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Candidat : ..............................................................................................................................................................
N° de candidat au baccalauréat : ........................................................................................................................
Voie générale
Session 2024
ÉDUCATI
L’
ON
TÈRE DE
NATION
CNED
AL
IS
MIN E
Pour le candidat
Notez ci-dessous l’œuvre que vous aurez choisie pour la deuxième partie de l’épreuve : l’entretien.
Vous choisirez votre œuvre parmi celles proposées par le Cned au titre des lectures cursives obligatoires
ou parmi celles qui ont été étudiées en cours dans l’année :
– Abbé Prévost, Manon Lescaut – Laurent Gaudé, Salina, les trois exils
Œuvre choisie
Titre : ........................................................................................................................................................................
Auteur : ....................................................................................................................................................................
« Le Dormeur du val »
1 C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Le Postambule
1 Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes
droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de fanatisme, de
superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise
et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes
5 pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes,
quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans
la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption
vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il
donc ? la conviction des injustices de l’homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les
10 sages décrets de la nature ; qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? le bon mot
du législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de
cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne
vous répètent : femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre.
S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs
15 principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ;
réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère,
et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de
partager avec vous les trésors de l’Être Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous
oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.
« Mais notre politique est bien autre ; car nous ne choisissons pour notre roi que le plus faible, le
10 plus doux, et le plus pacifique ; encore le changeons nous tous les six mois, et nous le prenons
faible, afin que le moindre à qui il aurait fait quelque tort, se pût venger de lui. Nous le choisissons
doux, afin qu'il ne haïsse ni ne se fasse haïr de personne, et nous voulons qu'il soit d'une humeur
pacifique, pour éviter la guerre, le canal de toutes les injustices.
« Chaque semaine, il tient les États, où tout le monde est reçu à se plaindre de lui. S'il se rencontre
15 seulement trois oiseaux mal satisfaits de son gouvernement, il en est dépossédé, et l'on procède à
une nouvelle élection.
« Pendant la journée que durent les États, notre roi est monté au sommet d'un grand if sur le bord
d'un étang, les pieds et les ailes liés. Tous les oiseaux l'un après l'autre passent par-devant lui ;
et si quelqu'un d'eux le sait coupable du dernier supplice, il le peut jeter à l'eau. Mais il faut que
20 sur-le-champ il justifie la raison qu'il en a eue, autrement il est condamné à la mort triste. »