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Madagascar
Session 1999
FRANCAIS – Séries : A – C - D
Notre civilisation est une somme de connaissances et de souvenirs accumulés par les
générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons y participer qu’en prenant contact avec
la pensée de ces générations. Le seul moyen de le faire, et de devenir ainsi un homme
« cultivé », est la lecture.
Rien ne peut la remplacer. Ni le cours parlé, ni l’image projetée n’ont le même pouvoir éducatif.
L’image est précieuse pour illustrer un texte écrit : elle ne permet guère la formation des idées
générales. Le film, comme le discours, s’écoule et disparaît ; il est difficile, voire impossible,
d’y revenir pour le consulter. Le livre demeure un compagnon de toute notre vie. Montaigne
disait que trois commerces lui étaient nécessaires : l’amour, l’amitié, la lecture. Ils sont presque
de même nature.
On peut aimer les livres, ils sont toujours des amis fidèles. Je dirais même que je les ai trouvés
plus brillants et plus sages que leurs auteurs. Un écrivain met dans ses ouvrages le meilleur de
lui-même. La conversation, si même elle étincelle, s’enfuit. On peut interroger sans fin le
mystère du livre. En outre, cette amitié sera partagée, sans jalousie, par des millions d’êtres, en
tous pays. Balzac, Dickens, Tolstoï, Cervantès, Goethe, Dante, Melville nouent des liens
merveilleux entre des hommes que tout semble séparer.
Le livre est un moyen de dépassement. Aucun homme n’a assez d’expériences
personnelles pour bien comprendre les autres, ni pour se bien comprendre lui-même. Nous
nous sentons tous solitaires dans ce monde immense et fermé. Nous en souffrons ; nous
sommes choqués par l’injustice des choses et les difficultés de la vie. Les livres nous
apprennent que d’autres, plus grands que nous, ont souffert et cherché comme nous.
André MAUROIS
QUESTIONS
I- COMPREHENSION (6 points)
1 - Comment se construit l’argumentation de l’auteur pour montrer l’importance du
livre ? (3 pts)
2- André Maurois avance sans affirmer que les livres sont supérieurs à leurs auteurs.
Dites pourquoi ? (3 pts)
II - ETUDE LEXICALE ET SYNTAXIQUE (6 points)
1- Vocabulaire
a- Quel est le sens contextuel du verbe étinceler ?
Construisez une phrase où il aura un autre sens. (1pt)
b - Quel est le sens de la phrase : «on peut interroger sans fin le mystère du livre» ? (1pt)
c- Que signifie la phrase : « le livre est un moyen de dépassement » ? (1pt)
2- Grammaire
a - « Nous ne pouvons y participer qu’en prenant contact avec la pensée de ces
générations. » Enlevez de cette phrase les particules négatives « ne . . . que » et remplacez-les
par un mot tout en gardant le sens de la phrase. (1pt)
b - « Montaigne disait que trois commerces lui étaient nécessaires : l’amour, l’amitié, la
lecture. » Mettez cette phrase au discours direct. (1pt)
c - « Aucun homme n’a assez d’expériences personnelles pour bien comprendre les autres. »
Faites une transformation complexe (proposition principale + proposition subordonnée) de cette
phrase. (1 pt)
SUJET II :
« J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant. Je pense qu’il faudrait
des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur
une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de
tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.
Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que
produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon
à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui
l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non
plus que du présent ou d’un hypothétique avenir (. . .)
On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est
impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner. En matière
de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque
chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays où il se trouve, pour
éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.
On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre
à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins
frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. Il y a certainement un moyen de
parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait »
Marguerite YOURCENAR in. : Les yeux ouverts.
QUESTIONS
I- RESUME (6 points)
Résumez le texte au quart de sa longueur.
III - TRAVAIL D’ECRITURE (Devoir organisé d’une quarantaine de lignes) (10 points)
Les notions de morale et d’instruction civique figurent au programme scolaire pour parfaire
l’éducation de l’élève. Qu’en pensez-vous ?
2. Grammaire
a. Réécrivez au discours indirect :
L’auteur se demandait : « Pourquoi faut-il que deux paysans Kabyles
trottant sur leurs bourricots se saluent aimablement alors que deux auto-
mobilistes en se doublant paraissent s’agres-
ser ?» (1 pt)
b. Employez la tournure impersonnelle sans changer l’idée exprimée :
« Nous avons la possibilité de restaurer une société chaleureuse et frater-
nelle. »
(1 pt)
c. Transformez la subordonnée en groupe nominal sans changer l’idée
exprimée :
« Il faut qu’on supprime complètement les inégalités dans le
monde. » (1 pt)
SU-
JET
III
Que pensez-vous de l’affirmation suivante :
« Respecter la tradition, c’est tourner le dos au développement. »
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2001
FRANÇAIS – Séries : A – C – D
SUJET : III
Dissertation ( 20 points )
Giraudoux écrivait : « Le sport est l’art par lequel l’homme se libère de soi-même ».
D’après votre expérience personnelle, vos informations actuelles : télévision, presse ;
pensez-vous qu’il a raison ?
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2002
français – Séries : A – C - D
N.B. : Le candidat doit traiter UN sujet sur les trois proposés.
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SUJET :
Volonté
L’école ne tarda pas à devenir la plus grande distraction de la vie de Yuan1 car il aimait
vraiment l’école. Il acheta une grande pile de nouveaux livres…
Tous ces livres étaient un enchantement pour Yuan. Il tournait avec avidité leurs pages
propres et inconnues et il désirait ardemment imprimer chaque mot dans sa mémoire et étudier,
étudier encore pour l’amour de l’étude. Il se levait à l’aube ; aussitôt éveillé, se jetait sur ses
livres, apprenant par cœur les choses qu’il ne comprenait pas, des pages entières qu’il fixait
ainsi dans sa mémoire. Et quand il avait pris son déjeuner matinal et solitaire, car ni la jeune
fille ni sa mère2 ne se levaient d’aussi bonne heure que lui les jours où il allait à l’école, il se
précipitait, marchant rapidement dans les rues encore à demi vides, et était toujours le premier
à entrer dans la salle de classe. Et si le professeur arrivait aussi un peu en avance, Yuan en
profitait pour s’instruire et, dominant sa timidité, il lui posait toutes les questions qu’il pouvait.
Si parfois le professeur ne venait pas du tout, Yuan ne se réjouissait pas comme les autres étu-
diants de ces vacances inattendues ; non, il les considérait plutôt comme une perte difficile à
supporter et passait l’heure à étudier ce que le professeur leur aurait enseigné. Cette étude était
le plus doux des passe-temps pour Yuan. Il ne pouvait jamais assez étudier l’histoire de tous les
pays du monde, la littérature étrangère, la poésie, la structure du corps et des animaux. Mais ce
qu’il préférait, c’était l’étude des plantes : le développement des graines, des racines et des
feuilles, apprendre comment la pluie et le soleil pouvaient façonner la terre, à quel moment il
fallait planter certaines semences et comment choisir les graines et comment augmenter la mois-
son. Et Yuan apprit tout cela et plus encore. Il empiétait sur le temps consacré à dormir et à
manger …
Quand il se prépara à revenir dans son pays, si quelqu’un l’avait interrogé, il aurait ré-
pondu fermement : « Je suis un homme. Je sais ce que je veux. Je suis prêt à vivre dans mon
propre pays ». Et en vérité il semblait à Yuan que ces années à l’étranger formaient la moitié
de sa vie…
Si quelqu’un lui avait demandé : « Comment êtes-vous prêt à vivre maintenant ? » il
aurait répondu honnêtement : « j’ai obtenu un diplôme dans une grande école étrangère avec
des notes supérieures à celles de beaucoup d’étudiants du pays même » aurait-il répondu fière-
ment…
Oui, Yuan connaissait ces jeunes étrangers turbulents, gais et pressés. Mais Yuan gardait
la tête haute. Il était certain d’obtenir les louanges de ses professeurs et d’entendre son nom
mentionné souvent parmi les premiers lors de la distribution des prix, et chaque fois qu’un
professeur le nommait il ne manquait pas de dire : « Bien qu’il travaille dans une langue étran-
gère, il a dépassé les autres… »
Ainsi , bien que Yuan sût qu’il n’était pas populaire parmi ses camarades, il avait con-
tinué fièrement à travailler, heureux de montrer ce que sa race pouvait faire…
[1] Yuan est un jeune paysan chinois qui est allé compléter son instruction aux Etats-
Unis. Après 6 ans d’études, il a obtenu son diplôme d’Ingénieur Agronome.
QUESTIONS
b) Mettez à la forme passive : Yuan connaissait ces jeunes étrangers turbulents, gais
et pressés. (1 pt)
Pensez-vous qu’il suffit d’améliorer les conditions de travail des paysans pour les faire
évoluer ?
Quel dynamisme il t’a fallu pour bouleverser tout en même temps : les modes de pensée,
les façons d’être, les rythmes de vie, les relations entre les personnes. Je ne pense pas qu’il y ait
jamais eu dans l’histoire de l’humanité un tel chambardement du quotidien des individus dans
un laps de temps aussi court. Je l’ai dit, mais je le redis et j’insiste, car tel est le propos de ce
livre : nous te sommes redevables de cinq authentiques « révolutions », pas de simples amélio-
rations des conditions de vie par rapport au passé, mais bien de changements radicaux dans nos
destinées individuelles :
Seulement voilà : tu nous les as offerts en vrac, sans que nous ayons vraiment eu le
temps d’apprendre à nous en servir. Il nous a fallu vivre dans un monde en pleine transformation
: générations de décalage ? « nouveaux pères », « nouvelle vague », « nouvelle cuisine », «
nouveau roman », « nouvelle philosophie » : dans ton troisième quart, tout se devait être « in »
(insolite, inouï, inusité, inconnu, inédit, etc.). Sans y être préparés, nous avons eu la responsa-
bilité d’inventer des modes d’emploi et des règles du jeu pour cette « nouvelle société ». Alors,
forcément, nous avons commis beaucoup de bêtises et laissé au bord du chemin beaucoup de
victimes désemparées par l’ampleur de cette révolution.
I. Résumé (6 points)
Christiane Collange constate que nous sommes redevables au XXème siècle de cinq «
authentiques révolutions ». Quelle est celle qui vous semble personnellement la plus importante
et pourquoi ? Vous vous appuierez sur des exemples et faits précis dans un développement
composé d’une quarantaine de lignes.
SUJET : 3
« La télévision peut devenir certes l’outil d’une dictature nuisible et le nouvel opium du
peuple. Elle peut être aussi un instrument de progrès, de culture et de détente ».
FRANÇAIS – Séries : A C D
SUJET 1
Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savent plus lire. Les en-
quêtes et les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce
point des témoignages convergents. Mais l’extension même de la crise, ses symptômes et ses
causes demeurent trop souvent mal connus. La lecture des adolescents, dans ses formes et
dans ses objets, nous échappe. Quant à leur ‘‘non-lecture’’, elle est interprétée tantôt comme
l’effet d’une lassitude passagère (née de quelle saturation ?), tantôt comme le signe d’une
aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé. Quelle place occupe donc l’objet-
livre dans la vie des adolescents ? Comment est-il perçu par eux ? ( . . . )
L’éloignement à l’égard du livre en général est plus sensible encore vis-à-vis de la litté-
rature. Le livre, quel qu’il soit, est assimilé au livre de classe, obligatoire, donc ennuyeux. Les
lycéens formulent, du reste, à l’encontre des textes au programme un même grief : ils les ju-
gent trop anciens, trop éloignés de l’actualité. Un poète comme Baudelaire leur paraît échappé
d’une lointaine préhistoire. A la limite, ce type d’attitude conduit à un refus de la dimension
historique.
La crise de la lecture se marque, qui plus est, par le choix de nouveaux objets où
l’image tend de plus en plus à supplanter le texte. Aux romans, aux essais, les jeunes préfèrent
les magazines illustrés, les bandes dessinées et, s’ils appartiennent aux milieux défavorisés,
les photos-romans. Jamais le culte de l’image n’a réuni autant d’adeptes : tandis que les en-
fants réclament des dessins animés, des spots publicitaires, les adolescents collectionnent les
affiches et les posters.
Ces quelques réflexions illustrent le déclin relatif du livre dans la vie et dans les loisirs
des adolescents. Leurs lectures morcelées, occasionnelles, indifférenciées dans leur objet,
quand elles ne sont pas inexistantes, le succès d’une para-littérature où l’image est omnipré-
sente montrent bien que le paysage mental des lycéens s’est en quelques décennies profondé-
ment modifié. Le livre n’est plus, hors de l’école, l’instrument privilégié de l’acquisition d’un
savoir, la lecture n’est plus l’occasion d’une exploration véritable.
B. BRECOUT
QUESTIONS
I – Etude lexicale et morpho-syntaxique (5 points)
I – 1 – Lexique :
1- a) Quel est le verbe dérivé de ‘‘acquisi-
tion’’ ? (0,5 point)
b) Employez ce verbe dérivé dans une phrase significa-
tive. (0,5 point)
2- Expliquez la phrase : « Quant à leur ‘‘non-lecture’’, elle est interpré-
tée tantôt comme l’effet d’une lassitude passagère, tantôt comme le
signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’im-
primé » (1 point)
I – 2 – Morpho-syntaxe
1- Mettez à la voix passive : ‘‘Les enquêtes et les sondages, les obser-
vations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point
des témoignages conver-
gents’’.
(1 point)
2 - Transformez la phrase suivante de façon à obtenir une proposition
principale et une proposition subordonnée circonstancielle de consé-
quence :
‘‘Le livre est assimilé au livre de classe, donc en-
nuyeux’’. (1 point)
3- Mettez à la forme affirmative :
‘‘Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savent plus
lire’’. (1 point)
II – Compréhension (5 points)
1 - Quelles sont les différentes causes de la ‘‘non-lecture’’ chez les adoles-
cents ? (2 points)
2 - a) Comment se manifeste cette crise de la lec-
ture ? (1 point)
b) D’après vous, que faut-il faire pour freiner cette
crise ? (2 points)
III –Expression écrite (10 points)
Quant à vous, aimez-vous lire ou non ? Justifiez votre position. (aux environs de 30 lignes).
SUJET 2
Le chômage, une invention récente
Le chômage est une invention récente sous la forme où nous le connaissons, du moins !
C’est-à-dire, sous une forme massive et totale.
Massive : on estime environ 500 millions de personnes, aujourd’hui, sans emploi dans le monde
( . . . ). Jamais un chiffre aussi important n’a été enregistré dans le monde.
Le chômage actuel revêt aussi une forme totale. Car, des sans-emploi, il en existait autre-
fois aussi : vagabonds, chemineaux, mendiants ( . . . ) ; la plupart des adultes et la quasi-totalité
des enfants fournissaient un travail professionnel.
Certes dans les villes, la misère des sans-travail n’avait pas de bornes, comme en témoi-
gnent les très nombreux abandons d’enfants ( . . . ) mais ces miséreux s’intégraient à leur ma-
nière dans les sociétés de l’époque, rurales pour l’essentiel. En Grande-Bretagne, la ‘‘loi sur les
pauvres’’ contraignait les paroisses à subvenir aux besoins de ceux qui étaient privés de res-
source. Ailleurs, les institutions ou les règles religieuses ( . . .) permettaient d’assurer un mini-
mum aux personnes privées de ressources. Et surtout, le rythme des saisons, la nature du travail
permettaient toujours d’échanger du travail contre un quignon de pain ( . . .).
Il n’est plus ainsi aujourd’hui : la coupure entre le travail et le non-travail s’est approfondie.
Cette coupure s’explique de deux façons :
- D’abord, le travail n’est plus une participation à l’ouvrage commun d’une société (par
exemple, les moissons), donnant droit à une fraction de la production. C’est désormais une
source de revenus : du coup, il est devenu l’objet d’un calcul économique. Comme le travail
coûte quelque chose à l’employeur, il faut qu’il lui rapporte au moins l’équivalent. Il y a eu,
en quelque sorte, un phénomène d’individualisation. Dans une société traditionnelle, toute
la population est requise : des plus jeunes aux plus âgés, chacun doit fournir sa participation.
D’ailleurs, la pression sociale est telle que nul ne peut s’y dérober. Mais en contrepartie, les
règles sociales assurent à tous une part plus ou moins importante de la production ( . . . ).
- De plus, depuis un siècle, le travail est indissociable d’un outil, dont la fabrication est gé-
néralement trop complexe pour pouvoir être envisagée par celui qui l’utilise (. . . ). Là encore,
avoir ou ne pas avoir la disposition d’un outil de travail crée une coupure quasi totale entre
les actifs et les exclus.
Ce cancer du chômage, les sociétés traditionnelles ne l’ont donc pas connu. Vers 1650, la pla-
nète comptait environ 500 millions d’habitants. Par delà la diversité énorme des cultures et des
savoir-faire, un trait caractérisait l’ensemble de l’humanité : le caractère fruste des techniques
de production.
Avec l’irruption du capitalisme et la révolution industrielle, les choses changent. L’outil-
lage s’améliore, le savoir-faire se perfectionne. Là où 50% de la population devrait s’échiner à
produire la nourriture, 30%, puis 20% suffisent : à la fin du XIXème siècle, le nombre d’habi-
tants en France a doublé. Mais les actifs ne représentent plus que la moitié de la population :
les enfants et une partie des femmes sont exclus ( . . . ). Le travail ( . . . ) est devenu un acte
personnel, individuel, qui s’effectue contre une rémunération, et qui exige donc un minimum
de productivité.
D. Clerc, ‘‘Faim et développement’’, Dossier n°83-11 Novembre 1983.
QUESTIONS
I – Compréhension (10 points)
1 - Relevez deux mots ou expressions du texte appartenant au champ lexical du ‘‘chô-
mage’’. (2 points)
2 - a) Donnez un nom dérivé de ‘‘subve-
nir’’. (1
point)
b) Employez le nom trouvé dans une phrase de votre
choix. (1 point)
3 - Soit la phrase : ‘‘En contrepartie, les règles sociales assurent à tous une part plus ou
moins importante de la production’’. Mettez-la à la voix pas-
sive. (2 points)
4 - Transformez cette phrase de façon à obtenir une principale et une subordonnée :
‘‘La fabrication (d’un outil) est généralement trop complexe pour pouvoir être envisagée par
l’utilisateur’’. (2 points)
5 - Pourquoi l’auteur associe-t-il le chômage au mot ‘‘can-
cer’’ ? (2 points)
II – Résumé (10 points)
Résumez le texte au quart de sa longueur, soit 152 mots environ. (Marge de 10%).
SUJET 3 DISSERTATION (20 points)
Quelles sont les causes et les conséquences de la drogue ?
Et quelles solutions proposeriez-vous pour enrayer cette pratiq
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2004
FRANCAIS – Séries : A C D
N.B : Le candidat doit traiter UN sujet sur les TROIS proposés.
SUJET I : Eradiquons le terrorisme de base
[…]. Nous voyons, avec l’attaque des tours jumelles du World Trade Center de New york, le
niveau de barbarie atteindre des degrés insoupçonnables. […]
[…]. Hier, New York et les Etats-Unis, blessés dans leur chair, étaient en état de choc.
Aujourd’hui, ils vivent honorablement le deuil, se rendant à leur lieu de travail, rouvrant les
aéroports, tunnels, bureaux et écoles. Demain, la colère de cette nation éclatera sans merci.
Nous sommes en guerre. Il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle, comme les Américains
en ont souvent affronté, ni même d’une guerre de guérilla, comme les Français et les
Britanniques en ont vécu dans leurs colonies. Il s’agit d’une guerre nouvelle dans la forme et
dans le fond : une guerre contre le terrorisme et l’obscurantisme1.
Nous ne voulons pas que nos enfants, nos structures et notre histoire disparaissent demain
sous une explosion nucléaire dans le port de Marseille ou Londres. Or, il s’agit d’un risque
réel, qui suit le phénomène d’escalade du terrorisme de masse. […]
[…] Nous ne voulons pas que nos organisations -entreprises, banque, armée, hôpitaux-
ressombrent dans le chaos. Or, des cyberterroristes pénètrent semaine après semaine nos
serveurs et banques de données, modifient des programmes et créent des « portes de derrière »
pour revenir plus tard sans y être invités. Sans pénétrer physiquement les locaux d’une société
ou même le territoire national, ces terroristes peuvent changer des données cartographiques
avant la construction d’un pont ou médicales avant une opération chirurgicale. Ils peuvent
créer des fausses alertes, dérouter des communications et ouvrir des vannes de barrage. En
somme, ils peuvent semer le chaos.
Occupant air, mer, terre et Internet, cette nouvelle guerre contre le terrorisme et
l’obscurantisme nous concerne tous, nous y avons tous, une part de responsabilité et un rôle à
jouer, que nous soyons chef d’entreprise, cadre, fonctionnaire, parent ou autre […]
Vincent Grimaldi, Les Echos du vendredi 14 et 15 Septembre 2001.
a- Lesquels ? Relevez dans le texte des mots ou expressions illustrant chacun de ces risques.
(2 points)
Illustrez votre réflexion par des exemples concrets justifiant votre position.
L'une des tâches les plus importantes de notre temps, et sans doute de tous les temps, est
d'abolir le mépris, d'enseigner l'importance vitale des différences entre les hommes.
Le jour où me fut annoncé le prix Nobel était, par hasard, la journée de la tolérance. Cette
coïncidence m'a frappé car, devant les journalistes auxquels j'exposais les bienfaits de la
diversité biologique, je venais d'insister en même temps sur les bienfaits de la diversité
culturelle.
Les variations entre individus sont une nécessité pour qu'une espèce s'adapte aux
modifications de son milieu, pour qu'elle se perpétue malgré les agressions diverses qu'elle
subit.
Grâce à une subtile différence, tel individu saura résister à une épidémie alors que tel autre y
succombera. Or, il n'y a et il n'y aura jamais (hormis les vrais jumeaux) deux individus
identiques. Chaque homme est unique.
La liberté de pensée ou d'opinion, le libre exercice des cultes, ne sont que la libre expression
des diversités individuelles. Elles sont le levain d'une humanité constamment en marche.
Je n'aime pas le mot de tolérance car il implique déjà une sorte de refus péniblement refoulé,
une sorte de résignation.
Les différences entre les êtres ne doivent pas être simplement tolérées ; elles doivent être
admises, encouragées, cultivées en pleine conscience des richesses inestimables qu'elles
apportent.
QUESTIONS
3- Soit la phrase : « Je n’aime pas le mot de tolérance car il implique déjà une sorte de
refus péniblement refoulé, une sorte de résignation ».
Transformez cette phrase de manière à avoir une phrase complexe (principale + subordonnée).
(1 point)
4- Soit la phrase : Jean Dausset affirma : « grâce à une subtile différence tel individu
saura résister à une épidémie alors que tel autre y succombera ». Transposez cette phrase au
style indirect.
(2 points)
Madagascar
Session 2005
ffrancais – Séries : A C D
Il n’y a pas de réponse simple aux multiples questions posées par les modifications de la
nature que les grands ouvrages entraînent, et par les diverses pollutions qu’engendre la
civilisation industrielle. Mais il y a des réponses honnêtes et il y en a qui ne le sont pas. Il faut
veiller à ce que ce ne soient pas ces dernières qui l’emportent : la vie de la biosphère en
dépend.
Comme cela arrive souvent dans les affaires de société, deux attitudes extrêmes s’affrontent :
celle des intégristes de l’écologie (cette derrière prise dans l’acception, désormais la plus
répandue, de « défense de l’environnement » et non dans sa signification véritable, qui est «
étude de l’habitat ») et celle des individus ou groupe dont les intérêts, à court terme, agressent
la nature. Par leur extrémisme même, l’une comme l’autre sont négatives, l’une comme
l’autre sont novices, l’une comme l’autre s’appuient sur des affirmations fausses. Fausses
parfois par insuffisance d’information, parfois par manque d’honnêteté.
Ces attitudes sont d’un manichéisme(1) quelque peu primaire. Pour les uns, industries et
société de consommation condamnent l’humanité à une disparition imminente, ou, au mieux,
à une survie misérable, quelque soit le processus – syndrome chinois, destruction de la couche
d’ozone, effet de serre, pollution des océans, des eaux douces, de la troposphère et des sols,
empoisonnement chimique à l’échelle planétaire, que sais-je encore. Pour les autres, le
commerce et les affaires marchant de plaisante façon, tout va au contraire pour le mieux dans
le meilleur des mondes et les catastrophes avec lesquelles les écolos nous cassent les oreilles
ne ressortissent qu’à leur ignorance, leurs rêveries passéistes, leurs imaginations débridées.
QUESTIONS
2 - « Comme cela arrive souvent dans les affaires de société, deux attitudes extrêmes
s’affrontent ».
4 - « les catastrophes avec lesquelles les écolos nous cassent les oreilles ne ressortissent qu’à
leur ignorance ».
En gardant la même idée, remplacez « ne…………….que » par un autre mot. (1,0 pt)
5 - Quelles sont les catastrophes auxquelles pensent les écologistes ? (2,0 pts)
6 - Face aux multiples questions posées par les modifications de la nature que les grands
ouvrages entraînent, quelle attitude préconiseriez-vous ? (2,0 pts)
S U J E T - II : ETUDE DE TEXTE
Politiser la masse
On croit souvent en effet avec une légère criminalité que politiser les masses c’est
épisodiquement leur tenir un discours politique. On pense qu’il suffit au leader ou à un
dirigeant de parler avec un ton doctoral des grandes choses de l’actualité pour être quitte avec
cet impérieux devoir de politisation des masses. Or politiser c’est ouvrir l’esprit, c’est éveiller
l’esprit, mettre au monde l’esprit. C’est comme le disait Césaire : « inventer des âmes ».
Politiser les masses ce n’est pas, ce ne peut pas être faire un discours politique. C’est
s’acharner avec rage à faire comprendre aux masses que tout dépend d’elles, que si nous
stagnons, c’est de leur faute et si nous avançons, c’est aussi de leur faute, qu’il n’y a pas de
démiurge, qu’il n’y a pas d’homme illustre et responsable de tout, mais que le démiurge c’est
le peuple et que les mains magiciennes ne sont en définitive que les mains du peuple. Pour
réaliser ces choses, pour les réincarner véritablement, répétons- le, il faut décentraliser à
l’extrême.
La circulation du sommet à la base et de la base au sommet doit être un principe rigide non
par souci de formalisme mais presque tout simplement le respect de ce principe et la garantie
du salut. C’est de la base que montent les forces qui dynamisent le sommet et lui permettent
dialectiquement d’effectuer un nouveau bond. Encore une fois nous, ( … ), avons pris très
rapidement ces choses car aucun membre d’au-sommet n’a eu la possibilité de se prévaloir
d’une quelconque mission de salut. C’est la base qui se bat ( … ) et cette base n’ignore pas
que sans son combat quotidien, héroïque et difficile le sommet ne tiendrait pas. Comme elle
sait que sans un sommet et sans une direction, la base éclaterait dans l’incohérence et
l’anarchie. Le sommet ne tire sa valeur et sa solidarité que de l’existence du peuple au
combat. A la lettre, c’est le peuple qui se donne librement un sommet et non le sommet qui
tolère le peuple.
I - 1 - Lexique
a) Quel est le radical de « décentraliser » ? Cherchez un autre verbe formé à partir de ce même
radical. (1,0 pt)
b) Employez le mot « incarner » dans une phrase qui en éclaire le sens. (0,5 pt)
I - 2 - Morpho-syntaxe
a) « Le sommet ne tire sa valeur et sa solidarité que de l’existence du peuple au combat ».
b) « si nous stagnons, c’est de leur faute et si nous avançons c’est aussi de leur faute. »
Mettez à l’imparfait de l’indicatif les verbes soulignés et faites les modifications nécessaires.
(1,0 pt)
c) « Sans un sommet et sans une direction, la base éclaterait dans l’incohérence et l’anarchie
».
II - Compréhension (5 points)
1 - Selon le texte, que serait « politiser les masses » ? Quel serait l’objectif de cette
politisation ? (1,5 pt)
3 - Selon le texte, quelles sont les conditions nécessaires, pour faire progresser un pays ?
(1,5 pt)
S U J E T - III : DISSERTATION
Que pensez-vous de l’affirmation suivante : « Censurer les médias est une atteinte aux droits
de l’homme » ? (20 pts)
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2007
Ce sera l’agenda électronique dont la vaste mémoire pallie les insuffisances du calepin et gère
le planning des rendez-vous chez le dentiste, le cours de musique des enfants ou leur date de
vaccination compte tenu des contraintes de chacun. Ce sera le programmateur des menus en
fonction de l’activité de chaque membre de la famille, de ses besoins physiques, des éventuels
impératifs médicaux et des différentes sortes de produits frais selon la saison. C’est aussi le
contrôle des communications et du chiffrage au ministère des affaires étrangères, mais encore
l’introduction de l’enseignement assisté dans les collèges, les lycées et les facultés. Mais le
secteur privé est également, et de plus en plus utilisateur de l’outil informatique. Dans un
certain nombre de grandes entreprises de vente, le représentant circule avec son boîtier de
synthèse qui lui permet à tout moment de connaître l’état des stocks et donc de passer ses
commandes en toute confiance. Avec certaines technologies de pointe, le questionnement du
fichier central peut même se faire par la voix et non seulement par clavier. La conception
assistée par ordinateur, quant à elle, se développe de plus en plus : les agences d’architecture
lancent leurs projets à l’aide de tables tranchantes, les cabinets d’ingénierie travaillent sur
leurs prototypes et font des simulations.
QUESTIONS
I- COMPREHENSION (5 pts)
2°) D’après le texte, quels peuvent être les rôles attribués à l’ordinateur ?
(1,5 pt)
3°) Pourquoi dit-on que la technologie influence les faits et gestes de l’homme et de la
femme dans leur vie quotidienne ?
(2 pts)
II- ETUDE LEXICALE ET SYNTAXIQUE (5 pts)
1°) Lexique (2 pts)
b) Trouver deux mots de la même famille que « visualiser » et construire une phrase de
votre choix avec l’un des mots trouvés.
(1 pt)
On a dit : « l’ordinateur pallie les insuffisances du calepin et gère le planning des rendez-
vous.».
(1 pt)
« Si l’informatique fait irruption dans notre vie quotidienne, elle s’implantera directement
dans notre cuisine ou notre salle de séjour.»
(1 pt)
III- EXPRESSION ECRITE (10 pts)
« L’utilisation très fréquente de l’ordinateur présente parfois des inconvénients chez l’homme.
»
La pauvreté serait-elle vraiment un mal incurable ? L’évolution actuelle des sociétés modernes
amène à se poser une telle question. Si dans les pays sous-développés le phénomène existe
pratiquement à l’état endémique, il réapparaît également dans les pays développés sous les
effets de la crise économique mondiale. Les populations européennes n’ont-elles pas
découvert avec effarement l’existence chez elles de ce qu’on appelle aujourd’hui les
«nouveaux pauvres » ?
Cela était valable, il y a quelques années. Aujourd’hui, il faudrait être aveugle pour ne pas
voir le développement inquiétant de la pauvreté. Cette évolution négative est, sans doute, due
à la crise économique mais ce n’est pas une raison pour en faire un alibi passe-partout. La
crise a souvent bon dos pour cacher des défaillances humaines. La recherche des
responsabilités en la matière ne fait cependant pas partie des urgences du moins pour le
moment. L’essentiel, la priorité est tout d’abord de réfléchir sur les solutions pour arrêter la
croissance du mal et renverser la vapeur.
Une certaine presse écrivait récemment que la fin de la pauvreté passe par le bonheur collectif.
Ce n’est pas avec de telle idée générale, avec un relent de misérabilisme que le problème sera
résolu. La pauvreté tend à se développer mais le phénomène est encore contrôlable. On n’est
pas encore en Ethiopie ou au Sahel. Raison de plus pour prendre les taureaux par les cornes.
Revu de l’Océan Indien, n° 72 (Janvier 86)
QUESTIONS
L’homme vit dans un écosystème qu’il a peu à peu modifié en fonction de ses besoins et de ses
loisirs mais qu’il a aussi pollué à plaisir… En Afrique, l’environnement est pollué de diverses
façons. Tout d’abord, l’homme et les bêtes le souillent par leurs déchets. Les lieux d’aisance
manquent ou sont absents et la généreuse mère nature est là pour véhiculer les maladies.
L’habitat est rudimentaire quand il existe.
Le mode de vie est le déterminant sine qua non de la santé. Le bon sens doit nous ramener à
une rationalisation et à une hygiène de vie qui ne tiennent pas compte des modes.
Dr Fawziah ABOU-BAKER, in Santé du Monde, Août-sept. 1986
QUESTIONS
I- ETUDE LEXICO-SYNTAXIQUE (5 points)
1- Lexique
a - Quel est le sens contextuel du mot « mode » ? (0,5pt)
b - Donner un antonyme de « nocif ». (0,5pt)
c - Construire une phrase avec un synonyme du verbe « véhiculer ». (1,0pt)
2 - Morpho-syntaxe
a - Justifier l’orthographe du participe passé dans chacune des phrases suivantes :
- Liés à la tradition ou à la culture, ils entrent en conflit avec le processus de développement.
(0,5 pt)
- L’homme vit dans un écosystème qu’il a peu à peu modifié. (0,5pt)
b - Exprimer l’idée de but à l’aide d’un groupe nominal (GN) :
- L’alimentation passe avant la procréation pour assurer la survie de l’espèce. (1,0pt)
c - Dans la phrase « Le bon sens doit nous ramener à une hygiène de vie qui ne tient pas compte
des modes », remplacer le pronom relatif par un pronom démonstratif.
(1,0pt)
II- COMPREHENSION (5 points)
1- a - Qu’est-ce qui entraîne la différence des modes de vie, selon le texte ?
(1,0 pt)
b - En matière d’alimentation, sur quels indices repose cette différence entre pays riches et pays
pauvres ? (1,5
pt)
2 - L’eau peut être salvatrice ou destructrice : pourquoi ? (1,5
pt)
3 - Quel est le facteur déterminant de ces problèmes ? (1,0
pt)
III- EXPRESSION ECRITE (10 points)
Des études ont montré que la vie de certains habitants de Madagascar est liée à « l’exploitation
» du milieu forestier. D’après vous, ce mode de vie est-il incontournable ?
Illustrez vos arguments à l’aide d’exemples tirés de vos expériences. (40 lignes environ)
SUJET II : ETUDE DE TEXTE
Quand on choisit entre les deux médias, texte et photo, on doit se rappeler les avantages qu’offre
l’écriture photographique par rapport à l’écriture alphabétique.
Le premier consiste dans la rapidité et la facilité de la lecture. Par lecture, nous entendons prise
de connaissance du contenu. Quand on lit une information écrite, on doit aller jusqu’au bout du
texte, car si on ne le lit que superficiellement, on risque de ne pas bien saisir l’information. En
revanche, une photo bien rédigée permet une prise de connaissance immédiate. Le même
phénomène s’applique aux éléments graphiques conventionnels : signalisations routières,
interdictions, désignations des lieux. On lit ces signes iconiques plus vite et de plus loin que les
signifiés écrits.
Un deuxième avantage de la photo réside dans sa densité sémantique. Une photo, même d’un
format réduit, peut contenir de nombreux composants dont chacun a une grande valeur
informative. Pour communiquer aux lecteurs toutes ces informations par écrit, le journal devrait
leur consacrer beaucoup plus de place.
Autre avantage : la photo facilite la mémorisation de l’information qu’elle contient […]. Elle
est un excellent moyen de prolonger l’impact sur l’esprit des lecteurs. On se souvient
généralement mieux et plus longtemps de ce qu’on a vu que de ce qu’on a lu.
Mais l’avantage essentiel que la photo présente par rapport à l’écrit réside dans son pouvoir de
sensibilisation infiniment plus fort. Il y a des situations, des faits qui, vus en photos, provoquent
de très fortes réactions intellectuelles et émotionnelles chez les lecteurs qui seraient beaucoup
moins sensibles à des descriptions écrites.
C’est avec des photos que la presse peut mener avec succès une campagne pour l’aide financière
à une œuvre de bienfaisance, et c’est avec la photo d’un enfant éthiopien squelettique qu’on
ouvre le portefeuille du lecteur… En France, pour venir en aide aux handicapés qui se déplacent
en chaises roulantes ou pour financer des travaux, on lance dans la presse locale un appel aux
habitants, sans succès. Le journal répète l’appel en publiant la photo. Dès le lendemain, les dons
pleuvent. La photo a sensibilisé le public.
Paul ALMAZY, C.F.P.J., 1993, extrait de Le photojournalisme
QUESTIONS
Une colonie de vacances comme les autres, celle qui, en juillet, réunissait une centaine de jeunes
de 6 à 16ans au Breuil-sur-Couze, à 10 kilomètres au sud d’Issoire ? Sans doute… A ceci près
qu’aux sports, aux jeux venaient s’ajouter des « distractions » telles que l’électronique,
l’informatique, l’astronomie. Et surtout, que les pensionnaires s’affairaient à la représentation
d’une œuvre lyrique aux dimensions d’un opéra. Une entreprise peu courante à leur âge… Mais
voilà : ces enfants, parmi lesquels quatre Allemands, trois Belges, un Nigérian, n’étaient pas
tout à fait des enfants comme les autres. Dans le langage courant, ils sont appelés « surdoués ».
Un terme qui a beaucoup d’inconvénients.
Premier inconvénient : il est imprécis. A partir de quel seuil de quotient intellectuel doit-on
considérer qu’un enfant est surdoué : 130, 140, 160 ― la moyenne étant évidemment de 100 ?
Médecins et psychologues qui évaluent le Q.I. au moyen de tests, ne sont pas entièrement
d’accord là-dessus. De plus, le mot évoque des réalités fort différentes. Avec des Q.I.
(supérieurs) identiques, la plupart des sujets réussiront brillamment et sans histoires à l’école,
au lycée, où ils se tailleront une réputation de « forts en thème ». Mais d’autres se révèleront
des cancres, apparemment incurables, si ce n’est d’insupportables trublions. Leur intelligence
demeurera insoupçonnée.
Cependant, deuxième inconvénient, l’appellation « surdoué » a revêtu, aux yeux du public, une
coloration naïvement et systématiquement emphatique. « Quelle chance ont les parents qui ont
un enfant comme ça ! » pensent parfois ceux dont le rejeton rapporte à la maison des bulletins
d’une invariable médiocrité. Dans leur esprit, être surdoué est la garantie infaillible du succès,
non seulement scolaire, mais social. Conséquence de cette mythologie : on voit des géniteurs
en possession d’un enfant intelligent vouloir à tout prix que celui-ci s’inscrive dans la catégorie
des surdoués.
« Mon fils est un surdoué : il prévoit l’avenir », vient alors affirmer péremptoirement une mère
à un psychologue. Une autre sortira du cabinet de consultation en claquant la porte, outrée. On
a osé lui dire que sa fille était, certes, supérieurement douée, mais qu’elle n’était pas pour autant
une surdouée ! « Elle ne connaît pas son bonheur », soupireraient des parents d’êtres
authentiquement surdoués. Car, s’ils demeurent secrètement flattés, ils ont pu mesurer aussi
l’inconfort de la situation. « A 18 mois, Sylvie parlait déjà. A 2 ans, elle nous reprenait lorsque
nous commettions une faute de français. En sixième, Luc s’est mis à dos un professeur qui,
parlant de la migration de certains animaux, expliquait qu’ils se dirigeaient d’après le soleil.
Notre fils a levé le doigt et fait remarquer ( il l’avait lu dans des revues scientifiques) que des
phénomènes magnétiques entraient également en ligne de compte. Le professeur lui a dit qu’il
ferait mieux de ne pas s’occuper de ce qui ne le regardait pas. A la maison, il cassait tout ».
Encore ne s’agit-il là que de bénignité. D’autres parents se heurtent à des soucis infiniment plus
graves. Au point qu’on entend quelques-uns dire : « J’aurais préféré avoir un enfant idiot ».
MICHEL LEGRIS, L’Express, 19-25, Septembre 1986.
QUESTIONS
I. COMPREHENSION (5 points)
1- Selon le texte, quel est le sens du mot « surdoué » et son implication pour le grand public ?
(1,5pts)
2- Pourquoi les idées divergent-elles quand il s’agit de qualifier un enfant de « surdoué » ? (2
pts)
3- D’après l’auteur, qu’est-ce qui distingue cette colonie de vacances des autres ?
(1,5pts)
II. ETUDE LEXICO-SYNTAXIQUE (5points)
a- Lexique : (2pts)
1. Que signifie : « insupportables trublions » ? (0,5pt)
2. Quel est le synonyme de « rejeton » ? (0,5pt
3. Donnez le nom et l’adjectif dérivés de « Authentiquement» (1pt)
b- Syntaxe : (3pts)
1. Faites la transformation active de la phrase suivante :
Dans le langage courant, ils sont appelés « surdoués ». (1pt
2. Transposez la phrase suivante au style direct :
Le professeur lui a dit qu’il ferait mieux de ne pas s’occuper de ce qui ne le regardait pas.
(1pt)
3. Transformez en phrase nominale : « Elle ne connaît pas le bonheur ». (1pt)
III. EXPRESSION ECRITE (10 points)
« Les enfants surdoués sont insupportables, alors il est préférable d’avoir un enfant idiot ».
Etes-vous de cet avis ?. (40 lignes au maximum)
SUJET II :
TEXTE : LE VEDETTARIAT
Champions de sport, chanteurs en vogue, acteurs à la mode, ils deviennent des véritables
modèles à qui vont toutes faveurs. Sans doute les écrans petits et grands, les journaux font-ils
quelque place aux grands noms de la politique, des arts, de la littérature ou même de la science.
Mais dans le cas des vedettes, l’ordre des confirmations est inversé. C’est parce qu’on a pu
parvenir sur le devant de la scène qu’on obtient une sorte de passeport pour les voies où se
récoltent tous les autres avantages que la société peut accorder aux statuts prééminents.
Le statut de vedette comporte d’autres caractéristiques qui le rendent incomparable aux autres.
D’abord il ne requiert aucun titre préalable et semble arriver comme par magie. Le spectateur
peut s’identifier à la vedette car aucune barrière d’origine ou de formation ne le sépare de son
idole. Sans doute, faut-il beaucoup de talent et de travail dans le « show-business ». Mais cela
n’apparaît pas sur l’écran et tout adolescent peut imaginer que si la chance lui sourit, la même
ascension foudroyante lui est possible. A quoi bon de longues études ? L’argent et la gloire sont
à la portée de la main.
Le vedettariat est d’ailleurs polyvalent. Il confère la possibilité de briller partout. Le chanteur
en renom devient acteur de cinéma et vice versa. Tout individu touché par cette grâce sera
appelé à exprimer sur les ondes ses opinions, à parler de politique si cela lui fait plaisir, à devenir
conseiller patenté en tous genres.
Enfin, le trait le plus remarquable de cette nouvelle aristocratie, c’est qu’elle ne suscite pas
l’hostilité qui s’attache généralement à la fortune. Elle est en marge ou au-dessus de la lutte des
classes, absoute de tout péché à tel point qu’il est parfois de bon ton que le chanteur milliardaire
se fasse le porte-drapeau du prolétariat et de la révolte contre la société dont il est le premier
privilégié. Au lieu d’être une tare, la richesse est ici facteur de popularité. Les chroniqueurs font
état des villas somptueuses, des voitures de prix, des cachets fabuleux pour stimuler la dévotion
des admirateurs.
La réussite semble être consacrée ou même conférée par l’accès aux magazines et aux écrans.
L’interprète éclipse le créateur. Bien mieux : on parle d’une chanson « créée » par Hallyday et
d’un film de Belmondo. Celui qui compte, c’est celui qu’on voit. Ainsi, les valeurs sociales sont
conditionnées par les communications de masse.
Cette évolution est-elle fatale, irréversible ? Elle l’est sans doute davantage dans la mesure où
elle n’est pas décelée, repérée. Elle peut être freinée par une éducation du public, par un travail
démystificateur et aussi peut –être par le reclassement des valeurs que produit souvent la satiété
ou la retombée des modes.
Jean CAZENEUVE, in La vie dans la société moderne.
QUESTIONS
SUJET II :
TEXTE :
A l’euphorie des progrès scientifiques, ce monde de production, du libre entreprise et de la
mondialisation, les éduqués sont les maîtres vu que grâce aux avantages tirés des parcours
éducatifs à l’école, dans la famille du départ, la rue, la société civile et politique, peu importe
leur sexe, leur origine ou nationalité, ils possèdent la qualité intellectuelle, civique et morale
convenable pour évoluer, maîtriser et dominer ce monde d’une évolution inimaginable. Il est
donc de leur devoir de prendre conscience qu’une autre dimension de la mondialisation qui
attire de plus en plus l’attention du grand public touche à l’environnement, à notre utilisation
des ressources de notre terre, à la transmission aux générations futures d’un milieu sain. Nous
prenons conscience que l’environnement est un bien commun qui ne se limite pas, loin de là, à
un espace national. Du même coup, la recherche de solution pour pallier aux accidents et aux
déprédations* ne peut plus se situer à l’échelle individuelle ou nationale. L’événement terrible
et spectaculaire que fut l’explosion d’un réacteur à la centrale nucléaire de Tchernobyl en
Ukraine en avril 1986 a fait largement prendre conscience d’une vulnérabilité collective.
Rappelons quelques chiffres stupéfiants, suite à cet événement : 5 millions de personnes
exposées aux radiations dont 1,7 effectivement irradiées. 70% des retombées du nuage
radioactif qui se forma s’abattirent sur l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie mais les retombées
eurent des effets jusqu’en Suisse, France et Italie. Ainsi, en France, dans le département de la
Drôme, les plantes aromatiques et médicinales resteront radioactives jusqu’en mai 1997. Il est
exact que chaque amélioration technique a des inconvénients.
Des rencontres internationales cherchent donc à fixer des normes environnementales qui
seraient à appliquer à l’ensemble de notre espace-monde. Mais comment moduler cette
contrainte ? Sous quelles formes l’appliquer ? Quels sont les risques qui pourraient être
éventuellement partagés ? Derrière ces questions pointent des enjeux qui rendent obsolète* la
notion de souveraineté nationale. Mais peut-on simplement laisser jouer la loi du plus fort dans
un forum dominé par seulement quelques-uns ? Le sort de la planète est entre les mains des
éduqués.
QUESTIONS
I - COMPREHENSION (10 points)
« Les éduqués sont les maîtres car ils possèdent la qualité intellectuelle, civique et morale
convenable pour évoluer, maîtriser et dominer ce monde ». (1,5
pt)
5 - Reliez les deux propositions indépendantes suivantes pour former une phrase complexe
ayant une proposition subordonnée circonstancielle d’opposition :
« Des rencontres internationales cherchent à fixer des normes environnementales. »
« Quelques-uns font jouer la loi du plus fort. » (1,5
pt)
6 - Pourquoi ne peut-on plus considérer l’environnement comme un bien commun national ? (2
pts)
7 - Quelles sont les raisons qui poussent l’auteur à affirmer que le sort de la planète est entre
Les mains des éduqués ? (2
pts)
II. Résumé (10 points)
Résumez le texte au quart de sa longueur. (Tolérance +/- 10%)
SUJET III.
Dissertation (20 points)
Dans quelles mesures peut-on dire que les recherches et les découvertes scientifiques sont
comparables à une arme à double tranchant ?
Baccalauréat de l'enseignement général
Madagascar
Session 2011
FRANCAIS – Séries : ACD
N.B : Le candidat traitera UN sujet sur les TROIS proposés.
SUJET I
Où vont tous ces enfants ?
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit,
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
II - Compréhension (5points)
Il est difficile de mesurer les conséquences d’un tel réchauffement, mais les risques en sont
désormais connus. D’une part, il entraînerait une fonte des glaciers et une montée du niveau des
mers, mettant en péril les zones côtières, des îles et des archipels. Il provoquerait aussi une
modification des écosystèmes entraînant la disparition d’espèces végétales et animales. Enfin,
il déstabiliserait davantage les climats : aux inondations et cyclones plus fréquents, il faut
ajouter une recrudescence des vagues de sécheresse, notamment dans les zones arides et semi-
arides. Dans ces régions, les rendements agricoles pourraient chuter, ce qui aggraverait
l’insécurité alimentaire pour certaines populations parmi les plus démunies de la planète.
I - Compréhension (10points)
1 – Faites une phrase où le nom « sommet » aura un autre sens. (1pt)
2 - Trouvez dans le texte, un synonyme de « signé ». (0,5
pt)
3 - Quel est le verbe dérivé de « fonte » ? Utilisez-le dans une phrase. (1pt)
4 - Faites la transformation passive de la phrase suivante :
« En 1992, les Etats réunis au « sommet de la terre » de Rio de Janeiro ont signé une convention
internationale sur « les changements climatiques » (1pt)
5 - Il est difficile de mesurer les conséquences d’un tel réchauffement.
Réécrivez cette phrase en supprimant la tournure impersonnelle. (1pt)
6 - Il est difficile de mesurer les conséquences d’un tel réchauffement mais les risques en sont
désormais connus. Transformez cette phrase en phrase complexe comportant une principale et
une subordonnée d’opposition. (1pt)
II - Résumé (10points)
Résumez ce texte au quart de sa longueur
« La pollution est-elle une fatalité du monde moderne ?» Appuyer vos arguments par des
exemples précis.