteux ».
vision Claire Chazal). Il est aujourd’hui moins
utilisé, alors que la forme Clara est actuelle- Claudius était à Rome le nom d’une famille
ment très à la mode. illustre, qui aurait reçu ce sobriquet en raison
À la suite d’un calembour populaire, sainte du défaut physique d’un de ses ancêtres (cf.
Claire, fondatrice de l’ordre des « pauvres le verbe français « claudiquer »). L’empereur
dames » ou Clarisses, morte en 1253, est Claude (Tiberius Claudius Nero Drusus) fut
invoquée pour « y voir clair », c’est-à-dire l’époux de Messaline, puis d’Agrippine, qui
contre les maladies des yeux. En 1958, elle l’empoisonna. Le prénom masculin Claude
fut officiellement choisie par Pie XII comme fut courant dès le Moyen Âge en Lorraine,
sainte patronne de la télévision. Saint Clair, puis passa dans la langue populaire pour
patron des tailleurs, a bénéficié d’une inter- désigner un type de paysan d’où est issu, par
prétation du même genre. La veille de sa fête, déformation dialectale, le surnom péjoratif de
le 16 juillet, on allume encore aujourd’hui « godon » (« godiche » au féminin). Ce pré-
en Normandie des « feux de Saint-Clair », nom est également l’un de ceux que l’on a le
dont l’organisation est confiée à des « chari- plus employés en association avec Jean. Il est
tés » locales. Ces pratiques ont visiblement passé de mode depuis quelques décennies.
recouvert d’anciennes coutumes païennes, Le féminin Claudia est apparu en
qui s’inscrivaient autrefois dans le cycle du Allemagne vers la fin du XVIIIe siècle, et
solstice d’été. connaît aujourd’hui encore un grand succès.
121
Au VIe siècle, la renommée de saint Claude de Clélia, née près de Bologne en 1827, fut la
Besançon (qui était en fait un abbé du monas- fondatrice d’une congrégation de religieuses
tère de Saint-Oyand, dans le Jura), patron des enseignantes. Elle mourut en 1870. Comme
marchands de jouets, gagna toute l’Europe. prénom, Clélie semble aujourd’hui revenir
C’est à lui que la ville de Saint-Claude doit timidement dans l’usage.
son nom. La variété de prune dite « reine- CLEM v. Clément
claude » (en allemand Reneklod) doit son nom
CLEMENS v. Clément
à la reine Claude de France (1499-1524), qui
fut l’épouse de François Ier.
Ce prénom est implanté aussi depuis très CLÉMENT/CLÉMENCE (21 mars,
longtemps en Angleterre : vers l’an 60, le 23 novembre)
poète latin Martial célébrait déjà la beauté F. A. : Clémentine,Klementine, Clementia,
d’une Claudia de Bretagne. Au Pays de Galles, Clem, Clemmie, Clemmy, Klemens,
Claudia est souvent considéré comme un Clim, Clemens, Clementius,
synonyme de Claude. En Suisse, la loi interdit Clémentin, Klinka, Klimka,
de donner Claude comme prénom isolé à un Clemente.
enfant de sexe masculin et oblige les parents O. : du latin clemens, « doux, clément ».
à choisir un second prénom déterminant clai-
rement le sexe de l’enfant. Prénom déjà en faveur chez les Romains,
Clément fut assez populaire au Moyen Âge.
CLAUDETTE v. Claude
Ce fut le nom de quatorze papes, parmi les-
CLAUDIA v. Claude quels Clément Ier, dont une légende dit qu’il
CLAUDIE v. Claude fut ordonné au Ier siècle par saint Pierre. On
lui attribue deux épîtres, dont seule la pre-
CLAUDIEN v. Claude
mière semble authentique. On appelle Pseudo-
CLAUDIENNE v. Claude clémentines 28 autres homélies rédigées en
CLAUDINE v. Claude grec qu’on lui attribuait autrefois. Clément
XIV (1705-1774) décréta, sous la pression
CLAUDIO v. Claude
des puissances européennes, la suppression
CLAUDIUS v. Claude de l’ordre des Jésuites (bulle Dominus ac
CLAUS v. Nicolas Redemptor noster, 1773). L’évêque et écri-
vain Clément d’Ohrid fut au Xe siècle l’un des
CLEDA v. Claude
évangélisateurs de la Bulgarie. Le dominicain
CLÉLIA v. Clélie français Jacques Clément, ligueur fanatique,
assassina le roi Henri III en 1589. Le nom a
CLÉLIE (13 juillet) également été porté par d’autres personna-
ges illustres, comme le compositeur Clément
Clélia.
F. A. :
Philibert Léo Delibes (1836-1891), l’écrivain
O. : dulatin Clœlius, nom d’une famille
romantique Clemens Bretano (1778-1842),
romaine.
l’homme d’État britannique Clement Attlee,
Paru entre 1654 et 1660, le roman en dix le philosophe Clément Rosset.
volumes de Madeleine de Scudéry, Clélie, his- En Angleterre, la forme Clementia, avec le
toire romaine, qui eut une influence considéra- diminutif Clementina, aujourd’hui disparu,
ble sur son temps, renferme la célèbre « carte est attestée depuis l’an 1200. Supprimé au
du Tendre », symbole de la psychologie et de moment de la Réforme, le prénom de Clément
la topographie amoureuses. La bienheureuse est revenu en usage sous la reine Victoria.
122
La conquête de l’Ouest, aux États-Unis, a de page célèbre de ses Pensées, Pascal fait allusion
son côté popularisé la chanson Oh, my dar- au « nez de Cléopâtre ». Une sainte Cléopâtre,
ling Clementine. Clémentine fut aussi le titre qui n’a pas laissé beaucoup de traces, fut reli-
d’une non moins célèbre chanson de Maurice gieuse en Moscovie au Xe siècle.
Chevallier. La variété d’oranges appelée « clé- CLET v. Anaclet
mentine » doit son nom au père Clément
CLETO v. Anaclet
(Vincent Rodier, mort en 1904), qui en produi-
sit les premiers exemplaires en 1892 en Algérie. CLIFF v. Clifford
Le nom de Clément est encore courant comme CLIFFA v. Clifford
patronyme (le poète et socialiste français Jean-
Baptiste Clément, auteur du Temps des cerises,
CLIFFORD
le cinéaste René Clément, etc.). On notera que
le diminutif Klinka a été accepté à l’état civil de F. A. : Cliffa, Cliff.
Lille en décembre 1980. Clémence et surtout O. : d’un ancien nom de lieu anglo-saxon.
Clément sont aujourd’hui redevenus très à la Le nom de Clifford est à l’origine un topo-
mode en France. nyme : quatre villages anglais, tous situés près
CLEMENTE v. Clément d’une rivière ou de l’embouchure d’un fleuve,
CLEMENTIA v. Clément s’appellent ainsi. Clifford a commencé d’être
employé comme prénom en Grande-Bretagne
CLÉMENTIN v. Clément
durant le dernier quart du XIXe siècle. L’abréviatif
CLÉMENTINE v. Clément le plus usuel est Cliff (le chanteur Cliff Richard).
CLEMENTIUS v. Clément CLIM v. Clément
CLEMMIE v. Clément
CLEMMY v. Clément CLIMèNE
CLEOPATRA v. Cléopâtre O. : du grec klymenè, « célèbre, renommé ».
CLEOPATRAS v. Cléopâtre
Dans la religion grecque, Climène était la
fille de l’Océan, ainsi que la mère d’Atlas et de
CLÉOPÂTRE (20 octobre) Prométhée. Aux États-Unis, ce prénom s’est
F. A. : Cleopatra, Kleopatra, Cleopatras, parfois confondu avec Clyde, qui perpétue
Patras. outre-Atlantique le souvenir de la rivière écos-
O. : d
u grec kléos, « gloire », et patèr, « père ». saise du même nom. Il fut surtout porté au
sein de la communauté noire au XIXe siècle.
Cléopâtre représente le même nom que Ce peut être aussi un abréviatif de Célimène.
Patrocle, après inversion des deux éléments
CLODWIG v. Louis
qui le constituent. Ce nom fut porté par
plusieurs reines de Macédoine, de Syrie et CLORINDA v. Clorinde
d’Egypte. La plus célèbre, Cléopâtre VII, fille
de Ptolémée XIII Aulète, naquit en 69 av. CLORINDE
notre ère à Alexandrie. Sous son règne, de 51
F. A. : Clorinda.
à 30, sa beauté attira César, puis Antoine. La
O. : p
rénom d’origine littéraire, à consonance
légende veut qu’elle se soit tuée en se faisant
latine.
mordre par un aspic après la défaite d’Antoine
à Actium. La dynastie des Lagides connut de C’est le poète italien le Tasse (Torquato
son temps sa plus grande extension. Dans une Tasso), né en 1544 à Sorrente, qui inventa
123
ce prénom. Clorinde est en effet le nom de la faveur des Français, surtout en Normandie
l’une des héroïnes de La Jérusalem délivrée et dans le Nord. Après évolution du l en r, ce
(1575-80). On trouve des Clorinde ou des prénom a abouti au nom de famille Creut.
Clorinda en Italie, en Espagne, en France et CLOTILDA v. Clothilde
en Angleterre.
CLOTILDE v. Clothilde
CLOS v. Nicolas
CLOVIS v. Louis
CLOTAIRE v. Lothaire
CLOVISSE v. Louis
CLOTARIO v. Lothaire
COB v. Jacques
CLOTHILDA v. Clothilde
COBB v. Jacques
COBIE v. Jacques
CLOTHILDE (3 juin)
COCHE v. Joseph
F. A. : Clotilde, Clotilda, Clothilda,
Klothilde, Chlodehilde, Chlothilde, COLAS v. Nicolas
Chlothilda, Tilde, Tilda, Tilla. COLE v. Nicolas
O. : du vieil-haut allemand (h)lût (german.
COLETTE v. Nicolas
hlod), « gloire, célébrité, renommée », et
hiltja (german. hilde), « combat ». COLIN v. Nicolas
COLINE v. Colomba
Sainte Clothilde, princesse burgonde née à
Lyon (ou à Genève) vers 475, était une fille COLLETTE v. Nicolas
du roi de Bourgogne Chilpéric. Elle épousa COLLIE v. Colomba
Clovis à Soissons en 493 et le convainquit
COLLY v. Colomba
d’abandonner l’arianisme pour embrasser le
christianisme. À la bataille de Tolbiac (496), COLOMAN v. Kilian
Clovis promit de se convertir au « dieu de
Clothilde » s’il remportait la victoire. Devenue COLOMBA (31 décembre)
veuve à moins de quarante ans, Clothilde
F. A. : Colombe, Colombine, Columba,
se retira à Tours, près du tombeau de saint
Martin, où elle mourut le 3 juin 545. Sa Collie, Colly, Coulombe, Coline,
dépouille fut réduite en cendres par précau- Colomban, Colombi, Colombat.
O. : du latin columba, « colombe, pigeon ».
tion au moment de la Révolution. Les cendres
furent ensuite placées dans l’église de Saint- Très commun en Italie et surtout en
Lei. À Paris, la basilique Sainte-Clothilde fut Espagne, ce prénom n’est guère connu en
construite entre 1846 et 1856. France que par l’œuvre de Prosper Mérimée
Très employé au Moyen Âge, ce nom (Colomba, 1840), dont l’héroïne est le sym-
(Chlotichilda chez les Francs) fut tiré de l’oubli bole et l’incarnation de l’âme corse. Il est éga-
où il était tombé par le romantisme littéraire. lement porté en Irlande, en souvenir de saint
La vogue du roman de l’écrivain allemand Colomban (v. 540-615), à qui l’on doit la créa-
Jean Paul (Johann Paul Friedrich Richter), tion de plusieurs monastères en Bourgogne,
Hesperus (1795), le remit en usage dans la en Suisse et en Italie. Un autre saint irlandais,
noblesse allemande. En Angleterre, Clotilda Colomba ou Columba, très populaire comme
n’est employé que de façon occasionnelle, thaumaturge, fut le fondateur du monas-
dans les milieux catholiques. Clothilde sem- tère de Derry. Outre-Atlantique, le nom de
ble aujourd’hui, tout comme Mathilde, avoir la ville de Columbus, comme ceux de l’uni-
124
versité Columbia (à New York), du district Conan ou Konan est un nom celtique bien
de Columbia, de la Colombie britannique et attesté, qui fut porté par plusieurs saints et
de la République de Colombie, perpétuent le souverains. Sur le plan étymologique, une
souvenir du navigateur Christophe Colomb. autre racine, phonétiquement proche, cun
Dans la comédie italienne, le personnage ou con, « chien », est également possible :
de Colombine est en général une jeune fille en vieux-breton comme en vieux-gallois,
à l’esprit vif qui donne la réplique à Pierrot. « chien » avait un sens guerrier, ce qui expli-
En France, au XVIIIe siècle, ce nom désignait que qu’on retrouve cette racine sous la forme
aussi la fiente de pigeon (d’où le mot « colom- ci/cu ou ki/ku dans des noms comme Tanguy
bin »). Le masculin de « colombe », « cou- (« chien de feu ») ou Cuchulain (« chien du
lon », est l’ancien nom du pigeon. forgeron »), équivalent celtique d’Achille.
COLOMBAN v. Colomba Au Ve siècle, Conan Meriadec dirigea l’émi-
gration des Bretons vers l’Armorique et fit
COLOMBAT v. Colomba
adopter l’hermine dans l’héraldique bre-
COLOMBE v. Colomba tonne. Au VIIe siècle, Conan Moal, c’est-à-dire
COLOMBI v. Colomba « Conan le Chauve », fut l’un des chefs de
COLOMBINE v. Colomba
guerre du Pays de Galles. Saint Conan, évê-
que de l’île de Man en mer d’Irlande, mou-
COLUMBA v. Colomba rut en 648. Connu au Pays de Galles sous le
nom de Kynan, il est aujourd’hui l’éponyme
de Saint-Connan. Le nom de Conan, popula-
CÔME/COSIMA
risé par le film Conan le barbare, se rencontre
F. A. : Cosme, Cosmo, Cosimo, Cosimette. toujours à l’heure actuelle en Bretagne ; il est
O. : du
grec kosmos, « [harmonie de l’] même fréquent comme patronyme.
univers ». Réintroduit en Angleterre par les Bretons
Saint Côme, martyr du III siècle, est avec
e armoricains qui accompagnaient Guillaume
saint Damien le patron des médecins. En le Conquérant, Conan fit surtout souche au
Italie, la ville de Côme (Como) se trouve à Pays de Galles et dans le sud-ouest des îles
l’extrémité sud-ouest du lac du même nom, britanniques. D’usage courant entre le XIIe et
en Lombardie. Originaire de Florence, où il le XVIe siècle, il donna naissance à des patro-
naquit en 1462, le peintre Piero di Cosimo nymes tels que Connant, Conan, Conning et
(Piero di Lorenzo) est l’auteur d’intéressantes Connon. Il revint à la mode après la publi-
scènes mythologiques. La seconde femme de cation par James Macpherson des Poèmes
Richard Wagner, Cosima (mère de Siegfried et d’Ossian (1760). Le diminutif Conn dériverait
Eva), était la fille de Franz Liszt et de la com- de l’ancien celtique kunovals, « haut et puis-
tesse d’Agoult. En Bretagne, le nom de Cosmao sant », que l’on retrouve chez Shakespeare
n’est pas une forme locale de Côme, mais un avec le personnage de Cymbeline. Le nom de
sobriquet désignant le « vieil homme » (mao, Cunobelinus figure aussi sur des monnaies
« homme, garçon »). Cosima se rencontre en britanniques de l’époque romaine. La forme
France occasionnellement. Conbelin se trouve, elle, sur d’anciennes ins-
criptions galloises. Au XIXe siècle, Sir Arthur
Conan Doyle, qui était d’origine galloise et
CONAN (28 septembre) irlandaise, créa le personnage de Sherlock
F. A. : Konan, Conon, Conn. Holmes. Félicité Angers, dite Laure Conan
O. : du celtique kuno, « haut, élevé, intelligent ». (1845-1924), auteur d’Angéline de Montbrun,
125
fut l’une des premières grandes femmes de prêtre à Spolète, aurait subi le martyre sous
lettres du Canada. Le célèbre roman de Roger Antonin, empereur de Rome de 138 à 161.
Vercel, Capitaine Conan (1934), a été porté à Le verbe « concorder », fréquent au Moyen
l’écran par Bertrand Tavernier en 1996. Âge, a perdu son sens d’origine au XVIe siè-
cle. À Paris, l’actuelle place de la Concorde
a été créée par Louis XV. Une ville du nom
CONCEPCIÓN de Concord se trouve aux États-Unis, dans
Conception, Concha, Conchita.
F. A. : le Massachusetts. On a surnommé « Concord
O. : dulatin conceptio, « conception, authors » les écrivains membres du Club
procréation ». des transcendantalistes (Emerson, Thoreau,
Hawthorne) qui y sont enterrés. Signalons
Prénom extrêmement fréquent en Espagne
aussi, en Argentine, la ville de Concordia.
et en Amérique latine, où il est attribué
aux filles en l’honneur de la Vierge Marie CONCORDIA v. Concorde
(dont l’Église a proclamé dogmatiquement CONCORDIO v. Concorde
l’« Immaculée Conception »). Dans les
CONCORDIUS v. Concorde
pays de langue espagnole, jusqu’à une date
récente, le nom de Marie (Maria) était en effet CONELIUS v. Cornélien
si courant que, pour distinguer les porteurs, CONN v. Conan
on y adjoignait souvent des prénoms créés de
CONNIE v. Conrad
toutes pièces évoquant certains attributs de la
mère de Jésus : Concepción, Annunciata (en CONNY v. Conrad
référence à l’Annonciation), Assunta (en réfé- CONON v. Conan
rence à l’Assomption), Carmen (Notre-Dame
du Mont Carmel), Dolorès (Notre-Dame-des-
Sept-Douleurs), Mercedès, etc. Conceptión CONRAD/CONRADE (26 novembre)
est aussi le nom de deux grandes villes du F. A. : Conradin, Conradine, Conrard,
Chili central et du Paraguay. Conrart, Corradino, Corradina,
CONCEPTION v. Concepción Konrada, Kœnraad, Kurt, Curt, Curd,
CONCHA v. Concepción
Kuno, Kunz, Kohn, Conny, Connie,
Corrado, Conrado, Kord, Kœrt, Keno,
CONCHITA v. Concepción
Radel, Rädel, Räsch, Kœrtsje.
CONCORD v. Concorde O. : du german. chuon, « audacieux », et rad,
« conseil, conseiller ».
CONCORDE (1er janvier, 13 août) Nom utilisé dans de nombreuses familles
royales et impériales germaniques, Conrad fut
F. A. : Concordia,Concord, Concordius,
au Moyen Âge extrêmement populaire. Dans
Concordio.
les pays de langue allemande, le mot est même
O. : du latin concordia, « paix, harmonie ».
passé dans la langue courante pour désigner
Chez les Romains, Concorde est une divi- « tout un chacun, le citoyen moyen » : lors
nité allégorique personnifiant l’harmonie, la de la révolte des paysans de Souabe, en 1514,
bonne entente entre les époux, les familles et ceux-ci se dénommaient eux-mêmes der arme
les citoyens. Elle est aussi la sœur de la Paix, Konrad, « le pauvre Conrad » (on eut en
dont elle porte parfois les attributs : la gre- France un phénomène analogue avec le mot
nade et le rameau d’olivier. Saint Concordius, « jacquerie », dérivé du prénom Jacques).
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CONSTANZA v. Constant
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D
DABERT v. Dagmar DAGOBERT/DAGOBERTE
DAFFY v. Daphnél F. A. : Dabert, Dagoberta.
O. : u german. dag, « jour », et bert
d
DAFNE v. Daphné
« brillant ».
DAFYDD v. David
Étymologiquement, ce prénom équivaut au
DAG v. Dagmar précédent. Peu utilisé à l’heure actuelle, mais
susceptible de revenir à la mode, il bénéficia
pendant le haut Moyen Âge de la célébrité du
DAGMAR « bon roi » Dagobert Ier, roi des Francs de 629
F. A. : Dagomar, Dagomaro, Dajo, Dagmara, à 639, dont le ministre et conseiller, saint Éloi,
Dag. est également entré dans la légende. Fils de
O. : du german. dag, « jour », et mar,
Clotaire II, Dagobert Ier fut contraint en 634
« célèbre, brillant ». de reconnaître l’indépendance de l’Austra-
sie, avec pour roi son propre fils, Sigebert II.
La forme ancienne de ce prénom, Dagomar, D’autres souverains mérovingiens s’appelè-
est masculine, alors que Dagmar est presque rent aussi Dagobert. Charles Péguy publia en
exclusivement un prénom féminin. Ce fut 1903 une œuvre satirique, probablement diri-
autrefois un nom de personne très en hon- gée contre Jean Jaurès, intitulée La chanson du
neur chez les Celtes. Au Danemark, d’où roi Dagobert. Ce prénom est à rapprocher des
Dagmar est revenu à l’époque moderne, il noms de famille Dagbert (Artois), Dacbert,
s’est confondu avec une adaptation locale du Dagobert et Daibert.
prénom slave Dragomira.
DAGOBERTA v. Dagobert
Au XIXe siècle, il fut remis à la mode par
un roman historique de Bernard Séverin DAGOMAR v. Dagmar
Ingeman, Waldemar Sejr (1826). En France,
DAGOMARO v. Dagmar
Dagomar a donné naissance aux noms de
famille Dagomar et Dagommet. DAIBITH v. David
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137
138
DELLA v. Adelaïde
DENIS/DENISE (15 mai, 9 octobre)
DELORA v. Dolores
Denys, Dionysos, Dionysus,
F. A. :
DELORES v. Dolores Dionysius, Dionyse, Denyse, Dennis,
DELORIS v. Dolores Denice, Dionisio, Dion, Denny,
Denney, Nise, Nisi, Donisi, Dwight,
Dionigia, Dionigi, Denijse, Dioniza,
DELPHIN/DELPHINE Denissia, Dionisie.
(26 novembre, 24 décembre)
O. : du grec Dionysos, nom de divinité.
F. A. : Dauphin,Dauphine, Delfine, Delfina,
Appelé Bacchus par les Latins, qui l’assi-
Delphina, Delphy.
milèrent aussi à la divinité latine Liber Pater,
O. : du grec delphis, « dauphin ».
Dionysos fut en Grèce un dieu national,
Delphinus, l’un des surnoms d’Apollon, champêtre et populaire. Originaire de Thrace
rappelle la victoire de ce dieu sur le serpent ou de Phrygie (son nom signifie « le Zeus de
Delphina ou Python (Pythôn). A la suite de Nysa »), il fut rapidement hellénisé par les
cet exploit, le dieu fonda les jeux Pythiques Grecs, qui lui attribuaient l’invention du vin.
et prit le nom de Pythien. Dans l’Antiquité, Dans le mythe d’Orphée, Dionysos-Zagreus
le sanctuaire de Delphes (grec Delphoi, même est le fils de Zeus et de Perséphone. A l’épo-
origine), lieu sacré où Apollon aurait triom- que hellénistique, Dionysos inspira un culte
phé du serpent, attirait des pèlerins venus de à mystères où il apparaissait conduisant une
toute la Grèce. Dans le nom de la Pythie, qui troupe de femmes échevélées ou possédées, les
y rendait ses oracles, on retrouve aussi le sou- Bacchantes, dites aussi Thyades ou Ménades.
venir de Python. Mis à la mode par le roman Ses cortèges tumultueux et l’utilisation du
de Mme de Staël, Delphine (1802), ce prénom masque pendant ses fêtes (les Dionysies) don-
féminin a connu dans les années 1960 une nèrent naissance au drame satirique. A Rome,
certaine vogue. En revanche, il n’a guère été les Bacchanales ou mystères de Bacchus susci-
répandu dans les pays du nord de l’Europe. tèrent tant de débordements que le Sénat dut
139
les interdire au IIe siècle av. notre ère. Deux DENYSE v. Denis
tyrans de Syracuse portèrent le nom de Denys DEREK v. Thierry
(Dionusios). L’historien et critique grec Denys
DERIC v. Thierry
d’Halicarnasse enseigna la rhétorique à Rome
au Ier siècle av. notre ère. DERICK v. Thierry
Denis a été popularisé en France en souve- DERK v. Thierry
nir de saint Denis, martyr semi-légendaire du
DERKIE v. Thierry
IIIe siècle, qui fut l’évangélisateur des Gaules
et le premier évêque de Paris. Saint Denis DERRICK v. Thierry
(que l’on a souvent confondu avec Denys DES v. Desmond
l’Aréopagite) fut, avec Martin, l’un des pre-
DESDEMONA v. Desdémone
miers patrons du royaume de France. On le
représente tenant sa tête dans ses mains, d’où DESDEMOND v. Desdémone
la légende selon laquelle il l’aurait ramassée
après avoir été décapité. Dans l’ancien cri de DESDÉMONE
guerre « Montjoie Saint-Denis ! », employé
jusqu’à la Révolution, le premier élément est Desdemona, Desdemond, Desmona,
F. A. :
On nomme parfois l’ère chrétienne « ère Desdémone est un prénom que l’on ne
dionysienne », du nom d’un moine du VIe rencontre que rarement en Angleterre et en
siècle, Denis le Petit, qui eut le premier l’idée France. C’est aussi le nom d’une héroïne de
de prendre la date de naissance supposée de l’Othello de Shakespeare : Desdémone, femme
Jésus comme « point zéro » de notre chronolo- d’Othello, est injustement soupçonnée et
gie. L’adjectif « dionysiaque », que Nietzsche étranglée par son mari. Le personnage ins-
oppose à « apollinien », se rapporte aux senti- pira de nombreux peintres, parmi lesquels
ments débridés et à la puissance des passions, Delacroix.
par opposition à la rigueur « apollinienne »
DESI v. Desmond
de la claire raison.
Denis a été un prénom populaire dans pres- DESIDERATUS v. Désiré
que tous les pays d’Europe. En Irlande, Dennis DESIDERIA v. Désiré
est souvent une anglicisation de Donnchadh
DESIDERIO v. Désiré
(Duncan). En Angleterre, où ce nom a péné-
tré avec les Normands et a donné naissance à DESIDERIUS v. Désiré
Sidney (v. notice), l’ancien diminutif médié- DESIRAT v. Désiré
val français Diot a été utilisé comme nom de
famille, avant de se transformer en Dwight
(Timothy Dwight, Dwight D. Eisenhower,
DÉSIRÉ/DÉSIRÉE (8 et 23 mai)
etc.). F. A. : Désirat,
Desiderius, Desideria, Disa,
DENISSIA v. Denis Dees, Desiderio, Desideratus, Didier,
Dizier, Didiot.
DENNEY v. Denis
O. : du latin desideratus, « souhaité, désiré »
DENNIS v. Denis
Ce prénom à valeur de souhait semble
DENNY v. Denis aujourd’hui complètement tombé en désué-
DENYS v. Denis tude, alors que Didier, qui en est une forme
140
dérivée, reste couramment employé. Aux comme un vassal de Dietrich, puis d’Etzel, et
commencements du christianisme, ce fut la chronique rapporte le combat qui, à Milan,
un nom à valeur mystique. Passablement l’opposa à Wate, l’un des guerriers de la suite
répandu en Gaule, où il se retrouve dans de d’Ermrich (Ermanaric). Courant au Moyen
nombreux noms de famille (Diderot, Didot, Âge dans toute l’Allemagne du Nord, ce pré-
Dizier, Didier, Didelot), Didier fut, au VIe siè- nom a bénéficié, au XIXe siècle, de l’influence
cle, le nom d’un évêque du Dauphiné, dont exercée par les œuvres du poète Detlev von
le culte se répandit principalement dans Liliencron (1844-1909). Il reste aujourd’hui à
l’Est. Au VIIIe siècle, Didier fut le dernier roi la mode en Allemagne.
des Lombards. Il attaqua à deux reprises la DETLEV v. Detlef
papauté, mais fut successivement défait par
DETLOF v. Detlef
Pépin le Bref et par Charlemagne.
DI v. Diane
DESMONA v. Desdémone
DIAN v. Diane
Des, Desi.
F. A. :
DIANE (9 juin)
O. : u gaélique deasmumhain, « [originaire
d
du] sud de Munster ». F. A. : Dianne,
Diana, Dianna, Deana, Dian,
Dee, Di, Dianka.
Desmond, mot désignant à l’origine un
O. : du latin Diana, nom d’une divinité.
habitant du Munster méridional, fut d’abord
utilisé comme nom de famille. Son usage La déesse romaine Diane, dont le plus
comme nom de baptême n’est pas antérieur célèbre sanctuaire se trouvait dans les monts
à 1810 pour l’Irlande, et à 1880 pour l’An- Albains et sur les bords du lac de Nemi (Diana
gleterre. Il atteignit le Pays de Galles vers Nemorensis), correspond à la Grecque Artémis,
1920, et l’Ecosse dix ans plus tard. Desmond fille de Jupiter et sœur d’Apollon. Elle fut
Mc Carthy fut un célèbre homme de lettres l’une des plus anciennes divinités honorées
du XIXe siècle. Citons également l’éthologiste par les Latins. Ayant obtenu de son père de
et zoologiste anglais Desmond Morris et l’ar- ne jamais se marier, elle se livrait à la chasse,
chevêque du Cap (Afrique du Sud), Desmond en compagnie de ses nymphes préférées. On
Tutu. retrouve dans son nom la racine indo-euro-
péenne dyew-deiwo (« lumière brillante, du
DESMONE v. Desdémone
jour diurne » et, par suite, « divinité »), qui a
DETER v. Dieter donné Dieu, Dius, Zeus, etc. Artémis passait
pour avoir vu le jour dans l’île de Délos, d’où
DETLEF le nom de Délia.
Comme nom de baptême, Diane fut très
F. A. : Detlev, Detlof, Delf, Tjalf. en faveur à la Renaissance, en dépit de l’op-
O. : d
u german. diet, « peuple », et lef, position de l’Église. Il bénéficia notamment
« descendant ». de la renommée de la belle Diane de Poitiers
Detlev ou Detlef est la forme basse-allemande (1499-1566), pour qui Henri II fit construire
d’un prénom haut-allemand aujourd’hui dis- le château d’Anet. Diane pénétra peu après
paru, Dietleib. C’était le nom de l’un des douze en Angleterre, où on le rencontre notamment
géants de la légende de Dietrich (Thidrek) de chez Shakespeare (Tout est bien qui finit bien,
Berne : Dietleib (Detlev) y apparaît d’abord v. 1600). Il y devint d’un usage courant vers
141
142
DIONYSUS v. Denis
DIMITRI (26 octobre)
DIORBHÀIL v. Dorothée
F. A. : Demetrius, Demetrio, Dmitri,
DIOUNIA v. Théodore
Demetre.
O. : du grec Déméter, nom de divinité. DIOUSSIA v. Théodore
DIRK v. Thierry
Dans la religion grecque, Déméter, que les
Romains assimilèrent à Cérès, était la déesse DIRKIE v. Thierry
des moissons. Le nom de Démétrios fut cou- DISA v. Désiré
rant en Grèce et en Asie Mineure. L’orateur
DISIA v. Aphrodise
Démétrios de Phalère gouverna Athènes dans
la seconde moitié du IVe siècle av. notre ère. DITLINDE v. Dietlinde
Il fut à l’origine de la fondation de la biblio- DITTE v. Edith
thèque d’Alexandrie par Ptolémée. Démétrios DIVA v. Divine
Poliorcète (« preneur des villes ») fut roi
DIVE v. Divine
de Macédoine de 294 à 287 av. notre ère.
Plusieurs souverains de la dynastie séleucide
de Syrie s’appelèrent aussi Démétrios. Le nom DIVINE
de Démétrios ou de Dimitri reste aujourd’hui
F. A. : Dive, Diva.
très répandu en Grèce et dans les autres pays
O. : du latin divinus, « divin ».
de religion chrétienne orthodoxe. Plusieurs
grands princes de Russie s’appelèrent Dimitri Ce prénom a fait une timide apparition
ou Dmitri. En Bulgarie, la ville de Pernik en France dans les années 1980, parfois
143
DOMINIQUE/DOMINIQUE (8 août)
DOLORES
Dominic, Dominik, Dominika,
F. A. :
F. A. :Lola, Lolita, Delores, Deloris, Delora, Domingo, Dominga, Dominikus,
Dolorita. Domenico, Domenica, Doumé,
O. : de l’espagnol dolores, « peine, chagrin, Mimi, Mini, Minkes, Domini, Mingo,
douleur ». Domingos, Domien, Doma, Nika,
Réservé jusqu’à ces dernières années aux Nikoucha, Domnika.
O. : du latin dominicus, « qui appartient au
Espagnols, ce prénom a commencé à gagner,
aux États-Unis, la population anglo-saxonne Seigneur ».
non catholique. Le légendaire chrétien attri- Nom chrétien à valeur mystique, Dominique
bue « sept douleurs » à la Vierge Marie (la a probablement d’abord été attribué aux enfants
prophétie de Siméon, l’exil en Égypte, la dis- nés ou baptisés un dimanche (dies Dominica,
parition de Jésus à Jérusalem, la montée au « jour du Seigneur »). L’île Dominique,
Calvaire, etc). Le mot dolores, « douleur », est dans les Petites Antilles, doit son nom au
ainsi devenu un attribut de Marie. fait d’avoir été découverte un dimanche par
Les formes Lola et Lolita, popularisées par Christophe Colomb. Il en va de même de l’île
Hollywood (Lolita, de Stanley Kubrick, tiré de Saint-Domingue, qui fut découverte par les
du roman homonyme publié en 1958 par Espagnols (domingo veut dire « dimanche »
Vladimir Nabokov, Lola Montès, etc.), connais- en espagnol) et porte aujourd’hui le nom
sent un certain succès outre-Atlantique. Le de République dominicaine. Ce prénom est
prénom Lola (qui peut être aussi un abréviatif apparu en France au Ve siècle et fut d’abord
de Charlotte ou de Violette) est aujourd’hui réservé aux garçons. Mais c’est surtout à
très à la mode en France. Toujours sous l’in- l’activité de Saint Dominique (Domingo de
fluence du livre de Nabokov, une « lolita » Guzmán) qu’il doit sa renommée. Ce saint, né
désigne encore de nos jours une petite séduc- vers 1170, était le fils de Félix de Guzmán,
trice de moins de seize ans. gouverneur de la ville de Caleruega, près de
DOLORITA v. Dolores Burgos, en Espagne. Prédicateur de la cam-
pagne contre les Albigeois, qu’il fit massa-
DOMA v. Dominique
crer par milliers, il fut l’un des créateurs de
DOMENICA v. Dominique l’Inquisition et fonda en 1206 l’ordre des
DOMENICO v. Dominique Dominicains. Il mourut en 1221 et fut cano-
144
nisé en 1234. Son culte prit au Moyen Âge etc. La forme d’oïl la plus courante est
une telle ampleur que les formes populaires Domange, tandis que dans le Midi la forme
de son nom disparurent (Dominique repré- classique est Dommergue ou Doumergue.
sentant une forme savante). En langue d’oc, domergal veut en effet dire
Les formes italiennes et corses sont « dominical, du dimanche ». La Corse mise à
Domenico (forme semi-populaire), Dominico part, Dominique est aujourd’hui plus courant
et Dominici (formes savantes). Domenico da comme prénom féminin que comme prénom
Ferrara, mort en 1462, fut l’auteur du pre- masculin. En Allemagne, la forme française
mier traité technique d’art chorégraphique n’est d’ailleurs acceptée que pour les filles.
(De arte saltandi et choreas ducendi). Un dimi- Eugène Fromentin écrivit en 1863 un roman
nutif typiquement corse est Dominichetti, intitulé Dominique, qui connut un grand suc-
mais l’abréviatif le plus couramment utilisé cès. Ce fut aussi le prénom du chirurgien
est Doumé. Les noms de famille corses com- Larrey et de l’astronome Cassini. Citons encore
mençant par « Dom- » , comme Dommartini, les noms de l’écologiste Dominique Voynet
Dompietrini, Donsimoni, etc., sans rapport et de l’ancien Premier ministre Dominique
avec Dominique, sont des patronymes asso- de Villepin. Le « domino » était autrefois un
ciant un nom de personne à la particule de camail noir muni d’un capuchon, d’où le nom
politesse « dom », du latin dominus, « maî- du jeu de dominos, dont les pièces sont noi-
tre, seigneur ». En Italie, l’abréviatif Menghini res sur leur envers.
semble propre à la ville de Milan. Doumic est DOMITIA v. Domitien
un hypocoristique breton.
DOMITIAN v. Domitien
En Angleterre, Dominic est un nom de
DOMITIANE v. Domitien
moine attesté à l’époque anglo-saxonne, mais
ce nom n’est guère entré dans l’usage avant le DOMITIE v. Domitien
XIIe siècle. On trouve alors la variante com-
mune Dominick et celle, plus rare, de Dominy. DOMITIEN/DOMITIENNE
Au XVe siècle, on rencontre aussi Domenyk. (10 janvier, 7 mai, 9 août)
Ce nom ne fut toutefois jamais très courant
outre-Manche, et après la Réforme, ce sont F. A. : Domitian, Domitiane, Domitille,
presque uniquement les catholiques qui l’uti- Domitilla, Domitia, Domitie, Tille,
lisèrent. Depuis 1976, il semble cependant Tilla, Domitius, Domi, Domizio,
revenir un peu à la mode. Dans les pays ger- Domiziano, Domizia, Domiziana.
O. : du latin domitor, « dompteur,
maniques, notamment en Alsace, Dominique
a été fréquemment germanisé en Sonntag triomphateur ».
(« dimanche ») dans les milieux protestants À Rome, la gens Domitiana était une célè-
aux XVIe et XVIIe siècles. bre famille qui comportait deux branches :
En France, Dominique a donné naissance les Calvini et les Ahenobarbi. Domitia fut le
à de très nombreux noms de famille, comme nom de plusieurs grandes femmes romaines :
Domange, Demange, Demangeot, Demangin, Domitia Lepida, mère de Messaline, Domitia
Demangeon, Mangeon, Mangeot, Mangin, Calvilla, mère de Marc Aurèle, etc. L’empereur
Maginot, Demonge, Demougin, Mougeot, Domitien (51-96), frère et successeur de Titus,
Mougenot, mais aussi, hors des pays de rebâtit la ville de Rome et construisit sur le
langue d’oïl, Domingo, Dominici, Domerc, Danube les fortifications du limes, destinées à
Domenech, Doumergue, Dommergues (nom protéger l’Empire des incursions « barbares ».
juif fréquent), Doumerc, Doumer, Doumenc, Le consul Domitius Ahenobarbus fut le pre-
145
mier mari d’Agrippine et le père de Néron. où Donald Duck, « Donald le Canard », est
Le général Domitius Corbulo, vainqueur des devenu l’un des plus célèbres personnages de
Chauques et des Parthes, se donna la mort en Walt Disney. En Écosse, Donald venait encore,
l’an 67. La voie Domitienne reliait, dans l’An- en 1958, au 25e rang des prénoms masculins,
tiquité, Rome à Literne en Campanie. Il y eut mais sa vogue a depuis nettement baissé.
aussi en Gaule une via Domitia. En France, c’est aujourd’hui le prénom du
On connaît divers saints Domitien, dont un fils du présentateur de télévision Guillaume
évêque de Maëstricht, mort en 560, un évê- Durand.
que de Mélitène, en Arménie, et un évêque de DONAT v. Donatien
Châlons-sur-Marne. Il y a aussi deux Domitille
canonisées, toutes deux de la famille romaine DONATA v. Donatien
des Flavii. Comme prénom, Domitille a fait DONATELLA v. Donatien
un timide retour dans l’usage dans les années
1980.
DONATIEN/DONATIENNE (24 mai)
DOMITILLA v. Domitien
Donato, Donatio, Donata, Donna,
F. A. :
DOMITILLE v. Domitien Donetta, Donella, Donelle, Donatella,
DOMITIUS v. Domitien Donat.
O : du latin donatus, « donné [par Dieu] ».
DOMIZIA v. Domitien
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DRÜCK v. Gertrude
DOUCE (16 septembre)
DRUIDE v. Druidine
Dulce, Duce, Doulce, Doucette,
F. A. :
Doucelin, Douceline. DRUIDINA v. Druidine
O. : du latin dulcis, « doux ».
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Lorsque les Normands arrivèrent sur les qu’ils sont fiers, ces noms respirant les rafa-
côtes de Neustrie, la population qu’ils y trou- les : bijoux, toujours vivants, tombés de nos
vèrent portait essentiellement des noms francs. sagas. »
L’influence scandinave ne tarda toutefois pas à Louis Beuve a été entendu et, depuis plu-
se faire sentir, comme en témoignent encore sieurs décennies déjà, on voit réapparaître en
aujourd’hui, à côté des prénoms proprement Normandie un grand nombre de prénoms à
dits, des noms de famille considérés comme résonance nordique ou scandinave, comme
« ben d’cheu nous », tels que Théroulde, Erik (Éric) ou Erika, Oswald, Turold, Olaf,
Angot, Turgis, Gounord, Toustaint, Tougard, Walfrid, Ingrid, Rals, Biarni, Nordahl, Sigrid,
Anquetil, Mabire, Osmond, Tourquetil, Harald, Snorri, Heimdal, Gunhild, Sieghild,
Turgot, Hastain, Gaument, Mahaut, Sébire, Bathilde, Mathilde, Halvard, Rolf, Freya,
etc., sans oublier les noms en -ouf (ancienne- Solveig, Balder, et même Cédric, dans lequel
ment wolf, « loup » : Burnouf, Enouf, Surcouf, certains voient, sans doute à tort, une forme
Osouf, Ygouf, Renouf, Ingouf) et les noms normande du nom scandinave Sygtrygg,
en Le- : Leblanc, Leroux, Le Brec, Lelonde, signifiant « confiant en la victoire ». S’y ajou-
Lebrun, Leclerc, etc. tent d’autres prénoms germaniques non scan-
Parmi ces noms de famille, on trouve dinaves, comme Guillaume (cf. Guillaume
d’ailleurs d’anciens matronymes diffusés grâce le Conquérant), dont la vogue a été à date
au mariage « à la danoise » (more danico), cou- récente considérable dans toute la France,
tume adoptée en Normandie dès le XIe siècle, Roger, Robert, Norbert, Tancrède (Tankrède),
qui mettait les mères célibataires sur un même Roland, Emma, Hébert, Godefroy, Adalbert
pied d’égalité que les couples mariés. ou Albert, Arnold, Dietwin, Egmont, Amalric,
Dans un discours prononcé le 28 décembre Gunter, Erwin.
1930, le grand poète populaire du Cotentin On trouve aussi, plus rarement, quelques
Louis Beuve incitait ses compatriotes à réa- noms frisons (Bentje, Deetje, Elke, Geertje),
dopter les prénoms de leurs ancêtres scan- saxons (Delf, Detlef, Bartke, Frigge) et néer-
dinaves : « Normands ! Prenez ces noms de landais (Dirk, Heintje…). Aux XVIIe et XVIIIe
découvreurs de mondes ! A vos filles aussi, siècles, dans les familles normandes, le fils aîné
donnez ces noms guerriers des princesses portait généralement le prénom de son père et
du Nord mirant leurs tresses blondes dans la se voyait fréquemment attribuer celui de son
luisante épée et les longs boucliers […] Ah ! grand-père paternel comme second prénom.
151
EAD v. Ida
E EBERMUND v. Évremond
152
153
154
qui ne voulaient pas abjurer la foi de leurs épousa Isabelle, fille de Philippe le Bel. Après
ancêtres, fut très vif en Angleterre pendant la mort d’Édouard III, qui conquit l’Écosse et
tout le Moyen Âge. Edmond Rich d’Abingdon, engagea contre la France la guerre de Cent
archevêque de Canterbury, prêcha la Seconde ans, cinq souverains anglais portèrent encore
Croisade au début du XIIIe siècle. Exilé par ce nom. Celui-ci fut aussi porté au XVIIIe siè-
Henri III, il mourut à Soisy, en Bourgogne, cle par l’historien Edward Gibbon (Histoire du
où il est inhumé. L’ église l’a canonisé sous le déclin et de la chute de l’Empire romain, 1776),
nom de Saint Edme. Deux rois d’Angleterre que ses proches appelaient Eddard, forme de
portèrent également le nom d’Edmond au Xe politesse qui subsista jusque vers 1820. Au
siècle. Pays de Galles, le nom celtique Iorwerth ou
Edmond redevint courant au XIXe siècle, Yorath a parfois été pris comme équivalent
époque à laquelle il se répandit dans toute d’Édouard. Le diminutif Ed est ancien ; Ted et
l’Europe. Le poète et auteur dramatique fran- Teddy sont plus récents. La forme portugaise
çais Edmond Rostand (1868-1918) s’est sur- est Duarte.
tout fait connaître par ses trois grandes pièces, En France, la forme ancienne est Edard.
Cyrano de Bergerac (1897), L’Aiglon (1900) Édouard est l’un des rares noms anglo-saxons
et Chantecler (1910). La forme irlandaise, qui bénéficièrent d’une grande diffusion sur
Eamon, a été notamment illustrée par Eamon le continent. A partir de la fin du XVIIIe siè-
de Valera, ancien président de la République cle, celle-ci fut facilitée par la vogue d’œuvres
irlandaise, qui fut l’un des protagonistes et comme La nouvelle Héloïse (1761), de Jean-
des rares survivants de la sanglante révolte de Jacques Rousseau, dont un Édouard est l’un
Pâques 1916, face au joug anglais. des principaux personnages, Eduard Rosenthal
EDMONDA v. Edmond
(1784) de Vulpius, Eduard der Zögling der
Natur (1801) de Claudius, Amanda und
EDMONDO v. Edmond
Eduard (1803) de Sophie Mereau, Les affini-
EDMUND v. Edmond tés électives (1809) de Goethe, etc. Ce nom
EDMUNDO v. Edmond fut également porté par le compositeur nor-
végien Edvard Grieg, les peintres Edvard
EDOARDO v. Édouard
Munch, lui aussi norvégien, et Eduard Manet,
le poète Eduard Mörike, les hommes politi-
ÉDOUARD/ÉDOUARDA (5 janvier) ques Édouard Herriot et édouard Daladier,
l’écologiste Edward Goldsmith, etc.
F. A. :Eddy, Edouardine, Edward, Edwarda,
EDOUARDIK v. Édouard
Edvard, Otward, Ned, Ted, Teddy,
Eduardo, Duarte, Edouardik, EDOUARDINE v. Édouard
Odoardo, Edoardo, Edwardine, EDSART v. Eckart
Eduarda.
EDUARDA v. Édouard
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et
ward, « gardien ». EDUARDO v. Édouard
155
EGIDE v. Gilles
EGINO v. Eckart
Peu employé en Germanie, ce prénom
connut sa plus grande vogue en Angleterre, EGIZO v. Eckart
156
EGMUNT v. Egmont
Au XIVe siècle, Chaucer a mis en scène une
abbesse du nom d’Eglentyne. À l’occasion EGON v. Eckart
d’une victoire aux jeux Floraux de Toulouse, EGOR v. Georges
où il avait gagné une églantine en métal pré-
EGUIDI v. Gilles
cieux, l’écrivain et homme politique Philippe
Nazaire François Fabre, né en 1755, se fit EIBHLIN v. Éveline
appeler Fabre d’églantine. La célèbre chanson EICO v. Eckart
populaire « Il pleut, il pleut bergère » est à EIKE v. Eckart
l’origine un extrait de sa première pièce, Laure
et Pétrarque (1780). Sous la révolution, Fabre EILEEN v. Hélène
EIRIK v. Éric
EGMONT EISTER v. Esther
F. A. :Egmund, Egmunt, Egmond, Egmonde. EITZ v. Eckart
O. : du german. ecka, « qui impressionne, qui EKKEHART v. Eckart
fait peur », et mund, « protecteur ».
ELA v. Éléonore
Prénom surtout répandu en Allemagne,
ELAINE v. Hélène
en Belgique et aux Pays-Bas. Il conserve
le souvenir du comte Lamoral d’Egmont ELANE v. Hélène
(1522-1568), gentilhomme du Hainaut, capi- ELBERICH v. Albéric
taine des Flandres et conseiller d’État, qui
ELBERT v. Albert
fut condamné et exécuté, en même temps
que le comte de Hoorn, pour avoir soutenu ELEANOR v. Éléonore
Guillaume le Taciturne dans sa lutte contre le ELEANORA v. Éléonore
duc d’Albe et le roi Philippe II d’Espagne. Sa
ELÉAZAR v. Lazare
mort déclencha un soulèvement général du
peuple néerlandais. En 1787, Goethe publia ELENA v. Hélène
une tragédie intitulée Le comte d’Egmont, pour ELENORA v. Éléonore
157
158
159
mauté, et par extension Dieu. On le trouve Suède, en 1900, Elisabet arrivait au 3e rang.
déjà dans les textes cunéiformes du IIIe millé- Le prénom Isabelle (né de la chute des deux
naire av. notre ère, sous la forme akkadienne premières lettres d’Élisabeth), qui est toujours
il ou ilu, avec le sens de « puissance, supré- très répandu aujourd’hui, fut systématique-
matie, domination ». El semble avoir été aussi ment utilisé comme synonyme d’Élisabeth
le nom propre d’un dieu parmi d’autres. Dans entre le XIIe et le XIVe siècles. Shakespeare fit
les documents ougaritiques, le dieu El, chef d’Isabel le nom de plusieurs de ses héroïnes,
du panthéon d’Ougarit, préside à l’assemblée notamment dans Measure for Measure (1604)
des autres divinités. Les Hébreux ayant repris et Henry V (1599). La couleur dite « isabelle »
ce terme pour en faire un appellatif divin, El (café au lait) doit son nom à l’infante Isabelle
est rapidement entré en composition dans des d’Autriche (1566-1633), qui avait fait le vœu
noms théophores comme Bethel (la « maison de ne pas changer de chemise avant que les
de Dieu ») et surtout Israël, Eliezer, etc. Selon troupes de son mari, l’archiduc Albert, ne
les évangiles, les derniers mots de Jésus sur soient entrées victorieuses dans la ville de
la croix auraient été : « Eli, eli, lamma sabac- Liège. La forme Bettina fut mise à la mode
thani ? » (« Dieu, Dieu, pourquoi m’as-tu par Bettina Brentano, épouse du poète Achim
abandonné ? », Marc 15,34). Dans le Nouveau von Arnim (1785-1859). Le diminutif Ailsa
Testament, élisabeth est par ailleurs le nom de est propre aux Écossais. Sur Elsa, v. notice
l’épouse de Zacharie, mère de Jean-Baptiste. particulière. En France, Lisa est très à la mode
Ce nom s’est d’abord répandu en aujourd’hui
Méditerranée orientale et en Russie. Il a ELISABETHUS v. Élisabeth
ensuite gagné l’Europe occidentale, puis la
ELISABETTA v. Élisabeth
péninsule ibérique, où il connut une grande
diffusion sous les formes d’Isabel (Portugal) et ÉLISE v. Élisabeth
d’Isabela (Espagne). Ces dernières revinrent ÉLISÉE v. Élisabeth
ensuite en France, où elles eurent une exis-
ELISEO v. Élisabeth
tence autonome.
élisabeth figurait dès le XIIe siècle parmi les ELISHA v. Élisabeth
roi d’Aragon Don Jaime le Conquérant, et Elke représente le plus souvent un dimi-
surtout Isabelle la Catholique (1451-1504), nutif de noms germaniques commençant par
qui favorisa l’Inquisition et permit la réunion Elk- ou Alk- (Elkmar, Alkwin, etc.). Toutefois,
sous le même sceptre des royaumes d’Aragon dans le nord de l’Allemagne et aux Pays-Bas,
et de Castille. c’est avant tout un abréviatif d’Adelaïde, qui
En 1966, Erzsebet venait en Hongrie au semble s’être répandu à partir d’un foyer
2e rang des prénoms féminins, tandis qu’en situé en Frise orientale. Elke, qui a très vite
160
161
les marins napolitains qui propagèrent, sous tères, dont celui de Solignac. Poursuivant son
le nom d’Elmo, son culte dans toute l’Europe œuvre d’évangélisateur, il partit christianiser
méridionale. Un autre saint, l’Espagnol Pedro les Frisons et mourut aux Pays-Bas. Ses reli-
Gonzalez, mort à Tuy en 1246, pris comme ques ont été transférées de Hollande à Noyon
patron par les marins espagnols et portugais, en 1952. Ce saint très populaire, dont la vie
fut également surnommé Elmo, par confusion a donné lieu à de nombreuses légendes, est
avec l’Erasmo napolitain. En Allemagne, le considéré comme le patron des orfèvres, des
diminutif le plus fréquent d’Erasmus n’est pas forgerons et des ouvriers de la métallurgie.
Elmo, mais Elms (cf. le nom de la ville d’Elms- ÉLOÏSA v. Louis
horn, dans le Schleswig-Holstein). En Écosse,
ÉLOÏSE v. Louis
Elma, sans rapport avec Elmer, est un diminu-
tif de Wilhelmina. Ce prénom fut également ELOY v. Éloi
porté par l’écrivain dramatique Elmer Rice et
par l’acteur de films muets Elmo Lincoln. ELSA (4 juillet, 17 novembre)
ELMO v. Elmer
F. A. : Else, Eli, Elsie, Elsle, Elseke.
ELNA v. Éléonore et Hélène O. : iminutif d’Élisabeth, de l’hébreu
d
ELODEA v. Élodie elischeba, « Dieu est mon serment ».
ELODIA v. Élodie Ce prénom qui évoque l’Alsace (dont la
dénomination allemande est Elsass) est en
fait un diminutif assez fréquent d’Élisabeth,
ÉLODIE (22 octobre) au même titre que Elsabe, Elsabea, Elscha,
Elodea, Elodia, Ellie, Dee, Lodi,
F. A. : Elsche, Elsebe, Elsbe, Else, Elsbeth, etc.
Lodie, Odie. Certains auteurs allèguent néanmoins une
O. : du grec élodié, « fleur fragile ». origine germanique à partir d’Ilse, nom d’un
esprit des eaux. Elsa se rencontre surtout en
Née au IXe siècle à Huesca, en Espagne,
Suisse et en Alsace. On trouve en Écosse la
sainte Élodie se convertit au christianisme
forme Ailsa. Ce nom était très à la mode en
avec sa sœur Numilon. Elle partit ensuite
Allemagne autour de 1900, en raison de la
confesser sa foi à travers le pays. Arrêtée et
popularité d’Elsa de Brabant, l’héroïne de la
condamnée à mort par les Sarrasins, elle
légende de Lohengrin, dont Richard Wagner
aurait subi le martyre en octobre 851. Le pré-
a tiré un opéra (Lohengrin, 1850).
nom Élodie a un petit côté « rétro » qui le fait
En Alsace-Lorraine, on trouve le nom Elsen,
aujourd’hui revenir à la mode.
forme germanique du nom de l’aulne, avec
des dérivations comme Elsener ou Elsner
ÉLOI (1er décembre) (à l’origine, « habitant d’un domaine planté
d’aulnes »). Célèbre pour ses activités phi-
F. A. : Eloy. lanthropiques, Elsa Brandström, surnommée
O. : du latin eligius, « élu ». l’« ange de Sibérie », sauva de nombreux pri-
évêque de Noyon, près de Limoges, le « bon sonniers de guerre allemands en Russie pen-
saint Eloi » (v. 588-660) fut d’abord orfèvre, dant la Première Guerre mondiale. Elle mourut
ce qui lui permit de gagner la confiance de en 1948. On connaît également l’artiste lyrique
Bobbon, trésorier du roi Clotaire II. Il devint Else Lasker-Schüler et la compagne de Louis
ensuite le conseiller du roi Dagobert, et profita Aragon, Elsa Triolet, Prix Goncourt en 1945.
de son influence pour fonder plusieurs monas- ELSBETH v. Élisabeth
162
ÉMERAUDE v. Esmeralda
ELVIRE (16 juillet)
Elvira, Elvera, Elvie.
F. A. : EMERIC v. Aimeric
O. : u german. adel, « noble », et ward,
d EMIL v. Émile
« gardien ».
EMILDA v. Émile
Prénom surtout fréquent chez les Wisigoths,
qui l’implantèrent en Espagne. Donna Elvira
est l’un des personnages du Don Juan (1787) ÉMILE/ÉMILIE
de Mozart. Sainte Elvire aurait été, au XIIe (22 mai, 19 septembre, 5 et 12 novembre)
siècle, l’abbesse du monastère d’Oehren, en F. A. :Émilien, Émilienne, Emil, Emily,
Allemagne. Ce prénom a été porté, de nos Emilio, Emilia, Emilius, Emils,
jours, par la comédienne Elvire Popesco. Emelius, Amilius, Mil, Mel, Mees,
Milia, Milou, Miloud, Migeli, Emele,
ELVIS/ELVINE (27 octobre) Aemilia, Émeline, Emmeline, Milly,
Millian, Emilda, Emiliaan, Emlyn,
F. A. :Elvina, Elwine, Alwine, Elvie, Elfie, Émiliane, Melia, Meliocha.
Elva, Alwin, Alwyne, Alwina, Alvine, O. : du latin Aemilius, nom d’une famille
Alvina, Alvi, Alvy, Alwy. romaine.
O. : du german. adel, « noble », et win,
« ami ». Ce nom apparaît fréquemment sur les ins-
criptions latines des premiers siècles. L’un des
La forme d’origine de ce prénom est plus célèbres membres de la gens Aemiliana fut
Adalwin ou Adelwin, qui évolua plus tard le consul Paul Émile, tué en 216 av. notre ère
en Alwin, puis Elwin. Saint Adalwin mou- à la bataille de Cannes. Son fils devint Scipion
rut sur le lac de Zurich en 973. Elwine est Émilien, petit-fils adoptif de Scipion l’Afri-
attesté en Allemagne, à Coburg, avant 1900 cain. Le nom de la province d’Emilie (Aemilia
163
provincia), au nord de l’Italie, vient du consul Ce prénom n’est pas un diminutif d’Emilie
Émile Lépide, à qui l’on doit la construction ou d’Emmanuelle, comme on le croit souvent,
de la via Emilia, route allant du Pô jusqu’à la mais résulte d’une corruption du nom de per-
mer Adriatique. L’empereur romain Emilien sonne germanique Imma ou Erma, attesté au
(Marcus Aemilius Aemilianus), vainqueur des VIIIe siècle, qui représente lui-même la forme
Parthes en 253, fut tué la même année par ses hypocoristique de différents noms compor-
propres soldats. tant l’élément ermin ou irmin, « très grand,
Commun à partir du Moyen Âge, le pré- immense, tout-puissant » (cf. le nom de l’Ir-
nom Émile a été popularisé par toute une série minsul, arbre sacré d’une imposante grandeur
d’œuvres littéraires : La Théséide de Boccace que les missionnaires chrétiens firent abattre
(1313-1375), le Knight’s Tale de Chaucer dans la région de Detmold). Irmin est aussi
(1340-1400), l’Emile (1762) de Jean-Jacques le nom d’une divinité (vraisembablement un
Rousseau, le poème Der Kluge Emil de Gellert attribut du dieu Tîwaz), que l’on retrouve
(1715-1769), Emilia Galotti (1772) de Gotthold comme dénomination ethnique du peuple
Ephraïm Lessing, Otello (1887) de Verdi, etc. des Herminons et dans plusieurs noms déri-
Dans les pays de langue allemande, ce prénom vés de Ermin, Armin ou Irmin : Erm(en)-hild,
se confondit assez tôt avec les noms dérivés de Erm(en)fried, Ermintrude, Armgard, Irmgard,
la racine amal. Il fut porté par l’écrivain Émile Irminbert, etc. Le nom de Irmgard ou Irmingard
Zola, la romancière Emily Brontë, l’acteur alle- signifie « protégé par [le dieu] Irmin ».
mand Emil Jannings, Emilie Dionne, mère des Une sainte Emma ou Hemma van Gurk,
célèbres quintuplés canadiens, les premiers originaire de Carinthie, fut l’épouse du comte
quintuplés connus restés vivants après leur Wilhelm von der Sann. Elle fit construire
naissance, etc. Emma, prénom aujourd’hui très plusieurs églises dans la région de Brême et
à la mode (v. notice), n’est que rarement un fonda aussi à Werden, en Westphalie, l’abbaye
diminutif d’Emilie. Saint-Ludger, où elle fut inhumée en 1045.
EMILIA v. Émile Répandu dans plusieurs pays d’Europe à la
EMILIAAN v. Émile suite des invasions franques, le nom d’Emma
eut aussi beaucoup de succès dans l’Angleterre
ÉMILIANE v. Émile
médiévale, tout comme le diminutif Emmy. Il
ÉMILIEN v. Émile
y fut introduit par Emma, fille de Richard Ier
ÉMILIENNE v. Émile duc de Normandie, qui épousa en 1002 le
EMILIO v. Émile roi Ethelred, avant de se remarier en 1017
avec le roi Cnut. Ce fut l’un des noms préfé-
EMILIUS v. Émile
rés des Normands au XIe siècle. La form Em
EMILS v. Émile
ou Emm est attestée en Angleterre au XVIIIe
EMILY v. Émile siècle, de pair avec le diminutif Emmot (qui
EMLYN v. Émile a donné naissance à des patronymes comme
Emmet). La forme d’origine, Emma, réappa-
EMM v. Emma
raît également au XVIIIe siècle. Depuis deux
cents ans, ce prénom est toujours très utilisé
EMMA (19 avril, 27 juin)
en Angleterre et aux Etats-Unis (la féministe
F. A. :Emme, Emmy, Ema, Emmi, Emm, américaine Emma Goldmann, l’éducatrice
Ems, Emmeke. Emma Willard, la cantatrice Emma Kirkby).
O. : du german. ermena, « grand, immense, La romancière Jane Austen publia Emma en
puissant ». 1816. L’inscription que l’on trouve à New
164
York sur le socle de la statue de la Liberté est Métaphysique des mœurs et de la Critique de la
extraite d’un poème d’Emma Lazarus (The raison pure, qui naquit à Königsberg en 1724
New Colosseus). En Allemagne, Emmy fut et mourut en 1804. Sous ses formes abrégées
le prénom de la seconde épouse du maré- de Manuel, Manoel ou Manolo (avec leurs
chal Hermann Goering. Amy n’est pas une dérivés), Emmanuel reste aujourd’hui extrê-
variante d’Emmy, mais plutôt une version mement populaire en Espagne et au Portugal.
anglaise d’Aimée. Manuela connaît actuellement une certaine
En France, Emma fut fréquemment utilisé faveur en Allemagne.
au Moyen Âge, puis sortit de l’usage jusqu’à la En France, le féminin Emmanuelle, déjà en
fin du XVIIIe siècle. Il est revenu très à la mode vogue après la Deuxième Guerre mondiale, a
depuis au moins deux décennies. Depuis enregistré de nouveaux succès entre 1970 et
2008, il est même le prénom féminin le plus à 1990 grâce aux films tirés des romans d’Em-
la mode. Emma Bovary est l’héroïne du roman manuelle Arsan (Emmanuelle), à la notoriété
de Gustave Flaubert, Madame Bovary, paru en de l’actrice Emmanuelle Béart. Emmanuel est
1857, qui valut à son auteur un procès pour aussi utilisé comme nom de famille (le com-
« indécence ». L’ouvrage a été porté plusieurs positeur et musicologue Maurice Emmanuel,
fois au cinéma. C’est également le prénom mort en 1938, le poète Noël Mathieu, dit
d’Emma Peel, l’un des personnages du célè- Pierre Emmanuel). Un des plus grand toréa-
bre feuilleton britannique Chapeau melon et dors de tous les temps fut Manuel Laureano
bottes de cuir (en anglais The Avengers), diffusé Rodriguez Sánchez, dit « Manolete », mort en
en France à partir de 1967. 1947 dans les arènes de Linares.
EMMANOUÏL v. Emmanuel EMMANUELLA v. Emmanuel
EMME v. Emma
EMMANUEL/EMMANUELLE EMMEKE v. Emma
(25 décembre)
EMMELINE v. Émile
F. A. :Emanuel, Emanuelle, Manuel,
EMMELRICH v. Amaury
Manoel, Immanuel, Manuéla,
Manuella, Manuelita, Manolita, EMMERICH v. Amaury
Emmanuella, Emmanouïl, Mania, EMMI v. Emma
Manoukha, Mandel, Mendel, Manolo,
EMMY v. Emma
Manolete, Mano, Manu, Maan.
O. : de l’hébreu imanu-e, « Dieu est avec nous ». EMS v. Emma
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EPPE v. Evrard
ENZO EPPIEN v. Evrard
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lité, le duc Ernest fut le héros d’une œuvre que l’on retrouve encore aujourd’hui en
populaire du XVIe siècle, Herzog Ernst, et Hollande avec Herrewijn. En Alsace, Erwin von
d’une pièce de Ludwig Uhland, Ernst, Herzog Steinbach (1240-1318) fut l’un des principaux
von Schwaben (1817). constructeurs de la cathédrale de Strasbourg,
En Allemagne, la forme Ernst est toujours où il est d’ailleurs enterré. Sa renommée fut
d’un usage courant aujourd’hui. En France, très grande des deux côtés du Rhin. Goethe,
au contraire, Ernest (et surtout Ernestine) est qui l’appelle le « noble Erwin » (edler Erwin),
tombé en désuétude. En Angleterre, Ernestus lui consacra en 1773 un texte resté célèbre.
se trouve mentionné sur un traité patrony- Saint Erwin, né à Laon, fut évêque en Belgique
mique de 1655, mais ce nom ne se répandit autour de 710. En Grande-Bretagne, un roi de
vraiment que sous la dynastie hanovrienne. Il Cornouailles nommé Erwin ou Erbin vécut au
fut très en honneur sous le règne de Victoria, VIe siècle et fut aussi canonisé.
puis commença à décliner vers 1925. Comme Dans les pays celtiques, Erwin a parfois
nom de famille, Ernst fut notammentporté été pris par erreur pour un dérivé d’Erwan,
par le peintre et sculpteur allemand Max forme locale d’Yves. Le diminutif Irvine est
Ernst, mort à Paris en 1976. courant en Écosse. Irving se rencontre surtout
ERNESTINA v. Ernest
aux États-Unis. Le philologue Erwin Rohde
fut l’ami de Nietzsche. Le physicien Erwin
ERNESTITA v. Ernest
Schrödinger reçut le Prix Nobel en 1933. Le
ERNESTO v. Ernest maréchal Erwin Rommel, fut le chef de l’Afri-
ERNESTUS v. Ernest kakorps. Citons également le compositeur
hongrois Erwin Lendval, le chanteur d’opéra
ERNIE v. Ernest
Erwin Wohlfahrt, l’humoriste Irvin S. Cobbe,
ERNOUT v. Arnaud le musicien Irving Berlin, les écrivains Erwin
ERNST v. Ernest Guido Kolbenheyer et Irving Stone.
ERNY v. Ernest ERWINA v. Erwin
ERWINE v. Erwin
ERVIN v. Erwin
ERYCK v. Éric
ERWAN v. Yves
ERZSEBET v. Élisabeth
ERWANN v. Yves
ERZSIKE v. Élisabeth
ERWEIN v. Erwin
ESAIAS v. Isaïe
ERWIJN v. Erwin
ESDERT v. Eckart
169
aimée par Quasimodo, meurt victime des employé dans les pays latins, où deux déno-
intrigues de l’archidiacre Claude Frollo. Ce minations d’étoiles, Stella maris (« étoile de la
récit, qui fut aussi porté à l’écran, a inspiré mer », autre nom de l’étoile polaire) et Stella
au danseur Jules Perrot un ballet (musique de matutina (« étoile du matin »), se sont confon-
Pugni) créé à Londres en 1844. Ce prénom dues avec des épithètes couramment rappor-
est aujourd’hui porté par l’une des filles de tées à la Vierge Marie.
l’ex-roi Léopold de Belgique. Sainte Estelle, martyre semi-légendaire du
La forme Meraud est utilisée en Cornouailles. Ier ou du IIe siècle, est aujourd’hui considé-
On la trouve chez Lyford dès 1655. Toutefois, rée comme la patronne du Félibrige, célèbre
il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un diminu- académie littéraire de langue d’oc. Fêtée le 11
tif d’Esmeralda. Une Merouda Pygot est en mai à Saintes, dans les Charentes-Maritimes,
effet attestée en Angleterre en 1296. Dans ce elle est aussi honorée le 2 juin à Saint-Flour, et
cas, un télescopage a pu se produire entre le jour de la Pentecôte à Bagnères-de-Bigorre.
Esmeralda et un prénom celtique dérivé de Le nom d’Estelle, avec le dérivé méridional
mur, « mer » (de même que l’on trouve Meriel Estelon, est par ailleurs devenu un matro-
comme variante de Muriel). nyme, que l’on trouve également comme nom
ESMERALDE v. Esmeralda de lieu (cf. Estélon, dans la Drôme, et la ville
espagnole d’Estella, en Navarre).
ESMERELDA v. Esmeralda
Dans les pays anglo-saxons, c’est la forme
ESMEROLDA v. Esmeralda
Stella qui s’est le plus répandue. Vers 1590,
ESSA v. Esther Sir Philip Sidney publie un recueil de poè-
ESSIE v. Estelle mes intitulé Astrophel and Stella. Jonathan
Swift avait surnommé Stella son amie Esther
ESTEBAN v. Étienne
Johnson (« Esther », en persan, signifie aussi
ESTEFFE v. Étienne « étoile »). Estelle est le nom de l’héroïne du
ESTELA v. Estelle roman de Charles Dickens, Les grandes espé-
rances (1860-1861). En Angleterre, Estelle
ESTELLA v. Estelle
a parfois été pris, à tort, comme diminutif
d’Ethel ou d’Esther.
ESTELLE (11 mai, 2 juin) En Allemagne, on doit à Goethe une pièce
F. A. : Estella,
Estela, Estrella, Estrellita, intitulée Stella (1772-1775). En Espagne, la
Stella, Stelle, Stellin, Essie, Estelon, forme Estrella, avec le diminutif Estrellita,
Estrelle, Esterelle, Stilla, Stelli, La ne doit pas être confondue avec une forme
Stella, Stelloni, Stellano, Stellari, allemande identique, Estrella, qui dérive de
Stellati. l’ancien nom wisigoth Austrechildis, du ger-
O. : du latin stella, « étoile ». manique ostar, ancienne dénomination de la
fête de Pâques (à partir du nom de la déesse
Le mot stella vient d’une racine indo-euro- Ostara), et hild, « combat ».
péenne *stel/*ster, d’où dérive le nom de
l’« étoile » (anglais star, allemand Stern, sué- ESTELON v. Estelle
170
171
Dans le passé, ce nom connut une vogue employé aujourd’hui comme prénom, Eudes
intense en Europe. Il fut notamment porté par a surtout laissé des traces dans les patronymes
huit papes. En Hongrie, où ce fut le nom d’au normands (le révolutionnaire français Emile
moins cinq souverains, la couronne d’Étienne François Eudes, disciple de Blanqui, naquit
Ier (v. 959-1038), qui imposa le christianisme dans la Manche en 1843).
à son royaume et combattit l’aristocratie res- EUDIER v. Eudes
tée attachée au paganisme, est devenue un
emblème national. En Autriche, Stephan ou EUDIN v. Eudes
Stefan venait en 1972 au 12e rang des pré- EUDINE v. Eudes
noms masculins à Vienne. La cathédrale
EUEN v. Ewen
Saint-Stéphane de Vienne est connue dans
le monde entier. Le féminin Stéphanie est EUFROSYNE v. Euphrosne
apparu au début du XIXe siècle en Allemagne EUGEN v. Eugénie
du Sud. La grande-duchesse de Bade, fille
adoptive de Napoléon, était née Stéphanie de
Beauharnais. En Angleterre, la forme Steven a EUGÈNE/EUGÉNIE
pris au XXe siècle le pas sur Stephen. Dans le (7 février, 13 juillet, 24 décembre)
Domesday Book, on trouve déjà un Stefanus. F. A. : Eugenius,Gene, Eugenio, Eugen,
Dans La Tempête, Shakespeare fait intervenir Eugenia, Genie, Eujen, Evgueni,
un dénommé Stephano. Le nom fut porté par Evguen, Evedni, Evguecha, Guecha,
les écrivains Stefan Zweig, Stephan Crane et Eugénien, Ugenie, Evguenia, Jenny.
Stephen King, le poète Stefan George, l’ac- O. : d
u grec eugenios, « bien né, de bonne
teur Steve McQueen, le philosophe Stéphane race ».
Lupasco, etc. Il a donné naissance à de très
Cinq papes ont porté ce nom qui, sous
nombreux noms de famille.
sa forme féminine uniquement, revient
ETTIE v. Esther aujourd’hui à la mode. En Europe occiden-
EUDE v. Eudes tale, la vogue d’Eugène doit beaucoup à la
renommée du « Prince Eugène » (de Savoie-
EUDELINE v. Eudes
Carignan) qui, hostile au mode de vie de
la cour de Versailles, combattit à la tête des
EUDES (19 août) armées impériales d’Autriche et remporta au
début du XVIIIe siècle de grandes victoires
F. A. : Eude,
Eudin, Eudier, Eudine,
contre les Turcs. Plusieurs chansons populai-
Eudeline.
res allemandes lui ont donné le surnom de
O. : du german. euth, signification obscure.
« noble chevalier » (der edle Ritter) et sa vie a
Fils de Robert le Fort, Eudes (v. 860-898) inspiré diverses œuvres littéraires.
fut comte de Paris et de Troyes, avant d’être Dans les débuts de l’histoire écossaise,
élu roi de France. Il vainquit les Normands à Eugène fut un nom royal, en même temps
Montfaucon (Meuse), puis combattit Charles qu’un substitut pour Eoghain. En Irlande, ce
le Simple. Au XIIIe siècle, l’architecte Eudes de prénom a remplacé Eoin (ancienne forme de
Montreuil construisit à Paris de nombreux édi- John) avant de donner, semble-t-il, naissance
fices, aujourd’hui détruits. Saint Jean Eudes, à Owain (Owen). Le roman en vers d’Alexan-
né dans l’Orne en 1601, est considéré comme dre Pouchkine, Eugène Oniéguine (1823-31),
le missionnaire de la Normandie. Il fut le fon- eut une influence énorme sur toute la litté-
dateur de la congrégation des Eudistes. Peu rature russe. En France, Eugénie fut mis au
172
goût du jour par un drame de Beaumarchais Compiègne. Saint Euphrase fut évêque de
(Eugénie, 1767) et par le célèbre roman de Clermont.
Balzac, Eugénie Grandet (1833), puis par l’im- EUPHROSYNE v. Euphrosne
pératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.
EURIEL v. Uriel
EUGENIA v. Eugénie
EURIELL v. Uriel
EUGENIEN v. Eugénie
EURIELLE v. Uriel
EUGENIO v. Eugénie
EUROPA v. Europe
EUGENIUS v. Eugénie
EUJEN v. Eugénie
EUROPE
EULA v. Eulalie
F. A. : Europa, Evropa.
EULALIA v. Eulalie
O. : du grec Europa, nom de divinité.
La signification du mot « Europe » reste
EULALIE (12 février, 10 décembre)
obscure. Ce nom était chez les Béotiens celui
F. A. : Eulalia, Eula, Lallie, Lia. d’une déesse de la terre, provenant peut-être
O. : du grec eulalos, « à la belle parole, qui d’une racine euros, « de couleur noire ». La
parle bien ». première distinction entre l’Asie et l’Europe
se rencontre chez Eschyle (525-456 av. notre
Les anciennes formes populaires françaises
ère), dans un hymne adressé à ApolIon. Sœur
d’Eulalie sont Aulaire et Araille. Sainte Eulalie,
de Cadmos et fille d’Agénor de Phénicie,
patronne de Barcelone, aurait été martyrisée
la nymphe Europe (Europê) fut enlevée
en Espagne au début du IVe siècle. Prudence
par Zeus métamorphosé en taureau, qui la
lui consacra un hymne du Péristéphanon. Sa
conduisit en Grèce, où elle devint la mère de
vie a aussi fait l’objet de la Cantilène de sainte
Minos, Sarpédon et Rhadamante. Europe est
Eulalie, qui est le plus ancien poème en lan-
aujourd’hui rarement attribué comme pré-
gue d’oïl dont nous disposions. En Allemagne,
nom.
Eulalia est apparu parfois comme un diminu-
tif d’Élisabeth
EUPHROSINA v. Euphrosne
EUSÈBE (14 août, 26 septembre, 29 octobre)
F. A. : Eusébie,
Eusebius, Euzebia, Eusebia,
Euzébie, Cebus, Sebus, Ysoie.
EUPHROSINE (1 janvier, 7 mai)
er
O. : du grec eusébios, « pieux ».
F. A. : Eufrosyne, Euphrosyne, Euphrosina.
Sorti à peu près complètement de l’usage,
O. : du grec euphrosunè, « joie, allégresse ».
ce prénom fut courant aux premiers siècles,
Ce prénom, qui a le même sens que Laetitia, en raison de sa résonance chrétienne. Il reprit
est assez proche d’Euphrasie et de ses dérivés de la vigueur au XIXe siècle. Un pape nommé
(Euphrase, Eupraise, Euphraxie, etc.), dont la Eusèbe mourut en 310, en Sicile. Sainte
signification (« qui parle bien ») n’est cepen- Eusébie, petite-fille de sainte Gertrude, fut
dant pas la même. Chez les Grecs, Euphrosyne abbesse de Nivelle au VIIe siècle. L’écrivain
était une des trois Grâces qui appartenaient à grec chrétien Eusèbe de Césarée, mort en
la suite d’Apollon. Ce fut aussi le nom d’une 340, est l’auteur d’une importante Histoire
solitaire d’Égypte, au Ve siècle, dont les reli- ecclésiastique, dont l’exactitude a néanmoins
ques furent transférées à Beaulieu, près de été contestée.
173
174
175
Angleterre, où elle s’est confondue avec des Eppe, Eppo, Eburo, Ebbe, Eber,
noms celtiques (Eiblin, Eibhlin) dérivés de la Evert, Ebi, Ebel, Epp, Eb, Aibel, Epe,
racine eivlin, « aimable, plaisant ». Eppien, Epco, Eep, Ep, Ebbegie,
Au XIXe siècle, Evelina et Evelyn furent Ebbigie, Ebeles, Ebelien, Ebelina,
très en faveur en Angleterre, tout comme au Ebeltje, Epkje.
Pays de Galles. Évelyne (ou éveline) fut égale- O. : du german. eber, « sanglier », et hart,
ment d’un usage très courant en France entre « dur, fort ».
les deux guerres mondiales. Dans les pays
Ce prénom d’origine germanique est attesté
anglo-saxons, le nom d’Evelyn a parfois été
dès le IXe siècle dans le Polyptyque d’Irminon.
attribué à des garçons, notamment au roman-
Dans son Namen Büchlein, Luther avance à son
cier anglais Evelyn Waugh et à l’acteur John
sujet l’étymologie fantaisiste de « suprême
(Evelyn Cyril) Wayne.
conseil » (Obers Rat). Eberhard est en fait le
EVELINO v. Éveline nom le plus répandu, en pays germanique,
EVELYN v. Éveline de ceux dont le premier élément comprend
le nom du « sanglier » (Eber) : Eberhild,
ÉVELYNE v. Éveline
Ebergund, Eberfried, Eberwein, Eberulf,
EVELYNN v. Éveline Eberhelm, Ebermund, Eberwin, Eberwolf,
EVELYNNE v. Éveline etc. Chez les anciens Germains, le sanglier
était un animal de sacrifice consacré au dieu
EVERARD v. Evrard
Freyr, divinité de la troisième fonction (abon-
EVERHARD v. Evrard dance, fécondité). La consommation rituelle
EVERMODE v. Évremond du sanglier ou du porc faisait notamment par-
tie des anciens usages de Noël (Jul). Plusieurs
EVERMOND v. Évremond
casques germaniques ornés de sangliers ont
EVERMONDE v. Évremond également été retrouvés. Un Ebbo, abréviatif
EVERT v. Evrard d’Eberhardus, est attesté dès 1029. Les formes
EVGUECHA v. Eugénie
féminines, aujourd’hui sorties de l’usage, sont
Eberharde et Eberhardine.
EVGUEN v. Eugénie Ce prénom, surtout répandu en Alsace et
EVGUENI v. Eugénie en Souabe, a été constamment porté par les
EVGUENIA v. Eugénie
ducs et les comtes du Wurtemberg, parmi les-
quels un certain Eberhard V im Bart, mort en
EVI v. Ève
1496, qui fonda l’université de Tübingen. À la
EVIE v. Ève cour de Prusse, Eberhard von Danckelmann,
EVITA v. Ève mort en 1722, créa l’université de Halle et
l’Académie des arts de Berlin. Comme nom de
EVKA v. Ève
famille, Eberhard se retrouve en Alsace, avec
EVLYN v. Éveline des variantes telles que Eberhardt et Eberhart.
EVLYNN v. Éveline Aventurière de la fin du XIXe siècle, Isabelle
Eberhardt parcourut le désert et en rapporta
un roman, des articles et des nouvelles. Le
EVRARD (24 janvier, 17 avril, 22 juin, 14 août) même nom a été francisé en Ebrard, Everard
F. A. : Everard,
Eberhard, Eberhart, ou Evrard, avec la forme labialisée Euvrard,
Eberhardt, Eberharde, Eberhardine, fréquente en Normandie et en Franche-
Everhard, Ebert, Ebe, Eberle, Eble, Comté.
176
Des patronymes comme Evras, Evraut, d’une déformation d’Évremonde de type clas-
Evrot, Evrechon, Evrout ou Evrat représen- sique.
tent aussi des altérations d’Evrard. Le nom EVROPA v. Europe
de l’ancien président du Reich allemand, de
EWA v. Ève
1919 à 1925, Friedrich Ebert, est de même
origine. Le patronyme Ebel est un ancien
diminutif d’Eberhard, au même titre que EWALD (3 octobre)
Ebbe ou Ebbo, nom porté par deux arche- F. A. : Evaldo,
Evalda, Evald, Eowald, Wald,
vêques canonisés par l’Église : Ebbo de Sens, Wold.
mort en 740, et Ebbo de Reims, mort en 851. O. : d
u german. ewa, « loi, droit », et waldan,
Saint Eberhard, né en 1085, fut supérieur « commander, gouverner ».
du couvent des bénédictins de Biburg, puis
à partir de 1147 archevêque de Salzbourg. Ce nom, qui a connu une certaine faveur
Le comte Eberhard III de Nellenburg, mort en Allemagne depuis le XIXe siècle, fut porté
en 1078, fut également canonisé, ainsi que notamment par le poète romantique Ewald von
Eberhard de Tuntenhausen (près de Freising, Kleist (1715-1769) et par le sculpteur Ewald
en Bavière), dont le culte fut très répandu Mataré. Il y eut deux saints Ewald : Ewald le
du IXe au XVe siècles. Le bienheureux Evard, Blond et Ewald le Brun (les « Ewaldi »), frè-
mort en 958, fut prévôt de la cathédrale de res missionnaires d’origine anglaise qui s’em-
Strasbourg. Aebi est un abréviatif suisse. On ployèrent à évangéliser la Westphalie et furent
rencontre Jorrit chez les Frisons, et Hartl chez tués par le peuple, à Vest Recklinghausen, vers
les Bavarois. La forme britannique Everard 695. Johannes Ewald (1743-1781), auteur de
(avec ses diminutifs Evreder et Everett) a été La mort de Balder (1775), est considéré encore
illustrée par Sir Everard Home, chirurgien aujourd’hui comme le plus grand poète lyri-
écossais (1756-1832), et par le sénateur amé- que danois.
ricain Everett Dirksen. EWE v. Ève
EVREMODE v. Évremond
EWEN
F. A. : Owen,Euen, Ewhen, Owain, Ovin,
ÉVREMOND/ÉVREMONDE (10 juin)
Uwen.
F. A. : Evermond, Evermonde, Evermode, O. : du celtique eoghain, « jeunesse ».
Evremode, Ebermund, Ebermond,
Prénom celtique parfois confondu avec
Ebermonde.
Ewan ou Erwan, qui sont une adaptation
O. : du german. eber, « sanglier », et mund,
d’Yves, ou avec des formes bretonnes corres-
« protection ».
pondant à Eugène ou Eugenius. Dans cer-
Saint Évremond, mort vers 720, fut abbé de taines régions d’Écosse, le prénom Hugh a
Fontenay-les-Louvets, dans l’Orne. Le bien- aussi été utilisé comme substitut d’Ewen. Les
heureux Evermode, prémontré belge et ami anciennes traditions galloises ne mentionnent
de saint Norbert, devint au XIIe siècle évêque pas moins de trente-neuf Owen ou Owain, ce
de Ratzbourg, au Danemark. L’écrivain nor- qui explique sans doute la popularité dont ce
mand Charles de Saint-Évremond, auteur nom continue à jouir au Pays de Galles.
de la Comédie des académistes, dut s’exiler à Au début du XVe siècle, Owain Glyndyfrdwy
Londres à la fin du XVIIe siècle. Les formes (Owen Glendower) tenta de créer un royaume
Evermonde, Evermode et Evremode résultent gallois indépendant, mais il fut battu par le roi
177
Henry IV d’Angleterre. Le Domesday Book et donné, au XVIe siècle, son nom au célèbre
l’Anglo-Saxon Chronicle mentionnent la forme château viticole du Bordelais). On le rencon-
Uwen. En Bretagne, Ewen est l’éponyme tre encore aujourd’hui épisodiquement.
de Loguéven-en-Plouhinec, de Saint-Even
(Finistère), de Lannéven et de Lannévain-en- ÉZÉCHIEL
Clohars-Carnoët.
F. A. : Ezékiel,
Zeke, Ezechiele, Ezequiel,
EWHEN v. Ewen Hesekiel.
O. : de l’hébreu yekhezqe, « force de Dieu ».
178
179
180
FAAS v. Boniface
F nommée en hommage à Fabius Cunctator.
Elle compta Bernard Shaw et H.G. Wells
FABA v. Fabien
parmi ses membres. Dans la langue popu-
FABIA v. Fabien
laire allemande, « Fabian » désignait autre-
FABIAN v. Fabien fois la famine. La forme Fabiola fut mise
FABIANE v. Fabien à la mode par le roman du cardinal N.P.
Wiseman, Fabiola (1845), qui est une évoca-
FABIANO v. Fabien
tion hagiographique de l’église des catacom-
FABIANUS v. Fabien bes. L’épouse de Baudoin Ier, devenue reine
FABIE v. Fabien des Belges en 1960, se dénommait Fabiola de
Mora y Aragón. Fabien et Fabienne ont connu
FABIEN/FABIENNE(20 janvier, 27 décembre) en France une certaine faveur au début des
années 1940 (le footballeur Fabien Barthez,
F. A. : abian, Fabiane, Fabiola, Fabio,
F gardien de but de l’équipe de France).
Fabis, Fabiano, Fabia, Fabianus,
FABIO v. Fabien
Faba, Fabie, Fava.
O. : du latin Fabius, nom d’une famille FABIOLA v. Fabien
romaine (dérivé de faba, « fève »). FABIS v. Fabien
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182
FÉLICITÉ v. Félix
FERDINAND/FERDINANDE
FELIPA v. Philippe
(30 mai, 27 juin)
FELIPE v. Philippe
F. A. : ernand, Fernande, Ferdie, Ferd,
F
FÉLISE v. Félix Fernando, Ferdinando, Hernando,
183
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185
collège des prêtres institué par Domitien en de Mars au premier mois du printemps. Les
l’honneur de la famille Flavia. Au Ier siècle de Floralies étaient également célébrées cha-
notre ère, l’historien juif Flavius Josèphe fut que année à Rome en l’honneur de Flora (v.
l’interprète de Titus au siège de Jérusalem, Florent).
puis écrivit plusieurs livres importants, dont FLORÉALE v. Floréal
La guerre juive et les Antiquités judaïques. Le
FLORENCEAU v. Florent
bref passage concernant Jésus que l’on trouve
dans ce dernier ouvrage (18,3,3) résulte FLORENCIA v. Florent
sans doute, au moins en partie, d’une inter- FLORENCIANO v. Florent
polation chrétienne. Flavien, patriarche de
FLORENCIO v. Florent
Constantinople au Ve siècle, s’opposa aux
partisans d’Eutychès, doctrinaire du mono- FLORENS v. Florent
physisme.
Le prénom Flavius revint à la mode à la FLORENT/FLORENCE
Renaissance. Les formes Flavien et Flavienne (4 juillet, 5 octobre, 24 novembre, 1er décembre)
furent assez communes au XVIIIe siècle. Elles
paraissent faire actuellement leur réappari- leur, Flora, Florian, Floriane,
F
F. A. :
186
FOLKER v. Volker
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FRERICH v. Frédéric
FRIEDA (18 juillet, 8 décembre)
FRERIKA v. Frédéric
F. A. : Frida, Freda, Friedel.
FRERK v. Frédéric
O. : du german. fried, « paix, protecteur ».
Ce prénom, utilisé souvent de façon indé-
FREYA (21 avril) pendante, est en général un diminutif d’El-
F. A. : Freyja, Freia, Freja, Freija. friede ou de Frederika, ou encore, plus
O. : du german. Freyja, nom de divinité. rarement, de prénoms comme Friedegunde,
Friederun, Friedeswind, etc. Le peintre Frida
Fille de Njödhr, dieu de l’eau, de la pluie et Kahlo fut l’épouse de Diego Rivera, l’un des
du vent, Freya, dans l’ancienne religion ger- maîtres du muralisme mexicain. Elle décida
manique, était la déesse de l’amour et de la dans les années 1930 d’écrire son prénom
beauté. Les chats et les cygnes étaient ses ani- « Frieda » pour le rapprocher de la dénomi-
maux favoris. Sœur du dieu Freyr, dont elle nation allemande de la paix (Friede).
partage les attributs, cette déesse vane, appe-
FRIEDEL v. Elfriede, Frédéric, Frieda et Godefroy
lée parfois aussi Vanadis (la « dise des Vanes »
ou la Grande Dise), ne doit pas être confon- FRIEDENAND v. Ferdinand
due avec Frigga (Frigg, Frija ou Frea), épouse
FRIEDERIKE v. Frédéric
du maître des dieux, Odhinn-Wotan.
Dans l’Edda scandinave, le géant à qui les FRIEDES v. Godefroy
dieux Ases s’adressent pour construire la for- FRIEDL v. Frédéric
teresse d’Asgard demande Freya en échange
FRIEDRICH v. Frédéric
de ses efforts. Le refus des Ases de tenir leur
promesse aboutira au « crépuscule [ou des- FRIK v. Fritz
tin] des dieux » (ragnarökr). Assimilée par FRIKA v. Frédéric
les Romains à Vénus, Freya a donné son nom
au mot allemand pour « vendredi » (Freitag, FRIKKIE v. Fritz
« jour de Freya ») et, de même, à l’anglais FRIN v. Séverin
Friday. Elle a survécu dans le folklore sous
FRINGS v. Séverin
les noms de Bertha, Berchta ou Perchta. On
retrouve dans son nom la racine germanique FRITSIE v. Fritz
190
191
F. A. :F
ulvius, Fulvia, Fulvian, Fulviane, FUSCIANUS v. Fuscien
Fulvienne, Fulviah, Fulvi, Via.
O. : d
u latin fulvus, « fauve, jaunâtre, jaune-
FUSCIEN/FUSCIENNE (11 décembre)
rouge ».
F. A. : Fuscianus, Fusciane.
Fulvius fut à Rome le nom d’une famille
O. : du latin fuscus, « noir ».
illustre, à laquelle appartenaient notam-
ment Marcus Fulvius Flaccus (décrit par Peu à la mode aujourd’hui, ce prénom
Cicéron comme un partisan des Gracques) connut son heure de gloire au XIXe siècle.
et Marcus Fulvius Nobilior, le vainqueur des Saint Fuscien, au IIIe siècle, aurait subi le
Etoliens. Fulvia fut le nom de l’épouse du martyre à Amiens.
192
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GAAF v. Gabriel
GABAY v. Gabriel
G En Allemagne, la forme féminine Gabriele
a connu un succès qui n’est pas démenti
depuis la publication, en 1895, du feuille-
GABEL v. Gabriel
ton de Gabriele Reuter, Aus güter Familie. En
GABIN v. Gabriel 1958, Gabriele venait encore au premier rang
GABOR v. Gabriel des prénoms féminins en Allemagne fédérale.
GABREL v. Gabriel Aux États-Unis, Gabriel a surtout été employé,
comme beaucoup d’autres noms bibliques,
GABRIEL/GABRIELLE (29 septembre) dans la communauté noire. En France, le nom
de Gabriel (porté notamment par le philosophe
F. A. :G
aby, Gabin, Gabriele, Gabriela, Gabriel Marcel et l’écrivain Gabriel Matzneff)
Gabriella, Gabrielo, Gabriello, a aussi donné naissance à des patronymes,
Gabrio, Gabel, Gabay, Gabriël, comme Gabriel, Gabriello, Gabrielli, etc.
Gavriil, Gaaf, Gavriounia, Gabor,
GABRIËL v. Gabriel
Gabrel, Jella, Gabry.
GABRIELA v. Gabriel
O. : d
e l’hébreu gabri, « homme, héros », et
el, « Dieu ». GABRIELE v. Gabriel
194
GALVAN v. Gauvain
GAÉTAN/GAÉTANE (7 août)
GALVANO v. Gauvain
F. A. :C
ajetan, Kajetan, Gaetano, Caetano,
GAMIER v. Werner
Gaëtan.
O. : d
u latin Caietanus, « originaire de la ville GANGEL v. Wolfgang
de Caieta ». GANOR v. Jennifer
D’après Virgile (Enéide, VIII), la ville de
Caieta, dans le Latium, qui porte aujourd’hui GARANCE
le nom de Gaëte (Gaeta), aurait à l’origine
F. A. : Warand, Weriant, Werant.
reçu le nom de la nourrice d’Enée. Cette
O. : du german. wratja, « garantie ».
étymologie est toutefois controversée. En
Europe, ce prénom relativement récent n’a Le vieux mot français « garance », synonyme
guère été répandu que dans les pays latins. de « garantie » (formes médiévales : warantia
Caetano est fréquent au Portugal, ainsi qu’au et warentia), se rattache habituellement au
Brésil. Saint Gaëtan de Thiene, mort à Naples francique wratja, de même que l’ancien verbe
en 1547, fut le fondateur de l’ordre des Clercs « garir » dérive du francique warjan, « garan-
réguliers théatins. En France, Gaëtan, comme tir » (cf. l’allemand wahr, « vrai »). On retrouve
Gontran, est passé de mode au début du XXe ici la permutation classique du g et du w : à
siècle, après avoir été longtemps considéré côté du terme « garant », on trouvait aussi
comme un prénom « snob ». Il reste employé la forme « warrant » (qui a survécu dans la
au Québec. langue anglaise). Toutefois, comme prénom,
GAËTAN v. Gaétan Garance peut aussi se rattacher à l’ancien nom
de personne germanique Garanger, de waran,
GAETANO v. Gaétan
« garder », et hari, « armée », avec intercala-
GAIL v. Abigaïl tion du suffixe ing comme dans Béranger.
195
196
GAUDEBERTE v. Gaubert
Ce prénom est à l’origine un diminutif de plu-
sieurs noms germaniques, comme Gastiwald,
Gastram, Gastbald, Bodogast, Hiltigast, etc. GAUDEMER (22 janvier)
La racine gast a d’abord désigné celui qui était F. A. : Gaudmer, Galdemer.
accueilli au cours d’un voyage, puis celui qui O. : du german. waldan, « gouverner,
accueillait (cf. le français « hôte », qui a les commander », et mar, « célèbre, renommé ».
deux sens). On la retrouve dans l’allemand
Gast et l’anglais guest, « invité ». Ce prénom, à ne pas confondre avec Gaubert
Saint Gaston, qui introduisit Clovis dans la (Gaudebert) ou Joubert, est une forme fran-
foi chrétienne et fut sacré évêque d’Arras en çaise du nom de Waldemar (v. notice), qui fut
499, fut l’objet d’un culte assez vif au Moyen très courant dans les pays germaniques à partir
Âge. Gaston a été un prénom très commun du Moyen Âge. Il fut illustré notamment par
dans le Sud-Ouest de la France, où il s’est quatre rois de Danemark (entre le XIIe et le XIVe
vraisemblablement confondu avec l’adjectif siècles), ainsi que par le margrave Waldemar
ethnique « gascon ». Il fut porté notamment de Brandebourg (v. 1281-1319), l’ingénieur
par les vicomtes de Béarn et les comtes de danois Valdemar Poulsen et l’écrivain alle-
Foix. Gaston de Foix, dit Phébus ou Phœbus, mand Waldemar Bonsels. Saint Gaudemer,
auteur d’un célèbre Livre de la chasse, lutta évêque de Novare, en Italie, mourut vers 418.
contre les Armagnacs et légua tous ses biens à On retrouve ce nom dans plusieurs patrony-
la France. Le nom de Gaston connut une nou- mes : Gaudemer, Galdemer (dans le Midi) et
velle vogue au XIXe siècle, et fut notamment Gaudemet (Franche-Comté).
illustré par le romancier Gaston Leroux. Le GAUDMER v. Gaudemer
personnage de Gaston la Gaffe a été inventé GAULTIER v. Gautier
par le dessinateur Franquin.
GAULTIÈRE v. Gautier
GASTONE v. Gaston
GAUTHIER v. Gautier
GAUTHIÈRE v. Gautier
GAUBERT (2 mai)
F. A. :G
audebert, Jaubert, Joubert,
GAUTIER (9 avril)
Jouberte, Gaudeberte, Gualber,
Gualberto, Goberto. F. A. : authier, Gauthière, Gaultier,
G
O. : d
u german. gault, nom de divinité (très Gaultière, Galtier, Galtière,
tôt confondu avec le nom des Goths), et Gualtiero, Walter, Walther, Bhaltair,
bert, « brillant ». Ualtar, Walt, Wat, Wolt, Welter,
Walz, Waly, Wouter, Wolterdina,
Plusieurs répertoires allemands donnent ce
Walthera, Waltersje, Walterus.
prénom comme synonyme de Waldebert, en
O. : du german. waldan, « commander,
dépit de la différence de racine. Gaubert fut un
gouverner », et her, « armée ».
prénom très employé au Moyen Âge. Tombé
par la suite en désuétude, il semble aujourd’hui Très répandu dans les pays germaniques,
revenir à la mode. Il a surtout laissé sa trace dans le nom de Walther (ou Walter) a abouti
197
GAWAIN v. Gauvain
GAUVAIN GAWAYN v. Gauvain
F. A. :G
avin, Gawain, Gavan, Gaven, GAWEN v. Gauvain
Gawayn, Gawen, Galvano, Gauwe, GAYL v. Gaylord
Galvan, Gouke, Gauvin.
GAYLER v. Gaylord
O. : d
u vieux-gallois gwalchmai, « faucon de
la plaine ». GAYLOR v. Gaylord
198
GENE v. Eugénie
F. A. :
Gayler, Gallard, Gaylor, Gayl.
O. : du français « gaillard ».
GENEVIÈVE (3 janvier)
Ce prénom anglais, un peu passé de mode
aujourd’hui, eut son heure de gloire à la fin du F. A. : inette, Ginou, Guenièvre,
G
XIXe siècle, époque à laquelle il fut porté par Genoveva, Veno, Geva, Veni,
de très nombreux héros de romans. Gaylord Genovefa, Guenovefa, Gina, Guenia,
ne résulte pas d’une association des mots Genovevo.
anglais gay et lord. C’est tout simplement une O. : du german. gen, « jeune » (signification
199
GENSERICH v. Genséric
GEOFFREY v. Geoffroy
GEORGES/GEORGETTE
(15 février, 23 avril)
F. A. : eorgie, Georgina, Georgine, Georgia,
G
GEOFFROY (8 novembre)
Georgius, Georg, Jörg, Jürgen,
F. A. :G
eoffrey, Jeffrey, Jefferey, Jeff, Jeffie, Geordie, Georgy, Jorge, Giorgio,
Goffert. Georas, Georgene, Giorgia, Giorgina,
O. : d
u german. Gaut, nom de divinité (très Jürg, Gorch, Görch, Görgel, Jörn,
tôt confondu avec le nom ethnique des Seiorse, Sior, Jorick, George, György,
Goths), et fried, « paix, protecteur ». Joris, Göran, Gora, Georguï, Egor,
Youri, Yourassia, Youka, Gheorghe,
étant donné la proximité des formes, ce
Jory, Jörgine, Jurriana, Gueorguina,
prénom a souvent été assimilé à Godefroy
Yorick, Inoulia, Youria.
(Gottfried). Il fut jadis très répandu en
O. : du grec gé, « terre », et ergon, « travail,
France, où il a laissé sa trace dans plusieurs
travailler ».
noms de famille, comme Geoffroy, Jeffroy,
Geoffré, Joffret, Joffrin, Joffre, etc. Au lende- L’étymologie de ce nom explique le titre des
main de la Première Guerre mondiale, le nom Géorgiques de Virgile, épopée principalement
du maréchal Joffre fut d’ailleurs parfois donné consacrée au monde rural et au travail de la
200
terre. Saint Georges, mort en Palestine vers 1910, on appellait « Géorgiens » un groupe de
302, est censé avoir triomphé d’un célèbre poètes anglais qui attachaient la plus grande
dragon qui dévastait la Libye. Devenu patron importance aux considérations de forme. La
national de l’Angleterre, son nom se trouva George Cross est une décoration créée par le
associé à de nombreux récits mythiques liés roi Georges VI en 1940, pour récompenser
à la « matière de Bretagne » et au cycle arthu- des actes de bravoure ne relevant pas des hon-
rien. Sa légende s’est rapidement superposée neurs militaires. Depuis 1970, George semble
à celle des héros sautoctones (c’est-à-dire toutefois être en net déclin en Angleterre et en
tueurs de dragons) du paganisme : Persée, qui Écosse. La forme Yorick, que l’on trouve dans
tua le dragon retenant Andromède prison- Hamlet, est propre au Danemark, mais porte
nière, Apollon, vainqueur du serpent Python, l’empreinte de la forme russe Youri. Aux états-
Héraklès, Smertrius (l’Hercule gaulois), Unis, l’état de Géorgie a été ainsi dénommé en
Siegfried, etc. Son caractère paysan (équiva- hommage au roi Georges II d’Angleterre. En
lent du latin Agricola, son nom le désigne France, où l’on se souvient du Georges Dandin
comme agriculteur) lui a aussi valu de jouer de Molière (1668), ce prénom a été porté à
un rôle dans certains rites de fertilité printa- date plus récente par l’anthropologue Georges
nière, regroupés et récupérés par l’Église dans Vacher de Lapouge, l’homme politique Georges
les coutumes des Rogations. Valois, le poète et chanteur Georges Brassens,
C’est au Moyen Âge, vraisemblablement en le chanteur Georges Moustaki et l’écrivain
1220, que saint Georges succéda à Édouard Georges Bernanos.
le Confesseur comme patron de l’Angleterre. GEORGIA v. Georges
En 1222, le concile d’Oxford fit de sa solen-
GEORGIE v. Georges
nité une fête nationale. Son nom, porté par
plusieurs souverains hanovriens, se répandit GEORGINA v. Georges
à partir du XVIIIe siècle. Plus de 125 églises GEORGINE v. Georges
lui sont dédiées en Grande-Bretagne. Saint
GEORGIUS v. Georges
Georges est aussi le patron de l’Aragon, du
Portugal, de la Catalogne, de la Géorgie, de GEORGUÏ v. Georges
la Sicile, et des villes de Gênes, Venise et GEORGY v. Georges
Barcelone. Son culte fut popularisé dans toute
l’Europe par les Normands et les Croisés. GERA v. Gérard
201
fille de la famille Fitzgerald, famille arrivée brigadier Gérard l’un de ses principaux héros
d’Italie au XIIe siècle. (c’était, il est vrai, un soldat gascon de l’armée
Au Pays de Galles, le nom de Gérald se ren- napoléonienne).
contre dès le XIIe siècle, époque à laquelle vécut En France, Gérard, très fréquent jusqu’au
le célèbre historien Gérald de Barry (Giraldus milieu du XXe siècle, semble depuis en déclin.
Cambrensis). La forme actuelle est Geralt. Le prénom a été porté par le poète Gérard
Gerold et l’abréviatif Jerry sont surtout répan- de Nerval, le général prussien Gerhard von
dus aux États-Unis. On trouve Géraldine, en Scharnhorst, l’écrivain Gerhardt Hauptmann,
1816, dans un poème de Coleridge intitulé le géographe Gerhard Kremer, dit Mercator
Christabel. C’est aujourd’hui le prénom des (1512-1594), et plus récemment par l’acteur
actrices Géraldine Page et Geraldine Chaplin. Gérard Philipe, le cinéaste Gérard Blain, le
En France, où ce nom est resté d’un usage chancelier allemand Gerhard Schröder, etc.
constant au cours des derniers siècles, Gérald L’abréviatif Gary a surtout été illustré par l’ac-
a donné aussi bon nombre de noms de famille, teur américain Gary Cooper.
comme Géraud, Giraud, Giraudin, Giraudat, GERARDA v. Gérard
Giraudoux, Géraudy, etc.
GÉRARDE v. Gérard
GERALDINA v. Gérald
GÉRARDIN v. Gérard
GERALLT v. Gérald
GERARDO v. Gérard
GÉRAUD v. Gérald
F. A. :G
érarde, Gerhard, Gerhart,
Gerhardt, Gérardin, Gerardo, GERD v. Gérard
Gerarda, Gherardo, Gearard, Girard,
Gerd, Gert, Geert, Jerrit, Gard,
Garrit, Gary, Gerardus, Gersten,
GERDA
Geeraard, Geerhard, Gerharda, F. A. : erta, Gerdi, Garda, Gardina,
G
Gerhardina, Geerte, Gera, Jerta, Gerdina, Gärd.
Gertjie. O. : du german. gerdr, « protection,
O. : d
u german. ger, « lance, pique », et hard, protectrice ».
« dur, courageux ».
Dans la religion germanique, Gerdr (Gerda)
Ce prénom fut très en usage au Moyen est une jeune et belle géante, fille de Gymir
Âge, particulièrement en Rhénanie et aux et Aurboda, dont le dieu Freyr tombe amou-
Pays-Bas, en raison de la popularité de saint reux. Convaincue (non sans mal) par un
Gérard de Toul (mort en 924), ancien cellé- messager de Freyr, Skirnir, elle se rendra à sa
rier du chapitre de Saint-Pierre-de-Cologne. passion et connaîtra l’amour dans les îles de
Au XIIIe siècle, la légende du « bon Gérard Bar. Comme prénom, Gerda revint à la mode à
de Cologne » (1250), attribuée à Rudolf l’époque du romantisme, lorsque Esai Tegner
von Ems, eut également beaucoup de suc- (1782-1846) publia un poème intitulé Gerda.
cès. Arrivé en Angleterre avec les Normands, La « petite Gerda » est aussi l’héroïne d’un des
Gérard connut une diffusion rapide. Au Pays plus célèbres contes d’Andersen, La reine des
de Galles, ce nom en recouvrit un autre, neiges. Thomas Mann, dans Les Buddenbrook
d’origine celtique : Gareth (v. notice). Moins (1901), fait de Gerda la femme de Thomas
répandu que Gérald, Gérard a cependant fait Buddenbrook. Ce nom a aussi été employé
carrière outre-Manche. Conan Doyle a fait du comme abréviatif de Gertrude et de Gérard
202
203
Gall. Il mourut en 812. On lui doit une Vie de Cœur ». Elle priait avec tant de ferveur, dit-
Charlemagne et un Martyrologe. on, que les souris grimpaient sur son chapelet
GEROME v. Jérôme
sans qu’elle s’en aperçoive. Cela lui a valu
d’être invoquée pour éloigner les rongeurs et
GERONIMO v. Jérôme
d’être considérée comme la protectrice des
GERROLT v. Gérald chats. Sainte Gertrude de Nivelles, morte en
GERRY v. Gérald et Jérôme 659, est la patronne des jardiniers.
Le nom de Gertrude fut très répandu au
GERSA v. Gersende
Moyen Âge. Il gagna la France à partir de l’Al-
GERSE v. Gersende sace, ainsi que l’Angleterre et les Pays-Bas. Les
diminutifs Gatty et Gattie sont particuliers
GERSENDE aux Anglais, mais tendent aujourd’hui à céder
le pas à Trudie, Gert et Gertie (ou Gerdie).
F. A. : Gerse, Gersa, Sende, Senda, Sendy. Gertrud reste un prénom relativement com-
O. : d
u german. ger, « lance, pique », et mun en Allemagne. Il fut porté par l’écrivain
swinth, « qui remporte des succès ». Gertrude Stein. Ce fut aussi le nom de l’hé-
Prénom médiéval, revenu en vogue au roïne principale du film Gertrud (1964), du
XVIIIe siècle. On le trouve dans un roman de Danois Carl Dreyer.
Gerhart Hauptmann, Kaiser Karls Geisel, sous GERTRUDIS v. Gertrude
la forme Gersuind.
GERTRUT v. Gertrude
GERSTEN v. Gérard
GERVA v. Gervais
GERT v. Gérard
GERTA v. Gerda
GERVAIS/GERVAISE (19 juin)
GERTJIE v. Gérard
F. A. : Gervasius, Gerva.
GERTRAUD v. Gertrude O. : du latin Gervaius, nom d’un martyr de
GERTRAUT v. Gertrude l’époque de Dioclétien ou de Néron.
GERTRUD v. Gertrude Saint Gervais, que saint Augustin présente
dans ses écrits comme un modèle de sainteté,
GERTRUDE (17 mars, 16 novembre) aurait trouvé la mort à Milan, en compagnie de
son frère saint Protais. Nous ne savons en fait
F. A. :G
ertrud, Gertrudis, Geltruda,
presque rien de ces deux personnages, dont
Trude, Truda, Trudy, Trudie, Gerdie,
le culte se répandit en Occident au Moyen
Jertrud, Gertrut, Gertraud, Gertraut,
Âge après la découverte « miraculeuse » de
Gerdrugt, Traudel, Geeske, Gesine,
leurs reliques, et qui sont probablement des
Drut, Drück, Gerda, Gartrude,
saints légendaires. Gervais et Protais ont leurs
Tula, Tuta, Geertruida, Geerdine,
églises à Milan, à Rome et à Paris. Tombé en
Getoussia, Giertru.
désuétude, le nom de Gervais était cepen-
O. : d
u german. ger, « lance, pique », et trud,
dant encore attribué, de façon occasionnelle,
« fidèle ».
vers 1940. Dans L’assommoir, d’Emile Zola, la
Dans la religion germanique, Gertrude est le blanchisseuse Gervaise est l’un des principaux
nom d’une Walkyrie. Sainte Gertrude, dite la personnages du cycle des Rougon-Macquart
Grande, religieuse bénédictine du XIIIe siècle, (1871-1893). L’ouvrage a été porté plusieurs
a été surnommée « la théologienne du Sacré- fois à l’écran, notamment en 1956 par René
204
Clément, sous le titre Gervaise, avec Maria ques tels que Giselfrid, Giselbrand, Giselhart,
Schell dans le rôle principal. Giselhidis, Giselrada, Giselboda, etc.
GERVASIUS v. Gervais
Les anciens textes font de saint Gislenus,
rebaptisé Ghislain, un apôtre d’origine grec-
GERWALD v. Gérald
que (peut-être un ancien évêque d’Athènes)
GESINE v. Gertrude qui serait venu évangéliser le Hainaut au VIIe
GESÙ v. Jésus siècle. Ami d’Aubert, évêque de Cambrai,
Ghislain fut le créateur d’une abbaye, près de
GETOUSSIA v. Gertrude
Mons, qui porte son nom. Son culte est resté
GEVA v. Geneviève très vif en Belgique et dans le nord de la France
GHEORGHE v. Georges (il a existé notamment un célèbre pèlerinage
Saint-Ghislain). La légende associe ce saint à
GHERARDO v. Gérard
un ours, ce qui confirme peut-être son origine
GHILAIN v. Ghislain grecque : dans l’ancien culte d’Artémis, des
petites filles que l’on appelait « oursonnes »
GHISLAIN/GHISLAINE (9 octobre) étaient en effet consacrées à cette divinité.
En Avesnois, l’avatar de Ghislain s’appelle
F. A. :G
uillain, Guillaine, Guislain, d’ailleurs Ursmer (Urs = ours).
Guislaine, Ghilain, Guylaine, Un peu passées de mode aujourd’hui, les
Gislain, Gislaine, Gisleno, Gislenus, formes françaises Ghislain et Ghislaine, que
Gelijn, Galein, Gelein, Gilein, Glein, l’on rencontre aussi occasionnellement en
Glijn, Gleitje, Lein, Lijn, Leijn, Hollande, furent très en vogue dans les années
Leinkje, Leintje, Lijntje, Gisèle, 1930. La forme Silke, propre à l’Allemagne
Gisela, Giselle, Gisella, Silke, Gisla. du Nord et à la Frise, connaît actuellement
O. : d
u german. gîsel ou gîsil, « pousse, un certain succès outre-Rhin. Les diminu-
rejeton descendant [d’origine noble] ». tifs Leinkje et Leintsje sont frisons. Comme
Le mot gîsel a d’abord eu le sens de « pousse, noms de famille, on trouve Gislain, Ghislain
tige » (et même « tige de flèche »), puis celui et Ghilain, ainsi que Gislard et Gisclard (après
de « jeune fille ». En latin, virgo, « jeune fille, inclusion de la racine hard, « dur, fort »).
vierge », est de même à rapprocher de virga, Gislon et Gisclon sont des hypocoristiques.
« tige, rameau flexible ». Certains auteurs En Alsace, des noms comme Gissel, Gissinger
préfèrent néanmoins faire dériver ce prénom et Gisselbrecht contiennent la même racine.
du mot germanique gisal ou gisl, « otage », ce Sainte Gisèle, sœur de Charlemagne et fille
terme ne signifiant pas ici l’otage de guerre, de Pépin le Bref, eut pour parrain le pape
mais désignant plutôt celui qui se porte Étienne II. La bienheureuse Gisèle, fille de
garant de quelqu’un d’autre. Au Moyen Âge, Henri II de Bavière et de Gisèle de Bourgogne,
l’« otage » était aussi celui à qui l’on concédait épousa saint Étienne de Hongrie et mourut en
une petite métairie avec une certaine portion 1060 dans un couvent près de Passau. Gisèle
de terre à cultiver, moyennant une redevance fut le nom d’une fille de Charles le Simple
annuelle. Le même radical, gisal, entre en qui épousa Rolf ou Rollon, premier duc de
composition dans des noms germaniques Normandie et ancêtre direct de Guillaume le
comme Theudogiselus ou Giselda. A l’origine, Conquérant. Au XIXe siècle, le ballet fantas-
le nom de Guillain ou Ghislain, identique à tique Giselle ou les Willis (1841), d’Adolphe
celui de Gisèle, recouvre en fait une série de Adam, fut inspiré par une ballade de Heinrich
diminutifs se rapportant à des noms germani- Heine. Aux Pays-Bas, Gisela doit sa popularité
205
au livre de Marlitt (Eugenie John), Reichsgräfin seul Anglais à qui l’on doive la fondation d’un
Gisela (1870). En Bavière, Gisela est aussi un ordre monastique, l’ordre des Gilbertines,
nom très populaire (avec la graphie Gisella puis des Gilbertins, qui fut supprimé par
courante dans les années 1930). Henry VIII en 1538. Egalement au XIIe siè-
GIACCHINO v. Joachim
cle, Gislebert (Gislebertus) était un sculpteur
bourguignon, à qui l’on attribue le tympan
GIACCOBE v. Jacques
du « Jugement dernier » dans la cathédrale
GIACOBO v. Jacques d’Autun.
GIACOMINA v. Jacques En Écosse, Gilbert fut utilisé comme subs-
titut d’un ancien nom celtique à résonance
GIACOMO v. Jacques
païenne, Gilbride (gille Brighid « serviteur de
GIACOPO v. Jacques la déesse Brighid »). Le mot anglais gib, dimi-
GIAN v. Jean nutif de Gilbert, désigne aujourd’hui dans la
langue populaire un chat mâle. En France, le
GIANINA v. Jean
nom de Gilbert est aujourd’hui attribué beau-
GIANNA v. Jean coup plus rarement qu’avant 1940.
GIELBERT v. Gilbert GILBERTA v. Gilbert
GIELBERTUS v. Gilbert GILBERTO v. Gilbert
GIELTJE v. Michel GILBERTUS v. Gilbert
GIERTRU v. Gertrude GILBRECHT v. Gilbert
GIGI v. Louis
206
David et Cadoc) d’importants textes liturgi- et d’argent (allemand Geld, « argent »). Au
ques et fut le fondateur, dans la presqu’île de cinéma, le prénom Gilda a été immortalisé
Rhuys (Morbihan), d’un monastère qui porte par Rita Hayworth dans le film Gilda, du réa-
aujourd’hui son nom. Il mourut le 29 janvier liseur américain Charles Vidor (1945).
570, dans l’île de Houat. GILDO v. Gildas
Sa vie, qui fut rédigée au IXe siècle, a donné
GILDRINA v. Gilles
matière à de nombreuses légendes. Grand
adversaire de Conomor, comte de Poher, GILEIN v. Ghislain
Gweltaz aurait ressuscité l’épouse de ce der- GILET v. Gilles
nier, Triphine, que son mari avait décapitée. GILIA v. Gilles
Triphine, que l’église a canonisée, devait par
la suite donner le jour à saint Tremeur. Le saint GILL v. Gilles
207
208
GLETRUDA v. Gertrude
GLADYS
GLIJN v. Ghislain
F. A. :Glad, Gladdie, Gleda.
O. : d
u gallois gwladys, « qui commande sur GLYN v. Glenn
un [grand] territoire ». GLYNN v. Glenn
209
(1061-1110), duc de Basse-Lorraine, qui Bas français, Godelieve est à l’origine une
fut le chef de la Première Croisade et le roi forme basse-allemande du prénom masculin
de Jérusalem. En Allemagne, Gottfried de Goteleib ou Gotleib. Ce dernier s’est ensuite
Strasbourg, poète courtois du début du XIIIe télescopé, en Allemagne, avec le prénom
siècle, écrivit un Tristan qui le rendit égale- Gottlieb (« qui aime Dieu »), créé de toutes
ment très célèbre. Le nom passa ensuite de pièces à l’époque du piétisme, au même titre
mode, avant d’être remis en honneur par la que Gottwert, Bleibtreu, Gottlob, Tugendreich,
littérature de chevalerie. Le mouvement pié- Leberecht, etc. (cf. le poète Friedrich Gottlieb
tiste en avait cependant fait usage aupara- Klopstock, le philosophe Johann Gottlieb
vant, comme d’ailleurs de beaucoup d’autres Fichte, le constructeur automobile Gottlieb
noms où intervient l’élément Gott (Gottlieb, Wilhelm Daimler). En Hollande, Godlef est
Gottlob, Gotthelf, Fürchtegott, etc.). toujours en usage.
Ce fut le nom du philosophe et logicien Née au diocèse de Thérouanne, dans le
Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716). Nord, sainte Godeliève fut au XIe siècle
Le diminutif Götz a connu une certaine l’épouse d’un aristocrate flamand, Berthold
vogue à la fin du XVIIIe siècle, grâce au Götz van Gistel (Ghistelles). Persécutée et empri-
von Berlichingen (1773) de Goethe. Gozlin sonnée par sa belle-mère, elle mourut vers
représente une forme hypocoristique. En 1070 étranglée par deux voleurs. Un monas-
Angleterre, Godfrey fut assez courant autrefois, tère et un puits miraculeux portent son
puis se confondit avec Geoffrey (Geoffroy). Le nom. Elle fait l’objet d’un culte très vif dans
prénom Godefroy était en France héréditaire la région de Bruges. Les abréviatifs Lieve et
chez les ducs de Lorraine. Le nom de famille Lieveke sont propres à la Hollande méridio-
Godebert représente une francisation de l’al- nale. Lieb et Liepie se rencontrent en Afrique
lemand dialectal Godfred ou Godfert. du Sud. Göde en Frise du Nord et Göke en
GODEL v. Godefroy Frise orientale sont des diminutifs de Godela,
Godelinde ou Godeberta.
GODELAINE v. Godeliève
On notera la parenté de ce nom avec la
GODELEINE v. Godeliève « famille » des Gudule (v. notice), Gudula et
GODELIEBA v. Godeliève Godola, qui est aussi très représentée dans
GODELIEFF v. Godeliève
le Nord et en Belgique (cf. sainte Gudule,
patronne de Bruxelles, et sainte Godulie, fille
de sainte Amalberge, morte dans le Brabant
GODELIÈVE (6 juillet) au VIIe siècle). La forme Godiva, propre à
F. A. :G
odelaine, Godeleine, Godoleine, l’Angleterre classique, est une latinisation de
Godeline, Godoleva, Godolefa, Godgifu (du vieil-anglais god, « dieu », et
Godolewa, Godelieba, Godelieff, gifue, « cadeau »). Lady Godiva de Coventry,
Godeva, Lieve, Godlef, Godolef, épouse de Leofric, comte de Mercie, fut l’hé-
Godeliva, Lieveke, Lieb, Liepie, roïne d’une célèbre légende qui inspira un
Goda. poème à Tennyson. On trouve Godeva dans le
O. : d
u vieil-haut allemand got, « dieu », et Domesday Book. Godefe est resté dans l’usage
leip (german. leiba), « fils, descendant ». jusqu’au XIVe siècle, donnant également nais-
sance au patronyme Goodeve.
L’étymologie parfois donnée pour ce nom
GODELINE v. Godeliève
à partir de got, « dieu », et leut, « peuple »,
est erronée. Prénom typiquement flamand, GODELIVA v. Godeliève
encore employé aujourd’hui dans les Pays- GODEVA v. Godeliève
210
GODOLEINE v. Godeliève
GONTRAN (28 mars)
GODOLEVA v. Godeliève
F. A. : ontrane, Gontram, Contrano,
G
GODOLEWA v. Godeliève
Gontrana.
GOFFERT v. Geoffroy et Godefroy O. : du german. gund, « combat », et hramm,
211
fut prononcée par Bossuet. Saint Louis de ment en 1885, lors de la prise de Khartoum
Gonzague (1568-1591), membre de la même par les troupes du Mahdi. Son histoire fut
famille, naquit au château de Castiglione et portée à l’écran, sous le titre de Khartoum, sur
s’engagea dans l’ordre des Jésuites. Il est l’un un scénario de Robert Ardrey. Par la suite, sa
des patrons des étudiants. Comme prénom, vogue ne s’est jamais démentie.
Gonzague n’a été utilisé en France qu’à par- En 1958, Gordon venait au 16e rang des
tir du XVIIIe siècle. Quoique encore porté par prénoms masculins écossais. En Angleterre et
l’écrivain-échotier Gonzague Saint-Bris, on ne au Pays de Galles, il fut surtout employé entre
le rencontre aujourd’hui presque plus. 1920 et 1940. Il a été noté à Zurich en 1937.
GONZAGUETTE v. Gonzague En France, Gordon s’est télescopé avec
des noms tels que Gordien, Gordienne,
GORA v. Georges
Gordian ou Gordiane, dérivés du nom de
GORAIDH v. Godefroy la ville de Gordium (aujourd’hui Gordion),
GÖRAN v. Georges en Asie Mineure, qui fut la capitale des rois
de Phrygie. C’est dans le temple de Zeus à
GORCH v. Georges
Gordium qu’Alexandre le Grand trancha d’un
GÖRCH v. Georges coup d’épée le célèbre « nœud gordien », dont
GORD v. Gordon un oracle prétendait que celui qui le dénoue-
rait deviendrait le maître de l’Asie.
GORDAN v. Gordon
Deux saints nommés Gordien et Epimache
GORDE v. Gordon auraient été exécutés à Rome sous Dioclétien
GORDEN v. Gordon ou Valérien. Au Moyen Âge, leur passion
légendaire connut un grand succès et, en 774,
GORDIE v. Gordon
on déclara même avoir retrouvé leurs reliques.
Saint Gorde (ou Gordius) est un centurion
GORDON (3 janvier, 10 mai) romain, dont Basile le Grand fait l’éloge dans
l’un de ses discours, qui aurait été tué à Césarée,
F. A. :G
ordie, Gordy, Gordan, Gorden,
en Cappadoce. Trois empereurs romains portè-
Gorde, Gord.
rent également le nom de Gordien.
O. : d
u vieil-anglais garadun, « colline de
Le nom de famille Gordon s’est répandu en
forme triangulaire ».
France avec l’immigration écossaise. Mais ce
Gordon est à l’origine un nom de lieu du nom pourrait aussi se rattacher à une source
Berwickshire, en Écosse, qui fut par la suite indigène, comme variante de Gourdon, qui
utilisé comme nom de famille et comme pré- dérive de « gourd » (« gord » au Moyen Âge,
nom. Le clan des Gordon fut à une époque cf. le village de Gordes, dans le Vaucluse). Il en
le plus puissant de tous les clans écossais. va de même de patronymes tels que Gordet,
Comme prénom, Gordon n’apparaît guère Gordin et Gordy. Au début du XXe siècle,
avant 1885. Auparavant, on ne le trouve Gordon Selfridge introduisit en Angleterre les
qu’exceptionnellement, comme dans le cas du méthodes commerciales américaines. Ce nom
poète Byron, qui reçut le prénom de Gordon fut aussi porté par le préhistorien Vere Gordon
(et celui de George) parce que sa mère était Childe, le biologiste américain Gordon
une héritière de ce clan. Son usage moderne Alexander, le chanteur Gordon MacRae et
est dû à l’immense popularité du général le journaliste James Gordon Bennett, né en
Charles Gordon, dit « Gordon Pacha », qui Écosse en 1795, qui fut le fondateur du New
fut gouverneur au Soudan et périt tragique- York Herald.
212
GORDY v. Gordon ton. Elles furent attestées jadis avec des gra-
GORE v. Grégoire phies comme Gulchuenn, Gulguenn, puis
Golchuenn et Goulfenn. Saint Goulven est
GÖRGEL v. Georges
le patron des villes de Goulien, Goulven
GORIUS v. Grégoire (Finistère), Saint-Golven-en-Caurel (Côtes-
GÖRRES v. Grégoire d’Armor) et Saint-Voulc’hien. Goulven a aussi
été utilisé pour « bretonniser » le nom de
GÖSTA v. Gustave
Georges.
GOTFRIDS v. Godefroy
GOULVENA v. Goulven
GOTFRIDUS v. Godefroy
GOULVENEZ v. Goulven
GOTHFRAIDH v. Godefroy
GOULWEN v. Goulven
GÖTSCHI v. Godefroy
GOULWENA v. Goulven
GOTTFREDO v. Godefroy
GOULWENIG v. Goulven
GOTTFRID v. Godefroy
GOUNIA v. Serge
GOTTFRIED v. Godefroy
GOUSTINA v. Auguste
GOTTFRIEDE v. Godefroy
GRAALD v. Gérald
GOTTI v. Godefroy
GRACE v. Gratien
GÖTZ v. Godefroy
GRACIE v. Gratien
GOTZI v. Godefroy
GRANIER v. Werner
GOUENDAL v. Gwendal
GRATA v. Gratien
GOUENNDAEL v. Gwendal
GRATIANE v. Gratien
GOUENNDAL v. Gwendal
GRATIANNE v. Gratien
GOUKE v. Gauvain
GOULC’CHEN v. Goulven
GRATIEN/GRATIENNE
GOULC’HENNIG v. Goulven
F. A. : ratiane, Gratianne, Grace, Gracie,
G
GOULIA v. Serge
Grazia, Graziella, Graziello, Grata,
Grato, Gratiniano, Giorsal, Engracia.
GOULVEN (1er juillet) O. : du latin gratia, « aimable, appréciée,
F. A. :G
oulwen, Goulwenig, Goulvena, pleine de grâce ».
Goulvenez, Goulwena, Goulc’hennig, L’empereur Gratien (359-383), né à
Goulc’hen. Sirmium, était le fils de Valentinien Ier.
O. : d
u gallois gwolwch, « prière », et Adversaire du paganisme, il fit enlever du
gwenn, « blanc, heureux » (étymologie Sénat, malgré la protestation du peuple expri-
controversée). mée par Symmaque, la statue de la Victoire.
Prénom typiquement breton, qui fut porté Il fut peu après renversé et tué par l’Espa-
par un saint évêque du Léon dans le courant gnol Maxime. Un moine italien du XIIe siècle,
du Xe siècle, et qui n’a pas cessé d’être attri- auteur d’une célèbre compilation, le Décret
bué depuis. Les formes Goulven, Goulwen de Gratien, qui constitue le premier recueil
et Goulc’hen coexistent depuis le vieux-bre- méthodique des Décrétales papales et du droit
213
214
GRISHILDE v. Griselda
GRISELDA (21 août) GRISSEL v. Griselda
F. A. :G
riseldis, Grisélidis, Grizelda, GRISSIL v. Griselda
Grishilda, Grishilde, Chriselda, GRITTIE v. Griselda
Grizzie, Girzie, Grizel, Grisel,
GRIZ v. Griselda
Grizzel, Grissel, Grissil, Grittie,
Griz, Selda, Zelda. GRIZEL v. Griselda
O. : d
u german. grisja, « gris », et hild, GRIZELDA v. Griselda
« combat ».
GRIZZEL v. Griselda
La première partie de ce joli prénom GRIZZIE v. Griselda
médiéval pose problème. La forme ancienne
GROMMES v. Jérôme
Grishild ou Grishildis n’est en effet pas attes-
tée. Certains en ont conclu qu’il s’agirait d’un GUALBER v. Gaubert
ancien nom « germano-chrétien », comme GUALBERTO v. Gaubert
215
216
Prénom attesté dès le VIIIe siècle sous la termédiaire de Guilielm), Guillaume est l’un
forme Gerricus. Le bienheureux Guerric (v. des prénoms masculins les plus attribués en
1070-1157), chanoine de Tournai, s’était fait France depuis plusieurs décennies. Avec un
moine après avoir rencontré saint Bernard. second élément constitué par helm, « cas-
Il est l’auteur de sermons assez célèbres, qui que » (cf. le français « heaume »), il signifie
sont parvenus jusqu’à nous. Son nom pour- « celui qui porte volontairement le casque, le
rait revenir prochainement à la mode. guerrier ». Son succès, qui ne date pas d’hier,
GUERRIQUE v. Guerric n’a guère subi d’éclipse qu’au moment de la
GUGLIELMA v. Guillaume
Première Guerre mondiale, car c’était aussi le
prénom du Kaiser. Sa vogue en Normandie
GUGLIELMO v. Guillaume
provient évidemment du nom de Guillaume
GUIDO v. Guy le Conquérant (v. 1027-1087), attesté sous
GUIDON v. Guy cette forme sur la Tapisserie de Bayeux, la
GUIDONNE v. Guy forme Willelm se trouvant aussi dans certains
GUILARKA v. Hilaire passages de la Telle de Bayeux (1077). Dès le
IXe siècle, le nom de Guillaume, activement
GUILHERME v. Guillaume
propagé par les Normands, devint populaire
GUILLAIN v. Ghislain
dans toute l’Europe. Lors d’une fête de Noël
GUILLAINE v. Ghislain à Bayeux, en 1171, on demanda à tous les
chevaliers présents qui ne se nommaient pas
GUILLAUME/GUILLAUMETTE Guillaume de se lever. Plus d’une centaine
(10 janvier) restèrent assis ! Le féminin Guillemette (ou
F. A. : uillemette, Wilhelm, Wilhelmine,
G Guillaumette) fut également très répandu aux
William, Willy, Bill, Billie, Willie, XIIIe et XIVe siècles.
Willi, Wiley, Wilkie, Wilkes, Wilson, Il existe plusieurs saints Guillaume, dont un
Williamson, Willis, Villem, Vilhelm, ermite du XIIe siècle, Guillaume de Malavalle,
Villiam, Willem, Guglielmo, Elma, qui créa l’ordre des Guillelmites et dont la
Mina, Minnie, Vilma, Minella, fête était autrefois célébrée particulièrement à
Vilhelmina, Guillelmina, Guglielma, Paris, en l’église des Blancs-Manteaux. Citons
Guillermo, Willabelle, Willa, Wilmette, aussi saint Guillaume, archevêque de Bourges
Wylma, Guillemet, Guillemin, Guilmot, au XIIIe siècle, issu de la famille des comtes
Guillerme, Guillou, Wilmot, Willème, de Nevers, et Guillaume d’Aquitaine, chef de
Villerme, Wil, Wilko, Wiltz, Helmke, guerre à la cour de Charlemagne, lui-même
Helmet, Helm, Gwylin, Guille, Liam, allié à la famille des rois carolingiens, qui
Vilmos, Guillen, Viguelm, Guilherme, combattit les Sarrasins et fonda le monastère
Gwilhu, Helmina, Helma, Willemintje, de Gellone dans le Languedoc.
Willemtien, Minka, Mintgen,
En Angleterre, le nom de Guillaume
Gulielma, Willemke, Willepien, Vimk,
connut une fortune extraordinaire après l’in-
Wymke, Wilmy, Wumke, Wimmichje,
vasion normande. C’est d’ailleurs Guillaume
Guillelmo, Viliam, Vilém, Wullum,
le Conquérant, vainqueur du roi Harold II à
Wip, Pim, Wiel, Wim.
la bataille de Hastings, qui fit rédiger le célè-
O. : d
u german. wil, « volonté », et helm,
bre Domesday Book (où l’on retrouve la forme
« casque, protection ».
Willelm). À l’époque de Henry II, William
Forme francisée de l’allemand Wilhelm, était le prénom masculin le plus répandu
par altération classique du w en g (et par l’in- outre-Manche. Il fut lentement supplanté par
217
John à partir du XIIIe siècle, mais, du XVIe au par des immigrants flamands à l’époque de
XIXe siècle, continua d’être porté par environ Henry Ier. En Lorraine, on trouvait encore au
20 % des garçons. C’est également au XIIIe XIXe siècle la forme Villaume. En Angleterre,
siècle qu’apparaissent des dérivés de William des prénoms comme Gillot ou Gillet se ratta-
comme Wylecoc, puis Wylmot, Wyll (dimi- chent en revanche plutôt à Gillian (Julienne).
nutif fréquent au XVIe siècle), Wilkin (dans Le signe d’imprimerie appelé « guillemet »
le roman de Dickens, David Copperfield, on doit par ailleurs son nom à son inventeur,
trouve le personnage de Wilkins Micawber), un imprimeur du XVIIe siècle dénommé
etc. L’un des compagnons de Robin des Bois Guillaume.
se nommait Will Scarlet. Il a survécu dans le Ce prénom a été illustré par quantité de
folklore anglais sous le nom de « Will o’ the personnages célèbres : l’humaniste Guillaume
Wisp ». Willie est un abréviatif classique en Budé, le théologien Guillaume d’Occam,
Écosse. Parmi les patronymes anglais dérivés fondateur du nominalisme, le germaniste
de William, on peut citer Williams, Wilmot, Wilhelm Grimm, les philosophes Wilhelm
Wilkinson, Williamson, Willmoth, Wilkins, Dilthey, William James, Hegel et Schelling,
Willie, Willey, Willison, Wilcoc, Gillam, les écrivains et poètes William Shakespeare,
Wellman, etc. Aujourd’hui, avec 451 000 por- William Blake, Liam O’Flaherty, Wilhelm
teurs, Williams vient encore au 3e rang des Raabe et Wilhelm Schlehel, les dessinateurs
noms de famille en Angleterre et au Pays de William Hogarth et Wilhelm Busch, le pia-
Galles. Les diminutifs Bill et Billie ont connu niste Wilhelm Kempff, le chef d’orches-
une grande faveur aux États-Unis. tre Wilhelm Furtwängler, les chirurgiens
En Allemagne, Wolfram von Eschenbach Guillaume Dupuytren et William Harvey, les
écrivit au XIIIe siècle une grande épopée poètes Guillaume de Lorris, Guillaume de
intitulée Willehalm. Comme ancienne forme Machaut et Guillaume Apollinaire, l’inventeur
allemande, on trouve aussi Willahelm. Dans Guglielmo Marconi, l’Américain « Buffalo
les pays de langues germaniques, le succès Bill » (William Cody), William Booth, fonda-
de Guillaume est surtout dû à Guillaume teur de l’Armée du salut, etc.
d’Orange, qui participa à la lutte contre les
Sarrasins à l’époque de Louis le Pieux (IXe GUILLE v. Guillaume
siècle), à Guillaume Ier de Nassau, dit le GUILLELMINA v. Guillaume
Taciturne (1533-1584), stathouder (lieute-
GUILLELMO v. Guillaume
nant gouverneur) de Hollande et organisateur
du soulèvement des Provinces-Unies contre GUILLEMET v. Guillaume
l’occupation espagnole, et aux membres de GUILLEMETTE v. Guillaume
la dynastie prussienne (Frédéric-Guillaume
GUILLEMIN v. Guillaume
Ier, le « Roi-Sergent », père de Frédéric II le
Grand). GUILLEN v. Guillaume
La légende de Guillaume Tell (fin du XIIIe GUILLERME v. Guillaume
siècle), héros de l’indépendance suisse, qui
GUILLERMO v. Guillaume
trouve ses racines dans la mythologie celti-
que, a aussi inspiré de nombreux artistes, GUILLOU v. Guillaume
dont Schiller (Guillaume Tell, 1804) et Rossini GUILMOT v. Guillaume
(Guillaume Tell, 1829). La forme irlandaise
GUINIA v. Virginie
de Guillaume est Liam. La forme galloise,
Gwylim, passe pour avoir été introduite GUISLAIN v. Ghislain
218
219
le sociologue Gustave Le Bon et les pein- german. witu, « bois », et kind, « enfant »),
tres Gustave Courbet et Gustave Moreau, nom du chef saxon qui, au VIIIe siècle, résista
fut surtout populaire en Suède, à la suite aux troupes de Charlemagne et à la christiani-
du roi Gustave Ier (1496-1560), fondateur sation. Widukind, avec ses dérivés Wedekind
de la dynastie des Vasa, dont on fête encore et Wittikind, était encore attesté à Linz, en
aujourd’hui tous les 6 juin l’anniversaire de Autriche, en 1963.
l’élection en 1523. Au XVIIe siècle, le roi Le sens originel de Guido semble avoir été
Gustave-Adolphe soutint la cause des pro- « celui qui connaît la forêt, forestier ». De là
testants pendant la guerre de Trente Ans et provient sans doute aussi la signification ori-
triompha des Impériaux à Breitenfeld. En ginelle du mot « guide ». Saint Guy (Guido),
Allemagne, Gustav (ou Gustaf) fut au Moyen martyrisé en Italie au début du IVe siècle, fit
Âge principalement utilisé dans la noblesse, l’objet d’un culte très vif au Moyen Âge. Ses
puis se répandit un peu partout. Il fut courant reliques, dispersées dans plus de 150 localités,
dans toute l’Europe au XIXe siècle. Gustavia passaient pour guérir les maladies nerveuses,
est le nom de la capitale de l’île de Saint et notamment l’épilepsie, appelée « danse de
Barthélémy (Antilles Françaises). saint Guy » dans la plupart des pays d’Eu-
GUSTAVIANA v. Gustave rope. Saint Guy est également le patron de
la Poméranie, de la Saxe, de la Bohême, de la
GUSTAVINE v. Gustave
Basse-Saxe et de la Sicile. Son corps fut trans-
GUSTAVO v. Gustave porté à Prague durant la guerre de Cent ans. Un
GUSTAVUS v. Gustave autre saint Guido, « le Pauvre d’Anderlecht »,
GUSTEL v. Gustave
fut religieux dans le Brabant. Au XIIIe siècle,
Gui de Dampierre défendit, en s’appuyant
GUTA v. Gudrun et Gudule sur le peuple, les libertés de la Flandre, que
GUTTA v. Gudule Philippe le Bel tentait de placer sous l’autorité
royale en encourageant les vélléités d’indépen-
dance de l’oligarchie citadine.
GUY (15 juin, 12 septembre)
En Angleterre, Guy est tombé en discrédit
F. A. :G
uyot, Guyotte, Guyon, Guyonne, après l’affaire de la « conspiration des pou-
Guido, Wido, Veit, Vitus, Vit, Gwig, dres » (1605), complot catholique (dont le
Guidon, Guidonne, Gwij, Gwijde. chef se nommait Guy Fawkes) visant à faire
O. : d
u german. witu, « bois », confondu par sauter le Parlement. Il a néanmoins survécu
la suite avec le nom de saint Vitus (du grâce aux nombreuses festivités populaires
latin vita, « vie »). qui se déroulent chaque année le 5 novembre
La racine de ce nom correspond au gotique (jour anniversaire de la conspiration), au cours
widu, au vieil-haut allemand witu, à l’anglo- desquelles on brûle, au milieu d’un joyeux
saxon vudu (cf. l’anglais wood, « bois », qu’il charivari, un mannequin grotesque dénommé
faut peut-être également rapprocher du gau- « guy » et représentant Guy Fawkes. Il a éga-
lois vidus, même sens). Elle se confondit par lement été en partie réhabilité par le roman de
la suite, selon l’altération classique du g en Walter Scott, Guy Mannering (1815).
v/w, avec le nom de saint Vitus, d’où les for- Ce prénom a été illustré par l’écrivain Guy
mes Veit, Vit, etc. La forme flamande et néer- de Maupassant, le poète flamand Guido
landaise est Guido ou Wido. En Allemagne, Gezelle, le peintre italien Guido di Pietro,
Wido est un diminutif fréquent de noms com- l’explorateur Vitus Behring, qui découvrit
mençant par Wid-, notamment Widukind (du le détroit portant son nom, le cinéaste Veit
220
GWENDOLEN v. Gwendoline
GWENAËL/GWENAËLLE(3 novembre)
F. A. :G
wennaël, Gwenn Aël, Gwenhaël, GWENDOLINE (14 octobre)
Gwennaëlle, Gwennhaël, Gwenal,
F. A. : wenda, Guenna, Gwennie,
G
Gwenel.
O. : d
u celtique gwenn, « blanc, heureux », et Gwendolen, Gwendolyn,
hael, « généreux ». Gwendaline, Guendolen.
O. : du celtique gwenn, « blanc, heureux », et
Ce prénom est actuellement très à la mode dolyn, « cercle ».
en France, comme d’ailleurs beaucoup
d’autres prénoms bretons. On le confond par- Etymologiquement, le nom de Gwendoline
fois, à tort, avec Gwenolé ou Guénolé. Né au signifie « cercle blanc », allusion probable à
VIe siècle à Ergué-Gabéric, dans le Finistère, une ancienne divinité de la Lune. Au cours
saint Gwenaël passa une partie de sa vie en du siècle dernier, Gwendolen fut l’un des
Irlande. Il revint ensuite dans l’île de Groix prénoms féminins les plus populaires en
(Morbihan), et fonda un monastère à l’em- Irlande. Ce nom apparaît aussi dans un grand
bouchure du Blavet. Son nom se retrouve nombre de légendes et de traditions locales.
probablement dans des noms de lieux Dans le cycle arthurien, Gwendolen est une
comme Saint-Guinelen-Mauron (Morbihan), fée dont le roi Arthur fut amoureux et qui lui
Saint-Guénal et Saint-Vénal en Landivisiau, donna une fille nommée Gyneth (Gwyneth).
Lanvenaël en Plomeur, Saint-Vénal en Saint- Gwendolyn était le nom de la femme de l’en-
Pol-de-Léon (Finistère), etc. L’éditeur Gwenn chanteur Merlin. Dans l’histoire mythique
Aël Bolloré présida les éditions de la Table de l’Angleterre, la reine Guendoloena, aban-
Ronde au lendemain de la Deuxième Guerre donnée par son mari, Locrine, arma contre
Mondiale et ce durant quarante ans. lui une armée, remporta la victoire et fit jeter
sa rivale, Estrildis, dans les eaux de la rivière
GWENAL v. Gwenaël Severn (également dénommée Sabrina, du
GWENDA v. Gwendoline nom de Sabre, fille d’Estrildis)
GWENDAEL v. Gwendal GWENDOLYN v. Gwendoline
221
222
223
Des vestiges nombreux datant du néolithique en 1770, montre que le choix des prénoms
attestent l’existence d’une culture en Corse dès était à cette époque déjà assez large et que
le VIe millénaire av. notre ère. Après l’occupa- les prénoms composés étaient très fréquents
tion carthaginoise, Rome s’empara de l’île en (environ 40 % du total des attributions).
– 221 et créa la province de Sardaigne-Corse, Chez les hommes, les prénoms les plus cou-
dont elle fit un lieu de bannissement. A l’épo- rants étaient alors, dans l’ordre : Giovanni,
que historique, l’île subit ensuite plusieurs Anton, Francesco, Pietro, Giuseppe, Maria,
invasions, notamment byzantines. Après son Domenico, Paulo, Battista, Carlo et Angelo ; et
occupation par les Lombards (725), elle fut chez les femmes : Maria, Catarina, Francesca,
attribuée au Saint-Siège jusqu’à sa concession à Angela, Giovanna, Anna, Maddalena et Paula.
la ville de Pise en 1098. Entre le IXe et le XIe siè- Une femme sur trois environ se prénommait
cles, des pillards sarrasins s’y installèrent dans Maria, ce même prénom étant également
les régions les plus accessibles. En 1214, les porté par 7 % des hommes comme second
Génois s’en emparèrent et l’exploitèrent à leur prénom.
tour, provoquant des révoltes locales qui favo- Les prénoms que l’on rencontre aujourd’hui
risèrent l’occupation française, abandonnée par le plus fréquemment dans l’« île de Beauté » sont
Henri II après la signature du traité de Cateau- Pascal (Pasquale), Dominique (« Doumé »),
Cambrésis (1559). Au XVIIIe siècle, une guerre Antoine (« Anto »), Vincent (Vincente) et
de quarante ans opposa Gènes à la France et Simon. On trouve aussi couramment François
aux Corses. Nommé général en chef de l’armée (« Francè »). Des prénoms tombés en désué-
de Corse en 1755, le célèbre patriote Pasquale tude sur le continent, comme Félix, César ou
Paoli (1725-1807) triompha des Génois, aux- Apollonie, ne sont pas rares. Chez les filles,
quels il ne laissa que le littoral, fonda l’université le prénom Laetitia, désormais à la mode dans
de Corte et tenta d’organiser un gouvernement toute la France, évoque le souvenir de la mère
démocratique insulaire. Gènes vendit finale- de Napoléon. L’essor du mouvement autono-
ment ses droits sur la Corse à la France en 1767, miste ne semble pas étranger à la diffusion de
deux ans avant la naissance de Napoléon. Sampiero (en hommage à Sampiero Corso, qui
Une étude de René Le Mée, concernant les tailla en pièces les troupes génoises au col de
prénoms attribués ou portés en Haute-Corse Tenda en 1554).
224
HAAIN v. Henri
H HAGGAN v. Hagen
HAL v. Harold
HAGEN HÄLJE v. Olga
F. A. :Hagano, Hagan, Haggan, Hôgin, HALLE v. Charles et Harold
Högni, Hakon, Hayo, Heye, Hajo.
HALLVARD v. Hallavard
O. : d
u german. hagan, « clôture, haie,
territoire ». HALVAR v. Hallavard
225
226
Nuremberg Hans Sachs (mort en 1576), les où il fut très populaire au XIIIe siècle, il sub-
philosophes Hans Driesch et Hans Vaihinger, siste surtout dans le patronyme Harding. Ce
le théologien suisse Hans Urs von Balthasar, sont les éléments présents dans le nom de
le conteur danois Hans Christian Andersen, Hardouin que l’on retrouve, juxtaposés en
le général Hans von Seeckt (mort en 1936), le sens inverse, dans Winhart. Au XVIIe siè-
chef d’orchestre Hans Knappertsbusch (mort cle, l’architecte français Jules Hardouin, dit
en 1968), le musicien Hans Pfitzner (1869- Hardouin-Mansart, construisit notamment
1949), auteur de la cantate Von deutscher le Grand Trianon de Versailles et, à Paris, la
Seele, le peintre et sculpteur Hans Arp (1887- place des Victoires et la place des Conquêtes,
1966), etc. devenue aujourd’hui la place Vendôme.
HÄNSCHEN v. Hans HARDUINO v. Hardouin
HANSEL v. Hans HARDY v. Hardouin
HÄNSEL v. Hans et v. Jean HARLETTE v. Arlette
HANSELO v. Jean HARM v. Hermann
HANSERL v. Hans HARMANNA v. Hermann
HANSI v. Hans et v. Jean HARMELIN v. Armel
HANSKO v. Jean HARMELINE v. Armel
HANSL v. Hans HARMEN v. Hermann
HANSLI v. Hans HARMINA v. Hermann
HARAILT v. Harold HARMON v. Harmonie
HARALD v. Harold HARMONE v. Harmonie
HARALDS v. Harold HARMONIA v. Harmonie
HARALDUS v. Harold
227
transformés en serpents. Comme prénom, des Bataves (ancêtres des Hollandais) nommé
Harmonie a surtout été employé en France et Chariovaldus, qui serait le premier Harold
en Angleterre. dont nous possédons le nom.
HARO v. Hermann
Le mot français « héraut », anciennement
« hérault », désignait un personnage chargé
de transmettre les messages. Il a son équiva-
HAROLD (1er octobre) lent dans l’allemand Herold, l’anglais herald et
F. A. :Harald, Harrald, Herould, Hérault, l’italien araldo.
Herolt, Hairaud, Eral, Arold, HAROLDO v. Harold
Haraldus, Hal, Harailt, Aralt, Araldo,
HAROUN v. Aaron
Haralds, Halle, Haroldo, Heroldo,
Aroldo. HARRALD v. Harold
O. : d
u german. hari, « armée », et waldan, HARREWIJN v. Erwin
« commander, gouverner ».
HARRIET v. Henri
Ce prénom, qui tend à se répandre
HARRIOTT v. Henri
aujourd’hui en Normandie, de pair avec la
forme Harald, correspond au vieux-nordique HARRY v. Henri
Harivald, au vieil-anglais Hereweald, au HARTMOD v. Hartmut
francique Hervald (Harold représentant la
forme anglo-scandinave). Très populaire
autrefois chez les Anglo-Danois, il a donné en HARTMUT
Normandie le nom de famille Héroult. Harald F. A. : Hartmod, Erdmit, Mutz.
Harfgar, dit Harald aux beaux cheveux, mort O. : du german. hart, « intrépide,
en 930, fut le fondateur de l’État norvégien. audacieux », et mut, « courage ».
Harold II d’Angleterre (1022-1066) fut
vaincu et tué à Hastings par Guillaume le Prénom attesté à partir du IXe siècle sous
Conquérant. Harald II Blátand (v. 910-986), les formes Hardmod, Hartmot et Hardmout.
roi du Danemark, favorisa l’implantation du Dans la célèbre épopée de Gudrun, rédigée
christianisme dans ce pays et fit dresser la vers 1230 et dont l’action se situe probable-
célèbre pierre runique de Jelling. ment en Zélande néerlandaise, Hartmut est le
En Angleterre, comme la plupart des noms fils du roi Louis de Normandie, ravisseur de
portés par les Saxons, Harold survécut diffici- l’héroïne principale. Ce nom reste aujourd’hui
lement à la conquête normande. Quasiment répandu outre-Rhin.
disparu après le XIIIe siècle, il revint néanmoins HARTWIN v. Hardouin
dans l’usage au XIXe siècle. Harold Macmillan,
HARVEY v. Hervé
homme politique anglais, fut Premier ministre
de 1956 à 1963. Les diminutifs britanniques HARWIN v. Erwin
Harry et Harriet ne se rapportent pas à Harold HASEKE v. Edwige
(Harald), mais à Henry. Rappelons également
HASKE v. Jean
le nom du célèbre auteur dramatique Harold
Pinter (Prix Nobel de littérature en 2005) et HATTIE v. Henri
de l’Américain Harold Urey (Prix Nobel de HAUG v. Hugues
chimie en 1934). En Allemagne, Harald fut
également à la mode au XIXe siècle. Tacite HAUKE v. Hubert
mentionne un chef de la tribu germanique HAVOY v. Avoye
228
229
HELMOED v. Helmut
HÉNOCH
HELMUT F. A. : Enoch, Hénok.
O. : de l’hébreu hanok, « inauguration,
F. A. :Helm, Helmo, Helmi, Helmke,
dédicace ».
Helmes, Helmuts, Helmoed,
Hellmuth, Helle. Patriarche biblique, fils de Caïn et père
O. : d
u german. helm, « protection, heaume, d’Irad (dans la généalogie yahviste, Gen. 4,17)
casque », et mut, « courage ». ou de Mathusalem (dans la généalogie sacer-
dotale, Gen. 5,18-24), Hénoch n’aurait pas
Bien que ce prénom soit attesté dès le IXe
vécu moins de trois cent soixante-cinq ans,
siècle, notamment sous la forme Helmot, c’est
après quoi la tradition veut qu’il ait été enlevé
à l’époque moderne qu’il paraît avoir connu
au ciel. L’évangile selon saint Luc place ce
en Allemagne sa plus grande vogue, du fait
vénérable vieillard parmi les ancêtres de Jésus.
notamment de la renommée du maréchal
D’après la Genèse (4,17), Hénok aurait été éga-
Helmut von Moltke (1800-1891), qui fut le
lement le nom de la première ville construite
commandant en chef de l’armée prussienne
par Caïn après le meurtre d’Abel, ce qui sem-
lors des guerres de 1864 et de 1870-1871.
ble assez conforme à l’étymologie. On appelle
Helmut fut également fréquent dans les
Livre d’Hénoch un apocryphe biblique de
milieux aristocratiques du Mecklembourg. Sa
genre apocalyptique, qui aurait été composé
popularité a été accentuée par divers romans
au IIe ou au Ier siècle av. notre ère.
du début du XXe siècle.
HÉNOK v. Hénoch
HELMUTS v. Helmut
HÉLOÏSE v. Louis
HENRI/HENRIETTE (13 juillet)
HÉLYETTE v. Élie
F. A. : Henry, Hank, Harry, Henrietta,
HEMMO v. Hermann Harriet, Hendrick, Heinrich, Enrico,
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René Hébert, fondateur du Père Duchesne (la Angleterre, le personnage d’Hercule Poirot,
plupart d’entre eux furent condamnés à mort et détective belge (incarné à l’écran par Peter
exécutés en 1794). Comme prénom, Herbert Ustinov), est l’une des plus célèbres créations
reste au contraire bien vivant en Angleterre et de la romancière Agatha Christie. Dans les îles
aux États-Unis, où il fut notamment illustré Shetland, Hercules, avec l’abréviatif Hakki, a
par l’écrivain Herbert George Wells, auteur de été utilisé comme substitut du nom scandi-
La guerre des mondes, et par l’ancien président nave Hakon.
américain Herbert Clark Hoover. L’un des HERDEWINA v. Hardouin
compagnons de Guillaume le Conquérant se
HÉRIBERT v. Herbert
dénommait Herbertus Camerarius. Herbert
de Bosham écrivit une Vie de saint Thomas HERIBERTO v. Herbert
Beckett. Saint Herbert (Herebeorht), ermite, HERKULES v. Hercule
vivait au VIIe siècle dans le Cumberland.
HERM v. Hermann
HERBERTE v. Herbert HERMA v. Hermine
HERBERTO v. Herbert HERMAKE v. Hermann
HERMANCE v. Hermann
232
233
d’Oreste, que l’on retrouve dans l’Andromaque sous la forme Houarnvev, puis Houarvev,
d’Euripide et dans celle de Racine. et enfin Hervé ou Hervo. En Angleterre, la
HERMINIA v. Hermine
forme Harvey (Hervey) résulte apparem-
ment d’une confusion avec le nom Hartwig
HERMINIE v. Hermine
(forme ancienne : Harivig ; dérivés : Hardwig,
HERMINIUS v. Hermann Hertwig, Herwig), du german. hari, « armée »,
HERMINON v. Hermine et wig, « combat, combattant ». Au XVIIe siè-
cle, le chirurgien anglais William Harvey
HERMION v. Hermine
(1578-1657) découvrit la circulation du sang.
HERMIONE v. Hermine Hervé est aujourd’hui un prénom courant
HERMKJE v. Hermann dans toute la France, dont l’origine bretonne
n’est plus toujours bien nettement perçue.
HERNANDO v. Ferdinand
HERVEA v. Hervé
HEROLDO v. Harold
HERVEIG v. Hervé
HEROLT v. Harold
HERVELINE v. Hervé
HERONIMA v. Jérôme
HERVEVA v. Hervé
HEROULD v. Harold
HERVEVENN v. Hervé
HERREWIJN v. Erwin
HERVEY v. Hervé
HERRMANN v. Hermann
HERVIE v. Hervé
HERTWIN v. Hardouin
HERWIN v. Erwin
HESEKIEL v. Ézéchiel
HERVÉ (17 juin) HESS v. Matthieu
234
HILBRANDINA v. Hildebrand
HILCHEN v. Hélène
HILDEGONDE (20 avril)
235
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mèrent Hoël. Ce nom, dont le féminin le Cette chapelle a aussi donné son nom à tout
plus courant est Hoela, est encore attesté un quartier de la capitale (le faubourg Saint-
aujourd’hui. Il remonte, à travers ses formes Honoré). Un gâteau porte encore aujourd’hui
anciennes, à deux origines différentes qui le nom de « saint-honoré ». Il y eut aussi un
semblent avoir été très tôt confondues : d’une saint Honorat, forme méridionale d’Honoré,
part Howel (Houuel en vieux-breton, Howel et qui fut au Ve siècle archevêque d’Arles et abbé
Hywel en gallois), qui est étymologiquement de l’une des îles de Lérins. Ses reliques furent
un nom composé ; et d’autre part Hoel, nom détruites sous la Révolution. Les prénoms
formé sur le radical du verbe hoel[iom]. Citons Honoré et Honorine furent courants au XIXe
également le nom du romancier et critique lit- siècle, surtout chez les domestiques.
téraire norvégien Sigurd Hoel, mort en 1960 HONORIUS v. Honoré
à Oslo.
HOPPERT v. Hubert
HOELA v. Hoël
HOELENN v. Hoël
HORACE
HOELIG v. Hoël
F. A. :Horatius, Horatio, Oratio, Horaz,
HOGIER v. Ogier
Horats.
HÔGIN v. Hagen O. : du latin Horatia, nom d’une famille
HÖGNI v. Hagen romaine (signification obscure).
HOIBEARD v. Hubert La dérivation étymologique du nom de
HOIREABARD v. Herbert Horatius à partir du latin hora, « heure », n’est
pas très convaincante. Horace dérive plus
HOLDE v. Renaud
probablement du nom d’un ancien peuple
HONOR v. Honoré du Latium. Le célèbre combat des Horaces et
HONORAT v. Honoré des Curiaces, rapporté par Tite-Live, se serait
déroulé sous le règne de Tullus Hostilius. Il
HONORATUS v. Honoré
s’agit en réalité d’un fait mythologique histo-
ricisé. La victoire du troisième Horace sur les
HONORÉ/HONORINE Curiaces, champions de la ville d’Albe, cor-
(16 janvier, 27 février, 16 mai) respond, chez les Indo-Aryens, à la victoire
du héros védique Trita (« troisième ») sur
F. A. :
Honorat, Honoratus, Onorato,
le monstre Tricéphale. De même, la légende
Onorata, Onorio, Honorius, Honor,
de Horatius Coclès (« le Borgne »), qui, au
Ratus.
début de l’histoire de Rome, aurait défendu
O. : du latin honoratus, « loué, honoré ».
seul l’entrée du pont Sublicius contre l’armée
Honorius (Flavius Honorius), premier de Porsenna, trouve son équivalent, dans le
empereur d’Occident, naquit à Constantinople domaine germanique, avec ce que la tradition
en 384. Entre le VIIe et le XIIIe siècles, quatre rapporte sur le dieu borgne Odin (Wotan).
papes portèrent également ce nom, qui n’a Le poète Horace (Quintus Horatius
pratiquement été répandu que dans les pays Flaccus), ami de Virgile et protégé de Mécène,
latins. Saint Honoré, ancien évêque d’Amiens, fut l’auteur d’Odes, d’Épîtres et de Satires.
est le patron des boulangers et des pâtissiers, Corneille publia en 1640 une tragédie intitu-
qui avaient autrefois établi leur confrérie lée Horace, qui s’inspire du récit de Tite-Live.
dans une chapelle de Paris dédiée à ce saint. En Angleterre, Horace a été, avec Terence, le
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243
IACOVO v. Jacques
I invocations magiques de Merseburg, les Idise
sont des vierges guerrières. Utilisé autrefois
IAGO v. Jacques
comme diminutif de noms composés tels que
IAIN v. Jean
Idaberga ou Iduberga, le nom d’Ida conserve
IAKOV v. Jacques le souvenir d’une déesse germanique, Idhunn
IAKOVKHA v. Jacques ou Iduna (forme latinisée), femme de Bragi,
qui avait en sa possession des pommes d’or
IAN v. Jean
que les dieux devaient manger régulièrement
IANKA v. Marc pour s’assurer une éternelle jeunesse. À l’ori-
IÂSON v. Jason gine, ces « pommes d’or » étaient probable-
ment des pommes d’ambre jaune. On en
IB v. Jacques
retrouve l’équivalent dans le domaine grec
IBAN v. Jean avec le mythe des pommes d’or du jardin des
IBOLYA v. Violette Hespérides. C’est sur le mont Ida, en Crète,
que Pâris aurait eu à décerner une pomme
IBRAHIM v. Abraham
à l’une des trois déesses Aphrodite, Héra et
Athéna. Une nymphe chasseresse porta chez
IDA (13 et 15 avril) les Grecs le nom d’Ida.
Chez les Romains, on trouve le masculin
F. A. :Ide, Idde, Ita, Ido, Itta, Idda, Itis,
Idaeus. Sainte Ida fut l’épouse du comte de
Itchen, Idchen, Itte, Iken, Ids, Idse,
Boulogne. L’un de ses enfants, Godefroi de
Idsge, Idske, Ie, Iete, Iede, Ietse, Ite,
Bouillon, devint roi de Jérusalem au moment
Ito, Itje, Itsko, Ydes, Ytse, Ytske,
de la Première Croisade. Elle mourut en 1113
Iedk, Iedke, Idichje, Ietje, Ead, Eed.
et resta longtemps populaire dans le nord de
O. : d
u vieil-haut allemand ida (german. itis),
la France. En Allemagne, sainte Ida (Iduberga)
« femme sage, voyante, devineresse ».
von Herzfeld est la patronne des femmes
L’étymologie parfois alléguée à partir de la enceintes. Ida fut introduit en Angleterre par
racine germanique idja, « travailler durement » les Normands. Le Domesday Book mentionne
(cf. vieux-norois idh, « travail »), est peu pro- une comtesse Ida, riche héritière originaire
bable. L’allusion aux « femmes sages » (ou de Boulogne. Au Moyen Âge, Ida fut aussi
« sorcières ») est plus convaincante. Dans les un prénom masculin outre-Manche. Le nom
244
245
ILARION v. Hilaire
F. A. :Ingwar, Ingver, Yngvarr, Igora.
O. : d
u german. ing, dénominatif de filiation, ILARIONE v. Hilaire
et ward, « protecteur, protection ». ILARIOUCHKA v. Hilaire
Porté notamment par le compositeur Igor ILARKA v. Hilaire
Stravinsky (mort en 1971), ce prénom est
ILDEBRANDO v. Hildebrand
surtout connu sous sa forme russe. Il s’agit
cependant d’un vieux nom germanique, ILDEGONDA v. Hildegonde
attesté dans l’Islande médiévale sous la forme ILEANA v. Hélène
Yngviherr. La racine ing, présente dans beau- ILGA v. Olga
coup d’autres prénoms (Ingmar, Ingbert,
Ingrid, etc.), se retrouve dans la dénomina- ILIA v. Iliane
246
teurs de Rome. Quand il ne s’agit pas d’une Ursulines au Canada. Ses « relations » et ses
déformation d’Eliane (Elie), Iliane est un pré- lettres constituent un intéressant document
nom indépendant dont l’usage est encore peu sur l’histoire de la Nouvelle-France. Elle mou-
répandu. rut en 1672.
En Allemagne, à Görlitz, on trouve la INCARNATION v. Incarnación
forme Yliane dès le XIVe siècle. En Angleterre,
INDRIKIS v. Henri
Ileana est un dérivé d’Eleanor (Eléonore). En
Flandre et en Suède, Iliana représente éga-
lement une forme de Juliana. En Roumanie, INÈS (26 juin, 10 septembre)
Oleana, Ileane et Ilene sont des formes de
FA :Ignès, Inez, Inés, Inezita.
Helena. Dans les pays slaves du Sud, Iljana,
O : du grec agnê, « pure, chaste ».
Ilana et Elina se rattachent à Elias. Enfin, il
ne faut pas confondre Iliane ou Iliana avec le En France, à partir des années 1990, Agnès
prénom indien (d’Amérique du Nord) Ilia, ni (v. notice) a progressivement été délaissé au
avec l’hébreu Ilana. profit d’Inès, qui en représente la forme espa-
ILLA v. Priscillien
gnole ou portugaise (on écrit généralement
Inès en français avec un è, mais Inés, avec
ILONKA v. Hélène
un é, en espagnol). Inès venait en tête des
ILSABE v. Élisabeth prénoms féminins dans les familles réperto-
ILSE v. Élisabeth riées au Bottin modain entre 1999 et 2001.
Considéré comme un prénom « chic », Inès
ILSEBEY v. Élisabeth
tend aussi à se répandre aujourd’hui dans la
IMBOR v. Ingeborg population d’origine maghrébine, du fait de
IMELA v. Irma sa proximité avec le prénom arabe Inas.
IMMA v. Irma Sainte Inès, née à Valence, passa sa vie chez
les moniales augustines de Benigarim. Elle
IMMANUEL v. Emmanuel
mourut en 1696. Convertie par les Jésuites,
INA v. Régis Inès Takeya, accusée d’avoir hébergé des mis-
sionnaires chrétiens, fut décapitée au Japon
INCARNACIÓN en 1622. Elle fut canonisée en 1981 par le
pape Paul VI. Dans l’une de ses comédies
F. A. :Incarnatión, Carnación. les moins connues, Dom Garcie de Navarre
O. : d
u latin incarnatio, « incarnation » (de (1659), Molière a nommé Ignès l’un de ses
caro, « chair »). personnages. Inès est aussi le nom de la mère
Ce prénom espagnol, qui équivaut à Marie de Don Juan dans le poème Don Juan de
par allusion à Notre-Dame de l’Incarnation, Byron. En Ecosse, la forme Innes n’est pas une
a été formé sur le modèle de Concepción, adaptation locale d’Inès, mais renvoie au mot
Carmen, Dolorès, etc. Dans la théologie chré- gaélique signifiant « île ». Inès de Castro fut
tienne, l’Incarnation se rapporte à la façon au XIVe siècle la maîtresse du futur roi Pierre
dont le Verbe « s’est fait chair », et plus pré- de Portugal, qui finit par l’épouser en secret
cisément à l’union intime en Jésus-Christ de en 1554. Le roi Alphonse IV, ayant appris ce
la nature divine avec une nature humaine. mariage, la fit assassiner à l’âge de trente-cinq
La vénérable Marie de l’Incarnation (Marie ans. Devenu roi à son tour, Pierre fit périr
Guyard) était une religieuse française, née ses meurtriers et fit ériger en son honneur
à Tours en 1599, qui fonda le couvent des un imposant mausolée à Alcobaça. Ce destin
247
INGER v. Ingrid
248
des prénoms féminins suédois, avec une fré- notre ère, ce prénom acquit toutefois une
quence de 6,2 %. Ce nom est également très résonance chrétienne. « Irène » (= « paix »),
porté en Angleterre, où il est attesté dès le XIe était en effet l’une des inscriptions que les
siècle, ainsi qu’en Allemagne et en Autriche. premiers chrétiens plaçaient sur les enseignes
Ce fut notamment le prénom de la célèbre signalant leurs églises, et ce n’est que dans le
actrice Ingrid Bergman. courant du Ve siècle que le sens d’origine (que
INGRIDA v. Ingrid l’on retrouve dans l’adjectif « irénique ») com-
mença à se perdre.
INGUNNA v. Ingrid
Saint Irénée, Père et docteur de l’Eglise
INGVER v. Igor originaire d’Asie Mineure, finit sa vie à Lyon
INGWAR v. Igor au début du IIIe siècle. Sainte Irène, morte
INIGO v. Ignace à Thessalonique en 304, est avec sainte
Catherine et sainte Agnès l’une des patronnes
INOULIA v. Georges
des jeunes filles. L’impératrice d’Orient Irène,
INOUSSIA v. Inge épouse de Léon IV, réunit en 787 le concile
IOLANA v. Yolande de Nicée qui rétablit le culte des images, puis
IOLANDA v. Yolande
intrigua contre son fils Constantin VI, à qui
elle fit crever les yeux (ce qui n’a pas empêché
IOLANDE v. Yolande
l’église de la canoniser). Le prénom d’Irène
IOLANTA v. Yolande ne fait son apparition en Angleterre que vers
IOLANTHE v. Yolande 1880. Il est aujourd’hui très répandu en
Écosse. Irène (1778) est également le nom de
IOLE v. Yolande
la dernière tragédie de Voltaire. Le diminutif
IOLENDE v. Yolande Renie, propre aux Anglais, ne se rapporte pra-
IOLENTE v. Yolande tiquement jamais au prénom féminin Renée.
IOMHAIR v. Ivor IRENEA v. Irène
IOSEP v. Joseph IRENEE v. Irène
IPPOLITA v. Hippolyte IRENEO v. Irène
IPPOLITO v. Hippolyte IRENION v. Irène
IRA v. Irène
IRIDE v. Iris
IREN v. Irène
IRINA v. Irène
IRENA v. Irène
IRINEI v. Irène
IRENAEUS v. Irène
IRINI v. Irène
IRINKA v. Irène
IRÈNE (5 avril, 28 juin)
F. A. :
Irena, Irina, Eirena, Erena, Reni,
Renie, Iren, Irenea, Irinka, Irounia,
IRIS (4 septembre)
Iroucha, Irenion, Irenaeus, Ireneo, F. A. : Iride.
Irinei, Rinia, Irini, Ira, Irénée. O. : du grec iris, « arc-en-ciel ».
O. : du grec eirênê, « paix ».
Iris était chez les anciens Grecs la messagère
Irène était, dans la religion grecque, la des dieux, dont elle transmettait aux hommes
déesse des Heures. Aux premiers siècles de les messages par l’intermédiaire de l’arc-en-
249
ciel (cf. le mot français « irisé »). Son nom IRMELINDE v. Hermelinde
se rattache à une racine indo-européenne, IRMELINE v. Irma
*uiris, signifiant « bande ininterrompue ».
IRMINE v. Irma
La fleur appelée « iris » doit son nom au fait
qu’elle se présente sous des couleurs variées. IRMLIND v. Hermelinde
Iris est l’un des personnages de Shakespeare IRMO v. Irma
dans La tempête. Comme prénom, Iris n’a
IRMOUCHKA v. Irma
guère été employé en France qu’à partir du
XIXe siècle. Il reste aujourd’hui assez répandu IROUCHA v. Irène
en Allemagne, en Angleterre et au Pays de IROUNIA v. Irène
Galles.
IRVIN v. Erwin
IRVINA v. Erwin
IRMA (9 juillet, 4 septembre)
IRVINE v. Erwin
F. A. :Irmine, Irmo, Imma, Irmchen,
IRVING v. Erwin
Irmela, Imela, Emela, Irme,
lrmouchka, Irmeline. IRWIN v. Erwin
O. : d
u german. irmo, « très grand, ISA v. Élisabeth
majestueux ».
Ce prénom a d’abord été un abrévia- ISAAC (19 octobre, 20 décembre)
tif pour d’anciens noms germaniques
F. A. :Isaak, Izak, Itzaq, Isake, Isacco, Ikey,
comme Irminrada, Irminsindis, Irmintruda,
Irmingudis, etc. On le donne aujourd’hui fré- Ike, Ikie, Izaak.
O. : de l’hébreu yitschak, « que [Dieu] rie,
quemment de façon indépendante. La racine
qui le constitue, irmo, est à rapprocher du sourie ».
nom du dieu Irmin, qui fut la principale divi- Fils d’Abraham et de Sarah, Isaac épousa
nité de l’une des trois grandes peuplades d’Al- Rébecca, dont il eut Jacob et Esaü. La Bible
lemagne du Nord dont parle Tacite dans son décrit longuement comment il fut offert en
De Germania. De cette peuplade, dénommée sacrifice par son père, puis sauvé in extremis
Erminones ou Irminons, sont issus les Suèves, par Iahvé (Gen. 22). Dans le livre d’Amos, la
les Chattes, les Semnones et les Chérusques. « maison d’Isaac » désigne le royaume du Nord
L’Irminsul, symbole de l’« arbre [ou pilier] du chez le peuple d’Israël. L’apôtre Paul appelle
monde », était un arbre gigantesque, situé à Isaac le « père » des chrétiens (Romains 9,10).
l’emplacement du sanctuaire de l’Externstein, Comme prénom, Isaac fut d’abord surtout
près de Detmold, que Charlemagne fit abat- porté par les Juifs. Il fut ensuite popularisé
tre en 772 à la demande des missionnaires par la Réforme, en particulier dans les pays
chrétiens. Sainte Irmine, bienfaitrice de saint scandinaves et anglo-saxons. Auparavant, il
Willibald, aurait été une fille de Dagobert avait néanmoins connu une certaine vogue
(VIIIe siècle). La bienheureuse Irma, née à dans l’Église d’Orient. Ce fut aussi le nom de
Beaune en 1866, supérieure des sœurs fran- deux empereurs byzantins.
ciscaines en Chine, fut tuée par les Boxers. En Angleterre et en Hollande, Isaac fut un
IRMCHEN v. Irma nom très répandu à partir du XVIIe siècle.
L’auteur du Compleat Angler, la « Bible du
IRME v. Irma
pêcheur, » s’appelait Izaak Walton. Le musi-
IRMELA v. Irma cien franco-flamand Henricus Isaac, compo-
250
ISIDOR v. Isidore
ISAÏE (9 mai)
F. A. :Esaïe, Isaias, Jesaia, Esaias. ISIDORE (4 avril)
O. : d
e l’hébreu Yesha’yah, « Iavhé est salut ». F. A. :Isidor, Isidro, Isidoro, Isidorius,
Isaïe ou Esaïe (la première graphie est géné- Darius, Issy, Izzy.
ralement le fait des catholiques, la seconde O. : du grec Isis, nom de la déesse, et dôron,
251
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en langue vernaculaire à l’intérieur et hors de Dabid pour David, Beronika pour Véronique,
la famille comme signe d’identification de la Petri, Periko ou Kepa pour Pierre, Eustakio
personne ». Au Pays Basque espagnol, cette pour Eustache, Joanes ou Joanko pour Jean,
décision a permis de réintégrer environ 500 Mailuxa pour Marie-Louise, Aingeru pour
prénoms dans l’usage. Ange, etc. Un seul prénom français courant est
Les prénoms authentiquement basques d’origine basque : il s’agit de Xavier.
n’ont pratiquement pas d’équivalents ailleurs. Pour bien prononcer les prénoms basques, il
L’ancienne religion basque semble avoir faut d’abord noter que le j a en basque un son
constitué une importante source du répertoire. doux : Joana se prononce « Ioana ». Il est bon
Les personnages historiques ont aussi été mis aussi de savoir que, le basque étant une langue
à contribution. Des noms de religieux comme agglutinante, la finale en k marque le pluriel
le Bas-Navarrais Garikoitz, d’écrivains comme (ama, « mère », amak, « mères »), tandis que
Axular, des noms communs comme haritz, l’article défini s’exprime par un a à la fin du mot
« chêne », oihan, « forêt », ou ekaitz, « tem- (ocho, « loup », ochoa, « le loup »), et le génitif
pête », pour ne citer que ceux-là, sont devenus par le suffixe -ko (harpea, « la caverne », harpeko,
des prénoms. Ces prénoms d’origine basque « de la caverne »). Les prénoms basques (euskal
voisinent bien entendu avec d’autres prénoms izendegia), différents des prénoms espagnols bas-
de diverses origines, auxquelles une forme quisés, sont très nombreux. Nous nous conten-
basque ou d’apparence basque a été donnée : terons d’en donner une liste sélective.
255
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JAAK v. Jacques
J JACOBO v. Jacques
JACHIMO v. Jacques
JACQUES/JACQUELINE
JACINTE v. Hyacinthe (8 février, 11 mai, 25 juillet)
JACINTHE v. Hyacinthe
F. A. : J ack, Jackie, James, Jacob, Jakob,
JACK v. Jacques et Jean Cob, Cobb, Jacobo, Giacobo,
JACKALEEN v. Jacques Giacopo, Giacomo, Iacovo, Jayme,
Jaime, Jake, Jakkie, Jim, Jimmie,
JACKALENE v. Jacques
Jimmy, Jamie, Seamus, Jacobus,
JACKALINE v. Jacques Jacomus, Jacotte, Diego, Jem,
JACKALYN v. Jacques Hamish, Jacquine, Jacquotte,
Jacquette, Jackaleen, Jackalene,
JÄCKEL v. Jacques
Jackaline, Jackalyn, Jacolyn,
JACKET v. Jacques Jacquelene, Jacquelyn, Jacobina,
JACKIE v. Jacques et Jean Jamesa, Jamesina, Jacoba, Jacobine,
Jacky, Jacquetta, Schack, Jakke,
JACKY v. Jacques
Jacquot, Jakou, Jakez, Kouig, Yacha,
JACOB v. Jacques Jakub, Kuba, Jaak, Zjak, Jachimo, Ib,
JACOBA v. Jacques Jeppe, Tiago, Iago, Jago, Santiago,
Jaakje, Giacomina, Jacket, Jäckel,
JACOBIEN v. Jacques
Joggi, Jäggi, Jakobus, Kobes, Köb,
JACOBINA v. Jacques Köbes, Kobus, Jaap, Giaccobe,
JACOBINE v. Jacques Keube, Koeeb, Tjakob, Cobie,
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258
JAINE v. Jean
O : d
e l’esp. [piedra de la] ijada, « pierre des JAKEZ v. Jacques
flancs », nom d’une pierre précieuse. JAKKE v. Jacques
Ce prénom féminin résulte de l’emploi du JAKKIE v. Jacques
substantif masculin « jade », dérivé du nom
JAKOB v. Jacques
féminin « éjade », lui-même emprunté à l’es-
pagnol [piedra de la] ijada. Sous ce nom, les JAKOBÄ v. Jacques
Espagnols désignaient au XVe siècle une pierre JAKOBUS v. Jacques
précieuse venue d’Orient, de couleur verte, à
JAKOOS v. Jacques
laquelle on prêtait des vertus curatives contre
les « maladies du flanc », c’est-à-dire les coli- JAKOP v. Jacques
ques néphrétiques. Le mot espagnol ijada JAKOU v. Jacques
dérive lui-même du latin ilia, « flanc » (cf. le
JAKUB v. Jacques
nom de l’os « iliaque »).
De tout temps, le jade a un peu été en Orient JALA v. Yaël
ce que fut l’ambre en Occident. En Chine, où JAMES v. Jacques
on l’utilise comme ornementation et pour
en faire des statuettes ou des objets sculptés, JAMESA v. Jacques
il est fréquemment associé aux rites taoïs- JAMESINA v. Jacques
tes. D’autres noms de pierres précieuses ou
JAMIE v. Jacques
semi-précieuses ont été utilisés comme pré-
noms : Esmeralda (émeraude), Ruby (rubis), JAN v. Jean
Amethyst (améthyste), Pearl (perle), Ambre, JANE v. Jean
Beryl, etc. Comme prénom, Jade est d’abord
JANET v. Jean
apparu dans les années 1970 en Angleterre,
où le mot avait longtemps eu le sens péjora- JANETTA v. Jean
tif de « garce ». Le chanteur Mick Jagger a JANEY v. Jean
donné ce nom à l’une de ses filles. En France,
JANINA v. Jean
il s’est beaucoup répandu à date récente, sur-
tout dans les régions méridionales (Provence JANINE v. Jean
et Languedoc). JANIS v. Jean
JADWIGA v. Edwige JANKA v. Jean
JAEL v. Yaël JANNA v. Jean
JAELA v. Yaël JANNEKEN v. Jean
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261
La forme latine, Johannes, a d’abord été qui correspond à Jack. Le diminutif Johnie
la forme usuelle. Elle a ensuite évolué selon (ou Johny), lui, ne se rencontre guère qu’aux
les pays : Jehan et Jean en France, John en États-Unis.
Angleterre, Johann et Hans en Allemagne, En Allemagne, la diffusion de Johannes
Giovanni en Italie, Juan en Espagne, João au (Johann ou Johan) date de la fondation de
Portugal, Sean et Shane en Irlande, Evan ou l’ordre de Malte, en 1070. Ce nom, surtout
Ifan au Pays de Galles, Ian en écosse, Yann en répandu de 1300 à 1500, fut porté notam-
Bretagne, Iban et Xan au Pays basque, Jan en ment par Gutenberg, Bach, Calvin, Kepler,
Hollande, Juhana en Finlande, Ivan en Russie, Strauss, Brahms, etc. À Vienne, en 1918,
Ansat en Lituanie, János en Hongrie, Jens au Johann venait encore au 3e rang des prénoms
Danemark. Dès la fin du XIIIe siècle, Jean ou masculins, derrière Franz et Josef, prénoms de
Jehan occupe en France le premier rang des l’empereur. À partir du XVIIe siècle, Johannes
prénoms masculins. Il en va de même pour a toutefois largement cédé la place à Hans, du
Johannes (Johann) et pour Hans aux XIVe et fait d’un déplacement de l’accent tonique sur
XVe siècles en Allemagne, pour Jan aux Pays- la seconde syllabe, qui aboutit à la disparition
Bas au XVIIe siècle, pour John en Angleterre de la première partie du mot (v. notice parti-
aux XVIIe et XVIIIe siècles. culière sur Hans).
Rare en Angleterre durant la période pré- Le nom de Jean se retrouve dans d’innom-
normande, la forme John commença à se brables proverbes et expressions populaires.
répandre à partir du XIIIe siècle, époque à Depuis la publication du livre de John Arbuth,
laquelle Jean le Baptiste devint le saint favori History of John Bull (1712), le surnom de « John
de l’aristocratie, pour atteindre son apogée Bull » désigne traditionnellement le peuple
entre 1650 et 1750. Une étude historique anglais. Les Hollandais sont connus de leurs
fondée sur le dépouillement systématique voisins sous le nom de « Jan Kaas » (« Jean
des rôles de capitation (l’impôt par tête, qui Fromage »). « Hans Suppe » (« Jean Potage »)
remonte au Moyen-Âge) a montré qu’au était autrefois un surnom que les Allemands
XIVe siècle, 35 % des sujets masculins du roi donnaient aux Français. En Espagne, l’ex-
d’Angleterre se dénommaient John. à la fin pression « Juan Pueblo » désigne l’homme
du XVIIe siècle, 28 % des Anglais portaient de la rue, « Monsieur Tout-le-monde ». Un
encore ce prénom qui, pendant des siècles, « Don Juan » est un séducteur. Le surnom de
représentera, avec William et Thomas, plus « Yankees », donné aux Américains, vient du
de la moitié des noms attribués aux garçons. hollandais Yankee ou Janke (« Jeannot »). Les
Ce n’est qu’au XIXe siècle que John céda sa Bretons du nord de la Bretagne qui allaient
première place à William. Il n’a cessé depuis autrefois vendre leurs oignons en Angleterre y
lors de perdre de son importance, et ne figure étaient surnommés les « Johnnies ». Pendant
même plus aujourd’hui parmi les 50 prénoms la Deuxième Guerre mondiale, « Ivan » était
anglais les plus portés. La forme Joan, rem- le sobriquet sous lequel les Allemands enga-
placée plus tard par Jane, arrivait au XVIe siè- gés sur le front de l’Est désignaient collective-
cle au troisième rang des prénoms féminins. ment le soldat soviétique.
Le diminutif le plus employé est Jack (Jack Au Danemark, la forme Johannes fait son
London, voire Jack l’éventreur), qui ne se apparition au XIIe siècle. En Écosse, où l’on
rapporte nullement à Jacques, mais bien à emploie aussi les formes gaéliques Ian et
John, par l’intermédiaire des formes Jankin et Iain, la graphie Jon, d’origine scandinave,
Jacke : l’Union Jack est aujourd’hui le pavillon est à la mode depuis 1970. Aux États-Unis,
britannique. En Écosse, c’est l’abréviatif Jock la forme française Jean est attribuée aux filles
262
263
encore de nos jours assez communes. Chez encore, il reste très fréquent dans la partie
les Écossais, les diminutifs Jenny et Jennie méridionale de l’île où, selon une antique
se rapportent plus généralement à Janet. En légende, le prophète Jérémie se serait rendu
Allemagne, on trouve aussi Jenny comme autrefois. Le diminutif Jerry, qui peut aussi
diminutif de Marjänn ou de Maria Anna. La renvoyer à Gérard ou Gerald, se rencontre
percée de Jennifer en France, dans les années dans le roman de Dickens, A Tale of Two Cities
1980, semble s’expliquer par l’influence des (Jerry Cruncher), et a été porté plus récem-
séries de télévision américaines. ment par l’acteur Jerry Lewis. Jeremy Taylor
JENNY v. Eugénie, Jean et Jennifer
fut le plus grand prédicateur anglais de l’épo-
que des Stuart. L’écrivain Jeremy Bentham
JENS v. Jean
(1748-1832) fut le père de l’utilitarisme. Dans
JENT v. Jean le monde germanique, on peut également
JEPPE v. Jacques citer le conteur Jeremias Gotthelf.
JERKER v. Éric
F. A. :
J eremia, Jeremiah, Jeremias,
Geremia, Jeremy, Jeremi, Jeremine, JÉRÔME (30 septembre)
Jerry, Mies. F. A. :Hieronymus, Jheronimus, Gerry,
O. : de l’hébreu Yirmeyah, « Iahvé élève ». Gerome, Jerrome, Jeronim, Jéromin,
Parmi les nombreux Jérémie (Yirmehayu) Jeronimus, Hyronimus, Ronimus,
cités par la Bible, le plus célèbre est le fils de Onimus, Grommes, Olmes,
Hilqiyyahu, que l’on considère comme le Jeronimo, Geronimo, Girometta,
second des quatre grands prophètes d’Israël. Jeromia, Jeronima, Heronima,
Né vers 650 av. notre ère, il passa sa vie à Jéromine, Ieronim.
O. : du grec hieros, « sacré », et onoma,
annoncer des malheurs et à faire des reproches
aux puissants (ce qui lui valut, semble-t-il, de « nom ».
mourir lapidé). Le livre des Lamentations, qu’on Porté autrefois par un roi de Syracuse, petit-
lui attribue (mais qui a peut-être été rédigé par fils de Hiéron (et, à l’époque moderne, par un
son ancien secrétaire, Baruch), commémore la frère de Napoléon et par le fils de Napoléon III),
destruction de Jérusalem en 587. Le ton géné- le nom de Jérôme fut très répandu en Europe
ral de cette œuvre a donné naissance au mot aux XVe et XVIe siècles (Hieronymus Bosch,
« jérémiade ». Il y eut aussi un saint Jérémie, peintre et dessinateur flamand né vers 1450,
moine à Cordoue au IXe siècle. connu notamment pour son Jardin des délices).
Attesté en Angleterre dès le XIIIe siècle, Saint Jérôme ou Hieronymus (mort vers 420),
Jeremy fut remis à la mode par les puritains, patron des étudiants, fut le rédacteur de la
sous la forme Jeremias ou Jeremiah, et connut traduction de la Bible en langue latine appe-
un grand succès. Il fut utilisé en Irlande pour lée « Vulgate ». Jérôme de Prague, disciple de
rendre le nom gaélique Diarmuit. Aujourd’hui Jan Hus, fut brûlé vif à Constance en 1416.
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JOCELINE v. Josselin
JOACHIM (26 juillet, 16 août) JOCELYN v. Josselin
F. A. :J oaquin, Joaquina, Jochem, Joakima, JOCELYNE v. Josselin
Achim, Jochen, Jochim, Juchem,
Chim, Giacchino, Gioacchina. JOCEUS v. Joyce
O. : d
e l’hébreu Yehoyaqim, « Iavhé met JOCHEM v. Joachim
debout ».
JOCHEN v. Joachim
Le culte de saint Joachim, époux de sainte JOCHIM v. Joachim
Anne et père de la Vierge Marie, n’est apparu
en Europe qu’au XIVe siècle. Les évangiles JOCK v. Jean
donnent d’ailleurs très peu de renseigne- JODOC v. Joyce
ments sur lui. Le Protévangile de Jacques, qui
JODOCA v. Joyce
fait partie des apocryphes, lui a construit une
biographie sur le modèle de celle d’Abraham. JODOCUS v. Joyce
Dans la Bible, Joachim est également le nom JODY v. Judith
d’un grand prêtre des Juifs (Judith 15,8) et
d’un roi de Juda (2 Rois 24,5). En Alsace, JOE v. Joseph
Jochum est un nom de famille influencé par
la forme allemande Jochem. Joachim de Flore JOËL/JOËLLE (13 juillet)
(Gioacchino da Fiore), né en Calabre vers
F. A. : Joèla.
1130, fut l’un des grands mystiques italiens
O. : de l’hébreu Yô’el, « Iahvé est Dieu ».
du XIIe siècle. Après l’« âge du Père » et l’« âge
du Fils », il annonça la venue d’un « âge du Dans la Bible, Joël, fils de Petuel, est l’un
saint Esprit », durant lequel l’humanité se des douze « petits prophètes ». On ne sait
convertirait à la pauvreté évangélique, et s’op- pratiquement rien de lui. Son nom fut toute-
posa violemment aux abus ecclésiastiques. fois très courant chez les Hébreux. Joël a par-
En France, ce prénom fut immortalisé par le fois été pris, à tort, pour un prénom breton,
poète Joachim du Bellay., mort en 1560. par confusion avec Jezekaël, Juzel et surtout
266
Hoël. Ce dernier nom, à rapprocher du vieux- rait le pays des Hébreux dans ses anciennes
gallois Howel et du vieux-breton Houwel, frontières. La légende qui le fait séjourner
se rattache à la racine indo-européenne su-, plusieurs jours dans le ventre d’un gros pois-
« bien, bon », que l’on retrouve dans le sans- son, probablement due à la fiction didactique,
krit sv-astika. Joël et Joëlle furent à la mode en a tantôt été interprétée comme une allégo-
France dans les années 1950. rie de l’exil (galouth) du peuple juif chez les
JOÈLA v. Joël
peuples étrangers (goyim), tantôt comme un
symbole annonciateur de la Résurrection du
JOEN v. Jean
Christ. On a aussi rapproché cet énorme pois-
JOES v. Jean son de Tiâmat, le dragon du chaos chez les
JOETTE v. Joseph Babyloniens, historiquement représenté par le
roi Nabuchodonosor. Le nom de Jonas, remis
JOEY v. Joseph
en honneur par la Réforme, est encore porté
JOGGI v. Jacques aujourd’hui, notamment par le biologiste amé-
JOHAN v. Jean ricain Jonas Salk. Le philosophe Hans Jonas,
ancien élève de Heidegger, a développé une
JOHANN v. Jean
théorie écologique fondée sur le « principe
JOHANNA v. Jean de précaution ». Citons également le nom du
JOHANNE v. Jean chanteur français Michel Jonas.
JOHANNES v. Jean
267
a bénéficié d’une nouvelle faveur en France La Jordanie tire évidemment son nom de
dans les années 1990. L’abréviatif Nathan est celui du Jourdain. Chez Molière, Monsieur
aujourd’hui particulièrement à la mode. Jourdain est le héros principal du Bourgeois
JONATUS v. Jonathan
gentilhomme. Le philosophe Giordano Bruno
(1548-1600), adversaire de la Scolastique,
JONET v. Jean
fut brûlé à Rome par l’Inquisition.
JONN v. Jean Prénom assez répandu à l’époque des
JÖNS v. Jean Croisades, Jordan a surtout laissé sa trace
dans un certain nombre de noms de famille :
JOOF v. Joseph
Jordain, Joudain, Jordan, Jordant, Jourdan,
JOOP v. Jean et Joseph Joudan (Provence), Jourde (Massif Central),
JOOS v. Joseph et Joyce etc. En Bretagne, Jord ou Jort semble être
plutôt une adaptation locale de Georges. La
JOOST v. Joyce
forme Jordi est propre aux Occitans, particu-
lièrement aux Catalans.
JORAN/JORANE (28 mai) JORDI v. Jordan
JOSÉ v. Joseph
JORDAN/JORDANE (13 février) JOSEE v. Joseph
F. A. :J orda, Giordano, Jordi, Giordana, JOSEF v. Joseph
Jourdan.
JOSEFA v. Joseph
O. : d
e l’hébreu vardèn, « qui descend, le
descendeur ». JOSEFINA v. Joseph
268
269
(cf. la ville de Josselin, dans le Morbihan). Au Claudius Jovianus), né en 331, fut porté à la
XIIe siècle, Jocelyn de Brakelond fut l’auteur tête de l’Empire par les légions d’Illyrie à la
d’une chronique de l’abbaye de Bury-Saint- mort de Julien l’Apostat. L’ Église a canonisé un
Edmond. Très à la mode vers 1950, le fémi- certain Jovin ou Jovien (Jovianus), qui aurait
nin Jocelyne reste aujourd’hui assez répandu vécu au IIIe siècle et que l’on honore surtout
notamment aux Antilles. dans l’ouest et le nord de la France. Comme
Josserand v. Joran
prénoms, Jovien et Jovienne se rencontrent en
France ; Jovian et Jovita, en Angleterre. Jovan
JOSSET v. Joyce
est, en slovène et en serbo-croate, une forme
JOSSIC v. Joyce dérivée de Jean. Ce nom a donné naissance
JOSSIE v. Joseph à des patronymes comme Jovin et Jouvin,
avec les formes populaires Jouin, Join, Jevin
JOST v. Joyce
et Jevain, elles-mêmes assorties de nombreux
JOSTA v. Joyce dérivés : Joinet, Jovinet, Joindeau, Joindeau,
JOSUPEIT v. Joseph Jovelin, Jouineau, etc.
JOSYANE v. Joseph JOVIN v. Jovien
JOUSSE v. Joyce
JOYCE/Joyce (13 décembre)
JOUSSET v. Joyce
F. A. :
J osse, Jousse, Joisse, Jos, Joos, Joost,
JOVANKA v. Jean
Jost, Josta, Joce, Josset, Jousset,
JOVIAN v. Jovien Jossic, Judoc, Judocus, Jodocus,
JOVIANO v. Jovien Jodoca, Joceus, Jocea, Jodoc, Joceius,
Joice, Joia.
O. : du celtique josse ou jousse, « champion ».
JOVIEN/JOVIENNE (2 mars)
F. A. :
J ovin, Jovian, Jovino, Jovinien, Jovita, L’actuel prénom anglais Joyce provient d’une
Joviano. forme médiévale française, Joisse ou Josse,
O. : du latin Jovis, génitif du nom de Jupiter.
que l’on rapporte habituellement au nom latin
d’un prince breton du VIIe siècle, Judoc ou
Dieu majeur, représentant de la « première Judocus, qui fut canonisé par l’Église. Fils ou
fonction » (souveraineté religieuse, politique frère de saint Juthaël (Judicaël), saint Judoc
et juridique) chez les Romains, Jup(p)piter fut ermite à Ponthieu. Sa retraite est devenue
fait partie, avec Mars et Quirinus, de la grande le monastère de Saint-Josse-sur-Mer, dans le
triade latine archaïque. Il est également pré- Pas-de-Calais. Il mourut vers 670 et ses reli-
sent dans la triade capitoline, aux côtés de ques furent transférées en Angleterre, près de
Minerve et de Junon. Son culte ne cessa de Winchester. Son culte se répandit largement
prendre de l’importance au fil des siècles. dans le nord de la France, ainsi qu’aux Pays-
Jusqu’à la fin du paganisme, toutes les cités Bas et en Allemagne méridionale.
possédaient un temple et des statues dédiées Au Moyen Âge, le nom de Josse était attribué
à Jupiter. Par la suite, les empereurs s’attri- indifféremment aux garçons et aux filles, et ce
buèrent ses titres. L’empereur Jovien (Flavius n’est qu’à partir du XIVe siècle qu’il apparut
270
comme uniquement féminin. À l’époque de pond à une forme ancienne figée. La forme
Chaucer, on trouve les formes Joisse, Jocea et Jezekaël est aujourd’hui encore utilisée par les
Jocosa (par contagion avec le mot latin jocosa, Bretons.
« joyeux »). Une servante appelée Joyce se JUDIE v. Judith
rencontre dans le Tale of a Tub de Ben Johnson
JUDIKAËL v. Judicaël
(1633). Tombé en désuétude, Joyce revint à
la mode au XIXe siècle, grâce notamment au JUDINTA v. Judith
roman d’Edna Lyall, In the Golden Days (1885).
Ce fut l’un des prénoms anglais les plus por-
JUDITH (5 mai)
tés vers 1920. On le trouve aussi comme nom
de famille (l’écrivain irlandais James Joyce, F. A. :
J ude, Jud, Judd, Judette, Yehudin,
auteur d’Ulysse). On notera que Joy (« joie ») Judy, Giudetta, Siobhan, Siubhan,
n’est pas un dérivé de Joyce, mais un nom de Judie, Jody, Jutta, Jutte, Juditha, Ita,
vertu mis à la mode comme prénom par les Judinta, Juthe.
puritains. Joos est la forme hollandaise com- O. : de l’hébreu yehudit, « la Juive ».
mune. Jossic est un abréviatif breton. Pour sauver la nation juive menacée par
JOZEPHUS v. Joseph Nabuchodonosor, qui avait mis le siège
JOZIE v. Joseph devant Jérusalem, Judith, fille de Merari,
s’introduisit par ruse auprès du général assy-
JOZINA v. Joseph
rien Holopherne, le séduisit, le fit boire, puis
JOZSEF v. Joseph lui coupa la tête pendant son sommeil. Son
JUAN v. Jean
exploit, rapporté dans le livre de la Bible qui
porte son nom, lui valut la bénédiction des
JUANA v. Jean Anciens d’Israël : « Tu es la gloire de Jérusalem,
JUANITA v. Jean tu es le grand honneur de notre race » (Judith
JUCHEM v. Joachim
15,9). Le royaume de Juda fut formé, après la
mort de Salomon, par la réunion des tribus
JUD v. Judith du Sud, menées par Juda et Benjamin. Dans
JUDD v. Judith les évangiles, l’un des douze disciples de Jésus
porte le nom de Jude (mais Marc et Matthieu
JUDE v. Judith
le nomment Thaddée). Judas Iscariote ou
JUDETTE v. Judith Iscarioth (« l’homme de Kerioth ») aurait livré
Jésus pour trente deniers d’argent.
JUDICAËL/JUDICAËLLE (17 décembre) En Allemagne, le nom de Judith s’est souvent
confondu avec le prénom Jutta (du german.
F. A. :J ezekaël, Judikaël, Jezekel, Izikel, jutta, « guerre »). Judith de Bavière, morte à
Ikel, Jikaël, Kaelig Jezekela, Yékel. Tours en 843, fut la seconde femme de Louis
O. : d
u vieux-breton lud, « seigneur » (avec le Pieux et la mère de Charles le Chauve. En
terminaison en ig), et hael, « généreux ». Angleterre, à l’époque normande, la forme la
Prénom breton, pris souvent à tort pour un plus courante était Jugge. Judith fut également
nom hébraïque (à l’inverse du cas de Joël), le nom d’une fille de Shakespeare. Le dimi-
Judicaël fut le nom d’un roi de Bretagne, qui nutif Judy est très employé aux États-Unis
se fit moine à Gaël, fut l’ami et le protecteur (la comédienne et chanteuse Judy Garland).
de saint Meven, et mourut en 658. La forme Judith Gautier (1850-1917), fille de Théophile
Judicaël, la plus répandue en français, corres- Gautier, fut l’épouse de Catulle Mendès, dont
271
elle se sépara rapidement. Aimée de Richard de Cambrai, puis réunit en 1512 le concile du
Wagner, elle contribua à faire connaître son Latran. Dénoncé pourtant par l’Église comme
œuvre en France. « païen », il disparut presque entièrement en
JUDITHA v. Judith
France au XVIe siècle au profit de Julien, puis
réapparut à la fin du XVIIIe siècle, à la faveur
JUDOC v. Joyce
de la mode romaine lancée par la Révolution,
JUDOCUS v. Joyce et connut son apogée en 1860-1870. Il fit son
JUDY v. Judith apparition en Suède vers 1560.
JUHANS v. Jean
En Angleterre, la forme Julian, attestée dès
le IXe siècle, a donné naissance au « dou-
JULCHEN v. Jules blon » Gillian, perçu aujourd’hui comme un
JULE v. Jules prénom indépendant. Juliette fut aussi utilisé
à l’époque normande. La forme Juliet a évi-
demment bénéficié du succès de la pièce de
JULES/JULIE Shakespeare, Roméo et Juliette. Aux Pays-Bas,
(16 février, 8 et 12 avril, 18 mai, 30 juillet, 2 août) le nom de Juliana (prénom de l’ancienne reine,
F. A. :J ulien, Julienne, Juliette, Julia, Jill, mère de la reine actuelle) a toujours été très
Gillie, Juli, Juliet, Julietta, Juliana, employé. Julie d’Etanges est un personnage de
Julina, Juline, Joletta, Giulia, Giulietta, La nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau.
Julieta, Sile, Sileas, Julius, Giulio, Le drame de Strindberg, Mademoiselle Julie
Julio, Jule, Gillette, Gillet, Gillian, (1888), a plusieurs fois été adapté à l’écran.
Jillian, Gyula, Youli, Julle, Schüll, Juult, Les prénoms Julienne et Julien étaient très à la
Julchen, Juliaantje, Youliane, Juluen, mode en France dans les années 1980. Julie a
Oulianka, Juliâo, Ouliacha. même été le prénom féminin le plus en vogue
O. : du latin Julius, nom d’une famille romaine. en 1989. Ce prénom a notamment été porté
par les écrivains Jules Renard (Poil de carotte,
La gens Julia était à Rome une famille patri-
1894) et Jules de Goncourt, l’historien Jules
cienne, dont les membres affirmaient descen-
Michelet, l’acteur Jules Berry, le chanteur
dre de Iule, fils d’énée, et donc de Vénus. Les
Julien Clerc, le sociologue et politologue alsa-
noms de Julius et de Julianus, très fréquents à
cien Julien Freund.
Rome, furent illustrés par Jules César (101-44
av. notre ère), conquérant des Gaules, et par La « République des Jules » est un sobriquet
l’empereur Julien dit l’Apostat (331-363), qui que l’on a parfois attribué à la IIIe République,
favorisa la renaissance du paganisme et fut dont de nombreux fondateurs portaient ce
peut-être tué, lors d’une campagne contre les prénom (Jules Favre, Jules Grévy, Jules Simon,
Perses, par un soldat chrétien canonisé sous Jules Ferry, etc.).
le nom de saint Mercure. Le nom du mois de JULI v. Jules
« juillet » (ancien français « juil ») conserve
JULIA v. Jules
encore aujourd’hui le souvenir de Jules César,
né pendant ce qui était alors le cinquième JULIAANTJE v. Jules
mois de l’année (quintilis).
JULIANA v. Jules
Le prénom Jules connut également une
grande vogue au Moyen Âge et sous la JULIÂO v. Jules
Renaissance, surtout en Italie, à la suite du
JULIEN v. Jules
pape Jules II (1443-1513), qui s’allia contre
Venise au roi de France Louis XII dans la ligue JULIENNE v. Jules
272
JULINE v. Jules
JUSTIN/JUSTINE
JULIO v. Jules (12 mars, 13 avril, 1er juin, 7 octobre)
JULIUS v. Jules F. A. :
J uste, Justinien, Justinienne, Justa,
JULLE v. Jules Justina, Giustina, Giustino, Justus,
JULUEN v. Jules
Justino, Justis, Giusto, Giusta.
O. : du latin justus, « juste, raisonnable ».
JUNE v. Junien
Saint Justin (v. 100-165), apologiste chré-
JUNETTE v. Junien
tien de langue grecque, est l’auteur d’un
JUNI v. Junien célèbre Dialogue avec Tryphon, qui est en fait
JUNIA v. Junien une polémique avec un juif. L’historien latin
Justin (Marcus Junianus Justinius) publia
JUNIATA v. Junien
au IIe siècle une Histoire universelle en quel-
JUNIE v. Junien que 44 volumes. Justinien Ier (527-565),
empereur d’Occident, combattit les Perses et
JUNIEN/JUNON (14 août) les Vandales. Il fit construire l’église Sainte-
F. A. :
J unius, June, Junie, Junia, Giuniata, Sophie de Constantinople. Saint Just, mort en
Juniata, Junine, Junette, Youna, Juni, 627, fut d’abord évêque de Rochester, mais
Giunone, Younona, Younia. dut s’exiler en Gaule sous la pression du peu-
O. : du latin Juno, nom de divinité.
ple resté païen. Il devint ensuite archevêque
de Canterbury.
Fille de Saturne, épouse de Jupiter, Junon
« Les Juste » est le nom français donné à
était chez les Romains la patronne des unions
une famille de sculpteurs italiens issue de
conjugales. Elle présidait aussi aux accou-
Giusto Betti (XVe et XVIe siècles). L’homme
chements. Son nom se rattache à la racine
politique français Louis de Saint-Just fut en
indo-européenne iuuen-, « force vitale ». Elle
1794 le théoricien de la Terreur, mais périt
fut assimilée par les Romains à la Grecque
victime de Robespierre. Justine est encore le
Héra. Son homologue germanique, Friyo,
nom de l’une des héroïnes des romans liber-
s’est dédoublé pour donner naissance à Frigg
tins du marquis de Sade (Justine ou les malheurs
(femme d’Odin) et à Freyja. Le nom Junius
de la vertu, 1787-97). Au XIXe siècle, Justin
apparaît fréquemment dans l’Antiquité. On le
passait pour spécialement répandu chez les
retrouve aussi dans la dénomination du mois
domestiques. Le prénom féminin Justine tend
de « juin », d’où sont directement tirées les
aujourd’hui à revenir à la mode (Justine Lévy,
formes anglaises June et Junie.
fille de l’essayiste Bernard-Henri Lévy).
JUNINE v. Junien
JUSTINA v. Justin
JUNIUS v. Junien
JUSTINIEN v. Justin
JUPP v. Joseph
JÜRG v. Georges JUSTINIENNE v. Justin
273
274
275
en tête étaient : Jane, Mary, Louise, Ann (ou stabilité. Les Britanniques sont apparemment
Anne), Elizabeth, Sarah, Emma et Clare. En moins sensibles aux modes que les Français.
1974, on obtenait la liste suivante pour les Signalons enfin qu’un certain nombre
garçons : James, John, Alexander, William, de prénoms féminins français ont été cou-
Charles, Edward, Thomas et Richard ; pour ramment utilisés en Angleterre à partir de
les filles : Jane, Louise, Elizabeth, Mary, Sarah, la seconde partie du XXe siècle : Christine,
Lucy, Victoria et Catherine. La comparaison Jacqueline, Michelle et, plus récemment,
de ces deux listes atteste une assez grande Claire.
276
KAAJ v. Keith
KAELIG v. Judicaël
K un nom très porté en Bretagne au XVIIe siècle.
Il existe aujourd’hui dans le Finistère des loca-
lités dénommées Carantec et Saint-Caradec en
KAI v. Keith
Loudéac et, dans le Morbihan, un bourg porte
KAIE v. Keith
le nom de Saint-Caradec en Trégomel.
KAJ v. Keith
KARADOG v. Karadeg
KAJETAN v. Gaétan
KARDA v. Richard
KALLEKE v. Catherine
KAREL v. Charles
KALMAN v. Kilian
KAREN v. Carine
KAMILKA v. Camille
KARIN v. Carine
KANDAAS v. Candice
KARINA v. Carine
KAOU v. Corentin
KARINE v. Carine
KAOURINTIN v. Corentin
KARL v. Charles
KAPP v. Gaspard KARLOTA v. Charles
KARLOUCHKA v. Charles
KARADEG (13 avril)
KAOURANTIN v. Corentin
F. A. :C
aradec, Caradoc, Karadog,
KARSTEN v. Christian
Caradeux.
KASIMIR v. Casimir
O. : d
u celtique kar, « ami », avec une double
dérivation en -ad et en -eg. KASMIRA v. Casimir
KASPAR v. Gaspard
Saint Karadeg, moine du Pays de Galles, vécut
au XIIe siècle. Un autre saint du même nom fut KASPER v. Gaspard
le titulaire de l’ancienne seigneurie de Saint- KÄSPER v. Gaspard
Tenenan. Ce nom ne doit pas être confondu KASSANDRA v. Cassandre
avec un autre prénom naguère assez courant,
KASSIA v. Cassien
Karanteg ou Carantec (du celtique carant,
KASTOR v. Castor
« parents », avec dérivation en -oc, puis en -eg),
qui, à l’origine, représente peut-être une simple KATALIN v. Catherine
traduction bretonne d’Agapetus. Karanteg fut KATARINA v. Catherine
277
278
279
280
LA STELLA v. Estelle
L LAETITIA
LABHAOISE v. Louis F. A. :
Laëtitia, Létitia, Leticia, Letice,
Lettice, Letizia, Lätizia, Lätitia,
LABHRAS v. Laurent Letty, Leta, Tish, Lettie, Tizia, Titia,
Laetus, Liède, Lié, Leto, Laetizia,
LABHRUINN v. Laurent
Levenez.
O. : du latin laetitia, « joie, allégresse ».
LADEWIG v. Louis
Ce nom a le même sens qu’Euphrosyne ou
Euphrasie. Considéré jusqu’à une période
LADISLAS récente comme un prénom spécifiquement
F. A. :V
ladislas, Wladislas, Waldislaw, corse, Laetitia fut assez courant au Moyen
Wladislaus, Zdislaw, Làszlo. Âge sous la forme masculine Lece (avec le
O. : d
u slave vladi, « puissance, pouvoir », et diminutif Lecelin). Il fut également fréquent
slaw, « gloire, renommée ». en Angleterre entre le XIIe et le XVIIe siècles.
Les formes les plus courantes étaient alors
Saint Ladislas Ier (1077-1095), roi de Lettice, Letyce, Letice et Lettie. On trouvait
Hongrie, fut le fondateur de l’évêché de aussi la forme française Lece, relatinisée en
Zagreb. Ladislas Jagellon (v. 1348-1434), roi Lecia. La femme du comte d’Essex, qui fut
de Pologne et grand-duc de Lituanie, vain- le favori de la reine Elizabeth Ire, s’appelait
quit les chevaliers Teutoniques à Grünwald- Lettice Knollys. Sorti de l’usage au XVIIIe siè-
Tannenberg (1410). Il fonda la célèbre cle, Lettice est revenu récemment en vogue
Université jagellonne de Varsovie, où l’as- en Angleterre, ainsi que l’abréviatif Letty. Les
tronome allemand Copernic fit ses études. noms de famille anglais Lettice, Lett, Letts,
Ladislas le Magnanime, roi de Naples, s’em- Letson, voire Leesons, ont la même origine.
para de Rome en 1408. Il n’existe pas de sainte Laetitia : la fête
Comme prénom, Ladislas est assez rare en du 18 août, que l’on indique parfois, est un
France. La forme Wladislas, plus proche du simple renvoi à Notre-Dame de Liesse (mot
nom d’origine, est encore moins répandue. dérivé également du latin laetitia), que l’on
célèbre ce jour-là dans l’Aisne, à Soissons. Il y
LAELIA v. Lélia eut en revanche un évêque chrétien d’Afrique
281
nommé Laetus, qui aurait été tué vers 484 sur LAMBERTE v. Lambert
l’ordre du roi arien Huneric. LAMBERTO v. Lambert
En Corse, Laetitia doit sa popularité à la mère
LAMBERTUS v. Lambert
de Napoléon, Marie Letizia Ramolino, née
en 1750, morte à Rome en 1836. Depuis les LAMBRECHT v. Lambert
années 1980 et 1990, ce prénom se répand à LAMME v. Lambert
nouveau sur l’ensemble du territoire français.
LÄMMLE v. Lambert
LAËTITIA v. Laetitia
LAMPE v. Lambert
LAETIZIA v. Laetitia LAMPRECHT v. Lambert
LAETUS v. Laetitia LANA v. Hélène
LAILA v. Leïla LANCE v. Lancelot
LALLIE v. Eulalie
LANCELOT (21 avril)
LAMB v. Lambert
F. A. :
Lanzelot, Lancelote, Launcelot,
LAMBE v. Lambert Lancelyn, Lancelin, Lance, Launce,
Lancellotto.
LAMBERT (17 septembre) O. : du german. lanzo ou landa, « terre ».
282
il a parfois été confondu avec Ancel et ses que français, fut l’un des promoteurs de la
diminutifs Ancelin et Ancelot. lutte contre la dénatalité.
Ce prénom fut porté par Lancelot Andrewes, LANRENE v. Laurent
évêque de Winchester sous le règne de
LANTY v. Laurent
James Ier, par le paysagiste Lancelot Brown,
le vulgarisateur scientifique Lancelot Hogben LANZ v. Lambert
et l’acteur Lance Fuller. Dans Le marchand LANZA v. Lambert
de Venise de Shakespeare, le valet Launcelot
LANZELOT v. Lancelot
Gobbio abandonne Shylock, son maître juif,
pour passer au service du chrétien Bassanio. LANZO v. Lambert
Dans The Two Gentlemen of Verona, également LARA v. Larissa
de Shakespeare, Launce est le nom du servi-
LARIOCHA v. Hilaire
teur de Protée. L’un des « messieurs » de l’ab-
baye de Port-Royal, Dom Claude Lancelot, est
l’auteur d’une Grammaire générale et raisonnée, LARISSA (26 mars)
dite Grammaire de Port-Royal (1660). F. A. : Lavrissa, Larisse, Lavri, Issa, Lara.
LANCELOTE v. Lancelot O. : du grec Larisa, nom de lieu.
LANCELYN v. Lancelot Larisa (ou Lárissa, « citadelle ») fut le nom
LANDBERT v. Lambert
de deux villes de l’Antiquité, l’une située en
Thessalie, l’autre en Asie Mineure. Comme
LANDER v. Léandre
prénom, Larissa fut surtout employé dans
LANDERIC v. Landry l’Église d’Orient. Il reste d’un usage fréquent
LANDERICH v. Landry en Russie. Larissa est aussi le nom de l’un des
satellites de la planète Neptune.
LANDO v. Lambert
LARISSE v. Larissa
LANDRI v. Landry
LARRANCE v. Laurent
LANDRU v. Landry
LARRY v. Laurent
LARS v. Laurent
LANDRY (10 juin)
LÀSZLO v. Ladislas
F. A. :Landri, Landerich, Landeric, Landru.
LÄTITIA v. Laetitia
O. : d
u german. land, « pays », et ric,
« puissant ». LÄTIZIA v. Laetitia
LAUERS v. Laurent
Utilisé en France au Moyen Âge, ce prénom
est tombé en désuétude depuis déjà long- LAUNCE v. Lancelot
temps (mais il n’est pas exclu qu’il revienne LAUNCELOT v. Lancelot
dans l’usage). Le nom de famille Landry reste
LAURA v. Laurent
en revanche fréquent. Dans la seconde moitié
du VIe siècle, un nommé Landri fut l’amant LAUREANO v. Laurent
de la reine Frédégonde, dont il finit par tuer LAURÉAT v. Laurent
l’époux, le roi de Neustrie Chilpéric. Maire du LAUREEN v. Lorraine et Laurent
palais sous Clotaire II, il lutta ensuite contre
Childebert, roi d’Austrasie. Adolphe Landry LAUREL v. Laurent
283
284
LEANDRO v. Léandre
LéA (22 mars)
LEÂO v. Léon
F. A. :
Lia, Leah, Liah.
O. : de l’hébreu lé’ah, « vache sauvage ». LEBOLD v. Léopold
LEDAD v. Soledad
Dans la Bible, Léa, fille de Laban et sœur
aînée de Rachel, est imposée par la ruse LEDERWYNTSJE v. Ludivine
285
286
287
288
LEWIS v. Louis
F. A. :Lesley.
O. : d
u gaélique liosliath, « habitant de la LIA v. Eulalie et Léa
forteresse grise ». LIAH v. Léa
Leslie est un nom de lieu de l’Aberdeenshire, LIAM v. Guillaume
qui devint d’abord le nom d’un clan d’Écosse,
LIANA v. Liliane
puis fut utilisé comme prénom. Le poète
Robert Burns l’employa en 1780, dans un LIANE v. Iliane et Liliane
poème intitulé Bonnie Lesley. John Leslie ou LIANNA v. Liliane
Lesley (1526-1596), ambassadeur de Marie LIANNE v. Liliane
Stuart auprès d’Elizabeth Ire, écrivit une his-
LIBBY v. Élisabeth
toire de l’écosse et fut évêque de Coutances.
Très à la mode en Angleterre autour de 1920, LIDA v. Ludmilla
le prénom Leslie, attribué indifféremment LIDDY v. Lydie
aux garçons et aux filles, fut porté notam-
LIDI v. Lydie
ment par l’actrice Leslie Caron (Gigi, 1958),
les écrivains Leslie Howard et Leslie Banks, et LIDIA v. Lydie
l’auteur de romans policiers Leslie Charteris, LIDIJA v. Lydie
créateur du personnage de Simon Templar,
LIDIWINE v. Ludivine
dit « le Saint ».
LIDONIA v. Lydie
LETA v. Laeticia
LIDWINA v. Ludivine
LETHA v. Aliette
LIDWINE v. Ludivine
LETICE v. Laetitia
LIÉ v. Laetitia
LETICIA v. Laetitia
LIEB v. Godeliève
LÉTITIA v. Laetitia
LETIZIA v. Laetitia LIÈDE v. Laetitia
289
LIL v. Liliane
LINDA (28 août)
LILA v. Leïla
F. A. : Lynda, Lindy, Lin.
LILEAS v. Liliane
O. : du german. lindi, « serpent ».
LILI v. Liliane
Ce prénom fut extrêmement populaire
LILIAN v. Liliane
au XXe siècle dans les pays anglo-saxons.
LILIANA v. Liliane En 1940, il figurait parmi les noms de bap-
tême les plus fréquents en Angleterre. En
1958, il venait au 4e rang des prénoms fémi-
LILIANE (4 juillet)
nins en Écosse. Outre-Rhin, Linda est plus
F. A. :
Lilian, Lillian, Liane, Liana, Lianne, généralement perçu comme un diminutif de
Lianna, Lil, Lili, Lilly, Lily, Liliana, Belinda, Mathilda, Melinda, Dietlinde, etc. En
Lilyan, Lis, Lilias, Lileas. Espagne, le mot linda signifie « jolie, agréable,
O. : du latin lilium, « lis ». mignonne ».
Très fréquent en France vers 1950, le pré-
nom Liliane ne semble pas remonter au-delà LINDSAY/LINDSAY
du XIXe siècle. Il fut surtout employé dans les
F. A. :
Linsay, Lindsey, Linsey, Lyndsay,
pays anglo-saxons, où il se confondit parfois
Lyndsaye, Lyndsey, Lynsay, Lynsey.
avec des abréviatifs d’Elizabeth (par l’inter-
O. : ancien nom de lieu (sens inconnu).
médiaire de la forme Lilibet) et de Ziliola (ou
Zilia), ancienne forme italienne de Celia. Lilias Lindsay est le nom d’une ancienne et célè-
ou Lileas est un diminutif spécifiquement bre famille d’Écosse, ainsi que le patronyme
écossais. L’une des plus grandes actrices du des comtes de Crawford. Les plus ancien-
cinéma muet, Lillian Gish, tourna dans plu- nes mentions disent « de Lindsay » (ou « de
sieurs films de David Wark Griffith (Naissance Lindesay »). Il s’agit donc à l’origine d’un nom
d’une nation, 1914, Intolérance, 1916, Le lys de famille dérivé d’un nom de lieu. Peut-être
brisé, 1919). On la retrouva en 1955 dans La s’agit-il de Lindsey, dans le Lincolnshire.
nuit du chasseur, de Charles Laughton. Avec Toutefois, Randolph de Lindesay, neveu de
une fortune estimée à 12 milliards d’euros, Guillaume le Conquérant, passant pour avoir
Liliane Bettencourt, fille de l’économiste introduit ce nom outre-Manche, le topo-
290
LISSIBET v. Élisabeth
LIONEL (10 novembre)
LISSOUNIA v. Élisabeth
F. A. :
Linnell, Lyonell, Lionnel, Leonel, LITHA v. Aliette
Leonilo, Leonila, Lionella, Lionello,
LITHEA v. Aliette
Leonello.
O. : du latin leo, « lion ». LITTA v. Aliette
291
LODEWIJK v. Louis
F. A. :Livi, Livia, Lyvia, Livius, Livio,
Liviane, Livin, Livète. LODI v. Élodie
O. : d
u latin lividus, « pâle, gris, livide » LODIE v. Élodie
(étymologie controversée).
LODOVICO v. Louis
Ce nom fut beaucoup porté à Rome, mais
LOEIZ v. Louis
sa signification n’est pas très claire. Livia
Drusilla, née dans la gens Livia, fut l’épouse LOEIZA v. Louis
d’Auguste et la mère de Tibère et de Drusus. LOEKI v. Louis
Le tribun du peuple Marcus Livius Drusus, au
LOELOE v. Louis
IIe siècle, s’opposa violemment aux Gracques.
Livius Andronicus (IIIe siècle av. notre ère) LOGERTSJE v. Ludger
est le plus ancien poète latin connu. Né à LOGIER v. Ludger
Padoue, l’historien romain Tite-Live fit de sa
LÖHR v. Laurent
Germanie et de ses chroniques historiques de
véritables monuments littéraires et patrioti- LOÏC v. Louis
ques. Saint Livin (Livinus) fut évêque à Gand, LOIG v. Louis
tandis que sainte Livète est surtout honorée
LOIS v. Louis
dans le Limousin.
En Italie, le nom de famille Livi (illustré LOÏS v. Louis
par l’acteur et chanteur Ivo Livi, plus connu LOÏSE v. Louis
sous le nom d’Yves Montand) est particulière-
LOLA v. Charles, Dolorès et Violette
ment fréquent dans la communauté juive, en
raison de sa proximité avec Lévi ou Lévy. En LOLAN v. Violette
Allemagne, Livia est fréquemment un diminu- LOLETA v. Charles
tif d’Olivia. Le prénom norvégien Liv (porté
par l’actrice Liv Ullman), du vieil-islandais hilf LOLITA v. Charles et Dolores
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mythique des Romains présente comme des Ce nom germanique, qui apparaît dans la
spécialistes de la guerre commandés par un Chanson des Nibelungen, correspond au fran-
certain Lucumon, possède une résonance çais Logier, aujourd’hui sorti de l’usage, ainsi
étrusque, mais son sens exact nous échappe. qu’à Léger, qui survit surtout comme nom de
Le nom de Lucrèce fut porté notamment par famille (le peintre Fernand Léger, né en 1881
le poète latin Titus Lucretius Carus (Lucrèce), à Argentan). La forme la plus ancienne fut
auteur du De natura rerum, mort en 55 av. vraisemblablement Liutgar, abrégée plus tard
notre ère, et par l’épouse de Tarquin Collatin, en Leudgar ou Leutger. On trouve aussi la
femme dont la vertu est restée proverbiale et forme Leodegar, latinisée en Leodegarius.
qui fut célébrée par Shakespeare. Ce nom fut Saint Léger, évêque d’Autun, naquit en 616
remis en vogue à l’époque de la Renaissance, dans une famille aristocratique. Il fut élevé par
où il fut notamment illustré par Lucrèce son oncle Didon, évêque de Poitiers. Appelé
Borgia (1480-1519), dont l’histoire inspira un à la cour de Bathilde, régente du royaume de
drame à Victor Hugo (Lucrèce Borgia, 1833). Neustrie, pendant la minorité de Clotaire III,
Il ne fut pas rare non plus en Allemagne et en il jouit ensuite d’une certaine faveur auprès
Angleterre, en particulier dans le Lancashire. de Childéric II. Ce dernier finit toutefois par
Il semble aujourd’hui refaire son apparition. s’impatienter de ses remontrances et le relégua
LUCRECIA v. Lucrèce au monastère de Luxeuil, où il fut tué sur l’or-
dre du maire du palais Ebroïn. Son culte s’est
LUCRECIO v. Lucrèce
surtout développé dans la région d’Autun et
LUCRETIA v. Lucrèce de Poitiers. Saint Ludger (Ludgerus), né vers
LUCRETIUS v. Lucrèce 744, fut l’élève de Grégoire d’Utrecht. évan-
LUCREZIA v. Lucrèce
gélisateur des Frisons et des Saxons, il devint
le premier évêque de Münster, en Westphalie,
LUCREZIO v. Lucrèce
où son nom connut un certain succès (le
LUCURGA v. Lycurgue politicien allemand du XIXe siècle Ludger
LUCURGUE v. Lycurgue Westrick).
En France, le patronyme Léger reste très
LUCY v. Luc
répandu. La forme régionale Liogier (Légier)
LUCYNA v. Luc confirme son origine germanique, bien qu’un
LUDEKE v. Lothaire ancien surnom inspiré par l’adjectif « léger »
LU-DEKE v. Louis soit également attesté. Prix Nobel de littéra-
ture en 1960, le poète Alexis Léger est plus
LUDEL v. Louis
connu sous son pseudonyme de Saint-John
LÜDER v. Lothaire Perse.
LUDÉRIC v. Lydéric LUDGERUS v. Ludger
LUDERIK v. Lydéric
LUDÉRIQUE v. Lydéric LUDIVINE (14 avril)
F. A. : Lidwine, Lidiwine, Lidwina,
LUDGER (26 mars, 2 octobre) Ledwine, Wine, Lutwin, Luitwin,
F. A. :Léger, Léogaire, Logier, Liudger, Leofwin, Ludwina, Liudwina,
Liutger, Ludsert, Ludgerus, Lydwin, Lydivine, Ledewina,
Lugertsje, Logertsje, Liogier. Liutwin, Ludwin, Ludwinus,
O. : du german. liut, « peuple », et ger, « lance ». Lutwinus, Leutwin, Lederwyntsje.
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O. : d
u german. liut, « peuple », et win, LUDWIGA v. Louis
« ami ». LUDWIN v. Ludivine
Sainte Ludivine (1380-1433), stigmatisée LUDWINA v. Ludivine
hollandaise, fut victime dans sa jeunesse d’un LUDWINUS v. Ludivine
accident de patins à glace qui la rendit graba-
taire toute sa vie durant. Son corps, difforme LUGAIDH v. Louis
LUISINHA v. Louis
LUDMILLA (16 septembre)
LUISITA v. Louis
F. A. :Ludmille, Ludmila, Mila, Milena,
LUISITO v. Louis
Milina, Militza, Lida.
O. : d
u vieux-slave ljudumilu, « aimé de son LUITPOLD v. Léopold
peuple ». LUITWIN v. Ludivine
Sainte Ludmilla, née en 859 en Lusace, fut LUIZ v. Louis
la grand-mère de saint Wenceslas. Sa belle-
LUKAS v. Luc
fille la fit assassiner en 921 (ou en 927). Elle
est aujourd’hui la patronne de la Bohême. LUKASS v. Luc
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303
ment aux nôtres de la même façon ». Philipp Petra, Claudia, Sabine, Susanne, Christine
von Zesen ajoute même qu’on devrait créer de (ou Christiane), Kristen (ou Kerstin), Andrea,
nouveaux prénoms, « étant donné que c’est Martina, Sandra (ou Alexandra). En 1978, le
permis et admis », en même temps qu’on prénom masculin le plus souvent attribué en
remettrait les anciens dans l’usage. Allemagne fédérale a été Thomas. La même
À partir du XIXe siècle, avec l’épanouisse- année, Julia, Christine, Tobias et Christian
ment du mouvement romantique, le déve- arrivaient en tête à Hambourg. En 1979, à
loppement de la philologie et l’essor du Bonn, les premières places allaient à Michael,
nationalisme, on enregistre un retour mas- Christian, Stefan, Markus et Sebastian pour les
sif aux prénoms germaniques. Dès 1800, le garçons ; et pour les filles, à Melanie, Stefanie,
Frison Tileman Dothias Wiarda (Ueber deutsche Daniela, Maria et Andrea. On remarque que,
Vornamen und Geschlechtsnamen) recommande sur tous ces prénoms, il n’y en a plus un seul
expressément le retour aux anciens noms qui, d’origine germanique.
dit-il, « portent l’empreinte du caractère de D’autres prénoms très portés en Allemagne
nos ancêtres ». En 1817, Johann Gottlieb dans les années 1980 ont été Oliver, Sandra,
Radlof (Die eigenen Namen der Teutschen) pro- Nicole, Tanjan, Barbara, Anne, Vera, Verena,
pose à son tour de créer de toutes pièces des Ursula, Brigitte, Heike, Marion, Armin,
noms comme Freude (« joie »), Glück (« bon- Rainer, Ulrich, Stephan, Michael et Jakob.
heur »), Herz (« cœur »), Schöne (« belle »), Le Hamburger Abendblatt du 14 février 1980
etc. Un autre réformateur, Christian Hinrich signalait que le nom de Raspoutine avait été
Wolke (Anleit zur deutschen Gesamtsprache), refusé par la municipalité de Fulda. Le même
suggère à la même époque des prénoms tels journal précisait que les travailleurs immigrés
que Sonna (de Sonne, « soleil »), Artigine d’origine turque qui souhaitent donner des
(d’artige, « sage, aimable »), Lustine (de Lust, noms allemands à leurs enfants peuvent le
« plaisir »), Blumine (de Blum, « fleur »), faire sans difficultés, mais que c’est en géné-
Rotterhold, Halma, Wonnina, Nettina, Solina, ral à l’hostilité de leurs propres compatriotes
etc. qu’ils se heurtent. Tel fut le cas d’un couple
En 1900, les prénoms les plus répandus en de Turcs qui souhaitaient prénommer leur
Allemagne étaient encore Johannes ou Hans, fils Toni-Klaus : « Lorsque le père voulut faire
Karl et Friedrich (ou Fritz) chez les garçons, inscrire le nom du bébé dans son passeport à
Anna, Margarete (ou Greta) et Martha chez les l’ambassade de Turquie, on exigea qu’il choi-
filles. Depuis, on a assisté, comme en France sisse un prénom turc. Le jeune garçon s’ap-
(mais de façon moins marquée), à une très pelle maintenant Tuna ».
nette diversification. Pratiquement plus un seul prénom d’ori-
Pour l’ensemble des pays de langue alle- gine germanique ne figure dans les listes
mande (Allemagne, Autriche et Suisse aléma- les plus récentes des prénoms à succès en
nique), les prénoms les plus en vogue durant Allemagne qui, vers 2005, consacraient sur-
la période 1961-74 ont été, dans l’ordre : tout Marie (ou Maria), Sophie, Anna, Laura,
pour les garçons, Andreas, Thomas, Michael, Lea, Helene, Michelle et Sarah chez les filles,
Stefan, Frank, Peter, Christian, Markus (ou et Leon, Alexander, Maximilian, Lukas, Paul,
Mark) et Jörg (ou Jürgen) ; et pour les filles, Tim et Jonas chez les garçons.
304
MAŸLISS v. Maïlys
M MACARIA v. Macaire
MACARIUS v. Macaire
MAAIKE v. Marie
MACEY v. Thomas
MAAN v. Emmanuel
MACHIN v. Martin
MAARTINA v. Martin
MACHTHILD v. Mathilde
MAAS v. Thomas MACIEJ v. Matthieu
MACLOU v. Malo
MACAIRE (2 et 15 janvier)
MADA v. Madeleine
F. A. :Macarie, Maquaire, Macaria,
MADALEN v. Madeleine
Makarios, Macarius.
O. : d
u grec makarios, « bienheureux » (sens MADALENA v. Madeleine
mystique). MADDALENA v. Madeleine
305
306
Gwenneg, qui fonda avec lui le monastère de surtout dans les milieux populaires, Maéva
Wormhout dans le nord de la France. figurait en 2003 dans la liste des 20 prénoms
MADOCUS v. Madoc
féminins les plus attribués sur l’ensemble du
territoire français.
MAE v. Maeva et May
MAEVANE v. Maeva
MAEI v. Marie
MAFALDA v. Mathilde
MAËL v. Maïlys
MAG v. Marguerite
MAËLA v. Maïlys
MAGALI v. Marguerite
MAËLAN v. Maïlys
MAGDA v. Madeleine
MAËLENNIG v. Maïlys
MAGDALA v. Madeleine
MAËLIG v. Maïlys
MAGDALEN v. Madeleine
MAËLISS v. Maïlys
MAGDALENA v. Madeleine
MAËLLE v. Maïlys
MAGDALENE v. Madeleine
MAËLYS v. Maïlys
MAGDALENUS v. Madeleine
MAGDALINKA v. Madeleine
MAéVA (6 septembre)
MAGDELAINE v. Madeleine
F. A. :
Maevane, Mae.
MAGDELANE v. Madeleine
O. : prénom polynésien (origine incertaine).
MAGDELÈNE v. Madeleine
Le nom Maeva a fait son apparition à
l’état civil français dans les années 1990. Il MAGEL v. Madeleine
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MALWINA v. Malwine
MANFRED (28 janvier)
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gner la République se trouve dans une chan- O. : de l’hébreu myriam, « voyante, dame »
son patriotique, La garison de Marianno (« La (étymologie controversée).
guérison de Marianne »), composée en langue
Le nom de Marie, porté par la mère de
d’oc par un cordonnier jacobin de Puylaurens
Jésus, est d’origine hébraïque. Sa forme la plus
(Tarn), Guillaume Lavabre, à la fin de 1792.
ancienne, Miryam, se trouve dans la Bible au
Le premier usage de Marianne dans cette
chapitre 13 de l’Exode, qui attribue ce nom à
acception est donc méridional et occitan. Il
la sœur de Moïse et d’Aaron. D’après certains
semble que dans le chansonnier populaire du
auteurs, Myriam serait à rattacher à l’hébreu
Massif central, « Marianne » ait été le nom
marah, « amertume », car Miryam naquit en
que l’on donnait traditionnellement à la jeune
captivité, en Égypte. D’autres font dériver ce
fille aimée et désirée. Lavabre l’aurait utilisé
nom, comme celui de Moïse, d’une source
pour personnifier le régime révolutionnaire
égyptienne : meri Amon, « [celle qui est] aimée
souhaité par les adversaires du pouvoir royal.
par [le dieu] Amon ». En fait, le sens exact
Le prénom Marius est resté longtemps très
n’est pas très clair. Plus de soixante traduc-
fréquent en Provence, sans atteindre toutefois
tions différentes en ont été proposées. Parmi
la vogue de Mario en Italie. Marius, célèbre
celles-ci, les plus courantes sont « amertume
pièce de Marcel Pagnol, fut porté à l’écran par
des jours », « [celle] qui est élevée », « souhai-
Alexandre Korda en 1931, avec Raimu, Pierre
tée comme enfant », « voyante », « rebelle ».
Fresnay et Orane Demazis dans les rôles prin-
Il est également possible que Miryam soit un
cipaux.
simple équivalent du latin domina, terme dési-
MARIANNEKE v. Marianne gnant la dame ou la maîtresse de maison.
MARIANO v. Marianne Les consonnes du nom hébraïque sont
MRYM. Lorsqu’on y ajouta les voyelles, au
MARIC v. Romaric
VIIe siècle de notre ère, on obtint la forme
MARICA v. Marie Myriam. La Vulgate adopta ensuite la forme
MARICHKA v. Marie Maria. C’est cette dernière qui a subsisté
dans la plupart des pays latins, ainsi qu’en
Allemagne et en Scandinavie, tandis qu’elle
MARIE (2 et 9 avril, 15 août, 22 octobre)
a été rendue par Marie en France, Mary en
F. A. : Maria, Mary, Masha, Marya, Marion, Angleterre, Marya ou Masha en Russie, la
Mariam, Miriam, Miryam, Myriam, forme d’origine (Miryam, Myriam ou Miriam)
Maire, Maryse, Mariette, Marietta, restant en usage chez les Juifs.
Marielle, Mariella, Mimi, Mari, Comme nom de baptême, Marie fait son
Marig, Mia, Marinette, May, Maja, apparition au IVe siècle, mais ne se répand
Mirzel, Mariedel, Marei, Märge, Mitzi, vraiment que vers 1100, à l’époque des
Marjelle, Marisa, Marise, Marita, Mall, Croisades, en rapport évident avec le culte
Moll, Molly, Mally, Polly, Myra, Manie, marial, qui atteindra son apogée en Occident
Mària, Mariquita, Moira, Moyra, au XIIIe siècle. Le nom s’est d’abord établi en
Mair, Moire, Muire, Maureen, Minnie, France, avant de passer en Angleterre et en
Maruja, Marica, Mariska, Marusca, Espagne. Il fut alors interprété, à tort, comme
Mariola, Mietta, Maai, Maaike, Maei, lié à la mer, par voisinage avec mari, mot dési-
Mariekje, Marieke, Mikke, Miempie, gnant la mer dans plusieurs langues celtiques.
Mareïa, Maroussia, Marichka, Mara, Cette interprétation médiévale a donné nais-
Manioussa, Mariouchka, Marja, sance à diverses allégories. C’est également au
Marija, Marite Moyen Âge qu’on voit apparaître en France
315
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MARJA v. Marie
MARIN/MARINE MARJAN v. Marianne
F. A. : Marina, Marinette, Marini. MARJELLE v. Marie
O. : du latin marinus, « marin ».
MARJIE v. Marjolaine
Marin (Marinos) de Tyr, mathématicien et MARJO v. Marjolaine
géographe grec de la fin du Ier siècle, mit au
point un procédé de géographie mathémati-
que qu’on a plus tard appelé « projection de MARJOLAINE
Mercator ». Marinus fut également un nom F. A. : Marjo, Marjie, Marjolie.
d’homme à Rome. Il a laissé sa trace dans O. : du latin maiorina, « la plus grosse, de
des noms de famille comme Marini, Marino, la plus grande espèce » (étymologie
Marinier, Marin, etc. (le poète napolitain controversée).
Giambattista Marino, mort en 1625, l’homme
Le nom de la plante appelée « marjo-
politique français Louis Marin, ministre d’Etat
laine » représente à l’origine une altération
en 1934-36). Saint Marin (IVe siècle), tailleur
de « maiorane » ou de « mariolaine », termes
de pierre à Rimini, se retira dans la montagne
empruntés au latin médiéval maiorana, dont
pour échapper à une femme qui prétendait
la signification exacte reste obscure. La forme
être son épouse. Le monastère bâti sur le lieu
Marjolaine semble être apparue au XVIe siè-
de son ermitage donna naissance à la ville et
cle, peut-être par suite d’un croisement avec
à la République qui portent son nom. Deux
les noms de Marion ou de Marie-Hélène. Ce
papes s’appellèrent également Marin. Le pré-
prénom eut son heure de succès dans les
nom Marine, aujourd’hui à la mode, fut assez
années 1930 (l’ancienne chanson populaire
fréquent autrefois en Bourgogne. Marina est
Marjolaine, toi si jolie…).
toujours très employé en Italie. Les formes
Marina et Marinette peuvent aussi correspon- MARJOLIE v. Marjolaine
dre à des abréviatifs de Marie. MARJORIE v. Marguerite
MARINA v. Marin MARJORY v. Marguerite
MARINETTE v. Marie et Marin MARK v. Marc
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MARKUS v. Marc
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MARTON v. Martin
MATHILDE (14 mars)
MARTSELLINA v. Marc
F. A. : Matilde, Matilda, Mathilda,
MARTSEN v. Martin
Matty, Maud, Tilly, Tilda, Mattie,
MARTY v. Marthe et Martin Tillie, Maude, Maitilde, Matelda,
MARTYN v. Martin Mahaud, Mahaut, Mahault, Maudie,
Mechthild, Mechthilde, Machthild,
MARUJA v. Marie
Telia, Mechel, Metze, Tidchen, Till,
MARUSCA v. Marie Mettild, Mettelde, Mechte, Meckele,
MARX v. Marc Mectilde, Mafalda, Megtilda,
Mektild, Mattis, Mechtelt, Magteld.
MARY v. Marie
O. : du german. maht, « puissance, vigueur »,
MARYA v. Marie et hild, « combat ».
MARYLENE v. Marie et Hélène Ce prénom franc, employé sans discontinuer
MARYSE v. Marie depuis le haut Moyen Âge, époque à laquelle
MARZEL v. Marc
il fut latinisé en Matilldis, Mattilis ou Matilda,
connaît aujourd’hui un net regain de faveur. Il
MARZELL v. Marc est particulièrement populaire en Normandie,
MARZELLA v. Marc où il perpétue le souvenir de la reine Mathilde
320
(morte en 1083), fille de Baudouin V de Italie, de pair avec Matilda, la forme portugaise
Flandre, épouse de Guillaume le Conquérant, Mafalda (nom de l’une des filles de Sancho Ier
à qui l’on attribue la célèbre tapisserie portant de Portugal, au XIIIe siècle). En Argentine,
son nom exposée aujourd’hui à Bayeux. Mafalda est aussi le nom d’un personnage
Au Moyen Âge, en France et en Angleterre, très populaire de la bande dessinée. Les dimi-
on trouve des formes contractées comme nutifs Magdel, Machel, Maggie et Tillie sont
Mahault, Molde, Maude et Maud, qui cor- fréquents en Afrique du Sud. Mecheltsje et
respondent à des transformations populaires Machteltsje se rencontrent en pays frison.
de type classique (cf. Brunehilde, devenu MATHIS v. Matthieu
Brunehaut), et dont certaines ont survécu
jusqu’à nos jours. Au XIVe siècle, on rencon-
MATHURIN/MATHURINE (1er novembre)
tre aussi Mahhild et Tillie, avec des diminutifs
comme Till et Tillot. Le patronyme Mahaut F. A. :
Thurin, Thurine, Maturo, Maturino,
reste courant en Normandie. Sainte Mathilde Maturina.
(v. 890-968), descendante du célèbre roi saxon O. : du latin maturus, « mûr ».
Widukind, fut la femme de l’empereur ger- Saint Mathurin, confesseur en Gâtinais,
manique Henri Ier l’Oiseleur, la mère d’Othon aurait vécu au IVe siècle. La tradition lui
le Grand et la grand-mère de Hugues Capet. attribue des prodiges extraordinaires. On le
L’épouse de l’empereur germanique Henri V, considère aussi comme le patron des bouf-
puis de Geoffroi V le Bel Plantagenêt, s’appelait fons, ce qui explique peut-être la résonance
aussi Mathilde. Une marquise de Toscane de la un peu comique prise au XIXe siècle par son
fin du XIe siècle, la comtesse Mathilde, légua nom. Mathurin fut néanmoins un prénom
tous ses Etats (dont les villes de Crémone, très fréquent dans les campagnes normandes.
Ferrare, Mantoue et Modène) au Saint-Siège, La graphie avec un h paraît due à l’influence
mais cette donation fut contestée après sa mort de Matthieu. Apprécié de Walter Scott et de
par les empereurs germaniques. Lord Byron, le romancier et dramaturge irlan-
Rare en Angleterre aux XVIe et XVIIe siè- dais Charles Robert Maturin publia son chef-
cles, ce prénom resurgit au XVIIIe siècle sous d’œuvre, Melmot ou l’homme errant, en 1820.
la forme Matilda, avec, au siècle suivant, des
MATIAZ v. Matthieu
abréviatifs comme Matty, Tilly et Tilda. De
nombreux noms de famille en dérivent, tels MATILDA v. Mathilde
Madison, Maudson, Mawson, Mould, Mowl, MATILDE v. Mathilde
Tillison et Tilson. En Allemagne, Mathilde fut
remis à la mode par le mouvement roman- MATLE v. Madeleine
tique, avec l’œuvre de Novalis, Heinrich von MATRICH v. Médéric
Ofterdingen (1802), puis le roman de Theodor
MATT v. Matthieu
Fontane, Mathilde Möhring. L’influence du
célèbre poème de l’Anglais Tennyson, Maud MATTALUS v. Matthieu
(1855), fut également sensible. L’une des
MATTEN v. Martin
amies de Richard Wagner s’appelait Mathilde
Wesendonk. L’actrice française Mathilda May, MATTEO v. Matthieu
née en 1965, est la fille de l’auteur de théâtre MATTHAEUS v. Matthieu
Victor Haïm.
MATTHÄUS v. Matthieu
En Suède, Matilda venait en 1900 au 14e
rang des prénoms féminins. On trouve en MATTHEUS v. Matthieu
321
322
Moris, Moric, Morics, Mavriki, nom de Seymour, utilisé comme nom de bap-
Maurita, Maurizia. tême et comme nom de famille, résulte d’une
O. : du latin Maurus, « Africain, de Maurétanie ». anglicisation de « Saint-Maur », commune de
la région parisienne où se dressait autrefois
À travers le latin, le nom de Maurus
une célèbre abbaye. En Écosse, Maurice a été
remonte au grec mauros, « sombre, obscur ».
utilisé comme substitut du prénom celtique
Chez Ératosthène, ce qualificatif se rapporte
Muireach (Muirgheas et Moriertagh chez les
aux habitants de l’Afrique du Nord (l’an-
Irlandais). La forme féminine Mauricette est
cienne Maurétanie). À Rome, le surnom de
aujourd’hui totalement abandonnée. Ce pré-
« Maurus » fut donné à des personnages de
nom a été porté notamment par le peintre
complexion plutôt foncée ou à des soldats
Maurice Utrillo, Maurice de Saxe, le vainqueur
ayant fait campagne en Orient. C’est le même
de Fontenoy, les écrivains Maurice Barrès,
nom que l’on retrouve au Moyen Âge dans le
Maurice Maeterlinck et Maurice Martin du
mot « Maures », désignant les Arabes. Saint
Gard, l’économiste Maurice Allais (Prix Nobel
Maurice, ancien officier romain de la légion
d’économie en 1988), etc.
Thébaine qui refusa de servir l’Empire en rai-
son de ses convictions chrétiennes, fut l’un MAURICIO v. Maurice
des saints les plus fréquemment invoqués par MAURIE v. Maurice
les Croisés. Bien que sa légende soit regardée MAURIKI v. Maurice
comme peu crédible par les historiens, son
MAURILIA v. Maurice
culte fut très vif chez les Suisses. Il est égale-
ment le patron de la maison de Savoie. MAURILLE v. Maurice
Le nom de Moritz fut traditionnel dans MAURIN v. Maurice
la maison de Saxe. Le duc Maurice de Saxe
MAURINO v. Maurice
(1521-1553) forma une ligue de princes
protestants, qu’il mit au service de Charles- MAURITA v. Maurice
Quint. Le prince d’Orange Maurice de MAURITS v. Maurice
Nassau, Stathouder des Provinces-Unies de MAURIZIA v. Maurice
1584 à 1625, fut le successeur de son père,
MAURIZIO v. Maurice
Guillaume le Taciturne. Le dessinateur
Wilhelm Busch inventa en 1865 les person- MAURO v. Maurice
nages de « Max et Moritz », que connaissent MAURUS v. Maurice
tous les enfants d’outre-Rhin. MAURY v. Maurice
En Angleterre, les formes Meurisse et
MAVR v. Maurice
Morris, toujours portées en France comme
noms de famille (l’acteur Paul Meurisse), MAVRA v. Maurice
remontent à la conquête normande. Comme MAVRIKI v. Maurice
patronyme, Morris est surtout courant dans
MAX v. Maxime
le Pays de Galles, Morrish se rencontrant plu-
tôt dans le Somerset et le Devon. On trouve
aussi Maurice, FitzMaurice, Marin, Morcock, MAXENCE
Morrison, Morrisey, etc. La Morris dance est
F. A. : Maxie.
une sorte de farandole d’origine prétendument
O. : du latin Maxentius, nom de personne.
espagnole (« maure »), qui joue un grand rôle
dans les fêtes du Mai. Les Gallois emploient Fils de Maximien, l’empereur Maxence
de préférence les formes Morus et Meurig. Le (Marcus Aurelius Valerius Maxentius, v.
323
MAXIMILIANO v. Maxime
MAXIME (21 janvier, 14 avril) MAXIMILIANUS v. Maxime
F. A. :
Maximin, Maximilien, MAXIMILIEN v. Maxime
Maximilienne, Maximille, Max,
MAXIMILIENNE v. Maxime
Maximilian, Maxie, Maxia, Maxim,
Maximo, Maxima, Maximiliano, MAXIMILLE v. Maxime
Maximilianus, Massimiliano, MAXIMIN v. Maxime
Maximiliana, Massimiliana,
MAXIMINO v. Maxime
Maximus, Miksa, Maksis, Maksim,
Maksima, Maximino, Maksimiane, MAXIMO v. Maxime
Maximianus, Maximiano. MAXIMUS v. Maxime
O. : du latin maximus, « le plus grand ».
324
MEINS v. Hermann
MECHTELT v. Mathilde
MEKTILD v. Mathilde
MECHTHILD v. Mathilde
MEL v. Émile et Mélanie
MECHTHILDE v. Mathilde
MELAINE v. Mélanie
MECKELE v. Mathilde MELANIA v. Mélanie
MELANIAS v. Mélanie
MÉDARD (8 juin)
MÉLANIE (26 janvier)
F. A. :Medardus, Mäder, Mäderli.
O. : d
u german. maht, « puissance, vigueur », F. A. :
Melania, Mel, Mellie, Melany,
et hard, « fort ». Melina, Melloney, Melânia, Melanias,
Melaine, Mélas, Melanio, Malania,
Issu d’une famille franque, saint Médard Melanija, Melltje, Mellony, Meloney.
(mort à Tournai vers 545) consacra l’essentiel O. : du grec melas, « noir, brun, foncé ».
de sa vie à lutter contre le paganisme dans le
nord de la Gaule. évêque de Noyon, c’est lui Dans certaines régions de l’ancienne Grèce,
qui voua à Dieu la reine Radegonde, épouse Melaina était l’un des surnoms de Déméter,
de Clotaire, le meurtrier de son frère. La tra- déesse des moissons, laquelle était censée
dition lui attribue plusieurs miracles, et de porter le deuil de sa fille Perséphone, enle-
nombreux dictons le font intervenir dans les vée aux Enfers par Pluton. Le nom de Mélanie
considérations météorologiques populaires apparaît en France au VIIe siècle. Il passe
(le plus célèbre étant : « Quand il pleut à la ensuite en Angleterre, sous des formes telles
Saint-Médard, il pleut quarante jours plus que Melloney et Mellony, toujours utilisées
tard »). Tout à fait passé de mode aujourd’hui, aujourd’hui, en particulier aux États-Unis. Il
le nom Médard a laissé des traces dans quel- est en revanche assez mal considéré en Grèce
ques noms de famille comme Méda, Méard, (où il a pourtant été illustré par la chanteuse
Mézard, Médarlin, etc. Melina Mercouri), où melania signifie « excré-
ments noirs, noirceur, malheur », tandis qu’au
MEDARDUS v. Médard
Liban, une « mélanie » désigne une grosse
MEDE v. Médéric femme, un « boudin ».
325
MELIOCHA v. Émile
MELCHIOR
F. A. : Melcher, Melchert, Melker, MÉLISANDE
Melkert, Mylger, Mylgert, Melchje, F. A. :Melisenda, Millicent, Millisent,
Marchionne, Melchiorre, Melkior, Mellicent, Melicent, Milicent, Millie,
Melchiora, Melchiorri, Marchiorri, Milly, Milli, Mil, Lissa.
Marchionni, Chiori, Chiorrini. O. : du german. Amal, racine wisigothique
O. : d
e l’hébreu mélék, « roi, royal » (par obscure qui doit son succès à la famille
l’intermédiaire du grec melchi), abréviatif des rois Amali, et swintha, « travailleur,
pour elimélék, « Dieu est roi », et or, énergique ».
« lumière ».
Ce prénom, qui revient aujourd’hui à la
Forgé d’après le radical sémitique melk, ce mode, est surtout connu par le drame lyrique
nom se trouve dans la Bible sous les formes Pelléas et Mélisande (1892), tiré de l’œuvre
Mélék, Malkiel et Melchiel. La tradition a de Maurice Maeterlinck sur une musique de
donné, de pair avec Gaspard (ou Gaspar) Debussy, qui révolutionna en son temps le
et Balthazar, le nom de Melchior à l’un des langage théâtral. Il fut très porté au Moyen
trois « rois mages » venus adorer le Christ Âge. On y rattache parfois le nom de la fée
nouveau-né dans sa crèche. Melchior se Mélusine (Melesina en Angleterre), mais ce
répandit en Allemagne comme conséquence rapprochement est très hasardeux. L’équivalent
du culte rendu à ces « rois », dont les reliques anglais de Mélisande est Millicent, qui fut très
auraient été transportées vers 1164 dans la commun au début du XXe siècle, surtout sous
cathédrale de Cologne. En 1592, on trouve les formes abrégées de Millie et Milly. Ce fut
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MIREYA v. Mireille
MOÏSE (4 septembre)
MIRIAM v. Marie
F. A. :Moses, Moshé, Moisés, Mozes, Mose,
MIRIELLA v. Mireille
Mosie, Moe, Moss, Mos.
MIRIELLE v. Mireille O. : de l’hébreu moshèh, « tiré, retiré [des
332
MONA v. Monique
MONCA v. Monique
MORGAN/MORGANE (8 octobre)
F. A. :Morgana, Morgaine, Morrigaine,
MONCHO v. Raymond
Morrigane, Morganenn, Morganez,
MONDE v. Brémond Morgain, Muirgen.
MONE v. Monique O. : du gallois mawr, « grand », et can,
« brillant ».
MONI v. Monique
MONICA v. Monique
Ce prénom correspond à un nom celtique
ancien, commun au gallois et au breton. Il
MONICO v. Monique a toujours été populaire au Pays de Galles,
MONIKA v. Monique où le district de Morgannwg et le comté de
Glamorgan conservent encore le souvenir
d’anciens seigneurs locaux l’ayant illustré.
MONIQUE (27 août)
Dérivé des mots gallois mawr et can, il s’est à
F. A. :Monica, Monika, Mona, Monca, l’origine superposé à un ancien nom préchré-
Mone, Moni, Mika, Monico. tien, Morien, qui signifie « née de la mer » (de
O. : étymologie inconnue. mor ou muir, « mer »). Morcant représente
Née en 331 à Tagaste (aujourd’hui Souk- une forme ancienne, Muirgen correspond à la
Ahras, en Algérie), sainte Monique fut la mère dénomination irlandaise.
de saint Augustin. Son nom, d’origine proba- Dans les récits de la Table Ronde, la fée
blement carthaginoise (sémitique), avait un Morgane ou Morgain (Morgan-le-Fay) est
sens qui nous échappe complètement. Les la sœur du roi Arthur. C’est elle qui, après
explications faisant appel au latin monachus, la bataille de Camlann, le transporte dans
« moine », ou au grec monos, « unique », sont l’île enchantée d’Avalon pour le soigner et le
peu convaincantes. guérir. Elle est l’héritière et l’homonyme de
Il a existé au Pays de Galles une sainte la déesse galloise Muirgen et de l’Irlandaise
Monacella, dite aussi Melangell, dont le Morrigan (Morrioghan), celle-ci correspon-
nom a été assimilé à Monica. En Allemagne, dant à la fois à la reine de l’Autre Monde (la
la forme Monika est très répandue dans les Riannon) et à un « doublon » de Dana-Ana,
régions méridionales, plus sensibles à l’in- la mère des dieux.
fluence catholique. Elle a aussi été diffusée Le nom de Morgane est porté en Bretagne
par des chansons populaires (« Lebewohl, depuis une époque relativement ancienne.
du kleine Monika… »). Le nom de la ville de La forme Morgan est aussi un ancien nom
Munich, comme celui de la principauté de féminin, mais l’habitude s’est prise très tôt de
Monaco, sont sans rapport avec Monique, ces l’attribuer aux garçons. Ce fut en particulier
deux noms se rattachant au latin monacus. Le le nom du théologien breton Pélage (v. 360 -
prénom Monique, à l’heure actuelle quelque v. 422), dont la doctrine, le pélagianisme, fut
peu sur le déclin, venait encore en 1950 au 5e condamnée par l’Église au concile d’Ephèse
rang des prénoms féminins. (431) pour avoir donné, dans la question
MOOR v. Maurice de la grâce, trop d’importance à la liberté
333
humaine. Le nom de Pélagie (du grec pelagos, dont les ancêtres, arrivés en Angleterre au
« née de la mer »), comme celui de Marine moment de la conquête, provenaient de la
(même sens), a d’ailleurs été souvent rendu commune de Mortemer en Normandie. Le
par Morgane ou Morgana. membre le plus illustre de cette famille fut
En Angleterre et aux États-Unis, Morgan est Roger Mortimer de Wigmore (1287-1330),
aussi un nom de famille, illustré notamment qui participa au meurtre d’Édouard II, époux
par le financier John Pierpont Morgan, mort d’Isabelle de France, reine d’Angleterre, dont
en 1913, le biologiste Thomas Hunt Morgan, il était l’amant (cf. Edward II, de Marlowe).
spécialiste de l’hérédité, qui reçut le Prix Nobel Le nom irlandais Morty, identique à l’un des
en 1933, l’ethnologue Lewis Henry Morgan, diminutifs de Mortimer, dérive du gaélique
etc. En France, l’actrice Simone Roussel, dite Murtagh ou Murdoch, dont la forme archaï-
Michèle Morgan, se fit connaître dès les années que est Muireadhach (« chef marin »).
trente avec des films comme Gribouille (1937), MORTY v. Mortimer
Quai des brumes (1938) et Remorques.
MORUS v. Maurice
MORGANA v. Morgan
334
MÜNDEL v. Siegmund
MYRTIL/MYRTILLE (5 octobre)
MUNDI v. Siegmund
F. A. :
Myrtle, Myrta, Myrtia, Myrtis,
MURIAL v. Muriel
Mirtle, Mertle, Mertice, Myrtice.
O. : du grec murtos, « myrte ».
MURIEL Dans la Grèce ancienne, la myrte était l’un
F. A. : Murial, Muireall, Muirgheal, Merrill, des symboles de la victoire. Ce végétal a aussi
Murielle, Meriel. donné naissance à un prénom, que l’on trouve
335
MYRTLE v. Myrtil
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Constitué par Charles le Chauve en faveur historique. Les prénoms flamands revien-
de son neveu, Baudouin Ier Bras de fer, le nent dans une certaine mesure à la mode.
comté de Flandre apparaît dans l’histoire en On constate aussi une réimplantation des
862. Au XIIe siècle, la Flandre, qui joue déjà prénoms germaniques, comme Ulrich (en
un rôle international, comprend Lille, Arras néerlandais : Ulrik) et Reinhilde. Certains
et Douai, villes qui ne seront annexées par abréviatifs sont fréquents : Grete pour
la France que sous Louis XIV. À la bataille Marguerite (en néerlandais : Greet, Griet,
des Eperons d’or, à Courtrai (Kortrijk), le 11 Greetje, Margriet, Margit ou encore le très
juillet 1302, les milices flamandes mettent en officiel Margaretha, nom porté par plusieurs
déroute la cavalerie française. Un siècle plus comtesses de Flandre), Jef pour Joseph, Gorik
tard, la maison de Bourgogne, et particuliè- pour Grégoire, Staf pour Gustave (Gustaaf),
rement Philippe le Bon, réalisera l’unification Wim pour Guillaume (Willem), etc. Parmi les
du pays flamand. Depuis 1840, le titre de prénoms germano-flamands attestés ces der-
comte de Flandre est porté par le second fils nières années, on peut citer Astrid, Godelieve,
du roi des Belges. Clothilde, Hermelinde, Ida, Nele et Lydéric
(ce dernier prénom étant propre à la Flandre
La partie flamande de la France est française). La popularité de la famille royale
aujourd’hui réduite aux arrondissements de Belgique a aussi contribué à répandre
de Dunkerque et Hazebrouck. Néanmoins, Léopold, Albert et Baudouin (qui s’écrit
on note depuis quelque temps une certaine officiellement Boudewijn). Mais Albert et
résurgence du régionalisme dans ce Nord Albrecht jouissent aussi d’une popularité qui
que beaucoup préfèrent appeler les Pays-Bas remonte aux archiducs Albrecht et Isabella,
français, rattachant ainsi la région à son passé au XVIIe siècle.
337
NACHA v. Nathalie
N NADIOUCHA v. Nadège
NADIOUSSIA v. Nadège
NADÈGE (18 septembre)
NADJA v. Nadège
F. A. :
Nadine, Nadia, Nada, Nadeschda, NAEMI v. Noémi
Nadja, Nadina, Nadejda, Nadiona,
NAEMIA v. Noémi
Nadioucha, Nadiounia, Nadioussia.
O. : du russe nadesjda, « espérance ». NAHOUM v. Nahum
338
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Ulysse après son naufrage, le réconforte et lui correspond à l’islandais Njálsson et à l’écos-
fait donner par son père un navire pour rega- sais Mac Neil. En Angleterre, sa popularité lui
gner Ithaque. Son histoire a inspiré à James vient de l’amiral Horatio Nelson, né en 1758
Joyce l’un des chapitres d’Ulysse (1922). à Burnham Thorpe, qui fut tué à la bataille
Nausicaa, dans lequel on retrouve la racine de Trafalgar (1805), victoire navale qui assura
naus, « navire, vaisseau » (cf. le mot « nau- pour longtemps la maîtrise des mers à son
tisme »), a parfois été utilisé comme nom de pays. Il y eut aussi un saint Nelson, né en
baptême, notamment par les Anglais. 1534 dans le comté de York, qui se fit prê-
NAZERL v. Ignace tre à Douai en 1576. Arrêté dès l’année sui-
vante dans son pays d’origine, il y fut accusé
NAZI v. Ignace
de « papisme », car il refusait de reconnaî-
NEACAIL v. Nicolas tre les prérogatives de l’église anglicane. Il
NEAL v. Nigel fut condamné à mort et exécuté en 1578.
NEALE v. Nigel Nelson est également le nom d’une ville de la
Nouvelle-Zélande et d’un fleuve du Canada,
NEALS v. Nelson
qui se jette dans la baie d’Hudson à hauteur
NEALSON v. Nelson de la ville de Port Nelson.
NED v. Édouard Aujourd’hui, Nelson est un prénom surtout
NEEL v. Nigel porté au Brésil, aux états-Unis et en Afrique.
NÉHÉMIAH v. Noémi Il a été illustré par Nelson Rockefeller, ancien
gouverneur de New York, par l’éditeur Nelson
NÉHÉMIE v. Noémi
Doubleday, et par Nelson Mandela, le premier
NEILL v. Nigel président noir de l’Afrique du Sud. La forme
NEL v. Nigel suédoise Nilsson et le danois Nielsen ne sont
NELE v. Cornélien et Nigel pas des équivalents de Nelson, mais des
dérivés du prénom scandinave Niels, qui est
NÈLE v. Nigel
soit un abréviatif de Cornelius, soit la forme
NELIA v. Cornélien danoise de Nicolas (le physicien Niels Bohr,
NELIG v. Nathalie mort en 1962).
NELL v. Hélène et Nigel NENCIO v. Vincent
NELLCHEN v. Hélène NERES v. Rainier
NELLETTE v. Hélène
NELLIANA v. Hélène NESTOR (26 février)
NELLIE v. Cornélien et Hélène
F. A. : Nestora, Stora
NELLY v. Cornélien et Hélène O. : du grec Nestôr, nom de personne.
NELS v. Nelson
Roi de Pylos, Nestor, à qui Apollon avait
accordé de vivre pendant trois générations,
NELSON (3 février) était le plus âgé des princes grecs qui parti-
cipèrent au siège de Troie. Homère le décrit
F. A. : Nealson, Nels, Neals comme un élément modérateur, dont la pré-
O. : du vieil-anglais Neil-son, « fils de Neil ». occupation constante fut d’apaiser les discor-
Le nom de Nelson se rattache au groupe des, notamment entre Achille et Agamemnon.
formé par Neil, Nial, Nigel (v. notice), etc. Il Auparavant, il avait aussi participé à l’expédi-
341
tion des Argonautes et à la lutte des Laphithes « conspiration de la machine infernale », fut
contre les Centaures. Son nom, passé dans le le résultat d’un complot royaliste fomenté en
langage courant pour désigner un vénérable 1800 par Georges Cadoudal pour assassiner
vieillard, signifie « qui revient toujours ». Bonaparte.
L’hérésiarque chrétien Nestorius, né en Syrie, NICASIUS v. Nicaise
fut déposé par le concile d’éphèse en 431. Sa
NICCO v. Nicolas
doctrine, le nestorianisme, gagna ensuite la
Perse et l’Asie centrale (où l’Eglise nestorienne NICCOLO v. Nicolas
compte encore actuellement 80 000 fidèles). NICÈPHE v. Nicéphore
Le prénom Nestor, presque entièrement dis-
paru aujourd’hui, fut surtout répandu au XIXe
siècle. NICÉPHORE (13 mars)
NICHOLAS v. Nicolas
F. A. :
Nicasius, Nikasius.
O. : du grec nikaô, « je suis vainqueur ». NICK v. Nicolas
342
343
propre aux Suédois. Le nom de Nicolas a été O’Neill, fournirent les armoiries de l’ancienne
porté notamment par le philosophe et théo- province de l’Ulster. À partir de l’Irlande, ce
logien Nicolas de Cuse (Nikolaus Krebs ou nom s’introduisit ensuite en Islande, où il
Chrypffs), l’astronome Nicolas Copernic, l’or- apparaît sous la forme Njal. L’une des gran-
fèvre Nicola Pisano, l’écrivain Nicolas Boileau, des sagas scandinaves, la Njalssaga, raconte
le peintre Nicolas Poussin, Claus Heim, chef l’histoire de Njal le Brûlé qui, après s’être
de la révolte paysanne au Schleswig-Holstein converti au christianisme, préféra mourir sur
dans les années 1920, le physicien Niels Bohr, un bûcher plutôt que de résister à ses enne-
l’ancien ministre Nicole Fontaine, le président mis. Le nom de Njal fut ensuite véhiculé par
Nicolas Sarkozy, la syndicaliste Nicole Notat, les Vikings dans toute la Scandinavie, avant
etc. de faire son apparition en France, avec les
NICOLASA v. Nicolas
Normands, sous la forme Nel ou Nèle (qui
existait déjà auparavant, mais seulement en
NICOLAU v. Nicolas
tant que diminutif de Daniel).
NICOLET v. Nicolas En Angleterre, les prénoms Nel, Neel et
NICOLETTA v. Nicolas Nele sont attestés dès 1086, mais étaient pro-
NICOLETTE v. Nicolas
bablement déjà présents avant la conquête
normande. On les trouve plusieurs fois men-
NICOLI v. Nicolas tionnés dans le Domesday Book et dans des
NICOLIN v. Nicolas chroniques du temps d’Édouard le Confesseur.
NICOLINA v. Nicolas
Nygel et Nigelle, dont est issu l’actuel prénom
Nigel, apparaissent vers 1460, résultant d’une
NICOLINE v. Nicolas
traduction erronée de Neele par le latin nige-
NICOLO v. Nicolas lus, « noir ». C’est ce qui explique que Nigel
NICOU v. Nicolas a souvent été interprété, à tort, comme un
diminutif de niger (« nègre »).
NIEKJE v. Nicolas
Nigel fut très longtemps populaire chez les
NIEL v. Nigel Anglais. Les formes Nel, Neel et Nele conti-
NIELD v. Nigel nuèrent également d’être employées à l’épo-
NIELS v. Nicolas
que classique et donnèrent naissance à des
noms propres, comme Neil, Neal, Neild, et
NIERES v. Rainier
aussi Fitzneel. Arthur Conan Doyle, le père de
Sherlock Holmes, donna le titre de Sir Nigel
NIGEL à l’un de ses grands romans historiques. En
Irlande, aujourd’hui, Niall représente la forme
F. A. :
Neil, Neal, Neale, Neill, Niel, Niall, correcte, tandis que Neil ou Neill correspond
Nele, Njal, Nel, Nèle, Nield, Nell, à la forme possessive.
Nygel, Nigelle, Neel.
En Écosse, la forme Neil, attestée à date très
O. : de l’irlandais niadh, « champion ».
ancienne, a presque partout supplanté Nigel.
L’histoire de ce prénom est assez compli- Elle venait au 23e rang des prénoms masculins
quée. À l’origine, il s’agit d’un nom irlandais, en 1858, et encore au 32e rang en 1958. Le
dont la forme de départ était sans doute Niall clan des Mac Neil est un célèbre clan écossais,
ou Niul. Il y eut au Ve siècle un roi d’Irlande dont le nom est à rapprocher des patronymes
nommé Niall, que l’on surnommait « Niall irlandais McNeill et O’Neill. Au Pays de Galles,
aux cinq otages » et dont les descendants, les Nigel ne s’est guère répandu qu’à partir de
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Une grande partie des prénoms utilisés en comme Wolkmar, Waldemar, Iwar, etc., tan-
France étant d’origine germanique (Charles, dis qu’en Scandinavie on a plutôt recours au
Édouard, Robert, Renaud, Gilbert, Amélie, v : Volkmar, Valdemar, Ivar, etc…
Mathilde, Edith, Thibaud, etc.), il fallait évi- Un cas très curieux est celui de la Frise du
demment s’attendre à ce que les prénoms Nord et de l’Ouest où, jusqu’au début du
allemands et scandinaves représentent un XIXe siècle, s’est perpétué un usage consis-
répertoire considérable. Tel est effective- tant à former le nom de famille d’après le
ment le cas, puisque les parents allemands, prénom du père, ce qui revenait à changer
lorsqu’ils déclarent le nom d’un enfant à l’état de nom de famille à chaque génération ! Le
civil, peuvent faire leur choix dans un registre fils de Thorn Jansen s’appelait par exemple
qui ne contient pas moins de 38 000 prénoms Frerck Thornsen ; le fils de ce dernier, Paul
différents. Frercksen ; son petit-fils, Jörg Paulsen, etc.
Sur ce nombre, on trouve évidemment L’emploi de noms de famille héréditaires fixes
beaucoup de variations locales. Toni, par fut imposé aux Frisons en 1811, par un décret
exemple, est en Bavière un prénom mascu- de… Napoléon Ier.
lin, alors qu’en Basse-Saxe, c’est un prénom Les diminutifs sont particulièrement nom-
féminin. La forme allemande de Georges est breux. Ils se forment, selon les régions, avec
normalement Georg, mais dans les régions du des suffixes comme -el ou -l en Bavière et en
Nord, où l’influence du bas-allemand a été Autriche (Christel, Gretel, Franzl, Christl),
plus durable, on utilise aussi la forme Jörg ou -le en Souabe (Dorle, RöslIe, Heinerle), -li en
Jürgen. L’ancienne forme allemande de Jean, Suisse alémanique (Gritli, Rösli, Anneli), -z
Johannes, a abouti à Johann et à Jan, mais en Allemagne centrale (Heinz, Hinz, Kunz,
aussi à Hannes et à Hans. Fritz, Frizzi, Renzi), -tsch en Prusse orientale
Il y a également des variations orthogra- (Fritsch, Dietsch, Bertsch), -ke ou -je en Frise
phiques : dans le Sud, on écrit ai (Rainer, et dans le Schleswig-Holstein (Anke, Heike,
Raimund) plutôt que ei (Reiner, Reimund). La Henneke, Marieke, Ulrike, Antje, Gretje,
graphie avec k (Konrad, Karola, Klemens) est Hendrikje), et -i un peu partout (Poldi, Rosi,
plus fréquente dans le Nord, sous l’influence Barbi, Evi, Hansruedi).
scandinave ; la graphie avec c (Conrad, Carola, À noter encore que les prénoms allemands
Clemens), plus fréquente dans le Sud, sous ne prennent pas de y ; on écrit Toni, Emmi et
l’influence latine. L’usage du f (comme dans Willi, et non Tony, Emmy et Willy (qui sont
Detlef, Leif, Olaf, Thorleif, etc.) correspond des graphies influencées par l’anglais).
à l’orthographe germanique d’origine. Il a été De même, les noms allemands ne trans-
remplacé par l’usage du v (Detlev, Leiv, Olav, forment normalement pas le f en ph : on
Thorleiv, etc.) sous l’influence latine, sauf en devrait écrire Rudolf et non Rudolph, Adolf
Frise, en Prusse et en Basse-Saxe. et non Adolph, Ralf et non Ralph, Alfons et
La graphie avec ie, comme dans Siegfried, non Alphons, etc. Enfin, pour des prénoms
Friedrich ou Siegmund, correspond à l’ortho- comme Walther-Walter, Günther-Günter,
graphe allemande ; la graphie avec i, comme etc., c’est la forme avec un h qui est la plus
dans Sigfrid, Fridrich ou Sigmund, à l’ortho- ancienne.
graphe scandinave. De même, en Allemagne, Voici une liste de prénoms germaniques et
on emploie le w pour écrire des prénoms scandinaves :
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OCEANA v. Océane
O OCKY v. Oscar
OCTAAF v. Octave
OCÉANE
F. A. :
Oceano, Oceana.
OCTAVE/OCTAVIE (20 novembre)
O. : du grec ôkeanos, « océan ». F. A. :
Octavien, Octavienne, Octavius,
Octavus, Octavia, Ottavia, Tavie,
Les Anciens croyaient à l’existence d’un
Tavy, Oktavius, Octàvio, Oktav,
immense océan, entourant toutes les ter-
Oktavi, Oktaviusz, Tava, Ottavio,
res habitées. Chez les Grecs, Okéanos, fils
Octaaf, Octaviana, Oktaviane,
d’Ouranos et de Gaia (le couple primordial),
Ottaviano, Octavian, Oktavia.
est une personnification de cette mer univer-
O. : du latin octavius, « huitième ».
selle. De son union avec Téthys naquirent les
3 000 Fleuves et les 3 000 Océanides, parmi Le nom d’Octavius était donné à Rome
lesquelles Clymène, épouse du titan Japet, et au huitième enfant au sein d’une fratrie. Il
Dioné, qui fut aimée de Zeus. On représente y eut aussi une célèbre famille patricienne,
Okéanos comme un vieillard à la barbe verte, la gens Octavia, à laquelle appartint l’empe-
tenant à la main une corne de taureau, sym- reur Auguste (63-14 av. notre ère), dénommé
bole d’abondance. Les Océanides forment le d’abord Octavius, puis Octavianus après
chœur du Prométhée enchaîné d’Eschyle. son adoption par la gens Julia. Octavie, fille
Comme prénom, Océane est de création de Claude et de Messaline, fut le nom de la
moins récente qu’on pourrait le penser. Une première femme de Néron, qui la répudia
petite fille avait en effet été prénommée pour épouser Poppée, et celui de la sœur
Oceana le 20 août 1907, à Courteilles, dans d’Auguste, qui épousa le triumvir Antoine.
l’Eure. Plus récemment, en septembre 1978, Saint Octavien (v. 1060-1132), fils d’un comte
le prénom Océane, d’abord refusé par le pro- de Bourgogne, fut le frère du pape Calixte
cureur de la République, a été accepté par le II. Octave et Octavie, aujourd’hui sortis de
maire de la commune de Drancy. Océane est l’usage, furent des prénoms très répandus au
à la mode aujourd’hui. XIXe siècle.
OCEANO v. Océane OCTAVIA v. Octave
OCKERT v. Ogier OCTAVIAN v. Octave
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dant à la forme allemande Otto et à la forme de la maison de Lorraine. Sa mère, née Zita
corse Oddo. Le diminutif Tilia se rencontre de Bourbon-Parme, fut l’épouse du premier
occasionnellement. empereur d’Autriche.
Le vieux mot allemand odal, « richesse ODILIA v. Odile
héréditaire » (vieil-haut allemand uodil,
ODILIE v. Odile
anglo-saxon ôthel), est lui-même apparenté
au nom allemand de la noblesse (Adel). On ODILIO v. Odile
en retrouve la racine dans le mot « féodal », ODILO v. Odile
dérivé du vieux-français « alleu » (par l’inter-
médiaire de alodis et de feodalis). Le nom du ODILON v. Odile
353
OGIERO v. Ogier
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Frithjof, d’Esaias Tegner (1782-1846), et dans résulter d’une latinisation ou d’une francisa-
un poème d’Adam Gottlob Oehlenschläger, tion d’un ancien prénom germanique dérivé
Helge (1814). L’un des compagnons du de Olaf, peut-être Olave ou Alfiher (islandais
Viking Rurik, fondateur au IXe siècle de la moderne Olafur). Le nom d’Olivier fut surtout
monarchie russe, se dénommait Helgi. Sainte popularisé par la célèbre Chanson de Roland
Olga (morte en 968), femme du duc Igor de (XIIe siècle), qui est la plus ancienne des
Kiev, fut la grand-mère de saint Wladimir. La chansons de geste françaises. Au moment des
forme Helga fut fréquente en Allemagne au Croisades, il fut aussi attribué en l’honneur
XIXe siècle (H. Greiner, Helgas Rosen, 1890). du mont des Oliviers, à l’est de Jérusalem, où
Olga est l’une des héroïnes d’Eugène Onéguine Jésus serait allé prier la veille de sa mort.
(1879) de Tchaïkowksi. En Angleterre, la forme Oliver figure dans le
OLGOUNIA v. Olga Domesday Book. On la trouve dans la pièce de
OLGOUSSIA v. Olga
Shakespeare, Comme il vous plaira, où Oliver
est le frère d’Orlando. Tombé un peu hors de
OLIA v. Violette
l’usage à la fin du XVIIe siècle, en réaction
OLIACHA v. Olga contre le dictateur Oliver Cromwell, ce nom
OLIANA v. Olga revint à la mode au XIXe siècle. Le roman
de Dickens, Oliver Twist, parut en 1838. En
OLIER v. Olivier
Allemagne, Oliver se classait en 1970 au
OLIMPE v. Olympe 10e rang des prénoms masculins à Munich.
OLIONA v. Hélène Au Pays de Galles, les prénoms Havelock et
Abloyc sont parfois présentés comme des
OLIOUCHA v. Violette
adaptations locales d’Oliver. Le féminin Olive
OLIVA v. Olivier (ou Olivia) a vraisemblablement été formé
OLIVE v. Olivier sur le modèle d’Olivier, à une époque où l’ori-
OLIVEIROS v. Olivier
gine latine de ce nom était considérée comme
certaine. Olive est, avec Marius, un célèbre
OLIVER v. Olivier
personnage de la tradition marseillaise. à
OLIVERIO v. Olivier l’époque de la Renaissance, Olivia fut parfois
OLIVERIUS v. Olivier transcrit Oliff ou Olivet.
OLIVERUS v. Olivier Parmi les personnalités ayant illustré ce
prénom, on peut citer Olivier V de Clisson,
OLIVETTE v. Olivier
connétable français au XIVe siècle, le compo-
OLIVIA v. Olivier siteur Olivier Messiaen, le navigateur Olivier
de Kersauzon, le journaliste Franz-Olivier
OLIVIER (12 juillet) Giesbert, les hommes politiques Olivier
Dassault et Olivier Besancenot.
F. A. :Olive, Oliva, Olivia, Olivette,
OLIVIERO v. Olivier
Ollivier, Ol, Ollie, Oliverus,
Oliverius, Noll, Oliverio, Oliveiros, OLLIE v. Olivier
Olier, Ollier, Lell, Oliver. OLLIER v. Olivier
O. : d
u german. anu, « ancêtre », et laib,
« laissé derrière soi, descendant ». OLLIVIER v. Olivier
OLMES v. Jérôme
Souvent rattaché au latin olivarius, « oli-
vier », ce prénom semble plus sûrement OLOF v. Olaf
355
OLYMPIO v. Olympe
OLYMPE/OLYMPIE
F. A. :Olympio, Olympia, Olympien, OMBELINE (21 août)
Olympienne, Olympiade, Olympias, F. A. :
Ombline, Beline.
Olimpe. O. : du latin umbella, « ombrelle ».
O. : d
u grec olumpios, « qui vient de
Sainte Ombeline, morte vers 1135, fut la
l’Olympe ».
sœur de saint Bernard et la prieure du cou-
Ce nom très ancien fut utilisé dès l’Anti- vent de Jully-les-Nonnains, dans l’Yonne. Elle
quité. Il fut porté notamment par la femme de fut dans sa jeunesse mariée à un gentilhomme
Philippe de Macédoine, Olympia ou Olympias, bourguignon. Ce prénom, pratiquement
mère d’Alexandre le Grand, qui périt assassi- inconnu au cours des derniers siècles, semble
née. Situé entre la Macédoine et la Thessalie, revenir dans l’usage aujourd’hui de manière
le mont Olympe (Olumpos), où trônait Zeus occasionnelle.
« olympien », passait en Grèce pour être le OMBLINE v. Ombeline
séjour des dieux. On peut y voir l’équiva-
lent hellénique de l’Asgard germanique. La
ville d’Olympie (Olumpia), en Elide, voyait
OMER (9 septembre)
se dérouler tous les quatre ans, en l’honneur F. A. :Otmar, Ottmar, Ommar, Ottli, Oper,
de Zeus, de célèbres jeux Olympiques, qui Operli, Ommo, Ummo, Oomke,
auraient été fondés par Pélops afin de célébrer Odomar, Odemar, Oomer, Othmar.
la déesse du mariage Héra. Ils furent rénovés à O. : du german. od, « biens, richesse », et
la fin du XIXe siècle par Pierre de Coubertin. mar, « célèbre ».
356
OPPORTUNA v. Opportune
ONDINE
F. A. :
Ondina, Undina.
OPPORTUNE (22 avril)
O. : du latin unda, « flot, onde, vague ». F. A. : Opportuna, Opportun, Portune.
O. : du latin opportuna, « appropriée,
Dans la religion germanique, les ondins et
convenable ».
les ondines étaient des génies des eaux, dont
Wagner s’est inspiré quand il composa L’or du Ce prénom féminin se rattache au latin
Rhin. La pièce de théâtre de Jean Giraudoux, portus, « port », accompagné du préfixe ob.
Ondine (1939), semble avoir contribué à la Il signifie donc exactement « qui conduit à
vogue occasionnelle de ce prénom, qui conti- bon port » (le sens d’« opportun » étant un
nue d’être employé de façon irrégulière. dérivé). Le mot « opportunité » apparaît dans
ONFREDO v. Humphrey
la langue française vers 1220, le mot « oppor-
tun » vers 1355. De nombreuses églises sont
ONFROI v. Humphrey
dédiées à sainte Opportune, née près d’Ar-
ONIMUS v. Jérôme gentan, qui fut abbesse de Montreuil et à qui
ONOFRE v. Humphrey
l’on attribue plusieurs miracles. Elle serait
morte de douleur, vers 770, en apprenant la
ONORATA v. Honoré disparition de son frère Chrodegand, évêque
ONORATO v. Honoré de Séez, brutalement assassiné par un com-
ONORIO v. Honoré
pétiteur. Au XIVe siècle, ses reliques furent en
partie transportées à Paris et mises dans une
OOMER v. Omer église placée sous son invocation.
OOMKE v. Omer ORAN v. Oriana
OPER v. Omer ORANE v. Oriana
357
358
ORSO v. Ursule
ORSOLA v. Ursule
OSMOND/OSMONDE
F. A. :Osmont, Osmund, Ansmund,
ORSOLYA v. Ursule
Smund.
ORSON v. Ursule
O. : du german. os, « [dieu] Ase », et mund,
« protection, gardien ».
OSCAR (3 février)
Saint Osmund, mort en 1099, fut archevê-
F. A. :Osgar, Ossy, Ocky, Ansgard, que de Salisbury. Le nom d’Osmond, assez
Anschaire, Ansgaire, Ansgar, Asgeirr, courant au Moyen Âge, a laissé sa trace en
Oskar. France dans différents noms de famille :
O. : d
u german. os, « [dieu] Ase », et gari, Osmond, Omont (surtout commun en
« lance, pique ». Normandie), Osmont, etc. Il n’est pratique-
Saint Anschaire (ou Ansgaire), né en 801 ment plus employé comme prénom. Le métal-
dans une famille saxonne installée à Corbie lurgiste français Floris Osmond (1849-1912)
(Somme), fut le principal évangélisateur de fut l’inventeur de la métallographie.
l’Allemagne du Nord et de la Scandinavie. OSMONT v. Osmond
Il fut aussi le premier évêque de Hambourg, OSMUND v. Osmond
puis l’archevêque de Brême. Sa biographie
fut rédigée par son successeur, le Picard saint
Rimbert. En Angleterre, le nom d’Oscar est OSSIAN
attesté dès avant la conquête normande. Il
O. : du nom d’une divinité celtique, Os, dont
fut remis à la mode au XVIIIe siècle, après la
la dénomination se rattache peut-être à
publication par James Macpherson, en 1760,
celle des dieux Ases germaniques.
de poèmes faussement attribués à Ossian (v.
notice), barde écossais semi-légendaire du Ossian (ou Oisin), fils de Fingal, roi de
IIIe siècle de notre ère, dont le fils se serait Morven, est un barde écossais semi-légendaire
dénommé Oscar. Ce nom fut également intro- qui vécut au IIIe siècle. L’écrivain écossais
duit en Irlande par les Danois, sous la forme James Macpherson (1736-1796) publia sous
Osgar. son nom, en 1760, un certain nombre de poé-
Il est devenu très populaire aux États-Unis, mes en langue gaélique (Fragments of Ancient
où l’on appelle « oscars » les trophées décer- Poetry Collected in the Highlands of Scotland and
nés chaque année dans le monde du cinéma. Translated from the Gaelic or Erse Language) qui
Deux rois de Suède et de Norvège se dénom- exercèrent une influence considérable sur les
mèrent Oscar, dont Oscar II de Suède (1799- romantiques et suscitèrent un regain d’inté-
359
360
361
premier garçon), et la mère le prénom du que exclusivement portés par des chrétiens,
second enfant (ou de la fille aînée). Dans la en général des protestants.
Genèse (38,3-4), Juda donne son nom à son On donne parfois un second prénom au
fils premier-né, tandis que Tamar, son épouse, fiancé ou à la fiancée s’il se trouve que le pré-
donne le sien à sa fille née en second. Le nom nom de la future épouse est aussi celui de la
des ancêtres des douze tribus furent aussi mère du fiancé, ou que celui du futur mari est
choisis par leur mère, à la seule exception de le même que celui du père de la mariée.
Binyamin. Cependant, selon Nachmanides, Il n’y a pas dans le judaïsme de règles impé-
c’est l’inverse qui aurait été la règle : la mère ratives quant au choix du prénom. Mais la
aurait nommé le premier enfant, et le père le tradition pousse évidemment à choisir des
second. Aujourd’hui encore, les Juifs ashké- prénoms d’origine hébraïque. Beaucoup plus
nazes accordent souvent à la mère le choix du rarement, dans certaines communautés, on
prénom du premier enfant, et au père le choix donne des noms de fêtes : Yom Tov, Pessah
du second : on y voit un « dédommagement » (la Pâque), Hanoukkah, etc. En Diaspora, il
pour le fait que la femme a perdu son nom arrive aussi qu’un prénom non juif soit choisi
de jeune fille en se mariant. Mais la coutume comme premier prénom, suivi d’un prénom
inverse est aussi attestée, tout comme celle juif attribué à l’enfant à la synagogue et utilisé
qui confie au père le soin de choisir le pré- ensuite dans toutes les cérémonies religieu-
nom des garçons et à la mère celui de choisir ses. Les Juifs les plus pieux choisissent sou-
le prénom des filles. vent des noms figurant dans le sidra lu à la
L’usage est fréquent de donner au premier synagogue dans la semaine de la naissance de
fils le nom de son grand-père paternel, afin l’enfant.
de symboliser l’enchaînement des généra-
tions. Cet usage, que l’on retrouve aussi dans Sur un peu plus de 3 550 noms propres
d’autres cultures, n’est toutefois pas pratiqué mentionnés dans la Bible, 3 000 environ
de la même façon chez les Juifs sépharades, sont des noms de personnes – le plus sou-
qui n’hésitent pas à donner à un enfant le pré- vent masculins (170 femmes seulement s’y
nom d’un ascendant toujours en vie, et chez trouvent désignées par leur nom). La vaste
les Juifs ashkénazes, qui ne le font que lors- majorité de ces noms sont cités dans l’Ancien
que le grand-père, par exemple, est décédé. Testament : environ 2 700 contre 300 dans le
La raison avancée est que, l’usage étant en Nouveau Testament. Un certain nombre d’en-
général de donner aux enfants le nom d’un tre eux figurent toujours parmi les prénoms
parent disparu, cela reviendrait à considé- attribués couramment. Tel est le cas de David,
rer comme morte la personne dont le nom Benjamin, Rachel, Sarah, Isaac, Jacob, mais
aurait été choisi. Chez les Juifs hassidiques aussi de prénoms surtout portés par des chré-
(‘Hassidim), une autre habitude est de don- tiens, et dont l’origine hébraïque est bien sou-
ner aux enfants des noms de Rabbis ou de vent ignorée par ceux qui les portent : Marie
Rabbanith (de rabbins et de leurs épouses) (Myriam), Isabelle (altération médiévale
qui comptent parmi les plus vénérés. Enfin, d’Elizabeth, de l’hébreu elischeba, « Dieu est
dans toutes les communautés juives, l’usage mon serment »), Anne, Jacques, Jean, Daniel,
est de ne pas donner aux enfants le prénom Madeleine, Gabrielle, Emmanuelle, Michel,
de quelqu’un qui est mort dans sa jeunesse Matthieu, Suzanne, Axelle, etc.
ou le nom d’un personnage de la Bible ayant Les prénoms juifs empruntent à trois sources
vécu avant Abraham. Des prénoms comme principales : les prénoms attestés dans la Bible
Adam, Eve, Enoch, Abel, etc. sont donc pres- hébraïque (Tanakh) postérieurement à l’épo-
362
que d’Abraham (qui voit la naissance du peu- Jonathan, Nathanaël ou Isaac, sont également
ple juif), les prénoms anciens rencontrés dans des prénoms théophores.
les livres traditionnels (Talmud de Babylone et Nombre de prénoms hébraïques trouvent
Talmud de Jérusalem, Midrach) et les prénoms leur explication dans le récit biblique. Isaac,
israéliens, de création plus récente. fils de Sarah et d’Abraham, fut conçu lorsque
Dans leur vaste majorité, les noms men- son père avait cent ans. Apprenant qu’elle était
tionnés dans la Bible sont des noms hébreux. enceinte, Sarah dit alors : « Ceux qui le sau-
On trouve néanmoins également quelques ront riront ». De fait, dans le nom d’Isaac, de
noms égyptiens, akkadiens, perses, babylo- l’hébreu yotschak, « que (Iahvé) rie, sourie »,
niens, grecs et latins. Dans son Dictionary of on trouve la racine tzakhok, « rire, sourire ».
First Names, Alfred J. Kolatch précise que les De même, il est dit dans la Genèse (4,1) que
noms de la Bible peuvent être répartis en six ève, ayant conçu Caïn, dit : « J’ai acquis un
catégories : homme [Caïn] avec l’aide du Seigneur » : la
• Les noms évoquant une particularité caracté- racine kanoh, que l’on trouve dans le nom de
ristique d’un individu (par exemple Laban, de Caïn, signifie « acquérir ». Moïse, de même
laban, « blanc » ; Cora, de korah, « chauve »). encore, appelle l’un de ses fils Guershon,
• Les noms inspirés par des expériences tirées du mot guer, « étranger », car lui-même
de la vie des parents ou des nouveau-nés eux- se considérait comme étranger en égypte.
mêmes (par exemple ève, mère de tous les L’importance de la signification du nom est
hommes, de havvah, « source de vie » ; Moïse, si grande que certains personnages de la Bible
de moshèh, « tiré, retiré des eaux »). changent de nom lorsqu’ils changent aussi
• Les noms d’animaux (par exemple Deborah, de statut : Abram devient Abraham, Jacob
de deborah, « abeille » ; Jonas, de yonah, devient Israël, Sarai devient Sarah, etc.
« colombe »). Il est difficile de dresser une liste précise
• Les noms de fleurs ou de plantes (par exem- des prénoms hébraïques, compte tenu des
ple Suzanne, de shushân, « lis » ; Tamara, de emprunts souvent considérables que les com-
tamar, « palmier dattier »). munautés juives, au cours de leur dispersion,
• Les noms exprimant un souhait ou un vœu, furent amenées à faire auprès des peuples et
par exemple Joseph, de yosef, « (que Iahvé) des nations où elles vinrent s’installer. Dès le
ajoute, accroisse », car au moment de la nais- Ier siècle de notre ère, le nombre des noms
sance de Joseph, sa mère Rachel dit : « Que le araméens, grecs ou romains portés par les
Seigneur m’ajoute un fils » (Gen. 30, 24). Juifs excédait déjà celui des noms bibliques.
• La dernière catégorie est constituée par Au XIIe siècle, l’usage de ces noms d’origine
les noms « théophores », c’est-à-dire qui non juive était devenu si répandu que les
comportent un élément relatif au nom ou aux rabbins réagirent avec fermeté contre pareille
attributs de Dieu. De tels prénoms, presque tendance à l’« assimilation ». C’est à partir
toujours masculins, comprennent en général de cette époque que se généralisa l’habitude
les syllabes yô, yâh ou ye (= Iahvé) ou encore de donner aux enfants juifs un nom hébraï-
el ou eli (= Dieu) (par exemple Josué ou que ou « nom sacré » (chem hakodesh) et un
Joshua, de Yéshoua, « Iahvé sauve » ; Joachim, « nom profane » (kinnui) pour les affaires
de Yehoyagim, « Iahvé met debout » ; Isaïe, de civiles. Encore trouvait-on, parmi les « noms
Yesha’yah, « Iahvé est salut »). On notera que sacrés », quelques noms d’origine grecque
certains prénoms combinent les deux types superficiellement hébraïsés, comme Sender
de syllabes (par exemple Elijah, « Dieu est (Alexandre), Klonimos (Kalonymos), Gronim
Iahvé » ; Joël, de yô-el, « Iahvé est Dieu »). (Geronymos), Todros (Theodoros), etc.
363
Certains patronymes non juifs furent aussi Ephraïm : Froim, Froikin, Fraime ; pour Isaac
déformés sous l’influence du yiddish ou de (Yitzhak) : Eissig, Itzig, Hickman, Zekl, Sickel ;
l’hébreu. Certains noms considérés comme pour Jacob (Yaakov) : Yekel, Yukel, Yankel,
spécifiquement juifs ne sont pas d’origine Kopel, Kopelman, Kofman ; pour Joseph
hébraïque. Shprinzel, par exemple, est une (Yosef) : Yosel, Jessel, Joske ; pour Samuel
déformation propre aux Juifs polonais du pré- (Shmuel) : Shmoul, Shmoulik, Shmelke,
nom Esperanza. Seldfe est une forme yiddish Sanvill, Zangwill ; pour Salomon (Shlomo) :
du nom allemand Salida ; Feitel, une altéra- Salmon, Salaman, Zalman, Zalkin…
tion judéo-allemande de l’italien Vital ; Bayla, Ce sont les premiers chrétiens, encore
une retranscription de Velle ; Kelle ou Kayla, très liés au judaïsme (ils ne furent expulsés
une retranscription de Céli, etc. Certains des synagogues qu’à la fin du Ier siècle), qui
autres noms et prénoms, considérés comme firent pour la première fois usage des pré-
« spécifiquement juifs », ne sont pas non plus noms hébraïques en dehors des commu-
d’origine hébraïque. Mordecaï (Mardochée) nautés juives. Par ailleurs, avec la Réforme,
représente le nom de l’ancien dieu babylonien principalement en Scandinavie, en Angleterre
Marduk. Quant au mot hébreu qui a abouti à et aux États-Unis, on assista dans les milieux
Moïse (Moshè), il semble bien qu’il dérive de chrétiens ayant rompu avec le catholicisme
l’égyptien msès (que l’on trouve notamment à un retour en force des prénoms tirés de
dans le nom de Ramsès). la Bible : Aaron, Abigail, Abraham, Adam,
A un moment ou un autre de l’histoire, Amos, Benjamin, Daniel, David, Deborah,
divers prénoms non juifs ont été spéciale- Dinah, Elijah, Elisheva, Emmanuel, Esther,
ment répandus dans les communautés juives Ezra, Hannah, Isaac, Jacob, Joel, Jonathan,
(ce qui leur a parfois valu d’être considérés, Joseph, Judith, Michael, Miriam, Rachel,
à tort, comme des « noms juifs »). Tel fut le Rebecca, Ruth, Samuel, Sarah. La plupart
cas en France, au Moyen Âge, de Théodore de ces prénoms restent aujourd’hui courants
et d’Alexandre ; en Allemagne et en Autriche, outre-Atlantique, en particulier chez les Afro-
avant la Première Guerre mondiale, de Lionel, Américains.
Isidore, Julius, et même de Ludwig, Franz, À l’instar des prénoms non juifs utilisés
Siegfried, Siegbert ou Siegmund (Sigmund) ; par les Juifs, certains prénoms hébraïques
plus récemment, aux États-Unis, de Milton, employés par les non-Juifs ont subi des
Sidney, Hymen, etc. transformations. En Allemagne, la dernière
Au total, sur les 2 700 noms de personna- syllabe du nom juif Menahem (prénom de
ges mentionnés dans l’Ancien Testament, à l’ancien Premier ministre israélien Menahem
peine 135 (4 à 5 %) sont utilisés aujourd’hui Begin) fut assimilée au suffixe -chen qui, dans
par les Juifs d’Israël ou de la Diaspora. Encore les langues germaniques, marque un dimi-
certains sont-ils devenus des noms de famille, nutif (Liebchen, Ännchen, Gretchen, etc.).
et non des prénoms (exemple : Lévi ou Menahem se transforma alors en Menchen,
Lévy, avec ses anagrammes Weil, Weyl, etc.). Menken, Menke, Menlin, Menel et, finale-
Parallèlement, les prénoms juifs ont subi de ment, Mendel !
nombreuses variations graphiques et pho- À partir de la fin du XIXe siècle, le mou-
nétiques. On obtint ainsi, pour Abraham : vement sioniste encouragea ses membres à
Avraham, Avram, Aberl, Aberke, Abe, Bram, hébraïser leurs patronymes. Les premiers
Afrom, Aberlin, Bremel ; pour David : Twel, immigrants juifs en Palestine abandonnèrent
Twele, Dafydd, Dave ; pour Elchanan : Elkin donc souvent leurs noms et prénoms euro-
ou Elkan ; pour Eléazar : Lazare ou Lasar ; pour péens. En 1948, première année d’existence
364
de l’État d’Israël, on enregistra 17 000 change- toutes pièces, comme Balfur (en hommage
ments de noms. Parmi les personnalités qui se au Britannique Arthur James Balfour, qui fut
rangèrent à cet usage, on peut citer les anciens en 1917 le chantre de la création d’un foyer
Premiers ministres David Ben Gourion (David national juif en Palestine), Tsahal (nom de
Gruen), Levi Eshkol (Levi Skhkolnik) et Golda l’armée israélienne), Herzlia (en souvenir de
Meïr (Golda Myerson), l’écrivain Shmuel Theodor Herzl, fondateur du mouvement sio-
Yosef Anon (Samuel Joseph Czaczkes), Itzhak niste), Aliyah (« montée en Israël », c’est-à-
Ben Zvi (Itzhak Shimshelevich), second pré- dire immigration), Tziyonah (forme féminine
sident d’Israël, Eliezer Ben Yehouda (Eliezer de Zion), Dalit, Galiah, Leorah, Nirit, Oshrat,
Yitzhak Perelman), père de la langue hébraï- Ronit, Sivanah, Yoninah, Adiv, Amiral, Eyal,
que moderne, Shimon Peres (Shimon Persky), Gur, Nitzan, Ronen, Shai, Tal, Zohar, etc.
Pinhas Sapir (Pinjas Koslowsky), Shneur Parmi les prénoms israéliens courants,
Zalman Shazar (Zalman Rubashov), etc. citons encore : pour les garçons, Amnon,
Parallèlement, le fonds biblique fut exploité Aviezri, Adar, Ari, Ariel, Amos, Avner, Elad,
pour découvrir des noms propres n’ayant Eytan, Gad, Gideon, Iftah, Iddo, Oded, Omri,
jusque-là pas encore été utilisés comme pré- Ram, Uzi, Yoav, Yigal, Yariv, Yakhin ; pour les
noms. On fit alors usage de Roboam, Joas, filles, Abishag, Avital, Eliana, Ephrat, Hagit,
Josaphat, Joram, Mérav, Hamoutal, Houlda, Michal, Ora, Pua, Shlomit, Tamar et Yael.
etc. D’autres prénoms furent formés avec des En Diaspora, les noms des grands person-
mots du vocabulaire courant : Naim (« agréa- nages de l’histoire du peuple juif sont toujours
ble »), Adin (« délicat »), Ahouva (« aimée »), utilisés aujourd’hui : Simon, Rachel, Esther,
Temina (« pure »), Yafa (« belle »), Dafna Sarah, Benjamin, David, Moïse, Israël, Jacob,
(« laurier »), Irith (« iris »), Nourith (« bou- Isaac, Juda, Salomon, Samuel, Zipporra, etc.
ton-d’or »), Tal (« rosée »), Talmor (« rosée Ils sont toutefois loin d’être majoritaires. Les
de myrrhe »), Emouna (« foi »), Deror prénoms d’origine non juive ont en effet ten-
(« liberté »), Harel (« montagne divine »), dance à se répandre un peu partout, sauf dans
Aldéma (« sans pleur »). les milieux orthodoxes, sous l’effet de l’assi-
Aujourd’hui, en Israël, la tendance est à la milation.
simplification et au retour aux sources. On Aux États-Unis, dès 1942, une enquête
continue à « réhébraïser » les prénoms tra- auprès de la communauté juive montrait que,
ditionnels : Menahem remplace Mendel ; sur les quinze prénoms masculins les plus
Shlomo, Salomon ; Yitzhak, Isaac ; Shmuel, usités, quatre seulement (Ruth, Joseph, David
Samuel. Les anciens prénoms yiddish sont et Samuel) étaient d’origine hébraïque. Une
retranscrits en hébreu : Gittel (« bon ») est autre étude, sur les noms le plus fréquem-
rendu par Tovah, Kriendl (« petite couronne ») ment employés par la première génération
par Ateret ou Atarah, Pearl par Margalit, Rose de Juifs émigrés en Amérique à la fin du XIXe
par Vardah, Getzel par Eliakim, Frayda par siècle, a également fait apparaître, à côté de
Alizah ou Ditzah. On utilise aussi des diminu- Samuel, Joseph, Israël, Jacob, Benjamin, Abe
tifs : Dan, Gal, Kol, Ziv, Niv, etc. La Bible reste (Abraham), Becky (Rebecca), Sarah, Zelda,
également utilisée pour former de nouveaux Esther, etc., la grande fréquence de Bertha,
prénoms. Des formes féminines sont appa- Clara, Bessie, Etta, Frieda, Ida, Jennie, Molly,
rues par adjonction du suffixe -ah à des noms Tillie, Hyman, Isadore, Minnie, Sadie, Max,
masculins : Ariellah pour Ariel, Binyaminah Harry, Irving, Julius et Louis.
pour Binyamin (Benjamin), Davidah pour En Angleterre, pour la période 1977-79,
David, etc. D’autres prénoms ont été créés de les dix-huit prénoms le plus fréquemment
365
attribués dans la communauté juive étaient, ves sont ainsi désignées par un patronyme
dans l’ordre : pour les garçons, Daniel, David, qui n’est en réalité que le prénom du chef de
Robert, James, Benjamin, Adam, Simon, Paul famille. Dès le XVIIe siècle, néanmoins, cer-
et Jonathan ; pour les filles, Louise, Rachel, taines familles juives particulièrement aisées
Sarah, Lisa, Sara, Michelle, Emma, Jane et s’étaient dotées d’un nom de famille, l’un des
Deborah. Robert, Paul et Louise, qui figu- plus célèbres étant celui de la famille Berr
rent dans cette liste, ne sont pas des prénoms (dont l’un des membres fut préposé général
d’origine hébraïque. En 1996-97, les dix pré- de la « nation juive d’Alsace » au XVIIe siècle).
noms féminins ayant le plus de succès dans L’usage des prénoms non juifs ne s’est déve-
la communauté juive d’Angleterre étaient, loppé dans les communautés juives qu’à par-
dans l’ordre : Hannah, Sophie, Jessica, Olivia, tir du début du XXe siècle. En France, c’est le
Amy, Georgia, Emily, Emma, Charlotte, Talia ; décret du 20 juillet 1808, sous Napoléon, qui
et les dix prénoms masculins les plus appré- fit obligation aux citoyens « qui suivent le culte
ciés, toujours dans l’ordre : Samuel, Daniel, judaïque et qui, jusqu’à présent, n’ont pas eu
Benjamin, Joshua, Jake, Alexander, Jack, de noms de famille et de prénoms fixes », d’en
Adam, Olivier et Joseph. Là encore, on trouve adopter et de les faire inscrire à l’état civil.
dans les deux listes nombre de prénoms qui Les Juifs de France furent alors obligés de
n’ont rien d’hébraïque. déclarer en mairie les noms et prénoms qu’ils
Jusqu’au XVIIIe siècle, les Juifs vivant en choisissaient pour eux et pour leurs enfants
Europe occidentale n’étaient généralement mineurs. De nombreux prénoms furent utili-
connus que par leur prénom hébraïque, suivi sés comme noms de famille (Avital, Baroukh,
de celui de leur père : Moché ben Yaacov Isaac, Lévi, Nataf, Samuel, Sigal, Tamir, etc.).
(Moïse fils de Jacob), Itzig ben Meyer, etc. C’est également à cette époque qu’en Alsace,
Dans le Dénombrement général des juifs qui sont on voit Wolf remplacer Benjamin, tandis que
tolérés en la province d’Alsace publié à Colmar Marx succède à Mardochée, Feist à Uri, Loeb
en 1784, la majeure partie des familles jui- à Juda, etc.
366
PAAVO v. Paul
P PADERN v. Paterne
PADRIGEZ v. Patrick
F. A. :
P
acomette, Pacomius, Pacomio, PAG v. Marguerite
Pacomia.
O. : du latin paco, « pacifier, dompter ».
PAGAN/PAGANE
Originaire de Haute-Egypte, saint Pacôme
F. A. : Paganus, Pagano, Pagana.
(286-346), enrôlé de force dans les armées
O. : du latin paganus, « païen, paysan ».
romaines, profita de la défaite de Maximin
pour s’installer dans une ville de Thébaïde. Ce prénom est attesté dès le XIe siècle, à
Fondateur du cénobitisme, il rédigea une Saint-Jean-d’Angély, sous la forme Paganus.
règle extrêmement austère qui fut traduite Après la christianisation, les campagnes
par saint Jérôme et qui constitue l’une des d’Europe restèrent longtemps acquises au
bases du monachisme occidental. Son nom paganisme ancestral. Le nom de « païen »
semble n’avoir jamais été très fréquent, sauf fut donc d’abord attribué aux pagani, c’est-
peut-être en Italie. à-dire aux habitants des villages (pagi). Telle
est aussi l’origine du mot « paganisme ». En
PACOMETTE v. Pacôme
allemand, le même mot, Heide, sert également
PACOMIA v. Pacôme à désigner la « lande » et le « païen », c’est-
PACOMIO v. Pacôme à-dire l’« homme de la terre » resté fidèle à
l’ancienne religion germanique.
PACOMIUS v. Pacôme
Introduit en Angleterre par les Normands
PADDY v. Patrick (on trouve mention d’un Edmundus fil. Pagani
367
dans le Domesday Book), le nom Pagan fut sup- abondance, se trouve dans le désert syrien,
primé par la Réforme, mais donna naissance à entre Damas et l’Euphrate. Elle est mention-
des patronymes toujours portés aujourd’hui, née dans la Bible (1 Rois 9,18) sous le nom
comme Payn, Pain, Paine, Payne, Pagan, de Tadmor. Surtout puissante sous le règne
Paynel, Pannet et Paganel. En France, où une de Zénobie, elle fut prise par les Romains en
Pagane est encore attestée en 1450, le nom de 272 et détruite par Aurélien. Ses ruines ont
famille Payen devint Payan, Pagan ou Payant été retrouvées à la fin du XVIIe siècle.
en Occitanie. Comme patronyme, Pagan fut Nom porté durant toute l’antiquité gréco-
illustré par Hugues de Payns, premier grand romaine, Palmyre fut surtout fréquent au début
maitre de l’ordre des Templiers (1119), le vio- du christianisme. Chez les premiers chrétiens,
loniste italien Niccolo Paganini, le chimiste le palmier était en effet le symbole du martyre.
français Anselme Payen, etc. Par la suite, ce nom a pu se répandre par allu-
PAGANA v. Pagan
sion à la fête des Rameaux (latin palmarum,
« palmes, rameaux »). Il ne faut pas le confon-
PAGANO v. Pagan
dre avec le nom anglais Palmer, qui signifie
PAGANUS v. Pagan « pèlerin ». Le prénom Palmania fut d’usage
PAISCHE v. Béatrice traditionnel dans la famille westphalienne
von Rodenberg. Palmiro est assez répandu en
PAITJE v. Pierre
Italie (l’ancien dirigeant communiste Palmiro
PAITZA v. Béatrice Togliatti). La ville de Palmira, au sud-ouest de
PALM v. Palmyre Bogota, en Colombie, compte plus de 150 000
habitants. Il existe un Saint Palmas ou Palmace,
PALMA v. Palmyre
dont le nom latin était Palmatius.
PALMACE v. Palmyre
PAM v. Pamela
PALMANIA v. Palmyre
368
369
XIVe siècle. Il réapparaît actuellement, surtout de famille. Pascalis représente la forme latini-
sous la forme de Perceval. sée ; Pasqual ou Pascual, la forme semi-latini-
La forme anglaise Percy n’est pas un dimi- sée. En Angleterre, Pascal a été employé sans
nutif de Parsifal, mais un nom indépendant interruption du Moyen Âge jusqu’au XVIIe
qui se rattache à celui du village de Perci, près siècle, de pair avec des formes aujourd’hui
de Saint-Lô, d’où était originaire Guillaume disparues, comme Pasche, Pascowe, Pascow
de Perci, l’un des compagnons de Guillaume et Paskell. On trouvait aussi Pascoe, qui
le Conquérant. remonte au moyen-anglais Pask et qui sub-
PARZIVAL v. Parsifal
siste aujourd’hui en Cornouailles. Saint
Pascal (1540-1593), franciscain espagnol, fut
d’abord berger en Aragon. Le pape Pascal Ier,
PASCAL/PASCALE (11 février, 17 mai) mort en 824, couronna Lothaire et obtint de
F. A. : P
ascual, Pasquale, Pascase, Pascasie, Louis le Pieux une constitution garantissant
Pascalin, Pascaline, Pasquot, Paschal, à la papauté la possession perpétuelle de ses
Paschalis, Pascoe, Pasqualino, territoires.
Pascalis, Pascoal, Pascuala, Pasqua, En Corse, la vogue de Pascal (Pasquale)
Paschase, Pascasio, Pascasia, maintient vivant le souvenir du célèbre
Paschasius, Pascasius, Paschasie. patriote Pascal Paoli, né le 6 avril 1725, qui
O. : d
e l’araméen pascha, « passage », par organisa en 1755 l’indépendance de l’île
l’intermédiaire de l’hébreu pesakh, même contre les Génois, et dont le principat dura
sens. jusqu’en 1769. Après la bataille de Ponte-
Corvo (1769), qui vit la victoire des Français,
Formé sur le modèle de Noël (natalis), le
Paoli s’exila en Angleterre, d’où il revint en
nom de Pascal s’est diffusé en Europe par
1790. En 1793, il créa un royaume anglo-
l’intermédiaire du grec paschasius et du latin
corse doté d’une Constitution propre, puis
paschalis. La Pâque juive commémore le
repartit pour l’Angleterre, où il mourut en
« passage » du peuple hébreu de la captivité
1807. À cette date, la Corse était entrée dans
d’Égypte au désert, d’où l’étymologie. Chez
le giron de la France depuis octobre 1796.
les chrétiens, la fête de Pâques (avec un s) rap-
Le nom de Pascal eut beaucoup de succès
pelle chaque année, au printemps, la résur-
en France autour de 1950. Il a été porté par
rection du Christ. Cette fête s’est superposée
les écrivains Pascal Laîné et Pascal Pia, le scé-
à d’anciennes coutumes païennes liées à la fin
nariste Pascal Jardin, le ténor Pascal Amato,
de l’hiver et à la renaissance de la végétation :
l’actrice Pascale Audret, le cinéaste Pascal
œufs de Pâques, lapin ou lièvre de Pâques, etc.
Thomas, le haut fonctionnaire Pascal Lamy,
Le nom anglais (Easter) et allemand (Ostern)
etc. Comme nom de famille, il fut surtout
de Pâques dérive de celui de l’ancienne déesse
illustré par le savant, penseur et écrivain fran-
germanique Ostara.
çais Blaise Pascal (1623-1662). Citons égale-
À Rome, les noms de Pascasius et Pascasia
ment le nom de l’acteur Jean-Claude Pascal,
furent assez fréquents. Les prénoms de ce
et le titre du roman d’Emile Zola, Le docteur
groupe furent d’abord donnés aux enfants
Pascal.
nés durant la période pascale. Dans un
second temps, l’étymologie fut prise dans PASCALIN v. Pascal
le sens mystique de « renaissance » par PASCALINE v. Pascal
le baptême. Les formes corse et italienne
PASCALIS v. Pascal
sont Pasquale et Pasquali, avec le diminutif
Pasqualini, que l’on trouve aussi comme nom PASCASE v. Pascal
370
PASCHASE v. Pascal
PATRICK/PATRICIA (17 mars)
PASCHASIE v. Pascal
F. A. :
atrice, Pat, Paddy, Padraic, Padraig,
P
PASCHASIUS v. Pascal
Padruig, Patricio, Patrizio, Patrizius,
PASCOAL v. Pascal Trick, Tricia, Patrizia, Patty, Patsy,
PASCOE v. Pascal Padrig, Padrigez, Patric, Patriz,
Patriki, Patrikei, Patrika, Patrik,
PASCUAL v. Pascal
Patria.
PASCUALA v. Pascal O. : du latin patricius, « patricien ».
PASIVAL v. Parsifal
Né en Angleterre vers 385, Saint Patrick,
PASQUA v. Pascal patron de l’Irlande, fut enlevé à l’âge de seize
PASQUALE v. Pascal
ans par des pirates irlandais. Il parvint ensuite
à s’échapper, se convertit au christianisme et
PASQUALINO v. Pascal
abandonna son ancien nom de Sucat (« guer-
PASQUOT v. Pascal rier »). Ordonné évêque par saint Germain
PAT v. Patrick
l’Auxerrois, il retourna en Irlande pour y prê-
cher les évangiles, sans qu’on sache très bien
PATERNA v. Paterne
le détail de son action. Son culte devint rapi-
dement très populaire, et son nom connut
PATERNE (16 avril) une intense diffusion. « Paddy », diminutif de
Padraig, est aujourd’hui un surnom tradition-
F. A. :
P
aternus, Paterna, Paterno,
nel des Irlandais. La feuille de trèfle est deve-
Paterniano, Padern, Pedern,
nue le symbole de l’Irlande parce que saint
Padernig, Padernez, Pedernig.
Patrick en avait fait, dit-on, l’emblème de la
O. : du latin paternus, « paternel ».
Trinité. Quant à la Saint-Patrick, elle est deve-
Saint Paterne (Ve siècle) aurait été le pre- nue la fête nationale des Irlandais.
mier évêque de Vannes. Sa biographie, rédi- La forme Patricia, peu fréquente en Irlande,
gée au XIe siècle, le confond avec d’autres fut surtout répandue en Écosse (où le mas-
personnages du même nom, notamment un culin a longtemps été considéré comme un
saint Paterne qui fut évêque d’Avranches, et diminutif de Peter). L’une des petites-filles
un Padarn gallois. Seules les formes breton- de la reine Victoria fut la princesse Patricia
nes (Padern, Pedern, etc.) de son nom sont de Connaught, que le peuple avait surnom-
employées aujourd’hui. mée Pat. Ce dernier diminutif a ensuite été
PATERNIANO v. Paterne supplanté par Tricia. Aux États-Unis, Patricia
venait en 1960 au 12e rang des prénoms fémi-
PATERNO v. Paterne
nins. Patrick a aussi donné naissance à des
PATERNUS v. Paterne noms de famille comme Fitzpatrick, Paterson,
371
372
373
PERKJE v. Pierre
PÉNÉLOPE
PERL v. Perle
F. A. :
Pen, Penny, Pennelope.
O. : du grec Pénèlopeia, nom de personne. PERLA v. Perle
374
PHEBUS v. Phœbus
PERVENCHE
PHIE v. Sophie
O. : du latin pervinca, « pervenche ».
PHIL v. Philippe
Le nom de la plante appelée « pervenche »
était à l’origine vinca pervinca, ce qui consti- PHILA v. Philomène
375
376
377
bergère dans Comme il vous plaira (1599), de Pièt, Pietr, Petra, Petrus, Petronia,
Shakespeare. Ce prénom se rencontre occa- Petronella, Petronilla, Pete, Petie,
sionnellement dans les pays anglo-saxons. Le Petey, Pietro, Pedro, Pero, Piero,
masculin Phœbus ou Phébus est encore par- Peadair, Peadar, Peta, Peterina,
fois attribué dans le Midi. Petrina, Petrusa, Paitje, Perkje,
PHORIEN v. Symphorien Pierke, Pita, Piterke, Pedrinha,
Petrinka, Petoussia, Petia, Peteris,
PHORIENNE v. Symphorien
Petar, Petter, Pitrah, Pär, Pierrot,
PHYLLIDA v. Philis Pitt, Pietsch, Petschz, Petz, Piers,
PHYLLIS v. Philis Peer, Pekka, Perico, Peterus, Pietje,
Pitrick, Petru, Protz, Protria,
PIAT v. Pie
Pertrinia.
PIATO v. Pie O. : d
u grec dialectal petros, « pierre, rocher ».
PIATUS v. Pie Saint Pierre, disciple de Jésus dont la tra-
dition chrétienne a fait le premier évêque
PIE/PIA (30 avril, 11 juillet, 21 août) de Rome, s’appelait en fait Simon Bar Jonas.
F. A. : Pius, Piat, Pio, Piatus, Piato. L’Évangile selon saint Jean (1,42) rapporte
O. : du latin pius, « pieux ». que Jésus lui donna le sobriquet de « Képhas »
(de l’araméen képha, « pierre, rocher »). C’est
Prénom à résonance chrétienne, qui n’a ce dernier terme qui a été traduit en grec par
guère été employé que dans les pays latins. Petros, puis en latin par Petrus, avant d’abou-
Douze papes portèrent ce nom, parmi les- tir au nom de Pierre. Il est à noter que le jeu de
quels saint Pie V (1504-1572), qui fut com- mots des Écritures (« Tu es Pierre, et sur cette
missaire général de l’Inquisition, fit paraître pierre je bâtirai mon Eglise… », Matthieu
le Catéchisme du concile de Trente (1566) et 16,18) ne peut se rendre exactement qu’en
procéda à la refonte du missel romain (1570), français, le prénom Pierre et le mot « pierre »
Pie VII (1742-1823), que Napoléon fit arrê- n’étant rigoureusement les mêmes que dans
ter à Fontainebleau, Pie IX (1792-1878), cette langue. Les « clefs de Saint Pierre » sont
qui proclama les dogmes de l’Immaculée un attribut traditionnel de la papauté.
Conception et de l’infaillibilité pontificale, En France, Pierre fut jusqu’au XIIe siècle
saint Pie X (1835-1914), qui condamna le le nom de baptême le plus répandu. Il céda
Sillon de Marc Sangnier, ainsi que le mou- ensuite la place à Jean ou Jehan. Les formes
vement moderniste, et Pie XII (1876-1958), dérivées Perrin, Perrine et Perrette (cf. La
qui occupa le siège de saint Pierre durant la Fontaine, « Perrette et le pot au lait ») eurent
Deuxième Guerre mondiale. beaucoup de succès à l’époque classique. Le
PIERIG v. Pierre prénom Pétronille (du nom de Pétronilla,
sainte qui aurait été baptisée par Saint Pierre)
PIERKE v. Pierre
est à l’origine du mot français « péronnelle ».
PIERO v. Pierre « Pierrot » est depuis le Moyen Âge un sur-
nom traditionnel du moineau (cf. aussi le
PIERRE/PIERRETTE (23 février, mot « perroquet », qui a remplacé l’ancienne
28 avril, 31 mai, 29 juin, 9 décembre) dénomination de « papegaut », en allemand
F. A. : P
errette, Perrin, Perrine, Perrinette, Papagei). Pierrot, personnage de la comédie
Pernette, Pernelle, Pétronille, Peter, italienne, fit ses premières apparitions à Paris
Pierrick, Perig, Per, Pierig, Perez, au XVIe siècle sous le nom de Pedrolino.
378
La forme Peter, introduite en Angleterre par Garavito), le physicien Pierre Curie, le pein-
les Normands, fut utilisée de pair avec le latin tre hollandais Piet Mondrian, l’empereur
Petrus, ainsi que des formes comme Piers, Pedro II du Brésil, les écrivains Pierre Loti,
Petyr, Pierce et Pearse. Piers Plowman est un Peter Rosegger et Pierre Drieu La Rochelle, les
grand poème allégorique du XIVe siècle, qui acteurs Peter Ustinov et Peter O’Toole, etc. La
dresse un tableau particulièrement vivant de forme bretonne est Per ou Perig, la graphie
la vie rurale en Grande-Bretagne. La Réforme Pierrick correspondant à une forme française
provoqua un certain déclin de Peter, qui faussement bretonnisée. En Corse, le nom de
fut perçu comme un prénom typiquement Pierre a donné naissance à la forme Sampiero
« papiste ». Le Peter Pan (1904) de l’Ecossais (v. notice).
James Barrie le remit en honneur au début du PIERRICK v. Pierre
XXe siècle. Au Pays de Galles, le t s’est infléchi
PIERROT v. Pierre
en d, aboutissant à la forme Pedr, proche de
l’espagnol Pedro. PIERS v. Pierre
379
380
POULUS v. Paul
PROTZ v. Pierre
Assez courants à Rome aux premiers siè-
cles de notre ère, les noms de ce groupe
sont surtout employés aujourd’hui dans les PRUDENCE (6 avril, 6 mai)
pays anglo-saxons. Le féminin Priscilla (ou
Prisca) apparaît dans les Actes des apôtres F. A. :
rudent, Prudentius, Prudentia,
P
(18,2) et dans la seconde lettre de saint Paul Prudenz, Prewdence, Prue, Prudie,
à Timothée. L’hérésiarque chrétien Priscillien Prudy, Prew.
fut condamné à la fin du IVe siècle par les O. : du latin prudens, « prudent ».
381
382
383
eut pour conséquence la multiplication des etc. Des prénoms très courants comme Karîm,
prénoms d’inspiration religieuse évoquant le « généreux », Ali, « noble, élevé », ou Azîz,
Prophète, sa famille et ses compagnons, des « puissant », renvoyaient eux aussi à l’origine
martyrs et d’autres pieux personnages, des à des attributs divins. Certains musulmans
lieux saints et des instants sacrés, des soura- déconseillent d’utiliser comme prénoms les
tes du Coran, etc. Cependant, de nombreux noms des anges (Jibrâîl pour Gabriel, Mikâîl
prénoms évoquent toujours aujourd’hui des pour Michel), mais cet avis ne fait pas l’una-
qualités et des sentiments (Jamâl, « beauté », nimité. De tels prénoms sont en revanche
Hayâm, « amour », Widât, « amitié »). D’autres courants chez les chrétiens arabes. La grande
sont des diminutifs (Husayn, diminutif de majorité des prénoms féminins arabes ont
Hasan), des superlatifs, des substantifs, des une finale en -a ou -ia.
épithètes ou encore des prénoms porte-bon- Chez les hommes, le prénom le plus répandu
heur, répondant à l’ancienne pratique du pré- dans le monde arabe reste encore aujourd’hui
sage (fel). La tradition précise enfin que « le Mohammed ou Mohammad, suivi de Ahmad
Prophète changeait tout prénom laid ». ou Ahmed, Ali, Ibrâhîm et Hassan. Abdallâh,
Le prénom Mohammed, qui signifie « com- autrefois très répandu, tend à sortir de l’usage.
blé, digne d’éloges et de louanges », doit son Hikmal, absent des pays du Maghreb, est
immense popularité au fait qu’il fut le nom surtout répandu en Irak, tandis que Zeinab
du prophète Mahomet, fondateur du premier connaît son plus grand succès en Arabie séou-
état arabo-islamique, qui naquit vers 570 dite. Le prénom féminin Samia, qui renvoie
et dont le nom complet était Abû-l-Qâsim à la racine soumou (« grandeur, supériorité,
Muhammad ibn Abd-Allâh ibn Abd al-mut- transcendance »), est extrêmement fréquent
talib al-Hâchimî. C’est aussi le nom de la en Tunisie (avec des formes dérivées comme
47e sourate du Coran. La forme Mohamed Samiyya, Souma et Simsim), mais presque
est incorrecte, mais consacrée par l’usage, inexistant au Maroc. Il a été illustré notamment
surtout dans le Maghreb. La forme correcte par l’égyptienne Samia Ahmad Assaad, morte
est Mohammed, avec des variantes comme en 1989, ancien professeur de littérature fran-
Muhammad, Mouhamad, Mehmet, Mamadou, çaise à l’université du Caire. La prononciation
Mamode, etc. Le nom de Fâtima, fille préférée et l’orthographe de tous ces prénoms varient
du Prophète, est tout aussi répandu. Son sens bien entendu selon les pays : Khâlid devient
d’origine est « sevrée, jeune chamelle dont le Hâlit en Turquie, Ridâ et Mas’ûd (Massoud)
petit est sevré ». Mère de Hassan et Hussein, deviennent Rezâ et Masût en Iran, etc.
Fâtima jouit d’une vénération toute particu- Au moins cinq millions de personnes de
lière chez les Chiites. confession islamique vivent actuellement en
Parmi les prénoms arabes, ceux qui se France, qu’il s’agisse d’étrangers d’origine
terminent par -edin glorifient l’islam (dîn, maghrébine, d’anciens harkis, d’étrangers
« religion »). Ils n’existent que sous la forme naturalisés et de leurs familles, de person-
masculine. D’autres prénoms islamiques nes d’origine arabe devenues françaises par
contiennent des notions de louange (hamd) et la naissance ou par le mariage, ou encore de
d’adoration, renvoient à Dieu et aux attributs Français convertis à l’islam. La présence de
divins ou évoquent les prophètes : Ahmad, cette importante communauté a eu un effet
« le plus loué », Abd-Allâh, « serviteur, ado- décisif sur l’évolution de la liste des prénoms
rateur de Dieu » (c’était le prénom du père acceptés à l’état civil. En France, à l’heure
du Prophète), Abd Ar-Rahmân, « serviteur du actuelle, un enfant sur vingt porte un nom
Tout-Miséricordieux », Ibrâhîm (Abraham), arabe.
384
L’obligation faite aux croyants par la reli- étaient Karîm, Mehdi, Moham(m)ed, Samir,
gion musulmane de donner à leurs enfants Kamel, Mustapha et Rachid. Chez les immigrés
des prénoms islamiques a été reconnue par d’origine algérienne, Moham(m)ed conservait
les tribunaux français il y a bientôt vingt encore la tête en 1992, suivi par Samir ou
ans. Par un arrêt rendu le 12 octobre 1989, Kamir, tandis que ceux d’origine marocaine
la première chambre de la Cour d’appel de préféraient Rachid, les couples mixtes choi-
Versailles a en effet autorisé la substitution sissant fréquemment Mehdi. Les prénoms qui
d’un prénom arabe à un prénom français dans sont le plus à la mode aujourd’hui sont Rayan,
les termes suivants : « L’article 57 du Code Nassim, Zaccaria, Yliès, Yanis (6 % des attri-
civil permet au juge de modifier les prénoms butions en 2001 en Seine-Saint-Denis), Bilal
d’un enfant en cas d’intérêt légitime. Une et Amin. La vogue du prénom masculin Yanis
personne de confession musulmane justifie (Jean en grec) dans certaines banlieues à fortes
d’un tel intérêt à l’appui de sa demande en populations immigrées s’explique comme une
suppression de son premier prénom (fran- « demi-francisation » des prénoms arabes Anis
çais), tel que donné à sa naissance par l’offi- et Yassine. Certains parents maghrébins utili-
cier d’état civil, dès lors que ce prénom n’est sent aussi des prénoms composés, associant un
pas conforme à la tradition de l’islam qui met nom arabe et un nom français : Rachid-Nicolas,
au ban de la communauté musulmane, avec Yanis-Alexandre, etc., ce qui constitue une
toutes les graves conséquences afférentes en nouveauté. On voit par ailleurs apparaître des
matière matrimoniale, successorale et sociale, prénoms hybrides, comme Nawelle, mélange
le porteur d’un prénom choisi en dehors des de breton et d’arabe. En janvier 2009, Rachida
surnoms ou qualificatifs du Prophète. » Dati, ministre de la Justice, a donné le jour à
Cet arrêt, qui infirmait un jugement rendu une petite Zorah (« éclat, étoile du berger »).
précédemment par le Tribunal de grande En Belgique, les prénoms arabes le plus
instance de Chartres, a été présenté par la fréquemment attribués aujourd’hui sont
Gazette du Palais, le 29 octobre 1989, comme Moham(m)ed, Mehdi, Bilal, Ayoub, Yassine,
relevant d’une « approche plus réaliste », qui Hamza, Oussama chez les garçons ; Imane,
admet « le droit à la différence au même titre Rahia, Yasmine, Yousra, Nisrine, Anissa, Dina,
que le droit à l’assimilation ». Il a évidemment Hajar, Farah chez les filles.
valeur de jurisprudence. Signalons encore qu’il est de coutume, pour
Le prénom Moham(m)ed figurait en 2002 les convertis à l’islam, d’adopter un nouveau
parmi les vingt prénoms les plus attribués en prénom arabe, parfois sur la base d’une cor-
Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, le respondance avec le sens de leur ancien pré-
Val-d’Oise et dans les deux départements cor- nom : Mansour pour Vincent (« victorieux »),
ses. (En 2001, il venait déjà en première posi- Mounir pour Lucien (« lumineux »), Karima
tion à Bruxelles, surclassant même Alexandre et pour Adèle (« noble »), Zakiya pour Agnès
Nicolas). Cette même année 2002, le prénom (« pure »), etc.
arabe Rayan (« beau, dans la fleur de l’âge ») a Dans la liste de prénoms donnée ci-dessous,
été le prénom le plus attribué en Seine-Saint- les noms figurant en italique sont d’usage plus
Denis (8,2 % des cas). Dans les années 1970, particulièrement fréquent chez les Berbères
les prénoms arabes dominants en France (ou Kabyles).
385
386
QUEENA v. Régis
Q Saint Quentin fut l’évangélisateur de l’Amié-
nois. La ville où il s’installa vers 275, Augusta
QUENTILIEN v. Quentin
Vermandorum, porte aujourd’hui le nom
de Saint-Quentin. Quentin a de tout temps
QUENTIN (31 octobre) été très répandu dans le nord de la France
(comme en témoigne la chanson populaire
F. A. :
Q
uintin, Quintilius, Quintina,
du « P’tit Quinquin »), ainsi qu’en Belgique.
Quinton, Quintien, Quinctille,
Introduit en Angleterre par les Normands, on
Quinta, Quentilien, Quintilien,
le trouve dans le Domesday Book sous la forme
Quintiliano, Quintila, Quint, Kwint,
Quintin. En Écosse, où il fut aussi employé
Koint.
comme substitut du nom celtique Cumhaige
O. : du latin quintus, « cinquième ».
(« chien de la plaine »), il bénéficia du succès
La famille romaine des Quinctii prétendait du roman de Walter Scott, Quentin Durward
avoir été fondée par le roi semi-légendaire (1823), dont la lutte de Charles le Téméraire
Tullius Hostilius. Le nom de Quintus était en contre Louis XI constitue la toile de fond.
général donné à Rome au cinquième enfant QUINCTILLE v. Quentin
d’une fratrie. Resté célèbre pour la simpli-
QUINT v. Quentin
cité et l’austérité de ses mœurs, le Romain
Quinctius Cincinnatus fut consul en 460 QUINTA v. Quentin
av. notre ère. Le général Quintius Flaminius QUINTIEN v. Quentin
(229-174 av. notre ère), vainqueur du roi QUINTILA v. Quentin
de Macédoine à Cynoscéphales, proclama la
QUINTILIANO v. Quentin
liberté de la Grèce aux jeux Isthmiques. Le
même nom fut illustré par l’historien Quinte QUINTILIEN v. Quentin
Curce (Quintus Curtius Rufus), le rhéteur QUINTILIUS v. Quentin
latin Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), QUINTIN v. Quentin
précepteur des petits-neveux de Domitien, le
QUINTINA v. Quentin
général Quintilius Varus, adversaire malheu-
reux d’Arminius, etc. QUINTON v. Quentin
387
RAB v. Robert
R RACHELLE v. Rachel
RACKNER v. Rainier
RADEGONDA v. Radegonde
F. A. :
Rachile, Rachael, Rae, Rachele,
Raquel, Rachelle, Rahel, Rachie.
O. : de l’hébreu rahel, « brebis ». RADEGONDE (13 août)
Fille cadette de Laban l’Araméen, Rachel est F. A. :Radegund, Radegonda, Radegunde,
dans la Bible l’épouse de Jacob qui, aupara- Rada, Rata.
vant, avait déjà été le mari de sa sœur Léa. O. : du german. rad, « conseil conseiller », et
« À elles deux, Rachel et Léa ont édifié la mai- gund, « combat ».
son d’Israël » (Ruth 4,11). Ce prénom fut, au
Très commun au Moyen Âge, ce nom,
Moyen Âge, surtout porté par les Juifs. Au
dont les formes anciennes sont Radegundis
XVIIe siècle, les puritains anglais en généra-
et Radagundis, a presque disparu en France,
lisèrent l’usage chez les Anglo-Saxons. Rachel
mais se rencontre encore occasionnelle-
reste depuis un prénom des plus courants. Les
ment en Allemagne. Sainte Radegonde, née
formes Rachilde (France), Raonaid (Irlande) et
en Thuringe vers 518, était la fille du roi
Raoghnaild (Écosse) ne sont pas des abrévia-
Berthechaire. Elle fut capturée en 531 par le
tifs ou des adaptations locales de Rachel, mais
roi de Neustrie, Clotaire Ier, qui lui fit don-
des prénoms différents (du german. ragin,
ner une éducation chrétienne et l’épousa. En
« conseil », et hild, « combat »), auxquels cor-
555, Clotaire ayant fait assassiner ses frères,
respond le nom suédois moderne Ragnhild.
elle quitta la cour, se fit consacrer par saint
Au XIXe siècle, la tragédienne Elisabeth Rachel
Médard et fonda à Poitiers l’abbaye de Sainte-
Félix, dite Mlle Rachel, fut pendant près de
Croix, où elle passa le restant de ses jours.
vingt ans l’une des plus célèbres sociétaires de
Ses funérailles furent célébrées en 587 par
la Comédie-Française.
saint Grégoire de Tours. Elle fut inhumée en
RACHELE v. Rachel l’église Notre-Dame hors des Murs, qui porte
388
389
RAMUZ v. Raymond
RAPHAËL/RAPHAËLLE (29 septembre)
RANIERA v. Rainier
F. A. : Rafael, Rafaello, Rafaelle, Rafaelli,
RANIERO v. Rainier Raphel, Raff, Rafa, Falito, Raffaele,
390
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396
RIVOUAL v. Riwal
RIEHLE v. Roger
RIEK v. Richard
RIWAL (15 juillet)
RIEKIE v. Henri
F. A. :Riwalig, Walig, Riwalenn, Riwalez,
RIENER v. Rainier Rihoual, Rioual, Riouall, Rivoal,
RIENZO v. Laurent Rivoual.
O. : du celtique ri, « roi », et gwal, « valeur,
RIETSCHEL v. Rolf
valeureux ».
RIHOUAL v. Riwal
Ce prénom, parfois orthographié Riwall, fut
RIKA v. Eric et Ulric
très porté aux XIVe et XVe siècles. Sa forme
RIKEN v. Henri ancienne semble avoir été Rigual. Saint Riwal,
RIKERT v. Richard
patron de Trézélan-en-Bégard (Finistère), est
l’éponyme de la ville de Saint-Rivoal. Duc de
RIKESE v. Richard Domnonée, il est mentionné dans la « vie » de
RIKITZA v. Richard saint Gwenolé et dans celle de saint Tudal, qui
RIKKARD v. Richard
furent toutes deux rédigées au XIe siècle. La
légende fait de lui le père de Derog, l’oncle de
RILKE v. Rolf saint Tudal, le cousin de saint Brieg et le pre-
RIM v. Romain mier des émigrés bretons. Le nom de Riwal ne
doit pas être confondu avec Riwan, prénom
RIMOUSSIA v. Romain
dérivé de ri, « roi », et (g)wan, « piquer, frap-
RINALDA v. Renaud per », avec terminaison en -an. Saint Riwan
RINALDO v. Renaud fut l’un des disciples de saint Maclou.
RINAR v. Rainier RIWALENN v. Riwal
397
398
ROC v. Roch
RODNEY
ROCCO v. Roch
F. A. : Rodny, Rod.
O. : de l’anglais Rodney (nom de lieu), « île
ROCH (16 août) rouge ».
F. A. :
Rochus, Rocho, Roho, Roc, Roque, Ce nom est à l’origine un toponyme du
Rocco. Somerset, le village de Rodney Stoke. Sa dif-
O. : du german. hroc, « repos ». fusion comme nom de personne est due à la
Saint Roch, né vers 1300 à Montpellier, popularité de l’amiral George Rodney qui, en
fut constamment invoqué contre la peste au 1782, au cours d’une bataille navale, parvint
Moyen Âge. On le représente presque toujours à lui seul à capturer sept navires français,
accompagné de son chien. Son culte se déve- exploit qui lui valut d’être créé baron Rodney.
loppa au XVe siècle, suscitant de nombreuses Le prénom se répandit ensuite rapidement en
confréries de saint Roch et plusieurs œuvres Angleterre et aux États-Unis. Conan Doyle
théâtrales (Mystère de monseigneur Saint Roch, intitula l’un de ses romans Rodney Stone. Le
1493). Comme prénom, Roch semble avoir à diminutif Rod renvoie également à Roderick
peu près disparu. Citons toutefois le chanteur (Rodrigue) et à Rudolf.
québécois Roch Voisine. La forme italienne RODNY v. Rodney
Rocco (cf. Rocco et ses frères, film de Luchino
RODOLF v. Rolf
Visconti) se rattache plus probablement au
latin rocca, « roc, rocher ». RODOLFO v. Rolf
399
400
ROLDAN v. Roland
F. A. :Rolland, Rolly, Rowe, Rollin,
Rowland, Roeland, Rollins, Orlando, ROLDÀN v. Roland
Rolando, Roldan, Rodhlann, ROLDO v. Roland
Rolanda, Orlanda, Rowly, Rulande,
RÖLE v. Roger
Rœlandje, Rolle, Roldo, Rolands,
Roldàn, Rulant. ROLEF v. Rolf
O. : d
u german. hrod, « gloire », et land, ROLEKE v. Rolf
« pays ».
Rédigée vers la fin du Xe siècle et publiée ROLF (17 avril, 21 juin, 17 octobre)
pour la première fois par Francisque Michel
F. A. :Rodolphe, Rodolf, Rudolf, Rudolphe,
en 1837, la Chanson de Roland, qui relate les
exploits du preux chevalier de Charlemagne Rollo, Rollon, Rudy, Rod, Rolo,
tué en 778 à Roncevaux (selon Eginhard), en Rolef, Roleke, Rölke, Rolof, Rulle,
faisant de lui le modèle des paladins, eut au Rolle, Hrolf, Rollekin, Ruedolf, Roelf,
Moyen Âge un immense succès, qui assura Roelof, Rudi, Ruedly, Rodekin, Ruodi,
la popularité de ce nom. Au XVIe siècle, le Rudel, Rüdel, Rütt, Ruoff, Rietschel,
poème de l’Arioste, Roland furieux (Orlando Rüetsch, Ruef, Röhle, Rühle, Reilh,
furioso, 1532), acclimata et diffusa en Italie la Rilke, Dolf, Dulf, Dolfi, Rode, Rodin,
forme Orlando, déjà présente dans l’épopée Rollin, Rodolfo, Rudolfo, Roelef,
romanesque inachevée de Boiardo, Roland Rolph, Rodulf, Rodhulf, Rodulphe,
amoureux (Orlando innamorato, 1476-94). Roul, Ruud, Rudo, Roolf, Roefke,
En Allemagne, dans les régions du Nord, Roelofke, Rudolphine, Rudolfina,
on appelle « Roland » une statue représentant Roolfien, Rezsö.
O. : du german. hrod, « gloire, renommée »,
un chevalier, que l’on dressait autrefois sur les
places des marchés. Ces statues, symboles du et wolf, « loup ».
droit commercial et municipal, tirent leur ori- Rolf représente une contraction de l’ancien
gine du paganisme : « Roland » a simplement nom germanique Hruodolf, devenu Hrodulf,
succédé à l’ancien dieu frison Forseti. Le nom puis Hrolf. La forme Rudolf (Rudolphe), de
de Roland fut remis en honneur par le roman- même origine, est attestée chez les Germains
tisme, avec l’épopée de Friedrich Schlegel, à une époque très reculée. Un roi des Hérules,
Roland (1806), et le poème de Ludwig Uhland, au VIe siècle, se dénommait déjà Hrodulf. En
Petit Roland (1808). En Angleterre, Roland France, le prénom Rolf perpétue le souvenir
et Rolland ont été constamment employés du chef normand Rollon (mort en 927), à qui
depuis le XIe siècle et furent traditionnels Charles III le Simple céda en 911, au traité de
dans la famille Hill. Dans les îles Shetland, Saint-Clair-sur-Epte, la partie de la Neustrie
Roland a servi de substitut aux noms scandi- qui allait devenir la Normandie. Ce fils du
naves Rognval et Ragnvald qui, en Écosse, ont chef viking norvégien Ragnwald s’appelait en
plutôt été remplacés par Ronald. En France, fait Hrôlfr Ganger (« Rolf le Marcheur »), nom
le prénom Roland reste d’un usage courant (le qui fut latinisé en Rollo et francisé en Rollon.
danseur et chorégraphe français Roland Petit, Le nom de Rolf pénétra en Angleterre avec
né en 1924). les Normands, mais fut rapidement remplacé
ROLANDA v. Roland par Ralph, diminutif de Raoul (nom représen-
tant lui-même une contraction de Rodolphe).
ROLANDO v. Roland
401
À la fin du Xe siècle, un Normand de Rouen Le nom de Romanus était déjà courant dans
nommé Rúdolfr semble avoir figuré parmi les l’Antiquité. Quatre empereurs d’Orient (Xe-XIe
évangélisateurs de l’Islande. siècles), ainsi qu’un pape, portèrent le nom de
La popularité de Rudolf Ier de Habsbourg Romain. Saint Romain (v. 400-463), abbé de
(1218-1291) contribua à la diffusion de ce Condat dans le Bugey, fonda avec son frère,
prénom en Bavière, en Autriche et en Suisse saint Lupicin, un monastère à l’emplacement
alémanique. Au XIXe siècle, Rodolphe de duquel se trouve la ville de Saint-Claude
Habsbourg (1858-1889), fils de l’empereur (Jura). Romain est aujourd’hui, en France, l’un
François-Joseph, se donna la mort avec Marie des prénoms masculins les plus en vogue. Il
Vetsera dans le célèbre pavillon de chasse de fut illustré notamment par l’écrivain Romain
Mayerling. Trois rois de Bourgogne s’appelè- Rolland, auteur de Jean-Christophe (1903-12)
rent aussi Rodolphe. Un saint Rodolf, confes- et de Colas Breugnon (1919).
seur de son état, aurait subi le martyre au XIIe ROMALDO v. Romuald
siècle. Rolof, Roloff, Roluf et Roolof sont des
ROMAN v. Romain
dérivés propres aux Frisons. Ce prénom fut
illustré par le médecin et homme politique ROMANA v. Romain
prussien Rudolf Virchow, l’écrivain Rudolf ROMANE v. Romain
Georg Binding, Rudolf Steiner, fondateur de
ROMANIA v. Romain
l’anthroposophie, Rudolf Diesel, inventeur
du moteur qui porte son nom, Rudolph Hess, ROMANIE v. Romain
ancien dauphin de Hitler, ainsi que par l’ac- ROMANKA v. Romain
teur américain d’origine italienne Rodolfo
ROMANO v. Romain
Guglielmi, dit Rudolph Valentino.
ROMANUS v. Romain
RÖLKE v. Rolf
ROLLAND v. Roland
ROLLE v. Roland et Rolf ROMARIC (10 décembre)
ROLLEKIN v. Rolf F. A. : Romary, Romarich, Maric.
ROLLIN v. Roland et Rolf O. : du german. hrod, « gloire », mar,
« grandeur, renommée », et ric, « puissant ».
ROLLINS v. Roland
ROLLO v. Rolf Romaric est l’un des rares prénoms d’ori-
gine germanique comprenant trois éléments
ROLLON v. Rolf
au lieu de deux. Moine originaire de Metz et
ROLLY v. Roland
disciple de saint Colomban, saint Romaric
ROLO v. Rolf fut, avec saint Aimé, le fondateur d’un cou-
ROLOF v. Rolf vent situé dans les Vosges, près de la Moselle.
ROLPH v. Rolf
Il a donné son nom à la ville voisine de
Remiremont, anciennement Romaricus Mons
(= mont de Romaric), dont les habitants s’ap-
ROMAIN/ROMAINE (28 février) pellent d’ailleurs les Romarimontains. Saint
F. A. :
Rome, Romano, Romana, Romanie, Romaric mourut le 8 décembre 653.
Mania, Rimoussia, Rim, Romane, L’étymologie souvent alléguée pour expli-
Romanus, Manus, Romanka, quer le nom de Romaric, qui le fait prove-
Romania, Romàn, Roman. nir, par l’intermédiaire de la forme latinisée
O. : du latin romanus, « romain ». Romans, d’un nom de personne, Romier, lui-
402
403
ce nom que l’on retrouve dans le patronyme Rhoda, Rodhia, Rosius, Rosule,
d’Ernest Renan, célèbre historien des religions Rosalio, Rosolino, Rozinus, Rosula,
et écrivain breton du XIXe siècle. Röschen, Röseli, Rozalija, Roos,
RONANA v. Ronan Roosje, Zale, Zalia, Rosalien, Roza,
Roska.
RONANENN v. Ronan
O. : du grec rhodon, « rose » (par
RONANEZ v. Ronan l’intermédiaire du latin rosa, même sens).
RONANIG v. Ronan Symbole de l’amour dans la langue classi-
RONIA v. Roxane et Véronique que, la rose était chez les chrétiens l’emblème
RONIMUS v. Jérôme
de la pudeur. Du point de vue étymologique,
l’île de Rhodes, en Grèce, est l’« île des roses ».
RONKY v. Véronique
Le prénom Rose fut employé en France
RONNIE v. Renaud et Véronique (comme beaucoup d’autres dérivés d’un nom
RONNY v. Renaud et Véronique de fleur) à partir du Xe siècle. Il fut souvent
utilisé en association avec d’autres noms,
ROOLF v. Rolf
donnant ainsi naissance à des formes doubles
ROOLFIEN v. Rolf (Rose-Marie, Anne-Rose, Marie-Rose, etc.) et
ROOS v. Rose à des formes contractées, comme Rosabelle
(Rose-Belle), Romy (Rose-Mary), Rosanne
ROOSJE v. Rose
(Rose-Anne), Roslinda (Rose-Linda), Rosellen
ROPARZ v. Robert (Rose-Hélène), etc.
ROPERZ v. Robert Dans les pays de langue allemande, Rose ou
ROPPEL v. Robert Rosa s’est confondu avec différents prénoms
germaniques dérivés de hrod, « gloire », et sur-
ROQUE v. Roch
tout de hros, « cheval » (cf. les mots français
RORICH v. Rodrigue « rosse », « rossinante », etc.). Parmi ceux-ci,
RÖRIG v. Rodrigue il faut plus spécialement citer Rosamonde ou
Rosemonde (du german. hrod, « gloire », et
ROSA v. Rose
mund, « protection »), Rosalind (du german.
ROSALIA v. Rose hros, « cheval », et lind, « serpent »), Roswitha
ROSALIE v. Rose (du german. hrod, « gloire », et swîth, « fort,
ROSALIEN v. Rose
rapide »), etc.
Shakespeare emploie la forme Rosaline dans
ROSALIO v. Rose Roméo et Juliette. Rosemarie a été très popula-
ROSALYN v. Rose risé en Allemagne par diverses chansons popu-
RÖSCHEN v. Rose laires, ainsi que par les romans de Hermann
Löns, le chantre de la lande de Lunebourg, et
d’Agnès Günther. Rosemary fut également à la
ROSE (17 janvier, 11 mars, mode en Écosse vers 1950. Rosita est un abré-
23 août, 4 septembre).
viatif extrêmement fréquent en Espagne, où il
F. A. : Rosa, Rosalie, Rosine, Rosette, est généralement attribué en l’honneur de la
Roseline, Rosy, Roselyn, Rosalyn, Vierge. Sainte Rosalie, patronne de Palerme,
Rosita, Rozenn, Roselin, Roslin, de Naples et de Nice, est invoquée en Sicile
Rosie, Rois, Rosalia, Rosella, Roselle, en cas de menace d’éruption de l’Etna. En
Rosetta, Rosina, Rasia, Rozella, Hongrie, Rozália venait en 1966 au 4e rang
404
405
RUDOLPHINE v. Rolf
RUNE (28 février)
RUDY v. Rolf
F. A. : Runa, Runo.
RUEDLY v. Rolf
O. : du german. runô, « secret, mystère ».
RUEDOLF v. Rolf
D’abord employée à des fins divinatoi-
RUEF v. Rolf
res, l’écriture runique, propre aux anciens
RÜETSCH v. Rolf Germains, avait à l’origine un caractère
RUFE v. Rufin « magique » et secret, d’où l’étymologie du
mot « rune ». Le terme se retrouve en celtique
RUFF v. Rufin
(vieil-irlandais rûn, « mystère ») et en finnois
(runo, « chant épique ou magique »), ainsi
RUFIN/RUFINE (14 juin) que dans les langues germaniques modernes
F. A. : Rufina, Rufe, Ruff, Rufinus, Rufus. (allemand raunen, « chuchoter »). Le plus
O. : d
u latin rufus, « roux, aux cheveux ancien « alphabet » (futhark) runique comp-
roux ». tait vingt-quatre signes. La racine runô entre
en composition dans de nombreux noms ger-
À Rome, Rufus fut un surnom attribué à maniques tels que Runfrid, Runhild, Sigrune,
l’historien Quinte-Curce, au correspondant Gudrun, Waldrun, Runwald, Balderuna, etc.
de Cicéron Marcus Caelius Rufus, et à Marcus Les prénoms Runo et Runa sont attestés dès le
Minucius Rufus, maître de la cavalerie sous VIe siècle. La forme Rune est encore courante
Fabius Maximus. Saint Rufin, gardien d’un en Suède.
magasin à blé impérial, aurait été décapité
RUNO v. Rune
au IVe siècle. Ses reliques se trouvent dans
la cathédrale de Soissons (Aisne). Le nom RUODI v. Rolf
de Rufin ou de Rufus est encore employé RUOFF v. Rolf
aujourd’hui, quoique assez rarement. La
RUPERT v. Robert
forme Ruff représente parfois, en Alsace, un
diminutif du nom germanique Rodfrid. RUPERTA v. Robert
RULANDE v. Roland
RUTH (1er septembre)
RULANT v. Roland
F. A. : Rut, Ruthie.
RULLE v. Rolf
O. : de l’hébreu ruth, « amie, compagne ».
RUMOLD v. Romuald
Personnage central du livre de la Bible qui
RUMOLT v. Romuald porte son nom, Ruth la Moabite fut la femme
RUMTY v. Renaud de Booz (ou Boaz), « proche parent qui avait
406
sur elle un droit de rachat » (Ruth 2,20). Irlande, Ryan a d’abord été un nom de famille,
Le fils né de cette union, Obed, grand-père O’Riain, « descendant de Rian ». Ce nom a
de David, lui a valu d’être nommée dans la ensuite connu un grand succès en Grande-
généalogie de Jésus. Dans la tradition juive, Bretagne, au Canada et aux Etats-Unis. Il est
la valeur guématrique (numérologique) de aujourd’hui encore le prénom masculin le plus
son nom est de 620, chiffre qui renvoie aux attribué en écosse. A l’époque contemporaine,
613 commandements (mitsvot) de la Torah, il a sans doute bénéficié de la popularité de
augmentés des sept lois « noachides », des- l’acteur Ryan O’Neal (Love Story, 1972).
tinées aux autres peuples de la Terre (les bné En Bretagne, on ne sait pratiquement rien
Noa’h). Mis à la mode en Angleterre après la de saint Rian, qui a pourtant laissé son nom
Réforme, le nom de Ruth tomba ensuite un dans plusieurs toponymes, comme Lanrien-
peu dans l’oubli. Il reste néanmoins en usage en-Landudec (anciennement Lanryan), dans
dans les pays anglo-saxons. En France, c’est le Finistère, et qui est aussi le patron de l’église
aujourd’hui le prénom de la présentatrice de paroissiale de Le Drennec, dans le Finistère
télévision Ruth Elkrief. également. De Rian sont dérivées les formes
RUTHIE v. Ruth Rien (on note l’existence d’un saint Rien en
1393) et Drien, graphie résultant de l’ajout au
RUTJE v. Roger
nom lui-même d’un d- issu de la liaison avec
RÜTT v. Rolf le -t final du mot sant, « saint ».
RÜTTGER v. Roger Ryan semble s’être introduit à date récente
parmi les prénoms utilisés en France sous l’in-
RUUD v. Rolf
fluence des séries américaines, au même que
RUY v. Rodrigue titre que Brian ou Dylan. Mais il doit aussi
une partie de son succès, dans les milieux
RYAN d’origine maghrébine, à sa proximité avec
le nom arabe Rayan ou Rayane (aucune de
F. A. :Rian, Rhyan. ces deux formes n’est féminine), qui signifie
O. : d
u celtique ri, « roi » (étymologie « désaltéré, épanoui, beau ». En Seine-Saint-
incertaine). Denis, les trois formes Rayan, Rayane et Ryan
Rian ou Ryan semble être à l’origine un dimi- ont même récemment détrôné Mohammed
nutif formé à partir du nom vieux-breton du comme prénom masculin le plus fréquem-
« roi » (qu’on peut rapprocher du latin rex, du ment attribué. On se souvient aussi du film de
gaulois rix, de l’indien védique rajah, etc.). En Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan.
407
408
SABE v. Sabin
S apportait sa nourriture. Ils furent finalement
tous deux livrés à Vespasien et exécutés.
SÄBEL v. Joseph
Un pape toscan porta au début du VIIe siè-
SABI v. Sabin
cle le nom de Sabinien. Les prénoms de Sabin
SABIENE v. Sabin et Sabine ont constamment été employés
en France depuis le Moyen Âge. Ils furent
SABIN/SABINE (29 août) particulièrement à la mode vers 1950. En
Angleterre, seule la forme Sabina est actuel-
F. A. :S
abina, Savina, Savine, Saidhbhinn, lement utilisée. En Allemagne, Sabine se clas-
Sabi, Saby, Savin, Sabinus, Savinka, sait en 1967, à Berlin, au premier rang des
Sabino, Savino, Sabiene, Bine, Sabe, prénoms féminins.
Binele, Sabinka, Sabinien, Savinien,
SABINA v. Sabin
Sabiniano, Saviniane, Vinia.
O. : d
u latin Sabinus, « Sabin, habitant de la SABINIANO v. Sabin
Sabine ». SABINIEN v. Sabin
Dans la légende des origines romaines, SABINKA v. Sabin
Rome aurait été constituée par la réunion des
SABINO v. Sabin
Latins et des Sabins, celle-ci étant symbolisée
par le célèbre épisode de l’« enlèvement des SABINUS v. Sabin
Sabines ». La thèse d’une dualité ethnique de SABRIA v. Cyprien
ces deux peuples est aujourd’hui abandonnée.
Les riches Sabins (Sabini), commandés par
Titus Tatius, représentent plus probablement SABRINA
la composante « productrice » de l’ancienne
O. : de Sabrina, nom d’une rivière anglaise.
société latine. À Rome, le nom de Sabinus
était fréquent. La femme de Néron s’appe- Répudiée par le roi Locrine, qui s’était
lait Poppaea (Poppée) Sabina. Julius Sabinus remarié avec Estrildis et en avait eu une fille
(mort en 79), officier romain d’origine gau- dénommée Sabre, la reine Gwendoline leva
loise, tenta de rendre à la Gaule son indé- une armée, écrasa les troupes de son ex-
pendance. Vaincu, il vécut pendant neuf ans époux, et fit jeter Estrildis et sa fille dans les
dans un souterrain, où sa femme éponine lui eaux de la rivière Severn, qui est depuis éga-
409
410
SALVATORE v. Sauveur
SALVE v. Sauveur
SAMPIERO
SALVIEN v. Sauveur F. A. :Sampieri, Sampier.
O. : forme corse du nom de saint Pierre.
SALVINA v. Sauveur
Sampiero représente à l’origine un nom de
SALVINE v. Sauveur
lieu (Santo Pietro, Piero étant une forme fami-
SAM v. Samuel lière abrégée), avec soudure du mot « saint »
SAMA v. Samantha
et du prénom, comme cela s’est produit pour
Sammarcellin, Sammartini, etc. La vogue de
ce prénom est associée à la renommée du
SAMANTHA célèbre patriote corse Sampiero d’Ornano, dit
Sampiero Corso (1501-1567).
F. A. : Samanthy, Sama, Mantha, Manthy.
O. : d
e l’araméen samantha, « auditeur, qui Administrée par l’Office de Saint-Georges, la
écoute » (étymologie controversée). Corse, au milieu du XVIe siècle, était une pos-
session génoise. La France, de son côté, s’était
L’origine de ce nom reste confuse. Certains engagée dans une politique méditerranéenne
auteurs en font une forme féminine de destinée à affaiblir la puissance espagnole,
Samuel, au même titre que Samella ou alliée aux Génois. Né en 1501 à Bastelica,
Samuella. Samantha est attesté aux États-Unis Sampiero Corso, colonel condottiere au ser-
dès le XVIIIe siècle, notamment en Nouvelle- vice de François Ier, avait d’abord fait partie
Angleterre. On le trouve comme nom d’es- des « bandes noires » de Jean de Médicis et
clave avant 1864, ainsi que dans les livres avait été emprisonné quelque temps à Bastia,
de Marietta Holley vers 1880. Il s’est aussi en raison de ses sympathies pro-françaises. En
largement répandu en Angleterre, en Écosse septembre 1553 fut décidée l’« expédition de
et au Pays de Galles. En 1956, il a bénéficié Corse ». Les troupes françaises, soutenues par
de la vogue du film Haute société, dans lequel l’armada turque, alliée de François Ier, débar-
l’actrice Grace Kelly jouait le rôle de Tracy quèrent près de Bastia. Elles reçurent aussitôt
Samantha Lord. Plus récemment, la série télé- l’appui des compagnies corses recrutées par
visée américaine Bewitched (« Ma sorcière bien- Sampiero Corso, mais elles se heurtèrent à
aimée ») a associé le nom de Samantha, porté une puissante contre-offensive hispano-ligure
par l’une des deux héroïnes, à l’idée de sorcel- menée par l’amiral Andrea Doria.
lerie. Il fut alors, aux États-Unis, couramment
En 1559, à la paix de Cateau-Cambrésis,
attribué aux chats. Depuis les années 1990,
la Corse fut finalement laissée aux Génois.
Samantha se répand aussi dans notre pays
Sampiero décida alors de poursuivre seul le
sous l’influence des séries américaines.
combat. En 1564, il débarqua dans le golfe du
SAMANTHY v. Samantha Valinco avec l’espoir de déclencher une insur-
SAMELI v. Samuel rection générale. L’entreprise fut un échec.
Entre-temps, Sampiero n’avait pas hésité à
SAMMEL v. Samuel
poignarder sa femme, Vannina d’Ornano, qui
SAMMIE v. Samuel avait tenté clandestinement de faire la paix
411
avec Gênes. Cela lui valut de périr victime Deux livres de la Bible, qui n’en formait qu’un
d’une vendetta de la famille d’Ornano : en seul à l’origine, portent son nom. Leur auteur,
1567, il fut assassiné par un certain Vittolo, qui nous est inconnu, y entremêle des sources
dont le nom deviendra synonyme de « traî- populaires, des traditions sacerdotales et des
tre » dans la langue populaire corse. Son fils, morceaux d’inspiration deutéronomienne.
Alfonso, devra s’exiler et s’installera en France Au Moyen Âge, Samuel fut un nom presque
en 1569. L’historiographie corse s’est empa- uniquement répandu chez les Juifs. On trouve
rée du personnage de Sampiero pour y voir, néanmoins au XIIe siècle un Irlandais nommé
soit le précurseur d’une Corse rattachée à la Samuel, qui fut évêque de Dublin. À l’époque
France, soit au contraire (et plus générale- de la Réforme, les puritains mirent ce nom en
ment) le champion de l’indépendance de l’île honneur et le répandirent à profusion outre-
de Beauté. Atlantique. Le sobriquet d’« oncle Sam »,
SAMPSON v. Samson
attribué traditionnellement aux États-Unis,
est une allusion à ce nom porté par plusieurs
« Pères fondateurs », en même temps qu’un
SAMSON (28 juillet) jeu de mots sur les initiales « USA » (Uncle
F. A. :
S
ampson, Sansom, Sanson, Sansone, Sam = United States of America). En Écosse,
Samzun, Simson. Samuel a souvent été utilisé comme substi-
O. : de l’hébreu shimshôn, « petit soleil ».
tut aux noms celtiques Somerled et Sorley
(« marin de l’été » = Viking). Chez Dickens,
Samson est présenté dans la Bible comme le le héros des Pickwick Papers s’appelle Samuel
dernier des grands juges d’Israël. La tradition Pickwick. Ce nom reste aujourd’hui très fré-
fait de lui à la fois un nazir et un héros popu- quent dans les pays anglo-saxons, où l’on ren-
laire, dont la force physique qu’il opposa aux contre aussi le patronyme Samuelson.
Philistins n’eut d’égale que sa faiblesse devant
SAMUELE v. Samuel
les femmes. Il mourut victime d’une trahison
de Dalila. Son histoire a inspiré à Saint-Saëns SAMZUN v. Samson
un opéra biblique en trois actes, Samson et
SANA v. Roxane
Dalila (1877). Disciple de saint Iltud, le Gallois
saint Samzun (Samson) fut au VIe siècle le SANDI v. Cassandre
premier évêque de Dol-de-Bretagne. Connu SANDIE v. Alexandre
également en Cornouailles, il est honoré dans
SANDRA v. Alexandre
plusieurs communes de Bretagne.
SANDRALY v. Alexandre
F. A. :S
ammy, Sammie, Sam, Samuele, SANDY v. Cassandre et Alexandre
Somhairle, Sammel, Sameli, Zamel.
SANIA v. Roxane
O. : d
e l’hébreu shemu’el, « son nom est
Dieu ». SANNA v. Suzanne
412
F. A. :
S
ara, Sal, Sallie, Sally, Sadie, Sadye, l’intermédiaire du latin salvator, même
Sari, Sarene, Sarine, Sarette, Sadella, sens).
Zara, Zarah, Zaria, Sorcha, Salaidh. Le mot « Salvator » évoquant en latin
O. : de l’hébreu sarah, « souveraine ». d’église le Rédempteur, ce nom représente
S’il faut en croire la Genèse (11-23), Saraï à l’origine une allusion au Christ « sauveur
(de l’hébreu saraï, « querelleuse »), épouse des hommes » (les églises Saint-Sauveur sont
d’Abraham, reçut à l’âge de quatre-vingt-dix consacrées à Jésus-Christ). Les formes en u
ans le nouveau nom de Sarah, en même temps (Sauveur) et en lv (Salvator) sont constam-
que l’assurance d’une postérité que sem- ment attestées, selon une évolution linguisti-
blait exclure son grand âge. Elle mit ensuite que de type classique.
au monde Isaac et mourut à cent vingt-sept Saint Sauve (ou Saulve), né en Aquitaine
ans. Son nom eut du succès en Angleterre, au début du VIIIe siècle, s’installa dans
où il fut mis à la mode par les puritains. En les Flandres et devint évêque d’Amiens.
1838, Sarah venait au 3e rang des prénoms Considéré comme un saint guérisseur, dont
féminins anglais, et se classait au deuxième les attributs étaient la hache et le taureau, les
rang en 1971. En Écosse, ce nom fut utilisé légendes dont il fit l’objet semblent avoir pris
comme substitut au prénom celtique Mor ou le relais d’anciennes croyances préchrétiennes
Morang. Sarah Gamp est l’un des personna- relatives à la fécondité animale et humaine,
ges du roman de Dickens, Martin Chuzzlewit. qui furent condamnées en 742 au concile de
Le diminutif Sally est utilisé depuis le XVIIIe Leptines en Hainaut. Saint Sauveur (Salvator)
siècle de façon indépendante. Sarah ou Sara fut évêque de Bellune. La forme Salvador,
est aujourd’hui un prénom qui jouit d’une propre au monde hispanique, se rencontre
immense popularité, tant en France que dans occasionnellement dans le nord de l’Italie,
les pays de langue anglaise et de langue alle- notamment en Toscane, à côté de la forme
mande. Il fut notamment illustré par la tra- locale Salvatore.
gédienne français Rosine Bernard, dite Sarah La république d’Amérique centrale du
Bernhardt (1844-1923), ainsi que par les Salvador, ancienne colonie espagnole, est
chanteuses Zarah Leander et Sarah Vaughan. devenue indépendante en 1821. L’ordre des
Salvatoriens fut fondé en 1881. En France,
SAREL v. Charles
le prénom Sauveur a surtout été fréquent en
SARENE v. Sarah Corse et dans le Midi, où l’on trouve aussi
les noms de famille Salvy et Sauvy (le socio-
SARETTE v. Sarah
logue et démographe français Alfred Sauvy).
SARI v. Sarah Ce nom a été illustré par le peintre espa-
SARINE v. Sarah gnol Salvador Dali, le poète italien Salvatore
Quasimodo (Prix Nobel en 1959), l’ancien
SAUVAIRE v. Sauveur
président marxiste du Chili Salvador Allende
SAUVE v. Sauveur et le chanteur Salvatore Adamo.
413
SAVINO v. Sabin
SCOTT
SAVY v. Xavier
F. A. : cot, Scotland, Scottie, Scotty, Scotti,
S
SCHACK v. Jacques Scotto.
SCHANG v. Jean O. : de l’anglais Scot, « Écossais, habitant de
SCHANI v. Jean
l’Écosse ».
414
rang des noms écossais. Il fut porté par l’écri- naissance, aurait été transpercé par des flèches
vain Walter Scott, né à Edimbourg en 1771, en 288 et devint ainsi le patron des archers.
auteur de Quentin Durward, Rob Roy, Ivanhoé En Italie, le peintre Sebastiano del Piombo fut
et de bien d’autres romans historiques, et par au début du XVIe siècle l’élève de Giorgione.
l’explorateur Robert Falcon Scott, qui attei- Le roi Sébastien de Portugal, grand adversaire
gnit le pôle Sud en 1911. Deux théologiens des Maures, fut tué en 1578 à la bataille
écossais portèrent aussi ce nom : Scot Erigène d’Alcazarquivir, au Maroc. Le peuple portugais,
(IXe siècle), dont la philosophie fut accusée qui ne voulut pas croire à sa mort, entretint
par l’église de contenir des germes de pan- longtemps la « légende du roi Sébastien » et
théisme, et John Duns Scot, qui fut l’un des conserva l’espoir de son retour. Le nom de
grands adversaires de saint Thomas. Sébastien, assez commun au XIXe siècle, a été
SCOTTI v. Scott brusquement remis à la mode en France vers
1960. On le retrouve dans le nom de la ville
SCOTTIE v. Scott
russe de Sébastopol (du grec sebastos, « digne
SCOTTO v. Scott d’honneur », et polis, « ville »). La forme
SCOTTY v. Scott Bastien s’est formée par aphérèse (suppression
SEAIN v. Jean
de la première syllabe), de la même façon que
Nicolas a donné naissance à Colas, suscitant
SEAMUS v. Jacques
aussi de nombreux noms de famille. Comme
SEAN v. Jean prénom, elle s’est surtout répandue en Suisse,
SEASAIDH v. Jessica en Allemagne et en pays flamand. Bastien et
Bastienne est le titre d’une œuvre de Mozart.
SEB v. Joseph
SEBEL v. Joseph
SEBASS v. Sébastien
SEBESTYEN v. Sébastien
SEBASTIAN v. Sébastien
SEBILLE v. Sibylle
SEBASTIANA v. Sébastien
SEBASTIANE v. Sébastien SEBUS v. Eusèbe
SEFE v. Joseph
SÉBASTIEN/SÉBASTIENNE (20 janvier) SEFFI v. Joseph
F. A. :
B
astien, Bastienne, Sébastian, SEGISMUNDA v. Siegmund
Bastian, Sebastiane, Sebastiana, SEGISMUNDO v. Siegmund
Sebastiano, Sebastiani, Bastiat,
SÉGOLAINE v. Ségolène
Baustian, Sebass, Bastin, Bast,
Bästel, Basch, Wastel, Bastiano,
Bastiana, Bastina, Donosti, SÉGOLÈNE (24 juillet)
Sebestyen, Bastiaan, Basten, F. A. : égolaine, Sigolène, Sigoulène,
S
Sevastiane, Sevastiana, Seva. Segueline, Seguelenne, Segolenne,
O. : du grec sebastos, « digne d’honneur ».
Segulene, Siguelainne, Segoaine,
À Rome, à partir d’Octave, Sebastianus, Segolline, Segline.
équivalent d’Auguste, fut un titre décerné O. : du german. sieg, « victoire », et wolf,
aux empereurs. Saint Sébastien, Milanais de « loup ».
415
416
417
prénom Servan est en général une adaptation etc. Un autre saint Séverin, évangélisateur
locale de Servand, du latin servandus, « qui du Norique (l’actuelle Autriche), est vénéré
doit être conservé », voire de Servais, du latin à Naples, où ses reliques furent transportées.
serviatus, « préservé ». En Allemagne et dans l’Europe du Nord, la
SEVA v. Joseph, Sébastien et Séverin
forme Sören a été popularisée par un évêque
de Cologne du IVe ou Ve siècle, avant d’être
SEVASTIANA v. Sébastien
illustrée par le philosophe Sören Kierkegaard.
SEVASTIANE v. Sébastien Le féminin Séverine fait partie, depuis une
SEVE v. Séverin trentaine d’années, des prénoms français en
vogue.
SEVERA v. Séverin
SEVERINUS v. Séverin
SEVERE v. Séverin
SEVIR v. Séverin
SEVERIANA v. Séverin
SEYFRID v. Siegfried
SEVERIANE v. Séverin
SEYMOUR v. Maurice
SEVERIANKA v. Séverin
SHANE v. Jean
SEVERIANO v. Séverin
SEVERIEN v. Séverin
SHARON/sharon
SEVERIENNE v. Séverin
F. A. : Sharron, Sharyn, Sharonne.
SEVERIJN v. Séverin O. : de l’hébreu sharôn, « pays plat ».
Dans la Bible, Sharon est un nom de lieu,
SÉVERIN/SÉVERINE (8 janvier, qui désigne notamment la région côtière
27 novembre)
située entre Joppe et le mont Carmel, zone
F. A. :S
évère, Severa, Sévérien, Sévérienne, fertile et riche en pâturages. Dans le Cantique
Severiana, Severiano, Severianka, des cantiques, l’expression « rose de Sharon »
Seva, Severiane, Sève, Sören, Sövrin, évoque une femme remarquable pour sa fidé-
Severinus, Severijn, Frein, Frings, lité. On la retrouve dans le roman de Walter
Frin, Freng, Sevir, Vira. Scott, Ivanhoe (1819). En Angleterre, le pré-
O. : d
u latin severus, « inflexible, sévère, nom Sharon, mis à la mode par les puritains,
rigoureux ». est entré dans l’usage au XVIIe siècle. Il était
Le nom de Severus fut très fréquent à alors attribué indifféremment aux garçons et
Rome, où la dynastie des Sévères compta aux filles. Il se répandit largement aux États-
dans ses rangs les empereurs Septime Unis et au Canada, et fut à nouveau en vogue
Sévère, Caracalla, Géta, élagabal et Sévère en Grande-Bretagne vers 1970. On le trouve
Alexandre. Sévère est également le nom d’un aussi comme patronyme en Israël (le géné-
des protagonistes du Polyeucte (1641-42) de ral et ancien Premier ministre Ariel Sharon).
Corneille. Saint Séverin (mort en 507) passe Ce prénom, aujourd’hui à la mode dans les
pour avoir guéri Clovis d’une fièvre perni- milieux populaires, a été porté par l’historien
cieuse. L’église Saint-Séverin de Paris s’élève Sharon Tuner (1768-1847) et plus récemment
aujourd’hui à l’emplacement de son ermitage, par les actrices Sharon Tate et Sharon Stone.
qui fut longtemps un lieu de pèlerinage. Son Le Sharon, fruit originaire d’Israël, est aussi
nom a laissé sa trace dans plusieurs noms de le nom d’une variété de kaki.
famille, comme Sévrin, Seurin, Surin, Sévery, SHARONNE v. Sharon
418
SHIRLEE v. Shirley
SHEILA (22 novembre) SHIRLEEN v. Shirley
F. A. :S
heelah, Sheilah, Shelagh, Sheelagh, SHIRLENE v. Shirley
Shiela, Sheilag.
O. : d
e l’irlandais Sile, adaptation locale de
Celia. SHIRLEY
F. A. :
hir, Shirl, Shirlee, Shirlie, Sherley,
S
À l’origine, Sheila n’est qu’une variante
phonétique de Sile ou Sighile, noms gaéli- Shirleen, Shirlene, Sheryl, Sheri,
ques représentant des adaptations locales de Sherry.
O. : du vieil-anglais scirleah, « pré brillant ».
Celia, abréviatif de Cecilia (Cécilie) introduit
en Irlande par les Anglo-Normands. Quoique Au début du XIXe siècle, ce prénom dérivé
toujours utilisé comme diminutif de Celia, d’un nom de lieu du Yorkshire était sur-
Sheila a pris rapidement son autonomie. Ce tout porté par les garçons. C’est la vogue du
nom a commencé à devenir très populaire roman de Charlotte Brontë, Shirley, paru en
en Angleterre et au Pays de Galles à partir de 1849, qui le réorienta vers les filles. Sous les
1920. Il venait en Écosse en 1935 au 15e rang traits de l’héroïne de ce livre, Shirley Keeldar,
des prénoms féminins (au 32e rang en 1958). la romancière semble d’ailleurs avoir voulu
Dans les pays anglo-saxons, il tend actuel- représenter sa sœur Emily. Mais c’est à par-
lement à sortir de l’usage, alors qu’en France, tir des années 1930 que Shirley connut, tant
où une célèbre chanteuse de variétés l’avait en Angleterre qu’en Écosse et aux États-Unis,
pris naguère pour pseudonyme, il semble son plus grand succès, suite à la renommée de
au contraire bénéficier d’un certain regain l’actrice enfantine Shirley Temple, surnom-
de faveur dans les milieux populaires. Au mée en 1934 « la petite fiancée de l’Améri-
XIXe siècle, Sheila était parfois confondu, en que ». Shirley fut alors surtout courant dans
Irlande, avec Julia. Il faut aussi le distinguer du le sud des États-Unis, la région d’origine de
nom Shéla, de l’hébreu shelah, « demande » Shirley Temple. Ce nom fut aussi porté par
(cf. Saül, Schaoul), qui désigne le troisième les actrices Shirley MacLaine et Shirley Jones.
fils de Juda dans le récit de la Genèse (38,5). En Angleterre, on trouve aussi Shirley comme
SHEILAG v. Sheila patronyme (l’auteur dramatique James Shirley,
1596-1666) ou comme nom de lieu, notam-
SHEILAH v. Sheila
ment dans le Yorkshire. Le diminutif le plus
SHELAGH v. Sheila fréquent est Shirl.
SHEONA v. Jean SHIRLIE v. Shirley
SHERI v. Shirley SIARL v. Charles
SHERLEY v. Shirley et Charles SIB v. Sibylle
419
420
passé de (St) Denis à Sidney par le même type (aujourd’hui Saïda, en Syrie) joua un certain
de confusion graphique qui a abouti, outre- rôle dans le déclin du royaume de Juda. Saint
Manche, à des noms comme Simbarbe (Ste Sidoine Apollinaire (Caius Sollius Modestus
Barbe), Semple (St Paul), Sellinger (St Léger), Apollinaris Sidonius, v. 430-v. 487), poète
Seamark (St Marc), Tobin (St Aubin), Sinjun latin, évêque de Clermont-Ferrand, défendit
(St Jean), Sinclair (St Clair), etc. Première l’Auvergne contre les Wisigoths. Le prénom
figure de la Renaissance anglais, Sir Philip Sidonie semble aujourd’hui revenir timide-
Sidney, descendant du célèbre comte de ment dans l’usage. Les formes slaves (Zdenko,
Leicester, publia son très populaire roman Zdenka, Zdenek) restent très utilisées dans les
pastoral, L’Arcadie, en 1590. pays de l’Est. Le diminutif Sid est courant aux
La popularité du prénom Sidney reflète États-Unis.
celle d’Algernon Sidney (1622-1683) qui, SIDONIO v. Sidonie
du fait de ses idées républicaines, fut parti-
SIDONIUS v. Sidonie
culièrement en honneur chez les Whigs. L’un
des premiers exemples enregistrés est Sidney SIEFFERT v. Siegfried
Beauclerk, cinquième fils du duc de St Albans SIEGEL v. Siegmund
(né en 1703). Le poète Sydney Dobell naquit
en 1824. Entre 1875 et 1925, ce prénom SIEGFRIED (22 août)
connut un regain de faveur, peut-être à cause
F. A. : igfrid, Siffre, Sigefroy, Sigge,
S
du personnage nommé Sydney Carton dans
le livre de Charles Dickens, A Tale of Two Cities Sigfreda, Sieffert, Siffrid, Suffried,
(1859). La graphie Sydney, moins fréquente Suffridus, Sievert, Sigfredo,
que Sidney, se rencontre surtout en Écosse. Sigisfredo, Sigifrido, Sifrit, Seyfrid,
En Irlande, le nom féminin Sidney semble, Sicco, Seitz, Sigefrido, Scheifart.
O. : du german. sieg, « victoire », et fried,
au même titre que le diminutif Sid, résulter
d’une déformation de Sidony (Sidonie). La « paix, protecteur ».
ville de Sydney, en Australie, fut ainsi appelée Ce nom fut très populaire au Moyen Âge
en l’honneur de Thomas Townshend, premier sous l’influence de la Chanson des Nibelungen,
vicomte de Sydney, qui était secrétaire d’État où Siegfried, qui en est le héros principal, tue
au moment de sa fondation. Le cornettiste le dragon et sort de son sommeil Brunehilde
Sidney Becher fut l’un des symboles du jazz endormie. Au XIXe siècle, l’histoire de Siegfried
de la Nouvelle-Orléans. (Sigurd dans les versions scandinaves) inspira
SIDOINE v. Sidonie le mouvement romantique, comme en témoi-
gnent Les Nibelungen (1862) de Hebbel, la
SIDONIA v. Sidonie
ballade de Ludwig Uhland, Le jeune Siegfried,
les drames de Tieck, de Novalis, etc. Richard
SIDONIE (23 août, 14 novembre) Wagner reprit le même thème dans sa
Tétralogie (1853-1874), et donna le nom de
F. A. :S
idoine, Sidonia, Sidonio, Sid, Sitta,
Siegfried à son fils. Jean Giraudoux publia en
Sidel, Zdenka, Zdenko, Zdenek,
1924 le roman Siefried et le Limousin, dont il
Sidonius.
tira ensuite une pièce de théâtre. Siegfried est
O. : d
u nom de la ville de Sidon (hébreu
aujourd’hui un prénom dont l’usage n’est pas
cidôn, « pêcherie »).
rare et dont on retrouve la trace dans plusieurs
Décrite dans la Bible comme une « citadelle noms de famille : Sievert, Sievers, Seufert,
des mers », la ville phénicienne de Sidon Siegfried, Seidel, Seifert, etc. (l’économiste et
421
sociologue français André Siegfried, auteur dans la Chanson des Nibelungen, où Siegmund
en 1914 d’un célèbre Tableau politique de la et Sieglinde sont les parents de Siegfried. Le
France de l’Ouest sous la IIIe République). second chant du Hegilied, composé vers 1200,
s’intitule « Hjörvard et Sieglind ».
SIEGHILD Comme prénom, Sieglinde a commencé
à se répandre en Allemagne au moment du
F. A. :S
ieghilde, Sighild, Sighilde, Sigild, romantisme. Il fut ensuite mis à la mode par
Sigga. la Tétralogie de Wagner. On le trouve encore
O. : d
u german. sieg, « victoire », et hild, aujourd’hui en Allemagne, en Autriche, en
« combattante ». Flandre et même en France, en Normandie.
On possède de nombreuses formes ancien- En 1965, Sieglinde venait à Munich au 43e
nes pour ce prénom d’allure très nordique, rang des prénoms féminins.
qui tend aujourd’hui à s’implanter en France :
Sigihildis, Sighildis, Sichilda, Sikilt, Sigoildis, SIEGMUND/SIEGMUNDA (1er mai)
etc. Au VIIe siècle, la femme de Clotaire II,
roi des Francs en 613, s’appelait Sigihilda. Le F. A. : igismond, Sigismonde, Sigismund,
S
prénom Sieghild ne doit pas être confondu Sigismunde, Sigismondo,
avec Siegheld (de sieg, « victoire », et held, Sigismonda, Sigismunda,
« héros »), nom masculin créé en Allemagne Segismundo, Segismunda,
pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les Sigmundo, Sigmund, Sigismundo,
mêmes racines qui le composent, sieg (ou Zsigmond, Siegismond, Zygmund,
sigu) et hild (ou hiltja), se retrouvent dans le Sigmunda, Sigmonda, Siegel,
prénom nordique Signild et son abréviatif Mündel, Mundi.
Signe. O. : du german. sieg, « victoire », et mund,
« protecteur ».
SIEGHILDE v. Sieghild
Nom très fréquent chez les anciens
SIEGISMOND v. Siegmund
Germains. Dans la Chanson des Nibelungen,
SIEGLIND v. Sieglinde Siegmund est le père de Siegfried. Tacite
(Annales, 57) mentionne un Segismundus ou
SIEGLINDE (24 juillet) Sigismundus, fils du chef chérusque Segeste.
Le nom de Siegmund fut introduit en France
F. A. : Sieglind, Siglinde, Siglinda. par les Burgondes. Cette forme, remise en
O. : d
u german. sieg, « victoire », et linde, honneur par Wagner, n’a toutefois guère
« sagesse, connaissance des secrets ». quitté les pays de langue allemande. La forme
Les formes les plus anciennes de ce nom Sigismond, d’apparence plus française, est
sont Sikilinda, Sikelenda, Sigilind, Sigelint et une variante bourguignonne. Elle a conservé
Siglind. L’étymologie est controversée pour le le s final de la première racine, sigis, qui, dans
second élément : certains auteurs se réfèrent les formes courtes, s’est trouvé progressive-
à linde ou linta, « [écu ou bouclier] en bois de ment assimilé du fait de la proximité du m
tilleul » (cf. l’allemand Linden, « tilleul »). Il initial de la deuxième racine.
y eut une sainte abbesse nommée Sieglinde, Saint Sigismond, roi de Bourgogne, fut
qui vécut à Troclar, en Aquitaine, et mourut battu par les fils de Clovis et tué sur l’or-
vers 750. On sait peu de choses à son sujet. dre de Clodomir près de Coulmiers, dans le
Le nom de Sieglinde apparaît fréquemment Loiret, en 523. Son corps fut jeté, avec ceux
dans le légendaire germanique, notamment de sa femme et de ses enfants, dans un puits
422
423
SIGRIN v. Sigrid
SIMON/SIMONE (5 janvier,
SIGRITT v. Sigrid 18 février, 28 octobre).
SILA v. Sylvain
F. A. : iméon, Simeone, Sim, Sym, Syme,
S
SILANA v. Solène Sime, Simmie, Siommon, Simona,
SILANE v. Sylvain Simonette, Syma, Siem, Simmer,
Simmert, Sima, Szymon, Schyman.
SILAS v. Sylvain
O. : de l’hébreu shim’ôn, « [Iahvé] a
SILE v. Cécile et Jules entendu ».
SILEAS v. Cécile et Jules Simon (ou Siméon) est, dans la Bible, le
SILKE v. Ghislain nom du second fils de Jacob et Léa, et celui
d’une tribu d’Israël qui fut assez vite absorbée
SILOUAN v. Sylvain
par Juda. Dans le Nouveau Testament, Simon
SILVA v. Sylvain le Zélote est l’un des douze apôtres. Simon
SILVAINE v. Sylvain Iscariote est le père de Judas. Saint Siméon
(mort en 107), cousin de Jésus, aurait suc-
SILVANA v. Sylvain
cédé à Jacques (que saint Paul désigne comme
SILVANE v. Sylvain le « frère du Seigneur ») à la tête de la pre-
SILVANO v. Sylvain mière communauté de Jérusalem. La tradition
SILVERE v. Sylvain
juive attribue à Siméon Bar Yohai (milieu du
IIe siècle) la rédaction du Zohar ou « Livre des
SILVERIO v. Sylvain
splendeurs ». Saint Siméon le Stylite, né en
SILVESTER v. Sylvain Syrie vers 390, aurait passé trente-sept ans au
SILVESTRE v. Sylvain sommet d’une colonne. Simon de Montfort,
chef de la Croisade contre les Albigeois, fut
SILVESTRO v. Sylvain
tué au siège de Toulouse, en 1218.
SILVIA v. Sylvain Au Moyen Âge, Simon et Siméon furent consi-
SILVIANE v. Sylvain dérés comme des prénoms indépendants.
Chaucer, dans The Reeve’s Tale, utilise les
SILVIN v. Sylvain
formes Symond et Symkin. Cependant, après
SILVINA v. Sylvain la Réforme, Simon fut de moins en moins
SILVINO v. Sylvain employé en Angleterre. Il resta au contraire
SILVIO v. Sylvain d’un usage assez courant dans les pays latins,
notamment en Italie. Au XIXe siècle, il fut
SILVIUS v. Sylvain
remis en vogue outre-Manche et atteignit
SIM v. Simon son maximum de popularité vers 1920. En
SIMA v. Simon Écosse, le chef du clan Fraser de Lovat porte
traditionnellement le nom de Mac Shimi
SIME v. Simon
(« fils de Simon »). Le prénom de Simon se
SIMEON v. Simon retrouve aussi dans de nombreux noms de
424
famille : Simond, Simony, Simons, Simonel, en 126. Sixte II aurait subi le martyre au IIIe
Simonard, Simonin, Simenon, Simonetti, siècle, sous Valérien. Sixte IV (Francesco
Simoncelli (l’homme politique et philosophe Della Rovere) excommunia Laurent de
français Jules Simon, le psychologue Théodore Médicis, qui déclencha une guerre contre lui,
Simon, l’acteur Michel Simon, l’écrivain et fit construire la célèbre Chapelle Sixtine.
Claude Simon, le romancier belge Georges Sixte V ou Sixte Quint (1520-1590) donna au
Simenon, père du commissaire Maigret, etc.). Sacré Collège sa forme définitive. Surnommé
SIMONA v. Simon le « pape de fer », il intervint dans les affai-
res religieuses françaises lors de l’avènement
SIMONETTE v. Simon
de Henri IV. Le nom de Sixte fut porté par
SIMSON v. Samson Sixt Beckmesser, l’un des maîtres chanteurs
SINDY v. Cindy de Nuremberg, et par le sculpteur allemand
SINE v. Jean
Hans Sixt von Staufen (1515-1537). Sixte a
presque partout disparu comme patronyme,
SINEAD v. Jean
sauf sous la forme de Six. Le prénom suédois
SINFORIANA v. Symphorien Sixten (Sigsten dans les inscriptions runiques
SINFORIANO v. Symphorien en vieux-norrois) n’est pas une forme locale
de Sixte, mais un nom germanique dérivé de
SIOBHAN v. Judith
sieg, « victoire », et sten, « pierre ».
SIOMMON v. Simon
SIXTINA v. Sixte
SIOR v. Georges
SIXTINE v. Sixte
SIRI v. Sigrid
SIXTUS v. Sixte
SISILE v. Cécile
SISLEY v. Cécile SJANG v. Jean
425
SOLEN v. Solène
SOLANGE (10 mai) SOLENA v. Solène
F. A. :
S
olenne, Solène, Souline, Soline,
Solemnia, Solemnio, Soulein, SOLÈNE (10 mai, 17 octobre)
Soulène.
F. A. :
olenne, Solaine, Soline, Souline,
S
O. : du latin solemnis, « solennel ».
Soulle, Zélie, Zéline, Silana, Solana,
Sainte Solange (IXe siècle), jeune bergère Solenna, Solena, Solenez, Solenn.
des environs de Bourges, suscita la passion O. : du latin solemnis, « solennel ».
d’un seigneur poitevin nommé Bernard de la
Pris souvent, bien à tort, pour un prénom
Gothie. Rendu furieux par les refus répétés
celtique, Solène (ou Solenne) est à l’origine
qu’elle opposait à ses demandes de mariage,
un abréviatif de Solange, qui tend aujourd’hui
celui-ci finit par la tuer. En milieu rural,
à prendre son autonomie sous des formes
sainte Solange était naguère souvent invo-
variées. On ne l’attribuait autrefois qu’aux gar-
quée contre la sécheresse. Le nom de Solange,
çons, mais l’habitude s’est prise, depuis quel-
pratiquement inconnu dans les pays du nord
que temps, de le donner aussi aux filles. Saint
de l’Europe, est aujourd’hui sur le déclin. Il
Solène, patron et éponyme de la commune de
fut toutefois très employé autour des années
Saint-Solen, dans le Finistère, fut sans doute
1920. On assiste en revanche à une nette
un compagnon de saint Pallade, apôtre de
remontée de Solène (v. notice particulière).
l’Écosse, que l’on connaît aussi sous le nom
SOLED v. Soledad de Solonius. Un autre Solenne, conseiller de
426
SOLVI v. Solveig
SOLSTITIEN/SOLSTITIENNE
SOLVIG v. Solveig
F. A. :Solstitio, Solstitia, Solstie.
SOMHAIRLE v. Samuel
O. : d
u latin sol, « soleil », et stare,
« s’arrêter ». SONIA v. Sophie
SONJA v. Sophie
Situés sur le diamètre de l’écliptique per-
pendiculaire à la ligne des équinoxes, les SONYA v. Sophie
solstices marquent les deux points les plus SOPHERL v. Sophie
éloignés de l’équateur terrestre. Par extension,
SOPHIA v. Sophie
ils désignent les deux périodes de l’année où
le soleil atteint l’un de ces points : le solstice
d’hiver, vers le 21 décembre, lorsque les jours SOPHIE (25 mai, 30 septembre)
sont les plus courts, et le solstice d’été, vers le F. A. :
ophia, Sofia, Sophy, Sofie, Sonja,
S
21 juin, lorsqu’ils sont les plus longs. À ces Sonya, Sonia, Sadhbh, Sadhbha,
deux périodes correspondent, depuis des mil- Sophus, Soffi, Fia, Fiken, Sofa, Vike,
lénaires, d’importantes festivités populaires Fige, Phie, Viki, Vikli, Feige, Süff,
qui ont abouti dans le christianisme à Noël Söff, Fei, Fieke, Sopherl, Fletje,
et à la Saint-Jean. L’étymologie du mot latin Zofia, Sofija, Zoffi.
solstitium s’explique par le fait qu’au moment O. : du grec sophia, « sagesse ».
des solstices, le soleil paraît pendant quelques
jours rester stationnaire. Le terme « solstice » Peu fréquent dans l’Antiquité, le nom de
apparaît chez Jean de Meung vers 1280, mais Sophie eut à l’origine une nette résonance
reste rare dans le vocabulaire français avant chrétienne. Il fut beaucoup employé au Moyen
le XVIe siècle. Comme prénoms, Solstitien et Âge, notamment en France, en Rhénanie, en
Solstitienne ont été notés occasionnellement. Bavière et en Russie. Ce fut le prénom de la
reine Sophie Charlotte de Prusse (morte en
SOLSTITIO v. Solstitien
1705), que l’on avait surnommée la « reine
SOLVEI v. Solveig philosophe », et de la régente de Russie Sophie
427
Alexeïevna (1657-1704), qui fut enfermée O. : du grec sôs, « sain et sauf », et sténos,
dans un couvent après avoir été renversée par « force, vigueur ».
Pierre Ier en 1689.
Chef de la synagogue de Corinthe, saint
En Angleterre, Sophia a été d’usage assez
Sosthène fut l’un des premiers convertis au
courant du XVIIIe siècle jusque vers 1860,
christianisme naissant. Il fut pris à partie par
avec le diminutif Sophy. En Grèce et en
la foule après un non-lieu prononcé en faveur
Europe orientale, où l’on honore tout parti-
de saint Paul par le proconsul Gallion (Actes
culièrement sainte Sophie, dite « l’Inconnue »
des apôtres 18, 17). Un autre saint, Sosthène
(car il s’agit probablement d’une sainte légen-
de Calcédoine, se serait rallié au christia-
daire), en même temps que ses trois filles,
nisme après avoir lui-même mis à mort sainte
« Foi », « Espérance » et « Charité », Sophia
Euphémie. Il aurait été tué en 307 en compa-
reste extrêmement répandu. La célèbre église
gnie de saint Victor. Sosthène fut un prénom
Sainte-Sophie de Constantinople fut bâtie au
très porté au XIXe siècle. Il est aujourd’hui
VIe siècle sur l’ordre de Justinien, avant d’être
tombé en désuétude.
convertie par les Turcs en mosquée. Le nom
de la capitale de la Bulgarie, Sofia, fut éga- SOSTHENES v. Sosthène
lement choisi en l’honneur de sainte Sophie.
SOT v. Isolde
C’est en 1859 que la comtesse de Ségur, née
Rostopchine, publia ses célèbres Malheurs de SOTER v. Sauveur
Sophie, premier volume d’une trilogie compre- SOTERIE v. Sauveur
nant également Les vacances et Les petites filles
modèles. L’abréviatif Sonia, d’origine russe, SOTERIEN v. Sauveur
est aujourd’hui donné comme prénom indé- SOTERIENNE v. Sauveur
pendant dans la plupart des pays d’Europe.
En Écosse, Sophie a également été employé SOULEIN v. Solange
comme substitut du nom celtique Beathag. Le SOULENE v. Solange
nom de Sophie, seul ou en composition, a été
très à la mode en France vers 1960. Il reste SOULINE v. Solange et Solène
aujourd’hui bien placé dans les fréquences SOULLE v. Solène
d’attribution.
SÖVRIN v. Séverin
SOPHUS v. Sophie
STACEY v. Anastase et Eustache
SOPHY v. Sophie
STANEK v. Stanislas
SOSTHèNE (10 septembre, 28 octobre)
STANING v. Stanislas
F. A. : S
osthènes, Sostène, Sosteneo,
Sostenea. STANISLAO v. Stanislas
428
STAZIO v. Eustache
STANLEY
STEAPHAN v. Étienne
F. A. :Stanleigh, Stanly, Stannie, Stan, Lee.
STEEJE v. Étienne
O. : d
u vieux-saxon stane-leah, « champ
pierreux ». STEFA v. Étienne
429
430
Galloway. En 1958, le nom de famille Steward dans le langage courant à une forme d’art reli-
venait au 6e rang des patronymes écossais. gieux d’assez mauvais goût. Comme person-
Stiubhart correspond à la forme gaélique. Le nalités ayant illustré ce nom, on peut citer le
nom a été illustré par les philosophes anglais collectionneur Sulpice Boisserée et le dessina-
John Stuart Mill et Dugard Stewart et par l’ac- teur Sulpice Gavarni.
teur américain James Stewart, le prénom par SULPICIA v. Sulpice
l’écrivain Stuart Chase, le journaliste Stewart
SULPICIEN v. Sulpice
Alsop, les acteurs Stuart Whitman et Stuart
Holmes. SULPICIENNE v. Sulpice
431
apocryphe figurant dans le livre de Daniel. Svenhild, Svenborg, Svenning, Svenulf, etc.
Suzanne, fille de Helcias, était une Juive « très La forme Svend est propre au Danemark. Sven
belle et craignant Iahvé », qui fut injustement fut le nom de plusieurs souverains danois
accusée d’adultère par deux sages du peuple et norvégiens, dont Sven Tveskaegg (« à la
d’Israël dont elle avait repoussé les avances. barbe fourchue »), père de Knud le Grand,
Une enquête de Daniel établit son innocence. qui introduisit le christianisme au Danemark
En Angleterre, la forme Susan eut beaucoup vers l’an mil. Sven est aujourd’hui employé en
de succès au XVIIIe siècle. Ce fut le nom de Allemagne et en Flandre. On le rencontre par-
l’une des filles de Shakespeare. Vers 1950, fois dans notre pays.
Susan occupait encore la première place des
SVEND v. Sven
prénoms féminins choisis par les Anglais. Aux
États-Unis, la chanson Oh, Susannah !, créée SVENJA v. Sven
en 1849 par Stephen Foster, fut l’une des ren- SVENKE v. Sven
gaines de la « ruée vers l’or ». Le diminutif
Sue fut aussi très courant. Dans les pays de SVENNE v. Sven
langue allemande, le sobriquet de « Susanna » SVENS v. Sven
était autrefois souvent donné aux cloches des
SVENTE v. Sven
églises. En France, Suzanne venait encore en
1960 au 3e rang des prénoms féminins, mais SVETLA v. Svetlana
sa vogue est aujourd’hui largement retombée.
SVETLAN v. Svetlana
SUZANNUS v. Suzanne
432
433
434
435
TACHA v. Nathalie
T Sainte Tamara régna sur la Géorgie à partir de
1184, et mourut à Tiflis (Tbilissi) en 1213.
TAFFY v. David
Les Géorgiens la vénèrent à l’égal de la Vierge.
TAGRA v. Tatiana
Le nom Tamara est courant dans la plupart
TAÏS v. Thaïs des pays de l’Est, mais on le trouve aussi en
TALI v. Nathalie
Angleterre (où il a bénéficié de la popularité
de la danseuse Tamara Karsavina), aux États-
TALIE v. Nathalie
Unis et dans les pays hispanophones. Il fut
TALNA v. Tatiana porté par l’artiste peintre américaine Tamara
TAM v. Thomas
de Lempicka (1898-1980). La forme Tamar
est toujours utilisée en Israël. Les abréviatifs
TAMAR v. Tamara Tammie et Tammy sont à ne pas confondre
avec Tammi, prénom finnois, Tumi (Tumiko),
TAMARA (1er mai) prénom japonais, et Tammy, prénom dérivé
de l’hébreu tema, « perfection ».
F. A. :
Tamarah, Tammaro, Tammara,
TAMARAH v. Tamara
Tammie, Tammy, Tamar, Thamar.
O. : de l’hébreu thamar, « palmier dattier ». TAMMARA v. Tamara
TAMMARO v. Tamara
On trouve dans la Bible plusieurs Tamar ou
Thamar. L’une d’elles est mentionnée dans la TAMMIE v. Tamara
généalogie de Jésus (Matthieu 1,3). C’est aussi TAMMY v. Tamara et Thomas
le nom d’une sœur d’Absalon, violée par son
TANA v. Tatiana
demi-frère Amnon, le fils aîné du roi David, et
d’une ville du sud de la mer Morte reconstruite TANAÏS v. Tatiana
436
O. : d
u german. danc, « pensée », et rat, Héodez. Fils d’un seigneur de Trémaouézan,
« conseil ». il fonda le monastère de la Pointe-Saint-
Matthieu et mourut aux alentours de 800.
Prénom anglo-normand d’origine germani-
Honoré dans plusieurs villes de Bretagne, il
que, Tancrède s’est répandu en France à par-
possédait autrefois des chapelles au Drennec
tir du XIe siècle. Revenu dans l’usage à la fin
et à Landunvez.
du XIXe siècle, il semble à nouveau bénéficier
aujourd’hui d’une certaine vogue. Sa forme TANIA v. Tatiana
la plus ancienne est Thancharat, qui aboutit TANIG v. Tristan
chez les Normands à Thancred et chez les
TANJA v. Tatiana
Allemands à Dankard. Tancrède fut le nom
de plusieurs souverains normands, les plus TANKRED v. Tancrède
connus étant Tancrède de Lecce, petit-fils de TANKREDE v. Tancrède
Roger II de Sicile, qui mourut à Palerme en
TANLARAD v. Tancrède
1194, et surtout Tancrède le Croisé, petit-fils
de Robert Guiscard (l’un des fondateurs des TANY v. Tatiana
États normands du sud de l’Italie), prince TANYA v. Tatiana
d’Antioche et de Galilée, qui participa en 1099
TATIA v. Tatiana
à la prise de Jérusalem et mourut en 1112.
Le Tasse, dans sa Jérusalem délivrée, fit de lui
le modèle des chevaliers. Un martyr anglais TATIANA (12 janvier, 12 septembre)
porta également ce nom. En Angleterre,
F. A. : Tatia, Tatiane, Tatien, Tatienne,
Tancrède a donné naissance aux patronymes
Tatjana, Tanja, Tiana, Tania, Tanya,
Tancred et Tankard.
Talna, Tagra, Tana, Tanaïs, Tanaquil,
TANGI v. Tanguy Tany.
TANGOU v. Tanguy O. : du latin Tatius, nom de personne
(étymologie controversée).
TANGUY (19 novembre) L’origine de ce nom est incertaine. Certains
y voient un diminutif d’Anastasia, d’autres
F. A. : Tangi, Tangou.
lui attribuent une provenance asiatique. Il
O. : du celtique tan, « feu », et ki, « chien ».
s’agit plus probablement d’une forme fémi-
Tangi, prénom breton dont la forme fran- nine de Tatianus, nom qui pourrait se rat-
çaise (erronée) est Tanguy, est attesté depuis tacher à celui de Tatius, roi des Sabins lors
le Xe siècle avec des formes anciennes comme du légendaire enlèvement des Sabines par les
Tanchi, Tanki, Tanghi ou encore Tangui. Au Proto-Romains. La seconde épouse de Numa
sens figuré, le mot tan (utilisé au refrain dans Pompilius, deuxième souverain « mythistori-
la version française de la chanson du Vin que » de Rome, s’appelait Tatia. Il y eut un
gaulois) signifie « fougue, ardeur guerrière ». saint Tatien, dit l’Assyrien, apologète et théo-
Quant au nom du « chien », ki, on le trouve logien du IIe siècle, à qui l’on attribue une
dans les littératures galloise et irlandaise tentative d’harmonisation des évangiles (le
anciennes, de même que dans certains noms Diatessaron), et surtout une sainte Tatienne
propres vieux-bretons, comme un qualificatif (ou Tatiana), qui aurait subi le martyre en Asie
élogieux attribué aux guerriers. Mineure vers 225. Cette sainte Tatienne, dont
Saint Tanguy, premier abbé de Saint- la légende sans grande originalité fut d’abord
Matthieu, dans le Finistère, fut le frère de sainte écrite en grec, puis reprise en latin pour être
437
438
TERENTILLE v. Terence
THAÏS (8 octobre)
TERENTIN v. Terence
F. A. : Taïs, Théïa.
TERENTINE v. Terence
O. : du grec thaéomai, « contempler avec
TERENTIUS v. Terence admiration » (d’où « agréable à voir »).
TERENZIA v. Terence Une grande courtisane nommée Thaïs fut
TERENZIANA v. Terence la maîtresse d’Alexandre le Grand, qu’elle
accompagna au cours de ses conquêtes. Sa
TERENZIANO v. Terence
vie est évoquée par Cleitarchus, Plutarque,
TERENZIO v. Terence Diodore de Sicile et Quinte Curce. Une autre
TERESA v. Thérèse Thaïs, canonisée par l’Église, était une célèbre
prostituée égyptienne du IVe siècle. Elle aurait
TERESE v. Thérèse
été visitée un jour par le moine Paphnuce, qui
TERESITA v. Thérèse la convertit au christianisme. Sa légende a ins-
TERESSA v. Thérèse piré des écrivains comme Dryden (Ode à la
fête de sainte Thaïs) ou Anatole France, et des
TEREZIE v. Thérèse
musiciens comme Massenet. Il y a aussi un
TERI v. Thérèse saint Théau (ou Thilo), ermite du VIIe siècle,
TERIA v. Terence qui évangélisa les Pays-Bas et que l’on honore
le 7 janvier. Plusieurs églises d’Auvergne et du
TERIOCHA v. Terence
Limousin sont placées sous sa protection.
TERIOKHA v. Terence Le nom de Thaïs revint à la mode à la
TERIONIA v. Terence Renaissance, et on le trouve aussi plusieurs
439
440
l’on invoque contre les orages, et un autre, Après la dernière guerre, le président
originaire de Tarse en Cilicie, qui devint ouest-allemand Theodor Heuss fut le par-
archevêque de Canterbury en 668. rain de quelque 16 000 enfants ayant porté
L’impératrice byzantine Théodora, épouse ce prénom. Citons encore, parmi ceux qui
de Justinien, était la fille d’un montreur d’ours. ont illustré ce nom, le peintre Théodore
Morte en 548, elle fut canonisée par l’Église. Géricault, auteur notamment du Radeau de la
Une autre impératrice Théodora, régente de Méduse, les écrivains Fiodor M. Dostoïevski,
Byzance au IXe siècle, rétablit le culte des ima- Theodor Storm et Theodor Fontane, l’historien
ges. Relativement peu répandu en France, le Theodor Mommsen, le chanteur d’opéra Fedor
nom de Théodore fut en revanche très porté Chaliapine, le président américain Theodore
en Russie, sous les formes Feodor, Fedor et Roosevelt, le romancier Theodore Dreiser, le
Fiodor (on note d’ailleurs actuellement l’im- fondateur du sionisme Theodor Herzl, les phi-
plantation en France des formes Feodora et losophes Theodor Litt et Friedrich Theodor
Fedora). Trois tsars portèrent aussi ce nom, Vischer, l’archéologue Theodor Wiegand, etc.
dont Fiodor Ier, fils d’Ivan le Terrible, qui fut Théo est aujourd’hui l’un des prénoms les plus
évincé par Boris Godounov. à la mode en France. C’est normalement un
En Angleterre, Theodor n’apparaît guère abréviatif de Théodore, mais il peut aussi ren-
avant le XVIIe siècle, mais se généralise à voyer à Théophile, Théodoric, Théotime, etc.
partir du XIXe. Horace Walpole appelle THÉODORET v. Théodore
Theodore le héros de son Castle of Otranto.
THEODORIC v. Thierry
La forme Tudor, que l’on rencontre aussi en
Roumanie, est devenue le nom d’une grande THEODORIE v. Théodore
famille royale, fondée par Henry VII (qui était THEODORINE v. Théodore
originaire de la ville galloise d’Owen Tudor).
THEODORIT v. Théodore
L’implantation de Theodore au Pays de Galles
est plus ancienne : il y eut un barde nommé THEODORITE v. Théodore
Tewdwr Aled au XVe siècle, ainsi qu’un saint THEODOROS v. Théodore
Tudyr au XVIIe siècle.
THEODORUS v. Théodore
En Allemagne, Theodor bénéficia de la
THEODOSIUS v. Théodore
renommée du poète Karl Theodor Körner,
qui prit ce nom à l’âge de dix-sept ans sur THEOFANES v. Théophane
la demande de sa marraine, la comtesse THEOFIL v. Théophile
Dorothea de Courlande. Il fut tué à Dresde en
1813, dans le régiment de Lützow, au cours
de la guerre de libération contre l’occupation THéOPHANE (12 mars, 27 décembre)
napoléonienne. Par la suite, Theodor s’est par- FA : Théophanée, Théophanie,
fois confondu avec Theodoric, qui est un nom Théophania, Theofanes.
germanique, au même titre que Theodard ou O. : Du grec theos, « dieu », et phainomai,
Diethard. En Suède, Theodor s’est de même « paraître, se manifester » (par
superposé à des prénoms dérivés du nom l’intermédiaire de theophania,
du dieu Thor, comme Tore ou Tord. Teddy, « exposition, apparition de dieux »).
abréviatif d’Edward en Angleterre, est exclu-
sivement un diminutif de Theodore aux Dans la religion grecque, Théophanée était
États-Unis. En Italie, Dora est un abréviatif de une jeune fille à laquelle le dieu Poséidon
Theodora. s’unit après avoir pris la forme d’un bélier.
441
Transformée en brebis, elle donna le jour à un nataire des écrits attribués à saint Luc. Saint
agneau porteur de la célèbre Toison d’or. La Théophile, évêque d’Antioche, mort en 181,
théophanie était en Grèce, et tout particulière- est l’un des Pères de l’Église. Il écrivit notam-
ment à Delphes, une fête au cours de laquelle on ment une Apologie à Autolycos. Le Byzantin
exposait toutes les statues des dieux. Le même Théophile (Theophilos), mort en 536, fut l’un
mot servit par la suite, notamment chez Jean des principaux jurisconsultes de Justinien Ier.
Chrysostome, pour désigner la fête chrétienne Théophile d’Adana, dit le Pénitent, est un per-
de l’Epiphanie (du grec ecclésiastique epipha- sonnage légendaire qui aurait vendu son âme
neia). A l’ère chrétienne, ce prénom à résonance au Diable, puis obtenu de la Vierge qu’elle lui
mystique fut donc d’abord attribué aux enfants soit rendue. Très populaire au Moyen Âge,
nés le jour de l’Epiphanie, le 6 janvier. longtemps vénéré par l’église à l’égal d’un
Saint Théophane le Confesseur, ermite saint, il est le héros du Miracle de Théophile,
puis directeur d’un monastère, naquit vers dont l’histoire est un des éléments constitutifs
760 à Constantinople. Arrêté et exilé par de la légende de Faust. Il existe plusieurs ver-
l’empereur byzantin Léon V l’Arménien, il sions de ce « miracle », notamment celle de
mourut à Samothrace en 817. Un autre saint Rutebeuf (XIIIe siècle).
Théophane, frère de saint Théodore, devint En France, le prénom Théophile a été
archevêque de Nicée au IXe siècle. La prin- porté notamment par le poète Théophile de
cesse byzantine Theophano (ou Theophanu), Viau (1590-1626), le « premier grenadier
épouse d’Othon II de Germanie, mourut à de France », Théophile de La Tour d’Auver-
Nimègue en 991. En Angleterre, une Epiphany gne (1743-1800), et l’écrivain Théophile
est attestée en 1695. Teffany ou Tiffany se ren- Gautier (1811-1872). En Angleterre, la forme
contre à partir du XIIIe siècle, avec des dérivés Theophilus fut courante au XVIIe siècle. Elle
comme Thifania, Thiphania, Tiffonia, Tiffan, est restée d’usage traditionnel dans la famille de
Tyfanny, etc. (v. aussi Tiphaine). Hastings depuis Theophilus Hastings, septième
THEOPHANEE v. Théophane
comte de Huntingdon, qui était né en 1650.
Le prénom féminin Theophila apparaît occa-
THEOPHANIA v. Théophane
sionnellement à la même époque (Theophila
THEOPHANIE v. Théophane Berkeley, morte en 1653, Theophila Reynolds,
THEOPHIL v. Théophile mère de Sir Joshua Reynolds). Au Brésil, la
ville de Teofila Otoni conserve le souvenir
THEOPHILA v. Théophile
d’une ancienne colonie allemande fondée par
Benedicto Teofilo Otoni.
THÉOPHILE (4 février, THEOPHILIA v. Théophile
19 mai, 13 octobre, 20 décembre)
THEOPHILUS v. Théophile
F. A. :Theophila, Theophilus, Teofilo,
Teofila, Theophilia, Teofilia, Teofil, THEOTIMA v. Théotime
Theofil, Theophil, Offy.
O. : d
u grec theos, « dieu », et philos, « ami,
THÉOTIME (20 avril)
qui aime ».
F. A. : Theotimus, Theotima, Timus, Time.
Autre prénom à résonance chrétienne,
O. : du grec theos, « dieu », et timaô, « je
dont le sens équivaut au nom russe Bogomil,
respecte, j’honore ».
ainsi qu’aux noms allemands Gottlieb et
Amadeus. Dans le Nouveau Testament, un Ce prénom comprend, dans l’ordre inverse,
certain Théophile est cité comme le desti- les éléments que l’on retrouve dans Timothée.
442
Saint Théotime fut évêque de Tomes, en du nom celtique Treasa (« force »). En 1918,
Scythie, au IVe siècle. Comme prénom, Theresia, aujourd’hui tombé en désuétude
Théotime a surtout été porté au XIXe siècle (il fut porté par Teresia de Cabarrus, épouse
dans le midi de la France. L’écrivain Henri du révolutionnaire Tallien), venait au pre-
Bosco a publié Le mas Théotime en 1945. mier rang des prénoms féminins viennois.
THEOTIMUS v. Théotime
François Mauriac publia en 1927 le roman
Thérèse Desqueyroux.
THERESA v. Thérèse
THERESIA v. Thérèse
THETJE v. Théodore
F. A. :
Theresa, Tessa, Tessie, Terrie, Terry,
Teri, Terri, Tessy, Tracie, Tracy, THEUS v. Timothée
Teresa, Terese, Teressa, Teresita, THIBALD v. Thibaud
Toireasa, Theresia, Resi, Resa, Resia,
Resli, Reserl, Tracey, Térézie, Terka,
THIBAUD (30 juin, 1er juillet)
Treedtsje, Tesja.
O. : du grec Therasia, nom de lieu. F. A. :Thiébaud, Thiebald, Thibaut,
Thiebault, Thibald, Theodbald,
Le nom de Therasia désignait dans l’Anti-
Theobald, Tioboid, Tiebout, Tibold,
quité une habitante de l’île du même nom,
Dietbold, Thébault, Tybalt, Tepod,
située aux abords de la Crète. L’étymologie qui
Teobaldo, Tibbolt, Tebaldo, Tebaud,
fait dériver Thérèse du nom de l’île de Théra,
Dietbald, Tibbot.
aujourd’hui Santorin, est à rejeter. Ce prénom
O. : du german. diet, « peuple », et bald,
apparaît en Europe occidentale vers le Ve siè-
« audacieux ».
cle seulement. Il resta longtemps confiné dans
la péninsule ibérique, où il eut un immense Ce prénom fut très courant au Moyen Âge,
succès. Plusieurs souveraines espagnoles se par l’intermédiaire du culte de saint Thibaut
dénommèrent Thérèse, dont Teresa Ansurez, (mort en 1066), patron des corroyeurs et des
reine de León, épouse de Sancho Ier. Ce nom charbonniers. Aujourd’hui encore, en Alsace,
bénéficia ensuite de la grande renommée de on allume la veille de sa fête, le 30 juin, de
la carmélite et mystique sainte Thérèse d’Avila grands feux de joie solsticiaux. Plusieurs com-
(1515-1582), qui fut promue docteur de tes de Champagne, dont Thibaud V, qui fut
l’Église en 1970, et plus récemment de sainte l’adversaire puis l’allié de Blanche de Castille,
Thérèse de l’Enfant-Jésus, morte au carmel de portèrent ce nom.
Lisieux en 1897, à l’âge de vingt-quatre ans. En Angleterre, on trouve dès le XIIIe siècle
La forme composée Marie-Thérèse se les formes Tebald, Tibalt, et autres Teobaldus.
répandit surtout en France après le mariage Dans le Roman de Renart, Tibert ou Tybalt est
de Louis XIV avec Marie-Thérèse d’Autriche le sobriquet traditionnel du chat domestique
(1660). En Angleterre, Theresa fut un nom (dans la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette,
de baptême peu employé jusqu’au XVIIIe Tyballt est qualifié par Mercutio d’« attrapeur
siècle, mais qui donna naissance aux abré- de rats »). Devenu en France très à la mode,
viatifs Tessa, Terry, Tessie, Tess, Tracey et le nom de Thibaud est considéré aujourd’hui
Tracy, aujourd’hui très employés. Entre 1964 comme un des prénoms médiévaux les plus
et 1971, Tracy fut le prénom féminin le plus caractéristiques. On retrouve sa trace dans de
souvent attribué outre-Manche. En Irlande, nombreux noms de famille, comme Thépaud,
Theresa a souvent été utilisé comme substitut Thiébaud, Thibault, Thibaudet, Tebaldi,
443
Thibout, Thibaudin, Thibaudeau (le violo- porté par trois rois d’Austrasie, de Neustrie et
niste français Jacques Thibaud, le physicien de Bourgogne.
Jean Thibaud, l’homme politique Antoine En Angleterre, les formes les plus com-
Claire Thibaudeau, sénateur sous le Second munes sont Derek, Dirk et Derrick. Dans le
Empire, le critique littéraire Albert Thibaudet, Domesday Book, on trouve aussi Theodric et
l’humoriste Jean-Marc Thibault, etc.). Tedrick. À l’époque contemporaine, Derek
THIBAUT v. Thibaud
fut spécialement populaire autour des années
1920. Il continue aujourd’hui d’être l’un des
THIEBALD v. Thibaud
prénoms favoris des Écossais. Derrick Tyburn
THIÉBAUD v. Thibaud fut un célèbre bourreau londonien du début
THIEBAULT v. Thibaud du XVIIe siècle, qui avait inventé une potence
originale en forme de pylône. Son nom est à
THIEDE v. Thierry
l’origine du mot « derrick », désignant un bâti
THIEMO v. Timothée métallique utilisé pour les forages pétroliers.
Till l’Espiègle, que les Allemands appel-
THIERRY (1er juillet) lent Till Eulenspiegel et les Flamands Till
Ulenspiegel, est un personnage malicieux
F. A. :Thiéry, Théry, Dietrich, Diedrich, très populaire dans toute la littérature ger-
Theodoric, Theodo, Diet, Dieto, manique. La version la plus ancienne de son
Diede, Deter, Dierich, Derk, Dirk, histoire semble avoir été rédigée en 1510,
Tjark, Thiede, Til, Till, Tilemann, peut-être par Herman Bote, qui le fait naître
Derek, Derick, Deric, Derrick, en Saxe autour de 1300. à l’époque moderne,
Dederick, Teodorico, Diedrik, Till l’Espiègle a aussi inspiré le compositeur
Diederik, Diederick, Durk, Didrik, Richard Strauss et l’écrivain Charles de Coster.
Didrika, Diederica, Derkie, Drieka, Le nom d’Eulenspiegel, qui évoque à la fois
Dirkie. la chouette et le miroir, a donné directement
O. : d
u german. diet, « peuple », et ric, naissance au XVIe siècle à l’adjectif français
« puissant » « espiègle ».
Les prénoms de ce groupe furent extrê- THIÉRY v. Thierry
mement répandus au Moyen Âge, où ils
THIESS v. Matthieu
donnèrent naissance à plusieurs centaines
de diminutifs. La forme Thierry, propre à THODA v. Dietlinde
la France, résulte d’une contraction de type THOMA v. Thomas
classique. Elle constitue, avec Théodoric,
Dietrich et Diedrich, l’une des formes de base
THOMAS (3 juillet)
du même nom, auxquelles on peut encore
ajouter Diede, qui est propre aux Pays-Bas. F. A. :
Tom, Tommy, Tommie, Tam, Tammy,
Théodoric Ier, roi des Wisigoths d’Espagne, Massey, Tomaso, Tomàs, Tomas,
avait établi sa capitale à Toulouse. Il fut tué en Thomé, Tomasi, Tomé, Thoma, Thoms,
451 aux champs Catalauniques en combat- Toms, Thömel, Thum, Dehmel, Maas,
tant les troupes d’Attila. Théodoric le Grand Thomelin, Macey, Maso, Masetto,
(v. 454-526), roi des Ostrogoths, porte le nom Foma, Khoma, Thomasine, Thomase,
de Dietrich de Bern (Thidrek von Bern) dans Thomasin, Thomasje, Tomasa,
une célèbre épopée chevaleresque allemande Tomasina, Fomaïda.
du XIIIe siècle. Le nom de Thierry fut aussi O. : de l’araméen toma’, « jumeau ».
444
445
THUM v. Thomas
TIBURCE (14 avril, 11 août)
THURE v. Thor
F. A. : Tiburtius, Tiburcius, Tibur.
THUREL v. Arthur
O. : du latin Tibur, nom de ville.
THURIN v. Mathurin
Lieu de villégiature depuis l’Antiquité, la
THURINE v. Mathurin ville de Tibur, aujourd’hui Tivoli, dans le
TIAGO v. Jacques Latium, a été chantée par Horace. Sa fonda-
tion était attribuée à Tiburtus ou Tiburnus,
TIANA v. Tatiana
qui fut érigé plus tard, sous le nom de Tibur,
TIBBOLT v. Thibaud en divinité tutélaire. Deux saints ont illustré
TIBBOT v. Thibaud ce nom. On voit aujourd’hui à Tivoli les célè-
bres jardins de la villa d’Este, construite en
1549 par l’architecte Pirro Ligorio.
TIBÈRE (10 novembre)
TIBURCIUS v. Tiburce
F. A. :Tiberius, Tiberio, Tibor.
O. : d
u latin Thybris, divinité personnifiant le TIBURTIUS v. Tiburce
Tibre. TIDCHEN v. Mathilde
446
TIN v. Corentin
TIMOTHÉE (24 janvier, TINA v. Christian
24 mars, 23 août, 19 décembre)
TINIE v. Martin
F. A. :Timetheus, Timothy, Timofej,
Timoteo, Timotea, Tim, Timmy, TINUS v. Martin
Timmie, Timms, Thiemo, Tiomoid, TIOBOID v. Thibaud
Theus.
TIOCHA v. Terence
O. : d
u grec timaô, « je respecte, j’honore »,
et theos, « dieu ». TIOMOID v. Timothée
447
448
449
TRAUDEL v. Gertrude
TRISKèLE
TREEDTSJE v. Thérèse
F. A. : Triskel, Triskell, Triskelle.
TREFOR v. Trémeur
O. : du grec triskélès, « à trois jambes ».
Ce prénom tout récent est une création litté-
TRÉMEUR (8 novembre) raire, inspirée par le triskèle, sorte de svastika
F. A. : Tréveur, Trevor, Trefor, Trev, Trémoré. à trois branches, qui est l’un des emblèmes
O. : d
u gallois tref, « domaine », et mawr, celtiques remis à la mode par la culture bre-
« grand ». tonne contemporaine. Le triskèle est attesté
chez les Celtes dès la protohistoire. Comme la
Trémeur est à l’origine un prénom du Pays de plupart des motifs européens à base de spira-
Galles, dont la forme la plus ancienne, Trefor, les, il renvoie à un symbolisme solaire. On en
était celle d’un nom de lieu. Ce nom, angli- trouve des exemples sur de nombreuses croix
cisé en Trevor, se répandit ensuite en Grande- irlandaises, sur le bouclier de Llyn Cerrig, la
Bretagne, mais n’atteignit l’Écosse qu’autour de phalera d’Ecury-sur-Coole (Marne), etc.
1950. Il fut porté par deux évêques de Landaff
et par un chef gallois du Xe siècle, Trefor ap TRISKELL v. Triskèle
450
O. : d
u celtique drest, « bruit, tumulte » TROJAN/TROJANE (30 novembre)
(étymologie controversée).
F. A. : Troyen, Troyenne, Troy.
Le nom de Tristan apparaît au Moyen Âge, O. : du grec Troia, « habitant de la ville de
indissolublement lié à celui d’Isolde (ou Iseult), Troie ».
dans une série de récits celtiques traités par
différents auteurs, comme le Normand Béroul Située en Asie Mineure, dans l’actuelle
(XIIe siècle), l’Anglo-Normand Thomas, Turquie, la ville de Troie fut habitée dès le
Robert de Reims, Chrétien de Troyes, etc. Ce IVe millénaire av. notre ère. Ses ruines furent
thème fut ensuite repris par Eilhart von Oberge retrouvées au XIXe siècle par l’Allemand
(1170), Gottfried von Strassburg (Tristan und Heinrich Schliemann. La guerre de Troie,
Isolde, v. 1200), Marie de France, Ulrich von dont l’histoire constitue la matière de l’Iliade
Türheim, Heinrich von Friberg, etc. Il inspira d’Homère, eut lieu probablement vers 1350
enfin Richard Wagner, avec Tristan et Isolde av. notre ère, mais les spécialistes restent
(1865). Le nom de Tristan aurait d’abord divisés sur la façon dont elle se déroula. En
été porté, sous la forme Drustan, par un Europe du Nord, le nom de « château de
ancien druide picte. Le héros gallois devenu Troie » (allemand Trojaburg) était donné
le Tristan de la légende médiévale s’appelait autrefois aux labyrinthes protohistoriques
lui-même Drystan ou Trystan. Ce nom fut dont le tracé était dessiné sur le sol ou sur
ensuite déformé en Tristan sous l’influence de des gravures rupestres. L’étude des traditions
l’adjectif « triste » (du latin tristis). Un fils de indo-européennes donne à penser qu’il y a un
saint Louis s’appela Tristan. lien entre ces labyrinthes nord-européens, le
Ce nom apparaît très souvent en Angleterre labyrinthe crétois et les événements liés à la
dès la fin du XIIe siècle. On le rattache alors guerre de Troie. Il a existé un saint Trojan, qui
à la racine celtique trwst, « héraut, messa- fut évêque de Saintes au VIe siècle. La pièce
ger ». La forme Tristram, courante en Écosse, de Shakespeare, Troïlus et Cressida (1601),
a été employée au XVIIIe siècle par Laurence s’inspire à la fois de Chaucer et de l’Iliade. La
Sterne, dans La vie et les opinions de Tristram forme anglaise Troy est encore relativement
Shandy (1760-67). À l’époque moderne, le fréquente aujourd’hui.
dramaturge allemand Ernst Hardt créa le TROY v. Trojan
nom de Tantris, formé des syllabes inversées TROYEN v. Trojan
de Tristan, dans Tantris der Narr. Tristan est
TROYENNE v. Trojan
aujourd’hui un prénom très porté, qui a aussi
été illustré par le conseiller de Louis XI Tristan TRUDA v. Gertrude
L’Hermite, mort vers 1477, la féministe TRUDE v. Gertrude
française Flora Tristan (1803-1844), l’écri-
TRUDIE v. Gertrude
vain et auteur dramatique Tristan Bernard
(Triplepatte, 1905). TRUDY v. Gertrude
TRYSTAN v. Tristan
TRISTANA v. Tristan
TSILIA v. Cécile
TRISTANIG v. Tristan
TUAL v. Tugdual
TRISTANO v. Tristan
TUALA v. Tugdual
TRIX v. Béatrice TUALIG v. Tugdual
TRIXIE v. Béatrice TUDAL v. Tugdual
451
452
de Thorwald. Tout comme dans Thorleif, encore Thore (avec la graphie récente Tore),
Thorald, Thorolf ou Thorsten, on y retrouve qui devient, dans les régions du Nord, Thure
le nom du dieu Thôrr, divinité de la guerre ou Ture. La forme Turval est propre aux îles
et de la vigueur physique chez les Germains, Shetland. Thorwald existe également comme
que les Anglais païens connaissaient sous le nom de famille. Le grand sculpteur danois
nom de Thunor. Latinisé en Turoldus dans la Berthel Thorvaldsen (1768-1844) fut l’un des
Chanson de Roland, Turold fut employé cou- maîtres du néoclassicisme.
ramment en Normandie jusqu’au XVe siècle. TURRILL v. Turold
Il semble y faire aujourd’hui sa réapparition.
Dans l’Eure, le village de Bourgthéroulde por- TURVAL v. Turold
tait encore en 1089 le nom de Burgus Turoldi. TUTA v. Gertrude
On trouve aussi en Normandie des patrony-
TUTIA v. Toussaint
mes de même origine, comme Théroude (Pays
de Caux), Thouroude ou Touroude (Cotentin, TUZAL v. Tugdual
région de Caen), Toroude, Troude, Thérou, TYBALT v. Thibaud
Talou, etc., avec des dérivés tels que Trudeau,
TYRELL v. Turold
Trudon et Trudelle. En Allemagne, Thorwald
a pratiquement disparu, mais on rencontre TZEZAR v. César
453
454
tribution des prénoms qui consistait à donner Antoine et Pierre-François chez les garçons.
à l’enfant le prénom d’un aïeul, d’un grand- S’y ajoutent des formes nouvelles ou « pion-
père ou d’une grand-mère, d’un parrain ou nières », comme Jeanne-Bérangère, Anne-
d’une marraine, tout en l’associant à un autre Valentine, Yolande-Émilie, Claude-Valérien,
prénom qui lui était propre. Il n’est toute- Jean-Frédéric, Pierre-Salvator, Maxence-
fois vraiment sensible que dans les milieux Emmanuel, etc.
populaires, où le temps des Jean-Pierre, Une vieille tradition hostile aux prénoms
des Jean-Paul, des Jean-Marie, des Marie- doubles a toujours estimé préférable que les
France et des Marie-Claire, semble désormais individus n’aient qu’un seul prénom usuel,
révolu. Dans les milieux aisés, en revanche, au motif que l’usage d’une forme composée
on continue à faire grand usage des prénoms traduirait, sur le plan symbolique, une sorte
doubles, les formes actuelles les plus cou- d’ambiguïté ou de dualité contradictoire.
rantes étant Lou-Anne, Marie-Amélie, Anne- La loi française admet actuellement tous les
Sophie, Valérie-Anne et Marie-Charlotte chez prénoms doubles comme prénoms usuels,
les filles, Jean-Baptiste, Pierre-Louis, Marc- mais plus rarement les prénoms triples.
455
UALTAR v. Gautier
U ULLA v. Ulric
UFFE v. Loup
456
Saint Ulrich, mort en 1093, fut évêque de dans l’épisode où il raconte comment Ulysse
la ville d’Augsbourg, qu’il défendit contre les reçut son nom de son grand-père, Autolycos
Hongrois. En Allemagne, le nom d’Ulrich (Odyssée 19, 405-409).
entre parfois en composition avec d’autres Le nom d’Ulysse fut porté assez couram-
prénoms, pour donner des formes telles ment à partir de la Renaissance. Rarement
que Hanueli (Hans-Ulrich), Hermanutz employé en Angleterre, il fut en revanche
(Hermann-Ulrich), etc. L’abréviatif alémani- utilisé en Irlande comme substitut aux noms
que Utz est très utilisé en Suisse. Le féminin gaéliques Ulick (« récompense de l’esprit »)
Ulrike (ou Ulrika) connaît actuellement un et Uileos. La forme espagnole est Ulises. La
grand succès outre-Rhin. Il est aussi employé forme d’origine, Odysseus, reste employée en
depuis longtemps en Suède. La forme Ulrique Allemagne. L’écrivain James Joyce publia son
tend à se répandre en France. célèbre roman, Ulysse, en 1922. Il existe aussi
ULRICA v. Ulric
un poème de Tennyson portant ce nom. Aux
États-Unis, Ulysse S. Grant, général nordiste
ULRICH v. Ulric
pendant la guerre de Sécession, fut élu deux
ULRICO v. Ulric fois à la présidence des états-Unis. En France,
ULRIK v. Ulric Ulysse se rencontre encore occasionnellement
(le journaliste Ulysse Gosset).
ULRIKA v. Ulric
ULYSSES v. Ulysse
ULRIKE v. Ulric
ULYXES v. Ulysse
ULRIKKE v. Ulric
UMFRAY v. Humphrey
ULTRICH v. Ulric
UMFREY v. Humphrey
ULTSCH v. Ulric
UMMO v. Omer
UNDINA v. Ondine
ULYSSE
URANE v. Oriana
F. A. :
Ulisse, Ulyxes, Ulixes, Ulysses,
URANIA v. Oriana
Ulick, Ulises, Uillioc, Odyssée,
Odysseus. URANIE v. Oriana
O. : du nom du héros de l’Odyssée. URB v. Urbain
457
URSEL v. Ursule
URBANA v. Urbain
URSELA v. Ursule
URBANE v. Urbain
URSI v. Ursule
URBANILLA v. Urbain
URSICIN v. Ursule
URBANO v. Urbain
URSIE v. Ursule
URBANUS v. Urbain
URSIN v. Ursule
URBAS v. Urbain
URSINA v. Ursule
URBICE v. Urbain URSINUS v. Ursule
458
459
NOMS ET PRÉNOMS :
QUELQUES USAGES DANS LE MONDE
L’usage des patronymes s’étant généralisé conjonction y (i en Catalogne), « et ». Le pein-
assez tôt chez les Slaves, les Russes portent tre Picasso s’appelait par exemple Pablo Ruiz
actuellement trois noms différents : d’abord Picasso (Ruiz étant le nom du père, Picasso
le prénom (otschesstwo), puis le dénominatif celui de la mère) ; l’ex-chef de l’État Franco,
de filiation (imja), enfin le patronyme propre- Francisco Franco y Bahamonde, etc. Certains
ment dit (familja). Exemples : Vladimir Ilitch personnages célèbres sont aujourd’hui plus
Oulianov (Lénine), Iossif Vissarionovitch connus sous le nom de famille de leur mère
Djougatchvili (Staline), Alexandre Issayévitch que sous celui de leur père : Picasso en est un
Soljénitsyne, Lev Alexeievitch Tolstoï, etc. Le exemple, mais on pourrait aussi citer le poète
dénominatif de filiation est formé réguliè- Federico (del Sagrado Corazón de Jesús)
rement pour les garçons avec le suffixe -itch García Lorca ou le romancier du XIXe siècle
ou -vitch (Andréi Nikolaievitch Tkachouk) et, Benito Pérez Galdós. L’usage est le même au
pour les filles, avec le suffixe -vna (Svetlana Portugal, à ceci près que c’est le nom de famille
Iosifuna Djougatchvili, fille de Staline). L’usage de la mère qui vient tout de suite après le pré-
veut que lorsqu’on s’adresse à quelqu’un, on nom. En Islande, il est illégal de donner à un
utilise seulement les deux premiers termes. En enfant un nom qui ne suive pas la tradition
revanche, le deuxième nom, regardé comme ancestrale. Celle-ci veut que le nom de famille
honorifique, n’est pas employé par celui qui soit formé d’après le prénom du père, suivi de
le porte, par exemple pour signer une lettre. -son pour les garçons et de -dottir (cf. l’anglais
Sous le régime soviétique, le nom de famille daughter, « fille ») pour les filles : Johanson,
pouvait en principe aussi bien être celui du Gúnnarsson, Tomásdottir, etc. Certains noms
père que celui de la mère. En pratique, c’était sont de ce fait devenus si fréquents que leurs
presque toujours celui du père. Dès le milieu porteurs sont répertoriés dans l’annuaire de
des années 1970, on a même vu réapparaî- Reykjavík par leurs prénoms !
tre la vieille coutume orthodoxe consistant Une autre habitude, encore assez répandue
à donner systématiquement aux fils aînés le de nos jours, en Écosse, consiste à former le
prénom de leur grand-père paternel. prénom d’un enfant soit avec le nom de jeune
Le nombre des prénoms russes n’est pas très fille de sa mère, soit, plus souvent, à partir du
important. Une étude datant de 1971 mon- nom de son lieu de naissance. Il s’agit là de la
trait que les 30 prénoms les plus courants survivance d’un usage des Highlands qui vou-
servaient à désigner près de 90 % de la popu- lait qu’on s’interpellât autrefois, entre proprié-
lation russe ! Les prénoms masculins les plus taires terriens, en utilisant le nom de la terre
fréquents sont encore aujourd’hui Serguei ou de la propriété possédée.
(Serge), Andréi (André) et Nikolai (Nicolas). Aux États-Unis, l’initiale qui sépare fré-
En France, la vogue des prénoms russes (Boris, quemment le prénom du nom de famille
Sacha, Natacha, Macha, Vadim) remonte aux (middle initial), comme dans le cas des prési-
années 1920, avec l’arrivée à Paris des Russes dents Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy,
« blancs » fuyant le bolchevisme. Lyndon B. Johnson ou George W. Bush, ne
En Espagne, l’enfant porte également trois renvoie pas à un second prénom, mais à un
noms : le prénom, suivi, dans l’ordre, des noms patronyme, qui est le plus souvent le nom de
de famille de son père et de sa mère, ces deux jeune fille de la mère, voire celui d’une grand-
noms de famille pouvant être séparés par la mère paternelle : Franklin Delano Roosevelt,
460
John Fitzgerald Kennedy, Lyndon Baines posée de prénoms dont l’initiale suit fidèlement
Johnson, etc. Cet usage n’a pas existé de tout l’ordre alphabétique. En 1978, les associations
temps : on ne trouve pas une seule middle ini- féministes américaines ont obtenu des autorités
tial dans les noms des pèlerins du Mayflower, que les cyclones, jusque-là désignés exclusive-
navire qui transporta les premiers colons. ment par des prénoms féminins, soient désor-
Depuis 1953, les cyclones tropicaux qui rava- mais alternativement masculins et féminins…
gent régulièrement les Caraïbes sont désignés par En 2005, c’est le cyclone Katrina qui a dévasté la
des prénoms. La liste, qui est fixée par avance au Louisiane et provoqué les terribles inondations
centre d’études des cyclones de Miami, est com- de la Nouvelle-Orléans.
461
VÁCLAV v. Wenceslas
V mystique. À Rome, la fête de la Saint-Valentin
(14 février) s’est superposée à l’ancienne fête
VAKA v. Valentin
de Junon Februata (15 février) et a repris à
VAL v. Valentin
son compte bon nombre de traditions qui
VALBORG v. Walpurge s’y rattachaient. Ce saint Valentin ayant été
VALDEMAR v. Waldemar promu au XVe siècle patron des amoureux, les
noms de Valentin et Valentine se retrouvent
VALEDA v. Valentin
aussi dans de nombreuses expressions popu-
VALENCE v. Valentin laires. Trois empereurs romains portèrent
VALENS v. Valentin le nom de Valentinien, dont Valentinien Ier
(Flavius Valentinianus, 321-375), qui écrasa
VALENSIA v. Valentin
les Maures et les Sarmates, et construisit un
VALENT v. Valentin limes en Germanie pour contenir les invasions
VALENTE v. Valentin des Alamans. Le frère de ce dernier, l’empe-
reur Valens (Flavius Valens), se vit confier le
VALENTIA v. Valentin
gouvernement de l’Orient. La doctrine du
VALENTIK v. Valentin gnostique Valentin, installé à Rome vers 140,
ne nous est plus connue que par les livres
VALENTIN/VALENTINE (14 février, publiés contre elle par Tertullien et Irénée.
25 juillet) En Angleterre, le prénom Valentine,
employé depuis le XVIIe siècle, est attri-
F. A. :V
alens, Valence, Valention,
bué aussi bien aux filles qu’aux garçons. En
Valentina, Val, Vallie, Valentia,
Allemagne, dans le Faust de Goethe, le frère
Valeda, Valida, Valentyn, Valentino,
de Gretchen s’appelle Valentin. En 1846, la
Bailintin, Lalensia, Valensia, Valente,
pièce de théâtre de Gustav Freitag, Valentine,
Valentik, Valent, Vallatina, Bàlint,
contribua à populariser ce prénom. La ville
Valiaka, Vaka, Feltes, Velten, Valtin,
de Valenciennes (Nord), qui fut cédée à la
Valtl.
France au traité de Nimègues (1678), doit son
O. : du latin valens, « bien portant, vigoureux ».
nom à l’empereur romain Valentinien Ier. En
Les prénoms appartenant à ce groupe Espagne, la ville de Valence, ancienne colonie
avaient à l’origine une certaine résonance militaire romaine (Valentia Edetanorum), fut
462
prise par les Wisigoths, puis par les Arabes, et Gallus contre Emilien. Le poète latin Valerius
devint au XIe siècle la capitale d’un royaume Flaccus, né vers 45 de notre ère, fut l’auteur
maure. On connaît aussi la ville de Valence, des Argonautiques. Colline située à l’ouest de
dans la Drôme. Paris, le mont Valérien, lieu de culte dès l’épo-
VALENTINA v. Valentin que gauloise, reçut au XVe siècle de nombreux
ermitages.
VALENTINO v. Valentin
La forme masculine moderne de ce nom
VALENTION v. Valentin est normalement Valère. La forme Valéry,
VALENTYN v. Valentin apparue, semble-t-il, en Auvergne et dans le
Bourbonnais (région d’où, à la fin du VIe siècle,
VALERE v. Valéry
partit le futur fondateur de l’abbaye de Saint-
VALERIA v. Valéry Valéry-sur-Somme), résulte en effet probable-
VALERIAN v. Valéry ment d’une adaptation ou d’une confusion
avec un nom germanique, Valeric ou Valaric
VALERIANA v. Valéry
(formes anciennes Walharius, Walhaeri,
VALERIANE v. Valéry Wahlrich, Walericus, Walarik, Gualaric), du
VALERIANKA v. Valéry german. wal, « champ de bataille », et hari,
« armée ». Ce nom germanique explique
VALERIANO v. Valéry
aussi les formes Valier ou Vallier, que l’on ren-
VALERIANUS v. Valéry contre dans le Nord et dans l’Est. Dans cette
VALERIEN v. Valéry hypothèse, l’accent de « Valéry » serait injus-
VALERIENNE v. Valéry
tifié, de même d’ailleurs que le y final (comme
celui de Henry, ajouté par les anglophiles à
VALERIJS v. Valéry partir du XIXe siècle).
VALERIO v. Valéry Au début du XIXe siècle, la vogue du roman
VALERO v. Valéry de Mme de Krüdener, Valérie, contribua à la
diffusion de ce prénom féminin. Valeria se
VALéRY/VALéRIE (28 avril, 4 juin) rencontre en Angleterre et en Italie. L’écrivain
Valéry Larbaud tenait son prénom de son
F. A. :V
alère, Valérien, Valérienne, grand-père maternel, Valéry Bureau des éti-
Valériane, Valerio, Valérian, Valy, vaux. L’ancien président Valéry Giscard d’Es-
Vallie, Valore, Valeria, Valero, Valier, taing a hérité le sien de son grand-père, Valéry
Vallier, Valerijs, Valioucha, Valeriana, Giscard, originaire du Puy-de-Dôme. Valéry et
Valerianka, Valeska, Valiouchka, Valérie sont encore aujourd’hui des prénoms
Valerianus, Valeriano, Waleria. assez fréquemment attribués (l’actrice Valérie
O. : d
u latin valere, « être en bonne santé, Lemercier).
être vigoureux ».
VALESKA v. Valéry
Il y avait à Rome une gens Valeria. Le nom VALIAKA v. Valentin
de Valerius fut porté par l’historien Valère
VALIDA v. Valentin
Maxime (Valerius Maximus), contempo-
rain de Tibère, et par l’empereur Valérien VALIER v. Valéry
(Publius Licinius Valerianus), mort en 260, VALIOUCHA v. Valéry
qui s’opposa au christianisme et fut pro-
VALIOUCHKA v. Valéry
clamé empereur par les légions de Gaule et de
Germanie alors qu’il marchait au secours de VALLATINA v. Valentin
463
464
VENCESLAS v. Wenceslas
Le nom de Véra représente parfois un sim-
ple abréviatif de Veronika (Véronique), mais
VENDEMIA v. Vendémiaire en tant que prénom indépendant c’est à tort
qu’on le rattache au latin verus, « vrai, véridi-
que ». Véra correspond en fait à l’équivalent
VENDÉMIAIRE russe de fides ou pistis, la « foi ». De même
F. A. : Vandémiaire, Vendémia. que Nadège (« espérance »), c’est une vertu
O. : du latin vindemia, « vendange ». théologale que l’on a transformée en pré-
nom. La vogue du roman russe a contribué
Dans l’ancien calendrier révolutionnaire,
à populariser ce nom en Europe occidentale.
Vendémiaire désignait le premier mois de l’an-
De pair avec Nadine, Olga et Sonia, Vera fut
née, qui commençait le 22 septembre, jour de
aussi très apprécié en Angleterre vers 1925.
l’équinoxe (et anniversaire de la proclamation
On le trouve néanmoins déjà au XIXe siè-
du régime républicain, le 22 septembre 1792),
cle, notamment chez Ouida (Moths, 1880)
et finissait le 21 octobre. Ce nom, qui évoque
et Marion Crawford (A Cigarette-Maker’s
la saison des vendanges, fut créé par le poète
Romance, 1890). Localement, ce prénom a
et conventionnel Fabre d’Eglantine en 1793,
pu se confondre avec Vere, nom de baptême
quelques semaines après la mise à l’ordre du
dérivé du patronyme d’une célèbre famille
jour de la Terreur. Auteur de la chanson Il
d’origine normande, la famille Ver. La famille
pleut, il pleut bergère…, Fabre d’Eglantine fut
de Vere d’Oxford s’éteignit dans les mâles au
guillotiné l’année suivante avec les dantonis-
XVIIe siècle, mais Lady Diana de Vere, héri-
tes. Le calendrier républicain, aboli officielle-
tière du nom, épouse du premier duc de Saint
ment le 1er janvier 1806, fut restauré de façon
Albans, donna à son troisième fils (le futur
éphémère par la Commune. Vendémiaire a été
Lord Vere de Hanworth) le prénom de Vere de
occasionnellement utilisé comme prénom.
Beauclerk. La forme Vere se répandit ensuite
VENI v. Geneviève d’elle-même.
Le nom de Verena n’apparaît en Angleterre
VENIAMINE v. Benjamin qu’après 1880. Il est en revanche fréquent
VENIG v. Nominoé
en Allemagne (Verena, fille de Siegfried et
Winifred Wagner) et, surtout, en Suisse alé-
VENO v. Geneviève manique, où nombre d’églises, notamment
autour du lac de Lucerne, sont consacrées
VENOU v. Nominoé
à sainte Verena, épouse de saint Victor, qui
VENZISLAUS v. Wenceslas aurait subi le martyre à Zurzach vers l’an 300.
Certains auteurs rattachent le nom de Verena
VER v. Véra et Xavier au latin vereri, du verbe vereor, « respecter,
465
honorer » (cf. l’allemand verehren, même Bunny, Nixie, Bernie, Berny, Fronika,
sens), mais cette étymologie n’est pas assu- Vroni, Frenne, Ronny, Ronky, Veron,
rée. Sainte Véra, morte en 395, est honorée Vroon, Ronnie, Verounia, Veroucha,
à Clermont-Ferrand. Saint Véran, fils de saint Ronia, Veronik, Berenike, Beronico.
Eucher, fut évêque de Vence, dans les Alpes- O. : du grec phéré, « porter, apporter », et
Maritimes, au Ve siècle. Son culte a contribué nikè, « victoire ».
à la diffusion du patronyme provençal Véran,
Dans la religion grecque, Nikè était la per-
auquel correspondent, en pays d’oïl, les for-
sonnification de la Victoire et l’un des sur-
mes Verain, Verin et Vrain. En Irlande, le pré-
noms d’Athéna. À l’origine, Véronique n’est
nom Véra est rendu par le gaélique Eamhair.
qu’une variante phonétique du prénom grec
VERAN v. Véra Berenikè (Pherenikè dans sa forme macé-
VERANA v. Véra donienne), qui se propagea en Égypte et au
Proche-Orient lors des conquêtes d’Alexan-
VERANE v. Véra
dre. La piété chrétienne lui attribua une éty-
VERANIA v. Véra mologie fantaisiste, en faisant dériver ce nom
VERANIANE v. Véra de la racine latine ver-, « vrai », et du mot
grec eikôn, « image » (cf. le mot « icône »),
VERANINA v. Véra
ceci pour expliquer la présence à Rome d’un
VERANO v. Véra « portrait miraculeux » de Jésus qu’une
VERE v. Véra et Xavier légende attribuait au peintre du roi d’Edesse,
Agbar, et dont aurait hérité une certaine prin-
VERENA v. Véra
cesse Véronique. Une autre légende affirme
VERENE v. Véra qu’une femme nommée Véronique aurait, lors
VERENNE v. Véra de la montée au Calvaire, essuyé avec un linge
VERIA v. Xavier
le visage de Jésus et que les traits de celui-ci
se seraient miraculeusement imprimés sur
VERLEIN v. Xavier le tissu. En mourant, Véronique aurait légué
VERNER v. Werner cette relique au pape Clément Ier. On peut
VERNERIO v. Werner
encore voir aujourd’hui à Rome un linge dit
« voile de Véronique », conservé depuis 1870
VERNERS v. Werner
à la basilique Saint-Pierre et que les méthodes
VERNIER v. Werner modernes ont daté du XIe siècle. Le person-
VERO v. Véra nage de Véronique, source de nombreuses
autres légendes, n’apparaît en fait dans aucun
VERON v. Véronique
des quatre évangiles canoniques. Sa plus
VERONICA v. Véronique ancienne mention se trouve dans l’évangile
VERONIK v. Véronique apocryphe de Nicodème, au IVe siècle. Le
culte de la sainte date lui-même de la fin du
VERONIKA v. Véronique
Moyen Âge.
VERONIKE v. Véronique De 323 à 48 av. notre ère, lorsque l’Égypte
était province romaine, treize rois de
Macédoine nommés Ptolémée se succédèrent
VÉRONIQUE (4 février)
sur son trône. La majorité de leurs femmes et
F. A. : B
érénice, Bernice, Veronika, de leurs filles portèrent le nom de Bérénice.
Veronica, Vonnie, Vonny, Veronike, Dans le Nouveau Testament, Bérénice est
466
467
VILRIC v. Wilrich
VIGDIS VILRICH v. Wilrich
O. : du german. wig, « lutte, combat ». VIMK v. Guillaume
468
469
Violet semble avoir été utilisé dès l’époque de né près de Mantoue vers 70 av. notre ère, est
Marie d’Écosse, dont l’un des amis s’appelait l’auteur des Bucoliques, des Géorgiques et de
Violet Forbes. En Allemagne, Viola a abouti à l’Enéide. Son surnom de Maro provient de
des formes comme Veil ou Veigelein, pronon- son père, qui était potier. Son influence sur
cées « Feil » et « Feigelein », qui se confondi- la littérature européenne fut considérable, et
rent dans les communautés juives avec Feigel toute une série de légendes entourèrent son
(feygl, « oiseau » en yiddish) ou Feige (fayg, nom. Saint Virgile, évêque d’Arles, ordonna
« figue » en yiddish). saint Augustin, évêque de Canterbury, en
La forme Violante fut introduite en 595. Saint Grégoire, qui fit de lui le vicaire
Angleterre en 1362 par la fille du duc de du pape pour la Gaule, lui écrivit notam-
Milan, mariée au fils d’Edouard III. En ment une célèbre lettre sur la communauté
France, cette forme s’est souvent confon- juive arlésienne. Un autre saint Virgile, évê-
due avec Yolande ou Iolanthe. Sainte Viole que de Salzbourg au VIIIe siècle, évangélisa
est particulièrement honorée à Vérone. En la Carinthie. Le nom de Virgile est employé
1853, la Traviata de Verdi conféra une cer- couramment depuis la Renaissance. La forme
taine vogue au prénom porté par son héroïne, Virgil reste courante aux états-Unis (le séna-
Violetta Valéry. La forme Violaine, aux allu- teur Virgil Chapman, le cosmonaute Virgil
res médiévales, semble une création relative- Grissom), ainsi qu’en Autriche. L’écrivain
ment récente, qu’il faut peut-être rapprocher roumain Virgil Gheorghiu est l’auteur du
du nom de la commune de Violaines, dans le célèbre roman La vingt-cinquième heure, porté
Pas-de Calais, où se déroulèrent de violents à l’écran par Henri Verneuil en 1967.
combats durant la Première Guerre mon- VIRGILIA v. Virgile
diale. Elle fut mise à la mode par Claudel (La
VIRGILIANE v. Virgile
jeune fille Violaine, 1892-99).
VIRGILIO v. Virgile
VIOLKA v. Violette
VIRGILISE v. Virgile
VIR v. Virginie
VIRGILIUS v. Virgile
VIRA v. Séverin
VIRGILIZ v. Virgile
VIRGE v. Virgile et Virginie
VIRGINE v. Virginie
VIRGI v. Virgile
VIRGINIA v. Virginie
VIRGIE v. Virginie
VIRGIL v. Virgile
VIRGINIE (7 janvier)
VIRGILA v. Virgile
F. A. : irginia, Virgie, Virgy, Ginger,
V
Ginnie, Ginny, Virgine, Vir,
VIRGILE (5 mars)
Virguinia, Guinia, Virge.
F. A. :V
irgilio, Virgilius, Virgilia, Virgila, O. : du latin Virginia, nom d’une famille
Virgiliane, Virgilise, Virgiliz, Virge, romaine.
Virgi, Virgil.
Contrairement à une croyance assez répan-
O. : d
u latin virga, « rejeton, pousse, baguette
due, ce nom ne se rattache pas à l’origine à
pleine de sève ».
celui de la « vierge » (latin virgo), dont il n’a
Dans l’Antiquité, la constellation des été rapproché que par la suite. Chez Virgile
Pléiades s’appelait Virgiliae ou Vergiliae. Le (Eglogues VI, 47, 52), virgo a d’ailleurs le sens
poète romain Virgile (Publius Vergilius Maro), de « femme mariée » et, sur diverses inscrip-
470
471
472
L’incidence de la vie politique sur les pré- à Georges et Raymond, leur succès épousa
noms a, dans bien des pays, été considérable. longtemps les carrières politiques de Georges
Certaines révolutions « prénominales » ont Clemenceau et de Raymond Poincaré.
même eu comme cause directe des boulever- Philippe, en revanche, ne doit nullement
sements d’ordre politique ou religieux, que sa grande vogue au maréchal Philippe Pétain,
ce soit en France la Révolution de 1789, qui ancien chef de l’Etat français : ce prénom
entraîna la floraison des prénoms révolution- entame en effet son ascension dans les années
naires, la Réforme dans les pays du Nord de 1920 et connaît son apogée vers 1945-50,
l’Europe, qui généralisa les prénoms à réso- donc après la Libération, qui vit la condamna-
nance biblique, ou la conquête normande, tion de Pétain. (On enregistre néanmoins une
pour l’Angleterre. petite poussée significative en 1941). Quant
L’attribution aux enfants de prénoms illus- au général de Gaulle, sa très grande popularité
trés par de grands personnages historiques, n’a pas permis d’enrayer le déclin régulier de
contemporains ou non, semble avoir des Charles.
racines anciennes. Dans le Midi occitan, la En Allemagne, les prénoms des grands hom-
vogue de Pons, Bernard ou Raimond perpé- mes ont également connu un grand succès :
tue de toute évidence le souvenir des comtes Otto (comme Bismarck), Helmut (comme le
de Toulouse et des vicomtes languedociens. maréchal Moltke), Gustave et Adolf (comme
Pour la partie nord de la France, on pourrait le roi Gustave-Adolf), Martin (comme Luther),
citer l’exemple de Hugues, Charles, Robert ou Katharina (comme son épouse), etc. A noter
Louis. À partir de 1810-20, on a également que dans l’ancienne Allemagne de l’Est, à
vu se multiplier les Napoléon. Le 18 janvier l’époque où Khrouchtchev dirigeait la politi-
1871, peu après la fin du siège de Paris par les que soviétique, dans les années 1960, un très
Prussiens, un couple de Parisiens eut une fille grand nombre d’enfants furent prénommés
qu’ils prénommèrent République française ! À Nikita.
Morbier (Jura), le nom de Bastille fut accepté Dans la Russie des années 1920, on a éga-
le 14 juillet 1880. À la même époque, les lement assisté à la multiplication de prénoms
prénoms Égalité, Liberté et Fraternité furent « idéologiques » assez extravagants. La plu-
également acceptés dans certaines mairies, de part de ces prénoms étaient des néologismes,
même que les Saint-Just, Mirabeau, Kléber, comme Roblème (Rodilsia Byt Lennintsem, « né
Hoche et Marceau. Kléber et Marceau sont pour être léniniste »), Lorikerik (initiales de
d’ailleurs devenus assez courants peu après. Lénine-Octobre-Révolution-Industrialisation-
Au lendemain de la Première Guerre mon- Collectivisation-Electrification-Communisme !),
diale, on vit apparaître un certain nombre de Vladlen (« Vladimir Lénine »), Ninel (Lénine à
Joffre et de Galliéni, et même des Joffrette et l’envers), Mélo (initiales de Marx-Engels-Lénine-
des Joffrine, ainsi que quelques Revanche, Octobre), sans oublier Marlen (ici, simple
Namur, Marne, Mulhouse, Aisne et Russie contraction de Marx-Lénine), Dognatii (contrac-
– sans oublier d’innombrables Victoire. tion de dognat et peregnat, « rejoindre et dépas-
Cependant, en août 1919, Armistice fut refusé ser » les Etats-Unis !) ou Vperkom (abréviation
à Paris, dans le Ve arrondissement. En 1920, de « En avant vers le communisme » !).
une petite fille fut prénommée Pax à Saint- D’autres prénoms relativement fréquents à
Flour (Cantal). La popularité du roi des Belges la même époque étaient Radiane, Hypoténuse,
entraîna la multiplication des Albert. Quant Algébrine, Diesel, Radi (« radium »), Utopiya,
473
474
(« guerre sainte ») avait également été refu- des Palestiniens massacrés au Liban dans les
sée. Les événements du Proche-Orient n’en camps de Sabra et Chatila). Après avoir long-
ont pas moins continué d’avoir une influence temps refusé d’enregistrer ces prénoms à forte
sur les prénoms. En janvier 1991, au moment connotation politique, les services israéliens
de la première guerre du Golfe, plus de 400 de l’état civil ont fini par céder. En octobre
nouveaux-nés jordaniens furent prénommés 1996, un enfant né à Gaza pendant la visite
Saddam, en l’honneur de l’ancien président du président de la République française dans
irakien Saddam Hussein. Les Jordaniens, à les territoires palestiniens reçut le nom de
la même époque, optaient aussi volontiers Jacques Chirac Jebril. Enfin, après les attentats
pour des prénoms comme Jihad (« guerre de New York et de Washington du 11 septem-
sainte »), Kifah ou Nidal (« lutte »), sans bre 2001, on a vu dans les pays arabes – mais
oublier Orouba (« arabité ») pour les filles. En aussi en France, dans certaines banlieues –
France, toujours en janvier 1991, un couple fleurir les Oussama, en référence évidente à
de Sénégalais musulmans vivant à Paris vou- Oussama Ben Laden, chef de l’organisation
lurent aussi appeler leur fils Saddam Hussein. terroriste Al Qaida. Le 15 septembre 2006, un
L’état civil accepta Saddam, mais refusa l’asso- bébé est né à la maternité d’Orange, qui s’est
ciation des deux noms. vu prénommer Jihad par sa famille.
En 1994, le bébé d’un Arabe israélien de En novembre 2008, au Kenya à l’annonce
Galilée a été prénommé Palestine. Parmi les de l’élection de Barack Obama (né d’un père
prénoms les plus en vogue chez les Arabes kenyan) à la présidence des états-Unis, un
israéliens cette année-là, on trouvait encore très grand nombre de garçons furent immé-
Bagdad, Hamas, Sabra et Chatila (en souvenir diatement prénommés Barack.
475
WALA v. Walpurge
WALBERT v. Waldebert
W WALDEMAR
F. A. :
(11 mai)
Valdemar, Woldemar, Waldo, Waldl.
WALBERTE v. Waldebert O. : d
u german. waldan, « gouverner,
WALBURCH v. Walpurge commander », et mar, « célèbre, renommé ».
WALBURGA v. Walpurge Quatre rois de Danemark, entre le XIIe et le
WALBURGE v. Walpurge XIVe siècles, portèrent le nom de Waldemar.
également illustré par le margrave Waldemar
WALD v. Ewald
de Brandebourg (v. 1281-1319), qui réu-
WALDBURG v. Walpurge nit le Brandebourg sous sa seule autorité,
WALDE v. Oswald ce prénom fut très courant au Moyen Âge.
Après une période d’oubli, il revint à la mode
WALDEBERT (2 mai) au XIXe siècle, en même temps que divers
noms « héroïques » médiévaux. Bettina von
F. A. :W
albert, Walberte, Waldeberte, Arnim dédia l’un de ses recueils de poésie à
Waldeberta. son « cher prince Waldemar ». Le nom de
O. : d
u german. waldan, « gouverner, Waldemar, que l’on retrouve dans plusieurs
commander », et bert, « brillant ». chansons populaires (Er heisst Waldemar !), fut
Prénom attesté au Moyen Âge sous la forme encore porté par le Danois Valdemar Poulsen,
Valdebertus. Saint Waldebert ou Walbert, inventeur de la bande magnétique, et par
mort en 865, fut le troisième abbé de Luxeuil. l’écrivain allemand Waldemar Bonsels (Die
Il substitua la règle de saint Benoît à celle de Biene Maja), mort en 1952. En Angleterre, la
Colomban. Le nom de Waldebert est revenu forme la plus ancienne est Wealdmaer.
dans l’usage en Allemagne à partir de 1830. Il WALDISLAW v. Ladislas
ne fut pas rare en France au XIXe siècle. C’est WALDL v. Waldemar
à tort qu’il a été rapproché de Gaubert ou
Joubert (v. notice). WALDO v. Waldemar
476
477
WANGELINE v. Wanda
F. A. :V
anda, Wandala, Wandula, Wenda, WANINA v. Vanina
478
portée par Wenzel Müller, compositeur autri- lui assura un énorme succès. En Angleterre
chien mort en 1835. L’écrivain Václav Havel, et aux États-Unis, on trouve également la
ancienne figure de proue de la résistance au forme Warner. Ce nom fut porté notamment
régime communiste, a été élu président de la par l’ingénieur allemand Wernher von Braun,
République Tchèque en 1989. l’industriel Werner von Siemens, le cinéaste
WENDA v. Wanda
Werner Herzog, l’acteur Warner Baxter, etc.
WERNHER v. Werner
WENDELINE v. Wanda
WERNZ v. Werner
WENDI v. Wanda
WENDIE v. Wanda
WENDILA v. Wanda
WESLEY
WENDY v. Wanda F. A. :
Wesly.
O. : ancien nom de lieu anglo-saxon.
WENEFRIEDE v. Winifred
Répandu presque exclusivement en Angleterre
WENNIE v. Werner
et aux États-Unis, Wesley a d’abord été un
WENZ v. Werner nom de lieu, avant de devenir un nom de
WENZEL v. Wenceslas famille, puis un prénom. Le théologien et
WENZESLAUS v. Wenceslas
réformateur anglais John Wesley (1703-1791)
fut au XVIIe siècle le fondateur de l’Eglise
WERANT v. Garance méthodiste, qui est aujourd’hui l’une des plus
WERIANT v. Garance importantes « dénominations » protestantes
aux états-Unis.
WERNER (19 avril) WESLY v. Wesley
F. A. :W
ernher, Gamier, Granier, Vernier, WESSEL v. Werner
Warner, Wetzel, Wernz, Wenz, WETZEL v. Werner
Widsel, Wessel, Verners, Vernerio,
WICKEL v. Louis
Guarnerio, Wennie, Verner.
O. : d
u german. warin « protection », et hari, WICKES v. Louis
« armée ». WIDO v. Guy
479
F. A. :W
ilfrid, Wilfred, Wilfroy, Wilfert, WILMETTE v. Guillaume
Wilfer, Wilfridus, Vilfred, Vilfrid, WILMOT v. Guillaume
Wilf, Wilfreda, Wilfrida, Wilfrieda,
Vilfrida. WILMY v. Guillaume
O. : d
u german. wil, « volonté », et fried, WILRIC v. Wilrich
« paix, protecteur ».
Plus de cinquante églises d’Angleterre sont WILRICH
dédiées à saint Wilfrid (ou Wilfred), qui
naquit en Northumbrie vers 634 et fut l’un F. A. : ilrik, Wilric, Vilric, Vilrich,
W
des principaux évangélisateurs de la Frise Wildrick, Wildrik.
et du Sussex. Son nom a toutefois mal sur- O. : du german. wil, « volonté », et ric,
480
WINSTON
WINIFRED F. A. : Winnie.
F. A. :W
innie, Winny, Winnifred, O. : de l’anglo-saxon wine, « ami », et stone,
Winefred, Wina, Wenefriede. « pierre ».
O. : d
u gallois gwenfrewi, « réconciliation Ce nom est à l’origine celui d’un hameau
bénie ». anglais du comté de Gloucester. Il a été uti-
Ce prénom d’origine celtique fut très à lisé dans la famille Churchill depuis l’épo-
la mode en Grande-Bretagne entre 1880 que du premier duc de Malborough, dont
et 1925. Il y aurait eu une sainte Winifred, le père, Sir Winston Churchill, né en 1620,
décapitée au Ier siècle à Holywell, dans le l’avait incorporé dans son patronyme après
Flintshire (Pays de Galles), en un endroit qui son mariage avec Sarah Winston, fille de
est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage. Sir Henry Winston, de Standish, dans le
Ses reliques furent transférées à l’abbaye de Gloucestershire. Il fut illustré surtout par le
Shrewsbury. En Irlande, Winny, abréviatif de politicien et homme d’État Winston Churchill
Winifred, a souvent été utilisé comme subs- (1874-1965), député dès 1900 et plusieurs
titut du nom celtique Una ou Oonagh. En fois ministre. Premier ministre pendant la
Allemagne, Winifred s’est très tôt confondu guerre, puis de 1951 à 1955, Churchill fut
avec Winfrieda, féminin du prénom germani- avec Staline et Roosevelt l’un des signataires
que Winfried (de win, « ami », et fried, « paix, des accords de Yalta, qui entérinèrent le par-
protecteur »). Ce nom a notamment été porté tage de l’Europe et la main-mise de la Russie
par Winifred Wagner (Winifred Marjorie soviétique sur les pays de l’Est. Il reçut le
Williams, née à Hastings en 1897, morte à Prix Nobel en 1953. Sa célébrité durant la
Bayreuth en 1980), qui épousa en 1915 le fils Deuxième Guerre mondiale contribua à dif-
de Richard Wagner, Siegfried. fuser son nom. En Hollande, notamment, les
enfants nés pendant l’Occupation furent sou-
WINNIE v. Winifred et Winston
vent prénommés Winston.
WINNIFRED v. Winifred Un autre célèbre Winston Churchill fut
WINNOC v. Winoc un écrivain américain né en 1871. George
Orwell a donné le nom de Winston Smith au
WINNOX v. Winoc
héros de son roman, 1984, qui fut publié en
WINNY v. Winifred 1949. Winston Salem est une ville américaine
de Caroline du Nord, célèbre pour ses manu-
factures de tabac et pour la marque de ciga-
WINOC (6 novembre) rettes du même nom. « Winnie the Pooh » est
F. A. :Winnoc, Vinoc, Winnox, Vinnox. un personnage que les enfants britanniques
O. : inconnue. connaissent bien.
Saint Winnox ou Winoc (Vinnocus) fut WIP v. Guillaume
moine cistercien en pays flamand. L’abbaye de WJATSCHESLAW v. Wenceslas
481
WOUTER v. Gautier
Saint Wolfgang (Xe siècle), évêque de
Ratisbonne, fut l’un des évangélisateurs de WÜLFKE v. Wolfgang
482
WÜLFKEN v. Wolfgang
WÜLFLING v. Wolfgang
WULFRANN v. Wolfram
WULLUM v. Guillaume
WUMKE v. Guillaume
WYLMA v. Guillaume
WYMKE v. Guillaume
483
XABIER v. Xavier
X fut en effet transcrit tantôt Javerri, tantôt
Xaverri, le j et le x étant deux variantes gra-
XABLIER v. Xavier
phiques représentant la jota, que l’on consi-
XARI v. Xavier
dérait autrefois comme équivalent du tch
XAVEER v. Xavier basque. Saint François Xavier se dénommait
XAVER v. Xavier en fait Francisco de Alpizcueta Jessu : Xavier
est donc un nom de lieu, tout comme, à l’ori-
XAVERIUS v. Xavier
gine, Chantal ou Madeleine. Quant au nom
XAVERL v. Xavier Etchaberri (ou Etcheberri), il provient du bas-
que etche, « maison », et berri, « neuve », et
XAVIER/XAVIÈRE (3 décembre) signifie donc littéralement « Maisonneuve ».
On retrouve d’ailleurs le mot etche dans de
F. A. :
X
aviera, Xaver, Xaverius, Xabier, nombreux patronymes basques, comme
Xever, Javier, Xaverl, Vere, Ver, Etchegaray, Etchegorry, Etchart, Etchebar,
Verlein, Xari, Xidi, Savy, Saverio, Etcherbarne, Etchegoyen, Etchepaye, etc.
Saveria, Saviero, Saviera, Zaverio, Saint François Xavier (à qui l’on donna
Veria, Xablier, Xaveer. ce nom pour le distinguer des dix-sept
O. : de l’espagnol Javier, nom de lieu. autres saints déjà canonisés sous le nom de
Saint François Xavier était le fils d’un François) fut, avec Ignace de Loyola, le fonda-
nommé Don Juan, possesseur d’un fief situé teur de l’ordre des Jésuites. Ordonné prêtre à
à Jassu, au nord de Saint Jean-Pied-de-Port. Venise, il partit évangéliser les Indes portugai-
Conseiller du roi de Navarre, ce dernier avait ses, les Moluques et le Japon, où il procéda à
épousé Maria de Alpizcueta, qui lui avait des baptêmes en séries qui lui furent souvent
apporté en dot le château d’Etchaberri, où reprochés. Il mourut en 1552, alors qu’il se
le saint naquit le 7 avril 1506. C’est le nom proposait d’évangéliser les Chinois.
de ce château (aujourd’hui Javier), près de À partir du XVIIe siècle, le prénom Xavier
Pampelune, dans la province basque de ou Xaver se répandit dans les régions catholi-
Navarre, qui a abouti à Xavier, par l’intermé- ques du sud de l’Allemagne. À la fin du XIXe
diaire, successivement, des formes Echaberri, siècle, il était encore fréquent en Bavière,
Chaberri, Javerri et Javier. Après aphérèse avec des diminutifs comme Xaverl, Sepperl,
(chute) de l’initiale, Chaberri (ou Tchaberri) Maxl, Verle, Xare et Xade. En Italie, Saviero et
484
XEVER v. Xavier
XIDI v. Xavier
XISTE v. Sixte
485
YACHA v. Jacques
YACUS v. Hyacinthe
Y YÉKEL v. Judicaël
YELTAZ v. Gildas
YETTA v. Henri
YAËL/YAËLLE YEUN v. Yves
F. A. :
J ael, Jaelle, Jaela, Jaella, Jaal, Jaala, YF v. Yves
Jaalla, Jala. YFFIG v. Yves
O. : de l’hébreu jaalah, « chèvre sauvage ». YFT v. Yves
Yaël est à l’origine un nom féminin, mais la YLIANE v. Iliane
création de Yaëlle a eu récemment pour effet
YNGVARR v. Igor
de le transformer en prénom masculin. Dans
YOANN v. Jean
la Bible, Yaël, femme de Héber le Qénite, offre
l’hospitalité sous sa tente à Sisera vaincu par YOLA v. Yolande
Baraq, puis le tue durant son sommeil en lui YOLAINE v. Yolande
enfonçant un piquet dans le crâne. En dépit de YOLAND v. Yolande
ce patronage assez peu enthousiasmant, le nom
YOLANDA v. Yolande
de Yael ou Jael fut très en vogue chez les puri-
tains. Il fut ensuite employé constamment, aux
XVIIIe et XIXe siècles, tant en Angleterre qu’aux YOLANDE (17 janvier, 15 juin, 17 décembre)
États-Unis, surtout dans les sectes religieuses. F. A. : olène, Yolaine, Yola, Yolanda,
Y
C’est également un nom répandu en Israël. En Jolanda, Jolenta, Jolanthe, Iolanthe,
Allemagne, la forme Jella n’est pas un abrévia- Iolanta, Violante, Vilante, Iole, Jola,
tif de Jaela, mais un dérivé de Gabriela. Guland, Yolenta, Yolente, Yolanthe,
YANN v. Jean Iolanda, Iolande, Iolente, Eolande,
YANNI v. Jean
Jolande, Iolende, Iolana, Yoland.
O. : du german. vêl, « adresse, habileté », et
YANNICK v. Jean
land, « pays » (étymologie controversée).
YASMINE v. Jasmine
L’étymologie classique, à partir du grec iôn,
YDES v. Ida « violette », et ânthos, « bourgeon », semble
YEHUDIN v. Judith démentie par la comparaison avec des formes
486
487
488
ZACCARIA v. Zacharie
Z fit frapper de mutisme et de surdité jusqu’au
jour de la circoncision de l’enfant (Luc 1,5-
ZACCHAEUS v. Zacharie
25 et 59-64). La tradition veut que ses restes
ZACH v. Zacharie
aient été transférés en 415 à Constantinople.
ZACHARIAH v. Zacharie Saint Antoine Marie Zaccaria, religieux italien
ZACHARIAS v. Zacharie né à Crémone vers 502, est le fondateur des
clercs réguliers dits « Barnabites ». Zacharie,
pape de 741 à 752, reconnut Pépin le Bref
ZACHARIE comme roi des Francs.
(22 mars, 6 septembre, 5 novembre)
En Angleterre, la forme Zachary apparaît
F. A. :Zacharias, Zachary, Zaccaria, dès le Moyen Âge. À partir du XVIe siècle,
Zacherl, Zach, Zacher, Zoch, elle devient un patronyme et fut surtout favo-
Zacchaeus, Zachariah. risée par les puritains. Le prénom Zaccheus
O. : d
e l’hébreu zekaryah, « Iahvé se (Zachée), nom d’un Juif publicain de Jéricho
souvient ». au temps de Jésus (Luc, 19,1-10), fut égale-
Au moins trente personnages de la Bible se ment courant en Angleterre. Il dérive de l’hé-
dénomment Zacharie. Ce fut le nom, notam- breu zakkai, qui représente une forme abrégée
ment, du quatorzième roi d’Israël, fils de du nom de Zacharie. Certains ont aussi tenté
Jéroboam, assassiné au bout de six mois de de l’expliquer, de façon moins convaincante,
règne, qui fut le dernier souverain de la dynas- par l’adjectif araméen zakkai, « pur ». Le nom
tie de Jéhu, et aussi celui de l’un des douze de Zacharie fut porté par le poète Zacharias
« petits prophètes ». Le Livre de Zacharie Werner, mort en 1823, qui fut l’ami de E.T.A.
comporte quatorze chapitres, dont les six Hoffmann.
derniers sont d’un anonyme que l’on nomme ZACHARY v. Zacharie
Deutéro-Zacharie. L’Église a canonisé le grand ZACHER v. Zacharie
prêtre juif Zacharie, père de Jean-Baptiste, qui
ZACHERL v. Zacharie
vivait au temps d’Hérode. L’ange Gabriel lui
ayant annoncé qu’en dépit de son grand âge, ZAGUETTE v. Gonzague
son épouse élisabeth donnerait bientôt le ZAIG v. Louis
jour à un fils, il afficha une incrédulité qui le
ZALE v. Rose
489
ZENNA v. Zénon
ZARAH v. Sarah
ZENO v. Zénon
ZARIA v. Sarah
ZAVERIO v. Xavier
ZÉNON/ZENAÏDE
ZDENEK v. Sidonie (12 avril, 5 juin, 11 octobre, 22 décembre)
490
491
492
BIBLIOGRAPHIE
Cette bibliographie choisie ne comprend pas les livres qui ne traitent que d’un seul prénom.
Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique d’auteurs (et, pour un même auteur, par ordre
chronologique de parution).
493
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Jean-Maurice Barbé, Bien choisir un prénom, Jean-Paul Chiara Bertrand, Prénoms et signes du zodiaque, De
Gisserot, 1996, 127 p. Vecchi, 2008, 221p.
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du bon usage des prénoms dévoilés d’après leur sens profond, Joséphine Besnard et Guy Desplanques [sous la direction
Presses de la Renaissance, 1997, 461 p. (2e éd. : 2004). de Jean-Noël Darde], La cote des prénoms en 2005, Balland,
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