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Dissertation sur Manon


Lescaut !
Par Amélie Vioux • 21 janvier 2024 • Commenter

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Voici un exemple de dissertation sur Manon


Lescaut de l’Abbé Prévost. (Parcours au bac de
français : personnages en marge, plaisir du
romanesque).

Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette


dissertation est apparent et le développement est
présenté sous forme de liste à puces. N’oublie pas
que le jour J, ton plan et ton développement doivent
être intégralement rédigés.

D’après vous, est-ce


l’immoralité du personnage de
Manon Lescaut qui fait le plaisir
de la lecture du roman ?
Pour que ce corrigé te soit utile, entraîne-toi
auparavant à réaliser ce sujet avec ma fiche et mes
vidéos sur Manon lescaut !

Introduction
L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon
Lescaut de l’Abbé Prévost, occupe le septième et
dernier tome des Mémoires d’un homme de qualité
publiées entre 1728 et 1731. Ce récit enchâssé dans
l’histoire du marquis de Renoncour narre l’aventure
amoureuse et tumultueuse du chevalier des Grieux
et Manon Lescaut.

Le plaisir de la lecture de ce roman repose-t-il sur


l’immoralité du personnage éponyme de Manon
Lescaut ?

Dans une certaine mesure, le lecteur peut trouver


dans l’immoralité de l’héroïne une source de
plaisir. L’immoralité de Manon Lescaut relève aussi
d’une soif de liberté qui peut ravir le lecteur. Mais
lier le plaisir de la lecture uniquement à l’immoralité
de Manon Lescaut est réducteur : ce plaisir repose
également sur d’autres ressorts.

I – L’immoralité de Manon
Lescaut : une source de plaisir
pour le lecteur
A – Manon Lescaut transgresse la
morale et la religion, ce qui suscite
la curiosité et le plaisir du lecteur
C’est une femme entretenue par des hommes

Elle n’hésite pas à transgresser les règles


sociales : travestissement en homme lorsqu’elle
veut s’enfuir sans être vue de la Salpêtrière par
exemple.

Son goût immodéré pour le luxe et les plaisirs


conduisent Manon Lescaut à placer l’argent au-
dessus de tout autre valeur : « Manon était
passionnée par le plaisir; je l’étais par elle » dit le
chevalier Des Grieux.

On peut faire un parallèle avec La Dame aux


Camélias d’Alexandre Dumas fils (1848), qui a
puisé son inspiration dans le roman de l’abbé
Prévost. Marguerite Gauthier, courtisane, qui se
fait entretenir par plusieurs hommes, va vivre
une histoire d’amour avec un jeune bourgeois
Armand Duval.

B – La conduite immorale de
Manon Lescaut est source de
rebondissements
Manon Lescaut joue avec la faiblesse des
hommes : son inconstance, ses infidélités
multiples sont autant de rebondissements qui
maintiennent le lecteur en haleine.

Le frère de Manon fait preuve d’une conduite


peu recommandable : il pousse le couple au
vice. C’est un personnage qui nous entraîne vers
un univers social marginal.

Le vol et l’escroquerie : Manon Lescaut et Des


Grieux commettent vol et escroquerie auprès
d’hommes libidineux au point où ils sont placés
en détention, s’enfuient et sont recherchés par
la police.

II – Mais Manon Lescaut ne peut


être réduite à un personnage
immoral
A – Des Grieux : un personnage
subversif et plaisant
L’immoralité du Chevalier est aussi patente. Il
transgresse la morale :

par son choix du libertinage

par sa vie en marge de la religion

par ses actions : Des Grieux a commis des


crimes graves en tirant sur le gardien de la
prison de Saint-Lazare, en faisant séquestrer le
jeune GM…
Il fait le choix de l’amour, quel qu’en soit le prix,
contrairement à son ami Tiberge qui incarne la
raison et le sauve à de multiples reprises.

B – L’immoralité de Manon
Lescaut, signe de sa liberté
Manon Lescaut peut être considérée comme
une femme libre qui s’affranchit des codes
sociaux, religieux et moraux : elle choisit de
séduire des hommes plus âgés et riches pour
sauver son couple avec le Chevalier

Le plaisir du lecteur provient de ce dilemme


entre immoralité et liberté

Un parallèle peut être établi avec Carmen de


Prosper Mérimée : Manon et Carmen sont deux
femmes similaires par leur quête de
l’indépendance et de la liberté. Mais les deux
fins diffèrent : Don José tue Carmen, alors que le
Chevalier Des Grieux erre aux côtés de Manon
dans le désert américain avant qu’elle ne meure
d’épuisement.

III – Le plaisir de la lecture


repose également sur d’autres
ressorts
A – La construction et le rythme du
roman
Le récit enchâssé : le narrateur Renoncour
rencontre Des Grieux qui lui fait le récit de ses
aventures. Cette construction complexe est
source de plaisir et déploie une esthétique
baroque.

La dimension picaresque : autobiographie


fictive, multiples péripéties et voyage initiatique
(flagrant délit de vol et d’escroquerie,
emprisonnement, meurtre d’un garde,
déportation en Louisiane, duel avec le fils du
Gouverneur…) multiplie le plaisir du lecteur.

Points communs avec l’héroïne du roman de


Moll Flanders de Daniel Defoe : fuite de la
misère, déportation en Amérique, vols. C’est une
dimension picaresque qui plaît au 18ème siècle.

B – L’instruction des mœurs


L’auteur affiche une double ambition dès l’Avis
de l’auteur, au début du roman : plaire et
instruire. Selon lui, dépeindre l’immoralité
permet de mieux la prévenir : « L’ouvrage entier
est un traité de morale, réduit agréablement en
exercice.«

Manon Lescaut est ainsi présenté comme un


contre-exemple de la vertu.

La fin est donc tragique (mort de Manon


Lescaut) mais pédagogue : elle signifie que la
passion amoureuse, sans respect de la morale
et de la religion, est fatale.

Conclusion
En définitive, les condamnations du roman
témoignent d’un contexte de réception complexe.

Le tiraillement entre le respect des normes


morales, sociales et religieuses et la passion
amoureuse est au cœur du roman de l’abbé Prévost
et explique la fascination de ce roman sur le lecteur.

Le personnage de Manon Lescaut incarne ce


tiraillement par sa nature et sa conduite en marge
de la société. Mais son attitude signe également sa
liberté de femme pour échapper à la misère sociale.
En cela, elle apparaît comme un personnage
complexe, mémorable, qui suscite le plaisir du
lecteur.

Mais ce n’est pas seulement son immoralité qui


procure le plaisir de la lecture. D’autres ressorts
romanesques sont tout aussi puissants : la
dimension picaresque du récit ou encore
l’instruction des mœurs. Manon Lescaut partage
l’art de la manipulation des hommes avec Mme de
T… dans Point de Lendemain de Vincent Denon
(1777).

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