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Au XIX ème siècle un mouvement littéraire né d'un courant pictural

urbain voit le jour, le réalisme. Il est un courant littéraire qui au cour de ce


siècle et encore après, fait scandale à cause de sa volonté d’illustré de la
manière la plus semblable possible, la misère humaine en France au XIX
ème siècle. Les romans réaliste étaient par conséquent, dans certains cas
dures à lire et provoquaient une sensation de dégoût chez certains lecteurs,
quant à la manière crue par laquelle était illustrée la société française. Ce
mouvement littéraire rappelle donc que les romans peuvent faire subir et
ressentir des émotions très fortes aux lecteurs.
Dans le roman Modeste Mignon issu de La Comédie humaine,
recueille de roman écrit par Honoré de Balzac, père du réalisme, Modeste,
une jeune fille du XIX ème siècle entretient une correspondance avec un
écrivain célèbre. Son père, Charles Mignon choqué après avoir lu la
dernière lettre qui était destinée à Modeste dit ceci « Mon Dieu, quel mal
nous font les romans !...». Cette citation met directement en jeu le ressenti
du lecteur, les émotions qu'il ressent après une lecture romanesque, lecture
qui comme l’expression « Mon Dieu » l'indique peut faire ressentir des
sensations fortes. Dans la citation il est question du « mal » que les romans
nous font donc des sentiments négatifs et des influences négatives qu'ils
ont sur nous. Néanmoins, cette citation affirmant que les romans sont
néfastes doit-elle être prise à la lettre venant d'un roman réaliste censé
illustrer la réalité du monde ? Car « nous » ici désigne la société, les
romans si l'on suit cette affirmation sont forcement mauvais pour la société
donc pour chaque individu. Cependant, si les romans existent toujours c'est
bien par ce qu'il n'ont pas que des points négatifs, on ne conserve pas
quelque chose qui nous nuit. De plus « les romans » est une désignation
très flou, de quel type de romans il s'agit dans cette citation? Parlons nous
forcement d'une seule catégorie de ces derniers.
Dès lors, cette citation nous invite à réfléchir à l'influence qu'on les
romans sur les lecteurs et la société. Tout les romans sont-ils
nécessairement mauvais pour les lecteurs et la société ? Ne peuvent-ils pas
avoir une influence positive sur ces derniers ? Lesquels sont les plus à
même d’être bon ou mauvais ?
Si les romans ont pu traîner une réputation de littérature néfaste
pour la société et l’influencer négativement, force est de constater qu'en
tant que lecture ils possèdent de nombreux aspects positifs pour le lecteur
et la société. Enfin, nous verrons que les romans peuvent simplement être
les miroirs de notre société, illustrant le bon comme le mauvais.
Selon le personnage de Charles Mignon les romans sont une source
de malheurs. Sont-ils réellement tous destinés à faire le mal ? C’est une
vision qui est partagée par de nombreux littéraires au XVII ème siècle.
Au sortir du Moyen Age, la mode des récits de chevaliers est passée,
elle appartient à un autre temps. En effet au XVII ème siècle les romans
traînent une lourde réputation entachée par un passé de récits
chevaleresques très codifiés, centrés sur des aventures très longues de
chevaliers accompagnés d'événements et d'histoires d'amours fabuleuses.
Cette vision, c'est celle d'Antoine Furtière un poète du XVII ème siècle qui
déclare ceci sur les romans: «livres fabuleux avec des histoires
chevaleresques et d'amours inventées pour les fainéants». Dès lors
qu'Antoine Furtière critique ce genre littéraire, il publie en 1666 un livre,
le Roman bourgeois dans lequel il se moque des anciennes formes
romanesques en abaissant les personnage et les situations et en les tournant
en ridicules pour se moquer des situations fabuleuses et trop sérieuses du
roman. Concrètement, faire du roman est une honte au XVII ème siècle,
c'est donc pour cela que certains auteurs publient leurs œuvres de manière
anonyme. De cette manière, en se cachant ils évitent les critiques et
scandales sur leur personne. C'est le cas de Madame de la Fayette qui en
1678 publie la Princesse de Clèves sans nom d'auteur. Le roman est donc
un genre qui au XVII ème siècle est accusé d'abrutir les lecteurs.
Mais au delà de sa réputation très lourde à cette époque, le roman est
également accusé de nombreux méfaits dont celui d'influencer de manière
négative voir de pervertir les lecteurs. Tout d'abord, au XIII ème siècle les
romans sont accusés de pervertir la société. En effet, comme le dit Jacques
le Goff historien médiéviste du XX ème siècle, en parlant de cette époque :
«La grande affaire du roman c'est l'amour». Car oui l'amour est au cœur du
roman médiévale, et pas n’importe quel amour, ici il est question de
l'amour noble, « la fin'amor ». Cependant au XIII ème siècle, c'est l'amour
adultère qui commence à prendre sa place dans le roman, ce qui résonne en
scandale pour la moral chrétienne qui accuse les romans de pervertir les
hommes, ici ont à peur que les individus s’identifient aux personnages et
reproduisent leurs actions. Les romans sont également vus comme
dangereux surtout par rapport aux émotions qu'ils font véhiculer si ils sont
mal interprétée. En effet, certains romans peuvent être mal interprétés par
un certain public. Rousseau dans sa préface justificative de La Nouvelle
Héloïse met en garde son public et ne prescrit pas son roman aux jeunes
filles chastes qui pourraient être choquées ou pourraient mal interpréter le
message de son livre. Il dit « jamais fille chaste n'a lu de roman », selon lui
les filles n'ayant jamais connues l'amour pourraient être perverties et prises
d'une passion suite à la lecture de son roman. On considère la même
accusation pour le roman épistolaire scandale de Choderlos de Laclos, Les
Liaisons Dangereuses, roman publié en 1782 qui met en scène des
femmes, la présidente de Tourvel et la jeune Cecile de Volanges qui vont
céder à leur passion pour le Vicomte de Valmont et s'enfermer dans la
luxure. Ce roman est vu comme immoral pour l'époque et dangereux pour
la jeunesse ; De plus, il est dangereux pour l'image de l'aristocratie du XIII
ème siècle car il dépeint un milieu aristocratique décadent et rempli de
vices, incarnés par le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil.
Bien qu’il soit créé pour divertir, le roman peut faire ressentir des
sentiments négatifs à son public. Le personnage de Charles Mignon dit
« quel mal nous font les romans ! » car il à lu la dernière lettre destinée à
sa fille et il trouve que ce n’est pas le genre de lettre qui doit être destiné à
une jeune fille, car elle pourrait la blesser. Cette citation illustre encore une
fois parfaitement l’influence négative que peut avoir un roman sur son
lecteur. En effet, selon Denis Rougemont comme il l’explique dans son
œuvre L’amour et l’accident, les histoires d’amours dans les romans sont
des histoires d’amours pessimistes, des histoires de passions car une
histoire d’amour classique n’aurait aucun intérêt à être racontée.
Cependant, le but du roman est de mettre en scène des personnages qui
vont marquer les lecteurs, ou même des personnages à travers les quels ils
vont pouvoir se reconnaître. Le problème ici est qu’un jeune homme ou
une jeune fille étant plongé dans l’univers d’un roman de passion pourrait
développer de la tristesse face au dénouement tragique d’un livre comme
la Princesse de Clèves ou d’un roman d’amour tragique comme celui de
Piramus et Tisbé où les deux amoureux mourant sans avoir pu vivre leur
amour. cette plongé dans l’univers tragique des romans d’amour et de mort
ou de celui des romans de passion peut altérer le moral des lecteurs. De
plus, si le lecteur s’identifie à un personnage il pourrait se sentir blesser car
vivant ou ayant vécu une histoire d’amour sans issue similaire à celle-ci.
Dans une autre perspective, un lecteur n’arrivant pas à trouver et connaître
l’amour pourrait être profondément attristé par la lecture d’un roman
comme L’art de L’amour d’Ovide, véritable initiation à l’art de l’amour et
de la séduction, ce roman illustre la puissance de l’amour sur le monde et
les individus. D’autre part, les romans illustrent parfois certaines
catégories sociales, généralement le tiers-état, en accentuant la misère
présente chez cette catégorie social, comme le font les romans réalistes et
naturalistes, un paysan se reconnaissant à travers cette description
dégradante pourrait prendre compte sa miser et en être blessé ou
simplement il pourrait être déçu de l’image par laquelle il est représenté.
C’est ce qu’explique Rousseau dans la seconde préface de la Nouvelle
Héloïse, en effet celui-ci explique que tout les romans sont écrits et passent
par le « beau monde », c’est à dire Paris et donc les catégories sociales
aisées, et ces derniers très souvent peignent un portrait très dégradant des
campagnes et des conditions de vie de leurs habitants. Enfin, les romans
peuvent avoir une influence négative même sur l’auteur, en effet si le
roman en question fait scandale de par son contenu jugé trop vulgaire ou
autre, l’auteur peut être tout d’abord : critiqué, rejeté et voir son image être
ternie par le public, ensuite, il peut même être traduit en justice ou
simplement censuré. Se fut le cas pour les Liaisons Dangereuses,
longtemps interdit en France. Gustave Flaubert lui, est traduit en justice
pour «  offenses à la morale publique et à la religion » à cause de son
roman Madame Bovary qui choque la bonne société du XIX ème siècle.

Bien qu’ils peuvent avoir des effets néfastes sur la société et ses
lecteurs les romans, les romans ont été créé dans le but de divertir le public
et de lui plaire et de lui permettre de s’évader de sa condition quotidienne.
Ils possèdent donc forcement des aspects positifs bénéfiques pour le
lecteur.
Tout d’abord le roman étant un objet littéraire, il possède tout les
avantages et les bienfaits que la lecture peut apporter aux lecteurs. Les
romans peuvent donc être en premier lieu, une source de plaisir de part
leur simple lecture. En effet, un adepte des lettres pourrait être enjoué par
l’esthétique du l’engage écrit proposé par les romans, pour certain une
certaine esthétique au niveau de l’écriture c’est l’assurance d’une lecture
plaisante, comme Paul Valéry le disait « les belles œuvres sont filles de
leurs formes ». De plus, comme le dit également Antoine Compagnon dans
son œuvre la littérature pour quoi faire ?, la littérature à de nombreux
avantages notables. Premièrement, la littérature donc le roman, à le
pouvoir de plaire tout en instruisant c’est la théorie du « dutcé utile » , dès
lors qu’un roman a une esthétique plaisante ,un univers attirant et des
personnages intéressants, il peut plaire, mais si en plus de cela il cache une
morale ou un message utile pour ses lecteurs, il présente donc deux fois
plus d’avantage à être lu. Malgré le scandale qu’il à provoqué c’est ce vers
quoi tendait Les Liaisons Dangereuses, c’est un roman qui à pu plaire par
son esthétique et qui cachait également une morales qui se révèle utile aux
lecteurs, celle de faire attention au gens avec qui ont entretient tout types
de relations : «  Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que
peut causer une seule liaisons dangereuse ! ». Ensuite, les romans
permettent aux lecteurs de s’évader de leurs conditions de vie
quotidiennes, de trouver refuge dans des romans aux univers géniaux
qu’ils soient fictifs ou non, des univers dans les quels ils peuvent
s’abandonner et s’imaginer. C’est ce que proposent les romans fictifs
comme Les Aventures d’Alice au pays des Merveilles, roman publié en
1869 par le britannique Lewis Carroll, ce roman nous propose de suivre
Alice dans un monde Fantastique où tout paraît mystérieux et magnifique à
la fois. Du coté de la littérature Française, le roman la Planète des Singes
écrit en 1968 par Pierre Boulle, nous propose de quitter la terre en
compagnie du scientifique Ulysse Mérou pour explorer une toute nouvelle
planète où les singes dominent le monde. Dans la même idée les romans
utopiques, romans purement fictifs sont là pour nous faire découvrir un
nouveau monde parfait et permettre au lecteur de totalement s'évader et de
rêver au travers du récit. En effet, le roman Utopie publié en 1516 par
Thomas More met en scène une île fictive où tout est parfait et bien pensé
pour que l’homme est la meilleure vie possible, Faisant rêver les lecteurs.
Cependant, cette île fictive fait contraste avec l’image sombre de
l’Angleterre qui y est décrite, faisant réfléchir la société sur les
modifications qui pourraient être envisagées afin qu’on se rapproche de
cette société parfaite. C’est la encore une fois l’un des avantages du roman
le roman élabore une réflexion sur le monde qui nous entour, on peut dire
que le roman est la forme littéraire privilégiée pour donner une vision du
monde grâce aux personnages qui vont évoluer dans ce monde et percevoir
le réel. En effet les romans peuvent être bénéfiques pour la société, car
grâce aux messages délivrés par certains d’entre eux sur la société une
recherche de progrès est enclenchée, c’est la même choses à l’échelle de
l’individu, certaines personnes se remettent en question après avoir lu et
bien interprété le message que l’auteur a voulu véhiculer dans son roman.
Montaigne avec son roman Des cannibales à réussit ce pari est à fait se
remettre en question beaucoup de personnes et même la société. En effet
dans son roman il compare les indiens et les européens en comparant leurs
mœurs et en vient à la conclusion suivante : « je trouve [...] qu’il n’y rien
de barbare et de sauvage dans cette nation… sinon que chacun appelle
barbarie ce qui n’est pas de son usage », ici cette citation montre
l’ouverture d’esprit et la réflexion que Montaigne veux transmettre à ses
lecteurs. Enfin, il faut noté que le roman à également des cotés positifs
pour l’auteur et surtout son écriture. En effet, l’écriture d’un roman, plus
qu’une activité plaisante,elle peut être un moyen pour l’auteur de
s’exprimer et de partager sa vision des choses au monde. Cette manière de
partager ses pensés et celle des écrivains moralistes qui à travers leurs
romans partages leur réflexions. Cependant, de manière plus simple le
roman est aussi le moyen pour un auteur d’exprimer sa créativité et son
univers avec les lecteurs, les romans sont des échanges entre les auteurs et
leurs lecteurs, c’est de cet échange que Proust parle quand il dit « j’entre
en Stendhalie ».

Enfin, les romans sont dans leur nature des miroirs de nos sociétés, ils
sont le fruit de réflexions et d’idées influencées par nos sociétés, ils
mettent en lumière les défauts de la société, c’est pour cela qu’ils sont
parfois sources de maux car ils soulignent simplement ces défauts. On
retrouve cette image de miroirs de la société dans certains types de romans
dont principalement les romans réalistes et naturalistes. En effet ces genres
de romans illustrent la société de la manière la plus réelle possible avec
toutes ses impuretés, ils permettent donc de dénoncer certains rouages et
comportements de la société. Émile Zola a pris ce chemin en utilisant ses
romans comme miroirs de l’humanité, dans son célèbre roman Germinal, il
montre la misère des classes ouvrières françaises dans la France du XIX
ème siècle. C’est la même chose pour les romans de Balzac dont celui
duquel la citation de notre sujet et tiré. Auteur réaliste du même siècle il
illustre la société française des trois glorieuses en mettant en mots les
comportements et la misère des hommes dans sa grande œuvre composée
de plus de quatre-vingt-dix romans, La Comédie Humaine.
Cependant, au-delà de juste critiquer la société les romans sont au
même titre que la littérature comme le dit Antoine Compagnon, des
« remède contre les maux du monde », c’est à dire qu’ils permettent de
mieux comprendre le monde qui nous entoure et donc également la nature
humaines. C’est ce qu’a réussi Jon Krakauer en 1996 dans son roman
Voyage au bout de la solitude, plus connu sous le nom d’into the wild.
Dans son roman il montre l’insignifiance de l’homme face au monde, face
à l’immensité de la nature sauvage, il fait également une réflexion sur la
psychologie humaine à travers la personne de Christopher McCandless.
D’autre part, notre société est un sujet de réflexion qui nourrit deux genre
de genre de romans, les utopies et les dystopies. En effet, c’est deux
romans utilisent notre société soit pour tenter d’y amener certaines
améliorations, comme c’est le cas dans le roman Utopie de thomas more,
où ce dernier imagine une île parfaite pour l’utiliser comme modèle de ce
vers quoi la société doit aller. Ensuite, il y a les dystopies qui elles utilisent
les défauts de notre société et les peurs qu’elles représentent pour créer des
intrigues centrées autour de ses thématiques. Le roman dystopique du
britannique George Orwell intitulé 1984 est un roman qui décrit une
Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l’Est et
l’Ouest devenue un véritable régime totalitariste inspiré du stalinisme et du
nazisme. Ce roman utilise et illustre la peur que les hommes ont des
totalitarismes au moment de sa publication en 1949.

La citation tirée du roman Modeste Mignon de Balzac à la vertu


d’inviter à questionner la porté du roman en que genre littéraire le plus
populaire, en nous donnant ainsi la possibilité d’observer les influences
négatives que peuvent et qu’ont pu avoir les romans sur les lecteurs, les
auteurs jusqu’à la société en général. Malgré les influences et problèmes
que peuvent avoir ces derniers sur les lecteurs, ces derniers profitent tout
de même également des nombreuse influences positives et avantages
qu’apporte la lecture des romans, permettant d’illustrer et d’imposer une
réflexion le monde et les hommes qui le composent .

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