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Guide des prénoms3.

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Alain de Benoist

Dictionnaire
des prénoms
d’hier et d’aujourd’hui,
d’ici et d’ailleurs

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Chez le même éditeur

Medhi Abrichamtchi
Les gardiens de la Révolution. L’armée intégriste et terroriste.
Jean-Paul Angelelli
Une guerre au couteau ? Algérie 1960-1962, un appelé pied-noir témoigne. (Prix
Norbert Cepi, Salon national des écrivains et artistes rapatriés, Antibes 2005)
Mohamed Benchicou
Bouteflika, une imposture algérienne.
Jean Bothorel
Vincent Bolloré, une histoire de famille.
Guy Bousquet
René Bousquet, cet inconnu.
Maurice Chauvet
It’s a long way to Normandy – 6 juin 1944.
Philippe Chesnay
Pinochet, l’autre vérité (traduit en espagnol).
Robert Dussey
L’Afrique malade de ses hommes politiques.
Freddy Eytan
La France, Israël et les arabes : le double jeu ?
Sharon, le bras de fer (traduit en anglais aux états-Unis et au Canada et en
portugais au Brésil).
Robert Hatem
Dans l’ombre d’Hobeika… en passant par Sabra et Chatila.
Hengameh Haj Hassan
Face à la bête, des Iraniennes dans les prisons des mollahs.
Roland Jacquard et Atmane Tazaghart
Ben Laden, la destruction programmée de l’Occident.
Révélations sur le nouvel arsenal d’al-Qaïda.
Marcel Lanoiselée
Ohrdruf, le camps oublié de Buchenwald. Un survivant témoigne.
Mohamed Mzali
Un premier ministre de Bourguiba témoigne (traduit en arabe).
Somanos Sar
Apocalypse Khmère (Prix Tropique, Agence française de développement, 2005).

© Jean Picollec éditeur - 2009


ISBN 2-86477-216-7
EAN 9782864772163

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Alain de Benoist

Dictionnaire
des prénoms
d’hier et d’aujourd’hui,
d’ici et d’ailleurs

Jean Picollec
Les Éditions 47, rue Auguste Lançon - 75013 Paris
des Monts Tél. 01 45 89 73 04 - Fax 01 45 89 40 72
d’Arrée jean.picollec@noos.fr

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Du même auteur

Le courage est leur patrie (en collab.), Action, Paris 1965.


Les Indo-Européens, GED, Paris 1965.
Rhodésie, pays des lions fidèles (en collab.), Table ronde, Paris 1966.
Avec ou sans Dieu (en collab.), Beauchesne, Paris 1970.
L’empirisme logique et la philosophie du Cercle de Vienne, Nouvelle Ecole, Paris 1970.
Histoire de la Gestapo (en collab.), Crémille, Genève 1971 (trad. espagnole 1971, italienne 1972).
Histoire générale de l’Afrique (en collab.), François Beauval, Genève 1972.
Nietzsche : morale et « grande politique », GRECE, Paris 1973 (trad. italienne 1979, grecque 1981).
Qu’est-ce que l’enracinement ? (en collab.), GRECE, Paris 1975.
Konrad Lorenz et l’éthologie moderne, Nouvelle Ecole, Paris 1975 (trad. portugaise 1977, italienne 1979,
espagnole 1983 et 1989, grecque 1989).
Il était une fois l’Amérique (en collab.), Nouvelle Ecole, Paris 1976 (trad. italienne 1978, allemande 1979,
afrikaans 1985).
Dix ans de combat culturel (en collab.), GRECE, Paris 1977.
Vu de droite. Anthologie critique des idées contemporaines, Copernic, Paris 1977 (2e éd. : Labyrinthe, Paris
2001 ; Grand Prix de l’Essai de l’Académie française 1978 ; trad. italienne 1981, portugaise 1981,
allemande 1983-84, roumaine 1998).
Maiastra. Renaissance de l’Occident ? (en collab.), Plon, Paris 1979.
Les idées à l’endroit, Libres-Hallier, Paris 1979 (trad. espagnole 1982, grecque 1982, italienne 1983).
Pour une renaissance culturelle (en collab.), Copernic, Paris 1979.
Le guide pratique des prénoms, Publications Groupe-Média, Paris 1979 (éd. révisées en 1980, 1981, 1983, 1990).
L’Europe païenne (en collab.), Seghers, Paris 1980.
Comment peut-on être païen ?, Albin Michel, Paris 1981 (trad. allemande 1982, italienne 1984 et 1988,
néerlandaise 1985 et 1997, espagnole 1986 et 2004, russe 2004, anglaise 2005, hongroise 2008).
Ernest Renan, « La réforme intellectuelle et morale » et autres écrits choisis et commentés, Albatros-Valmonde,
Paris 1982 (2e éd. : Arctic, Paris 2007).
Orientations pour des années décisives, Labyrinthe, Paris 1982 (trad. allemande 1982, italienne 1983,
grecque 1987).
Les traditions d’Europe, Labyrinthe, Paris 1982 (2e éd. augm. : Paris 1996, trad. italienne 2006).
Fêter Noël. Légendes et traditions, Atlas, Paris 1982 (2e éd. : Pardès, Puiseaux 1994, trad. portugaise 1997).
La mort. Traditions populaires, histoire et actualité (en collab.), Labyrinthe, Paris 1983.
Démocratie : le problème, Labyrinthe, Paris 1985 (trad. italienne 1985, allemande 1986, grecque 1987,
iranienne 1999).
L’éclipse du sacré. Discours et réponses (en collab.), Table ronde, Paris 1986 (trad. italienne 1992).
Europe, Tiers-monde, même combat, Robert Laffont, Paris 1986 (trad. italienne 1986).
Racismes, antiracismes (en collab.), Méridiens-Klincsieck, Paris 1986 (trad. italienne 1993).
Quelle religion pour l’Europe ? (en collab.), Georg, Genève 1990 (trad. allemande 1992, grecque 1998).

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Critique du nationalisme et crise de la représentation, GRECE, Paris 1994.
Le grain de sable. Jalons pour une fin de siècle, Labyrinthe, Paris 1994.
Ernst Jünger y El Trabajador. Una trayectoria vital e intelectual entre los dios y los titanes, Barbarroja, Madrid
1995 (trad. italienne 2000).
L’alternativa ecologica (en collab.), Diorama letterario, Firenze 1995.
La ligne de mire. Discours aux citoyens européens. 1 : 1972-1987, Labyrinthe, Paris 1995.
L’empire intérieur, Fata Morgana, Saint-Clément 1995 (trad. italienne 1996).
Famille et société. Origines — Histoire — Actualité, Labyrinthe, Paris 1996.
Céline et l’Allemagne, 1933-1945. Une mise au point, Le Bulletin célinien, Bruxelles 1996 (trad. portugaise 2001).
Horizon 2000. Trois entretiens, GRECE, Paris 1996.
La légende de Clovis, Cercle Ernest Renan, 1996 (2e éd. 1998).
La ligne de mire. Discours aux citoyens européens. 2 : 1988-1995, Labyrinthe, Paris1996.
Indo-Européens : à la recherche du foyer d’origine, Nouvelle Ecole, Paris 1997.
Ernst Jünger. Une bio-bibliographie, Guy Trédaniel, Paris 1997.
Dieu est-il mort en Occident ? (en collab.), Guy Trédaniel, Paris 1998.
Communisme et nazisme. 25 réflexions sur le totalitarisme au XXe siècle, 1917-1989, Labyrinthe, Paris 1998
(trad. portugaise 1999, italienne 2000 et 2005, hongroise 2000, allemande 2001, néerlandaise 2001,
croate 2005, espagnole 2005, serbe 2007).
L’écume et les galets. 1991-1999 : dix ans d’actualité vue d’ailleurs, Labyrinthe, Paris 2000.
Manifeste pour une renaissance européenne (en collab.), GRECE, Paris 1999 (trad. allemande 1999, anglaise
1999, espagnole 1999, italienne 1999 et 2005, néerlandaise 1999, hongroise 2002, danoise 2005).
Jésus sous l’œil critique des historiens, Cercle Ernest Renan, Paris 2000.
Bibliographie d’Henri Béraud, Association rétaise des Amis d’Henri Béraud, Loix-en-Ré 2000 (2e éd.
augm. : Loix-en-Ré 2002).
Dernière année. Notes pour conclure le siècle, L’Âge d’Homme, Lausanne 2001 (trad. italienne 2006).
Jésus et ses frères, Cercle Ernest Renan, Paris 2001 (2e éd. augm. : AAAB, Paris 2006).
Charles Maurras et l’Action française. Une bibliographie, Editions BCM, Niherne 2002.
Critiques – Théoriques, L’Âge d’Homme, Lausanne 2003.
Louis Rougier. Sa vie, son œuvre, Cercle Ernest Renan, Paris 2003.
Au-delà des droits de l’homme. Pour défendre les libertés, Krisis, Paris 2004 (trad. allemande 2004, italienne
2004, néerlandaise 2004).
Bibliographie générale des droites françaises, vol. 1 et 2, Dualpha, Paris 2004.
Bibliographie générale des droites françaises, vol. 3 et 4, Dualpha, Paris 2005.
Nous et les autres. Problématique de l’identité, Krisis, Paris 2006 (trad. italienne 2005, allemande 2008).
C’est-à-dire. Entretiens – Témoignages – Explications, 2 vol., AAAB, Paris 2006 (trad. italienne 2008).
Carl Schmitt actuel. « Guerre juste », terrorisme, état d’urgence, « “Nomos” de la Terre », Krisis, Paris 2007
(trad. allemande 2007, italienne 2007).
Edouard Berth, « Les méfaits des intellectuels », Krisis, Paris 2007.
Demain, la décroissance ! Penser l’écologie jusqu’au bout, Edite, Paris 2007.

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Table des matières

Introduction 9
L’histoire des noms et des prénoms 11
Les fréquences d’attribution des prénoms : une succession de modes 22
Les prénoms aujourd’hui : l’explosion des nouveaux prénoms 28
Comment choisir un prénom 35
État civil : la longue marche vers la liberté 44

Dictionnaire des prénoms 51

Les prénoms romains 86


Les prénoms médiévaux 105
Les prénoms bretons 130
Les prénoms normands 149
Les prénoms alsaciens 177
Les prénoms provençaux 191
Les prénoms corses 222
Les prénoms occitans 240
Les prénoms basques 252
Les prénoms en Angleterre 273
Les prénoms en Allemagne 300
Les prénoms flamands 335
Les prénoms germaniques et scandinaves 347
Les prénoms bibliques et les prénoms juifs 359
Les prénoms arabes et musulmans 381
Les prénoms chinois 406
Les saints du calendrier 433
Prénoms doubles et prénoms composés 452
Noms et prénoms : quelques usages dans le monde 458
Les prénoms et la politique 471

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à Jean-Marcel Zagamé

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introduction

Choisir un prénom  : tâche à la fois simple croyance la plus fréquente est que le prénom
et redoutable ! Pour combien de parents, ce possède une influence qui s’attache à l’âme et
choix n’a-t-il pas été (et n’est-il pas encore) à la personnalité de celui qui le porte. Le pré-
une manière de casse-tête ? Le nombre des pré- nom peut aussi placer l’enfant sous le patro-
noms auxquels il est possible d’avoir recours nage d’un saint ou d’un personnage illustre.
est considérable, l’unanimité dans la famille est Enfin, il rattache l’enfant à sa famille, à sa
longue à s’établir, et la liste dressée va bientôt lignée, à sa région ou à son pays d’origine. Le
s’allonger rapidement. Au fil des semaines, on sens des prénoms, que l’étymologie nous per-
hésite, on se ravise, et finalement il arrive bien met de connaître, devient alors essentiel. Les
souvent que l’on arrête son choix un peu au prénoms cessent d’être de simples sons pour
hasard, parce qu’il faut bien en finir… devenir représentatifs d’une idée. A l’origine,
C’est pourtant un acte important que le choix le prénom est un marqueur culturel et social,
d’un prénom, et il est certainement regrettable qui renvoie à des croyances religieuses aussi
que ce choix, qui va marquer un enfant, puis bien qu’à des sensibilités régionales ou natio-
un homme ou une femme pendant toute son nales, à des logiques familiales, à des modes
existence, se fasse trop souvent de façon hasar- de vie, à des façons différenciées d’apprécier
deuse, négligente, fantaisiste ou encore en fonc- l’existence. Par le prénom qu’il porte, l’enfant
tion d’engouements superficiels ou de modes se rattache à tout un environnement histori-
éphémères, qui auront déjà été disparu quel- que et spirituel, à tout un héritage : il conti-
ques mois après la naissance de l’intéressé ! nue sa famille, il est un maillon d’une longue
Après tout, prénommer, comme nommer chaîne qui le rattache à ses ancêtres, c’est-à-
ou dénommer, c’est qualifier, c’est donner du dire à tous ceux qui ont contribué, en partie,
sens. Le prénom est un bien symbolique. Il à façonner son corps et son caractère, à déter-
reflète la part de dénomination qui revient à miner ses qualités et ses défauts. « Dans ses
chacun d’entre nous. Nous ne pouvons pas, noms, un peuple révèle son visage », écrivait
en général, choisir le nom de famille de nos vers 1930 l’essayiste Bogislav von Selchow.
enfants, mais nous pouvons (et nous devons) Le répertoire des prénoms que l’on trouve au
choisir leurs prénoms. Les Anciens disaient : sein d’une culture constitue un précieux patri-
Nomen, omen, « Un nom, un présage ». C’est en moine symbolique : les noms portés dans un
tout cas une vieille idée que nommer les êtres peuple font partie de l’âme de ce peuple.
et les choses, c’est en quelque sorte les faire Dans son livre Demain, les autres1, le profes-
accéder à une nouvelle forme d’existence, en seur Jean Hamburger, membre de l’Académie
les dotant d’une signification du point de vue des sciences et de l’Académie de médecine,
spécifiquement humain. C’est pourquoi, dans s’adressait en ces termes à l’enfant nouveau-
toutes les sociétés traditionnelles, le prénom a né : « Un homme, comme un chien, une sou-
une importance qui va très au-delà de l’usage ris ou une grenouille, est fait d’innombrables
quotidien. Choisir un prénom, c’est indiquer petites cellules vivantes en société. Ainsi, il
une direction à suivre, un idéal à atteindre. La faut cinquante à cent mille milliards de cellu-

1. Demain les autres, Flammarion, Paris 1979.

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Dictionnaire des prénoms

les pour former le corps d’un homme, et tou- meurt jamais, c’est le nom d’un homme de
tes sont nées de la multiplication d’une seule bien. »
cellule, l’œuf microscopique, qui est à l’origine Depuis les années 1950, les habitudes en
de cet homme. Or, ce qu’il faut que tu imagi- France ont considérablement changé quant au
nes, si prodigieux que cela paraisse, c’est que choix des prénoms attribués aux enfants. Ce
cet œuf, en se multipliant, a délivré un même domaine, comme tous les autres, n’a pas été
message à chacune des milliers de milliards de épargné par les transformations de la société et
cellules filles qui forment un corps comme le l’évolution des mœurs. L’habitude s’est égale-
tien. ment prise (dans l’entreprise, à la télévision ou
«  Ce message, répété ainsi des milliers de ailleurs) d’appeler de plus en plus par leur pré-
milliards de fois, se trouve inscrit au sein de nom des personne auxquelle on ne s’adressait
toutes les cellules de ton corps, celles de ton auparavant qu’en utilisant leur nom de famille.
foie, celles de ton cœur, celles de tes reins, Raison de plus pour s’efforcer de faire un choix
celles de ton cerveau. Message original qui en toute connaissance de cause. Quand les
te vient du fond des âges : une partie t’en a choses ne vont plus de soi, ne faut-il pas être
été transmise par ton père et une autre par ta deux fois plus responsable ?
mère. Mais eux-mêmes avaient reçu un mes- Telle est la raison d’être de ce dictionnaire  :
sage analogue de leur père et de leur mère, aider les parents à faire leur choix, en leur don-
qui eux-mêmes… Et ainsi de suite depuis nant une liste aussi complète que possible des
des centaines de milliers de générations. Et à prénoms utilisés de nos jours en France, en pré-
ton tour, avec la personne que tu auras choi- cisant leur origine, leur histoire et leur sens.
sie, tu continueras la chaîne vers tes enfants, Ce livre comprend deux grandes parties. La
les enfants de tes enfants, et ta descendance, première se compose d’un certain nombre de
à n’en plus finir. C’est le jeu de l’aventure renseignements et d’informations générales
humaine, comme de toute aventure animale. sur les prénoms : dans quelles circonstances
«  Toi, individu, tu es admirable comme les prénoms ont fait leur apparition, quelles
individu, parce que le mélange des messages ont été leurs fréquences d’attribution, ce qu’il
de ton père et de ta mère a fait de toi un être en est aujourd’hui, quelle est la meilleure
unique. Mais aussi, individu, tu n’es rien à toi manière de faire son choix, quelles sont les
seul, rien que le maillon d’une chaîne qui se règles à observer vis-à-vis de l’état civil, etc.
perd dans la nuit des temps du passé et qui, La seconde partie contient le dictionnaire
après toi, se dirigera vers l’avenir, au hasard proprement dit. Vous y trouverez tous les
des épousailles de ceux qui te succéderont, de prénoms que vous cherchez, classés par ordre
génération en génération ! » alphabétique avec, pour chacun d’eux, l’indi-
Non, ce n’est pas un acte sans importance cation des formes dérivées ou apparentées et
que de donner à un enfant le nom qui, au des diminutifs (F. A.), des précisions sur leurs
sein de la famille, le caractérisera comme cet origines étymologiques (O.), des indications
être unique et irremplaçable et qui, en même historiques, etc. Les formes dérivées figu-
temps, le reliera à ceux qui l’ont précédé. rent également dans le dictionnaire, assorties
C’est même, d’une certaine manière, contri- d’un renvoi à la notice principale, ainsi qu’un
buer à son immortalité. Comme le proclame certain nombre d’encadrés ayant trait à diffé-
fièrement l’Edda scandinave : « Les hommes rentes catégories de prénoms (prénoms régio-
meurent, les bêtes meurent, mais ce qui ne naux, prénoms arabes, prénoms juifs, etc.).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

L’HISTOIRE DES NOMS ET DES PRéNOMS

Dans l’Antiquité, la dénomination des le maître des serviteurs (le mot familia dérive
personnes obéit à des lois simples, mais qui de famulus, «  serviteur  »). Son nomen est
varient selon les peuples. À Rome, le système donc également porté par tous ceux qui lui
nominal se compose de plusieurs éléments dif- sont attachés : clientèle, domestiques, etc. Il
férents : d’abord le prénom (praenomen), puis consiste en une forme adjectivée dérivée d’un
le nom proprement dit (nomen), qui désigne nom de personne ou de lieu, avec adjonction
la famille ou la lignée à laquelle se rattache d’un suffixe comme -ius, -aeus, -eius ou -eus
la personne (gens Cornelia, Julia, Tullia, etc.), (-nas et -na chez les Étrusques, -enus et -ienus
enfin le cognomen, qui constitue l’appellation chez les Ombriens). La terminaison en -ius
courante. César, par exemple, s’appelait en fait désigne plus spécialement la descendance
Gaius Julius Caesar ; Cicéron, Marcus Tullius d’un ancêtre éloigné, considéré comme le
Cicero, etc. à ces trois éléments (tria nomina) fondateur de la gens. Le cognomen, quant à lui,
s’ajoutait parfois encore un surnom décerné provient souvent d’un ancien surnom devenu
à l’âge adulte, l’agnomen  : Scipion dit l’Afri- héréditaire  : la gens Cornelia, par exemple,
cain s’appelait Publius (praenomen) Cornelius comprenait une branche nommée Scipio, qui
(nomen) Scipio (cognomen) Africanus (agno- donna naissance à la branche Nasica.
men). Le surnom pouvait aussi bien évoquer Le praenomen était donné aux garçons neuf
un exploit (Victor, « vainqueur », Augustus, jours après leur naissance. Ceux-ci n’étaient
«  vénérable  ») qu’un défaut physique inscrits sur la liste officielle des citoyens que
(Claudius, de claudicare, « boîter »). lorsqu’ils étaient appelés à porter la toge virile
Le praenomen et le nomen se transmettaient (toga virilis). Ces prénoms étaient fort peu nom-
héréditairement, en ligne paternelle, le cogno- breux, les plus connus étant Appius, Aulus,
men étant propre à l’enfant. Ce système était Gaius, Mamercus, Marcus, Publius, Spurius,
intrinsèquement lié à la gens, c’est-à-dire au Tiberius et Titus. Certains ne s’employaient
clan patrilinéaire de l’époque républicaine. Il qu’au sein d’une seule lignée : Appius dans la
évolua ensuite au rythme des modifications du gens Claudia, Mamercus dans la gens Æmilia,
statut de ce type de lignée. Certaines grandes etc. Une habitude courante consistait à don-
familles romaines resteront encore fidèles aux ner à des frères le même prénom. En l’an 6
tria nomina au Ve et VIe siècles de notre ère, mais de notre ère, le Sénat de Rome décréta que
à cette époque le système de transmissions des les fils aînés porteraient le praenomen de leur
noms aura déjà changé. Grégoire de Tours, par père, ce qui favorisa évidemment la multipli-
exemple, portera à la fois le nom de son père, cation des surnoms. Dans chaque famille, le
celui de son grand-père paternel et celui de son premier-né était donc inscrit au livre des Actes
arrière-grand-père maternel, conformément à publics sous le nom de son père, tandis que
autant de modes de filiation. les cadets l’étaient sous le numéro d’ordre de
A Rome, par opposition à la gens, qui ne leur naissance (secundus, tertius, quartus, etc.).
regroupe que les apparentés du même sang, C’est ainsi que se formèrent des noms, puis
la « famille » a un sens élargi : le pater fami- des prénoms, dérivés d’adjectifs numéraux
lias n’est pas seulement l’homme qui a femme ordinaires : Quentin (le « cinquième »), Sixte
et enfants, mais aussi bien le chef de maison, (le « sixième ») ou Octave (le « huitième »).

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Dictionnaire des prénoms

Les femmes romaines portaient le nom de la recevait le nom de son père (ce fut le cas de
gens paternelle, précédé (à l’époque impériale, l’orateur Démosthène) ou un nom dérivé de
suivi) de leur nom propre. Celui-ci, ressem- celui de son père (Phocion, fils de Phocos).
blant en général à un praenomen masculin, Pour éviter la confusion, on mettait le nom
semble en fait avoir joué plutôt le rôle d’un du père au génitif afin d’indiquer la filiation
cognomen : à côté de Gaia, Lucia, Publicia, etc., (Dêmosthénês Dêmosthénous, «  Démosthène,
on trouve aussi Rutilia, Murrula, Rodacilla, fils de Démosthène  »). Les noms féminins
Tertia ou Secunda. La fille unique gardait le étaient formés de la même manière, avec une
nom de sa gens même après son mariage : la terminaison différente. Comme les autres
fille de Scipion l’Africain (qui fut la mère des peuples européens, les Grecs composaient
Gracques) s’appelait Cornelia, du nom de la leurs noms individuels en recourant à des élé-
gens Cornelia ; elle conserva ce nom après son ments susceptibles de leur donner un sens :
mariage avec Tiberius Sempronius, qui la fit Philomène est l’«  amie de la lune  », Hélène
entrer au sein de la gens Sempronia. En cas l’« éclat du soleil », Démosthène la « force du
d’adoption, l’enfant prenait le nom de son peuple ». Certains de ces noms étaient aussi
père adoptif, mais conservait aussi son nom des surnoms. L’un des plus célèbres surnoms
d’origine, qu’il allongeait en y ajoutant le est celui du philosophe Platon, qui reçut le
suffixe -anus. Tel fut le cas du fils du consul nom de son grand-père, Aristoclès, avant de
Paul Emile (Paulus de la gens Æmilia), qui se se voir attribuer le surnom de platôn (« large
dénommait Æmilius : après son adoption par d’épaules ») par son maître de gymnastique !
Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio), Le vieux principe «  à chacun selon son
il reçut le nom de Publius Cornelius Scipius nom, à chaque condition ses idéaux, donc ses
Aemilianus. La plupart des prénoms actuels noms » se retrouve en Grèce, comme le mon-
se terminant en -ien (Adrien, Victorien, tre ce passage d’Aristophane qui met en scène
Aurélien, Emilien) dérivent de noms dont la un couple dont la femme, issue d’une famille
forme indique une ancienne adoption. Les aristocratique, nourrit pour son fils d’autres
esclaves, enfin, portaient le praenomen de leur ambitions que son époux, de plus humble
maître au génitif, avec le suffixe -por (cf. puer, origine : « Comme venait de nous naître le fils
« enfant, garçon ») : Marcipor, Quintipor, etc. que voilà, à moi et à mon excellente épouse,
Sous l’Empire, ils portèrent aussi des noms ce fut sur le nom à lui donner qu’alors nous
grecs suivis du nom de leur maître. nous querellions. Elle voulait un nom avec
En Grèce, le nom individuel était en géné- hippos (“cheval”), Xanthippos ou Charippos,
ral accompagné d’un patronyme marquant ou Callipide ; moi, à cause du nom de son
l’appartenance à un clan, un ensemble de grand-père, je proposais Phidonide. Long fut
familles ou une lignée. À l’époque classi- le différend. Enfin, nous nous accordâmes
que, on mentionnait seulement la filiation pour l’appeler Phidippide…  » (Nuées, v. 60
et le dème (district géographique) d’origine. ff.).
L’enfant recevait son nom le septième ou le Nous ne savons pas grand-chose sur les
dixième jour suivant sa naissance. Ce nom noms gaulois, qui n’ont pratiquement pas sur-
était choisi par son père. Le fils aîné recevait vécu dans le répertoire des prénoms moder-
le plus souvent le nom de son grand-père nes, et dont la composition semble avoir été
maternel, celui de la grand-mère paternelle très proche du modèle grec. Comme les pré-
étant attribué à la fille aînée. (Cette cou- noms germaniques, ils comportaient en géné-
tume, qui a traversé le temps, est encore en ral deux éléments, faisaient souvent allusion à
vigueur aujourd’hui.) Plus rarement, un fils des qualités physiques, dont la juxtaposition

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

déterminait leur sens. Le système nominal cel- (capitale : Toulouse). Leur royaume ayant été
tique se maintiendra d’ailleurs longtemps en anéanti par Clovis après la bataille de Vouillé,
Europe : au Pays de Galles, le nom de famille en 507, ils abandonneront la Narbonnaise
héréditaire ne rentre pas dans l’usage avant le (ou Septimanie) en 531 et partiront s’installer
xviie siècle. en Espagne. Les Burgondes, établis d’abord
Les Germains, quant à eux, portaient soit sur le Rhin, passent en 443 en Savoie et dans
des noms simples, soit (le plus souvent) des le Jura. Les Saxons peuplent une partie de la
noms composés, formés généralement de Somme, de la Picardie et de la Normandie.
deux éléments à la signification bien pré- Enfin, les Francs, grands vainqueurs de
cise. Ces noms composés sont à l’origine tous ces mouvements de peuples, occupent
d’un très grand nombre de prénoms fran- d’abord la Gaule du Nord, puis, sous Clovis
çais. Hrodoberhto (hrod, «  gloire  », +  bert, et ses fils, ne cessent d’étendre leur influence.
«  brillant  ») correspond à notre Robert, Ce sont eux qui vont imposer leurs noms aux
Bernhardo (bern, « ours », + hard, « dur, cou- ancêtres des Français.
rageux ») a abouti à Bernard, etc. Détail à sou- La diffusion des noms germaniques est
ligner : tandis que chez les Grecs et chez les rapide. Selon les estimations des spécialistes
Romains, les femmes portent le nom de leur (Maurice Grammont, Albert Dauzat, Marie-
époux, de leur père ou de leur lignée, chez les Thérèse Morlet), les textes en contiennent,
Germains, elles ont un nom qui leur est pro- pour les deux tiers de la France actuelle,
pre et dont la composition obéit aux mêmes moins du quart (du total des noms cités) au
lois que les noms masculins  : Frédégonde ve siècle, environ la moitié au siècle suivant,
(fried, « paix », + gund, « guerre »), Gertrude et la presque totalité au ixe siècle. Du ixe au
(ger, « lance », + trud, « fidèle »), etc. xiie siècles, dans la moitié nord de la Gaule,
Après la conquête de la Gaule par les 95 % des noms de personnes sont d’origine
Romains, l’usage des noms de personnes latins germanique. Cette proportion est encore de
se substitua peu à peu aux noms celtiques qui, 50 % dans la partie sud. Le polyptique de
à quelques exceptions près (comme Brennus Wadalde, évêque de Marseille au ixe siècle,
ou Brice), tombèrent dans l’oubli. Parmi ces montre qu’à cette époque, la moitié environ
noms latins, les uns étaient purement pro- des noms provençaux sont en fait des noms
fanes, comme Aprilis, Aurelius, Julius ou germaniques.
Marius ; d’autres évoquaient des fêtes, des rites Les noms de personnes d’origine germani-
ou des notions empruntés à la religion chré- que se présentent sous deux formes. D’une
tienne ; d’autres enfin, de création purement part, ce qu’on appelle les hypocoristiques,
romaine, étaient formés par adjonction d’une qui sont des formes simples ou familières
terminaison à différents radicaux, comme constituées le plus souvent à partir du pre-
Avidoria, Donemia, Nodelivia, Nodelevius. mier terme d’un ancien nom composé, soit
À partir du début du ve siècle, l’anthropo- par allongement, soit par dérivation (Bertha,
nymie gallo-romaine se transforme considéra- Betta, Bertilo, etc.). D’autre part, les noms
blement, sous des influences essentiellement composés proprement dits, formés, comme
germaniques. La conquête de la Gaule par les on l’a dit plus haut, de deux éléments, déter-
Germains revêt à cette époque une grande minés l’un par l’autre ou simplement addi-
ampleur. À partir du ve siècle, on peut tionnés, qui donnent au nom sa signification
même parler de colonisation. En 418, les propre. Les lois qui président à la formation
Wisigoths fondent un État comprenant la de ces noms sont relativement floues. En
Novempopulanie et la deuxième Aquitaine général, c’est le premier élément du nom qui

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Dictionnaire des prénoms

détermine le second, mais ce peut être aussi dans Hubert), -bald (comme dans Thibaud),
l’inverse. Deux noms différents peuvent être -rîc (comme dans Henri) -walt, -ard, -reich,
composés des mêmes éléments, disposés etc. –, ainsi qu’un riche vocabulaire anima-
dans l’ordre inverse  : ainsi, Berthier (bert, lier, que l’on retrouve dans des prénoms
« brillant », + hari, « armée ») et Herbert (hari comme Arnould (ara, « aigle »), Béraud (ber,
+  bert). Dans certains cas, le sens n’est pas «  ours  »), Rodolphe ou Burnouf (wolf, wulf,
bien défini. Par exemple, Hildegonde signifie ulf, « loup »), Rambert (hramm, « corbeau »),
littéralement : « combat-combat » ! Le sens de etc. Le sens général de ces termes est géné-
ces noms ne fut d’ailleurs que rarement com- ralement concret, mais peut aussi avoir une
pris (et, en tout cas, vite oublié) par les Gallo- valeur abstraite ou religieuse  : le nom de
Romains, dont la connaissance de la langue la «  lance  », gari, que l’on retrouve dans le
des Francs n’était pas toujours très bonne. Et prénom Edgar, par exemple, ne renvoie pas
les «  traductions  » faites par les moines en seulement à une arme de guerre, mais aussi à
latin populaire n’améliorèrent pas la situa- l’attribut privilégié du dieu Odin (Odhinn).
tion… Beaucoup de prénoms, une fois moderni-
L’étude des éléments (substantifs, adjectifs sés, ont été constamment employés jusqu’à
ou thèmes verbaux) entrant dans la composi- nos jours  : Bertrand (bert-hramm, «  illustre
tion de ces prénoms ne manque pourtant pas corbeau »), Gontran (gund-hramm, « combat
d’intérêt, car elle nous montre quelles étaient du corbeau  »), Arnould (arn-wulf, «  aigle-
les notions familières et les valeurs les plus loup  »), Berthier (bert-hari, «  brillante
honorées à cette époque. Une part impor- armée  »), Brémond (bert-mund, «  illustre
tante revient d’abord au vocabulaire guerrier, protecteur  »), Raymond (ragin-mund, «  qui
avec des termes comme gund (« guerre, com- protège de ses sages conseils »), Richard (ric-
bat  »), had («  combat  »), hari («  armée  »), hari, «  de la puissante armée  »), Guillaume
wig («  combat  »), ag («  lame d’épée  »), and (wil-helm, «  inébranlable casque  »), Bernard
(« pointe de l’épée »), angil (« lance »), gari (bern-hard, «  ours courageux  »), Adélaïde
(« lance »), helm (« casque »), isan (« fer »), (adal-haid, «  noble lignée  »), Clotilde (hlod-
brand («  épée  »), etc. Viennent ensuite des hilde, « gloire et combat »), Léopold (liod-bald,
qualités considérées comme particulièrement « peuple hardi »), etc. D’autres sont tombés
remarquables : adal (« noble »), bald (« auda- en désuétude, comme Aldegonde, Raynal,
cieux »), drudo (« fidèle »), franck (« loyal »), Guéraud, Grimbald, Rambert, Ermengarde,
funs (« rapide »), hard (« dur, courageux »), Chilpéric. Depuis quelques décennies, on
ric (« riche, puissant »), bert (« brillant, illus- constate néanmoins une nette remise en
tre  »), hug («  intelligent  »), mag («  fort  ») ; vogue des prénoms germaniques considérés
des notions-clés à résonance éthique, comme comme « médiévaux » : Bertrand, Guillaume,
brun («  gloire  »), ehre («  honneur  »), frid Gauthier, Aymeric et bien d’autres.
(« paix »), gaman (« joie »), hrod (« gloire »), Au fur et à mesure de leur diffusion, tous ces
mar («  renommée  »), sig («  victoire  »), hald prénoms subirent évidemment une certaine
(« héros »), gard (« maison, domaine »), heim évolution. De nombreux noms furent formés
(« foyer »), died (« peuple »), folc (« peuple »), de façon artificielle par des Gallo-Francs ne
geno («  souche, lignée  »), ing («  lignée  »), connaissant pas le francique. Ces formations
othal («  patrimoine  »), etc. Viennent enfin hasardeuses sont de plusieurs types. Certaines
de nombreux suffixes – tels -wald (comme réunissent assez curieusement des éléments
dans Oswald), ­-hard (comme dans Bernard), latins (ou chrétiens) et des éléments germani-
-hari (comme dans Rainier), -bert (comme ques. À partir du latin Restitutus, par exem-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

ple, on créa Restoldus ou Restuinus ; à partir domination absolue de la lignée paternelle. La


d’Élisabeth, on créa Elissendis ou Elisbertus. patrilinéarité domine statistiquement, mais la
Parallèlement, on conserva la terminaison en matrilinéarité est aussi une réalité.
-us pour les noms masculins, et en -a pour les La formation des noms germaniques au
noms féminins. Enfin, le passage du germa- moyen de deux éléments, qui peuvent prove-
nique au gallo-romain entraîna des modifica- nir aussi bien du côté paternel que maternel,
tions dans la prononciation  : disparition du et peuvent ensuite être retransmis séparément,
h initial dans le Sud et le Sud-Est (les noms rend par ailleurs possible le principe de la varia-
en hard du Nord correspondent aux noms tion, qui est l’un des traits les plus caractéris-
en ard du Midi), disparition du h devant une tiques de ce système de noms. Associé à celui
consonne (Hlodharius est devenu Clotharius de la transmission héréditaire, ce principe n’a
= Clotaire), remplacement dans le Sud du w pas manqué de renforcer la dimension fami-
(conservé dans le Nord et l’Est) par un v, etc. liale du mode de dénomination. C’est ainsi que
chez les Amales, l’élément thiu-theo est passé
Chez les Germains, l’usage d’un nom trans- de Thiudimer à son fils Théodoric, puis à ses
mis de génération en génération constitue petits-fils Thiudigoth et Thiudahad. Le roi de
l’élément symbolique le plus significatif du Thuringe Herminafrid et son épouse ostrogo-
système de filiation. Son choix s’opère en rap- the Amalaberge appellèrent leur fils Amalafrid.
port étroit avec la terminologie et la structure Chez les Mérovingiens des premières géné-
générale du groupe de parenté. En Europe rations, les éléments chlod, mer et wech, qui
occidentale, toutes les familles royales ger- composaient les noms de Chlodio et Mérovée,
maniques des IVe et Ve siècles pratiquent la ancêtres légendaires de Clovis, se retrouvent
transmission héréditaire des noms (ou de dans les noms de Clovis, Ingomer, Clodomir,
certains éléments du nom). Dans la haute Clothaire et Clothilde. Dans d’autres familles,
aristocratie carolingienne, le nom fait aussi ce sont tous les noms qui se terminent par
partie de l’hereditas. Aux VIIIe et IXe siècles, -bald ou par -ing, seul le premier élément étant
cette transmission héréditaire des noms (dite modifié. Aux VIIe et VIIIe siècles, toutes les
Nachbenennung) était également pratiquée familles aristocratiques franques pratiquaient
dans l’aristocratie souabe. Elle s’est appa- ce système, la transmission des racines ono-
remment diffusée du haut vers le bas de la mastiques facilitant et garantissant l’insertion
pyramide sociale, puis s’est généralisée. Les des enfants dans une parenté plus large.
parents choisissaient librement le nom de L’historien Karl Ferdinand Werner a évo-
leur enfant au sein du patrimoine onomasti- qué la possibilité qu’en 561 le partage du
que de la famille, généralement à partir des royaume franc (Regnum Francorum) entre les
noms des plus proches parents. Le nom fon- fils de Clotaire Ier ait répondu à un projet dicté
dant l’appartenance à la lignée, ce choix enga- par leurs noms : Gontran (Guntramnus), qui
geait toute la famille et avait pour but d’en portait un nom burgonde, reçut en héritage
renforcer la cohésion. Mais l’importance de la la Bourgogne (Burgundia), Sigebert hérita de
parenté maternelle doit aussi être soulignée : la Francie rhénane, autrefois possédée par
les noms maternels pouvaient être transmis le roi de Cologne Sigebert le boiteux, tan-
aux fils (Berthramnus et Bertulfus, fils de dis que Chilpéric et Charibert se partagè-
Berthegunda) et les noms paternels aux filles rent les anciens royaumes de Chlodomir, de
(Wulfgunda, fille de Wulfoald). Le roi Pépin II Childebert Ier et de Clotaire.
reçut lui-même le nom de son grand-père Le principe de variation fut abandonné,
maternel. Il n’y a donc pas chez les Germains notamment sous l’influence chrétienne, d’abord

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Dictionnaire des prénoms

dans les familles royales franques et lombar- un), mais encore il doit se faire baptiser sous
des (chez les Mérovingiens, la transmission un nom nouveau, latin ou germanique, païen
de noms entiers s’impose dès la seconde moi- ou chrétien, peu importe ; l’essentiel est que
tié du VIe siècle), puis dans les familles roya- l’individu change de nom, pour rompre toute
les anglo-saxonnes, où il prévalut néanmoins attache avec son passé. » (Les noms de famille
jusqu’au IXe siècle. A partir de la fin du VIIIe en France). Avec le christianisme, l’habitude a
siècle, l’aristocratie généralisa la pratique de donc commencé à se répandre chez les Francs
la transmission des noms entiers ; encore l’an- de donner aux enfants des noms pris en
cien usage survécut-il en Lotharingie jusqu’au dehors de la parenté biologique. De tels choix
Xe siècle. Là encore, l’évolution se fit selon un relèvent de ce qu’on appelle en allemand l’An-
modèle hiérarchique, en se diffusant à partir sippung. Celle-ci crée une parenté artificielle
du haut vers le bas de la pyramide sociale. de type spirituel. Les parents donnent par
La transformation du mode de dénomination exemple à leur enfant le nom d’un saint qu’ils
accompagna les mutations du pouvoir qui se ont connu ou pour lequel ils ont une véné-
produisirent à cette époque. ration particulière, afin de le placer sous son
Au Moyen Âge, après l’installation de l’an- patronage. Ces nouvelles habitudes ont aussi
throponymie germanique provoquée par influé sur l’onomastique, en favorisant les
les «  grandes invasions  », on enregistre une noms bibliques au détriment des noms d’ori-
seconde vague de prénoms de même origine, gine franque. Le processus commence assez
due cette fois aux cultes de saints ou d’évê- tôt. En 575, Chilpéric et Frédégonde nommè-
ques ayant eux-mêmes porté ces noms. On rent l’un de leurs fils Samson, en hommage
ne peut plus alors parler de noms compo- à un saint breton mort vers 565. Deux des
sés. On voit, en revanche, se multiplier les fils de Charles Martel furent nommés Rémi et
Fulcrand, les Frézal (patronyme lozérien issu Jérôme, du nom des saints éponymes. Un fils
de Frodoaldus, nom d’un évêque de Mende au de Childéric II reçut le nom de Daniel, porté
ixe siècle), les Bédouin ou Baudouin (dérivés par un prophète de l’Ancien Testament. Le
de Betwin), les Aldiguier, etc. Cette seconde prénom cesse alors d’être descriptif ou évo-
vague n’a toutefois pas l’ampleur de la pre- cateur, pour devenir un élément de la dévo-
mière, ne serait-ce qu’en raison du nombre tion. Plus tard, les cultes voués à la Vierge et à
relativement limité des « saints-évêques ». Au saint Jean-Baptiste, largement diffusés par les
fur et à mesure que l’on avance dans le temps, moines-guerriers de Saint-Jean-de-Jérusalem,
on voit même se produire un phénomène favorisèrent un peu partout la grande vogue
très curieux, qui est la diminution dans des de Marie et de Jean.
proportions très importantes du nombre des Ce refus du nom de naissance, considéré
noms couramment utilisés. Ce phénomène est comme un nom purement «  biologique  »,
dû, pour l’essentiel, à l’influence de l’Église. se retrouve à maintes reprises dans l’histoire
«  Le christianisme, écrit Albert Dauzat, chrétienne. Longtemps, l’Église a même
avait d’abord fait table rase du système latin, imposé aux enfants de choisir un nouveau
en ne reconnaissant qu’un nom, le nom de prénom lors de leur confirmation, afin que
baptême, nom individuel que l’homme ou la cet événement soit placé sous l’autorité d’un
femme recevait, soit à sa naissance, soit lors «  patron  » supplémentaire. De même, le
de sa conversion. Cette rupture s’affirme plus moine ou la religieuse, lorsqu’ils prononcent
encore par le changement de nom individuel : leurs vœux, changent de nom. C’est aussi ce
non seulement le nouveau converti renonce à que fait un nouveau pape, aussitôt après son
son nom de famille (et à son gentilice, s’il en a élection  : Karol Wojtyla devient Jean-Paul

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II, Josef Ratzinger devient Benoît XVI. (On Dès le ixe siècle, en effet, les sobriquets sont
notera d’ailleurs que l’Église, aujourd’hui d’usage courant à la campagne comme dans
encore, n’exige pas qu’un enfant soit baptisé les villes. À partir du xe siècle, ils apparaissent
sous le prénom déclaré à l’état civil). dans les documents écrits et dans les actes
à ce facteur religieux s’en ajoute un autre, officiels, nouveauté provoquée par un besoin
d’ordre linguistique : au fur et à mesure que la évident de précision et de clarté. Autour de
langue franque se romanise, la possibilité de l’an mil, on trouve donc d’un côté le nom de
créer de nouveaux noms composés s’affaiblit. baptême – le futur prénom – et de l’autre un
« À mesure que les Francs se romanisaient et surnom, qui peut changer au cours de la vie et
perdaient l’usage de leur langue, écrit encore qui n’est pas forcément héréditaire. Le grand
Dauzat, leur onomastique allait en s’appau- tournant se produit vers la fin du xie siècle :
vrissant. Tandis qu’à l’époque mérovingienne, le nom de baptême devient le prénom propre-
dans une langue en pleine vitalité, le nombre ment dit, tandis que le surnom se transforme
des créations, spécialement des composés, en un vrai patronyme transmis aux descen-
était pratiquement illimité, la source des créa- dants. C’est la naissance de l’anthroponymie
tions se tarit à partir du ixe siècle : le choix du moderne.
nom de baptême ne s’exerce plus que parmi Le mode de formation des surnoms déborde
les noms à la mode, dont le nombre va forcé- un peu du cadre de notre bref survol. Ces sur-
ment en diminuant ; à chaque génération, un noms, comme on peut s’en douter, sont de
contingent de noms sort de l’usage » (op. cit.) nature extrêmement variée : noms de métiers
Le résultat le plus direct de cette évolution et sobriquets professionnels (très fréquents),
est une confusion grandissante. De décennie particularités physiques ou morales, topo-
en décennie, le nombre des prénoms utilisés nymes (noms de lieux, de villes ou de villa-
décroît. L’Église tend de plus en plus à limi- ges), etc. On voit alors apparaître les Legrand,
ter le choix des parents à des prénoms accep- Dupont, Dumoulin, Boulanger, Charpentier,
tables du point de vue chrétien, c’est-à-dire Boineuve, Lecouvreur, Lemarchand, Meunier,
ayant été portés par de pieux personnages. Vacher, Marin, etc. C’est surtout dans les vil-
La mode, de son côté, favorise l’imitation, les que le surnom commence à devenir héré-
et dans certains villages une dizaine de pré- ditaire. Géographiquement, le mouvement
noms (Jean, Jacques, Marie, Anne, Pierre ou prend naissance dans le Sud, zone de tradi-
Paul…) suffisent à dénommer la quasi-tota- tion écrite, avant de se propager vers le Nord
lité des habitants ! et vers l’Est, pays de tradition orale. Il touche
Dès les abords de l’an mil, la nécessité se en premier lieu les nobles, avec adjonction du
fait sentir d’éviter les quiproquos – ne serait- nom du fief ou du domaine, puis la bourgeoi-
ce que dans les documents administratifs, sie, et enfin le peuple. Il affecte d’abord les
lorsqu’il y en a – en distinguant les porteurs hommes, puis les femmes. Mais ce n’est qu’au
d’un même patronyme. C’est alors que l’on XIXe siècle que le nom de famille sera véri-
voit des surnoms s’ajouter aux noms de bap- tablement consacré comme prépondérant,
tême, afin de mieux préciser les identités. Le par le double biais de la conscription et de
fait est capital, car l’aboutissement de ce phé- l’école.
nomène sera le système de la double déno-
mination qui est encore en vigueur de nos Vers 1200, l’usage du surnom héréditaire
jours : prénom + nom de famille. est à peu près général dans les deux tiers de
Les racines de cette véritable révolution la France. À la même époque, l’Église accen-
semblent remonter à l’époque carolingienne. tue son emprise sur la vie privée. Elle impose

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Dictionnaire des prénoms

notamment les parrains et les marraines tes, écrivains catholiques spécialisés dans la
(qu’on appelle alors les «  compères  » et les rédaction des «  vies de saints  », multiplient
« commères », termes plus révélateurs), à qui les récits hagiographiques destinés à exalter
revient fréquemment le choix du prénom. les faits marquants, réels ou supposés, de la
Le baptême est réputé créer un lien spiri- « légende dorée » des saints et des bienheu-
tuel entre l’enfant et son parrain ou sa mar- reux. Quant à la « fête », qui commémore le
raine. Ce lien est si puissant que les relations « jour du saint patron », elle prend souvent
sexuelles avec un parrain ou une marraine, le pas sur l’anniversaire, qui ne conserve le
même lorsque ceux-ci n’appartenaient nul- souvenir que de la naissance physique.
lement à la parenté biologique, furent long- En 1539, sous François Ier, le célèbre édit
temps considérées comme incestueuses. Les de Villers-Cotterêts – qui, par ailleurs, impose
noms de baptême sont le plus souvent tirés l’usage d’une langue d’oïl, en l’occurrence le
des Écritures, en concurrence avec les noms français, dans les documents administratifs
païens d’origine germanique qui continuent à auparavant rédigés en latin –, fixe les noms
être portés. Parmi les prénoms ou les dimi- de famille dans toutes les possessions du roi
nutifs les plus courants, certains, aujourd’hui de France et, dans son article 51, fait obliga-
sortis de l’usage, donneront par la suite nais- tion aux curés de chaque paroisse de tenir à
sance à des noms de famille : Durand, Guérin, jour des registres d’état civil consignant les
Janet, Gamier, Monet, Simonin, Mangin, naissances en même temps que les baptêmes.
Domergue, Jamet, Colson, Poiret, etc. Ceux-ci obtempéreront avec plus ou moins
Un seigneur est alors libre de transmettre de célérité. En Flandre, en Artois, en Alsace
des noms de sa propre famille aux enfants de et en Franche-Comté, régions rattachées plus
ses serviteurs. Une telle pratique sera encore tardivement au royaume de France, il faudra
attestée au XVIIe siècle au Brésil. Elle semble attendre le xviie siècle (voire, en Lorraine, le
liée au maintien d’une représentation élargie xviiie), pour que cette habitude d’enregistre-
de la famille, transcendant les clivages juri- ment entre véritablement dans les mœurs.
diques et sociaux. La servitude et le compa-
gnonnage domestique créaient des formes de Toujours au xvie siècle, l’apparition et le
parenté artificielle dont le nom fut un moment développement de la Réforme favorisent la
l’expression. diffusion des prénoms d’origine biblique  : le
Les premiers almanachs comportant des Synode de 1562 recommande aux protestants
listes de prénoms apparaissent vers 1480. de choisir les prénoms de leurs enfants dans
Ce sont en quelque sorte les ancêtres de nos l’Ancien Testament. En 1598, l’édit de Nantes
modernes calendriers de la Poste ! Dans le confie aux pasteurs huguenots le soin de rédi-
même temps, l’état civil s’organise. Le pre- ger l’état civil de leurs ouailles. Après la révoca-
mier registre des noms de baptême connu en tion de cet édit, en 1685, aucune autre décision
France date de 1411. À cette date, la quasi- ne sera prise à ce sujet, et c’est seulement sous
totalité des prénoms utilisés sont d’origine Louis XVI, par l’édit du 28 novembre 1787,
chrétienne ou ont été « christianisés » par le que les officiers de justice seront officiellement
truchement d’un saint patron. Le culte des chargés de rédiger en France l’état civil des
saints, qui s’est beaucoup développé pendant chrétiens non catholiques, et aussi des juifs.
le Moyen Âge, a facilité cette évolution. Le Le concile de Trente (1545-1563) prescrit
baptême est désormais l’occasion de donner de son côté que les noms de baptême soient
à l’enfant le nom d’un saint, d’un évêque ou systématiquement choisis parmi les noms
d’un personnage de la Bible. Les bollandis- des saints. En réaction contre la Réforme, le

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

culte des « saints patrons » connaît alors un que les autorités catholiques ne se départiront
regain d’importance dans tous les pays catho- jamais totalement de cette ligne de conduite :
liques. Les saints sont régulièrement propo- bien qu’il ne reprenne pas intégralement les
sés comme modèles de piété et les fidèles se recommandations du concile de Trente, le
voient chargés d’inculquer à leurs enfants la nouveau rituel issu du concile de Vatican
volonté d’imiter par leur conduite les vertus II, promulgué le 20 juin 1969 par le pape
illustrées par ceux dont ils portent le nom. Le Paul VI, indique, concernant le baptême des
Catechismus romanus, publié en 1566 à l’ins- adultes, que l’intéressé « changera obligatoire-
tigation du concile, prescrit ainsi de donner ment de nom si celui qu’il portait jusqu’alors
à celui qui reçoit le baptême «  un nom qui n’est pas susceptible d’une quelconque signi-
doit être celui de quelqu’un qui ait mérité par fication chrétienne ».
l’excellence de sa piété et de sa fidélité pour À la fin du xviie siècle, le choix du parrain
Dieu d’être mis au nombre des saints, afin et de la marraine s’opère de plus en plus sou-
que, par la ressemblance du nom qu’il a avec vent en dehors du cercle familial. Souvent lié
lui, il puisse être excité davantage à imiter sa à un désir de promotion sociale – on parle
vertu et sa sainteté ». On lit de même, dans alors de parrainage de prestige –, cet usage
le rituel mis au point en 1614 par le pape permet aux parents d’étendre leur réseau de
Paul V : « Les curés devront veiller à ce que relations et assure à l’enfant une protection
l’on donne un nom chrétien à ceux qui vont pour l’avenir. Mais en même temps, le choix
être baptisés. Lorsque le curé ne pourra pas du prénom de l’enfant étant souvent laissé au
obtenir cela, il ajoutera au nom donné par parrain et à la marraine, il entre en contra-
les parents un autre nom dans le registre des diction avec l’habitude qui consiste à donner
baptêmes » (II, I, 30). de préférence au nouveau-né un prénom déjà
Ces directives manifestent la volonté de porté par l’un de ses ancêtres. Le renforce-
l’Église de lutter contre l’usage des «  noms ment des alliances sociales (lien horizontal)
païens », qui subsiste alors encore dans cer- s’opère ainsi au détriment du primat de la
taines traditions familiales. Le catéchisme du lignée (lien vertical).
concile de Trente est à ce sujet sans équivo- À la veille de la Révolution, l’enregistre-
que  : «  Ceux qui affectent de donner ou de ment des naissances et des baptêmes est fait
faire donner des noms de païens, et particu- exclusivement par les curés des paroisses
lièrement de ceux qui ont été les plus impies, (pour les catholiques) et par les juges royaux
à ceux que l’on baptise sont fort blâmables. (pour les autres). Au moment de la laïcisa-
Car ils font connaître par là le peu d’estime tion de l’état civil (20-25 septembre 1792),
qu’ils font de la piété chrétienne, puisqu’ils l’Assemblée Législative conférera ce rôle aux
prennent plaisir à renouveler la mémoire officiers publics de l’état civil, lesquels seront
des hommes impies, et qu’ils veulent que les choisis parmi les membres du conseil munici-
oreilles des fidèles soient continuellement pal de chaque commune et devront être élus
frappées de ces noms profanes » ! « Cette atti- par leurs collègues. La loi du 29 floréal an II
tude de l’Église post-tridentine, écrit Jacques (18 mai 1794) précisera que le déclarant de
Gélis, révèle une volonté tenace d’élimina- la naissance doit être, sauf circonstance par-
tion des vieilles solidarités : en privilégiant le ticulière, le père de l’enfant, assisté de deux
tête-à-tête de l’homme avec le saint patron, témoins.
elle favorisait l’émergence de l’individu pour La Révolution de 1789 devait avoir des
mieux le contrôler. » 1 Le fait est, en tout cas, conséquences directes sur les attributions de

1. L’arbre et le fruit, Fayard, Paris 1984.

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Dictionnaire des prénoms

prénoms. C’est en septembre 1792, d’ailleurs, Marc-Antoine, Pompée, Pertinax, Fabricius,


que les textes officiels emploient pour la pre- Aristide, Pélopidas, Manlius, Scaevola,
mière fois le terme de « prénom », et non celui Anacharsis, Philopoemène, etc. Ces noms tirés
de « nom propre » ou de « nom de baptême ». de la mythologie et de l’histoire ancienne, déjà
Le 24 mars 1793, un décret rappelle que tout usités depuis la Renaissance dans certaines
prénom est valable si les formalités légales familles aristocratiques, se répandent dans tou-
ont été respectées. Un autre texte arrêté en tes les classes sociales. D’une façon générale, la
brumaire an II (octobre 1793) autorise tout période révolutionnaire marque une forte aug-
individu qui le désire à changer légalement de mentation du répertoire des prénoms.
nom ou de prénom. Dans quelle mesure les « prénoms révolu-
tionnaires  » ont-ils été portés ? On a calculé
Le 27 novembre 1793, une loi de la que, dans les villes moyennes de l’Ile-de-
Convention instaure le «  calendrier républi- France, ils ont pu représenter jusqu’à 70 %
cain  »  : l’année comporte désormais douze des attributions de prénoms durant l’an II
mois de trente jours, assortis de cinq jours (septembre 1793-septembre 1794), période
complémentaires («  les sans-culottides  ») et, où cette pratique atteint son apogée. Mais le
tous les quatre ans, d’un sixième dit « jour de mouvement a été suivi inégalement selon les
la Révolution  ». Bannis de ce calendrier, les régions. Une étude publiée en janvier 1997,
noms de saints sont remplacés par des « voca- portant sur plus de 5000 prénoms attribués
bles patriotes », des noms de grands hommes entre 1785 et 1825 dans six communes de
de l’Antiquité, mais aussi des noms abstraits, la banlieue sud-est de Paris, donne à penser
des noms de vertus, des noms de fleurs, d’ar- que les « prénoms révolutionnaires » ont eu
bres, de légumes, de minéraux, d’outils ou moins de succès qu’on ne l’a dit. La seule
d’animaux ! Le décret du 24 mars 1793 et la estimation nationale dont on dispose parle
loi du 29 floréal an II, déjà cités, laissant en de 200 000 «  prénoms révolutionnaires  »
outre aux citoyens toute liberté dans le choix pour 1,2 million de naissances en l’an II. En
des prénoms, on voit alors fleurir les initiati- 1794, le tribunal criminel de l’Hérault siège
ves les plus surprenantes. C’est l’époque des sous la présidence d’un certain Salsifis Gras,
célèbres «  prénoms révolutionnaires  » ! Les ayant pour assesseurs les nommés Tournesol
trois prénoms vedettes sont Liberté, Floréal et Escudier et Raisin Peytal ! À la même époque,
Brutus. Mais des enfants sont aussi prénommés le baptême religieux est souvent remplacé par
Citrouille, Pissenlit, Vache, Pomme-de-Terre, un baptême civique, dit « inauguration répu-
Mulet, Faisan, Belle-de-Nuit, Potiron, Plantoir, blicaine  », où les parents «  sans-culottes  »
Franciade, Nivôse, Eternel, Romarin, Social, se voient félicités d’avoir « bien mérité de la
Ostende, Naturel, Févriette, Fédéré, Humaine, philosophie et de la raison  », tandis que les
Café, Billard, Pomme, Tricolore, Pulmonaire, assistants récitent la Déclaration des droits de
Minerve, Télégraphine, Sans-Culotte, Zinc, l’homme et chantent Ah ça ira, ça ira !
Clarinette, Centigramme, Myriamètre, Tilleul, Il revenait à Napoléon de mettre fin à ces
Marronnier, Giroflée, Agneau, Serpette, Fenouil, désordres. Une nouvelle loi concernant l’état
Verveine, Rabot, Cerfeuil, Platane, Charrue, civil est adoptée à cet effet le 11 germinal
Asperge, et même Racine de la Liberté, Mort- an XI, c’est-à-dire le 1er avril 1803. Elle inter-
aux-Tyrans ou Plein d’amour pour la Patrie ! dit les «  prénoms révolutionnaires  » et pré-
Parallèlement, on met aussi à la mode des pré- cise que les prénoms ne pourront être choisis
noms grecs et romains, d’inspiration plus heu- désormais que dans le calendrier liturgique
reuse : César, Olympe, Brutus, Titus, Achille, et l’histoire ancienne. Elle signale aussi que

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

ceux qui portent encore des prénoms révo- Mais à cette date, beaucoup de «  prénoms
lutionnaires peuvent recourir aux tribunaux révolutionnaires » ont déjà été abjurés. Quant
pour les changer, par une simple rectification à l’« inauguration républicaine », elle n’aura
de l’état civil dans le registre des naissances. guère survécu à la chute de Robespierre.

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Dictionnaire des prénoms

LES FRÉQUENCES D’ATTRIBUTION DES PRÉNOMS :


UNE SUCCESSION DE MODES

À toutes les époques, certains prénoms, le temps est particulièrement apte à mettre en
masculins ou féminins, ont joui d’une faveur évidence, dans sa pureté, la fonction d’identi-
particulière dans l’opinion, ce qui n’a pas fication et de distinction propre à la consom-
manqué de susciter l’intérêt des historiens, mation des biens de mode  »1. Voyons donc
des sociologues et des linguistes. L’étude des rapidement ce qu’il en a été des fréquences
fréquences d’attribution des prénoms est en d’attribution des prénoms au cours des âges.
effet un bon indicateur des influences cultu-
relles ou religieuses qui s’exercent à une épo- Entre le milieu du VIIIe siècle et la fin du
que donnée. Contribuant à l’anthropologie IXe siècle, les noms de baptême d’origine
sociale, elle nous éclaire aussi sur le rôle de latine les plus communs en France, pour les
l’Église, sur l’évolution des mentalités, sur les garçons, sont Honoré, Désiré et René. S’y
migrations et les déplacements de popula- ajoute le prénom hébraïque Isaac. À la même
tion, sur l’histoire des familles, etc. Elle nous époque, les noms de baptême germaniques
montre enfin que la mode n’est pas un phéno- les plus courants, toujours pour les gar-
mène nouveau, même si, à l’époque moderne, çons, sont Alain, Arnaud, Baudoin, Bérenger,
les modes ont pris de plus en plus d’ampleur Bernard, Conrad, Eude(s), Foulque, Herbert,
et qu’elles tendent désormais à se succéder à Hildebert, Hugue(s), Milon, Pépin, Raymond,
une cadence accélérée. Raoul, Régnier, Richard, Robert, Rodolphe,
Roger et Roland.
La publication, à partir de la fin du XIXe Au XIIe siècle, période durant laquelle on
siècle, des premiers grands travaux sur l’étude observe un certain déclin des prénoms d’ori-
des noms et des prénoms – notamment, en gine germanique et une forte montée des
Angleterre et en Allemagne, les ouvrages prénoms bibliques et gréco-latins, on voit, à
de Förstemann (1856), Charlotte M. Yonge côté des Bertrand, Charles, Gérard, Aimon,
(1863), Franz Stark (1868) et Adolf Socin Alphonse, Anselme, Guillaume ou Thierry, se
(1903) – nous permet d’avoir aujourd’hui multiplier les Samson, les Barthélémy et les
une bonne information sur le sujet pour Matthieu. Chez les femmes, cette évolution
les périodes anciennes. S’y ajoutent les est plus sensible encore : les Mahaut, les Ide
recherches novatrices entreprises depuis, et les Ermesinde tendent à disparaître complè-
en France notamment par Albert Dauzat, tement au profit d’Agnès, Constance, Béatrix
Jacques Dupâquier, Philippe Besnard et Guy (ou Béatrice), Denise, Eléonore, Élisabeth,
Desplanques. Isabelle, Marguerite et Marie.
Pour reprendre les termes de Philippe Il s’agit là, bien entendu, de tendances
Besnard, « le prénom présente deux caractéris- générales valant pour l’ensemble de la popu-
tiques particulièrement intéressantes : c’est un lation. Selon les régions, les fréquences peu-
bien gratuit, dont la consommation est obli- vent en effet varier considérablement. Entre le
gatoire. Dès lors, l’étude de sa diffusion dans XIe et le XIIe siècle, les noms les plus répandus

1. « Pour une étude empirique du phénomène de mode dans la consommation des biens symboliques :
le cas des prénoms », in Archives européennes de sociologie, Paris, XX, 1979, 2.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

dans le Poitou sont Gauffredus et Guihelmus, XVIIe siècle, on s’aperçoit que la concordance
Petrus, Aimericus, Rainaldus, Geraldus, est presque entière, non seulement avec la
Johannes et Stephanus. A Castelnaudary liste des prénoms en usage en France à la
(Aude), en 1272, Jeanne vient en tête des pré- même époque, mais aussi avec les prénoms
noms féminins ; Pierre, Raymond, Guillaume, les plus communément utilisés encore deux
Bernard, Arnaud, Jean et Pons, en tête des siècles plus tard dans les campagnes françai-
prénoms masculins. En Bourgogne, aux ses  : pour les garçons, Pierre, Jean, Jacques,
XIIIe et XIVe siècles, les prénoms donnés le François, Charles, Jean-Baptiste, Louis et
plus fréquemment aux filles sont, dans l’or- Joseph ; pour les filles, Marie, Marguerite,
dre : Jeanne, Adeline, Agnès, Alice, Ameline, Marie-Madeleine, Jeanne, Anne, Catherine,
Asceline, Isabelle, Erembourg, Gillotte, Marie-Anne et Françoise.
Béatrice, Elisabeth et Guillemète. Au XIVe
siècle, en Picardie, les prénoms les plus fré- Après l’intermède de la Révolution – et
quents sont  : pour les hommes, Jean (25 % ses prénoms républicains –, c’est en fait
du total des attributions), Pierre (11 %), sous l’Empire que l’on assiste à une nou-
Hugues, Guillaume, Robert, Colart (Nicolas), velle modification en profondeur des fré-
Gautier, Matthieu et Thomas ; pour les fem- quences d’attribution. Durant cette période,
mes, Marie (33 % des attributions), Mahaut certains prénoms auparavant très répandus,
(diminutif de Mathilde, 10 %), Jehanne (ou comme Étienne, Michel, Jacques, Marguerite
Jeanne), Alice, Agnès, Perrote (diminutif de et Madeleine, commencent à devenir un peu
Pierrette) et Emeline (diminutif d’Emilie). Au moins courants, et sont remplacés par des
XVIIe siècle, entre 1681 et 1687, les prénoms prénoms nouveaux. Par ailleurs, une enquête
le plus souvent portés à Dorne (Nièvre) sont : sur les prénoms du recensement de 1836, à
pour les garçons, Jean (12 % des attributions), partir d’un échantillon d’une dizaine de vil-
Antoine, Pierre, Léonard, Blaise et Jacques ; lages de différents départements, atteste la
pour les filles, Marie (11 % des attributions), grande fréquence de Jean, Pierre, François,
Jeanne, Marguerite, Anne, Louise et Simone. Antoine, Claude, Joseph, et, pour les filles, de
Marie, Jeanne, Françoise, Catherine, Anne et
Aux XVIe et au XVIIe siècles, les fréquences Louise.
d’attribution témoignent d’une remarquable À partir de là, les choses vont évoluer très
stabilité, due en partie aux prescriptions de vite, la mode jouant un rôle de plus en plus
l’Église, et d’autre part à la grande régula- évident. À la fin du XIXe siècle, Louis, Pierre
rité de la vie sociale. En outre, le répertoire et Joseph triomphent chez les garçons ; Marie,
de prénoms est encore assez limité. Les pré- Jeanne et Marguerite chez les filles (17 % des
noms les plus simples (Jean, Pierre, Jacques, filles s’appellent alors Marie en Picardie).
François, Louis, Charles, Nicolas, Marie, Quelques succès littéraires provoquent aussi
Anne, Françoise, Madeleine, Catherine, l’apparition d’un certain nombre de Simon,
Jeanne, Marguerite, etc.) dominent large- de Matthieu et d’Adam. Sous Napoléon III,
ment, car le choix est peu conditionné par la Eugénie (nom de l’impératrice) connaît un
mode, et moins encore l’attrait moderne de la succès certain. Autour de 1900, on apprécie de
nouveauté. Jusqu’au XVIIIe siècle, il n’est pas plus en plus Germaine, Yvonne et Maryvonne,
rare que le quart ou la moitié des habitants Simone, Marcelle, Suzanne, Émile, Paul et
d’un village portent le même prénom. Si l’on André. Autour de 1920, Roger et Robert font
examine, par ailleurs, la liste des prénoms une percée spectaculaire, tout comme Denise,
portés par les colons canadiens-français au Paulette, Odette et Jacqueline.

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Dictionnaire des prénoms

Un criblage ayant porté sur les prénoms En 1950, Martine, Dominique, Patrick et
de 1 000 garçons et de 1 000 filles reçus en Christian entrent massivement dans l’usage
octobre 1948 au baccalauréat (1re partie) dans (les prénoms les plus attribués étant Michel,
l’Académie de Paris donne un aperçu assez Alain, Bernard, Martine, Françoise et Chantal).
satisfaisant des prénoms couramment attri- Vers 1960, on voit surgir une vague consi-
bués autour de 1930-32. Pour les garçons, les dérable de Nathalie, Sylvie, Pascal, Isabelle,
neuf prénoms les plus fréquents sont, dans Catherine, Éric et Thierry (les prénoms les
l’ordre : Jean, Jacques, Michel, Pierre, Bernard, plus attribués étant Philippe, Pascal, Éric,
Claude, André, François et Guy (ex aequo). Sylvie, Catherine et Christine). Ces indica-
Ces seuls prénoms désignent 495 enfants de tions de tendances figurent dans une enquête
sexe masculin sur l’échantillonnage étudié, réalisée en 1980, à partir d’un échantillon de
soit près de 50 %. Pour les filles, les neuf 103 000 personnes prélevé sur les fichiers de
prénoms les plus courants sont, dans l’ordre la Sécurité sociale par le Centre de recherche
également  : Monique, Françoise, Jacqueline, pour l’étude et l’observation des conditions
Jeannine (Jeanine ou Janine), Micheline et de vie (Credoc). Cette même enquête révèle
Nicole (ex aequo), Colette, Anne-Marie et que le nom de famille alors le plus répandu,
Christiane. Au total, on trouve 37 prénoms en France, n’est pas Dupont ou Durand, mais
masculins (dont quatre doubles) et 47 pré- Martin, qui est aussi un prénom. Dix ans plus
noms féminins (dont trois doubles), soit 84 tard, près d’un Français sur 250 (0,4 %) se
prénoms différents seulement pour désigner dénommera encore Martin. (Mais il ne s’agira
2 000 personnes. là, bien sûr, que d’une moyenne nationale  :
dans le Nord, Martin sera détrôné par Lefèvre,
Vers 1940, les prénoms masculins les plus dans l’Ouest par Dupuy, dans l’Est par Muller,
répandus sont, dans l’ordre  : Michel, Jean- etc.).
Claude, Jean, Bernard, Daniel et Gérard ; et Un autre criblage, réalisé par nos soins sur la
chez les filles  : Monique, Nicole, Danielle, base de l’édition de 1970 du Bottin mondain,
Michèle, Jacqueline et Françoise. En juillet et concernant 1 000 garçons et 1 000 filles,
1948, les résultats d’un sondage réalisé par donne des précisions sur les noms d’enfants
l’IFOP et intitulé «  Si vous aviez à choisir le plus fréquemment choisis en 1968-69 dans
un prénom, lequel aimeriez-vous donner ? » les milieux aisés. On constate l’usage de 150
présente un certain intérêt, malgré le carac- prénoms masculins, dont environ 6 % de pré-
tère un peu hypothétique de la question (les noms doubles, et de 200 prénoms féminins,
prénoms effectivement attribués pouvant dont environ 9 % de prénoms doubles. Les
différer de ceux indiqués). Pour les garçons, prénoms qui reviennent le plus fréquemment
on voit venir en tête, dans l’ordre  : Jean, sont  : Emmanuel et Guillaume (ex aequo),
Pierre, Jacques, Michel, André, Claude, Paul Olivier et Philippe (ex aequo), Bertrand,
et Alain ; pour les filles  : Jacqueline, Marie, Arnaud, Christophe et Frédéric (ex aequo) ;
Jeanne, Françoise, Monique, Nicole, Suzanne et chez les filles, Isabelle, Anne, Claire, Laure,
et Michèle. Comme d’habitude, et pour un Laurence, Véronique et Béatrice.
nombre égal de réponses, la diversité des pré-
noms féminins est plus grande que celle des Pour le début des années 1970, nous
prénoms masculins. Par ailleurs, trois pré- savons, par l’enquête du Credoc citée plus
noms seulement recueillent plus de 6 % des haut, que les prénoms à la mode sont alors
suffrages, et il s’agit de trois prénoms mascu- Christophe, Stéphane, Guillaume, Nicolas,
lins : Jean, Pierre et Jacques. David, Sandrine, Frédéric, Nathalie, Olivier

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

et Stéphanie. À la même époque, les prénoms tions étant Philippe (10e position en 1930)
les plus fréquemment attribués en moyenne et Bertrand (36e position) chez les garçons,
nationale sont Stéphane, Christophe, David, Claire (31e position) et Anne (39e position)
Laurent, Nathalie, Sandrine, Christelle et chez les filles. Il faut revenir à l’Empire pour
Isabelle. trouver un précédent à un changement d’une
Les enquêtes que nous avons citées n’ont telle envergure !
évidemment qu’une valeur indicative  : le • La transformation s’est faite au détriment
milieu social représenté au Bottin mondain des prénoms considérés comme les plus cou-
ne correspond pas à la population générale, rants depuis des siècles. Entre 1948 et 1968,
de même les bacheliers de 1948 ne sont pas on note la disparition presque complète ou
caractéristiques de la population nationale. la chute radicale de Jacques, Pierre, Michel,
Toutefois, à cette époque, c’est encore tou- Paul, Françoise, Jacqueline, Colette, Nicole.
jours dans les milieux sociaux aisés qu’ap- Parallèlement, on enregistre un retour dans
paraissent les nouveaux prénoms, qui se l’usage des prénoms nordiques ou germa-
diffusent ensuite dans le reste de la popula- niques (Ingrid, Astrid, Mathilde, Clothilde,
tion (on verra plus loin que ce n’est plus le cas Frédéric, Éric), des prénoms gréco-romains
aujourd’hui). De ce fait, la liste des prénoms (surtout chez les filles  : Delphine, Béatrice,
à la mode pour une période donnée anticipe Laure, Sabine, Albane, Céline, Aurélie,
souvent celle des prénoms le plus fréquem- Laurence, mais aussi chez les garçons, avec
ment attribués en moyenne générale quelques Sébastien et Martial) et des prénoms médié-
années plus tard. L’ensemble de toutes ces vaux (surtout chez les garçons  : Guillaume,
données fait en tout cas apparaître un certain Olivier, Arnaud, Hugues, Thibault, Amaury,
nombre de conclusions très nettes : Renaud, Aymeric, Ludovic, Damien). Enfin,
• Entre 1930 et 1948, les fréquences d’attri- on observe la diffusion à large échelle des pré-
bution ont relativement peu changé. Les listes noms régionaux (Ségolène, Armelle, Tristan,
de tête, tant pour les garçons que les filles, sont Yann, Laetitia), voire de certains prénoms
les mêmes à quelques exceptions près : d’un exotiques, ainsi qu’une tendance aux varian-
côté, Jean, Jacques, Michel, Pierre, Claude tes orthographiques (par exemple Gérôme au
et André ; de l’autre, Monique, Françoise, lieu de Jérôme).
Jacqueline, Nicole et Yvette. En outre, tous • Cette évolution est d’autant plus signifi-
les nouveaux prénoms du peloton de tête de cative que le nombre de prénoms différents
1948 se retrouvent dans la liste complète de attribués chaque année tend à augmenter régu-
1930 : Paul, qui se trouvait alors en 18e posi- lièrement. En d’autres termes, non seulement
tion ; Alain en 22e position ; Michèle en 10e les fréquences d’attribution ont changé, mais le
position ; Marie en 11e position ; Jeanne en nombre total de prénoms choisis pour désigner
17e position ; et Suzanne en 29e position. un même nombre de personnes a augmenté
• En revanche, entre 1948 et 1968, on considérablement : entre 1930 et 1968-69, on
assiste à une transformation radicale. La passe pour 2 000 personnes de 84 prénoms à
preuve en est qu’aucun des prénoms mascu- 350 prénoms, soit du simple au quadruple. Un
lins ou féminins le plus souvent attribués en seul facteur reste constant, comme toujours
1968-69 ne faisait partie du peloton de tête d’ailleurs  : à nombre égal de prénoms attri-
en 1930 ou en 1948. Mieux encore, sur ces bués, il y a moins de diversité chez les garçons
seize prénoms devenus courants en 1968-69, – et ce sont aussi les prénoms masculins qui se
douze ne figuraient même pas dans les listes maintiennent le plus durablement.
complètes de 1930 et 1948, les quatre excep- Au total, les deux seuls prénoms qui ont

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Dictionnaire des prénoms

subi sans trop de dommages cette évolution Émilie, Céline, Virginie, élodie, Audrey,
sont Jean chez les garçons et Marie chez les Stéphanie, Julie, Laetitia et Sabrina.
filles. Selon l’enquête réalisée par le Credoc, La comparaison de ces trois listes montre
environ 12 % des Français nés entre 1890 que les tendances enregistrées dans la période
et 1978 s’appelaient encore Jean ou Marie, précédente se sont confirmées et amplifiées.
si l’on tient compte des prénoms doubles D’une part, en effet, en 1970 et 1985, les têtes
dans lesquels ils entraient en composition. de liste ne sont pas les mêmes de cinq ans
La vogue de Jean et de Marie comme pre- en cinq ans : Stéphane et Nathalie sont rem-
mier prénom isolé a subi, elle, plus que des placés par Sébastien et Stéphanie, puis par
hauts et des bas. Marie, qui venait encore au Nicolas et Aurélie. D’autre part, en l’espace de
premier rang des prénoms féminins le plus quinze ans seulement, le renouvellement est
communément attribués entre 1890 et 1909, frappant : sur un total de 60 prénoms cités,
est passé à la seconde place dans les années seuls quatre prénoms se retrouvent dans cha-
1910-19, à la troisième dans les années 1920- cune des trois listes : David, Sébastien, Jérôme
29, puis a entamé un déclin spectaculaire  : et Stéphanie.
dans les années 1960, à peine une fille sur Afin de dégager les tendances de la mode,
500 reçoit le nom de Marie. Cependant, le nous avions pour notre part réalisé un criblage
prénom est revenu à la mode depuis. Quant de tous les faire-part de naissances publiés
à Jean, resté au premier rang de 1910 à 1939, dans le « Carnet du jour » du Figaro durant
il commence à décliner à partir des années les années 1978 et 1982. Ce criblage portait
1940 et ne paraît pas, pour l’instant, revenir sur un total de près de 3 000 naissances pour
massivement dans l’usage. chaque année. Ses résultats étaient tout aussi
Voyons maintenant ce qu’il en a été durant révélateurs.
les années 1970 et 1980. Dans leur livre Un En 1978, les prénoms masculins le plus
prénom pour toujours, paru en 1986, le socio- fréquemment attribués étaient, dans l’ordre :
logue Philippe Besnard et le démographe Guillaume (76 mentions), Nicolas (46 men-
Guy Desplanques avaient apporté d’utiles tions), Matthieu (43 mentions), Antoine (41
précisions sur les prénoms le plus fréquem- mentions), Thibault ou Thibaut (38 men-
ment atribués en France durant cette période. tions), puis Thomas, Frédéric, Alexandre
Pour les années 1970-74, la liste-palmarès ou Alexander, Arnaud, Christophe, Alexis,
était la suivante : chez les garçons, Stéphane, Romain, Sébastien, Benoît, Édouard,
Christophe, David, Laurent, Frédéric, Olivier, Grégoire, Pierre, Charles, Julien, Olivier,
Sébastien, Eric, Philippe et Jérôme ; et chez les Jean-Baptiste, Cyrille et Xavier. En 1982, le
filles, Nathalie, Sandrine, Christelle, Isabelle, vainqueur était Antoine, cité 31 fois. Venaient
Valérie, Karine, Stéphanie, Sophie, Sylvie et ensuite  : Arnaud (29 mentions), Guillaume
Laurence. Pour 1975-79, on trouvait  : chez (24 mentions), Nicolas et Édouard (21 men-
les garçons, Sébastien, David, Christophe, tions), Charles (19 mentions), Thomas (18
Nicolas, Frédéric, Stéphane, Jérôme, Mickaël, mentions), Pierre (16 mentions), Olivier (15
Cédric et Olivier ; et chez les filles, Stéphanie, mentions), Adrien ou Hadrien et Thibault
Céline, Sandrine, Christelle, Virginie, Karine, ou Thibaut (14 mentions), puis Benoît,
Nathalie, Sophie, Séverine et Delphine. Et Benjamin, Arthur, Christophe, Paul, Alexis,
enfin, pour 1980-84  : chez les garçons, Stéphane, Timothée, Éric et Matthieu.
Nicolas, Julien, Sébastien, Mickaël, Mathieu Du côté des filles, les résultats pour 1978
ou Matthieu, Guillaume, Cédric, David, étaient : Sophie (39 mentions), Caroline (35
Jérôme et Vincent ; et chez les filles, Aurélie, mentions), Marie (31 mentions), Charlotte

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

(29 mentions), Laure (27 mentions), puis sur la liste de 1982, alors qu’ils figuraient sur
Pauline, Amélie, Stéphanie, Anne, Constance, celle de 1978  : Amélie, Pauline, Constance,
Laetitia, Camille, Claire, Alexandra (ou Claire, Isabelle et Alexandra.
Alexandrine), Isabelle et Delphine. En En ce qui concerne les origines étymo-
1982, le palmarès comprenait, dans l’ordre : logiques, parmi les vingt prénoms cités en
Laure (23 mentions), Sophie (21 mentions), premières positions sur la liste du Figaro de
Charlotte, Clémence et Camille (17 mentions), 1982, on trouvait treize prénoms d’origine
Stéphanie, Anne, Marine et Caroline (14 germanique (Arnaud, Guillaume, Édouard,
mentions), Marie (13 mentions), Olivia (11 Charles, Olivier, Thibaut, Charlotte, Caroline,
mentions), Astrid (10 mentions), Bérengère, Olivia, Astrid, Bérengère, Alix, Mathilde),
Alix et Eléonore (9 mentions), puis Mathilde, douze prénoms d’origine gréco-latine
Anne-Laure, Dorothée, Élodie et Laetitia (8 (Antoine, Nicolas, Pierre, Adrien, Benoît,
mentions). Laure, Sophie, Clémence, Camille, Stéphanie,
Là encore, la comparaison de ces deux listes Marine, Dorothée) et seulement quatre pré-
du Figaro faisait apparaître, en l’espace de seu- noms d’origine biblique (Thomas, Benjamin,
lement quatre ans, des différences significati- Anne, Marie). S’y ajoutait un prénom cel-
ves. On constatait par exemple qu’Antoine, tique  : Arthur. Mais il faut souligner que
qui venait en 1978 en 4e position, avait en ces résultats ne concordaient pas avec ceux
1982 détrôné Guillaume, Nicolas et Matthieu. que l’on obtenait à la même époque pour la
Antoine avait pourtant recueilli moins de population générale. Ils avaient en revanche
mentions en 1982 qu’en 1978, ce qui montre une valeur indicative forte pour les milieux
que la dispersion dans le choix des prénoms aisés. En 1986, les prénoms les plus portés en
s’était encore accentuée. Chez les filles, Laure France (qu’il ne faut pas confondre avec les
(5e position en 1978) devançait en 1982 prénoms le plus couramment attribués à cette
Sophie, Caroline, Charlotte et Marie, qui res- même date) étaient, dans l’ordre  : Michel,
taient toutefois dans le peloton de tête. Six Jean, Pierre, André, Philippe, Alain, Jacques,
prénoms nouveaux sont entrés en 1982 dans Bernard, René et Daniel chez les garçons ;
la liste des prénoms les plus attribués : Astrid, Marie, Monique, Isabelle, Jeanne, Françoise,
Alix, Eléonore, Mathilde, Élodie et Dorothée. Sylvie, Catherine, Nathalie, Jacqueline et
Six autres, en revanche, ne se retrouvent plus Janine chez les filles.

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS AUJOURD’HUI :


L’EXPLOSION DES NOUVEAUX PRéNOMS

Début 2005, une controverse s’était éle- Julien, mais aussi la diffusion significative de
vée dans la classe politique française à pro- Manon, Chloé, Léa, Bryan, Dylan, Jordy ou
pos d’un spacieux logement de fonction dont Brandon. En 1996, les prénoms les plus à la
aurait joui indûment Hervé Gaymard, alors mode sont Manon, Camille, Laura, Maria et
ministre de l’Economie. Pour se justifier, Anaïs chez les filles ; Alexandre, Kevin, Nicolas,
l’intéressé fit valoir sa famille nombreuse, Antoine et Thomas chez les garçons. En 1999,
ce qui permit au grand public de connaître le palmarès voit triompher Léa, Manon, Chloé,
les prénoms de ses huit enfants  : Philothée, Camille et Sarah chez les filles ; Thomas,
Bérénice, Thaïs, Amédée, Eulalie, Faustine, Alexandre, Nicolas, Antoine et Alexis chez
Jérôme-Aristide et Angelico. Des prénoms les garçons. En l’an 2000, les prénoms préfé-
fort peu courants ! Quelques mois plus tard, rés sont Léa, Chloé et Camille pour les filles,
le 28 août 2005, sur M6, une émission de la Lucas, Thomas et Alexandre pour les garçons.
série « Zone interdite », animée par Bernard En 1994, le palmarès des douze premiers
de La Villardière, était consacrée aux familles prénoms féminins était, dans l’ordre, le
nombreuses. Deux couples étaient présentés suivant  : Marine, Laura, Marion, Camille,
aux téléspectateurs. Le premier avait douze Justine, Elodie, Pauline, Julie, Anaïs, Sarah,
enfants  : Martin, Priscille, Blaise, Blandine, Manon et Marie. Pour les prénoms masculins,
Domitille, Pierre, Jean-Chrysostome, Basile, on obtenait la liste suivante : Kevin, Maxime,
Aure, Cyprien, Cécile et Ephrem. Le second Thomas, Alexandre, Florian, Anthony,
en avait onze  : Geoffroy, Colombe, Hugues, Nicolas, Jérémy, Julien, Benjamin, Quentin
Diane, Gautier, Sixte, Brune, Dauphine, et Romain. Sept ans plus tard, en l’an 2001,
Foulque, Eudes, Gersende. Ici encore, nous le palmarès féminin s’établissait comme suit :
trouvons quelques prénoms peu courants. Léa, Chloé, Manon, Camille, Emma, Sarah,
La série d’ouvrages intitulés La cote des pré- Océane, Laura, Marie, Lucie, Julie et Mathilde.
noms, publiée par Philippe Besnard et Guy Et chez les garçons  : Lucas, Thomas, Théo,
Desplanques à partir de 19941, qui se sont Hugo, Maxime, Quentin, Antoine, Nicolas,
appliqués à distinguer les choix «  confor- Alexis, Clément, Alexandre et Matteo. Même
mistes », les choix « pionniers » et les choix sur une aussi courte période, la comparaison
«  précurseurs  », a apporté une information est éclairante. Seuls six prénoms chez les filles
exhaustive sur l’évolution des modes et des (Manon, Camille, Sarah, Laura, Julie et Marie)
fréquences d’attribution pour les années les et cinq chez les garçons (Thomas, Maxime,
plus récentes. Ces données confirment qu’au Quentin, Nicolas et Alexandre) se retrouvent
cours des dix ou quinze dernières années, des dans les deux listes. Les trois prénoms venant
transformations considérables sont encore en tête de chacune des listes ont complète-
intervenues dans le choix des prénoms. ment changé à sept ans d’intervalle. On note
Entre 1990 et 1995, on observe en France la brusque apparition d’Océane chez les filles
une vague de Laura, Marine, Elodie, Kevin et et de Matteo chez les garçons.

1. Puis, après la mort de Philippe Besnard, par Guy Desplanques et Joséphine Besnard (depuis l’édition
2006, par la seule Joséphine Besnard).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

Plus récemment encore, on a vu revenir Émilie, Arthur, Sébastien, Grégoire, Jean-


en force Emma, Clara, Inès, Lisa, Margaux, Baptiste, Élodie, Éléonore, Dorothée, Pierre et
Maéva, Pauline et Anaïs chez les filles, Enzo, Marie, vaut également la peine d’être noté.
Mathis, Killian, Paul, Louis, Léo, Tom et Pour prendre toute la mesure de ce phé-
Arthur chez les garçons. Au total, en 2008, nomène, il faut se rappeler à quel point il en
les prénoms les plus en vogue étaient Emma, allait différemment autrefois. Entre 1630 et
Clara, Maëlys, Louane, Jade, Sarah, Lilou, 1650, à Saint-André-des-Alpes, quatre pré-
Inès, Chloé et Léa chez les filles ; Mattis, noms (Jean, Antoine, Honoré et Pierre) suffi-
Mathéo (ou Mattéo) , Enzo, Nathan, Noah, saient à désigner les deux tiers des hommes,
Raphaël, Lucas, Ethan, Yanis et Evan chez et il ne fallait que sept prénoms (Marguerite,
les garçons. On s’attend maintenant, pour la Catherine, Jeanne, Anne, Honorade, Marie et
période 2008-10, à une remontée d’Alexan- Isabeau) pour parvenir à la même proportion
dre, Clément, Antoine, Paul, Axel, Oscar, chez les femmes. Au XIXe siècle, sur l’ensem-
Damien, Camille et Alban. ble du territoire français, les dix prénoms les
En Belgique, la commune d’Uccle (l’une plus utilisés représentaient encore près de la
des 19 communes qui forment la ville de moitié des naissances. Entre 1890 et 1914,
Bruxelles-Capitale), à majorité francophone, un garçon sur seize se prénommait Louis ou
a édité une liste de tous les prénoms choisis François. En 1930, les dix prénoms les plus
durant l’année 1992, classés selon leur fré- courants étaient encore portés par environ
quence d’attribution. (Des listes analogues 30 % des filles et 45 % des garçons.
avaient déjà été publiées en 1990 et 1991). Aujourd’hui, c’est la tendance inverse qui
Venaient en tête, pour les garçons  : Nicolas, l’emporte. Nous avons cité plus haut des
Thomas, Maxime, Alexandre, Quentin, Kevin, enquêtes faisant apparaître l’usage de 84
Julien, Guillaume, Jonathan, Sébastien, prénoms pour désigner 2 000 personnes en
Antoine, Arnaud, Cédric et Martin ; et, pour 1930-32, puis de 350 prénoms pour 2 000
les filles  : Laura, Sarah, Marie, Charlotte, personnes également en 1968-69. Le criblage
Julie, Morgane, Céline, Sophie, Aurélie, Alice, que nous avions réalisé dans les faire-part du
Florence, Manon. On notait par ailleurs le suc- Figaro pour 1978 et 1982 avait permis de
cès de Nicolas et Laura, Thomas et Alexandre, dresser une liste de 700 prénoms différents
Julien et Charlotte, Jonathan et Julie, etc. Ces pour un peu moins de 3 000 personnes. Une
résultats diffèrent assez peu que ceux que l’on autre enquête, parue peu après dans le jour-
obtenait en France au même moment. nal Parents, faisait état de 2 000 prénoms pour
Le phénomène le plus frappant auquel on 12 000 naissances. Aujourd’hui, on recense
assiste aujourd’hui est assurément la diver- près de 4 000 prénoms différents attribués
sification grandissante des prénoms. Dans ce chaque année. Le mouvement n’a donc cessé
domaine, nous assistons à une véritable explo- de s’accélérer, tant en raison de la disparition
sion. Dans les années 1960, rien ne laissait de certaines coutumes familiales que de l’appa-
prévoir, par exemple, la flambée de Sophie, rition des « nouveaux prénoms ». On notera,
Caroline, Charlotte, Aurélie, Olivia, Astrid, à ce propos, que la France est aujourd’hui,
Laetitia, Marine, Alix, Camille, Stéphanie, etc., parmi tous les pays occidentaux, le pays où
ni celle, chez les garçons, de Nicolas, Thibaut l’on enregistre les changements de mode les
(ou Thibault), Thomas, Édouard, Antoine, plus rapides. Ailleurs, une certaine stabilité
Adrien ou Alexandre. Le retour en force de est la règle. Aux États-Unis, Michael vient
prénoms considérés naguère comme démo- en tête de façon constante depuis une tren-
dés, notamment Timothée, Matthieu, Pauline, taine d’années, devant Nichols et Matthew.

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En Angleterre, le très classique James talonne si l’importance des feuilletons télévisés a par-
Jack pour la première place, devant Thomas fois été surestimée, cette mode semble bien
et Daniel. imputable aux séries américaines (Dynasty,
Conséquence de cet éclatement  : même Beverly Hills, Melrose Place, etc.), qui ont
les prénoms les plus en vogue ne bénéficient habitué l’oreille à des sonorités nouvelles et
plus de l’attribution massive ou concentrée suscité des engouements irraisonnés chez
qui était la leur autrefois. Dans la décennie ceux qui les regardent le plus assidûment.
1880-99, 12,5 % des filles étaient prénom- Bizarrement, c’est dans le Nord de la France
mées Marie (6,1 % pour Jeanne, 4 % pour que cette mode a été la plus suivie, alors qu’elle
Marguerite), tandis que 5,6 % des garçons n’a jamais eu la même ampleur dans le Midi.
se prénommaient Louis (4,8 % pour Pierre, De façon générale, ces prénoms sont plus fré-
4,8 % pour Joseph, 4,3 % pour Jean). Dans les quemment attribués à des garçons qu’à des
années 1940 et 1950, 7 à 8 % des nouveau- filles, et plus souvent choisis par des parents
nés masculins s’appelaient encore Michel, jeunes que par des parents plus âgés. Ils sont
tandis que les champions d’aujourd’hui surtout répandus dans les milieux populaires,
dépassent à peine 1,5 à 2 % de porteurs. Il et semblent bénéficier d’une prédilection par-
en va de même chez les filles, où la vogue de ticulière chez les mères célibataires. Ce qui est
Léa, Manon ou Chloé est loin d’atteindre l’an- curieux, c’est que ces prénoms ne correspon-
cienne fréquence de Nathalie. La « durée de dent pratiquement pas à ceux qui rencontrent
vie » des prénoms est en outre de plus en plus aujourd’hui le plus de succès aux États-Unis :
courte : à quelques années d’intervalle, la liste Emily, Madison, Hannah, Kaitlyn et Brianna
des douze prénoms les plus attribués atteste chez les filles ; Jacob, Michael, Matthew,
un total renouvellement. Joshua et Christopher chez les garçons.
Cet éparpillement a néanmoins ses limites. Bien entendu, la diversification des pré-
Bien que l’on dénombre environ 4 000 pré- noms va aujourd’hui parfois jusqu’à la fantai-
noms attribués chaque année, moins de 300 sie, sinon jusqu’à l’extravagance, en particulier
prénoms continuent quand même à désigner chez les filles. C’est ainsi qu’on enregistre cha-
les trois-quarts des nouveau-nés. En 1995, que année la naissance de 10 à 30 Prune ou
Camille, Anaïs, Laura, Manon et Justine chez Cerise, de 30 à 60 Vanille, de 60 à 100 Fleur,
les filles, Maxime, Alexandre, Thomas et Jordan sans oublier les Jade, Ambre, Diamant, Anne-
chez les garçons, représentaient à eux seuls Cerise, Bergamote, Emeraude, Perle, Alizée,
entre un quart et un tiers des attributions. Rubis, Attila, Messaline, Verlaine, Tuba,
Dans les années 1994-95, on a assisté à une Toscane, Popeline, Tokalie, Siloé, Bulle, etc.
vague déferlante de prénoms anglo-saxons, Certains prénoms sont également inventés de
américains (ou d’apparence américaine) pour toutes pièces par des parents mal informés ou
la plupart  : Cindy, Audrey, Jennifer, Jessica, tout simplement trop imaginatifs : Lauriane,
Kimberley, Lindsay, Charlene, Alison, Shanon, Lénaé, Tigrane, Channel, Sade, Fauve, Elora,
Hilary, Lenny, Whitney, Wendy, Kelly, Sarah, Calvin, Mathis, Annaelle, Rayane, Alpaïs,
Samantha, Sabrina, Cassandra, Linda, sans Aurée, Cyriane, Ozanne, Amaëlle, Dunstan,
oublier l’abominable Sue-Ellen (que per- Haldan, Elin. Enfin, les variations orthogra-
sonne ne sait prononcer correctement), chez phiques se multiplient de façon très specta-
les filles ; Kevin, Morgan, Michael, Anthony, culaire  : Maryne, Mélanye, Tiffaine, Cloé,
Bryan, Marvin, Dylan, Brandon, Jeremy, Jonathane, Allissone, Braiane, etc. Besnard et
Jonathan, Jason, Allan, Eliott, Gary, Jordan, Desportes ont relevé 19 variantes orthographi-
Steve, Wesley, Nelson chez les garçons. Même ques pour Tiphaine, 18 pour Tifanny, 6 pour

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Cindy. Tatiana devient Tassiana ou Taciana, est Nathalie (355 000 porteurs), suivi de
Valentin s’écrit parfois Valantin, Thimotée Monique, Catherine, Isabelle, Françoise,
perd son « e » final pour gagner en masculi- Sylvie et Marie.
nité, Matthieu perd un « t » dans les milieux On enregistre par ailleurs d’importantes
populaires, etc. Cette liberté orthographique variations dans les tendances de la mode
est un inconvénient plutôt qu’un avantage  : en fonction des régions. Ce phénomène est
un enfant dont le nom est mal orthographié ancien. Il s’explique, à l’origine, par la persis-
passera son temps à épeler son nom durant tance de traditions culturelles et linguistiques
toute son existence. distinctes, ainsi que par l’habitude, qui s’est
La féminisation ou la masculinisation erronée longtemps maintenue, d’attribuer à l’enfant le
d’un prénom peut aussi causer un préjudice nom du saint patron de sa paroisse.
certain : on voit aujourd’hui des filles appelées Au XIXe siècle, la «  géographie  » de cer-
Jordane ou Dilane, formes inventées de toutes tains prénoms apparaît encore relativement
pièces à partir de leurs équivalents masculins. concentrée. On trouve alors très fréquem-
Le prénom d’origine celtique Morgane s’est lar- ment Léonard dans la Creuse et la Corrèze,
gement répandu, alors que sa forme féminine Yves et Perrine en Bretagne, Edme dans la
d’origine est bel et bien Morgan (mor, « mer » Nièvre et dans l’Yonne, Philibert en Côte-
+ gan, « née de »). Loïs, qui n’est qu’un dérivé d’Or, Blaise dans le Haut-Rhin et les Hautes-
de Louis, est à tort attribué aux filles depuis le Alpes, Marius en Provence, Solange en région
succès de Loïs, la compagne de Superman. La parisienne, Gilbert dans le Bourbonnais,
vogue de Kevin a également rendu possible Colette en Franche-Comté, Thérèse en Basse-
l’attribution aux garçons de prénoms à la ter- Normandie. Les traces du passé historique
minaison sonore en -in[e], auparavant réservée sont aussi repérables : Charles fleurit dans les
aux filles. Les prénoms mixtes classiques sont anciennes possessions carolingiennes, Louis
Claude (aujourd’hui surtout masculin), Camille en pays capétien, Nicolas en Lorraine, Anne
(aujourd’hui surtout féminin) et Dominique en Bretagne et René en Anjou (ainsi qu’en
(aujourd’hui surtout masculin). Sont venus s’y Provence). À l’inverse, Philippe est rare en
ajouter, généralement par ignorance des parents, Bretagne, Jacques est presque absent entre la
des prénoms comme Tiphaine, Nolwenn ou mer du Nord et les Vosges, tandis que Michel
Alix, et surtout quantité de prénoms d’origine n’est guère attribué dans le Languedoc.
anglo-saxonne  : Sandy, Jessie, Joyce, Sydney, Au lendemain de la Deuxième Guerre
Clarence, Gillian, etc. mondiale, indépendamment même de la
Le renouvellement des prénoms est évidem- mode des prénoms régionaux, ces traditions
ment moins perceptible si l’on dresse la liste n’avaient pas complètement disparu. On ren-
des prénoms les plus portés par l’ensemble de contre ainsi plus fréquemment qu’ailleurs des
la population. Tous âges confondus, certains Mauricette dans le Nord de la France, des
prénoms aujourd’hui plus ou moins sortis de Geneviève en région parisienne, des Yves en
l’usage continuent d’être bien représentés, du Bretagne, des Gilles dans le Dauphiné, des
fait de la pyramide des âges et de l’allonge- Maryse et des Bernard dans le Sud-Ouest, des
ment de l’espérance de vie. Le prénom mas- Gérard en Lorraine, des Josette et des Antoine
culin le plus porté aujourd’hui reste Michel dans le Midi, etc.
(639 000 porteurs au 1er janvier 2003), qui En 1971, les prénoms les plus fréquemment
n’a que tout récemment détrôné Jean. Il est attribués à l’état civil de Lille étaient : pour les
suivi de Jean, Pierre, Philippe, Alain, André garçons, David, Christophe, Stéphane, Olivier,
et Bernard. Le prénom féminin le plus porté Laurent, Frédéric, Franck et Sébastien ; pour

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les filles, Sandrine, Isabelle, Nathalie, Valérie, pair avec Maxence, Allan, Gauthier, Florine,
Christelle, Virginie, Sylvie et Laurence. En 1978, Justine et Kimberley. On constate aussi le suc-
toujours à Lille, les prénoms vedettes étaient : cès de Killian, Gwendal, Gurvan, Nolwenn,
pour les garçons, David, Nicolas, Mickaël ou Enora, Tanguy, Ronan, Maëlle et Katell en
Michael, Christophe, Cédric, Julien, Ludovic, Bretagne, d’Antoine, Gabin, Elise et Adèle
Guillaume, Jérôme, Frédéric et Alexandre ; en Normandie, de Lucas, Arnaud, Mélissa et
pour les filles, Céline, Laetitia, Nathalie, Célia en Alsace-Lorraine, de Thomas, Bixente,
Caroline, Delphine, Hélène, Émilie, Isabelle et Dorian, Maylis, Lola et Emma dans le Sud-
Julie. Enfin, en 1979, les résultats étaient les Ouest, d’Enzo, Fabio, Lorenzo, Manon, Carla,
suivants : pour les garçons, Sébastien, Cédric, Chiara et Julia sur la côte méditerranéenne.
Nicolas, David, Julien, Grégory, Christophe et Aux différences régionales s’ajoutent encore
Alexandre ; pour les filles, Céline, Stéphanie, les différences sociales. Mais ici, une évolu-
Aurélie, Sabrina, Delphine, Virginie, Caroline, tion nouvelle s’est fait jour. Dans le passé, ce
Laetitia, Sophie, Audrey, Émilie et Cindy. La sont les milieux aisés qui donnaient le ton.
comparaison de ces trois listes montre qu’à Les couches supérieures avaient tendance
Lille, Sébastien et Céline ont progressivement à jouer un rôle «  pionnier  », après quoi les
détrôné Sandrine et David. Autre exemple  : prénoms qu’elles avaient lancés dans l’usage
entre le 15 janvier et le 15 février 1980, les se généralisaient peu à peu dans tous les
prénoms masculins les plus fréquemment milieux. Georges et Henri, par exemple, ont
déclarés à l’état civil de Lyon ont été Sébastien, atteint leur sommet en 1870-71 dans les
Alexandre, Nicolas, Julien, Matthieu, Jérôme, milieux aisés, mais ne se sont véritablement
Olivier, Xavier, Damien et Christophe. Pour diffusés dans le corps social qu’une tren-
les filles, la palme est allée à Céline, Aurélie, taine d’années plus tard. Il en va de même
Virginie, Émilie, Sandrine, Delphine, Florence, de Marguerite et d’Yvonne, prénoms très en
Laetitia, Sabrina et Caroline. vogue entre 1875 et 1880, mais qui ne sont
Pour la période 1983-86, les prénoms les plus devenus populaires qu’un quart de siècle plus
à la mode dans le Nord de la France étaient : tard. Dans un second temps, les délais se sont
pour les filles, Pauline, Élodie, Céline, Émilie, raccourcis, passant de vingt à dix ans, puis à
Aurélie, Hélène et Julie ; et, pour les garçons, cinq ou trois ans. Ce schéma semble ne plus
Julien, Jérémy, Damien, Louis et Clément. fonctionner aujourd’hui. La tendance actuelle
En 1996, on notait une particulière fré- est plutôt à la segmentation sociale, et le rôle
quence de Morgane et Corentin en Bretagne, «  pionnier  » est plus fréquemment le fait
de Maéva et Hugo dans le Béarn, de Laura et des milieux populaires qui, sous l’influence
d’Anthony en Corse, de Dylan et Justice dans du cinéma et surtout de la télévision, sont
le Nord, de Maxime et Camille en Normandie, attirés par des prénoms «  originaux  », voire
d’Anthony et de Mélanie dans le Centre, exotiques, tandis que les milieux plus aisés
de Théo et d’Océane en Savoie. La même tendent au contraire à maintenir l’usage des
année, les prénoms les plus fréquemment prénoms classiques. On assiste donc à une
attribués à Lille étaient Alexandre, Alexis, polarisation, voire à une relative ségrégation
Antoine, Benjamin, Dylan, Florian, Kevin, des goûts en matière de prénoms. Certains
Louis, Maxime et Thomas chez les garçons ; prénoms restent confinés en haut de l’échelle
Camille, Julie, Laura, Léa, Marie, Marine, sociale, tandis que d’autres ne se développent
Marion, Ophélie, Pauline et Sarah chez les guère qu’en milieu populaire.
filles. Aujourd’hui, Kevin et Dylan conser- La polarisation sociale du choix des pré-
vent une grande popularité dans le Nord, de noms a été confirmée par le dépouillement,

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effectué par Cyril Grange et Philippe Besnard influencés par les modes médiatiques. Des
en 1995, des noms figurant au Bottin mondain prénoms comme Agnès, Bénédicte, Cécile,
de 1903 à 1991 (plus de 200 000 personnes Hélène, Benoît, Bertrand, Vincent ou Xavier
recensées). Ce travail a permis de constater, sont six fois plus fréquents dans les familles de
par exemple, qu’aucun des dix prénoms fémi- cadres que chez les ouvriers. Dans les milieux
nins les plus fréquemment attribués entre aisés, on observe actuellement le grand suc-
1985 et 1989 (dont Julie, Marine et Laura) cès, chez les garçons, de Pierre, Edouard,
n’a jamais fait l’objet d’un engouement par- Antoine, Arnaud, Amaury, Louis, Thibault,
ticulier dans les milieux les plus aisés. Il en Augustin, Paul, Aymeric, Stanislas, Arthur,
est allé de même pour des prénoms mascu- Adrien, Guillaume et Gaspard  ; et chez les
lins comme Anthony, Kevin, Mickaël, Romain filles, de Marie, Alix, Astrid, Charlotte, Isaure,
ou Thomas. Les deux chercheurs en ont Ombeline, Anne, Bernadette, Philippine, Inès,
conclu que chaque groupe social, désormais, Constance, Charlotte, Aliénor, Ombeline,
« éprouve de plus en plus de dégoût pour les etc. Dans les milieux populaires, on trouve
préférences des autres ». en revanche un grand nombre de Condy,
Dans les années 1980, Philippe Besnard Christelle, Amandine, Audrey, Valérie,
et Guy Desplanques avaient déjà constaté Laura, Daniel, David, Benjamin, Jonathan,
qu’un prénom comme Richard avait surtout Kevin, Christopher, Donovan, Linda, Nadia,
la faveur des artisans et des commerçants, Sabrina, etc.
que Régine et Denis étaient particulièrement La mode, enfin, porte aussi sur la longueur
appréciés des agriculteurs, tandis que Nadège du prénom, ou sur la finale. Les prénoms
et Lydie étaient surtout fréquents en milieu masculins de plus de dix lettres, qui repré-
ouvrier. Les cadres supérieurs, à la même épo- sentaient environ 10 % des prénoms attribués
que, affectionnaient à la fois les prénoms « en à la fin des années 1960, sont descendus
ascension », dont le choix anticipe et crée la en dessous de 1 % depuis 1999. Il en va de
mode, et les prénoms classiques, valeurs sûres même chez les filles : 70 % des prénoms qui
et reconnues, comme Arnaud, Benjamin, leur sont attribués aujourd’hui ne comptent
Claire ou Sophie. Quant aux prénoms d’ori- que deux syllabes. La tendance est donc aux
gine anglo-saxonne, ils se rencontraient trois prénoms courts, ce qui explique aussi la
à quatre fois plus souvent dans les milieux progression des diminutifs  : Tim au lieu de
populaires que chez les cadres. Timothée, Tom au lieu de Thomas, etc. Cette
Le prénom continue aujourd’hui plus tendance est elle aussi surtout manifeste
que jamais à jouer le rôle d’un marqueur dans les milieux populaires. Dans les classes
social. Certes, certains prénoms classiques se sociales les plus aisées, la vogue du prénom
retrouvent dans toutes les classes (Philippe, long, voire du prénom composé, reste forte.
Catherine, Isabelle, Marie, Sophie, Pierre, Parmi les prénoms relativement longs, on
Paul, etc.). Mais on constate que ce sont remarque aujourd’hui la grande fréquence de
surtout les milieux chics qui prisent les pré- Théophile, François, Constance, Clémence
noms médiévaux : Amaury, Arnaud, Aymeric, ou Emmanuelle. Les prénoms composés les
Bertrand, Edouard, Tancrède, Tristan, plus à la mode sont Jean-Baptiste et Lou-
Thibaud, Tiphaine, Gautier, Guillaume, etc., Anne, suivis de Marie-Amélie, Anne-Sophie,
tandis que les cadres supérieurs font souvent Marie-Lou, Pierre-Louis, Marc-Antoine.
porter leurs choix sur des prénoms composés Un élément déterminant dans le choix d’un
comme Anne-Laure, Marie-Laure ou Anne- prénom est sa sonorité. C’est ce qui explique la
Sophie. Les milieux populaires sont plus vogue simultanée des prénoms ayant des fina-

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Dictionnaire des prénoms

les analogues : Clémence et Maxence, Marthe et des années 1940, les terminaisons en -ie (Julie,
Berthe, Maud et Aude, Marine et Justine, Aurélie Aurélie, Élodie, Mélanie, Stéphanie, Virginie)
et Emilie, etc. Chez les filles, après la vogue des ont à date récente progressivement cédé le pas
terminaisons en -ette (Paulette, Odette, Yvette, aux terminaisons en -ine (Pauline, Delphine,
Colette, Henriette, Ginette, Arlette, Jeannette, Marine, Justine, Philippine, Clémentine) ou
Pierrette), qui fleurirent dans les années 1920 et en -ène (Laurène, Charlène, Solène), puis aux
1930, puis des terminaisons en -iane (Christiane, terminaisons en -a (Léa, Maéva, Célia, Victoria,
Josiane, Eliane, Viviane, Liliane), caractéristiques Sandra, Sabrina, Jessica).

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COMMENT CHOISIR UN PRÉNOM

Il est en général bien difficile de faire un acte de foi patriotique en choisissant des
choix entre les centaines et les centaines de prénoms « autochtones ». Ailleurs, c’est l’in-
prénoms qui existent. Certains parents ont, fluence d’un souverain, d’un chef d’Etat, d’un
dès le départ, une idée précise. Il leur suffit homme politique, d’un chef militaire, qui a
alors de s’informer sur le prénom qui leur plaît, pu se révéler déterminante. Les prénoms en
et de voir, par exemple, si sa signification leur usage dans les grandes dynasties et dans les
convient. Ils ne représentent toutefois qu’une cours impériales ou royales ont à cet égard
petite minorité. Chez le plus grand nombre, la joué un rôle important au cours de l’histoire :
perplexité est la règle. Le plus simple est alors Victoria, Marie-Louise, Rodolphe, Louis,
de constituer une liste et de procéder ensuite Eugène, Marie-Antoinette, etc.
par élimination – par exemple en excluant L’usage des prénoms est par ailleurs soumis
les prénoms de telle ou telle origine, ou les à une certaine usure. Au bout d’un certain
prénoms de tel ou tel nombre de syllabes, ou temps, surtout à l’époque moderne, on voit
les prénoms trop utilisés aujourd’hui (ou, au baisser la vogue d’un prénom, non en raison
contraire, insuffisamment utilisés), etc. de sa rareté ou de son extravagance, mais au
Les chercheurs qui ont étudié le rythme contraire du fait de sa trop grande fréquence,
des innovations «  prénominales » et se sont qui entraîne sa banalisation (ce fut le cas
penchés sur les facteurs déterminants du de Jacques, Michel, Pierre, Charles, Nicole,
choix des prénoms sont en général parvenus Nathalie, etc.). Le prénom sort alors progres-
à des conclusions assez nuancées. Parmi ces sivement de l’usage… pour y revenir lorsque,
facteurs déterminants, les modes jouent un passé dans le souvenir, il se retrouvera porté
rôle important. Aujourd’hui, par exemple, par un parfum de nostalgie. Le souci de non-
on constate une certaine vogue des prénoms conformisme ou d’originalité joue ici puis-
anglo-saxons, des prénoms médiévaux, des samment. Le fait n’est d’ailleurs pas nouveau,
prénoms romains, des prénoms régionaux, puisque La Bruyère s’écriait : « C’est déjà trop
etc. Mais la façon dont se forme une mode d’avoir avec le peuple une même religion et
n’est pas toujours facile à cerner. Elle peut être un même Dieu ! Quel moyen de s’appeler
suscitée par la popularité d’un personnage Pierre, Jean, Jacques comme le marchand ou
célèbre, d’un héros de roman, d’un chanteur, le charbonnier ! » (Caractères, IX).
d’une vedette de cinéma ou de télévision… À l’heure actuelle, on peut dire qu’un
Dans le passé, les modes ont été largement ancien prénom revient en général à la mode
dépendantes de la politique et de l’histoire, lorsque la génération qui le portait a disparu.
mais aussi du culte des « saints patrons », et C’est seulement alors que l’« image » du pré-
même de la littérature de colportage. Tantôt nom cesse de s’identifier à l’oncle Sébastien,
on a systématiquement recherché des pré- que l’on trouvait si assommant, ou à la tante
noms «  nouveaux  », afin d’accompagner un Charlotte, que l’on détestait cordialement !
événement jugé décisif (cf. les «  prénoms Après une période de « purgatoire », les pré-
révolutionnaires  »). Tantôt, sous l’influence noms jugés démodés reviennent dans l’usage
du nationalisme, on s’est imposé de rejeter quand ils apparaissent à nouveau comme
les prénoms d’origine étrangère et de faire «  originaux  » ou qu’au contraire, ils cristal-

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Dictionnaire des prénoms

lisent des nostalgies du « bon vieux temps ». ouvriers, et enfin par les agriculteurs. Dans la
C’est ainsi que de nombreux prénoms cou- période qui fait suite à la Libération, l’ensem-
rants au XIXe siècle, qui s’étaient peu à peu ble du mouvement prenait de cinq à dix ans
perdus, reviennent aujourd’hui en force, à (alors qu’au XVIIIe siècle, il fallait en moyenne
commencer par Gustave, mais aussi Armand, vingt-cinq à trente ans pour qu’un prénom
Victorine, Prudence, Constance, Henriette, passe de la ville à la campagne). Sitôt qu’un
Félicie, Jules, Emile, Valentin, Angélique, prénom s’était diffusé dans toute la popula-
Pauline, Victor, Alphonse, Eugène, Augustin, tion, les catégories sociales les plus aisées
Joséphine, Philomène, Adélaïde, Zoé, tendaient à l’abandonner au prétexte qu’il
Louise, Grégoire, etc. Les prénoms féminins était devenu «  trop commun  ». Après quoi,
des années 1930 et 1940, comme Jeanine, ces mêmes catégories lançaient de nouveaux
Paulette, Marcelle, Gilbert, Mauricette et prénoms. Mais aujourd’hui, comme on l’a vu
Ginette, sont aujourd’hui des prénoms fémi- plus haut, ce schéma ne fonctionne plus de
nins qui nous paraissent vieillis, mais ils la même façon : chaque milieu social tend à
reviendront sans doute un jour. Et ce sont les choisir ses prénoms selon des critères qui lui
prénoms que nous jugeons aujourd’hui les sont propres.
plus « nouveaux » qui apparaîtront démodés
d’ici trente ou quarante ans. Le cinéma et la télévision ont eu très tôt une
On note aussi que la vogue d’un prénom influence indéniable sur le choix des prénoms,
tend désormais à s’inscrire dans des cycles de de même que les faits et gestes des personna-
plus en plus courts. La vitesse du parcours est lités et des vedettes, habitués de la rubrique
assez variable : certains prénoms « ascension- « people » des magazines. Les Martine et les
nent » plus vite que d’autres, et disparaissent Sylvie, par exemple, ont dû une partie de leur
de l’usage plus ou moins rapidement. Le suc- succès à Martine Carol et Sylvie Vartan (mais
cès de Thierry, Gérard ou Chantal, après la Brigitte commençait à sortir de l’usage au
Deuxième Guerre mondiale, a été de courte moment où la carrière de Brigitte Bardot était
durée. Des prénoms très en vogue au début à son apogée) ; les Sébastien et les Thierry, une
des années 1970, comme Sandrine, Valérie, partie du leur aux premières séries télévisées.
Laurent, Christophe, Cédric, Wanda, Sabrina, A partir des années 1975-80, la diffusion par
Étienne ou Éric, ont vite cédé la place à les chaînes de télévision françaises d’un nom-
d’autres prénoms vedettes. Nathalie, qui fut le bre croissant de feuilletons américains n’a pas
prénom le plus attribué entre 1965 et 1972, non plus été étrangère, comme on l’a déjà dit,
est aujourd’hui presque tombé en désuétude. à l’entrée dans l’usage d’un certain nombre de
Il en est allé de même d’Odile, son contem- prénoms d’origine anglo-saxonne, en particu-
porain. lier en milieu populaire. Le feuilleton Dynasty
Jusque dans les années 1980, ce sont en a joué au bénéfice de Linda, Dallas a aidé à
général les cadres supérieurs et les professions la diffusion de Pamela et de Sue Ellen, et les
intellectuelles qui lançaient les modes « pré- deux prénoms anglo-saxons le plus fréquem-
nominales  ». Il en allait déjà de même dans ment attribués en France dans les années
l’Ancien Régime, où les élites (l’aristocratie 1980, Jonathan et Jennifer, étaient aussi ceux
d’abord, la bourgeoisie ensuite) donnaient des deux principaux héros d’un feuilleton
fréquemment l’exemple en matière de nou- américain, Pour l’amour du risque, diffusé en
veautés. Le nouveau prénom ainsi mis dans France à partir de 1981. A date plus récente,
l’usage était ensuite repris par les artisans et la diffusion de Manon des sources a sans doute
les commerçants, puis par les employés et les joué un rôle dans le retour en vogue de

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

Manon. Le prénom italien Enzo, très à la mode Une autre étude, portant sur la diffusion
aujourd’hui, doit une partie de sa fortune au des noms de personnes figurant dans les
succès du film Le grand bleu. Les émissions de romans de la Table Ronde, composés par
« télé-réalité » jouent aussi un rôle : le « Loft » Chrétien de Troyes et ses continuateurs à
a probablement donné naissance à quelques partir de la seconde moitié du xiie siècle, est
Loana. Quant à la Coupe du monde de foot- tout aussi révélatrice. Elle montre que, dès
ball disputée à Paris en 1998, elle n’a pas man- le milieu du xiiie siècle, on voit se répandre
qué de susciter quelques Zidane ! Mais cette des noms masculins comme Tristan, Gauvain,
explication a aussi ses limites. Lorsque Gilbert Arthur, Lancelot et Perceval. Ces noms appa-
Bécaud chante « Nathalie » en 1964, ce pré- raissent d’abord comme surnoms (« Jean dit
nom bénéficie déjà d’un énorme succès. La Perceval  », «  Petrus dictus Lancelot  »), puis
percée de Kevin, qui a connu un formidable s’imposent rapidement comme noms de bap-
succès dans les années 1990, est bien anté- tême, y compris dans les milieux populaires.
rieure à la renommée de Kevin Costner – et On les rencontre surtout en Normandie, en
s’explique d’autant moins que Kevin est un Flandre, en Artois, en Picardie, plus rarement
prénom qui n’est plus guère porté aujourd’hui en Bretagne. Cette mode des prénoms « arthu-
dans les pays anglo-saxons. Quant à celle de riens  » se maintiendra en France jusqu’au
Michael, elle a précédé largement la vogue de xviiie siècle, et s’installera en Angleterre de
Michael Jackson. La vogue de Vanessa, enfin, façon plus durable encore. Elle renaît même
semble avoir été ralentie par le trop grand suc- aujourd’hui dans notre pays.
cès de Vanessa Paradis. Bien entendu, la mode n’explique pas tout.
Dans le choix des prénoms, les parents tien-
Dans le passé, certains romans ont éga- nent compte aussi (c’est même souvent un
lement contribué à la vogue des prénoms. facteur déterminant) des réminiscences per-
Au xixe siècle, ce fut le cas du Werther de sonnelles, de la « coloration » qu’ils attribuent
Goethe, en Allemagne et, en France, du René mentalement à tel ou tel prénom en raison
de Chateaubriand1. Michel Pastoureau, spé- de sa sonorité, mais aussi du souvenir laissé
cialiste de l’héraldique, a même cité un exem- par les connaissances ou les parents qui l’ont
ple beaucoup plus ancien : « Les philologues, porté, de la sympathie ou de l’antipathie qu’ils
écrit-il, se sont penchés depuis longtemps sur avaient pour eux, etc. Ces facteurs arbitraires,
les vogues de Roland et d’Olivier, noms de intuitifs ou subjectifs, s’ajoutent aux autres.
baptême répandus par la Chanson de Roland Le choix d’un prénom est en effet toujours
et par les légendes et les traditions qui s’y rat- déterminé par des facteurs qui s’étendent très
tachent. Ils ont observé que l’attribution de au-delà des parents et de la famille. Le choix
ces deux noms à des jumeaux était en cer- relève en fin de compte d’un climat général,
taines régions antérieure à la date supposée d’une attitude collective. Inversement, le
(fin du ixe siècle) de la plus ancienne ver- choix d’un prénom, que les parents croient le
sion connue de la Chanson, et pouvait même plus souvent personnel, contribue à dessiner
remonter jusqu’aux environs de l’an mil. une tendance générale.
L’anthroponymie a apporté ici une aide pré- Ce qu’il importe en tout cas de bien réa-
cieuse à l’histoire littéraire. » 2 liser, c’est que la totale liberté dans le choix

1. Cf. L. Allen et al., « The Relation of the First Name Preference to Their Frequency in the Culture », in
Journal of Social Psychology, XIV, 1941, pp. 279-293.
2. Couleurs, images, symboles. Etudes d’histoire et d’anthropologie, Le Léopard d’or, Paris 1989, p. 111.

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Dictionnaire des prénoms

du prénom est un fait nouveau, qui résulte de symboliquement la mort de l’enfant disparu ;
l’évolution des mœurs et des mentalités plus le prénom se maintenait, et la lignée avec lui.
encore que de celle de la loi. Ce n’est en effet Cet usage, que l’on observe aussi à Florence
guère qu’à partir du XIXe siècle que s’opère le entre le xive et le xvie siècle, permettait d’as-
passage du prénom transmis au prénom choisi, surer «  l’incessante circulation à l’intérieur
et que l’usage commence à s’émanciper, sur de la famille d’un capital de prénoms que
une large échelle, des traditions familiales les morts passaient aux vivants  » (Christine
et des règles coutumières qui s’imposaient Klapisch-Zuber).
auparavant. Cette évolution va de pair avec la Ailleurs, le prénom exprimait un lien avec
désagrégation progressive des structures com- une terre ou un lieu. En Alsace, la transmis-
munautaires traditionnelles et avec la montée sion du prénom paternel à l’aîné allait de pair
de l’individualisme, qui généralise le mariage avec celle de la partie inaliénable du patri-
d’amour et la coupure entre les générations. moine, le Hof ou domaine héréditaire, lequel,
A l’origine, on le sait, la source essentielle au fil des âges, restait ainsi la propriété d’un
pour le choix du prénom était la parenté. homme portant toujours le même prénom
La transmission du prénom de génération et le même nom de famille. Quand la trans-
en génération illustrait alors le cycle vital et mission était assurée en ligne directe depuis
l’éternel retour des ancêtres au sein de leur plusieurs générations, ce prénom devenait du
descendance. L’idée qui prévalait était que la même coup le Hofname, c’est-à-dire le nom
vie est affaire essentiellement de transmission, porté par le domaine ou la maison.
et que la lignée compte plus que l’individu Chez les Grecs, la vieille habitude consistant
qui y prend place, ce dernier devant avant à donner au fils aîné le prénom de son grand-
tout transmettre et enrichir l’héritage qu’il père maternel s’est maintenue jusqu’à nos jours.
a lui-même reçu selon des règles bien arrê- En Allemagne, aux xviie et xviiie siècles, il était
tées. En attribuant un prénom à l’enfant, on encore courant que le premier fils reçoive le pré-
délivrait un message d’ordre à la fois social, nom de son grand-père paternel, le deuxième
familial et culturel. Le prénom jouait ainsi se voyant attribuer le prénom de son grand-
pleinement son rôle de marqueur symboli- père maternel, le troisième celui de son père,
que. Cette volonté de marquer la filiation et après quoi, le choix était libre ! Pour les filles,
de souligner l’importance du lien existant on recourait de façon analogue aux prénoms
entre l’individu et sa lignée est à l’origine de des deux grands-mères et de la mère. Lorsque
traditions «  prénominales  » très répandues. la mode des prénoms doubles commença à se
L’une des plus courantes consiste à attribuer répandre, on donna parfois aux fils aînés, d’un
au fils aîné le nom de son père, ou encore, seul coup, les prénoms des deux grands-pères ;
en sautant symboliquement une génération, aux filles aînées, les prénoms des deux grands-
celui de son grand-père. Une autre coutume, mères, surtout dans les zones rurales, comme
que l’on retrouve en Alsace et dans le pays de la Frise ou l’Oldenbourg. Ailleurs, notamment
Caux, et qui est liée à la reconnaissance du dans le Hanovre, le premier-né portait le prénom
droit d’aînesse, voulait naguère que l’on attri- de son père, suivi des prénoms de ses parrains,
buât le prénom du grand-père paternel au la première fille recevant, elle, le prénom de sa
premier enfant mâle né après l’aîné. Souvent, mère et ceux de ses marraines. Ailleurs encore,
on donnait aussi le prénom d’un enfant mort comme dans la Rhön (en Allemagne), tous les
en bas âge à un frère ou une sœur né après lui fils portaient le prénom du père, et on ne les
et, si les circonstances le permettaient, on fai- distinguait que par des surnoms se rapportant
sait appel au même parrain. Par là, on effaçait en général à leur ordre de naissance…

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

Un autre vieil usage, typiquement germa- les Raykhytingar, Egil chez les Myramenn,
nique, consistait dans le principe de variation Snorri chez les Snorrungar, Ormr chez les
dont nous avons déjà parlé : on plaçait dans Svinfellingar. (À l’époque moderne, on peut
le nom de l’enfant l’un des deux éléments du citer l’exemple de Winston, dans la famille
nom de l’un de ses parents. Au ixe siècle, le Churchill). Ces prénoms familiaux étaient
polyptyque de Saint-Germain-des-Prés, dit généralement donnés en référence à un ancê-
d’Irminon, fournit de nombreux exemples de tre, auquel on rendait hommage et dont on
cette pratique chez les Francs  : Winegardis perpétuait le souvenir.
est la mère de Winegildis et de Winegis ; L’enfant étant ainsi placé sous le patronage
Aclehardus, le père d’Aclehildis. Dans le d’un parent, d’un grand-parent ou d’un ancê-
polyptique de Wadalde, il est indiqué, de tre, un lien privilégié, lui aussi symbolique,
même, que Walde-bertus (Waldebert) a pour s’instaurait avec celui dont il portait le nom.
enfants Rodo-bertus, Balde-bertus et Walde- « Perpétués de génération en génération, à l’in-
berga. Le procédé, qui a évidemment favorisé térieur des mêmes lignées, précise Françoise
la naissance de nouveaux noms, se retrouve Zonnabend, spécialiste de l’anthropologie de
de l’autre côté du Rhin. Dans le Chant de la parenté, un ou deux prénoms constituent,
Hildebrand, les trois principaux protagonis- pour certaines familles, des emblèmes d’ap-
tes de la lignée se dénomment Heribrand, partenance, des blasons de reconnaissance.
Hildebrand et Hadubrand. Un procédé voi- Porter tel ou tel prénom, c’est être d’emblée
sin, fondé sur l’allitération, consistait à choisir inséré au sein de la communauté familiale : la
pour les enfants d’une même famille des noms dénomination constitue d’abord un rite d’agré-
comportant la même consonne, la même gation. Mais le porteur de ce prénom n’est en
voyelle ou la même initiale. Les chefs de la fait qu’un relais dans la chaîne des homony-
tribu des Chérusques se nommaient Segier, mes, et s’il acquiert une place au sein d’un
Segithant, Segestes et Segimund. Thusnelda groupe familial, il est, dans le même temps,
a pour fils Thumelius. Raginhar et Amalgard investi de l’ombre de tous ses parents, morts
auront des enfants dénommés Raginhild, ou vivants, porteurs de ce même prénom [...]
Clothar, Amaifred, Angilgard, Ragingard. Ainsi, donner à un nouveau-né le nom d’un
Les rois burgondes  portent les noms de parent, ce n’est pas seulement accomplir un
Godomarus, Gislharius, Gundaharius, acte de piété filiale, mais bien le prédestiner
Gundevechus, Gundobadus, Godegisilus, à perpétuer cet ancêtre et, à travers celui-ci,
Gislabadus. Dans la Chanson des Nibelungen, une lignée, une communauté familiale. » 3
on trouve les trois frères Gunther, Gernot et Une autre idée, très commune dans les
Giselher, etc. Aujourd’hui encore, certains temps anciens, est que le choix du prénom
parents choisissent de donner à leurs enfants doit en quelque façon influencer le caractère
des prénoms commençant par la même lettre : de l’enfant. Cette théorie n’a pas manqué de
Arthur, Amélie, Antonine, Alexandre, etc. séduire les astrologues et les amateurs d’ho-
roscopes ! Pour notre part, nous n’entrerons
On trouve aussi, en particulier dans le nord pas dans de telles considérations, qui ne sont
de l’Europe, la tradition du prénom caracté- en général que le fruit d’une imagination
ristique de la famille  : ainsi, dans l’ancienne débridée. Mais il est certain qu’une affinité
Islande, Saemundr chez les Oddaverjar, Gizurr spontanée a parfois pu s’établir entre des per-
chez les Haukadalr, Thordgr et Magnús chez sonnes portant le même prénom, et que leur

3. « Le nom propre », in La Nef, XXXVIII, 1981, 4.

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Dictionnaire des prénoms

entourage a souvent aimé tracer des parallèles Il ne fait donc aucun doute qu’on attachait
entre leurs caractères, leurs qualités et leurs autrefois la plus grande importance au sens
défauts. Dans le passé, cette homonymie des prénoms, et que le fait qu’un prénom ait
par le prénom a fréquemment créé entre les été ou non déjà porté dans la famille jouait
porteurs une solidarité particulière, fondée aussi un rôle important. Ces deux préoccu-
sur l’idée d’une prédisposition à une desti- pations fondamentales ont largement disparu
née commune, notamment à la campagne ou au sein d’une société moderne qui privilégie
parmi les conscrits. jusqu’à l’abus l’attrait de la nouveauté et de
l’« originalité » à tout prix. De nos jours, l’éty-
En Islande, on trouvait autrefois une mologie d’un prénom n’est trop souvent plus
croyance dite hamingja, selon laquelle le nou- l’objet que d’une curiosité anecdotique. « En
veau-né était appelé à bénéficier du caractère, perdant de vue l’étymologie et l’enracinement
des qualités et de la chance dont avait bénéfi- d’un prénom, notait très justement Philippe
cié l’ancêtre dont il portait le nom. Un vieux Besnard en 1998, on fait disparaître une par-
texte islandais déclare par exemple  : «  Les tie du patrimoine linguistique  ». À l’époque
sages [lui] ont dit qu’il ne fallait pas appeler où la signification étymologique de chaque
ses fils du nom des gens qui ont été rapide- prénom était encore clairement ou assez clai-
ment rappelés de ce monde.  » Ailleurs, on rement perçue, le choix du prénom reflétait
peut lire qu’un nommé Thorvaldr a fait appe- au contraire un vœu : on souhaitait à l’enfant
ler son fils Gizurr, « car il n’y a guère eu de d’incarner les qualités ou les valeurs mises
bons à rien dans la famille de Haukadalr qui à l’honneur dans son prénom, ou bien l’on
se soient appelés ainsi… » espérait qu’il se conformerait à l’image corres-
De même, dans l’Inde védique, la tradition pondant à son nom. Au viiie ou au ixe siècle,
veut que le nom d’un brahmane soit de bon appeler une fille Mathilde, c’était en quelque
augure ; que celui d’un kshatriya (guerrier) sorte lui souhaiter d’être une « combattante »
exprime le pouvoir, la force, la protection ; pendant toute sa vie. Bernard devait se mon-
celui d’un vaishya (paysan), la richesse ou trer «  fort comme un ours  »; Sigrid devait
la prospérité ; celui d’un sudrá (hors caste), être « la cavalière de la victoire » ; Hermine,
sa condition essentiellement servile. Cette « la femme d’un guerrier » ; Didier, « le chef
croyance, tout comme l’expression romaine de son peuple  » ; Guillaume, un protecteur
Nomen, omen (« Un nom, un présage ») que « par la volonté et par le casque » ; Henri, un
nous avons déjà citée, implique un lien d’exis- homme « riche en biens » ; Robert, un homme
tence analogique entre le nom et l’être qu’il « brillant par la gloire », etc.
désigne. Elle a suscité, jusqu’à une période Par la suite, l’Église a d’une certaine façon
récente, toute une série de coutumes et d’in- repris cette coutume à son profit, en plaçant
terdits : donner le nom d’un enfant mort à un les enfants sous le patronage (au sens de la
nouveau-né de la même fratrie pour effacer protection, mais aussi de l’exemplarité) d’un
cette mort (ou, au contraire, ne pas donner évêque ou d’un saint. Les prescriptions impo-
ce nom pour éviter que la mort ne revienne), sant de donner à l’enfant le nom d’un saint ont
changer de nom pour changer d’état, taire le d’ailleurs souvent été suivies à la lettre, et il
nom que l’on veut donner à un enfant jusqu’à est plus d’une fois arrivé, au xixe siècle, que
sa naissance afin de ne pas attirer le mauvais l’on donne tout simplement comme prénom
sort, etc. Ne lit-on pas déjà dans la Bible : « Je le nom figurant dans le calendrier au jour de
t’ai appelé par ton nom, tu m’appartiens  » la naissance. Cette pratique fut même long-
(Jes. 43,1) ? temps la règle concernant les enfants trouvés.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

Elle avait l’avantage de faire coïncider la fête bon nombre de familles, tous les fils aînés
et l’anniversaire ! Mais elle aboutissait aussi s’appelaient d’abord Marie, afin d’être placés
parfois à des résultats cocasses, comme dans sous le patronage de la Vierge.
le cas de cet enfant né à la Guadeloupe, qui Précisons à ce propos que l’ordre dans lequel
fut prénommé Fet-Nat, parce qu’il avait vu le les prénoms sont déclinés sur les papiers
jour un 14 juillet, jour de la Fête nationale, d’identité a en réalité peu d’importance, car
« Fêt. Nat. » en abrégé, dans le calendrier de la loi précise que « tout prénom inscrit dans
la Poste ! (On pourrait aussi citer l’exemple du l’acte de naissance peut être choisi comme
prénom de l’ancien dictateur de Centrafrique prénom usuel » (Code civil, article 57, 2e ali-
Jean-Bedel Bokassa, né d’une mauvaise inter- néa), et que le nombre de prénoms qu’il est
prétation de l’abréviation «  Jean-Bdl  », pour possible de donner à un enfant n’est pas fixé
Jean-Baptise de la Salle !). L’habitude consis- par la loi et reste donc à l’appréciation des
tant à donner à l’enfant le prénom de son parents. Les services de l’état civil incitent par-
parrain ou de sa marraine semble également fois les parents à donner au moins deux pré-
être apparue, dans la plupart des pays d’Eu- noms pour éviter une éventuelle homonymie.
rope, sous l’influence de l’Église. Elle subsiste En pratique, il est exceptionnel qu’un enfant
marginalement dans certaines régions, comme ait plus de quatre ou cinq prénoms, mais ce
la Bretagne ou la Normandie. C’est elle qui chiffre n’est pas rare non plus, surtout dans
explique qu’en l’absence de parrain, des pré- les milieux aisés. L’usage consistant à recou-
noms féminins, portés par la marraine, aient rir à différents prénoms tend aujourd’hui un
parfois pu être donnés à des hommes, tels le peu à disparaître, ce qu’on peut regretter. Il
connétable Anne de Montmorency, mort en ouvre en effet par avance à l’enfant la possibi-
1567 (qui avait reçu son prénom d’Anne de lité, une fois parvenu à l’âge adulte, de choisir
Bretagne), le général Catherine Joubert, de l’ar- parmi ses prénoms celui qu’il voudra utiliser
mée de Napoléon, qui trouva la mort à Novi pour l’usage courant. Il offre en outre l’avan-
en 1799, le général Anne Savary, commandant tage de pouvoir octroyer un prénom auquel
à Friedland en 1807, etc. on tient, pour différentes raisons, mais qu’il
Nous n’avons pas énuméré ces différentes pourrait être malaisé de porter dans la vie
traditions par simple souci d’érudition. Il y a quotidienne  : prénom d’un parent, prénom
certainement, dans ces diverses pratiques, des du parrain, prénom d’un personnage histori-
idées à retenir. L’idée de relier un enfant à ses que. Dans certaines régions, on pourrait aussi
ancêtres par le moyen d’un prénom que l’un envisager l’attribution systématique, parmi
d’eux a porté, par exemple, ne manque pas de les trois ou quatre prénoms retenus, d’un
valeur symbolique. Certes, ce prénom peut prénom régional : corse, breton, basque, fla-
apparaître parfois comme un peu désuet. Mais mand, etc.
il est alors toujours possible de l’utiliser, non Dans certaines régions, on se plaît aussi à
comme prénom usuel, mais comme un pré- ajouter un diminutif aux prénoms. Ces dimi-
nom secondaire, inscrit à l’état civil. nutifs tendent alors – comme en Angleterre ou
On admet aujourd’hui que le prénom usuel en Allemagne – à devenir eux-mêmes de véri-
est le premier de la liste que l’on a choisi. Il tables prénoms. Plusieurs prénoms courants
n’en a pas toujours été ainsi : encore au début aujourd’hui sont d’ailleurs d’anciens diminu-
du xxe siècle, notamment dans certaines tifs. C’est ainsi qu’en Alsace, au xixe siècle, on
familles aristocratiques, le prénom usuel était trouvait pour les filles des prénoms comme
le second, le premier pouvant aussi bien être, Gretele (Grete), Karlinele (Caroline), Sälmel
pour un homme, un prénom féminin. Dans (Salomé), Bärwel (Barbara), Marickel (Marie),

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Dictionnaire des prénoms

Martel (Marthe), etc. Toutefois, sur les registres santerie peut être aussi suscitée par un rap-
d’état civil ou de baptême, les noms figuraient prochement entre l’initiale du prénom et le
généralement sans leur diminutif. nom – P. Corre ou J. Gault –, ou par la simple
Voici, pour terminer, huit règles simples association des deux initiales. Pour les pré-
dont il est bon de tenir compte pour le choix noms composés, vérifiez leur compatibilité :
d’un prénom. Lisez-les soigneusement : elles il n’est pas facile de se prénommer Anna-Lise,
vous éviteront peut-être de prendre une déci- même quand on est psychanalyste ! D’autres
sion que vous regretteriez par la suite ! associations peuvent au contraire être sou-
1. D’abord, méfiez-vous des consonances un haitées, comme dans les prénoms à calem-
peu extravagantes ou franchement ridicules. bour (Anne-Aymone, Giscard d’Estaing et sa
En 1895, un psychiatre, le Dr Emile Laurent, fille Valérie-Anne). Soyez également attentif
déclarait déjà : « Quand un père ou une mère à l’euphonie (qualité du son) et au rythme
affublent sans motif raisonnable leurs enfants du nom et du prénom. Évitez en particulier
de ces noms ridicules que les malheureux les prénoms dont la lettre ou la syllabe finale
traînent toute leur vie comme une queue de est identique à la lettre ou à la syllabe initiale
lapin qu’un farceur leur aurait pendue dans du nom : Bertha Tavernier, Mathilde Dupont,
le dos, on peut affirmer que, bien souvent, Béryl Longuet, Hélène Enemonda. Vous évi-
ces gens-là ne jouissent pas de la plénitude terez ainsi bien des problèmes de prononcia-
de leurs facultés mentales » ! Évitez donc les tion.
prénoms fantaisistes, nés de l’humeur d’un 3. D’une façon générale, proscrivez tout à la
moment. Un enfant n’est ni un chien ni un fois le conformisme (les prénoms à la mode)
chat, on ne l’appelle pas Branco, Médor ou et la singularité à tout prix. N’oubliez pas que
Pussycat ! Attention également aux prénoms les modes passent très vite, tandis que les pré-
qui peuvent se prêter à des déformations, des noms sont attribués pour la vie entière. Cela
rapprochements désobligeants, des jeux de peut paraître drôle de donner à un enfant
mots ou des moqueries. À l’école, les « petits le prénom d’une vedette de cinéma ou d’un
camarades » sont sans pitié : un enfant muni chanteur qu’on a vu à la télévision, mais il y a
d’un prénom plus ou moins farfelu risque de toutes les chances pour que ceux-ci aient été
faire rire de lui des années durant. A défaut oubliés depuis longtemps lorsque l’enfant sera
d’être « traumatisé », il regrettera sans doute parvenu à l’âge adulte. Il peut être également
longtemps la légèreté de ses géniteurs. Dans désagréable pour un enfant de se retrouver
le domaine des prénoms, quand les parents dans une classe où le quart des élèves (dont
s’amusent, ce sont les enfants qui trinquent ! les parents auront tous suivi la mode) portent
2. Pensez à la bonne harmonie visuelle le même prénom que lui. À l’inverse, méfiez-
et verbale du nom et du prénom. En règle vous des idées saugrenues. L’originalité est
générale, les prénoms courts conviennent une excellente chose. Encore ne faut-il pas en
mieux aux noms de famille longs, et les pré- abuser… On pourrait remplir un livre entier
noms longs aux noms de famille courts  : avec tous les prénoms extravagants recensés
Nathalie Tort sonne mieux que Anne Tort, en France au cours du xxe siècle, depuis les
Jean Delacampagne mieux qu’Élisabeth- Oculiste, les Melon, les Envahi (souvenir de
Marie Delacampagne. Méfiez-vous, là aussi, l’invasion prussienne), les Avé Marie Stella,
des associations qui pourraient être tournées les Que-veut-Dieu, les Été et les Automne
en dérision. Il est évidemment pénible de (conformes à la loi du 11 germinal an XI), les
s’appeler Aude Vaisselle, Claire Delune, Jean Madeloune et les Quatorze Juillet, jusqu’aux
Aymard, Anne Orac ou Alain Parfait ! La plai- Injurieux, Syphilide, Rusticule, Sunivergue et

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

autres Eusébiote. Evitez donc aussi les pré- les prénoms exprimant des qualités morales ou
noms anglo-saxons qui déferlent à la télévi- manifestant le désir des parents : Belle, Aimé,
sion par le biais des « séries » américaines. Ils Désiré, Modeste, Tacite, Honoré, Félicité, Rose,
sortent vite de l’usage et, au bout de quelques Parfait, Placide, Prudence, Innocent, etc
années, paraissent même ridicules. N’oubliez 7. Bien que la loi en France ne s’y oppose
pas que la mode, c’est ce qui se démode ! pas, évitez de donner à une fille un prénom
4. Même si vous avez l’intention d’employer d’apparence masculine, ou à un garçon un
un diminutif, évitez de faire de celui-ci un prénom d’apparence féminine. Ce peut être
prénom officiel déclaré à l’état civil. Une fois une source de gêne pour l’enfant. Le cas
parvenu à l’âge adulte, votre enfant appréciera échéant, proscrivez les prénoms qui ne dis-
peut-être de s’appeler Frédéric plutôt que tinguent pas le sexe, comme Dominique,
Freddie, Marguerite plutôt que Maggie, etc. Ange, Claude, Camille (et, à l’étranger, Leslie,
5. Respectez la graphie normale du prénom Laurence, Lindsay, Toni, Andrea, Gabriele,
et ne lui inventez pas d’orthographe fantai- Kay, Kersten, Sacha, Simone, Vanja, etc.).
siste. Évitez aussi, dans la mesure du possible, 8. A l’heure où fleurissent les communau-
les prénoms trop difficiles à écrire ou pour tés et renaissent les régionalismes, choisir un
lesquels il existe trop de variantes orthogra- prénom peut aussi relever d’une démarche
phiques, ainsi que les prénoms rares ou « exo- identitaire. Il n’y a là rien que de très louable.
tiques » que personne ne sait ni transcrire ni Cependant, sauf si vous avez pour cela d’ex-
prononcer. Faute de quoi, l’enfant passera cellentes raisons, tenez compte également de
sa vie à épeler son prénom ou à rectifier des votre environnement géographique et cultu-
erreurs de transcription. C’est, là encore, le rel. Évitez, par exemple, de contribuer à la
cas de beaucoup de prénoms anglo-saxons. multiplication des Mireille et des Napoléon à
6. Attention aux prénoms dont le sens, un Tourcoing, à celle des Harald et des Siegfried
peu trop apparent, peut faire l’objet de com- à Marseille. Ce n’est pas non plus tous les
mentaires plus ou moins heureux après avoir jours facile de s’appeler Mercédès Werenfried,
été rapporté de façon ironique à la personnalité Hermann Ferréol, Siegmund Ramirez ou
de l’intéressé. C’est le cas, notamment, de tous Marius Dillmann !

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Dictionnaire des prénoms

ÉTAT CIVIL : LA LONGUE MARCHE VERS LA LIBERTé

Dans les années 1980, si l’on en croit La (prénom régional, prénom étranger, nouveau
Voix du Nord, un heureux père de famille, tur- prénom, etc.), il n’était pas rare que des diffi-
fiste assurément, se présenta à l’état civil, au cultés surgissent. C’est ce dont ont témoigné,
guichet des déclarations des naissances, avec après la Deuxième Guerre mondiale, quelques
l’idée bien arrêtée d’appeler sa fille Une de affaires retentissantes, dont l’une des plus
Main, nom d’un cheval qui écumait alors les célèbres fut celle des enfants Le Goarnig.
champs de course. Naturellement, ce prénom Entre 1946 et 1963, les Le Goarnig, Bretons
fut refusé. C’est qu’à l’époque, on ne pouvait du Moëln-sur-Mer (Finistère), et fiers de
pas choisir pour un enfant n’importe quel l’être, se heurtèrent au refus persistant de
prénom. Aujourd’hui, la liberté est apparem- l’état-civil d’enregistrer les prénoms de leurs
ment totale. Il n’est pas sûr, pour autant, que douze enfants, – Gwen, Maïwenn, Adraboran,
Une de Mai serait accepté par l’état civil ! Gwendall, Brann, Garlonn, Katell, Dowezha,
Comme le savent la plupart des parents, le Sklerijenn, etc. –, pourtant prénoms celtiques
(ou les) prénom(s) de l’enfant peu(ven)t être parfaitement formés, mais qui avaient le mal-
choisi(s) et déclaré(s) à l’état civil soit par le père heur de ne pas figurer dans les registres de
soit par la mère, voire, en leur absence, par toute la République ! Les parents ayant tenu bon,
autre personne. Dans certaines grandes villes, les enfants furent réputés dépourvus d’ex-
et notamment à Paris, la procédure est encore traits de naissance. Inconnus de la Sécurité
simplifiée : la mère, après l’accouchement, rem- sociale, ils ne purent passer ni leurs examens
plit à la clinique ou à l’hôpital un formulaire de ni leur permis de conduire, tandis que leurs
déclaration de naissance ; cette pièce est ensuite parents se voyaient refuser toute allocation les
transmise à l’état-civil par l’établissement hospi- concernant. Ces derniers décidèrent alors, en
talier, qui la fait viser à la mairie la plus proche et représailles, de ne plus payer leurs impôts !
qui fait également transcrire le nom de l’enfant S’ensuivit une série de procès, qui ne durèrent
sur le livret de famille. Lorsque l’établissement pas moins de dix-neuf ans et se soldèrent par
hospitalier ne se charge pas de la déclaration (ou des ordres d’expropriation. Finalement, après
dans le cas, par exemple, d’un accouchement à intervention du Conseil de l’Europe et de la
domicile), l’enfant doit être déclaré à la mairie Cour internationale de La Haye, les enfants Le
du lieu de naissance, dans les trois jours suivant Goarnic se virent décerner une carte d’identité
celle-ci. Si le dernier jour est un dimanche ou de citoyens européens de nationalité bretonne
un jour férié, la déclaration peut être reportée – la validité de ce document a été reconnue
au lendemain. Le déclarant doit se munir du par plus de quarante ambassades étrangères –
livret de famille et d’un certificat délivré par la et leur situation fut régularisée. Mais ce n’est
maternité ou par le médecin. Si l’enfant n’est qu’en 1982 que l’état-civil se résolut enfin à
pas déclaré dans les temps impartis, la justice se enregistrer l’existence de ceux que l’on avait
saisit du dossier (le jugement peut alors prendre longtemps surnommés les «  fantômes de
un an, durée pendant laquelle l’enfant n’a pas Bretagne  ». En 1994, Mireille Le Goarnig,
d’existence légale). âgée de soixante-huit ans, devait déclarer  :
Pendant longtemps, lorsque le choix des «  C’était un combat pour la Bretagne, bien
parents se portait sur un prénom peu courant sûr, mais aussi pour le droit fondamental

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des parents de donner à leurs enfants le pré- La loi stipulait aussi que, dans leur « appli-
nom qu’ils souhaitent  ». Son vœu a finale- cation pratique  », les consignes officielles
ment été exaucé, et ses petits-enfants portent devaient être comprises « avec bon sens, afin
aujourd’hui les prénoms de Klervi, Tifenn, d’apporter à l’application de la loi un certain
Gurun, Gwenc’hlan, Aziliz et Bleunwenn. réalisme et un certain libéralisme, autrement
dit de façon, d’une part, à ne pas méconnaî-
A la fin des années 1980, la législation tre l’évolution des mœurs lorsque celle-ci a
en matière de prénoms était contenue dans notoirement consacré certains usages, d’autre
les articles 223 à 225 de l’Instruction géné- part, à respecter les particularismes locaux
rale relative à l’état civil. Ce texte, révisé en vivaces et même les traditions familiales dont
1966, s’inspirait de la loi du 11 germinal an il peut être justifié  ». Cette dernière préci-
XI (1803), qui indiquait que seuls peuvaient sion était importante, car elle permettait de
être reçus comme prénoms «  les noms en faire admettre tout prénom dont on pouvait
usage dans les différents calendriers et ceux prouver, pièces à l’appui, qu’il avait été porté
des personnages les plus connus de l’his- par un ancêtre ou un parent de l’enfant. Elle
toire ancienne », et qu’il était « interdit d’en ajoutait enfin (article 223a) que les officiers
admettre d’autres ». Le texte précisait encore d’état civil « ne devront pas perdre de vue que
que les « différents calendriers » étaient « les le choix des prénoms appartient aux parents
calendriers de la langue française  » et que, et que, dans toute la mesure du possible, il
par «  histoire ancienne  », il fallait entendre convient de tenir compte des désirs qu’ils ont
un domaine limité à « la Bible et l’Antiquité pu exprimer ».
gréco-romaine  », étant admis, par ailleurs, Répondant à une question écrite du séna-
que « la référence à des personnages histori- teur Louis Longequeue ayant trait au choix
ques conduit à exclure en principe la mytho- légal des prénoms non usuels (Journal officiel
logie de l’histoire ancienne ainsi entendue ». du 19 août 1982), le ministre de la Justice
Ces dispositions étaient donc à première vue de l’époque, après avoir rappelé les disposi-
assez restrictives, puisqu’elles excluaient les tions générales de la loi, avait pour sa part
personnages de la mythologie européenne, confirmé que pouvaient être admis comme
ainsi que les «  personnages de l’histoire prénoms les «  noms tirés de la mytholo-
ancienne » qui n’étaient ni grecs, ni romains gie  », certains prénoms propres à des idio-
ni hébreux, alors même qu’elle autorisait des mes régionaux ou locaux, certains prénoms
prénoms comme Malachie, Pulchérie, Ouen, étrangers, quelques prénoms correspondant
Cloud, Cucufa, Poppon, Scolastique, Prisque, à des vocables aujourd’hui pourvus d’un
Pharaïlde, Polycarpe, sans oublier Caligula et sens précis (Olive, Violette) ou à d’anciens
Nabuchodonosor ! Néanmoins, dans son arti- noms de famille, des prénoms composés,
cle 223b, la même loi prévoyait l’« admission des diminutifs ou contractions de prénoms
éventuelle » des prénoms tirés de la mytho- doubles. Demeuraient toutefois exclus les
logie gréco-romaine, des prénoms régionaux, noms « qu’un usage insuffisamment répandu
des prénoms étrangers, des «  anciens noms n’aurait pas manifestement consacrés comme
de famille  », des prénoms composés sous prénoms en France ».
réserve qu’ils ne comprennent pas plus de En définitive, la loi restait donc relative-
deux éléments, voire de quelques diminutifs, ment floue, même si la jurisprudence avait
variations orthographiques et contractions de peu à peu évolué dans un sens plus libéral, le
prénoms doubles, comme Marlène, Maïté, souci de l’Administration visant à n’interdire
etc. « que la faculté de satisfaire une fantaisie pour

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Dictionnaire des prénoms

le moins inconvenable et souvent absurde ou Carrides, Bauteur, Palatiate, Adéodat, Babolein,


ridicule ». L’article 223c de l’instruction rela- Eflède, Zéphirin ou Nabuchodonosor. S’il est
tive à l’état civil, dans une disposition adoptée vrai que la législation française ne reculait
en août 1970, autorisait en outre une certaine pas devant certaines innovations et qu’elle se
liberté en ce qui concerne les graphies des bornait de plus en plus à récuser les prénoms
prénoms. Enfin, les officiers d’état civil accep- ridicules, grotesques ou obscènes, en fin de
taient parfois des prénoms inusités à condi- compte, l’acceptation ou le refus d’un pré-
tion qu’ils figurent en deuxième ou troisième nom litigieux continuait à dépendre du bon
position, libérant ainsi le prénom usuel. vouloir (ou de l’humeur) des officiers d’état
Dans le même temps, des prénoms étrangers civil. Ce que confirme l’examen rétrospectif
avaient par ailleurs commencé à se répandre de quelques décisions officielles.
en France au bénéfice des enfants d’immigrés
nés sur le territoire français. C’est ainsi que le C’est ainsi que le nom de Henriette fut
Livre d’or pour une future maman édité en juillet refusé en 1907, à Paris, ce qui provoqua
1979 par les Caisses d’allocations familiales, une certaine émotion dans la presse. La
tout en précisant que «  devraient être systé- même année, Louis Quatorze fut refusé à
matiquement rejetés les vocables constituant Argenteuil. Délaissée fut refusé en 1911 à
une onomatopée ou un rappel de faits politi- Nantua ; Sanita, en 1919 à Paris ; Aurore et
ques », admettait déjà la plupart des prénoms Crépuscule, en 1921 à Saint-Étienne, de
musulmans, y compris Amirouche, « prénom même que Nénuphar à Nancy. En revanche,
illustré par un célèbre résistant algérien  », et avaient été admis depuis la fin du xixe siècle :
Boumedienne, «  prénom arabe de la région Anizy (Roullours, 1862), Bonnerose (1865),
de Tlemcen, illustré par un chef de l’État algé- Luxima (Paris, 1867), Innocentine (1874),
rien ». Dans les années suivantes, pareille sou- Hydie (1880), Rougette (1887), Depardieu
plesse devait se généraliser et contribuer à une (1888), Mahomet (1891), Syphilide (Dame-
évolution générale de la loi. L’état civil allait en Marie, 1892), Ena (Chartres, 1907), Bénéfice
effet se trouver de plus en plus confronté à une (Saint-Chéron, 1920), ainsi que Gallia, Sorin,
demande massive visant à faire enregistrer des Flonica, Foch, Fénelon, Osithe, Aldonce,
prénoms choisis par respect du conjoint ou Aniel, Urcissin, Milchiade, Almédorine,
fidélité à la culture d’origine. Tenus d’enregis- Panière, Coloram, Fuscule, Saubade, Moscou,
trer des prénoms d’origine arabe, africaine ou Appolise, Valchérien, Média, Delmira, Servol,
asiatique qui ne figuraient sur aucun registre, Almyre, Procule, Algarade, Dorlik, Lorine,
les représentants de l’Administration pouvaient Phrausine, Clovistine, Olympiade, Thaïsse,
dès lors difficilement s’opposer à des prénoms Fideline, Lumance, Sophonie, Pharaon,
« autochtones » peu courants. Anthelmette, Lisaïde, Secondine, Archide,
Cependant, en s’en tenant à la lettre des Lafrime, Victal, Floribane, Mélitine, Oculiste,
textes alors en vigueur, il n’en demeurait pas Eloïska, Saulexine, Drausin, Gilmé, Alerne,
moins plus difficile de faire admettre à l’état Paulexine, Cadichon, Almire, Marmontel,
civil des prénoms comme Sven, Gwenaël, Rénale, Darie, Glossende, Oerlette, Presca,
Harald, Wanda, Heidi ou Océane, que des Albanie, Valdorine, Félixine, Amélisse, Héron,
prénoms infiniment plus extravagants, mais Lucence, Telcide, Matil, Anelzire, Raisphe,
figurant dans les «  différents calendriers  » Urthurie, sans oublier Boghoss (beau gosse),
– et notamment dans le calendrier républi- qui fut accepté à Saint-Ouen !
cain –, tels que Abacum, Adauque, Bazalote, Plus récemment, au cours des années 1970,
Conchinne, Macarie, Telchyle, Humilité, l’état civil de Lille avait refusé d’enregis-

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trer Marie-Automne, Gentil, Phedric, Chat, que dérivée de Guillaume, ne fut accepté que
Crislaine, Deavid et Marieve. Il avait en revan- très difficilement en juin 1984 à Lesquin, alors
che admis Aigline, Aubane, Chrysoline, Orane, que la mairie de Dunkerque, qui avait autrefois
Diogène, Andéol et Vital. A la même époque, refusé le prénom de Jan (illustré pourtant par
avaient également été acceptés : Léopaule (à un célèbre enfant du pays, Jan Bart), acceptait
Toulouse), Alexandrina (à Bezons), Walis (à sans rechigner que des jumeaux fussent pré-
Saint-Étienne), Dov (à Bayonne), Idana et nommés Starsky et Hutch !
Kordula (à Cognac), Cédalise, Clafoutie, Ben
Hur, Macchabée, Gaudericq, Jarrod, Karoly, Pour mettre un terme à cette relative inco-
Magneric, Soames, Reveline et Sephora. Mais hérence, une première libéralisation intervint
à Dijon, le père d’une petite fille née le 11 à la fin des années 1980. Une circulaire modi-
décembre 1970 s’était vu successivement fiant «  l’instruction générale à l’état civil  »,
refuser par l’état civil, puis par le procureur datée du 10 juillet 1987 et publiée au Journal
de la République, d’appeler l’enfant Vanessa. officiel le 15 septembre, décida que les pré-
Il saisit le Tribunal de grande instance, qui noms étrangers seraient désormais admis
finit par donner un avis favorable. Il fallut à condition d’être «  consacrés par l’usage  »
cependant seize mois pour que Vanessa fût (restriction assez formelle, car on doute que
inscrite sur les registres officiels. Cet exemple les officiers d’état civil aient pu en savoir
est d’autant plus frappant que ce prénom est beaucoup sur la réalité de cet « usage » dans
devenu par la suite très courant. Le 8 juillet des pays lointains). Il était toutefois demandé
1977, la cour d’appel de Paris avait autorisé aux parents de «  fournir les références uti-
des parents à prénommer leur fils Makhno, les à l’appui de leur choix », afin de prouver
du nom d’un chef anarchiste ukrainien mort que le prénom et son orthographe étaient
en 1935. Le prénom Mariecke, forme fla- bien à l’étranger d’un «  usage suffisamment
mande extrêmement courante de Marie, répandu ». La circulaire faisait aussi référence
accepté en 1967 à Pont-l’Abbé et en 1970 à aux «  calendriers étrangers  », ainsi qu’aux
Douai, avait été refusé à Quimper en février prénoms relevant d’une «  tradition étran-
1980. En 1984, Manhattan avait été refusé gère ». Etaient en outre admis désormais les
comme prénom féminin par un jugement de prénoms régionaux « relevant d’une tradition
la Cour de cassation. La même année, le pré- française, nationale ou locale », les prénoms
nom Elvina fut encore refusé par l’état civil en tirés de la mythologie, les diminutifs et certai-
Poitou-Charentes. nes variations d’orthographe.
On notait enfin une timide évolution en Ces dispositions restaient néanmoins assez
faveur des prénoms régionaux. Les officiers floues, et les difficultés pratiques pour les
d’état civil acceptaient en effet de plus en plus appliquer risquaient de se traduire par de
couramment des formes comme Yann (au lieu nouvelles décisions contradictoires. Un projet
de Jean) ou Erwan (au lieu d’Yves) en Bretagne, de loi de modification du Code civil, tendant à
Hans ou Johann (au lieu de Jean) ou Pieri (au instaurer le libre choix en simplifiant les pro-
lieu de Pierre) en Alsace, etc. Mais il y avait cédures utilisées et en étendant leur champ
encore des exceptions. Dans les années 1980, d’application, fut donc présenté en décembre
le prénom Lydéric fut ainsi refusé à l’état civil 1991. C’est ce projet qui a finalement abouti à
de Lille, alors que le géant Lydéric n’est autre la loi du 8 janvier 1993, portant abrogation de
que le fondateur légendaire de la ville et que celle du 11 germinal an XI, et qui a finalement
la rue Lydéric voisine avec l’Hôtel de ville ! De donné aux citoyens français une liberté quasi
même, le prénom Wilhelm, forme très classi- totale en matière de choix des prénoms.

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Dictionnaire des prénoms

La loi du 8 janvier 1993 déclare explicite- 1 300 en 1986. Nombre de ces contentieux,
ment prendre en compte «  l’évolution de la mais pas tous, portent sur des prénoms extra-
société et de la famille et le changement des vagants. En janvier 1993, par exemple, un
mentalités ». Elle indique que « les prénoms tribunal de La Rochelle a refusé que le triple
de l’enfant sont choisis par ses père et mère. prénom «  Marie Marie Marie  » soit attribué
Si ces derniers ne sont pas connus, l’officier à une fille. En septembre 1993, Babar a été
d’état civil attribue à l’enfant plusieurs pré- refusé comme prénom féminin. A la même
noms, dont le dernier lui sert de patronyme. époque, des parents se sont vu dénier le droit
Tout prénom inscrit dans l’acte de naissance d’appeler leur fille Anna-Belle, au motif que le
peut être choisi comme prénom usuel  ». trait d’union était « fantaisiste ». Le tribunal
L’article 57-2 autorise implicitement les réfé- de grande instance a finalement autorisé ce
rences aux calendriers et à l’histoire, à des prénom, en faisant valoir qu’il était exempt
diminutifs, des lieux, des choses, des per- de « consonance ridicule, péjorative ou gros-
sonnages de la littérature ou de feuilletons, sière ». Ces dernières années, la justice a refusé
à la seule réserve que ce choix ne porte pas Assedic, Exocet, Lambada et Périphérique, ou
atteinte à l’«  intérêt de l’enfant  ». Est égale- encore Babord et Tribord (pour des jumeaux
ment proscrite l’utilisation comme prénom nés à Rouen), mais a accepté Mégane, associé
du nom de famille d’un tiers (Chirac, Sarkozy, au nom de la voiture fabriquée chez Renault
Jospin ou Mitterrand, mais aussi Halliday ou (Cour d’appel de Rennes, 4 mai 2000). En
Gainsbourg !). Une circulaire du 3 mars 1993 avril 1996, un couple de Parisiens a soumis
précise que par « contraire à l’intérêt de l’en- à la Cour européenne des droits de l’homme
fant », il faut entendre les prénoms « de pure un litige l’opposant à l’état français à propos
fantaisie » ou « ayant une apparence ou une du prénom de Fleur de Marie, qu’ils avaient
consonance ridicule, péjorative ou grossière, choisi treize ans plus tôt pour leur fille. Ce
ceux difficiles à porter en raison de leur com- prénom, porté par l’héroïne des Mystères de
plexité ou de la référence à un personnage Paris, œuvre d’Eugène Sue, était refusé par les
déconsidéré dans l’histoire  ». Entre 2003 et tribunaux depuis 1983. En novembre 1999,
2006, la mairie de Paris a ainsi refusé deux le prénom Zébulon, nom d’un personnage
fois Ben Laden et une fois Hérisson ! de l’émission des années 1960 «  Le manège
L’officier d’état civil est désormais tenu d’ins- enchanté  », qui avait été refusé par le juge
crire sur l’acte de naissance les prénoms qui ont aux affaires familiales, a été admis en appel
été choisis par les parents. Mais s’il estime un à Besançon.
prénom contraire à l’intérêt de l’enfant, il peut
après l’avoir enregistré en informer le procu- La loi du 8 janvier 1993 stipule encore que
reur de la République, celui-ci pouvant à son « toute personne qui justifie d’un intérêt légi-
tour saisir le juge aux affaires familiales, à qui time peut demander à changer de prénom ».
revient la décision finale. Un prénom est donc Cette disposition est elle aussi très importante,
définitivement refusé lorsque ces trois person- car dans le passé, une fois un prénom officielle-
nes (l’officier d’état civil, le procureur et le juge ment déclaré et enregistré, il était extrêmement
aux affaires familiales) se sont prononcés dans difficile d’en changer. La loi du 6 fructidor
ce sens. Mais cette décision peut encore être an II (23 mars 1794) faisait déjà obligation
contestée devant les tribunaux. aux Français de conserver le même prénom
De fait, malgré la grande liberté laissée durant toute leur vie. Cette obligation avait
désormais aux parents, les contentieux restent seulement été amendée après la Deuxième
nombreux  : 2  600 affaires en 1996, contre Guerre mondiale. Dans les années 1980, les

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tribunaux n’étaient autorisés à modifier le (ou sœur décédé, par exemple) sont plus rarement
les) prénom(s) d’un enfant que dans trois cas : pris en compte. Une Agnès n’a pu obtenir de
lors d’une naturalisation, en cas d’adoption, et s’appeler Soledad à seule fin d’asseoir sa noto-
lorsque le changement de prénom était réputé riété dans le milieu de la danse espagnole !
correspondre à l’« intérêt légitime de l’enfant ». Les tribunaux ont tendance à accepter faci-
Cette dernière notion restait assez difficile à lement la francisation d’un prénom étranger,
cerner et laissait au juge du Tribunal de grande un tel changement étant censé favoriser l’inté-
instance une grande liberté d’appréciation. gration. Mais à l’inverse, la volonté de renouer
La demande devait être déposée auprès du avec ses origines est également prise en consi-
ministère de la Justice et soumise au Conseil dération. D’ailleurs, selon la sociologue Nacira
d’état. L’assistance d’un avocat était presque Guénif Souilamas, chercheur au CNRS, « on
toujours nécessaire. La procédure consistant à assiste de moins en moins à des demandes
faire ajouter d’autres prénoms à celui ou à ceux de francisation des prénoms au moment de
qui avaient été donnés à la naissance était, elle la naturalisation, car les descendants des
aussi, fort compliquée. migrants ne pensent plus que l’assimilation
passe par l’acculturation ou qu’il faille effacer
Désormais, ce sont les juges aux affaires toute référence à l’origine ». Depuis un arrêt
familiales qui évaluent l’«  intérêt légitime  » de la Cour de cassation de 1990, le change-
de la requête visant à obtenir un changement, ment d’un prénom européen pour un prénom
une substitution, une adjonction ou une sup- musulman, voire la suppression d’un prénom
pression de prénom. Le demandeur (ou son comme Marie-Christine sur les papiers d’une
représentant légal) doit soumettre sa demande femme convertie au judaïsme (arrêt de la
au juge des affaires familiales du lieu de son Cour de cassation, septembre 1996), est cou-
domicile ou du lieu où a été dressé l’acte de ramment accepté. En mars 1999, la Cour de
naissance, par l’intermédiaire d’un avocat et, cassation a même admis qu’un Mohammed,
dans le cas d’un enfant de plus de 13 ans, avec qui avait choisi de s’appeler Daniel lors de sa
le consentement de celui-ci. Il est également naturalisation en 1976, revienne à son pré-
nécessaire de recourir à la justice si l’on veut nom d’origine, droit qui lui avait été refusé
modifier l’orthographe de son prénom, par en première instance, puis en appel à Aix-
exemple pour le simplifier ou ne plus avoir en-Provence. L’intéressé avait fait valoir que,
constamment à l’épeler. lorsqu’il se rendait en vacances en Algérie,
A l’heure actuelle, près de 2 500 person- son nouveau prénom lui valait l’hostilité de la
nes sollicitent chaque année un changement police. Ce jugement, confirmé en juin 2000
de prénom. Les motifs invoqués sont géné- par la Cour d’appel de Grenoble, est appelé
ralement d’ordre culturel ou confessionnel, à faire jurisprudence. En mai 2000, la Cour
et emportent assez facilement l’adhésion des d’appel de Versailles a également autorisé les
juges. Les demandes ayant pour objet d’éviter parents marocains d’une petite Gihanne, née
l’extinction d’un nom illustré par un aïeul sont en France, à changer le prénom de leur fille,
admises. Les transsexuels dont le changement au motif que Gihanne était un prénom inter-
de sexe a été officiellement reconnu, obtien- dit au Maroc, ce qui empêchait l’enfant de se
nent eux aussi sans difficultés, en général, l’at- rendre librement dans ce pays.
tribution d’un nouveau prénom, féminin ou Voyons maintenant ce qu’il en est à l’étranger.
masculin (Cour d’appel de Toulouse, 2000). En Belgique, la loi est assez libérale, de même
Les motifs purement psychologiques (le désir qu’en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans les
de ne pas porter le prénom d’un frère ou d’une pays scandinaves : en octobre 1994, un Suédois

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Dictionnaire des prénoms

de vingt-deux ans a même obtenu, par décision va de même aux États-Unis, où le répertoire
de justice, l’autorisation de porter le prénom de de toutes les populations représentées dans le
Diable-Jésus-Christ ! En Allemagne, la législa- melting-pot national est encore augmenté des
tion, contenue dans la Dienstanweisung für die créations les plus saugrenues : Melda en l’hon-
Standesbeamten und ihre Aufsichtsbehörden (arti- neur de (Go)lda Me(ir), Marnin en l’honneur
cles 112, 172, 174, 193 et 253), est plus res- de Mar(t)in Luther King, Alddon comme ana-
trictive et s’accorde avant tout à l’usage : pour gramme de Donald, Gia pour une fille dont
pouvoir être admis, un prénom doit déjà avoir les parents s’appellent G(erald) et I(d)a, etc.
été attribué dans le passé. Les noms de famille Dans les pays arabo-musulmans, la législa-
ne peuvent être utilisés comme prénoms – tion est au contraire des plus rigides. Début
malgré l’habitude, qui reste assez courante en juillet 1996, le Parlement marocain a décidé
Frise orientale, de donner aux enfants, après que les enfants devraient désormais porter un
leur prénom habituel, un second prénom (le « prénom marocain traditionnel » et renoncer
Zwischenname) tiré du nom de famille d’un de à tout prénom étranger.
leurs ancêtres. La loi interdit en outre l’attribu- Rappelons, pour terminer, que la législation
tion à un garçon d’un prénom féminin (à l’ex- française concernant le nom de famille a elle
ception de Maria comme second prénom) ou aussi évolué. La loi du 25 décembre 1985 avait
à une fille d’un prénom masculin. En Suisse, déjà autorisé toute personne à ajouter le nom
l’ordonnance fédérale du 18 mai 1928 et la loi de son second parent à son nom de famille,
du 1er juin 1953 (article 69) interdisent les pré- mais seulement à titre d’usage, c’est-à-dire
noms « préjudiciables aux intérêts de l’enfant » sans avoir la possibilité de le transmettre à ses
et stipulent que les enfants mort-nés ne portent descendants. Plus récemment, il a été décidé
pas de prénom. Elles précisent également que que l’enfant pourrait porter, soit le nom de
les prénoms susceptibles d’être portés indif- famille de son père, soit celui de sa mère, soit
féremment par les deux sexes ne peuvent être leurs deux noms accolés dans l’ordre choisi
attribués comme prénoms usuels qu’en associa- par eux. (Le prétexte invoqué pour cette loi,
tion avec un autre prénom clairement masculin l’appauvrissement du fonds patronymique, a
ou féminin. été contesté par certains démographes). La
Hors d’Europe, certains pays, comme le francisation des noms de personnes des natu-
Brésil, ont supprimé toute législation  : à ralisés (loi du 27 octobre 1972) est instruite
Rio de Janeiro, on peut aussi bien s’appeler par le ministère des Affaires sociales. Elle doit
Marcelo ou Pedro que Homère, Jésus, Mozart, se faire au plus tard dans les six mois suivant
Socrate, Chemin de fer ou Prostitution. Il en l’acquisition de la nationalité française.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

AARON
A (1er juillet) ques l’ont parfois considéré comme le pre-
mier martyr de l’Église. Utilisé en Europe dès
FA :  ron, Haroun (dans les langues
A les premiers siècles de notre ère, ce prénom
arabiques). connut une certaine vogue en France et en
O : Selon les uns, « arche d’alliance » ; selon
Angleterre, comme en témoignent encore
les autres, « personne illuminée, exaltée ». aujourd’hui plusieurs noms de famille : Abel,
Aaron, frère de Moïse, est décrit dans la Abeau, Abelin, Abelson, Nabbs, Ablet, etc.
Bible comme le premier grand prêtre des En Allemagne, où il fut également fréquent,
Hébreux. Abel fut assimilé au Moyen Âge à un diminu-
Prénom surtout répandu dans les pays tif d’Adalbert (Albert).
anglo-saxons (le 3e vice-président des États- ABEAU v. Abel
Unis s’appelait Aaron Burr). La forme arabe, ABÉLARD v. Abel
Haroun (Hârûn), a été illustrée par le célèbre
ABELIN v. Abel
calife ‘abbâside Hârûn al-Rashîd (766-809),
qui fit de Badgad l’une des villes les plus ABERHARDT v. Evrard
cultivées du monde méditerranéen, passe ABERT v. Albert
pour avoir entretenu d’étroites relations avec ABERTE v. Albert
Charlemagne et se rendit populaire par ses ABIE v. Abraham
victoires contre les Byzantins.
ABBEY v. Abigaïl
ABIGAïL
ABBIE v. Abigaïl
FA : Abbey, Abbie, Gail.
O :  e l’hébreu abigayil « joie de son père,
D
ABEL (5 août) source de joie. »
FA :  bélard, Abelin, Abeau (forme
A La Bible parle d’Abigaïl dans le premier livre
ancienne), Nab. de Samuel, et indique qu’elle fut la femme du
O : De l’hébreu hebel, « souffle, évanescence »
roi David. Le nom se répandit en Angleterre et
(également « le fils »). en Scandinavie au lendemain de la Réforme.
Dans la Bible, Abel, second fils d’Adam et Dans une pièce intitulée The Scornful Lady,
Eve, fut tué par son frère Caïn. Les catholi- due à deux contemporains de Shakespeare,

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Abondance Dictionnaire des prénoms

Beaumont et Fletcher, Abigaïl est le nom de la Jusqu’à la Réforme, ce prénom fut porté
confidente de l’héroïne principale. La forme exclusivement par les Juifs. Il se répandit
populaire Gail est courante aujourd’hui en ensuite dans les pays protestants, en particu-
Angleterre. lier aux États-Unis, où il fut porté par le pré-
ABONDA v. Abondance
sident Abraham (Abe) Lincoln.
La forme abrégée Bram, moins courante, se
rencontre surtout aux Pays-Bas (Bram Stoker,
Abondance/abondance auteur de Dracula). Abraham reste couramment
 (15 septembre, 26 décembre) utilisé comme nom de famille. Le physicien
FA : Abondant, Abonde, Abonda, français Henri Abraham (1868-1943) conçut le
Abondanz, Abondanza. premier tube électronique fabriqué en France.
O : Du latin abundantia, « abondance. » ABRAM v. Abraham

On ne compte pas moins de trois martyrs ACHILEÜS v. Achille


romains canonisés sous le nom d’Abonde. Il
s’agit probablement du même personnage. Il ACHILLE (12 mai)
y eut aussi une sainte Abondance, vierge de FA : Achillée, Achileüs.
Spolète, que l’Église honore le 26 décembre. O :  u grec akhilleus, « fils du serpent ».
d
La forme latine du nom est Abundius. Le mot Étymologie incertaine : on a parfois aussi
«  abondance  » apparaît dans le vocabulaire rapproché le nom d’Achille de celui de
français au XIIIe siècle. l’Acheloos, fleuve d’Epire, aujourd’hui
ABONDANT v. Abondance dénommé Aspropotaos.
ABONDANZ v. Abondance
Achille, roi des Myrmidons, est l’un des
ABONDANZA v. Abondance principaux héros de l’Iliade. Homère le pré-
ABONDE v. Abondance sente comme le héros le plus brave et le plus
fort de tous les guerriers grecs. Ayant voulu
ABRAHAM (20 décembre) venger son ami Patrode, il tua Hector, avant
d’être lui-même tué par Pâris, frère d’Hector,
FA :  bram, Abie, Bram, Ibrahim (dans les
A qui le blessa mortellement au talon, seul point
langues arabiques). vulnérable de son corps. Son nom connut, à
O : de l’hébreu abraham, « père de la
date ancienne, une grande faveur en Grèce. Il
multitude ». fut ensuite remis à la mode à l’époque de la
Le patriarche Abraham fut, dans la Bible, Renaissance, puis au moment de la Révolution
le premier à quitter la ville d’Ur en Chaldée, de 1789.
pour s’installer dans le pays de Chanaan. On Dans toutes les langues d’Europe, ce nom
le présente en général comme l’ancêtre pri- entre en composition dans de nombreu-
mordial du peuple juif. Dans la Genèse, il est ses expressions  : la «  lance d’Achille  », le
appelé Abram jusqu’au verset 17,5, où Iahvé « talon d’Achille », se « retirer sous sa tente »
change son nom en Abraham. Sa descendance (comme Achille lorsqu’il renonça à combat-
lui vint de son fils aîné Ismaïl, qu’il eut d’Agar, tre devant Troie, après avoir été offensé par
et de son fils cadet Isaac, que lui donna Sarah, Agamemnon), etc.
jusque là réputée stérile.
ACHILLÉE v. Achille
Jésus, dans l’évangile selon saint Luc, utilise
l’expression « le sein d’Abraham » pour dési- ACHIM v. Joachim
gner le royaume des cieux. ACKE v. Axel

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Adèle

ADA v. Édith familles royales et princières que dans le peu-


ADALBERT v. Albert ple. Une sainte impératrice, Adelaïde (morte
en 999), fille du roi de Bourgogne Rodolphe
II, qui fut l’épouse du roi d’Italie Lothaire II,
ADAM puis de l’empereur Othon Ier, contribua à son
FA :  danet, Adnet, Adenot, Adnot,
A succès. Le nom tomba ensuite en désuétude,
Adamo. avant d’être remis à la mode par le mouve-
O : d
 e l’hébreu adham, « homme (formé avec) ment romantique (Adelheid, dans le Götz von
de la terre rouge ». Berlichingen de Goethe, 1773). Il pénétra au
XIXe siècle en France et en Angleterre.
Dans la Bible, la Genèse présente Adam
La ville d’Adélaïde, fondée en 1836, capi-
comme le premier homme ayant vécu sur la
tale de l’État d’Australie méridionale, doit son
Terre. Jamais utilisé par les Juifs, ce prénom
nom à la « bonne reine Adelaïde », épouse de
semble avoir été employé comme nom de
Guillaume IV d’Angleterre. Le diminutif Heidi,
baptême par les Irlandais vers le début du VIIe
rendu populaire par le récit du même nom
siècle, époque à laquelle un certain Adaman
destiné aux enfants (et même par des séries
(petit Adam) dirigeait l’abbaye de Iona.
télévisées), a longtemps été fréquent outre-
L’un des personnages de la pièce de
Rhin. On enregistre actuellement en France un
Shakespeare, Comme il vous plaira, se nomme
net retour dans l’usage de ce prénom.
Adam. Le prénom se répandit ensuite dans
toute l’Europe, notamment aux Pays-Bas (Ade),
en Espagne (Adan), au Portugal (Adao) et en ADÈLE (20 octobre , 24 décembre)
Italie (Adamo). La forme Adda est utilisée au FA : délie, Adeline, Adeau, Adela, Adelita,
A
Pays de Galles, de pair avec le diminutif Ad. Aline, Ethel.
ADAMO v. Adam O : du german. adel, « noble ».

ADANET v. Adam Adèle fut un nom très répandu dans le


ADDA v. Adam Nord de la France jusqu’à la fin du XVIIIe siè-
ADE v. Adam cle. Il fut porté notamment par sainte Adèle,
grand-mère de Grégoire d’Utrecht, fondatrice
ADEAU v. Adèle
du monastère de Pfaltzel, près de Trêves. La
ADELA v. Adèle forme Adeline (ou Edeline), très fréquente
ADELAÏDA v. Adelaïde au Moyen Âge, surtout en Bourgogne, est à
l’origine un diminutif d’Adèle. Cette forme a
ADELAÏDE (16 décembre) elle-même donné naissance au diminutif Aline,
considéré parfois, à tort, comme le féminin
FA :  delaïda, Adoucha, Alida, Della,
A d’Alain. Adèle, qui était le nom de l’une des
Heidi, Adelheid. filles de Guillaume le Conquérant, pénétra
O : du german. adel, « noble », et heit, « rang, en Angleterre avec la conquête normande. La
lignée, race ». Terre Adélie, au pôle Sud, fut ainsi dénommée
Attesté sous d’innombrables formes par l’explorateur Dumont d’Urville, en 1840,
anciennes (Adelheid, Adelheit, Adaleidis, en hommage à sa femme, prénommée Adélie.
Adalehidis, etc.), qui ont également abouti ADELFONS v. Alphonse
au prénom Alice, le nom d’Adelaïde connut
ADELHEID v. Adelaïde
au Moyen Âge une vogue considérable en
Allemagne et aux Pays-Bas, aussi bien dans les ADELIE v. Adèle

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Adhémar Dictionnaire des prénoms

ADELINE v. Adèle Adolph (au lieu de Adolf) est due à l’influence


ADELITA v. Adèle du grec. Il y eut un saint Adolphe, né à Séville,
de père musulman et de mère chrétienne, qui
ADELMAR v. Adhémar
fut martyrisé à Cordoue au IXe siècle.
ADELPHE v. Adolphe Adolphe Thiers, premier président de la IIIe
ADELTRAUD v. Audrey république, fut le responsable de la répression
sanglante de la Commune de Paris (1871).
ADELTRUDE v. Audrey
Adolf Hitler, fondateur du national-socialisme,
ADENOT v. Adam parvint au pouvoir en Allemagne en 1933.
ADETTA v. Aliette ADON v. Adonis

ADHÉMAR ADONIS (16 décembre)


FA : Azémar, Adelmar FA : Adon, Ado, Adonie, Adonille, Adonias.
O : du german. adel, « noble », et mar, O :  e l’hébreu adon, « seigneur », par
d
« célèbre, brillant par sa renommée ». l’intermédiaire du nom grec Adonis.
Ce prénom d’origine germanique appartient En hébreu, Adona est l’un des noms de Dieu
à la grande famille des noms composés déri- (Iahvé). On retrouve la même racine dans des
vés de la racine adel. En Allemagne, on trouve noms bibliques comme Adonias, Adoniqam,
aussi la forme Elmar. Azémar (ou Azémara) se Adoniram, etc. Tammouz, divinité assyro-
rencontre surtout dans le Midi. babylonienne de la végétation, était vénérée
ADMEO v. Edmond en Syrie sous le nom d’Adoni. Après s’être
diffusé en Égypte et en Syrie, le culte de ce
ADNET v. Adam
dieu parvint en Grèce, où il fut intégré à la
ADONIAS v. Adonis mythologie locale. La mort d’Adonis, que l’on
ADONIE v. Adonis commémorait tous les ans en juin-juillet, a
souvent inspiré les poètes.
ADONILLE v. Adonis
À l’image de la végétation, le dieu descend
ADNOT v. Adam l’hiver sous la terre, au royaume des morts, où
ADO v. Adonis il rejoint Perséphone, puis revient sur terre,
ADOLF v. Adolphe
au printemps, s’unir à l’amour et fructifier en
lui. Symbole du cycle éternel des saisons et
ADOLPH v. Adolphe des générations, Adonis avait Aphrodite pour
protectrice.
ADOLPHE (30 juin) Saint Adon, archevêque de Vienne
(Dauphiné) vers 860, publia la Chronique
FA : Adelphe, Adolf ou Adolph, Adulf.
universelle et deux Martyrologes. Comme pré-
O : du german. athal, « noble », et wolf,
nom, Adonis connut une certaine vogue au
« loup ».
siècle dernier. Le nom de famille Adenis n’est
Ce très ancien nom germanique, tombé pas une variante, mais une ellipse pour « (fils)
aujourd’hui en désuétude, a connu une grande à Denis. »
vogue dans diverses familles royales d’Alle- ADOUCHA v. Adelaïde
magne et de Suède. Les exploits du célèbre
ADRIAN v. Adrien
roi Gustave-Adolphe (1594-1632) ajoutèrent
encore à sa popularité. En Allemagne, la forme ADRIANA v. Adrien

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Agathe

ADRIANE v. Adrien AELMER v. Elmer

ADRIANO v. Adrien AEMILIA v. Émile

AERNA v. Ernest
ADRIEN/ADRIENNE (8 septembre) AFFONSO v. Alphonse
FA : Adrian, Hadrien, Adriane, Adriana, AFONSO v. Alphonse
Adriano, Adrion.
AFRODISE v. Aphrodise
O : du latin Adrianus, nom d’un personnage
originaire de la ville d’Adria, cité fondée AFRODISIA v. Aphrodise
par les Étrusques, située sur la mer qu’on AFRODITO v. Aphrodise
appelle aujourd’hui Adriatique.
Le nom de cette ville provient lui-même du AGAPE (8 août, 20 septembre, 21 novembre)
latin ater, « sombre, noir » (comme le char-
F. A. : Agapet,Agapit.
bon). L’empereur romain Hadrien (Publius
O. : du grec agapètos, « aimé ».
Aelius Hadrianus) construisit en 122, dans le
nord de l’Angleterre, de l’embouchure de la Plusieurs saints ont porté ce prénom,
Tyne au golfe du Solway, une célèbre muraille auquel les premiers chrétiens donnaient une
qui porte son nom, destinée à contenir les valeur mystique (en se référant à Matthieu
assauts des Pictes. Il eut aussi à affronter les 3,17 : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui
Juifs, qui se soulevèrent après la fondation a toute ma faveur  »), notamment un martyr
d’une colonie militaire à Jérusalem, ville qui de Césarée, en Palestine, un diacre romain de
prit le nom d’Aelia Capitolana. Hadrien fit l’époque de Valérien et une vierge de Trêves. Il
construire dans son domaine de Tibur la célè- y eut aussi un pape, mort à Constantinople en
bre Villa Hadriana, dont on visite toujours 536 alors qu’il intercédait auprès de Justinien
aujourd’hui les ruines. Le mausolée impé- pour empêcher l’invasion de l’Italie par les
rial (Moles Adriani) qu’il fit élever à Rome est Byzantins, que l’Église a canonisé sous le nom
devenu par la suite le château Saint-Ange. d’Agapet ou Agapit (Agapetus).
Le nom d’Adrien fut également porté par six AGAPET v. Agape
papes (dont Adrien IV, qui couronna empe-
AGAPIT v. Agape
reur Frédéric Barberousse en 1156) et trois
martyrs. L’un de ces derniers, saint Adrien de AGATA v. Agathe
Césarée, est considéré comme le patron des
forgerons. AGATHE (5 février)
ADRION v. Adrien F. A. : Agathon, Agata, Aggie.
ADULF v. Adolphe O. : du grec agatha, « bonne (femme) ».

AEGIDIA v. Gilles Ce prénom connut au Moyen Âge une cer-


taine vogue en Europe, notamment sous les
AEGIDIUS v. Gilles
formes d’Agace et Agacia. La Sicilienne sainte
AEGILIUS v. Gilles Agathe aurait subi le martyre sous Decius, au
IIIe siècle de notre ère. On conserve à Catane,
AELKE v. Elke
en Sicile, un «  voile miraculeux  » de cette
AELLA v. Ella sainte, dont on assure qu’il constitue une très
efficace protection contre les éruptions de
AELMAR v. Elmer
l’Etna.

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Agnès Dictionnaire des prénoms

En France, en 1789, dix-sept citoyens dénom- AGNESA v. Agnès


més Cocu furent autorisés à prendre le nom AGNETA v. Agnès
d’Agathon, qui jouissait alors d’une certaine
AGNETE v. Agnès
faveur. C’est également sous le nom d’Agathon
que Henri Massis et Alfred de Tarde publiè- AGOSTO v. Auguste
rent en 1913 une enquête sur Les jeunes gens AGUISTIN v. Auguste
d’aujourd’hui qui fit à l’époque grand bruit. Plus
AIBEL v. Evrard
récemment, en Angleterre, le nom d’Agathe a été
immortalisé par la romancière Agatha Christie, AICHARD v. Eckart
créatrice du personnage d’Hercule Poirot.
AGATHON v. Agathe AIGLINE
AGGIE v. Agathe F. A. : Aiglonne.
AGNAN v. Aignan O. : du latin aquila, « aigle ».
Prénom peu répandu, attesté par intermit-
AGNÈS (21 janvier) tence. Le mot «  aiglon  » n’apparaissant en
français qu’en 1546, la forme Aiglonne est
Agnesa, Agnete, Agneta.
F. A. :
probablement peu ancienne. Le succès popu-
O. : du grec agnê, « pure, chaste ».
laire du drame d’Edmond Rostand, L’Aiglon
Ce prénom à forte résonance chrétienne (1900), émouvante évocation de la figure
fut souvent rapproché, à tort, du latin agnus, romantique du duc de Reichstadt, fils de
«  agneau [de Dieu]  », ce qui explique sans Napoléon, ne s’est jamais démenti.
doute que sainte Agnès ait été fréquemment
AIGLONNE v. Aigline
représentée avec un agneau dans les bras. Très
répandu en France au Moyen Âge, notam-
ment dans les familles princières, le nom AIGNAN (17 novembre)
d’Agnès semble avoir connu jusqu’à nos jours
Agnan, Anian, Anianus, Aignane.
F. A. :
un succès presque constant.
O. : du latin agnus, « agneau ».
Agnès de Méran, fille de Berthold IV,
fut reine de France à la fin du XIIe siècle. Saint Aignan ou Agnan (Anianus), évêque
Philippe-Auguste, qui l’avait épousé en troi- d’Orléans au Ve siècle, exerça son ministère
sièmes noces, après avoir répudié Isambour lors de l’invasion des Huns. En 451, lors-
de Danemark, fut obligé par le pape Innocent que la ville d’Orléans fut assiégée par Attila,
III de s’en séparer et de reprendre sa c’est lui qui, en dépit d’un âge canonique (il
deuxième femme. Agnès Sorel, surnommée était né à Vienne en 358), aurait galvanisé la
la «  Dame de Beauté  », fut au XVe siècle la résistance locale. La ville fut en fait délivrée
favorite de Charles VII. La pièce de Molière, par le général romain Aétius et par les Francs
L’école des femmes (1662), a fait d’Agnès le de Mérovée. Saint Aignan mourut deux ans
type de l’innocente ingénue («  Le petit chat plus tard. La ville de Mont-Saint-Aignan, en
est mort… »). Pour l’époque contemporaine, Seine-Maritime, fait aujourd’hui partie de la
on citera le nom de la cinéaste Agnès Jaoui. banlieue de Rouen.
Il existe en France trois localités dénommées AIGNANE v. Aignan
Sainte-Agnès, et l’on en connaît également
AILEAN v. Alain
trois au Québec. La forme espagnole Inès est
aujourd’hui très à la mode (v. notice). AILEEN v. Éveline

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Alain

AILMAR v. Elmer nom de baptême Aimericus était très courant


AILMER v. Elmer au Moyen Âge. Introduit par les Normands en
Angleterre, il y donna naissance aux formes
Emericus, Emeric et Emery (féminin Emeria).
AIMABLE  (18 octobre) Il se répandit également en Allemagne, sur-
F. A. : Amable. tout dans les familles patriciennes et parmi les
O. : du latin amabilis, « aimable ». chevaliers. En Hongrie, il est attesté sous la
forme Imre (cf. Imre Nagy, Premier ministre
Originaire du Puy-de-Dôme, saint Aimable
hongrois, exécuté après le soulèvement anti-
vécut au Ve siècle et fut chantre dans la ville
soviétique de Budapest en 1956).
de Clermont-Ferrand. Évangélisateur de
Riom, il aurait, dit-on, débarrassé la région AIMERY v. Aimeric
des serpents, c’est-à-dire, symboliquement, AIMON v. Aymon
des païens (dans le légendaire chrétien, le
AINESLIS v. Stanislas
serpent ou le dragon est une représentation
courante du démon). AIR v. Éric

AKSEL v. Axel

AIMÉ/AIMÉE (20 février, 13 septembre) ALABHAOIS v. Louis

F. A. : Amy, Amie, Amata.


O. : du latin amare, « aimer ». ALAIN (9 septembre)
Nom à résonance affective, utilisé dès les F. A. : Alan, Allan, Allen, Ailean, Alano.
débuts de l’ère chrétienne. Il fut porté par un O. :  om d’un peuple indo-européen
n
saint archevêque de Sens, au VIIe siècle. Une originaire de Scythie, les Alani ou Alains,
sainte Amata, nièce de sainte Claire d’Assise, qui envahirent en 407 la Germanie et la
vécut dans la première moitié du XIIIe siècle. Gaule, en compagnie des Vandales et des
Parmi les personnes ayant porté ce prénom Suèves.
(utilisé aussi comme nom de famille), on peut Ce nom ethnique est apparenté à celui
citer la réformatrice religieuse américaine des Aryas ou Aryens (aryâni) indo-iraniens :
Aimée Semple Mc Pherson, l’actrice Anouk « Alan-oi, Alan-i » est la forme canonique à
Aimée et Aimé Jacquet, entraîneur de l’équipe laquelle devait aboutir l’iranien «  Aryana  ».
de France de football championne du monde Avec leurs proches, les Roxolans (ou « Aryas
en 1998. Aux Etats-Unis, Amy est aussi utilisé lumineux  »), les Alains firent parler d’eux
comme diminutif d’Emily. en Europe du début de l’ère chrétienne
jusqu’au Ve siècle. À partir de l’espace ances-
AIMERIC (4 novembre) tral qu’ils occupaient entre le Caucase et la
Crimée, ils lancèrent des raids jusqu’en Gaule
F. A. : Aymeric, Aimery, Emeric, Imre. et en Espagne, où ils furent défaits par les
O. :  u german. haim, « maison, foyer », et
d Wisigoths. Au IVe siècle, Procope de Césarée
ric, « riche, puissant ». situe leur territoire à côté de celui des Svanes,
L’étymologie de ce nom est incertaine. dans le Grand Caucase. Ce territoire englo-
Quelques auteurs en rattachent le premier élé- bait le nord de la Miongrélie, le nord-est de
ment à la racine amal, « fougueux, ardent », l’Abkhazie et le sud du pays tcherkesse. Les
qui est plus évidente dans Amaury (prénom Alains disparurent comme peuple vers le XIIe
d’ailleurs souvent confondu avec Aimery). Le siècle, mais ils ont laissé leur nom à la région

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Alaric Dictionnaire des prénoms

qu’ils ont occupée  : Alaneti, sur les docu- le roi wisigoth Alaric Ier, qui parvint à s’em-
ments géorgiens. parer de Rome en 410 et dont une ballade de
Dans les pays celtiques, où ce prénom est Platen-Hallermünde (1796-1835), Grab im
très répandu sous différentes formes, il s’est Busento, a conservé le souvenir. Alaric II (484-
confondu avec un ancien nom dérivé de la racine 507), autre souverain wisigoth, régna sur la
alun, « harmonieux ». Le nom d’Alain, porté par plus grande partie de l’Espagne et sur la Gaule
deux compagnons de Guillaume le Conquérant, du sud de la Loire. Il promulgua en 506 un
Alain le Roux, premier comte de Richmond, et code pour ses sujets gallo-romains, dit code
Alain Fergeant, comte de Bretagne, a pénétré en d’Alaric. Il fut tué l’année suivante par Clovis
Angleterre en même temps que les Normands. à la bataille de Vouillé.
Il fit souche notamment dans le Lincolnshire, Au Moyen Âge, ce nom était assez fréquent,
où s’étaient installés de nombreux soldats bre- en particulier dans le Midi. On en retrouve la
tons. Un Alanus est également attesté dans le trace dans des noms de famille tels qu’Alary,
Suffolk en 1086. Transcrit sous les formes Allan Auric et Aury (citons le compositeur français
et Allen, ce prénom connut immédiatement un Georges Auric, né en 1899, qui fut l’élève de
grand succès. Il a aussi donné naissance à des Vincent d’Indy).
noms de famille comme Alan, Aleyn, Van Allen, ALARICO v. Alaric
Allanson, FitzAllen, FitzAlan, Allenby, Callan,
ALARY v. Alaric
Callen, McAllan, McAllen, etc. En Écosse, où
Allen représente souvent une anglicisation du ALASDAIR v. Alexandre
nom Ailin (ail, « pierre »), 1617 enfants de sexe ALASTAIR v. Alexandre
masculin ont été prénommés Alan ou Allan en
ALBA v. Alban
1958.
En France, Alain figurait déjà parmi les ALBAIN v. Alban
noms de baptême les plus courants en France
entre le VIIIe et le Xe siècle. Il fut particuliè-
rement en vogue dans les années 1940. Le
ALBAN/ALBANE  (22 juin)
célèbre philosophe et essayiste Émile-Auguste F. A. : lbain, Albin, Albe, Auban, Aubaine,
A
Chartier, dit Alain (1868-1951), donna de Aubin, Alba, Albina.
l’existence une approche phénoménologique. O. : du latin albus, « blanc ». Nom courant
L’auteur du Grand Meaulnes (1913), Alain- chez les Romains, sous la forme
Fournier, s’appelait en réalité Henri Alban d’Albanus (avec le féminin Albana).
Fournier.
Le premier martyr d’Angleterre (mort en
ALAN v. Alain 287) s’appelait Alban. Il a donné son nom à la
ALANO v. Alain ville de Saint Albans, dans le Hertfordshire. Il
existe, en France, quinze communes dénom-
ALARIC mées Saint-Alban ou Saint-Aubain.
Le mot latin albus a la même origine que
F. A. : Alary, Alarico, Alrick. l’anglo-saxon œlf, l’anglais elf, l’allemand Alp
O. :  u german. ala, « tout », et ric,
d (pluriel Alben), termes désignant les esprits
« puissant » (même sens que le grec ou les «  revenants  » auxquels l’imagination
pancrace ou le latin potentissimus). populaire prête une forme blanche (cf. en
Comme beaucoup de prénoms se terminant français les elfes). Dans l’ancienne religion
en -ric, le nom d’Alaric fut porté par des prin- scandinave, l’expression alfablot désignait le
ces et des souverains, dont le plus célèbre est sacrifice aux ancêtres. Chez les Sabins, le mot

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Albert

correspondant à albus était alpus, d’où dérive ALBERT/ALBERTE


également le nom des Alpes (à l’origine  : (18 juin, 10 septembre, 15 novembre)
monts couverts de neige, c’est-à-dire d’une
substance blanche). En Italie, la ville d’Alba F. A. : lberta, Albertine, Adalbert,
A
se trouve dans le Piémont. Le lac d’Albano, Adalberte, Alberti, Albertini, Aubert,
au sud-est de Rome, occupe l’ancien cratère Auberte, Abert, Aberte, Aubertin,
des monts Albains. A proximité se trouvait la Elbert, Alberto, Bert, Béla.
O. : du german. adel, « noble », et bert,
ville d’Alba Longa (Albe la Longue), qui fut
détruite en 665 par Tullus Hostilius. « brillant, resplendissant ».
Saint Aubin, né en 469 dans la région de Le nom d’Albert résulte d’une contraction
Vannes, fut évêque d’Angers en 529. Plusieurs de la forme ancienne Adalbert (Adalbrecht,
campagnes d’évangélisation rurale furent Adalbertus). Dans les pays de langue alle-
menées sous son patronage aux VIe et VIIe siè- mande, il est représenté par les formes
cles. Il était naguère invoqué contre la coque- Albrecht (dans le sud) et Albert (dans le
luche. nord). Ce nom fut porté par un grand nom-
L’expression péjorative « perfide Albion », bre de personnages célèbres : Albert le Grand
désignant l’Angleterre, semble dater de la fin (1193-1280), qui fut surnommé le « docteur
du XVIIIe siècle, mais on trouve déjà une allu- universel  », Albert Ier de Belgique (1875-
sion à la « perfide Angleterre » chez Bossuet 1934), le « roi chevalier », Albert Schweitzer,
au XVIIe siècle. Albion est le nom latin de la Albert Einstein, etc. En Angleterre, il connut
Grande-Bretagne, notamment chez Pline l’an- une certaine vogue après le mariage de la
cien. En effet, la côte anglaise vue du Pas-de- reine Victoria avec le prince Albert de Saxe.
Calais est remarquable par la blancheur de Le diminutif Bertie est courant dans les pays
ses falaises. Ce serait, à l’origine, le nom d’un anglo-saxons, mais s’applique aussi aux gar-
géant fils de Neptune. En gaélique, le nom de çons prénommés Bertrand ou Bertram. Béla
l’Ecosse est Alba. est la forme hongroise d’Albert (cf. le com-
ALBE v. Alban positeur de musique hongrois Béla Bartok).
En France, le prénom Albert a surtout été
ALBERIC v. Albéric
répandu à la fin du XIXe siècle.
Saint Abert, évêque d’Avranches, aurait
ALBÉRIC (15 novembre) vécu au début du VIIIe siècle, sous le règne
de Childebert III, mais sa fête ne fut instituée
F. A. : lberich, Alberic, Elberich, Aubry,
A qu’au XVe siècle. Son crâne, conservé en l’église
Alfaric, Aubriet, Aubriot. Saint-Gervais d’Avranches, était porté tous les
O. : du german. alb, « blanc », et ric,
ans en procession. À Saint-Abert-sur-Orne et
« puissant ». au Mont-Saint-Michel, on l’invoquait contre
Les formes Albéric et Albaric (dans le les fièvres et pour la protection des bestiaux.
Midi) sont des formes savantes d’Aubry qui ALBERTA v. Albert
ont donné naissance à des noms de baptême ALBERTI v. Albert
aussi bien qu’à des noms de famille. Hugues
ALBERTINE v. Albert
Aubriot, prévôt des marchands sous Charles V,
fit construire la Bastille, le Petit Châtelet et ALBERTINI v. Albert
le pont Saint-Michel. Dans la Tétralogie de ALBERTO v. Albert
Wagner, Alberich est l’un des Nibelungen. ALBIN v. Alban
ALBERICH v. Albéric ALBINA v. Alban

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Alcuin Dictionnaire des prénoms

ALCUIN et imprimeur italien Aldo Manutius vécut


de 1449 à 1515. Au XVIIe siècle, l’architecte
F. A. : Alcuino. Henry Aldrich construisit de nombreux bâti-
O. :  u german. alah, « temple, sanctuaire »,
d ments à Oxford. On doit au réalisateur de
et win, « ami ». cinéma américain Robert Aldrich plusieurs
Ce prénom typiquement médiéval fut porté œuvres généreuses, qui célèbrent l’héroïsme
par le bienheureux Alcuin (Albinus Flaccus (Vera Cruz, 1954).
ou Earlwhire), l’un des maîtres de l’école ALDRICH v. Aldric
palatine fondée par Charlemagne, qui donna
ALEETHEA v. Aliette
naissance à l’université de Paris. Théologien
anglo-saxon originaire de Northumbrie, c’est ALENA v. Madeleine
à lui que l’on doit l’adage Vox populi, vox dei ALESSANDRO v. Alexandre
« La voix du peuple est la voix de Dieu ». Il ALETA v. Aliette
est également l’auteur de nombreux travaux
ALÈTHE v. Aliette
de rhétorique et de grammaire.
Calvin, dont le nom latin était Caluinus, ALETHEA v. Aliette
signa quelques-unes de ses œuvres du nom ALETHEIA v. Aliette
d’Alcuinus. Alcuin s’est parfois confondu
ALETHIA v. Aliette
avec le nom juif d’origine hispanique Alcan
ALETTA v. Aliette
(contraction de l’article arabe el et de Cahen).
ALETTE v. Aliette
ALCUINO v. Alcuin
ALEX v. Alexandre
ALDA v. Aude

ALDEGONDE ALEXANDRE/ALEXANDRA
 (9 janvier, 17 février, 2 et 22 avril, 30 août)
O. : du german. adel, « noble », et gund, F. A. : Alexis,Alexia, Alex, Sacha, Sandrine,
« combat ». Sandra, Sandraly, Sandie, Sandy,
Sainte Aldegonde, morte en 695, fut abbesse Alastair, Alasdair, Alessandro,
de Maubeuge. On l’invoquait en Allemagne Alexius, Alexine.
contre les maladies des enfants. Le passage de O. : du grec alexein, « défendre, repousser »,
la forme d’origine, Adelgund, à Aldegonde, et andros (génitif d’aner), « de l’homme,
est dû à une allitération classique. de l’ennemi ».
ALDILON v. Aude Alexandre était dans la religion grecque le
surnom de Pâris, jeune berger chargé de proté-
ALDO v. Aldric
ger les troupeaux contre les voleurs. Mais c’est
surtout grâce à Alexandre le Grand (356-323
ALDRIC av. notre ère), roi de Macédoine, fondateur de
la ville d’Alexandrie, en Egypte, et conquérant
F. A. : Audric,Altric, Autry, Autric, Aldo,
d’un immense empire s’étendant jusqu’à l’In-
Aldrich.
dus, que ce nom a connu de tous temps un
O. : du german. alda, « vieux », et ric,
succès considérable. Dans l’Antiquité, le per-
« puissant ».
sonnage d’Alexandre inspira des œuvres de
Aldric correspond à Audry, de la même façon Callisthène, Quinte-Curce et Plutarque. Au
qu’Albéric correspond à Aubry. L’humaniste Moyen Âge, Le Roman d’Alexandre répandit

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Alice

son nom dans toute l’Europe (ce poème était ALFONSUS v. Alphonse
composé en vers de douze syllabes, que l’on ALFONZI v. Alphonse
dénomme depuis lors «  alexandrins  »). La
ALFONZO v. Alphonse
Renaissance, puis la Révolution, lui firent éga-
lement honneur. Alexandre reste aujourd’hui
à la mode, sous sa forme d’origine ou sous ALFRED (15 août)
ses formes apparentées. Sandrine et Alexia, F. A. : Aufray,Auffray, Aufroy, Alf, Fred,
notamment, connurent un beau succès dans Alfredo, Alfrédine.
un passé récent. O. : du german. adel, « noble », et frid,
Il en va de même de Sacha, forme russe « paix ». Selon une autre étymologie :
(et diminutif) d’Alexandre, qui bénéficia aux du german. alf, « elfe », et rad, « conseil,
XIXe et XXe siècles de l’engouement du roman conseiller ».
russe, auquel on doit aussi la diffusion de
Natacha, Nadine et Nadège. Mais en Russie, Illustré surtout par le grand roi Alfred le
ce nom a surtout bénéficié de la ferveur Grand, qui gouverna l’Angleterre de 871 à 901
populaire qui entoure le souvenir d’Alexandre (et traduisit lui-même en anglo-saxon l’Histoire
Newski (1220-1263), héros national depuis ecclésiastique de Bède le Vénérable), ce pré-
sa victoire contre les Suédois sur les rives de nom fut beaucoup porté pendant le Moyen
la Neva (qui lui valut son surnom). Alexandre Âge. Tombé par la suite dans l’oubli, il réappa-
Newski fut d’ailleurs canonisé par l’Eglise rut en France à la fin du XIXe siècle et semble
orthodoxe, et son nom fut donné à un ordre commencer aujourd’hui une nouvelle carrière.
russe par Pierre le Grand. Trente-sept saints et À Berlin, en 1903, sur 2 000 écoliers, 528 se
huit papes ont porté le nom d’Alexandre. On dénommaient Alfred. Ce prénom fut également
notera que le diminutif britannique Alastair porté par les poètes Alfred de Musset et Alfred
ou Alasdair (porté notamment par le polito- de Vigny, le zoologiste Alfred Brehm, l’écrivain
logue contemporain Alasdair McIntyre) fut Alfred Döblin, le cinéaste Alfred Hitchcock.
accepté en France, en juin 1980, à la mairie C’est à lui qu’ont souvent recours les Libanais et
de Chambray-lès-Tours. les Syriens se prénommant Al Farid, lorsqu’ils
veulent européaniser leur prénom.
ALEXIA v. Alexandre
ALFRÉDINE v. Alfred
ALEXINE v. Alexandre
ALFREDO v. Alfred
ALEXIS v. Alexandre
ALIANORE v. Éléonore
ALEXIUS v. Alexandre

ALF v. Alfred ALICE (16 décembre)


ALFARIC v. Albéric
Alix, Alison, Alizón, Alicia, Alissa.
F. A. :
ALFONS v. Alphonse O. : du german. adel, « noble », et heit,
ALFONSA v. Alphonse « rang, lignée, race ».

ALFONSE v. Alphonse
Le nom d’Alice dérive d’Adelaïde, à la suite
d’une contraction analogue à celle qui a conduit
ALFONSI v. Alphonse d’Adalbert à Albert. De nombreuses formes
ALFONSINA v. Alphonse intermédiaires sont attestées aux Xe et XIe siè-
ALFONSINE v. Alphonse
cles : Adaleidis, Alhaidis, Aelidis, Aalis, etc.
Ce prénom fut celui de nombreux per-
ALFONSO v. Alphonse
sonnages de l’histoire de France  : Alix de

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Aliette Dictionnaire des prénoms

Champagne, mère de Philippe-Auguste, Alix le prince de Galles, Charles Ier, épousa l’infante
de Savoie, épouse de Louis VI. Aux XIIIe et d’Espagne Maria Aletea. Sa première mention
XIVe siècles, diverses œuvres littéraires contri- outre-Manche concerne une certaine Alatheia
buèrent à sa diffusion. Tombé par la suite en Talbot, mariée en 1606 au comte d’Arundel.
désuétude, il réapparut au XIXe siècle, tant La forme Alethia est attestée depuis 1655. Elle
en France qu’en Angleterre (Lewis Carroll est d’usage traditionnel dans la famille Saville
publia Alice au pays des merveilles en 1865). depuis 1670. Cette forme ne doit pas être
En Écosse, la forme Alison (qui a récemment confondue avec Althea, qui est le nom de la
pénétré en France, où elle est parfois ortho- mère de Méléagre dans le poème de Lovelace,
graphiée Allison) est aujourd’hui encore très To Althea from Prison.
commune, de pair avec la forme gaélique ALINE v. Adèle
Ailie. La forme galloise est Alys. Dans la célè-
ALIONA v. Hélène
bre série de bandes dessinées Alix l’intrépide,
Alix devient un prénom masculin. Alicia est ALIONKA v. Hélène
aujourd’hui très à la mode en France. ALISON v. Alice
ALICIA v. Alice ALISSA v. Alice
ALIDA v. Adelaïde ALITA v. Aliette

ALIÉNOR v. Éléonore. ALITHEA v. Aliette


ALITTA v. Aliette
ALIETTE (4 avril, 11 juillet) ALIX v. Alice

F. A. : Alyette,Alyethe, Alyet, Alette, ALIZON v. Alice


Alethea, Allathea, Alethia, Alithea, ALKE v. Elke
Aletheia, Aletta, Aleta, Alitta, Alita,
ALLAIRE v. Hilaire
Aleethea, Adetta, Letta, Litta, Letha,
Litha, Lithea. ALLAN v. Alain
O. : du grec aléthèia, « vérité, qui dit la vérité ». ALLATHEA v. Aliette

Quand il n’est pas un dérivé d’Alice-Alix ALLEN v. Alain


(prénom lui-même rattaché à Adelaïde),
Aliette représente une adaptation d’Alèthe. ALMA
En France, ce prénom a connu quelque suc-
cès dans le Midi dans les années 1970. Sainte F. A. : Almette.
Alèthe (ou Alette) de Montbard, épouse du O. : du latin alma, « douce, aimable ».
seigneur Tecelin de Fontaine-lès-Dijon, fut la Ce prénom connut un certain succès au
mère de saint Bernard. Lorsqu’elle mourut, en moment de la guerre de Crimée, après la bataille
1110, ce dernier la fit inhumer à Clairvaux. Il de l’Alma (20 septembre 1854), dont le souve-
y eut aussi un saint Aleth, évêque au Ve siècle, nir a été perpétué à Paris par la place de l’Alma
qui est le patron de la ville de Cahors. La cité et le célèbre zouave du pont de l’Alma. Son exis-
d’Aleth fait face à Saint-Malo et garde l’embou- tence est néanmoins attestée plus tôt, mais de
chure de la Rance Les prénoms espagnols Aleta façon intermittente. Les Romains attribuèrent le
et Aletea sont d’usage relativement courant. En titre d’Alma Mater à plusieurs de leurs divinités.
Angleterre, on trouve surtout Alethea, avec de Cette expression désigne aujourd’hui, dans les
nombreuses variantes orthographiques. Ce pays anglo-saxons, les grandes écoles ou les uni-
nom devint à la mode au XVIIe siècle, lorsque versités auxquelles on a appartenu.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Alphonse

ALMETTE v. Alma Adalfuns) semble conforter la première hypo-


thèse. Le roi d’Espagne Alphonse VI signait
ALOÏS d’ailleurs en latin Adelfonsus. En revanche,
Alphonse VII signait Hildefonsus, ce qui va
F. A. : Aloisius,Aloysius. dans le sens de la seconde hypothèse !
O. : du german. ala, « tout », et wise, « sage ». Alphonse est un prénom germanique qui
On connaît un saint Aloysius, jésuite de son fut introduit dans le Sud-Ouest de la France et
état, qui vivait en Lombardie au XVIe siècle. Ce dans la péninsule ibérique par les Wisigoths.
nom s’est parfois confondu avec celui d’Aloin Il eut une vogue considérable, et fut porté par
(du german. ala, « tout », et win, « ami »), et de nombreux princes et souverains portugais,
aussi, après chute de la voyelle initiale, avec espagnols, provençaux, toulousains, et aussi
Louis, Ludwig, Lewis, etc. napolitains.
En Espagne, il perpétue le souvenir de
ALOISA v. Louis
quelque treize rois qui, pour la plupart, luttè-
ALOISIA v. Louis rent contre les Maures. Alphonse Ier Sanchez,
ALOISIUS v. Aloïs dit le Batailleur (il avait pris part à vingt-neuf
batailles), fut roi d’Aragon et de Navarre au
ALOISUS v. Louis
XIe siècle. Son petit-neveu, Alphonse II, s’em-
ALONSO v. Alphonse para du Roussillon et du Béarn, prit en mains
ALONZO v. Alphonse le gouvernement de la Provence (1168),
annexa Nice et mourut à Perpignan. Citons
ALOYS v. Louis
aussi Alphonse Ier, roi des Asturies au VIIIe
ALOYSIA v. Louis siècle, Alphonse II, père de saint Ferdinand,
ALOYSIUS v. Aloïs et Louis et Alphonse XIII, mort en 1941. L’un des
principaux comtes de Toulouse fut Alphonse
ALPHONS v. Alphonse
Ier Jourdain. Né au Liban en 1103, puis bap-
ALPHONSA v. Alphonse tisé dans le Jourdain (d’où son surnom), il fut
dépossédé de ses terres par Guillaume d’Aqui-
taine, mais parvint à se rétablir en 1123.
ALPHONSE
 (26 janvier, 2 et 22 août, 30 septembre) Excommunié à deux reprises à cause de ses dif-
férends avec le clergé, il repartit pour la Terre
F. A. : Alfonse,Alphonsine, Alfonsi, Sainte, où il périt empoisonné. Il avait fondé
Alfonso, Alfonsa, Alphonsa, Alfonzo, en 1144 la ville de Montauban. Alphonse II
Alfonzi, Fonso, Fonzï, Fonsato, (Alphonse de Poitiers), cinquième fils du roi
Fonsatti, Alfons, Alphons, Adelfons, de France Louis VIII, épousa en 1237 la fille
Fons, Fonse, Föns, Alfonsus, Alonso, de Raymond VII de Toulouse, Jeanne, ce qui
Alonzo, Poncho, Afonso, Alfonsine, le fit hériter du comté. À sa mort, en 1271,
Alfonsina, Affonso, Foenda, Fonske. le comté de Toulouse fut annexé au royaume
O. : du german. adel, « noble », et funs,
de France.
« rapide, prompt, [toujours] prêt ».
Saint Alphonse de Liguori, né en 1696
Le premier élément de ce nom est contro- dans une famille aristocratique de Naples,
versé. Il est interprété tantôt par adel, « noble », fonda en 1732 un institut missionnaire des-
tantôt par hild ou hildis, « combat », voire par tiné à évangéliser les campagnes, la congréga-
al ou ala (cf. l’anglais all et l’allemand alles), tion du Très-Saint-Rédempteur. Il écrivit une
«  tout  ». La forme ancienne Adelfuns (ou Théologie morale et mourut à Sainte-Agathe-

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Amand Dictionnaire des prénoms

des-Goths, en Italie méridionale. Pie IX en a ALWINE v. Elvis


fait un docteur de l’Église. ALWY v. Elvis
Dans le nord de l’Italie, Alfonso ou Alfonsi ALWYNE v. Elvis
ne se rencontre guère qu’en Vénétie et en
ALYET v. Aliette
Émilie, du fait probablement de l’influence
lombarde. Il est en revanche très commun ALYETHE v. Aliette
dans le Sud, en particulier dans la région de ALYETTE v. Aliette
Naples (avec la variante commune Alfonzo), AMABLE v. Aimable
où sa diffusion résulte de l’influence espa-
AMADEO v. Amédée
gnole au Moyen Âge. En Espagne, la forme la
plus populaire est Alonso. Presque inconnu AMADEUS v. Amédée
en Angleterre, Alphons (ou Alfons) fut en AMADIS v. Amédée
revanche très répandu en Allemagne autour
AMAËL v. Amélie
de 1850. La graphie Alfons, tardive, provient
du grec par l’intermédiaire du français. Fons AMALIA v. Amélie
est un diminutif flamand. Fonse est bava- AMALRIC v. Amaury
rois, Fonske, hollandais. En France, un évê- AMALRICH v. Amaury
que nommé Alphonse siégeait à Embrun dès
AMALRIGO v. Amaury
l’an 600. La forme féminine Alphonsine est
moderne. AMALRIK v. Amaury

Ce prénom a été illustré par le poète AMANCE v. Amand


Alphonse de Lamartine, les écrivains Alphonse
Karr, Alphonse Daudet (Les Lettres de mon mou-
lin) et Alphonse de Chateaubriant (Monsieur
AMAND/AMANDINE
 (6 février, 9 juillet,4 novembre)
des Lourdines, Prix Goncourt 1911, La Brière,
1923), l’humoriste Alphonse Allais et le maré- Amanda, Amance, Mandy, Manda.
F. A. :

chal Alphonse Juin. Au XVe siècle, Alfonso O. : dulatin amandus, « à aimer, qui doit être
Albuquerque installa la domination portugaise aimé ».
sur l’Inde et fut surnommé le «  Mars portu- Amand fut le nom d’un évêque de Bordeaux
gais  ». Un célèbre personnage littéraire est le du Ve siècle et de quatre autres saints. Evêque
comte Alfons von Ferrara, qui apparaît dans la de Maëstricht en 647, un saint Amand d’ori-
pièce de Goethe, Torquato Tasso. gine poitevine passe pour avoir été l’évangéli-
ALPHONSINE v. Alphonse sateur de la Flandre et du Hainaut. En France,
ALRICK v. Alaric
ce nom fut parfois confondu avec Amans (du
latin amantius), autre prénom à résonance
ALTRIC v. Aldric chrétienne. En Angleterre, le nom Amanda
ALVI v. Elvis apparaît pour la première fois en 1694, dans
ALVINA v. Elvis
un drame de Colley Cibber intitulé Love’s Last
Shift. Il a surtout survécu grâce aux diminutifs
ALVINE v. Elvis
de Mandy et d’Amelinda. Un peintre améri-
ALVISE v. Louis cain contemporain s’appelait Amanda Sewel
ALVY v. Elvis (1859-1926). La commune de Saint-Amand-
Montrond, dans le Cher, dont les habitants
ALWIN v. Elvis
s’appellent les Amandins, avait été rebaptisée
ALWINA v. Elvis Libreval sous le Révolution.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ambre

AMANDA v. Amand Amalaric ou Amalarich, roi des Wisigoths


AMARA v. Amarante (507-531), épousa l’une des filles de Clovis.
Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux, fut au XIIIe
AMARANT v. Amarante
siècle l’un des chefs de la Croisade contre les
Albigeois. Quand les Ostrogoths envahirent
AMARANTE (7 novembre) l’Italie pour y fonder un royaume (détruit par
Justinien en 552), le nom d’Amalric fut donné
Amaranthe, Amarant, Amara.
F. A. :
à de nombreux enfants, sous la forme romani-
O. : dugrec amarantos, « qui ne se flétrit sée d’Amalrico, puis d’Amerigo.
pas » (par l’intermédiaire du latin Amaury (ou Amalric) Ier, né en 1135, fut
amarantus). roi de Jérusalem. Amaury (ou Amalric)  II
L’amarante est à l’origine le nom d’une cou- de Lusignan reçut également le titre de
leur, le rouge vin. Ce nom a été donné ensuite roi de Jérusalem en 1197, à la suite de son
à une plante à fleurs rouges disposées en mariage avec Isabelle, veuve de Henri II de
grappe, également connue sous le sobriquet Champagne, mais ne put jamais pénétrer
de queue-de-renard. Amarante est plutôt un dans ses États.
prénom féminin. Saint Amarante, martyr près Le continent américain a ainsi été dénommé
d’Alby (Haute-Savoie), était toutefois un per- en souvenir d’Amerigo Vespucci (1451-
sonnage masculin. 1512), cartographe florentin qui visita les
côtes du Nouveau Monde après Colomb.
AMARANTHE v. Amarante
Le prénom Amaury a souvent été confondu
AMATA v. Aimé avec Aimery ou Aimeric, où certains auteurs
voient aussi la racine amal, mais que l’on fait
plutôt dériver des termes germaniques haim,
AMAURY « maison, foyer », et ric, « riche, puissant ».
F. A. : Amory, Amery, Amalric, Amalrik, Le nom de baptême Aimericus, très courant
Amalrich, Amelrich, Emmelrich, au Moyen Âge, a été introduit en Angleterre
Emmerich, Amalrigo, Amerigo. par les Normands. Il a donné naissance aux
O. : du german. amal, racine obscure, qui formes Emericus, Emeric et Emery (féminin :
doit son succès à une famille de rois Emeria). La forme Emmerich s’est aussi répan-
wisigoths, et ric, « riche, puissant ». due en Allemagne dans les familles patricien-
nes et chevalières.
La racine amal, illustrée par les rois wisi-
goths Amali (Amales), n’a pas un sens très AMBRA v. Ambre
assuré. Elle dérive peut-être, par l’intermé-
diaire du gotique amal-s, «  capable, coura- AMBRE
geux  », du vieux nordique amla, «  faire de
l’effort, prendre de la peine  ». Comme tous F. A. :Ambra, Ambrette.
O. : du german. ambr, qui renvoie peut-être
les noms d’origine wisigothique, Amaury a
surtout été répandu dans le Midi, notamment au nom ethnique des Ambrones, peuple
dans la région de Toulouse. L’ancienne forme germanique installé autrefois autour de
Amalric se rencontre d’ailleurs encore dans le l’île de la Frise septentrionale d’Amrun
Languedoc. Par aphérèse, ce prénom a donné (antérieurement Ambrum).
naissance au patronyme courant Maury. C’est également dans cette région de la Frise
Amaurich, altéré parfois en Amanrich, est du Nord que, dès l’époque proto-historique,
un nom du Roussillon de même provenance. on extrayait l’ambre jaune, que les Allemands

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Ambroise Dictionnaire des prénoms

appellent Bernstein. Il n’est pas impossible que Nom de baptême traditionnel dans la famille
le mystérieux orichalque, dont parle Platon de Savoie, Amédée a été repris en France
dans le récit de l’Atlantide, ait été l’ambre jaune. comme prénom à partir de la Renaissance.
La « Toison d’or » de Jason en conserverait éga- Il fut porté notamment par Amédée IX, duc
lement le souvenir, ainsi que de nombreuses de Savoie, qui épousa la sœur de Louis XI.
légendes celtiques et germaniques ayant trait En Allemagne, la forme Amadeus est univer-
à des « pommes d’or » censées conférer l’im- sellement connue grâce à Wolfgang Amadeus
mortalité (v. Ambroise). Prénom peu employé Mozart (1756-1791). La forme Amadis vient
jadis, qui semble pourtant revenir à la mode. de l’ancien français. Amadis des Gaules, sur-
AMBRETTE v. Ambre
nommé le « Donzel de la mer », fut le héros
d’un roman de chevalerie espagnole publié en
1508, qui eut tellement de succès que le nom
AMBROISE
d’Amadis devint dans plusieurs langues syno-
F. A. : Ambrose, Ambrosio, Broz. nyme de chevalier. Cervantès le prit d’ailleurs
O. : du grec ambrôsios, « immortel ». comme modèle de son Don Quichotte. Ce
Dans la religion grecque, les dieux de thème inspira à Arthur de Gobineau un
l’Olympe tirent leur immortalité de la liqueur immense poème de 20 000 vers, intitulé
d’ambroisie, ce qui explique l’étymolo- Amadis, qui fut publié à Paris en 1876.
gie. Au IVe siècle, saint Ambroise (Aurelius AMELIA v. Amélie
Ambrosius), docteur de l’Eglise, fut évêque
de Milan. Il s’opposa au païen Symmaque, AMÉLIE (19 septembre)
qui était pourtant son parent, et baptisa
saint Augustin en 387. La Bibliothèque F. A. : Amelia,
Milly, Amaël, Amalia,
Ambrosienne fut fondée à Milan en 1602 par Amelin, Ameline, Amelot.
le cardinal Frédéric Borromée. En Angleterre, O. : du german. amal, racine wisigothe (cf.

ce prénom fut attribué à divers personna- Amaury).


ges mi-historiques, mi-légendaires, comme Nom popularisé au Moyen Âge par plu-
Ambrosius Aurelianus (parfois assimilé au sieurs ouvrages poétiques. Il fut utilisé dans la
roi Arthur), qui repoussa les Saxons. On le noblesse à partir du XVe siècle. En Allemagne,
donna aussi, comme qualificatif, à l’enchan- où sa diffusion fut considérable, il apparaît
teur Merlin, que la fée Viviane avait rendu dans les Brigands de Schiller (1781) et dans
immortel. La forme galloise de ce nom est la Jobsiade de Carl Arnold Kortum (1799). Il
Emrys. En France, on note diverses formes fut également porté par une sœur de Frédéric
régionales, comme Ambrodi (Gascogne) et II de Prusse, et par la protectrice de Goethe,
Ambrosi (Corse). la duchesse Anna-Amalia de Saxe-Weimar.
AMBROSE v. Ambroise En Angleterre, Amelie se répandit surtout
sous George Ier, mais fut souvent confondu
AMBROSIO v. Ambroise
avec Emily. Le diminutif Amaël a été accepté à
l’état-civil de Wilrijk (Belgique) en mai 1979.
AMÉDÉE (30 mars, 27 août)
Amélie est un prénom largement revenu dans
F. A. : Amadeus, Amadis, Amadeo. l’usage aujourd’hui.
O. : du bas-latin amadeus, formé de ama, La chanteuse Amáli da Piedade Rebordão
« qui aime », et deus, « dieu » (nom Rodrigues, plus connue sous le nom d’Amália
équivalent au grec Théophile ou à Rodrigues, s’est fait connaître comme la
l’allemand Gottlieb). « reine du Fado ». Après sa mort, en 1999, ses

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Anaïs

restes furent transportés au Panthéon national L’historien latin d’origine grecque Ammien
de Lisbonne. Marcellin (Ammianus Marcellinus), né vers
AMELIN v. Amélie 330 à Antioche, nous a laissé d’importantes
chroniques (Rerum gestarum libri XXXI), dont
AMELINE v. Amélie
les treize premiers livres sont perdus. On le
AMELOT v. Amélie
considère en général comme un continuateur
AMELRICH v. Amaury de Tacite. Un Ammien, martyr en Orient, a
AMERIGO v. Amaury été canonisé.
AMERY v. Amaury AMMIENNE v. Ammien
AMHLAOIBH v. Olaf AMORY v. Amaury
AMIE v. Aimé AMY v. Aimé

AMIEL ANACLET (26 avril)


O. : d
 e l’hébreu ami’el, « dieu de mon peuple ». F. A. : Anacleto, Cleto, Clet.
Prénom peu répandu, qui semble devoir O. : du grec anáklasis, « appelé, rappelé ».
sa vogue intermittente à l’œuvre de Stendhal, Saint Anaclet (Anacletus ou Anenkletos)
Lamiel (1842), roman inachevé qui fut ter- aurait été le troisième pape de l’Eglise romaine.
miné par Jacques Laurent au siècle dernier. Le Il serait mort en 88. On ne sait pratiquement
nom de famille Amiel, qui n’est pas apparenté rien de lui, ni même s’il a existé réellement.
au prénom, est un dérivé d’Ami ou d’Amy Anaclet représente la forme savante de son
(forme vocalisée : Amieu). Il a notamment été nom, parfois abrégé en Clet. Elle revient
illustré par l’écrivain suisse d’expression fran- aujourd’hui dans l’usage.
çaise Henri Frédéric Amiel (1821-1881).
ANACLETO v. Anaclet

AMILCAR ANAÏS (26 juillet)


F. A. : Hamilcar. F. A. : Naïs.
O. : nom sémitique. O. : de l’hébreu hannah, « [pleine de] grâce ».
Surnommé « Barca » (la foudre, l’orage), le Ce prénom, qui est à l’origine un dérivé
chef carthaginois Amilcar (ou Hamilcar) com- catalan d’Anne, s’est beaucoup répandu en
battit les Romains en Sicile durant la première France à partir des années 1980. En 1993, il
guerre Punique et fit la conquête de l’Espagne venait à égalité avec Camille au 3e rang des
au IIIe siècle av. notre ère. Il réprima la révolte prénoms féminins les plus attribués, derrière
des Mercenaires à Carthage en – 238. Il fut le Laura et Martine. Le diminutif Naïs, déjà
père d’Annibal. employé au XIXe siècle (Rose-Naïs était le
AMILIUS v. Émile prénom de l’épouse, née en 1841, d’un poète
AMMIA v. Ammien provençal), a en revanche presque disparu.
AMMIANUS v. Ammien En Bretagne, Annaig (improprement transcrit
Anaïg) est aussi un diminutif d’Anne.
Au XIXe siècle, l’une des plus célèbres actri-
AMMIEN (4 septembre) ces de la Comédie-Française, Anaïs Pauline
F. A. :Ammienne, Ammianus, Ammia. Nathalie Aubert, se fit connaître sous le nom
O. : inconnue. de scène de Mlle Anaïs. Aujourd’hui, on

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Anastase Dictionnaire des prénoms

connaît la romancière américaine Anaïs Nin les Byzantins attribuaient à l’Asie Mineure. Ce
(1903-1977), née en France d’un père espa- prénom a été illustré par l’écrivain Anatole
gnol, surtout célèbre par son journal intime. France, qui reçut le Prix Nobel en 1921.
Marcel Pagnol a également écrit un roman ANATOLIA v. Anatole
intitulé Anaïs, ce qui a pu contribuer à la dif-
ANDERS v. André
fusion de ce prénom en Provence.
ANDOR v. André
ANASTAISE v. Anastase

ANASTASE/ANASTASIE (10 mars) ANDRÉ/ANDRÉE (30 novembre)


F. A. : Andrea,Andreas, Andreu, Andrieu,
F. A. : Anasthase, Anastasy, Anastaise,
Stacey. Andreani, Andrew, Anders, Andor,
O. : forme savante d’Anastasius, nom grec Drew, Dries.
O. : du grec andros, « de l’homme, viril,
latinisé signifiant « né une nouvelle
fois ». courageux ».
En raison de sa résonance hellénique et chré- Parvenu en Palestine à l’époque du Christ, le
tienne, ce prénom a surtout connu une certaine nom d’André connut rapidement une grande
vogue dans l’Eglise orthodoxe. Il fut très com- popularité. Saint André, l’un des premiers
mun en Russie, sous les formes de Nastasya apôtres, fut martyrisé à Patras, où on l’attacha
ou Nastya. La fille du tsar Nicolas II s’appelait sur une croix en forme de X appelée depuis
Anastasie. Elle connut un destin mystérieux croix de Saint-André. Son culte prit rapide-
après le massacre de la famille impériale en ment de l’importance, et il devint l’un des
1918. Deux empereurs d’Orient, deux saints patrons de l’Écosse et de la Russie. Comme
et un antipape portèrent aussi le nom d’Anas- nom de baptême, André fut de tout temps très
tase. En Angleterre, ce nom n’a été commu- courant en France. Depuis les années 1950, il
nément employé que dans le Devonshire, où tend néanmoins à sortir de l’usage.
il apparaît à partir du XIIIe siècle. En France, En Allemagne et en Autriche, la Saint-André
le prénom «  Anastasie  » a longtemps été un est l’occasion de nombreuses manifestations
sobriquet désignant la censure. traditionnelles, qui ont recouvert d’ancien-
ANASTASY v. Anastase
nes coutumes du paganisme. En Angleterre,
où il fut répandu dès le Moyen Âge, ce nom
ANASTHASE v. Anastase
a également donné naissance à un grand
nombre de patronymes  : Andrew, Andrews,
ANATOLE (3 février) Anders, Anderson, Andison, Andreas, Andrey,
Androson, Andrewson, etc. Le mot « dandy »,
Anatolia, Natolia.
F. A. :
passé dans le langage courant, est aussi à l’ori-
O. : dugrec anatolios, « oriental, qui vient de
gine un diminutif d’Andrew. Le nom fut spécia-
de l’Orient ».
lement populaire chez les Écossais qui, au XIXe
Ce prénom est à l’origine un nom ethnique, siècle, le diffusèrent aussi en Nouvelle-Zélande,
tout comme Alain, Lorraine, Lydie, Sabine au Canada et aux États-Unis. Toutefois, dans
ou Romain. Saint Anatole, qui vivait dans le ce dernier pays, la plupart des Anderson sont
Jura à la fin du IVe siècle, était invoqué par d’origine suédoise. En Scandinavie, et singuliè-
les personnes affligées de maladies des cor- rement en Suède, la forme Anders a connu en
des vocales. La Turquie a conservé jusqu’à nos effet un succès considérable. Le nom de famille
jours le nom d’Anatolie (« le Levant »), que Ander(s)son (en danois, Andersen) est porté

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Anicet

aujourd’hui par près de 400 000 Suédois, Angleterre, la forme Angela, assez populaire
sur une population totale de 9,2 millions au XVIIe siècle, fut interdite par les puritains,
d’habitants. L’écrivain danois Hans Christian qui interprétaient comme un signe d’orgueil le
Andersen publia en 1835 ses premiers contes, fait de s’attribuer un nom évoquant les anges !
qui devaient lui valoir une célébrité mondiale. En Allemagne, c’est aujourd’hui la forme
Aux Etats-Unis, durant la guerre de Sécession, Angelika (ou Angelica) qui rencontre le plus
Andersonville fut le premier camp de concen- de faveur. Chacun connaît toutefois le nom
tration de l’histoire  : 32 000 prisonniers nor- d’Angela Merkel, qui devint en 2005 la pre-
distes y furent détenus en 1864-65, et la moitié mière femme élue chancelère fédérale d’Alle-
y trouvèrent la mort. En Hongrie, Andras ou magne. Aux États-Unis, la ville de Los Angeles
Andreas fut le nom de plusieurs souverains. («  les Anges  ») porte encore aujourd’hui son
Les formes régionales sont très nombreuses : ancienne dénomination espagnole.
Andrez dans les Pays-Bas français, Andrey en Le célèbre peintre italien Guido di Pietro,
Alsace-Lorraine, Andreix dans le Limousin, dit Fra Angelico, fut prieur de San Domenico
Andreu et surtout Andrieu dans le Midi, Andrès à Fiesole de 1449 à 1452. Au XVe siècle,
en Bretagne, Andreucci et Andreani en Corse. Angèle Merici fut la fondatrice de l’ordre des
Ursulines. La Belle Angélique, princesse du
ANDREA v. André
Cathay, est aussi l’héroïne principale du Roland
ANDREANI v. André furieux de l’Arioste. Angélique Arnauld, sœur
ANDREAS v. André du Grand Arnauld, qui fut le défenseur des
ANDREU v. André
jansénistes contre les jésuites, fut au XVIIe siè-
cle l’abbesse de Port-Royal.
ANDRIEU v. André
ANGELA v. Ange
ANDREW v. André
ANGELICA v. Ange

ANGELINA v. Ange
ANÉMONE
ANGELINE v. Ange
O. : du
grec anemonè, « fleur [qui s’ouvre
sous l’effet] du vent ». ANGELIQUE v. Ange

Nom de fleur, donné comme prénom. Il eut ANGELO v. Ange


surtout du succès dans l’entre-deux guerres. ANGELRAM v. Enguerrand
A date plus récente, il a bénéficié de la popu-
ANGERAN v. Enguerrand
larité de l’actrice Anémone.
ANIAN v. Aignan

ANGE/ANGÈLE (27 janvier, 5 mai) ANIANUS v. Aignan

F. A. : Angela,Angélique, Angelica, Angelo,


Angéline, Angélina. ANICET (17 avril)
O. : du grec èggelos, « messager » (mot passé Anisson.
F. A. :
ensuite dans le latin d’église angelus). O. : prénom d’origine grecque signifiant
Dans la Bible, les anges sont originellement « invaincu ».
des «  messagers  ». On retrouve ce sens dans Un saint, pape et martyr au IIe siècle, porta
le mot «  évangile  ». Le nom masculin Ange ce nom, aujourd’hui tombé en désuétude.
fut initialement porté à Byzance. Il gagna On ignore à peu près tout de ce personnage,
ensuite la Sicile, puis le reste de l’Europe. En qui passe pour être né à Emèse, en Syrie.

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Anne Dictionnaire des prénoms

Anicet Le Pors fut l’un des quatre ministres fille de François II, dernier duc de Bretagne,
communises de Pierre Mauroy entre 1981 et auquel elle succéda en 1488. Mariée par pro-
1984. Anicet se rencontre encore aujourd’hui curation à l’empereur allemand Maximilien
comme nom de famille. Ier, elle épousa finalement le roi de France
Charles VIII en 1491. De son second mariage
ANISSON v. Anicet
avec Louis XII, elle eut deux filles : Claude de
ANITA v. Anne France, future épouse de François Ier, et Renée
ANKE v. Anne de France, qui devint la duchesse de Ferrare.
Anne a pénétré en Angleterre au IIIe siè-
ANNA v. Anne cle, et y a donné naissance aux diminutifs
ANNAIK v. Anne très populaires de Nanny et de Nancy. Dans
tous les pays d’Europe, Anne, comme Jean ou
ANNCHEN v. Anne
Marie, est entré souvent en composition dans
des prénoms doubles, habitude qui est encore
ANNE  (26 juillet) loin d’avoir disparu (Anne-Charlotte, Anne-
Philippe, Anne-Gaële, Anne-Lise, Anne-
F. A. : Anna,Annette, Annick, Annie,
Marie etc.). D’innombrables personnages
Anouk, Anouck, Anouchka, Anaïs,
historiques (Anne Boleyn, Anne de Bretagne,
Anita, Annequin, Annet, Hannah,
Anne de Kiev, Anne d’Autriche) ou légendai-
Nanette, Ninon, Ninette, Nancy,
res (Ännchen de Tharau, Anna Karénine) ont
Anke, Antje, Annchen, Annaik.
porté ce prénom, dont la vogue, constante
O. : de l’hébreu hannah, « [pleine de] grâce ».
pendant quatre siècles, ne semble être retom-
Si l’on en croit les évangiles apocryphes bée que tout récemment. En France, le relais
(car cette information ne figure dans aucun semble avoir été pris par la forme Anaïs (v.
des évangiles canoniques), sainte Anne, notice), qui connaît actuellement un succès
épouse de saint Joachim, aurait été la mère considérable.
de la Vierge Marie. L’Ancien Testament men- ANNEQUIN v. Anne
tionne aussi un grand prêtre des Juifs nommé
ANNET v. Anne
Anne. Ce nom très ancien, attribué à l’origine
aux garçons comme aux filles, était déjà en ANNETTE v. Anne

usage chez les Phéniciens et les Carthaginois


(cf. Annibal). Dans l’Énéide de Virgile, c’est ANNIBAL
le nom de la sœur de Didon, fondatrice de
F. A. : Hannibal.
Carthage.
du sémitique hannah, « grâce », et Baal,
O. :
En Europe, Anne a commencé à se répan-
nom d’un dieu carthaginois.
dre avec lenteur à partir du VIe siècle, lorsque
l’Église décida de reconnaître la sainteté des Fils d’Amilcar Barca, qui l’éleva dans la
parents de la Vierge. Ce nom ne devint tou- haine de Rome, le général et homme d’état
tefois très commun qu’à partir du XVIe siècle. carthaginois Hannibal déclencha la deuxième
Il est spécialement répandu en Bretagne (et guerre Punique. Il battit les Romains à
passe même, à tort, pour un prénom breton), Trasimène (217 av. notre ère), puis à Cannes
où il s’est très tôt confondu avec le nom de (-216), mais n’osa pas s’attaquer à Rome et
l’ancienne déesse celtique Ana. La «  bonne s’installa à Capoue sans exploiter ses victoi-
duchesse  » Anne de Bretagne, célébrée par res. Il fut finalement vaincu à Zama (202
d’innombrables textes et chansons, était la av. notre ère) par Scipion l’Africain et dut

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Antoine

s’enfuir en Orient, où il s’empoisonna pour ANSMUND v. Osmond


ne pas tomber entre les mains de ses enne- ANSTRID v. Astrid
mis. Il reste considéré comme l’un des plus ANSTRIDA v. Astrid
grands chefs de guerre de l’histoire. Comme
ANSWALD v. Oswald
prénom, Annibal (ou Hannibal) n’a guère été
porté qu’aux Etats-Unis. Le film Le silence des ANTHOINE v. Antoine
agneaux a popularisé le personnage d’Hanni- ANTHONY v. Antoine
bal Lecter (« Hannibal le cannibale ») ANTJE v. Anne
ANNICK v. Anne ANTO v. Antoine
ANNIE v. Anne
ANOUCHKA v. Anne ANTOINE/ANTOINETTE
(17 janvier, 28 février, 13 juin, 5 juillet, 24 octobre)
ANOUCK v. Anne
F. A. : Antoinon,Antonia, Antonin,
ANOUK v. Anne
Antonine, Toinon, Toinette,
ANSCHAIRE v. Oscar
Anthoine, Anthony, Antony, Toni,
ANSE v. Anselme Tonio, Anto, Antonio, Antoni,
ANSEAUME v. Anselme Antoinet, Tonies, Anton, Antonella,
ANSEL v. Anselme Antonien, Antonienne.
O. : du grec antônios, « qui fait face,
ANSELMA v. Anselme
courageux », par l’intermédiaire du latin
Antonius, nom d’une famille romaine.
ANSELME  (21 avril)
D’après la tradition romaine, la gens Antonia
F. A. : Anse,Ansel, Anseaume, Anserme, avait une origine grecque. On lit en effet chez
Anzo, Enselm, Anselma, Selma. Plutarque  : «  C’était une tradition ancienne
O. : du german. Ans, nom des dieux Ases, et
que les Antoniens étaient une famille d’Hé-
helm, « casque, protection ». raclides, descendus d’Antéon, fils d’Hercule »
Prénom illustré par l’un des paladins de (Vie d’Antoine, V). Le nom d’Antéon, ancê-
Charlemagne, tué avec Roland à Roncevaux, et tre supposé des Antoniens, vient du verbe
par saint Anselme, archevêque de Canterbury, antéô ou antaô, « s’opposer à, faire face » (cf.
qui fut au XIe siècle l’un des fondateurs de la le mot français «  antagonisme  »). Antoine,
Scolastique. Ce nom, qui était encore courant dont la première forme latine était peut-être
au XIXe siècle, se retrouve aujourd’hui dans Antius, dérive probablement du participe
beaucoup de noms de famille : Anselme dans présent antôn, d’où antônios, « qui fait face ».
le Nord, Ansiaume dans le Midi, Anserme L’étymologie à partir du grec anthos, « fleur »,
dans le Dauphiné, Anselmi en Corse, Anserm, n’a donc pas lieu d’être retenue. Il en va de
Anselmayer, etc. même de l’étymologie à partir du latin ante,
« antérieur, supérieur » : le o d’Antonius est
ANSERME v. Anselme
long, ce qui ne concorde pas avec ante comme
ANSFRID v. Astrid radical immédiat.
ANSFRIDA v. Astrid Les noms d’Antonius et d’Antonia furent
ANSGAIRE v. Oscar très fréquemment employés avant même les
premiers siècles de notre ère. Marc Antoine
ANSGAR v. Oscar
(Marcus Antonius), cousin de César et amant
ANSGARD v. Oscar de Cléopâtre, fut l’organisateur du second

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Antoine Dictionnaire des prénoms

triumvirat et le plus fameux représentant de la s’occupèrent de ces malades reçurent le nom


gens Antonia. Il se donna la mort à Alexandrie d’Antonins.
après la défaite d’Actium, en 31 av. notre ère. Antony se répandit en Angleterre au
La forteresse Antonia fut construite en son moment des Croisades. Il prit en Écosse la
honneur par Hérode, en 37 av. notre ère, à forme d’Anton. Celle d’Anthony (avec un h)
l’angle nord-ouest du temple de Jérusalem. est un développement tardif, qui ne remonte
La dynastie impériale des Antonins régna à pas au-delà du XVIe siècle et s’explique par un
Rome de 96 à 192. (On notera qu’Antonin le rapprochement étymologique erroné avec le
Pieux était un païen, et non un chrétien.) grec anthos (Camden, 1605). L’abréviatif Tony,
Une cinquantaine de saints et de bienheu- très courant, est attesté à partir du XVIIe siècle,
reux ont porté le nom d’Antoine, dont saint notamment dans le Wedding of Covent Garden
Antonin, canonisé en 1522, qui fut l’un des de Brome (1658). Il est aujourd’hui porté par
compagnons de Fra Angelico, Saint Antoine- l’ancien Premier ministre anglais Tony Blair.
Marie Claret, archevêque de Santiago de Cuba, À Vienne (Autriche), Anton venait en 1918
fondateur des Clarétins, et Saint Antoine- au 7e rang des prénoms masculins, avec une
Marie Zaccaria, fondateur des Barnabites. fréquence de 3,8 % dans la population géné-
Saint Antoine de Padoue (de son vrai nom rale de la ville. Les diminutifs Toni et Tonio (cf.
Fernando), religieux franciscain évangélisa- Tonio Kröger de Thomas Mann) sont courants
teur des Maures, lutta en France contre l’héré- en Allemagne ; dans certaines régions, Toni est
sie cathare. Pie XII en fit en 1946 un docteur un prénom féminin. Tonis, Tonke, Tunniske,
de l’Église. Il est devenu l’un des patrons Teunisje et Tunnes sont des formes frisonnes.
du Portugal, mais on l’invoque aussi pour En France, ce prénom a surtout bénéficié de
retrouver les objets perdus. Saint Antoine le la popularité de saint Antoine le Grand, puis
Grand, né en 251 à Qeman, en Haute-Égypte, de saint Antoine de Padoue. Sa diffusion dans
se fit ermite dans le désert. Il y fut l’objet les Flandres (où saint Antoine protège des
de tentations charnelles, rapportées dans sa dartres, des écrouelles et des scrofules) s’ex-
biographie par saint Athanase, qui constituè- plique par l’installation à Bailleul, vers 1160,
rent l’un des sujets favoris de l’art médiéval d’une commanderie de l’ordre hospitalier des
et inspirèrent, entre autres, Bruegel, Jérôme Antonins. Il est resté longtemps très répandu
Bosch et Flaubert. Adversaire de l’arianisme, dans les campagnes. La forme populaire se
il mourut en 356. Une légende née au XIIe retrouve dans le nom du village d’Antoingt
siècle lui prête pour unique compagnon un (Puy-de-Dôme). Antonioz ou Anthonioz est
cochon, ce qui lui a valu de devenir le patron une forme italianisante que l’on trouve sur-
des charcutiers, des bouchers et des porchers. tout en Savoie. Les formes méridionales clas-
En Angleterre, on donnait d’ailleurs autrefois siques sont Antony et Antoni. En Corse, où
le nom de Saint Antony ou de Tantony au la forme Antoni est souvent abrégée en Anto,
cochon dernier-né d’une portée. Les reliques on trouve aussi l’abréviatif Toni, ainsi que des
du saint, découvertes vers 560, furent trans- dérivés comme Antonelli et Antonietti. Les
portées à Saint-Antoine, dans le Dauphiné, noms de famille Antomarchi, Marcantonio
qui fut au Moyen Âge un grand centre de pèle- et Marcantoni sont des composés de Marco
rinage. Ce lieu était surtout fréquenté par les et d’Antonio, qui perpétuent le souvenir du
victimes d’une affection inflammatoire alors triumvir Marc Antoine. Antoinette d’Autriche
dénommée « feu Saint-Antoine » (il s’agissait fut reine de France sous le nom de Marie-
en fait de l’érésipèle), que l’on attribuait à la Antoinette. L’antoinisme est une secte fon-
malice du diable. Les moines hospitaliers qui dée à la fin du XIXe siècle par le Belge Louis

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Apollon

Antoine, selon qui toutes les maladies pou- (XIe siècle) et Audroen (XIIIe siècle). Au XIVe
vaient être guéries uniquement par la prière. siècle, il fut porté sous la forme Audren, peut-
Le prénom Antoine, redevenu aujourd’hui être à la suite d’une confusion avec Audrey.
très à la mode en France, a notamment été On trouve aussi Audren comme nom de
illustré par le musicien Anton Bruckner, le famille en Bretagne. Saint Audren est l’épo-
politicien anglais Anthony Eden, les écrivains nyme de Plaudren, dans le Morbihan. Un cer-
Anton Tchekov, Antoine de Rivarol, Antoine tain Eodren a également donné son nom au
de Saint-Exupéry et Antoine Blondin, les village de Châtelaudren (près de Saint-Brieuc,
acteurs Anthony Quinn et Tony Curtis, et dans les Côtes-d’Armor), qui est un ancien
aussi par Cournot, le physicien Lavoisier, Kastell-Audren. La légende a fait de lui le fils
Réaumur, le sculpteur Bourdelle, les musi- de Salaun, quatrième roi des Bretons.
ciens Stradivarius, Dvorak, Rubinstein, les AOIDH v. Hugues
peintres Watteau, Van Dyck et Gaudi.
APHRODISIA v. Aphrodise
ANTOINET v. Antoine
ANTOINON v. Antoine
APHRODISE (22 mars)
ANTON v. Antoine
F. A. : Afrodise,
Afrodisia, Aphrodisia,
ANTONELLA v. Antoine
Aphrodite, Afrodito, Disia.
ANTONI v. Antoine O. : du grec Aphroditê, nom de divinité.

ANTONIA v. Antoine
Ce prénom très féminin a d’abord été
ANTONIEN v. Antoine porté par des hommes  : saint Aphrodise
ANTONIENNE v. Antoine (Aphrodisus) fut le premier évêque de
ANTONIN v. Antoine
Béziers. On y retrouve le nom de la déesse
grecque de l’amour et de la beauté (cf. le mot
ANTONINE v. Antoine
«  aphrodisiaque  »), Aphrodite, que les
ANTONIO v. Antoine Romains assimilèrent à Vénus. Épouse de
ANTONY v. Antoine Héphaïstos, Aphrodite, s’étant unie au mortel
ANZO v. Anselme Anchise, donna le jour au Troyen Énée, ancê-
tre des Julii dont Jules César affirmait être
AODH v. Hugues
le descendant. Elle reçut la pomme d’or du
AODRENA v. Aodrenn berger Pâris, à qui elle témoigna sa reconnais-
AODRENELL v. Aodrenn sance en faisant naître un amour entre lui et la
AODRENEZ v. Aodrenn belle Hélène de Troie. De nombreux temples
antiques furent consacrés à son culte.
AODRENIG v. Aodrenn
APHRODITE v. Aphrodise

AODRENN (7 février) APOLLINAIRE v. Apollon

F. A. : Aodrena, Aodrenig, Drenig, APOLLINARIS v. Apollon


Aodrenez, Aodrenell, Audrena,
Audrain, Audraine. APOLLON/APOLLINE (9 février)
O. : d
 u celtique alt, « élevé » (ou du vieux-
F. A. : Apollos, Apollinaire, Apollonius,
breton alt, « rivage »), et roen, « royal ». Apollinaris, Polly.
Les anciennes formes de ce prénom mascu- O. : d
 u grec apellos, « qui suscite, qui inspire
lin sont Altroen (fin du VIIIe siècle), Aldroen (à la création) », nom du dieu Apollon.

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Arcadius Dictionnaire des prénoms

Dans la religion grecque, Apollon, fils de vait l’empire d’Occident. Un saint Arcadius
Zeus et de Léto et frère jumeau d’Artémis, fut, au VIe siècle, le 22e évêque de Bourges.
était le dieu du soleil, de la musique et de la ARCADY v. Arcadius
poésie. Venu du pays de l’ambre (Hyperborée)
ARC’HANTAEL v. Argantaël
à l’époque dorienne, il avait pour attributs des
animaux sacrés : les cygnes, dont il attelait son
char, le loup et le hibou. Durant la guerre de ARCHIBALD (27 mars)
Troie, Apollon envoya deux serpents mons- F. A. : Erkenwald, Archimbaut, Arcibaldo,
trueux étouffer le prêtre troyen Laocoon. Son Archie, Baldie.
plus célèbre sanctuaire était à Delphes, mais O. : du german. ercan, « sincère, naturel », et
il fut vénéré dans toute la Grèce antique. bald, « audacieux, intrépide ».
Incarnation de l’idéal grec de la beauté, il ins-
pira de nombreuses statues, de l’Apollon du Ce nom de baptême, fort utilisé au Moyen
Belvédère au Colosse de Rhodes. Apollonios Âge, a surtout survécu dans des noms de
de Tyane, philosophe néopythagoricien mort famille comme Archimbaud, Archambaud
à Ephèse en 97, écrivit une Vie de Pythagore et Archaimbaud (Massif Central). Introduit
qui fut utilisée par Porphyre et Jamblique. en Angleterre par les Normands et par les
Le prénom Apollon fut à la mode à la Angles, il y connut un certain succès. Saint
Renaissance, en même temps que Diane, Erkenwald fut évêque de Londres au VIIe siè-
Hercule, Achille, César, etc. Le féminin cle. Mais c’est surtout chez les Écossais qu’il
Apolline n’était pas rare en Angleterre avant fut très courant : adopté d’abord par les chefs
la Réforme. Sainte Apolline d’Alexandrie était du clan Campbell, il venait en 1858 au 13e
autrefois invoquée contre le mal de dents, rang des prénoms masculins. La forme Archie
suivant une tradition rapportée par Denys (diminutif) est très utilisée aux États-Unis.
d’Alexandrie. ARCHIE v. Archibald

APOLLONIUS v. Apollon ARCHIMBAUT v. Archibald

APOLLOS v. Apollon ARCIBALDO v. Archibald

ARALDO v. Harold ARDOUIN v. Hardouin

ARALT v. Harold ARDUINO v. Hardouin

ARCADE v. Arcadius AREND v. Arnaud

ARCADIUS (1er août) ARGANTAËL


F. A. : Arcade,
Arcady. F. A. : Arganthaël,Arc’hantael, Argantel, Telig.
O. : d’un nom de lieu grec. O. : du vieux-breton argant, « argent, brillant,
distingué », et hael, « noble, généreux ».
L’Arcadie, région de la Grèce ancienne
située au centre du Péloponnèse, fut le refuge C’est bien à tort que ce prénom féminin a
des Pélasges, puis des Achéens, à l’époque parfois été pris pour l’équivalent breton de
des invasions doriennes. Dans la poésie buco- Barthélémy. Argantaël fut le nom de l’épouse
lique gréco-latine, elle représente le pays du du prince breton Nominë (Nevenou ou
bonheur calme et serein. Flavius Arcadius, fils Nevenoé), qui fut nommé duc de Bretagne
aîné de Théodose Ier, reçut à la mort de son par l’empereur carolingien Louis II le Pieux. A
père, en 395, le gouvernement de l’empire la mort de ce dernier, Nominoe entra en lutte
d’Orient, tandis que son frère Honorius rece- contre son fils Charles le Chauve, premier roi

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Guide des prénoms3.indd 76 19/02/09 10:57:55


d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Aristide

de la Francie occidentale. Il proclama en 843 lement le nom symbolique donné parfois


l’indépendance de la Bretagne et remporta à Jérusalem (Isaïe 29,1-2). Les philologues
deux ans plus tard la victoire de Ballon. le rapprochent de l’hébreu har’él ou ‘ari’êl,
ARGANTEL v. Argantaël
« foyer de l’autel » (où l’on brûlait les victi-
mes des sacrifices). Ariel exprimerait ainsi le
ARGANTHAËL v. Argantaël
caractère sacré de Jérusalem. Ce prénom est
ARHEL v. Armel fréquemment utilisé par les Juifs (l’ancien
ARIADNE v. Ariane Premier ministre israélien Ariel Sharon). Dans
La tempête de Shakespeare (1611), Ariel, sym-
bolisant l’esprit de l’air, est aussi un génie
ARIANE (18 septembre) aérien qui s’oppose à Calliban.
F. A. : Ariadne, Arianna.
ARIELL v. Ariel
O. : du grec ari, « très » (superlatif), et agnè,
« pure, chaste » (étymologie controversée). ARISTE v. Aristide

ARISTEE v. Aristide
Fille du roi de Crète Minos et de Pasiphaé,
Ariane (en grec Ariadnè) donna au héros grec
Thésée, venu combattre le Minotaure, un fil qui ARISTIDE (31 août)
lui permit de ne pas se perdre dans le labyrinthe.
F. A. : Ariste, Ariston, Aristée, Aricie.
Enlevée par Thésée, elle fut ensuite abandon-
O. :  u grec aristos, « le meilleur », et eidos,
d
née par lui dans l’ile de Naxos. Ce récit hellé-
« (fils) de ».
nique, qui a inspiré Corneille (Ariane, 1672)
aussi bien que Richard Strauss (Ariane à Naxos, Dans la mythologie grecque, Aristée
1912), est parallèle aux récits germaniques (Aristaios) est le fils d’Apollon. Virgile s’inspire
contant la délivrance, au terme d’une course de sa légende dans Les Géorgiques. Le nom fut
« labyrinthique » annuelle, d’une fiancée prin- très répandu chez les Hellènes. Platon était fils
tanière (Brünhilde, la Belle au bois dormant) d’Ariston, lui-même fils d’Aristoclès. L’homme
par un héros solaire (Siegfried). En Allemagne, d’État athénien Aristide (540-468 av. notre
le prénom Ariane est souvent considéré comme ère), surnommé « le Juste », fut l’un des stra-
un diminutif d’Adriane (Adrienne). Ariane est tèges de la bataille de Marathon. Aristide de
un prénom toujours attribué en France, où il Millet, au IIe siècle av. notre ère, semble avoir
est porté notamment par le metteur en scène été l’inventeur du conte érotique en prose. Ce
Ariane Mnouchkine. prénom fut de nouveau à la mode en France
au moment de la Révolution, puis immor-
ARIANNA v. Ariane
talisé par le chansonnier Aristide Bruant. Il
ARIBERT v. Herbert reste aujourd’hui assez fréquent aux Antilles,
ARIBERTO v. Herbert à la fois comme prénom et comme nom de
famille (cf. l’ancien président haïtien Jean-
ARICIE v. Aristide
Bertrand Aristide). Proche dans sa jeunesse
du syndicalisme révolutionnaire, l’homme
ARIEL/ARIELLE (1er octobre) politique et diplomate Aristide Briand fut,
F. A. : Ariell. après la Première Guerre mondiale, l’un des
O : de l’hébreu ‘ari’él, « le lion de Dieu ». artisans du rapprochement franco-allemand.
Il reçut le Prix Nobel en 1996.
Dans la Bible, le nom d’Ariel est porté par
deux champions moabites tués par Benayahu, ARISTON v. Aristide
fils de Yehoyada (2 Samuel 23,20). C’est éga- ARISTOT v. Aristote

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Aristote Dictionnaire des prénoms

ARISTOTE didate à l’élection présidentielle, n’a pas suffi à


le faire revenir dans l’usage.
Aristot, Aristotèle, Aristotélès.
F. A. :
O. : du grec aristos, « le meilleur », et télos, ARLINE v. Arlette

« réalisation ». ARMAN v. Amarante

Philosophe originaire de Macédoine, pré-


cepteur d’Alexandre le Grand et fondateur ARMAND/ARMANDE  (8 juin)
de l’école du Portique, Aristote (384-322 av.
F. A. : Armanda,Armandin.
notre ère) est l’auteur d’un grand nombre
O. : d
 ugerman. hari, « armée », et mand,
de traités de logique, de politique, d’histoire
« joyeux, qui se réjouit ».
naturelle et de physique (Organon, Éthique à
Nicomaque, etc). L’Église, après avoir com- Saint Armand fut l’un des patrons des
battu sa philosophie (qui fut condamnée par Pays-Bas. En France, la forme méridionale
plusieurs conciles), s’efforça à l’époque de la Armand l’a emporté sur la forme septentrio-
Scolastique d’en reprendre certains éléments. nale Harmand, qui n’a guère survécu que
Avec Thomas d’Aquin, cette synthèse abou- dans les noms de famille. Le d final ayant
tit à l’aristotélo-thomisme. Comme prénom, parfois été abandonné, des confusions sem-
Aristote est assez rare en France. Il reste en blent s’être produites, dans l’Est de la France,
revanche courant en Grèce où l’armateur avec les racines qui ont abouti à Hermann (ou
Aristote Onassis fut le second mari de Jackie Herrmann). En Lozère, l’aven Armand, gouffre
Kennedy. du causse Méjean, doit son nom à un artisan
de la région, Louis Armand, qui en 1897 aida
ARISTOTELE v. Aristote
Edouard Martel à l’explorer. Un noble français
ARISTOTELES v. Aristote exilé au XIXe siècle au Cap Vert, Armand de
ARLEEN v. Arlette Montrond, avait engendré dans l’île de Fogo à
ARLENE v. Arlette plus d’une centaine enfants, dont les descen-
dants blonds aux yeux clairs sont aujourd’hui
ARLETA v. Arlette
encore appelés les « Montrond ».
ARMANDA v. Armand
ARLETTE  (17 juillet)
ARMANDIN v. Armand
F. A. : Harlette, Arlène, Arleen, Arleta,
Arline.
O. : dugerman. eralas, « noble, homme de
ARMEL/ARMELLE  (16 août)
guerre ». F. A. : Arzel,Arhel, Arzhael, Arzhelig,
Armelig, Arzhvael, Arzhaelig,
Ce prénom, pour lequel on possède des for-
Arzhela, Arzhelez, Arzhelenn,
mes anciennes masculines (Herlus) aussi bien
Armelin, Armeline, Hermelin,
que féminines (Herlitza) – d’où l’étymologie –,
Hermeline, Hermel, Ermel, Harmelin,
est apparenté au vocabulaire germanique de la
Harmeline, Armella, Armilla.
guerre (racine her ou hari, « armée ») et au mot
O. : du celtique arto, « ours », et maglos,
anglais earl, qui signifie «  comte  ». Harlette
« prince ».
était le nom de la mère de Guillaume le
Conquérant. Très courant en France au début Armel représente une forme légèrement fran-
du XXe siècle, Arlette a commencé à décliner cisée du prénom breton Arzhel (moyen-breton
à partir de 1945. La popularité de la militante Arthmael, vieux-gallois Artmail). On y retrouve,
trotskyste Arlette Laguiller, plusieurs fois can- étymologiquement, les noms de l’«  ours  »

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Armin

(arzh en breton) et du « prince » (mael en bre- L’étymologie de ce nom reste discutée. Un


ton). Le mot celtique maglos dérive de la même rapprochement est fait couramment avec le
racine indo-européenne qui a abouti au latin dieu germanique Irmin (Erman ou Erminas),
magnus, « grand » (cf. le nom de Charlemagne, qui a également donné son nom au peuple
« Charles le Grand »). La forme Arzhvael, avec des Herminons ou Irminons. Chez les anciens
ses dérivés, est une forme savante. La graphie Saxons, l’Irminsul (« pilier d’Irmin »), représenté
féminine Armelle accentue encore la francisa- par un arbre gigantesque que Charlemagne fit
tion. Le breton, en effet, ne rend pas le féminin abattre, sur le site de l’Externstein (région de
par un e muet final, mais par l’adjonction de Detmold), à la demande des moines chrétiens,
terminaisons en -a (Arzhela), -enn (Arzhelenn) était censé soutenir le ciel.
ou -ez (Arzhelez). Quant au zh, il se prononce Le célèbre chef chérusque qui, en l’an 9 de
simplement z, sauf en pays vannetais, où il cor- notre ère, écrasa les légions romaines de Varus
respond au th gallois et se prononce c’h. dans la forêt de Teutobourg (non loin de
Saint Armel, abbé et confesseur du VIe siè- Detmold précisément), s’appelait Arminius.
cle, naquit au Pays de Galles, et de nombreu- Symbole de la résistance à l’envahisseur,
ses légendes entourent son nom. Après avoir son nom devint très populaire au XIXe siè-
débarqué à l’Aber-Iltud, il séjourna auprès du cle. Le mouvement romantique, reprenant
roi Childebert, qui lui accorda une paroisse une erreur commise au XVIe siècle, crut à
dans le diocèse de Rennes, sur la rivière tort y voir un équivalent de Hermann. Le
Seiche. C’est là que s’édifiera la ville de Saint- majestueux monument dressé à la mémoire
Armel-des-Boscheaux (Ille-et-Vilaine), où du Chérusque Arminius s’appelle encore
s’implantera son culte. Armel fut le fondateur aujourd’hui Hermannsdenkmal («  monu-
de l’abbaye de Plouarzel. Il créa aussi, dans la ment de Hermann  »). Une autre hypothèse
forêt de Brocéliande, la colonie de Plou-Ar-Mel, étymologique rattache le nom d’Arminius à
qui deviendra Ploërmel. Ce nom vient de Plou celui de la gens romaine Arminia. Une troi-
Arthamel, la «  paroisse d’Armel  » (du breton sième allègue une confusion avec Armenios,
plou, « paroisse »). Mort en 570, saint Armel nom que le Germain aurait pris après avoir
(dont le nom fut parfois latinisé en Armagilus) fait campagne en Arménie avec les Romains.
fut, avant saint Alor, le patron d’Ergué-Armel, La première hypothèse est en fait la plus
près de Quimper. Il est aussi l’éponyme de assurée, si l’on considère que les Chérusques
Plouarzel, Saint-Armel, etc. On l’invoque appartenaient au peuple des Herminons, et
contre les rhumatismes et les maux de tête. que le mot ermin, dérivé d’une racine indo-
ARMELIG v. Armel européenne, se retrouve aussi chez les Slaves.
La même racine est d’ailleurs présente dans
ARMELIN v. Armel
d’autres noms germaniques, comme ceux
ARMELINE v. Armel du roi goth Ermaneric et du roi de Thuringe
ARMELLA v. Armel Ermenfried. La forme d’origine, Ermino,
ARMILLA v. Armel
aurait été transcrite par les Romains par
Arminius, après transformation du e initial en
a (cf. Ermanaric devenu Armanaricus).
ARMIN En Angleterre, les prénoms Armin et Armine,
F. A. : Arminius, Arminot, Armine, ainsi que le diminutif Arminel, furent assez cou-
Arminie, Arminel, Armina, Arminio. rants aux XVIIe et XVIIIe siècles, notamment dans
O. : du german. irmin ou ermin, « grand, très le Norfolk et le Devon. Au XVIe siècle, le théo-
puissant » (nom d’une divinité). logien protestant hollandais Jacobus Arminius

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Guide des prénoms3.indd 79 19/02/09 10:57:55


Arnaud Dictionnaire des prénoms

fonda l’arminianisme, qui consistait dans une et entreprit de rétablir la république romaine.
critique du dogme calviniste de la prédestina- Excommunié en 1448, il parvint néanmoins à
tion. Ses disciples furent appelés « arminiens » rester au pouvoir pendant dix ans.
ou « remontrants ». Armin se rencontre encore ARNAUDET v. Arnaud
aujourd’hui outre-Rhin. L’essayiste allemand
ARNAUDY v. Arnaud
d’origine suisse Armin Mohler fut le correspon-
dant en France de plusieurs journaux allemands ARND v. Arnaud

dans les années 1950. ARNOLD v. Arnaud

ARMINA v. Armin ARNOLDE v. Arnaud

ARMINE v. Armin ARNOLDO v. Arnaud

ARMINEL v. Armin ARNOST v. Ernest

ARMINIE v. Armin ARNOULD v. Arnaud

ARMINIUS v. Armin ARNST v. Ernest


AROLD v. Harold
ARMINOT v. Armin
AROLDO v. Harold
ARMONIA v. Harmonie
ARON v. Aaron
ARNALL v. Arnaud
ARRIGO v. Henri

ARNAUD (10 février, 18 juillet, 14 août)


ARSèNE  (19 juillet)
F. A. : Arnold,
Arnould, Arnaudy, Arnaudet,
Ernout, Arnall, Arnolde, Arno, Arnd, F. A. : Arsenius.
Arend, Arnoldo. O. : du grec arsèn, « mâle, viril, puissant ».
O. : d
 u german. arn, « aigle », et waldan, Saint Arsène, né à Rome vers 354, fut pré-
« gouverner, commander ». cepteur d’Arcadius à la cour de Byzance. Après
Aux VIIIe et IXe siècles, Arnaud figurait en quoi, il décida de rompre avec le monde et
France parmi les noms les plus usités. Il est partit s’installer dans le désert jusqu’à la fin
brusquement revenu à la mode à partir de la de sa vie. Comme prénom, Arsène a surtout
Deuxième Guerre mondiale. Il fut également été porté en France au XIXe siècle. C’est en
très populaire en Belgique, en Allemagne et 1908 que Maurice Leblanc, s’inspirant de
aux Pays-Bas. En Angleterre, où les Normands l’anarchiste Marius Jacob, inventa le person-
contribuèrent à sa diffusion (Ernald dans le nage d’Arsène Lupin, dont il fit le modèle du
Domesday Book), il tomba dans l’oubli vers « gentleman cambrioleur ».
1650, puis réapparut à la fin du XIXe siècle. ARSENIUS v. Arsène
Dans certaines régions, le nom d’Arnaud
s’est confondu, par le biais d’Arnoud, avec un ARTHUR (15 novembre)
autre prénom composé d’origine germanique,
F. A. : Arthus,Artus, Arthuys, Thurel,
Arnulf (arn, « aigle », + wolf, « loup ») : Saint
Arnauld ou Arnould, évêque de Metz, aïeul Artor, Artur, Arturo, Artie.
O. : du celtique art ou arthos, « ours »
de Charlemagne et précepteur du futur roi
Dagobert, s’appelait en fait Arinwulf. Disciple (étymologie controversée).
d’Abélard, Arnaud de Brescia (1100-1155), La grande vogue de ce prénom est évidemment
qui prêchait la pauvreté évangélique, souleva liée à celle du roi Arthur, le chef souverain des
les Romains en 1145, chassa le pape Eugène III chevaliers de la Table ronde, personnage encore

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ascot

très mystérieux auquel d’innombrables ouvra- ARTHUS v. Arthur


ges ont été consacrés. Le véritable Arthur était ARTHUYS v. Arthur
sans doute un roi breton (du sud de l’Ecosse)
ARTIE v. Arthur
qui combattit les envahisseurs anglo-saxons,
et sur qui furent reportés les attributs fabuleux ARTOR v. Arthur
d’un héros ou d’une divinité de l’ancienne reli- ARTUR v. Arthur
gion celtique. L’histoire mentionne aussi un
ARTURO v. Arthur
Arthen (« petit ours, ourson ») et un Arthgen
(« fils de l’ours »). Cette allusion à l’ours, animal ARTUS v. Arthur
personnifiant la souveraineté chez de nombreux ARZEL v. Armel
peuples de l’Antiquité, a sans doute une valeur
ARZHAEL v. Armel
astrale. Sous le terme arktos, que l’on retrouve
dans les noms latins Artorius et Arturius, les ARZHAELIG v. Armel
Grecs désignaient la constellation de la Grande ARZHELA v. Armel
Ourse, qui indique le Nord dans l’hémisphère
boréal (cf. le mot français « arctique »). Le sou- ARZHELENN v. Armel

verain aurait alors été symboliquement assimilé ARZHELEZ v. Armel


à l’étoile polaire, qui semble rester immobile ARZHELIG v. Armel
dans le ciel tandis que toutes les autres étoiles
et constellations tournent autour d’elle. Le roi ARZHVAEL v. Armel

Arthur aurait vécu au Ve siècle. Son nom est ASCELIN v. Asselin


mentionné pour la première fois par Nennius ASCELINE v. Asselin
en 796. Au Moyen Âge, les écrivains et les
poètes, depuis les bardes gallois jusqu’à Wace ASCOLT v. Ascot
(Roman de Brut, 1155) et Chrétien de Troyes,
assurèrent dans toute l’Europe sa renommée. En ASCOT
Allemagne, Hartmann von Aue et Wolfram von
Eschenbach en firent le modèle même du roi- Ascott, Ascolt, Askold.
F. A. :

chevalier. En vieux-français, la graphie Arthus O. : dugerman. ask, « frêne », et walt,


ou Artus correspond à la prononciation en « puissant, souverain ».
usage à la fin du Moyen Âge (Ar-tu). Prénom médiéval anglais, qui a été remis à la
Le plus jeune fils de la reine Victoria se mode au XIXe siècle par les romans de cheva-
dénommait Arthur. Ce nom fut aussi un lerie. On le fait parfois dériver du vieil anglais
nom de baptême traditionnel dans certaines est-cot, « [habitant d’un] cottage situé à l’est ».
grandes familles, comme la maison ducale de Mais il faut plus probablement le rattacher au
Bretagne ou la maison de Cossé. En France, il germanique ancien, tout comme Ascold, Ascolt
est revenu très à la mode depuis une vingtaine ou Askold. Le premier élément de ce nom
d’années. Il a notamment été illustré par l’écri- évoque l’arbre sacré dont on utilisait le bois
vain Arthur de Gobineau, le général Arthur pour fabriquer des lances rituelles (german.
Wellesley, duc de Wellington, l’homme d’État *askiz, moyen-haut-all. asch, anglo-saxon aesc,
britannique Arthur Balfour, l’essayiste Arthur all. Esche, « frêne »). Ascot pourrait alors être
Moeller van den Bruck, le philosophe Arthur rapproché d’Anschaire (du german. Ans, nom
Schopenhauer, le musicien Arthur Honegger, des dieux Ases, et gari, « lance »), qui a abouti
le dramaturge Arthur Miller, etc. Wagner, à Ansgard, Anskar, Osgar, Oscar et peut-être
enfin, l’utilisa dans Parsifal. aussi Ossian, avec comme sens originel « qui

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Asmodée Dictionnaire des prénoms

domine grâce à sa lance de frêne ». Dans l’an- L’étymologie classique fait dériver ce nom
cienne religion nordique, Askr est également de azzo, diminutif où l’on retrouve la racine
le nom du premier homme. Au Danemark, adal ou adel (comme dans Acillo, Adselinus
Ascot peut encore dériver d’un prénom attesté ou Adzilla). Comme nom de baptême,
à l’époque viking, Asgot, où -got ne renvoie pas Asselin n’était pas rare au Moyen Âge, sur-
au nom de Dieu (Gott en allemand), mais dési- tout en Angleterre, en Italie et en France.
gne un originaire de l’île de Götland. En juillet On le retrouve aussi fréquemment comme
2005, Mazarine Pingeot, qui fut longtemps la nom de famille. Dans les pays de langue alle-
fille cachée de François Mitterrand, a donné mande, ce prénom s’est parfois télescopé avec
naissance à un petit garçon prénommé Ascot. Asswin (variantes  : Askwin, Aschwin), nom
ASCOTT v. Ascot
où l’on retrouve la racine ask, « frêne » (chez
les anciens Germains, l’Arbre du monde,
ASGEIRR v. Oscar
Yggdrasill, était un frêne).
ASKOLD v. Ascot
ASTIER
ASMODÉE O. : du
grec astèr, « astre » (étymologie
F. A. :Asmodeus, Smodée, Smodeus. controversée).
O. : de l’iranien aeshma daeva, « esprit de Nom surtout répandu dans le Midi, dont
colère », par l’intermédiaire de l’hébreu l’origine est incertaine. Un métropolite
ashmedai, « qui fait périr » (étymologie d’Amasée, vers 400, se dénommait Astenus,
controversée). mais Astier, après chute du h initial, peut
Personnage néfaste, Asmodée est dans la Bible aussi dériver du latin hasta, « lance, pique ».
l’antithèse de l’ange Raphaël (« Dieu a guéri »). Ce serait, dans ce cas, un ancien nom de
Il apparaît pour la première fois dans le livre métier (fabricant de piques). L’ancien minis-
apocryphe de Tobie (3,8-17). Certains textes tre et écrivain français Emmanuel d’Astier
hébraïques le décrivent comme le pire des de La Vigerie, fondateur du journal crypto-
démons, d’autres comme un héros déchu. Son communiste Libération, fut nommé en 1944
origine semble à rechercher dans la mythologie commissaire du Comité français de libération
iranienne ou babylonienne  : l’Ashma Daeva nationale.
de l’Avesta indo-iranienne aurait inspiré le ASTRI v. Astrid
personnage d’Asmodée (en grec Asmodaios),
que l’on retrouve dans le Talmud sous le nom ASTRID (27 novembre)
d’Aschmedaï. Dans le Testament de Salomon,
Asmodée est l’« ennemi de l’union conjugale ». F. A. : Ansfrid,Anstrid, Astrida, Anstrida,
Asmus n’est pas un dérivé d’Asmodée, mais un Ansfrida, Estrid, Astri.
abréviatif allemand d’Erasmus (Érasme), qui O. : du german. as, nom des dieux Ases, et

fut utilisé comme pseudonyme par le poète du vieux-nordique fridhr, « belle, aimée,
Matthias Claudius. gracieuse ».
ASMODEUS v. Asmodée L’étymologie de ce nom est controversée. Le
premier élément (ans ou as, vieux-nordique
áss, anglo-saxon ôs) renvoie au nom des Ases
ASSELIN/ASSELINE
(Tyr, Odhinn, Thorr), les principales divinités
F. A. : Ascelin, Asceline, Ezzelino. du panthéon germanique. Le second pourrait
O. : du german. adel, « noble ». signifier aussi «  cavalière  » (rid). Une forme

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Attila

germanique ancienne est Ansitruda. Sur les ins- ATLANTIDE


criptions runiques, on trouve la forme Asfrith.
O. : d
 u nom du héros grec Atlas, qui portait le
Avec Ingrid, Karin et Sigrid, Astrid fait partie des
prénoms nordiques dont la vogue en France est monde sur ses épaules.
assez constante depuis quelques décennies. L’histoire du royaume disparu dénommé
Ce prénom fut porté en Scandinavie dès le Atlantide, dont Platon nous a laissé le récit dans
haut Moyen Âge, notamment dans les familles deux de ses dialogues, le Critias et le Timée, a
princières et royales. En Belgique, en Flandre donné lieu à d’innombrables spéculations.
française et aux Pays-Bas, il doit son succès au L’océan Atlantique reçut son nom du jésuite
souvenir de la princesse Astrid, fille de Charles Athanasius Kircher, qui croyait que l’Atlantide
de Suède, qui épousa en 1926 le prince héritier était un continent situé autrefois entre l’Europe
de Belgique, Léopold, et trouva tragiquement et l’Amérique. Plus récemment, l’Atlantide a
la mort en 1935 dans un accident automobile. été identifiée par le pasteur Jürgen Spanuth
Dans l’Antiquité, ce fut aussi le nom de l’une à l’ancienne civilisation germanique du «  bel
des Walkyries. À l’époque historique, Astrid âge du bronze », dont le sanctuaire se trouvait
fut porté par la mère du roi de Norvège Olaf à Heligoland (heiliges Land «  terre sacrée  »),
Tryggvason, et par la femme de saint Olaf. Plus île située en mer du Nord au large des côtes
récemment, il a été illustré par la chanteuse occidentales du Schleswig-Holstein. Prénom
d’opéra Astrid Varnay et par la romancière pour peu commun, mais qui pourrait bien devenir
enfants Astrid Lindgren, créatrice du person- à la mode. On trouve en Angleterre les formes
nage de Fifi Brindacier (« Pippi Langstrumpf »), Atlanta et Atalanta.
très populaire chez les Allemands.
ASTRIDA v. Astrid ATTILA
O. : du vieux-nordique atli, « petit père ».
ATHANASE (2 mai)
Vainqueur des empereurs d’Orient et d’Oc-
F. A. : Athanasia, Athanasius.
cident, Attila, roi des Huns, né en Pannonie
O. : du grec athanatos, « qui ne meurt pas,
(l’actuelle Hongrie) vers 395, fut défait en 451
immortel » (par l’intermédiaire de la
aux champs Catalauniques, près de Troyes,
forme latinisée Athanasius).
par les armées coalisées de Théodoric, Aetius
Illustré notamment par le jésuite allemand et Mérovée, après avoir conquis les Balkans et
Athanasius Kircher (1601-1680), auteur de une partie de la Germanie et de la Gaule. Sous
travaux importants sur la langue copte, ce le nom d’Atli, il joue un rôle important dans
prénom a le même sens qu’Ambroise. Né vers la Chanson des Nibelungen. Prénom plus com-
296, saint Athanase participa au concile de mun qu’on ne pourrait le penser. On le ren-
Nicée et devint évêque d’Alexandrie. Grégoire contre notamment en Allemagne, et parfois
de Naziance vit en lui le « plus grand homme en Flandre. En Angleterre, on trouve la forme
de son siècle  ». Son intransigeance envers Attilie, qui est aussi un diminutif d’Odile.
l’arianisme le fit cependant exiler cinq fois de AUBAINE v. Alban
son siège épiscopal et lui valut d’être relégué à
AUBAN v. Alban
Trèves, en Gaule belgique, à plusieurs reprises
au cours de son existence. AUBERT v. Albert

ATHANASIA v. Athanase AUBERTE v. Albert

ATHANASIUS v. Athanase AUBERTIN v. Albert

ATKE v. Béatrice AUBIN v. Alban

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Aude Dictionnaire des prénoms

AUBRIET v. Albéric Shakespeare, dans Comme il vous plaira (1599).


AUBRIOT v. Albéric Née en 630 dans le Suffolk, sainte Audrey fut
l’objet d’une grande vénération populaire, car
AUBRY v. Albéric
elle passait pour guérir les abcès à la gorge
AUD v. Aude (affection à laquelle elle aurait elle-même
AUDA v. Aude succombé). Une célèbre foire Sainte-Audrey
s’est tenue pendant des siècles, le jour de sa
AUDE  (18 novembre) fête, à Ely. On y vendait des « colliers » et des
« lacets » nommés tawdries.
F. A. : Auda, Alda, Audon, Aldilon, Aud. Le prénom Audrey est redevenu très popu-
O. : du german. aud/od, « biens, richesse ». laire en France dans la première moitié du
Comme nom de baptême, Aude est attesté en XXe siècle. La popularité de l’actrice Audrey
France depuis le VIe siècle. Il reste aujourd’hui Hepburn a aussi contribué à sa diffusion.
dans l’usage, seul ou en association. On le AUDRIC v. Aldric et Audrey
trouve également en Scandinavie, notamment AUDRICA v. Audrey
en Islande, où la fille du roi légendaire Ivar
AUDRIE v. Audrey
Vidfamne s’appelle Auda. Dans la Chanson de
Roland, la belle Aude, sœur d’Olivier et fian- AUDRY v. Audrey
cée de Roland, meurt en apprenant la mort AUGUST v. Auguste
de ce dernier. Aude est également le diminutif
AUFFRAY v. Alfred
d’une foule de prénoms féminins germaniques
(Autbalda, Autberta, Autgildis, etc.). La racine AUFRAY v. Alfred
aud/od (ou ot) apparaît dans le mot francique al- AUFROY v. Alfred
aud, « pleine propriété, propriété pouvant être
transmise par héritage », qui a abouti au fran-
AUGUSTE/AUGUSTA  (29 février)
çais «  alleu  » (au Moyen Âge, par opposition
au fief, le « franc-alleu » désigne une propriété F. A. : Augustin, Augustine, Augustus,
affranchie de toute redevance ou obligation). Agosto, Agostino, Aguistin, Gusta,
AUDON v. Aude
Gus, Austin, Agustin, Goustina,
August.
AUDRAIN v. Aodrenn
O. : du romain augustus, « majestueux, qui
AUDRAINE v. Aodrenn inspire le respect ».
AUDRENA v. Aodrenn Le premier empereur romain ayant porté
le titre d’Auguste fut Octave César (63-17 av.
AUDREY  (23 juin) notre ère), petit-neveu de Jules César, qui fut
le protecteur de Virgile et d’Horace. Ce titre
F. A. : Audry, Audric, Autry, Audrica,
fut ensuite repris par tous ses successeurs.
Adeltrude, Adeltraud, Autric, Audrie.
Le mot augustus est à l’origine un dérivé du
O. : de l’anglo-saxon aethel, « noble », et
nom des augures, qui signifiait « de bon pré-
thryth, « puissant ».
sage ». L’évêque nord-africain saint Augustin
Audrey est l’un des rares prénoms d’origine (354-430), docteur et père de l’Eglise, se
anglo-saxonne ayant survécu en Angleterre convertit au christianisme sous l’influence de
après la conquête normande, d’abord en sa mère, après avoir découvert la philosophie
milieu rural, sous la forme Etheldreda, puis néoplatonicienne. La règle de vie monasti-
sous sa forme actuelle. On le trouve chez que qui porte son nom inspira saint Benoît.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Austrebert

Comme prénom, Auguste n’apparaît guère Aurélia, de Gérard de Nerval, et Aurélien, de


avant la Renaissance. Il fut très populaire en Louis Aragon. Cette famille de prénoms fut
Allemagne, où la forme August est entrée notamment illustrée par deux grands empe-
rapidement dans l’usage courant. Le féminin reurs romains  : Aurélien (v. 214-265), qui
Augusta fut très porté à la cour de Weimar. fut l’un des restaurateurs de l’unité de Rome,
On se souvient aussi du personnage fémi- et Marc-Aurèle (121-180), l’auteur des célè-
nin de Gustel dans le Wallenstein de Schiller. bres Pensées, qui fut aussi l’un des princi-
En Autriche, le lieber Augustin est une figure paux représentants du stoïcisme. Aurélien
populaire viennoise. En Angleterre, on a plu- (Lucius Domitius Aurelianus) institua à Rome
tôt utilisé la forme Augustin, et surtout celle le culte du Soleil et fixa au 25 décembre la
d’Austin, qui a donné naissance à de nom- fête de la renaissance du «  soleil invaincu  »
breux noms de famille. (Sol Invictus). La via Aurelia reliait autrefois
Bien qu’il ait eu à souffrir, depuis le XIXe Rome à la Ligurie, en passant par Gênes.
siècle, de l’attribution du nom d’Auguste Saint Aurélien fut évêque d’Arles au VIe siè-
aux clowns de cirques, ce prénom fut porté cle. Il y eut aussi une sainte Aurélie, vénérée à
par de nombreux personnages célèbres, Strasbourg depuis les temps les plus anciens.
dont le peintre Auguste Renoir, le physicien AURIANE v. Aurélien
Auguste Picard, le sculpteur Auguste Rodin,
AURICA v. Aurélien
etc. Pendant la Première Guerre mondiale,
l’épouse du Kaiser s’appelait Augusta. AURIOLE v. Aurélien

AUGUSTIN v. Auguste AURORA v. Aurélien

AUGUSTINE v. Auguste AURORE v. Aurélien

AUGUSTUS v. Auguste AUSTIN v. Auguste

AURE v. Aurélien
AUSTREBERT/AUSTREBERTE (10 février)
AURELE v. Aurélien
Austrie, Austry, Oustry, Oustric
F. A. :
AURELIA v. Aurélien
O. : d
 ugerman. aust, « est, de l’est », et bert,
AURELIE v. Aurélien « brillant ».
Ce prénom médiéval est tombé en désué-
AURÉLIEN/AURÉLIENNE  (16 juin) tude, mais les formes Oustry et Oustric ont
F. A. : Aure, Aurore, Aurélie, Aurelia, survécu comme noms de famille, en particu-
Auriane, Auré, Aurica, Aurèle, Orell, lier dans le Midi.
Auriole, Avreliane, Aurora. Née vers 630 dans le Pas-de-Calais, Sainte
O. : du nom indo-européen de l’aurore (cf.
Austreberte était la fille d’un dignitaire de la
le grec aurios, « matinée »), très tôt cour de Dagobert Ier. Sa mère était de race
confondu avec le latin aureus, « doré, royale germanique. Elle dirigea le monastère
semblable à de l’or ». de Pavilly, près de Rouen, où elle mourut en
704. Son culte se répandit en Normandie,
Les prénoms Aurélien (ou Aurélienne), où elle était spécialement invoquée par les
Aurore et Aurélie, très à la mode dans les captifs, les impotents et les boiteux. Sainte
années 1980, apparurent en France à la Austreberte est aussi devenue la patronne des
Renaissance. En Allemagne, Aurélia est le blanchisseuses. Sa légende est liée à la proces-
nom de l’un des personnages du Wilhelm sion du « loup vert » qui avait lieu autrefois le
Meister (1795) de Goethe. On connaît aussi jour du solstice d’été, le 24 juin, à Jumièges,

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Avoye Dictionnaire des prénoms

et qui se rattache elle-même à la «  fête du AXEL/AXELLE  (22 avril)


vert » et au culte de l’arbre en Europe.
F. A. :Aksel, Acke.
AUSTRIE v. Austrebert O. : diminutif dérivé d’Absalon, de l’hébreu
AUSTRY v. Austrebert ab, « père », et shalom, « paix ».
AUTRIC v. Aldric et Audrey Attesté en Suède et au Danemark à partir
AUTRY v. Aldric et Audrey
du XIIe siècle, Axel connut une grande for-
tune dans les pays scandinaves. Saint Absalon
AVOIE v. Avoye
(1128-1201), primat du Danemark, qui joua
un important rôle politique, contribua à la
AVOYE  (16 octobre) fondation de Copenhague et y fit construire le
château portant le nom d’Axelhuus (« maison
F. A. : Voye,Avoie, Havoy, Havoye. d’Axel-Absalon »). À une époque, ce prénom
O. : dulatin avia, « grand-mère, ancêtre était devenu si commun au Danemark que
féminine ». les habitants de ce pays étaient fréquemment
D’origine sicilienne, Sainte Avoye passe appelés Axelssönerna, c’est-à-fils « fils d’Axel ».
pour la cousine germaine de sainte Ursule. Axel se répandit en Suède par le sud du pays,
Installée en Gaule, près de Boulogne-sur- lorsque cette région fut placée sous juridiction
Mer, elle fut enfermée dans une tour où danoise. Il fut ensuite popularisé par Axel
un ange lui aurait apporté trois pains par Pedersson et Axel Oxenstierna (1583-1654),
semaine. Elle eut son église à Paris, où il conseiller du roi Gustave-Adolphe et tuteur de
existe, dans le IIIe arrondissement, un pas- la reine Christine. Au XIXe siècle, un poème
sage Sainte-Avoye. On connaît les vers de de Tegner, Axel (1822), le remit dans l’usage.
Villon : « Item j’ordonne à Sainte-Avoye / Et En 1875, Axel venait en Suède au 10e rang des
non ailleurs ma sépulture. » En Bretagne et prénoms masculins. En France, on se souvient
en Normandie, Avoye a fait l’objet d’un culte d’Axel de Fersen (1755-1810), qui fut l’ami
populaire fondé sur un calembour. L’ancien de Marie-Antoinette. Axël est un poème dra-
français «  avoyer  » voulait en effet dire matique en prose de Villiers de l’Isle-Adam,
«  mettre en voie  ». Sainte Avoye fut donc publié en 1890 par les soins de Mallarmé. Ce
invoquée en faveur des enfants qui ne pou- prénom se répandit aussi en Allemagne, prin-
vaient apprendre à marcher, ou des pécheurs cipalement dans la noblesse, où il s’est parfois
à ramener sur la «  bonne voie  ». Devenue confondu avec Alex, diminutif d’Alexandre.
sainte «  à voix  », on s’adressa aussi à elle, Depuis quelques années, Axel est redevenu
notamment dans la région de Gisors, pour très à la mode en France.
les enfants lents à parler. Elle fut la patronne AYLMER v. Elmer
des mégissiers d’Argentan. Selon une autre
thèse, la véritable sainte Avoye aurait été une
AYMON/AYMONE
comtesse de Meulan, sœur d’un seigneur
normand de la fin du Xe siècle, dont le nom F. A. :Aimon, Haymon, Haymo.
aurait été Helvise (altération de Hedwige) et O : du german. heim, « maison, foyer ».
que l’on honorait autrefois d’un pèlerinage Ce prénom est sans doute à l’origine un
très suivi qui fut supprimé à la Révolution. diminutif de l’un des nombreux noms ger-
Sous la monarchie, le prénom Avoye fut sur- maniques médiévaux incluant la racine heim
tout courant dans la noblesse. (Heimbert, Heimhart, Haimund, Heimwart,
AVRELIANE v. Aurélien etc.). Au IXe siècle, on trouve les formes

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Aymon

Heimo et Haimo. A partir du XIIe siècle, la AYMERIC v. Aimeric


vogue immense du roman de chevalerie Les
AYQUELM v. Eyquem
quatre fils Aymon (qui n’est autre que la chan-
son de geste de Renaut de Montauban) assura AYQUEM v. Eyquem
sa diffusion. Par la suite, des confusions se
AZALAÏS
produisirent avec des diminutifs d’Aymar
(Eymeric) ou Aimé. AZÉMAR v. Adhémar

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS ROMAINS

Alors que chez les Romains les noms de famille et les surnoms étaient nombreux, les pré-
noms étaient au contraire fort peu variés. Leur nombre ne semble pas avoir dépassé seize ou
dix-huit, et dix seulement furent utilisés durant la période historique : Gaius ou Caius, Gneus
ou Cneus, Lucius, Manius, Marcus, Paulus, Publius, Servius, Tiberius et Titus. C’est la raison
pour laquelle la plupart des prénoms français dérivés du latin ont été formés à une date rela-
tivement récente (haut Moyen Âge en particulier) ou proviennent de noms de lignées ou de
surnoms. Voici une liste de prénoms français usuels d’origine romaine.

GARÇONS Félicien Quentin FILLES Justine


Félix Quintilien Lélia
Adrien Flaminius Quintus Adrienne Livia
Albin, Alban Flavien Quirinus Albane Livine
Anicet Florian Rufus Antonia Lucie
Antoine Fulgence Rutilius Augusta Lucienne
Lucrèce
Auguste Fulvius Saturne Aurélie
Marcelle
Aurélien Furio Scipion Camille
Marianne
Ausone Gallien Sénèque Cécile
Marine
Brutus Germanicus Serge Céline Martine
Caligula Horace Servius Césarine Octavie
Calvin Jules Sévère Claude Pauline
Camille Julien Séverin Clélie Pétronille
Cassius Justin Suétone Clémence Pia
Caton Luc Sulpice Constance Pompéa
Catulle Lucien Sylvain Cornélie Priscilla
Celse Marc Sylvestre Domitille Pulchérie
César Marcel Tacite Drusilla Quintilia
Claude Marin Terence Fabienne Sabine
Clément Marius Tibère Fabiola Séréna
Constant Martin Titien Faustine Sergia
Servia
Constantin Maure Titus Félicie
Séverine
Coriolan Maxime Trajan Félicienne
Sulpicienne
Crispin Néron Tullius Flavie
Sylvie
Dioclétien Octave Valentin Flore Titienne
Domitien Paul Valère Floriane Trajane
Drusus Pétrone Varon Fulvie Valentine
Emilien Pie Vespasien Gallienne Valérie
Fabien Pompée Victor Julie Virginie
Fabrice Priscus Virgile Julienne Victoire

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

BAAB v. Barbara
B BALDERA v. Balder
BABETH v. Élisabeth BALDIE v. Archibald
BABETTA v. Élisabeth BALDR v. Balder
BABETTE v. Barbara et Élisabeth BALDUINO v. Baudoin
BABIE v. Barbara BALDUR v. Balder
BAETSJE v. Béatrice BALDWyN v. Baudoin
BAETZE v. Béatrice
BALDWINA v. Baudoin
BAHN v. Urbain
BALDWIN v. Baudoin
BAHNE v. Urbain
BÀLINT v. Valentin
BAHNES v. Urbain
BANCRATIUS v. Pancrace
BAILINTIN v. Valentin
BANK v. Pancrace

BANKRAS v. Pancrace
BALDER
BAPPER v. Baptiste
Baldr, Baldur, Baldera.
F. A. :
BAPTISTA v. Baptiste
O. : nom du dieu germanique Balder.

Dans la religion scandinave, Balder est le BAPTISTE (24 juin)


fils d’Odin. Dieu de la lumière et du prin-
F. A. : Baptista,
Baptistine, Bautisse, Bapper,
temps (son nom contient la racine bhaltr-,
Bopp, Batista.
« brillant »), il est tué par son frère, l’aveugle
O. : du grec baptistès, « qui immerge, qui
Hödhr, au cours d’un épisode qui annonce le
baptise ».
ragnarökr ou « crépuscule des dieux ». Le pré-
nom Balder fut remis à la mode par le mou- Les évangiles canoniques rapportent que
vement romantique suédois. Il gagna ensuite Jean, fils de Zacharie, baptisa le Christ dans les
l’Allemagne (Baldur von Schirach, ancien chef eaux du Jourdain, d’où son surnom de Jean-
de la Jeunesse hitlérienne), l’Angleterre et les Baptiste. Jésus, qui semble bien avoir été à
Pays-Bas. On le rencontre encore, de temps à l’origine son disciple, recruta lui-même ses pre-
autre, en Normandie. miers apôtres dans son entourage. Pendant plu-

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Barbara Dictionnaire des prénoms

sieurs siècles, le nom de Baptiste fut d’ailleurs BÄRBEL v. Barbara


celui qu’on associa le plus fréquemment à Jean, BARBERINE v. Barbara
tant en France qu’en Italie (Giovanni-Battista,
contracté en Giambattista). BARNABAS v. Barnabé
La locution française «  tranquille comme
Baptiste  » vient du nom des niais des para-
des italiennes, qu’on appelait autrefois des
BARNABÉ (11 juin)
« gilles » ou des « baptistes ». Très commun F. A. : Barnabas,
Barnabe, Barnaby, Varnava.
à la fin du XIXe siècle, Baptiste a commencé O. : de
l’hébreu bar, « fils », et naba,
à disparaître vers 1925. Il fait aujourd’hui un « consolation ».
retour en force, notamment dans les milieux
Cousin de saint Marc, ami et compagnon
aisés, seul ou en association.
de l’apôtre Paul, saint Barnabé évangélisa l’île
BAPTISTINE v. Baptiste de Chypre, dont il est le patron. Le prénom
BÄRB v. Barbara Barnabé ne s’est répandu en Europe, de façon
d’ailleurs toute relative, qu’à partir du XIIe siè-
cle. On le rencontre un peu plus fréquemment
BARBARA (4 décembre)
à Milan, dont un autre saint Barnabé aurait été
F. A. : Barbe,
Barberine, Barbary, Babette, le premier évêque. Les « Barnabites » sont une
Bärbel, Bärb, Baab, Babie. congrégation de clercs réguliers, fondée en
O. : du grec barbaros, « étranger, barbare ». 1530 par saint Antoine Marie Zaccaria et qui
s’était installée dans le cloître Saint-Barnabé
Ce prénom fut très répandu au Moyen
de Milan. En Angleterre, le roman de Dickens,
Âge, surtout en France, en Angleterre et
Barnaby Rudge, popularisa ce prénom au XIXe
en Allemagne. La forme anglaise d’origine
siècle. Aux États-Unis, on emploie plutôt les
est Barbary, qui a pratiquement disparu
abréviatifs Barn et Barnay.
aujourd’hui. Barbara reste en revanche un
prénom très commun dans les pays germa- BAC v. Barthélémy
niques et anglo-saxons (la chanteuse Barbara
Streisand). Sainte Barbe, martyre légendaire
du IIIe siècle, est la patronne des artilleurs, BARTHÉLEMY  (24 août)
des sapeurs, des mineurs, des artificiers, des F. A. : Bartolomé, Bartholomé, Barthélémye,
armuriers, des marins et des pompiers. Son Bartholomée, Barthel, Berthélémy,
culte s’est, au fil des années, trouvé associé à Bartholomew, Bartholomäus, Bärthel,
un grand nombre de coutumes et de pratiques Möbius, Bartolo, Bartolomeo.
traditionnelles. À Lachaleur, en Côte-d’Or, on O. : de l’hébreu bar, « fils », et talmaï, « qui
trouve une fontaine Sainte-Barbe où les jeu- trace les sillons, laboureur ».
nes mères allaient naguère boire de l’eau pour
être assurées de devenir de bonnes nourri- Dans les évangiles, Barthélemy est le sur-
ces. En Allemagne, la fête de la Sainte-Barbe, nom d’un apôtre dont le vrai nom aurait
début décembre, ouvre le cycle des festivités été Nathanaël (Jean, 1,45-51 et 21,2). Ce
de Noël. En France, la chanteuse Barbara a Barthélemy aurait subi le martyre en 71 en
probablement contribué, à date récente, au Arménie, après avoir été écorché vif, ce qui lui
retour dans l’usage de ce prénom. a valu de devenir le patron des tanneurs, des
relieurs et des bouchers. Dans le centre de la
BARBARY v. Barbara
France et en Bourgogne, on le considère aussi
BARBE v. Barbara comme un protecteur du bétail.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Bathilde

Le nom Barthélemy fut très répandu en d’être surnommé le Bulgaroctone (« tueur de


Europe au XIIIe siècle. Il fut introduit par les Bulgares  »). Après la bataille de Stoumitza
Normands en Angleterre. En Irlande, la forme (1014), il fit crever les yeux de 15 000 pri-
Bartholomew a remplacé le vieux nom local sonniers. Les Basiliques (Basilikai) sont un
de Portholan, donnant aussi naissance à de recueil de lois de l’empire byzantin consitué
nombreux diminutifs  : Bartley, Tolly, Batty, sous le règne de Basile Ier le Macédonien et de
Bartle, etc. Beaucoup de noms de famille ses successeurs.
français, surtout méridionaux, dérivent de En Russie, la forme Vassil ou Vassili vient
la même origine : Barthomieu, Berthomieux, au second rang (derrière Ivan) des prénoms
Barthomeuf, Bourthouloume, Bartoli, masculins d’origine non slave. Platon donna
Berthélémot, Barthol, etc. Le 24 août 1572, le nom de Basiléia (« ville royale ») à la capi-
jour de la Saint-Barthélemy, eut lieu le mas- tale de l’Atlantide. Depuis Le barbier de Séville
sacre des protestants français, ordonné par le (1775) de Beaumarchais, le nom de Basile
roi Charles IX à l’instigation de Catherine de est aussi devenu dans la langue française un
Médicis, qui fit plus de 3 000 morts parmi les synonyme de « calomniateur ».
calvinistes français. BASILEO v. Basile
BARTHÉLÉMYE v. Barthélémy
BASILIDE v. Basile
BARTHOLOMÄUS v. Barthélémy
BASILIUS v. Basile
BARTHOLOMÉ v. Barthélémy
BAST v. Sébastien
BARTHOLOMÉE v. Barthélémy
BÄSTEL v. Sébastien
BARTHOLOMEW v. Barthélémy
BASTEN v. Sébastien
BARTOLO v. Barthélémy
BASTIAAN v. Sébastien
BARTOLOMÉ v. Barthélémy
BASTIAN v. Sébastien
BARTOLOMEO v. Barthélémy
BASTIANA v. Sébastien
BASCH v. Sébastien
BASTIANO v. Sébastien
BASIL v. Basile
BASTIAT v. Sébastien

BASTIEN v. Sébastien
BASILE (2 janvier) BASTIENNE v. Sébastien
F. A. : Basilius,
Basilide, Basileo, Vassily, BASTIN v. Sébastien
Vassil, Basil.
BASTINA v. Sébastien
O. : du grec basileus, « roi ».
BATE v. Béatrice
Plusieurs saints orientaux ont fait de ce
prénom l’un des plus fréquemment attribués BATHILDA v. Bathilde
aux chrétiens orthodoxes. Les Croisés le firent
connaître en Europe occidentale. Il ne devint BATHILDE
populaire en Angleterre qu’à partir du XIXe
Batilde, Bathilda, Bathylle.
F. A. :
siècle. Au IVe siècle, Saint Basile le Grand,
O. : dugerman. batu, « combat », et hilde,
évêque de Césarée, lutta contre l’arianisme de
« combat ».
l’empereur Valens. A partir de 989, l’empereur
byzantin Basile II mena contre les Bulgares Ce prénom, revenu aujourd’hui dans
une guerre d’extermination qui lui valut l’usage, est formé de deux éléments ayant éty-

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Baudoin Dictionnaire des prénoms

mologiquement le même sens (de même que BAUDOUIN v. Baudoin


Hildegonde ou Hedwige). Sainte Bathilde (ou BAUDOUINE v. Baudoin
Balthilde), Anglo-Saxonne de naissance, fut
BAUSTIAN v. Sébastien
l’épouse de Clovis II, dont elle eut trois fils.
Elle fonda l’abbaye de Corbie et l’abbaye de BAUTISSE v. Baptiste
Chelles, où elle se retira en 665. BÉA v. Béatrice
BATHSEBA v. Bethsabée BEATHAN v. Benjamin

BATHYLLE v. Bathilde

BATILDE v. Bathilde
BÉATRICE (8 janvier, 13 février,
 10 mai, 29 juillet)
BATISTA v. Baptiste
F. A. : Béatrix,Beatriz, Beatrixe, Béa, Biche,
Beatty, Trix, Trixie, Bettrys, Bee,
BAUDOIN (17 octobre) Bebke, Beatze, Patze, Atke, Paitza,
Paische, Beke, Bate, Baetze, Baetsje,
F. A. : Beaudoin,Baudouin, Baudewijn,
Beatrijs.
Baudouine, Baldwin, Baldwyn,
O. : du latin beatrix, « heureuse, qui rend les
Baldwina, Balduino.
autres heureux, qui apporte le bonheur ».
O. : d
 u german. bald, « audacieux », et win,
« ami ». Apparu dès le IIe siècle de notre ère, ce
prénom (dont la forme Béatrix représente en
Prénom très employé en Flandre et aux Pays-
vieux-français le cas-sujet, et la forme Béatrice,
Bas, où il fut porté par plusieurs princes et
l’ancien cas-régime Béatriz) est devenu rapi-
souverains, dont cinq rois de Jérusalem, neuf
dement populaire en Europe, surtout dans les
comtes de Flandre et six comtes du Hainaut.
pays latins. En Italie, où l’on emploie surtout
Baudouin IV (1160-1185), vainqueur de
l’abréviatif Bice, il fut immortalisé par Dante
Saladin, fut surnommé le Roi lépreux.
qui, dans La Vita nuova et dans La Divine
Baudouin IX de Flandre, né à Valenciennes en
Comédie, chante la mémoire de son amie de
1171, qui fut l’un des chefs de la quatrième
jeunesse Béatrice Portinari, qu’il vit pour la
Croisade, fut couronné empereur d’Orient en
première fois à l’âge de neuf ans et qui mourut
1204. Baudoin Ier fut roi des Belges de 1951
en 1290, à vingt-trois ans.
à 1993.
En 1220, Béatrice de Savoie épousa le
La forme Baldwin, utilisée aussi comme nom
comte de Provence Raymond Bérenger V.
de famille, est très répandue en Angleterre
Sa fille, Béatrice de Provence, se maria en
et aux États-Unis (l’écrivain noir américain
1246 avec Charles d’Anjou, fils de Blanche
James Baldwin, auteur de Another Country).
de Castille et frère de saint Louis, ce qui fit
La racine bald se retrouve dans de très nom-
passer la Provence sous la domination de la
breux prénoms germaniques (Baldfried,
maison d’Anjou. Sainte Béatrice, martyrisée
Balderich, Baldemund, etc.) et dans des noms
au IVe siècle et dont les reliques sont conser-
de famille comme Beaudin, Beaubert, Baugé,
vées à Rome, en l’église Sainte-Marie-Majeure,
Baudier, Baudry, Baudinat, etc. La forme Baud,
s’appelait en fait vraisemblablement Viatrix.
employée quelquefois comme diminutif de
Chartreuse de Parme à l’âge de treize ans, la
Baudouin, est attestée en Suisse dès le IXe siè-
bienheureuse Béatrix d’Eymeu fonda un cou-
cle. Elle a pu recouvrir localement une racine
vent près de Grenoble et mourut en 1303. Au
celtique plus ancienne, boudi, « victoire ».
Moyen Âge, le personnage de Béatrice était
BAUDEWIJN v. Baudoin la figure principale d’une légende – une reli-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Belin

gieuse séduite, abandonnée et rachetée par BEATRIZ v. Béatrice


la Vierge – dont Maurice Maeterlinck devait BEATTY v. Béatrice
faire une pièce.
BEATZE v. Béatrice
Très utilisé en Angleterre après la conquête
normande, Beatrice (ou Beatrix) commença à BEAUDOIN v. Baudoin
sortir de l’usage vers 1250, disparut au XVIIe BEBKE v. Béatrice
siècle, puis revint en vogue au XIXe sous BECK v. Rebecca
diverses influences littéraires (le personnage
de Beatrix Esmond, de Thackeray). Les dimi- BECKIE v. Rebecca

nutifs médiévaux Beatty et Beton ont survécu BECKY v. Rebecca


dans ce pays comme noms de famille. Beaten a BEDO v. Meredith
subsisté en Cornouailles jusqu’au XVIIe siècle.
On a également des formes anciennes comme BEE v. Béatrice

Beautrice (1487), Betteresse (1502) et Bettris BEELE v. Sibylle


(1604). La forme galloise actuelle est Bettrys. BEELTGEN v. Sibylle
Le plus jeune enfant de la reine Victoria s’ap-
BEILGEN v. Sibylle
pelait Beatrice. Il y a aussi une Beatrice chez
Shakespeare (Beaucoup de bruit pour rien). BEKE v. Béatrice
Dans le Kent, l’église de Bethersden est dédiée BEKKI v. Rebecca
à sainte Béatrice. En Allemagne, Béatrix de
BEL v. Bella
Bourgogne, morte en 1184, fut la seconde
épouse de Frédéric Barberousse. Béatrice était BELA v. Belin
également le nom de la femme du roi de Suède BÉLA v. Albert
Erik Magnusson, et celui de l’héroïne de La
BELEKE v. Sibylle
fiancée de Messine (1803) de Schiller.
La forme Beate, très employée outre-Rhin, BÉLIME v. Belin
n’est pas un diminutif de Béatrice, mais une
adaptation locale du latin beatus qui, en
France, a donné les prénoms Béate et Béat.
BELIN/BELINA
Saint Béat, prêtre des Asturies, écrivit un F. A. : Béline, Bélime, Bela.
commentaire de l’Apocalypse et mourut en O. : de Belenos, nom d’un dieu celtique.
798. Le nom de famille Béat est fréquent dans
Ces deux prénoms conservent le souvenir
le Midi, et il y a, en Haute-Garonne, un village
d’une divinité solaire (ou du moins «  lumi-
de Saint-Béat. Comme nom de famille, on
neuse ») dont on retrouve aussi le nom dans
trouve aussi Béatrix, avec des formes altérées
le site de Tombelaine, près du Mont Saint-
telles que Biétrix, Biatriz ou Biétriz. Beatrixe
Michel. Les pèlerinages qui s’y déroulaient
est une forme suisse contemporaine. Baetjse
à l’époque païenne précédèrentt la dévotion
se rencontre chez les Frisons. Ce prénom a été
chrétienne. La forme Bélime est plutôt à rat-
encore illustré par la communarde Béatrice
tacher au nom de Bélisama, « la très claire »,
Excoffon, la romancière Béatrice Beck et l’ac-
divinité correspondant chez les Gaulois à la
trice Béatrice Dalle.
Minerve latine. On a aussi allégué une déri-
BEATRIJS v. Béatrice vation à partir de la racine germanique bili,
BÉATRIX v. Béatrice
« doux, aimable ». Il y eut une sainte Béline,
vierge et martyre à Troyes au VIIe siècle.
BEATRIXE v. Béatrice L’abréviatif Bela ne doit pas être confondu

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Guide des prénoms3.indd 93 19/02/09 10:57:56


Belinda Dictionnaire des prénoms

avec Béla, qui est lui-même la forme hon- BÉNARD v. Bernard


groise d’Albert. C’est en 1907 que le Français BENEDETTO v. Benoît
Edouard Belin inventa le bélinographe.
BÉNÉDICT v. Benoît

BÉNÉDICTE v. Benoît
BELINDA
BENEDIKT v. Benoît
F. A. : Linda.
BENFT v. Benoît
O. : du german. bet, « brillant », et lind,
« doux » (étymologie controversée : il a pu BENIAMINO v. Benjamin
s’agir localement d’un diminutif de Bella). BENIGNA v. Bénigne

Dans l’histoire de Charlemagne, Belinda


est le nom de l’épouse de Roland. Peu uti- BÉNIGNE/BÉNIGNE
lisé par la suite, ce prénom a été remis en  (20 juin, 17 juillet, 1er novembre)
vogue par diverses héroïnes littéraires anglai-
F. A. : Benigno, Benigna, Binke, Benignus,
ses : Didon et Enée de Tate, Belinda (1801) de
Bénin, Bingela.
Maria Edgeworth, etc. En Allemagne, Herbert
O. : du latin benignus, « bienveillant,
Eulenberg publia en 1912 une tragédie inti-
bienfaisant ».
tulée Belinde. Belinda est aujourd’hui fréquent
aux États-Unis. En France, son entrée dans Prénom masculin et féminin qui fut notam-
l’usage semble due aux feuilletons télévisés ment porté par Bossuet (1627-1704). Saint
américains. Bénigne est un martyr du IIe siècle, honoré
BELINE v. Ombeline
à Dijon, dont toute la vie semble légendaire.
On le connaît par un passage de L’histoire des
BÉLINE v. Belin Francs de Grégoire de Tours. À l’origine de sa
BELITA v. Élisabeth légende se trouve le tombeau d’une divinité
BELL v. Bella
païenne « bienfaisante » (benigna), où se pro-
duisirent des miracles. L’Église prétendit voir
dans ce tombeau le sarcophage d’un saint,
BELLA dont la vie fut alors créée de toutes pièces.
Né à Smyrne, saint Bénigne aurait été chargé
F. A. : Belle, Bell.
d’évangéliser la France par saint Polycarpe.
O. : du latin bella, « belle ».
Oublié après sa mort, il serait apparu au VIe
Prénom attesté dès le IXe siècle sous une siècle à saint Grégoire, évêque de Langres et
forme autonome. Par la suite, il s’est agi sou- arrière-grand-oncle de Grégoire de Tours,
vent d’un diminutif d’Isabelle, Annabelle, pour lui indiquer l’endroit où se trouvaient
Arabelle, etc. Bella est un des personnages ses restes. À cet emplacement s’éleva bientôt
de Dickens dans Our Mutual Friend. La forme une basilique. Le culte du saint se répandit
Belle, dérivée du français (mais presque incon- ensuite dans toute la Bourgogne. Un autre
nue en France), est populaire en Angleterre et saint Bénigne, abbé de Vallombreuse, mourut
surtout aux États-Unis. en 1236.
BELLE v. Bella La forme Benigna se trouve en Allemagne.
Comme noms de famille, on trouve aussi
BELT v. Bertrand
Béligne, Bénin et Bérin. Des reliques attri-
BELTIG v. Bertrand buées à des saints dénommés Bénigne se
BEN v. Benjamin trouvent aujourd’hui dans plusieurs églises

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Benoît

du Calvados (Teurthéville-Bocage, Logues, BENOÎT/BENOÎTE


église Saint-Michel de Rouen, etc.).
F. A. : Bénédict,Bénédicte, Bettina, Benta,
BENIGNO v. Bénigne
Benito, Benedikt, Benft, Bennett,
BENIGNUS v. Bénigne Benedetto, Bento, Benz, Benita.
BÉNIN v. Bénigne O. : d
 u latin benedictus, « bien dit (bien
nommé), puis béni ».
BENITA v. Benoît
Aux temps anciens, benedicere, « bien dire »,
BENITO v. Benoît
avait (par opposition à maledicere « mal dire,
maudire  ») le sens de porter chance, d’où
BENJAMIN/BENJAMINE  (31 mars) l’étymologie secondaire, accentuée par la
F. A. : Beniamino, Veniamine, Benny, Ben, filière ecclésiastique. Benoît fut un nom de
Beathan. baptême très populaire en France pendant
O. : de l’hébreu ben’yamin, « fils de la main tout le Moyen Âge. Moins employé à partir du
droite (du côté qui porte chance) ». XVIe siècle, il est revenu dans l’usage courant
après la Première Guerre mondiale. Il fut spé-
Fils cadet de Jacob et Rachel, Benjamin est cialement à la mode vers 1940. Saint Benoît
dans la Bible celui qui accomplira les vœux de de Nurcie (480-547), qui fit abattre un temple
son père (Gen. 35,16-20). Au Moyen Âge, son d’Apollon pour construire à sa place le monas-
nom fut surtout utilisé par les Juifs. Benjamin tère du Mont-Cassin, en Italie, fut le fondateur
de Tudela fut un célèbre rabbin espagnol du de l’ordre des Bénédictins (d’où le nom de la
XIIe siècle, qui entreprit de longs périples Bénédictine, liqueur fabriquée à l’origine par
pour « dénombrer tous les Juifs d’obédience des moines de Fécamp). Ce saint, dont la vie
mosaïque répandus sur la surface du globe ». ne nous est connue que par un récit mêlé de
Benjamin se répandit ensuite dans le Nord légendes du pape Grégoire le Grand, est tra-
de l’Europe au moment de la Réforme. Il ditionnellement vénéré comme «  patriarche
eut beaucoup de succès dans les pays anglo- des moines d’Occident  ». Le trouvère anglo-
saxons, comme en témoignent, à des titres normand d’origine tourangelle Benoît de
divers, les noms de Benjamin Franklin, du Sainte-Maure écrivit vers 1180, sur l’ordre de
musicien Benny Goodman, etc. Henri II Plantagenêt, une Chronique des ducs de
Aux États-Unis, l’abréviatif Benny est resté Normandie de quelque 43 000 vers.
l’un des prénoms de prédilection en milieu
Les formes Bénédict et Bénédicte sont les
juif. En souvenir du récit biblique, le mot
formes anciennes. En Angleterre, Bénédict
«  benjamin  » désigne dans plusieurs lan-
et Benoît sont apparus avec la conquête nor-
gues européennes le dernier-né d’une fratrie.
mande. Benoît a très vite évolué en Beneit, puis
Le surnom familier de Big Ben, donné à la
Bennett, avant de donner naissance à divers
grosse cloche du Parlement de Londres, est
noms de famille, comme Bennie, Benson,
aussi une forme abrégée de Benjamin. Porté
Benn, Benyson, Benniman, etc. On trouve un
en France par Benjamin Constant, ce prénom
Benedick dans Beaucoup de bruit pour rien de
est également courant comme nom de famille
Shakespeare. Bennett, rare comme prénom,
(l’écrivain René Benjamin, auteur en 1924 de
reste courant aujourd’hui comme patronyme
Valentine ou la folie démocratique).
(on en compte plus de 255 000 aux Etats-
BENNETT v. Benoît Unis), le diminutif Ben étant le plus souvent
BENNO v. Bernard rapporté à Benjamin. En France, le nom est
BENNY v. Benjamin également fréquent comme nom de famille

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Bérenger Dictionnaire des prénoms

(l’écrivain Pierre Benoit, auteur de L’Atlantide, et empereur d’Occident, était le petit-fils


1919). Le philosophe Benedetto Croce, le de Louis le Pieux. Son neveu, Bérenger II,
théoricien socialiste français Benoît Malon, mourut en 966. Il existe un saint Bérenger,
l’homme d’État italien Benito Mussolini, fon- du XIe siècle, qui fut moine à Saint-Papoul,
dateur du fascisme, le révolutionnaire améri- dans le Languedoc. La reine Bérengère de
cain Benedict Arnold et le politicien mexicain Castille, morte en 1244, épousa le roi de Léon
Benito Juarez figurent parmi les célébrités Alphonse  IX. En Provence, Bérengière (ou
ayant porté ce nom. Citons aussi l’écrivain Berenguière) des Baux, dame de Marseille,
Benoîte Groult. Le cardinal allemand Joseph était la fille du prince Bertrand.
Ratzinger a été élu pape en 2005 sous le nom Une légende provençale, connue sous le
de Benoît XVI. nom de Prouesse du comte Bérenger, est rap-
BENTA v. Benoît
portée par Nostradamus. Elle met en scène un
chevalier inconnu qui défend l’honneur d’une
BENTO v. Benoît
femme injustement accusée, sans faire connaî-
BENVENIDA v. Bienvenu tre son nom. Cette «  prouesse  » se retrouve
BENVENUTO v. Bienvenu en Alsace et semble puiser son origine dans
les récits de la Table Ronde. Plusieurs com-
BENVIDA v. Bienvenu
tes de Provence portèrent le nom composé
BENZ v. Benoît de Raimond Bérenger. Parmi eux, il faut
BEPPO v. Joseph surtout citer Raimond Bérenger II qui, de
1142 à 1162, livra contre les seigneurs des
BÉRANGER v. Bérenger
Baux les célèbres «  guerres baussenques  ».
BÉRANGÈRE v. Bérenger Raimond Bérenger IV, fils d’Alphonse II et de
BEREND v. Bernard Garsende de Sabrant, épousa en 1219 Béatrix
de Savoie et mourut en 1245. Au XIIIe siècle,
BERENGAR v. Bérenger
Raimond Bérenger VI préserva la Provence de
BERENGARIA v. Bérenger la Croisade contre les Albigeois.
BERENGARIO v. Bérenger En Angleterre, on trouve dans le Domesday
Book (ou «  Livre du Jugement dernier  »,
BERENGARIUS v. Bérenger
grand inventaire des ressources anglaises réa-
lisé au XIe siècle à la demande de Guillaume
BÉRENGER/BÉRENGÈRE  (26 mai) de Conquérant) la forme Berengerius. Une
princesse espagnole nommée Berenguela (ou
F. A. : Béranger,
Bérangère, Berenger, Berengaria) épousa Richard Cœur de Lion.
Beringer, Berengar, Berengario, Le nom fut en usage outre-Manche durant
Berengaria, Berengarius, Berenguer. tout le Moyen Âge, sous la forme Berenger
O. : du german. ber, « ours », et gari, ou Berengier, avec la forme abrégée Benger
« lance ». attestée en 1201. Il sortit de l’usage à la fin
Prénom très répandu au Moyen Âge (il du XIVe siècle. En Allemagne, on connaît la
fut notamment porté par l’un des preux de forme Berengar, aujourd’hui peu utilisée. Au
Charlemagne), Bérenger est revenu à la mode Danemark, dès le XIIIe siècle, la forme Bengerd
en France dans les années 1980. Le pre- se rattache à un ancien bjorn-vaern.
mier élément de ce nom représente le cas- Bérenger de Tours était un théologien
régime (beren) du mot ber-, « ours » (anglais français du XIe siècle, dont la doctrine sur
bear, allemand Bär). Bérenger Ier, roi d’Italie l’eucharistie fut condamnée par plusieurs

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Bernard

conciles. Le chansonnier Pierre Jean de statuts en 1128. Mais depuis deux ou trois
Béranger, né en 1780, créa de nombreuses décennies, en France tout au moins, ce pré-
chansons patriotiques (dont Le roi d’Yvetot). nom est devenu beaucoup moins fréquent.
Citons également l’ethnographe provençal En Angleterre, où Bernard fut introduit par
L.J.B. Bérenger-Féraud et l’homme politique les Normands, les formes Barnard et Barnet
René Bérenger, mort en 1915, surnommé « le restèrent les plus usuelles jusqu’au XVe siècle,
Père la Pudeur » en raison de ses campagnes date à laquelle le a fut remplacé par un e dans
pour l’ordre moral. Dans le midi de la France, la prononciation populaire. En Allemagne, au
le nom de Bérenger a donné naissance à de Moyen Âge, Bernard fut surtout répandu dans
nombreux patronymes  : Bérenger, Béranger, le Nord, Il revint quelque temps à la mode
Baranger, Bérengier, Berenguié, Brenguier, à l’époque romantique. En Écosse, il semble
Bringuier, etc. tombé en défaveur depuis les années 1960. Le
BERENGER v. Bérenger
nom de Bernard vient toujours parmi les dix
noms de famille dérivés d’un prénom les plus
BERENGUER v. Bérenger
fréquents, après Martin, Thomas et Robert (le
BÉRÉNICE v. Véronique. physiologie français Claude Bernard, inven-
BERENIKE v. Véronique teur de la méthode expérimentale, l’auteur
dramatique Tristan Bernard, le Sud-Africain
BERHED v. Brigitte
Christian Barnard, qui réussit la première
BERILLO v. Béryl transplantation cardiaque, etc.).
BERINGER v. Bérenger BERNARDE v. Bernard
BERMOND v. Brémond BERNARDINE v. Bernard
BERMONDE v. Brémond BERNARDINO v. Bernard
BERNADETTE v. Bernard
BERNARDO v. Bernard
BERNADIN v. Bernard
BERND v. Bernard

BERNHARD v. Bernard
BERNARD
BERNICE v. Véronique
(23 janvier, 18 février, 20 mai, 15 juin, 20 août)
BERNIE v. Bernard et Véronique
F. A. : Barnard,
Bernadin, Bernadette, Bénard,
Bernhard, Berend, Barnd, Bernd, BERNY v. Véronique
Barney, Barnet, Bernie, Bernardo, BERONICO v. Véronique
Benno, Bernarde, Bernardino,
BERT v. Albert
Bernardine, Nadette.
O. : du german. bern, « ours », et hard, « dur, BERTA v. Berthe
courageux ».
BERTAIRE v. Berthier
L’un des prénoms les plus communs en BERTARIUS v. Berthier
Europe. Bernard a bénéficié, entre autres,
de la célébrité de saint Bernard de Clairvaux BERTELI v. Berthe
(1091-1153), qui fut le conseiller de plu- BERTELINE v. Berthe
sieurs papes et le prédicateur de la deuxième
BERTHA v. Berthe
Croisade. C’est également lui qui fit reconnaî-
tre l’ordre des Templiers, dont il rédigea les BERTHAIRE v. Berthier

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Berthe Dictionnaire des prénoms

BERTHE  (4 juillet) BERTHIER (29 mars, 22 octobre)


F. A. : Bertha,
Berta, Berteli, Bertl, Bertin, F. A. : Bertier,
Berthière, Bertière, Berthaire,
Bertille, Bertilie, Bertillon, Berteline, Bertaire, Bertarius.
Bertie. O. : d
 u german. bert, « brillant », et hari,
O. : du german. bert, « brillant, renommé ». « armée ».
Dans les pays germaniques, d’où provient Quoique d’origine germanique, ce prénom
ce prénom, Berthe est le nom moderne de à résonance médiévale n’a plus d’équivalent
l’ancienne déesse Perchta (ou Berchta), qui aujourd’hui en Allemagne, où l’on trouve en
joue un rôle très important, fin décembre et revanche Bertfried, Berthold, Bertolt, Bertolf,
début janvier, dans les traditions du solstice Bertwin, Bertwald et Bertulf. Au VIe siècle, un
d’hiver. Il s’agit à l’origine d’une divinité de roi de Thuringe porta le nom de Berthaire. Il y
la fertilité, liée aux activités féminines, qui eut aussi un saint Berthier (Bertarius), abbé et
porte en Scandinavie le nom de Holda et martyr au Mont-Cassin. Berthier se retrouve
apparaît dans les contes populaires, notam- encore comme nom de famille, au même
ment chez Grimm, sous le nom de Frau Holle. titre que Bertheron ou Bertheroux, parfois
Protectrice des jeunes filles et des nouveau- contractés en Bertron ou Bertroux. Prince de
nés, elle passe pour la patronne des fileuses. Neuchâtel et de Wagram, Louis Alexandre
On la retrouve dans le Jura sous le nom de Berthier (1753-1815) fut, sous l’Empire, le
« Berthe la fileuse », et l’on dit qu’au moment major général de la Grande Armée et l’un des
de Noël elle vient emmêler les fuseaux des favoris de Napoléon.
personnes peu soigneuses. En Allemagne et On ne doit pas confondre Berthier avec
en Autriche, de nombreux noms de lieux Berthold ou Berthoud, qui se rattache au ger-
(comme Berchtesgaden) conservent encore manique bert, « brillant », et waldan, « gou-
aujourd’hui son souvenir. La locution «  au verner, commander  », par l’intermédiaire
temps que la reine Berthe filait », rapportée par de formes anciennes comme Berchtovaldus
certains à la mère de Charlemagne, dite Berthe et Berthoaldus. Saint Berthold, originaire de
« aux grands pieds », dont la vie est entourée Limoges, partit pour la Croisade et entra au
de légendes, est une réminiscence inspirée du couvent du mont Carmel, en Palestine. Il
culte de Berchta. La fille de Charlemagne s’ap- mourut en 1188. Son frère Aymeric fut à la
pelait également Berthe. Elle épousa secrète- même époque patriarche d’Antioche.
ment Angilbert et lui donna deux fils, dont BERTHIÈRE v. Berthier
l’historiographe Nithard.
Barthold v. Berthier
Comme nom de baptême, Berthe est aussi la
forme abrégée de prénoms comme Norberte, BERTIE v. Berthe
Alberte, Bertfrieda, Berthegonde, Berthilde, BERTIER v. Berthier
etc. La racine bert a par ailleurs laissé des tra-
ces dans des noms de famille comme Berthes, BERTIÈRE v. Berthier

Berthod, Bertet, Berton, Brecht, Bertillon, etc. BERTILIE v. Berthe


La « Grosse Bertha » est le surnom donné au
BERTILLE v. Berthe
début de la Première Guerre mondiale, en
référence à Bertha Krupp, à un obusier géant BERTILLON v. Berthe
produit en Allemagne par les usines Krupp. BERTIN v. Berthe

BERTHÉLÉMY v. Barthélémy BERTL v. Berthe

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Bethsabée

BERTRAM v. Bertrand du XIXe siècle, époque à laquelle fut publié


BERTRÀN v. Bertrand le roman de Charlotte Riddel, George Geith
of Fen Court (1865), dont l’héroïne s’appelait
Beryl Molozane.
BERTRAND/BERTRANDE
 (6 septembre, 16 octobre) BERYLLA v. Béryl

BERYLLE v. Béryl
F. A. :Bertram, Bertràn, Beltig, Belt.
O. : du german. bert, « brillant », et hramm, BESS v. Élisabeth
« corbeau ». BESSIE v. Élisabeth
Dans la religion germanique, le corbeau BETH v. Élisabeth
était l’un des animaux favoris du dieu Odin,
ce qui explique la présence de la racine hramm
BETHSABÉE
dans de nombreux prénoms actuels. Bertrand
(Bertran) fut d’un usage courant au Moyen Âge. F. A. :Bathseba, Betsabea.
Il réapparut au XIXe siècle, après une longue O. : del’hébreu Bathsheba, « septième fille »
période d’oubli. Il fut porté notamment par (étymologie controversée).
Bertrand de Comminges (XIIe siècle), par le Dans la Bible, Bethsabée fut d’abord mariée
connétable Bertrand du Guesclin, adversaire à Urie. Le roi David, s’étant épris d’elle après
des Anglais durant la guerre de Cent Ans, et l’avoir surprise au bain, l’enleva et parvint à
par le philosophe anglais Bertrand Russell. l’épouser après avoir fait périr Urie (2 Samuel
Saint Bertrand, évêque de Comminges au 11-12). Elle fut la mère du roi Salomon. Le
XIe siècle, fit bâtir la cathédrale de la ville. « bain de Bethsabée » a inspiré de nombreux
Le troubadour périgourdin Bertran de Born peintres, dont Raphaël et Rembrandt. Prénom
(1140-1215), seigneur de Hautford, soutint remis à l’honneur par la Réforme, surtout en
successivement la cause de Jean sans Terre et Angleterre. Le diminutif Beth renvoie plutôt
de Richard Cœur de Lion. Les formes Bertram à Elisabeth.
et Bertrand sont utilisées concurremment en
Angleterre. La forme Beltig correspond au BETSABEA v. Bethsabée
breton. Le d final, d’usage courant, est un BETSEY v. Élisabeth
ajout tardif, non justifié par l’étymologie.
BETSY v. Élisabeth
BERTUS v. Hubert
BETTE v. Élisabeth

BÉRYL  (21 mars) BETTINA v. Benoît et Elisabeth

F. A. :Berylle, Berillo, Berylla. BETTRYS v. Béatrice

O. : du sanskrit veruliya, nom d’une pierre BETTY v. Élisabeth


précieuse (cf. le grec berullos et le français
BHALTAIR v. Gautier
« béryl »).
BIANCA v. Blanche
Dans le vocabulaire iranien, le mot beryl
veut dire « cristal ». On le retrouve dans l’alle- BIANCHETTE v. Blanche
mand Brille, « lunettes » (autrefois faites avec BIBIAN v. Vivien
du cristal), contraction de berille, auquel cor-
respond le français « bésicles ». Comme pré- BIBIANA v. Vivien

nom, Béryl ne semble pas remonter au-delà BIBIANE v. Vivien

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Bienvenu Dictionnaire des prénoms

BICHE v. Béatrice siècle vit naître le mathématicien et philoso-


BIDDIE v. Brigitte phe Blaise Pascal. Le prénom réapparut au
XIXe siècle, surtout dans les milieux populai-
BIEL v. Sibylle
res (cf. la comtesse de Ségur, Pauvre Blaise),
puis semble avoir à nouveau disparu. La
BIENVENU/BIENVENUE (30 octobre) forme Blas reste en vigueur en Espagne. Saint
F. A. :Benvenuto, Benvenida, Benvida. Blaise, évêque de Sébaste, en Arménie, aurait,
O. : d
 u latin benevenutus, « bien venu, bien lors de son martyre, été lacéré avec des herses
arrivé ». de fer, ce qui a fait de lui le patron des tisse-
rands et des cardeurs.
Prénom tombé en désuétude, qui fait par-
tie de la catégorie des «  prénoms de sou- En Allemagne, par un jeu de mots (le verbe
hait », comme Désiré, Aspasie, Bonaventure, blasen veut dire «  souffler  »), il est aussi
Successe, Venturin, etc. Il fut immortalisé devenu le patron des meuniers et des joueurs
par le célèbre orfèvre et sculpteur florentin d’instruments à vent. Il est en outre réputé
Benvenuto Cellini (1500-1571). Né à Uzel en guérir les affections de la vessie. Dans le Nord
1852, l’ingénieur français Fulgence Bienvenüe de la France, saint Blaise est invoqué contre
dressa les plans et dirigea les premiers travaux les convulsions, l’apoplexie et les maux d’es-
du métro de Paris. tomac. Les différentes traditions populaires
qui se rapportent à lui sont liées au cycle du
BILA v. Sibylle
Carnaval, durant lequel se déroule sa fête.
BILGEN v. Sibylle
BLAISETTE v. Blaise
BILL v. Guillaume
BLANCA v. Blanche
BILLIE v. Guillaume
BINE v. Jacques, Philippe et Sabin
BLANCHE  (3 octobre)
BINELE v. Sabin
F. A. : Bianca,
Blanca, Branca, Bianchette,
BINGELA v. Bénigne
Gwen.
BINKE v. Bénigne
O. : du german. blank, « clair, brillant ».
BIRGIT v. Brigitte
Blanche de Navarre épousa Sancho III de
BIRGITTE v. Brigitte Castille. Sa petite-fille, Blanche de Castille
BIRK v. Burkhard (morte en 1252), fut la femme de Louis VIII
BIRKLE v. Burkhard et la mère de Saint Louis. Elle conclut la
guerre des Albigeois par le traité de 1229, qui
BITZIUS v. Sulpice
attribuait à la France la moitié du comté de
BITZUS v. Sulpice Toulouse. Lors de la 7e Croisade, elle mit égale-
ment fin à la révolte des Pastoureaux. Blanche
BLAISE  (3 février) de Bourgogne épousa en 1308 le futur roi de
France Philippe le Bel, qui la répudia quinze
F. A. : Blasius,Blaisette, Blésilla, Bleaz, ans plus tard pour cause d’adultère. Prénom
Blas, Vlas. assez répandu au Moyen Âge, où la confusion
O. : d
 u latin blaesus, « qui bégaie », nom
semble s’être faite assez vite avec les dérivés
d’une famille romaine. du latin albus, « blanc ». Blanche pénétra en
Le prénom Blaise fut d’un usage assez fré- Angleterre lors du mariage de Blanche d’Ar-
quent entre le XIIIe et le XVIe siècle. Le XVIIe tois, petite-fille de Blanche de Castille, avec

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Bonaventure

un duc de Lancaster. Le prénom fut alors «  Dieu  » (Bohumil et Bohuslaw, chez les
constamment employé, de pair avec la forme Tchèques, sont respectivement identiques aux
italienne Bianca. En Espagne et dans les pays formes russes Bogumil ou Bogislaw, même
de langue espagnole, on fête ce nom de bap- sens que le français Théophile ou l’allemand
tême au jour de Notre-Dame-des-Neiges. Gottlieb, « qui aime Dieu », cf. aussi Bogdan,
BLANCHETTE v. Blanche
«  don de Dieu  »). Au XVe siècle, Bodmund
est également attesté dans les pays scandi-
BLANDIN v. Blandine
naves. Cependant, Bohémond renvoie plus
BLANDINA v. Blandine probablement au nom du peuple celtique des
Boïens (Bojer), qui a abouti plus tard à l’alle-
mand Baiern, « Bavière, Bavarois », par l’inter-
BLANDINE  (2 juin) médiaire du nom des Bajuwaren (peuplée de
F. A. : Blandina, Blandin, Blandino, Dina. Celtes à l’origine, la Bavière fut conquise aux
O. : du latin blandus, « flatteur ». Ve et VIe siècles par des populations venues
de Bohème, Quades, Marcomans et Boïens,
Prénom dont la vogue occasionnelle semble qui constituèrent un Etat sous domination
uniquement due à sainte Blandine, martyri- franque et prirent le nom de Bajuvares). Deux
sée à Lyon en 177 en même temps que saint archevêques de Trêves et sept princes francs
Pothin, dont la littérature dévote a perpétué le d’Antioche et de Tripoli portèrent le nom de
souvenir. En vieux-français, surtout méridio- Bohémond entre le XIIe et le XIVe siècle.
nal, « blander » ou « blandir » avait le sens de
« flatter », ce qui confirme l’étymologie. BOHEMUND v. Bohémond

BLANDINO v. Blandine BOHN v. Urbain


BLAS v. Blaise BOK v. Burkhard
BLASIUS v. Blaise
BOLDI v. Léopold
BLEAZ v. Blaise
BOLLA v. Ingeborg
BLÉSILLA v. Blaise
BONAVENTURA v. Bonaventure
BOB v. Robert

BOBBETTE v. Robert

BOBBIE v. Robert
BONAVENTURE  (15 juillet)

BOBBY v. Robert Bonaventura.


F. A. :
O. : dulatin bona, « bonne », et ventura,
BOËMUND v. Bohémond
« sort ».
Prénom expressif, qui formule pour l’enfant
BOHéMOND un souhait d’avenir heureux. Au XIIIe siècle,
F. A. : Boëmund, Bohemund. saint Bonaventure, général des Franciscains
O. : de boj, nom ethnique, et mund, (dont il rédigea les constitutions en 1260),
« protection ». fut surnommé le «  Docteur séraphique  ».
Philosophe et mystique d’inspiration augus-
La racine germanique bot, bod ou boto (vieil- tinienne, son œuvre comprend notamment
haut-allemand biotan, anglo-saxon biodan et une vie de saint François d’Assise.
bodan) a le sens de « messager, souverain ».
Boh est aussi la forme tchèque du russe bog, BONFACIO v. Boniface

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Boniface Dictionnaire des prénoms

BONIFACE  (5 juin) l’intermédiaire des exilés de Russie. Plusieurs


rois de Bulgarie se dénommèrent Boris, le
F. A. : Bonifacius,Bonfacio, Bonifas, plus célèbre étant Boris Ier, mort en 907, que
Bonifaz, Fatzel, Faas. l’Église a canonisé. L’opéra de Moussorgski,
O. : du latin bonus, « bon », et fatum, « sort,
Boris Godounov (1874), rappelle le souvenir
destinée ». du gendre d’Ivan le Terrible, qui fut régent,
Huit papes et deux saints portèrent ce nom. puis tsar de Russie (c’est à lui que l’on doit la
Saint Boniface, Anglo-Saxon dont le nom de création, en 1589, du patriarcat de Moscou).
naissance était Winfrieth, fut au VIIIe siècle Construit sur le modèle d’une tragédie de
l’un des évangélisateurs les plus acharnés Shakespeare, ce drame musical se fonde sur
de la Germanie. Il fut tué à Fulda par des une chronique de Pouchkine (1825), elle-
Frisons païens qui n’entendaient pas abjurer même inspirée d’une légende de la fin du
la foi de leurs ancêtres. Ce nom fut également XVIe siècle. Ce prénom a été porté par l’acteur
porté par Boniface VIII, dernier grand pape Boris Karloff et par le joueur de tennis alle-
du Moyen Âge, mort en 1303. Ayant porté mand Boris Becker. Citons également Boris
jusqu’à l’extrême la doctrine de la souverai- Eltsine, premier président de la Fédération
neté spirituelle et temporelle du Saint-Siège, de Russie après l’écroulement de l’Unionn
celui-ci s’opposa violemment à Philippe le Soviétique, mort en 2007.
Bel, qu’il finit par excommunier. Guillaume BORISKA v. Boris
de Nogaret et Sciarra Colonna le firent alors
arrêter lors de l’« attentat d’Anagni ». Utilisé BORKARD v. Burkhard

à partir du IVe siècle, Boniface fut assez cou- BOSO v. Burkhard


rant en Angleterre jusqu’au moment de la
BOSSE v. Burkhard
Réforme. Il fut surtout employé en France
vers 1850. Au XVIIIe siècle, dans la langue BRAM v. Abraham
populaire anglaise, un « boniface » désignait BRANCA v. Blanche
un aubergiste.
BRANDAN v. Brendan
BONIFACIUS v. Boniface
BREGGIE v. Hubert
BONIFAS v. Boniface

BONIFAZ v. Boniface
BRÉMOND/BRÉMONDE
BOPP v. Baptiste
F. A. :Bermond, Bermonde, Monde.
BORCHARD v. Burkhard O. : du german. bern, « ours », et mund,

BORCHERT v. Burkhard « protecteur ».

BORIA v. Boris Ce prénom provençal, aujourd’hui quel-


que peu tombé en désuétude, représente une
métathèse (modification phonétique) de l’an-
BORIS (2 mai) cien nom de personne germanique Brémond.
Ses formes les plus anciennes sont Berimund
F. A. : Boriska, Boria.
(Ve siècle), Bermund (IXe siècle) et Bremund
O. : du slave borotj, « guerrier, combattant ».
(XIe siècle). L’étymologie fait de Brémond un
L’un des rares prénoms masculins d’origine homme placé « sous la protection de l’ours »
russe porté dans plusieurs pays européens, (animal polaire, et donc royal). La dérivation
Boris a également gagné les États-Unis par à partir de berht, « brillant », est peu convain-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Brian

cante. rien à voir avec ces conquérants gaulois. Il tire


Pendant plusieurs siècles, Brémond a sur- son nom du ciseleur Charles Brennus, qui en
tout survécu comme patronyme. Brémond et fut le graveur en 1892 à partir d’un dessin du
Brémont se rencontrent toujours aujourd’hui baron Charles de Coubertin.
comme noms de famille, de même que
Brémontier (l’écrivain Yvonne de Brémond BRENDANO v. Brendan
d’Ars, l’abbé Henri Brémond, historien fran- BRES v. Brice
çais mort en 1933). On trouve aussi, comme
nom de lieu, un Brémont représentant une
contraction de «  bref mont  », c’est-à-dire BRIAN
petite colline.
F. A. : Bryan, Brien, Brion, Bryant, Briand,
BRENDA v. Brendan Briano.
O. : selon les uns, du celtique bri, « élévation,

BRENDAN (16 mai) hauteur, colline », selon les autres, du


celtique brigh, « force, puissance ».
F. A. :Brandan, Brendano, Brenda.
O. : du german. brand, « épée » (étymologie Prénom associé à l’histoire irlandaise, essen-
controversée). tiellement grâce au roi Brian Boroimhe (926-
1014), également surnommé O’Brien, qui fut
Récemment revenu à la mode en Irlande et le conquérant de l’Ulster et qui trouva la mort
en Bretagne, ce prénom fut très populaire en à la bataille de Clontarf. Les deux dérivations
pays celtique à partir du Xe siècle, en raison étymologiques généralement alléguées sem-
de la grande diffusion de La navigation de saint blent liées. La racine bri- ou brig- se retrouve
Brendan, ouvrage relatant la découverte au VIe dans des noms de famille comme Brián,
siècle d’« îles merveilleuses » situées au-delà Briáin, O’Brien, etc. En gaulois, on a brigá,
de l’Atlantique – il s’agissait probablement « forteresse, lieu élevé ». Le nom du peuple
de l’Amérique – par saint Brendan, devenu gaulois des Brigantes (« vaillants, élevés ») est
depuis le patron des navigateurs. de même provenance, et n’a évidemment rien
L’origine germanique de Brendan n’est pas à voir avec le mot français «  brigand  », qui
assurée. Localement, une confusion a pu se vient de l’italien.
produire avec l’ancien nom du héros celti- Le patronyme anglais Bryant (breton Briant,
que Bran (de bran, « corbeau »), patronyme Briand, Brient, Briend, Briendro, cf. le nom
«  mythique  » porté par de nombreux chefs de Chateaubriand ou d’Aristide Briand)
de guerre  : dans la tradition galloise, Brân, pénétra en Angleterre par l’intermédiaire
neveu de Beli Mawr, mène les Bretons en des Bretons qui accompagnaient Guillaume
guerre contre l’Irlande, Brennius, frère du le Conquérant. Il figure dans le Domesday
roi Belinus, conquiert à leur tête la Gaule et Book sous la forme Brienus. Ce prénom revint
l’Italie, Brennos et ses Gaulois dévastent la ensuite à la mode au XVIIIe siècle. En 1958,
Grèce jusqu’à Delphes, Brennus s’empare de Brian (plus rarement Bryan) venait au 9e rang
Rome en 365, etc. Brenda, dont Walter Scott des prénoms masculins en Écosse.
fit l’une des héroïnes du Pirate (1821), est un Le personnage Brian de Bois-Guibert évoqué
nom assez répandu en Écosse, en Angleterre par Walter Scott semble artificiel : « Brian »
et aux États-Unis. sans t est en effet typiquement gaélique.
Le bouclier de Brennus, trophée remis cha-
que année à l’équipe victorieuse du cham- BRIAND v. Brian

pionnat de France de rugby, n’a évidemment BRIANO v. Brian

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Brice Dictionnaire des prénoms

BRICE  (13 novembre) notamment par Robert Bruce (1210-1295), le


héros national écossais, et plus récemment par
F. A. : Bryce,Bricius, Brès, Brix, Brictius, les acteurs Bruce Lee et Bruce Willis.
Briz.
O. : d
 u celtique brigh, « force, puissance ». BRIEUX v. Brieuc

BRIGHID v. Brigitte
Saint Brice, successeur de saint Martin à la
tête de l’évêché de Tours, assura à ce nom gau- BRIGIDA v. Brigitte
lois une grande vogue au Moyen Âge, ce qui BRIGIDE v. Brigitte
explique qu’on le retrouve encore fréquem-
ment de nos jours dans beaucoup de noms de
famille, comme Brès, Bresset, Brisset, Brisson, BRIGITTE  (23 juillet)
Brissot, Brissaud, Brissard, Brissonneau, etc.
F. A. : Birgitte,
Brigide, Brigida, Bridget,
Il fut très utilisé en Écosse, notamment aux
Berhed, Brighid, Birgit, Britta, Britt,
XIIe et XIIIe siècles. En Angleterre, on note le
Gitte, Bride, Biddie, Bridie.
diminutif Bricot, aujourd’hui disparu.
O. : du celtique brigh, « force, puissance ».
BRICIUS v. Brice
Fille du Dagda (équivalent du Jupiter gau-
BRICTIUS v. Brice
lois), la déesse celtique Brighid fut l’épouse de
BRIDE v. Brigitte Breas, la mère de Ruadhan et des fondateurs
BRIDGET v. Brigitte mythiques de l’Irlande, les Tuatha dé Danann.
Elle était la divinité la plus révérée par les
BRIDIE v. Brigitte
Irlandais à l’époque du paganisme. La plupart
BRIEG v. Brieuc de ses attributs se reportèrent sur le person-
BRIEN v. Brian nage de sainte Brigitte ou Brigide (v. 453-523),
fondatrice du monastère de Kildare et princi-
BRIÈS v. Brice
pale patronne de l’Irlande, selon un processus
semblable à celui dont sainte Anne fut l’objet
BRIEUC  (1er mai) en Bretagne. Ce transfert de dignité explique
les innombrables légendes véhiculées par le
F. A. :Brieux, Brieg.
culte de sainte Brigitte, qui inspira pendant
O. : du celtique brigh, « force, puissance », et
plusieurs siècles une grande quantité de noms
magl, « accroître ».
de baptême en Europe.
La ville de Saint-Brieuc, dans les Côtes- En France, c’est surtout dans les régions du
d’Armor, conserve le nom d’un évêque de Nord et de l’Est que ce culte s’est répandu.
Bretagne qui vécut au Ve siècle et fonda un Il existe aussi une localité dénommée Sainte-
monastère sur l’emplacement de la cité Brigitte, dans le Morbihan. La vogue de ce
actuelle. Ce saint est aujourd’hui considéré prénom, quelque temps porté par le succès de
comme le patron des fabricants de sacs et de Brigitte Bardot, a toutefois nettement baissé à
porte-monnaie. partir de 1965. En Suède, le nom de Brigitte
À noter que Brieuse n’est pas la forme féminine s’est rapidement confondu avec celui d’une
de Brieuc, mais le nom d’un ancien village féo- sainte locale, Birgitta (1302-1374), fonda-
dal situé près de Cherbourg, d’où provenait l’un trice du monastère de Vadstena, dont le nom
des compagnons de Guillaume le Conquérant. était en fait une forme féminisée du nom de
C’est le nom de ce village qui a abouti, en son père, Birger Pedersen. En Allemagne et
Angleterre et en Écosse, au nom de Bruce, porté en Suisse, Brigitte devint un prénom courant

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Bruno

après le transfert, au VIIIe siècle, d’une partie Le nom de Brunehilde fut également porté
des reliques de la sainte irlandaise au monas- par une reine d’Austrasie du début du VIIe
tère alsacien de Honau. En 1843, une nouvelle siècle. Fille du roi wisigoth Athanalgilde
d’Adalbert Stifter, Brigitta, le remit à la mode. et grande rivale de Frédégonde, reine de
La forme anglaise Bridget, dérivée du vieux- Neustrie, Brunehilde régna sur l’Austrasie
français Brigette, est couramment employée pendant la minorité de son fils Childebert II.
depuis le XVIIe siècle. Elle eut tant de succès De culture romaine, elle tenta d’instaurer dans
en Irlande que le diminutif de Biddy finit par les royaumes francs les techniques administra-
désigner, dans la langue populaire anglaise du tives propres aux autorités de Rome. En 613,
XIXe siècle, les jeunes habitantes de ce pays. le fils de Frédégonde, Clotaire II, s’empara
BRION v. Brian
d’elle et la fit périr attachée à la queue d’un
cheval lancé au galop. La forme Brunehaut,
BRITT v. Brigitte
courante en France au Moyen Âge, résulte
BRITTA v. Brigitte d’une transformation analogue à celle qui, à
BRIX v. Brice partir de Mathilde, a abouti à Mahaut.

BRIZ v. Brice BRUNELLA v. Bruno

BRODERICK v. Rodrigue BRUNEQUILDA v. Brunehilde

BROEN v. Bruno BRUNETTA v. Bruno

BRONNE v. Bruno BRUNETTE v. Bruno

BROZ v. Ambroise BRUNETTO v. Bruno


BRUCE v. Brieuc BRUNHILD v. Brunehilde
BRUNE v. Bruno BRUNHILDA v. Brunehilde
BRUNEHAUT v. Brunehilde BRUNILDA v. Brunehilde

BRUNILDE v. Brunehilde
BRUNEHILDE
BRUNILLA v. Brunehilde
F. A. : Brunhilda, Brunhild, Brunehaut,
BRÜNNHILDE v. Brunehilde
Brunilda, Brynhild, Brunilde,
Brünnhilde, Brunequilda, Brunilla.
O. : du german. brunja, « cuirasse, armure », BRUNO/BRUNA  (6 octobre)
et hild, « combat »,
F. A. : Brune,
Brunette, Brunetta, Brunella,
Dans l’Edda scandinave, Brunehilde est le Broen, Bronne, Brunon, Brunetto.
nom de la plus célèbre des Walkyries, filles O. : du german. brunja, « cuirasse, armure ».
d’Odin. Pour la punir d’avoir désobéi, son
père la plongea dans un sommeil enchanté Dans la religion germanique, Bruno était
dont elle fut tirée par Siegfried (Sigurd). Ce l’un des surnoms d’Odin. Ce surnom fut
thème, exploité par Wagner dans L’anneau du pris comme dénomination ethnique par un
Nibelung, est aussi à l’origine du conte popu- ancien peuple du nord de l’Allemagne, les
laire de La Belle au bois dormant. Il faut y voir Brunons. Au Moyen Âge, il fut donc surtout
une transposition du mythe de l’aurore ou de populaire dans les pays de langue germani-
la « nouvelle année » éveillée à la fin de l’hiver que. Tombé par la suite en désuétude, il fut
par un héros solaire. remis à la mode par le romantisme et la litté-

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Burkhard Dictionnaire des prénoms

rature moderne de chevalerie. Il reste encore BURKHARD  (19 août, 14 octobre)


aujourd’hui utilisé en France (le présenta- F. A. : Burkhardt, Burkhart, Burghard,
teur de télévision Bruno Masure). Le moine Burchard, Burckardt, Burgard,
Brunon de Querfurt évangélisa l’Ukraine, la Burgaud, Burkert, Borkard, Borchard,
Pologne et la Prusse à la fin du Xe siècle. Saint Borchert, Burk, Bürk, Bürki, Bürge,
Bruno (1035-1101), né à Cologne, fut le fon- Buggo, Buck, Butz, Birk, Birkle, Bury,
dateur de l’ordre des Chartreux. En 1600, le Bok, Boso, Bosse, Buko, Busse.
philosophe italien Giordano Bruno, qui pro- O. : du german. burg, « forteresse,
fessait le panthéisme et affirmait l’éternité de protection », et hart, « dur, fort ».
l’univers, fut condamné à mort et brûlé vif à
Rome sur ordre de l’Inquisition. Prénom naguère très apprécié en Allemagne,
surtout au sud du Main. Saint Burkhard, venu
BRYAN v. Brian d’Angleterre à l’appel de saint Boniface pour ten-
BRYANT v. Brian ter de christianiser les Germains, fut le premier
évêque de Wurzbourg, dont il occupa le siège
BRYCE v. Brice
épiscopal pendant dix ans. Il se retira ensuite au
BRYNHILD v. Brunehilde monastère de Saint-Kilian et mourut en 754.
BUCK v. Burkhard
Burkhard est un nom fréquent dans la bran-
che souabe de la dynastie des Hohenzollern. Il
BUGGO v. Burkhard fut également porté par le Minnesänger Burkhart
BUKO v. Burkhard de Hohenfels (XIIIe siècle), le comte Burkhard de
Souabe, l’évêque et écrivain Burchard de Worms,
BULFON v. Wolfgang
mort en 1025. La forme Burchard s’est surtout
BUNNY v. Véronique répandue en Angleterre. En France, Burgard est
BURCHARD v. Burkhard aujourd’hui passé de mode. La forme Burgaud
se rattache plutôt au german. burg et wald. En
BURCKARDT v. Burkhard
Suisse, le patronyme Burckardt ou Burckhardt
BURGA v. Walpurge est fréquent (l’historien Jacob Burckhardt, le
politicien Carl Jacob Burckardt, né en 1891,
BURGARD v. Burkhard
l’orientaliste Johann Ludwig Burckhardt).
BURGAUD v. Burkhard
BURKHARDT v. Burkhard
BÜRGE v. Burkhard
BURKHART v. Burkhard
BURGHARD v. Burkhard
BÜRKI v. Burkhard
BURK v. Burkhard BURY v. Burkhard
BÜRK v. Burkhard BUSSE v. Burkhard
BURKERT v. Burkhard BUTZ v. Burkhard

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS MÉDIÉVAUX


Les prénoms à résonance médiévale sont aux prénoms régionaux, ils consttuent un
actuellement de plus en plus portés, principa- exemple de retour aux racines. En voici quel-
lement dans les milieux aisés. Parallèlement ques-uns, parmi ceux qui ont le moins vieilli.

GARÇONS Elfried Tankrède Ermeline


Emeric Thibaud Ethelburge
Abelin Enguerrand Tiphaine Ethelle
Adalbaud Estève Valdemar Eudeline
Adalbert Eudelin Walbert Fernande
Adelin Evrard Wilfrid Frédégonde
Adelphe Fernand Fulberte
Adémar Foulques FILLES
Gauberte
Agobart Fulbert
Gauthière
Aimeric Gaubert Abelinda
Géraude
Alaric Gaudéric Adalbaude
Adélaïde Godeliève
Albaric Gaudry
Albéric Gauthier Adèle Grimaude
Aldebert Geoffroy Adeline Guenièvre
Aldémar Géraud Adelphine Guérande
Aldred Godefroy Alanne Guillaine
Aldric Grimaud Aldeberte Hermance
Aldwin Guerric Aldegonde Hermelinde
Amalric Guillain Aliénor Hermine
Amaury Guillaume Alix Hildegonde
Ancelin Harald Allison Isaure
Ansfrid Hildeberg Alodie Iseult, Isolde
Arnaud, Hugues Ameline Javotte
Arnold Kevin, Kervin Arnolde Jodelle
Arthur, Artus Lambert Astrid Lamberte
Audry Lancelot Aude Ludivine
Aymond Landry Aymone
Ludovica
Baldric Liébert Bathilde
Mahaut, Mahault
Baldwin Lothaire Bérengère
Mathilde
Baudoin Ludovic Bertile
Mechthilde
Bérard Manfred Bertrande
Bérenger Mélusine
Méderic Brunehaut
Bertrand Norbert Edelburge Morgane
Brendan Odelin Edeline Odeline
Brice Odilon Edith Othilie
Cédric Reginald Edouardine Radegonde
Clovis Renaud Edwige Ségolène
Dagobert Romaric Elfriede Valtrude
Dietrich Ronald Elodie Walberte
Édouard Siegfried Enguerrande Winifred

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Dictionnaire des prénoms

CABESTAIN v. Cabestaing
C et Pétrarque, est en fait une adaptation locale
d’une légende dont on connaissait l’équiva-
CABESTAING lent en Europe dès la plus haute antiquité
(en Grèce, légende d’Atrée et de Thyeste chez
F. A. :  abestain, Cabestin, Capestaing,
C Sophocle). Il est identique, en particulier, à
Cabestano. l’histoire de Renaud de Coucy et de Gabrielle
O. : du latin caput, « tête, extrémité », et
de Vergy, épouse du sire de Fayel, que l’on
stagnum, « étang ». trouve dans le nord de la France.
Le personnage de Guillaume Cabestaing, Le nom de Cabestaing se retrouve dans plu-
dont le nom est occasionnellement utilisé sieurs toponymes comme Cabestan, près de
comme prénom, est célèbre en Provence. Nîmes, Cabestany (Pyrénées-Orientales) et
Originaire de Cabestang, aujourd’hui Capestang (Hérault).
Chabestang, entre Veynes et Serres, dans CABESTANO v. Cabestaing
la vallée du Buech, ce troubadour du XIIIe
CABESTIN v. Cabestaing
siècle fut d’abord amoureux de Bérengière
des Baux, pour qui il écrivit des poèmes. Il CÄCILIA v. Cécile
fut ensuite l’amant de Tricline Carbonnelle, CÄCILIE v. Cécile
épouse du seigneur de Castelnau, Raymond CAESAR v. César
de Roussillon. Ce dernier le tua et fit manger
CAETANO v. Gaétan
à son insu son cœur à Tricline, qui se donna
la mort en se précipitant dans le Buech après CAITLIN v. Catherine
avoir appri la vérité. Il s’ensuivit une guerre CAJETAN v. Gaétan
entre Raymond de Roussillon et le roi d’Ara-
CALLA v. Callixte
gon, Alphonse, qui, pour venger Cabestaing,
fit raser le château du seigneur de Castelnau. CALLIO v. Calliope
Les corps des deux amants furent ensevelis CALLIOPA v. Calliope
dans le même tombeau, après avoir reçu de
magnifiques funérailles. Recherchée en 1769,
la tombe ne fut jamais retrouvée. Ce récit,
CALLIOPE/calliope (7 avril, 8 juin)
rapporté notamment par Papon (Cabestaing), F. A. : Calliopio, Calliopa, Callio.
Boccace (Gardastain), Nostradamus (Cabestan) O. : du grec kalliopès, « qui a une belle voix ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Candice

Ce prénom, comme Camille et Dominique, Attribué aussi bien aux garçons qu’aux
peut être porté par les garçons aussi bien que filles, Camille était, à Rome, un prénom reli-
par les filles. Dans la mythologie grecque, gieux exclusivement porté dans les familles
Calliope, mère de Linos et d’Orphée, est la nobles. Dans l’Enéide de Virgile, Camille est le
muse de l’éloquence et de la poésie. Saint nom de la reine des Volsques. Ce fut aussi le
Calliope, dont la famille aurait été d’origine nom de la sœur des Horaces, dont le combat
sénatoriale romaine, est un chrétien de Cilicie, pseudo-historique contre les Curiaces repro-
exécuté en 304 sur l’ordre du préfet Maximin. duit un épisode classique de la mythologie
Il y a aussi une sainte Calliope, dont on ne indo-européenne. Au IVe siècle av. notre ère,
sait pas grand-chose et qui est peut-être un l’homme d’État Camille mérita le surnom de
doublon de son homonyme masculin. «  second fondateur de Rome  » après avoir
CALLIOPIO v. Calliope
chassé les Gaulois qui s’étaient emparés de la
ville.
CALLISTA v. Callixte En France, ce prénom fut surtout remis à
CALLISTE v. Callixte l’honneur au XVIIIe siècle (le révolutionnaire
Camille Desmoulins). Depuis, il n’a pas cessé
d’être utilisé, et connaît même aujourd’hui
CALLIXTE/callixte (14 octobre) un certain regain de faveur. En Angleterre,
F. A. : Calliste, Callista, Calla. où il apparaît occasionnellement depuis l’an
O. :  u grec kallistès, « très beau, le plus
d 1205, il connut une certaine diffusion après la
beau ». publication de Camilla (1796), dont l’auteur
était Mme d’Arblay, plus connue sous le nom
Dans la religion grecque, Callisto est une de Fanny Burney. On le rencontre aussi dans
nymphe appartenant à la suite d’Artémis. un épisode du Don Quichotte de Cervantès.
Aimée de Zeus, elle suscita la jalousie de Héra,
qui la transforma en ourse dans l’espoir de la CAMILLO v. Camille

faire tuer. Mais Zeus la plaça au ciel, où elle CAMILO v. Camille


devint la constellation de la Grande Ourse. CAMMIE v. Camille
Prénom tombé quelque peu en désuétude,
CANDA v. Candice
qui fut porté par un pape béatifié du début
du IIIe siècle. Il a donné naissance à quelques CANDACE v. Candice
noms de famille méridionaux comme Calix, CANDASE v. Candice
Cally, Calisti et Calisson. Calla, en Suède, est
plutôt un diminutif de Caroline.
CAMILA v. Camille CANDICE
CAMILL v. Camille F. A. : Candy,Kandaas, Candace, Candase,
CAMILLA v. Camille
Canda.
O. : d
 ’un terme éthiopien dont la signification
est inconnue.
CAMILLE/CAMILLE (14 juillet)
Distinct de Candide, ce prénom se rattache
F. A. : amilla, Camila, Cammie, Millie,
C à Candace, ancien titre dynastique éthiopien
Camill, Camillo, Camilo, Kamilka. désignant la mère du roi (cf. Pline, VI, 29  :
O. : d
 u latin camillus, nom du jeune homme regnam feminam Candacen). Il est utilisé en
qui, à Rome, assistait le prêtre au cours Angleterre depuis le XVIIe siècle. En 1675,
du sacrifice. il s’orthographiait Candase, mais se pronon-

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Candide Dictionnaire des prénoms

çait Candisse. La forme Candice, apparue Knut Eriksson (1167-1196). Il fut également
par la suite, se rencontre surtout aujourd’hui illustré par l’écrivain norvégien Knut Hamsun
aux États-Unis, ainsi qu’en Afrique du Sud, (né Knut Pedersen), auteur de Pan, Victoria,
sous la forme Kandaas. Les séries américaines La faim, etc., qui reçut le Prix Nobel de litté-
diffusées à la télévision l’ont fait entrer dans rature en 1920. La forme Canute est propre à
l’usage en France. l’Angleterre, où ce prénom fut introduit par
CANDIDA v. Candide
les Danois.
CANUTE v. Canut

CANDIDE  (3 octobre) CANUTO v. Canut

CAPESTAING v. Cabestaing
Candida, Candido.
F. A. :
O. : du latin candidus, « d’un blanc brillant ». CAPUCINA v. Capucine

Le prénom de Candide a surtout été rendu


célèbre par le conte philosophique de Voltaire, CAPUCINE
Candide ou l’optimisme (1759), dont le héros
F. A. : Capucina, Capucino.
démontre, réfutant l’optimisme outré que l’on
O. : du latin cappa, « cape, capuche ».
a prêté à Leibniz (représenté dans le roman
par son maître Pangloss), que « tout n’est pas Nom de fleur occasionnellement utilisé
pour le mieux dans le meilleur des mondes comme prénom à partir de la Révolution.
possibles ». Le mot est passé dans la langue La plante dénommée « capucine » doit elle-
courante pour désigner un jeune homme un même son nom à la forme de sa fleur, qui res-
peu innocent, tel Candido, le héros du roman semble à un capuchon, et spécialement à un
du même nom du Sicilien Leonardo Sciascia. capuchon de moine (cf. le nom des Capucins,
Candida, nom de l’héroïne d’une pièce de branche de l’ordre des Franciscains fondée au
Bernard Shaw, est peu employé en Angleterre, XVIe siècle par Matteo de Bascio, qui repré-
où l’on rencontre plutôt Candace et Candice sente un emprunt à l’italien cappuccino).
(v. notice), avec les abréviatifs Candee, Candie
CAPUCINO v. Capucine
et Candy.
CARA v. Carine
CANDIDO v. Candide
CARADEC v. Karadeg
CANDY v. Candice
CARADEUX v. Karadeg
CANUE v. Canut
CARADOC v. Karadeg

CARINA v. Carine
CANUT (19 janvier)
F. A. : Knut, Canute, Canuto, Knud.
O. :  u german. knutr, « hardi, résolu »
d CARINE
(étymologie controversée : une dérivation  ara, Carina, Karin, Karine, Karina,
C
F. A. :
à partir du substantif scandinave knut, Karen.
« nœud », est également possible). O. : du latin carus, « cher, bien-aimé ».

Knut ou Knud fut le nom de plusieurs L’empereur romain Carin (Marcus Aurelius
grands souverains de l’Europe du Nord, Carinus) était le fils de Carus. Il succéda à
notamment Knut le Grand (995-1035), roi son père avec son frère Numérien en 283,
d’Angleterre, de Norvège et du Danemark, et et mourut assassiné deux ans plus tard.

110

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Casimir

Considéré aujourd’hui comme un prénom de Prosper Mérimée, qui a également inspiré


typiquement scandinave, en dépit de son ori- en 1949 un ballet de Roland Petit. La can-
gine latine, Carine (ou Karine) s’est très sou- tate Carmina burana, due au compositeur
vent confondu avec des formes abrégées de allemand Carl Orff, fut créée à l’Opéra de
Katarina (ou Katharina) et Catherine. Dans Francfort en juin 1937.
les pays celtiques, il s’est également télescopé CARMENCITA v. Carmen
avec un autre nom, dérivé du gaélique caraid,
« ami ». En Suède, Karin venait en 1900 au CARMINA v. Carmen
15e rang des prénoms féminins. Le nom a CARMINE v. Carmen
ensuite gagné l’Allemagne, où il devint très à
CARNACION v. Incarnación
la mode en 1940. Le maréchal Goering avait
donné à son domaine de campagne le nom CAROL v. Charles
de « Carinhall » en souvenir de sa première CAROLA v. Charles
épouse. Ce nom a eu la faveur des Français
autour de 1970. En Angleterre, la forme Cara CAROLE v. Charles

est d’un usage assez récent CAROLIN v. Charles


CARITO v. Charles CAROLINE v. Charles
CARL v. Charles CARSTA v. Christian
CARLA v. Charles CARSTEN v. Christian
CARLINE v. Charles
CASANDRA v. Cassandre
CARLO v. Charles
CÄSAR v. César
CARLOMAN v. Charles

CARLOS v. Charles
CASIMIR (4 mars)
CARLOTTA v. Charles
F. A. : Kasimir,
Kasmira, Casimiro, Cass,
CARLYLE v. Charles Cassie, Cassy, Casper.
CARMA v. Carmen O. : du polonais kasimierz, « qui établit la
paix ».
CARMEN (16 juillet) Jugé parfois amusant, voire impertinent, ce
prénom (dont l’origine remonte au vieux-slave
 armina, Carma, Carmine,
C
F. A. :
kazatimiru) refait aujourd’hui timidement son
Carmencita, Charmaine.
apparition après avoir connu ses heures de
O. : du latin carmen, « chanson ».
gloire au XIXe siècle. Ce fut le nom de cinq rois
Prénom extrêmement fréquent en Espagne, et ducs de Pologne, dont Casimir III le Grand
où l’on rend ainsi hommage à Notre-Dame (1310-1370), fondateur de l’université de
du Mont Carmel, monastère situé en Israël, Cracovie, et Casimir IV Jagellon (1427-1492),
au-dessus de la ville de Haïfa. L’ordre de qui fut le père de saint Casimir. Ce dernier, né
Notre-Dame du Carmel fut créé en 1155 par le 3 octobre 1458, était un personnage austère,
un groupe d’ermites latins installés dans cette qui s’imposait de sévères pénitences et refusa
région. La branche féminine des Carmélites a d’épouser la fille de l’empereur Frédéric III
été fondée par Jean Prieur en 1453. Carmen d’Allemagne. De santé fragile, il ne survécut
fut l’héroïne d’un opéra de Georges Bizet pas à ce régime et mourut de tuberculose à
(Carmen, 1875), tiré d’une célèbre nouvelle Grodno, à l’âge de vingt-cinq ans.

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Cassandre Dictionnaire des prénoms

Saint Casimir est le patron de la Lituanie, Thessalonice, sœur d’Alexandre le Grand. On


dont son frère fut l’un des grands-ducs. Il trouve une Cassandra dans Troïlus et Cressida,
fut également proclamé patron de la Pologne de Shakespeare. Dans la comédie italienne,
en 1602. Le nom de Casimir est évidem- Cassandre est un vieillard crédule, sans cesse
ment très courant dans le peuple polonais. mystifié par son entourage. Ronsard écrivit
En Allemagne, il fut aussi porté par Kasimir une Ode à Cassandre.
Edschmidt (1890-1966), auteur de Destins À noter que Sandra n’est pas un diminutif de
allemands. Il se propagea en France à partir de Cassandre mais d’Alexandra, que l’on trouve,
la fin du XVIIIe siècle. Le banquier et homme utilisé de façon autonome en Angleterre, en
politique Casimir Perier (1777-1832) fut pré- Finlande, dans l’ex-Yougoslavie et en Italie.
sident du Conseil en 1831. Son fils, Auguste En France, une petite fille née le 12 octobre
Casimir-Perier, homme politique lui aussi, fit 1979 avait été prénommée Cassancre à l’état
entrer ce prénom dans son patronyme ; son civil de Vierzon, dans le Cher. Ce prénom est
petit-fils, Jean Casimir-Perier, fut élu prési- aussi un patronyme, porté notamment par le
dent de la République en 1894. peintre et affichiste français Adolphe Mouron,
CASIMIRO v. Casimir
dit Cassandre, né à Kharkov en 1901.
CASSIANO v. Cassien
CASPAR v. Gaspard
CASSIE v. Casimir
CASPARA v. Gaspard

CASPER v. Casimir et Gaspard


CASSIEN/CASSIENNE  (13 août)
CASS v. Casimir
F. A. : Cassius, Cassio, Cassiano, Kassia.
CASSANDRA v. Cassandre
O. :  u latin cassius, « pauvre, démuni » (nom
d
d’une famille romaine).
CASSANDRE/CASSANDRE Saint Cassien, précepteur sous Julien
F. A. : Cassandra, Casandra, Sandi, Sandy, l’Apostat, aurait été tué par ses élèves qu’il
Kassandra. tentait de convertir à la religion chrétienne,
O. : du grec kassandra, « qui aide les ce qui lui a valu de devenir le patron des
hommes ». instituteurs et des écrivains. Un autre saint
Cassien est le patron de la ville de Bonn, en
Dans l’Iliade, Homère dit que la princesse Allemagne. Le prénom de Cassien est tombé
troyenne Cassandre, fille de Priam et d’Hé- en désuétude. Cassius se rencontre occasion-
cube, reçut d’Apollon le don de prédire l’ave- nellement aux Etats-Unis. Le boxeur Cassius
nir, à la condition de se donner à lui. La jeune Clay, après sa conversion à l’islam, a pris le
femme s’étant dérobée à sa promesse, le dieu nom de Muhammad (Mohammed) Ali.
décréta qu’elle conserverait son don, mais
CASSIO v. Cassien
que personne ne croirait à ses prédictions.
C’est ainsi que, pendant la guerre de Troie, CASSIUS v. Cassien
Cassandre annonce la défaite des Troyens CASSY v. Casimir
sans être jamais crue. Dans le langage cou-
rant, un « Cassandre » désigne quelqu’un qui
annonce toujours le pire, un prophète de mal- CASTOR (21 septembre, 8 novembre)
heur. Un roi de Macédoine, fils d’Antipatros, F. A. : Kastor,
Castorius, Castorie, Castrie,
porta également le nom de Cassandre. Il sou- Castoria, Castorien, Castorienne.
mit les Grecs à Megalopolis en - 318 et épousa O. : du grec kastôr, « castor ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Catherine

Tous deux fils de Léda et de Zeus, Castor CASTORIEN v. Castor


et Pollux, les Dioscures (en grec Dioskouroi, CASTORIENNE v. Castor
« fils de Zeus »), étaient chez les Grecs frères
CASTORIUS v. Castor
de Clytemnestre et d’Hélène. Natifs de Sparte,
où ils patronnaient les jeux gymniques, ils CASTRIE v. Castor
symbolisèrent la rivalité séculaire entre l’At- CATALINA v. Catherine
tique et la Laconie. Le mythe rapporte qu’au
CATERINA v. Catherine
cours de la guerre du Péloponnèse, ils évo-
luaient dans l’air, sous la forme de deux feux,
autour du gouvernail du stratège Lysandre. CATHERINE (24 mars, 29 avril,
Ces feux brillant au-dessus des navires par  25 novembre)
temps d’orage ont pris ultérieurement le F. A. : Catherinette, Cathia, Katia, Cathie,
nom de feux Saint-Elme, dénomination où Katy, Ketty, Katell, Katarina, Kate,
le nom Elme représente une contraction de Kittie, Katje, Cathleen, Kathlene,
Hélène, sœur des Dioscures. Castor et Pollux Katerine, Katrina, Catalina, Caterina,
accompagnèrent aussi les Argonautes dans la Catriona, Caitlin, Katinka, Trine,
quête de la Toison d’or. Zeus leur accorda la Trinette, Trina, Katalin, Käthe,
faveur de devenir chacun immortel un jour Trinelli, Katiouchka, Kalleke, Trinke,
sur deux. Ils devinrent alors la constellation Keet, Nine.
des Gémeaux. Castor et Pollux inspirèrent O. : du grec Ekaté, l’un des surnoms de la
aussi une tragédie lyrique à Rameau (Castor déesse Diane, très tôt confondu avec
et Pollux, 1737). Dans ces Dioscures grecs, katharos, « pur ».
dont le culte se répandit jusqu’en Sicile et
en Italie (à Rome, la classe équestre voyait Prénom à forte résonance chrétienne, qui
en eux ses patrons et célébrait leur fête le 15 doit l’essentiel de son succès au culte de
juillet), les spécialistes ont reconnu l’équiva- sainte Catherine, fille du roi de Cilicie, marty-
lent des jumeaux symboles d’abondance par risée vers 307 en Asie Mineure. Le nom s’est
redondance qui caractérisent la «  troisième d’abord répandu en Orient et en Russie. Les
fonction  » (fertilité, productivité) chez les Croisés le rapportèrent ensuite en Europe,
Indo-Européens (cf. les Açvins dans l’Inde où il se répandit un peu partout. Il est attesté
védique). pour la première fois en France au XIIe siècle.
Il y eut un saint Castor, évêque d’Apt en Pendant tout le Moyen Âge, sainte Catherine
Provence, au Ve siècle, ainsi qu’une sainte fut la patronne de la faculté de théologie de
romaine Castoria, honorée le 8 novembre. Le Paris. Elle est aussi la patronne universelle des
saint patron de la ville de Coblence se dénom- jeunes filles, comme en témoignent diverses
mait aussi Castor. En France, où le prénom locutions (les « catherinettes », « coiffer sainte
n’a jamais été très répandu, le nom de l’animal Catherine », etc.). Anciennement fêtée le 25
appelé « castor » a remplacé au XIIe siècle le novembre, elle a disparu du calendrier romain
vieux-français « bièvre » (cf. l’anglais beaver, en 1969. Le monastère Sainte-Catherine, fon-
l’allemand Bieber et le gaulois bebros, d’où le dée par Justinien en 530, se trouve dans le
nom de l’oppidum de Bibracte, sur les monts Sinaï.
Beuvray, ancien italien bevero, et celui de la En Allemagne, où le prénom est également
Bièvre, affluent de la Seine à Paris). très populaire, les formes Käthe et Käte ont été
mises à la mode par la Kätchen von Heilbronn
CASTORIA v. Castor (1810) de Heinrich von Kleist. En Angleterre
CASTORIE v. Castor et en Écosse, le diminutif Kitty a fini par acqué-

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Caton Dictionnaire des prénoms

rir une résonance péjorative (assez semblable CEBUS v. Eusèbe


à l’abréviatif français Catin) et a été remplacé CECCA v. François
par Kate. Katerina est également très fréquent
CECIL v. Cécile
dans les pays scandinaves.
Plusieurs grands personnages ont porté le
prénom de Catherine  : Catherine de Sienne CÉCILE  (22 novembre)
(XIVe siècle), Catherine de Médicis, la mys-  écilie, Cécilia, Cecil, Cecilius,
C
F. A. :
tique italienne Catherine de Bologne (XVe Célie, Célia, Sissie, Sisile, Sileas,
siècle), la Grande Catherine (née Sophie Sile, Cele, Cäcilie, Cäcilia, Ceese,
d’Anhalt-Zerbst), tsarine de Russie d’ori- Sisley, Cecily, Cecilio, Tsilia, Zilge.
gine allemande morte en 1796, Catherine O. : du latin caecus, « aveugle ».
d’Aragon, première femme du roi Henri VIII
d’Angleterre, etc. De 1946 à 1966, Catherine L’une des plus célèbres familles romaines
occupait le 3e rang des prénoms féminins. Sa se dénommait Caecilia. Fréquent en France
vogue, en France, est aujourd’hui nettement à partir du XIIIe siècle, Cécile fut introduit
retombée. en Angleterre par les Normands. Il y fut cou-
ramment attribué aussi bien aux filles qu’aux
CATHERINETTE v. Catherine
garçons. La mère du roi Richard III se pré-
CATHIA v. Catherine nommait Cecily et fut surnommée Proud Cis
CATHIE v. Catherine
(la « Fière Cis »). Chaucer donne également
ce nom à l’une des héroïnes de son Second
CATHLEEN v. Catherine Nun’s Tale. La famille de Lord Burleigh, ancien
ministre de la reine Elizabeth Ire, se dénom-
mait à l’origine Seissyllt, nom qui se confondit
CATON
avec la forme galloise de Cécile, Syssyllt, bien
O. : du latin catus, « sage, avisé ». qu’il s’agisse en fait d’une corruption locale
Caton l’Ancien (234-149 av. notre ére) fut du latin sextilius. Le diminutif Sisley fut très
l’un des plus remarquables hommes d’État de répandu au XIXe siècle.
l’histoire romaine. Il dénonça la décadence En Allemagne, à la même époque, Heinrich
des mœurs et prêcha la guerre contre les von Kleist publia une nouvelle intitulée Die
Carthaginois (delenda quoque Carthago, « et en heilige Cäcilie. Haendel composa en 1736 une
outre, il faut détruire Carthage »). Son arrière- Ode à sainte Cécile. Ce fut également le pré-
petit-fils, Caton d’Utique, s’opposa à César et nom d’une demi-sœur de Richard Wagner. En
se donna la mort après la défaite de Thapsus France, la forme Célie eut un certain succès
(46 av. notre ère). au XVIIIe siècle, soit comme prénom indé-
Le nom de Caton fut remis en vogue au pendant, soit comme diminutif de Céleste ou
moment de la Révolution. Les noms de famille Célestine. Elle revient à la mode sous la forme
français Caton, Cathon, Catheau, Catot ne Célia, qui fut aussi le nom de la sœur et de la
représentent pas des dérivés de Caton, mais mère du « Che » Ernesto Guevara.
correspondent plutôt à des abréviatifs de CÉCILIA v. Cécile
Catherine. CÉCILIE v. Cécile
CATORIENNE v. Castor CECILIO v. Cécile
CATRIONA v. Catherine CECILIUS v. Cécile
CEANAG v. Kenneth CECILY v. Cécile

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Céline

CÉDRIC CÉLESTINA v. Célestin

CÉLIA v. Cécile et Célestin


O. :  u vieil-anglais caddaric, « guerrier, chef
d
de guerre ». CÉLIE v. Cécile et Célestin

Ce prénom d’allure médiévale a été inventé CELINA v. Marc


par l’écrivain Walter Scott, qui fit de Cédric CELINDA v. Marc
l’un des héros d’Ivanhoé (1820). Son étymo-
logie est controversée : on a aussi allégué une
CÉLINE (21 octobre)
dérivation à partir du gallois ceredig, « aima-
ble ». Un des fondateurs semi-légendaires du Célinie, Celinia, Cylinia.
F. A. :
royaume de Wessex porta le nom de Cerdic. O. : du
latin marcus, « qui est voué à Mars,
La racine caddaric se retrouve également dans dieu de la guerre » (par l’intermédiaire de
le nom de Caradoc (ou Caradog), qui fut le Marcelline).
chef de la résistance à l’invasion romaine dans
Alors qu’il n’arrivait en 1971 qu’au 34e rang,
le Shropshire, et dont le nom de la ville de
le prénom de Céline s’est retrouvé en 1979 en
Cardigan conserve aujourd’hui le souvenir.
tête des prénoms féminins les plus attribués
Cédric eut beaucoup de succès en France
dans la ville de Lille, juste avant Stéphanie,
après la publication d’Ivanhoé, suivie par celle
Sabrina, Aurélie, Delphine, Caroline et
du roman de Hodgson Burnett, Le petit Lord
Virginie. Sa vogue s’est ensuite confirmé dans
Fauntleroy (1886), dont le héros se dénommait
toute la France au cours des années 1980 et
également Cédric (il y en a eu une adaptation
1990. On rattache parfois ce prénom, comme
à la télévision). Tombé ensuite en désuétude,
Céleste ou Célie, au latin caelus, « ciel ». En
il est aujourd’hui redevenu très à la mode.
fait, il s’agit plus probablement d’un abrévia-
CEESE v. Cécile tif de Marcelline ou Marceline, attesté depuis
CELE v. Cécile longtemps déjà sous une forme indépendante.
Il fut porté notamment par la mère de Céline
CÉLESTA v. Célestin
(Louis-Ferdinand Destouches, 1894-1961),
CÉLESTE v. Célestin l’auteur de Voyage au bout de la nuit et de Mort
à crédit, qui en fit son nom de plume. Il existe
CÉLESTIN/CÉLESTINE (19 mai) deux saintes nommées Céline  : la mère de
saint Rémi de Reims, morte près de Laon vers
F. A. :
C
 éleste (14 octobre), Célie, Célia, 458, et sainte Céline de Meaux, qui fut l’une
Célesta, Célestina. des compagnes de sainte Geneviève.
O. : du latin caelestis, « céleste ».
En Angleterre, la forme Celina, fréquente
Prénom du XIXe siècle, tombé aujourd’hui dès le Moyen Âge, semble à première vue une
en désuétude. Saint Célestin, né en 1215 en adaptation de Céline. Mais d’autres explica-
Italie, fut élu pape en 1294. Il remit sa démis- tions ont été avancées. Il pourrait s’agir, après
sion deux mois après son élection, préférant chute de la voyelle initiale, d’une forme abré-
mener une vie d’ermite. Il mourut en 1296. gée du prénom médiéval anglais Ascelina
Quatre autres papes portèrent aussi ce nom. La (en français Asselin et Asseline), dérivé de la
Célestine ou Tragi-comédie de Calixte et de Mélibée racine germanique adal, « noble », ou d’une
(1499) est un roman dialogué aux allures de déformation du prénom, encore courant
critique des mœurs qu’on attribue générale- aujourd’hui, de Selena, que l’on rattache au
ment à Fernando de Rojas. La forme Céleste grec selêné, « la lune » (attribut de la déesse
semble aujourd’hui revenir dans l’usage. Artémis), voire d’une forme rattachée à Celia

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Celse Dictionnaire des prénoms

(Célie), prénom très courant dans les îles bri- Ce prénom se rencontre occasionnellement
tanniques autour de 1600, qui est un diminu- en France et en Belgique depuis le milieu
tif de Cecilia ou de Celesta. En Italie, Celina du XIXe siècle. Il tire son origine du nom
est d’ailleurs généralement perçu comme un des Celtes, dont l’étymologie est controver-
abréviatif de Cele ou Celestina. sée. Peuples indo-européens qui firent leur
CELINIA v. Céline
apparition en Europe centrale au IIe millé-
naire av. notre ère, les Celtes furent d’abord
CÉLINIE v. Céline et v. Marc
connus chez les Grecs sous le nom de Keltoi
CELSA v. Celse (Hérodote 2,33), puis, à partir du IIIe siècle,
sous celui de Galatai (cf. le nom des Galates,
CELSE peuple celtique dont le nom s’apparente à
celui des Galiciens, des Gallois, des Gaulois,
F. A. : Celsius,
Celso, Celsin, Celsa, des Wallons).
Celsina. Les Romains, quant à eux, désignaient tous
O. : du latin celsus, « sublime, généreux ». les Celtes sous le nom de Galli, à l’exception
Celse, philosophe romain du temps des des Celtes d’Asie Mineure, qu’ils appelaient
Antonins (au IIe siècle de notre ère), fut l’un des Galatae. Dans la religion grecque, il est dit
derniers représentants de la sagesse antique. Il que Galatée, « au corps blanc comme le lait »,
écrivit le Discours vrai (Logos alèthès), ouvrage fut aimée du cyclope Polyphème, auquel elle
aujourd’hui perdu ou détruit, dans lequel il préféra le jeune berger Acis. Galatée donna
dénonçait les chrétiens comme des éléments trois fils à Polyphème, dont les noms, Celtos,
désagrégateurs de la nation et du patriotisme Galos et Illyros, renvoient de toute évidence à
romains. Ce livre ne nous est connu que par des dénominations ethniques. Selon Diodore
les tentatives de réfutation dont il fit l’objet, de Sicile, le nom des Gaulois est identique à
notamment de la part d’Origène (Contre Celse, celui de Galatée.
248). Au siècle d’Auguste, il y eut également Cette étymologie paraît avoir été fabriquée
un médecin romain du nom de Celse (Aulus sur la base d’une proximité entre le nom des
Cornelius Celsus). Ses livres sur la médecine Galatai et celui de Galatée (de gala, génétif
de son temps (De arte medica) lui ont valu le poétique galatos, substitué à galactos, « lait »).
surnom de « Cicéron de la médecine ». Saint L’humaniste allemand Conrad Pickel, dit
Celse passe pour avoir été l’un des premiers Celtes ou Celtis (1459-1508), fut le premier
martyrs de Milan. On doit à l’astronome et des poètes lauréats couronnés par l’empereur
physicien suédois Celsius Anders une échelle Frédéric III.
thermométrique qui porte toujours son nom CELTICUS v. Celtica
(les « degrés Celsius »).
CELTIE v. Celtica
CELSIN v. Celse

CELSINA v. Celse CELTIK v. Celtica

CELSIUS v. Celse CELTIQUE v. Celtica


CELSO v. Celse
CENCIO v. Vincent

CENTE v. Vincent
CELTICA
CENTINA v. Vincent
 eltique, Celtie, Celtik, Celticus.
C
F. A. :
O. : du grec keltos, « celte ». CENTINUS v. Vincent

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Chantal

CERIDWEN Italie. Dans le Midi, il a d’ailleurs laissé sa


trace dans plusieurs noms de famille, comme
F. A. : Keridwen, Kerridwen. Césari, Césarini, Césaire, Cézard, etc. Ce nom
Dans la tradition galloise, la magicienne est aussi utilisé aujourd’hui pour désigner un
Ceridwen, épouse de Tegid Foel, est la mère personnage autoritaire (cf. le « césarisme »).
d’une fille nommée Creirfyw et d’un fils, Au XIXe siècle, le prénom de César fut assez
Morfran, qu’on surnommera Afagdu, « enfer ». fréquent, parfois même en association avec
Déesse de l’inspiration, elle demanda au for- Jules  : on connaît, chez Balzac, la figure de
geron Gofannon de lui fabriquer un chaudron César Biroteau (1837) ou le César de la célèbre
pour fabriquer une potion magique pour son trilogie marseillaise de Marcel Pagnol.
fils, mais c’est Gwyon Bach qui s’en empara. Le nom de l’opération dite «  césarienne  »
Lancée à sa poursuite, la déesse accouchera, tient au fait que, d’après les chroniques de
au terme de toute une série d’aventures et de l’époque, Jules César (Caius Julius Caesar)
métamorphoses animales, d’un garçon qui aurait été mis au monde de cette façon. Le
recevra le nom de Taliesin, héros d’une autre mot se retrouve encore dans le nom de l’em-
célèbre légende galloise. Taliesin sera aussi pereur chez les Allemands (Kaiser) et les
le pseudonyme d’un poète du VIe siècle qui Russes (czar, tzar). Saint Césaire, évêque d’Ar-
vécut dans le nord-ouest de l’Angleterre, à les et primat des Gaules au début du Ier siècle,
la cour du roi Urien. Ceridwen se rencontre réunit plusieurs conciles provençaux. Le nom
occasionnellement aujourd’hui en Bretagne. de Césarée fut donné à plusieurs anciennes
villes romaines d’Asie Mineure (Césarée de
Cappadoce, aujourd’hui Kayseri, en Turquie).
CERISE Citons encore le peintre italien Cesare de
F. A. : Cerisette, Risette. Cesto, qui fut l’élève de Léonard de Vinci.
O. : du latin cerasum, « cerisier ». CESARE v. César
Nom de plante parfois utilisé comme pré- CÉSARIE v. César
nom. Cerise semble être entré dans l’usage
CESARIO v. César
au moment de la Révolution. On le trouvait
notamment au XIXe siècle, dans les milieux CESARIUS v. César
populaires, en région parisienne. CHANN v. Jean
CERISETTE v. Cerise

CÉSAIRE v. César
CHANTAL  (12 décembre)
O. :  om de lieu, puis nom de famille, utilisé
n
CÉSAR/CÉSARINE (12 janvier, 26 août) comme prénom.
F. A. : Césaire,Césarie, Cäsar, Caesar,
En 1592, Jeanne Frémyot, née à Dijon,
Serres, Cesare, Cesario, Cesarius,
épousa Christophe de Rabutin, baron de
Tzezar, Kesari, Kecha.
Chantal, petite localité de l’actuel dépar-
O. : du latin caesaries, « chevelu », très tôt
tement de Saône-et-Loire. Elle fonda par
confondu avec le nom de Jules César.
la suite, avec saint François de Sales, l’or-
Identifié de tout temps au titre que por- dre de la Visitation et fut canonisée sous le
tèrent les empereurs romains et leurs héri- nom de Jeanne de Chantal. La diffusion de
tiers, César revint à la mode au moment de ce prénom est due au culte de cette sainte,
la Renaissance, spécialement en France et en qui comptait saint Bernard parmi ses ancêtres

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Charles Dictionnaire des prénoms

et fut la grand-mère de Madame de Sévigné. le Grand »), que les Allemands appellent Karl
Peu répandu à l’étranger, Chantal a bénéficié der Grosse et qui fut au début du IXe siècle
d’une certaine vogue entre 1940 et 1965, sur- le créateur de l’empire d’Occident. Introduit
tout à Paris, en Bourgogne et en Savoie. Dans par les Normands en Angleterre, ce nom est
les années 1950, le prénom Marie-Chantal, devenu traditionnel dans la maison des Stuart.
popularisé par Jacques Chazot, désignait C’est encore aujourd’hui le nom du Prince de
fréquemment une jeune personne à la fois Galles, héritier de la Couronne. En Espagne,
snob et quelque peu évaporée. Le toponyme Carlos a bénéficié également de la popularité
Chantal est une forme limousine-auvergnate de Charles-Quint (1500-1558). Karl, nom à
du nom du Cantal, qui renvoie à la racine résonance royale en Hongrie et dans les lan-
indo-européenne kant, « pierre, moellon ». gues slaves, se répand en Allemagne surtout
CHARA v. Claire
à partir du XIVe siècle. En Suède, sur une
population globale de 9,2 millions d’habi-
CHAREL v. Charles
tants, on ne compte pas moins de 225 000
CHARLEMAGNE v. Charles personnes nommées Carlsson, c’est-à-dire fils
CHARLÈNE v. Charles de Charles.
Parmi les personnages historiques ayant
porté ce prénom, on peut citer Charles Martel,
CHARLES/CHARLOTTE
 (2 mars, 17 juillet, 4 novembre) maire du palais de Neustrie et d’Austrasie, qui
remporta en 732 la bataille de Poitiers, Charles
 harly, Charley, Charlot, Carl, Karl,
C
F. A. :
II le Chauve, signataire du traité de Verdun en
Charlemagne, Carloman, Carlo, 843, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne,
Carlos, Charlie, Carol, Carolin, le naturaliste Charles Darwin, le compositeur
Caroline, Carolus, Carola, Carole, Carl Maria von Weber, le politologue et juriste
Charlène, Charline, Charletta, Carla, Carl Schmitt, le philosophe Karl Jaspers, le
Cheryl, Sheryl, Cheree, Sherry, Lotta, géopoliticien Karl Haushofer, sans oublier
Lottie, Lola, Loleta, Lolita, Karlota, Charles de Gaulle, Carl Gustav Jung, Karl
Carlotta, Carline, Chick, Chuck, Marx, Charlie Chaplin (« Charlot »), Charles
Karel, Teàrlach, Halle, Jarl, Carito, Péguy, Charles Maurras, le terroriste Carlos (de
Lotte, Lini, Linchen, Charel, Sarel, son vrai nom Illitch Ramirez Sanchez), etc.
Karlouchka, Siarl, Carlyle, Kerdel,
La forme Charlotte, qui apparaît au
Korl.
XVe siècle, connut aussi un grand succès
O. : du german. harja, « armée ».
en Allemagne (cf. Thomas Mann, Lotte à
L’étymologie de ce prénom très commun Weimar) et en Angleterre. Elle fut illustrée par
est controversée. Charles pourrait aussi déri- Charlotte Corday, qui assassina Marat pendant
ver d’un mot germanique désignant l’homme la Révolution française, l’écrivain Charlotte
libre marié (vieil-haut allemand charal, Brontë, Charlotte de Belgique, impératrice
vieux-nordique karlar, anglo-saxon ceorlas, du Mexique au XIXe siècle, Lola Montes,
cf. l’allemand Kerl, «  luron, gaillard  »), que etc. Caroline est également un prénom très
l’on retrouve dans des noms de lieux comme fréquent en France. Les îles Caroline, dans
Karlburg ou encore Karlstadt. le Pacifique, reçurent ce nom en 1686, en
Porté par une bonne douzaine de rois et l’honneur de Charles II d’Espagne. Les deux
d’empereurs, Charles doit l’essentiel de sa États américains de la Caroline du Nord et de
renommée à Charlemagne (transcription la Caroline du Sud doivent le leur au roi de
francisée du latin Carolus magnus, «  Charles France Charles IX, sous le règne de qui des

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Christian

huguenots français vinrent s’installer outre- est aussi très fréquent en Angleterre, où Chloe
Atlantique. Les diminutifs Chick et Chuck se venait en 2004 en tête des prénoms féminins
rencontrent surtout aux États-Unis. Le nom anglais les plus portés.
de Charlemagne (dont le culte fut longtemps CHLOTHILDA v. Clothilde
célébré dans les écoles) n’est que rarement
CHLOTHILDE v. Clothilde
donné comme prénom.
CHOUCHA v. Suzanne
CHARLETTA v. Charles
CHRÉTIEN v. Christian
CHARLEY v. Charles
CHRÉTIENNE v. Christian
CHARLIE v. Charles
CHRIS v. Christian et Christophe
CHARLINE v. Charles
CHRISELDA v. Griselda
CHARLOT v. Charles
CHRISSY v. Christian
CHARLOTTE v. Charles
CHRISTE v. Christian
CHARLY v. Charles
CHRISTEL v. Christian
CHARMAINE v. Carmen
CHRISTELLE v. Christian
CHEREE v. Charles

CHERYL v. Charles
CHRISTIAN/CHRISTIANE
CHICK v. Charles  (27 juillet, 12 novembre)
CHIM v. Joachim F. A. : Christine, Christina, Christel,
CHIORI v. Melchior
Christelle, Chrétien, Chrétienne,
Christiana, Kristine, Kristina, Chris,
CHIORRINI v. Melchior Tina, Chrissy, Karsten, Carsten,
CHLODEHILDE v. Clothilde Carsta, Kerst, Kerstin, Kirsten, Stina,
Stinke, Stijn, Khristocha, Kristiane,
Christián, Cristiano, Christe,
CHLOÉ Christie, Kristian.
O. :  u grec chloè, « jeune plante, jeune
d O. : d
 u latin christianus, « chrétien, partisan
pousse ». du Christ ».
Dans l’Antiquité, le nom de Chloé était un Ce prénom, qui était à l’origine une pro-
titre donné à la déesse des moissons, Déméter. fession de foi, dérive du nom du Christ,
Il fut par la suite très populaire chez les poètes, par l’intermédiaire du grec khristos, traduc-
notamment chez Horace, et chez le romancier tion du mot hébreu signifiant « messie ». Le
grec Longus (IIIe ou IVe siècle de notre ère), à nom de «  chrétiens  » attribué aux disciples
qui l’on attribue le roman pastoral de Daphnis de Jésus, avec le sens de «  messianistes  »,
et Chloé. A l’époque contemporaine, ce fut semble à l’origine leur avoir été donné par
aussi le titre d’une célèbre chanson de George leurs adversaires, les premiers partisans de
Gershwin. Au XIXe siècle, Chloé était un pré- Jésus étant jusque là connus sous le nom de
nom très répandu chez les Noirs américains : «  Nazôréens  ». S’il faut en croire les épîtres
Harriet Becher Stowe donna d’ailleurs ce nom de saint Paul, ce nom serait apparu pour la
à la femme de son héros dans La case de l’oncle première fois à Antioche.
Tom (1851). Chloé est aujourd’hui très à la Christian a toujours été très populaire en
mode en France, depuis les années 1990. Il France, mais sa vogue a commencé à dimi-

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Christophe Dictionnaire des prénoms

nuer à partir de 1950. Les formes Kristel ou pays latins, où il a aussi bénéficié de la popu-
Christelle ont aujourd’hui plus de succès, larité de Christophe Colomb (1451-1506).
tandis que Christine reste très employé en En Angleterre, il n’a été d’usage courant que
association avec d’autres prénoms comme du XVIe au XVIIIe siècle. Les formes Chrystal
Marie-Christine. En Angleterre, la forme et Gillecriosd (gaélique) sont employées en
Christian(e) est peu utilisée. On lui préfère Écosse. Trois rois du Danemark ont aussi
Christine, qui semble être arrivé d’Italie au XIe porté ce nom.
siècle. Autrefois, on employait aussi le nom CHRISTOPHER v. Christophe
de Christabel (Coleridge, auteur de Christabel,
CHRYSTAL v. Christophe
1816), ainsi que la forme gaélique Cairistine.
Le nom de Carsten, aujourd’hui fréquent CHUCK v. Charles
dans toute l’Allemagne, était à l’origine la CIBILLA v. Sibylle
forme basse-allemande de Christian. On le CILLI v. Sibylle
rencontre donc surtout en Frise septentrio-
CINDERELLA v. Cindy
nale et dans la Basse-Saxe. En Suède, l’épouse
de saint Éric se dénommait Kristin. La forme CINDIE v. Cindy
finlandaise de ce prénom est Kristiina.
CHRISTIÁN v. Christian CINDY
CHRISTIANA v. Christian F. A. :Cindie, Cinderella, Sindy.
O. : diminutif de « Cinderella », traduction
CHRISTIE v. Christian
anglaise de Cendrillon.
CHRISTINA v. Christian
Le personnage de Cendrillon, créé par
CHRISTINE v. Christian Charles Perrault dans ses Contes (1697), eut
à l’époque moderne un grand succès dans
CHRISTOPHE  (25 juillet, 21 août) les pays anglo-saxons, après avoir été porté à
l’écran. L’histoire de cette jeune fille en butte
F. A. : Cristof,Christopher, Chris, Toffel, aux sarcasmes de sa marâtre et de ses sœurs,
Töffel, Kester, Chrystal, Cristobal, qui la relèguent près des « cendres » de la cui-
Cristoforo, Kristof, Dofig, Kristofer, sine (d’où son surnom), tire probablement ses
Kristofor, Kit. racines d’une légende remontant à la religion
O. : du grec khristos, « Christ, Messie », et celtique ou germanique. Cindy, utilisé comme
phoros, « qui porte ». prénom, n’est qu’un diminutif de Cinderella.
La légende veut que saint Christophe, né en Ce peut être aussi un abréviatif de Lucinde
Syrie au début du IIIe siècle, ait un jour porté ou Lucinda. En France, ce prénom s’est beau-
l’enfant Jésus sur ses épaules pour lui faire tra- coup répandu au début des années 1990,
verser une rivière – ce qui explique l’étymolo- principalement dans les milieux populaires et
gie. Invoqué autrefois contre les morts subites, sous l’influence des séries télévisées, sous la
saint Christophe est aujourd’hui considéré forme Cindy ou Cindie.
comme le patron des voyageurs et des auto- CINTHIA v. Cynthia
mobilistes. Ramené en Europe occidentale à CINTHIE v. Cynthia
l’époque des Croisades, ce prénom tomba peu
CINTIA v. Cynthia
à peu en désuétude, avant de revenir très en
vogue à partir de la Deuxième Guerre mon- CINZIA v. Cynthia
diale. Il a toujours été très employé dans les CIRILA v. Cyrille

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Claude

CIRILLO v. Cyrille CLAIRETTE v. Claire


CISKA v. François CLAODA v. Claude
CITA v. Zita CLARA v. Claire
CLAARTJE v. Claire CLARENCE v. Claire
CLAES v. Nicolas CLARENT v. Claire
CLAIR v. Claire CLARETTE v. Claire

CLARIE v. Claire
CLAIRE (2 janvier, 11 août, 8 novembre)
CLARINDA v. Claire
F. A. : Clara,
Clairette, Clarisse, Clarissa, CLARINE v. Claire
Clair, Clarent, Clarence, Clarrie,
CLARISSA v. Claire
Claro, Clarette, Clarie, Clarinda,
Clarine, Clarita, Chara, Klara, CLARISSE v. Claire
Sorcha, Claartje, Klaar. CLARITA v. Claire
O. : du latin clarus, « illustre, brillant ».
CLARO v. Claire
Les noms Clarus et Clara étaient déjà fré-
CLARRIE v. Claire
quents à Rome. Claire fut remis à la mode en
France par La nouvelle Héloïse (1761) de Jean-
Jacques Rousseau. En Angleterre, la forme CLAUDE/CLAUDE (15 février, 6 juin)
Clara, d’abord employée de façon sporadique,
F. A. : Claudia,Claudine, Claudie,
a connu une grande faveur au XIXe siècle. Il en
Claudette, Claudius, Claudio,
fut de même en Allemagne et en Italie. Utilisé
Claudien, Claudienne, Klaudia,
seul ou en association (Marie-Claire), Claire
Klavdia, Klavdi, Klavdei, Claoda,
était un prénom fréquent en France dans les
Cleda.
années 1940 et 1950 (la présentatrice de télé-
O. : du latin claudus, « boiteux ».
vision Claire Chazal). Il est aujourd’hui moins
utilisé, alors que la forme Clara est actuelle- Claudius était à Rome le nom d’une famille
ment très à la mode. illustre, qui aurait reçu ce sobriquet en raison
À la suite d’un calembour populaire, sainte du défaut physique d’un de ses ancêtres (cf.
Claire, fondatrice de l’ordre des «  pauvres le verbe français « claudiquer »). L’empereur
dames  » ou Clarisses, morte en 1253, est Claude (Tiberius Claudius Nero Drusus) fut
invoquée pour «  y voir clair  », c’est-à-dire l’époux de Messaline, puis d’Agrippine, qui
contre les maladies des yeux. En 1958, elle l’empoisonna. Le prénom masculin Claude
fut officiellement choisie par Pie XII comme fut courant dès le Moyen Âge en Lorraine,
sainte patronne de la télévision. Saint Clair, puis passa dans la langue populaire pour
patron des tailleurs, a bénéficié d’une inter- désigner un type de paysan d’où est issu, par
prétation du même genre. La veille de sa fête, déformation dialectale, le surnom péjoratif de
le 16 juillet, on allume encore aujourd’hui « godon » (« godiche » au féminin). Ce pré-
en Normandie des «  feux de Saint-Clair  », nom est également l’un de ceux que l’on a le
dont l’organisation est confiée à des « chari- plus employés en association avec Jean. Il est
tés  » locales. Ces pratiques ont visiblement passé de mode depuis quelques décennies.
recouvert d’anciennes coutumes païennes, Le féminin Claudia est apparu en
qui s’inscrivaient autrefois dans le cycle du Allemagne vers la fin du XVIIIe siècle, et
solstice d’été. connaît aujourd’hui encore un grand succès.

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Clélie Dictionnaire des prénoms

Au VIe siècle, la renommée de saint Claude de Clélia, née près de Bologne en 1827, fut la
Besançon (qui était en fait un abbé du monas- fondatrice d’une congrégation de religieuses
tère de Saint-Oyand, dans le Jura), patron des enseignantes. Elle mourut en 1870. Comme
marchands de jouets, gagna toute l’Europe. prénom, Clélie semble aujourd’hui revenir
C’est à lui que la ville de Saint-Claude doit timidement dans l’usage.
son nom. La variété de prune dite «  reine- CLEM v. Clément
claude » (en allemand Reneklod) doit son nom
CLEMENS v. Clément
à la reine Claude de France (1499-1524), qui
fut l’épouse de François Ier.
Ce prénom est implanté aussi depuis très CLÉMENT/CLÉMENCE (21 mars,
longtemps en Angleterre  : vers l’an 60, le  23 novembre)
poète latin Martial célébrait déjà la beauté F. A. : Clémentine,Klementine, Clementia,
d’une Claudia de Bretagne. Au Pays de Galles, Clem, Clemmie, Clemmy, Klemens,
Claudia est souvent considéré comme un Clim, Clemens, Clementius,
synonyme de Claude. En Suisse, la loi interdit Clémentin, Klinka, Klimka,
de donner Claude comme prénom isolé à un Clemente.
enfant de sexe masculin et oblige les parents O. : du latin clemens, « doux, clément ».
à choisir un second prénom déterminant clai-
rement le sexe de l’enfant. Prénom déjà en faveur chez les Romains,
Clément fut assez populaire au Moyen Âge.
CLAUDETTE v. Claude
Ce fut le nom de quatorze papes, parmi les-
CLAUDIA v. Claude quels Clément Ier, dont une légende dit qu’il
CLAUDIE v. Claude fut ordonné au Ier siècle par saint Pierre. On
lui attribue deux épîtres, dont seule la pre-
CLAUDIEN v. Claude
mière semble authentique. On appelle Pseudo-
CLAUDIENNE v. Claude clémentines 28 autres homélies rédigées en
CLAUDINE v. Claude grec qu’on lui attribuait autrefois. Clément
XIV (1705-1774) décréta, sous la pression
CLAUDIO v. Claude
des puissances européennes, la suppression
CLAUDIUS v. Claude de l’ordre des Jésuites (bulle Dominus ac
CLAUS v. Nicolas Redemptor noster, 1773). L’évêque et écri-
vain Clément d’Ohrid fut au Xe siècle l’un des
CLEDA v. Claude
évangélisateurs de la Bulgarie. Le dominicain
CLÉLIA v. Clélie français Jacques Clément, ligueur fanatique,
assassina le roi Henri III en 1589. Le nom a
CLÉLIE  (13 juillet) également été porté par d’autres personna-
ges illustres, comme le compositeur Clément
Clélia.
F. A. :
Philibert Léo Delibes (1836-1891), l’écrivain
O. : dulatin Clœlius, nom d’une famille
romantique Clemens Bretano (1778-1842),
romaine.
l’homme d’État britannique Clement Attlee,
Paru entre 1654 et 1660, le roman en dix le philosophe Clément Rosset.
volumes de Madeleine de Scudéry, Clélie, his- En Angleterre, la forme Clementia, avec le
toire romaine, qui eut une influence considéra- diminutif Clementina, aujourd’hui disparu,
ble sur son temps, renferme la célèbre « carte est attestée depuis l’an 1200. Supprimé au
du Tendre », symbole de la psychologie et de moment de la Réforme, le prénom de Clément
la topographie amoureuses. La bienheureuse est revenu en usage sous la reine Victoria.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Clorinde

La conquête de l’Ouest, aux États-Unis, a de page célèbre de ses Pensées, Pascal fait allusion
son côté popularisé la chanson Oh, my dar- au « nez de Cléopâtre ». Une sainte Cléopâtre,
ling Clementine. Clémentine fut aussi le titre qui n’a pas laissé beaucoup de traces, fut reli-
d’une non moins célèbre chanson de Maurice gieuse en Moscovie au Xe siècle.
Chevallier. La variété d’oranges appelée « clé- CLET v. Anaclet
mentine  » doit son nom au père Clément
CLETO v. Anaclet
(Vincent Rodier, mort en 1904), qui en produi-
sit les premiers exemplaires en 1892 en Algérie. CLIFF v. Clifford
Le nom de Clément est encore courant comme CLIFFA v. Clifford
patronyme (le poète et socialiste français Jean-
Baptiste Clément, auteur du Temps des cerises,
CLIFFORD
le cinéaste René Clément, etc.). On notera que
le diminutif Klinka a été accepté à l’état civil de F. A. : Cliffa, Cliff.
Lille en décembre 1980. Clémence et surtout O. : d’un ancien nom de lieu anglo-saxon.
Clément sont aujourd’hui redevenus très à la Le nom de Clifford est à l’origine un topo-
mode en France. nyme  : quatre villages anglais, tous situés près
CLEMENTE v. Clément d’une rivière ou de l’embouchure d’un fleuve,
CLEMENTIA v. Clément s’appellent ainsi. Clifford a commencé d’être
employé comme prénom en Grande-Bretagne
CLÉMENTIN v. Clément
durant le dernier quart du XIXe siècle. L’abréviatif
CLÉMENTINE v. Clément le plus usuel est Cliff (le chanteur Cliff Richard).
CLEMENTIUS v. Clément CLIM v. Clément
CLEMMIE v. Clément
CLEMMY v. Clément CLIMèNE
CLEOPATRA v. Cléopâtre O. : du grec klymenè, « célèbre, renommé ».
CLEOPATRAS v. Cléopâtre
Dans la religion grecque, Climène était la
fille de l’Océan, ainsi que la mère d’Atlas et de
CLÉOPÂTRE  (20 octobre) Prométhée. Aux États-Unis, ce prénom s’est
F. A. : Cleopatra, Kleopatra, Cleopatras, parfois confondu avec Clyde, qui perpétue
Patras. outre-Atlantique le souvenir de la rivière écos-
O. : d
 u grec kléos, « gloire », et patèr, « père ». saise du même nom. Il fut surtout porté au
sein de la communauté noire au XIXe siècle.
Cléopâtre représente le même nom que Ce peut être aussi un abréviatif de Célimène.
Patrocle, après inversion des deux éléments
CLODWIG v. Louis
qui le constituent. Ce nom fut porté par
plusieurs reines de Macédoine, de Syrie et CLORINDA v. Clorinde
d’Egypte. La plus célèbre, Cléopâtre VII, fille
de Ptolémée XIII Aulète, naquit en 69 av. CLORINDE
notre ère à Alexandrie. Sous son règne, de 51
F. A. : Clorinda.
à 30, sa beauté attira César, puis Antoine. La
O. : p
 rénom d’origine littéraire, à consonance
légende veut qu’elle se soit tuée en se faisant
latine.
mordre par un aspic après la défaite d’Antoine
à Actium. La dynastie des Lagides connut de C’est le poète italien le Tasse (Torquato
son temps sa plus grande extension. Dans une Tasso), né en 1544 à Sorrente, qui inventa

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Clothilde Dictionnaire des prénoms

ce prénom. Clorinde est en effet le nom de la faveur des Français, surtout en Normandie
l’une des héroïnes de La Jérusalem délivrée et dans le Nord. Après évolution du l en r, ce
(1575-80). On trouve des Clorinde ou des prénom a abouti au nom de famille Creut.
Clorinda en Italie, en Espagne, en France et CLOTILDA v. Clothilde
en Angleterre.
CLOTILDE v. Clothilde
CLOS v. Nicolas
CLOVIS v. Louis
CLOTAIRE v. Lothaire
CLOVISSE v. Louis
CLOTARIO v. Lothaire
COB v. Jacques
CLOTHILDA v. Clothilde
COBB v. Jacques

COBIE v. Jacques
CLOTHILDE  (3 juin)
COCHE v. Joseph
F. A. : Clotilde, Clotilda, Clothilda,
Klothilde, Chlodehilde, Chlothilde, COLAS v. Nicolas
Chlothilda, Tilde, Tilda, Tilla. COLE v. Nicolas
O. : du vieil-haut allemand (h)lût (german.
COLETTE v. Nicolas
hlod), « gloire, célébrité, renommée », et
hiltja (german. hilde), « combat ». COLIN v. Nicolas

COLINE v. Colomba
Sainte Clothilde, princesse burgonde née à
Lyon (ou à Genève) vers 475, était une fille COLLETTE v. Nicolas
du roi de Bourgogne Chilpéric. Elle épousa COLLIE v. Colomba
Clovis à Soissons en 493 et le convainquit
COLLY v. Colomba
d’abandonner l’arianisme pour embrasser le
christianisme. À la bataille de Tolbiac (496), COLOMAN v. Kilian
Clovis promit de se convertir au «  dieu de
Clothilde » s’il remportait la victoire. Devenue COLOMBA  (31 décembre)
veuve à moins de quarante ans, Clothilde
F. A. : Colombe, Colombine, Columba,
se retira à Tours, près du tombeau de saint
Martin, où elle mourut le 3 juin 545. Sa Collie, Colly, Coulombe, Coline,
dépouille fut réduite en cendres par précau- Colomban, Colombi, Colombat.
O. : du latin columba, « colombe, pigeon ».
tion au moment de la Révolution. Les cendres
furent ensuite placées dans l’église de Saint- Très commun en Italie et surtout en
Lei. À Paris, la basilique Sainte-Clothilde fut Espagne, ce prénom n’est guère connu en
construite entre 1846 et 1856. France que par l’œuvre de Prosper Mérimée
Très employé au Moyen Âge, ce nom (Colomba, 1840), dont l’héroïne est le sym-
(Chlotichilda chez les Francs) fut tiré de l’oubli bole et l’incarnation de l’âme corse. Il est éga-
où il était tombé par le romantisme littéraire. lement porté en Irlande, en souvenir de saint
La vogue du roman de l’écrivain allemand Colomban (v. 540-615), à qui l’on doit la créa-
Jean Paul (Johann Paul Friedrich Richter), tion de plusieurs monastères en Bourgogne,
Hesperus (1795), le remit en usage dans la en Suisse et en Italie. Un autre saint irlandais,
noblesse allemande. En Angleterre, Clotilda Colomba ou Columba, très populaire comme
n’est employé que de façon occasionnelle, thaumaturge, fut le fondateur du monas-
dans les milieux catholiques. Clothilde sem- tère de Derry. Outre-Atlantique, le nom de
ble aujourd’hui, tout comme Mathilde, avoir la ville de Columbus, comme ceux de l’uni-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Conan

versité Columbia (à New York), du district Conan ou Konan est un nom celtique bien
de Columbia, de la Colombie britannique et attesté, qui fut porté par plusieurs saints et
de la République de Colombie, perpétuent le souverains. Sur le plan étymologique, une
souvenir du navigateur Christophe Colomb. autre racine, phonétiquement proche, cun
Dans la comédie italienne, le personnage ou con, «  chien  », est également possible  :
de Colombine est en général une jeune fille en vieux-breton comme en vieux-gallois,
à l’esprit vif qui donne la réplique à Pierrot. « chien » avait un sens guerrier, ce qui expli-
En France, au XVIIIe siècle, ce nom désignait que qu’on retrouve cette racine sous la forme
aussi la fiente de pigeon (d’où le mot « colom- ci/cu ou ki/ku dans des noms comme Tanguy
bin  »). Le masculin de «  colombe  », «  cou- (« chien de feu ») ou Cuchulain (« chien du
lon », est l’ancien nom du pigeon. forgeron »), équivalent celtique d’Achille.
COLOMBAN v. Colomba Au Ve siècle, Conan Meriadec dirigea l’émi-
gration des Bretons vers l’Armorique et fit
COLOMBAT v. Colomba
adopter l’hermine dans l’héraldique bre-
COLOMBE v. Colomba tonne. Au VIIe siècle, Conan Moal, c’est-à-dire
COLOMBI v. Colomba «  Conan le Chauve  », fut l’un des chefs de
COLOMBINE v. Colomba
guerre du Pays de Galles. Saint Conan, évê-
que de l’île de Man en mer d’Irlande, mou-
COLUMBA v. Colomba rut en 648. Connu au Pays de Galles sous le
nom de Kynan, il est aujourd’hui l’éponyme
de Saint-Connan. Le nom de Conan, popula-
CÔME/COSIMA
risé par le film Conan le barbare, se rencontre
F. A. : Cosme, Cosmo, Cosimo, Cosimette. toujours à l’heure actuelle en Bretagne ; il est
O. : du
grec kosmos, « [harmonie de l’] même fréquent comme patronyme.
univers ». Réintroduit en Angleterre par les Bretons
Saint Côme, martyr du III siècle, est avec
e armoricains qui accompagnaient Guillaume
saint Damien le patron des médecins. En le Conquérant, Conan fit surtout souche au
Italie, la ville de Côme (Como) se trouve à Pays de Galles et dans le sud-ouest des îles
l’extrémité sud-ouest du lac du même nom, britanniques. D’usage courant entre le XIIe et
en Lombardie. Originaire de Florence, où il le XVIe siècle, il donna naissance à des patro-
naquit en 1462, le peintre Piero di Cosimo nymes tels que Connant, Conan, Conning et
(Piero di Lorenzo) est l’auteur d’intéressantes Connon. Il revint à la mode après la publi-
scènes mythologiques. La seconde femme de cation par James Macpherson des Poèmes
Richard Wagner, Cosima (mère de Siegfried et d’Ossian (1760). Le diminutif Conn dériverait
Eva), était la fille de Franz Liszt et de la com- de l’ancien celtique kunovals, « haut et puis-
tesse d’Agoult. En Bretagne, le nom de Cosmao sant  », que l’on retrouve chez Shakespeare
n’est pas une forme locale de Côme, mais un avec le personnage de Cymbeline. Le nom de
sobriquet désignant le « vieil homme » (mao, Cunobelinus figure aussi sur des monnaies
« homme, garçon »). Cosima se rencontre en britanniques de l’époque romaine. La forme
France occasionnellement. Conbelin se trouve, elle, sur d’anciennes ins-
criptions galloises. Au XIXe siècle, Sir Arthur
Conan Doyle, qui était d’origine galloise et
CONAN (28 septembre) irlandaise, créa le personnage de Sherlock
F. A. : Konan, Conon, Conn. Holmes. Félicité Angers, dite Laure Conan
O. : du celtique kuno, « haut, élevé, intelligent ». (1845-1924), auteur d’Angéline de Montbrun,

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Concepción Dictionnaire des prénoms

fut l’une des premières grandes femmes de prêtre à Spolète, aurait subi le martyre sous
lettres du Canada. Le célèbre roman de Roger Antonin, empereur de Rome de 138 à 161.
Vercel, Capitaine Conan (1934), a été porté à Le verbe «  concorder  », fréquent au Moyen
l’écran par Bertrand Tavernier en 1996. Âge, a perdu son sens d’origine au XVIe siè-
cle. À Paris, l’actuelle place de la Concorde
a été créée par Louis XV. Une ville du nom
CONCEPCIÓN de Concord se trouve aux États-Unis, dans
Conception, Concha, Conchita.
F. A. : le Massachusetts. On a surnommé « Concord
O. : dulatin conceptio, « conception, authors  » les écrivains membres du Club
procréation ». des transcendantalistes (Emerson, Thoreau,
Hawthorne) qui y sont enterrés. Signalons
Prénom extrêmement fréquent en Espagne
aussi, en Argentine, la ville de Concordia.
et en Amérique latine, où il est attribué
aux filles en l’honneur de la Vierge Marie CONCORDIA v. Concorde
(dont l’Église a proclamé dogmatiquement CONCORDIO v. Concorde
l’«  Immaculée Conception  »). Dans les
CONCORDIUS v. Concorde
pays de langue espagnole, jusqu’à une date
récente, le nom de Marie (Maria) était en effet CONELIUS v. Cornélien
si courant que, pour distinguer les porteurs, CONN v. Conan
on y adjoignait souvent des prénoms créés de
CONNIE v. Conrad
toutes pièces évoquant certains attributs de la
mère de Jésus : Concepción, Annunciata (en CONNY v. Conrad
référence à l’Annonciation), Assunta (en réfé- CONON v. Conan
rence à l’Assomption), Carmen (Notre-Dame
du Mont Carmel), Dolorès (Notre-Dame-des-
Sept-Douleurs), Mercedès, etc. Conceptión CONRAD/CONRADE (26 novembre)
est aussi le nom de deux grandes villes du F. A. : Conradin, Conradine, Conrard,
Chili central et du Paraguay. Conrart, Corradino, Corradina,
CONCEPTION v. Concepción Konrada, Kœnraad, Kurt, Curt, Curd,
CONCHA v. Concepción
Kuno, Kunz, Kohn, Conny, Connie,
Corrado, Conrado, Kord, Kœrt, Keno,
CONCHITA v. Concepción
Radel, Rädel, Räsch, Kœrtsje.
CONCORD v. Concorde O. : du german. chuon, « audacieux », et rad,
« conseil, conseiller ».
CONCORDE  (1er janvier, 13 août) Nom utilisé dans de nombreuses familles
royales et impériales germaniques, Conrad fut
F. A. : Concordia,Concord, Concordius,
au Moyen Âge extrêmement populaire. Dans
Concordio.
les pays de langue allemande, le mot est même
O. : du latin concordia, « paix, harmonie ».
passé dans la langue courante pour désigner
Chez les Romains, Concorde est une divi- «  tout un chacun, le citoyen moyen  »  : lors
nité allégorique personnifiant l’harmonie, la de la révolte des paysans de Souabe, en 1514,
bonne entente entre les époux, les familles et ceux-ci se dénommaient eux-mêmes der arme
les citoyens. Elle est aussi la sœur de la Paix, Konrad, «  le pauvre Conrad  » (on eut en
dont elle porte parfois les attributs  : la gre- France un phénomène analogue avec le mot
nade et le rameau d’olivier. Saint Concordius, « jacquerie », dérivé du prénom Jacques).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Cora

Le vers de Boileau, «  J’imite de Conrart de Byzance fut dénommée Constantinople.


le silence prudent  » (Epîtres), qui a donné Constantine, en Algérie, anciennement Cirta,
naissance à une locution populaire, est une lui doit également son nom. Plusieurs empe-
allusion à l’écrivain Valentin Conrart, dont reurs byzantins portèrent aussi le nom de
la maison fut le berceau de l’Académie fran- Constantin, ce qui explique que ce prénom
çaise et qui en fut aussi le premier secré- fut surtout populaire dans l’Église orthodoxe,
taire. Le dernier souverain de la dynastie des en Grèce et en Russie. Constance et Constant
Hohenstaufen, Konrad V, dit Konradin, roi de furent en France des formes courantes au XIXe
Sicile et de Jérusalem, fut décapité à Naples siècle. Considérées ensuite comme démodées,
en 1268, à l’instigation du pape. Il était âgé elles semblent être revenues à la mode ces
de vingt-quatre ans. Son souvenir a inspiré dernières années. Le lac de Constance, sur la
de nombreuses œuvres littéraires. À l’époque rive duquel se trouve la ville du même nom,
moderne, Konrad Adenauer (mort en 1967) s’appelle en allemand le Bodensee. La reine de
fut le premier chancelier de l’Allemagne fédé- France Constance de Castille fut la seconde
rale. femme de Louis VII.
CONRADIN v. Conrad CONSTANTA v. Constant

CONRADINE v. Conrad CONSTANTE v. Constant

CONRADO v. Conrad CONSTANTIN v. Constant

CONRARD v. Conrad CONSTANTINA v. Constant

CONRART v. Conrad CONSTANTINE v. Constant

CONSTANCY v. Constant CONSTANTINO v. Constant

CONSTANZA v. Constant

CONSTANT/CONSTANCE CONTRANO v. Gontran


 (14 février, 8 avril, 21 mai, 23 septembre)
COOTJE v. Jacques
F. A. : Constantin, Constantine, Constanza,
Konstanze, Constancy, Constanta,
Constantina, Constantino, CORA  (18 mai)
Konstantin, Costantino, Costin, F. A. : Corinne,Coralie, Coraline, Corine,
Constante, Costante, Stan, Stans, Kora, Corella, Corette, Corrina,
Konstantsia, Dina, Dine. Correne, Corina, Corien.
O. : du latin constans, « constant, fidèle à lui- O. : du grec korè, « jeune fille ».
même ».
Dans la religion grecque, Cora était l’épi-
Prénom à résonance chrétienne, qui fut thète de Proserpine, fille de Jupiter et de
longtemps l’équivalent d’une profession de foi. Cérès, déesse des profondeurs de la terre (ce
Constantin (306-337), fils de sainte Hélène qui lui valait de patronner à la fois les Enfers
et de Constance Ier Chlore (Flavius Valerius et les travaux agricoles). La poétesse grecque
Constantius), fut le premier empereur romain Corinne (Korinna) fut au VIe siècle av. notre
converti définitivement au christianisme. ère la maîtresse de Pindare et fut surnommée
Devenu maître de l’Empire, il condamna les la « Muse lyrique ». Corinne fut également le
partisans d’Arius au concile de Nicée (325), nom sous lequel Ovide (43-17 av. notre ère)
avant de se rapprocher d’eux pendant quel- chanta la femme qu’il aimait. Ce sont les poè-
que temps. C’est en son honneur que la ville tes des XVIIe et XVIIIe siècles qui, s’inspirant

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Corentin Dictionnaire des prénoms

d’Ovide, remirent Corinne à la mode. L’œuvre CORNELA v. Cornélien


de Mme de Staël, Corinne ou l’Italie (1807), CORNÉLI v. Cornélien
ainsi que Le dernier des Mohicans (1826) de
CORNELIA v. Cornélien
James Fenimore Cooper, accentuèrent ensuite
sa faveur. En France, Corinne a été un pré- CORNÉLIE v. Cornélien
nom courant jusque vers 1940 (la chanteuse
Cora Vaucaire). CORNÉLIEN/CORNÉLIENNE
CORALIE v. Cora  (2 février, 16 septembre)
CORALINE v. Cora F. A. : Cornelius,Cornelia, Corneille,
CORELLA v. Cora Cornélie, Cornely, Cornille,
Cornell,Cornel, Cornall, Cornelio,
Cornie, Cornil, Nellie, Nelly, Nelia,
CORENTIN (12 décembre) Nele, Cornela, Cornéli.
F. A. : Kaourintin, Corentino, Curi, Tin, O. : d
 u latin Cornelius, nom d’une famille
Kaou. romaine, confondu par la suite avec le
O. : du celtique carent, « parenté, entourage » nom latin du « corbeau », cornix.
(mot de même origine que le latin carus). Mère de douze enfants, Cornelia, fille de
Prénom très courant en Bretagne jusqu’à la Scipion l’Africain, qui vivait au IIe siècle av.
fin du XIXe siècle. Saint Corentin (475-555) notre ère, est souvent présentée comme le
fut le premier évêque et le patron de Quimper. type idéal de la matrone romaine. Cornelius
L’appellation Quimper-Corentin fut d’ailleurs fut aussi le nom de l’écrivain et orateur
remise à la mode par La Fontaine. Aux XVIIIe romain Lucius Cornelius Sisenna (v. 120-67
et XIXe siècles, « Corentin » désignait souvent av. notre ère) et de l’historien latin Cornelius
un Breton dans le reste de la France, avec une Nepos (v. 99-24 av. notre ère), auteur du De
tournure parfois péjorative qui a peut-être excellentibus ducibus, à qui l’on doit l’introduc-
contribué à le faire sortir de l’usage. En tant tion du genre biographique, repris plus tard
que héros breton, Corentin est exalté par La par Plutarque et Suétone.
chasse aux loups, célèbre chanson des Chouans En France, Cornélien et Cornélienne, avec
(« Où t’en vas-tu, mon Corentin… »), et par leurs diminutifs, furent surtout en usage aux
une bande dessinée moderne, due à Paul XVIe et XVIIe siècles. Saint Corneille est un
Cuvelier. Avec le réveil identitaire, ce prénom centurion romain, dont la légende dit qu’il fut
redevient aujourd’hui à la mode en Bretagne. baptisé par saint Pierre (Actes des apôtres, 10)
et qu’il pétrifia, en Bretagne, une légion toute
CORENTINO v. Corentin
entière. L’ Église l’a canonisé sous le nom de
CORETTE v. Cora Cornély ou Cornéli. Représenté fréquemment
CORIEN v. Cora à côté d’un taureau, il était invoqué contre
CORINA v. Cora
l’épilepsie et surtout comme protecteur des
bêtes à cornes. Ce saint guérisseur « cornu »
CORINE v. Cora a en fait repris à son compte les attributs
CORINNE v. Cora du dieu celtique Cernunnos, qui patronnait
CORNALL v. Cornélien
l’abondance et la protection, et que l’on repré-
sentait en général portant sur sa tête des bois
CORNEILLE v. Cornélien
de cerf. Son culte, centré en Bretagne, se dif-
CORNEL v. Cornélien fusa vers les Flandres au XVIIIe siècle.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Crespin

Il y eut aussi un pape nommé Corneille, CRESPIN/CRESPINE (7 janvier,


dont on place l’existence au IIIe siècle. Le  25 octobre)
portraitiste français d’origine néerlandaise
F. A. : Crespinien, Crespinienne, Crépin,
Corneille de Lyon reçut sa charge de peintre
Crépinien, Crispijn, Crispinianus,
d’Henri II en 1551. En Irlande, Cornelius
Crispinus, Krispijn, Krispin, Crispin,
représente parfois une anglicisation de
Crispe, Crispine, Crispina, Crispule,
Conchobhar, nom d’un ancien héros celtique.
Crispulus.
Ce prénom a été porté par l’industriel amé-
O. : du latin crispinus, diminutif de crispus,
ricain Cornelius Vanderbilt et par l’écrivain
« aux cheveux crépus ».
Cornelius Ryan, auteur du livre à succès Le
jour le plus long (dont on a aussi tiré un film). Ce nom fut porté par l’écrivain romain
La grand-mère de Goethe s’appelait Cornelia. Salluste. Saint Crépin (Crespin) et saint
L’adjectif « cornélien » fait référence aux tra- Crépinien (Crespinien), martyrs plus ou
gédies de Corneille (1606-1684). moins légendaires dont les noms sont pres-
que identiques, seraient venus de Rome sous
CORNELIO v. Cornélien
Dioclétien pour évangéliser les Gaulois. Ils se
CORNELIUS v. Cornélien fixèrent à Soissons, où ils trouvèrent la mort
CORNELL v. Cornélien vers 287. Leur culte est attesté à Soissons au
CORNELY v. Cornélien VIe siècle par Grégoire de Tours. La tradition
en a fait les patrons des cordonniers. Crespin
CORNIE v. Cornélien
est la forme archaïque du prénom, dont la
CORNIL v. Cornélien forme plus moderne, Crépin, est aujourd’hui
CORNILLE v. Cornélien sortie de l’usage (peut-être en raison de sa
proximité avec «  crétin  »). Ce nom a aussi
CORRADINA v. Conrad
donné naissance à de nombreux patronymes
CORRADINO v. Conrad comme Crespi (le peintre italien Giuseppe
CORRADO v. Conrad Maria Crespi, dit lo Spagnolo), Crespin (la
chanteuse Régine Crespin), Crispin (Sud-
CORRENE v. Cora
Ouest), Crespiel (Midi), Crépiat (Creuse),
CORRINA v. Cora Crépieux (Ain, Rhône), Crespet, Crépey,
COSETTE v. Nicolas Crépon, Crespon, Crespy, Crispini, etc.
COSIMETTE V Come CRESPINIEN v. Crespin

COSIMO V Come CRESPINIENNE v. Crespin

COSME. V Come CREZIA v. Lucrèce

COSMO V Come CRISPE v. Crespin

COSTANTE v. Constant CRISPIJN v. Crespin

COSTANTINO v. Constant CRISPIN v. Crespin

COSTIN v. Constant CRISPINA v. Crespin

COULOMBE v. Colomba CRISPINE v. Crespin

COZETTE v. Nicolas CRISPINIANUS v. Crespin

CRÉPIN v. Crespin CRISPINUS v. Crespin

CRÉPINIEN v. Crespin CRISPULE v. Crespin

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Cunégonde Dictionnaire des prénoms

CRISPULUS v. Crespin Délos. C’est dans cette île qu’Artémis et son


CRISTIANO v. Christian frère Apollon passaient pour être nés. Le nom
Kynthia ou Kunthia fut employé à Rome, où
CRISTOBAL v. Christophe
il fut porté notamment par la maîtresse et la
CRISTOF v. Christophe muse du poète latin Properce au Ier siècle av.
CRISTOFORO v. Christophe notre ère. A la fin du Moyen Âge, Cynthia a
parfois été utilisé en Angleterre pour rendre le
nom espagnol Sanchia ou Sancha, forme fémi-
CUNÉGONDE nine de Sancho (du latin sanctus, «  saint  »).
F. A. : Kunigunde,Kuni, Gunde, Kunni, Il se répandit en Europe à la Renaissance. Ce
Kundel, Gundel, Künne, Kunissa, fut le nom attribué à la reine Elizabeth Ire par
Kunsela, Koneke, Kuneke, Kinga. Ben Johnson et Walter Raleigh. On le retrouve
O. : du german. kuni, « lignée », et gund, occasionnellement aux XVIIe et XVIIIe siècles.
« combat ». Au XIXe siècle, ce prénom devint quelque
temps à la mode en Angleterre et aux Etats-
Ce prénom, tombé aujourd’hui en désué-
Unis. L’une des héroïnes du roman de Mme
tude (après avoir fait l’objet de chansons
Gaskell, Wives and Daughters (1866), s’ap-
burlesques), fut très fréquent au Moyen
pelait Cynthia. Cinzia est la forme italienne
Âge. Sainte Cunégonde, morte en 1038, fut
(avec un équivalent masculin, Cinzo), Cintia
l’épouse de l’empereur Henri II de Bavière.
la forme hongroise.
Comme les époux étaient très pieux et qu’ils
n’eurent pas d’enfants, une tradition tardive CYNTHIE v. Cynthia
veut qu’ils aient fait vœu de chasteté au soir CYNTHIS v. Cynthia
de leurs noces. On ignore si c’est pour cette CYPRIAN v. Cyprien
raison que sainte Cunégonde fut aussi consi-
dérée comme la patronne des aveugles.
CYPRIEN/CYPRIENNE (16 septembre)
CURD v. Conrad
F. A. : Cyprian, Cypris, Cyprille, Sabria.
CURI v. Corentin O. : du grec kupris, « originaire de l’île de
CURT v. Conrad Chypre ».
CYLINIA v. Céline Dans l’Antiquité, l’île de Chypre passait
CYNTH v. Cynthia pour avoir été le lieu de naissance de la déesse
Vénus. Saint Cyprien (Thascius Caecilius
Cyprianus), né au début du IIIe siècle à
CYNTHIA  (30 janvier)
Carthage, dont il fut nommé évêque en 248,
F. A. : Cinthia,
Kynthia, Cinzia, Cintia, est l’un des Pères de l’Église. Dans le Midi
Cinthie, Cynth, Cynthie, Cynthis, de la France, notamment dans le Roussillon,
Cindy, Cindie. le nom de Sabria est une forme féminine de
O. : d
 u grec Kynthia, l’un des surnoms de la Cyprien.
déesse Artémis, qui obtint de Jupiter de CYPRILLE v. Cyprien
garder une virginité perpétuelle.
CYPRIS v. Cyprien
Contrairement à une idée répandue,
CYR v. Cyrus
Cynthia n’est pas un dérivé de Jacinthe. L’un
des titres de la déesse grecque Artémis renvoie CYRAN v. Cyrus
au mont Cynthe (Kynthos), situé sur l’île de CYRANE v. Cyrus

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Cyrus

CYRE v. Cyrus CYRILLUS v. Cyrille


CYRÈNE v. Cyrus
CYRIAQUE v. Cyrille CYRUS  (9 février, 8 août)
CYRIENNE v. Cyrus F. A. : Cyr,
Cyre, Cyran, Cyrane, Cyrène,
CYRIL v. Cyrille Cyrienne.
CYRILL v. Cyrille O. : d
 u grec kurios, « seigneur, consacré au
seigneur ».
CYRILLA v. Cyrille
Ce prénom, dont le sens est identique à
CYRILLE (28 janvier, 9 février, 18 mars, Cyrille, nous a été transmis par les Grecs,
7 juillet, 8 août, 11 octobre) mais tire son origine d’un nom persan (koeroe,
F. A. : Cyril,
Cirillo, Cyrill, Cyriaque, «  trône  », correspondant à l’hébreu korèsh),
Cyrillus, Cyrilla, Cirila, Kyrill, Girioel. que l’on retrouve dans la Bible sous les for-
O. : du grec kurios, « seigneur, consacré au mes Cores et Kores. Sa résonance mystique
seigneur ». lui valut d’être très employé dans le christia-
nisme primitif. Mais ce fut d’abord le nom de
Au IXe siècle, saint Cyrille fut avec son frère
plusieurs souverains de la dynastie achémé-
Méthode l’évangélisateur des peuples slaves
nide. Cyrus II le Grand, roi des Perses de 558
(Dalmatie, Pologne, Crimée) et de la Hongrie.
à 528 av. notre ère, renversa le roi de Lydie
On lui attribue l’invention de l’alphabet dit
Crésus, vainquit Astyage, roi des Mèdes, et
« cyrillique », utilisé par les Serbes, les Russes
domina toute l’Asie Mineure. Entré à Babylone
et les Bulgares, bien qu’il se soit agi plus pro-
en octobre 539, il y mit fin à la captivité des
bablement de l’alphabet glagolitique. Deux
Juifs, ce qui lui vaut d’être appelé « messie »
Pères de l’Église, Cyrille de Jérusalem et Cyrille
dans la Torah (Isaïe 45,1). Au siècle suivant,
d’Alexandrie, tous deux canonisés par l’Eglise,
Cyrus le Jeune, fils de Darius II, s’opposa à
ont aussi porté ce prénom. Utilisé principale-
son frère Artaxerxès.
ment dans l’Église orthodoxe, Cyrille n’a fait
son apparition en Angleterre qu’au XIXe siècle. L’enfant martyr canonisé sous le nom de
La forme Girioel est employée au Pays de Galles. Cyr est le patron de la ville de Nevers. L’école
En Écosse, Cyril était très à la mode après la militaire de Saint-Cyr, transférée en 1946
Première Guerre mondiale, mais il semble à Coëtquidan, avait été créée en 1808 dans
depuis être sorti de l’usage. En France, la forme une ancienne maison d’éducation fondée par
Cyriaque (en occitan Ciriac) a été acceptée à Louis XIV et Madame de Maintenon à Saint-
l’état civil de Valence le 17 février 1975. Cyr, près de Versailles.

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS BRETONS


Le dramaturge breton Tanguy Malmanche Joachim et donna le jour à Marie, elle serait
avait un jour déclaré, non sans humour : « Je venue s’installer en Armorique, où Jésus en
ne dis pas que c’est parce que je m’appelle personne serait venu la visiter. En réalité, sainte
Tanguy que j’ai composé des drames bretons ; Anne a hérité de la dévotion rendue autrefois
je dis seulement que je n’aurais peut-être pas à la déesse celtique Ana, qui n’est autre que
eu le courage de les écrire si je m’étais appelé Dana, la mère des dieux irlandais (dont les
Célestin !  ». Pendant longtemps, les Bretons fils, les Tuatha Dé Dannan, passent pour les
ont pourtant eu le plus grand mal à faire premiers habitants de la verte Erin). Le nom
accepter des prénoms bretons à l’état civil, d’Ana s’est ensuite télescopé, au Moyen Âge,
surtout s’ils résidaient hors de la «  Bretagne avec celui d’Anne ou Hannah.
bretonnante  », les seules dérogations étant Il faut par ailleurs bien distinguer entre les
généralement accordées lorsque le prénom vrais prénoms bretons d’origine celtique et
choisi était celui d’un saint breton connu. La ceux qui ne représentent que des adaptations
loi est aujourd’hui devenue beaucoup plus celtisées d’un prénom d’une autre origine
tolérante et, depuis les années 1980, les pré- (Roparz pour Robert, Eliaz pour Elie, Paol
noms bretons (ou, plus généralement, les pour Paul, Samzun pour Samson, Yann pour
prénoms celtiques) sont à la mode. Alors que Jean, Padrig pour Patrice, Dahud pour David,
vers 1955, Hervé ou Arthur étaient les seuls Erwan pour Yves, Fañch ou Fransez pour
prénoms bretons relativement courants dans François, Soazig ou Franseza pour Françoise,
toute la France, aujourd’hui on voit partout etc.), voire de véritables traductions : Albinus,
se multiplier les Armelle, les Tristan, les Gaël, qui veut dire «  blanc  », a par exemple été
les Brendan, les Morgane, les Tanguy et autres rendu par Gwennin.
Nominoë ! On assiste aussi de plus en plus Comme dans les langues germaniques,
souvent à l’envoi de faire-part de naissance les prénoms celtiques sont à l’origine des
en breton ou de faire-part bilingues français- noms formés d’éléments qui renvoient sou-
breton. vent à des qualités ou à des termes élogieux :
Mais attention ! Certains prénoms considé- gwyn, « sacré », uuin, « blanc, brillant », hael,
rés comme bretons ne sont en fait que des « noble, généreux », iud, « seigneur, combat-
« bretonneries ». Ne sont bretons, par exem- tant », hetr, « hardi », gleu, « brave », mael,
ple, ni Joël ou Joëlle (nom d’un prophète de « prince », etc.
la Bible), ni Loïc (faute pure et simple), ni Après l’occupation romaine, les prénoms
Patrick (nom latin qui a connu un immense celtiques devinrent peu à peu minoritaires
succès en Irlande), ni Anne (prénom d’ori- en Bretagne. Le christianisme n’en conserva
gine hébraïque). qu’un petit nombre, et s’employa à en « chris-
La diffusion du prénom Anne en Bretagne tianiser  » certains en ayant recours à des
– comme la vogue dont jouit chez les Bretons homophones plus ou moins approximatifs.
cette sainte, qui (selon des évangiles apocry- C’est ainsi que Raymond fut fréquemment
phes) fut la mère de Marie, et donc la grand- substitué à Rumon, que Cécile remplaça
mère de Jésus – a d’ailleurs de quoi surprendre. Suliau, qu’Eloi remplaça Haelar, qu’Yves s’im-
Une tradition tout à fait légendaire s’est formée posa à Ewan ou Iwan, etc.
au cours des siècles selon laquelle sainte Anne Le répertoire des noms de saints (on en
aurait été bretonne ! Après avoir passé une dénombre plus de 800 en Bretagne, dont un
partie de sa vie en Palestine, où elle épousa très grand nombre originaires d’Irlande) fut

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

en revanche largement utilisé. Pour la plupart, de Corentin, Kavanig au lieu de Kavannick,


ces saints auraient vécu aux Ve et VIe siècles, etc. Quant à la forme Tugdual, parfaitement
c’est-à-dire au moment de l’émigration des erronée, elle résulte d’une ancienne erreur de
Celtes de Grande-Bretagne vers l’Armorique lecture.
– ce qui explique qu’ils soient honorés aussi En breton, les terminaisons en -a, -ez ou -enn
bien en Bretagne qu’en Irlande, en Écosse, au (Kaoura, Madez, Madenn) sont généralement
Pays de Galles, en Cornouailles ou dans l’île réservées aux prénoms féminins. Les terminai-
de Man. Les noms qu’ils portent possèdent de sons en -ëlle (Gaëlle, Gwenaëlle) sont incorrec-
ce fait un caractère pan-celtique affirmé : plus tes et correspondent à des formes francisées.
que de prénoms bretons, il vaut mieux alors On devrait donc dire Maela ou Gaela, et non
parler de prénoms celtiques. Certains de leurs Maëlle ou Gaëlle, où la voyelle finale (résul-
noms se sont diffusés loin de la Bretagne, grâce tant de l’application d’une règle grammaticale
notamment au culte des reliques, qui valut à française) est inappropriée. Pour les garçons
quelques saints patrons d’être vénérés dans comme pour les filles, le diminutif est rendu
toute l’Europe. D’autres prénoms bretons pré- par le suffixe -ig (Padrig, Annig, Alanig) ; la
sentés comme ayant été portés par des « petits forme en -ick (Patrick, Annick) résulte d’une
saints » dont nous ne savons pas grand chose, contagion du français ou de l’anglais. Il existe
sinon des rumeurs légendaires, renvoient en par ailleurs des formes diminutives, affectives
fait à des personnages ou à des divinités du ou familières – qu’on appelle hypocoristiques
paganisme, dont l’Eglise n’a pu faire disparaî- –, qui ont fini par prévaloir sur les formes
tre l’influence et qu’elle a préféré « christiani- régulières  : Brieuc, par exemple, dérive de
ser » par le biais de l’hagiographie. Brieg, forme hypocoristique de Brimael.
Grâce à l’essor du régionalisme, les prénoms Voici, pour finir, quelques règles de pronon-
plus spécifiquement irlandais (ou d’appa- ciation. Contrairement au français, le breton
rence plus spécifiquement irlandaise) sem- est une langue fortement accentuée, l’accent
blent aujourd’hui faire une timide apparition tonique étant généralement mis sur l’avant-
en Bretagne. Citons notamment Nessa, Niall, dernière syllabe. En breton, le gw (comme
Eoghan, Cathal, Conall, Cormac, Morann, dans Gwenola, Gwenn, Gwendal) se prononce
Donall, Noise, Traolach, Diarmaid, Laoghaire, gou(a)-. Le g est toujours dur, même devant
Sinead, Cafath, Fearghas, Gearrca, Sencha, un e ou un i. Le c’h, correspondant au ch alle-
Proinsias, Liam, Sean, Labhras, etc. La plupart mand, représente un h très aspiré. Le ae se
de ces noms furent illustrés par les héros, les prononce comme un ê très ouvert. La voyelle
rois et les dieux dont la littérature irlandaise e se prononce en général è et n’est jamais
médiévale a chanté les exploits. muette. Des prénoms masculins comme Bran
En raison de la variété des dialectes, il existe ou Gurvan ont phonétiquement une finale en
de multiples graphies pour chaque nom. À «  an  » (comme dans «  maman  ») et non en
l’heure actuelle, on tend toutefois vers une « anne » (comme dans « panne »).
orthographe unifiée. On notera à ce propos On trouvera ci-dessous une liste de vrais
que certaines graphies de noms celtiques ont prénoms bretons, ainsi qu’une seconde liste
été francisées. Normalement, on devrait écrire de formes d’apparence bretonne pour divers
Tangi au lieu de Tanguy, Kaourintin au lieu prénoms d’autres origines.

GARÇONS Brendan Edern Eneour


Aodren Briag, Brieg, Briec, Efflam Envel
Arzhel (Armel) Brieuc Ehouarn Eozen
Arzhur (Arthur) Budog Elouan Erell

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Dictionnaire des prénoms

Ewen, Ewan Laouenan Tristan Hervea


Flamenn Madeg, Madoc Tudal (Tugdual) Hoela
Gael Maden Tudi Iltudenn
Gall Mael Jezekela
Glen, Glenn Malo FILLES
Kaoura
Gouenou Maner Aodrenell
Goulwen, Goulvenn Maodez Aouregan Kavanez
Gralon Meriadeg Aourgen Koulmez
Gurvan Meven Arzhela (Armelle) Levenez
Gweltaz Modan Arzhura Madenn
Gwenael Moran Berc’hed Maelig
Gwendal Mordiern Bleuzenn Mevena
Gwenn Morgad Briagenn Modanez
Gwenneg Morgan Briega
Morana
Gwenole Morvan Edernez
Morgana (Morgane)
Helouri Neven, Nevenou Envela
Heneg Nevenoë, Nominoë Eozenez Morvana (Morvane)
Hervé Nuz, Nud Gaela Nevena
Hoel Oanez Gallez Ninnog
Iltud Preden Gladez Nolwenn
Jezekael Rieg, Riog Glannon Predena
Kadeg Riwal Goulwena Riwalenn
Kaourintin, Corintin Riwan Gurvana Riwana
Karadeg Ronan Gwelhaouen
Ronanez
Kavan Tadeg Gweltazenn
Koneg Tangi (Tanguy) Gwenaela Sklerijenn
Konogan Taran Gwenna Sterenn
Konon (Conan) Tivizio Gwenola Tristana (Tristane)
Koul, Koulman Treveur (Trémeur) Gwenvred Tudalenn

PRÉNOMS FRANÇAIS CELTISÉS


GARÇONS Loeiz (Louis) Samzun (Samson) Franseza (Françoise)
Ael (Ange) Marzhin (Martin) Stefan (Étienne) Heodez (Aude)
Alan (Alain) Mazhe (Matthieu) Uriell (Uriel) Jakeza (Jacqueline)
Andrev (André) Mikael (Michel) Yann (Jean)
Joela (Joëlle)
Avel (Abel) Nedeleg (Noël)
Benead (Benoît) Nikolaz (Nicolas) FILLES Kanna (Candide)
Dahud (David) Padern (Paterne) Aeal (Angèle) Katell (Catherine)
Denez (Denis) Padrig (Patrice) Andrea (Andrée) Kristell (Christine)
Deniel (Daniel) Paol (Paul) Anna (Anne) Marc’harid (Marguerite)
Eliaz (Elie) Paskal (Pascal) Aourell (Aurélie) Mari (Marie)
Erwan (Yves) Per (Pierre) Aziliz (Cécile) Mikaela (Michèle)
Fañch (François) Pereg (Pierre) Barban (Barbe)
Paola (Paule)
Fransez (François) Plezou (Blaise) Benniga (Benoîte)
Gwilherm (Guillaume) Roparzh (Robert) Elen (Hélène) Rozenn (Rose)
Jakez (Jacques) Ruvon (Romain) Enora (Honorée) Soazig (Françoise)
Kristen (Christian) Salaün (Salomon) Erwanez (Yvonne) Yannez (Jeanne)

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

D
DABERT v. Dagmar DAGOBERT/DAGOBERTE
DAFFY v. Daphnél F. A. : Dabert, Dagoberta.
O. :  u german. dag, « jour », et bert
d
DAFNE v. Daphné
« brillant ».
DAFYDD v. David
Étymologiquement, ce prénom équivaut au
DAG v. Dagmar précédent. Peu utilisé à l’heure actuelle, mais
susceptible de revenir à la mode, il bénéficia
pendant le haut Moyen Âge de la célébrité du
DAGMAR « bon roi » Dagobert Ier, roi des Francs de 629
F. A. : Dagomar, Dagomaro, Dajo, Dagmara, à 639, dont le ministre et conseiller, saint Éloi,
Dag. est également entré dans la légende. Fils de
O. : du german. dag, « jour », et mar,
Clotaire II, Dagobert Ier fut contraint en 634
« célèbre, brillant ». de reconnaître l’indépendance de l’Austra-
sie, avec pour roi son propre fils, Sigebert II.
La forme ancienne de ce prénom, Dagomar, D’autres souverains mérovingiens s’appelè-
est masculine, alors que Dagmar est presque rent aussi Dagobert. Charles Péguy publia en
exclusivement un prénom féminin. Ce fut 1903 une œuvre satirique, probablement diri-
autrefois un nom de personne très en hon- gée contre Jean Jaurès, intitulée La chanson du
neur chez les Celtes. Au Danemark, d’où roi Dagobert. Ce prénom est à rapprocher des
Dagmar est revenu à l’époque moderne, il noms de famille Dagbert (Artois), Dacbert,
s’est confondu avec une adaptation locale du Dagobert et Daibert.
prénom slave Dragomira.
DAGOBERTA v. Dagobert
Au XIXe siècle, il fut remis à la mode par
un roman historique de Bernard Séverin DAGOMAR v. Dagmar
Ingeman, Waldemar Sejr (1826). En France,
DAGOMARO v. Dagmar
Dagomar a donné naissance aux noms de
famille Dagomar et Dagommet. DAIBITH v. David

DAGMARA v. Dagmar DAISY v. Marguerite

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Dalila Dictionnaire des prénoms

DAJO v. Dagmar Damien fait partie aujourd’hui des prénoms


DALA v. Dalila
masculins qui semblent jouir d’une nouvelle
faveur. Il est également répandu dans les pays
anglo-saxons. Le nom de famille Damiens
DALILA (Artois, Picardie) n’est pas rattaché à ce pré-
F. A. : Dala,Dalla. nom, mais désigne à l’origine un habitant de
O. : nom de personne hébraïque. la ville d’Amiens.

Dans la Bible (Juges, 26), Dalila livre DAMIETTE v. Damien

Samson aux Philistins (peuple d’origine DAMIOEN v. Damien


indo-européenne qui donna son nom à la DAMY v. Damien
Palestine), après lui avoir coupé les cheveux
DANIA v. Daniel
dans lesquels elle savait que résidait sa force.
Elle passe depuis pour le modèle de la femme DANIE v. Daniel
portée à trahir. Samson et Dalila (1877) est
le titre d’un opéra biblique en trois actes, de DANIEL/DANIELLE (11 décembre)
Camille Saint-Saëns. Comme prénom, Dalila
F. A. : Danièle,Dany, Danielo, Daniela,
est d’usage peu fréquent.
Daniélou, Deniel, Danilo, Danila,
DALLA v. Dalila Dännel, Danjel, Danie, Danitza,
DAMI v. Damien Dania.
O. : de l’hébreu dan, « juge », et el, « Dieu ».
DAMIA v. Damien

DAMIAN v. Damien Placé parmi les Ecrits dans la Bible hébraï-


que, le livre de Daniel met en scène un per-
DAMIANA v. Damien
sonnage qui aurait été exilé à Babylone au VIIe
DAMIANE v. Damien siècle avant notre ère, mais dont l’historicité
DAMIANO v. Damien reste problématique aux yeux des spécialis-
tes. Le prophète Daniel aurait, par ses prodi-
DAMIANUS v. Damien
ges, fait admettre au roi Nabuchodonosor la
suprématie de Yahvé. Son nom est employé
DAMIEN/DAMIENNE (26 septembre) en Europe depuis le IVe siècle. Il a connu en
France une grande popularité dans le milieu
F. A. : Damia,Damiette, Damian, Damiane,
du XXe siècle. En Allemagne et surtout en
Dami, Damiana, Damianus, Damiano,
Angleterre, sa fortune a été liée à l’influence
Damy, Damiœn.
de la Réforme. Shakespeare l’utilise dans Le
O. : du grec Damia, nom de divinité.
marchand de Venise (« Un second Daniel, un
Dans la religion grecque, Damia était un Daniel, Juif !… »).
surnom de Cybèle, déesse de la fertilité et des Dans la langue populaire allemande, un
moissons. C’est au travers du latin Damianus « Daniel » est une carte à jouer légèrement cor-
que ce nom s’est répandu en Europe occiden- née ou biseautée dont se servent les tricheurs.
tale. Saint Damien, est avec son frère saint En Écosse, où ce prénom a parfois été utilisé
Côme, le patron des médecins. Un autre saint, pour traduire Domhnall (Donald), Daniel
Pierre Damien, né à Ravenne en 1007, fut venait en 1935 au 22e rang des prénoms mas-
avec le futur Grégoire VII un des promoteurs culins. Ce fut le nom de l’explorateur améri-
de la réforme du clergé. Il existe en Corse une cain Daniel Boone, de l’écrivain Daniel Defoe,
localité San-Damiano. auteur de Robinson Crusoë, des acteurs Danny

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs David

Kaye, Danielle Darrieux, Daniel Auteuil, etc. DARIUS v. Isidore


En France, Daniel est aujourd’hui quelque DAUPHIN v. Delphin
peu sorti de l’usage. DAUPHINE v. Delphin
DANIELA v. Daniel DAVE v. David
DANIÈLE v. Daniel

DANIELO v. Daniel DAVID (29 décembre)


DANIÉLOU v. Daniel Davy, Dave, Davidou, Daviot, Dafydd,
F. A. :

DANILA v. Daniel Davit, Daw, Taffy, Davie, Davida,


Davina, Davidka, Davide, Davidde,
DANILO v. Daniel
Daibith, Dawie, Vidli, Vida.
DANITZA v. Daniel O. : de l’hébreu daoud, « aimé, chéri ».

DANJEL v. Daniel La popularité de ce nom, qui est actuelle-


DANKRAD v. Tancrède ment très grande en France, découle à l’origine
de celle du roi David (v. 1000-972 av. notre
DANKRADE v. Tancrède
ère), le plus célèbre souverain des Hébreux
DÄNNEL v. Daniel (avec Saül et Salomon), dont la tradition chré-
DANY v. Daniel tienne a fait un ancêtre de Jésus. Auteur de
psaumes et père de Salomon, David mena une
DAPH v. Daphné
vie assez agitée. Dans sa jeunesse, il abattit
DAPHNE v. Daphné par surprise le Philistin Goliath. Plus tard, il
fit assassiner le Hittite Urie, dont il convoitait
DAPHNÉ la femme Bethsabée. L’une des plus célèbres
sculptures monumentales représentant le roi
F. A. : Daphne, Daph, Daffy, Dafne.
David est due à Michel-Ange (1501-04).
O. : d
 u grec daphnè, « laurier ».
Le nom de David a commencé à se répan-
Dans l’ancienne religion hellénique, Daphné dre en Europe vers la fin du Moyen Âge. Rare
était une nymphe que les dieux changèrent en en Allemagne, il eut plus de succès en Flandre
laurier (d’où l’étymologie), pour lui permettre et aux Pays-Bas, ce qui explique peut-être son
d’échapper à Apollon. Le dieu de la musique succès actuel dans le nord de la France. Mais
et de la poésie cueillit alors une branche de c’est surtout en Angleterre et en Irlande, où il
laurier, dont il se fit une couronne. De là vient se confondit avec les noms celtiques Dahi et
la coutume consistant à tresser des couronnes Dathi, qu’il connut son plus grand succès.
de laurier aux lauréats des prix et aux vain- Saint David, archevêque de Menevia au
queurs des compétitions. VIe siècle, est le patron national du Pays de
Porté à l’époque contemporaine par la Galles, où son nom a connu une vogue ana-
romancière Daphné du Maurier (1907-1989), logue à celle de Patrick en Irlande ou d’An-
ce prénom, en Angleterre tout au moins, fut dré en Écosse. La forme galloise est Dafydd,
plutôt réservé aux animaux familiers jusqu’au avec les diminutifs Dai et Deio. Le diminu-
XIXe siècle. Il fut popularisé en Allemagne tif anglais Taffy résulte d’une prononciation
par un roman d’Annette KoIb, Daphne Herbst locale de Dafydd. En Angleterre, David s’est
(1928). Richard Strauss composa l’opéra surtout répandu après la conquête normande,
Daphne en 1937. En France, ce prénom a été notamment au XIIe siècle. Un Richard Davi,
à la mode dans les années 1980, apparem- dans le Suffolk, et un William Davy, à Oxford,
ment sous l’influence anglaise. sont attestés en 1273. Deux rois écossais, aux

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Deborah Dictionnaire des prénoms

XIe et XIIIe siècles, ont aussi porté ce nom. DAVIDA v. David


En 1853, David venait encore au 5e rang des DAVIDDE v. David
prénoms masculins anglais. L’abréviatif Davis
DAVIDE v. David
représente une contraction de Davidson, « fils
de David ». Dave, très courant aux États-Unis, DAVIDKA v. David
n’est apparu qu’au XXe siècle. DAVIDOU v. David
David a donné naissance à de nombreux
DAVIE v. David
noms de famille  : Davis, Davies, Dakins,
Dawkins, Daves, Daveson, Davey, Davidson, DAVINA v. David
Daviss, Davson, Dawes, Daweson, Daws, etc. DAVIOT v. David
Avec 460 000 porteurs, le nom propre Davis
DAVIT v. David
ou Davies vient aujourd’hui au 3e rang des
patronymes britanniques, exception faite de DAVY v. David
l’Écosse. À Cardiff, une famille sur trente porte DAW v. David
ce nom. Aux États-Unis, on compte plus de
DAWIE v. David
1,1 million de porteurs (7e rang des patrony-
mes). Lors de la guerre de Sécession, Jefferson DEANA v. Diane
Davies fut l’un des plus célèbres chefs des DEB v. Deborah
Confédérés sudistes. On se souvient aussi du
musicien de jazz Miles Davis. La forme Davies DEBBIE v. Deborah

est typiquement galloise, la forme Davis (sans DEBBY v. Deborah


e) étant plus propre à l’Angleterre. Davidson
DEBIR v. Deborah
se rencontre surtout en Écosse, avec des
variantes comme Davison, Davidge ou Davey. DEBORA v. Deborah
D’autres noms de famille comme Daw, Daws
et Dawson remontent au Moyen Âge, époque
DEBORAH  (21 septembre)
à laquelle Davy se prononçait Dawy.
Debra, Debbie, Deb, Debir, Debora,
F. A. :
Dans la langue des marins, « Davy Jones »
Debby.
est une expression qui désigne la mort.
O. : de l’hébreu deborah, « abeille ».
L’expression « David et Jonathan » fait allu-
sion à des amis inséparables. Le diminutif Prophétesse et juge d’Israël, Deborah célé-
Taffy, déformation de Dafydd, que nous avons bra la victoire des Hébreux sur les Cananéens
déjà cité, est une expression générique, assez (Juges, 4-5). L’étymologie de son nom (com-
péjorative, pour désigner les Gallois (comme parable au grec melissa) fait allusion à son
Paddy pour les Irlandais, ou Yank pour les éloquence, que l’on comparait au bruit mélo-
Américains). David Copperfield est l’un des dieux du vol d’une abeille. Une autre Deborah,
romans les plsu connus de Charles Dickens. servante de Rebecca, est mentionnée dans la
La coupe Davis, célèbre tournoi international Genèse (35,8). Les puritains anglais mirent
de tennis, fut créée en 1900 par un champion ce nom à l’honneur. Le poète John Milton
du nom de Dwight F. Davis (1879-1945). La eut une fille nommée Deborah. L’héroïne du
lampe Davy, inventée par Sir Humphry Davy roman d’Elizabeth Gaskell, Cranford (1853),
(1778-1829), est une lampe de sûreté pour s’appelait Deborah Jenkyns. Ce prénom est
les mineurs de fond. Il existe une île Davis en revenu à la mode vers 1950, sous l’influence
Birmanie, et six villes portant le nom de Davis des actrices Deborah Kerr, Debbie Reynolds
en Amérique du Nord, dont une au Canada. et Debra Paget.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Denis

DEBRA v. Deborah À partir du XIIe siècle, Dauphin devint un


DEBUS v. Matthieu prénom héréditaire chez les comtes d’Albon,
puis un titre chez les comtes du Viennois. De
DEDERICK v. Thierry
là vient le nom du Dauphiné, ainsi que le titre
DEDI v. Théodore de « dauphin », donné au fils aîné du roi de
DEE v. Diane et Élodie France depuis que cette province, en 1349, a
été réunie à la Couronne.
DEES v. Désiré
DELPHINA v. Delphin
DEHMEL v. Thomas
DELPHY v. Delphin
DEIPES v. Matthieu
DEMETRE v. Dimitri
DEL v. Odile
DEMETRIO v. Dimitri
DELA v. Odile
DEMETRIUS v. Dimitri
DELE v. Odile
DENICE v. Denis
DELF v. Detlef
DENIEL v. Daniel
DELFINA v. Delphin
DENIJSE v. Denis
DELFINE v. Delphin

DELLA v. Adelaïde
DENIS/DENISE (15 mai, 9 octobre)
DELORA v. Dolores
Denys, Dionysos, Dionysus,
F. A. :
DELORES v. Dolores Dionysius, Dionyse, Denyse, Dennis,
DELORIS v. Dolores Denice, Dionisio, Dion, Denny,
Denney, Nise, Nisi, Donisi, Dwight,
Dionigia, Dionigi, Denijse, Dioniza,
DELPHIN/DELPHINE Denissia, Dionisie.
 (26 novembre, 24 décembre)
O. : du grec Dionysos, nom de divinité.
F. A. : Dauphin,Dauphine, Delfine, Delfina,
Appelé Bacchus par les Latins, qui l’assi-
Delphina, Delphy.
milèrent aussi à la divinité latine Liber Pater,
O. : du grec delphis, « dauphin ».
Dionysos fut en Grèce un dieu national,
Delphinus, l’un des surnoms d’Apollon, champêtre et populaire. Originaire de Thrace
rappelle la victoire de ce dieu sur le serpent ou de Phrygie (son nom signifie « le Zeus de
Delphina ou Python (Pythôn). A la suite de Nysa  »), il fut rapidement hellénisé par les
cet exploit, le dieu fonda les jeux Pythiques Grecs, qui lui attribuaient l’invention du vin.
et prit le nom de Pythien. Dans l’Antiquité, Dans le mythe d’Orphée, Dionysos-Zagreus
le sanctuaire de Delphes (grec Delphoi, même est le fils de Zeus et de Perséphone. A l’épo-
origine), lieu sacré où Apollon aurait triom- que hellénistique, Dionysos inspira un culte
phé du serpent, attirait des pèlerins venus de à mystères où il apparaissait conduisant une
toute la Grèce. Dans le nom de la Pythie, qui troupe de femmes échevélées ou possédées, les
y rendait ses oracles, on retrouve aussi le sou- Bacchantes, dites aussi Thyades ou Ménades.
venir de Python. Mis à la mode par le roman Ses cortèges tumultueux et l’utilisation du
de Mme de Staël, Delphine (1802), ce prénom masque pendant ses fêtes (les Dionysies) don-
féminin a connu dans les années 1960 une nèrent naissance au drame satirique. A Rome,
certaine vogue. En revanche, il n’a guère été les Bacchanales ou mystères de Bacchus susci-
répandu dans les pays du nord de l’Europe. tèrent tant de débordements que le Sénat dut

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Desdémone Dictionnaire des prénoms

les interdire au IIe siècle av. notre ère. Deux DENYSE v. Denis
tyrans de Syracuse portèrent le nom de Denys DEREK v. Thierry
(Dionusios). L’historien et critique grec Denys
DERIC v. Thierry
d’Halicarnasse enseigna la rhétorique à Rome
au Ier siècle av. notre ère. DERICK v. Thierry
Denis a été popularisé en France en souve- DERK v. Thierry
nir de saint Denis, martyr semi-légendaire du
DERKIE v. Thierry
IIIe siècle, qui fut l’évangélisateur des Gaules
et le premier évêque de Paris. Saint Denis DERRICK v. Thierry
(que l’on a souvent confondu avec Denys DES v. Desmond
l’Aréopagite) fut, avec Martin, l’un des pre-
DESDEMONA v. Desdémone
miers patrons du royaume de France. On le
représente tenant sa tête dans ses mains, d’où DESDEMOND v. Desdémone
la légende selon laquelle il l’aurait ramassée
après avoir été décapité. Dans l’ancien cri de DESDÉMONE
guerre «  Montjoie Saint-Denis !  », employé
jusqu’à la Révolution, le premier élément est Desdemona, Desdemond, Desmona,
F. A. :

une altération du composé germanique mund- Desmone.


gawi, « rempart, protection du pays ». O. : du grec desdemona, « misère ».

On nomme parfois l’ère chrétienne «  ère Desdémone est un prénom que l’on ne
dionysienne  », du nom d’un moine du VIe rencontre que rarement en Angleterre et en
siècle, Denis le Petit, qui eut le premier l’idée France. C’est aussi le nom d’une héroïne de
de prendre la date de naissance supposée de l’Othello de Shakespeare : Desdémone, femme
Jésus comme « point zéro » de notre chronolo- d’Othello, est injustement soupçonnée et
gie. L’adjectif « dionysiaque », que Nietzsche étranglée par son mari. Le personnage ins-
oppose à « apollinien », se rapporte aux senti- pira de nombreux peintres, parmi lesquels
ments débridés et à la puissance des passions, Delacroix.
par opposition à la rigueur «  apollinienne  »
DESI v. Desmond
de la claire raison.
Denis a été un prénom populaire dans pres- DESIDERATUS v. Désiré
que tous les pays d’Europe. En Irlande, Dennis DESIDERIA v. Désiré
est souvent une anglicisation de Donnchadh
DESIDERIO v. Désiré
(Duncan). En Angleterre, où ce nom a péné-
tré avec les Normands et a donné naissance à DESIDERIUS v. Désiré
Sidney (v. notice), l’ancien diminutif médié- DESIRAT v. Désiré
val français Diot a été utilisé comme nom de
famille, avant de se transformer en Dwight
(Timothy Dwight, Dwight D. Eisenhower,
DÉSIRÉ/DÉSIRÉE (8 et 23 mai)
etc.). F. A. : Désirat,
Desiderius, Desideria, Disa,
DENISSIA v. Denis Dees, Desiderio, Desideratus, Didier,
Dizier, Didiot.
DENNEY v. Denis
O. : du latin desideratus, « souhaité, désiré »
DENNIS v. Denis
Ce prénom à valeur de souhait semble
DENNY v. Denis aujourd’hui complètement tombé en désué-
DENYS v. Denis tude, alors que Didier, qui en est une forme

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Diane

dérivée, reste couramment employé. Aux comme un vassal de Dietrich, puis d’Etzel, et
commencements du christianisme, ce fut la chronique rapporte le combat qui, à Milan,
un nom à valeur mystique. Passablement l’opposa à Wate, l’un des guerriers de la suite
répandu en Gaule, où il se retrouve dans de d’Ermrich (Ermanaric). Courant au Moyen
nombreux noms de famille (Diderot, Didot, Âge dans toute l’Allemagne du Nord, ce pré-
Dizier, Didier, Didelot), Didier fut, au VIe siè- nom a bénéficié, au XIXe siècle, de l’influence
cle, le nom d’un évêque du Dauphiné, dont exercée par les œuvres du poète Detlev von
le culte se répandit principalement dans Liliencron (1844-1909). Il reste aujourd’hui à
l’Est. Au VIIIe siècle, Didier fut le dernier roi la mode en Allemagne.
des Lombards. Il attaqua à deux reprises la DETLEV v. Detlef
papauté, mais fut successivement défait par
DETLOF v. Detlef
Pépin le Bref et par Charlemagne.
DI v. Diane
DESMONA v. Desdémone
DIAN v. Diane

DESMOND DIANA v. Diane

Des, Desi.
F. A. :
DIANE  (9 juin)
O. :  u gaélique deasmumhain, « [originaire
d
du] sud de Munster ». F. A. : Dianne,
Diana, Dianna, Deana, Dian,
Dee, Di, Dianka.
Desmond, mot désignant à l’origine un
O. : du latin Diana, nom d’une divinité.
habitant du Munster méridional, fut d’abord
utilisé comme nom de famille. Son usage La déesse romaine Diane, dont le plus
comme nom de baptême n’est pas antérieur célèbre sanctuaire se trouvait dans les monts
à 1810 pour l’Irlande, et à 1880 pour l’An- Albains et sur les bords du lac de Nemi (Diana
gleterre. Il atteignit le Pays de Galles vers Nemorensis), correspond à la Grecque Artémis,
1920, et l’Ecosse dix ans plus tard. Desmond fille de Jupiter et sœur d’Apollon. Elle fut
Mc Carthy fut un célèbre homme de lettres l’une des plus anciennes divinités honorées
du XIXe siècle. Citons également l’éthologiste par les Latins. Ayant obtenu de son père de
et zoologiste anglais Desmond Morris et l’ar- ne jamais se marier, elle se livrait à la chasse,
chevêque du Cap (Afrique du Sud), Desmond en compagnie de ses nymphes préférées. On
Tutu. retrouve dans son nom la racine indo-euro-
péenne dyew-deiwo («  lumière brillante, du
DESMONE v. Desdémone
jour diurne » et, par suite, « divinité »), qui a
DETER v. Dieter donné Dieu, Dius, Zeus, etc. Artémis passait
pour avoir vu le jour dans l’île de Délos, d’où
DETLEF le nom de Délia.
Comme nom de baptême, Diane fut très
F. A. : Detlev, Detlof, Delf, Tjalf. en faveur à la Renaissance, en dépit de l’op-
O. : d
 u german. diet, « peuple », et lef, position de l’Église. Il bénéficia notamment
« descendant ». de la renommée de la belle Diane de Poitiers
Detlev ou Detlef est la forme basse-allemande (1499-1566), pour qui Henri II fit construire
d’un prénom haut-allemand aujourd’hui dis- le château d’Anet. Diane pénétra peu après
paru, Dietleib. C’était le nom de l’un des douze en Angleterre, où on le rencontre notamment
géants de la légende de Dietrich (Thidrek) de chez Shakespeare (Tout est bien qui finit bien,
Berne  : Dietleib (Detlev) y apparaît d’abord v. 1600). Il y devint d’un usage courant vers

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Dieter Dictionnaire des prénoms

1750. L’héroïne du roman de Walter Scott, (Thidrek) de Berne, c’est-à-dire de Théodoric


Rob Roy (1817), se nomme Diane Vernon. En le Grand, roi des Ostrogoths. Par la suite,
France, Diane passe pour un prénom carac- Dieter est apparu parfois comme un sim-
téristique des milieux aristocratiques. Il s’est ple diminutif de Dietrich. En 1475, c’est un
parfois confondu, dans les pays anglo-saxons, archevêque nommé Dieter qui fut le fonda-
avec Dinah, de l’hébreu dinah, «  jugée [par teur de l’université de Mayence. Ce prénom
Iahvé] ». a connu beaucoup de succès en Allemagne
DIANKA v. Diane pendant et après la Deuxième Guerre mon-
diale, seul ou en association (Klausdieter). A
DIANNA v. Diane
la fin des années 1950, il venait encore au 14e
DIANNE v. Diane rang des prénoms masculins pour l’ensemble
DIATA v. Dietlinde de l’Allemagne fédérale.
DICK v. Richard DIETHER v. Dieter
DICKIE v. Richard DIETLIND v. Dietlinde
DICKY v. Richard
DIDI v. Théodore DIETLINDE  (22 janvier)
DIDIER v. Désiré F. A. :Ditlinde, Dietlind, Dietlindis,
DIDIOT v. Désiré Theodelinde, Thoda, Diata.
O. : du german. diet, « peuple », et lind,
DIDRIK v. Thierry
« tilleul », puis « bouclier en bois
DIDRIKA v. Thierry
de tilleul » (ou encore lind, « doux,
DIEDE v. Thierry calme »).
DIEDERICA v. Thierry
Le mot diet, avec le sens de «  peuple  »,
DIEDERICK v. Thierry puis d’«  assemblée du peuple  », se retrouve
DIEDERIK v. Thierry en composé dans plusieurs prénoms germa-
DIEDRICH v. Thierry
niques (Dieter, Dietwin, Dietrich, etc.). Il a
donné naissance au mot « diète », qui désigne
DIEDRIK v. Thierry
une assemblée politique (la Diète germani-
DIEGO v. Jacques que, réunie pour la première fois vers 1250,
DIEKS v. Henri disparut avec le Saint-Empire en 1808 et fut
DIERICH v. Thierry
remplacée par le Bundesrat). Ce même terme
a abouti à des formes romanisées comme teut,
DIET v. Thierry
theudo ou encore teuto (d’où l’adjectif «  teu-
DIETBALD v. Thibaud tonique »).
DIETBOLD v. Thibaud Comme prénom, Dietlinde a surtout été
illustré par une reine des Lombards, Dietlinde
ou Theodelinde, morte en 628. Une princesse
DIETER de Bavière, morte en 1889, s’appelait aussi
F. A. : Diether,Dietter, Deter. Dietlinde. La forme médiévale est Dietlindis.
O. : dugerman. diet, « peuple », et her, Dietlinde se rencontre encore aujourd’hui en
« guerrier ». Flandre.

Dans la littérature médiévale, Diether est DIETLINDIS v. Dietlinde

le nom du frère et de l’oncle de Dietrich DIETO v. Thierry

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Divine

DIETRICH v. Thierry fut rebaptisée Dimitrovo de 1949 à 1962,


DIETTER v. Dieter en l’honneur du chef communiste Georgi
Dimitrov, ancien secrétaire général du comité
DIETWEIN v. Dietwin
exécutif du Komintern. Ce prénom est apparu
assez récemment en Europe occidentale, sous
DIETWIN l’influence de la mode russe. Dimitri n’est plus
Dietwein.
F. A. :
rare en France depuis quelques années.
O. : d
 ugerman. diet, « peuple », et win, DINA v. Blandine
« ami ». DINA v. Constant
Prénom attesté dès la fin du VIII siècle e
DINE v. Constant
sous la forme Teuduin, puis Théoduin (forme DION v. Denis
anglo-saxonne  : Theodvine). Très populaire
DIONIGI v. Denis
autrefois en Haute-Autriche, Dietwin a plus
ou moins disparu dans les pays de langue alle- DIONIGIA v. Denis
mande. On le rencontre parfois en Flandre. DIONISIE v. Denis
DILGE v. Odile DIONISIO v. Denis
DILIA v. Odile DIONIZA v. Denis
DILLE v. Odile DIONYSE v. Denis
DILLI v. Odile DIONYSIUS v. Denis
DILLIA v. Odile DIONYSOS v. Denis

DIONYSUS v. Denis
DIMITRI (26 octobre)
DIORBHÀIL v. Dorothée
F. A. : Demetrius, Demetrio, Dmitri,
DIOUNIA v. Théodore
Demetre.
O. : du grec Déméter, nom de divinité. DIOUSSIA v. Théodore

DIRK v. Thierry
Dans la religion grecque, Déméter, que les
Romains assimilèrent à Cérès, était la déesse DIRKIE v. Thierry
des moissons. Le nom de Démétrios fut cou- DISA v. Désiré
rant en Grèce et en Asie Mineure. L’orateur
DISIA v. Aphrodise
Démétrios de Phalère gouverna Athènes dans
la seconde moitié du IVe siècle av. notre ère. DITLINDE v. Dietlinde
Il fut à l’origine de la fondation de la biblio- DITTE v. Edith
thèque d’Alexandrie par Ptolémée. Démétrios DIVA v. Divine
Poliorcète («  preneur des villes  ») fut roi
DIVE v. Divine
de Macédoine de 294 à 287 av. notre ère.
Plusieurs souverains de la dynastie séleucide
de Syrie s’appelèrent aussi Démétrios. Le nom DIVINE
de Démétrios ou de Dimitri reste aujourd’hui
F. A. : Dive, Diva.
très répandu en Grèce et dans les autres pays
O. : du latin divinus, « divin ».
de religion chrétienne orthodoxe. Plusieurs
grands princes de Russie s’appelèrent Dimitri Ce prénom a fait une timide apparition
ou Dmitri. En Bulgarie, la ville de Pernik en France dans les années 1980, parfois

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Dolores Dictionnaire des prénoms

comme abréviatif de Ludivine. La forme DOMI v. Domitien


anglaise Devona n’est pas une adaptation DOMIEN v. Dominique
locale de Divine, mais un dérivé du nom du
DOMINGA v. Dominique
Devonshire.
DOMINGO v. Dominique
DIZIER v. Désiré
DOMINGOS v. Dominique
DMITRI v. Dimitri
DOMINI v. Dominique
DODGE v. Roger
DOMINIC v. Dominique
DODIE v. Dorothée
DOMINIK v. Dominique
DOFIG v. Christophe
DOMINIKA v. Dominique
DOLF v. Rolf
DOMINIKUS v. Dominique
DOLFI v. Rolf

DOMINIQUE/DOMINIQUE (8 août)
DOLORES
Dominic, Dominik, Dominika,
F. A. :
F. A. :Lola, Lolita, Delores, Deloris, Delora, Domingo, Dominga, Dominikus,
Dolorita. Domenico, Domenica, Doumé,
O. : de l’espagnol dolores, « peine, chagrin, Mimi, Mini, Minkes, Domini, Mingo,
douleur ». Domingos, Domien, Doma, Nika,
Réservé jusqu’à ces dernières années aux Nikoucha, Domnika.
O. : du latin dominicus, « qui appartient au
Espagnols, ce prénom a commencé à gagner,
aux États-Unis, la population anglo-saxonne Seigneur ».
non catholique. Le légendaire chrétien attri- Nom chrétien à valeur mystique, Dominique
bue «  sept douleurs  » à la Vierge Marie (la a probablement d’abord été attribué aux enfants
prophétie de Siméon, l’exil en Égypte, la dis- nés ou baptisés un dimanche (dies Dominica,
parition de Jésus à Jérusalem, la montée au «  jour du Seigneur  »). L’île Dominique,
Calvaire, etc). Le mot dolores, « douleur », est dans les Petites Antilles, doit son nom au
ainsi devenu un attribut de Marie. fait d’avoir été découverte un dimanche par
Les formes Lola et Lolita, popularisées par Christophe Colomb. Il en va de même de l’île
Hollywood (Lolita, de Stanley Kubrick, tiré de Saint-Domingue, qui fut découverte par les
du roman homonyme publié en 1958 par Espagnols (domingo veut dire «  dimanche  »
Vladimir Nabokov, Lola Montès, etc.), connais- en espagnol) et porte aujourd’hui le nom
sent un certain succès outre-Atlantique. Le de République dominicaine. Ce prénom est
prénom Lola (qui peut être aussi un abréviatif apparu en France au Ve siècle et fut d’abord
de Charlotte ou de Violette) est aujourd’hui réservé aux garçons. Mais c’est surtout à
très à la mode en France. Toujours sous l’in- l’activité de Saint Dominique (Domingo de
fluence du livre de Nabokov, une «  lolita  » Guzmán) qu’il doit sa renommée. Ce saint, né
désigne encore de nos jours une petite séduc- vers 1170, était le fils de Félix de Guzmán,
trice de moins de seize ans. gouverneur de la ville de Caleruega, près de
DOLORITA v. Dolores Burgos, en Espagne. Prédicateur de la cam-
pagne contre les Albigeois, qu’il fit massa-
DOMA v. Dominique
crer par milliers, il fut l’un des créateurs de
DOMENICA v. Dominique l’Inquisition et fonda en 1206 l’ordre des
DOMENICO v. Dominique Dominicains. Il mourut en 1221 et fut cano-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Domitien

nisé en 1234. Son culte prit au Moyen Âge etc. La forme d’oïl la plus courante est
une telle ampleur que les formes populaires Domange, tandis que dans le Midi la forme
de son nom disparurent (Dominique repré- classique est Dommergue ou Doumergue.
sentant une forme savante). En langue d’oc, domergal veut en effet dire
Les formes italiennes et corses sont « dominical, du dimanche ». La Corse mise à
Domenico (forme semi-populaire), Dominico part, Dominique est aujourd’hui plus courant
et Dominici (formes savantes). Domenico da comme prénom féminin que comme prénom
Ferrara, mort en 1462, fut l’auteur du pre- masculin. En Allemagne, la forme française
mier traité technique d’art chorégraphique n’est d’ailleurs acceptée que pour les filles.
(De arte saltandi et choreas ducendi). Un dimi- Eugène Fromentin écrivit en 1863 un roman
nutif typiquement corse est Dominichetti, intitulé Dominique, qui connut un grand suc-
mais l’abréviatif le plus couramment utilisé cès. Ce fut aussi le prénom du chirurgien
est Doumé. Les noms de famille corses com- Larrey et de l’astronome Cassini. Citons encore
mençant par « Dom- » , comme Dommartini, les noms de l’écologiste Dominique Voynet
Dompietrini, Donsimoni, etc., sans rapport et de l’ancien Premier ministre Dominique
avec Dominique, sont des patronymes asso- de Villepin. Le « domino » était autrefois un
ciant un nom de personne à la particule de camail noir muni d’un capuchon, d’où le nom
politesse «  dom  », du latin dominus, «  maî- du jeu de dominos, dont les pièces sont noi-
tre, seigneur ». En Italie, l’abréviatif Menghini res sur leur envers.
semble propre à la ville de Milan. Doumic est DOMITIA v. Domitien
un hypocoristique breton.
DOMITIAN v. Domitien
En Angleterre, Dominic est un nom de
DOMITIANE v. Domitien
moine attesté à l’époque anglo-saxonne, mais
ce nom n’est guère entré dans l’usage avant le DOMITIE v. Domitien
XIIe siècle. On trouve alors la variante com-
mune Dominick et celle, plus rare, de Dominy. DOMITIEN/DOMITIENNE
Au XVe siècle, on rencontre aussi Domenyk. (10 janvier, 7 mai, 9 août)
Ce nom ne fut toutefois jamais très courant
outre-Manche, et après la Réforme, ce sont F. A. : Domitian, Domitiane, Domitille,
presque uniquement les catholiques qui l’uti- Domitilla, Domitia, Domitie, Tille,
lisèrent. Depuis 1976, il semble cependant Tilla, Domitius, Domi, Domizio,
revenir un peu à la mode. Dans les pays ger- Domiziano, Domizia, Domiziana.
O. : du latin domitor, « dompteur,
maniques, notamment en Alsace, Dominique
a été fréquemment germanisé en Sonntag triomphateur ».
(«  dimanche  ») dans les milieux protestants À Rome, la gens Domitiana était une célè-
aux XVIe et XVIIe siècles. bre famille qui comportait deux branches  :
En France, Dominique a donné naissance les Calvini et les Ahenobarbi. Domitia fut le
à de très nombreux noms de famille, comme nom de plusieurs grandes femmes romaines :
Domange, Demange, Demangeot, Demangin, Domitia Lepida, mère de Messaline, Domitia
Demangeon, Mangeon, Mangeot, Mangin, Calvilla, mère de Marc Aurèle, etc. L’empereur
Maginot, Demonge, Demougin, Mougeot, Domitien (51-96), frère et successeur de Titus,
Mougenot, mais aussi, hors des pays de rebâtit la ville de Rome et construisit sur le
langue d’oïl, Domingo, Dominici, Domerc, Danube les fortifications du limes, destinées à
Domenech, Doumergue, Dommergues (nom protéger l’Empire des incursions « barbares ».
juif fréquent), Doumerc, Doumer, Doumenc, Le consul Domitius Ahenobarbus fut le pre-

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Donald Dictionnaire des prénoms

mier mari d’Agrippine et le père de Néron. où Donald Duck, «  Donald le Canard  », est
Le général Domitius Corbulo, vainqueur des devenu l’un des plus célèbres personnages de
Chauques et des Parthes, se donna la mort en Walt Disney. En Écosse, Donald venait encore,
l’an 67. La voie Domitienne reliait, dans l’An- en 1958, au 25e rang des prénoms masculins,
tiquité, Rome à Literne en Campanie. Il y eut mais sa vogue a depuis nettement baissé.
aussi en Gaule une via Domitia. En France, c’est aujourd’hui le prénom du
On connaît divers saints Domitien, dont un fils du présentateur de télévision Guillaume
évêque de Maëstricht, mort en 560, un évê- Durand.
que de Mélitène, en Arménie, et un évêque de DONAT v. Donatien
Châlons-sur-Marne. Il y a aussi deux Domitille
canonisées, toutes deux de la famille romaine DONATA v. Donatien
des Flavii. Comme prénom, Domitille a fait DONATELLA v. Donatien
un timide retour dans l’usage dans les années
1980.
DONATIEN/DONATIENNE (24 mai)
DOMITILLA v. Domitien
Donato, Donatio, Donata, Donna,
F. A. :
DOMITILLE v. Domitien Donetta, Donella, Donelle, Donatella,
DOMITIUS v. Domitien Donat.
O : du latin donatus, « donné [par Dieu] ».
DOMIZIA v. Domitien

DOMIZIANO v. Domitien Ce prénom, encore en usage au début du


XXe siècle, semble aujourd’hui tombé en
DOMIZINA v. Domitien
désuétude. La forme Donata, d’allure plus
DOMIZIO v. Domitien moderne, reste néanmoins courante en
DOMNIKA v. Dominique Allemagne. Saint Donatien est un saint légen-
daire, qui aurait subi le martyre à Nantes en
DON v. Donald
304, avec son frère Rogatien. Le donatisme,
DONAL v. Donald doctrine professée par l’évêque de Numidie
Donat (Donatus), fut combattu par saint
DONALD  (15 juillet) Augustin et définitivement condamné au
concile de Carthage, en 411. Le sculpteur
Don, Donn, Donal, Donny, Donnie.
F. A. :
italien Donato di Niccolo’ di Betto Bardi, dit
O. : dugaélique domhnall, « qui commande Donatello, fut l’un des plus majestueux artis-
au monde » tes du Quattrocento. Dans le Midi, les noms
L’étymologie de ce nom typiquement de famille Donaty, Donato et Donati sont de la
écossais est identique à celle de Dumnorix, même origine que Donatien.
qui fut l’un des chefs gaulois combattus par DONATIO v. Donatien
César. Il fut porté par huit rois d’Écosse et
DONATO v. Donatien
devint, au XVIIIe siècle, l’un des trois noms
les plus répandus dans ce pays, avec Dougald DONELLA v. Donatien

et Duncan. Dans le Macbeth de Shakespeare, DONELLE v. Donatien


Donalbain représente une anglicisation de DONETTA v. Donatien
Domhnall Ban, « Donald le Blanc ». La forme
DONISI v. Denis
irlandaise est Donal.
Depuis le début du XXe siècle, Donald est DONN v. Donald
surtout employé aux États-Unis et au Canada, DONNA v. Donatien

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Dorothée

DONNIE v. Donald En tant que prénom, Doris a connu un très


DONNY v. Donald grand succès dans les pays anglo-saxons, où
on le regarde parfois, à tort, comme un dimi-
DONOSTI v. Sébastien
nutif de Dorothée. En 1922, il venait au 5e
DOOR v. Théodore
rang des prénoms féminins pour l’Angleterre
DOORSIE v. Théodore et le Pays de Galles. Sa popularité a toutefois
DOORTJE v. Dorothée et Théodore baissé depuis la Deuxième Guerre mondiale.
En Irlande, ce prénom s’est parfois confondu
DORA v. Doris
avec Doreen, qui est un nom d’origine celti-
DORALICIA v. Dorothée
que voulant dire « maussade, bourru », dont
DORCHEN v. Dorothée le succès a également été très grand dans les
DÖREKEN v. Dorothée années 1920. On rencontre aussi Doris en
Allemagne et, surtout, en Autriche. En Italie, la
DORES v. Théodore
famille patricienne Doria, de Gênes, fut l’une
DÖRES v. Théodore des principales factions du parti gibelin dans
DORETTA v. Dorothée le conflit des investitures, qui opposa le pape
DORI v. Doris et l’empereur. Elle fournit d’illustres généraux
et amiraux, dont Andrea Doria (1466-1560),
DORIA v. Doris
qui combattit pendant la plus grande partie
DORICE v. Doris de sa vie pour Charles-Quint.
DORIN v. Doris DORISE v. Doris
DORINDA v. Dorothée DORIT v. Dorothée
DORINE v. Doris DORKE v. Dorothée
DORLE v. Théodore
DORIS  (6 et 9 février, 25 octobre, 9 novembre).
DORLI v. Théodore
Dorin, Dorine, Dorina, Doria, Dora,
F. A. :
DOROCHA v. Dorothée
Dorise, Doryse, Dorris, Dorice, Doti,
Dori. DOROTEA v. Dorothée

O. : du grec dorôn, « don, présent ». DOROTEI v. Dorothée

Dans la religion du peuple hellène, Doris DOROTEO v. Dorothée


était la fille (le « don ») de l’Océan, l’épouse DOROTHEA v. Dorothée
de Nérée et la mère des Néréides ou Dorides.
Juvénal (v. 60-130) la mentionne plusieurs DOROTHÉE  (5 juin)
fois dans ses poèmes. Doris a également
donné son nom à la Doride, contrée monta- F. A. :Dorothy, Dorotea, Dorthea, Dorthy,
gneuse de la Grèce ancienne, qui passait pour Dorothea, Dot, Dorinda, Doralicia,
le pays d’origine des Doriens. Venus du Nord Dodie, Diorbhàil, Doroteo, Dorotei,
au XIIIe siècle av. notre ère, ceux-ci envahi- Dorota, Dorocha, Dorchen, Dorke,
rent la péninsule hellénique, où ils mirent Döreken, Thea, Dörte, Doretta, Dorit,
fin à la culture mycénienne et créèrent une Doortje, Duredle, Durl.
O. : du grec dorôn, « don, présent », et theos,
culture originale, dont Sparte et Argos furent
les premiers États organisés. Dans le domaine « Dieu ».
artistique, les Doriens introduisirent le « style Dorothée fut à l’origine un prénom mas-
dorique ». culin. Il fut ensuite popularisé sous sa forme

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Douce Dictionnaire des prénoms

féminine par la poésie bucolique. Remis en s’appelait Douceline. On trouvait autrefois la


vogue au XIXe siècle, il est loin d’avoir disparu forme superlative Dulcissime, qui a donné le
aujourd’hui. En Angleterre, la forme Dorothy nom de Dulcinée, dont le Don Quichotte de
a, de tout temps, été plus fréquente que la Cervantès fit la « dame de ses pensées ».
forme Dorothea. Le diminutif Doll apparaît DOUCELIN v. Douce
chez Shakespeare (The Second Part of King
Henry IV). En Bavière, un autre abréviatif de DOUCELINE v. Douce
Dorothée, Durl, désigne la femme en général. DOUCETTE v. Douce
Dorothea a été en Allemagne un prénom très
DOULCE v. Douce
courant. En 1798, Goethe a publié une œuvre
intitulée Hermann et Dorothée. DOUME v. Dominique

DOROTHY v. Dorothée DRÈDE v. Mildred

DORRIS v. Doris DRENIG v. Aodrenn


DÖRTE v. Dorothée DREUX v. Druon
DORTHEA v. Dorothée DREW v. André
DORTHY v. Dorothée DRICKES v. Henri
DORUS v. Théodore
DRIEK v. Henri
DORYSE v. Doris
DRIEKA v. Thierry
DOT v. Dorothée
DRIES v. André
DOTI v. Doris
DRU v. Druon

DRÜCK v. Gertrude
DOUCE  (16 septembre)
DRUIDE v. Druidine
Dulce, Duce, Doulce, Doucette,
F. A. :
Doucelin, Douceline. DRUIDINA v. Druidine
O. : du latin dulcis, « doux ».

Par son mariage avec Raymond Bérenger III, DRUIDINE


comte de Barcelone, la comtesse d’Arles,
F. A. : Druide, Druidina.
Douce, fit passer en 1112 la Provence sous
O. : du latin druida, « druide ».
l’autorité de la dynastie catalane. Le prénom
Douce, dérivé de dulcis, représente à l’ori- Ce prénom qui ne manque pas de charme se
gine un matronyme comparable à Bonne ou rencontre très occasionnellement en France.
Sereine. On trouve aussi Douce comme nom Le mot « druide », désignant les anciens prê-
de famille, notamment dans le Puy-de-Dôme, tres-philosophes du culte celtique, représente
avec plusieurs dérivés correspondant à d’an- un emprunt latin à un terme d’origine gau-
ciens diminutifs, tels que Doucet, Doucin, loise (cf. l’irlandais drui, «  druide  »). Pline
Doucinet, Dousset, Doussin, Doussinaud, a rapproché ce nom de celui du «  chêne  »,
Doussinet, Doussot (Est), Douche, Douchet, en grec drus (Histoire naturelle, XVI, 249),
Douchez et Douchin dans le Nord, Doucerain créant une étymologie qui a longtemps fait
en Normandie. autorité, vu le rôle joué par le chêne dans les
Une martyre de Sutri a également illustré ce vieux rituels gaulois. Mais en réalité, le nom
nom. Une béguine de Provence, morte en 1274, des druides s’explique par les seules langues

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Duncan

celtiques : la forme gauloise druides (singulier DRUSUS/DRUSILLA (14 décembre)


*druis), employée par César, de même que
F. A. : Drusille, Druse.
l’irlandais druid, dérivent de l’indo-européen
(reconstruit) *dru-wid-es, «  les très sages, O. : inconnue.
les très savants  », dont la racine se retrouve Drusus fut à Rome un nom porté par des
dans le latin videre, « voir », le gotique witan, membres de la gens Livia et de la gens Claudia,
« savoir », et l’allemand wissen, même sens. parmi lesquels figurèrent deux tribuns de
la plèbe. Le plus célèbre fut Nero Claudius
Drusus, frère cadet de Tibère, gendre de
DRUON/DRUONNE  (10 et 16 avril) Marc Antoine et père de Germanicus, qui
F. A. : Dreux, Druyon, Druyonne, Dru. créa en Germanie les provinces de Rhétie et
O. : du gaulois druto, « fort, vigoureux ». de Vindélicie. Dans ses Histoires (5,9), Tacite
attribue le nom de Drusilla à une fille de Marc
Saint Dreux ou Druon (Drogo en latin) fut
Antoine et Cléopâtre. On trouve aussi dans
au XIIe siècle confesseur à Sebourg, près de
la Bible une femme juive nommée Drusille,
Valenciennes, et participa à de nombreux
fille cadette de Hérode Agrippa Ier et sœur
pèlerinages. Lorsqu’il mourut, vers 1186 (ou
de Bérénice, qui épousa Félix, procurateur
1189), ses parents voulurent ramener son
romain en Judée. Saint Drusus ou Druse fut
corps dans son village natal d’Epinay, mais
martyr en Orient
une « force surnaturelle » empêcha le char sur
lequel on l’avait placé de rouler. Druon, bien- DRUT v. Gertrude
tôt canonisé par la voix populaire, fut donc DRUYON v. Druon
enterré à Sebourg, où son culte fut associé à
celui du bienheureux Pierre de Luxembourg. DRUYONNE v. Druon
Des légendes le transformèrent en saint gué- DUARTE v. Édouard
risseur dans tout le nord de la France, en par-
DUCE v. Douce
ticulier au moment de la Pentecôte.
La plus ancienne forme de ce prénom est DULCE v. Douce
Druyon. Le radical dru, qui vient du gaulois, DULF v. Rolf
a d’abord signifié «  vigoureux  », puis a pris
DUNC v. Duncan
le sens de «  gaillard, libertin  ». C’est la rai-
son pour laquelle, dans les parlers régionaux,
on appelle souvent « dru » un amant ou un
DUNCAN
séducteur. En ancien provençal, on trouve le
mot drut, signifiant « ami » ou « amant », qui F. A. : Dunc, Dunnchad.
est également attesté dans les dialectes d’Italie O. :  u celtique donn, « brun, aux cheveux
d
septentrionale. bruns », et chadn, « guerrier ».
Druon est assez fréquent comme nom de Prénom typiquement écossais, Duncan fut
famille (l’écrivain et ancien secrétaire perpé- le nom de deux rois d’Écosse. L’un d’eux régna
tuel de l’Académie française Maurice Druon, de 1034 à 1040 et fut tué par Macbeth. Ce
né en 1918, auteur de la série des Rois mau- prénom fut également utilisé en Angleterre et
dits). au Pays de Galles, surtout vers 1960. Il sem-
ble aujourd’hui faire son apparition en France.
DRUSE v. Drusus
La danseuse américaine d’origine irlandaise
DRUSILLE v. Drusus Isadora Duncan mourut de façon tragique à

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Duncan Dictionnaire des prénoms

Nice en 1927, étranglée par son écharpe qui DURK v. Thierry


s’était prise dans les roues de sa voiture.
DURL v. Dorothée
DUNNCHAD v. Duncan
DURS v. Ursule
DUREDLE v. Dorothée

DURES v. Théodore DWIGHT v. Denis

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS NORMANDS

Lorsque les Normands arrivèrent sur les qu’ils sont fiers, ces noms respirant les rafa-
côtes de Neustrie, la population qu’ils y trou- les : bijoux, toujours vivants, tombés de nos
vèrent portait essentiellement des noms francs. sagas. »
L’influence scandinave ne tarda toutefois pas à Louis Beuve a été entendu et, depuis plu-
se faire sentir, comme en témoignent encore sieurs décennies déjà, on voit réapparaître en
aujourd’hui, à côté des prénoms proprement Normandie un grand nombre de prénoms à
dits, des noms de famille considérés comme résonance nordique ou scandinave, comme
«  ben d’cheu nous  », tels que Théroulde, Erik (Éric) ou Erika, Oswald, Turold, Olaf,
Angot, Turgis, Gounord, Toustaint, Tougard, Walfrid, Ingrid, Rals, Biarni, Nordahl, Sigrid,
Anquetil, Mabire, Osmond, Tourquetil, Harald, Snorri, Heimdal, Gunhild, Sieghild,
Turgot, Hastain, Gaument, Mahaut, Sébire, Bathilde, Mathilde, Halvard, Rolf, Freya,
etc., sans oublier les noms en -ouf (ancienne- Solveig, Balder, et même Cédric, dans lequel
ment wolf, « loup » : Burnouf, Enouf, Surcouf, certains voient, sans doute à tort, une forme
Osouf, Ygouf, Renouf, Ingouf) et les noms normande du nom scandinave Sygtrygg,
en Le-  : Leblanc, Leroux, Le Brec, Lelonde, signifiant « confiant en la victoire ». S’y ajou-
Lebrun, Leclerc, etc. tent d’autres prénoms germaniques non scan-
Parmi ces noms de famille, on trouve dinaves, comme Guillaume (cf. Guillaume
d’ailleurs d’anciens matronymes diffusés grâce le Conquérant), dont la vogue a été à date
au mariage « à la danoise » (more danico), cou- récente considérable dans toute la France,
tume adoptée en Normandie dès le XIe siècle, Roger, Robert, Norbert, Tancrède (Tankrède),
qui mettait les mères célibataires sur un même Roland, Emma, Hébert, Godefroy, Adalbert
pied d’égalité que les couples mariés. ou Albert, Arnold, Dietwin, Egmont, Amalric,
Dans un discours prononcé le 28 décembre Gunter, Erwin.
1930, le grand poète populaire du Cotentin On trouve aussi, plus rarement, quelques
Louis Beuve incitait ses compatriotes à réa- noms frisons (Bentje, Deetje, Elke, Geertje),
dopter les prénoms de leurs ancêtres scan- saxons (Delf, Detlef, Bartke, Frigge) et néer-
dinaves  : «  Normands ! Prenez ces noms de landais (Dirk, Heintje…). Aux XVIIe et XVIIIe
découvreurs de mondes ! A vos filles aussi, siècles, dans les familles normandes, le fils aîné
donnez ces noms guerriers des princesses portait généralement le prénom de son père et
du Nord mirant leurs tresses blondes dans la se voyait fréquemment attribuer celui de son
luisante épée et les longs boucliers […] Ah ! grand-père paternel comme second prénom.

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Dictionnaire des prénoms

EAD v. Ida
E EBERMUND v. Évremond

EALASAID v. Élisabeth EBERT v. Evrard

EANRUIG v. Henri EBI v. Evrard


EARNEST v. Ernest EBLE v. Evrard
EB v. Evrard EBURO v. Evrard
EBBE v. Evrard
ECK v. Eckart
EBBEGIE v. Evrard

EBBIGIE v. Evrard ECKART  (28 juin, 15 septembre)


EBE v. Evrard F. A. :Eckehard, Ekkehart, Eginhard,
EBEL v. Evrard Einhard, Eckert, Egart, Eghart,
Edzard, Aichard, Esdert, Edsart,
EBELES v. Evrard
Ecker, Eckerle, Einar, Einer, Eck,
EBELIEN v. Evrard Ecke, Eike, Egizo, Eitz, Eggo, Egge,
EBELINA v. Evrard Egino, Egen, Egon, Egeno, Egli,
Eggert, Eico, Heiko.
EBELTJE v. Evrard
O. : du german. ekka, « pointe [d’épée] », et
EBER v. Evrard hart, « fort, courageux ».
EBERHARD v. Evrard Eckart est une forme abrégée du prénom
EBERHARDE v. Evrard médiéval allemand Eckehard (ou Eckehart).
Eginhard est la forme longue. Outre-Rhin, ce
EBERHARDINE v. Evrard
prénom tire sa grande popularité du person-
EBERHARDT v. Evrard nage du « fidèle Eckart » (der getreue Eckart),
EBERHART v. Evrard conseiller avisé et grand manieur de pro-
verbes, qui intervient dans plusieurs chan-
EBERLE v. Evrard
sons de geste, notamment dans la Chanson
EBERMOND v. Évremond des Nibelungen, où il prévient les héros de la
EBERMONDE v. Évremond fureur d’Etzel et de Kriemhilde. L’expression

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Edern

« le fidèle Eckart », employée entre autres par EDDA


Goethe, reste courante en Allemagne. Eckart
est également associé dans le légendaire O. :  u nom de l’Edda, recueil des traditions
d
populaire, principalement en Thuringe, au religieuses et légendaires des anciens
contexte odinique de la « Chasse sauvage ». peuples scandinaves.

Maître Eckart ou Eckhart (v. 1260-1327), On distingue habituellement l’Edda en


dominicain de Cologne, fut l’un des grands prose, rédigée vers 1222 par l’Islandais Snorri
mystiques et théologiens allemands du Sturluson, dont le prologue (Gylfaginning)
Moyen Âge. Ses thèses, condamnées par décrit l’«  histoire  » et le destin des dieux,
l’Église pour panthéisme, connurent un et l’Edda poétique, attribuée à l’historien
regain de succès au début du XXe siècle. Il Saemund Sigfusson (1056-1133), dont les
y eut par ailleurs deux abbés de Saint-Gall deux parties les plus célèbres sont le Hávamal
nommés Ekkehart au Xe siècle. Le second, (recueil de sentences du dieu Odin) et la
auteur du Waltharilied, mort en 973, rede- Völuspá. Comme prénom, Edda a été remis à
vint célèbre au XIXe siècle, lorsque Viktor la mode par le mouvement romantique. Au
von Scheffel fit de lui le héros d’un de ses XXe siècle, ce fut le nom de la fille de Hermann
romans (Ekkehard, 1885). Le nom d’Eckart Goering. Edda peut être aussi un abréviatif
fut aussi porté par le fondateur de l’abbaye d’Edith, d’Edwina ou d’Edouarda.
d’Augsburg, mort en 1084, et par un saint EDDY v. Édouard
abbé de Jumièges. Einhard ou Eginhard fut
EDEMONDA v. Edmond
le célèbre biographe de Charlemagne (Vita
Caroli Magni), qui vécut de 770 à 840 et
résida longtemps au cloître de Fulda. Eike EDERN  (30 août)
von Repgow fut l’auteur, vers 1230, du F. A. :Edernig, Edernez, Ederna.
Sachsenspiegel, l’une des plus vieilles consti- O. : du vieux-gallois edyrn, « grand,
tutions juridiques du peuple saxon. Egon est énorme ».
une forme ancienne, utilisée surtout dans la
famille des comtes de Furstenberg, qui est Dans l’ancienne religion celtique, Edern
restée en usage depuis lors (le dramaturge est le fils de Nuadha Airgeadlámh, l’un des
Egon Friedell, mort en 1938, l’homme poli- cinq grands dieux irlandais appelés Tùatha
tique Egon Bahr, le peintre expressionniste dé Dannan. Il est aussi le frère de Gwenn
viennois Egon Schiele, etc.). Edzard était (Gwynn dans la tradition galloise), dont les
un prénom traditionnel chez les comtes de récits arthuriens rapportent le combat avec
Frise orientale. Eckart se retrouve également un certain Gwythyr.
comme nom de famille. Il y eut un saint Edern, patron de trois peti-
tes villes du Finistère, Edern, Lannédern et
ECKE v. Eckart Plouédern, à qui une chapelle est également
dédiée à Pléguien. Edern est utilisé comme
ECKEHARD v. Eckart
prénom en Bretagne depuis au moins le Xe
ECKER v. Eckart siècle. Sa forme ancienne, Eterni, semble
s’être parfois confondue avec un dérivé du
ECKERLE v. Eckart
latin aeternus, « éternel ». Ce prénom fut porté
ECKERT v. Eckart notament par l’écrivain Jean-Edern Hallier,
fondateur de L’Idiot international, décédé en
ÉDA v. Édith 1997.

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Edgar Dictionnaire des prénoms

EDERNA v. Edern Sous sa forme actuelle, Édith est d’un


EDERNEZ v. Edern usage relativement récent. En Angleterre,
à l’époque saxonne, on employait plutôt la
EDERNIG v. Edern
forme Eadgyth, qui survécut à la conquête
normande en devenant Eaditha ou Edeva.
EDGAR  (8 juillet) Édouard le Confesseur, mort en 1066, et son
F. A. :Edgard, Edgardo, Edger, Otgar, Otger, fils, Édouard II, épousèrent tous deux une
Ogier, Other. jeune noble appelée Édith. Édouard II avait
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et
eu cinq enfants d’une autre édith, édith « au
gari, « lance, pique ». cou de cygne », et lorsqu’il trouva la mort à
la bataille de Hastings, le 14 octobre 1066,
Le roi anglo-saxon de Mercie et de c’est cette dernière et non son épouse légi-
Northumbrie Edgar le Pacifique (944-975), time qui l’identifia. Sainte Edith, moniale à
petit-fils d’Alfred le Grand, fut le père de sainte Wilton, était la fille du roi anglo-saxon Edgar
Édith. Le nom d’Edgar, porté par plusieurs le Pacifique.
autres princes et souverains, fut très populaire Le nom d’Edith gagna très tôt le continent.
en Angleterre aux Xe et XIe siècles. La conquête L’une des femmes de Charlemagne se dénom-
normande provoqua ensuite son déclin. On mait Éditha. Au XIXe siècle, Édith revint à la
le trouve cependant chez Shakespeare, dans mode en France, en Allemagne et en Italie. En
Le roi Lear (1606). Il réapparut au XIXe siècle, Écosse, en revanche, ce prénom a aujourd’hui
par l’intermédiaire de la littérature «  gothi- presque complètement disparu. Le souve-
que » et du roman noir (Walter Scott, La fian- nir de la chanteuse Édith Piaf reste encore
cée de Lamermoor, 1819). Après quoi, il gagna aujourd’hui très vivant. Edith Cresson fut la
plusieurs pays d’Europe (l’historien français première Française nommée Premier ministre.
Edgar Quinet, l’homme politique de la IVe
ÉDITHA v. Édith
République Edgar Faure). En France, la forme
Edgard, avec un d final (cf. l’ancien ministre ÉDITTA v. Édith
Edgard Pisani), s’est constituée sur le modèle EDMA v. Edmond
de Richard, Bernard, Édouard, etc. Edgar se EDME v. Edmond
rencontre aussi aux États-Unis, où il fut porté
EDMÉ v. Edmond
par l’écrivain Edgar Allan Poe (1809-1849).
EDMEA v. Edmond
EDGARD v. Edgar
EDMEE v. Edmond
EDGARDO v. Edgar
EDMON v. Edmond
EDGER v. Edgar
EDINA v. Edwin
EDMOND/EDMONDE (16 novembre)
ÉDITA v. Édith
F. A. :Edmée, Edma, Edmund, Edmon,
ÉDITE v. Édith
Edmundo, Otmund, Edmondo,
Edmonda, Edemonda, Admeo, Edmé,
ÉDITH  (16 septembre) Edme, Edmea.
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et
F. A. : Éditha,Éda, Ada, Édita, Éditta, Édite,
mund, « protecteur ».
Ditte.
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et Le culte de Saint Edmond (841-870), roi
gyth, « combat ». d’Est-Anglie décapité par des Danois païens

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs édouard

qui ne voulaient pas abjurer la foi de leurs épousa Isabelle, fille de Philippe le Bel. Après
ancêtres, fut très vif en Angleterre pendant la mort d’Édouard III, qui conquit l’Écosse et
tout le Moyen Âge. Edmond Rich d’Abingdon, engagea contre la France la guerre de Cent
archevêque de Canterbury, prêcha la Seconde ans, cinq souverains anglais portèrent encore
Croisade au début du XIIIe siècle. Exilé par ce nom. Celui-ci fut aussi porté au XVIIIe siè-
Henri III, il mourut à Soisy, en Bourgogne, cle par l’historien Edward Gibbon (Histoire du
où il est inhumé. L’ église l’a canonisé sous le déclin et de la chute de l’Empire romain, 1776),
nom de Saint Edme. Deux rois d’Angleterre que ses proches appelaient Eddard, forme de
portèrent également le nom d’Edmond au Xe politesse qui subsista jusque vers 1820. Au
siècle. Pays de Galles, le nom celtique Iorwerth ou
Edmond redevint courant au XIXe siècle, Yorath a parfois été pris comme équivalent
époque à laquelle il se répandit dans toute d’Édouard. Le diminutif Ed est ancien ; Ted et
l’Europe. Le poète et auteur dramatique fran- Teddy sont plus récents. La forme portugaise
çais Edmond Rostand (1868-1918) s’est sur- est Duarte.
tout fait connaître par ses trois grandes pièces, En France, la forme ancienne est Edard.
Cyrano de Bergerac (1897), L’Aiglon (1900) Édouard est l’un des rares noms anglo-saxons
et Chantecler (1910). La forme irlandaise, qui bénéficièrent d’une grande diffusion sur
Eamon, a été notamment illustrée par Eamon le continent. A partir de la fin du XVIIIe siè-
de Valera, ancien président de la République cle, celle-ci fut facilitée par la vogue d’œuvres
irlandaise, qui fut l’un des protagonistes et comme La nouvelle Héloïse (1761), de Jean-
des rares survivants de la sanglante révolte de Jacques Rousseau, dont un Édouard est l’un
Pâques 1916, face au joug anglais. des principaux personnages, Eduard Rosenthal
EDMONDA v. Edmond
(1784) de Vulpius, Eduard der Zögling der
Natur (1801) de Claudius, Amanda und
EDMONDO v. Edmond
Eduard (1803) de Sophie Mereau, Les affini-
EDMUND v. Edmond tés électives (1809) de Goethe, etc. Ce nom
EDMUNDO v. Edmond fut également porté par le compositeur nor-
végien Edvard Grieg, les peintres Edvard
EDOARDO v. Édouard
Munch, lui aussi norvégien, et Eduard Manet,
le poète Eduard Mörike, les hommes politi-
ÉDOUARD/ÉDOUARDA  (5 janvier) ques Édouard Herriot et édouard Daladier,
l’écologiste Edward Goldsmith, etc.
F. A. :Eddy, Edouardine, Edward, Edwarda,
EDOUARDIK v. Édouard
Edvard, Otward, Ned, Ted, Teddy,
Eduardo, Duarte, Edouardik, EDOUARDINE v. Édouard
Odoardo, Edoardo, Edwardine, EDSART v. Eckart
Eduarda.
EDUARDA v. Édouard
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et
ward, « gardien ». EDUARDO v. Édouard

Le prénom Édouard, parti d’Allemagne EDUIN v. Edwin


sous la forme d’Odwart, connut outre-Man- EDUINA v. Edwin
che un très grand succès, qui ne s’est pas
EDUINE v. Edwin
démenti jusqu’à nos jours. De 1272 à 1377,
trois rois nommés Édouard occupèrent, sans EDUINO v. Edwin
discontinuer, le trône d’Angleterre. Le second EDVARD v. Édouard

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Edwige Dictionnaire des prénoms

EDVIGE v. Edwige où Saint Edwin (ou Eadwin), premier roi


EDWARD v. Édouard chrétien de Northumbrie, fut tué au combat
en l’an 632. C’est également ce nom que l’on
EDWARDA v. Édouard retrouve dans celui de la ville d’Edimbourg
EDWARDINE v. Édouard (Edwin’s Burgh).
Edwin disparut plus ou moins aux alen-
EDWEENA v. Edwin
tours du XIIe siècle, puis revint en faveur au
XIXe, à l’époque de la reine Victoria. Charles
EDWIGE  (16 octobre) Dickens choisit pour son dernier roman, resté
inachevé, le titre d’Edwin Drood. La forme
F. A. :Edvige, Hedwig, Hedwiga, Hedda, féminine Edwina a donné naissance aux abré-
Hedy, Hedwige, Hedvige, Hedel, viatifs Edana et Edna. Elle s’est occasionnel-
Hedi, Hetti, Hädken, Haseke, lement confondue avec le prénom Ednah,
Jadwiga, Hedgen, Wig, Wigge, d’origine hébraïque, porté dans le Livre (apo-
Wiegel. cryphe) de Tobit par la femme de Raguel et la
O. : du german. had, « bataille », et wig, mère de Sarah.
« combat », confondu par la suite avec
EDWINA v. Edwin
wiha, « sacré ».
EDZARD v. Eckart
Edwige est l’un des plus anciens noms ger-
maniques qui aient été utilisés sans interrup- EED v. Ida
tion jusqu’à nos jours. La mère de Hugues EEP v. Evrard
Capet se nommait Hedwig, ainsi qu’une
sœur d’Otton le Grand. Sainte Edwige (1174- EFFI v. Elfriede

1243), mère de sainte Elisabeth de Hongrie, EGART v. Eckart


contribua à l’introduction du christianisme
EGEDE v. Gilles
en Lituanie. Elle est la patronne de la Silésie.
Par la suite, ce prénom fut immortalisé par le EGEN v. Eckart
Guillaume Tell (1804) de Schiller, où Hedwig EGENO v. Eckart
est la femme de Guillaume Tell, tandis que
EGGE v. Eckart
le roman de Victor von Scheffel, Ekkehard
(1855), perpétue le souvenir de Hadwig EGGERT v. Eckart
de Souabe, fille de Henri Ier de Bavière. En EGGO v. Eckart
France, Edwige fut d’un usage courant dans
les années 1920. On se souvient notamment EGHART v. Eckart

de l’actrice Edwige Feuillère. EGID v. Gilles

EGIDE v. Gilles

EDWIN EGIDIA v. Gilles

F. A. :Eduin, Eduine, Edwina, Eduino, EGIDIO v. Gilles


Eduina, Edina, Edweena. EGIDIUS v. Gilles
O. : du german. ed, « biens, patrimoine », et
win, « ami ». EGINHARD v. Eckart

EGINO v. Eckart
Peu employé en Germanie, ce prénom
connut sa plus grande vogue en Angleterre, EGIZO v. Eckart

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Egmont

EGLANTINE (23 août) laquelle Beethoven composa, en 1810, une


musique de scène dont l’ouverture est parti-
F. A. :Eglentyne. culièrement célèbre.
O : du latin populaire aquilentum, dérivé
d’aculeus, « aiguillon ». EGMUND v. Egmont

EGMUNT v. Egmont
Au XIVe siècle, Chaucer a mis en scène une
abbesse du nom d’Eglentyne. À l’occasion EGON v. Eckart
d’une victoire aux jeux Floraux de Toulouse, EGOR v. Georges
où il avait gagné une églantine en métal pré-
EGUIDI v. Gilles
cieux, l’écrivain et homme politique Philippe
Nazaire François Fabre, né en 1755, se fit EIBHLIN v. Éveline
appeler Fabre d’églantine. La célèbre chanson EICO v. Eckart
populaire «  Il pleut, il pleut bergère  » est à EIKE v. Eckart
l’origine un extrait de sa première pièce, Laure
et Pétrarque (1780). Sous la révolution, Fabre EILEEN v. Hélène

d’églantine fut l’un des créateurs du calen- EILIDH v. Hélène


drier républicain. Il fut guillotiné avec Danton EILIS v. Élisabeth
en 1794. Mis à la mode sous la Révolution,
EILMAR v. Elmer
ce prénom « végétal » a connu une certaine
fortune pendant tout le XIXe siècle. Il semble EILMER v. Elmer
faire aujourd’hui sa réapparition. EINAR v. Eckart
EGLENTYNE v. Églantine EINER v. Eckart
EGLI v. Eckart EINHARD v. Eckart
EGMOND v. Egmont EIRENA v. Irène
EGMONDE v. Egmont EIRIC v. Henri

EIRIK v. Éric
EGMONT EISTER v. Esther
F. A. :Egmund, Egmunt, Egmond, Egmonde. EITZ v. Eckart
O. : du german. ecka, « qui impressionne, qui EKKEHART v. Eckart
fait peur », et mund, « protecteur ».
ELA v. Éléonore
Prénom surtout répandu en Allemagne,
ELAINE v. Hélène
en Belgique et aux Pays-Bas. Il conserve
le souvenir du comte Lamoral d’Egmont ELANE v. Hélène
(1522-1568), gentilhomme du Hainaut, capi- ELBERICH v. Albéric
taine des Flandres et conseiller d’État, qui
ELBERT v. Albert
fut condamné et exécuté, en même temps
que le comte de Hoorn, pour avoir soutenu ELEANOR v. Éléonore
Guillaume le Taciturne dans sa lutte contre le ELEANORA v. Éléonore
duc d’Albe et le roi Philippe II d’Espagne. Sa
ELÉAZAR v. Lazare
mort déclencha un soulèvement général du
peuple néerlandais. En 1787, Goethe publia ELENA v. Hélène
une tragédie intitulée Le comte d’Egmont, pour ELENORA v. Éléonore

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éléonore Dictionnaire des prénoms

ÉLENORE v. Éléonore à l’âge de dix ans, qui contribua à la vogue


ELEONORE v. Éléonore de ce prénom. Lorsqu’elle mourut, en 1290,
à Habry, dans le Nottinghamshire, son époux,
ELEONORA v. Éléonore
le cœur brisé, fit ramener son corps à l’ab-
baye de Westminster et ordonna que des croix
ÉLÉONORE (21 février) de pierre, les célèbres Eleanor Crosses, soient
F. A. : liénor, Eleanor, Eleonor, Élenore,
A dressées à chacune des étapes du convoi
Eleonora, Elenora, Eleanora, funéraire.
Ellenore, Leonore, Leonora, Élinor, Le nom d’éléonore revint ensuite dans
Élinore, Ellinor, Alianore, Liénor, l’usage au XVIIe siècle, avec des variantes tel-
Leora, Leore, Nore, Nora, Enora, les qu’Élinor, Eleanor ou Eleonora. éléonore
Lora, Lore, Norina, Noortje, Noor, de Habsbourg, née à Louvain en 1498, fut la
Nonnie, Elly, Elli, Ellie, Eli, Ela, sœur de Charles-Quint. Elle épousa successi-
Lenore, Elna, Lorchen, Lorle. vement Manuel Ier le Grand, roi du Portugal,
O. : de l’arabe ellinor, « Dieu est ma lumière ». et François Ier, roi de France. En Allemagne,
L’étymologie de ce prénom est controver- la forme Eleonore est employée pour la pre-
sée. Certains auteurs font appel au grec eleos, mière fois par Goethe en 1790 (Du siehst mich
« compassion », ou au latin lenire, « apaiser, lächelnd an, Eleonore !). Le très populaire dimi-
calmer une douleur  ». D’autres voient dans nutif Lore provient de la traduction, en 1798,
éléonore une forme italo-provençale de du livre de Heinrich Christian Boie, Die Lore
Hélène. L’origine arabe reste néanmoins la am Tore. Tous les amateurs de romantisme
plus probable. C’est en effet par les Maures, connaissent la légende de la Lorelei. Burger a
au XIIe siècle, que le nom d’éléonore arrive donné le nom de Lenore à l’une de ses bal-
en Occident. Il connaît alors un vif succès lades. L’opéra de Beethoven, Fidelio, devait à
sous la forme d’Aliénor ou Alianore. Il pénè- l’origine s’intituler Leonore.
tre ensuite en Angleterre, où il est commun On retrouve aussi ce nom dans Le Trouvère
sous le règne des Plantagenêt, de 1154 à de Verdi. La «  petite Nell  » (Elinor Trent)
1399. Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) fut la est l’héroïne de The Old Curiosity Shop de
femme du roi de France Louis VII. Répudiée Charles Dickens (1850). Nora est le titre
en 1152, elle épousa Henri II Plantagenêt, roi d’un drame conjugal d’Ibsen (1879). Le pré-
d’Angleterre, et lui apporta en dot la Guyenne nom Eleanore fut très courant en Écosse et
et le Poitou. aux États-Unis avant la Deuxième Guerre
Considérée comme une sainte bien qu’elle mondiale. L’abréviatif Elna est propre à la
n’ait jamais été canonisée, éléonore de Norvège et à la Suède. Le diminutif anglais
Provence, fille du comte Raymond Bérenger, le plus courant est Ellie, nom de la «  petite
épousa le roi Henry III d’Angleterre en 1236, dame blanche  » dans les Water Babies de
à l’âge de quatorze ans. Politique malhabile, Charles Kingsley. L’Allemande Eleonora
elle souleva la colère du peuple anglais. Son Prohaska, qui participa, déguisée en homme,
époux ayant été fait prisonnier par les insur- à la guerre de libération contre l’occupation
gés, elle rentra en France et leva une armée napoléonienne, fut tuée en 1813. Ce prénom
pour le libérer. Devenue veuve, elle se fit fut également illustré par la pianiste Elly Ney,
moniale à l’abbaye bénédictine d’Ambres- l’actrice italienne Eleonora Duse et l’Améri-
bury. Mais c’est surtout éléonore de Castille, caine Eleanor Roosevelt, femme du président
la «  bonne reine Eleanor  », épouse du roi Franklin Delano Roosevelt. La forme Enora
Édouard Ier avec lequel elle se maria en 1254, est aujourd’hui très à la mode en France.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Elisabeth

ELFI v. Elfriede par les prophètes pour les temps messianiques,


ELFIE v. Elvis certains des premiers disciples de Jésus verront
en lui un nouvel Elie (Marc 6,15). Elie d’As-
ELFREDA v. Elfriede
sise, né en Italie en 1171, ministre général de
ELFRID v. Elfriede l’ordre des Franciscains, fut excommunié à
ELFRIDA v. Elfriede deux reprises pour avoir adopté le point de
vue du parti gibelin. Comme prénom, Elie n’a
ELFRIED v. Elfriede
jamais été très répandu (il est néanmoins porté
ELFRIEDA v. Elfriede aujourd’hui par l’humoriste Elie Semoun).
Elias en représente la forme latine. Eliane est
ELFRIEDE  (8 décembre) aussi un diminutif d’Élisabeth. Elina est plutôt
un abréviatif de Hélène.
F. A. :Elfried, Elfi, Effi, Elfrieda, Frieda,
ELIET v. Elie
Elfrid, Elfrida, Elfreda, Friedel.
O. : du german. elf, « elfe », et rad, « conseil, ELIETTE v. Elie
conseiller ». ELIEZER v. Lazare
Ce prénom fut très en vogue en Angleterre, ELIMAR v. Elmer
sous la forme Elfreda, jusqu’à l’époque de la
ELIMER v. Elmer
conquête normande. Il tomba ensuite dans
l’oubli, d’où le mouvement romantique le ELINE v. Hélène
tira au XIXe siècle. En Allemagne, où il est ÉLINOR v. Éléonore
apparu au XVIIIe siècle, le nom d’Elfriede fut
ÉLINORE v. Éléonore
d’un usage courant vers 1900. On le trouve
encore aujourd’hui, surtout en Bavière et en ELIOUSSA v. Hélène
Autriche. Il a également inspiré plusieurs ÉLISA v. Élisabeth
œuvres littéraires : Elfried (1775) de Berturch,
Elfriede (1877) de Paul Heyse, Elfriede (1885)
éLISABETH  (4 juillet, 5 et 17 novembre)
d’Adolph Hausrath, etc.
F. A. :Elizabeth, Élise, Élisée, Élisa, Eliza,
ELGA v. Olga
Lise, Lison, Lizon, Lisette, Lisbeth,
ELI v. Éléonore et Elsa Bette, Beth, Betty, Bettina, Isabelle,
ELIA v. Elie Isabeau, Isa, Elsbeth, Elsie, Elsa,
ELIANE v. Elie
Bessie, Lillibet, Lizbeth, Betsy,
Tetsy, Elspeth, Bess, Betsey, Lillah,
ELIAS v. Elie Liselotte, Babette, Ilse, Eliseo, Elisha,
Else, Libby, Elisabetta, Eilis, Ealasaid,
Belita, Ysabel, Lily, Elsebein, Elsin,
ELIE  (20 juillet)
Ilsabe, Ilsebey, Liesgen, Erzsebet,
Eliane, Elia, Eliette, Elias, Eliet, Ely,
F. A. : Erzsike, Babetta, Elizabete, Elseline,
Hélie, Héliette, Hélyette. Elsje, Lysje, Ielisaveta, Lissounia,
O. : de l’hébreu eli, « Dieu ». Elisabethus, Babeth.
O. : de l’hébreu elischeba, « Dieu est mon
Le prophète juif Elie (Eliyahû), champion du
serment ».
monothéisme, enraya chez les Hébreux le déve-
loppement du culte de Baal. Il vécut au IXe siè- El est un nom masculin singulier d’origine
cle av. notre ère. Son retour ayant été annoncé arabe, qui évoque le pouvoir, la force, la pri-

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Elke Dictionnaire des prénoms

mauté, et par extension Dieu. On le trouve Suède, en 1900, Elisabet arrivait au 3e rang.
déjà dans les textes cunéiformes du IIIe millé- Le prénom Isabelle (né de la chute des deux
naire av. notre ère, sous la forme akkadienne premières lettres d’Élisabeth), qui est toujours
il ou ilu, avec le sens de «  puissance, supré- très répandu aujourd’hui, fut systématique-
matie, domination ». El semble avoir été aussi ment utilisé comme synonyme d’Élisabeth
le nom propre d’un dieu parmi d’autres. Dans entre le XIIe et le XIVe siècles. Shakespeare fit
les documents ougaritiques, le dieu El, chef d’Isabel le nom de plusieurs de ses héroïnes,
du panthéon d’Ougarit, préside à l’assemblée notamment dans Measure for Measure (1604)
des autres divinités. Les Hébreux ayant repris et Henry V (1599). La couleur dite « isabelle »
ce terme pour en faire un appellatif divin, El (café au lait) doit son nom à l’infante Isabelle
est rapidement entré en composition dans des d’Autriche (1566-1633), qui avait fait le vœu
noms théophores comme Bethel (la « maison de ne pas changer de chemise avant que les
de Dieu ») et surtout Israël, Eliezer, etc. Selon troupes de son mari, l’archiduc Albert, ne
les évangiles, les derniers mots de Jésus sur soient entrées victorieuses dans la ville de
la croix auraient été  : «  Eli, eli, lamma sabac- Liège. La forme Bettina fut mise à la mode
thani ?  » («  Dieu, Dieu, pourquoi m’as-tu par Bettina Brentano, épouse du poète Achim
abandonné ? », Marc 15,34). Dans le Nouveau von Arnim (1785-1859). Le diminutif Ailsa
Testament, élisabeth est par ailleurs le nom de est propre aux Écossais. Sur Elsa, v. notice
l’épouse de Zacharie, mère de Jean-Baptiste. particulière. En France, Lisa est très à la mode
Ce nom s’est d’abord répandu en aujourd’hui
Méditerranée orientale et en Russie. Il a ELISABETHUS v. Élisabeth
ensuite gagné l’Europe occidentale, puis la
ELISABETTA v. Élisabeth
péninsule ibérique, où il connut une grande
diffusion sous les formes d’Isabel (Portugal) et ÉLISE v. Élisabeth
d’Isabela (Espagne). Ces dernières revinrent ÉLISÉE v. Élisabeth
ensuite en France, où elles eurent une exis-
ELISEO v. Élisabeth
tence autonome.
élisabeth figurait dès le XIIe siècle parmi les ELISHA v. Élisabeth

prénoms féminins français les plus employés. ELIZA v. Élisabeth


Il fit à la même époque son apparition en ELIZABETE v. Élisabeth
Angleterre, où il ne devint toutefois d’un
ELIZABETH v. Élisabeth
usage commun que vers la fin du XVe siècle.
Un grand nombre de reines se dénommè- ELKA v. Elke
rent élisabeth, parmi lesquelles élisabeth la
Grande et élisabeth II, reines du Royaume- ELKE
Uni, sainte élisabeth (1207-1230), fille du roi
de Hongrie André II, sa petite-nièce Isabela Elko, Elka, Elleke, Alke, Aelke.
F. A. :

(1271-1336), qui était aussi la petite-fille du O. : du german. adel, « noble ».

roi d’Aragon Don Jaime le Conquérant, et Elke représente le plus souvent un dimi-
surtout Isabelle la Catholique (1451-1504), nutif de noms germaniques commençant par
qui favorisa l’Inquisition et permit la réunion Elk- ou Alk- (Elkmar, Alkwin, etc.). Toutefois,
sous le même sceptre des royaumes d’Aragon dans le nord de l’Allemagne et aux Pays-Bas,
et de Castille. c’est avant tout un abréviatif d’Adelaïde, qui
En 1966, Erzsebet venait en Hongrie au semble s’être répandu à partir d’un foyer
2e rang des prénoms féminins, tandis qu’en situé en Frise orientale. Elke, qui a très vite

160

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Elmer

conquis son autonomie, est le nom le plus ELMER  (2 juin, 28 août)


souvent cité dans les contes populaires du
F. A. : E
 lmar, Ellmar, Elimar, Eilmar, Eilmer,
Schleswig-Holstein, région dans laquelle
il a été particulièrement à la mode dans les Elimer, Aylmer, Aelmer, Ailmer,
années 1940. Elke Haien est l’un des per- Ailmar, Aelmar, Elme, Elmo.
O. : du german. adel, « noble », et mar,
sonnages de la célèbre nouvelle de Theodor
Storm, Der Schimmelreiter. Illustré notam- « illustre, renommé ».
ment par l’actrice Elke Sommer, ce prénom La plus ancienne forme anglaise de ce nom
reste aujourd’hui très porté en Allemagne et est Aethelmaere. Très fréquente en Grande-
en Scandinavie. Bretagne avant la conquête normande, elle fut
ELKO v. Elke ensuite francisée en Aylmer, puis en Elmer.
Des confusions semblent s’être alors produi-
tes avec des noms tels qu’Eilemer ou Agilmar,
ELLA  (1er février)
ou même avec le nordique Hjalmar. À par-
F. A. :Aella, Ellie, Elly. tir du XVIe siècle, Elmer s’est surtout imposé
O. : de l’anglo-saxon aelf, « elfe » (étymologie comme nom de famille, et c’est seulement aux
controversée). États-Unis qu’il a recommencé, à l’époque
Sous sa forme indépendante, en Angleterre, moderne, à être utilisé comme prénom.
ce prénom fut d’abord uniquement attribué aux Deux frères originaires du New Jersey qui
garçons. Il fut notamment porté, au VIe siècle, jouèrent un rôle actif dans la guerre d’Indé-
par le souverain d’un petit royaume d’Anglie. pendance américaine se dénommaient Elmer.
Par la suite, il semble s’être confondu avec En 1927, Sinclair Lewis publia son célèbre
un prénom féminin introduit outre-Manche roman, Elmer Gantry, qui contribua beau-
par les Normands. Sur le continent, c’est coup à faire apparaître Elmer comme un pré-
plus généralement un diminutif d’éléonore, nom typiquement américain. En Allemagne,
Élisabeth ou Hélène. Outre-Atlantique, ce le nom d’Elmar, considéré comme un dimi-
prénom a notamment été illustré par la nutif d’Adalmar ou d’Egilmar, a bénéficié de
chanteuse de jazz Ella Fitzgerald. la vogue de l’épopée de Friedrich Wilhelm
Weber, Dreizehnlinden.
ELLEKE v. Elke
Il y eut un saint Elmar, missionnaire des
ELLEN v. Hélène
Flandres et patron de la ville de Melhan, qui
ELLENE v. Hélène vécut à Liège au Moyen Âge. Elmo, qui est en
ELLENORE v. Éléonore Angleterre et en Suède un diminutif d’Elmer,
est pour les Italiens et les Espagnols un abré-
ELLI v. Éléonore
viatif d’Erasmo. Saint Erasme ou Elme, évêque
ELLIE v. Éléonore, Ella et Élodie de Formia, aurait été martyrisé sous Dioclétien
ELLINOR v. Éléonore (v. 303) et proprement éventré. Cela lui valut
d’être invoqué par ceux qui souffrent de maux
ELLMAR v. Elmer
d’intestins. Il était également invoqué par les
ELLY v. Éléonore et Ella marins lors des tempêtes, d’où l’expression de
ELLYN v. Hélène « feux Saint-Elme », pour désigner les aigrettes
ELMA v. Guillaume
de feu qui, en mer apparaissent parfois, à ces
occasions, à l’extrémité des mâts. Par allusion
ELMAR v. Elmer au cabestan, où l’on enroule les câbles des navi-
ELME v. Elmer res, il fut ensuite choisi comme saint patron par

161

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élodie Dictionnaire des prénoms

les marins napolitains qui propagèrent, sous tères, dont celui de Solignac. Poursuivant son
le nom d’Elmo, son culte dans toute l’Europe œuvre d’évangélisateur, il partit christianiser
méridionale. Un autre saint, l’Espagnol Pedro les Frisons et mourut aux Pays-Bas. Ses reli-
Gonzalez, mort à Tuy en 1246, pris comme ques ont été transférées de Hollande à Noyon
patron par les marins espagnols et portugais, en 1952. Ce saint très populaire, dont la vie
fut également surnommé Elmo, par confusion a donné lieu à de nombreuses légendes, est
avec l’Erasmo napolitain. En Allemagne, le considéré comme le patron des orfèvres, des
diminutif le plus fréquent d’Erasmus n’est pas forgerons et des ouvriers de la métallurgie.
Elmo, mais Elms (cf. le nom de la ville d’Elms- ÉLOÏSA v. Louis
horn, dans le Schleswig-Holstein). En Écosse,
ÉLOÏSE v. Louis
Elma, sans rapport avec Elmer, est un diminu-
tif de Wilhelmina. Ce prénom fut également ELOY v. Éloi
porté par l’écrivain dramatique Elmer Rice et
par l’acteur de films muets Elmo Lincoln. ELSA (4 juillet, 17 novembre)
ELMO v. Elmer
F. A. : Else, Eli, Elsie, Elsle, Elseke.
ELNA v. Éléonore et Hélène O. :  iminutif d’Élisabeth, de l’hébreu
d
ELODEA v. Élodie elischeba, « Dieu est mon serment ».
ELODIA v. Élodie Ce prénom qui évoque l’Alsace (dont la
dénomination allemande est Elsass) est en
fait un diminutif assez fréquent d’Élisabeth,
ÉLODIE  (22 octobre) au même titre que Elsabe, Elsabea, Elscha,
Elodea, Elodia, Ellie, Dee, Lodi,
F. A. : Elsche, Elsebe, Elsbe, Else, Elsbeth, etc.
Lodie, Odie. Certains auteurs allèguent néanmoins une
O. : du grec élodié, « fleur fragile ». origine germanique à partir d’Ilse, nom d’un
esprit des eaux. Elsa se rencontre surtout en
Née au IXe siècle à Huesca, en Espagne,
Suisse et en Alsace. On trouve en Écosse la
sainte Élodie se convertit au christianisme
forme Ailsa. Ce nom était très à la mode en
avec sa sœur Numilon. Elle partit ensuite
Allemagne autour de 1900, en raison de la
confesser sa foi à travers le pays. Arrêtée et
popularité d’Elsa de Brabant, l’héroïne de la
condamnée à mort par les Sarrasins, elle
légende de Lohengrin, dont Richard Wagner
aurait subi le martyre en octobre 851. Le pré-
a tiré un opéra (Lohengrin, 1850).
nom Élodie a un petit côté « rétro » qui le fait
En Alsace-Lorraine, on trouve le nom Elsen,
aujourd’hui revenir à la mode.
forme germanique du nom de l’aulne, avec
des dérivations comme Elsener ou Elsner
ÉLOI  (1er décembre) (à l’origine, «  habitant d’un domaine planté
d’aulnes  »). Célèbre pour ses activités phi-
F. A. : Eloy. lanthropiques, Elsa Brandström, surnommée
O. : du latin eligius, « élu ». l’« ange de Sibérie », sauva de nombreux pri-
évêque de Noyon, près de Limoges, le « bon sonniers de guerre allemands en Russie pen-
saint Eloi » (v. 588-660) fut d’abord orfèvre, dant la Première Guerre mondiale. Elle mourut
ce qui lui permit de gagner la confiance de en 1948. On connaît également l’artiste lyrique
Bobbon, trésorier du roi Clotaire II. Il devint Else Lasker-Schüler et la compagne de Louis
ensuite le conseiller du roi Dagobert, et profita Aragon, Elsa Triolet, Prix Goncourt en 1945.
de son influence pour fonder plusieurs monas- ELSBETH v. Élisabeth

162

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs émilie

ELSE v. Élisabeth et Elsa (et à Heidelberg en 1972). Aux États-Unis, le


ELSEBEIN v. Élisabeth nom a surtout été popularisé par le chanteur
de rock Elvis Presley, dont la vogue ne s’est
ELSEKE v. Elsa
jamais démentie.
ELSELINE v. Élisabeth
ELWINE v. Elvis
ELSIE v. Élisabeth et Elsa
ELY v. Elie
ELSIN v. Élisabeth
ELYN v. Hélène
ELSJE v. Élisabeth
EMA v. Emma
ELSLE v. Elsa
EMANUEL v. Emmanuel
ELSPETH v. Élisabeth
EMANUELLE v. Emmanuel
ELVA v. Elvis
EMELA v. Irma
ELVERA v. Elvire
EMELE v. Émile
ELVIE v. Elvire
ÉMELINE v. Émile
ELVIE v. Elvis
EMELIUS v. Émile
ELVINA v. Elvis
EMERALD v. Esmeralda
ELVIRA v. Elvire
EMERALDA v. Esmeralda

ÉMERAUDE v. Esmeralda
ELVIRE  (16 juillet)
Elvira, Elvera, Elvie.
F. A. : EMERIC v. Aimeric
O. : u german. adel, «  noble  », et ward,
d EMIL v. Émile
« gardien ».
EMILDA v. Émile
Prénom surtout fréquent chez les Wisigoths,
qui l’implantèrent en Espagne. Donna Elvira
est l’un des personnages du Don Juan (1787) ÉMILE/ÉMILIE
de Mozart. Sainte Elvire aurait été, au XIIe  (22 mai, 19 septembre, 5 et 12 novembre)
siècle, l’abbesse du monastère d’Oehren, en F. A. :Émilien, Émilienne, Emil, Emily,
Allemagne. Ce prénom a été porté, de nos Emilio, Emilia, Emilius, Emils,
jours, par la comédienne Elvire Popesco. Emelius, Amilius, Mil, Mel, Mees,
Milia, Milou, Miloud, Migeli, Emele,
ELVIS/ELVINE  (27 octobre) Aemilia, Émeline, Emmeline, Milly,
Millian, Emilda, Emiliaan, Emlyn,
F. A. :Elvina, Elwine, Alwine, Elvie, Elfie, Émiliane, Melia, Meliocha.
Elva, Alwin, Alwyne, Alwina, Alvine, O. : du latin Aemilius, nom d’une famille
Alvina, Alvi, Alvy, Alwy. romaine.
O. : du german. adel, « noble », et win,
« ami ». Ce nom apparaît fréquemment sur les ins-
criptions latines des premiers siècles. L’un des
La forme d’origine de ce prénom est plus célèbres membres de la gens Aemiliana fut
Adalwin ou Adelwin, qui évolua plus tard le consul Paul Émile, tué en 216 av. notre ère
en Alwin, puis Elwin. Saint Adalwin mou- à la bataille de Cannes. Son fils devint Scipion
rut sur le lac de Zurich en 973. Elwine est Émilien, petit-fils adoptif de Scipion l’Afri-
attesté en Allemagne, à Coburg, avant 1900 cain. Le nom de la province d’Emilie (Aemilia

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Emma Dictionnaire des prénoms

provincia), au nord de l’Italie, vient du consul Ce prénom n’est pas un diminutif d’Emilie
Émile Lépide, à qui l’on doit la construction ou d’Emmanuelle, comme on le croit souvent,
de la via Emilia, route allant du Pô jusqu’à la mais résulte d’une corruption du nom de per-
mer Adriatique. L’empereur romain Emilien sonne germanique Imma ou Erma, attesté au
(Marcus Aemilius Aemilianus), vainqueur des VIIIe siècle, qui représente lui-même la forme
Parthes en 253, fut tué la même année par ses hypocoristique de différents noms compor-
propres soldats. tant l’élément ermin ou irmin, «  très grand,
Commun à partir du Moyen Âge, le pré- immense, tout-puissant  » (cf. le nom de l’Ir-
nom Émile a été popularisé par toute une série minsul, arbre sacré d’une imposante grandeur
d’œuvres littéraires  : La Théséide de Boccace que les missionnaires chrétiens firent abattre
(1313-1375), le Knight’s Tale de Chaucer dans la région de Detmold). Irmin est aussi
(1340-1400), l’Emile (1762) de Jean-Jacques le nom d’une divinité (vraisembablement un
Rousseau, le poème Der Kluge Emil de Gellert attribut du dieu Tîwaz), que l’on retrouve
(1715-1769), Emilia Galotti (1772) de Gotthold comme dénomination ethnique du peuple
Ephraïm Lessing, Otello (1887) de Verdi, etc. des Herminons et dans plusieurs noms déri-
Dans les pays de langue allemande, ce prénom vés de Ermin, Armin ou Irmin : Erm(en)-hild,
se confondit assez tôt avec les noms dérivés de Erm(en)fried, Ermintrude, Armgard, Irmgard,
la racine amal. Il fut porté par l’écrivain Émile Irminbert, etc. Le nom de Irmgard ou Irmingard
Zola, la romancière Emily Brontë, l’acteur alle- signifie « protégé par [le dieu] Irmin ».
mand Emil Jannings, Emilie Dionne, mère des Une sainte Emma ou Hemma van Gurk,
célèbres quintuplés canadiens, les premiers originaire de Carinthie, fut l’épouse du comte
quintuplés connus restés vivants après leur Wilhelm von der Sann. Elle fit construire
naissance, etc. Emma, prénom aujourd’hui très plusieurs églises dans la région de Brême et
à la mode (v. notice), n’est que rarement un fonda aussi à Werden, en Westphalie, l’abbaye
diminutif d’Emilie. Saint-Ludger, où elle fut inhumée en 1045.
EMILIA v. Émile Répandu dans plusieurs pays d’Europe à la
EMILIAAN v. Émile suite des invasions franques, le nom d’Emma
eut aussi beaucoup de succès dans l’Angleterre
ÉMILIANE v. Émile
médiévale, tout comme le diminutif Emmy. Il
ÉMILIEN v. Émile
y fut introduit par Emma, fille de Richard Ier
ÉMILIENNE v. Émile duc de Normandie, qui épousa en 1002 le
EMILIO v. Émile roi Ethelred, avant de se remarier en 1017
avec le roi Cnut. Ce fut l’un des noms préfé-
EMILIUS v. Émile
rés des Normands au XIe siècle. La form Em
EMILS v. Émile
ou Emm est attestée en Angleterre au XVIIIe
EMILY v. Émile siècle, de pair avec le diminutif Emmot (qui
EMLYN v. Émile a donné naissance à des patronymes comme
Emmet). La forme d’origine, Emma, réappa-
EMM v. Emma
raît également au XVIIIe siècle. Depuis deux
cents ans, ce prénom est toujours très utilisé
EMMA  (19 avril, 27 juin)
en Angleterre et aux Etats-Unis (la féministe
F. A. :Emme, Emmy, Ema, Emmi, Emm, américaine Emma Goldmann, l’éducatrice
Ems, Emmeke. Emma Willard, la cantatrice Emma Kirkby).
O. : du german. ermena, « grand, immense, La romancière Jane Austen publia Emma en
puissant ». 1816. L’inscription que l’on trouve à New

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Engebert

York sur le socle de la statue de la Liberté est Métaphysique des mœurs et de la Critique de la
extraite d’un poème d’Emma Lazarus (The raison pure, qui naquit à Königsberg en 1724
New Colosseus). En Allemagne, Emmy fut et mourut en 1804. Sous ses formes abrégées
le prénom de la seconde épouse du maré- de Manuel, Manoel ou Manolo (avec leurs
chal Hermann Goering. Amy n’est pas une dérivés), Emmanuel reste aujourd’hui extrê-
variante d’Emmy, mais plutôt une version mement populaire en Espagne et au Portugal.
anglaise d’Aimée. Manuela connaît actuellement une certaine
En France, Emma fut fréquemment utilisé faveur en Allemagne.
au Moyen Âge, puis sortit de l’usage jusqu’à la En France, le féminin Emmanuelle, déjà en
fin du XVIIIe siècle. Il est revenu très à la mode vogue après la Deuxième Guerre mondiale, a
depuis au moins deux décennies. Depuis enregistré de nouveaux succès entre 1970 et
2008, il est même le prénom féminin le plus à 1990 grâce aux films tirés des romans d’Em-
la mode. Emma Bovary est l’héroïne du roman manuelle Arsan (Emmanuelle), à la notoriété
de Gustave Flaubert, Madame Bovary, paru en de l’actrice Emmanuelle Béart. Emmanuel est
1857, qui valut à son auteur un procès pour aussi utilisé comme nom de famille (le com-
« indécence ». L’ouvrage a été porté plusieurs positeur et musicologue Maurice Emmanuel,
fois au cinéma. C’est également le prénom mort en 1938, le poète Noël Mathieu, dit
d’Emma Peel, l’un des personnages du célè- Pierre Emmanuel). Un des plus grand toréa-
bre feuilleton britannique Chapeau melon et dors de tous les temps fut Manuel Laureano
bottes de cuir (en anglais The Avengers), diffusé Rodriguez Sánchez, dit « Manolete », mort en
en France à partir de 1967. 1947 dans les arènes de Linares.
EMMANOUÏL v. Emmanuel EMMANUELLA v. Emmanuel

EMME v. Emma
EMMANUEL/EMMANUELLE EMMEKE v. Emma
 (25 décembre)
EMMELINE v. Émile
F. A. :Emanuel, Emanuelle, Manuel,
EMMELRICH v. Amaury
Manoel, Immanuel, Manuéla,
Manuella, Manuelita, Manolita, EMMERICH v. Amaury
Emmanuella, Emmanouïl, Mania, EMMI v. Emma
Manoukha, Mandel, Mendel, Manolo,
EMMY v. Emma
Manolete, Mano, Manu, Maan.
O. : de l’hébreu imanu-e, « Dieu est avec nous ». EMS v. Emma

Ce nom est celui sous lequel, dans la EN v. Éric


Bible, Isaïe (7,14) désigne le Messie des Juifs.
Attesté en Grèce dès le VIIe siècle, il connut ENGEBERT  (7 novembre)
une certaine faveur en Europe au moment de
F. A. :Engelbert, Englebert, Engelberta,
la Réforme. Au XVIe siècle, le duc de Savoie
Engelbrecht, Engelberte, Engelbrekt,
Emmanuel-Philibert, dit Tête de Fer, ser-
Ingbert, Engelberto, Engel.
vit brillamment Charles-Quint et défit les
O. : du german. Angil, ancien nom ethnique
Français à Saint-Quentin, puis épousa la fille
des Angles (peut-être aussi engil,
de François Ier. En Allemagne, Emmanuel
« ange »), et bert, « brillant ».
resta longtemps circonscrit à la noblesse et à
la bourgeoisie. Ce fut le prénom du philoso- La racine germanique Angil- ou Engel- ren-
phe Emmanuel (Immanuel) Kant, auteur de la voie à la dénomination des Angles, peuple

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Engelmar Dictionnaire des prénoms

qui, parti du Schleswig, s’installa au Ve siècle Englmarsuchen (« cherchons Engelmar »), qui


en Grande-Bretagne, et qui donna son nom se déroulaient naguère le lundi de Pentecôte,
à l’Angleterre (« terre des Angles »). Après la avec une procession et des costumes. Un
christianisation, cette racine fut rapidement Engelmar originaire du Sud-Tyrol est attesté
confondue avec le vieil-haut allemand engil, en 1401 sur les matricules de l’université de
«  ange  », calqué sur le latin angelus, même Vienne. À partir de l’Allemagne méridionale
sens (cf. l’anglais angel). Cette liaison « mysti- et de l’Autriche, ce nom a ensuite rapidement
que » explique la diffusion de prénoms comme fait souche. Il fut même l’un des prénoms
Engelmar, Engelram, Engelbert, Engeltraud, masculins les plus employés en Bavière entre
Engelhare, Engelfried, Engelburg, etc. le IXe et le XVe siècle. La forme typiquement
Le culte de saint Engebert ou Engelbert, bavaroise est Englmar.
ancien archevêque de Cologne mis à mort ENGELME v. Engelmar
par des païens en 1225, fut assez vif dans
ENGELMER v. Engelmar
les régions rhénanes. Sa légende fut chantée
par le poète Walther von der Vogelweide. ENGILRAM v. Enguerrand
Le nom d’Engebert fut répandu au Moyen ENGLEBERT v. Engebert
Âge. Il a surtout laissé des traces dans des ENGRACIA v. Gratien
noms de famille comme Engelbert, Angebert,
ENGUERRAN v. Enguerrand
Engelin, Angelmann, Engelbach, Englebert,
Ingelbrecht, etc.
ENGUERRAND/ENGUERRANDE
ENGEL v. Engebert
 (25 octobre)
ENGELBERT v. Engebert
F. A. : Enguerran, Engilram, Angelram,
ENGELBERTA v. Engebert Angeran.
O. : du
german. engil, « ange », et hramm,
ENGELBERTE v. Engebert
« corbeau ».
ENGELBERTO v. Engebert
Prénom médiéval attesté, dès la seconde
ENGELBRECHT v. Engebert
moitié du VIIIe siècle, sous des formes
ENGELBREKT v. Engebert telles que Angilramnus, Engelramnus,
ENGELMA v. Engelmar Hingilramnus, etc. Tombé par la suite en
désuétude, il refait aujourd’hui son appari-
tion au masculin comme au féminin. Saint
ENGELMAR  (14 janvier) Enguerrand, élu évêque de Metz en 768,
F. A. : Engelme, Engelmer, Engelma. accompagna Charlemagne dans sa campagne
O. :  u german. Angil, ancien nom ethnique
d contre les Avars de Hongrie. Le nom de famille
des Angles (peut-être aussi engil, Engerand (ou Engérant) est aujourd’hui
« ange »), et mar, « célèbre, renommé ». encore très répandu en Normandie.
ENOCH v. Hénoch
Le bienheureux Engelmar (Engelmarus)
est un ermite du Moyen Âge, qui aurait passé ENORA v. Eléonore
toute sa vie dans les forêts bavaroises. Il aurait ENRICO v. Henri
péri de mort violente en janvier 1100, mais
ENRIQUE v. Henri
son corps n’aurait été retrouvé que beau-
ENRIQUETA v. Henri
coup plus tard. Cette légende a donné nais-
sance à des jeux populaires traditionnels, dits ENSELM v. Anselme

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Eric

ENZA v. Enzo EPE v. Evrard

ENZINA v. Enzo EPKJE v. Evrard

ENZIO v. Enzo EPP v. Evrard

EPPE v. Evrard
ENZO EPPIEN v. Evrard

F. A. : Enzio, Enza, Enzina. EPPO v. Evrard


O. : du german. heim, « maison, foyer », et ERAL v. Harold
ric, « puissant ».
ERARICH v. Éric
Enzo est en Italie un diminutif classique
ERBERTO v. Herbert
de Enrico (Henri), mais il peut aussi être
utilisé comme diminutif de Lorenzo, Renzo ERCOLANO v. Hercule
ou Vincenzo. La forme féminine est Enza. ERCOLE v. Hercule
En Allemagne, Enzo ou Enzio est aussi uti- ERDMIT v. Hartmut
lisé depuis longtemps comme diminutif de
Heinz ou Heinrich. Il se pourrait d’ailleurs ERENA v. Irène

que que cette forme soit apparue d’abord en ERI v. Éric


Allemagne avant de passer en Italie à date ERIA v. Xavier
ancienne. Le premier Enzo connu est un roi
de Sardaigne du XIIIe siècle, qui était le fils
ERIC/ERICA (18 mai)
naturel de l’empereur germanique Frédéric
II de Hohenstaufen. Il participa aux com- F. A. : Erik, Erick, Eirik, Ric, Ricky, Erich,
bats de son père contre la papauté. Vaincu au Eryck, Air, Eriks, Erker, Jerk, Jerker,
cours d’une bataille en 1249, il fut incarcéré à En, Rika, Erke, Erico, Erkina, Erk,
Bologne jusqu’à sa mort, survenue en 1272. Erikje, Erkje, Erarich.
En France, où ce prénom est apparu tout O. : du german. aina, « un seul, la totalité »,
récemment, Enzo a connu un développement et rik, « souverain, puissant ».
foudroyant que rien ne laissait prévoir. Il figu-
L’étymologie de ce prénom très courant est
rait en 2003 parmi les 10 prénoms masculins
controversée. Certains auteurs, pour le pre-
les plus attribués sur l’ensemble du territoire,
mier élément, renvoient à ehr, «  honneur  »,
avec néanmoins une nette prédominance dans
ou encore à ë ou ëwe, ancien nom germani-
le Midi. Illustré par le constructeur automo-
que désignant le droit (ou la loi), voire à la
bile italien Enzo Ferrari, il semble avoir sur-
racine germanique *airkns, «  pur, authenti-
tout été révélé en France par le succès du film
que, de bonne origine  ». Le nom d’Eric est
Le grand bleu (1988), de Luc Besson, dont l’un
en tout cas employé chez les Scandinaves et
des personnages portait ce nom.
les Germains continentaux depuis les temps
EOIN v. Jean les plus reculés. La forme Airikr se trouve sur
EOLANDE v. Yolande des inscriptions runiques. Un certain Erarich
devint en 541 roi des Ostrogoths. Un chef des
EOWALD v. Ewald Wisigoths d’Espagne s’appelait Euric, qui est
EOZEN v. Yves peut-être une forme apparentée.
En Angleterre, Aesc Eric était le fils de
EP v. Evrard
Hengist, chef légendaire des premiers Saxons
EPCO v. Evrard installés outre-Manche. Dans le Domesday

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Ernest Dictionnaire des prénoms

Book, on trouve aussi la forme Iricus. À partir ERICH v. Éric


du XIe siècle, ce nom de baptême semble tou- ERICHETTA v. Henri
tefois avoir disparu chez les Anglais. Il a refait
Erick v. éric
son apparition au XIXe siècle, après la publica-
tion du roman de Dean Farrar, Eric or Little by ERICO v. Éric
Little (1858), mais n’a guère connu de succès ERIKJE v. Éric
qu’à partir de 1920. À l’époque victorienne,
ERIK v. Eric
où les prénoms inspirés de végétaux (Daisy,
Rose, Violet) étaient à la mode, la forme Erica ERIKS v. Éric
servait aussi à désigner une fleur. ERK v. Éric
Parti de Norvège en 982, le Viking Erik ERKE v. Éric
le Rouge installa en 986 la première colo-
ERKENWALD v. Archibald
nie scandinave au Groenland. Son fils, Leif
Erikson, explora en 1003 et 1004 les côtes de ERKER v. Éric
l’Amérique du Nord. Ce nom fut également ERKINA v. Éric
porté par six rois du Danemark et quatorze
ERKJE v. Éric
souverains suédois. Erik IX Jedvardsson, roi
de Suède de 1150 à 1160, qui tenta d’impo- ERMANNO v. Hermann
ser le christianisme aux Finnois, fut vénéré ERMEL v. Armel
comme un saint (bien qu’il n’ait jamais été
ERMELINDE v. Hermelinde
canonisé) avant que la Suède n’embrasse la
cause protestante. Le destin tragique d’Eric ERMINIA v. Hermine
XIV (rendu impopulaire par son mariage avec ERMINIO v. Hermann
une paysanne, il fut déposé par son frère et
ERNA v. Ernest
tué en prison en 1577) inspira un drame à
Strindberg. En 1950, Erik venait encore au
deuxième rang des prénoms masculins sué- ERNEST/ERNESTINE  (7 novembre)
dois.
F. A. : Ernst,
Erna, Ernie, Erny, Ernesto,
En Allemagne, où la publication du roman Ernestus, Arnost, Ernestina, Earnest,
de l’écrivain danois Vilhelm Jensen, Die Arnst, Ernestita, Aerna.
braune Erica (1868), a contribué à sa popu- O. : du german. ernust, « combat ».
larité, ce prénom n’a cessé de connaître une
grande vogue sous la forme Erich (l’écrivain Ce prénom, illustré notamment par les
Erich Kästner, le général Erich Ludendorff). écrivains Ernest Hemingway (Le vieil homme
Dans Le Vaisseau fantôme (1843), Wagner et la mer, 1952), Prix Nobel en 1961, et Ernst
donne le nom d’Erik au fiancé de Santa. Erika Jünger (Orages d’acier, 1920), ainsi que par
est également une chanson très populaire le cinéaste Ernst Lubitsch (To be or not to
chez les soldats. La forme finnoise de ce nom be), est l’un des rares d’origine germanique à
est Erkki. On doit signaler que le nom d’En- n’être formé que d’un seul élément. Ce fut,
rico n’est pas la forme italienne d’Eric, mais en Allemagne, l’un des prénoms favoris de la
celle de Henri. Le prénom féminin Erika sem- noblesse, en raison notamment de la popula-
ble par ailleurs s’être confondu très tôt avec rité du duc Ernest de Souabe, qui se souleva
Erica ou Ericie (Aricie), nom d’une martyre à plusieurs reprises contre son beau-père,
chrétienne d’Afrique dérivé du grec ereikè ou Conrad II, et mourut au combat en 1030.
du latin erice, « bruyère sauvage ». Considéré comme le modèle même de la fidé-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Esmeralda

lité, le duc Ernest fut le héros d’une œuvre que l’on retrouve encore aujourd’hui en
populaire du XVIe siècle, Herzog Ernst, et Hollande avec Herrewijn. En Alsace, Erwin von
d’une pièce de Ludwig Uhland, Ernst, Herzog Steinbach (1240-1318) fut l’un des principaux
von Schwaben (1817). constructeurs de la cathédrale de Strasbourg,
En Allemagne, la forme Ernst est toujours où il est d’ailleurs enterré. Sa renommée fut
d’un usage courant aujourd’hui. En France, très grande des deux côtés du Rhin. Goethe,
au contraire, Ernest (et surtout Ernestine) est qui l’appelle le « noble Erwin » (edler Erwin),
tombé en désuétude. En Angleterre, Ernestus lui consacra en 1773 un texte resté célèbre.
se trouve mentionné sur un traité patrony- Saint Erwin, né à Laon, fut évêque en Belgique
mique de 1655, mais ce nom ne se répandit autour de 710. En Grande-Bretagne, un roi de
vraiment que sous la dynastie hanovrienne. Il Cornouailles nommé Erwin ou Erbin vécut au
fut très en honneur sous le règne de Victoria, VIe siècle et fut aussi canonisé.
puis commença à décliner vers 1925. Comme Dans les pays celtiques, Erwin a parfois
nom de famille, Ernst fut notammentporté été pris par erreur pour un dérivé d’Erwan,
par le peintre et sculpteur allemand Max forme locale d’Yves. Le diminutif Irvine est
Ernst, mort à Paris en 1976. courant en Écosse. Irving se rencontre surtout
ERNESTINA v. Ernest
aux États-Unis. Le philologue Erwin Rohde
fut l’ami de Nietzsche. Le physicien Erwin
ERNESTITA v. Ernest
Schrödinger reçut le Prix Nobel en 1933. Le
ERNESTO v. Ernest maréchal Erwin Rommel, fut le chef de l’Afri-
ERNESTUS v. Ernest kakorps. Citons également le compositeur
hongrois Erwin Lendval, le chanteur d’opéra
ERNIE v. Ernest
Erwin Wohlfahrt, l’humoriste Irvin S. Cobbe,
ERNOUT v. Arnaud le musicien Irving Berlin, les écrivains Erwin
ERNST v. Ernest Guido Kolbenheyer et Irving Stone.
ERNY v. Ernest ERWINA v. Erwin
ERWINE v. Erwin
ERVIN v. Erwin
ERYCK v. Éric
ERWAN v. Yves
ERZSEBET v. Élisabeth
ERWANN v. Yves
ERZSIKE v. Élisabeth
ERWEIN v. Erwin
ESAIAS v. Isaïe
ERWIJN v. Erwin
ESDERT v. Eckart

ERWIN  (25 avril, 29 mai) ESMA v. Esmeralda

F. A. : Erwine,Erwina, Ervin, Erwijn,


Erwein, Harrewijn, Herrewijn,
ESMERALDA  (29 juin)
Herwin, Harwin, Irwin, Irvin, Irvine, F. A. : Esmeralde,Emerald, Smerald,
Irvina, Irving, Vine. Smeralda, Emeraude, Emeralda,
O. : du german. hari, « armée », et wini, « ami ». Esmerolda, Esmerelda, Smaragd,
Esma, Meraud.
Erwin est pris parfois, à tort, pour un dimi-
O. : de l’espagnol esmeralda, « émeraude ».
nutif d’Eberwin. Mais l’étymologie à partir
d’Eberwin (ebur, « sanglier », + wini, « ami ») Dans le célèbre roman de Victor Hugo,
est démentie par la forme ancienne Herwin, Notre-Dame de Paris (1831), Esmeralda,

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Estelle Dictionnaire des prénoms

aimée par Quasimodo, meurt victime des employé dans les pays latins, où deux déno-
intrigues de l’archidiacre Claude Frollo. Ce minations d’étoiles, Stella maris (« étoile de la
récit, qui fut aussi porté à l’écran, a inspiré mer », autre nom de l’étoile polaire) et Stella
au danseur Jules Perrot un ballet (musique de matutina (« étoile du matin »), se sont confon-
Pugni) créé à Londres en 1844. Ce prénom dues avec des épithètes couramment rappor-
est aujourd’hui porté par l’une des filles de tées à la Vierge Marie.
l’ex-roi Léopold de Belgique. Sainte Estelle, martyre semi-légendaire du
La forme Meraud est utilisée en Cornouailles. Ier ou du IIe siècle, est aujourd’hui considé-
On la trouve chez Lyford dès 1655. Toutefois, rée comme la patronne du Félibrige, célèbre
il n’est pas sûr qu’il s’agisse d’un diminu- académie littéraire de langue d’oc. Fêtée le 11
tif d’Esmeralda. Une Merouda Pygot est en mai à Saintes, dans les Charentes-Maritimes,
effet attestée en Angleterre en 1296. Dans ce elle est aussi honorée le 2 juin à Saint-Flour, et
cas, un télescopage a pu se produire entre le jour de la Pentecôte à Bagnères-de-Bigorre.
Esmeralda et un prénom celtique dérivé de Le nom d’Estelle, avec le dérivé méridional
mur, « mer » (de même que l’on trouve Meriel Estelon, est par ailleurs devenu un matro-
comme variante de Muriel). nyme, que l’on trouve également comme nom
ESMERALDE v. Esmeralda de lieu (cf. Estélon, dans la Drôme, et la ville
espagnole d’Estella, en Navarre).
ESMERELDA v. Esmeralda
Dans les pays anglo-saxons, c’est la forme
ESMEROLDA v. Esmeralda
Stella qui s’est le plus répandue. Vers 1590,
ESSA v. Esther Sir Philip Sidney publie un recueil de poè-
ESSIE v. Estelle mes intitulé Astrophel and Stella. Jonathan
Swift avait surnommé Stella son amie Esther
ESTEBAN v. Étienne
Johnson (« Esther », en persan, signifie aussi
ESTEFFE v. Étienne « étoile »). Estelle est le nom de l’héroïne du
ESTELA v. Estelle roman de Charles Dickens, Les grandes espé-
rances (1860-1861). En Angleterre, Estelle
ESTELLA v. Estelle
a parfois été pris, à tort, comme diminutif
d’Ethel ou d’Esther.
ESTELLE  (11 mai, 2 juin) En Allemagne, on doit à Goethe une pièce
F. A. : Estella,
Estela, Estrella, Estrellita, intitulée Stella (1772-1775). En Espagne, la
Stella, Stelle, Stellin, Essie, Estelon, forme Estrella, avec le diminutif Estrellita,
Estrelle, Esterelle, Stilla, Stelli, La ne doit pas être confondue avec une forme
Stella, Stelloni, Stellano, Stellari, allemande identique, Estrella, qui dérive de
Stellati. l’ancien nom wisigoth Austrechildis, du ger-
O. : du latin stella, « étoile ». manique ostar, ancienne dénomination de la
fête de Pâques (à partir du nom de la déesse
Le mot stella vient d’une racine indo-euro- Ostara), et hild, « combat ».
péenne *stel/*ster, d’où dérive le nom de
l’« étoile » (anglais star, allemand Stern, sué- ESTELON v. Estelle

dois stjärna, espagnol estrella, roumain seta, ESTER v. Esther


celtique stered, etc.). Le nom d’Estelle ou de ESTERELLE v. Estelle
Stella peut à cet égard se comparer au grec
ESTEVAN v. Étienne
Aster au russe Swiosda, ainsi qu’au prénom
hébraïque Esther. Ce nom a surtout été ESTEVE v. Étienne

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs étienne

ESTHER  (1er juillet) etc.). Au Moyen Âge, Ethel représentait sur-


tout un diminutif d’autres prénoms, comme
F. A. : Ester,
Eister, Rester, Hesther, Essa, Aethelgiefu, Aethelburga ou Aethelthryth.
Ettie, Hetty. Entre le VIIe et le XIIe siècles, plusieurs rois
O. : de l’hébreu ester, « étoile ».
de Mercie, de Northumbrie, du Wessex ou du
Épouse du roi de Perse Assuérus, Esther, Kent se dénommèrent Ethelbald, Ethelbert,
qui était d’origine juive, obtint de ce souve- Ethelfrith, Ethelred, Ethelwolf ou Ethelwood.
rain la grâce de son peuple, menacé par le Ethel a commencé à être utilisé de façon indé-
vizir Aman, ce qui lui valut une grande popu- pendante au début du XIXe siècle. Le per-
larité. Les Juifs ainsi sauvés purent ensuite sonnage d’Ethel Newcome intervient dans le
massacrer leurs ennemis. Le Livre d’Esther, roman de William Thackeray, The Newcomes
dans la Bible, fut écrit au début du IIe siècle av. (1855). Ethel eut beaucoup de succès en
notre ère pour réconforter les Juifs, menacés Écosse, de 1875 jusque vers 1925. Il est loin
par Antiochos Epiphane. Lu lors de la fête de d’avoir disparu aujourd’hui.
Pourim, dont il narre l’institution, il précise ETHELDA v. Ethel
que le véritable nom d’Esther était Hadassah.
ETHELINDA v. Ethel
Souvent utilisé pour désigner l’héroïne juive
par excellence, ce nom est également équiva- ETHELINE v. Ethel
lent de celui d’Ishtar, déesse babylonienne de ETHELYN v. Ethel
la volupté.
ETHYL v. Ethel
Ce sont les puritains qui acclimatèrent
Esther en Angleterre, où ce prénom donna
naissance à de nombreux diminutifs. À la ÉTIENNE/ÉTIENNETTE (26 décembre)
même époque, Racine fit représenter sa tra- F. A. : Stéphane,Stéphanie, Steve, Stephen,
gédie, Esther (1689), dont la création eut lieu Stephan, Steven, Stevie, Stevenson,
à l’école de Saint-Cyr. Jonathan Swift, l’auteur Stephanson, Estevan, Esteban,
des Voyages de Gulliver, éprouva une grande Stefan, Stefano, Stephanus, Steaphan,
passion pour Esther Johnson, pour qui il écri- Stefa, Steffie, Stepha, Stephania,
vit les Lettres à Stella. Stephana, Stevena, Stevana, Stefani,
ESTIENNE v. Étienne Estienne, Staines, Estève, Esteffe,
ESTRELLA v. Estelle Steffel, Stiobban, Stefaans, Steffert,
Stepan, Staffan, Stepanida, Stevenje,
ESTRELLE v. Estelle
Steeje.
ESTRELLITA v. Estelle O. : du grec stephanos, « couronne ».

ESTRID v. Astrid Saint Étienne, patron des fondeurs, des car-


riers et des tailleurs de pierre, aurait été lapidé
ETHEL en l’an 33 (Actes, 6-7), ce qui fait de lui le pre-
mier martyr du christianisme. Son véritable
F. A. : Ethelda,
Ethelinda, Etheline, Ethelyn, nom était Cheliel (« couronne », en hébreu),
Ethyl. qui fut ensuite traduit en grec. Le prénom
O. : du vieil-anglais aethel, « noble ».
Étienne est un peu passé de mode aujourd’hui,
La racine de ce nom correspond, pour le mais les formes Stéphane et, surtout, Stéphanie,
domaine anglo-saxon, à la racine germanique d’ailleurs plus proches du nom d’origine, conti-
adel ou edel (cf. Adolphe, Adèle, Adélaïde, nuent à jouir d’une très grande faveur.

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Eudes Dictionnaire des prénoms

Dans le passé, ce nom connut une vogue employé aujourd’hui comme prénom, Eudes
intense en Europe. Il fut notamment porté par a surtout laissé des traces dans les patronymes
huit papes. En Hongrie, où ce fut le nom d’au normands (le révolutionnaire français Emile
moins cinq souverains, la couronne d’Étienne François Eudes, disciple de Blanqui, naquit
Ier (v. 959-1038), qui imposa le christianisme dans la Manche en 1843).
à son royaume et combattit l’aristocratie res- EUDIER v. Eudes
tée attachée au paganisme, est devenue un
emblème national. En Autriche, Stephan ou EUDIN v. Eudes
Stefan venait en 1972 au 12e rang des pré- EUDINE v. Eudes
noms masculins à Vienne. La cathédrale
EUEN v. Ewen
Saint-Stéphane de Vienne est connue dans
le monde entier. Le féminin Stéphanie est EUFROSYNE v. Euphrosne
apparu au début du XIXe siècle en Allemagne EUGEN v. Eugénie
du Sud. La grande-duchesse de Bade, fille
adoptive de Napoléon, était née Stéphanie de
Beauharnais. En Angleterre, la forme Steven a EUGÈNE/EUGÉNIE
pris au XXe siècle le pas sur Stephen. Dans le  (7 février, 13 juillet, 24 décembre)
Domesday Book, on trouve déjà un Stefanus. F. A. : Eugenius,Gene, Eugenio, Eugen,
Dans La Tempête, Shakespeare fait intervenir Eugenia, Genie, Eujen, Evgueni,
un dénommé Stephano. Le nom fut porté par Evguen, Evedni, Evguecha, Guecha,
les écrivains Stefan Zweig, Stephan Crane et Eugénien, Ugenie, Evguenia, Jenny.
Stephen King, le poète Stefan George, l’ac- O. : d
 u grec eugenios, « bien né, de bonne
teur Steve McQueen, le philosophe Stéphane race ».
Lupasco, etc. Il a donné naissance à de très
Cinq papes ont porté ce nom qui, sous
nombreux noms de famille.
sa forme féminine uniquement, revient
ETTIE v. Esther aujourd’hui à la mode. En Europe occiden-
EUDE v. Eudes tale, la vogue d’Eugène doit beaucoup à la
renommée du « Prince Eugène » (de Savoie-
EUDELINE v. Eudes
Carignan) qui, hostile au mode de vie de
la cour de Versailles, combattit à la tête des
EUDES  (19 août) armées impériales d’Autriche et remporta au
début du XVIIIe siècle de grandes victoires
F. A. : Eude,
Eudin, Eudier, Eudine,
contre les Turcs. Plusieurs chansons populai-
Eudeline.
res allemandes lui ont donné le surnom de
O. : du german. euth, signification obscure.
« noble chevalier » (der edle Ritter) et sa vie a
Fils de Robert le Fort, Eudes (v. 860-898) inspiré diverses œuvres littéraires.
fut comte de Paris et de Troyes, avant d’être Dans les débuts de l’histoire écossaise,
élu roi de France. Il vainquit les Normands à Eugène fut un nom royal, en même temps
Montfaucon (Meuse), puis combattit Charles qu’un substitut pour Eoghain. En Irlande, ce
le Simple. Au XIIIe siècle, l’architecte Eudes de prénom a remplacé Eoin (ancienne forme de
Montreuil construisit à Paris de nombreux édi- John) avant de donner, semble-t-il, naissance
fices, aujourd’hui détruits. Saint Jean Eudes, à Owain (Owen). Le roman en vers d’Alexan-
né dans l’Orne en 1601, est considéré comme dre Pouchkine, Eugène Oniéguine (1823-31),
le missionnaire de la Normandie. Il fut le fon- eut une influence énorme sur toute la litté-
dateur de la congrégation des Eudistes. Peu rature russe. En France, Eugénie fut mis au

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Eusèbe

goût du jour par un drame de Beaumarchais Compiègne. Saint Euphrase fut évêque de
(Eugénie, 1767) et par le célèbre roman de Clermont.
Balzac, Eugénie Grandet (1833), puis par l’im- EUPHROSYNE v. Euphrosne
pératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.
EURIEL v. Uriel
EUGENIA v. Eugénie
EURIELL v. Uriel
EUGENIEN v. Eugénie
EURIELLE v. Uriel
EUGENIO v. Eugénie
EUROPA v. Europe
EUGENIUS v. Eugénie

EUJEN v. Eugénie
EUROPE
EULA v. Eulalie
F. A. : Europa, Evropa.
EULALIA v. Eulalie
O. : du grec Europa, nom de divinité.
La signification du mot «  Europe  » reste
EULALIE  (12 février, 10 décembre)
obscure. Ce nom était chez les Béotiens celui
F. A. : Eulalia, Eula, Lallie, Lia. d’une déesse de la terre, provenant peut-être
O. : du grec eulalos, « à la belle parole, qui d’une racine euros, «  de couleur noire  ». La
parle bien ». première distinction entre l’Asie et l’Europe
se rencontre chez Eschyle (525-456 av. notre
Les anciennes formes populaires françaises
ère), dans un hymne adressé à ApolIon. Sœur
d’Eulalie sont Aulaire et Araille. Sainte Eulalie,
de Cadmos et fille d’Agénor de Phénicie,
patronne de Barcelone, aurait été martyrisée
la nymphe Europe (Europê) fut enlevée
en Espagne au début du IVe siècle. Prudence
par Zeus métamorphosé en taureau, qui la
lui consacra un hymne du Péristéphanon. Sa
conduisit en Grèce, où elle devint la mère de
vie a aussi fait l’objet de la Cantilène de sainte
Minos, Sarpédon et Rhadamante. Europe est
Eulalie, qui est le plus ancien poème en lan-
aujourd’hui rarement attribué comme pré-
gue d’oïl dont nous disposions. En Allemagne,
nom.
Eulalia est apparu parfois comme un diminu-
tif d’Élisabeth
EUPHROSINA v. Euphrosne
EUSÈBE (14 août, 26 septembre, 29 octobre)
F. A. : Eusébie,
Eusebius, Euzebia, Eusebia,
Euzébie, Cebus, Sebus, Ysoie.
EUPHROSINE  (1 janvier, 7 mai)
er
O. : du grec eusébios, « pieux ».
F. A. : Eufrosyne, Euphrosyne, Euphrosina.
Sorti à peu près complètement de l’usage,
O. : du grec euphrosunè, « joie, allégresse ».
ce prénom fut courant aux premiers siècles,
Ce prénom, qui a le même sens que Laetitia, en raison de sa résonance chrétienne. Il reprit
est assez proche d’Euphrasie et de ses dérivés de la vigueur au XIXe siècle. Un pape nommé
(Euphrase, Eupraise, Euphraxie, etc.), dont la Eusèbe mourut en 310, en Sicile. Sainte
signification (« qui parle bien ») n’est cepen- Eusébie, petite-fille de sainte Gertrude, fut
dant pas la même. Chez les Grecs, Euphrosyne abbesse de Nivelle au VIIe siècle. L’écrivain
était une des trois Grâces qui appartenaient à grec chrétien Eusèbe de Césarée, mort en
la suite d’Apollon. Ce fut aussi le nom d’une 340, est l’auteur d’une importante Histoire
solitaire d’Égypte, au Ve siècle, dont les reli- ecclésiastique, dont l’exactitude a néanmoins
ques furent transférées à Beaulieu, près de été contestée.

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Eustache Dictionnaire des prénoms

EUSEBIA v. Eusèbe Eutropie aurait, elle, subi le martyre à Reims


EUSEBIE v. Eusèbe au moment des invasions d’Attila. Comme
EUSEBIUS v. Eusèbe
prénom, Eutrope, attribué surtout aux filles,
n’était pas rare au XIXe siècle. Gabrielle de
EUSTACE v. Eustache
Saint-Eutrope est l’héroïne d’une bande des-
sinée libertine de Pichard.
EUSTACHE  (20 septembre)
EUTROPIA v. Eutrope
F. A. : Eustace, Eustacia, Stacie, Stacey,
EUTROPIE v. Eutrope
Eustazio, Eustasius, Eustatius,
Stazio. EUTROPIUS v. Eutrope
O. : du grec eustachios, « aux nombreux EUZEBIA v. Eusèbe
fruits, fécond ». EUZEBIE v. Eusèbe
Le nom latin d’Eustatius fut porté au IIe EVA v. Ève
siècle par un saint légendaire, qui aurait été
EVALD v. Ewald
soldat sous le règne de Trajan. Converti après
avoir rencontré un cerf miraculeux, il est EVALDA v. Ewald
devenu le patron des chasseurs. Au Moyen EVALDO v. Ewald
Âge, Eustache fut un prénom assez répandu.
EVALEEN v. Éveline
Les Normands l’introduisirent en Angleterre,
où il tomba peu à peu en désuétude. L’ère vic- EVALYN v. Éveline
torienne lui redonna une nouvelle jeunesse. EVAN v. Jean
En France, Eustache de Saint-Pierre (v.1287-
EVAREST v. Évariste
1371), bourgeois de Calais, est resté célèbre
par le dévouement dont il fit preuve lors de EVARIEST v. Évariste
la reddition de cette ville aux troupes du roi EVARIST v. Évariste
Édouard III d’Angleterre. Au XVIe siècle, le
EVARISTA v. Évariste
médecin italien Bartolomeo Eustachio acquit
une grande renommée grâce à ses observations
anatomiques, en particulier de l’oreille (d’où le ÉVARISTE  (26 octobre, 26 décembre)
nom de la « trompe d’Eustache »). L’abréviatif
F. A. : Evarist,
Evaristo, Evarista, Evaristus,
Stacey est aujourd’hui surtout employé aux
Evarest, Evariest, Variste.
États-Unis.
O. : d
 u grec eu-arestos, « qui convient, qui
EUSTACIA v. Eustache plaît beaucoup ».
EUSTASIUS v. Eustache
Le nom d’Evariste apparaît pour la première
EUSTATIUS v. Eustache fois dans le Nouveau Testament (Romains
EUSTAZIO v. Eustache 12,1). Saint Evariste, fils d’un Juif hellénisé de
Palestine qui aurait gouverné l’Église de Rome
EUTROPE/EUTROPE (30 avril, 27 mai) à la fin du Ier siècle, passe pour avoir été le
successeur de saint Clément. Durant son pon-
F. A. :Eutropie, Eutropia, Eutropius. tificat, il aurait partagé entre les prêtres les
O. : dugrec eutropia, « humeur douce, bon titres de la ville de Rome. On lui attribue aussi
tempérament ». deux fausses décrétales. Il aurait été martyrisé
Au IIIe siècle, saint Eutrope fut le pre- sous Trajan, avant d’être enseveli auprès de
mier évêque de la ville de Saintes. Sainte saint Pierre. Tout cela est en fait très incertain,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs éveline

et l’Église, dans le doute, a préféré supprimer en Irlande, où Eva a recouvert le prénom


cet Evariste du calendrier romain. Aoiffe. ève revint à la mode au XIXe siècle,
Comme prénom, Evariste est revenu à la par l’intermédiaire de plusieurs œuvres litté-
mode au XIXe siècle. Il a été illustré par le raires ou musicales, comme La case de l’on-
poète Evariste Parny, et surtout par Evariste cle Tom (1851) de Harriet Beecher-Stowe, La
Galois, né à Bourg-la-Reine en 1811, qui fut cruche cassée (1803) de Heinrich von Kleist,
tué en duel à l’âge de vingt-et-un ans. Ce Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg (1867) de
dernier, mathématicien de génie, coucha sur Richard Wagner, etc. En Hongrie, vers 1950,
le papier, la veille de sa mort, ses intuitions Eva venait au 2e rang des prénoms féminins.
principales. Sa notion de «  groupe d’opéra- En Argentine, le diminutif Evita a bénéficié
tions  » est à l’origine de la théorie moderne de l’immense popularité d’Eva Perón qui,
des fonctions algébriques. sous le régime justicialiste de son époux, Juan
EVARISTO v. Évariste
Domingo Perón, défendit inlassablement les
descamisados (« sans chemises ») et fit après sa
EVARISTUS v. Évariste
mort prématurée l’objet d’un véritable culte
EVCHEN v. Ève de la part du peuple. En France, vers 1960, le
prénom composé ève-Marie était d’un usage
relativement courant. Il semble de nos jours
ÈVE  (6 septembre)
sorti de l’usage. Eva est en revanche très à la
F. A. : Eva,Evi, Evie, Ewa, Ewe, Evchen, mode aujourd’hui.
Evita, Ieva, Evka. EVEDNI v. Eugénie
O. : de l’hébreu hawwâh, « vie, source
EVELIEN v. Éveline
de vie », ancienne forme de hayyâh,
« vivante ». EVELINA v. Éveline

ève est dans la Bible la femme d’Adam. C’est


elle qui commit la faute dans laquelle l’Église ÉVELINE  (27 décembre)
voit le «  péché originel  » du genre humain.
F. A. : Evelyn, Evalyn, Evelina, Évelyne,
Le texte précise que son nom lui a été donné
Evelynn, Evelynne, Evlyn, Evlynn,
« parce qu’elle fut la mère de tous les vivants »
Evaleen, Evelien, Aileen, Evelino,
(Gen. 3,20). « Eve » renvoie en effet au verbe
Eibhlin, Vela.
hébreu haya, «  vivre  ». L’expression «  filles
O. : du gotique awi, « grâce, remerciements »,
d’ève  » désigne aujourd’hui couramment
très tôt confondu avec différents
le sexe féminin. Une croyance autrefois très
diminutifs.
répandue voulait que les enfants prénommées
ève bénéficient d’une plus longue espérance Contrairement à l’idée courante, Eveline ne
de vie. C’est ce qui explique probablement paraît pas être seulement un dérivé du pré-
la grande diffusion de ce prénom dès le haut nom Eve. Il est attesté dès le IXe siècle sous
Moyen Âge. la forme Aualun et Avilanus. On a également
En Allemagne, la forme Eva s’est confondue allégué une dérivation à partir du latin (nux)
assez tôt avec des diminutifs provenant de abellana, « noisette d’Abella » (en Campanie),
la racine aiva, « ordre éternel, loi ». Le nom qui a donné «  aveline  » et «  avelaine  »,
de la déesse flamande Haeva a pu contribuer anciens noms français de la noisette, utilisés
aussi à sa popularité dans les anciens Pays- aussi comme prénoms. L’arrière-grand-mère
Bas. Dans les pays celtiques, de semblables de Guillaume le Conquérant se dénommait
confusions se sont produites, notamment Aveline. Cette forme a pénétré ensuite en

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Evrard Dictionnaire des prénoms

Angleterre, où elle s’est confondue avec des Eppe, Eppo, Eburo, Ebbe, Eber,
noms celtiques (Eiblin, Eibhlin) dérivés de la Evert, Ebi, Ebel, Epp, Eb, Aibel, Epe,
racine eivlin, « aimable, plaisant ». Eppien, Epco, Eep, Ep, Ebbegie,
Au XIXe siècle, Evelina et Evelyn furent Ebbigie, Ebeles, Ebelien, Ebelina,
très en faveur en Angleterre, tout comme au Ebeltje, Epkje.
Pays de Galles. Évelyne (ou éveline) fut égale- O. : du german. eber, « sanglier », et hart,
ment d’un usage très courant en France entre « dur, fort ».
les deux guerres mondiales. Dans les pays
Ce prénom d’origine germanique est attesté
anglo-saxons, le nom d’Evelyn a parfois été
dès le IXe siècle dans le Polyptyque d’Irminon.
attribué à des garçons, notamment au roman-
Dans son Namen Büchlein, Luther avance à son
cier anglais Evelyn Waugh et à l’acteur John
sujet l’étymologie fantaisiste de «  suprême
(Evelyn Cyril) Wayne.
conseil » (Obers Rat). Eberhard est en fait le
EVELINO v. Éveline nom le plus répandu, en pays germanique,
EVELYN v. Éveline de ceux dont le premier élément comprend
le nom du «  sanglier  » (Eber)  : Eberhild,
ÉVELYNE v. Éveline
Ebergund, Eberfried, Eberwein, Eberulf,
EVELYNN v. Éveline Eberhelm, Ebermund, Eberwin, Eberwolf,
EVELYNNE v. Éveline etc. Chez les anciens Germains, le sanglier
était un animal de sacrifice consacré au dieu
EVERARD v. Evrard
Freyr, divinité de la troisième fonction (abon-
EVERHARD v. Evrard dance, fécondité). La consommation rituelle
EVERMODE v. Évremond du sanglier ou du porc faisait notamment par-
tie des anciens usages de Noël (Jul). Plusieurs
EVERMOND v. Évremond
casques germaniques ornés de sangliers ont
EVERMONDE v. Évremond également été retrouvés. Un Ebbo, abréviatif
EVERT v. Evrard d’Eberhardus, est attesté dès 1029. Les formes
EVGUECHA v. Eugénie
féminines, aujourd’hui sorties de l’usage, sont
Eberharde et Eberhardine.
EVGUEN v. Eugénie Ce prénom, surtout répandu en Alsace et
EVGUENI v. Eugénie en Souabe, a été constamment porté par les
EVGUENIA v. Eugénie
ducs et les comtes du Wurtemberg, parmi les-
quels un certain Eberhard V im Bart, mort en
EVI v. Ève
1496, qui fonda l’université de Tübingen. À la
EVIE v. Ève cour de Prusse, Eberhard von Danckelmann,
EVITA v. Ève mort en 1722, créa l’université de Halle et
l’Académie des arts de Berlin. Comme nom de
EVKA v. Ève
famille, Eberhard se retrouve en Alsace, avec
EVLYN v. Éveline des variantes telles que Eberhardt et Eberhart.
EVLYNN v. Éveline Aventurière de la fin du XIXe siècle, Isabelle
Eberhardt parcourut le désert et en rapporta
un roman, des articles et des nouvelles. Le
EVRARD (24 janvier, 17 avril, 22 juin, 14 août) même nom a été francisé en Ebrard, Everard
F. A. : Everard,
Eberhard, Eberhart, ou Evrard, avec la forme labialisée Euvrard,
Eberhardt, Eberharde, Eberhardine, fréquente en Normandie et en Franche-
Everhard, Ebert, Ebe, Eberle, Eble, Comté.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ewen

Des patronymes comme Evras, Evraut, d’une déformation d’Évremonde de type clas-
Evrot, Evrechon, Evrout ou Evrat représen- sique.
tent aussi des altérations d’Evrard. Le nom EVROPA v. Europe
de l’ancien président du Reich allemand, de
EWA v. Ève
1919 à 1925, Friedrich Ebert, est de même
origine. Le patronyme Ebel est un ancien
diminutif d’Eberhard, au même titre que EWALD  (3 octobre)
Ebbe ou Ebbo, nom porté par deux arche- F. A. : Evaldo,
Evalda, Evald, Eowald, Wald,
vêques canonisés par l’Église : Ebbo de Sens, Wold.
mort en 740, et Ebbo de Reims, mort en 851. O. : d
 u german. ewa, « loi, droit », et waldan,
Saint Eberhard, né en 1085, fut supérieur « commander, gouverner ».
du couvent des bénédictins de Biburg, puis
à partir de 1147 archevêque de Salzbourg. Ce nom, qui a connu une certaine faveur
Le comte Eberhard III de Nellenburg, mort en Allemagne depuis le XIXe siècle, fut porté
en 1078, fut également canonisé, ainsi que notamment par le poète romantique Ewald von
Eberhard de Tuntenhausen (près de Freising, Kleist (1715-1769) et par le sculpteur Ewald
en Bavière), dont le culte fut très répandu Mataré. Il y eut deux saints Ewald : Ewald le
du IXe au XVe siècles. Le bienheureux Evard, Blond et Ewald le Brun (les « Ewaldi »), frè-
mort en 958, fut prévôt de la cathédrale de res missionnaires d’origine anglaise qui s’em-
Strasbourg. Aebi est un abréviatif suisse. On ployèrent à évangéliser la Westphalie et furent
rencontre Jorrit chez les Frisons, et Hartl chez tués par le peuple, à Vest Recklinghausen, vers
les Bavarois. La forme britannique Everard 695. Johannes Ewald (1743-1781), auteur de
(avec ses diminutifs Evreder et Everett) a été La mort de Balder (1775), est considéré encore
illustrée par Sir Everard Home, chirurgien aujourd’hui comme le plus grand poète lyri-
écossais (1756-1832), et par le sénateur amé- que danois.
ricain Everett Dirksen. EWE v. Ève

EVREMODE v. Évremond
EWEN
F. A. : Owen,Euen, Ewhen, Owain, Ovin,
ÉVREMOND/ÉVREMONDE (10 juin)
Uwen.
F. A. : Evermond, Evermonde, Evermode, O. : du celtique eoghain, « jeunesse ».
Evremode, Ebermund, Ebermond,
Prénom celtique parfois confondu avec
Ebermonde.
Ewan ou Erwan, qui sont une adaptation
O. : du german. eber, « sanglier », et mund,
d’Yves, ou avec des formes bretonnes corres-
« protection ».
pondant à Eugène ou Eugenius. Dans cer-
Saint Évremond, mort vers 720, fut abbé de taines régions d’Écosse, le prénom Hugh a
Fontenay-les-Louvets, dans l’Orne. Le bien- aussi été utilisé comme substitut d’Ewen. Les
heureux Evermode, prémontré belge et ami anciennes traditions galloises ne mentionnent
de saint Norbert, devint au XIIe siècle évêque pas moins de trente-neuf Owen ou Owain, ce
de Ratzbourg, au Danemark. L’écrivain nor- qui explique sans doute la popularité dont ce
mand Charles de Saint-Évremond, auteur nom continue à jouir au Pays de Galles.
de la Comédie des académistes, dut s’exiler à Au début du XVe siècle, Owain Glyndyfrdwy
Londres à la fin du XVIIe siècle. Les formes (Owen Glendower) tenta de créer un royaume
Evermonde, Evermode et Evremode résultent gallois indépendant, mais il fut battu par le roi

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Eyquem Dictionnaire des prénoms

Henry IV d’Angleterre. Le Domesday Book et donné, au XVIe siècle, son nom au célèbre
l’Anglo-Saxon Chronicle mentionnent la forme château viticole du Bordelais). On le rencon-
Uwen. En Bretagne, Ewen est l’éponyme tre encore aujourd’hui épisodiquement.
de Loguéven-en-Plouhinec, de Saint-Even
(Finistère), de Lannéven et de Lannévain-en- ÉZÉCHIEL
Clohars-Carnoët.
F. A. : Ezékiel,
Zeke, Ezechiele, Ezequiel,
EWHEN v. Ewen Hesekiel.
O. : de l’hébreu yekhezqe, « force de Dieu ».

EYQUEM Ézéchiel (v. 627-v. 570) est l’un des quatre


grands prophètes de la Bible, qui rapporte
Ayquem, Ayquelm.
F. A. :
longuement ses visions. Aux Juifs captifs à
du german. ag, « avoir, possession », et
O. :
Babylone, il annonça la ruine complète de
helm, « casque ».
Jérusalem, mais aussi la restauration future
C’est bien à tort que l’on a fait dériver de d’Israël. À l’époque moderne, le « chariot » et
Joachim ce prénom qu’Albert Dauzat quali- la «  roue  » qu’Ézéchiel aurait vu apparaître
fie de « bon vieux prénom gascon, porté dès dans le ciel ont fait l’objet de multiples spécu-
le Xe siècle  ». On trouve en effet plusieurs lations. Comme prénom, Ézéchiel était cou-
centaines d’Eyquem en Gascogne, essentiel- rant au XIXe siècle chez les Noirs américains.
lement autour de Bordeaux, aux environs de EZECHIELE v. Ézéchiel
l’an 1000. Eyquem a successivement dérivé
EZÉKIEL v. Ézéchiel
en Achelmus, Aichelmus (attesté en 982),
Ayquelmus (attesté au XIIe siècle), Ayquelm, EZEQUIEL v. Ézéchiel

Ayquem et Eyquem (nom du seigneur qui a EZZELINO v. Asselin

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS ALSACIENS


Conquise par César en 58 av. notre ère, l’Al- « Doktor » ou « Juncker ». L’introduction de
sace fit d’abord partie de la province romaine la Réforme à Strasbourg, où l’Église luthé-
de Germanie supérieure. Les Alamans, peuple rienne est définitivement établie en 1561, a
germanique, s’y établirent au VIe siècle sous la par ailleurs entraîné une importante muta-
suzeraineté franque. L’Alsace dépendit alors tion dans le choix des prénoms. Les noms de
du duché de Souabe ou d’Alémanie. Elle fit baptême évoquant les saints du Moyen Âge
ensuite partie de la Lotharingie, lors du partage tendent alors à se raréfier, tandis que se multi-
de l’empire carolingien en 843, avant d’échoir plient les prénoms bibliques : Jacob, Jérémie,
à Louis le Germanique, qui associa pour huit Ézéchiel, Jonas, Rachel, Rebecca, Abraham,
siècles son destin à celui du peuple allemand. Daniel, Tobie, Esther, etc. Jean-Pierre Kintz
C’est seulement au moment de la guerre rapporte qu’entre 1601 et 1604, 8 % des
de Trente Ans et de la signature du traité enfants baptisés à Strasbourg étaient prénom-
de Westphalie (1648) que la France put més Daniel ou Jacob. Au XVIIe siècle, l’orfè-
annexer l’Alsace, après la victoire de Turenne vre strasbourgeois Habrecht nomme ses trois
à Turckeim (1675) et l’entrée de Louis XIV à fils Abraham, Isaac et Jacob. Des jumeaux se
Strasbourg (1681). La région ne fut toutefois voient également attribuer les noms d’Isaac et
totalement intégrée à la France que sous la Jacob, et même d’Adam et d’Eve !
Révolution, avec la création des départements Parallèlement, certains prénoms se transfor-
du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. L’Alsace revint ment : Dominique est germanisé en « Son(n)-
à l’Allemagne de 1871 à 1918 (période qui tag  ». Cette vogue ne sera cependant que
vit la création du Landtag d’Alsace-Lorraine, momentanée : à la fin du XVIIIe siècle, les pré-
seule institution parlementaire de l’histoire noms tirés des Écritures ne représentent plus
alsacienne), ainsi qu’en 1940, date à laquelle que de 10 à 20 % du total des prénoms alsa-
elle fut rattachée, jusqu’à la fin de l’Occupa- ciens.
tion, au Pays de Bade. Au XVIIe siècle, le prénom perd un peu de
Lieu de passage naturel entre les deux rives son importance, sans doute en raison de la
du Rhin, l’Alsace, province dotée d’une per- multiplication des surnoms destinés à éviter
sonnalité originale et puissante, a été durant les quiproquos dus à l’homonymie, puis de
l’entre-deux-guerres le théâtre d’un important la stabilisation des noms de famille. Dans les
mouvement autonomiste. La langue alsacienne milieux populaires, c’est alors la forme diminu-
étant une forme dialectale de l’allemand, les tive du prénom qui devient la plus employée :
prénoms alsaciens sont nécessairement appa- Barthel pour Bartholomeus, Batt pour Beatus,
rentés à ceux que l’on rencontre outre-Rhin. Stoffel pour Christoffel, Wolff pour Wolfgang,
Ces prénoms sont toutefois moins répandus Berbel pour Barbara, Brid pour Brigitta, Engel
aujourd’hui que par le passé. pour Angelica, Ursel pour Ursula, Hans pour
Au XVIe siècle, malgré un choix de pré- Johann, etc. Ces diminutifs entrent souvent
noms relativement limité (du fait de l’impor- dans la composition des prénoms doubles,
tance accordée, au moment de l’attribution, surtout chez les garçons.
au mode de transmission ancestral), le pré- À partir de 1790, sous l’effet du jacobi-
nom suffit encore en général à identifier la nisme, l’état civil est systématiquement rédigé
personne en Alsace. Pour les gens de qualité, en français et les prénoms germaniques sont
on se contente de faire précéder le nom de eux-mêmes fréquemment « traduits » en lan-
baptême d’un titre  : «  Herr  », «  Magister  », gue française. Il en résulte bon nombre de

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Dictionnaire des prénoms

fantaisies : Andoni est transposé en Antoine, et l’Allemagne, cette succession de statuts


Martzel en Marcel, Anstett en Anastase. Cette n’est pas allée sans effets sur l’évolution
francisation à l’état civil restera généralement des prénoms. Les Alsaciens qui, entre 1871
sans effet sur la vie quotidienne. et 1918, puis entre 1940 et 1944, avaient
Une étude réalisée par Marie-Noëlle Denis adopté ou s’étaient vu imposer un prénom
montre que l’usage consistant à n’attribuer allemand ont souvent cherché par la suite à
qu’un seul prénom reste très répandu dans l’Al- le franciser ou à en rétablir la forme d’ori-
sace rurale aux XVIIIe et XIXe siècles, alors qu’il gine. Après la Libération, cela n’a pas posé
a disparu dans les autres régions de France de difficultés particulières, l’extrait d’acte
depuis le milieu du XVIIe siècle. À cette époque, de naissance n’étant pas obligatoire pour se
les huit prénoms les plus répandus en Alsace procurer une carte d’identité nationale. Mais
(Margaretha, Maria, Michael, Katharina, Georg, la mise en circulation de la carte d’identité
Jacob, Barbara et Johann-Georg) représentent à dite infalsifiable a compliqué les choses, car
eux seuls 69 % du total des attributions pour la ce document exigeait la production d’un
période 1737-1837. Des prénoms comme Luc, extrait de naissance, ce qui a obligé nom-
Joseph et Valentin se rencontrent alors presque bre d’Alsaciens, soit à faire figurer sur leurs
exclusivement chez les paysans. papiers un prénom allemand, soit à engager
L’Alsace ayant été pendant un siècle une procédure complexe pour en obtenir la
continuellement ballottée entre la France francisation.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

FAAS v. Boniface
F nommée en hommage à Fabius Cunctator.
Elle compta Bernard Shaw et H.G. Wells
FABA v. Fabien
parmi ses membres. Dans la langue popu-
FABIA v. Fabien
laire allemande, «  Fabian  » désignait autre-
FABIAN v. Fabien fois la famine. La forme Fabiola fut mise
FABIANE v. Fabien à la mode par le roman du cardinal N.P.
Wiseman, Fabiola (1845), qui est une évoca-
FABIANO v. Fabien
tion hagiographique de l’église des catacom-
FABIANUS v. Fabien bes. L’épouse de Baudoin Ier, devenue reine
FABIE v. Fabien des Belges en 1960, se dénommait Fabiola de
Mora y Aragón. Fabien et Fabienne ont connu
FABIEN/FABIENNE(20 janvier, 27 décembre) en France une certaine faveur au début des
années 1940 (le footballeur Fabien Barthez,
F. A. : abian, Fabiane, Fabiola, Fabio,
F gardien de but de l’équipe de France).
Fabis, Fabiano, Fabia, Fabianus,
FABIO v. Fabien
Faba, Fabie, Fava.
O. : du latin Fabius, nom d’une famille FABIOLA v. Fabien
romaine (dérivé de faba, « fève »). FABIS v. Fabien

Le nom de Fabius n’était pas rare à Rome. FABRI v. Fabrice


L’épouse de Cicéron se dénommait Fabia. En
200 av. notre ère, le général Quintus Maximus FABRICE  (22 août)
Verrucosus Fabius, dit Cunctator («  le tem-
F. A. : Favre,
Fèvre, Fabri, Fabricius,
porisateur  »), s’opposa victorieusement aux
Fabritius, Fabricio, Fabrizio,
troupes de Hannibal. Quintus Fabius Pictor
Fabricia, Fabricien, Fabriciano.
(254-201 av. notre ère) fut l’un des premiers
O. : du latin faber, « ouvrier, artisan ».
historiens romains. Il composa son Histoire
des actions romaines en grec et en latin. La Célèbre pour son incorruptibilité, l’homme
forme masculine Fabian s’est répandue en politique romain Caius Fabricius, surnommé
Angleterre à partir du XIIIe siècle. Luscinus, est le héros de l’une des Vies de
Fondée en 1883, la Fabian Society, qui fut Plutarque. Son nom fut porté par l’astronome
l’ancêtre du parti travailliste anglais, fut ainsi hollandais David Fabricius (1564-1617) et

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Fauste Dictionnaire des prénoms

par le naturaliste danois Johann Christian FAUSTE/FAUSTINE (15 décembre)


Fabricius (1745-1808). Le chirurgien Fabrice
de Hilden (1560-1636) est aujourd’hui  austin, Fausta, Faustina, Faustus,
F
F. A. :

considéré comme le fondateur de la chirur- Fausto, Fassia, Faustinien,


gie scientifique en Allemagne. En France, Faustiniano.
O. : du latin faustus, « favorisé, heureux ».
cet ancien nom de métier se retrouve dans
beaucoup de noms de famille, tels que Favre, Le nom de Faustus fut l’un des plus répan-
Fèvre, Lefèvre, Lefebvre, Lefébure, Fabry, dus chez les Romains. Dans les premiers
Fabrini, Fabron, etc. Sa forme moderne doit siècles du christianisme, on ne compte pas
son succès au roman de Stendhal La char- moins de dix-neuf saints Fauste ou Faustinien.
treuse de Parme (1839), dont le héros princi- L’impératrice romaine Flavia Maxima Fausta,
pal se nomme Fabrice del Dongo. Le prénom fille de Maximien, fut la seconde femme de
de Fabrice (voire, dans une moindre mesure, Constantin Ier le Grand.
de Fabricien) reste aujourd’hui dans l’usage, En Allemagne, la forme Faust fut mise en
soit de façon autonome, soit en association. faveur par le célèbre drame de Goethe, Faust,
Il est en revanche presque inconnu dans les dont il existe deux versions successives (1808
pays germaniques et anglo-saxons. La princi- et 1832). Le personnage dont Goethe s’ins-
pale forme italienne est Fabrizio. pira est le légendaire docteur Johann Faust,
né vers 1480 à Knittlingen. Son nom pro-
FABRICIA v. Fabrice
venait du mot allemand Faust, « poing », et
FABRICIANO v. Fabrice avait à tort été latinisé en Faustus. Dès 1588,
Marlowe écrivit une pièce dramatique intitu-
FABRICIEN v. Fabrice
lée Faust, qui est une tragédie de la volonté
FABRICIO v. Fabrice de puissance. L’histoire du docteur Faust,
qui vendit son âme au diable pour satisfaire
FABRICIUS v. Fabrice
une insatiable curiosité intellectuelle, inspira
FABRITIUS v. Fabrice par la suite d’innombrables écrivains, pein-
tres et musiciens  : Berlioz (La damnation de
FABRIZIO v. Fabrice
Faust, 1846), Gounod (Faust, 1859), Gérard
FAILA v. Raphaël de Nerval (qui traduisit en français le premier
Faust de Goethe), Delacroix, Thomas Mann
FALIA v. Raphaël
(Doktor Faustus, 1947), Paul Valéry, etc. La
FALITO v. Raphaël forme Faustina, popularisée par un drame
de Christine Friderik, Faustina (1871), eut
FANCHON v. François quelque succès en Allemagne. En France,
FANNIE v. François c’est maintenant Faustine qui semble appelée
à monter à la Bourse des prénoms. L’Italien
FANNY v. François Angelo Coppi, dit Fausto Coppi, mort en
FARGEAU v. Ferréol 1960, fut l’un des plus grands champions
cyclistes de tous les temps (145 victoires).
FARGETTE v. Ferréol
FAUSTIN v. Fauste
FASSIA v. Fauste
FAUSTINA v. Fauste
FATZEL v. Boniface FAUSTINIANO v. Fauste

FAUSTA v. Fauste FAUSTINIEN v. Fauste

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ferdinand

FAUSTO v. Fauste FÉLIX/FÉLICIE (12 février, 7 mars, 9 juin)


FAUSTUS v. Fauste  élicien, Félicienne, Félicité, Félicia,
F
F. A. :
FAVA v. Fabien Félice, Felice, Félise, Felicidad,
Félizon.
FAVRE v. Fabrice
O. : du latin felix, « heureux ».
FEBE v. Phœbus
Felicitas était à Rome la déesse de la chance.
FEBO v. Phœbus On la représente en général tenant d’une main
FEDAN v. Théodore une corne d’abondance et de l’autre un cadu-
cée. Aux premiers siècles de notre ère, Félix
FEDDER v. Frédéric
eut une nette résonance chrétienne. Quatre
FEDERICA v. Frédéric papes canonisés portèrent ce nom. Sainte
FEDERICO v. Frédéric
Félicité, esclave et martyre africaine, aurait été
dévorée par les lions (en compagnie de sainte
FEDERIGO v. Frédéric Perpétue) dans l’amphithéâtre de Carthage,
FEDIA v. Théodore sous le règne de Septime Sévère.
Très porté au Moyen Âge, en France et en
FEDIANA v. Théodore
Allemagne, Félix est passé de mode au début
FEDIOUKA v. Théodore du XXe siècle. Le féminin Félicie conserve
FEDOR v. Théodore néanmoins une certaine faveur. Felicidad
est très répandu en Amérique latine. En
FEDORA v. Théodore
Angleterre, Felicity (confondu quelquefois
FEDORIT v. Théodore avec Phyllis) fut introduit par les puritains.
On trouve la forme Felice dans un poème allé-
FEDORKA v. Théodore
gorique du XIVe siècle, intitulé Piers Plowman.
FEDOULIA v. Théodore Félix fut le prénom de l’écrivain allemand
FEDOUSSIA v. Théodore Felix Dahn (Ein Kampf um Rom), du musicien
Felix Mendelssohn-Bartholdy (mort en 1847),
FEI v. Sophie
de l’écrivain Félicien Marceau, etc.
FEIGE v. Sophie
FÉLIZON v. Félix
FELICE v. Félix FELTES v. Valentin
FÉLICE v. Félix FEODOR v. Théodore
FÉLICIA v. Félix FEODORA v. Théodore
FELICIDAD v. Félix FEODORIT v. Théodore

Félicie v. Félix FERCSI v. François

FÉLICIEN v. Félix FERD v. Ferdinand

FÉLICIENNE v. Félix FERDIE v. Ferdinand

FÉLICITÉ v. Félix
FERDINAND/FERDINANDE
FELIPA v. Philippe
 (30 mai, 27 juin)
FELIPE v. Philippe
F. A. :  ernand, Fernande, Ferdie, Ferd,
F
FÉLISE v. Félix Fernando, Ferdinando, Hernando,

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Ferréol Dictionnaire des prénoms

Friedenand, Ferdl, Fertel, Ferrante, FERRÉOL  (16 juin)


Fernanda, Ferdinanda.
O. : du german. fried, « paix, protecteur », et
 érol, Férola, Ferreola, Fargeau,
F
F. A. :

nant, « hardi ». Fargette.


O. : du latin ferreus, « fer, de fer ».
Chez les Germains, le nom de Ferdinand
fut surtout employé par les Wisigoths, qui Selon le martyrologe romain, saint Fargeau
l’introduisirent en Italie, puis en Espagne et serait mort à Besançon, au IIIe siècle, en
au Portugal. À partir du VIIe siècle, il fut large- compagnie de son frère Ferréol. En fait, ces
ment répandu dans la péninsule ibérique, où deux personnages n’en font probablement
ce fut le nom d’un grand nombre de souve- qu’un. Fargeau représente en effet une forme
rains, notamment de Ferdinand III d’Espagne populaire de Ferréol, nom que l’on trouve
(1199-1252), neveu de Blanche de Castille, surtout attribué dans le midi de la France.
fondateur de l’université de Salamanque et Un Féréolus, cité par Sidoine Apollinaire,
patron national des Espagnols. Le nom revint fut préfet des Gaules. Un autre saint nommé
ensuite en France, sous la forme abrégée Ferréol fut évêque de Limoges au VIe siècle.
de Fernand. Il gagna l’Allemagne et l’Autri- Parmi les noms de famille dérivés de Ferréol,
che lorsque l’Espagne échut par mariage à la on peut citer Ferriol, Férol, Ferroul, Ferroud,
dynastie des Habsbourg. Assez commun au Fargeau, Fargeaud, Farjaud, Fargette (et aussi,
XIXe siècle et au début du XXe siècle (l’ac- par déformation au voisinage du nom de la
teur Fernand Contandin, dit Fernandel), «  forge  », Forgeot, Forgeaud et Forget). Le
Ferdinand et Fernand sont aujourd’hui un nom héréditaire des anciens comtes de Ferrol
peu passés de mode. résulte également d’une altération de Ferréol.
De nombreux noms de famille espagnols, FERREOLA v. Ferréol
comme Hernández ou Fernández, en conser- FERTEL v. Ferdinand
vent la trace. Ce fut également le prénom de
FESTER v. Sylvain
Hernándo Cortez, qui conquit le Mexique, et
du navigateur portugais Ferdinando Magellan. FÈVRE v. Fabrice
En Irlande, Ferdinand semble s’être confondu FIA v. Sophie
avec l’ancien nom celtique Feordorcha.
FIDEL v. Fidèle
FERDINANDA v. Ferdinand
FIDELA v. Fidèle
FERDINANDO v. Ferdinand
FERDL v. Ferdinand
FIDÈLE  (24 avril)
FERENC v. François
F. A. : Fidel,
Fidelio, Fidela, Fidelia,
FERMIN v. Firmin
Fidelius, Fidelin.
FERMINE v. Firmin O. : du latin fidelis, « sincère, de bonne foi ».
FERNAND v. Ferdinand
En France, au XIXe siècle, ce nom fut sur-
FERNANDA v. Ferdinand tout attribué aux chiens. La forme Fidelio
FERNANDE v. Ferdinand est plus courante en Italie. L’opéra de
FERNANDO v. Ferdinand
Beethoven, Fidelio (1805), s’appelait pri-
mitivement Léonore ou l’amour conjugal. Le
FÉROL v. Ferréol
prénom Fidel, illustré par le chef du gouver-
FÉROLA v. Ferréol nement cubain Fidel Castro, se rencontre en
FERRANTE v. Ferdinand Espagne et en Amérique latine. Dans la pièce

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Flavien

de Shakespeare, Cymbeline, Imogène se fait FIRMIN  (25 septembre, 11 octobre)


appeler Fidèle. La forme latinisée Fidelius a
été utilisée en Bretagne.  ermin, Frémin, Fermine, Firmus,
F
F. A. :
Firminian, Firminien, Firminienne.
FIDELIA v. Fidèle
O. : du latin firmus, « ferme [dans sa foi] ».
FIDELIN v. Fidèle
Ce prénom ne semble avoir été couramment
FIDELIO v. Fidèle employé que de façon occasionnelle, d’autant
FIDELIUS v. Fidèle qu’à la fin du XIXe siècle, il passait pour être
FIEKE v. Sophie et Victor caractéristique des domestiques, ce qui expli-
que son utilisation dans le roman populaire
FIENA v. Joseph
et le théâtre de boulevard. En ancien français,
FIENEKE v. Joseph « fermine » a parfois signifié « forteresse », ce
FIFINE v. Joseph qui a produit des confusions avec des noms
de lieux ou de personnes dérivés de Firmin
FIGE v. Sophie
(Frémin, Fréminet, Fréminville, Firminy).
FIKEN v. Sophie
Saint Firmin, dont on ne sait pratiquement
FILA v. Philomène rien, aurait été au IIIe siècle le premier évêque
FILIA v. Philippe d’Amiens. Les fêtes de la San Fermin ou San
Fremines, à Pampelune, au mois de juillet, sont
FILIB v. Philippe
parmi les plus célèbres fêtes tauromachique.
FILIBERT v. Philibert
FIRMINIAN v. Firmin
FILIBERTA v. Philibert
FIRMINIEN v. Firmin
FILIBERTO v. Philibert
FIRMINIENNE v. Firmin
FILIDE v. Philis FIRMUS v. Firmin
FILIOUCHKA v. Philippe
FITHIAN v. Vivien
FILIP v. Philippe
FJODOR v. Théodore
FILIPA v. Philippe
FJODORA v. Théodore
FILIPKA v. Philippe
FLAVIA v. Flavien
FILIPP v. Philippe
FLAVIANUS v. Flavien
FILIPPA v. Philippe
FLAVIE v. Flavien
FILIPPINA v. Philippe
FILIPPO v. Philippe
FLAVIEN/FLAVIENNE(18 février, 7 mai)
FILLE v. Philippe
F. A. : Flavie,
Flavius, Flavia, Flavianus.
FINA v. Joseph et Séraphin
du latin Flavius, nom d’une famille
O. :
FINE v. Joseph et Séraphin romaine dérivé de flavus, « blond, jaune ».
FINIE v. Joseph On a donné le nom de Flaviens aux mem-
FIODOR v. Théodore bres de deux célèbres dynasties romaines.
FIODORA v. Théodore L’une fut illustrée par les empereurs Vespasien,
Titus et Domitien, l’autre par les descendants
FIODORKA v. Théodore
de Constance Chlore, père de Constantin.
FIPPE v. Philippe À Rome, un « flaviale » était un membre du

185

Guide des prénoms3.indd 185 19/02/09 10:58:03


Floréal Dictionnaire des prénoms

collège des prêtres institué par Domitien en de Mars au premier mois du printemps. Les
l’honneur de la famille Flavia. Au Ier siècle de Floralies étaient également célébrées cha-
notre ère, l’historien juif Flavius Josèphe fut que année à Rome en l’honneur de Flora (v.
l’interprète de Titus au siège de Jérusalem, Florent).
puis écrivit plusieurs livres importants, dont FLORÉALE v. Floréal
La guerre juive et les Antiquités judaïques. Le
FLORENCEAU v. Florent
bref passage concernant Jésus que l’on trouve
dans ce dernier ouvrage (18,3,3) résulte FLORENCIA v. Florent
sans doute, au moins en partie, d’une inter- FLORENCIANO v. Florent
polation chrétienne. Flavien, patriarche de
FLORENCIO v. Florent
Constantinople au Ve siècle, s’opposa aux
partisans d’Eutychès, doctrinaire du mono- FLORENS v. Florent
physisme.
Le prénom Flavius revint à la mode à la FLORENT/FLORENCE
Renaissance. Les formes Flavien et Flavienne (4 juillet, 5 octobre, 24 novembre, 1er décembre)
furent assez communes au XVIIIe siècle. Elles
paraissent faire actuellement leur réappari-  leur, Flora, Florian, Floriane,
F
F. A. :

tion. Florine, Florinde, Flore, Florentin,


Florentine, Fleurance, Florenceau,
FLAVIUS v. Flavien
Florenty, Florenz, Florens,
FLETJE v. Sophie Florentins, Flor, Florencio,
FLEUR v. Florent Florencia, Flossie, Poncha, Florentia,
Florentina, Florenciano.
FLEURANCE v. Florent
O. : du latin floreus, « fleuri, en floraison ».
FLIEP v. Philippe
Les noms de ce groupe étaient courants chez
FLIPPIE v. Philippe les Romains qui, chaque année, célébraient
FLOR v. Florent les Floralies en l’honneur de la déesse Flora,
FLORA v. Florent
mère du printemps. Ils furent ensuite fré-
quents à l’époque de la Renaissance, surtout
FLORE v. Florent
aux Pays-Bas. En Angleterre, Florence devint
très populaire dans la seconde moitié du XIXe
FLORÉAL siècle, en raison de la renommée de l’infir-
mière Florence Nightingale (1820-1917), qui
F. A. : Florial, Floriale, Floréale.
avait reçu ce prénom parce qu’elle était née à
O. : d
 u latin floreus, « fleuri, en floraison ».
Florence (sa sœur, étant née à Naples, avait
Dans l’ancien calendrier révolutionnaire, été nommée Parthenope). Dans le roman de
Floréal était le huitième mois. Il commençait Dickens, Dombey and Son, Walter Gay épouse
le 20 ou le 21 avril, date anniversaire tradi- Florence Dombey. En Irlande, l’équivalent de
tionnelle de la fondation de Rome. Dans la Florence est Blatnaid.
mythologie, la déesse Flora, assimilée par En Écosse, Flora a souvent été utilisé à la
Ovide à la nymphe grecque Chloris, était une place de Finghin (Fionnghal). On le retrouve
divinité des fleurs et du printemps. Grâce à d’ailleurs dans le Waverley (1814) de Walter
son intervention, Junon devint mère de Mars Scott. En 1746, lorsque le prince Charles
sans le concours de Jupiter. C’est la raison Edouard fut défait avec les clans écossais à la
pour laquelle les Romains donnèrent le nom bataille de Culloden, c’est une certaine Flora

186

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Foucault

Macdonald, du célèbre clan des Macdonald, FONSKE v. Alphonse


qui le déguisa en servante et l’aida à s’échap- FONSO v. Alphonse
per vers la France. En Allemagne, on conserve
FONZÏ v. Alphonse
surtout le souvenir du chevalier Florian Geyer,
mort en 1525. Le nom du « florin » vient de
celui de la ville de Florence, dont les armes FORTUNAT (23 avril, 14 décembre)
comportent des fleurs de lys. Dans les années F. A. : Fortuné,Fortunée, Fortunio,
1960, le succès de la Forsyte Saga, de John Fortune, Fortunia, Tunio.
Galsworthy, a redonné une certaine audience O. :du latin fortunatus, « favorisé par le
au prénom Fleur. sort ».
FLORENTIA v. Florent
Fortuna était à Rome le nom de la déesse du
FLORENTIN v. Florent hasard. Elle avaient ses principaux sanctuaires
FLORENTINA v. Florent à Préneste et Antium, et fut très tôt identifiée
FLORENTINE v. Florent
à la grecque Tychè (Tukhê). Cette « fortune »
pouvait être bonne ou mauvaise selon les cas.
FLORENTINS v. Florent
Le nom de Fortunatus a cependant pris très tôt
FLORENTY v. Florent une résonance favorable, passée depuis dans
FLORENZ v. Florent la langue courante. Le prénom Fortunat est en
France la forme méridionale de Fortuné. Ce
FLORETIN v. Florent
fut le nom d’un évêque de Poitiers, au VIe siè-
FLORIAL v. Floréal cle, et d’un saint plus obscur, honoré surtout
FLORIALE v. Floréal dans la région lyonnaise. Les îles Fortunées
est l’ancien nom des îles Canaries.
FLORIAN v. Florent
FORTUNE v. Fortunat
FLORIANE v. Florent
FORTUNÉ v. Fortunat
FLORINDE v. Florent
FORTUNÉE v. Fortunat
FLORINE v. Florent
FORTUNIA v. Fortunat
FLOSSIE v. Florent

FNIGGA v. Frédéric FORTUNIO v. Fortunat

FOENDA v. Alphonse FOUCAUD v. Foucault

FOLKER v. Volker

FOLKMAR v. Volker et Volkman FOUCAULT


FOLZ v. Volkmar F. A. : Foulques,
Foucaud, Foucauld,
Fouque, Fouques, Fouquet.
FOMA v. Thomas
O. : du german. folc, « peuple », et wald,
FOMAÏDA v. Thomas « forêt ».
FONS v. Alphonse
Prénom médiéval d’origine germanique,
FÖNS v. Alphonse Foucault (ou Foulques) a aujourd’hui com-
FONSATO v. Alphonse plètement disparu en Allemagne. En France,
il est plutôt resté comme nom de famille
FONSATTI v. Alphonse
(l’explorateur et ermite missionnaire fran-
FONSE v. Alphonse çais Charles de Foucauld, assassiné dans le

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Guide des prénoms3.indd 187 19/02/09 10:58:03


François Dictionnaire des prénoms

Sahara algérien en 1916, le physicien Léon Francesco, Francesca, Francisco,


Foucault, inventeur du pendule qui porte son Francisca, Frans, Frants, Ferenc,
nom, le philosophe Michel Foucault, auteur Frances, Fannie, Fanny, Frannie,
des Mots et les choses, le présentateur de télé- Franny, Frankie, Franziska, Frangag,
vision Jean-Perre Foucault). Il n’est toutefois Francina, Ziska, Ziskus, Franz,
pas complètement passé de mode et semble Soïzic, Francisek, Franek, Fercsi,
même appelé à connaître une nouvelle faveur. Paco, Paquita, Pancho, Fransoois,
Foulques fut aussi un nom porté par plusieurs Fränze, Cecca, Ciska, Franzine,
comtes d’Anjou. Citons également le nom Franko, Franka.
d’Antoinette Fouque, qui fut en 1970 l’une O. : du german. frank, « courageux,
des fondatrices du Mouvement de libération intrépide » (étymologie controversée),
des femmes (MLF). confondu dès l’origine avec le nom
FOULQUES v. Foucault ethnique des Francs.

FOUQUE v. Foucault François est l’équivalent de «  Français  »,


c’est-à-dire d’habitant de la France, qui est à
FOUQUES v. Foucault
l’origine le pays des Francs (cf. en Allemagne
FOUQUET v. Foucault Franken, la Franconie). Francis correspond à
FRAN v. François une forme méridionale, en même temps qu’à
une forme anglicisée. Francisque est une forme
FRANCE v. François
savante, que l’on retrouve aussi en arabe. France
FRANCELIN v. François a surtout été utilisé dans des prénoms dou-
FRANCELINE v. François bles, principalement Marie-France. Beaucoup
de diminutifs de François (Fanchon, Fanny,
FRANCES v. François
Paco, Paquito, Pancho, etc.) ont également été
FRANCESCA v. François employés de façon autonome.
FRANCESCO v. François Une soixantaine de saints ont porté ce pré-
FRANCETTE v. François
nom, le plus connu étant le fondateur de l’or-
dre des Franciscains, saint François d’Assise
FRANCINA v. François (1182-1226), surnommé « il Poverello », qui
FRANCINE v. François reçut ce nom vraisemblablement parce que
FRANCIS v. François
sa mère était provençale. Très populaire dans
tous les pays d’Europe occidentale, François
FRANCISCA v. François
a longtemps gardé sa signification ethnique.
FRANCISCO v. François En Orient, depuis l’époque des Croisades, le
FRANCISEK v. François mot « Francs » désigne de façon générale les
Européens. La Franciade, épopée inachevée
FRANCISQUE v. François
de Ronsard (1572), qui s’inspire de L’Enéide,
FRANCK v. François attribue à Francus, fils d’Hector, la fondation
du royaume de France.
FRANÇOIS/FRANÇOISE Parmi les très nombreux personnages
(24 janvier, 9 mars, 4 octobre, 3 et 12 décembre) ayant illustré ce groupe de prénoms, on peut
citer le roi de France François Ier, l’empereur
F. A. : F
 rance, Francis, Francine, Francelin, d’Autriche François-Joseph, qui fut l’époux
Franceline, Francette, Francisque, de «  Sissi  », les saints François de Paule et
Frank, Franck, Fanchon, Fran, François de Sales, les poètes François Villon

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Frédéric

et François Coppée, les compositeurs Franz FRÉDÉRIC/FRÉDÉRIQUE (18 juillet)


Liszt et Franz Schubert, le philosophe Francis
F. A. :  rederik, Frederick, Frederica,
F
Bacon, le conquistador Francisco Pizarre, l’ar-
chitecte italien Francesco di Giorgio Martini, Frederika, Frerika, Federico,
les écrivains François Rabelais et François Federica, Friedrich, Friederike, Fritz,
Mauriac, etc. Fredric, Fredrick, Federigo, Frerich,
En Angleterre, où les formes Frances et Friedl, Friedel, Frerk, Fedder, Fred,
Francis sont apparues à l’époque des Tudor, le Frederk, Fredericus, Freek, Fridichs,
diminutif Fanny fut très en vogue aux XVIIe et Frika, Fricka, Fnigga, Rickel.
O. : du german. fried, « paix, protecteur », et
XVIIIe siècles (le roman libertin des Aventures
de Fanny Hill est universellement connu). ric, « puissant ».
Franklin, longtemps considéré comme un Frédéric est l’un des prénoms médiévaux
dérivé de Frank, est plus probablement un germaniques les plus populaires en Europe.
ancien nom médiéval anglais. En Allemagne Il fut porté en Allemagne par des souverains
et surtout en Autriche, Franz a toujours été prestigieux, tels que Frédéric Barberousse
très populaire. À Vienne, Franciska venait en (1122-1190), dont la vie a donné lieu à de
1918 au 5e rang des prénoms féminins. Soïzic nombreuses légendes (une antique tradi-
ou Soazig est un diminutif de Franseza, forme tion assure qu’il n’est pas mort, mais repose
bretonne de Françoise. Une célèbre chanson dans une montagne de Thuringe, attendant
de l’époque napoléonienne a également mis le moment de revenir rendre sa grandeur à
en vogue l’abréviatif Fanchon (« Elle est jolie, l’Allemagne), Frédéric II de Hohenstaufen
elle aime à boire, elle aime à chanter comme (1194-1250), l’empereur excommunié qui fut
nous… »). roi de Sicile, Frédéric-Guillaume de Prusse
FRANEK v. François (1688-1740), le «  Roi-Sergent  », Frédéric II
Le Grand (1712-1786), surnommé « le vieux
FRANGAG v. François
Fritz », etc. Ce fut aussi le prénom de Chopin,
FRANK v. François de Schiller et de Nietzsche. La forme Fritz a
FRANKA v. François été spécialement répandue outre-Rhin (v.
notice).
FRANKIE v. François
En Angleterre, Frederick, assez peu cou-
FRANKO v. François
rant jusqu’au XVIIe siècle, connut une grande
FRANNIE v. François vogue au XIXe siècle. Il semble aujourd’hui être
FRANNY v. François à nouveau retombé dans l’oubli. Depuis quel-
ques décennies, Frédéric reste au contraire
FRANS v. François
un prénom fréquemment attribué en France.
FRANSOOIS v. François La forme féminine Frédérique est également
FRANTS v. François répandue.
FRANZ v. François FREDERICA v. Frédéric

FRÄNZE v. François FREDERICK v. Frédéric

FRANZINE v. François FREDERICUS v. Frédéric

FRANZISKA v. François FREDERIK v. Frédéric

FRED v. Alfred et Frédéric FREDERIKA v. Frédéric

FREDA v. Frieda FREDERK v. Frédéric

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Freya Dictionnaire des prénoms

FREDRIC v. Frédéric frei, «  libre  » (cf. l’islandais freyja, «  dame


FREDRICK v. Frédéric libre, maîtresse »).
Comme prénom, Freya fut remis à la mode
FREEK v. Frédéric et Fritz
par le mouvement romantique. On le rencon-
FREIA v. Freya tre chez Wagner, dans L’anneau du Nibelung,
FREIJA v. Freya ainsi qu’en Normandie, en Écosse et dans les
îles Shetland.
FREIN v. Séverin
FREYJA v. Freya
FREJA v. Freya
FRICKA v. Frédéric
FRÉMIN v. Firmin
FRIDA v. Frieda
FRENG v. Séverin
FRIDICHS v. Frédéric
FRENNE v. Véronique

FRERICH v. Frédéric
FRIEDA (18 juillet, 8 décembre)
FRERIKA v. Frédéric
F. A. : Frida, Freda, Friedel.
FRERK v. Frédéric
O. : du german. fried, « paix, protecteur ».
Ce prénom, utilisé souvent de façon indé-
FREYA  (21 avril) pendante, est en général un diminutif d’El-
F. A. : Freyja, Freia, Freja, Freija. friede ou de Frederika, ou encore, plus
O. : du german. Freyja, nom de divinité. rarement, de prénoms comme Friedegunde,
Friederun, Friedeswind, etc. Le peintre Frida
Fille de Njödhr, dieu de l’eau, de la pluie et Kahlo fut l’épouse de Diego Rivera, l’un des
du vent, Freya, dans l’ancienne religion ger- maîtres du muralisme mexicain. Elle décida
manique, était la déesse de l’amour et de la dans les années 1930 d’écrire son prénom
beauté. Les chats et les cygnes étaient ses ani- « Frieda » pour le rapprocher de la dénomi-
maux favoris. Sœur du dieu Freyr, dont elle nation allemande de la paix (Friede).
partage les attributs, cette déesse vane, appe-
FRIEDEL v. Elfriede, Frédéric, Frieda et Godefroy
lée parfois aussi Vanadis (la « dise des Vanes »
ou la Grande Dise), ne doit pas être confon- FRIEDENAND v. Ferdinand
due avec Frigga (Frigg, Frija ou Frea), épouse
FRIEDERIKE v. Frédéric
du maître des dieux, Odhinn-Wotan.
Dans l’Edda scandinave, le géant à qui les FRIEDES v. Godefroy
dieux Ases s’adressent pour construire la for- FRIEDL v. Frédéric
teresse d’Asgard demande Freya en échange
FRIEDRICH v. Frédéric
de ses efforts. Le refus des Ases de tenir leur
promesse aboutira au «  crépuscule [ou des- FRIK v. Fritz
tin] des dieux  » (ragnarökr). Assimilée par FRIKA v. Frédéric
les Romains à Vénus, Freya a donné son nom
au mot allemand pour « vendredi » (Freitag, FRIKKIE v. Fritz
«  jour de Freya  ») et, de même, à l’anglais FRIN v. Séverin
Friday. Elle a survécu dans le folklore sous
FRINGS v. Séverin
les noms de Bertha, Berchta ou Perchta. On
retrouve dans son nom la racine germanique FRITSIE v. Fritz

190

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Fulrad

FRITZ  (18 juillet) en 1918, l’écrivain Fritz von Unruh, le ténor


Fritz Wunderlich, etc. Fritza et Fritzi sont
F. A. :F
 ritza, Frizi, Frizzi, Fritsie, Frikkie, des abréviatifs féminins familiers. Les formes
Frik, Freek. Frikkie et Fritsie sont propres à l’Afrique du
O. : d
 u german. fried, « paix, protecteur », et Sud. Fritz le Chat est le héros d’une célèbre
ric, « puissant ». bande dessinée qui a été portée à l’écran.
Erckmann-Chatrian (Émile Erckmann et FRITZA v. Fritz
Alexandre Chatrian) ont fait connaître en
FRIZI v. Fritz
Alsace le célèbre personnage de L’ami Fritz
(1864, adaptation à la scène en 1877). Ce nom FRIZZI v. Fritz
représente un hypocoristique de Friedrich, FRONIKA v. Véronique
forme allemande de Frédéric (v. notice), qui
semble avoir pris son autonomie autour de FULBERT/FULBERTE (10 avril)
1550. Au XVIe siècle, un écolier berlinois sur
sept se dénommait Fritz. Le roi de Prusse F. A. : Volbert, Volberte.
Frédéric II le Grand (1712-1786) a lui-même O. : du german. folc, « peuple », et bert,
été surnommé «  le vieux Fritz  ». À l’époque « brillant ».
de la Première Guerre mondiale, les enfants Saint Fulbert, né en Italie vers 960, fut à
baptisés sous le nom de Fritz représentaient à partir de 1020 le constructeur de la cathé-
Munich 5 % de l’ensemble des Friedrich (1,8 % drale de Chartres. Renommé comme écolâtre,
aujourd’hui). A la fin du XIXe siècle, ce dimi- il fut inhumé au monastère de Saint-Pierre-
nutif était si fréquent que le terme de « Fritz » en-Vallée. Son nom était assez commun au
fut communément utilisé par les Français, les Moyen Âge. Il fut porté à l’époque contem-
Anglais et les Russes pour désigner le soldat poraine par l’abbé Fulbert Youlou, premier
allemand (d’où aussi les sobriquets de « Frisé » président du Congo-Brazzaville.
et de «  Fridolin  »). La phrase allemande  :
FÜLOP v. Philippe
« Fischers Fritz fischt frische Fische » (« Fritz le
pêcheur pêche des poissons frais ») est l’équi- FULP v. Philippe
valent, pour la difficulté de sa prononciation,
de la phrase française  : «  Les chaussettes de FULRAD  (16 juillet)
l’archiduchesse sont sèches, archisèches ».
F. A. : Fulradus, Volkrad.
Fritz se rencontre aussi comme patronyme,
O. : du german. folc, « peuple », et rad,
en France comme en Allemagne. Une variation
« conseil ».
typiquement alsacienne de ce nom est Fritsch,
où Dauzat voit une contraction d’un ancien Comme pour Fulbert et les autres prénoms
Frithezo, de même racine que Frédéric, mais de même origine commençant par ful-, le pre-
à finale différente. Le nom Frisch, différent de mier élément de Fulrad renvoie à la vieille
Fritsch, vient, lui, du moyen-haut allemand dénomination germanique du « peuple » (cf.
vrisch, « vigoureux, hardi ». Il a été porté par l’allemand Volk et l’anglais folk). Evêque de
l’auteur dramatique suisse Max Frisch, l’éco- Saint-Denis au VIIIe siècle, saint Fulrad, qui
nomiste suédois Ragnar Frisch et le zoolo- était alsacien de naissance, assista en 752 au
giste autrichien Karl von Frisch, Prix Nobel couronnement de Pépin le Bref. De nombreux
de médecine en 1973. Comme prénom, Fritz canonistes lui donnent le titre de «  vénéra-
a été illustré par le poète Fritz Reuter, mort ble ». Le prénom Fulrad était encore courant
en 1874, le chimiste Fritz Haber, Prix Nobel en Allemagne au début du XXe siècle.

191

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Fuscien Dictionnaire des prénoms

FULRADUS v. Fulrad tribun Clodius, qui devait ensuite devenir la


FULVI v. Fluvien femme de Marc Antoine. Après être revenue
dans l’usage au moment de la Renaissance,
FULVIA v. Fluvien
la forme Fulvie fait actuellement une timide
FULVIAH v. Fluvien réapparition.
FULVIAN v. Fluvien
FULVIENNE v. Fluvien
FULVIANE v. Fluvien
FULVIUS v. Fluvien

FULVIEN/FULVIE  (1er janvier) FUSCIANE v. Fuscien

F. A. :F
 ulvius, Fulvia, Fulvian, Fulviane, FUSCIANUS v. Fuscien
Fulvienne, Fulviah, Fulvi, Via.
O. : d
 u latin fulvus, « fauve, jaunâtre, jaune-
FUSCIEN/FUSCIENNE (11 décembre)
rouge ».
F. A. : Fuscianus, Fusciane.
Fulvius fut à Rome le nom d’une famille
O. : du latin fuscus, « noir ».
illustre, à laquelle appartenaient notam-
ment Marcus Fulvius Flaccus (décrit par Peu à la mode aujourd’hui, ce prénom
Cicéron comme un partisan des Gracques) connut son heure de gloire au XIXe siècle.
et Marcus Fulvius Nobilior, le vainqueur des Saint Fuscien, au IIIe siècle, aurait subi le
Etoliens. Fulvia fut le nom de l’épouse du martyre à Amiens.

192

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS PROVENÇAUX

Découvrant la Mireille de Mistral, Lamartine Frédéric, Victor, Arnaud, Ferdinand,


s’écriait : « Il y a une vertu dans le soleil ! » Alphonse, Hippolyte, Félix, Valère, sans
Cette vertu, la Provence, empèri dou soulèu, oublier Baptiste, Rosseline, Déodat, Romée,
n’a assurément jamais cessé de l’incarner. Azalaïs, Honorat et Maximien !
Soumise dès l’Antiquité à l’influence gréco- Au XVIIe siècle, le prénom Honoré (que
romaine, royaume indépendant entre 843 et l’on écrit parfois aussi Honnoré) est particu-
1032, cette région fut, à partir de 1112, gou- lièrement courant, de même que les formes
vernée successivement par des comtes cata- Honorat et Honorade, comme conséquence
lans, toulousains et angevins. Elle connut son de la dévotion régionale organisée par les
apogée aux XIIe et XIIIe siècles, à la grande moines des prieurés de la région de Saint-
époque de l’art roman, des troubadours et des Honorat-de-Lérins. Le prénom Jaume, forme
« consulats » municipaux. provençale de Jacques, se rencontre aussi très
Définitivement réunie à la France en 1487, elle fréquemment. La forme Isabeau prédomine
a toujours conservé une personnalité indépen- sur celle d’Isabelle.
dante, qui s’est manifestée sous la Révolution Une coutume particulière à la Haute-
avec le fédéralisme, puis au XIXe siècle avec le Provence, aux XVIIe et XVIIIe siècles, consis-
Félibrige, créé en 1854 par Frédéric Mistral, tait à transmettre le prénom d’un ancêtre aux
Joseph Roumanille et Théodore Aubanel. descendants mâles de la lignée, non plus
« Qui tient sa langue, disait Mistral, tient la clé comme prénom précédant le nom de famille,
qui, de ses chaînes, le délivre. » L’usage de la mais comme surnom. Alain Collomp cite ainsi
langue provençale était encore général dans le le cas d’une famille du nom de Chaillan, dont
peuple autour de 1830. tous les membres étaient surnommés Martin
Un certain nombre de prénoms peuvent, (Pierre Chaillan de Joseph Martin, Joseph
en raison de leur résonance historique, être Chaillan de Balthazar Martin, etc.), la recher-
considérés comme spécifiquement proven- che généalogique ayant permis d’établir que
çaux. C’est le cas de Béatrice, Bérenger (ou toutes ces personnes descendaient bien d’un
Bérengère), Cabestaing, Mireille, Brémond, ancêtre commun, nommé Martin Chaillan.
Douce et René. On rencontre également Cette transmission d’un prénom comme
en Provence un grand nombre de Charles sobriquet héréditaire n’entraînait jamais de
(«  Charloun  »), Raymond («  Ramon  »), changement de patronyme.

193

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Dictionnaire des prénoms

GAAF v. Gabriel
GABAY v. Gabriel
G En Allemagne, la forme féminine Gabriele
a connu un succès qui n’est pas démenti
depuis la publication, en 1895, du feuille-
GABEL v. Gabriel
ton de Gabriele Reuter, Aus güter Familie. En
GABIN v. Gabriel 1958, Gabriele venait encore au premier rang
GABOR v. Gabriel des prénoms féminins en Allemagne fédérale.
GABREL v. Gabriel Aux États-Unis, Gabriel a surtout été employé,
comme beaucoup d’autres noms bibliques,
GABRIEL/GABRIELLE (29 septembre) dans la communauté noire. En France, le nom
de Gabriel (porté notamment par le philosophe
F. A. :G
 aby, Gabin, Gabriele, Gabriela, Gabriel Marcel et l’écrivain Gabriel Matzneff)
Gabriella, Gabrielo, Gabriello, a aussi donné naissance à des patronymes,
Gabrio, Gabel, Gabay, Gabriël, comme Gabriel, Gabriello, Gabrielli, etc.
Gavriil, Gaaf, Gavriounia, Gabor,
GABRIËL v. Gabriel
Gabrel, Jella, Gabry.
GABRIELA v. Gabriel
O. : d
 e l’hébreu gabri, « homme, héros », et
el, « Dieu ». GABRIELE v. Gabriel

Gabriel est, dans les Écritures juives, chré- GABRIELLA v. Gabriel


tiennes et musulmanes, un archange, c’est- GABRIELLO v. Gabriel
à-dire un chef des légions célestes. C’est lui GABRIELO v. Gabriel
qui aurait fait savoir à la Vierge Marie qu’elle
GABRIO v. Gabriel
serait la mère du Christ (Luc, 1,19-26). Dans
le Coran (2,91), il révèle à Mahomet sa condi- GABRY v. Gabriel
tion de prophète. En 1951, le pape Pie XII a GABY v. Gabriel
fait de lui le patron des télécommunications.
Très répandu au Moyen Âge, comme d’autres GAËL/GAËLLE  (17 décembre)
prénoms «  angéliques  » (Michel, Raphaël),
Gabriel ne fut toutefois guère commun en F. A. : Gaëlla.
Angleterre avant la fin du XVIe siècle. Gabriel O. : du german. walah, « étranger », très tôt
Vardon est l’un des personnages du roman de confondu avec différents noms ethniques
Dickens, Barnaby Rudge. des Celtes.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Garance

Le nom de Gaëls fut donné par les Angles et GALDEMER v. Gaudemer


les Saxons, lorsqu’ils envahirent l’Angleterre, GALEIN v. Ghislain
aux populations autochtones d’origine celti-
GALLARD v. Gaylord
que. C’est également la même racine que l’on
retrouve dans les noms ethniques des Gaulois, GALLIA v. Galliane
des Galates, des Galiciens, des Wallons, des
Gallois (Welsh), etc. Son origine remonte à un GALLIANNE
terme général utilisé par les Germains pour
F. A. : Gallia.
désigner les étrangers, et plus spécialement
O. : du latin Gallia, « Gaule ».
les Celtes.
Dans l’allemand moderne, l’adjectif welsch Prénom récent, Gallianne semble avoir
se rapporte, souvent avec une nuance péjora- pris le relais de Gallienne (ou Galien), qui
tive, à tout ce qui concerne les peuples latins. fut le nom d’un empereur romain du IIIe siè-
En Bretagne, Gaël est attesté en 799 sous la cle (Publius Licinius Egnatius Gallienus). Il
forme Guadel, et en 814 sous la forme Wadel. pourrait, en Irlande, se confondre avec le pré-
Ce fut aussi, parfois, un diminutif de Judikaël. nom gaélique Gaelan, dont le correspondant
En Angleterre, Gail, Gayle, Gale, etc. corres- anglais est Galen.
pondent plutôt à des abréviatifs d’Abigaïl.
GALTIER v. Gautier
GAËLLA v. Gaël
GALTIÈRE v. Gautier

GALVAN v. Gauvain
GAÉTAN/GAÉTANE  (7 août)
GALVANO v. Gauvain
F. A. :C
 ajetan, Kajetan, Gaetano, Caetano,
GAMIER v. Werner
Gaëtan.
O. : d
 u latin Caietanus, « originaire de la ville GANGEL v. Wolfgang
de Caieta ». GANOR v. Jennifer
D’après Virgile (Enéide, VIII), la ville de
Caieta, dans le Latium, qui porte aujourd’hui GARANCE
le nom de Gaëte (Gaeta), aurait à l’origine
F. A. : Warand, Weriant, Werant.
reçu le nom de la nourrice d’Enée. Cette
O. : du german. wratja, « garantie ».
étymologie est toutefois controversée. En
Europe, ce prénom relativement récent n’a Le vieux mot français « garance », synonyme
guère été répandu que dans les pays latins. de « garantie » (formes médiévales : warantia
Caetano est fréquent au Portugal, ainsi qu’au et warentia), se rattache habituellement au
Brésil. Saint Gaëtan de Thiene, mort à Naples francique wratja, de même que l’ancien verbe
en 1547, fut le fondateur de l’ordre des Clercs « garir » dérive du francique warjan, « garan-
réguliers théatins. En France, Gaëtan, comme tir » (cf. l’allemand wahr, « vrai »). On retrouve
Gontran, est passé de mode au début du XXe ici la permutation classique du g et du w : à
siècle, après avoir été longtemps considéré côté du terme «  garant  », on trouvait aussi
comme un prénom « snob ». Il reste employé la forme «  warrant  » (qui a survécu dans la
au Québec. langue anglaise). Toutefois, comme prénom,
GAËTAN v. Gaétan Garance peut aussi se rattacher à l’ancien nom
de personne germanique Garanger, de waran,
GAETANO v. Gaétan
« garder », et hari, « armée », avec intercala-
GAIL v. Abigaïl tion du suffixe ing comme dans Béranger.

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Gareth Dictionnaire des prénoms

Garance existe encore comme nom de GARY v. Gérard


famille, avec en Picardie et en Normandie GASPAR v. Gaspard
les formes Garancier, Garancher, Garanchier
GASPARA v. Gaspard
et Grancher. On se souvient, dans le film de
Marcel Carné, Les enfants du paradis (1944),
du personnage de Garance, incarné par l’ac- GASPARD  (28 décembre)
trice Arletty. Plus récemment, le chanteur F. A. : aspar, Caspar, Casper, Kasper,
G
Michel Delpech a prénommé sa fille Garance. Gasper, Kaspar, Jasper, Gasparo,
En Allemagne, le nom de Warand, rarement Gasparin, Gasparine, Kapp, Käsper,
attribué, est réservé aux garçons. Gaspare, Gaspara, Caspara, Jassie.
GARD v. Gérard O. : de l’hébreu ghaz, « trésor », et bar,

GÄRD v. Gerda « administrer ».


GARDA v. Gerda Bien que le Nouveau Testament ne dise
rien de précis à ce sujet, Gaspard est, avec
GARDINA v. Gerda
Melchior et Balthasar, l’un des noms que la
GARET v. Gareth tradition chrétienne attribue aux rois mages
(qui n’étaient probablement pas des rois, mais
des astrologues, des magi iraniens). Au Moyen
GARETH Âge, Gaspard fut très répandu, en raison sans
F. A. : Garet, Garret, Garrett. doute de la vénération populaire dont ces
O. : d
 u celtique gwaredd, « aimable, gentil, personnages légendaires firent l’objet.
avenant ». Ce fut en France un nom de baptême cou-
En Grande-Bretagne, et notamment au Pays rant jusqu’au début du siècle dernier. L’un des
de Galles, ce nom a souvent été pris pour une romans de la comtesse de Ségur s’intitule La
forme locale de Gerald ou de Gary (Gérard). fortune de Gaspard. On retrouve également ce
Il s’agit en fait d’un prénom distinct, d’origine nom dans de nombreux patronymes, comme
celtique, et plus précisément galloise, auquel Gasparin, Gasparoux, Jaspard, Gaspari,
correspond peut-être le vieux nom français Gasparini, etc. En Allemagne, le nom de
Gahariet. Un Gareth est cité dans La Morte d’Ar- Kasperletheater désigne le théâtre de marion-
thur (1485), de Thomas Malory ; un autre est nettes, le Guignol. Kaspar Hauser est un per-
attesté à Wigan, en 1593. En 1872, Tennyson sonnage dont l’identité véritable est restée
a publié un poème intitulé Gareth and Lynette. inconnue, et dont l’histoire a été portée à
Le patronyme moderne Garth semble résulter l’écran par Werner Herzog. Le Suppenkaspar
d’une évolution de Gareth, et aussi de la popu- (« Gaspard qui n’aime pas la soupe ») est une
larité d’un personnage du roman de Florence création du Struwelpeter (1845) de E.T.A.
Barclay, The Rosary (1909). Hoffmann.
GARMON v. Germain GASPARE v. Gaspard

GARRELTSJE v. Gérald GASPARIN v. Gaspard

GARRET v. Gareth GASPARINE v. Gaspard

GARRETT v. Gareth GASPARO v. Gaspard

GARRIT v. Gérard GASPER v. Gaspard

GARTRUDE v. Gertrude GASTAO v. Gaston

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gautier

GASTON de nombreux noms de famille, tels que Gaubert,


Gauberti, Joubert, Joubertin (Puy-de-Dôme),
F. A. : Gastone, Gastâo. Jouberteix (Limousin), Jobart, Jobey, etc.
O. : d
 u german. gast, « voyageur, guerrier
itinérant ». GAUDEBERT v. Gaubert

GAUDEBERTE v. Gaubert
Ce prénom est à l’origine un diminutif de plu-
sieurs noms germaniques, comme Gastiwald,
Gastram, Gastbald, Bodogast, Hiltigast, etc. GAUDEMER (22 janvier)
La racine gast a d’abord désigné celui qui était F. A. : Gaudmer, Galdemer.
accueilli au cours d’un voyage, puis celui qui O. : du german. waldan, « gouverner,
accueillait (cf. le français «  hôte  », qui a les commander », et mar, « célèbre, renommé ».
deux sens). On la retrouve dans l’allemand
Gast et l’anglais guest, « invité ». Ce prénom, à ne pas confondre avec Gaubert
Saint Gaston, qui introduisit Clovis dans la (Gaudebert) ou Joubert, est une forme fran-
foi chrétienne et fut sacré évêque d’Arras en çaise du nom de Waldemar (v. notice), qui fut
499, fut l’objet d’un culte assez vif au Moyen très courant dans les pays germaniques à partir
Âge. Gaston a été un prénom très commun du Moyen Âge. Il fut illustré notamment par
dans le Sud-Ouest de la France, où il s’est quatre rois de Danemark (entre le XIIe et le XIVe
vraisemblablement confondu avec l’adjectif siècles), ainsi que par le margrave Waldemar
ethnique « gascon ». Il fut porté notamment de Brandebourg (v. 1281-1319), l’ingénieur
par les vicomtes de Béarn et les comtes de danois Valdemar Poulsen et l’écrivain alle-
Foix. Gaston de Foix, dit Phébus ou Phœbus, mand Waldemar Bonsels. Saint Gaudemer,
auteur d’un célèbre Livre de la chasse, lutta évêque de Novare, en Italie, mourut vers 418.
contre les Armagnacs et légua tous ses biens à On retrouve ce nom dans plusieurs patrony-
la France. Le nom de Gaston connut une nou- mes : Gaudemer, Galdemer (dans le Midi) et
velle vogue au XIXe siècle, et fut notamment Gaudemet (Franche-Comté).
illustré par le romancier Gaston Leroux. Le GAUDMER v. Gaudemer
personnage de Gaston la Gaffe a été inventé GAULTIER v. Gautier
par le dessinateur Franquin.
GAULTIÈRE v. Gautier
GASTONE v. Gaston
GAUTHIER v. Gautier

GAUTHIÈRE v. Gautier
GAUBERT  (2 mai)
F. A. :G
 audebert, Jaubert, Joubert,
GAUTIER (9 avril)
Jouberte, Gaudeberte, Gualber,
Gualberto, Goberto. F. A. : authier, Gauthière, Gaultier,
G
O. : d
 u german. gault, nom de divinité (très Gaultière, Galtier, Galtière,
tôt confondu avec le nom des Goths), et Gualtiero, Walter, Walther, Bhaltair,
bert, « brillant ». Ualtar, Walt, Wat, Wolt, Welter,
Walz, Waly, Wouter, Wolterdina,
Plusieurs répertoires allemands donnent ce
Walthera, Waltersje, Walterus.
prénom comme synonyme de Waldebert, en
O. : du german. waldan, « commander,
dépit de la différence de racine. Gaubert fut un
gouverner », et her, « armée ».
prénom très employé au Moyen Âge. Tombé
par la suite en désuétude, il semble aujourd’hui Très répandu dans les pays germaniques,
revenir à la mode. Il a surtout laissé sa trace dans le nom de Walther (ou Walter) a abouti

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Gauvain Dictionnaire des prénoms

en France à Gautier, par suite de l’altéra- Dans la tradition galloise, Gawen ou


tion classique du w en g (cf. Wales/Pays de Gauvain est le neveu du roi Arthur. Sa mère,
Galles, Wallons/Gaulois, etc.). Au Xe siècle, Anna, sœur d’Arthur, a été souvent assimilée
le Walthari-Lied (ou Chanson de Gautier), dû à la Morrigan (Morriogham) de l’ancienne
à Ekkehard, a immortalisé le souvenir du roi religion celtique irlandaise. Gauvain ou
wisigoth Walther d’Aquitaine. Deux siècles Gauvin apparaît encore, au XIIe siècle, dans
plus tard, les poèmes lyriques de Walther von les œuvres de Robert Wace et de Chrétien de
der Vogelweide faisaient connaître dans toute Troyes. Plusieurs attributs caractéristiques
l’Europe l’art des Minnesänger. des héros du paganisme ont également été
Tombé ensuite en désuétude, Walther réap- reportés sur lui, ainsi qu’en témoigne le récit
parut au début du XIXe siècle, grâce notam- anglais Sir Gawayn and the Green Knight, où
ment au Guillaume Tell (1804) de Schiller Gauvain se trouve affronté à un mystérieux
et à la vogue des romans de Walter Scott. Chevalier vert.
En Angleterre, Walter (Walterius dans le En tant que prénom, Gauvain, diminutif
Domesday Book) remplaça après la conquête de Gwalchmai, s’est rapidement confondu
normande l’ancienne forme Wealdhere, avec d’autres noms, germaniques ceux-là,
et donna naissance aux diminutifs Walt comprenant la racine gawi, « contrée, pays ».
(aujourd’hui prénom autonome aux États- Gavin est aujourd’hui toujours très en hon-
Unis) et à Wat, puis Watts et Waters (jusqu’au neur en Écosse. Gavin Dunbar fut archevê-
milieu du XVIIe siècle, Walter se pronon- que de Glasgow et chancelier du royaume
çait en effet «  Water  »). Plusieurs noms de sous le règne de Jacques v. Un autre Gavin
famille en sont issus : Watts, Walters, Watson, Dunbar fut évêque d’Aberdeen au XVIe siècle.
Watterson, Watmough, etc. Le plus com- Sur le continent, et spécialement en France,
mun, Watson, mentionné dès 1324 dans le Gauvain a bénéficié de la renommée des
Yorkshire, se rencontre surtout dans le nord légendes arthuriennes, au même titre que
de l’Angleterre. La forme Gwateyn, introduite Galahad («  faucon de combat  »), Lancelot,
par des immigrants flamands sous le règne Perceval, etc. Il semble connaître actuelle-
de Henri Ier, a abouti au patronyme Watkin ment une nouvelle faveur.
ou Watkins. Walter se plaçait en 1858 au 17e GAUVIN v. Gauvain
rang des prénoms masculins en Écosse, mais
GAUWE v. Gauvain
était redescendu au 68e rang en 1958. En
France, Gautier revient aujourd’hui à la mode. GAVAN v. Gauvain
Il est également toujours très fréquent comme GAVEN v. Gauvain
nom de famille (l’écrivain français Théophile
GAVIN v. Gauvain et Kevin
Gautier, auteur du Capitaine Fracasse), avec
ses multiples dérivés  : Wautier, Vouters, GAVRIIL v. Gabriel
Gautrat, Gautron, etc. GAVRIOUNIA v. Gabriel

GAWAIN v. Gauvain
GAUVAIN GAWAYN v. Gauvain

F. A. :G
 avin, Gawain, Gavan, Gaven, GAWEN v. Gauvain
Gawayn, Gawen, Galvano, Gauwe, GAYL v. Gaylord
Galvan, Gouke, Gauvin.
GAYLER v. Gaylord
O. : d
 u vieux-gallois gwalchmai, « faucon de
la plaine ». GAYLOR v. Gaylord

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Geneviève

GAYLORD GEN v. Jennifer

GENE v. Eugénie
F. A. :
Gayler, Gallard, Gaylor, Gayl.
O. : du français « gaillard ».
GENEVIÈVE  (3 janvier)
Ce prénom anglais, un peu passé de mode
aujourd’hui, eut son heure de gloire à la fin du F. A. : inette, Ginou, Guenièvre,
G
XIXe siècle, époque à laquelle il fut porté par Genoveva, Veno, Geva, Veni,
de très nombreux héros de romans. Gaylord Genovefa, Guenovefa, Gina, Guenia,
ne résulte pas d’une association des mots Genovevo.
anglais gay et lord. C’est tout simplement une O. : du german. gen, « jeune » (signification

transposition du mot français «  gaillard  ». controversée) et waiba, « femme ».


Celui-ci, de même que l’italien gagliardo, Héroïne d’une célèbre légende médiévale,
le portugais galhardo et l’espagnol gallardo, dont la première transcription fut donnée par
dérive d’un mot gallo-roman, galia, signifiant Jacques de Voragine au XIIIe siècle, Geneviève
« force », où l’on retrouve le radical celtique de Brabant (morte en 760), épouse du prince
gal (cf. l’irlandais gal, « bravoure »), ainsi que palatin Siegfried, avait été condamnée à tort
le suffixe ia, dont l’origine est incertaine. Le pour infidélité conjugale. Elle passa six ans
terme de « gaillard » apparaît en France vers en exil avant que son innocence fût recon-
1080. Il eut d’abord le sens de « brave, fort » nue. Reprise à l’époque classique, son histoire
(un «  solide gaillard  »), et c’est seulement inspira l’unique opéra de Robert Schumann,
plus tard qu’il fut pris comme équivalent de Geneviève (1848), ainsi que plusieurs auteurs
« libertin » (d’où l’expression : une « plaisan- romantiques.
terie gaillarde »), peut-être par contagion avec En France, on célèbre de préférence le sou-
« égrillard » ou « paillard ». venir de sainte Geneviève, patronne de Paris,
GAYNOR v. Jennifer qui, en 451, évita la dévastation de Lutèce par
les troupes d’Attila. Elle fut enterrée sur la
GEARARD v. Gérard
montagne Sainte-Geneviève, à l’emplacement
GEERAARD v. Gérard de l’actuel Panthéon. Sainte Geneviève, dont
GEERDINE v. Gertrude l’histoire est entourée de légendes, est égale-
GEERHARD v. Gérard
ment la patronne des policiers, des gendarmes
et des hôtesses de l’air. Son nom était encore
GEERT v. Gérard attribuée couramment jusque dans les années
GEERTE v. Gérard 1960. Le diminutif Ginette (ou Ginou) eut du
GEERTRUIDA v. Gertrude
succès dans l’entre-deux-guerres, mais sa cote
est aujourd’hui retombée. En Angleterre, ce
GEESKE v. Gertrude
prénom se trouve déjà chez Coleridge, dans
GEISERIC v. Genséric un sonnet intitulé « Geneviève ». Dans les pays
GEISERICH v. Genséric celtiques, il s’est télescopé avec Guinevere
(Guenièvre), du vieux-gallois gwenwyvar,
GELEIN v. Ghislain
« forme blanche », qui est le nom de l’épouse
GELIJN v. Ghislain du roi Arthur dans le cycle de la Table ronde.
GELSOMINA v. Jasmine GENIE v. Eugénie
GELSOMINO v. Jasmine GENNARA v. Janvier
GELTRUDA v. Gertrude GENNARO v. Janvier

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Genséric Dictionnaire des prénoms

GENNY v. Jennifer comme prénom, et l’on créa même le féminin


GENOTE v. Gernot Joffrette.
En Angleterre, des confusions se sont éga-
GENOVEFA v. Geneviève
lement produites entre Geoffrey et Godfrey
GENOVEVA v. Geneviève ou Godfrid. Geoffrey Plantagenêt, père du
GENOVEVO v. Geneviève roi Henry II, semble s’être en fait dénommé
Godafrid. Geoffrey de Monmouth, le célèbre
historien du XIIe siècle, s’appelait en réalité
GENSÉRIC Gaufridus. Geoffrey Chaucer, au XIVe siècle,
F. A. : Genserich, Geiseric, Geiserich. fut l’auteur des Contes de Canterbury. La forme
O. : d
 u german. gari, « lance, pique », et ric, Jeffey ou Jeffrey a abouti au nom de famille
« puissant ». Jefferson. Geoffroi, anciennement Godefrith,
fut un nom de baptême héréditaire dans la
Le roi Genséric ou Geiséric (428-477) fut famille des comtes d’Anjou. Geoffroy V le Bel,
le premier souverain du peuple germanique surnommé « Plantagenêt » à cause de la bran-
des Vandales, qu’il conduisit à la conquête de che de genêt qu’il portait à son casque, acquit
l’Afrique du Nord. Après avoir vaincu le comte la Normandie par son mariage avec Mathilde
Boniface à Hippone (aujourd’hui Annaba) en d’Angleterre en 1128. Le naturaliste Geoffroy
431, il établit sa capitale à Carthage et se ren- Saint-Hilaire (1772-1844) fut le créateur de la
dit maître d’une partie de l’ancienne Afrique ménagerie du Jardin des Plantes à Paris.
romaine. Il avait embrassé la cause de l’aria-
GEORAS v. Georges
nisme, ce qui explique que son nom n’ait pas
été très populaire dans les milieux catholiques GEORDIE v. Georges
(qui donnèrent au mot « vandalisme » un sens GEORG v. Georges
injustement péjoratif). Le mouvement roman-
GEORGE v. Georges
tique allemand le remit cependant à la mode
pendant quelque temps. GEORGENE v. Georges

GENSERICH v. Genséric

GEOFFREY v. Geoffroy
GEORGES/GEORGETTE
(15 février, 23 avril)
F. A. :  eorgie, Georgina, Georgine, Georgia,
G
GEOFFROY (8 novembre)
Georgius, Georg, Jörg, Jürgen,
F. A. :G
 eoffrey, Jeffrey, Jefferey, Jeff, Jeffie, Geordie, Georgy, Jorge, Giorgio,
Goffert. Georas, Georgene, Giorgia, Giorgina,
O. : d
 u german. Gaut, nom de divinité (très Jürg, Gorch, Görch, Görgel, Jörn,
tôt confondu avec le nom ethnique des Seiorse, Sior, Jorick, George, György,
Goths), et fried, « paix, protecteur ». Joris, Göran, Gora, Georguï, Egor,
Youri, Yourassia, Youka, Gheorghe,
étant donné la proximité des formes, ce
Jory, Jörgine, Jurriana, Gueorguina,
prénom a souvent été assimilé à Godefroy
Yorick, Inoulia, Youria.
(Gottfried). Il fut jadis très répandu en
O. : du grec gé, « terre », et ergon, « travail,
France, où il a laissé sa trace dans plusieurs
travailler ».
noms de famille, comme Geoffroy, Jeffroy,
Geoffré, Joffret, Joffrin, Joffre, etc. Au lende- L’étymologie de ce nom explique le titre des
main de la Première Guerre mondiale, le nom Géorgiques de Virgile, épopée principalement
du maréchal Joffre fut d’ailleurs parfois donné consacrée au monde rural et au travail de la

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gérald

terre. Saint Georges, mort en Palestine vers 1910, on appellait « Géorgiens » un groupe de
302, est censé avoir triomphé d’un célèbre poètes anglais qui attachaient la plus grande
dragon qui dévastait la Libye. Devenu patron importance aux considérations de forme. La
national de l’Angleterre, son nom se trouva George Cross est une décoration créée par le
associé à de nombreux récits mythiques liés roi Georges VI en 1940, pour récompenser
à la « matière de Bretagne » et au cycle arthu- des actes de bravoure ne relevant pas des hon-
rien. Sa légende s’est rapidement superposée neurs militaires. Depuis 1970, George semble
à celle des héros sautoctones (c’est-à-dire toutefois être en net déclin en Angleterre et en
tueurs de dragons) du paganisme : Persée, qui Écosse. La forme Yorick, que l’on trouve dans
tua le dragon retenant Andromède prison- Hamlet, est propre au Danemark, mais porte
nière, Apollon, vainqueur du serpent Python, l’empreinte de la forme russe Youri. Aux états-
Héraklès, Smertrius (l’Hercule gaulois), Unis, l’état de Géorgie a été ainsi dénommé en
Siegfried, etc. Son caractère paysan (équiva- hommage au roi Georges II d’Angleterre. En
lent du latin Agricola, son nom le désigne France, où l’on se souvient du Georges Dandin
comme agriculteur) lui a aussi valu de jouer de Molière (1668), ce prénom a été porté à
un rôle dans certains rites de fertilité printa- date plus récente par l’anthropologue Georges
nière, regroupés et récupérés par l’Église dans Vacher de Lapouge, l’homme politique Georges
les coutumes des Rogations. Valois, le poète et chanteur Georges Brassens,
C’est au Moyen Âge, vraisemblablement en le chanteur Georges Moustaki et l’écrivain
1220, que saint Georges succéda à Édouard Georges Bernanos.
le Confesseur comme patron de l’Angleterre. GEORGIA v. Georges
En 1222, le concile d’Oxford fit de sa solen-
GEORGIE v. Georges
nité une fête nationale. Son nom, porté par
plusieurs souverains hanovriens, se répandit GEORGINA v. Georges
à partir du XVIIIe siècle. Plus de 125 églises GEORGINE v. Georges
lui sont dédiées en Grande-Bretagne. Saint
GEORGIUS v. Georges
Georges est aussi le patron de l’Aragon, du
Portugal, de la Catalogne, de la Géorgie, de GEORGUÏ v. Georges
la Sicile, et des villes de Gênes, Venise et GEORGY v. Georges
Barcelone. Son culte fut popularisé dans toute
l’Europe par les Normands et les Croisés. GERA v. Gérard

En Allemagne, ce nom de baptême tomba à


la Renaissance dans l’oubli, d’où il ressortit au GÉRALD/GÉRALDINE  (5 décembre)
XIXe siècle par l’intermédiaire de la littérature
F. A. : éraud, Giraud, Jerry, Geraldina,
G
de chevalerie. Dans le Götz von Berlichingen
Garreltsje, Graald, Greelt, Gerallt,
(1773) de Goethe, Georges est le fils du héros.
Gerrolt, Gerry, Gerhold, Gerwald.
La forme haute-allemande est Georg. La forme
O. : du german. ger, « lance, pique », et
basse-allemande Jürgen (ou Jörg) est actuel-
waldan, « commander, gouverner ».
lement à la mode outre-Rhin. Le nom de
George(s) est également entré dans de nom- Forme savante d’un ancien prénom germa-
breuses expressions populaires. En Écosse, il nique, dont la forme populaire est Géraud,
fut si fréquent au XIXe siècle que le sobriquet Gérald a souvent été confondu, bien à tort,
« Jock » servit à désigner les Écossais en géné- avec Gérard. Le féminin Géraldine est proba-
ral. Un autre diminutif, «  Geordie  », désigne blement né en Angleterre. C’est sous ce nom
les habitants de la Northumbrie. Autour de que le poète Surrey (XVIe siècle) chanta une

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Gérard Dictionnaire des prénoms

fille de la famille Fitzgerald, famille arrivée brigadier Gérard l’un de ses principaux héros
d’Italie au XIIe siècle. (c’était, il est vrai, un soldat gascon de l’armée
Au Pays de Galles, le nom de Gérald se ren- napoléonienne).
contre dès le XIIe siècle, époque à laquelle vécut En France, Gérard, très fréquent jusqu’au
le célèbre historien Gérald de Barry (Giraldus milieu du XXe siècle, semble depuis en déclin.
Cambrensis). La forme actuelle est Geralt. Le prénom a été porté par le poète Gérard
Gerold et l’abréviatif Jerry sont surtout répan- de Nerval, le général prussien Gerhard von
dus aux États-Unis. On trouve Géraldine, en Scharnhorst, l’écrivain Gerhardt Hauptmann,
1816, dans un poème de Coleridge intitulé le géographe Gerhard Kremer, dit Mercator
Christabel. C’est aujourd’hui le prénom des (1512-1594), et plus récemment par l’acteur
actrices Géraldine Page et Geraldine Chaplin. Gérard Philipe, le cinéaste Gérard Blain, le
En France, où ce nom est resté d’un usage chancelier allemand Gerhard Schröder, etc.
constant au cours des derniers siècles, Gérald L’abréviatif Gary a surtout été illustré par l’ac-
a donné aussi bon nombre de noms de famille, teur américain Gary Cooper.
comme Géraud, Giraud, Giraudin, Giraudat, GERARDA v. Gérard
Giraudoux, Géraudy, etc.
GÉRARDE v. Gérard
GERALDINA v. Gérald
GÉRARDIN v. Gérard
GERALLT v. Gérald
GERARDO v. Gérard

GÉRARD/GÉRARDINE  (3 octobre) GERARDUS v. Gérard

GÉRAUD v. Gérald
F. A. :G
 érarde, Gerhard, Gerhart,
Gerhardt, Gérardin, Gerardo, GERD v. Gérard
Gerarda, Gherardo, Gearard, Girard,
Gerd, Gert, Geert, Jerrit, Gard,
Garrit, Gary, Gerardus, Gersten,
GERDA
Geeraard, Geerhard, Gerharda, F. A. : erta, Gerdi, Garda, Gardina,
G
Gerhardina, Geerte, Gera, Jerta, Gerdina, Gärd.
Gertjie. O. : du german. gerdr, « protection,
O. : d
 u german. ger, « lance, pique », et hard, protectrice ».
« dur, courageux ».
Dans la religion germanique, Gerdr (Gerda)
Ce prénom fut très en usage au Moyen est une jeune et belle géante, fille de Gymir
Âge, particulièrement en Rhénanie et aux et Aurboda, dont le dieu Freyr tombe amou-
Pays-Bas, en raison de la popularité de saint reux. Convaincue (non sans mal) par un
Gérard de Toul (mort en 924), ancien cellé- messager de Freyr, Skirnir, elle se rendra à sa
rier du chapitre de Saint-Pierre-de-Cologne. passion et connaîtra l’amour dans les îles de
Au XIIIe siècle, la légende du «  bon Gérard Bar. Comme prénom, Gerda revint à la mode à
de Cologne  » (1250), attribuée à Rudolf l’époque du romantisme, lorsque Esai Tegner
von Ems, eut également beaucoup de suc- (1782-1846) publia un poème intitulé Gerda.
cès. Arrivé en Angleterre avec les Normands, La « petite Gerda » est aussi l’héroïne d’un des
Gérard connut une diffusion rapide. Au Pays plus célèbres contes d’Andersen, La reine des
de Galles, ce nom en recouvrit un autre, neiges. Thomas Mann, dans Les Buddenbrook
d’origine celtique : Gareth (v. notice). Moins (1901), fait de Gerda la femme de Thomas
répandu que Gérald, Gérard a cependant fait Buddenbrook. Ce nom a aussi été employé
carrière outre-Manche. Conan Doyle a fait du comme abréviatif de Gertrude et de Gérard

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gernot

GERDA v. Gertrude nombreux noms de famille : German, Germain,


GERDI v. Gerda Germineau, Germiny, etc. Saint-Germain
d’Auxerre mourut en 448 alors qu’il plaidait
GERDIE v. Gertrude
la cause des Armoricains à la cour impériale
GERDINA v. Gerda de Ravenne. Saint-Germain, évêque de Paris
GERDNOD v. Gernot en 555, fonda avec Childebert Ier l’église Saint-
Vincent, devenue aujourd’hui Saint-Germain-
GERDRUGT v. Gertrude
des-Prés. Sainte Germaine, bergère toulousaine
GEREMIA v. Jérémie du XVIe siècle, fut de son temps surnommée
GERHARD v. Gérard «  la bigote  ». Canonisée seulement en 1867,
elle est devenue la patronne de la jeunesse agri-
GERHARDA v. Gérard
cole chrétienne féminine.
GERHARDINA v. Gérard
GERMAN v. Germain
GERHARDT v. Gérard
GERMANA v. Germain
GERHART v. Gérard
GERMANUS v. Germain
GERHOLD v. Gérald
GERMENTSJE v. Germain
GERMINA v. Germain
GERMAIN/GERMAINE
 (28 mai, 15 juin, 31 juillet)
F. A. :G
 erman, Germanus, Garmon,
GERNOT
Guermane, Guermoussia, Guermana, F. A. : uernaud, Guernaude, Genote,
G
Germina, Germentsje, Jermen, Gerdnod.
Germana. O. : du german. ger, « lance, pique », et
O. : d
 u latin germanus, « issu du même sang, hnôtôn, « brandir ».
de même race ».
Ce prénom, qui se prononce avec un g
Ce prénom d’origine latine (où l’on retrouve dur (comme s’il s’orthographiait Guernot),
la racine germen, « semence ») s’est probable- appartient à la famille des prénoms allemands
ment télescopé dans les pays de langue alle- dérivés du radical ger, «  lance  »  : Gerhard
mande avec une ancienne racine germanique, (Gérard), Gerbert, Gerbald, Germar, Gerwulf,
germana, « grand, excellent ». L’étymologie du Gerlach, Gerwig, Gerwald, Gerwin, etc. Il
nom des Germains est elle-même très contro- signifie « qui brandit une lance [sur le champ
versée. Les Romains appelaient Germani aussi de bataille]  ». L’étymologie parfois alléguée
bien les Germains proprement dits que les à partir de not, «  détresse, péril  », comme
Celtes, qui leur apparaissaient comme les second élément, est peu probable.
« cousins germains » des premiers. On a aussi Dans la Chanson des Nibelungen, Gernot,
allégué une dérivation à partir de ger, « pique, frère de Gunther et de Kriemhilde, est l’un
lance  », et man, «  homme  ». Germanicus, des rois des Burgondes. Il meurt au cours
général romain né en 15 av. notre ère, était d’un duel, tué par le comte Rüdiger. Gernot
le petit-neveu d’Auguste. Il fut adopté par se retrouve aussi chez Shakespeare comme
Tibère et affronta en l’an 16 les tribus germa- nom de famille. Le prénom germanique
niques fédérées par Arminius. Notker représente, à l’envers, les deux mêmes
Peu porté, voire inconnu, dans le nord de éléments que l’on trouve dans l’étymologie
l’Europe, le prénom Germain fut autrefois très de Gernot. Notker le Bègue, né vers 840 à
courant en France. Il a donné naissance à de Elk, en Suisse, fut moine à l’abbaye de Saint-

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Gersende Dictionnaire des prénoms

Gall. Il mourut en 812. On lui doit une Vie de Cœur ». Elle priait avec tant de ferveur, dit-
Charlemagne et un Martyrologe. on, que les souris grimpaient sur son chapelet
GEROME v. Jérôme
sans qu’elle s’en aperçoive. Cela lui a valu
d’être invoquée pour éloigner les rongeurs et
GERONIMO v. Jérôme
d’être considérée comme la protectrice des
GERROLT v. Gérald chats. Sainte Gertrude de Nivelles, morte en
GERRY v. Gérald et Jérôme 659, est la patronne des jardiniers.
Le nom de Gertrude fut très répandu au
GERSA v. Gersende
Moyen Âge. Il gagna la France à partir de l’Al-
GERSE v. Gersende sace, ainsi que l’Angleterre et les Pays-Bas. Les
diminutifs Gatty et Gattie sont particuliers
GERSENDE aux Anglais, mais tendent aujourd’hui à céder
le pas à Trudie, Gert et Gertie (ou Gerdie).
F. A. : Gerse, Gersa, Sende, Senda, Sendy. Gertrud reste un prénom relativement com-
O. : d
 u german. ger, « lance, pique », et mun en Allemagne. Il fut porté par l’écrivain
swinth, « qui remporte des succès ». Gertrude Stein. Ce fut aussi le nom de l’hé-
Prénom médiéval, revenu en vogue au roïne principale du film Gertrud (1964), du
XVIIIe siècle. On le trouve dans un roman de Danois Carl Dreyer.
Gerhart Hauptmann, Kaiser Karls Geisel, sous GERTRUDIS v. Gertrude
la forme Gersuind.
GERTRUT v. Gertrude
GERSTEN v. Gérard
GERVA v. Gervais
GERT v. Gérard
GERTA v. Gerda
GERVAIS/GERVAISE  (19 juin)
GERTJIE v. Gérard
F. A. : Gervasius, Gerva.
GERTRAUD v. Gertrude O. : du latin Gervaius, nom d’un martyr de
GERTRAUT v. Gertrude l’époque de Dioclétien ou de Néron.
GERTRUD v. Gertrude Saint Gervais, que saint Augustin présente
dans ses écrits comme un modèle de sainteté,
GERTRUDE  (17 mars, 16 novembre) aurait trouvé la mort à Milan, en compagnie de
son frère saint Protais. Nous ne savons en fait
F. A. :G
 ertrud, Gertrudis, Geltruda,
presque rien de ces deux personnages, dont
Trude, Truda, Trudy, Trudie, Gerdie,
le culte se répandit en Occident au Moyen
Jertrud, Gertrut, Gertraud, Gertraut,
Âge après la découverte «  miraculeuse  » de
Gerdrugt, Traudel, Geeske, Gesine,
leurs reliques, et qui sont probablement des
Drut, Drück, Gerda, Gartrude,
saints légendaires. Gervais et Protais ont leurs
Tula, Tuta, Geertruida, Geerdine,
églises à Milan, à Rome et à Paris. Tombé en
Getoussia, Giertru.
désuétude, le nom de Gervais était cepen-
O. : d
 u german. ger, « lance, pique », et trud,
dant encore attribué, de façon occasionnelle,
« fidèle ».
vers 1940. Dans L’assommoir, d’Emile Zola, la
Dans la religion germanique, Gertrude est le blanchisseuse Gervaise est l’un des principaux
nom d’une Walkyrie. Sainte Gertrude, dite la personnages du cycle des Rougon-Macquart
Grande, religieuse bénédictine du XIIIe siècle, (1871-1893). L’ouvrage a été porté plusieurs
a été surnommée « la théologienne du Sacré- fois à l’écran, notamment en 1956 par René

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ghislain

Clément, sous le titre Gervaise, avec Maria ques tels que Giselfrid, Giselbrand, Giselhart,
Schell dans le rôle principal. Giselhidis, Giselrada, Giselboda, etc.
GERVASIUS v. Gervais
Les anciens textes font de saint Gislenus,
rebaptisé Ghislain, un apôtre d’origine grec-
GERWALD v. Gérald
que (peut-être un ancien évêque d’Athènes)
GESINE v. Gertrude qui serait venu évangéliser le Hainaut au VIIe
GESÙ v. Jésus siècle. Ami d’Aubert, évêque de Cambrai,
Ghislain fut le créateur d’une abbaye, près de
GETOUSSIA v. Gertrude
Mons, qui porte son nom. Son culte est resté
GEVA v. Geneviève très vif en Belgique et dans le nord de la France
GHEORGHE v. Georges (il a existé notamment un célèbre pèlerinage
Saint-Ghislain). La légende associe ce saint à
GHERARDO v. Gérard
un ours, ce qui confirme peut-être son origine
GHILAIN v. Ghislain grecque  : dans l’ancien culte d’Artémis, des
petites filles que l’on appelait « oursonnes »
GHISLAIN/GHISLAINE  (9 octobre) étaient en effet consacrées à cette divinité.
En Avesnois, l’avatar de Ghislain s’appelle
F. A. :G
 uillain, Guillaine, Guislain, d’ailleurs Ursmer (Urs = ours).
Guislaine, Ghilain, Guylaine, Un peu passées de mode aujourd’hui, les
Gislain, Gislaine, Gisleno, Gislenus, formes françaises Ghislain et Ghislaine, que
Gelijn, Galein, Gelein, Gilein, Glein, l’on rencontre aussi occasionnellement en
Glijn, Gleitje, Lein, Lijn, Leijn, Hollande, furent très en vogue dans les années
Leinkje, Leintje, Lijntje, Gisèle, 1930. La forme Silke, propre à l’Allemagne
Gisela, Giselle, Gisella, Silke, Gisla. du Nord et à la Frise, connaît actuellement
O. : d
 u german. gîsel ou gîsil, « pousse, un certain succès outre-Rhin. Les diminu-
rejeton descendant [d’origine noble] ». tifs Leinkje et Leintsje sont frisons. Comme
Le mot gîsel a d’abord eu le sens de « pousse, noms de famille, on trouve Gislain, Ghislain
tige » (et même « tige de flèche »), puis celui et Ghilain, ainsi que Gislard et Gisclard (après
de « jeune fille ». En latin, virgo, « jeune fille, inclusion de la racine hard, «  dur, fort  »).
vierge », est de même à rapprocher de virga, Gislon et Gisclon sont des hypocoristiques.
«  tige, rameau flexible  ». Certains auteurs En Alsace, des noms comme Gissel, Gissinger
préfèrent néanmoins faire dériver ce prénom et Gisselbrecht contiennent la même racine.
du mot germanique gisal ou gisl, « otage », ce Sainte Gisèle, sœur de Charlemagne et fille
terme ne signifiant pas ici l’otage de guerre, de Pépin le Bref, eut pour parrain le pape
mais désignant plutôt celui qui se porte Étienne II. La bienheureuse Gisèle, fille de
garant de quelqu’un d’autre. Au Moyen Âge, Henri II de Bavière et de Gisèle de Bourgogne,
l’« otage » était aussi celui à qui l’on concédait épousa saint Étienne de Hongrie et mourut en
une petite métairie avec une certaine portion 1060 dans un couvent près de Passau. Gisèle
de terre à cultiver, moyennant une redevance fut le nom d’une fille de Charles le Simple
annuelle. Le même radical, gisal, entre en qui épousa Rolf ou Rollon, premier duc de
composition dans des noms germaniques Normandie et ancêtre direct de Guillaume le
comme Theudogiselus ou Giselda. A l’origine, Conquérant. Au XIXe siècle, le ballet fantas-
le nom de Guillain ou Ghislain, identique à tique Giselle ou les Willis (1841), d’Adolphe
celui de Gisèle, recouvre en fait une série de Adam, fut inspiré par une ballade de Heinrich
diminutifs se rapportant à des noms germani- Heine. Aux Pays-Bas, Gisela doit sa popularité

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Gilbert Dictionnaire des prénoms

au livre de Marlitt (Eugenie John), Reichsgräfin seul Anglais à qui l’on doive la fondation d’un
Gisela (1870). En Bavière, Gisela est aussi un ordre monastique, l’ordre des Gilbertines,
nom très populaire (avec la graphie Gisella puis des Gilbertins, qui fut supprimé par
courante dans les années 1930). Henry VIII en 1538. Egalement au XIIe siè-
GIACCHINO v. Joachim
cle, Gislebert (Gislebertus) était un sculpteur
bourguignon, à qui l’on attribue le tympan
GIACCOBE v. Jacques
du «  Jugement dernier  » dans la cathédrale
GIACOBO v. Jacques d’Autun.
GIACOMINA v. Jacques En Écosse, Gilbert fut utilisé comme subs-
titut d’un ancien nom celtique à résonance
GIACOMO v. Jacques
païenne, Gilbride (gille Brighid « serviteur de
GIACOPO v. Jacques la déesse Brighid »). Le mot anglais gib, dimi-
GIAN v. Jean nutif de Gilbert, désigne aujourd’hui dans la
langue populaire un chat mâle. En France, le
GIANINA v. Jean
nom de Gilbert est aujourd’hui attribué beau-
GIANNA v. Jean coup plus rarement qu’avant 1940.
GIELBERT v. Gilbert GILBERTA v. Gilbert
GIELBERTUS v. Gilbert GILBERTO v. Gilbert
GIELTJE v. Michel GILBERTUS v. Gilbert
GIERTRU v. Gertrude GILBRECHT v. Gilbert
GIGI v. Louis

GIL v. Gilles GILDAS/GILDA  (29 janvier)


F. A. :  weltaz, Gweltaza, Yeltaz, Jildaz,
G
GILBERT/GILBERTE Veltaz, leltaz, leltez, Gweltazig,
(4 février, 6 juin, 11 août) Jildazig, Gweltazenn, Jildazez,
F. A. :G
 illebert, Gilleberte, Giselbert, Jildaza, Gildo.
Gisbert, Gilbrecht, Gisilo, Gilberto, O. : du celtique gwelt, « chevelure »
Gilbertus, Jilbert, Gielbert, (étymologie controversée).
Gislebert, Gilberta, Gisberte, Saint Gweltaz ou Gildas, surnommé «  le
Gielbertus. Sage » et aussi « le Buveur d’eau » (Ever dour),
O. : d
 u german. gîsel ou gîsil, « pousse, vécut au VIe siècle et fut l’un des réorganisa-
rejeton, descendant [d’origine noble] », teurs de l’Église celtique. Originaire d’Écosse,
et bert, « brillant ». il était le fils d’un roi de la vallée de la Clyde
La forme initiale de ce nom était Giselbert. nommé Caun. Après avoir fait ses études
À partir du XIe siècle, les graphies Gislebert au Pays de Galles, sous la direction de saint
et Gilbert devinrent interchangeables. Gilbert Iltud, il fit un premier voyage sur le conti-
fut autrefois très populaire en Westphalie, nent, puis passa en Irlande à la demande de
en Allemagne du Nord et dans les pays fla- sainte Brigitte et s’installa à Armagh, d’où il
mands. En Angleterre, on le trouve dans le organisa la lutte contre le paganisme. Il écrivit
Domesday Book – et aussi dans la légende de alors un célèbre ouvrage, De excidio Britanniae,
Robin des Bois, dont l’un des compagnons se qui est un récit de l’histoire anglaise depuis
dénomme Gilbert aux mains blanches. Saint la conquête romaine. Vers 540, il repartit
Gilbert de Sempringham, au XIIe siècle, est le vers la Bretagne armoricaine, composa (avec

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gilles

David et Cadoc) d’importants textes liturgi- et d’argent (allemand Geld, «  argent  »). Au
ques et fut le fondateur, dans la presqu’île de cinéma, le prénom Gilda a été immortalisé
Rhuys (Morbihan), d’un monastère qui porte par Rita Hayworth dans le film Gilda, du réa-
aujourd’hui son nom. Il mourut le 29 janvier liseur américain Charles Vidor (1945).
570, dans l’île de Houat. GILDO v. Gildas
Sa vie, qui fut rédigée au IXe siècle, a donné
GILDRINA v. Gilles
matière à de nombreuses légendes. Grand
adversaire de Conomor, comte de Poher, GILEIN v. Ghislain
Gweltaz aurait ressuscité l’épouse de ce der- GILET v. Gilles
nier, Triphine, que son mari avait décapitée. GILIA v. Gilles
Triphine, que l’église a canonisée, devait par
la suite donner le jour à saint Tremeur. Le saint GILL v. Gilles

aurait ensuite fait s’écrouler les murailles du GILLEBERT v. Gilbert


château de Vannes, où Conomor s’était réfu- GILLEBERTE v. Gilbert
gié. Une autre fois, emporté sur la mer par
quatre démons, il les aurait mis en fuite avant
GILLES  (1er septembre)
de terminer sa navigation en utilisant son froc
en guise de voile. Saint Gweltaz est l’éponyme F. A. :Egide, Egidio, Egidius, Aegidius, Gil,
d’une cinquantaine de lieux en Bretagne. Il est Gill, Gilia, Aegilius, Gillet, Gilet,
également invoqué à Guégon, au moment de Gillette, Aegidia, Egidia, Gillot, Egid,
la Pentecôte, pour la protection des chevaux. Jilez, Idzi, Ilian, Gillis, Eguidi, Jileta,
Dans l’île de Saint-Gildas, près de Port-Blanc, Gilleske, Egede, Gillo, Gildrina.
il existe d’ailleurs une dévotion spéciale en O. : d
 u german. gîsil, « pousse, rejeton,
l’honneur des chevaux. descendant [d’origine noble] », très tôt
L’étymologie du nom de Gweltaz est contro- confondu avec le nom d’Aegidius (du grec
versée. Du point de vue linguistique, Jildaz aigidos, « bouclier en peau de chèvre »).
(rendu en français par Gildas) ne correspond Dans la religion grecque, le bouclier de
pas exactement à Gweltaz. Aussi, pour Jildaz, Zeus et d’Athéna était recouvert de la peau
anciennement Gilda, a-t-on allégué une déri- de la chèvre Amalthée. L’idée de protection
vation à partir d’un autre mot irlandais, ce mot incluse dans le mot aigidos, «  bouclier  », se
étant lui-même emprunté aux parlers germa- retrouve dans l’expression française «  sous
niques. Selon d’autres auteurs, Gildas, qui se l’égide de ». Saint Gilles ou Egide (Aegidius),
serait tardivement télescopé avec Gweltaz, venu de Grèce à une date inconnue, fut ermite
proviendrait du latin Gildo, nom de personne en Provence. Il aurait fondé un monastère à
à la signification obscure. À l’époque romaine, l’emplacement duquel fut édifiée la ville de
on connaît en effet un certain Gildon, révolté Saint-Gilles-du-Gard. Au Moyen Âge, il était
contre Arcadius et qui fut vaincu par Stilicon. invoqué contre la peste, les épidémies et la
Le récit de la guerre de Gildon (Gildonicum stérilité. Il est en Angleterre le patron des
Bellum) constitue la matière d’un poème de paralytiques et des mendiants.
Claudien. Les plus anciennes formes attestées pour
En Allemagne, Gilda et Gildo sont des le prénom Gilles confirment qu’une confu-
abréviatifs de prénoms tels que Gildebert, sion s’est rapidement produite entre le nom
Gildebrecht ou Hermengild(e), où l’on d’Egide/Gilles et divers noms germaniques
retrouve la racine gild- (got. gildan), liée à la comprenant la racine gîsil, voire, dans les
notion de valeur (allemand gelten, « valoir ») pays celtiques, avec le mot gille, «  servi-

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Gilles Dictionnaire des prénoms

teur ». En Écosse, le mot populaire gillie dési- GINETTE v. Geneviève


gne aujourd’hui un spectateur passionné de GINEVRA v. Jennifer
compétitions sportives. Une certaine Egidia
GINGER v. Virginie
Menzies fut l’une des cheftaines du clan
Menzies. Dans les Highlands, Giles repré- GINNIE v. Virginie
sente une anglicisation fréquente de Sileas ou GINNY v. Virginie
de Silis. La forme Gillian n’est pas un dimi- GINO v. Régis
nutif de Gilles, mais une adaptation locale de
GINOU v. Geneviève
Julienne.
Il existe en France une quinzaine de loca- GIOACCHINA v. Joachim
lités dénommées Saint-Gilles. Le théologien GION v. Jean
italien Gilles de Rome (Egidio Romano ou GIORDANA v. Jordan
Columna), ancien élève de Thomas d’Aquin,
GIORDANO v. Jordan
devint archevêque de Bourges, puis cardinal,
au début du XIVe siècle. On lui doit l’une des GIORGIA v. Georges
œuvres les plus représentatives de l’augusti- GIORGINA v. Georges
nisme politique, le De ecclesiastica potestate.
GIORGIO v. Georges
L’un des compagnons de Jeanne d’Arc, Gilles
de Rais, condamné à mort pour les innom- GIORSAL v. Gratien
brables débauches dont on l’accusait, donna GIOVANNA v. Jean
naissance à la légende de Barbe-Bleue. GIOVANNI v. Jean
En Belgique, les « Gilles », avec leurs cein-
GIRARD v. Gérard
tures à clochettes et leurs chapeaux ornés de
plumes d’autruche, sont aujourd’hui encore GIRAUD v. Gérald
les plus célèbres personnages du carnaval de GIRIOEL v. Cyrille
Binche. La légende les fait apparaître pour la
GIROMETTA v. Jérôme
première fois en 1549, lors des festivités don-
nées en l’honneur de Charles-Quint et de son GIROMETTA v. Jérôme

fils Philippe II d’Espagne. Ils sont plus pro- GIRZIE v. Griselda


bablement les héritiers d’anciennes traditions GISBERT v. Gilbert
populaires, dont les rituels sonores avaient
GISBERTE v. Gilbert
pour but de chasser l’hiver.
GISELA v. Ghislain
GILLESKE v. Gilles
GISELBERT v. Gilbert
GILLET v. Gilles et Jules
GISELE v. Ghislain
GILLETTE v. Gilles et Jules
GISÈLE v. Ghislain
GILLIAN v. Jules
GISELLA v. Ghislain
GILLIE v. Jules
GISELLE v. Ghislain
GILLIS v. Gilles
GISILO v. Gilbert
GILLO v. Gilles GISLA v. Ghislain
GILLOT v. Gilles GISLAIN v. Ghislain
GINA v. Geneviève et Régis GISLAINE v. Ghislain
GINE v. Régis GISLENO v. Ghislain

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Godefroy

GISLENUS v. Ghislain GLENN (11 septembre)


GITTE v. Brigitte
F. A. : Glyn, Glynn, Glennie, Glenny, Glen.
GIUDETTA v. Judith O. : du celtique glen, « terre, pays, vallée ».
GIULIA v. Jules
Ce prénom semble être à l’origine un nom
GIULIETTA v. Jules de lieu. On en retrouve la racine dans tou-
GIULIO v. Jules tes les langues celtiques (moyen-breton
glenn, gallois glynn, irlandais gleann, etc.).
GIUNIATA v. Junien
En Bretagne, saint Glen est l’éponyme de la
GIUNONE v. Junien petite ville du même nom. Cependant, ce
GIUSEPPE v. Joseph sont des émigrants écossais du Canada qui
GIUSEPPINA v. Joseph utilisèrent pour la première fois Glenn (ou
Glen) comme prénom, peut-être en souvenir
GIUSTA v. Justin
des vertes vallées de leur pays natal. L’un des
GIUSTINA v. Justin premiers cosmonautes américains s’appelait
GIUSTINO v. Justin John Glenn. L’acteur Glenn Ford est originaire
du Canada, tout comme l’était le compositeur
GIUSTO v. Justin
Glenn Miller.
GLAD v. Gladys
GLENNIE v. Glenn
GLADDIE v. Gladys
GLENNY v. Glenn

GLETRUDA v. Gertrude
GLADYS
GLIJN v. Ghislain
F. A. :Glad, Gladdie, Gleda.
O. : d
 u gallois gwladys, « qui commande sur GLYN v. Glenn
un [grand] territoire ». GLYNN v. Glenn

Ce prénom, mis à la mode dans les années GNACIE v. Ignace


1920 sous l’influence anglaise, a parfois été GNAZI v. Ignace
interprété, à tort, comme une adaptation
GOBERTO v. Gaubert
de Claudia. Ce fut au XIXe siècle le nom
de plusieurs héroïnes de romans populai- GODA v. Godeliève
res, comme Gladys of Harlech, d’Anne Beale, GODEFROI v. Godefroy
ou Gladys, d’Edith M. Dauglish. Vers 1900,
Gladys fut l’un des prénoms les plus utilisés
GODEFROY  (8 novembre)
en Angleterre, mais son déclin, depuis 1930,
a été rapide. Il reste cependant employé au F. A. : odefroi, Godfroi, Gottfried, Goffert,
G
Pays de Galles. La forme Gladez se rencontre Godfrey, Gottfredo, Godofredo,
en Bretagne. Gladys pourrait prochainement Gottfrid, Goraidh, Gothfraidh,
revenir dans l’usage en France. Gottfriede, Gotfridus, Godfred,
GLARES v. Hilaire
Friedel, Friedes, Gotti, Gotzi,
Götschi, Götz, Godel, Gotfrids.
GLEDA v. Gladys
O. : du german. gott, « dieu », et fried, « paix,
GLEIN v. Ghislain protecteur ».
GLEITJE v. Ghislain Nom popularisé en Europe à l’époque des
GLEN v. Glenn Croisades, à la suite de Godefroy de Bouillon

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Godeliève Dictionnaire des prénoms

(1061-1110), duc de Basse-Lorraine, qui Bas français, Godelieve est à l’origine une
fut le chef de la Première Croisade et le roi forme basse-allemande du prénom masculin
de Jérusalem. En Allemagne, Gottfried de Goteleib ou Gotleib. Ce dernier s’est ensuite
Strasbourg, poète courtois du début du XIIIe télescopé, en Allemagne, avec le prénom
siècle, écrivit un Tristan qui le rendit égale- Gottlieb («  qui aime Dieu  »), créé de toutes
ment très célèbre. Le nom passa ensuite de pièces à l’époque du piétisme, au même titre
mode, avant d’être remis en honneur par la que Gottwert, Bleibtreu, Gottlob, Tugendreich,
littérature de chevalerie. Le mouvement pié- Leberecht, etc. (cf. le poète Friedrich Gottlieb
tiste en avait cependant fait usage aupara- Klopstock, le philosophe Johann Gottlieb
vant, comme d’ailleurs de beaucoup d’autres Fichte, le constructeur automobile Gottlieb
noms où intervient l’élément Gott (Gottlieb, Wilhelm Daimler). En Hollande, Godlef est
Gottlob, Gotthelf, Fürchtegott, etc.). toujours en usage.
Ce fut le nom du philosophe et logicien Née au diocèse de Thérouanne, dans le
Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716). Nord, sainte Godeliève fut au XIe siècle
Le diminutif Götz a connu une certaine l’épouse d’un aristocrate flamand, Berthold
vogue à la fin du XVIIIe siècle, grâce au Götz van Gistel (Ghistelles). Persécutée et empri-
von Berlichingen (1773) de Goethe. Gozlin sonnée par sa belle-mère, elle mourut vers
représente une forme hypocoristique. En 1070 étranglée par deux voleurs. Un monas-
Angleterre, Godfrey fut assez courant autrefois, tère et un puits miraculeux portent son
puis se confondit avec Geoffrey (Geoffroy). Le nom. Elle fait l’objet d’un culte très vif dans
prénom Godefroy était en France héréditaire la région de Bruges. Les abréviatifs Lieve et
chez les ducs de Lorraine. Le nom de famille Lieveke sont propres à la Hollande méridio-
Godebert représente une francisation de l’al- nale. Lieb et Liepie se rencontrent en Afrique
lemand dialectal Godfred ou Godfert. du Sud. Göde en Frise du Nord et Göke en
GODEL v. Godefroy Frise orientale sont des diminutifs de Godela,
Godelinde ou Godeberta.
GODELAINE v. Godeliève
On notera la parenté de ce nom avec la
GODELEINE v. Godeliève « famille » des Gudule (v. notice), Gudula et
GODELIEBA v. Godeliève Godola, qui est aussi très représentée dans
GODELIEFF v. Godeliève
le Nord et en Belgique (cf. sainte Gudule,
patronne de Bruxelles, et sainte Godulie, fille
de sainte Amalberge, morte dans le Brabant
GODELIÈVE  (6 juillet) au VIIe siècle). La forme Godiva, propre à
F. A. :G
 odelaine, Godeleine, Godoleine, l’Angleterre classique, est une latinisation de
Godeline, Godoleva, Godolefa, Godgifu (du vieil-anglais god, «  dieu  », et
Godolewa, Godelieba, Godelieff, gifue, « cadeau »). Lady Godiva de Coventry,
Godeva, Lieve, Godlef, Godolef, épouse de Leofric, comte de Mercie, fut l’hé-
Godeliva, Lieveke, Lieb, Liepie, roïne d’une célèbre légende qui inspira un
Goda. poème à Tennyson. On trouve Godeva dans le
O. : d
 u vieil-haut allemand got, « dieu », et Domesday Book. Godefe est resté dans l’usage
leip (german. leiba), « fils, descendant ». jusqu’au XIVe siècle, donnant également nais-
sance au patronyme Goodeve.
L’étymologie parfois donnée pour ce nom
GODELINE v. Godeliève
à partir de got, « dieu », et leut, « peuple »,
est erronée. Prénom typiquement flamand, GODELIVA v. Godeliève
encore employé aujourd’hui dans les Pays- GODEVA v. Godeliève

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gonzague

GODFRED v. Godefroy GOLIATO v. Goliath

GODFREY v. Godefroy GOLIO v. Goliath

GODFROI v. Godefroy GONDARIO v. Gunther

GODLEF v. Godeliève GONNIE v. Hildegonde

GODOFREDO v. Godefroy GONTARIO v. Gunther

GODOLA v. Gudule GONTHIER v. Gunther

GODOLEF v. Godeliève GONTIER v. Gunther

GODOLEFA v. Godeliève GONTRAM v. Gontran

GODOLEINE v. Godeliève
GONTRAN  (28 mars)
GODOLEVA v. Godeliève
F. A. : ontrane, Gontram, Contrano,
G
GODOLEWA v. Godeliève
Gontrana.
GOFFERT v. Geoffroy et Godefroy O. : du german. gund, « combat », et hramm,

GOLIA v. Goliath « corbeau ».

GOLIAT v. Goliath Le royaume mérovingien de Bourgogne, né


en 561 d’un accord intervenu entre les qua-
GOLIATE v. Goliath
tre fils de Clotaire Ier, fut attribué au second
d’entre eux, alors âgé de seize ans, qui se
GOLIATH nommait Gontran. Celui-ci installa sa capi-
tale à Chalon-sur-Saône et créa l’évêché de
F. A. :G
 oliat, Golia, Golio, Goliate, Maurienne. C’est également lui qui attribua à
Goliato. saint Colomban la villa de Luxeuil. L’Église l’a
O. : n
 om de personne mentionné dans canonisé. Le culte de saint Gontran fut très
la Bible, signifiant « géant, puissant enraciné en Bourgogne à partir du VIIe siècle.
guerrier ». Le nom revint ensuite à la mode au XIXe siècle,
Le premier Livre de Samuel (17,4) rapporte et fut considéré, avec parfois une nuance de
comment le géant Goliath, l’un des chefs de ridicule, comme caractéristique des milieux
l’armée des Philistins (peuple indo-européen aristocratiques.
installé en Palestine, qui en a tiré son nom), GONTRANA v. Gontran
fut tué d’un coup de fronde par le jeune
GONTRANE v. Gontran
David, alors qu’il cherchait à provoquer en
duel un membre de l’armée des Hébreux. Il
n’est toutefois pas certain que cet épisode, qui GONZAGUE  (21 juin)
a de tous temps inspiré les artistes, ait vérita-
F. A. : Gonzaguette, Zaguette.
blement eu lieu. Le second Livre de Samuel
O. : nom d’une famille italienne.
(21,19) attribue en effet la mort de Goliath à
un certain Elhanân, fils de Yaïr. Ce fait d’ar- La famille de Gonzague régna sur Mantoue
mes aurait ultérieurement été porté au crédit du XIVe au XVIIIe siècle, ainsi que sur le
de David, afin d’enrichir sa légende. Le pré- duché de Nevers. Anne de Gonzague (1616-
nom Goliath est peu commun. L’abréviatif 1684), née à Paris, fut la fille de Charles Ier,
allemand Golo ne se rapporte pas à Goliath, duc de Mantoue, et l’épouse d’Édouard de
mais à Gottfried. Bavière, comte palatin. Son oraison funèbre

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Gordon Dictionnaire des prénoms

fut prononcée par Bossuet. Saint Louis de ment en 1885, lors de la prise de Khartoum
Gonzague (1568-1591), membre de la même par les troupes du Mahdi. Son histoire fut
famille, naquit au château de Castiglione et portée à l’écran, sous le titre de Khartoum, sur
s’engagea dans l’ordre des Jésuites. Il est l’un un scénario de Robert Ardrey. Par la suite, sa
des patrons des étudiants. Comme prénom, vogue ne s’est jamais démentie.
Gonzague n’a été utilisé en France qu’à par- En 1958, Gordon venait au 16e rang des
tir du XVIIIe siècle. Quoique encore porté par prénoms masculins écossais. En Angleterre et
l’écrivain-échotier Gonzague Saint-Bris, on ne au Pays de Galles, il fut surtout employé entre
le rencontre aujourd’hui presque plus. 1920 et 1940. Il a été noté à Zurich en 1937.
GONZAGUETTE v. Gonzague En France, Gordon s’est télescopé avec
des noms tels que Gordien, Gordienne,
GORA v. Georges
Gordian ou Gordiane, dérivés du nom de
GORAIDH v. Godefroy la ville de Gordium (aujourd’hui Gordion),
GÖRAN v. Georges en Asie Mineure, qui fut la capitale des rois
de Phrygie. C’est dans le temple de Zeus à
GORCH v. Georges
Gordium qu’Alexandre le Grand trancha d’un
GÖRCH v. Georges coup d’épée le célèbre « nœud gordien », dont
GORD v. Gordon un oracle prétendait que celui qui le dénoue-
rait deviendrait le maître de l’Asie.
GORDAN v. Gordon
Deux saints nommés Gordien et Epimache
GORDE v. Gordon auraient été exécutés à Rome sous Dioclétien
GORDEN v. Gordon ou Valérien. Au Moyen Âge, leur passion
légendaire connut un grand succès et, en 774,
GORDIE v. Gordon
on déclara même avoir retrouvé leurs reliques.
Saint Gorde (ou Gordius) est un centurion
GORDON (3 janvier, 10 mai) romain, dont Basile le Grand fait l’éloge dans
l’un de ses discours, qui aurait été tué à Césarée,
F. A. :G
 ordie, Gordy, Gordan, Gorden,
en Cappadoce. Trois empereurs romains portè-
Gorde, Gord.
rent également le nom de Gordien.
O. : d
 u vieil-anglais garadun, « colline de
Le nom de famille Gordon s’est répandu en
forme triangulaire ».
France avec l’immigration écossaise. Mais ce
Gordon est à l’origine un nom de lieu du nom pourrait aussi se rattacher à une source
Berwickshire, en Écosse, qui fut par la suite indigène, comme variante de Gourdon, qui
utilisé comme nom de famille et comme pré- dérive de « gourd » (« gord » au Moyen Âge,
nom. Le clan des Gordon fut à une époque cf. le village de Gordes, dans le Vaucluse). Il en
le plus puissant de tous les clans écossais. va de même de patronymes tels que Gordet,
Comme prénom, Gordon n’apparaît guère Gordin et Gordy. Au début du XXe siècle,
avant 1885. Auparavant, on ne le trouve Gordon Selfridge introduisit en Angleterre les
qu’exceptionnellement, comme dans le cas du méthodes commerciales américaines. Ce nom
poète Byron, qui reçut le prénom de Gordon fut aussi porté par le préhistorien Vere Gordon
(et celui de George) parce que sa mère était Childe, le biologiste américain Gordon
une héritière de ce clan. Son usage moderne Alexander, le chanteur Gordon MacRae et
est dû à l’immense popularité du général le journaliste James Gordon Bennett, né en
Charles Gordon, dit «  Gordon Pacha  », qui Écosse en 1795, qui fut le fondateur du New
fut gouverneur au Soudan et périt tragique- York Herald.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gratien

GORDY v. Gordon ton. Elles furent attestées jadis avec des gra-
GORE v. Grégoire phies comme Gulchuenn, Gulguenn, puis
Golchuenn et Goulfenn. Saint Goulven est
GÖRGEL v. Georges
le patron des villes de Goulien, Goulven
GORIUS v. Grégoire (Finistère), Saint-Golven-en-Caurel (Côtes-
GÖRRES v. Grégoire d’Armor) et Saint-Voulc’hien. Goulven a aussi
été utilisé pour «  bretonniser  » le nom de
GÖSTA v. Gustave
Georges.
GOTFRIDS v. Godefroy
GOULVENA v. Goulven
GOTFRIDUS v. Godefroy
GOULVENEZ v. Goulven
GOTHFRAIDH v. Godefroy
GOULWEN v. Goulven
GÖTSCHI v. Godefroy
GOULWENA v. Goulven
GOTTFREDO v. Godefroy
GOULWENIG v. Goulven
GOTTFRID v. Godefroy
GOUNIA v. Serge
GOTTFRIED v. Godefroy
GOUSTINA v. Auguste
GOTTFRIEDE v. Godefroy
GRAALD v. Gérald
GOTTI v. Godefroy
GRACE v. Gratien
GÖTZ v. Godefroy
GRACIE v. Gratien
GOTZI v. Godefroy
GRANIER v. Werner
GOUENDAL v. Gwendal
GRATA v. Gratien
GOUENNDAEL v. Gwendal
GRATIANE v. Gratien
GOUENNDAL v. Gwendal
GRATIANNE v. Gratien
GOUKE v. Gauvain

GOULC’CHEN v. Goulven
GRATIEN/GRATIENNE
GOULC’HENNIG v. Goulven
F. A. : ratiane, Gratianne, Grace, Gracie,
G
GOULIA v. Serge
Grazia, Graziella, Graziello, Grata,
Grato, Gratiniano, Giorsal, Engracia.
GOULVEN  (1er juillet) O. : du latin gratia, « aimable, appréciée,
F. A. :G
 oulwen, Goulwenig, Goulvena, pleine de grâce ».
Goulvenez, Goulwena, Goulc’hennig, L’empereur Gratien (359-383), né à
Goulc’hen. Sirmium, était le fils de Valentinien Ier.
O. : d
 u gallois gwolwch, « prière », et Adversaire du paganisme, il fit enlever du
gwenn, « blanc, heureux » (étymologie Sénat, malgré la protestation du peuple expri-
controversée). mée par Symmaque, la statue de la Victoire.
Prénom typiquement breton, qui fut porté Il fut peu après renversé et tué par l’Espa-
par un saint évêque du Léon dans le courant gnol Maxime. Un moine italien du XIIe siècle,
du Xe siècle, et qui n’a pas cessé d’être attri- auteur d’une célèbre compilation, le Décret
bué depuis. Les formes Goulven, Goulwen de Gratien, qui constitue le premier recueil
et Goulc’hen coexistent depuis le vieux-bre- méthodique des Décrétales papales et du droit

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Grégoire Dictionnaire des prénoms

canonique, porta également ce nom. La forme Gregg, Gregoor, Gregorio, Griogair,


Grace, à résonance originellement chrétienne, Grioghar, Greagoir, Grigor, Gregh,
fut adoptée par les puritains anglais au len- Gregorio, Joris, Görres, Greger,
demain de la Réforme. Elle fut spécialement Grels, Grigori, Grégorine, Jorina,
populaire en Irlande, où elle se confondit Jerina, Grinia.
avec le prénom féminin Grainne (« amour »). O : du grec egrégorein, « qui veille, éveillé ».
Grace tomba ensuite en désuétude aux alen-
Seize papes ont porté le nom de Grégoire.
tours de 1700, puis fut remis à la mode par la
Saint Grégoire Ier, dit le Grand, pape de 590
popularité de Grace Darling, fille d’un gardien
à 604, réforma le chant liturgique, qu’on
de phare de Northumbrie, qui, en 1838, per-
appelle depuis lors « chant grégorien ». Il est
mit le sauvetage des rescapés du Fortfarshire.
le patron des chanteurs et des musiciens. Un
En Italie, la forme Grazia est également
autre pape, Grégoire VII, s’opposa violem-
répandue, de pair avec le diminutif Graziella
ment à l’empereur germanique Henri IV, qu’il
(cf. le roman de Lamartine, Graziella, publié
contraignit à venir s’humilier au château de
en 1852). Dans l’Antiquité, les Grâces (ou
Canossa, en Émilie (d’où l’expression « aller
Charites) représentaient diverses incarnations
à Canossa  », que l’on retrouve dans la plu-
de la beauté. Les plus connues s’appelaient
part des langues d’Europe). Le calendrier
Aglaé, Euphrosyne et Thalie. À l’époque
actuel, dit « grégorien », fut réformé en 1582
moderne, citons l’actrice Grace Kelly, qui fut
par le pape Grégoire XIII. Au VIe siècle, saint
l’épouse du prince Rainier de Monaco.
Grégoire de Tours, noble auvergnat, écrivit
GRATINIANO v. Gratien une Histoire des Francs (Historia Francorum)
GRATO v. Gratien qui l’a fait considérer comme le père de l’his-
toriographie moderne.
GRAZIA v. Gratien
Le nom de Grégoire se répandit d’abord
GRAZIELLA v. Gratien en Orient, en l’honneur de saint Grégoire de
GRAZIELLO v. Gratien Nazianze, né en 330, et de saint Grégoire de
Nysse, né en 335. C’est aujourd’hui encore
GREAGOIR v. Grégoire
l’un des prénoms les plus fréquents en Russie.
GREDA v. Marguerite Grégoire devint populaire en Angleterre à par-
GREDEL v. Marguerite tir du XIIe siècle, mais fut banni par la Réforme
comme typiquement « papiste ». Il est rede-
GREELT v. Gérald
venu à la mode depuis le milieu du XXe siè-
GREER v. Grégoire cle chez les Anglais et les Gallois, mais aussi
GREET v. Marguerite en Amérique du Nord et en Australie. On le
GREG v. Grégoire
trouve en Allemagne, surtout dans les régions
catholiques. Ce fut notamment le prénom de
GREGER v. Grégoire Gregor Mendel, à qui l’on doit la découverte
GREGG v. Grégoire des lois de l’hérédité. Grégoire fut autrefois
GREGH v. Grégoire
très répandu en Bretagne, comme en témoigne
une vieille chanson de l’époque des Chouans
(« Prends ton fusil, Grégoire… »). Il tend à se
GRÉGOIRE (2 janvier, diffuser actuellement dans toute la France.
 3 septembre, 17 novembre)
Les formes Grégori et Grégory, quand elles ne
F. A. : G
 regor, Grégory, Grégori, Gregorius, résultent pas de l’influence russe, correspon-
Gregoria, Greer, Gore, Gorius, Greg, dent à d’anciennes variantes méridionales.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Griselda

GREGOOR v. Grégoire Cristehildis ou Christhildis. Mais cette hypo-


GREGOR v. Grégoire thèse est douteuse.
Le conte populaire de Grisélidis, repris en
GRÉGORI v. Grégoire
vers par Charles Perrault dans ses Contes de
GREGORIA v. Grégoire ma mère l’Oye (1697), célèbre les vertus de
GRÉGORINE v. Grégoire «  Griselda la patiente  », une jeune femme
qui subit sans mot dire les humiliations que
GREGORIO v. Grégoire
lui fait subir son époux. Sa véritable héroïne
GREGORIUS v. Grégoire serait une marquise de Saluces, Grisélidis,
GRÉGORY v. Grégoire dont on situe la vie au XIe siècle. L’histoire
apparaît pour la première fois chez Pétrarque,
GRELS v. Grégoire
puis chez Boccace (Grisélidis ou Griselda
GRETA v. Marguerite dans le Décaméron, 1348). Elle fut reprise
GRETAL v. Marguerite ensuite en Angleterre par Chaucer, dans
les Contes de Canterbury, et fit l’objet d’une
GRETCHEN v. Marguerite
adaptation dramatique (Patient Grissil) de
GRETE v. Marguerite la part d’un contemporain de Shakespeare,
GRETEL v. Marguerite Thomas Dekker. Le même thème fut repris
GRETHEL v. Marguerite
en Allemagne par Hans Sachs et, à l’époque
moderne, par Gerhart Hauptmann. Le per-
GRETUS v. Marguerite sonnage de Lady Grizel Baillie, née en 1655,
GRIETJE v. Marguerite a également inspiré plusieurs chansons popu-
GRIGOR v. Grégoire
laires anglaises (And werena my heart licht, I
wad dee). Les formes Grizelda et Grizzel, avec
GRIGORI v. Grégoire
les diminutifs Griz et Grizzie, sont spéciale-
GRINIA v. Grégoire ment appréciées des Écossais.
GRIOGAIR v. Grégoire GRISELDIS v. Griselda

GRIOGHAR v. Grégoire GRISÉLIDIS v. Griselda

GRISEL v. Griselda GRISHILDA v. Griselda

GRISHILDE v. Griselda
GRISELDA (21 août) GRISSEL v. Griselda

F. A. :G
 riseldis, Grisélidis, Grizelda, GRISSIL v. Griselda
Grishilda, Grishilde, Chriselda, GRITTIE v. Griselda
Grizzie, Girzie, Grizel, Grisel,
GRIZ v. Griselda
Grizzel, Grissel, Grissil, Grittie,
Griz, Selda, Zelda. GRIZEL v. Griselda
O. : d
 u german. grisja, « gris », et hild, GRIZELDA v. Griselda
« combat ».
GRIZZEL v. Griselda
La première partie de ce joli prénom GRIZZIE v. Griselda
médiéval pose problème. La forme ancienne
GROMMES v. Jérôme
Grishild ou Grishildis n’est en effet pas attes-
tée. Certains en ont conclu qu’il s’agirait d’un GUALBER v. Gaubert
ancien nom «  germano-chrétien  », comme GUALBERTO v. Gaubert

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Gudrun Dictionnaire des prénoms

GUALTIERO v. Gautier GUDULE  (8 janvier)


GUARNERIO v. Werner F. A. : udula, Godola, Gude, Guta, Guda,
G
GUENIÈVRE v. Geneviève Gutta, Gudelio, Gudelia.
O. : du german. gott, « dieu » (étymologie
GUDA v. Gudrun et Gudule
controversée).
GUDE v. Gudule
Ce prénom a pu également être bâti à par-
GUDELIA v. Gudule tir de Guda, diminutif de noms germaniques
comprenant la racine gud ou gund, «  com-
GUDELIO v. Gudule
bat  ». Sainte Gudule, morte vers 712, est la
patronne de Bruxelles. Née dans une famille
GUDRUN aristocratique du Brabant, elle fut élevée à
l’abbaye de Nivelles. Ses reliques, transpor-
F. A. :G
 uda, Gunda, Gundula, Guntrun, tées en 1047 par Lambert II Balderic, comte
Kutrun, Guta. de Louvain, dans une église construite à
O. : d
 u german. gund, « combat », et runô, l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saints-
« secret, mystère, magie ». Michel-et-Gudule, à Bruxelles, disparurent en
Ce prénom féminin (à prononcer 1579 durant les guerres de religion. Son nom
« Goudroune »), célèbre celle qui consulte les était encore répandu au XIXe siècle dans pres-
runes, l’écriture primitivement «  magique  » que toute la Belgique.
des anciens Germains, pour décider du sort GUECHA v. Eugénie
des combats. GUENDOLEN v. Gwendoline
Un récit épique très célèbre en Allemagne,
GUENIA v. Geneviève et Henri
composé vers 1230, peu après la Chanson
des Nibelungen, porte le nom de Gudrun. Son GUENNA v. Gwendoline
manuscrit fut découvert au Tyrol en 1920. Ce GUÉNOLA v. Gwenolé
texte raconte l’histoire de Hagen, roi d’Irlande, GUÉNOLÉ v. Gwenolé
et de Hettel, roi de Hegelingen, qui prend
GUENOVEFA v. Geneviève
pour femme Hilde, fille de Hagen. La dernière
partie, la plus connue, met en scène Herwig, GUENRIEKA v. Henri
roi de Zélande, qui, contre la volonté de son GUENRIKH v. Henri
père, finit par obtenir en mariage la fille de GUEORGUINA v. Georges
Hettel et de Hilde, Gudrun. Mais celle-ci est
GUERMANA v. Germain
enlevée par le roi de Normandie, Hartmut.
Ayant refusé de devenir l’épouse de ce der- GUERMANE v. Germain
nier, elle est contrainte, treize ans durant, de GUERMINA v. Germain
travailler dans son château comme servante. GUERMOUSSIA v. Germain
Gudrun sera finalement délivrée par Herwig
GUERNAUD v. Gernot
et son frère Ortwin. Dans les contes populai-
res, ce récit a donné naissance au thème de GUERNAUDE v. Gernot
Cendrillon. Gudrun reste aujourd’hui un pré-
nom porté de l’autre côté du Rhin (Gudrun GUERRIC  (19 août)
Ensslin fut l’un des membres de la Fraction
F. A. :Guerrique.
Armée rouge).
O. : du german. ger, « lance, pique », et ric,
GUDULA v. Gudule « puissant ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Guillaume

Prénom attesté dès le VIIIe siècle sous la termédiaire de Guilielm), Guillaume est l’un
forme Gerricus. Le bienheureux Guerric (v. des prénoms masculins les plus attribués en
1070-1157), chanoine de Tournai, s’était fait France depuis plusieurs décennies. Avec un
moine après avoir rencontré saint Bernard. second élément constitué par helm, «  cas-
Il est l’auteur de sermons assez célèbres, qui que » (cf. le français « heaume »), il signifie
sont parvenus jusqu’à nous. Son nom pour- « celui qui porte volontairement le casque, le
rait revenir prochainement à la mode. guerrier ». Son succès, qui ne date pas d’hier,
GUERRIQUE v. Guerric n’a guère subi d’éclipse qu’au moment de la
GUGLIELMA v. Guillaume
Première Guerre mondiale, car c’était aussi le
prénom du Kaiser. Sa vogue en Normandie
GUGLIELMO v. Guillaume
provient évidemment du nom de Guillaume
GUIDO v. Guy le Conquérant (v. 1027-1087), attesté sous
GUIDON v. Guy cette forme sur la Tapisserie de Bayeux, la
GUIDONNE v. Guy forme Willelm se trouvant aussi dans certains
GUILARKA v. Hilaire passages de la Telle de Bayeux (1077). Dès le
IXe siècle, le nom de Guillaume, activement
GUILHERME v. Guillaume
propagé par les Normands, devint populaire
GUILLAIN v. Ghislain
dans toute l’Europe. Lors d’une fête de Noël
GUILLAINE v. Ghislain à Bayeux, en 1171, on demanda à tous les
chevaliers présents qui ne se nommaient pas
GUILLAUME/GUILLAUMETTE Guillaume de se lever. Plus d’une centaine
 (10 janvier) restèrent assis ! Le féminin Guillemette (ou
F. A. : uillemette, Wilhelm, Wilhelmine,
G Guillaumette) fut également très répandu aux
William, Willy, Bill, Billie, Willie, XIIIe et XIVe siècles.
Willi, Wiley, Wilkie, Wilkes, Wilson, Il existe plusieurs saints Guillaume, dont un
Williamson, Willis, Villem, Vilhelm, ermite du XIIe siècle, Guillaume de Malavalle,
Villiam, Willem, Guglielmo, Elma, qui créa l’ordre des Guillelmites et dont la
Mina, Minnie, Vilma, Minella, fête était autrefois célébrée particulièrement à
Vilhelmina, Guillelmina, Guglielma, Paris, en l’église des Blancs-Manteaux. Citons
Guillermo, Willabelle, Willa, Wilmette, aussi saint Guillaume, archevêque de Bourges
Wylma, Guillemet, Guillemin, Guilmot, au XIIIe siècle, issu de la famille des comtes
Guillerme, Guillou, Wilmot, Willème, de Nevers, et Guillaume d’Aquitaine, chef de
Villerme, Wil, Wilko, Wiltz, Helmke, guerre à la cour de Charlemagne, lui-même
Helmet, Helm, Gwylin, Guille, Liam, allié à la famille des rois carolingiens, qui
Vilmos, Guillen, Viguelm, Guilherme, combattit les Sarrasins et fonda le monastère
Gwilhu, Helmina, Helma, Willemintje, de Gellone dans le Languedoc.
Willemtien, Minka, Mintgen,
En Angleterre, le nom de Guillaume
Gulielma, Willemke, Willepien, Vimk,
connut une fortune extraordinaire après l’in-
Wymke, Wilmy, Wumke, Wimmichje,
vasion normande. C’est d’ailleurs Guillaume
Guillelmo, Viliam, Vilém, Wullum,
le Conquérant, vainqueur du roi Harold II à
Wip, Pim, Wiel, Wim.
la bataille de Hastings, qui fit rédiger le célè-
O. : d
 u german. wil, « volonté », et helm,
bre Domesday Book (où l’on retrouve la forme
« casque, protection ».
Willelm). À l’époque de Henry II, William
Forme francisée de l’allemand Wilhelm, était le prénom masculin le plus répandu
par altération classique du w en g (et par l’in- outre-Manche. Il fut lentement supplanté par

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Guillaume Dictionnaire des prénoms

John à partir du XIIIe siècle, mais, du XVIe au par des immigrants flamands à l’époque de
XIXe siècle, continua d’être porté par environ Henry Ier. En Lorraine, on trouvait encore au
20 % des garçons. C’est également au XIIIe XIXe siècle la forme Villaume. En Angleterre,
siècle qu’apparaissent des dérivés de William des prénoms comme Gillot ou Gillet se ratta-
comme Wylecoc, puis Wylmot, Wyll (dimi- chent en revanche plutôt à Gillian (Julienne).
nutif fréquent au XVIe siècle), Wilkin (dans Le signe d’imprimerie appelé «  guillemet  »
le roman de Dickens, David Copperfield, on doit par ailleurs son nom à son inventeur,
trouve le personnage de Wilkins Micawber), un imprimeur du XVIIe siècle dénommé
etc. L’un des compagnons de Robin des Bois Guillaume.
se nommait Will Scarlet. Il a survécu dans le Ce prénom a été illustré par quantité de
folklore anglais sous le nom de «  Will o’ the personnages célèbres : l’humaniste Guillaume
Wisp  ». Willie est un abréviatif classique en Budé, le théologien Guillaume d’Occam,
Écosse. Parmi les patronymes anglais dérivés fondateur du nominalisme, le germaniste
de William, on peut citer Williams, Wilmot, Wilhelm Grimm, les philosophes Wilhelm
Wilkinson, Williamson, Willmoth, Wilkins, Dilthey, William James, Hegel et Schelling,
Willie, Willey, Willison, Wilcoc, Gillam, les écrivains et poètes William Shakespeare,
Wellman, etc. Aujourd’hui, avec 451 000 por- William Blake, Liam O’Flaherty, Wilhelm
teurs, Williams vient encore au 3e rang des Raabe et Wilhelm Schlehel, les dessinateurs
noms de famille en Angleterre et au Pays de William Hogarth et Wilhelm Busch, le pia-
Galles. Les diminutifs Bill et Billie ont connu niste Wilhelm Kempff, le chef d’orches-
une grande faveur aux États-Unis. tre Wilhelm Furtwängler, les chirurgiens
En Allemagne, Wolfram von Eschenbach Guillaume Dupuytren et William Harvey, les
écrivit au XIIIe siècle une grande épopée poètes Guillaume de Lorris, Guillaume de
intitulée Willehalm. Comme ancienne forme Machaut et Guillaume Apollinaire, l’inventeur
allemande, on trouve aussi Willahelm. Dans Guglielmo Marconi, l’Américain «  Buffalo
les pays de langues germaniques, le succès Bill » (William Cody), William Booth, fonda-
de Guillaume est surtout dû à Guillaume teur de l’Armée du salut, etc.
d’Orange, qui participa à la lutte contre les
Sarrasins à l’époque de Louis le Pieux (IXe GUILLE v. Guillaume
siècle), à Guillaume Ier de Nassau, dit le GUILLELMINA v. Guillaume
Taciturne (1533-1584), stathouder (lieute-
GUILLELMO v. Guillaume
nant gouverneur) de Hollande et organisateur
du soulèvement des Provinces-Unies contre GUILLEMET v. Guillaume
l’occupation espagnole, et aux membres de GUILLEMETTE v. Guillaume
la dynastie prussienne (Frédéric-Guillaume
GUILLEMIN v. Guillaume
Ier, le «  Roi-Sergent  », père de Frédéric II le
Grand). GUILLEN v. Guillaume
La légende de Guillaume Tell (fin du XIIIe GUILLERME v. Guillaume
siècle), héros de l’indépendance suisse, qui
GUILLERMO v. Guillaume
trouve ses racines dans la mythologie celti-
que, a aussi inspiré de nombreux artistes, GUILLOU v. Guillaume
dont Schiller (Guillaume Tell, 1804) et Rossini GUILMOT v. Guillaume
(Guillaume Tell, 1829). La forme irlandaise
GUINIA v. Virginie
de Guillaume est Liam. La forme galloise,
Gwylim, passe pour avoir été introduite GUISLAIN v. Ghislain

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gustave

GUISLAINE v. Ghislain adapté sous la forme Gonthier, mais celle-ci a


GUITE v. Marguerite presque complètement disparu, et c’est plutôt
le nom germanique d’origine qui se voit occa-
GULAND v. Yolande
sionnellement attribué. En Suède, Gunnar est
GULIELMA v. Guillaume d’un usage très courant et venait en 1950 au
GUMFRIED v. Humphrey 5e rang des prénoms masculins.
GUNDA v. Gudrun et Hildegonde GÜNTHER v. Gunther

GUNDE v. Cunégonde GUNTRUN v. Gudrun


GÜNZEL v. Gunther
GUNDEL v. Cunégonde
GUNZILO v. Gunther
GUNDER v. Gunther
GUNZO v. Gunther
GUNDULA v. Gudrun
GUS v. Auguste et Gutave
GUNNAR v. Gunther
GUSSIE v. Gustave
GUNNER v. Gunther
GUST v. Gustave
GUNTARIO v. Gunther
GUSTA v. Auguste
GUNTARS v. Gunther
GUSTAF v. Gustave
GUNTER v. Gunther
GUSTAFF v. Gustave
GÜNTER v. Gunther
GUSTAPHINE v. Gustave
GUNTERO v. Gunther
GUSTAV v. Gustave
GUSTAVA v. Gustave
GUNTHER  (9 octobre)
F. A. :Günther, Gunter, Günter, Gonthier, GUSTAVE  (7 octobre)
Gontier, Gunnar, Gunner, Gunzo,
Gunzilo, Günzel, Guntars, Gunder, F. A. : ustava, Gustavine, Gustav, Gustaf,
G
Guntero, Guntario, Gondario, Gus, Gussie, Gustavo, Gustaff,
Gontario. Gösta, Gustel, Gustavus, Gust, Staf,
O. : d
 u german. gund, « combat », et hari, Gustaphine, Gustaviana.
« armée ». O. : du german. gunnr, « combat », et stafr,
« bâton, baguette ».
Dans la Chanson des Nibelungen, composée
au XIIIe siècle, Gunther est le nom du roi des Chez les Germains, les différentes lettres de
Burgondes, le frère aîné de Kriemhild. Ce nom l’alphabet runique (futhark), gravées sur des
a toujours été très employé en Allemagne, où baguettes de bois, servaient à l’origine à la
il fut longtemps traditionnel dans la maison divination. C’est ce qui explique que l’ancien
de Thuringe. Les formes Gunter et Gunther nom de ces bâtonnets, stafr, se retrouve dans
sont les plus anciennes, celles avec un tréma le mot allemand moderne Buchstabe, qui veut
(Günter, Günther) sont apparues plus récem- dire « lettre [d’alphabet] ». Etymologiquement,
ment, sans remplacer complètement les Gustave peut donc être interprété comme
autres. On les trouve aussi comme noms de «  celui qui lit dans les runes le sort des
famille (le poète allemand Johannes Christian batailles ».
Günther, l’anthropologue « nordisant » Hans Ce prénom, porté en France par l’écrivain
F.K. Günther). En France, Gunther a été Gustave Flaubert, l’illustrateur Gustave Doré,

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Guy Dictionnaire des prénoms

le sociologue Gustave Le Bon et les pein- german. witu, «  bois  », et kind, «  enfant  »),
tres Gustave Courbet et Gustave Moreau, nom du chef saxon qui, au VIIIe siècle, résista
fut surtout populaire en Suède, à la suite aux troupes de Charlemagne et à la christiani-
du roi Gustave Ier (1496-1560), fondateur sation. Widukind, avec ses dérivés Wedekind
de la dynastie des Vasa, dont on fête encore et Wittikind, était encore attesté à Linz, en
aujourd’hui tous les 6 juin l’anniversaire de Autriche, en 1963.
l’élection en 1523. Au XVIIe siècle, le roi Le sens originel de Guido semble avoir été
Gustave-Adolphe soutint la cause des pro- « celui qui connaît la forêt, forestier ». De là
testants pendant la guerre de Trente Ans et provient sans doute aussi la signification ori-
triompha des Impériaux à Breitenfeld. En ginelle du mot « guide ». Saint Guy (Guido),
Allemagne, Gustav (ou Gustaf) fut au Moyen martyrisé en Italie au début du IVe siècle, fit
Âge principalement utilisé dans la noblesse, l’objet d’un culte très vif au Moyen Âge. Ses
puis se répandit un peu partout. Il fut courant reliques, dispersées dans plus de 150 localités,
dans toute l’Europe au XIXe siècle. Gustavia passaient pour guérir les maladies nerveuses,
est le nom de la capitale de l’île de Saint et notamment l’épilepsie, appelée « danse de
Barthélémy (Antilles Françaises). saint Guy  » dans la plupart des pays d’Eu-
GUSTAVIANA v. Gustave rope. Saint Guy est également le patron de
la Poméranie, de la Saxe, de la Bohême, de la
GUSTAVINE v. Gustave
Basse-Saxe et de la Sicile. Son corps fut trans-
GUSTAVO v. Gustave porté à Prague durant la guerre de Cent ans. Un
GUSTAVUS v. Gustave autre saint Guido, « le Pauvre d’Anderlecht »,
GUSTEL v. Gustave
fut religieux dans le Brabant. Au XIIIe siècle,
Gui de Dampierre défendit, en s’appuyant
GUTA v. Gudrun et Gudule sur le peuple, les libertés de la Flandre, que
GUTTA v. Gudule Philippe le Bel tentait de placer sous l’autorité
royale en encourageant les vélléités d’indépen-
dance de l’oligarchie citadine.
GUY  (15 juin, 12 septembre)
En Angleterre, Guy est tombé en discrédit
F. A. :G
 uyot, Guyotte, Guyon, Guyonne, après l’affaire de la «  conspiration des pou-
Guido, Wido, Veit, Vitus, Vit, Gwig, dres  » (1605), complot catholique (dont le
Guidon, Guidonne, Gwij, Gwijde. chef se nommait Guy Fawkes) visant à faire
O. : d
 u german. witu, « bois », confondu par sauter le Parlement. Il a néanmoins survécu
la suite avec le nom de saint Vitus (du grâce aux nombreuses festivités populaires
latin vita, « vie »). qui se déroulent chaque année le 5 novembre
La racine de ce nom correspond au gotique (jour anniversaire de la conspiration), au cours
widu, au vieil-haut allemand witu, à l’anglo- desquelles on brûle, au milieu d’un joyeux
saxon vudu (cf. l’anglais wood, « bois », qu’il charivari, un mannequin grotesque dénommé
faut peut-être également rapprocher du gau- « guy » et représentant Guy Fawkes. Il a éga-
lois vidus, même sens). Elle se confondit par lement été en partie réhabilité par le roman de
la suite, selon l’altération classique du g en Walter Scott, Guy Mannering (1815).
v/w, avec le nom de saint Vitus, d’où les for- Ce prénom a été illustré par l’écrivain Guy
mes Veit, Vit, etc. La forme flamande et néer- de Maupassant, le poète flamand Guido
landaise est Guido ou Wido. En Allemagne, Gezelle, le peintre italien Guido di Pietro,
Wido est un diminutif fréquent de noms com- l’explorateur Vitus Behring, qui découvrit
mençant par Wid-, notamment Widukind (du le détroit portant son nom, le cinéaste Veit

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gwendoline

Harlan, et par Veit Stoss, l’auteur du retable GWENDAL  (18 janvier)


de Notre-Dame de Cracovie.
F. A. :  wendael, Gouendal, Gouenndal,
G
GUYLAINE v. Ghislain Gouenndael.
GUYON v. Guy O. : du celtique gwenn, « blanc, heureux », et
tal, « valeur, front ».
GUYONNE v. Guy
Saint Gwendal fut un pieux personnage
GUYOT v. Guy
dont on ne connaît pas grand-chose. Il est
GUYOTTE v. Guy probable que la biographie qu’en donnent les
GWELTAZ v. Gildas manuels ecclésiastiques est en grande partie
légendaire. Le nom de Gwendal a parfois été
GWELTAZA v. Gildas
utilisé comme abréviatif de Gwendoline, par
GWELTAZENN v. Gildas contagion avec Gwenda. Ce fut aussi, dans les
années 1970, le nom d’un groupe musical de
GWELTAZIG v. Gildas
« folk » breton.
GWEN v. Blanche
GWENDALINE v. Gwendoline

GWENDOLEN v. Gwendoline
GWENAËL/GWENAËLLE(3 novembre)
F. A. :G
 wennaël, Gwenn Aël, Gwenhaël, GWENDOLINE  (14 octobre)
Gwennaëlle, Gwennhaël, Gwenal,
F. A. : wenda, Guenna, Gwennie,
G
Gwenel.
O. : d
 u celtique gwenn, « blanc, heureux », et Gwendolen, Gwendolyn,
hael, « généreux ». Gwendaline, Guendolen.
O. : du celtique gwenn, « blanc, heureux », et
Ce prénom est actuellement très à la mode dolyn, « cercle ».
en France, comme d’ailleurs beaucoup
d’autres prénoms bretons. On le confond par- Etymologiquement, le nom de Gwendoline
fois, à tort, avec Gwenolé ou Guénolé. Né au signifie «  cercle blanc  », allusion probable à
VIe siècle à Ergué-Gabéric, dans le Finistère, une ancienne divinité de la Lune. Au cours
saint Gwenaël passa une partie de sa vie en du siècle dernier, Gwendolen fut l’un des
Irlande. Il revint ensuite dans l’île de Groix prénoms féminins les plus populaires en
(Morbihan), et fonda un monastère à l’em- Irlande. Ce nom apparaît aussi dans un grand
bouchure du Blavet. Son nom se retrouve nombre de légendes et de traditions locales.
probablement dans des noms de lieux Dans le cycle arthurien, Gwendolen est une
comme Saint-Guinelen-Mauron (Morbihan), fée dont le roi Arthur fut amoureux et qui lui
Saint-Guénal et Saint-Vénal en Landivisiau, donna une fille nommée Gyneth (Gwyneth).
Lanvenaël en Plomeur, Saint-Vénal en Saint- Gwendolyn était le nom de la femme de l’en-
Pol-de-Léon (Finistère), etc. L’éditeur Gwenn chanteur Merlin. Dans l’histoire mythique
Aël Bolloré présida les éditions de la Table de l’Angleterre, la reine Guendoloena, aban-
Ronde au lendemain de la Deuxième Guerre donnée par son mari, Locrine, arma contre
Mondiale et ce durant quarante ans. lui une armée, remporta la victoire et fit jeter
sa rivale, Estrildis, dans les eaux de la rivière
GWENAL v. Gwenaël Severn (également dénommée Sabrina, du
GWENDA v. Gwendoline nom de Sabre, fille d’Estrildis)
GWENDAEL v. Gwendal GWENDOLYN v. Gwendoline

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Gwenn Dictionnaire des prénoms

GWENEL v. Gwenaël GWENNOALIG v. Nolwenn

GWENHAËL v. Gwenaël GWENNOLÉ v. Gwenolé

GWENIFER v. Jennifer GWENOLA v. Gwenolé

GWENN/Gwenn (18 octobre) GWENOLÉ (3 mars, 18 octobre)


F. A. :
G
 wennig, Gwenna, Gwennaig, F. A. : uénolé, Gwenola, Nolo, Guénola,
G
Gwennen, Gwenne, Gwennez. Gwennolé, Gwenolea.
O. : du celtique gwenn, « blanc, heureux ». O. : du celtique gwenn, « blanc, heureux », et
gwal, « valeur, valeureux ».
Sainte Gwenn, épouse de saint Fragan et
mère de saint Gwenolé, est très honorée dans Fondateur de l’abbaye de Landévennec,
plusieurs villes de Bretagne, en particulier à saint Gwenolé est l’un des saints bretons les
Saint-Vennec-en-Briec (Finistère). Il existe plus vénérés. Élève de Budoc, il fut célèbre
aussi un saint Gwenn, dont on ne sait pas dès sa jeunesse par les prodiges extraordi-
grand-chose, qui semble avoir hérité de cer- naires qu’il suscitait. Il mourut vers 530. Ses
tains attributs du paganisme. Dans la tradi- reliques firent l’objet d’un culte populaire
tion galloise, Gwyn est le nom d’un fils du roi jusqu’à la destruction en 1793 de l’abbaye
Nudd, qui enlève Creiddylad, fille de Lludd de Landévennec, où elles avaient été pla-
Llawarian, au cours d’un épisode qu’on peut cées. Attesté comme prénom dès le IXe siè-
interpréter comme un mythe saisonnier. Ce cle, dans le cartulaire de Redon, Gwenolé est
Gwyn du Pays de Galles est l’équivalent du aujourd’hui encore d’un usage fréquent, pro-
grand héros irlandais Fionn, lui-même petit- bablement destiné à s’étendre.
fils du dieu Nuadha. Gwenn est par ailleurs Il existe dans les Cornouailles une petite
un abréviatif fréquent pour des noms tels ville dénommée Landewadnack, où l’on
que Gwenllian, Gwenlaouen, Gwenninemm, honore un Gwendog. Ce n’est pas un dérivé
Gwentrog, etc. de Gwenolé, mais une adaptation locale de
GWENNA v. Gwenn Gwenneg. Dans le pays bigouden, on trouve
aussi la ville de Saint-Guenolé.
GWENNAËL v. Gwenaël
GWENOLEA v. Gwenolé
GWENNAËLLE v. Gwenaël
GWIG v. Guy
GWENNAIG v. Gwenn
GWIJ v. Guy
GWENNE v. Gwenn
GWIJDE v. Guy
GWENNEN v. Gwenn
GWILHU v. Guillaume
GWENNEZ v. Gwenn
GWINETH v. Gwyneth
GWENNHAËL v. Gwenaël
GWINNY v. Gwyneth
GWENNIE v. Gwendoline

GWENNIG v. Gwenn GWTHYR v. Victor

GWENNIG v. Nolwenn GWYLIN v. Guillaume

GWENNOAL v. Nolwenn GWYN v. Gwyneth

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Gwyneth

GWYNETH sa beauté, Venetia Stanley. En 1837, Benjamin


Disraeli donna le nom de Venetia à l’un de ses
F. A. :G
 wineth, Gwynneth, Gwyn, Gwinny, romans. Gwyneth reste aujourd’hui un pré-
Gyneth. nom très répandu au Pays de Galles, que l’on
O. : d
 u vieux-gallois gwynedd, « heureuse, trouve aussi occasionnellement en Angleterre.
bénie ». Il est porté notamment par la chanteuse
Dans les récits de la Table Ronde, Gyneth est d’opéra Gwyneth Jones.
la fille du roi Arthur et de la fée Gwendolen.
GWYNNETH v. Gwyneth
Ce nom de Gyneth, issu de Gwyneth, a pu
se confondre dans les pays de langue romane GYNETH v. Gwyneth
avec des abréviatifs de Geneviève, tels que
Ginette ou Ginou. Il a parfois aussi été lati- GYÖRGY v. Georges

nisé, par altération du g en v, en Venetia et GYÖSÖ v. Victor


Venise. En 1625, Sir Kenelm Digby épousa
une femme à l’époque très renommée pour GYULA v. Jules

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS CORSES

Des vestiges nombreux datant du néolithique en 1770, montre que le choix des prénoms
attestent l’existence d’une culture en Corse dès était à cette époque déjà assez large et que
le VIe millénaire av. notre ère. Après l’occupa- les prénoms composés étaient très fréquents
tion carthaginoise, Rome s’empara de l’île en (environ 40 % du total des attributions).
– 221 et créa la province de Sardaigne-Corse, Chez les hommes, les prénoms les plus cou-
dont elle fit un lieu de bannissement. A l’épo- rants étaient alors, dans l’ordre  : Giovanni,
que historique, l’île subit ensuite plusieurs Anton, Francesco, Pietro, Giuseppe, Maria,
invasions, notamment byzantines. Après son Domenico, Paulo, Battista, Carlo et Angelo ; et
occupation par les Lombards (725), elle fut chez les femmes : Maria, Catarina, Francesca,
attribuée au Saint-Siège jusqu’à sa concession à Angela, Giovanna, Anna, Maddalena et Paula.
la ville de Pise en 1098. Entre le IXe et le XIe siè- Une femme sur trois environ se prénommait
cles, des pillards sarrasins s’y installèrent dans Maria, ce même prénom étant également
les régions les plus accessibles. En 1214, les porté par 7 % des hommes comme second
Génois s’en emparèrent et l’exploitèrent à leur prénom.
tour, provoquant des révoltes locales qui favo- Les prénoms que l’on rencontre aujourd’hui
risèrent l’occupation française, abandonnée par le plus fréquemment dans l’« île de Beauté » sont
Henri II après la signature du traité de Cateau- Pascal (Pasquale), Dominique («  Doumé  »),
Cambrésis (1559). Au XVIIIe siècle, une guerre Antoine («  Anto  »), Vincent (Vincente) et
de quarante ans opposa Gènes à la France et Simon. On trouve aussi couramment François
aux Corses. Nommé général en chef de l’armée («  Francè  »). Des prénoms tombés en désué-
de Corse en 1755, le célèbre patriote Pasquale tude sur le continent, comme Félix, César ou
Paoli (1725-1807) triompha des Génois, aux- Apollonie, ne sont pas rares. Chez les filles,
quels il ne laissa que le littoral, fonda l’université le prénom Laetitia, désormais à la mode dans
de Corte et tenta d’organiser un gouvernement toute la France, évoque le souvenir de la mère
démocratique insulaire. Gènes vendit finale- de Napoléon. L’essor du mouvement autono-
ment ses droits sur la Corse à la France en 1767, miste ne semble pas étranger à la diffusion de
deux ans avant la naissance de Napoléon. Sampiero (en hommage à Sampiero Corso, qui
Une étude de René Le Mée, concernant les tailla en pièces les troupes génoises au col de
prénoms attribués ou portés en Haute-Corse Tenda en 1554).

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Guide des prénoms3.indd 224 19/02/09 10:58:06


d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

HAAIN v. Henri
H HAGGAN v. Hagen

HÄDKEN v. Edwige HAIRAUD v. Harold

HADRIEN v. Adrien HAISELI v. Hans


HAGAN v. Hagen HAJO v. Hagen
HAGANO v. Hagen HAKON v. Hagen

HAL v. Harold
HAGEN HÄLJE v. Olga
F. A. :Hagano, Hagan, Haggan, Hôgin, HALLE v. Charles et Harold
Högni, Hakon, Hayo, Heye, Hajo.
HALLVARD v. Hallavard
O. : d
 u german. hagan, « clôture, haie,
territoire ». HALVAR v. Hallavard

L’étymologie de ce prénom est controversée.


Une dérivation à partir de hagan (cf. l’allemand HALVARD (15 mai)
moderne Hag, «  haie, clôture, bosquet  ») est F. A. : Hallvard, Halvor, Halvar.
cependant la plus probable. Hagen signifierait O. : du german. all, « pierre », et ward,
alors «  qui habite sur son territoire, dans ses « protecteur, protection ».
terres ». Le nom de Hagen intervient dans de
très nombreux récits médiévaux, allemands et Ce prénom d’origine norvégienne s’est
scandinaves. Dans la Chanson des Nibelungen, répandu en Suède occidentale et septentrio-
Hagen de Tronje, vassal du roi Gunther, tue nale, en particulier en Dalécarlie. Depuis
traîtreusement Siegfried au cours d’une partie quelques décennies, on le trouve également
de chasse. On considère parfois Hagen comme en Normandie. Saint Hallvard, mort en 1043,
un diminutif de Haganrich, d’où diverses est l’un des patrons de la ville d’Oslo.
confusions avec Heinrich (Henri). Plusieurs HALVOR v. Hallavard
rois de Norvège se sont appelés Hakon. Les
HAMILCAR v. Amilcar
abréviatifs Hayo et Heye sont frisons. Une
ville d’Allemagne porte aujourd’hui le nom de HAMISH v. Jacques
Hagen (dans la Ruhr). HAMPE v. Jean

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Guide des prénoms3.indd 225 19/02/09 10:58:06


Hans Dictionnaire des prénoms

HAMPUS v. Jean Hans, qui apparaît occasionnellement, a


HAN v. Hans donné naissance à des noms de famille comme
Hankins ou Hancock.
HANE v. Hans
En Allemagne, Hans est employé fréquem-
HANEMANN v. Hans ment dans des noms composés, parfois
HANK v. Henri sans trait d’union (Hansjosef, Hansjoachim,
HANKO v. Hans et Jean
Hansjürgen, Hanspeter, Hansdieter). Ce nom
se retrouve aussi outre-Rhin dans une foule
HANN v. Hans de locutions, de proverbes et d’expressions
HANNAH v. Anne populaires (« Prahlhans », « Schmahlhans »,
HANNELE v. Jean
«  Hansnarr  », etc.). Dans le Schleswig-
Holstein, l’expression « Blanker Hans » désigne
HANNES v. Hans et Jean la mer. Dans plusieurs régions, l’accompagna-
HANNIBAL v. Annibal teur traditionnel de saint Nicolas ou du Père
HANNS v. Hans
Noël au moment des fêtes de fin d’année se
dénomme Hans Trapp ou Hans Muff. « Hans
HANRAOI v. Henri
Walter » est un surnom de la puce. Sebastian
Brant, auteur de La nef des fous, a introduit
HANS(8 et 30 mai, 24 juin, 12 et 27 décembre) au XVIe siècle le personnage de Hanswurst
(«  Jean-saucisse  »). Les Allemands connais-
F. A. : Hanns, Hannes, Hann, Hansel, sent aussi des personnages populaires comme
Hansl, Hansli, Hansi, Hänsel, Hensel, « Hans im Glück » ou « Hans Guckindieluft »
Heisi, Heiseli, Hänschen, Hanserl, (le «  Struwwelpeter  »), ainsi que le corbeau
Hanko, Haiseli, Hanemann, Hane, Hans Huckebein, inventé par le dessinateur
Jahn, Henneke, Henning, Henn, Wilhelm Busch (1832-1908). La comptine
Henke, Henne, Han. de Hansmaennel évoque le « petit bonhomme
O. : de l’hébreu Yohanân, « Iahvé a fait grâce »
Jean ».
(par l’intermédiaire de Johannes = Jean).
La forme Hänsel se rencontre surtout en
Forme germanique du prénom Jean (v. Bavière. Le célèbre conte des frères Grimm,
notice), par l’intermédiaire de Johannes ou Hänsel et Gretel, a connu de nombreuses adap-
de Hannes, Hans représente une aphérèse du tations. Ses héros sont devenus ceux d’un opéra
latin Johannis, après déplacement de l’accent d’Engelbert Humperdinck (Hänsel und Gretel,
tonique sur la seconde syllabe de Johannes et 1893). En Alsace, le diminutif le plus cou-
chute des deux lettres initiales. Cette forme rant est Hansi, mais on trouve aussi Hänselin,
apparaît dès le Moyen Âge. On peut toutefois altéré en Hinzelin en Lorraine. Hansen est un
se demander si l’évolution de Johannis à Hans patronyme local dérivé de Hans. L’écrivain
n’a pas subi l’influence d’un rapprochement alsacien Jean-Jacques Waltz, dit Hansi (1872-
avec le vieux mot allemand hansa, qui dési- 1951), ancien conservateur du musée des
gnait à l’origine une « troupe » et qui a pris Unterlinden de Colmar, est surtout connu
au XIIe siècle le sens d’« association commer- pour ses satires anti-allemandes parues à la
ciale » (cf. la Hanse, les villes hanséatiques). veille de la Première Guerre mondiale.
Hans aurait pu être ainsi l’ancien nom des Le nom de Hans a été illustré, entre autres,
membres d’une hansa. En France, où le latin par les peintres Hans Holbein (l’Ancien,
Johannis a abouti à Jean, on trouve aussi au mort en 1524, et son fils, le Jeune, mort en
Moyen Âge la forme Hanquet. En Angleterre, 1543) et Hans Thoma, le maître chanteur de

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Harmonie

Nuremberg Hans Sachs (mort en 1576), les où il fut très populaire au XIIIe siècle, il sub-
philosophes Hans Driesch et Hans Vaihinger, siste surtout dans le patronyme Harding. Ce
le théologien suisse Hans Urs von Balthasar, sont les éléments présents dans le nom de
le conteur danois Hans Christian Andersen, Hardouin que l’on retrouve, juxtaposés en
le général Hans von Seeckt (mort en 1936), le sens inverse, dans Winhart. Au XVIIe siè-
chef d’orchestre Hans Knappertsbusch (mort cle, l’architecte français Jules Hardouin, dit
en 1968), le musicien Hans Pfitzner (1869- Hardouin-Mansart, construisit notamment
1949), auteur de la cantate Von deutscher le Grand Trianon de Versailles et, à Paris, la
Seele, le peintre et sculpteur Hans Arp (1887- place des Victoires et la place des Conquêtes,
1966), etc. devenue aujourd’hui la place Vendôme.
HÄNSCHEN v. Hans HARDUINO v. Hardouin
HANSEL v. Hans HARDY v. Hardouin
HÄNSEL v. Hans et v. Jean HARLETTE v. Arlette
HANSELO v. Jean HARM v. Hermann
HANSERL v. Hans HARMANNA v. Hermann
HANSI v. Hans et v. Jean HARMELIN v. Armel
HANSKO v. Jean HARMELINE v. Armel
HANSL v. Hans HARMEN v. Hermann
HANSLI v. Hans HARMINA v. Hermann
HARAILT v. Harold HARMON v. Harmonie
HARALD v. Harold HARMONE v. Harmonie
HARALDS v. Harold HARMONIA v. Harmonie
HARALDUS v. Harold

HARBERT v. Herbert HARMONIE  (6 février)


HARDEWIJN v. Hardouin F. A. :
Harmonia, Harmone, Harmon,
HARDING v. Hardouin Armonia.
O. : du grec harmonia, « unité ».
HARDOIN v. Hardouin
Née des amours d’Arès et d’Aphrodite,
HARDOUIN  (20 avril) Harmonie était chez les Grecs l’épouse de
Cadmos, le fondateur légendaire de Thèbes.
F. A. :A
 rdouin, Hardoin, Hartwin, Hertwin,
Son mariage, pourtant célébré par tous les
Harding, Hardy, Harduino, Arduino,
dieux de l’Olympe, finit mal  : les descen-
Hardewijn, Herdewina.
dants du couple, parmi lesquels Œdipe,
O. : d
 u german. hard, « intrépide,
petit-fils d’Harmonie, et toute la génération
audacieux », et win, « ami ».
des Labdacides, furent frappés de malheurs
Ce prénom médiéval survit principalement et d’infortune. L’union «  contre nature  » de
en France dans des noms de famille comme Cadmos et d’Harmonie symbolise probable-
Ardouin (dans le Midi), Hardy, Hardion, ment la fusion des habitants autochtones
Ardin, etc. Il est également un peu tombé de la Grèce et des Hellènes indo-européens.
en désuétude en Allemagne. En Angleterre, Après leur mort, Cadmos et Harmonie furent

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Guide des prénoms3.indd 227 19/02/09 10:58:06


Harold Dictionnaire des prénoms

transformés en serpents. Comme prénom, des Bataves (ancêtres des Hollandais) nommé
Harmonie a surtout été employé en France et Chariovaldus, qui serait le premier Harold
en Angleterre. dont nous possédons le nom.
HARO v. Hermann
Le mot français «  héraut  », anciennement
«  hérault  », désignait un personnage chargé
de transmettre les messages. Il a son équiva-
HAROLD  (1er octobre) lent dans l’allemand Herold, l’anglais herald et
F. A. :Harald, Harrald, Herould, Hérault, l’italien araldo.
Herolt, Hairaud, Eral, Arold, HAROLDO v. Harold
Haraldus, Hal, Harailt, Aralt, Araldo,
HAROUN v. Aaron
Haralds, Halle, Haroldo, Heroldo,
Aroldo. HARRALD v. Harold
O. : d
 u german. hari, « armée », et waldan, HARREWIJN v. Erwin
« commander, gouverner ».
HARRIET v. Henri
Ce prénom, qui tend à se répandre
HARRIOTT v. Henri
aujourd’hui en Normandie, de pair avec la
forme Harald, correspond au vieux-nordique HARRY v. Henri
Harivald, au vieil-anglais Hereweald, au HARTMOD v. Hartmut
francique Hervald (Harold représentant la
forme anglo-scandinave). Très populaire
autrefois chez les Anglo-Danois, il a donné en HARTMUT
Normandie le nom de famille Héroult. Harald F. A. : Hartmod, Erdmit, Mutz.
Harfgar, dit Harald aux beaux cheveux, mort O. : du german. hart, « intrépide,
en 930, fut le fondateur de l’État norvégien. audacieux », et mut, « courage ».
Harold II d’Angleterre (1022-1066) fut
vaincu et tué à Hastings par Guillaume le Prénom attesté à partir du IXe siècle sous
Conquérant. Harald II Blátand (v. 910-986), les formes Hardmod, Hartmot et Hardmout.
roi du Danemark, favorisa l’implantation du Dans la célèbre épopée de Gudrun, rédigée
christianisme dans ce pays et fit dresser la vers 1230 et dont l’action se situe probable-
célèbre pierre runique de Jelling. ment en Zélande néerlandaise, Hartmut est le
En Angleterre, comme la plupart des noms fils du roi Louis de Normandie, ravisseur de
portés par les Saxons, Harold survécut diffici- l’héroïne principale. Ce nom reste aujourd’hui
lement à la conquête normande. Quasiment répandu outre-Rhin.
disparu après le XIIIe siècle, il revint néanmoins HARTWIN v. Hardouin
dans l’usage au XIXe siècle. Harold Macmillan,
HARVEY v. Hervé
homme politique anglais, fut Premier ministre
de 1956 à 1963. Les diminutifs britanniques HARWIN v. Erwin
Harry et Harriet ne se rapportent pas à Harold HASEKE v. Edwige
(Harald), mais à Henry. Rappelons également
HASKE v. Jean
le nom du célèbre auteur dramatique Harold
Pinter (Prix Nobel de littérature en 2005) et HATTIE v. Henri
de l’Américain Harold Urey (Prix Nobel de HAUG v. Hugues
chimie en 1934). En Allemagne, Harald fut
également à la mode au XIXe siècle. Tacite HAUKE v. Hubert
mentionne un chef de la tribu germanique HAVOY v. Avoye

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Hélène

HAVOYE v. Avoye Eilidh, Leni, Nellchen, Lenchen,


HAYMO v. Aymon Liengen, Hilchen, Aliona, Oliona,
Helenius, Helenus, Elioussa,
HAYMON v. Aymon
Alionka, Leen, Leentjie, Ilonka.
HAYO v. Hallavard O. : du grec élê, « brillance, éclat du soleil ».
HEDDA v. Edwige
Sœur de Castor et Pollux, la belle Hélène
HEDEL v. Edwige (Helenê), épouse du roi Ménélas, fut enlevée
HEDGEN v. Edwige par Pâris, ce qui détermina l’expédition grec-
HEDI v. Edwige
que contre Troie racontée par Homère dans
l’Iliade. La mère de Constantin Ier, le premier
HEDVIGE v. Edwige
empereur romain converti au christianisme,
HEDWIG v. Edwige s’appelait aussi Hélène. Canonisée par l’Église,
HEDWIGA v. Edwige elle passe pour avoir découvert les débris de la
Sainte Croix lors d’un pèlerinage à Jérusalem.
HEDWIGE v. Edwige
Certains faits légendaires qui lui ont été attri-
HEDY v. Edwige bués paraissent être à l’origine de l’expression
HEEREMAN v. Hermann « toucher du bois ». Quelque 135 églises lui
HEIDI v. Adelaïde sont consacrées en Angleterre, où son nom
apparaît pour la première fois vers 1110 sous
HEIKKI v. Henri
la forme Elena. Chez Shakespeare, Helena est
HEIKO v. Eckart et Henri le nom d’une femme athénienne dans Songe
HEINCKE v. Henri d’une nuit d’été, et celui d’un des personnages
principaux dans Tout est bien qui finit bien.
HEINEL v. Henri
En 1958, Helen arrivait au 8e rang des pré-
HEINEMANN v. Henri
noms féminins en Écosse. En 1967, Ilona
HEINKO v. Henri occupait en Hongrie la 8e position. La forme
HEINO v. Henri Elaine, qui apparaît dans les récits de la Table
Ronde, est une francisation d’une forme cel-
HEINRICH v. Henri
tique correspondant aujourd’hui à Aileen. Le
HEINZ v. Henri diminutif Lena est particulièrement courant
HEISELI v. Hans en Suède. Le nom de l’île de Sainte-Hélène,
HEISI v. Hans
où mourut Napoléon, vient de ce que celle-ci
fut découverte le 22 mai 1502, jour qui mar-
HEJKE v. Henri
quait alors la solennité de cette sainte.
HÉLAINE v. Hélène
HELENIUS v. Hélène
HELEN v. Hélène
HELENUS v. Hélène
HELENA v. Hélène
HELGA v. Olga
HELGE v. Olga
HéLèNE  (18 août)
HELGO v. Olga
F. A. : Heliéna, Hélaine, Elaine, Eline, Lena, HÉLIE v. Élie
Nelly, Lenaïc, Helen, Nellie, Nell,
HELIÉNA v. Hélène
Helena, Elane, Elna, Ellen, Ellene,
Ellyn, Elyn, Nellette, Nelliana, HÉLIER v. Hilaire
Ileana, Lana, Nora, Elena, Eileen,

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Helmut Dictionnaire des prénoms

HELIETTE v. Elie HENDERKIEN v. Henri

HELKO v. Olga HENDRICK v. Henri

HELLA v. Olga HENDRICUS v. Henri

HELLE v. Helmut et Olga HENDRIJKE v. Henri

HELLEBRAND v. Hildebrand HENDRIK v. Henri

HELLMUTH v. Helmut HENDRIKA v. Henri

HELM v. Guillaume et Helmut HENDRIKUS v. Henri

HELMA v. Guillaume HENDRINA v. Henri

HELMES v. Helmut HENKE v. Hans et Henri

HELMET v. Guillaume HENN v. Hans

HELMI v. Helmut HENNE v. Hans et Jean

HELMINA v. Guillaume HENNEKE v. Hans, Henri et Jean

HELMKE v. Guillaume et Helmut HENNING v. Hans et Henri

HELMO v. Helmut HENNO v. Henri

HELMOED v. Helmut
HÉNOCH
HELMUT F. A. : Enoch, Hénok.
O. : de l’hébreu hanok, « inauguration,
F. A. :Helm, Helmo, Helmi, Helmke,
dédicace ».
Helmes, Helmuts, Helmoed,
Hellmuth, Helle. Patriarche biblique, fils de Caïn et père
O. : d
 u german. helm, « protection, heaume, d’Irad (dans la généalogie yahviste, Gen. 4,17)
casque », et mut, « courage ». ou de Mathusalem (dans la généalogie sacer-
dotale, Gen. 5,18-24), Hénoch n’aurait pas
Bien que ce prénom soit attesté dès le IXe
vécu moins de trois cent soixante-cinq ans,
siècle, notamment sous la forme Helmot, c’est
après quoi la tradition veut qu’il ait été enlevé
à l’époque moderne qu’il paraît avoir connu
au ciel. L’évangile selon saint Luc place ce
en Allemagne sa plus grande vogue, du fait
vénérable vieillard parmi les ancêtres de Jésus.
notamment de la renommée du maréchal
D’après la Genèse (4,17), Hénok aurait été éga-
Helmut von Moltke (1800-1891), qui fut le
lement le nom de la première ville construite
commandant en chef de l’armée prussienne
par Caïn après le meurtre d’Abel, ce qui sem-
lors des guerres de 1864 et de 1870-1871.
ble assez conforme à l’étymologie. On appelle
Helmut fut également fréquent dans les
Livre d’Hénoch un apocryphe biblique de
milieux aristocratiques du Mecklembourg. Sa
genre apocalyptique, qui aurait été composé
popularité a été accentuée par divers romans
au IIe ou au Ier siècle av. notre ère.
du début du XXe siècle.
HÉNOK v. Hénoch
HELMUTS v. Helmut

HÉLOÏSE v. Louis
HENRI/HENRIETTE (13 juillet)
HÉLYETTE v. Élie
F. A. : Henry, Hank, Harry, Henrietta,
HEMMO v. Hermann Harriet, Hendrick, Heinrich, Enrico,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Herbert

Enrique, Hendrik, Henrik, Eanruig, Henning, Hinnerk et Henneke correspondent


Hanraoi, Henrika, Hettie, Hetty, à la Basse-Saxe et au Schleswig-Holstein.
Hattie, Netta, Nettie, Yetta, Harriott, En Angleterre, Harry fut la forme usuelle
Hendrika, Enriqueta, Eiric, Erichetta, jusqu’au XVIIe siècle. Plusieurs souverains se
Heinz, Heino, Heinko, Heinel, Hinz, dénommèrent Henry, dont Henry VI (1421-
Heiko, Hinrich, Hinnerk, Heincke, 1471), sous le règne de qui éclata la guerre
Heinemann, Henke, Henneke, des Deux-Roses, et Henry VIII (1491-1547),
Henning, Henschel, Ritz, Reiz, qui rompit avec l’Église catholique et devint le
Drickes, Hendricus, Hendrikus, chef de l’Église anglicane. Plusieurs patrony-
Arrigo, Enzo, Hinderik, Dieks, Driek, mes anglais dérivent de Henry, parmi lesquels
Haain, Henno, Indrikis, Guenrikh, Harry, Harrison, Harriott, Harrey, Heriot,
Guenia, Hejke, Heikki, Jette, Herry, Harris, Henderson, etc. Harris, notam-
Hendrina, Henderkien, Hendrijke, ment, fut un nom fréquemment choisi par les
Riekie, Guenrieka, Riken. Juifs russes ou polonais installés en Angleterre
O. : d
 u german. heim, « maison, foyer », et à la fin du XIXe siècle. La forme Hank, tirée du
ric, « puissant ». néerlandais Henk, est propre aux États-Unis.
Riquet, diminutif de Henriquet (cf. Riquet à
Nom saxon à l’origine, Henri a connu
la houppe, personnage de Perrault), se renco
depuis le Moyen Âge une intense popularité.
ntre surtout dans le Midi. La forme italienne
Ce fut l’un des noms de baptême les plus
Enzo s’implante actuellement en force dans
employés entre le XIIe et le XVe siècles, de pair
notre pays (v. notice).
avec Jean (Jehan) et Nicolas, d’où l’expression
allemande Hinz und Kunz (analogue au fran- HENRIETTA v. Henri
çais «  Pierre et Paul  »), où ces deux formes HENRIK v. Henri
correspondent aux abréviatifs de Heinrich et HENRIKA v. Henri
de Konrad.
HENRY v. Henri
En France, le prénom de Henri a surtout
bénéficié de la popularité de Henri le Grand, HENSCHEL v. Henri et Jean
duc de Bourgogne au XIe siècle, qui était par HENSEL v. Hans
sa mère d’origine saxonne, puis du «  bon
HÉRAULT v. Harold
roi  » Henri IV (1553-1610), le Béarnais.
Sans être aujourd’hui particulièrement en HERB v. Herbert
vogue, il reste une valeur sûre. En Allemagne,
Heinrich est passé dans la langue populaire HERBERT (20 mars)
avec le sens général de «  bonhomme  » (ein F. A. :Héribert, Herbrecht, Harbert,
fauler Heinrich, « un paresseux »). Henri Ier (v. Herberte, Herberto, Erberto,
876-936), dit l’Oiseleur, premier grand roi de Heriberto, Hoireabard, Herb, Herbie,
Germanie, combattit avec succès les peuples Aribert, Ariberto.
slaves. Goethe donna le prénom de Heinrich O. : du german. hari, « armée », et bert,
à son Faust (1773-1832). Novalis com- « brillant ».
posa le Heinrich von Ofterdingen, et l’on doit
à Gottfried Keller un célèbre roman intitulé Ce nom subsiste aujourd’hui surtout dans
Der grüne Heinrich (1855). Le diminutif Heinz des noms de famille comme Hébert, Hébertot,
reste aujourd’hui employé de façon indépen- Herbertin, Herbert. Sous la Révolution
dante. La forme Hinz est souvent le nom du de 1789, on appela hébertistes les ultra-
chat dans les contes populaires. Les formes révolutionnaires regroupés autour de Jacques

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Hercule Dictionnaire des prénoms

René Hébert, fondateur du Père Duchesne (la Angleterre, le personnage d’Hercule Poirot,
plupart d’entre eux furent condamnés à mort et détective belge (incarné à l’écran par Peter
exécutés en 1794). Comme prénom, Herbert Ustinov), est l’une des plus célèbres créations
reste au contraire bien vivant en Angleterre et de la romancière Agatha Christie. Dans les îles
aux États-Unis, où il fut notamment illustré Shetland, Hercules, avec l’abréviatif Hakki, a
par l’écrivain Herbert George Wells, auteur de été utilisé comme substitut du nom scandi-
La guerre des mondes, et par l’ancien président nave Hakon.
américain Herbert Clark Hoover. L’un des HERDEWINA v. Hardouin
compagnons de Guillaume le Conquérant se
HÉRIBERT v. Herbert
dénommait Herbertus Camerarius. Herbert
de Bosham écrivit une Vie de saint Thomas HERIBERTO v. Herbert
Beckett. Saint Herbert (Herebeorht), ermite, HERKULES v. Hercule
vivait au VIIe siècle dans le Cumberland.
HERM v. Hermann
HERBERTE v. Herbert HERMA v. Hermine
HERBERTO v. Herbert HERMAKE v. Hermann

HERBIE v. Herbert HERMAN v. Hermann

HERBRECHT v. Herbert HERMÀN v. Hermann

HERMANCE v. Hermann

HERCULE HERMANIS v. Hermann

F. A. : Herkules, Ercolano, Ercole.


O. : d
 u grec Héraklès, nom de personne
HERMANN  (25 septembre)
signifiant « renommé par la volonté de F. A. :Herrmann, Herminius, Hermance,
Héra », confondu avec le latin Hercules. Ermanno, Hermen, Harmen, Herm,
Hermel, Harm, Hetze, Hetzel,
Identifié par les Romains au héros et demi-
Hemmo, Haro, Manes, Menzel,
dieu hellénique Héraklès, Hercule acquit chez
Hermàn, Erminio, Mannus,
les Latins un caractère tutélaire particulier.
Manus, Meins, Hermanis, Herman,
Tandis que le nom grec Héraklès est un mot
Hermanne, Harmanna, Harmina,
composé, Hercule est un mot simple, voire
Hermake, Hermkje, Mien, Myn,
un diminutif, ce qui a donné à penser que les
Heereman.
deux personnages n’étaient pas les mêmes à
O. : du german. hari, « armée », et man,
l’origine. Surtout renommé pour ses célèbres
« homme ».
« travaux », qui lui furent imposés par le roi de
Mycènes et de Tirynthe Eurysthée, Héraklès Très tôt héllénisé en Armenios, puis latinisé
est en Grèce le représentant classique de la en Arminius (ou Armannus), ce nom s’est
fonction guerrière chez les Indo-Européens. confondu avec beaucoup d’autres dénomina-
Hercule (Hercules) est plus probablement un tions d’origine et de signification différentes.
ancien génie domestique, protecteur des biens L’une de ces confusions a conduit les auteurs
et des maisons. Un autel aujourd’hui détruit, allemands, à partir du XVIe siècle, à faire de
l’Ara Maxima Herculis, lui fut consacré à Rome Hermann le véritable nom d’Arminius, le
près du Forum Boarium. chef chérusque qui, en l’an 9 de notre ère,
Comme prénom, Hercule n’a pas été rare écrasa les légions romaines dans la forêt de
au XIXe siècle, tant en France qu’en Italie. En Teutobourg (v. notice sur Armin).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Hermine

Une immense statue d’Arminius, dénom- Ce nom semble connaître aujourd’hui


mée Hermannsdenkmal, s’élève aujourd’hui une nouvelle faveur dans la région lilloise.
dans la forêt de Teutobourg, non loin de la Née au VIe siècle, Sainte Hermelinde (ou
ville de Detmold. Elle fut construite grâce Irmelinde) était originaire d’une riche famille
aux efforts acharnés du sculpteur Ernst von du Brabant. Une statuette la représentant se
Bandel (1800-1876), et attire toujours des trouve à Innsbruck, sur le monument funé-
foules importantes. Le nom de Hermann fut raire de l’empereur Maximilien Ier d’Autriche.
toujours courant dans les pays germaniques. Il Hermeline fut le nom de l’épouse du peintre
recula toutefois à partir du XVIe siècle devant flamand Reinaert de Vos.
les noms bibliques, puis fut remis en honneur HERMELINDIS v. Hermelinde
par le romantisme. Dans le Combat de Hermann
HERMELINE v. Armel
(1769), de Klopstock, et le Hermannsschlacht
(1820) de Heinrich von Kleist, Arminius est HERMELINE v. Hermelinde
longuement célébré comme un précurseur de HERMEN v. Hermann
l’unité allemande et des luttes pour l’indépen-
HERMIEN v. Hermine
dance nationale. Goethe publia Hermann et
Dorothée en 1797. Le nom fut également illus- HERMIENE v. Hermine
tré par le landgrave Hermann, époux de sainte
Elisabeth de Thuringe, mécène de nombreux HERMINE  (9 juillet)
poètes, Hermann von Salza, grand maître de
l’ordre des chevaliers Teutoniques, Hermann F. A. :Herma, Herminie, Hermion,
Goering, ancien chef de la Luftwaffe, l’écrivain Hermione, Herminon, Herminia,
Hermann Hesse, auteur des Perles de verre et Erminia, Hermiene, Hermien.
du Loup des steppes, etc. O. : du german, irmin, « très grand,

En Angleterre et aux États-Unis, Herman immense, majestueux » (Irmin, dieu des


(avec un seul n) était encore courant il y a Herminons).
quelques décennies, comme en témoigne le Ce prénom est à l’origine un abréviatif de plu-
nom des écrivains Herman Wouk et Herman sieurs noms germaniques, tels que Irminsind,
Melville (Moby Dick). En France, Hermann fut Ermenwara, Herminlind, Irminrada, etc. Il
très fréquent au Moyen Âge et a laissé des tra- n’a commencé à se répandre en Allemagne,
ces dans plusieurs noms de famille (Herman, puis dans les autres pays d’Europe, qu’au
Hermant, Hermani, Hetzel, etc.). Le féminin début du XVIIIe siècle. Dès cette époque, il
Hermance se rencontre occasionnellement. fut interprété, à tort, comme un féminin de
HERMANNE v. Hermann Hermann. À Vienne, en 1918, Hermine venait
au 6e rang des prénoms féminins. Sa vogue
HERMEL v. Armel et Hermann
est beaucoup retombée depuis. En France, où
HERMELIN v. Armel ce prénom a surtout été porté au XIXe siècle,
ce nom évoque un petit animal très apprécié
pour sa fourrure, l’hermine, ainsi dénommée
HERMELINDE  (29 octobre)
parce qu’on l’appelait autrefois Armenius mus,
F. A. :Hermelindis, Ermelinde, Irmlind, «  rat d’Arménie  ». Hermione, courant dans
Irmelinde, Hermeline, Ermelinde. les pays anglo-saxons, n’est pas un diminutif
O. : d
 u vieil-haut allemand irmin, « très, de Hermine, mais un prénom indépendant,
grand, immense, majestueux » (Irmin, qui conserve le souvenir de Hermione, fille de
dieu des Herminons), et lindis, « doux ». Ménélas et d’Hélène, femme de Pyrrhos, puis

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Hervé Dictionnaire des prénoms

d’Oreste, que l’on retrouve dans l’Andromaque sous la forme Houarnvev, puis Houarvev,
d’Euripide et dans celle de Racine. et enfin Hervé ou Hervo. En Angleterre, la
HERMINIA v. Hermine
forme Harvey (Hervey) résulte apparem-
ment d’une confusion avec le nom Hartwig
HERMINIE v. Hermine
(forme ancienne : Harivig ; dérivés : Hardwig,
HERMINIUS v. Hermann Hertwig, Herwig), du german. hari, « armée »,
HERMINON v. Hermine et wig, « combat, combattant ». Au XVIIe siè-
cle, le chirurgien anglais William Harvey
HERMION v. Hermine
(1578-1657) découvrit la circulation du sang.
HERMIONE v. Hermine Hervé est aujourd’hui un prénom courant
HERMKJE v. Hermann dans toute la France, dont l’origine bretonne
n’est plus toujours bien nettement perçue.
HERNANDO v. Ferdinand
HERVEA v. Hervé
HEROLDO v. Harold
HERVEIG v. Hervé
HEROLT v. Harold
HERVELINE v. Hervé
HERONIMA v. Jérôme
HERVEVA v. Hervé
HEROULD v. Harold
HERVEVENN v. Hervé
HERREWIJN v. Erwin
HERVEY v. Hervé
HERRMANN v. Hermann
HERVIE v. Hervé
HERTWIN v. Hardouin
HERWIN v. Erwin
HESEKIEL v. Ézéchiel
HERVÉ  (17 juin) HESS v. Matthieu

F. A. :Herveline, Harvey, Hervey, HESTER v. Esther


Hervie, Herveig, Hervea, Herveva, HESTHER v. Esther
Hervevenn.
HETTI v. Edwige
O. : d
 u celtique houarn, « fer », et bev, « vif,
ardent ». HETTIE v. Henri
HETTY v. Esther et Henri
L’étymologie de ce nom est incertaine. On a
aussi allégué une dérivation à partir du vieux- HETZE v. Hermann
breton aer, « bataille, combat sanglant », avec HETZEL v. Hermann
une terminaison en -uiu devenue -eu, puis -é.
HEYE v. Hagen
Saint Hervé, abbé de Bretagne au VIe siècle,
fut un saint très populaire, sur lequel nous HIAS v. Matthieu

ne sommes guère renseignés. Fils d’un barde HICK v. Richard


nommé Hoarvian (Houarvian), il serait né HIERONYMUS v. Jérôme
aveugle et aurait multiplié les miracles. La
légende a fait de lui le patron des chanteurs
ambulants. HILAIRE (13 janvier, 28 février, 21 octobre)
Eponyme de Saint-Hervé (Côtes-d’Armor), F. A. : Hilary, Hilarie, Hillary, Hilaria,
il est également honoré à Lanhouarneau, Hillery, Hilarius, Ilario, Hilario,
Lanhouarne (Finistère) et Saint-Houarno Hélier, Hilarion, Ilarion, Ilariouchka,
(Morbihan). Son nom est d’abord attesté Lariocha, Ilarione, Ilaria, Ilarka,

234

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Hildegonde

Glares, Kläres, Allaire, Ilari, Hilde ou Hilda est aujourd’hui couramment


Guilarka, Hilar. employée en Angleterre, en Flandre et en
O : du latin hilaris, « gai ». Scandinavie. En Allemagne, elle correspond
plutôt à un abréviatif de prénoms comme
Hilaire fut à l’origine un prénom à résonance
Mathilda, Hildeburg, Hildegard, etc. Sainte
chrétienne, exprimant une joie spirituelle ou
Hilda, morte en 680, fut la fondatrice du
mystique. Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de
monastère de Whitby, à l’embouchure de
Poitiers, Père de l’Église, s’opposa violemment
l’Esk (Angleterre). Walter Scott a raconté sa
à l’arianisme, ce qui le fit exiler en Phrygie.
vie dans Marmion (1808).
Saint Hilarion, disciple de saint Antoine, vécut
à peu près à la même époque en Palestine. HILDE v. Hilda
Hilaire était déjà un nom de baptême fréquent
aux premiers siècles de notre ère. HILDEBRAND
En Angleterre et aux Etats-Unis, la forme
F. A. :Hellebrand, Hillebrand, Hilbrand,
Hilary, mentionnée pour la première fois en
1199, est attribuée indifféremment aux gar- Hilbrandina, Hillebrant,
çons et aux filles (Hilary Clinton, épouse de Hildebrando, Ildebrando, Hilbran.
O. : du german. hild, « lutte », et brand,
l’ancien président américain Bill Clinton).
Dans la langue populaire anglaise, l’expres- « glaive ».
sion to keep hilary term, signifiant « mener la Dans la geste de Dietrich de Berne (Thidrek
belle vie », est sans doute due à un rapproche- von Bern), qui n’est autre que le roi des
ment étymologique avec ce nom, auquel se Ostrogoths Théodoric le Grand, Hildebrand
rattache l’adjectif français « hilare ». (Hildigerus), ancien maître d’armes de
HILAR v. Hilaire Dietrich, se prend de querelle avec un jeune
guerrier (Hadubrand) qu’il reconnaît trop tard
HILARIA v. Hilaire
comme étant son fils. Hildebrand fut aussi le
HILARIE v. Hilaire nom de naissance du pape Grégoire VII, né en
HILARIO v. Hilaire Toscane vers 1017, ce qui explique peut-être
la diffusion, en Italie, de la forme Ildebrando.
HILARION v. Hilaire
En France, Hildebrand se retrouve surtout
HILARIUS v. Hilaire dans des noms de famille, notamment en
HILARY v. Hilaire Alsace.
HILBRAN v. Hildebrand HILDEBRANDO v. Hildebrand

HILBRAND v. Hildebrand HILDEGONDA v. Hildegonde

HILBRANDINA v. Hildebrand

HILCHEN v. Hélène
HILDEGONDE  (20 avril)

HILD v. Hilda F. A. :Hildegund, Hildegunde, Hilla,


Gunda, Hilta, Hildegunt,
Hildegunda, Ildegonda, Hildegonda,
HILDA  (17 novembre) Hilgonda, Hildegun, Gonnie.
F. A. :
Hilde, Hild, Hildie, Hildy, Hylda. O. : du german. hild, « combat », et gund,
O. : du german. hild, « combat ». « combat ».
Dans l’ancienne religion germanique, Hilda Attesté dès le VIe siècle sous la forme
est le nom de l’une des Walkyries. La forme Childegundis, le prénom Hildegonde apparaît

235

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Hildtrude Dictionnaire des prénoms

dans de nombreux récits germaniques médié- HINNERK v. Henri


vaux, en particulier dans la Fuite de Walther et HINRICH v. Henri
Hiltgund (IXe siècle). Le mouvement romanti-
HINZ v. Henri
que l’a remis à la mode vers 1850. On le trouve
aujourd’hui parfois dans le nord de la France HIPPOLYT v. Hippolyte
et en pays flamand. Sainte Hildegonde, morte
en 1188, aurait vécu plusieurs années chez les HIPPOLYTE  (13 août)
frères cisterciens de Schönau (Allemagne) en
F. A. : Hippolyt, Ippolito, Ippolita, Hyppol.
se faisant passer pour un homme.
O. : du grec hippos, « cheval », et lutos,
HILDEGUN v. Hildegonde
« délieur, dompteur ».
HILDEGUND v. Hildegonde
Dans la religion grecque, Hippolyte
HILDEGUNDA v. Hildegonde (Hippolutos), fils de Thésée, repousse les
HILDEGUNDE v. Hildegonde avances de sa belle-mère, Phèdre. Celle-ci,
pour se venger, l’accuse d’avoir voulu atten-
HILDEGUNT v. Hildegonde
ter à son honneur. Thésée provoque alors le
HILDIE v. Hilda courroux de Poséidon, qui le fait périr. Cette
histoire a inspiré à Euripide l’une de ses tra-
HILDTRUDE gédies, Hippolyte porte-couronne, en 428 av.
notre ère, et à Racine Phèdre (1677). Hippolyte
F. A. : Hiltrud, Hiltrude, Hiltraut. et Aricie (1733), de Rameau, sur un livret de
O. : d
 u german. hild, « combat », et trud, Pellegrin, est l’un des chefs-d’œuvre de l’opéra
« valeureuse ». français. Hippolyte (Hippolutê) fut aussi le
Prénom médiéval aujourd’hui tombé en nom de la reine des Amazones, qui fut tuée
désuétude. Sa plus ancienne forme semble par Héraklès dans un combat provoqué par
avoir été Hilditrud. Une autre étymologie une machination de Héra. Saint Hippolyte,
aboutit à la signification «  qui remporte la mort vers 235, fut un théologien réputé, qui
victoire grâce à sa magie ». déclencha un schisme à Rome. On le consi-
dère quelquefois comme le premier des anti-
papes. En France, Hippolyte a aussi été utilisé
HILDY v. Hilda
comme nom de famille.
HILGONDA v. Hildegonde
HITCH v. Richard
HILLA v. Hildegonde
HOBART v. Hubert
HILLARY v. Hilaire
HOEGE v. Hugues
HILLEBRAND v. Hildebrand

HILLEBRANT v. Hildebrand HOËL  (29 novembre)


HILLERY v. Hilaire F. A. : Houël, Houëlle, Hoelig, Hoela,
HILTA v. Hildegonde Hoelenn.
O. : du celtique hoel[iom], « je tourne,
HILTRAUT v. Hildtrude
je bouleverse », ou du celtique ho-,
HILTRUD v. Hildtrude
« bien », et (g)wel, « vue ».
HILTRUDE v. Hildtrude
Plusieurs seigneurs de Bretagne, dont un
HINDERIK v. Henri duc de Bretagne du XIe siècle, se dénom-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Horace

mèrent Hoël. Ce nom, dont le féminin le Cette chapelle a aussi donné son nom à tout
plus courant est Hoela, est encore attesté un quartier de la capitale (le faubourg Saint-
aujourd’hui. Il remonte, à travers ses formes Honoré). Un gâteau porte encore aujourd’hui
anciennes, à deux origines différentes qui le nom de « saint-honoré ». Il y eut aussi un
semblent avoir été très tôt confondues : d’une saint Honorat, forme méridionale d’Honoré,
part Howel (Houuel en vieux-breton, Howel et qui fut au Ve siècle archevêque d’Arles et abbé
Hywel en gallois), qui est étymologiquement de l’une des îles de Lérins. Ses reliques furent
un nom composé ; et d’autre part Hoel, nom détruites sous la Révolution. Les prénoms
formé sur le radical du verbe hoel[iom]. Citons Honoré et Honorine furent courants au XIXe
également le nom du romancier et critique lit- siècle, surtout chez les domestiques.
téraire norvégien Sigurd Hoel, mort en 1960 HONORIUS v. Honoré
à Oslo.
HOPPERT v. Hubert
HOELA v. Hoël

HOELENN v. Hoël
HORACE
HOELIG v. Hoël
F. A. :Horatius, Horatio, Oratio, Horaz,
HOGIER v. Ogier
Horats.
HÔGIN v. Hagen O. : du latin Horatia, nom d’une famille
HÖGNI v. Hagen romaine (signification obscure).
HOIBEARD v. Hubert La dérivation étymologique du nom de
HOIREABARD v. Herbert Horatius à partir du latin hora, « heure », n’est
pas très convaincante. Horace dérive plus
HOLDE v. Renaud
probablement du nom d’un ancien peuple
HONOR v. Honoré du Latium. Le célèbre combat des Horaces et
HONORAT v. Honoré des Curiaces, rapporté par Tite-Live, se serait
déroulé sous le règne de Tullus Hostilius. Il
HONORATUS v. Honoré
s’agit en réalité d’un fait mythologique histo-
ricisé. La victoire du troisième Horace sur les
HONORÉ/HONORINE Curiaces, champions de la ville d’Albe, cor-
 (16 janvier, 27 février, 16 mai) respond, chez les Indo-Aryens, à la victoire
du héros védique Trita («  troisième  ») sur
F. A. :
Honorat, Honoratus, Onorato,
le monstre Tricéphale. De même, la légende
Onorata, Onorio, Honorius, Honor,
de Horatius Coclès («  le Borgne  »), qui, au
Ratus.
début de l’histoire de Rome, aurait défendu
O. : du latin honoratus, « loué, honoré ».
seul l’entrée du pont Sublicius contre l’armée
Honorius (Flavius Honorius), premier de Porsenna, trouve son équivalent, dans le
empereur d’Occident, naquit à Constantinople domaine germanique, avec ce que la tradition
en 384. Entre le VIIe et le XIIIe siècles, quatre rapporte sur le dieu borgne Odin (Wotan).
papes portèrent également ce nom, qui n’a Le poète Horace (Quintus Horatius
pratiquement été répandu que dans les pays Flaccus), ami de Virgile et protégé de Mécène,
latins. Saint Honoré, ancien évêque d’Amiens, fut l’auteur d’Odes, d’Épîtres et de Satires.
est le patron des boulangers et des pâtissiers, Corneille publia en 1640 une tragédie intitu-
qui avaient autrefois établi leur confrérie lée Horace, qui s’inspire du récit de Tite-Live.
dans une chapelle de Paris dédiée à ce saint. En Angleterre, Horace a été, avec Terence, le

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Hortense Dictionnaire des prénoms

plus populaire des prénoms d’origine latine, HUBE v. Hubert


surtout à partir de la Renaissance. Dans HUBERDINA v. Hubert
Hamlet, Shakespeare fait de Horatio l’ami et
HUBERDINE v. Hubert
le confident de son héros. Ce fut également
le prénom de l’amiral Nelson, le vainqueur de
Trafalgar, et de Lord Kitchener, qui arrêta la HUBERT  (3 novembre)
colonne Marchand à Fachoda en 1898.
F. A. :Huberte, Huberta, Hubertine,
HORATIO v. Horace
Huberdine, Hubertus, Hube,
HORATIUS v. Horace Huberto, Uberto, Hugibert,
HORATS v. Horace Hoibeard, Huprecht, Hoppert,
Huppel, Huibert, Breggie, Bertus,
HORAZ v. Horace
Hukko, Hauke, Hobart, Huberdina,
HORTANZ v. Hortense Huiverta.
O. : du german. hug, « intelligence », et bert,
HORTENSE  (5 octobre) « brillant ».
F. A. :
Hortensia, Hortenz, Hortanz. Saint Hubert (VIIIe siècle), comme saint
O. : du latin hortus, « jardin ». Eustache, se serait converti au christianisme
après avoir vu, au cours d’une chasse, un cerf
Ce prénom fut très en vogue au XIXe siècle,
portant une croix dans ses ramures. Cela lui
surtout dans la haute bourgeoisie. Hortense
a valu de devenir le patron des chasseurs et
de Beauharnais (1783-1837) épousa Louis
d’être célébré par de nombreuses traditions et
Bonaparte, roi de Hollande, et fut la mère de
chansons populaires. Sa légende a fortement
Napoléon III. La dénomination de la plante
été influencée par le mythe wotanique de la
«  hortensia  » ne doit rien à la racine hortus
« Chasse sauvage » (wilde Jagd).
(que l’on retrouve dans « horticulture »), mais
fut choisie en l’honneur de Hortense Lepaute, Le nom d’Hubert fut très répandu au Moyen
femme d’un célèbre horloger du XVIIIe siècle. Âge, principalement en France, en Allemagne,
Il y eut à Rome une gens Hortensia, à laquelle aux Pays-Bas et en Angleterre. Le Domesday
appartenait l’orateur Quintus Hortensius Book, établi par Guillaume le Conquérant,
Hortalus (v. 114 - v. 50 avant notre ère), rival mentionne les formes Hubard (que l’on
de Cicéron. On peut supposer qu’à l’origine, retrouve dans les Contes de Canterbury),
les hortenses, présentés par Pline comme une Hubert et Hobard. Hubert de Burgh, comte
fraction du peuple albain, se consacraient de Kent et juge suprême d’Angleterre, appa-
surtout aux affaires rustiques. Comme il n’y raît dans le King John de Shakespeare. En pays
a pas de sainte Hortense, les catholiques célè- néerlandais, Hubert van Eyck fut, avec son
brent parfois la solennité de ce nom le jour de frère Jan, l’un des premiers artistes à utiliser
la Sainte-Fleur. la peinture à l’huile. Passé un peu de mode
vers 1800, Hubert est redevenu courant en
HORTENSIA v. Hortense
France depuis le début du XXe siècle. La
HORTENZ v. Hortense forme Humbert, qui subsiste surtout dans les
HÖSS v. Matthieu noms de famille (mais ce fut aussi le prénom
de plusieurs comtes de Savoie et de deux rois
HOUËL v. Hoël
d’Italie), n’est pas un dérivé de Hubert mais
HOUËLLE v. Hoël un nom différent (de hun, «  ours  », et bert,
HROLF v. Rolf « brillant »).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Hugues

HUBERTA v. Hubert Hugues de Payns (ou Payens) fut, au siècle


HUBERTE v. Hubert
suivant, le premier grand maître de l’ordre
des Templiers.
HUBERTINE v. Hubert La forme Hugon a surtout été répandue
HUBERTO v. Hubert dans le Midi ; la forme Huon, dans le Nord. Le
nom de « huguenot », donné aux protestants
HUBERTUS v. Hubert
au moment de la Réforme, est une déforma-
HUDDE v. Richard tion de l’allemand Eidgenossen, « confédérés,
ligueurs ». Les Eidgenossen genevois, hostiles
HUGH v. Hugues
au duc de Savoie, avaient pour chef Hugues
HUGHIE v. Hugues Besançon. En Allemagne, la forme Hugo fut
mise à la mode par la littérature de chevale-
HUGHY v. Hugues
rie. Hugh fut introduit en Angleterre par les
HUGIBERT v. Hubert Normands, et se confondit rapidement avec
HUGO v. Hugues
un nom celtique dérivé de la racine huw,
« feu, inspiration ». On l’utilisa aussi comme
HUGOLIN v. Hugues substitut pour des prénoms gaéliques tels que
HUGOLINA v. Hugues Uisdeann, Aodh et Eoghann.
Attesté dès 1084, le patronyme anglais
HUGOLINE v. Hugues
Hughes se rencontre un peu partout en
HUGOLINO v. Hugues Grande-Bretagne, particulièrement dans le
nord du Pays de Galles ainsi qu’en Écosse.
HUGUE v. Hugues
Parmi les noms de famille qui en dérivent,
citons Hud, Hudson, Hudsmith, FitzHughes,
HUGUES/HUGUETTE (1er et 29 avril) Hewes, Hewson, Howes, Howkins, Huett,
Huggell, Pugh, Pughes, Hugon, Hullot,
F. A. :
Hugo, Ugo, Aodh, Hugue, Aoidh,
Hughson, etc. Hugorick, création probable-
Hugh, Hughie, Hughy, Hugoline,
ment récente, a été accepté en 1978 à l’état
Hugolina, Ugolina, Hugolin,
civil de Nice. On notera que le s final de
Hugolino, Ugolino, Huik, Huige,
Hugues, aujourd’hui d’usage courant, est un
Hoege, Ugone, Uguccio, Haug.
ajout tardif que l’étymologie ne justifie pas.
O. : du german. hug, « intelligence ».
En France, Hugues est aujourd’hui moins
Dans la religion germanique, Hugin est courant, mais la forme Hugo est en revanche
(avec Muninn) l’un des deux corbeaux d’Odin, très à la mode depuis plusieurs années. Ce
qui le tiennent informé chaque jour de ce qui prénom est aujourd’hui porté par le compo-
s’est passé sur la Terre. À l’origine, Hugues siteur Hugues Dufourt et le chanteur Hugues
n’a été qu’un diminutif de prénoms comme Aufray.
Hugibald, Hugibrant, Hugihart, Hugiwold, HUIBERT v. Hubert
etc. Une bonne soixantaine de saints ont porté
HUIGE v. Hugues
ce nom, parmi lesquels un ancien supérieur
de l’abbaye de Cluny (XIe siècle). En France, HUIK v. Hugues
Hugues a dû une bonne partie de son succès
HUIVERTA v. Hubert
à la renommée de Hugues Capet (v. 941-996),
fils de Hugues le Grand, duc de Bourgogne, HUKKO v. Hubert
qui fut le fondateur de la dynastie capétienne. HUMFROI v. Humphrey

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Humphrey Dictionnaire des prénoms

HUMPHREY  (8 mars) autrefois Dumphry et Dump, d’où le nom


du personnage de comptines «  Humpty-
F. A. :G
 umfried, Hunfried, Humfroi, Dumpty ».
Humphroy, Onfroi, Onfredo, Onofre,
Umfray, Umfrey. HUMPHROY v. Humphrey
O. : d
 u german. hun, « ourson » (racine
controversée), et fried, « paix ». HUNFRIED v. Humphrey

Le premier élément de ce prénom fait pro- HUPPEL v. Hubert


blème. Certains auteurs y voient l’ancienne
dénomination ethnique des Huns. Une déri- HUPRECHT v. Hubert
vation à partir de hun, « petit de l’ours » et
HYACINTH v. Hyacinthe
par suite «  enfant, fils  » (cf. l’anglo-saxon
hunn), semble plus vraisemblable. La forme
anglaise la plus ancienne est Hunfrith. Elle se HYACINTHE/JACINTE
répandit surtout après la conquête normande (30 janvier, 17 août)
(on trouve Humfridus et Hunfridus dans le
F. A. :
Hyazinth, Hyacinth, Jacynth,
Domesday Book), au voisinage de la forme
Jacinthe, Yacus, Hyaco.
française, aujourd’hui disparue, Onfroi ou
O. : du grec hyacinthos, « jacinthe ».
Humfroi. Saint Humphroy (Humfroi) fut
évêque de Thérouanne, près de Saint-Omer, Ayant été tué involontairement par le dieu
au IXe siècle. Au Moyen Âge, le nom fut rap- Apollon, dont il était l’amant, Hyacinthe, fils
proché, à tort, de celui d’un ermite égyp- d’Amyclas et de Diomède, fut métamorphosé
tien du IVe siècle, Onuphre (Onuphrios ou en une fleur qui porte aujourd’hui son nom.
Onuphrius), ce qui explique le passage de la Utilisé constamment à partir du Moyen Âge,
graphie avec f à la graphie avec ph. le nom de Hyacinthe fut porté par l’apôtre de
Humphrey (anciennement Umfray, Humfrye la Pologne, saint Hyacinthe (v. 1200-1257),
et Humfrey) fut longtemps regardé par les fondateur du couvent de Dantiz, qui fut cano-
Anglais comme un nom réservé à la noblesse. nisé en 1594. La forme Jacinte (ou Jacinthe),
Il fut illustré notamment par Humphrey, duc utilisée comme prénom féminin, n’est appa-
de Gloucester, fils de Henri IV d’Angleterre, rue qu’à date relativement récente. Au Moyen
puis par sir Humphrey Gilbert, le demi-frère Âge, la jacinthe (ancien français « jagonce »)
de sir Walter Raleigh, qui trouva la mort n’était d’ailleurs qu’une pierre précieuse, et ce
dans un naufrage près des Açores, en 1583. n’est qu’à partir du XVIe siècle que ce mot a
Il intervient aussi dans l’histoire écossaise, désigné la fleur qu’on dénommait antérieure-
avec Humphrey de Kilpatrick, fondateur de ment « hyacinthe ».
la famille Colquhoun. Puis il déclina socia-
lement, comme en témoigne le roman de HYACO v. Hyacinthe
Tobias Smollett, Humphry Clinker (1771). À
HYAZINTH v. Hyacinthe
l’époque moderne, il fut porté par l’acteur
Humphrey Bogart, mort en 1957. Aux îles HYLDA v. Hilda
Orcades et Shetland, on trouve les formes
Umphray et Umphrey, qui évoquent les for- HYPATHIE v. Hypatie
mes écossaises archaïques Umfra, Umfried
et Aumfray. Des diminutifs courants étaient HYPATIA v. Hypatie

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Hypatie

HYPATIE chaient son incroyance et son adhésion aux


thèses néoplatoniciennes. Le prénom Hypatia
F. A. : Hypatia, Hypathie, Pathia. fut porté en Angleterre, notamment au XIXe
O. : du grec hypatia, « la plus haute ». siècle. Un roman de Charles Kingsley s’inti-
Aussi renommée pour sa beauté que pour tule Hypathia (1853).
son savoir, la philosophe et mathématicienne
HYPPOL v. Hippolyte
grecque Hypatie (Hupatia), née en 370, était
la fille de Théon d’Alexandrie. Elle fut mas- HYPPOLYT v. Hippolyte
sacrée en 415 par une foule de fanatiques
chrétiens excités par des moines qui lui repro- HYRONIMUS v. Jérôme

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS OCCITANS


Fondée au IVe siècle avant notre ère, la comté de Toulouse fut réuni à la couronne de
ville de Toulouse eut dès avant la conquête France en 1271, et perdit alors la plupart de
romaine une grande importance politique et ses libertés. Sous la Réforme, il connut de nou-
commerciale. Capitale du royaume wisigoth à velles fièvres religieuses, dont les traces ne se
partir de 419, elle fut prise en 507 par Clovis. sont jamais effacées. Capitale du Languedoc,
À l’époque carolingienne, elle fut la capitale Toulouse fut le siège d’un Parlement à partir
du royaume d’Aquitaine. À partir de 849, le de 1744.
comté de Toulouse devint héréditaire et fut De nombreux prénoms utilisés couram-
placé sous l’autorité des ducs d’Aquitaine, ment en France possèdent des formes parti-
qui y firent fleurir la civilisation occitane. culières dans le Midi et le Sud-Ouest : formes
En 1125, les comtes de Toulouse acquirent provençales, formes toulousaines, formes
le marquisat de Provence, puis en 1204 le limousines, formes bordelaises, etc.
Gévaudan. Voici une liste de prénoms occitans, éta-
Au début du XIIIe siècle, les barons du blie à partir de sources languedociennes, qui
Nord, prenant prétexte de l’hérésie cathare, comprend à la fois des créations originales
entreprirent la conquête de l’Occitanie. En et de simples traductions. On notera que le
1215, lors de la Croisade contre les Albigeois, o se prononce ou, sauf s’il est surmonté d’un
Toulouse fut occupée, puis, après une vaine accent, et que le a se prononce o, sauf dans les
résistance, devint le centre méridional de prénoms féminins ou à l’intérieur d’un mot,
l’Inquisition dirigée par les Dominicains. Le ou encore s’il est surmonté d’un accent.

GARÇONS Brancat Gaietan Macari Salvi Anastasia


Adolf Breç Geli Maime Sebastan Andrieva
Adrian Camil German Marçal Silvan Apollonia
Alan Carles Girard Marius Silveri Asalaïs
Alari Ciriac Gregóri Maurici Simfórian Atansi
Alban Claudi Guilhem Miquel Tadeu Audeta
Amanç Cristól Gustau Pacómi Teófil Aularia
Ambrues Daider Ivern Pascas Tiburci Beatritz
Amfós Dalmatz Ives Patern Ubert Berengiera
Andrieu Damian Jaufre Patrici Valerian Bernadota
Anhan Ebrat Jiróni Pau Veran Blanca
Antóni Elias Jóan Peire Victórin Brigida
Aquiles Enric Jórdi Pónç Vincenc Caprasi
Artus Eugeni Jósep Privat Vivian Carlóta
Audouard Estanislau Julian Quintin Wenceslau Celestina
Aurelian Estiu Just Ramón Celinda
Auton Fabrici Ladislai Rampaln FILLES Cesaria
Benesech Faustin Laurenç Raols Adela Ceselha
Berengier Felician Leonç Remesi Afrodisi Clamença
Bernat Felip Leugier Róc Agata Claudia
Bertómieu Fidel Lop Rógier Aimada Clotilda
Blase Flavian Lucian Rótland Amelia Colomba

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

Danisa Eufrasia Iolanda Juliana Odila Sófia


Delfina Eugenia Irena Laura Onorina Susanna
Diana Eutrópi Ireneu Lóïsa Peirónela Uguetta
Elena Feliça Iiveta Margarida Prudencia Vergina
Eleuteri Flóra Jacint Marianna Radegonda Verónica
Emilia Flórença Jacmeta Marta Reina Vidalina
Emiliana Gaietana Jórdeta Matilda Renat
Estela Gisela Jósiana Miquela Rosalia
Esteveneta Ida Julia Mirelha Sidónia

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Dictionnaire des prénoms

IACOVO v. Jacques
I invocations magiques de Merseburg, les Idise
sont des vierges guerrières. Utilisé autrefois
IAGO v. Jacques
comme diminutif de noms composés tels que
IAIN v. Jean
Idaberga ou Iduberga, le nom d’Ida conserve
IAKOV v. Jacques le souvenir d’une déesse germanique, Idhunn
IAKOVKHA v. Jacques ou Iduna (forme latinisée), femme de Bragi,
qui avait en sa possession des pommes d’or
IAN v. Jean
que les dieux devaient manger régulièrement
IANKA v. Marc pour s’assurer une éternelle jeunesse. À l’ori-
IÂSON v. Jason gine, ces « pommes d’or » étaient probable-
ment des pommes d’ambre jaune. On en
IB v. Jacques
retrouve l’équivalent dans le domaine grec
IBAN v. Jean avec le mythe des pommes d’or du jardin des
IBOLYA v. Violette Hespérides. C’est sur le mont Ida, en Crète,
que Pâris aurait eu à décerner une pomme
IBRAHIM v. Abraham
à l’une des trois déesses Aphrodite, Héra et
Athéna. Une nymphe chasseresse porta chez
IDA  (13 et 15 avril) les Grecs le nom d’Ida.
Chez les Romains, on trouve le masculin
F. A. :Ide, Idde, Ita, Ido, Itta, Idda, Itis,
Idaeus. Sainte Ida fut l’épouse du comte de
Itchen, Idchen, Itte, Iken, Ids, Idse,
Boulogne. L’un de ses enfants, Godefroi de
Idsge, Idske, Ie, Iete, Iede, Ietse, Ite,
Bouillon, devint roi de Jérusalem au moment
Ito, Itje, Itsko, Ydes, Ytse, Ytske,
de la Première Croisade. Elle mourut en 1113
Iedk, Iedke, Idichje, Ietje, Ead, Eed.
et resta longtemps populaire dans le nord de
O. : d
 u vieil-haut allemand ida (german. itis),
la France. En Allemagne, sainte Ida (Iduberga)
« femme sage, voyante, devineresse ».
von Herzfeld est la patronne des femmes
L’étymologie parfois alléguée à partir de la enceintes. Ida fut introduit en Angleterre par
racine germanique idja, « travailler durement » les Normands. Le Domesday Book mentionne
(cf. vieux-norois idh, « travail »), est peu pro- une comtesse Ida, riche héritière originaire
bable. L’allusion aux «  femmes sages  » (ou de Boulogne. Au Moyen Âge, Ida fut aussi
« sorcières ») est plus convaincante. Dans les un prénom masculin outre-Manche. Le nom

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ignace

retrouva la faveur des Anglais au XIXe siècle, IDZI v. Gilles


après la publication d’un poème de Tennyson, IE v. Ida
The Princess (1847), dont l’héroïne fonde une
IEDE v. Ida
université où seules les femmes sont admi-
ses. Cette histoire inspira l’opéra-comique de IEDK v. Ida
Gilbert et Sullivan, Princess Ida (1884). IEDKE v. Ida
En Irlande, Ida a été employé comme substi-
IEFKE v. Yves
tut à l’ancien nom celtique Ita (ita, « assoiffé »).
Il y a aussi une sainte Ite irlandaise, fêtée IELISAVETA v. Élisabeth
le 15 avril. L’histoire médiévale allemande IELTEZ v. Gildas
nous a laissé les noms de la duchesse Ida von
IERONIM v. Jérôme
Herzfeld, déjà citée, et de la comtesse Ida von
Toggenburg. En Allemagne, le nom fut remis IETE v. Ida
dans l’usage par la poésie romantique et la IETJE v. Ida
littérature de chevalerie, notamment après
IETSE v. Ida
1900. On le rencontre aussi comme diminu-
tif d’Adélaïde (Adelheid) et d’Alida. En Suisse IEVA v. Ève
alémanique, Ita et Ite représentent plutôt des IFOR v. Ivor
abréviatifs de Judith ou Jutta. Ide est aussi un
prénom masculin aux Pays-Bas.
IGNACE (1er février, 31 juillet, 23 octobre)
Ce nom a été illustré par Ida Ferrier, épouse
d’Alexandre Dumas, la mémorialiste Ida F. A. :Ignatius, Ignatia, Ignatz, Ignaz,
Saint-Elme, la chimiste Ida Noddack, la dan- Ignazio, Ignacio, Ignacius, Nazi,
seuse Ida Rubinstein, la guitariste Ida Presti, Gnazi, Nazerl, Natz, Natze, Inigo,
les actrices Ida Wüst et Ida Ehre. On trouve Jnuigno, Gnacie.
encore, dans les contes d’Andersen, le per- O. : du grec ignatios, « indigène, originaire »,
sonnage d’Ida Blomster. Il existe enfin un pré- par l’intermédiaire du latin Ignatius, nom
nom italien Idda, propre à la Sardaigne (du de personne.
sarde idda ou bhidda, apparenté au latin villa, Saint Ignace, disciple de saint Jean, passe
« pays, cité », fréquent aussi comme nom de pour avoir été le deuxième évêque d’An-
lieu). Deidda en représente un diminutif fré- tioche. Au IXe siècle, un patriarche de
quent. Constantinople, que l’Eglise a canonisé, s’ap-
IDCHEN v. Ida pela également Ignace. Ce nom se rattache à
IDDA v. Ida la racine grecque gên, que l’on retrouve dans
gignomai, « naître ». Les anciens habitants de
IDDE v. Ida
l’île de Rhodes se dénommaient ignêtés, c’est-
IDE v. Ida à-dire « fils [de Rhodes] ». Il s’ensuit que le
IDICHJE v. Ida grec ignatios correspond vraisemblablement
au latin gnatus/natus, « né de, fils ».
IDO v. Ida
Ignace de Loyola (Inigo Lopez de Loyola,
IDS v. Ida 1491-1556), fondateur de l’ordre des Jésuites,
IDSE v. Ida fut d’abord gentilhomme du vice-roi de
Navarre. Converti à une vie dévote après le
IDSGE v. Ida
siège de Pampelune par les Français (1521), il
IDSKE v. Ida rédigea plusieurs ouvrages, dont les Exercices

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Igor Dictionnaire des prénoms

spirituels et les Constitutions de la Compagnie de Glazounov et Rimski-Korsakov en 1890. Il


Jésus. Reconnus par le pape Paul III en 1540, évoque le souvenir d’un prince de Kiev du Xe
les Jésuites participèrent activement à la vie siècle, fils présumé de Riourik et successeur
politique en Europe et s’attirèrent, de ce fait, d’Oleg le Sage, qui fut tué en 945 au cours
des inimitiés durables qui entraînèrent leur d’une expédition contre les Drevlianes. Saint
expulsion de différents pays (notamment la Igor, grand duc de Russie, monta sur le trône
France en 1764). Le prénom d’Ignace se ren- de Kiev en 1146. Contraint d’abdiquer, il se
contre dans les pays à dominante catholique. fit moine et fut tué par son peuple le 19 sep-
IGNACIO v. Ignace
tembre 1147.
IGORA v. Igor
IGNACIUS v. Ignace
IKE v. Isaac
IGNATIA v. Ignace
IKEL v. Judicaël
IGNATIUS v. Ignace
IKEN v. Ida
IGNATZ v. Ignace
IKEY v. Isaac
IGNAZ v. Ignace
IKIE v. Isaac
IGNAZIO v. Ignace
ILARI v. Hilaire
IGNES v. Inès
ILARIA v. Hilaire

IGOR  (5 juin) ILARIO v. Hilaire

ILARION v. Hilaire
F. A. :Ingwar, Ingver, Yngvarr, Igora.
O. : d
 u german. ing, dénominatif de filiation, ILARIONE v. Hilaire
et ward, « protecteur, protection ». ILARIOUCHKA v. Hilaire
Porté notamment par le compositeur Igor ILARKA v. Hilaire
Stravinsky (mort en 1971), ce prénom est
ILDEBRANDO v. Hildebrand
surtout connu sous sa forme russe. Il s’agit
cependant d’un vieux nom germanique, ILDEGONDA v. Hildegonde
attesté dans l’Islande médiévale sous la forme ILEANA v. Hélène
Yngviherr. La racine ing, présente dans beau- ILGA v. Olga
coup d’autres prénoms (Ingmar, Ingbert,
Ingrid, etc.), se retrouve dans la dénomina- ILIA v. Iliane

tion des dynasties mérovingienne et caro- ILIA v. Raphaël


lingienne. Dans l’Antiquité, Inge (ou Ingwe) ILIAN v. Gilles et Iliane
était le nom du dieu ethnique des Inguaeones
ILIANA v. Iliane
(Ingwéons), l’une des trois grandes peuplades
germaniques occidentales vivant à l’époque
de Tacite sur les rives de la mer du Nord. Il ILIANE  (4 août)
fut par la suite confondu avec Freyr, dieu de
F. A. : Yliane, Ilia, Ilian, Iliana, Liane.
la fécondité. Dans les anciens textes scandina-
O. : du latin ilia, « flanc, ventre ».
ves, les premiers rois de Suède sont regroupés
sous le nom de Ynglingar ou Inglinger. Ilia est à l’origine un autre nom de Rhéa
Le Prince Igor, célèbre opéra inachevé Silvia, fille de Numitor, qui fut la mère de
d’Alexandre Borodine, fut terminé par Romulus et Remus, les deux jumeaux fonda-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Inès

teurs de Rome. Quand il ne s’agit pas d’une Ursulines au Canada. Ses « relations » et ses
déformation d’Eliane (Elie), Iliane est un pré- lettres constituent un intéressant document
nom indépendant dont l’usage est encore peu sur l’histoire de la Nouvelle-France. Elle mou-
répandu. rut en 1672.
En Allemagne, à Görlitz, on trouve la INCARNATION v. Incarnación
forme Yliane dès le XIVe siècle. En Angleterre,
INDRIKIS v. Henri
Ileana est un dérivé d’Eleanor (Eléonore). En
Flandre et en Suède, Iliana représente éga-
lement une forme de Juliana. En Roumanie, INÈS  (26 juin, 10 septembre)
Oleana, Ileane et Ilene sont des formes de
FA :Ignès, Inez, Inés, Inezita.
Helena. Dans les pays slaves du Sud, Iljana,
O : du grec agnê, « pure, chaste ».
Ilana et Elina se rattachent à Elias. Enfin, il
ne faut pas confondre Iliane ou Iliana avec le En France, à partir des années 1990, Agnès
prénom indien (d’Amérique du Nord) Ilia, ni (v. notice) a progressivement été délaissé au
avec l’hébreu Ilana. profit d’Inès, qui en représente la forme espa-
ILLA v. Priscillien
gnole ou portugaise (on écrit généralement
Inès en français avec un è, mais Inés, avec
ILONKA v. Hélène
un é, en espagnol). Inès venait en tête des
ILSABE v. Élisabeth prénoms féminins dans les familles réperto-
ILSE v. Élisabeth riées au Bottin modain entre 1999 et 2001.
Considéré comme un prénom « chic », Inès
ILSEBEY v. Élisabeth
tend aussi à se répandre aujourd’hui dans la
IMBOR v. Ingeborg population d’origine maghrébine, du fait de
IMELA v. Irma sa proximité avec le prénom arabe Inas.
IMMA v. Irma Sainte Inès, née à Valence, passa sa vie chez
les moniales augustines de Benigarim. Elle
IMMANUEL v. Emmanuel
mourut en 1696. Convertie par les Jésuites,
INA v. Régis Inès Takeya, accusée d’avoir hébergé des mis-
sionnaires chrétiens, fut décapitée au Japon
INCARNACIÓN en 1622. Elle fut canonisée en 1981 par le
pape Paul VI. Dans l’une de ses comédies
F. A. :Incarnatión, Carnación. les moins connues, Dom Garcie de Navarre
O. : d
 u latin incarnatio, « incarnation » (de (1659), Molière a nommé Ignès l’un de ses
caro, « chair »). personnages. Inès est aussi le nom de la mère
Ce prénom espagnol, qui équivaut à Marie de Don Juan dans le poème Don Juan de
par allusion à Notre-Dame de l’Incarnation, Byron. En Ecosse, la forme Innes n’est pas une
a été formé sur le modèle de Concepción, adaptation locale d’Inès, mais renvoie au mot
Carmen, Dolorès, etc. Dans la théologie chré- gaélique signifiant « île ». Inès de Castro fut
tienne, l’Incarnation se rapporte à la façon au XIVe siècle la maîtresse du futur roi Pierre
dont le Verbe « s’est fait chair », et plus pré- de Portugal, qui finit par l’épouser en secret
cisément à l’union intime en Jésus-Christ de en 1554. Le roi Alphonse IV, ayant appris ce
la nature divine avec une nature humaine. mariage, la fit assassiner à l’âge de trente-cinq
La vénérable Marie de l’Incarnation (Marie ans. Devenu roi à son tour, Pierre fit périr
Guyard) était une religieuse française, née ses meurtriers et fit ériger en son honneur
à Tours en 1599, qui fonda le couvent des un imposant mausolée à Alcobaça. Ce destin

247

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Inge Dictionnaire des prénoms

tragique a successivement inspiré Camoens, duite en allemand classique en 1826 et qui


Velez de Guevara et Henry de Montherlant (La connut, au XIXe siècle, un succès considéra-
reine morte, 1940). Rappelons aussi le nom du ble. Ce fut aussi le nom de plusieurs princes-
célèbre mannequin Inès de la Fressange. ses de la famille royale de Suède. Ingeborg (ou
INEZ v. Inès
Ingeburge) de Danemark (v. 1176-1236), fille
de Valdemar Ier, fut l’épouse du roi de France
INEZITA v. Inès
Philippe-Auguste, qui la répudia dès le len-
INGA v. Inge demain de son mariage. Son nom a générale-
INGAMAR v. Ingmar ment été rendu par la forme Isambour.

INGBERT v. Engebert INGEBURG v. Ingeborg

INGBOR v. Ingeborg INGEMAR v. Ingmar

INGER v. Ingrid

INGE  (13 février, 17 décembre) INGERID v. Ingrid

F. A. : Inga, Ingoucha, Ingo, Inoussia.


O. : du german. ing, dénominatif de filiation. INGMAR
Inge et Ingo sont deux formes très populai- F. A. : Ingemar, Ingamar, Mari.
res en Allemagne et en Scandinavie, où elles O. : du german. ing, dénominatif de filiation,
correspondent aussi parfois à des abréviatifs et mar, « célèbre, renommé ».
de Ingmar, Ingeborg, Ingbolda, Ingetraud,
Ce prénom peu courant, même en
etc. Le prénom Inge, attribué à des garçons,
Allemagne, reste essentiellement suédois. Il a
est particulièrement fréquent en Suède méri-
été porté, entre autres, par le boxeur Ingemar
dionale. Le féminin Inga apparaît dans de
Johansson et le grand cinéaste Ingmar Bergman
nombreux récits populaires, où liten Inga,
(Les fraises sauvages, Le septième sceau, Scènes
«  la petite Inga  », désigne un personnage
de la vie conjugale, Fanny et Alexandre, etc.).
traditionnel. Cette forme se rencontre aussi
dans beaucoup de prénoms composés : Inga- INGO v. Inge
Brita, Inga-Lisa, Inga-Maja, etc. Le masculin INGOUCHA v. Inge
Ingo fut remis à la mode en Allemagne après
INGRI v. Ingrid
la publication du roman de Gustav Freytag,
Die Ahnen, dont les protagonistes s’appelaient
Ingo et Ingraban. INGRID  (2 septembre)
INGEBOR v. Ingeborg F. A. : Ingri, Inger, Ingunna, Ingerid,
Ingrida.
O. : du german. ing, dénominatif de filiation,
INGEBORG et fridh, « belle, aimée ».
F. A. :lngeburg, Ingenburge, Ingebor,
Descendante du roi de Suède Knut Lange,
Ingbor, Imbor, Bolla.
sainte Ingrid, morte en 1282, fut la fondatrice
O. : d
 u german. Inge, nom de divinité, et
du couvent de Skänninge, dans la province
burg, « forteresse, protection ».
d’Oestergötland. Son nom, populaire de tout
Ingeborg est la principale figure féminine temps dans les pays scandinaves, est à la
de la célèbre légende de Frithjof (Frithjofsage), mode en France depuis la Deuxième Guerre
œuvre composée au début du XIVe siècle, tra- mondiale. En 1925, Ingrid venait au 5e rang

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs IRIS

des prénoms féminins suédois, avec une fré- notre ère, ce prénom acquit toutefois une
quence de 6,2 %. Ce nom est également très résonance chrétienne. « Irène » (= « paix »),
porté en Angleterre, où il est attesté dès le XIe était en effet l’une des inscriptions que les
siècle, ainsi qu’en Allemagne et en Autriche. premiers chrétiens plaçaient sur les enseignes
Ce fut notamment le prénom de la célèbre signalant leurs églises, et ce n’est que dans le
actrice Ingrid Bergman. courant du Ve siècle que le sens d’origine (que
INGRIDA v. Ingrid l’on retrouve dans l’adjectif « irénique ») com-
mença à se perdre.
INGUNNA v. Ingrid
Saint Irénée, Père et docteur de l’Eglise
INGVER v. Igor originaire d’Asie Mineure, finit sa vie à Lyon
INGWAR v. Igor au début du IIIe siècle. Sainte Irène, morte
INIGO v. Ignace à Thessalonique en 304, est avec sainte
Catherine et sainte Agnès l’une des patronnes
INOULIA v. Georges
des jeunes filles. L’impératrice d’Orient Irène,
INOUSSIA v. Inge épouse de Léon IV, réunit en 787 le concile
IOLANA v. Yolande de Nicée qui rétablit le culte des images, puis
IOLANDA v. Yolande
intrigua contre son fils Constantin VI, à qui
elle fit crever les yeux (ce qui n’a pas empêché
IOLANDE v. Yolande
l’église de la canoniser). Le prénom d’Irène
IOLANTA v. Yolande ne fait son apparition en Angleterre que vers
IOLANTHE v. Yolande 1880. Il est aujourd’hui très répandu en
Écosse. Irène (1778) est également le nom de
IOLE v. Yolande
la dernière tragédie de Voltaire. Le diminutif
IOLENDE v. Yolande Renie, propre aux Anglais, ne se rapporte pra-
IOLENTE v. Yolande tiquement jamais au prénom féminin Renée.
IOMHAIR v. Ivor IRENEA v. Irène
IOSEP v. Joseph IRENEE v. Irène
IPPOLITA v. Hippolyte IRENEO v. Irène
IPPOLITO v. Hippolyte IRENION v. Irène
IRA v. Irène
IRIDE v. Iris
IREN v. Irène
IRINA v. Irène
IRENA v. Irène
IRINEI v. Irène
IRENAEUS v. Irène
IRINI v. Irène

IRINKA v. Irène
IRÈNE (5 avril, 28 juin)
F. A. :
Irena, Irina, Eirena, Erena, Reni,
Renie, Iren, Irenea, Irinka, Irounia,
IRIS  (4 septembre)
Iroucha, Irenion, Irenaeus, Ireneo, F. A. : Iride.
Irinei, Rinia, Irini, Ira, Irénée. O. : du grec iris, « arc-en-ciel ».
O. : du grec eirênê, « paix ».
Iris était chez les anciens Grecs la messagère
Irène était, dans la religion grecque, la des dieux, dont elle transmettait aux hommes
déesse des Heures. Aux premiers siècles de les messages par l’intermédiaire de l’arc-en-

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Irma Dictionnaire des prénoms

ciel (cf. le mot français «  irisé  »). Son nom IRMELINDE v. Hermelinde
se rattache à une racine indo-européenne, IRMELINE v. Irma
*uiris, signifiant «  bande ininterrompue  ».
IRMINE v. Irma
La fleur appelée « iris » doit son nom au fait
qu’elle se présente sous des couleurs variées. IRMLIND v. Hermelinde
Iris est l’un des personnages de Shakespeare IRMO v. Irma
dans La tempête. Comme prénom, Iris n’a
IRMOUCHKA v. Irma
guère été employé en France qu’à partir du
XIXe siècle. Il reste aujourd’hui assez répandu IROUCHA v. Irène
en Allemagne, en Angleterre et au Pays de IROUNIA v. Irène
Galles.
IRVIN v. Erwin

IRVINA v. Erwin
IRMA (9 juillet, 4 septembre)
IRVINE v. Erwin
F. A. :Irmine, Irmo, Imma, Irmchen,
IRVING v. Erwin
Irmela, Imela, Emela, Irme,
lrmouchka, Irmeline. IRWIN v. Erwin
O. : d
 u german. irmo, « très grand, ISA v. Élisabeth
majestueux ».
Ce prénom a d’abord été un abrévia- ISAAC (19 octobre, 20 décembre)
tif pour d’anciens noms germaniques
F. A. :Isaak, Izak, Itzaq, Isake, Isacco, Ikey,
comme Irminrada, Irminsindis, Irmintruda,
Irmingudis, etc. On le donne aujourd’hui fré- Ike, Ikie, Izaak.
O. : de l’hébreu yitschak, « que [Dieu] rie,
quemment de façon indépendante. La racine
qui le constitue, irmo, est à rapprocher du sourie ».
nom du dieu Irmin, qui fut la principale divi- Fils d’Abraham et de Sarah, Isaac épousa
nité de l’une des trois grandes peuplades d’Al- Rébecca, dont il eut Jacob et Esaü. La Bible
lemagne du Nord dont parle Tacite dans son décrit longuement comment il fut offert en
De Germania. De cette peuplade, dénommée sacrifice par son père, puis sauvé in extremis
Erminones ou Irminons, sont issus les Suèves, par Iahvé (Gen. 22). Dans le livre d’Amos, la
les Chattes, les Semnones et les Chérusques. « maison d’Isaac » désigne le royaume du Nord
L’Irminsul, symbole de l’« arbre [ou pilier] du chez le peuple d’Israël. L’apôtre Paul appelle
monde », était un arbre gigantesque, situé à Isaac le « père » des chrétiens (Romains 9,10).
l’emplacement du sanctuaire de l’Externstein, Comme prénom, Isaac fut d’abord surtout
près de Detmold, que Charlemagne fit abat- porté par les Juifs. Il fut ensuite popularisé
tre en 772 à la demande des missionnaires par la Réforme, en particulier dans les pays
chrétiens. Sainte Irmine, bienfaitrice de saint scandinaves et anglo-saxons. Auparavant, il
Willibald, aurait été une fille de Dagobert avait néanmoins connu une certaine vogue
(VIIIe siècle). La bienheureuse Irma, née à dans l’Église d’Orient. Ce fut aussi le nom de
Beaune en 1866, supérieure des sœurs fran- deux empereurs byzantins.
ciscaines en Chine, fut tuée par les Boxers. En Angleterre et en Hollande, Isaac fut un
IRMCHEN v. Irma nom très répandu à partir du XVIIe siècle.
L’auteur du Compleat Angler, la «  Bible du
IRME v. Irma
pêcheur, » s’appelait Izaak Walton. Le musi-
IRMELA v. Irma cien franco-flamand Henricus Isaac, compo-

250

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Isidore

siteur de la cour impériale sous Maximilien Ier ISAURE  (17 juin)


(1494), réalisa dans ses œuvres la synthèse
F. A. : Isauro, Isaura, Issavr.
des styles flamand, germanique et italien. Sir
O. : du grec Isauria, nom de lieu.
Isaac Newton (1642-1727) découvrit les lois
de l’attraction universelle en 1687. L’abréviatif Attribué naguère aussi bien aux garçons
Ikey est, lui aussi, fort ancien. L’expression qu’aux filles, ce prénom très fréquent au Moyen
Ikey Mo’ (« Isaac Moïse ») a longtemps qualifié Âge désignait à l’origine les habitants de l’Isau-
les membres du peuple juif. À l’époque contem- rie, région d’Asie Mineure située en face de l’île
poraine, le général Eisenhower, ancien président de Chypre, qui fut conquise par les Romains en
des Etats-Unis et commandant en chef des trou- 75 av. notre ère. L’empereur grec qui le premier
pes alliées lors du débarquement du 6 juin 1944 essaya de bannir le culte des images fut Léon III
en Normandie, qui ne s’appelait pourtant pas l’Isaurien. Il y eut une sainte Isaure, qui aurait
Isaac (mais Dwight), fut surnommé « Ike ». Le trouvé le martyre en Macédoine. Clémence
nom a également été porté par l’industriel Isaac Isaure, dame toulousaine du XIVe siècle, fut la
Vanderbilt, le violoniste Isaac Stern, l’homme fondatrice légendaire des jeux Floraux. Le pré-
politique israélien Itzaq Rabin. nom d’Isaure bénéficie aujourd’hui de la vogue
ISAAK v. Isaac des prénoms médiévaux.
ISABEAU v. Élisabeth ISAURO v. Isaure

ISABELLE v. Elisabeth ISEO v. Isolde

ISACCO v. Isaac ISEUT v. Isolde

ISAIAS v. Isaïe ISHRAEL v. Israël

ISIDOR v. Isidore

ISAÏE (9 mai)
F. A. :Esaïe, Isaias, Jesaia, Esaias. ISIDORE (4 avril)
O. : d
 e l’hébreu Yesha’yah, « Iavhé est salut ». F. A. :Isidor, Isidro, Isidoro, Isidorius,
Isaïe ou Esaïe (la première graphie est géné- Darius, Issy, Izzy.
ralement le fait des catholiques, la seconde O. : du grec Isis, nom de la déesse, et dôron,

celle des protestants) fut le premier des quatre « présent, cadeau ».


grands prophètes juifs du VIIIe siècle av. notre Saint Isidore (v. 560-636), né à Cartagène,
ère. Farouche adversaire des grands et des fut archevêque de Séville. Auteur d’un impor-
puissants, il soutint la résistance d’Ezéchias et tant traité sur les Etymologies, il donna à
fut probablement exécuté par le roi Manassé. l’Église espagnole son organisation définitive
Dans la Bible, le livre globalement attribué à et fut l’un des conseillers les plus écoutés des
Isaïe est en fait une œuvre collective  : plus rois wisigoths. L’époque qu’il marqua de son
de la moitié des oracles et des prophéties mis empreinte a parfois été appelée « renaissance
sous ce nom sont considérés comme posté- isidorienne  ». Un autre saint Isidore, dit le
rieurs au prophète. Le prénom Isaïe connut Laboureur (mort v. 1130), est le patron de
une certaine vogue chez les protestants d’An- Madrid. Le nom d’Isidore fut très répandu en
gleterre et d’Amérique. Il semble aujourd’hui Espagne et au Portugal. En Allemagne, il fut
complètement sorti de l’usage. assez commun chez les Juifs, qui l’utilisèrent
ISAKE v. Isaac comme substitut d’Isaac. En France, ce nom a
ISAURA v. Isaure presque complètement disparu.

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Isolde Dictionnaire des prénoms

ISIDORIUS v. Isidore prénom masculin Isold et Isoldus (du ger-


ISIDORO v. Isidore man. isan, «  fer, épée  », et waldan, «  com-
mander, gouverner  »). Dans la pièce de
ISIDRO v. Isidore
Henry de Montherlant, Malatesta (1950),
ISOLDA v. Isolde Isotta de Rimini est la femme du personnage
principal.
ISOLDE ISOLT v. Isolde

F. A. :Iseut, Yseut, Yseult, Yseulte, Isolda, ISOT v. Isolde


Isotta, Ysolde, Izold, Izolda, Izoldka, ISOTTA v. Isolde
Zolda, Izild, Iseo, Isolt, Isot.
O. : d
 u celtique essylt, « belle, agréable à
ISRAËL  (22 décembre)
voir ».
F. A. : Ishrael.
La légende galloise recueillie au Moyen
O. : de l’hébreu Israël, « que Dieu lutte » ou
Âge dans le Mabinogion associe étroitement
« que Dieu soit maître » (et non « fort
le nom d’Isolde (Essylt) et celui de Tristan.
contre Dieu », comme on l’a parfois dit).
Par la suite, nombreux sont les auteurs qui
s’inspirèrent de l’histoire de Tristan et Isolde Le nom d’Israël est attribué dans la Bible au
(ou Iseult)  : Béroul, poète normand du XIIe patriarche Jacob après sa lutte contre l’ange
siècle, Thomas, Anglo-Normand également (Gen. 32,29). Après avoir renouvelé avec Isaac
du XIIe siècle, Robert de Reims, Chrétien de l’alliance (brith) conclue avec Abraham, Iahvé
Troyes, etc. En Allemagne, Eilhart von Oberge fait reposer celle-ci sur la tête de Jacob-Israël
transcrivit ce récit en allemand dès 1170. et sur ses fils, qui deviendront les ancêtres
Vers 1200, Gottfried von Strassburg en fit la éponymes des douze tribus d’Israël, formant
matière d’un poème qu’il laissa inachevé, et ainsi la structure originelle du peuple juif. Des
qui fut terminé par Ulrich von Türheim et expressions comme « la maison d’Israël » ou
Heinrich von Friberg. Au XIXe siècle, le poète « les fils d’Israël » (= les Israélites) sont cou-
Hermann Kurz (1813-1873) traduisit le texte ramment employées dans la Bible pour dési-
de Gottfried von Strassburg en allemand gner l’ensemble des hommes et des femmes
moderne, et c’est de cette traduction que d’origine juive. Fondé en 1948, l’état d’Israël,
Wagner s’inspira pour composer son opéra, aboutissement des efforts du mouvement sio-
Tristan et Isolde (1865). Hermann Kurz, dont niste, n’a depuis lors jamais cessé d’être au
les travaux contribuèrent beaucoup à repo- centre des tensions au Proche-Orient.
pulariser le nom d’Isolde, donna d’ailleurs ce L’Église chrétienne connaît un bienheu-
nom à sa fille, Isolde Kurz (1853-1944), dont reux Israël, qui vécut au XIe siècle dans le
les œuvres (Vanadis, 1930) connurent aussi Limousin. En Angleterre, Israel fut lancé
un certain succès. comme prénom par les puritains. Il se répan-
La forme Isolt est mentionnée en dit en Scandinavie entre le XVIIe et le XIXe
Cornouailles dès 967. Les formes françaises siècles. Aux États-Unis, on le trouve fréquem-
Iseut, Isaut et Yseult furent réintroduites en ment dans la communauté noire.
Angleterre par les Normands. L’orthographe ISSA v. Larissa
des Idylls of the King est Isolt, celle des
ISSAVR v. Isaure
Adventures of King Arthur, Iseult, et celle de
La Morte d’Arthur, Isota. En Allemagne, le ISSY v. Isidore
nom d’Isolde s’est très tôt confondu avec le ITA v. Ida et Judith

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ivor

ITCHEN v. Ida IVOR


ITE v. Ida
F. A. : Ifor, Iver, Ivar, Ivo, Iwo, Ivey, Ivie,
Ivy, Iomhair.
ITHIER O. : du german. ing, dénominatif de filiation,
et hari, « armée ».
F. A. : Itier, Ytier.
O. : d
 u german. id, « travail », et hari, Rattaché à tort par certains auteurs à Yves
« armée » (étymologie controversée). ou à Igor, ce prénom est en fait essentielle-
ment irlandais, écossais ou gallois, et doit être
Prénom devenu aujourd’hui assez rare, qui rapporté au nom vieux-norrois Ivarr, porté
a surtout laissé des traces dans les noms de aux IXe et Xe siècles par plusieurs rois danois
famille. Dans le Midi, les formes Itier et Hitier de Dublin. Il y eut un saint Ivor, contempo-
ont été souvent confondues. rain de saint Patrick, parfois identifié à saint
ITIER v. Ithier Ivory.
ITIS v. Ida La forme Ivo (parmi les chevaliers de
ITJE v. Ida
la conquête normande, on trouve un Ivo
Taillebois), dont en vieux-français Ivon et
ITO v. Ida
Ive(s) représentent respectivement le cas-
ITSKO v. Ida régime et le cas sujet, a probablement subi
ITTA v. Ida la contagion du prénom Yves. La forme Ifor,
particulière au Pays de Galles, a également été
ITTE v. Ida
influencée par l’ancien nom Ior, qui signifiait
ITZAQ v. Isaac « seigneur ». La romancière Virginia Woolf y
IV v. Yves a vu une corruption d’Ibhor, nom qui aurait
désigné autrefois un Espagnol (= Ibérique)
IVA v. Yves
installé au Pays de Galles. Une ancienne forme
IVAIN v. Yves anglaise, Yfore, est attestée au XIIIe siècle. La
IVAN v. Jean forme gaélique semble être Iomhair, Iver ou
IVANKA v. Jean Ivar étant la forme scandinave. Comme noms
de famille, on trouve en Écosse les patrony-
IVANNE v. Jean
mes Maciver et Macivor. Iver et Ivar se ren-
IVAR v. Ivor contrent également en Normandie.
IVASSIK v. Jean IVY v. Ivor
IVER v. Ivor
IWO v. Ivor
IVETTA v. Yves
IZAAK v. Isaac
IVEY v. Ivor
IZAK v. Isaac
IVIE v. Ivor
IZIKEL v. Judicaël
IVKA v. Yves
IZILD v. Isolde
IVO v. Ivor

IVONA v. Yves IZOLDA v. Isolde

IVONNE v. Yves IZOLDKA v. Isolde

IVONOU v. Yves IZZY v. Isidore

253

Guide des prénoms3.indd 253 19/02/09 10:58:08


Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS BASQUES


Installés dans les provinces espagnoles de celle de la Basse-Navarre sous Henri IV, ache-
Biscaye, de Guipuzcoa, de Navarre et d’Alava, vèrent de partager le Pays Basque entre la
et, en France, dans les pays de Labourd, France et l’Espagne. Au XIXe siècle, la poli-
de Soule et de Basse-Navarre, les Basques tique centralisatrice du gouvernement de
(Euskaldunak), constituent à bien des égards Madrid poussa les Basques espagnols dans le
un peuple mystérieux, dont l’implantation en camp des carlistes. Après les guerres carlistes,
Europe est antérieure à celle des Ibères qui, la suppression des privilèges des provinces
en dépit de leur proximité géographique, basques conduisit plus de 200 000 Basques à
parlaient une langue totalement différente. émigrer en Amérique latine, où certains d’en-
La langue basque (euskara) est la seule parlée tre eux jouèrent un rôle éminent.
en France qui ne soit pas d’origine indo- Au cours des deux derniers siècles, le par-
européenne (et l’une des rares langues non ticularisme basque n’a cependant cessé de
indo-européennes d’Europe occidentale, avec se renforcer des deux côtés de la frontière
le hongrois et le finnois). Elle a fortement franco-espagnole. En 1789, les députés bas-
influencé le gascon. Les hypothèses les plus ques se retirèrent de l’Assemblée Constituante
contradictoires ont été proposées à propos de lorsqu’il fut décidé de diviser la France en
ses origines. Des parallèles ont notamment départements. En Espagne, où la guerre
été établis avec la langue berbère. L’une des civile de 1936-39 marqua profondément le
thèses les plus assurées, semble-t-il, rattache Pays Basque, les revendications autonomis-
la langue basque à certains parlers pré- tes n’ont guère été satisfaites qu’à partir des
indo-européens attestés encore aujourd’hui années 1980. Mais l’indépendance du Pays
dans le nord du Caucase. La tradition basque, Basque est toujours réclamée par diverses
elle, lui attribue une origine divine et en fait organisations, dont certaines, comme l’ETA,
la langue originelle de l’humanité ! fondée en 1959, n’hésitent pas à recourir à la
Il n’y eut jamais d’État basque dans l’his- lutte armée.
toire. Ce sont néanmoins des Basques gascons Sous le régime franquiste, qui prohi-
qui, au VIIe siècle, créèrent le royaume de bait l’usage de la langue basque dans la vie
Gascogne. On les retrouve ensuite combat- publique, les officiers d’état civil refusaient
tant Dagobert, puis infligeant une défaite à parfois d’enregistrer les prénoms basques.
l’arrière-garde de Charlemagne, à Roncevaux Cette interdiction était tournée en recourant
(778). En Espagne, les Basques formèrent à diverses appellations de la Vierge Marie cor-
aussi de petites principautés, d’où émergèrent respondant en fait à de noms de lieux du Pays
au Xe siècle les royaumes de Navarre et des Basque : Ainhoa, Arantzazu, Estibalitz, Itziar,
Asturies. Cependant, l’unité basque s’effrita Orreaga, etc.
dès le XIe siècle. Elle se désagrégea à partir du Le 4 janvier 1977, deux ans après la mort de
siècle suivant, avec les annexions successives Franco, une loi adoptée aux Cortès espagno-
du Guipuzcoa, de l’Alava, de la Biscaye et de la les a enfin autorisé l’utilisation des prénoms
plus grande partie de la Navarre à la Castille. basques (et, plus largement, de tous les autres
Au Moyen Âge, les paysans basques, dont les prénoms régionaux, catalans notamment).
pèlerins avaient à se plaindre, furent excom- Son texte précisait que l’imposition d’un pré-
muniés par le troisième concile de Latran nom espagnol va «  à l’encontre du profond
(1179). En Aquitaine, après trois siècles de sentiment populaire des habitants des diver-
domination anglaise, l’annexion à la France ses régions d’Espagne qui se voient privés de
de la Soule et du Labourd, au XVe siècle, puis la possibilité de faire apparaître des prénoms

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

en langue vernaculaire à l’intérieur et hors de Dabid pour David, Beronika pour Véronique,
la famille comme signe d’identification de la Petri, Periko ou Kepa pour Pierre, Eustakio
personne  ». Au Pays Basque espagnol, cette pour Eustache, Joanes ou Joanko pour Jean,
décision a permis de réintégrer environ 500 Mailuxa pour Marie-Louise, Aingeru pour
prénoms dans l’usage. Ange, etc. Un seul prénom français courant est
Les prénoms authentiquement basques d’origine basque : il s’agit de Xavier.
n’ont pratiquement pas d’équivalents ailleurs. Pour bien prononcer les prénoms basques, il
L’ancienne religion basque semble avoir faut d’abord noter que le j a en basque un son
constitué une importante source du répertoire. doux : Joana se prononce « Ioana ». Il est bon
Les personnages historiques ont aussi été mis aussi de savoir que, le basque étant une langue
à contribution. Des noms de religieux comme agglutinante, la finale en k marque le pluriel
le Bas-Navarrais Garikoitz, d’écrivains comme (ama, «  mère  », amak, «  mères  »), tandis que
Axular, des noms communs comme haritz, l’article défini s’exprime par un a à la fin du mot
«  chêne  », oihan, «  forêt  », ou ekaitz, «  tem- (ocho, « loup », ochoa, « le loup »), et le génitif
pête », pour ne citer que ceux-là, sont devenus par le suffixe -ko (harpea, « la caverne », harpeko,
des prénoms. Ces prénoms d’origine basque « de la caverne »). Les prénoms basques (euskal
voisinent bien entendu avec d’autres prénoms izendegia), différents des prénoms espagnols bas-
de diverses origines, auxquelles une forme quisés, sont très nombreux. Nous nous conten-
basque ou d’apparence basque a été donnée : terons d’en donner une liste sélective.

GARÇONS Firmo Musko Urti Arrosa Fermina


Abar Gaizka Nabar Urtungo Artzeina Gaizkane
Ager Galder Nahia Uzuri Asiturri Garbi
Agoztar Garoa Obeko Xabat Atxarte Gaxi
Aintza Gixon Oihan Xuban Azella Gexina
Alarabi Goizeder Orkatz Zadornin Bakarne Goiuria
Ambe Gurutz Oskitz Zigor Basalgo Gorria
Anakoz Haritzeder Ospin Zuri Bengoa Guruzne
Aratz Hustaz Oxel Zuzen Berbixe Harbona
Aritz Ienego Pagomari Betatasis Helis
Atarrabi Ihintza Pello FILLES Bidane Hoki
Azeari Ilixo Peru Aduna Bingene Idurre
Bardol Intxixu Pes Agirre Bittori Igaratza
Beila Ixona Polentzi Aiago Deio Ikomar
Bertol Jatsu Pusken Ainize Domeka Iligardia
Bidari Jurgi Raitin Aizeti Dorleta Ioar
Burni Kaiet Santutxo Akorda Dunixe Iratxe
Burutzagi Kismi Selatse Alkain Egiarte Irune
Dogartzi Kusko Sendoa Ama Eguzkine Itsaso
Dunixi Lartaun Sotil Amets Eider Izaskun
Egoi Lekubegi Sugoi Ande Elkano Jauregi
Ekaitz Lur Totakoxe Andia Elurreta Kiles
Eleder Luzea Txeru Apala Eneritz Kizkitza
Enetz Maore Txordon Arantza Ermin Kodes
Erlantz Mazuste Ubendu Argia Errasti Koru
Eusko Mederi Udalaitz Aritzeta Eunate Larrara
Etxahun Min Unax Arriaka Ezozia Lasagain

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Dictionnaire des prénoms

Legendika Muniain Olatz Pozne Uga Zabal


Lerate Muskoa Oneka Sagari Uralde Zaola
Lezana Nabarne Oriz Saioa Uriz Zelai
Loza Nahikari Osane Soiartze Urraka Ziortza
Makatza Nerea Oskia Soskano Urroz Zorione
Mendia Oianko Otzaurte Tetxa Usuoa Zuberoa
Menga Oilandoi Pakene Tolono Uxune Zumalburu
Mirari Oitia Pelela Udiarraga Xaxi Zuza

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

JAAK v. Jacques
J JACOBO v. Jacques

JAAKJE v. Jacques JACOBUS v. Jacques

JAAL v. Yaël JACOLYN v. Jacques

JAALA v. Yaël JACOMUS v. Jacques

JAALLA v. Yaël JACOTTE v. Jacques

JAAP v. Jacques JACQUELENE v. Jacques

JABIKJE v. Jacques JACQUELYN v. Jacques

JACHIMO v. Jacques
JACQUES/JACQUELINE
JACINTE v. Hyacinthe  (8 février, 11 mai, 25 juillet)
JACINTHE v. Hyacinthe
F. A. : J ack, Jackie, James, Jacob, Jakob,
JACK v. Jacques et Jean Cob, Cobb, Jacobo, Giacobo,
JACKALEEN v. Jacques Giacopo, Giacomo, Iacovo, Jayme,
Jaime, Jake, Jakkie, Jim, Jimmie,
JACKALENE v. Jacques
Jimmy, Jamie, Seamus, Jacobus,
JACKALINE v. Jacques Jacomus, Jacotte, Diego, Jem,
JACKALYN v. Jacques Hamish, Jacquine, Jacquotte,
Jacquette, Jackaleen, Jackalene,
JÄCKEL v. Jacques
Jackaline, Jackalyn, Jacolyn,
JACKET v. Jacques Jacquelene, Jacquelyn, Jacobina,
JACKIE v. Jacques et Jean Jamesa, Jamesina, Jacoba, Jacobine,
Jacky, Jacquetta, Schack, Jakke,
JACKY v. Jacques
Jacquot, Jakou, Jakez, Kouig, Yacha,
JACOB v. Jacques Jakub, Kuba, Jaak, Zjak, Jachimo, Ib,
JACOBA v. Jacques Jeppe, Tiago, Iago, Jago, Santiago,
Jaakje, Giacomina, Jacket, Jäckel,
JACOBIEN v. Jacques
Joggi, Jäggi, Jakobus, Kobes, Köb,
JACOBINA v. Jacques Köbes, Kobus, Jaap, Giaccobe,
JACOBINE v. Jacques Keube, Koeeb, Tjakob, Cobie,

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Jacques Dictionnaire des prénoms

Jakoos, Iakovkha, Iakov, Jakop, tombeau, retrouvé miraculeusement grâce


Jékabs, Koba, Bine, Koot, Kotie, à une étoile venue s’arrêter au-dessus d’un
Jabikje, Cootje, Japijke, Jacobien, champ en Espagne, fit l’objet du plus célèbre
Jakobä. des pèlerinages médiévaux, le pèlerinage de
O. : d
 e l’hébreu ya’aqob, « que [Dieu] Saint-Jacques-de-Compostelle (campo-stella,
favorise ». « le champ de l’étoile »).
La forme d’origine de ce nom (ya’aqob) est Extrêmement fréquent en France, le prénom
à mettre en rapport avec deux autres mots Jacques a fini par désigner le paysan par excel-
hébreux : ‘agêb, « talon », et ‘agab, « supplan- lence, d’où le nom de «  jacqueries  » donné
ter ». Dans la Bible, Jacob, frère jumeau d’Esaü, aux révoltes paysannes, ainsi que le titre du
sort en second du ventre de sa mère en tenant drame de Mérimée, La Jacquerie (1828), qui
son frère par le talon (Genèse 25,21-26). Par propose une interprétation proudhonienne
la suite, il supplante Esaü en lui achetant son du soulèvement des paysans du Beauvaisis, et
droit d’aînesse contre un plat de lentilles, celui du roman Jacquou le Croquant d’Eugène
puis en extorquant à Isaac vieillissant, avec la Le Roy. De même, la veste traditionnelle du
complicité de sa mère Rébecca, la bénédiction « jacques » est devenue la « jaquette ». Le nom
normalement réservée à son frère. Ce passage entre par ailleurs dans de nombreuses expres-
est l’un de ceux qui expriment, dans la Torah, sions populaires, comme « faire le Jacques »,
une préférence pour le cadet (premier dans synonyme de « faire le gille », qui signifie se
l’ordre spirituel) par rapport à l’aîné (qui n’est conduire comme un idiot ou un niais.
premier que dans l’ordre biologique). À de En Angleterre et aux Etats-Unis, où l’on
nombreuses reprises, dans la Bible, la « mai- utilise Jacob pour désigner le patriarche de
son de Jacob » est une désignation collective la Bible, et James quand il s’agit de l’apôtre
du peuple d’Israël. Le nom de Jacob fut l’un Jacques ou du frère de Jésus, la forme Jack est
des noms favoris des Juifs après leur retour très souvent prise comme diminutif de John
de captivité à Babylone (538 av. notre ère). Il (Jean). Les formes Jacques et Giacomo se
fut également très employé par les chrétiens, retrouvent aussi chez Shakespeare. Le fémi-
en souvenir du patriarche. À partir du XIe nin Jacqueline, inconnu en Écosse jusqu’en
siècle, il commence néanmoins à disparaître, 1935, venait en 1958 au 12e rang des pré-
pour céder la place en France à Jacques, en noms de filles dans ce pays. Les diminutifs
Angleterre à James, en Espagne à Jaime et à Jamesina et Jaikie sont également propres
Diego. La transcription latine Jacobus, elle, aux Écossais. James fut le nom de plusieurs
n’a pas varié. Le nom a également donné souverains d’Angleterre et d’Écosse, dont
naissance à de nombreux patronymes : Jacob, James VII, qui s’enfuit en France après avoir
Jacobi, Jacobo, Jacobsen, Jacobson, Jacopo, été détrôné par Guillaume de Nassau. Le nom
Jacquard, Jacquemart, Jacquinot, etc. de «  Jacobites  » fut donné, après la révolu-
Deux apôtres nommés Jacques apparais- tion de 1688, aux partisans de Jacques II et
sent dans les Évangiles. Jacques le Mineur, fils de la maison écossaise des Stuart. En France,
d’Alphée, a parfois été confondu à tort avec sous la Révolution, les Jacobins (cf. le mot
Jacques, premier chef du groupe « nazôréen » « jacobinisme ») prirent ce nom parce qu’ils
de Jérusalem, qui était vraisemblablement le se réunissaient dans un couvent dominicain
frère aîné de Jésus (Matthieu 13,55). Jacques le de la rue Saint-Jacques, à Paris. Illustré dans
Majeur, fils de Zébédée, toujours associé à son le passé par d’innombrables personnalités,
frère Jean, fut décapité sur l’ordre de Hérode Jacques semble aujourd’hui de moins en
Agrippa Ier. L’emplacement légendaire de son moins attribué.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Jade

JACQUETTA v. Jacques JAELLA v. Yaël

JACQUETTE v. Jacques JAELLE v. Yaël

JACQUINE v. Jacques JÄGGI v. Jacques

JACQUOT v. Jacques JAGO v. Jacques

JACQUOTTE v. Jacques JAHN v. Hans

JACYNTH v. Hyacinthe JAIME v. Jacques

JAINE v. Jean

JADE  (29 juin) JAKE v. Jacques

O : d
 e l’esp. [piedra de la] ijada, « pierre des JAKEZ v. Jacques
flancs », nom d’une pierre précieuse. JAKKE v. Jacques
Ce prénom féminin résulte de l’emploi du JAKKIE v. Jacques
substantif masculin « jade », dérivé du nom
JAKOB v. Jacques
féminin « éjade », lui-même emprunté à l’es-
pagnol [piedra de la] ijada. Sous ce nom, les JAKOBÄ v. Jacques
Espagnols désignaient au XVe siècle une pierre JAKOBUS v. Jacques
précieuse venue d’Orient, de couleur verte, à
JAKOOS v. Jacques
laquelle on prêtait des vertus curatives contre
les « maladies du flanc », c’est-à-dire les coli- JAKOP v. Jacques
ques néphrétiques. Le mot espagnol ijada JAKOU v. Jacques
dérive lui-même du latin ilia, « flanc » (cf. le
JAKUB v. Jacques
nom de l’os « iliaque »).
De tout temps, le jade a un peu été en Orient JALA v. Yaël
ce que fut l’ambre en Occident. En Chine, où JAMES v. Jacques
on l’utilise comme ornementation et pour
en faire des statuettes ou des objets sculptés, JAMESA v. Jacques
il est fréquemment associé aux rites taoïs- JAMESINA v. Jacques
tes. D’autres noms de pierres précieuses ou
JAMIE v. Jacques
semi-précieuses ont été utilisés comme pré-
noms : Esmeralda (émeraude), Ruby (rubis), JAN v. Jean
Amethyst (améthyste), Pearl (perle), Ambre, JANE v. Jean
Beryl, etc. Comme prénom, Jade est d’abord
JANET v. Jean
apparu dans les années 1970 en Angleterre,
où le mot avait longtemps eu le sens péjora- JANETTA v. Jean
tif de «  garce  ». Le chanteur Mick Jagger a JANEY v. Jean
donné ce nom à l’une de ses filles. En France,
JANINA v. Jean
il s’est beaucoup répandu à date récente, sur-
tout dans les régions méridionales (Provence JANINE v. Jean
et Languedoc). JANIS v. Jean
JADWIGA v. Edwige JANKA v. Jean
JAEL v. Yaël JANNA v. Jean
JAELA v. Yaël JANNEKEN v. Jean

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Janvier Dictionnaire des prénoms

JANNICE v. Jean JAPIJKE v. Jacques

JANNING v. Jean JARL v. Charles

JÁNOS v. Jean JASMIN v. Jasmine

JANTINUS v. Jean JASMINA v. Jasmine

JANVIER  (19 septembre) JASMINE


F. A. : J aviera, Javière, Gennaro, Gennara. F. A. :
J asmina, Jessamine, Yasmine, Jasmin,
O. : du latin Januarius, « de janvier ». Jessamyn, Gelsomino, Gelsomina.
O. : de l’arabo-persan yâsimîn, « jasmin ».
Le mois de janvier (Januarius), premier
mois de l’année depuis la réforme de Numa, Ce prénom, dérivé d’un nom de fleur, est
doit son nom au dieu romain Janus, dieu des probablement parvenu en France par l’in-
prima, c’est-à-dire des « débuts » (par oppo- termédiaire de l’italien Gelsomino (on se
sition à Jupiter, dieu des summa, c’est-à-dire souvient, dans La strada de Federico Fellini,
de ce qu’il y a de plus élevé), dont l’homo- du personnage de Gelsomina interprété par
logue germanique est le dieu Heimdallr. On Giuletta Massina). La forme Yasmine corres-
le représentait généralement avec deux visa- pond à l’un des personnages des contes des
ges opposés, l’un marquant la fin et l’autre le Mille et une nuits. Le poète de langue d’oc
commencement. Il passait pour avoir civilisé Jacques Boé, dit Jasmin, contribua à la renais-
les premiers habitants du Latium et fondé sance occitane en publiant au XIXe siècle des
une ville sur la colline à laquelle fut donnée poèmes gascons qui eurent un grand succès.
le nom de Janicule. A Rome, il était le gar-
dien des «  portes  » (januae, cf. le nom des JASON  (3 décembre)
« Janissaires ») et son temple possédait deux
entrées, qu’on ouvrait en temps de guerre et F. A. : Jasone, Iâson.
qu’on fermait en temps de paix. O. : de l’hébreu Yéshoua’, « Iahvé sauve »
Saint Janvier (mort vers 305), patron de (par l’intermédiaire du grec Easôn, nom
la ville de Naples, est surtout célèbre par le de personne).
miracle qui porte son nom  : dans la cathé- Ce prénom semble avoir représenté, à l’ori-
drale de Naples, une ampoule exposée à la gine, une hellénisation du nom hébreu Joshua
vénération des fidèles, contenant une subs- ou Iéschoua, d’où dérivent Josué et Jésus.
tance rouge foncé que la tradition présente Dans la Bible, on trouve plusieurs Jason, dont
comme le sang de saint Janvier (Gennaro), se l’auteur de l’Ecclésiaste, un familier de saint
liquéfierait chaque année à dates fixes. Bien Paul à Thessalonique, et un frère du grand
que l’existence de cette ampoule ne soit pas prêtre Onias III, qui s’exile à Sparte après
antérieure au XIVe siècle, le « miracle de saint avoir tenté sans succès d’helléniser les Juifs.
Janvier  » explique la très grande popularité Chez les Grecs, Jason (Iasôn), fils du roi Eson,
du nom de Gennaro chez les Napolitains. En souverain mythique d’Iolcos en Thessalie,
France, le nom de Janvier était attribué autre- fut élevé par le centaure Chiron. Dépossédé
fois aux enfants trouvés durant cette période de son trône par Pélias, il s’embarqua sur la
de l’année. L’inspecteur Janvier est l’un des nef Argo avec un groupe de héros grecs, les
compagnons de Maigret dans les romans de Argonautes, navigua jusqu’en Colchide et
Georges Simenon. s’empara de la Toison d’or avec l’appui de
JANYCE v. Jean Médée, qu’il épousa. Il y eut aussi un saint

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Jean

obscur nommé Jason. En Europe occiden- Gianna, Jennegien, Jent, Jovanka,


tale, Jason, toujours très porté en Grèce, se Sjo, Nettie, Nettg, Wantje.
rencontre occasionnellement en France. En O. : de l’hébreu Yohânân, « Iahvé a fait
Angleterre, où il apparaît dès le XVIIe siècle, il grâce ».
fut très à la mode dans les années 1970.
Par l’intermédiaire du grec Iôhannès et du
JASONE v. Jason latin Johannes, le nom de Jean provient de
JASPER v. Gaspard l’hébreu Yohânân ou Yehohanân, qui signifie
« Iahvé a fait grâce » – Iahvé étant le nom du
JASSIE v. Gaspard
Seigneur dans la Bible (et comme en phéni-
JAUBERT v. Gaubert cien le Seigneur se disait « Baal », il s’ensuit
JAVIER v. Xavier que Hanan-Baal ou Annibal a le même sens
que Jean). Très en vogue chez les Juifs après
JAVIERA v. Janvier
la captivité de Babylone, ce prénom, porté par
JAVIÈRE v. Janvier Jean le Baptiste et par Jean dit l’Évangéliste
JAYME v. Jacques (qui, dans le calendrier liturgique catholi-
que, bénéficient tous les deux d’une double
JAYNE v. Jean
solennité), a d’abord été utilisé dans l’Église
orientale, et c’est seulement à partir de l’épo-
JEAN/JEANNE que des Croisades qu’il s’est répandu de façon
 (8 et 30 mai, 24 juin, 12 et 27 décembre) intensive dans l’ouest et le nord de l’Europe.
F. A. : Hans, Hansi, Ivan, Yvan, Ivanne, L’immense popularité du nom de Jean vient
Yann, Yannick, Yoann, Vanina, Juan, surtout du culte de saint Jean-Baptiste, fils de
Juanita, John, Johnny, Jehan, Johan, Zacharie, considéré comme le « précurseur »
Jehanne, Johanne, Johanna, Jenny, du Christ, qui aurait été décapité en l’an 31
Janet, Jeannette, Jeanette, Jeanie, de notre ère et à qui, dans la seule Angleterre,
Jeannie, Jeanna, Sine, Janis, Janyce, plus de 700 églises furent consacrées après
Jannice, Seonaid, Jane, Janetta, le retour des Croisés de Terre Sainte. Mais
Jonet, Netta, Nita, Sheena, Sheenagh, ce prénom a aussi bénéficié de la renom-
Sheona, Shiona, Jayne, Jaine, Joan, mée de plusieurs autres pieux personnages,
Seonag, Joanne, Jo-Ann, Jack, Jackie, comme Jean, fils de Zébédée et frère de l’apô-
Jock, Ian, Jan, Sean, Janey, Zaneta, tre Jacques le Majeur (que l’église considère
Janna, Gianina, Giovanna, Juana, comme l’auteur du quatrième évangile et à
Sinead, Johnie, Jonn, Johannes, qui la tradition chrétienne attribue aussi, sans
Johann, Giovanni, Shane, Seain, doute à tort, la rédaction de l’Apocalypse),
Eoin, Iain, Hannes, Henne, Hänsel, saint Jean de Dieu (1495-1550), fondateur
Hanko, Schang, Joes, Henneke, Jens, au Portugal de l’ordre des Hospitaliers, sainte
Janning, Henschel, Hanselo, Gion, Jeanne d’Arc (1412-1431), patronne de la
Gian, Schani, Evan, Jevon, Iban, France, saint Jean l’Aumônier, créateur des
João, Juhans, Nino, Yanni, János, Chevaliers de Malte (anciennement dénom-
Hansko, Haske, Jantinus, Jeng, més «  Johannites  »), saint Jean Eudes, Saint
Jenneke, Joop, Sjang, Wanne, Ivanka, Jean Chrysostome, saint Jean Damascène,
Ivassik, Joen, Jöns, Hampe, Hampus, saint Jean de la Croix, sainte Jeanne de
Janine, Jeanine, Jeannine, Nanette, Chantal, saint Jean Marie Baptiste Vianney
Janka, Nettchen, Janneken, Hannele, (le curé d’Ars), saint Jean-Baptiste de La Salle,
Jengen, Janina, Joaninha, Chann, saint Jean Bosco, etc.

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Jean Dictionnaire des prénoms

La forme latine, Johannes, a d’abord été qui correspond à Jack. Le diminutif Johnie
la forme usuelle. Elle a ensuite évolué selon (ou Johny), lui, ne se rencontre guère qu’aux
les pays  : Jehan et Jean en France, John en États-Unis.
Angleterre, Johann et Hans en Allemagne, En Allemagne, la diffusion de Johannes
Giovanni en Italie, Juan en Espagne, João au (Johann ou Johan) date de la fondation de
Portugal, Sean et Shane en Irlande, Evan ou l’ordre de Malte, en 1070. Ce nom, surtout
Ifan au Pays de Galles, Ian en écosse, Yann en répandu de 1300 à 1500, fut porté notam-
Bretagne, Iban et Xan au Pays basque, Jan en ment par Gutenberg, Bach, Calvin, Kepler,
Hollande, Juhana en Finlande, Ivan en Russie, Strauss, Brahms, etc. À Vienne, en 1918,
Ansat en Lituanie, János en Hongrie, Jens au Johann venait encore au 3e rang des prénoms
Danemark. Dès la fin du XIIIe siècle, Jean ou masculins, derrière Franz et Josef, prénoms de
Jehan occupe en France le premier rang des l’empereur. À partir du XVIIe siècle, Johannes
prénoms masculins. Il en va de même pour a toutefois largement cédé la place à Hans, du
Johannes (Johann) et pour Hans aux XIVe et fait d’un déplacement de l’accent tonique sur
XVe siècles en Allemagne, pour Jan aux Pays- la seconde syllabe, qui aboutit à la disparition
Bas au XVIIe siècle, pour John en Angleterre de la première partie du mot (v. notice parti-
aux XVIIe et XVIIIe siècles. culière sur Hans).
Rare en Angleterre durant la période pré- Le nom de Jean se retrouve dans d’innom-
normande, la forme John commença à se brables proverbes et expressions populaires.
répandre à partir du XIIIe siècle, époque à Depuis la publication du livre de John Arbuth,
laquelle Jean le Baptiste devint le saint favori History of John Bull (1712), le surnom de « John
de l’aristocratie, pour atteindre son apogée Bull  » désigne traditionnellement le peuple
entre 1650 et 1750. Une étude historique anglais. Les Hollandais sont connus de leurs
fondée sur le dépouillement systématique voisins sous le nom de « Jan Kaas » (« Jean
des rôles de capitation (l’impôt par tête, qui Fromage »). « Hans Suppe » (« Jean Potage »)
remonte au Moyen-Âge) a montré qu’au était autrefois un surnom que les Allemands
XIVe siècle, 35 % des sujets masculins du roi donnaient aux Français. En Espagne, l’ex-
d’Angleterre se dénommaient John. à la fin pression «  Juan Pueblo  » désigne l’homme
du XVIIe siècle, 28 % des Anglais portaient de la rue, «  Monsieur Tout-le-monde  ». Un
encore ce prénom qui, pendant des siècles, « Don Juan » est un séducteur. Le surnom de
représentera, avec William et Thomas, plus « Yankees », donné aux Américains, vient du
de la moitié des noms attribués aux garçons. hollandais Yankee ou Janke (« Jeannot »). Les
Ce n’est qu’au XIXe siècle que John céda sa Bretons du nord de la Bretagne qui allaient
première place à William. Il n’a cessé depuis autrefois vendre leurs oignons en Angleterre y
lors de perdre de son importance, et ne figure étaient surnommés les « Johnnies ». Pendant
même plus aujourd’hui parmi les 50 prénoms la Deuxième Guerre mondiale, « Ivan » était
anglais les plus portés. La forme Joan, rem- le sobriquet sous lequel les Allemands enga-
placée plus tard par Jane, arrivait au XVIe siè- gés sur le front de l’Est désignaient collective-
cle au troisième rang des prénoms féminins. ment le soldat soviétique.
Le diminutif le plus employé est Jack (Jack Au Danemark, la forme Johannes fait son
London, voire Jack l’éventreur), qui ne se apparition au XIIe siècle. En Écosse, où l’on
rapporte nullement à Jacques, mais bien à emploie aussi les formes gaéliques Ian et
John, par l’intermédiaire des formes Jankin et Iain, la graphie Jon, d’origine scandinave,
Jacke : l’Union Jack est aujourd’hui le pavillon est à la mode depuis 1970. Aux États-Unis,
britannique. En Écosse, c’est l’abréviatif Jock la forme française Jean est attribuée aux filles

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Jennifer

(l’actrice Jean Seberg), de pair avec la forme JEHANNE v. Jean


usuelle Jane. En Irlande, où le j n’existe pas, JÉKABS v. Jacques
la forme locale Sean se prononce (et s’écrit
JEKE v. Joseph
même parfois) «  Shaun  ». En 1961, aux
Pays-Bas, Jan conservait la première position JELLA v. Gabriel
dans les attributions masculines. János, en JELVESTR v. Sylvain
Hongrie, se classait en 1966 au 4e rang des
JEM v. Jacques
prénoms masculins. Les formes italienne et
espagnole, Giovanni et Juan, n’ont cessé de JEN v. Jennifer
connaître jusqu’à nos jours une vogue consi- JENEFER v. Jennifer
dérable. Jeanne a également abouti à Vanina
JENG v. Jean
(v. notice).
Illustré par quelques vingt-trois papes et JENGEN v. Jean
quatre-vingt-deux saints, le prénom Jean JENIFER v. Jennifer
fut également porté en France par le sire de
JENNEFER v. Jennifer
Joinville, historien de la fin du XIIIe siècle, le
chroniqueur Froissart, le grand chambellan JENNEGIEN v. Jean
Dunois, le politologue Jean Bodin, le cardinal JENNEKE v. Jean
de Richelieu, le cardinal du Bellay, le fabu- JENNI v. Jennifer
liste La Fontaine, le moraliste La Bruyère, le
peintre Fragonard, le sculpteur Jean Goujon, JENNIE v. Jennifer

le dramaturge Jean Racine, l’agronome La


Quintinie, le navigateur Jan Bart, le maréchal JENNIFER
Lannes, le mathématicien d’Alembert, l’histo-
F. A. :J enifer, Jenefer, Jennefer, Jen, Jenny,
rien Mabillon, l’égyptologue Champollion, les
Gwenifer, Gen, Genny, Gaynor,
écrivains Jean Giraudoux, Jean Cocteau, Jean
Ganor, Ginevra, Vanora, Jenni,
Giono, Jean Anouilh et Jean Cau, le cinéaste
Jennie.
Jean Renoir, etc.
O. : du gallois gwenhwyfar, « forme blanche
JEANETTE v. Jean (ou blonde) ».
JEANIE v. Jean
Porté notamment par la chanteuse Jenny
JEANINE v. Jean Lind, morte en 1887, et l’actrice Jennifer Jones,
JEANNA v. Jean ce prénom est à l’origine une forme propre
aux Cornouailles de Guenevere ou Guenièvre,
JEANNETTE v. Jean
nom de la femme du roi Arthur dans les récits
JEANNIE v. Jean de la Table Ronde (v. Geneviève). Tombé, sauf
JEANNINE v. Jean en Cornouailles, un peu partout en désué-
tude, il fut brusquement remis à la mode à
JEF v. Joseph
partir de 1925. En 1958, il venait au 50e rang
JEFF v. Geoffroy des prénoms les plus fréquents en Écosse. En
JEFFEREY v. Geoffroy 1975, il était particulièrement en vogue aux
États-Unis et au Canada. Un roman d’Elinor
JEFFIE v. Geoffroy
Wylie, paru en 1923, s’intitule Jennifer Lorn.
JEFFREY v. Geoffroy En Grande-Bretagne, les formes Ganor,
JEHAN v. Jean Gaynor, Ginevra et, en Écosse, Vanora, restent

263

Guide des prénoms3.indd 263 19/02/09 10:58:09


Jérémie Dictionnaire des prénoms

encore de nos jours assez communes. Chez encore, il reste très fréquent dans la partie
les Écossais, les diminutifs Jenny et Jennie méridionale de l’île où, selon une antique
se rapportent plus généralement à Janet. En légende, le prophète Jérémie se serait rendu
Allemagne, on trouve aussi Jenny comme autrefois. Le diminutif Jerry, qui peut aussi
diminutif de Marjänn ou de Maria Anna. La renvoyer à Gérard ou Gerald, se rencontre
percée de Jennifer en France, dans les années dans le roman de Dickens, A Tale of Two Cities
1980, semble s’expliquer par l’influence des (Jerry Cruncher), et a été porté plus récem-
séries de télévision américaines. ment par l’acteur Jerry Lewis. Jeremy Taylor
JENNY v. Eugénie, Jean et Jennifer
fut le plus grand prédicateur anglais de l’épo-
que des Stuart. L’écrivain Jeremy Bentham
JENS v. Jean
(1748-1832) fut le père de l’utilitarisme. Dans
JENT v. Jean le monde germanique, on peut également
JEPPE v. Jacques citer le conteur Jeremias Gotthelf.

JEREMI v. Jérémie JEREMINE v. Jérémie

JEREMIA v. Jérémie JEREMY v. Jérémie

JEREMIAH v. Jérémie JERINA v. Grégoire

JEREMIAS v. Jérémie JERK v. Éric

JERKER v. Éric

JÉRÉMIE (1er mai, 17 juin) JERMEN v. Germain

F. A. :
J eremia, Jeremiah, Jeremias,
Geremia, Jeremy, Jeremi, Jeremine, JÉRÔME (30 septembre)
Jerry, Mies. F. A. :Hieronymus, Jheronimus, Gerry,
O. : de l’hébreu Yirmeyah, « Iahvé élève ». Gerome, Jerrome, Jeronim, Jéromin,
Parmi les nombreux Jérémie (Yirmehayu) Jeronimus, Hyronimus, Ronimus,
cités par la Bible, le plus célèbre est le fils de Onimus, Grommes, Olmes,
Hilqiyyahu, que l’on considère comme le Jeronimo, Geronimo, Girometta,
second des quatre grands prophètes d’Israël. Jeromia, Jeronima, Heronima,
Né vers 650 av. notre ère, il passa sa vie à Jéromine, Ieronim.
O. : du grec hieros, « sacré », et onoma,
annoncer des malheurs et à faire des reproches
aux puissants (ce qui lui valut, semble-t-il, de « nom ».
mourir lapidé). Le livre des Lamentations, qu’on Porté autrefois par un roi de Syracuse, petit-
lui attribue (mais qui a peut-être été rédigé par fils de Hiéron (et, à l’époque moderne, par un
son ancien secrétaire, Baruch), commémore la frère de Napoléon et par le fils de Napoléon III),
destruction de Jérusalem en 587. Le ton géné- le nom de Jérôme fut très répandu en Europe
ral de cette œuvre a donné naissance au mot aux XVe et XVIe siècles (Hieronymus Bosch,
« jérémiade ». Il y eut aussi un saint Jérémie, peintre et dessinateur flamand né vers 1450,
moine à Cordoue au IXe siècle. connu notamment pour son Jardin des délices).
Attesté en Angleterre dès le XIIIe siècle, Saint Jérôme ou Hieronymus (mort vers 420),
Jeremy fut remis à la mode par les puritains, patron des étudiants, fut le rédacteur de la
sous la forme Jeremias ou Jeremiah, et connut traduction de la Bible en langue latine appe-
un grand succès. Il fut utilisé en Irlande pour lée « Vulgate ». Jérôme de Prague, disciple de
rendre le nom gaélique Diarmuit. Aujourd’hui Jan Hus, fut brûlé vif à Constance en 1416.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Jésus

Le nom de Geronimo fut porté par un célè- JÉSUS  (25 décembre)


bre chef indien du XIXe siècle. Le romancier
F. A. : Gesù.
anglais Jerome Klapka, dit Jerome K. Jerome,
O. : de l’hébreu Yéshoua’, « Iahvé sauve ».
publia Trois hommes dans un bateau en 1889.
Jérôme est revenu à la mode en France aux Serviteur de Moïse, Josué, dont le nom est
alentours de 1950. le même que celui de Jésus, introduisit les
JEROMIA v. Jérôme Hébreux dans la Terre Promise, après avoir
exterminé les Amalécites dans le désert de
JÉROMIN v. Jérôme
l’Exode (Deut. 1,38). Jésus (Yéchoua), fils
JÉROMINE v. Jérôme de Marie (Myriam), né vers l’an 6 av. notre
JERONIMA v. Jérôme ère, s’opposa aux représentants du judaïsme
institutionnel de son temps et fonda une
JERONIMO v. Jérôme
communauté de disciples auxquels fut donné
JERONIMUS v. Jérôme le nom de « Nazôréens ». Il mourut crucifié.
JERONIUM v. Jérôme Au Ier siècle de notre ère, les partisans de
Jésus se partagèrent en «  judéo-chrétiens  »
JERRIT v. Gérard
et « pagano-chrétiens ». Du second courant,
JERROME v. Jérôme dont le principal représentant était l’apôtre
JERRY v. Gérald et Jérémie Paul (Schaoul), naquit l’église chrétienne. De
nombreux titres sont attribués à Jésus dans
JERTA v. Gérard
le Nouveau Testament. L’un des principaux,
JERTRUD v. Gertrude « Fils de l’Homme », dont le sens exact reste
JESAIA v. Isaïe controversé, n’a pas été repris par la tradition
ultérieure. Le mot « Christ » (du grec khristos,
JESSALYNN v. Jessica
«  oint  »), représente à l’origine une simple
JESSAMINE v. Jasmine traduction de l’hébreu meshiah, « messie ».
JESSAMYN v. Jasmine Le prénom Jésus, extrêmement fréquent en
JESSE v. Jessica
Espagne et en Amérique latine, n’existe pra-
tiquement pas en France ni dans les pays du
nord de l’Europe (en Allemagne, Jésus n’est
JESSICA (4 novembre) pas accepté comme prénom, tout comme
F. A. :
J essie, Jessalynn, Jessy, Jesse, Christus, Judas, Caïn, Barrabas ou Satan).
Seasaidh. Dans tous ces pays, le nom de Marie est en
O. : de l’hébreu Yishay, « Iahvé regarde ». revanche aussi courant que peut l’être Maria
dans les pays de langue castillane.
Prénom surtout utilisé dans les pays anglo-
JETTE v. Henri
saxons. Dans Le marchand de Venise, de
Shakespeare, Jessica est le nom de la fille de JEVON v. Jean
Shylock l’usurier. En Écosse, Jessie (forme JEZEKAËL v. Judicaël
gaélique  : Seasaidh) est considéré depuis le
JEZEKEL v. Judicaël
XVIIIe siècle comme un diminutif de Janet. Ce
prénom a été porté notamment par l’actrice JEZEKELA v. Judicaël

Jessica Lang. JHERONIMUS v. Jérôme

JESSIE v. Jessica JIKAËL v. Judicaël

JESSY v. Jessica JILBERT v. Gilbert

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Joachim Dictionnaire des prénoms

JILDAZ v. Gildas JOAKIMA v. Joachim


JILDAZA v. Gildas JOAN v. Jean
JILDAZEZ v. Gildas JOANINHA v. Jean
JILDAZIG v. Gildas
JO-ANN v. Jean
JILETA v. Gilles
JOANNE v. Jean
JILEZ v. Gilles
JOÃO v. Jean
JILL v. Jules
JOAP v. Joseph
JILLIAN v. Jules
JOAQUIN v. Joachim
JIM v. Jacques
JOAQUINA v. Joachim
JIMMIE v. Jacques
JIMMY v. Jacques JOCE v. Joyce

JNUIGNO v. Ignace JOCEA v. Joyce

JO v. Joseph JOCEIUS v. Joyce

JOCELINE v. Josselin
JOACHIM  (26 juillet, 16 août) JOCELYN v. Josselin
F. A. :J oaquin, Joaquina, Jochem, Joakima, JOCELYNE v. Josselin
Achim, Jochen, Jochim, Juchem,
Chim, Giacchino, Gioacchina. JOCEUS v. Joyce

O. : d
 e l’hébreu Yehoyaqim, « Iavhé met JOCHEM v. Joachim
debout ».
JOCHEN v. Joachim
Le culte de saint Joachim, époux de sainte JOCHIM v. Joachim
Anne et père de la Vierge Marie, n’est apparu
en Europe qu’au XIVe siècle. Les évangiles JOCK v. Jean
donnent d’ailleurs très peu de renseigne- JODOC v. Joyce
ments sur lui. Le Protévangile de Jacques, qui
JODOCA v. Joyce
fait partie des apocryphes, lui a construit une
biographie sur le modèle de celle d’Abraham. JODOCUS v. Joyce
Dans la Bible, Joachim est également le nom JODY v. Judith
d’un grand prêtre des Juifs (Judith 15,8) et
d’un roi de Juda (2 Rois 24,5). En Alsace, JOE v. Joseph
Jochum est un nom de famille influencé par
la forme allemande Jochem. Joachim de Flore JOËL/JOËLLE (13 juillet)
(Gioacchino da Fiore), né en Calabre vers
F. A. : Joèla.
1130, fut l’un des grands mystiques italiens
O. : de l’hébreu Yô’el, « Iahvé est Dieu ».
du XIIe siècle. Après l’« âge du Père » et l’« âge
du Fils », il annonça la venue d’un « âge du Dans la Bible, Joël, fils de Petuel, est l’un
saint Esprit  », durant lequel l’humanité se des douze «  petits prophètes  ». On ne sait
convertirait à la pauvreté évangélique, et s’op- pratiquement rien de lui. Son nom fut toute-
posa violemment aux abus ecclésiastiques. fois très courant chez les Hébreux. Joël a par-
En France, ce prénom fut immortalisé par le fois été pris, à tort, pour un prénom breton,
poète Joachim du Bellay., mort en 1560. par confusion avec Jezekaël, Juzel et surtout

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Jonathan

Hoël. Ce dernier nom, à rapprocher du vieux- rait le pays des Hébreux dans ses anciennes
gallois Howel et du vieux-breton Houwel, frontières. La légende qui le fait séjourner
se rattache à la racine indo-européenne su-, plusieurs jours dans le ventre d’un gros pois-
« bien, bon », que l’on retrouve dans le sans- son, probablement due à la fiction didactique,
krit sv-astika. Joël et Joëlle furent à la mode en a tantôt été interprétée comme une allégo-
France dans les années 1950. rie de l’exil (galouth) du peuple juif chez les
JOÈLA v. Joël
peuples étrangers (goyim), tantôt comme un
symbole annonciateur de la Résurrection du
JOEN v. Jean
Christ. On a aussi rapproché cet énorme pois-
JOES v. Jean son de Tiâmat, le dragon du chaos chez les
JOETTE v. Joseph Babyloniens, historiquement représenté par le
roi Nabuchodonosor. Le nom de Jonas, remis
JOEY v. Joseph
en honneur par la Réforme, est encore porté
JOGGI v. Jacques aujourd’hui, notamment par le biologiste amé-
JOHAN v. Jean ricain Jonas Salk. Le philosophe Hans Jonas,
ancien élève de Heidegger, a développé une
JOHANN v. Jean
théorie écologique fondée sur le «  principe
JOHANNA v. Jean de précaution ». Citons également le nom du
JOHANNE v. Jean chanteur français Michel Jonas.
JOHANNES v. Jean

JOHN v. Jean JONATHAN


JOHNIE v. Jean F. A. : Jonatus, Nathan.
O. : de l’hébreu Yehonatân, « Iahvé a donné ».
JOHNNY v. Jean

JOIA v. Joyce Fils du roi Saül, Jonathan fut l’un des


auteurs du soulèvement hébreu contre les
JOICE v. Joyce
Philistins. Après sa mort à la bataille de
JOISSE v. Joyce Gelboé, David pleura celui dont « l’amitié lui
JOLA v. Yolande était plus merveilleuse que l’amour des fem-
mes » (2 Samuel 1,4). L’expression « David et
JOLANDA v. Yolande
Jonathan », désignant deux amis très proches,
JOLANDE v. Yolande est encore courante en anglais. C’est aussi le
JOLANTHE v. Yolande nom, aujourd’hui, d’une association homo-
sexuelle.
JOLENTA v. Yolande
Le nom de Jonatus est attesté en Angleterre
JOLETTA v. Jules en 1213, mais c’est seulement à partir de la
JONA v. Jonas Réforme que la forme Jonathan eut quelque
succès. L’écrivain satirique irlandais Jonathan
Swift (1667-1745) publia Les voyages de
JONAS Gulliver en 1726. L’ancien surnom de Brother
Jonathan («  frère Jonathan  »), attribué aux
F. A. : Jona.
États-Unis, a pour origine Jonathan Trumbull,
O. : de l’hébreu yonah, « colombe ».
qui prit une part éminente dans la guerre
Fils d’Amittaï, le prophète juif Jonas d’indépendance américaine. Le prénom de
annonça que Jéroboam II, roi d’Israël, rétabli- Jonathan, auparavant tombé en désuétude,

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Joran Dictionnaire des prénoms

a bénéficié d’une nouvelle faveur en France La Jordanie tire évidemment son nom de
dans les années 1990. L’abréviatif Nathan est celui du Jourdain. Chez Molière, Monsieur
aujourd’hui particulièrement à la mode. Jourdain est le héros principal du Bourgeois
JONATUS v. Jonathan
gentilhomme. Le philosophe Giordano Bruno
(1548-1600), adversaire de la Scolastique,
JONET v. Jean
fut brûlé à Rome par l’Inquisition.
JONN v. Jean Prénom assez répandu à l’époque des
JÖNS v. Jean Croisades, Jordan a surtout laissé sa trace
dans un certain nombre de noms de famille :
JOOF v. Joseph
Jordain, Joudain, Jordan, Jordant, Jourdan,
JOOP v. Jean et Joseph Joudan (Provence), Jourde (Massif Central),
JOOS v. Joseph et Joyce etc. En Bretagne, Jord ou Jort semble être
plutôt une adaptation locale de Georges. La
JOOST v. Joyce
forme Jordi est propre aux Occitans, particu-
lièrement aux Catalans.
JORAN/JORANE  (28 mai) JORDI v. Jordan

F. A. : Jorannus, Jorrannus, Josserrand JÖRG v. Georges


O. : d
 u german. gauz, « dieu », et hramm, JORGE v. Georges
« corbeau ».
JÖRGINE v. Georges
Prénom médiéval qui semble avoir été
JORICK v. Georges
confondu assez tôt avec celui de Chéron,
du gaulois caraunos, «  butte, éminence JORINA v. Grégoire
rocheuse ». La forme Jorannus ou Jocerannus, JORIS v. Georges et Grégoire
attestée dès le VIe siècle, a donné naissance
JÖRN v. Georges
aux noms de famille Jocerand et Josserand
(utilisés aussi parfois comme prénoms). Le JORRANNUS v. Joran
hameau d’Orrouer Joran, près de Chartres, JORY v. Georges
porte le nom de son ancien propriétaire.
JOS v. Joyce
JORANNUS v. Joran
JOSCELINE v. Josselin
JORDA v. Jordan
JOSCELYNE v. Josselin

JOSÉ v. Joseph
JORDAN/JORDANE (13 février) JOSEE v. Joseph
F. A. :J orda, Giordano, Jordi, Giordana, JOSEF v. Joseph
Jourdan.
JOSEFA v. Joseph
O. : d
 e l’hébreu vardèn, « qui descend, le
descendeur ». JOSEFINA v. Joseph

Le Jourdain, le plus grand fleuve de


Palestine, marque dans la Bible la frontière JOSEPH/JOSÈPHE
(19 mars, 1er mai, 19 juillet)
orientale de la Terre Promise. Elisée vécut
sur ses rives, et c’est dans ses eaux que F. A. : J oséphine, Josépha, Josiane, Josyane,
Jean-Baptiste immergeait, en rémission de Josie, José, Josée, Fine, Fina, Josette,
leurs péchés, tous ceux qui venaient à lui. Joséphin, Jo, Jossie, Joe, Joey,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Josselin

Giuseppe, Josef, Iosep, Josephina, masculin le plus répandu. Le diminutif Sepp


Josefina, Joette, Josefa, Pepita, (porté par l’ancien général SS Sepp Dietrich)
Seosaimhtbin, Fifine, Giuseppina, est employé en Bavière comme prénom indé-
Josephus, Peppi, Beppo, Sepp, pendant.
Sepperle, Jupp, Pepe, Ossip, Jozie, En France, Joséphine de Beauharnais (née
Josupeit, Peppo, Seb, Sebel, Säbel, Marie Josèphe Rose) épousa Napoléon en
Joop, Youssouf, Youssef, Pepito, 1796. Les formes Josette, Josiane et Josyane,
Coche, Peppone, Jozephus, Jef, Jeke, très en vogue vers 1940-1950, ne sont appa-
Joap, Joos, Juup, Joof, Jozsef, Jozina, rues qu’au début du XXe siècle. Le nom de
Seffi, Sefa, Sefe, Seefke, Seva, Siene, Joseph fut porté par les musiciens Joseph
Fiena, Phine, Finie, Fieneke. Haydn et Giuseppe Verdi, les auteurs roman-
O. : de l’hébreu yosef, « que Iahvé ajoute ». tiques Josef Görres et Joseph von Eichendorff,
le romancier anglais Joseph Conrad (Lord Jim,
Premier fils de Jacob et de Rachel, Joseph,
1900), le dictateur soviétique Joseph Staline
captif en Égypte, parvint aux plus hautes
(Joseph Vissarionovitch Djougachvili), etc.
dignités après avoir interprété les songes du
pharaon. Il épousa l’Égyptienne Asnat, fille JOSÉPHA v. Joseph
de Poti-Phéra (Putiphar), et installa le peuple JOSÉPHIN v. Joseph
juif en terre de Goshèn. Dans les évangiles,
JOSEPHINA v. Joseph
qui le présentent comme un descendant du
roi David (Luc 1,27), Joseph fut l’époux de JOSÉPHINE v. Joseph
Marie (Myriam), mère de Jésus. Son culte se JOSEPHUS v. Joseph
répandit en Orient vers le IVe siècle et attei-
JOSETTE v. Joseph
gnit l’Europe au VIIIe siècle. Son nom, moins
fréquent jadis qu’on ne pourrait le croire, fut JOSIANE v. Joseph
surtout utilisé après 1870, date à laquelle le JOSIE v. Joseph
pape Pie IX fit de saint Joseph le patron de
JOSSE v. Joyce
l’Église universelle. Auparavant, toutefois, les
empereurs Joseph Ier et Joseph II d’Autriche
lui conférèrent un grand éclat. JOSSELIN/JOSSELINE (13 décembre)
En Italie, Giuseppe a connu une vogue extra-
F. A. :J ocelyn, Jocelyne, Joceline,
ordinaire. Le nom de Peppone, dans le Don
Joscelyne, Josceline.
Camillo de Giovanni Guareschi, en représente
O. : du german. gauz, « dieu », et ing,
une forme populaire. En Angleterre, Joseph
dénominatif de filiation (étymologie
fut d’abord surtout utilisé par les Juifs, avant
controversée).
leur expulsion sous le règne d’Édouard Ier. Il
réapparut ensuite au moment de la Réforme. Les plus anciennes formes de ce nom sem-
La forme espagnole José (avec les diminu- blent avoir été Gauzelen et Gothling. Sous
tifs Pepe, Pepito et Pepita) est toujours d’un la forme Joscelin, on le trouve en Allemagne
usage extrêmement fréquent, tant en Espagne dès le VIIe siècle. Dans les pays anglo-saxons,
qu’en Amérique latine. Le prénom composé où il fut introduit par les Normands, il s’est
José-Antonio doit une partie de sa vogue au confondu avec un autre prénom, Josse (d’où la
souvenir de José-Antonio Primo de Rivera, forme Joyce, v. notice), que les uns rapportent
fondateur de la Phalange espagnole, qui fut au celtique josse ou jousse, « champion », et les
fusillé en 1936 à l’âge de trente-trois ans. En autres à Judocus, nom latin d’un prince bre-
Hongrie, Jozsef était vers 1910 le prénom ton du VIIe siècle qui fut canonisé par l’Église

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Jovien Dictionnaire des prénoms

(cf. la ville de Josselin, dans le Morbihan). Au Claudius Jovianus), né en 331, fut porté à la
XIIe siècle, Jocelyn de Brakelond fut l’auteur tête de l’Empire par les légions d’Illyrie à la
d’une chronique de l’abbaye de Bury-Saint- mort de Julien l’Apostat. L’ Église a canonisé un
Edmond. Très à la mode vers 1950, le fémi- certain Jovin ou Jovien (Jovianus), qui aurait
nin Jocelyne reste aujourd’hui assez répandu vécu au IIIe siècle et que l’on honore surtout
notamment aux Antilles. dans l’ouest et le nord de la France. Comme
Josserand v. Joran
prénoms, Jovien et Jovienne se rencontrent en
France ; Jovian et Jovita, en Angleterre. Jovan
JOSSET v. Joyce
est, en slovène et en serbo-croate, une forme
JOSSIC v. Joyce dérivée de Jean. Ce nom a donné naissance
JOSSIE v. Joseph à des patronymes comme Jovin et Jouvin,
avec les formes populaires Jouin, Join, Jevin
JOST v. Joyce
et Jevain, elles-mêmes assorties de nombreux
JOSTA v. Joyce dérivés  : Joinet, Jovinet, Joindeau, Joindeau,
JOSUPEIT v. Joseph Jovelin, Jouineau, etc.
JOSYANE v. Joseph JOVIN v. Jovien

JOUBERT v. Gaubert JOVINIEN v. Jovien

JOUBERTE v. Gaubert JOVINO v. Jovien

JOURDAN v. Jordan JOVITA v. Jovien

JOUSSE v. Joyce
JOYCE/Joyce (13 décembre)
JOUSSET v. Joyce
F. A. :
J osse, Jousse, Joisse, Jos, Joos, Joost,
JOVANKA v. Jean
Jost, Josta, Joce, Josset, Jousset,
JOVIAN v. Jovien Jossic, Judoc, Judocus, Jodocus,
JOVIANO v. Jovien Jodoca, Joceus, Jocea, Jodoc, Joceius,
Joice, Joia.
O. : du celtique josse ou jousse, « champion ».
JOVIEN/JOVIENNE  (2 mars)
F. A. :
J ovin, Jovian, Jovino, Jovinien, Jovita, L’actuel prénom anglais Joyce provient d’une
Joviano. forme médiévale française, Joisse ou Josse,
O. : du latin Jovis, génitif du nom de Jupiter.
que l’on rapporte habituellement au nom latin
d’un prince breton du VIIe siècle, Judoc ou
Dieu majeur, représentant de la « première Judocus, qui fut canonisé par l’Église. Fils ou
fonction » (souveraineté religieuse, politique frère de saint Juthaël (Judicaël), saint Judoc
et juridique) chez les Romains, Jup(p)piter fut ermite à Ponthieu. Sa retraite est devenue
fait partie, avec Mars et Quirinus, de la grande le monastère de Saint-Josse-sur-Mer, dans le
triade latine archaïque. Il est également pré- Pas-de-Calais. Il mourut vers 670 et ses reli-
sent dans la triade capitoline, aux côtés de ques furent transférées en Angleterre, près de
Minerve et de Junon. Son culte ne cessa de Winchester. Son culte se répandit largement
prendre de l’importance au fil des siècles. dans le nord de la France, ainsi qu’aux Pays-
Jusqu’à la fin du paganisme, toutes les cités Bas et en Allemagne méridionale.
possédaient un temple et des statues dédiées Au Moyen Âge, le nom de Josse était attribué
à Jupiter. Par la suite, les empereurs s’attri- indifféremment aux garçons et aux filles, et ce
buèrent ses titres. L’empereur Jovien (Flavius n’est qu’à partir du XIVe siècle qu’il apparut

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Judith

comme uniquement féminin. À l’époque de pond à une forme ancienne figée. La forme
Chaucer, on trouve les formes Joisse, Jocea et Jezekaël est aujourd’hui encore utilisée par les
Jocosa (par contagion avec le mot latin jocosa, Bretons.
«  joyeux  »). Une servante appelée Joyce se JUDIE v. Judith
rencontre dans le Tale of a Tub de Ben Johnson
JUDIKAËL v. Judicaël
(1633). Tombé en désuétude, Joyce revint à
la mode au XIXe siècle, grâce notamment au JUDINTA v. Judith
roman d’Edna Lyall, In the Golden Days (1885).
Ce fut l’un des prénoms anglais les plus por-
JUDITH  (5 mai)
tés vers 1920. On le trouve aussi comme nom
de famille (l’écrivain irlandais James Joyce, F. A. :
J ude, Jud, Judd, Judette, Yehudin,
auteur d’Ulysse). On notera que Joy (« joie ») Judy, Giudetta, Siobhan, Siubhan,
n’est pas un dérivé de Joyce, mais un nom de Judie, Jody, Jutta, Jutte, Juditha, Ita,
vertu mis à la mode comme prénom par les Judinta, Juthe.
puritains. Joos est la forme hollandaise com- O. : de l’hébreu yehudit, « la Juive ».
mune. Jossic est un abréviatif breton. Pour sauver la nation juive menacée par
JOZEPHUS v. Joseph Nabuchodonosor, qui avait mis le siège
JOZIE v. Joseph devant Jérusalem, Judith, fille de Merari,
s’introduisit par ruse auprès du général assy-
JOZINA v. Joseph
rien Holopherne, le séduisit, le fit boire, puis
JOZSEF v. Joseph lui coupa la tête pendant son sommeil. Son
JUAN v. Jean
exploit, rapporté dans le livre de la Bible qui
porte son nom, lui valut la bénédiction des
JUANA v. Jean Anciens d’Israël : « Tu es la gloire de Jérusalem,
JUANITA v. Jean tu es le grand honneur de notre race » (Judith
JUCHEM v. Joachim
15,9). Le royaume de Juda fut formé, après la
mort de Salomon, par la réunion des tribus
JUD v. Judith du Sud, menées par Juda et Benjamin. Dans
JUDD v. Judith les évangiles, l’un des douze disciples de Jésus
porte le nom de Jude (mais Marc et Matthieu
JUDE v. Judith
le nomment Thaddée). Judas Iscariote ou
JUDETTE v. Judith Iscarioth (« l’homme de Kerioth ») aurait livré
Jésus pour trente deniers d’argent.
JUDICAËL/JUDICAËLLE (17 décembre) En Allemagne, le nom de Judith s’est souvent
confondu avec le prénom Jutta (du german.
F. A. :J ezekaël, Judikaël, Jezekel, Izikel, jutta, « guerre »). Judith de Bavière, morte à
Ikel, Jikaël, Kaelig Jezekela, Yékel. Tours en 843, fut la seconde femme de Louis
O. : d
 u vieux-breton lud, « seigneur » (avec le Pieux et la mère de Charles le Chauve. En
terminaison en ig), et hael, « généreux ». Angleterre, à l’époque normande, la forme la
Prénom breton, pris souvent à tort pour un plus courante était Jugge. Judith fut également
nom hébraïque (à l’inverse du cas de Joël), le nom d’une fille de Shakespeare. Le dimi-
Judicaël fut le nom d’un roi de Bretagne, qui nutif Judy est très employé aux États-Unis
se fit moine à Gaël, fut l’ami et le protecteur (la comédienne et chanteuse Judy Garland).
de saint Meven, et mourut en 658. La forme Judith Gautier (1850-1917), fille de Théophile
Judicaël, la plus répandue en français, corres- Gautier, fut l’épouse de Catulle Mendès, dont

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Jules Dictionnaire des prénoms

elle se sépara rapidement. Aimée de Richard de Cambrai, puis réunit en 1512 le concile du
Wagner, elle contribua à faire connaître son Latran. Dénoncé pourtant par l’Église comme
œuvre en France. « païen », il disparut presque entièrement en
JUDITHA v. Judith
France au XVIe siècle au profit de Julien, puis
réapparut à la fin du XVIIIe siècle, à la faveur
JUDOC v. Joyce
de la mode romaine lancée par la Révolution,
JUDOCUS v. Joyce et connut son apogée en 1860-1870. Il fit son
JUDY v. Judith apparition en Suède vers 1560.

JUHANS v. Jean
En Angleterre, la forme Julian, attestée dès
le IXe siècle, a donné naissance au «  dou-
JULCHEN v. Jules blon » Gillian, perçu aujourd’hui comme un
JULE v. Jules prénom indépendant. Juliette fut aussi utilisé
à l’époque normande. La forme Juliet a évi-
demment bénéficié du succès de la pièce de
JULES/JULIE Shakespeare, Roméo et Juliette. Aux Pays-Bas,
(16 février, 8 et 12 avril, 18 mai, 30 juillet, 2 août) le nom de Juliana (prénom de l’ancienne reine,
F. A. :J ulien, Julienne, Juliette, Julia, Jill, mère de la reine actuelle) a toujours été très
Gillie, Juli, Juliet, Julietta, Juliana, employé. Julie d’Etanges est un personnage de
Julina, Juline, Joletta, Giulia, Giulietta, La nouvelle Héloïse, de Jean-Jacques Rousseau.
Julieta, Sile, Sileas, Julius, Giulio, Le drame de Strindberg, Mademoiselle Julie
Julio, Jule, Gillette, Gillet, Gillian, (1888), a plusieurs fois été adapté à l’écran.
Jillian, Gyula, Youli, Julle, Schüll, Juult, Les prénoms Julienne et Julien étaient très à la
Julchen, Juliaantje, Youliane, Juluen, mode en France dans les années 1980. Julie a
Oulianka, Juliâo, Ouliacha. même été le prénom féminin le plus en vogue
O. : du latin Julius, nom d’une famille romaine. en 1989. Ce prénom a notamment été porté
par les écrivains Jules Renard (Poil de carotte,
La gens Julia était à Rome une famille patri-
1894) et Jules de Goncourt, l’historien Jules
cienne, dont les membres affirmaient descen-
Michelet, l’acteur Jules Berry, le chanteur
dre de Iule, fils d’énée, et donc de Vénus. Les
Julien Clerc, le sociologue et politologue alsa-
noms de Julius et de Julianus, très fréquents à
cien Julien Freund.
Rome, furent illustrés par Jules César (101-44
av. notre ère), conquérant des Gaules, et par La « République des Jules » est un sobriquet
l’empereur Julien dit l’Apostat (331-363), qui que l’on a parfois attribué à la IIIe République,
favorisa la renaissance du paganisme et fut dont de nombreux fondateurs portaient ce
peut-être tué, lors d’une campagne contre les prénom (Jules Favre, Jules Grévy, Jules Simon,
Perses, par un soldat chrétien canonisé sous Jules Ferry, etc.).
le nom de saint Mercure. Le nom du mois de JULI v. Jules
« juillet » (ancien français « juil ») conserve
JULIA v. Jules
encore aujourd’hui le souvenir de Jules César,
né pendant ce qui était alors le cinquième JULIAANTJE v. Jules
mois de l’année (quintilis).
JULIANA v. Jules
Le prénom Jules connut également une
grande vogue au Moyen Âge et sous la JULIÂO v. Jules
Renaissance, surtout en Italie, à la suite du
JULIEN v. Jules
pape Jules II (1443-1513), qui s’allia contre
Venise au roi de France Louis XII dans la ligue JULIENNE v. Jules

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Justin

JULIET v. Jules JÜRGEN v. Georges

JULIETA v. Jules JURRIANA v. Georges


JULIETTA v. Jules
JUSTA v. Justin
JULIETTE v. Jules
JUSTE v. Justin
JULINA v. Jules

JULINE v. Jules
JUSTIN/JUSTINE
JULIO v. Jules  (12 mars, 13 avril, 1er juin, 7 octobre)
JULIUS v. Jules F. A. :
J uste, Justinien, Justinienne, Justa,
JULLE v. Jules Justina, Giustina, Giustino, Justus,
JULUEN v. Jules
Justino, Justis, Giusto, Giusta.
O. : du latin justus, « juste, raisonnable ».
JUNE v. Junien
Saint Justin (v. 100-165), apologiste chré-
JUNETTE v. Junien
tien de langue grecque, est l’auteur d’un
JUNI v. Junien célèbre Dialogue avec Tryphon, qui est en fait
JUNIA v. Junien une polémique avec un juif. L’historien latin
Justin (Marcus Junianus Justinius) publia
JUNIATA v. Junien
au IIe siècle une Histoire universelle en quel-
JUNIE v. Junien que 44 volumes. Justinien Ier (527-565),
empereur d’Occident, combattit les Perses et
JUNIEN/JUNON  (14 août) les Vandales. Il fit construire l’église Sainte-
F. A. :
J unius, June, Junie, Junia, Giuniata, Sophie de Constantinople. Saint Just, mort en
Juniata, Junine, Junette, Youna, Juni, 627, fut d’abord évêque de Rochester, mais
Giunone, Younona, Younia. dut s’exiler en Gaule sous la pression du peu-
O. : du latin Juno, nom de divinité.
ple resté païen. Il devint ensuite archevêque
de Canterbury.
Fille de Saturne, épouse de Jupiter, Junon
«  Les Juste  » est le nom français donné à
était chez les Romains la patronne des unions
une famille de sculpteurs italiens issue de
conjugales. Elle présidait aussi aux accou-
Giusto Betti (XVe et XVIe siècles). L’homme
chements. Son nom se rattache à la racine
politique français Louis de Saint-Just fut en
indo-européenne iuuen-, « force vitale ». Elle
1794 le théoricien de la Terreur, mais périt
fut assimilée par les Romains à la Grecque
victime de Robespierre. Justine est encore le
Héra. Son homologue germanique, Friyo,
nom de l’une des héroïnes des romans liber-
s’est dédoublé pour donner naissance à Frigg
tins du marquis de Sade (Justine ou les malheurs
(femme d’Odin) et à Freyja. Le nom Junius
de la vertu, 1787-97). Au XIXe siècle, Justin
apparaît fréquemment dans l’Antiquité. On le
passait pour spécialement répandu chez les
retrouve aussi dans la dénomination du mois
domestiques. Le prénom féminin Justine tend
de «  juin  », d’où sont directement tirées les
aujourd’hui à revenir à la mode (Justine Lévy,
formes anglaises June et Junie.
fille de l’essayiste Bernard-Henri Lévy).
JUNINE v. Junien
JUSTINA v. Justin
JUNIUS v. Junien
JUSTINIEN v. Justin
JUPP v. Joseph
JÜRG v. Georges JUSTINIENNE v. Justin

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Juvénal Dictionnaire des prénoms

JUSTINO v. Justin JUVÉNAL


JUSTIS v. Justin F. A. : Juvéna, Juvénale, Juvénalie.
O. : du latin juvenalis, « jeune, juvénile ».
JUSTUS v. Justin
Les Juvenalia étaient à Rome des fêtes en l’hon-
JUTHE v. Judith neur de la jeunesse. Le poète Juvénal (Decimius
Junius Juvenalis, v. 60-v. 140) est l’auteur de
JUTTA v. Judith
Satires restées célèbres. Le magistrat français
JUTTE v. Judith
Juvénal des Oursins, prévôt des marchands en
1389, fit attribuer à Isabeau de Bavière la régence
JUULT v. Jules du royaume. Le nom de Juvénal fut surtout cou-
rant à l’époque de la Révolution.
JUUP v. Joseph
JUVÉNALE v. Juvénal
JUVÉNA v. Juvénal JUVÉNALIE v. Juvénal

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS EN ANGLETERRE


Jusqu’au XIe siècle, les noms utilisés en – liée à la Réforme, qui submergea les îles
Grande-Bretagne provenaient des inva- britanniques de prénoms hébraïques : Adam,
sions successives des Celtes, des Romains, Noah, Sarah, Abraham, Isaac, Jacob, Daniel,
des Angles, des Saxons et des Vikings. Le Joseph, Susanna, Judith, Anna, Tobias, etc.
lexique le plus important était le lexique S’y ajoutèrent, à l’initiative des puritains, des
anglo-saxon. Celui-ci fut en grande partie prénoms formés à partir d’abstractions mys-
bouleversé par la conquête normande, qui tiques à résonance chrétienne  : Desiderius,
apporta en Grande-Bretagne de nouveaux Deodatus, Beata, Desire, et même des extra-
noms d’origine scandinave, des noms ger- vagances comme Given, Love, Charity, Fear-
maniques d’origine franque, quelques vieux Not (« ne crains pas »), Dust (« poussière »),
noms celtiques (comme Muriel, qui avait dis- Ashes («  cendres  »), Sorry-for-Sin («  désolé
paru au moment de l’occupation romaine) en de pécher  »), No-Merit («  sans mérite  »),
usage chez les soldats bretons au service du Praise-God (« Dieu soit loué »), The-Lord-Is-
Conquérant, enfin quelques noms rapportés Near (« le Seigneur est proche »), Free-Gift,
d’Orient par les Croisés. En l’espace de quel- Discipline, Tribulation, etc.
ques générations, les noms anglo-saxons dis- Les prénoms germaniques médiévaux réap-
parurent presque entièrement, d’abord dans paraissent à partir du XVIIe siècle, sous l’in-
la noblesse, puis dans le peuple, et furent fluence du romantisme et des pré-raphaélites,
remplacés par quantité de William, Richard, avec une nouvelle vague de Lancelot, Edith,
Robert, Ralph, Odo, Hugh, Walter, Ives, Alan, Alice, Mabel, Emma, Amy, Edwin, Edgar,
Simpson (ou Sampson), etc. Quentin, Nigel, Roland, Gillian, etc. C’est
Parallèlement, les Normands découragè- aussi le moment où certains prénoms subis-
rent l’emploi de l’anglais dans les documents sent une latinisation (Maria, par exemple, de
officiels et imposèrent le plus possible l’usage préférence à Mary).
du latin et du français. Seuls survécurent, Entre 1750 et 1800, les prénoms les plus
comme prénoms germaniques, quelques courants en Angleterre étaient William, John
noms de saints, comme Edward, Edmund, et Thomas, pour les garçons ; Elizabeth, Mary
Hilda, Mildred, et de rois, comme Alfred, et Ann, pour les filles. En 1949, d’après le
Edgar ou Ethelbert. Times de Londres, on trouvait comme pré-
Les XIIe et XIIIe siècles voient s’accentuer l’in- noms masculins le plus fréquemment attri-
fluence ecclésiastique et se répandre les pré- bués  : John, Richard, Peter, David, Charles,
noms bibliques et chrétiens. C’est le moment Michael, William, Robert, Christopher et
où John, Peter et Andrew prennent leur essor, James ; et pour les filles  : Ann (ou Anne),
de même que Margaret, Ann, Elizabeth et Mary, Elizabeth, Jane, Susan, Margaret, Sarah,
Agnes. En même temps se répand un usage Caroline, Jennifer et Frances.
particulier, consistant à donner aux filles des Une autre enquête, portant sur les faire-part
noms de garçons  : Nicholas, par exemple, de naissance publiés par le Times à six ans
fut l’un des prénoms féminins les plus portés d’intervalle, donne une idée assez précise des
jusqu’au XVIIe siècle, tout comme, à un degré fréquences d’attribution durant cette période.
moindre, Gilbert, Aubrey, Reynold, Basil, En 1968, les huit prénoms masculins les plus
Eustace, Giles, Simon, Edmund, etc. courants étaient, dans l’ordre  : James, John,
Une deuxième révolution « prénominale » William, David, Charles, Richard, Robert et
fut – comme en Allemagne et en Scandinavie Edward. Chez les filles, les prénoms venant

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Dictionnaire des prénoms

en tête étaient : Jane, Mary, Louise, Ann (ou stabilité. Les Britanniques sont apparemment
Anne), Elizabeth, Sarah, Emma et Clare. En moins sensibles aux modes que les Français.
1974, on obtenait la liste suivante pour les Signalons enfin qu’un certain nombre
garçons  : James, John, Alexander, William, de prénoms féminins français ont été cou-
Charles, Edward, Thomas et Richard ; pour ramment utilisés en Angleterre à partir de
les filles : Jane, Louise, Elizabeth, Mary, Sarah, la seconde partie du XXe siècle  : Christine,
Lucy, Victoria et Catherine. La comparaison Jacqueline, Michelle et, plus récemment,
de ces deux listes atteste une assez grande Claire.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

KAAJ v. Keith
KAELIG v. Judicaël
K un nom très porté en Bretagne au XVIIe siècle.
Il existe aujourd’hui dans le Finistère des loca-
lités dénommées Carantec et Saint-Caradec en
KAI v. Keith
Loudéac et, dans le Morbihan, un bourg porte
KAIE v. Keith
le nom de Saint-Caradec en Trégomel.
KAJ v. Keith
KARADOG v. Karadeg
KAJETAN v. Gaétan
KARDA v. Richard
KALLEKE v. Catherine
KAREL v. Charles
KALMAN v. Kilian
KAREN v. Carine
KAMILKA v. Camille
KARIN v. Carine
KANDAAS v. Candice
KARINA v. Carine
KAOU v. Corentin
KARINE v. Carine
KAOURINTIN v. Corentin
KARL v. Charles
KAPP v. Gaspard KARLOTA v. Charles
KARLOUCHKA v. Charles
KARADEG (13 avril)
KAOURANTIN v. Corentin
F. A. :C
 aradec, Caradoc, Karadog,
KARSTEN v. Christian
Caradeux.
KASIMIR v. Casimir
O. : d
 u celtique kar, « ami », avec une double
dérivation en -ad et en -eg. KASMIRA v. Casimir
KASPAR v. Gaspard
Saint Karadeg, moine du Pays de Galles, vécut
au XIIe siècle. Un autre saint du même nom fut KASPER v. Gaspard
le titulaire de l’ancienne seigneurie de Saint- KÄSPER v. Gaspard
Tenenan. Ce nom ne doit pas être confondu KASSANDRA v. Cassandre
avec un autre prénom naguère assez courant,
KASSIA v. Cassien
Karanteg ou Carantec (du celtique carant,
KASTOR v. Castor
« parents », avec dérivation en -oc, puis en -eg),
qui, à l’origine, représente peut-être une simple KATALIN v. Catherine
traduction bretonne d’Agapetus. Karanteg fut KATARINA v. Catherine

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Keith Dictionnaire des prénoms

KATE v. Catherine forme Kai, considérée comme spécifiquement


KATEL v. Catherine frisonne (cf. l’homme politique Kai-Uwe von
KATERINE v. Catherine Hassel), qui est rendue au Danemark par Kaj ou
Kaaj, mais à laquelle on attribue généralement
KÄTHE v. Catherine
une origine celtique. Dans les récits de la Table
KATHLENE v. Catherine
Ronde, Keie ou Kaie est en effet le nom du séné-
KATIA v. Catherine chal du roi Arthur. Ce nom fut porté notamment
KATINKA v. Catherine par l’écrivain Gilbert Keith Chesterton (L’homme
KATIOUCHKA v. Catherine éternel, 1925) et l’aviateur Keith Smith, qui relia
KATJE v. Catherine
le premier en 1919 l’Angleterre à l’Australie.
KENIA v. Vincent
KATRINA v. Catherine
KENN v. Kenneth
KATY v. Catherine
KENNA v. Kenneth
KAY v. Keith
KENNAG v. Kenneth
KAYE v. Keith
KECHA v. César
KEET v. Catherine
KENNETH (11 octobre)
KEI v. Keith F. A. :
 enny, Kenna, Kennethina, Kennag,
K
KEIE v. Keith Ceanag, Kenn, Canice.
O. : du celtique cinaed, « jailli du feu ».

KEITH La forme galloise de ce nom est Cennyd


ou Cenydd. La forme irlandaise est Canice.
F. A. :
K
 eth, Kaj, Kaaj, Kay, Kaye, Kai, Kaie,
En Écosse, Kenneth évoque généralement le
Kei, Keie, Kiki.
souvenir du roi Kenneth Mac Alpine, mort en
O. : du celtique coed, « bois, forêt ».
860, qui fut le premier à régner à la fois sur les
Le mot celtique coed (ou koad) correspond Pictes et sur les Scots. Un autre nom gaélique,
à la forme britonique, la forme gaélique étant Coinneach ou Cainnech («  beau, avenant  »),
coille. Il est possible que les Pictes, qui par- dont la forme la plus ancienne est Caioneach,
laient, semble-t-il, un dialecte brittonique et a aussi été anglicisé en Kenneth. Chez Walter
qui précédèrent les Scots gaéliques dans la Scott, Sir Kenneth est le héros de The Talisman.
future Écosse, y aient laissé un nom en coet, Il y eut un saint Kenneth (Kennicus), abbé en
qui aurait ensuite été aspiré en coeth. À l’ori- Écosse. Ce prénom est porté aujourd’hui par
gine, le nom de Keith est en effet un nom de l’écrivain et poète écossais Kenneth White.
lieu très fréquent en Écosse, qui fut ensuite
KENNETHINA v. Kenneth
utilisé comme nom de famille ou de clan, puis
KENNY v. Kenneth
comme prénom, notamment par les comtes
de Kintore, dont le domaine familial se trou- KENO v. Conrad
vait à Keith Hall. En 1958, il venait en 43e KERDEL v. Charles
position des prénoms masculins écossais. La KERIDWEN v. Ceridwen
Ballade de Keith of Ravlestone, du poète vic- KERRIDWEN v. Ceridwen
torien Sidney Dobell, en représente l’un des
KERST v. Christian
premiers usages littéraires.
Keith reste rare en Angleterre. En revanche, KERSTIN v. Christian

on le rencontre fréquemment aux États-Unis. KERVIN v. Kevin


En Allemagne, Keith semble correspondre à la KESARI v. César

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Kilian

KESTER v. Christophe KÉVIN v. Kevin


KETH v. Keith KHOMA v. Thomas
KETTY v. Catherine KHRISTOCHA v. Christian
KEUBE v. Jacques KIKI v. Keith
KEV v. Kevin
KEVAN v. Kevin
KILIAN (8 juin)
KEVEN v. Kevin
F. A. : illian, Kiliane, Kalman, Coloman,
K
Kill, Koloman.
KEVIN (3 juin) O. : de l’all. Zelle, « cellule », et Mann,
« homme » (étymologie controversée).
F. A. :K
 ervin, Kévin, Gavin, Kev, Kevan,
Keven. Ce prénom semble résulter d’une confusion
O. : d
 u vieux-gaélique caoimhghin, « de entre un nom germanique d’origine ecclésias-
naissance avenante ». tique (un « homme dans une cellule » = un
moine) et un nom irlandais, peut-être dérivé
Prénom irlandais, toujours très courant dans
de Koulman, forme bretonne de Colomban.
son pays d’origine, dont la forme ancienne est
En Angleterre, Kilian a laissé des traces dans
Caomhghin. Devenu populaire en Angleterre
les noms de famille (Killy, Killi, etc.). Il en va
vers 1960, Kevin venait en 1958 au 58e rang
de même en Allemagne (l’archéologue Lothar
des prénoms masculins les plus répandus
Kilian). Le nom de saint Kilian (mort en 689),
en Écosse. Saint Kevin est un saint irlandais,
ancien évêque de Wurzbourg, a connu autre-
qui vécut d’abord comme ermite. La légende
fois une grande vogue en Franconie. Kilian ou
dit qu’il resta sept ans durant les bras en
Killian est très à la mode aujourd’hui.
croix, immobile et priant, et que les oiseaux
venaient faire leur nid dans ses mains ! Vers KILIANE v. Kilian
550, il fonda l’abbaye de Glendalough (la KILL v. Kilian
« vallée des deux lacs »), et y mourut en l’an KILLIAN v. Kilian
618. Après sa mort, l’abbaye devint un lieu de
KINGA v. Cunégonde
pèlerinage très réputé : ceux qui l’avaient visi-
tée sept fois pouvaient considérer avoir fait KIRSTEN v. Christian
l’équivalent du pélerinage à Rome. Ses ruines KIT v. Christophe
sont, aujourd’hui encore, un lieu de prome- KITTIE v. Catherine
nade très apprécié des Dublinois.
KLAAR v. Claire
La célèbre ballade irlandaise de Kevin Barry
évoque le souvenir d’un jeune garçon qui, lors KLAASINA v. Nicolas
de la révolte nationale et populaire de Pâques KLARA v. Claire
1916, sacrifia sa vie en attirant sur lui l’atten- KLÄRES v. Hilaire
tion des soldats anglais, permettant ainsi aux
KLASIE v. Nicolas
chefs de l’insurrection de se mettre en lieu sûr.
Le diminutif Kevan est surtout porté en Écosse. KLAUDIA v. Claude
Le prénom Kevin, porté notamment par les KLAUS v. Nicolas
acteurs Kevin McCarthy et Kevin Kostner, a fait KLAVDEI v. Claude
l’objet d’un formidable engouement en France
KLAVDI v. Claude
dans les années 1990, en particulier dans le
Nord. Il reste aujourd’hui très à la mode. KLAVDIA v. Claude

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Kléber Dictionnaire des prénoms

KLÉBER KOLAIG v. Nicolas


KOLOMAN v. Kilian
F. A. :
Klébert, Kléberte.
O. : du nom du général français Kléber. KONAN v. Conan

Né à Strasbourg en 1753, Jean-Baptiste KONEKE v. Cunégonde

Kléber se distingua à Fleurus et fut placé à KONRADA v. Conrad


la tête de l’armée du Rhin. Remplaçant de KONSTANTIN v. Constant
Bonaparte pendant la campagne d’Égypte, il KONSTANTSIA v. Constant
fut assassiné le 14 juin 1800 par un fanati- KONSTANZE v. Constant
que ismaélien. Sa popularité valut à son nom
KOOT v. Jacques
(comme à ceux de Joubert, de Hoche et de
KORA v. Cora
Marceau) de devenir un prénom. Le nom
Kléber («  maçon  », en dialecte alsacien) se KORD v. Conrad

rattache à la racine indo-européenne gel-, KORL v. Charles


« enduit, colle » (cf. les mots français « glu », KOTIE v. Jacques
«  agglutiner  », etc.). Il est encore attesté KOUIG v. Jacques
aujourd’hui dans le Nord et dans l’Est. KRISPIJN v. Crespin
KLÉBERT v. Kléber KRISPIN v. Crespin
KLÉBERTE v. Kléber KRISTIAN v. Christian
KLEISKE v. Nicolas KRISTIANE v. Christian
KLEMENS v. Clément KRISTINA v. Christian
KLEMENTINE v. Clément KRISTINE v. Christian
KLEOPATRA v. Cléopâtre KRISTOF v. Christophe
KLIMKA v. Clément KRISTOFER v. Christophe
KLINKA v. Clément KRISTOFOR v. Christophe
KLOSE v. Nicolas KUBA v. Jacques
KLOTAR v. Lothaire KUNDEL v. Cunégonde
KLOTHILDE v. Clothilde KUNEKE v. Cunégonde
KNUD v. Canut KUNI v. Cunégonde
KNUT v. Canut KUNIGUNDE v. Cunégonde
KÖB v. Jacques KUNISSA v. Cunégonde
KOBA v. Jacques KÜNNE v. Cunégonde
KOBES v. Jacques KUNNI v. Cunégonde
KÖBES v. Jacques KUNO v. Conrad
KOBUS v. Jacques KUNSELA v. Cunégonde
KOEEB v. Jacques KUNZ v. Conrad
KOENRAAD v. Conrad KURGA v. Lycurgue
KOERT v. Conrad KURT v. Conrad
KOERTSJE v. Conrad KUTRUN v. Gudrun
KOHN v. Conrad KWINT v. Quentin
KOINT v. Quentin KYNTHIA v. Cynthia
KOLA v. Nicolas KYRILL v. Cyrille

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LA STELLA v. Estelle
L LAETITIA
LABHAOISE v. Louis F. A. :
Laëtitia, Létitia, Leticia, Letice,
Lettice, Letizia, Lätizia, Lätitia,
LABHRAS v. Laurent Letty, Leta, Tish, Lettie, Tizia, Titia,
Laetus, Liède, Lié, Leto, Laetizia,
LABHRUINN v. Laurent
Levenez.
O. : du latin laetitia, « joie, allégresse ».
LADEWIG v. Louis
Ce nom a le même sens qu’Euphrosyne ou
Euphrasie. Considéré jusqu’à une période
LADISLAS récente comme un prénom spécifiquement
F. A. :V
 ladislas, Wladislas, Waldislaw, corse, Laetitia fut assez courant au Moyen
Wladislaus, Zdislaw, Làszlo. Âge sous la forme masculine Lece (avec le
O. : d
 u slave vladi, « puissance, pouvoir », et diminutif Lecelin). Il fut également fréquent
slaw, « gloire, renommée ». en Angleterre entre le XIIe et le XVIIe siècles.
Les formes les plus courantes étaient alors
Saint Ladislas Ier (1077-1095), roi de Lettice, Letyce, Letice et Lettie. On trouvait
Hongrie, fut le fondateur de l’évêché de aussi la forme française Lece, relatinisée en
Zagreb. Ladislas Jagellon (v. 1348-1434), roi Lecia. La femme du comte d’Essex, qui fut
de Pologne et grand-duc de Lituanie, vain- le favori de la reine Elizabeth Ire, s’appelait
quit les chevaliers Teutoniques à Grünwald- Lettice Knollys. Sorti de l’usage au XVIIIe siè-
Tannenberg (1410). Il fonda la célèbre cle, Lettice est revenu récemment en vogue
Université jagellonne de Varsovie, où l’as- en Angleterre, ainsi que l’abréviatif Letty. Les
tronome allemand Copernic fit ses études. noms de famille anglais Lettice, Lett, Letts,
Ladislas le Magnanime, roi de Naples, s’em- Letson, voire Leesons, ont la même origine.
para de Rome en 1408. Il n’existe pas de sainte Laetitia  : la fête
Comme prénom, Ladislas est assez rare en du 18 août, que l’on indique parfois, est un
France. La forme Wladislas, plus proche du simple renvoi à Notre-Dame de Liesse (mot
nom d’origine, est encore moins répandue. dérivé également du latin laetitia), que l’on
célèbre ce jour-là dans l’Aisne, à Soissons. Il y
LAELIA v. Lélia eut en revanche un évêque chrétien d’Afrique

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Lambert Dictionnaire des prénoms

nommé Laetus, qui aurait été tué vers 484 sur LAMBERTE v. Lambert
l’ordre du roi arien Huneric. LAMBERTO v. Lambert
En Corse, Laetitia doit sa popularité à la mère
LAMBERTUS v. Lambert
de Napoléon, Marie Letizia Ramolino, née
en 1750, morte à Rome en 1836. Depuis les LAMBRECHT v. Lambert
années 1980 et 1990, ce prénom se répand à LAMME v. Lambert
nouveau sur l’ensemble du territoire français.
LÄMMLE v. Lambert
LAËTITIA v. Laetitia
LAMPE v. Lambert
LAETIZIA v. Laetitia LAMPRECHT v. Lambert
LAETUS v. Laetitia LANA v. Hélène
LAILA v. Leïla LANCE v. Lancelot

LAJOS v. Louis LANCELIN v. Lancelot

LALENSIA v. Valentin LANCELLOTTO v. Lancelot

LALLIE v. Eulalie
LANCELOT (21 avril)
LAMB v. Lambert
F. A. :
Lanzelot, Lancelote, Launcelot,
LAMBE v. Lambert Lancelyn, Lancelin, Lance, Launce,
Lancellotto.
LAMBERT (17 septembre) O. : du german. lanzo ou landa, « terre ».

F. A. :Landbert, Lamberto, Lamberte, Ce prénom semble résulter d’une franci-


Lamberta, Lamb, Lambrecht, Lanzo, sation en -el-ot du nom de Lance, lui-même
Lanza, Lampe, Lamme, Lambe, rattaché à un mot germanique commun ayant
Lambertus, Lamprecht, Lanz, pour racine landa. Néanmoins, on a aussi
Lämmle, Lando. allégué une dérivation à partir du nom de
O. : d
 u german, land, « pays », et bert, la «  lance  », voire à partir du vieux-français
« brillant ». «  l’ancelle  » (cf. le latin ancillus et le fran-
çais «  ancillaire  »), signifiant «  serviteur  ».
Ce prénom, courant jusqu’au début du XXe En Angleterre, les formes Lance, Lancelot et
siècle, survit aujourd’hui dans de nombreux Lancelin sont communes à partir du XIIIe siè-
noms de famille  : Lambert, Lamberty (dans cle. Seule la seconde s’est perpétuée, en raison
le Midi), Lambertin, Lambertot, Lamblot, de l’immense popularité du célèbre Lancelot
Lambrey (l’astronome, philosophe et mathé- du Lac. Ce personnage, qui n’apparaît pas
maticien Jean Henri Lambert, mort à Berlin dans les premières versions celtiques des
en 1777, l’acteur Christophe Lambert, etc.). récits de la Table Ronde, semble avoir été créé
Évêque de Maëstricht-Tongres vers 670, saint au XIIe siècle par Chrétien de Troyes.
Lambert appuya la cause de la Burgondie Élevé par la fée Viviane, Lancelot s’éprend
contre Ebroïn, maire du palais de Neustrie. de Guenièvre, épouse du roi Arthur, et subit
Ayant condamné la liaison de Pépin de pour elle toutes sortes d’épreuves contées dans
Herstal (père de Charles Martel) avec la sœur Lancelot ou le Chevalier à la charrette (v. 1168).
d’un certain Dodon, celui-ci le fit assassiner En Grande-Bretagne, le nom de Lancelot, par-
en septembre 705. ticulièrement fréquent dans le nord du pays, a
LAMBERTA v. Lambert surtout été porté par des paysans. En France,

282

Guide des prénoms3.indd 282 19/02/09 10:58:10


d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Larissa

il a parfois été confondu avec Ancel et ses que français, fut l’un des promoteurs de la
diminutifs Ancelin et Ancelot. lutte contre la dénatalité.
Ce prénom fut porté par Lancelot Andrewes, LANRENE v. Laurent
évêque de Winchester sous le règne de
LANTY v. Laurent
James  Ier, par le paysagiste Lancelot Brown,
le vulgarisateur scientifique Lancelot Hogben LANZ v. Lambert
et l’acteur Lance Fuller. Dans Le marchand LANZA v. Lambert
de Venise de Shakespeare, le valet Launcelot
LANZELOT v. Lancelot
Gobbio abandonne Shylock, son maître juif,
pour passer au service du chrétien Bassanio. LANZO v. Lambert
Dans The Two Gentlemen of Verona, également LARA v. Larissa
de Shakespeare, Launce est le nom du servi-
LARIOCHA v. Hilaire
teur de Protée. L’un des « messieurs » de l’ab-
baye de Port-Royal, Dom Claude Lancelot, est
l’auteur d’une Grammaire générale et raisonnée, LARISSA  (26 mars)
dite Grammaire de Port-Royal (1660). F. A. : Lavrissa, Larisse, Lavri, Issa, Lara.
LANCELOTE v. Lancelot O. : du grec Larisa, nom de lieu.
LANCELYN v. Lancelot Larisa (ou Lárissa, « citadelle ») fut le nom
LANDBERT v. Lambert
de deux villes de l’Antiquité, l’une située en
Thessalie, l’autre en Asie Mineure. Comme
LANDER v. Léandre
prénom, Larissa fut surtout employé dans
LANDERIC v. Landry l’Église d’Orient. Il reste d’un usage fréquent
LANDERICH v. Landry en Russie. Larissa est aussi le nom de l’un des
satellites de la planète Neptune.
LANDO v. Lambert
LARISSE v. Larissa
LANDRI v. Landry
LARRANCE v. Laurent
LANDRU v. Landry
LARRY v. Laurent

LARS v. Laurent
LANDRY  (10 juin)
LÀSZLO v. Ladislas
F. A. :Landri, Landerich, Landeric, Landru.
LÄTITIA v. Laetitia
O. : d
 u german. land, « pays », et ric,
« puissant ». LÄTIZIA v. Laetitia

LAUERS v. Laurent
Utilisé en France au Moyen Âge, ce prénom
est tombé en désuétude depuis déjà long- LAUNCE v. Lancelot
temps (mais il n’est pas exclu qu’il revienne LAUNCELOT v. Lancelot
dans l’usage). Le nom de famille Landry reste
LAURA v. Laurent
en revanche fréquent. Dans la seconde moitié
du VIe siècle, un nommé Landri fut l’amant LAUREANO v. Laurent
de la reine Frédégonde, dont il finit par tuer LAURÉAT v. Laurent
l’époux, le roi de Neustrie Chilpéric. Maire du LAUREEN v. Lorraine et Laurent
palais sous Clotaire II, il lutta ensuite contre
Childebert, roi d’Austrasie. Adolphe Landry LAUREL v. Laurent

(1874-1954), économiste et homme politi- LAURENA v. Laurent

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Laurent Dictionnaire des prénoms

LAURENE v. Lorraine Magnifique, protecteur de Michel-Ange, dont


LAURENCE v. Laurent le pape Sixte IV fit assassiner le frère Julien,
incarna à Florence l’idéal de la Renaissance.
LAURENS v. Laurent
Michel-Ange fit lui-même bâtir dans le cou-
vent San Lorenzo, d’où elle tire son nom, la
LAURENT/LAURE (10 août) célèbre Bibliothèque laurentienne, destinée à
F. A. :
Laura, Laurence, Laurentin, accueillir les collections des Médicis.
Laurentine, Laurette, Laurie, En Allemagne, la forme Lorenz, avec son
Lauriane, Laurianne, Lori, Lorrie, diminutif Lenz, est entrée dans de nombreu-
Laureen, Laurel, Lanrene, Laurena, ses locutions populaires. Au Canada, le fleuve
Lanty, Lora, Loren, Loretta, Loritta, Saint-Laurent doit son nom au fait d’avoir
Lorna, Lorenza, Lorenzo, Laurens, été découvert le jour de la fête de ce saint, le
Lawrence, Larry, Lawry, Lorin, 10 août. En Angleterre, le nom Laurence (ou
Larrance, Lawrance, Lorenz, Lawrence) est attesté dans le Domesday Book,
Laurenz, Lauritz, Lars, Labhras, et on le retrouve aussi chez Shakespeare.
Labhruinn, Lorinda, Louwra, Lavra, Il a également été utilisé comme nom de
Lavria, Lavr, Oretta, Laureano, famille (le poète et romancier David Herbert
Lauridas, Lauréat, Lortz, Lewerentz, Lawrence, auteur du Serpent à plumes et de
Löhr, Löns, Lavrenti, Louwine, L’amant de Lady Chatterley, l’officier et écrivain
Renske, Lauers, Lourens, Rienzo, Thomas Edward Lawrence, dit «  Lawrence
Renzo, Zenzo, Lencho, Lorans. d’Arabie  », l’éthologiste Konrad Lorenz). La
O. : du latin laurus, « laurier ». forme suédoise Lars résulte d’une évolution
par l’intermédiaire de Laurens et Lares. Lanty
Dans l’antiquité grecque, le laurier était un est un abréviatif typiquement irlandais. Dans
arbre consacré à Apollon, dont les feuilles, plusieurs pays d’Europe, on appelle « larmes
tressées en couronnes, récompensaient les de saint Laurent » les pluies d’étoiles filantes
vainqueurs des compétitions. Aux premiers que l’on peut observer en été.
siècles de notre ère, les noms de Laura et sur-
tout de Laurenius prirent une teinte mystique LAURENTIN v. Laurent

et furent perçus comme signifiant « couronné LAURENTINE v. Laurent


[par Dieu] ». Saint Laurent, martyrisé en 258, LAURENZ v. Laurent
passe pour avoir été proprement rôti sur un
LAURETTE v. Laurent
gril, ce qui a fait de lui le patron des cuisiniers
et des traiteurs. Son culte fut extrêmement vif LAURIANE v. Laurent
au Moyen Âge et contribua à populariser son LAURIANNE v. Laurent
nom dans tous les pays d’Europe. En France,
LAURIDAS v. Laurent
celui-ci se classe encore aujourd’hui, avec ses
dérivés, au 10e rang des noms de famille issus LAURIE v. Laurent
d’un ancien nom de baptême (l’écrivain Jacques LAURITZ v. Laurent
Laurent, auteur des Corps tranquilles, le peintre
LAUX v. Luc
Marie Laurencin, le sculpteur Henri Laurens,
l’actrice québécoise Carole Laure, etc.). LAVR v. Laurent
En Italie, Laure fut une dame provençale, LAVRA v. Laurent
probablement Laure de Noves, que Pétrarque
LAVRENTI v. Laurent
a immortalisée dans son Canzoniere. Au
XVe siècle, Laurent Ier de Médicis, dit le LAVRI v. Larissa

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Léandre

LAVRIA v. Laurent comme première femme à Jacob (Gen. 29,16).


LAVRISSA v. Larissa Ce nom a pu se confondre à Rome avec
celui de Léa, que l’on trouve, avec le sens de
LAWRANCE v. Laurent
« lionne », chez Lucrèce, Ovide et Virgile. Il a
LAWRENCE v. Laurent
aussi pu servir, par la suite, d’abréviatifs pour
LAWRY v. Laurent des prénoms comme Héléna, Léocadia, etc.
Léa connaît aujourd’hui en France une vogue
LAZARE (23 février, 29 juillet, 17 décembre) extraordinaire. Mis à la mode dès les années
1980, il vient en tête des prénoms féminins
F. A. :
Lazarus, Lazzari, Lazaro, Eléazar,
les plus attribués depuis 1997.
Eliezer.
O. : de l’hébreu ‘El’azar, « Dieu a secouru ». LEAH v. Léa

Ami de Marthe et de Marie, saint Lazare, LÉAND v. Léandre


dans l’évangile selon saint Jean (11,1-44), est LEANDER v. Léandre
ressuscité par Jésus alors qu’il était déjà en
LEANDRA v. Léandre
putréfaction. Une légende fait de lui un évê-
que de l’île de Chypre. Une autre, plus tenace,
prétend même qu’il fut évêque de Marseille. LéANDRE  (27 février)
Au Moyen Âge, ce personnage fut constam- F. A. :Leander, Leandro, Leandra, Léand,
ment confondu avec le « pauvre Lazare » de Léandri.
la parabole du mauvais riche (Luc 16,19- O. : du grec leandros, « homme de son
31), d’où le sens de «  mendiant  », puis de peuple » (étymologie controversée).
« voleur » donné au mot « ladre » (dérivé du
latin ecclésiastique Lazarus). La congrégation Dans la Grèce ancienne, Léandros fut un
des Pères de la Mission, fondée en 1633 par nom assez répandu. On le trouve notamment
saint Vincent de Paul, s’installa d’abord au dans le poème de Musée, Héro et Léandre. Au
prieuré Saint-Lazare, d’où le nom de « lazaris- XVIIe siècle, il fut remis à la mode par les tra-
tes » donné à ses membres. Un « lazaret » (de gédies de Corneille et de Racine. Frère aîné de
l’italien lazzaro) désignait autrefois une lépro- saint Isidore, saint Léandre (v. 548-596), né à
serie ou, plus généralement, un établissement Cartagène, fut évêque de Séville. Il convertit
de mise en quarantaine. On le retrouve de nos au catholicisme le roi wisigoth Herménégild
jours comme désignation d’un certain nom- (dont il conseilla aussi le frère, Reccarède),
bre de lieux-dits dans le sud-est de la France organisa l’Eglise hispano-wisigothique et
(la grotte du Lazaret à Nice). Comme prénom, réunit le concile de Tolède en 589. Son rôle
Lazare semble avoir été rarement porté. en Espagne a parfois été comparé à celui de
saint Rémi chez les Francs. Léandri reste un
LAZARO v. Lazare
nom de famille très courant en Corse et dans
LAZARUS v. Lazare le Midi.
LAZZARI v. Lazare
LÉANDRI v. Léandre

LEANDRO v. Léandre
LéA  (22 mars)
LEÂO v. Léon
F. A. :
Lia, Leah, Liah.
O. : de l’hébreu lé’ah, « vache sauvage ». LEBOLD v. Léopold

LEDAD v. Soledad
Dans la Bible, Léa, fille de Laban et sœur
aînée de Rachel, est imposée par la ruse LEDERWYNTSJE v. Ludivine

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Leif Dictionnaire des prénoms

LEDEWINA v. Ludivine ancienne représentante de l’Autorité pales-


LEDWINE v. Ludivine tinienne à Paris). Cette réputation n’est
d’ailleurs pas entièrement fausse, car Leïla,
LEE v. Léon et Stanley
quoique d’origine hébraïque, n’est pas un pré-
LEEN v. Hélène nom biblique. On le trouve en revanche dans
LEENT v. Léonard un célèbre conte persan, Leilah et Majnoun,
dont l’histoire tient chez les Arabes une place
LEENTTJIE v. Hélène
assez analogue à celle de Psyché et Cupidon
LEF v. Leif chez les Grecs. Byron l’utilisa également dans
LEFFE v. Leif l’un de ses plus longs poèmes, The Giaour,
LÉGER v. Ludger et sa résonance orientale assura sa vogue en
Angleterre au XIXe siècle.
LEHAR v. Léonard
En raison de la proximité des formes, Leïla
LEHRD v. Léonard ne doit pas être confondu avec Lelia, abrévia-
LEI v. Léon tif de Cleelia (Clélie), Lily, abréviatif de Lilian
en Angleterre, Lilla ou Lillah, diminutifs d’Éli-
LEIBOLD v. Léopold
sabeth, Lela, diminutif populaire espagnol
d’Alita (contraction d’Adelita ou d’Adelina),
LEIF Laïla, prénom finno-lapon rattaché à Aila,
F. A. : Leffe, Lef. Layla, prénom swahili, ou Leilani, prénom
O. : d
 u german. leiba, « qu’on laisse derrière hawaïen signifiant « enfant du ciel ».
soi, descendant, fils ». LEILAH v. Leïla

Ce nom d’origine norvégienne semble avoir LEIN v. Ghislain


été employé en Scandinavie depuis les temps LEINDEL v. Léonard
les plus reculés. Leif Eriksson (mort en 1025),
LEINHARD v. Léonard
fils d’Erik le Rouge, installa vers 999 plusieurs
colonies vikings sur les côtes de l’Amérique LEINKJE v. Ghislain
du Nord, dans un territoire qu’il dénomma LEINTJE v. Ghislain
Vinland et qu’on a longtemps identifié à l’ac-
LEJA v. Laetitia
tuelle Nouvelle-Angleterre. Les restes de ces
établissements vikings ont été retrouvés sur LELA v. Leïla
le site de L’Anse-aux-Meadows. L’un des frè- LELI v. Lélia
res de Leif Eriksson, Thorwald, fut tué par les
Indiens.
LÉLIA
LEIJN v. Ghislain
F. A. : Lélio, Lélie, Léliane, Leli, Laelia.
O. : du grec làlos, « parlant » (par
LEÏLA
l’intermédiaire du nom d’une gens
F. A. :Lela, Laila, Leilah, Lila. romaine).
O. : d
 e l’hébreu leila, « [née pendant la]
Laelia (masculin Laelius) était à Rome le
nuit ».
nom d’une vieille famille patricienne. Quand
Comme Esther, le nom de Leïla vient de il n’est pas à rattacher à Liliane, ce nom
l’hébreu par l’intermédiaire du persan, d’où représente la forme féminine du prénom ita-
sa réputation de nom arabe (cf. Léïla Chahib, lien Lelio. Une Lélia est mentionnée en 863,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Léon

en Allemagne, dans le Codex diplomaticus LéON/LéONE (12 juin, 3 et 17 juillet, 10


Fuldensis. Dans la comédie italienne, Lelio novembre)
incarne le type classique de l’amoureux transi.
F. A. :
Leo, Léo, Leone, Léontine, Léontyne,
Un roman autobiographique de George Sand
Léontin, Léonce, Lénonie, Lee,
s’intitule Lélia (1833).
Leonila, Leonilla, Léonille, Nilla,
LÉLIANE v. Lélia Leonina, Léonine, Lonni, Leona,
LÉLIE v. Lélia Leonia, Lionia, Lev, Levounia, Leons,
Leâo, Lei, Leon.
LÉLIO v. Lélia
O. : du latin leo, « lion ».
LELL v. Olivier
Déjà fréquent dans les inscriptions latines
LEN v. Léonard
des premiers siècles, le nom de Léon fut porté
LENA v. Hélène par six empereurs de Constantinople et treize
LENAÏC v. Hélène papes. Léon III couronna Charlemagne empe-
reur en 800. Léon IX (1002-1054) lutta en
LENCHEN v. Hélène
Italie du Sud contre les Normands de Robert
LENCHO v. Laurent Guiscard. Sous le pontificat de Léon  IX
LENDEL v. Léonard (1002-1054), l’Église catholique et l’Église
grecque se séparèrent définitivement. Les thè-
LENI v. Hélène
ses de Luther furent condamnées par Léon X,
LENNARD v. Léonard au moyen de la bulle Exsurge, domine (1520).
LENNART v. Léonard Léon XIII publia l’encyclique Rerum novarum
LENNTJIE v. Hélène en 1891.
Au Moyen Âge, notamment en Angleterre,
LENONIE v. Léon
Léon fut un nom surtout porté par les Juifs, par
LENORE v. Éléonore analogie avec Lévi (de la même façon qu’Isi-
LEO v. Léon et Léopold dore fut employé comme substitut d’Isaac,
Bernard comme substitut de Benjamin, etc.).
LÉOCADIA v. Léocadie
L’abréviatif Lee est surtout courant aux États-
Unis. La forme Lennox n’est pas un diminutif
LÉOCADIE  (9 décembre) de Léon, mais un ancien nom de lieu anglo-
F. A. : Léocadia, Leokadia. saxon. En France, ce prénom fut notamment
O. : d
 u grec leukas, « blanc, de couleur porté par Léon Bourgeois, qui fut au début
blanche » (étymologie controversée). du XXe siècle le théoricien du solidarisme, le
polémiste royaliste Léon Daudet, le politicien
Vénérée depuis le VIIe siècle, sainte Léocadie
socialiste Léon Blum, etc. Le nord-est de la
est la patronne de la ville de Tolède. Plusieurs
Bretagne s’appelle le Léon, ce qui est égale-
conciles ibériques se tinrent dans la basilique
ment le cas d’une région espagnole, d’une ville
qui lui a été dédiée. En France, son nom fut
du Mexique central et de la deuxième ville du
assez commun au XIXe siècle, surtout dans les
Nicaragua. En France, la forme Leo ou Léo
milieux populaires.
(qui peut être aussi un abréviatif de Léonard,
LEODEBALD v. Léopold Léopold, etc.) est très à la mode aujourd’hui.
LEOFWIN v. Ludivine LEON v. Léon
LÉOGAIRE v. Ludger LEONE v. Léon
LEOKADIA v. Léocadie LEONA v. Léon

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Léonard Dictionnaire des prénoms

LéONARD (6 novembre) LÉONILLE v. Léon


LEONILO v. Lionel
F. A. :Leonhard, Leonerd, Lennard,
Lennart, Len, Leonardo, Leonarda, LEONINA v. Léon
Leonarde, Leonharde, Leinhard, LÉONINE v. Léon
Linnert, Lienet, Lendel, Leindel, LEONORA v. Éléonore
Liert, Lernert, Lehar, Lehrd, Liénard,
LEONORE v. Éléonore
Lionardo, Leent.
O. : d
 u latin leo, « lion », et du german. hart, LEONS v. Léon
« fort ». LÉONTIN v. Léon
L’un des rares prénoms ayant étymologi- LÉONTINE v. Léon
quement une double origine (latine et ger- LÉONTYNE v. Léon
manique). Ermite en Limousin, sans doute
au début du VIe siècle, saint Léonard (ou
LÉOPOLD/LÉOPOLDINE(15 novembre)
Liénard) aurait eu Clovis pour parrain. Son
culte se répandit à partir du XIe siècle, notam- F. A. :Léo, Luitpold, Leupold, Leopoldo,
ment par l’intermédiaire des Croisés. Il est Leopolda, Leopoldino, Poldie,
devenu le patron des prisonniers. Le pèle- Lupold, Lebold, Liutbald, Luthald,
rinage de Saint-Léonard-de-Noblat (Haute- Leodebald, Leibold, Polde, Boldi,
Vienne) fut également très fréquenté. En Polte, Leppe, Leopolds.
Italie, le nom de Léonard a surtout bénéficié O. : du german. leut, « peuple, troupe », et
de la célébrité du peintre Léonard de Vinci bald, « audacieux ».
(mort en 1519). En Angleterre, plus de 150 Léopold III de Babenberg (1073-1136),
églises sont dédiées à saint Léonard, dont le margrave d’Autriche, grand-père de Frédéric
nom se retrouve en France dans plusieurs Barberousse, fut le fondateur de la ville de
noms de famille : Liénart, Lévenard, Lénard, Vienne. Très populaire en Autriche, dont il
Leynaert, Leonardi, etc. est depuis 1663 l’un des patrons, il fut cano-
LEONARDA v. Léonard nisé par l’église. Le nom de Léopold fut égale-
LEONARDE v. Léonard ment en vogue dans plusieurs autres familles
princières. Il pénétra en Belgique par l’inter-
LEONARDO v. Léonard
médiaire de la dynastie de Saxe-Cobourg,
LÉONCE v. Léon et fut porté par trois rois, dont Léopold III,
LEONEL v. Lionel qui abdiqua en 1951 en faveur de son fils
Baudouin. Léopoldville est l’ancien nom de
LEONELLO v. Lionel
la capitale de la République démocratique du
LEONERD v. Léonard Congo, Kinshasa. En Allemagne, la grande
LEONHARD v. Léonard esplanade de Nuremberg où se déroulaient les
parades du parti nazi se dénommait Luitpold
LEONHARDE v. Léonard
Arena. En Angleterre, le troisième fils de la
LEONIA v. Léon reine Victoria fut appelé Léopold (d’où le
LÉONIE v. Léon surnom Poldie). Léopoldine Hugo mourut
noyée en 1843, âgée de dix-neuf ans, quel-
LEONILA v. Léon
ques mois seulement après son mariage. Son
LEONILA v. Lionel père, Victor Hugo, consacra à sa mémoire de
LEONILLA v. Léon nombreux poèmes. Ce prénom fut également

288

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Leslie

porté par l’écrivain, académicien français et LETTA v. Aliette et Violette


premier président de la République sénéga- LETTICE v. Laetitia
laise Léopold Sédar Senghor.
LETTIE v. Laetitia
LEOPOLDA v. Léopold
LETTY v. Laetitia
LEOPOLDINO v. Léopold
LEU v. Loup
LEOPOLDO v. Léopold
LEUPOLD v. Léopold
LEOPOLDS v. Léopold
LEUTWIN v. Ludivine
LEORA v. Éléonore
LEV v. Léon
LEORE v. Éléonore
LEVENEZ v. Laetitia
LEPPE v. Léopold
LEVOUNIA v. Léon
LERNERT v. Léonard
LEW v. Louis
LESLEY v. Leslie
LEWERENTZ v. Laurent

LESLIE/LESLIE LEWIE v. Louis

LEWIS v. Louis
F. A. :Lesley.
O. : d
 u gaélique liosliath, « habitant de la LIA v. Eulalie et Léa
forteresse grise ». LIAH v. Léa
Leslie est un nom de lieu de l’Aberdeenshire, LIAM v. Guillaume
qui devint d’abord le nom d’un clan d’Écosse,
LIANA v. Liliane
puis fut utilisé comme prénom. Le poète
Robert Burns l’employa en 1780, dans un LIANE v. Iliane et Liliane
poème intitulé Bonnie Lesley. John Leslie ou LIANNA v. Liliane
Lesley (1526-1596), ambassadeur de Marie LIANNE v. Liliane
Stuart auprès d’Elizabeth Ire, écrivit une his-
LIBBY v. Élisabeth
toire de l’écosse et fut évêque de Coutances.
Très à la mode en Angleterre autour de 1920, LIDA v. Ludmilla
le prénom Leslie, attribué indifféremment LIDDY v. Lydie
aux garçons et aux filles, fut porté notam-
LIDI v. Lydie
ment par l’actrice Leslie Caron (Gigi, 1958),
les écrivains Leslie Howard et Leslie Banks, et LIDIA v. Lydie
l’auteur de romans policiers Leslie Charteris, LIDIJA v. Lydie
créateur du personnage de Simon Templar,
LIDIWINE v. Ludivine
dit « le Saint ».
LIDONIA v. Lydie
LETA v. Laeticia
LIDWINA v. Ludivine
LETHA v. Aliette
LIDWINE v. Ludivine
LETICE v. Laetitia
LIÉ v. Laetitia
LETICIA v. Laetitia
LIEB v. Godeliève
LÉTITIA v. Laetitia
LETIZIA v. Laetitia LIÈDE v. Laetitia

LETO v. Laetitia LIÉNARD v. Léonard

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Liliane Dictionnaire des prénoms

LIENET v. Léonard Eugène Schueller, est aujourd’hui la femme la


LIENGEN v. Hélène plus riche de France.
LIÉNOR v. Éléonore LILIAS v. Liliane

LIEPIE v. Godeliève LILLAH v. Élisabeth

LIERT v. Léonard LILLIAN v. Liliane

LIESGEN v. Élisabeth LILLIBET v. Élisabeth

LIEVE v. Godeliève LILLY v. Liliane

LIEVEKE v. Godeliève LILY v. Élisabeth et Liliane

LIJN v. Ghislain LILYAN v. Liliane

LIJNTJE v. Ghislain LIN v. Linda

LIKA v. Lydie LINCHEN v. Charles

LIL v. Liliane
LINDA  (28 août)
LILA v. Leïla
F. A. : Lynda, Lindy, Lin.
LILEAS v. Liliane
O. : du german. lindi, « serpent ».
LILI v. Liliane
Ce prénom fut extrêmement populaire
LILIAN v. Liliane
au XXe siècle dans les pays anglo-saxons.
LILIANA v. Liliane En 1940, il figurait parmi les noms de bap-
tême les plus fréquents en Angleterre. En
1958, il venait au 4e rang des prénoms fémi-
LILIANE (4 juillet)
nins en Écosse. Outre-Rhin, Linda est plus
F. A. :
Lilian, Lillian, Liane, Liana, Lianne, généralement perçu comme un diminutif de
Lianna, Lil, Lili, Lilly, Lily, Liliana, Belinda, Mathilda, Melinda, Dietlinde, etc. En
Lilyan, Lis, Lilias, Lileas. Espagne, le mot linda signifie « jolie, agréable,
O. : du latin lilium, « lis ». mignonne ».
Très fréquent en France vers 1950, le pré-
nom Liliane ne semble pas remonter au-delà LINDSAY/LINDSAY
du XIXe siècle. Il fut surtout employé dans les
F. A. :
Linsay, Lindsey, Linsey, Lyndsay,
pays anglo-saxons, où il se confondit parfois
Lyndsaye, Lyndsey, Lynsay, Lynsey.
avec des abréviatifs d’Elizabeth (par l’inter-
O. : ancien nom de lieu (sens inconnu).
médiaire de la forme Lilibet) et de Ziliola (ou
Zilia), ancienne forme italienne de Celia. Lilias Lindsay est le nom d’une ancienne et célè-
ou Lileas est un diminutif spécifiquement bre famille d’Écosse, ainsi que le patronyme
écossais. L’une des plus grandes actrices du des comtes de Crawford. Les plus ancien-
cinéma muet, Lillian Gish, tourna dans plu- nes mentions disent « de Lindsay » (ou « de
sieurs films de David Wark Griffith (Naissance Lindesay »). Il s’agit donc à l’origine d’un nom
d’une nation, 1914, Intolérance, 1916, Le lys de famille dérivé d’un nom de lieu. Peut-être
brisé, 1919). On la retrouva en 1955 dans La s’agit-il de Lindsey, dans le Lincolnshire.
nuit du chasseur, de Charles Laughton. Avec Toutefois, Randolph de Lindesay, neveu de
une fortune estimée à 12 milliards d’euros, Guillaume le Conquérant, passant pour avoir
Liliane Bettencourt, fille de l’économiste introduit ce nom outre-Manche, le topo-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Lionel

nyme d’origine pourrait être à rechercher en LIONELLA v. Lionel


Normandie. Le poète écossais David Lindsay LIONELLO v. Lionel
ou Lyndsay, également connu sous le nom de
LIONIA v. Léon
Lindsay of the Mount, fit ses débuts littérai-
res en 1528 avec des poèmes d’inspiration LIONNEL v. Lionel
médiévale et des satires dirigées contre la cour LIOVA v. Napoléon
et le clergé. Il mourut au Danemark en 1555.
LIPA v. Philippe
En Angleterre et en Écosse, ainsi qu’aux États-
Unis, Lindsay est un prénom attribué indiffé- LIPP v. Philippe
remment aux garçons et aux filles. LIPPERLE v. Philippe
LINDSEY v. Lindsay LIPPO v. Philippe
LINDY v. Linda LIPPUS v. Philippe
LINI v. Charles LIPS v. Philippe

LINNELL v. Lionel LIS v. Liliane

LINNERT v. Léonard LISA v. Elisabeth

LINOULIA v. Lydie LISBETH v. Élisabeth

LINSAY v. Lindsay LISE v. Elisabeth

LINSEY v. Lindsay LISELOTTE v. Élisabeth

LIOCHA v. Olga LISETTE v. Élisabeth

LIOGIER v. Ludger LISON v. Élisabeth

LIONARDO v. Léonard LISSA v. Mélisande et Melitta

LISSIBET v. Élisabeth
LIONEL (10 novembre)
LISSOUNIA v. Élisabeth
F. A. :
Linnell, Lyonell, Lionnel, Leonel, LITHA v. Aliette
Leonilo, Leonila, Lionella, Lionello,
LITHEA v. Aliette
Leonello.
O. : du latin leo, « lion ». LITTA v. Aliette

Lionel est à l’origine un prénom créé direc- LIUDGER v. Ludger


tement à partir du nom du lion. Au Moyen LIUDWINA v. Ludivine
Âge, on trouve d’ailleurs les formes «  lion- LIUSADH v. Louis et Luc
nel », « lionnet » et « lionneau » comme syno-
LIUSAIDH v. Luc
nymes de « lionceau ». En Angleterre, Lionel,
attesté dès le début du XIIIe siècle, se présente LIUTBALD v. Léopold
aussi sous la forme Leolin, notamment dans LIUTGER v. Ludger
les romans celtiques et leurs adaptations. Le
LIUTWIN v. Ludivine
second fils du roi Edward III se dénommait
Lionel. Ce nom fut également souvent porté LIVÈTE v. Livie
par des membres de la communauté juive LIVI v. Livie
anglaise. En France, Lionel tend aujourd’hui
LIVIA v. Livie
de plus en plus à remplacer Léon (l’ancien
Premier ministre socialiste Lionel Jospin). LIVIANE v. Livie

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Livie Dictionnaire des prénoms

LIVIE  (25 septembre, 12 novembre) LOBO v. Loup

LODEWIJK v. Louis
F. A. :Livi, Livia, Lyvia, Livius, Livio,
Liviane, Livin, Livète. LODI v. Élodie
O. : d
 u latin lividus, « pâle, gris, livide » LODIE v. Élodie
(étymologie controversée).
LODOVICO v. Louis
Ce nom fut beaucoup porté à Rome, mais
LOEIZ v. Louis
sa signification n’est pas très claire. Livia
Drusilla, née dans la gens Livia, fut l’épouse LOEIZA v. Louis
d’Auguste et la mère de Tibère et de Drusus. LOEKI v. Louis
Le tribun du peuple Marcus Livius Drusus, au
LOELOE v. Louis
IIe siècle, s’opposa violemment aux Gracques.
Livius Andronicus (IIIe siècle av. notre ère) LOGERTSJE v. Ludger
est le plus ancien poète latin connu. Né à LOGIER v. Ludger
Padoue, l’historien romain Tite-Live fit de sa
LÖHR v. Laurent
Germanie et de ses chroniques historiques de
véritables monuments littéraires et patrioti- LOÏC v. Louis
ques. Saint Livin (Livinus) fut évêque à Gand, LOIG v. Louis
tandis que sainte Livète est surtout honorée
LOIS v. Louis
dans le Limousin.
En Italie, le nom de famille Livi (illustré LOÏS v. Louis
par l’acteur et chanteur Ivo Livi, plus connu LOÏSE v. Louis
sous le nom d’Yves Montand) est particulière-
LOLA v. Charles, Dolorès et Violette
ment fréquent dans la communauté juive, en
raison de sa proximité avec Lévi ou Lévy. En LOLAN v. Violette
Allemagne, Livia est fréquemment un diminu- LOLETA v. Charles
tif d’Olivia. Le prénom norvégien Liv (porté
par l’actrice Liv Ullman), du vieil-islandais hilf LOLITA v. Charles et Dolores

«  arme, protection  », a souvent été associé, LONNI v. Léon


par contagion, à liv, « vie » (allemand Leben, LÖNS v. Laurent
anglais life). Le nom de la Livonie, donné par
les Allemands aux régions côtières du nord LOOI v. Louis
de la Lituanie, tire son nom des Lives, qui en LOPE v. Loup
furent les premiers habitants (c’est pour ten-
LORA v. Eléonore et Laurent
ter de convertir le peuple live que l’évêque
Albert de Buxhövden, fondateur de Riga, créa LORAINE v. Lorraine
en 1202 l’ordre des chevaliers Porte-Glaive). LORANS v. Laurent
LIVIN v. Livie LORCHEN v. Éléonore

LIVIO v. Livie LORE v. Éléonore

LIVIUS v. Livie LOREN v. Laurent

LIZBETH v. Élisabeth LORENA v. Lorraine

LIZON v. Élisabeth LORÈNE v. Lorraine

LLUIS v. Louis LORENZ v. Laurent

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Lothaire

LORENZA v. Laurent dérable en Écosse, probablement en souvenir


LORENZO v. Laurent de Marie de Lorraine (1515-1560), mère de
Marie Ire Stuart, qui fut successivement reine
LORETTA v. Laurent
d’Écosse, puis reine de France. En 1958,
LORI v. Laurent Lorraine (ou Loraine) venait encore au 15e
LORIN v. Laurent rang des prénoms féminins écossais. Les for-
LORINDA v. Laurent mes Laurène, Loren et Lorena, que l’on trouve
fréquemment en Scandinavie et dans les pays
LORITTA v. Laurent
anglo-saxons, sont le plus souvent des déri-
LORLE v. Éléonore vés de Laurence ou de Laura. En Allemagne,
LORNA v. Laurent Lorraine est parfois considéré comme un
abréviatif de Laura ou du russe Larissa. Lorina
LORRAINE  (30 mai) est un abréviatif de Laurentia ; Lora et Lore,
des diminutifs d’Eléonore.
F. A. :
Lorena, Lorène, Laurène, Laureen, Comme noms de famille, on trouve Lorrain,
Loraine. Lorain et Lelorrain dans l’est, le nord et le
O. : du nom de la province de Lorraine. nord-ouest de la France, avec le sens évident
Berceau de la dynastie lotharingienne, la d’« originaire de Lorraine ». La forme Lorain,
région située entre la Meuse et le Rhin fut attri- avec un seul r, résulte d’une confusion avec le
buée en 843 à l’empereur Lothaire Ier, dont le patronyme Lorain, ancien surnom de sellier,
nom provient du germanique hlod, « illustre, qui évoque une courroie de cuir autrefois des-
célèbre », et hari, « armée » (v. notice). Elle tinée à maintenir la selle d’un cheval. Le pein-
prit alors le nom de Lothringen, signifiant tre, dessinateur et graveur français Claude
«  chez les gens de Lothaire  ». Ce nom, où Gellée, dit le Lorrain, naquit à Champagne,
l’on retrouve le dénominatif de filiation ger- dans les Vosges, en 1600. La forme Lorène,
manique ing-, fut transcrit en latin médiéval acceptée à l’état civil de Millau (Aveyron) le
sous la forme Lotharingia (Lotharingie), qui 18 décembre 1978, est aujourd’hui devenue
devint ensuite Lorraine. En 1048, la Lorraine courante. Laurène et Loreen ne sont pas rares
fut érigée en duché pour la maison des com- non plus.
tes de Metz, qui y régnèrent jusqu’en 1737. LORRIE v. Laurent
Pays germanique pendant la plus grande par- LORTZ v. Laurent
tie de son histoire, le duché de Lorraine, que
LOTAR v. Lothaire
Charles-Quint avait déclaré en 1532 « État
libre et non incorporable » (et qui fut menacé LOTHAIR v. Lothaire
par les Bourguignons à l’époque de Charles le
Téméraire), fut annexé au royaume de France LOTHAIRE (7 avril)
en 1766. À la veille de la Révolution, la
F. A. :Lothar, Lotar, Luther, Lutter, Lötter,
Lorraine avait cependant encore ses propres
Ludeke, Lüder, Lothair, Lotharius,
institutions, avec Nancy comme capitale.
Clotaire, Klotar, Clotario.
Le prénom Lorraine représente évidemment
O. : du german. hlod, « illustre, célèbre », et
le nom de la province, mais peut aussi dériver
hari, « armée ».
d’un ancien matronyme. Il a commencé à se
répandre dans toute la France à partir de 1920 Lothaire Ier (795-855), fils de Louis le
avec le retour de la Lorraine à la France. Dans Pieux, se vit imposer par ses frères le traité
les années 1940, il connut un succès consi- de Verdun (843), où il hérita de l’Italie, de la

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Louis Dictionnaire des prénoms

Bourgogne, de la Provence et des régions de Luigia, Luigina, Luisinha, Lüwisi,


l’est de la France, avec Aix-la-Chapelle pour Vikli, Viki, Vichy.
capitale. Son fils, Lothaire II, donna son nom O. : du german. hlod, « illustre, célèbre », et
à la Lotharingie, l’actuelle Lorraine (v. notice). wig, « combat, combattant ».
C’est sous le règne de l’empereur germanique
Le nom d’origine de Clovis (466-511),
Lothaire III de Supplinburg (v. 1060-1137)
fils de Childéric Ier, fondateur de la dynas-
que commença la querelle entre les Guelfes,
tie franque, était Chlodowig. Clovis II, fils
partisans du pape, et les Gibelins, partisans
de Dagobert Ier, signait encore lui-même
de l’empereur. Très répandu dans la noblesse
Chlodouius. À l’époque carolingienne, ce
franque, le nom de Lothaire fut remis à la
nom évolua en Hludouuivus ou Hlodovico
mode vers 1900. Sous la forme Lothar, il fut
qui, après disparition du h initial, aboutit
également employé aux États-Unis. Le nom
d’abord à Ludovic, puis par contraction à
du réformateur allemand Martin Luther
Louis. Dix-huit rois de France ont porté le
(1483-1546) est de même origine.
nom de Louis, qui se propagea au Moyen Âge
LOTHAR v. Lothaire dans toute l’Europe. Louis IX (1215-1270),
LOTHARIUS v. Lothaire fils de Blanche de Castille, fut canonisé sous
le nom de saint Louis. Le jour de sa solennité,
LOTTA v. Charles
le 25 août, fut longtemps fête nationale en
LOTTE v. Charles France. Les Français furent d’ailleurs souvent
LÖTTER v. Lothaire appelés les « fils de saint Louis ». Le « louis »
d’or doit son nom à Louis XIII, qui fit frapper
LOTTIE v. Charles
cette pièce de monnaie à son effigie.
LOTZ v. Louis Introduit en Angleterre par les Normands,
LOU v. Louis Louis fut rapidement transposé en Lewis par
l’intermédiaire de la forme médiévale Lowis.
LOUIE v. Louis
Chez Shakespeare, un Lodovico apparaît
dans Othello, un Lodowick dans Measure for
LOUIS/LOUISE(15 mars, 21 juin, 25 août) Measure. Lou et Lew sont des diminutifs fré-
F. A. : C
 lovis, Louison, Louisette, Ludovic, quents aux États-Unis. La Louisiane, ancienne
Loïc, Ludovique, Ludwig, Lewis, possession française d’Amérique du Nord, fut
Louie, Lou, Lewie, Aloysius, ainsi dénommée en l’honneur de Louis  XIV.
Aloys, Alabhaois, Aloisus, Luigi, L’influence française aux États-Unis se reflète
Lew, Lodovico, Luis, Lodewijk, encore dans le nom des villes de Saint Louis
Ludvig, Lugaidh, Luthais, Louisa, (Missouri) et de Louisville (Kentucky), et dans
Lu, Lulu, Aloisa, Aloisia, Eloïsa, la fréquence du prénom Louis (cf. le musicien
Eloïse, Aloysia, Loïse, Loyce, Louis Armstrong) qui, dans sa forme fran-
Lois, Ludwiga, Héloïse, Ludovika, çaise, reste plus courante outre-Atlantique
Liusadh, Labhaoise, Luisa, Clodwig, que la graphie anglicisée Lewis. En Écosse,
Clovisse, Lotz, Ludel, Lowik, Lajos, Ludovic a été employé comme substitut au
Luiz, Wigg, Wiggl, Wickel, Wickes, nom gaélique Maoldomhnaich, Lewis étant
Ludovico, Ladewig, Ludovicus, utilisé au Pays de Galles pour angliciser le gal-
Lozoïc, Loïs, Louiset, Loig, Lœiz, lois Llewelyn. Les patronymes anglais Lewis,
Lœiza, Zaig, Lu-deke, Luisito, Lluis, Lewisohn, Lewison, Lewse, dérivés de Louis,
Gigi, Alvise, Looi, Ludvik, Visen, furent souvent choisis par des Juifs installés
Lœlœ, Wiesie, Lœki, Wiesje, Luisita, en Angleterre, en raison de leur proximité

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Loup

avec Lévy. La ville de Saint-Louis du Sénégal LOUKAMA v. Luc


fut fondée en 1659 par des marins de Dieppe LOUKANIA v. Luc
qui se livraient à la traite des Noirs.
LOUKI v. Luc
La forme allemande Ludwig a connu outre-
Rhin un immense succès, dû en partie aux très LOUKIA v. Luc
nombreux princes, rois et empereurs qui por- LOUKIANA v. Luc
tèrent ce nom : l’empereur Louis Ier le Pieux,
LOUKIKA v. Luc
né en 778 à Chasseneuil-du-Poitou, Louis le
Germanique, qui signa le traité de Verdun, LOUKINA v. Luc
Louis l’Aveugle, qui fut roi de Provence et d’Ita- LOUKRETSIA v. Lucrèce
lie au IXe siècle, Louis Ier de Wittelsbach, roi
de Bavière, Louis II de Bavière, ami et mécène
de Richard Wagner, etc. Le féminin Louise fut
LOUP (29 juillet, 1er septembre)
aussi popularisé par diverses œuvres littérai- F. A. :Leu, Lubin, Lubine, Lubinus,
res, comme Luise (1783) de Johann Heinrich Lubinien, Lubinienne, Wolf, Lowell,
Voss, Kabale und Liebe (1784) de Friedrich Lovell, Lupo, Lope, Lubo, Lobo,
Schiller, etc. La forme Aloysius, surtout cou- Wilf, Ulf, Uffe, Wolfilo, Wölfel.
rante en Bavière (et à laquelle il faut égale- O. : du latin lupus, « loup », correspondant
ment rattacher le nom d’Héloïse), correspond au german. wolf, même sens.
à l’ancienne expression française « à Loys »,
Le nom de Lupus était très répandu à
c’est-à-dire « fils de Louis » (« appartenant à
Rome, où ce fut aussi le surnom de la gens
Loys »).
Rutilia. Le 15 février, la fête des Lupercalia,
En France, le sobriquet de « Marie-Louise »
dont les célébrants étaient les Luperques,
fut donné aux conscrits en 1814, en souve-
marquait la fin de l’hiver par une série de
nir de l’impératrice Marie-Louise d’Autriche,
traditions « sauvages » dont le sens ne nous
seconde femme de Napoléon. En Hongrie,
apparaît plus aujourd’hui très clairement,
la forme Lajos est toujours très employée. Le
mais qui semblent héritées de l’activité hou-
nom de Louis a notamment été porté par le
leuse des anciennes «  sociétés d’hommes  »
musicien Ludwig van Beethoven, l’écrivain
(Männerbünde) indo-européennes. La légende
Lewis Carroll (né Charles Lutwidge Dodgson),
des jumeaux Romulus et Remus associe éga-
le théoricien contre-révolutionnaire Louis de
lement les fondateurs de Rome à une louve,
Bonald, la « Vierge rouge » de la Commune
qui aurait été leur nourrice et en laquelle cer-
Louise Michel, le philosophe Louis Rougier,
tains auteurs ont vu une prostituée (le latin
l’écrivain et journaliste Louis Pauwels, etc.
lupa avait le double sens de «  louve  » et de
En France, où ce prénom était un peu passé
«  prostituée  », cf. le français «  lupanar  »).
de mode dans les années 1960, Louis fait
Saint Loup ou Leu, mort en 479, fut pris en
aujourd’hui un retour en force, de même que
otage par Attila, qu’il empêcha de détruire la
Loïs et Ludovic (tandis que l’on assiste à l’ap-
ville de Troyes. Un autre saint Loup fut au
parition du féminin Ludovique).
début du VIIe siècle le fondateur du monas-
LOUISA v. Louis tère Sainte-Colombe de Sens.
LOUISET v. Louis Au Moyen Âge, le nom de Loup fut souvent
une simple traduction du prénom germani-
LOUISETTE v. Louis
que Wolf (cf. Wolfgang, équivalent allemand
LOUISON v. Louis de «  Pas-de-loup  »). Après avoir survécu
LOUKA v. Luc quelque temps dans la forme composée Jean-

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Luc Dictionnaire des prénoms

Loup, il semble avoir aujourd’hui presque LUBINIEN v. Loup


complètement disparu. La forme Lubin résulte LUBINIENNE v. Loup
vraisemblablement d’une évolution bas-latine
LUBINUS v. Loup
de lupinus, diminutif de lupus. Saint Lubin
(Lubinus), évêque de Chartres au VIe siècle, LUBO v. Loup
est honoré dans cette région les 14 mars et
15 septembre. Comme noms de famille, on LUC/LUCE (7 janvier, 16 février,
trouve en France Lubineau et l’hypocoristi- 18 octobre, 13 décembre)
que Lubet. Il faut sans doute y ajouter le nom
F. A. :
Lucie, Lucien, Lucille, Lucienne,
de Lupin, porté par le célèbre personnage de
Maurice Leblanc, le «  gentleman cambrio- Lucia, Lucette, Lucile, Lucas,
leur » Arsène Lupin. En Angleterre, l’usage de Lucide, Luciole, Lucinien, Lucinde,
Lubin semble résulter d’une confusion avec Lucillien, Lucy, Lucyna, Liusaidh,
Leofwin, forme anglo-saxonne du prénom Lucetta, Lucinda, Lucilla, Lucius,
germanique Luitwin (v. Ludivine). Luke, Lucian, Luck, Luca, Lucio,
En Allemagne, Wolf reste aujourd’hui d’un Lukas, Lucais, Luciano, Luciana,
usage courant. Au IVe siècle, Wulfile ou Ulfila Lucida, Luz, Liusadh, Luighseach,
(« le petit loup ») traduisit la Bible à l’intention Louki, Loukama, Loutsi, Luzia,
des Goths, en utilisant une écriture, proche à Luzei, Luzie, Lützel, Lutzele,
la fois des caractères latins et des caractères Zeia, Zeiele, Loukia, Lucija, Lutz,
runiques, qui a donné naissance à l’écriture Luciniano, Loukina, Loukika,
« gotique ». Saint-Loup fut le pseudonyme de Loukiana, Loutsian, Lux, Laux,
l’écrivain Marc Augier. On connaît également Louka, Loukania, Lukass.
O. : du latin lux, « lumière ».
le photographe Jean-Loup Sieff, l’auteur à
succès Paul-Loup Sulitzer et l’astronaute Jean- À Rome, les noms de Lucius et de Lucia
Loup Chrétien, qui a participé à des missions étaient fréquemment attribués aux enfants nés
spatiales américaines et soviétiques. à l’aube. Lucina était aussi un des surnoms
LOURENS v. Laurent de Junon et de Diane. La fête des Lucaria,
dont nous ne savons presque rien, avait lieu
LOUTSI v. Luc
du 19 au 21 juillet. L’auteur satirique Caius
LOUTSIAN v. Luc Lucilius, ami de Scipion Émilien, était l’oncle
LOUWINE v. Laurent de Pompée. Le poète Quintus Lucilius Balbus
LOUWRA v. Laurent
fut l’un des disciples du stoïcien Panetius.
L’écrivain latin Lucain (Marcus Annaeus
LOVELL v. Loup
Lucanus) est l’auteur d’une œuvre considé-
LOWELL v. Loup rable, dont il ne nous reste que la Pharsale,
LOWIK v. Louis récit de la guerre entre César et Pompée. Au
IIe siècle de notre ère, l’écrivain satirique grec
LOYCE v. Louis
Lucien (Loukianos) de Samosate écrivit de
LOZOÏC v. Louis célèbres Dialogues des morts.
LU v. Louis C’est la même racine lux que l’on retrouve
dans le nom de Lucifer, étymologiquement
LÜPOLD v. Léopold
«  [l’ange qui] apporte la lumière  ». Dans la
LUBIN v. Loup Vulgate, ce nom traduit l’expression «  astre
LUBINE v. Loup brillant  » (Isaïe 14,12), qui semble avoir

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Lucrèce

d’abord désigné le roi de Babylone. Il fut LUCIA v. Luc


ensuite appliqué à l’étoile du matin (deuxième LUCIAN v. Luc
épître de Pierre, 1,19), puis au Christ, et à
LUCIANA v. Luc
partir du Moyen Âge à Satan. Au IVe siècle,
un célèbre évêque de Cagliari, en Sardaigne, LUCIANO v. Luc
porta le nom de Lucifer. Saint Luc, à qui la LUCIDA v. Luc
tradition attribue la paternité des Actes des
LUCIDE v. Luc
apôtres et celle du troisième évangile, est le
patron des médecins et des services de santé. LUCIE v. Luc
On l’identifie en général au compagnon de LUCIEN v. Luc
saint Paul cité dans l’épître aux Colossiens
LUCIENNE v. Luc
(4,14). Les noms de ce groupe connurent
une grande vogue dès les débuts du christia- LUCIJA v. Luc
nisme. Ils furent particulièrement fréquents LUCILE v. Luc
en France.
LUCILLA v. Luc
Le culte de Sainte Lucie, sainte semi-
LUCILLE v. Luc
légendaire qui aurait été martyrisée en Sicile
en 303, fut très vif au Moyen Âge. La tradition LUCILLIEN v. Luc
rapporte qu’elle se serait elle-même arraché les LUCINDA v. Luc
yeux pour les envoyer à son fiancé, ce qui lui
LUCINDE v. Luc
a valu d’être invoquée contre les maladies des
yeux ou pour « aveugler » les maris trompés. LUCINIANO v. Luc
En Scandinavie, le jour de la Sainte-Lucie, le LUCINIEN v. Luc
13 décembre, marque officiellement le début
LUCIO v. Luc
des fêtes de Noël et du solstice d’hiver. Au
sein des familles, les jeunes filles portent ce LUCIOLE v. Luc
jour-là une couronne de feuillages ornée de LUCIUS v. Luc
bougies. Cette tradition, toujours vivante,
LUCK v. Luc
a visiblement pris le relais d’une ancienne
festivité païenne de la lumière. Le nom de
Lucinde fut spécialement utilisé en France au LUCRÈCE (15 mars)
XVIIIe siècle. La forme Lucas eut beaucoup F. A. :Lucretia, Lucrezia, Lucrecia,
de succès en Allemagne, où Lucas Cranach Lukretia, Crezia, Loukretsia,
(1472-1553) fut l’un des peintres et graveurs Lucrecio, Lucrezio, Lucretius.
les plus réputés. Lucie est aujourd’hui très à O. : du latin Lucretius, nom d’une famille
la mode en France, de même que Lucas, qui romaine.
vient en tête des prénoms masculins les plus
attribués depuis 2001. À Rome, les membres de la gens Lucretia
prétendaient descendre des Luceres, l’une des
LUCA v. Luc trois tribus primitives (avec les Ramnes et les
LUCAIS v. Luc Titienses) dont la fusion donna naissance au
peuple romain, au lendemain d’une « guerre
LUCAS v. Luc
de fondation » qui trouve son correspondant
LUCETTA v. Luc chez les Germains dans la guerre des Ases et
LUCETTE v. Luc
des Vanes. Le nom des Luceres, que l’histoire

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Ludger Dictionnaire des prénoms

mythique des Romains présente comme des Ce nom germanique, qui apparaît dans la
spécialistes de la guerre commandés par un Chanson des Nibelungen, correspond au fran-
certain Lucumon, possède une résonance çais Logier, aujourd’hui sorti de l’usage, ainsi
étrusque, mais son sens exact nous échappe. qu’à Léger, qui survit surtout comme nom de
Le nom de Lucrèce fut porté notamment par famille (le peintre Fernand Léger, né en 1881
le poète latin Titus Lucretius Carus (Lucrèce), à Argentan). La forme la plus ancienne fut
auteur du De natura rerum, mort en 55 av. vraisemblablement Liutgar, abrégée plus tard
notre ère, et par l’épouse de Tarquin Collatin, en Leudgar ou Leutger. On trouve aussi la
femme dont la vertu est restée proverbiale et forme Leodegar, latinisée en Leodegarius.
qui fut célébrée par Shakespeare. Ce nom fut Saint Léger, évêque d’Autun, naquit en 616
remis en vogue à l’époque de la Renaissance, dans une famille aristocratique. Il fut élevé par
où il fut notamment illustré par Lucrèce son oncle Didon, évêque de Poitiers. Appelé
Borgia (1480-1519), dont l’histoire inspira un à la cour de Bathilde, régente du royaume de
drame à Victor Hugo (Lucrèce Borgia, 1833). Neustrie, pendant la minorité de Clotaire III,
Il ne fut pas rare non plus en Allemagne et en il jouit ensuite d’une certaine faveur auprès
Angleterre, en particulier dans le Lancashire. de Childéric II. Ce dernier finit toutefois par
Il semble aujourd’hui refaire son apparition. s’impatienter de ses remontrances et le relégua
LUCRECIA v. Lucrèce au monastère de Luxeuil, où il fut tué sur l’or-
dre du maire du palais Ebroïn. Son culte s’est
LUCRECIO v. Lucrèce
surtout développé dans la région d’Autun et
LUCRETIA v. Lucrèce de Poitiers. Saint Ludger (Ludgerus), né vers
LUCRETIUS v. Lucrèce 744, fut l’élève de Grégoire d’Utrecht. évan-
LUCREZIA v. Lucrèce
gélisateur des Frisons et des Saxons, il devint
le premier évêque de Münster, en Westphalie,
LUCREZIO v. Lucrèce
où son nom connut un certain succès (le
LUCURGA v. Lycurgue politicien allemand du XIXe siècle Ludger
LUCURGUE v. Lycurgue Westrick).
En France, le patronyme Léger reste très
LUCY v. Luc
répandu. La forme régionale Liogier (Légier)
LUCYNA v. Luc confirme son origine germanique, bien qu’un
LUDEKE v. Lothaire ancien surnom inspiré par l’adjectif « léger »
LU-DEKE v. Louis soit également attesté. Prix Nobel de littéra-
ture en 1960, le poète Alexis Léger est plus
LUDEL v. Louis
connu sous son pseudonyme de Saint-John
LÜDER v. Lothaire Perse.
LUDÉRIC v. Lydéric LUDGERUS v. Ludger
LUDERIK v. Lydéric
LUDÉRIQUE v. Lydéric LUDIVINE  (14 avril)
F. A. : Lidwine, Lidiwine, Lidwina,
LUDGER (26 mars, 2 octobre) Ledwine, Wine, Lutwin, Luitwin,
F. A. :Léger, Léogaire, Logier, Liudger, Leofwin, Ludwina, Liudwina,
Liutger, Ludsert, Ludgerus, Lydwin, Lydivine, Ledewina,
Lugertsje, Logertsje, Liogier. Liutwin, Ludwin, Ludwinus,
O. : du german. liut, « peuple », et ger, « lance ». Lutwinus, Leutwin, Lederwyntsje.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ludmilla

O. : d
 u german. liut, « peuple », et win, LUDWIGA v. Louis
« ami ». LUDWIN v. Ludivine
Sainte Ludivine (1380-1433), stigmatisée LUDWINA v. Ludivine
hollandaise, fut victime dans sa jeunesse d’un LUDWINUS v. Ludivine
accident de patins à glace qui la rendit graba-
taire toute sa vie durant. Son corps, difforme LUGAIDH v. Louis

et couvert d’ulcères, devint, paraît-il, très beau LUGERTSJE v. Ludger


après sa mort. Sa biographie, rédigée par le LUIGHSEACH v. Luc
prédicateur franciscain Jean Brugman, obtint
LUIGI v. Louis
une large audience à la fin du XVe siècle. Son
culte fut autorisé par l’archevêque de Malines LUIGIA v. Louis
en 1616. Le nom de Ludivine (ou Lidwine) LUIGINA v. Louis
paraît se répandre en France actuellement.
LUIS v. Louis
LUDMILA v. Ludmilla
LUISA v. Louis

LUISINHA v. Louis
LUDMILLA  (16 septembre)
LUISITA v. Louis
F. A. :Ludmille, Ludmila, Mila, Milena,
LUISITO v. Louis
Milina, Militza, Lida.
O. : d
 u vieux-slave ljudumilu, « aimé de son LUITPOLD v. Léopold
peuple ». LUITWIN v. Ludivine
Sainte Ludmilla, née en 859 en Lusace, fut LUIZ v. Louis
la grand-mère de saint Wenceslas. Sa belle-
LUKAS v. Luc
fille la fit assassiner en 921 (ou en 927). Elle
est aujourd’hui la patronne de la Bohême. LUKASS v. Luc

Le nom de Ludmilla, illustré par la danseuse LUKE v. Luc


Ludmilla Tcherina, n’a guère été porté en LUKRETIA v. Lucrèce
dehors de la Russie et des pays d’Europe cen-
LULU v. Louis
trale. La forme dérivée Milena est en revanche
plus commune. Milena Jesenska Pollak fut la LUPO v. Loup
traductrice des œuvres de Kafka. LUPOLD v. Léopold
LUDMILLE v. Ludmilla LÜPPO v. Philippe
LUDOVIC v. Louis LUSINA v. Mélusine
LUDOVICO v. Louis LUSINE v. Mélusine
LUDOVICUS v. Louis LUTHAIS v. Louis
LUDOVIKA v. Louis LUTHALD v. Léopold
LUDOVIQUE v. Louis LUTHER v. Lothaire
LUDSERT v. Ludger LUTTER v. Lothaire
LUDVIG v. Louis LUTWIN v. Ludivine
LUDVIK v. Louis LUTWINUS v. Ludivine
LUDWIG v. Louis LUTZ v. Luc

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Lycurgue Dictionnaire des prénoms

LÜTZEL v. Luc LYDÉRIC


LUTZELE v. Luc F. A. : Ludéric, Luderik, Lydérique,
LÜWISI v. Louis Ludérique.
O. : du vieil-haut allemand (h)lût (german.
LUX v. Luc hlod), « gloire, célébrité, renommée », et
LUZ v. Luc ric, « puissant ».

LUZEI v. Luc Le nom de Lydéric, porté au VIe siècle par


un prince franc, fils de Sigebert, est identique
LUZIA v. Luc
au nom gaulois Clotorix. Les formes ancien-
LUZIE v. Luc nes attestées sont Chlodérich, Chlodericus,
Hlodericus, Luttericus et Luderich. Fils de
LYCURGA v. Lycurgue
Salwart, prince de Dijon, Lydéric fut au début
du VIIe siècle le premier comte de Flandre.
LYCURGUE Surnommé « le Grand Forestier de Flandre »
par le roi Dagobert, il passe pour le fondateur
F. A. : Lucurgue, Lycurga, Lucurga, Kurga. des villes de Lille et d’Aire-sur-la-Lys, et aurait
O. : d
 u grec lukos, « loup », et eirgô, été assassiné par un dénommé Phinaert. Sa
« repousser ». légende, traduite du thiois (ou bas-allemand),
Il y eut dans l’antiquité grecque deux per- fut très répandue chez les Flamands à partir
sonnages nommés Lycurgue (Lukourgos). Le du XVIe siècle. Alexandre Dumas la remit en
premier, qui est aussi le plus connu, est le forme dans les Aventures de Lydéric (1841), en
fondateur semi-légendaire de la constitution y incorporant des épisodes de la Chanson des
de Sparte, dont Plutarque écrivit la biogra- Nibelungen. Lydéric est aujourd’hui devenu
phie. On ne sait pas grand-chose sur son exis- un «  géant  », que l’on promène à Lille tous
tence, qui a parfois même été mise en doute les ans sous la forme d’un gigantesque man-
(Lycurgue fut assimilé notamment à un avatar nequin d’osier.
de Zeus Lycaeus ou d’Apollon Lycius). Les En Allemagne, à l’exception précisément de
Spartiates faisaient de lui un fils du roi Agis, Lydéric, la plupart des noms commençant par
et le frère d’Echestrare. Roi de Lacédémone, il Lyd-, Lud- ou Lut- étaient anciennement des
créa l’organisation militaire spartiate et insti- noms en Luit- (comme Luither qui est devenu
tua l’assemblée du peuple (apolla), ainsi que Lüder, Luitger devenu Ludger, Luitbert
le conseil des Anciens (géronsia). Il interdit la devenu Ludbert, etc.), avec adjonction d’un
monnaie d’or et d’argent et jeta les bases d’un radical (liut ou liud) signifiant «  peuple  ».
mode austère d’éducation. Ces noms reçoivent souvent les diminutifs de
L’autre Lycurgue, fils de Lycophron, fut un Ludo, Lüder, Lüde, Lüderl ou Ludi. Les abré-
homme politique et orateur athénien, qui viatifs Lude, Ludeke, Lüdeke et Luideke sont
dirigea pendant douze ans, de 338 à 326 av. spécifiquement frisons.
notre ère, les finances de la ville d’Athènes.
Ami de Démosthène, il fit partie avec lui de LYDÉRIQUE v. Lydéric
l’opposition à Philippe de Macédoine. Remis
en honneur au moment de la Renaissance, le LYDIA v. Lydie
prénom Lycurgue fut surtout porté en France
pendant la période de la Révolution. LYDIANE v. Lydie

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Lydie

LYDIE (3 août) von Bacheracht, Lydia (1844). En France, il


fait partie des prénoms qui semblent appelés
F. A. :
Lydia, Lydiane, Lidia, Lidi, Liddy, à entamer une nouvelle carrière.
Lidonia, Linoulia, Lidija, Lika.
O. : du grec Lydios, nom d’une région. LYDIVINE v. Ludivine

Ancienne contrée d’Asie Mineure située LYDWIN v. Ludivine


entre la Mysie, la Phrygie et la Carie, la LYNDA v. Linda
Lydie fut notamment gouvernée par les rois
Midas et Crésus. Peuple d’origine indo-euro- LYNDSAY v. Lindsay
péenne, les Lydiens furent d’abord les vas- LYNDSAYE v. Lindsay
saux des Phrygiens. À Rome, le qualificatif
de «  Lydiens  » était souvent appliqué aux LYNDSEY v. Lindsay
Étrusques. Sainte Lydie, citée dans les Actes LYNSAY v. Lindsay
des apôtres (16,14-15), aurait été convertie
LYNSEY v. Lindsay
par saint Paul. Son nom, utilisé d’abord en
Orient, s’est propagé en Europe au XVIIe siè- LYONELL v. Lionel
cle. Il devint assez fréquent en Angleterre vers
LYSJE v. Élisabeth
le milieu du XVIIIe siècle. En Allemagne, il
fut remis en vogue par un roman de Thérèse LYVIA v. Livie

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Dictionnaire des prénoms

LES PRÉNOMS EN ALLEMAGNE


Nous sommes bien renseignés sur les noms peu à peu dans tout le pays. Les aristocrates
des anciens Germains, tant par les textes se contentent d’ajouter le nom de leur bien
anciens (chroniques latines, épopées germa- féodal à leur nom propre. La coutume gagne
niques, sagas scandinaves) que par les tra- ensuite la bourgeoisie des grandes villes, où
vaux des auteurs modernes, comme Ernst les surnoms se répandent chez les bourgeois
Försteman et Adolf Socin. On sait en parti- exemptés (Freibürger) et les patriciens. Vers
culier que le lexique des noms de personnes 1400, les noms de famille seront apparus
était chez eux d’une extrême richesse. dans tous les milieux. Ce n’est toutefois que
Cette richesse fut fortement entamée au vers 1600 que la transition des surnoms aux
moment de la christianisation. L’Église lutta noms de famille héréditaires sera à peu près
alors contre les noms païens et s’efforça d’im- achevée. Encore cette date n’a-t-elle qu’une
poser des noms d’évêques ou de saints. Les valeur indicative, puisque l’Autriche en 1776
premiers missionnaires donnèrent d’ailleurs et la Prusse en 1794 seront encore amenées
l’exemple : Hildebrandt se fit appeler Gregor, à promulguer des interdictions légales de
Winfried devint Boniface, etc. Ce mouvement changements de noms, ce qui donne à penser
demanda toutefois beaucoup de temps avant que les patronymes restaient à cette époque
de se généraliser. Entre le VIIIe et le XIIe siècle, encore assez fluctuants.
les noms portés dans le peuple sont presque À partir du XVe siècle, l’humanisme nais-
exclusivement germaniques, les plus courants sant fait pénétrer dans le lexique des noms
étant Adalbert, Chuonrat (Konrad), Dietrich provenant de l’Antiquité classique  : Julius,
(Dietbert, Dietmar), Eberhard (Ekkehart) et August, Alexander, Maximilian. À la même
Engelbert (Erhart) chez les garçons, Adelheid époque, on observe la latinisation ou la gré-
(Adélaïde), Mahthilt (Mechthilt), Irmingart cisation de la plupart des patronymes. Vers
(Irmgart), Berahta (Bertha), Berahthilt 1400, les prénoms chrétiens dominent large-
(Blihtrud) et Demuot chez les filles. ment : Johann chez les garçons, Elisabeth chez
La diffusion des noms d’origine gréco- les filles. Dans des villes comme Stralsund ou
latine ou biblique ne commence en fait vrai- Lübeck, un garçon sur cinq se prénomme
ment qu’aux XIIe et XIIIe siècles, d’abord dans Johannes. A Breslau, 86,7 % des hommes
la noblesse, puis dans toutes les couches portent des prénoms d’origine biblique ou
sociales, le processus étant favorisé par la gréco-latine. Pour l’ensemble de l’Allemagne,
popularité des princes et le culte des saints les prénoms désormais les plus fréquents sont
(Heiligenverehrung). Sur le plan géographique, Johann (Johannes, Hans), Heinrich, Konrad,
ce mouvement part de l’Ouest et du Sud-Ouest Peter (Petrus), Nikolaus, Dietrich (Wilhelm)
pour se diriger vers l’Est et vers le Nord. Il et Jakob pour les garçons, Elisabeth (Elsbeth,
atteindra son apogée au XVe siècle. Vers 1250, Else), Margarethe (Greta), Anna (Katharina),
les prénoms germaniques masculins les plus Adelheid, Mathilde, Kunigunde et Agnes
courants en Allemagne sont Konrad, Bernart, pour les filles.
Wolfgang, Heinrich et Ulrich ; les prénoms L’avènement de la Réforme – avec son refus
chrétiens les plus répandus sont Hans, Klaus, du culte des saints – provoqua, comme ailleurs
Niklas, Sepp (Joseph), Jörg (Georges), Steffen en Europe, la généralisation des prénoms
et Peter. Parallèlement, à partir de l’an mil, d’origine hébraïque et biblique : Samuel, Ruth,
les noms de famille font leur apparition dans Jakob, Isaac, Abraham, etc. Luther donna
la noblesse du Sud-Ouest, puis se répandent l’exemple en appelant son fils Johannes. Il

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

parut d’ailleurs en 1537, à Wittenberg, un Antoinette, Lotte (Charlotte), Louise, Claire,


petit livre rédigé en latin, qui donnait des Jean-Baptiste, etc. De leur côté, les classi-
explications étymologiques (généralement ques remettent dans l’usage des noms comme
assez fantaisistes) pour chaque prénom et qui Wolfgang, Heinrich, Hermann et Minna, tan-
fut attribué à Luther. Cet opuscule, que l’on dis que la poésie de chevalerie, portée par le
a plusieurs fois réédité à l’époque moderne, réveil du sentiment national, met en vogue
avait probablement pour auteur l’un des pro- Werner, Günther, Walther, Siegfried, Bertha,
ches du fondateur de la Réforme, Johannes Gertrud, Hedwig, Ottokar, Hildegard, Kini,
Carion. Plus radical encore, Calvin n’autorisa Sieglinde, etc. D’autres prénoms arrivent
comme prénoms que ceux mentionnés dans aussi d’Angleterre : Willy, Harry, Betty, Fanny,
la Bible et fit proscrire tous les autres par le Margot. Enfin, la popularité des dynasties
grand conseil de Genève. En 1527, parut en prussienne et hanovrienne suscite un certain
Suisse alémanique un calendrier comportant engouement pour Louise, Friedrich, Ernst-
presque exclusivement des noms tirés de August, etc.
l’Ancien Testament. Ce mouvement eut pour On observe dans le même temps une réac-
effet de diminuer encore la fréquence des tion assez vive contre la dégermanisation des
prénoms germaniques. A la fin du XVIe siè- noms de baptême. Le mouvement a d’ailleurs
cle, dans une ville comme Berne, on ne note des racines anciennes. Dès le IXe siècle, l’abbé
plus qu’un seul prénom féminin germanique Smaragdus et l’historien bavarois Aventinus
sur 138 ! En 1532, dans la région de Dachau, (Johann Turmair) plaident en faveur des
32 % des hommes s’appellent Johannes. noms locaux. L’historien suisse-alémanique
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, tandis qu’appa- Vadian (Joachim von Watt) écrit alors : « Les
raissent (d’abord dans le Sud et dans l’Ouest noms traditionnels du terroir sont les plus
et dans la noblesse) les prénoms doubles, indiqués et ceux qui ont le plus de charme ».
on assiste, sous l’influence du piétisme, à un En 1540, Johannes Eck s’en prend aux caté-
phénomène nouveau : la création de prénoms chistes qui « dénationalisent » les prénoms du
allemands à consonance chrétienne ou mys- cru : « Ils sont allemands, leurs aïeux étaient
tique. C’est l’époque des Furchtegott («  qui allemands et portaient des noms allemands,
craint Dieu »), Traugott (« qui fait confiance et ils vont chercher des noms de Grèce ou
à Dieu  »), Leberecht («  qui mène une vie de Calcutta !  » De même, en 1575, Johann
droite »), Christliebe (« qui aime le Christ »), Fischart s’écrie : « Qu’a-t-on besoin de cher-
Gottheld («  héros de Dieu  »), Gottlieb, cher des noms juifs ? Les Juifs ne se servent
Ehrenfried, Thurecht, Gotthold, etc. La plu- pas des nôtres, et d’ailleurs, quand ils sont
part de ces prénoms seront abandonnés par baptisés, ils doivent abandonner les leurs ! »
la suite. Vers 1660, pour toute l’Allemagne, Hans von Moschenrosch, vers 1640, reprend
les prénoms les plus courants restent Johann les mêmes arguments. En 1656, Philipp von
ou Hans, Joachim, Conrad, Claus, Caspar, Zesen (mort en 1689) écrit : « Pourquoi donc,
Christoph, Balthasar, Daniel et David chez les nous autres poètes allemands, ne nous ser-
garçons, Maria, Anna, Elisabeth, Margarete, vons-nous pas des noms de notre propre lan-
Katharina, Christina, Susanna, Magdalena, gue, au lieu d’emprunter nos noms, tantôt aux
Dorothea, Johanna et Franziska chez les Grecs, tantôt aux Latins, tantôt aux Hébreux ?
filles. Les Hébreux, c’est un fait, demeurent attachés
Les prénoms venus de France, sous l’in- à leurs noms, comme aujourd’hui encore ils
fluence des Lumières et de la cour de Versailles, se servent des leurs et n’en prennent point
se répandent durant le XVIIIe siècle : Babette, d’autres. Nous devrions nous en tenir juste-

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Dictionnaire des prénoms

ment aux nôtres de la même façon ». Philipp Petra, Claudia, Sabine, Susanne, Christine
von Zesen ajoute même qu’on devrait créer de (ou Christiane), Kristen (ou Kerstin), Andrea,
nouveaux prénoms, «  étant donné que c’est Martina, Sandra (ou Alexandra). En 1978, le
permis et admis  », en même temps qu’on prénom masculin le plus souvent attribué en
remettrait les anciens dans l’usage. Allemagne fédérale a été Thomas. La même
À partir du XIXe siècle, avec l’épanouisse- année, Julia, Christine, Tobias et Christian
ment du mouvement romantique, le déve- arrivaient en tête à Hambourg. En 1979, à
loppement de la philologie et l’essor du Bonn, les premières places allaient à Michael,
nationalisme, on enregistre un retour mas- Christian, Stefan, Markus et Sebastian pour les
sif aux prénoms germaniques. Dès 1800, le garçons ; et pour les filles, à Melanie, Stefanie,
Frison Tileman Dothias Wiarda (Ueber deutsche Daniela, Maria et Andrea. On remarque que,
Vornamen und Geschlechtsnamen) recommande sur tous ces prénoms, il n’y en a plus un seul
expressément le retour aux anciens noms qui, d’origine germanique.
dit-il, «  portent l’empreinte du caractère de D’autres prénoms très portés en Allemagne
nos ancêtres  ». En 1817, Johann Gottlieb dans les années 1980 ont été Oliver, Sandra,
Radlof (Die eigenen Namen der Teutschen) pro- Nicole, Tanjan, Barbara, Anne, Vera, Verena,
pose à son tour de créer de toutes pièces des Ursula, Brigitte, Heike, Marion, Armin,
noms comme Freude (« joie »), Glück (« bon- Rainer, Ulrich, Stephan, Michael et Jakob.
heur »), Herz (« cœur »), Schöne (« belle »), Le Hamburger Abendblatt du 14 février 1980
etc. Un autre réformateur, Christian Hinrich signalait que le nom de Raspoutine avait été
Wolke (Anleit zur deutschen Gesamtsprache), refusé par la municipalité de Fulda. Le même
suggère à la même époque des prénoms tels journal précisait que les travailleurs immigrés
que Sonna (de Sonne, «  soleil  »), Artigine d’origine turque qui souhaitent donner des
(d’artige, « sage, aimable »), Lustine (de Lust, noms allemands à leurs enfants peuvent le
«  plaisir  »), Blumine (de Blum, «  fleur  »), faire sans difficultés, mais que c’est en géné-
Rotterhold, Halma, Wonnina, Nettina, Solina, ral à l’hostilité de leurs propres compatriotes
etc. qu’ils se heurtent. Tel fut le cas d’un couple
En 1900, les prénoms les plus répandus en de Turcs qui souhaitaient prénommer leur
Allemagne étaient encore Johannes ou Hans, fils Toni-Klaus : « Lorsque le père voulut faire
Karl et Friedrich (ou Fritz) chez les garçons, inscrire le nom du bébé dans son passeport à
Anna, Margarete (ou Greta) et Martha chez les l’ambassade de Turquie, on exigea qu’il choi-
filles. Depuis, on a assisté, comme en France sisse un prénom turc. Le jeune garçon s’ap-
(mais de façon moins marquée), à une très pelle maintenant Tuna ».
nette diversification. Pratiquement plus un seul prénom d’ori-
Pour l’ensemble des pays de langue alle- gine germanique ne figure dans les listes
mande (Allemagne, Autriche et Suisse aléma- les plus récentes des prénoms à succès en
nique), les prénoms les plus en vogue durant Allemagne qui, vers 2005, consacraient sur-
la période 1961-74 ont été, dans l’ordre  : tout Marie (ou Maria), Sophie, Anna, Laura,
pour les garçons, Andreas, Thomas, Michael, Lea, Helene, Michelle et Sarah chez les filles,
Stefan, Frank, Peter, Christian, Markus (ou et Leon, Alexander, Maximilian, Lukas, Paul,
Mark) et Jörg (ou Jürgen) ; et pour les filles, Tim et Jonas chez les garçons.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

MAŸLISS v. Maïlys
M MACARIA v. Macaire

MAAI v. Marie MACARIE v. Macaire

MACARIUS v. Macaire
MAAIKE v. Marie
MACEY v. Thomas
MAAN v. Emmanuel
MACHIN v. Martin
MAARTINA v. Martin
MACHTHILD v. Mathilde
MAAS v. Thomas MACIEJ v. Matthieu

MACLOU v. Malo
MACAIRE  (2 et 15 janvier)
MADA v. Madeleine
F. A. :Macarie, Maquaire, Macaria,
MADALEN v. Madeleine
Makarios, Macarius.
O. : d
 u grec makarios, « bienheureux » (sens MADALENA v. Madeleine
mystique). MADDALENA v. Madeleine

Macaire (ou Maquaire) représente à l’origine MADDIE v. Madeleine


une forme savante du nom latin Macarius, MADDY v. Madeleine
porté par deux solitaires égyptiens du IVe siècle
qui combattirent les thèses d’Arius. Il y aurait MADE v. Madeleine
eu aussi une sainte africaine nommée Macarie. MADEC v. Madoc
Au XVIe siècle, le prélat russe Macaire, métro-
MADEG v. Madoc
polite de Moscou, fut le conseiller du tsar Ivan
IV le Terrible. Personnage de L’auberge des MADEL v. Madeleine
Adrets, Robert Macaire devint chez Daumier MADELAINE v. Madeleine
le type même de l’escroc d’affaires qui se
dissimule sous les traits d’un journaliste ou
MADELEINE  (22 juillet)
d’un banquier. Symbole du nationalisme chy-
priote, Mgr Mouskos Makarios, né en 1913, F. A. : Magdelaine, Magdelène, Madelon,
fut élu président de la République de Chypre Maddy, Mado, Madel, Madeline,
en 1960, puis réélu en 1968 et 1973. Maddie, Mada, Mala, Maud,

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Madoc Dictionnaire des prénoms

Madalena, Madlin, Madlen, Madelle, « poilus ». La célébrité de la chanson de sol-


Madella, Magdala, Magdalen, dats qui portait ce titre peut être comparée
Malena, Malina, Marlène, Marleen, à celle de Lili Marleen, chanson allemande
Marline, Marylène, Madelaine, célébrant le même prénom (qui fut aussi celui
Magdalena, Magda, Maddalena, de l’actrice Marlène Dietrich, de son vrai nom
Maighdlin, Madelin, Magdalenus, Maria Magdalena von Losch). Ce prénom fut
Made, Magdelane, Maggy, Mädi, également porté par Madeleine-Sophie Barat,
Magel, Magl, Magle, Mädle, Mädeli, fondatrice de la congrégation des Dames du
Matle, Alena, Magdalene, Madalen, Sacré-Cœur, Madeleine Robinson, Madeleine
Maggelina, Maggeltsje, Magdalinka. Renaud, etc. L’abréviatif Mado est d’usage
O. : de l’hébreu Magdala, nom de lieu. récent.
Sœur de Marthe et de Lazare, pécheresse MÄDELI v. Madeleine
repentie et fidèle disciple du Christ, Marie MADELIN v. Madeleine
la Magdaléenne (Marie-Madeleine) est, dans
MADELINE v. Madeleine
l’évangile selon Saint Luc (24,10), la première à
voir Jésus après sa résurrection. Considérée très MADELLA v. Madeleine
tôt comme une ancienne prostituée, son exis- MADELLE v. Madeleine
tence a donné lieu à d’innombrables légendes,
MADELON v. Madeleine
dont certaines la font débarquer en Provence
et fonder le monastère de la Sainte-Baume, MÄDER v. Médard
tandis que d’autres assurent, sans la moindre MÄDERLI v. Médard
preuve, qu’elle s’unit charnellement à Jésus et
MADES v. Matthieu
lui assura une descendance ! La ville de Magdal
(de l’hébreu migdal, «  tour  »), aujourd’hui MADGE v. Marguerite
Medjel, se situe au nord de Tibériade, sur la MÄDI v. Madeleine
rive occidentale de la mer de Kinnérèt. Sainte MÄDLE v. Madeleine
Marie-Madeleine de Pazzi (1566-1607) est la
patronne de la ville de Florence. MADLEN v. Madeleine

Répandu en Occident depuis le haut MADLIN v. Madeleine


Moyen Âge, le nom de Madeleine fut sur- MADO v. Madeleine
tout fréquent au XIIIe siècle. En Allemagne,
la forme Magdalena (avec le diminutif
Magda) fut popularisée au XIXe siècle par le MADOC
drame de Friedrich Hebbel, Maria Magdalena
F. A. : Madeg, Madec, Madocus.
(1844). L’expression «  pleurer comme une
O. : du gallois mad, « heureux, fortuné ».
Madeleine  » rappelle encore aujourd’hui le
souvenir de la pécheresse des évangiles. Le Ce prénom spécifiquement gallois, très
gâteau appelé «  madeleine  » doit quant à apprécié au Moyen Âge, est toujours employé
lui son nom à une cuisinière du XIXe siècle, aujourd’hui, notamment en Bretagne. Les
Madeleine Paulmier. En Dordogne, l’abri de formes anciennes attestées sont Madoch
La Madeleine est un site préhistorique qui a (1086), puis Maddoc et Madocus. En vieux-
donné son nom à la dernière culture du paléo- breton, Matoc ou Madoc représente une
lithique supérieur, le magdalénien. Pendant forme hypocoristique en -og ou -eg du gal-
la Première Guerre mondiale, « la Madelon » lois mad. Plusieurs saints bretons se dénom-
fut le nom par excellence de la cantinière des mèrent Madeg, dont un compagnon de saint

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Magloire

Gwenneg, qui fonda avec lui le monastère de surtout dans les milieux populaires, Maéva
Wormhout dans le nord de la France. figurait en 2003 dans la liste des 20 prénoms
MADOCUS v. Madoc
féminins les plus attribués sur l’ensemble du
territoire français.
MAE v. Maeva et May
MAEVANE v. Maeva
MAEI v. Marie
MAFALDA v. Mathilde
MAËL v. Maïlys
MAG v. Marguerite
MAËLA v. Maïlys
MAGALI v. Marguerite
MAËLAN v. Maïlys
MAGDA v. Madeleine
MAËLENNIG v. Maïlys
MAGDALA v. Madeleine
MAËLIG v. Maïlys
MAGDALEN v. Madeleine
MAËLISS v. Maïlys
MAGDALENA v. Madeleine
MAËLLE v. Maïlys
MAGDALENE v. Madeleine
MAËLYS v. Maïlys
MAGDALENUS v. Madeleine

MAGDALINKA v. Madeleine
MAéVA  (6 septembre)
MAGDELAINE v. Madeleine
F. A. :
Maevane, Mae.
MAGDELANE v. Madeleine
O. : prénom polynésien (origine incertaine).
MAGDELÈNE v. Madeleine
Le nom Maeva a fait son apparition à
l’état civil français dans les années 1990. Il MAGEL v. Madeleine

est difficile d’en établir avec certitude l’ori- MAGERETE v. Marguerite


gine. Il peut s’agir d’une forme dérivée d’Eve MAGGELINA v. Madeleine
ou Eva, ou encore de Maevia, nom féminin
MAGGELTSJE v. Madeleine
porté à l’époque romaine, à moins qu’il ne
s’agisse d’une contraction de Marie-Eve ou MAGGI v. Marguerite
Marie-Eva (par l’intermédiaire de Mae ou MAGGY v. Madeleine et Marguerite
May). Certains préfèrent y voir un avatar
MAGL v. Madeleine
de Maëlle ou Maïlys. Pour notre part, nous
pensons qu’il s’agit plutôt d’un prénom poly- MAGLE v. Madeleine

nésien ayant le sens de «  bienvenue  ». La


publication en 1972 du livre pour enfants de MAGLOIRE (24 octobre)
Jacques Chegaray, Maéva, la petite Tahitienne,
F. A. : Maglorio, Magloria, Malgoire.
a d’ailleurs sans doute favorisé sa diffusion. Le
O. : du gallois maël, « chef, prince », et gwyn,
prénom pourrait alors s’être répandu à partir
« béni, favorisé ».
de la Nouvelle-Calédonie.
Il existe par ailleurs un prénom masculin Ce prénom, à forte résonance chrétienne
breton, Maelvon, où l’on retrouve comme (« Je suis chrétien, voilà ma gloire ! »), sem-
second élément le terme vieux-breton mon, ble en fait dérivé d’un ancien nom de famille
«  personnage éminent  », ici adouci en -von, d’origine celtique. C’est seulement dans un
ainsi qu’un autre, Maelwas, où le second second temps, par contagion de formes, qu’il
élément est gwas, «  homme, serviteur  », ici serait tombé dans l’attraction du mot français
adouci en -was. Aujourd’hui très à la mode, «  gloire  », dérivé du latin gloria. D’après la

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Maïlys Dictionnaire des prénoms

légende, saint Magloire était issu d’une famille MAIR v. Marie


royale d’Irlande, à laquelle appartenaient aussi MAIRE v. Marie
saint Malo et saint Samson. Ordonné diacre
MAIREAD v. Marguerite
par ce dernier, il vint s’installer en Bretagne
armoricaine où il occupa le siège épiscopal MAIRGHREAD v. Marguerite
de Dol. Il se retira ensuite dans l’île de Sercq, MAISIE v. Marguerite
près de Guernesey, pour y mener une vie
ascétique. Ses reliques furent transférées au Xe MAISY v. May
siècle à Paris, où s’éleva un monastère portant MAÏTE v. Marie
son nom. Magloire était encore un prénom
MAITILDE v. Mathilde
très porté dans les campagnes au XIXe siècle.
MAJA v. Marie
MAGLORIA v. Magloire
MAJA v. May
MAGLORIO v. Magloire
MAKA v. Marguerite
MAGTELD v. Mathilde
MAKARIOS v. Macaire
MAGUELONNE v. Marguerite

MAHAUD v. Mathilde MAKSIM v. Maxime

MAHAULT v. Mathilde MAKSIMA v. Maxime

MAHAUT v. Mathilde MAKSIMIANE v. Maxime

MAIA v. May MAKSIS v. Maxime

MAIDIE v. Marguerite MALA v. Madeleine

MAIGHDLIN v. Madeleine MALANIA v. Mélanie

MAÏLYS  (13 mai) MALCOLM (23 novembre)


F. A. :
Maÿliss, Maëliss, Maëlys, Maëlig, F. A. : Malcolme, Malcolmina.
Maëlan, Maël, Maëlle, Maëlennig, O. : du gaélique maol Colium, « disciple de
Maëla. [saint] Colomban ».
O. : du vieux-breton maël, « chef, prince ».
Prénom typiquement écossais, qui conserve
Saint Maël, compagnon de saint Kavan (ou le souvenir de saint Colomban (v. 540-615),
Cadfar), aurait vécu en Bretagne et au Pays ancien abbé de Luxeuil et de Bobbio, mais
de Galles dans le courant du Ve siècle. Il est aussi de Malcolm II, mort en 1034, qui réalisa
spécialement honoré à Corwen, dans le comté l’unité du royaume d’Écosse. Malcolm III (v.
gallois de Merioneth. Son nom fut porté aussi 1031-1093), dit Canmore («  grosse tête  »),
par le frère de saint Rieg, neveu de saint époux de sainte Marguerite d’Écosse, était le
Patrick. La forme Maïlys ou Maëliss semble fils du roi Duncan Ier dont parle Shakespeare
être passée dans l’usage par l’intermédiaire du et qui, avec Macduff, fut le vainqueur de
diminutif breton Maëlig. Cependant, Maïlys Macbeth. Dans le Domesday Book, on trouve
a aussi connu (et continue à connaître) une aussi la forme Malcolum. En 1958, Malcolm
vogue toute particulière dans le Sud-Ouest, venait au 44e rang des prénoms masculins
notamment dans les Landes. Très à la mode écossais. Aux Etats-Unis, Malcolm X fut l’un
aujourd’hui, la forme Maëlys peut également des principaux chefs révolutionnaires du
représenter une contraction de Marie-Lise. mouvement afro-américain.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Malo

MALCOLME v. Malcolm un nom anglo-saxon dérivé du germanique


MALCOLMINA v. Malcolm mund, «  protection  », et hari, «  armée  ».
L’écrivain anglais Sir Thomas Malory (v. 1408-
MALENA v. Madeleine
1471) combattit à Calais (1436) avec Richard
MALGOIRE v. Magloire Beauchamp, comte de Warwick, et mourut en
prison. Les huit romans qu’il rédigea sur la
légende d’Arthur furent publiés en 1485 par
MALICIA
Caxton sous le titre La Morte d’Arthur.
O. : du latin malitia, « méchant, rusé ».
MALLY v. Marie
Prénom récent, qui paraît avoir été surtout
popularisé par le cinéma. Le mot français MALO  (15 novembre)
« malice » a d’abord eu un sens très péjoratif,
justifié par l’étymologie. Ce n’est qu’à partir F. A. : Malou, Maclou.
du XVIIe siècle qu’il a pris une signification O. : du celtique mac’h, « gage, garantie », et
plus aimable. On peut comparer cette évolu- lou, « lumineux ».
tion avec celle du mot « malin », qui n’a pris Gallois d’origine, saint Malo ou Maclou
le sens d’« astucieux » qu’assez récemment. (mort vers 640) fut baptisé par saint Brendan.
MALINA v. Madeleine Devenu évêque, il aurait débarqué à l’embou-
MALL v. Marie
chure de la Rance, puis fondé un monastère
dans l’ancienne cité des Coriosolites, Aleth. Il
MALLORIE v. Mallory est le patron de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et
de Saint-Maleu en Hénansal (Côtes-d’Armor).
MALLORY On le considère aujourd’hui comme l’un des
sept saints fondateurs de la Bretagne. La forme
F. A. : Malory, Mallorie, Malorie.
Malou ou Maclou est attestée en breton dès
O. : du vieux-français « malorie ».
le XVe siècle. La forme Malo est une création
C’est seulement vers 1050 que le mot du XIXe siècle. Les îles Malouines, archipel
« malheureux » remplace dans le vocabulaire situé au sud de l’océan Atlantique, ont ainsi
français celui de « malorie » ou « malory ». été dénommées en l’honneur de saint Malo.
Les deux termes proviennent du latin malum, Devenues aujourd’hui les Falkland, elles sont
« mal, mauvais », et de « heur » (cf. « bon- toujours appelées Malvinas par les Argentins,
heur, malheur »), mot dérivé du latin agurium, qui ont fait la guerre à l’Angleterre en 1982
« augure, présage » (forme attestée à l’époque pour tenter d’en obtenir la restitution.
impériale à la place de augurium), avec le sens MALORIE v. Mallory
tardif de «  chance  » (bonne ou mauvaise).
MALORY v. Mallory
L’examen des formes anciennes permet de
constater que l’on est passé de agurium à MALOU v. Malo
« aür » (cf. l’ancien provençal aür, « présage, MALVA v. Malwine
destin »), puis à « eür », et enfin à « heur »
MALVANE v. Malwine
en raison de la proximité avec « heure » (cf.
l’expression « à la bonne heure »). MALVIN v. Malwine
Comme prénom, Mallory se rencontre MALVINA v. Malwine
essentiellement en Angleterre et remonte
MALVINE v. Malwine
selon toute vraisemblance à la conquête nor-
mande. Mais il a pu aussi se télescoper avec MALVY v. Malwine

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Malwine Dictionnaire des prénoms

MALWANE v. Malwine MANE v. Manon

MALWEN v. Malwine MANES v. Hermann

MALWINA v. Malwine
MANFRED (28 janvier)

MALWINE F. A. :Manfroy, Manfredo, Manfredi,


Manfrid, Manfried, Manfreds,
F. A. :Malvine, Malwina, Malvina, Melvin, Manfreda.
Melvyn, Malvin, Melfyn, Melva, O. : du german. man, « homme », et fried,
Malwen, Malva, Malwane, Malvane, « protecteur ».
Malvy.
O. : d
 u german. mahal, « lieu où l’on Nom surtout propagé par les Normands,
parle en public, où les jugements sont Manfred a bénéficié de la popularité du roi
proclamés », et win, « ami ». Manfred de Sicile (1232-1266), fils de l’em-
pereur Frédéric II de Hohenstaufen, qui
Plusieurs dérivations sont alléguées pour défendit son royaume contre Charles d’Anjou
ce prénom. Celle que nous avons retenue, et périt à la bataille de Bénévent. Son nom fut
d’origine germanique, est la plus probable. remis à la mode au XIXe siècle par des œuvres
Mais on a aussi rattaché Malwine au gallois littéraires comme Le roi Manfred (1832) de
melfa, « endroit agréable », et au latin malva, Rogge, Les Hohenstaufen (1837) de Raupach,
«  mauve  » (cf. l’italien et l’espagnol malva, Manfred (1897) de Kleinjung, etc., qui décri-
même sens). En Écosse, Malvina passe pour vent longuement les luttes qu’il mena contre
une création littéraire de James Macpherson la papauté. La ville italienne de Manfredonia,
qui, dans ses célèbres Poèmes d’Ossian (1765), dans les Pouilles, construite par Manfred en
aurait utilisé ce nom comme substitut au gaé- 1256 à l’emplacement de la colonie grecque
lique Malmhin (de maol, «  front  », et mhin de Sipontum, en conserve aujourd’hui le sou-
ou wyn, « blanc, pur, uni »). En Allemagne, venir. Manfred a aussi laissé sa trace dans les
c’est après la diffusion de ces poèmes (qui noms de famille Manfroy et Manfredi.
contribuèrent aussi à la vogue d’Oskar et
MANFREDA v. Manfred
de Selma) que des auteurs comme Goethe,
Klopstock et Herder auraient popularisé la MANFREDI v. Manfred
forme Malwina. MANFREDO v. Manfred
La provenance du prénom Malwida (cf.
MANFREDS v. Manfred
l’écrivain allemand Malwida von Meysenbug)
est plus incertaine. Celle de Melvin, prénom MANFRID v. Manfred

très répandu aujourd’hui aux États-Unis, MANFRIED v. Manfred


renvoie probablement à la même source que MANFROY v. Manfred
Malwine, bien que l’on ait tenté de faire inter-
MANIA v. Emmanuel et Romain
venir un ancien nom de lieu. En France, le
prénom Malwen, rapporté à un saint breton, MANIE v. Marie
fut accepté par l’état civil en 1976, puis en MANIOUSSA v. Marie
mai 1980 à Epinay-sur-Seine. MANNE v. Manon
MANDA v. Amand MANNUS v. Hermann
MANDEL v. Emmanuel MANO v. Emmanuel
MANDY v. Amand MANOEL v. Emmanuel

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Marc

MANOLETE v. Emmanuel MANUS v. Hermann et Romain

MANOLITA v. Emmanuel MAOLMUIRE v. Maurice

MANOLO v. Emmanuel MAQUAIRE v. Macaire


MARA v. Marie
MANON (2 mars, 9 et 26 juillet)
MARC/MARCIA (16 et 31 janvier,
F. A. :Mane, Manne. 6 et 25 avril, 17 juillet, 25 août, 7 octobre)
O. : d
 u latin Marius, nom d’une famille
romaine (par l’intermédiaire du nom de FA : Marcel, Marcelle, Marcelin,
Marianne). Marcelline, Marcien, Marceau,
Marcienne, Céline, Célinie, Celina,
Ce prénom, généralement considéré comme Celinda, Marcius, Marcion, Mark,
un abréviatif de Marianne (v. notice), a rapi- Marcus, Marco, Markus, Marcos,
dement conquis son autonomie. Il a d’abord Marcellus, Marcello, Marcelo, Marcile,
été popularisé par la vogue du roman de Marcella, Marcie, Marsha, Marquita,
l’abbé Prévost, Histoire du chevalier des Grieux Marchita, Marcelia, Marcille,
et de Manon Lescaut, paru en 1731, qui a ins- Marcy, Marko, Marks, Marx, Merk,
piré des opéras à Massenet (Manon, 1884) et Merkel, Marcio, Marchetto, Markei,
à Auber et Puccini (Manon Lescaut, 1893), Markoussia, Massia, Marek, Marke,
avant d’être porté à l’écran par Henri Clouzot Marculina, Marcionille, Marciano,
(Manon, 1949). Sous la Révolution, Manon Marciana, Markian, Ianka, Marzell,
Roland fut l’égérie des Girondins. A l’époque Marzel, Marselis, Marceli, Markell,
moderne, le film de Marcel Pagnol, Manon Markel, Marzella, Markelline,
des sources (1952), puis la version nouvelle Marcellina, Martsellina, Marcelina,
qu’en a donné Claude Berri en 1986, avec Marzelline, Marcellien.
Emmanuelle Béart dans le rôle principal, O. : du prénom latin Marcus.
semble bien avoir favorisé la diffusion de ce
prénom, qui était auparavant quelque peu Très fréquent à Rome, le nom de Marcus
sorti de l’usage. A partir de la Provence et du (anciennement Marticus et Marticos) renvoie
Languedoc, Manon s’est en effet rapidement à celui du dieu Mars, représentant de la fonc-
diffusé dans toute la France. Ce fut même le tion guerrière chez les Latins. Homologue
prénom féminin le plus attribuée de 1995 à d’Indra chez les Indiens védiques et de Thor
1999, date à laquelle il fut détrôné par Léa. Il chez les Germains, Mars est l’une des divi-
est également très fréquent au Québec depuis nités associées dans la triade précapitoline
1960. (Jupiter-Mars-Quirinus), dont les flamines
majeurs (flamines majores) assuraient le ser-
MANOUKHA v. Emmanuel
vice aux temps les plus anciens de l’histoire
MANTHA v. Samantha romaine. Les noms de Marcus et de Martius
MANTHY v. Samantha (ou Marcius) apparaissent très fréquemment
sur les inscriptions latines. Saint Marc, l’un
MANU v. Emmanuel
des quatre évangélistes, qu’on identifie au
MANUEL v. Emmanuel « Jean surnommé Marc » des Actes des apôtres
MANUELA v. Emmanuel (12,12), est le patron de la ville de Venise et
le protecteur de l’Italie. Le prénom de Marco
MANUELITA v. Emmanuel
fut d’ailleurs de tout temps répandu chez les
MANUELLA v. Emmanuel Italiens. Dans les pays de langue allemande,

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Marc Dictionnaire des prénoms

la forme Markus s’est confondue avec Mark, MARCELO v. Marc


abréviatif d’anciens prénoms germaniques MARC’HARID v. Marguerite
tels que Markbod, Markfried, Markold, etc.
Marcel est à l’origine un diminutif de Marc. MARCHETTO v. Marc

Saint Marcel, pape au début du IVe siècle, est MARCHIONNE v. Melchior


le patron des palefreniers. Son nom, en déclin
MARCHIONNI v. Melchior
de ce côté-ci du Rhin, était dans les années
1980 à la mode en Allemagne. Markos est l’un MARCHIORRI v. Melchior
des prénoms les plus populaires en Grèce. En MARCHITA v. Marc
Angleterre, la forme Marcus (proche de Marks
MARCIANA v. Marc
ou Marx) est très en faveur dans la commu-
nauté juive. Le roi Mark est un personnage MARCIANO v. Marc
des légendes arthuriennes dont Wagner s’est
MARCIE v. Marc
servi dans Tristan et Isolde.
Les noms de Marc et de Marcel furent illus- MARCIEN v. Marc
trés par de nombreux personnages, tels que MARCIENNE v. Marc
l’orateur Cicéron (Marcus Tullius Cicero),
MARCILE v. Marc
l’empereur Marc Aurèle (Marcus Aurelius
Antoninus), l’explorateur Marco Polo, les MARCILLE v. Marc
écrivains Mark Twain, Marcel Proust et Marcel MARCIN v. Martin
Aymé, le boxeur Marcel Cerdan, etc. En
France, Marc reste aujourd’hui répandu, mais MARCIO v. Marc
son féminin, Marcia, se rencontre rarement. MARCION v. Marc
Le prénom Marcelline connaît un timide
MARCIONILLE v. Marc
regain de faveur. Le prénom Céline, diminu-
tif de Marcelline (attesté depuis longtemps MARCIUS v. Marc
comme nom indépendant), est actuellement MARCO v. Marc
en vogue (v. notice).
MARCOS v. Marc
MARCEAU v. Marc
MARCULINA v. Marc
MARCEL v. Marc
MARCUS v. Marc
MARCELI v. Marc
MARCY v. Marc
MARCELIA v. Marc
MAREI v. Marie
MARCELIN v. Marc
MAREÏA v. Marie
MARCELINA v. Marc
MAREK v. Marc
MARCELLA v. Marc
MARFA v. Marthe
MARCELLE v. Marc

MARCELLIEN v. Marc MARFENIA v. Marthe

MARCELLINA v. Marc MARFISE v. Marphise

MARCELLINE v. Marc MARFONKA v. Marthe

MARCELLO v. Marc MARFOUCHA v. Marthe

MARCELLUS v. Marc MARGA v. Marguerite

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Marguerite

MARGALO v. Marguerite MARGUERITE (20 juillet, 16 novembre)


MARGARET v. Marguerite F. A. :Margerie, Margot, Margotton, Magali,
MARGARETA v. Marguerite Maguelonne, Margaret, Maggy,
Grete, Greta, Daisy, Marge, Marga,
MARGARETE v. Marguerite Margie, Margo, Madge, Mag, Maggi,
MARGARETHA v. Marguerite Maisie, Meg, Peg, Peggie, Peggy, Rita,
Margareta, Marguerita, Margaretha,
MARGARETHE v. Marguerite
Mairghread, Magerete, Gretal,
MARGARETHUS v. Marguerite Grethel, Margarethe, Margarete,
MARGARETTA v. Marguerite Margarita, Margherita, Marjory,
Marjorie, Margette, Margalo, Margery,
MARGARETTE v. Marguerite
Margory, Meta, Mairead, Margarette,
MARGARIDE v. Marguerite Margaretta, Marguerie, Margaride,
Margarethus, Gretus, Margrethus,
MARGARITA v. Marguerite
Guite, Gretel, Gretchen, Margarte,
MARGARITKA v. Marguerite Margit, Margrit, Marget, Märget,
MARGARTE v. Marguerite Greda, Gredel, Greet, Grietje, Mog,
Pag, Marc’harid, Marhaïd, Maidie,
MARGE v. Marguerite
Margrieta, Margaritka, Ritocha,
MÄRGE v. Marie Margoucha, Maroussia, Maka.
O. : d
 u persan margiritis, « perle », par l’inter-
MARGERIE v. Marguerite
médiaire du grec margiritis, même sens.
MARGERY v. Marguerite
Sainte Marguerite d’Antioche fut une sainte
MARGET v. Marguerite légendaire, dont le culte se répandit dans toute
MÄRGET v. Marguerite l’Europe au Moyen Âge. Plusieurs villes se dis-
putèrent même la ceinture avec laquelle elle
MARGETTE v. Marguerite
aurait étranglé un dragon. Elle est la patronne
MARGHERITA v. Marguerite des femmes enceintes. Le nom de Marguerite
fut, à partir de l’époque des Croisades, l’un
MARGIE v. Marguerite
des plus fréquents aussi bien en France qu’en
MARGIT v. Marguerite Angleterre, en Italie ou en Allemagne. De
MARGO v. Marguerite nombreuses reines et princesses portèrent ce
nom : Marguerite de Provence (1221-1295),
MARGORY v. Marguerite
mariée à Louis IX dit saint Louis, Marguerite
MARGOT v. Marguerite d’Anjou (1430-1482), épouse de Henri VI
MARGOTTON v. Marguerite
d’Angleterre, Marguerite d’Autriche (1480-
1530), gouvernante des Pays-Bas, Marguerite
MARGOUCHA v. Marguerite de Navarre ou d’Angoulême (1492-1549),
MARGRETHUS v. Marguerite reine de Navarre, Marguerite de Valois (1553-
1615), dite la reine Margot, etc.
MARGRIETA v. Marguerite
En Allemagne, Margarete fut pendant des
MARGRIT v. Marguerite siècles, avec Katharina, le nom de baptême le
MARGUERIE v. Marguerite
plus répandu. La forme Gretel a été immor-
talisée par les Contes de Grimm (Hänsel et
MARGUERITA v. Marguerite Gretel). Marguerite est l’un des personnages du

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Marianne Dictionnaire des prénoms

Faust de Goethe. La chanson de « Marguerite MARIANA v. Marianne


au rouet  » (Gretchen am Spinnrad), qui s’en MARIANDEL v. Marianne
inspire, compte parmi les plus beaux lieder
MARIANE v. Marianne
de Schubert. Aujourd’hui encore, pour beau-
coup de Français, Gretchen est un surnom de MARIANKA v. Marianne
la jeune fille typique d’outre-Rhin. De même, MARIANNA v. Marianne
aux Pays-Bas, le diminutif Griet a fini par
désigner la femme en général. En Écosse, où
sainte Marguerite (1040-1093), parente de
MARIANNE  (9 juillet)
saint Édouard, est la patronne nationale, une F. A. :Mariana, Marian, Marion, Mariane,
fille sur dix-huit s’appelait en 1970 Margaret Marianna, Marius, Mario, Mariano,
ou Marjorie. Marien, Marianka, Marjan,
La fleur appelée «  marguerite  » doit son Mariandel, Marianneke, Mariacha.
nom à sa ressemblance (lorsqu’elle est fermée) O. : du latin Marius, nom d’une famille
avec une perle, ce qui renvoie à son étymolo- romaine.
gie persane. En Angleterre, l’abréviatif Daisy
Caius Marius, né près d’Arpinum, fut à
correspond au nom couramment attribué à
Rome le représentant de la plèbe et l’adver-
cette même fleur. La Margarita est un cock-
saire de Sylla. Élu consul, il triompha succes-
tail à base de téquila qui fut créé en 1948 par
sivement de Jugurtha, roi des Numides, puis
Margarita Sames au Mexique. La forme Magali
des Cimbres et des Teutons. Il mourut en
est, d’après Mistral, une adaptation caracté-
l’an 86 av. notre ère. Dès le Moyen Âge, une
ristique du Midi. Le diminutif Margot (avec
confusion paraît s’être installée entre le nom
ses dérivés Margotton et Goton) est resté en
de Mariane (ou Marianne), dérivé de celui de
usage jusqu’au début du XXe siècle. Ce fut
Marius, et une forme résultant de l’association
aussi, au Moyen Âge, le nom populaire de
ou de la contraction de Marie et Anne.
la pie. La forme Margaux, prénom de la fille
Dans l’œuvre de Goethe, Les années d’ap-
de l’écrivain Ernest Hemingway, n’est qu’une
prentissage de Wilhelm Meister (1796-1831),
fantaisie injustifiée, ce qui ne l’empêche pas
on rencontre une héroïne nommée Mariane
de se répandre en France aujourd’hui. En
(avec un seul n). Le roman de Marivaux, La
Suède, le nom de Margit se classait, en 1950,
vie de Marianne, fut publié entre 1731 et 1741.
au premier rang des prénoms féminins, avec
Les îles Marianne, archipel de la Micronésie,
une fréquence générale de 13 %. Peg, Peggie
s’appelaient autrefois les Ladrones Islands
et Meg sont des diminutifs particuliers aux
(«  îles des voleurs  »). Dans la langue popu-
Anglo-Saxons, de même que Maggie (sur-
laire anglaise, le mot « Marianne » désigne la
nom de l’ancien Premier ministre Margaret
guillotine. Manon (v. notice) est généralement
Thatcher).
considéré comme un diminutif de Marianne.
MARHAÏD v. Marguerite On a longtemps expliqué le sobriquet
MARI v. Ingmar et Marie de «  Marianne  », utilisé pour désigner la
République française, par le nom d’une
MARIA v. Marie
société secrète républicaine, animée par
MÀRIA v. Marie Mazzini et Ledru-Rollin, qui s’était constituée
MARIACHA v. Marianne en France après le coup d’État du 2 décem-
bre 1851 (du futur Napoléon III) et dont le
MARIAM v. Marie
mot de passe était « Marianne ». Mais le plus
MARIAN v. Marianne ancien emploi attesté de Marianne pour dési-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Marie

gner la République se trouve dans une chan- O. : de l’hébreu myriam, « voyante, dame »
son patriotique, La garison de Marianno (« La (étymologie controversée).
guérison de Marianne »), composée en langue
Le nom de Marie, porté par la mère de
d’oc par un cordonnier jacobin de Puylaurens
Jésus, est d’origine hébraïque. Sa forme la plus
(Tarn), Guillaume Lavabre, à la fin de 1792.
ancienne, Miryam, se trouve dans la Bible au
Le premier usage de Marianne dans cette
chapitre 13 de l’Exode, qui attribue ce nom à
acception est donc méridional et occitan. Il
la sœur de Moïse et d’Aaron. D’après certains
semble que dans le chansonnier populaire du
auteurs, Myriam serait à rattacher à l’hébreu
Massif central, «  Marianne  » ait été le nom
marah, « amertume », car Miryam naquit en
que l’on donnait traditionnellement à la jeune
captivité, en Égypte. D’autres font dériver ce
fille aimée et désirée. Lavabre l’aurait utilisé
nom, comme celui de Moïse, d’une source
pour personnifier le régime révolutionnaire
égyptienne : meri Amon, « [celle qui est] aimée
souhaité par les adversaires du pouvoir royal.
par [le dieu] Amon  ». En fait, le sens exact
Le prénom Marius est resté longtemps très
n’est pas très clair. Plus de soixante traduc-
fréquent en Provence, sans atteindre toutefois
tions différentes en ont été proposées. Parmi
la vogue de Mario en Italie. Marius, célèbre
celles-ci, les plus courantes sont « amertume
pièce de Marcel Pagnol, fut porté à l’écran par
des jours », « [celle] qui est élevée », « souhai-
Alexandre Korda en 1931, avec Raimu, Pierre
tée comme enfant », « voyante », « rebelle ».
Fresnay et Orane Demazis dans les rôles prin-
Il est également possible que Miryam soit un
cipaux.
simple équivalent du latin domina, terme dési-
MARIANNEKE v. Marianne gnant la dame ou la maîtresse de maison.
MARIANO v. Marianne Les consonnes du nom hébraïque sont
MRYM. Lorsqu’on y ajouta les voyelles, au
MARIC v. Romaric
VIIe siècle de notre ère, on obtint la forme
MARICA v. Marie Myriam. La Vulgate adopta ensuite la forme
MARICHKA v. Marie Maria. C’est cette dernière qui a subsisté
dans la plupart des pays latins, ainsi qu’en
Allemagne et en Scandinavie, tandis qu’elle
MARIE (2 et 9 avril, 15 août, 22 octobre)
a été rendue par Marie en France, Mary en
F. A. : Maria, Mary, Masha, Marya, Marion, Angleterre, Marya ou Masha en Russie, la
Mariam, Miriam, Miryam, Myriam, forme d’origine (Miryam, Myriam ou Miriam)
Maire, Maryse, Mariette, Marietta, restant en usage chez les Juifs.
Marielle, Mariella, Mimi, Mari, Comme nom de baptême, Marie fait son
Marig, Mia, Marinette, May, Maja, apparition au IVe siècle, mais ne se répand
Mirzel, Mariedel, Marei, Märge, Mitzi, vraiment que vers 1100, à l’époque des
Marjelle, Marisa, Marise, Marita, Mall, Croisades, en rapport évident avec le culte
Moll, Molly, Mally, Polly, Myra, Manie, marial, qui atteindra son apogée en Occident
Mària, Mariquita, Moira, Moyra, au XIIIe siècle. Le nom s’est d’abord établi en
Mair, Moire, Muire, Maureen, Minnie, France, avant de passer en Angleterre et en
Maruja, Marica, Mariska, Marusca, Espagne. Il fut alors interprété, à tort, comme
Mariola, Mietta, Maai, Maaike, Maei, lié à la mer, par voisinage avec mari, mot dési-
Mariekje, Marieke, Mikke, Miempie, gnant la mer dans plusieurs langues celtiques.
Mareïa, Maroussia, Marichka, Mara, Cette interprétation médiévale a donné nais-
Manioussa, Mariouchka, Marja, sance à diverses allégories. C’est également au
Marija, Marite Moyen Âge qu’on voit apparaître en France

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Marie Dictionnaire des prénoms

des diminutifs comme Mariette et Marion. Dolorès, Carmen, Concepción, Mercedes,


Marion connaîtra une vogue considérable en Asunción, Incarnación, Rosario, Montserrat,
raison de l’une des figures de la légende de Pilar, etc. En Allemagne, Maria n’a guère été
Robin des Bois, Maid Marion, que l’on trouve utilisé qu’entre le XVIe et le XIXe siècles. Au
aussi associée aux festivités traditionnelles du Danemark, sa première apparition remonte
mois de mai, mois traditionnellement attribué au XIIe siècle. Marieke est la forme flamande
à Marie (le mot « marionnette » vient de là). traditionnelle.
En Écosse, Marion a également été employé L’usage de Marie ou de Maria comme pré-
comme substitut aux noms celtiques Mor et nom masculin (seul ou en association) s’est
Morag. La forme Mariot a subsisté au Pays de répandu à partir du XVIe siècle dans les
Galles jusque vers 1725. régions catholiques de l’Europe. Ce nom fut
L’une des filles du roi Malcolm III d’Écosse, porté notamment par Jacquard, l’inventeur
née vers 1031, se dénommait Mary. L’usage du métier à tisser, par Voltaire (François-
de ce prénom ne se généralisa toutefois en Marie Arouet), le poète Rainer Maria Rilke,
Angleterre qu’à partir du XIIIe et surtout du le musicien Carl Maria von Weber, etc. En
XIVe siècle, avant de revenir en vogue autour France, Marie entre toujours en composition
de 1650, date à laquelle Mary occupait le pre- dans de nombreux prénoms masculins : Jean-
mier rang des prénoms féminins anglais. Au Marie, Charles-Marie, Pierre-Marie, Alain-
Moyen Âge, Mary n’arrivait encore qu’en 49e Marie, Claude-Marie, etc. Dans d’autres pays,
position, loin derrière des prénoms comme comme la Suisse et l’Allemagne, l’attribution
Alice, Agnès, Joan, Helwise ou Godelena. Au de Marie ou de tout autre prénom féminin à
milieu du XVIIIe siècle, en revanche, près de un garçon est interdite, sauf en composition
20 % des Anglaises s’appelaient Mary. En 1980, avec un nom indiquant clairement le sexe.
Mary venait encore au 4e rang des prénoms On retrouve aussi le nom de Marie dans des
féminins, après Elizabeth, Louise et Jane. La formes composées où il subsiste de façon
forme latine Maria s’est également répandue contractée  : Maïté (Marie-Thérèse), Marlise
en Angleterre, surtout à partir du XVIIIe siècle. (Marie-Lise), Marlène et Marylène (Marie-
Mais il fallu attendre le XIXe siècle pour voir Hélène), Marjane (Marie-Jeanne), Maryvonne
apparaître des diminutifs comme May, qui eut (Marie-Yvonne), Mylène, etc. D’autres formes
beaucoup de succès sous le règne de la reine diminutives courantes sont Marielle (France),
Victoria, et Minnie, nom se rattachant aussi Marietta (Italie), Marig (Bretagne), Mariska et
à Wilhelmina. Mair est une autre forme gal- Maroussia (Russie), Mae (États-Unis), Marisa,
loise. En Irlande, Maire et Moire représentent Maureen, Marija, Marja, Mara, Marieke, Mimi,
des adaptations communes du nom de Mary, Maryse, etc.
qui est porté aujourd’hui par près de 25 % des Parmi les innombrables femmes illustres
femmes, bien qu’il ne se soit guère implanté prénommées Marie, citons la poétesse Marie de
chez les Irlandais avant le XVIIe siècle. En France (XIIe siècle), la reine d’Écosse Marie Ire
Écosse, la forme française Marie n’est pas rare. Stuart, Marie Ire Tudor, dite Marie la Catholique
Quant au diminutif Manie, il est presque uni- ou Marie la Sanglante (Bloody Mary), Marie
quement employé aux États-Unis. de Bourgogne, Marie de Brabant, Marie de
En Espagne, le prénom Maria a été, jusqu’à Médicis, Marie Leszczynska, Marie-Thérèse
une date récente, si fréquemment attribué d’Autriche, Marie-Antoinette, épouse de Louis
qu’il s’est avéré nécessaire de différencier les XVI, Marie-Amélie de Bourbon, l’impératrice
filles au moyen d’un second prénom évoquant Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, la psy-
la Vierge par le biais de l’un de ses attributs : chanalyste Marie Bonaparte, la physicienne

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Marjolaine

Marie Curie, la comédienne Marie Dubois, la MARINI v. Marin


chanteuse Marie Laforêt, etc. MARIO v. Marianne
MARIEDEL v. Marie MARIOLA v. Marie
MARIEKE v. Marie MARION v. Marianne et Marie
MARIEKJE v. Marie MARIOUCHKA v. Marie
MARIELLA v. Marie MARIQUITA v. Marie
MARIELLE v. Marie MARISA v. Marie
MARIEN v. Marianne MARISE v. Marie
MARIETTA v. Marie MARISKA v. Marie
MARIETTE v. Marie MARITA v. Marie

MARIG v. Marie MARITE v. Marie

MARIJA v. Marie MARIUS v. Marianne

MARJA v. Marie
MARIN/MARINE MARJAN v. Marianne
F. A. : Marina, Marinette, Marini. MARJELLE v. Marie
O. : du latin marinus, « marin ».
MARJIE v. Marjolaine
Marin (Marinos) de Tyr, mathématicien et MARJO v. Marjolaine
géographe grec de la fin du Ier siècle, mit au
point un procédé de géographie mathémati-
que qu’on a plus tard appelé « projection de MARJOLAINE
Mercator  ». Marinus fut également un nom F. A. : Marjo, Marjie, Marjolie.
d’homme à Rome. Il a laissé sa trace dans O. : du latin maiorina, « la plus grosse, de
des noms de famille comme Marini, Marino, la plus grande espèce » (étymologie
Marinier, Marin, etc. (le poète napolitain controversée).
Giambattista Marino, mort en 1625, l’homme
Le nom de la plante appelée «  marjo-
politique français Louis Marin, ministre d’Etat
laine  » représente à l’origine une altération
en 1934-36). Saint Marin (IVe siècle), tailleur
de « maiorane » ou de « mariolaine », termes
de pierre à Rimini, se retira dans la montagne
empruntés au latin médiéval maiorana, dont
pour échapper à une femme qui prétendait
la signification exacte reste obscure. La forme
être son épouse. Le monastère bâti sur le lieu
Marjolaine semble être apparue au XVIe siè-
de son ermitage donna naissance à la ville et
cle, peut-être par suite d’un croisement avec
à la République qui portent son nom. Deux
les noms de Marion ou de Marie-Hélène. Ce
papes s’appellèrent également Marin. Le pré-
prénom eut son heure de succès dans les
nom Marine, aujourd’hui à la mode, fut assez
années 1930 (l’ancienne chanson populaire
fréquent autrefois en Bourgogne. Marina est
Marjolaine, toi si jolie…).
toujours très employé en Italie. Les formes
Marina et Marinette peuvent aussi correspon- MARJOLIE v. Marjolaine
dre à des abréviatifs de Marie. MARJORIE v. Marguerite
MARINA v. Marin MARJORY v. Marguerite
MARINETTE v. Marie et Marin MARK v. Marc

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Marphise Dictionnaire des prénoms

MARKE v. Marc MARTA v. Marthe

MARKEI v. Marc MÀRTAINN v. Martin


MARKEL v. Marc MÄRTEL v. Martin
MARKELL v. Marc
MARTELLA v. Marthe
MARKELLINE v. Marc
MARTEN v. Martin
MARKIAN v. Marc
MÄRTEN v. Martin
MARKO v. Marc
MARTH v. Marthe
MARKOUSSIA v. Marc

MARKS v. Marc MARTHA v. Marthe

MARKUS v. Marc

MARLEEN v. Madeleine MARTHE (29 juillet)

MARLÈNE v. Madeleine et Marie F. A. :


Martha, Marta, Mart, Marth, Martie,
Marty, Mattie, Matty, Mat, Moireach,
MARLINE v. Madeleine
Martita, Martella, Marthena, Patty,
MARLUZENNE v. Mélusine Martje, Mattje, Marfa, Marfonka,
MAROUSSIA v. Marguerite et Marie Marfoucha, Marfenia.
O. : de l’araméen marta, « dame, maîtresse ».

MARPHISE Une légende veut que sainte Marthe, sœur


de Lazare et de Marie-Madeleine, patronne
F. A. : Marphyse, Marfise. des aubergistes et des hôteliers, ait débarqué
O. : inconnue. à la fin de sa vie en Provence. On crut même
Nom porté par plusieurs personnages de retrouver ses reliques à Tarascon, vers la fin
la tragédie classique. Il s’agit peut-être d’une du XIIe siècle. Son culte s’implanta alors rapi-
création littéraire. On pourrait néanmoins dement dans le peuple, surtout dans le Midi.
rapprocher Marphise du prénom allemand En Allemagne et en Angleterre, ce nom n’a
Marvis, dont l’étymologie (du german. mar, commencé à se répandre qu’avec la Réforme.
« célèbre, renommé », et wis, « savoir ») est Il apparaît dans le Faust de Goethe, avec
elle-même controversée. On trouve aussi Marthe Schwerdtlein, puis dans La cruche cas-
en Allemagne la forme Marfee, qui pourrait sée, de Heinrich von Kleist, avec Marthe Rull.
représenter un ancien abréviatif de Marphise. En 1847, l’opéra de Friedrich von Flotow,
En Russie, Marfa est un diminutif de Martha Martha, le remit à la mode. Aux États-Unis,
(Marthe). où Martha est surtout fréquent dans la com-
MARPHYSE v. Marphise
munauté noire, ce fut le nom de baptême de
l’épouse de George Washington. La forme
MARQUITA v. Marc
Marfa est courante en Russie. En France,
MARS v. Martial Marthe a aujourd’hui presque complètement
MARSAL v. Martial disparu.

MARSELIS v. Marc MARTHENA v. Marthe

MARSHA v. Marc MARTI v. Martin

MART v. Marthe et Martial MÄRTI v. Martin

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Martin

MARTIAL (30 juin) partie de la Gaule, il bénéficia au Moyen


Âge d’une immense popularité. Son culte fut
F. A. :Mars, Martien, Martiane, Marsal, organisé par son disciple Sulpice-Sévère et
Martialis, Marziale, Mart. son tombeau devint le centre d’un important
O. : d
 u latin martialis, « consacré au dieu Mars ». pèlerinage. Plus de 3 000 églises et chapel-
Le poète latin Martial (Marcus Valerius les françaises lui sont consacrées. Cinq papes
Martialis), né vers 40 de notre ère en Espagne, portèrent également ce nom. Saint Martin,
écrivit de nombreuses satires et fut l’ami de dont la fête, au mois de novembre, a recouvert
Pline le Jeune et de Juvénal. Il existe huit d’anciennes festivités païennes de l’automne
saints dénommés Martial, le plus célèbre étant (d’où l’expression d’« été de la Saint-Martin »
saint Martial de Limoges (début du IIIe siècle), désignant un retour de l’été en novembre), a
dont on a cru longtemps qu’il avait été envoyé également été associé à beaucoup de légen-
en Gaule par l’apôtre Pierre en personne. Il est des et de traditions populaires. Le mot « cha-
aujourd’hui le patron de la ville de Limoges, pelle », du latin populaire capella, a d’abord
et des fouilles semblent avoir dégagé son tom- servi à désigner l’endroit où l’on gardait le
beau. Le nom de Martialis est fréquent dans manteau (la « chape ») que saint Martin aurait
les anciennes inscriptions latines. Les formes coupé en deux pour permettre à un mendiant
Martial et Martiane reviennent aujourd’hui de se vêtir. Dans les fables populaires, le nom
dans l’usage. de Martin fut longtemps attribué de façon tra-
MARTIALIS v. Martial
ditionnelle à l’âne et au singe, puis à certaines
espèces d’oiseaux, d’où le nom du «  marti-
MARTIANE v. Martial net » et du « martin-pêcheur ».
MARTIE v. Marthe et Martin L’île de la Martinique, autrefois dénom-
MARTIEN v. Martial mée Madiana, fut découverte par Christophe
Colomb en 1493, le jour de la Saint-Martin.
MARTIJN v. Martin
Aux Antilles, l’île Saint-Martin, qui appartient
aux îles Sous-le-Vent, présente la particularité
MARTIN/MARTINE (30 janvier, d’être divisée depuis 1648 entre une partie
20 mars, 13 avril, 11 novembre) française et une partie néerlandaise. Dans les
campagnes, la Saint-Martin, que les Anglais
F. A. :Marten, Martie, Marty, Marton, appellent Martinmas ou Martlemas, indiquait
Martino, Martijn, Màrtainn, Martyn, le jour d’échéance des contrats d’embauche
Martina, Mertens, Martinus, pour les domestiques, les apprentis, etc. Au
Martinien, Martinienne, Martiniano, XVIIIe siècle, le « vernis Martin » fut employé
Martiniana, Martinianus, Martinian, au château de Versailles par une célèbre
Maartina, Martsen, Martinka, famille de décorateurs.
Tien, Tinie, Tiens, Tinus, Tienis,
En Angleterre, Martin est attesté à Cambridge
Martinho, Marcin, Machin, Marti,
dès 1166. Il a donné naissance à des patrony-
Märti, Märtel, Mirtel, Martl, Märten,
mes comme Martell, Martens, Martinsmith,
Matten.
Marton, Martinson, etc. Martyn est propre
O. : d
 u latin martinus, « petit Mars, du dieu
aux Gallois. En Allemagne, Martin a surtout
Mars ».
bénéficié de la renommée de Martin Luther
évêque de Tours en 371, saint Martin était (1483-1546). Aux États-Unis, le pasteur noir
originaire de Hongrie. Patron du royaume Martin Luther King fut assassiné en 1968,
mérovingien, évangélisateur d’une grande quatre ans après avoir reçu le Prix Nobel de la

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Mathilde Dictionnaire des prénoms

Paix. En France, ce prénom est plus ou moins MARZELLINE v. Marc


tombé en désuétude, mais on le retrouve dans MARZIALE v. Martial
d’innombrables noms de famille  : Martin,
MASETTO v. Thomas
Martinet, Martinez, Lamartine, Martineau,
Marti, Marty, Martini, Martet, Martens, etc. La MASHA v. Marie
forme féminine Martine reste d’un usage assez MASO v. Thomas
courant.
MASSEY v. Thomas
MARTINA v. Martin
MASSIA v. Marc
MARTINHO v. Martin
MASSIMILIANA v. Maxime
MARTINIAN v. Martin
MASSIMILIANO v. Maxime
MARTINIANA v. Martin
MAT v. Marthe
MARTINIANO v. Martin
MAT v. Matthieu
MARTINIANUS v. Martin
MATA v. Matthieu
MARTINIEN v. Martin
MATELDA v. Mathilde
MARTINIENNE v. Martin
MATEO v. Matthieu
MARTINKA v. Martin
MATEUSZ v. Matthieu
MARTINO v. Martin
MATFEI v. Matthieu
MARTINUS v. Martin
MATHIAS v. Matthieu
MARTITA v. Marthe
MATHIS v. Matthieu
MARTJE v. Marthe
MATHILDA v. Mathilde
MARTL v. Martin

MARTON v. Martin
MATHILDE (14 mars)
MARTSELLINA v. Marc
F. A. : Matilde, Matilda, Mathilda,
MARTSEN v. Martin
Matty, Maud, Tilly, Tilda, Mattie,
MARTY v. Marthe et Martin Tillie, Maude, Maitilde, Matelda,
MARTYN v. Martin Mahaud, Mahaut, Mahault, Maudie,
Mechthild, Mechthilde, Machthild,
MARUJA v. Marie
Telia, Mechel, Metze, Tidchen, Till,
MARUSCA v. Marie Mettild, Mettelde, Mechte, Meckele,
MARX v. Marc Mectilde, Mafalda, Megtilda,
Mektild, Mattis, Mechtelt, Magteld.
MARY v. Marie
O. : du german. maht, « puissance, vigueur »,
MARYA v. Marie et hild, « combat ».
MARYLENE v. Marie et Hélène Ce prénom franc, employé sans discontinuer
MARYSE v. Marie depuis le haut Moyen Âge, époque à laquelle
MARZEL v. Marc
il fut latinisé en Matilldis, Mattilis ou Matilda,
connaît aujourd’hui un net regain de faveur. Il
MARZELL v. Marc est particulièrement populaire en Normandie,
MARZELLA v. Marc où il perpétue le souvenir de la reine Mathilde

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Mathurin

(morte en 1083), fille de Baudouin V de Italie, de pair avec Matilda, la forme portugaise
Flandre, épouse de Guillaume le Conquérant, Mafalda (nom de l’une des filles de Sancho Ier
à qui l’on attribue la célèbre tapisserie portant de Portugal, au XIIIe siècle). En Argentine,
son nom exposée aujourd’hui à Bayeux. Mafalda est aussi le nom d’un personnage
Au Moyen Âge, en France et en Angleterre, très populaire de la bande dessinée. Les dimi-
on trouve des formes contractées comme nutifs Magdel, Machel, Maggie et Tillie sont
Mahault, Molde, Maude et Maud, qui cor- fréquents en Afrique du Sud. Mecheltsje et
respondent à des transformations populaires Machteltsje se rencontrent en pays frison.
de type classique (cf. Brunehilde, devenu MATHIS v. Matthieu
Brunehaut), et dont certaines ont survécu
jusqu’à nos jours. Au XIVe siècle, on rencon-
MATHURIN/MATHURINE (1er novembre)
tre aussi Mahhild et Tillie, avec des diminutifs
comme Till et Tillot. Le patronyme Mahaut F. A. :
Thurin, Thurine, Maturo, Maturino,
reste courant en Normandie. Sainte Mathilde Maturina.
(v. 890-968), descendante du célèbre roi saxon O. : du latin maturus, « mûr ».
Widukind, fut la femme de l’empereur ger- Saint Mathurin, confesseur en Gâtinais,
manique Henri Ier l’Oiseleur, la mère d’Othon aurait vécu au IVe siècle. La tradition lui
le Grand et la grand-mère de Hugues Capet. attribue des prodiges extraordinaires. On le
L’épouse de l’empereur germanique Henri V, considère aussi comme le patron des bouf-
puis de Geoffroi V le Bel Plantagenêt, s’appelait fons, ce qui explique peut-être la résonance
aussi Mathilde. Une marquise de Toscane de la un peu comique prise au XIXe siècle par son
fin du XIe siècle, la comtesse Mathilde, légua nom. Mathurin fut néanmoins un prénom
tous ses Etats (dont les villes de Crémone, très fréquent dans les campagnes normandes.
Ferrare, Mantoue et Modène) au Saint-Siège, La graphie avec un h paraît due à l’influence
mais cette donation fut contestée après sa mort de Matthieu. Apprécié de Walter Scott et de
par les empereurs germaniques. Lord Byron, le romancier et dramaturge irlan-
Rare en Angleterre aux XVIe et XVIIe siè- dais Charles Robert Maturin publia son chef-
cles, ce prénom resurgit au XVIIIe siècle sous d’œuvre, Melmot ou l’homme errant, en 1820.
la forme Matilda, avec, au siècle suivant, des
MATIAZ v. Matthieu
abréviatifs comme Matty, Tilly et Tilda. De
nombreux noms de famille en dérivent, tels MATILDA v. Mathilde
Madison, Maudson, Mawson, Mould, Mowl, MATILDE v. Mathilde
Tillison et Tilson. En Allemagne, Mathilde fut
remis à la mode par le mouvement roman- MATLE v. Madeleine
tique, avec l’œuvre de Novalis, Heinrich von MATRICH v. Médéric
Ofterdingen (1802), puis le roman de Theodor
MATT v. Matthieu
Fontane, Mathilde Möhring. L’influence du
célèbre poème de l’Anglais Tennyson, Maud MATTALUS v. Matthieu
(1855), fut également sensible. L’une des
MATTEN v. Martin
amies de Richard Wagner s’appelait Mathilde
Wesendonk. L’actrice française Mathilda May, MATTEO v. Matthieu
née en 1965, est la fille de l’auteur de théâtre MATTHAEUS v. Matthieu
Victor Haïm.
MATTHÄUS v. Matthieu
En Suède, Matilda venait en 1900 au 14e
rang des prénoms féminins. On trouve en MATTHEUS v. Matthieu

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Mathieu Dictionnaire des prénoms

MATTHEW v. Matthieu revenu à la mode depuis les années 1970. En


MATTHIAS v. Matthieu Irlande, il est employé comme substitut au
nom celtique Mahon (de mahon, «  ours  »).
En Allemagne, c’est plutôt la forme Matthias
MATTHIEU (24 février, 14 mai, 21 septembre) qui s’est répandue dans l’usage. Les diminu-
F. A. :Matthias, Matthew, Matt, Mattias, tifs Mat et Matt sont assez courants aux États-
Matthäus, Matteo, Mateo, Mattheus, Unis. La forme Mathieu, avec un seul t, est
Mata, Matthaeus, Mat, Mathias, Hias, elle aussi courante, mais erronée. La forme
Höss, Mades, Mathis, Thiess, Teus, italienne Matteo fait aujourd’hui une percée
Deipes, Hess, Mattalus, Matiaz, spectaculaire en France, notamment dans le
Màtyàs, Mathijs, Theiss, Debus, Midi. Les formes Matthias et surtout Mathis
Maciej, Mateusz, Matvei, Matfei, sont également très à la mode.
Mazé, Zoïg, Tewis, Tjeu. MATTIAS v. Matthieu
O. : d
 e l’hébreu mattaï, « don, présent », et
MATTIE v. Marthe et Mathilde
Yah, « Iahvé ».
MATTIS v. Mathilde
Ancien publicain, c’est-à-dire collecteur
d’impôts, saint Matthieu, dont le nom de MATTJE v. Marthe
naissance était Lévi, fut l’un des premiers dis- MATTY v. Marthe
ciples du Christ. La tradition chrétienne lui MATTY v. Mathilde
attribue l’évangile qui porte son nom. Il est
aujourd’hui le patron des douaniers italiens. MATURINA v. Mathurin

Saint Matthias, qui remplaça Judas après sa MATURINO v. Mathurin


trahison, fut l’un des évangélisateurs de la MATURO v. Mathurin
Palestine. Son tombeau, qui passait alors
MATVEI v. Matthieu
pour se trouver à Trèves, en Allemagne, fit au
Moyen Âge l’objet d’un grand pèlerinage. MÀTYÀS v. Matthieu
Le nom de Matthieu se retrouve dans de MAUD v. Madeleine et Mathilde
nombreux noms de famille, comme Mahieu,
MAUDE v. Mathilde
Mathé, Mathey, Matisse, Mattei, Mathou,
Mathelin, etc. (les peintres Henri Matisse MAUDIE v. Mathilde
et Georges Mathieu, l’homme d’affaires et MAUR v. Maurice
homme politique italien Enrico Mattei, mort
MAURA v. Maurice
en 1962, le philosophe Jean-François Mattéi).
L’expression « fesse-Matthieu » est une défor- MAUREEN v. Marie
mation populaire de «  faisce-métiaux  », qui MAURELIUS v. Maurice
signifie «  ramasser avidement [lier en botte,
en faisceau] la monnaie ». En Hongrie, le roi
Matthias Ier Corvin (1440-1490), champion MAURICE/MAURICETTE(22 septembre)
de l’indépendance de son pays contre les F. A. : Maur, Moritz, Maurie, Morrie,
Autrichiens et les Turcs, fonda la première Maury, Maurizio, Morris, Morrell,
université de Buda en 1465. Mauricio, Maurits, Maolmuire,
Entré en Angleterre avec la conquête nor- Meurisse, Meurig, Morus, Seymour,
mande, le nom de Matthew (Matthaeus et More, Maurin, Maurille, Maurus,
Matthieu dans le Domesday Book) fut attribué Mauro, Maura, Maurilia, Mavra,
très fréquemment du XIIIe au XVe siècle. Il est Mavr, Moor, Maurino, Maurelius,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Maxence

Moris, Moric, Morics, Mavriki, nom de Seymour, utilisé comme nom de bap-
Maurita, Maurizia. tême et comme nom de famille, résulte d’une
O. : du latin Maurus, « Africain, de Maurétanie ». anglicisation de « Saint-Maur », commune de
la région parisienne où se dressait autrefois
À travers le latin, le nom de Maurus
une célèbre abbaye. En Écosse, Maurice a été
remonte au grec mauros, « sombre, obscur ».
utilisé comme substitut du prénom celtique
Chez Ératosthène, ce qualificatif se rapporte
Muireach (Muirgheas et Moriertagh chez les
aux habitants de l’Afrique du Nord (l’an-
Irlandais). La forme féminine Mauricette est
cienne Maurétanie). À Rome, le surnom de
aujourd’hui totalement abandonnée. Ce pré-
« Maurus » fut donné à des personnages de
nom a été porté notamment par le peintre
complexion plutôt foncée ou à des soldats
Maurice Utrillo, Maurice de Saxe, le vainqueur
ayant fait campagne en Orient. C’est le même
de Fontenoy, les écrivains Maurice Barrès,
nom que l’on retrouve au Moyen Âge dans le
Maurice Maeterlinck et Maurice Martin du
mot «  Maures  », désignant les Arabes. Saint
Gard, l’économiste Maurice Allais (Prix Nobel
Maurice, ancien officier romain de la légion
d’économie en 1988), etc.
Thébaine qui refusa de servir l’Empire en rai-
son de ses convictions chrétiennes, fut l’un MAURICIO v. Maurice
des saints les plus fréquemment invoqués par MAURIE v. Maurice
les Croisés. Bien que sa légende soit regardée MAURIKI v. Maurice
comme peu crédible par les historiens, son
MAURILIA v. Maurice
culte fut très vif chez les Suisses. Il est égale-
ment le patron de la maison de Savoie. MAURILLE v. Maurice
Le nom de Moritz fut traditionnel dans MAURIN v. Maurice
la maison de Saxe. Le duc Maurice de Saxe
MAURINO v. Maurice
(1521-1553) forma une ligue de princes
protestants, qu’il mit au service de Charles- MAURITA v. Maurice
Quint. Le prince d’Orange Maurice de MAURITS v. Maurice
Nassau, Stathouder des Provinces-Unies de MAURIZIA v. Maurice
1584 à 1625, fut le successeur de son père,
MAURIZIO v. Maurice
Guillaume le Taciturne. Le dessinateur
Wilhelm Busch inventa en 1865 les person- MAURO v. Maurice
nages de « Max et Moritz », que connaissent MAURUS v. Maurice
tous les enfants d’outre-Rhin. MAURY v. Maurice
En Angleterre, les formes Meurisse et
MAVR v. Maurice
Morris, toujours portées en France comme
noms de famille (l’acteur Paul Meurisse), MAVRA v. Maurice
remontent à la conquête normande. Comme MAVRIKI v. Maurice
patronyme, Morris est surtout courant dans
MAX v. Maxime
le Pays de Galles, Morrish se rencontrant plu-
tôt dans le Somerset et le Devon. On trouve
aussi Maurice, FitzMaurice, Marin, Morcock, MAXENCE
Morrison, Morrisey, etc. La Morris dance est
F. A. : Maxie.
une sorte de farandole d’origine prétendument
O. : du latin Maxentius, nom de personne.
espagnole (« maure »), qui joue un grand rôle
dans les fêtes du Mai. Les Gallois emploient Fils de Maximien, l’empereur Maxence
de préférence les formes Morus et Meurig. Le (Marcus Aurelius Valerius Maxentius, v.

323

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Maxime Dictionnaire des prénoms

280-312) fut le principal compétiteur de Maximilian reste aujourd’hui un nom


Constantin. Il fut finalement battu au pont assez fréquent en Bavière et en Autriche, en
de Milvius, où il trouva la mort. Comme même temps que le diminutif Max, qui fut
prénom, Maxence connut un certain succès mis en honneur dans le Wallenstein (1800)
à partir de la Révolution. Depuis un siècle, de Schiller. Saint Maximilien, qui passe pour
il semble toutefois tombé en désuétude. Il avoir évangélisé la Haute-Autriche, fut le
subsiste néanmoins comme nom de famille patron de la famille de Habsbourg. Maxime
(l’essayiste Jean-Pierre Maxence, figure des est aujourd’hui très à la mode en France.
« non-conformistes des années trente »).
MAXIA v. Maxime MAXIMIANO v. Maxime

MAXIE v. Maxence et Maxime MAXIMIANUS v. Maxime

MAXIM v. Maxime MAXIMILIAN v. Maxime

MAXIMA v. Maxime MAXIMILIANA v. Maxime

MAXIMILIANO v. Maxime
MAXIME (21 janvier, 14 avril) MAXIMILIANUS v. Maxime
F. A. :
Maximin, Maximilien, MAXIMILIEN v. Maxime
Maximilienne, Maximille, Max,
MAXIMILIENNE v. Maxime
Maximilian, Maxie, Maxia, Maxim,
Maximo, Maxima, Maximiliano, MAXIMILLE v. Maxime
Maximilianus, Massimiliano, MAXIMIN v. Maxime
Maximiliana, Massimiliana,
MAXIMINO v. Maxime
Maximus, Miksa, Maksis, Maksim,
Maksima, Maximino, Maksimiane, MAXIMO v. Maxime
Maximianus, Maximiano. MAXIMUS v. Maxime
O. : du latin maximus, « le plus grand ».

Les noms appartenant à ce groupe furent MAY


très fréquents à Rome, où Maximus était un
F. A. :
Mae, Maeva, Maisy, Maia, Maya,
titre honorifique attribué aux généraux victo-
rieux. L’empereur Maxime (Magnus Clemens Maja.
O. : du latin Maia, nom de divinité.
Maximus), mort en 388, régna sur la Gaule
et l’Espagne. Maximien (Marcus Aurelius À Rome, la déesse Maia, fille d’Atlas et de
Valerius Maximianus Herculius, v. 250-310), Pleioné, était la mère de Mercure. C’était aussi
né en Pannonie, fut associé à l’Empire par le nom d’une fille de Faunus, incarnation du
Dioclétien. Maxime Pétrone, empereur d’Occi- printemps, dont la fête se célébrait au mois
dent en 455, finit lapidé par le peuple. Le nom de mai (latin Maius). Ce nom est attesté à
de Maximilien est un dérivé de Maximinien, date ancienne, aussi bien en France qu’en
lui-même abréviatif de Maxime. Il fut sur- Angleterre, mais il a souvent été confondu
tout popularisé en Allemagne, à la suite de avec divers diminutifs. Dans les pays anglo-
l’empereur germanique Maximilien Ier (1459- saxons, May et surtout Maisie sont assez
1519), qui affronta Louis XI à la bataille de généralement perçus comme des abréviatifs
Guinegatte, se fit le protecteur des humanistes de Margaret, voire de Mary. Le prénom May a
(Ulrich von Hutten) et des artistes (Dürer), et également été attribué sous l’influence du nom
fut surnommé « le dernier chevalier ». du mois de mai. Il peut représenter enfin une

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Mélanie

forme contractée de maiden, « jeune fille », ou MÉDÉRIC


du prénom gaélique Marsail. La forme Mae
F. A. : Merry, Mède, Medrich, Matrich.
a notamment été illustrée par l’actrice Mary
O. : du german. maht, « puissance, vigueur »,
Jane West, dite Mae West.
et ric, « puissant ».
MAY v. Marie Saint Médéric fut évêque d’Autun au VIe
MAYA v. May siècle. Son nom latin, Medericus, a donné
naissance à la forme populaire Merry.
MAZÉ v. Matthieu
MEDRICH v. Médéric
MECHEL v. Mathilde MEES v. Émile
MECHEL v. Michel MEG v. Marguerite

MECHTE v. Mathilde MEGTILDA v. Mathilde

MEINS v. Hermann
MECHTELT v. Mathilde
MEKTILD v. Mathilde
MECHTHILD v. Mathilde
MEL v. Émile et Mélanie
MECHTHILDE v. Mathilde
MELAINE v. Mélanie
MECKELE v. Mathilde MELANIA v. Mélanie

MECTILDE v. Mathilde MELÂNIA v. Mélanie

MELANIAS v. Mélanie

MÉDARD (8 juin)
MÉLANIE (26 janvier)
F. A. :Medardus, Mäder, Mäderli.
O. : d
 u german. maht, « puissance, vigueur », F. A. :
Melania, Mel, Mellie, Melany,
et hard, « fort ». Melina, Melloney, Melânia, Melanias,
Melaine, Mélas, Melanio, Malania,
Issu d’une famille franque, saint Médard Melanija, Melltje, Mellony, Meloney.
(mort à Tournai vers 545) consacra l’essentiel O. : du grec melas, « noir, brun, foncé ».
de sa vie à lutter contre le paganisme dans le
nord de la Gaule. évêque de Noyon, c’est lui Dans certaines régions de l’ancienne Grèce,
qui voua à Dieu la reine Radegonde, épouse Melaina était l’un des surnoms de Déméter,
de Clotaire, le meurtrier de son frère. La tra- déesse des moissons, laquelle était censée
dition lui attribue plusieurs miracles, et de porter le deuil de sa fille Perséphone, enle-
nombreux dictons le font intervenir dans les vée aux Enfers par Pluton. Le nom de Mélanie
considérations météorologiques populaires apparaît en France au VIIe siècle. Il passe
(le plus célèbre étant : « Quand il pleut à la ensuite en Angleterre, sous des formes telles
Saint-Médard, il pleut quarante jours plus que Melloney et Mellony, toujours utilisées
tard »). Tout à fait passé de mode aujourd’hui, aujourd’hui, en particulier aux États-Unis. Il
le nom Médard a laissé des traces dans quel- est en revanche assez mal considéré en Grèce
ques noms de famille comme Méda, Méard, (où il a pourtant été illustré par la chanteuse
Mézard, Médarlin, etc. Melina Mercouri), où melania signifie « excré-
ments noirs, noirceur, malheur », tandis qu’au
MEDARDUS v. Médard
Liban, une «  mélanie  » désigne une grosse
MEDE v. Médéric femme, un « boudin ».

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Melchior Dictionnaire des prénoms

En 1672, un personnage nommé Melantha en Angleterre la forme Melcher qui, au XVIIIe


figure dans la pièce de Dryden, Mariage à la siècle, fut employée en Irlande pour angliciser
mode, mais cette forme ne paraît pas avoir sur- un nom gaélique. En Italie, Melchiorri ou
vécu. Le nom de Mélanie apparaît encore dans Melchiorre, diffusé sporadiquement, se
Autant en emporte le vent (1936) de Margaret rencontre surtout en Vénétie, en Emilie, en
Mitchell, dont l’adaptation à l’écran, en 1939, Lombardie et en Toscane. Le prénom fut
semble avoir contribué à sa diffusion. Melanie porté par l’écrivain français Eugène-Melchior
fut aussi très employé en Allemagne à l’épo- de Vogüé et par l’homme d’État et cardinal
que du romantisme. Il reste actuellement à la autrichien Melchior Kesl.
mode outre-Rhin. En France, après une lon- MELCHIORA v. Melchior
gue période d’oubli, il est aujourd’hui rede-
MELCHIORRE v. Melchior
venu courant. On notera que Melaine est un
prénom masculin breton, porté notamment MELCHIORRI v. Melchior
par le chanteur Melaine Favennec. MELCHJE v. Melchior
MELANIJA v. Mélanie MELESSA v. Melitta
MELANIO v. Mélanie MELFYN v. Malwine
MELANY v. Mélanie MELIA v. Émile
MELAS v. Mélanie MELICENT v. Mélisande et Melitta
MELCHER v. Melchior MELINA v. Mélanie
MELCHERT v. Melchior MELINE v. Melitta

MELIOCHA v. Émile
MELCHIOR
F. A. : Melcher, Melchert, Melker, MÉLISANDE
Melkert, Mylger, Mylgert, Melchje, F. A. :Melisenda, Millicent, Millisent,
Marchionne, Melchiorre, Melkior, Mellicent, Melicent, Milicent, Millie,
Melchiora, Melchiorri, Marchiorri, Milly, Milli, Mil, Lissa.
Marchionni, Chiori, Chiorrini. O. : du german. Amal, racine wisigothique
O. : d
 e l’hébreu mélék, « roi, royal » (par obscure qui doit son succès à la famille
l’intermédiaire du grec melchi), abréviatif des rois Amali, et swintha, « travailleur,
pour elimélék, « Dieu est roi », et or, énergique ».
« lumière ».
Ce prénom, qui revient aujourd’hui à la
Forgé d’après le radical sémitique melk, ce mode, est surtout connu par le drame lyrique
nom se trouve dans la Bible sous les formes Pelléas et Mélisande (1892), tiré de l’œuvre
Mélék, Malkiel et Melchiel. La tradition a de Maurice Maeterlinck sur une musique de
donné, de pair avec Gaspard (ou Gaspar) Debussy, qui révolutionna en son temps le
et Balthazar, le nom de Melchior à l’un des langage théâtral. Il fut très porté au Moyen
trois «  rois mages  » venus adorer le Christ Âge. On y rattache parfois le nom de la fée
nouveau-né dans sa crèche. Melchior se Mélusine (Melesina en Angleterre), mais ce
répandit en Allemagne comme conséquence rapprochement est très hasardeux. L’équivalent
du culte rendu à ces « rois », dont les reliques anglais de Mélisande est Millicent, qui fut très
auraient été transportées vers 1164 dans la commun au début du XXe siècle, surtout sous
cathédrale de Cologne. En 1592, on trouve les formes abrégées de Millie et Milly. Ce fut

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Mercure

le nom de l’héroïne de Milly-Molly-Mandy, MÉLUSINE


de Joyce Lankester Brisley (1828). Millicent
FA : Lusina, Lusine, Merluisaine,
s’est parfois télescopé avec Melitta ou Mélissa,
prénom d’origine grecque. Milly et Millie Marluzenne.
O. : étymologie inconnue.
sont aussi des abréviatifs d’Amélie ou d’Emi-
lie. En Allemagne, la forme archaïque est La fée Mélusine, l’un des plus célèbres
Amalaswintha, dont Melisenda et Malasintha personnages de la mythologie française,
sont dérivées. fait l’objet d’un grand nombre de traditions
MELISENDA v. Mélisande
légendaires, en particulier dans le Poitou. Au
Moyen Âge, elle était une femme condamnée
MELISENT v. Melitta à se transformer tous les samedis en serpent.
MÉLISSA v. Melitta Jehan d’Arras, dans son Roman de Mélusine, la
présente comme l’aïeule et la protectrice de
MÉLISSE v. Melitta
la famille de Lusignan, dont l’un des repré-
MELITA v. Melitta sentants, à l’époque des Croisades, fut roi de
Chypre et de Jérusalem. Son nom a donné
MéLITTA lieu à de multiples spéculations. Certains y
ont vu une ancienne « mère Lusine » (mater
F. A. :
Mélissa, Mellie, Millie, Lissa, Lucinia), correspondant à une déesse Lucina.
Melicent, Melisent, Melessa, Mélisse, D’autres ont rapproché son nom de celui du
Millicent, Millisent, Melita, Meline. grand dieu celtique Lug, ou encore de celui
O. : du grec mélitta, « abeille ». de l’enchanteur Merlin. D’autres enfin ont
Le nom de Mélitta, très répandu dans la interprété Mélusine comme l’une des incarna-
Grèce antique, était également donné aux tions d’un animal fabuleux, dénommé tantôt
prêtresses du temple d’Apollon à Delphes. La « vouivre », tantôt « gouivre » ou « gorgone ».
plante appelée « mélisse » (dont on extrayait L’explication la plus probable est celle qui tient
naguère l’«  eau de mélisse  » en mélangeant compte d’un substrat préchrétien. Depuis le
le produit distillé de ses feuilles avec de l’al- début du XXe siècle, Mélusine est devenu un
cool) doit son nom au latin melissophyllon, prénom, encore peu commun, mais dont l’oc-
« feuille à abeilles ». Le prénom Mélitta paraît currence n’est pas exceptionnelle.
aujourd’hui connaître une certaine vogue, MELVA v. Malwine
peut-être sous l’influence de l’Antiquité ou de MELVIN v. Malwine
la littérature grecque.
MELVYN v. Malwine
MELKER v. Melchior
MENDEL v. Emmanuel
MELKERT v. Melchior
MENZEL v. Hermann
MELKIOR v. Melchior MERAUD v. Esmeralda
MELLICENT v. Mélisande

MELLIE v. Mélanie et Melitta MERCURE (25 novembre, 12 décembre)

MELLONEY v. Mélanie F. A. :


Mercurie, Mercurial, Mercurien,
Mercurienne, Mercuri, Mercurio.
MELLONY v. Mélanie
O. : du latin Mercurius, nom de divinité.
MELLTJE v. Mélanie
Le nom du dieu latin Mercure, qui est peut-
MELONEY v. Mélanie être d’origine étrusque, renvoie à des termes

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Meredith Dictionnaire des prénoms

comme merx (génitif mercis), «  échange de MEREDITH


biens », et mercari, « échanger, commercer »
F. A. : Meridith, Merry, Bedo.
(cf. les mots « marchandise » et « mercerie »).
O. : du vieux-gallois mawredd, « grandeur »,
Dieu patronnant à l’origine tous les échanges
de type contractuel, il semble que Mercure et iudd, « chef ».
ne soit devenu que par la suite un dieu du La forme la plus ancienne de ce prénom
commerce, dispensateur de profit (lucrum). celtique masculin semble être Margiteut (ou
On lui attribuait la paternité des dieux Lares. Margetud), nom d’un roi de Dyfedd, au Pays
Après l’hellénisation du panthéon romain, il de Galles, à la fin du VIe ou au début du VIIe
fut confondu avec Hermès, dont il reprit les siècle. On connaît aussi les formes Meredydd
principaux attributs. Au cours des campa- et Maredudd, avec l’accent sur la seconde syl-
gnes de Germanie, il fut également assimilé à labe. Le nom de Meredith est surtout devenu
Odin-Wotan, puis, après la christianisation, à un patronyme, qui s’est largement répandu en
l’archange saint Michel. Angleterre et aux états-Unis (l’écrivain anglais
Le soldat chrétien qui, au cours d’une George Meredith, dont l’œuvre poétique et
bataille contre les Perses, aurait assassiné l’em- romanesque restitue l’atmosphère de la fin du
pereur Julien l’Apostat, semble avoir été cano- XIXe siècle, l’étudiant James Meredith, qui fut
nisé sous le nom de saint Mercure. Il y eut le premier Noir autorisé à s’inscrire à l’uni-
aussi un saint Mercurial, évêque à Forli, et une versité du Mississippi). Le prénom Meredith
sainte Mercurie, vierge d’Alexandrie. Le métal fut aussi porté par le compositeur Meredith
appelé «  mercure  », connu autrefois sous le Wilson. En France, il commence à peine à
nom de « vif-argent », a ainsi été nommé par apparaître, peut-être sous l’influence des films
les alchimistes en raison de sa fluidité. La pla- américains.
nète Mercure est la plus rapprochée du Soleil.
Le Mercure de France, fondé comme journal
hebdomadaire en 1672, devint une revue MÉRIADEC (7 juin)
en 1889. Sous l’ancien régime, on appelait F. A. : Meriadeg, Riadeg.
«  mercurial  » l’assemblée des cours souve- O. : du celtique mar, racine à signification
raines qui se tenait le premier mercredi après obscure, et iad, « crâne » (étymologie
les vacances de la Saint-Martin (ainsi que, par controversée).
extension, le bulletin qui consignait les prix
Surtout vénéré dans les Cornouailles bri-
des céréales enregistrées sur les marchés).
tanniques, saint Mériadec aurait été évêque
« Mercuriale » est aussi le nom d’une plante
de Vannes au VIIe siècle. À Noyal-Pontivy
et d’une espèce de tortue. Comme prénom,
(Morbihan), on présente comme son tom-
Mercure fut mis dans l’usage au moment de la
beau un sarcophage du IXe siècle. La Vie de
Renaissance. En Italie, Mercurio se rencontre
saint Meriadeg (1504) fait de lui le patron
surtout dans le Sud.
de Comborne. Il est également l’éponyme
MERCURI v. Mercure de la petite ville de Saint-Mériadec, dans le
MERCURIAL v. Mercure Morbihan. Le prénom de Mériadec est attesté
depuis le XVIe siècle. Un roi des Bretons porta
MERCURIE v. Mercure
le nom de Konan Meriadeg. Ce nom corres-
MERCURIEN v. Mercure pond au gallois Meiriadog.
MERCURIENNE v. Mercure MERIADEG v. Mériadec

MERCURIO v. Mercure MERIDITH v. Meredith

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Michel

MERIEL v. Muriel Mikus, Mikhail, Michal, Michoulia,


MERK v. Marc Michouka, Micke, Mikahïlina,
Gieltje, Michée.
MERKEL v. Marc
O. : de l’hébreu mika’el, « qui est comme
MERLUISAINE v. Mélusine Dieu ».
MERRILL v. Muriel L’archange saint Michel est, dans la Bible,
MERRY v. Médéric et Médérith l’ange préposé à la protection du peuple juif
MERTENS v. Martin
(Daniel 10,13), en même temps que le géné-
ral en chef des légions célestes. En Europe,
MERTICE v. Myrtil son culte (comme celui de saint Georges) s’est
MERTLE v. Myrtil superposé à des croyances antérieures très
META v. Marguerite
enracinées, liées notamment au personnage
de Gargantua. Saint Michel serait apparu en
METTELDE v. Mathilde
492 au mont Gargan, en Italie, puis en 709, à
METTILD v. Mathilde l’emplacement de l’actuel mont Saint-Michel,
METZE v. Mathilde dénommé antérieurement mont de Guargant
(1295). Ce Gargantua, dont les activités ont
MEURIG v. Maurice
été popularisées par l’œuvre de Rabelais, a lui-
MEURISSE v. Maurice même été identifié au Mars gaulois, Apollon-
MIA v. Marie Belenos (cf. auprès du mont Saint-Michel
le site de Tombelaine, qui est une ancienne
MICAELA v. Michel
« tombe Belen »). En Allemagne, le culte de
MICHAEL v. Michel saint Michel s’est également mêlé aux tradi-
MICHAËL v. Michel tions wotaniques (cf. la ville de Michelstadt,
située dans l’Odenwald, forêt dont le nom
MICHAELA v. Michel
perpétue le souvenir d’Odin-Wotan). Tous
MICHAELINA v. Michel ces faits expliquent que la Saint-Michel, le
MICHAELINE v. Michel 29 septembre, dénommée Michaelmas en
Angleterre, ait toujours été une solennité tra-
MICHAËLLA v. Michel
ditionnelle d’une spéciale importance. C’est
MICHAL v. Michel aussi, en France, la fête des parachutistes.
MICHÉE v. Michel Dans les pays anglo-saxons, Michael (et ses
diminutifs : Mick, Micky, Mickey, Mike, etc.)
MICHEIL v. Michel
est attesté sans interruption depuis le XIIe
siècle. En Roumanie, cinq rois portèrent le
MICHEL/MICHÈLE (29 septembre) nom de Mihai. Miguel fut aussi très répandu
F. A. : Michelle, Micheline, Michéla, en Espagne. En Suède, Mikael se trouvait en
Michaëlla, Mikael, Michou, 1960 en 3e position des prénoms masculins.
Michaël, Michael, Mick, Mike, En Allemagne, saint Michel figura longtemps
Michaela, Mickie, Mickey, Micky, sur les étendards militaires, comme saint
Michaelina, Michaeline, Micaela, Denis chez les Français ou saint Georges chez
Miguel, Miguela, Miguelita, les Anglais. Le mot est également passé dans
Mitchell, Michele, Micheil, Mischa, la langue courante : encore au début du XXe
Micheletti, Mechel, Mikkel, Mikal, siècle, «  Michel  » était outre-Rhin une sorte
Mikhal, Mikkiel, Mikko, Mikàly, de sobriquet désignant les Allemands en

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Mildred Dictionnaire des prénoms

général. Précisons encore que Mikhal est un MIES v. Jérémie


prénom juif attribué aux filles (que l’on peut MIETTA v. Marie
aussi écrire Mikhalle ou Mi’hal).
MIGELI v. Émile
Rare jusqu’au XVe siècle, le prénom Michel
est devenu en France de plus en plus fréquent MIGUEL v. Michel
par la suite. En 1950, il se classait à Paris au MIGUELA v. Michel
3e rang des prénoms masculins. Depuis les MIGUELITA v. Michel
années 1970, cependant, sa vogue est nette-
MIKA v. Monique
ment retombée. Il a été illustré par d’innom-
brables personnalités et souverains, dont les MIKAEL v. Michel
empereurs byzantins Michel II le Bègue et MIKAHÏLINA v. Michel
Michel VIII Paléologue (1224-1282), le roi MIKAL v. Michel
Michel Ier de Roumanie, le roi Michel Ier de
MIKÀLY v. Michel
Portugal, les écrivains Michel de Montaigne
et Miguel de Cervantès, auxquels on peut MIKE v. Michel
ajouter, pour l’époque contemporaine, l’an- MIKHAIL v. Michel
cien président russe Mikhail Gorbatchev, les
MIKKE v. Marie
hommes politiques Michel Poniatowski et
Michel Charasse, les acteurs Michel Simon, MIKKEL v. Michel
Michèle Morgan, Micheline Presle et Michel MIKKIEL v. Michel
Constantin, les chanteurs Michael Jackson, MIKKO v. Michel
Michel Sardou, Michel Berger et Michel
MIKLÔS v. Nicolas
Fugain, le compositeur Michel Legrand, les
écrivains Michel de Saint Pierre, Michel Déon MIKOSCH v. Nicolas
et Michel Houellebecq, etc. MIKSA v. Maxime
MICHÉLA v. Michel MIKUS v. Michel
MICHELE v. Michel MIL v. Émile et Mélissande
MICHELETTI v. Michel MILA v. Ludmilla
MICHELINE v. Michel
MICHELLE v. Michel MILDRED (13 juillet)
MICHOU v. Michel F. A. :Mildrède, Mildreda, Mildrid,
MICHOUKA v. Michel Miltraud, Miltrud, Milly, Mulder,
MICHOULIA v. Michel
Millie, Drède.
O. : de l’anglo-saxon milde, « doux,
MICK v. Michel
bienveillant », et thryght ou thryth,
MICKE v. Michel « force, puissance ».
MICKEY v. Michel Il existe à Merckeghem, près de Cassel
MICKIE v. Michel (arrondissement de Dunkerque), une cha-
MICKY v. Michel pelle Sainte-Mildred. La première partie de ce
nom composé renvoie au vieil-haut allemand
MIEK v. Rémi
milti (gotique milds, haut allemand mild). Sa
MIEMPIE v. Marie forme d’origine est Mildthryth. Merowald,
MIEN v. Hermann roi de Mercie (Angleterre) au VIIIe siècle, eut

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Mireille

de sainte Ermenburga trois filles que l’Église MILTRUD v. Mildred


a canonisées : Milburga (Milburge), Mildgyth MIMI v. Dominique et Marie
et Mildthryth (Mildred). Cette dernière,
MINA v. Guillaume
éduquée au monastère de Chelles, en Seine-
MINELLA v. Guillaume
et-Marne, fut ensuite moniale à l’abbaye de
Thanet, à l’embouchure de la Tamise. Ses MINGO v. Dominique
reliques, transportées d’abord à Canterbury, MINI v. Dominique
furent transférées plus tard à Devenster, aux
MINKA v. Guillaume
Pays-Bas, ce qui explique la diffusion de ce
MINKES v. Dominique
nom en milieu néerlandophone.
Comme beaucoup de vieux noms anglo- MINNIE v. Guillaume et Marie
saxons, Mildred fut remis à la mode en MINTGEN v. Guillaume
Angleterre à l’époque victorienne. Il s’est aussi
MIRA v. Wladimir
répandu aux États-Unis. En Allemagne, on
utilise plutôt les formes Miltraud ou Miltrud.
Le nom de Mulder est courant chez les MIREILLE
Flamands. Le diminutif Milly ou Millie peut F. A. :
Mirèio, Mireya, Mirella, Miriella,
également se rapporter à Millicent, Emily ou Mirielle.
Amelia. Mildred était le prénom de l’épouse O. : du latin miracula, « miracle, prodige ».
de l’ancien président ouest-allemand Walter
C’est en 1859 que Mistral, sous le titre de
Scheel.
Mirèio (« Mireille »), publie sa grande épopée
MILDREDA v. Mildred provençale. Celle-ci suscite aussitôt l’enthou-
MILDRÈDE v. Mildred siasme de Lamartine et de Barbey d’Aurevilly.
MILDRID v. Mildred
Gounod en fera un opéra en 1864. Le nom
de Mireille, qui se trouvait ainsi remis brus-
MILENA v. Ludmilla
quement à la mode, est largement attesté du
MILENE v. Marie XVIIe au XIXe siècle sous sa forme provençale
MILIA v. Émile de Mirèio, probablement dérivée de Miralha.
La forme Miracla se rencontre également
MILICENT v. Mélisande
à Nîmes dès le XIe siècle. On la retrouve au
MILIE v. Camille siècle suivant chez Bernard de Ventadour,
MILINA v. Ludmilla ainsi que dans la Chanson de la Croisade des
MILITZA v. Ludmilla Albigeois. En Auvergne, ce nom de Miracla
semble s’être parfois confondu avec Maralde,
MILLI v. Mélisande
Maragde ou Smaragde, noms qui se ratta-
MILLIAN v. Émile chent au latin smaragdus, «  émeraude  ».
MILLICENT v. Mélisande et Melitta Mireille n’est donc pas un dérivé de Mirella,
MILLIE v. Mélisande, Méllita et Mildred
abréviatif de Mirabella, ainsi qu’on le prétend
parfois. On peut néanmoins le rapprocher de
MILLISENT v. Mélisande et Melitta
prénoms comme Mirabella, Mirabilis, Marvel
MILLY v. Amélie, Émile, Mélissande et Mildred ou Marvela, qui renvoient au latin mirabi-
MILOU v. Émile lis, «  merveilleux, admirable  » (de mirari,
«  admirer, s’étonner  »). En Angleterre, on
MILOUD v. Émile
trouve aussi Mirable, Mirabel et Marabel ; en
MILTRAUD v. Mildred Allemagne, Mirabell et Mirabella.

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Modeste Dictionnaire des prénoms

À l’époque baroque, on construisit à féminin Modesty reste cependant répandu


Salzbourg un château Mirabell. À l’époque dans les pays anglo-saxons. Le film Modesty
contemporaine, l’une des premières person- Blaise (1966) a été réalisé par le cinéaste
nes à s’appeler Mireille fut Mireille Boumieux, Joseph Losey. « Modeste et Pompon » sont
née dans le Gard en 1861. Mistral, qui était des personnages classiques de la bande des-
son parrain, fut obligé, pour convaincre le sinée.
prêtre de la baptiser, de lui faire croire que MODESTIA v. Modeste
Mirèio était une forme provençale de Marie
(Myriam). C’est la raison pour laquelle les MODESTINE v. Mireille
catholiques fêtent la « Sainte-Mireille » le 15 MODESTY v. Modeste
août. Le nom de Mireille est passé aujourd’hui
MOE v. Moïse
dans l’usage courant. La harpiste Mireille
Flour, l’actrice Mireille Darc et surtout la MOG v. Marguerite
chanteuse Mireille Mathieu ont largement MOIRA v. Marie
contribué à sa popularité.
MOIRE v. Marie
MIREIO v. Mireille
MOIREACH v. Marthe
MIRELLA v. Mireille

MIREYA v. Mireille
MOÏSE (4 septembre)
MIRIAM v. Marie
F. A. :Moses, Moshé, Moisés, Mozes, Mose,
MIRIELLA v. Mireille
Mosie, Moe, Moss, Mos.
MIRIELLE v. Mireille O. : de l’hébreu moshèh, « tiré, retiré [des

MIRTEL v. Martin eaux] ».


MIRTLE v. Myrtil Né dans la tribu de Lévi à l’époque de la
captivité des Hébreux en Égypte, Moïse
MIRYAM v. Marie
(Moshé) aurait été sauvé des eaux par la fille
MIRZEL v. Marie du pharaon. Lorsqu’il fut âgé de quarante ans,
MISCHA v. Michel Iahvé lui apparut dans le désert du Sinaï et
lui confia la mission de conduire son peu-
MITCHELL v. Michel
ple dans la terre de Canaan. Moïse parvint à
MITZI v. Marie tirer les Hébreux de l’esclavage et proclama
MÖBIUS v. Barthélémy les Dix Commandements (littéralement « Dix
Paroles »), qui constituent depuis lors la base
MODESTA v. Modeste
du monothéisme. Son nom semble en fait
dériver de l’égyptien mos ou mosis, « fils » (que
MODESTE (24 février) l’on retrouve dans Thoutmosis, Ramsès, etc.),
l’étymologie traditionnelle résultant d’une
F. A. :
Modesta, Modestine, Modesty,
réinterprétation ultérieure. Certains auteurs,
Modestia.
comme Sigmund Freud, n’ont pas hésité
O. : du latin modestus, « calme, mesuré ».
à voir dans Moïse un égyptien. Le nom de
Saint Modeste (mort vers 486) fut évêque Moïse fut d’abord surtout porté par les Juifs. Il
de Trèves, en Allemagne, à l’époque des inva- fut ensuite adopté par les puritains, en même
sions franques. Son nom, assez fréquent au temps que Aaron, Sarah, Rébecca, etc. On le
XIXe siècle, a aujourd’hui presque disparu. Le trouve aussi chez les musulmans.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Morgan

MOISÉS v. Moïse MORE v. Maurice

MOLL v. Marie MORGAIN v. Morgan

MOLLY v. Marie MORGAINE v. Morgan

MONA v. Monique

MONCA v. Monique
MORGAN/MORGANE (8 octobre)
F. A. :Morgana, Morgaine, Morrigaine,
MONCHO v. Raymond
Morrigane, Morganenn, Morganez,
MONDE v. Brémond Morgain, Muirgen.
MONE v. Monique O. : du gallois mawr, « grand », et can,
« brillant ».
MONI v. Monique

MONICA v. Monique
Ce prénom correspond à un nom celtique
ancien, commun au gallois et au breton. Il
MONICO v. Monique a toujours été populaire au Pays de Galles,
MONIKA v. Monique où le district de Morgannwg et le comté de
Glamorgan conservent encore le souvenir
d’anciens seigneurs locaux l’ayant illustré.
MONIQUE (27 août)
Dérivé des mots gallois mawr et can, il s’est à
F. A. :Monica, Monika, Mona, Monca, l’origine superposé à un ancien nom préchré-
Mone, Moni, Mika, Monico. tien, Morien, qui signifie « née de la mer » (de
O. : étymologie inconnue. mor ou muir, «  mer  »). Morcant représente
Née en 331 à Tagaste (aujourd’hui Souk- une forme ancienne, Muirgen correspond à la
Ahras, en Algérie), sainte Monique fut la mère dénomination irlandaise.
de saint Augustin. Son nom, d’origine proba- Dans les récits de la Table Ronde, la fée
blement carthaginoise (sémitique), avait un Morgane ou Morgain (Morgan-le-Fay) est
sens qui nous échappe complètement. Les la sœur du roi Arthur. C’est elle qui, après
explications faisant appel au latin monachus, la bataille de Camlann, le transporte dans
« moine », ou au grec monos, « unique », sont l’île enchantée d’Avalon pour le soigner et le
peu convaincantes. guérir. Elle est l’héritière et l’homonyme de
Il a existé au Pays de Galles une sainte la déesse galloise Muirgen et de l’Irlandaise
Monacella, dite aussi Melangell, dont le Morrigan (Morrioghan), celle-ci correspon-
nom a été assimilé à Monica. En Allemagne, dant à la fois à la reine de l’Autre Monde (la
la forme Monika est très répandue dans les Riannon) et à un « doublon » de Dana-Ana,
régions méridionales, plus sensibles à l’in- la mère des dieux.
fluence catholique. Elle a aussi été diffusée Le nom de Morgane est porté en Bretagne
par des chansons populaires («  Lebewohl, depuis une époque relativement ancienne.
du kleine Monika… »). Le nom de la ville de La forme Morgan est aussi un ancien nom
Munich, comme celui de la principauté de féminin, mais l’habitude s’est prise très tôt de
Monaco, sont sans rapport avec Monique, ces l’attribuer aux garçons. Ce fut en particulier
deux noms se rattachant au latin monacus. Le le nom du théologien breton Pélage (v. 360 -
prénom Monique, à l’heure actuelle quelque v. 422), dont la doctrine, le pélagianisme, fut
peu sur le déclin, venait encore en 1950 au 5e condamnée par l’Église au concile d’Ephèse
rang des prénoms féminins. (431) pour avoir donné, dans la question
MOOR v. Maurice de la grâce, trop d’importance à la liberté

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Mortimer Dictionnaire des prénoms

humaine. Le nom de Pélagie (du grec pelagos, dont les ancêtres, arrivés en Angleterre au
«  née de la mer  »), comme celui de Marine moment de la conquête, provenaient de la
(même sens), a d’ailleurs été souvent rendu commune de Mortemer en Normandie. Le
par Morgane ou Morgana. membre le plus illustre de cette famille fut
En Angleterre et aux États-Unis, Morgan est Roger Mortimer de Wigmore (1287-1330),
aussi un nom de famille, illustré notamment qui participa au meurtre d’Édouard II, époux
par le financier John Pierpont Morgan, mort d’Isabelle de France, reine d’Angleterre, dont
en 1913, le biologiste Thomas Hunt Morgan, il était l’amant (cf. Edward II, de Marlowe).
spécialiste de l’hérédité, qui reçut le Prix Nobel Le nom irlandais Morty, identique à l’un des
en 1933, l’ethnologue Lewis Henry Morgan, diminutifs de Mortimer, dérive du gaélique
etc. En France, l’actrice Simone Roussel, dite Murtagh ou Murdoch, dont la forme archaï-
Michèle Morgan, se fit connaître dès les années que est Muireadhach (« chef marin »).
trente avec des films comme Gribouille (1937), MORTY v. Mortimer
Quai des brumes (1938) et Remorques.
MORUS v. Maurice
MORGANA v. Morgan

MORGANENN v. Morgan MORVAN/MORVANE (22 septembre)


MORGANEZ v. Morgan
F. A. :Morvanig, Morvanenn, Morvanou,
MORIC v. Maurice Morvanez, Morvana.
O. : du vieux-breton mor, « grand », et man,
MORICS v. Maurice
« pensée ».
MORIS v. Maurice
Bien attesté du Xe au XIIIe siècles, occasion-
MORITZ v. Maurice
nellement utilisé de nouveau aujourd’hui, le
MORRELL v. Maurice nom de Morvan fut porté dans le passé par
MORRIE v. Maurice
plusieurs personnages illustres, notamment
par un roi breton du IXe siècle. Une confu-
MORRIGAINE v. Morgan sion s’est parfois établie entre ce nom et celui
MORRIGANE v. Morgan de Moruuan, qui est un composé de mor,
« grand », et (g)wan, « poussée, assaut ». Le
MORRIS v. Maurice
nom de Maurice a en outre souvent été tra-
MORT v. Mortimer duit en breton par Morvan. Il y eut un saint
MORTIE v. Mortimer Morvan, dont le tombeau se trouverait à
Cléguérec (Morbihan). La forme Morven (ou
Morvern) n’est pas un diminutif de Morvan,
MORTIMER mais un prénom indépendant que l’on ren-
F. A. : Mort, Morty, Mortie, Timer. contre principalement en Écosse.
O. : d
 u nom de la commune de Mortemer, en La région du Morvan, au nord-est du mas-
Normandie. sif central, comprenait à l’époque celtique
la ville de Bibracte, capitale de la tribu des
Popularisé par le chanteur Mort Schumann Eduens. C’est là qu’en 53 av. notre ère, les
et par la bande dessinée Blake et Mortimer, ce tribus gauloises se regroupèrent autour de
prénom très britannique n’est pas la forme Vercingétorix.
anglaise de Maur ou Maurice, ainsi que le pré-
MORVANA v. Morvan
tendent certains lexiques. C’est le nom d’une
illustre famille féodale du Pays de Galles, MORVANENN v. Morvan

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Myrtil

MORVANEZ v. Morvan O. : du gaélique muir, « mer », et gheal


MORVANIG v. Morvan « brillant ».
MORVANOU v. Morvan Les premières mentions écrites de ce pré-
MOS v. Moïse nom se trouvent dans le Landnámabok, où
Myrgjol est le nom d’un roi de Dublin. On
MOSE v. Moïse
retrouve ensuite Muriel en Bretagne et en
MOSES v. Moïse Normandie à partir du XIe siècle. Guillaume
MOSHÉ v. Moïse le Conquérant aurait eu lui-même une demi-
MOSIE v. Moïse
sœur portant ce nom. La mère de Thomas de
Bayeux, archevêque d’York à la fin du XIIe siè-
MOSS v. Moïse
cle, se dénommait aussi Muriel.
MOYRA v. Marie Introduit en Angleterre par la conquête nor-
MOZES v. Moïse mande, le nom de Muriel tomba dans l’oubli
vers 1380. Il fut remis à la mode au XIXe siècle,
MUGUET v. Muguette
après la publication du roman populaire de
Mulock Maria Craik, John Halifax, Gentleman
MUGUETTE (1er mai) (1856), où Muriel est l’une des filles du héros.
F. A. :
Muguet. Il est aujourd’hui toujours attribué en France
O. : du latin musa, « muse ».
(l’humoriste Muriel Robin). La forme Meriel,
elle, a disparu. Outre-Manche, Meryl ou
Jusqu’au XIIe siècle environ, le nom du Merrill, porté notamment par l’actrice Merrill
muguet était simplement «  muse  », déno- Streep, est un prénom irlandais et gallois qui
mination due au parfum dégagé par cette signifie « fils de Muriel ».
plante. La coutume qui veut que l’on s’of-
MURIELLE v. Muriel
fre du muguet le 1er mai est une survivance
d’anciens rites printaniers. Comme prénom, MUTZ v. Hartmut
Muguette semble d’un usage assez récent. MYLGER v. Melchior
Une contagion en provenance de Huguette
MYLGERT v. Melchior
n’est pas à exclure.
MYN v. Hermann
MUIRE v. Marie
MYRA v. Marie
MUIREALL v. Muriel
MYRIAM v. Marie
MUIRGEN v. Morgan
MUIRGHEAL v. Muriel MYRTA v. Myrtil

MULDER v. Mildred MYRTIA v. Myrtil

MUNCHO v. Raymond MYRTICE v. Myrtil

MÜNDEL v. Siegmund
MYRTIL/MYRTILLE (5 octobre)
MUNDI v. Siegmund
F. A. :
Myrtle, Myrta, Myrtia, Myrtis,
MURIAL v. Muriel
Mirtle, Mertle, Mertice, Myrtice.
O. : du grec murtos, « myrte ».
MURIEL Dans la Grèce ancienne, la myrte était l’un
F. A. : Murial, Muireall, Muirgheal, Merrill, des symboles de la victoire. Ce végétal a aussi
Murielle, Meriel. donné naissance à un prénom, que l’on trouve

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Myrtil Dictionnaire des prénoms

surtout chez les Anglo-Saxons. Le nom de la


« myrtille » (qu’on orthographiait « mirtile »
au XIIIe siècle) vient du latin myrtillus, lui-
même dérivé de myrtus, « myrte ».
MYRTIS v. Myrtil

MYRTLE v. Myrtil

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS FLAMANDS

Constitué par Charles le Chauve en faveur historique. Les prénoms flamands revien-
de son neveu, Baudouin Ier Bras de fer, le nent dans une certaine mesure à la mode.
comté de Flandre apparaît dans l’histoire en On constate aussi une réimplantation des
862. Au XIIe siècle, la Flandre, qui joue déjà prénoms germaniques, comme Ulrich (en
un rôle international, comprend Lille, Arras néerlandais  : Ulrik) et Reinhilde. Certains
et Douai, villes qui ne seront annexées par abréviatifs sont fréquents  : Grete pour
la France que sous Louis XIV. À la bataille Marguerite (en néerlandais  : Greet, Griet,
des Eperons d’or, à Courtrai (Kortrijk), le 11 Greetje, Margriet, Margit ou encore le très
juillet 1302, les milices flamandes mettent en officiel Margaretha, nom porté par plusieurs
déroute la cavalerie française. Un siècle plus comtesses de Flandre), Jef pour Joseph, Gorik
tard, la maison de Bourgogne, et particuliè- pour Grégoire, Staf pour Gustave (Gustaaf),
rement Philippe le Bon, réalisera l’unification Wim pour Guillaume (Willem), etc. Parmi les
du pays flamand. Depuis 1840, le titre de prénoms germano-flamands attestés ces der-
comte de Flandre est porté par le second fils nières années, on peut citer Astrid, Godelieve,
du roi des Belges. Clothilde, Hermelinde, Ida, Nele et Lydéric
(ce dernier prénom étant propre à la Flandre
La partie flamande de la France est française). La popularité de la famille royale
aujourd’hui réduite aux arrondissements de Belgique a aussi contribué à répandre
de Dunkerque et Hazebrouck. Néanmoins, Léopold, Albert et Baudouin (qui s’écrit
on note depuis quelque temps une certaine officiellement Boudewijn). Mais Albert et
résurgence du régionalisme dans ce Nord Albrecht jouissent aussi d’une popularité qui
que beaucoup préfèrent appeler les Pays-Bas remonte aux archiducs Albrecht et Isabella,
français, rattachant ainsi la région à son passé au XVIIe siècle.

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Dictionnaire des prénoms

NACHA v. Nathalie
N NADIOUCHA v. Nadège

NADA v. Nadège NADIOUNIA v. Nadège

NADIOUSSIA v. Nadège
NADÈGE (18 septembre)
NADJA v. Nadège
F. A. :
Nadine, Nadia, Nada, Nadeschda, NAEMI v. Noémi
Nadja, Nadina, Nadejda, Nadiona,
NAEMIA v. Noémi
Nadioucha, Nadiounia, Nadioussia.
O. : du russe nadesjda, « espérance ». NAHOUM v. Nahum

La foi, la charité et l’espérance sont, dans le


christianisme, les trois grandes vertus théo- NAHUM (1er décembre)
logales. Ces substantifs ont donné naissance F. A. :
Nahoum, Naoum.
à quelques prénoms (à résonance originelle- O. : de l’hébreu naoum, « consolé ».
ment mystique) comme Hope, Faith, Vera,
Charity, etc. Le prénom Nadège, de même La racine hébraïque naoum est la même
que les diminutifs Nadia et surtout Nadine, a que celle du nom de Capharnaüm, ville de
été mis à la mode au XIXe siècle par la vogue Galilée (qui a donné naissance à un nom
du roman russe. Nadia fut, entre autres, le commun), que l’on retrouve également dans
prénom de la femme de Lénine. Nadja (1928) les noms de Néhémie (hébreu nehèmyah,
est le titre d’un célèbre roman du surréaliste «  Iahvé console  ») et Menahem. La Genèse
André Breton. En France, Nadège est revenu (5,29) rattache aussi le nom de Noé (hébreu
à la mode dans les années 1960 et 1970. Noah) au radical nhm, «  consoler  ». Dans
la Bible, Nahum est l’un des douze «  petits
NADEJDA v. Nadège
prophètes  ». Peu avant 612 av. notre ère, il
NADESCHDA v. Nadège annonça la ruine de Ninive en Mésopotamie.
NADETTE v. Bernard L’évangile selon saint Luc (3,25) mentionne
NADIA v. Nadège un Naoum parmi les ancêtres de Jésus. En
Angleterre, Nahum est utilisé comme prénom
NADINA v. Nadège
depuis la Réforme. Il a été porté par Nahum
NADINE v. Nadège Goldmann, ancien président du Congrès juif
NADIONA v. Nadège mondial, mort en 1982.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Narcisse

NALDO v. Renaud France de 1852 à 1870. Comme il n’existait


NALOLEONE v. Napoléon pas de saint Napoléon, le pape Pie VII ratta-
cha ce nom à celui d’un obscur martyr du Ier
NANCY v. Anne
siècle (qui s’appelait en fait Néopolis) et fixa
NANETTE v. Anne et Jean sa fête au 15 août. Le prénom Napoléon reste
NANIG v. Ronan aujourd’hui utilisé en Corse. On le rencon-
tre aussi en Amérique latine (José Napoléon
NANN v. Ronan
Duarte, élu président du Salvador en 1980).
NAOMA v. Noémi
NAPOLEON v. Napoléon
NAOMI v. Noémi
NAPOLEONE v. Napoléon
NAOUM v. Nahum

NAP v. Napoléon NARCISSE (29 octobre)


NAPOLEÃO v. Napoléon
F. A. : Narcissus.
O. : du grec narkissos, « narcisse ».
NAPOLÉON (15 août)
Narcisse (Narkissos) fut en Grèce un person-
F. A. :Napoleon, Napoleone, Napoleão, nage légendaire qui s’éprit de sa propre image
Naloleone, Liova, Nap. en se regardant dans les eaux d’une fontaine,
O. : d
 e l’italien Napoletano, « de Naples, au fond de laquelle il se précipita. Les dieux le
Napolitain » (étymologie controversée). métamorphosèrent alors en la fleur qui porte
son nom. La fable a donné naissance au mot
L’origine du nom de Napoléon a fait l’objet
« narcissisme ». On retrouve dans le nom de
de nombreuses discussions. Une dérivation à
Narcisse la racine grecque narké, « engourdis-
partir de « Napolitain », nom que l’on donnait
sement  » (cf. «  narcotique  »). L’infusion de
autrefois dans la vallée du Pô aux habitants
la fleur de narcisse passe en effet pour assou-
de l’Italie centrale ou méridionale, reste l’hy-
pir les spasmes. Un ancien affranchi du nom
pothèse la plus probable. Quelques auteurs
de Narcisse fut au Ier siècle le secrétaire de
préfèrent néanmoins se référer à la racine
l’empereur Claude. Ayant acquis une fortune
germanique nebel, « brume, brouillard », que
scandaleuse, il fut exilé en Campanie à l’avè-
l’on retrouve dans le nom des Nibelungen et
nement de Néron, puis mis à mort. Remis
qui est attestée, au Moyen Âge, sous la forme
dans l’usage sous la Révolution, le nom de
Nepolo.
Narcisse semble actuellement retombé dans
Le nom de Napoléon fut utilisé au XVIIIe siè-
l’oubli, d’autant que le narcissisme a une
cle dans plusieurs familles italiennes, notam-
tonalité péjorative.
ment chez les Orsini. Il a ensuite bénéficié
de l’extraordinaire renommée de Napoléon NARCISSUS v. Narcisse
Bonaparte (1769-1821), second fils de Charles NAT v. Nathalie
Bonaparte et Letizia Ramolino. Napoléon  II
NATA v. René
(1811-1832), proclamé roi de Rome à sa
naissance, passa toute sa vie en Autriche NATACHA v. Nathalie
sous le nom de duc de Reichstadt. Hitler fit NATAL v. Nathalie
transférer ses cendres aux Invalides en 1940.
NATALA v. Nathalie
Edmond Rostand en fit le héros d’un drame,
L’Aiglon. Napoléon III, fils de Louis Bonaparte NATALE v. Nathalie
et de Hortense de Beauharnais, régna sur la NATALÈNE v. Nathalie

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Nathalie Dictionnaire des prénoms

NATALIA v. Nathalie Scandinaves ont conservé l’ancien nom du


NATALICIO v. Nathalie solstice d’hiver : Jul, que l’on trouve aussi en
anglais (Yule) et en néerlandais (Joel). La pro-
NATALIE v. Nathalie
vince sud-africaine du Natal fut découverte
NATALINE v. Nathalie par Vasco de Gama le jour de Noël. Saint
NATALIO v. Nathalie Noël Chabanel (1613-1649), Jésuite, fut tué
au Canada par les Hurons.
NATALIS v. Nathalie
Au Moyen Âge, Noël était attribué presque
NATASCHA v. Nathalie exclusivement aux enfants nés le 25 décem-
NATHALIA v. Nathalie bre. Il est ensuite devenu de plus en plus
courant, surtout en France et en Angleterre
(avec la forme française Noellie, apparue vers
NATHALIE (27 juillet, 25 décembre) 1960). Le prénom Nathalie a été popularisé
F. A. :Natalie, Natalène, Natalis, Noëlle, par le culte de sainte Nathalie (morte en 304),
Noèle, Noéla, Noëlla, Noélie, qui fut inhumée à Constantinople. Il fut très
Noellie, Nowell, Natale, Natal, Nat, répandu dans l’Église orthodoxe, avant de
Nattie, Nettie, Netty, Natala, Natalia, devenir à la mode en France (l’écrivain d’ori-
Nathalia, Nataline, Novella, Natacha, gine russe Nathalie Sarraute). Aujourd’hui
Natascha, Tacha, Nacha, Natoulia, en net déclin, Nathalie (titre d’une célèbre
Talie, Tali, Novela, Nelig, Nouela, chanson de Gilbert Bécaud) fut entre 1966
Velia, Natalicio, Nouel, Natalio. et 1968 attribué à plus d’une fille sur treize,
O. : d
 u latin natalis (dies), « jour de la énorme succès qui n’a jamais été égalé depuis.
naissance [du Seigneur] ». La forme Natacha (Natasha) a été employée
par de nombreux romanciers russes du XIXe
Les prénoms de ce groupe se rattachent à la siècle, en particulier par Tolstoï dans Guerre et
même racine que l’on trouve dans le nom de paix (1869). On le trouve aussi, en Allemagne,
la fête de Noël. C’est seulement à partir du IIe dans Le prince de Hombourg (1810), de
siècle que l’Église s’efforça de déterminer le Heinrich von Kleist, et dans le roman d’Adal-
jour de l’année correspondant à la naissance bert Stifter, Nachsommer (1857).
de Jésus, sur lequel les évangiles ne disent
rien. Les dates les plus différentes furent pro- NATHAN v. Jonathan

posées. Les communautés d’Orient se décidè- NATOLIA v. Anatole


rent pour le 6 janvier, qui était chez les Grecs NATOULIA v. Nathalie
le jour de l’épiphanie de Dionysos. La date du
NATTIE v. Nathalie
25 décembre fut finalement arrêtée à la fin du
IVe siècle, afin de faire coïncider la naissance NATZ v. Ignace
de Jésus avec les festivités du solstice d’hiver, NATZE v. Ignace
célébrées de façon immémoriale en Europe et
NAUSICA v. Nausicaa
auxquelles correspondait à Rome la solennité
de Sol Invictus (le « Soleil invaincu »).
Dans les pays de langues romanes, le nom NAUSICAA
de la fête de Noël vient du latin natalis, « nais-
F. A. : Nausica.
sance  ». L’anglais Christmas est la «  fête du
O. : du grec Nausikaa, nom de personne.
Christ  ». L’allemand Weihnachten renvoie
à d’anciennes «  nuits saintes  » (de weih, Dans l’Odyssée, Nausicaa, fille d’Alcinoos et
« sacré, consacré », et nächte, « nuits »). Les d’Arété, souverains des Phéaciens, recueille

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Nestor

Ulysse après son naufrage, le réconforte et lui correspond à l’islandais Njálsson et à l’écos-
fait donner par son père un navire pour rega- sais Mac Neil. En Angleterre, sa popularité lui
gner Ithaque. Son histoire a inspiré à James vient de l’amiral Horatio Nelson, né en 1758
Joyce l’un des chapitres d’Ulysse (1922). à Burnham Thorpe, qui fut tué à la bataille
Nausicaa, dans lequel on retrouve la racine de Trafalgar (1805), victoire navale qui assura
naus, «  navire, vaisseau  » (cf. le mot «  nau- pour longtemps la maîtrise des mers à son
tisme »), a parfois été utilisé comme nom de pays. Il y eut aussi un saint Nelson, né en
baptême, notamment par les Anglais. 1534 dans le comté de York, qui se fit prê-
NAZERL v. Ignace tre à Douai en 1576. Arrêté dès l’année sui-
vante dans son pays d’origine, il y fut accusé
NAZI v. Ignace
de «  papisme  », car il refusait de reconnaî-
NEACAIL v. Nicolas tre les prérogatives de l’église anglicane. Il
NEAL v. Nigel fut condamné à mort et exécuté en 1578.
NEALE v. Nigel Nelson est également le nom d’une ville de la
Nouvelle-Zélande et d’un fleuve du Canada,
NEALS v. Nelson
qui se jette dans la baie d’Hudson à hauteur
NEALSON v. Nelson de la ville de Port Nelson.
NED v. Édouard Aujourd’hui, Nelson est un prénom surtout
NEEL v. Nigel porté au Brésil, aux états-Unis et en Afrique.
NÉHÉMIAH v. Noémi Il a été illustré par Nelson Rockefeller, ancien
gouverneur de New York, par l’éditeur Nelson
NÉHÉMIE v. Noémi
Doubleday, et par Nelson Mandela, le premier
NEILL v. Nigel président noir de l’Afrique du Sud. La forme
NEL v. Nigel suédoise Nilsson et le danois Nielsen ne sont
NELE v. Cornélien et Nigel pas des équivalents de Nelson, mais des
dérivés du prénom scandinave Niels, qui est
NÈLE v. Nigel
soit un abréviatif de Cornelius, soit la forme
NELIA v. Cornélien danoise de Nicolas (le physicien Niels Bohr,
NELIG v. Nathalie mort en 1962).
NELL v. Hélène et Nigel NENCIO v. Vincent
NELLCHEN v. Hélène NERES v. Rainier
NELLETTE v. Hélène
NELLIANA v. Hélène NESTOR (26 février)
NELLIE v. Cornélien et Hélène
F. A. : Nestora, Stora
NELLY v. Cornélien et Hélène O. : du grec Nestôr, nom de personne.
NELS v. Nelson
Roi de Pylos, Nestor, à qui Apollon avait
accordé de vivre pendant trois générations,
NELSON (3 février) était le plus âgé des princes grecs qui parti-
cipèrent au siège de Troie. Homère le décrit
F. A. : Nealson, Nels, Neals comme un élément modérateur, dont la pré-
O. : du vieil-anglais Neil-son, « fils de Neil ». occupation constante fut d’apaiser les discor-
Le nom de Nelson se rattache au groupe des, notamment entre Achille et Agamemnon.
formé par Neil, Nial, Nigel (v. notice), etc. Il Auparavant, il avait aussi participé à l’expédi-

341

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Nicaise Dictionnaire des prénoms

tion des Argonautes et à la lutte des Laphithes « conspiration de la machine infernale », fut
contre les Centaures. Son nom, passé dans le le résultat d’un complot royaliste fomenté en
langage courant pour désigner un vénérable 1800 par Georges Cadoudal pour assassiner
vieillard, signifie «  qui revient toujours  ». Bonaparte.
L’hérésiarque chrétien Nestorius, né en Syrie, NICASIUS v. Nicaise
fut déposé par le concile d’éphèse en 431. Sa
NICCO v. Nicolas
doctrine, le nestorianisme, gagna ensuite la
Perse et l’Asie centrale (où l’Eglise nestorienne NICCOLO v. Nicolas
compte encore actuellement 80 000 fidèles). NICÈPHE v. Nicéphore
Le prénom Nestor, presque entièrement dis-
paru aujourd’hui, fut surtout répandu au XIXe
siècle. NICÉPHORE (13 mars)

NESTORA v. Nestor F. A. : Nikèphore, Nicèphe.


O. : du grec nikè, « victoire », et phoros, « qui
NETTA v. Henri et Jean
apporte, qui est porteur ».
NETTCHEN v. Jean
Ce nom, tombé aujourd’hui en désuétude,
NETTG v. Jean fut porté par trois empereurs byzantins, dont
NETTIE v. Henri, Jean et Nathalie Nicéphore Ier le Logothète, qui fut battu par
Haroun al Rachid et par les Bulgares, et mou-
NETTY v. Nathalie
rut en 811. Saint Nicéphore (Nikêphoros),
NEVEN v. Nominoé patriarche de Constantinople au IXe siè-
NEVENEZ v. Nominoé
cle, était le fils d’un secrétaire de l’empe-
reur Constantin V Copronyme. Après avoir
NEVENIG v. Nominoé défendu le culte des images au concile de
NEVENO v. Nominoé Nicée, il fut déposé par l’empereur Léon  V
l’Arménien, dont il avait combattu la politi-
NÉVÉNOÉ v. Nominoé
que. Il mourut en 829 au monastère Saint-
NEVENOU v. Nominoé Théodore, qu’il avait fondé. Plus récemment,
NEZIG v. Nominoé Nicéphore Niepce inventa la photographie en
1816, puis la photogravure en 1822.
NIALL v. Nigel
NICHOL v. Nicolas

NICAISE (14 octobre, 14 décembre) NICHOLA v. Nicolas

NICHOLAS v. Nicolas
F. A. :
Nicasius, Nikasius.
O. : du grec nikaô, « je suis vainqueur ». NICK v. Nicolas

L’étymologie de ce prénom l’apparente à NICKIE v. Nicolas


Nicolas, Nicomède, Nicéphore, etc. L’un des NICKY v. Nicolas
compagnons de saint Denis, au IIIe siècle,
NICLAUS v. Nicolas
s’appelait Nicaise. Un autre saint du même
nom fut évêque de Reims au VIe siècle. Une NICOL v. Nicolas
abbaye fut édifiée à l’emplacement de son NICOLA v. Nicolas
tombeau. Comme prénom, Nicaise fut assez
fréquent aux XVIIIe et XIXe siècles. L’attentat NICOLAAS v. Nicolas

de la rue Saint-Nicaise, à Paris, dit aussi NICOLAÏ v. Nicolas

342

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Nicolas

NICOLAS/NICOLE (6 mars, 6 décembre) ou au Bonhomme Noël des régions d’Europe


sous influence catholique.
F. A. : Colas, Colette, Cosette, Cozette,
Nicoletta, Nicolau, Niclaus, Nicolaï, Les Normands propagèrent dans toute l’Eu-
Niklaus, Nicolo, Nicoli, Nicou, Colin, rope le culte de saint Nicolas, dont les reli-
Collette, Nigole, Nicholas, Nick, ques furent transférées à Bari, en Italie du
Nicky, Nik, Nikki, Nicol, Nichol, Sud, en 1087. En France, à la fin du Moyen
Cole, Claus, Klaus, Nicola, Niccolo, Âge, Nicolas était (avec Jean) le nom de
Nikolaus, Nicolaas, Neacail, Nickie, baptême le plus répandu. Après une courte
Nicolina, Nicoline, Klasie, Nicolette, période de déclin, il est rapidement revenu
Nichola, Nicolasa, Klaasina, Niekje, à la mode. Ce fut même le prénom mascu-
Nyk, Nil, Niels, Kleiske, Nils, Nisse, lin le plus fréquemment attribué en 1989.
Niss, Niklavs, Nikolajs, Kola, Nikolaï, Les noms féminins Nicole et Nicolette ont
Niklas, Nikol, Nicolin, Nicolet, eux aussi toujours été très répandus. Dans le
Nitsche, Claes, Klose, Clos, Nikolaz, célèbre roman médiéval Aucassin et Nicolette,
Kolaig, Nicco, Miklôs, Nikolia, l’héroïne principale est la fille du roi de
Nikoucha, Mikosch. Carthage. Les formes populaires Colette et
Colas eurent beaucoup de succès à la fin du
O. : d
 u grec nikè, « victoire », et laos, « peuple ». Moyen Âge. À cette époque, saint Nicolas
Saint Nicolas, patron des écoliers, des était encore le patron des garçons restés céli-
marins pêcheurs et des marchands, fut évê- bataires. L’expression « tenir la crosse de saint
que de Myre, en Asie Mineure, au IVe siècle. Nicolas  » eut le sens de rester vieux garçon
Son culte fut extrêmement vif au Moyen Âge (l’équivalent de «  coiffer sainte Catherine  »
et d’innombrables légendes vinrent se greffer pour les filles). Saint Nicolas patronnait aussi
sur son histoire. Dans la plupart des pays du les avocats et sa crosse (ou son bâton) est à
nord de l’Europe, saint Nicolas est le grand l’origine du mot «  bâtonnier  », utilisé pour
«  distributeur de cadeaux  » de la période désigner le chef élu de l’ordre des avocats.
d’avant Noël. Sa fête, le 6 décembre, est En Angleterre, Nicholas fut un des pré-
très attendue par les enfants. Dans certaines noms favoris à partir du XIIe siècle. Nicolas
régions, Nicolas est accompagné d’un « servi- Nickelby est le héros d’un célèbre roman de
teur » ou d’un « adjoint » dénommé Knecht Charles Dickens paru en 1839. En Italie, cinq
Ruprecht, Hans Trapp, Krampus, Klaubauf, papes portèrent ce nom. Il y eut aussi deux
etc., dans lequel on reconnaît aisément d’an- empereurs de Russie dénommés Nikolaï, et
ciennes figures du paganisme. Aux Pays-Bas, un roi Nicolas de Danemark, mort en 1134.
saint Nicolas s’appelle Sinterklaas. Chaque En Irlande, le diminutif Colin a recouvert un
année, il débarque en grande pompe, par ancien nom celtique tout à fait identique (de
bateau, dans la ville d’Amsterdam, en compa- coilin, «  enfant, petit  »). En Allemagne, les
gnie de deux valets maures, les zwarte Pieten. formes Klaus et Claus sont attribuées comme
Dans le Schleswig-Holstein, il est dénommé prénoms indépendants. Le diminutif Nickel,
Sünnerklaas ou Pulterklaas ; en Bavière, que l’on retrouve dans beaucoup d’expres-
Klausenmann ; en Westphalie, Stutenkerl. sions populaires (Grantnickel, «  personnage
Aux États-Unis, le personnage de Santa Claus, mal luné »), semble résulter d’une confusion
muni de sa houppelande rouge, de sa barbe avec le nom d’un ancien génie domestique
blanche et de sa hotte remplie de jouets, fut germanique, Nix ou Niss (d’où également,
introduit par des immigrants allemands et en Angleterre, l’expression «  Old Nick  »
hollandais. Il fut ensuite assimilé au Père Noël pour désigner le Diable). La forme Nils est

343

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Nigel Dictionnaire des prénoms

propre aux Suédois. Le nom de Nicolas a été O’Neill, fournirent les armoiries de l’ancienne
porté notamment par le philosophe et théo- province de l’Ulster. À partir de l’Irlande, ce
logien Nicolas de Cuse (Nikolaus Krebs ou nom s’introduisit ensuite en Islande, où il
Chrypffs), l’astronome Nicolas Copernic, l’or- apparaît sous la forme Njal. L’une des gran-
fèvre Nicola Pisano, l’écrivain Nicolas Boileau, des sagas scandinaves, la Njalssaga, raconte
le peintre Nicolas Poussin, Claus Heim, chef l’histoire de Njal le Brûlé qui, après s’être
de la révolte paysanne au Schleswig-Holstein converti au christianisme, préféra mourir sur
dans les années 1920, le physicien Niels Bohr, un bûcher plutôt que de résister à ses enne-
l’ancien ministre Nicole Fontaine, le président mis. Le nom de Njal fut ensuite véhiculé par
Nicolas Sarkozy, la syndicaliste Nicole Notat, les Vikings dans toute la Scandinavie, avant
etc. de faire son apparition en France, avec les
NICOLASA v. Nicolas
Normands, sous la forme Nel ou Nèle (qui
existait déjà auparavant, mais seulement en
NICOLAU v. Nicolas
tant que diminutif de Daniel).
NICOLET v. Nicolas En Angleterre, les prénoms Nel, Neel et
NICOLETTA v. Nicolas Nele sont attestés dès 1086, mais étaient pro-
NICOLETTE v. Nicolas
bablement déjà présents avant la conquête
normande. On les trouve plusieurs fois men-
NICOLI v. Nicolas tionnés dans le Domesday Book et dans des
NICOLIN v. Nicolas chroniques du temps d’Édouard le Confesseur.
NICOLINA v. Nicolas
Nygel et Nigelle, dont est issu l’actuel prénom
Nigel, apparaissent vers 1460, résultant d’une
NICOLINE v. Nicolas
traduction erronée de Neele par le latin nige-
NICOLO v. Nicolas lus, « noir ». C’est ce qui explique que Nigel
NICOU v. Nicolas a souvent été interprété, à tort, comme un
diminutif de niger (« nègre »).
NIEKJE v. Nicolas
Nigel fut très longtemps populaire chez les
NIEL v. Nigel Anglais. Les formes Nel, Neel et Nele conti-
NIELD v. Nigel nuèrent également d’être employées à l’épo-
NIELS v. Nicolas
que classique et donnèrent naissance à des
noms propres, comme Neil, Neal, Neild, et
NIERES v. Rainier
aussi Fitzneel. Arthur Conan Doyle, le père de
Sherlock Holmes, donna le titre de Sir Nigel
NIGEL à l’un de ses grands romans historiques. En
Irlande, aujourd’hui, Niall représente la forme
F. A. :
Neil, Neal, Neale, Neill, Niel, Niall, correcte, tandis que Neil ou Neill correspond
Nele, Njal, Nel, Nèle, Nield, Nell, à la forme possessive.
Nygel, Nigelle, Neel.
En Écosse, la forme Neil, attestée à date très
O. : de l’irlandais niadh, « champion ».
ancienne, a presque partout supplanté Nigel.
L’histoire de ce prénom est assez compli- Elle venait au 23e rang des prénoms masculins
quée. À l’origine, il s’agit d’un nom irlandais, en 1858, et encore au 32e rang en 1958. Le
dont la forme de départ était sans doute Niall clan des Mac Neil est un célèbre clan écossais,
ou Niul. Il y eut au Ve siècle un roi d’Irlande dont le nom est à rapprocher des patronymes
nommé Niall, que l’on surnommait «  Niall irlandais McNeill et O’Neill. Au Pays de Galles,
aux cinq otages » et dont les descendants, les Nigel ne s’est guère répandu qu’à partir de

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Guide des prénoms3.indd 344 19/02/09 10:58:15


d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Noah

1955. La forme Nèle, considérée comme un NOA v. Noah


prénom spécifiquement flamand, est utilisée NOACH v. Noah
aujourd’hui dans les Pays-Bas français.
NIGELLE v. Nigel NOAH (10 novembre)
NIGOLE v. Nicolas
FA : Noa, Noé, Noach, Noak.
NIK v. Nicolas O. : de l’hébreu noah, « repos ».
NIKA v. Dominique Descendant de Caïn par l’intermédiaire de
NIKASIUS v. Nicaise Lamek (Lemekh) et de Mathusalem, Noé est
dans la Bible le héros du Déluge  : seul avec
NIKEPHORE v. Nicéphore
sa famille, il échappe à bord de son arche au
NIKKI v. Nicolas châtiment qui frappe l’humanité corrompue
NIKLAS v. Nicolas (Gen. 6,5-9,17). Il fut le père de Sem, Cham
et Japhet, en qui la tradition yahviste voit les
NIKLAUS v. Nicolas
ancêtres des trois grandes races de l’huma-
NIKLAVS v. Nicolas nité. Il fut également l’inventeur de la vigne.
NIKOL v. Nicolas Son nom a un sens incertain, qu’on interprète
en général comme signifiant «  repos, apai-
NIKOLAÏ v. Nicolas
sement, consolation », en s’appuyant sur un
NIKOLAJS v. Nicolas passage de la Genèse (5,29), où il est dit que
NIKOLAUS v. Nicolas Noé apaisa les hommes après la colère divine.
En hébreu moderne, noah’ signifie «  calme,
NIKOLAZ v. Nicolas
serein, immobile  ». Une autre étymologie
NIKOLIA v. Nicolas donne le sens de «  aux longs jours, qui a
NIKOUCHA v. Dominique et Nicolas longtemps vécu ». On trouve un personnage
équivalent de Noah, Zi-ud-sudda, dont le
NIL v. Nicolas
nom a le même sens, dans l’épopée suméro-
NILLA v. Léon akkadienne de Gilgamesh, rédigée au IIe mil-
NILS v. Nicolas lénaire av. notre ère, soit bien avant la Bible,
et dont l’un des principaux épisodes présente
NINE v. Catherine
de remarquables ressemblances avec le récit
NINETTE v. Anne du Déluge.
NINO v. Jean Noé n’est pas utilisé comme prénom par
les Juifs, mais il a été inscrit au calendrier des
NINON v. Anne
saints catholiques. En Allemagne et dans les
NISE v. Denis pays du nord de l’Europe, Noah est entré dans
NISI v. Denis l’usage avec la Réforme. Aux états-Unis, il fut
très en honneur chez les puritains. Le lexico-
NISS v. Nicolas
graphe américain Noah Webster (1758-1843)
NISSE v. Nicolas rédigea le premier grand dictionnaire de l’an-
NITA v. Jean glais parlé de l’autre côté de l’Atlantique. En
France, Noé n’a guère été employé comme
NITSCHE v. Nicolas
prénom, mais Noah est actuellement très à
NIXIE v. Véronique la mode, en raison peut-être de la popularité
NJAL v. Nigel du joueur de tennis Yannick Noah (qui n’a

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Noémi Dictionnaire des prénoms

cependant pas empêché le déclin de Yannick). NOLWENN  (6 juillet)


On trouve en Bretagne la forme Noa, avec
F. A. :Nolwennig, Gwennoal, Noyale,
Noe comme variante vannetaise, qui était
l’éponyme de Saint-Nouay en Plouray. Son Gwennoalig, Gwennig, Noalig.
O. : du breton gwenn, « blanc, heureux », et
homonyme gallois était Nwy. Noach est la
forme néerlandaise, Noak la forme suédoise. Noal, nom de lieu.
L’élément -noë ou -noé, que l’on retrouve dans De plus en plus porté en Bretagne à l’heure
des noms de familles comme Noué, Lanoë, actuelle, le nom féminin Nolwenn aurait
Lanoue, Delanoue ou Delanoë, ne renvoie été, au VIe siècle, celui d’une vierge et mar-
pas au nom de Noé, mais au gaulois nauda, tyre décapitée non loin de Bigman sur l’ordre
« marécage, marais ». du tyran Nizan. L’existence de cette sainte
NOAK v. Noah Nolwenn, dite aussi Gwennoal (par inversion
des éléments entrant en composition dans son
NOALIG v. Nolwenn nom), semble en fait résulter d’une confusion
NOAMI v. Noémi avec Noyal-Guen ou Guen-Noyal, ancien
nom de l’actuelle commune de Noyal-Pontivy
NOE v. Noah
(Morbihan). Peut-être a-t-il existé autrefois
NOËL v. Nathalie une sainte nommée Gwenn de Noyal ori-
NOÉLA v. Nathalie ginaire de cette localité, à partir de laquelle
on aurait créé la forme Gwennoal, puis
NOÈLE v. Nathalie
Nolwenn, en reportant sur elle l’histoire tout
NOÉLIE v. Nathalie aussi légendaire de la Galloise Gwenwrewi,
décapitée par le prince Karadog. Le nom de
NOËLLA v. Nathalie
lieu Noal, Noial au XIIe siècle, est sans doute
NOËLLE v. Nathalie d’origine gauloise. Sainte Nolwenn possède
une chapelle à Questembert (Morbihan). Les
NOÉMI/NOÉMIE formes Nolwennig et Gwennoalig sont des
diminutifs.
F. A. :
Néhémie, Néhémiah, Noami, Naomi,
NOLWENNIG v. Nolwenn
Naoma, Naemi, Naemia.
O. : de l’hébreu na’omi, « ma douceur ». NOMÉNOÉ v. Nominoé

Expatriée de Bethléem de Juda dans le


pays de Moab, avec son mari Elimélek et ses NOMINOÉ (7 mars)
fils Mahlôn et Kilyôn, Noémie conseilla à sa F. A. :
Noménoé, Névénoé, Nevenou,
belle-fille, Ruth, de se faire épouser par Booz Neveno, Neven, Nevenig, Nevenez,
qui avait sur elle un droit de rachat. De cette Venaig, Nezig, Venig, Venou.
union naquit un garçon, Obed, qui fut le O. : du vieux-breton nomen, « ciel ».
grand-père du roi David. Le nom de Noémie
(ou Noémi), lancé dans les pays anglo-saxons Nominoé (ou Noménoé) est l’un des grands
à l’époque des puritains, est toujours utilisé en héros de l’histoire de la Bretagne. Comte de
Angleterre et aux états-Unis (l’essayiste Naomi Rennes, il fut nommé, après la conquête fran-
Klein, le mannequin Naomi Campbell). que, gouverneur de Bretagne par Louis le
Débonnaire, avec les titres de missus impera-
NOLL v. Olivier
toris (« envoyé de l’empereur ») et de dux in
NOLO v. Gwenolé Britannia (« chef en Bretagne »). Son adminis-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Norman

tration fut bénéfique. Il favorisa notamment NORBETO v. Norbert


la colonisation par les Bretons de la région NORBERIS v. Norbert
située entre la Vilaine et le golfe du Morbihan.
Après la mort de Louis le Débonnaire, en NORBERT/NORBERTE  (6 juin)
840, l’empire lotharingien se disloqua et la
Francie occidentale fut attribuée à Charles le F. A. :Norbeta, Norbeto, Norberis,
Chauve. Nominoé, gagné à la cause bretonne, Norbertus, Nordbert.
entra alors en rébellion ouverte, tout en res- O. : du german. nord, « nord », et bert,

tant fidèle à l’empereur Lothaire. En 843, il « brillant ».


affirma l’indépendance de la Bretagne, puis, Saint Norbert (1080-1134), archevêque de
deux ans plus tard, écrasa les troupes fran- Magdebourg, fut le fondateur de l’ordre des
ques à la bataille de Ballon, près de Redon. Prémontrés ou « chanoines blancs », dont les
En 846, Charles le Chauve dut signer la membres firent connaître son nom dans toute
paix et reconnaître l’indépendance bretonne. l’Europe. Apparenté aux familles royales d’Al-
Nominoé s’empara ensuite des pays de Rennes lemagne et de Lorraine, il vécut pendant quel-
et de Nantes, donnant ainsi à la Bretagne ses que temps en Provence, avant de s’installer en
frontières définitives. Il conduisit aussi des forêt de Laon, à Prémontré. Son corps fut, au
expéditions dans le Bessin, en Anjou et dans moment de la Réforme, transféré à l’abbaye de
le Maine. Il mourut près de Vendôme, le 7 Strahor, en Bohême. Le nom de Norbert était
mars 851. La même année, Charles le Chauve encore très répandu il y a une cinquantaine
dut accorder le titre de roi de Bretagne à son d’années. Il fut aussi popularisé en Allemagne
fils, Erispoé. par le roman d’Ida Düringsfeld, Norbert
Le nom de Nominoé représente un dérivé Dujardin (1861). Les plus anciennes formes
en -œ de nomen, équivalent de neven en attestées sont Nordoberth et Nordbertus.
vieux-breton (cf. le breton moderne neñv,
NORBERTUS v. Norbert
«  ciel  »). Neven est également un prénom
breton, attesté depuis le Moyen Âge, qui a NORDBERT v. Norbert
donné naissance à des patronymes comme Le NORE v. Éléonore
Neven, Nevenoy et Navanais, ainsi qu’à des
NORINA v. Éléonore
noms de lieux, parmi lesquels Kernévénoy,
devenu Kernavalet, qui fut ensuite francisé NORM v. Norman
en Carnavalet. Saint Neven, fêté le 6 avril, est NORMA v. Norman
honoré en Bretagne, notamment à La-Rue-
Saint-Neven (Finistère), et au Pays de Galles, NORMAN  (6 juin)
à St Nevyn. Le prénom Nominoé a pu être
occasionnellement confondu avec Noémi. F. A. :Normann, Norma, Normie, Norm,
Nor, Norris.
NONNA v. Yves
O. : du german. nord, « nord », et man,
NONNIE v. Éléonore « homme ».
NOOR v. Éléonore
Le vieil-anglais Northman et le vieil-alle-
NOORTJE v. Éléonore mand Nordemann ont tous deux été utilisés
NOR v. Norman pour désigner des personnages ou des peu-
ples originaires du Nord, généralement des
NORA v. Éléonore et Hélène
Scandinaves. C’est le même sens que l’on
NORBETA v. Norbert retrouve dans le nom de la Normandie ou

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Numa Dictionnaire des prénoms

dans des patronymes comme Normand et NORMIE v. Norman


Lenormand. Le prénom Norman était com- NORRIS v. Norman
mun en Angleterre avant même la conquête
NOTKER v. Gernot
normande. Le Domesday Book énumère plu-
sieurs Norman propriétaires de terres à l’épo- NOUEL v. Nathalie
que d’Édouard le Confesseur (1003-1066). NOUELA v. Nathalie
En Écosse, Norman fut employé comme NOVELA v. Nathalie
substitut aux noms nordiques Tormond et
NOVELLA v. Nathalie
Thormond (« qui a l’esprit du dieu Thôrr »).
Le nom commença à sortir de l’usage après NOWELL v. Nathalie
le XIVe siècle, sauf précisément en Écosse, où NOYALE v. Nolwenn
il fut fréquent dans le clan MacLeod. Il revint NUCSHI v. Ursule
ensuite en vogue au XIXe siècle, grâce peut-
être au très populaire roman de Charlotte
M. Yonge, The Daisy Chain, paru en 1856. À NUMA
partir de 1900, on le trouve couramment aux
O. : de Numa, nom de personne à Rome.
États-Unis. À la mode chez les Anglais entre
1925 et 1935, il venait encore en 1958 au 50e Numa Pompilius (v. 715-v. 672 av. notre
rang des prénoms masculins écossais. Ce fut ère) fut le second roi de Rome, et l’organisa-
le nom, notamment, du dessinateur Norman teur de sa religion et de ses lois. Il institua
Rockwell, de l’urbaniste américain Norman les collèges des vestales et des pontifes, divisa
MacFadyen, du comédien Norman Wisdom, l’année en douze mois et distingua les jours
de l’essayiste communiste Norman Bethune, «  fastes  » et «  néfastes  ». Comme prénom,
de l’écrivain Norman Mailer, etc. Norma est Numa fut mis à la mode en France sous la
une forme féminine pour laquelle on a par- Révolution. Il fut porté au XIXe siècle par
fois allégué une origine distincte, à partir du l’historien Numa Fustel de Coulanges, auteur
latin norma, « règle ». C’est aussi le nom de de La cité antique (1864) et d’une importante
l’héroïne du Pirate de Walter Scott (1822) Histoire des institutions politiques de l’ancienne
et de La Norma de Bellini (1831). En 1958, France, et par Numa Droz, président de la
deux petites Écossaises furent prénommées Confédération helvétique.
Noramana. NYGEL v. Nigel
NORMANN v. Norman NYK v. Nicolas

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS GERMANIQUES ET SCANDINAVES

Une grande partie des prénoms utilisés en comme Wolkmar, Waldemar, Iwar, etc., tan-
France étant d’origine germanique (Charles, dis qu’en Scandinavie on a plutôt recours au
Édouard, Robert, Renaud, Gilbert, Amélie, v : Volkmar, Valdemar, Ivar, etc…
Mathilde, Edith, Thibaud, etc.), il fallait évi- Un cas très curieux est celui de la Frise du
demment s’attendre à ce que les prénoms Nord et de l’Ouest où, jusqu’au début du
allemands et scandinaves représentent un XIXe siècle, s’est perpétué un usage consis-
répertoire considérable. Tel est effective- tant à former le nom de famille d’après le
ment le cas, puisque les parents allemands, prénom du père, ce qui revenait à changer
lorsqu’ils déclarent le nom d’un enfant à l’état de nom de famille à chaque génération ! Le
civil, peuvent faire leur choix dans un registre fils de Thorn Jansen s’appelait par exemple
qui ne contient pas moins de 38 000 prénoms Frerck Thornsen ; le fils de ce dernier, Paul
différents. Frercksen ; son petit-fils, Jörg Paulsen, etc.
Sur ce nombre, on trouve évidemment L’emploi de noms de famille héréditaires fixes
beaucoup de variations locales. Toni, par fut imposé aux Frisons en 1811, par un décret
exemple, est en Bavière un prénom mascu- de… Napoléon Ier.
lin, alors qu’en Basse-Saxe, c’est un prénom Les diminutifs sont particulièrement nom-
féminin. La forme allemande de Georges est breux. Ils se forment, selon les régions, avec
normalement Georg, mais dans les régions du des suffixes comme -el ou -l en Bavière et en
Nord, où l’influence du bas-allemand a été Autriche (Christel, Gretel, Franzl, Christl),
plus durable, on utilise aussi la forme Jörg ou -le en Souabe (Dorle, RöslIe, Heinerle), -li en
Jürgen. L’ancienne forme allemande de Jean, Suisse alémanique (Gritli, Rösli, Anneli), -z
Johannes, a abouti à Johann et à Jan, mais en Allemagne centrale (Heinz, Hinz, Kunz,
aussi à Hannes et à Hans. Fritz, Frizzi, Renzi), -tsch en Prusse orientale
Il y a également des variations orthogra- (Fritsch, Dietsch, Bertsch), -ke ou -je en Frise
phiques  : dans le Sud, on écrit ai (Rainer, et dans le Schleswig-Holstein (Anke, Heike,
Raimund) plutôt que ei (Reiner, Reimund). La Henneke, Marieke, Ulrike, Antje, Gretje,
graphie avec k (Konrad, Karola, Klemens) est Hendrikje), et -i un peu partout (Poldi, Rosi,
plus fréquente dans le Nord, sous l’influence Barbi, Evi, Hansruedi).
scandinave ; la graphie avec c (Conrad, Carola, À noter encore que les prénoms allemands
Clemens), plus fréquente dans le Sud, sous ne prennent pas de y ; on écrit Toni, Emmi et
l’influence latine. L’usage du f (comme dans Willi, et non Tony, Emmy et Willy (qui sont
Detlef, Leif, Olaf, Thorleif, etc.) correspond des graphies influencées par l’anglais).
à l’orthographe germanique d’origine. Il a été De même, les noms allemands ne trans-
remplacé par l’usage du v (Detlev, Leiv, Olav, forment normalement pas le f en ph  : on
Thorleiv, etc.) sous l’influence latine, sauf en devrait écrire Rudolf et non Rudolph, Adolf
Frise, en Prusse et en Basse-Saxe. et non Adolph, Ralf et non Ralph, Alfons et
La graphie avec ie, comme dans Siegfried, non Alphons, etc. Enfin, pour des prénoms
Friedrich ou Siegmund, correspond à l’ortho- comme Walther-Walter, Günther-Günter,
graphe allemande ; la graphie avec i, comme etc., c’est la forme avec un h qui est la plus
dans Sigfrid, Fridrich ou Sigmund, à l’ortho- ancienne.
graphe scandinave. De même, en Allemagne, Voici une liste de prénoms germaniques et
on emploie le w pour écrire des prénoms scandinaves :

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Dictionnaire des prénoms

GARÇONS Dietwin Luitpold Wolf Gudrun


Adalbert Ebert Manfred Wolfgang Heidrun
Adalrich Eckart Nordhal Wolfram Helga
Albrecht Edwin Ortwin Ingrid
Almar Einar Oswald FILLES Irma
Almut Erich Ragnar Adelheid Linda
Alrik Ewald Reinold Alberta Mechthilde
Alwin Franz Roeland Alrun Mildred
Amalrik Friedbert Rolf Alwine Nora
Ansfrid Friedrich Rudolf Anstrud Oetfriede
Ansgard Genserich Ruprecht Arndis Ottilie
Answald Gottfried Siegfried Astrid Roswitha
Armin Gottwin Siegmund Bathilde Selma
Arne Gunter Sven Bentje Sieghilde
Arnold Günther Thorfinn Bernhilde Sigrid
Arvid Hagen Thorleif Berthilde Sigrune
Asbjörn Halvard Thorstein Bilhilde Solveig
Aslak Harald Thorvald Bilthilde Swanhilde
Baldrik Hartfried Udo Botilde Swantje
Baldwin Hartwing Ulfried Brünnhilde Thusnelda
Bernhard Heinrich Ulrich Diethilde Torgard
Bertil Helmut Volkmar Edda Trudberta
Bertrand Henning Waldebert Edith Trudlinde
Biarni Hermann Waldemar Edwige Uda
Björn Hildebrand Walfried Erika Ulrike
Brand Hjalmar Widukind Ethel Ute
Bruno Lambrecht Wigbert Frida Waltraud
Burkhard Leif Wigbrant Gerda Wilhelmine
Detlef Leonhard Wilfrid Gertrud Wiltraud
Dietrich Ludwig Wilhelm Godelieve Wolfhilde

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

OCEANA v. Océane
O OCKY v. Oscar

OCTAAF v. Octave

OCÉANE
F. A. :
Oceano, Oceana.
OCTAVE/OCTAVIE (20 novembre)
O. : du grec ôkeanos, « océan ». F. A. :
Octavien, Octavienne, Octavius,
Octavus, Octavia, Ottavia, Tavie,
Les Anciens croyaient à l’existence d’un
Tavy, Oktavius, Octàvio, Oktav,
immense océan, entourant toutes les ter-
Oktavi, Oktaviusz, Tava, Ottavio,
res habitées. Chez les Grecs, Okéanos, fils
Octaaf, Octaviana, Oktaviane,
d’Ouranos et de Gaia (le couple primordial),
Ottaviano, Octavian, Oktavia.
est une personnification de cette mer univer-
O. : du latin octavius, « huitième ».
selle. De son union avec Téthys naquirent les
3 000 Fleuves et les 3 000 Océanides, parmi Le nom d’Octavius était donné à Rome
lesquelles Clymène, épouse du titan Japet, et au huitième enfant au sein d’une fratrie. Il
Dioné, qui fut aimée de Zeus. On représente y eut aussi une célèbre famille patricienne,
Okéanos comme un vieillard à la barbe verte, la gens Octavia, à laquelle appartint l’empe-
tenant à la main une corne de taureau, sym- reur Auguste (63-14 av. notre ère), dénommé
bole d’abondance. Les Océanides forment le d’abord Octavius, puis Octavianus après
chœur du Prométhée enchaîné d’Eschyle. son adoption par la gens Julia. Octavie, fille
Comme prénom, Océane est de création de Claude et de Messaline, fut le nom de la
moins récente qu’on pourrait le penser. Une première femme de Néron, qui la répudia
petite fille avait en effet été prénommée pour épouser Poppée, et celui de la sœur
Oceana le 20 août 1907, à Courteilles, dans d’Auguste, qui épousa le triumvir Antoine.
l’Eure. Plus récemment, en septembre 1978, Saint Octavien (v. 1060-1132), fils d’un comte
le prénom Océane, d’abord refusé par le pro- de Bourgogne, fut le frère du pape Calixte
cureur de la République, a été accepté par le II. Octave et Octavie, aujourd’hui sortis de
maire de la commune de Drancy. Océane est l’usage, furent des prénoms très répandus au
à la mode aujourd’hui. XIXe siècle.
OCEANO v. Océane OCTAVIA v. Octave
OCKERT v. Ogier OCTAVIAN v. Octave

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Odile Dictionnaire des prénoms

OCTAVIANA v. Octave naissance qui aurait miraculeusement recou-


OCTAVIEN v. Octave vré la vue en priant saint Ehrard sur les lieux
mêmes où devait s’élever son monastère. La
OCTAVIENNE v. Octave
sainte devint ensuite la patronne des aveugles
OCTÀVIO v. Octave et de ceux qui souffrent des yeux. Sa fête, le 13
OCTAVIUS v. Octave décembre, coïncide avec celle de sainte Lucie,
dont le nom évoque également la lumière (latin
OCTAVUS v. Octave
lux), et l’on peut penser que le culte de ces
ODA v. Odile deux saintes fut substitué, à l’origine, à celui
ODALA v. Odile d’une ancienne déesse germanique présidant
à l’ouverture du cycle du solstice d’hiver. Le
ODALRIC v. Ulric
voisinage du nom d’Odile et de celui du dieu
ODALRICH v. Ulric Odin, l’histoire du monastère de la Hohenburg,
ODEMAR v. Omer la similitude avec Lucie, donnent à penser
que l’on se trouve ici devant un ensemble de
ODEN v. Odin
croyances païennes hâtivement christianisées.
Odette v. Odile
Etymologiquement, Odile, de même qu’Odi-
ODIE v. Élodie lie ou Odilia, représente un développement
ODILA v. Odile de la forme de base Oda, par l’intermédiaire
probable d’une latinisation. Oda, dont l’origine
est apparemment saxonne, a aussi abouti au
ODILE(1er janvier, 18 novembre, 13 décembre)
prénom Ute, par des intermédiaires en moyen
F. A. :Odila, Odilia, Odilie, Ottilie, Oda, haut-allemand comme Uota et Uoda. Deux
Odette, Otila, Odala, Odilo, Odilio, saintes ont porté le nom d’Oda : l’une était la
Odilon, Odon, Ottoline, Ottolina, mère d’Arnulf de Metz, l’autre est devenue la
Utske, Othilli, Ottilia, Dillia, patronne de Saint-Oden-Roey en Brabant méri-
Ottelien, Ottel, Udel, Dilia, Dille, dional (Belgique). La forme allemande Odilia a
Dilli, Dela, Dele, Del, Dilge, Tilg, aussi été enregistrée outre-Rhin en 1968. On
Tilch, Tilla, Tilia, Tilli, Till, Ute. trouve encore en Allemagne des prénoms com-
O. : d
 u german. odal, « patrimoine, bien posés tels que Odaline (od +  lind, «  doux  »),
hérité ». Odalberta ou Odilberta (od + bert, « brillant »),
Sainte Odile, patronne de l’Alsace, a toujours Odilberga, Odilberta, etc. La même racine od-,
fait l’objet d’un culte intense dans cette région. désignant le bien hérité, la possession hérédi-
Née vers 660, elle passe pour avoir été la fille taire, est présente dans des patronymes comme
du comte alsacien Adalric (ou Attich) et aurait Odier (od + hari, « armée »), Odoul et Odouy
créé vers 690, sur un domaine appartenant à (od + wulf, « loup »), Odouard (od + ward, « gar-
son père, un important monastère. Ce lieu, le der »), Odoin (od + win, « ami »), et dans des
Haut-Bourg (Hohenburg) d’Altitona, dans les patronymes comme Ody, Odilon, Odelin, etc.
Vosges, où s’élevait, dès la protohistoire, un En France, la forme féminine Ode, corres-
sanctuaire germanique occupé plus tard par pondant à Oda, était assez fréquente au Moyen
les Suèves et les Alamans, est devenu le célè- Âge. Elle a engendré le masculin Odet, puis le
bre « mont Sainte-Odile » (Odilienberg). On féminin Odette. Dans le Sud-Ouest et le Midi,
y voit encore les vestiges d’un « Mur païen ». le nom de famille Ody, dérivé de od- ou odo,
La légende de sainte Odile, rédigée anony- a parfois abouti à Odon (cas-régime), avec la
mement au Xe siècle, en fait une aveugle de forme intensive Otton ou Othon, correspon-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Odin

dant à la forme allemande Otto et à la forme de la maison de Lorraine. Sa mère, née Zita
corse Oddo. Le diminutif Tilia se rencontre de Bourbon-Parme, fut l’épouse du premier
occasionnellement. empereur d’Autriche.
Le vieux mot allemand odal, «  richesse ODILIA v. Odile
héréditaire  » (vieil-haut allemand uodil,
ODILIE v. Odile
anglo-saxon ôthel), est lui-même apparenté
au nom allemand de la noblesse (Adel). On ODILIO v. Odile
en retrouve la racine dans le mot « féodal », ODILO v. Odile
dérivé du vieux-français « alleu » (par l’inter-
médiaire de alodis et de feodalis). Le nom du ODILON v. Odile

dieu germanique Odin (Wodhan ou Wotan),


présent dans celui de la ville danoise Odense, ODIN (4 avril)
capitale de la Fionie, est à rapprocher des
hypocoristiques Odinet et Odinot, ainsi F. A. : Odo, Odon, Oden.
que des prénoms Odet et Odette, revenus à O. : de Odin, nom de divinité.
la mode en France au début du XXe siècle. Chef des dieux Ases, Odin (Odhinn) est
Saint Odilon (ou Odilo), cinquième abbé de dans la religion germanique le représentant
Cluny, passe pour avoir institué, au XIe siè- de la fonction souveraine, l’homologue de
cle, la « trêve de Dieu » et la fête des morts. Jupiter chez les Romains, de Zeus chez les
Il eut une grande influence sur l’Église de Grecs, de Varuna chez les Aryas de l’Inde. Il
son temps. Le prénom Odile, naguère très est le « père universel » (Alpha-dhir), l’ancê-
répandu, semble aujourd’hui en passe de sor- tre des premiers rois du Nord, le maître de la
tir de l’usage. Il a été porté notamment par magie. Son nom recèle la racine odhr, « fureur
l’actrice Odile Versois, sœur de Marina Vlady. inspirée  ». Il porte également les noms de
On l’a aussi employé comme matronyme en Gautr et de Wôdhanaz (Wotan, Wodhan). À
Alsace-Lorraine. Dans les pays anglo-saxons, l’origine, le prénom Odo a surtout représenté
la forme la plus courante est Ottilie (la chan- un diminutif de noms comme Otwald, Otmar,
teuse de jazz Ottilie Patterson). Otmund, etc. Le mouvement romantique le
L’une des héroïnes du roman de Goethe, rattacha ensuite clairement au nom d’Odin.
Wahlverwandtschaften (1809), s’appelait éga- Ce dernier se rencontre encore aujourd’hui,
lement Ottilie. Otto (Othon) est à l’origine un de façon occasionnelle, en Normandie.
diminutif de noms comme Otmar, Otmund,
ODO v. Odin
Otwin ou Otwald. Ce fut le nom de plusieurs
souverains allemands, notamment Otton  Ier ODOARDO v. Édouard
le Grand (912-973), premier titulaire du ODOMAR v. Omer
Saint-Empire romain germanique, et celui du
ODON v. Odile et Odin
« chancelier de fer » Otto von Bismarck (1815-
1898). Le peintre et graveur français Odilon ODYSSÉE v. Ulysse
Redon fut un symboliste, en même temps que
ODYSSEUS v. Ulysse
l’ami de Mallarmé et de Paul Valéry. Le réali-
sateur de cinéma américain Otto Preminger, OFELIA v. Ophélie
ancien assistant de Max Reinhardt, se rendit OFFY v. Théophile
célèbre avec Laura (1944).
OGER v. Ogier
Otto de Habsbourg-Lorraine, né en 1912,
est l’actuel chef de famille de la branche aînée OGGERO v. Ogier

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Ogier Dictionnaire des prénoms

OGIER O. : du german. anu, « ancêtre », et laib,


« laissé derrière soi, descendant ».
F. A. :Hogier, Oger, Outger, Otger, Otker,
Ogiero, Oggero, Okker, Osier, Cinq rois de Norvège et deux rois de
Ockert, Okkie. Danemark portèrent ce nom. Olaf II de
O. : d
 u german. od, « biens, richesse », et Norvège (v. 995-1030), dit le Gros ou le Saint,
gari, « lance, pique ». fils d’Olaf Ier Tryggvesson, fut baptisé à Rouen
et combattit vigoureusement le paganisme
Une chanson épique du XIIe siècle, Doon de dans son pays. Battu par les nobles norvé-
Mayence, décrit les aventures de Doon, grand- giens païens soutenus par le roi danois Canut
père d’Ogier le Danois. Ce dernier, qui fut l’un (Knud) le Grand, il se réfugia à Novgorod,
des adversaires de Charlemagne, se dénom- échoua dans son projet de reconquête de son
mait en fait Holger (du scandinave holme, pays et fut finalement tué. L’église l’a canonisé.
« île »), mais son nom fut très vite confondu Au XVIe siècle, le réformateur Olof Petersson,
avec celui d’Ogier, dont les anciennes for- dont le nom fut latinisé en Olaus Petri, tra-
mes attestées sont Otger et Otgerius. Devenu duisit en suédois le Nouveau Testament. Le
un personnage de l’épopée française, Ogier prénom Olaf (ou Olav) reste aujourd’hui d’un
le Danois apparaît aussi dans la Chanson de usage extrêmement courant dans les pays
Roland, et il est le héros de la Chevalerie Ogier, scandinaves.
composée à la fin du XIIe siècle par Robert de
Paris. Le nom d’Ogier fut très populaire au OLAUS v. Olaf

Moyen Âge. Les Normands l’introduisirent en OLAV v. Olaf


Angleterre. Il a laissé sa trace dans plusieurs OLDRICK v. Ulric
noms de famille (Oger, Auger, Augier, Ogier,
OLE v. Olaf
etc.). C’est aussi le nom du valet de pique
dans les jeux de cartes. OLEG v. Olga

OGIER v. Edgar OLEGOUCHKA v. Olga

OGIERO v. Ogier

OKKER v. Ogier OLGA (11 juillet)


OKKIE v. Ogier F. A. :Helga, Oleg, Elga, Olva, Helge, Hella,
Ilga, Helle, Olgounia, Olgoussia,
OKTAV v. Octave
Oliacha, Oliana, Helgo, Helko, Hälje,
OKTAVI v. Octave Olegouchka, Liocha.
OKTAVIA v. Octave O. : du german. heil, « bonheur, chance,
prospérité ».
OKTAVIANE v. Octave

OKTAVIUS v. Octave Formé sur le modèle d’un ancien adjectif


suédois, helagher, «  heureux, chanceux  »,
OKTAVIUSZ v. Octave
le prénom Helga est d’abord passé de
OL v. Olivier Scandinavie en Russie, où il a été adopté sous
OLA v. Olaf et Violette la forme Olga. Celle-ci s’est ensuite répandue
en Europe occidentale, notamment au XIXe
siècle, lors de la vogue du roman russe.
OLAF (29 juillet) En Scandinavie, le prénom Helge est rede-
F. A. : Olav, Amhlaoibh, Ola, Olof, Oluf, venu à la mode depuis 1820 environ. On le
Ole, Olaus. trouve notamment dans la célèbre Saga de

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Olivier

Frithjof, d’Esaias Tegner (1782-1846), et dans résulter d’une latinisation ou d’une francisa-
un poème d’Adam Gottlob Oehlenschläger, tion d’un ancien prénom germanique dérivé
Helge (1814). L’un des compagnons du de Olaf, peut-être Olave ou Alfiher (islandais
Viking Rurik, fondateur au IXe siècle de la moderne Olafur). Le nom d’Olivier fut surtout
monarchie russe, se dénommait Helgi. Sainte popularisé par la célèbre Chanson de Roland
Olga (morte en 968), femme du duc Igor de (XIIe siècle), qui est la plus ancienne des
Kiev, fut la grand-mère de saint Wladimir. La chansons de geste françaises. Au moment des
forme Helga fut fréquente en Allemagne au Croisades, il fut aussi attribué en l’honneur
XIXe siècle (H. Greiner, Helgas Rosen, 1890). du mont des Oliviers, à l’est de Jérusalem, où
Olga est l’une des héroïnes d’Eugène Onéguine Jésus serait allé prier la veille de sa mort.
(1879) de Tchaïkowksi. En Angleterre, la forme Oliver figure dans le
OLGOUNIA v. Olga Domesday Book. On la trouve dans la pièce de
OLGOUSSIA v. Olga
Shakespeare, Comme il vous plaira, où Oliver
est le frère d’Orlando. Tombé un peu hors de
OLIA v. Violette
l’usage à la fin du XVIIe siècle, en réaction
OLIACHA v. Olga contre le dictateur Oliver Cromwell, ce nom
OLIANA v. Olga revint à la mode au XIXe siècle. Le roman
de Dickens, Oliver Twist, parut en 1838. En
OLIER v. Olivier
Allemagne, Oliver se classait en 1970 au
OLIMPE v. Olympe 10e rang des prénoms masculins à Munich.
OLIONA v. Hélène Au Pays de Galles, les prénoms Havelock et
Abloyc sont parfois présentés comme des
OLIOUCHA v. Violette
adaptations locales d’Oliver. Le féminin Olive
OLIVA v. Olivier (ou Olivia) a vraisemblablement été formé
OLIVE v. Olivier sur le modèle d’Olivier, à une époque où l’ori-
OLIVEIROS v. Olivier
gine latine de ce nom était considérée comme
certaine. Olive est, avec Marius, un célèbre
OLIVER v. Olivier
personnage de la tradition marseillaise. à
OLIVERIO v. Olivier l’époque de la Renaissance, Olivia fut parfois
OLIVERIUS v. Olivier transcrit Oliff ou Olivet.
OLIVERUS v. Olivier Parmi les personnalités ayant illustré ce
prénom, on peut citer Olivier V de Clisson,
OLIVETTE v. Olivier
connétable français au XIVe siècle, le compo-
OLIVIA v. Olivier siteur Olivier Messiaen, le navigateur Olivier
de Kersauzon, le journaliste Franz-Olivier
OLIVIER (12 juillet) Giesbert, les hommes politiques Olivier
Dassault et Olivier Besancenot.
F. A. :Olive, Oliva, Olivia, Olivette,
OLIVIERO v. Olivier
Ollivier, Ol, Ollie, Oliverus,
Oliverius, Noll, Oliverio, Oliveiros, OLLIE v. Olivier
Olier, Ollier, Lell, Oliver. OLLIER v. Olivier
O. : d
 u german. anu, « ancêtre », et laib,
« laissé derrière soi, descendant ». OLLIVIER v. Olivier

OLMES v. Jérôme
Souvent rattaché au latin olivarius, «  oli-
vier  », ce prénom semble plus sûrement OLOF v. Olaf

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Olympe Dictionnaire des prénoms

OLRIK v. Ulric L’Église connaît plusieurs saints dénom-


OLUF v. Olaf més Olympe ou Olympie, ainsi qu’une sainte
Olympiade, qui vécut à Constantinople au IVe
OLVA v. Olga
siècle. Mariée au préfet de la ville, Nébride,
elle se consacra après la mort de celui-ci au
OLWEN jeûne et à la mortification. Plusieurs évêques,
O. : d
 u celtique gwenn, « blanc, dont saint Chrysostome, célébrèrent ses ver-
bienheureux », avec le sens de « trace tus. Le prénom Olimpe (avec un i) fut uti-
blanche ». lisé couramment en France au Moyen Âge,
et revint à la mode au XIXe siècle. On trouve
Ce prénom féminin rarement attribué n’est aujourd’hui encore fréquement Olympe aux
pas attesté dans la matière de Bretagne. On Antilles. En Angleterre, Olympias est attesté
connaît en revanche un récit gallois intitulé dès le XIIe siècle. Victor Hugo, dans certains
Culhwch and Olwen. Olwen ne doit pas être poèmes, se désignait lui-même sous le nom
confondu avec un autre prénom féminin, d’Olympio (« Tristesse d’Olympio »).
Onenn (Onenna), utilisé depuis le XIe siècle,
OLYMPIA v. Olympe
ni avec les prénoms masculins Owen, ancien-
nement Owain, qui a été longtemps l’un des OLYMPIADE v. Olympe
prénoms les plus populaires au Pays de Galles OLYMPIAS v. Olympe
(avec le sens de «  bien né  », comme dans
OLYMPIEN v. Olympe
Eugène), et Ewen ou Ewan, dérivé du celtique
eoghain, « jeunesse ». OLYMPIENNE v. Olympe

OLYMPIO v. Olympe

OLYMPE/OLYMPIE
F. A. :Olympio, Olympia, Olympien, OMBELINE (21 août)
Olympienne, Olympiade, Olympias, F. A. :
Ombline, Beline.
Olimpe. O. : du latin umbella, « ombrelle ».
O. : d
 u grec olumpios, « qui vient de
Sainte Ombeline, morte vers 1135, fut la
l’Olympe ».
sœur de saint Bernard et la prieure du cou-
Ce nom très ancien fut utilisé dès l’Anti- vent de Jully-les-Nonnains, dans l’Yonne. Elle
quité. Il fut porté notamment par la femme de fut dans sa jeunesse mariée à un gentilhomme
Philippe de Macédoine, Olympia ou Olympias, bourguignon. Ce prénom, pratiquement
mère d’Alexandre le Grand, qui périt assassi- inconnu au cours des derniers siècles, semble
née. Situé entre la Macédoine et la Thessalie, revenir dans l’usage aujourd’hui de manière
le mont Olympe (Olumpos), où trônait Zeus occasionnelle.
«  olympien  », passait en Grèce pour être le OMBLINE v. Ombeline
séjour des dieux. On peut y voir l’équiva-
lent hellénique de l’Asgard germanique. La
ville d’Olympie (Olumpia), en Elide, voyait
OMER (9 septembre)
se dérouler tous les quatre ans, en l’honneur F. A. :Otmar, Ottmar, Ommar, Ottli, Oper,
de Zeus, de célèbres jeux Olympiques, qui Operli, Ommo, Ummo, Oomke,
auraient été fondés par Pélops afin de célébrer Odomar, Odemar, Oomer, Othmar.
la déesse du mariage Héra. Ils furent rénovés à O. : du german. od, « biens, richesse », et
la fin du XIXe siècle par Pierre de Coubertin. mar, « célèbre ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Opportune

Originaire de Normandie, saint Omer OPERLI v. Omer


(Audomarus) fut d’abord moine à l’abbaye OPHELIA v. Ophélie
colombaniste de Luxeuil (Haute-Saône).
Le roi Dagobert le fit ensuite évêque de
Thérouanne et le chargea de christianiser les OPHÉLIE
Morins. Il créa sur l’Aa, fleuve côtier du nord F. A. : Ophelia, Ofelia.
de la France, le monastère de Sithiu, à l’em- O. : du grec ‘ophéleia, « secours, assistance ».
placement duquel s’est développée la ville
Ce nom aurait été créé par le poète napo-
de Saint-Omer. Sa fête, d’abord fixée au 1er
litain Iacopo Sannazarro (1450-1530), qui
novembre, fut transférée au mois de septem-
l’introduisit dans son poème pastoral, Arcadia
bre lorsque fut instituée la Toussaint, le jour
(1504). Dans la Grèce ancienne, on note
de l’ancienne fête celtique de Samhain ou
cependant les formes Ophellas et Ofella. La
Samain. Comme prénom, Omer a surtout été
vogue du nom d’Ophélie est surtout venue de
répandu dans le nord de la France. Il n’était
la pièce de Shakespeare, Hamlet (1602), dont
pas rare au XIXe siècle.
Ophélie est l’un des personnages principaux.
OMMAR v. Omer La forme Ophelia est utilisée actuellement en
OMMO v. Omer Angleterre et aux États-Unis.
ONDINA v. Ondine OPPORTUN v. Opportune

OPPORTUNA v. Opportune

ONDINE
F. A. :
Ondina, Undina.
OPPORTUNE (22 avril)
O. : du latin unda, « flot, onde, vague ». F. A. : Opportuna, Opportun, Portune.
O. : du latin opportuna, « appropriée,
Dans la religion germanique, les ondins et
convenable ».
les ondines étaient des génies des eaux, dont
Wagner s’est inspiré quand il composa L’or du Ce prénom féminin se rattache au latin
Rhin. La pièce de théâtre de Jean Giraudoux, portus, «  port  », accompagné du préfixe ob.
Ondine (1939), semble avoir contribué à la Il signifie donc exactement «  qui conduit à
vogue occasionnelle de ce prénom, qui conti- bon port » (le sens d’« opportun » étant un
nue d’être employé de façon irrégulière. dérivé). Le mot « opportunité » apparaît dans
ONFREDO v. Humphrey
la langue française vers 1220, le mot « oppor-
tun » vers 1355. De nombreuses églises sont
ONFROI v. Humphrey
dédiées à sainte Opportune, née près d’Ar-
ONIMUS v. Jérôme gentan, qui fut abbesse de Montreuil et à qui
ONOFRE v. Humphrey
l’on attribue plusieurs miracles. Elle serait
morte de douleur, vers 770, en apprenant la
ONORATA v. Honoré disparition de son frère Chrodegand, évêque
ONORATO v. Honoré de Séez, brutalement assassiné par un com-
ONORIO v. Honoré
pétiteur. Au XIVe siècle, ses reliques furent en
partie transportées à Paris et mises dans une
OOMER v. Omer église placée sous son invocation.
OOMKE v. Omer ORAN v. Oriana
OPER v. Omer ORANE v. Oriana

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Oreste Dictionnaire des prénoms

ORANIE v. Oriana ORIANA


ORATIO v. Horace F. A. :
Oriane, Oran, Orane, Oranie,
ORELL v. Aurélien
Orianne, Orianna, Orion, Ornella,
Uranie, Urania, Urane, Uriane,
Orian, Oriano, Orianai.
ORESTE (12 octobre, 13 décembre) O. : du grec ouranos, « céleste, du ciel ».

F. A. : Orestes, Orestio, Orestie. La forme d’origine de ce nom semble être


O. : d
 u grec oros, « montagne » (par Urania, à partir de laquelle on est passé à
l’intermédiaire de l’adjectif orestês). Orania et Oriana, puis à Ornella. Dans l’An-
tiquité, Uranie, la muse de l’astronomie,
Fils d’Agamemnon, qui fut tué par son
est souvent représentée avec un compas au
épouse Clytemnestre, Oreste (Orestês)
moyen duquel elle inscrit la course des étoiles
décida, une fois parvenu à l’âge adulte et sur
sur un globe terrestre. Le nom d’Urania était
le conseil d’Apollon, de venger la mort de
aussi une épithète traditionnelle d’Aphrodite.
son père. S’étant rendu à Mycènes, accom-
La planète Uranus fut découverte en 1781 par
pagné du fidèle Pilastre, il tua sa mère. Cette
l’astronome Herschel.
vengeance divisa les dieux. Apollon sou-
En Angleterre, des madrigaux classiques
tint Oreste et l’aida à se réfugier à Athènes,
appellent Oriana la reine Elizabeth Ire. Parlant
où l’Aréopage, grâce à l’intervention déci-
d’Anne de Danemark, Ben Johnson utilise
sive d’Athéna, l’acquitta. Ce jugement, qui
une expression en forme de jeu de mots  :
revêt un sens symbolique évident, a inspiré
quasi oriens Anna (= Oriana). Tennyson écri-
de nombreux auteurs de l’Antiquité, notam-
vit la Ballad of Oriana, tandis que Sir Philip
ment Euripide (Oreste, 408 av. notre ère) et
Sidney adressa des poèmes à la belle Urania.
Eschyle (la trilogie dramatique de L’Orestie,
Ce prénom fut donc assez courant chez les
458 av. notre ère), mais aussi des écrivains et
Anglais, mais aussi, pour des raisons indéter-
dramaturges modernes : Racine (Andromaque,
minées, chez les gitans installés outre-Man-
1667), Crébillon (électre, 1708), Voltaire
che. En Irlande, on trouve le prénom Oran
(Oreste, 1750), Goethe (Iphigénie en Tauride,
(du gaélique oran, «  roitelet  »), souvent uti-
1779-87), Jean Giraudoux (Electre, 1937) et
lisé à la place d’Adrian. Les formes Oriande
Jean-Paul Sartre (Les mouches, 1943). Rentré
et Oriante, citées dans les romans médiévaux
à Mycènes, Oreste épousa Hermione, prit
français (ce fut le nom, entre autres, de la maî-
possession du royaume de son père et régna
tresse d’Amadis de Gaule), semblent plutôt se
sur Argos. L’homme politique romain Oreste
rattacher au latin oriri, «  monter, s’élever  ».
fit proclamer empereur son fils, Romulus
En Italie, ce prénom a été illustré par l’actrice
Augustulus, puis gouverna l’Italie en son
Ornella Mutti et la journaliste Oriana Fallaci.
nom. Il fut vaincu et tué par Odoacre. Oreste
Oriano ou Orianai est surtout fréquent en
Baratiere fut un général italien du XIXe siècle.
Lombardie et en Emilie-Romagne, tandis
ORESTES v. Oreste que la variante Orian se rencontre plutôt en
Vénétie.
ORESTIE v. Oreste
Le nom d’Oran, deuxième ville d’Algérie,
ORESTIO v. Oreste est sans rapport avec ce groupe de prénoms,
mais vient du mot arabe Ouahrân (Wahran)
ORETTA v. Laurent
signifiant « deux lions »
ORIAN v. Oriana ORIANAI v. Oriana

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ossian

ORIANE v. Oriana 1859), qui publia des traductions de Goethe


ORIANNA v. Oriana et de Shakespeare, ainsi que des romans his-
toriques. Ce prénom a également été illustré
ORIANNE v. Oriana
par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, le
ORIANO v. Oriana peintre autrichien Oscar Kokoschka, l’écri-
ORION v. Oriana vain et poète irlandais Oscar Wilde, etc.
ORLANDA v. Roland OSGAR v. Oscar

ORLANDO v. Roland OSIER v. Ogier

ORNELLA v. Oriana OSKAR v. Oscar

ORSO v. Ursule

ORSOLA v. Ursule
OSMOND/OSMONDE
F. A. :Osmont, Osmund, Ansmund,
ORSOLYA v. Ursule
Smund.
ORSON v. Ursule
O. : du german. os, « [dieu] Ase », et mund,
« protection, gardien ».
OSCAR (3 février)
Saint Osmund, mort en 1099, fut archevê-
F. A. :Osgar, Ossy, Ocky, Ansgard, que de Salisbury. Le nom d’Osmond, assez
Anschaire, Ansgaire, Ansgar, Asgeirr, courant au Moyen Âge, a laissé sa trace en
Oskar. France dans différents noms de famille  :
O. : d
 u german. os, « [dieu] Ase », et gari, Osmond, Omont (surtout commun en
« lance, pique ». Normandie), Osmont, etc. Il n’est pratique-
Saint Anschaire (ou Ansgaire), né en 801 ment plus employé comme prénom. Le métal-
dans une famille saxonne installée à Corbie lurgiste français Floris Osmond (1849-1912)
(Somme), fut le principal évangélisateur de fut l’inventeur de la métallographie.
l’Allemagne du Nord et de la Scandinavie. OSMONT v. Osmond
Il fut aussi le premier évêque de Hambourg, OSMUND v. Osmond
puis l’archevêque de Brême. Sa biographie
fut rédigée par son successeur, le Picard saint
Rimbert. En Angleterre, le nom d’Oscar est OSSIAN
attesté dès avant la conquête normande. Il
O. : du nom d’une divinité celtique, Os, dont
fut remis à la mode au XVIIIe siècle, après la
la dénomination se rattache peut-être à
publication par James Macpherson, en 1760,
celle des dieux Ases germaniques.
de poèmes faussement attribués à Ossian (v.
notice), barde écossais semi-légendaire du Ossian (ou Oisin), fils de Fingal, roi de
IIIe siècle de notre ère, dont le fils se serait Morven, est un barde écossais semi-légendaire
dénommé Oscar. Ce nom fut également intro- qui vécut au IIIe siècle. L’écrivain écossais
duit en Irlande par les Danois, sous la forme James Macpherson (1736-1796) publia sous
Osgar. son nom, en 1760, un certain nombre de poé-
Il est devenu très populaire aux États-Unis, mes en langue gaélique (Fragments of Ancient
où l’on appelle « oscars » les trophées décer- Poetry Collected in the Highlands of Scotland and
nés chaque année dans le monde du cinéma. Translated from the Gaelic or Erse Language) qui
Deux rois de Suède et de Norvège se dénom- exercèrent une influence considérable sur les
mèrent Oscar, dont Oscar II de Suède (1799- romantiques et suscitèrent un regain d’inté-

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Osswald Dictionnaire des prénoms

rêt pour les anciennes cultures celtiques dans OSWELL v. Oswald


presque toute l’Europe. Ce recueil n’était en OTGAR v. Edgar
fait qu’une «  imitation » d’un texte original, OTGER v. Edgar et Ogier
mais ce n’est que deux siècles plus tard que la
OTHER v. Edgar
paternité de cette œuvre (traduite en français
en 1807) put être définitivement attribuée à OTHILI v. Odile
Macpherson. Un réformateur allemand qui OTHMAR v. Omer
vécut de 1498 à 1552, porta le nom d’An- OTILA v. Odile
dreas Osiander. Le prénom masculin Ossip
OTKER v. Edgar et Ogier
n’est pas un dérivé d’Ossian, mais la forme
russe de Joseph. L’abréviatif Ossi ou Ossy se OTMAR v. Omer
rattache plutôt, dans les pays germaniques, à OTMUND v. Edmond
des prénoms comme Oskar ou Oswald. OTTAVIA v. Octave
OSSIP v. Joseph
OTTAVIANO v. Octave
OSSY v. Oscar
OTTAVIO v. Octave
OSTWALD v. Oswald
OTTEL v. Odile
OSVALD v. Oswald
OTTELIEN v. Odile
OSVALDO v. Oswald
OTHILLI v. Odile
OTTILIA v. Odile
OSWALD (5 août)
OTTILIE v. Odile
F. A. :Oswell, Osweald, Ozzie, Ozzy, OTTLI v. Omer
Ostwald, Osvald, Osvaldo, Answald,
OTTMAR v. Omer
Walde, Waldel.
O. : d
 u german. os, « [dieu] Ase », et waldan, OTTO v. Odile
« gouverner, commander ». OTTOLINA v. Odile

Saint Oswald, mort en 642, fut roi de OTTOLINE v. Odile


Northumbrie au VIIe siècle. Il battit les Gallois à OTWARD v. Édouard
Heavenfield, près de Hexham, mais fut ensuite OULIACHA v. Jules
tué par Penda, roi de Mercie, à la bataille
OULIANKA v. Jules
d’Oswestry. Un autre saint Oswald (Xe siècle)
fut évêque de Worcester et archevêque de OURS v. Ursule
York. Il participa à la réforme de l’Église d’An- OURSA v. Ursule
gleterre en compagnie de saint Dunstan. Dans OURSOULA v. Ursule
les pays de langue allemande comme dans les
OUSTRIC v. Austrebert
pays anglo-saxons, le nom d’Oswald a toujours
été assez répandu. Il fut porté notamment par OUSTRY v. Austrebert
le poète Oswald von Wolkenstein, né en 1377 OUTGER v. Ogier
dans le Tyrol méridional, par le chef fasciste OVIN v. Ewen
anglais Oswald Mosley et par l’historien et phi-
OWAIN v. Ewen
losophe Oswald Spengler (1880-1936), auteur
du Déclin de l’Occident. Shakespeare utilise OWEN v. Ewen

aussi ce nom dans Le roi Lear. OZZIE v. Oswald

OSWEALD v. Oswald OZZY v. Oswald

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS BIBLIQUES ET LES PRÉNOMS JUIFS


Il est dit dans la Bible que Iahvé créa le la conservation des noms juifs, dont la Torah
monde par la parole en le nommant. Dieu, fournit de longues listes à caractère généalo-
dans la Torah, est lui-même désigné par plu- gique, la filiation étant indiquée par les mots
sieurs noms ou qualificatifs  : Iahvé, l’Eter- ben, « fils de », ou bat, « fille de ». A l’époque
nel, Adonaï, Elohim, Rahum, Hachem etc. moderne, le prénom a d’autant plus de valeur
Toutefois, selon la tradition juive, le nom que le nom de famille est considéré comme
secret de Dieu a été perdu depuis la destruc- sans importance du point de vue religieux. Il
tion du premier Temple de Jérusalem, en 586 fait donc l’objet d’une attention toute particu-
av. notre ère. Il n’en reste que les lettres essen- lière. Dans la ‘Hassidout, il est précisé que ce
tielles, YHVH, dont la prononciation exacte est prénom est le « canal » par lequel se trouve
inconnue. Les lettres de ce monogramme sont conférée toute la nature ou la vitalité de celui
généralement rendues par Iahvé (Jahveh) ou qui le porte : les lettres qui le composent sont
par Jéhovah. C’est seulement lors des temps alors considérées comme les « liens » de la vie
messianiques qu’elles pourront, dit-on, être à qui rattache l’âme au corps. La Kabbale ajoute
nouveau prononcées convenablement. que le nom que les parents donnent à leur
Le mot « prénom » n’existe pas en hébreu, enfant est aussi celui que Dieu a donné à son
où l’on parle seulement de « nom individuel » âme dans les mondes supérieurs.
(chem prati), par opposition au nom de famille Dans le judaïsme, l’enfant se voit officiel-
(chem michpah’a). La racine du mot chem, lement attribuer son prénom hébraïque lors
« nom », est cham, qui signifie « là-bas ». La de la circoncision (brit milah) pour les gar-
tradition explique cette dérivation en affir- çons et, pour les filles, lors d’une cérémonie
mant que porter un nom, c’est se porter au- qui peut avoir lieu à la maison ou à la syna-
delà de soi, s’inscrire tout à la fois dans une gogue, dans la semaine qui suit la naissance
lignée, qui relie au passé, et dans un projet, (chez les Sépharades, cette cérémonie porte le
qui se veut ouverture au futur. nom de zeeved abath). Cette « nomination »
Dans la tradition juive, l’importance des constitue un acte important de la vie civile
noms et la valeur numérologique des lettres et religieuse. La tradition veut que le nom
et des mots qu’elles composent sont considé- de l’enfant ne soit connu que lorsque le père
rables : connaître le nom revient à connaître l’a déclaré en « montant » au Séfer Torah. Si
quelque chose d’essentiel concernant une per- le père se trompe et dit un autre nom que
sonne ou un être donné. Le nom est porteur de celui qu’il avait prévu, c’est cet autre nom qui
sens. La guématrie, qui confère à chaque let- sera retenu ! Lorsqu’un homme « monte à la
tre une valeur numérique, multiplie du même Torah » (c’est-à-dire participe à la lecture de
coup les possibilités d’interprétations. Le mot la Torah à la synagogue), c’est par son prénom
chem, « nom », par exemple, comprend deux hébraïque qu’il est identifié. Il en va de même,
lettres, chin et mem, dont la valeur numéri- pour l’homme et la femme, au moment de
que respective est de 300 et 40. Un midrach leur mariage.
conservé par les rabbins veut que l’une des Comme bien d’autres peuples, les Juifs
raisons pour lesquelles les Juifs purent survi- ont pris très tôt l’habitude de donner à leurs
vre à l’Exil en Égypte fut qu’ils conservèrent enfants des noms d’ancêtres ou de parents
leurs noms propres et se gardèrent d’adopter proches. À l’origine, l’usage semble avoir été,
des noms égyptiens. Plus tard, la proscription selon rabbi David Kimchi, que le père choi-
des mariages mixtes assura la préservation et sisse le prénom du premier enfant (ou du

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Dictionnaire des prénoms

premier garçon), et la mère le prénom du que exclusivement portés par des chrétiens,
second enfant (ou de la fille aînée). Dans la en général des protestants.
Genèse (38,3-4), Juda donne son nom à son On donne parfois un second prénom au
fils premier-né, tandis que Tamar, son épouse, fiancé ou à la fiancée s’il se trouve que le pré-
donne le sien à sa fille née en second. Le nom nom de la future épouse est aussi celui de la
des ancêtres des douze tribus furent aussi mère du fiancé, ou que celui du futur mari est
choisis par leur mère, à la seule exception de le même que celui du père de la mariée.
Binyamin. Cependant, selon Nachmanides, Il n’y a pas dans le judaïsme de règles impé-
c’est l’inverse qui aurait été la règle : la mère ratives quant au choix du prénom. Mais la
aurait nommé le premier enfant, et le père le tradition pousse évidemment à choisir des
second. Aujourd’hui encore, les Juifs ashké- prénoms d’origine hébraïque. Beaucoup plus
nazes accordent souvent à la mère le choix du rarement, dans certaines communautés, on
prénom du premier enfant, et au père le choix donne des noms de fêtes  : Yom Tov, Pessah
du second : on y voit un « dédommagement » (la Pâque), Hanoukkah, etc. En Diaspora, il
pour le fait que la femme a perdu son nom arrive aussi qu’un prénom non juif soit choisi
de jeune fille en se mariant. Mais la coutume comme premier prénom, suivi d’un prénom
inverse est aussi attestée, tout comme celle juif attribué à l’enfant à la synagogue et utilisé
qui confie au père le soin de choisir le pré- ensuite dans toutes les cérémonies religieu-
nom des garçons et à la mère celui de choisir ses. Les Juifs les plus pieux choisissent sou-
le prénom des filles. vent des noms figurant dans le sidra lu à la
L’usage est fréquent de donner au premier synagogue dans la semaine de la naissance de
fils le nom de son grand-père paternel, afin l’enfant.
de symboliser l’enchaînement des généra-
tions. Cet usage, que l’on retrouve aussi dans Sur un peu plus de 3 550 noms propres
d’autres cultures, n’est toutefois pas pratiqué mentionnés dans la Bible, 3 000 environ
de la même façon chez les Juifs sépharades, sont des noms de personnes – le plus sou-
qui n’hésitent pas à donner à un enfant le pré- vent masculins (170 femmes seulement s’y
nom d’un ascendant toujours en vie, et chez trouvent désignées par leur nom). La vaste
les Juifs ashkénazes, qui ne le font que lors- majorité de ces noms sont cités dans l’Ancien
que le grand-père, par exemple, est décédé. Testament : environ 2 700 contre 300 dans le
La raison avancée est que, l’usage étant en Nouveau Testament. Un certain nombre d’en-
général de donner aux enfants le nom d’un tre eux figurent toujours parmi les prénoms
parent disparu, cela reviendrait à considé- attribués couramment. Tel est le cas de David,
rer comme morte la personne dont le nom Benjamin, Rachel, Sarah, Isaac, Jacob, mais
aurait été choisi. Chez les Juifs hassidiques aussi de prénoms surtout portés par des chré-
(‘Hassidim), une autre habitude est de don- tiens, et dont l’origine hébraïque est bien sou-
ner aux enfants des noms de Rabbis ou de vent ignorée par ceux qui les portent : Marie
Rabbanith (de rabbins et de leurs épouses) (Myriam), Isabelle (altération médiévale
qui comptent parmi les plus vénérés. Enfin, d’Elizabeth, de l’hébreu elischeba, «  Dieu est
dans toutes les communautés juives, l’usage mon serment »), Anne, Jacques, Jean, Daniel,
est de ne pas donner aux enfants le prénom Madeleine, Gabrielle, Emmanuelle, Michel,
de quelqu’un qui est mort dans sa jeunesse Matthieu, Suzanne, Axelle, etc.
ou le nom d’un personnage de la Bible ayant Les prénoms juifs empruntent à trois sources
vécu avant Abraham. Des prénoms comme principales : les prénoms attestés dans la Bible
Adam, Eve, Enoch, Abel, etc. sont donc pres- hébraïque (Tanakh) postérieurement à l’épo-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

que d’Abraham (qui voit la naissance du peu- Jonathan, Nathanaël ou Isaac, sont également
ple juif), les prénoms anciens rencontrés dans des prénoms théophores.
les livres traditionnels (Talmud de Babylone et Nombre de prénoms hébraïques trouvent
Talmud de Jérusalem, Midrach) et les prénoms leur explication dans le récit biblique. Isaac,
israéliens, de création plus récente. fils de Sarah et d’Abraham, fut conçu lorsque
Dans leur vaste majorité, les noms men- son père avait cent ans. Apprenant qu’elle était
tionnés dans la Bible sont des noms hébreux. enceinte, Sarah dit alors : « Ceux qui le sau-
On trouve néanmoins également quelques ront riront ». De fait, dans le nom d’Isaac, de
noms égyptiens, akkadiens, perses, babylo- l’hébreu yotschak, « que (Iahvé) rie, sourie »,
niens, grecs et latins. Dans son Dictionary of on trouve la racine tzakhok, « rire, sourire ».
First Names, Alfred J. Kolatch précise que les De même, il est dit dans la Genèse (4,1) que
noms de la Bible peuvent être répartis en six ève, ayant conçu Caïn, dit : « J’ai acquis un
catégories : homme [Caïn] avec l’aide du Seigneur » : la
• Les noms évoquant une particularité caracté- racine kanoh, que l’on trouve dans le nom de
ristique d’un individu (par exemple Laban, de Caïn, signifie «  acquérir  ». Moïse, de même
laban, « blanc » ; Cora, de korah, « chauve »). encore, appelle l’un de ses fils Guershon,
• Les noms inspirés par des expériences tirées du mot guer, «  étranger  », car lui-même
de la vie des parents ou des nouveau-nés eux- se considérait comme étranger en égypte.
mêmes (par exemple ève, mère de tous les L’importance de la signification du nom est
hommes, de havvah, « source de vie » ; Moïse, si grande que certains personnages de la Bible
de moshèh, « tiré, retiré des eaux »). changent de nom lorsqu’ils changent aussi
• Les noms d’animaux (par exemple Deborah, de statut  : Abram devient Abraham, Jacob
de deborah, «  abeille  » ; Jonas, de yonah, devient Israël, Sarai devient Sarah, etc.
« colombe »). Il est difficile de dresser une liste précise
• Les noms de fleurs ou de plantes (par exem- des prénoms hébraïques, compte tenu des
ple Suzanne, de shushân, « lis » ; Tamara, de emprunts souvent considérables que les com-
tamar, « palmier dattier »). munautés juives, au cours de leur dispersion,
• Les noms exprimant un souhait ou un vœu, furent amenées à faire auprès des peuples et
par exemple Joseph, de yosef, «  (que Iahvé) des nations où elles vinrent s’installer. Dès le
ajoute, accroisse », car au moment de la nais- Ier siècle de notre ère, le nombre des noms
sance de Joseph, sa mère Rachel dit : « Que le araméens, grecs ou romains portés par les
Seigneur m’ajoute un fils » (Gen. 30, 24). Juifs excédait déjà celui des noms bibliques.
• La dernière catégorie est constituée par Au XIIe siècle, l’usage de ces noms d’origine
les noms «  théophores  », c’est-à-dire qui non juive était devenu si répandu que les
comportent un élément relatif au nom ou aux rabbins réagirent avec fermeté contre pareille
attributs de Dieu. De tels prénoms, presque tendance à l’«  assimilation  ». C’est à partir
toujours masculins, comprennent en général de cette époque que se généralisa l’habitude
les syllabes yô, yâh ou ye (= Iahvé) ou encore de donner aux enfants juifs un nom hébraï-
el ou eli (= Dieu) (par exemple Josué ou que ou « nom sacré » (chem hakodesh) et un
Joshua, de Yéshoua, « Iahvé sauve » ; Joachim, «  nom profane  » (kinnui) pour les affaires
de Yehoyagim, « Iahvé met debout » ; Isaïe, de civiles. Encore trouvait-on, parmi les « noms
Yesha’yah, « Iahvé est salut »). On notera que sacrés  », quelques noms d’origine grecque
certains prénoms combinent les deux types superficiellement hébraïsés, comme Sender
de syllabes (par exemple Elijah, «  Dieu est (Alexandre), Klonimos (Kalonymos), Gronim
Iahvé  » ; Joël, de yô-el, «  Iahvé est Dieu  »). (Geronymos), Todros (Theodoros), etc.

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Dictionnaire des prénoms

Certains patronymes non juifs furent aussi Ephraïm : Froim, Froikin, Fraime ; pour Isaac
déformés sous l’influence du yiddish ou de (Yitzhak) : Eissig, Itzig, Hickman, Zekl, Sickel ;
l’hébreu. Certains noms considérés comme pour Jacob (Yaakov)  : Yekel, Yukel, Yankel,
spécifiquement juifs ne sont pas d’origine Kopel, Kopelman, Kofman ; pour Joseph
hébraïque. Shprinzel, par exemple, est une (Yosef)  : Yosel, Jessel, Joske ; pour Samuel
déformation propre aux Juifs polonais du pré- (Shmuel)  : Shmoul, Shmoulik, Shmelke,
nom Esperanza. Seldfe est une forme yiddish Sanvill, Zangwill ; pour Salomon (Shlomo)  :
du nom allemand Salida ; Feitel, une altéra- Salmon, Salaman, Zalman, Zalkin…
tion judéo-allemande de l’italien Vital ; Bayla, Ce sont les premiers chrétiens, encore
une retranscription de Velle ; Kelle ou Kayla, très liés au judaïsme (ils ne furent expulsés
une retranscription de Céli, etc. Certains des synagogues qu’à la fin du Ier siècle), qui
autres noms et prénoms, considérés comme firent pour la première fois usage des pré-
« spécifiquement juifs », ne sont pas non plus noms hébraïques en dehors des commu-
d’origine hébraïque. Mordecaï (Mardochée) nautés juives. Par ailleurs, avec la Réforme,
représente le nom de l’ancien dieu babylonien principalement en Scandinavie, en Angleterre
Marduk. Quant au mot hébreu qui a abouti à et aux États-Unis, on assista dans les milieux
Moïse (Moshè), il semble bien qu’il dérive de chrétiens ayant rompu avec le catholicisme
l’égyptien msès (que l’on trouve notamment à un retour en force des prénoms tirés de
dans le nom de Ramsès). la Bible  : Aaron, Abigail, Abraham, Adam,
A un moment ou un autre de l’histoire, Amos, Benjamin, Daniel, David, Deborah,
divers prénoms non juifs ont été spéciale- Dinah, Elijah, Elisheva, Emmanuel, Esther,
ment répandus dans les communautés juives Ezra, Hannah, Isaac, Jacob, Joel, Jonathan,
(ce qui leur a parfois valu d’être considérés, Joseph, Judith, Michael, Miriam, Rachel,
à tort, comme des « noms juifs »). Tel fut le Rebecca, Ruth, Samuel, Sarah. La plupart
cas en France, au Moyen Âge, de Théodore de ces prénoms restent aujourd’hui courants
et d’Alexandre ; en Allemagne et en Autriche, outre-Atlantique, en particulier chez les Afro-
avant la Première Guerre mondiale, de Lionel, Américains.
Isidore, Julius, et même de Ludwig, Franz, À l’instar des prénoms non juifs utilisés
Siegfried, Siegbert ou Siegmund (Sigmund) ; par les Juifs, certains prénoms hébraïques
plus récemment, aux États-Unis, de Milton, employés par les non-Juifs ont subi des
Sidney, Hymen, etc. transformations. En Allemagne, la dernière
Au total, sur les 2 700 noms de personna- syllabe du nom juif Menahem (prénom de
ges mentionnés dans l’Ancien Testament, à l’ancien Premier ministre israélien Menahem
peine 135 (4 à 5 %) sont utilisés aujourd’hui Begin) fut assimilée au suffixe -chen qui, dans
par les Juifs d’Israël ou de la Diaspora. Encore les langues germaniques, marque un dimi-
certains sont-ils devenus des noms de famille, nutif (Liebchen, Ännchen, Gretchen, etc.).
et non des prénoms (exemple  : Lévi ou Menahem se transforma alors en Menchen,
Lévy, avec ses anagrammes Weil, Weyl, etc.). Menken, Menke, Menlin, Menel et, finale-
Parallèlement, les prénoms juifs ont subi de ment, Mendel !
nombreuses variations graphiques et pho- À partir de la fin du XIXe siècle, le mou-
nétiques. On obtint ainsi, pour Abraham  : vement sioniste encouragea ses membres à
Avraham, Avram, Aberl, Aberke, Abe, Bram, hébraïser leurs patronymes. Les premiers
Afrom, Aberlin, Bremel ; pour David  : Twel, immigrants juifs en Palestine abandonnèrent
Twele, Dafydd, Dave ; pour Elchanan : Elkin donc souvent leurs noms et prénoms euro-
ou Elkan ; pour Eléazar : Lazare ou Lasar ; pour péens. En 1948, première année d’existence

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

de l’État d’Israël, on enregistra 17 000 change- toutes pièces, comme Balfur (en hommage
ments de noms. Parmi les personnalités qui se au Britannique Arthur James Balfour, qui fut
rangèrent à cet usage, on peut citer les anciens en 1917 le chantre de la création d’un foyer
Premiers ministres David Ben Gourion (David national juif en Palestine), Tsahal (nom de
Gruen), Levi Eshkol (Levi Skhkolnik) et Golda l’armée israélienne), Herzlia (en souvenir de
Meïr (Golda Myerson), l’écrivain Shmuel Theodor Herzl, fondateur du mouvement sio-
Yosef Anon (Samuel Joseph Czaczkes), Itzhak niste), Aliyah («  montée en Israël  », c’est-à-
Ben Zvi (Itzhak Shimshelevich), second pré- dire immigration), Tziyonah (forme féminine
sident d’Israël, Eliezer Ben Yehouda (Eliezer de Zion), Dalit, Galiah, Leorah, Nirit, Oshrat,
Yitzhak Perelman), père de la langue hébraï- Ronit, Sivanah, Yoninah, Adiv, Amiral, Eyal,
que moderne, Shimon Peres (Shimon Persky), Gur, Nitzan, Ronen, Shai, Tal, Zohar, etc.
Pinhas Sapir (Pinjas Koslowsky), Shneur Parmi les prénoms israéliens courants,
Zalman Shazar (Zalman Rubashov), etc. citons encore  : pour les garçons, Amnon,
Parallèlement, le fonds biblique fut exploité Aviezri, Adar, Ari, Ariel, Amos, Avner, Elad,
pour découvrir des noms propres n’ayant Eytan, Gad, Gideon, Iftah, Iddo, Oded, Omri,
jusque-là pas encore été utilisés comme pré- Ram, Uzi, Yoav, Yigal, Yariv, Yakhin ; pour les
noms. On fit alors usage de Roboam, Joas, filles, Abishag, Avital, Eliana, Ephrat, Hagit,
Josaphat, Joram, Mérav, Hamoutal, Houlda, Michal, Ora, Pua, Shlomit, Tamar et Yael.
etc. D’autres prénoms furent formés avec des En Diaspora, les noms des grands person-
mots du vocabulaire courant : Naim (« agréa- nages de l’histoire du peuple juif sont toujours
ble »), Adin (« délicat »), Ahouva (« aimée »), utilisés aujourd’hui  : Simon, Rachel, Esther,
Temina («  pure  »), Yafa («  belle  »), Dafna Sarah, Benjamin, David, Moïse, Israël, Jacob,
(« laurier »), Irith (« iris »), Nourith (« bou- Isaac, Juda, Salomon, Samuel, Zipporra, etc.
ton-d’or  »), Tal («  rosée  »), Talmor («  rosée Ils sont toutefois loin d’être majoritaires. Les
de myrrhe  »), Emouna («  foi  »), Deror prénoms d’origine non juive ont en effet ten-
(«  liberté  »), Harel («  montagne divine  »), dance à se répandre un peu partout, sauf dans
Aldéma (« sans pleur »). les milieux orthodoxes, sous l’effet de l’assi-
Aujourd’hui, en Israël, la tendance est à la milation.
simplification et au retour aux sources. On Aux États-Unis, dès 1942, une enquête
continue à «  réhébraïser  » les prénoms tra- auprès de la communauté juive montrait que,
ditionnels  : Menahem remplace Mendel ; sur les quinze prénoms masculins les plus
Shlomo, Salomon ; Yitzhak, Isaac ; Shmuel, usités, quatre seulement (Ruth, Joseph, David
Samuel. Les anciens prénoms yiddish sont et Samuel) étaient d’origine hébraïque. Une
retranscrits en hébreu  : Gittel («  bon  ») est autre étude, sur les noms le plus fréquem-
rendu par Tovah, Kriendl (« petite couronne ») ment employés par la première génération
par Ateret ou Atarah, Pearl par Margalit, Rose de Juifs émigrés en Amérique à la fin du XIXe
par Vardah, Getzel par Eliakim, Frayda par siècle, a également fait apparaître, à côté de
Alizah ou Ditzah. On utilise aussi des diminu- Samuel, Joseph, Israël, Jacob, Benjamin, Abe
tifs : Dan, Gal, Kol, Ziv, Niv, etc. La Bible reste (Abraham), Becky (Rebecca), Sarah, Zelda,
également utilisée pour former de nouveaux Esther, etc., la grande fréquence de Bertha,
prénoms. Des formes féminines sont appa- Clara, Bessie, Etta, Frieda, Ida, Jennie, Molly,
rues par adjonction du suffixe -ah à des noms Tillie, Hyman, Isadore, Minnie, Sadie, Max,
masculins  : Ariellah pour Ariel, Binyaminah Harry, Irving, Julius et Louis.
pour Binyamin (Benjamin), Davidah pour En Angleterre, pour la période 1977-79,
David, etc. D’autres prénoms ont été créés de les dix-huit prénoms le plus fréquemment

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Dictionnaire des prénoms

attribués dans la communauté juive étaient, ves sont ainsi désignées par un patronyme
dans l’ordre : pour les garçons, Daniel, David, qui n’est en réalité que le prénom du chef de
Robert, James, Benjamin, Adam, Simon, Paul famille. Dès le XVIIe siècle, néanmoins, cer-
et Jonathan ; pour les filles, Louise, Rachel, taines familles juives particulièrement aisées
Sarah, Lisa, Sara, Michelle, Emma, Jane et s’étaient dotées d’un nom de famille, l’un des
Deborah. Robert, Paul et Louise, qui figu- plus célèbres étant celui de la famille Berr
rent dans cette liste, ne sont pas des prénoms (dont l’un des membres fut préposé général
d’origine hébraïque. En 1996-97, les dix pré- de la « nation juive d’Alsace » au XVIIe siècle).
noms féminins ayant le plus de succès dans L’usage des prénoms non juifs ne s’est déve-
la communauté juive d’Angleterre étaient, loppé dans les communautés juives qu’à par-
dans l’ordre : Hannah, Sophie, Jessica, Olivia, tir du début du XXe siècle. En France, c’est le
Amy, Georgia, Emily, Emma, Charlotte, Talia ; décret du 20 juillet 1808, sous Napoléon, qui
et les dix prénoms masculins les plus appré- fit obligation aux citoyens « qui suivent le culte
ciés, toujours dans l’ordre  : Samuel, Daniel, judaïque et qui, jusqu’à présent, n’ont pas eu
Benjamin, Joshua, Jake, Alexander, Jack, de noms de famille et de prénoms fixes », d’en
Adam, Olivier et Joseph. Là encore, on trouve adopter et de les faire inscrire à l’état civil.
dans les deux listes nombre de prénoms qui Les Juifs de France furent alors obligés de
n’ont rien d’hébraïque. déclarer en mairie les noms et prénoms qu’ils
Jusqu’au XVIIIe siècle, les Juifs vivant en choisissaient pour eux et pour leurs enfants
Europe occidentale n’étaient généralement mineurs. De nombreux prénoms furent utili-
connus que par leur prénom hébraïque, suivi sés comme noms de famille (Avital, Baroukh,
de celui de leur père  : Moché ben Yaacov Isaac, Lévi, Nataf, Samuel, Sigal, Tamir, etc.).
(Moïse fils de Jacob), Itzig ben Meyer, etc. C’est également à cette époque qu’en Alsace,
Dans le Dénombrement général des juifs qui sont on voit Wolf remplacer Benjamin, tandis que
tolérés en la province d’Alsace publié à Colmar Marx succède à Mardochée, Feist à Uri, Loeb
en 1784, la majeure partie des familles jui- à Juda, etc.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

PAAVO v. Paul
P PADERN v. Paterne

PABLITO v. Paul PADERNEZ v. Paterne

PABLO v. Paul PADERNIG v. Paterne

PACHATA v. Paul PADRAIC v. Patrick

PACHOUKHA v. Paul PADRAIG v. Patrick

PACO v. François PADRIG v. Patrick

PADRIGEZ v. Patrick

PACÔME (14 mai) PADRUIG v. Patrick

F. A. :
P
 acomette, Pacomius, Pacomio, PAG v. Marguerite
Pacomia.
O. : du latin paco, « pacifier, dompter ».
PAGAN/PAGANE
Originaire de Haute-Egypte, saint Pacôme
F. A. : Paganus, Pagano, Pagana.
(286-346), enrôlé de force dans les armées
O. : du latin paganus, « païen, paysan ».
romaines, profita de la défaite de Maximin
pour s’installer dans une ville de Thébaïde. Ce prénom est attesté dès le XIe siècle, à
Fondateur du cénobitisme, il rédigea une Saint-Jean-d’Angély, sous la forme Paganus.
règle extrêmement austère qui fut traduite Après la christianisation, les campagnes
par saint Jérôme et qui constitue l’une des d’Europe restèrent longtemps acquises au
bases du monachisme occidental. Son nom paganisme ancestral. Le nom de «  païen  »
semble n’avoir jamais été très fréquent, sauf fut donc d’abord attribué aux pagani, c’est-
peut-être en Italie. à-dire aux habitants des villages (pagi). Telle
est aussi l’origine du mot « paganisme ». En
PACOMETTE v. Pacôme
allemand, le même mot, Heide, sert également
PACOMIA v. Pacôme à désigner la « lande » et le « païen », c’est-
PACOMIO v. Pacôme à-dire l’«  homme de la terre  » resté fidèle à
l’ancienne religion germanique.
PACOMIUS v. Pacôme
Introduit en Angleterre par les Normands
PADDY v. Patrick (on trouve mention d’un Edmundus fil. Pagani

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Palmyre Dictionnaire des prénoms

dans le Domesday Book), le nom Pagan fut sup- abondance, se trouve dans le désert syrien,
primé par la Réforme, mais donna naissance à entre Damas et l’Euphrate. Elle est mention-
des patronymes toujours portés aujourd’hui, née dans la Bible (1 Rois 9,18) sous le nom
comme Payn, Pain, Paine, Payne, Pagan, de Tadmor. Surtout puissante sous le règne
Paynel, Pannet et Paganel. En France, où une de Zénobie, elle fut prise par les Romains en
Pagane est encore attestée en 1450, le nom de 272 et détruite par Aurélien. Ses ruines ont
famille Payen devint Payan, Pagan ou Payant été retrouvées à la fin du XVIIe siècle.
en Occitanie. Comme patronyme, Pagan fut Nom porté durant toute l’antiquité gréco-
illustré par Hugues de Payns, premier grand romaine, Palmyre fut surtout fréquent au début
maitre de l’ordre des Templiers (1119), le vio- du christianisme. Chez les premiers chrétiens,
loniste italien Niccolo Paganini, le chimiste le palmier était en effet le symbole du martyre.
français Anselme Payen, etc. Par la suite, ce nom a pu se répandre par allu-
PAGANA v. Pagan
sion à la fête des Rameaux (latin palmarum,
« palmes, rameaux »). Il ne faut pas le confon-
PAGANO v. Pagan
dre avec le nom anglais Palmer, qui signifie
PAGANUS v. Pagan «  pèlerin  ». Le prénom Palmania fut d’usage
PAISCHE v. Béatrice traditionnel dans la famille westphalienne
von Rodenberg. Palmiro est assez répandu en
PAITJE v. Pierre
Italie (l’ancien dirigeant communiste Palmiro
PAITZA v. Béatrice Togliatti). La ville de Palmira, au sud-ouest de
PALM v. Palmyre Bogota, en Colombie, compte plus de 150 000
habitants. Il existe un Saint Palmas ou Palmace,
PALMA v. Palmyre
dont le nom latin était Palmatius.
PALMACE v. Palmyre
PAM v. Pamela
PALMANIA v. Palmyre

PALMAS v. Palmyre PAMELA (16 février)


PALMATIUS v. Palmyre F. A. : Pam.
PALMEKE v. Palmyre O. : d
 u grec pan, « tout, tous », et meli, « miel ».
PALMIRA v. Palmyre Dès 1590, dans son roman The Arcadia,
Philip Sidney emploie le prénom Pamela. Ce
PALMIRO v. Palmyre
n’est toutefois que près de deux siècles plus
PALMYRA v. Palmyre tard que ce nom entrera dans l’usage, après la
publication du roman de Samuel Richardson,
PALMYRE (5 octobre) Pamela. Les Anglais l’utiliseront fréquemment
dans les années 1920. Le diminutif Pam est
F. A. :
P
 almira, Palmiro, Palmyra, Palma,
également courant.
Palmania, Palmas, Palmatius,
Palmace, Palmeke, Pelmeke, Palm,
Pelm.
PAMPHILE
O. : du grec Palmyra, nom d’une ville. F. A. : Pamphyle, Pamphyl, Pamphilet.
O. : du grec pan, « tout, tous », et phulè,
Le grec palmyra représente une traduction
« tribu ».
de l’hébreu tamar (thamar) ou tadmor, « pal-
mier dattier ». La ville de Palmyre, ainsi nom- La Pamphylie (Pamphulia) était dans l’An-
mée parce que les palmiers y poussaient en tiquité une région côtière d’Asie Mineure,

368

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Parsifal

située entre la Lycie et la Cilicie, qui passait PAQUETTE v. François


pour abriter une importante communauté PAQUITA v. François
juive. Devenue province romaine en - 24,
PÄR v. Pierre
elle fut réunie par Claude à la Lycie en 43 de
notre ère. Saint Pamphile établit à Césarée, en PARCIFAL v. Parsifal
Palestine, une école de lettres sacrées. Il fut PARCIVAL v. Parsifal
condamné à mort sous Maximin. Le prénom
Pamphile fut porté au XIXe siècle.
PARSIFAL
PAMPHILET v. Pamphile
F. A. : arcival, Parzival, Pasival, Perceval,
P
PAMPHYL v. Pamphile
Percival, Parcifal, Perc, Perce.
PAMPHYLE v. Pamphile O. : étymologie inconnue.
PANCHO v. François
Le nom de Parsifal (ou Perceval) a conquis
une extraordinaire renommée par l’intermé-
PANCRACE (12 mai) diaire de la littérature médiévale. Il est étroi-
tement lié au thème du Graal, dont certains
F. A. :P
 ankratius, Pankraz, Bankras,
auteurs donnent une interprétation mystique,
Pancras, Bancratius, Pank, Bank,
tandis que d’autres, plus nombreux, y voient
Pankrazia.
une adaptation chrétienne d’un ancien thème
O. : d
 u grec pan, « tout, tous », et kratès,
celtique : le calice du Graal serait l’« héritier »
« qui domine, qui règne ».
du chaudron d’abondance du dieu Dagda.
Originaire de Phrygie, Saint Pancrace Chrétien de Troyes écrivit vers 1182 Perceval
(Pankratius) aurait été décapité en 304 sous ou le Conte du Graal, œuvre inachevée qui sera
Dioclétien, à l’âge de quatorze ans. Sa popula- poursuivie par Gerbert de Montreuil, et sur-
rité fut très grande au Moyen Âge. Avec Servat, tout par le trouvère allemand Wolfram von
Mamert et Boniface, il fait partie des « saints Eschenbach (Parzival, v. 1200). On retrouve
de glace  » que l’on invoquait autrefois dans Parsifal dans le Didot-Perceval, issu de la ver-
les campagnes à des fins météorologiques. Le sion ecclésiastique de Robert de Boron, dans
romancier allemand Gottfried Keller (1819- le Perlesvaus, dans le Lancelot en prose, dans la
1890) est l’auteur d’un livre intitulé Pankraz Queste del Saint-Graal, etc. Le thème fournira
der Schmoller. également à Wagner la matière de son dernier
PANCRAS v. Pancrace drame musical, Parsifal (1882).
PANK v. Pancrace
Le sens exact du nom de Parsifal nous
échappe. L’étymologie proposée par Wagner,
PANKRATIUS v. Pancrace
à partir de l’arabe fal parsi, « simple au cœur
PANKRAZ v. Pancrace pur », est imaginaire. On a aussi allégué une
PANKRAZIA v. Pancrace dérivation à partir du celtique, qui semble
plus probable. Perceval serait un nom subs-
PAOLA v. Paul
titué à celui du héros gallois Peredur, qui a
PAOLI v. Paul subsisté dans les Mabinogion, ou à celui du fils
PAOLINA v. Paul de Pwyll, Pryderi. Le sens immédiat, « perce-
PAOLINO v. Paul val » (« qui perce les vallées »), est analogue à
celui du comte toulousain Trencavel. Comme
PAOLO v. Paul
nom de baptême, Parsifal fut beaucoup utilisé
PÂQUERETTE v. Marguerite dans la noblesse allemande entre le XIIe et le

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Pascal Dictionnaire des prénoms

XIVe siècle. Il réapparaît actuellement, surtout de famille. Pascalis représente la forme latini-
sous la forme de Perceval. sée ; Pasqual ou Pascual, la forme semi-latini-
La forme anglaise Percy n’est pas un dimi- sée. En Angleterre, Pascal a été employé sans
nutif de Parsifal, mais un nom indépendant interruption du Moyen Âge jusqu’au XVIIe
qui se rattache à celui du village de Perci, près siècle, de pair avec des formes aujourd’hui
de Saint-Lô, d’où était originaire Guillaume disparues, comme Pasche, Pascowe, Pascow
de Perci, l’un des compagnons de Guillaume et Paskell. On trouvait aussi Pascoe, qui
le Conquérant. remonte au moyen-anglais Pask et qui sub-
PARZIVAL v. Parsifal
siste aujourd’hui en Cornouailles. Saint
Pascal (1540-1593), franciscain espagnol, fut
d’abord berger en Aragon. Le pape Pascal Ier,
PASCAL/PASCALE (11 février, 17 mai) mort en 824, couronna Lothaire et obtint de
F. A. : P
 ascual, Pasquale, Pascase, Pascasie, Louis le Pieux une constitution garantissant
Pascalin, Pascaline, Pasquot, Paschal, à la papauté la possession perpétuelle de ses
Paschalis, Pascoe, Pasqualino, territoires.
Pascalis, Pascoal, Pascuala, Pasqua, En Corse, la vogue de Pascal (Pasquale)
Paschase, Pascasio, Pascasia, maintient vivant le souvenir du célèbre
Paschasius, Pascasius, Paschasie. patriote Pascal Paoli, né le 6 avril 1725, qui
O. : d
 e l’araméen pascha, « passage », par organisa en 1755 l’indépendance de l’île
l’intermédiaire de l’hébreu pesakh, même contre les Génois, et dont le principat dura
sens. jusqu’en 1769. Après la bataille de Ponte-
Corvo (1769), qui vit la victoire des Français,
Formé sur le modèle de Noël (natalis), le
Paoli s’exila en Angleterre, d’où il revint en
nom de Pascal s’est diffusé en Europe par
1790. En 1793, il créa un royaume anglo-
l’intermédiaire du grec paschasius et du latin
corse doté d’une Constitution propre, puis
paschalis. La Pâque juive commémore le
repartit pour l’Angleterre, où il mourut en
« passage » du peuple hébreu de la captivité
1807. À cette date, la Corse était entrée dans
d’Égypte au désert, d’où l’étymologie. Chez
le giron de la France depuis octobre 1796.
les chrétiens, la fête de Pâques (avec un s) rap-
Le nom de Pascal eut beaucoup de succès
pelle chaque année, au printemps, la résur-
en France autour de 1950. Il a été porté par
rection du Christ. Cette fête s’est superposée
les écrivains Pascal Laîné et Pascal Pia, le scé-
à d’anciennes coutumes païennes liées à la fin
nariste Pascal Jardin, le ténor Pascal Amato,
de l’hiver et à la renaissance de la végétation :
l’actrice Pascale Audret, le cinéaste Pascal
œufs de Pâques, lapin ou lièvre de Pâques, etc.
Thomas, le haut fonctionnaire Pascal Lamy,
Le nom anglais (Easter) et allemand (Ostern)
etc. Comme nom de famille, il fut surtout
de Pâques dérive de celui de l’ancienne déesse
illustré par le savant, penseur et écrivain fran-
germanique Ostara.
çais Blaise Pascal (1623-1662). Citons égale-
À Rome, les noms de Pascasius et Pascasia
ment le nom de l’acteur Jean-Claude Pascal,
furent assez fréquents. Les prénoms de ce
et le titre du roman d’Emile Zola, Le docteur
groupe furent d’abord donnés aux enfants
Pascal.
nés durant la période pascale. Dans un
second temps, l’étymologie fut prise dans PASCALIN v. Pascal
le sens mystique de «  renaissance  » par PASCALINE v. Pascal
le baptême. Les formes corse et italienne
PASCALIS v. Pascal
sont Pasquale et Pasquali, avec le diminutif
Pasqualini, que l’on trouve aussi comme nom PASCASE v. Pascal

370

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Patrick

PASCASIA v. Pascal PATHIA v. Hypatie

PASCASIE v. Pascal PATRAS v. Cléopâtre

PASCASIO v. Pascal PATRIA v. Patrick

PASCASIUS v. Pascal PATRIC v. Patrick

PASCHAL v. Pascal PATRICE v. Patrick

PASCHALIS v. Pascal PATRICIO v. Patrick

PASCHASE v. Pascal
PATRICK/PATRICIA (17 mars)
PASCHASIE v. Pascal
F. A. :
 atrice, Pat, Paddy, Padraic, Padraig,
P
PASCHASIUS v. Pascal
Padruig, Patricio, Patrizio, Patrizius,
PASCOAL v. Pascal Trick, Tricia, Patrizia, Patty, Patsy,
PASCOE v. Pascal Padrig, Padrigez, Patric, Patriz,
Patriki, Patrikei, Patrika, Patrik,
PASCUAL v. Pascal
Patria.
PASCUALA v. Pascal O. : du latin patricius, « patricien ».

PASIVAL v. Parsifal
Né en Angleterre vers 385, Saint Patrick,
PASQUA v. Pascal patron de l’Irlande, fut enlevé à l’âge de seize
PASQUALE v. Pascal
ans par des pirates irlandais. Il parvint ensuite
à s’échapper, se convertit au christianisme et
PASQUALINO v. Pascal
abandonna son ancien nom de Sucat (« guer-
PASQUOT v. Pascal rier  »). Ordonné évêque par saint Germain
PAT v. Patrick
l’Auxerrois, il retourna en Irlande pour y prê-
cher les évangiles, sans qu’on sache très bien
PATERNA v. Paterne
le détail de son action. Son culte devint rapi-
dement très populaire, et son nom connut
PATERNE (16 avril) une intense diffusion. « Paddy », diminutif de
Padraig, est aujourd’hui un surnom tradition-
F. A. :
P
 aternus, Paterna, Paterno,
nel des Irlandais. La feuille de trèfle est deve-
Paterniano, Padern, Pedern,
nue le symbole de l’Irlande parce que saint
Padernig, Padernez, Pedernig.
Patrick en avait fait, dit-on, l’emblème de la
O. : du latin paternus, « paternel ».
Trinité. Quant à la Saint-Patrick, elle est deve-
Saint Paterne (Ve siècle) aurait été le pre- nue la fête nationale des Irlandais.
mier évêque de Vannes. Sa biographie, rédi- La forme Patricia, peu fréquente en Irlande,
gée au XIe siècle, le confond avec d’autres fut surtout répandue en Écosse (où le mas-
personnages du même nom, notamment un culin a longtemps été considéré comme un
saint Paterne qui fut évêque d’Avranches, et diminutif de Peter). L’une des petites-filles
un Padarn gallois. Seules les formes breton- de la reine Victoria fut la princesse Patricia
nes (Padern, Pedern, etc.) de son nom sont de Connaught, que le peuple avait surnom-
employées aujourd’hui. mée Pat. Ce dernier diminutif a ensuite été
PATERNIANO v. Paterne supplanté par Tricia. Aux États-Unis, Patricia
venait en 1960 au 12e rang des prénoms fémi-
PATERNO v. Paterne
nins. Patrick a aussi donné naissance à des
PATERNUS v. Paterne noms de famille comme Fitzpatrick, Paterson,

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Patrocle Dictionnaire des prénoms

Pattison et Patton. En France, Patrick et PAUL/PAULE (11, 15 et 26 janvier,


Patrice restent répandus (les journalistes ou 28 juin, 19 octobre)
animateurs de télévision Patrice de Carolis,
F. A. :
 aulin, Pauline, Pol, Paula, Paola,
P
Patrick Poivre d’Arvor et Patrick Sébastien)
Paulette, Paulat, Pauly, Paoli, Paulita,
avec, à l’heure actuelle, une légère préférence
Paolina, Paulina, Pablo, Paolo,
pour le premier prénom.
Pavlina, Pavlinka, Pavlia, Pavlounia,
PATRIK v. Patrick Paulinus, Paulino, Paolino, Pavline,
PATRIKA v. Patrick
Pleins, Pachoukha, Pavla, Paulien,
Paulienne, Paulille, Pavel, Pawel,
PATRIKEI v. Patrick Pauwel, Pauwels, Pauw, Pawl,
PATRIKI v. Patrick Pablito, Paulot, Poul, Paavo, Pèl,
Pauls, Pavlik, Poulus, Pachata.
PATRIZ v. Patrick
O. : du latin paulus, « petit ».
PATRIZIA v. Patrick
Le nom de Paulus est un surnom qui fut
PATRIZIO v. Patrick donné à Saül ou Schaoul (de l’hébreu sha‘ûl,
PATRIZIUS v. Patrick «  demandé  »), Juif de la tribu de Benjamin,
citoyen romain de naissance, originaire de
Tarse (en Cilicie), qui devint, après sa conver-
PATROCLE (19 novembre) sion, saint Paul, l’«  apôtre des Gentils  ».
F. A. : Patrocles, Patroclus. Proche des premiers courants « hellénistes »,
O. : d
 u grec patros, « père », et kléos, mais relativement hostile aux Pétriniens et
« gloire ». surtout aux Jacobiens, saint Paul est l’auteur
d’un certain nombre d’épîtres, dont certaines
Signifiant rendu « glorieux par son père »,
sont considérées comme authentiques (aux
ou simplement « la gloire du père », ce pré-
Thessaloniciens I et II, aux Romains, aux
nom a le même sens que Cléopâtre. Dans
Galates, aux Corinthiens I et II, à Philémon,
l’Iliade d’Homère, Patrocle (Patroklès), fils
aux Philippiens), tandis que d’autres ne le
de Ménoetios, roi de Locride, est l’insépara-
sont probablement pas (aux Colossiens et aux
ble ami d’Achille, avec qui il participe à la
Éphésiens). Après plusieurs voyages mission-
guerre de Troie à la tête d’un contingent de
naires qui le conduisirent en Grèce et en Asie
Myrmidons. Tué en combat singulier par
Mineure, il fut arrêté à Jérusalem, puis transféré
Hector, il est brûlé sur un bûcher dans des
à Rome. Les Actes des apôtres sont muets sur la
circonstances que l’épopée raconte dans le
fin de sa vie, mais la tradition veut qu’il ait été
détail. Transporté après sa mort dans l’île
décapité en l’an 64, sous le règne de Néron. Il
Blanche, demeure des guerriers tués au com-
existe par ailleurs une cinquantaine de saints et
bat, il y mène avec Achille une existence éter-
de martyrs ayant porté le même nom.
nellement héroïque. Il y eut aussi un saint
Patrocle, honoré dans le Berry. À Rome, le nom de Paulus était déjà fré-
quent dans l’Antiquité. Il fut porté notam-
PATROCLES v. Patrocle
ment par le consul Paul Émile (Lucius
PATROCLUS v. Patrocle Aemilus Paulus), tué en 216 av. notre ère à la
PATSY v. Patrick
bataille de Cannes, et par son fils, Paul-Émile
le Macédonique (Lucius Aemilius Paulus
PATTY v. Marthe et Patrick Macedonicus), consul en 182 et en 168 av.
PATZE v. Béatrice notre ère. Au Moyen Âge, Paul fut beaucoup

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Paul

moins couramment attribué qu’on ne pour- PAULINA v. Paul


rait le croire. Sa popularité ne s’est vraiment PAULINE v. Paul
affirmée qu’à partir de la Réforme (sauf en
PAULINO v. Paul
Angleterre, où le nom de Pierre, Peter, lui fut
généralement préféré). PAULINUS v. Paul

Bernardin de Saint-Pierre publia en PAULITA v. Paul


1787 son célèbre roman idyllique, Paul et PAULOT v. Paul
Virginie, dont le succès fut considérable. En
PAULS v. Paul
Allemagne, Paul a connu une très grande dif-
fusion au début du XXe siècle. Pavel a été le PAULY v. Paul
nom d’un empereur de Russie et d’un régent PAUW v. Paul
de Yougoslavie. Les formes galloise, Pawl, et
PAUWEL v. Paul
néerlandaise, Pauw, sont aujourd’hui encore
très communes. En France, la forme Paulette PAUWELS v. Paul
a décliné à partir de 1940. Paul, tombé en PAVEL v. Paul
désuétude il y a une quarantaine d’années, a
fait une brusque réapparition dans les années PAVLA v. Paul

1990. Le féminin Pauline est aujourd’hui très PAVLIA v. Paul


à la mode. PAVLIK v. Paul
Six papes ont porté le nom de Paul, dont PAVLINA v. Paul
Paul III (Alessandro Farnese), qui réunit le
concile de Trente, réorganisa l’Inquisition PAVLINE v. Paul

et fit publier le premier catalogue des livres PAVLINKA v. Paul


prohibés (l’Index), et Paul VI, mort en 1978.
PAVLOUNIA v. Paul
Ce nom a aussi été illustré par les actrices
Paulette Goddard, égérie de Charlie Chaplin, PAWEL v. Paul
et Pauline Carton, le publiciste allemand Paul PAWL v. Paul
de Lagarde, les peintres Paul Cézanne et Pablo
PEA v. Pélagie
Picasso, les musiciens Pablo Casals et Paul
Hindemith, le poète français Paul éluard, PEADAIR v. Pierre
le chanteur Paul Mac Cartney, membre du PEADAR v. Pierre
groupe des Beatles, l’explorateur Paul-Émile
PEARL v. Perle
Victor, les acteurs Paul Muni, Paul Meurisse
et Paul Newman, etc. PEARLA v. Perle

PAULA v. Paul PEARLE v. Perle

PAULAT v. Paul PEARLIE v. Perle

PÄULE v. Paul PEARLINE v. Perle

PAULETTE v. Paul PEDERN v. Paterne

PAULIEN v. Paul PEDERNIG v. Paterne

PAULIENNE v. Paul PEDRINHA v. Pierre

PAULILLE v. Paul PEDRO v. Pierre

PAULIN v. Paul PEER v. Pierre

373

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Pélage Dictionnaire des prénoms

PEG v. Marguerite Fille de la nymphe Périboea et d’un frère du


PEGGIE v. Marguerite roi de Sparte Ikarios, Pénélope est dans l’Odys-
sée la femme d’Ulysse et la mère de Télémaque.
PEGGY v. Marguerite
Considérée comme le symbole même de la
PEKKA v. Pierre fidélité conjugale, elle repoussa les avances de
PEL v. Paul nombreux prétendants pendant les vingt ans
d’absence de son époux, promettant de choi-
PELAGIA v. Pélagie
sir l’un d’entre eux lorsqu’elle aurait fini de
tisser le linceul de son beau-père, mais s’ap-
PÉLAGE/PÉLAGIE (8 octobre) pliquant à défaire pendant la nuit ce qu’elle
F. A. :P
 élagien, Pélagienne, Pelagia, avait tissé le jour (d’où l’expression « la toile
Pelagius, Pea. de Pénélope »). Son nom se rattache d’ailleurs
O. : d
 u grec pelagios, « de la mer, de la pleine au mot grec pénè, «  tissage, bobine de fil à
mer ». tisser ». Le poème lyrique de René Fauchois,
Pénélope, fut mis en musique par Gabriel
Convertie au christianisme sous Dioclétien, Fauré (1913). Le nom de Pénélope, apparu
sainte Pélagie se serait jetée du haut de la en Angleterre au XVIe siècle, a constamment
maison où elle habitait, à Antioche, pour été utilisé depuis. Il fut employé en Irlande
échapper à des soldats venus l’arrêter. Saint comme substitut au nom celtique Fenella.
Jean Chrysostome exalta ce suicide dans
PENNELOPE v. Pénélope
un sermon resté célèbre. Pélage ou Pelayo
(mort en 737), roi des Asturies, fut le fon- PENNY v. Pénélope
dateur de la première monarchie ibérique. PEPE v. Joseph
Chef des Wisigoths, il remporta en 718 sur
les Maures la victoire de Covadonga. Le théo- PEPITA v. Joseph
logien celte Pélage (v. 360- 422) est l’auteur PEPITO v. Joseph
d’une doctrine, le pélagianisme, qui affirme le
PEPPI v. Joseph
libre arbitre et l’excellence de la création aux
dépens du péché originel et de la grâce, ce qui PEPPO v. Joseph
lui valut d’être combattu par saint Augustin et PEPPONE v. Joseph
condamné par plusieurs conciles. Ce prénom
est tombé en désuétude, mais Pélagie pourrait PER v. Pierre

bien revenir à la mode. PERC v. Parsifal


PELAGIEN v. Pélagie PERCE v. Parsifal
PELAGIENNE v. Pélagie PERCEVAL v. Parsifal
PELAGIUS v. Pélagie PERCEVAL v. Parsifal
PELM v. Palmyre
PEREZ v. Pierre
PELMEKE v. Palmyre
PERICO v. Pierre
PEN v. Pénélope
PERIG v. Pierre

PERKJE v. Pierre
PÉNÉLOPE
PERL v. Perle
F. A. :
Pen, Penny, Pennelope.
O. : du grec Pénèlopeia, nom de personne. PERLA v. Perle

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Pervenche

PERLE tuait un doublon manifeste (du latin vinco,


«  vaincre  », et pervinco, «  vaincre complète-
F. A. :
P
 erlette, Perline, Pearl, Pearla, Perla, ment »). Pervenche fait partie de ces prénoms
Pearline, Pearle, Pearlie, Perlie, Perl. floraux dont la vogue se manifeste occasion-
O. : du nom de la perle.
nellement. On le rencontre de temps à autre
Ce prénom d’origine anglaise fait actuelle- aujourd’hui.
ment son apparition en France. Tout comme
PETA v. Pierre
Esmeralda (émeraude), Ruby (rubis), Beryl,
Diamond (diamant), Opal, Amber (ambre), PETAR v. Pierre
Crystal et Amethyste, il tire son origine du PETE v. Pierre
nom d’une matière précieuse. En Angleterre,
PETER v. Pierre
Pearl a parfois été utilisé comme diminutif
de Margaret (Marguerite). En latin, margarita PETERINA v. Pierre
veut en effet dire «  perle  » (et l’on possède PETERIS v. Pierre
aussi des mots identiques en grec et en per- PETERUS v. Pierre
san). Au XVIe siècle, l’expression «  semer des
marguerites devant des pourceaux  » (d’après PETEY v. Pierre

la phrase des évangiles  : «  Ne jetez pas vos PETIA v. Pierre


perles devant les pourceaux  », Matthieu PETIE v. Pierre
7, 6) était courante. Pearl est le nom de la fille de
PETOUSSIA v. Pierre
l’héroïne dans le roman de Nathaniel Hawthorne,
La lettre écarlate (1850). Ce fut aussi le prénom PETRA v. Pierre
de l’écrivain Pearl S. Buck, Prix Nobel de litté- PETRINA v. Pierre
rature, décédée en 1973. Aux Etats-Unis, Pearl
PETRINKA v. Pierre
est indifféremment attribué aux garçons et aux
filles (comme Marion, Lee, Beverly et Lindsay). PETRONELLA v. Pierre

PERLETTE v. Perle PETRONIA v. Pierre


PERLIE v. Perle PETRONILLA v. Pierre
PERLINE v. Perle PETRONILLE v. Pierre
PERNELLE v. Pierre PETRU v. Pierre
PERNETTE v. Pierre PETRUS v. Pierre
PERO v. Pierre
PETRUSA v. Pierre
PERRETTE v. Pierre
PETSCHZ v. Pierre
PERRIN v. Pierre
PETTER v. Pierre
PERRINE v. Pierre
PETZ v. Pierre
PERRINETTE v. Pierre
PHEBE v. Phœbus
PERTRINIA v. Pierre
PHEBE v. Phœbus

PHEBUS v. Phœbus
PERVENCHE
PHIE v. Sophie
O. : du latin pervinca, « pervenche ».
PHIL v. Philippe
Le nom de la plante appelée « pervenche »
était à l’origine vinca pervinca, ce qui consti- PHILA v. Philomène

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Philibert Dictionnaire des prénoms

PHILBERT v. Philibert (Asie Mineure). Philippe II de Macédoine


PHILBERTE v. Philibert (382-336 av. notre ère), vainqueur des Grecs
à Chéronée, fut le père d’Alexandre le Grand.
PHILE v. Philomène
Philippe l’Arabe (Marcus Julius Philippus),
empereur romain de 244 à 249, fut tué par
PHILIBERT/PHILIBERTE (20 août) les soldats de Dèce. Saint Philippe, disciple
F. A. :P
 hiliberta, Filiberto, Filiberta, de Jean-Baptiste, passe pour avoir évangé-
Filibert, Philbert, Philberte. lisé les descendants des Scythes (l’actuelle
O. : d
 u german. fili, « beaucoup », et bert, Roumanie). Il est le patron du Brabant, du
« brillant ». Luxembourg et de l’Uruguay.
Le nom de Philippe n’est devenu vraiment
Saint Philibert (v. 616-685), fils d’un haut fréquent en Europe qu’à partir du XIIe siè-
fonctionnaire du roi Dagobert, fut le fondateur cle. Il fut porté par six rois de France, dont
de l’abbaye de Jumièges. Un différend l’ayant Philippe Auguste et Philippe le Bel. Philippe
opposé à Ebroin, maire du palais, il s’installa de Souabe (v. 1177-1208), empereur ger-
à Poitiers, puis sur l’île de Her, où il créa un manique, fut le dernier fils de Barberousse.
autre monastère. Cette île est aujourd’hui l’île Philippe II le Hardi (1342-1404) devint le
de Noirmoutier (Vendée). Philibert fut aussi chef de la seconde maison de Bourgogne, dont
le nom de deux ducs de Savoie, dont Philibert son petit-fils, Philippe III le Bon (1396-1467),
Ier le Chasseur (1465-1482), qui régna sous créateur de l’ordre de la Toison d’or, assura la
la tutelle de sa mère, Yolande de France. grandeur. Du XVe au XVIIe siècle, Philipp fut,
Philibert fut couramment utilisé comme pré- avec Johann et Peter, l’un des prénoms favoris
nom au XIXe siècle. des Allemands. Philipp Melanchton, ami de
PHILIBERTA v. Philibert Luther, fut l’un des principaux théologiens de
PHILIPE v. Philippe
la Réforme.
Le nom de Philip fut également très courant
PHILIPP v. Philippe
en Angleterre à partir du XIIe siècle (avec, à
cette époque, le diminutif Philpot ou Filpot,
PHILIPPE/PHILIPPA(3 mai, 26 mai, 6 juin) qui provient de Philip comme Charlot vient
de Charlie, et Marriot de Mary). On donna
F. A. :P
 hilippine, Phil, Filippo, Felipe, même le surnom de «  Philip  » au moineau
Philipp, Filib, Filip, Phillie, Philippa, (cf. le français «  piaf  »), tandis que celui
Filippa, Felipa, Pippa, Philp, de «  Robin  » était attribué au rouge-gorge.
Philippus, Philipe, Lipp, Lipperle, Le prénom connut néanmoins un certain
Lippus, Lüppo, Lips, Pip, Fülop, déclin après le règne de Mary Tudor, lorsque
Lippo, Pippo, Fliep, Fulp, Flippie, Philippe II d’Espagne, chef de l’Invincible
Filipp, Filipka, Filiouchka, Fille, Armada, devint l’ennemi juré de l’Angleterre.
Fippe, Bine, Pinchen, Filipa, Filia, La forme Philippa fut commune au XIVe siè-
Lipa, Filippina. cle, à la suite du mariage d’Edouard III avec
O. : d
 u grec philo, « ami, qui aime », et Philippa de Hainaut. La femme de Geoffroy
hippos, « cheval ». Chaucer, l’auteur des Contes de Canterbury,
Les noms grecs formés à partir de hippos s’appelait aussi Philippa Roet de Hainaut.
sont très nombreux : Hippomène, Hippoclès, Le diminutif Pip vient de la forme populaire
Hipparque, Leukhippe, Hippolyte, etc. Ces Phip, aujourd’hui remplacée par Phil. Philip a
noms étaient surtout populaires en érétrie donné naissance à plusieurs noms de famille

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Phœbus

anglais, comme Phips, Piaf, Pott, Potkin, PHILLIS v. Philis


Philipson, Philcox, Filkin, etc. PHILO v. Philomène
Chez les Espagnols, Felipe a de tout temps
PHILOMENA v. Philomène
été un prénom très commun (l’ancien Premier
ministre Felipe Gonzalez). Il fut d’ailleurs porté
par cinq rois d’Espagne. Les îles Philippines, PHILOMÈNE (11 août)
découvertes par Magellan en 1521, ainsi F. A. : Philomena, Phila, Fila, Philo, Phile.
que la ville de Philippeville, en Belgique, O. : du grec philouménè, « aimée ».
furent ainsi nommées en l’honneur du futur
Philippe II, fils de Charles-Quint. La société Sainte Philomène (Filumena) aurait été
de disques Philips a été créée en 1891 par le une vierge martyrisée au IIIe siècle. Son culte
Hollandais Anton Frederik Philips. Le maré- fut assez vif au XIXe siècle, suite au trans-
chal Philippe Pétain, chef de l’état Français fert de ses «  reliques  » à Mugnano, près de
de 1940 à 1944, fut inhummé en 1951 au Naples, et l’on écrivit même sa biographie.
cimetière marin de l’île d’Yeu. Philippe est en Philomène fut aussi la «  petite sainte  » pré-
France l’un des rares prénoms très courants férée de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars,
qui ne s’est jamais complètement démodé. qui lui attribua un certain nombre de mira-
Comme patronyme, ce nom a principale- cles. L’existence de cette sainte Philomène
ment été illustré par l’écrivain Charles-Louis est toutefois si douteuse que la Congrégation
Philippe (Bubu de Montparnasse, 1901) et par des rites en a suspendu le culte en 1961,
l’acteur Gérard Philippe, mort en 1959 à l’âge sous Jean XXIII. Il s’était avéré dès 1904 que
de trente-sept ans. les ossements découverts en 1802 dans la
catacombe de Priscille, à Rome, qu’on avait
PHILIPPINE v. Philippe
attribués à Philomène, étaient en réalité ceux
PHILIPPUS v. Philippe d’une chrétienne anonyme du IVe siècle.
PHILP v. Philippe
PHILIS PHINE v. Joseph
F. A. :Phyllis, Phyllida, Phillis, Filide. PHÖBE v. Phœbus
O. : d
 u grec phyllis, « feuillage, rameau vert ».
Fille d’un roi de Thrace, Philis (ou Phyllis) PHŒBUS/PHŒBé
fut l’amante de Démophon, qui l’abandonna.
F. A. :
 höbe, Phebe, Phébé, Phébus, Febo,
P
Folle de douleur, elle se pendit. Après sa mort,
les dieux la métamorphosèrent en amandier. Febe.
O. : du grec phoibois, « brillant ».
Le nom de Phyllis fut très utilisé dans la poé-
sie antique. On le trouve notamment dans les Dans la religion grecque, la Titanide Phoibé
Églogues de Virgile. Les poètes anglais de la est l’une des divinités primordiales, fille
Renaissance le remirent à la mode et en firent d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Elle
l’un des prénoms typiques des servantes de fut la mère de Léto et d’Astéria, la grand-
village, comme Charylis, Amaryllis, etc. Il mère d’Apollon. Le nom de Phoibé, désignant
eut aussi beaucoup de succès à la cour de la Lune, fut également attribué à Artémis.
Versailles, aux XVIIe et XVIIIe siècles. On ne le Phœbus est à l’origine un surnom du frère
rencontre plus guère aujourd’hui que dans les jumeau d’Artémis, le dieu Apollon. Dans le
pays anglo-saxons. langage populaire, le « Seigneur Phébus » est
PHILLIE v. Philippe le Soleil. Le féminin Phebe est le nom d’une

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Pie Dictionnaire des prénoms

bergère dans Comme il vous plaira (1599), de Pièt, Pietr, Petra, Petrus, Petronia,
Shakespeare. Ce prénom se rencontre occa- Petronella, Petronilla, Pete, Petie,
sionnellement dans les pays anglo-saxons. Le Petey, Pietro, Pedro, Pero, Piero,
masculin Phœbus ou Phébus est encore par- Peadair, Peadar, Peta, Peterina,
fois attribué dans le Midi. Petrina, Petrusa, Paitje, Perkje,
PHORIEN v. Symphorien Pierke, Pita, Piterke, Pedrinha,
Petrinka, Petoussia, Petia, Peteris,
PHORIENNE v. Symphorien
Petar, Petter, Pitrah, Pär, Pierrot,
PHYLLIDA v. Philis Pitt, Pietsch, Petschz, Petz, Piers,
PHYLLIS v. Philis Peer, Pekka, Perico, Peterus, Pietje,
Pitrick, Petru, Protz, Protria,
PIAT v. Pie
Pertrinia.
PIATO v. Pie O. : d
 u grec dialectal petros, « pierre, rocher ».
PIATUS v. Pie Saint Pierre, disciple de Jésus dont la tra-
dition chrétienne a fait le premier évêque
PIE/PIA (30 avril, 11 juillet, 21 août) de Rome, s’appelait en fait Simon Bar Jonas.
F. A. : Pius, Piat, Pio, Piatus, Piato. L’Évangile selon saint Jean (1,42) rapporte
O. : du latin pius, « pieux ». que Jésus lui donna le sobriquet de « Képhas »
(de l’araméen képha, « pierre, rocher »). C’est
Prénom à résonance chrétienne, qui n’a ce dernier terme qui a été traduit en grec par
guère été employé que dans les pays latins. Petros, puis en latin par Petrus, avant d’abou-
Douze papes portèrent ce nom, parmi les- tir au nom de Pierre. Il est à noter que le jeu de
quels saint Pie V (1504-1572), qui fut com- mots des Écritures (« Tu es Pierre, et sur cette
missaire général de l’Inquisition, fit paraître pierre je bâtirai mon Eglise…  », Matthieu
le Catéchisme du concile de Trente (1566) et 16,18) ne peut se rendre exactement qu’en
procéda à la refonte du missel romain (1570), français, le prénom Pierre et le mot « pierre »
Pie VII (1742-1823), que Napoléon fit arrê- n’étant rigoureusement les mêmes que dans
ter à Fontainebleau, Pie IX (1792-1878), cette langue. Les « clefs de Saint Pierre » sont
qui proclama les dogmes de l’Immaculée un attribut traditionnel de la papauté.
Conception et de l’infaillibilité pontificale, En France, Pierre fut jusqu’au XIIe siècle
saint Pie X (1835-1914), qui condamna le le nom de baptême le plus répandu. Il céda
Sillon de Marc Sangnier, ainsi que le mou- ensuite la place à Jean ou Jehan. Les formes
vement moderniste, et Pie XII (1876-1958), dérivées Perrin, Perrine et Perrette (cf. La
qui occupa le siège de saint Pierre durant la Fontaine, « Perrette et le pot au lait ») eurent
Deuxième Guerre mondiale. beaucoup de succès à l’époque classique. Le
PIERIG v. Pierre prénom Pétronille (du nom de Pétronilla,
sainte qui aurait été baptisée par Saint Pierre)
PIERKE v. Pierre
est à l’origine du mot français « péronnelle ».
PIERO v. Pierre « Pierrot » est depuis le Moyen Âge un sur-
nom traditionnel du moineau (cf. aussi le
PIERRE/PIERRETTE (23 février, mot « perroquet », qui a remplacé l’ancienne
28 avril, 31 mai, 29 juin, 9 décembre) dénomination de « papegaut », en allemand
F. A. : P
 errette, Perrin, Perrine, Perrinette, Papagei). Pierrot, personnage de la comédie
Pernette, Pernelle, Pétronille, Peter, italienne, fit ses premières apparitions à Paris
Pierrick, Perig, Per, Pierig, Perez, au XVIe siècle sous le nom de Pedrolino.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Pierre

La forme Peter, introduite en Angleterre par Garavito), le physicien Pierre Curie, le pein-
les Normands, fut utilisée de pair avec le latin tre hollandais Piet Mondrian, l’empereur
Petrus, ainsi que des formes comme Piers, Pedro II du Brésil, les écrivains Pierre Loti,
Petyr, Pierce et Pearse. Piers Plowman est un Peter Rosegger et Pierre Drieu La Rochelle, les
grand poème allégorique du XIVe siècle, qui acteurs Peter Ustinov et Peter O’Toole, etc. La
dresse un tableau particulièrement vivant de forme bretonne est Per ou Perig, la graphie
la vie rurale en Grande-Bretagne. La Réforme Pierrick correspondant à une forme française
provoqua un certain déclin de Peter, qui faussement bretonnisée. En Corse, le nom de
fut perçu comme un prénom typiquement Pierre a donné naissance à la forme Sampiero
« papiste ». Le Peter Pan (1904) de l’Ecossais (v. notice).
James Barrie le remit en honneur au début du PIERRICK v. Pierre
XXe siècle. Au Pays de Galles, le t s’est infléchi
PIERROT v. Pierre
en d, aboutissant à la forme Pedr, proche de
l’espagnol Pedro. PIERS v. Pierre

En Allemagne, Peter fut extrêmement popu- PIET v. Pierre

laire jusqu’au XIIIe siècle. Il se classait encore PIETR v. Pierre


au 3e rang des prénoms masculins en 1958. PIETJE v. Pierre
On le retrouve dans de nombreuses expres-
PIETRO v. Pierre
sions populaires (un Türpeter est un vagabond,
un Galgenpeter, un gibier de potence, un dum- PIETSCH v. Pierre
mer Peter, un imbécile, etc.). Aux Pays-Bas, la PIM v. Guillaume
locution «  Jan, Piet en Klaas  » (Jean, Pierre PINCHEN v. Philippe
et Nicolas) équivaut au français « Pierre, Paul
PIO v. Pie
et Jacques ». En Espagne, le nom de famille
Pérez, très répandu, dérive directement de PIP v. Philippe
Pedro. Trois tsars de Russie ont porté le nom PIPPA v. Philippe
de Pierre, dont Pierre Ier le Grand (1672- PIPPO v. Philippe
1725), fondateur de Saint-Pétersbourg et
PITA v. Pierre
vainqueur de Charles XII de Suède à Poltava,
qui fut l’époux de la Grande Catherine. Per PITERKE v. Pierre
figure également en Suède parmi les prénoms PITRAH v. Pierre
les plus attribués. En Italie, par respect pour
PITRICK v. Pierre
saint Pierre, aucun pape n’a voulu choisir ce
PITT v. Pierre
nom. Selon une tradition populaire attribuée
à saint Malachie, l’avènement du pape Pierre PIUS v. Pie
II coïncidera avec la fin de la chrétienté. PLEINS v. Paul
Ce prénom a été notamment illustré par
POL v. Paul
le prédicateur Pierre l’Ermite, le théologien
Pierre Lombard, les architectes et maîtres POLDE v. Léopold

d’œuvre français Pierre de Chelles et Pierre POLDIE v. Léopold


de Montreuil, le duc de Bretagne Pierre Ier POLLY v. Apollon et Marie
Mauclerc, les peintres italiens Piero di Cosimo
POLTE v. Léopold
et Piero della Francesca, le poète Pierre
Ronsard, le dramaturge Pierre Corneille, le POMP v. Pompée
mystique espagnol Pierre d’Alcantara (Pedro POMPEA v. Pompée

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Pompée Dictionnaire des prénoms

POMPÉE (7 juillet) L’origine de ce nom est incertaine. Pons


pourrait également venir de l’osque pomtis
F. A. :P
 ompéïus, Pompejus, Pompeio, (racine *ponto-), «  cinquième  », par l’inter-
Pompeo, Pompea, Pompeja, Pomp. médiaire du latin pontius, ce qui ferait de ce
O. : d
 e l’osque *pompe, forme dialectale prénom l’équivalent de Pompée et de Quintus
correspondant au latin quinque, « cinq ». (Quentin). D’autres auteurs font aussi un rap-
Le nom de Pompée, qui fut celui d’une prochement avec l’île de Pontie, sur les côtes
célèbre gens romaine, était à l’origine attribué du Latium. Hésiode fait par ailleurs d’un dieu
au cinquième enfant d’une fratrie. Dans les nommé Pontos la personnification des flots
dialectes éoliens, on retrouve la forme pémpe, marins. Les Anciens appelaient Pontos la mer
« cinq », proche de l’osque *pompe, mais aussi Noire. Le royaume du Pont, sur le Pont-Euxin,
du breton pemp. L’homme d’État et général correspondant à la partie nord de l’ancienne
romain Pompée (Cneius Pompeius Magnus) Cappadoce, fut proclamé indépendant par les
soutint Sulla contre les partisans de Marius. Il Perses en 301 av. notre ère, au moment du
rétablit l’ordre en Espagne et devint consul en démembrement de l’empire macédonien. Le
70 av. notre ère, mais après le premier trium- mot français « pont » vient du latin pontem,
virat, il entra en rivalité avec César. Il fut accusatif de pons. Un lien très ancien entre la
vaincu à Pharsale en 48, au terme d’un long dénomination du « pont » et celle du « pon-
conflit, et fut assassiné en Égypte, où il avait tife  » chez les Romains a été démontré par
cherché refuge, sur les ordres de Ptolémée XIV. différents spécialistes.
Devenue colonie romaine sous le nom de Ponce Pilate (Pontius Pilatus) fut procura-
Colonia Cornelia Veneria Pompeianorum (« du teur de Rome en Judée de 26 à 36. Saint Pont
culte de Vénus Pompeiana  »), la ville de (Pontius) est un saint oriental dont le culte
Pompéi, en Campanie, fut ensevelie en 79 fut assez vif au Moyen Âge, ce qui explique
sous l’éruption du Vésuve. Il aurait existé un la diffusion de ce nom. On trouve aussi un
saint Pompée, martyr en Macédoine, dont on saint Pons en Provence et une sainte Ponce
ne sait presque rien. Le nom de Pompée fut en Auvergne. Rare en Allemagne, inconnu
remis à la mode au moment de la Renaissance, en Angleterre, Pons fut courant en France
notamment en France et en Italie. aux XIVe et XVe siècles. Il reste fréquent
POMPEIO v. Pompée comme nom de famille, surtout dans le Midi.
POMPEÏUS v. Pompée
On trouve aussi Ponci et Poncy, l’ancienne
forme savante Ponce, et de nombreux déri-
POMPEJA v. Pompée
vés  : Poncet, Ponson, Ponsot, Poncin, Point
POMPEJUS v. Pompée (Bourgogne), Ponzio (Italie), Ponsard (le
POMPEO v. Pompée poète dramatique français François Ponsard,
PONCE v. Pons
le romancier Pierre Alexis Ponson du Terrail,
la soprano américaine d’origine française Lily
PONCHA v. Florent
Pons, l’ancien ministre Bernard Pons, etc.).
PONCHO v. Alphonse
PONTIAAN v. Pons
PONTIAN v. Pons
PONS (14 janvier, 14 et 20 mai, 13 août)
PONTIEN v. Pons
F. A. :P
 once, Pontien, Pontienne, Pontian, PONTIENNE v. Pons
Pontiaan, Ponz.
PONZ v. Pons
O. : d
 u latin pons, « pont » (étymologie
controversée). PORTUNE v. Opportune

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Prudence

POUL v. Paul PRISSIE v. Priscillien

POULUS v. Paul

PRECHTEL v. Robert PROSPER (25 juin)


PREW v. Prudence F. A. :
Prospera, Prospero.
PREWDENCE v. Prudence O. :
du latin prosperus, « heureux, prospère,
propice ».
PRIS v. Priscillien
Mis en vogue dans les années 1930 par une
PRISCA v. Priscillien
fameuse chanson de Maurice Chevalier, ce
PRISCILIANO v. Priscillien prénom paraît aujourd’hui tombé en désué-
PRISCILLA v. Priscillien tude. Il reste cependant employé en Italie.
PRISCILLE v. Priscillien
L’écrivain ecclésiastique Prosper d’Aquitaine
(v. 390-v. 460), adversaire du pélagianisme,
PRISCILLIAN v. Priscillien fut en relation avec saint Augustin, dont il
résuma la pensée. En France, ce prénom a
PRISCILLIEN/PRISCILLIENNE(4 janvier) été porté par Prosper Mérimée (1803-1870),
l’auteur de Carmen et de Colomba.
F. A. :
P
 risca, Prisque, Priscilla, Priscille,
Pris, Prissie, Priscus, Prisco, Prisk, PROSPERA v. Prosper
Priscillian, Priscilo, Prisciliano, PROSPERO v. Prosper
Priskilla, Priska, Illa.
O. : du latin priscus, « très ancien, antique ».
PROTRIA v. Pierre

PROTZ v. Pierre
Assez courants à Rome aux premiers siè-
cles de notre ère, les noms de ce groupe
sont surtout employés aujourd’hui dans les PRUDENCE (6 avril, 6 mai)
pays anglo-saxons. Le féminin Priscilla (ou
Prisca) apparaît dans les Actes des apôtres F. A. :
 rudent, Prudentius, Prudentia,
P
(18,2) et dans la seconde lettre de saint Paul Prudenz, Prewdence, Prue, Prudie,
à Timothée. L’hérésiarque chrétien Priscillien Prudy, Prew.
fut condamné à la fin du IVe siècle par les O. : du latin prudens, « prudent ».

conciles de Saragosse et de Bordeaux. Sa Le mot prudens résulte à l’origine de la


doctrine, le priscillianisme, subsista quelque contraction d’un participe, providens, signi-
temps dans le nord de l’Espagne, notamment fiant «  qui prévoit  » (cf. le mot «  provi-
dans la région de Compostelle. Priscilla fut dence  »). Comme prénom, Prudence fut
remis en honneur par les puritains anglais. indifféremment attribué aux garçons et
Prissie est l’abréviatif le plus fréquent. aux filles. Le poète latin chrétien Prudence
PRISCILO v. Priscillien (Aurelius Prudentius Clemens), né en 348
à Calahorra, en Espagne, est l’auteur de la
PRISCO v. Priscillien
Psychomachie. Saint Prudence, évêque de
PRISCUS v. Priscillien Troyes vers 843, fut un théologien réputé qui
PRISK v. Priscillien continua les annales dites « de saint Bertin ».
Ses idées sur la prédestination furent plus
PRISKA v. Priscillien
tard revendiquées par les jansénistes. Au
PRISKILLA v. Priscillien XVe siècle, la bienheureuse Prudence, née à
PRISQUE v. Priscillien Milan, fut supérieure d’un couvent de l’ordre

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Pulchérie Dictionnaire des prénoms

des Ermites de saint Augustin. L’expression PRUNE (5 octobre)


«  avoir la prudence du serpent  », que l’on F. A. : Prun, Prunelle, Prunella.
trouve chez Molière en 1670, fait allusion à O. : du latin prunum, « prune », par
la subtilité du serpent qui tenta ève dans le l’intermédiaire du latin populaire pruna
récit de la Genèse (3,1). (neutre pluriel pris tardivement comme
Le nom Prudence fut en usage en Angleterre substantif singulier).
dès le XIIIe siècle, tout comme Clemency et Nom de fruit utilisé comme prénom, à l’ins-
Pleasance. Chaucer parle d’une «  Mistress tar de Myrtille ou de Cerise. Ce nom a surtout
Prudence » dans son Tale of Melibeus. Mais ce donné naissance à de nombreux patronymes,
sont surtout les puritains qui contribuèrent comme Pruneau, Prugniau, Prunel, Laprune,
à la vogue de ce nom, de pair avec d’autres Laprugne, Prunelle, Prunier, Prunière, etc.
noms de baptême évoquant des vertus abs-
PRUNELLA v. Prune
traites, comme Abstinence, Temperance,
Silence, Obedience, Charity, etc. Aux XVIIe PRUNELLE v. Prune
et XVIIIe siècles, Prudence était couram- PUCHER v. Pulchérie
ment associé à l’abréviatif Prue. Les formes PULCHER v. Pulchérie
Prudence et Prudent se retrouvent aussi
PULCHERIA v. Pulchérie
comme noms de famille, aussi bien en
Angleterre qu’en France.
PULCHéRIE (10 septembre)
PRUDENT v. Prudence F. A. : Pulcheria, Pulcher, Pucher.
O. : du latin pulcher, « beau, belle ».
PRUDENTIA v. Prudence
Chez les premiers chrétiens, le sens mystique
PRUDENTIUS v. Prudence de ce nom était « libre de tout péché ». Fille
PRUDENZ v. Prudence d’Arcadius et sœur aînée de Théodose II, sainte
Pulchérie (Aelia Pulcheria), proclamée augusta
PRUDIE v. Prudence à l’âge de quinze ans, fut impératrice d’Orient
durant quelques années. Elle fonda plusieurs
PRUDY v. Prudence
monastères et mourut à Constantinople en 453.
PRUE v. Prudence Comme prénom, Pulchérie semble aujourd’hui
sorti de l’usage, mais pourrait revenir à la mode
PRUN v. Prune un jour prochain.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS ARABES ET MUSULMANS


A un homme qui le questionnait au sujet époux est aussi un legs de l’époque coloniale,
de son enfant, le Prophète répondit : « Donne car dans l’islam la femme garde son identité
lui un beau prénom, une bonne éducation et de naissance tout au long de sa vie, tant pour
établis-le de façon convenable ». Le prénom préserver ses origines que pour sauvegarder
est en fait d’autant plus important dans les son statut personnel.
pays arabo-musulmans que le nom de famille Dans les pays arabes, le prénom est donné
occupe rarement la première place dans les dans un laps de temps qui peut aller, en fonc-
relations sociales. L’onomastique a par ailleurs tion des traditions, du premier au septième
de tous temps passionné les historiens et les jour après la naissance. La ‘aqîqa consiste à
généalogistes arabes, comme en témoignent faire au septième jour le sacrifice d’un mou-
le Fihrist rédigé par Ibn Nadim au Xe siècle ou ton ou d’une brebis pour une fille, et de deux
le Wafayat al-a yan d’Ibn Khallikan au XIIIe pour un garçon, mais cet usage n’est pas
siècle. d’obligation légale. La circoncision (khitân)
Le mot coranique ism, « nom », est rattaché des garçons est souvent pratiquée le même
par les grammairiens, soit à la racine SMW, jour. Ajoutons que l’adoption (tabannî) n’est
« s’élever, être haut », soit à la racine WSM, pas un usage reconnu par l’islam.
«  mettre une marque, définir  ». Au prénom Tous les prénoms utilisés dans les pays
proprement dit s’ajoutaient naguère le nom arabes n’ont pas nécessairement une origine
de paternité (kunya), traditionnellement com- arabe, même si c’est le cas de la vaste majo-
posé du mot abû, « père », ou umm, « mère », rité d’entre eux. Il n’y a d’ailleurs dans l’islam
et du prénom du fils aîné (exemple  : Umm aucune obligation religieuse imposant le choix
Salama =  mère de Salama) ; le nom de filia- des prénoms dans la langue arabe exclusive-
tion (nasab), composé du mot ibn, « fils », ou ment, et il n’existe pas non plus, contraire-
bint, « fille », et du prénom du père (exem- ment aux chrétiens, de prénoms consacrés
ple : Bint Muhammad = fille de Muhammad) ; par la religion. On rappellera d’ailleurs que
le nom d’origine (nisba), indiquant l’apparte- tous les musulmans ne sont pas arabes, et que
nance de clan, le lieu d’origine ou de séjour ; tous les Arabes ne sont pas musulmans ! A
et le surnom (laqab), qui pouvait n’être qu’un l’exception de Mohammed, un prénom arabe
sobriquet, mais aussi avoir valeur honorifi- ne renvoie donc pas toujours à l’islam. Il peut
que. Dans tous ces termes, l’élément paternel aussi bien être utilisé par les Juifs des pays
est privilégié. Cependant, Jésus (le prophète arabes que par les Arabes chrétiens. Les pré-
Isâ dans le Coran) est mentionné fréquem- noms berbères sont eux aussi souvent indé-
ment dans les textes religieux comme Isâ Ibn pendants de l’arabe.
Maryam, « Jésus, fils de Marie ». Certains prénoms ont été hérités de la
Le nom de paternité et le nom de filiation période anté-islamique (Jâhiliyya), durant
sont aujourd’hui de moins en moins utilisés, laquelle le polythéisme était la règle. Ils
sous l’influence de l’habitude occidentale évoquent souvent des qualités physiques et
d’exprimer l’identité par un simple prénom morales ou des valeurs guerrières, mais aussi
suivi d’un nom de famille. D’introduction des animaux et des éléments naturels (l’air, les
récente, le nom de famille ne s’est d’ailleurs étoiles, la végétation, la faune et la flore, les
généralisé au Maghreb que sous la pression parfums, les pierres précieuses). Beaucoup de
de l’administration coloniale. L’usage pour ces prénoms furent abandonnés par l’islam,
la femme mariée de prendre le nom de son dont l’apparition, en l’an 610 de notre ère,

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Dictionnaire des prénoms

eut pour conséquence la multiplication des etc. Des prénoms très courants comme Karîm,
prénoms d’inspiration religieuse évoquant le « généreux », Ali, « noble, élevé », ou Azîz,
Prophète, sa famille et ses compagnons, des « puissant », renvoyaient eux aussi à l’origine
martyrs et d’autres pieux personnages, des à des attributs divins. Certains musulmans
lieux saints et des instants sacrés, des soura- déconseillent d’utiliser comme prénoms les
tes du Coran, etc. Cependant, de nombreux noms des anges (Jibrâîl pour Gabriel, Mikâîl
prénoms évoquent toujours aujourd’hui des pour Michel), mais cet avis ne fait pas l’una-
qualités et des sentiments (Jamâl, « beauté », nimité. De tels prénoms sont en revanche
Hayâm, « amour », Widât, « amitié »). D’autres courants chez les chrétiens arabes. La grande
sont des diminutifs (Husayn, diminutif de majorité des prénoms féminins arabes ont
Hasan), des superlatifs, des substantifs, des une finale en -a ou -ia.
épithètes ou encore des prénoms porte-bon- Chez les hommes, le prénom le plus répandu
heur, répondant à l’ancienne pratique du pré- dans le monde arabe reste encore aujourd’hui
sage (fel). La tradition précise enfin que « le Mohammed ou Mohammad, suivi de Ahmad
Prophète changeait tout prénom laid ». ou Ahmed, Ali, Ibrâhîm et Hassan. Abdallâh,
Le prénom Mohammed, qui signifie « com- autrefois très répandu, tend à sortir de l’usage.
blé, digne d’éloges et de louanges », doit son Hikmal, absent des pays du Maghreb, est
immense popularité au fait qu’il fut le nom surtout répandu en Irak, tandis que Zeinab
du prophète Mahomet, fondateur du premier connaît son plus grand succès en Arabie séou-
état arabo-islamique, qui naquit vers 570 dite. Le prénom féminin Samia, qui renvoie
et dont le nom complet était Abû-l-Qâsim à la racine soumou («  grandeur, supériorité,
Muhammad ibn Abd-Allâh ibn Abd al-mut- transcendance  »), est extrêmement fréquent
talib al-Hâchimî. C’est aussi le nom de la en Tunisie (avec des formes dérivées comme
47e sourate du Coran. La forme Mohamed Samiyya, Souma et Simsim), mais presque
est incorrecte, mais consacrée par l’usage, inexistant au Maroc. Il a été illustré notamment
surtout dans le Maghreb. La forme correcte par l’égyptienne Samia Ahmad Assaad, morte
est Mohammed, avec des variantes comme en 1989, ancien professeur de littérature fran-
Muhammad, Mouhamad, Mehmet, Mamadou, çaise à l’université du Caire. La prononciation
Mamode, etc. Le nom de Fâtima, fille préférée et l’orthographe de tous ces prénoms varient
du Prophète, est tout aussi répandu. Son sens bien entendu selon les pays  : Khâlid devient
d’origine est « sevrée, jeune chamelle dont le Hâlit en Turquie, Ridâ et Mas’ûd (Massoud)
petit est sevré ». Mère de Hassan et Hussein, deviennent Rezâ et Masût en Iran, etc.
Fâtima jouit d’une vénération toute particu- Au moins cinq millions de personnes de
lière chez les Chiites. confession islamique vivent actuellement en
Parmi les prénoms arabes, ceux qui se France, qu’il s’agisse d’étrangers d’origine
terminent par -edin glorifient l’islam (dîn, maghrébine, d’anciens harkis, d’étrangers
« religion »). Ils n’existent que sous la forme naturalisés et de leurs familles, de person-
masculine. D’autres prénoms islamiques nes d’origine arabe devenues françaises par
contiennent des notions de louange (hamd) et la naissance ou par le mariage, ou encore de
d’adoration, renvoient à Dieu et aux attributs Français convertis à l’islam. La présence de
divins ou évoquent les prophètes  : Ahmad, cette importante communauté a eu un effet
« le plus loué », Abd-Allâh, « serviteur, ado- décisif sur l’évolution de la liste des prénoms
rateur de Dieu  » (c’était le prénom du père acceptés à l’état civil. En France, à l’heure
du Prophète), Abd Ar-Rahmân, « serviteur du actuelle, un enfant sur vingt porte un nom
Tout-Miséricordieux  », Ibrâhîm (Abraham), arabe.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

L’obligation faite aux croyants par la reli- étaient Karîm, Mehdi, Moham(m)ed, Samir,
gion musulmane de donner à leurs enfants Kamel, Mustapha et Rachid. Chez les immigrés
des prénoms islamiques a été reconnue par d’origine algérienne, Moham(m)ed conservait
les tribunaux français il y a bientôt vingt encore la tête en 1992, suivi par Samir ou
ans. Par un arrêt rendu le 12 octobre 1989, Kamir, tandis que ceux d’origine marocaine
la première chambre de la Cour d’appel de préféraient Rachid, les couples mixtes choi-
Versailles a en effet autorisé la substitution sissant fréquemment Mehdi. Les prénoms qui
d’un prénom arabe à un prénom français dans sont le plus à la mode aujourd’hui sont Rayan,
les termes suivants  : «  L’article 57 du Code Nassim, Zaccaria, Yliès, Yanis (6 % des attri-
civil permet au juge de modifier les prénoms butions en 2001 en Seine-Saint-Denis), Bilal
d’un enfant en cas d’intérêt légitime. Une et Amin. La vogue du prénom masculin Yanis
personne de confession musulmane justifie (Jean en grec) dans certaines banlieues à fortes
d’un tel intérêt à l’appui de sa demande en populations immigrées s’explique comme une
suppression de son premier prénom (fran- « demi-francisation » des prénoms arabes Anis
çais), tel que donné à sa naissance par l’offi- et Yassine. Certains parents maghrébins utili-
cier d’état civil, dès lors que ce prénom n’est sent aussi des prénoms composés, associant un
pas conforme à la tradition de l’islam qui met nom arabe et un nom français : Rachid-Nicolas,
au ban de la communauté musulmane, avec Yanis-Alexandre, etc., ce qui constitue une
toutes les graves conséquences afférentes en nouveauté. On voit par ailleurs apparaître des
matière matrimoniale, successorale et sociale, prénoms hybrides, comme Nawelle, mélange
le porteur d’un prénom choisi en dehors des de breton et d’arabe. En janvier 2009, Rachida
surnoms ou qualificatifs du Prophète. » Dati, ministre de la Justice, a donné le jour à
Cet arrêt, qui infirmait un jugement rendu une petite Zorah (« éclat, étoile du berger »).
précédemment par le Tribunal de grande En Belgique, les prénoms arabes le plus
instance de Chartres, a été présenté par la fréquemment attribués aujourd’hui sont
Gazette du Palais, le 29 octobre 1989, comme Moham(m)ed, Mehdi, Bilal, Ayoub, Yassine,
relevant d’une « approche plus réaliste », qui Hamza, Oussama chez les garçons ; Imane,
admet « le droit à la différence au même titre Rahia, Yasmine, Yousra, Nisrine, Anissa, Dina,
que le droit à l’assimilation ». Il a évidemment Hajar, Farah chez les filles.
valeur de jurisprudence. Signalons encore qu’il est de coutume, pour
Le prénom Moham(m)ed figurait en 2002 les convertis à l’islam, d’adopter un nouveau
parmi les vingt prénoms les plus attribués en prénom arabe, parfois sur la base d’une cor-
Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, le respondance avec le sens de leur ancien pré-
Val-d’Oise et dans les deux départements cor- nom : Mansour pour Vincent (« victorieux »),
ses. (En 2001, il venait déjà en première posi- Mounir pour Lucien (« lumineux »), Karima
tion à Bruxelles, surclassant même Alexandre et pour Adèle («  noble  »), Zakiya pour Agnès
Nicolas). Cette même année 2002, le prénom (« pure »), etc.
arabe Rayan (« beau, dans la fleur de l’âge ») a Dans la liste de prénoms donnée ci-dessous,
été le prénom le plus attribué en Seine-Saint- les noms figurant en italique sont d’usage plus
Denis (8,2 % des cas). Dans les années 1970, particulièrement fréquent chez les Berbères
les prénoms arabes dominants en France (ou Kabyles).

GARÇONS Abdel, Abdoul Abdelhamid Abdallah


Abassi Abdelaali Abdelkader Abdelmadjid
Abbas Abdelaaziz Abdelkrim Abdelrahmane

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Dictionnaire des prénoms

Abdelwahad Hassan Saïd Hamama


Abderrezer Hocine Salah, Salek Hamka
Adli Hussein Salal Harifa
Ahcène Ibrahim Salem Houria
Ahmed Kader Samir, Samyr Laïfa
Akram Kamel Seghir Linda
Ali Kamir Slimane Macéra
Amal Karim Smaïn Malika
Amar, Ammar Khaled Tahar
Miriam
Amrouche Kouider Tayeb
Nadia
Assaad, Assad Lahcène Timour
Azzeddine Lakhdar Naïma
Wafic
Bachar, Béchir Larbi Najat, Najah
Yacine
Bahri Madjid Yasser Nassima
Belkacem Makhlouf Youcef, Youssef Nedjma
Bouazza Malik Nora
Boudour Mansour FILLES Nouara
Bouzid Messaoud Aïcha Nouria
Brahim Miloud Aljia Ouardia
Brahm Moham(m)ed Arskia Ouiza
Chérif Mokhtar Chadicha Ourida
Chérouq Moubarek Chafia Rachida
Djaafar Mustapha, Mustafa Dabia Sachra
Djamel Nacer Djamila Sadia
Djariel Nafa Djoher
Samia
Djillali Nasreddine Fadela
Sara
El Hadi Nazir Faeza
El Meihdi Souad
Noureddine Farida
Fadel Omar Tassaditte
Faten
Farid Otmane Fadala Teldja
Farouk Rachid Fatima Yahia
Fayçal Riad Fatma Yamina, Amina
Fouad Saad Fazia Yasmina
Hadjar Saadallah Ghania Zahia
Hamid Sadek Halima Zohra

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

QUEENA v. Régis
Q Saint Quentin fut l’évangélisateur de l’Amié-
nois. La ville où il s’installa vers 275, Augusta
QUENTILIEN v. Quentin
Vermandorum, porte aujourd’hui le nom
de Saint-Quentin. Quentin a de tout temps
QUENTIN (31 octobre) été très répandu dans le nord de la France
(comme en témoigne la chanson populaire
F. A. :
Q
 uintin, Quintilius, Quintina,
du « P’tit Quinquin »), ainsi qu’en Belgique.
Quinton, Quintien, Quinctille,
Introduit en Angleterre par les Normands, on
Quinta, Quentilien, Quintilien,
le trouve dans le Domesday Book sous la forme
Quintiliano, Quintila, Quint, Kwint,
Quintin. En Écosse, où il fut aussi employé
Koint.
comme substitut du nom celtique Cumhaige
O. : du latin quintus, « cinquième ».
(« chien de la plaine »), il bénéficia du succès
La famille romaine des Quinctii prétendait du roman de Walter Scott, Quentin Durward
avoir été fondée par le roi semi-légendaire (1823), dont la lutte de Charles le Téméraire
Tullius Hostilius. Le nom de Quintus était en contre Louis XI constitue la toile de fond.
général donné à Rome au cinquième enfant QUINCTILLE v. Quentin
d’une fratrie. Resté célèbre pour la simpli-
QUINT v. Quentin
cité et l’austérité de ses mœurs, le Romain
Quinctius Cincinnatus fut consul en 460 QUINTA v. Quentin
av. notre ère. Le général Quintius Flaminius QUINTIEN v. Quentin
(229-174 av. notre ère), vainqueur du roi QUINTILA v. Quentin
de Macédoine à Cynoscéphales, proclama la
QUINTILIANO v. Quentin
liberté de la Grèce aux jeux Isthmiques. Le
même nom fut illustré par l’historien Quinte QUINTILIEN v. Quentin
Curce (Quintus Curtius Rufus), le rhéteur QUINTILIUS v. Quentin
latin Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), QUINTIN v. Quentin
précepteur des petits-neveux de Domitien, le
QUINTINA v. Quentin
général Quintilius Varus, adversaire malheu-
reux d’Arminius, etc. QUINTON v. Quentin

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Dictionnaire des prénoms

RAB v. Robert
R RACHELLE v. Rachel

RABBIE v. Robert RACHIE v. Rachel

RACHAEL v. Rachel RACHILE v. Rachel

RACKNER v. Rainier

RACHEL (15 janvier) RADA v. Radegonde

RADEGONDA v. Radegonde
F. A. :
Rachile, Rachael, Rae, Rachele,
Raquel, Rachelle, Rahel, Rachie.
O. : de l’hébreu rahel, « brebis ». RADEGONDE (13 août)
Fille cadette de Laban l’Araméen, Rachel est F. A. :Radegund, Radegonda, Radegunde,
dans la Bible l’épouse de Jacob qui, aupara- Rada, Rata.
vant, avait déjà été le mari de sa sœur Léa. O. : du german. rad, « conseil conseiller », et
« À elles deux, Rachel et Léa ont édifié la mai- gund, « combat ».
son d’Israël » (Ruth 4,11). Ce prénom fut, au
Très commun au Moyen Âge, ce nom,
Moyen Âge, surtout porté par les Juifs. Au
dont les formes anciennes sont Radegundis
XVIIe siècle, les puritains anglais en généra-
et Radagundis, a presque disparu en France,
lisèrent l’usage chez les Anglo-Saxons. Rachel
mais se rencontre encore occasionnelle-
reste depuis un prénom des plus courants. Les
ment en Allemagne. Sainte Radegonde, née
formes Rachilde (France), Raonaid (Irlande) et
en Thuringe vers 518, était la fille du roi
Raoghnaild (Écosse) ne sont pas des abrévia-
Berthechaire. Elle fut capturée en 531 par le
tifs ou des adaptations locales de Rachel, mais
roi de Neustrie, Clotaire Ier, qui lui fit don-
des prénoms différents (du german. ragin,
ner une éducation chrétienne et l’épousa. En
« conseil », et hild, « combat »), auxquels cor-
555, Clotaire ayant fait assassiner ses frères,
respond le nom suédois moderne Ragnhild.
elle quitta la cour, se fit consacrer par saint
Au XIXe siècle, la tragédienne Elisabeth Rachel
Médard et fonda à Poitiers l’abbaye de Sainte-
Félix, dite Mlle Rachel, fut pendant près de
Croix, où elle passa le restant de ses jours.
vingt ans l’une des plus célèbres sociétaires de
Ses funérailles furent célébrées en 587 par
la Comédie-Française.
saint Grégoire de Tours. Elle fut inhumée en
RACHELE v. Rachel l’église Notre-Dame hors des Murs, qui porte

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Rainier

aujourd’hui son nom. Elle devint la patronne RAHEL v. Rachel


de Poitiers, et sa Vita fut rédigée par Venance RAIMO v. Raymond
Fortunat (v. 530-600). Au XVIe siècle, on
RAIMON v. Raymond
trouvait en Angleterre le prénom Radegund,
attribué indifféremment aux filles et aux gar- RAIMOND v. Raymond
çons. Le Jesus College de Cambridge est dédié RAIMONDA v. Raymond
à sainte Radegonde depuis 1490.
RAIMONDE v. Raymond
RADEGUND v. Radegonde
RAIMONDI v. Raymond
RADEGUNDE v. Radegonde
RAIMUND v. Raymond
RADEKE v. Raoul
RAIMUNDE v. Raymond
RADEL v. Conrad RAIMUNDO v. Raymond
RÄDEL v. Conrad RAIMUNDS v. Raymond
RADLOF v. Raoul RAINA v. Régis
RADOLF v. Raoul RAINALD v. Renaud
RADOLFO v. Raoul RAINER v. Rainier
RADOLPHE v. Raoul

RADULF v. Raoul RAINIER (17 juin)


RAE v. Rachel F. A. :Rainer, Ragnar, Reginar, Regner,
Regnerus, Raniero, Raniera, Reiner,
RAEL v. Renaud
Rackner, Régnier, Reignier, Renner,
RAFA v. Raphaël Neres, Nieres, Riener, Rinner, Rinar.
RAFAEL v. Raphaël O. : du german. ragin, « conseil », et hari,
« armée ».
RAFAELLA v. Raphaël

RAFAELLE v. Raphaël Ce prénom, parfois interprété à tort comme


dérivé du latin, fut très en honneur au Moyen
RAFAELLI v. Raphaël
Âge dans les familles royales germaniques.
RAFAELLO v. Raphaël Plus récemment, il fut porté par le prince de
RAFAÏL v. Raphaël Monaco, Rainier III, qui avait épousé en 1956
l’actrice Grace Kelly. On le retrouve en France
RAFAILA v. Raphaël
dans de nombreux noms de famille : Régnien,
RAFF v. Raphaël Raynier, Reynier, Reiner, Renier, Régner, etc.
RAFFAELE v. Raphaël La forme Rainer a notamment été illustrée par
le poète Rainer Maria Rilke (mort en 1926). Le
RAFFAELLO v. Raphaël
diminutif Rinner se rencontre principalement
RAFIL v. Raphaël en Silésie. La forme Ragnar représente aussi
RAGHAL v. Renaud parfois un abréviatif de Reimar ou Reimer (du
german. ragin, « conseil », et mar, « renom-
RAGHNALL v. Renaud
mée »), ou encore de Reinhard (du german.
RAGNAR v. Rainier ragin, « conseil », et hart, « dur, fort »), qu’il
RAGNARD v. Rainier importe de ne pas confondre avec Renaud.
RAGNVALD v. Renaud RAJMOND v. Raymond

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Rambert Dictionnaire des prénoms

RAKHA v. Raphaël RAOUL (7 juillet)


RALF v. Raoul F. A. :Ralph, Ralf, Ralff, Radolphe, Radulf,
RALFF v. Raoul Rauf, Rowl, Radolf, Radolfo, Raùl,
Raul, Raoulin, Ralphe, Reel, Ralfs,
RALFS v. Raoul
Relef, Redelf, Radeke, Ratolf, Radlof,
RALPH v. Raoul Raoulet.
O. : du german. rad, « conseil, conseiller », et
RALPHE v. Raoul
wolf, « loup ».
RAM v. Wolfram
Entre le VIIIe et le Xe siècles, Raoul fut en
France l’un des noms de baptême les plus
RAMBERT/RAMBERTE répandus. Au XIIIe siècle, la chanson de geste
de Raoul de Cambrai, qui se rattache au poème
F. A. : Rambertus, Ramberta, Ramberto. épique de Doon de Mayence et met en scène
O. : d
 u german. hramm, « corbeau », et bert, une révolte féodale (la guerre privée oppo-
« brillant ». sant les comtes de Vermandois à Raoul de
Comme beaucoup d’autres noms de même Cambrai), connut un très grand succès. Au
origine, Rambert, prénom médiéval, contient début du XIe siècle, le moine et chroniqueur
la racine hramm (ou hraban), qui signifie « cor- bourguignon Raoul Glaber écrivit une Histoire
beau ». Dans l’ancienne religion germanique, de France et de Bourgogne, qui reste un pré-
Hugin (« pensée ») et Muninn (« mémoire ») cieux document sur l’époque de l’an mil.
étaient les deux corbeaux du dieu Odin Le nom de Raoul fut introduit en Angleterre
(Wotan). Les mêmes éléments, hramm et bert, par les Normands, sous les formes Rowl et
se retrouvent en ordre inverse dans le prénom Rawl, qui se confondirent rapidement avec
Bertram (Bertrand). Rambert s’est parfois Raedwulf (ou Radulf), nom saxon de même
confondu en France avec des noms comme origine. Les formes Raffe et Rauf furent cou-
Rimbert et Raimbert (du german. ragin, rantes au XIIIe siècle, surtout dans l’est de
«  conseil  », et bert, «  brillant  »), ou encore l’Angleterre. La forme Ralph apparut vers le
Rimbaud (du german. ragin, «  conseil  », et début du XVIIe siècle et a constamment été
bald, « audacieux »). employée depuis. L’une des premières comé-
dies anglaises, due à Nicholas Udall, s’appelait
RAMBERTA v. Rambert Ralph Roister Doister. En Allemagne, la forme
RAMBERTO v. Rambert
Ralf n’a commencé à se répandre qu’au début
du XXe siècle. Elle venait en 1976, à Bonn, au
RAMBERTUS v. Rambert 3e rang des prénoms masculins. En raison des
RAMON v. Raymond
proximités de formes, des confusions se sont
souvent produites entre, d’une part Raoul ou
RAMONA v. Raymond Rolf, et de l’autre Radolphe et Rudolphe.
RAMOND v. Raymond RAOULET v. Raoul

RAMUNTCHO v. Raymond RAOULIN v. Raoul

RAMUZ v. Raymond
RAPHAËL/RAPHAËLLE (29 septembre)
RANIERA v. Rainier
F. A. : Rafael, Rafaello, Rafaelle, Rafaelli,
RANIERO v. Rainier Raphel, Raff, Rafa, Falito, Raffaele,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Raymond

Raffaello, Raphaela, Rafaella, Rafaila, Reimunde, Raimonda, Reymond,


Falia, Faila, Ilia, Rafaïl, Rafil, Rakha. Rémond, Ramond, Ray, Reamonn,
O. : de l’hébreu repha’él, « Dieu a guéri ». Raimo, Ramuz, Reime, Reim, Reum,
Reemt, Rajmond, Raimunds, Rehm,
Dans le livre de Tobie, Raphaël est un ange
Moncho, Ramuntcho, Muncho.
qui se fait passer pour Azarias, fils d’Ananias
O. : du german. ragin, « conseil », et mund,
le Grand, permettant ainsi à Tobie d’échapper
« protecteur, protection ».
à l’attaque d’un énorme poisson et de recou-
vrer la vue. Saint Raphaël est aujourd’hui le Ce prénom est attesté dès 806 chez les
patron des malades, des mutilés de guerre et Lombards sous la forme Rachimundus.
aussi des pèlerins. Le peintre italien Raphaël Véhiculé par les Francs occidentaux, il
(Raffaello Santi ou Sanzio, 1483-1520), élève connut une très grande popularité dans le
du Pérugin, a laissé d’innombrables chefs- sud-ouest de la France et le nord de l’Espagne
d’œuvre. Il fut architecte en chef à la cour des entre le XIIe et le XIVe siècles. Raymond de
papes Jules II et Léon X. Le nom de Raphaël Guyenne, prince d’Antioche, fut au XIIe siè-
est encore attribué à l’heure actuelle en France, cle l’oncle d’Aliénor d’Aquitaine. Sept com-
principalement dans le Midi. tes de Toulouse portèrent également ce nom.
La véliplanchiste Raphaëla Le Gouvello, Raymond IV, né en 1042, participa à la prise de
originaire du Morbihan, a notamment réussi Jérusalem. Après l’avoir excommunié, le pape
en 2003 la traversée de l’océan Pacifique en Innocent III lança contre Raymond VI (1156-
solitaire. 1222) la terrible Croisade des Albigeois. Son
RAPHAELA v. Raphaël
fils, Raymond VII (1197-1249), ne put s’op-
poser à la Croisade conduite par le roi de
RAPHEL v. Raphaël
France Louis VIII. À sa mort, le comté de
RAQUEL v. Rachel Toulouse perdit son indépendance. Les com-
RÄSCH v. Conrad tes de Foix et les vicomtes de Béziers portè-
rent aussi fréquemment le nom de Raimond.
RASIA v. Rose
Plusieurs comtes de Provence se dénommè-
RATA v. Radegonde rent Raymond Bérenger.
RATOLF v. Raoul En Allemagne, le prénom Reimund fut
remis à la mode au XIXe siècle. En Angleterre,
RATUS v. Honoré
l’ancienne forme anglo-saxonne Raedmund
RAUF v. Raoul n’eut jamais beaucoup de succès, mais donna
RAUL v. Raoul naissance au nom de famille Redmond. En
Écosse, le diminutif Ray (très courant aux
RAÙL v. Raoul
États-Unis) est plus généralement un abré-
RAVEL v. Renaud viatif de Rachel. Ramuntcho est un célèbre
RAY v. Raymond roman de Pierre Loti, publié en 1892 et qui
se déroule au Pays Basque. Parmi les person-
nalités ayant porté ce prénom, aujourd’hui
RAYMOND/RAYMONDE tombé un peu en désuétude, on peut citer
(7 et 23 janvier)
les écrivains Raymond Queneau, Raymond
F. A. : Raimond, Raimonde, Ramon, Radiguet, Ramon Fernandez (père de l’acadé-
Raimon, Reimund, Reinmund, micien Dominique Fernandez) et Raymond
Raimund, Raimondi, Raimundo, Chandler, le chanteur Ray Charles et l’humo-
Ramona, Ramuncho, Raimunde, riste Raymond Devos.

391

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Rebecca Dictionnaire des prénoms

REAMONN v. Raymond REGINALD v. Renaud

REBA v. Rebecca REGINALDO v. Renaud

REBE v. Rebecca REGINAR v. Rainier

REBECA v. Rebecca REGINO v. Régis


REGINUS v. Régis

REBECCA (23 mars)


RÉGIS/RÉGINE (16 juin, 1er juillet,
F. A. :
Rebekka, Beck, Rebe, Reba, Bekki, 7 et 17 septembre).
Becky, Beckie, Rebekah, Rebeka,
F. A. :
Regina, Reine, Rex, Reginus, Regino,
Rebeca.
Reggie, Regan, Raina, Reyba, Gina,
O. : de l’hébreu ribgah, « vache ».
Gino, Reina, Rioghnach, Regel,
Dans la Bible, l’Araméenne Rebecca est la Regele, Reigerl, Regula, Regi, Rega,
femme d’Isaac, la mère d’Esaü et de Jacob. Au Gine, Queena, Regolo, Ina, Reyne,
XVIIe siècle, son nom connut un grand suc- Réjane.
cès auprès des puritains anglais, qui l’accli- O. : du latin regere, « diriger, gouverner ».
matèrent ensuite aux États-Unis. Une célèbre Les noms de ce groupe dérivent de la même
princesse indienne de la Nouvelle-Angleterre, racine que le mot « roi » (latin rex, védique
Pocahontas, fut même baptisée sous le nom rajah), lui-même apparenté à la désigna-
de Rebecca. Dans Ivanhoé (1819), Walter tion de la « droite » (anglais right, allemand
Scott met en scène une belle femme juive Rechte). À l’origine, le chef ou le souverain
nommée Rebecca. Becky Sharp est l’héroïne était celui qui désignait la route à suivre de la
du célèbre roman de Thackeray, Vanity Fair main droite (racine indo-européenne *reg-s).
(1847-1848). Rebecca West est celle du Au Moyen Âge, Reine ou Régine, très fréquent
drame d’Ibsen, Rosmersholm (1886). dans le Midi, était un prénom à valeur mysti-
REBEKA v. Rebecca que faisant allusion à la Vierge Marie (regina
caeli, « reine des cieux »).
REBEKAH v. Rebecca
Sainte Régine, martyre bourguignonne du
REBEKKA v. Rebecca IIIe siècle, aurait été mise à mort à Autun, sous
REDELF v. Raoul le proconsulat d’Olybrius. Sa légende semble
en fait reprise de celle de sainte Marina, qui
REEL v. Raoul
aurait également trouvé la mort sous le pro-
REEMT v. Raymond consulat d’un certain Olybrius, mais cette
REG v. Renaud fois à Antioche. Vénérée depuis 628 à Alise-
Sainte-Reine (Côte-d’Or), qui est probable-
REGA v. Régis
ment l’ancien site d’Alésia, elle a ses reliques à
REGAN v. Régis Flavigny-sur-Ozerain. Une autre sainte Reine,
REGEL v. Régis du VIIIe siècle, est considérée comme la fon-
datrice de la ville de Denain. Le Jésuite saint
REGELE v. Régis
Jean-François Régis (1597-1640) fut l’évan-
REGG v. Renaud gélisateur des campagnes du Vivarais. Le
REGGIE v. Régis et Renaud hameau de Lalouvesc, où il vécut, devint un
lieu de pèlerinage.
REGI v. Régis
En Italie, les formes Regino et Regina ont
REGINA v. Régis été abondamment utilisées, avec les diminu-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Rémi

tifs Gino et Gina. En Allemagne, elles se sont REICHARD v. Richard


confondues avec Regina, abréviatif de noms REICHARDT v. Richard
germaniques formés à partir de la racine regin
REIGERL v. Régis
ou ragin, « conseil, conseiller » : Regiswinda,
Reglinde, Regelinde. Aujourd’hui encore, REIGNIER v. Rainier
Regino est perçu comme un diminutif de pré- REILH v. Rolf
noms tels que Reginbert, Reginhart, Reginald, REIM v. Raymond
etc. En outre, Reina est pris comme dimi-
REIME v. Raymond
nutif de Reinberta, Reinalde ou Reinburga.
Très à la mode outre-Rhin dans les années REIMUND v. Raymond
1960, Regina venait en 1965 à la 34e place REIMUNDE v. Raymond
à Munich. La même forme se rencontre aussi REINA v. Régis
en Scandinavie, ainsi qu’en Angleterre. Dans
REINALD v. Renaud
les pays anglo-saxons, Rex est plus généra-
lement un abréviatif de Reginald (l’écrivain REINALDA v. Renaud
Rex Warner, l’acteur Rex Harrison), prénom REINALDO v. Renaud
d’origine germanique (de ragin, « conseil », et
REINALDOS v. Renaud
waldan, « diriger, commander ») identique à
Reynal ou Renaud (v. notice). REINE v. Régis
Dans le Midi et dans le Berry, Régis est un REINER v. Rainier
nom de famille signifiant «  qui régit, régis- REINHOLD v. Renaud
seur  », plus rarement un ancien génitif du
REINLOD v. Renaud
latin rex, « roi ». La forme Réjane résulte d’une
adaptation « intensive » de Jeanne. La reine- REINMUND v. Raymond
marguerite et la reine-des-prés sont des fleurs, REINOLD v. Renaud
la reine-claude une espèce de prune. Parmi
REINOUT v. Renaud
les personnalités ayant illustré ce groupe de
prénoms, citons la poétesse Regina Ullmann, REINSCH v. Renaud

la cantatrice Régine Crespin, l’actrice Gina REINWALD v. Renaud


Lollobrigida, l’historienne Régine Pernoud, la REINWALT v. Renaud
romancière Régine Deforges et la tragédienne
REIZ v. Henri
Réjane.
REJANE v. Régis
REGNAUD v. Renaud
RELEF v. Raoul
REGNAULT v. Renaud
REM v. Rémi
REGNER v. Rainier
REMEY v. Rémi
REGNERUS v. Rainier

RÉGNIER v. Rainier RÉMI  (15 janvier, 1er octobre)


REGOLO v. Régis F. A. :
Rémy, Remigius, Rehm, Remey,
REGULA v. Régis
Remigio, Miek, Remies, Rem,
Remigia.
REHM v. Raymond O. : du latin remigius, « rameur ».
REHM v. Rémi
Ce prénom semble s’être confondu à l’ori-
REICH v. Richard gine avec la forme latine Remedius. Saint Rémi

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Renaud Dictionnaire des prénoms

(437-533), l’évangélisateur du royaume franc, Rael, Ronnie, Ronny, Ron, Reginaldo,


qui amena Clovis à se convertir au christia- Reinout, Reinlod, Renout, Rendel,
nisme et le baptisa à Reims le jour de Noël Holde, Reinsch.
496, signait ses actes aussi bien « Remedius » O. : du german. ragin, « conseil », et waldan,
que « Remegius  ». Le nom de Rémi fut très « diriger, commander ».
répandu au Moyen Âge, surtout en France
Prénom médiéval par excellence, Renaud
et en Allemagne. Il est, en revanche, presque
a été popularisé de façon intense par la litté-
inconnu en Angleterre. Les deux formes Rémi
rature de chevalerie, notamment par Renaud
et Rémy s’emploient indifféremment, mais la
de Montauban, poème épique anonyme par-
première semble actuellement plus à la mode
fois aussi appelé Les quatre fils Aymon (XIIe
que la seconde.
siècle), dont le héros est soutenu par l’en-
REMIES v. Rémi chanteur Maugis et servi par le cheval mer-
veilleux Bayart. On le trouve aussi, sous la
REMIGIA v. Rémi
forme Rinaldo, dans le Roland furieux (1516)
REMIGIO v. Rémi de l’Arioste, et dans la Jérusalem délivrée
REMIGIUS v. Rémi
(1575) du Tasse, où son nom est synonyme
de guerrier invincible. Au XIIe siècle, Renaud
REMOND v. Raymond de Châtillon, devenu prince d’Antioche par
REMY v. Rémi son mariage avec Constance, héritière de cette
principauté, combattit contre les Arméniens
RENA v. René de Cilicie, les Byzantins et les musulmans.
RENAAT v. René Fait prisonnier à la bataille de Tibériade, en
1187, il fut exécuté sur l’ordre de Saladin.
RENALD v. Renaud
Les Normands répandirent ce nom en
RENAN v. Ronan Angleterre, sous des formes diverses  :
RENAT v. René
Reinald (anciennement Raganwald), Reynold,
Reynault, Regnault, Reginald, etc. Reginald
RENATA v. René Pecock, évêque de Chichester au XVe siècle,
RENATE v. René écrivit la première grammaire latine destinée
aux écoles anglaises. En Écosse, la forme la plus
RENATKA v. René répandue est Ronald, avec le féminin Rona et
RENATO v. René l’abréviatif Ronnie (l’ancien président des Etats-
Unis Ronald Reagan). On trouve chez Walter
RENATUS v. René
Scott le personnage de Sir Reginald Front-de-
Bœuf ; chez Dickens, celui de Reginald Wilfer.
RENAUD (17 septembre) En Allemagne, Reinhold fut remis dans l’usage
par le romantisme. En France, les graphies avec
F. A. : Renaut, Renault, Regnaud, Renald,
un y (Raynaud, Reynaud, Reynal) se trouvent
Reginald, Regnault, Rainald, Ronald,
surtout dans le Midi.
Reinhold, Reynold, Reynault,
Rinaldo, Rinalda, Rumty, Regg, Reg, RENAUDE v. Renaud
Reggie, Reynolds, Reinald, Reinwald, RENAULT v. Renaud
Reinaldo, Reinaldos, Reinold,
RENAUT v. Renaud
Naldo, Raghnall, Reinwalt, Renaude,
Reinalda, Ragnvald, Raghal, Ravel, RENDEL v. Renaud

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs René

RENÉ/RENÉE (23 avril, Le nom de René ou Renatus (XVIIe siècle) ne


18 octobre, 12 novembre) s’est jamais rencontré qu’occasionnellement
en Angleterre. En Allemagne, la forme fémi-
F. A. :Renette, Renata, Renate, Renatus,
nine Renate a connu depuis la fin du XIXe siè-
Renato, Reni, Rena, Renaat, Renat,
cle un succès considérable, grâce notamment
Renatka, Rentje, Renelle, Nata.
à la nouvelle de Theodor Storm (1817-1888),
O. : d
 u latin renatus, « né une deuxième
Renate, et au roman de Jakob Wassermann,
fois ».
Renate Fuchs (1901). En Bavière, elle a éga-
Utilisé dès l’Antiquité, ce prénom (dont la lement bénéficié de la popularité de Renata,
forme féminine est relativement récente) a pris fille du comte François Ier de Lorraine, qui
dans la religion chrétienne un sens mystique : naquit en 1544 et se maria avec Guillaume
en se convertissant et en recevant le baptême, V le Courageux. En 1951, Renate venait à
on «  naissait une seconde fois  ». La même Brême au 4e rang des prénoms féminins. En
signification étymologique se retrouve dans 1958, à Munich, une fille sur cinq se dénom-
les noms grecs Anastase et Anastasie. René fut mait Renate. En Allemagne, Rena est aussi un
un prénom assez courant aux premiers siècles abréviatif de Verena.
de notre ère. Saint René, dont la Vita est pres- Chateaubriand publia en 1802, comme
que entièrement imaginaire, aurait été évêque premier volume de son Génie du christianisme,
d’Angers, puis de Sorrente, en Campanie. Sa un roman intitulé René, dont le héros a parfois
légende évoque en fait l’époque où Charles été considéré comme le Werther français. Très
d’Anjou, en 1266, établit pour deux siècles la commun en France avant la Deuxième Guerre
puissance angevine sur le royaume de Naples. mondiale, mais aujourd’hui sur le déclin, le
Un autre personnage canonisé par l’Église, prénom René a notamment été illustré par le
René Goupil, frère coadjuteur des Jésuites, fut philosophe Descartes, le physicien Réaumur,
tué en 1642 par les Iroquois. l’explorateur René Caillé, le marin Duguay-
Né à Angers en 1409, René Ier, dit « le bon Trouin, l’actrice Renée Saint-Cyr, la femme
roi René », fils de Louis II, roi de Sicile et duc sculpteur Renée Sintenis et la chanteuse
d’Anjou, et de Yolande d’Aragon, se fixa en Renata Tebaldi. Dans le Languedoc, on trouve
1470 en Provence et y devint très populaire. occasionnellement le nom de famille Renat.
Protecteur des lettres et des arts, auteur de RENELLE v. René
nombreux poèmes et de plusieurs traités de
RENETTE v. René
morale, il introduisit cependant dans les ins-
titutions de la Provence des tendances centra- RENI v. Irène et René
lisatrices qui en préparèrent l’annexion par la RENIE v. Irène
France. Il donna aussi la seigneurie des Baux à
RENNER v. Rainier
sa femme, Jeanne de Laval. Après sa mort, en
1480, son petit-fils René II, duc de Lorraine, RENOUT v. Renaud
qu’il avait déshérité, ne put rentrer dans RENSKE v. Laurent
ses droits. Louis XI, roi de France, fit alors
RENTJE v. René
envahir le pays et se fit reconnaître comme
comte de Provence en janvier 1482. Renée de RENZO v. Laurent
France, duchesse de Ferrare et fille unique de RESA v. Thérèse
Louis XII, fut la protectrice des huguenots. À
RESERL v. Thérèse
sa mort, en 1575, s’éteignit avec elle la dynas-
tie des Valois. RESI v. Thérèse

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Richard Dictionnaire des prénoms

RESIA v. Thérèse Richarda, Ricarda, Riccarda, Karda,


RESLI v. Thérèse Rikese, Richenza, Rikitza, Rickert,
Ricordano, Ricciardo, Rhisiart,
RESTER v. Esther
Hitch, Hick, Hudde.
REUM v. Raymond O. : du german. ric, « puissant », et hard,

REUN v. Ronan « dur, fort ».


REUNANIG v. Ronan Le prénom Richard fut si répandu dans l’an-
REX v. Régis
cienne France que ce nom fait encore partie
des douze noms de famille français dérivés
REYBA v. Régis d’un nom de baptême les plus courants. En
REYMOND v. Raymond Allemagne, on le trouve dès le VIIIe siècle.
REYNAULT v. Renaud
En Angleterre, il connut une vogue immense
après son introduction par les Normands (on
REYNE v. Régis
trouve la forme Ricardus dans le Domesday
REYNOLD v. Renaud Book). Il fut porté notamment par Richard Ier
REYNOLDS v. Renaud Cœur de Lion (1157-1199), l’un des chefs de
la troisième Croisade, dont les successeurs ins-
REZSÖ v. Rolf
pirèrent deux tragédies à Shakespeare : Richard
RHISIART v. Richard II (1595) et Richard III (1592). Une ballade de
RHODA v. Rose Ludwig Uhland (1787-1862), Le comte Richard
Sans Peur, a également immortalisé Richard Ier
RHYAN v. Ryan
de Normandie, fils de Guillaume Longue-Epée
RIADEG v. Mériadec et petit-fils de Rollon.
RIAN v. Ryan Richard est mentionné pour la première fois
RIC v. Éric comme nom propre à Oxford en 1276. Il a
donné naissance à des patronymes aussi diffé-
RICARD v. Richard
rents que Hick, Heacock, Higgins, Hitchcock,
RICARDA v. Richard Ricard, Richett, Richie, Rickett, Rickson,
RICARDO v. Richard Ritchie, Dickens, Dickinson, etc. Le diminutif
Dick ou Dickie, aussi populaire en Angleterre
RICCARDA v. Richard
que Tom (Thomas) ou Harry (Henry), est
RICCARDO v. Richard entré dans bon nombre d’expressions popu-
RICCIARDO v. Richard laires. Il est particulièrement fréquent en
Écosse. Les abréviatifs Rich, Rick ou Rickie se
RICH v. Richard
rencontrent plutôt aux États-Unis. Les formes
galloises Rhisiart et Rhicert représentent des
RICHARD/RICHARDE (3 avril) adaptations locales de la prononciation fran-
F. A. : Dick, Dicky, Rick, Ricky, Richie, çaise de Richard.
Ritchie, Rich, Ritch, Ricardo, Toujours employé aujourd’hui, le nom
Riccardo, Richart, Riocard, de Richard a été illustré, entre autres, par
Ricard, Richerd, Rikert, Rickie, le musicien Richard Wagner, l’explorateur
Dickie, Reichard, Reichardt, Richard E. Byrd, le poète Richard Dehmel,
Ridsert, Ridzard, Reich, Ritsche, l’ancien président américain Richard Nixon,
Richli, Riek, Rikkard, Richardine, l’acteur Richard Widmark, etc.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Riwal

RICHARDA v. Richard RINIA v. Irène

RICHARDINE v. Richard RINNER v. Rainier

RICHART v. Richard RIOBART v. Robert

RICHENZA v. Richard RIOCARD v. Richard

RICHERD v. Richard RIOGHNACH v. Régis

RICHIE v. Richard RIOUAL v. Riwal

RICHLI v. Richard RIOUALL v. Riwal

RICK v. Richard et Rodrigue RISETTE v. Cerise

RICKEL v. Frédéric RITA v. Marguerite

RICKERT v. Richard RITCH v. Richard

RICKIE v. Richard RITCHIE v. Richard

RICKY v. Éric, Richard et Rodrigue RITOCHA v. Marguerite

RICORDANO v. Richard RITSCHE v. Richard

RIDSERT v. Richard RITZ v. Henri

RIDZARD v. Richard RIVOAL v. Riwal

RIVOUAL v. Riwal
RIEHLE v. Roger

RIEK v. Richard
RIWAL (15 juillet)
RIEKIE v. Henri
F. A. :Riwalig, Walig, Riwalenn, Riwalez,
RIENER v. Rainier Rihoual, Rioual, Riouall, Rivoal,
RIENZO v. Laurent Rivoual.
O. : du celtique ri, « roi », et gwal, « valeur,
RIETSCHEL v. Rolf
valeureux ».
RIHOUAL v. Riwal
Ce prénom, parfois orthographié Riwall, fut
RIKA v. Eric et Ulric
très porté aux XIVe et XVe siècles. Sa forme
RIKEN v. Henri ancienne semble avoir été Rigual. Saint Riwal,
RIKERT v. Richard
patron de Trézélan-en-Bégard (Finistère), est
l’éponyme de la ville de Saint-Rivoal. Duc de
RIKESE v. Richard Domnonée, il est mentionné dans la « vie » de
RIKITZA v. Richard saint Gwenolé et dans celle de saint Tudal, qui
RIKKARD v. Richard
furent toutes deux rédigées au XIe siècle. La
légende fait de lui le père de Derog, l’oncle de
RILKE v. Rolf saint Tudal, le cousin de saint Brieg et le pre-
RIM v. Romain mier des émigrés bretons. Le nom de Riwal ne
doit pas être confondu avec Riwan, prénom
RIMOUSSIA v. Romain
dérivé de ri, « roi », et (g)wan, « piquer, frap-
RINALDA v. Renaud per  », avec terminaison en -an. Saint Riwan
RINALDO v. Renaud fut l’un des disciples de saint Maclou.
RINAR v. Rainier RIWALENN v. Riwal

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Robert Dictionnaire des prénoms

RIWALEZ v. Riwal y compris ceux qui sont aux antipodes, célè-


RIWALIG v. Riwal brent son anniversaire lors du Robert Burns’
Supper, véritable fête nationale écossaise. A la
ROAR v. Roger
fin du XIIe siècle, le trouvère normand Robert
ROB v. Robert de Boron collabora à la rédaction du roman
ROBA v. Robert en vers L’histoire du Graal, qu’il relia, par son
roman en prose, Merlin, au cycle breton. Le
ROBB v. Robert
théologien italien saint Robert Bellarmin fut
ROBBERT v. Robert nommé archevêque de Capoue en 1602.
ROBBIE v. Robert Dans les fables médiévales, le diminutif
ROBBY v. Robert français Robin était le surnom traditionnel du
mouton, d’où le nom du « robinet », instru-
ROBEL v. Robert
ment dont les premiers modèles étaient ornés
RÖBELI v. Robert d’une tête de mouton. En Angleterre, ce fut le
surnom du rouge-gorge. Outre-Manche, cet
abréviatif est d’ailleurs pratiquement devenu
ROBERT/ROBERTE (17 et 30 avril,
17 décembre) un prénom indépendant, popularisé par les
aventures du légendaire héros saxon Robin
F. A. :Roberto, Roberta, Robin, Robine, des Bois (Robin Hood). Dans la pièce de
Roubert, Rob, Robb, Robby, Rab, Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été, Robin
Bob, Bobby, Rupert, Ruprecht, Goodfellow est l’autre nom de Puck. Un autre
Robertson, Robinson, Riobart, diminutif, Rob, se retrouve dans le célèbre
Bobbie, Robina, Robinia, Bobbette, roman de Walter Scott Rob Roy, qui évoque la
Robinette, Ruperta, Roby, Robertine, vie d’un non moins célèbre brigand populaire
Ruberta, Robertina, Roba, Roberts, écossais, Robert MacGregor Campbell, dit
Robbert, Robbie, Roparz, Roperz, « Robert le Rouge » (1671-1734).
Rabbie, Röbeli, Röbi, Robel, Roppel,
Les Anglais connaissent également la
Rüpli, Prechtel.
forme Rupert, qui fut le nom d’un neveu de
O. : d
 u german. hrod, « gloire », et bert,
Charles Ier. Comme patronymes anglais déri-
« brillant ».
vés de Robert, on trouve Robins, Robertson,
Le nom de Robert fut populaire en France Robinson, Robbett, Robarts, Hopkins,
de très bonne heure. Il passa en Angleterre Hobson, Hobbins, Dobson, Dobbs, etc. Dans
avec les Normands, et se répandit aussi en la tradition populaire allemande, le Knecht
Allemagne, où les formes Rupert et Ruprecht Ruprecht est l’accompagnateur de saint Nicolas
se rencontrent surtout dans les régions méri- (ou du Père Noël) lors des distributions de
dionales. Le père de Guillaume le Conquérant cadeaux de fin d’année. Sous ce nom un peu
se dénommait Robert le Diable. Robert II le mystérieux se cache vraisemblablement le
Pieux, roi de France de 996 à 1031, succes- dieu germanique Odin (Wotan), dont l’un
seur de Hugues Capet, fut l’un des premiers des surnoms était ruoberath (même étymolo-
souverains français excommuniés par Rome. gie que Robert). Au XIXe siècle, le drame de
Robert Ier Bruce (1274-1329), roi d’Écosse, Heinrich von Kleist, Robert Guiskard (1803),
écrasa l’armée anglaise à Bannockburn. Le a puissamment célébré la mémoire du grand
plus grand poète écossais, surnommé Robbie aventurier normand Robert Guiscard (v.
par ses amis, fut Robert Burns (1759-1796) : 1015-1085), qui fut le fondateur du royaume
chaque année, en janvier, tous les écossais, de Naples. Roparz Hémon fut au XXe siècle le

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Rodney

rénovateur de la langue bretonne. ROD v. Rodney, Rodrigue et Rolf

ROBERTA v. Robert RODDIE v. Rodrigue

ROBERTINA v. Robert RODDY v. Rodrigue

ROBERTINE v. Robert RODE v. Rolf


ROBERTO v. Robert RODEKIN v. Rolf
ROBERTS v. Robert RODÉRIC v. Rodrigue
ROBERTSON v. Robert RODERICH v. Rodrigue
RÖBI v. Robert RODERICK v. Rodrigue
ROBIN v. Robert RODGE v. Roger
ROBINA v. Robert
RODGER v. Roger
ROBINE v. Robert
RODHIA v. Rose
ROBINETTE v. Robert
RODHLANN v. Roland
ROBINIA v. Robert
RODHULF v. Rolf
ROBINSON v. Robert
RODIN v. Rolf
ROBY v. Robert

ROC v. Roch
RODNEY
ROCCO v. Roch
F. A. : Rodny, Rod.
O. : de l’anglais Rodney (nom de lieu), « île
ROCH (16 août) rouge ».
F. A. :
Rochus, Rocho, Roho, Roc, Roque, Ce nom est à l’origine un toponyme du
Rocco. Somerset, le village de Rodney Stoke. Sa dif-
O. : du german. hroc, « repos ». fusion comme nom de personne est due à la
Saint Roch, né vers 1300 à Montpellier, popularité de l’amiral George Rodney qui, en
fut constamment invoqué contre la peste au 1782, au cours d’une bataille navale, parvint
Moyen Âge. On le représente presque toujours à lui seul à capturer sept navires français,
accompagné de son chien. Son culte se déve- exploit qui lui valut d’être créé baron Rodney.
loppa au XVe siècle, suscitant de nombreuses Le prénom se répandit ensuite rapidement en
confréries de saint Roch et plusieurs œuvres Angleterre et aux États-Unis. Conan Doyle
théâtrales (Mystère de monseigneur Saint Roch, intitula l’un de ses romans Rodney Stone. Le
1493). Comme prénom, Roch semble avoir à diminutif Rod renvoie également à Roderick
peu près disparu. Citons toutefois le chanteur (Rodrigue) et à Rudolf.
québécois Roch Voisine. La forme italienne RODNY v. Rodney
Rocco (cf. Rocco et ses frères, film de Luchino
RODOLF v. Rolf
Visconti) se rattache plus probablement au
latin rocca, « roc, rocher ». RODOLFO v. Rolf

ROCHO v. Roch RODOLPHE v. Rolf

ROCHUS v. Roch RODRICK v. Rodrigue

ROCK v. Rodrigue RODRIGO v. Rodrigue

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Rodrigue Dictionnaire des prénoms

RODRIGUE (13 mars) ROGER  (30 décembre)


F. A. :Rodéric, Roderich, Rodrigo, F. A. :Rodger, Rog, Rodge, Ruggiero,
Roderick, Rod, Roddie, Roddy, Rick, Rogerio, Rutger, Rüdiger, Rogier,
Ricky, Rodrick, Rock, Broderick, Ruy, Rüttger, Rutje, Roggie, Rogge, Roar,
Ruaidhri, Rurik, Rodriguez, Rorich, Rotkar, Rogelio, Ruggero, Rogeric,
Rurich, Rörig. Rogelic, Rosser, Dodge, Röle, Riehle,
O. : d
 u german. hrod, « gloire », et ric, Rüdeger.
« puissant ». O. : du german. hrod, « gloire », et gari,
« pique, lance ».
Rodéric, dernier roi wisigoth d’Espagne,
fut tué par les Arabes en 711. Rodrigue Ce prénom fut très en faveur au Moyen
Díaz de Bivar, le célèbre Cid Campeador Âge, en particulier dans les pays germani-
(1043-1099), qui s’illustra en combattant les ques. Le roi danois Hrodger est un des princi-
Maures, a inspiré à Corneille (Le Cid, 1636) paux personnages de la littérature médiévale.
le personnage de Rodrigue. On le retrouve En Angleterre, la forme Hrothgar était déjà
dans le Romancero espagnol et dans un drame employée avant la conquête normande. On
de Guilhem de Castro. Au IXe siècle, le chef la trouve notamment dans le Beowulf. Elle
viking Rurik (mort en 879) fut le fonda- fut ensuite remplacée par Roger, et par le
teur de l’empire russe. En Écosse, le nom diminutif Hodge ou Dodge (fréquent chez
de Roderick fut employé comme substitut Chaucer, dans les Contes de Canterbury). À
de Ruairidh (« rouge »). La forme irlandaise partir du XVIe siècle, elle fut d’un usage beau-
Rhuadrhi devint de la même façon Rory. Trois coup moins courant.
rois d’Irlande portèrent ce nom, dont Rory En Allemagne, le prénom Rüdiger se ren-
O’Connor (XIIe siècle). Les diminutifs Rock et contre aujourd’hui très communément,
Rod se rencontrent surtout aux États-Unis. En ainsi qu’aux Pays-Bas. En Italie, le Normand
Espagne, Rodrigo est un prénom courant, de Roger Ier (1031-1101), fils de Tancrède de
même que Ruy (cf. Ruy Blas, de Victor Hugo). Hauteville, conquit la Sicile et régna sur
On note en France aujourd’hui un timide Naples avec son frère, Roger Guiscard. Le
retour en vogue de la forme Rodéric. pape Urbain II lui conféra, ainsi qu’à ses suc-
RODRIGUEZ v. Rodrigue cesseurs, la charge de légat apostolique. Le
prénom Roger se retrouve en France dans de
RODULF v. Rolf
nombreux noms de famille : Rogier, Rougier,
RODULPHE v. Rolf Rogeron, Rougeron, Rougerie, etc.
ROEFKE v. Rolf
ROGERIC v. Roger
ROELAND v. Roland
ROGERIO v. Roger
RŒLANDJE v. Roland
ROGGE v. Roger
ROELEF v. Rolf
ROGGIE v. Roger
ROELF v. Rolf
ROGIER v. Roger
ROELOF v. Rolf
RÖHLE v. Rolf
ROELOFKE v. Rolf
ROG v. Roger ROHO v. Roch

ROGELIC v. Roger ROIS v. Rose

ROGELIO v. Roger ROKSANA v. Roxane

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Rolf

ROLAND/ROLANDE(13 mai, 15 septembre) ROLANDS v. Roland

ROLDAN v. Roland
F. A. :Rolland, Rolly, Rowe, Rollin,
Rowland, Roeland, Rollins, Orlando, ROLDÀN v. Roland
Rolando, Roldan, Rodhlann, ROLDO v. Roland
Rolanda, Orlanda, Rowly, Rulande,
RÖLE v. Roger
Rœlandje, Rolle, Roldo, Rolands,
Roldàn, Rulant. ROLEF v. Rolf
O. : d
 u german. hrod, « gloire », et land, ROLEKE v. Rolf
« pays ».
Rédigée vers la fin du Xe siècle et publiée ROLF (17 avril, 21 juin, 17 octobre)
pour la première fois par Francisque Michel
F. A. :Rodolphe, Rodolf, Rudolf, Rudolphe,
en 1837, la Chanson de Roland, qui relate les
exploits du preux chevalier de Charlemagne Rollo, Rollon, Rudy, Rod, Rolo,
tué en 778 à Roncevaux (selon Eginhard), en Rolef, Roleke, Rölke, Rolof, Rulle,
faisant de lui le modèle des paladins, eut au Rolle, Hrolf, Rollekin, Ruedolf, Roelf,
Moyen Âge un immense succès, qui assura Roelof, Rudi, Ruedly, Rodekin, Ruodi,
la popularité de ce nom. Au XVIe siècle, le Rudel, Rüdel, Rütt, Ruoff, Rietschel,
poème de l’Arioste, Roland furieux (Orlando Rüetsch, Ruef, Röhle, Rühle, Reilh,
furioso, 1532), acclimata et diffusa en Italie la Rilke, Dolf, Dulf, Dolfi, Rode, Rodin,
forme Orlando, déjà présente dans l’épopée Rollin, Rodolfo, Rudolfo, Roelef,
romanesque inachevée de Boiardo, Roland Rolph, Rodulf, Rodhulf, Rodulphe,
amoureux (Orlando innamorato, 1476-94). Roul, Ruud, Rudo, Roolf, Roefke,
En Allemagne, dans les régions du Nord, Roelofke, Rudolphine, Rudolfina,
on appelle « Roland » une statue représentant Roolfien, Rezsö.
O. : du german. hrod, « gloire, renommée »,
un chevalier, que l’on dressait autrefois sur les
places des marchés. Ces statues, symboles du et wolf, « loup ».
droit commercial et municipal, tirent leur ori- Rolf représente une contraction de l’ancien
gine du paganisme : « Roland » a simplement nom germanique Hruodolf, devenu Hrodulf,
succédé à l’ancien dieu frison Forseti. Le nom puis Hrolf. La forme Rudolf (Rudolphe), de
de Roland fut remis en honneur par le roman- même origine, est attestée chez les Germains
tisme, avec l’épopée de Friedrich Schlegel, à une époque très reculée. Un roi des Hérules,
Roland (1806), et le poème de Ludwig Uhland, au VIe siècle, se dénommait déjà Hrodulf. En
Petit Roland (1808). En Angleterre, Roland France, le prénom Rolf perpétue le souvenir
et Rolland ont été constamment employés du chef normand Rollon (mort en 927), à qui
depuis le XIe siècle et furent traditionnels Charles III le Simple céda en 911, au traité de
dans la famille Hill. Dans les îles Shetland, Saint-Clair-sur-Epte, la partie de la Neustrie
Roland a servi de substitut aux noms scandi- qui allait devenir la Normandie. Ce fils du
naves Rognval et Ragnvald qui, en Écosse, ont chef viking norvégien Ragnwald s’appelait en
plutôt été remplacés par Ronald. En France, fait Hrôlfr Ganger (« Rolf le Marcheur »), nom
le prénom Roland reste d’un usage courant (le qui fut latinisé en Rollo et francisé en Rollon.
danseur et chorégraphe français Roland Petit, Le nom de Rolf pénétra en Angleterre avec
né en 1924). les Normands, mais fut rapidement remplacé
ROLANDA v. Roland par Ralph, diminutif de Raoul (nom représen-
tant lui-même une contraction de Rodolphe).
ROLANDO v. Roland

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Romain Dictionnaire des prénoms

À la fin du Xe siècle, un Normand de Rouen Le nom de Romanus était déjà courant dans
nommé Rúdolfr semble avoir figuré parmi les l’Antiquité. Quatre empereurs d’Orient (Xe-XIe
évangélisateurs de l’Islande. siècles), ainsi qu’un pape, portèrent le nom de
La popularité de Rudolf Ier de Habsbourg Romain. Saint Romain (v. 400-463), abbé de
(1218-1291) contribua à la diffusion de ce Condat dans le Bugey, fonda avec son frère,
prénom en Bavière, en Autriche et en Suisse saint Lupicin, un monastère à l’emplacement
alémanique. Au XIXe siècle, Rodolphe de duquel se trouve la ville de Saint-Claude
Habsbourg (1858-1889), fils de l’empereur (Jura). Romain est aujourd’hui, en France, l’un
François-Joseph, se donna la mort avec Marie des prénoms masculins les plus en vogue. Il
Vetsera dans le célèbre pavillon de chasse de fut illustré notamment par l’écrivain Romain
Mayerling. Trois rois de Bourgogne s’appelè- Rolland, auteur de Jean-Christophe (1903-12)
rent aussi Rodolphe. Un saint Rodolf, confes- et de Colas Breugnon (1919).
seur de son état, aurait subi le martyre au XIIe ROMALDO v. Romuald
siècle. Rolof, Roloff, Roluf et Roolof sont des
ROMAN v. Romain
dérivés propres aux Frisons. Ce prénom fut
illustré par le médecin et homme politique ROMANA v. Romain
prussien Rudolf Virchow, l’écrivain Rudolf ROMANE v. Romain
Georg Binding, Rudolf Steiner, fondateur de
ROMANIA v. Romain
l’anthroposophie, Rudolf Diesel, inventeur
du moteur qui porte son nom, Rudolph Hess, ROMANIE v. Romain
ancien dauphin de Hitler, ainsi que par l’ac- ROMANKA v. Romain
teur américain d’origine italienne Rodolfo
ROMANO v. Romain
Guglielmi, dit Rudolph Valentino.
ROMANUS v. Romain
RÖLKE v. Rolf
ROLLAND v. Roland
ROLLE v. Roland et Rolf ROMARIC (10 décembre)
ROLLEKIN v. Rolf F. A. : Romary, Romarich, Maric.
ROLLIN v. Roland et Rolf O. : du german. hrod, « gloire », mar,
« grandeur, renommée », et ric, « puissant ».
ROLLINS v. Roland
ROLLO v. Rolf Romaric est l’un des rares prénoms d’ori-
gine germanique comprenant trois éléments
ROLLON v. Rolf
au lieu de deux. Moine originaire de Metz et
ROLLY v. Roland
disciple de saint Colomban, saint Romaric
ROLO v. Rolf fut, avec saint Aimé, le fondateur d’un cou-
ROLOF v. Rolf vent situé dans les Vosges, près de la Moselle.
ROLPH v. Rolf
Il a donné son nom à la ville voisine de
Remiremont, anciennement Romaricus Mons
(= mont de Romaric), dont les habitants s’ap-
ROMAIN/ROMAINE (28 février) pellent d’ailleurs les Romarimontains. Saint
F. A. :
Rome, Romano, Romana, Romanie, Romaric mourut le 8 décembre 653.
Mania, Rimoussia, Rim, Romane, L’étymologie souvent alléguée pour expli-
Romanus, Manus, Romanka, quer le nom de Romaric, qui le fait prove-
Romania, Romàn, Roman. nir, par l’intermédiaire de la forme latinisée
O. : du latin romanus, « romain ». Romans, d’un nom de personne, Romier, lui-

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Guide des prénoms3.indd 402 19/02/09 10:58:19


d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ronan

même dérivé de « Rome » et désignant à l’ori- ROMUALDO v. Romuald


gine un individu ayant pérégriné dans la Ville
éternelle (le mot «  romarie  » était autrefois ROMULUS
synonyme de « pèlerinage »), est très douteuse.
O. : du latin Romulus, nom de personne.
Elle vaut tout au plus pour la forme Romary,
propre au midi de la France, qui s’est ensuite Romulus fut, avec son frère jumeau Remus,
télescopée avec le Romanich germanique. le fondateur de la ville de Rome. Les ancien-
ROMARICH v. Romaric
nes chroniques font de lui le fils du dieu Mars
et de Rhéa Silvia, le descendant d’Enée, de
ROMARY v. Romaric Lavinia, d’Anchise et d’Aphrodite. Il faut en
ROME v. Romain fait voir en lui, dans l’«  histoire mythique  »
ROMELLO v. Roméo
des origines romaines, le représentant de l’un
des aspects de la fonction souveraine chez les
Indo-Européens (l’autre aspect étant incarné
ROMéO par Numa Pompilius), l’homologue de
F. A. : Romello. Jupiter dans la religion classique, d’Odin chez
O. : d
 u latin médiéval romeo, « je vais à les Germains, de Varuna chez les Aryas de
Rome » (= « pèlerin »). l’Inde védique. Il fut divinisé sous le nom de
Quirinus. Romulus Augustule, né vers 461,
Ce prénom, encore employé aujourd’hui, tire fut le dernier empereur romain d’Occident.
presque entièrement sa renommée de la pièce Il fut déposé par Odoacre. Comme prénom,
de Shakespeare, Roméo et Juliette (1594), qui fut Romulus a jusqu’ici été assez peu porté.
successivement mise en musique par Berlioz
ROMWALD v. Romuald
(1839) et par Gounod (1867). Prokofiev com-
posa aussi, en 1935, une partition de ballet sur RON v. Renaud
ce thème. Plusieurs noms de famille, comme RONA v. Roxane
Rome (Midi), Romme (Puy-de-Dôme), Romée,
RONALD v. Renaud
Romeu, Roumier, etc., ont la même significa-
tion étymologique que Roméo.
RONAN (1er juin)
ROMMELT v. Romuald
F. A. :
Renan, Reun, Renàn, Nann,
Ronanenn, Nanig, Ronanig,
ROMUALD/ROMUALDINE (19 juin) Reunanig, Ronana, Ronanez.
F. A. :Romaldo, Romualdo, Rommelt, O. : de l’irlandais ronàn, « petit phoque ».
Rumold, Rumolt, Romwald. évêque irlandais et ami de saint Patrick, saint
O. : d
 u german. hrom, « renommée », et Ronan (Ve siècle) vint s’établir en Bretagne,
waldan, « gouverner, diriger ». où il fut l’un des proches du roi Gradlon. Il
Issu de la haute aristocratie de la ville de finit sa vie en ermite, dans un lieu qui porte
Ravenne, saint Romuald (952-1027) installa aujourd’hui le nom de Locronan (Finistère) et
des ermitages à Camaldoli, près de Florence, où se déroule, tous les six ans, une célèbre
et fut le fondateur de l’ordre des Camaldules. procession dénommée « Grande Troménie ».
Sa vie fut écrite par Pierre Damien. Comme Le nom de Ronan, attesté en Bretagne depuis
beaucoup d’autres noms médiévaux, le pré- le XVIIIe siècle, tend aujourd’hui à se diffu-
nom Romuald tend à revenir dans l’usage ser dans toute la France. On l’a parfois utilisé,
aujourd’hui. à tort, comme un équivalent de René. C’est

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Rose Dictionnaire des prénoms

ce nom que l’on retrouve dans le patronyme Rhoda, Rodhia, Rosius, Rosule,
d’Ernest Renan, célèbre historien des religions Rosalio, Rosolino, Rozinus, Rosula,
et écrivain breton du XIXe siècle. Röschen, Röseli, Rozalija, Roos,
RONANA v. Ronan Roosje, Zale, Zalia, Rosalien, Roza,
Roska.
RONANENN v. Ronan
O. : du grec rhodon, « rose » (par
RONANEZ v. Ronan l’intermédiaire du latin rosa, même sens).
RONANIG v. Ronan Symbole de l’amour dans la langue classi-
RONIA v. Roxane et Véronique que, la rose était chez les chrétiens l’emblème
RONIMUS v. Jérôme
de la pudeur. Du point de vue étymologique,
l’île de Rhodes, en Grèce, est l’« île des roses ».
RONKY v. Véronique
Le prénom Rose fut employé en France
RONNIE v. Renaud et Véronique (comme beaucoup d’autres dérivés d’un nom
RONNY v. Renaud et Véronique de fleur) à partir du Xe siècle. Il fut souvent
utilisé en association avec d’autres noms,
ROOLF v. Rolf
donnant ainsi naissance à des formes doubles
ROOLFIEN v. Rolf (Rose-Marie, Anne-Rose, Marie-Rose, etc.) et
ROOS v. Rose à des formes contractées, comme Rosabelle
(Rose-Belle), Romy (Rose-Mary), Rosanne
ROOSJE v. Rose
(Rose-Anne), Roslinda (Rose-Linda), Rosellen
ROPARZ v. Robert (Rose-Hélène), etc.
ROPERZ v. Robert Dans les pays de langue allemande, Rose ou
ROPPEL v. Robert Rosa s’est confondu avec différents prénoms
germaniques dérivés de hrod, « gloire », et sur-
ROQUE v. Roch
tout de hros, « cheval » (cf. les mots français
RORICH v. Rodrigue « rosse », « rossinante », etc.). Parmi ceux-ci,
RÖRIG v. Rodrigue il faut plus spécialement citer Rosamonde ou
Rosemonde (du german. hrod, «  gloire  », et
ROSA v. Rose
mund, « protection »), Rosalind (du german.
ROSALIA v. Rose hros, « cheval », et lind, « serpent »), Roswitha
ROSALIE v. Rose (du german. hrod, « gloire », et swîth, « fort,
ROSALIEN v. Rose
rapide »), etc.
Shakespeare emploie la forme Rosaline dans
ROSALIO v. Rose Roméo et Juliette. Rosemarie a été très popula-
ROSALYN v. Rose risé en Allemagne par diverses chansons popu-
RÖSCHEN v. Rose laires, ainsi que par les romans de Hermann
Löns, le chantre de la lande de Lunebourg, et
d’Agnès Günther. Rosemary fut également à la
ROSE (17 janvier, 11 mars, mode en Écosse vers 1950. Rosita est un abré-
23 août, 4 septembre).
viatif extrêmement fréquent en Espagne, où il
F. A. : Rosa, Rosalie, Rosine, Rosette, est généralement attribué en l’honneur de la
Roseline, Rosy, Roselyn, Rosalyn, Vierge. Sainte Rosalie, patronne de Palerme,
Rosita, Rozenn, Roselin, Roslin, de Naples et de Nice, est invoquée en Sicile
Rosie, Rois, Rosalia, Rosella, Roselle, en cas de menace d’éruption de l’Etna. En
Rosetta, Rosina, Rasia, Rozella, Hongrie, Rozália venait en 1966 au 4e rang

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Roxane

des prénoms féminins. Rozenn est une adap- ROWLY v. Roland


tation bretonne, tandis que Rosen (et Rose ROXANA v. Roxane
comme nom de famille) est surtout fréquent
dans les communautés juives. Rosina est une
forme italienne (cf. Rosine dans Le barbier ROXANE
de Séville). L’abréviatif Röschen, enfin, fut F. A. : Roxie, Roxy, Roxana, Roxanna,
immortalisé par Heideröslein (« petite rose de Roxine, Roksana, Rona, Ronia, Sana,
la lande  ») de Goethe. Sainte Rose de Lima Sania.
était une tertiaire dominicaine, qui vécut au O. : de l’iranien raokhshna, « brillant comme
Pérou dans une extrême ascèse. Elle fut cano- l’aurore ».
nisée en 1671.
Mise à mort sur l’ordre de Cassandre vers
RÖSELI v. Rose
310 av. notre ère, Roxane, fille du satrape
ROSELIN v. Rose perse de Bactriane Oxyarte, fut la femme
ROSELINE v. Rose d’Alexandre le Grand, à qui elle donna un
fils posthume. Roxane est aussi l’héroïne du
ROSELLA v. Rose
Bajazet (1672) de Racine et du Cyrano de
ROSELLE v. Rose Bergerac (1897) d’Edmond Rostand. Ce nom
ROSELYN v. Rose n’a pas totalement disparu en France.
ROSETTA v. Rose ROXANNA v. Roxane

ROSETTE v. Rose ROXIE v. Roxane

ROSIE v. Rose ROXINE v. Roxane

ROSINA v. Rose ROXY v. Roxane

ROSINE v. Rose ROZA v. Rose

ROSITA v. Rose ROZALIJA v. Rose

ROSIUS v. Rose ROZELLA v. Rose

ROSKA v. Rose ROZENN v. Rose

ROSLIN v. Rose ROZINUS v. Rose

ROSOLINO v. Rose RUAIDHRI v. Rodrigue

ROSSER v. Roger RUBERTA v. Robert

ROSULA v. Rose RÜDEGER v. Roger

ROSULE v. Rose RUDEL v. Rolf

ROSY v. Rose RÜDEL v. Rolf

ROTKAR v. Roger RUDI v. Rolf

ROUBERT v. Robert RÜDIGER v. Roger

ROUL v. Rolf RUDO v. Rolf

ROWE v. Roland RUDOLF v. Rolf

ROWL v. Raoul RUDOLFINA v. Rolf

ROWLAND v. Roland RUDOLFO v. Rolf

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Rufin Dictionnaire des prénoms

RUDOLPHE v. Rolf RUNA v. Rune

RUDOLPHINE v. Rolf
RUNE (28 février)
RUDY v. Rolf
F. A. : Runa, Runo.
RUEDLY v. Rolf
O. : du german. runô, « secret, mystère ».
RUEDOLF v. Rolf
D’abord employée à des fins divinatoi-
RUEF v. Rolf
res, l’écriture runique, propre aux anciens
RÜETSCH v. Rolf Germains, avait à l’origine un caractère
RUFE v. Rufin «  magique  » et secret, d’où l’étymologie du
mot « rune ». Le terme se retrouve en celtique
RUFF v. Rufin
(vieil-irlandais rûn, « mystère ») et en finnois
(runo, «  chant épique ou magique  »), ainsi
RUFIN/RUFINE (14 juin) que dans les langues germaniques modernes
F. A. : Rufina, Rufe, Ruff, Rufinus, Rufus. (allemand raunen, «  chuchoter  »). Le plus
O. : d
 u latin rufus, « roux, aux cheveux ancien « alphabet » (futhark) runique comp-
roux ». tait vingt-quatre signes. La racine runô entre
en composition dans de nombreux noms ger-
À Rome, Rufus fut un surnom attribué à maniques tels que Runfrid, Runhild, Sigrune,
l’historien Quinte-Curce, au correspondant Gudrun, Waldrun, Runwald, Balderuna, etc.
de Cicéron Marcus Caelius Rufus, et à Marcus Les prénoms Runo et Runa sont attestés dès le
Minucius Rufus, maître de la cavalerie sous VIe siècle. La forme Rune est encore courante
Fabius Maximus. Saint Rufin, gardien d’un en Suède.
magasin à blé impérial, aurait été décapité
RUNO v. Rune
au IVe siècle. Ses reliques se trouvent dans
la cathédrale de Soissons (Aisne). Le nom RUODI v. Rolf
de Rufin ou de Rufus est encore employé RUOFF v. Rolf
aujourd’hui, quoique assez rarement. La
RUPERT v. Robert
forme Ruff représente parfois, en Alsace, un
diminutif du nom germanique Rodfrid. RUPERTA v. Robert

RUFINA V. Rufin RÜPLI v. Robert

RUFINUS v. Rufin RUPRECHT v. Robert

RUFUS v. Rufin RURICH v. Rodrigue

RUGGERO v. Roger RURIK v. Rodrigue

RUGGIERO v. Roger RUT v. Ruth

RÜHLE v. Rolf RUTGER v. Roger

RULANDE v. Roland
RUTH (1er septembre)
RULANT v. Roland
F. A. : Rut, Ruthie.
RULLE v. Rolf
O. : de l’hébreu ruth, « amie, compagne ».
RUMOLD v. Romuald
Personnage central du livre de la Bible qui
RUMOLT v. Romuald porte son nom, Ruth la Moabite fut la femme
RUMTY v. Renaud de Booz (ou Boaz), « proche parent qui avait

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ryan

sur elle un droit de rachat  » (Ruth 2,20). Irlande, Ryan a d’abord été un nom de famille,
Le fils né de cette union, Obed, grand-père O’Riain, «  descendant de Rian  ». Ce nom a
de David, lui a valu d’être nommée dans la ensuite connu un grand succès en Grande-
généalogie de Jésus. Dans la tradition juive, Bretagne, au Canada et aux Etats-Unis. Il est
la valeur guématrique (numérologique) de aujourd’hui encore le prénom masculin le plus
son nom est de 620, chiffre qui renvoie aux attribué en écosse. A l’époque contemporaine,
613 commandements (mitsvot) de la Torah, il a sans doute bénéficié de la popularité de
augmentés des sept lois «  noachides  », des- l’acteur Ryan O’Neal (Love Story, 1972).
tinées aux autres peuples de la Terre (les bné En Bretagne, on ne sait pratiquement rien
Noa’h). Mis à la mode en Angleterre après la de saint Rian, qui a pourtant laissé son nom
Réforme, le nom de Ruth tomba ensuite un dans plusieurs toponymes, comme Lanrien-
peu dans l’oubli. Il reste néanmoins en usage en-Landudec (anciennement Lanryan), dans
dans les pays anglo-saxons. En France, c’est le Finistère, et qui est aussi le patron de l’église
aujourd’hui le prénom de la présentatrice de paroissiale de Le Drennec, dans le Finistère
télévision Ruth Elkrief. également. De Rian sont dérivées les formes
RUTHIE v. Ruth Rien (on note l’existence d’un saint Rien en
1393) et Drien, graphie résultant de l’ajout au
RUTJE v. Roger
nom lui-même d’un d- issu de la liaison avec
RÜTT v. Rolf le -t final du mot sant, « saint ».
RÜTTGER v. Roger Ryan semble s’être introduit à date récente
parmi les prénoms utilisés en France sous l’in-
RUUD v. Rolf
fluence des séries américaines, au même que
RUY v. Rodrigue titre que Brian ou Dylan. Mais il doit aussi
une partie de son succès, dans les milieux
RYAN d’origine maghrébine, à sa proximité avec
le nom arabe Rayan ou Rayane (aucune de
F. A. :Rian, Rhyan. ces deux formes n’est féminine), qui signifie
O. : d
 u celtique ri, « roi » (étymologie « désaltéré, épanoui, beau ». En Seine-Saint-
incertaine). Denis, les trois formes Rayan, Rayane et Ryan
Rian ou Ryan semble être à l’origine un dimi- ont même récemment détrôné Mohammed
nutif formé à partir du nom vieux-breton du comme prénom masculin le plus fréquem-
« roi » (qu’on peut rapprocher du latin rex, du ment attribué. On se souvient aussi du film de
gaulois rix, de l’indien védique rajah, etc.). En Steven Spielberg, Il faut sauver le soldat Ryan.

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Dictionnaire des prénoms

LES PRéNOMS CHINOIS


Jusque vers 1900, les prénoms chinois se tres », zhenbang, « rajeunir le pays », zhijiang,
composaient de trois idéogrammes, le pre- « esprit ferme », jinsong, « pin droit », etc.).
mier étant donné par les parents, le deuxième A l’origine, le prénom était choisi par le
choisi par l’enfant à l’adolescence et le troi- père, le grand-père paternel, un oncle ou un
sième par ses pairs, selon la perception de son lettré auquel on faisait appel. Guo Qing, qui
caractère et de sa personnalité. Aujourd’hui, signifie «  Fête nationale  », est un prénom
on rencontre plutôt deux idéogrammes, dont attribué aux enfants qui sont nés le 1er octo-
le premier indique la place au sein des généra- bre, jour de la fête nationale et de la protec-
tions. Mais les prénoms monosyllabiques, ne tion de la patrie. Chez les Teochew, peuple
comportant qu’un seul idéogramme, ne sont du sud de la Chine, il arrive que les enfants
pas pas rares non plus. Le nombre d’idéo- portent des prénoms dépréciatifs pour ne pas
grammes donne par ailleurs souvent des indi- exciter la jalousie d’un esprit en colère.
cations sur la classe sociale de la famille et son Exemples de prénoms féminins chinois  :
origine, urbaine ou paysanne. Binq Qing («  Glaçon transparent  »), Chang
Le choix d’un prénom est en Chine un acte (« Libre »), Fang Yin (« Haleine de fleur »),
symbolique d’une extrême importance. Les Huan Yue («  Joyeuse et heureuse  »), Jiang
noms de famille étant en nombre réduit (Li, Li («  Belle rivière  »), Jiao («  Belle  »), Lei
Chen, Xu, Wang, Zhang, etc.), c’est le pré- (« Bourgeon de fleur »), Li Mei (« Belle fleur
nom, placé toujours après le nom, qui assure de prunier  »), Li Rong («  Joli lotus  »), Lin
la distinction, la reconnaissance et l’individua- Yao («  Trésor de jade  »), Ming Yue («  Lune
lisation. Pour le choisir, ou plus exactement brillante  »), Shan («  Corail  »), Xiao Hong
pour le former, les Chinois ont fréquemment (« Arc-en-ciel du matin »), Xue (« Neige »),
recours à l’astrologie ou à la géomancie, mais Yi Ze («  Heureuse et rayonnante comme
tiennent aussi compte des traditions familia- une perle  »), Zhen («  Précieuse  »), Ji Xiang
les. Comme le prénom exprime en général («  Bonheur  »), Wan Shun («  Que tout vous
les aspirations qu’ils forment pour leur bébé soit facile  »), Rou Jia («  Etre tendre  »), Yan
(l’idée traditionnelle selon laquel le prénom est (« Hirondelle »), Xi Lan (« Orchidée »), etc.
lié au destin de l’individu reste bien vivante), A la différence des autres enfants issus de
il n’est pas toujours possible de dire si un pré- l’immigration, les petits Chinois nés en France
nom est féminin ou masculin. Il est toutefois portent presque toujours des prénoms fran-
habituel d’attribuer aux filles des prénoms çais, à la fois par souci d’intégration et pour
faisant référence à la nature, à l’expression, ne pas compliquer la vie des instituteurs ou
aux fleurs, aux oiseaux ou encore aux bijoux des camarades de classe peu familiers des sons
(avec des termes comme ting, «  gracieuse  », chinois. Ce prénom français peut être choisi
mei, « enchanteresse, fleur de prunier », hua, en raison d’une assonance évocatrice. Un
«  fleur  », huan, «  anneau  », yan, «  magnifi- Chinois vivant en France pourra par exemple
que », rui, « première neige », mais aussi zhao prénommer son fils aîné Jacques, nom rappe-
di, « appeler un petit frère », etc.), et aux gar- lant Yake, « homme sérieux » en chinois, puis
çons des prénoms faisant référence à un ancê- sa fille Jacqueline, selon la coutume chinoise
tre, ayant une connotation militaire et virile, consistant à décliner le prénom des cadets sur
ou évoquant certaines activités humaines, en celui de l’aîné (Shao Tan, Shao Hu, Shao Lian,
particulier la construction (avec des termes Shao Hong, etc.). Un surnom chinois pourra
comme shaozu, «  faire honneur à nos ancê- s’y ajouter.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

SABE v. Sabin
S apportait sa nourriture. Ils furent finalement
tous deux livrés à Vespasien et exécutés.
SÄBEL v. Joseph
Un pape toscan porta au début du VIIe siè-
SABI v. Sabin
cle le nom de Sabinien. Les prénoms de Sabin
SABIENE v. Sabin et Sabine ont constamment été employés
en France depuis le Moyen Âge. Ils furent
SABIN/SABINE (29 août) particulièrement à la mode vers 1950. En
Angleterre, seule la forme Sabina est actuel-
F. A. :S
 abina, Savina, Savine, Saidhbhinn, lement utilisée. En Allemagne, Sabine se clas-
Sabi, Saby, Savin, Sabinus, Savinka, sait en 1967, à Berlin, au premier rang des
Sabino, Savino, Sabiene, Bine, Sabe, prénoms féminins.
Binele, Sabinka, Sabinien, Savinien,
SABINA v. Sabin
Sabiniano, Saviniane, Vinia.
O. : d
 u latin Sabinus, « Sabin, habitant de la SABINIANO v. Sabin
Sabine ». SABINIEN v. Sabin
Dans la légende des origines romaines, SABINKA v. Sabin
Rome aurait été constituée par la réunion des
SABINO v. Sabin
Latins et des Sabins, celle-ci étant symbolisée
par le célèbre épisode de l’« enlèvement des SABINUS v. Sabin
Sabines ». La thèse d’une dualité ethnique de SABRIA v. Cyprien
ces deux peuples est aujourd’hui abandonnée.
Les riches Sabins (Sabini), commandés par
Titus Tatius, représentent plus probablement SABRINA
la composante « productrice » de l’ancienne
O. : de Sabrina, nom d’une rivière anglaise.
société latine. À Rome, le nom de Sabinus
était fréquent. La femme de Néron s’appe- Répudiée par le roi Locrine, qui s’était
lait Poppaea (Poppée) Sabina. Julius Sabinus remarié avec Estrildis et en avait eu une fille
(mort en 79), officier romain d’origine gau- dénommée Sabre, la reine Gwendoline leva
loise, tenta de rendre à la Gaule son indé- une armée, écrasa les troupes de son ex-
pendance. Vaincu, il vécut pendant neuf ans époux, et fit jeter Estrildis et sa fille dans les
dans un souterrain, où sa femme éponine lui eaux de la rivière Severn, qui est depuis éga-

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Salluste Dictionnaire des prénoms

lement appelée Sabrina. Le nom de Sabrina, SALOMON (25 juin, 22 octobre)


popularisé par le cinéma vers 1955, puis par
F. A. :
 alomé, Salaün, Selaven, Salman,
S
des séries américaines des années 1990, se
rencontre aujourd’hui assez fréquemment, Salomo, Solly, Soliman, Suleiman,
tant en France qu’en Allemagne ou encore en Selim, Saloma.
O. : de l’hébreu shalôm, « paix, sain et sauf ».
Angleterre.
SABY v. Sabin Fils et successeur de David, Salomon, roi
d’Israël de 970 à 931 av. notre ère, fit construire
SACHA v. Alexandre
le Temple de Jérusalem sur le mont Morriya.
SADELLA v. Sarah Il épousa la fille d’un pharaon d’Égypte (peut-
SADHBH v. Sophie être Psousennès II) et réduisit en esclavage les
descendants des Cananéens. Le Temple de
SADHBHA v. Sophie
Salomon fut détruit en - 587. La sagesse de
SADIE v. Sarah Salomon, restée proverbiale, est illustrée par
SADYE v. Sarah l’épisode du «  jugement de Salomon  » et par
l’expression populaire à laquelle il a donné nais-
SAIDHBHINN v. Sabin
sance. La tradition lui attribue le Cantique des
SAILBHEASTAR v. Sylvain cantiques, l’Ecclésiaste, les Proverbes et la Sagesse,
SAL v. Sarah ainsi que des psaumes et des odes apocryphes,
et a même fait de lui un magicien. La princesse
SALAIDH v. Sarah
juive Salomé, fille d’Hérodiade et d’Hérode
SALAÜN v. Salomon Philippe, aurait demandé qu’on lui apporte la
SALLIE v. Sarah tête de Jean-Baptiste sur un plat d’argent. Cet
épisode, très probablement légendaire, a beau-
coup inspiré les artistes et les écrivains (Salomé,
SALLUSTE (8 juin)
d’Oscar Wilde, La tragédie de Salomé, de Florent
F. A. : Sallustine, Stallustien. Schmitt). Le nom de Salomon, au cours de
O. : nom de personne à Rome. l’histoire, a surtout été porté par les Juifs. Les
L’historien romain Salluste (Caius Sallustius formes Soliman et Suleiman sont propres aux
Crispus), auteur de La conjuration de Catilina pays arabo-musulmans (cf. le sultan ottoman
et de La guerre de Jugurtha, fut gouverneur de Süleyman Ier, dit Soleiman le Magnifique, mort
Numidie en 46 av. notre ère. Après la mort de en 1566 en Hongrie).
César, qui mit un terme à sa carrière politi- L’un des plus grands rois de Bretagne, cano-
que, il se consacra entièrement à son œuvre. nisé sous le nom de saint Salomon, fut le roi
Saint Salluste fut confesseur en Sardaigne au Salaün, neveu de Nevenoe, mort en 874.
IVe siècle. En Angleterre, Sal et Sally sont plu- Patron de la ville de La Martyre (Finistère), il
tôt des diminutifs de Sarah ou de Salomon. agrandit son royaume en combattant le Franc
Charles le Chauve et les Normands. Son nom,
SALLUSTINE v. Salluste
couramment porté au XVIIe siècle, est resté
SALLY v. Sarah très courant en Bretagne en tant que patro-
SALMAN v. Salomon nyme. La forme Selaven (cf. le gallois Selyf)
correspond à la région de Vannes. Comme
SALOMA v. Salomon
nom de famille, Salomon a notamment été
SALOME v. Salomon illustré par l’écrivain allemand Ernst von
SALOMO v. Salomon Salomon, auteur des Réprouvés (1930).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Sampiero

SALVADOR v. Sauveur SAMMY v. Samuel

SALVADORI v. Sauveur SAMPIER v. Sampiero

SALVATOR v. Sauveur SAMPIERI v. Sampiero

SALVATORE v. Sauveur

SALVE v. Sauveur
SAMPIERO
SALVIEN v. Sauveur F. A. :Sampieri, Sampier.
O. : forme corse du nom de saint Pierre.
SALVINA v. Sauveur
Sampiero représente à l’origine un nom de
SALVINE v. Sauveur
lieu (Santo Pietro, Piero étant une forme fami-
SAM v. Samuel lière abrégée), avec soudure du mot « saint »
SAMA v. Samantha
et du prénom, comme cela s’est produit pour
Sammarcellin, Sammartini, etc. La vogue de
ce prénom est associée à la renommée du
SAMANTHA célèbre patriote corse Sampiero d’Ornano, dit
Sampiero Corso (1501-1567).
F. A. : Samanthy, Sama, Mantha, Manthy.
O. : d
 e l’araméen samantha, « auditeur, qui Administrée par l’Office de Saint-Georges, la
écoute » (étymologie controversée). Corse, au milieu du XVIe siècle, était une pos-
session génoise. La France, de son côté, s’était
L’origine de ce nom reste confuse. Certains engagée dans une politique méditerranéenne
auteurs en font une forme féminine de destinée à affaiblir la puissance espagnole,
Samuel, au même titre que Samella ou alliée aux Génois. Né en 1501 à Bastelica,
Samuella. Samantha est attesté aux États-Unis Sampiero Corso, colonel condottiere au ser-
dès le XVIIIe siècle, notamment en Nouvelle- vice de François Ier, avait d’abord fait partie
Angleterre. On le trouve comme nom d’es- des « bandes noires » de Jean de Médicis et
clave avant 1864, ainsi que dans les livres avait été emprisonné quelque temps à Bastia,
de Marietta Holley vers 1880. Il s’est aussi en raison de ses sympathies pro-françaises. En
largement répandu en Angleterre, en Écosse septembre 1553 fut décidée l’« expédition de
et au Pays de Galles. En 1956, il a bénéficié Corse ». Les troupes françaises, soutenues par
de la vogue du film Haute société, dans lequel l’armada turque, alliée de François Ier, débar-
l’actrice Grace Kelly jouait le rôle de Tracy quèrent près de Bastia. Elles reçurent aussitôt
Samantha Lord. Plus récemment, la série télé- l’appui des compagnies corses recrutées par
visée américaine Bewitched (« Ma sorcière bien- Sampiero Corso, mais elles se heurtèrent à
aimée ») a associé le nom de Samantha, porté une puissante contre-offensive hispano-ligure
par l’une des deux héroïnes, à l’idée de sorcel- menée par l’amiral Andrea Doria.
lerie. Il fut alors, aux États-Unis, couramment
En 1559, à la paix de Cateau-Cambrésis,
attribué aux chats. Depuis les années 1990,
la Corse fut finalement laissée aux Génois.
Samantha se répand aussi dans notre pays
Sampiero décida alors de poursuivre seul le
sous l’influence des séries américaines.
combat. En 1564, il débarqua dans le golfe du
SAMANTHY v. Samantha Valinco avec l’espoir de déclencher une insur-
SAMELI v. Samuel rection générale. L’entreprise fut un échec.
Entre-temps, Sampiero n’avait pas hésité à
SAMMEL v. Samuel
poignarder sa femme, Vannina d’Ornano, qui
SAMMIE v. Samuel avait tenté clandestinement de faire la paix

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Samson Dictionnaire des prénoms

avec Gênes. Cela lui valut de périr victime Deux livres de la Bible, qui n’en formait qu’un
d’une vendetta de la famille d’Ornano  : en seul à l’origine, portent son nom. Leur auteur,
1567, il fut assassiné par un certain Vittolo, qui nous est inconnu, y entremêle des sources
dont le nom deviendra synonyme de «  traî- populaires, des traditions sacerdotales et des
tre » dans la langue populaire corse. Son fils, morceaux d’inspiration deutéronomienne.
Alfonso, devra s’exiler et s’installera en France Au Moyen Âge, Samuel fut un nom presque
en 1569. L’historiographie corse s’est empa- uniquement répandu chez les Juifs. On trouve
rée du personnage de Sampiero pour y voir, néanmoins au XIIe siècle un Irlandais nommé
soit le précurseur d’une Corse rattachée à la Samuel, qui fut évêque de Dublin. À l’époque
France, soit au contraire (et plus générale- de la Réforme, les puritains mirent ce nom en
ment) le champion de l’indépendance de l’île honneur et le répandirent à profusion outre-
de Beauté. Atlantique. Le sobriquet d’«  oncle Sam  »,
SAMPSON v. Samson
attribué traditionnellement aux États-Unis,
est une allusion à ce nom porté par plusieurs
« Pères fondateurs », en même temps qu’un
SAMSON (28 juillet) jeu de mots sur les initiales «  USA  » (Uncle
F. A. :
S
 ampson, Sansom, Sanson, Sansone, Sam =  United States of America). En Écosse,
Samzun, Simson. Samuel a souvent été utilisé comme substi-
O. : de l’hébreu shimshôn, « petit soleil ».
tut aux noms celtiques Somerled et Sorley
(« marin de l’été » = Viking). Chez Dickens,
Samson est présenté dans la Bible comme le le héros des Pickwick Papers s’appelle Samuel
dernier des grands juges d’Israël. La tradition Pickwick. Ce nom reste aujourd’hui très fré-
fait de lui à la fois un nazir et un héros popu- quent dans les pays anglo-saxons, où l’on ren-
laire, dont la force physique qu’il opposa aux contre aussi le patronyme Samuelson.
Philistins n’eut d’égale que sa faiblesse devant
SAMUELE v. Samuel
les femmes. Il mourut victime d’une trahison
de Dalila. Son histoire a inspiré à Saint-Saëns SAMZUN v. Samson
un opéra biblique en trois actes, Samson et
SANA v. Roxane
Dalila (1877). Disciple de saint Iltud, le Gallois
saint Samzun (Samson) fut au VIe siècle le SANDI v. Cassandre
premier évêque de Dol-de-Bretagne. Connu SANDIE v. Alexandre
également en Cornouailles, il est honoré dans
SANDRA v. Alexandre
plusieurs communes de Bretagne.
SANDRALY v. Alexandre

SAMUEL (20 août) SANDRINE v. Alexandre

F. A. :S
 ammy, Sammie, Sam, Samuele, SANDY v. Cassandre et Alexandre
Somhairle, Sammel, Sameli, Zamel.
SANIA v. Roxane
O. : d
 e l’hébreu shemu’el, « son nom est
Dieu ». SANNA v. Suzanne

Juge itinérant, intercesseur auprès de Iahvé SANNE v. Suzanne


contre les Philistins, Samuel (XIe siècle av. SANNERL v. Suzanne
notre ère) consacra successivement Saül et
SANSOM v. Samson
David comme rois d’Israël. La tradition juive
a souvent vu en lui un prophète égal à Moïse. SANSON v. Samson

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Sauveur

SANSONE v. Samson SAUVEUR (3 janvier, 18 mars, 28 octobre)


SANTIAGO v. Jacques F. A. :  alvator, Salvador, Salvatore,
S
SARA v. Sarah Salvadori, Sauvaire, Tore, Salve,
Sauve, Salvien, Salvine, Salvina,
Soter, Soterie, Sotérien, Soterienne.
SARAH (9 octobre) O. : du grec sôter, « sauveur » (par

F. A. :
S
 ara, Sal, Sallie, Sally, Sadie, Sadye, l’intermédiaire du latin salvator, même
Sari, Sarene, Sarine, Sarette, Sadella, sens).
Zara, Zarah, Zaria, Sorcha, Salaidh. Le mot «  Salvator  » évoquant en latin
O. : de l’hébreu sarah, « souveraine ». d’église le Rédempteur, ce nom représente
S’il faut en croire la Genèse (11-23), Saraï à l’origine une allusion au Christ «  sauveur
(de l’hébreu saraï, «  querelleuse  »), épouse des hommes » (les églises Saint-Sauveur sont
d’Abraham, reçut à l’âge de quatre-vingt-dix consacrées à Jésus-Christ). Les formes en u
ans le nouveau nom de Sarah, en même temps (Sauveur) et en lv (Salvator) sont constam-
que l’assurance d’une postérité que sem- ment attestées, selon une évolution linguisti-
blait exclure son grand âge. Elle mit ensuite que de type classique.
au monde Isaac et mourut à cent vingt-sept Saint Sauve (ou Saulve), né en Aquitaine
ans. Son nom eut du succès en Angleterre, au début du VIIIe siècle, s’installa dans
où il fut mis à la mode par les puritains. En les Flandres et devint évêque d’Amiens.
1838, Sarah venait au 3e rang des prénoms Considéré comme un saint guérisseur, dont
féminins anglais, et se classait au deuxième les attributs étaient la hache et le taureau, les
rang en 1971. En Écosse, ce nom fut utilisé légendes dont il fit l’objet semblent avoir pris
comme substitut au prénom celtique Mor ou le relais d’anciennes croyances préchrétiennes
Morang. Sarah Gamp est l’un des personna- relatives à la fécondité animale et humaine,
ges du roman de Dickens, Martin Chuzzlewit. qui furent condamnées en 742 au concile de
Le diminutif Sally est utilisé depuis le XVIIIe Leptines en Hainaut. Saint Sauveur (Salvator)
siècle de façon indépendante. Sarah ou Sara fut évêque de Bellune. La forme Salvador,
est aujourd’hui un prénom qui jouit d’une propre au monde hispanique, se rencontre
immense popularité, tant en France que dans occasionnellement dans le nord de l’Italie,
les pays de langue anglaise et de langue alle- notamment en Toscane, à côté de la forme
mande. Il fut notamment illustré par la tra- locale Salvatore.
gédienne français Rosine Bernard, dite Sarah La république d’Amérique centrale du
Bernhardt (1844-1923), ainsi que par les Salvador, ancienne colonie espagnole, est
chanteuses Zarah Leander et Sarah Vaughan. devenue indépendante en 1821. L’ordre des
Salvatoriens fut fondé en 1881. En France,
SAREL v. Charles
le prénom Sauveur a surtout été fréquent en
SARENE v. Sarah Corse et dans le Midi, où l’on trouve aussi
les noms de famille Salvy et Sauvy (le socio-
SARETTE v. Sarah
logue et démographe français Alfred Sauvy).
SARI v. Sarah Ce nom a été illustré par le peintre espa-
SARINE v. Sarah gnol Salvador Dali, le poète italien Salvatore
Quasimodo (Prix Nobel en 1959), l’ancien
SAUVAIRE v. Sauveur
président marxiste du Chili Salvador Allende
SAUVE v. Sauveur et le chanteur Salvatore Adamo.

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Scipion Dictionnaire des prénoms

SAVERIA v. Xavier en 134 et fit capituler Numance. Le consul


SAVERIO v. Xavier Scipion l’Asiatique (Lucius Cornelius Scipio),
frère de Scipion l’Africain, fut en - 189 le vain-
SAVIERO v. Xavier
queur d’Antiochos III le Grand à Magnésie du
SAVIERA v. Xavier Sipyle. C’est sans doute lui qui est désigné
SAVIN v. Sabin dans la Bible (Daniel 2,18) par l’expression
«  un magistrat  ». Comme prénom, Scipion
SAVINA v. Sabin
reste aujourd’hui dans l’usage en Italie.
SAVINE v. Sabin
SCIPIONA v. Scipion
SAVINIANE v. Sabin
SCOT v. Scott
SAVINIEN v. Sabin
SCOTLAND v. Scott
SAVINKA v. Sabin

SAVINO v. Sabin
SCOTT
SAVY v. Xavier
F. A. :  cot, Scotland, Scottie, Scotty, Scotti,
S
SCHACK v. Jacques Scotto.
SCHANG v. Jean O. : de l’anglais Scot, « Écossais, habitant de

SCHANI v. Jean
l’Écosse ».

SCHEIFART v. Siegfried L’Écosse (Scotland) est le pays des Scots


(latin Scotti). Sous ce nom générique, dérivé
SCHÜLL v. Jules
d’un terme irlandais primitif, scothaim, qui
SCHWANHILD v. Swanhild signifie «  tatoué  » (allusion à l’apparence
SCHYMAN v. Simon extérieure des anciennes populations pic-
tes, c’est-à-dire «  peintes  », cf. le français
SCIPIA v. Scipion
«  pictogramme  »), on désigne les aventu-
riers, les pirates et les colons irlandais qui,
SCIPION au VIe siècle, vinrent s’établir au nord de la
Grande-Bretagne, s’imposèrent aux Pictes et
F. A. : Scipia, Scipiona.
donnèrent leur nom à l’Écosse.
O. : d
 u latin scipio, « bâton [d’ivoire, c’est-à-
Il semble que c’est aux États-Unis que le
dire bâton triomphal] ».
nom de Scot ou Scott fut employé pour la
Scipio fut le surnom d’une illustre famille première fois comme nom de baptême, vrai-
romaine, rattachée à la gens Cornelia. Parmi semblablement par des immigrés écossais.
ses membres les plus connus, on peut citer Il fut illustré notamment par l’écrivain Scott
Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio Fitzgerald (de son vrai nom Francis Scott Key
Africanus, 235-183 av. notre ère), qui contri- Fitzgerald, 1896-1940), dont le succès contri-
bua comme proconsul à la conquête de l’Espa- bua puissamment à sa diffusion à partir des
gne et vainquit Annibal à Zama, et son petit-fils années vingt. Vers 1950, le prénom Scott se
adoptif, Scipion Émilien (Publius Cornelius rencontrait beaucoup plus fréquemment en
Scipio Aemilianus), dit le deuxième Africain, Amérique qu’en Écosse. Ce n’est que depuis
qui fut nommé consul en 147 av. notre ère une trentaine d’années qu’il se répand aussi
et termina la troisième guerre Punique en chez les Écossais et les Gallois.
détruisant Carthage. Adversaire des Gracques, Comme nom de famille, Scott est un patro-
Scipion Émilien fut à nouveau nommé consul nyme très courant, qui venait en 1956 au 12e

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ségolène

rang des noms écossais. Il fut porté par l’écri- naissance, aurait été transpercé par des flèches
vain Walter Scott, né à Edimbourg en 1771, en 288 et devint ainsi le patron des archers.
auteur de Quentin Durward, Rob Roy, Ivanhoé En Italie, le peintre Sebastiano del Piombo fut
et de bien d’autres romans historiques, et par au début du XVIe siècle l’élève de Giorgione.
l’explorateur Robert Falcon Scott, qui attei- Le roi Sébastien de Portugal, grand adversaire
gnit le pôle Sud en 1911. Deux théologiens des Maures, fut tué en 1578 à la bataille
écossais portèrent aussi ce nom : Scot Erigène d’Alcazarquivir, au Maroc. Le peuple portugais,
(IXe siècle), dont la philosophie fut accusée qui ne voulut pas croire à sa mort, entretint
par l’église de contenir des germes de pan- longtemps la « légende du roi Sébastien » et
théisme, et John Duns Scot, qui fut l’un des conserva l’espoir de son retour. Le nom de
grands adversaires de saint Thomas. Sébastien, assez commun au XIXe siècle, a été
SCOTTI v. Scott brusquement remis à la mode en France vers
1960. On le retrouve dans le nom de la ville
SCOTTIE v. Scott
russe de Sébastopol (du grec sebastos, « digne
SCOTTO v. Scott d’honneur  », et polis, «  ville  »). La forme
SCOTTY v. Scott Bastien s’est formée par aphérèse (suppression
SEAIN v. Jean
de la première syllabe), de la même façon que
Nicolas a donné naissance à Colas, suscitant
SEAMUS v. Jacques
aussi de nombreux noms de famille. Comme
SEAN v. Jean prénom, elle s’est surtout répandue en Suisse,
SEASAIDH v. Jessica en Allemagne et en pays flamand. Bastien et
Bastienne est le titre d’une œuvre de Mozart.
SEB v. Joseph
SEBEL v. Joseph
SEBASS v. Sébastien
SEBESTYEN v. Sébastien
SEBASTIAN v. Sébastien
SEBILLE v. Sibylle
SEBASTIANA v. Sébastien
SEBASTIANE v. Sébastien SEBUS v. Eusèbe

SEBASTIANI v. Sébastien SEEFKE v. Joseph

SEBASTIANO v. Sébastien SEFA v. Joseph

SEFE v. Joseph
SÉBASTIEN/SÉBASTIENNE (20 janvier) SEFFI v. Joseph

F. A. :
B
 astien, Bastienne, Sébastian, SEGISMUNDA v. Siegmund
Bastian, Sebastiane, Sebastiana, SEGISMUNDO v. Siegmund
Sebastiano, Sebastiani, Bastiat,
SÉGOLAINE v. Ségolène
Baustian, Sebass, Bastin, Bast,
Bästel, Basch, Wastel, Bastiano,
Bastiana, Bastina, Donosti, SÉGOLÈNE (24 juillet)
Sebestyen, Bastiaan, Basten, F. A. : égolaine, Sigolène, Sigoulène,
S
Sevastiane, Sevastiana, Seva. Segueline, Seguelenne, Segolenne,
O. : du grec sebastos, « digne d’honneur ».
Segulene, Siguelainne, Segoaine,
À Rome, à partir d’Octave, Sebastianus, Segolline, Segline.
équivalent d’Auguste, fut un titre décerné O. : du german. sieg, « victoire », et wolf,
aux empereurs. Saint Sébastien, Milanais de « loup ».

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Septime Dictionnaire des prénoms

Ce prénom, latinisé en Segolena ou SENDY v. Gersende


Sigolena, est à l’origine la forme féminine de SENT v. Vincent
Ségol ou Sigol. Il fut aussi utilisé comme abré-
viatif d’autres noms germaniques, comme SEONAG v. Jean
Sigiberta, Sicbalda, Siegrun, Sigoara, Scleberta, SEONAID v. Jean
Sicledrudis, etc. Originaire d’Aquitaine, sainte
Ségolène, fille de Chramsicus, était la sœur de SEOSAIMHTBIN v. Joseph

saint Sigebald ou Sigisbald, que l’on a à tort SEPP v. Joseph


identifié avec un évêque de Metz du même
SEPPERLE v. Joseph
nom. Devenue veuve, elle fut la fondatrice et
la première abbesse du monastère de Troclar,
situé près de Lagrave, sur les rives du Tarn, en SEPTIME (30 juillet)
pays albigeois. Elle fut enterrée en 769 dans la
F. A. : Septimus, Septimius, Septimie.
cathédrale d’Albi. Mais ces informations sont
O. : du latin septimus, « septième ».
sujettes à caution. La Vita de sainte Ségolène,
donnée entre autres par Mabillon, contient Nom attribué à Rome au septième enfant
en effet des passages inconciliables et semble d’une fratrie. Le nom du mois de «  septem-
n’être qu’une paraphrase ou un assemblage bre  » a le même sens, car il était à l’origine
laborieux des vies de sainte Eugénie, sainte le septième mois de l’année. Né en Afrique
Mélanie et sainte Radegonde. On y trouve du Nord en 146, Septime Sévère (Lucius
aussi des emprunts littéraires aux œuvres de Septimius Severus Aurelius Antoninus),
Sulpice Sévère et d’Isidore de Séville. La véri- empereur de 193 à 211, fit campagne contre
table sainte Ségolène pourrait en réalité avoir les Parthes et construisit en Écosse une
vécu bien avant le VIIe siècle, date à laquelle muraille destinée à doubler le mur d’Hadrien.
son souvenir s’était en grande partie perdu. Il laissa l’Empire à ses deux fils, Caracalla et
Son culte s’est répandu à partir d’Albi vers Géta. Septimus a été fréquemment utilisé en
le Limousin, l’Auvergne et même l’Espagne. Angleterre et aux États-Unis, en particulier au
Elle a donné son nom à une commune de la XIXe siècle.
Haute-Loire et à une église de Metz construite On le trouve au Pays de Galles sous la forme
au IXe siècle. Le prénom Ségolène a eu en Seithenyn, nom d’un roi qui aurait négligé
France une grande popularité dans les années de surveiller les digues protégeant son pays
1970 et 1980 (la socialiste Ségolène Royal). des flots dans l’actuelle Cardigan Bay. Saint
SEGRI v. Sigrid
Septime fut moine à Carthage au Ve siècle.
En Allemagne, Sepp n’est pas un diminutif de
SEIORSE v. Georges Septimus, mais de Joseph.
SEITZ v. Siegfried SEPTIMIE v. Septime
SELAVEN v. Salomon SEPTIMIUS v. Septime
SELDA v. Griselda SEPTIMUS v. Septime
SELIM v. Salomon SERAFINA v. Séraphin
SELMA v. Anselme SERAFINO v. Séraphin
SENDA v. Gersende SERAPH v. Séraphin
SENDE v. Gersende SERAPHIA v. Séraphin

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Servan

SÉRAPHIN/SÉRAPHINE (12 mars, Le nom de Sergius, dont l’origine est proba-


2 juillet, 12 octobre) blement étrusque, fut assez courant à Rome.
Il fut porté notamment par Lucius Sergius
F. A. :
S
 erafino, Serafina, Seraphino,
Catilina (v. 109-62 av. notre ère), chef des
Seraphina, Seraphita, Seraphia,
patriciens, dont la conjuration fut dénoncée
Seraph, Fine, Fina.
par Cicéron. Saint Serge, officier supérieur
O. : de l’hébreu saraph, « serpent brûlant ».
dans l’armée romaine, fut décapité vers la fin
Dans la Bible, les séraphins sont des esprits du IIIe siècle pour avoir refusé de servir l’Em-
célestes appartenant à la première hiérarchie pire. Son tombeau, à Rosafa (Syrie), devint
des anges. Leur nom (seraphim) renvoie à un lieu de pèlerinage. Le patriarche Serge de
celui du serpent, et le féminin Séraphine équi- Constantinople, mort en 638, défendit sa ville
vaut à « couleuvre ». Dans la Genèse, le trône assiégée par les Perses, les Avars et les Slaves.
de Iahvé est en effet porté par des animaux Cinq papes portèrent aussi ce nom entre le
symboliques, les uns en forme de serpents VIIe et le XIe siècles. Par la suite, le nom de
(seraphim), les autres en forme de taureaux Serge fut surtout utilisé dans l’Église ortho-
ailés (keroubim). Par la suite, ces êtres furent doxe, ce qui explique qu’on le considère sou-
assimilés à des anges et prirent les noms de vent, à tort, comme étant d’origine russe. Il
« séraphins » et de « chérubins » (Nombres fut illustré, entre autres, par le danseur Serge
21,5 ; Ezéchiel 3,2). Lifar et les chanteurs Serge (Sergio) Reggiani
Le nom de Séraphin pénétra en Europe par et Serge Gainsbourg.
l’intermédiaire du latin Seraphinus, générale-
SERGIA v. Serge
ment avec le sens de « noble » ou d’« ardent ».
La bienheureuse Séraphine (v.1432-v. 1478), SERGIO v. Serge
patronne de la ville de Pesaro, fut l’épouse SERGIUS v. Serge
d’Alexandre Sforza. Après avoir connu divers
déboires conjugaux, elle acheva sa vie dans un SERGOULIA v. Serge

couvent de Franciscains. Saint Séraphin, capu- SERGUEI v. Serge


cin et confesseur à Ascoli, était un frère convers
SERGUIANE v. Serge
à demi illettré dont la légende dit qu’il déve-
loppa l’« intelligence du cœur », et à qui l’on SERJ v. Serge
attribue quantité de miracles. Mort en 1604, il SERRES v. César
fut canonisé en 1767. Le prénom Séraphin a
été illustré par le portraitiste allemand Franz
Seraph von Lembach, mort en 1904. SERVAN/SERVANE (1er juillet)
SERAPHINA v. Séraphin O. : origine celtique (signification obscure).
SERAPHINO v. Séraphin Le sens exact de ce prénom nous échappe
SERAPHITA v. Séraphin complètement. La racine celtique dont il se
compose paraît seulement pouvoir être rap-
prochée du vieil-irlandais serb et du moyen
SERGE/SERGINE (7 octobre)
gallois herw. Saint Servan (VIIIe siècle) aurait
F. A. :S
 ergius, Sergio, Sergia, Serguei, été l’évangélisateur des îles Orcades. Au
Serguiane, Sergoulia, Goulia, Moyen Âge, le centre de son culte se trouvait
Gounia, Serj. à Kinross, près de Fife, en Écosse. Il est le
O. : d
 u latin Sergius, nom d’une famille patron et l’éponyme de la ville de Saint-Servan
romaine. (Ille-et-Vilaine). En dehors de la Bretagne, le

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Séverin Dictionnaire des prénoms

prénom Servan est en général une adaptation etc. Un autre saint Séverin, évangélisateur
locale de Servand, du latin servandus, «  qui du Norique (l’actuelle Autriche), est vénéré
doit être conservé », voire de Servais, du latin à Naples, où ses reliques furent transportées.
serviatus, « préservé ». En Allemagne et dans l’Europe du Nord, la
SEVA v. Joseph, Sébastien et Séverin
forme Sören a été popularisée par un évêque
de Cologne du IVe ou Ve siècle, avant d’être
SEVASTIANA v. Sébastien
illustrée par le philosophe Sören Kierkegaard.
SEVASTIANE v. Sébastien Le féminin Séverine fait partie, depuis une
SEVE v. Séverin trentaine d’années, des prénoms français en
vogue.
SEVERA v. Séverin
SEVERINUS v. Séverin
SEVERE v. Séverin
SEVIR v. Séverin
SEVERIANA v. Séverin
SEYFRID v. Siegfried
SEVERIANE v. Séverin
SEYMOUR v. Maurice
SEVERIANKA v. Séverin
SHANE v. Jean
SEVERIANO v. Séverin

SEVERIEN v. Séverin
SHARON/sharon
SEVERIENNE v. Séverin
F. A. : Sharron, Sharyn, Sharonne.
SEVERIJN v. Séverin O. : de l’hébreu sharôn, « pays plat ».
Dans la Bible, Sharon est un nom de lieu,
SÉVERIN/SÉVERINE (8 janvier, qui désigne notamment la région côtière
 27 novembre)
située entre Joppe et le mont Carmel, zone
F. A. :S
 évère, Severa, Sévérien, Sévérienne, fertile et riche en pâturages. Dans le Cantique
Severiana, Severiano, Severianka, des cantiques, l’expression « rose de Sharon »
Seva, Severiane, Sève, Sören, Sövrin, évoque une femme remarquable pour sa fidé-
Severinus, Severijn, Frein, Frings, lité. On la retrouve dans le roman de Walter
Frin, Freng, Sevir, Vira. Scott, Ivanhoe (1819). En Angleterre, le pré-
O. : d
 u latin severus, « inflexible, sévère, nom Sharon, mis à la mode par les puritains,
rigoureux ». est entré dans l’usage au XVIIe siècle. Il était
Le nom de Severus fut très fréquent à alors attribué indifféremment aux garçons et
Rome, où la dynastie des Sévères compta aux filles. Il se répandit largement aux États-
dans ses rangs les empereurs Septime Unis et au Canada, et fut à nouveau en vogue
Sévère, Caracalla, Géta, élagabal et Sévère en Grande-Bretagne vers 1970. On le trouve
Alexandre. Sévère est également le nom d’un aussi comme patronyme en Israël (le géné-
des protagonistes du Polyeucte (1641-42) de ral et ancien Premier ministre Ariel Sharon).
Corneille. Saint Séverin (mort en 507) passe Ce prénom, aujourd’hui à la mode dans les
pour avoir guéri Clovis d’une fièvre perni- milieux populaires, a été porté par l’historien
cieuse. L’église Saint-Séverin de Paris s’élève Sharon Tuner (1768-1847) et plus récemment
aujourd’hui à l’emplacement de son ermitage, par les actrices Sharon Tate et Sharon Stone.
qui fut longtemps un lieu de pèlerinage. Son Le Sharon, fruit originaire d’Israël, est aussi
nom a laissé sa trace dans plusieurs noms de le nom d’une variété de kaki.
famille, comme Sévrin, Seurin, Surin, Sévery, SHARONNE v. Sharon

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Shirley

SHARRON v. Sharon SHERRY v. Shirley

SHARYN v. Sharon SHERYL v. Charles et Shirley

SHEELAGH v. Sheila SHIELA v. Sheila

SHEELAH v. Sheila SHIONA v. Jean

SHEENA v. Jean SHIR v. Shirley

SHEENAGH v. Jean SHIRL v. Shirley

SHIRLEE v. Shirley
SHEILA (22 novembre) SHIRLEEN v. Shirley

F. A. :S
 heelah, Sheilah, Shelagh, Sheelagh, SHIRLENE v. Shirley
Shiela, Sheilag.
O. : d
 e l’irlandais Sile, adaptation locale de
Celia. SHIRLEY
F. A. :
 hir, Shirl, Shirlee, Shirlie, Sherley,
S
À l’origine, Sheila n’est qu’une variante
phonétique de Sile ou Sighile, noms gaéli- Shirleen, Shirlene, Sheryl, Sheri,
ques représentant des adaptations locales de Sherry.
O. : du vieil-anglais scirleah, « pré brillant ».
Celia, abréviatif de Cecilia (Cécilie) introduit
en Irlande par les Anglo-Normands. Quoique Au début du XIXe siècle, ce prénom dérivé
toujours utilisé comme diminutif de Celia, d’un nom de lieu du Yorkshire était sur-
Sheila a pris rapidement son autonomie. Ce tout porté par les garçons. C’est la vogue du
nom a commencé à devenir très populaire roman de Charlotte Brontë, Shirley, paru en
en Angleterre et au Pays de Galles à partir de 1849, qui le réorienta vers les filles. Sous les
1920. Il venait en Écosse en 1935 au 15e rang traits de l’héroïne de ce livre, Shirley Keeldar,
des prénoms féminins (au 32e rang en 1958). la romancière semble d’ailleurs avoir voulu
Dans les pays anglo-saxons, il tend actuel- représenter sa sœur Emily. Mais c’est à par-
lement à sortir de l’usage, alors qu’en France, tir des années 1930 que Shirley connut, tant
où une célèbre chanteuse de variétés l’avait en Angleterre qu’en Écosse et aux États-Unis,
pris naguère pour pseudonyme, il semble son plus grand succès, suite à la renommée de
au contraire bénéficier d’un certain regain l’actrice enfantine Shirley Temple, surnom-
de faveur dans les milieux populaires. Au mée en 1934 «  la petite fiancée de l’Améri-
XIXe siècle, Sheila était parfois confondu, en que ». Shirley fut alors surtout courant dans
Irlande, avec Julia. Il faut aussi le distinguer du le sud des États-Unis, la région d’origine de
nom Shéla, de l’hébreu shelah, « demande » Shirley Temple. Ce nom fut aussi porté par
(cf. Saül, Schaoul), qui désigne le troisième les actrices Shirley MacLaine et Shirley Jones.
fils de Juda dans le récit de la Genèse (38,5). En Angleterre, on trouve aussi Shirley comme
SHEILAG v. Sheila patronyme (l’auteur dramatique James Shirley,
1596-1666) ou comme nom de lieu, notam-
SHEILAH v. Sheila
ment dans le Yorkshire. Le diminutif le plus
SHELAGH v. Sheila fréquent est Shirl.
SHEONA v. Jean SHIRLIE v. Shirley
SHERI v. Shirley SIARL v. Charles
SHERLEY v. Shirley et Charles SIB v. Sibylle

419

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Sibylle Dictionnaire des prénoms

SIBBIE v. Sibylle d’Amaury Ier de Jérusalem, épousa Guillaume


SIBBY v. Sibylle de Montferrat, dit Longuespée, puis Gui
de Lusignan. L’adjectif «  sibyllin  » désigne
SIBEAL v. Sibylle
aujourd’hui un propos obscur ou ambigu.
SIBEL v. Sibylle Comme prénom, Sibylle est attesté en France
SIBELL v. Sibylle au Moyen Âge, notamment dans la région de
Dijon. Il a donné naissance à de nombreux
SIBIE v. Sibylle
patronymes : Sibillat (région de Lyon), Sébire
SIBIL v. Sibylle (Calvados), Sébilleau (Bretagne), Sébillot
SIBILLA v. Sibylle (Ille-et-Vilaine), Sébillotte, Sébillon, Sibillot,
Sibilleau, etc. En Angleterre, ce nom fut intro-
SIBILLE v. Sibylle
duit par les Normands et devint vite popu-
SIBYL v. Sibylle laire. La forme Sibyl ou Sybil reste employée
SIBYLLA v. Sibylle aujourd’hui. L’abréviatif Sibley est propre à
l’Écosse. Sibyl a aussi été pris comme sub-
stitut du nom gaélique Selbhflaith (« femme
SIBYLLE (8 octobre)
riche »).
F. A. :S
 ibylla, Sibilla, Cibilla, Sibille, En Allemagne, Sibylle se rencontre sur-
Sébille, Sibyl, Sibell, Sybyl, tout à Hambourg. En Rhénanie, on trouve
Sibyllina, Sibbie, Sibby, Sib, Sibeal, souvent la forme composée Maria-Sibilla
Sibie, Sibil, Sibel, Zilla, Cilli, Bila, ou Marizebill. On doit à Anna Maria Sibylla
Beele, Biel, Beleke, Beilgen, Beeltgen, Merian (1647-1717) de nombreuses pein-
Bilgen. tures et des dessins animaliers. Il y eut une
O. : d
 u grec éolien sibylla, « qui connaît la bienheureuse Sibylle, cistercienne au monas-
volonté des dieux, prophétesse ». tère d’Aywières, en Belgique. Elle mourut
dans le Brabant en 1250.
À Rome et en Grèce, le nom de « sibylle »
était le titre porté par les femmes qui prédi- SIBYLLINA v. Sibylle
saient l’avenir et énonçaient la volonté des SICCO v. Siegfried
dieux à travers leurs oracles. Virgile raconte
comment la sibylle de Cumes aida énée le SICKAN v. Sigrid

Troyen à rencontrer l’esprit de son père dans SID v. Sidney et Sidonie


le monde souterrain. Tite-Live rapporte que
SIDEL v. Sidonie
la Sibylle offrit au roi Tarquin le Superbe des
livres où l’avenir de Rome se trouvait consi-
gné. Ces «  livres sibyllins  », au nombre de SIDNEY
trois, furent conservés précieusement et
F. A. : Sydney, Sid.
consultés dans les grandes occasions, avant
O. : déformation du nom de saint Denis (du
d’être détruits dans un incendie. Ils annon-
grec Dionysos, nom de divinité).
çaient notamment la naissance d’un enfant
appelé à changer le sort du monde. C’est la La famille Sidney fut fondée en Angleterre
raison pour laquelle les sibylles furent par- par William Sidney ou Sydney, chambellan
fois considérées comme des prophétesses du du roi Henry II, qui était originaire d’Anjou.
Christ. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs Dans les documents d’époque, son nom est
représentées par Michel-Ange au plafond de régulièrement transcrit «  William de Sancto
la Chapelle Sixtine. Au XIIe siècle, Sibylle, fille Dionysio », ce qui confirme l’origine. On est

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Siegfried

passé de (St) Denis à Sidney par le même type (aujourd’hui Saïda, en Syrie) joua un certain
de confusion graphique qui a abouti, outre- rôle dans le déclin du royaume de Juda. Saint
Manche, à des noms comme Simbarbe (Ste Sidoine Apollinaire (Caius Sollius Modestus
Barbe), Semple (St Paul), Sellinger (St Léger), Apollinaris Sidonius, v. 430-v. 487), poète
Seamark (St Marc), Tobin (St Aubin), Sinjun latin, évêque de Clermont-Ferrand, défendit
(St Jean), Sinclair (St Clair), etc. Première l’Auvergne contre les Wisigoths. Le prénom
figure de la Renaissance anglais, Sir Philip Sidonie semble aujourd’hui revenir timide-
Sidney, descendant du célèbre comte de ment dans l’usage. Les formes slaves (Zdenko,
Leicester, publia son très populaire roman Zdenka, Zdenek) restent très utilisées dans les
pastoral, L’Arcadie, en 1590. pays de l’Est. Le diminutif Sid est courant aux
La popularité du prénom Sidney reflète États-Unis.
celle d’Algernon Sidney (1622-1683) qui, SIDONIO v. Sidonie
du fait de ses idées républicaines, fut parti-
SIDONIUS v. Sidonie
culièrement en honneur chez les Whigs. L’un
des premiers exemples enregistrés est Sidney SIEFFERT v. Siegfried
Beauclerk, cinquième fils du duc de St Albans SIEGEL v. Siegmund
(né en 1703). Le poète Sydney Dobell naquit
en 1824. Entre 1875 et 1925, ce prénom SIEGFRIED (22 août)
connut un regain de faveur, peut-être à cause
F. A. : igfrid, Siffre, Sigefroy, Sigge,
S
du personnage nommé Sydney Carton dans
le livre de Charles Dickens, A Tale of Two Cities Sigfreda, Sieffert, Siffrid, Suffried,
(1859). La graphie Sydney, moins fréquente Suffridus, Sievert, Sigfredo,
que Sidney, se rencontre surtout en Écosse. Sigisfredo, Sigifrido, Sifrit, Seyfrid,
En Irlande, le nom féminin Sidney semble, Sicco, Seitz, Sigefrido, Scheifart.
O. : du german. sieg, « victoire », et fried,
au même titre que le diminutif Sid, résulter
d’une déformation de Sidony (Sidonie). La « paix, protecteur ».
ville de Sydney, en Australie, fut ainsi appelée Ce nom fut très populaire au Moyen Âge
en l’honneur de Thomas Townshend, premier sous l’influence de la Chanson des Nibelungen,
vicomte de Sydney, qui était secrétaire d’État où Siegfried, qui en est le héros principal, tue
au moment de sa fondation. Le cornettiste le dragon et sort de son sommeil Brunehilde
Sidney Becher fut l’un des symboles du jazz endormie. Au XIXe siècle, l’histoire de Siegfried
de la Nouvelle-Orléans. (Sigurd dans les versions scandinaves) inspira
SIDOINE v. Sidonie le mouvement romantique, comme en témoi-
gnent Les Nibelungen (1862) de Hebbel, la
SIDONIA v. Sidonie
ballade de Ludwig Uhland, Le jeune Siegfried,
les drames de Tieck, de Novalis, etc. Richard
SIDONIE (23 août, 14 novembre) Wagner reprit le même thème dans sa
Tétralogie (1853-1874), et donna le nom de
F. A. :S
 idoine, Sidonia, Sidonio, Sid, Sitta,
Siegfried à son fils. Jean Giraudoux publia en
Sidel, Zdenka, Zdenko, Zdenek,
1924 le roman Siefried et le Limousin, dont il
Sidonius.
tira ensuite une pièce de théâtre. Siegfried est
O. : d
 u nom de la ville de Sidon (hébreu
aujourd’hui un prénom dont l’usage n’est pas
cidôn, « pêcherie »).
rare et dont on retrouve la trace dans plusieurs
Décrite dans la Bible comme une « citadelle noms de famille  : Sievert, Sievers, Seufert,
des mers  », la ville phénicienne de Sidon Siegfried, Seidel, Seifert, etc. (l’économiste et

421

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Sieghild Dictionnaire des prénoms

sociologue français André Siegfried, auteur dans la Chanson des Nibelungen, où Siegmund
en 1914 d’un célèbre Tableau politique de la et Sieglinde sont les parents de Siegfried. Le
France de l’Ouest sous la IIIe République). second chant du Hegilied, composé vers 1200,
s’intitule « Hjörvard et Sieglind ».
SIEGHILD Comme prénom, Sieglinde a commencé
à se répandre en Allemagne au moment du
F. A. :S
 ieghilde, Sighild, Sighilde, Sigild, romantisme. Il fut ensuite mis à la mode par
Sigga. la Tétralogie de Wagner. On le trouve encore
O. : d
 u german. sieg, « victoire », et hild, aujourd’hui en Allemagne, en Autriche, en
« combattante ». Flandre et même en France, en Normandie.
On possède de nombreuses formes ancien- En 1965, Sieglinde venait à Munich au 43e
nes pour ce prénom d’allure très nordique, rang des prénoms féminins.
qui tend aujourd’hui à s’implanter en France :
Sigihildis, Sighildis, Sichilda, Sikilt, Sigoildis, SIEGMUND/SIEGMUNDA (1er mai)
etc. Au VIIe siècle, la femme de Clotaire II,
roi des Francs en 613, s’appelait Sigihilda. Le F. A. : igismond, Sigismonde, Sigismund,
S
prénom Sieghild ne doit pas être confondu Sigismunde, Sigismondo,
avec Siegheld (de sieg, «  victoire  », et held, Sigismonda, Sigismunda,
« héros »), nom masculin créé en Allemagne Segismundo, Segismunda,
pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les Sigmundo, Sigmund, Sigismundo,
mêmes racines qui le composent, sieg (ou Zsigmond, Siegismond, Zygmund,
sigu) et hild (ou hiltja), se retrouvent dans le Sigmunda, Sigmonda, Siegel,
prénom nordique Signild et son abréviatif Mündel, Mundi.
Signe. O. : du german. sieg, « victoire », et mund,
« protecteur ».
SIEGHILDE v. Sieghild
Nom très fréquent chez les anciens
SIEGISMOND v. Siegmund
Germains. Dans la Chanson des Nibelungen,
SIEGLIND v. Sieglinde Siegmund est le père de Siegfried. Tacite
(Annales, 57) mentionne un Segismundus ou
SIEGLINDE (24 juillet) Sigismundus, fils du chef chérusque Segeste.
Le nom de Siegmund fut introduit en France
F. A. : Sieglind, Siglinde, Siglinda. par les Burgondes. Cette forme, remise en
O. : d
 u german. sieg, « victoire », et linde, honneur par Wagner, n’a toutefois guère
« sagesse, connaissance des secrets ». quitté les pays de langue allemande. La forme
Les formes les plus anciennes de ce nom Sigismond, d’apparence plus française, est
sont Sikilinda, Sikelenda, Sigilind, Sigelint et une variante bourguignonne. Elle a conservé
Siglind. L’étymologie est controversée pour le le s final de la première racine, sigis, qui, dans
second élément : certains auteurs se réfèrent les formes courtes, s’est trouvé progressive-
à linde ou linta, « [écu ou bouclier] en bois de ment assimilé du fait de la proximité du m
tilleul » (cf. l’allemand Linden, « tilleul »). Il initial de la deuxième racine.
y eut une sainte abbesse nommée Sieglinde, Saint Sigismond, roi de Bourgogne, fut
qui vécut à Troclar, en Aquitaine, et mourut battu par les fils de Clovis et tué sur l’or-
vers 750. On sait peu de choses à son sujet. dre de Clodomir près de Coulmiers, dans le
Le nom de Sieglinde apparaît fréquemment Loiret, en 523. Son corps fut jeté, avec ceux
dans le légendaire germanique, notamment de sa femme et de ses enfants, dans un puits

422

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Sigrid

près duquel on construisit une chapelle, SIGISMOND v. Siegmund


puis une agglomération (l’actuelle commune SIGISMONDA v. Siegmund
de Saint-Sigismond). Le culte de ce saint
SIGISMONDE v. Siegmund
bourguignon fut très intense en Allemagne
(région de Freising) et en Europe centrale. En SIGISMONDO v. Siegmund
1368, l’empereur Charles IV donna ce nom SIGISMUND v. Siegmund
à son fils, Sigismond de Luxembourg, né à
SIGISMUNDA v. Siegmund
Nuremberg, qui devait devenir roi de Bohème
et de Hongrie à l’époque de la guerre des SIGISMUNDE v. Siegmund
Hussites, puis roi des Romains et empereur SIGISMUNDO v. Siegmund
germanique. Trois rois de Pologne, membres SIGLINDA v. Sieglinde
de la dynastie jagellonne, s’appelèrent aussi
Sigismond. Ce prénom fut encore illustré SIGLINDE v. Sieglinde

par le poète baroque Sigismund von Birken SIGMONDA v. Siegmund


(mort en 1681), le poète romantique polo- SIGMUND v. Siegmund
nais Zygmund Krasinski, le psychanalyste
SIGMUNDA v. Siegmund
Sigmund Freud (1856-1939), les composi-
teurs Siegmund von Hausegger (1872-1948) SIGMUNDO v. Siegmund
et Sigmund Romberg, l’essayiste contempo- SIGOLÈNE v. Ségolène
rain Zygmunt Bauman, etc.
SIEGRID v. Sigrid
SIGRID (15 septembre)
SIEM v. Simon
F. A. : iegrid, Sigritt, Segri, Sigrin, Siri,
S
SIENE v. Joseph Sigga, Sickan.
SIEVERT v. Siegfried O. : du german. sieg, « victoire », et frid,

SIFFRE v. Siegfried « aimée » (étymologie controversée).


SIFFRID v. Siegfried Ce prénom fait partie des noms féminins
SIFRIT v. Siegfried
à résonance scandinave (Ingrid, Éric, etc.)
qui sont aujourd’hui à la mode. Il est attesté
SIGEFRIDO v. Siegfried
depuis la plus haute Antiquité. Dans la reli-
SIGEFROY v. Siegfried gion germanique, c’est le nom de l’une des
SIGFREDA v. Siegfried Walkyries chargées de conduire à la Valhöll
(Walhalla), la «  halle  » d’Odin-Wotan, les
SIGFREDO v. Siegfried
guerriers morts au combat. Plusieurs sagas
SIGFRID v. Siegfried nordiques évoquent Sigrid Storrada, surnom-
SIGGA v. Sieghild mée Sigrid la Belle. Une fille du roi Erik XIV
SIGGA v. Sigrid de Suède, morte en 1536, se dénommait éga-
lement Sigrid.
SIGGE v. Siegfried
En Angleterre, ce nom, attesté au XIIe siè-
SIGHILD v. Sieghild cle, fut réintroduit dans l’usage par les roman-
SIGHILDE v. Sieghild tiques, qui y virent parfois, à tort, une forme
féminine de Siegfried (Sigfrid). Il donna nais-
SIGIFRIDO v. Siegfried
sance, au XIXe siècle, à des dérivés comme
SIGILD v. Sieghild Sirida, Sierida et Sigerith. Le nom de Sigrid
SIGISFREDO v. Siegfried a été illustré par la romancière Sigrid Unset

423

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Simon Dictionnaire des prénoms

(1882-1949), Prix Nobel de littérature en SIMEONE v. Simon


1929. Le nom de famille Sigrist, que l’on SIMMER v. Simon
trouve en Alsace-Lorraine, n’a rien à voir avec
SIMMERT v. Simon
Sigrid (il s’agit d’une forme germanisée de
« sacristain »). SIMMIE v. Simon

SIGRIN v. Sigrid
SIMON/SIMONE (5 janvier,
SIGRITT v. Sigrid 18 février, 28 octobre).
SILA v. Sylvain
F. A. : iméon, Simeone, Sim, Sym, Syme,
S
SILANA v. Solène Sime, Simmie, Siommon, Simona,
SILANE v. Sylvain Simonette, Syma, Siem, Simmer,
Simmert, Sima, Szymon, Schyman.
SILAS v. Sylvain
O. : de l’hébreu shim’ôn, « [Iahvé] a
SILE v. Cécile et Jules entendu ».
SILEAS v. Cécile et Jules Simon (ou Siméon) est, dans la Bible, le
SILKE v. Ghislain nom du second fils de Jacob et Léa, et celui
d’une tribu d’Israël qui fut assez vite absorbée
SILOUAN v. Sylvain
par Juda. Dans le Nouveau Testament, Simon
SILVA v. Sylvain le Zélote est l’un des douze apôtres. Simon
SILVAINE v. Sylvain Iscariote est le père de Judas. Saint Siméon
(mort en 107), cousin de Jésus, aurait suc-
SILVANA v. Sylvain
cédé à Jacques (que saint Paul désigne comme
SILVANE v. Sylvain le «  frère du Seigneur  ») à la tête de la pre-
SILVANO v. Sylvain mière communauté de Jérusalem. La tradition
SILVERE v. Sylvain
juive attribue à Siméon Bar Yohai (milieu du
IIe siècle) la rédaction du Zohar ou « Livre des
SILVERIO v. Sylvain
splendeurs  ». Saint Siméon le Stylite, né en
SILVESTER v. Sylvain Syrie vers 390, aurait passé trente-sept ans au
SILVESTRE v. Sylvain sommet d’une colonne. Simon de Montfort,
chef de la Croisade contre les Albigeois, fut
SILVESTRO v. Sylvain
tué au siège de Toulouse, en 1218.
SILVIA v. Sylvain Au Moyen Âge, Simon et Siméon furent consi-
SILVIANE v. Sylvain dérés comme des prénoms indépendants.
Chaucer, dans The Reeve’s Tale, utilise les
SILVIN v. Sylvain
formes Symond et Symkin. Cependant, après
SILVINA v. Sylvain la Réforme, Simon fut de moins en moins
SILVINO v. Sylvain employé en Angleterre. Il resta au contraire
SILVIO v. Sylvain d’un usage assez courant dans les pays latins,
notamment en Italie. Au XIXe siècle, il fut
SILVIUS v. Sylvain
remis en vogue outre-Manche et atteignit
SIM v. Simon son maximum de popularité vers 1920. En
SIMA v. Simon Écosse, le chef du clan Fraser de Lovat porte
traditionnellement le nom de Mac Shimi
SIME v. Simon
(« fils de Simon »). Le prénom de Simon se
SIMEON v. Simon retrouve aussi dans de nombreux noms de

424

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Skerijenn

famille  : Simond, Simony, Simons, Simonel, en 126. Sixte II aurait subi le martyre au IIIe
Simonard, Simonin, Simenon, Simonetti, siècle, sous Valérien. Sixte IV (Francesco
Simoncelli (l’homme politique et philosophe Della Rovere) excommunia Laurent de
français Jules Simon, le psychologue Théodore Médicis, qui déclencha une guerre contre lui,
Simon, l’acteur Michel Simon, l’écrivain et fit construire la célèbre Chapelle Sixtine.
Claude Simon, le romancier belge Georges Sixte V ou Sixte Quint (1520-1590) donna au
Simenon, père du commissaire Maigret, etc.). Sacré Collège sa forme définitive. Surnommé
SIMONA v. Simon le « pape de fer », il intervint dans les affai-
res religieuses françaises lors de l’avènement
SIMONETTE v. Simon
de Henri IV. Le nom de Sixte fut porté par
SIMSON v. Samson Sixt Beckmesser, l’un des maîtres chanteurs
SINDY v. Cindy de Nuremberg, et par le sculpteur allemand
SINE v. Jean
Hans Sixt von Staufen (1515-1537). Sixte a
presque partout disparu comme patronyme,
SINEAD v. Jean
sauf sous la forme de Six. Le prénom suédois
SINFORIANA v. Symphorien Sixten (Sigsten dans les inscriptions runiques
SINFORIANO v. Symphorien en vieux-norrois) n’est pas une forme locale
de Sixte, mais un nom germanique dérivé de
SIOBHAN v. Judith
sieg, « victoire », et sten, « pierre ».
SIOMMON v. Simon
SIXTINA v. Sixte
SIOR v. Georges
SIXTINE v. Sixte
SIRI v. Sigrid
SIXTUS v. Sixte
SISILE v. Cécile
SISLEY v. Cécile SJANG v. Jean

SISSIE v. Cécile SJO v. Jean

SISTO v. Sixte SKLAERA v. Sklerijenn

SITA v. Zita SKLAERDER v. Sklerijenn


SITTA v. Sidonie et Zita SKLAERENN v. Sklerijenn
SIUBHAN v. Judith
SIUSAIDH v. Suzanne SKLERIJENN (12 août)
SIUSAN v. Suzanne F. A. : Sklaerder, Sklaerenn, Sklaera.
SIXT v. Sixte O. : du celtique sklaer, « clair ».
SIXTA v. Sixte Sklerijenn est un prénom féminin toujours
porté aujourd’hui. Le mot celtique qui est
SIXTE (28 mars, 3 avril et 6 août) à son origine appartient à la même famille
indo-européenne que le latin clarus, « clair ».
F. A. : S
 ixtus, Sixta, Sixtina, Sixtine, Sixt,
C’est ce qui explique que des formes savan-
Xiste, Sisto.
tes de ce nom, comme Sklaera et Sklaerenn,
O. : du grec xystos, « lisse, poli » (confondu par
aient pu être formées par «  contagion  » de
la suite avec le latin sextus, « sixième »).
Claire et de Clara. La formule ecclésiastique
Cinq papes ont porté ce nom. On ne sait «  Itron-Varia-Slaerder  » se rend en français
pratiquement rien de Sixte Ier, qui serait mort par « Notre-Dame de la Clarté ».

425

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Solange Dictionnaire des prénoms

SMARAGD v. Esmeralda SOLEDAD (11 octobre)


SMERALD v. Esmeralda F. A. : Soled, Sol, Ledad.
SMERALDA v. Esmeralda O. : de l’espagnol soledad, « solitude ».
SMODÉE v. Asmodée Née à Madrid le 2 décembre 1826, Bibiane
Antonia Manuela Torres y Acosta fut, à l’âge
SMODEUS v. Asmodée
de vingt-cinq ans, et sur l’instigation de
SMUND v. Osmond Dom Miguel Martinez, la fondatrice d’une
SOAZIC v. Françoise congrégation de religieuses gardes-mala-
des, les «  Servantes de Marie, ministres des
SOFA v. Sophie infirmes  ». Elle prit alors le nom de Maria
SÖFF v. Sophie Soledad. Première supérieure de cette com-
munauté placée sous le patronage de Notre-
SOFFI v. Sophie
Dame des Douleurs, elle se fit spécialement
SOFIA v. Sophie remarquer durant l’épidémie de choléra de
SOFIE v. Sophie
1885. Elle mourut deux ans plus tard et fut
canonisée sous le nom de sainte Soledad. Sa
SOFIJA v. Sophie congrégation compte aujourd’hui des mem-
SOÏZIG v. François bres en Espagne, en France, en Italie et en
Angleterre. Son nom reste courant de l’autre
SOL v. Soledad
côté des Pyrénées.
SOLAINE v. Solène SOLEMNIA v. Solange
SOLANA v. Solène SOLEMNIO v. Solange

SOLEN v. Solène
SOLANGE (10 mai) SOLENA v. Solène
F. A. :
S
 olenne, Solène, Souline, Soline,
Solemnia, Solemnio, Soulein, SOLÈNE (10 mai, 17 octobre)
Soulène.
F. A. :
 olenne, Solaine, Soline, Souline,
S
O. : du latin solemnis, « solennel ».
Soulle, Zélie, Zéline, Silana, Solana,
Sainte Solange (IXe siècle), jeune bergère Solenna, Solena, Solenez, Solenn.
des environs de Bourges, suscita la passion O. : du latin solemnis, « solennel ».
d’un seigneur poitevin nommé Bernard de la
Pris souvent, bien à tort, pour un prénom
Gothie. Rendu furieux par les refus répétés
celtique, Solène (ou Solenne) est à l’origine
qu’elle opposait à ses demandes de mariage,
un abréviatif de Solange, qui tend aujourd’hui
celui-ci finit par la tuer. En milieu rural,
à prendre son autonomie sous des formes
sainte Solange était naguère souvent invo-
variées. On ne l’attribuait autrefois qu’aux gar-
quée contre la sécheresse. Le nom de Solange,
çons, mais l’habitude s’est prise, depuis quel-
pratiquement inconnu dans les pays du nord
que temps, de le donner aussi aux filles. Saint
de l’Europe, est aujourd’hui sur le déclin. Il
Solène, patron et éponyme de la commune de
fut toutefois très employé autour des années
Saint-Solen, dans le Finistère, fut sans doute
1920. On assiste en revanche à une nette
un compagnon de saint Pallade, apôtre de
remontée de Solène (v. notice particulière).
l’Écosse, que l’on connaît aussi sous le nom
SOLED v. Soledad de Solonius. Un autre Solenne, conseiller de

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Sophie

Clovis, mort vers 511, fut le treizième évêque SOLVEIG (3 septembre)


de Chartres. Il existe encore une sainte Soline,
F. A. : Solvig, Solveiga, Solvei, Solvey, Solvi.
surtout honorée à Angoulême et à Poitiers.
O. : du german. sol, « soleil » (ou salr,
SOLENE v. Solange « maison »), et veig, « force, puissance,
SOLENEZ v. Solène combat ».
SOLENN v. Solène Ce prénom, qui tend à se répandre en
SOLENNA v. Solène France à l’heure actuelle, fut pendant plu-
sieurs siècles utilisé presque exclusivement
SOLENNE v. Solange et Solène
en Norvège. Il fut popularisé par le drame
SOLIMAN v. Salomon lyrique d’Ibsen, Peer Gynt (1867), pour lequel
SOLINE v. Solange et Solène Edvard Grieg composa une musique de scène
en 1875. On note également son apparition
SOLLY v. Salomon
en Allemagne et aux Pays-Bas.
SOLSTIE v. Solstitien
SOLVEIGA v. Solveig
SOLSTITIA v. Solstitien
SOLVEY v. Solveig

SOLVI v. Solveig
SOLSTITIEN/SOLSTITIENNE
SOLVIG v. Solveig
F. A. :Solstitio, Solstitia, Solstie.
SOMHAIRLE v. Samuel
O. : d
 u latin sol, « soleil », et stare,
« s’arrêter ». SONIA v. Sophie

SONJA v. Sophie
Situés sur le diamètre de l’écliptique per-
pendiculaire à la ligne des équinoxes, les SONYA v. Sophie
solstices marquent les deux points les plus SOPHERL v. Sophie
éloignés de l’équateur terrestre. Par extension,
SOPHIA v. Sophie
ils désignent les deux périodes de l’année où
le soleil atteint l’un de ces points : le solstice
d’hiver, vers le 21 décembre, lorsque les jours SOPHIE (25 mai, 30 septembre)
sont les plus courts, et le solstice d’été, vers le F. A. :
 ophia, Sofia, Sophy, Sofie, Sonja,
S
21 juin, lorsqu’ils sont les plus longs. À ces Sonya, Sonia, Sadhbh, Sadhbha,
deux périodes correspondent, depuis des mil- Sophus, Soffi, Fia, Fiken, Sofa, Vike,
lénaires, d’importantes festivités populaires Fige, Phie, Viki, Vikli, Feige, Süff,
qui ont abouti dans le christianisme à Noël Söff, Fei, Fieke, Sopherl, Fletje,
et à la Saint-Jean. L’étymologie du mot latin Zofia, Sofija, Zoffi.
solstitium s’explique par le fait qu’au moment O. : du grec sophia, « sagesse ».
des solstices, le soleil paraît pendant quelques
jours rester stationnaire. Le terme « solstice » Peu fréquent dans l’Antiquité, le nom de
apparaît chez Jean de Meung vers 1280, mais Sophie eut à l’origine une nette résonance
reste rare dans le vocabulaire français avant chrétienne. Il fut beaucoup employé au Moyen
le XVIe siècle. Comme prénoms, Solstitien et Âge, notamment en France, en Rhénanie, en
Solstitienne ont été notés occasionnellement. Bavière et en Russie. Ce fut le prénom de la
reine Sophie Charlotte de Prusse (morte en
SOLSTITIO v. Solstitien
1705), que l’on avait surnommée la «  reine
SOLVEI v. Solveig philosophe », et de la régente de Russie Sophie

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Sosthène Dictionnaire des prénoms

Alexeïevna (1657-1704), qui fut enfermée O. : du grec sôs, « sain et sauf », et sténos,
dans un couvent après avoir été renversée par « force, vigueur ».
Pierre Ier en 1689.
Chef de la synagogue de Corinthe, saint
En Angleterre, Sophia a été d’usage assez
Sosthène fut l’un des premiers convertis au
courant du XVIIIe siècle jusque vers 1860,
christianisme naissant. Il fut pris à partie par
avec le diminutif Sophy. En Grèce et en
la foule après un non-lieu prononcé en faveur
Europe orientale, où l’on honore tout parti-
de saint Paul par le proconsul Gallion (Actes
culièrement sainte Sophie, dite « l’Inconnue »
des apôtres 18, 17). Un autre saint, Sosthène
(car il s’agit probablement d’une sainte légen-
de Calcédoine, se serait rallié au christia-
daire), en même temps que ses trois filles,
nisme après avoir lui-même mis à mort sainte
« Foi », « Espérance » et « Charité », Sophia
Euphémie. Il aurait été tué en 307 en compa-
reste extrêmement répandu. La célèbre église
gnie de saint Victor. Sosthène fut un prénom
Sainte-Sophie de Constantinople fut bâtie au
très porté au XIXe siècle. Il est aujourd’hui
VIe siècle sur l’ordre de Justinien, avant d’être
tombé en désuétude.
convertie par les Turcs en mosquée. Le nom
de la capitale de la Bulgarie, Sofia, fut éga- SOSTHENES v. Sosthène
lement choisi en l’honneur de sainte Sophie.
SOT v. Isolde
C’est en 1859 que la comtesse de Ségur, née
Rostopchine, publia ses célèbres Malheurs de SOTER v. Sauveur
Sophie, premier volume d’une trilogie compre- SOTERIE v. Sauveur
nant également Les vacances et Les petites filles
modèles. L’abréviatif Sonia, d’origine russe, SOTERIEN v. Sauveur
est aujourd’hui donné comme prénom indé- SOTERIENNE v. Sauveur
pendant dans la plupart des pays d’Europe.
En Écosse, Sophie a également été employé SOULEIN v. Solange
comme substitut du nom celtique Beathag. Le SOULENE v. Solange
nom de Sophie, seul ou en composition, a été
très à la mode en France vers 1960. Il reste SOULINE v. Solange et Solène
aujourd’hui bien placé dans les fréquences SOULLE v. Solène
d’attribution.
SÖVRIN v. Séverin
SOPHUS v. Sophie
STACEY v. Anastase et Eustache
SOPHY v. Sophie

SORCHA v. Claire et Sarah STACIE v. Eustache

SÖREN v. Séverin STAF v. Gustave

SOSANNA v. Suzanne STAFFAN v. Étienne

SOSTENE v. Sosthène STAINES v. Étienne


SOSTENEA v. Sosthène
STALLUSTIEN v. Salluste
SOSTENEO v. Sosthène
STAN v. Constant, Stanislas et Stanley

STANEK v. Stanislas
SOSTHèNE (10 septembre, 28 octobre)
STANING v. Stanislas
F. A. : S
 osthènes, Sostène, Sosteneo,
Sostenea. STANISLAO v. Stanislas

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Stanley

STANISLAS (11 avril, 7 mai) Rowlands. D’origine galloise, Stanley traversa


d’est en ouest l’Afrique équatoriale après avoir
F. A. :S
 tanislav, Stan, Stanislaus, Aineslis, participé à la guerre de Sécession, tour à tour
Stanek, Staning, Stanzig, Stanzel, du côté des Sudistes et des Nordistes. Sa ren-
Stenzel, Stenz, Stanislao. contre avec le Dr Livingstone, en 1871, est
O. : d
 u slave stan, « se mettre debout, se restée justement célèbre. Un lac sur le fleuve
dresser », et slaw, « gloire ». Congo porte aujourd’hui le nom de Stanley
Saint Stanislas (1030-1079), qui fit ses Pool («  étang de Stanley  »). Les villes de
études à Liège, fut évêque de Cracovie en Brazzaville et de Kinshasa sont construites sur
1072. Il périt assassiné par le roi Boleslas II, ses rives. L’ancienne Stanleyville (République
qu’il avait excommunié publiquement. Il est démocratique du Congo) est devenue
aujourd’hui le patron national de la Pologne. Kisangani.
Deux souverains polonais portèrent son nom, Chez Kipling, Stanley Ortheris est le héros
dont Stanislas Ier Leszczynski (1677-1766), de plusieurs récits se déroulant aux Indes,
qui donna la Lorraine à la France et fut le notamment Trois troupiers (1888). Ce prénom
beau-père de Louis XV (celui-ci ayant épousé fut également porté par Stanley Baldwin,
Marie Leszczynska), et Stanislas II Auguste ancien Premier ministre anglais, les acteurs
Poniatowski (1732-1798), qui fut l’amant Stan Laurel et Stanley Holloway (alias Laurel
de la future Catherine II de Russie. C’est vers et Hardy), les cinéastes Stanley Kramer et
cette époque que le prénom de Stanislas devint Stanley Kubrick, etc. Les Polonais émigrés
à la mode en France, en particulièrement en Angleterre et aux États-Unis ont souvent
dans la région de Nancy, qui doit à Stanislas utilisé Stanley comme équivalent de Stanislas.
Leszczynski ses plus beaux monuments, dont En Écosse, le prénom Stanley venait en 1935
la superbe place Stanislas. Il gagna ensuite en 43e position.
l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas, où il STANLY v. Stanley
est toujours d’un usage courant.
STANNIE v. Stanley
STANISLAUS v. Stanislas
STANS v. Constant
STANISLAV v. Stanislas
STANZEL v. Stanislas
STANLEIGH v. Stanley
STANZIG v. Stanislas

STAZIO v. Eustache
STANLEY
STEAPHAN v. Étienne
F. A. :Stanleigh, Stanly, Stannie, Stan, Lee.
STEEJE v. Étienne
O. : d
 u vieux-saxon stane-leah, « champ
pierreux ». STEFA v. Étienne

Stanley est à l’origine un nom de lieu, qui STEFAANS v. Étienne


devint un nom de famille par l’intermédiaire STEFAN v. Étienne
des comtes de Derby. Ceux-ci le rendirent
STEFANI v. Étienne
populaire et le firent entrer dans l’usage. Sa
vogue principale n’est toutefois guère anté- STEFANO v. Étienne
rieure au premier tiers du XIXe siècle. Elle dut STEFFEL v. Étienne
beaucoup, par la suite, à la renommée de l’ex-
STEFFERT v. Étienne
plorateur Henry Stanley (1841-1904), dont
le vrai nom n’était d’ailleurs pas Stanley, mais STEFFIE v. Étienne

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Stuart Dictionnaire des prénoms

STELLA v. Estelle STILLA v. Estelle

STELLA v. Estelle STINA v. Christian

STELLANO v. Estelle STINKE v. Christian

STELLARI v. Estelle STIOBBAN v. Étienne


STELLATI v. Estelle STIUBHART v. Stuart
STELLE v. Estelle STORA v. Nestor
STELLI v. Estelle STU v. Stuart
STELLIN v. Estelle

STELLONI v. Estelle STUART


STENZ v. Stanislas F. A. : tewart, Steward, Steuart, Stiubhart,
S
STENZEL v. Stanislas Stew, Stu, Stewy.
O. : du vieil-anglais sty, « étable », et weard,
STEPAN v. Étienne
« garde ».
STEPANIDA v. Étienne
Dans la langue anglaise, un steward est un
STEPHA v. Étienne
intendant, un régisseur ou un économe (sur
STEPHAN v. Étienne les navires ou les avions, une sorte de maître
STEPHANA v. Étienne d’hôtel). À l’origine, le styward était un offi-
cier de table chargé de la garde des animaux
STÉPHANE v. Étienne
à viande. Le terme fut ensuite utilisé comme
STEPHANIA v. Étienne nom de baptême et comme nom de famille,
STÉPHANIE v. Étienne selon le même processus que celui subi par
Chamberlain (dérivé de «  chambellan  »),
STEPHANSON v. Étienne
Gaspard, Sénéchal, etc. En 1315, Walter,
STEPHANUS v. Étienne grand Steward d’Écosse, épousa Marjorie
STEPHEN v. Étienne Bruce. De cette union est issue la célèbre
STEUART v. Stuart
famille des Stuart (ou Stewart), qui fournit à
l’Écosse tous ses rois à partir de 1371 et qui
STEVANA v. Étienne régna aussi sur l’Angleterre de 1603 à 1714.
STEVE v. Étienne L’orthographe Stuart, aujourd’hui la plus
STEVEN v. Étienne répandue, vient d’une forme française adop-
tée par Marie Ire Stuart (1542-1587), qui fut
STEVENA v. Étienne
reine d’Écosse, puis reine de France par son
STEVENJE v. Étienne mariage avec François II. Rentrée dans son
STEVENSON v. Étienne pays, cette souveraine eut à lutter à la fois
contre la Réforme et les intrigues de la reine
STEVIE v. Étienne
d’Angleterre Elizabeth Ire, qui finit par la faire
STEW v. Stuart exécuter. Sa vie a fourni la matière d’une pièce
STEWARD v. Stuart d’Alfieri, au XVIIIe siècle, et d’une tragédie de
Schiller (1800). Stuart est évidemment sur-
STEWART v. Stuart
tout courant en Écosse, aussi bien comme
STEWY v. Stuart prénom que comme nom de famille. On
STIJN v. Christian le donne même aux filles dans la région de

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Suzanne

Galloway. En 1958, le nom de famille Steward dans le langage courant à une forme d’art reli-
venait au 6e rang des patronymes écossais. gieux d’assez mauvais goût. Comme person-
Stiubhart correspond à la forme gaélique. Le nalités ayant illustré ce nom, on peut citer le
nom a été illustré par les philosophes anglais collectionneur Sulpice Boisserée et le dessina-
John Stuart Mill et Dugard Stewart et par l’ac- teur Sulpice Gavarni.
teur américain James Stewart, le prénom par SULPICIA v. Sulpice
l’écrivain Stuart Chase, le journaliste Stewart
SULPICIEN v. Sulpice
Alsop, les acteurs Stuart Whitman et Stuart
Holmes. SULPICIENNE v. Sulpice

SUE v. Suzanne SULPICIUS v. Sulpice


SULPIS v. Sulpice
SÜFF v. Sophie
SULPIZ v. Sulpice
SUFFRIDUS v. Siegfried
SULPIZIE v. Sulpice
SUFFRIED v. Siegfried
SULPIZIO v. Sulpice
SUKEY v. Suzanne
SUSAN v. Suzanne
SUKI v. Suzanne
SUSANA v. Suzanne
SULEIMAN v. Salomon
SUSANNA v. Suzanne
SUSANNAH v. Suzanne
SULPICE (17, 19 et 29 janvier)
SUSANO v. Suzanne
F. A. :
S
 ulpicien, Sulpicienne, Sulpiz,
SUSETTE v. Suzanne
Sulpis, Sulpizie, Sulpizio, Bitzus,
Bitzius, Sulpicius, Sulpicia. SUSI v. Suzanne
O. : sens obscur. SUSIE v. Suzanne

L’étymologie de ce nom, qui fut à Rome SUSSANA v. Suzanne


celui de la gens Sulpicia, n’est pas claire. Le SUSSI v. Suzanne
recours à sulpicium, «  secours  », n’est pas SUSY v. Suzanne
satisfaisant. Il faut peut-être rattacher Sulpice
SUZANN v. Suzanne
à une racine prélatine sulp-, «  brillant, écla-
tant  ». L’homme politique romain Sulpicius SUZANNA v. Suzanne
(Publius Sulpicius Rufus), partisan de Marius,
fut tribun de la plèbe en 88 av. notre ère. SUZANNE (11 août)
Saint Sulpice, évêque de Bourges en 624, fut
F. A. :
 uzie, Suzy, Suzon, Suzette, Suzel,
S
aussi l’aumônier du roi Clotaire II. Originaire
Susan, Susanna, Susannah, Suzann,
d’Aquitaine, saint Sulpice Sévère (Sulpicius
Siusaidh, Sukey, Sue, Susie, Susy,
Severus), écrivain ecclésiastique du Ve siè-
Suki, Suzanna, Susette, Susana, Zsa
cle, fut le disciple et le compagnon de saint
Zsa, Siusan, Sosanna, Suzannus,
Martin. Son Histoire sacrée lui valut le surnom
Susano, Sanne, Sanna, Sannerl,
de « Salluste chrétien ».
Susi, Zütz, Zuselt, Zuzanna, Zannie,
Le prénom Sulpice se rencontre en
Sussana, Choucha, Zsuzsanna, Sussi.
Allemagne (Sulpiz), mais il est inconnu en
O. : de l’hébreu shushân, « lis ».
Angleterre. En France, il a donné par déri-
vation les noms de famille Souplet, Suply et L’histoire de la «  chaste Suzanne  », deve-
Souply. L’adjectif «  sulpicien  » se rapporte nue plus ou moins proverbiale, est un récit

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Sven Dictionnaire des prénoms

apocryphe figurant dans le livre de Daniel. Svenhild, Svenborg, Svenning, Svenulf, etc.
Suzanne, fille de Helcias, était une Juive « très La forme Svend est propre au Danemark. Sven
belle et craignant Iahvé », qui fut injustement fut le nom de plusieurs souverains danois
accusée d’adultère par deux sages du peuple et norvégiens, dont Sven Tveskaegg («  à la
d’Israël dont elle avait repoussé les avances. barbe fourchue  »), père de Knud le Grand,
Une enquête de Daniel établit son innocence. qui introduisit le christianisme au Danemark
En Angleterre, la forme Susan eut beaucoup vers l’an mil. Sven est aujourd’hui employé en
de succès au XVIIIe siècle. Ce fut le nom de Allemagne et en Flandre. On le rencontre par-
l’une des filles de Shakespeare. Vers 1950, fois dans notre pays.
Susan occupait encore la première place des
SVEND v. Sven
prénoms féminins choisis par les Anglais. Aux
États-Unis, la chanson Oh, Susannah !, créée SVENJA v. Sven
en 1849 par Stephen Foster, fut l’une des ren- SVENKE v. Sven
gaines de la «  ruée vers l’or  ». Le diminutif
Sue fut aussi très courant. Dans les pays de SVENNE v. Sven
langue allemande, le sobriquet de « Susanna » SVENS v. Sven
était autrefois souvent donné aux cloches des
SVENTE v. Sven
églises. En France, Suzanne venait encore en
1960 au 3e rang des prénoms féminins, mais SVETLA v. Svetlana
sa vogue est aujourd’hui largement retombée.
SVETLAN v. Svetlana
SUZANNUS v. Suzanne

SUZEL v. Suzanne SVETLANA (20 mars)


SUZETTE v. Suzanne F. A. :
 wetlana, Svetla, Swetland, Sweta,
S
SUZIE v. Suzanne Svetlan.
O. : du russe swjet, « lumière, brillant ».
SUZON v. Suzanne
Sous ce nom d’origine slave (en grec
SUZY v. Suzanne
Photinè), l’Orient vénère comme martyre
SVANHILD v. Swanhild la Samaritaine dont l’évangile de Jean rap-
porte le dialogue avec Jésus et la conversion
SVANHILDA v. Swanhild
qui s’ensuivit. Svetlana reste aujourd’hui un
SVANHILDE v. Swanhild nom russe assez courant. Ce fut notamment
SVEIN v. Sven
celui de la fille de Staline, qui se réfugia aux
États-Unis en 1967. L’étymologie qui ratta-
che ce prénom au groupe Sylvain-Sylvie est
SVEN (5 décembre) fantaisiste.
F. A. :S
 weyn, Swain, Swen, Svend, Svenja, SWAANHILDE v. Swanhild
Svente, Svenke, Svein, Svens,
Svenne. SWAANTJE v. Swanhild

O. :du vieux-suédois sveinn, « jeune homme, SWAIN v. Sven


page, serviteur ».
SWAN v. Swanhild
Ce prénom est employé depuis très long-
SWANA v. Swanhild
temps en Suède, où il a donné naissance à plu-
sieurs noms de famille, comme Svendbjörn, SWANE v. Swanhild

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Sylvain

SWANHILD SWETLAND v. Svetlana


SWEYN v. Sven
F. A. :S
 vanhild, Svanhilde, Swanhilde,
Swanhilda, Svanhilda, Swaanhilde, SYBYL v. Sibylle
Zwaanhilde, Schwanhild, Swannie, SYDNEY v. Sidney
Swan, Swann, Swane, Swana,
Swanke, Swaantje, Swantje. SYLVAIN/SYLVIE (4 mai,
O. : d
 u german. swan, « cygne », et hild, 5 novembre, 31 décembre)
« lutte, combat ».
F. A. :
 ylvestre, Sylvette, Silviane,
S
Chez les anciens Germains, le cygne (vieil- Sylvaine, Silvin, Sylvin, Silas,
haut allemand swana, anglo-saxon swon, alle- Silvaine, Silvius, Sylvius, Silvère,
mand Schwann, anglais et frison swan) était Sylvère, Silvestre, Sylvester,
un symbole du destin. Telles les «  femmes- Silvester, Silvestro, Sailbheastar,
cygnes  » (Schwanenjungfrauen) de la saga de Sylvan, Silvano, Silvino, Silouan,
Wieland le forgeron, les Walkyries, pendant Silvane, Silane, Sila, Silvia, Silvina,
les batailles, se mouvaient dans les airs sous Silva, Silvana, Silvio, Silverio, Vester,
la forme de cygnes au-dessus de la tête des Fester, Jelvestr, Sylve.
guerriers. L’association, dans Swanhild, du O. : du latin silva, « forêt ».
nom du « cygne » et de celui du « combat »
Les noms de ce groupe étaient assez fréquents
s’explique donc aisément.
chez les Romains. Silvanus (Siluanus) était l’un
Dans les sagas scandinaves, Svanhildr est la
des surnoms du dieu Mars, en même temps
fille de Gudrun et de Sigurd (Siegfried). La
que l’un des aspects de Faunus (assimilé par
femme de Charles Martel, fille d’un comte de
la suite au dieu Pan). Sainte Sylvie (VIe siècle),
Bavière au VIIIe siècle, s’appelait Swanahilda.
probablement originaire de Sicile, fut la mère
Ce nom, pour lequel on a plusieurs for-
du pape Grégoire le Grand. Saint Sylvestre (ou
mes anciennes (Swanhildis, Swanahilda,
Silvestre) succéda à saint Miltiade, en 314, sur
Swanucha, Schwanhilt, Swana, etc.), s’est
le trône pontifical. Gerbert d’Aurillac, dont la
aussi répandu aux Pays-Bas, avec des formes
légende a fait un alchimiste et un sorcier, fut
spécifiquement frisonnes comme Swaantje. Il
nommé à la fin du Xe siècle archevêque de
continue d’être employé aujourd’hui. Dans le
Reims, puis de Ravenne, avant d’être élu pape
roman de Hermann Löns, Das zweite Gesicht,
en 999 sous le nom de Sylvestre II. Remis à la
l’un des personnages se dénomme Swaantje
mode en Italie au moment de la Renaissance,
Swantenius.
le prénom de Sylvie se propagea ensuite dans
SWANHILDA v. Swanhild toute l’Europe.
SWANHILDE v. Swanhild Entre 1946 et 1966, Sylvie venait encore,
à Paris, au 7e rang des prénoms féminins. Le
SWANKE v. Swanhild
masculin, Sylvain, resté longtemps en désué-
SWANN v. Swanhild tude, semble entamer aujourd’hui une nou-
velle carrière. La graphie avec un y (Sylvie,
SWANNIE v. Swanhild
Sylvestre, Sylvaine, etc.) est due à l’influence
SWANTJE v. Swanhild de la racine grecque xylos (« bois, forêt »). Ce
SWEN v. Sven prénom est notamment celui de la chanteuse
Sylvie Vartan, de l’actrice dramatique Sylvia
SWETA v. Svetlana
Monfort et de l’acteur américain Sylvester
SWETLANA v. Svetlana Stallone.

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Symphorien Dictionnaire des prénoms

SYLVAINE v. Sylvain Symphorien, habitant d’Autun au IIIe siècle,


SYLVAN v. Sylvain aurait subi le martyre sous Marc Aurèle ou
SYLVE v. Sylvain
sous Septime Sévère (selon d’autres auteurs,
sous Aurélien) pour avoir tourné en déri-
SYLVERE v. Sylvain
sion une statue de Cybèle ou de Bérécynthe,
SYLVESTER v. Sylvain au moment où le peuple préparait sa fête
SYLVESTRE v. Sylvain avec ferveur. Condamné par le consulaire
SYLVETTE v. Sylvain Héraclius à avoir la tête tranchée, il serait
SYLVIN v. Sylvain
l’un des premiers martyrs de la Gaule. Sa
vie reste en réalité enveloppée de mystère.
SYLVIUS v. Sylvain
Euphrone, évêque d’Autun au Ve siècle, qui
SYM v. Simon fit construire une église sur son tombeau, fut
SYMA v. Simon peut-être l’inventeur de sa légende. À l’épo-
SYME v. Simon que mérovingienne, saint Symphorien fut
SYMPHORIANE v. Symphorien
considéré comme un saint national. Son nom
se retrouve d’ailleurs dans de nombreux topo-
SYMPHORIEN/SYMPHORIENNE nymes (Saint-Symphorien, dans la banlieue
 (22 août) de Tours). Symphorien a également laissé sa
trace dans les noms de famille, avec diverses
F. A. : S
 ymphoriane, Sinforiano, Sinforiana,
altérations : Cyforien (1491), Foriend (1430),
Phorien, Phorienne.
Phorien (1660), Forien ou Foriani (1701),
O. : du grec sumphoros, « utile, avantageux »
etc. La variante Sainforien, que l’on trouve en
(au sens propre : « qui porte avec »), vrai-
Limousin, montre que ce nom a parfois été
semblablement par l’intermédiaire du latin.
interprété comme « saint Forien ».
Etymologiquement, ce nom a le même sens
qu’Onésime. Fils d’un certain Festus, saint SZYMON v. Simon

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES SAINTS DU CALENDRIER


Les catholiques ont longtemps choisi leurs Ce calendrier retient pour l’Église universelle :
noms de baptême parmi la liste de leurs • 11 fêtes liturgiques de première impor-
saints. Ce n’est toutefois qu’au XVe siècle que tance (sollemnitates)  : Noël, Épiphanie,
l’église de Rome a dressé les premières listes Annonciation, Toussaint, Saint-Joseph, la
attribuant le nom d’un saint à chaque jour Vierge Marie, les apôtres Pierre et Paul, etc ;
de l’année. Entre 1545 et 1563, le concile de • 26 fêtes notoires (festae), dont 18 se rap-
Trente imposa des noms de baptême confor- portant à des noms propres et 8 à des événe-
mes au calendrier liturgique. L’ Église catho- ments (Visitation, Présentation, etc.) ;
lique compte environ 40 000 personnages • 64 commémorations (memoriae), dont 58
inscrits, pour une raison ou une autre, à son se rapportant à des noms propres ;
martyrologe. Ce dernier mot ne signifie nul- • 94 commémorations « au choix » (memo-
lement liste de martyrs, comme on le croit riae ad libitum), se rapportant presque toutes
souvent, mais simplement liste de personnes à des noms propres, à l’exception du 1er mai,
ayant « porté témoignage » au cours de leur fête de Saint-Joseph travailleur, et du 30 juin,
existence. Le calendrier romain n’en retient fête des premiers martyrs de Rome.
évidemment qu’un beaucoup plus petit nom- Au total  : 195 mentions à caractère com-
bre (les saints privés de fête, comme Bibiane, mun, dont 180 mentions de personnages ou
Pharaïlde ou Austreberthe, sont célébrés le de noms propres différents, la priorité étant
lundi de la Toussaint, fête de tous les saints). donnée désormais à la commémoration des
Ce calendrier est celui qui est observé dans les grandes fêtes chrétiennes universelles qui
églises du monde où l’on suit le rite romain. « célèbrent les mystères mêmes du salut ».
C’est sur son modèle que sont formés tous les Les mentions figurant aux autres jours du
calendriers catholiques. calendrier n’ont pas de caractère universel.
L’actuel calendrier romain provient d’une Elles varient de pays à pays en fonction des
révision dont l’orientation a été approuvée, le cultes locaux. Ces listes sont généralement
14 février 1969, par le pape Paul VI (motu reprises par les calendriers profanes, qui exis-
proprio Mysterii Paschalis celebrationem, « Sur tent depuis le XVe siècle et dont les calendriers
la célébration du mystère pascal ». Il est entré des postes sont un avatar des temps moder-
en vigueur le 1er janvier 1970, et son instau- nes. Ces calendriers n’indiquent d’ailleurs
ration a entraîné un certain nombre de dépla- plus tous les mêmes noms aux mêmes dates,
cements de solennités (la saint Dominique, mais opèrent fréquemment un choix parmi
par exemple, a été transférée du 4 au 8 août les saints fêtés le même jour (Lucien ou Peggy
pour céder la place à Jean-Marie Vianney), le 8 janvier, par exemple). On notera pour
ainsi que l’éviction d’une quarantaine de finir que l’obligation faite aux catholiques de
saints probablement légendaires, dont saint choisir comme prénom un nom de saint a été
Christophe, sainte Barbe et sainte Catherine, supprimée par le concile de Vatican II, qui a
qui figuraient dans l’ancien calendrier. également modifié le rituel du baptême.

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Dictionnaire des prénoms

TACHA v. Nathalie
T Sainte Tamara régna sur la Géorgie à partir de
1184, et mourut à Tiflis (Tbilissi) en 1213.
TAFFY v. David
Les Géorgiens la vénèrent à l’égal de la Vierge.
TAGRA v. Tatiana
Le nom Tamara est courant dans la plupart
TAÏS v. Thaïs des pays de l’Est, mais on le trouve aussi en
TALI v. Nathalie
Angleterre (où il a bénéficié de la popularité
de la danseuse Tamara Karsavina), aux États-
TALIE v. Nathalie
Unis et dans les pays hispanophones. Il fut
TALNA v. Tatiana porté par l’artiste peintre américaine Tamara
TAM v. Thomas
de Lempicka (1898-1980). La forme Tamar
est toujours utilisée en Israël. Les abréviatifs
TAMAR v. Tamara Tammie et Tammy sont à ne pas confondre
avec Tammi, prénom finnois, Tumi (Tumiko),
TAMARA (1er mai) prénom japonais, et Tammy, prénom dérivé
de l’hébreu tema, « perfection ».
F. A. :
Tamarah, Tammaro, Tammara,
TAMARAH v. Tamara
Tammie, Tammy, Tamar, Thamar.
O. : de l’hébreu thamar, « palmier dattier ». TAMMARA v. Tamara
TAMMARO v. Tamara
On trouve dans la Bible plusieurs Tamar ou
Thamar. L’une d’elles est mentionnée dans la TAMMIE v. Tamara
généalogie de Jésus (Matthieu 1,3). C’est aussi TAMMY v. Tamara et Thomas
le nom d’une sœur d’Absalon, violée par son
TANA v. Tatiana
demi-frère Amnon, le fils aîné du roi David, et
d’une ville du sud de la mer Morte reconstruite TANAÏS v. Tatiana

par Salomon. Il y a enfin Tamar la Cananéenne TANAQUIL v. Tatiana


qui, après avoir épousé successivement les TANCRED v. Tancrède
deux fils de Juda (Er et Onân), se déguise en
prostituée et s’unit à son beau-frère, dont elle
aura des jumeaux (Gen. 38,6-30). TANCRÈDE (9 avril, 15 juin)
Comme prénom, Tamar a surtout péné- F. A. : Tankrède, Tankred, Tanlarad,
tré en Europe sous la forme russe Tamara. Tancred, Dankrad, Dankrade.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Tatiana

O. : d
 u german. danc, « pensée », et rat, Héodez. Fils d’un seigneur de Trémaouézan,
« conseil ». il fonda le monastère de la Pointe-Saint-
Matthieu et mourut aux alentours de 800.
Prénom anglo-normand d’origine germani-
Honoré dans plusieurs villes de Bretagne, il
que, Tancrède s’est répandu en France à par-
possédait autrefois des chapelles au Drennec
tir du XIe siècle. Revenu dans l’usage à la fin
et à Landunvez.
du XIXe siècle, il semble à nouveau bénéficier
aujourd’hui d’une certaine vogue. Sa forme TANIA v. Tatiana
la plus ancienne est Thancharat, qui aboutit TANIG v. Tristan
chez les Normands à Thancred et chez les
TANJA v. Tatiana
Allemands à Dankard. Tancrède fut le nom
de plusieurs souverains normands, les plus TANKRED v. Tancrède
connus étant Tancrède de Lecce, petit-fils de TANKREDE v. Tancrède
Roger II de Sicile, qui mourut à Palerme en
TANLARAD v. Tancrède
1194, et surtout Tancrède le Croisé, petit-fils
de Robert Guiscard (l’un des fondateurs des TANY v. Tatiana
États normands du sud de l’Italie), prince TANYA v. Tatiana
d’Antioche et de Galilée, qui participa en 1099
TATIA v. Tatiana
à la prise de Jérusalem et mourut en 1112.
Le Tasse, dans sa Jérusalem délivrée, fit de lui
le modèle des chevaliers. Un martyr anglais TATIANA (12 janvier, 12 septembre)
porta également ce nom. En Angleterre,
F. A. : Tatia, Tatiane, Tatien, Tatienne,
Tancrède a donné naissance aux patronymes
Tatjana, Tanja, Tiana, Tania, Tanya,
Tancred et Tankard.
Talna, Tagra, Tana, Tanaïs, Tanaquil,
TANGI v. Tanguy Tany.
TANGOU v. Tanguy O. : du latin Tatius, nom de personne
(étymologie controversée).
TANGUY (19 novembre) L’origine de ce nom est incertaine. Certains
y voient un diminutif d’Anastasia, d’autres
F. A. : Tangi, Tangou.
lui attribuent une provenance asiatique. Il
O. : du celtique tan, « feu », et ki, « chien ».
s’agit plus probablement d’une forme fémi-
Tangi, prénom breton dont la forme fran- nine de Tatianus, nom qui pourrait se rat-
çaise (erronée) est Tanguy, est attesté depuis tacher à celui de Tatius, roi des Sabins lors
le Xe siècle avec des formes anciennes comme du légendaire enlèvement des Sabines par les
Tanchi, Tanki, Tanghi ou encore Tangui. Au Proto-Romains. La seconde épouse de Numa
sens figuré, le mot tan (utilisé au refrain dans Pompilius, deuxième souverain « mythistori-
la version française de la chanson du Vin que  » de Rome, s’appelait Tatia. Il y eut un
gaulois) signifie « fougue, ardeur guerrière ». saint Tatien, dit l’Assyrien, apologète et théo-
Quant au nom du « chien », ki, on le trouve logien du IIe siècle, à qui l’on attribue une
dans les littératures galloise et irlandaise tentative d’harmonisation des évangiles (le
anciennes, de même que dans certains noms Diatessaron), et surtout une sainte Tatienne
propres vieux-bretons, comme un qualificatif (ou Tatiana), qui aurait subi le martyre en Asie
élogieux attribué aux guerriers. Mineure vers 225. Cette sainte Tatienne, dont
Saint Tanguy, premier abbé de Saint- la légende sans grande originalité fut d’abord
Matthieu, dans le Finistère, fut le frère de sainte écrite en grec, puis reprise en latin pour être

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Terence Dictionnaire des prénoms

attribuée à sainte Martine, fait l’objet d’une TERECIANO v. Terence


grande vénération dans l’Église orthodoxe. TERENA v. Terence
C’est ce qui explique la diffusion de son nom
en Russie. Tatiana est l’un des personnages
d’Eugène Oneguine, de Tchaïkowski. Le pré- TERENCE (10 avril, 27 septembre)
nom Tatian est également utilisé, de façon F. A. : Terentius, Terentia, Terencia,
occasionnelle, en Angleterre. Térentin, Térentille, Térentine,
TATIANE v. Tatiana Térentilla, Terentianus, Térentien,
Térentienne, Terentiane, Terenzio,
TATIEN v. Tatiana
Terenzia, Terenziano, Terenziana,
TATIENNE v. Tatiana Terencio, Terencia, Terêncio,
TATJANA v. Tatiana Terenti, Tereciano, Terena, Terionia,
Teriokha, Tiocha, Teria, Teriocha,
TAVA v. Octave
Terry, Terye, Terris.
TAVIE v. Octave O. : du latin terentius, nom d’un quartier de

TAVY v. Octave la ville de Rome (le Terentianus fundus,


entre la rive gauche du Tibre et le
TEÀRLACH v. Charles
Capitole).
TEBALDO v. Thibaud
Le mot terentius dérive peut-être de l’adjec-
TEBAUD v. Thibaud
tif sabin terenus, « tendre, poli », que l’on peut
TED v. Édouard et Théodore rapprocher d’une racine ter, signifiant « user
TEDDIE v. Théodore en frottant » (cf. le verbe tero, « frotter, polir,
broyer », qui, à l’époque littéraire, voulait dire
TEDDY v. Édouard et Théodore
« battre le blé, moudre le grain », et le nom de
TEDI v. Théodore la déesse Terensis, qui présidait au battage des
TEEKE v. Théodore récoltes). À Rome, Terentius fut le nom d’une
grande lignée patricienne, la gens Terentia.
TELIA v. Mathilde
La femme de Cicéron s’appelait elle-même
TELIG v. Argantaël Terentia. Le poète Terence (Publius Terentius
TEOBALDO v. Thibaud Afer), originaire de Carthage, fut dans sa jeu-
nesse enlevé par des pirates et vendu comme
TEODOR v. Théodore
esclave. Affranchi par son maître, le sénateur
TEODORA v. Théodore Terentius Lucanus, il fit partie du cercle de
TEODORETO v. Théodore Scipion Émilien. On lui doit au moins six
comédies, dont s’inspira Molière. L’ Église
TEODORICO v. Thierry
connaît plusieurs saints Térence, dont un
TEODORO v. Théodore Romain de Campanie mort vers 250.
TEODORS v. Théodore En Angleterre et aux États-Unis, le nom de
Terence (porté par l’acteur Terence Cooper et
TEOFIL v. Théophile
le réalisateur de cinéma Terence Fisher), est
TEOFILA v. Théophile d’un usage relativement récent. Il a surtout été
TEOFILIA v. Théophile à la mode vers 1950, date à laquelle il venait
au 18e rang des prénoms masculins anglais. En
TEOFILO v. Théophile
Irlande, Terence a été utilisé comme substitut
TEPOD v. Thibaud aux noms Toirdealbhach et Turlough, « sem-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Thaïs

blable au dieu Thor » (cf. les prénoms norvé- TERKA v. Thérèse


giens actuels Torlaug et Tallaug), qui avaient TERRELL v. Turold
été introduits par les Vikings et paraissaient
TERRI v. Thérèse
trop païens pour servir de noms de baptême.
Le diminutif Terry, parfois rattaché pour les TERRIE v. Thérèse
filles à Teresa, est aussi une ancienne variante TERRIS v. Terence
de Derek (Théodoric). Terence est un prénom
TERRY v. Terence et Thérèse
inconnu en Allemagne.
TERYE v. Terence
TERENCIA v. Terence
TESJA v. Thérèse
TERENCIO v. Terence
TESS v. Thérèse
TERÊNCIO v. Terence
TESSA v. Thérèse
TERENTI v. Terence
TESSIE v. Thérèse
TERENTIA v. Terence
TESSY v. Thérèse
TERENTIANE v. Terence
TETSY v. Élisabeth
TERENTIANUS v. Terence
TEUS v. Matthieu
TERENTIEN v. Terence
TEWDWR v. Théodore
TERENTIENNE v. Terence
TEWIS v. Matthieu
TERENTILLA v. Terence

TERENTILLE v. Terence
THAÏS (8 octobre)
TERENTIN v. Terence
F. A. : Taïs, Théïa.
TERENTINE v. Terence
O. : du grec thaéomai, « contempler avec
TERENTIUS v. Terence admiration » (d’où « agréable à voir »).
TERENZIA v. Terence Une grande courtisane nommée Thaïs fut
TERENZIANA v. Terence la maîtresse d’Alexandre le Grand, qu’elle
accompagna au cours de ses conquêtes. Sa
TERENZIANO v. Terence
vie est évoquée par Cleitarchus, Plutarque,
TERENZIO v. Terence Diodore de Sicile et Quinte Curce. Une autre
TERESA v. Thérèse Thaïs, canonisée par l’Église, était une célèbre
prostituée égyptienne du IVe siècle. Elle aurait
TERESE v. Thérèse
été visitée un jour par le moine Paphnuce, qui
TERESITA v. Thérèse la convertit au christianisme. Sa légende a ins-
TERESSA v. Thérèse piré des écrivains comme Dryden (Ode à la
fête de sainte Thaïs) ou Anatole France, et des
TEREZIE v. Thérèse
musiciens comme Massenet. Il y a aussi un
TERI v. Thérèse saint Théau (ou Thilo), ermite du VIIe siècle,
TERIA v. Terence qui évangélisa les Pays-Bas et que l’on honore
le 7 janvier. Plusieurs églises d’Auvergne et du
TERIOCHA v. Terence
Limousin sont placées sous sa protection.
TERIOKHA v. Terence Le nom de Thaïs revint à la mode à la
TERIONIA v. Terence Renaissance, et on le trouve aussi plusieurs

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Thémistocle Dictionnaire des prénoms

fois dans le théâtre classique. À noter que THEODELINDE v. Dietlinde


Thaisen n’est pas un dérivé de Thaïs, mais un THEODO v. Thierry
diminutif de Matthias fréquemment employé,
THEODOOR v. Théodore
de pair avec Theis ou Theiss, par les Frisons
du Nord. Le nom de le Thaïlande est évidem- THEODOR v. Théodore
ment sans aucun rapport avec ce prénom. THEODORA v. Théodore
THAMAR v. Tamara
THEA v. Dorothée et Théodore THÉODORE/THÉODORA (11 février,
20 et 28 avril, 12 juillet, 11 et 19 septembre,
THÉBAULT v. Thibaud
9 et 11 novembre)
THED v. Théodore
F. A. :Theodor, Theodora, Teodor, Teodoro,
THEDERL v. Théodore
Teodora, Feodor, Fedor, Feodora,
THÉÏA v. Thaïs Fedora, Theodosius, Théo, Thea,
THEISS v. Matthieu Ted, Teddie, Teddy, Fiodor, Fjodor,
Theodorus, Théodorite, Theodoros,
Théodoret, Théodorit, Théodorie,
THÉMISTOCLE (21 décembre)
Théodorine, Thed, Thetje, Fiodora,
F. A. :Thémistoklès. Fjodora, Thederl, Dores, Dorus,
O. : d
 u grec thémistos, « juste, légitime », et Dures, Döres, Dorle, Dorli, Tedi,
kléos, « gloire ». Dedi, Didi, Tudor, Tudyr, Tewdwr,
Todaro, Theodoor, Tijdoor, Teodors,
Le premier élément de ce nom se retrouve
Toader, Fedan, Fedorka, Teodoreto,
dans celui de Thémis, déesse qui, chez les
Feodorit, Fedorit, Fedia, Door,
Grecs, symbolisait la justice et que l’on repré-
Doorsie, Fiodorka, Fediouka,
sentait les yeux bandés, signe d’impartialité,
Fedoulia, Diounia, Dioussia,
avec une balance ou une épée à la main.
Fedoussia, Fediana, Doortje, Teeke.
Thémis passait aussi pour avoir inventé
O. : du grec theos, « dieu », et dorôn, « don,
les oracles et les rites. Mère des Moires (les
présent ».
Parques), des Heures et des nymphes de l’Eri-
dan, elle eut son oracle à Delphes, avant de Le sens de ce prénom en fait l’équivalent du
céder la place à Apollon. Le général et homme nom biblique Nathanaël et aussi, après inver-
d’État athénien Thémistocle (Themistoklès) sion des racines entrant dans sa composition,
fit construire le port du Pirée et remporta de Dorothée ou Dorothéa. Quelque quatre-
la victoire de Salamine (480 av. notre ère). vingt-cinq saints et martyrs, ainsi que deux
Adversaire des Spartiates, il mourut en exil. papes, s’appelèrent Théodore, ce qui n’a pas
Saint Thémistocle, que le gouverneur de Lycie manqué d’ajouter à sa nette résonance chré-
aurait fait périr au IIIe siècle, est probable- tienne. Saint Théodore Státelates, dit « Tiro »,
ment un personnage légendaire. Thémistocle est un jeune soldat chrétien qui aurait été
est toujours aujourd’hui un prénom très porté exécuté, vers 310-315, après avoir incendié
en Grèce. un temple païen en Asie Mineure. Patron des
THEMISTOKLES v. Thémistocle militaires et des cavaliers, il fut très populaire
en Orient à partir du IVe siècle. Son culte se
THEO v. Théodore
répandit aussi en Europe occidentale à par-
THEOBALD v. Thibaud tir de Venise. Il y eut également un saint
THEODBALD v. Thibaud Théodore, confesseur de Constantinople, que

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Théophane

l’on invoque contre les orages, et un autre, Après la dernière guerre, le président
originaire de Tarse en Cilicie, qui devint ouest-allemand Theodor Heuss fut le par-
archevêque de Canterbury en 668. rain de quelque 16 000 enfants ayant porté
L’impératrice byzantine Théodora, épouse ce prénom. Citons encore, parmi ceux qui
de Justinien, était la fille d’un montreur d’ours. ont illustré ce nom, le peintre Théodore
Morte en 548, elle fut canonisée par l’Église. Géricault, auteur notamment du Radeau de la
Une autre impératrice Théodora, régente de Méduse, les écrivains Fiodor M. Dostoïevski,
Byzance au IXe siècle, rétablit le culte des ima- Theodor Storm et Theodor Fontane, l’historien
ges. Relativement peu répandu en France, le Theodor Mommsen, le chanteur d’opéra Fedor
nom de Théodore fut en revanche très porté Chaliapine, le président américain Theodore
en Russie, sous les formes Feodor, Fedor et Roosevelt, le romancier Theodore Dreiser, le
Fiodor (on note d’ailleurs actuellement l’im- fondateur du sionisme Theodor Herzl, les phi-
plantation en France des formes Feodora et losophes Theodor Litt et Friedrich Theodor
Fedora). Trois tsars portèrent aussi ce nom, Vischer, l’archéologue Theodor Wiegand, etc.
dont Fiodor Ier, fils d’Ivan le Terrible, qui fut Théo est aujourd’hui l’un des prénoms les plus
évincé par Boris Godounov. à la mode en France. C’est normalement un
En Angleterre, Theodor n’apparaît guère abréviatif de Théodore, mais il peut aussi ren-
avant le XVIIe siècle, mais se généralise à voyer à Théophile, Théodoric, Théotime, etc.
partir du XIXe. Horace Walpole appelle THÉODORET v. Théodore
Theodore le héros de son Castle of Otranto.
THEODORIC v. Thierry
La forme Tudor, que l’on rencontre aussi en
Roumanie, est devenue le nom d’une grande THEODORIE v. Théodore
famille royale, fondée par Henry VII (qui était THEODORINE v. Théodore
originaire de la ville galloise d’Owen Tudor).
THEODORIT v. Théodore
L’implantation de Theodore au Pays de Galles
est plus ancienne : il y eut un barde nommé THEODORITE v. Théodore
Tewdwr Aled au XVe siècle, ainsi qu’un saint THEODOROS v. Théodore
Tudyr au XVIIe siècle.
THEODORUS v. Théodore
En Allemagne, Theodor bénéficia de la
THEODOSIUS v. Théodore
renommée du poète Karl Theodor Körner,
qui prit ce nom à l’âge de dix-sept ans sur THEOFANES v. Théophane
la demande de sa marraine, la comtesse THEOFIL v. Théophile
Dorothea de Courlande. Il fut tué à Dresde en
1813, dans le régiment de Lützow, au cours
de la guerre de libération contre l’occupation THéOPHANE (12 mars, 27 décembre)
napoléonienne. Par la suite, Theodor s’est par- FA : Théophanée, Théophanie,
fois confondu avec Theodoric, qui est un nom Théophania, Theofanes.
germanique, au même titre que Theodard ou O. : Du grec theos, « dieu », et phainomai,
Diethard. En Suède, Theodor s’est de même « paraître, se manifester » (par
superposé à des prénoms dérivés du nom l’intermédiaire de theophania,
du dieu Thor, comme Tore ou Tord. Teddy, « exposition, apparition de dieux »).
abréviatif d’Edward en Angleterre, est exclu-
sivement un diminutif de Theodore aux Dans la religion grecque, Théophanée était
États-Unis. En Italie, Dora est un abréviatif de une jeune fille à laquelle le dieu Poséidon
Theodora. s’unit après avoir pris la forme d’un bélier.

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Théophile Dictionnaire des prénoms

Transformée en brebis, elle donna le jour à un nataire des écrits attribués à saint Luc. Saint
agneau porteur de la célèbre Toison d’or. La Théophile, évêque d’Antioche, mort en 181,
théophanie était en Grèce, et tout particulière- est l’un des Pères de l’Église. Il écrivit notam-
ment à Delphes, une fête au cours de laquelle on ment une Apologie à Autolycos. Le Byzantin
exposait toutes les statues des dieux. Le même Théophile (Theophilos), mort en 536, fut l’un
mot servit par la suite, notamment chez Jean des principaux jurisconsultes de Justinien Ier.
Chrysostome, pour désigner la fête chrétienne Théophile d’Adana, dit le Pénitent, est un per-
de l’Epiphanie (du grec ecclésiastique epipha- sonnage légendaire qui aurait vendu son âme
neia). A l’ère chrétienne, ce prénom à résonance au Diable, puis obtenu de la Vierge qu’elle lui
mystique fut donc d’abord attribué aux enfants soit rendue. Très populaire au Moyen Âge,
nés le jour de l’Epiphanie, le 6 janvier. longtemps vénéré par l’église à l’égal d’un
Saint Théophane le Confesseur, ermite saint, il est le héros du Miracle de Théophile,
puis directeur d’un monastère, naquit vers dont l’histoire est un des éléments constitutifs
760 à Constantinople. Arrêté et exilé par de la légende de Faust. Il existe plusieurs ver-
l’empereur byzantin Léon V l’Arménien, il sions de ce « miracle », notamment celle de
mourut à Samothrace en 817. Un autre saint Rutebeuf (XIIIe siècle).
Théophane, frère de saint Théodore, devint En France, le prénom Théophile a été
archevêque de Nicée au IXe siècle. La prin- porté notamment par le poète Théophile de
cesse byzantine Theophano (ou Theophanu), Viau (1590-1626), le «  premier grenadier
épouse d’Othon  II de Germanie, mourut à de France  », Théophile de La Tour d’Auver-
Nimègue en 991. En Angleterre, une Epiphany gne (1743-1800), et l’écrivain Théophile
est attestée en 1695. Teffany ou Tiffany se ren- Gautier (1811-1872). En Angleterre, la forme
contre à partir du XIIIe siècle, avec des dérivés Theophilus fut courante au XVIIe siècle. Elle
comme Thifania, Thiphania, Tiffonia, Tiffan, est restée d’usage traditionnel dans la famille de
Tyfanny, etc. (v. aussi Tiphaine). Hastings depuis Theophilus Hastings, septième
THEOPHANEE v. Théophane
comte de Huntingdon, qui était né en 1650.
Le prénom féminin Theophila apparaît occa-
THEOPHANIA v. Théophane
sionnellement à la même époque (Theophila
THEOPHANIE v. Théophane Berkeley, morte en 1653, Theophila Reynolds,
THEOPHIL v. Théophile mère de Sir Joshua Reynolds). Au Brésil, la
ville de Teofila Otoni conserve le souvenir
THEOPHILA v. Théophile
d’une ancienne colonie allemande fondée par
Benedicto Teofilo Otoni.
THÉOPHILE (4 février, THEOPHILIA v. Théophile
19 mai, 13 octobre, 20 décembre)
THEOPHILUS v. Théophile
F. A. :Theophila, Theophilus, Teofilo,
Teofila, Theophilia, Teofilia, Teofil, THEOTIMA v. Théotime
Theofil, Theophil, Offy.
O. : d
 u grec theos, « dieu », et philos, « ami,
THÉOTIME (20 avril)
qui aime ».
F. A. : Theotimus, Theotima, Timus, Time.
Autre prénom à résonance chrétienne,
O. : du grec theos, « dieu », et timaô, « je
dont le sens équivaut au nom russe Bogomil,
respecte, j’honore ».
ainsi qu’aux noms allemands Gottlieb et
Amadeus. Dans le Nouveau Testament, un Ce prénom comprend, dans l’ordre inverse,
certain Théophile est cité comme le desti- les éléments que l’on retrouve dans Timothée.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Thibaud

Saint Théotime fut évêque de Tomes, en du nom celtique Treasa (« force »). En 1918,
Scythie, au IVe siècle. Comme prénom, Theresia, aujourd’hui tombé en désuétude
Théotime a surtout été porté au XIXe siècle (il fut porté par Teresia de Cabarrus, épouse
dans le midi de la France. L’écrivain Henri du révolutionnaire Tallien), venait au pre-
Bosco a publié Le mas Théotime en 1945. mier rang des prénoms féminins viennois.
THEOTIMUS v. Théotime
François Mauriac publia en 1927 le roman
Thérèse Desqueyroux.
THERESA v. Thérèse
THERESIA v. Thérèse

THÉRÈSE (1er et 15 octobre) THÉRY v. Thierry

THETJE v. Théodore
F. A. :
Theresa, Tessa, Tessie, Terrie, Terry,
Teri, Terri, Tessy, Tracie, Tracy, THEUS v. Timothée
Teresa, Terese, Teressa, Teresita, THIBALD v. Thibaud
Toireasa, Theresia, Resi, Resa, Resia,
Resli, Reserl, Tracey, Térézie, Terka,
THIBAUD (30 juin, 1er juillet)
Treedtsje, Tesja.
O. : du grec Therasia, nom de lieu. F. A. :Thiébaud, Thiebald, Thibaut,
Thiebault, Thibald, Theodbald,
Le nom de Therasia désignait dans l’Anti-
Theobald, Tioboid, Tiebout, Tibold,
quité une habitante de l’île du même nom,
Dietbold, Thébault, Tybalt, Tepod,
située aux abords de la Crète. L’étymologie qui
Teobaldo, Tibbolt, Tebaldo, Tebaud,
fait dériver Thérèse du nom de l’île de Théra,
Dietbald, Tibbot.
aujourd’hui Santorin, est à rejeter. Ce prénom
O. : du german. diet, « peuple », et bald,
apparaît en Europe occidentale vers le Ve siè-
« audacieux ».
cle seulement. Il resta longtemps confiné dans
la péninsule ibérique, où il eut un immense Ce prénom fut très courant au Moyen Âge,
succès. Plusieurs souveraines espagnoles se par l’intermédiaire du culte de saint Thibaut
dénommèrent Thérèse, dont Teresa Ansurez, (mort en 1066), patron des corroyeurs et des
reine de León, épouse de Sancho Ier. Ce nom charbonniers. Aujourd’hui encore, en Alsace,
bénéficia ensuite de la grande renommée de on allume la veille de sa fête, le 30 juin, de
la carmélite et mystique sainte Thérèse d’Avila grands feux de joie solsticiaux. Plusieurs com-
(1515-1582), qui fut promue docteur de tes de Champagne, dont Thibaud V, qui fut
l’Église en 1970, et plus récemment de sainte l’adversaire puis l’allié de Blanche de Castille,
Thérèse de l’Enfant-Jésus, morte au carmel de portèrent ce nom.
Lisieux en 1897, à l’âge de vingt-quatre ans. En Angleterre, on trouve dès le XIIIe siècle
La forme composée Marie-Thérèse se les formes Tebald, Tibalt, et autres Teobaldus.
répandit surtout en France après le mariage Dans le Roman de Renart, Tibert ou Tybalt est
de Louis XIV avec Marie-Thérèse d’Autriche le sobriquet traditionnel du chat domestique
(1660). En Angleterre, Theresa fut un nom (dans la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette,
de baptême peu employé jusqu’au XVIIIe Tyballt est qualifié par Mercutio d’« attrapeur
siècle, mais qui donna naissance aux abré- de rats »). Devenu en France très à la mode,
viatifs Tessa, Terry, Tessie, Tess, Tracey et le nom de Thibaud est considéré aujourd’hui
Tracy, aujourd’hui très employés. Entre 1964 comme un des prénoms médiévaux les plus
et 1971, Tracy fut le prénom féminin le plus caractéristiques. On retrouve sa trace dans de
souvent attribué outre-Manche. En Irlande, nombreux noms de famille, comme Thépaud,
Theresa a souvent été utilisé comme substitut Thiébaud, Thibault, Thibaudet, Tebaldi,

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Thierry Dictionnaire des prénoms

Thibout, Thibaudin, Thibaudeau (le violo- porté par trois rois d’Austrasie, de Neustrie et
niste français Jacques Thibaud, le physicien de Bourgogne.
Jean Thibaud, l’homme politique Antoine En Angleterre, les formes les plus com-
Claire Thibaudeau, sénateur sous le Second munes sont Derek, Dirk et Derrick. Dans le
Empire, le critique littéraire Albert Thibaudet, Domesday Book, on trouve aussi Theodric et
l’humoriste Jean-Marc Thibault, etc.). Tedrick. À l’époque contemporaine, Derek
THIBAUT v. Thibaud
fut spécialement populaire autour des années
1920. Il continue aujourd’hui d’être l’un des
THIEBALD v. Thibaud
prénoms favoris des Écossais. Derrick Tyburn
THIÉBAUD v. Thibaud fut un célèbre bourreau londonien du début
THIEBAULT v. Thibaud du XVIIe siècle, qui avait inventé une potence
originale en forme de pylône. Son nom est à
THIEDE v. Thierry
l’origine du mot « derrick », désignant un bâti
THIEMO v. Timothée métallique utilisé pour les forages pétroliers.
Till l’Espiègle, que les Allemands appel-
THIERRY (1er juillet) lent Till Eulenspiegel et les Flamands Till
Ulenspiegel, est un personnage malicieux
F. A. :Thiéry, Théry, Dietrich, Diedrich, très populaire dans toute la littérature ger-
Theodoric, Theodo, Diet, Dieto, manique. La version la plus ancienne de son
Diede, Deter, Dierich, Derk, Dirk, histoire semble avoir été rédigée en 1510,
Tjark, Thiede, Til, Till, Tilemann, peut-être par Herman Bote, qui le fait naître
Derek, Derick, Deric, Derrick, en Saxe autour de 1300. à l’époque moderne,
Dederick, Teodorico, Diedrik, Till l’Espiègle a aussi inspiré le compositeur
Diederik, Diederick, Durk, Didrik, Richard Strauss et l’écrivain Charles de Coster.
Didrika, Diederica, Derkie, Drieka, Le nom d’Eulenspiegel, qui évoque à la fois
Dirkie. la chouette et le miroir, a donné directement
O. : d
 u german. diet, « peuple », et ric, naissance au XVIe siècle à l’adjectif français
« puissant » « espiègle ».
Les prénoms de ce groupe furent extrê- THIÉRY v. Thierry
mement répandus au Moyen Âge, où ils
THIESS v. Matthieu
donnèrent naissance à plusieurs centaines
de diminutifs. La forme Thierry, propre à THODA v. Dietlinde
la France, résulte d’une contraction de type THOMA v. Thomas
classique. Elle constitue, avec Théodoric,
Dietrich et Diedrich, l’une des formes de base
THOMAS (3 juillet)
du même nom, auxquelles on peut encore
ajouter Diede, qui est propre aux Pays-Bas. F. A. :
Tom, Tommy, Tommie, Tam, Tammy,
Théodoric Ier, roi des Wisigoths d’Espagne, Massey, Tomaso, Tomàs, Tomas,
avait établi sa capitale à Toulouse. Il fut tué en Thomé, Tomasi, Tomé, Thoma, Thoms,
451 aux champs Catalauniques en combat- Toms, Thömel, Thum, Dehmel, Maas,
tant les troupes d’Attila. Théodoric le Grand Thomelin, Macey, Maso, Masetto,
(v. 454-526), roi des Ostrogoths, porte le nom Foma, Khoma, Thomasine, Thomase,
de Dietrich de Bern (Thidrek von Bern) dans Thomasin, Thomasje, Tomasa,
une célèbre épopée chevaleresque allemande Tomasina, Fomaïda.
du XIIIe siècle. Le nom de Thierry fut aussi O. : de l’araméen toma’, « jumeau ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Thor

Dans le Nouveau Testament, Thomas est (1118-1170), archevêque de Canterbury et


le surnom attribué à l’un des douze apôtres, chancelier d’Angleterre, déclaré félon par
dont le nom d’origine était Judah, afin de le Henry II, et de saint Thomas More (1478-
distinguer de deux de ses homonymes. Cet 1535), auteur de L’Utopie, décapité pour
apôtre, dit aussi Didyme (du grec didymos, n’avoir pas reconnu l’autorité spirituelle de
« jumeau »), est resté célèbre pour son incré- son roi.
dulité (Jean 20,24-29), ce qui a valu à son THOMASE v. Thomas
nom de passer dans de nombreuses expres-
sions populaires. THOMASIN v. Thomas

Le prénom Thomas fut très répandu en THOMASINE v. Thomas


Europe à l’époque des Croisades. Introduit en THOMASJE v. Thomas
Angleterre par les Normands, il gagna rapide-
ment en popularité et, au XVIIe siècle, arrivait THOMÉ v. Thomas

au 2e rang des prénoms masculins. Thomas THÖMEL v. Thomas


est attesté pour la première fois comme nom
THOMELIN v. Thomas
de famille en 1275, dans le Wiltshire. Il a
donné naissance à des patronymes comme THOMS v. Thomas
Thomason, Thomkins, Thoms, Tomison,
Thomson, Tomkins, Tompkin, Tomsett, etc. THOR (8 juillet)
Thomson fut aussi l’un des pseudonymes de
F. A. :
Tor, Tore, Thure, Ture, Tosse, Thora,
Voltaire. De nos jours, avec 245 000 porteurs,
Thomas vient encore au 8e rang des noms Thorina, Tura.
O. : du german. Thôrr, nom de divinité.
propres en Angleterre et au Pays de Galles.
Pendant la Première Guerre mondiale, le Dans la religion des Germains, Thor (Thôrr,
sobriquet de « Tommy » fut attribué commu- Donar), fils d’Odin et de Jord, est le représen-
nément au soldat anglais. A la fin du XIIe siè- tant de la fonction guerrière, l’équivalent de
cle, le poète anglo-normand Thomas rédigea Mars chez les Latins et d’Indra chez les Indiens
un Tristan en 3 000 octosyllabes, qui consti- de l’époque védique. Appelé souvent dans les
tue une version «  courtoise  » de la légende sagas « l’Ase du pays », il est le maître de la
de Tristan et Iseult. L’île de São Tomé, dans le foudre et lutte avec ardeur contre les Géants,
golfe de Guinée, fut découverte le jour de la témoins d’une humanité révolue et symbole
Saint-Thomas, en 1471, par des navigateurs de la menace que représentent les ambitions
portugais. «  titanesques  ». La tradition lui attribue un
En Allemagne, Thomas a toujours été marteau magique, Mjöllnir, qui aurait été
d’un emploi relativement fréquent. Il reste à fabriqué par les nains de Svartalfaheim.
la mode outre-Rhin, tandis que le diminu- Le prénom Thor a été remis en vogue au
tif Tom jouit actuellement en France d’une XIXe siècle par le mouvement romantique.
faveur considérable. Ce succès qui, d’un pays Il entre par ailleurs en composition dans un
à l’autre, ne s’est pas démenti au cours des grand nombre de noms germaniques, comme
siècles, s’explique en partie par la renommée Thoralf (Thor +  wolf, «  loup  »), Thorbjörn
du célèbre théologien italien saint Thomas (Thor + bär, « ours »), Thorwald (Thor + wal-
d’Aquin (1225-1274), qui s’efforça de conci- dan, « diriger, commander »), Thorsten (Thor
lier le dogme chrétien et la philosophie aris- + stein, « pierre, arme de pierre »), Thorbrand
totélicienne, à laquelle s’ajoute, dans les pays (Thor +  brand, «  épée  »), Thorfinn, Thorleif
anglo-saxons, celle de saint Thomas Becket (v. notice), etc.

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Thorleif Dictionnaire des prénoms

THORA v. Thor adopté. Il se retira en 27 à Capri. C’est en son


THORALD v. Turold honneur que fut nommée Tibériade la ville de
Palestine fondée par Hérode Antipas sur la rive
THORINA v. Thor
occidentale du lac du même nom (dit aussi
lac de Génésareth ou mer de Galilée). C’est
THORLEIF également sous son règne que Germanicus fit
campagne en Orient, et que Jésus commença
F. A. :Torleif, Torlef.
son ministère.
O. : d
 u german. Thôrr, nom de divinité, et
Deux empereurs byzantins portèrent ce
leiba, « qu’on laisse derrière soi, fils,
nom. Saint Tibère ou Tibéry vécut au IIIe siè-
descendant ».
cle dans la région d’Agde. Tibor est la forme
Ce nom fut celui de plusieurs célèbres hongroise (le violoniste Tibor Vargas). Tibby
héros vikings. Il fut remis dans l’usage à la fin est en Écosse un diminutif d’Elizabeth. Tibéri
du XIXe et au début du XXe siècle. Le second est un nom de famille du sud de la France
élément qu’on y trouve a abouti en allemand (l’ancien maire de Paris Jean Tibéri).
au mot Erbe, « héritage » (cf. le norvégien leiv, TIBERIO v. Tibère
même sens).
TIBERIUS v. Tibère
THOROLD v. Turold
TIBOLD v. Thibaud
THORVALD v. Turold
TIBOR v. Tibère
THORVALDR v. Turold
TIBUR v. Tiburce
THORWALD v. Turold

THUM v. Thomas
TIBURCE (14 avril, 11 août)
THURE v. Thor
F. A. : Tiburtius, Tiburcius, Tibur.
THUREL v. Arthur
O. : du latin Tibur, nom de ville.
THURIN v. Mathurin
Lieu de villégiature depuis l’Antiquité, la
THURINE v. Mathurin ville de Tibur, aujourd’hui Tivoli, dans le
TIAGO v. Jacques Latium, a été chantée par Horace. Sa fonda-
tion était attribuée à Tiburtus ou Tiburnus,
TIANA v. Tatiana
qui fut érigé plus tard, sous le nom de Tibur,
TIBBOLT v. Thibaud en divinité tutélaire. Deux saints ont illustré
TIBBOT v. Thibaud ce nom. On voit aujourd’hui à Tivoli les célè-
bres jardins de la villa d’Este, construite en
1549 par l’architecte Pirro Ligorio.
TIBÈRE (10 novembre)
TIBURCIUS v. Tiburce
F. A. :Tiberius, Tiberio, Tibor.
O. : d
 u latin Thybris, divinité personnifiant le TIBURTIUS v. Tiburce
Tibre. TIDCHEN v. Mathilde

Le nom du Tibre était probablement d’ori- TIEBOUT v. Thibaud


gine étrusque et s’apparentait à la racine tivr, TIEN v. Martin
«  Lune  ». Né à Rome vers 42 av. notre ère,
TIENIS v. Martin
l’empereur Tibère (Tiberius Claudius Nero),
fils de Livie, succéda à Auguste qui l’avait TIENS v. Martin

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Timothée

TIFF v. Tiphaine Nom en usage chez les Grecs depuis au


TIFFANIE v. Tiphaine moins l’époque d’Alexandre le Grand. Dans
la Bible, Timothée est un stratège syrien, qui
TIFFANY v. Tiphaine
est défait par Judas Maccabée, puis tué après
TIJDOOR v. Théodore avoir tenté de conquérir la Judée. Un autre
TIL v. Thierry Timothée, né en Lycaonie d’une mère juive
nommée Eunice, fut circoncis par saint Paul,
TILCH v. Odile
dont il devint le plus proche collaborateur. La
TILDA v. Clothilde et Mathilde légende fait de lui le premier évêque d’Ephèse.
TILDE v. Clothilde Après avoir évangélisé les Thessaloniciens et
les Corinthiens, il serait mort « tué à coups de
TILEMANN v. Thierry
pierres au cours d’une fête païenne ».
TILG v. Odile Le prénom Timothée s’est répandu en
TILIA v. Odile
Europe à partir du XVIe siècle. Il bénéficia
en Allemagne de la vogue d’une ballade de
TILL v. Mathilde,Odile et Thierry Schiller, Die kranische des Ibykius («  Sieh da,
TILLA v. Clothilde, Domitien et Odile sieh da, Timotheus !  »). Timothy est aussi un
TILLE v. Domitien
prénom anglais très populaire, de pair avec
les abréviatifs Tim et plus récemment Timmy.
TILLI v. Odile La forme Timothia est attestée à Burtonwood
TILLIE v. Mathilde (Lancashire) en 1702. En Écosse et en
TILLY v. Mathilde
Irlande, Timothy fut souvent utilisé, en même
temps que Teague, Thady et Taddeus, pour
TIM v. Timothée remplacer le nom gaélique Tadhgh ou Teige,
TIME v. Théotime «  philosophe, poète  » (Mac Caig =  «  fils de
Tadhgh  »). Les diminutifs Tims et Timms
TIMER v. Mortimer
se sont par ailleurs fréquemment télescopés
TIMETHEUS v. Timothée avec le vieux nom germanique Thiemmo. On
TIMMIE v. Timothée notera que le piétisme allemand créa le nom
de Fürchtegott, qui est la traduction exacte
TIMMS v. Timothée
de Timothée, et que celui-ci équivaut aussi,
TIMMY v. Timothée après inversion de ses composants, au pré-
TIMOFEJ v. Timothée nom Théotime.
TIMOTEA v. Timothée TIMOTHY v. Timothée

TIMOTEO v. Timothée TIMUS v. Théotime

TIN v. Corentin
TIMOTHÉE (24 janvier, TINA v. Christian
24 mars, 23 août, 19 décembre)
TINIE v. Martin
F. A. :Timetheus, Timothy, Timofej,
Timoteo, Timotea, Tim, Timmy, TINUS v. Martin
Timmie, Timms, Thiemo, Tiomoid, TIOBOID v. Thibaud
Theus.
TIOCHA v. Terence
O. : d
 u grec timaô, « je respecte, j’honore »,
et theos, « dieu ». TIOMOID v. Timothée

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Tiphaine Dictionnaire des prénoms

TIPHAINE/TIPHANIE (6 janvier) TOBIE (2 novembre)


F. A. :Tifaine, Tiphène, Tiffanie, Tiffany, F. A. :
Tobias, Tobiah, Tobby, Tobbye,
Tiff. Tobia, Tobàis, Toby, Töbi.
O. : d
 u grec theophania, « exposition, O : de l’hébreu tobbiyah, « Iahvé est bon ».
apparition de dieux ».
Parvenu en Europe par l’intermédiaire du
Tifaine est à l’origine un dérivé en vieux grec Tôbia(s), ce prénom comprend la racine
français de Théophane ou Théophanie. C’est hébraïque tob-, «  bon  ». Dans la Bible, la
aussi un prénom masculin aujourd’hui très à famille juive des Tobiades gouvernait la région
la mode, mais que l’on donne par ignorance s’étendant entre Amman et le Jourdain. Tobie,
surtout à des filles. Les véritables formes fémi- fils de Tobit, à qui l’on attribue la paternité
nines sont Tiphanie ou Tiffanie. Au Moyen du « Livre de Tobie », fut le compagnon de
Âge, le nom de Tiphaine ou de Tiphanie fut l’ange Raphaël. Il guérit son père de la cécité
aussi perçu comme une déformation du nom et mourut à cent dix-sept ans, après avoir
de l’épiphanie, en sorte que, dans les calen- pu «  se réjouir du sort de Ninive  » (c’est-à-
driers religieux, la «  Saint-Tiphaine  » fut dire de la totale destruction de cette ville de
célébrée le 6 janvier, date de l’Epiphanie. En Mésopotamie). Tobie l’Ammonite tenta de
Angleterre, Tiffany est attribué généralement s’opposer à la reconstruction du rempart de
aux garçons. En 2002, Philippe Besnard et Jérusalem opérée par Néhémie. Considéré
Guy Desplanques ont pu relever jusqu’à 19 comme apocryphe, le Livre de Tobit (on écrit
variantes orthographiques pour ce prénom. parfois « Livre de Tobie », par confusion entre
Tobit et son fils) fut exclu de la Bible par la
TIRREL v. Turold
Réforme, mais connut une grande popularité
TISH v. Laetitia durant le Moyen Âge.
TITIA v. Laetitia Toby ou Tobye est la forme anglaise tradi-
tionnelle. La présence de Sir Toby Belch chez
TIZIA v. Laetitia
Shakespeare (La douzième nuit, 1600) montre
TJAKOB v. Jacques que ce nom était déjà en usage sous Elizabeth
TJALF v. Detlef
Ire. Le romancier Tobias Smollett, auteur de
Roderick Random, vécut au XVIIIe siècle en
TJARK v. Thierry Écosse. Tobias Matthew fut archevêque de
TJEU v. Matthieu York. Un célèbre buveur du XVIIIe siècle
s’appelait aussi Toby Philpot. Outre-Manche,
TOADER v. Théodore
Tobie a donné naissance aux patronymes
TOAL v. Tugdual Toby, Tobey et Tobin (le peintre américain
Mark Tobey, l’économiste James Tobin).
TOBAIS v. Tobie
En Allemagne, la forme gréco-latine Tobias
TOBBY v. Tobie devint Tobia chez Luther. Toby et Tobie sont
des noms que l’on a souvent attribués à des
TOBBYE v. Tobie
chiens, car le chien de Tobie est le seul que la
TÖBI v. Tobie Bible mentionne par son nom.
TOBIA v. Tobie TOBY v. Tobie

TOBIAH v. Tobie TODARO v. Théodore

TOBIAS v. Tobie TOFFEL v. Christophe

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Toussaint

TÖFFEL v. Christophe Les rituels de Bourges (1766) et de Toulon


TOINETTE v. Antoine (1778) eurent beau interdire de transformer
en noms de baptême les noms de fêtes reli-
TOINON v. Antoine
gieuses, cela n’empêcha pas la floraison des
TOIREASA v. Thérèse Pascal, Toussaint, Noël, Tiphaine (Epiphanie)
TOM v. Thomas et Ozanne (de Hosannah). Chez les catho-
liques, la fête de la Toussaint est célébrée le
TOMAS v. Thomas
1er novembre, veille de la fête des Trépassés.
TOMÀS v. Thomas Cette solennité a pris la suite d’un ancien
TOMASA v. Thomas rituel païen. Depuis des temps immémo-
TOMASI v. Thomas riaux, les premiers jours de novembre ont en
effet été associés en Europe au souvenir des
TOMASINA v. Thomas
défunts. Chez les Celtes, Samain ou Samhain
TOMASO v. Thomas (Samonios dans le calendrier de Coligny), le
TOMÉ v. Thomas 1er novembre, était la plus importante fête
de l’année et marquait le début de l’année
TOMMIE v. Thomas
pastorale. Le monde des vivants et celui des
TOMMY v. Thomas morts (sid) entraient ce jour-là en contact, et
TOMS v. Thomas c’est aussi à cette date que la tradition celti-
TONI v. Antoine
que place un certain nombre d’événements-
clés : la blessure de Cúchulain, la bataille de
TONIES v. Antoine
Mag Tured, l’union de Dagda, le dieu « sage
TONIO v. Antoine et droit  », avec la déesse Morigu, reine des
TOR v. Thor enfers, etc.
TORALD v. Turold
Au VIIe siècle, l’Église célébrait encore
la Toussaint le 13 mai. En l’an 608, le pape
TORE v. Sauveur et Thor
Boniface IV transféra cette fête au 1er novem-
TORLEF v. Thorleif bre, afin de récupérer au profit de l’Église
TORLEIF v. Thorleif des croyances et des traditions populaires
que celle-ci n’avait pu déraciner. La fête des
TOROLD v. Turold
Trépassés, le 2 novembre, date, elle, sous sa
TORVALD v. Turold forme actuelle, de l’année 988. Aux États-
TORWALD v. Turold Unis, la fête populaire de Halloween (All
Hallows Eve « le soir de tous les saints ») mar-
TOSSANUS v. Toussaint
que le début d’une période (Hallowtide) com-
TOSSE v. Thor prenant les deux premiers jours de novembre,
TOUSSAIN v. Toussaint ainsi que la vigile (veille) de la Toussaint.
TOUSSAINE v. Toussaint
Cette fête s’est répandue à date récente sur le
continent européen, mais sans rencontrer de
succès durable.
TOUSSAINT (1er novembre)
Le prénom Toussaint, inconnu en
F. A. : Toussainte, Toussaine, Toussain, Angleterre et, d’une façon générale, dans les
Tossanus, Tutia. pays protestants, fut assez répandu autrefois
O. : de l’expression contractée : « tous les dans les Antilles françaises, où on le donnait
saints » (traduction du latin omnes sancti). aux enfants nés le 1er novembre, après consul-

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Trémeur Dictionnaire des prénoms

tation du calendrier. François Dominique TREMORE v. Trémeur


Toussaint, dit Toussaint Louverture (1743- TRESTAN v. Tristan
1803), chef politique et général haïtien,
TRESTANA v. Tristan
dirigea à partir de 1796 l’insurrection de
Saint-Domingue et proclama l’indépendance TRESTANIG v. Tristan
de l’île en 1800. Il fut finalement vaincu par TREV v. Trémeur
les troupes de Napoléon et mourut en France,
TREVEUR v. Trémeur
où on l’avait emprisonné. La forme Toussainte
a été fréquente dans le canton d’Etables TREVOR v. Trémeur
(Côtes-d’Armor) pendant tout le XIXe siècle. TRICIA v. Patrick
Elle est également attestée en Provence. En
TRICK v. Patrick
Normandie, Toussaint a pu se confondre avec
le prénom Toustaint, d’origine scandinave. TRINA v. Catherine

TOUSSAINTE v. Toussaint TRINE v. Catherine

TOYO v. Victor TRINELLI v. Catherine

TRACEY v. Thérèse TRINETTE v. Catherine

TRACIE v. Thérèse TRINKE v. Catherine

TRACY v. Thérèse TRISKEL v. Triskèle

TRAUDEL v. Gertrude
TRISKèLE
TREEDTSJE v. Thérèse
F. A. : Triskel, Triskell, Triskelle.
TREFOR v. Trémeur
O. : du grec triskélès, « à trois jambes ».
Ce prénom tout récent est une création litté-
TRÉMEUR (8 novembre) raire, inspirée par le triskèle, sorte de svastika
F. A. : Tréveur, Trevor, Trefor, Trev, Trémoré. à trois branches, qui est l’un des emblèmes
O. : d
 u gallois tref, « domaine », et mawr, celtiques remis à la mode par la culture bre-
« grand ». tonne contemporaine. Le triskèle est attesté
chez les Celtes dès la protohistoire. Comme la
Trémeur est à l’origine un prénom du Pays de plupart des motifs européens à base de spira-
Galles, dont la forme la plus ancienne, Trefor, les, il renvoie à un symbolisme solaire. On en
était celle d’un nom de lieu. Ce nom, angli- trouve des exemples sur de nombreuses croix
cisé en Trevor, se répandit ensuite en Grande- irlandaises, sur le bouclier de Llyn Cerrig, la
Bretagne, mais n’atteignit l’Écosse qu’autour de phalera d’Ecury-sur-Coole (Marne), etc.
1950. Il fut porté par deux évêques de Landaff
et par un chef gallois du Xe siècle, Trefor ap TRISKELL v. Triskèle

Ynyr. Les formes Trémeur et Tréveur (la TRISKELLE v. Triskèle


seconde étant la plus récente) en représentent TRISTAM v. Tristan
l’équivalent breton. Saint Trémeur ou Trémoré
(Tremorius) est un confesseur qui aurait été
TRISTAN/TRISTANE (12 novembre)
baptisé au VIe siècle par saint Gweltaz, et qui
patronne plusieurs chapelles et paroisses de F. A. : Tristam, Trystan, Tristàn, Trestan,
Bretagne. Trémeur est encore aujourd’hui une Tristano, Trestana, Tristanig,
localité des Côtes-d’Armor. Trestanig, Tanig, Tristana.

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Trojan

O. : d
 u celtique drest, « bruit, tumulte » TROJAN/TROJANE (30 novembre)
(étymologie controversée).
F. A. : Troyen, Troyenne, Troy.
Le nom de Tristan apparaît au Moyen Âge, O. : du grec Troia, « habitant de la ville de
indissolublement lié à celui d’Isolde (ou Iseult), Troie ».
dans une série de récits celtiques traités par
différents auteurs, comme le Normand Béroul Située en Asie Mineure, dans l’actuelle
(XIIe siècle), l’Anglo-Normand Thomas, Turquie, la ville de Troie fut habitée dès le
Robert de Reims, Chrétien de Troyes, etc. Ce IVe millénaire av. notre ère. Ses ruines furent
thème fut ensuite repris par Eilhart von Oberge retrouvées au XIXe siècle par l’Allemand
(1170), Gottfried von Strassburg (Tristan und Heinrich Schliemann. La guerre de Troie,
Isolde, v. 1200), Marie de France, Ulrich von dont l’histoire constitue la matière de l’Iliade
Türheim, Heinrich von Friberg, etc. Il inspira d’Homère, eut lieu probablement vers 1350
enfin Richard Wagner, avec Tristan et Isolde av. notre ère, mais les spécialistes restent
(1865). Le nom de Tristan aurait d’abord divisés sur la façon dont elle se déroula. En
été porté, sous la forme Drustan, par un Europe du Nord, le nom de «  château de
ancien druide picte. Le héros gallois devenu Troie  » (allemand Trojaburg) était donné
le Tristan de la légende médiévale s’appelait autrefois aux labyrinthes protohistoriques
lui-même Drystan ou Trystan. Ce nom fut dont le tracé était dessiné sur le sol ou sur
ensuite déformé en Tristan sous l’influence de des gravures rupestres. L’étude des traditions
l’adjectif « triste » (du latin tristis). Un fils de indo-européennes donne à penser qu’il y a un
saint Louis s’appela Tristan. lien entre ces labyrinthes nord-européens, le
Ce nom apparaît très souvent en Angleterre labyrinthe crétois et les événements liés à la
dès la fin du XIIe siècle. On le rattache alors guerre de Troie. Il a existé un saint Trojan, qui
à la racine celtique trwst, «  héraut, messa- fut évêque de Saintes au VIe siècle. La pièce
ger ». La forme Tristram, courante en Écosse, de Shakespeare, Troïlus et Cressida (1601),
a été employée au XVIIIe siècle par Laurence s’inspire à la fois de Chaucer et de l’Iliade. La
Sterne, dans La vie et les opinions de Tristram forme anglaise Troy est encore relativement
Shandy (1760-67). À l’époque moderne, le fréquente aujourd’hui.
dramaturge allemand Ernst Hardt créa le TROY v. Trojan
nom de Tantris, formé des syllabes inversées TROYEN v. Trojan
de Tristan, dans Tantris der Narr. Tristan est
TROYENNE v. Trojan
aujourd’hui un prénom très porté, qui a aussi
été illustré par le conseiller de Louis XI Tristan TRUDA v. Gertrude
L’Hermite, mort vers 1477, la féministe TRUDE v. Gertrude
française Flora Tristan (1803-1844), l’écri-
TRUDIE v. Gertrude
vain et auteur dramatique Tristan Bernard
(Triplepatte, 1905). TRUDY v. Gertrude

TRYSTAN v. Tristan
TRISTANA v. Tristan
TSILIA v. Cécile
TRISTANIG v. Tristan
TUAL v. Tugdual
TRISTANO v. Tristan
TUALA v. Tugdual
TRIX v. Béatrice TUALIG v. Tugdual
TRIXIE v. Béatrice TUDAL v. Tugdual

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Tugdual Dictionnaire des prénoms

TUDALENN v. Tugdual Tullius signifie «  descendant de Tullus  ».


TUDALEZ v. Tugdual Tullus Hostilius, troisième roi légendaire de
Rome, fut le représentant de la fonction guer-
TUDALIG v. Tugdual
rière. Après avoir soumis la ville d’Albe avec
TUDOR v. Théodore les Horaces, il organisa l’armée romaine. Son
TUDU v. Tugdual nom se rattache peut-être à la puissance que
l’ancienne loi de Rome accordait au père sur
TUDYR v. Théodore
ses enfants : après avoir reconnu un nouveau-
TUGAL v. Tugdual né, le chef de famille ordonnait de le lever
(latin tollere) afin de marquer son accord.
TUGDUAL (1er décembre) L’enfant nommé Tullus était donc un enfant
« agréé, accepté ».
F. A. :Tudal, Tual, Tudu, Tuzal, Tugal, Toal, Tullius fut un nom couramment porté dans
Tully, Tudalenn, Tualig, Tudalez, l’Antiquité. Marcus Tullius Tiro, affranchi et
Tuala, Tudalig. secrétaire de Cicéron, inventa un système de
O. : d
 u celtique touto, « peuple », et valos, tachygraphie qui porte son nom. L’ancienne
« puissant, valeureux ». prison romaine de Tullianum, où périrent
La racine touto, «  peuple  », se retrouve Jugurtha et Vercingétorix, était aussi dénom-
dans le mot teuta, « tribu », mais également mée «  Mamertine  ». Chez les femmes, Tulia
dans le nom du dieu gaulois Teutatès, que fut parfois pris comme abréviatif de Tertullia.
les Romains assimilèrent à Mars, voire encore En allemand, Tulle et Tullia sont des diminu-
dans le nom des «  Teutons  ». Considéré tifs enfantins pour Ursula. Tulla est le nom
comme l’un des sept saints fondateurs de la d’un personnage du roman de Günter Grass,
Bretagne, saint Tugdual (VIe siècle), né en Le chat et la souris (1961). En Irlande, la forme
Angleterre, fonda un monastère à Trébabu Tullia a recouvert le nom de Tully (du gaéli-
(Finistère), puis devint évêque de Tréguier que taithleach, « tranquille, pacifique »).
(Côtes-d’Armor). On a écrit sur lui trois Vies, TULLUS v. Tullius
dont la plus ancienne remonte au IXe siècle.
TULLY v. Tugdual et Tullius
Il est également honoré en Cornouailles, où
on lui donne parfois le surnom de Pabu (cf. la TUNIO v. Fortunat
localité de Saint-Pabu, dans le Finistère). La TURA v. Thor
forme bretonne Tudal est la seule correcte. La
TURE v. Thor
forme Tugdual, couramment portée, résulte
d’une ancienne erreur de lecture.
TUL v. Tullius TUROLD
TULA v. Gertrude F. A. :Thorold, Torold, Thorald, Torwald,
TULLE v. Tullius Thorwald, Turrill, Terrell, Tirrel,
Tyrell, Thorvaldr, Torvald, Thorvald,
TULLIA v. Tullius
Torald, Turval.
TULLIANE v. Tullius O. : du german. Thôrr, nom de divinité, et
waldan, « commander, diriger ».
TULLIUS/TULLIE (5 octobre) Turold représente à l’origine une forme
F. A. : Tullus, Tulle, Tullia, Tulliane, Tully, Tul. franco-normande de Thorweald, qui est elle-
O. : du latin Tullius, nom de personne. même une forme saxonne, semi-anglicisée,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Turold

de Thorwald. Tout comme dans Thorleif, encore Thore (avec la graphie récente Tore),
Thorald, Thorolf ou Thorsten, on y retrouve qui devient, dans les régions du Nord, Thure
le nom du dieu Thôrr, divinité de la guerre ou Ture. La forme Turval est propre aux îles
et de la vigueur physique chez les Germains, Shetland. Thorwald existe également comme
que les Anglais païens connaissaient sous le nom de famille. Le grand sculpteur danois
nom de Thunor. Latinisé en Turoldus dans la Berthel Thorvaldsen (1768-1844) fut l’un des
Chanson de Roland, Turold fut employé cou- maîtres du néoclassicisme.
ramment en Normandie jusqu’au XVe siècle. TURRILL v. Turold
Il semble y faire aujourd’hui sa réapparition.
Dans l’Eure, le village de Bourgthéroulde por- TURVAL v. Turold
tait encore en 1089 le nom de Burgus Turoldi. TUTA v. Gertrude
On trouve aussi en Normandie des patrony-
TUTIA v. Toussaint
mes de même origine, comme Théroude (Pays
de Caux), Thouroude ou Touroude (Cotentin, TUZAL v. Tugdual
région de Caen), Toroude, Troude, Thérou, TYBALT v. Thibaud
Talou, etc., avec des dérivés tels que Trudeau,
TYRELL v. Turold
Trudon et Trudelle. En Allemagne, Thorwald
a pratiquement disparu, mais on rencontre TZEZAR v. César

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Dictionnaire des prénoms

PRÉNOMS DOUBLES ET PRÉNOMS COMPOSÉS


Les spécialistes distinguent habituellement Au XVIIIe siècle, les prénoms triples, voire
les prénoms composés, figurant comme tels quadruples, ne sont pas rares au fur et à
dans les actes officiels (Jean-Pierre, Anne- mesure que l’on monte dans la hiérarchie
Marie), et les prénoms doubles, correspon- sociale. On cite à Rome le cas d’un membre
dant à un couple de prénoms employés de l’illustre famille Colonna qui ne portait pas
régulièrement en association, mais non reliés moins de vingt-quatre prénoms ! Certains pré-
par un trait d’union à l’état civil. Cette dis- noms composés furent en outre mis à la mode
tinction est problématique, l’usage du trait par des rois ou des reines : Gustave-Adolphe
d’union étant très variable selon les époques en Allemagne, François-Joseph en Autriche,
et les lieux. « Le prénom composé défie toute Marie-Louise et Marie-Antoinette en France,
normalisation », observait il y a déjà quelques Marie-Thérèse en Espagne.
années le démographe Jacques Dupâquier. Durant tout le XIXe siècle, le succès des pré-
Les prénoms doubles semblent être appa- noms doubles se confirme dans la plupart
rus d’abord en Italie durant la seconde moitié des pays d’Europe continentale. Dans certai-
du XVIe siècle, avant de passer en Espagne, en nes régions de France, comme la Lorraine, ils
France et en Allemagne. Cette innovation a été représentent alors jusqu’à 60 % du total des
introduite par les élites urbaines, sans doute attributions de prénoms : Nicolas-Eugène, Jean-
pour des motifs de considération sociale : le Dominique, Pierre-Marie-Gustave, François-
prénom double permettait de créer un lien Nicolas, Elisabeth-Catherine, Justine-Amélie,
privilégié avec toutes les personnes dont l’en- Mélanie-Marguerite, etc. L’usage permet aussi
fant portait le nom, et en même temps de d’attribuer aux garçons le nom de la Vierge  :
multiplier le nombre des saints patrons. Mais Jean-Marie, Alain-Marie, Pierre-Marie, etc. En
l’institution du prénom double a pu être aussi Angleterre, en revanche, les prénoms doubles
un moyen de résoudre le conflit entre le rôle n’ont guère eu de succès qu’au lendemain de la
donné au parrain ou à la marraine dans le révolution de 1688. Ils sont rares depuis le XVIIIe
choix du prénom et l’ancienne habitude fami- siècle, et il en va de même aux Etats-Unis
liale consistant à attribuer à l’enfant le nom Les prénoms composés sont parfois écrits
d’un de ses parents en ligne directe. en un seul mot, notamment en Allemagne
En France, la mode des prénoms doubles (Anneliese, Hannelore, Marieluise, Evamarie,
ou composés a commencé à se développer Hansjoachim) et en Italie (Pierluigi, Giancarlo).
un peu partout à partir de la fin du XVIIe En France, ce phénomène n’est guère admis
siècle et du début du XVIIIe siècle, l’objectif que pour les prénoms résultant d’une contrac-
étant apparemment d’individualiser l’enfant tion tels que Maïté (Marie-Thérèse), Marlène
en continuant de l’inscrire dans une lignée (Marie-Hélène), etc. L’usage du trait d’union,
distincte, associée à un certain patrimoine courant en France, est plus rare à l’étranger, où
symbolique (ce qui impliquait d’assurer la l’on écrit Hans Jürgen ou Mary Ann plus fré-
pérennité de certains prénoms familiaux), quemment que Hans-Jürgen ou Mary-Ann.
tout en composant dans une certaine mesure En France, les prénoms composés, qui
avec l’individualisme naissant. Cette mode avaient eu un immense succès entre 1935 et
semble avoir progressé très rapidement chez 1960, sont aujourd’hui en net recul  : ils ne
les filles, alors que pour les garçons elle ne sont plus attribués qu’à un enfant sur trente,
s’enracine qu’autour de 1750. La Révolution contre un enfant sur huit autour de 1950. Ce
lui donnera d’ailleurs un bref coup d’arrêt. déclin semble attester la fin du système d’at-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

tribution des prénoms qui consistait à donner Antoine et Pierre-François chez les garçons.
à l’enfant le prénom d’un aïeul, d’un grand- S’y ajoutent des formes nouvelles ou « pion-
père ou d’une grand-mère, d’un parrain ou nières  », comme Jeanne-Bérangère, Anne-
d’une marraine, tout en l’associant à un autre Valentine, Yolande-Émilie, Claude-Valérien,
prénom qui lui était propre. Il n’est toute- Jean-Frédéric, Pierre-Salvator, Maxence-
fois vraiment sensible que dans les milieux Emmanuel, etc.
populaires, où le temps des Jean-Pierre, Une vieille tradition hostile aux prénoms
des Jean-Paul, des Jean-Marie, des Marie- doubles a toujours estimé préférable que les
France et des Marie-Claire, semble désormais individus n’aient qu’un seul prénom usuel,
révolu. Dans les milieux aisés, en revanche, au motif que l’usage d’une forme composée
on continue à faire grand usage des prénoms traduirait, sur le plan symbolique, une sorte
doubles, les formes actuelles les plus cou- d’ambiguïté ou de dualité contradictoire.
rantes étant Lou-Anne, Marie-Amélie, Anne- La loi française admet actuellement tous les
Sophie, Valérie-Anne et Marie-Charlotte chez prénoms doubles comme prénoms usuels,
les filles, Jean-Baptiste, Pierre-Louis, Marc- mais plus rarement les prénoms triples.

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Dictionnaire des prénoms

UALTAR v. Gautier
U ULLA v. Ulric

UBERTO v. Hubert ULLI v. Ulric

UDALRIC v. Ulric ULLMANN v. Ulric

UDEL v. Odile ULMAN v. Ulric

UFFE v. Loup

UGENIE v. Eugénie ULRIC/ULRIQUE (10 juillet)

UGO v. Hugues F. A. :Ulrich, Ulrike, Ulrica, Ulrika, Ulla,


Rika, Ulrikke, Ulderika, Uli, Ulli,
UGOLINA v. Hugues
Ulrik, Udalric, Utz, Ultrich, Odalric,
UGOLINO v. Hugues Ulderic, Odalrich, Olrik, Ure, Ultsch,
UGONE v. Hugues Uhlig, Ulman, Ullmann, Uhde,
Ulrico, Ulderico, Uldarico, Oldrick.
UGUCCIO v. Hugues
O. : du german. odal, « bien hérité,
UHDE v. Ulric patrimoine », et ric, « puissant ».
UHLIG v. Ulric
Ce prénom a été très populaire depuis le
UILLIOC v. Ulysse Moyen Âge en Suisse et en Allemagne du Sud.
ULDARICO v. Ulric Il fut porté notamment par le poète Ulrich
von Zatzikhoven, auteur d’un Lanzelot (v.
ULDERIC v. Ulric
1195) qui est sans doute une adaptation du
ULDERICO v. Ulric Chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes,
ULDERIKA v. Ulric par le réformateur Ulrich (Huldrych) Zwingli,
tué en 1531 par l’armée catholique à la bataille
ULF v. Loup
de Kappel, par l’humaniste et chevalier Ulrich
ULI v. Ulric von Hutten (1488-1523), l’auteur des Epîtres
ULICK v. Ulysse des hommes obscurs, et par le duc Ulrich de
Wurtemberg (1487-1550), dont la mémoire
ULISES v. Ulysse
a été célébrée par des ouvrages de Hermann
ULISSE v. Ulysse Burte (Herzog Utz von Württemberg) et de
ULIXES v. Ulysse Wilhelm Hauff (Lichtenstein, 1827).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Urbain

Saint Ulrich, mort en 1093, fut évêque de dans l’épisode où il raconte comment Ulysse
la ville d’Augsbourg, qu’il défendit contre les reçut son nom de son grand-père, Autolycos
Hongrois. En Allemagne, le nom d’Ulrich (Odyssée 19, 405-409).
entre parfois en composition avec d’autres Le nom d’Ulysse fut porté assez couram-
prénoms, pour donner des formes telles ment à partir de la Renaissance. Rarement
que Hanueli (Hans-Ulrich), Hermanutz employé en Angleterre, il fut en revanche
(Hermann-Ulrich), etc. L’abréviatif alémani- utilisé en Irlande comme substitut aux noms
que Utz est très utilisé en Suisse. Le féminin gaéliques Ulick («  récompense de l’esprit  »)
Ulrike (ou Ulrika) connaît actuellement un et Uileos. La forme espagnole est Ulises. La
grand succès outre-Rhin. Il est aussi employé forme d’origine, Odysseus, reste employée en
depuis longtemps en Suède. La forme Ulrique Allemagne. L’écrivain James Joyce publia son
tend à se répandre en France. célèbre roman, Ulysse, en 1922. Il existe aussi
ULRICA v. Ulric
un poème de Tennyson portant ce nom. Aux
États-Unis, Ulysse S. Grant, général nordiste
ULRICH v. Ulric
pendant la guerre de Sécession, fut élu deux
ULRICO v. Ulric fois à la présidence des états-Unis. En France,
ULRIK v. Ulric Ulysse se rencontre encore occasionnellement
(le journaliste Ulysse Gosset).
ULRIKA v. Ulric
ULYSSES v. Ulysse
ULRIKE v. Ulric
ULYXES v. Ulysse
ULRIKKE v. Ulric
UMFRAY v. Humphrey
ULTRICH v. Ulric
UMFREY v. Humphrey
ULTSCH v. Ulric
UMMO v. Omer

UNDINA v. Ondine
ULYSSE
URANE v. Oriana
F. A. :
Ulisse, Ulyxes, Ulixes, Ulysses,
URANIA v. Oriana
Ulick, Ulises, Uillioc, Odyssée,
Odysseus. URANIE v. Oriana
O. : du nom du héros de l’Odyssée. URB v. Urbain

Ulysse (ou Ulyxes) représente la transcription


latine, sans doute par l’intermédiaire de URBAIN (2 avril, 25 mai,
l’étrusque Uluxe ou du grec Olusseus, 5 septembre, 19 décembre)
déformation dialectale de l’original, du nom
F. A. :
Urban, Urbanus, Urbane, Urbaine,
du héros grec Odysseus. Les pérégrinations
Urbano, Urbana, Urb, Urbanilla,
d’Ulysse, époux de Pénélope et fils de Laërte,
Urbice, Urbas, Bahn, Bahnes, Bahne,
roi d’Ithaque, resté célèbre par sa ruse, sa
Bohn.
vaillance et son ingéniosité, constituent la
O. : du latin urbanus, « urbain ».
matière du grand récit homérique qui porte son
nom : l’Odyssée, poème en vingt-quatre chants. Dans la langue latine, le mot urbanus (dérivé
On a avancé, pour ce nom grec d’Odysseus d’urbs, «  ville  ») a d’abord signifié «  urbain,
(Oduseus), un certain nombre d’étymologies. citadin  », puis, par association d’idées entre
La moins mauvaise est celle que Homère tire vie urbaine et civilisation policée, il a acquis
lui-même du verbe odussomai, « être irrité », (déjà chez Cicéron) le sens de « poli, spirituel,

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Uriel Dictionnaire des prénoms

de bon ton ». Urbanus s’oppose en ce sens à URIEL/URIELLE (1er octobre)


rusticus, « paysan », qui a abouti à « rustique »
F. A. : Euriel, Eurielle, Uriell, Euriell.
et à « rustre ». En français, le mot « urbanité »
O. : de l’hébreu uri’èl, « Dieu est ma
ne prend son sens actuel qu’au XIVe siècle.
Urbanilla fut un nom porté à l’époque lumière ».
romaine. Plus de vingt-cinq saints et martyrs Le nom d’Uriel revient à plusieurs reprises
se sont appelés Urbain, dont un membre de la dans l’Ancien Testament. Il désigne notam-
première Église de Rome mentionné par saint ment un lévite du clan de Qehat, comptant
Paul (Romains 16, 9), qui aurait été massacré parmi les ancêtres de Samuel (1 Chroniques
par les juifs. Saint Urbain, évêque de Langles, 6,9). C’est aussi le nom d’un archange sou-
mort en 450, est le patron des jardiniers et vent mentionné dans les liturgies orienta-
des vignerons. les. Le prénom Urie (Uriah en Angleterre) a
La vie du pape Urbain Ier a donné lieu à de une étymologie très proche de celle d’Uriel :
nombreuses légendes, souvent liées au récit il vient de l’hébreu uriyyah, «  Iahvé est ma
de la passion de sainte Cécile. Urbain  II, lumière ». Dans la Bible, Urie est un guerrier
au XIe siècle, prêcha la Première Croisade. hittite passé au service des Hébreux, dont le
Urbain III, au siècle suivant, fut l’adversaire de roi David organisa la mort pour s’approprier
Frédéric Barberousse. Urbain V, élu pape en sa femme, Bethsabée (2 Samuel 11). De cette
1362, dont Pétrarque a chanté les vertus, était union naquit le futur roi Salomon. Comme
originaire de la Lozère et s’appelait Guillaume beaucoup de noms juifs se terminant en el,
Grimoard de Grisac. Une ville d’Italie, dans Uriel a été assez tôt confondu avec des noms
les Marches, s’appelle Urbino (ce fut notam- bretons d’origine celtique. L’Église connaît
ment la patrie de Raphaël). Comme prénom, une sainte Uriell ou Eurielle, qui aurait vécu
Urbain est tombé en désuétude. Le nom de au VIIe siècle et qui est vénérée à Trédias, dans
famille reste en revanche courant, avec des les Côtes-d’Armor. Sœur de saint Judicaël
variantes comme Urbin, dans le Midi, et aussi (Jezekael), illustre roi breton devenu moine
Urban (Georges Urbain, chimiste français vers 640, et fille de saint Juzel (anciennement
mort en 1938, le romancier slovaque Milo Iuthael), elle est la patronne et l’éponyme
Urban, auteur des Lumières éteintes). d’un certain nombre de communes.
URBAINE v. Urbain URIELL v. Uriel

URBAN v. Urbain URS v. Ursule

URSEL v. Ursule
URBANA v. Urbain
URSELA v. Ursule
URBANE v. Urbain
URSI v. Ursule
URBANILLA v. Urbain
URSICIN v. Ursule
URBANO v. Urbain
URSIE v. Ursule
URBANUS v. Urbain
URSIN v. Ursule
URBAS v. Urbain
URSINA v. Ursule
URBICE v. Urbain URSINUS v. Ursule

URE v. Ulric URSLE v. Ursule

URIANE v. Oriana URSO v. Ursule

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Ursule

URSON v. Ursule Angleterre, l’un des personnages de Beaucoup


de bruit pour rien, de Shakespeare, s’appelle
URSULE/URSULA (21 octobre) aussi Ursula. Ursula March est l’héroïne
principale du roman de Craik, John Halifax,
F. A. :
Urs, Ursus, Ours, Orson, Urson, Gentleman (1857). L’abréviatif Usly a disparu
Durs, Urso, Orso, Ursin, Ursinus, outre-Manche depuis le XVIIIe siècle. Ce pré-
Ursina, Ursel, Ursicin, Ursi, Uschi, nom a notamment été illustré par le cinéaste
Ursle, Nucshi, Urzili, Ursy, Ursie, Orson Wells et par l’actrice Ursula Andress.
Orsola, Orsolya, Ursela, Urzula,
URSULINA v. Ursule
Oursoula, Oursa, Ursuline, Ursulina.
O. : du latin ursus, « ours ». URSULINE v. Ursule

Les noms de ce groupe étaient déjà relative- URSUS v. Ursule


ment courants aux premiers siècles de notre
URSY v. Ursule
ère. Sainte Ursule (IIIe ou IVe siècle) aurait
été massacrée par les Huns, à Cologne, en URZILI v. Ursule
compagnie de onze mille vierges (ce chiffre URZULA v. Ursule
doit plus probablement être ramené à onze).
USCHI v. Ursule
Le nom d’Ursula fut beaucoup porté dans
la noblesse allemande au XIXe siècle, et fut UTSKE v. Odile
popularisé vers 1940 par le roman de Klaus
UTZ v. Ulric
E. Börner, Ursula. En 1960, ce nom venait au
10e rang des prénoms féminins outre-Rhin. En UWEN v. Ewen

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Dictionnaire des prénoms

NOMS ET PRÉNOMS :
QUELQUES USAGES DANS LE MONDE
L’usage des patronymes s’étant généralisé conjonction y (i en Catalogne), « et ». Le pein-
assez tôt chez les Slaves, les Russes portent tre Picasso s’appelait par exemple Pablo Ruiz
actuellement trois noms différents  : d’abord Picasso (Ruiz étant le nom du père, Picasso
le prénom (otschesstwo), puis le dénominatif celui de la mère) ; l’ex-chef de l’État Franco,
de filiation (imja), enfin le patronyme propre- Francisco Franco y Bahamonde, etc. Certains
ment dit (familja). Exemples : Vladimir Ilitch personnages célèbres sont aujourd’hui plus
Oulianov (Lénine), Iossif Vissarionovitch connus sous le nom de famille de leur mère
Djougatchvili (Staline), Alexandre Issayévitch que sous celui de leur père : Picasso en est un
Soljénitsyne, Lev Alexeievitch Tolstoï, etc. Le exemple, mais on pourrait aussi citer le poète
dénominatif de filiation est formé réguliè- Federico (del Sagrado Corazón de Jesús)
rement pour les garçons avec le suffixe -itch García Lorca ou le romancier du XIXe siècle
ou -vitch (Andréi Nikolaievitch Tkachouk) et, Benito Pérez Galdós. L’usage est le même au
pour les filles, avec le suffixe -vna (Svetlana Portugal, à ceci près que c’est le nom de famille
Iosifuna Djougatchvili, fille de Staline). L’usage de la mère qui vient tout de suite après le pré-
veut que lorsqu’on s’adresse à quelqu’un, on nom. En Islande, il est illégal de donner à un
utilise seulement les deux premiers termes. En enfant un nom qui ne suive pas la tradition
revanche, le deuxième nom, regardé comme ancestrale. Celle-ci veut que le nom de famille
honorifique, n’est pas employé par celui qui soit formé d’après le prénom du père, suivi de
le porte, par exemple pour signer une lettre. -son pour les garçons et de -dottir (cf. l’anglais
Sous le régime soviétique, le nom de famille daughter, « fille ») pour les filles : Johanson,
pouvait en principe aussi bien être celui du Gúnnarsson, Tomásdottir, etc. Certains noms
père que celui de la mère. En pratique, c’était sont de ce fait devenus si fréquents que leurs
presque toujours celui du père. Dès le milieu porteurs sont répertoriés dans l’annuaire de
des années 1970, on a même vu réapparaî- Reykjavík par leurs prénoms !
tre la vieille coutume orthodoxe consistant Une autre habitude, encore assez répandue
à donner systématiquement aux fils aînés le de nos jours, en Écosse, consiste à former le
prénom de leur grand-père paternel. prénom d’un enfant soit avec le nom de jeune
Le nombre des prénoms russes n’est pas très fille de sa mère, soit, plus souvent, à partir du
important. Une étude datant de 1971 mon- nom de son lieu de naissance. Il s’agit là de la
trait que les 30 prénoms les plus courants survivance d’un usage des Highlands qui vou-
servaient à désigner près de 90 % de la popu- lait qu’on s’interpellât autrefois, entre proprié-
lation russe ! Les prénoms masculins les plus taires terriens, en utilisant le nom de la terre
fréquents sont encore aujourd’hui Serguei ou de la propriété possédée.
(Serge), Andréi (André) et Nikolai (Nicolas). Aux États-Unis, l’initiale qui sépare fré-
En France, la vogue des prénoms russes (Boris, quemment le prénom du nom de famille
Sacha, Natacha, Macha, Vadim) remonte aux (middle initial), comme dans le cas des prési-
années 1920, avec l’arrivée à Paris des Russes dents Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy,
« blancs » fuyant le bolchevisme. Lyndon B. Johnson ou George W. Bush, ne
En Espagne, l’enfant porte également trois renvoie pas à un second prénom, mais à un
noms : le prénom, suivi, dans l’ordre, des noms patronyme, qui est le plus souvent le nom de
de famille de son père et de sa mère, ces deux jeune fille de la mère, voire celui d’une grand-
noms de famille pouvant être séparés par la mère paternelle : Franklin Delano Roosevelt,

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

John Fitzgerald Kennedy, Lyndon Baines posée de prénoms dont l’initiale suit fidèlement
Johnson, etc. Cet usage n’a pas existé de tout l’ordre alphabétique. En 1978, les associations
temps : on ne trouve pas une seule middle ini- féministes américaines ont obtenu des autorités
tial dans les noms des pèlerins du Mayflower, que les cyclones, jusque-là désignés exclusive-
navire qui transporta les premiers colons. ment par des prénoms féminins, soient désor-
Depuis 1953, les cyclones tropicaux qui rava- mais alternativement masculins et féminins…
gent régulièrement les Caraïbes sont désignés par En 2005, c’est le cyclone Katrina qui a dévasté la
des prénoms. La liste, qui est fixée par avance au Louisiane et provoqué les terribles inondations
centre d’études des cyclones de Miami, est com- de la Nouvelle-Orléans.

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Dictionnaire des prénoms

VÁCLAV v. Wenceslas
V mystique. À Rome, la fête de la Saint-Valentin
(14 février) s’est superposée à l’ancienne fête
VAKA v. Valentin
de Junon Februata (15 février) et a repris à
VAL v. Valentin
son compte bon nombre de traditions qui
VALBORG v. Walpurge s’y rattachaient. Ce saint Valentin ayant été
VALDEMAR v. Waldemar promu au XVe siècle patron des amoureux, les
noms de Valentin et Valentine se retrouvent
VALEDA v. Valentin
aussi dans de nombreuses expressions popu-
VALENCE v. Valentin laires. Trois empereurs romains portèrent
VALENS v. Valentin le nom de Valentinien, dont Valentinien Ier
(Flavius Valentinianus, 321-375), qui écrasa
VALENSIA v. Valentin
les Maures et les Sarmates, et construisit un
VALENT v. Valentin limes en Germanie pour contenir les invasions
VALENTE v. Valentin des Alamans. Le frère de ce dernier, l’empe-
reur Valens (Flavius Valens), se vit confier le
VALENTIA v. Valentin
gouvernement de l’Orient. La doctrine du
VALENTIK v. Valentin gnostique Valentin, installé à Rome vers 140,
ne nous est plus connue que par les livres
VALENTIN/VALENTINE (14 février, publiés contre elle par Tertullien et Irénée.
25 juillet) En Angleterre, le prénom Valentine,
employé depuis le XVIIe siècle, est attri-
F. A. :V
 alens, Valence, Valention,
bué aussi bien aux filles qu’aux garçons. En
Valentina, Val, Vallie, Valentia,
Allemagne, dans le Faust de Goethe, le frère
Valeda, Valida, Valentyn, Valentino,
de Gretchen s’appelle Valentin. En 1846, la
Bailintin, Lalensia, Valensia, Valente,
pièce de théâtre de Gustav Freitag, Valentine,
Valentik, Valent, Vallatina, Bàlint,
contribua à populariser ce prénom. La ville
Valiaka, Vaka, Feltes, Velten, Valtin,
de Valenciennes (Nord), qui fut cédée à la
Valtl.
France au traité de Nimègues (1678), doit son
O. : du latin valens, « bien portant, vigoureux ».
nom à l’empereur romain Valentinien Ier. En
Les prénoms appartenant à ce groupe Espagne, la ville de Valence, ancienne colonie
avaient à l’origine une certaine résonance militaire romaine (Valentia Edetanorum), fut

462

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Valéry

prise par les Wisigoths, puis par les Arabes, et Gallus contre Emilien. Le poète latin Valerius
devint au XIe siècle la capitale d’un royaume Flaccus, né vers 45 de notre ère, fut l’auteur
maure. On connaît aussi la ville de Valence, des Argonautiques. Colline située à l’ouest de
dans la Drôme. Paris, le mont Valérien, lieu de culte dès l’épo-
VALENTINA v. Valentin que gauloise, reçut au XVe siècle de nombreux
ermitages.
VALENTINO v. Valentin
La forme masculine moderne de ce nom
VALENTION v. Valentin est normalement Valère. La forme Valéry,
VALENTYN v. Valentin apparue, semble-t-il, en Auvergne et dans le
Bourbonnais (région d’où, à la fin du VIe siècle,
VALERE v. Valéry
partit le futur fondateur de l’abbaye de Saint-
VALERIA v. Valéry Valéry-sur-Somme), résulte en effet probable-
VALERIAN v. Valéry ment d’une adaptation ou d’une confusion
avec un nom germanique, Valeric ou Valaric
VALERIANA v. Valéry
(formes anciennes Walharius, Walhaeri,
VALERIANE v. Valéry Wahlrich, Walericus, Walarik, Gualaric), du
VALERIANKA v. Valéry german. wal, «  champ de bataille  », et hari,
«  armée  ». Ce nom germanique explique
VALERIANO v. Valéry
aussi les formes Valier ou Vallier, que l’on ren-
VALERIANUS v. Valéry contre dans le Nord et dans l’Est. Dans cette
VALERIEN v. Valéry hypothèse, l’accent de « Valéry » serait injus-
VALERIENNE v. Valéry
tifié, de même d’ailleurs que le y final (comme
celui de Henry, ajouté par les anglophiles à
VALERIJS v. Valéry partir du XIXe siècle).
VALERIO v. Valéry Au début du XIXe siècle, la vogue du roman
VALERO v. Valéry de Mme de Krüdener, Valérie, contribua à la
diffusion de ce prénom féminin. Valeria se
VALéRY/VALéRIE (28 avril, 4 juin) rencontre en Angleterre et en Italie. L’écrivain
Valéry Larbaud tenait son prénom de son
F. A. :V
 alère, Valérien, Valérienne, grand-père maternel, Valéry Bureau des éti-
Valériane, Valerio, Valérian, Valy, vaux. L’ancien président Valéry Giscard d’Es-
Vallie, Valore, Valeria, Valero, Valier, taing a hérité le sien de son grand-père, Valéry
Vallier, Valerijs, Valioucha, Valeriana, Giscard, originaire du Puy-de-Dôme. Valéry et
Valerianka, Valeska, Valiouchka, Valérie sont encore aujourd’hui des prénoms
Valerianus, Valeriano, Waleria. assez fréquemment attribués (l’actrice Valérie
O. : d
 u latin valere, « être en bonne santé, Lemercier).
être vigoureux ».
VALESKA v. Valéry
Il y avait à Rome une gens Valeria. Le nom VALIAKA v. Valentin
de Valerius fut porté par l’historien Valère
VALIDA v. Valentin
Maxime (Valerius Maximus), contempo-
rain de Tibère, et par l’empereur Valérien VALIER v. Valéry
(Publius Licinius Valerianus), mort en 260, VALIOUCHA v. Valéry
qui s’opposa au christianisme et fut pro-
VALIOUCHKA v. Valéry
clamé empereur par les légions de Gaule et de
Germanie alors qu’il marchait au secours de VALLATINA v. Valentin

463

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Vanessa Dictionnaire des prénoms

VALLIE v. Valentin et Valéry VANINA (24 juin)


VALLIER v. Valéry F. A. : Vania, Vanja, Wania, Wanja, Wanina.
VALORE v. Valéry O. : de l’hébreu Yohanân, « Iahvé a fait
grâce ».
VALTIN v. Valentin
Surtout utilisé en Suède et en Russie, la
VALTL v. Valentin
forme Vanina représente à l’origine un sim-
VALTRAUT v. Waltrude ple diminutif de Jeanne. Elle tend à prendre
aujourd’hui son autonomie. Dans l’Ancien
VALTRUDE v. Waltrude
Testament, on trouve le nom Vanya, porté par
VALY v. Valéry un des fils de Bani (Esdras 10,36). Au début
du XVIIe siècle, le philosophe italien Giulio
VAN v. Vanessa
Cesare Vanini parcourut l’Europe après avoir
VANDA v. Wanda été ordonné prêtre. A Toulouse, où il s’était
installé, il fut accusé d’athéisme et de magie,
VANDEMIAIRE v. Vendémiaire
condamné à mort et brûlé vif en 1619. Son
VANESA v. Vanessa principal ouvrage, Des secrets de la nature, fut
censuré par la Sorbonne. Il ne faut pas confon-
dre Vanina avec Vanadis, nom porté dans cer-
VANESSA (4 février)
tains récits par la déesse germanique Freya,
F. A. :
V
 annie, Vanny, Vanni, Vanna, Van, dont on a également fait un prénom (Vanadis,
Vania, Vanesa. roman d’Isolde Kurz paru en 1931).
O. : création littéraire.
VANJA v. Vanina
Ce prénom, porté notamment par les actri- VANNA v. Vanessa
ces Vanessa Redgrave et Vanessa Paradis, a
VANNI v. Vanessa
connu dans les années 1990 un vif succès en
France (et, dans une certaine mesure, égale- VANNIE v. Vanessa
ment en Allemagne). Contrairement à ce que VANNY v. Vanessa
l’on a pu dire, il ne s’agit pas d’une déformation
VANORA v. Jennifer
de Véronique, par l’intermédiaire de la forme
Venisse, naguère fréquente en Normandie, VARENA v. Véra
mais tout simplement d’un nom inventé VARISTE v. Évariste
par l’écrivain Jonathan Swift (1667-1745), à
VARNAVA v. Barnabé
partir d’une anagramme des premières sylla-
bes du nom d’Esther Vanhomrigh, fille d’un VASSIL v. Basile
commerçant néerlandais installé à Dublin, VASSILI v. Basile
qui fut son élève et qui le poursuivit pen-
VASSILY v. Basile
dant de longues années de ses assiduités.
Esther Vanhomrigh mourut en 1723, à l’âge VAUBOURG v. Walpurge
de trente-trois ans. Swift mit en scène Vanessa VAUBURG v. Walpurge
dans un poème de 1726, intitulé Cadenus and
VAVOULIA v. Wladimir
Vanessa, qui contribua largement à la diffu-
sion de ce nom. VAVOUSSIA v. Wladimir

VANIA v. Vanessa et Vanina VEÏA v. Vivien

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Véra

VEIT v. Guy VÉRA (8 mai, 1er août, 3 et 11 septembre,


22 octobre, 11 et 18 novembre)
VELA v. Éveline et Violette
F. A. :
 érane, Verena, Vere, Véran,
V
VELIA v. Nathalie
Vérène, Varena, Verano, Verana,
VELTAZ v. Gildas Vero, Verus, Vérenne, Ver, Vrenele,
Vrein, Verania, Véraniane, Veranina,
VELTEN v. Valentin Viriane, Veruschka, Vreni.
VENAIG v. Nominoé O. : du russe wera, « foi ».

VENCESLAS v. Wenceslas
Le nom de Véra représente parfois un sim-
ple abréviatif de Veronika (Véronique), mais
VENDEMIA v. Vendémiaire en tant que prénom indépendant c’est à tort
qu’on le rattache au latin verus, « vrai, véridi-
que ». Véra correspond en fait à l’équivalent
VENDÉMIAIRE russe de fides ou pistis, la «  foi  ». De même
F. A. : Vandémiaire, Vendémia. que Nadège («  espérance  »), c’est une vertu
O. : du latin vindemia, « vendange ». théologale que l’on a transformée en pré-
nom. La vogue du roman russe a contribué
Dans l’ancien calendrier révolutionnaire,
à populariser ce nom en Europe occidentale.
Vendémiaire désignait le premier mois de l’an-
De pair avec Nadine, Olga et Sonia, Vera fut
née, qui commençait le 22 septembre, jour de
aussi très apprécié en Angleterre vers 1925.
l’équinoxe (et anniversaire de la proclamation
On le trouve néanmoins déjà au XIXe siè-
du régime républicain, le 22 septembre 1792),
cle, notamment chez Ouida (Moths, 1880)
et finissait le 21 octobre. Ce nom, qui évoque
et Marion Crawford (A Cigarette-Maker’s
la saison des vendanges, fut créé par le poète
Romance, 1890). Localement, ce prénom a
et conventionnel Fabre d’Eglantine en 1793,
pu se confondre avec Vere, nom de baptême
quelques semaines après la mise à l’ordre du
dérivé du patronyme d’une célèbre famille
jour de la Terreur. Auteur de la chanson Il
d’origine normande, la famille Ver. La famille
pleut, il pleut bergère…, Fabre d’Eglantine fut
de Vere d’Oxford s’éteignit dans les mâles au
guillotiné l’année suivante avec les dantonis-
XVIIe siècle, mais Lady Diana de Vere, héri-
tes. Le calendrier républicain, aboli officielle-
tière du nom, épouse du premier duc de Saint
ment le 1er janvier 1806, fut restauré de façon
Albans, donna à son troisième fils (le futur
éphémère par la Commune. Vendémiaire a été
Lord Vere de Hanworth) le prénom de Vere de
occasionnellement utilisé comme prénom.
Beauclerk. La forme Vere se répandit ensuite
VENI v. Geneviève d’elle-même.
Le nom de Verena n’apparaît en Angleterre
VENIAMINE v. Benjamin qu’après 1880. Il est en revanche fréquent
VENIG v. Nominoé
en Allemagne (Verena, fille de Siegfried et
Winifred Wagner) et, surtout, en Suisse alé-
VENO v. Geneviève manique, où nombre d’églises, notamment
autour du lac de Lucerne, sont consacrées
VENOU v. Nominoé
à sainte Verena, épouse de saint Victor, qui
VENZISLAUS v. Wenceslas aurait subi le martyre à Zurzach vers l’an 300.
Certains auteurs rattachent le nom de Verena
VER v. Véra et Xavier au latin vereri, du verbe vereor, «  respecter,

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Véronique Dictionnaire des prénoms

honorer  » (cf. l’allemand verehren, même Bunny, Nixie, Bernie, Berny, Fronika,
sens), mais cette étymologie n’est pas assu- Vroni, Frenne, Ronny, Ronky, Veron,
rée. Sainte Véra, morte en 395, est honorée Vroon, Ronnie, Verounia, Veroucha,
à Clermont-Ferrand. Saint Véran, fils de saint Ronia, Veronik, Berenike, Beronico.
Eucher, fut évêque de Vence, dans les Alpes- O. : du grec phéré, « porter, apporter », et
Maritimes, au Ve siècle. Son culte a contribué nikè, « victoire ».
à la diffusion du patronyme provençal Véran,
Dans la religion grecque, Nikè était la per-
auquel correspondent, en pays d’oïl, les for-
sonnification de la Victoire et l’un des sur-
mes Verain, Verin et Vrain. En Irlande, le pré-
noms d’Athéna. À l’origine, Véronique n’est
nom Véra est rendu par le gaélique Eamhair.
qu’une variante phonétique du prénom grec
VERAN v. Véra Berenikè (Pherenikè dans sa forme macé-
VERANA v. Véra donienne), qui se propagea en Égypte et au
Proche-Orient lors des conquêtes d’Alexan-
VERANE v. Véra
dre. La piété chrétienne lui attribua une éty-
VERANIA v. Véra mologie fantaisiste, en faisant dériver ce nom
VERANIANE v. Véra de la racine latine ver-, «  vrai  », et du mot
grec eikôn, «  image  » (cf. le mot «  icône  »),
VERANINA v. Véra
ceci pour expliquer la présence à Rome d’un
VERANO v. Véra «  portrait miraculeux  » de Jésus qu’une
VERE v. Véra et Xavier légende attribuait au peintre du roi d’Edesse,
Agbar, et dont aurait hérité une certaine prin-
VERENA v. Véra
cesse Véronique. Une autre légende affirme
VERENE v. Véra qu’une femme nommée Véronique aurait, lors
VERENNE v. Véra de la montée au Calvaire, essuyé avec un linge
VERIA v. Xavier
le visage de Jésus et que les traits de celui-ci
se seraient miraculeusement imprimés sur
VERLEIN v. Xavier le tissu. En mourant, Véronique aurait légué
VERNER v. Werner cette relique au pape Clément Ier. On peut
VERNERIO v. Werner
encore voir aujourd’hui à Rome un linge dit
« voile de Véronique », conservé depuis 1870
VERNERS v. Werner
à la basilique Saint-Pierre et que les méthodes
VERNIER v. Werner modernes ont daté du XIe siècle. Le person-
VERO v. Véra nage de Véronique, source de nombreuses
autres légendes, n’apparaît en fait dans aucun
VERON v. Véronique
des quatre évangiles canoniques. Sa plus
VERONICA v. Véronique ancienne mention se trouve dans l’évangile
VERONIK v. Véronique apocryphe de Nicodème, au IVe siècle. Le
culte de la sainte date lui-même de la fin du
VERONIKA v. Véronique
Moyen Âge.
VERONIKE v. Véronique De 323 à 48 av. notre ère, lorsque l’Égypte
était province romaine, treize rois de
Macédoine nommés Ptolémée se succédèrent
VÉRONIQUE (4 février)
sur son trône. La majorité de leurs femmes et
F. A. : B
 érénice, Bernice, Veronika, de leurs filles portèrent le nom de Bérénice.
Veronica, Vonnie, Vonny, Veronike, Dans le Nouveau Testament, Bérénice est

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Victor

une princesse juive, sœur du roi Hérode VICHY v. Louis


Agrippa II, avec lequel on l’accusa d’avoir des VICK v. Victor
relations incestueuses. C’est devant elle qu’en
VICKI v. Victor
59, saint Paul présenta sa défense à Césarée
(Actes des Apôtres 25,13-23). L’empereur VICKY v. Victor
Titus, qui voulut l’épouser après la prise de VICO v. Victor
Jérusalem, la répudia pour ne pas déplaire au
VICTEUR v. Victor
peuple romain. Son histoire a successivement
inspiré Racine (Bérénice, 1670), Corneille VICTOIRE v. Victor
(Tite et Bérénice, 1670) et Robert Brasillach
(La reine de Césarée, 1940). VICTOR/VICTORIA
Le nom de Véronique n’a guère commencé  (21 mars, 15 mai, 21 juillet, 15 novembre)
à se répandre en France avant le XIXe siè- F. A. :
 ictoire, Victorien, Victorin,
V
cle. La forme Veronika est très courante en Victorine, Victrice, Victeur,
Allemagne. En Angleterre, c’est surtout la Victorienne, Victoric, Viktorik,
forme Berenice, puis Bernice, qui, depuis la Victorico, Viktorine, Viktorina,
Réforme, est passée dans l’usage. Le mouve- Vittoriano, Viktorij, Victoriano,
ment de cape appelé «  véronique  » dans le Vittorino, Victorino, Vitoulia,
vocabulaire de la tauromachie fait référence Vitoucha, Vitiana, Gwthyr, Vick,
au geste prêté à sainte Véronique essuyant Vicky, Vicki, Viki, Fieke, Vichouta,
le visage du Christ. La ville libyenne de Viktor, Gyösö, Vittore, Vittoria,
Benghazi tire son nom d’une Bérénice morte Vittorio, Victorio, Toyo, Vico, Viggo.
en 220 av. notre ère, qui fut l’épouse du roi O. : du latin victor, « vainqueur, victorieux ».
Ptolémée III.
Les noms de ce groupe, employés à Rome
VEROUCHA v. Véronique
dès les premiers siècles de notre ère, conser-
VEROUNIA v. Véronique vèrent assez longtemps une valeur mystique
VERUS v. Véra
(la « victoire du Christ »). Ils furent très com-
muns dans les provinces romaines d’Afrique
VERUSCHKA v. Véra
du Nord. Cinq papes ou antipapes portèrent
VESTER v. Sylvain le nom de Victor qui, en France, ne fut mis
VI v. Violette
à la mode que sous la Révolution. La forme
féminine Victoire connut ensuite un certain
VIA v. Fulvien succès pour des raisons «  patriotiques  » (il
VIBIEN v. Vivien en fut de même en Allemagne pour Victoria).
VICENCIA v. Vincent
En Angleterre, en dépit de la renommée de la
reine Victoria Ire (1819-1901), épouse d’Al-
VICENCIO v. Vincent bert de Saxe-Cobourg-Gotha, Victoria est resté
VICENTA v. Vincent d’un usage limité. Le lac Victoria, en Afrique,
conserve néanmoins le souvenir de cette sou-
VICENTE v. Vincent
veraine, de même que les chutes Victoria du
VICENTIUS v. Vincent Zambèze. La Victoria Cross, créée en 1856, est
VICENZA v. Vincent la plus haute distinction militaire britannique.
Victoria est également le nom d’un Etat d’Aus-
VICENZO v. Vincent
tralie, d’une ville du Canada et de la capitale de
VICHOUTA v. Victor l’ancienne colonie anglaise de Hong-Kong.

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Vigdis Dictionnaire des prénoms

En Allemagne, le nom de Victoria a été célé- VIKLI v. Louis et Sophie


bré dans de nombreuses chansons populaires, VIKTOR v. Victor
mais le masculin Victor n’a guère été répandu.
VIKTORIJ v. Victor
En Italie, où pas moins de six rois se dénom-
mèrent Victor-Amédée ou Victor-Emmanuel, VIKTORIK v. Victor
le prénom Vittoria est souvent attribué en VIKTORINA v. Victor
l’honneur de la Vierge («  Notre-Dame de la
VIKTORINE v. Victor
Victoire  »). Le prénom Victor a notamment
été illustré par l’écrivain français Victor Hugo VILA v. Violette
(1802-1885). VILANTE v. Yolande
VICTORIANO v. Victor VILÉM v. Guillaume
VICTORIC v. Victor VILFRED v. Wilfried
VICTORICO v. Victor VILFRID v. Wilfried
VICTORIEN v. Victor VILFRIDA v. Wilfried
VICTORIENNE v. Victor VILHELM v. Guillaume
VICTORIN v. Victor VILHELMINA v. Guillaume
VICTORINE v. Victor VILIAM v. Guillaume
VICTORINO v. Victor VILLEM v. Guillaume
VICTORIO v. Victor VILLERME v. Guillaume
VICTRICE v. Victor VILLIAM v. Guillaume
VIDA v. David VILMA v. Guillaume
VIDLI v. David VILMOS v. Guillaume

VILRIC v. Wilrich
VIGDIS VILRICH v. Wilrich
O. : du german. wig, « lutte, combat ». VIMK v. Guillaume

Ce prénom très répandu en Islande repré- VIN v. Vincent


sente à l’origine le nom d’une Walkyrie. La VINCE v. Vincent
forme gotique weihan, «  combattant  », a
entraîné des confusions probables avec la
racine wîha, d’où le got. weihan, «  sacré, VINCENT/VINCIANE
consacré ».  (22 janvier, 11 et 27 septembre)

VIGGO v. Victor F. A. :  incente, Vin, Vince, Vincenz,


V
Vincentius, Vicente, Vinsionn,
VIGUELM v. Guillaume
Vinzene, Zenz, Vicencio, Vicenzo,
VIKACHA v. Vincent Nencio, Cencio, Vicentius, Cente,
VIKE v. Sophie Sent, Centinus, Vikenti, Vikacha,
Kenia, Zenzel, Vicenta, Vicencia,
VIKENTI v. Vincent
Vicenza, Centina, Vikentia.
VIKENTIA v. Vincent O. : du latin vincentius, « qui triomphe, qui
VIKI v. Louis, Sophie et Victor remporte la victoire ».

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Violette

Le nom de Vincent s’est répandu au Moyen VIOLAINE v. Violette


Âge à partir de l’Italie, vers la France, la VIOLANTE v. Violette et Yolande
Bourgogne, l’Alsace, l’Allemagne et la Suisse.
VIOLANTILLA v. Violette
On le retrouve en Angleterre dès le XIIe siè-
cle. Dans Measure for Measure, Shakespeare VIOLE v. Violette
donne le nom de Vincentio au duc de Vienne. VIOLET v. Violette
Considéré par les protestants comme un pré-
VIOLETA v. Violette
nom catholique, Vincent tomba quelque peu
en déclin à l’époque de la Réforme. Il ne fut VIOLETKA v. Violette
pratiquement pas employé en Ecosse. En VIOLETT v. Violette
France, il revint en vogue vers 1920, avant
VIOLETTA v. Violette
d’être à nouveau remis en honneur dans les
années 1970.
Saint Vincent, diacre de Saragosse, aurait VIOLETTE (3 mai, 5 octobre)
subi le martyre sous Dioclétien, en 304. Ses F A. : iole, Violet, Viola, Violett, Violetta,
V
reliques furent déposées en 1542 en l’église Violaine, Violante, Violantilla,
Saint-Vincent de Paris (aujourd’hui église Violeta, Violka, Vila, Ibolya, Lolan,
Saint-Germain-des-Prés). La raison pour Lola, Vivi, Volia, Letta, Vi, Vye, Ola,
laquelle il est devenu le patron des vignerons Olia, Olioucha, Violetka, Vitoulia,
est tout simplement la première syllabe de Vela.
son nom. Saint Vincent de Paul (1581-1660), O. : du latin viola, « violette ».
qui fut pendant deux ans prisonnier des
Le mot «  violette  » apparaît en français
Barbaresques, se consacra dans les campagnes
vers 1140, par l’intermédiaire de «  viole  »,
à des missions d’apostolat auprès des pauvres.
aujourd’hui disparu, dont il représente pro-
Ancien aumônier des galères, il organisa en
bablement un ancien diminutif. Violette fut
1617 la première Confrérie de la charité, d’où
employé dès le Moyen Âge dans le sud de la
devait sortir la congrégation des Filles de la
France. C’est, avec églantine et Blanchefleur,
Charité. La forme Vinciane fait actuellement
l’un des premiers noms de fleurs utilisés
partie des prénoms originaux à la mode. Le
comme prénom. Sorti par la suite de l’usage,
prénom Vincent a été illustré par les com-
il ne fut accepté à l’état civil qu’à une date
positeurs français Vincent d’Indy et Vincent
relativement tardive (en 1908, son admis-
Scotto.
sion fit encore l’objet d’un litige à Vincennes.)
VINCENTE v. Vincent Symboliquement, la violette est l’emblème
VINCENTIUS v. Vincent de la modestie. En France, ce fut le signe
de ralliement des partisans de Napoléon au
VINCENZ v. Vincent
moment de l’exil.
VINE v. Erwin Le nom de Violet fut porté en Angleterre
VINIA v. Sabin par la femme de Sir John Chandos, morte en
VINNOX v. Winoc
1370. Il a cependant fallu attendre le XIXe
siècle pour voir son emploi se généraliser.
VINOC v. Winoc Auparavant, la forme la plus courante était
VINSIONN v. Vincent Viola, que l’on trouve chez le poète Gower,
VINZENE v. Vincent
contemporain de Chaucer (Lover’s Confession),
et chez Shakespeare, dans La douzième nuit
VIOLA v. Violette
(1600). En Écosse, au contraire, le prénom

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Virgile Dictionnaire des prénoms

Violet semble avoir été utilisé dès l’époque de né près de Mantoue vers 70 av. notre ère, est
Marie d’Écosse, dont l’un des amis s’appelait l’auteur des Bucoliques, des Géorgiques et de
Violet Forbes. En Allemagne, Viola a abouti à l’Enéide. Son surnom de Maro provient de
des formes comme Veil ou Veigelein, pronon- son père, qui était potier. Son influence sur
cées « Feil » et « Feigelein », qui se confondi- la littérature européenne fut considérable, et
rent dans les communautés juives avec Feigel toute une série de légendes entourèrent son
(feygl, « oiseau » en yiddish) ou Feige (fayg, nom. Saint Virgile, évêque d’Arles, ordonna
« figue » en yiddish). saint Augustin, évêque de Canterbury, en
La forme Violante fut introduite en 595. Saint Grégoire, qui fit de lui le vicaire
Angleterre en 1362 par la fille du duc de du pape pour la Gaule, lui écrivit notam-
Milan, mariée au fils d’Edouard III. En ment une célèbre lettre sur la communauté
France, cette forme s’est souvent confon- juive arlésienne. Un autre saint Virgile, évê-
due avec Yolande ou Iolanthe. Sainte Viole que de Salzbourg au VIIIe siècle, évangélisa
est particulièrement honorée à Vérone. En la Carinthie. Le nom de Virgile est employé
1853, la Traviata de Verdi conféra une cer- couramment depuis la Renaissance. La forme
taine vogue au prénom porté par son héroïne, Virgil reste courante aux états-Unis (le séna-
Violetta Valéry. La forme Violaine, aux allu- teur Virgil Chapman, le cosmonaute Virgil
res médiévales, semble une création relative- Grissom), ainsi qu’en Autriche. L’écrivain
ment récente, qu’il faut peut-être rapprocher roumain Virgil Gheorghiu est l’auteur du
du nom de la commune de Violaines, dans le célèbre roman La vingt-cinquième heure, porté
Pas-de Calais, où se déroulèrent de violents à l’écran par Henri Verneuil en 1967.
combats durant la Première Guerre mon- VIRGILIA v. Virgile
diale. Elle fut mise à la mode par Claudel (La
VIRGILIANE v. Virgile
jeune fille Violaine, 1892-99).
VIRGILIO v. Virgile
VIOLKA v. Violette
VIRGILISE v. Virgile
VIR v. Virginie
VIRGILIUS v. Virgile
VIRA v. Séverin
VIRGILIZ v. Virgile
VIRGE v. Virgile et Virginie
VIRGINE v. Virginie
VIRGI v. Virgile
VIRGINIA v. Virginie
VIRGIE v. Virginie

VIRGIL v. Virgile
VIRGINIE (7 janvier)
VIRGILA v. Virgile
F. A. : irginia, Virgie, Virgy, Ginger,
V
Ginnie, Ginny, Virgine, Vir,
VIRGILE (5 mars)
Virguinia, Guinia, Virge.
F. A. :V
 irgilio, Virgilius, Virgilia, Virgila, O. : du latin Virginia, nom d’une famille
Virgiliane, Virgilise, Virgiliz, Virge, romaine.
Virgi, Virgil.
Contrairement à une croyance assez répan-
O. : d
 u latin virga, « rejeton, pousse, baguette
due, ce nom ne se rattache pas à l’origine à
pleine de sève ».
celui de la « vierge » (latin virgo), dont il n’a
Dans l’Antiquité, la constellation des été rapproché que par la suite. Chez Virgile
Pléiades s’appelait Virgiliae ou Vergiliae. Le (Eglogues VI, 47, 52), virgo a d’ailleurs le sens
poète romain Virgile (Publius Vergilius Maro), de « femme mariée » et, sur diverses inscrip-

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Vivien

tions antiques, virginius signifie tout sim- VIVENTIOL v. Vivien


plement «  époux  ». Virgo semble donc une VIVI v. Violette et Vivien
dérivation secondaire de vira, « femme », qui
était autrefois le féminin de vir, « homme ». VIVIA v. Vivien

En Angleterre, le nom de Virginia fut VIVIAN v. Vivien


popularisé à la suite de la reine Elizabeth Ire
VIVIANA v. Vivien
(1558-1603), qui avait été surnommée la
« reine vierge ». C’est également en son hon- VIVIANKA v. Vivien
neur que le nom de Virginia fut donné par Sir VIVIANNE v. Vivien
Walter Raleigh à la province de la Nouvelle-
VIVIANO v. Vivien
Angleterre qu’il découvrit en 1585. L’usage
voulut ensuite que les colons anglais de cette
province donnent à leur première fille née en VIVIEN/VIVIANE (10 mars, 2 décembre)
Amérique le prénom de Virginia (de même
F. A. : ivienne, Bibiane, Bibian, Vibien,
V
qu’ailleurs, ce fut Carolina, Georgia, etc.).
Vivence, Viventiol, Vivencion, Vivia,
Virginia est toujours en faveur aux états-
Vivianne, Vivi, Veïa, Vivianka,
Unis, où ce nom se classait en 1962 au 8e rang
Viviana, Bibiana, Viv, Vivian, Fithian,
des prénoms féminins. En France, Virginie a
Viviano, Vivine.
bénéficié de la vogue du roman de Bernardin
O. : du latin vivianus, « plein de vie,
de Saint-Pierre, Paul et Virginie (1787). Ce fut
spécialement vif ».
aussi, dans les années 1970, un prénom très
à la mode. Il n’est en revanche guère répandu Dans beaucoup de pays méditerranéens,
outre-Rhin. notamment en Grèce et en Espagne, la confu-
VIRGUINIA v. Virginie
sion entre le v et le b est fréquente (cf. le grec
taberna et le nom de la « taverne », la trans-
VIRGY v. Virginie cription de La Habana par La Havane, etc.).
VIRIANE v. Véra Elle explique la diffusion des deux formes
VISEN v. Louis
Viviane et Bibiane, et aussi, par suite d’un
jeu de mots entre bibere, « boire », et vivere,
VIT v. Guy
« vivre », le fait que sainte Viviane, morte en
VITIANA v. Victor 362, passe aujourd’hui pour la patronne des
VITOUCHA v. Victor gros buveurs.
Le nom de Vivien fut popularisé en
VITOULIA v. Victor e Violette
Angleterre par les récits arthuriens, dont
VITTORE v. Victor s’inspira Tennyson dans son poème Vivien
VITTORIA v. Victor and Merlin. Au Pays de Galles, les formes
Vyvyan, Vivian et Fithian sont plutôt attri-
VITTORIANO v. Victor
buées aux garçons. Dans le Lancelot en prose,
VITTORINO v. Victor Lancelot est recueilli par la Dame du Lac, la
VITTORIO v. Victor fée Viviane ou Niniane qu’aima l’enchanteur
Merlin. Cette fée est probablement l’héritière
VITUS v. Guy
d’une ancienne divinité celtique. Le masculin
VIV v. Vivien Vivian ou Vivianus est attesté en Allemagne
VIVENCE v. Vivien dès le XIIe siècle.
VIVENCION v. Vivien VIVIENNE v. Vivien

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Volkmar Dictionnaire des prénoms

VIVINE v. Vivien VOLKMAR


VLADA v. Wladimir F. A. :Wolkmar, Folkmar, Volkmer, Volcmar,
VLADIA v. Wladimir Volmaro, Volmara, Folz, Volz.
O. : du german. volk, « peuple », et mar,
VLADIMIR v. Wladimir
« célèbre, renommé ».
VLADIMIRA v. Wladimir Ce prénom germanique, encore porté en
VLADIMIRO v. Wladimir Allemagne et dans les pays scandinaves, est
timidement apparu en France depuis une ving-
VLADISLAS v. Ladislas
taine d’années. Sa diffusion semble pour l’ins-
VLAS v. Blaise tant limitée à l’Alsace, à la Normandie et à la
région parisienne. Le nom de Volkmar fut illus-
VOLBERT v. Fulbert
tré par le compositeur suisse Volkmar Andrea
VOLBERTE v. Fulbert (1879-1962). On le rencontre aussi fréquem-
ment dans les chansons de geste (Heldensagen)
VOLCMAR v. Volkmar
et dans la Chanson des Nibelungen.
VOLFANGO v. Wolfgang
VOLKMER v. Volkmar
VOLGANGO v. Wolfgang VOLKRAD v. Fulrad
VOLIA v. Violette VOLMARA v. Volkmar
VOLMARO v. Volkmar

VOLKER (7 mars) VOLODIA v. Wladimir


VOLZ v. Volkmar
F. A. :Folker, Volkher.
O. : d
 u german. volk, « peuple », et hari, VON v. Yves
« armée ». VONNE v. Yves

L’un des personnages de la Chanson des VONNIE v. Véronique et Yves


Nibelungen est Volker von Alzey. Le nom de VONNY v. Véronique
Volker fut très répandu en Allemagne pen- VOYE v. Avoye
dant tout le Moyen Âge. Il revint dans l’usage
VREIN v. Véra
au XIXe siècle, et n’en est pas sorti depuis (cf.
les cinéastes Volker Schlöndorf et Volker von VRENELE v. Véra
Collande). Comme équivalent féminin, on VRENI v. Véra
pourrait propose Volkhilde, qui a étymologi- VRONI v. Véronique
quement un sens très proche.
VROON v. Véronique
VOLKHER v. Volker VYE v. Violette

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

LES PRÉNOMS ET LA POLITIQUE

L’incidence de la vie politique sur les pré- à Georges et Raymond, leur succès épousa
noms a, dans bien des pays, été considérable. longtemps les carrières politiques de Georges
Certaines révolutions «  prénominales  » ont Clemenceau et de Raymond Poincaré.
même eu comme cause directe des boulever- Philippe, en revanche, ne doit nullement
sements d’ordre politique ou religieux, que sa grande vogue au maréchal Philippe Pétain,
ce soit en France la Révolution de 1789, qui ancien chef de l’Etat français  : ce prénom
entraîna la floraison des prénoms révolution- entame en effet son ascension dans les années
naires, la Réforme dans les pays du Nord de 1920 et connaît son apogée vers 1945-50,
l’Europe, qui généralisa les prénoms à réso- donc après la Libération, qui vit la condamna-
nance biblique, ou la conquête normande, tion de Pétain. (On enregistre néanmoins une
pour l’Angleterre. petite poussée significative en 1941). Quant
L’attribution aux enfants de prénoms illus- au général de Gaulle, sa très grande popularité
trés par de grands personnages historiques, n’a pas permis d’enrayer le déclin régulier de
contemporains ou non, semble avoir des Charles.
racines anciennes. Dans le Midi occitan, la En Allemagne, les prénoms des grands hom-
vogue de Pons, Bernard ou Raimond perpé- mes ont également connu un grand succès  :
tue de toute évidence le souvenir des comtes Otto (comme Bismarck), Helmut (comme le
de Toulouse et des vicomtes languedociens. maréchal Moltke), Gustave et Adolf (comme
Pour la partie nord de la France, on pourrait le roi Gustave-Adolf), Martin (comme Luther),
citer l’exemple de Hugues, Charles, Robert ou Katharina (comme son épouse), etc. A noter
Louis. À partir de 1810-20, on a également que dans l’ancienne Allemagne de l’Est, à
vu se multiplier les Napoléon. Le 18 janvier l’époque où Khrouchtchev dirigeait la politi-
1871, peu après la fin du siège de Paris par les que soviétique, dans les années 1960, un très
Prussiens, un couple de Parisiens eut une fille grand nombre d’enfants furent prénommés
qu’ils prénommèrent République française ! À Nikita.
Morbier (Jura), le nom de Bastille fut accepté Dans la Russie des années 1920, on a éga-
le 14 juillet 1880. À la même époque, les lement assisté à la multiplication de prénoms
prénoms Égalité, Liberté et Fraternité furent «  idéologiques  » assez extravagants. La plu-
également acceptés dans certaines mairies, de part de ces prénoms étaient des néologismes,
même que les Saint-Just, Mirabeau, Kléber, comme Roblème (Rodilsia Byt Lennintsem, « né
Hoche et Marceau. Kléber et Marceau sont pour être léniniste  »), Lorikerik (initiales de
d’ailleurs devenus assez courants peu après. Lénine-Octobre-Révolution-Industrialisation-
Au lendemain de la Première Guerre mon- Collectivisation-Electrification-Communisme !),
diale, on vit apparaître un certain nombre de Vladlen (« Vladimir Lénine »), Ninel (Lénine à
Joffre et de Galliéni, et même des Joffrette et l’envers), Mélo (initiales de Marx-Engels-Lénine-
des Joffrine, ainsi que quelques Revanche, Octobre), sans oublier Marlen (ici, simple
Namur, Marne, Mulhouse, Aisne et Russie contraction de Marx-Lénine), Dognatii (contrac-
– sans oublier d’innombrables Victoire. tion de dognat et peregnat, « rejoindre et dépas-
Cependant, en août 1919, Armistice fut refusé ser » les Etats-Unis !) ou Vperkom (abréviation
à Paris, dans le Ve arrondissement. En 1920, de « En avant vers le communisme » !).
une petite fille fut prénommée Pax à Saint- D’autres prénoms relativement fréquents à
Flour (Cantal). La popularité du roi des Belges la même époque étaient Radiane, Hypoténuse,
entraîna la multiplication des Albert. Quant Algébrine, Diesel, Radi (« radium »), Utopiya,

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Dictionnaire des prénoms

Oktyabrina, Turbina, Revolutsiya, Nuit exclusivement germaniques. La loi du 5 jan-


Blanche, Intern (pour «  Internationale  »), vier 1938 interdit aux Juifs l’usage de pré-
Industria, Traktor, Barricada, Konstitutsiya, noms « aryens », et aux non-Juifs l’usage de
Electrificatsia, Avanguard et, bien entendu – prénoms hébraïques ou bibliques. A la même
probablement pour des jumeaux –, Serp et époque, au Sud-Tyrol (passé avec l’accord de
Molo (« faucille » et « marteau »). A partir des Hitler sous domination italienne), le gouver-
années 1930, ces prénoms furent progressive- nement fasciste décréta l’interdiction des pré-
ment abandonnés, et les Russes revinrent aux noms allemands : tous les petits Fritz durent
formes traditionnelles  : Ivan, Boris, Dimitri, s’appeler Federigo ! Cette disposition fut
Fiodor, Piotr, Roma, Kirill, Nikolai, Mikhail, abrogée par la suite, ce qui permit aux Sud-
Yelena, Anastasiya, Renata, etc. De même, Tyroliens d’origine germanique de reprendre
après la mort de Staline, beaucoup de femmes leur nom d’origine.
qu’on avait prénommées Stalina préférèrent L’Albanie, qui s’était en 1967 officielle-
abandonner ce nom. Par la suite, les autori- ment proclamée le premier Etat athée dans le
tés soviétiques encouragèrent elles-mêmes la monde, avait adopté en 1988 une loi inter-
« modération » dans ce domaine, comme le disant aux parents de donner à leurs enfants
confirmait encore en juin 1982 le directeur de des prénoms chrétiens ou musulmans. Les
la section d’onomastique de l’Institut d’eth- prénoms albanais, précisait ce texte, devaient
nographie rattaché à l’Académie des sciences désormais être « politiquement, idéologique-
de Moscou, Vladimir A. Nikonov. C’est sans ment et ethniquement » conformes à l’idéolo-
doute ce qui explique que l’on n’ait pas vu en gie marxiste-léniniste. On vit alors apparaître
Russie, dans les années suivant l’effondrement quelques prénoms comme Illy (« étoile ») et
du système soviétique, d’enfants prénommés Miri (« le bon »). Cette vogue fut éphémère.
Glasnost ou Perestroïka ! Dans les pays africains, lors de la décolo-
En Italie, la vague socialiste et anticléricale nisation, nombre d’hommes politiques ou de
du XIXe siècle suscita l’apparition de pré- chefs d’Etat ont abandonné leurs prénoms
noms comme Anarchino (Anarchie), Ateo européens pour en adopter d’autres, à conso-
(athée), Bandiera, Comunardo, Libertario, nance plus typiquement africaine. Un phéno-
Rebello, Internazionale, Lenina, Bombina, mène similaire a été enregistré dans certains
Rivoluzione. Un certain nombre de Jaurès, pays arabes. En Turquie, en revanche, cer-
Marat, Robespiero, Lenin, Capitale et tains prénoms musulmans naguère en vogue,
Bakunino vinrent s’y ajouter. Plus récemment, comme Cemal, Halim, Kabil, etc., tendent
on vit aussi quelques Mao, Cubane, Guevara, depuis quelques années à être remplacés par
et Marxie. des noms turcs, comme Cahil, Halil ou Deniz.
Sous le fascisme, il y eut des Benito (comme A Istambul comme à Izmir, on n’en rencon-
Mussolini), mais aussi des Balilla (du nom tre pas moins toujours une grande quantité
du principal mouvement de la jeunesse fas- de Hassan, Mehmet, Ibrahim, Osman, Ali et
ciste), tandis que la reprise de l’expansion Souleyman.
coloniale donnait naissance à quelques pré- En raison du soulèvement palestinien dans
noms féminins comme Littoria (allusion aux les territoires occupées (intifada), le minis-
faisceaux des licteurs, symbole du fascisme), tère israélien de l’Intérieur avait interdit en
Eritrea, Libia, Istria, Trentina, Tripolina, etc. novembre 1989, à Beersheba, le choix du
Dans l’Allemagne nationale-socialiste (1933- prénom féminin Tahrir, qui signifie «  libé-
45), des efforts furent entrepris pour favori- ration  ». L’attribution à un jeune Bédouin
ser chez les Allemands le choix de prénoms d’un prénom formé à partir du mot djihad

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

(«  guerre sainte  ») avait également été refu- des Palestiniens massacrés au Liban dans les
sée. Les événements du Proche-Orient n’en camps de Sabra et Chatila). Après avoir long-
ont pas moins continué d’avoir une influence temps refusé d’enregistrer ces prénoms à forte
sur les prénoms. En janvier 1991, au moment connotation politique, les services israéliens
de la première guerre du Golfe, plus de 400 de l’état civil ont fini par céder. En octobre
nouveaux-nés jordaniens furent prénommés 1996, un enfant né à Gaza pendant la visite
Saddam, en l’honneur de l’ancien président du président de la République française dans
irakien Saddam Hussein. Les Jordaniens, à les territoires palestiniens reçut le nom de
la même époque, optaient aussi volontiers Jacques Chirac Jebril. Enfin, après les attentats
pour des prénoms comme Jihad («  guerre de New York et de Washington du 11 septem-
sainte  »), Kifah ou Nidal («  lutte  »), sans bre 2001, on a vu dans les pays arabes – mais
oublier Orouba (« arabité ») pour les filles. En aussi en France, dans certaines banlieues –
France, toujours en janvier 1991, un couple fleurir les Oussama, en référence évidente à
de Sénégalais musulmans vivant à Paris vou- Oussama Ben Laden, chef de l’organisation
lurent aussi appeler leur fils Saddam Hussein. terroriste Al Qaida. Le 15 septembre 2006, un
L’état civil accepta Saddam, mais refusa l’asso- bébé est né à la maternité d’Orange, qui s’est
ciation des deux noms. vu prénommer Jihad par sa famille.
En 1994, le bébé d’un Arabe israélien de En novembre 2008, au Kenya à l’annonce
Galilée a été prénommé Palestine. Parmi les de l’élection de Barack Obama (né d’un père
prénoms les plus en vogue chez les Arabes kenyan) à la présidence des états-Unis, un
israéliens cette année-là, on trouvait encore très grand nombre de garçons furent immé-
Bagdad, Hamas, Sabra et Chatila (en souvenir diatement prénommés Barack.

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Dictionnaire des prénoms

WALA v. Walpurge
WALBERT v. Waldebert
W WALDEMAR
F. A. :
(11 mai)
Valdemar, Woldemar, Waldo, Waldl.
WALBERTE v. Waldebert O. : d
 u german. waldan, « gouverner,
WALBURCH v. Walpurge commander », et mar, « célèbre, renommé ».
WALBURGA v. Walpurge Quatre rois de Danemark, entre le XIIe et le
WALBURGE v. Walpurge XIVe siècles, portèrent le nom de Waldemar.
également illustré par le margrave Waldemar
WALD v. Ewald
de Brandebourg (v. 1281-1319), qui réu-
WALDBURG v. Walpurge nit le Brandebourg sous sa seule autorité,
WALDE v. Oswald ce prénom fut très courant au Moyen Âge.
Après une période d’oubli, il revint à la mode
WALDEBERT (2 mai) au XIXe siècle, en même temps que divers
noms «  héroïques  » médiévaux. Bettina von
F. A. :W
 albert, Walberte, Waldeberte, Arnim dédia l’un de ses recueils de poésie à
Waldeberta. son «  cher prince Waldemar  ». Le nom de
O. : d
 u german. waldan, « gouverner, Waldemar, que l’on retrouve dans plusieurs
commander », et bert, « brillant ». chansons populaires (Er heisst Waldemar !), fut
Prénom attesté au Moyen Âge sous la forme encore porté par le Danois Valdemar Poulsen,
Valdebertus. Saint Waldebert ou Walbert, inventeur de la bande magnétique, et par
mort en 865, fut le troisième abbé de Luxeuil. l’écrivain allemand Waldemar Bonsels (Die
Il substitua la règle de saint Benoît à celle de Biene Maja), mort en 1952. En Angleterre, la
Colomban. Le nom de Waldebert est revenu forme la plus ancienne est Wealdmaer.
dans l’usage en Allemagne à partir de 1830. Il WALDISLAW v. Ladislas
ne fut pas rare en France au XIXe siècle. C’est WALDL v. Waldemar
à tort qu’il a été rapproché de Gaubert ou
Joubert (v. notice). WALDO v. Waldemar

WALDEBERTA v. Waldebert WALERIA v. Valéry

WALDEBERTE v. Waldebert WALETRUS v. Gautier

WALDEL v. Oswald WALI v. Walpurge

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Waltrude

WALIG v. Riwal Meyrinck, etc.). Le nom de Walpurge a


WALLI v. Walpurge d’ailleurs été rapproché de celui de la déesse
Freyja, à laquelle d’anciens textes donnent les
WALLY v. Walpurge
noms de Walfreia ou Walfreya, et dont l’union
WALPURGA v. Walpurge avec Odin-Wotan était célébrée autrefois par
une fête de douze jours commençant précisé-
ment le 1er mai.
WALPURGE (25 février, 1er mai)
WALPURGIS v. Walpurge
F. A. :W
 alburge, Walpurgis, Walpurga,
Walburga, Walburch, Waldburg, WALT v. Gautier

Vauburg, Vaubourg, Valborg, Burga, WALTER v. Gautier


Wala, Wally, Walli, Wali. WALTERSJE v. Gautier
O. : du german. waldan, « gouverner,
WALTERUS v. Gautier
commander », et burg, « château fortifié ».
WALTHER v. Gautier
L’étymologie de ce nom est incertaine. On
a aussi allégué, concernant le premier élé- WALTHERA v. Gautier
ment, la racine germanique wal, «  champ WALTRAUD v. Waltrude
de bataille » (cf. le vieux-germanique *wala,
WALTRAUT v. Waltrude
« mort », et l’anglo-saxon wael, « champ de
bataille »), que l’on retrouve dans le nom des WALTRUD v. Waltrude
Walkyries. Attesté en Allemagne dès le IIe siè- WALTRUDA v. Waltrude
cle, le nom de Walpurge, dont l’équivalent
français, aujourd’hui disparu, était Vaubourg, WALTRUDE (9 avril)
fut extrêmement courant au Moyen Âge. Sa
popularité fut liée au culte de sainte Walpurge F. A. :  altraud, Waltrud, Waltraut,
W
ou Walburge qui, au VIIIe siècle, contribua à Waltruda, Waltrudis, Valtrude,
l’évangélisation des Germains. Fille d’un sei- Valtraut.
gneur anglo-saxon nommé Richard et nièce O. : du german. wal, « champ de bataille », et

de saint Boniface, Walpurge fut abbesse au trud, « valeureuse ».


monastère de Heidenheim, en Franconie, Comme pour les autres noms en Wal-, l’éty-
dont ses frères Willibald et Wunibald étaient mologie de Waltrude est discutée. Ce nom,
les fondateurs. Ses reliques furent transpor- dont la forme archaïque est Waldetrudis,
tées à Eichstatt en 871. étant celui d’une Walkyrie, le recours à wal,
À l’origine, la fête de sainte Walpurge avait « champ de bataille », paraît néanmoins plus
lieu le 25 février. Dès le Xe siècle, elle fut trans- justifié qu’une explication par waldan, « gou-
férée au 1er mai, afin de recouvrir un ancien verner, commander  ». La forme d’origine
festival païen qui, chaque année, célébrait à prend un d final (cf. le vieil-islandais thrûdhr,
cette date le retour du printemps. Les croyan- « force, puissance »), la forme Waltraut étant
ces liées à la «  nuit de Walpurgis  », du 30 plus tardive. Une ancienne forme française de
avril au 1er mai, n’en prirent que plus de force. ce nom, aujourd’hui éteinte, était Waudru.
C’est durant cette nuit, croyait-on autrefois, Sainte Waltraude de Flandre, morte en 686,
que le «  sabbat  » des sorcières se déroulait fonda le monastère de Hennegau, près de
au sommet d’une montagne, le Blocksberg. Mons. Le nom de Waltrude, qui fut porté
Dans la littérature allemande, les récits sur par l’actrice Waltraud Haas, est revenu dans
la Walpurgisnacht sont nombreux (Goethe, l’usage depuis le XIXe siècle.

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Wanda Dictionnaire des prénoms

WALTRUDIS v. Waltrude WANDIS v. Wanda

WALY v. Gautier WANDO v. Wanda

WALZ v. Gautier WANDULA v. Wanda

WANGELINE v. Wanda

WANDA WANIA v. Vanina

F. A. :V
 anda, Wandala, Wandula, Wenda, WANINA v. Vanina

Wendila, Wandeline, Wangeline, WANJA v. Vanina


Wando, Wendi, Wendy, Wendie, WANNE v. Jean
Wendeline, Wandis, Wandie.
WANTJE v. Jean
O. : d
 u german. vand, « souche, lignée »,
ou du german. vandjan, « tourner » WARAND v. Garance
(étymologie controversée). WARNER v. Werner
Très utilisé chez les Polonais et les Tchèques, WASTEL v. Sébastien
ce prénom, dont l’origine reste quelque
WAT v. Gautier
peu obscure, semble avoir été d’abord un
sobriquet ethnique attribué aux membres WELTER v. Gautier
de la nation wende. Celle-ci comprenait les
Wendes proprement dits, établis en Bohême WENCESLAS (28 septembre)
et en Lusace, et les Vandales, qui s’installè-
F. A. :  enceslas, Wenzeslaus, Venzislaus,
V
rent à date historique en Gaule, en Espagne
et en Afrique du Nord. À ce titre, il faut Václav, Wjatscheslaw, Wenzel.
O. : du slavonien waclaf, « couronne »
sans doute rapprocher Wanda de noms tels
que Wendelbert, Weldelburg, Wendelmar, (ou vjace, « plus »), et sláva, « gloire,
Wendelgard, Wendelin, Wendel, etc. renommée ».
En Pologne, la geste de Wanda, reine des Héros national de la Bohême et saint
Sarmates, constitue une légende nationale, patron de l’ancienne Tchécoslovaquie, le
dont Zacharias Werner tira un roman en duc Wenceslas, monté en 925 sur le trône
1810. En Angleterre, ce nom a bénéficié de la de Bohême, se fit le propagateur du christia-
vogue du roman de Ouida, Vanda (1883). Il se nisme, ce qui l’amena à lutter à la fois contre
répandit alors dans toute la Grande-Bretagne le peuple et contre la noblesse. Son frère
et spécialement en Écosse (l’actrice Wanda Boleslav Ier, qui était resté fidèle au paganisme
Hendric). Le diminutif Wendy fut également ancestral, l’ayant fait assassiner en 929, il fut
d’un usage fréquent au Pays de Galles entre canonisé par l’église (le millième anniversaire
1945 et 1965. Wendy est également le nom de sa mort, en 1929, donna lieu à d’impres-
d’un personnage du Peter Pan (1904) de sionnantes cérémonies). Après lui, trois autres
James Matthew Barrie. La forme Wangeline, rois de Bohême portèrent ce nom, parmi les-
où l’on peut aussi voir une corruption d’évan- quels l’empereur germanique Wenceslas IV,
géline, se trouve dans un roman de Theodor dont la mort en 1419 ouvrit la période des
Fontane, Vor dem Sturm (1878). guerres hussites.
WANDALA v. Wanda
Wenceslas reste aujourd’hui un prénom très
populaire dans les pays de l’est de l’Europe. La
WANDELINE v. Wanda forme Wenzel, répandue au Moyen Âge, est
WANDIE v. Wanda réapparue en 1966 à Mannheim. Elle fut aussi

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Wesley

portée par Wenzel Müller, compositeur autri- lui assura un énorme succès. En Angleterre
chien mort en 1835. L’écrivain Václav Havel, et aux États-Unis, on trouve également la
ancienne figure de proue de la résistance au forme Warner. Ce nom fut porté notamment
régime communiste, a été élu président de la par l’ingénieur allemand Wernher von Braun,
République Tchèque en 1989. l’industriel Werner von Siemens, le cinéaste
WENDA v. Wanda
Werner Herzog, l’acteur Warner Baxter, etc.
WERNHER v. Werner
WENDELINE v. Wanda
WERNZ v. Werner
WENDI v. Wanda

WENDIE v. Wanda

WENDILA v. Wanda
WESLEY
WENDY v. Wanda F. A. :
Wesly.
O. : ancien nom de lieu anglo-saxon.
WENEFRIEDE v. Winifred
Répandu presque exclusivement en Angleterre
WENNIE v. Werner
et aux États-Unis, Wesley a d’abord été un
WENZ v. Werner nom de lieu, avant de devenir un nom de
WENZEL v. Wenceslas famille, puis un prénom. Le théologien et
WENZESLAUS v. Wenceslas
réformateur anglais John Wesley (1703-1791)
fut au XVIIe siècle le fondateur de l’Eglise
WERANT v. Garance méthodiste, qui est aujourd’hui l’une des plus
WERIANT v. Garance importantes «  dénominations  » protestantes
aux états-Unis.
WERNER (19 avril) WESLY v. Wesley

F. A. :W
 ernher, Gamier, Granier, Vernier, WESSEL v. Werner
Warner, Wetzel, Wernz, Wenz, WETZEL v. Werner
Widsel, Wessel, Verners, Vernerio,
WICKEL v. Louis
Guarnerio, Wennie, Verner.
O. : d
 u german. warin « protection », et hari, WICKES v. Louis
« armée ». WIDO v. Guy

Saint Werner, vigneron des bords du Rhin, WIDSEL v. Werner


aurait été tué par des juifs en 1287. Bien WIEGEL v. Edwige
qu’il n’ait pas été officiellement canonisé, il
WIEL v. Guillaume
fit l’objet d’un culte en Rhénanie et son nom
fut très populaire au Moyen Âge. Le poète WIESIE v. Louis
allemand Werner der Gaertenaere, auteur WIESJE v. Louis
de Meier Helmbrecht, fut l’un des principaux
WIG v. Edwige
auteurs satiriques de la seconde moitié du
XIIIe siècle. La forme française de Werner, WIGG v. Louis
Garnier, a surtout survécu dans les noms de WIGGE v. Edwige
famille (Garnier, Garnon, Garnois, Guernier,
WIGGL v. Louis
Gasnier, Garneret, etc.). En Allemagne,
Werner (ou Wernher) fut remis dans l’usage WIL v. Guillaume
par les romantiques, et la littérature populaire WILDRICK v. Wilrich

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Wilfried Dictionnaire des prénoms

WILDRIK v. Wilrich WILLÈME v. Guillaume

WILEY v. Guillaume WILLEMINTJE v. Guillaume


WILF v. Loup et Wilfried WILLEMKE v. Guillaume
WILFER v. Wilfried
WILLEMTIEN v. Guillaume
WILFERT v. Wilfried
WILLEPIEN v. Guillaume
WILFRED v. Wilfried
WILLI v. Guillaume
WILFREDA v. Wilfried
WILLIAM v. Guillaume
WILFRID v. Wilfried
WILLIAMSON v. Guillaume
WILFRIDA v. Wilfried
WILLIE v. Guillaume
WILFRIDUS v. Wilfried
WILLIS v. Guillaume

WILFRIED (12 octobre) WILLY v. Guillaume

F. A. :W
 ilfrid, Wilfred, Wilfroy, Wilfert, WILMETTE v. Guillaume
Wilfer, Wilfridus, Vilfred, Vilfrid, WILMOT v. Guillaume
Wilf, Wilfreda, Wilfrida, Wilfrieda,
Vilfrida. WILMY v. Guillaume

O. : d
 u german. wil, « volonté », et fried, WILRIC v. Wilrich
« paix, protecteur ».
Plus de cinquante églises d’Angleterre sont WILRICH
dédiées à saint Wilfrid (ou Wilfred), qui
naquit en Northumbrie vers 634 et fut l’un F. A. : ilrik, Wilric, Vilric, Vilrich,
W
des principaux évangélisateurs de la Frise Wildrick, Wildrik.
et du Sussex. Son nom a toutefois mal sur- O. : du german. wil, « volonté », et ric,

vécu à la conquête normande. En Allemagne, « puissant ».


Wilfried a été constamment employé depuis Rattaché à la famille (nombreuse) des
le Moyen Âge, en particulier dans le Nord Wilbur, Wilfried, Wilhelm (Guillaume) etc.,
et le Nord-Ouest. La forme Wilfrid tend à se ce prénom germanique est à date récente
répandre en France actuellement. apparu occasionnellement en France sous
WILFRIEDA v. Wilfried la forme Wilric. Comme formes anciennes
remontant au haut Moyen Âge, on trouve
WILFROY v. Wilfried
aussi Willierich, Willerich, Willirich et Wilrec.
WILHELM v. Guillaume Un Willericus fut évêque de Hambourg et de
WILHELMINE v. Guillaume Brême à la fin du XVIIIe siècle. Wilrijk est
également le nom d’une commune flamande
WILKES v. Guillaume
située au sud d’Anvers.
WILKIE v. Guillaume
WILRIK v. Wilrich
WILKO v. Guillaume
WILSON v. Guillaume
WILLA v. Guillaume
WILTZ v. Guillaume
WILLABELLE v. Guillaume

WILLEM v. Guillaume WIM v. Guillaume

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Winston

WIMMICHJE v. Guillaume Saint-Winoc, à Bergues, près de Dunkerque,


WINA v. Winifred fut construite au XIVe siècle. Le prénom
Winoc se rencontre occasionnellement en
WINE v. Ludivine
Belgique et aux Pays-Bas français.
WINEFRED v. Winifred

WINSTON
WINIFRED F. A. : Winnie.
F. A. :W
 innie, Winny, Winnifred, O. : de l’anglo-saxon wine, « ami », et stone,
Winefred, Wina, Wenefriede. « pierre ».
O. : d
 u gallois gwenfrewi, « réconciliation Ce nom est à l’origine celui d’un hameau
bénie ». anglais du comté de Gloucester. Il a été uti-
Ce prénom d’origine celtique fut très à lisé dans la famille Churchill depuis l’épo-
la mode en Grande-Bretagne entre 1880 que du premier duc de Malborough, dont
et 1925. Il y aurait eu une sainte Winifred, le père, Sir Winston Churchill, né en 1620,
décapitée au Ier siècle à Holywell, dans le l’avait incorporé dans son patronyme après
Flintshire (Pays de Galles), en un endroit qui son mariage avec Sarah Winston, fille de
est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage. Sir Henry Winston, de Standish, dans le
Ses reliques furent transférées à l’abbaye de Gloucestershire. Il fut illustré surtout par le
Shrewsbury. En Irlande, Winny, abréviatif de politicien et homme d’État Winston Churchill
Winifred, a souvent été utilisé comme subs- (1874-1965), député dès 1900 et plusieurs
titut du nom celtique Una ou Oonagh. En fois ministre. Premier ministre pendant la
Allemagne, Winifred s’est très tôt confondu guerre, puis de 1951 à 1955, Churchill fut
avec Winfrieda, féminin du prénom germani- avec Staline et Roosevelt l’un des signataires
que Winfried (de win, « ami », et fried, « paix, des accords de Yalta, qui entérinèrent le par-
protecteur »). Ce nom a notamment été porté tage de l’Europe et la main-mise de la Russie
par Winifred Wagner (Winifred Marjorie soviétique sur les pays de l’Est. Il reçut le
Williams, née à Hastings en 1897, morte à Prix Nobel en 1953. Sa célébrité durant la
Bayreuth en 1980), qui épousa en 1915 le fils Deuxième Guerre mondiale contribua à dif-
de Richard Wagner, Siegfried. fuser son nom. En Hollande, notamment, les
enfants nés pendant l’Occupation furent sou-
WINNIE v. Winifred et Winston
vent prénommés Winston.
WINNIFRED v. Winifred Un autre célèbre Winston Churchill fut
WINNOC v. Winoc un écrivain américain né en 1871. George
Orwell a donné le nom de Winston Smith au
WINNOX v. Winoc
héros de son roman, 1984, qui fut publié en
WINNY v. Winifred 1949. Winston Salem est une ville américaine
de Caroline du Nord, célèbre pour ses manu-
factures de tabac et pour la marque de ciga-
WINOC (6 novembre) rettes du même nom. « Winnie the Pooh » est
F. A. :Winnoc, Vinoc, Winnox, Vinnox. un personnage que les enfants britanniques
O. : inconnue. connaissent bien.
Saint Winnox ou Winoc (Vinnocus) fut WIP v. Guillaume
moine cistercien en pays flamand. L’abbaye de WJATSCHESLAW v. Wenceslas

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Wladimir Dictionnaire des prénoms

WLADIMIR (15 juillet) la Hongrie. Patron des charpentiers, il est


aussi invoqué contre les crises d’apoplexie.
F. A. :V
 ladimir, Vladimiro, Vladia, Vlada, En Allemagne, le nom de Wolfgang, qui était
Vavoulia, Vavoussia, Volodia, rare au Moyen Âge, a connu un très grand
Vladimira, Mira. succès à partir du XVIIe siècle. Il a beau-
O. : d
 u slave vlad, « dominer, régner », et coup bénéficié de la renommée universelle
mir, « paix ». de l’écrivain et philosophe Johann Wolfgang
Wladimir (ou Vladimir) est un prénom par- von Goethe (1749-1832), auteur de Faust et
ticulièrement répandu dans les pays slaves. des Souffrances du jeune Werther, et de celle
Wladimir Ier le Grand (v. 956-1015), prince du musicien Wolfgang Amadeus Mozart
de Novgorod, créateur de la Russie kiévienne, (1756-1791). En 1958, Wolfgang se classait
se convertit en 998 au christianisme grec, qu’il encore au 2e rang des prénoms masculins en
répandit dans son pays. En Suède, le nom de Allemagne fédérale. En France, le nom de
Wladimir fut introduit au début du XIIe siècle famille Pasdeloup est l’exacte transcription de
par un roi qui était le petit-fils de Wladimir II l’étymologie de Wolfgang.
Monomaque, grand-prince de Kiev de 1113 WOLFILO v. Loup
à 1125. Ce nom, qui fut également porté
WÖLFLEIN v. Wolfgang
par Lénine, s’est surtout répandu en Europe
sous la mode du roman russe. Volodia est le
diminutif le plus utilisé. Wladimir d’Ormes- WOLFRAM (20 mars)
son, ancien ambassadeur de France, fut élu à
F. A. : Wulfrann, Ram.
l’Académie Française en 1956. L’écrivain fran-
O. : du german. wolf, « loup », et hramm,
çais d’origine russe Vladimir Volkoff, mort
« corbeau ».
en 2005, est l’auteur de nombreux ouvrages,
dont plusieurs romans sur la guerre d’Algérie L’étymologie de ce prénom est une claire
et la manipulation politique. allusion à l’ancienne religion germanique  :
les loups et les corbeaux comptaient en
WLADISLAS v. Ladislas
effet parmi les animaux voués au dieu Odin
WLADISLAUS v. Ladislas (Wotan). En Allemagne, le nom de Wolfram
WOLD v. Ewald a surtout été illustré par le célèbre poète
courtois Wolfram von Eschenbach (v. 1170-
WOLDEMAR v. Waldemar
1220), auteur de Parzival (où il s’inspire de
WOLF v. Loup Chrétien de Troyes et d’un mystérieux « Kyot
WÖLFE v. Wolfgang le Provençal  »), de Willehalm et de Titurel.
WÖLFEL v. Loup
C’est aussi aujourd’hui le nom allemand d’un
corps chimique, le tungstène. Saint Wulfram,
né vers 650 à Milly-la-Forêt (Essonne), arche-
WOLFGANG (31 octobre) vêque de Sens après 683, fut l’un des évangé-
F. A. :G
 angel, Wölflein, Wülfling, lisateurs du peuple frison.
Volgango, Volfango, Bulfon, Wölfe, WOLKMAR v. Volkmar
Wülfke, Wülfken.
WOLT v. Gautier
O. : d
 u german. wolf, « loup », et gang,
« assaut, passage ». WOLTERDINA v. Gautier

WOUTER v. Gautier
Saint Wolfgang (Xe siècle), évêque de
Ratisbonne, fut l’un des évangélisateurs de WÜLFKE v. Wolfgang

482

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

WÜLFKEN v. Wolfgang

WÜLFLING v. Wolfgang

WULFRANN v. Wolfram

WULLUM v. Guillaume

WUMKE v. Guillaume

WYLMA v. Guillaume

WYMKE v. Guillaume

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Dictionnaire des prénoms

XABIER v. Xavier
X fut en effet transcrit tantôt Javerri, tantôt
Xaverri, le j et le x étant deux variantes gra-
XABLIER v. Xavier
phiques représentant la jota, que l’on consi-
XARI v. Xavier
dérait autrefois comme équivalent du tch
XAVEER v. Xavier basque. Saint François Xavier se dénommait
XAVER v. Xavier en fait Francisco de Alpizcueta Jessu : Xavier
est donc un nom de lieu, tout comme, à l’ori-
XAVERIUS v. Xavier
gine, Chantal ou Madeleine. Quant au nom
XAVERL v. Xavier Etchaberri (ou Etcheberri), il provient du bas-
que etche, « maison », et berri, « neuve », et
XAVIER/XAVIÈRE (3 décembre) signifie donc littéralement « Maisonneuve ».
On retrouve d’ailleurs le mot etche dans de
F. A. :
X
 aviera, Xaver, Xaverius, Xabier, nombreux patronymes basques, comme
Xever, Javier, Xaverl, Vere, Ver, Etchegaray, Etchegorry, Etchart, Etchebar,
Verlein, Xari, Xidi, Savy, Saverio, Etcherbarne, Etchegoyen, Etchepaye, etc.
Saveria, Saviero, Saviera, Zaverio, Saint François Xavier (à qui l’on donna
Veria, Xablier, Xaveer. ce nom pour le distinguer des dix-sept
O. : de l’espagnol Javier, nom de lieu. autres saints déjà canonisés sous le nom de
Saint François Xavier était le fils d’un François) fut, avec Ignace de Loyola, le fonda-
nommé Don Juan, possesseur d’un fief situé teur de l’ordre des Jésuites. Ordonné prêtre à
à Jassu, au nord de Saint Jean-Pied-de-Port. Venise, il partit évangéliser les Indes portugai-
Conseiller du roi de Navarre, ce dernier avait ses, les Moluques et le Japon, où il procéda à
épousé Maria de Alpizcueta, qui lui avait des baptêmes en séries qui lui furent souvent
apporté en dot le château d’Etchaberri, où reprochés. Il mourut en 1552, alors qu’il se
le saint naquit le 7 avril 1506. C’est le nom proposait d’évangéliser les Chinois.
de ce château (aujourd’hui Javier), près de À partir du XVIIe siècle, le prénom Xavier
Pampelune, dans la province basque de ou Xaver se répandit dans les régions catholi-
Navarre, qui a abouti à Xavier, par l’intermé- ques du sud de l’Allemagne. À la fin du XIXe
diaire, successivement, des formes Echaberri, siècle, il était encore fréquent en Bavière,
Chaberri, Javerri et Javier. Après aphérèse avec des diminutifs comme Xaverl, Sepperl,
(chute) de l’initiale, Chaberri (ou Tchaberri) Maxl, Verle, Xare et Xade. En Italie, Saviero et

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Xavier

Saviera se rencontrent surtout dans le Centre


et dans le Sud. Xavier fut très à la mode en
France entre 1945 et 1965. La forme Savy
est un abréviatif irlandais. Sainte Francesca
Saviera, fondatrice de l’œuvre des Sœurs mis-
sionnaires du Sacré-Cœur, mourut en 1917
à Chicago. Ce nom fut aussi illustré par le
philosophe et théologien allemand Franz
Xaver von Baader, l’écrivain français Xavier
de Maistre, le compositeur Xavier Leroux et
l’inventeur de la sténographie, Franz Xaver
Gabelsberger.
XAVIERA v. Xavier

XEVER v. Xavier

XIDI v. Xavier

XISTE v. Sixte

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Dictionnaire des prénoms

YACHA v. Jacques
YACUS v. Hyacinthe
Y YÉKEL v. Judicaël
YELTAZ v. Gildas
YETTA v. Henri
YAËL/YAËLLE YEUN v. Yves

F. A. :
J ael, Jaelle, Jaela, Jaella, Jaal, Jaala, YF v. Yves
Jaalla, Jala. YFFIG v. Yves
O. : de l’hébreu jaalah, « chèvre sauvage ». YFT v. Yves
Yaël est à l’origine un nom féminin, mais la YLIANE v. Iliane
création de Yaëlle a eu récemment pour effet
YNGVARR v. Igor
de le transformer en prénom masculin. Dans
YOANN v. Jean
la Bible, Yaël, femme de Héber le Qénite, offre
l’hospitalité sous sa tente à Sisera vaincu par YOLA v. Yolande
Baraq, puis le tue durant son sommeil en lui YOLAINE v. Yolande
enfonçant un piquet dans le crâne. En dépit de YOLAND v. Yolande
ce patronage assez peu enthousiasmant, le nom
YOLANDA v. Yolande
de Yael ou Jael fut très en vogue chez les puri-
tains. Il fut ensuite employé constamment, aux
XVIIIe et XIXe siècles, tant en Angleterre qu’aux YOLANDE (17 janvier, 15 juin, 17 décembre)
États-Unis, surtout dans les sectes religieuses. F. A. :  olène, Yolaine, Yola, Yolanda,
Y
C’est également un nom répandu en Israël. En Jolanda, Jolenta, Jolanthe, Iolanthe,
Allemagne, la forme Jella n’est pas un abrévia- Iolanta, Violante, Vilante, Iole, Jola,
tif de Jaela, mais un dérivé de Gabriela. Guland, Yolenta, Yolente, Yolanthe,
YANN v. Jean Iolanda, Iolande, Iolente, Eolande,
YANNI v. Jean
Jolande, Iolende, Iolana, Yoland.
O. : du german. vêl, « adresse, habileté », et
YANNICK v. Jean
land, « pays » (étymologie controversée).
YASMINE v. Jasmine
L’étymologie classique, à partir du grec iôn,
YDES v. Ida «  violette  », et ânthos, «  bourgeon  », semble
YEHUDIN v. Judith démentie par la comparaison avec des formes

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Yves

anciennes, typiquement germaniques, comme YOLANTHE v. Yolande


Violante et Vilante. Le masculin Yoland, noté YOLENE v. Yolande
au Canada francophone, est d’ailleurs très pro- YOLENTA v. Yolande
bablement à rattacher aux anciens noms ger-
YOLENTE v. Yolande
maniques Wialant et Weolant, qui ont abouti
au danois Völund, à l’anglais Wayland, au vieil- YORICK v. Georges
haut allemand Waland et au français Galland. YOUENN v. Yves
Dans l’Edda scandinave, Wieland (ou Völundr) YOUKA v. Georges
est le nom d’un forgeron légendaire. Siegfried
YOULI v. Jules
Wagner, fils de Richard, donna à l’un de ses
deux fils, mort en 1967, le nom de Wieland. YOULIANE v. Jules
Le nom de Yolande semble avoir été ramené YOUNA v. Junien et Yves
en Europe par les Croisés. Il fut porté par la YOUNIA v. Junien
femme de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, et
YOUNONA v. Junien
par leur fille, qui fut la seconde épouse de l’em-
pereur Frédéric II. Ce fut aussi le nom d’une YOURASSIA v. Georges

sœur de saint Louis et de la femme de l’em- YOURI v. Georges et Yves


pereur de Constantinople Pierre de Courtenai. YOURIA v. Georges
Yolande d’Aragon, reine de Sicile au XVe siècle,
YOUSSEF v. Joseph
fut la mère de Louis III et de René Ier, rois de
YOUSSOUF v. Joseph
Sicile, et de la reine de France Marie d’An-
jou. Au XIIIe siècle, la femme du roi d’Écosse YSABEL v. Élisabeth
Alexander III se dénommait Yolanda. YSEULT v. Isolde
Surtout employé en France dans les mai- YSEULTE v. Isolde
sons d’Anjou, de Lorraine et de Savoie,
YSEUT v. Isolde
Yolande fut également à la mode pendant la
Renaissance dans presque tous les pays euro- YSOIE v. Eusèbe
péens. Considéré voici peu de temps encore YSOLDE v. Isolde
comme typiquement aristocratique, il revient YTIER v. Ithier
actuellement en vogue sous les formes Yolaine
YTSE v. Ida
et Yolène.
YTSKE v. Ida
En Allemagne, la forme féminine la plus
courante est Jolanthe. En Angleterre, la forme YUN v. Yves
Iolanthe fut popularisée par une opérette de YVAN v. Jean
Gilbert et Sullivan portant ce nom (1882). YVELINE v. Yves
Sainte Yolande, morte en 1299, était la fille
YVEN v. Yves
du roi Béla IV de Hongrie. Après la mort de
son mari, Boleslas le Pieux, duc de Kalisz, elle
s’établit chez des clarisses polonaises, près de YVES/YVONNE(13 janvier, 19 et 20 mai)
Poznan, et mourut abbesse. Sainte Yolaine F. A. :  vette, Yvon, Yveline, Erwan, Erwann,
Y
est une vierge du diocèse de Soissons. Il y a Yve, Yven, Ivain, Ivona, Ivonou, Yeun,
aussi une vénérable Yolanda, honorée dans Youenn, Yun, Eozen, Yvo, Yf, Yft, Iv,
les Ardennes. Jolanthe a parfois été confondu Vonne, Vonnie, Yvonnig, Yffig, Yvona,
avec Ulend, tandis que Jola sert également Iva, Ivonne, Nonna, Von, Ivetta,
d’abréviatif à Gudula. Youna, Iefke, Ivka.

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Yves Dictionnaire des prénoms

O. : du german. iv, « if ». pauvres  ». Son tombeau, à Tréguier, devint


au XIV e et au XVe siècles un lieu de pèleri-
Le nom de l’if, arbre vénéré chez les anciens
nage extrêmement fréquenté, ce qui explique
Germains, de pair avec le chêne et le frêne,
la grande diffusion de son nom en Bretagne.
correspond à l’allemand moderne Eibe. Le
Ce nom bénéficia aussi de la vogue du roman
prénom Yves fut d’abord employé dans le
courtois de Chrétien de Troyes, Ivain ou le
nord et le nord-ouest de la France. Yves ou
Chevalier au lion, dont le héros, Yvain, fils
Yvon était l’un des douze chevaliers qui furent
d’Urien, est l’«  héritier  » direct d’Ewen, fils
tués avec Roland à Roncevaux. Le diminutif
d’Ulien dans les légendes galloises. La forme
Yvette était déjà commun au Moyen Âge. Le
Erwan (ou Ervan) représente l’une des tra-
prénom Yves fut introduit en Angleterre par
ductions bretonnes du nom d’Yves. Elle fut
les Normands, mais c’est surtout le féminin
parfois confondue avec des prénoms celtiques
Yvonne qui connut le plus de succès dans ce
comme Ewen, Eozen, etc. Pierre Loti publia
pays. Vers 1948, Yvonne était très à la mode
son roman Mon frère Yves en 1907
en Écosse. En 1976, ce prénom se classait
même en 4e position des noms féminins dans YVETTE v. Yves
la ville allemande de Bonn.
YVO v. Yves
Saint Yves de Kermartin (1253-1303),
patron des avocats, des notaires et des huis- YVON v. Yves
siers, fut juge ecclésiastique au diocèse de
YVONA v. Yves
Rennes. Soutenant toujours la cause des dés-
hérités, il mérita le surnom d’«  avocat des YVONNIG v. Yves

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

ZACCARIA v. Zacharie
Z fit frapper de mutisme et de surdité jusqu’au
jour de la circoncision de l’enfant (Luc 1,5-
ZACCHAEUS v. Zacharie
25 et 59-64). La tradition veut que ses restes
ZACH v. Zacharie
aient été transférés en 415 à Constantinople.
ZACHARIAH v. Zacharie Saint Antoine Marie Zaccaria, religieux italien
ZACHARIAS v. Zacharie né à Crémone vers 502, est le fondateur des
clercs réguliers dits « Barnabites ». Zacharie,
pape de 741 à 752, reconnut Pépin le Bref
ZACHARIE comme roi des Francs.
 (22 mars, 6 septembre, 5 novembre)
En Angleterre, la forme Zachary apparaît
F. A. :Zacharias, Zachary, Zaccaria, dès le Moyen Âge. À partir du XVIe siècle,
Zacherl, Zach, Zacher, Zoch, elle devient un patronyme et fut surtout favo-
Zacchaeus, Zachariah. risée par les puritains. Le prénom Zaccheus
O. : d
 e l’hébreu zekaryah, « Iahvé se (Zachée), nom d’un Juif publicain de Jéricho
souvient ». au temps de Jésus (Luc, 19,1-10), fut égale-
Au moins trente personnages de la Bible se ment courant en Angleterre. Il dérive de l’hé-
dénomment Zacharie. Ce fut le nom, notam- breu zakkai, qui représente une forme abrégée
ment, du quatorzième roi d’Israël, fils de du nom de Zacharie. Certains ont aussi tenté
Jéroboam, assassiné au bout de six mois de de l’expliquer, de façon moins convaincante,
règne, qui fut le dernier souverain de la dynas- par l’adjectif araméen zakkai, « pur ». Le nom
tie de Jéhu, et aussi celui de l’un des douze de Zacharie fut porté par le poète Zacharias
«  petits prophètes  ». Le Livre de Zacharie Werner, mort en 1823, qui fut l’ami de E.T.A.
comporte quatorze chapitres, dont les six Hoffmann.
derniers sont d’un anonyme que l’on nomme ZACHARY v. Zacharie
Deutéro-Zacharie. L’Église a canonisé le grand ZACHER v. Zacharie
prêtre juif Zacharie, père de Jean-Baptiste, qui
ZACHERL v. Zacharie
vivait au temps d’Hérode. L’ange Gabriel lui
ayant annoncé qu’en dépit de son grand âge, ZAGUETTE v. Gonzague
son épouse élisabeth donnerait bientôt le ZAIG v. Louis
jour à un fils, il afficha une incrédulité qui le
ZALE v. Rose

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Zélie Dictionnaire des prénoms

ZALIA v. Rose ZENAÏDA v. Zénon

ZAMEL v. Samuel ZENAÏS v. Zénon

ZANETA v. Jean ZENAS v. Zénon

ZANNIE v. Suzanne ZENE v. Zénon

ZARA v. Sarah ZENIAS v. Zénon

ZENNA v. Zénon
ZARAH v. Sarah
ZENO v. Zénon
ZARIA v. Sarah

ZAVERIO v. Xavier
ZÉNON/ZENAÏDE
ZDENEK v. Sidonie  (12 avril, 5 juin, 11 octobre, 22 décembre)

ZDENKA v. Sidonie F. A. :Zeno, Zéné, Zena, Zenas, Zenias,


Zenna, Zenaïs, Zenaïda.
ZDENKO v. Sidonie
O. : du grec zénos, « qui a rapport avec
ZDISLAW v. Ladislas Zeus ».
ZEIA v. Luc Le nom de Zénon semble représenter
ZEIELE v. Luc un abréviatif du grec zenodotos ou zenodo-
ros, «  cadeau de Zeus  ». Zêna est un nom
ZEKE v. Ézéchiel
de femme attesté dans l’Antiquité. Sainte
ZELDA v. Griselda Zénaïde, surtout honorée chez les Orientaux,
est un personnage semi-légendaire qui aurait
ZÉLÈ v. Zélie
vécu en Cilicie au Ier siècle. On fait d’elle une
ZÉLIA v. Zélie cousine de saint Paul et on lui attribue une
ZÉLIAN v. Zélie sœur dénommée Philonille. Installée dans
une grotte près de Tarse, elle aurait passé sa
ZÉLIANT v. Zélie
vie à prier pour la destruction du paganisme.
Elle serait morte après avoir marché sur une
ZÉLIE épine. Une autre sainte Zénaïde aurait vécu à
Constantinople.
F. A. : Zélia, Zélian, Zéliant, Zélè, Zéline. Le philosophe grec Zénon d’Elée, né vers
O. : du grec zèlè, « rivale ». 487 av. notre ère, fut un disciple de Parménide.
Ce nom peut représenter un abréviatif de Zénon de Citium, né vers -335, est générale-
Cécilie ou d’autres prénoms féminins pho- ment considéré comme le fondateur du stoï-
nétiquement proches, mais il est également cisme. Un empereur romain d’Orient, au Ve
attesté sous une forme autonome. On trouve siècle de notre ère, s’est également appelé
une Zélie dans les inscriptions antiques. Il a Zénon. Saint Zénon, dit le Pêcheur, était ori-
aussi existé, en grec, un nom masculin Zelos, ginaire d’Afrique, et on lui a consacré une
voire une divinité mineure nommée Zélo. En basilique. Un autre Zénon, évêque de Vérone
France, le prénom Zélie est attribué de façon au IVe siècle, a peut-être subi le martyre à
occasionnelle depuis deux siècles au moins. Nicomédie.
On trouve en Allemagne, à Bad Reichenhall,
ZELIE v. Solène
une église Saint-Zénon. En Italie, Zeno a été
ZELINE v. Solène et Zélie porté comme nom de famille, notamment par
ZENA v. Zénon l’amiral Carlo Zeno (1334-1418), qui battit

490

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs Zoé

l’escadre franco-génoise près de Modon, et ZITA (27 avril)


par le voyageur et diplomate vénitien Caterino
F. A. : Zite, Zitta, Sita, Sitta, Cita, Zyte,
Zeno (né v. 1450). Interprété souvent comme
signifiant « vie de Zeus », le nom de Zénobie, Zitella.
O. : du latin cita, « ailée, rapide, lancée d’une
qui fut une célèbre reine de Palmyre faite
prisonnière par Aurélien, correspond plus allure vive ».
probablement à une ancienne hellénisation Contemporaine de saint Louis, sainte Zita
du nom oriental Zunab. Ce prénom figure (ou Zite), née en 1218 dans une famille de
encore dans un roman italien bien connu, La paysans toscans, fut toute sa vie durant au
conscience de Zeno, d’Italo Svevo (1923). service de la famille Fatinelli. Elle mourut
ZENZ v. Vincent en 1272 et son culte se répandit dans plu-
sieurs pays d’Europe. Devenue patronne des
ZENZEL v. Vincent domestiques (et de la ville de Lucques), elle
ZENZO v. Laurent fut canonisée en 1696. Zita de Bourbon-
Parme, dernière impératrice d’Autriche-
ZÉPHIRE v. Zéphir
Hongrie, naquit en 1892. Mariée en 1911 à
Charles d’Autriche, exilée au lendemain de la
ZÉPHYR (26 août, 21 novembre) Première Guerre Mondiale, elle se retira alors
F. A. : Zéphyrin, Zéphyre, Zéphire, dans un cloître français. En Allemagne, Zita
Zéphyrine. est aussi un diminutif de Felizitas (Félicité) ;
O. : d
 u grec zéphyros, « zéphyr » (par Sitta, un diminutif de Sidonie. En Angleterre
l’intermédiaire du latin zephyrus). et en Espagne, Zita se rencontre également
comme abréviatif de Theresa ou de Rosita.
Connu des Latins sous le nom de Favonius,
ZITE v. Zita
Zéphyre (Zéphyros) était chez les Grecs la per-
sonnification divine du vent d’Ouest. Jeune ZITELLA v. Zita
homme ailé, il s’unit à Chloris (Flore), déesse ZITTA v. Zita
des fleurs et de la végétation printanière, qui
ZJAK v. Jacques
donna le jour à Carpos (le Fruit). Il y eut un
pape nommé Zéphyrin, de 199 à 217, ainsi ZOA v. Zoé
qu’un saint Zéphyr, originaire d’Antioche, ZOCH v. Zacharie
dont on ne sait presque rien. Tombé en désué-
tude, ce prénom ne fut pas rare au XIXe siè-
cle. En 1924, l’ancien communard Zéphyrin
ZOÉ (2 mai)
Camélinat fut le premier candidat commu- F. A. : Zoa, Zoilo, Zoello.
niste à la présidence de la République. O. : du grec zoè, « vie ».
ZEPHYRE v. Zéphir Ce prénom à résonance mystique apparut
ZEPHYRIN v. Zéphir
dès les premiers siècles de notre ère. Sainte
Zoé, esclave à Attalia en Pamphilie (l’actuelle
ZEPHYRINE v. Zéphir Antalya, en Turquie), aurait subi le martyre en
ZILGE v. Cécile 127. Zoé Porphyrogénète, fille de Constantin
VIII, fut impératrice d’Orient dans la pre-
ZILLA v. Sibylle
mière moitié du XIe siècle. Dans certains tex-
ZISKA v. François tes alexandrins, le nom d’ève, la compagne
ZISKUS v. François d’Adam, que l’étymologie rattache à l’hébreu

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Zoé Dictionnaire des prénoms

havvah, « vie, vivante », fut parfois traduit par ZOLDA v. Isolde


Zoé. Surtout utilisé dans l’Église d’Orient, le ZSA ZSA v. Suzanne
prénom Zoé ne se propagea en Europe occi-
dentale qu’assez tardivement. En Angleterre, ZSIGMOND v. Siegmund
il entra dans l’usage au cours du XIXe siècle. ZSUZSANNA v. Suzanne
On le trouve occasionnellement en France, où
ZUSELT v. Suzanne
il pourrait bien devenir à la mode.
ZÜTZ v. Suzanne
ZOELLO v. Zoé

ZOFFI v. Sophie ZUZANNA v. Suzanne

ZOFIA v. Sophie ZWAANHILDE v. Swanhild

ZOÏG v. Matthieu ZYGMUND v. Siegmund

ZOILO v. Zoé ZYTE v. Zita

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

BIBLIOGRAPHIE

Cette bibliographie choisie ne comprend pas les livres qui ne traitent que d’un seul prénom.
Les ouvrages sont classés par ordre alphabétique d’auteurs (et, pour un même auteur, par ordre
chronologique de parution).

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d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs

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Heinrich Krämer, Vornamen für mein Kind. Über 1000 2001, 95 p.
schöne alte und moderne Vornamen für Jungen und Mädchen, Nicole Lazzarini, 1000 prénoms masculins. Origines,
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Oskar Kresse, Verdeutschung entbehrlicher Fremdwörter. 2001, 95 p.
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physiognomik. Ein sozialempirischer Modellversuch zur Motivation Florence Le Bras, Les plus beaux prénoms originaux,
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Pratique, 2007, 64 p. van meer dan drie duizend hindoe en moslim namen voor
Pascale de Lomas, Le top des prénoms 2008, Hachette jongens en meisjes met veel verklarende, Surinaams Handels
Pratique, 2008, 64 p. Centrum, ‘s-Gravenhage 1991, 70 p.
Pascale de Lomas, Le top des prénoms 2009, Hachette Héloïse Martel, Le petit livre des prénoms. L’officiel des
Pratique, 2009, 64 p. prénoms de l’année 2000, First Editions, 2000, 128  p. (2e
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Champion, 1910, 149 p. les prénoms, First Editions, 2002, 159 p. ; 3e éd. : Le petit
Philippe de Louvigny, Les clefs de votre nom, de votre livre des prénoms. Classiques ou tendance, les prénoms dans
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