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Les 6 règles d’or pour vitaliser

sa mémoire
Activer ses neurones au quotidien, il suffit d’y penser. Voici 6 règles
d’or pour entretenir et vitaliser sa mémoire.
Avec les professeurs Francis Eustache, Jean-François Dartigues et Alain Lieury.

1. Surveiller sa tension de près

On sait aujourd’hui que l’hypertension non contrôlée détruit les circuits


neuronaux. Il est donc primordial, si l’on est sujet à risque, de pratiquer
régulièrement l’auto-mesure.

Impératif aussi de lutter contre tous les autres facteurs de risques vasculaires :
le tabac, le diabète, le cholestérol favorisent la survenue d’accidents
vasculaires cérébraux, lesquels brisent les connexions entre les neurones.
D’où la nécessité de se soumettre à un check-up tous les deux ans à partir de
50 ans et d’agir préventivement contre ces ennemis sournois.

2. Manger des oméga-3

Certains aliments, grâce à leur pouvoir antioxydant, ont la faculté de combattre les
fameux radicaux libres, toxiques pour le cerveau. Avec, en tête de liste, les
oméga-3 et 6 et les acides gras poly-insaturés, notamment présents dans les
poissons gras. Mais pas seulement.
La règle d’or reste de manger équilibré et varié : les fameux « 5 fruits et
légumes par jour », du poisson deux fois par semaine, des sucres lents
(céréales, lentilles… qui fournissent au cerveau le carburant en glucose dont il
est friand), peu de graisses, de sucres rapides et de sel. Et beaucoup de bons
sens : si on se sent fatigué, ne pas hésiter à faire des analyses pour remédier
aux carences.

3. Bouger pour ne plus avoir à y penser

Si l’exercice physique améliore les fonctions cognitives grâce à une meilleure


oxygénation du cerveau, c’est loin d’être son seul intérêt pour la mémoire.
C’est même aujourd’hui une notion presque vieillotte. Le véritable atout du sport
consiste à maintenir un automatisme dans l’activité motrice. Ce qui permet de
dégager des réserves cérébrales pour l’entretien de sa mémoire plutôt que
pour des choses qui devraient se faire sans y penser. Comme descendre un
escalier tout en parlant. Les personnes âgées non entraînées ne peuvent y
parvenir car toute leur attention est mobilisée pour réadapter leurs muscles à
cet exercice.

Pour entretenir ces facteurs d’automatisme, il suffit de réserver une demi-


heure par jour à la marche, au vélo ou tout autre activité physique faite avec
plaisir.
4. Rester intellectuellement sur le qui-vive

Pour le Professeur A. Lieury, la curiosité intellectuelle est un formidable


moteur pour la mémoire : « L’école reste la meilleure stimulation avec sa
variété et sa régularité d’apprentissage. Et si l’on a passé l’âge, on peut continuer
à apprendre, par exemple en aidant ses enfants à faire leurs devoirs.

En revanche, il faut combattre l’idée qu’il n’y a qu’une seule méthode pour
entretenir sa mémoire : il y en a plusieurs comme il y a plusieurs mémoires »
Et même si le cerveau n’est pas un muscle, on a pu constater que la lecture,
l’écriture, les discussions et toute pratique culturelle exercée avec plaisir
entretiennent les circuits neuronaux de la mémoire en reconstituant le capital
de réserve. A condition que cette stimulation intellectuelle soit intégrée dans
une activité.

5. Eviter la routine

Ainsi, la lecture s’avère excellente dans la mesure où ensuite, elle prête à


débattre. Et lire des publicités peut être cognitif car vous entrez dans un
processus qui incite à comparer les données entre plusieurs marques, donc à
se confronter à de nouveaux défis. Car il n’y a rien de pire que la routine. C’est
pourquoi le Sudoku, devenant souvent une habitude, n’est pas forcément la
panacée, sauf si l’on se lance dans les concours. Idem pour les jeux de cartes
dès lors que les partenaires sont trop familiers. En revanche, le jardinage est
un excellent stimulant de la mémoire, tout simplement car il oblige en plus à
planifier, donc à se mesurer à différents éléments.
D’ailleurs, pour stimuler sa mémoire, le Pr Francis Eustache,
neuropsychologue, conseille de « pratiquer une activité-plaisir, qu’il s’agisse
de jardiner, voyager, faire des mots croisés ou regarder un documentaire. Et
d’entretenir des relations sociales qui forcément remettent en cause et
obligent à sortir du ron-ron ».

6. Cultiver un bon équilibre affectif

Des études empiriques montrent que les personnes privées de liens sociaux
vieillissent plus mal que les autres. Autant éviter de se fâcher avec ses enfants :en
plus du traumatisme de la séparation, la stimulation cérébrale qui
normalement découle de ces relations est alors réduite à zéro. D’autant que
s’enfermer dans la solitude conduit à la tristesse et à la dépression, facteurs
de pertes de mémoire. Et que vivant seul, on se nourrit mal, ce qui a aussi a
un impact négatif sur la faculté à mémoriser. Cultiver l’amour, l’amitié, c’est
donc aussi cultiver sa mémoire.
Le Pr Jean-François Dartigues acquiesce et invite chacun(e) à entretenir sa
mémoire avec une leçon de bonheur : « Profiter des échanges que procurent
la vie. Refuser la routine et être optimiste. Bref, vivre mieux pour mieux vivre
vieux ! ».

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