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1. Passions et Amour
La passion amoureuse est le principal moteur du roman et domine l’ensemble du récit. Sentiment
ambivalent, l’amour est assimilé au bonheur mais est aussi souvent synonyme de destruction et de
tristesse. La passion que Des Grieux entretient pour Manon peut également être synonyme d’illusion
puisqu’elle l’aveugle sur la véritable nature de la jeune femme et lui fait ignorer les dangers dans
lesquels son amour inconditionnel le mène. La relation amoureuse de Des Grieux et Manon est
marquée par des sentiments sincères et profonds qui se révèlent souvent destructeurs et conduisent
les amants vers un destin funeste.
• Des Grieux : concupiscence (Désir des biens et plaisirs terrestres, désir sexuel) , orgueil, jalousie.
3. Immoralité et aggravation
L’argent joue un rôle important dans l’histoire de Manon Lescaut et de Des Grieux. La question des
finances vient à se poser régulièrement au sein du couple et est à l’origine de nombreuses discordes
et péripéties. Manon est dépensière et vénale et n’hésite pas à dilapider la fortune du couple pour
assouvir ses désirs. En retour, Des Grieux, incapable de résister à sa maitresse, cède au moindre
caprice de cette dernière afin de ne pas la perdre. Manon, en qualité de courtisane, est prête à tout
pour obtenir de l’argent. Elle offre notamment ses charmes à des hommes fortunés bien que
beaucoup plus âgés qu’elle, en échange de bénéfices financiers. Le besoin d’argent du couple et le
goût du luxe de Manon les poussent au vol et à l’escroquerie. Ce sont d’ailleurs ces actions
répréhensibles qui contribuent à précipiter le destin tragique des deux amants.
Une fille comme elle devrait nous entretenir, vous, elle et moi.
Il faut nous venger du père, non pas sur le fils, mais sur sa bourse. Je veux l’écouter accepter ses
présents, et me moquer de lui.
5. Libertinage et décadence
Le libertinage est un thème clé du roman, en lien avec son contexte de publication. L’Histoire du
Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut met en scène le libertinage des mœurs incarné
principalement par la figure de Manon. Cette dernière en quête de plaisirs et d’argent s’affranchit de
la morale et des bonnes mœurs pour assouvir ses désirs. C’est d’ailleurs cette quête qui finit par
conduire les amants à leur perte. Le genre littéraire du roman libertin nait au XVIIIe siècle dans un
contexte de relâchement des mœurs après le règne de Louis XIV. Notre récit qui se situe, lui, à la
veille de la régence mais nous montre néanmoins déjà les principes qui caractérisent la société de
cette époque. La cour, libérée de l’étiquette, retrouve l’ambiance de la fête et du faste et s’ouvre aux
nouvelles idées. Le libertinage de mœurs gagne alors les milieux aisés de la société. Les divers riches
prétendants de Manon incarnent cette société parisienne de débauche libertine.
À chaque faute dont je lui faisais l’aveu, j’avais soin de joindre des exemples célèbres, pour en
diminuer la honte.
7. Marges de la société
La marginalité est un autre aspect clé du roman de l’Abbé Prévost. Les personnages de Des Grieux et
Manon vivent en marge des normes de la société de leur temps. Manon est une femme libre,
audacieuse et indépendante, souvent associée à des activités considérées comme immorales telle
que la prostitution. Des Grieux, fils de bonne famille ayant suivi des études se trouve, lui, happé par
le train de vie débauché de sa maitresse. Transgressant à de nombreuses reprises les mœurs et la
morale, les deux amants échappent alors aux conventions et aux attentes établies au sein de la
société. Cette marginalité permet néanmoins de rendre les deux héros touchant par leur humanité et
suscite ainsi l’empathie du lecteur.
9. Un héroïsme dégradé
• Des Grieux annonce une fin tragique sans être un héros tragique.
• Manon par contre est écrasée par des forces qui la dépassent.
• Liberté romanesque : pas d’unité de temps, de lieu, d’action, libertés avec la vraisemblance et les
bienséances.
Le thème de la liberté est également central dans le roman. S’étant affranchis des normes imposées
par la société de leur temps, Manon et Des Grieux décident de vivre selon leurs propres désirs,
indépendamment du respect des attentes sociales, religieuses et familiales perçues comme autant de
remparts à leur liberté. Les deux amants cherchent constamment à se libérer de ces contraintes afin
de vivre librement leur amour. La quête constante de liberté de la part de Manon et Des Grieux fait
notamment écho aux aspirations portées par le mouvement des Lumières en Europe au XVIIIème
siècle.
La fatalité
La notion de fatalité est centrale dans le roman et joue un rôle important dans le déroulement des
événements du récit. Les personnages sont souvent confrontés à leur destin et semblent comme pris
dans des situations qui leur échappent, malgré leurs efforts pour s’y soustraire, les conduisant de
manière inévitable vers une fin tragique. Dès le premier regard, Des Grieux semble captivé par
Manon et son innocence originelle fait place à une passion intense et presque incontrôlable qui le
mène à prendre tous les risques. La fatalité s’illustre également à travers le fait que les amants,
malgré les coups du sort, se retrouvent inexorablement, comme attirés par une force surpuissante.
La mise en scène de la fatalité comme une force omnipotente planant sur le récit illustre la fragilité
de l’existence et de la liberté des individus. Elle donne à voir au lecteur des personnages dont les
actions et le destin sont déterminés par des forces qui les dépassent et semblent contrôler le cours
des événements, donnant ainsi une tonalité tragique à l’ensemble du récit.
Je lui fis une vive peinture de mes agitations, de mes craintes, du désespoir où [...] j’allais retomber,
si j’étais abandonné par mes amis aussi impitoyablement que par la fortune.
14. L'art impossible du moraliste
• Exemple de Didon dans l’Énéide de Virgile : la fidélité de Didon n’est-elle qu’un prétexte pour
songer à Manon ? (pas sûr).
• Le bateau de Tiberge est détourné par des pirates : ce ne sont pas ses qualités de moraliste qui
corrigent Des Grieux.
Je lui appris tout ce qui m’était arrivé depuis mon départ de France, et [...] lui déclarai que les
semences de vertu qu’il avait jetées autrefois dans mon cœur commençaient à produire des fruits.
Quel sort pour une créature toute charmante, qui eût occupé le premier trône du monde, si tous les
hommes eussent eu mes yeux et mon cœur !
• Soupçons sur Manon : vénale (Qui se laisse acheter au mépris de la morale), refuse la demande en
mariage…
Elle me parut pâle et maigrie, en soupant. [...] Elle m’assura que, quelque touchée qu’elle fût de cet
accident, sa pâleur ne venait que d’avoir essuyé pendant trois mois mon absence.
Manon Lescaut subsiste à jamais, et, en dépit des révolutions du goût et des modes sans nombre qui
en éclipsent le vrai règne, elle [garde] cette indifférence folâtre et languissante qu’on lui connaît.
16. L’amitié
L’amitié est un autre thème important du roman. Incarnée par la figure de Tiberge, ce dernier
présente un versant de l’amitié s’opposant à celui du héros Des Grieux. Tiberge est fidèle, loyal et
vertueux. Il apporte un soutien indéfectible à son ami et va jusqu’à traverser le Pacifique pour le
rejoindre à la fin du roman. Son amitié peut être qualifiée d’héroïque tant elle brave les nombreuses
déceptions auxquelles Des Grieux l’expose. À l’inverse, Des Grieux ignore à plusieurs reprises les
conseils de Tiberge et l’abandonne même au profit de son aventure avec Manon. Il lui reste
cependant fidèle et le retour de Tiberge annonce pour Des Grieux un retour à la vie morale et
vertueuse après la mort de Manon.
M. de Renoncour
Je dois avertir ici le lecteur que j’écrivis son histoire presque aussitôt après l’avoir entendue, et qu’on
peut s’assurer par conséquent, que rien n’est plus exact et plus fidèle que cette narration
Des Grieux
Manon Lescaut
Ne vois-tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l'état où nous sommes réduits, c'est une sotte vertu
que la fidélité ? Crois-tu qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de pain ?
Tiberge
Je lui déclarai que les semences de vertu qu’il avait jetées autrefois dans mon cœur commençaient à
produire des fruits dont il allait être satisfait. Il me protesta qu’une si douce assurance le
dédommageait de toutes les fatigues de son voyage.
M. de B.
Lescaut
M. de G. M. père et fils
Le Supérieur de Saint-Lazare
M. de T.
Marcel
• Valet
I- Analyse de textes :
1/ Avis de l’auteur :
Problématique :
Introduction
Accroche
Situation
Problématique
Mouvements
• Un divertissement sophistiqué.
• Un projet moraliste ?
Premier mouvement :
• « le public » est repris par des pronoms « lui promettre … il sera satisfait ».
Deuxième mouvement :
J’ai à peindre un jeune aveugle, qui refuse d’être heureux, pour se précipiter
volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités
dont se forme le plus brillant mérite, préfère, par choix, une vie obscure et
vagabonde, à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses
malheurs, sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé, sans
profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse et qui peuvent à tous moments
les finir ;
Force de la tragédie
Schéma à répétition
• Subordonnées multipliées « qui prévoit … qui les sent … qui en est accablé …
». Gradation dans les malheurs.
• Terme de « mérite » ne distingue pas l'inné et l'acquis : avec d'un côté les «
qualités » et de l'autre les « avantages… ».
Questions philosophiques
Troisième mouvement :
Quatrième mouvement :
Utilité du divertissement
• Dans les Pensées de Pascal : des loisirs font diversion, mais des dramaturges
comme Molière veulent rendre le loisir utile.
Conclusion