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Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHER
SUPERIEUR EDUCATION
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
i
Remerciements
Avant tout, je remercie Dieu le Tout Puissant qui m’a donné la force et la patience
d’effectuer ce travail.
Mes plus vifs remerciements vont :
Mon encadreur Pr YOUMSSI André, pour son suivi, ses conseils et sa disponibilité
tout au long de ce travail ;
A mes parents pour leur amour et leur soutien sur toutes les formes ;
A tutrice Marie NKAMENI pour son amour et son soutien multiple ;
A mes grandes sœurs Adeline DONGMO et Sylvie TSALA pour leur soutien ;
A toute la Promo IEAI 2019/2020, pour l’ardeur au travail et la solidarité ;
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué d’une manière ou d’une autre à
l’aboutissement de ce travail.
A tous, je vous dis humblement MERCI !
ii
Table des matières
Dédicace ........................................................................................................................................... i
Remerciements ............................................................................................................................... ii
Résumé.......................................................................................................................................... vii
Introduction ................................................................................................................................. 3
Conclusion ................................................................................................................................. 26
II.1 Matériel.......................................................................................................................... 27
II.2 Méthodes........................................................................................................................ 29
Références bibliographiques....................................................................................................... 61
Annexes ......................................................................................................................................... 64
Mots clés : Stabilité, Fiabilité, Courant continu haute tension, VSC-MTDC, SCSP, SCF
Keywords: Stability, Reliability, High voltage direct current, VSC-MTDC, PSCS, FCS
Introduction Générale
L’Afrique centrale connait une situation paradoxale caractérisée par une faible production
hydroélectrique (2,82%), un taux d’électrification de 13 % contre 90% en Afrique du Nord, une
faible consommation moyenne d’électricité (109 kWh/habitant contre 740 en Afrique du Nord et
1600 en Afrique australe) et un très faible niveau d’interconnexion des réseaux électriques. Les
prix de l’électricité pratiqués dans la région sont parmi les plus élevés au monde face à une
demande régionale en électricité en hausse moyenne de 8% par an, soutenue par une urbanisation
rapide, l’amélioration du niveau d’équipement croissant des ménages, souvent avec du matériel
peu économe en consommation d’électricité.[1]
Le siècle dernier a démontré que chaque facette du développement humain s'articule autour
d'un régime d'approvisionnement énergétique sain et stable. L'électricité est devenue la principale
ressource nécessaire dans la société humaine, pour pratiquement tous les aspects du
développement sociétal, de l'industrie et des applications commerciales à l'usage domestique. Le
système d'alimentation électrique sert à générer, transporter et distribuer de l'énergie électrique
aux consommateurs de manière efficace, économique et fiable. Il est composé de centrales, de
lignes de transport et de réseaux de distribution. [2]
Pendant des décennies, le courant alternatif à haute tension (CAHT) a été la méthode la
plus conventionnelle de fourniture d'énergie. Avec les récents progrès de l'électronique de
puissance, le courant continu haute tension (CCHT) est une technologie établie dans le transport
d'énergie en vrac à longue distance. Il est en train de réapparaître comme la meilleure option en
raison de l'amélioration de l'exploitation du système et d'un meilleur soutien à l’intégration des
énergies renouvelables. En raison de sa vitesse et de sa flexibilité, la technologie CCHT est en
mesure de fournir au système de transport plusieurs avantages tels que l'amélioration de la capacité
de transfert, un meilleur contrôle du flux de puissance, l'amélioration de la stabilité transitoire,
l'amortissement des oscillations de puissance ; rejet des perturbations en cascade, stabilité/contrôle
améliorés et absence de production ou d'absorption de puissance réactive par la ligne. [3]
Le transport d’énergie électrique en CCHT est très attrayant mais, le véritable problème de
ce système de transport d’énergie électrique réside au niveau de sa stratégie de contrôle. De
nombreux auteurs ont travaillé sur les stratégies de contrôle des systèmes CCHT dans le but de
contribuer à l’amélioration de leur performance et de leur stabilité.
Dans ses travaux, [4] proposent la stratégie de contrôle maitre esclave pour le contrôle d’un
système CCHT mais la stratégie adoptée a une faible fiabilité car la panne du convertisseur
« maitre » entraîne l’arrêt total du système. Pour donc surmonter les limites de la stratégie de
contrôle maitre esclave, [5],[6] présentent la stratégie de contrôle chute de tension où deux ou
plusieurs convertisseurs se chargent de réguler la tension dans le bus continu et les autres
convertisseurs du système régulent le flux de puissance. [7] proposent une stratégie de contrôle
combinée entre la Stratégie de contrôle maitre esclave (SCME) et la stratégie de contrôle marge
de tension (SCMT) mais les oscillation de la tension continu sont observées à cause de la SCMT.
[8] proposent la stratégie de contrôle d’angle de puissance pour le contrôle des systèmes CCHT
où il utilise l’angle et l’amplitude de la tension alternative au point de couplage commun (PCC)
pour contrôler la puissance active et réactive indépendamment. Bien que cette stratégie soit
intéressante et qui est actuellement appliquée dans les systèmes HVAC conventionnels,
l’inconvénient majeur de cette stratégie est son incapacité à limiter les courants traversant le
convertisseur voltage source converter (VSC). Comme moyen de contournement à la limite posée
par la stratégie de contrôle d’angle de puissance, [9] et [3] présentent la stratégie de contrôle
vectoriel(SCV) ayant la capacité de limiter le courant traversant le convertisseur. Mais la SCV
proposée a une incapacité à se connecter aux réseaux AC faibles à cause de sa boucle de
verrouillage de phase. Pour donc faire face aux limites de la SCV, [10] et [11] présentent la
stratégie de contrôle de synchronisation de puissance (SCSP) où la boucle de verrouillage de phase
est remplacée par la boucle de synchronisation de puissance. Pour le contrôle global et pour une
stabilité du système, la SCSP ne prend pas en compte le contrôle de fréquence des réseaux AC.
C’est dans ce contexte que nous proposons une amélioration de la SCSP en ajoutant au
schéma de contrôle existant une stratégie de contrôle de fréquence pour une meilleure stabilité et
efficacité du système de transport CCHT.
L’objectif principal de ce travail de recherche est d’interconnecter et résoudre le problème
de stabilité des RTEE tels que les RTEE des pays de l’Afrique centrale et du Nigéria par la nouvelle
technologie de transport d’énergie électrique en CCHT.
Le présent mémoire est composé de trois chapitres. Le chapitre I expose les travaux
scientifiques déjà réalisés et identifiés dans la littérature portant sur les thèmes majeurs de notre
problématique, à savoir, les RTEE (leur interconnexion, leur stabilité, et leur problématique), les
systèmes de transport d’énergie en CCHT et leur stratégie de contrôle. Le matériel et les méthodes
permettant d’atteindre les objectifs visés sont décrits dans le chapitre II, les résultats des
simulations sont présentés dans le chapitre III dans l’optique d’analyser l’efficacité de la nouvelle
technique de contrôle en utilisant le logiciel MATLAB/Simulink. Enfin, une conclusion générale
synthétisant ce travail et des perspectives pouvant être considérées sont présentées.
I.3.3.2 Contraintes
Les contraintes de base pour les réseaux de transport d’énergie électrique interconnectés sont :
Les RTEE doivent avoir la même fréquence ;
Les RTEE doivent avoir la même tension ;
Les RTEE doivent avoir le même angle de transport ;
Dysfonctionnement d'une partie du réseau affecte l'équilibre de l'ensemble ;
Nécessité absolue de maintenir le synchronisme entre les générateurs en service.
I.4 Problématique de l’interconnexion des RTEE
L’exploitation d’un RTEE doit permettre de faire face aux aléas courants (pertes de ligne, perte
d’un groupe de production, stabilité du système électrique…) et d’éviter les incidents majeurs
(écroulements, ilotage, mise hors tension) ou, à défaut, d’en limiter les conséquences.
L’interconnexion des lignes impose que tous les groupes qui produisent de l’électricité
fonctionnent en synchronisme. Les capacités de transport sur les lignes sont limitées par les seuils
de surcharge admissible et par les marges de sécurité liées au niveau de tension.[25]
Il peut arriver qu’un événement important au niveau de la production, du réseau ou
de la consommation amorce un scénario exceptionnel qui peut aboutir à une panne
étendue ou « blackout ». Ce type d’incident de grande ampleur a toujours pour origine l’un ou
plusieurs des quatre grands phénomènes suivants, qui se succèdent et/ou se conjuguent[26] : Les
surcharges en cascade ; L’écroulement de la tension ; L’écroulement de la fréquence ; La rupture
de synchronisme.
On devra donc agir sur les paramètres tels que la fréquence, la tension afin d’assurer le
bon fonctionnement du réseau interconnecté.
I.4.1 Problème de réglage de fréquence
Les centrales doivent à tout instant produire la quantité d’électricité nécessaire à l’alimentation de
la consommation. Pour répondre à cet impératif, les centrales sont interconnectées grâce au
maillage du réseau de transport, et peuvent se secourir mutuellement en cas de panne. Pour que le
réseau interconnecté fonctionne, il existe une obligation commune à toutes les centrales : leurs
alternateurs doivent tourner à la même vitesse électrique, afin de produire une tension de
fréquence uniforme dans tout le réseau interconnecté. C’est ce qu’on appelle le synchronisme
des alternateurs.[25]
Le problème du réglage de la fréquence est global (en régime permanent la fréquence est
identique dans tout le réseau). Ceci est dû au fait que le système de production – transport est un
fréquence entraîne donc la saturation des circuits magnétiques, l’augmentation des pertes fer et la
production d’harmoniques.[26]
I.4.2 Problème de réglage de tension
La gestion du réseau électrique ne consiste pas seulement à faire en sorte que les transits soient
inférieurs aux capacités de transport de chaque ouvrage du réseau. Il faut également surveiller
plusieurs paramètres techniques, dont le niveau de tension : la tension électrique doit rester dans
une plage autorisée en tout point du réseau, dans toutes les situations de production et de
consommation prévisibles. En effet, la tension peut localement être dégradée, par exemple les
jours de forte consommation (dans ce cas, les transits à travers les lignes du réseau sont importants,
ce qui provoque une chute de tension dans ces lignes). [26]
a. Stabilité en tension
La stabilité en tension est la capacité d'un système à maintenir un même niveau de tension sur tous
les bus soit sous les conditions normales de fonctionnement, soit après une perturbation.
L’instabilité de tension se manifeste par la chute progressive de la tension du système et sa perte
de contrôle après une perturbation. L'un des principaux facteurs d'instabilité en tension sur un
réseau est lié à la chute de tension qui survient lors d'une importante variation de puissance
(supérieure ou égale à la puissance nominale du système). En effet, cela provoque un chargement
excessif des éléments passifs du réseau (filtre d'entrée des systèmes, impédances liées aux
longueurs de câbles...) et engendre des pertes réactives élevées, ce qui diminue la puissance active
transmissible par le réseau[28]
b. Chutes de tension dans les lignes[26]
Lorsque le transit dans une ligne électrique est assez important, la circulation du courant dans la
ligne provoque une chute de la tension. La tension est alors plus basse en bout de ligne qu’en son
origine et plus la ligne est chargée en transit de puissance, plus la chute de tension sera importante.
Si la consommation double, la chute de tension double aussi :
Calcul de la Chute de tension dans une ligne
Considérons une ligne (R, X). Une charge connectée au point B appelle les puissances active PB et
réactive QB.
Si le réseau n’est pas trop chargé, on donne l’expression approchée de la chute de tension par :
• Dans le cas des systèmes CAHT le transfert de puissance est limité à cause de l'angle de
phase qui augmente avec la distance, cette distance est limitée à 50km, pour résoudre ce problème
l’exploitant de réseau peut utiliser des moyens de compensation en puissance réactive, le long de
la ligne, tels que des dispositifs FACTS (Flexible Alternating Current Transmission System).
Cependant, ces artifices ont un coût très important et de plus, ne peuvent pas toujours être installés
à l’endroit le plus opportun.
Figure 2: Choix optimal entre une liaison CCHT et CAHT en fonction du coût et de la distance[36]
• Cependant, l'inconvénient des transmissions CCHT en ce qui concerne les coûts provient
de l'utilisation des convertisseurs (station de conversion) et des filtres.
En somme, on peut dire que le système de transport CCHT est très attrayant et avantageux pour
le transport de puissance longues distances, transfert de puissance avec des câbles sous-marin et
aussi des interconnexions asynchrones, par rapport au système de transport CAHT. Donc notre
travail se portera essentiellement sur le système de transport CCHT.
I.6 Transport de l’énergie électrique en courant continu haute tension
Le système de transport traditionnel d'électricité basé sur les réseaux alternatifs triphasés, en
général, fonctionne bien et avec de bons niveaux de fiabilité. Il y a cependant des défis découlant
principalement d’impact environnemental et de l'augmentation de la production renouvelable,
selon [37] la prochaine décennie sera consacrée à l'exploitation à grande échelle de l'énergie
éolienne offshore, ce qui signifie la nécessité de transporter l'énergie électrique sur de longues
distances pour établir une connexion avec le réseau d'alimentation principal[33]
Le développement des convertisseurs électroniques de puissance à haute tension a rendu
possible le transport de l’énergie électrique en CCHT. Un système CCHT est constituée d’une
ligne à CC reliant au moins deux réseaux alternatifs par l’intermédiaire de stations de conversion.
I.6.1 Définition et Configuration des systèmes CCHT
I.6.1.1 Définition
Un système de transport d’énergie à courant continu est un ensemble d'équipements d’électronique
de puissance utilisé pour la transport d’électricité en courant continu haute tension. En anglais
HVDC : High Voltage Direct Current, c’est à dire Courant Continu à Haute Tension (CCHT)[38].
I.6.1.2 Configuration des systèmes CCHT
Basée sur les fonctions, l’emplacement et le nombre des stations de conversion, nous distinguons
deux configurations de systèmes CCHT à savoir les systèmes CCHT point à point et le système
CCHT multi-terminal :
A. Configuration des systèmes CCHT point à point
Cette configuration ne dispose que de deux stations de conversion, nous avons :
a. Configuration CCHT monopolaire
Dans cette configuration, deux convertisseurs séparés par une ligne unipolaire sont utilisés, le
retour s’effectuant par l’impédance de la terre ou la mer, un conducteur métallique peut être utilisé
comme chemin de retour comme illustré sur la figure 3. Cette configuration est généralement
préférée dans le cas des transmissions par câble avec des connexions sous-marines [39].
autres comme redresseur. Deux liaisons de ce type sont recensées à travers le monde : la liaison
Sardaigne-Corse-Italie à trois terminaux et la liaison Québec-New Angleterre à cinq terminaux.
[39]
+½Vdc, 0 et - ½Vdc. La figure 9 montre un convertisseur CCHT à trois niveaux basée sur une
configuration utilisant des diodes de roues libres (clamping diodes) à trois niveaux.[44]
Figure 12 : Système CCHT basé sur la technologie LCC thyristors (liaison Back-to-Back)[42]
Les inconvénients du transport d’énergie électrique via LCC-HVDC sont :
Pas de contrôle indépendant de la puissance active et réactive;
Génère de grandes quantités d’harmoniques et échange de grandes quantités de puissances
réactives ce qui rend l’utilisation de grands filtres passifs obligatoires.
• L’inversion de la puissance est réalisée par une inversion de courant pour une VSC tandis qu’elle
est réalisée par inversion de polarité pour une LCC : il est donc plus facile de réaliser des liaisons
multi-terminales avec des VSC.
b. Avantages la technologie LCC-HVDC par rapport à la technologie VSC-HVDC
• Utilisation des IGBT, rend la liaison VSC-HVDC plus chère que la liaison LCC-HVDC;
• Défauts des lignes mises à la terre sont très problématiques;
• En raison de la fréquence élevée de la MLI, les pertes sont plus grandes que dans la liaison LCC-
HVDC ;
• Le rendement mesuré est plus élevé pour une ligne HVDC-LCC : 98 % contre 97 % pour une
liaison VSC.
Au vue de nos objectifs, cette comparaison est en faveur de la technologie VSC-HVDC
avec des convertisseurs entièrement commandés. Cette technologie sera donc retenue dans la suite
de notre travail plus précisément la configuration VSC-MTDC à cause de sa flexibilité et sa
capacité de synchronisation avec plusieurs réseaux de transport AC.
I.6.5 Stratégie de contrôle des systèmes MTDC
Différentes stratégies de contrôle ont été proposées dans la littérature et la stratégie de contrôle
marge de tension, la stratégie de contrôle vectoriel et la stratégie de synchronisation de puissance
sont les méthodes les plus connues. Dans cette section, les différentes stratégies les plus
rencontrées dans la littérature sont présentées ce qui permettra de resortir leur point faible et de
proposer une stratégie de contrôle des MTDC.
I.6.5.1 Stratégie de contrôle marge de tension
Selon la stratégie de contrôle de la marge de tension (SCMT), chaque convertisseur régulera la
tension continue tant que le courant qui le traverse se situe dans les limites supérieure et inférieure
et que les tensions continues de référence des bornes sont décalées les unes des autres d'une
certaine marge de tension.[5, 48]
Sur la figure 14, le point de fonctionnement normal est marqué d'un point rouge. Comme nous
pouvons le voir, le convertisseur 2 (terminal 2) fonctionne en mode contrôle de tension et maintient
la tension continue à sa valeur de référence (Vdcref,2) et le convertisseur 1 (terminal 1) fonctionne
en mode contrôle de puissance. Etant donné que la puissance injectée positive représente la
puissance injectée au système MTDC, nous pouvons donc dire que le convertisseur 1 fonctionne
en onduleur et le convertisseur 2 fonctionne en redresseur. Par conséquent, le flux de puissance va
du bus CC 2 au bus CC 1.
𝑑𝛺 (Eq. 1.5)
𝐽 = 𝑃injectée − 𝑃soutirée
𝑑𝑡
Les convertisseurs VSC peuvent contrôler indépendamment les échanges de puissance réactive
avec leurs réseaux AC. Pour des réseaux multi-terminaux (n convertisseurs), la présente stratégie
pourraient être mise en œuvre sous la forme de n-1 convertisseurs (« esclaves ») pilotés en
puissance et un pilotant la tension DC.
Un des principaux inconvénients de cette stratégie est qu’en cas de variation de la puissance
sur un convertisseur (défaillance ou variabilité de la source connectée à ce convertisseur), celui
qui pilote la tension DC est seul pour rééquilibrer le bilan de puissance. Ainsi tout l’écart de
puissance est transmis à la zone AC reliée au convertisseur piloté en tension, et ce convertisseur
doit être suffisamment dimensionné pour jouer un tel rôle. Il n’y a pas de mutualisation des efforts
pour corriger une défaillance, contrairement à ce qui se fait dans les réseaux AC
interconnectés.[50]
Et l’autre inconvénient est qu’en cas de panne du convertisseur maitre ou convertisseur pilotant
tout le système est paralysé.
I.6.5.3 Stratégie de contrôle de chute de tension
La stratégie de contrôle de chute de tension est une amélioration de la SCME qui définit un seul
convertisseur pour réguler la tension continue. Avec cette stratégie, plusieurs convertisseurs sont
censés participer au contrôle de la tension continue, ce qui rend la SCCT plus fiable par rapport à
la SCME.
Lorsque Vdc chute (par exemple en raison d'un important retrait de puissance ailleurs dans le
réseau DC ou en cas de perturbation), le bus slack ou le convertisseur maitre augmentera l'injection
de puissance active dans le réseau DC jusqu’à un nouveau point d'équilibre, à un niveau inférieur.
La tension continue est atteinte. L'utilisation de la SCCT proportionnel permet à plusieurs
convertisseurs de réguler la tension en même temps.
Le contrôle des chutes de tension continue présente certains inconvénients. Compte tenu du
type de système, l'application de SCCT entraîne une déviation de tension en régime permanent.
Le contrôleur ajuste la puissance en fonction de cet écart de tension. Considérant que l'écart de
tension n'est pas égal dans tous les bus CC (en particulier lorsque les bus sont situés très loin les
uns des autres et que la résistance CC est donc importante), la puissance n'est pas partagée
proportionnellement aux statismes des convertisseurs. De plus, si la topologie du réseau change,
la caractéristique de statisme n'est plus valide.[51]
La stratégie de contrôle de chute de tension est décrite dans [51].
externe plus lente qui génère des références de courant d'axe i∗d et i∗q au contrôleur de boucle de
courant[9].
Les boucles de contrôle utilisées par la stratégie de contrôle vectoriel sont [3]:
Boucle de verrouillage de phase ou phase-locked loop (PLL) mesure la fréquence du
système et donne l'angle de synchronisation de phase nécessaire pour la transformation dq.
Boucle de contrôle de courant interne : Le contrôleur de courant interne, comme le montre
la figure 15, est chargé de générer des signaux de tension de référence qui sont comparés au
signal porteur haute fréquence du PWM, fournissant ainsi les signaux de déclenchement qui
activent et désactivent les commutateurs IGBT.
Le choix des différents types de contrôleurs pour calculer les valeurs de référence du
courant du convertisseur est déterminé par l'application. Si le VSC est utilisé pour le contrôle de
la puissance active, la référence de courant de l'axe d, selon l’équation Eq 1.7 [53] :
∗
𝑃𝑎𝑐 (Eq. 1.7)
𝑖𝑑∗ =
𝑉𝑑
∗
Où Pac est une puissance active souhaitée transférée du système AC au système CC. Cependant, si
le VSC est utilisé pour le contrôle de la tension continue, la référence de courant de l'axe d est
générée par un contrôleur de boucle de tension continue.
La référence de courant de l'axe q pour les deux stations VSC du système HVDC est générée
soit en fonction de la puissance réactive, soit en fonction des exigences de contrôle du support de
tension PCC. Pour le contrôle de la puissance réactive, la référence de courant de l'axe q, selon
l’équation Eq 1.8, est :
∗
−𝑄𝑎𝑐 (Eq. 1.8)
𝑖𝑞∗ =
𝑉𝑞
où Q∗ac est une puissance réactive souhaitée du système à courant alternatif. Pour le contrôle de
tension PCC, la référence de courant de l'axe q. i∗q est obtenu sur la base du signal d'erreur entre la
consigne de tension PCC et la tension PCC réelle à contrôler.[54]
Le VSC est utilisé pour le contrôle de la tension continue. Les tensions de référence d et q,
∗
vd1 ∗
et vq1 , comprennent les tensions vd′ et vq′ , des contrôleurs de boucle de courant plus les termes
de compensation indiqués en (Eq. 1.9) et (Eq. 1.10)
∗
𝑣𝑑1 = −𝑣𝑑′ + 𝜔𝑠 𝐿𝑖𝑞 + 𝑣𝑑 (Eq. 1.9)
∗
𝑣𝑞1 = −𝑣𝑞′ − 𝜔𝑠 𝐿𝑖𝑑 (Eq. 1.10)
Les deux tensions de référence sont ensuite utilisées pour générer un ensemble de tensions de
∗ ∗
référence sinusoïdales triphasées, va1 , vb1 , pour contrôler le convertisseur PWM. Ainsi, cette
configuration de contrôle régule réellement id et iq (c'est-à-dire les puissances active et réactive du
système à courant alternatif) en utilisant vd′ et vq′ respectivement.[55]
Conclusion
Dans ce chapitre nous avons donné une idée générale sur l’interconnexion des RTEE, leur
problème, le transport de l’énergie électrique via les systèmes CCHT où les technologies de
convertisseur, les configurations et les stratégies de contrôle sont décrites. La technologie VSC-
HVDC est au sommet de son art aujourd’hui et est très utilisée en raison de sa simplicité,
l’efficacité de la conversion et sa capacité à être utilisée dans la configuration multi-terminale.
Cette topologie permet de générer une tension de bonne qualité, de réduire les besoins de filtrage,
et de diminuer les pertes. Nous pouvons donc dire au vue de la littérature, que le véritable problème
des systèmes CCHT réside au niveau de leur stratégie de contrôle. La SCV et SCSP sont les plus
connues et les plus utilisées avec une bonne performance par rapport aux autres stratégies de
contrôles. La SCSP fera l’objet de la suite de ce travail.
Un système CCHT contient un ensemble de composants qu'il faut modéliser pour pouvoir établir
les équations qui régissent le comportement de l'ensemble. A présent, nous allons faire la mise en
équation d’un système VSC-MTDC ce qui nous permettra d’établir une stratégie de contrôle fiable
et applicable à ce dernier.
Dans ce chapitre, le matériel utilisé dans la réalisation de ce travail, la modélisation du
VSC-MTDC, la description de la stratégie de contrôle de fréquence et la stratégie de contrôle de
synchronisation de puissance et enfin une technique du double contrôle qui viendra améliorer la
SCSP par la même occasion améliorer la fiabilité et la stabilité des VSC-MTDC seront présentés.
II.1 Matériel
3. Description du RIE
Il n'y a pas à proprement parler de réseau de transport interconnecté. Seules deux lignes 30 kV
permettent d'évacuer l'énergie vers les centres de consommation autour de la centrale thermique
de Bertoua. Ce réseau est alimenté uniquement par une centrale thermique d'une puissance
installée de 9,6 MW (dont la disponibilité est actuellement de 60%) à Bertoua alimentant les
principales localités urbaines et cinq petites centrales thermiques en zone rurale raccordées au
réseau principal de SONATREL alimentant les centres isolés de Bétaré-Oya, Garoua-Boulaï,
Lomié, Yokodouma et Moloundou. La capacité totale de ces six centrales de production est de 12
MW.
II.1.2 Réseau de transport d’énergie électrique du Nigéria
Le RTEE du Nigéria, long de 20 000 km, est approvisionné par des centrales au gaz (85 %) et des
centrales hydroélectriques (15%), l’énergie solaire comptant pour moins de 1% du mix
énergétique. Les pertes globales du système électrique sont très élevées, estimées à plus de 40%
de la production électrique, parmi lesquelles 26% seraient dues à l’état des infrastructures de
distribution. La société publique de transport, Transmission Company of Nigeria (TCN) transporte
l’énergie en HTB (330kV, 132kV). Pour notre étude, le point de départ sera pris au poste de Sakété
town où nous avons une tension de 330kV-400MVA et une fréquence qui varie entre 48.5 et
51.5Hz.[56]
II.1.3 Réseau de transport d’énergie électrique du Tchad
Le transport et la distribution de la SNE (société nationale d’électricité) est faite de façon locale
(urbain) en MT de 15kV. Le RTEE du Tchad est long de 300km en MT et 560km pour la HT. En
dehors de la ville de N’djamena qui bénéficie du réseau interconnecté de Djarmaya (35 km de
transport aérien), il n’y a pas d’autre réseau interconnecté. La totalité de la capacité de production
électrique est thermique 210 MW, dont 120 MW pour alimenter les champs de pétrole, 20 MW
pour approvisionner la raffinerie de Djarmaya et 70MW pour le reste du pays (dont 64 MW à
N’djaména).[57]
II.1.4 Réseau de transport d’énergie électrique de la RCA
Selon l'ONU, la production d’électricité par an est de 136 GWh pour une puissance installée de
37MW et presque exclusivement grâce à l'hydroélectricité. La croissance du secteur est
pratiquement nulle. L’électricité correspond à moins de 1% de l'énergie finale consommée. Il est
difficile d'obtenir des données concernant la production solaire et éolienne car l'électricité
produite par ces moyens reste souvent pour un usage individuel car non-relié au réseau. De
nombreux barrages sont planifiés afin de rendre efficace le secteur énergétique Centrafricain.
Parmi ceux-ci, nous retenons le barrage de Dimoli (180 MW) sur la rivière Sangha, le barrage de
Kembé (50 MW) sur la rivière Kotto, et le barrage de Palambo sur la rivière Oubangui (290 MW).
[W]
II.1.5 Logiciel MATLAB/Simulink
Le logiciel MATLAB (MATrix LABoratory) est un environnement informatique technique utilisé
pour le calcul et la visualisation numériques à hautes performances. C’est un langage informatique
technique développé par Mathwork Inc. MATLAB intègre l’analyse numérique, le calcul
matriciel, le traitement du signal et les graphiques dans un environnement convivial.
Simulink est un progiciel intégré à MATLAB. Simulink et MATLAB forment un package
qui sert de véhicule à la modélisation des systèmes dynamiques. Simulink fournit une interface
utilisateur graphique utilisée dans la création des diagrammes, la réalisation des simulations et
l’analyse des résultats. Simulink comprend une bibliothèque de blocs complets de sources, des
composants linéaires et non linéaires et de connecteurs. Il offre la possibilité de personnaliser et
de créer ses propres blocs. En utilisant des oscilloscopes et d’autres blocs d’affichage, les résultats
de simulation peuvent être observés et analysés.
Dans ce travail, nous avons utilisé le logiciel MATLAB/Simulink version 9.7.0.1190202
(R2019b) plus précisément la librairie simPowerSystems.
Le choix de ce logiciel est tiré de la littérature car dans le même cadre de travail que le nôtre,
les auteurs [58],[56],[49],[50],[11] ont utilisé le présent logiciel pour faire des simulations dans le
but d’étayer la faisabilité de leurs travaux.
II.2 Méthodes
Dans le domaine de l'entraînement industriel, un seul convertisseur est généralement utilisé comme
redresseur tandis que les autres convertisseurs sont tous considérés comme des onduleurs dans un
système à plusieurs terminaux pour l'alimentation d'un réseau passif ou de charges. Le principe de
fonctionnement d'un tel système multi terminaux à source unique est relativement plus simple et
les commandes sont similaires à celles d'un système VSC-HVDC à deux terminaux alimentant un
réseau passif.[59]
Le schéma synoptique du système VSC-MTDC étudié dans ce mémoire est illustré à la
figure 16. Le système comprend six convertisseurs connectés à des réseaux AC via un
transformateur. Chaque convertisseur est un convertisseur de source de tension et le côté continu
de chaque convertisseur est connecté en parallèle via le réseau continu. Avec une telle structure à
plusieurs terminaux, la fiabilité du système ainsi que la flexibilité et l'économie de l'exploitation
sont toutes améliorées par rapport au système VSC-HVDC à deux terminaux. Mais les contrôles
coopérants sont plus difficiles.
̅0 : f.e.m à vide ; E
E ̅a : f.e.m en charge ; V
̅: tension de sortie ; Xar : Réactance de réaction d’induit ;
Xa : Réactance de fuite ; XS = Xar + Xa ∶ Réactance synchrone ; Re : Résistance d’enroulement.
Dans le calcul d’écoulement de puissance, un générateur est représenté par une source de tension.
Pour simplifier les équations du bus infini en considérant la transformation de Park qui est définie
à partir des grandeurs (tension, courant) et les exprimer dans le repère dq selon la transformation
de Park suivante :
2𝜋 2𝜋
𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 − ) 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 + )
3 3
2 2𝜋 2𝜋
𝑃= −𝑠𝑖𝑛 𝜃 −𝑠𝑖𝑛 (𝜃 − ) −𝑠𝑖𝑛 (𝜃 + ) (Eq. 2.4)
3 3 3
1 1 1
[ 2 2 2 ]
Nous supposons que la somme des courants égale zéro : ica + icb + icc = 0
Ainsi, les tensions de ligne de bus infini sont équilibrées en les présentant par l’équation
suivante :
usa + usb + usc = 0 (Eq. 2.5)
Donc en sommant les équations (2.3, 2.4 et 2.5), nous obtenons l’équation :
uca + ucb + ucc = 0 (Eq. 2.6)
Cette équation signifie que les tensions sont équilibrées, alors la séquence zéro n’existe plus,
donc les équations de modèle du bus infini seront réduites en deux équations suivantes :
did
L = usd − ucd − Rid + Lωiq
{ dt (Eq. 2.7)
diq
L = usq − ucq − Riq − Lωid
dt
Et pour simplifier le système on suppose que le réseau est triphasé symétrique et équilibré, on peut
donc écrire les équations suivantes :
uca = um cos wt
2π
ucb = um cos (wt − )
3 (Eq. 2.8)
4π
{ucc = um cos (wt − )
3
Où, um : L’amplitude maximale de la tension
Le courant à la sortie du convertisseur peut s’écrire :
dvdc
idc = C + iL (Eq. 2.9)
dt
La puissance active avec (usq=0) s’écrit par :
3 3
P = (usd id + usq iq ) = usd id (Eq. 2.10)
2 2
Et la puissance réactive (usq=0) s’exprime par :
3 3
Q= (usd iq − usq id ) = usd iq (Eq. 2.11)
2 2
Sachant que usd et usq sont des tensions de source, id et iq sont les courants de lignes, ucd et ucq ce
sont les tensions d’entrée du convertisseur, P et Q sont les puissances actives et réactives
respectivement transmissent au réseau, ainsi la tension continue udc. Suivant l’axe dq on trouve
que la tension usq = 0 et usd = usmax.
Selon la théorie de la puissance instantanée (la puissance active au niveau du côté courant
alternatif est égale à la puissance au niveau du bus CC), en négligeant la résistance de la réactance
du convertisseur et les pertes de commutation, la puissance active et réactive du côté alternatif du
VSC et la puissance active du côté continu peuvent être respectivement exprimées par :
P = usd i̇sd + usq isq
{Q = usq isd − usd isq (Eq. 2.12)
Pdc = udc ⋅ idc
Sur la base de la loi de conservation de l'énergie, la puissance active transférée dans le système
HVDC multi-terminal doit satisfaire la relation suivante :
P1 + P2 + P3 + P4 + P5 + P6 = 0 (Eq. 2.13)
II.2.1.4 Modélisation de la liaison DC
Selon l'objet de l'étude, les câbles DC peuvent être modélisés avec le modèle distribué ou avec le
modèle de circuit π. Le modèle distribué convient à l'analyse transitoire, tandis que le modèle à
circuit π est utilisé pour une dynamique plus lente. Pour appliquer la stratégie de contrôle proposé
dans cette mémoire, le modèle de circuit π est choisi et la dynamique rapide due aux inductances
des câbles DC et les commutations des convertisseurs ne sont pas prises en compte dans cette
étude. Le circuit DC d'un système VSC-HVDC se compose d'un grand condensateur à la station
de conversion et d'un câble DC. La figure 21 représente le côté DC d'un système VSC-HVDC à
deux bornes avec deux câbles de niveau de tension opposé. [60]
Les équations très simples régissant ce circuit sont données par l’équation en appliquant les lois
de nœuds et de maille:
dudc1
Cdc = idc1 − icc (Eq. 2.14)
dt
𝑑𝑢𝑑𝑐2
𝐶𝑑𝑐 = 𝑖𝑑𝑐2 + 𝑖𝑐𝑐 (Eq. 2.15)
𝑑𝑡
𝑑𝑖𝑐𝑐
𝐿𝑑𝑐 = 𝑢𝑑𝑐1 − 𝑢𝑑𝑐2 − 𝑅𝑑𝑐 𝑖𝑐𝑐 (Eq. 2.16)
𝑑𝑡
Un convertisseur d'un système MTDC peut être connecté à un certain nombre d'autres
convertisseurs (figure 22). Nous fixons les directions du courant dans les lignes DC de telle sorte
que le courant du convertisseur i à convertisseur j est positif si est plus petit que j. Le convertisseur
1 n'a donc que des courants entrants, et le convertisseur n uniquement les courants sortants. Pour
tout autre convertisseur i, il y a n-1 entrant, et n-t courants sortants.
𝑖−1 𝑛
𝑑𝑢dc𝑖
𝐶dc𝑖 = 𝑖dc𝑖 + ∑ 𝑖cc𝑗𝑖 − ∑ 𝑖𝑐𝑐𝑖𝑗 𝐴𝑣𝑒𝑐 𝑖 = 2, … , 𝑛 − 1 (Eq. 2.18)
𝑑𝑡
𝑗=1 𝑗=𝑖+1
𝑖−1
𝑑𝑢𝑑𝑐𝑖
𝐶𝑑𝑐𝑖 = 𝑖𝑑𝑐𝑖 + ∑ 𝑖𝑐𝑐𝑗𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑖 = 𝑛 (Eq. 2.19)
𝑑𝑡
𝑗=1
𝑑𝑖𝑐𝑐𝑖𝑗
𝐿𝑑𝑐 = 𝑢𝑑𝑐𝑖 − 𝑢𝑑𝑐𝑗 − 𝑅𝑑𝑐𝑖𝑗 𝑖𝐶𝑐𝑖𝑗 ∀𝑗 < 𝑛, ∀𝑖 < 𝑗. (Eq. 2.20)
𝑑𝑡
Tous les éléments du système modélisés, nous proposons à présent la stratégie de contrôle de
synchronisation de puissance améliorée pouvant assurer la stabilité, la fiabilité et la flexibilité du
VSC-MTDC.
II.2.2 Amélioration de la SCSP par le contrôle de fréquence
II.2.2.1 Stratégie de contrôle de synchronisation de puissance
Avec l’incapacité de la SCV à se connecter au réseau AC faible, la SCSP a été proposée par
plusieurs chercheurs [10, 11] [8].
Le principe de base du contrôle de la synchronisation de puissance est similaire au
fonctionnement d'une machine synchrone. Dans un système AC, les machines synchrones
maintiennent le synchronisme par transfert de puissance transitoire. Cette capacité de transfert fait
intervenir un courant inconnu et déterminé par le réseau d'interconnexion. Ici, les VSC se
synchronisent avec le système AC via le contrôle de puissance active au lieu d'utiliser une boucle
à verrouillage de phase (PLL) comme dans la SCV.
La puissance active de sortie du VSC est directement contrôlée par la boucle de
synchronisation de puissance et la puissance réactive (ou tension alternative) est contrôlée en
ajustant l'amplitude de la tension. La loi de commande de synchronisation de puissance pour les
VSC est maintenant proposée comme [10]
dΔθ
= K p (Pref − P) (Eq. 2.21)
dt
Où : Pref est la référence pour la puissance active ; P est la puissance active mesurée ;
Kp est le gain du contrôleur ; Δθ est la sortie du contrôleur.
Ici, Δθ fournit directement la synchronisation pour le VSC. En fonctionnement normal, une PLL
supplémentaire n'est pas nécessaire. Le processus dynamique d'un VSC utilisant le contrôle de
synchronisation de puissance est très similaire à celui d'une machine synchrone interconnectée. La
puissance transmise est augmentée ou diminuée en décalant les phaseurs de tension de sortie du
VSC vers l'avant ou vers l'arrière.
Les auteurs [11] et [8] proposent les boucles de contrôle de la SCSP comme suit :
a. Boucle de contrôle de synchronisation de puissance
Elle maintient le synchronisme entre le VSC et le système à courant alternatif. C'est la boucle de
contrôle de puissance active. La loi de commande est donnée par l'équation 2.22 :
dΔθ
= K p (Pref − P) (Eq. 2.22)
dt
Où : Pref est la référence pour la puissance active ; P est la puissance active mesurée en sortie du
VSC ; Kp est le gain du contrôleur ; Δθ est la sortie du contrôleur qui fournit directement la
synchronisation pour le VSC donc pas besoin d’une PLL.
L'erreur de commande de puissance est convertie en un écart de fréquence, qui est ensuite
intégré à un incrément d'angle. La sortie de la boucle ωt est utilisée pour transformer la référence
de tension du cadre de référence dq du convertisseur vers le cadre de référence fixe. Le schéma
fonctionnel de la boucle de synchronisation de puissance est montré dans la figure 26.
courant alternatif le meilleur support de tension possible. Dans le cas où le contrôle de la puissance
réactive est nécessaire, la sortie de ce contrôleur doit être ajoutée à la référence de tension
alternative, et la quantité ajoutée doit être limitée. La figure 26 montre le schéma fonctionnel du
RPC, et la sortie du RPC est ajoutée à la référence de tension de l'AVC.
- Δfi est la variation de fréquence du réseau alternatif connecté au ième convertisseur par rapport
à sa référence de fréquence Δfi = fi∗ - fi .
Chaque contrôleur est également équipé de limiteurs qui empêchent le convertisseur de
trop s'éloigner de son point de fonctionnement d'origine.
Le schéma fonctionnel de SCF est illustré à la figure 29:
réseau AC1 qui est positive donc le réseau RIS du Cameroun par le biais de la station VSC1 injecte
une puissance dans le réseau MTDC d’une valeur de 1 pu soit sa puissance disponible injectable
totale 388MW en régime permanent et aussi une puissance réactive d’une valeur très intéressante
d’environ -0.01 pu.
Performances coté réseau AC2 dans les conditions normales
La figure 35 illustre les performances côté AC2 ou côté réseau nigérian au poste de sakété town
dans les conditions normales de fonctionnement.
La figure 44 illustre les tensions continues pôle-terre et pôle-pôle à la sortie du VSC6 dans les
conditions normales de fonctionnement.
Les résultats obtenus du scénario 2 sont aussi similaires aux résultats obtenus par [23] avec
une même réponse du système sauf que dans son cas au lieu d’un retrait de charge c’est plutôt un
ajout de puissance dans le réseau.
III.4 Scenario 3 : Cas de variation de fréquence sur un réseau AC
Pour vérifier l’efficacité de la SCF, nous faisons d’abord la simulation du système en se focalisant
sur l’évolution de fréquence de chaque réseau AC dans le but d’observer l’action de la SCF sur le
système sans application du paramètre de chute de fréquence kf. Apres simulation de ce scénario,
nous avons les allures suivantes :
Variation de la fréquence des réseaux AC1 et AC2
La figure 48 illustre l’évolution des fréquences des réseaux AC1 et AC2
Nous pouvons voir de la figure 57 que lors du défaut, la tension AC du convertisseur VSC2 est
pratiquement nulle, le courant le traversant est limité à 1 pu grâce à la boucle de limitation du
courant de la SCSP et un pic de courant d’une durée d’environ 0.01s est observé après l’élimination
du défaut et l’état stable du système est à nouveau atteint.
b. Performances du réseau AC1 pendant et après le défaut
La figure 58 illustre la tension et le courant du réseau AC1 pendant et après le défaut
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