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27 août 1999
R A P P O R T N°243 B
Mise en page : GT
P R E M IE R E E X P E R IM E N T A T IO N D E T H E R M O N E B U L IS A T IO N
E N M IL IE U S O U T E R R A IN
B IL A N S A N IT A IR E DES G R O T T E S D E F O N T - D E - G A U M E ET C O M B A R E LLES
Les Eyzies-de-Tayac, 24 Dordogne (A quitaine)
Destinataires :
L a b o r a t o i r e de R e c h e r c h e d e s M o n u m e n t s H i s t o r i q u e s
2 9 ru e de P a ris • 7 7 4 2 0 C h a m p s s u r M a r n e • T é l. 01 6 0 3 7 7 7 8 0 • F ax 01 6 0 3 7 7 7 9 9 • M é l. : lr m h @ c u ltu r e .fr
IN T R O D U C T IO N
La compréhension des modes d'évolution des cavités A u cours de ces dernières années, d'im portants pro
qu'elles soient ornées ou non passe par la connaissance blèmes de contaminations fongiques (apparition de m y
des phénomènes hydrogéologiques, géochimiques mais célium) ont été observés sur les sols et les banquettes,
également biologiques. dans la grotte de Font-de-Gaume et de façon similaire
En effet, la grotte est un m ilieu naturel, avec toute une dans celle des Combarelles.
«vie» microbienne, en équilibre dynamique. Mais ces Ces phénomènes, sont apparus peu de temps après le
équilibres peuvent se déplacer rapidement et entraîner renouvellement de la «castine» (terre argileuse) recou
des développements anarchiques, causes de dégrada vrant les sols des cavités. Il est à noter qu'à la même
tions. Il est donc important de connaître tous les «ac époque les conditions climatiques qui semblaient se
teurs» de cette vie et leur population afin de pouvoir, le m odifier sensiblement (temps plus chaud et pluvieux,
cas échéant, rétablir, grâce à des traitements biocides, plus orageux l'été) ont pu influer sur ces manifestations.
les équilibres indispensables à une bonne conservation Dans ces cas de contamination fongique, il fallait choi
des peintures et gravures rupestres. sir un biocide plus ciblé contre les moisissures mais qui
réponde à un certain nombre de critères en particulier
C'est dans ce but que le L.R.M.H., depuis plus de 20 la stabilité dans le temps, l'innocuité vis à vis du sup
ans, prend semestriellement en charge les contrôles port et de la peinture, le caractère non hygroscopique
microbiologiques des supports et atmosphères des m i et invisible à l'œil.
lieux souterrains préhistoriques comme ceux de la val
lée de la Vézère en Dordogne (grottes de Lascaux, Font- Par ailleurs, les interventions d'assainissement de l'at
de-Gaume, Combarelles,) ou, plus récemment, ceux de mosphère et des supports sont toujours difficiles à met
la vallée ardéchoise (grotte Chauvet - Pont d'Arc). tre en oeuvre en de tels lieux, au relief mouvementé, au
Les résultats de ces contrôles permettent de vérifier l'ef volume difficile à déterminer et exposés à un nombre
ficacité des traitements biocides d'entretien dont dé de visiteurs élevé.
pend directement l'équilibre des cavités. Pendant long Il nous a donc paru intéressant de tester une nouvelle
temps, ces traitements ont été axés sur l'élim ination des tech n iq ue de tra ite m e n t d 'a tm osp h ère, la
algues ou la prévention de leur apparition. thermonébulisation, procédé basé sur l'émission d'une
vapeur sèche.
Cette expérimentation a eu lieu pour la première fois
dans les grottes de Font-de-Gaume et des Combarelles.
C'est la maladie «verte» de la grotte de Lascaux dans Dans certaines cavités comme Font-de-Gaume ou
les aimées 60, qui avait permis de prendre conscience Combarelles, ces traitements de surface ont été com
des risques qu'encouraient les cavités. En effet, les visi plétés par des traitements réguliers de l'atmosphère, par
teurs, de par leur nombre élevé, avaient m odifié les nébulisation de Cequartyl A50.
conditions climatologiques (augmentation du taux de Pour mémoire, au cours de la nébulisation, le produit
Co2, phénomènes de condensation, apport de particu biocide, préparé en solution aqueuse, est pulvérisé dans
les extérieures) et stimulé l'apparition de cellules d 'a l l'atmosphère par un système de ventilation et de chauf
gues sur les peintures et parois. fage léger. Ce procédé permet l'émission de particules
Dès cette époque des traitements ponctuels de surface actives dans l'atmosphère sous forme de b rouillard
avaient donc été régulièrement effectués avec une so humide, les microgouttes formées restent assez gros
lution de form ol et s'étaient avérés très efficaces. ses et se redéposent très vite sur les supports.
Depuis environ une dizaine d'années, pour des raisons
liées à l'action fortement irritante des vapeurs de for A u cours de ces années, l'expérience a montré que les
mol, celui-ci a été remplacé par le Cequartyl A50 (ré traitements préventifs réguliers permettaient de m in i
cemment renommé Rhodaquat RP50 et commercialisé miser certains risques de contamination et que l'é q u ili
par la société Rhône Poulenc) dont le principe actif est bre biologique des cavités pouvait ainsi être maîtrisé.
un ammonium quaternaire (Chlorure de dim éthyl alkyl
benzyl ammonium).
B - L ' appareil
L'appareil utilisé est l'ELECTROFOG XEDA, (modèle Puis son application à la désinfection de locaux a été
EW 7500 ou 10 000), conçu et breveté par la Société développée par Monsieur Bompeix et son équipe de
XEDA International, l'Université Pierre et Marie Curie de Paris. Ils ont pu
montrer que dans les conditions de réalisation de leurs
Caractéristiques de l'appareil : essais, l'efficacité des fongicides était préservée lors de
• Puissance de chauffage : 7,5 kW - 10 KW en fonc la thermonébulisation et qu'un tel traitement était pos
tion du modèle sible avec des produits à forte ou faible tension de va
• Ventilateur à haute pression : 45 à 60 m3/heure sui peur. Ils ont constaté également que l'efficacité au n i
vant les modèles veau de l'atmosphère d'un local dépend d'une réparti
• Pompe volumétrique à débit réglable : 3 à 50 litre s/ tion régulière de la matière active en tous points de ce
heure local.
• Tube de vaporisation avec injecteur de produit aé
rosol Dans le domaine de la conservation des biens cultu
• Thermomètre digital pour le contrôle de la tempé rels, les premiers essais se sont déroulés avec Madame
rature du brouillard à la sortie du tube de vaporisa Rakotonirainy du C.R.C.D.G., et ont consisté en des trai
tion tements atmosphériques de réserves de musées. Selon
• Potentiomètre pour le réglage du débit de la pompe. les informations recueillies, les traitements se sont ré
vélés tout à fait concluants.
Les sites retenus ont été les grottes de Font- de-Gaume Les paramètres de l'expérimentation ont été choisis en
et Combarelles, aux Eyzies de Tayac. fonction de l'expérience antérieurement acquise dans
les réserves de musées et en fonction des volumes à
traiter.
A part le calfeutrage obligatoire des ouvertures, la mise • L'absence d'eau, ce qui entraîne des risques moin
en œuvre est simple et le procédé comporte de nom dres de contaminations associées.
breux avantages :
• La température et le débit d 'a ir sont parfaitement Il faut souligner que, lors de l'expérimentation, l'opé
contrôlés. rateur a senti une odeur de produit (Vitalub) et remar
• La dimension des particules est proche du micron, qué la présence de résidus légèrement visqueux au ni
ce qui permet une stabilité du brouillard pendant veau des em placem ents de l'a p p a re illa g e de
plusieurs heures et une meilleure répartition du pro thermonébulisation.
d u it biocide dans l'espace à traiter.
La thermonébulisation étant un traitement de désinfec ressant de vérifier s'il y avait sélection dans les espèces
tion atmosphérique, le contrôle d'efficacité a consisté, éradiquées e t/o u modification de la flore après traite
dans chacune des cavités, en des analyses de la flore ment.
microbienne de l'air, avant et après tra item en t. Germes bactériens totaux, spores fongiques ont été
Notre objectif premier était d'estimer la dim inution de dénombrés et plus spécifiquement, les moisissures pré
la flore après traitement. Mais il était également inté- sentes ont été identifiées.
2) Résultats
C H A M P IG N O N S BACTERIES
PRELEVEMENTS C.F.U. PAR M 3 D 'A IR C.F.U. PAR M 3D 'A IR
N°3 50 22 211 72
N°5 33 17 339 67
Ces données ont été mises sous forme d'histogrammes pour une meilleure lecture.
Champignons (Font-de-Gaume)
Points de contrôle
1800
1200
A va n t
1000 tra ite m e n t
800
A p rè s
600 tra ite m e n t
400
200
Points de contrôle
CHAMPIGNONS BACTERIES
PRELEVEMENTS C.F.U. PAR M 3D'AIR C.F.U. PAR M 3D'AIR
N°1 56 1 67
39
N°2 33 11 44 28
N °3 22 5 72 55
N °4 28 11 172 22
N°5 33 17 83 133
Champignons (Combarelles)
L'examen des résultats complété par la lecture des histogrammes montre que :
Outre une action du traitement sur le nombre global ces, visuellement différentes sur m ilieu de culture. El
(toutes espèces confondue) de spores fongiques par m3 les se réalisent par coloration au bleu coton qui a la
d'air, il a paru également intéressant de vérifier l'effet particularité de pénétrer la paroi de la cellule fongi
du produit fongicide sur les espèces elles-mêmes : éra que ; ce qui permet, grâce à une observation micros
dication totale, résistance ou m odification de la flore copique entre lame et lamelle, de visualiser la struc
vers des espèces non présentes avant traitement. ture, la m orphologie filamenteuse et la form e de
sporulation des champignons et par suite de pouvoir
Après numération des colonies sur les m ilieux utilisées les classer par famille, genre, voire espèce.
lors de l'aspiration d'air, avant et après traitement, des Les résultats sont regroupés, par cavité, dans les ta
identifications ont été effectuées sur chacune des espè bleaux ci-après. Les souches nouvellement apparues
sont écrites en rouge.
Une évaluation de la flore présente dans/et sur les sols mosphérique. Il nécessite, in situ, un échantillonnage
a permis de compléter les contrôles microbiologiques de matière de Tordre de quelque grammes, et, en labo
atmosphériques. Ce bilan a été établi d'une part en réa ratoire, de nombreuses manipulations, de manière à
lisant un spectre microbien des sols d'autre part en ana comptabiliser nombre le plus probable de germes par
lysant certains dépôts suspects présents sur les banquet gramme de prélèvement.
tes des cavités et supposés d'origine biologique.
Ce sont les germes totaux (microflore totale), spores de
A - S o ls moisissures et cellules algaires qui ont été recherchés.
Pour ces analyses microbiologiques, le protocole suivi
est beaucoup plus complexe que celui de l'analyse at
2) Résultats
Ils sont regroupés, pour les deux grottes, dans le tableau ci-après et exprimés en nombre de germes/gramme de
prélèvement.
1P 110.106 96 666
3P 2,5.106 5000
2P 110.106 19 663
Les Champignons sont à des taux légèrement supérieurs Les Algues sont absentes ou en quantité très faible dans
à la moyenne des sols en ce qui concerne les prélève tous les échantillons excepté le 2P de Combarelles où
ments IP ; 2P de Font-de-Gaume et 2P de Combarelles. leur taux reste acceptable.
Ils ont été prélevés à l'aide de fro ttis stériles, sur les parois, et par grattage de matière pour les sols.
1) Situation des prélèvements (Notés ■ pour Font-de-Gaume et • pour Combarelles sur les plans) (cf. plans)
• N°B : champignons noirs au sol, niveau tapis. pect duve teu x, banquette au n ive au du sol
• N°C : entrée, évolutions en forme de rosaces rou (Basidiomycète ?) (photo 5-6).
geâtres avec à leur centre un mycélium blanc d'as
• N°1 : sous la lampe située à environ 40 mètres de • N°2 : dépôts noirs présents au niveau de l'ours.
l'entrée, présence de ponctuations blanches et co
lonisations verdâtres (algues).
• N °A : Recouvrements de couleur marron, d'as Visualisation, sur certains points d'im pact de
pect tissé et de texture résistante. cette colonisation, d'une base adhérant au sup
Présence de fils colorés enchevêtrés entre les fi port, fine, d'aspect bleu intense presque fluores
laments. Ce tissage, d'une seule unité possède, à cente (en lumière réfléchie)
ces extrémités, des filaments en forme de toile
d'araignée qui évoluent sur la banquette.
Photo 9 - Prélèvement N °A :
formes filamenteuses entrecroisées et petites boules noires
supposées être d'origine fongique
N°C : Idem N °A, évolutions de couleur marron plus Filaments blancs et recouvrements noirs brillants
clair. avec des ponctuations bleues brillantes d'aspect gou
N°D : Vésicule noire desséchée, devenue très dure dronneux (photo 12-13-14-15).
après quelques jours de stockage au laboratoire.
3) Analyses microbiologiques
Après cet examen direct partiel, l'ensemble des prélève Une estimation de l'activité des champignons et bac
ments a été analysé. téries dans les prélèvements a été effectuée, pour les
Les frottis ont été ensemencés, en stries, à la surface de frottis, par numération des germes et pour les frac
géloses spécifiques à la culture des champignons et bac tions déposées, par l'appréciation du nombre de points
téries ; les prélèvements de matière ont été fractionnés en positifs (ayant donné une culture) sur les cinq ense
cinq parties puis déposés sur les mêmes milieux. mencés.
Il est à noter une activité très marquée des germes bacté Ce sont certains métabolites bactériens (par exem
riens et fongiques. ple les acides organiques) qui vont engendrer une
Dans le cas des champignons, il s'agit bien de pollution fon altération du support.
gique déclarée au niveau des sols. Ce résultat n'ayant apparemment pas été constaté,
Par contre, en ce qui concerne les bactéries, l'interpréta in situ, la conclusion se lim ite à constater l'inten
tion est plus délicate puisque l'activité bactérienne ne peut sité de l'activité bactérienne.
être caractérisée visuellement.
Les champignons identifiés ont été regroupés dans les tableaux ci-après.
N°A • B a s id io m y c è te
• Zygomycète
• Ascomycète
• Hyphomycète trichoderma
N°B • B a s id io m y c è te
• Hyphomycète verticillium
• H y p h o m y c è te ( p a p u lo s p o r a ? )
• Zygomycète : m o rtie re lla et m u c ora le
• Hyphomycète paecilomyces
• " " trichoderma
• " " (indéterminé)
N°D • B a s id io m y c è te
• Hyphomycète trichoderma
On retrouve un certain nombre de souches déjà identi et surtout des formes de basidiomycètes (plus commu
fiées dans l'atmosphère mais aussi des espèces nouvel nément «champignons des bois»).
les comme Doratomycès, Mortierella ou Papulospora
Groupe
• Les basidiom ycètes, sont des champignons morpho des distances considérables et permettent le déve
logiquement très évolués qui ne peuvent être culti loppement du champignon sur des supports qui, à
vés en laboratoire, sur les milieux classiques des l'origine, ne sont pas prédisposés à ce genre de con
moisissures. Les champignons «des bois» (bolets, tamination.
cèpes...) font partie des basidiomycètes. Ces hyphes très épais sont composés de «clamp con
Ce sont aussi les champignons «du bois». Ils peu nections» (excroissance ou fructification des fila
vent engendrer 2 types de dégradations appelées ments), il est à noter également l'absence de spores.
communément «pourriture sèche» (craquelure cu • Les zygom ycètes, champignons à mycélium si
bique du bois) et «pourriture humide» (craquelure phonné (reproduction sexuée et asexuée), rencon
et rétrécissement). Ils se développent initialement sur trés fréquemment sur de nombreux supports.
le bois et ont besoin d'une teneur en humidité de 20 • Les ascomycètes, champignons à mycélium septé ou
à 50%. Leur implantation peut avoir des conséquen levuroïde avec des asques contenant des spores ou
ces graves (sécrétion d'acides organiques) et être ascospores, dont beaucoup d'espèces cellulolytiques
difficile à enrayer. sont des agents de biodétérioration de substrats cel
C'est le cas de la mérule qui après avoir colonisé un lulosiques. Ils sont également parasites de végétaux.
support bois humide, est capable d'évoluer jusqu'à • Les deutéromycètes, regroupent 2 des genres, et es
des supports secs (bois, pierre...) grâce à sa struc pèces fongiques très larges et variées.
ture complexe et résistante, composée de La majorité des Deutéromycètes sont des formes
rhizophores. Ces derniers sont des hyphes qui stoc imparfaites d'Ascomycètes.
kent et transportent l'eau et les éléments nutritifs à
Genre
Les genres identifiés dans cette étude font tous partie de la classe des Hyphomycètes.
6) Antibiogramme
De nombreux biocides (bactéricides, fongicides, tats très performants quelque soit le produit ou le mi-
algicides) principalement à base d'ammonium quater- cro organisme à éradiquer. L'expérience nous a mon-
naire sont actuellement disponibles sur le marché. Les tré qu'il y avait de grandes différences dans l'efficacité
descriptifs publicitaires annoncent toujours des résul- des produits.
BIOCIDES CHAMPIGNONS
BIOCIDES BACTÉRIES
BIOCIDES CHAMPIGNONS
à 5% dans l'eau ++ ++
BIOCIDES B A C T É R IE S
à 5% dans l’eau + ++
à 5% dans l’eau + +
Pour les 2 cavités, il ressort que les antibiogrammes avec Le Pentachlorophénate de Sodium a été testé sur les
les A m m onium Q uaternaires (V ita lu b , P roseptyl, souches à titre expérimental ; son efficacité fongique et
Barquat et Cequartyl) donnent d'assez bons résultats bactéricide est excellente, mais il est impossible de l'em
en tant que fongicide et bactéricide. De plus, leurs pro ployer dans ce genre de lieu peu aéré et très fréquenté
priétés algicides ne sont pas à négliger dans ce genre car il est très dangereux et fort toxique pour l'homme.
d'environnem ent.
L'im idazole (Nitrate d'éconazole) donne de très bons C'est à partir de ces résultats que les différents traite
résultats comme fongicide et d'assez bons résultats en ments fongicides (atmosphérique et surface) ont pu être
tant que bactéricide (bien que son spectre d 'in hibition réorientés vers l'em ploi du nitrate d'éconazole.
bactérienne soit plus lim ité que celui des A m m onium
Quaternaires).
De manière générale, les deux cavités possèdent une Par ailleurs, un nettoyage complémentaire des sols et
flore intrinsèque normale avec toutefois quelques dé banquettes, par pulvérisation du même produit biocide,
séquilibres au niveau des champignons. Ces problèmes améliore le traitement général d'assainissement de la
sont souvent liés à une contamination trop importante grotte.
de l'air, ce qui nécessite la mise en œuvre de traitement
de désinfection atmosphérique. Outre l'efficacité, ces A l'heure actuelle, les traitements par thermonébulisation
traitements doivent être le mieux approprié au site. ont lieu 1 à 2 fois par an dans ces cavités préhistori
ques.
C 'est p o u rq u o i la p re m iè re e x p é rim e n ta tio n de
thermonébulisation dans un environnement aussi spé Après cette expérience positive, la thermonébulisation
cifique qu'une cavité souterraine a été testée et s'est ré a été utilisée, avec succès, dans le traitement de certai
vélée tout à fait performante. nes salles du Parlement de RENNES, après l'incendie.
Par la suite, le protocole décrit dans cette étude a pu Enfin, il faut rester conscient que le but recherché, lors
être affiné, en particulier en ce qui concerne la nature d 'u n traitement de l'atmosphère, n'est pas de stériliser
du biocide à employer. En effet, les inconvénients liés à totalement le milieu ambiant, mais de retrouver un équi
l'utilisation de l'am m onium quaternaire (résidus légè libre au niveau d'une flore qui ne sera jamais totale
rement visqueux et odeurs aux endroits de pose de l'ap ment inexistante.
pareil) ont orienté le choix vers un fongicide de la fa
m ille des imidazoles, l'éconazole qui donne des résul
tats similaires sans les effets indésirables.
R éférences bibliographiques
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