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Titre : Les Liaisons Dangereuses

Auteur : Pierre Choderlos de Laclos

Date de publication : 1782

Type de livre : Roman épistolaire

Genre : C'est un roman dramatique, érotique et psychologique qui s’inscrit dans le courant libertin du
siècle des Lumières. Il a été publié juste avant la Révolution française de 1789. La France était alors
socialement instable et politiquement préoccupée.

Structure narrative :
- Le roman est présenté sous la forme d'une série de lettres échangées entre les différents
personnages, ce qui crée un effet de voyeurisme et donne un accès intime aux pensées des
personnages.

- Il est divisé en quatre parties, chaque partie marquant une étape importante dans l'intrigue
complexe.

-Les personnages principaux :


- Vicomte de Valmont : Un libertin calculateur qui se complaît dans la manipulation amoureuse.

- Marquise de Merteuil : Une femme intelligente et cynique qui joue un rôle clé dans les
machinations du roman.

- Madame de Tourvel : Une femme vertueuse, cible de Valmont, qui représente l'innocence
corrompue.

- Cécile de Volanges : Jeune fille innocente, victime des jeux de séduction de Valmont et Merteuil.

Thèmes principaux :

- La séduction et le pouvoir : Le pouvoir est obtenu par la séduction, mais il mène également à la
destruction.

- La critique sociale : Laclos expose la corruption morale de la noblesse française prérévolutionnaire,


illustrant les excès et la dépravation de la classe aristocratique.

- La dualité de la nature humaine : Certains personnages, comme Madame de Tourvel, oscillent entre
vertu et vice, montrant la complexité de la nature humaine.

- La satire des conventions sociales : Les codes de conduite de l'aristocratie sont ridiculisés, mettant
en lumière l'hypocrisie de la société de l'époque.

- Le libertinage : La marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont des libertins nés et n'hésite
pas à multiplier les conquêtes

- La manipulation : La marquise manipule Cécile Volanges et le Chevalier Danceny pour les dépraver.

-La vengeance : La marquise cherche à se venger du futur mari de Cécile Volanges qui a laissé tomber
la marquise pour une autre femme. Le Vicomte de Valmont voue rancune à madame de Volanges car
elle conseillait madame de Tourvel contre lui.
Le décor

Le roman se déroule principalement dans des lieux de luxe et de raffinement, comme les hôtels
particuliers, les châteaux, les salons, les boudoirs, les jardins, etc. Les personnages se déplacent
souvent entre Paris et la province, selon les saisons et les événements. Le roman reflète ainsi le
contraste entre la vie mondaine et la vie retirée, entre la ville et la campagne, entre le faste et la
simplicité.

Le décor des Liaisons dangereuses n’est pas seulement un cadre réaliste, il est aussi un élément
symbolique et dramatique. Il sert à mettre en valeur les caractères et les actions des personnages, à
créer des atmosphères et des effets de suspense, à souligner les enjeux et les conséquences des
intrigues. Par exemple, le château de la marquise de Merteuil est le lieu du complot et de la
manipulation, le couvent de la présidente de Tourvel est le lieu de la vertu et de la souffrance, le
château de madame de Rosemonde est le lieu du repentir et de la rédemption. C’est donc un décor
vivant, qui participe pleinement à la construction du roman

L'atmosphère générale :

L’atmosphère générale des Liaisons dangereuses est celle d’un monde où la séduction, le mensonge,
la manipulation et la cruauté sont les armes des personnages principaux, qui se livrent à un jeu
dangereux et sans scrupules. Le roman dépeint une société corrompue et hypocrite, où les
apparences et la réputation sont plus importantes que la morale et les sentiments. Le roman crée
aussi un contraste entre la légèreté et l’humour des lettres, qui témoignent de l’esprit et du talent
des épistoliers, et la gravité et le tragique des événements, qui conduisent à la mort, au chagrin et au
remords. Le roman est donc un mélange de comédie et de drame, de plaisir et de souffrance, de
raison et de passion

Style et langage :
- Précision et subtilité : Laclos utilise un langage précis et incisif pour décrire les jeux de séduction et
de pouvoir, ajoutant une tension palpable à l'histoire et créant des dialogues subtils et des
retournements de situation captivants.

- L'emploi du style épistolaire donne une intimité et une authenticité aux échanges entre les
personnages.

- Rhétorique sophistiquée : Les lettres révèlent des discours rhétoriques sophistiqués, montrant la
capacité des personnages à manipuler à travers les mots.

Le style d’écriture des Liaisons dangereuses reflète ainsi le talent, l’ironie et la finesse de Laclos, qui a
su créer un chef-d’œuvre de la littérature française du XVIIIe siècle

But du livre :
1. Critique sociale : Le roman peut être vu comme une critique satirique de la société
aristocratique française du XVIIIe siècle. Laclos expose les vices, l'hypocrisie et la décadence
morale de cette classe sociale à travers les actions des personnages principaux.
2. Analyse psychologique : Le livre explore les motivations et les émotions complexes qui sous-
tendent les actions des personnages. Il offre une étude approfondie des aspects
psychologiques de la séduction, de la manipulation et de la vengeance.
3. Réflexion sur la morale : "Les Liaisons Dangereuses" questionne les normes morales de
l'époque en illustrant la manière dont les personnages nobles contournent ou ignorent les
valeurs traditionnelles de la société. Le titre lui-même suggère un avertissement sur les
dangers moraux des liaisons et des intrigues.
4. Exploration des relations humaines : Le roman examine les dynamiques complexes des
relations humaines, en particulier celles liées à l'amour et à la sexualité. Il met en évidence
comment les interactions sociales peuvent être manipulées et comment les relations peuvent
conduire à des conséquences graves.
5. Éducation morale : Certains considèrent le roman comme une forme d'éducation morale,
avertissant les lecteurs sur les conséquences néfastes de comportements immoraux et
amorçant une réflexion sur la moralité individuelle.

Résumé par parties :


1ère partie :

La marquise de Merteuil, animée par un désir de vengeance, sollicite son ami et complice, le vicomte
de Valmont, pour corrompre Cécile Volanges avant son union avec le comte de Gercourt. Cécile, la
jeune cousine de la marquise, élevée au couvent et innocente en matière d’amour, est la proie idéale
pour leur machination. Valmont refuse courtoisement, attiré par un enjeu plus ardu : conquérir la
présidente de Tourvel, une femme vertueuse et dévote, momentanément séparée de son époux.
Valmont séduit madame de Tourvel, qui attend son mari tout en résidant au château de la tante de
Valmont, madame de Rosemonde, qui l’apprécie grandement malgré son grand âge.

Parallèlement, la marquise de Merteuil observe l’attachement naissant entre Cécile et le chevalier


Danceny, un jeune musicien qui fréquente la demeure des Volanges. Elle projette de faciliter leur
liaison, se faisant l’amie de Cécile avec l’aval de sa mère, Madame Volanges, qui tient la marquise en
haute estime. Cependant, la marquise, irritée par la timidité de Danceny, se venge en tourmentant
son amant du moment, le chevalier de Belleroche. Elle fréquente également Danceny, lui remettant
la clé de sa maison de plaisir pour lui faire croire qu’il est le seul à obtenir ses faveurs.

Au château de sa tante, Valmont parvient à charmer partiellement la présidente de Tourvel malgré sa


réputation sulfureuse. Cependant, madame de Volanges, amie intime de madame de Tourvel, la met
en garde contre Valmont.

Le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil échangent des railleries écrites sur leurs
conquêtes respectives. La marquise prétend que Valmont tombe amoureux, tandis que Valmont
affirme que la marquise rend son amant, le chevalier Belleroche, plus heureux qu’elle-même. Un
pacte est scellé : la marquise promet à Valmont de se livrer à lui en récompense lorsque la présidente
de Tourvel succombera à ses charmes, avec des preuves écrites à l’appui.

Valmont joue subtilement avec la présidente de Tourvel en adoptant le rôle du repentant,


reconnaissant ses fautes passées. Consciente d’être observée par madame de Tourvel, il feint la
vertu et la miséricorde en secourant une famille de la misère dans un village voisin. La présidente de
Tourvel tombe dans le piège et révèle à madame de Rosemonde ce que Valmont feignait de
dissimuler. Croyant avoir une influence bénéfique sur Valmont, elle s’éprend progressivement de lui,
malgré les avertissements répétés de madame de Volanges concernant la réputation redoutable de
Valmont.

Valmont décide de déclarer son amour à la présidente de Tourvel après cette manœuvre. Cependant,
elle refuse toute relation et cherche à s’éloigner de lui. Face à son trouble émotionnel, elle demande
à Valmont de quitter le château. Bien que Valmont comprenne qu’elle est émue, il découvre que
madame de Volanges conseille à madame de Tourvel de se méfier de lui. Il nourrit alors une rancœur
envers sa dénonciatrice. Malgré son départ, il obtient le droit d’écrire à madame de Tourvel et de
poursuivre sa cour. Avant de partir pour Paris, sa tante, madame de Rosemonde, lui demande
d’inviter au château madame de Volanges et sa fille.

En cours de route vers Paris, Valmont corrompt une jeune mariée infidèle du nom d'Émilie, le soir de
sa noce, en intoxiquant son époux. Il rédige une lettre d'ardente déclaration à l'intention de la
présidente de Tourvel, faisant usage du concours de son amante (qui lui sert de pupitre pour la
rédaction de la missive) et de la marquise de Merteuil pour l'affranchissement postal. Bien que la
présidente, tout en repoussant systématiquement les avances de Valmont, ne perçoive pas
immédiatement son propre engagement dans le jeu subtil, elle finit par répondre à ses avances.

2ème partie :
La marquise de Merteuil exerce une subtile manipulation sur Danceny et Cécile tout en assumant le
rôle de confidente pour les deux, mais elle se heurte à la difficulté de les inciter à concrétiser leur
amour. Malgré leurs échanges de billets doux, les deux amoureux se montrent prudes et
inexpérimentés en matière de sentiments. La marquise maintient sa relation d'amante et d'amie avec
Danceny, envisageant même de guider Cécile vers une transformation à son image. Une relation
ambiguë se développe entre les deux femmes. Face à l'impasse de son projet d'union entre les jeunes
amants, la marquise sollicite l'aide du vicomte pour persuader Danceny d'adopter une attitude plus
entreprenante envers Cécile. Bien que le vicomte accepte et se lie d'amitié avec Danceny, ce dernier
reste timide et les plans des deux manipulateurs stagnent.

Conseillant à la marquise de Merteuil d'instaurer des obstacles pour stimuler les comportements des
jeunes amoureux, le vicomte de Valmont inspire cette démarche. La marquise, suivant son conseil,
révèle à madame de Volanges les échanges écrits entre sa fille et le chevalier Danceny. De plus, elle
pousse la mère à éloigner sa fille à la campagne, chez madame de Rosemonde. Cette manœuvre vise
délibérément à permettre à Valmont de revoir madame de Tourvel et de jouer le rôle de confident et
de messager entre les jeunes amoureux.

Au cours d'une soirée à Paris, le vicomte de Valmont assiste à un pari lancé par Monsieur Prévan, un
séducteur notoire, prétendant conquérir la marquise de Merteuil en soutenant que la vertu est
exagérée. Valmont informe la marquise de cet événement et la met en garde contre la réputation de
Prévan. Valmont retourne ensuite au château de sa tante madame de Rosemonde, où madame de
Volanges et sa fille sont déjà arrivées. Il reprend ses avances envers la présidente de Tourvel et remet
à Cécile Volanges les lettres de Danceny, ce dernier ayant précédemment enjoint à Cécile de faire
confiance à Valmont et de lui confier ses lettres pour mieux la protéger.

Piquée par des allusions de Valmont sur son intérêt présumé pour Prévan, la marquise de Merteuil
expose dans une lettre au vicomte la supériorité qu'elle revendique sur lui. Elle explique également
qu'elle a perfectionné son art de la dissimulation en société depuis l'âge de quinze ans et se présente
comme destinée à venger son sexe et à maîtriser celui des hommes. Elle souligne la nécessité pour
les femmes de préserver leur réputation vertueuse, alors que les hommes peuvent afficher
publiquement leurs tromperies amoureuses. Elle expose l'idée que, par nécessité, les femmes
doivent faire preuve de plus de prudence que les hommes, car pour ces derniers, "les défaites ne sont
que des succès de moins".

Quelques jours plus tard, la marquise de Merteuil met en place une supercherie visant à déjouer
l'offense de Prévan. Après avoir côtoyé Prévan pendant plusieurs jours et laissé croire qu'elle était
charmée, la marquise de Merteuil l'invite à un dîner et, après avoir feint de quitter la soirée, lui
propose de la rejoindre dans son boudoir où elle l'attend. Elle passe alors une partie de la nuit avec
lui, mais au moment de son départ, elle crie haut et fort, attirant ses domestiques qui arrivent en
urgence et font fuir Prévan (elle avait préalablement demandé à Victoire, sa femme de chambre,
d'organiser un dîner dans sa chambre). Rapidement, Prévan acquiert la réputation d'avoir tenté de
surprendre la marquise de Merteuil chez elle. La marquise racontera cette histoire sous deux versions
différentes, une version authentique au vicomte de Valmont et une version biaisée à madame de
Volanges, la version biaisée lui attribuant le rôle du défenseur. Prévan est alors mis aux arrêts par son
commandant de corps.

Au château de madame de Rosemonde, le vicomte de Valmont sollicite l'aide de Cécile Volanges pour
obtenir un double de la clé de sa chambre, prétextant devoir remettre les lettres de Danceny et
organiser une rencontre entre elle et le chevalier.

3ème partie :
Après avoir initialement refusé, Cécile Volanges cède sous la pression insistante de Danceny, qui,
manipulé par les machinations du vicomte de Valmont, l'encourage à faire fabriquer un double de la
clé de sa chambre. Malgré ses réserves envers Valmont, elle succombe à cette requête.

Lorsque le double est réalisé, Valmont pénètre secrètement dans la chambre de Cécile Volanges
pendant la nuit. Il la persuade d'éviter de crier à l'aide, menaçant de faire porter la faute sur elle en
raison de la clé. Il propose ensuite de partir en échange d'un baiser, réussissant progressivement à la
troubler et à abuser d'elle sans rencontrer de résistance.

Le lendemain, constatant le malaise de sa fille et attribuant cela à son absence de Danceny, madame
de Volanges envisage d'annuler la promesse de mariage avec M. de Gercourt, offrant ainsi à Cécile la
liberté de choisir son futur époux. Dans une lettre à la marquise de Merteuil, la mère partage cette
idée, mais la marquise tente de la dissuader. Cécile, refusant à Valmont l'accès à sa chambre les deux
nuits suivantes en la verrouillant de l'intérieur, se confie également par écrit à la marquise, relatant
son malheur avec Valmont. Encourageant Cécile à prendre Valmont comme amant en attendant
Danceny, la marquise préconise la dissimulation vis-à-vis de sa mère en prétextant le faux pour
découvrir le vrai. Elle suggère également à Cécile de transcender son écriture trop enfantine,
soulignant l'honneur que lui fait Valmont.

Cécile finit par consentir à ouvrir sa porte à Valmont la nuit, reprenant ainsi leurs relations. Sous
l'influence des conseils de Valmont et de la marquise, elle adopte une vision positive des relations
adultères et fréquente la chambre de Valmont la nuit pour plus de discrétion. Valmont altère le
respect que Cécile avait pour sa mère en inventant des aventures passées et la corrompt par ses
pratiques et son langage dépravé en matière intime. Les deux manipulateurs anticipent avec
satisfaction l'effet que cela produira lors de la première nuit avec le futur mari de Cécile, M. de
Gercourt.

Le personnage de M. de Gercourt, trompé avant même le mariage, est seulement esquissé. On sait
qu'il est officier dans un régiment royal, âgé d'un peu plus de trente ans, mais son absence favorise
les manigances du duo Valmont-Merteuil en raison de son engagement dans les combats en Corse.
Pendant ce temps, le vicomte de Valmont progresse subtilement dans ses avances envers madame de
Tourvel. Celle-ci résiste toujours à ses sentiments et décide de quitter elle-même le château. Irrité par
ce départ, autant par dépit que par amour, le vicomte engage un espion pour surveiller madame de
Tourvel dans sa résidence, découvrant ainsi qu'elle est physiquement malade d'amour pour lui.

Malgré les efforts de la marquise de Merteuil pour convaincre Valmont d'abandonner son projet de
séduire la présidente de Tourvel et de retourner à Paris, le vicomte persiste dans ses manœuvres pour
faire succomber madame de Tourvel. Il feint d'être malade d'amour auprès de sa tante, sachant que
celle-ci informe la présidente de Tourvel par lettre. Par l'entremise d'un prêtre, il parvient à obtenir
une rencontre avec cette dernière, qui accepte, croyant qu'il est venu lui rendre ses lettres de
correspondance avant de s'éloigner définitivement.

4ème partie :
Lors de sa rencontre avec la présidente de Tourvel, Valmont lui dévoile son intention de se donner la
mort si elle n'accepte pas de lui appartenir, arguant que la vie lui serait alors insupportable. Faisant
mine de se retirer pour mettre à exécution son dessein, elle s'évanouit dans ses bras. Après une
discussion tendre, elle succombe à ses avances. Valmont confesse à la marquise de Merteuil avoir
éprouvé un amour sincère envers cette femme, prolongeant ainsi leur liaison amoureuse. La
marquise rappelle à Valmont sa promesse de se donner à lui en cas de conquête de la présidente de
Tourvel. Bien que dépourvue de preuves écrites, elle repousse momentanément Valmont en raison
de ses obligations en province liées à une affaire judiciaire et à M. Belleroche, son amant du moment.

La marquise de Merteuil exhorte Valmont à rompre avec la présidente tout en maintenant sa liaison
avec Cécile Volanges. Elle stimule son orgueil en affirmant qu'il est épris de la présidente de Tourvel,
une situation susceptible de lui faire perdre sa réputation de séducteur accompli et de l'exposer au
ridicule si elle perdure. Valmont renoue avec la jeune Volanges, mais reste incapable de rompre avec
madame de Tourvel.

La marquise de Merteuil suggère alors une lettre de rupture à Valmont, consistant en une série de
justifications absurdes et offensantes, toutes conclues par « Ce n'est pas ma faute ». Le vicomte
recopie cette lettre qu'il adresse à la présidente de Tourvel. À la lecture de celle-ci, la présidente
s'effondre et se retire au couvent.

Les Volanges quittent le château pour retourner à Paris, tandis que Valmont poursuit sa liaison
secrète avec Cécile Volanges. Dans sa chambre, cette dernière fait un malaise en présence de
Valmont, révélant aux seuls médecins appelés en secret qu'il s'agit d'une fausse couche. Madame de
Volanges, la mère de Cécile, autorise le Chevalier Danceny à rendre visite à sa fille malade.

Valmont envisage de reconquérir madame de Tourvel par orgueil, selon ses dires, alors que la
marquise affirme qu'il est toujours amoureux d'elle sans se l'avouer. Le vicomte se prépare à laisser
Cécile Volanges entre les bras de Danceny, tout en savourant la récompense de sa victoire avec la
marquise de Merteuil. Celle-ci, toujours en déplacement en province, révèle à Valmont avoir
orchestré ses actions pour assurer une rupture définitive avec madame de Tourvel, froissée de l'avoir
placée au-dessus d'elle. Elle propose à Valmont de concevoir un enfant illégitime avec Cécile Volanges
pour renforcer leur vengeance commune envers Gercourt et madame de Volanges.
Au couvent, la présidente de Tourvel sombre physiquement et mentalement. Elle reçoit une lettre de
Valmont qu'elle rejette en hurlant.

La marquise rentre à Paris et organise une rencontre avec Danceny afin de tenir Valmont à l'écart
pendant plusieurs jours. Les relations entre les deux complices se détériorent. Le vicomte de Valmont
somme la marquise de Merteuil d'honorer sa promesse de se donner à lui, sinon cela équivaudrait à
une déclaration de guerre. La marquise lui répond : « Hé bien ! la guerre. » À partir de là, les
événements s'enchaînent rapidement. Valmont contraint Cécile Volanges à écrire une lettre à
Danceny proposant une rencontre, dans le but de blesser la marquise en incitant le jeune chevalier à
la délaisser. La manœuvre réussit, et Valmont se vante de son succès auprès de la marquise.

Danceny apprend la tromperie de Valmont, probablement par la marquise, et provoque le vicomte en


duel à l'épée. Durant le duel, Valmont est mortellement touché. Avant de succomber, il se confesse à
Danceny au sujet de la marquise de Merteuil, le remercie, et lui remet la correspondance de Madame
de Merteuil.

Dans les heures qui suivent, la présidente de Tourvel apprend la mort de Valmont. Elle implore le
pardon du vicomte et meurt le soir même. Apprenant les deux décès, madame de Volanges remet à
madame de Rosemonde, la tante de Valmont, toutes les lettres échangées entre elles et la présidente
de Tourvel.

Danceny, informé de la mort de Valmont, décide de remettre toutes les lettres qu'il a reçues de ce
dernier à madame de Rosemonde. Il quitte discrètement Paris pour échapper aux ennuis et à la
justice.

Convaincue et horrifiée par les révélations des lettres, madame de Rosemonde souhaite clore cette
affaire épouvantable. Danceny accepte de lui remettre sa correspondance personnelle avec Cécile
Volanges. C'est ainsi que toutes les lettres du roman se retrouvent entre les mains d'une seule
personne.

Cécile Volanges se retire d'elle-même au couvent, aspirant à devenir religieuse.

Danceny renonce à son amour pour Cécile Volanges et part pour l'île de Malte.

Les rumeurs sur la conduite de la marquise de Merteuil se propagent. De retour à Paris, elle est
conspuée en public dans les salons, mais conserve son flegme. Le lendemain, elle contracte
gravement la petite vérole qui altère son apparence. En outre, elle perd sa fortune dans le procès
évoqué dans sa correspondance avec Valmont, qu'elle espérait remporter grâce à ses relations. La
marquise disparaît sans que l'on sache ce qu'elle est devenue, emportant néanmoins ses bijoux
récemment perdus en justice. On la dit partie en Hollande.

Bilan :
En ouvrant "Les Liaisons Dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos, on plonge profondément dans
les méandres d'une société aristocratique en décadence avant la Révolution française. Publié en
1782, ce roman épistolaire offre bien plus qu'une simple intrigue tissée habilement. Il nous
transporte dans un univers où la séduction, le pouvoir et la manipulation deviennent des armes
acérées maniées par des personnages dont la complexité psychologique transparaît à travers chaque
lettre échangée.

La structure narrative, basée sur une correspondance entre les protagonistes, crée une proximité
intrigante avec les pensées secrètes et les machinations des acteurs. Les quatre parties du récit
dévoilent progressivement les conséquences dévastatrices des jeux de séduction et de pouvoir,
mettant en lumière les facettes sombres de la noblesse pré-révolutionnaire.
Au-delà de l'intrigue, Laclos explore des thèmes profonds tels que la dualité humaine, la critique
sociale, le libertinage et la vengeance. Ces sujets sont traités avec une subtilité qui va bien au-delà
des clichés littéraires de l'époque. Le décor luxueux sert non seulement de toile de fond réaliste, mais
aussi de symbole et d'élément dramatique, participant activement à la construction du récit.

Le style d'écriture, précis et subtil, contribue à créer une tension captivante. Les échanges épistolaires
confèrent une intimité troublante, permettant aux lecteurs de plonger dans les arcanes des relations
humaines complexes et souvent dépravées.

"Les Liaisons Dangereuses" ne se limite pas à une simple œuvre de divertissement. Laclos poursuit
des objectifs multiples, de la critique sociale à l'exploration des nuances psychologiques, tout en
offrant une réflexion morale subtile. Le roman, bien qu'ancre dans son époque, continue de résonner
en invitant les lecteurs à s'interroger sur les dynamiques complexes des relations humaines et les
conséquences de la dépravation morale.

Ainsi, ce chef-d'œuvre littéraire demeure une plongée inoubliable dans une époque révolue,
capturant les intrigues et les drames d'une aristocratie corrompue avec une perspicacité et une
profondeur qui transcendent les clichés narratifs conventionnels.

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