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La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette

Mouvement littéraire : Classicisme

Parcours : Individu, morale et société

3 notions :

Comment un individu peut s’inscrire dans une société (ici la cour, la noblesse) sans sacrifier ce qui fait de lui un
être singulier ?

Quelle place la société laisse-t-elle aux individus qui ont des intérêts qui peuvent être contraires entre eux ?

Comment la morale entretient-elle le lien entre l’individu et la société ?

Qui est Madame de La Fayette ?

Marie-Madeleine Pioche de la Vergne naît en 1634 dans une famille de la petite noblesse. A Paris, elle anime un
salon littéraire et côtoie des hommes et des femmes de lettres. Elle est notamment amie avec Madame de Sévigné
et La Rochefoucauld.

Sa vie littéraire commence en 1662 avec la publication sous pseudonyme de la nouvelle La Princesse de Montpensier,
puis d’un roman précieux, Zaïde, en 1670.

La Princesse de Clèves publié en 1678, toujours sous pseudonyme, remporte un succès immédiat.

Mme de La Fayette invente le roman d’analyse psychologique, si bien que La Princesse de Clèves est considéré
comme le premier roman moderne français.

Madame de la Fayette ne sombre pas dans le pathétique ou le pittoresque. A cet égard, on considère qu’elle est un
auteur classique car elle respecte à sa manière les règles de l’écriture classique (sobriété, retenue,
vraisemblance).

Définition du roman : Le roman est un genre littéraire qui désigne un récit fictif plus ou moins long rédigé en prose.
Il présente comme réels des personnages fictifs et les fait vivre dans un cadre spatio-temporel précis. Il les décrit,
montre leur psychologie et relate leurs aventures.
 Intrigue plus ou moins complexe, plusieurs personnages principaux, personnages secondaires, développement
plus ou moins longs et analyse psychologique des personnages qui rend le genre complexe

Comment résumer La Princesse de Clèves ?

Le récit s’inscrit dans un cadre historique précis : celui de la France sous le règne d’Henry II, à la Cour des Valois.

Mme de Chartres introduit à la cour sa fille, Mlle de Chartres, qui se distingue par sa beauté et son esprit.

Sur les conseils de sa mère, Mlle de Chartres épouse le prince de Clèves et devient La Princesse de Clèves.

Peu de temps après son mariage, au cours d’un bal, la Princesse de Clèves rencontre le duc de Nemours : les deux
jeunes gens tombent immédiatement amoureux l’un de l’autre, mais La Princesse de Clèves fait tout pour cacher ses
sentiments.

Pour ne pas céder à la passion amoureuse et rester digne de son mari, la Princesse de Clèves décide de se retirer dans
sa maison de Coulommiers.
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A son mari qui ne comprend pas son retrait de la Cour, elle avoue qu’elle aime un autre homme, sans mentionner son
nom.

Le Prince de Clèves, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin.

Ébranlée par la mort de son mari, la Princesse de Clèves refuse de vivre son amour avec le duc de Nemours, rendu
pourtant possible par son veuvage, et se retire dans un couvent.

Quels sont les thèmes importants dans La Princesse de Clèves ?

La Cour : un monde d’illusion et d’apparences

Madame de Chartres dit à sa fille à propos de la Cour : « Si vous jugez sur les apparences en ce
lieu-cy, vous serez souvent trompée : ce qui paraît n’est presque jamais la vérité. ».

A travers cette recommandation, on comprend que la Cour est un monde où règnent l’apparence, la beauté mais aussi
la complexité, le double jeu et la dissimulation.
La Cour est donc l’espace anti-religieux par excellence. La Princesse de Clèves essaie tout au long du roman de s’en
extirper, mais sans succès, soit à cause de son mari, soit à cause de ses obligations sociales.
C’est un espace dangereux qui empêche les personnes même vertueuses d’en réchapper.
Madame de Chartres, au moment de mourir, précise à sa fille encore jeune : « Retirez-vous de la
cour » comme s’il s’agissait d’un espace diabolique.

La cour de Valois est donc dépeinte comme exclusivement négative.


 Lieu de faste et raffinement : lieu de « magnificence » et d’ « éclat » en apparence (incipit)
 Lieu de faux-semblants et de rivalité en réalité.
Chacun passe son temps à observer l’autre. Mme de Lafayette décrit précisément les réseaux d’influence
autour du roi avec des clans qui s’opposent et essaient de prendre le pouvoir par des alliances ou des mariages
(La Duchesse de Valentinois, Marie Stuart et Catherine de Medicis qui exerce un pouvoir différent sur le roi
ou la cour).
 Lieu de perdition et de « galanterie » : des relations multiples, infidèles, immorales, toujours liées à un appétit
de conquête et de pouvoir.

Les désordres de la passion amoureuse


Madame de La Fayette analyse les tourments de l’amour. Elle traque toutes les subtilités de l’âme, mettant à jour les
sentiments naissants, l’orgueil, la jalousie, les stratégies pour dissimuler l’amour.
C’est la finesse et la précision des analyses psychologiques qui font de ce récit le premier roman d’analyse
psychologique français.
Mme de La Fayette, influencée par le jansénisme, porte un regard pessimiste sur la passion. Son héroïne renonce à
l’amour pour choisir une vie austère dédiée à la mémoire de son défunt mari.
 Dès leur rencontre, la passion commune (inclination) en la princesse et le Duc est présentée de manière
négative comme le début de la perte de contrôle de soi c’est-à-dire début de la perte de la raison
 Passion = impossible maîtrise de soi (silence de mme de Clèves à ce sujet alors que tout le monde s’en était
aperçu y compris sa mère Mme de Chartres (citation sur son lit de mort). vol du portrait ?
 Passion = jalousie= perte de raison . « Le plus grand maux de tous les maux ». Mme de Clèves se raccroche à
la jalousie qu’elle a éprouvé à la lecture d’une lettre de Mme de Thémines au Duc commet étant une
souffrance telle forte qu’elle préfère le quitter et ne pas se marier avec lui plutôt que de revivre cet état encore
une fois de non maitrise d’elle-même.
Idem M. de Clèves après l’aveu aime son épouse tout autant qu’il la haie à en perdre la raison : « Je vous
adore, je vous hais, je vous demande pardon ; je vous admire, j’ai honte de vous admirer. Enfin il n’y a plus
en moi ni de calme ni de raison ». M. de Clèves à son épouse.
 Passion = désordre. Les personnages secondaires du roman entretiennent des relations infidèles, certains
multiplient les conquêtes (hommes et femmes, jeunes et moins jeunes y compris les veuces (Mme de
Tournon)
La passion est donc présentée de manière négative. Cette conception rejoint d’autres auteurs attachés au courant
janséniste (Pascal, Racine et La Rochefoucauld). Ce courant religieux, politique et philosophique s’appuis sur un
christianisme rigoureux et qui souligne la relation entre passion et perte de la raison.

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Pour la mère de la princesse : la passion n’est pas totalement négative, quand elle faisait son éducation ; elle lui
dépeignait l’amour avec ce qu’il a l’agréable et ce qu’il a de dangereux. (côté positif de la passion)

Œuvre liée :
Phèdre mariée à Thésée : passion de Phèdre pour Hippolyte, jeune homme et surtout beau-fils

La religion
La foi et la vertu de la Princesse de Clèves sont mises à l’épreuve à la Cour qui est un espace de perdition.
Tout au long du roman, la Princesse de Clèves est ainsi animée d’élans contradictoires : d’un côté l’envie de
s’abandonner à sa passion pour le Duc de Nemours, de l’autre le désir de rester vertueuse. Ce tourment rappelle la
double nature de l’âme selon Saint-Augustin : une nature pure et une nature pécheresse.
On observe l’influence de la doctrine religieuse janséniste dans le dénouement austère : la retraite à la campagne
marque un retour à la foi religieuse. L’expérience du péché et de la dissimulation est rachetée par le renoncement aux
plaisirs à la fin du roman.
La passion est donc présentée de manière négative. Cette conception rejoint d’autres auteurs attaché au courant
janséniste (Pascal, Racine et La Rochefoucauld). Ce courant religieux, politique et philosophique s’appuis sur un
christianisme rigoureux et qui souligne la relation entre passion et perte de la raison.

Autre thème : questionnement sur soi-même


Beaucoup de soliloques (discours adressé à soi meme) dans le roman. La princesse parle d’elle à la 3 ème personne et se
parle à elle meme : « elle ». procédé littéraire utilisé pour mettre en évidence la complexité de ses sentiments et la
complexité qu’elle a à comprendre ses pensées et la contradiction entre sa vertu et ses désirs.
La princesse se questionne elle-même pour se connaitre mieux (côté positif de la passion)
Finalement, ce procédé que la princesse utilise pour prendre de la distance avec ses sentiments et tenter de reprendre le
dessus sur ses sentiments ne sera pas suffisant à lui faire oublier son amour pour le Duc et elle ne trouvera d’autres
solutions que l’éloignement définitif.

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Exemples d’intros

Sujet: Peut-on dire de Madame de Clèves qu’elle est une Sujet: Votre lecture de La Princesse de Clèves vous
héroïne exemplaire?Pour répondre à cette question vous invite-telle à penser que les passions sont
vous appuierez sur votre étude du roman La Princesse condamnables?
de Clèves de Mme de La Fayette ainsi que les textes du
parcours.

Madame de La Fayette est une romancière française née La Princesse de Clèves a été écrit par Madame de
le 18 mars 1634 à Paris et décédée le 26 mai 1693 dans Lafayette, de son vrai nom Marie-Madeleine Pioche de
la même ville. Son vrai nom est Marie-Madeleine La Vergne, née en 1633 à Paris et morte en 1693.
Pioche de La Vergne, elle a utilisé un nom de couverture Membre de la noblesse et de la cour, elle fréquentait les
pendant toute sa vie pour écrire ses livres pour la simple salons où l'on parlait d'amour et de passion amoureuse.
et bonne raison qu'elle appartenait à la cour royale et En 1678, elle publie La Princesse de Clèves. Si l'on
qu'il était mal vu de voir quelqu'un de la cour travailler ( pouvait qualifier Madame de Lafayette nous dirions
en l'occurrence elle écrivait des livres). Maintenant d'elle: "la personnalité de Madame de Clèves est à
parlons un peut de son œuvre La princesse de Clèves l'image de son œuvre : limpide en apparence, mystérieux
est un roman publié en mars 1678 à Paris. Le livre est dès que l'on essaie d'en toucher le fond" (Préface). La
composé en 4 parties qui racontent l'histoire de Mlle de Princesse de Clèves est un ouvrage composé de quatre
Chartres qui s'est mariée avec le prince de Clèves, elle parties qui décrivent l'histoire de Mademoiselle de
respecte son mari mais elle ne l'aime pas. Leur relation Chartes mariée par arrangement au Prince de Clèves.
resta comme telle jusqu'a ce que la princesse de Clèves Elle respecte son mari mais ne l'aime pas au contraire du
tomba follement amoureuse du duc de Nemours, la Prince de Clèves qui lui voue une passion amoureuse.
jalousie maladive du prince de Clèves va lui coûter la Leur relation reste telle quelle jusqu'à ce que la
vie. Princesse de Clèves se prenne de passion pour le Duc de
Nemours. Se doutant de cette relation qui sera
finalement avouée par la Princesse de Clèves, le Prince
de Clèves mourra d'une jalousie maladive. A la mort de
son mari, la Princesse de Clèves décidera de renoncer à
cette passion amoureuse en se retirant dans un
monastère ou elle mourra d'une maladie.

A l'instar de nombreux écrivains, Madame de Lafayette


émet une critique de la passion amoureuse, sujet
omniprésent dans la Princesse de Clèves. Contraires aux
valeurs morales et religieuses de cette époque, les
passions amoureuses sont-elles pour autant
critiquables ? La passion se définit comme étant une
émotion très vive vis-à-vis d'une personne, d'un objet ou
d'un concept au risque d'aboutir à des désordres
psychologiques. Cette passion peut être positive ou
négative. Dans ce roman, cette passion amoureuse est
dissimulée au Prince de Clèves et à la cour. Avouée, elle
conduira à de nombreux drames et souffrances. La
Princesse de Clèves en portera les conséquences et les
peines.
Nous allons donc nous demander en quoi la princesse de C’est pourquoi nous pouvons nous demander si porter
Clève est une héroïne exemplaire. Mais avant il faut se des pulsions émotionnelles déraisonnées pour quelqu'un
poser la question de ce que c'est l'exemplarité. est-il finalement si reprochable ?
L'exemplarité est un caractère qui est destiné à servir de
leçon.
Notre argumentation sera présentée en 2 grandes parties, Dans un premier mouvement, nous verrons comment la
premièrement nous allons argumenter l'idée principale passion amoureuse peut devenir négative voire tragique
qui est de dire que la princesse de Clève est une héroïne et en quoi elle devient blâmable. Dans un second
exemplaire puis nous terminerons par dire que la mouvement, nous réfléchirons au fait qu'une passion
princesse de Clève n'est pas une héroïne exemplaire. amoureuse peut être estimable car elle apporterait à
l'individu bonheur ainsi que découverte de soi et de
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l'amour.

Exemples de sujets

1/
D’après votre lecture de La Princesse de Clèves et d’autres textes du parcours associé, les passions sont-elles
condamnables ?
Intro : déf passion et condamnable
Oui (la princesse de Clèves se caractérise par une Non (impossible de catégoriser toutes les passions
présentation négative des passions comme négatives
1) passion = forces irrésistibles qui nous font 1) les passions font partie intégrante de nos vies (même
perdre la raison mme de Chartres les a intégrées à son éducation).
2) Elles causent des souffrances chez les 2) elles permettent de mieux se connaitre :
personnages interrogation sur soi, sur ses motivations, ses désirs,
remettre en question sa vertu et peut être la conforter
>>> soliloques dans le roman
3) Elle conduise Mme de Clèves préférer une 3) pour d’autres auteur comme Émilie du Châtelet,
retraite, seule, loin de tout Discours sur le bonheur, la passion permet d’accéder au
bonheur : « On est heureux que par des goûts et des
passions satisfaisantes ».

2/
D’après votre lecture de La Princesse de Clèves et d’autres textes du parcours associé, quel rôle peut représenter
l’histoire dans un œuvre littéraire ?

3/
Selon l’écrivain tchèque Milan Kundéra « l’esprit du roman est l’esprit de la complexité ». Commentez et discutez ces
propos en vous appuyant sur La Princesse de Clèves

4/ Pensez-vous que la Princesse de Clèves est maîtresse de son destin ?


Pb : la princesse de clèves est-elle soumise à des forces qui la dépassent ou est-elle libre de ses choix ?
la princesse de Clèves est soumise a des La princesse de clèves est libre de Choix libres mais conditionnés
forces qui la dépassent ses choix. Au fil du roman… (entre les deux)
1) Les obligations sociales : 1) Elle refuse de se soumettre aux 1) elle refuse le mariage avec
mondanités, mariage forcé, rôle passions et n’y cède pas Nemours alors qu’elle est
de la femme autant libre que lui après la
mort de son mari. Elle choisit
mais ce choix est dicté par sa
morale.

2) Obligations morales : 2) Elle apprend de ses erreurs et ne 2) elle refuse l’amour avec des
jansénisme, religion, passion les reproduit pas, elle fait des efforts prétextes jansénistes en fait
forcément négative pou fuir Nemours elle agit peut-être par peur des
sentiments qui causent jalousie
et souffrance (lettre de Mme de
Thémines
2 Passion : force qui lui fait perdre 3) Elle fait le choix de l’isolement et
le contrôle de la retraite seule

5/ Le roman la Princesse de Clèves condamne-t-il la passion amoureuse ?

6/ Le roman la Princesse de Clèves est -il un roman tragique ?

7/ Ce roman est-il moral ?

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8/ Comment le goût des lecteurs et des spectateurs pour des fictions dont les personnages, inlassablement souffrent
d’aimer peut-il s’expliquer ?

9/ L’art du romancier est-il de donner à une misérable aventure la dignité d’une tragédie ? (Cf. Ellipses)

10/ Pensez-vous que toute vérité est bonne à dire ? Vous traiterez ce sujet en vous appuyant sur votre étude du roman
La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, les textes du parcours et vos connaissances personnelles. *
https://www.ladissertation.com/Litt%C3%A9rature/Litt%C3%A9rature/Toute-v%C3%A9rit%C3%A9-est-elle-bonne-
%C3%A0-dire-446704.html

11/ La société détermine-t-elle la destinée des personnages romanesques ?


12/ Mme de Clèves est-elle une héroïne tragique ?
13/ L’hypocrisie est-elle une valeur sociale dans La Princesse de Clèves ?
14/ La société est-elle un obstacle à l’amour dans La Princesse de Clèves ?
15/ La morale doit-elle être en accord avec soi-même ou avec les conventions sociales ?
16/ En quoi ce roman ressemble-t-il à une tragédie classique ? *
17/ Pourquoi La Princesse de Clèves est-il considéré comme un roman moderne ?
18/ La Princesse de Clèves est-il un roman classique ou précieux ?
19/ Faut-il qu’un personnage soit exceptionnel pour intéresser le lecteur ?
20/ En quoi le roman de Mme de Lafayette est-il représentatif des valeurs de son époque ?
21/ Qu’apporte ce roman à un lecteur d’aujourd’hui ?
22/ Un personnage de roman doit-il faire preuve de moralité pour intéresser le lecteur ?

Sujets comprenant une citation :


23/ « Le thème de tout roman, c’est le conflit d’un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu’il
découvre en perspective à mesure qu’il avance, qu’il connait d’abord mal, et qu’il ne comprend jamais tout à fait. »
Alain, Système des Beaux-Arts. (Cf. Ellipses)
24/ « Les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler » (scène de l’aveu de son amour au
Duc), déclare la Princesse de Clèves. Dans quelle mesure cette phrase illustre-t-elle la lecture du roman ?

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