LA SORCIERE DANS LES AIRS

La sorcière était rousse, elle avait une longue tresse, un chapeau noir très haut et
un chat plein d’adresse. Le chat ronronnait fort, la sorcière souriait. Tandis que
dans les airs s’élevait leur balai. Mais la sorcière gémit et le chat grommela,
quand sous le vent furieux le chapeau s’envola. « A terre!» dit la sorcière, et ils
revinrent en bas pour chercher le chapeau, mais ils ne le trouvèrent pas. Alors,
dans un buisson, un chien leur apparut, avec le grand chapeau pointu.
L’apportant poliment, il prononça ces mots pendant que la sorcière remettait son
chapeau : «Je suis un très beau chien et le plus vif qui soit, y a-t-il une place
pour moi ?» «Bien sur!» dit la sorcière, et le chien s’installa. Elle leva le balai, et
zou ! Il décolla. Au dessus son chapeau sur la tête. Mais le nœud de sa tresse
vola dans la tempête. «A terre!» dit la sorcière, et ils revinrent en bas pour y
chercher le nœud, mais ne le trouvèrent pas. Alors, un oiseau vert lança un cri
aigu, il tenait le petit nœud perdu. L’apportant poliment, il dit d’un air joyeux
pendant que la sorcière rattachait ses cheveux, «Je suis un bel oiseau et le plus
vert qui soit, y a-t-il sur ce balai de la place pour moi?» «Bien sur!» dit la
sorcière, et l’oiseau se percha sur le balai, et zou! Il décolla.
Au-dessus des marais, des rivières, ils filaient, l’oiseau criait de joie, le vent
d’orage soufflait. La sorcière ; mit le cap sur l’horizon lointain. Mais sa
baguette magique lui échappa des mains. «A terre! » dit la sorcière; et ils
revinrent en bas pour chercher la baguette, mais ne la trouvèrent pas. Alors une
grenouille fit un bond hors de l’eau et brandit la baguette tombée dans les
roseaux. Il l’apporta poliment. La sorcière essuyant la baguette mouillée, la
grenouille lui demanda gentiment d’une voix envoutée : «je suis une belle
grenouille, la plus propre qui soit. Y a-t-il sur ce balai; une place pour moi ?»
«Bien sûr!» dit la sorcière, et la grenouille sauta. Elle leva le balai, et zou! Il
décolla.
Sur la lande ils filaient, la grenouille guillerette sautait de joie et puis…
LE BALAI CASSA NET !
Chat et chien et grenouille dans les airs tournoyant, finirent par tomber en plein
dans un étang.
Comme son demi-balai traversait un nuage, la sorcière entendit un affreux ai de
rage...
«Je suis un gros dragon, le plus méchant qui soit, j’aime les sorcières miaulait,
lançait des cris perçants, aboyait, coasser, dans un bruit terrifiant.
Ruisselant de boue noire, il grogna d’une grosse voix: «Va-t’en d’ici dragon!
CETTE SORCIERE EST A MOI!»
POMME FRITES, et voici une pour moi!»
«Non!» cria la sorcière, qui s’enfuit dans les creux. Mais le dragon furieux
cracha des jets de feux.
«A l’aide!» dit la sorcière. Par terre elle se pos, partout elle regarda, mais
personne ne l’aida.
Le dragon affamé la rattrape très vite, et dit: «Pour une fois, je me passerai des
frites.»
Mais avant qu’il ne mange la sorcière à belles dents, un monstre abominable
s’éleva de l’étang. Grand, sombre, gluant, velu, des plumes sur le dos, il avait
quatre tête et des ailes d’oiseau. En parlant, il miaulait, lançait des cris perçants,
aboyait, coassait, dans un bruit terrifiant. Ruisselant de boue noire, il grogna
d’une grosse voix:
«Va-t-en d’ici dragon! CETTE SORCIERE EST A MOI!»
Le dragon recula, il tremblotait de peur.
«Pardon! Bredouilla-t-il, j’ai commis une erreur. Ravi de vous connaitre, mais je
pars, on m’attend.»
Et, déployant ses ailes, il fila comme le vent. L’oiseau vint se poser, la
grenouille fit «Plouf!»
Le chat sauta à terre, le chien murmura «Ouf!».
La sorcière soulagée paraissait très émue: «Sans vous, ce gros dragon m’aurait
mangée toute crue.»
Elle remplit son chaudron et dit en souriant:
«Trouvez –moi quelque chose à plonger là-dedans.»
L’oiseau mit une brindille, la grenouille une plante d’eau, le chat une pomme de
pin, le chien l’os d’un gigot.
Ils mélangèrent le tout, la sorcière remua fort; et, pendant qu’elle remuait, elle
murmura un sort.
«Ziguitty zoug zac zic!»
Et apparut alors…
UN BALAI MAGNIFIQUE!
Des sièges pour la sorcière, pour le chat, pour le chien, un beau nit pour l’oiseau,
pour la grenouille un bain.
«En route!» dit la sorcière, tout le monde s’installa. Elle leva le balai, et zou! Il
décolla.

FIN
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