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DAEU  Groupe 

:1 et 2, B, R,
A  B  Enseignant : F. Bodineau, S.
JOUR o SOIR  EAD  Richard, G. Seyer
Date : 19/11/21

MATIÈRE : Français
Intitulé du document : Corrigé DEVOIR 1 Résumé et préparation à la discussion

A RENDRE LE 13 NOVEMBRE
Synonymes : stars,
vedettes
I - Résumé

Le statut des célébrités


Indications pour le corrigé :
• les idées principales
• les exemples
• les expressions à reformuler (tableau à la suite du texte
• les connecteurs logiques

Les magazines, le cinéma, la radio et surtout la télévision 1, relayant et multipliant


2
les rumeurs et les images des stades, des music-halls , sont en train de devenir les
3
grands ordinateurs de la réussite. Les triomphateurs de la compétition, ce ne sont plus
ceux qui ont d’abord le rang, l’ascendant culturel, la puissance ou l’argent et qui en tirent
prestige4, mais, de plus en plus, ceux qui ont le statut de vedettes. De cette promotion
découlent tous les succès, y compris celui de la fortune.

Champions du sport, chanteurs en vogue, acteurs à la mode 5, ils deviennent les


véritables modèles à qui vont toutes les faveurs. Sans doute les écrans petits et grands,
les journaux illustrés1 font-ils quelque place aux grands noms de la politique, des arts, de
la littérature ou même de la science 6. Mais, dans le cas des vedettes, l’ordre des
confirmations est inversé. C’est parce qu’on a pu parvenir sur le devant de la scène qu’on
obtient une sorte de passeport pour les voies où se récoltent tous les autres avantages
que la société peut accorder aux statuts prééminents 1. […]

Le statut de vedette comporte d’autres caractéristiques qui le rendent incomparable


aux autres. D’abord, il ne requiert aucun titre préalable et semble arriver comme par
magie. Le spectateur peut s’identifier à la vedette, car aucune barrière d’origine ou de
formation ne le sépare de son idole. Sans doute faut-il souvent beaucoup de talent et de
travail pour réussir dans le « show-business ». Mais cela n’apparaît pas sur l’écran, et tout
adolescent peut imaginer que, si la chance lui sourit, la même ascension foudroyante lui
est promise. A quoi bon de longues études ? L’argent, la gloire sont à portée de la main.

Le vedettariat est d’ailleurs polyvalent. Il confère la possibilité de briller partout. Le


chanteur en renom devient acteur de cinéma, et vice versa. Tout individu touché par cette
grâce sera appelé à exprimer ses opinions sur les ondes, à parler de politique si cela lui
fait plaisir, à devenir conseiller patenté en tous genres.

Enfin, le trait le plus remarquable de cette nouvelle aristocratie, c’est qu’elle ne


suscite pas l’hostilité qui s’attache généralement à la fortune. Elle est en marge ou au-
dessus de la lutte des classes, absoute de tout péché à tel point qu’il est parfois de bon
ton que le chanteur milliardaire se fasse le porte-drapeau du prolétariat et de la révolte
contre la société dont il est le premier privilégié. Au lieu d’être une tare, la richesse est ici
le facteur de popularité. Les chroniqueurs font état des villas somptueuses, des voitures
de prix, des cachets fabuleux pour stimuler la dévotion des admirateurs […].

Cette évolution est-elle fatale, irréversible  ? Elle l’est sans doute davantage dans la
mesure où elle n’est pas décelée, repérée. Elle peut être freinée par une éducation du
public, par un travail démystificateur et aussi peut-être par le reclassement des valeurs
que produit souvent la satiété ou la retombée des modes.
1. Prééminent : Qui s'élève en dignité, en qualité ou en puissance au-dessus des gens ou des
choses du même genre.

Jean CAZENEUVE, La Vie dans la société moderne, éd. Gallimard, 1982.

Reformulations

1 = les médias 4 = les élites


2 = l’image des nouvelles célébrités 5 = nouvelles célébrités
3 = qui ordonne, met en ordre 6= aux intellectuels
I- Proposition de résumé

Aujourd’hui, ce sont les médias qui établissent l’ordre dans l’échelle du succès. Ainsi, les
premières places ne reviennent plus aux élites d’autrefois mais plutôt aux nouvelles
célébrités médiatiques, avec la fortune et les faveurs à la clef. Bien que les médias
accordent encore une place aux intellectuels, l’accession au titre de vedette offre un statut
inégalable.
Premièrement, celui-ci ne requiert aucun prérequis ce qui laisse penser qu’il est
accessible à tous sans trop d’effort. Ensuite, la célébrité confère la polyvalence des
compétences, amenant les stars à s’exprimer sur tous les sujets, à occuper différentes
fonctions. Enfin, et surtout, la richesse associée ne suscite pas la jalousie habituelle mais
plutôt l’admiration.
Cette évolution sociale peut être ralentie par l’éducation, la démystification et le
rétablissement des valeurs.
133 mots

II – Préparation à la discussion

Pour commencer le travail de discussion autour du sujet « considérez-vous comme


légitime le statut que les médias et notre société accordent aux célébrités ? », vous
remplirez dans le tableau suivant les arguments et les exemples que vous classerez du
moins important au plus important, ou du plus évident au plus subtil.

A suivre plus bas


Plan de la discussion « considérez-vous comme légitime le statut que
les médias et notre société accordent aux célébrités ? »

Analyse du sujet
La thèse de Cazeneuve (texte à résumer) :
Le statut que l’on accorde aux vedettes n’est pas légitime.
Sujet de discussion : considérez-vous comme légitime le statut que les médias et notre
société accordent aux célébrités ?
Analyse du sujet :
Thème : le vedettariat, star-système…
« Considérez-vous » : invite à remettre en cause la thèse de l’auteur (après l’avoir
validée).
« Statut / société » : position sociale occupée par les vedettes ; le prestige dont elles
jouissent.
« Légitime » : juste / mérité / normal ;
→ L’importance sociale accordée aux vedettes est-elle méritée (ou sous-entendu
exagérée) ?

Plan détaillé
I- Le statut que l’on accorde aux vedettes semble aujourd’hui excessif, voire
illégitime.
a) Tout d’abord, ce statut de vedette est aujourd’hui trop vite accordé par les médias.
Puisque l’on a le sentiment que tout le monde peut accéder à la célébrité, cela démythifie
ce statut.
Exemple : Avec l’avènement de la télé-réalité notamment, on peut devenir une « vedette »
sans avoir fait la preuve de son talent.

b) De plus, certaines vedettes abusent de leur notoriété et la vendent au plus offrant, sans
se soucier de la moralité.

Exemple(s) : Beyoncé, Jay-z ou Kanye West qui ont accepté de se produire pour des
concerts privés, donnés en l’honneur de dictateurs ou d’oligarques.

http://www.lesinrocks.com/2014/05/05/actualite/erykah-badu-sting-beyonce-chanteurs-
dictateurs-11501888/

c) Même si les vedettes peuvent apporter du rêve, que sont-elles comparées à ceux qui,
plus discrètement, œuvrent pour l’humanité ?

Exemple(s) : une star de la chanson a certainement mérité une certaine reconnaissance.


Mais qu’a-t-elle accompli d’exceptionnel ? Songeons plutôt aux prix Nobel de médecine ou
à ceux qui œuvrent pour la paix… Ex. de Christian Cabrol, mort en juin 2017 (chirurgien à
avoir fait la première greffe cardiaque en Europe).

II- Mais le statut que l’on accorde aux vedettes peut s’expliquer et se comprendre.
a) Les vedettes apportent du rêve, une échappatoire à la grisaille du quotidien. Pour cette
raison, il paraît logique qu’elles accèdent à un statut particulier.
Exemple(s) : le joueur de foot qui soulève les foules en marquant un but, l’acteur dont le
charisme fascine ou le chanteur qui transporte son public, nous font rêver ou nous
permettent, pour quelques instants au moins, d’échapper à nos soucis.

b) Par ailleurs, accèdent au statut ceux qui, normalement, possèdent un don particulier -
don qui donne l’illusion qu’ils n’évoluent pas parmi le commun des mortels.

Exemple(s) : certains accèdent quasiment au statut d’icônes, de mythes grâce à un talent


indéniable ou à une destinée hors du commun. C’est le cas par exemple de John Lennon.

c) Enfin, les vedettes qui s’investissent pour une cause légitiment leur statut dans la
mesure où elles consacrent aux autres une partie de leur notoriété.
Exemple(s) : Bruce Springsteen aux E-U ou Coluche et les Restos du cœur.

Conclusion
Les vedettes véhiculent du rêve et nous contribuons tous finalement à leur accorder un
statut particulier. Mais celui-ci paraît de plus en plus excessif et sans fondement à mesure
que le vedettariat se fait de plus en plus éphémère.
Elles sont partout : en couverture des magazines, à la radio, sur nos écrans de
télévision, sur les réseaux sociaux... Les célébrités sont aujourd'hui omniprésentes et elles
semblent incarner le summum de la réussite sociale. Elles peuvent néanmoins susciter
l'agacement et ne sont donc pas exemptes de critiques. Ainsi, dès 1982, le sociologue
Jean Cazeneuve s'interrogeait sur la légitimité de leur statut : la place exceptionnelle que
les médias et notre société accordent aux vedettes est-elle vraiment justifiée et méritée ?
N’est-elle pas au contraire exagérée ? Après avoir montré les excès actuels qui
discréditent ces icônes modernes, nous expliquerons pourquoi le statut qu’on leur accorde
peut être légitimé.

Aujourd'hui, notamment avec l'avènement d'une nouvelle forme de vedettariat, la


notoriété et les bénéfices dont jouissent les célébrités apparaissent souvent excessifs et
disproportionnés.
Tout d’abord, le statut de vedette semble désormais trop vite accordé, et les raisons
qui ont permis d'y accéder totalement infondées. A la fin des années 60, Andy Warhol avait
promis, pour tout un chacun, « un quart d'heure de gloire ». Avec l'avènement de la télé-
réalité, la prédiction de l’artiste américain semble se réaliser, et dans des proportions
stupéfiantes. On voit de plus en plus régulièrement apparaître de nouvelles célébrités.
Ainsi, sans avoir faire preuve d'un quelconque talent, mais simplement parce qu'elles ont
eu l'occasion de participer à une émission de télé-réalité, ces « nouvelles vedettes »
gagnent beaucoup d'argent et se voient très souvent offrir une audience très large  : elles
font la une de certains magazines, sont reçues sur les plateaux de télévision, multiplient
les abonnés sur Instagram… Ce succès très rapide, et souvent très éphémère,
décrédibilise en quelque sorte le statut des vedettes.
Ensuite, certaines vedettes utilisent leur succès et en abusent pour en tirer un
maximum de profits, alors même que la célébrité s’accompagne souvent de gains
financiers totalement disproportionnés. Ainsi, le magazine Les Inrockuptibles révélait en
2014 le scandale de ces stars de la chanson, comme Beyoncé, Jay-z ou Kanye West, qui
ont bien voulu vendre leurs services pour des concerts privés, donnés en l’honneur de
dictateurs ou d’oligarques. Ce manque de moralité rappelle du même coup le caractère
souvent illégitime du statut des vedettes. Ces dernières ne sont pas nécessairement des
personnages admirables et hors-du commun. Ce sont aussi parfois des individus vénaux
et sans scrupules.
Enfin, tous ces éléments mettent en lumière la superficialité et l’artificialité du statut
des vedettes. Alors que les stars du ballon rond se voient offrir tous les honneurs et
jouissent de leur fortune et de leur gloire, les prix Nobel de médecine, par exemple,
continuent de travailler dans un total anonymat et doivent même, bien souvent, surmonter
de nombreuses difficultés (financières notamment). Ainsi, si les noms de Zidane et de
Messi sont connus dans le monde entier, celui de Christian Cabrol, le premier chirurgien à
avoir réalisé une greffe cardiaque en Europe, reste largement inconnu. N'y a-t-il pas une
forme d'injustice entre ces deux statuts ?
Pourtant, bien que l’importance que les médias et notre société accordent aux
vedettes puisse paraître exagérée, ce statut n’est-il pas dû au rôle qu’elles jouent dans
notre société ?

La place occupée par les vedettes n’est pas illégitime et peut s’expliquer.
Tout d'abord, les personnalités qui atteignent une telle reconnaissance et qui la
conservent, ont en règle générale fait preuve d'un don particulier. C'est ce talent, souvent
entretenu par le travail, qui permet à un homme ou à une femme de devenir « plus célèbre
que le Christ », pour paraphraser l'une de ces vedettes. Des artistes comme John Lennon
par exemple ont ainsi atteint un niveau de notoriété exceptionnel, et que la mort n'a fait
qu'amplifier. C'est bien leur talent, reconnu par leurs pairs comme par le public, qui leur a
permis d'accéder au statut d’icônes adulées par le public. Dans des cas comme ceux-là, le
statut des stars semble justifié dans la mesure où il s'explique et s'inscrit durablement
dans le temps.
De plus, cette importance accordée aux vedettes est liée au fait qu’elles apportent
du rêve. Grâce à des œuvres et des spectacles qui procurent au grand public un
divertissement, elles nous permettent d'échapper avec plaisir, et pendant quelques
instants, à une réalité parfois grise et terne. Qu'il s'agisse du joueur de football qui soulève
les foules en marquant un but, d'un acteur dont le charisme irradie l'écran ou d'un
chanteur qui transporte son public lors d'un concert, tous possèdent un réel pouvoir de
fascination qui explique le statut particulier que notre société et les médias veulent bien
leur accorder. Ces vedettes semblent évoluer dans une autre sphère que la nôtre et nous
font donc rêver. Totalement inatteignables, elles se voient réserver une considération et
une gloire légitimées en quelque sorte par l'admiration du public.
Enfin, on peut estimer que les vedettes qui mettent leur notoriété au service d’une
cause légitiment par cette action leur statut si particulier. En effet, une célébrité qui a tout
(fortune, succès, reconnaissance) sera encore plus admirée et admirable si elle consacre
une partie de son temps et de son énergie à combattre une injustice ou à soutenir une
cause. On peut par exemple penser au chanteur américain Bruce Springsteen qui a
souvent mis son art au service d’un propos dans lequel il défend les plus démunis. Mais
l’exemple le plus probant reste sans doute celui de Coluche qui a tant œuvré à la mise en
place des Restos du cœur. Ces vedettes sont en général aimées du public qui accepte
dès lors plus facilement la place qu’elles occupent dans la société.
La reconnaissance dont profitent certaines vedettes apparaît donc comme une
forme de récompense logique octroyée par les médias et acceptée par le public.

En somme, notre société place les vedettes sur un piédestal qui leur permet de
profiter de tous les succès, de tous les privilèges. Qu'elles viennent du cinéma, de la
chanson ou même du sport, ce statut peut se comprendre et s'accepter dès lors que le
talent dont elles font preuve s’inscrit dans la durée. Toutefois cette reconnaissance paraît
aujourd’hui excessive et sans fondement à mesure que le vedettariat se fait de plus en
plus éphémère et artificiel. Il nous faut admettre que les stars d'aujourd'hui ont souvent
très peu en commun avec les icônes d’autrefois et, si la place qu'on leur réserve est
critiquable, elle l'est surtout au regard des raisons qui leur ont permis de devenir célèbres.
Si la richesse d’une époque se définit au talent de ses stars, ne doit-on pas s’inquiéter de
la superficialité et de la vacuité de la nôtre ?
è

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