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L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE

LE PAPYRUS BODMER XLI EN ÉDITION PRINCEPS


L’ÉPISODE D’ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE
ET EN TRADUCTION

Le P. Bodmer XLI*, dont nous présentons ici l’édition princeps, fait par-
tie du grand lot de feuillets de papyrus et parchemin conservés à la Biblio-
theca Bodmeriana sise à Cologny près Genève. Acheté par le collection-
neur suisse Martin Bodmer (1899-1971) chez un marchand d’antiquités du
Caire vers 1956, ce lot est de provenance inconnue, mais parmi les tex-
tes qui en font partie, outre les célèbres papyrus grecs bibliques et ceux
de Ménandre, il y a tout un ensemble de pièces en copte, traductions soit
de la Bible soit d’autres écrits chrétiens1. Du point de vue linguistique, la
plupart des papyrus coptes de la collection Bodmer sont écrits dans la
langue saïdique classique; font exception le P. Bodmer III, en une sorte
de bohairique très peu courante2, le P. Bodmer VI, en dialecte proto-
thébain3, ainsi que le texte que nous éditons ici, en lycodiospolitain4.
Le P. Bodmer XLI contient l’épisode d’Éphèse des Acta Pauli5, dont
nous sont parvenues plusieurs pages du texte grec dans le papyrus de
Hambourg publié en 19366. Le grec est lacunaire jusqu’au paragraphe 13
* Les auteurs de cette édition princeps tiennent à témoigner, au début de cet exorde,
leur profonde reconnaissance à la Fondation Martin Bodmer, qui les a autorisés à publier
ici le P. Bodmer XLI.
1
 Pour une vision d’ensemble, cf. l’Introduction par R. Kasser dans Bibliotheca
Bodmeriana. La collection des Papyrus Bodmer, 1 Graeca classica, Munich, 2000, p. xxi-
xxxv. Cf. aussi Id., art. Bodmer Papyri, The Coptic Encyclopedia, 8, 1991, p. 48b à 53b.
2
 Plus précisément en B74 mêlé avec B4. Édition: R. KASSER, Papyrus Bodmer III.
Évangile de Jean et Genèse I — IV,2 en bohaïrique (Corpus Scriptorum Christianorum
Orientalium, 177/Copt. 25 et 178/Copt. 26), Louvain, 1958 (= KASSER, P. Bodmer III).
3
 Sigle P. Édition: R. KASSER, Papyrus Bodmer VI. Livre des Proverbes (Corpus
Scriptorum Christianorum Orientalium, 194/Copt. 27 et 195/Copt. 28), Louvain, 1960.
De ces deux textes, P. Bodmer III et VI, est prévue une réédition à paraître dans le Corpus
Scriptorum Christianorum Orientalium.
4
 Plus précisément en L56, cf. l’analyse dialectologique par R. Kasser, point 2 infra.
5
 Sur les Acta Pauli, cf. M. GEERARD, Clavis apocryphorum Novi Testamenti, Turn-
hout, 1992, no 211, ainsi que P.J. LALLEMAN, M. MISSET-VAN DE WEG, Bibliography of
Acts of Paul, dans J.N. BREMMER (ed.), The Apocryphal Acts of Paul and Thecla (Studies
on the Apocryphal Acts of the Apostles, 2) (= BREMMER, Apocryphal Acts), Kampen,
1996, p. 191-198. Si la bibliographie sur les Actes de Paul ne cesse de s’enrichir, l’épi-
sode d’Éphèse n’attire guère l’attention; relevons au moins, dans BREMMER, Apocryphal
Acts, l’étude de T. ADAMIK, The batpized lion in the Acts of Paul, p. 60-74.
6
 PRAZEIS PAULOU. Acta Pauli. Nach dem Papyrus der Hamburger Staats-
und Universitäts-Bibliothek, unter Mitarbeit von W. SCHUBART, herausgegeben von
C. SCHMIDT, Glückstadt — Hamburg, 1936 (= SCHMIDT-SCHUBART, Acta Pauli), avec re-
productions photographiques de tout le papyrus. L’épisode d’Éphèse, texte grec et traduc-
tion allemande, se touve aux pages 22 à 45, le commentaire aux pages 85 à 98. M. Willy
Rordorf en prépare une nouvelle édition pour les Acta Pauli qui paraîtront dans le Corpus
Christianorum. Series apocryphorum.
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et il manque au copte les paragraphes 15 à 197. Même dans les parties


conservées, les deux témoins sont parfois sévèrement mutilés, mais ils se
complètent assez bien pour nous faire connaître l’épisode d’Éphèse, si-
non dans tous ses détails, au moins dans ses grandes lignes. Bien que le
P. Bodmer XLI ne soit qu’une traduction et, qui plus est, une médiocre
copie où les problèmes relatifs à la tradition manuscrite abondent, il de-
meure essentiel pour la reconstitution de ce passage des Acta Pauli8.
De nombreuses circonstances ont par trop retardé cette édition prin-
ceps, mais la nature du texte avait déjà été rendue publique dès 19609.
En 1964, une traduction provisoire en allemand des passages les moins
difficiles à déchiffrer était offerte dans la troisième édition des Neu-
testamentliche Apokryphen10, et fut reproduite telle quelle dans la qua-
trième, mais elle fut révisée pour la cinquième édition de 198911. Il y a
sept ans, tout l’épisode d’Éphèse se trouvait traduit dans le premier vo-
lume consacré aux apocryphes chrétiens par la Bibliothèque de la
Pléiade12. Mais pour l’édition du texte copte, le papyrus a été relu sur la
base d’anciennes transcriptions, puis comparé aux photographies tirées
vers 1960 et enfin collationné par les cosignataires de l’article en février
2004. S’il est impossible d’arriver à une certitude absolue dans la lecture
de l’original, il a fallu néanmoins corriger plusieurs lettres, ce qui impli-
que souvent l’abandon d’anciennes restitutions graphiquement invrai-
semblables, voire impossibles. Du coup, c’est parfois toute l’économie
7
 Nous suivons la division en paragraphes introduite dans la traduction de la Biblio-
thèque de la Pléiade, Écrits apocryphes chrétiens I. Édition publiée sous la direction de
F. BOVON et P. GEOLTRAIN. Index établis par S.J. VOICU, Paris, 1997, p. 1151-1161 (=
BOVON-GEOLTRAIN, Actes de Paul).
8
 Il ne reste malheureusement rien de l’épisode d’Éphèse dans le papyrus de Heidel-
berg en L6 qui contenait primitivement l’ensemble des Actes, cf. Acta Pauli aus der
Heidelberger koptischen Papyrushandschriften Nr. 1. Herausgegeben von C. SCHMIDT,
zweite erweiterte Ausgabe, Leipzig, 1905, reproduction anastatique: Hildesheim, 1965 (=
SCHMIDT, Acta Pauli), spécialement p. 162-164. Serait-il possible que, parmi les bribes de
texte publiées aux pages 51*-54*, il s’en trouve de notre épisode?
9
 Cf. R. KASSER, Acta Pauli 1959, dans Revue d’histoire et de philosophie religieuse,
40 (1960), p. 45-57.
10
 E. HENNECKE, Neutestamentliche Apokryphen in deutscher Übersetzung. 3., völlig
neubearbeitete Auflage herausgegeben von W. SCHNEEMELCHER. II. Band, Apostolisches,
Apokalypsen und Verwandtes, Tübingen, 1964, «Anhang» aux Paulusakten, p. 268-270:
R. KASSER, Anfang des Aufenthaltes zu Ephesus (nach einem bisher noch nicht edierten
koptischen Papyrus).
11
 W. SCHNEEMELCHER, Neutestamentliche Apokryphen. 5. Auflage. II. Apostoliches,
Apokalypsen und Verwandtes, 5. Auflage, Tübingen 1989, «Anhang» aux Paulusakten,
p. 241-243 : R. KASSER, Anfang des Aufenthaltes zu Ephesus (nach einem bisher noch
nicht edierten koptischen Papyrus); l’auteur y remercie W. Rordorf pour son aide dans la
note 1.
12
 BOVON-GEOLTRAIN, Actes de Paul, p. 1151-1161. La Note sur le texte, p. 1123, sous
«Ac Paul IX», spécifie que la traduction est due à R. KASSER pour le copte et à W. ROR-
DORF pour le grec.
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d’un passage qui s’en est trouvée remise en question et l’on ne s’éton-
nera pas de découvrir dans la nouvelle traduction quelques changements
importants par rapport à celles publiées jusqu’ici.
Avant de donner l’édition et la traduction du P. Bodmer XLI qui sera
suivie d’index exhaustifs du vocabulaire, nous proposons l’examen de
cinq points en guise d’introduction: tout d’abord la description du ma-
nuscrit, puis l’analyse dialectologique par R. Kasser, dans un troisième
point l’analyse du texte et les problèmes de sa transmission, un excursus
sur les six lettres coptes autochtones du dialecte de ce texte, ajoutées en
colonne après sa fin et, comme cinquième point, la méthode d’édition
utilisée.

1. Description du manuscrit

P. Bodmer XLI13 est constitué de sept feuillets conservés sous vitre14.


Le papyrus est de qualité relativement médiocre. Grâce à la pagination
restante — «[1]3̃» et surtout «14» —, ainsi qu’au texte grec parallèle
du papyrus de Hambourg, il est possible d’établir l’ordre correct des
feuillets, au moins neuf à l’origine et dont deux sont manquants. Nous
l’indiquons dans le schéma suivant, avec la disposition des fibres et la
dimension maximale actuelle des feuillets subsistants:

f° 1: [A] (→) – [B] (↑) 22,7 x 12,9 cm.


f° 2: [G] (→) – [D] (↑) 22,5 x 11,5 cm.
f° 3: [E] (→) – [Å] (↑) 21,5 x 12,7 cm.
f° 4: [H] (→) – [Y] (↑) 22,6 x 12 cm.

f° 5-6 manquent

f° 7: [I]GG (→) – ID (↑) 22,2 x 11,4 cm. (très gravement mutilé)


f° 8: [I^E] (→) – [I^Å] (↑) 16,1 x 10,6 cm. (gravement mutilé)
f° 9: [I^H] (→) – [I^Y] (↑) 17,8 x 14,1 cm. (très gravement mutilé)
13
 Le contrôle codicologique a été effectué le 13 février 2004, avec l’assistance de
Mme Florence Darbre, que nous remercions vivement. — Les photographies reproduites
en appendice ont dû être prises au début des années 60; elles sont plus lisibles que l’origi-
nal dans son état actuel. Nous y renvoyons une fois pour toutes le lecteur.
14
 Un petit fragment, 1,6 x 1,4 cm., n’a pu être placé correctement. Afin de ne pas
l’éliminer entièrement de l’édition, nous l'avons laissé là où il est conservé actuellement
sous verre (voir les planches des pages 13 et 14), ce qui est évidemment un placement
tout à fait arbitraire, qui n’a rien de correct, et même rien de vraisemblable. Il n’est même
pas tout à fait sûr que ce débris de papyrus appartienne au P. Bodmer XLI. Il n’est écrit
que sur un côté où l’on peut lire: rom. Il y a trace d’une lettre après m et d’une ligne
inférieure. La marge supérieure laisse penser que le fragment doit appartenir à la ligne
initiale d’une page.
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Comme l’indique le sens des fibres avec une grande vraisemblance, il


s’agit des restes d’un seul cahier comportant au moins neuf feuilles
(1 feuille = 2 feuillets), donc d’au moins trente-six pages, dont il nous
reste quatorze des dix-huit premières, leur vis-à-vis étant perdu, à notre
connaissance. Il n’y a plus aucune trace de la couture de reliure. On ne
peut rien dire de définitif sur les dimensions du cahier, mais en se basant
sur le premier feuillet, on lui donnera approximativement une hauteur de
22,5 cm. et une largeur de 13 cm. à laquelle on ajoutera une marge de
reliure15. On ne voit aucune kollèsis16.
Le papyrus est écrit sur une colonne. On ne distingue plus aucune
trace de réglure17 et la surface écrite n’est complète que sur la page 3. Le
nombre de lignes, pour les dix pages qui sont conservées en entier, os-
cille de 28 à 30. Dans le schéma qui suit, nous indiquons pour chaque
page les dimensions maximales de la surface écrite (= surf. écr.) en cen-
timètres, suivies du nombre de lignes et de la dimension maximale des
marges subsistantes (sup. = supérieure; inf. = inférieure; g. = gauche;
d. = droite; s. m. = sans marge):
p. 1: surf. écr. 18,5 x 9,6-10,3; 29 lignes;  marge sup. 2,3 / inf. 1,9
g. 1,3 / d. 1,5-1,7
p. 2: surf. écr. 18,2 x 9,6-10,3; 29 lignes;  marge sup. 2,6 / inf. 2,1
g. 1,7 / d. 1
p. 3: surf. écr. 18 x 10; 28 lignes;  marge sup. 1,8 / inf. 2,5
g. 0,5 / d. 1,1-5
p. 4: surf. écr. 18-18,5 x 9,9-10,1; 29 lignes;  marge sup. 1,6 / inf. 2,5
g. 1,7 / d. s. m.
p. 5: surf. écr. 18,3-7 x 10,2-9; 29 lignes;  marge sup. 1 / inf. 2,3
g. 0,3 / d. 2-2,4
p. 6: surf. écr. 17,9-18 x 10,5; 28 lignes;  marge sup. 1 / inf. 2,6
g. 2,5 / d. s. m.
p. 7: surf. écr. 18,3-5 x 9,8; 30 lignes;  marge sup. 2 / inf. 2,3
g. s. m. / d. 1,4-2,7
p. 8: surf. écr. 18,1 x 10,3; 29 lignes;  marge sup. 2 / inf. 2,3
g. 1,7 / d. s. m.
p. 13: surf. écr. 18,5 x ?; 28 lignes;  marge sup. 2 / inf. 1,9
g. s. m. / d. 0,4-1,5
p. 14: surf. écr. 17,7 x ?; 29 lignes;  marge sup. 2,2 / inf. 2,6
g. 1,2 / d. s. m.

15
 Le codex des Acta Pauli n’entre pas facilement dans la typologie de Turner, dont on
a souligné plus d’une fois les insuffisances, cf. M.A. AGATI, Il libro manoscritto.
Introduzione alla codicologia, Rome, 2003, p. 143-144. Si on veut forcer les choses, on le
mettra dans le Groupe 8, avec les «Aberrant 2», cf. E.G. TURNER, The Typology of the
Early Codex, Philadelphie, 1977, p. 21.
16
 Les lignes ombrées sur les photographies ne révèlent rien de tel à l’œil nu.
17
 Il est donc impossible de distinguer entre le «specchio di rigatura» et le «specchio
di scrittura», comme le suggère M. MANIACI, Terminologia del libro manoscritto (Istituto
centrale per la patologia del libro, Addenda 3), Rome, 1996, p. 154.
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p. 15: surf. écr. 14,2 (+?) x 9,9 (+?); 23 (+?) lignes;  marge sup. 2 / inf.?
g. s. m. / d. 1,5-2
p. 16: surf. écr. 13,7 (+?) x 9,3 (+?); 23 (+?) lignes;  marge sup. 2,3 / inf.?
g. 1,5 / d. s. m.
p. 17: surf. écr. 17,5 (+?) x 10,2-5; 27 (+?) lignes;  marge sup. s. m. / inf.s. m.
g. 2 / d. 1,2-2,5
p. 18: surf. écr. 17,3 (+?) x 10,1; 25 (+?) lignes;  marge sup. s. m. / inf. s. m.
g. 2,5 / d. 2

On distingue deux mains : la première a écrit les pages 1 à 18 — jus-


qu’à la ligne 21 —, la seconde se limite à l’addition textuelle de la page 18.
Le calame de la première trace des lettres épaisses et les panses de a, b
et é sont fréquemment remplies; l’encre noire ferro-gallique se présente
aujourd’hui sous une teinte brunie. Le calame de la seconde main est
plus fin, l’encre noire à base de suie a conservé sa teinte.
L’écriture de la première main est une onciale droite. On y observe
plusieurs fois un vide laissé entre les lettres, sans traces de grattage ou
défauts du papyrus qui apparaissent clairement aujourd’hui, cf. p. 2,3;
3,28 (?); 4,22; 17,21. Le copiste s’efforce de suivre les deux lignes rec-
trices d’écriture, mais il n’est pas conséquent et en fin de ligne, pour évi-
ter une coupure non syllabique, il lui arrive de diminuer la dimension de
ses lettres, qu’il surélève un peu alors (e.g. 1,12, 23; 3,12, 26; 17,3, 6).
Voici quelques observations particulières: a est anguleux; b est tantôt
anguleux (e.g. 1,2), tantôt arrondi (1,19), parfois un peu plus petit (2,10),
avec la panse inférieure plus large (1,3), avec les deux panses tantôt sé-
parées (1,19), tantôt réunies (1,22); g et h (2,28; 6,8) sont inscrits dans
les lignes rectrices, les traits sont droits; d ressemble en général à un
triangle équilatéral, où parfois le trait oblique de droite dépasse l’angle
formé avec celui de gauche (e.g. 1,25; 4,8; 13,21), une fois même très
nettement au début de la ligne (5,11, à comparer avec 17,23, 25), mais en
1,25, d est presque identique à l’a de la ligne précédente; panses et bou-
cles de e, o, s et w sont bien arrondies; y, i et n respectent la bilinéa-
rité; la boucle de q ressemble à un o à peine plus pansu et sa traverse ne
déborde jamais (e.g. 7,15); la branche inférieure de k rejoint la supé-
rieure tantôt sur le montant (e.g. 1,13; 7,9), tantôt avec un léger décalage
vers la droite (e.g. 1,3) et en 16,12, la branche supérieure dépasse nette-
ment la ligne; l ne se distingue de a que par l’absence de la traverse; m
est à quatre traits, la pointe formée par les traits obliques rejoignant pres-
que la ligne inférieure; sa largeur excède en général très nettement celle
du n (laquelle équivaut régulièrement à celle du p), mais elle peut, ici
ou là, être plus réduite, d’où la possibilité d’une confusion avec n quand
l’usure superficielle du papyrus a rendu l’écriture assez floue (ainsi en
6,21; premier m de 7,1 et 7,9; 8,22; second m de 16,1; premier m de 16,3;
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18,3); la barre horizontale supérieure du z (7,6 et 18,14) respecte la ligne,


l’inférieure est très prolongée vers la droite en 7,6; la barre horizontale
du p ne dépasse généralement pas les jambages, ou à peine; la haste de
r et u plonge volontiers sous la ligne; la barre horizontale du t est par-
fois légèrement boulletée (7,7, 28; 13,12); la haste de f (e.g. 1,2; 3,26;
6,6, 21) et de c (2,20; 7,9) dépasse vers le haut et le bas les lignes rec-
trices, l’ovale du f est enflé et les branches du c sont obliques: ces
deux lettres sont franchement surdimensionnées; x, aux traits en général
obliques (mais cf. 17,14), respecte la bilinéarité ou dépasse légèrement la
ligne du haut (e.g. 2,4; 3,22); j ne se distingue de w que par la queue,
généralement brève et peu recourbée; v, dont l’anse est relativement pe-
tite et placée haut sur la haste, s’inscrit normalement dans les deux li-
gnes rectrices, mais il dépend aussi du voisinage: un r ou un j précé-
dents peuvent en prolonger la haste (comparer najwv, 6,10 avec avR
#ate, 13,28 et jarav, 17,16); # est constamment petit, sans dépasser
les lignes rectrices; é les dépasse rarement et de peu (e.g. 1,29; 6,14),
avec une exception où il est surdimensionné en début de ligne (4,9) mais
on le trouve aussi ramassé, voire commençant au dessus de la ligne (e.g.
1,8; 5,17; 8,12); la boucle du ö est petite, placée généralement un peu
en dessus de la ligne, et sa crosse est longue, très inclinée et haute, dé-
passant la ligne (1,6, 10, 28; 2,7, 9, 13; 3,1); la haste de è dépasse gé-
néralement la ligne, vers le haut ou vers le bas et la lettre est parfois
surdimensionnée (3,1) ou très épaisse (4,25; 5,4; 15,4). Pour ou, on
trouve une fois † en fin de ligne (5,26), avec un très petit o et un u
surdimensionné.
À la place de n en fin de ligne, le copiste utilise par trois fois pour cet
usage un type bien connu de la surligne (trait horizontal supérieur) sur la
dernière voyelle (7,21; 13,3; 17,15). On trouve ï dans #ryï (sauf en
4,18), dans paéyï 5,17 (mais paéyei en 5,17), dans metanoï (8,4)
et deux fois pour le verbe ï (6,18; 13,19). La surligne d’usage banal
dans notre texte n’est pas mise de manière systématique: l’irrégularité
observée dans l’écriture se manifeste également ici et pour s’en convain-
cre, il suffit de considérer le traitement du #N- (#N- 1,2, 12, 26, 26; 3,2,
13, 14, 21, 24; 4,26?, 28; 5,2, 20 etc.; #M- par assimilation 1,5; 4,5; 5,12?,
12, 14? etc.; #n- 1,27; 2,5, 24; 3,9 etc.; #m- par assimilation 4,7 etc.; il
suffit aussi de comparer teteuNteks (7,7) à eteuntev (15,12).
On notera la surligne particulière de stR^Tr (1,27): elle commence sur le
premier r et s’arrête, en forme de crochet, sur la face gauche de la haste
du second. Par trois fois, le copiste a utilisé l'accent circonflexe courbé18:
18
 Cf. e.g. H. QUECKE, Das Lukasevangelium saïdisch. Text der Handschrift PPalau
Rib. Inv.-Nr. 181 mit den Varianten der Handschrift M 569 (Papyrologica Castrocta-
viana, 6), Barcelone, 1977, p. 22-23.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 287

e™ (4,11 et 14) et y™ (15,15). Les deux nomina sacra I^Y^S et X^R^S sont
régulièrement surlignés; le copiste a confondu pna en début de ligne
(2,27) avec P^N^A (pneuma), mais il semble s’être rendu compte de sa
bourde et c’est peut-être pour le «corriger» qu'il a renforcé le n (?). Il a
du reste apporté des corrections à son manuscrit, comme l’attestent
nombre de lettres ajoutées au dessus de la ligne: 1,9; 3,27; 4,16, 19, 23;
6,3; 7,16; 13,4.14; 15,22. En 4,23 et 6,17, les corrections sont faites à
l’intérieur des lettres.
Il y a en moyenne une vingtaine de lettres par ligne, mais l’irrégula-
rité de leurs dimensions rend ce chiffre aléatoire: on peut en trouver de
17 (3,10) à 24 (2,2), voire éventuellement 26 (8,24, avec restitutions).
Pour la ponctuation, le copiste utilise abondamment le point supérieur
(stigm® ãnw), mais il est parfois si fin ou effacé que l’on n’est pas sûr
de son identification; on trouve deux apostrophes grossièrement, mais
assez clairement marquées (6,3, 20). À la fin de 3,11, il y a un petit che-
vron surélevé19. En 2,18, la forme all reproduit le grec âllˆ élidé de-
vant l’augment. Quant à la coupure des mots en fin de ligne, elle est gé-
néralement syllabique, ce qui vaut aussi pour /µ/ et /∞/ sonantes initiales
(rendues normalement par M et N, parfois également par m et n sans
surligne): e.g. M/péaeis (2,1-2), [m]/pvpwt (14,18-19), N/rwme
(1,29-2,1) et pour le N du conjonctif: [n]/vrax (8,12-13), [n]/
tepkesepe pwt (16,18-19); mais mNt (7,30; 13,7) et MpR (17,18)
ne sont pas coupés. Le copiste aime placer le verbe R ou r en tête de
ligne — sept fois, avec restitutions (5,9; 7,[17]; 8,5; 14,14; 15,[3];
17,[7]). Au sujet de ei et i, on relèvera pei/wt (2,27-28), t#i/y (7,24-
25), ainsi que le grécopte èezousi/[a] (7,6-7). Dans les mots
grécoptes encore, on notera pis/teue (2,17-18), tpis/tis (3,7-8) et
tamas/kos (2,24-25), ainsi que, avec gémination consonantique, al/
[la] (15,20-21). Cette dernière coupure se retrouve dans les noms pro-
pres lym/ma (3,22-23; 3,28-4,1; 4,22-23) et priskil/la (5,25-26).
Le texte est dépourvu de toute décoration, mais à la fin du texte
(18,13), le copiste a placé une ligne de chevrons qui courent en dessous
de la première à la dernière lettre. Vient ensuite le titre, mis en évidence
à la fois par sa position médiane et par deux traits continus en dessus et
en dessous, ainsi qu’une espèce de petit zigzag vertical sur les côtés,
bien conservé à droite et lacunaire à gauche. Comme il restait de la
place, le copiste a inscrit ensuite (18,16-21) le nom des six lettres coptes
autochtones qui complètent l’alphabet grec dans le dialecte propre aux
19
 Pour un exemple copte de ce signe de remplissage, cf. H. QUECKE, Das Markus-
evangelium saïdisch. Text der Handschrift PPalau Rib. Inv.-Nr. 182 mit den Varianten
der Handschrift M 569 (Papyrologica Castroctaviana, 4), Barcelone, 1972, p. 16.
288 R. KASSER - P. LUISIER

Actes — ce sont du reste, à part leur vocalisation, les mêmes que dans la
langue saïdique20.
La seconde main, dont l’écriture est cursive, a ajouté au moins quatre
lignes de texte (18,22-25), dont trois sont lisibles, avec malheureusement
des lacunes au début. Le copiste met correctement la surligne qui a ten-
dance à devenir oblique, penchée vers la gauche. Le m est à trois traits,
les hastes de r et u sont allongées, la boucle supérieure de s se prolonge
vers la droite; on observe des ligatures avec e, caractéristique, et surtout
avec a. Le # ne dépasse pas les lignes rectrices.
La seconde main paraît contemporaine de la première. On comparera
celle-ci au copiste du papyrus Bodmer XXIII, que l’éditeur décrit
comme «une onciale du IVe siècle»21 et l’on pourra donc situer la copie
des Acta Pauli dans la seconde moitié du IVe siècle.

2. Le dialecte du P. Bodmer XLI, Acta Pauli (R. Kasser)

Le dialecte du P. Bodmer XLI appartient à la famille lyco-diospoli-


taine, sigle L, subdivision L5, à subdiviser encore comme il sera démon-
tré plus loin, l’idiome des Acta Pauli étant désigné finalement par L56.
Il est vrai que cette copie est de qualité assez médiocre, présentant une
orthographe trop souvent fluctuante, idiolectale, particulièrement conta-
minée dans sa vocalisation par une influence qu’on peut attribuer au
saïdique22, mais ces irrégularités ne sont pas telles qu’elles brouillent
complètement l’image du subdialecte «pur» sous-jacent, et cela, malgré
la brièveté23 de ce précieux témoin; L56, dans L5, peut donc être décrit

20
 La tache quadrangulaire qui se voit sur la photographie aux lignes 20-21 de l’édi-
tion est un petit morceau de papier collant, aujourd’hui éliminé, qui avait servi à mainte-
nir ensemble les fragments.
21
 Cf. Papyrus Bodmer XXIII, Esaïe XLVII,1 — LXVI,24 en sahidique, publié par
R. KASSER, Cologny, 1965, p. 17.
22
 À part quelques rares déviances telles que ari- (non eri-) «fais!» 7,5, tako (non
teko) 8,14 et taka- (non teka-) «détruire» 7,8, le temporel Nterev- (non
Ntarev-) «lorsqu’il…» 7,18, éventuellement encore tBbo (plutôt que toubo) «sanc-
tifier» 8,3, il s’agira exclusivement de la préposition de relation sensorielle e-, era¿
plutôt que a-, ara¿ en lyco-diospolitain (et akhmîmique, A, et proto-thébain, P), ce qui
nous vaut, dans un bariolage assez anarchique, de nombreux ebal «dehors» 1,2 etc., et
encore quelques e#oun «dedans» 1,3, 17 etc., eret¿ «auprès de» 1,21 etc., eéw¿
«sur» 2,5 etc., e#ryï «vers le haut» 17,4, et déjà, en un joyeux panachage, le début de
notre texte annonçant clairement sa bigarrure: ne[e]i Ntarepaulos éoou avi
ebal #N smurny a#ryï atefesos auw avbwk e#oun apyei N[a]kul-
las….
23
 À peine plus de 6 mlt (mlt = unité de longueur textuelle équivalant à un millier de
graphèmes, par estimation rapide et sommaire), soit environ 0,01 % de l’ensemble des
textes coptes ayant survécu jusqu’à notre époque (ou 0,6 % des textes L).
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 289

et positionné de manière assez précise dans l’ensemble du faisceau lyco-


diospolitain L.

A. Panorama des unités-idiomes coptes


Il ne sera pas inutile, sans doute, de donner d’abord ici une sorte de
panorama des idiomes (langues véhiculaires B et S, dialectes, subdia-
lectes etc.) coptes, basé sur leur phonologie telle qu’elle apparaît assez
vraisemblablement à travers leurs différents systèmes orthographiques
spécifiques24.

Sigles utilisés:
A = dialecte copte akhmîmique25.
B = langue copte bohairique, langue véhiculaire du Delta du Nil. Principaux
subdialectes: B4 et B5 (= B classique26) et B74 (puis B74! par tendance évolu-
tive)27; cf. G.
C = dialecte copte catamésokémique (cf. H et M); témoin unique28. Le sigle
C (ou ((sy)):C) avait désigné autrefois29 une autre variété, subdialectale, deve-
nue ici pS8.
24
 Pour simplifier notre tâche, nous n’aborderons pas, ici, le problème de la multipli-
cité des alphabets coptes, dont la conséquence est que, d’un idiome à l’autre, le même
phonème peut être rendu par des graphèmes différents: par exemple /k/ ñ P, k partout
ailleurs; /s/ sh G, j partout ailleurs; /ç/ ® i, õ P ; /x/ x G, ç A i i7, à B P ; /c/ th G, x
L57, é partout ailleurs; /c/ k P, ö ailleurs. Dans ces cas-là et les cas similaires, nous
adoptons forfaitairement l’usage le plus commun du graphème, ainsi, ci-dessus, /k/ k, /s/
j, /ç/ õ, /x/ à, /c/ é, /c/ ö. Nous n’ignorons pas, d’autre part, les différences syntaxiques,
parfois très importantes, se manifestant le cas échéant entre les idiomes coptes, mais
comme, la plupart du temps, elles ont besoin d’une assise textuelle fort étendue et riche
pour avoir l’occasion d’apparaître, nous ne pouvons les intégrer dans des critères
interdialectaux censés s’appliquer efficacement à tous les idiomes coptes; en effet, plu-
sieurs de ces idiomes ne s’appuient que sur des lambeaux textuels, suffisant certes à per-
cevoir l’essentiel du système phonologique sous-jacent, mais non les particularités typi-
ques de la syntaxe.
25
 Cf. R. KASSER, Le copte vraiment vivant, ses idiomes écrits (langues, dialectes,
subdialectes) au cours de leur millénaire (IIIe-XIIe siècles environ), dans Bulletin de la
Société d’archéologie copte, 28 (1986-1989), p. 11-50 (= KASSER, Le copte vraiment vi-
vant).
26
 Cf. KASSER, Le copte vraiment vivant.
27
 Édition KASSER, P. Bodmer III.
28
 Édition H.-M. SCHENKE, Das Matthäus-Evangelium im mittelägyptischen Dialekt
des Koptischen (Codex Schøyen), Oslo, 2001. Voir aussi R. KASSER, Le lyco-diospolitain
en sa complexité, vestiges régionaux, altérés, devenus polymorphes, de la langue véhicu-
laire pré-copte utilisée en Haute-Égypte?, dans For the Children, Perfect Instruction.
Studies in Honor of Hans-Martin Schenke on the Occasion of the Berliner Arbeitskreis
für koptisch-gnostische Schriften’s Thirtieth Year, H.-G. BETHGE, S. EMMEL, K.L. KING,
I. SCHLETTERER (edd.), Leiden, 2002, p. 341-351 (= KASSER, Le lyco-diospolitain en sa
complexité).
29
 Cf. I., p. 56, de R. KASSER, Prolégomènes à un essai de classification systématique
des dialectes et subdialectes coptes selon les critères de la phonétique. I. [1980] Princi-
pes et terminologie. II. [1980] Alphabets et systèmes phonétiques. III. [1981] Systèmes
orthographiques et catégories dialectales, dans Le Muséon, 93 (1980), p. 53-112 et 237-
297; 94 (1981), p. 91-152 (= KASSER, Prolégomènes I-II-III).
290 R. KASSER - P. LUISIER

D = protodialecte copte oasien dakhlique (dialecte d’un ostracon vieux-copte


trouvé dans l’oasis de Dakhlèh30; cf. i et P en tant que protodialectes; cf. aussi
L9).
F = dialecte copte fayoumique à lambdacisme (donc caractérisé par son
lambdacisme). Subdialectes principaux: F4 F46 F5 F56 F7 (cf. V W)31.
G = dialecte copte bachmourique32; voir aussi B.
H = dialecte copte hermopolitain ou dialecte H33 (cf. C, S et V).
i = protodialecte copte proto-lycodiospolitain34. Subdialectes: i735 et i7436. Et
cf. L etc. et P.
J = dialecticule d’apparence partiellement akhmîmique; témoin unique37.
K = dialecte K, de «Karanis» (lieu de trouvaille de l’unique document K)38.
L = dialecte copte lyco-diospolitain. Principaux subdialectes: L3, L4, L44,
L5, L56, L57, L6, L65, L9. Voir encore i. Cf. infra.
30
 Édition I. GARDNER, A. ALCOCK and W.-P. FUNK, with a contribution by C.A. HOPE
and G.E. BOWEN, Coptic Documentary Texts from Kellis, Volume 1, P. Kell. V (P. Kell.
Copt. 10-52; O. Kell. Copt. 1-2), Oxford etc., 1999 (= GARDNER, P. Kell. V). Voir aussi
R. KASSER, Protodialectes coptes à systèmes alphabétiques de type vieux-copte, dans
Coptic Studies on the Threshold of a New Millenium, Proceedings of the Seventh Inter-
national Congress of Coptic Studies, Leiden, 27 August - 2 September 2000 (ed.
M. IMMERZEEL and J. VAN DER VLIET) Orientalia Lovaniensia Analecta, 133, Leuven -
Paris - Dudley, MA, 2004, p. 77-123.
31
 Édition de F7 et détails de F etc. dans B.J. DIEBNER und R. KASSER (Herausgeber),
Hamburger Papyrus Bil. 1. Die alttestamentlichen Texte des Papyrus bilinguis 1 der
Staats- und Universitätsbibliothek Hamburg. Canticum canticorum (coptice), Lamenta-
tiones Ieremiae (coptice), Ecclesiastes (graece et coptice). Bearbeitung der koptischen
Texte von P. A.M. KROPP O.P.†, B.J. DIEBNER und R. KASSER. Bearbeitung des griechi-
schen Textes von C. VOIGT† (unter Mitarbeit von B.J. DIEBNER und E. LUCCHESI). Mit
einer Untersuchung von R. KASSER, «Le dialecte (F7) des parties coptes du Papyrus bilin-
gue N° 1 de Hambourg» (Cahiers d’orientalisme 18), Genève, 1989 (= DIEBNER-KASSER,
Hamburger Papyrus Bil. 1), p. 51-140.
32
 Édition W.E. CRUM, Coptic Documents in Greek Script, dans Proceedings of the
British Academy, 25 (1939), p. 249-271. Voir aussi R. KASSER, L’idiome de Bachmour,
dans Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 75 (1975), p. 401-427 et ID.,
Le copte vraiment vivant.
33
 Cf. R. KASSER, Dialectes, sous-dialectes, et ‘dialecticules’ dans l’Égypte copte,
dans Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde, 92 (1966), p. 106-115 et ID.,
Le copte vraiment vivant.
34
 Édition P. LACAU, Fragments de l’Ascension d’Isaïe en copte, dans Le Muséon, 59
(1946), p. 453-457. Voir aussi KASSER, Le copte vraiment vivant.
35
 Éditions G.M. BROWNE, Michigan Coptic Texts, Barcelona, 1979 (= BROWNE, Mi-
chigan Coptic Texts); J.E. GOEHRING, A New Coptic Fragment of the Melito’s Homily on
the Passion, dans Le Muséon, 97 (1984), p. 255-260. Cf. R. KASSER, Encore un document
protolycopolitain, dans Le Muséon, 98 (1985), p. 79-82. Édition encore [J. LEIPOLDT],
Aegyptische Urkunden aus den königlichen Museen zu Berlin etc., Berlin, 1904, p. 131-132.
36
 Édition L.Th. LEFORT, Fragments d’apocryphes en copte-akhmîmique, dans Le
Muséon, 52 (1939), p. 1-10.
37
 Édition W.E. CRUM, Un psaume en dialecte d’Akhmîm, dans Mélanges Maspero, 2
(Mission archéologique française au Caire, Mémoires, 67), 1934, p. 73-86. Voir aussi
KASSER, Prolégomènes III, p. 113-115.
38
 Édition BROWNE, Michigan Coptic Texts, p. 4-5. Cf. R. KASSER, H. SATZINGER,
L’idiome du P. Mich. 5421 (trouvé à Karanis, nord-est du Fayoum), dans Wiener Zeit-
schrift für die Kunde des Morgenlandes, 74 (1982), p. 15-32 et W.-P. FUNK, Eine früh-
koptische Ausgleichsorthographie für Unter- und Mittelägypten?, dans Bulletin de la So-
ciété d’Égyptologie de Genève, 4, 1980 (Mélanges offerts à M. Werner Vycichl), p. 33-38.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 291

M = dialecte copte mésokémique. Principaux subdialectes: M439 et M540. Cf.


encore W et C.
P = protodialecte copte proto-thébain41. Et cf. i, S et D.
pS8 = seules traces actuellement connues (traces minimes, mais tout à fait
caractéristiques) d’une variété de protosaïdique connaissant encore le phonème
/x/, rendu par une sorte de à ayant grosso modo l’aspect d’un # au sommet du-
quel est implantée une courte hampe verticale (on en trouve parfois, minoritai-
res, dans les inscriptions B obituaires des monastères des Kellia, 6-8e s., dans la
frange orientale du désert de Libye, près du Delta, à quelque 70 km à l’Ouest de
Tanta et 70 km au Sud-Est d’Alexandrie). Ces traces sont trois mots (àwà
«prurit, démangeaison», àymè «chaud», loàmè «trituré, écrasé») épars au
milieu d’un long traité médical, trouvé à une quinzaine de km au Sud
d’Akhmîm42, manuscrit S du 9e siècle, donc tardif certes, mais attestant un
ouvrage né vraisemblablement de la compilation de traités médicaux plus an-
ciens, dont il n’est pas exclu que l’un remonte jusqu’aux temps de l’ostracon
vieux-copte (cf. D) et de l’unique témoin du dialecte P, fin du 3e siècle43.
S = langue copte saïdique, langue véhiculaire de toute la Vallée du Nil égyp-
tienne en amont du Delta44. Vraisemblablement aussi, langue véhiculaire des
oasis égyptiennes sises dans le désert de Libye, à quelque 100-300 km à l’Ouest
de cette Vallée; cela, cependant, plutôt à un stade préparatoire, antérieur au
copte et fort éloigné de S45. Voir encore pS8.
39
 Éditions Papiri della Università degli Studi di Milano (P. Mil. Copti), Vol. V:
Lettere di San Paolo in copto-ossirinchita. Edizione, commento e indici di T. ORLANDI.
Contributo linguistico di H. QUECKE, Milano, 1974; A.S. GAWDAT GABRA, Der Psalter im
oxyrhynchitischen (mesokemischen / mittelägyptischen) Dialekt, mit Beiträgen von
N. ISKANDER, G. MINK und J.L. SHARP, Heidelberg, 1995. Cf. N. BOSSON, Wörterver-
zeichnis zu Gawdat Gabras Ausgabe des Psalters im mesokemischen (oxyrhynchitischen /
mittelägyptischen) Dialekt des Koptischen (Mudil-Kodex) (Corpus Scriptorum Christia-
norum Orientalium, 568; Subsidia, 96), unter Mitarbeit von R. KASSER, Louvain, 1997.
40
 Éditions H.-M. SCHENKE, Das Matthäus-Evangelium im mittelägyptischen Dialekt
des Koptischen (Codex Scheide) (Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchrist-
lichen Literatur, 127), Berlin, 1981 et ID., Apostelgeschichte 1,1-15,3 im mittelägyp-
tischen Dialekt des Koptischen (Codex Glazier) (Texte und Untersuchungen zur Ge-
schichte der altchristlichen Literatur, 137), Berlin, 1991.
41
 Édition R. KASSER, Papyrus Bodmer VI. Livre des Proverbes (Corpus Scriptorum
Christianorum Orientalium, 194/Copt. 27 et 195/Copt. 28), Louvain, 1960. Cf. P. NAGEL,
Der frühkoptische Dialekt von Theben, dans Koptologische Studien in der DDR (Wissen-
schaftliche Zeitschrift der Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg, Sonderheft),
Halle, l965, p. 40-49; J. VERGOTE, Le dialecte copte P (P. Bodmer VI: Proverbes), essai
d’identification, dans Revue d’égyptologie, 25 (1973), p. 50-57 (= VERGOTE, Le dialecte
copte P); R. KASSER, Le dialecte protosaïdique de Thèbes, dans Archiv für Papyrus-
forschung, 28 (1982), p. 67-81 (= KASSER, Le dialecte protosaïdique de Thèbes); W. VY-
CICHL, Dictionnaire étymologique de la langue copte, Louvain, 1983.
42
 Édition E. CHASSINAT, Un papyrus médical copte, Le Caire, 1921.
43
 Les vestiges de cet idiome archaïque étaient désignés par le sigle C dans KASSER,
Prolégomènes I, p. 56.
44
 Cf. KASSER, Le copte vraiment vivant.
45
 Si l’on suit ici l’hypothèse développée par KASSER, Le lyco-diospolitain en sa com-
plexité, développement, par lui et sous sa responsabilité, de suggestions qui lui sont ve-
nues de synthèses antérieures, qu’il a trouvées très éclairantes cf. H. SATZINGER, On the
Origin of the Sahidic Dialect, dans T. ORLANDI, F. WISSE (éd.), Acts of the Second Inter-
national Congress of Coptic Studies, Roma, 22-26 september 1980, Roma, 1985, p. 307-
312 (= SATZINGER, On the Origin of the Sahidic Dialect); R. KASSER, Marius Chaîne et la
292 R. KASSER - P. LUISIER

S58 = subdialecte saïdique exprimant graphiquement par j (/ç/ > /s/) l’esprit
rude initial des mots grecs devenus grécoptes quand cet esprit est placé au-des-
sus de i ou de ei46.
V = (méso)dialecte copte (dit) «fayoumique sans lambdacisme»47. Cf. W et
F.
W = (méso)dialecte copte crypto-mésokémique48. Cf. M, V et F.

L’Égypte ancienne, on le sait, s’est divisée et se divise géographique-


ment et souvent aussi politiquement, traditionnellement, en deux «moi-
tiés» pas tout à fait égales: la Vallée égyptienne du Nil (ou Haute- et
Moyenne-Égypte, grosso modo d’Assouan au Caire, d’amont en aval) et
le Delta (ou Basse-Égypte). Démographiquement et économiquement, le
Delta est à peu près les 60% du pays, tandis que la Vallée, mince ruban
de terres fertiles bordant le Nil sur une longueur de près de 800 km, en-
serré entre deux déserts (inhabitables sauf en quelques oasis), ne repré-
sente que 40% de l’Égypte. L’image donnée par le panorama dialectal
de l’Égypte copte, basée essentiellement sur les textes anciens parvenus
jusqu’à nous, environ 80% pour la Vallée, seulement 20% pour le Delta,
correspond mal aux données de la géographie économique. Cette distor-
sion a deux causes: premièrement, le climat humide du Delta, contraire-
ment au climat extrêmement sec de la Vallée, n’a permis que rarement la
conservation des manuscrits enfouis dans le sol; presque toujours, la
pourriture les a fait disparaître (ce qui n’arrivait, dans la Vallée, que
dans les terrains atteints par l’irrigation); secondement, le Delta n’étant
pas, comme la Vallée, tronçonné par des obstacles géographiques natu-
rels, isolant réciproquement une multiplicité d’individualités linguisti-
ques régionales et locales, sa langue autochtone s’y est, probablement de
tous temps, trouvée plus unifiée; en outre, sa résistance a été inhibée et
affaiblie par sa proximité avec Alexandrie et la puissante influence hel-

thèse d’une relation phonologique privilégiée entre les langues coptes saïdique et bohai-
rique, dans Journal of Coptic Studies, 1 (1990), p. 73-77.
46
 Cf. R. KASSER, L’expression de l’aspiration ou de la non-aspiration à l’initiale des
mots copto-grecs correspondant à des mots grecs commençant par (e)i-, dans Bulletin de
la Société d’Égyptologie de Genève, 3 (1980), p. 15-21; exemples de tels textes, gnosti-
ques: éditions L. PAINCHAUD, avec deux contributions de W.-P. FUNK, L’Écrit sans titre,
Traité sur l’origine du monde (NH II,5 et XIII,2 et Brit. Lib. Or. 4926[1]), Québec, 1995;
B. LAYTON, Nag Hammadi Codex II,2-7, together with XIII,2*, Brit. Lib. Or. 4926(1),
and P.Oxy. 1, 654, 655, with contributions by many scholars , Leiden, 1989.
47
 Éditions L.Th. LEFORT, Les Pères Apostoliques en copte (Corpus Scriptorum
Christianorum Orientalium, 135/Copt. 17 et 136/Copt. 18), Louvain, 1952, p. 32-34;
H.-M. SCHENKE, in Zusammenarbeit mit R. KASSER, Papyrus Michigan 3520 und
6868(a), Ecclesiastes, Erster Johannesbrief und Zweiter Petrusbrief im fayumischen Dia-
lekt, Berlin etc., 2003. Voir aussi DIEBNER-KASSER, Hamburger Papyrus Bil. 1.
48
 Édition E.M. HUSSELMAN, The Gospel of John in Fayoumic Coptic (P. Mich. inv.
3521), Ann Arbor, 1962; cf. KASSER, Le copte vraiment vivant.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 293

lénique s’en dégageant. Aussi ne doit-on pas trop s’étonner que, sur les
vingt-et-une unités-idiomes sélectionnées par nous pour établir ce pano-
rama, seules cinq (d’amont en aval)49 appartiennent au Delta (et encore,
un Delta prolongeant son emprise par une pénétration probablement mi-
noritaire mais néanmoins sensible jusqu’à Karanis, à l’orée du Fayoum,
déjà dans la Vallée et à quelque 70 km au Sud du Delta); au contraire,
seize unités-idiomes nous proviennent de la Vallée.

B. Formules phonologiques
Pour la commodité de notre analyse, chacune de ces unités sera défi-
nie par une formule en deux parties, la première informant sur le
consonantisme, la seconde sur le vocalisme. Choisie arbitrairement mais
d’un usage commode et facile, l’information consonantique est donnée
par référence au stock consonantique de l’idiome de loin le mieux repré-
senté dans la documentation manuscrite: le stock saïdique, sigle sS&;
par exemple, subdialecte J, sS& + x, — c f h, signifie que dans le stock
phonologique de J, on trouve, en plus des consonnes saïdiques, le /x/
(rendu graphiquement par ç), mais on constate aussi l’absence de trois
consonnes, le /c/ (ö remplacé par k), le /f/ (v remplacé par b), et le /h/
(# absent, sans remplaçant); ainsi p.ex. çraou «voix», nak «grand»,
peb- «son» (article possessif sg.3.m.), yt «cœur», ka «terre». En ce
qui concerne l’information vocalique, le procédé est très différent. La
formule commence par la présentation du lexème (adverbe S ebol
«dehors») le plus fréquent dans les textes coptes, d’où, ayant le plus de
chances d’être rencontré dans un lambeau de texte, même très petit (et
l’on sait que maint subdialecte copte n’est attesté que par une base tex-
tuelle des plus étroites); ce lexème d’usage diacritique est composé de la
préposition S M C W V F B etc. e¡, D A P i i7 L etc. a¡, «vers, pour»
etc., de relation sensorielle, d'estimation par comparaison, de direction
etc., préposition d'usage extrêmement courant, toujours atone et suivie
d’un exemple appartenant à la première des catégories maîtresses du vo-
calisme tonique copte50, le substantif S B etc. bol, A L M F etc. bal
«(l)’extérieur». Et si par malchance et comme c’est le cas en J, l’unique
49
 Logiquement parfois plutôt que géographiquement, le concept d’«amont» et
d’«aval» étant certes assez aisément applicable dans la Vallée longue et filiforme, «à une
dimension» (Sud — Nord grosso modo), mais devenant plus difficile à définir dans un
Delta ramassé et massif, «à deux dimensions» (Sud — Nord et Est — Ouest); logique-
ment en tenant compte, encore plus que dans la Vallée, d’un voisinage supputé et recons-
titué sur la base de similitudes phonologiques.
50
 Ce bol correspond au son «frère» de la formule rudimentaire son / ran vs san /
ren judicieusement introduite par SATZINGER, On the Origin of the Sahidic Dialect, pour
la catégorisation des principaux idiomes coptes.
294 R. KASSER - P. LUISIER

témoin de cet idiome n’a jamais ce lexème «dehors», il sera reconstitué


au moyen de sous-éléments identiques ou de même valeur; la préposi-
tion «vers, pour» sera extraite de eéen- «sur», et l’on trouvera la
voyelle tonique typique de [bol] etc. dans nak «grand», çraou
«voix», éaïs «seigneur» etc. La formule vocalique place ensuite la
voyelle tonique de la seconde catégorie maîtresse51, attestée en J par la
forme présuffixale suffixée nav «à lui» de la préposition du «datif»
(c.o.i.), sg.3.m. La formule vocalique introduit alors une troisième com-
posante vocalique tonique, encore assez bien attestée, quoique moins
que les précédentes, celle que Vergote décrit ainsi: «Il existe en S B, un
a qui est une variante combinatoire ou allophone de o, c’est-à-dire qu’il
remplace celui-ci: partout devant h (et à B); devant s qui correspond à A
ç; dans certains cas devant ’ (aussi dans les formes correspondantes de
B, où ’ s’est amui) et en finale… Exemples Mka# «souffrir»;
pa#re:faàri «médicament»; maje: maji (A maçe) «balance»;
ouaab: ouab «pur»; tba: qba «dix-mille»»52. Exemple en J: ka
«terre». La formule vocalique introduit encore la catégorie du o tonique
non final, p. ex. S J etc. bwk «aller». Elle se clôt par l’indication de la
voyelle finale atone «banale», soit celle qui n’est influencée, le cas
échéant, ni par un jw ancien et sous-jacent53 (ex. L6 nabi «péché»,
kekei «obscurité», éasi† «élevé»), ni par un ‘ayin ancien et sous-
jacent54 (cf. P (F7) myja «foule», P majta et F7 meéa «oreille»,
P tyba «doigt»). Exemple de voyelle finale atone banale en J :
noute «dieu». La formule phonologique totale, consonantique et vo-
calique, de J sera donc: sS& + x, - c f h :: a-bal/a//a///o:-e.
Sur le plan consonantique, des cinq unités-idiomes du Delta, trois, les
principales, se distinguent assez nettement des seize de la Vallée par
leurs occlusives sourdes enforcies55: K sS& + c” k” p” t”, - c; B74 sS&
+ k” p” t” x, — c; et surtout la langue véhiculaire B sS& + c” k” p” t”
51
 Celle qui correspond au ran et ren de Satzinger.
52
 J. VERGOTE, Grammaire copte, 1 a. Introduction, phonétique et phonologie, mor-
phologie synthématique (structure des sémantèmes), partie synchronique, Louvain, 1973,
p. 24. Vergote ajoute encore d’autres exemples, p. 30: kaa¿s «la placer»; oubaj «de-
venir blanc»; najte «protection»; et nous citerons en plus ka# «terre»; Mla#
«combat»; mauaa¿v «(lui) seul, unique»; paje «moitié»; paj(v) «piège»; pa#s
«fragment»; saanJ «nourrir»; saj «coup»; sajV «sept»; Vergote p. 30 men-
tionne cependant quelques exceptions apparentes à cette règle.
53
 Cf. E. EDEL, Neues Material zur Herkunft der auslautenden Vokale -e und -i im
Koptischen, dans Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde, 86 (1961), p.
103-106 (= EDEL, Neues Material).
54
 Cf. DIEBNER-KASSER, Hamburger Papyrus Bil. 1, p. 131.
55
 Les deux unités-idiomes du Delta privées de leurs enforcies les ont perdues par
extrême neutralisation et dégénérescence, vraisemblablement: B74! sS& — c; G sS& +
x, — b? c h.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 295

x, - c (exemples B «fort» éor† /cor/, «être fort, vaincre» öro /c”ro/;


«rendre vain, caduc, annuler» kwrv /korf/, «ruse» xrov
/k”rof/; «caille» pyri /peri/, «hiver» frw /p”ro/; «ressembler»
qonten /t”onten/, «semblable» tenqwn† /tent”on/). La langue des
Acta Pauli du P. Bodmer XLI, L56, appartenant de toute évidence à la
Vallée — nous le verrons plus loin — , nous n’insisterons pas davan-
tage, ici, sur les caractéristiques phonologiques des parlers autochtones
du Delta.

C. Les consonnes coptes dans la Vallée


L’examen des consonnes caractéristiques des idiomes coptes de la
Vallée est particulièrement intéressant en ce qu’il nous donne, au-delà
d’un panorama apparemment synchronique, également un aperçu de
l’évolution diachronique des fricatives sourdes, évolution allant, c’est
naturel, dans la direction d’une simplification, d’une diminution du
nombre de ces fricatives, passant de cinq à trois seulement (entre paren-
thèses étant celles qui n’ont pas survécu à ce processus appauvrissant);
pour éviter de compliquer notre démonstration par des problèmes alpha-
bétiques (cf. supra, note 24), nous utilisons ici régulièrement et exclusi-
vement les graphèmes de P pour ces fricatives: /s/ s «Ross-Laut»; /ç/ õ
«Ich-Laut»; /s / j «Rasch-Laut»; /x/ à «Ach-Laut»; /h/ # «Uhu-Laut».
Voici les formules consonantiques des seize unités-idiomes sélection-
nées dans la Vallée:
D sS& + x (et ?) A sS& + x P sS& + ç x
J sS& + x, - c f h i sS& + ç x  i7 sS& + x L sS&
S sS& H sS& + ç?, - c? d f g z M sS&
C sS& - c W sS& V sS&
F sS& F46 sS& - f F7 sS& + ç?, - c?

On remarquera d’abord la conformité consonantique complète de


nombreuses unités avec S : soit L M W V F; à quoi l’on ajoutera le cas
où intervient la fricative sourde/sonore labio-dentale/labiale (oscillation
v / b) seule, F46, ou accompagnée de particularités supplémentaires,
autres que les diverses fricatives sourdes, H et F7. Restent les cas parti-
culièrement curieux de survivance ou disparition de fricatives sourdes
dentales > laryngales, /s/ /s / /ç/ /x/ /h/, ayant, outre leur aspect synchro-
nique, une signification diachronique, du plus haut intérêt pour l’égyp-
tologue56. On peut y déceler un processus d’appauvrissement phonolo-
56
 Cf. J. VERGOTE, Phonétique historique de l’égyptien, les consonnes, Louvain, 1945,
p. 122-123; ID., Le dialecte copte P ; KASSER, Le dialecte protosaïdique de Thèbes.
296 R. KASSER - P. LUISIER

gique tout à fait typique et exemplaire, allant, comme il est naturel et par
étapes, du plus complexe au plus simple: cinq phonèmes à l’origine,
pour aboutir à trois seulement (et même deux si l’on considère la se-
conde langue véhiculaire de l’Égypte entière, le grec immigré là plu-
sieurs siècles avant l’époque copte, et qui, à cette époque, se trouve tout
à fait «chez lui» dans ce «bas-pays» du Nil; grec dont la phonologie,
privée même du /s/, aurait pu devenir aussi, finalement, celle d’un copte
aboutissant à sa neutralisation ultime).
Le point de départ de cette évolution est le stade initial attesté par P
et i avec leurs cinq fricatives sourdes dentales > laryngales: /s/ /s/ /ç/ /x/
/h/. Cela en égycopte (vocabulaire d’origine autochtone), mais au vu de
ce qui apparaît à l’étape 2, textuellement mieux dotée, on peut supposer
(faute du vocabulaire typique en apportant la preuve) qu’en grécopte et
dans l’orthographe des noms propres idoines P et i l’«esprit rude» af-
fectant ei ou i du grec correspondant est rendu alors par /ç/ (phénomène
de «mouillure») et non par /h/ comme en copte banal plus tardif.
Étape 1 : la première à disparaître, parmi ces fricatives sourdes, est le
/ç/, le «Ich-Laut», disparition provoquant une bifurcation isolant totale-
ment A des autres unités-idiomes (il est vraisemblable que J, trop pau-
vrement représenté pour qu’on en ait la preuve, suit ici la voie condui-
sant à L S etc. plutôt que celle de A): A /ç/ > /x/ vs /ç/ > /s/ en i7 comme
dans tous les autres idiomes coptes. Comme au point de départ, on en est
réduit (faute de vocabulaire typique) à supposer la «mouillure» initiale
/ç/ devenant /s/ plutôt que /h/ devant /i/ en grécopte ou au début de tel
nom propre idoine.
Étape 2 : le processus de simplification fait disparaître ensuite /x/, qui
rejoint /h/. Mais c’est là que la base textuelle, devenue plus large, permet
d’observer que dans certains subdialectes coptes, dont L56, celui des
Acta Pauli, avec L6 et aussi S5857, en séquelle de ce qu’on peut suppo-
ser raisonnablement des étapes précédentes, ont survécu encore quelques
graphies typiques telles que jimarmeny (ou éimarmeny avec l’ar-
ticle défini féminin) eïmarménj «destin» S58, jieros ïeróv «saint»
S58, jikanos ïkanóv «digne (de)» L6, jilaros ïlaróv «gai»
L6, jina ÿna «afin que» S58 L6, jistoria ïstoría «histoire» S6,
enfin les noms propres jierwnumos «Jérôme» et (par influence du
précédent) jierixw «Jérichô» L56.
Étape 3 : la séquelle susmentionnée disparaît à son tour, et l’on abou-
tit, avec les trois fricatives sourdes dentales > laryngales subsistantes (/s/
/s/ /h/), aux règles orthographico-phonologiques du copte classique dans

57
 Voir supra n. 46.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 297

la Vallée, S L4 L5 M C W V F etc., avec, en grécopte (cf. supra), des


#imarmeny, #ieros, #ikanos, #ilaros, #ina, #istoria,
#ierwnumos, #ierixw tout à fait banals et habituels.
Autres exemples de L56 : (avec tout L et S) «devenir» jwpe
/sop¢/, P õwpe ou i ®wpe /çop¢/, A çwpe /xop¢/, M jope
/sop¢/, W V F etc. jwpi /sopi/; «dans» L56 avec tout L et S M W (V)
F etc. #N- /h∞/, P àN- ou A i i7 çN- /x∞/.

D. Les voyelles coptes dans la Vallée


Voici les formules vocaliques des seize unités-idiomes sélectionnées
de la Vallée:
D [a-bal?]/a//[a?]///o:-a A a-bal/e//a///o:-e
P a-bol/a//a///o:-e J a-bal/a//a///o:-e
i i7 L a-bal/e//a///o:-e S e-bol/a//a///o:-e
H ø-bal/a//a///o:-i(-e) M e-bal/e//e///o:-e
C e-bal/e//e///o:-e W V F F46 F7 e-bal/e//e///o:-i

Principales subdivisions de L (subdialectes lyco-diospolitains): L358;


L4 (Kephalaïa et Psaumes manichéens59); L44 (Homélies manichéen-
nes60); L5 (texte biblique61); L56 (subdialecte lyco-diospolitain des Acta
Pauli du P. Bodmer XLI); L57 (texte biblique62); L6 (Acta Pauli de
Heidelberg63; textes gnostiques de Nag Hammadi non saïdiques64, sauf
58
 Cf. R. KASSER, L’identité linguistique du Ms. Cambridge Univ. Lib. Or. 1700.1 à la
périphérie de l’aire lycopolitaine, dans Le Muséon, 99 (1986), p. 221-227.
59
 Éditions C.R.C. ALLBERRY, A Manichaean Psalm Book, Stuttgart, 1938; [C.
SCHMIDT, H.J. POLOTSKY, A. BÖHLIG], Kephalaia, Stuttgart, 1940; A. BÖHLIG, Kephalaia,
zweite Hälfte [Lief. 11-12], Stuttgart, 1966; cf. G. WURST, Die Bema-Psalmen, Turnhout,
1996.
60
 Édition H.J. POLOTSKY, Manichäische Homilien, mit einem Beitrag von H. IBSCHER
(Manichäische Handschriften der Sammlung A. Chester Beatty, Band I), Stuttgart, 1934.
61
 Édition H. THOMPSON, The Gospel of St. John according to the earliest Coptic
Manuscript, London, 1924.
62
 Édition W.-P. FUNK, R. SMITH, John 10:7-13:38 in Subachmimic, dans W. BRAS-
HEAR, W.-P. FUNK, J.M. ROBINSON, R. SMITH, The Chester Beatty Codex AC 1390,
Mathematical School Exercises in Greek and John 10:7-13:38 in Subachmimic (Chester
Beatty Monographs, 13), Leuven — Paris, 1990, p. 57-137.
63
 Édition SCHMIDT, Acta Pauli.
64
 Éditions H.W. ATTRIDGE (éd.), E.H. PAGELS, G.W. MACRAE, M.L. PEEL, D. MÜL-
LER†, F.E. WIILLIAMS, F. WISSE, Nag Hammadi Codex I (the Jung Codex), Introductions,
Texts, Translations, Indices, Leiden, 1985; R. KASSER, M. MALININE, H.-C. PUECH,
G. QUISPEL, J. ZANDEE, adjuvantibus W. VYCICHL et R.McL. WILSON, Tractatus
Tripartitus, Pars I, De Supernis, Codex Jung f. XXVI r. — f. LII v. (p. 51-104), Berne,
1973; EID., Tractatus Tripartitus, Pars II, De Creatione Hominis, Pars III, De Generibus
Tribus, Codex Jung f. LII v. — LXX v. (p. 104-140); Oratio Pauli Apostoli, Codex Jung, f.
LXXII (?) (p.143?-l44?), Berne, 1975; M. MALININE, H.-C. PUECH, G. QUISPEL,
298 R. KASSER - P. LUISIER

L65); L65 (texte gnostique de Nag Hammadi, XI,1-265); L9 (textes ma-


nichéens non littéraires de Dakhlèh66).
Cet ensemble idiomatique autochtone de la Vallée sera divisé commo-
dément en quatre catégories de volumes inégaux: d’abord les bol/a//a///
de P S rejoignant B etc. dans le Delta; ensuite les bal/e//a/// de A i i7 L
(y compris L56) occupant l’essentiel de la Haute et de la Moyenne Val-
lée; ensuite encore les bal/e//e// de M C W V F F46 F7 se manifestant
dans la Basse Vallée et dans le Fayoum; enfin, plutôt dispersés et isolés,
les bal/a//a/// de J H, probablement avec D. Un autre type de division
pourra être effectué en fonction de la voyelle atone finale banale, qui est
-e dans la Haute- et dans l’essentiel de la Moyenne-Égypte, A P J i i7 L
(y compris L56) S M; qui est (avec le Delta) -i presque partout dans la
basse Moyenne-Égypte et dans le Fayoum, W V F F46 F7; qui est -è en
ordre discontinu entre les précédents, C (et peut-être aussi H évolué);
qui est -a en D (dans les oasis?). Tout cela apparemment en synchronie,
sauf deux catégories spéciales, où une évolution-simplification se mani-
feste, allant de quelques distinguos archaïques à leur abolition par neu-
tralisation. C’est ainsi que P F7 marquent par -a (non -e respectivement
-i) la présence d’un ancien ¨ayin sous-jacent67, présence que W V mar-
quent par -e (non -i); L56 n’a pas cet archaïsme; par exemple «foule» S
etc. myyje (comme rwme «homme»), mais P myja (et rwme),
F7 [my]ja (et lwmi), L56 avec F5 myyje (et respectivement
rwme / lwmi), F4 W myje (et respectivement lwmi / rwmi).
L’autre catégorie spéciale68 manifeste sa particularité archaïque réguliè-
Evangelium Veritatis, Codex Jung f. VIII v. — XVI v. (p. 16-32), f. XIX r. — XXII r.
(p. 37-43), Zurich, 1956; M. MALININE, H.-C. PUECH, G. QUISPEL, W.C. TILL, Evangelium
Veritatis, Codex Jung f. XVII r. — f. XVIII v. (p. 33-36), Zurich etc., 1961; M. MALININE,
H.-C. PUECH, G. QUISPEL, W.C. TILL, adjuvantibus R.McL. WILSON et J. ZANDEE, De
resurrectione (Epistula ad Rheginum), Codex Jung f. XXII r. — f. XXV v. (p. 43-50), Zu-
rich etc., 1963; M. MALININE, H.-C. PUECH, G. QUISPEL, W. TILL, R. KASSER, adjuvan-
tibus R.McL. WILSON et J. ZANDEE, Epistula Iacobi Apocrypha, Codex Jung f. I r. — f.
VIII v. (p. 1-16), Zurich etc., 1968; J. MÉNARD, Le Traité sur la résurrection (NH I,4),
Québec, 1983; B.A. PEARSON (contributors, B.A. PEARSON, S. GIVERSEN), Nag Hammadi
Codices IX and X, Leiden, 1981; D. ROULEAU, L’Épître apocryphe de Jacques (NH I,2),
L. ROY, L’Acte de Pierre (BG 4), Québec, 1987; Le Traité Tripartite (NH I,5), texte éta-
bli, introduit et commenté par E. THOMASSEN, traduit par L. PAINCHAUD et E. THOMASSEN,
Québec, 1989.
65
 Édition C.W. HEDRICK (éd.), E.H. PAGELS, J.M. ROBINSON, J.D. TURNER, O.S. WIN-
TERMUTE, A.C. WIRE, F. WISSE, Nag Hammmadi Codices XI, XII, XIII, Leiden etc., 1990.
66
 Cf. GARDNER, P. Kell. V, no 44, 46, 47, 50 surtout. Cf. aussi R. KASSER, Kat’aspe
aspe, constellations d’idiomes coptes plus ou moins bien connus et scientifiquement re-
çus, aperçus, pressentis, enregistrés en une terminologie jugée utile, scintillant dans le
firmament égyptien à l’aube de notre troisième millénaire, à paraître [en 2004] dans les
Mélanges Wolf-Peter Funk (= KASSER, Kat’aspe aspe).
67
 Cf. DIEBNER-KASSER, Hamburger Papyrus Bil. 1, p. 131.
68
 Cf. EDEL, Neues Material.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 299

rement en i et i7, et dans certains subdialectes lyco-diospolitains (mais


non en L56 ), laissant aussi quelques traces en A: un -i final atone, au
lieu de -e, signale la présence sous-jacente d’une terminaison en -jw.
C’est ainsi qu’on rencontre par exemple pl. «parents» eiaè en L6 (et
exceptionnellement aussi en A6), vs (e)iate en L4 L44 L5 A5 A7;
«suspendu» aji† L6, vs aje† L4 et açe† A; «obscurité» kekei i7
L6, vs keke L4 L5 L56 A; «péché» nab(e)i L6, vs nabe L4 L5 A;
«dommage» asi L6, vs ase L9 A; «amer» saji† L6, vs saje†
L4, saçe† A; pl. «oiseaux» #aleè i7, vs #alete i74 L4 A; «élevé,
haut» éasi† i L6, vs éase† L4 L44 A. Et cf. S eiote, aje†,
kake, nobe, ose, saje†, #alaate, éose†.
Autres exemples de L56 classés par catégories (liste dans laquelle,
sauf en L56, les différences graphiques ei vs i après voyelle, ou vs u
après voyelle, vraisemblablement sans valeur phonologique, ne sont pas,
ici, signalées systématiquement).
Type S-bol, monosyllabique: «couronne» klam L56 avec tout L A
H F etc., klom S , ñlom P; «grand» naö L56 avec tout L M W V F,
nak P (sic), noö S; «manière» smat L56 avec i L A M V F, smot
S P; «frère» san L56 avec tout L A M W V F, son S P; «fois» sap
L56 avec tout L A H M V F, «quelqu’un, quelque chose» ouan L56
avec i L A M W V F etc., ouon S P; «trois» jamt L56 avec
jam(n)t L M V F, çamt A, jamyt H, jom(n)t S; «premier»
jarep L56 avec jar(e)p L M W V F, çarp A, jaryp H, õorp
P, jorp S; «puissance» éam L56 avec L A H W V F, éam F7,
kom P, öom S.
Type S-bol, disyllabique: «lui» (c.o.d.) Mmav L56 avec tout L A M
W V F etc., mav L57 H, mmab F46, Mmov S P; «allons!» maran
L56 avec tout L A M F etc., maron S; «repos» Mtan L56 avec tout L
A M F etc., Mton S P; «il dit» paéev L56 avec L A, paxev L57,
paéav P, peéev M W F, pyéab H, peéav S; «allégresse»
ourat L56 avec L A F, erouat M, ourot S P; «crainte» #ate
L56 avec L4 L5 A M, #aèe L6, #aè W V F, #ote S P.
Type S-hap, monosyllabique: «à lui» (c.o.i.) nev L56 avec tout L M
W V F4, neb F46, nyv F5, nyb F56, nab H, nav S P; «nom»
ren L56 avec tout L A W V, len F, rin P, ran S; «son visage»
#rev L56 avec L A V, #lev F, #rav S P; «argent» #et L56 avec L
A M V F, #at S P.
Type S-hap, disyllabique: «oreille» mejte L56 avec L3 L4 L5,
mejée L6, me#ée i74, meeée A (F), meée F, meéa F7, maéy
ou maéi H, majta P, maaée S; «avec lui» nMmev L56 avec i L5
L6 W, nemev A L4 V F4, nemyv F5, nimmev F7, nymav H,
300 R. KASSER - P. LUISIER

nMmav S P; «joie» reje L56 avec tout L A M, reji W, leji F,


rajy H, raje S P; sete L56 avec L A, saè F, sate S.
Type S-hap pré-j final: «se multiplier» ajeei, cf. ajei A L4 V F
etc., ajeeite L6 A, ajyïte P, ajaï S etc.; «salut» ouéeei L56
avec ouée(e)i L A M F, ouxeei L57, ouée(e)ite etc. L A,
ouéy(e)ite P, ouéaï S.
Type S-bol pré-j-cons: «proclamation» aeij L56 avec A L5 L6 H,
aïj L4 F, oeij S P; «adultère» naeik L56 avec na(e)ik L A H M
F, noeiñ P, noeik S; «veiller» raeis L56 M, avec ra(e)is tout L
A, la(e)is F, roïs P, roeis S; «réputation» saeit L56 M avec L
A F, soeit S; «moment» ouaeij L56 avec L A M et oua(e)ij F,
ouoeij S P; «seigneur» éaeis L56 avec éa(e)is L A M F,
xaeis L57, éo(e)is S P.
Type S-bol pré-w(cons)final monosyllabique: «gloire» eau L56
avec tout L A F etc., au W V F7, eaou i, a(o)u M, eoou S P;
«eau» maou L56 L6 V H, mau L4 L5 L57 A M F, moou S P;
«souci» rauj L56 avec raouj M, ra(o)uj tout L, laouj F,
roouj S P; «six» saou L56 avec L A M F, soou S P. Idem,
disyllabique: «envoyer» tNnau L56 avec L A M F, tynaou H,
tNnoou S P.
Type S-hap pré-w-final: «(endroit)-là» meu L56 avec L4 L6 W V F,
maou H, mau S; «voir» neu L56 L4 L5 L6 W V F, naou H, nau
S, naro P, no L44 A.
Type S-kah: «terre» ka# L56 avec tout L A S H, ña# P, ke#e M,
ke#i V F; «(être) digne» et «beaucoup» Mpja L56 avec tout L et A
S P, empja H, mpje V, empjy F5; «croire» na#te L56 avec
tout L S P, ne#te M, ne#è F.

E. Cas plus complexes


Dans les exemples suivants interviennent également certaines conson-
nes, glides surtout, à côté de sonores/sonantes.
Type S-j-final prolongé: «vallée» eiaeie L56 avec A, ieei F, eia
S; «élan» ouaeie L56, oua(e)i M, ouaï F, ouoei S; «fête»
jaeie L56, ja(e)ie L, çae A, ja S.
Type S-µ/m¢ final: «sauver» nou#M L56 avec L5 L6 M S P,
nou#(e)m F, nou#ym H, nou#me A; «entendre» swtM L56 avec
L5 L6 S P W V, swt(e)m F, swtym H, sotm M, swtme A; «bai-
gner, laver» éwkM L56 avec L5 L6 S P, éokm M, éwkem F,
éwkme A L4.
Type S-®/r¢ (etc. non-µ/m¢) final: «ornementation» salsel L56 F,
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 301

salsL L5 L6, solsL S, salsle A; «trembler» stRtR L56 L5 et


L4 (sic), sterter M, stRtre A; «trouble, bouleversement»
jtartR L56 avec L4 (sic) L5 L6 M V, jtartyr H, jtaltel F,
jtortR S, õtortr P, çtartre A.
Type S-w ∞/wn¢ final: «connaître» saoune L56 avec sa(o)une
L, saune A, sooune P, sooun S, saun W, saoun H M V F.
Type S-j ∞/jn¢ final: «lumière» ouaein L56 avec L5 L6 H M,
oua(e)in F , ouain V, ouoein S P, ouaeine A L4.
L56, d'autre part, tend à intercaler e, un peu à la manière de certains
textes fayoumiques, entre des consonnes s’accumulant après la voyelle
tonique. Il écrit ainsi, le plus souvent après une sonore, tyrev 2,11;
6,3; 16,3, 19; tyres 2,12; tarepv 6,19; jarep 3,6; jaö[e]v
17,14.
Avec «vérité» mie L56 i A, on décèlera peut-être un point de contact,
exceptionnel, avec l’akhmîmique: cf. myï P, mei W V F7, me(e)i F,
mee M, me ou mee S. Les lexèmes suivants sont, eux, par leur forme,
dans le droit fil lyco-diospolitain: «marcher» maa#e L56, ma(a)#e L4
L5 L6 A, mo#e P, mooje S; «parole» seée L56 L4 L5 M, sexe
L57, seéi W V, jeéi F, jeée A i L6, jaéy (ou jaéi) H,
jaée S P.
On remarquera encore que, conformément aux habitudes lyco-diospo-
litaines les plus communes, en L56, les verbes grécoptes sont précédés
de R- (exceptions par négligence du copiste, vraisemblablement, ka-
talue 7,1, et l’impératif krine 8,21. De même, les préfixes verbaux
de L56 ne font rien apparaître de très original, en particulier en ce qui
concerne le parfait I, contrairement à ce qu’on peut observer en d’autres
subdialectes de cet ensemble: sing. 3.m. av- L56, avec i i7 L4 L44 L5
L57 (et A), tandis qu’on a une trace de #av- en i, un curieux mélange
aei-/a#i-, ak-, av-, as-, an-/a#n-, #atetN-, au-/a#ou- dans cer-
tains textes gnostiques L6, tandis que L9 se distingue par l’usage de pré-
fixes dont il semble avoir l’exclusivité: #i-, #k-, [?], #v-, #s-, #n-, [?],
#ou-, nom. #a-69; cela, même si dans ces textes (en dialecte mêlé?) on
trouve également, en concurrence et en densité plus ou moins forte, deux
autres séries de préfixes du parfait I: aï-, ak-, are-, av-, as-, an-,
a(te)tN-, au-, nom. a-; et #aï-, #ak-, #a-, #av-, #as-, #an-, #atN-,
#au-, nom. #a-70.

69
 Cf. GARDNER, P. Kell. V, p. 325.
70
 À ce sujet, cf. encore R. KASSER, Le parfait I copte a- et a#a- et le langage de
l’étrangère (Prov. 6,24-26 et 7,15-16), dans Aegyptus, 64 (1984), p. 229-236, et ID.,
Kat’aspe aspe.
302 R. KASSER - P. LUISIER

3. Analyse du texte et problèmes de transmission

D’un demi(?)-cahier de dix-huit pages, le P. Bodmer XLI n’en con-


serve aujourd’hui plus que quatorze, certaines sévèrement mutilées, mais
par fortune, nous possédons sans lacune l’incipit et l’explicit, ainsi que
le titre de l’œuvre placé à la fin, p. 18, l. 14-15: prazis paulou. Les
premières lignes du texte nous disent que Paul se rend à Éphèse au dé-
part de Smyrne et dans les dernières lignes, nous apprenons qu’il est
parti pour la Macédoine. C’est donc bien tout l’épisode d’Éphèse des
Acta Pauli — et seulement lui — qui était contenu dans le demi(?)-
cahier original71.
On doit se demander du reste comment comprendre le titre prazis
paulou qui est transmis en grec72. Tel qu’on le lit, prazis signifie
«Acte» au singulier — et sans article —, mais à cause du iotacisme, il
est possible de lire prazeis, «Actes» au pluriel. Toutefois, pourquoi
lire un pluriel, alors qu’on n’a sélectionné qu’un seul épisode? Et s’il
faut retenir le singulier, ne manque-t-il pas la spécification du lieu, quel-
que chose comme «Acte de Paul à Éphèse»? Notons encore que dans le
papyrus de Hambourg, on trouve au début de l’épisode de Corinthe le
sous-titre âpò Filíppwn eîv Kórinqon73 et que le papyrus de Heidel-
berg contient plusieurs fois des sous-titres du type: «Lorsqu’il sortit de
A, il se rendit à B»74. Or, rien de tel au début du demi(?)-cahier du
P. Bodmer XLI. Il est donc possible que celui qui a fait la sélection de
l’épisode d’Éphèse ait exprimé dans le titre son intention de ne choisir
qu’un seul «acte». Quant à la position de cet «acte» au sein de l’ensem-
ble des Acta Pauli, la question reste ouverte75.
Les trois premières lignes du texte copte — le parallèle grec com-
mence plus bas — nous révèlent que Paul arrive à Éphèse76 après avoir
quitté Smyrne. Mais du séjour de l’apôtre dans cette dernière ville77, on
71
 Pour combler l’espace vide de la dernière page, le copiste a inscrit des lettres coptes
autochtones, cf. notre point 4 infra, p. 307.
72
 En revanche, dans le papyrus de Heidelberg, le titre est en copte, bien qu’on ait con-
servé le génitif grec paulou au lieu de paulos: Mprazis Mpaulou, «Les Actes
de Paul», cf. SCHMIDT, Acta Pauli, p. 50*.
73
 Cf. SCHMIDT-SCHUBART, Acta Pauli, p. 44.
74
 Cf. SCHMIDT, Acta Pauli, p. 4*, 19*, 25*, 29*, 38*. Les sous-titres sont tous lacu-
naires, mais leur type ne fait pas de doute.
75
 Dans BOVON-GEOLTRAIN, Actes de Paul, p. 1151, il lui a été attribué le numéro IX,
après un hypothétique «Voyage à Jérusalem, en Cilicie et à Smyrne», p. 1149.
76
 Pour une approche historique de la ville, cf. P. SCHERRER, The City of Ephesos.
From the Roman Period to Late Antiquity, dans H. KOESTER (ed.), Ephesos: Metropolis
of Asia. An Interdisciplinary Approach to its Archaeology, Religion, and culture (Har-
vard Theological Studies 41) (= KOESTER, Ephesos), Valley Forge, 1995, p. 1-25.
77
 Tout à fait ignoré des Actes canoniques. Smyrne n’apparaît dans le Nouveau Testa-
ment que dans Ap 1,11 et 2,8.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 303

ne trouve nulle trace ailleurs, ni dans la tradition directe des Acta Pauli,
ni dans la tradition indirecte. Le pseudo-Zénas, à vrai dire, ne l’exclut
pas, puisqu’il fait passer Paul de la Crète à l’Asie et ne retient pour cette
province qu’une brève allusion à l’épisode d’Éphèse et du lion que
l’apôtre dut y affronter78. Pour Nicétas de Paphlagonie en revanche, qui
paraphrase longuement les aventures de Paul à Éphèse, c’est de Lystre
qu’il y parvient79.
Dans la métropole de la province d’Asie80, Paul se rend chez Aquilas
et Priscille; d’après les Actes canoniques, ces deux personnages ont
quitté Corinthe avec Paul qui se sépare d’eux quand ils arrivent à Éphèse
(cf. Ac 18, 18-19). Notre épisode le montre revenant de mission chez ses
amis — l’auteur suppose donc qu’Aquilas et Priscille s’y sont établis —,
tout honorés de l’accueillir sous leur toit. Ils passent ensemble la nuit à
prier dans l’allégresse, quand un ange apparaît et s’entretient avec Paul
sans que les autres puissent entendre sa voix. L’apôtre livre ensuite le
contenu du message angélique qui lui annonce une épreuve de feu à la
Pentecôte et l’exhorte à la confiance en Dieu. Paul n'est pas démoralisé
par cette Pentecôte, menaçante pour lui, mais fête joyeuse pour les
croyants et les catéchumènes (§§1-4).
C’est alors qu’il raconte l’aventure qui lui est arrivée après la conver-
sion de Damas et son activité dans l’église locale où l’a reçu Jude le
frère du Seigneur; ce personnage, de tradition canonique (cf. Mt 13,55 //
Mc 6,3) est si important aux yeux de l’auteur des Acta Pauli qu’il le
nomme «prophète» et qu’il paraît l'avoir substitué à Ananias, dont parle
Ac 9,10ss. Un soir, après l’agape chez la veuve Lèmma et sa fille
Ammia, noms inconnus par ailleurs, Paul s’en va en direction de Jé-
richo81, suivi des deux femmes. Au matin, un lion affamé s’approche des
marcheurs qui, remplis de crainte, se mettent à prier. Mais le lion se cou-
che aux pieds de Paul et, doué de parole humaine, lui demande le bap-
tême. Il y a là un fleuve dans lequel l’apôtre accomplit le rite sur le
fauve qui, mené par la crinière, se laisse immerger par trois fois. Le lion,
après avoir salué Paul, s’enfonce tout joyeux dans les fourrés, évitant
une lionne qui vient à lui: conformément à la doctrine des Acta Pauli, il
suit désormais une voie encratique. Tel est bien l’enseignement
qu’Aquilas et Priscille doivent proclamer (§§5-10).
78
 Cf. F. HALKIN, La légende crétoise de saint Tite, dans Analecta Bollandiana, 79
(1961), p. 241-256, p. 248 et 254, le §6 dans les deux recensions.
79
 Cf. A. VOGT, Panégyrique de St. Pierre, Panégyrique de St. Paul. Deux discours
inédits de Nicétas de Paphlagonie, disciple de Photius (Orientalia Christiana XIII.1,
N° 71), Rome, 1931, p. 76-77.
80
 La ville devient siège du proconsul d’Asie sous Auguste, en 30/29 avant Jésus-
Christ, cf. P. SCHERRER, art. Ephesos, dans Der neue Pauly: Enzyklopädie der Antike, 3,
1997, col. 1082.
81
 Il y a un problème dans la transmission du texte, cf. note 77.
304 R. KASSER - P. LUISIER

La prédication de Paul suscite rapidement de la jalousie. C’est qu’il a


déjà conquis Procla, une dame riche d’Éphèse. Fait prisonnier et amené
au théâtre, Paul est soumis à un interrogatoire par le proconsul Jérôme
qui l’accuse d’abolir les dieux locaux (c’est ici que commence le paral-
lèle grec). Dans son discours de défense, l’apôtre affirme sa foi dans le
Créateur et en Jésus-Christ, invitant les auditeurs à se détourner de l’obs-
cure voie du mal. Jérôme laisse à la foule la liberté de juger Paul; les uns
veulent le brûler devant le temple, quant aux orfèvres82 — c’est, avec la
mention du théâtre, le point d’attache le plus clair avec l’épisode d’Ac
19,23-4083 —, ils vocifèrent: «aux bêtes!» Jérôme condamne ainsi
l’apôtre à être dévoré par les fauves, mais les chrétiens d’Éphèse ne s’af-
fligent pas, car c’est la Pentecôte (§§11-14).
À ce point, quatre pages du P. Bodmer XLI manquent, mais on con-
naît la suite grâce au texte grec du papyrus de Hambourg: six jours pas-
sent. Paul perçoit de sa prison les préparatifs du supplice, entre autres le
rugissement d’un lion qu’on a capturé. La femme de Jérôme, Artémylle,
désire entendre la prédication de Paul et se rend, avec son amie Euboule,
femme de Diophante (affranchi de Jérôme), auprès de l’apôtre en prison.
Paul lui adresse un vif plaidoyer contre les séductions du monde; les
deux femmes lui demandent le baptême dans la mer. La nuit du samedi
au dimanche, jour du supplice, un jeune homme apparaît dans la prison,
qui délie Paul de ses chaînes. Tout joyeux, l’apôtre peut saisir la main
d’Artémylle et sortir de son cachot souterrain (§§15-19).
Le copte reprend alors, en parallèle au grec jusqu’à la fin de l’épisode,
mais tous deux avec de sévères lacunes: Paul et Artémylle se rendent au
bord de la mer en compagnie du jeune homme qui les éclaire de sa pré-
sence. Au moment du baptême, la mer devient comme du feu, ce qui
provoque chez Artémylle un quasi évanouissement. Mais le jeune
homme lui sourit et la matrone retourne chez elle avec Paul qui célèbre
une eucharistie de pain et d’eau (ce dernier détail selon le grec, le copte
est lacunaire), l’abreuvant de ses paroles (§§20-21).
À l’aube, les citoyens s’excitent à l’idée du supplice. Jérôme fait
ammener Paul dans le stade et l’apôtre impressionne et choque la foule
par son attitude digne. Quant à Artémylle et Euboule, elles sont aux af-
fres de la mort à cause de ce qui arrive à Paul, au grand désappointement
de Jérôme, car tout le monde sait que sa femme ne l’approche plus. Le

82
 Il s’agit bien, en grec comme en copte, d’artisans qui travaillent de l’or et non
de l’argent, comme l’ârgurokópov d’Ac 19,24. Voir à ce sujet les remarques de
I. CZACHESZ, The Acts of Paul and the western text of Luke’s Acts: Paul between canon
and apocrypha, p. 107-125 dans BREMMER, Apocryphal Acts, à la page 114.
83
 La divergence de vues sur le sort de Paul, §14, rappelle Ac 19,32.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 305

préfet ordonne de lâcher un lion féroce, mais c’est celui que Paul a bap-
tisé! Au lieu de le dévorer, il accourt et lui parle avec une voix humaine.
La foule exige la mort du «magicien». D’autres bêtes féroces sont alors
lâchées dans le stade, mais une violente grêle vient les anéantir, sans
toucher ni Paul ni le lion. Tout le monde s’enfuit du stade, Jérôme a
l’oreille déchirée (§§22-25).
Paul salue le lion qui retourne dans les montagnes. De son côté, l’apô-
tre se rend au port où il peut embarquer avec les autres fuyards sur un
navire qui fait route vers la Macédoine (cf. Ac 19,21-22, où Paul émet le
désir de s’y rendre). Artémylle et Euboule, très affligées, sont consolées
par une apparition du jeune homme qui leur annonce le départ de Paul
pour la Grèce selon l’économie divine. Jérôme, ravisé, prie le Dieu de
Paul et son oreille est guérie par une application de miel, selon l’ordre
du jeune homme (§§26-28).
Tel est, dans ses lignes maîtresses, l’épisode d’Éphèse restitué par les
deux papyrus. Les lacunes de l’un ne complètent pas toujours celles de
l’autre et dans les détails, il reste bien des incertitudes. Mais on recon-
naît aisément le schéma si fréquent dans les Actes apocryphes: prédica-
tion, conversion de quelques personnages, surtout des femmes, réaction
hostile, départ de l’apôtre. Les rapports avec l’épisode d’Éphèse raconté
dans les Actes canoniques (Ac 19) sont ténus84. Les personnages, outre
Paul et le couple Aquilas et Priscille qui n’apparaît qu’au début et à la
page 5, sont tous apocryphes: Lèmma, Ammia, Jérôme, Procla, Arté-
mylle, Diophante, Euboule; jusqu’à maintenant, ils ne sont attestés que
dans cet épisode des Acta Pauli. Quant aux personnages mentionnés
dans Ac 19, le Tyrannos dans l’école duquel prêche Paul (19,9), le juif
Scéva et ses sept fils (19,14 ss.), l’orfèvre Démétrius (19, 24, 38), ils
sont totalement ignorés85. Même le nom de la déesse Artémis est omis,
alors que le temple devant lequel certains veulent brûler Paul ne peut
être que le sien. En fait, l’épisode s’articule autour de deux récits de bap-
tême, celui d’Artémylle où apparaît le jeune homme qui viendra la con-
soler encore à la fin de l’épisode, et surtout celui du lion, tellement fan-
tastique qu’il a laissé plus d’une trace dans la littérature patristique86.

84
 Voir pourtant D. MARGUERAT, «Actes de Paul» et «Actes» canoniques: un phéno-
mène de relecture, dans Apocrypha 8 (1997), p. 207-224, spécialement p. 214-215.
85
 Sur l’épisode canonique d’Éphèse, ou pourra voir H. KOESTER, Ephesos in Early
Christian Literature, dans ID., Ephesos, p. 119-140, spécialement p. 126-131. On relèvera
que cette étude ne fait pratiquement aucune place à notre apocryphe, cf. p. 139:
«According to the Acts of Paul, Paul only makes a very brief visit to Ephesos.»
86
 Diverses attestations — Hippolyte, Commodien, Jérôme, Nicéphore Calliste, la Let-
tre de Pélagie éthiopienne — ont été discutées tout au long par SCHMIDT-SCHUBART, Acta
Pauli, p. 85-98. On y ajoutera au moins le pseudo-Zénas et Nicétas de Paphlagonie.
306 R. KASSER - P. LUISIER

En ce qui concerne maintenant la transmission du texte, le cas du P.


Bodmer XLI est particulièrement favorable, puisque nous pouvons com-
parer la recension copte à celle du papyrus grec de Hambourg sur plus
de sept pages, même si elles sont parfois très lacunaires de part et
d’autre. Tout d’abord, on est en droit d’affirmer qu’il s’agit bien, dans
les deux papyrus, de la même recension de l’épisode d’Éphèse qui fai-
saient partie des Acta Pauli. Il y a certes des différences de détail entre
l’original grec et la version copte, mais elles ne contraignent pas à postu-
ler deux recensions. Quelques exemples: p. 7,11-16, la séquence du
copte est parfaitement logique, ce qui n’est pas le cas du grec, ici défi-
cient; p. 16,4-5, le copte intervertit les deux substantifs «magicien» et
«sorcier» du grec; p. 8,18, il est difficile de dire quelle est la bonne le-
çon pour le verbe, o¤da au singulier ou tNsaoune au pluriel. Le copte
omet le premier ânaireq±nai en 16,13, mais le sens du passage n’en
souffre pas et c’est peut-être un effet de style. Il faut d’ailleurs reconnaî-
tre une certaine élégance au copte qui, bien loin de traduire de manière
servile, le fait selon son génie propre. On l’observe bien, par exemple,
en 8,22-25, où le sens des deux injonctions est parfaitement rendu, mais
avec la mise en évidence du complément objet (peei) dans la première
et l’addition d’un verbe nécessaire (naé) dans la seconde. P. 16,11, la
réponse du lion Ntak #wk aute#[ak, «Toi aussi, on t’a attrapé!», si
la restitution est correcte, a quelque chose de plus effronté, de plus pas-
sionné que le sobre et sec Üv kaì sú.
Mais le parallèle grec nous permet de dépister maint accident qui af-
fecte la transmission du texte copte (pour ne rien dire des nombreuses
petites haplographies facilement décelables, e.g. 1,11; 2,19; 3,21, 28;
4,3, 16, 18; 5,22; 13,16; 15,13 etc.). P. 7,30, h±n ™m¢v est mal traduit
par atrouwn#, «qu’ils vivent», alors que le sujet du verbe suivant en
copte sera logiquement «nous». P. 13,6, mujq±Ç perd beaucoup de sa
valeur dans le banal éi, «recevoir». On relève plusieurs omissions dans
le copte dont il est difficile de savoir si elles viennent de la traduction, le
grec sous-jacent étant déjà défectueux, ou bien de la transmission en
copte: p. 14,12, il n’y a pas de place pour aûtòv dè êdeßqj, incise dont
l’absence peut passer facilement inaperçue; p. 15,7, aût¬ç n’est pas tra-
duit; p. 16, l. 3, il manque kaì êpéqjken t®n xe⁄ra et l. 8, [ka]ì t±Ç
písti ferómenov.
Trois autres omissions, dont l’une correspond à près de trois lignes du
manuscrit, sont dues à des homéotéleutes: p. 7,10, le passage en copte
qui traduisait kaqà d(e)⁄ se swq±nai a dû sauter à cause de la syllabe
ou commune à ènou et ouan; p. 8,25, l’expression eîv qjría revient
par deux fois en grec et dans le copte, aNqyrion devait précisément
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 307

finir la phrase omise avant nes[n]you öe; p. 16,11, le grec contient


deux fois e¤pen dans le dialogue entre Paul et le lion et le copiste aura
sauté d’un paéev ée à un autre. Si pour l’omission de 8,25 qui ne
grève pas le sens, le copiste du P. Bodmer XLI n’est pas forcément res-
ponsable, les deux autres doivent probablement lui être imputées, car le
texte copte est devenu incompréhensible.
Si, à partir de l’édition SCHMIDT-SCHUBART du papyrus de Hambourg,
nous avons pu repérer trois accidents graves87, nous devrons nécessaire-
ment admettre d’autres de ce genre partout où le texte grec fait défaut,
pour ne rien dire des lacunes du copte que nous avons été incapables de
reconstituer. Il est fort probable que les quatre lignes ajoutées en cursive
tout à la fin du P. Bodmer XLI, d’interprétation difficile, constituent un
autre passage omis par homéotéleute, dont l’absence dans le texte, cette
fois-ci, aura frappé le copiste — nous ne croyons pas qu’il s’agisse
d’une autre main — et il aura eu le scrupule de l’ajouter à la fin de son
travail, assez disgracieusement par ailleurs. Pour le peu qu’on en lise,
c’est en effet un morceau du récit qui concerne Jérôme et on pourrait le
situer dans les dernières lignes de la page 17, car au moins trois mots
grecs, nßcav nuktòv ên ôdúna[iv, lui paraissent correspondre. Dans la
marge conservée du passage en question, on ne voit, notons-le, aucun
signe de renvoi. De toute façon, c’est à nouveau une preuve du manque
de diligence du copiste.

4. Les six lettres coptes autochtones

À la fin du texte, après le titre prazis paulou, le copiste a rempli


l’espace qui lui restait sur la page de papyrus avec la suite des six lettres
d’origine égyptienne propres à l’alphabet copte qu’il a utilisé. Il ne s’agit
pas seulement des signes graphiques, mais du nom complet donné aux
lettres, à l’instar de la séquence alpha — oméga dans l’alphabet grec.
C’est une vraie découverte88, car jusqu’ici l’attestation la plus ancienne
du nom de ces lettres ne remontait qu’à la fin du moyen âge et les ouvra-

87
 Nous avons dit au point 1 que le copiste a corrigé plusieurs fois son texte, mais ce
ne sont que des lettres qu’il a dû amender au moment de l’acte d’écrire. Les omissions par
homéotéleutes et les passages que nous avons signalés par des croix philologiques sont si
nombreux et dénaturent à un tel point la copie que l’on ne saurait en attribuer beaucoup à
son modèle. À vrai dire, le P. Bodmer XLI n’a été soigneusement ni copié ni relu et l’on
peut même se demander si le copiste comprenait bien ce qu’il écrivait; il suffirait, pour
s’en convaincre, de considérer tous les accidents de la page 16!
88
 Déjà mentionnée par R. KASSER, art. Alphabets, Coptic, dans Coptic Encyclopedia,
Volume 8 (= KASSER, Coptic Alphabets), p. 40a.
308 R. KASSER - P. LUISIER

ges de consultation courants ne s’appuyaient que sur des listes d’origine


imprécise.
De fait, le Coptic Dictionary de Crum89 renvoie systématiquement pour
les entrées j, v, #, é, ö aux Scalae dans Lingua aegyptiaca restituta
d’Athanase Kircher90 et à la grammaire de Ludwig Stern qui écrit, dans
les «Zusätze und berichtigungen»: «Die namen der buchstaben habe ich
mit den herkömmlichen fehlern aus Kircher und Tuki entnommen… Ich
bat unlängst einen freund in Luxor mir mitzutheilen, wie man das alpha-
bet heutzutage in der koptischen schule lehre; was er mir schickte ist
durch viele fehler entstellt; aber die arabische umschreibung der buch-
stabennamen kann die heutige aussprache, der diese allein zu grunde
liegt, erläutern»91. On trouve effectivement dans les Rudimenta de Ra-
phaël Tukhi la séquence jei vei àei #ori éanéia öima èi92,
identique à celle de Kircher, sauf pour è. On comprend alors pourquoi
on peut lire dans la Coptic Encyclopedia: «It is difficult to know with
any precision the names of the letters of the various Coptic alphabets.
Those proposed by modern or semimodern grammarians all rest upon
relatively late traditions and represent not the primitive forms but forms
already somewhat modified»93.
Kircher, on le sait, avait reçu de Pietro della Valle le matériel qui lui
servira au Prodromus de 1636 et à la Lingua aegyptiaca restituta de
1643, mais le voyageur romain avait auparavant confié la tâche d’étudier
et d’éditer les manuscrits coptes ramenés par lui d’Égypte au Franciscain
Thomas Obicini, ce que le Père ne put achever avant sa mort en 1632. Il
avait néanmoins laissé des notes qui n’ont été publiées qu’en 1948. Cer-
taines d’entre elles étaient prêtes à la publication, notamment l’alphabet,
où l’on peut lire la séquence jei vei àei #ori éanéa öima ti94. À
propos de cet «alphabet copte, donnant la forme, le nom et la prononcia-
89
 W.E. CRUM, A Coptic Dictionary (= CRUM, Dictionary), Oxford, 1939, p. 540a,
619a, 631a, 745a, 801a. è n’a pas été pris en compte, alors que pour le P. Bodmer XLI, il
s’agit bien d’une lettre copte originale et non pas, par exemple, de l’association de t et i.
90
 Cf. A. KIRCHER, Lingua aegyptiaca restituta. Opus tripartitum etc., Rome, 1643, p.
1: jei vei àei #ori éanéia öima è. On verra déjà, du même auteur, Prodromus
coptus sive aegyptiacus, Rome, 1636, p. 285: jei vei àei #ori éanéa öima è.
Notons en passant que les Scalae médiévales ne donnent jamais l’alphabet ni le nom des
lettres dont la connaissance, manifestement, est présupposée.
91
 Cf. L. STERN, Koptische Grammatik, Leipzig, 1880 (= STERN, Grammatik), p. 418,
où l’on trouve la séquence jai vai àai #ori éenée öima ti ; §1, p. 7, il indiquait:
jei vei àei #ori éanéia öima ti.
92
 [R. TUKHI], Rudimenta linguae Coptae sive Aegyptiacae ad usum Collegii Urbani
de Propaganda Fide, Rome, 1778, p. 2.
93
 KASSER, Coptic Alphabets, Coptic, p. 38b (avec bibliographie).
94
 Cf. A. van LANTSCHOOT, Un précurseur d’Athanase Kircher. Thomas Obicini et la
Scala Vat. Copte 71 (Bibliothèque du Muséon, 22), Louvain, 1948, p. 2.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 309

tion des lettres», van Lantschoot écrit: «Vraisemblablement dressé et


communiqué à Obicini par Pietro della Valle lui-même»95.
Mais on connaissait déjà en Europe ces lettres coptes. C’est Marius
Chaîne qui a signalé en 1933 ce témoignage bien antérieur à Kircher et
Obicini: «La plus ancienne nomenclature de ces noms est celle qui nous
est rapportée par Bernard de Breydenbach doyen de la cathédrale de
Mayence, dans sa Relatio sanctarum peregrinationum publiée en 1486.
À côté de chacune des lettres de l’alphabet copte, les premières gravées
sur bois et les premières imprimées, le chanoine pélerin transcrit leurs
noms comme il suit: (…) j Schey — v Vey — à Hachi — # Hori — é
Gensa — ö Syma — è Dy»96. Effectivement, à la fin du paragraphe in-
titulé «De Jacobitis et eorum erroribus», Breydenbach note: «Habent
tamen quodam p<ro>prium ideoma cuius vera littera est hic infra
subnotata», puis il donne un tableau de l’alphabet copte, comme il le fait
aussi pour d’autres traditions orientales chrétiennes qu’il a connues en
Terre Sainte97.
Avec le P. Bodmer XLI, nous avons maintenant un témoin qui nous
présente, plus de mille ans avant Breydenbach, Obicini et Kircher, le
nom traditionnel de six des lettres coptes supplémentaires à l’alphabet
grec, celles-là même que le copiste a eu l’occasion d’utiliser dans le
texte en lycodiospolitain de cet épisode des Acta Pauli — on ne trouvera
donc ni à, ni ç, moins encore les lettres plus archaïques.
Si l’on compare les noms de notre papyrus — jyei vyei #wrei
éanén öeime èei, selon la leçon la plus probable — avec ceux des
grammaires modernes, on constate une très grande parenté et les diffé-
rences ressortissent en fait à la vocalisation, donc à la composante de la
prononciation dialectale attestée superficiellement de la manière la plus
riche et la plus spectaculaire. Cette parenté est absolument remarquable
pour les noms disyllabiques qui ont conservé leur structure fondamen-
tale, des formes qui ne s’inventent pas, mais qui restent traditionnelles.
Nous pouvons donc maintenant tenir pour sûr que les écoliers
coptophones, déjà au IVe siècle, épelaient leur alphabet à peu de choses
96
 ID., p. XII et note 16. La source de Kircher est probablement la même. S’il en est
bien ainsi, cela veut dire que toutes nos grammaires occidentales, à part celle de Chaîne
dont nous allons parler, s’appuient soit sur le témoignage de Pietro della Valle, soit sur
celui d’un maître d’école de Louxor dont on ignore le nom!
97
 M. CHAINE, Éléments de grammaire dialectale copte. Bohairique, sahidique, achmi-
mique, fayoumique, Paris, 1933, p. 3.
98
 Cf. B. von BREYDENBACH, Peregrinationes. Un viaggiatore del Quattrocento a
Gerusalemme e in Egitto. Ristampa anastatica dell’incunabolo. Traduzione italiana e
note di G. BARTOLINI e G. CAPORALI. Prefazione di M. MIGLIO. Saggio introduttivo di
G. BARTOLINI, Rome, 1999, [p. 102], non numérotée, de l’incunable; le tableau n’est pas
reproduit dans la traduction italienne, p. 157.
310 R. KASSER - P. LUISIER

près comme nous le faisons aujourd’hui encore au moment de l’appren-


tissage de la langue. Relevons seulement que la seconde syllabe én de
éanén, la forme la plus curieuse, pourrait être considérée comme un
archaïsme avéré, et résulter d'une réminiscence démotique attestée en
copte pour la première fois à ce jour98.
La vocalisation des noms n’est pas inintéressante. Pour les deux pre-
mières lettres — ei, rappelons-le, correspond à i —, elle rejoint bien
plus celle de Kircher et Tukhi que celle en usage aujourd’hui, introduite
par Stern sur la base de ce qu’on lui avait transmis de Louxor; il fau-
drait, pensons-nous, retourner à la vocalisation en /e/, c’est-à-dire «sei»
et «fei»99, et non en /a/, car cette dernière vient de l’alif arabe qui repré-
sente l’une ou l’autre voyelle100. La finale -e de öeime est peut-être
une manifestation idiolectale. Le èei, enfin, est très curieux et confirme
à surprise le èi de Tukhi, disyllabique à la limite en rigueur de terme,
98
 On s'attendrait à ce que le nom de la quatrième lettre soit éanéa (ou éanée au
lieu de éanén. La particularité orthographique constituée par le n final peut cependant
s'expliquer par l'origine démotique du nom de cette lettre. Comme l'avait relevé Zauzich
(Enchoria 26, 2000, p. 153-154), le nom de la lettre éanéarappelle le nom démotique
de l'oiseau ∂ne∂e qui apparaît dans le P. Caire 30705, ligne 7, où il est utilisé comme nom
de lettre (Spiegelberg, Demot. Denkmäler II, CGC, 1906, pl. 57 et 1908, p. 125-127). Ce
dernier est également attesté en écriture hiéroglyphique sous la forme ∂ne∂e (Wb. V,
580.2) et Störk (GM 19, 1976, p. 57-58) propose d'y voir le nom du cygne. En effet, les
Égyptiens désignaient les lettres de leur alphabet par des noms d'oiseaux, probablement
pour des raisons mnémotechniques. Nous avons donc ici, avec éanén, un exemple
rare — probablement même, à ce jour, unique — d'un stade d'évolution du nom de cette
lettre, se situant à mi-chemin entre son nom démotique ∂ne∂ne et le nom qu'il finira par
prendre en compte, à savoir éanéa, après la perte du second n et l'ajout de la terminai-
son -a sur le modèle des lettres grecques (Zauzich, Enchoria 26, 2000, p. 154). Bibliogra-
phie: Wilhelm SPIEGELBERG, Demotische Denkmäler II (30601-31270,050001-50022):
Die Demotischen Papyrus, Tafeln, CGC, Strassburg, 1906. Id., Demotischer Denkmäler
II (30601-31270, 50001-50022): Die Demotischen Papyrus, Text, CGC, Strassburg,
1908. Lothar STORK, ∆n∂n ‘der Schwan'?, dans Göttinger Miszellen 19, 1976, p. 57-58.
Karl-Theodor ZAUZICH, Die Namen der koptischen Zusatzbuchstaben und die erste
ägyptische Alphabetübung, dans Enchoria 26, 2000, p. 151-157. Note rédigée par Fran-
çois Gaudard, démotisant genevois de l'Université de Chicago.
99
 Comme c’était le cas dans les manuels publiés avant Stern, tous dépendants, qu’ils
l’avouent ou le taisent, de Kircher et Tukhi, cf. Christiani SCHOLTZ Grammatica Ægyp-
tiaca utriusque Dialecti: quam breviavit, illustravit, edidit, Carolus Godofredus WOIDE,
Oxford, 1778, p. 2; Didymi Taurinensis [= T. VALPERGA DI CALUSO] Literaturae Copticae
rudimentum, Parme, 1783, table entre les pages 42-43; H. TATTAM, A Compendious
Grammar of the Egyptian Language as Contained in the Coptic and Sahidic Dialects etc.,
Londres, 11830, p. 1, 21863, p. 2; H. ROSELLINI, Elementa linguae Aegyptiacae vulgo
Copticae, Rome, 1837, p. 1; A. PEYRON, Grammatica linguae Copticae, Turin, 1841,
p. 2; M.A. UHLEMANN, Linguae Copticae grammatica in usum scholarum academicarum
scripta, Leipzig, 1853, p. 2.
100
 Dans la séquence de STERN, Grammatik, p. 418, alors que l’on trouve pour les syl-
labes ouvertes la vocalisation de l’alif en /a/ (jai vai àai), on trouve /e/ dans la syllabe
fermée de éenée, dont le e final correspond au ta marbu†a : il n’y a rien là de bien
scientifique.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 311

mais à prendre plutôt comme un /i/ long, ainsi que le suggère le w de


#wrei, /i/ précédé d’une occlusive mouillée, d’articulation proche
d’une affriquée. Quoi qu’il en soit, ces lettres du P. Bodmer XLI consti-
tuent une petite révolution101.
En plus des noms des lettres mis en colonne, le copiste avait écrit dans
une colonne parallèle quelque chose qui est maintenant à peine déchif-
frable. Il est impossible de deviner ce que cela pouvait être et ce dom-
mage irréparable nous prive peut-être de la solution d’une énigme.
Il faudrait en effet se demander si le nom des lettres a été ajouté par le
copiste lui-même ou bien s’il n’a fait que reprendre son modèle, ou bien
encore s’il l’a fait sur commande. Nous n’arriverons jamais, probable-
ment, à répondre à ces questions. Mais qui que ce fût qui ait pris l’initia-
tive de noter ces mots, il mérite encore aujourd’hui toute notre gratitude
pour ce trait de fantaisie, de curiosité ou d’érudition102.

5. Méthode d’édition et de traduction

Notre édition du P. Bodmer XLI fait l’économie d’une présentation


diplomatique, puisqu’aussi bien toutes les photographies du papyrus
sont offertes ci-après au lecteur qui pourra vérifier par lui-même notre
lecture. Des premières transcriptions jusqu’à aujourd’hui se sont écou-
lées de nombreuses années et le temps a fait son œuvre également sur le
papyrus où l’encre a pu s’effriter superficiellement, et sa couleur se fa-
ner. Ces photographies anciennes (de 1960 environ) constituent actuelle-
ment un outil indispensable de collation et sans elles, il n’aurait pas été
possible de lire autant sur le papyrus.
D’une manière générale, nous avons pointé les lettres lacunaires, mais
quand le contour qui leur reste ne prête à aucune équivoque, nous nous
en sommes abstenus. Dans les restitutions, nous avons utilisé la forme
101
 Elles rendent en grande partie caduc, par exemple, ce que vient d’écrire B. LAY-
TON, A Coptic Grammar. With Chrestomathy and Glossary. Sahidic Dialect, Wiesbaden,
2000, p. 15: «The ancient Sahidic names of the letters are not attested. Following
Medieval sources, the six Egyptian Demotic letters can be called j Sai (Shai), v Fai, #
Hore (Horeh), é Djandja, ö Kyima, è Ti, by analogy to their names in the Bohairic
dialect». La question dialectale, on l’a vu, joue un rôle limité, celui de la vocalisation des
noms, pas de leur forme qui reste identique, et cela du P. Bodmer XLI au maître de copte
de Louxor dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’anonyme correspondant de Ludwig
Stern. Quant aux «Medieval sources», on ne sait trop à quoi il est fait allusion.
102
 Si, comme nous le remarquions plus haut (cf. point 3, n. 88), le copiste ne compre-
nait guère de ce qu’il écrivait, il est possible qu’il n’était pas coptophone ou que le
scriptorium auquel il appartenait ne l’était pas; dans ce cas, on comprendrait mieux pour-
quoi les six lettres coptes autochtones, étrangères à la culture grecque du milieu, auraient
été ajoutées à la fin du texte. Mais ce ne sont là que des hypothèses.
312 R. KASSER - P. LUISIER

dialectale généralement attestée pour le mot, souvent même déjà dans


notre texte, mais nous ne mettons aucun signe diacritique sur les lettres,
comme la surligne ou le tréma. Il est inutile de souligner que pour les
restitutions, le texte grec nous a été d’un inestimable secours et si nous
nous sommes permis d’en proposer beaucoup, c’est que justement les
parallèles grecs nous autorisent à nous montrer plus audacieux que dans
des cas moins favorables.
On trouvera en face du copte, là où le papyrus de Hambourg l’atteste,
le texte grec correspondant qui nous a servi non seulement à améliorer
nos lectures du P. Bodmer XLI, mais aussi à tenter les restitutions pro-
posées. Nous l’empruntons à l’édition Schmidt-Schubart103, sans intro-
duire dans le grec les corrections que les éditeurs proposent en note,
même les plus évidentes (e.g. iotacisme), car nous ne l’utilisons qu’en
tant que support du copte. Celui-ci à son tour permet de corriger sur plu-
sieurs points le grec — comme il le confirme sur tant d’autres, tout à
l’honneur des savants allemands —; dans les notes de la traduction,
nous ne proposons que quelques amendements à l’édition. Quant à la
présentation synoptique du grec et du copte, le parallélisme n’est pas ri-
goureux, les deux langues n’ayant pas la même structure syntaxique.
Pour faciliter la comparaison, nous avons cependant divisé le grec en li-
gnes qui correspondent plus ou moins à celles du copte, ces dernières
inscrites entre parenthèses dans la marge. À l’intérieur du texte grec, les
chiffres entre crochets, le tout écrit en italique, renvoient aux pages de
l’édition Schmidt-Schubart. En gras, nous indiquons les paragraphes de
la traduction.
Comme nous l’avons relevé dans les sections précédentes, le copiste,
dont l’irrégularité de l’écriture ne présage rien de bon, ne nous a pas
transmis fidèlement le texte, lequel, de surcroît, n’a été qu’à peine cor-
rigé. Il y a un grand nombre de problèmes d’édition que nous n’avons pu
résoudre et nous avons généreusement utilisé les croix philologiques,
mises toujours en couple, l’une au début et l’autre à la fin du segment
qui nous paraît corrompu, ce qui permet au lecteur de reconnaître aisé-
ment ces passages. Deux des trois omissions par homéotéleutes que nous
avons identifiées apparaissent clairement, à cause du décalage par rap-
port au texte grec parallèle. Quant aux nombreuses lacunes pour lesquels
nous ne saurions proposer de restitutions, elles sont signalées par les cro-
chets droits habituels, avec mention du nombre approximatif de lettres
manquantes. Vu la médiocre qualité de l’écriture et la grandeur différen-
103
 Comme nous l’avons dit dans l’avant-propos, le Prof. Willy Rordorf en prépare
une nouvelle pour l’édition de tous les Acta Pauli dans le Corpus Christianorum. Series
apocryphorum.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 313

tes des lettres tracées par le copiste, ce ne sont évidemment que des esti-
mations à prendre avec prudence. Il reste donc dans le texte bien des
énigmes que d’autres, espérons-le, sauront déchiffrer mieux que nous.
La traduction, divisée en paragraphes104, cherche à restituer le sens du
copte, sans être trop littérale. Entre parenthèses, nous avons ajouté des
mots pour faciliter la compréhension du texte. Entre crochets, nous ne
signalons que les principales restitutions (cas suffisament vraisemblables
et importants seulement)105. Nous n’avons pas inséré dans la traduction
l'indication des mots grécoptes, que l’on trouvera rassemblés dans l’in-
dex qui leur est consacré (p. 367-369). Quant aux notes, elles sont de ca-
ractère philologique et nous laissons à plus compétents que nous le soin
de commenter notre apocryphe.

Sigles utilisés dans l’édition :


point sous une lettre lettre lacunaire
… lettres pratiquement illisibles sur le papyrus
(un point par lettre)
[] restitution du texte d’une lacune
[…] nombre approximatif de lettres dans une brève
lacune non reconstituée (un point par lettre).
Pour les lacunes plus longues, nous indiquons
un nombre approximatif de lettres manquantes,
calculé sur une moyenne de 22 lettres par li-
gnes.
<> restitution d’une ou plusieurs lettres omises
par le copiste
<…> signale un passage omis par homéotéleute
{} lettre(s) jugées superflues
†† entre les deux croix, passage jugé corrompu

→ face du papyrus présentant ses fibres horizon-


tales
↑ face du papyrus présentant ses fibres verticales

104
 Repris de la traduction publiée dans BOVON-GEOLTRAIN, Actes de Paul, p. 1151-
1161.
105
 Cela vaut particulièrement pour les pages 1 à 8; dans les pages 13 à 18, parfois très
lacunaires, nous le faisons de manière plus systématique. En outre, nous ne relevons pas
les haplographies dans la traduction. De toute façon, c’est l’édition du texte copte qui fait
foi.
314 R. KASSER - P. LUISIER

6. Édition du texte copte avec les passages parallèles en grec (édition


Schmidt-Schubart; la traduction française jointe est celle du texte copte).

→ [A]

ne[e]i Ntarepaulos éoou avi


ebal· #N smurny a#ryï atefe
sos auw avbwk e#oun apyei
N{n}[a]kullas mN priskilla ev
5 [tel]yl· #M ptrevneu de ane
[sn]you enevouajou Nöi pau
[lo]s Ntau #wou an eureje
[m]pja ée aur Mpja éekaas
erepaulos naou# retV N#oun
10 Mpouyei avjwpe Nöi oute
lyl mN ou<ou>nav enajwv· neu
o de Noujy Nraeis #N pe
jlyl· euR anekrine #ryï aéN
ptwt N#yt· auw euraout a
15 éN pismat Nouwt euvi mn
neueryou· paggelos Mpéa
eis avi e#oun epyei Naku<l>
las avw#e aretV Mpmto e
bal· Nouan nim· avseée mN
20 paulos #wste atreouan nim·
jtartR peta#e gar eretV
nevouan# ebal· pe Nseée
de enevéw Mmaou Mpaulos
neuswtM eraou en pe mN
25 Nsa trevouw de evseée mN
paulos #N #enespe aujw
pe #n ou#rte mN oustR^Tr
auka rwou paulos de avöw
jt aNsnyou· paéev ée N
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 315

[1]

§1 Quand Paul eut dit cela, il s’en alla


de Smyrne pour Éphèse
et entra dans la maison
d’Aquilas et Priscille,
5 jubilant de voir, lui Paul, les
frères qu’il aimait tout joyeux,
eux aussi, de ce qu’ils étaient
jugés dignes que
Paul mît pied dans
10 leur maison. Il y eut (ainsi) jubilation
et abondant plaisir. § 2 Ils passaient
la nuit en veilles de
prière, s’examinant sur la
pleine assurance et unanimes
15 dans leur allégresse.
L’ange du Seigneur
entra dans la maison d’Aquilas
et se tint debout en présence
de tous. Il parla avec
20 Paul de telle manière que chacun (en)
fut affolé: en effet, celui qui se tenait debout
était visible, mais les paroles
qu’il disait à Paul,
on ne les entendait pas. §3 Après
25 qu’il eut fini de parler avec
Paul en langues, les (assistants en)
restèrent épouvantés, et tremblants;
ils demeurèrent silencieux. Paul alors regarda
les frères et dit:
316 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [B]

rwme nesnyou pagge[l]os M


péaeis avi ja araei et[e]tNneu
tyrtN evéw Mmas nyei ée
oun ounaö Nrwx Nnyou a#[ryi]
5 eéwk #n tpentykos[ty]
†de #N na tpe· er† al·la ö[m öam]
nkouei ngar en Nöwo[u ne e]
tnnyou nte p<p>onyros [all]
öalwk epnoute peX^R^S I^Y^S
10 auw Nknaé· #wb nim· erav ma <nev>
pekrauj tyrev mN tekpraz[is]
tyres auw Ntav etnavi #arak
paulos de Mp<v>öm öam awkM
etbe <t>pentykosty· ée nes
15 joop Nsmat Njaeie· n<n>enta
ouR pisteue apeX^R^S auw Nka
qykoumenos· mN netR pis
teue· all nevjoop Nöi ounaö
Nreje mN ou<ou>rat nagapy mn
20 #encalmos mN #ensmou a
peX^R^S auw aptaéro Nnetsw
tm· paée paulos ée Nrwme ne
snyou swtM epentavjw
pe Mmaei· eïjoop #n tamas
25 kos Mpouaeij eeir diwke
Ntpistis· Mpnoute Ntare
P^N^Ae te#aei ebal #itn pei
wt· NtavR euaggelihe ny
ei Mpevjyre· éekase eei
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 317

[2]

«Mes frères1, l’ange du


Seigneur est venu à moi, visible
pour vous tous, me disant:
«Un grand feu va descendre
5 sur toi à la Pentecôte
…. 2, mais prends [courage]!
Car ce ne [sont] pas peu d’angoisses
qui viendront (sur toi) du Malin3. [Mais]
confie-toi à Dieu le Christ Jésus
10 et remets-(lui) toute chose. Donne-lui
toute ta préoccupation et toute ton action
et c’est lui qui te soutiendra.»
§4 Paul ne put s’attrister (de cela)
à cause de la Pentecôte, parce qu’elle
15 avait la forme d’une fête pour ceux
qui avaient cru dans le Christ, les
catéchumènes avec les croyants.
Mais c’était une grande joie
et une allégresse d’agape,
20 des cantiques et des louanges au
Christ et pour fortifier ceux qui (les) entendaient.
§5 Paul dit: «Mes frères,
écoutez ce qui m’est arrivé
alors que j’étais à Damas,
25 au temps où je persécutais
la foi en4 Dieu, lorsque
la miséricorde5 m’atteignit, (me venant) du
Père qui m’a évangélisé (en me faisant connaître)
son Fils, afin que je

1
 Littéralement, ici et ailleurs: «Hommes frères».
2
 Passage vraisemblablement corrompu; en lisant ainsi de au début de la ligne, on a
l’impression que quelque chose a été sauté. On pourrait toutefois, à la rigueur, lire le et
reconstituer ainsi ce qui précède:… #n tpentykos[ty evöai]le #N na tpe, «…
à la Pentecô[te, (feu) immi]gré du monde céleste». Le er suivant serait alors le vestige
non éliminé d’un repentir de l’auteur du texte copte, un impératif er<i-> auquel a été
préféré aussitôt l’autre impératif que nous trouvons là, ö[m öam].
3
 Traduction conjecturale, sur la base de la restitution.
4
 Littéralement: «la foi de Dieu».
5
 Le copiste, apparemment, avait d’abord pris le début de ce mot pour le nomen sa-
crum P^N^A.
318 R. KASSER - P. LUISIER

→ [G]

nawn# #ryï N#ytV emNè öe


wn# mmeu eimy pwn# et#N pe
X^R^S· aeibwk a#oun aunaö N
{n}ekklysia· #itN pmakarios
5 Nïoudas· psan Mpéaeis pe
ei Ntavè nyei éN Njarep·
Ntagapy etéase Nte tpis
tis neeiR politeue öe #ryï
#n txaris #itN pmakarios
10 Mprofytys auw pöwlP
abal MpeX^R^S peei Ntaou>
épav #a qy n<n>aiwn· eautaje
aeij Mmav· neeireje #N
péaeis eeisanajt #N nev
15 seée NtariöN öam ée aei
Mpja Mpseée· aeiseée mn
Nsnyou· ïoudas petR pro
trepe Mmaei· #wste atra
jwpe Mmerit nnentau
20 swtM eraei Ntarerou#e de
jwpe aei<i> ebal #N tagapy
eneseire Mmas Néi lym
ma txyra· mN tesjeere·
ammia· neeimaa#e #N tou
25 jy eeinabwk ajierixw·
Ntefuniky anR #ennaö
Mma#e jwrP de ntarevjw
pe neu<ou>y# Nswei Nöi lym
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 319

[3]

vive en lui, n’ayant d’autre


vie sinon celle qui est dans le
Christ. J’entrai dans une grande
Église avec le soutien du bienheureux
5 Jude, le frère du Seigneur, celui
qui m’a donné dès le début
l’amour sublime de la foi.
§6 Je me comportais donc
dans la grâce, avec le soutien du bienheureux
10 prophète et par la révélation
du Christ qui a été
engendré avant (tous) les siècles. Lui
(m’)ayant été prêché, je me réjouissais dans
le Seigneur, nourri par ses
15 paroles. Lorsque je pus être
digne de la Parole, je parlai aux
frères — c’est Jude qui
m’encourageait — de sorte que
j’étais chéri de ceux qui
20 m’entendaient. §7 Or lorsque le soir arriva,
je sortis de l’agape 6
que faisait Lèmma
la veuve avec sa fille
Ammia. Je marchais dans la
25 nuit pour me rendre à Jéricho
de la Phynikè7. Nous fîmes de grandes étapes
et quand l’aube arriva,
(je vis qu')elles me suivaient (toujours), Lèmma

6
 Il s’agit là, évidemment, d’une agape antérieure, autre que celle d’Éphèse, où Paul
prononce ce discours, devant ses frères et sœurs en la foi, dont Aquilas et Priscille (cf.
5,25).
7
 Le texte a été mal transmis en copte, voire déjà mal traduit. Il peut s’agir soit de l’ex-
pression «Jéricho des palmiers (foiníkwn)», cf. Dt 34,3, soit d’un tout autre lieu «de la
Phénicie» (cf. Ap 11,19; 15,3; 21,2), c’est-à-dire de la côte méditerranéenne entre Tyr et
Sidon, ce qui serait un but plus logique à partir de Damas.
320 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [D]

ma mN{n} ammia· neei ntaur [ta]


gapy neaumerit gar Mpja
#wste atMtrou<ou>aeie mma[ei]
avi Nöi ounaö mmouei· ev#ak[r]
5 abal· #M peiaeie ntswje n[n]
kees anan Nde nenjlyl· p[e]
#wste Nse#aeie <e>bal· #m pjl[yl]
Nöi lym<m>a mN ammia· a#ry[i a]
éN peqyrion Ntariouw [de]
10 eeijlyl· erepqyrion ny[é]
#a ret ae“imou# MpeP^N^A ae[i]
öwjt arav paéyï nev ée pm[ou]
ei ekouwj eu· Ntav de paéev· é[e]
ee“iouj éwkM· aeiè eau mpn[ou]
15 te pentavè Ntsmy Mpqy[ri]
on· auw ou<ou>éeei Nnev#m#el· n[eu]
N ounaö de Nïero Mmeu· Mp[ma]
eT^Mmeu aei<i> de a#ryi eéwv· [e]
repy ouy# Nswei· Nqe N#enö[ram]
20 pe eur #ate #ytou N#enaet[os]
Mpja eaupwt a#oun auyei [a]
trounou#M teei te qe Nlym
ma mN{n} ammia entauejtou m[ma]
ei Mpoubajt· janèsmou
25 ntaè eaou Mpnoute aeijw
pe #wwt #N ou#rte MM^Ntr[w]
me ée einavi mpmouei Nej
N#e NtawmS Mmav #N pmao[u]
aeiw#e de aret #iéN piero [N]
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 321

[4]

et Ammia qui avaient fait l’agape,


car elles s’étaient mises à m’aimer beaucoup,
au point de ne pas s’éloigner de moi.
(Or voilà qu’)un grand lion affamé
5 arriva de la vallée du Champ des
Ossements8. Nous(-mêmes), nous étions en prière,
au point que Lèmma et Ammia
tombèrent en (?) prière
devant (?) le fauve 9. Lorsque j’eus fini
10 de prier, le fauve étant couché
à mes pieds, je fus rempli de l’Esprit,
le regardai et lui dis: «Lion,
que veux-tu?» Lui, il dit:
«Je veux être baptisé.» §8 Je rendis gloire à Dieu
15 qui avait donné la voix au fauve
et le salut à ses serviteurs. Il y avait
à cet endroit-là un grand fleuve.
J’y descendis, tandis
que celui-là me suivait. Comme des colombes
20 qui, grandement épouvantées par des aigles,
ont fui dans une maison pour se
sauver, ainsi Lèmma
et Ammia, qui s’étaient accrochées à moi,
ne me lâchèrent pas avant que j’eusse béni
25 et glorifié Dieu. Je fus
moi aussi (saisi) d’une crainte humaine,
(me demandant) comment j’allais entraîner le lion
et le plonger dans l’eau.
Je me tins donc au bord du fleuve,

8
 swje dans le texte copte. Réminiscence évidente d'Ez 37,1, où au pedíon de la
Septante (dont la signification première est «plaine», avec un sens dérivé assez courant
aussi, celui de «champ») correspond B koi «champ» dans l'unique version copte con-
servée de ce passage (H. TATTAM, Prophetae majores dialecto linguae aegyptiacae
memphitica seu coptica, edidit cum versione latina, Oxford 1852, tome II, p. 196). Les
deux significations de pedíon se retrouvent aussi bien dans swje (S etc., mais totale-
ment absent de B) que dans koie ou koi (S etc., dont koi B), en sorte que, fréquem-
ment dans les textes bibliques, à S swje correspond B koi.
9
 Traduction conjecturale d’un passage peut-être mal transmis. On pourrait aussi resti-
tuer Nse<te>#aei et tenter de traduire: «au point que Lèmma et Ammia me saisirent
dans la prière au sujet du fauve».
322 R. KASSER - P. LUISIER

→ [E]

rwme nesnyu aeiaj öyl· ebal


eeiéw mmas· ée petouy# #N
netéase· etöajt aéN net<t>#B
beiyou· pentavè Mtan Nnet
5 #yj pentavtwm Nttapro
nMmouei #itN daniyl· pen
tavtnnau nyei MpNéaeis·
I^Y^S peX^R^S ma nen Nqe· atrN
r bal apqyrion· auw toikono·
10 mia· etjoop· éakS ebal· neei
de Ntarijlyl· Mmaou aeivi
tv de [#]M pevvoue #M pren <n>I^Y^S
peX^R^S aeiamnsV Njamt N
sap Ntarevei de a#ryï #M pma
15 ou avnou#e Mpevvoue· paéev
nyei ée texaris nMmek anak
de paéyei nev ée ntek#e #wk·
pmouei Ntarevpwt de a#ryï
etswje evtelyl peei gar
20 nevouan# nyei abal #N pa#yt
aumouei Ns#ime twmnt arav·
auw MpVoua# <#>rev aras alla av
pajsv avpwt a#ryï amma
Njyn #wste öe ntwtN #w
25 tN tyne· akullas mN priskil
la· NtatetNr pisteue apn†
te etan@ †auw net<at>etntsebo
[o]u <n>tetNtaje aeij <mmau> nta#e† pau
los de evéw Nneei· au{ou}naö
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 323

[5]

ô mes frères, et je criai,


disant: «(Toi) qui résides dans
les hauteurs et regardes les humbles10,
(toi) qui as donné (le) repos aux
5 accablés, (toi) qui as fermé la gueule
des lions par Daniel, (toi) qui
m’as envoyé notre Seigneur
Jésus-Christ, donne-nous (aussi) la manière
d’échapper au fauve et le plan (divin)
10 fixé, accomplis-le!» §9 Lorsque
j’eus fait cette prière, je l’entraînai
par sa crinière au nom de Jésus-
Christ et le plongeai trois
fois. Lorsqu’il remonta de l’eau,
15 il secoua sa crinière et me dit:
«La grâce soit avec toi!» et moi,
je lui dis: «Avec toi aussi!»
Lorsque le lion s’enfuit
vers le Champ en jubilant — ceci en effet
20 m’était révélé dans mon cœur —,
une lionne le rencontra
et lui ne dirigea pas son visage vers elle, mais il
se détourna et s’enfuit vers les
bois. §10 En sorte donc que vous
25 aussi, Aquilas et Priscille
qui avez cru dans le Dieu
vivant, <…>11 et ce que vous avez appris,
proclamez-(le) comme moi!» §11 Paul
ayant dit cela, une grande

10
 On pourrait aussi comprendre net<t>#Bbeiyou comme l’inverse de net-
éase: «les lieux les plus bas»
11
 Le texte est corrompu aux lignes 27-28. Nous supposons qu'il manque ici un impé-
ratif et nous traduisons le reste de manière conjecturale, sur la base des restitutions propo-
sées.
324 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [Å]

Mmyje ouw# atpistis #wste


N<te>oukw# jwpe †Nteparxwn
tyrev Ntammia†· è oube paulos
éekase evnamou oun <oueei> ngar N
5 s#ime #N tpolis eseire N#a#
N#wb’ nnefesios epesren p[e]
prokla avr baptihe Mmas m[n]
nete nous tyrou· auw nerepi
saeit Ntxaris· mN ousmou e
10 najwv <vw>ée Ntmyte †tmntseo†
mN <t>pentykosty pklam M
peX^R^S avajeei †#wst Ntaf[qo]
nos joop† mN ousaeit enajw[v]
#n tpolis ée pirwme NjMmo
15 avR katalue· NNnoute evéw
mmas ée tetnaneu aneei t[y]
rou eunaraxou #N ousete pau
los de Ntarevï abal· auma Nou[a]
ei na npolis tarepV abal mN
20 Npurtanis’ auntv epeqea
tron asapsp Mfygemwn· a
trevi Ntarevei de avénouv
evéw Mmas ée etbe eu Ntak
ekkw Nneei ekè sbw Nne[n]
25 tanrraei taéaou auw pkos
mos avstau abal· auw ana[n]
tNéi sbw araou en ekéise
gar Mpeknoute nqe en[tan]

vant dépendre de #wste. Nous nous hasarderons à voir là un compromis boiteux et


maladroit entre deux rédactions concurrentes, destinées à exprimer plus ou moins la
même idée, annonçant la même réaction populaire négative: pklam MpeX^R^S
avajeei #wst<e> nta<vjwpe Nöi oufqonos etc.>, transformé en pklam
MpeX^R^S avajeei· <neoun ou>f[qo]nos joop mN ousaeit enajwv.
17
 Ou «un champ»; la restitution semble possible. Le rédacteur copte veut probable-
ment dire par là que Paul est sorti de la ville où, éventuellement, grâce à ses nouveaux
amis et corréligionnaires, sa sécurité était mieux assurée. On verra aussi 1 Cor 3,9, où
geÉrgion est une métaphore pour la communauté des croyants.
18
 Litt. «ceux des villes». On a là un exemple typique de la maladresse du copte. Il
sait probablement que polítjv, au singulier, peut être rendu par pa tpolis. Il en dé-
duit que le pluriel sera na npolis, oubliant qu’ici, dans notre contexte, c’est toujours
d’une seule ville, Éphèse, qu’il s'agit. C’est donc na tpolis qu’il aurait fallu écrire.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 325

[6]

foule s’ajouta à la (communauté de la) foi, au point


qu’advint de la jalousie et que l’archonte
de toute l’Asie12 s’opposa à Paul
afin qu’il meure. Il y avait en effet une
5 femme dans la ville qui faisait beaucoup
de (bonnes) œuvres pour les Éphésiens; son nom était
Procla. Il la baptisa avec
tous les siens et la renommée
de la grâce avec abondante louange13
10 se répandait14 entre...15.
et la Pentecôte. La couronne du
Christ se multiplia, en sorte que… il y eut… jalousie
...16. avec une grande rumeur
dans la ville: «Cet étranger
15 a aboli les dieux en disant:
“Tous, vous les verrez
brûlés par le feu”».
§12 Quand Paul sortit vers un lieu de campagne17,
les citadins18 s’emparèrent de lui avec
20 les prytanes et l’amenèrent au théâtre
pour exhorter le gouverneur à (y) venir.
Lorsqu’il vint, il l’interrogea
en disant: «Pourquoi toi,
mets-tu (en place ici) ces (nouveautés), en enseignant ce
25 que les rois ont condamné et ce que le monde
a rejeté? Nous non plus,
nous ne les apprenons pas. Car tu exaltes
ton Dieu, comme [nous]19 l’avons
12
 Traduction conjecturale, littéralement: «tout l’archonte de l’Asie», à condition de
corriger le texte. En effet, le copiste a d’abord écrit Ntamia «de l’Amia», puis a corrigé,
en croyant reconnaître le mot, en Ntammia, «de l’Ammia»; mais le nom de la fille de
Lèmma ne prend évidemment pas l’article et il s’agit probablement d’une corruption pour
asia, province romaine où se trouve Éphèse. Le mot parxwn fait aussi difficulté:
comme Jérôme sera appelé plus loin fygemwn ou panqupatos, ce titre ne lui sem-
ble pas convenir; ailleurs, dans les Acta Pauli conservés, on trouve arxwn au pluriel
quand il s’agit des «notables», e.g. Narxw[n] tyrou «tous les notables», SCHMIDT,
Acta Pauli, p. 14* (S. 20, l. 20).
13
 Ou «bénédiction».
14
 Restitution très conjecturale.
15
 Le texte doit être corrompu, il manque de toute façon la particule de liaison. S’agit-
il d’un nombre estropié commençant par dix?
16
 Restitution possible mais pas assurée, faute de contexte. Il doit manquer quelque
chose, peut-être par homéotéleute, car tel qu’il est, le texte est incorrect, joop ne pou-
326 R. KASSER - P. LUISIER

→ [H]

[s]wtM Mmas auw aukatalue


Nna ne#rwmaios mn na neei § 13 [P. 22]…]n qeoÕ s[.
[e]éis ée eu netkéou Mmaou eî]pè oŒn, tína êstìn [t]à p[erì tòn
[e]kR piqe Mpmyyje paulos q(eò)n Ωn sù kjrússei]v. ö dè PaÕlov
5 [d]e paéev ée panqupatos ari (5) e¤pe[n] pr[òv aûtón]· [poíei
[p]etkouajv men nyei èezousi Ω qéleiv]· mjtemían gàr ∂xeiv
[a] gar Nouwt teteuNtekS a êzousí[an kat’ êmoÕ eî m®
[t]rektaka paswma my oun e÷]v mou tò s¬ma, t®n dè
[j ö]am atrekmout· Ntacuxy cux®n m® âp[oktene⁄v].
10 [s]wtM ènou <…> <ou>an nim· etnaéi (10) [ãkoue] dé, kaqà d⁄ se swq±nai kaì
[n]naseée #M pev#yt pentav pánta [tà Åßmat]á m[o]u ên kardíaç
[t]amie tpe mN pka#· pentav lambánon ta saq[.]ron j[……Ø]lion
[ta]mie pry· mN poo# mN nsiou [k]aì t®n g±n kaì ãstra
[mn] Narxy auw pkosmos mN kaì ârxàv kaì k[u]ró[tjtav]
15 [pv]salsel auw nagaqon tyrou (15) kaì pánta tà ên kós[m]wç âgaqà
[e]t#n pk[o]smos etbe prwme Mpv ∏neken ân[…..∂]plasen[………eîv
[r a]qeti Mpevteno ete prw xr±]sin ânqrÉpwn kata tjs[……] …
me pe alla Nterevbwk #M âpagómenouv ka[ì ka]tandra-
pjtartR mN teplany eau podihoménouv ta[……]
20 {u}atpv ebal #ryï #n nepiqu (20) xrus¬ç tele[íwç
mia Mpnoub· m^n p#et mn #e^ kaì ârgu]ríwç ka[ì
wne Mmie auw mpornia mn l]íqoiv timíoiv
N{N}mntnaeik mN nè#e eu [……] kaì moixíaiv kaì méqa[i]v.
joop mn t#ytony mN t#i skécontev gàr [.]…[……
25 y mpkeke etéi e#oun eppe (25) t]àv êpì t®n âpátjn âgoúsav
[q]aou #itn nentanéoou au dià t¬n proeir[j]m[énwn]
épau neu aumou N#ytou è [P. 24] bántev êfoneúqjsan.
[n]ou öe etbe teplany et nÕn oŒn êpì ö kúriov
[#]m pkosmos erepnoute b[o]ú[letai] h±n ™m¢v ên qe¬ç
30 [o]uwj atrouwn# #n oumNt 30 dià t®n ên kósmwç plánj[n
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 327

[7]

entendu, et (tes nouveautés) ont aboli (nos dieux),


ceux20 des Romains et des gens d’ici.
Dis (maintenant) ce que tu dis
quand tu persuades la foule!» §13 Paul
5 dit alors: «Proconsul, fais-moi
ce que tu veux, car la seule
autorité que tu aies est de
détruire mon corps, (mais) tu n’as pas
le pouvoir de tuer mon âme.
10 Écoute maintenant <…>21, tous ceux qui
accueilleront mes paroles en leur cœur! Celui
qui a créé le ciel et la terre, Celui qui
a créé le soleil, la lune et les étoiles
[et] les dominations et le monde avec
15 [sa] parure22 et tous les biens
qui sont dans le monde pour l’homme, Il n’a pas
rejeté sa créature, c’est-à-dire l’homme.
Mais quand (ce dernier) s’est fourvoyé dans
le bouleversement (des valeurs) et l’égarement,
20 ayant été fait prisonnier des désirs
de l’or, de l’argent, des pierres
précieuses et de la luxure, avec
les adultères, avec les ivrogneries
qui accompagnent la volupté et la voie
25 de la ténèbre qui conduit au
mal, par tout ce que nous avons mentionnés, les (hommes)
se les ont acquis et ils en sont morts. Maintenant
donc, à cause de l’égarement qui est
dans le monde, Dieu
30 veut que les (hommes) vivent23 pieuse-

19
 On peut restituer un autre sujet pronominal dans la lacune, e.g. «je».
20
 Ici commence le parallèle grec. Apparemment, derrière le pronom démonstratif, il
s’agit des dieux de Rome et d’Éphèse. En conséquence, nous proposons de corriger ainsi
la leçon de SCHMIDT-SCHUBART: ]n qeoùv [.
21
 Le parallèle grec montre qu’il y a une brève omission par homéotéleute sur ou. Il
faut comprendre: «Écoute comment tu dois être sauvé, toi et tous ceux qui etc.».
22
 On peut aussi restituer un pluriel [nv]salsel: «ses parures». À noter que la sé-
quence du copte — ciel et terre, puis soleil, lune, étoiles, dominations etc. — ne saurait
correspondre au grec du papyrus de Hambourg qui offre un texte moins bon là déjà où il
n’est pas lacunaire: terre, étoiles, dominations.
23
 Plus logiquement, le grec donne: «que nous vivions», comme pour le verbe sui-
vant.
328 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [Y]

noute atmtRnmou #N Nn[abe] kaì m® âpo]qane⁄n ên ämartíaiv,


evnou#M <m>man abal· #N net[ta] sÉhei dià t¬n ägn[wn ândr¬n
je aeij Mpseée #N outBbo [ée] t¬n] kjrussóntwn,
kase etetnaR metanoï Nte[tn] ÿna metano±tai kaì pisteújte
5 R pisteue éeueu pe peX^R^S I^Y[S] (5) [ºti efiv qeòv] kaì efiv Xristòv ˆIjsoÕv
auw mN keoue joop netN[nou] kaì ãllov oûx üpárxei, üm¬n
te joueit #enwne ne mN #e[nje] gà[r] qe[oì xalko⁄] kaì líqinoi kaì zúlinoi
emN öam Mmaou auwm oud[e aneu] mßte trof®n dunáme[no]i la[be⁄n mß]te
abal· oude aswtm oude aw[#e a] blécai mßte âkoÕsai âll’ oûdè st±nai,
10 retou éi öe nytN NoumN[tr] (10) l[á]bete p[roaír]esin
m N#yt enanous NtetNé[i ouée] âgaq®n kaì swq±te,
ei mypws Ntepéaeis öwn[t n] mßpote ôrgisq±ç [ö qeò]v k[aì
vrax tyne #N ousete emas[éene] kata]kaúsi üm¢v purì âsbéstwç
nte{tN}petNR pmeue tako [neei n] kaì tò mnjmósunon [üm¬n] âpólite.
15 tarefygemwn· satmou #m p[eqe] (15) § 14 kaì taÕta ö ™gemÑn âkoÕsav roufo
atron mn pmyje paéev [ée nrw] [..ên] t¬ç qeátrwç metà toÕ ∫xlou
me N{n}efesios oti men ée pee[i] e¤pen· ãndrev ˆEf[ésioi], ºti mèn
rwme <seée> {n}nkal[w]s tNsaoune ot[i] ö ân®r oœtwv kal¬v e¤pen o¤da, ∂ti dè
de ée †pouaeij [e]n pe apéi sb[w] º[ti nÕn] keròv taÕta üm¢v maqe⁄n
20 aneei atrn{n}e[im]e éeu pouae[ij] (20) oûk ∂stin.
en pe† krine ö[e] NtwtN ée e[te] tí oŒn qéle[t]ai [krí]nate.
tn<ou>wj r eu #ae[i]ne men <n>euéw [m] oï mèn ∂legon
mas ée peei r[ax]v #i qy Mper[peei] katakéai aûtòn pròv t¬ç na[…….],
e· N#aounouv d[e] ée naé peeirw[me a] oï [d]è xrusoxóoi ∂legon· eîv qjría
25 Nqyrion· <…> (25) tòn ãndra. kaì [qorúbou] geinoménou
megálou katékrinen aûtòn eîv qj[ría
ö [P. 26] ¨I]erÉnumwv fragellÉsav.
          nes[n]you öe abal é[e t] oï mèn oŒn âdelf[oì Üv t±v]
pentykost[y t]e Mpourim[e ou] Pentjkost±v o∆sjv oûk ∂klausan
te mpouölé pe[t] alla neut[e] oûdè gó[nata ∂kli]nan, âllà
lyl pe· eujly[l] #N oumie[. .] âgalliÉmen[o]i prosjúxonto [ëst¬tev.
mN{n}nsa saou· [n]#oou nej[ie § 15 met]à dè £̂ ™mérav êpoíei ö

[Q]
[rwnumos ¨IerÉnumov kun[ßgian]
Paginae 9-12 vacant.

30
 Le mot est peut-être lacunaire. Si on lit seulement #N oumie (ou -miy ?), on pour-
rait traduire: «en vérité».
31
 Le dernier mot est lacunaire, puis il manque quatre pages au copte; les §§15 à 20
sont conservés dans le grec.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 329

[8]

ment24, pour que nous ne mourions pas dans les [péchés];


Il nous sauve par ceux qui prêchent
la Parole avec pureté, afin que
vous vous repentiez et que vous
5 croyiez (en) ce qu’est le Christ Jésus
et qu’il n’y en a pas d’autre. Vos dieux
sont vains, ce sont des pierres et des [(bouts de) bois]
qui ne peuvent ni manger, ni [voir],
ni entendre, ni se tenir
10 debout. Choisissez-vous donc du
bon sens et choisissez-(vous) le salut,
de peur que le Seigneur ne se fâche et
vous brûle par un feu qui ne [s’éteint] pas
et que votre souvenir ne périsse.» §14 [Cela,]
15 quand le gouverneur l’eut entendu dans le
théâtre avec la foule, il dit:
«Éphésiens25, que cet
homme <parle> bien, nous (le) savons26, mais
(nous savons aussi) que ce n’est pas le moment d’apprendre
20 ces choses; pour que nous sachions ce qu’elles sont, (non vraiment), ce n’est pas
le moment27. Jugez donc vous-mêmes de ce que vous
voulez faire!» Les uns disaient:
«Celui-ci, brûle-le devant le temple!»,
mais les orfèvres: «Jette28 cet homme
25 aux fauves!» <…>29

Les frères cependant,


comme c’était la Pentecôte, ne pleurèrent pas,
ne firent pas de génuflexions, mais ils
jubilaient, priant avec...30.
§15 Après six jours, Jérôme31
24
 Le mot copte contient la parole «Dieu». Dans le grec, on lit: «le Seigneur veut que
nous vivions en Dieu».
25
 Littéralement, après correction: «Hommes éphésiens»; sans correction: «Hommes
des Éphésiens».
26
 Le grec lit: «je (le) sais».
27
 Ce dernier passage, l. 19-20, peut sembler corrompu en ce que le copte répète la
même chose, avec néanmoins dans le second membre un sujet pronominal qui correspond
à ™m¢v et non üm¢v du grec. La répétition, cependant, peut aussi souligner la détermina-
tion du gouverneur à ne pas laisser Paul continuer sa propagande.
28
 Les deux impératifs peuvent être aussi au pluriel: «Brûlez-le… Jettez-le».
29
 Il y a dans le copte une omission par homéotéleute sur qyrion. Elle peut provenir
du modèle, car ce qui précède et ce qui suit restent logique. Le grec lit: «Un grand [tu-
multe] s’étant produit, Jérôme condamna Paul aux bêtes, après l’avoir fait flageller».
330 R. KASSER - P. LUISIER

TRANSITION32

Jérôme, mari d’Artémylle, et son affranchi Diophante, mari d’Euboule, sont fort
jaloux de l’emprise acquise par Paul sur leurs épouses; il faut donc éliminer l’apôtre
le plus tôt possible en le livrant aux fauves; d’où l’accélération de la préparation de
ce combat meurtrier. Pour mettre en mouvement ce processus, Jérôme fait défiler
d’abord devant la populace, qui les admire, ses fauves les plus puissants et féroces.
À cette occasion, passant près de la cellule où Paul est enfermé, un grand lion pousse
un rugissement si formidable qu’il interrompt l’apôtre dans ses prières. Cependant,
ces deux dames brûlent du désir d’entendre prier et prêcher l’apôtre, et ce dernier
accepte de les recevoir le soir même dans son cachot.

Là, son exhortation est dirigée surtout vers la riche Artémylle: «Noble dame qui
disposes de toute cette parure, dit-il en substance, de tout cet or, ce luxe, ces vête-
ments délicats et splendides, assieds-toi ici sur le sol nu! Oublie toute ton opulence,
qui ne te servira à rien si tu n’adores pas Dieu, pour qui tout cela n’est que balayures,
et qui est prêt à t’accorder, par grâce, ses dons merveilleux; car l’or et les richesses
périssent, les vêtements s’usent, la beauté se flétrit, les puissantes métropoles tom-
bent en poussière, et le monde entier finira par être anéanti par le feu, à cause de
l’impiété humaine. Seul Dieu est immortel, et sauve. Espère donc en Lui, et Il te sau-
vera! Espère en Christ, qui te pardonnera tes péchés et te libèrera!… en sorte que
désormais, au lieu d’adorer et servir tes idoles, tu rendras ton culte au Dieu vivant,
père du Christ, éternellement vivant, amen!»

Totalement convaincues, les deux dames insistent pour recevoir le «sceau» (du
baptême) sans délais (et par l’apôtre lui-même). Ce dernier y consent. Certes, il est
enchaîné et veut accomplir ce sacrement loin de son cachot, dans la mer (!), mais il
ne doute pas que le «libérateur du monde», Dieu, invoqué par lui en une première
prière, ne le libère aussi de ses chaînes pour rendre ce baptême possible. Pour les
rompre, il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un serrurier (proposition
d’Artémylle): un bel adolescent, souriant, apparaît et tranche sans peine les liens du
captif (lequel, oubliant ses angoisses devant le combat de fauves qui l’attend pour le
lendemain, «exulte comme s’il était au Paradis»!). Paul poursuit alors son effort par
une seconde prière, dont l’exaucement complet (escapade discrète hors de la prison
au crépuscule, double baptême dans la mer, retour à la prison tout aussi furtif, à
l’aube) permettra de «sceller» la conversion d’Artémylle et d’Euboule, ainsi «sau-
vées».

32
 Contenu, passablement schématisé, des §§15 à 20 (p. 9 à 12 du P. Bodmer XLI) à
partir du papyrus de Hambourg.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 331
332 R. KASSER - P. LUISIER

→ [I]G § 20 [P. 32, l. 11] kaì la[bÑn t®n


ˆAr]temúllan êzßÇei toÕ steinoÕ
[ ± 16 litterae ]y# paée k[aì skotei]noÕ [tópou, ºpou oï
[paulos mpnoute ée a]eijp #ise· k]eklisménoi tjroÕntai. Üv dè
[ ± 14 litterae ee]iouwj E [∂zw êgenßqjsan laqóntev toùv
[ ± 14 litterae te]koikono t]jrjtàv kaì ên âsfaleíaç ≠[dj
5 [mia ± 12 litterae ]k alla ée ¥san, diemartúrato ö PaÕlo]v tòn ÷dion
[kaas ereartemul]la naéi te qeòn légwn· oï p[ul¬nev……………]or
[sfragis #m ]péaeis auw tmnt (5) [.. eûlo]gin t®n s®n oîko[nomían ………
[ . . . . . nro n]bal öe auouen ÿn]a ˆArtemúlla mujq±Ç [t±v ê]n kuríwç
[#m pren m]pnoute #N tou sfrag⁄dov·
10 [nou . . . . . .]l enetama#t[e] k[aì tóte oï keklisménoi pu]l¬nev
[aén nro #n o]ueinyb ev#arj ên [ônó]mati qeoÕ ânepet[ásqjsan ……]
[ntaroui a]bal Nöi artemu[l] (10) oï dè fúlake[v
[la mn pma]karios Mpaulos ne ba]qe⁄ [P. 34] Àpnwç katj[néx]qjsan ka[ì
[oun öe ouk]remtS nbal pe au[w] eûqùv d]è êz±lqen ™ mat[rÉ]na
15 [ou#rjire] evine Mpentav[ou] kaì ö makár[iov] PaÕlov
[wn# abal ne]v <nev>ma#e #ytou pe sùn t[………] skótov âfa[n..]
[evr ouaein #]N ou#ybs en alla (15) kaì neanísk[ov º]moi[o]v ..[…..
[#itm peiel] Mpevswma· ne s¬]ma Paúlou faín[wn]
[ei jantou]ï aéN qalassa· av oû lúxnwç â[llà] âpò t±v toÕ
20 [ouw öe evè] pouaeie· Nöi pent[av] sÉ[matov ägiw]sún[j]v pro±gen aûtoúv,
[r ouaein pau]los de avjlyl· a[v] ¿s[te ê]ggísai [ê]p[ì] t®[n qálassan
[tale öié aé]n artemulla· avi (20) § 21 kaì âpé]nanti ïstßkei ö fénwn
[a#ryi aén pm]au #M pren Mp{e} e[….]n kaì [proseuzámenov ö PaÕlo]v
[éaeis X^R^S I]Y^S #wste Nteqa êpéqjken t±Ç ˆArtemúllaç t®n xe[⁄ra
25 [lassa r q]e mpkw#t Ntea[rt] kaì …….. tò À]dwr ên ônómati
[emulla j]wpe #N{n} ounaö [ns] XristoÕ ˆIjsoÕ, ¿ste t®n
[mat ntwmt] ne<n>kat eteou (25) q[álassan sfódra kumaí]nesqai kaì
[ ± 10 litterae ] avr #ate pa[éev] fóbwç megálwç susxeqe⁄sa[n t®n
ˆArtemúllan] mikroÕ de⁄n âpópljkton
génesqai. [……………..]n kaì e¤pen·

38
 Restitution possible. Comme l’a bien vu PETERSON, Bemerkungen, p. 198 quand il
relève: «Die Lichterscheinung im Wasser gehört zur Taufe», la leçon de SCHMIDT-
SCHUBART n’est pas correcte. Nous proposons quelque chose comme ¿ste t®n
q[álassan Üv pÕr faí]nesqai.
39
 Passage fortement restituté.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 333

[1]3

§20          ]...33. [Paul] dit


[à Dieu]: «J’ai souffert
          ]voulant
          ]ton plan (divin)
5           ] mais afin
[qu’Artémyl]le reçoive le
[sceau dans] le Seigneur et la
… ]34». Alors, [les portes] extérieures s’ouvrirent
à l’instant [au nom de] Dieu,
10 … ] tandis que ceux qui contrôlaient
[les portes étaient (plongés) dans] un lourd sommeil.
[Lorsqu’]Artémylle
[et] le bienheureux Paul sortirent, il
[faisait] sombre dehors. E[t un]
15 [jeune homme], semblable à celui qui
lui [était apparu] marchait35 devant eux,
[éclairant] non par une lampe, mais
[par l’éclat] de son corps,
[jusqu’à ce qu’]ils parvinssent à la mer.
20 §21 [Alors,] celui qui [avait éclairé cessa]
d’avancer36. Paul pria, [il]
[imposa les mains] sur Artémylle et il descendit
[vers]37 l’eau au nom du
[Seigneur Christ] Jésus, en sorte que la
25 mer [devint comme] du feu38 et
qu’Artémylle fut dans une [sorte de] grande
[tor]peur somnolente39…
     ] il eut peur et dit:

33
 On pourrait restituer nrevar]y#, «les gardiens», bien que t]jrjtáv soit un peu
loin dans le grec.
34
 Une lacune dans le copte. La restitution de SCHMIDT-SCHUBART paraît incorrecte, si
le kaí introduit comme dans le copte un second complément de mujq±Ç.
35
 Notre interprétation du texte copte comporte une haplographie.
36
 Passage fortement restitué, avec un grec très lacunaire.
37
 E. PETERSON, Einige Bemerkungen zum Hamburger Papyrus-Fragment der Acta
Pauli, dans ID., Frühkirche, Judentum und Gnosis. Studien und Untersuchungen (=
PETERSON, Bemerkungen), Rome — Fribourg — Berlin, 1959, p. 198, critique la restitu-
tion proposée par SCHMIDT-SCHUBART, Acta Pauli, p. 34 et 35 («[und segnete (?) das]
Wasser»). Le copte a clairement le verbe i, puis une lacune que nous remplissons selon le
parallèle du baptême du lion au §8, p. 4, l. 18 du texte copte.
334 R. KASSER - P. LUISIER

↑ I^D

ée erek[ ± 13 litterae n#e] ö lámpwn kaì faínw[n boßqei, ÿna m®]


qnos éw [ée paulos petmyr] e÷pwsi tà ∂qnj, ºti ö désmiov PaÕlov
av#wtb [nartemulla avpwt] ∂fugen âpoktínav ˆArtemúllan.
Ntarep#[rjire swbe palin an] kaì pálin midiásantov toÕ
5 ap#yt n[tmatrwna nive au] (5) neanískou ânépneusen ™ matrÉna
ma#e a#ryi epy[ei eretoujy] kaì êporeúeto eîv t®n oîkían faínontov
nasine aubwk [a#oun erenma] ≠dj toÕ ∫rqrou. Üv dè eîs±lqen ∂sw
taei wbj· avp[wje mpaeik] t¬n fulákwn koimwménwn, ∂klasen ãrton
av. . .s abal #.[ ± 9 litterae av] Àdwr te prosßnegken [P. 36] êpótisen
10 tsas #m pevseée [avéaus a] (10) Åßmati, âpélusen pròv ¨Ierónumon
jierwnumos p[essugga] tòn ãndra aût±v· aûtòv dè êdeßqj.
mos a#itaoue a[ouaj el jw] § 22 ∫rqrou dè krau<g>® êgéneto üpò
pe nnpolitys [ée maran ntn] t¬n poleit¬n· ãgwmen êpì t®n
r qewrei maran [aneu apete] qewrían, ãgwmen ÷dwmen tòn ∂xonta
15 ountv pnout[e evmije mn] (15) tòn qeòn qjriomaxoÕnta.
Nqyrion Ntav [de jierwnu] aûtòv dè êpistàv ö ¨Ierónumov
mos [ev]mmeu #ama e[tbe qupo] †ma dià t®n üpocían
cia atevs#ime [#ama ée paulos m] t®n pròv t®n guna⁄ka, †ma kaì dià tò
pvpwt· avoua# [sa#ne ndiofantos] m® fuge⁄n aûtòn êkéleusen Diofántwç
20 mn pkesepe n#[m#el atroueine] (20) kaì to⁄v loipo⁄v doúloiv ãgein
mpaulos abal ap[estadion neu] tòn PaÕlon eîv tò stádion. Üv dè
swje mmav pe e[vseée en pe] êsúreto mjdèn lal¬n
alla ereéwv kal[é a#ryi evaj e] âllà kekufÑv kátw kaì ânastenáhwn,
[#]am ée neuéaeia[v abal #itn t] ºti êqriambeúeto üpò t±v pólewv·
25 polis Ntaroun[tv de ntounou] (25) kaì âpaxqeìv [e]ûqéwv
autaav a#oun· a[pestadion #ws] êblßqj eîv tò stádion, Üv pántav
te nteouan nim [ ± 10 litterae ] ãxqesqai êpì t±Ç semnótjti
aéN tmntoua[ab mpeei artemul] Paúlou. t±v dè ˆArtemúllav pesoúsjv
la mn euboula au[jwne #wj m] sùn t±Ç Eûboúlaç eîv nóson
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 335

14

«Toi40 [               les]41


[païens] disent [que Paul le prisonnier]
a tué [Artémylle et s’est enfui».]
Lorsque le j[eune homme sourit à nouveau,]
5 le cœur de [la dame respira. Ils se mirent en]
marche42 vers la maison [tandis que la nuit]
allait passer et ils (r)entrèrent, [les]
soldats dormant (encore). Il partagea [le pain],
et..43. [                il]
10 abreuva de sa parole (la dame) [et la renvoya à]
Jérôme [son ma]ri44.
§22 À l’aube, [une clameur] des citoyens
se fit: [«Allons]
au spectacle, allons [voir celui qui]
15 possède Dieu [combattre avec]
les fauves!» Quant à [Jérô]me,
étant là à la fois à [cause du]
[soupç]on envers sa femme [et à la fois parce que Paul]
ne s’était pas enfui, il ordonna [à Diophante]
20 et aux autres serviteurs [d’amener]
Paul dehors vers le [stade. On]
le traînait, [lui ne parlant pas,]
mais tenant la tête courbée,
soupirant parce qu’il était exhibé en [opprobre par la]
25 ville. Quand on [l’]amena, [aussitôt]
on le mit dans [le stade,]
en sorte que chacun [45
de la sainte (attitude) [de celui-ci. Artémyl]le
et Euboule, une [maladie] les [mit en danger]

40
 Le pronom n’est pas sûr du tout.
41
 Avant l’article, on devrait restituer d’après le grec quelque chose comme «il ne fau-
drait pas que».
42
 Dans le grec, le verbe est au singulier, mais de qui s’agit-il? Le pronom sujet copte
est malheureusement dans la lacune et nous restituons le pluriel, comme au verbe suivant.
43
 Quasiment une ligne à restituer. Le grec lit: «il apporta de l’eau».
44
 Le copte ne traduit pas aûtòv dè êdeßqj.
45
 Une lacune à restituer. Le grec suggère «s’agaça».
336 R. KASSER - P. LUISIER

→ [I^E]

[ma]u· au#aeïe apmou etbe ptek[o] kaì ∂sxaton kíndunon dià t®n
[m]paulos ajierwnumos de Paúlou âpÉlian, ö ¨Ierónumov êlup⁄to
[r l]upi Mpja etbe tevs#im[e] perì t±[v] gunaikòv oû mikr¬v,
[eu]è pevsaeit #N tpolis ée âllà kaì dià tò ≠dj pefjmísqai ên t±Ç
5 [tvs]#ime #atp arav en Ntare (5) pólei kaì [m]® ∂xwn sùn aût¬ç t®n guna⁄ka.
[.]vje ö[e] a#mest Ntav av § 23 Üv oŒn êkaqésqj, ö [ârxikunj]gòv
[s]a#ne aka oumouei abal· êkéleusen aût¬ç êzafeq±nai léonta
[e]vtsebaeit apeei#wb prò [mikroÕ teqjreu]ménon
[e]to noui#e #wste <nte>pmy peik[ròn] lían, Üv ºlon tò
10 [j]e tyrv aj öyl abal ée nouée (10) pl±[qov …………………]a,
[p]mouei Nagrion ée evna{u}ou ºpwv ânaire[P. 38]q±Ç
[em] prwme eteuntev Mpnou [ö PaÕlov …………….
[te] ntarou<ou>en de ntkaleagra ….. êk] dè t±v galeágrav
[er]epmouei ei ebal· paulos av ka[…………………………]v
15 ma#e evè #o de evjlyl a#ry“i (15) prosjúxeto ∂[ti d]è pròv to[útoiv
[ap]éaeis· peX^R^S I^Y^S NtareNöe …………] mnjgwn t±Ç ê[k t]¬n
[ry]ö de teue pmouei ebal #n ou palioúr[wn …….. kaì p¢sin]
[bw]tS auR jp[y]re Mmav Mpja· qaÕma êgé[net]o méga, ∫ntov aû[toÕ
[eu]naö peevè #rte N#ouo pau …………..] kaq’ üperbo[l]ßn. ö dè
20 [lo]s de mpevkatv epa#ou al (20) PaÕlov [……………
[la n]evto mpev#wb pe evjlyl tò ÷]dion ∂rgon [t]±v pr[o]seux[±v
[ev]è ntevmnt[m]ntre· pmouei de ……..k]aì êdí[d]ou tò ma[rt]úrion·
[avè] mpev#[o eprw]me p . [ periblecámenov [gàr kúklwç ö léwn]
kaì ºlon [ëau]tòn êpeidízav ¥lqe
dromé[wv kaì âneklíqj] parà
tà s[k]élj [toÕ P]aúlou Üv âmnòv
eûdídakt[ov kaì Üv doÕ]lo[v] aûtoÕ
kaì [â]napaúsantov t®n prose[ux®n
Üv êz ênupní]wn ê[g]erqì[v e¤]pen
[txaris N] t¬ç Paúlwç ânqrwpí[njÇ glwss±Ç· xáriv
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 337

[15]

et elles tombèrent en (état de) mort46 à cause de la destruction


[(inéluctable) de] Paul. Jérôme
s’attrista beaucoup à cause de sa femme,
le bruit [s’étant] répandu dans la ville que
5 [sa] femme n’était plus d’accord avec lui. §23 Quand
donc (Jérôme) fut allé s’asseoir47, lui-même
ordonna de lâcher48 un lion
dressé à cet effet
et cruel, en sorte que toute la
10 foule cria: «Lance
le lion sauvage pour qu’il dévore
l’homme qui possède Dieu!»
Lorsqu’on ouvrit la cage,
tandis que le lion en sortait, Paul
15 se mit à marcher en suppliant, priant
le Seigneur Christ Jésus. Quand les chasseurs
poussèrent le lion dehors (l’excitant) en
[l’agres]sant49, on s’émmerveilla beaucoup de lui,
[comme] il était grand et très effrayant. Paul
20 cependant ne se retourna pas, mais
il restait adonné à sa tâche, priant
[et] rendant (ainsi) son témoignage. Le lion
[dirigea] son vi[sage vers l’hom]me [50

[(Le lion dit à Paul: «La grâce soit]

46
 Il faut comprendre avec le grec: «presque en (état de) mort».
47
 On voit d’après le copte que le sujet du verbe est Jérôme. Nous proposons donc de
restituer dans le grec Üv oŒn êkaqésqj ö [ ¨IerÉnu]mov, êkéleusen etc.
48
 Le copte ne traduit pas aût¬ç.
49
 Restitution peu sûre.
50
 Restitution particulièrement peu sûre, puis lacune d’au moins cinq lignes.
338 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [I^Å]

M[m]ek paulos de mpV[noujp pa] metà s]oÕ. ö dè PaÕlov oûk êptúrj


éev ée txaris nmmek #wk [pmou] âllà ka[ûtòv e¤pen· xáriv metà s]oÕ léwn,
ei pmyyje de tyrev au[aj öyl] kaì êpéqjken t®n xe⁄ra [aût¬ç
ée vi Mpeeifarmakos [vi Mpeei] kaì ºlov ö ∫xl]ov êbóa· õrai tòn mágon,
5 makos· pmouei de nevö[ajt apau] (5) õrai tòn f[armakón.] § 24 [ö dè léwn
los· auw paulos nevöaj[t arav ev] ….∂bl]epen t¬ç Paúlwç kaì ö PaÕlo[v
meue ée peei pe pmouei [ntavéi] t¬ç léonti kaì dienoß]qj PaÕlov, ºti
[é]wkm paulos de avas[pahe m] oœtóv [êstin ö lé]wn [P. 40] ö êlqÑn [kaì
mav paéev ée pmouei n[tak pe] lou]sámenov, [ka]ì t±Ç písti ferómenov
10 peei ntaeïéakmev nta[v de #wv] (10) ö PaÕlov e¤[pen·] léwn sù ¥v [Ω]n
paéev ée <…> ∂lousa; kaì âpokriqìv ö léwn
e¤pen t¬ç Paúlwç· n[aí.] ö dè PaÕl[ov]
êdeutérou kaì e¤pen aût¬ç·
kaì p¬v êkunjgßqjv; ö dè léwn e¤pen
Ntak #wk aute#[ak ajie] mi¢ç fwn±Ç· Üv kaì sú PaÕle. § 25 toÕ
rwnumos de ka kemyyj[e nn] ¨Ieronúmou bállont[o]v pollà qjría
qyrion abal apaulos mn [#en] eîv tò tòn PaÕlon ânaireq±nai kaì
[r]evnaé sate a#oun apmou[ei] êpì tòn léonta tozótav Üv k[â]k⁄non
15 amaoutv e[.] . eretpe [joop] (15) ânaireq±nai, aîqreíou ∫ntov toÕ âérov
n{nn}#ak assat ounaö nxal[aha] xála[ha] panplj[q]®v kaì lían
enajws nte tpe as#wou ab[al #n] megáljn sfodrà ©konqísqj âp’
tpe #wste oumyyje n[semou n] oûran[o]Õ, Üv polloùv âpoqan⁄n
tepkesepe pwt tyrev [mpeste] kaì toùv lupoùv fug⁄n pántav.
20 #a paulos oude pmouei al[la pke] (20) oûx Øptet[o] dè Paúlou oûdè toÕ
sepe nqyrion aumou a[bal #n] léontov, âllà tà ãlla qjría âpéqanen
texal{l}aha [j]ierwnum[os de] üpò toÕ plßqouv t±v xaláhjv, Üv kaì
pevmej[te evj]aöe au[w . . . . .] ¨Ieronoímou tò Ötíon pataxqèn
âferaiq±nai kaì bo¢n tòn ∫xlon
feúgonta· s¬son ™m¢v ö qeóv, s¬son
ö toÕ ânqrÉpou qeòv toÕ
qjriomaxßsantov· § 26 kaì ö PaÕlov
âspasámenov tòn léonta mjkéti aûtoÕ
laloÕntov êz±lqe êk toÕ stadíou,
katébj êpì t[òn] limménj kaì ânébj eîv
tò plo⁄on âgómenon eîv [P. 42] Makedonían,
polloì gàr ¥san oï pléontev

60
 Il semble qu’on doive lire evj]aöe, c’est-à-dire un qualitatif. Si l’on peut resti-
tuer evj]wöe, on traduira: «son oreille [fut] blessée».
61
 Lacune d’au moins cinq lignes.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 339

[16]

avec toi!» Paul ne [broncha pas et]


dit: «La grâce soit avec toi aussi, lion!»51
Toute la foule [cria:]
«Ôte52(-nous) ce sorcier, [ôte-nous ce]
5 magicien53!» §24 Cependant, le lion regardait Paul
et Paul [le] regardait,
pensant que c’était le lion [qui avait reçu]
le baptême. Paul le sa[lua (par un baiser)]54
et dit: «Lion, [es-]tu
10 celui que j’ai baptisé?» Lui[-même]
dit: <…>55

      «Toi aussi, on t’a attrapé!»


§25 Jérôme lâcha de nombreux autres
fauves contre Paul56 et [des]
archers contre le lion
15 pour le faire mourir...57. Tandis que le ciel [était]
serein58, il décocha (néanmoins) une grande et
abondante grêle céleste, elle plut (très violemment)
du ciel59 en sorte qu’une foule [(en) mourut]
et que tout le reste s’enfuit. [Elle n’]
20 [attei]gnit ni Paul ni le lion, mais [les]
autres fauves moururent [par]
la grêle. Quant à Jérôme,
son oreille [étant] blessée60 et...61.
51
 Il manque dans le copte kaì êpéqjken t®n xe⁄ra [aût¬ç, probablement saut du
même au même sur kaí déjà à un stade antérieur de la tradition manuscrite.
52
 Le grec montre que la foule s’adresse à Jérôme. En copte, on peut aussi considérer
les impératifs au pluriel: «Ôtez-nous».
53
 Le grec lit «magicien», puis «sorcier».
54
 Restitution conjecturale. Le copte n’a pas traduit [ka]ì t±Ç písti ferómenov, mais
ajoute quelque chose par rapport au grec.
55
 Il y a dans le copte une omission par homéotéleute sur paéev ée. Le grec, com-
plet, exprime ce qui suit: «Paul… dit: “Lion, es-tu celui que j’ai baptisé?” Et le lion ré-
pondit à Paul: “Oui”. Alors Paul fit une seconde (question) et dit: “Comment as-tu été
capturé (par les chasseurs)?” Le lion dit du tac au tac: “Comme toi, Paul!”»
56
 Le verbe ânaireq±nai n’est pas traduit.
57
 Mot en partie illisible et lacunaire.
58
 Mot corrompu? Le grec lit a÷qriov, «serein».
59
 Le texte copte est peut-être en désordre dans tout ce passage, où l’on trouve trois
fois le mot tpe «le ciel» et où la même idée est répétée deux fois: une glose tombée
dans le texte? C’est manifestement ©konqísqj qui a fait difficulté.
340 R. KASSER - P. LUISIER

→ [I^H]

[ ± 12 litterae tpolis] n[ou]e Üv melloúsjv t±v pólewv


[atrouéi mmas avt]elo öe #wwv a÷resqai. sunébj oŒn kaì aûtòv
[nmmeu apéai nqe o]ueei Nnetpyt Üv efiv t¬n feugóntwn,
[apmouei de avpw]t e#ryï an ö dè léwn eîv tà ∫rj âpßÇei,
5 [touie kata netky n]ev N#yt ar (5) kaqà ¥n aût¬ç súnjqev. § 27 ™ oŒn
[temulla öe mn] euboula neu ˆArtemúlla kaì ™ Eûboúla
[r #ybe pe mpja eur] nysteue eu oû mikr¬v êpénqoun njstéousai
[rime eneujine p]e ée eu neu kaí ge ênn[..]w.sai, tí ãra
[eu pentavjwpe m]paulos mn êgéneto Paúlwç.
10 [peeimouei ntare]pouaein (10) Üv d[è] ¥n núz, êp±lqe [………………]e
[ ± 15 litterae ] etR #ybe saf¬v eîv tòn koit¬[na], ºpou âllß[laiv
[ ± 14 litterae ]v jierwnu paremuqoÕnto kaì ö ¨Ie]rónumov
[mos ne]vlavlev abal· Mp[e]v· êk toÕ Ötíou êsßpeto. t[±Ç dè
mejte eatexala[h]a jaö[e]v· Eûboúlaç………
15 auw Mpeartemulla bwk a#oU (15) ka]ì ˆArtemúllaç
jarav· etbe tlupy av{v}i öe Nöi dià t®n lúpjn pl[……………
ouaggelos· nte <pe>X^R[S I]Y^S· paéev …..] e¤pen
neu ée MpRjtar[tr] oude MpR aûta⁄v· m® qro⁄sqai [perì toÕ Paúlou
jwne alla oué[e]ei #M pren M ….. ên gàr ô]nómati
20 peX^R^S I^Y^S auw #r[yi] #M pevama# (20) XristoÕ ˆIjsoÕ kaì ên t¬ç kráti
te paulos· gar p#M#el· Mpe [toÕ Pantokrátorov PaÕlov ö doÕl]ov
X^R^S petmyr avbwk atmake aûtoÕ âp±ren eîv Maked[onían,
donia· atrevé[w]k ebal Ntoi Üv kaì êke⁄ tàv toÕ kuríou oîko]nomíav
konomia· ettyj nev NtwtN pljr¬se, üm¢v d[è
25 de †ar xaris Mpe. [. . .]t† nasep (25) ………………….
swp tyne· auw n[ereoupwjs] kat]e⁄xen aûtàv ∂kstasiv
n#yt joop Mma[ou [megálj. ö dè ¨IerÉnumov ≠d]j
nßcav nuktòv ên ôdúna[iv e¤pen·
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 341

[17]

§2662 (comme si) la ville] allait


[être prise. Il] monta donc lui aussi
[avec eux sur le bateau comme] un de ceux qui s’enfuyaient.
[Quant au lion, il s’]enfuit vers les
5 [montagnes selon ce qui] lui [tenait] à cœur.
§27 [Cependant, Artémylle et] Euboule
[menaient un très grand deuil,] jeûnant et
[pleurant, se demandant] ce qu’il en était d’eux,
[ce qu’il était arrivé à] Paul et
10 [à ce lion. Lorsque] la lumière
    ]63 qui se menaient le deuil
    ]64 Jérôme
suppurait à son
oreille du fait que la grêle l’avait blessée
15 et Artémylle n’était plus entrée
chez lui à cause de (son) chagrin. Vint
un ange du Christ Jésus et il
leur65 dit: «Ne soyez pas bouleversées ni
malades, mais soyez (saines et) sauves au nom du
20 Christ Jésus et dans son pouvoir!
Car Paul, le serviteur du
Christ, le prisonnier, est allé en Macédoine,
afin d’accomplir le plan (divin)
qui lui est imparti. Mais vous,
25 … 66 vous
exhortera.» Et une extase
[leur] advenait [67

62
 Plus de la moitié gauche des douze premières lignes est lacunaire et les restitutions à
partir du grec ne sont pas toutes bien assurées.
63
 Lacune de deux tiers de ligne.
64
 Lacune de deux tiers de ligne.
65
 Comme dans le papyrus de Hambourg, l’ange s’adresse à plus d’une personne,
c’est-à-dire à Artémylle et Euboule, mais dans le copte, Euboule n’est pas nommée: le
texte paraît être en désordre.
66
 Passage lacunaire et corrompu. En corrigeant le texte, on pourrait lire texaris
Mpei[w]t, «la grâce du Père», mais il manque pour cela tout appui dans le grec.
67
 Lacune d’au moins une ligne et demie.
342 R. KASSER - P. LUISIER

↑ [I^Y]

. . . mo . . . [ ± 14 litterae ]
ete ptan[#o pe ± 7 litterae pnou] ö bojqßsav t¬ç
te mpenta[. . . pentavmije] qjr]iomáxwç ânqrÉpwç qeòv
mN Nqyrio[n na#mt pagge] s¬s[ón me dià toÕ paidòv]
5 los avi mN [ ± 14 litterae ] (5) toÕ [diel]qóntov ên örómati
avbwk a#o[un apkoitwn nta] dià [toÕ kekleisménou] koit¬[nov.]
revneu de a[rau eujoop #ryi] § 28 ö dè îdÑn aûtoùv
#N ou#Rte n[naö ± 10 litterae ] ên t¬ç f[ó]bw [……..me]gálwç [………]
etouna . [ ± 15 litterae ] par[P. 44]edreúontav ânalles[……]
10 apeteapa[ ± 14 litterae ] (10) t[o]ùv îatr[oùv…..]eav bo±v· dià qelß-
tlöa pevme[jte ± 10 litterae ] matov XristoÕ ˆIjsoÕ êz[…]e tò Ötíon.
. mia esnt[ ± 12 litterae #m] kaì êgéneto ü[giè]v Üv prosétazen aût¬ç
[p]trour pa#re <m>mav #[n] oubiw [ö pa]⁄v· méliti qerápeue se[autón].
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

_______
prazis
15 paulou
_______

jye[i ? litterae ] . . .
vyei [ ? litterae ] n
#wrei [ ? litterae] re
éanén m
20 öeime
èei

N#[. . .] jierwnumos de Ntare


[vei] #N toujy abal #N trm
[iei avr] kali Néw <m>mas ée gna
25 [ ? litterae ] . N . . [

72
 Le premier mot de ces quatre lignes ajoutées en cursive est lacunaire. Comme nous
l’avons dit tout à la fin du point 3, ce passage paraît s’insérer à la dernière ligne de la page
17, malheureusement lacunaire elle aussi.
73
 Au singulier dans le copte, si la restitution est correcte.
74
 La restitution n’est pas sûre et on notera le N- devant éw, à la place de e-, voire de
ev-.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 343

[18]

«……. [68
qui [est] la vivifi[cation ,]
Dieu de celui qui [ et qui a lutté]
avec les fauves, [sauve-moi!»]
5 [L’an]ge vint avec [
il entra dans [la chambre à coucher.]
Lorsque’il [les] vit étant en
une [grande] crainte [
……. [
10 ……. [
guérir son or[eille
…….. [                 en]
ce qu’on l’avait soignée (médicalement) avec du miel.

Actes69
15 de Paul

  Sei70 [? ] …
  Fei [? ] .
  Hori [? ] ..
  Cancn .
20   Cime
  Tii71

..[ ]72 Jérôme, lorsqu’[il]


[sor]tit de (ses) lar[mes]73 pendant la nuit,
[il] appela pour dire74: «Tu vas…
25     ]…. [

68
 Une ligne illisible et lacunaire. Toute la fin du texte, à part la ligne 13, est en grande
partie restituée et peu sûre.
69
 Ou peut-être «Acte» au singulier, cf. la discussion au début du point 3 de l’Intro-
duction.
70
 C’est le nom des six lettres coptes autochtones ajoutées à l’alphabet grec dans le
dialecte du P. Bodmer XLI, cf. le point 4 supra. Transcription alternative des deux pre-
mières: «Sej», «Fej».
71
 Ou «Tji».
344 R. KASSER - P. LUISIER

7. Index1

A. Noms propres

akullas n.[m.] Aquilas (chrétien d'Éphèse) 1,4?, 17(aku<l>las)  5,25.


ammia n.f. Ammia (fille de Lèmma)  3,24?; 4,1, 8, 23?; 6,3 (corr.).
artemulla n.[f.] Artémylle (femme de Jérôme)  13,6?, 12?, 22, 25?;
14,28?;17,5?, 15?

[damaskos]  voir tamaskos.
daniyl n.[m.] Daniel (prophète vétérotestamentaire)  5,6.

euboula n.[f.] Euboule (femme de Diophante, affranchi de Jérôme)  14,29;


17,6.
efesios n.[m.] Éphésien  6,6; 8,17.
efesos n.f. Éphèse (ville)  1,2?

[ierixw] voir jierixw.

[ierwnumos] voir jierwnumos.


[iysous] n.[m.] Jésus : I^Y^S  2,9; 5,8, 12; 8,5?; 13,24?; 15,16; 17,17?, 20.
ïoudas n.m. Jude (apôtre, frère de Jésus)  3,5, 17.

lymma etc. n.[f.] Lèmma (chrétienne de Damas)  3,22, 28; 4,8 (lyma), 22?

makedonia n.f. Macédoine (contrée)  17,22.


1
 Les index du vocabulaire du P. Bodmer XLI sont présentés ci-après dans l'ordre sui-
vant: A. Noms propres. B. Mots égycoptes (= coptes autochtones). C. Pronoms person-
nels (y compris les pronoms sujets, sg.m. pe, sg.f. te, pl. ne, bien que considérés aussi
comme pronoms démonstratifs atones). D. Formes de la conjugaison (= préfixes ver-
baux). E. Mots grécoptes (= copto-grecs ou gréco-coptes). Principes de citation: dans
tous les Index, la référence renvoie à la ligne où le mot commence, même s’il s’agit d’une
restitution. Le point d’interrogation après une référence, mis systématiquement, signale
que le mot comporte des lettres pointées ou une lacune. Ne sont pris en compte ni les
haplographies, ni les mots entièrement restitués. Sauf exceptions motivées par l'impor-
tance que peut avoir la présence ou l'absence du signe en question, les surlignes sont pla-
cées selon l'usage lyco-diospolitain et saïdique le plus courant, sans tenir compte de l'irré-
gularité de leur apparition dans notre texte. Dans l'index des mots égycoptes, q vaut t#,
et f = p#, x = k#, è = ti. Abréviations conventionnelles utilisées ici: acc. = c.o.d. cor-
respondant grosso modo à un «accusatif»; adj.= adjectif; adv.= adverbe; art. = article;
assim. = par assimilation; attr. = attribution; c.o.d. = complément d’objet direct; c.o.i. =
complément d’objet indirect; conj. = conjonction; corr. = corrigé dans le manuscrit; cr. =
crase; dat. = c.o.i. correspondant grosso modo à un «datif»; déf. = défini; dém.= dé-
monstratif; f. = féminin; [f.] = nom dont la féminité n'est pas confirmée par notre texte;
fin li. = en fin de ligne; gén. = c.o.i. correspondant grosso modo à un «génitif»; idté =
identité; idiol. = forme idiolectale (ici: non lyco-diospolitaine, cf. p. 288); ind. = indéfini;
instr. = instrumental; m. = masculin; [m.] = nom dont la masculinité n'est pas confirmée
par notre texte; n. = nom; nég. = négation, nié; part. = particule; p.ex. = par exemple; pl.
= pluriel; poss. = possessif, possession; prép. = préposition; pron. = pronom; sg. = singu-
lier; su. = sujet; v. = verbe.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 345

paulos n.m. Paul (apôtre)  1,1,6?, 9, 20, 23, 26, 28; 2,13, 22; 5,28?; 6,3,
17; 7,4; 13,13, 21?; 14,21?; 15,2?, 14, 19?; 16,1, 5?, 6, 8, 13, 20; 17,9,
21; 18,15? (paulou : titre final, en grec).
priskilla n.[f.] Priscille (femme d'Aquilas)  1,4; 5,25.
prokla n.f. Procla (chrétienne d'Éphèse)  6,7.
[rwmaios] voir #rwmaios.

smurny n.[f.] Smyrne (ville)  1,2.

tamaskos n.f. Damas (ville) 2,24.

funiky n.f. Phynikè (= Phénicie?) (contrée) 3,26.

jierixw n.[f.] Jéricho (ville)  3,25.


jierwnumos n.m. Jérôme (gouverneur d'Éphèse) 8,29?; 14,11?, 16?; 15,2;
16,11?, 22?; 17,12?; 18,22?

#rwmaios n.[m.] (citoyen etc.) romain 7,2 (voir pa pron. poss. sg. m.).

B. Mots égycoptes2

a- prép. de relation sensorielle (cf. p. 293) vers, pour, (par rapport) à, etc.  1,2,
3, 5, 18, 20, 29; 2,13, 16, 20, 21; 3,3, 18, 25; 4,3, 29; 5,8, 9, 23, 26; 6,1,
16, 18, 21, 21; 7,7, 9, 30; 8,1, 8, 9, 9, 19, 20, 20; 14,5, 12?, 18?, 21?, 26?;
15,1, 6?, 7, 8; 16,13, 14,15?; 17,4, 22, 23; idiol. e- 1,17, 21; 2,9, 23;
5,19?; 6,20; 7,25; 14,6?; 15,20, 23; ara¿ en sg.1. araei 2,2; sg.3.m.
arav 4,12; 5,21?; 15,5; sg.3.f. aras 5,22; pl.3. araou 6,27; 18,7?;
idiol. era¿ en sg.1. eraei 3,20; sg.3.m. erav 2,10; pl.3. eraou 1,24;
voir abal, a#oun, a#ryï, aéN- .
abal adv. dehors, jusqu'à l'extérieur, complètement (de a- prép. vers etc., et
bal de [bwl] délier, défaire)  6,19, 26; 8,9; 13,12?; 14,9; 15,7, 10;
idiol. ebal 1,18, 22; 5,1, 10; 15,14; 17,23?; abal ée parce que 8,25;
abal a- vers 6,18; 14,21; 16,13; abal #N- hors de 4,5; 5,20; 8,2;
16,21?; 18,23; idiol. ebal #N- 1,2?; 3,21; 4,7; 15,17?; abal n- hors
de 8,11; 17,13; idiol. ebal #ryï #N- à cause de 7,20; ebal #itN- par
le moyen de, provenant de 2,27.
ama#te n.m. pouvoir 17,20; ama#t[e] v. contrôler  13,10?
an adv. aussi, encore  1,7.
anak sg.1 moi, je, voir les pronoms personnels indépendants, p. 360.
anan pl.1 nous, voir les pronoms personnels indépendants, p. 360.
ari- fais! voir eire faire, etc.
ara¿ voir a- prép.
aret¿ en sg.3.m. aretV , voir w#e v.
atp¿ en atpV, voir [wtP v.].
auw conj. et etc.  1,3, 14; 2,10, 12, 16, 21; 3,10; 4,16; 5,9, 22, 27; 6, 8, 25,
26; 7,1, 14, 15, 22?; 8,6; 13,7, 14?; 15,23?; 16,6, 23?; 17,15, 20, 26.

2
 Noms et verbes etc. d'origine égyptienne, autochtone, non hellénique (ou non deve-
nus coptes à travers le grec).
346 R. KASSER - P. LUISIER

aeij n.[m.] prédication, proclamation  3,13; 5,28?; 8,3? (voir nou#M v. et


[tajo v.].
ajeei v. se multiplier  6,12.
a#e† voir w#e v., dans 1,21 (peta#e … eretV celui qui se tient debout).
a#oun adv. dedans (de a- prép. vers etc., et [#oun] intérieur), sauf 17,15,
toujours suivi de a- ou idiol. e- prép., 3,7; 4,21; 14,26; 16,14; 17,15
(a#oun ja-); 18,6?; idiol. e#oun 1,3, 17; 7,25.
a#ryï adv. en haut, en bas (de a- prép. vers etc., et #ryï (le) haut, (le) bas ),
précède et renforce diverses prép., vers le haut, vers le bas, sur, etc.  1,2
(a-); 2,4? (eéN-); 4,8? (aéN-); 4,18 (eéN-); 5,14? (#N-); 5,18 (e-);
5,23? (a-); 14,6? (a-); 15,15 (a-); idiol. e#ryï 17,4 (a-).
a#itaoue adv. à l'aube  14,12?
aéN- prép. sur, au-dessus de (de a- prép. vers etc., et [éwé n.m.], éw¿
tête ) 1,13 (#ryï aéN-), 14; 4,8? (a#ry[i a]éN-; 5,3 (voir [t#Bbio ou
qBbio v. ]; 13,19, 22?; 14,28?; idiol. eéw¿, en sg.2.m. eéwk 2,5;
sg.3.m. a#ryï eéwv 4,18; et voir [éwé n.m. ], éw¿ tête.

biw voir [ebiw] «miel».


bwk v. aller, etc.  1,3; 3,3, 25; 7,18; 14,7?; 17,15, 22?; 18,6.
[bwl] délier, défaire; bal n.[m.] (l')extérieur, (le) dehors, dans R bal
a- échapper à 5,9 (voir ma, sous è); voir aussi abal et Nbal dehors,
etc.
[bw]tS n.[m,] agression  15,18?
[bwj v. ] dévêtir, en un sens figuré, ôter ce qui est appliqué sur un corps et
l'enserre étroitement, l'enlace, d'où, le lâcher; baj¿ en sg.1. bajT 4,24
(lymma mN ammia … auejtou m[ma]ei MpoubajT janè-
smou ntaè eaou Mpnoute Lèmma et Ammia… accrochées à moi, ne
me lâchèrent pas avant que j'eusse béni et glorifié Dieu).

e- prép. idiol. voir a- prép. de relation sensorielle vers, etc.


[ebiw] n.[m.] miel; biw  18,13?
ebal adv. idiol. voir abal adv. dehors, etc.
en part. nég. ne… pas (non précédé de n-)  1,24; 2,7; 6,27; 8,19?, 21;
13,17?; 15,5.
e<n>kat n.[m.] sommeil 13,27?
epa#ou adv. idiol. en arrière 15,20 (voir pa#ou).
eret¿ idiol. en sg.3.m. eretV 1,21 (peta#e … eretV celui qui se tient
debout); voir w#e .
eryou n.[m.] (pl. de yr compagnon), dans mN neueryou les uns les
autres, mutuellement  1,16.
espe n.[f.] langue (qu'on parle), dialecte  1,26.
et- part. relative 2,7; 3,2 (pwn@ et- la vie qui…), 7 (tagapy et- l'amour
qui…); 4,18 (p[ma] etMmeu ce lieu-là); 5,3, 10 (toikonomia et- le
plan (divin) qui…), 27; 7,16?, 25? 28; 15,9?; 17,11, 24; aussi sg.m. pet-
1,21; 3,17; 5,2; 17,22; sg.f. [tet- néant]; pl. net- 2,17, 21; 5.3, 3, 4;
8,2?; 13,10?; 17,3 (classés aussi parmi les formes de la conjugaison, pré-
sent relatif, infra, p. 362).
etbe- prép. à cause de  2,14; 7,16, 28; 14,17?; 15,1?, 3; 17,16; etbe eu
pourquoi?  6,23.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 347

eu pron. interrogatif quoi? que? 4,13 (ekouwj eu que veux-tu?); 6,23


(etbe eu pourquoi?); 7,3; 8,5 (voir mN v. et peei), 20, 22; 17,8.
ea(o)u n.[m.] gloire, dans è eau 4,14 (voir [bwj v. ] et è eaou 4,25 glo-
rifier.
ej pron. interrogatif quel?, dans Nej N#e de quelle manière?… comment?
4,27?
ejtou s'accrocher (pl.), voir [eije] v. (sus)pendre, etc.
[e#]am n.[m.] soupir, sanglot  14,23?
e#oun adv. idiol. voir a#oun adv. dedans.
e#ryï adv. idiol. voir a#ryï adv. en haut, en bas.
[eéN-] prép. idiol. , eéw¿ , voir aéN- prép. sur.

yei n.m. maison  1,3, 10, 17; 4,21?; 14,6?


[yr n.m. compagnon] voir pl. eryou les uns les autres, etc.

i ou ei v. venir, etc.  1,1, 17; 2,2 (voir ja- prép.); 3,21; 4,4, 18; 5,14 (ei);
6,18, 22 (i), 22 (ei); 15,14 (ei); 17,16; 18,5.
eiaeie n.m. vallée  4,5.
e[im]e v. savoir  8,20?
[ine] v. apporter, amener; Nt¿ en sg.3.m. NtV  6,20?; 14,25?
ine v. ressembler  13,15.
einyb voir [#inyb] sommeil.
eire v. faire, etc. 3,22; 6,5; R-  1,8 (Mpja), 13 (anekrine); 2,16 (pis-
teue), 17 (pisteue), 25 (diwke), 28 (euaggelihe); 3,8 (poli-
teue), 17 (protrepe), 26; 4,1? (tagapy), 20 (#ate); 5,9 (bal), 26
(pisteue); 6,7 (baptihe), 15 (katalue); 7,4 (piqe); 8,4 (me-
tanoï), 5 (pisteue), 14 (pmeue), 22 (eu); 13,28 (#ate); 14,14
(qewrei); 15,18 (jpyre); 17,11 (#ybe); 18,13 ( pa#re); o† étant
1,12; 15,9; impératif ari- 7,5 (voir ouwj v. ).
ïero n.m. fleuve  4,17, 29.
eiwt n.m. Père  2,27.
[eije] v. (sus)pendre, accrocher; ejt¿ en pl.3. ejtou 4,23 (corr.) (voir
[bwj], baj¿ en bajT).

ka- voir kw v. mettre, etc.


[ke n.m.], ke- autre  8,6 (voir mN v.); 14,20; 16,12, 19.
kw v. mettre, laisser, etc.  6,24?; ka- 1,28; 15,7?; 16,12.
keke n.m. ténèbre  7,25.
klam n.m. couronne  6,11.
[kwlÉ ou öwlÉ v. ] fléchir; öLé- 8,27; kal[Ɇ] fléchi 14,23?
[k]remtS n.[f.] obscurité  13,14? (corr.).
[kes n.m.], pl. kees ossement(s)  4,6.
[kwte] v. tourner; kat¿ en sg.3.m. katV (se) retourner 15,20?; k[wte]
n.m. entourage, voisinage 15,23?
kouei [n.m.f.] (chose) petit(e) 2,7.
ka# n.m. terre 7,12.
kw# n.[m.] jalousie 6,2.
kw#T n.m. feu 13,25.

la#le# v. suppurer  17,13.
348 R. KASSER - P. LUISIER

M- (assim.) voir n- prép. de relation.


M- (assim.) voir N- prép. du dat.
ma n.[m.] lieu, dans ma Njyn forêt, (lieu) bois(é) 5,23?; ma Nou[a]ei lieu
de campagne  6,18.
ma donne! voir è donner, etc.
[maeie] v. aimer; merit¿ en sg.1. merit  4,2.
merit [n.m.] bien-aimé  3,19.
mie n.[f.] vérité  7,22; 8,28? (mie ou miy?).
mou v. mourir  6,4; 7,27; 8,1; 16,21; mou n.m. (la) mort 15,1.
mouei n.m. lion 4,4 (voir naö et Nöi), 12? (voir ouwj ), 27; 5,6 (voir
tapro), 18; 15,7? (voir [s]a#ne]), 11, 14, 17, 22? (corr.); 16,2?, 5
(voir öwjT), 7?, 9?, 14?, 20; mouei Ns#ime lionne 5,21 (voir tw-
mNt ).
Mma¿, en Mmaei, Mman, Mmas, Mma#, Mmaou, voir N- prép. de relation (à
usages multiples).
Mmeu adv. là 3,2 (voir mN v.); 4,17, 18; 14,17?; voir meu (l')endroit (là).
mN v. ne pas exister, il n'y a pas 8,6, 8 (pisteue éeueu pe peX^R^S I^Y^[^S]
auw mN keoue joop … netN[nou]te … mN öam Mmaou
auwm croyez (en) ce qu'est le Christ Jésus et qu'il n'y en a pas d'autre…
Vos dieux… sont incapables de manger); mNt¿ ne pas avoir, en sg.1.
mNè 3,1 (mNè öe wn# mmeu eimy pwn# et#N peX^R^S je n'ai pas
d'autre vie que la vie qui (est) dans le Christ).
mN- prép. avec, et (prép. et conj., ** signalant avec prédominant, * avec concur-
rençant sensiblement et conj.):1,4, 11, 15**, 19**, 25**, 27; 2,11, 17*, 19,
19?, 20; 3,16**, 23*; 4,1 (mNn(a…)), 8, 23 (mNn(a…)); 5,25; 6,7?**,
9, 11, 13, 19?**; 7,2, 12, 13, 13, 14, 19, 21, 21, 23, 24*, 24*; 8,7, 16**;
14,20, 29; 16,13; 17,9?; 18,4**, 5?**; nMme¿ en sg.2.m. nMmek 5,16;
16,1?, 2.
mNNsa- prép. après 1,24 (mNNsatrevouw de evseée or après qu'il
eut fini de parler; 8,29 (écrit mNnnsa , par dittographie) (mN[n]nsa
saou [n]#oou après six jours).
mNt- préfixe d’abstraction (n.f.): mNtr[w]me humanité 4,26; mNtnaeik
(acte d')adultère 7,23; mNtnoute piété 7,30; mN[tr]M N#yt intelli-
gence, raison 8,10? (voir nanou¿ ); mNt[?] 13,7; mNtoua[ab] sain-
teté 14,28; mNt[m]ntre témoignage 15,22?
mNt¿ voir mN v.
[m]ntre n.[m.,f.] témoin 15,22? (voir mNt-, préfixe d'abstraction).
[Mpwr] négation de l’impératif; Mp^r- 17,18 (MpRjtar[tr] oude MpR-
jwne ne soyez ni bouleversées ni malades; voir la conjugaison, ci-après,
p. 361).
Mpja v. être digne 3,16; Mpja n.[m.] dignité, dans R Mpja être digne 1,8.
Mpja adv. beaucoup, etc.  1,8?; 4,2?, 21; 15,3, 18.
[mour] v. lier, emprisonner; myr† dans petmyr le prisonnier  17,22.
mataei n.[m.] soldat  14,7?
myte n.f. milieu  6,10.
Mto n.m. présence 1,18 (MpMto ebal N- en présence de).
Mtan n.[m.] repos, dans è Mtan donner le repos  5,4.
maou n.m. eau 4,28?; 5,14?; [m]au  13,23?
meu (l')endroit (là), voir Mmeu adv. là.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 349

meue v. penser 16,7?; meue n.m. souvenir, dans R pmeue se souvenir 8,14.
mout (éventuellement pour mouout, par haplographie) v. tuer 7,9 (voir öam
n.[f.]); maout¿ en maoutV 16,15.
myyje (ou* myje) n.m. foule  6,1* (voir naö); 7,4; 8,16?*; 15,9?; 16,3,
12?, 18.
mejte n.m. oreille 16,23?; 17,14; 18,11?
mou# v. remplir, être rempli 4,11.
maa#e (ou* ma#e) v. marcher 3,24 (voir oujy ); 13,16?*(voir #y n.f.);
14,6*; 15,15?*; ma#e n.[m.] étape 3,2.

n- (m = assim. M-) prép. de relation (à usages multiples, surtout: (1) c.o.d. =


acc.; (2) c.o.i. = gén.; (3) attr.; (4) idté; (5) instr.). Acc. 2,26 (eiR diwke
Ntpistis alors que je persécutais la Foi); 2,29m; 3,7; 4,15, 27m; 5,5,
7m, 15m (avnou#e Mpevvoue il secoua sa crinière), 28; 6,5, 15,
21m, 24, 28m; 7,2, 4m, 9, 17; 8,10; 13,15m?; 14,21; 15,12, 13, 22?;
16,4m; 17,23. Gén. 1,4, 10m, 16m (paggelos Mpéaeis l'ange du Sei-
gneur), 17 (pyei Nakullas la maison d'Aquilas), 19; 2,1m, 21, 26;
3,5m, 11m, 12, 19, 26; 4,5, 5?, 19, 20, 22, 28; 5,6, 24; 6,3, 9, 11 (pklam
MpeX^R^S la couronne du Christ), 24; 7,21m, 25m (t#iy Mpkeke le che-
min de l'obscurité, la voie de la ténèbre); 13,18, 23, 25, 27; 14,5?, 13?;
17,3, 19m, 21m; 18,3?m. Attr. 1,12, 15; 2,4 (ounaö nrwx un grand
feu), 7, 15, 19, 19; 3,3 (nn(e…)) ((o)unaö Nekklysia une grande
Église), 5 (pmakarios Nioudas le bienheureux Jude), 10m; 4,4m;
5,13, 21 ((o)umouei Ns#ime une lionne); 6,1m, 4, 5, 14 (pirwme
NjMmo cet homme étranger; 7,7, 22; 8,17, 18; 13,13m; 15,11; 16,16;
18,8? Idté 1,12 (premier N de neuo … Noujy Nraeis ils passaient la
nuit en veilles); 3,19m; 15,9? (eto noui#e étant cruel). Instr. 1,18m
(MpMto ebal idiol. en présence (de)); 2,15, 25m; 4,11 (aeïmou#
MpeP^N^A je fus rempli de l'Esprit), 17, 19, 27; 5,8, 13, 17 (Ntek#e
comme toi), 28?; 6,10, 28 (Nqe comme); 15,19 (N#ouo énormément),
23m; 17,5, 13, 23. Et Mma¿ acc., en sg.1. Mmaei 2,24; 3,18; 4,3?, 23?;
sg.3.m. Mmav 3,13; 4,28; 14,22?; 16,8?; 15,18; mav 18,13? sg.3.f.
Mmas 2,3; 3,22; 5,2; 6,7, 16, 23; 7,1; 8,22?; mas 18,24? pl.1. Mman
8,2 (voir nou#M); pl.3. Mmaou 1,23; 5,11; 7,3, 27?
n- (m = assim. M- ) prép. dat. 1,23m; 4,14m, 15m, 16(corr.), 25m; 5,4; 6,6, 24;
ne¿ etc. en sg.1 nyei 2,3?, 28; 3,6; 5,7, 16, 20; 7,6? sg.3.m. nev 4,12;
5,17; 17,5?, 24?; pl.1. nen 5,8; pl.2. nytN 8,10; pl.3. neu 7,27; 17,8,
18.
N- pl. voir p- art. déf. sg. m.
na pl. voir [pa sg.m.] pron. poss. celui de.
na- pl./sg.1, art. poss. mes, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
nae n.m. miséricorde, pitié  2,27.
ne pl. atone, voir peei pron. dém. sg. m. celui-ci, etc.
ne¿ pl/… art. poss., voir pe¿ art. poss. sg.m./…
ne¿ voir n- prép. dat.
neei pl., voir peei pron. dém. sg. m. celui-ci.
nyei voir n- prép. dat.
nou¿ pl. voir [pa sg.m.] pron. poss. celui de.
n[ou]e v. être sur le point de (venir) 17,1?; Nnyou† 2,4?, 8.
350 R. KASSER - P. LUISIER

noub n.m. or (métal) 7,21; nouv dans N#aounouv les orfèvres 8,24.
n[abe] n.[m.] péché  8,1?
ngar voir gar, index des mots grécoptes.
nde voir de, index des mots grécoptes.
naeik n.[m.] dans n.[f.] mNtnaeik (acte d')adultère  7,23?
nim tout, etc., dans ouan nim quiconque  1,19,20; 7,10; 14,27?; #wb nim
toute chose 2,10.
nen voir n- prép. dat.
nanou¿ v. être bon, dans sg.3.f. oumN[tr]M N#yt enanous une intelli-
gence bonne  8,11.
Nnyou† voir n[ou]e v. être sur le point de (venir).
[nsa-] après, derrière; Nsw¿ en sg.1 Nswei  3,28; 4,19 (derrière moi).
Nt¿ voir [ine] v.
net- pl. voir et-, part. relative.
Nte- prép. de (gén., nuance de renforcement de l'ensemble)  2,8?; 3,7 (ta-
gapy etéase Nte tpistis l'amour sublime de la foi); 16,17?; 17,17
(ouaggelos Nte <pe>X^R[S I]Y^S un ange du Christ Jésus); nt(e)¿
en combinaison avec ouN v. il y a, exister, et mN v. il n'y a pas, ne pas
exister: ainsi sg.1. mNè je n'ai pas 3,1; sg.2.m. (o)uNtek(S) tu l'as 7,7;
sg.3.m. (o)uNtV il a 14,15?; 15,12.
noute n.m. Dieu, dieu  2,9, 26; 4,14?, 25; 5,26 (voir wn@ v.); 6,15 (voir
pi-), 28; 7,29 (mNtnoute); 8,1, 6? (voir mN v. et [jouo v.]); 13,9?;
14,15?; 15,12?; 18,2?
Ntak sg.2.m. toi (m.), tu (m.) voir les pronoms personnels indépendants, infra,
p. 360.
netN- pl./pl.2. art. poss. vos voir pe¿ art. poss. sg.m./…
nytN voir n- prép. dat.
NtwtN pl. 2 vous, voir les pronoms personnels indépendants, infra, p. 360.
Ntau pl.3 eux, ils, elles, voir les pronoms personnels indépendants, infra, p. 360.
Ntav sg.3.m. lui, il, voir les pronoms personnels indépendants, infra, p. 360.
Nqe adv. comme  4,19 (Nqe N-); 5,8 (Nqe atrN-, voir è ); 6,28 (Nqe
en[tan-); voir #e n.f.
neu v. voir  1,5; 2,2?; 6,16; 18,7.
neu voir n- prép. dat.
neu- pl./pl.3. art. poss. leurs voir pe¿ art. poss. sg.m./…
najw¿ v. être nombreux, en sg.3.m. enajwv nombreux  1,11; 6,10, 13?;
sg.3.f. enajws nombreuse 16,17?
nev voir N- prép. dat.
nev- pl./sg.3.m. art. poss. ses voir pe¿ art. poss. sg.m./…
nou#e v. secouer 5,15 (avnou#e Mpevvoue il secoua sa crinière).
nou#M v. sauver 4,22?; 8,2 (vnou#M <m>man abal #N net[ta]je
aeij Mpseée #N outBbo il nous sauve par ceux qui prêchent la Pa-
role avec pureté).
N#oun adv. dedans 1,9 (cf. [#oun n.m.]).
N#ouo adv. très, beaucoup 15,19 (voir naö et [#ouo n.m. ]).
Néi voir Nöi .
nouée v. lancer, etc. 15,10; naé- 2,10; 8,24; 16,14?; ny[é]† être couché
4,10?
naö [n.m.,f.] grand 2,4 (voir [rwk@ ou rwx v.]),18?; 3,3, 26; 4,4 (ounaö
Mmouei un grand lion), 17; 5,29 (ounaö Mmyje une grande foule);
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 351

13,26?; 15,19? ((o)unaö pe evè #Rte N#ouo il est grand (et) très
effrayant); 16,16.
Nöi (ou Néi 3,22) part. précédant le sujet précisé et postposé 1,6, 10; 2,18;
3,22, 28; 4,4 (avi Nöi ounaö mmouei ev#ak[r] il vint un grand lion
affamé),8; 13,12, 20; 17,16.

o† étant, voir eire v.


oo# n.m. lune 7,13 (pry mN poo# mN Nsiou le soleil, la lune et les étoi-
les).

p- art. déf. m. sg. (ou généralement* pe- devant deux consonnes, p.ex. peX^R^S
le Christ 2,9, peqeatron le théâtre 6,20, peqyrion la bête sauvage
4,9; exceptions signalées ci-après, avec les cas où p + # sont combinés en
f, ou ne le sont pas; en outre, pet- , p.ex. 1,21, est à chercher sous et-,
infra, p.19; de même, des préfixes verbaux relatifs tels que pentav- etc.
et sim., p.ex. 2,23, sont à chercher dans la conjugaison): 1,3 (pyei la mai-
son); et 5 (#M ptrev-),12*, 14, 16, 17, 18; 2,1, 2, 9, 9*, 16*, 21*, 21, 25,
26, 27, 27; 3,2, 2*, 4, 5, 5, 9, 10, 11*, 14, 16; 4,5, 7 (pjl[yl] fin li.),
9*,10 (pqyrion), 11*, 12, 14, 15 (pqy[ri]on), 17, 25, 27, 28, 29;
5,8*,9 (pqyrion), 12, 13*,14, 18, 26; 6,2, 11 (pklam), 12*, 20*, 21
(fygemwn), 25; 7,4, 5, 12, 13, 14, 16, 16, 17, 19?, 21, 21 (p#et), 25,
25, 29, 29; 8,3, 5*,12, 14, 15(fygemwn), 15?*, 16, 19, 19?, 20, 23*;
13,7?, 9, 20, 23, 23, 25; 14,5 (p#yt), 6?, 20?, 21?*; 15,1, 1, 9, 12, 14,
16*,17, 22, 23; 16,3, 5, 9, 14, 19, 20?; 17,10, 19, 20*,21?, 21*; 18,2.
t- art. déf. f. sg. (ou généralement* te- devant deux consonnes, p.ex. texaris
la grâce 5,16; la suite comme en p-, supra): 1,2 (tefesos la (ville
d')Éphèse); et 2,6, 26; 3,7, 7, 9, 12 (#a qy), 21, 23, 24, 26*; 4,5, 15, 19
(Nqe), 22 (teei te qe); 5,5, 8 (Nqe), 9?, 16*, 19; 6,1, 3, 5, 9
(txaris), 10, 14, 28 (Nqe); 7,12, 19*, 24 (t#ytony), 24 (t#iy), 28*;
8,23 (#i qy); 13,6*, 7, 9; 14,28?; 15,4, 13; 16,2? (txaris ??), 15, 17?,
18?, 22*; 17,14*, 16, 22, 23; 18,23, 23.
N- art. déf. pl. (m = assim. M-) (ou généralement* ne- devant deux consonnes,
p.ex. nesnyou les frères 2,1, ne#rwmaios les Romains 7,2; à cher-
cher sous et- p.ex. net- 2,17, 21, 5,3, 3, 4, et dans la conjugaison, p.ex.
nentan- 7,26, ou nentau- 3,19; le reste comme en p- , supra): 1,22
(Nseée les paroles); et 1,5*, 29? (Nsnyou), 29; 2,1*, 7, 16, 22, 22*;
3,6, 17 (nsnyou); 5,1, 6m, 23m; 6,6, 15, 20, 25; 7,2*,13, 14, 15, 20,
22m, 23 (nn(mnt-)), 23, 26; 8,1, 2, 17, 25, 25*; 14,13?, 16 (Nqyrion);
15,16; 18,4 (Nqyrion).
[pa sg.m. pron. poss. celui de ]; pl. na ceux de 2,6; 6,19; 7,2, 2 (na
ne#rwmaios mN na neei ceux des Romains et ceux des (gens d'ici));
et [pw¿ sg. m./… ] pron. poss. suffixé, pl. nou¿ en pl./sg.3.f. nous 6,8
(nete nous tyrou tous les siens).
pa- sg./sg.1 art. poss. mon, voir pe¿ art. poss. sg./…
pe n.f. ciel 2,6; 7,12; 16,15, 17?, 18.
pe part. suivant l'imparfait 1,22, 24; 4,6?; 8,28; 13,14, 16?; 14,22?; 15,21;
17,8?
pe sg.m. atone, voir peei pron. dém. sg. m. celui-ci, etc.
pe¿ etc., art. poss. dans: sg.m./sg.1 pa- mon 5,20; 7,8; sg.m./sg.2.m. pek- ton
2,11; 6,28; sg.m./sg.3.m. pev- son (…à lui) 2,29 (pevjyre son fils (à
352 R. KASSER - P. LUISIER

lui)); 5,12, 15; 7,11, 17; 13,18; 14,10?; 15,4, 21?, 23?; 16,23?; 17,13?,
20; 18,11; sg.m./sg.3.f. pes- son (…à elle) 6,6 (pesren son nom (à
elle)); 14,11?; sg.m./pl.1 [pen-] notre, pN- 5,7; sg.m./pl.2 petN- votre
8,14; sg.m./pl.3 pou- 1,10.
sg.f./sg.1 ta- ma 5,28?; 7,9 (tacuxy mon âme); sg.f./sg.2.m. tek- ta
2,11; 5,17?; 13,4?; sg.f./sg.3.m. tev- sa (…à lui) 14,18?; 15,3, 22?;
sg.f./sg.3.f. tes- sa 3,23.
pl./sg.1 na- mes 7,11 (naseée mes paroles); pl./sg.3.m. nev- ses 3,14;
4,16; pl./pl.2 netN- vos 8,6; pl./pl.3 neu- leurs 1,16.
peei pron. dém. sg. m. celui-ci, etc. 3,5, 11; 5,19?; 8,23; 16,7?, 10; sg. f. teei
celle-ci 4,22; pl. neei ceux-ci, celles-ci 1,1?; 4,1; 5,10, 29; 6,16, 24; 7,2;
8,20; 13,18?; formes atones (classées aussi parmi les pronoms (person-
nels) sujets (infra, p. 361): sg. m. pe 6,6? (epesren p[e] prokla dont
le nom est Procla); 7,18 (ete prwme pe c'est-à-dire, l'homme); 8,5?
((o)ueu pe peX^R^S ce qu'est le Christ); 8,9 et 21 (pouaeij en pe ce
n'est pas le (bon) moment); 15,19 [eu]naö pe étant grand); sg. f. te
4,22 (teei te qe N- telle est la manière de); 8,26 ([t]pentykost[y
t]e c'est la Pentecôte); pl. ne 8,7 (#enwne ne ce sont des pierres).
peei- art. dém. sg. m. ce, cet 8,17?, 24; 15,8 (peei#wb cette oeuvre, cette
chose); 16,4.
py pron. dém. sg. m. celui-là 4,19.
pi- art. déf. renforcé sg. m ce(t) 1,15 (pismat Nouwt cette (même et) unique
manière); 6,8?, 14 (pirwme NjMmo avR katalue NNnoute cet
homme étranger a aboli les dieux). sg. f. è- cette 7,6 (èezousi[a]…
Nouwt cette unique autorité).
pou- sg.m./pl.3 art. poss. leur, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
[pw¿ sg.m./…] pron. poss. suffixé, voir pa pron. poss. sg. m.
pek- sg.m./sg.2.m. art. poss. ton, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
pen- sg.m./pl.1 art. poss. notre, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
pes- sg.m./sg.3.f. art. poss. son, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
pe[t] n.[f.] genou 8,27?
pet- sg.m voir et- part. relative.
pwt v. courir, fuir 4,21; 5,18, 23; 14,19; 16,19; 17,4?; pyt† 17,3 (netpyt
les fuyards).
petN- sg.m./pl.2 art. poss. votre, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
pe[q]aou n.m. le mal, etc., 7,26?, voir [#]aou v. être mauvais.
p[wje] v. partager 14,8?
[pwjS v. ] détourner; pajs¿ en pl.3 pajsV 5,23?
pa#ou n.[m.] (le) derrière, dans idiol. epa#ou en arrière 15,20.
pa#re n.[m.,f.] médicament, dans R pa#re soigner (médicalement), guérir
18,13?
paée- v. dire 2,22; 13,1?; paée¿, en sg.1 paéyï j'ai dit 4,12; 5,17; sg.3.m.
paéev il a dit 1,29; 4,13; 5,15; 7,5; 8,16; 13,28?; 16,1?, 9, 11; 17,17.

R- faire, être, voir eire faire, etc.


ry n.m. soleil 7,13 (voir oo# ).
[ro n.m.] bouche, etc.; rw¿ en pl.3 rwou , dans auka rwou ils se turent
1,28.
[rwk# ou rwx v.] brûler; rax- dans [n]#rax tyne et qu'il vous brûle
8,13; rax¿ en sg.3.m. r[ax]V brûle-le! 8,23?; pl.3 raxou 6,17
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 353

(eunaraxou #N ousete ils seront brûlés par le feu); rwx n.[m.] feu,
brasier 2,4 (oun ounaö Nrwx Nnyou a#[ryi] eéwk un grand feu
va descendre sur toi).
[r]ime v. pleurer 8,26? (voir [öwlÉ ou kwlÉ v. ]; rm[iei] n.f. larme
18,23?
rwme n.m. homme 2,1 (voir san ), 22; 4,26? (mNtr[w]me ); 5,1; 6,14 (voir
pi-); 7,16?, 18 (voir peei); 8,16?, 18, 24?; 15,12; [r]M- dans mN[tr]M
N#yt intelligence 8,10; [r]ev- agent, dans [r]evnaé sate archer
16,14.
ren n.m. nom 5,12; 6,6 (voir peei); 13,23; 17,19.
r[peei]e n.m. temple 8,23? (voir #y n.f. et #i- prép.).
[rro n.m.] roi; pl. rraei 6,25 (voir [taéo v. ]).
raeis n.[m.] veille 1,12 (neuo de Noujy Nraeis #N pejlyl ils pas-
saient la nuit en veilles de prière).
ret¿ n.[m.] pied, etc., en sg.1. ret 4,11 (#aret à mes pieds), 29 (aeiw#e
… aret je me tins debout); sg.3.m. retV 1,9 (ou# retV N#oun péné-
trer), 18 (avw#e aretV il se tint debout), 21 (peta#e … eretV idiol.
celui qui se tenait debout); pl.3 retou 8,10 (les faux dieux sont impuis-
sants aw[#e a]retou …à se tenir debout).
raout† allègre, voir ourat n.[m.] allégresse.
rauj n.m. préoccupation, souci 2,11.
reje v. se réjouir 1,7; 3,13; reje n.[m.] allégresse 2,19.
rou#e n.[f.] soir 3,20 (Ntarerou#e … jwpe quand ce fut le soir).

[sa n.m. côté ] voir mNNsa- après, et [Nsa-], Nsw¿ après, derrière.
sbw n.[f.] enseignement, dans è sbw enseigner 6,24?; éi sbw être ensei-
gné, apprendre 6,27; 8,19?
salsel n.[m.] parure 7,15?
smy n.f. voix 4,15.
smou v. bénir 4,24? (voir [bwj v. ]); smou n.m. bénédiction, louange 2,20;
6,9.
smat n.m. forme, manière, etc. 1,15 (voir pi-); 2,15.
san n.m. frère 3,5 (pmakarios Nïoudas psan Mpéaeis le bienheureux
Jude, le frère du Seigneur); snyou pl. 1,6?, 29?; 2,1 (Nrwme ne-
snyou hommes mes frères!), 23; 3,17; 8,25?; snyu 5,1.
sine v. passer 14,7?
[sanej v.] nourrir; sanajt† nourri 3,14 (eeisanajt #N nevseée
étant nourri par ses paroles; voir [tso v.]).
sap n.[m.] fois 5,13 (Njamt Nsap trois fois).
sepe n.m. reste 14,20; 16,19?, 21.
sapsp v. exhorter 6,21; sepswp- 17,25 (…nasepswp tyne (il) vous
exhortera).
saeit n.m. renommée, etc. 6,9, 13; 15,4.
[site v. ] lancer (un projectile), décocher (une flèche); sat- 16,16?; sate
n.[m.,f.] flèche 16,14?
sete n.[f.] feu 6,17 (eunaraxou #N ousete il vous brûlera par le feu);
8,13 ([n]vrax tyne #N ousete (et) il vous brûlera par le feu).
sta¿ voir [(t)sto v.] rejeter.
swtM v. écouter, entendre 1,24; 2,21, 23; 3,20; 7,1?, 10?; 8,9; satm¿ en
pl.3 satmou 8,15.
354 R. KASSER - P. LUISIER

stR^Tr n.[m.] tremblement, etc. 1,27 (aujwpe #N ou#rte mN oustR^Tr


ils restèrent épouvantés et tremblants).
saou n.[m.] six 8,29 (voir mNNsa-).
siou n.[m.] étoile 7,13 (voir oo#).
saoune v. savoir, connaître 8,18.
swje v. traîner 14,22?
swje n.f. champ 4,5; 5,19.
s#ime n.f. femme 5,21 (voir mouei et twmNt); 6,5; 14,18; 15,3?, 5? (voir
[#wtP v. ]).
[s]a#ne v. ordonner 15,7? (av[s]a#ne aka oumouei abal il ordonna de
lâcher un lion).
seée v. parler 1,19, 25 (voir mNNsa- et ouw); 3,16 (voir [sanJ v.]);
seée n.m. parole 1,22; 3,15, 16; 7,11; 8,3 (voir nou#M); 14,10? (voir
[tso v. ]).

t- sg.f. voir p- art. déf. m. sg.


ta- sg.f./sg.1 art. poss. ma, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
te sg.f. atone, voir peei pron. dém. sg.m. celui-ci, etc.
è v. donner, mettre 3,6; 4,15; 6,3; 15,22?; è- 4,14, 25; 5,4; 6,24; 15,4, 15?,
19; taa¿ en pl.3 taav 14,26; to† être adonné 15,21?; impératif ma
donne! 2,10?; 5,8 (ma nen Nqe atrNR bal apqyrion donne-nous
la manière d'échapper au fauve!).
è- sg. f. voir pi- art. déf. renforcé sg. m.
teei sg. f. celle-ci, voir peei pron. dém. sg. m. celui-ci, etc.
tBbo n.[m.] pureté 8,3 (voir nou#M).
tek- sg.f./sg.2.m. art. poss. ta, voir pe¿ art. poss. sg.m./…
tako v. (idiol.?) périr, détruire 8,1; taka- (idiol.?)  7,8; tek[o] n.m. des-
truction 15,1?
[t]elo v. monter 17,2?
telyl v. jubiler 1,5?; 5,19; 8,27?; telyl n.[m.] jubilation 1,10
(outelyl mN ou<ou>nav jubilation et plaisir).
[t(a)löo v.] guérir; tLöa- 18,11?
tM- part. nég. 4,3 (#wste atMtrou<ou>aeie Mma[ei] au point de ne pas
s'éloigner de moi); 8,1 (atMtrNmou pour que nous ne mourrions pas).
twm v. fermer 5,5 (voir tapro ).
[tamio v. ] créer; [t]amie- 7,12?, 13?
twmNt v. rencontrer 5,21? (aumouei Ns#ime twmNt arav une lionne
le rencontra).
teno n.m. créature 7,17?
-tyne pl.2 vous (remplaçant le suffixe pronominal pl. 2) 5,25 (NtwtN #wtN
tyne vous-mêmes); 8,13 ([n]#rax tyne et il vous brûlera); 17,26 (?
]nasepswp tyne ?… vous exhortera); classé aussi parmi les pronoms
personnels indépendants, infra, p. 360.
ènou adv. maintenant 7,10, 27?; et voir ou[nou] n. f.
tnnau v. envoyer 5,7.
tan[#o] n.m. vivification 18,2?
tapro n.f. bouche, gueule 5,5 (avtwm Nttapro NMmouei il a fermé la
gueule des lions).
tyr¿ n. tout, en sg.3.m. tyrev 2,11 (pekrauj tyrev toute ta préoccupa-
tion); 6,3; 16,3, 19; tyrV 15,10?; sg.3.f. tyres 2,12; pl.2 tyrtN 2,3
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 355

(vous tous); pl.3 tyrou 6,8 (avR baptihe Mmas m[n] nete nous
tyrou il la baptisa, (elle, Procla) et/avec tous les siens, 16?; 7,15.
[twre f. main ] voir #itN- par (le moyen de), etc.
[twrP v. ] s'emparer (de) 6,19.
tes- sg.f./sg.3.f. art. poss. sa (à elle), voir pe¿ art. poss. sg.m./…
[tso v. ] abreuver; tsa¿ en sg.3.f. tsas 14,10? ([av]tsas #m pevseée
il l'abreuva, (elle), de sa parole; voir [sanej]).
[tsebo v. ] apprendre; tsebo¿ en pl.3 tsebo[o]u 5,27?; tsebaeit†
(animal qui est) dressé 15,8.
[(t)sto v. ] rejeter; sta¿ en pl.3. stau 6,26 (pkosmos avstau abal le
monde les a rejetés).
tet- sg.f. voir et- part. relative.
twt n.m. persuasion 1,14.
[teuo v. ] pousser; teue- 15,17.
[twj v. ] délimiter, fixer; tyj† (qui est) imparti 17,24.
[tajo v. ] multiplier (les paroles, les discours, etc.; taje- dans taje
aeij prêcher (abondamment), proclamer (l'Évangile, etc.) 3,12; 5,28;
8,2?
tev- sg.f./sg.3,m. art. poss. sa (à lui), voir pe¿ art. poss. sg.m./…
[te#o v. ] atteindre, (r)attraper; [te]#a- 16,19?; te#a¿ en sg.1 te#aei
2,27; sg.2.m. [te]#ak 16,11.
è#e n.[m.] ivrognerie 7,23.
[t#Bbio ou qBbio v. ] être en bas, humble; t#Bbeiyou† 5,3 (petouy#
#N netéase etöajT aéN net<t>#Bbeiou (Toi) qui réside(s) dans
les hauteurs et regarde(s) les (lieux d')en bas).
[taéo v. ] condamner; taéa¿ en pl.3 taéaou 6,25 (ne[n]taNRraei
taéaou les (doctrines) que les rois ont condamnées).
taéro n.m. affermissement 2,21.
[töaeio ou éaeio v. ] voir [éaeio ou töaeio v.] exhiber en opprobre.

ou- art. ind. sg. un(e), voir oue n.[m.] (nombre) un.
ou[a]ei n.[m.] agriculteur; ma Nou[a]ei campagne 6,18?
ouaeie v. s’éloigner 4,3 (voir tM- ).
ouaeie n.m. (un) pas (fait) en avant, dans [è] pouaeie (s')avancer (vers)
13,20.
oue n.[m.] (nombre) un 8,6 (mN keoue joop il n'y en a pas d'autre);
[o]ueei 17,3? ([o]ueei Nnetpyt l'un des fuyards); la forme atone de
oue constitue l'art. ind. sg. ou- (dont le pl. est #en-): 1,8, 10, 27, 27;
2,4, 18; 3,3; 4,4, 17, 21, 26; 5,21, 29; 6,2, 9, 13, 17, 18; 7,30; 8,3, 5, 10,
13, 28; 13,11?, 17, 26; 15,7, 17?; 16,16?, 18?; 17,17; 18,8, 13?
ouw v. finir (de faire) 1,25 (mNNsa trevouw de evseée or lorsqu'il
eut fini de parler); 4,9 (Ntariouw [de] eeijlyl lorsque j'eus fini de
prier).
oua[ab]† saint, voir [ouop].
oube- prép. contre, dans è oube- s'opposer à, combattre 6,3.
ouwm v. manger 8,8 (voir mN v.).; ou[em-] 15,11?
ouN v. il y a, exister 2,4; 4,16?; 6,4; 7,8; ouNte¿ avoir, dans 7,7 (te-
teuNtekS celle que tu as); 14,15? ([pete] ountV pnoute celui qui
a Dieu; 15,12 prwme eteuNtV Mpnou[te] l'homme qui a Dieu);
voir encore Nte- prép. gén.
356 R. KASSER - P. LUISIER

ouan pron. quelqu’un 1,19, 20 (voir nim); 7,10; 14,27.


ouaein n.m. lumière 17,10.
ouen v. (s’)ouvrir 13,8; 15,13.
ou[nou] n.f. heure, instant 13,9?; voir aussi ènou maintenant.
ounav n.[m.] plaisir 1,11 (voir telyl).
[ouwn# v. ] révéler; ouan@† (qui est) révélé, manifeste 1,22; 5,20.
[ouop v. ] être pur, saint; oua[ab]† saint , dans f. mNtoua[ab] sainteté
14,28?
ourat n.[m.] allégresse 2,19; raout† v. (étant) allègre 1,14.
ouwt n.[m.] seul, unique 1,15 (voir pi-); 7,7 (voir pi-).
ouaeij n. temps, moment 2,25; 8,19?, 20? (voir peei).
ouwj v. vouloir, désirer, chérir 4,13 (pm[ou]ei ekouwj eu lion, que
veux-tu?; 7,30?; 13,3; <ou>wj- 8,22?; ouj- 4,14 (eeïouj éwkM
je veux être baptisé; ouaj¿ dans sg.3.m. ouajV 7,6 (ari
[p]etkouajV fais ce que tu veux!; pl.3 ouajou 1,6.
oujy n.f. nuit 1,12 (voir raeis); 3,24 (neeimaa#e #N toujy je mar-
chais dans la nuit); 18,23.
ouw# v. mettre, (s')ajouter, etc. 6,1; ou(a)#- dans 1,9 (ou# retV pénétrer,
voir ret¿ pied); 5,22 (oua# <#>rev diriger son visage vers, voir #o,
#re¿ visage); 14,19 oua# [sa#ne] ordonner, voir [s]a#ne ordonner);
ouy#† 3,28?; 4,19?; 5,2 (voir [t#Bbio ou qBbio v.]).
oui#e n.[m.] cruauté 15,9?
oué[e]ei v. être sauvé 8,11?

wbj v. dormir 14,8?


wkM v. s’attrister 2,13.
wmS v. plonger 4,28; amns¿ en sg.3.m. amnsV 5,13.
wne n.[m.] pierre 7,22?; 8,7 (voir peei).
wn@ v. vivre 3,1 (voir mN v. ); 7,30; an@† 5,27 (pnoute etan@ le Dieu
vivant); wn@ n.m. vie 3,2, 2.
[wtP v. ] emprisonner; atp¿ dans (ou)atp¿, en sg.3.m. atpV 7,19?
[wj v. ] crier, hurler; aj- dans aj öyl crier, etc. 5,1; 15,10?
w#e v. se tenir 1,18 (w#e aretV se tenir (debout)); 4,29 (w#e … aret
sg.1, idem); 8,9? (w[#e a]retou pl.3]; a#e† dans 1,21 (peta#e …
eretV idiol. celui qui se tient debout).

ja- prép. vers, (jusqu')à, etc. 2,2 (pagge[l]os Mpéaeis a#i ja araei
l'ange du Seigneur vint vers moi); jara¿ en s g. 3.m. jarav 17,16.
jaeie n.[m.] fête 2,15.
je v. aller 15,6.
jlyl v. prier 4,6, 10; 5,11; 8,28?; 13,21; 15,15, 21; jlyl n.m. prière 1,13
(voir raeis ); 4,7?
jMmo n.m. étranger 6,14 (voir pi- ).
jamt n.[m.] trois 5,13 (voir sap ).
jyn n.[m.] arbre 5,24 (voir ma n.[m.] ).
jwne v. être malade 17,19? (MpRjwne alla oué[e]ei ne soyez pas
malades, mais soyez (saines et) sauves!).
[jwp v. ] recevoir, accueillir; jP- 13,2 ([a]eijP #ise j'ai souffert).
jwpe v. devenir, être 1,10, 26 (voir stRTr ); 2,23; 3,19, 21 (voir rou#e),
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 357

27; 4,25?; 6,2; 13,26?; 14,12; joop† 2,15, 18, 24; 5,10 (voir é[w]k
v.); 6,13; 7,24?; 8,6 (voir mN v. ); 17,27.
jp[y]re n.[m.] merveille, dans R jp[y]re s'émerveiller 15,18?
jeere n.f. fille 3,23 (txyra mN tesjeere la veuve et sa fille).
jyre n.m. fils 2,29.
[jire] voir #[rjire] jeune (homme).
jwrP n.m. aube 3,27.
jarep n.[m.] premier, dans éN Njarep depuis le commencement, au début
3,6.
[jouo v. ] (s'é)couler, se vider; joueit† v. être vain, vide 8,7 (netN-
[nou]te joueit vos dieux sont vains).
jtartR v. être affolé, bouleversé 1,21; 17,18? (voir [Mpwr]); jtartR
n.m. bouleversement 7,19.
[jwöe v. ] blesser; jaö[e]¿ dans sg.3.m. jaö[e]v 17,14; [j]aöe†
blessé 16,23.
j öam pouvoir v. voir öam force.

vi v. (em)porter, ôter, entraîner, etc. 1,15; 2,12; 4,27; 16,4; vit¿ en sg.3.m.
vitV 5,11 (aeivitV … [#]M pevvoue je l'entraînai par sa crinière).
voue n.m. crinière 5,12 (voir vi v. ), 15? (voir nou#e ).
<vw>ée v. se répandre 6,10?

#a- prép. avant, sous, etc. 3,12 (#a qy N<n>aiwn avant (tous) les siècles);
4,11 (#a ret à mes pieds); #ara¿ en sg.2.m. #arak 2,12 (Ntav
etnavi #arak c'est Lui qui te soutiendra).
#aeie v. tomber 4,7; 15,1?
#e n.f. manière, etc. 4,22 (teei te qe N- ainsi en est-il de), 28 (Nej N#e
de quelle manière?… comment?); 5,17? (Ntek#e #wk à ta manière
aussi, de même pour toi!), 28? (Nta#e à ma manière); 13,25? ([r q]e
Mpkw#t devenir comme le feu); voir Nqe … comme.
#y n.f. devant 3,12 (#a qy N<n>aiwn avant (tous) les siècles); 8,23 (#i qy
Mper[peei] devant le temple); #yt¿ en pl.3 #ytou 4,20 (euR #ate
#ytou N#enaet[os] épouvantées par des aigles); 13,16 ([ne]vma#e
#ytou pe il marchait devant eux).
#i- prép. sur, etc. 8,23 (#i qy Mper[peei] devant le temple); voir aussi
#itN- prép. par (le moyen de); #iéN- prép. sur.
#iy n.f. voie, chemin, route 7,24?
#o n.m. visage, dans è #o supplier 15,15?; #re¿ en #rev 5,22 (son visage,
voir ouw#, oua#-).
#w(w)¿ pron. (lui-)même, aussi, en sg. 1. #wwt 4,26; sg.2.m #wk 5,17;
16,2, 11; sg.3.m. #wwv 17,2; pl.3 #wou 1,7.
#wb n.m. chose, œuvre 2,10 (voir nim ); 6,6; 15,8, 21.
#ybe n.[m.] deuil, dans R #ybe mener le deuil 17,11.
#ybs n.[m.] lampe 13,17?
#ak n.[m.] (caractère) serein 16,16?
[#ko v. ] être affamé; #ak[r]† 4,4? (ounaö Mmouei ev#ak[r] un grand
lion affamé).
#mest v. s’asseoir 15,6.
#M#el n.m. serviteur, esclave 4,16; 14,20?; 17,21.
#N- (ou #M- assim.) prép. dans, voir #oun intérieur.
358 R. KASSER - P. LUISIER

#en- art. ind. pl. des, voir #aeine quelques-uns.


[#oun n.m. ] intérieur, a servi ici à composer les adv. a#oun (idiol. e#oun)
dedans, et N#oun dedans; la forme atone de [#oun] constitue la prép.
#N- (m = assim. #M-) dans: 1,2, 5m, 12, 26, 27; 2,5, 6, 24; 3,2, 9, 13, 14,
21, 24; 4,5m, 7m, 26?, 28; 5,2, 12?m, 12m, 14?m, 20; 6,5, 14, 17; 7,11m,
16, 18m, 20, 29?m, 30; 8,1, 2, 3, 13, 15m, 28; 13,9, 17?, 23m, 26;
14,10?; 15,4, 17?; 17,19m, 20m; 18,8, 23?, 23; N#yt¿ en sg.3.m.
N#ytV 3,1; pl.3 N#ytou 7,27.
#ae[i]ne pron. quelques uns 8,22?; la forme atone de #ae[i]ne constitue
l'art. ind. pl. #en- des (dont le sg. est ou- un) 1,26; 2,20, 20; 3,26; 4,19,
20; 7,21; 8,7, 7?
[#inyb] n.[m.] sommeil, einyb 13,11 (voir [#raj v. ]).
#ryï n.[m.] (le) bas, (le) haut 1,13 (aéN-); 3,1 (N#yt¿), 8 (#N-); 7,20 (#N-);
17,20? (#N-); a servi ici à composer l'adv. a#ryï (ou e#ryï idiol.) en
haut, etc.
#Rte n.[f,] crainte, peur 1,27? (voir stRTr ); 4,26; 18,8; è #Rte effrayer
15,19 (voir naö ).
[#raj v. ] être lourd; #arJ† lourd 13,11 ([o]ueinyb ev#arJ un lourd
sommeil).
#[rjire] n.m. jeune (homme) 14,4?
#ise n.[m.] souffrance 13,2 (voir [jwp v. ].
#et n.m. argent (métal) 7,21.
#yt n.m. cœur, etc. 1,14; 5,20; 7,11; 8,11 (mN[tr]M N#yt); 14,5?; 17,5, 27.
#ate n.[f.] épouvante, peur, dans R #ate avoir peur 4,20 (voir #y n.f.);
13,28?
#wtB v. tuer 14,3?
#itN- prép. par (le moyen de), etc. 2,27; 3,4, 9; 5,6; 7,26.
[#wtP v. ] s'accorder (avec); #atP† être d’accord 15,5 ([tvs]#ime #atP
arav en sa femme n'est pas d'accord avec lui).
[#itaoue] n.[m.] aube, dans a#itaoue adv. à l'aube 14,12?
[#]aou v. être mauvais 7,26? (pe[q]aou le mal).
#aou- n.[m.] artisan, dans #aounouv (sic) orfèvre 8,24 (cf. noub or (mé-
tal)).
#oou n.[m.] jour 8,29 (saou [n]#oou six jours).
#wou v. pleuvoir 16,17.
[#ouo n.m.] partie prépondérante, a servi à composer l'adv. N#ouo très,
beaucoup 15.19 (evè #Rte N#ouo très effrayant).
[#wj v. ] accabler; #yj† 5,5? (pentavè Mtan Nnet#yj (Toi) qui as
donné le repos aux accablés).
#a# n.[m.] grand nombre 6,5 (#a# N#wb beaucoup de travaux).
#iéN- prép. sur, au bord de, etc. 4,29; et voir [éwé n.m. ] tête.

[éaeio ou töaeio v. ] exhiber en opprobre; éaeia¿ en sg.3.m. éaeia[v]


14,24?
ée conj. que, etc.; à diviser en quatre catégories principales: (1) dire, raconter
que 1,29 (paéev ée il dit (que)); 2,3, 22; 4,12, 13?; 5,2, 16, 17; 6,14,
16, 23; 7,3, 5; 8,23, 24?; 14,1; 15,4, 10; 16,2?; 4, 9, 11?; 17,18; 18,24.
(2) apprendre, (re)connaître, entendre, (sa)voir, penser, juger, croire etc.
que 1,8; 3,15; 4,27; 8,5, 17, 17, 19, 20, 21; 16,7?; 17,8. (3) parce que
2,14; 8,25?; 14,24? (4) pour que, afin que (cf. éekaase) 15,11.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 359

éi v. prendre, recevoir, etc. 7,10, 25; 8,10; éi- 6,27; 13,6; éi- n.m. le fait de
prendre (une information, un enseignement) 8,19 (pouaeij [e]n pe
apéi sb[w] ce n'est pas le moment d'apprendre).
éw v. dire 1,23; 2,3; 5,2, 29?; 6,15?, 23; 8,22; 14,2?; 18,24; éou idiol. 7,3;
éoo¿ en pl.3 éoou 1,1; 7,26; impératif [e]éi¿ en sg.3.f. [e]éis
dis-(le)! 7,3?
éw¿ dans éwv sa (m.) tête n.m. 14,23? voir [éwé] tête.
é[w]k v. accomplir, achever 17,23?; éak¿ en sg.3.f. éakS 5,10 (toiko-
nomia etjoop éakS ebal le plan (divin) fixé, accomplis-le!).
éwkM v. plonger, baptiser 4,14? (voir ouwj v. ); éakme¿ en sg.3.m.
éakmev 16,10; éwkM n.[m.] baptême 16,8? ([éi é]wkm être bap-
tisé).
éekase etc. conj. afin que, pour que 2,29; 6,4; 8,3?; éekaase 1,8;
13,5?
éN- prép. depuis, dans éN Njarep depuis le commencement, au début 3,6.
[énou v. ] interroger; énou¿ en sg.3.m. énouv 6,22.
[épo v. ] engendrer, acquérir; épa¿ en sg.3.m. épav 3,12; pl.3 épau
7,27?
éaeis n.m. Seigneur 1,16; 2,2; 3,5, 14; 5,7; 8,12; 13,7; 15,16?
éise v. exalter 6,27?; éase† être sublime 3,7 (tagapy etéase Nte
tpistis l'amour sublime de la foi); 5,3 (voir [t#Bbio ou qBbio v. ]).
[éwé n.m. ] tête; éw¿ dans sg.3.m. éwv sa (m.) tête 14,23?; a servi ici à
composer les prép. aéN- sur (ou eéw¿ idiol. ) et #iéN- sur, au bord de,
etc.

öe part. enclitique donc, etc. 3,1 (voir mN v. ), 8; 5,24; 7,28; 8,10, 21?, 25;
13,8; 15,6?; 17,2, 16.
öyl n.[m.?] cri (??), dans aj öyl crier 5,1; 15,10?
[öaile v. ] se confier; öalw¿ en sg.2.m. öalwk confie-toi! 2,9.
öwlP n.m. révélation 3,10 (pöwlP abal MpeX^R^S la révélation du Christ).
[öwlÉ ou kwlÉ v. ] fléchir; öLé- 8,27 (Mpourim[e ou]te MpouöLé
pet ils ne pleurèrent pas, ni ne firent aucune génuflexion); voir aussi
[kwlÉ ou öwlÉ].
öam n.[f.],force, dans 2,13 (Mp<v>öM öam il ne put pas); 3,15 (NtariöN
öam lorsque je pus); 8,8 (mN öam Mmaou ils ne peuvent pas); 7,9?
(my oun [j ö]am atrekmout Ntacuxy tu n'as pas le pouvoir de
tuer mon âme).
[öine v. ] trouver; öN- ou öM- dans 2,6? (ö[m öam]), 13 (voir öam); 3,15
(voir öam).
öwn[T] v. se fâcher 8,12?
ö[ram]pe n[m.,f.] colombe 4,19?
öe[ry]ö n.[m.] chasseur 15,16?
öwou n.[m.] angoisse 2,7.
öwjT v. regarder 1,28; 4,12; öajT† 5,3 (voir [t#Bbio ou qBbio v.];
16,5?,6? (pmouei de nevö[ajT apau]los auw paulos nev-
öaj[T arav] le lion regardait Paul et Paul le regardait).

3
 Pour les pronoms sujets des formes de la conjugaison, cf. l’Index de ces formes.
Abréviations: voir la première note des Index, supra.
360 R. KASSER - P. LUISIER

C. Pronoms personnels3

Pronoms indépendants:
(placés également dans l'Index égycopte général, supra).

sg.1
anak moi, je 5,16.
sg.2.m.
Ntak toi (m.), tu (m.) 6,23?; 16,9?, 11.
sg.3.m.
Ntav lui, il 2,12; 4,13; 14,16; 15,6?; 16,10?
pl.1
anan nous 4,6; 6,26?
pl.2
NtwtN vous 5,24; 8,21?; 17,24.
-tyne vous 5,25; 8,13; 17,26.
pl.3
Ntau eux, ils, elles 1,7.

Pronoms suffixes:

sg.1
¿ei 2,2, 3, 24, 27, 29; 3,6, 18, 20, 28; 4,19 (corr.), 24; 5,7, 16, 17
(su.), 20; 7,6?
¿i 3,1 (su.); 4,12 (¿ï su.).
¿t 4,2 (cr.), 11 (cr.), 24, 26, 29 (cr.).

sg.2.m.
¿k 2,5, 9, 12?; 5,16, 17; 7,7 (¿k¿, su.); 16,1, 2, 11.

sg.3.m.
¿v 1,9 (¿V), 11 (su.), 18 (¿V), 21 (¿V), 29 (su.); 2,10, 11; 3,1 (¿V),
12, 13; 4,12, 12, 13 su.), 18, 28; 5,12, 13 (¿V), 15 (su.),17, 21, 22,
23?; 6,3, 10 (su.), 19 (¿V), 20?, 22; 7,5 (su.), 6; 8,16? (su.), 23;
13,16?; 14,15 (su.), 21?, 23?, 26; 15,5, 10, 12 (su.), 18, 20; 16,2?
(su.), 3, 8?, 9 (su.), 10, 11 (su.), 15, 19; 17, 2, 5, 16, 17 (su.), 24;
18,13?

sg.3.f.
¿s 2,3, 12; 3,22; 5,2, 10 (¿S), 22; 6,7, 8, 16, 23; 7,1, 3, 7 (¿S); 8,11
(su.), 23; 14,10?; 16,17? ( su.); 18,24.

pl.1
¿n 5,8; 8,2.

pl.2
¿tN 2,3; 5,25 (+ tyne); 8,10.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 361

pl.3
¿ou 1,1, 6, 7, 23, 24, 28?; 4,20, 23?; 5,11, 28?; 6,8, 17, 17, 25, 26
(cr.), 27 (cr.), 27 (cr.), 27; 8,8?, 10, 15; 13,16; 15,1? (cr.); 17,8
(cr.), 18 (cr.).

Pronoms sujets
(= pron. dém. atones, cf. supra, peei etc.).

sg.3.m. pe il, etc. 6,6?; 7,18; 8,5?, 19, 21; 15,19.

sg.3.f. te elle, etc. 4,22; 7,7(cr.); 8,26?

pl.3 ne ils, elles, etc. 8,7.

D. Formes de la conjugaison4

IMPÉRATIF

AFFIRMATIF

2,9 (öalw¿k), 10? (ma), 23 (swtM); 5,8 (ma), 10 (éak¿s); 7,5 (ari); 8,10
(éi), 21 (krine); 15,10 (nouée); 16,4 (#i); 17,19? (oué[e]ei).

NÉGATIF

17,18(MpR-jtar[tr]), 18(MpR-jwne)

CONJUGAISON DURATIVE

PRÉSENT

pl.1
tN- 6,27; 8,18.

PRÉSENT CIRCONSTANCIEL

prénominal
e- 6,6; 13,10.
ere- 4,10, 18?; 14,23; 15,14?; 16,15.

préverbal
e- 1,11; 6,9, 13; 8,8, 11; 16,17?

sg.1
ei- 2,24(eï-), 25(eei-); 3,14(eei); 4,10(eei); 5,2(eei); 13,2?
4
 Abréviations: voir la première note des Index, supra.
362 R. KASSER - P. LUISIER

sg.2.m.
ek- 6,24; 7,4?

sg.3.m.
ev- 1,4, 25; 2,3; 4,4; 5,19, 29; 6,15, 23?; 8,2; 13,11, 15?; 14,22?;
15,8?, 15?, 15?, 19, 21.

sg.3.f.
es- 6,5.

pl.2
et[e]tN- 2,2?

pl.3
eu- 1,7, 13, 14, 15; 4,20; 7,23; 8,28; 17,7.

PRÉSENT RELATIF

devant phrase nominale


ete- 7,17; 18,2?

devant ouNte¿
ete- 7,7; 15,12.

devant nou¿
ete- 6,8.

sg.2.m.
etk- 7,3, 6.

pl.2
etetn- (ou et<at>etn- ?)  5,27?

pl.3 antécédent sujet


et- 1,21 (sg.); 2,7 (pl.), 17 (pl.), 21 (pl.); 3,2 (sg.), 7 (sg.), 17 (sg.);
4,18 (sg.); 5,2 (sg.), 3 (pl.), 3 (sg,), 3 (pl., cr.), 4 (pl.), 10 (sg,), 27
(sg.); 7,16? (pl.), 25? (sg.), 25 (sg.), 28 (sg.); 8,2? (pl.); 13,10?
(pl.); 15,9? (sg.); 17,3 (pl.), 11, 22 (sg.), 24 (sg.).

PRÉSENT SECOND

prénominal
ere- 7,29.

devant mnte¿
e- 3,1.

sg.1
ei- 4,14(ee¿i-).
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 363

sg.2.m.
ek- 4,13; 6,24, 27.

pl.2
e[te]tn- 8,21?

IMPARFAIT

prénominal
ne- 8,29.
nere- 6,8; 17,26?

devant ouN
ne- 4,16?; 13,13?

sg.1
neei- 3,8, 13, 24.

sg.3.m.
nev- 1,22; 2,18; 5,20; 15,21?; 16,5, 6?; 17,13?

sg.3.f.
nes- 2,14?

pl.1
nen- 4,6.

pl.3
neu- 1,11, 24; 3,28; 8,22?, 27; 14,24?; 17,6.

IMPARFAIT RELATIF

sg.3.m.
enev- 1,6, 23.

sg.3.f.
enes- 3,22.

FUTUR

sg.2.m.
gna- (sic) 18,24.

pl.2
tetna- 6,16.

FUTUR CIRCONSTANCIEL

prénominal
[ere]… na- 14,6?
364 R. KASSER - P. LUISIER

sg.1
eeina- 3,25.

pl.3
euna- 6,17.

FUTUR RELATIF

sg.3 antécédent sujet


etna- 2,12; 7,10.

pl.3
etouna- 18,9.

FUTUR SECOND5

prénominal
ere- na- 1,9* (corr.).

sg.1
eeina- 2,29*; 4,27 (eina).

sg.3.m.
evna- 6,4*; 15,11*.

pl.2
etetna- 8,4*.

CONJUGAISON à BASES

PARFAIT

prénominal
a- 5,21, 29;14,5, 12?; 15,2?

sg.1
aei- 3,3, 15, 16, 21; 4,11?, 11?, 14, 18, 25, 29; 5,1, 11, 13; 13,2?

sg.3.m.
av- 1,1, 3, 10, 17, 18, 19, 28; 2,2; 4,4; 5,15, 22?, 23?; 6,7, 12, 15, 22,
26; 13,21, 21?, 22, 28; 14,3, 8, 9, 19; 15,6, 14?; 16,8; 17,16, 22;
18,5, 6.

sg.3.f.
as- 16,16?

pl.1
an- 3,26.
5
 L’astérisque indique que la forme se trouve après éekase ou ée final.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 365

pl.3
au- 1,8, 26, 28; 6,20; 7,1, 26, 27; 13,8; 14,7, 26?; 14,29?; 15,1?, 18;
16,3?, 11, 21.

PARFAIT NÉGATIF

prénominal
Mpe- 17,15.

sg.3.m.
MpV- 2,13?; 5,22; 7,16?; 14,18?; 15,20 (mpev-); 16,1.

pl.3
Mpou- 4,24; 8,26, 27.

PARFAIT CIRCONSTANCIEL

prénominal
ea- 17,14.

pl.3
eau- 3,12; 4,21; 7,19.

PARFAIT RELATIF

prénominal enta-  6,24? (ne[n]ta-); 18,3? (penta-)(?).

sg.1
Ntaeï- 16,10?

sg.3.m.
entav- 2,23 (p-), 28 (Ntav-); 3,6 (Ntav-); 4,15 (p-); 5,4 (p-), 5 (p-),
6(p-); 7,11 (p), 12 (p-); 13,15?, 20?

pl.1
entan-  6,28?; 7,26 (n-).

pl.2
NtatetN-  5,26.

pl.3
entau- 2,15? (nentaou-); 3,11 (Ntaou-), 19 (n-); 4,1 (ntau-), 23.

PRÉTÉRIT DU PARFAIT

pl.3
neau- 4,2?

CONSUÉTUDINAL NÉGATIF CIRCONSTANCIEL

sg.3.f.
emas- 8,13.
366 R. KASSER - P. LUISIER

LIMITATIF

sg.1
janè- 4,24.

CONJONCTIF

prénominal
Nte- 6,2?, 2, 12; 8,12, 14; 13,24, 25; 14,27; 16,18?

sg.1
nta- 4,25, 28.

sg.2.m.
Nk- 2,10.

sg.3.m.
[n]v- 8,12?

pl.2
NtetN- 5,28?; 8,4?, 11.

pl.3
Nse- 4,7?; 16,18?

TEMPOREL
prénominal
Ntare- 1,1; 2,26; 3,20; 8,14?; 14,4; 15,5?, 16; 18,22.

sg.1
Ntari- 3,15; 4,9; 5,11.

sg.3.m.
Ntarev- 3,27 corr. (ntarev-); 5,14, 18; 6,18, 22; 7,18 (Nterev- idiol.);
15,5?; 18,6, 22?

pl.3
ntarou- 14,25?; 15,13?

IMPÉRATIF CAUSATIF
pl.1 forme absolue
maran 14,14.
INFINITIF CAUSATIF
prénominal
tre- 1,20.
sg.1
tra- 3,18.
sg.2.m.
trek- 7,8?, 9.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 367

sg.3.m.
trev- 1,5, 25; 6,22; 17,23.

pl.1
trN- 5,8; 8,1, 20 (trn[n]).

pl.3
trou- 4,3, 22; 7,30; 18,13?

E. Mots grécoptes6

agaqon n.[m.] (âgaqón) bien  7,15.


agapy n.f. (âgápj) agape  2,19 (voir Nte- prép.); 3,7, 21; 4,1?
aggelos n.m. (ãggelov) ange  1,16; 2,1?; 17,17? (voir Nte- prép.); 18,4?
agrion n.[m.] (ãgrion) sauvage  15,11.
aet[os] n.m. (âetóv) aigle  4,20? (voir #y n. f.).
aqeti v. (âqete⁄n) rejeter  7,17?
aiwn n.[m.] (aîÉn) siècle  3,12 (#a qy N<n>aiwn «avant (tous) les siè-
cles»).
alla etc. conj. (âllá) mais  2,6, 17(all); 5,22?; 7,18; 8,27; 13,5, 17?;
14,23?; 15,20?; 16,20?; 17,19?
[ama] voir #ama.
anekrine v. (ânakrínein) s’examiner  1,13.
anqupatos n.m. (ânqúpatov) proconsul  7,5.
arxy n.[f.] (ârxß) domination  7,14.
arxwn n.m. (ãrxwn) archonte  6,2.
as[pahe] v. (âspáhesqai) saluer (par un baiser)  16,8.

baptihe v. (baptíhein) baptiser  6,7 (voir tyr¿ ).

[galeagra] voir kaleagra .


gar etc. conj. (gár) car  1,21; 2,7 (ngar); 4,2; 5,19?; 6,4 (ngar), 28; 7,7;
17,21.

de etc. part. (dé) alors, etc.  1,5, 12, 23, 25, 28; 2,6?, 13; 3,20, 27; 4,6
(Nde),13, 17, 18, 29; 5,11, 12, 14, 17, 18?, 29; 6,18, 22; 7,5?; 8,19,
24?; 13,21; 15,2, 13?, 15?, 17, 20, 22; 16,1, 3, 5, 8, 12?; 17,25; 18,7, 22.
diwke v. (diÉkein) persécuter  2,25.

[eqnos] voir #eqnos.


eimy conj. (eî mß) sinon  3,2 (voir mN v. ).
ekklysia n.[f.] (êkkljsía) Église  3,4.
ezousi[a] n.f. (êzousía) autorité  7,6? (voir pi- ).
epiqumia n.[f.] (êpiqumía) désir  7,20?
euaggelihe v. (eûaggelíhein) évangéliser  2,28.

[ygemwn] voir #ygemwn.


6
 Les mots sont rangés dans leur forme grécopte. Entre parenthèses est donnée la
forme grecque classique.
368 R. KASSER - P. LUISIER

[ydony] voir #ytony.

qalassa n.f. (qálassa) mer  13,19, 24?


qeatron n.m. (qéatron) théâtre  6,20?; 8,15?
qewrei v. (qewre⁄n) voir un spectacle  14,14?
qyrion n.m. (qjríon) bête sauvage, fauve  4,9?, 10, 15?; 5,9 (voir è);
8,25; 14,16; 16,13?, 21?; 18,4?

kaqykoumenos n.[m.] (katjxoúmenov) catéchumène  2,16?


kaleagra n.f. (galeágra) cage  15,13?
kali v. (kale⁄n) appeler  18,24.
kal[w]s adv. (kal¬v) bien  8,18?
katalue v. (katalúein) abolir  6,15 (voir pi- ); 7,1.
kosmos n.m. (kósmov) monde  6,25 (voir [(t)sto v. ]); 7,14, 16?(corr.), 29.
krine v. (krínein) juger  8,21.

[l]upi v. (lupe⁄n) être triste  15,3?


lupy n.f. (lúpj) chagrin, tristesse  17,16?

makos n.[m.] (mágov) magicien  16,5.


makarios n.m. (makáriov) bienheureux  3,4, 9 (voir san ); 13,13?
men part. (mén) (d’une part)  7,6; 8,17, 22.
metanoï v. (metanoe⁄n) se repentir  8,4.
my part. nég. (mß) ne… pas  7,8.
mypws part. (mßpwv) de peur que  8,12.

ngar voir gar.


nde voir de.
nysteue v. (njsteúein) jeûner  17,7?

oikonomia n.m. (oîkonomía) plan (divin)  5,9? (voir é[w]k v. ); 13,4?;


17,23.
oti conj. (ºti) que  8,17, 18?
oude nég. (oûdé) ni  8,8?, 9, 9; 16,20?; 17,18?
[ou]te nég. (o∆te) ne… pas  8,26?

pentykosty n.f. (pentjkostß) Pentecôte  2,5?, 14; 6,11; 8,26?


piqe v. (peíqein) persuader  7,4.
pisteue v. (pisteúein) croire  2,16, 17; 5,26; 8,5 (voir mN v. ).
pistis n.f. (pístiv) foi  2,26; 3,7 (voir Nte- prép.); 6,1.
plany n.f. (plánj) égarement  7,19, 28?
P^N^A n.m. (pneÕma) Esprit  4,11.
polis n.f. (póliv) ville  6,5, 14, 19; 14,25?; 15,4.
politeue v. (politeúein) se comporter  3,8.
politys n.[m.] (polítjv) citoyen  14,13.
ponyros n.m. (ponjróv) (le) Malin  2,8?
pornia n.[f.] (porneía) luxure  7,22.
prazis n.f. (pr¢ziv) action, Acte  2,11?; 18,14?
protrepe v. (protrépein) encourager  3,17.
profytys n.[m.] (profßtjv) prophète  3,10.
purtranis (sic) n.[m.] (prútaniv) prytane  6,20?
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 369

[sugga]mos n.m. (suggámov) mari  14,11?


swma n.m. (s¬ma) corps  7,8; 13,18.

[upocia] voir [#upo]cia.

farmakos n.m. (fármakov) sorcier  16,4.


f[qo]nos n.[m.] (fqónoˇ) jalousie  6,12?
xalaha n.f. (xálaha) grêle  16,16?, 22?; 17,14?
xaris n.f. (xáriv) grâce  3,9; 5,16; 6,9; 16,2?; 17,25.
xyra n.f. (xßra) veuve  3,23 (voir jeere).
X^R^S n.m. (Xristóv) (le) Christ  2,9, 16, 21; 3,3 (voir mN v.), 11 (voir öwlP
n.m.); 5,8, 13; 6,12; 8,5 (voir mN v.); 15,16?; 17,17?, 20, 22.

calmos n.[m.] (calmóv) cantique  2,20.


cuxy n.f. (cuxß) âme  7,9 (voir öam n.[f.]).

[wste] voir #wste.

#ama adv. (†ma) à la fois  14,17?


[#e]qnos n.[m.] (∂qnov) peuple, païen  14,1?
#ygemwn n.m. (™gemÉn) gouverneur  6,21; 8,15.
#ytony n.f. (™donß) volupté  7,24?
[#upo]cia n.[f.] (üpocía) soupçon  14,17?
#wste conj. (¿ste) en sorte que, etc.  1,20 (atre-); 3,18( atra-); 4,3
(atMtrou-), 7 (Nse-); 5,24; 6,1 (N<te>-), 12 (Nte-); 13,24 (Nte-);
14,26?; 15,9 (<nte>-); 16,18.

Rue Postalozzi, 4bis Rodolphe KASSER


CH-1401 Yverdon-les-Bais
Suisse

Pontificio Istituto Orientale Philippe LUISIER


Piazza S. Maria Maggiore, 7
I-00185 Roma
Italia

Résumé. L’épisode d’Éphese des Acta Pauli en copte. Édition et traduction


du P. Bodmer XLI.

Connu en partie par le papyrus grec de Hambourg, où il est


malencontreusement privé de tout son début (plus du tiers de l'ensemble),
l’épisode d’Éphèse des Acta Pauli a été conservé en copte, beaucoup mieux et
surtout dans sa première partie, par le P. Bodmer XLI; il nous rapporte en
particulier, avec force détails, la rencontre de Paul avec le lion devenu son ami
et acquis à l'idéal ascétique de l'apôtre, leurs étonnants dialogues, amitié dont
les ultimes conséquences se font sentir jusqu'à la fin du drame. Si les
traductions partielles en avaient déjà fait connaître le contenu, cet article offre
l'édition princeps du copte avec la reproduction photographique complète du
manuscrit et une nouvelle traduction précédée d’une introduction et suivie des
370 R. KASSER - P. LUISIER

index quasiment exhaustifs. Après avoir indiqué les travaux préliminaires,


l’introduction donne une description précise du papyrus, un demi(?)-cahier de
dix-huit pages dont quatorze nous sont parvenues, certaines malheureusement
lacunaires, mais le grec supplée le plus souvent aux passages manquants. Puis
vient une étude sur le dialecte copte lyco-diospolitain propre au P. Bodmer XLI
(sigle L56). En troisième lieu, on trouvera l’analyse du texte et quelques
considérations sur sa transmission: comme le parallèle grec court sur plus de
sept pages, il est possible de déterminer avec certitude dans le copte la présence
d’accidents que l’on ne peut ailleurs que soupçonner. Le quatrième point
consiste en un excursus autour du nom des six graphèmes coptes autochtones
ajoutés à la fin de l’épisode par le copiste. Quelques mots sur la méthode suivie
précèdent l’édition du copte (où l’on a pu restituer une part importante du texte
grâce au papyrus de Hambourg) ainsi que la traduction dont les notes sont
réservées essentiellement aux questions philologiques. Avec les deux papyrus
qui l'attestent aujourd'hui, en grec et en copte, l’épisode d’Ephèse, surtout
célèbre par le baptême du lion, nous est ainsi rendu presque en entier.

Abstract. The Adventure of Ephesus in the Coptic Acta Pauli. Critical Edition
and Translation of P. Bodmer XLI.

Partially known from the Greek papyrus of Hamburg, which unfortunately


lacks the entire beginning section (more than one third of the entire text), the
adventure of Ephesus of the Acta Pauli is best preserved in Coptic; its first sec-
tion is much more complete in P. Bodmer XLI. It provides a detailed account of
the meeting of Paul with a lion, whom he befriends, winning the animal to his
ascetic vision together with their remarkable conversation — a friendship, the
significance of which is vital for the whole of the tale. If incomplete translations
have already sufficiently clarified its content, this article provides the reader
with an editio princeps in Coptic together with a complete photographic repro-
duction of the manuscript and a new translation prefixed by an introduction and
followed by exhaustive indexes. After having cited a number of previous treat-
ments of the subject, the introduction gives us a precise description of the papy-
rus, an eighteen page manuscript, fourteen pages of which have come down to
us, some of which are unfortunately incomplete. But the missing passages may
be found in the Greek edition. This preface is followed by a study of the Lyco-
diospolitan dialect in which P. Bodmer was composed (initial L56). The third
section is an analysis of the text together with a few questions regarding its
transmission. Since the Greek parallel text extends over more than seven pages,
it is possible to determine with exactitude the presence in the Coptic text of vari-
ations which otherwise would be impossible to determine. Fourth, is an excursus
which discusses the name of the six indigenous Coptic graphemes which have
been inserted at the end of our account by the copyist. The Coptic critical edi-
tion is preceded by a short note on methodology. It was possible to restore a
critical part of the Coptic text thanks to the Hamburg papyrus. This is followed
by its translation replete with footnotes which essentially deal with philological
matters. Thanks to the two papyri in Greek and in Coptic which provide us with
the essential text, we have become the beneficiaries of almost the entire adven-
ture of Ephesus, famed especially for its story of the baptism of a lion.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 371

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [1].


372 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [2].


L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 373

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [3].


374 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [4].


L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 375

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [5].


376 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [6].


L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 377

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [7].


378 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [8]. Les pages 9-12 sont manquantes.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 379

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [1]3. Cf. supra, note 14.
380 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page 14. Cf. supra, note 14.
L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 381

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [15].


382 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [16].


L'ÉPISODE D'ÉPHÈSE DES ACTA PAULI EN COPTE 383

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [17].


384 R. KASSER - P. LUISIER

P. Bodmer XLI, Acta Pauli, page [18].

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