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© Éditions Albin Michel, 2018

ISBN : 978-2-226-43192-9

Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.


1.
POURQUOI FAUT-IL ÉLOIGNER
LES BÉBÉS DES ÉCRANS ?

Voici des années que cette problématique agite le corps médical.


Récemment, des professionnels de santé français, regroupés dans le
collectif Surexposition écrans, ont tiré la sonnette d’alarme. Ces pédiatres,
psychiatres, psychologues et orthophonistes reçoivent désormais dans leurs
cabinets de très jeunes enfants – de moins de 4 ans – scotchés plusieurs
heures d’affilée devant les écrans. Télévision, smartphone ou écran de
tablette tactile des parents, ils sont comme hypnotisés, regardent en boucle
des dessins animés ou s’adonnent à des jeux vidéo. Les écrans sont-ils
devenus des substituts aux tétines, doudous, voire aux nounous ?
À cet âge, l’usage excessif de ces nouvelles technologies peut conduire
à des troubles d’apprentissage. C’est ce qu’observent ces spécialistes :
certains de nos bambins manifestent des difficultés pour marcher, grimper,
serrer un objet avec les doigts ; d’autres présentent des retards de langage
parfois sévères. Beaucoup souffrent de troubles de l’attention et de la
concentration. D’autres ne parlent pas du tout ou s’expriment de façon
inadaptée, ne savent pas répondre à des questions très simples. Dans les cas
les plus extrêmes, ces enfants accros aux écrans s’enferment dans leur bulle,
déconnectés de la réalité et n’interagissent plus avec les adultes. Ils sont
parfois agressifs et font des gestes répétitifs…
Ce collectif de praticiens français n’est pas unique. Des médecins
roumains ont aussi pris la mesure du phénomène en organisant en 2017 un
colloque intitulé « Stop à l’autisme virtuel ». Le mot « virtuel » a toute son
importance : ces troubles ressemblent à certains comportements autistiques,
mais ne sont pas de l’autisme au sens médical du terme, car – et c’est la
différence majeure – ces manifestations régressent voire disparaissent de
façon spectaculaire dès que les parents suppriment les écrans. En France, ce
concept d’autisme virtuel ne fait pas l’unanimité. Le célèbre urgentiste
Patrick Pelloux a même dénoncé une fake news. Pourtant, en 2013 déjà, un
avis de l’Académie des sciences 1 avait souligné que les jeunes enfants
atones devant un écran pouvaient souffrir de certains troubles tels que la
prise de poids, un retard de langage, un déficit de concentration et
d’attention, le risque d’adopter une attitude passive face au monde… Il est
indispensable que des études scientifiques valident ces premières
constatations inquiétantes.

Mon conseil

On peut se référer aux recommandations prodiguées par l’Académie des sciences :


Pas d’écran avant 2 ans.
Pas plus d’une heure par jour entre 2 et 3 ans.
Pas plus de deux heures après 4 ans et toujours en présence d’un adulte.

Jusqu’à 3 ans en effet, le cerveau se construit. Des milliards de


connexions essentielles se créent entre les neurones. Ce travail cérébral
nécessite que l’enfant soit pleinement disponible pour des interactions
humaines réelles. Il se réalise moins bien s’il est isolé devant une télé ou
une tablette.
Toutefois, ne diabolisons pas les écrans – qui sont aussi de formidables
outils pédagogiques et récréatifs –, mais évitons leur utilisation excessive
chez les plus jeunes.
2.
POURQUOI LA DÉPENDANCE
AUX ÉCRANS,
AU SEXE ET AU JEU EST-ELLE
UNE VRAIE ADDICTION ?

Les addictions comportementales gagnent du terrain. Malheureusement,


elles ne sont pas toujours prises au sérieux, à la différence de celles
provoquées par des substances toxiques telles que l’alcool, le tabac, le
cannabis ou la cocaïne. Pourtant, toutes les addictions, quelles qu’elles
soient, entraînent en effet servitude et souffrance, et exigent des prises en
charge adaptées.
Mais quelle est la particularité de ces nouvelles dépendances ? C’est
qu’elles ne sont pas déclenchées par des substances ingérées par
l’organisme, mais par des comportements : paris, jeux de cartes, machines à
sous, achats compulsifs de toutes sortes d’objets et vêtements inutiles avec
une mise en danger financière, multiplication des rencontres sexuelles,
addiction aux écrans. D’ailleurs, cette dernière peut prendre des formes très
variées : on peut être accro aux jeux vidéo, aux jeux d’argent en ligne, à la
pornographie sur Internet, aux réseaux sociaux… Depuis peu, les
spécialistes mettent l’accent sur le binge watching : une dépendance aux
séries télévisées qui pousse certains téléspectateurs à de vrais marathons
télévisuels, des nuits entières à regarder des épisodes à la chaîne.
S’agit-il pour autant d’addictions au sens médical du terme ? Ces accros
d’un nouveau genre ont-ils besoin de consulter pour décrocher ? Les
spécialistes le confirment : les addictions comportementales sont de réelles
dépendances. Elles agissent sur les mêmes régions du cerveau que l’alcool
ou le tabac. Dans ce cas précis, ce ne sont pas des drogues extérieures qui
stimulent le cerveau, c’est le comportement addictif – sexe, jeu, écrans –
qui agit et stimule la production de certaines substances dans le cerveau,
comme la dopamine et les endorphines… hormones qui peuvent, à hautes
doses, être assimilées à des drogues. Voilà ce qui autorise les addictologues
à affirmer, non sans un certain humour, que le cerveau humain est le
premier producteur de stupéfiants au monde !

Mon conseil

S’il existe aujourd’hui des consultations spécialisées en milieu hospitalier pour


accompagner les personnes (souvent jeunes) accros aux jeux vidéo, c’est bien qu’ils
représentent un certain danger pour l’équilibre psychologique et social des individus. Le
risque est double : addiction au jeu et rupture avec le réel (donc désocialisation) à force
d’être immergé dans ce monde virtuel.
Alors que faire si votre ado vous semble accro ? Inutile d’interdire du jour au lendemain sa
connexion, il trouvera le moyen de s’y adonner à l’extérieur (amis, cybercafés) et
échappera davantage à votre regard. Posez des règles d’utilisation dès le début en corrélant
jeux et résultats scolaires par exemple, et surtout en établissant un temps limite quotidien
(par exemple : jamais plus de soixante minutes) et le type de jeux autorisé. Il faut pour cela
instaurer un climat de confiance avec votre enfant en discutant ouvertement avec lui du
type de jeux auxquels il a l’habitude de se livrer et, pourquoi pas, jouer parfois avec lui
pour créer une complicité qui vous permet de garder la main.

Reste la question du manque : les addictions comportementales


n’entraînent pas nécessairement, en cas de sevrage, un manque physique, à
la différence de celles aux substances toxiques. Elles provoquent plutôt un
état de stress, des troubles du sommeil, un mal-être… des signes qui
nécessitent de consulter et qui confirment qu’il y a eu une perte de contrôle.
Leur prise en charge s’articule autour de plusieurs axes : d’une part, par
le biais de médicaments régulateurs de l’humeur quand le sevrage
s’accompagne d’une forte anxiété ou d’un état dépressif, et d’autre part, par
des thérapies cognitives et comportementales (TCC) qui permettent à la
personne de comprendre pour quelles raisons elle a perdu le contrôle tout en
l’aidant à se déshabituer progressivement de ce comportement néfaste pour
elle-même et pour son entourage, car n’oublions pas que les proches
(conjoint, enfants, amis, collègues, etc.) sont également touchés par
ricochet. Il existe aussi des groupes de parole et d’entraide, animés par des
professionnels de santé, à l’instar des Joueurs anonymes. Une palette de
traitements utiles pour décrocher et retrouver sa liberté.
3.
POURQUOI L’ARTHROSE N’EST-
ELLE PAS QU’UNE SIMPLE USURE
DU CARTILAGE ?

Il est d’usage de dire que l’arthrose est un phénomène lié à l’âge et que
le vieillissement conduit à l’usure du cartilage enrobant nos articulations ;
une érosion parfois si importante qu’elle en devient destructrice pour le
cartilage. C’est une idée reçue qu’il faut aujourd’hui balayer ! La recherche
avance et les spécialistes démontrent que l’arthrose est une maladie bien
plus complexe qu’il n’y paraît : on ne peut plus la réduire à un simple
phénomène d’usure. Attention, cela ne signifie pas pour autant que le
vieillissement est sans lien avec l’arthrose, simplement qu’il n’est pas le
seul facteur de risque.
L’arthrose se caractérise aussi par des phénomènes inflammatoires lents
à l’intérieur du cartilage et dans les tissus environnants. Or, c’est cette
inflammation qui jouerait un rôle majeur dans sa destruction, provoquant
douleurs, blocages, voire handicap.
Des chercheurs de la prestigieuse université de Harvard ont publié fin
2017 une étude aux résultats surprenants. Après analyse de plus de
2 000 squelettes de part et d’autre des États-Unis, ils se sont rendus compte
qu’il y avait deux fois plus de cas d’arthrose du genou aujourd’hui que dans
les années 1940. Bien sûr, on peut évoquer l’allongement de l’espérance de
vie, mais ce n’est pas la seule raison. La principale accusée est la
sédentarité. Le manque d’exercice, de fait, entraîne un amincissement des
cartilages articulaires et favorise la survenue de l’arthrose. De plus, les
muscles autour des articulations se retrouvent affaiblis, car ils ne sont pas
assez sollicités et ne peuvent plus maintenir correctement les cartilages du
genou. Deuxième coupable : notre alimentation, trop riche en sucres et en
graisses, qui génère des inflammations chroniques au niveau des
articulations, certes faibles, mais amplifiées par la sédentarité.
Il est donc clair que l’exercice physique, le contrôle du poids et un
régime équilibré sont des atouts indiscutables pour éviter, ou tout au moins
réduire, la gravité de l’arthrose. D’ailleurs, on le sait, les personnes obèses
en souffrent davantage.

Mon conseil

Veillez à maîtriser votre poids pour éviter toute surcharge pondérale.


Entretenez la mobilité de vos articulations en pratiquant une activité physique
régulière (marche, escaliers plutôt qu’ascenseur…).
Évitez de porter de trop lourdes charges.
Évitez les aliments gras et sucrés industriels, préférez un régime de type
méditerranéen.

L’arthrose n’est donc pas une fatalité. Cette nouvelle approche nous
aide aussi à comprendre comment elle survient parfois chez des patients de
40 ou 50 ans. On peut espérer réduire les risques d’apparition de cette
maladie invalidante en modifiant notre hygiène de vie.
4.
POURQUOI LA MALADIE DU SODA
GAGNE-T-ELLE DU TERRAIN
EN FRANCE ?

« Maladie du soda », « syndrome du foie gras » ou NASH, ces termes


font parfois la une des journaux. Plusieurs millions d’individus, parce qu’ils
se nourrissent de façon déséquilibrée avec une alimentation trop riche en
sucres et en graisses, parce qu’ils sont en surpoids ou obèses, souffrent de
cette maladie : il s’agit d’un excès de graisses dans le foie, un peu comme
chez les oies que l’on gave avant Noël ! Chez l’homme, on parle de foie
gras quand plus de 5 % des cellules hépatiques sont envahies par de la
graisse. Lorsque cette situation s’accompagne d’une inflammation, c’est
l’étape supérieure, dite la NASH, la stéatose hépatique non alcoolique (en
anglais Non Alcoolic Steato Hepatitis). On insiste sur le terme « non
alcoolique », car la NASH survient chez des patients qui, le plus souvent,
ne boivent pas une goutte d’alcool mais ont tout de même un foie similaire
à celui des alcooliques. Aux États-Unis, 30 % de la population est atteinte
par ce syndrome ! En France, 400 000 personnes pourraient être
concernées, peut-être le double. Sournoisement, cette accumulation de
graisses dans le foie évolue peu à peu, parfois jusqu’à la cirrhose, voire en
cancer du foie dans 5 à 10 % des cas.
Le point santé

Comment dépister et traiter la maladie du soda ? L’échographie permet de confirmer ou


non la présence de graisses dans le foie. On peut aussi avoir recours au Fibroscan, un
appareil qui mesure avec précision l’élasticité ou la dureté du tissu hépatique, et ainsi la
quantité de graisses qu’il contient. Ces examens sont complétés par une prise de sang dont
les résultats vont permettre d’établir quel est le risque pour le patient d’évoluer vers une
maladie plus sévère du foie.
Pour l’heure, un médicament pouvant soigner la maladie du soda n’existe pas. Mais la
recherche est active : une soixantaine de molécules sont en cours de développement dans
le monde. Par ailleurs, des équipes pluridisciplinaires (endocrinologues, nutritionnistes,
cardiologues, gastro-entérologues) prennent en charge ces patients. Elles les accompagnent
dans l’apprentissage d’une nouvelle hygiène de vie associant diététique et activité
physique. Certains individus souffrant d’une obésité très sévère sont quant à eux orientés
vers la chirurgie bariatrique, technique qui permet de réduire la taille de l’estomac et donc
la quantité d’aliments absorbés.

Les sodas sucrés, comme l’a montré une étude du Journal of


Hepatology en 2015, doivent être consommés avec modération. Outre le
fait qu’ils augmentent le risque d’obésité, ils peuvent aussi être un facteur
important de survenue de la NASH. Les gros buveurs de sodas ont en effet
55 % de risques en plus de développer cette maladie, dangereuse si elle
évolue en cancer. Il faut donc réserver ces boissons à des occasions
exceptionnelles. Toutefois, cette étude semble indiquer que les sodas light
ne sont pas impliqués dans la NASH.
Le traitement de cette pathologie repose avant tout sur l’hygiène de vie :
il convient d’adopter un régime alimentaire peu calorique et de pratiquer
une activité physique régulière. Une perte de 8 à 10 % du poids initial
permettrait d’améliorer la fonction hépatique et de réduire le risque cardio-
vasculaire chez ces patients. Il nous faut prendre très au sérieux cette
nouvelle maladie du foie, car aux États-Unis, pays inventeur du soda –
unique boisson d’une part importante de sa population –, la NASH est
actuellement la première cause de transplantation hépatique.
5.
POURQUOI LES OMÉGA
3 RETARDENT-ILS
LE VIEILLISSEMENT DU CERVEAU ?

Quantité d’études scientifiques ont démontré les bénéfices d’un régime


méditerranéen pour le cœur. L’atout no 1 de cette alimentation : le poisson
gras riche en oméga 3, acides gras particulièrement favorables à la
prévention des maladies cardio-vasculaires et à la réduction du mauvais
cholestérol.
Depuis quelques années, les regards se tournent désormais vers les
bienfaits potentiels sur le cerveau que pourrait apporter ce régime. Les
oméga 3 auraient également un rôle protecteur sur nos cellules cérébrales.
Une étude parue en 2014 dans Neurology affirmait ainsi que des taux élevés
d’oméga 3 dans le sang permettraient de retarder de deux ans la destruction
des cellules impliquées dans le vieillissement cérébral et de repousser
d’autant la maladie d’Alzheimer.
Ces résultats confirmeraient ainsi une autre étude publiée deux ans plus
tôt par des chercheurs de Pittsburgh qui avaient comparé les cerveaux d’une
centaine de volontaires, consommateurs réguliers de poisson gras, à ceux
d’une centaine d’autres qui n’en mangeaient peu ou pas. Grâce à l’IRM en
trois dimensions, ils ont mesuré l’hippocampe, une des premières structures
cérébrales atteintes dans la maladie d’Alzheimer (chez les patients malades,
l’hippocampe est moins gros, voire atrophié) et ont démontré que chez les
premiers, l’hippocampe est plus volumineux. Une donnée à partir de
laquelle les chercheurs ont calculé que le risque de présenter des troubles de
la mémoire légers ou même une maladie d’Alzheimer serait divisé par cinq
pour les cinq années suivantes. Mais attention, il faut consommer le poisson
grillé ou cuisiné de façon saine !

Mon conseil

Quels sont les poissons gras à consommer frais ? Saumon, maquereau, thon, sardines,
anchois, hareng, truite. Prenez garde aux poissons d’élevage qui sont moins riches en
oméga 3, car nourris de façon industrielle. Or, les poissons gras assimilent les
oméga 3 à partir des algues dont ils se nourrissent à l’état sauvage. De même, méfiez-
vous du thon qui contient souvent des quantités élevées de métaux lourds et de
produits toxiques en raison de la pollution des mers et des océans.
À quelle fréquence ? Deux à trois fois par semaine, sachant que nos besoins en oméga
3 se situent entre 500 et 1 000 mg par jour.

Certaines huiles végétales sont aussi particulièrement riches en oméga


3 : les huiles de colza, de lin, de noix (à consommer de préférence en
assaisonnement, sans les faire cuire). Et n’oubliez pas l’huile d’olive ! Elle
regorge de richesses pour préserver notre santé. Sa faible teneur en acides
gras saturés et sa richesse en acides gras mono-insaturés se conjuguent pour
réduire les risques de maladies cardio-vasculaires. Elle possède par ailleurs
une molécule dérivée des oméga 3, l’EPA, qui stimule les fonctions
cognitives. Elle supporte la cuisson jusqu’à 180 °C, mais pas au-delà, au
risque de la voir perdre ses atouts santé.
6.
POURQUOI LES FEMMES
ENCEINTES DOIVENT-ELLES
SE MÉFIER DES COSMÉTIQUES ?

Nous savons tous que l’alcool, le tabac et les drogues sont


particulièrement dangereux pour la femme enceinte et son bébé. Mais de
nombreux produits chimiques toxiques présents dans les cosmétiques
menacent aussi la santé et la reproduction.
Tel est le cri d’alarme lancé fin 2015 par la Fédération internationale
des gynécologues obstétriciens. Lors d’un congrès réunissant au Canada
plus de 7 000 spécialistes, ces derniers ont affirmé haut et fort que certains
produits, utilisés fréquemment par les femmes enceintes, sont nocifs pour le
fœtus : ils contiennent des perturbateurs endocriniens. Un terme devenu
médiatique, notamment depuis la polémique sur le bisphénol A, molécule
qui a finalement été interdite dans la fabrication des biberons en 2010.
Les perturbateurs endocriniens – ils sont légion – peuvent, comme leur
nom l’indique, interférer avec les glandes endocrines qui ont pour rôle de
fabriquer les hormones. Durant la grossesse, ils peuvent augmenter le risque
à la naissance d’un poids inférieur à la norme et celui de malformations
génitales chez le garçon. Les effets peuvent aussi se répercuter sur le long
terme : des foetus exposés in utero sont susceptibles de développer des
années plus tard une puberté précoce, une infertilité, voire un diabète ou
une obésité. Au final, bouleverser la genèse du système hormonal peut avoir
d’importantes conséquences sur l’espèce humaine.
Une enquête récente a recensé environ 7 000 produits de beauté et
d’hygiène contenant un ou plusieurs perturbateurs endocriniens. C’est
pourquoi il faut prêter attention pendant la grossesse au maquillage,
dentifrices, gels douche, nettoyants ménagers… produits que l’on utilise
souvent, sans savoir qu’ils contiennent ces molécules capables de passer la
barrière placentaire et d’atteindre le fœtus. Il est donc indispensable de lire
les étiquettes avant de les acheter et d’inspecter très attentivement ses
placards !

Mon conseil

On peut continuer de se maquiller, prendre soin de ses cheveux et de sa peau pendant la


grossesse, mais les produits naturels sont à privilégier (à l’exception des huiles essentielles
toxiques pour le fœtus). Prenez donc le temps de lire les composants inscrits sur
l’emballage des produits : tout ce qui contient de l’alcool, des parabènes, des parfums, des
phtalates, de l’aluminium, du phénoxyéthanol, du méthylisothiazolinone et de
l’ammoniaque doit être écarté.
Oubliez aussi l’usage quotidien ou trop régulier des fonds de teint, des crèmes dépilatoires
ou décolorantes et des autobronzants.

Des dermatologues et des associations de protection du consommateur


ont par ailleurs attiré l’attention de l’opinion sur les lingettes pour bébés,
porteuses de conservateurs et de parfums. Certaines de ces substances sont
potentiellement allergisantes, tandis que d’autres se comportent comme des
perturbateurs endocriniens. Disons-le clairement : la lingette, oui pour
dépanner (en sortie, en voyage), mais certainement pas pour un usage
quotidien.
7.
POURQUOI FAUT-IL ÉVITER LE PAIN
GRILLÉ ?

Au début de l’année 2017, l’Agence britannique de sécurité des


aliments a pointé du doigt plusieurs aliments riches en amidon, susceptibles
d’augmenter le risque de cancer. Ont ainsi été épinglés les toasts ou tartines
de pain trop grillé, les pommes de terre trop cuites sous forme de chips ou
de frites. Une enquête de la fondation Changing Markets a même mis en
cause des biscuits pour bébés, tandis que d’autres études ont incriminé les
céréales du petit-déjeuner, les cookies, le pop-corn, et même le café.
Quel est le point commun de tous ces aliments ? L’acrylamide ! Une
substance découverte en 2002 par des chercheurs suédois, classée comme
potentiellement cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé
(OMS). Or, ces produits contiennent des concentrations d’acrylamide plus
élevées que les doses habituellement admises. Ce composé se forme dans
les aliments riches en amidon au-delà d’une cuisson de 120 °C à faible
humidité. Mais une fois encore, ne paniquons pas ! Ce n’est pas en
mangeant de temps en temps quelques chips ou une tartine de pain grillé
que l’on augmente le risque de cancer. En revanche, une consommation
quotidienne peut poser problème.

Mon conseil
Comment éviter de mettre trop d’acrylamide dans son assiette ?
Ne stockez pas vos pommes de terre au réfrigérateur.
Trempez vos pommes de terre coupées en frites dans l’eau tiède avant de les faire
cuire.
Ne les faites pas trop cuire, elles doivent être dorées, jamais foncées.
Ne réutilisez jamais une huile de friture usagée.
Ne consommez pas de pain grillé à outrance.
Ne dépassez pas 250 °C pour une cuisson au four et 175 °C pour les fritures.
Éliminez d’un toast ou d’un gâteau les parties trop foncées donc trop cuites.

Il est donc essentiel de limiter les fritures afin d’éviter la formation


excessive d’acrylamide. En outre, un aliment frit voit sa teneur en gras
augmenter de façon significative et sa valeur calorique tripler !
Un groupe de travail du Conseil national de la consommation (CNC) et
la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF) ont mis en ligne début 2018 une
brochure d’information pour lutter contre la formation de l’acrylamide dans
notre alimentation. Elle mériterait d’être davantage diffusée auprès du grand
public et des professionnels de la restauration. Nous pourrions enfin nous
inspirer des autorités de santé britanniques et de leur récente campagne
nationale intitulée Go for Gold, autrement dit « Arrêtez la cuisson quand
l’aliment est doré ».
8.
POURQUOI LES CHATS ONT-ILS
DES POUVOIRS GUÉRISSEURS ?

Les chats auraient un impact positif sur la santé de leurs maîtres… Voilà
un phénomène dont on parle de plus en plus. Mais peut-on vraiment croire à
la « ronronthérapie » ?
Sur le plan anatomique, le mécanisme du ronronnement est encore mal
expliqué. Ce son serait produit par une contraction des muscles du larynx,
faisant vibrer les cordes vocales. Le chat ronronne notamment quand il
éprouve du plaisir. Ce serait sa façon de communiquer, qu’il s’agisse du
chaton avec sa mère, ou du chat avec son maître pour lui indiquer par
exemple qu’il est content d’être caressé. Quand il est malade, ces vibrations
l’aideraient également à se déstresser et à guérir bien plus vite que d’autres
animaux, les chiens par exemple.
Aujourd’hui, se soigner à l’aide des chats est un concept en vogue.
Véronique Aïache s’est intéressée aux pouvoirs de ces félins dans plusieurs
livres, dont le récent L’Art de la quiétude. Ces chats qui nous apaisent 1.
Elle explique que les ondes sonores de basse fréquence (entre 25 et
50 hertz) produites par nos matous ont des effets bénéfiques sur la santé
physique et psychique de l’homme. Nous les percevons inconsciemment
puisque leur impact se situe au niveau du cerveau limbique dans le circuit
hippocampe-amygdale qui gère les émotions primaires. Ces sons nous font
sécréter davantage d’hormones cérébrales impliquées dans le bienêtre,
comme la dopamine, la sérotonine et les endorphines. Des études
scientifiques ont d’ailleurs relevé l’effet positif de la présence de chats dans
les maisons de retraite auprès de personnes âgées, avec des patients
souffrant de la maladie d’Alzheimer ou encore avec les enfants : elle
apporte réconfort et apaise.
Certains pensent même que le chat est capable de détecter notre niveau
de stress. En effet, nous produisons dans ce cas des odeurs imperceptibles
pour nous (les phéromones), mais pas pour cet animal doté d’un appareil
olfactif ultra-performant. En s’approchant de nous pour se faire cajoler et
ainsi ronronner, ce félin a donc le pouvoir de déstresser son maître.
Des psychanalystes y voient enfin un retour à l’enfance : à travers ces
caresses, nous ressuscitons, semble-t-il, les premiers câlins maternels. Ce
pouvoir réconfortant des chats n’a pas échappé au marketing : un peu
partout dans le monde s’ouvrent désormais des bars à chats qui proposent
de prendre un verre tout en câlinant nos chers compagnons.
9.
POURQUOI FAUT-IL ÉVITER
DE PORTER DE FAUX ONGLES ?

C’est un véritable phénomène de mode qui séduit de plus en plus de


femmes. La pose de faux ongles ! Une solution pratique pour avoir des
ongles plus beaux, plus épais, plus longs, bref, une manucure conçue pour
durer plusieurs semaines. Chaque mois d’ailleurs, de nouvelles boutiques
spécialisées appelées parfois « ongleries » ouvrent un peu partout,
témoignant ainsi de l’engouement des Françaises.
Toutefois, la coquetterie doit s’accompagner de prudence : en effet, les
techniques et les produits utilisés pour poser ou déposer des ongles
artificiels ne sont pas sans risque, ni pour les vrais ongles ni pour les tissus
qui les entourent. Il existe deux sortes de faux ongles. La première : une
petite capsule ou prothèse en plastique, collée sur l’ongle avec une colle
adaptée. Cela rappelle la facette dentaire – une prothèse très fine – que l’on
colle sur la vraie dent, et qui la recouvre avec une forme et une couleur plus
esthétiques. La seconde : les ongles « modelés », réalisés avec une résine ou
un gel posé sur l’ongle qui sera ensuite façonné directement sur celui-ci.
Dans les deux cas, l’ongle est préparé, limé ; on utilise plusieurs produits
pour coller, sécher, vernir… Outre qu’il est avéré que l’ongle naturel est
sérieusement fragilisé par ces traitements chimiques, tout cela est-il sans
danger pour notre santé ?
L’Agence national de sécurité du médicament (ANSM), dans un rapport
publié à l’été 2016, confirmé en 2017 par l’Académie de pharmacie, mettait
en garde contre les ongles artificiels. Outre des infections – liées au
développement de champignons ou de bactéries sous le faux ongle –, des
allergies au gel, à la colle ou à la résine utilisés sont également possibles.
Elles se manifestent par un eczéma autour des ongles voire du visage, et
parfois par un décollement de l’ongle naturel.
De plus, les lampes à UV employées pour aider à la fixation des gels ne
sont pas sans danger. Des cas de brûlures ont été signalés, mais aussi des
risques de cancer du dos de la main.

Mon conseil

Il existe des situations où la pose de faux ongles est déconseillée :


Avant 16 ans, car il vaut mieux attendre la maturité complète de l’ongle.
Si on a des ongles fragiles ou abîmés.
En cas de grossesse, afin de ne pas être au contact d’un produit potentiellement
toxique ou allergisant.
Avant une intervention chirurgicale, car la nécessité de poser à l’extrémité du doigt un
appareil mesurant l’oxygène du sang n’est pas compatible avec les ongles artificiels.

N’oublions pas également que la pose de faux ongles a un coût non


négligeable ! Tout dépend de l’institut car les prix varient selon les
enseignes, d’une ville à l’autre, voire d’un quartier à l’autre… Comptez
entre 50 et 80 euros, mais évitez les tarifs au rabais : moins chère est la
pose, plus le risque de voir utilisés des produits de mauvaise qualité,
allergisants, agressifs augmente. Mieux vaut donc s’adresser à des
professionnels expérimentés.
10.
POURQUOI LA BONNE SANTÉ
SE JOUE-T-ELLE
DÈS LE SUPERMARCHÉ ?

80 % de la population française fait ses courses en grandes surfaces,


séduite par le large panel de produits proposés. Revers de la médaille :
comment s’y retrouver dans cette jungle industrialo-commerciale ?
Pour un même type de produit, par exemple une soupe de légumes, un
yaourt ou une confiture, quantité de marques sont à notre disposition. Or,
pour bien choisir, il faudrait lire et comparer les étiquettes, ce que le client
n’a ni le temps ni l’envie de faire. Par ailleurs, nos connaissances en
nutrition sont, pour la plupart d’entre nous, encore trop restreintes. Pour
décrypter certains termes, posséder la science d’un ingénieur agronome ou
d’un chimiste serait parfois nécessaire ! Afin d’aider le consommateur à s’y
retrouver, le gouvernement a recommandé dans le cadre de la loi Santé de
2016 l’application d’un logo nutritionnel, le « Nutri-Score », un système de
codes couleur – du vert pour les aliments les plus sains au rouge écarlate
pour ceux dont il ne faut pas abuser. Ce dispositif demeure cependant
facultatif, et quasiment aucune marque ne l’a mis en place, mais les choses
devraient bouger depuis la récente campagne de promotion du logo lancée
en mai 2018.
Il faut savoir que, parmi les produits issus de l’industrie agroalimentaire
vendus en supermarché, certains sont à consommer avec modération : ce
sont les aliments dits « ultra-transformés ». Prenons un exemple : un
poisson frais est un produit naturel, une boîte de thon en conserve est un
aliment transformé, mais des nuggets de poisson surgelés sont un aliment
ultra-transformé. Si vous prenez le temps de regarder l’étiquette apposée sur
l’emballage, vous trouverez en effet une quinzaine d’ingrédients différents.
L’industrie agroalimentaire transforme les aliments avec des
technologies qui permettent de les fractionner et d’en isoler les composants.
Ceux-ci servent ensuite d’ingrédients aux industriels qui les recombinent en
y ajoutant du sel, des matières grasses, des sucres et de nombreux additifs.
Quand vous achetez une barre chocolatée, vous pouvez trouver jusqu’à
trente ingrédients différents nécessaires à sa fabrication.
Quel est l’impact de ces produits ultra-transformés sur notre santé ? On
a beaucoup accusé le sucre raffiné et les graisses de jouer un rôle
prépondérant dans l’épidémie d’obésité ou encore dans l’augmentation des
cas de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Les aliments ultra-
transformés ont aussi leur part de responsabilité : ils sont peu rassasiants et
favorisent le grignotage entre les repas. Lorsqu’ils sont bourrés de sucres,
ils élèvent très rapidement la glycémie, ce qui peut – à la longue – mener à
une résistance à l’insuline puis au diabète. De plus, il s’agit de calories
vides : ils sont riches en énergie mais ne contiennent pas de
micronutriments protecteurs comme les fibres, les minéraux et les
vitamines. Consommés en excès, ces aliments créent un terrain favorable au
développement de maladies chroniques. Une étude française publiée en
février 2018 dans le British Medical Journal a ainsi constaté qu’augmenter
de 10 % leur consommation accroît de 10 % le risque de cancer (notamment
du sein).

Mon conseil
On évalue à 15 % maximum la part quotidienne autorisée de ces aliments ultra-
transformés pour éviter les risques pour la santé. Dès qu’il y a plus de 4 ingrédients ou
additifs purement industriels ou chimiques, vous êtes face à un aliment ultra-transformé,
qu’il faut manger avec modération.
Certains, comme les sodas ou les bonbons, sont 100 % artificiels et ne doivent être
consommés que très occasionnellement.
Voici quelques-uns de ces additifs à identifier : le lactose, l’amidon modifié (E 576), les
carraghénanes (E 407), les colorants, l’extrait de malt d’orge, le sirop de fructose, les
huiles hydrogénées, le gluten, les protéines hydrolysées, les isolats de protéines de soja, le
sucre inverti, la lécithine de soja, l’amidon de riz et le sirop de glucose.

Ne diabolisons pas pour autant ces produits, utilisons-les de façon


intelligente. Un aliment ultra-transformé a été conçu pour être pratique, à
savoir le paquet de petits gâteaux que l’on donne pour le goûter à nos
enfants, parce que nous n’avons pas eu le temps de préparer une collation
nous-mêmes. Mais leur consommation doit rester quasi exceptionnelle et
jamais quotidienne. Préférez un morceau de baguette et un carré de chocolat
au goûter !
Pour éviter les aliments ultra-transformés, il faut évidemment cuisiner
soi-même à partir de produits bruts et naturels. Il vaut mieux une vraie
purée de pommes de terre faite maison qu’une préparation industrielle à
base de flocons ! Et surtout, prenez le temps de lire les étiquettes, par
exemple à l’aide de certaines applications, qui permettent de les scanner et
d’analyser la composition de nos produits alimentaires.
11.
POURQUOI FAUT-IL SE MÉFIER
QUAND ON ACHÈTE
UN MÉDICAMENT SUR INTERNET ?

Peu de gens le savent, mais il existe de faux médicaments en vente libre


sur internet, accessibles aux consommateurs français. Une grande vigilance
s’impose. Si le produit ressemble en apparence à un médicament (gélule,
comprimé, sirop), force est de constater qu’il n’en est pas un. Ce n’est pas
non plus un placebo, c’est-à-dire un médicament neutre, sans principe actif,
utilisé dans les études scientifiques, ni un générique qui est une copie
autorisée de l’original, utilisant les mêmes substances curatives actives (tel
que l’ibuprofène dans l’Advil ou le paracétamol dans le Doliprane, pour
donner deux exemples répandus).
Le faux médicament est, quant à lui, fabriqué par des trafiquants. Au
mieux il est inefficace, car il ne contient aucun principe actif, au pire, c’est
un poison mortel qui peut renfermer des produits toxiques. Il comporte
parfois une faible dose de principe actif, mais insuffisamment pour traiter
l’affection. Dans tous les cas, il ne soigne pas et trompe les patients.
Une enquête a montré que 40 % des Français seraient prêts à acheter
des médicaments en ligne. En France, on peut légalement se procurer des
médicaments vendus sans ordonnance sur Internet, mais pas ceux soumis à
prescription obligatoire. Pour autant, tout le monde ne peut pas créer sa
pharmacie en ligne : il faut être pharmacien diplômé, posséder une officine
ayant pignon sur rue, et avoir reçu une autorisation pour créer une e-
pharmacie. Il en existe environ 550 actuellement. Un chiffre qui devrait
progresser.
Les trafiquants de faux médicaments créent des sites qui donnent
l’illusion d’être légaux. Ils sont basés à l’étranger mais leur activité n’a en
réalité aucune frontière. Ainsi, sur les 50 000 pharmacies actives sur
Internet, 94 % seraient illégales et vendraient des médicaments
potentiellement dangereux pour la santé. L’Institut international de
recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM) a ainsi estimé qu’un
médicament sur deux vendus sur Internet était un faux !

Le point santé

Les règles d’or pour acheter un médicament sur Internet définies par l’IRACM :
Consultez la législation du pays où vous passez commande. En France, seuls les
médicaments vendus sans ordonnance peuvent être vendus en ligne.
Vérifiez l’existence d’un label ou le logo européen adopté depuis 2015.
Les nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et e-mail du pharmacien doivent être
indiqués ; vérifiez-les auprès de l’Ordre des pharmaciens qui a établi la liste des
officines autorisées.
Méfiez-vous des prix trop attractifs et résistez aux mails publicitaires.
Utilisez un moyen de paiement sécurisé.
À réception du produit, vérifiez le pays d’expédition du colis puis la qualité de la boîte
du médicament.

Ce sujet est à prendre au sérieux car le commerce de faux médicaments


est en nette progression. C’est en effet un trafic juteux que des réseaux
criminels ont investi. Pour contrefaire des médicaments, peu
d’investissements sont nécessaires, pour des profits importants à la clé. Par
exemple, si vous remplacez les principes actifs d’un médicament par du
sucre, les coûts de fabrication sont quasi nuls tandis que ce faux
médicament sera vendu au prix fort !
12.
POURQUOI LE PESSIMISME EST-IL
MAUVAIS POUR NOTRE CŒUR ?

Une étude réalisée en 2016 par des chercheurs finlandais a montré que
notre cœur pouvait souffrir de notre manque d’optimisme. Ces scientifiques
ont suivi pendant onze ans trois groupes de personnes, constitués en
fonction de l’âge : de 52 à 56 ans, de 62 à 66 ans et de 72 à 76 ans. Le
caractère optimiste ou pessimiste de chaque participant était mesuré au
départ à l’aide d’un test psychologique. Les chercheurs ont ensuite analysé
les informations relatives à la santé cardio-vasculaire de chacun et ont
croisé ces informations avec les données du test psychologique. Résultat :
les patients décédés d’une maladie cardio-vasculaire au cours de ces onze
années étaient plus pessimistes que les autres participants. D’une façon
générale, l’étude montre que les plus défaitistes ont un risque de mourir
d’une maladie cardio-vasculaire 2,2 fois plus élevé que les optimistes !
Cet état d’esprit doit-il donc s’ajouter à la longue liste des facteurs de
risque que sont le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète et l’excès
de graisses dans le sang pour n’en citer que quelques-uns ? Les chercheurs
penchent davantage du côté d’une association de facteurs, dont le
pessimisme ne serait qu’un élément plutôt qu’une causalité directe et forte.
Disons que le manque d’espoir augmente l’influence des autres facteurs de
risque couramment admis.
Mais alors, comment inverser la tendance et lutter contre ce pessimisme
nuisible ? À ce titre, la musique fait l’objet de nombreuses études. Une
écoute régulière favorise l’optimisme car elle diminue l’adrénaline, une
hormone de stress. Toutefois, certaines conditions sont plus propices que
d’autres : mieux vaut écouter une musique que l’on aime, de préférence le
soir en se détendant. De plus, une mélodie où l’on est actif (karaoké ou
chorale) sera plus influente sur le cerveau et rendra plus optimiste. Des
études scientifiques ont même montré que certaines musiques font
davantage baisser le stress et la tension artérielle telles que la Marche
turque de Mozart et sa Sonate pour deux pianos en ré majeur ainsi que Take
Five de Dave Brubeck ! Rendez-vous donc chez votre disquaire !
13.
POURQUOI LES BÉBÉS NE DOIVENT-
ILS PAS BOIRE EXCLUSIVEMENT
DES LAITS VÉGÉTAUX ?

De plus en plus de Français sont adeptes du régime « végan ». Ce terme


issu de l’anglais veganism se traduit chez nous par « végétalisme » « régime
végétalien » ou encore « véganisme ». Très en vogue, il se définit par une
alimentation 100 % végétale. Poissons, œufs, produits laitiers et tout autre
aliment d’origine animale tel que le miel sont proscrits.
Beaucoup de ceux qui font la promotion de ce mode d’alimentation,
comme certains naturopathes ou homéopathes, indiquent qu’il est adapté à
tous les âges de la vie, y compris pendant la petite enfance et la grossesse.
Les sites Internet diffusant des conseils pour les végans se multiplient, mais
transmettent des messages informatifs parfois faux. La prudence est de mise
face à certains concepts nutritionnels que le grand public ne peut vérifier,
d’autant qu’il n’est pas rare que ces sites accusent les médecins opposés au
végétalisme d’être les suppôts de l’industrie agroalimentaire. Toutefois, la
tendance semble désormais assez ancrée pour que des pédiatres s’alarment
de ce parti pris à la fois alimentaire et philosophique qui, s’il peut convenir
à des adultes, ne doit pas être imposé aux jeunes enfants.
« Faire suivre un régime végan à un tout-petit relève de la maltraitance
nutritionnelle ! », affirme ainsi le chef de service de l’unité Nutrition de
l’hôpital Trousseau, établissement pour enfants à Paris. Dans son service, il
a vu arriver plusieurs bébés de moins de 2 ans souffrant de dénutrition très
sévère, avec une perte de poids et un retard de croissance importants.
Certains ont même dû être placés en réanimation. Or, ces derniers étaient
justement soumis par leurs parents au régime végan, nourris notamment
avec des laits dits végétaux qui ne sont en rien des « laits » tels que le lait
de vache. Sous cette appellation, il faut en effet plutôt y voir des jus : aux
amandes, noisette, soja, riz. Les risques pour la santé peuvent se révéler très
sérieux.

Le point santé

Quels sont les risques nutritionnels du régime végan pour nos enfants ?
Les carences nutritionnelles induites par un tel régime chez les enfants sont indiscutables :
elles peuvent avoir des conséquences irréversibles sur le développement cérébral du bébé.
Pendant l’enfance et l’adolescence, ce régime entraîne en effet des carences en calcium, en
fer et vitamine B12 avérées.

En Italie, suite à la médiatisation de bébés hospitalisés pour dénutrition


sévère en raison d’un régime végan, une députée a proposé en 2016 un
projet de loi visant à pénaliser tout parent qui imposerait une telle
alimentation à des enfants de moins de 16 ans.
Il est essentiel d’informer et responsabiliser les parents : jusqu’à l’âge
de 6 mois, l’aliment essentiel d’un nourrisson doit rester le lait maternel ou
le lait infantile à base de lait de vache (exception faite des allergies à celui-
ci pour lesquelles les médecins prescrivent des laits spécifiques). Lorsque
l’alimentation commence à être diversifiée, les enfants ont besoin de
protéines animales que l’on ne trouve que dans les viandes, les poissons, les
œufs ou les produits laitiers.
14.
POURQUOI DOIT-ON SE MÉFIER
DES BOISSONS LIGHT ?

Depuis plusieurs années, des études scientifiques se succèdent pour


alerter sur les méfaits des boissons allégées ou light. Pourtant, celles-ci ont
la cote puisqu’elles représentent aujourd’hui un quart du marché mondial
des boissons sucrées. Entre 2000 et 2010, leur consommation a même plus
que doublé aux États-Unis, et l’on sait qu’en matière de mode alimentaire,
la situation américaine annonce souvent ce qui touchera bientôt l’Europe…
Une étude menée en Suède sur plus de 1 000 personnes, publiée en
2016 dans l’European Journal of Endocrinology, a confirmé que les
boissons light, contenant des édulcorants à la place du sucre, ont un impact
sur la santé. Les conclusions de cette étude sont aussi étonnantes
qu’inquiétantes : la consommation de plus de deux boissons light par jour
est associée à un risque doublé de développer le diabète de type 2 – soit la
même proportion qu’avec deux boissons sucrées –, pathologie qui survient
en général après 50 ans.
On pourrait penser que ces boissons édulcorées seraient favorables à la
santé puisqu’elles permettraient de réduire la quantité de sucre que nous
ingérons, mais cette logique d’apparence n’est pas implacable. En effet, les
édulcorants de synthèse peuvent altérer le bon fonctionnement des bactéries
intestinales, facteur de risque de diabète. Par ailleurs, les scientifiques
estiment que les boissons light ont un effet pervers : elles ne rassasient pas,
sont parfois source de frustration, voire augmentent la sensation de faim.
Paradoxe : les adeptes de ces boissons ont tendance à « compenser » en
consommant des produits sucrés ! On estime ainsi que chez les buveurs de
boissons light de plus de 60 ans, le taux de graisse abdominale est plus
élevé.

Mon conseil

Lisez attentivement les étiquettes des boissons « zéro sucre » que vous achetez. Si vous
voyez des composants tels que « aspartame », « saccharine » et autre « sucralose », laissez
la bouteille sur le rayonnage. La consommation des boissons light doit rester très
exceptionnelle. Mieux encore, privilégiez en toute occasion l’eau, elle reste la meilleure
source d’hydratation de l’homme…

Les boissons light donnent aussi bonne conscience, de telle sorte que
certains consommateurs se sentent alors autorisés à manger plus, à faire des
écarts alimentaires. Ces comportements ne peuvent qu’accroître le risque de
diabète et de surpoids avec toutes les conséquences qu’on leur connaît.
L’industrie devrait donc réviser ses plans marketing, car ces boissons
« minceur » sont apparemment les complices d’un certain désordre
alimentaire général et de ses effets délétères sur notre santé.
15.
POURQUOI DISPOSER D’UNE
VUE SUR MER OU SUR DES ESPACES
VERTS EST-IL BÉNÉFIQUE POUR
LA SANTÉ ?

Des chercheurs de l’université américaine de Harvard ont publié en


2016, dans la revue Environnemental Health Perspective, une étude
étonnante réalisée sur plus de 100 000 femmes pendant huit ans, afin
d’observer leur état de santé. Ces scientifiques ont utilisé l’imagerie satellite
pour mesurer la distance entre leur domicile et la présence d’un espace vert.
L’analyse des données a montré que, plus elles habitaient loin d’un point de
verdure, plus le taux de mortalité était élevé. Ce lien était encore plus
marqué pour les décès d’origine respiratoire ou cancéreuse ! Ces éléments
confirment ainsi une étude néerlandaise de 2009 qui avait déjà souligné
l’impact positif des espaces verts sur la santé des citadins.
Vivre dans un cadre verdoyant aurait donc des effets bénéfiques sur la
santé, à commencer par notre santé mentale. Et ce pour de multiples
raisons : quand on habite près d’un tel espace, on jouit de plus de
tranquillité et on peut espérer une diminution des hormones du stress
comme l’adrénaline ou le cortisol. Par conséquent, les niveaux d’anxiété
voire de déprime baissent. Une étude anglaise a d’ailleurs montré que,
moins il y avait d’arbres dans une rue, plus les habitants consommaient des
antidépresseurs !
Tout notre organisme en tire profit : en sécrétant moins d’adrénaline, on
est moins exposé aux spasmes des vaisseaux qui provoquent hypertension
ou accidents cardio-vasculaires. Moins stressés, nous sommes notamment
moins accros au tabac ou à l’alcool.
Une autre étude menée en Nouvelle-Zélande, publiée dans la revue
Health & Place, s’est intéressée à la vue sur mer. Elle note que le fait de
contempler l’océan de sa fenêtre procure une meilleure santé mentale. De
plus, vivre près des côtes réduit le stress, mais encourage aussi à pratiquer
une activité physique. Deux effets positifs sur la santé !
N’oublions pas non plus l’ensemble des bénéfices physiques : la
fréquence et la sévérité des maladies respiratoires (asthme, bronchites
chroniques par exemple), de plus en plus courantes dans nos grandes
métropoles exposées à davantage de pollution, peuvent être diminuées en
vivant « au bon air ».
Alors faut-il déménager si, de votre fenêtre, vous ne voyez qu’un
horizon bétonné ? Pas forcément ! Selon les chercheurs, on peut agrémenter
son intérieur de plantes pour compenser le manque de verdure dans notre
quartier. On peut fleurir à loisir son balcon ou sa fenêtre. Il n’empêche, ces
études devraient inciter à mieux penser les politiques de la ville et à
aménager davantage d’espaces verts ou de plans d’eau.
16.
POURQUOI LA LUMIÈRE BLEUE EST-
ELLE DANGEREUSE ?

Qu’est-ce que la lumière bleue ? À rebours des idées reçues, il ne s’agit


pas d’une lumière « artificielle » inventée par la technologie. Elle fait bien
partie du spectre de la lumière visible, étant même émise naturellement par
le soleil. Toutefois, de nombreuses sources lumineuses de notre
environnement moderne en projettent en grande quantité de façon directe
comme les ampoules LED et, bien sûr, nos écrans. Or, cette « lumière
bleue » est particulièrement nocive pour nos yeux, comme l’attestent
différentes études médicales.
Selon les estimations de Médiamétrie en 2017, les Français passent
presque 4 heures par jour devant la télévision et presque autant devant leur
smartphone et leur tablette. Ceux qui utilisent des écrans toute la journée,
pour leur travail ou leurs loisirs, éprouvent ainsi une fatigue visuelle accrue
voire une sécheresse oculaire inconfortable.
En 2016, des chercheurs américains ont démontré que cette lumière
agirait aussi directement sur notre métabolisme. La surexposition aux
écrans favoriserait en effet la résistance à l’insuline et conduirait à des pics
de glucose (ou sucre) dans le sang, ce qui augmenterait la prise de poids et
le risque de diabète. Certaines études ont même avancé que la lumière bleue
pouvait accélérer le développement de la DMLA (dégénérescence
maculaire liée à l’âge) chez des patients déjà atteints par cette maladie qui
rétrécit le champ visuel et qui peut conduire à terme à une quasi-cécité.
Mon conseil

Nous sommes nombreux à ne pas pouvoir nous passer des écrans pour des raisons le plus
souvent professionnelles. Des verres de photoprotection anti-lumière bleue existent. Vous
pouvez demander à votre opticien d’ajouter cette couche protectrice à vos lunettes de vue,
ou acheter une paire de ces lunettes non correctrices. Il ne vous en coûtera dans ce dernier
cas qu’une trentaine d’euros.

En outre, on sait que l’utilisation des écrans le soir ou la nuit retarde


l’endormissement, réduit la quantité de sommeil et nuit à sa qualité : la
lumière bleue perturbe l’horloge biologique en nous transmettant par l’œil
un signal lumineux qui est dix fois plus actif que la lumière naturelle. Elle
bloque la mélatonine, cette hormone qui régule nos rythmes
chronobiologiques, et stimule alors notre cerveau en nous maintenant en
éveil malgré la fatigue. Les enfants et les adolescents sont particulièrement
exposés, d’autant qu’avant l’âge de 14 ans, le cristallin de l’œil ne joue pas
encore complètement son rôle de filtre. Conclusion : il est préférable de
répondre à ses mails, lire sur sa tablette ou surfer sur les réseaux sociaux le
matin que le soir. Trente minutes avant de vous coucher, privilégiez la
lecture d’un livre ou d’un magazine !
17.
POURQUOI LES SOMNAMBULES
PEUVENT-ILS ÊTRE VIOLENTS ?

Des personnes qui se lèvent du lit pendant leur sommeil dans un état
d’inconscience, se mettent à marcher et à faire toutes sortes de choses sans
s’en rendre compte avant de se recoucher sans garder de souvenir précis de
ce qui s’est passé : c’est ce qu’on appelle le somnambulisme. Le terme
signifie littéralement « se promener en dormant ». C’est un phénomène très
surprenant car la partie postérieure du cerveau – celle qui intervient dans la
vision et la locomotion – fonctionne comme chez un individu éveillé, alors
que sa partie antérieure est encore dans le scénario du rêve. Il s’agit donc
d’un état hybride, entre l’éveil et le sommeil. Ce trouble peut être fréquent
et temporaire dans la petite enfance, mais il peut aussi perdurer à l’âge
adulte. Par ailleurs, on constate que 60 à 80 % des cas présentent des
antécédents familiaux de somnambulisme.
En 2015, des chercheurs du CHU de Montpellier ont réalisé une étude
sur 100 patients pendant leur sommeil. Ils ont montré que le
somnambulisme n’est pas un phénomène médical aussi anodin qu’il n’en
paraît. En effet, 47 % des patients analysés ont eu un comportement violent
durant leurs crises : certains se sont blessés, parfois grièvement, dont un en
chutant du toit de sa maison ! En réalité, ces sujets faisaient des rêves dans
lesquels ils se sentaient menacés : le plafond s’écroule, un train va les
écraser, des serpents s’approchent… Il leur apparaît dès lors nécessaire de
s’échapper, ou encore de sauver leur conjoint d’une mort certaine, en le
tirant par exemple brutalement hors du lit. Cette violence est donc liée au
contenu du rêve. Étrangement, ces individus n’ont pas exprimé de ressenti
douloureux, même pour celui ayant atterri sur sa pelouse et qui y a dormi
jusqu’au matin, en dépit d’une fracture à la jambe ! En revanche, ils sont
davantage sensibles à la douleur pendant la journée, et souffrent
principalement de migraines et de céphalées.

Mon conseil

Il existe des facteurs de risque qui favorisent le déclenchement d’une crise de


somnambulisme. Il conviendrait donc de s’en protéger si vous avez connu ce type
d’épisode ou si un de vos proches est concerné. Ces facteurs sont le stress et tout autre état
anxieux (par exemple provoqué par un film d’angoisse visionné en soirée), le manque de
sommeil, le surmenage, l’énurésie, l’épilepsie, les migraines, les traitements psychotropes,
l’alcoolisme.
En outre, il est inutile de réveiller quelqu’un en état de somnambulisme : cela peut
provoquer une réaction incontrôlée de sa part. Il ne sera pas pleinement conscient. En
revanche, vous pouvez veiller à sa sécurité pendant cet épisode singulier en lui évitant la
proximité d’un escalier ou d’une fenêtre.

La moitié des somnambules sont calmes pendant les crises et n’ont pas
besoin de suivre un traitement particulier. En revanche, les autres doivent
être aidés. Par exemple, dans le service des maladies du sommeil à l’hôpital
parisien de la Pitié-Salpêtrière, l’hypnose est utilisée depuis plusieurs
années et offre de bons résultats. Enfin, si ce phénomène a tendance à
s’estomper voire à disparaître après l’adolescence, 2 % des adultes français
demeurent exposés au somnambulisme.
18.
POURQUOI FAUT-IL REPÉRER
LA SCOLIOSE LE PLUS
TÔT POSSIBLE ?

La scoliose est une déformation plus ou moins sévère de la colonne


vertébrale. Dans la grande majorité des cas, cette pathologie douloureuse se
développe pendant l’enfance, et plus particulièrement durant la puberté. On
en ignore encore l’origine, mais des facteurs génétiques seraient en cause.
Sur les 2 à 4 % d’enfants concernés, les filles sont deux fois plus touchées
que les garçons. Cette déformation évolue entre l’âge de 10 et 16 ans avec
plus ou moins de rapidité selon les individus. Si elle n’est pas traitée et
s’aggrave, elle peut entraîner des complications à l’âge adulte : une
compression pulmonaire qui produit une gêne respiratoire, des douleurs
chroniques au niveau du dos, sans oublier un important préjudice
esthétique, difficile à accepter pour un adolescent.
L’idéal est de repérer le plus précocement possible les signes de scoliose
afin de la traiter et d’empêcher tout risque de complication ou recours à des
traitements chirurgicaux invasifs. Le contrôle de la colonne vertébrale est
un élément capital d’une consultation classique pour nos enfants – ce fut
d’ailleurs pendant longtemps un des points d’observation obligatoire durant
la visite médicale scolaire – d’autant que ce dépistage clinique demande
moins d’une minute au praticien !
La fondation Yves Cotrel pour la recherche en pathologie rachidienne a
réalisé une vidéo afin de sensibiliser les parents et les inviter à consulter un
spécialiste en cas de doute ou de suspicion d’une scoliose.

Le point santé

Comment repérer la scoliose ?


L’enfant doit être installé debout, pieds joints et jambes tendues, penché en avant en
plaçant autant que possible la tête entre les genoux. Si vous distinguez une asymétrie en
regardant son dos, celle-ci laisse présager une scoliose thoracique.
Un autre moyen consiste à observer l’enfant de dos, debout, pieds joints, bras pendants : si
vous discernez d’un côté un espace vide triangulaire entre le bras et le flanc (on parle de
« lucarne »), il s’agira plutôt d’une scoliose lombaire. Dans tous les cas, il est
indispensable de consulter un médecin.

Le traitement de la scoliose diffère selon la gravité de la torsion des


vertèbres. Cela consiste le plus souvent, si le dépistage a été précoce, en des
séances de kinésithérapie et la pose d’un corset tout au long de la croissance
(souvent la nuit). La chirurgie est rare, mais parfois nécessaire si la
déformation du dos entraîne un déséquilibre et un problème esthétique
importants
Une prévention de la scoliose est possible, notamment si vous êtes au
courant d’antécédents familiaux. Veillez à ménager le dos de vos enfants en
choisissant pour eux une bonne literie, en leur faisant pratiquer un sport qui
sollicite les muscles du dos, en évitant le surpoids et en les enjoignant,
comme le faisaient nos grands-parents et nos anciens instituteurs, à se tenir
bien droit ! On a souvent accusé les cartables de favoriser les scolioses.
C’est faux ! Certes, il est prudent d’éviter le port de cartables trop lourds
qui fatiguent le dos des jeunes, occasionnant des douleurs, mais force est de
constater qu’ils ne sont pas responsables de cette pathologie.
19.
POURQUOI LA MARCHE NORDIQUE
EST-ELLE EXCELLENTE POUR
LA SANTÉ ?

La marche nordique est une activité sportive qui fait fureur depuis
quelques années. Loisir de plein air, c’est aussi un sport d’endurance à part
entière ! En effet, il ne s’agit pas d’une simple balade, puisque cette marche
nécessite un équipement adapté, à commencer par de bonnes chaussures et
des bâtons. Si en randonnée, ceux-ci servent d’appui en avant du corps, en
marche nordique, ils sont orientés pointe vers l’arrière comme dans le ski de
fond, d’où l’épithète « nordique ». Ce sport, né dans les années 1990, peut
être pratiqué à tout âge et quel que soit votre état de santé ; sa technique
s’adapte aux capacités physiques de chacun. Voilà sans doute les raisons de
sa popularité.
Une variante commence à faire des adeptes : le bungypump. Se
pratiquant avec des bâtons de dernière génération, cette activité physique
serait encore plus bénéfique pour la santé. Il s’agit de se déplacer de façon
dynamique, en propulsant le corps en avant, tout en allongeant sa foulée.
C’est un sport complet qui fait travailler les bras et les jambes.
En effet, avec le bungypump, on devient quadrupède car les membres
supérieurs sont bien plus actifs, ces nouveaux bâtons étant équipés d’un
système de pompe provoquant une résistance de 4 à 10 kg. Du coup, la
marche est plus tonique, le travail physique est mieux réparti sur tous les
groupes musculaires à tous les étages du corps : dos, bras, épaules,
pectoraux, abdominaux, cuisses, jambes, pieds… En utilisant la résistance
du bâton, on augmente l’efficacité de l’effort fourni : 60 minutes de
bungypump équivalent à 90 minutes de marche sans bâton.
Avec ces nouveaux bâtons, la dépense calorique est également plus
importante : environ 600 kcal par heure. Un niveau proche des effets du
jogging qui permet de brûler pour une même durée en moyenne jusqu’à
750 kcal. La marche nordique, version bungypump, s’avère ainsi
particulièrement intéressante pour les patients obèses ou diabétiques, car la
forte dépense énergétique affine la silhouette et fait perdre du poids au
niveau du ventre.
De même, si l’on souhaite renforcer son dos, ou si l’on a des problèmes
liés à l’ostéoporose, ce sport est parfaitement recommandé. Il n’est pas rare
de retrouver parmi les pratiquants des personnes qui souffrent de troubles
de l’équilibre ou de la marche, ou par exemple de la maladie de Parkinson,
puisque les bâtons permettent d’améliorer la coordination des membres
supérieurs et inférieurs.

Enfin, la marche nordique n’est pas un sport traumatisant pour les


articulations ni une pratique risquée pour le cœur. Elle est parfaitement
appropriée pour une reprise d’activité après une période de sédentarité.
Comme elle s’effectue souvent en groupe, au sein de clubs locaux, elle est
aussi un moment de sociabilité et excellente pour le moral.
20.
POURQUOI CERTAINES PERSONNES
GUÉRISSENT-ELLES DU DIABÈTE ?

Une étude scientifique publiée dans le British Medical Journal en 2017


est venue balayer les idées reçues : elle affirme que le diabète de type 2
n’est pas une maladie irréversible !
Ces résultats représentent un espoir pour les plus de 4 millions de
Français concernés par cette maladie, appelée aussi « diabète de la
maturité » car elle survient en général après 50 ans, favorisée par la
sédentarité, le surpoids et une alimentation déséquilibrée. Cette étude fait
état d’un nombre croissant d’expérimentations tendant à prouver que des
rémissions sont possibles. Sans prendre de médicaments antidiabétiques,
des patients ont vu leur glycémie – le taux de sucre dans le sang – redevenir
normale.
Comment arriver à ce petit miracle ?
Pour mettre un diabète en rémission, il faut changer de mode de vie :
adopter une alimentation modérée en glucides, légèrement plus riche en
graisses de bonne qualité sans négliger les fibres. Ce qui revient à suivre le
régime méditerranéen. Mais l’élément essentiel, c’est la perte de poids : en
perdant 15 % de son poids initial, par exemple si on passe de 100 kg à
85 kg, on peut espérer y arriver. D’ailleurs, la chirurgie de l’obésité
occasionne souvent des pertes de poids très importantes qui vont permettre
de mieux contrôler, voire de faire disparaître le diabète. Ce à quoi il faut
ajouter l’exercice physique, condition indispensable pour faire reculer son
diabète. En effet, le muscle joue un rôle essentiel pour capter le sucre
présent dans le sang et l’activité physique va améliorer le fonctionnement
du foie et du pancréas, deux organes qui jouent un rôle clé dans la
régulation de la glycémie. En théorie, on recommande une activité
d’endurance d’au minimum 150 minutes par semaine, mais en pratique il
faut en faire davantage, jusqu’à 4 à 5 heures par semaine.
Toutefois, les spécialistes préfèrent parler de rémission que de guérison.
Pour que le diabète soit indétectable lors d’une prise de sang, il faut adopter
quotidiennement cette nouvelle hygiène de vie. Quand le patient relâche ses
efforts, cette affection peut resurgir, d’autant plus si elle est ancienne et que
le pancréas a déjà beaucoup souffert. Il ne faut donc pas céder aux faux
espoirs ! Il n’en reste pas moins que bon nombre de patients ont obtenu des
répits très conséquents, jusqu’à dix, quinze ou vingt ans en bonne santé,
sans souffrir des complications de cette maladie !
21.
POURQUOI FAUT-IL DAVANTAGE
RÉDUIRE LE SUCRE QUE LE GRAS
LORS D’UN RÉGIME ?

Voilà un débat bien connu des nutritionnistes comme de ceux qui se


lancent dans un régime : faut-il réduire les graisses (lipides) ou les sucres
(glucides) pour maigrir ? En d’autres termes, toutes les calories se valent-
elles ?
Pour tenter de répondre enfin à ces questions, des chercheurs de la
faculté de médecine de Stanford, aux États-Unis, ont recruté 600 adultes de
18 à 50 ans, en surpoids ou obèses, non diabétiques. Sur ces individus, 300
ont suivi un régime équilibré pauvre en sucres, 300 un régime équilibré
pauvre en gras. Tous avaient le même niveau d’activité physique. Au bout
d’un an, les participants ayant suivi un régime pauvre en gras avaient perdu
en moyenne 5,3 kg ; pour l’autre groupe, la perte était d’environ 6 kg. Des
résultats suffisamment proches pour que les chercheurs concluent que les
deux régimes sont tout aussi efficaces… À première vue !
Quand on examine les résultats de plus près, il existe une différence de
taille, non pas sur l’amaigrissement, mais sur la santé globale. Chez les
personnes qui ont suivi un régime pauvre en gras, le taux de cholestérol
LDL – le « mauvais cholestérol » – a davantage augmenté : mauvais point !
Tandis que celles qui ont adopté le régime pauvre en sucres ont vu leur taux
de cholestérol HDL – le « bon cholestérol » – croître et celui des
triglycérides diminuer : bon point ! L’avantage va incontestablement au
régime pauvre en sucres, qui assure une meilleure prévention des maladies
cardio-vasculaires. Toutes les calories ne se valent donc pas. Il vaut mieux
manger moins sucré, autant pour sa ligne que pour sa santé.

Mon conseil

Ne vous lancez pas seul dans un régime, surtout s’il s’inscrit dans la durée. Il est
indispensable de consulter son médecin traitant ou un médecin nutritionniste pour
s’assurer une prise en charge adaptée et un suivi personnalisé car nous ne présentons pas
tous les mêmes facteurs de risque, la même hérédité, le même passé médical, ni la même
hygiène de vie.
Un régime qui se prétend universel et sans risque est une arnaque.
22.
POURQUOI L’ALCOOL CONDUIT-IL
À LA DÉMENCE ?

Une étude franco-canadienne, considérée comme majeure par les


spécialistes, publiée au début de l’année 2018, a révélé des conclusions
déroutantes sur le lien entre alcool et démence. En étudiant près d’un
million de malades français souffrant de cet affect, le premier des constats
est que l’alcool, consommé en excès, multiplie par trois ce risque. Elle
montre aussi que 57 % des patients atteints d’une démence précoce,
survenue avant 65 ans, devaient leur mauvais état de santé à une
consommation chronique et excessive d’alcool. En outre, la démence
précoce réduit en moyenne l’espérance de vie de vingt ans ; elle est aussi
l’une des principales causes de décès liées à l’alcoolisme, aux côtés des
cancers et des maladies hépatiques et cardio-vasculaires. L’alcool est un
véritable fléau responsable, chaque année en France, d’environ 40 000 à
50 000 décès, soit 10 % de la mortalité.
N’oublions pas qu’environ cinq millions de Français ont des problèmes
médicaux sévères, psychologiques ou sociaux liés à l’alcool. Deux millions
de Français souffriraient d’une véritable addiction à ce produit.
Comment l’alcool agit-il sur notre cerveau pour provoquer des états de
démence ? Il faut comprendre qu’il remplit le rôle d’un narcotique pour nos
cellules cérébrales. L’alcool conduit en effet à un ralentissement de la
communication entre les neurones. Des études ont même montré que cette
dépendance pouvait aboutir à une perte de tissu cérébral… En résumé, le
volume du cerveau diminue ! En touchant particulièrement le cortex frontal
qui régule les comportements sociaux et les capacités de raisonnement, on
comprend comment l’alcoolisme peut produire des états de démence voire
de violence extrême. Une situation d’autant plus grave qu’elle trouble aussi
les capacités de mémoire du cerveau.

Le point santé

À partir de quelle quantité considère-t-on que la consommation d’alcool est nocive ?


L’OMS a défini qu’une consommation régulière de plus de deux verres quotidiens pour les
femmes et trois pour les hommes était dangereuse pour la santé. L’OMS recommande
également de s’abstenir au moins un jour par semaine de toute consommation d’alccol.
La banalisation de l’alcoolisme (sous la forme du binge drinking par exemple) chez les
adolescents et les jeunes est d’autant plus inquiétante que le cerveau se développe jusqu’à
25 ans environ. Les atteintes qu’il peut subir avant cet âge sont irréversibles et auront de
graves répercussions en matière de santé publique dans quelques années.

Au début de l’année 2018, la ministre de la Santé a provoqué une


polémique en déclarant, à juste titre, que le vin était un alcool comme les
autres. Elle a été soutenue dans une tribune par d’éminents professeurs de
médecine qui ont pris soin de rappeler que les effets sur la santé ne
dépendent pas du type d’alcool consommé : que l’on boive un demi de bière
(25 cl) à 5°, un verre de vin (10 cl) à 12° ou un verre de whisky (3 cl) à 40°,
la quantité d’éthanol ingurgitée reste la même. Et donc les conséquences sur
la santé identiques. Rappelons que l’OMS et l’Institut national du cancer et
Santé publique France recommandent aux consommateurs de ne pas
dépasser dix verres standard par semaine et d’observer deux jours
d’abstinence.
23.
POURQUOI REGROSSIT-ON APRÈS
UN RÉGIME ?

Quel comble ! Reprendre du poids après avoir maigri. Voilà une


situation fréquente qui désespère et dissuade nombre d’entre nous de
s’astreindre à un régime qui, de toute évidence, se montre inefficace sur la
durée. Pire, certains vont même jusqu’à subir un véritable malus, puisqu’ils
vont reprendre 2 ou 3 kg de plus par rapport à leur poids de départ !
Une étude scandinave publiée en 2018 a affirmé que 95 % des individus
qui suivent un régime regrossissent dans les deux à cinq années après son
arrêt. Pour trouver la clé de ce mystère, des chercheurs norvégiens et danois
ont observé des adultes souffrant d’obésité sévère (pesant en moyenne
129 kg) ayant suivi pendant deux ans un régime basses calories. Au terme
de cette période, ces personnes avaient perdu en moyenne 11 kg. Pourtant,
la faim continuait de les tenailler. Ces scientifiques ont donc cherché à
comprendre pourquoi, et ont montré que l’organisme met en place des
mécanismes de défense pour lutter contre les restrictions alimentaires, avec
l’objectif de retrouver le poids qui a été perdu !
Ils ont découvert chez ces patients obèses des taux sanguins trop élevés
de ghréline. Il s’agit de l’hormone de la faim qui stimule, dans le cerveau,
notre hypothalamus. Nous produisons tous de la ghréline, mais les
personnes obèses en fabriquent comparativement plus après avoir minci. Ce
phénomène incite à manger davantage. Une autre parade de notre corps : un
amaigrissement rapide « stresse » en effet les cellules graisseuses
(adipocytes). Ces dernières cherchent donc à retrouver leur état antérieur et
à se remplir de gras, incitant les sujets à se nourrir.
Enfin, la génétique a quelque chose à voir dans cette affaire, car le corps
humain n’est pas programmé pour maigrir. Il est incapable de faire la
différence entre une « famine » subie et un amaigrissement volontaire. C’est
pourquoi il met en place des mécanismes de défense pour reprendre son
poids. Cette réaction d’autodéfense porte d’ailleurs un nom : le starvation
mode (le « programme famine »).

Le point santé

Comment fonctionne cette défense naturelle « contre la famine » ?


Quand le corps comprend que l’apport nutritionnel baisse, il limite ses dépenses
énergétiques, d’une part pour mieux utiliser le peu de calories ingérées, et d’autre part pour
en stocker. Ainsi notre métabolisme perd au moins 20 % de sa puissance d’activité. La
perte de poids se réduit peu à peu de manière naturelle, tandis qu’on redouble d’efforts
dans notre régime.
Vous comprenez donc mieux pourquoi les régimes très restrictifs activent rapidement ce
système de défense et impactent négativement le résultat final escompté !
Alors que faire ? Portez d’abord une attention particulière à votre capacité musculaire : le
muscle est un tissu maigre métaboliquement actif qui a besoin d’énergie. Perdre du muscle
est mauvais pour votre organisme. Or, les régimes très restrictifs conduisent généralement
à une fonte musculaire. Il faut donc associer régime et activité physique soutenue.

Heureusement, on peut adopter des stratégies pour les contrer : ne pas


choisir un régime trop restrictif, ne pas maigrir trop vite, stabiliser un temps
son poids avant de poursuivre l’amaigrissement. Ces astuces permettent
d’adapter le système hormonal et de ne pas stimuler à outrance l’hormone
de la faim. Bien sûr, il est aussi nécessaire de choisir le moment adéquat
pour commencer un régime. On évitera de le faire lorsque l’on traverse une
période de stress. Enfin il est recommandé de lutter contre les émotions
négatives qui nous poussent à dévorer : la relaxation, le yoga ou encore
l’hypnose sont des aides appréciables pour un candidat à la minceur.
24.
POURQUOI LES BOISSONS
CHAUDES PEUVENT-ELLES
AUGMENTER LE RISQUE
DE CANCER ?

Voici une préoccupation médicale qui ne date pas d’hier ! Dans les
années 1970, des scientifiques avaient déjà alerté l’opinion sur le risque
accru de cancer de la gorge de nos voisins britanniques, adeptes du tea
time…
En 2016, l’OMS a affirmé à son tour que consommer des boissons très
chaudes favorise « probablement » le cancer de l’œsophage, en s’appuyant
sur des études menées en Chine, en Iran, en Turquie et dans des pays
d’Amérique du Sud, où le thé est traditionnellement bu très chaud (environ
70 °C). Ce risque semble se confirmer avec une nouvelle étude parue début
2018 et réalisée par des chercheurs de l’université de Pékin.
Elle a été menée pendant neuf ans auprès de 456 155 participants, âgés
de 30 à 79 ans, au terme de laquelle les scientifiques ont établi un lien clair
entre le fait de boire des boissons très chaudes et le cancer de l’œsophage,
essentiellement chez les fumeurs ou les consommateurs réguliers d’alcool :
chez eux, le risque de cancer de l’œsophage est en effet cinq fois plus élevé.
Le cancer de l’œsophage est fréquent, c’est le huitième cancer le plus
répandu au monde, avec 450 000 nouveaux cas enregistrés chaque année –
4 800 rien qu’en France. Il se développe en général après 50 ans,
majoritairement chez les hommes. Néanmoins, au cours des vingt dernières
années, on a observé que le nombre de cancers de l’œsophage diminuait
chez les hommes et augmentait chez les femmes, qui fument et boivent
désormais comme leurs congénères de sexe masculin.

Le point santé

Comment comprendre ces liaisons dangereuses entre boissons chaudes et cancer de


l’œsophage ?
Les brûlures provoquées par ces boissons de plus de 65 °C fragilisent les parois de
l’œsophage, réduisant la capacité de ses cellules à se réparer. Ces irritations dans le temps
sont délétères. Il s’agit donc encore une fois d’un risque potentiel pour ceux qui ont
l’habitude de boire brûlant et non pour ceux qui ont quelques fois dans leur vie bu un thé
ou une soupe trop chaude !

Voici quelques signes cliniques qui peuvent alerter et nécessiter une


consultation : perte de poids infondée et manque d’appétit, douleur lors de
la déglutition, douleur dans le dos ou derrière le sternum, brûlures
d’estomac, récente gêne à la digestion, régurgitations, nausées et
vomissements fréquents, toux ou voix enrouée sans lien avec une infection
ORL…
25.
POURQUOI LES FAST-FOODS
PEUVENT-ILS AFFECTER NOTRE
SYSTÈME IMMUNITAIRE ?

Voilà une étude qui va peut-être vous dissuader de fréquenter les fast-
foods ! Conduite par des chercheurs allemands de Bonn et parue dans la
prestigieuse revue Cell au début de l’année 2018, elle est d’autant plus
importante que les fast-foods sont appréciés des consommateurs. On croyait
avoir déjà dénoncé tout ce qui constituait le pire de ces « restaurants », des
hamburgers aux frites cuites dans des huiles impropres, en passant par les
sodas, les kebabs ou les pizzas surchargées de garnitures : la nourriture
servie est souvent trop calorique, trop grasse, trop sucrée, trop salée. Le fait
d’y manger régulièrement augmente le risque de surpoids, d’obésité, de
diabète, de maladies cardio-vasculaires. Ces repas menacent également
l’équilibre de la flore intestinale, le microbiote, en favorisant de mauvaises
bactéries.
Ces chercheurs allemands se sont aussi posé une autre question :
manger au fast-food peut-il affaiblir les défenses de notre organisme ? Pour
y répondre, ils ont soumis des souris à une alimentation occidentale riche en
graisses durant un mois pour observer l’impact sur le système immunitaire.
Leur résultat est sans appel : oui, la restauration rapide affaiblit les défenses
de l’organisme, comme le ferait une infection bactérienne. Elle rendrait le
système immunitaire plus agressif contre ce qu’il perçoit comme une
infection. Ce dernier possèderait une forme de mémoire de sorte qu’après
un tel épisode, il resterait en alerte, prêt à répondre plus rapidement à une
nouvelle attaque avec, sur le long terme, un épuisement et des modifications
de l’ADN. Chez ces souris, ce processus n’a pas été déclenché par une
infection, mais bien par une alimentation de type fast-food.
Bien sûr, ces résultats n’ont pas encore été confirmés chez l’homme, et
une fréquentation très occasionnelle de ces restaurants n’engendre pas ces
effets néfastes.

Mon conseil

Notez que ce n’est pas le lieu qui compte mais le produit lui-même : ainsi les hamburgers,
les pizzas, les kebabs achetés en supermarché et consommés à domicile sont tout aussi
délétères s’ils ne sont pas de bonne qualité ! Accordez une grande attention aux étiquettes
quand vous faites vos courses et vérifiez notamment le taux de graisses, de sucres et de sel
dans ces produits.
26.
POURQUOI LES SPORTIFS DE HAUT
NIVEAU VIVENT-ILS PLUS
LONGTEMPS ?

L’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance)


étudie depuis plusieurs années l’impact du sport de haut niveau sur la santé.
L’organisme des athlètes est-il « usé » par les entraînements et les
compétitions, comme beaucoup pourraient l’imaginer ? Leur cœur se
fatigue-t-il par ce rythme intense ? Leur espérance de vie est-elle réduite par
le sport intensif ? Pour répondre à toutes ces questions, l’INSEP a observé
les parcours de 2 403 athlètes ayant participé aux Jeux olympiques et au
Tour de France entre 1948 et 2010. Les premiers résultats ont bousculé les
idées reçues.
Le sport de haut niveau affecte certes le squelette et les articulations, et
les méfaits d’un dopage potentiel sont loin d’être négligeables. Néanmoins,
les résultats de cette étude sont surprenants : ces sportifs ont en moyenne
une espérance de vie de sept ans supérieure à celle de la population
générale ! Comment le comprendre ? Les chercheurs de l’INSEP le
précisent ainsi : ils gagnent deux années en raison d’un moindre risque de
maladies cardio-vasculaires, deux autres années grâce à une réduction du
risque de cancer et trois autres années du fait d’une diminution des risques
liés à d’autres pathologies. Il faut aussi avoir à l’esprit que les sportifs de
haut niveau sont en général non-fumeurs, ne boivent pas d’alcool
inconsidérément, et ils conservent la plupart du temps leurs bonnes
habitudes nutritionnelles, même à la fin de leur carrière, commencée en
général dès l’enfance.
Les chercheurs ont aussi voulu savoir s’il y avait une différence
d’espérance de vie entre les athlètes qui participaient aux JO d’hiver et ceux
des JO d’été. Les premiers, du fait de leurs disciplines, axées le plus
souvent sur la vitesse comme le ski alpin, semblent prendre davantage de
risques. L’étude conclut cependant que les deux groupes d’athlètes ont une
longévité supérieure au reste de la population.
Demeure cette question difficile à trancher : les habitués des podiums
vivent-ils plus longtemps parce qu’ils pratiquent un sport de haut niveau ?
Ou parce que leur organisme – particulièrement résistant – les a prédisposés
à la performance sportive ? Pour les chercheurs de l’INSEP, il est
impossible de trancher : les deux phénomènes sont vraisemblablement liés.
Outre leur hygiène de vie irréprochable, ils ont sans doute aussi au départ
une génétique ou une constitution favorable à la compétition.
27.
POURQUOI EST-IL INUTILE
DE JEÛNER LORS D’UN CANCER ?

Le jeûne est devenu un phénomène de mode : certains le pratiquent dans


l’espoir de maigrir, d’autres pour être en meilleure santé. D’ailleurs, le
jeûne dit « thérapeutique » dans le cadre d’un cancer, fait lui aussi de plus
en plus d’adeptes. Dès les années 1930, un médecin suisse avait en effet
affirmé qu’il pouvait favoriser la destruction des cellules cancéreuses, voire
empêcher leur prolifération. Des affirmations que personne n’a
scientifiquement pu démontrer et qui circulent désormais à grande échelle
sur les réseaux sociaux.
Depuis les années 1940, près de 300 études ont été réalisées sur les
relations entre jeûne et cancer : la plupart du temps, ces observations sur
l’animal ou sur des cellules cultivées en laboratoire ont abouti à des
résultats contradictoires dont certains ont été, à tort, extrapolés à l’homme.
Par exemple, certaines recherches ont montré que des cellules cancéreuses,
placées dans des éprouvettes et soumises à des conditions de jeûne,
mourraient plus vite. Mais c’est un processus logique : si on prive de tout
nutriment une cellule isolée dans un tube à essai, elle finit par périr. Chez
l’homme, le fait de jeûner ne détruit pas les tumeurs et ne diminue pas la
prolifération des cellules cancéreuses.

Le point santé
Depuis la Préhistoire, l’espèce humaine a dû traverser des époques où la nourriture se
faisait rare, fluctuant au gré des saisons, des aléas climatiques et des événements
historiques. Si notre organisme est habitué au jeûne, il n’est pas capable en revanche de
rester sans s’hydrater. L’être humain peut ainsi davantage survivre au manque de
nourriture, car son métabolisme s’adapte pour maintenir les fonctions vitales à partir de ses
réserves. On peut donc rester plus d’un mois sans manger, mais guère plus de 48 heures
sans boire.
On distingue trois phases métaboliques :
une journée de jeûne conduit le corps à utiliser ses réserves en glucose (sang et foie)
comme substrat énergétique ;
de deux à cinq jours de jeûne, le corps pompe dans les réserves de graisses et de
protéines pour former du glucose ;
au-delà de cinq jours de jeûne, ce sont le foie et les reins qui vont produire des
molécules pour que le cerveau soit alimenté.

Que sait-on précisément de l’intérêt du jeûne pendant un cancer ? Fin


2017, l’Institut national du cancer a publié un rapport affirmant que la
pratique du jeûne n’apporte aucun bénéfice dans le traitement ou la
prévention d’un cancer. Malgré cela, certains patients s’y adonnent avant
une chimiothérapie. Ils espèrent ainsi diminuer sa toxicité ou même en
augmenter l’efficacité. Deux études ont été réalisées sur quelques dizaines
de personnes : la première a mis en évidence que le jeûne pouvait réduire la
fatigue liée à la chimiothérapie, la seconde a montré qu’il pouvait
légèrement contrer la baisse des globules rouges et des plaquettes, mais
cette pratique n’a eu aucun impact sur les nausées, les vomissements, la
perte de cheveux. Aucune étude n’a prouvé non plus qu’il améliorait les
performances d’une chimiothérapie. En revanche, l’amaigrissement et la
perte musculaire induits par l’absence de nourriture peuvent nuire à
l’efficacité du traitement anticancéreux.
L’Institut national du cancer recommande donc aux patients qui
souhaitent absolument jeûner quelques jours avant ou après une
chimiothérapie d’en discuter avec leur cancérologue : mieux vaut encadrer
médicalement cette pratique, veiller au maintien d’une bonne hydratation et
ne prendre aucun risque pour sa santé.
28.
POURQUOI L’ALCOOL PEUT-IL
PROVOQUER UN CANCER DU SEIN ?

Une étude américaine publiée en 2017 a montré qu’une dose d’alcool


quotidienne de 10 g suffit à augmenter le risque de cancer du sein. 10 g
équivalent à un verre de vin, 25 cl de bière ou encore 4 cl d’alcool fort.
Cette dose suffirait donc à majorer de 5 % le risque avant la ménopause, et
de 9 % après. Même en dessous d’un verre par jour, il faut être prudent :
une consommation comprise entre trois et six verres par semaine, soit dès
un demi-verre par jour, accroît la possibilité de développer cette maladie !
Cette étude nous apprend aussi que le risque est proportionnel : plus les
doses augmentent, plus le risque de cancer du sein monte en flèche. Ces
résultats sont à prendre au sérieux car ils émanent d’une méta-analyse
réalisée sur 119 travaux de recherches publiés depuis 2010, incluant plus de
12 millions de femmes, sur lesquelles 260 000 ont développé un cancer du
sein. En France, il y a quelques années, des chercheurs étaient parvenus aux
mêmes conclusions, mais ils avaient eu du mal à se faire entendre, tant
l’image d’une consommation de vin modérée est positive dans notre pays.
Difficile d’imaginer en effet que l’alcool ait des conséquences sur le
sein. On comprend qu’il puisse provoquer des cancers de la gorge, de
l’œsophage, du côlon ou encore du foie, parce qu’il est au contact direct de
ces organes. Mais le sein ? L’élément en cause est l’éthanol, une substance
cancérigène avérée, susceptible d’augmenter les hormones féminines dans
le sang, à savoir les œstrogènes, avec pour conséquence éventuelle une
multiplication anarchique des cellules. En outre, l’alcool favorise la prise de
poids : dans un verre on retrouve 10 g d’alcool pur soit 70 kcal environ. Le
surpoids étant lui-même un facteur de risque de cancer du sein, l’alcool le
devient aussi en apportant un surplus de calories à l’organisme de la femme.

Le point santé

Concernant le risque de cancer du sein, tous les alcools se valent. Beaucoup voudraient
exonérer le vin qui contient des molécules favorables à la santé, les antioxydants, et
notamment leur chef de file, le resvératrol. Mais il n’y a pas d’exception : les études
scientifiques les plus récentes montrent que les effets positifs du vin sont négligeables par
rapport aux effets cancérigènes de l’alcool.

Avec cette nouvelle étude plus intelligible, les preuves sont claires :
pour diminuer les risques de cancer du sein, il faut adopter un mode de vie
sain. Activité physique, alimentation équilibrée, absence de tabagisme et
restriction en alcool, voici de quoi nous protéger de bien des maladies. Cela
ne veut pas dire qu’on ne peut pas se faire plaisir, et boire un verre de temps
à autre. Comme pour nombre de produits ou aliments, c’est la
consommation régulière qui pose problème.
Hélas, les dernières études montrent que la consommation d’alcool est
en augmentation chez les femmes à l’échelle mondiale.
29.
POURQUOI FAUT-IL ÉVITER
DE TIRER SUR LES CHEVEUX
EN SE COIFFANT ?

Imaginez une queue de cheval ou un chignon bien serré : si cette


coiffure est réalisée tous les jours, et si le cheveu est tiré en permanence, il
va finir par tomber. En langage médical, la perte de cheveux se nomme
« alopécie ». Lorsqu’elle est provoquée par un tirage récurrent des cheveux
en raison de méthodes de coiffage, on parle d’alopécie de traction…
d’ailleurs autrefois appelée « alopécie du chignon » !
Cette forme de calvitie féminine n’est aucunement liée à des carences
nutritionnelles, à des problèmes hormonaux ou des traitements
médicamenteux. Elle se manifeste par un dégarnissement sur les tempes, le
devant et l’arrière de la tête, et le plus souvent de façon insidieuse : les
femmes ne s’en rendent pas compte car il y a un recul de la ligne
d’implantation des cheveux qui s’opère de façon symétrique et très
progressive. C’est au bout de quelques années que la perte de cheveux
devient visible, et malheureusement définitive. À force de trop tirer, les
petits vaisseaux sanguins, normalement chargés de nourrir le bulbe pilaire,
se rompent. Le bulbe – cette petite poche qui contient le cheveu – n’est plus
alimenté correctement et finit par s’atrophier : il donne alors naissance à des
cheveux de plus en plus fins, qui se mettent à tomber.
L’alopécie de traction peut concerner toutes les femmes qui adoptent
régulièrement des coiffures serrées ou qui utilisent des extensions de
cheveux, celles-ci pesant aussi lourdement sur la racine. C’est un problème
particulièrement fréquent chez les femmes noires ou métisses qui ont un
cheveu génétiquement plus sensible à la traction, et qui adoptent souvent
des coiffures à risque : tresses, nattes, rajouts de cheveux… Sans parler des
défrisages, souvent agressifs, qui peuvent aggraver ce phénomène.
Une jeune rappeuse britannique a lancé l’alerte en 2017. Paigey Cakey a
raconté sur les réseaux sociaux les conséquences de cette alopécie : son
mal-être, sa déprime, le temps passé à cacher cette calvitie sous des couvre-
chefs plus ou moins esthétiques. Jusqu’au jour où elle a tout dévoilé pour
prévenir les autres femmes.

Mon conseil

Évitez les coiffures à chignon, les queues de cheval, les coiffures afro avec tissage,
extensions, tressage serré, rastas.
Utilisez des shampoings doux, non agressifs.
Soignez vos cheveux avec des produits de qualité qui peuvent être prescrits par un
dermatologue.
Évitez les brushings quotidiens.

Soigner l’alopécie de traction n’est pas une mince affaire. Il existe des
traitements anti-chute sous forme de lotions à appliquer sur le cuir chevelu.
Néanmoins, si le problème résulte de nombreuses années de tirage répété
des cheveux, ils ne sont guère utiles. La seule solution pour retrouver
suffisamment de cheveux sur les zones dégarnies est la microgreffe, mais
c’est une option très onéreuse que la plupart des femmes concernées ne
peuvent s’offrir : il faut compter près de 4 000 euros pour 2 500 nouveaux
cheveux et jusqu’à plus de 10 000 euros pour 9 000 cheveux ! De plus, des
précautions postopératoires assez strictes sont à suivre et les complications
ne sont pas aussi rares que l’on croit, même si la plupart sont temporaires
(saignements, hématomes, infections du cuir chevelu, rejet du greffon, perte
de sensibilité localisée). Avec une intervention menée par des mains
expertes, le résultat esthétique sera au rendez-vous. En conclusion, suivez
mes conseils et évitez les coiffures serrées !
30.
POURQUOI FAUT-IL
DIAGNOSTIQUER PRÉCOCEMENT
L’AUTISME ?

En février 2018, la Haute Autorité de santé (HAS) a rappelé


l’importance d’un diagnostic précoce de l’autisme, trop de cas étant décelés
tardivement. De même, certains adultes ayant des formes d’autisme moins
sévères, telles que le syndrome d’Asperger, ne sont jamais diagnostiqués,
car aucun professionnel de santé n’a mis un nom sur leurs troubles du
comportement qui les font pourtant souffrir.
L’autisme, au sens large du terme, concerne aujourd’hui presque une
naissance sur cent en France. Son diagnostic se fait majoritairement entre 3
et 5 ans, mais il devrait être réalisé, selon la HAS, dès 18 mois. Ce sont
généralement les parents qui perçoivent quelque chose d’inhabituel chez
leur enfant en matière de comportements sociaux, d’alimentation, de
langage ou encore de sommeil, les décidant à consulter. Ces familles
expriment souvent le sentiment d’être incomprises par les médecins qui
tergiversent, n’engageant des processus de diagnostic que tardivement,
souvent au cours de la scolarité quand les problèmes d’interaction sociale et
de comportement sont signalés par l’école maternelle !
Or, une évaluation tardive signifie une prise en charge médicale tardive,
ce qui est préjudiciable au développement de ces enfants qui
progresseraient mieux dans leurs apprentissages si on avait identifié leur
problème plus tôt. L’autisme ne se guérit pas, mais un programme
thérapeutique et éducatif précoce peut réduire considérablement la gravité
des troubles pour une meilleure intégration sociale de l’enfant.
Deux raisons objectives rendent le diagnostic précoce difficile, selon
certains médecins : premièrement, le développement de l’enfant n’est pas
assez abouti avant 3 ans. Par exemple, le fait de ne pas parler à 2 ans n’est
pas un indicateur : certains enfants parlent tardivement et ne sont pas
autistes pour autant. Deuxièmement, la définition de l’autisme a évolué au
cours des quinze dernières années. Jusqu’à la fin des années 1990 en effet,
quand on parlait d’autisme, on pensait à une maladie sévère, en ayant en
tête l’image d’enfants incapables de communiquer ou se cognant la tête
contre les murs. Désormais, on parle de spectre autistique pour désigner la
pluralité des formes d’autisme : des manifestations sévères avec déficience
intellectuelle aux manifestations légères avec des troubles de la
communication parfois à peine perceptibles.
La France est un cas particulier. Ceci est en grande partie dû à
l’influence de l’approche psychanalytique qui récuse une prise en charge
précoce et éducative. Certains médecins refusent en effet de « coller » trop
tôt une étiquette d’autiste à un enfant en bas âge, de peur de l’enfermer dans
un diagnostic erroné et préjudiciable. D’autres équipes pensent l’inverse :
pour elles, plus tôt le diagnostic est réalisé, meilleures sont les chances
d’aider l’enfant à évoluer. Et si certains étaient, à tort, déclarés autistes, ils
seraient néanmoins gagnants car ils présenteraient tout de même un
problème de développement et de communication et pourraient ainsi
bénéficier d’un suivi anticipé.

Le point santé
Des signes d’alerte précoces sont repérables. Il est utile de consulter si les parents
constatent :
Avant 6 mois : que le bébé ne sourit pas ou très peu, le regard est fuyant, sa posture est
trop molle ou inversement trop rigide.
Entre 6 et 12 mois : que le bébé ne répond pas à son prénom, n’entre dans aucun
apprentissage social par imitation, exprime peu voire pas d’émotion, ne fixe pas le
regard et évite les contacts physiques, présente un retard moteur, ou manifeste des
troubles alimentaires.
Entre 1 an et 2 ans : que l’enfant ne parle pas ou très peu, qu’il n’essaie pas d’entrer
en communication avec son entourage, qu’il joue seul avec des actions répétitives et
stéréotypées.
Après 2 ans : que l’enfant n’apprécie pas la compagnie des autres enfants, n’est pas
dans l’échange communicatif, qu’il répète ce qui est dit davantage qu’il n’exprime un
propos personnel construit, qu’il parle de lui-même sans dire « je », qu’il a besoin de
routines strictes sans quoi il entre dans des crises de nerfs ou d’angoisse sévères.
31.
POURQUOI L’ÉROSION DENTAIRE
EST-ELLE DE PLUS EN PLUS
FRÉQUENTE ?

L’érosion dentaire est une usure de l’émail. Dans un premier temps, la


dent perd son éclat et devient terne. Dans un second temps, l’émail usé
laisse apparaître la dentine, la dent devenant alors plus jaune, voire plus
fine. Lorsque l’érosion est très avancée, on peut observer des micro-fêlures
qui la fragilisent. Ce phénomène s’accompagne également d’une
hypersensibilité dentaire, avec des sensations de courants électriques et des
douleurs, en particulier au contact du froid, du chaud et du sucré : quand il
n’y a plus d’émail, en effet, la dentine, traversée par des nerfs, se retrouve
en quelque sorte à nu. Malheureusement, cette déminéralisation dentaire est
définitive.
Selon les résultats d’une étude publiée début 2018 dans la revue British
Dental Journal, l’alimentation contribue de façon importante à l’érosion
dentaire. Les chercheurs du King’s College de Londres ont démontré que
les aliments acides, au premier chef desquels nous retrouvons les agrumes,
les tomates, les piments, les cornichons et les sodas, même sans sucre, sont
les plus à risque. Il existe aussi des maladies ou des comportements qui
favorisent cette érosion. Ainsi, le reflux gastro-œsophagien provoque des
attaques acides sur les dents du fond de la bouche. De même, les personnes
boulimiques ou anorexiques s’exposent parfois à ce problème à cause des
attaques acides provoquées par les vomissements volontaires. Il convient
également d’éviter tout grignotage, synonyme d’excès d’aliments riches en
sucres et bien souvent trop acides. Un brossage trop agressif des dents
accentue à son tour l’érosion dentaire. Enfin, certains traitements
médicamenteux peuvent à leur tour favoriser cette usure, notamment des
antidépresseurs car ils diminuent la sécrétion salivaire, protectrice pour les
dents.

Mon conseil

Comment prévenir l’érosion dentaire ?


Il faut limiter les prises d’aliments acides et de sodas au cours de la journée et les
consommer plutôt au cours des repas et non en dehors afin d’atténuer les attaques. Boire
un soda avec une paille peut également limiter le risque. De plus, il est recommandé de
prendre l’habitude, après avoir bu ce type de boisson, de se rincer la bouche à l’eau. Ce
conseil s’applique aussi après avoir mangé un fruit acide.

Si la salive agit de façon protectrice, pourquoi ne pas mâcher un


chewing-gum sans sucre pour stimuler sa fabrication ? L’idéal reste de
terminer un repas par un fromage ou un produit lacté, car le calcium
reminéralise et protège en partie l’émail des dents. Surtout, pensez à vous
laver les dents après chaque repas.
Enfin, gardez à l’esprit qu’il existe également des solutions médicales :
votre dentiste peut recouvrir la zone d’émail usée grâce à des matériaux
composites afin de réparer la dent tant sur le plan fonctionnel
qu’esthétique !
32.
POURQUOI FAUT-IL S’EXPOSER
AU SOLEIL 15 MINUTES PAR JOUR ?

En France, huit adultes sur dix manquent de vitamine D. Telle est la


conclusion de la dernière Étude nationale nutrition santé, chargée de suivre
pendant deux ans plus de 1 500 adultes en France métropolitaine. Leur taux
de vitamine D a été calculé grâce à des analyses de sang, tout en prenant
aussi en compte leur alimentation et leur exposition au soleil. Ce manque se
traduit de différentes manières : 42 % présentent un déficit modéré contre
5 % un déficit sévère.
Ces variations sont particulièrement liées à l’ensoleillement. Manquer
de soleil se traduit par une carence en vitamine D. Pour preuve, sur les
hauts plateaux africains, les Massaï n’accusent pas ce type de déficit ! En
France, ce phénomène est moins répandu sur la Côte d’Azur qu’à Lille. Et il
nous fait surtout défaut à la fin de l’hiver et au début du printemps. On peut
partiellement compenser ce faible ensoleillement en trouvant de la vitamine
D dans certains aliments – poissons gras, huiles de poisson, jaunes d’œuf,
foie d’animaux, etc. – mais leur teneur est loin d’être suffisante pour nos
besoins.
Or, une carence en vitamine D a des conséquences sur la santé. Cette
vitamine est surtout connue pour son rôle indispensable sur le squelette : en
participant à la minéralisation des os, elle les rend plus solides. Un
déficit sévère peut être à l’origine d’un rachitisme chez l’enfant et d’une
déminéralisation osseuse chez l’adulte avec risques de fracture. Moins
connu mais tout aussi grave, la carence en vitamine D favoriserait aussi les
maladies cardio-vasculaires et les déficits immunitaires, voire exposerait à
un risque accru de cancer du sein et de la prostate : des recherches de plus
en plus nombreuses en attestent. Une étude menée par la Keck School of
Medicine de l’université de la Californie du Sud, publiée dans la revue
Pediatric Obesity, a montré que les femmes présentant des taux insuffisants
de vitamine D pendant le premier trimestre de la grossesse avaient plus de
risques de donner naissance à un enfant en surpoids. Aussi, la vitamine D
jouerait un rôle favorable dans la prévention du déclin intellectuel chez les
personnes âgées : deux articles scientifiques publiés dans la revue
Alzheimer & Dementia affirment qu’une carence multiplie les risques de
développer une maladie neurodégénérative. Nous sommes bien loin des
seules conséquences sur nos os.
Une carence n’est donc pas anodine. C’est pourquoi il faut essayer de
s’en prémunir en prenant, principalement l’hiver, une supplémentation en
vitamine D. Certains médecins, au vu des carences constatées en France,
affirment qu’il faudrait en recommander à tous, quand d’autres préfèrent
mesurer le taux dans le sang avant d’en prescrire.

Le point santé

Existe-t-il un risque de surdosage en vitamine D ? Non, sauf si vous preniez par erreur trop
de vitamine D sous forme médicamenteuse. En outre, il est déconseillé de se supplémenter
en vitamine D en cas d’augmentation anormale du taux de calcium dans le sang ou les
urines (hypercalcémie et hypocalciurie), ou en cas de calculs dans les voies urinaires.

L’Institut de veille sanitaire conseille de pratiquer davantage d’activités


en plein air et de profiter « raisonnablement » du soleil, afin de booster ses
réserves en vitamine D. Ces préconisations ont quelque peu exaspéré les
dermatologues qui luttent depuis des années contre les expositions solaires
excessives afin de prévenir les cancers de la peau. Ils ont raison. Depuis que
les études s’accumulent pour vanter les bénéfices de la vitamine D, certains
y voient une bonne raison de lézarder des heures durant au soleil. Un quart
d’heure d’exposition chaque jour est amplement suffisant pour que notre
peau fabrique de la vitamine D. Conclusion : le soleil oui, mais avec
modération.
33.
POURQUOI LA RÉALITÉ VIRTUELLE
PEUT-ELLE AIDER À ARRÊTER
DE FUMER ?

Cette nouvelle approche s’inspire des thérapies comportementales et


cognitives utilisées au départ pour traiter les phobies. Durant ces séances,
un psychiatre ou un psychologue met mentalement son patient dans des
situations imaginaires (généralement par un processus de visualisation) :
celui-ci va alors penser qu’une araignée est près de lui, qu’elle
s’approche, etc. L’idée est d’apprivoiser progressivement l’objet de sa
phobie et de s’en détacher.
Ces thérapies se sont développées et ont désormais recours à la réalité
virtuelle : au lieu de fermer les yeux et d’imaginer l’araignée, mettons un
casque de réalité virtuelle, et nous voici confrontés aux araignées.
Une équipe de psychiatres de l’hôpital de la Conception à Marseille a
cherché à appliquer cette technique au sevrage tabagique. Ils ont récemment
réalisé une étude sur 62 patients ayant arrêté de fumer mais qui avaient peur
de replonger. Objectif de la thérapie : apprendre à dire non à la cigarette,
résister dans les situations à risques où les tentations sont grandes. Les
patients, grâce aux lunettes de réalité virtuelle, sont immergés dans une
soirée entre amis, une pause-café sur leur lieu de travail ou dans un bar,
avec des personnages de synthèse très réalistes. Un individu leur propose
alors une cigarette, ils côtoient des fumeurs… Petit à petit, ils sont
confrontés à des situations de plus en plus difficiles, de plus en plus
anxiogènes. En même temps, il faut apprendre à refuser les sollicitations et
à contrer l’envie de fumer. Un programme thérapeutique de huit séances
d’une heure chacune avec un psychologue précède les séquences de réalité
virtuelle. Les patients ne s’y confrontent qu’après avoir appris à mieux
gérer leurs émotions, maîtriser leur stress et résister aux pulsions qui
pourraient les faire replonger dans le tabagisme.
Les résultats, certes préliminaires, semblent probants : 72 % de ces
patients traités par thérapie virtuelle n’avaient pas rechuté au bout d’un an.
Pour s’en assurer, les médecins ont mesuré le taux de monoxyde de carbone
dans leur respiration.

Le point santé

Selon Tabac Info Service, la France compte plus de 16 millions de fumeurs, ce qui
correspond à 36 % des hommes et 28 % des femmes ; mais ces dernières sont de plus en
plus nombreuses.
Le tabagisme cause directement la mort de plus de 70 000 personnes en France ; la moitié
d’entre elles ont moins de 70 ans !
Au moins 50 substances cancérigènes sont contenues dans une cigarette.
Le tabagisme coûte plus de 15 milliards d’euros à la collectivité (dépenses de santé, arrêts-
maladies, campagnes de prévention, etc.), mais l’État perçoit aussi en contrepartie
15 milliards d’euros de taxes, grâce à la vente de cette drogue légale.

Les effets combinés de la thérapie virtuelle et de la cigarette


électronique pourraient également s’avérer positifs. Avec deux traitements,
peut-on doubler ses chances d’arrêter de fumer ? Des recherches devraient
prochainement être menées en ce sens et nous apporter une réponse.
34.
POURQUOI LE CANNABIS NUIT-IL
AU CERVEAU DES ADOS ?

Des addictologues réunis en congrès à Paris en 2016 ont clairement pris


position en faveur d’une dépénalisation du cannabis. Ces médecins, grands
connaisseurs de cette problématique, n’ont pas voulu créer de polémique.
Leurs principaux arguments sont qu’actuellement, le cannabis procuré par
les trafiquants est de mauvaise qualité, et donc particulièrement nocif. Selon
eux, si le commerce du cannabis est autorisé et contrôlé par l’État, il y aura
une réduction des risques liés à ce produit de piètre composition qui
favorise la dépendance, mais aussi des commerces illicites pourvoyeurs de
délinquance et de crime. Ils recommandent en cas de légalisation d’investir
davantage pour la prévention dans les collèges et les lycées, d’interdire le
cannabis aux mineurs et peut-être même aux moins de 21 ans, car le
cannabis affecte le cerveau des jeunes.
On peut bien sûr rétorquer que le trafic persistera pour les adolescents.
En effet, on estime qu’un collégien sur quatre âgé de 15 ans a déjà
consommé du cannabis. En 2014, 48 % des jeunes de 17 ans déclaraient en
avoir fumé. Au fil des années, les chiffres de la consommation au sein de
cette tranche d’âge témoignent d’une croissance continue. Pourtant, les
études se sont accumulées ces dernières années pour dénoncer la
dangerosité d’une consommation régulière de cannabis sur le cerveau des
ados dont la maturation n’est pas encore achevée : des zones cérébrales
impliquées dans la prise de décision, l’autonomie ou encore la
communication sont en train de se développer, et le cannabis gêne cette
maturation qui prend fin vers l’âge de 25 ans.
Les répercussions cognitives pour les adolescents sont aujourd’hui bien
connues : le cannabis peut provoquer des troubles de la mémoire et une
perte de la motivation. Chez certains, la consommation rend apathique, avec
une perte très nette des réflexes, provoquant des états dépressifs,
insomniaques et agressifs. On sait enfin que pour d’autres, la consommation
de cannabis favorise l’apparition de maladies psychotiques sous-jacentes
comme la schizophrénie. On imagine aisément les conséquences sur la
scolarité et les relations personnelles.

Mon conseil

Comment savoir si votre enfant consomme du cannabis ?


Cette drogue se présente sous forme de barrette couleur chocolat ou de sachets d’herbe
(comme une tisane). Vous pouvez avoir de légitimes soupçons si vous observez des
changements d’humeur fréquents, une baisse de la motivation scolaire, la dilapidation de
l’argent de poche, des vols dans votre portefeuille ou la perte d’objets précieux (qui sont
échangés contre le cannabis), des yeux rouges comme lors d’une conjonctivite, un air
apathique ou au contraire une surexcitation, une toux récurrente, ou encore un changement
dans ses fréquentations.

Le risque de cancer est également un danger dont les jeunes ne


mesurent pas l’ampleur, car au fil des années, le cannabis altère les cellules
de l’appareil respiratoire. On observe d’ailleurs une recrudescence des
cancers ORL chez les jeunes consommateurs réguliers (avant 30 ans), a
fortiori quand le cannabis est mélangé au tabac. Ceux qui continuent
régulièrement à l’âge adulte sont d’autant plus concernés par ce risque
accru de cancer. Les études ont ainsi montré qu’un usage récurrent
augmente le risque de bronchite chronique, d’emphysème et de cancer des
poumons. Autre danger peu connu : le principe actif du cannabis se
concentre dans les testicules, favorisant certains types de cancer des
testicules.
Voici donc beaucoup d’arguments pour dissuader les jeunes et les moins
jeunes de fumer du cannabis. La France est en effet un des pays européens
où la consommation est la plus importante…
35.
POURQUOI LE MODE
DE VIE DES ADOS FAVORISE-T-IL
LES MALADIES CARDIO-
VASCULAIRES DE DEMAIN ?

On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur n’arrive plus à


effectuer son travail de pompe. Il s’agit d’une maladie qui survient
généralement à la suite d’atteinte des valves, des artères du cœur voire du
muscle cardiaque lui-même ou après un infarctus du myocarde. Pour
expulser le sang dans l’organisme, le cœur doit pomper et parfois accélérer
cette activité. En cas de difficulté, il compense puis, si rien n’est fait, il se
dilate et les parois des ventricules s’épaississent. Cette défaillance empêche
d’obtenir le débit sanguin nécessaire au fonctionnement des organes et
réduit leur apport en oxygène, c’est pourquoi l’insuffisance cardiaque
représente un réel danger.
Cette maladie très répandue concerne plus d’un million de patients en
France, provoquant 165 000 hospitalisations et 70 000 décès par an. Elle
n’est pas forcément liée au grand âge comme on a tendance à le croire, car
de plus en plus de personnes sont concernées avant 60 ans.
Les cardiologues s’alarment de l’accroissement de pathologies
cardiaques chez des sujets jeunes, liées à leur mode de vie qui a
radicalement changé depuis les années 1970. L’activité physique s’est
réduite comme peau de chagrin : les spécialistes affirment que cette
tendance est telle qu’en quarante ans, les 9-16 ans ont perdu 25 % de leur
capacité cardio-vasculaire ! Les 13-16 ans passent 4 h 30 en moyenne par
jour devant les écrans et jusqu’à 6 heures le week-end. Courbés sur leurs
écrans, ils compriment leur cage thoracique. De plus, addicts à leurs
tablettes ou à leurs smartphones, beaucoup de jeunes sont soumis à des
sollicitations visuelles et auditives quasi permanentes, et l’agression
quotidienne de ces écrans génère un stress important. Or, on sait que le
stress est un facteur de risque cardio-vasculaire. De plus, bon nombre
d’adolescents manquent de sommeil en laissant leur portable allumé durant
la nuit : c’est un stress supplémentaire. À quoi s’ajoute un tabagisme qui
commence de plus en plus tôt : 32 % des élèves de 3e fument
quotidiennement ! Sans oublier les différents déséquilibres alimentaires : les
enfants qui mangent trop salé, trop sucré ou qui consomment trop de
produits industriels ont plus de risques d’être touchés par des problèmes de
surpoids, de diabète, d’hypertension et de cholestérol. Ce mode de vie est le
terrain privilégié des maladies cardio-vasculaires et de l’insuffisance
cardiaque. Auparavant, ces facteurs de risque ne s’installaient qu’à partir de
30 ou 40 ans, tandis que l’insuffisance cardiaque se déclarait vers 60-
70 ans. Aujourd’hui, ils apparaissent dès l’adolescence et laissent craindre
la survenue d’une maladie cardio-vasculaire chez des jeunes adultes. Un
phénomène très inquiétant. Les parents doivent donc veiller à les prévenir,
afin de préserver le cœur de leurs enfants.

Le point santé

Quels sont les signes d’une insuffisance cardiaque ?


L’essoufflement, léger au départ, mais qui devient de plus en plus inconfortable,
même au repos. Si on est essoufflé assis dans son canapé ou allongé dans son lit, il
faut s’inquiéter et consulter rapidement.
La fatigue au moindre effort physique, comme monter un petit escalier.
L’apparition d’œdèmes aux jambes ou dans les veines du cou, ou une prise de poids
soudaine (en quelques jours).
L’échographie cardiaque reste l’examen de première intention le plus efficace pour
dépister l’insuffisance cardiaque.

Enfin, il est impératif que des politiques publiques de prévention de


grande ampleur encouragent la jeunesse à pratiquer une activité physique
régulière et à éviter le tabac et l’alcool.
36.
POURQUOI ET COMMENT
L’ALIMENTATION PEUT-ELLE
RALENTIR LE VIEILLISSEMENT ?

« Que ton alimentation soit ton seul médicament », aurait dit Hippocrate
au Ve siècle avant notre ère… On le sait depuis longtemps, notre manière de
nous nourrir joue un rôle majeur sur la santé. Plus on vieillit, plus son rôle
se fait prépondérant. La dénutrition pose problème au grand âge. Ce trouble
touche 4 à 10 % des personnes âgées vivant à domicile, 15 à 38 % des
résidents en maison de retraite, et 30 à 70 % des personnes hospitalisées.
Mais vieillir ne rime pas forcément avec maigrir : les besoins nutritonnels
ne diminuent pas avec l’âge et il est anormal de perdre du poids en
vieillissant. C’est pourquoi on se doit de prévenir la dénutrition dès 70 ans.
Dès la cinquantaine déjà, il est nécessaire de miser sur l’alimentation
pour anticiper la perte de la masse musculaire qui survient avec l’âge, le
vieillissement osseux (l’ostéoporose) tout autant que le vieillissement
cérébral. L’enjeu est de taille : la malnutrition diminue la résistance de
l’organisme aux infections et une perte de la masse musculaire ou osseuse
peut entraver, à plus ou moins long terme, la mobilité.
Certains aliments sont efficaces pour lutter contre l’ostéoporose : on a
ainsi coutume de dire que consommer des produits laitiers limite les risques
d’aggravation de cette affection, mais bien d’autres aliments sont également
bénéfiques tels que les fruits et légumes frais, riches en magnésium et
minéraux. L’avocat, la banane, l’orange, les amandes sont riches en
magnésium ainsi que les légumes feuilles et les légumineuses. 50 % des
réserves en magnésium sont stockées dans nos os ! Les vitamines D et K
sont également importantes dans l’absorption du calcium ingéré. Du
saumon frais, des épinards ou du chou peuvent à leur tour être utiles. Il est
également recommandé de ne pas consommer quotidiennement plus de
30 % de protéines animales qui acidifient le sang, de même que le sel doit
être consommé avec modération.

Le point santé

Les aliments anti-âge existent-ils vraiment ? Certains médecins nutritionnistes le disent


tout en restant cartésiens : la grenade, le chou kale, le thé vert ou encore le curcuma ont par
exemple fait couler beaucoup d’encre. Mais on ne rajeunit pas en mangeant tel fruit ou tel
légume ! Une bonne alimentation permet tout simplement de limiter les effets délétères du
temps sur notre santé.
On avance aujourd’hui que la surreprésentation d’aliments acidifiants (viandes,
charcuterie, fromages, céréales…), au détriment d’aliments alcalinisant (fruits et légumes),
participe au vieillissement. Il faudrait donc opérer un rééquilibrage de la balance acide-
basique.
Les aliments antioxydants comme les poissons gras, les oléagineux, les huiles végétales,
les fruits et légumes ou encore les condiments sont conseillés. Le régime méditerranéen, à
maintes reprises, a ainsi offert des preuves scientifiques de son efficacité dans ce domaine.

Enfin, pour lutter contre le vieillissement cérébral, plusieurs études


scientifiques ont mis en avant les atouts des oméga 3, ces acides gras
contenus dans des poissons gras (saumon, maquereau, sardines, etc.). Pour
autant il ne s’agit pas, avec l’âge, de tenir une comptabilité de tout ce que
l’on mange pour vérifier qu’on a bien consommé tous les nutriments
conseillés. L’essentiel demeure de maintenir un bon équilibre alimentaire.
Attention, nutrition et pharmacopée ne font pas toujours bon ménage.
En effet, les personnes âgées prennent souvent plusieurs médicaments dont
certains occasionnent une diminution ou une perte du goût, donc de
l’appétit. Si cela est possible, il convient de changer les traitements ou de
les prendre à distance des repas.
La dénutrition peut également s’installer de façon brutale, à la suite
d’une hospitalisation, d’une pneumonie, d’une grippe… Ces événements
sont susceptibles d’entraîner des troubles du contrôle de l’appétit chez les
personnes âgées qui peuvent perdre 5 ou 6 kg en quelques semaines. De
nombreuses études ont ainsi montré que les seniors dénutris souffrent
davantage de complications, d’infections nosocomiales, et de risques de
décès. Il faut donc être très vigilant pendant ces périodes.
37.
POURQUOI LE PETIT-DÉJEUNER
N’EST-IL PAS SI INDISPENSABLE ?

« Petit-déjeuner comme un roi, déjeuner comme un prince et dîner


comme un mendiant. » Tout le monde connaît cet adage de chrononutrition,
sans savoir néanmoins s’il repose ou non sur des fondements scientifiques.
Quels sont les arguments en faveur d’un bon petit-déjeuner ? Ce repas est
dit important car il survient après de longues heures à jeun – depuis la
veille – au soir durant lesquelles notre cerveau a beaucoup travaillé. Pour
être en forme, il faudrait donc refaire le plein de vitamines, minéraux et
glucides afin d’éviter une hypoglycémie, susceptible de nous rendre moins
performant intellectuellement, voire de provoquer un malaise. On a aussi
coutume de dire que si on ne mange pas le matin, on compensera à midi en
mangeant trop, en particulier en se jetant sur le sucré au dessert. Certaines
études affirment même que les enfants qui prennent ce premier repas
réussissent mieux à l’école que ceux qui s’en privent, et que les personnes
qui petit-déjeunent sont plus dynamiques et brûlent plus de calories !
Pourtant, deux études américaines publiées en 2014 dans l’American
Journal of Clinical Nutrition ont remis en question ce dogme. Elles ont
analysé d’une part le lien entre petit-déjeuner et prise de poids, d’autre part
celui entre petit-déjeuner et état de santé général, en se penchant
particulièrement sur le cas des enfants. En France, 29 % des jeunes de
moins de 14 ans le sautent au moins une fois par semaine (Crédoc).
Mon conseil

Existe-t-il un petit-déjeuner idéal ?


Non, et on voit bien que d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, le repas du matin varie
à l’infini : hareng et saumon dans les pays nordiques, œufs et bacon en outre-Manche,
soupe de nouilles à la viande au Vietnam, pain, beurre et confiture en France… Il est
toujours délicat de définir un menu type, car il dépend surtout des préférences de chacun.
Mais il est nécessaire en tout cas d’éviter au quotidien les viennoiseries, le bol de céréales,
les biscottes et les jus de fruit industriels, les sodas, ou encore les laitages sucrés
artificiellement.
Une association de protéines et de sucres lents est recommandée, avec une tranche de pain
frais beurrée, un produit laitier et un œuf ou du jambon par exemple. Sans oublier
l’hydratation : un thé vert, un café noir, un jus de fruit frais (citron ou orange par exemple)
ou tout simplement de l’eau !

Or, ces études réalisées outre-Atlantique ont montré que manquer le


petit-déjeuner ne faisait pas plus grossir puisque les participants qui se
dispensaient de ce repas ne mangeaient pas davantage durant les déjeuners
et les dîners. Le total des calories de la journée n’était donc pas modifié. De
même, cette situation ne semble pas avoir d’effet sur la pression artérielle
ou le taux de cholestérol des sujets.
Il n’est pas rare d’observer que certains enfants ne parviennent pas à
manger avant d’aller à l’école le matin. Ils sont encore mal réveillés, sont
stressés, manquent de temps, ou n’ont tout simplement pas faim. Or, rien ne
sert de les forcer. Si certains tiendront sans souci jusqu’au déjeuner, d’autres
seront tenaillés par une petite fringale dans la matinée. Dans ce dernier cas,
une collation est à prévoir : glissez dans leur poche ou leur cartable un petit
en-cas pour le chemin de l’école ou pour la récréation.
Par ailleurs, faut-il obliger un enfant à boire le matin un jus de fruit, un
bol de lait ou même un verre d’eau ? Là encore, les avis sont partagés. Une
étude affirme que deux tiers des écoliers de 9-11 ans ne s’hydratent pas
assez le matin. Or, ce déficit pourrait avoir un impact sur le cerveau, en
particulier sur la mémoire, l’attention, voire les performances scolaires.
Toutefois, cette étude a été décriée par certains nutritionnistes qui
préconisent de laisser l’enfant décider : s’il n’a pas soif au réveil, il pourra
boire un peu plus tard dans la matinée. Ses exploits à l’école n’en seraient
pas affectés pour autant.
Alors petit-déj’ or not petit-déj’ ? Chacun est libre de choisir en
fonction de ses envies et de sa faim. L’équilibre alimentaire ne se joue pas
sur le repas du matin mais plutôt sur la journée.
38.
POURQUOI LE SANDWICH PEUT-IL
ÊTRE UNE BONNE SOLUTION
NUTRITIONNELLE ?

Quand on fait attention à sa ligne, on a l’impression de commettre un


sacrilège en mangeant un sandwich ! Pourtant, on consommerait plus de
deux milliards de sandwichs par an en France ! Sept Français sur dix en
font leur menu à la pause déjeuner… On a cru pendant longtemps, et à tort,
que « le pain faisait grossir ». Bien sûr, en excès, comme n’importe quel
aliment – hormis peut-être les légumes à la vapeur –, il participe à la prise
de poids. Reste que notre corps a besoin de glucides. Il convient donc de
dédramatiser, et surtout de bien choisir son pain.
Le sandwich, c’est souvent le choix de la facilité : au bureau, sur la
plage, à la sortie du lycée ou de la fac. Mais attention, en supermarché, dans
certaines boulangeries ou dans la restauration rapide, le pire côtoie le
meilleur tant la variété des sandwichs s’est élargie. Le traditionnel jambon-
beurre n’a plus le monopole dans le cœur des Français. Pour conserver sa
ligne, il est indispensable d’éviter les kebabs et hamburgers trop riches en
graisses (sauce, frites, viande grasse). Sympathique au goût car il contient
de la mozzarella, le panini moelleux est aussi souvent plébiscité pour les
repas sur le pouce, mais lui aussi est trop gras et peut être très calorique, à
l’image des garnitures qui le composent, à base de fromage et d’huile
d’olive cuite.
Si l’on se base sur les indices nutritionnels, le sandwich nordique (pain
suédois, saumon fumé, laitue, crème fraîche) avoisine les 300 kcal tandis
que le jambon-beurre peut afficher jusqu’à 540 kcal. Quant au kebab, celui-
ci représente près de la moitié des besoins nutritifs journaliers, avec
1 000 kcal environ !
Enfin, pour équilibrer son repas, si le sandwich est un peu trop
consistant, un fruit en guise de dessert est à privilégier par rapport à une
pâtisserie. Sans oublier bien sûr de favoriser l’eau plutôt qu’un soda. À
l’inverse, si vous avez le sentiment que votre sandwich n’est pas assez
rassasiant, ajoutez une salade ou un yaourt. Il est essentiel de garder à
l’esprit que l’équilibre nutritionnel ne se fait pas sur un seul repas mais sur
la journée, voire la semaine. On peut donc, occasionnellement, se faire
plaisir avec le sandwich de son choix.

Mon conseil

Évitez le pain industriel en tranches qui contient du sucre, des matières grasses ajoutées et
des conservateurs ; préférez la baguette du boulanger composée de farine, d’eau, de sel et
de levure. Le pain de mie industriel est mou et nous dispense d’une bonne mastication qui
favorise l’impression de satiété.
L’important n’est pas tant le pain lui-même, mais ce que l’on met à l’intérieur ! Préparer la
garniture avec soin transforme le sandwich en un repas complet et équilibré comprenant
des féculents (le pain), des protéines (jambon, poulet, thon, saumon fumé, fromage) et des
fibres avec quelques légumes (salade, concombre, carotte, cornichons, tomates).
Enfin, l’assaisonnement est décisif : ayez la main légère sur la vinaigrette et la
mayonnaise, évitez le ketchup en surdose ou les épaisses couches de beurre.
39.
POURQUOI GROSSIT-ON L’ÉTÉ ?

Nous l’avons tous remarqué, pendant l’été, nos habitudes et nos rythmes
biologiques changent. Le dogme des trois repas par jour ne tient pas
toujours pendant cette période, pourtant certains s’y accrochent et
s’étonnent d’avoir grossi à la fin du mois d’août. En 2013, un sondage IFOP
avait révélé que 47 % des Français avaient l’impression de « trop manger »
l’été ! Comment expliquer ce phénomène ?
Pour beaucoup d’entre nous, le petit-déjeuner des vacances ne
ressemble guère à celui que nous prenons durant l’année, embourbés dans
notre quotidien lorsque nous travaillons et que nous sommes pressés par le
temps ! Durant les congés estivaux, au contraire, nous avons tout le loisir
d’aller à la boulangerie acheter pain frais et viennoiseries, de dresser une
jolie table et passer du temps en famille autour de ce premier repas de la
journée qui peut vite devenir pantagruélique.
La prise de poids estivale s’explique aussi par un certain nombre
d’erreurs diététiques. Par exemple, on imagine qu’une salade tomates-
mozzarella ou un melon-jambon de Parme constituent des entrées
diététiques : c’est loin d’être vrai. La mozzarella est un fromage aussi
calorique qu’un camembert à 50 % de matières grasses ! Sans oublier
l’huile d’olive qui arrose parfois copieusement l’ensemble. Quant au
jambon cru, il apporte deux fois plus de calories que le jambon blanc, tandis
que le melon est pour sa part gorgé de sucre…
L’été, on croit également bien faire en mangeant davantage de fruits de
saison. Toutefois, ils représentent une source de calories non négligeables.
En outre, les tentations sont grandes entre les cornets de glace, les beignets
sur la plage et les apéritifs à répétition… autant d’occasions qui font monter
la facture calorique. Soyez vigilants en cas de séjours « all inclusive » dans
le cadre d’une croisière ou d’un club de vacances avec buffets et boissons à
volonté, alcools compris : il est difficile de résister à leur appel !
Deux astuces : quand on a l’œil rivé sur sa balance, il est nécessaire de
compenser la prise de calories par un surplus d’exercices physiques ; le
farniente à la plage nous détend, mais n’aide pas à éliminer les graisses de
la veille ! Nager dans la mer ou la piscine peut être une bonne solution pour
participer de cet équilibre. On peut aussi « économiser » un repas : pendant
les vacances, on se lève en général plus tard que d’habitude, inutile donc de
continuer à faire trois repas par jour dans ces conditions, évitez le petit-
déjeuner et passez directement au déjeuner ou au brunch.
Si on n’a pas de problème de poids, on peut aussi se faire plaisir
pendant les vacances : sur une courte période d’une semaine à quinze jours,
les excès alimentaires et les deux ou trois kilos qui peuvent être pris seront
vite perdus et oubliés une fois le travail repris et la routine quotidienne
réinstallée. En revanche, si l’on est en surpoids et que l’on suit un régime, il
est préférable de le continuer et de profiter de la période estivale pour faire
davantage d’activités physiques qu’à l’accoutumée.

Le point santé

Tout le monde constate en observant son entourage que nous ne sommes pas égaux devant
la prise de poids. Quand certains peuvent s’autoriser du chocolat sans prendre un gramme,
d’autres prendront un kilo après trois macarons ! Toute prise de poids révèle un
déséquilibre entre apports caloriques et dépenses de l’organisme. Mais bouger ne suffit pas
toujours pour ne pas grossir et certains facteurs non alimentaires expliquent aussi pourquoi
quelques-uns d’entre nous grossissent plus facilement que d’autres.
La part de génétique est importante : on estime ainsi que 40 % des enfants ayant un parent
en surpoids ont un risque d’obésité, 80 % si les deux parents sont concernés. De plus,
certains dérèglements hormonaux peuvent jouer sur la prise de poids sans pour autant que
l’individu ait changé ses habitudes alimentaires. Certains médicaments comme les
antidépresseurs ou les hormones féminines peuvent aussi entraîner une prise de poids
significative et rapide. De même, si le stress au travail ou dans la vie en fait maigrir
certains, il en fait grossir d’autres qui cherchent à compenser l’anxiété par une nourriture
gourmande « réconfortante ». On sait aussi que certains métiers nocturnes (médecin
hospitalier, infirmier, policier, etc.) exposent davantage à la prise de poids en raison d’un
rythme de vie décalé.
40.
POURQUOI FAUT-IL BOIRE
SON CAFÉ ENTRE 9 H 30 ET 11 H 30 ?

Chaque grain de café torréfié est composé d’environ 800 molécules : si


certaines apportent des saveurs, d’autres peuvent avoir une influence sur
l’organisme… Le café contient ainsi des vitamines, des minéraux et il est
une excellente source de potassium et de magnésium. Il recèle aussi des
antioxydants. Mais la caféine demeure la star et le composant essentiel du
café. Ce psychostimulant, consommé modérément, permet d’accroître
l’attention et la concentration. Toutefois, à hautes doses, il peut avoir un
impact sur le sommeil et entraîner anxiété, irritation…
L’armée américaine – avec pour objectif d’améliorer la vigilance de ses
soldats lorsqu’ils sont en mission et manquent de sommeil – a récemment
mis au point un algorithme afin de déterminer à quel moment il est
préférable de boire son « petit noir » pour optimiser les effets positifs de la
caféine, sans en subir de conséquences négatives. Cet algorithme nous
apprend qu’il faut le consommer au cours de deux plages horaires bien
précises : entre 9 h 30 et 11 h 30, et entre 14 heures et 17 heures. En effet, à
8 heures du matin, le cortisol – une hormone qui stimule le cerveau – est à
son plus haut niveau : nous n’avons donc pas vraiment besoin de café à ce
moment-là.

Mon conseil
Attention au café pendant la grossesse ! Le métabolisme de la caféine est modifié et le taux
de caféine se maintient plus longtemps chez la femme enceinte. Le café peut empêcher le
fœtus de dormir. Attention aussi au risque de fausse couche qui augmente de façon
inquiétante au-delà de 250 mg de caféine par jour, l’équivalent de deux tasses et demi. On
sait que les femmes qui ont recours à la PMA réduisent de moitié leur chance d’avoir un
bébé si elles boivent cinq tasses de café ou plus. Il faut aussi se méfier de la caféine cachée
qu’on trouve dans le thé, certains sodas ou encore dans le chocolat. Préférez le décaféiné
pendant la grossesse !

Mais à partir de 9 h 30, son taux dans le sang diminue. Aussi, la caféine
peut prendre le relai de cette hormone en quelque sorte un peu en berne. Le
même phénomène se produit l’après-midi. Cette méthode de calcul indique
que nous pouvons ainsi augmenter nos performances intellectuelles de 64 %
en respectant ces bons créneaux horaires, et notamment notre concentration
et notre attention. En buvant « utile », nous pouvons aussi diminuer notre
consommation de café de 65 %. On évite par conséquent les risques de
surdosage de caféine, au premier chef desquels on retrouve l’insomnie, le
manque de concentration, l’irritabilité, voire l’augmentation du rythme
cardiaque.
Par ailleurs, une analyse basée sur 10 000 études scientifiques les plus
récentes a montré que la dose adéquate de café quotidienne était chez
l’adulte de 400 ml, soit quatre tasses standards par jour. Lorsqu’on ne
dépasse pas cette quantité, on évite dans l’immense majorité des cas les
effets négatifs d’un excès de caféine. Mais tout le monde n’est pas logé à la
même enseigne : certains individus éliminent plus vite cette molécule
stimulante et peuvent donc en boire un peu plus. Enfin, gardez à l’esprit que
si vous êtes sujet aux insomnies, il est indispensable d’éviter de boire du
café après 15 heures puisque les effets excitants de la caféine mettent au
moins six heures à disparaître.
41.
POURQUOI DE PLUS EN PLUS
DE PERSONNES SONT-ELLES
ALLERGIQUES AU GLUTEN ?

D’où vient la mode du « sans gluten » ? Comme certaines de nos


habitudes de consommation depuis la Seconde Guerre mondiale, elle nous
arrive des États-Unis. À force d’émissions de télévision et d’activisme sur
les réseaux sociaux, quelques people, actrices et chanteuses américaines,
vantent les supposés bienfaits pour la santé du régime sans gluten. Mais
qu’est-ce au juste que le gluten ?
Le gluten est une famille de protéines (la principale étant la gliadine). Il
est présent dans la plupart des céréales comme le blé, le seigle, l’orge,
l’avoine et d’autres encore. Autant dire qu’il se trouve partout dans notre
alimentation à base de farine : pains, pâtes, pizzas, sauces, pâtisseries, plats
préparés et même la charcuterie, car le gluten y est utilisé pour donner du
liant et du moelleux.
Depuis une dizaine d’années, un marketing efficace s’est engagé dans la
chasse au gluten (livres de recettes, restaurants ou rayons de supermarchés
sans gluten), en posant comme principe que l’intolérance à cette substance
serait un phénomène massif, certains allant même jusqu’à parler
d’empoisonnement à bas bruit. Ainsi, en Grande-Bretagne, 20 % des
adultes se disent intolérants sans avoir fait les examens médicaux de
dépistage nécessaires. Les études montrent que seuls 1 % à 2 % de la
population mondiale est réellement intolérante, soit entre 150 000 et
200 000 personnes en France. Mais il suffit à certains d’être ballonnés,
d’avoir des perturbations digestives pour se dire « allergiques » ou
« hypersensibles » !

Le point santé

Comment dépister votre intolérance ou non au gluten ? Attention aux autotests vendus sur
Internet qui prétendent qu’avec une goutte de sang, ils peuvent diagnostiquer une maladie
cœliaque ; ces tests servent plutôt à surveiller la disparition des anticorps anti-gluten qui
sont les marqueurs sanguins de la maladie.
Si vous souffrez de symptômes gastriques sérieux, continus et douloureux, ne commencez
pas un régime sans gluten avant d’avoir consulté et réalisé les examens nécessaires, vous
risquez d’en fausser les résultats. Prenez rendez-vous avec votre médecin pour une prise de
sang en vue de tests sérologiques (avec recherche d’anticorps anti-gluten). Si les résultats
s’avèrent positifs, vous serez orienté vers un gastro-entérologue qui pratiquera une gastro-
endoscopie avec biopsie de l’intestin (au niveau du duodénum).
Outre l’exclusion complète de cette protéine, des suppléments en vitamine B12, acide
folique et fer sont parfois prescrits, ainsi que des corticoïdes dans les formes sévères de la
maladie.
La maladie cœliaque dûment diagnostiquée permet une prise en charge partielle par la
Sécurité sociale des produits alimentaires sans gluten.

Qui doit se plier à un régime sans gluten ? Sans conteste, les vrais
intolérants : des personnes qui ont des troubles digestifs sévères (douleurs
abdominales, diarrhées, vomissements, perte de poids), ainsi que des
migraines et des carences en nutriments. Elles ont fait des examens afin
d’établir le diagnostic d’intolérance au gluten (ou maladie cœliaque). Elles
manquent en réalité de certaines enzymes qui aident à digérer cette
protéine. L’intestin grêle est peu à peu détruit, rongé par le gluten. Elles
doivent donc suivre, à vie, un régime l’excluant totalement.
En marge de cette maladie, nombre de personnes se disent
hypersensibles ou allergiques au gluten : elles se plaignent de
ballonnements, d’une digestion difficile, de flatulences, etc. Certains
médecins expliquent cette hypersensibilité par les modifications qu’a
connues la fabrication du pain. Depuis cinquante ans, les techniques de
production – notamment le pétrissage – ont évolué, en amenant davantage
de gluten dans la pâte. De plus, il est autorisé désormais d’en rajouter dans
certains types de pain. Au final, la quantité de gluten consommée a
augmenté, pour ne pas dire explosé, ce qui aurait facilité cette
hypersensibilité. Actuellement, 25 % de la population se dit hypersensible
au gluten. Les médecins sont toutefois sceptiques : il y aurait en fait dans
cette proportion un sous-groupe de personnes souffrant du syndrome du
côlon irritable, et le simple fait de ne pas manger de pain serait bénéfique
pour leur confort digestif. Il conviendrait donc de réviser les chiffres à la
baisse, d’autant plus que certains hypersensibles déclarés ne souffrent pas
de réels problèmes intestinaux mais suivent tout simplement un phénomène
de mode…
En effet l’attrait pour le « sans gluten » est renforcé par le marketing
alimentaire, avec la prolifération d’aliments spécifiques que l’on trouve
aujourd’hui dans les supermarchés, et la multiplication de restaurants
spéciaux dans les grandes villes en France. Des psychiatres voient
également dans cette tendance un besoin de s’affirmer, de se différencier ou
de prouver à soi-même et aux autres sa volonté de fer en étant capable de se
nourrir d’une façon aussi contraignante.
42.
POURQUOI L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
BOOSTE-T-ELLE LA MÉMOIRE ?

L’activité physique présenterait-elle davantage de bénéfices que


l’activité intellectuelle pour conserver un cerveau jeune ? Des chercheurs
écossais ont interrogé 700 septuagénaires sur leurs habitudes de vie avant
de leur faire passer une IRM cérébrale trois ans plus tard. Résultat : les
personnes ayant déclaré avoir une activité physique régulière affichaient
moins de signes anatomiques de vieillissement cérébral.
On a longtemps pensé que les activités intellectuelles étaient les plus
protectrices contre les différentes formes de démence, y compris contre la
maladie d’Alzheimer. Beaucoup prétendaient qu’il fallait « muscler » son
cerveau et entraîner sa mémoire à être plus performante, notamment grâce à
des cours de gym cérébrale, dont certains sous forme d’applications
payantes à télécharger sur son smartphone. Effet marketing garanti ! On ne
dispose pas véritablement de preuves scientifiques de l’efficacité de cette
méthode souvent anxiogène : les personnes qui échouent à ces exercices
parfois difficiles imaginent qu’elles sont en train de décliner au plan
cognitif !
Or, il s’avère que la gymnastique du corps protège davantage notre
cerveau du vieillissement, comme une étude publiée dans la revue
Neurology l’a encore montré en 2016. Sur les 870 personnes âgées suivies
pendant plusieurs années, celles qui avaient peu ou pas d’activités
physiques connaissaient un déclin cognitif plus net que les autres. En
revanche les personnes âgées actives physiquement avaient un volume de
matière grise (impliquée dans la mémoire et la cognition) plus important
que les sédentaires. Un phénomène qui jouerait un rôle protecteur contre la
maladie d’Alzheimer.
En 2018, l’Académie américaine de neurologie, au vu des dernières
études scientifiques, a préconisé de faire 2 h 30 d’activité physique par
semaine après 65 ans, réparties sur 3 ou 4 séances. Pour améliorer sa
mémoire et préserver ses fonctions intellectuelles, ce serait la dose idéale !
En effet, l’activité physique permet au cerveau de fabriquer des hormones et
des neuromédiateurs capables d’améliorer les facultés cognitives. Elle
favorise aussi son oxygénation et la création de neurones et de nouveaux
réseaux neuronaux.
Il est pour autant inutile de vous mettre à courir un marathon ! La
marche rapide, la natation, le vélo, les randonnées, choisir l’escalier plutôt
que l’escalator, aller à pied chercher son pain plutôt qu’en voiture… sont
autant d’activités physiques qui peuvent vous aider à garder un cerveau
jeune, à condition qu’elles soient pratiquées avec régularité.
Il est important enfin de varier les stimulations via des loisirs
intellectuels comme la lecture ou l’apprentissage d’un instrument de
musique, de sélectionner des activités où les interactions sociales sont fortes
telles que le bridge ou le scrabble… Bricoler, jardiner ou tricoter sont aussi
des moyens d’entretenir notre cerveau et de prévenir les signes d’un
vieillissement trop rapide.

Mon conseil santé

La nutrition joue un rôle dans la prévention du vieillissement cérébral. Notre cerveau pèse
2 % de notre poids total, mais absorbe 20 % de nos besoins énergétiques ! Il a besoin de
graisses, essentiellement d’oméga 3 que l’on retrouve dans le poisson gras et l’huile de
colza, les légumes à feuilles vertes et certaines légumineuses, les noix, les amandes et les
pistaches.
Les antioxydants présents naturellement dans les fruits et légumes sont également
indispensables à la bonne santé cérébrale. Et bien sûr, évitez le tabac et l’alcool qui ont des
effets néfastes sur cet organe si précieux.
43.
POURQUOI DIT-ON
QUE LE CERVEAU SERAIT
RESPONSABLE DU SURPOIDS ?

Jusqu’au début du XXe siècle, en Occident, l’homme devait gérer


l’insécurité alimentaire, à savoir les périodes de disettes voire de famines.
Depuis les années 1950, c’est l’inverse : nous avons un libre accès à la
nourriture, l’industrie agroalimentaire s’est développée à une vitesse
impressionnante et les supermarchés regorgent de produits alimentaires de
toutes sortes, dont bon nombre sont remplis de sucre, de gras et de sel,
substances dont l’homme d’aujourd’hui raffole.
Mais ce dernier est devenu sédentaire. Il se nourrit trop au regard de ses
faibles dépenses énergétiques depuis que les modes de transport modernes
et la vie de bureau l’ont dispensé au quotidien d’activités physiques
conséquentes. Inactivité et excès de nourriture font le lit du surpoids et de
l’obésité.
Pourtant, un certain nombre de chercheurs pense que ce mode de vie
n’explique pas tout. Selon eux, le cerveau jouerait un rôle prépondérant
dans ces attitudes alimentaires et la prise de poids. Une équipe du CNRS a
confirmé en 2014 que les produits gras sucrés agissaient un peu comme des
drogues sur notre cerveau… d’où notre capacité à nous relever la nuit pour
croquer dans une tablette de chocolat, mais jamais pour manger une
carotte !
Sont en cause les circuits cérébraux de la récompense. Au cours de
l’évolution, certains comportements ont été associés dans le cerveau à de
fortes impressions de satisfaction pour répondre à nos besoins primaires.
Avec le temps et au gré des nouveautés inventées par l’homme, ces circuits
se sont développés pour nous inciter à renouveler ces sensations de plaisir.
Ces mécanismes permettent d’expliquer les addictions, les dépendances aux
drogues de toutes sortes, mais le circuit de la récompense oriente la plupart
de nos comportements, même ceux qui nous semblent anodins. Ainsi, on
s’aperçoit aujourd’hui que ces mêmes circuits cérébraux sont impliqués
dans le plaisir alimentaire. Le messager chimique neuronal au cœur de ces
circuits est la dopamine. De la même façon que certains sont accros à
l’alcool ou au tabac, d’autres seraient addicts à la nourriture, ou tout du
moins à certains aliments leur procurant du plaisir.
Repenser la notion de régime est indispensable. Si le surpoids provient
d’une « addiction » aux produits gras ou sucrés, ne faudrait-il pas plutôt
envisager – pour manger moins et maigrir – un « sevrage alimentaire », à
l’image du sevrage tabagique ? Apprendre à se déshabituer des chips,
crèmes glacées et autres tentations ? Cette idée fait son chemin chez
certains spécialistes des addictions qui traitent déjà leurs patients en
surpoids selon ce concept. L’objectif : comprendre, avec un travail
psychologique, quelles sont les situations (angoisse, ennui, chagrin, etc.)
qui poussent à manger en excès et à consommer ces aliments consolateurs.
Il faudrait briser ces habitudes néfastes et retrouver le plaisir de manger
uniquement lorsque l’on éprouve la sensation de faim. Comme pour les
autres drogues, il y aurait un risque important de rechute. Associer au
sevrage alimentaire une activité physique régulière qui permet de maintenir
ou même d’accélérer la perte de poids est indispensable. Elle stimule
également le cerveau à fabriquer des neuromédiateurs comme la dopamine,
la sérotonine ou encore les endorphines. Ces molécules du bien-
être contrebalancent l’abandon des aliments qui apportaient du plaisir…
mais aussi des kilos superflus !

Le point santé

Selon une étude parue en 2015 dans la revue PLOS One, les aliments transformés, riches
en sucres et en graisses saturées, peuvent entraîner de fortes addictions. Cette enquête a été
réalisée par les chercheurs de l’école de médecine du Mount Sinai Hospital de New York.
Ils ont interrogé 504 volontaires sur leur façon de manger, notamment sur les aliments qui
leur posaient problème : ceux provoquant des compulsions, des envies irrésistibles, voire
des addictions. Selon leurs conclusions, les produits industriels, riches en sucres et graisses
saturées rendent particulièrement « accros ». Les « drogues les plus dures » seraient les
pizzas, le chocolat et les chips. En revanche, le riz complet sans sauce, les carottes ou le
saumon ne créent pas de dépendance. Une autre étude, réalisée par des chercheurs de
l’université du Connecticut aux États-Unis, s’est penchée sur les célèbres biscuits Oreo.
Leur conclusion est sans appel : ils rendent accro ! Toutefois, prenons garde au concept
d’« addiction alimentaire ». Il ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique et
n’est toujours par reconnu par l’OMS.
44.
POURQUOI L’ACTIVITÉ SEXUELLE
EST-ELLE BÉNÉFIQUE
AUX PERSONNES CARDIAQUES ?

Une idée reçue encore tenace suppose que l’acte sexuel serait dangereux
pour le cœur. En cause, le décès de plusieurs personnalités mortes d’un
infarctus dans les bras de leur maîtresse : on pense bien sûr à la fin cocasse
du président de la République, Félix Faure, décédé à l’Élysée en 1899, à
celle du cardinal Daniélou survenue en 1974 chez une prostituée, ou encore
à Franklin Roosevelt qui s’est éteint dans les bras de sa secrétaire. La
culture populaire a ainsi associé l’effort physique intense et passionnel au
risque d’infarctus.
En réalité, l’acte sexuel ne demande pas un effort cardio-vasculaire
aussi important qu’on l’imagine. Grâce à de savants calculs réalisés auprès
d’hommes récemment mariés, des spécialistes ont mesuré l’effort que
représentaient nos ébats. Une activité sexuelle avec son ou sa partenaire
équivaut à grimper deux étages à pied ! Les cardiologues ont l’habitude
d’ajouter que, lorsqu’il s’agit d’une aventure extraconjugale, il vaut mieux
compter une montée de trois, voire quatre étages… Nos étreintes
correspondent donc davantage à une activité d’intensité modérée.
Toutefois, si l’effort se révèle plus soutenu, notamment dans la durée,
les hormones de stress libérées dans l’organisme peuvent augmenter
légèrement le risque cardiaque, mais rassurons-nous, pas au point de
déclencher un infarctus, sauf cas très rares. Une étude suédoise a ainsi établi
ce risque à 1,3 %, touchant par ailleurs en priorité des sujets plutôt
sédentaires. La sexualité n’est pas dangereuse pour des personnes
cardiaques si elles sont bien suivies médicalement. Une autre étude publiée
en 2015 dans une célèbre revue, le Journal of the American College of
Cardiology, l’a encore démontré. Sauf circonstances très exceptionnelles,
faire l’amour serait même un atout santé pour ceux qui souffrent de
maladies cardio-vasculaires puisque cela diminuerait de 50 % le risque de
nouveaux troubles cardiaques.

Mon conseil

Avec le vieillissement de la population, on parle beaucoup de la sexualité des seniors (57-


85 ans). Une étude américaine de l’université du Michigan menée sur dix ans a établi en
2016 que les hommes et les femmes de cette tranche d’âge ne sont malheureusement pas
égaux devant les effets d’une vie sexuelle active. Les hommes sont en effet plus exposés à
des risques cardiaques ou d’AVC alors que les femmes voient leurs risques cardio-
vasculaires diminuer grâce à une sexualité épanouie ! Ce risque pour les hommes s’avère
même majoré par la prise de médicaments favorisant l’érection ou en cas de stress que
certains subissent par crainte d’une faible performance.

Le rôle du médecin, et notamment celui du cardiologue, demeure


important dans la reprise d’une activité sexuelle après un accident cardiaque
et ces questions ne doivent plus être taboues. Le docteur doit participer
aussi à rassurer le patient et sa partenaire, souvent inquiète à ce sujet. Il
arrive en effet parfois que celle-ci refuse la sexualité, par peur pour son
compagnon.
45.
POURQUOI LES HOMMES SONT-ILS
SUJETS À DES PANNES
SEXUELLES ?

On a évalué entre 2 et 3,5 millions le nombre d’hommes souffrant en


France de dysfonctionnement érectile, aussi bien passager que chronique.
Quand les pannes se reproduisent, qu’il s’agisse d’impossibilité à être en
érection ou à en maintenir une de façon satisfaisante, on se dit bien
souvent : « c’est dans la tête ». Or, ce n’est pas aussi simple. Les causes
sont multiples : psychologiques bien sûr, mais aussi physiologiques. D’un
point de vue psychologique, tout mal-être peut être à l’origine d’une panne
sexuelle : fatigue, tristesse, dépression, préoccupations professionnelles,
stress, manque de désir ou d’amour, tensions conjugales, angoisse de la
performance, peur de l’engagement… Tant de contingences influencent la
vie sexuelle.
Mais on oublie que les troubles sexuels masculins peuvent également
être liés à des pathologies comme le diabète, l’insuffisance rénale,
l’hypertension… Malheureusement, seuls 25 % des hommes concernés
consultent un médecin en cas de pannes sexuelles, sujet encore tabou. Et
c’est un tort. Certains médecins considèrent même ces troubles comme une
chance ! Car ils peuvent annoncer, surtout chez les patients de plus de
50 ans, un accident cardio-vasculaire qu’on pourra prévenir ou une maladie
cardiaque non encore diagnostiquée qui sera, grâce à cette alerte, traitée à
temps. En effet, les hommes souffrant de problèmes cardio-vasculaires sont
souvent exposés aux troubles de l’érection, et vice versa. Quand les artères
du cœur se rétrécissent et commencent à se boucher du fait de la plaque
d’athérome (un dépôt de graisses, de cholestérol et autres substances), on
peut retrouver le même phénomène dans les artères sexuelles, elles aussi
encrassées. Le sang y circule moins bien et l’érection s’en retrouve
perturbée. Plusieurs études ont bien montré que les problèmes circulatoires
sont fréquemment à l’origine des troubles érectiles et qu’il est nécessaire de
prêter une attention particulière aux pannes sexuelles. En outre, le tabac,
comme cela est désormais inscrit sur les paquets de cigarettes « peut rendre
impuissant », car il rétrécit le diamètre des artères de la verge, comme celles
du muscle cardiaque. Nocive pour le cœur, la cigarette l’est aussi pour les
érections.

Le point santé

Quels sont les mécanismes de l’érection ?


L’érection est un phénomène réflexe en réponse à une stimulation physique, psychique ou
sensorielle. Elle peut aussi être spontanée (pendant le sommeil ou au réveil). Si certains
adolescents croient parfois que le pénis est un os, il est en fait constitué d’un emboîtement
de trois « cylindres » : deux corps caverneux et un corps spongieux, le tout entourant
l’urètre par lequel passent l’urine et le sperme. Les corps caverneux agissent sur
l’érection : ils se contractent pour empêcher l’afflux sanguin, ou au contraire se relâchent
pour laisser le flux irriguer le pénis qui se met alors en érection.
Le pénis est donc un organe vascularisé avec de nombreuses artères et veines. Enfin,
notons également que l’érection est aussi maintenue par un effort des muscles situés à la
base du pénis.

D’autres causes ne doivent pas être oubliées. D’abord, les causes


hormonales : l’andropause (baisse du taux de testostérone) conduit à une
baisse de la libido et des troubles de l’érection. Ensuite, certains
médicaments antihypertenseurs, anticancéreux, psychotropes ou traitant
l’épilepsie peuvent jouer un rôle significatif dans l’apparition de ces
dysfonctionnements. Enfin, gardons à l’esprit que l’alcoolisme est
responsable d’une partie non négligeable des troubles de l’érection.
Comment traiter ces possibles dysfonctionnements ? En agissant tout
d’abord sur la cause médicale originelle (hypertension, tabagisme,
problèmes circulatoires, etc.). De plus, le médecin peut juger nécessaire de
prescrire des médicaments pour favoriser l’érection, en tenant compte bien
sûr des antécédents cardio-vasculaires du patient. En tout état de cause, il
faut respecter strictement la posologie car ces médicaments accélèrent le
flux sanguin et peuvent avoir des effets secondaires néfastes s’ils ne sont
pas pris comme indiqué.
46.
POURQUOI EST-IL RECOMMANDÉ
DE SE FAIRE VACCINER CONTRE
LA GRIPPE APRÈS 65 ANS ?

L’histoire a témoigné à de nombreuses reprises que la grippe était une


infection virale pouvant se révéler meurtrière. L’exemple le plus frappant
reste celui de la grippe dite « espagnole » de 1918, responsable de
30 millions de morts à travers le monde selon l’Institut Pasteur, voire
100 millions selon certaines réévaluations récentes. Elle serait la pandémie
la plus mortelle de tous les temps. Chaque année, en France, la grippe reste
une préoccupation, notamment parce qu’elle touche tous les hivers plus
durement les personnes âgées ou fragiles. La vague de grippe en 2014-2015
fut particulièrement dangereuse : nos autorités de santé ont évoqué une
surmortalité record en France cette année-là, avec 12 000 décès
supplémentaires par rapport à la moyenne, en grande partie imputables à
cette épidémie. Comment l’expliquer ? Tout d’abord, moins de la moitié des
plus de 65 ans étaient vaccinés contre la grippe, et 50 % des plus de 65 ans
admis en réanimation pour cause de grippe cet hiver-là n’étaient pas
vaccinés. Ensuite, l’efficacité du vaccin n’était que de 30 % à l’époque.
En pratique, qui doit se faire vacciner ? Quand doit-on le faire ? Que
contient ce vaccin ? La composition est adaptée chaque année, suite à la
recommandation de l’OMS, en fonction des souches virales qui ont circulé
l’hiver précédent et qui sont donc les plus susceptibles d’être présentes
l’année suivante. Mais, lorsque ce n’est pas le cas, l’efficacité du vaccin
peut être réduite, comme ce fut le cas pendant l’hiver 2014-2015.
Les personnes prioritaires pour la vaccination sont les plus de 65 ans,
les femmes enceintes, les sujets fragilisés par une maladie (asthme, diabète,
obésité sévère, insuffisance cardiaque ou respiratoire…). En effet, la grippe
peut avoir des conséquences graves chez ces sujets à risques de
complications, alors qu’elle est généralement bénigne chez des adultes
jeunes en bonne santé. Enfin, il est préférable de se faire vacciner avant la
saison épidémique, car il faut compter une quinzaine de jours d’incubation
pour que le vaccin soit efficace. Sachez que certains pharmaciens peuvent
procéder eux-mêmes à l’injection, ce qui facilite la campagne vaccinale.
Gardez également à l’esprit qu’il n’est pas rare d’observer dans les deux
jours qui suivent une légère fièvre, qui n’excède toutefois pas 24 heures.

Le point santé

L’homéopathie ne remplace pas la vaccination. Il est utile de le répéter car beaucoup de


gens utilisent des médicaments homéopathiques en prévention et traitement de la grippe,
mais l’Agence nationale de sécurité du médicament a rappelé qu’il ne s’agit pas de
« vaccination », contrairement à ce que présente souvent le marketing. D’ailleurs ces
produits n’ont jamais prouvé scientifiquement leur intérêt par rapport à la vaccination
antigrippale.

Chaque année, des personnes contractent la grippe en dépit de la


vaccination. Pour la plupart, la maladie se manifeste sous une forme
atténuée grâce à l’effet vaccinal, mais ce n’est pas automatique. En tout état
de cause, le vaccin protège des formes sévères qui peuvent mettre en danger
la vie du malade.
Surtout, n’oubliez pas, il est gratuit pour 12 millions de personnes en
France ! Sont concernées celles qui présentent un facteur de risque et les
plus de 65 ans. Elles peuvent le retirer directement en pharmacie avec
l’imprimé envoyé par l’Assurance maladie ou délivré par le médecin
traitant. Pour ceux qui veulent se faire vacciner et ne font pas partie des
populations ciblées, le produit demeure relativement bon marché (moins de
7 euros, remboursé à 65 % par l’Assurance maladie, la mutuelle pouvant
prendre en charge le complément).
47.
POURQUOI LES AVC NE SONT-ILS
PAS RARES CHEZ LES MOINS
DE 55 ANS ?

Une étude américaine publiée en 2012 dans la revue Neurology a


quelque peu brouillé l’image traditionnelle du patient âgé atteint d’un
accident vasculaire cérébral (AVC) en dévoilant que de plus en plus de
jeunes sont concernés. Depuis une vingtaine d’années, le nombre d’AVC
aux États-Unis augmente chez les moins de 55 ans : au début des années
1990, 13 % de ces accidents concernaient la tranche d’âge des 20-54 ans
pour atteindre le seuil inquiétant de 20 % en 2005. En France, les
neurologues constatent également un rajeunissement de l’âge moyen des
AVC. Ainsi, une étude menée dans la région de Dijon entre 1985 et 2011 a
montré que le nombre d’AVC chez les moins de 55 ans avait doublé en
moins de trente ans.
On distingue deux types d’AVC. Le premier, le plus fréquent (80 % des
cas), correspond à ce que l’on appelle un infarctus cérébral : un caillot
bouche une artère du cerveau. Le second, moins fréquent (20 % des cas),
résulte d’une hémorragie cérébrale : une artère éclate, se rompt, et le sang
se répand dans une partie du cerveau. Dans les deux cas, la circulation
sanguine est interrompue, des cellules cérébrales ne reçoivent plus
l’oxygène nécessaire pour fonctionner normalement. Certaines sont
endommagées, d’autres meurent.
Les symptômes, comme les séquelles, dépendent de la zone cérébrale
touchée par l’AVC, et rares sont ceux qui s’en sortent entièrement
indemnes. En France, on dénombre environ 150 000 AVC chaque année,
parmi lesquels deux tiers des survivants vont garder des traces visibles
telles que des difficultés à parler ou à écrire, des problèmes de mémoire, ou
encore une paralysie plus ou moins importante du visage ou du corps.
L’AVC est ainsi devenu la première cause de handicap acquis chez le sujet
adulte. C’est donc un problème de santé publique majeur.
À quoi est dû ce rajeunissement des cas d’AVC ? Pour le dire sans
détour, cette situation résulte en grande partie de notre mode de vie actuel :
l’augmentation du tabagisme chez les jeunes femmes, de la consommation
de cannabis, de la sédentarité et de l’obésité. Le tabagisme, comme le
cannabis, provoque des spasmes artériels, diminue le flux sanguin tout en
favorisant le risque de caillot. La cigarette double le risque d’AVC, le
cannabis le multiplie par quatre. Il faut également alerter les jeunes femmes
concernant le cocktail migraine-tabac-pilule dernière génération qui peut
être explosif.

Le point santé

Un rappel des principaux signes d’alerte :


Un engourdissement ou une paralysie soudaine du visage, d’un membre ou de la
moitié du corps.
Des difficultés à parler qui surviennent subitement.
Un mal de tête brutal sans cause apparente.
Des troubles de la marche ou de l’équilibre.
Même si ces signes apparaissent de façon transitoire et disparaissent rapidement, il faut
appeler le 15 immédiatement.
Il est indispensable de connaître les premiers symptômes qui signent
l’AVC. Chaque minute compte lorsqu’ils se produisent : si rien n’est fait, ce
sont plus de deux millions de neurones qui sont détruits chaque minute.
Grâce à une prise en charge médicale très rapide, on peut espérer diminuer
le nombre de lésions cérébrales et le risque de séquelles ainsi qu’éviter un
décès.
48.
POURQUOI LES ENFANTS AUSSI
PEUVENT-ILS SOUFFRIR
DE MIGRAINE ?

La migraine est la première cause des maux de tête chez l’enfant et


touche 5 à 10 % des moins de 10 ans. Cette maladie a longtemps été
ignorée, voire minorée. Sans doute parce que la migraine n’est pas facile à
diagnostiquer chez nos petits qui n’expriment pas toujours clairement
l’intensité de leur douleur. En outre, les symptômes peuvent parfois induire
en erreur car ils sont assez différents de ceux de l’adulte : les enfants ont
certes mal à la tête, mais sont aussi parfois sujets à des vomissements et à
une grande fatigue apparente. Puis ils s’endorment, épuisés, pour se
réveiller de bonne humeur, comme si rien ne s’était passé. Les parents et le
médecin pensent alors à un virus, une gastro-entérite ou une sinusite…
quand on ne les accuse pas de jouer la comédie pour manquer l’école !
Pourtant, ces jeunes migraineux ne font pas du cinéma et leurs douleurs
ont un impact néfaste sur leur qualité de vie. Ils sont d’ailleurs plus
nombreux qu’on ne l’imagine : sur une classe de trente élèves, deux à trois
souffriraient de migraines, notamment les garçons !
On peut parler de migraine chez l’enfant quand les douleurs sont
pulsatiles (« ça cogne ») et augmentent en baissant la tête, quand elles se
situent au niveau du front ou des tempes (des deux côtés ou de façon
névralgique), quand la lumière devient difficile à supporter ou que des
troubles digestifs s’ajoutent à ces symptômes. Certains ont même la vision
troublée et sentent des picotements dans les membres supérieurs ou sur les
joues. Une crise dure en général moins de deux heures, mais il convient de
garder à l’esprit qu’elle peut être intense et plus longue. Cela se traduit alors
par une journée au moins sans école, sans jeux, sans sport, sans télévision,
sans relations avec les camarades…
On sait que plus de 70 % des enfants concernés ont des antécédents
familiaux. Cette maladie aurait donc une origine génétique. Le jeune devra
apprendre progressivement à reconnaître les éléments déclencheurs de sa
crise migraineuse : stress ou émotions fortes, effort brusque, affections des
ORL, chaleur excessive du lieu, manque de sommeil, voyages en voiture…
Sa prise en charge est primordiale afin qu’il puisse mener une vie la plus
normale possible.
Outre les antalgiques, les médecins ont la possibilité de prescrire, en
fonction de l’âge, des médicaments plus spécifiques comme les triptans. La
plupart du temps, ces petits migraineux présentent le même profil : grands
stressés, hypersensibles, souvent très bons élèves. C’est pourquoi les
spécialistes proposent, outre le traitement de la crise, un traitement de fond
non médicamenteux, avec des séances de relaxation ou d’hypnose.
L’objectif est double : diminuer l’anxiété et la douleur pendant les crises, et
réduire leur nombre. En grandissant, les enfants ont de sérieuses chances de
voir ces dernières s’espacer et, dans certains cas, disparaître complètement.

Le point santé

Une étude publiée en 2013 dans le Journal of the American Medical Association a montré
que les coliques du nourrisson seraient des manifestations précoces des migraines. Selon
cette enquête, 76 % des enfants migraineux avaient souffert dans la toute petite enfance de
coliques contre seulement 26 % des enfants non migraineux. L’existence de ce lien
possible doit inciter les parents de bébés ayant souffert de coliques à se sensibiliser aux
signes de la migraine de l’enfant pour en accélérer le diagnostic.
49.
POURQUOI FAUT-IL INCITER
NOS ENFANTS À JOUER D’UN
INSTRUMENT DE MUSIQUE ?

On sait désormais, de façon scientifique, que jouer d’un instrument de


musique affine les capacités cérébrales. Certains spécialistes affirment
même que le fait d’apprendre la musique sculpte le cerveau et modifie donc
son anatomie. Des recherches ont déjà montré que cette pratique favorise
l’apprentissage de la lecture, des mathématiques, des langues étrangères…
Sans doute de toutes les matières ! Quand on s’exerce à jouer un morceau,
au piano par exemple, on le répète maintes fois, on améliore son attention,
sa concentration et sa mémoire, et on acquiert parallèlement des
automatismes cognitifs utiles pour l’école. Au final, la musique apprend à
apprendre ! Il n’est donc pas étonnant que les élèves musiciens amateurs
soient souvent de bons élèves.
Une étude parue en 2014 dans la revue PLOS One, réalisée par des
chercheurs en neurosciences de l’université de Harvard et de l’hôpital pour
enfants de Boston, a clairement démontré, à l’aide de l’IRM, que jouer d’un
instrument enrichit certaines fonctions cérébrales, en particulier les
fonctions exécutives, ce qui se traduit par de meilleurs résultats scolaires.
En comparant deux groupes d’enfants de 9-12 ans, l’un composé de
jeunes musiciens (quatre heures de pratique musicale hebdomadaire depuis
l’âge de 6 ans), l’autre sans formation musicale, et deux groupes d’adultes
sur le même modèle, il s’est avéré que les mélomanes avaient un
fonctionnement exécutif plus performant que les non-musiciens. Et une
meilleure adaptation aux différentes tâches mentales nécessaires pour
progresser dans les différentes matières scolaires.

Le point santé

Les fonctions exécutives sont celles qui traitent et conservent l’information, régulent les
comportements, résolvent les problèmes, planifient en fonction du contexte. Autrement dit,
ce sont celles qui permettent de prévoir des actions, de prendre des décisions, de faire des
choix… Une bonne performance des fonctions exécutives est prédictive de la réussite
scolaire.

C’est une piste de recherche actuelle : comme l’apprentissage d’un


instrument améliore les fonctions exécutives et les capacités de
concentration de l’enfant, cela pourrait contribuer à limiter les troubles de
l’attention et l’hyperactivité dont souffrent certains jeunes. Grâce à la
musique, ne seraient-ils pas à même de mieux contrôler leurs impulsions et
mieux se concentrer à l’école ? À suivre…
Compte tenu de ces résultats impressionnants, il faudrait encourager une
politique publique d’éducation musicale. Proposer davantage de places dans
les conservatoires et donner à chaque petit Français, surtout à ceux ne
disposant pas du bagage culturel familial pour y accéder, la possibilité de se
former à un instrument de musique.
50.
POURQUOI LES FEMMES
ENCEINTES NE DOIVENT-ELLES
PAS MANGER TROP DE POISSON ?

La question peut paraître saugrenue d’autant que le poisson est doté de


nombreuses vertus pour la santé. Les études se multiplient pour montrer que
la consommation régulière de poissons gras, riches en acides gras oméga 3,
joue un rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, première
cause de mortalité en France. Mais ces nutriments prometteurs pourraient
aussi retarder la maladie d’Alzheimer ou encore cette pathologie de la
vision appelée DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
D’autres études s’accumulent aussi pour alerter l’opinion sur la
pollution dont sont victimes les poissons que nous consommons. En effet,
ils peuvent être contaminés par des polluants marins, en particulier le
mercure, produit industriel rejeté dans les mers et les rivières. Les poissons
de petite taille qui mangent le plancton contaminé sont ensuite dévorés par
ceux, plus gros, que nous allons retrouver dans notre assiette.
Il s’avère que le mercure, après avoir subi quelques modifications
chimiques, se transforme en méthylmercure. À hautes doses, cette
substance a des effets toxiques sur le cerveau humain, et en particulier sur
celui du fœtus. Elle peut provoquer des troubles comportementaux légers ou
des retards de développement chez des enfants exposés in utero ou même
après la naissance. En 2016, une étude américaine publiée dans le JAMA
Pediatrics relevait que les femmes enceintes consommant du poisson plus
de trois fois par semaine exposaient leur bébé à des perturbations
endocriniennes, des risques d’obésité infantile ou des troubles de la
croissance. Il semblerait que l’effet soit, en outre, plus marqué chez les
petites filles.

Le point santé

La consommation de poisson représente la principale source d’exposition au


méthylmercure chez l’homme. C’est pourquoi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a émis des recommandations.
Pour l’ensemble de la population, l’agence indique de consommer du poisson – en
particulier du poisson gras – deux fois par semaine, en variant les espèces. Pour les
femmes enceintes et les enfants de moins de 30 mois, des précautions particulières sont
requises : il leur est déconseillé de manger les poissons de fin de chaîne alimentaire, c’est-
à-dire les « gros » poissons tels que l’espadon, le thon, le marlin ou encore le requin,
susceptibles de contenir des taux élevés de mercure ou d’autres polluants. La
consommation de ces poissons doit être limitée à 150 g/semaine pour les femmes enceintes
ou allaitantes et à 60 g/semaine pour les très jeunes enfants. Objectif : faire en sorte que les
bénéfices de cette consommation restent supérieurs aux risques.
51.
POURQUOI CERTAINS BÉBÉS ONT-
ILS LA TÊTE PLATE ?

De plus en plus de bébés ont le crâne un peu aplati. Une déformation


que les médecins appellent la « plagiocéphalie », qu’il faut parfois traiter et
surtout prévenir. Comment comprendre ce phénomène ? Dans les
années 1970, les pédiatres recommandaient de coucher les bébés sur le
ventre : il a fallu presque vingt ans pour se rendre compte que cette position
augmentait le risque de mort subite du nourrisson. En 1994, les autorités de
santé ont donc conseillé de placer les bébés sur le dos. Une décision
indispensable qui a permis une baisse spectaculaire des morts subites chez
les nouveaux-nés. Avec un bémol toutefois : cette position favorise une
pression sur le matelas de l’arrière-crâne, très malléable pendant les
premiers mois de la vie. Le bébé reste souvent dans la même posture pour
dormir, le sommeil constituant l’essentiel de son quotidien jusqu’à 3 mois
au moins, soit entre 14 et 18 heures par jour ! Résultat, le crâne s’aplatit. Ce
phénomène ne touche pourtant pas tous les nourrissons. Les estimations
divergent : 10 % à 20 % seraient concernés par la plagiocéphalie à des
degrés divers ; le nombre de cas aurait triplé depuis 1995.
Pour autant il est impossible de revenir en arrière. Vous devez continuer
de coucher votre enfant sur le dos. Il est également inutile d’acheter toutes
sortes de gadgets comme des coussins anti-tête plate : ils n’ont jamais
prouvé leur efficacité.
Mon conseil

Comment faire quand votre bébé présente une plagiocéphalie ?


Vous pouvez alterner le côté d’appui du crâne de l’enfant quand vous le couchez, placer sa
tête de l’autre côté avec un coussin latéral tout en le laissant sur le dos, l’inciter à tourner
la tête dans la vie quotidienne, ou encore éviter de l’installer dans des sièges type transat
qui maintiennent la tête dans une position figée.

En règle générale, une plagiocéphalie peu importante va s’estomper


naturellement avec le temps, d’autant plus si on combat l’immobilité du
bébé en évitant la position responsable de la déformation. Mais dans le cas
d’une asymétrie importante, une prise en charge médicale est nécessaire.
Au-delà du préjudice esthétique, des problèmes ORL, maxillo-dentaires,
voire une scoliose, peuvent survenir plus tard. À partir de 6 mois, si la
déformation est installée, le port d’un casque (orthèse crânienne) est
souvent recommandé. Réalisé sur mesure, il va empêcher l’appui du crâne
pour qu’il se remodèle naturellement en l’espace de quatre mois. Des études
américaines ont montré l’efficacité d’un tel traitement dans 95 % des cas.
Encore trop de parents inquiets s’entendent dire par le médecin ou
l’entourage : « Ça va passer. » Or, quand la plagiocéphalie est sévère, la
déformation peut devenir définitive si rien n’est fait. N’hésitez donc pas à
consulter si vous constatez que le crâne de votre bébé est déformé.
52.
POURQUOI Y A-T-IL DE PLUS
EN PLUS DE BURN-OUT
MATERNELS ?

Le burn-out ne concerne pas seulement des salariés sous pression. Des


mères de famille, épuisées par l’ampleur des tâches quotidiennes, sont
également touchées par ce phénomène. Attention néanmoins à ne pas
confondre baby blues et burn-out maternel.
Le premier est une déprime en général passagère, survenant très vite
après un accouchement. Des causes multiples expliquent ce phénomène,
telles que la fatigue liée à la grossesse et à la délivrance, le départ de la
maternité et la crainte de se retrouver seule avec un bébé. Le baby blues est
aussi dû à la chute brutale du taux d’hormones, œstrogènes et progestérone,
au moment de l’accouchement.
Par contre, dans le cas du burn-out maternel, aucun événement
physiologique n’est en cause. Il peut survenir chez la mère à tous les âges
des enfants, voire à l’âge adulte dans les cas de certains « Tanguy » ou
étudiants qui restent vivre de plus en plus longtemps chez leurs parents.
De nombreuses recherches en psychologie et en sociologie du travail
ont analysé les mécanismes du burn-out. C’est un syndrome d’épuisement
professionnel qui peut aboutir à une dépression parfois sévère, voire
nécessiter une hospitalisation. Le burn-out de ces mères peut être tout aussi
éprouvant. La cause n’est pas ici l’activité professionnelle. Quand une
maman craque, c’est en général parce que la charge mentale est trop forte :
elle assume quasiment toutes les responsabilités de la famille, autrement dit
l’éducation des enfants, la bonne marche du foyer, sans compter son propre
travail. Elle est donc l’objet de pressions multiples. Les femmes qui élèvent
seules leurs enfants sont plus à risque de faire un burn-out maternel.
Toutefois, celles en couple ne sont pas à l’abri non plus d’un tel syndrome.
Quand la charge mentale est trop forte, la dépression est souvent proche,
avec son cortège de symptômes : sentiment de vide, insomnies, irritabilité,
baisse de la libido…
Des psychologues commencent ainsi à se spécialiser dans l’accueil et la
prise en charge de ces femmes exténuées, pour qui la vie quotidienne avec
leurs enfants est devenue un cauchemar. Dans ces situations de burn-out, les
enfants sont souvent décrits comme ingérables, tout-puissants, rétifs à toute
discipline. Bon nombre de mères sont ainsi débordées par le comportement
tyrannique d’enfants « rois ». Une des premières mesures de prévention
pour éviter d’en arriver à ce stade est de fixer des limites et de savoir dire
non lorsque c’est nécessaire. Il est important que les tâches soient mieux
réparties entre les deux parents, même s’ils ne vivent plus sous le même
toit, et que chacun reprenne sa place : les adultes en qualité de figures
parentales responsables, et l’enfant dans son rôle de personne mineure qu’il
faut aimer, protéger et bien sûr éduquer. Les hommes sont parfois concernés
par ce type de burn-out : eux aussi peuvent craquer quand ils assument trop
de responsabilités et que leur charge mentale pèse trop sur leurs épaules. Le
burn-out parental se conjugue aussi au masculin !
53.
POURQUOI CONSULTER
UN PSYCHOLOGUE DE CHEZ
SOI EN VIDÉOCONFÉRENCE ?

La téléconsultation en psychiatrie, voilà un bel exemple de


télémédecine. C’est un des moyens proposés par le ministère de la Santé
afin de lutter contre les déserts médicaux ou au contraire pour désengorger
les cabinets médicaux. Cet outil est intéressant pour le suivi de patients âgés
ou en situation de handicap, qui se déplacent difficilement hors du domicile,
mobilisant des transports ambulanciers coûteux. Avec la télémédecine, la
personne peut être soignée par écran interposé et un médecin peut prendre
l’avis d’un collègue spécialisé à distance.
Aux États-Unis et au Canada, comme dans les pays du Nord de
l’Europe, cette pratique a pris beaucoup d’ampleur à partir des années 1990.
Ceci est dû notamment aux contraintes géographiques qui rendent difficile
l’accès aux soins : des distances importantes à parcourir pour consulter, des
conditions climatiques difficiles, comme en Norvège durant l’hiver par
exemple. Des études ont montré que les patients étaient aussi satisfaits de ce
type de consultation que lors d’un face-à-face en cabinet.
La télépsychiatrie concerne tous les types de psychothérapie, ainsi que
les urgences ou les expertises judiciaires. De même, dans les milieux
pénitentiaires, où les besoins de consultations psychiatriques sont élevés
mais restent largement sous-traités, la télépsychiatrie mériterait d’être
davantage utilisée. Ainsi, des projets lancés dans les prisons de
Lannemezan et de Bois-d’Arcy ont amélioré la qualité des soins.

Le point santé

Voici un exemple intéressant de télépsychiatrie : au centre hospitalier Laborit de Poitiers,


un service dédié aux personnes sourdes a été ouvert en 2016 avec une équipe formée à la
langue des signes. Depuis mars 2018, les intervenants ont pu réaliser, soutenu par l’agence
régionale de santé, des téléconsultations avec des patients résidant en Gironde ne disposant
pas d’un psychiatre formé à la langue des signes proche de chez eux.
On compte en France moins de dix psychiatres dans ce cas, alors que 300 000 personnes
sont sourdes et qu’un tiers d’entre elles pratiquent la langue des signes. Une inégalité
flagrante dans l’accès aux soins !

Comment se déroule ce type de consultation avec des professionnels de


santé libéraux ? Il faut bien sûr disposer d’un ordinateur et d’un accès à
Internet pour se connecter à une plateforme dédiée. Pour l’instant, en
France, une petite centaine de psychiatres, pédopsychiatres, addictologues,
psychologues y sont référencés. On peut escompter que leur nombre va
augmenter car les mentalités, aussi bien dans le corps médical que dans le
public, sont en train d’évoluer. De plus, on peut traiter à distance diverses
pathologies : les dépressions, les phobies, les troubles du comportement
alimentaire, le sevrage tabagique ou alcoolique… Cette plateforme de
télépsychiatrie a fait l’objet d’une expérimentation, et a été évaluée par un
comité scientifique, obtenant l’agrément des autorités de santé. Les
consultations dont le tarif correspond à celui payé en cabinet sont
remboursées, sauf que le patient règle sa facture en ligne, de façon
sécurisée. Les feuilles de soins lui sont ensuite envoyées par courrier pour
qu’il les fasse suivre à sa caisse d’Assurance maladie et puisse être
remboursé. Si une personne a besoin de médicaments, le médecin peut
envoyer les ordonnances par mail ou par courrier.
Les avantages sont nombreux : de plus en plus d’individus, isolés de par
leur situation géographique ou en déplacement professionnel à l’étranger,
peuvent voir un psychiatre ou continuer leur psychothérapie sans
interruption. D’autres, qui n’osent pas franchir le pas, se sentent plus à
l’aise derrière un écran qu’en face à face. Les enfants aussi peuvent
consulter un psychologue en ligne, notamment ceux qui souffrent de
phobies scolaires, de troubles de l’attention et d’hyperactivité. Étant
habitués aux nouvelles technologies, ils n’ont souvent aucune réticence à
échanger par écran interposé, tout comme les adolescents qui rechignent à
se déplacer ou qui sont surchargés d’activités. Les téléconsultations sont
également efficaces pour observer des enfants chez qui on suspecte un
trouble du spectre autistique, car le médecin peut suivre plus régulièrement
l’enfant et le voir agir dans son environnement quotidien. Cette attention
clinique régulière à distance peut grandement aider au diagnostic.
Cette pratique provoque encore des réserves chez les médecins qui
estiment que le face-à-face thérapeutique est essentiel. Si une première
consultation mérite probablement un contact direct, il est tout à fait possible
d’alterner par la suite les consultations en cabinet et les téléconsultations en
fonction de son emploi du temps, de son lieu de vie et de ses besoins.
54.
POURQUOI L’HYPNOSE PEUT-ELLE
AIDER À MAIGRIR ?

L’hypnose, utilisée pour maigrir, ne serait-elle qu’un phénomène de


mode ? Cette technique ancienne connaît en effet une percée spectaculaire
depuis quelques années dans le champ médical. Elle a été longtemps
décriée car on la confondait avec celle des foires et des cabarets. Mais
l’hypnose, employée de façon thérapeutique, retrouve une légitimité dans
de nombreux hôpitaux et cliniques, voire en cabinets dentaires pour les
anesthésies.
Son efficacité a été prouvée dans de nombreuses situations : elle peut
être une aide précieuse dans des psychothérapies pour soigner l’anxiété, des
phobies, la dépression mais aussi dans certains services hospitaliers pour
lutter contre la douleur, les céphalées chroniques, et pour améliorer la
tolérance à une chimiothérapie. On l’utilise particulièrement chez les
enfants lors de soins aux urgences ou dans les préparations à l’anesthésie au
bloc opératoire. Les exemples se multiplient. Et un nombre croissant de
médecins, infirmiers, sages-femmes, psychologues se forment à l’hypnose
médicale. Son objectif est d’aider le patient, petit ou grand, à trouver en lui
ses propres ressources pour lutter contre ses angoisses et ses douleurs. Par
exemple, pour un enfant devant subir un soin invasif à l’hôpital, on lui
demandera de laisser son corps aux urgences ou au bloc opératoire et de
dissocier son esprit pour le faire partir ailleurs, dans un endroit agréable. Ce
« voyage imaginaire » lui permettra de mettre de côté le réel, et
donc la situation anxiogène.
Face à ce succès grandissant, des hypnothérapeutes proposent des
séances pour maigrir. Internet regorge de publicités où cette technique est
présentée comme quasi miraculeuse. C’est surtout la pose d’un « anneau
gastrique virtuel », inventé en 2011 par la Britannique Sheila Granger, qui
fait un tabac, même si aucune étude scientifique n’a été entreprise à ce jour
pour confirmer sa validité. Durant la séance, après avoir pris soin de
discuter longuement avec le patient pour comprendre son mode de vie et ses
habitudes alimentaires, le praticien le met en état de veille hypnotique et lui
fait imaginer que l’on resserre son estomac de façon progressive, comme si
on lui posait un anneau gastrique chirurgical. Après quatre séances en
moyenne auxquelles s’ajoutent des sessions complémentaires
d’autohypnose, certains patients disent être plus vite rassasiés, ayant intégré
mentalement un rétrécissement de leur estomac. Des personnes qui ont eu
recours à cette méthode annoncent avoir perdu 5, 10 ou 20 kg. Toutefois,
ces cas restent minoritaires. L’hypnose cherche aussi à traiter des
comportements alimentaires compulsifs voire boulimiques, en installant de
nouveaux automatismes psychiques qui vont modifier les habitudes de
consommation et aider à perdre du poids. Ainsi le praticien va suggérer
pendant la séance de ressentir dans l’organisme la toxicité d’une confiserie
ou d’une barre chocolatée afin de pouvoir résister à la tentation par la suite.
Mais peut-on lutter sur le long terme contre ses penchants alimentaires
grâce à cette méthode ? Se déshabituer des pulsions, des envies de sucré ou
de salé ? Il existe peu d’études cliniques sur l’efficacité de l’hypnose dans
les troubles du comportement alimentaire. Tout dépend de la réceptivité de
la personne à cette méthode. Certaines sont peu sensibles aux suggestions,
d’autres moyennement sensibles, d’autres encore très sensibles. Ces
dernières, environ un tiers des patients, parviennent à modifier durablement
leurs habitudes nutritionnelles et à maigrir, pour un autre tiers le résultat
sera mitigé ; pour le dernier tiers les séances d’hypnose se solderont par un
échec. Tout dépend aussi de l’hypnothérapeute, de sa formation et de sa
pratique. Dans l’idéal, il devrait disposer d’une certification reconnue et
d’un diplôme en lien avec la pratique médicale ou la psychologie.
Autrement dit, il est préférable de se tourner vers un professionnel de santé
formé à l’hypnose. En effet, les hypnothérapeutes commencent à abonder
dans nos villes, mais beaucoup n’ont aucune autre formation que celle
dispensée, à la va vite, par des centres qui ne sont pas tous d’un grand
sérieux. Ne vous fiez pas aux charlatans qui vous promettent des résultats
fabuleux en une ou deux séances !

Mon conseil

Attention aux tarifs pratiqués ! Certains hypnothérapeutes affichent des prix trop élevés. Si
on vous propose une séance à 300-400 euros, c’est suspect. La séance coûte en moyenne
entre 60 et 100 euros.
La première doit toujours faire l’objet d’un riche échange clinique entre vous et le
praticien avant de commencer la pratique hypnotique.
L’hypnose doit être réalisée de préférence par un professionnel de santé – un médecin, un
psychologue psychothérapeute, un infirmier – formé à l’hypnose. Rappelez-vous que nous
ne sommes pas tous réceptifs à la suggestion hypnotique. Inutile donc de s’acharner et de
payer de nombreuses séances pour perdre du poids, même si elles sont faites par un
praticien expert, d’autant plus que ces prises en charge ne sont pas remboursées par
l’Assurance maladie !
55.
POURQUOI LE PAIN BLANC N’EST-IL
PAS SI MAUVAIS QUE CELA ?

Est-ce un dogme qui s’effondre ? Depuis des années, on nous enseigne


que le pain complet a de meilleures qualités nutritionnelles que le pain
blanc. Mais cette vérité serait remise en question par une étude publiée en
2017 par l’institut Weizmann en Israël : elle montre que le pain complet
n’est pas plus bénéfique pour réguler la glycémie que le pain blanc.
Ce dernier est fabriqué avec de la farine raffinée, issue d’un blé auquel
on a ôté le germe et l’enveloppe. Le pain complet, quant à lui, est
confectionné avec une farine complète contenant tous les éléments du
grain de blé, d’où sa richesse en fibres, en minéraux et vitamines. Les
nutritionnistes le recommandent principalement en raison de son index
glycémique plus faible. De quoi s’agit-il ? Lorsque l’on mange ce type de
pain, le taux de sucre dans le sang, appelé « glycémie », s’élèverait moins
qu’en consommant du pain blanc, ce qui est préférable pour les diabétiques
en particulier mais aussi, plus généralement, pour notre santé.
Or, l’étude des chercheurs israéliens, réalisée avec une méthodologie
scientifique rigoureuse et publiée dans la prestigieuse revue Cell
Metabolism, jette un pavé dans la mare : le pain blanc et le pain complet
seraient équivalents en ce qui concerne la glycémie. Deux groupes de
volontaires ont été testés : le premier a mangé pendant une semaine une
quantité de pain blanc industriel correspondant à un quart de sa ration
calorique, le second du pain artisanal au levain. Après deux semaines sans
consigne alimentaire, les groupes ont interverti. Les participants ont ensuite
été soumis à des analyses de sang et des prélèvements de selles pour
examiner leur flore intestinale. À l’issue de l’étude, surprise générale : il
n’y avait pas de différence significative dans les deux groupes. La glycémie
n’était pas assujettie à la consommation de tel ou tel pain, puisqu’on
constatait qu’elle pouvait augmenter chez certains participants qui avaient
mangé du pain blanc comme du pain complet. De même, les minéraux ou
les enzymes hépatiques n’augmentaient pas différentiellement. Selon les
chercheurs, la réponse de l’organisme dépendrait donc davantage de la flore
intestinale – ou microbiote – de chaque individu. Le microbiote, c’est
100 000 milliards de bactéries qui colonisent notre intestin et déterminent
comment telle ou telle personne absorbera le sucre du pain, qu’il soit blanc
ou complet.

Le point santé

Le microbiote intestinal est un autre terme pour parler de la flore intestinale. Les milliards
de micro-organismes intestinaux contribuent à transformer les aliments en énergie et à
renforcer notre système immunitaire.
Une étude réalisée à l’université de Yale, publiée dans la revue Science en 2018, a
démontré qu’il existait un lien entre le microbiote et les maladies auto-immunes
(provoquées par une dérégulation du système immunitaire qui se retourne alors contre
l’organisme). Une bactérie intestinale (Enterococcus gallinarum) a été identifiée comme
responsable : elle irait coloniser les ganglions lymphatiques, le foie ou la rate et activerait
la production d’anticorps. Un traitement antibiotique a montré son efficacité contre cette
bactérie qui provoquerait l’hépatite auto-immune et une forme de lupus.

Cette étude trace un chemin pour la médecine de demain : une médecine


personnalisée qui pourra mieux conseiller aux diabétiques, mais aussi à bien
d’autres patients en fonction de leur pathologie, quels sont les aliments
susceptibles de favoriser leur santé.
56.
POURQUOI PEUT-ON MOURIR
À CAUSE DE SON SMARTPHONE ?

Depuis quelques années, une série de faits divers a alerté sur les risques
de décès liés au smartphone. En mars 2017, en Angleterre, un homme est
mort dans son bain d’une électrocution liée à l’utilisation de son portable.
Mêmes tragédies en France pour un adolescent de 18 ans et un autre jeune
de 19 ans en Russie.
Concernant le premier cas, plusieurs éléments d’information ont été mis
en lumière par les médias britanniques : cet homme était en train de
recharger son portable à l’aide d’une rallonge et avait déposé le téléphone
en charge sur sa poitrine. Le câble, entré en contact avec l’eau, a provoqué
l’électrocution entraînant un décès immédiat. Aujourd’hui, tout le monde
sait qu’il ne faut pas mettre son séchoir électrique à proximité de son bain –
c’est même une arme de crime très souvent mise en scène dans les séries
policières ! – mais beaucoup ignorent encore que le smartphone est aussi
une source de danger mortel dans la salle de bains.
Dans ces trois accidents, les victimes avaient à chaque fois mis en
charge leur téléphone portable. Quand ce dernier est relié à une prise et
qu’il tombe dans le bain, on risque l’électrisation voire l’électrocution.
L’électrisation correspond à l’effet du courant électrique sur l’organisme : il
entraîne des brûlures internes, des lésions cardiaques, voire un arrêt du
cœur. Si l’arrêt cardiaque est irréversible et que la personne décède, on
parle alors d’électrocution.
En revanche, si le téléphone n’est pas en charge sur une prise électrique
murale et qu’il tombe dans l’eau du bain, il n’y a pas de danger, car
l’intensité de courant est insuffisante. Le péril concerne alors le portable
qui, ainsi noyé, va cesser de fonctionner.
Autre raison de ne pas utiliser son portable dans son bain : ce moment
doit rester une bulle de détente et de relaxation… Incompatible avec une
conversation téléphonique ou l’écriture d’e-mails !
Au-delà de ce risque, pensez à surveiller l’état du câble de la rallonge
qui sert à recharger. Si vous constatez que le smartphone surchauffe, soyez
attentif et évitez de le laisser toute la nuit branché sur secteur. Des faits
divers, rares heureusement, ont montré qu’un accident est vite arrivé, que
l’appareil peut, dans ces circonstances, s’embraser et provoquer un
incendie. Enfin, c’est un grand classique, n’utilisez pas votre smartphone au
volant, cause majeure d’accidents et de mortalité routière : téléphoner ou
conduire, il faut donc choisir !
57.
POURQUOI LA PRIVATION
DE SOMMEIL AFFECTE-T-ELLE
NOTRE CŒUR ?

En 2013, une étude, publiée dans The European Journal of Preventive


Cardiology, incitait les amateurs de nuits blanches à revoir leur mode de vie
et à dormir davantage. L’enjeu n’est pas des moindres puisqu’il en va de
notre santé cardio-vasculaire. Les chercheurs hollandais ont ainsi suivi plus
de 12 000 personnes, hommes et femmes confondus, pendant quatorze ans
pour savoir comment leur façon de vivre influençait, sur la durée, leur
santé. Comme ils en avaient fait l’hypothèse, quatre préceptes doivent être
respectés : exercice physique, alimentation équilibrée, pas de tabac, peu
d’alcool. En effet, le risque de maladies cardio-vasculaires chute de façon
vertigineuse pour les personnes ayant adopté cette hygiène de vie : ces
principes réduisent de 57 % leur risque d’infarctus ainsi que celui
d’accident vasculaire cérébral (AVC). Mieux encore, la probabilité de
mourir de ces maladies baisse de 67 % !
En outre, ces scientifiques se sont aussi intéressés à la qualité et à la
quantité du sommeil. Les sujets respectant les quatre règles énoncées et qui,
en plus, dorment 7 à 8 heures par nuit voient leur risque d’accident cardio-
vasculaire chuter de 65 %, et leur risque de mourir d’un AVC ou d’un
infarctus baisser de 85 %.
Une autre étude, publiée en 2017 par des chercheurs de l’université de
Bonn en Allemagne, a confirmé les liaisons dangereuses entre le manque de
sommeil et le cœur ! Ils se sont intéressés aux médecins et pompiers,
régulièrement soumis à des courtes nuits, avec peu d’occasions de
récupérer, travaillant jusqu’à 24 heures d’affilée lorsqu’ils sont de garde.
Les résultats sont sans appel. Après une nuit trop brève, les effets
physiologiques du manque de sommeil ne tardent pas à se faire ressentir :
déficit de concentration, mémoire défaillante, sentiment de tristesse… Mais
cette étude montre surtout que la privation de sommeil peut conduire à une
augmentation significative de la contractilité cardiaque, de la pression
artérielle et du rythme cardiaque. Des facteurs de risque majeurs de
nombreuses maladies cardio-vasculaires, notamment l’infarctus du
myocarde et l’AVC !
Nos nuits ont donc un impact crucial sur notre santé. On sait aussi
depuis une décennie au moins qu’un sommeil insuffisant entraîne des
troubles du métabolisme, favorisant par exemple le diabète. Une étude de
2011 publiée dans le JAMA avait même conclu que les nourrissons qui ne
dormaient pas assez présentaient un risque plus élevé d’obésité. Or, diabète
et obésité constituent des menaces à long terme pour le cœur.
Ces résultats édifiants devraient pousser davantage les noctambules à
changer de mode de vie. En effet, lorsque l’on dort suffisamment, le rythme
cardiaque et la tension artérielle diminuent, tout le système cardio-
vasculaire bénéficie de cette mise au repos. En revanche, si le sommeil est
réduit ou fragmenté, le cœur ne récupère pas assez.
Ces études s’adressent prioritairement à tous ceux qui se privent de
sommeil pour sortir le soir ou pour passer plus de temps devant les écrans,
ou encore qui travaillent jusqu’à des heures indues. Bien sûr, certaines
personnes sont incapables de dormir plus de 4 heures par nuit et sont en
bonne forme voire hyperactives le lendemain, mais ce sont des exceptions !
La bonne dose reste de 7 à 8 heures par nuit. Et si, pour des raisons
professionnelles ou personnelles (notamment lors des premiers mois d’un
nourrisson qui vous réveille plusieurs fois par nuit), vous ne dormez que 5
ou 6 heures, essayez de vous rattraper avec une sieste dans la journée.

Mon conseil

Voici quelques suggestions pour vous aider à mieux dormir :


Évitez les aliments ou boissons excitantes après 16 heures.
Pratiquez un exercice physique dans la journée, mais pas de sport avant le coucher car
la stimulation produite par l’activité physique perturbe le sommeil.
N’hésitez pas à faire une micro-sieste (5 à 15 minutes) dans la journée si vous vous
sentez fatigué.
Dînez léger en privilégiant les glucides (sucres lents comme les pâtes ou le riz), mais
évitez les plats riches en graisse ou les sucres rapides qui ne rassasient pas assez pour
passer les 10 heures de jeûne nocturne, de même qu’il faut éviter de boire de l’alcool
et trop fumer le soir (avis aux jeunes fêtards !), car ce sont des perturbateurs du
rythme de sommeil.
Au moins 30 minutes avant le coucher, éteignez les écrans et préférez un livre.
Privilégiez une chambre à température douce (pas plus de 18 °C) et dans l’obscurité.
Ne vous couchez pas si vous sentez que vous n’avez pas du tout sommeil, il est
préférable d’attendre les premiers signes (bâillements et paupières lourdes) plutôt que
de tourner en rond dans votre lit.
Si possible, essayez d’avoir un horaire de coucher régulier toute la semaine (et le
week-end !).
58.
POURQUOI LES CORNICHONS SONT-
ILS BÉNÉFIQUES AUX DÉPRIMÉS ?

Notre cerveau est notre meilleure arme anti-déprime, mais savons-nous


nous en servir ? Attention déjà à ne pas confondre la déprime, tristesse
passagère due aux aléas de la vie, avec la dépression qui est une véritable
maladie. On peut combattre la première sans antidépresseurs ni
anxiolytiques. Le professeur Michel Lejoyeux, chef du service de
psychiatrie de l’hôpital Bichat à Paris, a publié en 2016 un ouvrage 1 de
« recettes anti-déprime », à partir d’études scientifiques validées. Il a
constaté que, dans bon nombre de ses consultations, il n’avait pas besoin de
prescrire de médicaments ou de longue psychothérapie, car donner des
conseils de vie utiles pouvait suffire.
Notre cerveau est une véritable machine à fabriquer des molécules qui
favorisent la bonne humeur : des neuromédiateurs, capables de chasser le
coup de blues. C’est bien connu, nous l’avons tous expérimenté, la musique
a des vertus anti-déprime, et tant mieux car elle peut se consommer sans
modération ! Par exemple, trente minutes de Mozart – notamment la célèbre
Sonate pour deux pianos en rê majeur – ont un effet prouvé sur l’humeur !
Mais pas seulement : écouter ce morceau permet aussi de diminuer
l’intensité de douleurs physiques. Le cadre de vie et la nature jouent
également un rôle majeur sur le moral. Une enquête réalisée à Londres a
montré que l’on prend moins d’antidépresseurs dans les quartiers
agrémentés d’espaces verts. Sans oublier l’activité physique régulière. La
course à pied a notamment fait l’objet de nombreuses études, démontrant
que ce sport augmente la sécrétion des hormones de la bonne humeur que
sont les endorphines.
Certains aliments ont aussi un effet anti-déprime. On connaît bien
l’action bénéfique des poissons gras riches en oméga 3, ces molécules qui
agissent sur la fluidité des membranes des neurones. Mais d’autres aliments
plus surprenants auraient également la capacité d’améliorer notre moral : la
choucroute, les cornichons et les pickles. Des chercheurs ont observé que
des étudiants qui en consommaient au moins trois fois par semaine étaient
moins souvent déprimés que d’autres. Un constat assez étrange, que l’on
explique d’ailleurs encore de manière partielle. Certains font cette
hypothèse : la choucroute et les cornichons stimuleraient notre flore
intestinale, et pourraient lui faire fabriquer des molécules de la bonne
humeur, comme la sérotonine. Voilà une voie de recherche qui passionne
actuellement les médecins.
59.
POURQUOI LES JEUNES SONT-ILS
DE PLUS EN PLUS MYOPES ?

À quoi est due cette incroyable « épidémie » de myopie qui touche les
enfants et les adolescents aux quatre coins du monde ? En effet,
aujourd’hui, dans les pays occidentaux, plus de quatre jeunes sur dix
souffrent de ce trouble visuel. Autrement dit, ils voient flou de loin parce
que leur œil est trop long : la cornée – une des structures de l’œil – est trop
bombée. En moins de deux générations, le nombre de nouveaux cas a
doublé. En France, il y a dix ans, on recensait 20 % de myopes. On en
compte 40 % aujourd’hui. En Asie, dans certaines zones urbaines de
Taïwan, de Singapour, du Japon ou de Corée, 80 à 90 % des jeunes sont
myopes à la fin de leurs études ! À qui la faute ? Si l’une des causes
majeures de ce défaut visuel est bien sûr l’hérédité, celle-ci ne suffit pas à
expliquer cette flambée des cas à travers le monde.
En réalité, entre 5 et 20 ans, l’œil est souple et peut se modifier. Dans
cette tranche d’âge, même si on n’est pas encore myope, la vue peut
évoluer, notamment lorsqu’on utilise la vision de près, en lisant beaucoup
ou en fixant plusieurs heures d’affilée un écran. Ces pratiques obligent l’œil
à faire une mise au point prolongée – c’est le phénomène de
l’accommodation – sur l’objet rapproché, qu’il s’agisse d’un livre, d’une
tablette tactile, d’un smartphone ou même d’un ordinateur : cette
accommodation excessive serait responsable de l’augmentation de la
longueur de l’œil, phénomène pourvoyeur de myopie. En revanche,
regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo à bonne distance d’un écran
utilise la vision de loin et n’accroît donc pas le risque de myopie.
Plusieurs études scientifiques incriminent aussi le manque de lumière
naturelle. L’une d’entre elles a constaté que le taux de myopie variait de
12 % en Australie contre 40 à 50 % à Singapour ! Explication : la durée du
temps passé à l’extérieur, notamment pendant la récréation à l’école, est
bien plus faible à Singapour qu’en Australie, beaucoup de petits asiatiques
préférant rester en classe pour faire leurs devoirs. En effet, lorsqu’ils sont
exposés à la lumière du jour, les enfants sécrètent davantage de dopamine.
Ce neurotransmetteur agit sur l’œil et limite son allongement. À l’inverse,
un enfant insuffisamment exposé à la lumière du soleil ne fabrique pas
assez de dopamine et présente plus de risques de devenir myope.

Mon conseil

Moralité : il convient d’encourager les plus jeunes à passer davantage de temps à


l’extérieur. Il n’est pas question bien évidemment de les empêcher d’étudier ou de lire,
mais il faut aussi leur proposer d’autres activités au cours de la journée. D’ailleurs, dans
certaines villes d’Asie, on a pris la mesure de ce problème et certaines écoles ont pourvu
leurs salles de classe de grandes baies vitrées afin que les enfants puissent bénéficier plus
amplement de la lumière du jour !
60.
POURQUOI CERTAINS ACOUPHÈNES
SE SOIGNENT-ILS
PAR L’OSTÉOPATHIE ?

Environ 16 millions de Français souffrent d’acouphènes à des degrés


divers, soit entre 10 et 18 % de la population. Communément appelés
« bourdonnements d’oreille », ces troubles auditifs se caractérisent par la
perception de bruits parasites que seul le patient entend : il n’y a ni
marteau-piqueur à l’extérieur, ni appareil électroménager qui grésille à
proximité. Pourtant, le cerveau perçoit ces sons désagréables, parfois
continus et stridents. Dans certains cas, ils sont même pulsatiles, c’est-à-
dire qu’ils suivent le rythme cardiaque.
Ces bruits parasites internes, qui peuvent toucher une oreille ou les
deux, surviennent principalement après un traumatisme sonore : une
détonation ou un concert où le nombre de décibels explose. Ils apparaissent
aussi chez des personnes qui écoutent de la musique avec un niveau très
élevé ou qui travaillent en permanence dans des ambiances bruyantes.
Certains seraient dus à des chocs émotionnels. Ils peuvent aussi résulter de
pathologies de l’oreille interne voire d’une tumeur ou d’une hypertension
intracrânienne. Enfin, d’autres acouphènes se déclenchent après un
traumatisme crânien ou cervical. Ceux-là peuvent parfois être soulagés
voire guéris par l’ostéopathie.
C’est ce qui ressort en effet du Congrès national de la Société française
de médecine manuelle de 2017, où deux études – réalisées à Angers et à
Nancy – ont été présentées. Elles ont porté sur un petit nombre de
participants, mais elles apportent un certain espoir, dans un domaine où il
n’existe pas de traitement miracle.
Les acouphènes traités dans ces études étaient d’origine mécanique : les
patients sélectionnés avaient subi soit un traumatisme – accident de la route
ou sportif –, soit ils souffraient des suites d’une anesthésie générale, d’une
extraction dentaire ou encore d’une manœuvre d’ostéopathie mal réalisée au
niveau des cervicales. L’ostéopathe a d’abord soulagé les contractures à la
base du crâne ainsi que dans la partie haute du cou par des manipulations
douces, avant d’en effectuer des plus poussées au niveau des vertèbres où
siège, en général, le conflit à l’origine de ces acouphènes. Les résultats
obtenus se sont révélés encourageants : 50 % des patients se sont estimés
guéris six mois après la dernière séance d’ostéopathie et 30 % se sont
déclarés améliorés. Deux à trois séances ont suffi. Mais il ne faut pas
donner de faux espoirs aux malades, car tous les acouphènes ne relèvent
malheureusement pas de la médecine manuelle, loin de là.

Le point santé

Quels sont les traitements pour les acouphènes non traumatiques ? Lorsque les troubles
sont transitoires et liés à une maladie comme l’otite ou à la prise d’un médicament, il suffit
de traiter la cause pour que les acouphènes s’arrêtent. Dans d’autres cas, où les acouphènes
sont très présents et perturbent la vie du patient, le médecin pourra prescrire des
antidépresseurs. Il existe également des appareils qui génèrent des bruits afin de
contrecarrer et masquer l’acouphène (sons qui s’apparentent au bruit d’une télévision
déréglée). Des approches thérapeutiques permettent aussi aux patients de s’y habituer (par
exemple des thérapies comportementales et cognitives) ou de les ignorer (hypnose,
sophrologie, relaxation).
Il est important d’essayer de soulager les patients, car subir ces troubles auditifs est
invalidant : le sommeil en est troublé, des vertiges peuvent survenir, l’humeur aussi est
parfois terriblement affectée, le tout pouvant conduire à des états dépressifs sévères.
61.
POURQUOI DANSER EST-IL
BÉNÉFIQUE CONTRE LA MALADIE
DE PARKINSON ?

Apparue aux États-Unis dans les années 1940, la thérapie par la danse et
le mouvement est parfois utilisée aujourd’hui en complément d’un
traitement médical ou d’une psychothérapie. Dans certains cas, on la
considère comme une thérapie à part entière, appelée la « danse-thérapie »,
une approche qui aide à la prise de conscience de son corps, à se libérer de
tensions tant physiques – en améliorant par exemple la circulation sanguine
et en travaillant la coordination – que mentales – en renforçant la confiance
en soi, stimulant des émotions positives et la créativité de chacun.
Elle est pratiquée aussi bien par des personnes en bonne santé qui
privilégient cette démarche de bien-être que pour des pathologies sévères
comme Parkinson, Alzheimer ou encore la sclérose en plaques. Plusieurs
études ont aussi montré que des séances de danse-thérapie de six à
douze semaines avaient un effet positif sur la qualité de vie et le niveau de
stress de personnes atteintes de cancer ou en rémission.
Plusieurs équipes de recherche, en particulier des scientifiques
canadiens, précurseurs en ce domaine, se sont penchées sur les effets de la
danse-thérapie pour les patients parkinsoniens. À première vue, tout oppose
cette maladie et cette discipline : Parkinson évoque les tremblements, la
raideur des membres, la rigidité des mouvements, les troubles de la marche
ou de l’équilibre, tandis que la danse représente la grâce, la souplesse et
l’assurance des pas. L’intérêt de cette activité est alors de « démédicaliser »
la maladie : celui qui se rend à son cours de danse-thérapie n’est plus un
malade, mais un danseur. De plus, les patients atteints de cette pathologie se
sentent souvent prisonniers de leur propre corps. Aussi, la danse les aide à
s’en libérer. Les bénéfices de ces séances sont difficiles à mesurer
scientifiquement, mais on observe des progrès surprenants. Il semble que la
danse améliore non seulement la marche, les mouvements et l’équilibre,
mais joue également sur l’état dépressif ou la fatigue des malades.

Le point santé

La maladie de Parkinson fait partie des maladies dites neurodégénératives et concerne 2 %


de la population. La maladie débute généralement entre 60 et 75 ans ; ses causes sont
multifactorielles et encore mal identifiées. Elle est la manifestation d’une perte des
neurones sécrétant la dopamine, un neurotransmetteur nécessaire aux fonctions motrices
mais aussi à la régulation de l’humeur et aux fonctions cognitives.
La destruction de ces neurones se traduit par l’apparition de tremblements d’un membre au
repos (souvent la main), la lenteur des gestes et la maladresse pour les manipulations fines
(écrire, éplucher un fruit, coudre, lacer ses chaussures, etc.), la rigidité des membres et des
troubles des fonctions motrices (marche lente, perte d’équilibre).
Une fois le diagnostic posé par le neurologue, le traitement doit rapidement être mis en
œuvre ; la maladie reste incurable mais des médicaments permettent de ralentir sa
progression (de façon différenciée selon les patients). En outre, des thérapies existent pour
atténuer les symptômes les plus invalidants et des sessions de kinésithérapie et
d’orthophonie sont utiles. Le suivi médical est impératif.

Par ailleurs, la danse-thérapie crée aussi du lien social : les malades se


rencontrent et se comprennent pendant les cours. Les séances sont donc des
moments d’échange et de convivialité qui insufflent une dose de bonne
humeur, si importante lorsque l’on souffre d’une maladie handicapante.
62.
POURQUOI L’ÉPILATION
INTÉGRALE EST-ELLE
DÉCONSEILLÉE
PAR LES MÉDECINS ?

Selon un récent sondage, une Française sur cinq opterait volontiers pour
l’épilation intégrale, c’est-à-dire l’épilation pubienne. Rasoir, cire, lumière
pulsée ou laser, tous les moyens semblent bons pour éradiquer les poils. S’il
reste largement féminin, ce phénomène séduit également des hommes.
Toutefois, des scientifiques déconseillent cette pratique, en partie véhiculée
par les films X où les actrices sont souvent imberbes, au contraire de leurs
partenaires… D’où la dimension sexiste de cette mode banalisée à tort,
comportant des risques…
Une étude, publiée en 2017 dans la revue médicale JAMA Dermatology,
enfonce le clou : cet acte esthétique serait contraire à la santé publique !
C’est ce qu’affirme une équipe de chercheurs de l’université de Californie
après avoir passé au crible les habitudes de 7 500 Américaines et
Américains en matière d’épilation : 25 % d’entre eux mentionnent des
coupures, des brûlures ou l’apparition de furoncles suite au rasage ou à
l’épilation. Ces incidents se produisent le plus souvent sur les bourses et le
pénis pour les hommes, et sur le pubis et l’intérieur des cuisses pour les
femmes.
En outre, les poils pubiens ont une raison d’être : ils constituent un
rempart naturel efficace contre les bactéries et les virus. Ces derniers
pénètrent plus facilement dans l’organisme quand ces poils et leurs bulbes
sont rasés ou arrachés à la cire. La preuve par les chiffres : 8 % des femmes
ne s’épilant pas les zones intimes avaient contracté une infection
sexuellement transmissible (IST), contre 18 % chez les adeptes de
l’épilation intégrale. Il a également été démontré que plus l’épilation est
fréquente, plus les risques sont élevés. Et pourtant, beaucoup de femmes et
de jeunes filles restent persuadées que cette pratique leur garantit une
meilleure hygiène intime, ce que la science dément formellement !

Mon conseil

Il est plus raisonnable de se contenter de l’épilation classique du « maillot » qui, quand elle
est bien réalisée à la cire en institut ou au laser dans un cabinet médical, permet de porter
un bikini sans problème.
63.
POURQUOI LE SPORT PEUT-IL
PRÉVENIR OU TRAITER CERTAINES
DÉPRESSIONS ?

Va-t-on demander un jour aux dépressifs de chausser leurs baskets pour


lutter contre le blues ? On estime que 350 millions de personnes souffrent
de dépression dans le monde, dont 3 millions en France. Cette maladie
prend des formes variées, mais se caractérise en général par un mélange de
tristesse, de perte d’intérêt, de manque d’énergie, de troubles du sommeil,
voire parfois de somatisations physiques et d’une dégradation de l’estime
de soi. Le problème majeur, avec les dépressions sévères, demeure le risque
de suicide. Le traitement médicamenteux et la psychothérapie sont
indispensables dans ces cas, mais on sait aussi que l’activité physique
régulière joue un rôle primordial sur la régulation de l’humeur.
On connaît bien désormais le rôle bénéfique du sport dans la prévention
d’un certain nombre de maladies (maladies cardio-vasculaires, diabète,
obésité, ostéoporose, certains cancers…). Toutefois des chercheurs
norvégiens sont allés plus loin en se demandant si l’activité physique
pouvait aussi prévenir la dépression. 34 000 volontaires ont été sélectionnés
pour cette étude publiée en 2017 dans l’American Journal of Psychiatry,
revue de référence dans ce domaine. Tous les individus étaient en bonne
santé physique et mentale lors de leur inclusion dans ce protocole. Pendant
onze ans, ils ont été interrogés sur leur mode de vie, leur activité physique
et leur bien-être psychologique. Au bout de cette décennie d’observations,
les participants les plus sédentaires obtenaient des résultats moins positifs
que les autres. En effet, ils présentaient un risque accru de 44 % de faire une
dépression par rapport à ceux qui pratiquaient 1 à 2 heures d’activité
physique par semaine. Les chercheurs ont ainsi évalué qu’à partir d’1 heure
de sport hebdomadaire, on pouvait éviter 12 % des cas de dépression.
Comment expliquer ce phénomène ? Bouger est un antidépresseur
naturel. Quand on regarde les modifications que l’activité physique induit
dans le cerveau, on s’aperçoit qu’elle agit quasiment comme un
médicament : elle diminue la sécrétion d’adrénaline – l’hormone du stress –
et elle augmente les endorphines, ces molécules du plaisir qui nous
permettent de nous détendre et de ressentir du bien-être. Bien sûr, une
journée sans bouger ne va pas soudainement nous faire déprimer : la
sanction n’est pas immédiate ! Mais la sédentarité – autrement dit vivre au
quotidien sans mouvement – augmente le risque de déprime et de
dépression. À tel point que des études ont démontré que l’activité physique
pouvait aider à traiter les dépressions légères à modérées. Et que, dans ce
cadre précis, elle permettait souvent d’éviter les antidépresseurs. Une autre
étude américaine de 2005 a notamment suggéré que, dans le cas d’une
dépression légère ou modérée, les sports intensifs avait des effets encore
plus nets que les sports doux. Par ailleurs, plus le niveau d’endurance
cardio-vasculaire est élevé (course, natation, vélo), plus l’effet est notable.
Cependant, tout n’est pas qu’une question d’hormones et de
neurotransmetteurs ! Le sport permet également de se donner des objectifs
valorisants, de reprendre conscience de son corps, d’en mesurer les
capacités étonnantes et d’échapper aux idées négatives. Enfin, le sport est
un lien social à ne pas négliger pour lutter contre l’isolement, source de
dépression. D’ailleurs aux États-Unis, le NIH (National Institutes of Health)
préconise un programme de sport collectif pour les patients atteints de
dépression légère ou modérée, comprenant au moins trois séances de
45 minutes par semaine, sur une durée minimum de dix semaines. Voilà une
étonnante réalité aujourd’hui : on prescrit l’activité physique comme un
médicament, avec une posologie et un mode d’emploi très précis !
En France, la Haute Autorité de santé considère que la prise en charge
de la dépression n’est pas satisfaisante dans notre pays. Trop de dépressifs
ne sont ni suivis ni traités quand de nombreux patients se voient prescrire
des antidépresseurs de façon injustifiée. Pour ceux qui vivent une déprime
passagère ou une dépression légère, il serait donc plus utile de leur
conseiller une activité physique que d’ingérer des médicaments dont les
effets secondaires sont loin d’être anodins.

Mon conseil

S’il n’est certes pas toujours facile de se motiver, on peut commencer en douceur. Même
une activité physique modeste est bénéfique pour le moral. Des études ont ainsi montré
que le fait de marcher 6 minutes de façon rapide augmentait déjà de 30 % son niveau de
bonne humeur !
64.
POURQUOI VAUT-IL MIEUX OFFRIR
À SON ENFANT UN LIVRE
OU UNE PELUCHE PLUTÔT QU’UN
JEU ÉLECTRONIQUE ?

Une étude publiée dans la prestigieuse revue JAMA Pediatrics a


confirmé la supériorité des jouets traditionnels pour le développement du
langage chez l’enfant par rapport aux jeux électroniques. Qu’entend-on par
jouets traditionnels ? Cette expression désigne principalement les peluches,
les poupées, les trains, les petites voitures, les jeux de construction, etc., qui
n’interagissent pas de façon mécanique avec l’enfant, mais le rendent
pleinement acteur du jeu et lui permettent de développer son imaginaire.
Les jeux électroniques, dans cette enquête, correspondent quant à eux à tous
ces jouets éducatifs qui parlent et font répéter des mots à l’enfant.
Cette étude a ainsi présenté à 26 couples de parents et à leur enfant âgé
de 10 à 16 mois trois types d’activités à faire ensemble : des livres, des
gadgets électroniques conçus pour l’initiation au langage et, enfin, des
jouets traditionnels. Ils ont été observés à plusieurs reprises lors de sessions
de jeu de 15 minutes. Les chercheurs ont comptabilisé les mots prononcés
par les parents, ainsi que ceux des enfants (ou leurs babillages). Comme on
peut le deviner, les livres sont les grands gagnants sur le plan du
développement du langage : lus par les parents, ils font apprendre plus de
vocabulaire à l’enfant. Viennent ensuite les jouets traditionnels, puis les
jouets électroniques, jugés les moins performants.
Pourquoi les livres et les jeux traditionnels sont-ils plus profitables ? Ils
permettent un vrai échange linguistique entre l’enfant et l’adulte. De
nombreuses études psychopédagogiques ou en psychologie du
développement ont démontré que plus cet échange avec l’adulte était
précoce et nourri, plus l’imprégnation par la langue maternelle – avec son
rythme propre et sa mélodie – était riche, et mieux l’enfant entrait dans le
langage oral et plus tard dans l’apprentissage de la langue écrite (lecture,
écriture). Il est donc indispensable que les parents jouent avec leur enfant,
même si ce n’est que pour 15 ou 30 minutes. L’enfant doit en effet être
capable de s’amuser seul ou avec ses pairs, mais aussi de s’ennuyer !
En outre, la qualité des échanges enfant-parent est plus importante que
leur quantité. C’est pourquoi, lorsque l’on lit un livre à son enfant, il est bon
d’en discuter ensuite avec lui, de l’amener à exprimer ses émotions et à
reformuler ce qu’il a compris. Il apprend ainsi à préciser sa pensée.
On a dénoncé à raison le fait que trop d’enfants restent scotchés des
heures devant un écran de télévision, une tablette tactile ou un smartphone,
le plus souvent seuls, pour regarder des dessins animés ou jouer à des jeux
électroniques. Ces divertissements ne développent malheureusement pas les
interactions avec l’entourage ni le langage. Or, de 0 à 3 ans se situe la
période clé pour le développement des connexions cérébrales, et celles-ci
s’établissent mieux quand l’enfant est en interférence avec des adultes.
Avec un livre, l’enfant écoute et apprend d’un adulte, il lui répond, ils
échangent. Non seulement les liens affectifs se renforcent, mais il y a aussi
une transmission éducative de savoirs qui correspond au rôle des parents.
N’oublions jamais la racine grecque du mot pédagogue : celui qui guide
l’enfant.
Le point santé

Quelles sont les différentes étapes du langage chez l’enfant ?


Entre 3 et 6 mois, il perçoit que les gens l’entourant communiquent avec lui, même
s’il ne peut répondre qu’avec des mimiques, des pleurs ou des vocalises. À ce
moment-là, il faut répondre à ses gazouillis, lui expliquer les bruits de son
environnement, et même imiter ses bruits pour attirer son attention et ouvrir la
communication.
Entre 6 et 10 mois, l’enfant comprend les mots du quotidien, ceux qui constituent ses
repères rituels (manger, dormir, sortir, changer la couche). C’est le moment où il
essaie d’imiter les intonations des adultes qui lui parlent, ce sont les babillages qui
consistent à assembler des syllabes pour former des mots (qui n’ont de sens que pour
le bébé !). C’est le moment où les mots « papa » et « maman » sont prononcés.
À partir de 1 an, il commence à prononcer des mots ou en invente par imitation ; il est
alors capable de répondre à des questions simples par des oui-non et de courtes
phrases.
Jusqu’à l’âge de 2 ans, il va enrichir progressivement son vocabulaire et commencer à
élaborer des phrases avec un vocabulaire et une syntaxe reproduisant ceux de ses
parents, d’où l’importance de la qualité de langue parlée dans la sphère familiale. À
vous donc de corriger ses erreurs de vocabulaire, lui faire reformuler ses phrases
quand elles sont mal construites. C’est aussi le moment d’enrichir son lexique de mots
par des lectures quotidiennes et des jeux interactifs.
À partir de 2 ans, l’enfant devient un locuteur autonome avec un stock moyen de
300 mots qu’il ne va cesser d’enrichir grâce aux interactions avec les adultes ou les
grands enfants.
À 2 ans et demi, un enfant doit savoir faire une phrase à la syntaxe correcte (sujet
+ verbe conjugué + complément).
65.
POURQUOI LA MÉDITATION A-T-
ELLE D’AUTRES UTILITÉS
QUE LA RÉDUCTION DU STRESS ?

Quand on évoque la méditation, on pense souvent à un moine tibétain


assis en tailleur, immobile, dans un temple perché sur les hauts sommets de
l’Himalaya. Pourtant, la méditation, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui
dans les pays occidentaux, est bien loin de cette image d’Épinal. Il s’agit
d’une technique laïque et en général urbaine. Un voyageur qui médite dans
une rame de métro bondée en se recentrant sur lui-même, tout en restant
présent au monde qui l’entoure, en constitue un exemple édifiant. Il existe
plusieurs formes de méditations, mais toutes reposent sur un paradigme
unique : un entraînement de l’esprit destiné à se libérer des pensées
stressantes ou nuisibles qui empoisonnent notre existence. Ces pensées
négatives créent du mauvais stress qui, à son tour, provoque des réactions
en cascade sur le psychisme et sur le corps.
Depuis une vingtaine d’années, des centaines d’études scientifiques ont
mis en lumière l’impact positif de la méditation sur notre état psychique.
D’autres études montrent l’intérêt de la méditation sur le corps, même si
aucune indication thérapeutique officielle n’a encore été formulée. Par
exemple, on sait aujourd’hui que sa pratique améliore les défenses
immunitaires. L’organisme est ainsi capable de mieux se défendre contre les
agressions bactériennes ou virales. Des études très étonnantes ont même
constaté que méditer régulièrement freine le vieillissement cellulaire et
protège notamment les télomères, c’est-à-dire les extrémités de nos
chromosomes, particulièrement impliqués dans la longévité. C’est aussi une
arme efficace contre la douleur chronique qui altère la vie de millions
d’individus.
Autre point important : des études ont prouvé que ceux qui méditent
tiennent mieux leurs douleurs à distance et consomment de fait moins de
médicaments. Notamment pour les acouphènes : certaines personnes voient
leur quotidien perturbé par ces sifflements d’oreille très pénibles. Or, selon
une étude menée par des chercheurs britanniques et dont les résultats ont été
publiés dans la revue Ear and Hearing, la méditation serait un moyen
efficace de réduire sur le long terme l’intensité de l’acouphène, et ainsi de le
rendre moins sévère, intrusif et gênant. Elle permet ainsi aux patients de
détourner leur attention de ces bruits parasites et serait, selon cette étude et
dans cette indication, plus efficace que la relaxation.

Le point santé

Le terme « méditation » englobe plusieurs types de pratiques méditatives. On distingue


celles qui visent à réguler les émotions, celles qui contribuent à une meilleure
concentration, celles qui ont une portée spirituelle…
La plus pratiquée dans le monde occidental est la méditation de pleine conscience. C’est
un état de concentration profonde et d’introspection pour éprouver physiquement et
psychiquement l’instant présent, afin de prendre de la hauteur sur les émotions négatives
passagères. De nombreux ouvrages et guides pratiques sont disponibles dans le commerce,
et il existe de nombreux centres de formation et de pratique dans toute la France.
Pour profiter des bénéfices de la méditation, il est en effet indispensable de l’apprendre
auprès de professionnels de santé. Si elle est efficace… encore faut-il savoir méditer et s’y
adonner régulièrement !
Elle aide également beaucoup de personnes à mieux supporter les
traitements lourds, comme les chimiothérapies par exemple. En France, de
nombreux centres anticancéreux ont ainsi officiellement ouvert leurs portes
à la méditation.
Une étude française, publiée en 2017 dans la revue Scientific Reports, a
comparé des personnes qui méditaient régulièrement depuis plusieurs
années à des non-méditants. L’imagerie médicale a montré, chez les
premiers, que certaines parties du cortex cérébral sont plus volumineuses.
Ces régions de la matière grise, impliquées dans le contrôle et la régulation
des émotions, l’apprentissage et la mémoire, sont aussi plus actives. Même
l’hippocampe, cette structure du cerveau liée à la mémoire, est plus
volumineux. Malheureusement, il est trop tôt pour en déduire que la
méditation protège du déclin cognitif ou de la maladie d’Alzheimer.
Toutefois, elle constitue une piste de recherche à exploiter.
66.
POURQUOI LA CHIRURGIE
DE L’OBÉSITÉ FAIT-ELLE PLUS
QUE MAIGRIR ?

La France compte environ 7 millions d’adultes obèses. La chirurgie de


l’obésité – qu’on appelle aussi la chirurgie bariatrique – est toutefois
réservée aux patients qui souffrent d’une obésité très sévère, associée à une
complication au moins : hypertension, apnée du sommeil, arthrose ou
encore diabète. Comportant des risques, elle n’est proposée qu’en seconde
intention, après l’échec d’un traitement associant régime alimentaire
spécifique, exercice physique et psychothérapie. L’intervention consiste,
quelle que soit la technique choisie, à réduire la taille de l’estomac. Par
conséquent, la personne ne peut plus ingérer qu’une petite quantité de
nourriture et maigrit mécaniquement de façon rapide, parfois spectaculaire.
Depuis quelques années, cette chirurgie connaît un essor fulgurant. On
comptait en effet 15 000 interventions en 2006 tandis qu’on en dénombre
près de 60 000 en 2017. On estime que 500 000 Français en ont déjà
bénéficié. Par ailleurs, gardons à l’esprit qu’il ne s’agit pas uniquement
d’une intervention à visée esthétique. En plus de faire perdre du poids, cette
chirurgie améliore considérablement la santé des patients : elle réduit
l’arthrose, l’hypertension artérielle, les risques d’infarctus et d’accidents
vasculaires cérébraux… Elle contribue aussi à prévenir certains cancers qui
résultent de l’excès de graisse, surtout dans l’abdomen. En effet, cette
accumulation adipeuse provoque des désordres métaboliques, en particulier
une surproduction d’hormones nocives pour l’organisme, susceptibles de
stimuler la croissance de cellules tumorales. L’obésité augmente donc le
risque de développer certains cancers, en particulier ceux du sein après la
ménopause, du côlon, du pancréas, du rein ou encore de l’utérus.

Le point santé

Après accord de l’Assurance maladie, le chirurgien choisit le type d’opération qui convient
le mieux au patient : anneau gastrique (réversible, il serre le haut de l’estomac, créant une
poche qui contraint à manger en petites quantités), sleeve gastrectomie (non réversible, car
une ablation d’une partie de l’estomac est réalisée), by-pass gastrique (difficilement
réversible, elle est la plus utilisée et réalise un court-circuit dans le système de digestion
des aliments). 98 % de ces interventions sont réalisées de façon mini-invasive, sous
cœlioscopie. Après l’opération, le patient doit manger de la nourriture mixée pendant au
moins quatre semaines et reprendre une activité physique dès que possible (en général
après un ou deux mois).
Il ne faut pas non plus minorer les risques de cette intervention : 5 à 10 % des
complications peuvent mettre en péril la vie du patient. En outre, la nouvelle forme prise
par la digestion conduit parfois à des carences nutritionnelles à moyen ou long terme, d’où
la nécessité d’un suivi de longue durée des patients, certaines de ces carences pouvant
toucher les os (vitamine D et calcium). Une prise en charge psychologique avant et après
est également indispensable. Certains patients ayant maigri ne se sentent plus en accord
avec leur nouvelle image et peuvent paradoxalement en souffrir.

Or, une étude, publiée dans la revue Obesity Surgery, parvient à cette
conclusion étonnante : le taux de cancer chez les personnes obèses, opérées
et amaigries, diminue pour retomber quasiment à la normale. Nombre de
patients voient également leur diabète amélioré ou même guéri, à tel point
que des spécialistes se sont demandés si la chirurgie bariatrique n’était pas
en voie de devenir un traitement du diabète. Toutefois, il est encore trop tôt
pour l’affirmer.
Relevons néanmoins que quelques semaines après l’intervention, et
avant même que la perte de poids ne soit importante, une normalisation du
taux de sucre dans le sang (ou glycémie) est fréquemment observée, ce qui
permet à de nombreux patients de suspendre leur traitement antidiabétique.
Enfin, dans la mesure où certains patients maigrissent malheureusement peu
ou reprennent vite du poids, un suivi médical, nutritionnel et psychologique
est indispensable pour compléter et installer sur le long terme les bénéfices
de cette chirurgie.
67.
POURQUOI MANGER DU CHOCOLAT
BOOSTE-T-IL NOS CAPACITÉS
COGNITIVES ?

Vous culpabilisez en mangeant du chocolat ? Il ne faut pas ! En 2016,


une étude menée conjointement par trois universités en Australie, aux États-
Unis et au Luxembourg a démontré de nouveaux bienfaits du chocolat noir.
On le savait déjà bon pour le système cardio-vasculaire grâce à la présence,
dans le cacao, de molécules appelées « flavonoïdes », porteuses d’un effet
antioxydant, anti-inflammatoire et antiagrégant (participant à lutter contre la
formation de caillots sanguins). Le chocolat aiderait donc à réduire le risque
d’accident cardiaque ou d’AVC.
Mais l’étude en question va plus loin en montrant d’autres liens
favorables entre le cerveau et le chocolat à partir des résultats tirés de
l’observation d’un millier de volontaires, suivis pendant cinq années et
soumis à des tests neuropsychologiques. Les chercheurs ont observé que les
personnes dégustant du chocolat noir riche en cacao (au moins 60 %), a
minima une fois par semaine, avaient développé leur mémoire visuelle, une
plus grande mémoire de travail ainsi que de meilleures capacités de
raisonnement, par rapport à celles qui n’en mangeaient jamais, ou rarement.
Ces bénéfices seraient même perceptibles dans la vie quotidienne : les
adeptes du chocolat noir retiennent mieux par exemple un numéro de
téléphone, une liste d’achats et réussissent mieux à faire plusieurs choses à
la fois.
Comment expliquer cela ? Principalement grâce à son effet
vasodilatateur qui favorise la circulation sanguine. En effet, dans la famille
des flavonoïdes, on trouve en particulier le flavonol, une substance qui
permet de dilater les vaisseaux et d’améliorer la circulation du sang à
l’intérieur du cerveau. En amplifiant le flux circulatoire, il permet aussi
d’enrichir le fonctionnement de l’hippocampe, une structure cérébrale
impliquée dans la mémoire. Stimulant, le chocolat facilite en outre
l’attention car il contient de la caféine, de la théobromine et de la
théophylline : des substances excitantes qui servent la stimulation
intellectuelle, la concentration et la mémoire. Il s’avère également que les
personnes observées durant l’étude, consommatrices habituelles de chocolat
noir, avaient une meilleure hygiène de vie en général (pas de tabac,
alimentation saine, activité physique).

Le point santé

Le chocolat noir a des atouts avérés :


il est nutritif (fibres et minéraux tels que le fer, le magnésium, le manganèse) ;
il est chargé en antioxydants (polyphénols, flavonols, catéchines) ;
il favorise le bon cholestérol (HDL) ;
il aide la circulation sanguine, limitant ainsi le risque de maladies cardiovasculaire.

Il est donc bénéfique d’en manger, mais à petites doses : 2,5 à 5 g


maximum par jour soit entre un demi-carré et un carré par jour, voire deux !
Il reste toujours déconseillé de manger une tablette entière ! Le chocolat est
calorique, y compris le chocolat noir à 70 % de cacao : 100 g, soit une
tablette entière représente tout de même 570 kcal alors qu’un carré équivaut
à une somme modique de 25 kcal. De plus, un ou deux carrés de chocolat
noir ont un effet rassasiant et sont susceptibles de calmer momentanément
la sensation de faim : une astuce à ne pas négliger lorsqu’on surveille sa
ligne ou que l’on suit un régime.
Le chocolat au lait est à peu près aussi calorique que le chocolat noir et
le chocolat blanc un peu plus avec 580 kcal pour 100 g. Ce qui peut faire
exploser la facture calorique, ce sont les ingrédients ajoutés : noisettes,
amandes, raisins, fourrages aux fruits. Enfin, lisez l’étiquette quand vous
achetez votre tablette : dans la liste des composants est indiqué en premier
celui qui domine, évitez donc d’acheter la marque qui annonce « sucres »
avant « pâte de cacao » !
68.
POURQUOI UNE ACTIVITÉ
SEXUELLE RÉGULIÈRE EST-ELLE
UN ÉLIXIR DE JOUVENCE ?

Voici une étude très sérieuse publiée en 2013 par des


neuropsychologues de l’hôpital royal d’Édimbourg, après une décennie de
recherches, s’appuyant sur le suivi de 3 500 personnes majoritairement
âgées d’une cinquantaine d’années. Ces dernières avaient été sélectionnées
en raison d’un point commun : elles avaient l’air plus jeunes que leur âge,
de sept à douze ans en moyenne. Le choix s’était fait de façon assez
objective : placées devant une glace sans tain, derrière laquelle se tenaient
les « juges », un âge leur a été attribué en fonction de leur apparence
physique. Une fois ces personnes sélectionnées, les chercheurs ont
commencé leur enquête. Ils ont découvert quel était le secret de leur
apparente jeunesse, leur élixir de jouvence.
En réalité, les scientifiques écossais ont mis en évidence deux secrets :
toutes ces personnes pratiquaient aussi bien une activité physique qu’une
activité sexuelle régulière. Les chercheurs ont évalué à trois rapports
hebdomadaires le seuil porteur d’un bénéfice en matière de rajeunissement.
On savait déjà les effets protecteurs de l’activité sexuelle sur la prostate
depuis une étude publiée en 2004 : elle suggérait très sérieusement qu’une
moyenne de vingt éjaculations par mois permettait de réduire d’un tiers les
risques de cancer de cette glande. Une autre étude publiée en 1995 en
Australie avait quant à elle émit l’hypothèse que les préliminaires amoureux
étaient susceptibles de prévenir chez la femme le cancer du sein. En effet,
les caresses sur la poitrine stimulent le mamelon, entraînant une production
accrue d’une hormone appelée « ocytocine », également sécrétée en
quantités plus importantes lors de l’orgasme. Cette hormone aurait un effet
protecteur pour le sein.
Comment expliquer les bénéfices sur l’apparence de ces trois rapports
sexuels hebdomadaires ? Tout d’abord, ils réduisent le stress, qui accélère le
vieillissement de nos cellules, et de notre organisme d’une façon plus
générale. Les personnes ayant une vie sexuelle régulière et épanouissante
fabriquent en effet moins ce type d’hormones et présentent notamment des
niveaux de cortisol plus bas que les autres ! En même temps, lors des
relations amoureuses, elles produisent davantage d’hormones du plaisir et
du bien-être : dopamine, endorphines, sérotonine, ocytocine… Du coup,
elles sont beaucoup plus sereines voire beaucoup plus heureuses. Et cela se
perçoit sur leur visage. C’est sans doute ce qui les fait paraître plus jeunes.
Attention, l’étude le précise : au-delà de trois rapports par semaine, il n’y a
pas d’avantages supplémentaires en matière de rajeunissement. Mais sept à
douze années de moins, ce n’est déjà pas si mal !
69.
POURQUOI LE STÉRILET FAIT-IL
DE PLUS EN PLUS D’ADEPTES ?

De nombreux gynécologues voudraient qu’on cesse d’utiliser le terme


« stérilet » qui éveillerait, à tort, des craintes inconscientes de stérilité chez
leurs patientes. Ce mot équivoque et anxiogène conduit la plupart d’entre
eux à user de l’expression de « dispositif intra-utérin » – DIU – ou
« système intra-utérin » – SIU. Une fois inséré dans l’utérus au cours d’une
visite médicale, celui-ci peut rester en place trois ou dix ans, selon le
modèle choisi, et le taux de satisfaction est très élevé.
Inventé en 1928 en Allemagne et développé sous sa forme moderne
dans les années 1960 aux États-Unis, le DIU est un contraceptif d’une
efficacité exemplaire pour empêcher la nidation.
C’est un moyen contraceptif idéal pour les femmes qui ont tendance à
oublier leur pilule ou qui redoutent sur le long terme les effets hormonaux
des contraceptifs oraux. Surtout, il est nécessaire de rappeler que la pilule
associée au tabac multiplie par vingt le risque de maladies cardio-
vasculaires. Or, on évalue à 35 % le nombre de fumeuses parmi les femmes
sous pilule ! Sans compter que l’association pilule-tabac augmente le risque
de cancer du col de l’utérus.

Le point santé
Il existe actuellement deux types de DIU. D’une part, le DIU au cuivre dont l’action
contraceptive est provoquée localement par le cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs.
D’autre part, le DIU hormonal où l’action contraceptive est réalisée par la diffusion
d’hormones progestatives en petites quantités dans l’utérus. Quel que soit le stérilet, l’effet
contraceptif est réversible puisque le DIU peut être retiré sans douleur ni anesthésie. Après
son retrait, la femme peut être enceinte. Avant la pose, le médecin va s’assurer qu’il n’y a
pas d’infection latente, et proposera une surveillance annuelle. Le DIU hormonal est
privilégié pour les femmes souffrant de règles trop abondantes qui les exposent à des
risques d’anémie en plus de la situation d’inconfort.

Pour autant, le DIU est encore sous-utilisé comparativement aux


contraceptifs oraux : 25,6 % contre 33,2 % selon le Baromètre santé 2016.
En outre, les jeunes filles ont encore tendance à privilégier la pilule alors
qu’elles pourraient bénéficier d’un DIU adapté, de plus petite taille.
N’oublions pas que les 15-24 ans sont celles qui ont le plus tendance à
« oublier » leur pilule, s’exposant à des grossesses non désirées et parfois à
l’IVG. Depuis la polémique sur les pilules de 3e et 4e générations, une
femme sur cinq a changé de moyen de contraception. Et c’est le DIU qui a
le plus profité de ce changement puisque ses ventes ont augmenté de 45 %
depuis 2012.
Le DIU reste néanmoins encore victime de nombreuses idées reçues.
On l’accuse de favoriser des règles douloureuses et abondantes : ce
phénomène ne concerne pourtant pas toutes les femmes et cet inconvénient
s’estompe en général au bout de quelques mois. Le préjugé le plus tenace a
été mis en lumière par une enquête : selon elle, 54 % des femmes estiment
que le DIU n’est pas indiqué à celles qui n’ont pas encore eu d’enfants. Plus
grave encore, c’est ce que pensent 69 % des gynécologues et 84 % des
médecins généralistes ! Or, le DIU peut tout à fait être posé dans ces cas-là.
Une étude publiée en 2012 dans le New England Journal of Medicine a
même attesté de la plus grande efficacité du DIU sur ce trio : pilule, patch
contraceptif ou anneau vaginal. Parmi le groupe des jeunes femmes de
moins de 21 ans, le DIU était quarante fois plus performant. D’ailleurs, face
au 750 000 adolescentes enceintes chaque année aux États-Unis, les
autorités médicales de ce pays recommandent le stérilet, dès l’entrée des
jeunes filles dans la vie sexuelle.
70.
POURQUOI LE PRÉFÉRÉ
DE LA FRATRIE PRÉSENTE-T-IL PLUS
DE RISQUES DE DÉPRESSION ?

Combien de frères et sœurs se sont disputé l’amour de leur mère ? Les


enfants délaissés pourront se consoler : les chouchous présentent davantage
de signes de dépression, une fois arrivés à l’âge adulte. Telle est la
conclusion d’une étude réalisée en 2015 par des chercheurs américains
d’une université de l’Indiana, publiée dans le Journal of Gerontology :
Social Sciences, après avoir mené une enquête auprès de 309 familles,
interrogeant les mères et leurs enfants devenus grands, avec au total 725
adultes. Ils ont mesuré le favoritisme grâce à plusieurs critères : la
proximité émotionnelle ou non, le conflit ou bien l’absence d’opposition
avec la mère, la fierté éprouvée pour ses enfants ou au contraire la
déception. Les résultats sont étonnants : ceux qui se sentent les plus proches
de leur mère, qu’on appellera « les préférés », en paient le prix à l’âge
adulte.
Pourquoi le chouchou présente-t-il plus de risques d’être déprimé ?
Plusieurs raisons peuvent être évoquées. Les chercheurs ont d’abord
considéré la préférence accordée à un des enfants comme une marque
d’éloignement du reste de la fratrie. Être placé en quelque sorte hors du
groupe crée des tensions psychiques chez le favori qui se sentira, quelques
années plus tard, plus redevable que ses frères et sœurs à l’égard de ses
parents. Cette responsabilité accrue serait justement susceptible de générer
un stress pouvant conduire à un état dépressif. De plus, le chouchou peut
être tiraillé, même inconsciemment, entre sa maman qui a vieilli et dont il
se sent particulièrement responsable, celle-ci l’ayant davantage aimé quand
il était enfant, et sa nouvelle figure d’attachement : sa compagne ou son
compagnon. D’où une forme d’écartèlement sur le plan psychique qui peut
augmenter le risque de dépression. Cette étude, largement commentée, a
donné lieu à d’autres lectures chez certains pédopsychiatres : le chouchou,
plus protégé, apprendrait moins à dominer ses frustrations ou ses peurs
pendant l’enfance. Arrivé au moment de l’adolescence, il aurait moins de
ressources ou de créativité pour gérer les difficultés qu’il doit affronter. Ce
qui permet aussi de comprendre ce risque accru de dépression.
Il n’en demeure pas moins qu’il vaut mieux avoir été trop aimé dans
l’enfance que pas assez. Des parents non sécurisants, peu ou pas affectueux,
sont bien davantage délétères pour le bon développement de l’enfant et du
futur adulte.
Une étude britannique publiée dans la revue Pediatrics a aussi montré
que les différends ou le harcèlement entre frères et sœurs augmentent le
risque de dépression, conflits parfois liés au fait qu’il y ait un chouchou
dans la famille. L’étude, réalisée sur 7 000 enfants suivis pendant plusieurs
années, arrive à la conclusion suivante : à 18 ans, ceux ayant été victimes de
harcèlement ou de conflits répétés se plaignaient davantage d’anxiété ou de
dépression.
Il en ressort que les parents doivent d’une part être vigilants à ce qui se
joue au sein de la fratrie, et d’autre part savoir apaiser, désamorcer les
mésententes entre leurs enfants. Il ne faut évidemment pas se mêler de
toutes les disputes : la conflictualité fait partie des rapports humains et aide
aussi à se construire. Les émotions parfois excessives sont souvent motivées
par le désir de s’assurer l’amour et l’attention exclusifs des parents. Entre la
fusion, la jalousie et la rivalité, tous les cas de figure existent et c’est aux
parents qu’il revient de garantir un équilibre relationnel entre les enfants,
ainsi que dans leur rapport avec chacun d’eux individuellement.
En revanche, si les querelles sont fréquentes, que l’agressivité – la
violence physique ou psychique – s’inscrit dans un processus quotidien, il
faut agir pour désamorcer les conflits, mais aussi enseigner à ses enfants
l’entraide, la solidarité et l’affection, attitudes censées dominer entre frères
et sœurs. Lorsque les parents n’y parviennent pas, il n’y a aucune honte à
demander l’aide d’un psychologue, spécialisé notamment en thérapie
familiale.

Mon conseil

Vos enfants se disputent sans cesse ? Voici quelques pistes pour vous aider à rétablir la
sérénité au sein de la fratrie.
Ne vous interposez pas aussitôt ou systématiquement. Il faut d’abord les
responsabiliser et les amener à résoudre leur conflit entre eux sous votre regard, en les
aidant à trouver des voies de résolution sans leur donner d’emblée toutes les clés.
Continuez de montrer à vos enfants toute l’affection dont ils ont besoin, même si l’un
s’est mal comporté avec l’autre ; ne consolez pas le second sans avoir aussi un geste
affectueux pour le premier. Bien que puni, il doit comprendre que vous l’aimez
toujours autant ; la punition est une mesure de protection que vous prenez, faites-le lui
comprendre.
Traitez vos enfants de façon équitable mais pas forcément égale : certains enfants ont
besoin de plus d’affection, de câlins, quand d’autres préfèrent avoir plus d’autonomie.

Dans le contexte des familles recomposées, ces questions sont


fréquentes lorsque des enfants de différents lits sont amenés à cohabiter et
qu’en plus, un ou plusieurs nouveaux enfants naissent des deux parents et
doivent trouver leur place dans une fratrie de demi-frères et sœurs
multiples ! Là encore, si vous êtes dépassé, n’hésitez pas à engager une
courte thérapie familiale.
71.
POURQUOI LES FEMMES
ENCEINTES DOIVENT-ELLES
IMPÉRATIVEMENT ARRÊTER
DE FUMER ?

Faire un bébé ou fumer, il faut choisir. La formule, même si elle peut


sembler radicale, se justifie sur le plan médical. Malgré cela, un grand
nombre de futures mamans a du mal à décrocher. L’information et la
prévention sont pourtant bien diffusées aujourd’hui : les femmes
connaissent les conséquences de la cigarette sur la fertilité, la grossesse et la
santé de leur futur bébé. Chaque cigarette contient plus de 4 000 substances
dangereuses dont une bonne partie passe la barrière placentaire et atteint le
fœtus. Les risques ont été bien démontrés : grossesse extra-utérine, fausse
couche, accouchement prématuré, petit poids de naissance du bébé, mort
subite du nourrisson… Sans oublier une augmentation des maladies
respiratoires pendant la petite enfance voire des troubles de l’attention et de
l’hyperactivité… La liste des effets néfastes sur les enfants de ce tabagisme
passif in utero est longue. Pire, celui-ci se poursuit bien souvent dans les
premières années de la vie quand la maman – et parfois aussi le papa –
persistent dans cette habitude.
La situation en France est d’autant plus préoccupante que nous sommes
le pays d’Europe où les femmes enceintes fument le plus. On estime en
effet qu’environ 36 % des Françaises fument au début de leur grossesse et
que 22 % continueront jusqu’à l’accouchement. Celles qui s’arrêtent le font,
huit fois sur dix, au cours du premier trimestre, période où elles sont en
général très motivées et où elles bénéficient aussi d’un petit coup de pouce
de la nature : un apport supplémentaire d’œstrogènes. Ces hormones ont un
léger effet antidépresseur et aident à arrêter de fumer. Certaines femmes
subissant les nausées au cours des premiers mois sont souvent dégoûtées du
tabac.

Mon conseil

Comment arrêter de fumer quand on est enceinte ou qu’on se prépare à l’être ?


Lorsque l’on est dépendant, ce n’est jamais facile. Le problème se complique lors d’une
grossesse car les futures mamans ont un délai court pour le faire. 10 % d’entre elles
arrêtent spontanément de fumer, mais pour toutes les autres, il faut un accompagnement.
Les approches cognitivo-comportementales ou l’hypnose sont efficaces pour engager un
arrêt du tabac. Les substituts nicotiniques (patchs, gommes, etc.) sont autorisés : mieux
vaut la nicotine seule que la centaine de produits toxiques contenus dans la cigarette pour
le fœtus. Quant aux cigarettes électroniques, nous n’avons pas encore d’étude comparative
sérieuse permettant d’en conseiller l’utilisation.

Évidemment, il est préférable d’arrêter de fumer avant la grossesse, ou


en tout début, plutôt qu’à la fin. Mais mieux vaut tard que jamais : les
études montrent que même en se sevrant vers le sixième voire le septième
mois, le bébé en tire certains bénéfices. Il est inutile de culpabiliser les
femmes enceintes qui fument car, en général, elles se sentent déjà très
fautives. C’est le rôle des médecins de ville et des gynécologues de les
inciter à consulter pour un sevrage tabagique efficace et si possible durable.
Car il ne faut pas oublier que reprendre la cigarette après son
accouchement, c’est exposer son enfant au tabagisme passif dont on connaît
les effets délétères.
72.
POURQUOI PEUT-ON DEVENIR
ACCRO À LA COURSE À PIED ?

Le succès grandissant en France de la course à pied ou running tient en


un chiffre : 13 millions d’entre nous courent régulièrement ou
occasionnellement, soit un Français sur quatre ! Et la parité est presque
atteinte avec 51 % d’hommes pour 49 % de femmes, majoritairement entre
25 et 50 ans. Toutefois, seuls 5 % participent à des compétitions comme des
semi-marathons ou des marathons.
La première motivation de ces adeptes de la course à pied est la santé.
Ils ont raison : toutes les études menées montrent l’impact d’une activité
physique régulière sur la prévention d’un certain nombre de maladies. En
outre, ce sport est de loin le moins coûteux : une bonne paire de chaussures,
voilà le seul équipement de départ. Pas besoin de licence ou de clubs pour
le pratiquer : la rue, le parc ou la forêt s’offrent à vous, à toute heure ! On
constate d’ailleurs que la mode du running attire désormais les rois du
marketing, certains joggeurs étant attentifs à leur look. Néanmoins, pour le
coureur du dimanche, il s’agit d’un sport économique.
Une étude réalisée en 2013 a pourtant montré une facette sombre de la
course à pied dont la pratique est parfois si assidue qu’elle en devient
addictive. Des médecins s’inquiètent ainsi de cette forme de dépendance.
Exercée au départ par souci de bien-être et de bonne santé, la course devient
le centre d’intérêt de l’individu, pouvant mettre en péril sa vie personnelle,
voire professionnelle. On court toujours plus, on utilise sa pause déjeuner
pour enfiler ses baskets, on se fixe des objectifs ambitieux de compétition
exigeant des heures d’entraînement aux dépens de la vie familiale et
sociale, on se paie les services d’un coach personnel, on dépense des
sommes folles pour participer aux marathons prestigieux de New York ou
Bangkok…
Cette addiction résulte pour partie d’un sentiment de bien-être extrême
après la course : on est épuisé, mais on flotte ! La sécrétion d’endorphines
joue un rôle primordial car elle inhibe la douleur et provoque du plaisir à
partir de la quarantième minute d’effort. On court ensuite tous les jours car
on éprouve alors le besoin de retrouver cette merveilleuse sensation de
satisfaction à laquelle s’ajoute ce challenge personnel de réussir une
performance physique, ce qui est, pour certaines personnalités, une
motivation puissante. Mais les bénéfices s’estompent au profit des risques
quand le plaisir de courir vire à l’euphorie, au point d’être aveugle aux
signaux d’alerte du corps : fatigue, douleurs musculaires, vertébrales ou
tendineuses… Une étude danoise publiée en 2015 dans le Journal of the
Americain College of Cardiology a ainsi établi que les coureurs intensifs,
voire excessifs, mettaient leur vie en péril autant que les sédentaires
invétérés !
L’addiction à la course est difficile à reconnaître, car le running est un
sport, non seulement à la mode, mais valorisant socialement. Les
psychiatres américains parlent de « l’ivresse du coureur ». Pourtant, quand
elle est diagnostiquée, elle est souvent soignée grâce à des psychothérapies
qui aident à redonner leur vraie place aux choses : il s’agit de libérer les
addicts de cette force intérieure, de cette extrême sensation de bien-être, de
cette « ivresse » qui les pousse à courir toujours plus, sans quoi ils se
sentent dévalorisés ou malheureux. L’objectif final, c’est que ce sport
redevienne une activité plaisante de la vie sans être envahissante.
73.
POURQUOI ADOPTER LA SLOW
ATTITUDE ?

Beaucoup d’entre nous vivent dans le culte de l’urgence, du « tout, tout


de suite », ou de la performance. La vie moderne nous a donné les moyens
de gagner de précieuses heures : la voiture plutôt que le cheval, l’avion
plutôt que le bateau, le téléphone et Internet plutôt que le courrier postal…
Tous ces progrès techniques auraient dû nous dégager du temps libre, mais
il semble que l’inverse se produise : plus on en gagne, moins on en
profite… Trop nombreux sont ceux qui font ainsi le choix de faire
davantage d’activités, d’être plus productif dans le travail, ou d’avoir plus
de loisirs et d’occupations personnelles. En arrière-plan se cache le mythe
de la réussite : réussir à la fois sa vie amoureuse, familiale, culturelle,
professionnelle. Remplir à ras bord chaque moment de l’existence,
accélérer sa vie. Jusqu’à l’épuisement.
Cette précipitation de notre rythme peut devenir peu à peu toxique et
générer un mauvais stress chronique. Répétée jour après jour, elle a des
conséquences sur notre santé physique et psychique. Le stress professionnel
a été bien étudié depuis de nombreuses années. Il peut, de façon générale,
provoquer de l’anxiété, des perturbations du sommeil, des troubles de
l’humeur, et favoriser les maladies cardio-vasculaires, digestives ou même
les lombalgies, le fameux mal de dos. Ces états de stress continus sont
susceptibles d’affaiblir notre système immunitaire et si nos défenses sont
faibles, nous sommes davantage exposés aux infections.
Face à ce culte de l’urgence et à ses conséquences, certains réagissent et
décident de relâcher le rythme, d’où le concept du slow, la lenteur. Certains
courants de pensée en font l’éloge, en préconisant la slow attitude, déclinée
à tous les domaines de la vie : le secteur professionnel avec le slow
management, la vie intime avec le slow sexe, les loisirs avec le slow
tourisme. Il ne s’agit d’ailleurs pas tant de ralentir que de prendre son
temps, d’adapter la vitesse et l’enchaînement des activités pour vraiment
goûter, profiter du moment présent. C’est privilégier la qualité à la quantité.
Pour cela, les adeptes de la slow attitude nous invitent à revoir nos
plannings, à éliminer ce qui relève du remplissage superficiel ou de
l’accumulation stérile, à renoncer aux cadences insoutenables. Cela impose
bien sûr de savoir dire non quand une énième activité vous est proposée
alors que vous vous sentez déjà débordé. Inutile par exemple de céder à la
pression sociale et d’aller boire un verre après une séance de cinéma ou
après le travail si vous ressentez le besoin de rentrer tranquillement chez
vous. On observe aussi pendant les vacances des personnes occupées du
matin au soir, accumulant des activités en tout genre, car considérées
comme des « loisirs ». On le voit notamment dans les clubs de vacances où
le planning de certaines familles ressemble à une journée de travail… Les
congés devraient pourtant constituer un bon tremplin pour apprendre à
ralentir le rythme quotidien.
Il faut s’obliger à intégrer dans sa vie des moments de tranquillité, des
moments pour soi, à accepter de ne pas pouvoir tout faire en même temps.
Dans cette optique, des entreprises californiennes de renom ont installé des
salles de sieste dans leurs locaux pour que leurs employés puissent
recharger les batteries et être plus performants. De la même façon, il est
recommandé de manger non seulement sainement, mais aussi lentement :
prenez le temps de mastiquer, de faire des pauses entre les plats, de rester
attablé quelques minutes même une fois le repas terminé. Et évitez
d’exercer trop de pression sur les enfants ; cessons de les surstimuler de
peur qu’ils ne s’ennuient. Quand ils prétendent s’embêter, ne les mettez pas
devant les écrans, apprenez-leur à laisser le temps s’écouler, à ne rien faire
pendant quelques minutes. Ce « temps d’ennui », ce ralentissement
temporel, les rendra certainement plus créatifs et disponibles ensuite pour
de nouvelles activités !
74.
POURQUOI DIAGNOSTIQUE-T-ON
DE PLUS EN PLUS D’ENFANTS
HYPERACTIFS ?

TDAH : ces quatre lettres ont fait couler beaucoup d’encre. Elles
signifient « trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ». On
parlait auparavant simplement d’hyperactivité pour les enfants qui
n’arrêtaient pas de bouger, prenaient des risques physiques inconsidérés, ne
tenaient pas sur leur siège à l’école, perturbaient les cours et ne fixaient pas
leur concentration sur une leçon ou un devoir à faire. Puis on s’est aperçu
que, dans ce syndrome, le trouble majeur était le déficit d’attention. Or,
celui-ci n’est pas systématiquement accompagné d’hyperactivité. De
nombreux enfants calmes sont en effet touchés par de sévères troubles de
l’attention et de la concentration, et on estime que 2 à 5 % des jeunes
Français en âge d’être scolarisés souffrent de TDAH.
Il a fallu attendre 2015 pour que la Haute Autorité de santé (HAS)
reconnaisse officiellement ce syndrome et publie des recommandations
dans l’objectif d’améliorer l’information des médecins généralistes et des
pédiatres, et de faciliter la démarche diagnostique. En effet, plus précoce est
la prise en charge, meilleures sont les chances d’améliorer le
développement et l’épanouissement du patient. C’est souvent au moment de
l’entrée à l’école, et en particulier en primaire, que l’alerte est donnée.
Jusque-là, les parents se disent souvent que leur enfant est agité, impulsif,
vif et intrépide. En effet, le jeune hyperactif n’a pas la notion du danger et
doit être surveillé lorsqu’il joue. Dès que les contraintes sociales et scolaires
s’imposent, ils se rendent compte que le comportement de leur enfant est en
fait pathologique et qu’il faut l’aider, pour ne pas compromettre sa scolarité.
Il est plus complexe d’identifier des enfants qui souffrent uniquement
de troubles de l’attention : si certaines remarques des professeurs reviennent
régulièrement sur les bulletins scolaires – comme élève « distrait »,
« inattentif », « rêveur » –, il faut se poser les bonnes questions.
Comment prendre en charge le TDAH ? Les avis sont partagés. La
psychothérapie est recommandée, mais le traitement médicamenteux à
l’aide du méthylphénidate, une molécule psychostimulante dont le
médicament phare est la Ritaline®, est contesté. Il ne guérit pas, mais réduit
les symptômes. La controverse est d’abord apparue aux États-Unis, où l’on
jugeait la Ritaline trop souvent recommandée, parfois à tort, chez des
enfants remuants. En France, d’après les données de l’Assurance maladie,
près de 50 000 personnes, en grande majorité des enfants et des adolescents,
prenaient ce médicament en 2014. Si des voix s’élèvent pour s’inquièter
d’un excès de diagnostics et de prescriptions, la situation dans l’Hexagone
est très différente. En France, avant de prescrire ce médicament, il est
nécessaire de consulter un psychiatre ou un pédopsychiatre hospitalier et de
réaliser des tests pour évaluer l’importance des troubles attentionnels.
L’ordonnance peut être ensuite renouvelée par un médecin de ville. Un
parcours qui évite les évaluations à la va-vite et les dérives. Bien sûr, cette
molécule peut provoquer, comme tout médicament, des effets indésirables
potentiels, d’où un usage qu’il est conseillé de limiter dans le temps. Mais
elle permet aussi chaque année à des dizaines de milliers d’enfants, qui
étaient en grande difficulté à l’école, de poursuivre leurs études. D’ailleurs,
en avril 2017, l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et
des produits de santé) a estimé que « le nombre d’enfants souffrant de
TDAH en France métropolitaine serait compris entre 190 000 et 480 000 ».
Ainsi, plusieurs centaines de milliers d’entre eux ne bénéficient pas du
traitement qu’ils devraient avoir.

Mon conseil

Pour aider son enfant hyperactif, il faut s’armer de patience et ne pas culpabiliser quand on
est à bout ! Lorsque les troubles du comportement deviennent insupportables pour
l’entourage, la meilleure solution est d’isoler l’enfant pour qu’il se calme, mais en rajouter
par des cris ou des punitions n’est guère efficace. Il faut veiller à lui offrir un cadre
éducatif et psychoaffectif rigoureux. Il faut éviter les activités multitâches : réaliser une
chose après l’autre, si possible en les décomposant, et pas de surstimulation. Il est
déconseillé de mettre de la musique en fond sonore pendant qu’il lit ou fait ses devoirs. En
outre, ces enfants ont parfois des difficultés d’endormissement. Il faut les tenir éloignés
des écrans en soirée pour éviter l’excitation neurovisuelle et favoriser, à l’inverse, des
activités calmes et apaisantes. Il vaut mieux informer les enseignants afin qu’ils adaptent,
lorsque c’est possible, leurs cours ou le travail à faire à la maison. Il ne s’agit pas là d’une
tolérance de la part de l’institution scolaire, mais d’une obligation légale dès lors qu’un
diagnostic médical a été posé.
75.
POURQUOI LE TRAVAIL DOMINICAL
A-T-IL DES EFFETS SUR NOTRE
SANTÉ ?

La loi dite Macron du 6 août 2015 « pour la croissance, l’activité et


l’égalité des chances économiques » a une portée de grande ampleur.
Particulièrement polémique, l’article 80 du texte proposait un nouveau
cadre pour le travail du dimanche.
Le législateur a en effet suggéré que, sur décision du maire, les
commerces puissent ouvrir jusqu’à douze dimanches par an, contre
seulement cinq auparavant, réservés le plus souvent aux périodes des fêtes
de fin d’année et de soldes. La loi prévoyait aussi la création de zones
commerciales où le travail dominical serait autorisé toute l’année. De
nombreuses dérogations géographiques ont ainsi été fixées, de sorte qu’à
présent il n’est plus rare de voir des grandes surfaces, hors zones
touristiques, ouvertes le dimanche. Si l’employeur n’a pas le droit
d’occuper le salarié plus de six jours par semaine (depuis 1906), il peut en
revanche lui permettre de travailler le dimanche. Toutefois, cette option doit
se faire sur la base du volontariat avec des contreparties salariales. Et toute
sanction ou mesure discriminatoire contre les salariés qui refusent de
travailler ce jour-là est illégale.
Il n’en fallait pas plus pour venir bouleverser notre tradition du « repos
dominical ». Le dernier jour de la semaine n’est pourtant pas un jour de
relâche pour nombre de corps de métiers dans les domaines de la santé, des
médias, du commerce alimentaire, des services de police, de transports en
commun ou encore ceux de l’hôtellerie-restauration pour ne citer que
quelques exemples. En 1984, 18 % de Français travaillaient déjà le
dimanche, occasionnellement ou non, proportion qui s’élevait à 29 % en
2011. Le travail dominical aurait progressé de 30 % en France depuis 1990.
En 2016, trois salariés sur dix travaillaient ce jour-là.
Existe-t-il un impact particulier sur la santé ? De nombreuses études
scientifiques ont été menées sur les effets sanitaires du travail de nuit et en
ont déterminé les risques et les limites. En revanche, celles sur le travail
dominical manquent encore. Une étude menée en 2005 en Europe auprès de
24 000 salariés a néanmoins montré que travailler le dimanche accroît les
risques cardiaques et les troubles du sommeil, ces risques augmentant avec
l’âge de ces personnes. En effet, la dette de sommeil éventuelle, accumulée
pendant plusieurs jours d’affilée afin de se lever tôt pour travailler, n’est pas
compensée par le repos octroyé par l’employeur, le plus souvent en
semaine : dormir davantage un lundi ou un mardi n’est pas forcément
possible quand le reste de la famille met son réveil pour se rendre au travail
ou à l’école. Aussi, ce n’est pas tant le fait de travailler ce jour en particulier
qui a des répercussions sur la santé – un dimanche n’est pas plus fatigant
qu’un jeudi ! – que de ne pas disposer de quarante-huit heures d’affilée de
repos en famille qui affecte éventuellement la santé.
Certaines études ont aussi mis en relief une relative « perte de
sociabilité » pour les personnes concernées : ce rythme décalé, s’il est
imposé au salarié, peut avoir sur lui un impact psychologique négatif car il
le sépare de ses enfants, de son conjoint et de ses amis qui, eux, sont surtout
disponibles les week-ends, et a fortiori le dimanche, pour des loisirs en
commun. Il semble que l’impact du travail dominical soit moindre s’il est
volontairement choisi.
76.
POURQUOI FAUT-IL COMBATTRE
L’HYPERSTRESS AU TRAVAIL ?

Le stress est-il notre ennemi absolu ? Il faut faire attention aux


raccourcis, car il existe un bon et un mauvais stress. Le bon est celui qui
nous envoie cette fameuse petite dose d’adrénaline capable de nous rendre
plus performants. Le mauvais, quant à lui, correspond à cette tension
durable qui nous agresse jour après jour, insidieusement. C’est bien sûr ce
second type de stress qui est néfaste pour notre santé.
Notre organisme a depuis toujours appris à réagir en contexte de stress
ponctuel. À ce titre, il s’adapte en suivant trois étapes : alarme, résistance,
épuisement. C’est ce que Hans Selye a nommé en 1935 le « syndrome
général d’adaptation ». Toutefois, dans le cas d’un stress chronique, notre
organisme s’affaiblit à force d’être soumis à cette charge hormonale
constante. Les risques pour notre santé sont donc avérés. Par exemple, en
2012, une étude de l’INSERM (Institut national de la santé et de la
recherche médicale) avait montré que, sur les 120 000 infarctus qui
surviennent chaque année en France, 4 000 seraient imputables au stress
professionnel. D’autres observations ont conclu que l’exposition à un stress
chronique peut même modifier l’expression de certains gènes, processus qui
est loin d’être anodin.
Une enquête de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au
travail a mesuré ce phénomène : 22 % des actifs éprouvent une situation de
stress dans le cadre professionnel. Ce qui survient notamment quand
l’employé est soumis à une contrainte qu’il n’a pas le sentiment de pouvoir
assumer de façon satisfaisante. Fin 2017, une autre enquête, réalisée par le
cabinet Stimulus sur plus de 32 000 salariés dans 39 entreprises françaises,
est allée plus loin, en estimant que 24 % des salariés français sont dans un
« état d’hyperstress ». Chiffre inquiétant : un quart des salariés souffrirait
donc aujourd’hui, non pas de stress, mais d’hyperstress. S’il ne s’agit certes
pas d’un terme médical, ce concept explicite a néanmoins le mérite de bien
décrire cette tension aïgue, intense, susceptible de mettre notre santé en
danger. Plusieurs raisons sont évoquées : le fait de « devoir traiter des
informations complexes et nombreuses », « le manque de temps et
d’autonomie », mais aussi l’obligation de s’adapter sans cesse, d’être en
contact avec des personnes qui prennent plaisir à vous faire souffrir dans
votre travail…
Cet hyperstress se manifeste par des symptômes physiques et
psychologiques. Quelques exemples : le salarié se sent anxieux, tendu,
irritable et souffre de contractures musculaires, son appétit augmente et il
peut se laisser aller au grignotage. Il peut aussi présenter des palpitations,
des troubles du sommeil voire des pannes sexuelles. On retrouve souvent
chez les personnes concernées une difficulté à déconnecter de leur activité
le soir et le week-end… Il s’agit de signes d’alerte pour lesquels il faut
consulter sans attendre, avant que l’hyperstress n’aboutisse à une
dépression, un burn-out ou même à une maladie cardio-vasculaire.
Des enquêtes ont enfin dénoncé le manque de bienveillance du
management français. Avec des chefs ou des cadres qui ne se comportent
pas toujours de façon adéquate, fixant des objectifs inatteignables et
surveillant leurs employés plus qu’ils ne les conseillent ou ne les valorisent.
Les managers sont sans doute davantage formés à la stratégie et au
marketing. Mais l’humain au travail, en plus d’être une question d’éthique,
est aussi d’une problématique économique : un salarié heureux et reconnu
professionnellement sera plus productif pour son entreprise qu’un salarié
stressé.

Mon conseil

Comment prévenir l’hyperstress ?


Dans la grande majorité des entreprises, il s’agit d’une réalité avec laquelle il faut
composer, et le salarié doit d’abord augmenter sa résistance au stress avec une alimention
équilibrée notamment, un sommeil réparateur et une activité physique régulière. Des
techniques comme la relaxation ou la méditation ont aussi démontré leur efficacité dans ce
domaine. Il ne faut pas oublier que l’hyperstress survient surtout chez des sujets très
investis dans leur activité professionnelle. S’adonner à un hobby, une passion et fréquenter
des amis sont des éléments protecteurs. L’entreprise a néanmoins un rôle majeur à jouer :
des mesures de prévention des risques psychosociaux sont de plus en plus diffusées dans
les grandes entreprises, mais il reste encore beaucoup à faire, surtout dans les TPE-PME.
77.
POURQUOI LE CHÔMAGE PEUT-IL
RENDRE MALADE ?

L’INSERM a publié en janvier 2015 une étude qui révélait un lien réel
en France entre le taux de suicide et celui du chômage. Pour le dire
autrement, plus le chômage est élevé, plus on se suicide. Et les chiffres font
froid dans le dos : près de 600 suicides en France pourraient être attribués à
la hausse du chômage entre 2008 et 2010, période de crise économique
aiguë durant laquelle l’étude a été réalisée. En mai 2016, un rapport du
Conseil économique, social et environnemental (Cese) proposait une
compilation des études concernant les effets du chômage sur la santé et
rapportait que 10 000 à 14 000 décès annuels y seraient liés.
Le suicide peut être la conséquence d’un chômage mal vécu. Le
D Michel Debout 1 a proposé une explication pertinente de cette descente
r

aux enfers : d’abord le salarié subit de plein fouet le choc du licenciement,


vécu comme événement traumatique. Le chômeur perd ensuite
progressivement l’estime de lui-même, ce que l’on peut considérer comme
l’un des premiers symptômes d’un état dépressif. Sa relation au monde
extérieur peut se fragiliser avec des risques de ruptures familiales
(séparation, divorce) et d’isolement : perdre son emploi est souvent assimilé
à une forme de mort sociale. N’oublions pas non plus le risque d’addictions
(tabagisme, alcoolisme) et celui d’une dégradation de l’état de santé. Toutes
ces difficultés psychologiques et physiques peuvent conduire au suicide.
Si ce cas est extrême, gardons à l’esprit que la perte d’emploi a des
conséquences non négligeables sur la santé. Outre l’augmentation du risque
de développer des addictions, certaines maladies comme l’hypertension
artérielle, les pathologies cardiaques ou la dépression peuvent être
directement imputées au chômage… Des indicateurs préoccupants quand
on sait que la France compte plus de 6 millions de chômeurs 2, d’autant plus
qu’ils échappent à la médecine du travail qui est, pour certains actifs, leur
seule visite médicale régulière.
Si tous les demandeurs d’emploi ne sont ni déprimés ni malades, on ne
saurait ignorer le risque qui existe. Les hommes sont d’ailleurs plus exposés
que les femmes : ces dernières, lorsqu’elles se retrouvent sans travail
s’occupent davantage des tâches ménagères et de leurs enfants. Chez
nombre d’hommes, ce n’est pas forcément le cas et on constate davantage
d’inactivité. Par ailleurs, la perte d’emploi produit chez eux une blessure
psychologique qui serait plus grande que chez les femmes en raison de la
charge symbolique dévolue socialement à l’homme, c’est-à-dire travailler et
nourrir sa famille. Cette blessure psychologique accrue aurait donc des
conséquences sur la santé plus importantes chez les chômeurs que chez les
chômeuses.
Au final, ne doit-on pas se demander, à l’instar du Dr Michel Debout,
s’il ne faudrait pas mettre en place une médecine préventive, pour tous ceux
qui perdent leur travail : une consultation médicale post-licenciement, qui
permettrait d’identifier les individus les plus vulnérables ? S’intéresser à la
santé physique et psychique des chômeurs, c’est aussi faciliter leur retour à
l’emploi.
78.
POURQUOI LES SOMNIFÈRES
NE SONT-ILS PAS TOUJOURS
LA SOLUTION AUX INSOMNIES ?

20 à 25 % des Français souffrent d’insomnies transitoires ou


chroniques. Le manque de sommeil n’est pas à prendre à la légère, il peut
avoir des répercussions sur la santé quand il s’installe dans la durée.
Lorsque nous ne souffrons pas de « dette de sommeil », quand on a peu
dormi à cause d’une nuit blanche ponctuelle par exemple ou que l’on a pu
s’octroyer une sieste dans la journée, l’impact sur la santé est nul. En
revanche, quand les insomnies se répètent, synonymes d’une privation
importante de sommeil, les conséquences peuvent être sérieuses.
On considère que l’insomnie est chronique quand elle se manifeste a
minima trois nuits par semaine pendant au moins trois mois. Elle
s’accompagne, au cours de la journée, de fatigue, d’irritabilité et de
somnolence, mais aussi de troubles de la concentration et de la mémoire.
La fatigue liée au manque de sommeil peut, dans de nombreux cas,
pousser à manger davantage, en particulier des sucres rapides, des graisses
et à fumer ou boire plus. Tabac, surpoids ou alcool augmentent les risques
d’hypertension, de maladies cardio-vasculaires et de diabète, d’autant que la
privation de sommeil entraîne des perturbations du métabolisme,
notamment des modifications hormonales. Des études ont montré que le
déficit de sommeil, dû notamment au travail de nuit, pouvait être impliqué
dans le développement de certains cancers. C’est pourquoi l’insomnie
chronique doit être prise en charge.

Le point santé

Une étude américaine a établi un tableau des besoins moyens de sommeil en fonction de
l’âge :
Jusqu’à 3 mois, le bébé dort entre 16 et 19 heures par jour.
Jusqu’à 3 ans, une moyenne de 14-15 heures.
De 3 à 5 ans, entre 11 et 13 heures.
Jusqu’à 12 ans, entre 9 heures et 11 heures de sommeil sont nécessaires.
À l’adolescence, les besoins diminuent entre 8 et 9 heures.
À l’âge adulte, entre 7 et 9 heures sont requises.
Les personnes de plus de 70 ans ont tendance à moins dormir, bien que leurs besoins
de sommeil soient importants, il faut donc les encourager à faire des siestes.

La prise de somnifères reste la solution la plus fréquente en France,


mais elle n’est recommandée en réalité que pour les insomnies transitoires
et ne doit pas excéder un mois : après cette période, le cerveau s’habitue à
ces médicaments qui n’ont plus alors la même efficacité. Au-delà d’un
mois, les risques d’effets secondaires augmentent ainsi que celui de
dépendance à ces molécules. Quant à la mélatonine, elle n’est indiquée que
pour les troubles du rythme veille/sommeil, par exemple pour des personnes
qui ne peuvent s’endormir avant le petit matin ou qui sont en proie à un
décalage horaire important. Les compléments alimentaires, à base de
plantes, peuvent parfois aider pour des troubles légers du sommeil mais leur
influence n’a pas été démontrée.
C’est pourquoi les spécialistes préconisent d’autres solutions, en
particulier depuis la publication dans la prestigieuse revue scientifique The
Lancet d’une étude réalisée par des chercheurs canadiens. Ces derniers ont
montré que les insomnies n’étaient ni suffisamment traitées ni prises en
charge de façon optimales : trop de somnifères sont prescrits et pas assez de
thérapies non médicamenteuses pourtant plus efficaces, comme les
thérapies cognitives et comportementales. Celles-ci sont d’ailleurs
recommandées par la HAS. Elles peuvent apprendre aux insomniaques à
mieux gérer leur période d’éveil : éviter de rester allongé dans son lit
pendant des heures alors que le sommeil ne vient pas, aller courir lorsque le
réveil matinal est trop précoce, pratiquer des exercices de relaxation ou
d’auto-hypnose, tenir un carnet de bord pour comprendre dans quel
contexte l’on reste éveillé. En identifiant les causes ou les événements qui
favorisent les insomnies, on peut en effet mieux les contrer… On y apprend
aussi l’importance de l’environnement et de l’hygiène de vie. Il est à ce titre
essentiel de réduire au maximum l’exposition aux écrans avant de se
coucher, ne pas dîner trop copieusement, éviter les boissons excitantes ou
diurétiques après 16 heures, ou encore ne pas faire de sport tard le soir.
Ces thérapies peuvent être menées en groupe ou de manière
individuelle, avec un psychiatre, un médecin généraliste ou un psychologue,
formés à ces pratiques. Elles sont efficaces dans 70 % des cas environ si
elles sont suivies pendant plusieurs semaines. Enfin, elles ne présentent ni
effet secondaire, ni risque de dépendance par rapport aux antidépresseurs.
79.
POURQUOI LE MANQUE
DE SOMMEIL FAIT-IL GROSSIR ?

Comme le dit l’adage populaire, « qui dort, dîne ». En effet, comme


plusieurs études l’ont montré, dormir insuffisamment peut faire grossir.
Nous avons alors tendance à consommer des aliments gras et sucrés, riches
en calories. Une étude, publiée en 2016 dans la revue Sleep, a ainsi évalué
que nous consommerions entre 300 à 900 kcal supplémentaires après une
nuit trop courte. Mieux encore, une équipe de chercheurs de l’université de
Chicago a découvert pourquoi la privation de sommeil stimule l’appétit.
Ces scientifiques ont analysé 14 jeunes hommes et femmes d’une vingtaine
d’années en bonne santé. Après quatre nuits d’insomnie, ces derniers n’ont
pu résister à l’appel de cookies, de bonbons et de chips bien qu’ils aient
mangé un bon repas deux heures auparavant. En réalisant des prélèvements
sanguins sur ces volontaires, les chercheurs ont ainsi isolé une molécule
dont le taux était très élevé : l’endocannabinoïde 2-AG.
Ce nom vous fait penser au cannabis ? C’est normal. Quand on dort
peu, on stimule dans le cerveau ce que l’on appelle le « système
endocannabinoïde ». Il est la cible des substances actives contenues dans le
cannabis. Les endocannabinoïdes sont donc sécrétées par le cerveau. Elles
jouent un rôle dans la régulation de l’appétit ou la sensibilité à la douleur
par exemple. Cette étude a donc montré que la privation de sommeil, en
augmentant le taux de cette molécule, agit sur le système endocannabinoïde
en stimulant la gourmandise, le plaisir et la satisfaction de manger. Ce serait
donc l’un des mécanismes permettant de comprendre pourquoi l’insomnie
s’accompagne d’un risque accru de surpoids et de diabète.
D’autres études se sont intéressées aux liaisons dangereuses entre le
manque de sommeil et la prise de poids. Certaines ont mis en évidence un
autre mécanisme : la sécrétion de leptine, une hormone impliquée dans la
sensation de satiété, diminuerait de façon très significative lorsque les nuits
sont trop écourtées. Dans le même temps, une autre hormone, la ghréline,
qui stimule l’appétit, serait en hausse. Ces bouleversements hormonaux
augmenteraient notre faim et notre attirance pour les aliments gras et sucrés.

Le point santé

Quelles sont les quatre étapes d’un cycle du sommeil ? Des phases de 90 à 120 minutes
chacune se succèdent.
Une fois endormi, la phase du sommeil léger commence puis le sommeil lent se met
en place pour installer le sommeil profond.
Le sommeil profond est celui du relâchement complet de l’organisme, c’est pourquoi
réveiller quelqu’un à ce moment-là est aussi difficile que néfaste, car c’est une phase
de récupération physique et mentale essentielle.
Puis, toujours plongés dans un sommeil profond, nous passons au stade du sommeil
paradoxal où le cerveau s’active et produit notamment des images que l’on appelle les
rêves. Il représente à lui seul le quart de notre temps de sommeil complet.
Après une phase intermédiaire faite de micro-réveils le plus souvent imperceptibles,
un nouveau cycle commence. Ainsi une bonne nuit de sommeil va comprendre entre
quatre et cinq cycles.

N’oublions pas non plus la fatigue provoquée par le manque de


sommeil : celle-ci nous pousse également à manger davantage et à nous
tourner vers des aliments réconfortants tels les gâteaux, les sucreries, les
crèmes glacées…
« Il faut bien dormir pour avoir la ligne » : cette phrase va-t-elle devenir
un proverbe ? En attendant que la science le confirme, pourquoi ne pas
essayer ?
80.
POURQUOI LA SIESTE EST-ELLE
UTILE ?

Ces dernières années, plusieurs enquêtes ont montré que le nombre


d’heures que nous consacrons à dormir rétrécit comme une peau de
chagrin : notre sommeil moyen est désormais évalué à 7 heures environ par
nuit en semaine, et 8 heures le week-end, soit une réduction de près
d’1 heure 30 depuis un demi-siècle. Chiffre préoccupant : 30 % des
Français dorment moins de 6 heures par nuit. Ils ont bien souvent besoin
d’une séance de rattrapage. En effet, la sieste est parfois indispensable après
une nuit trop courte, pour compenser un décalage horaire ou évacuer un
trop-plein de fatigue. Elle est aussi un instrument efficace de lutte contre le
stress, car elle entraîne un repos cérébral ainsi qu’une relaxation musculaire
et nerveuse. Un petit somme permet par conséquent d’être plus détendu et
en meilleure forme après une mauvaise nuit, le plus souvent après le
déjeuner, vers 14-15 heures, car l’épuisement et la digestion se conjuguent
pour vous donner une puissante envie de dormir !
En outre, la sieste offre à l’organisme un moment privilégié : le réveil.
Ce dernier s’accompagne d’une décharge d’adrénaline à la fois stimulante
et créatrice. Cette hormone augmente le rythme cardiaque et favorise une
irrigation plus importante du cerveau. Une véritable source d’énergie
intellectuelle ! On sait d’ailleurs que la sieste, même courte, améliore les
capacités de mémorisation et de vigilance. Une étude parue en 2006 dans la
revue Sleep montrait qu’une micro-sieste de 10-15 minutes était la plus
efficace car elle ne provoque pas de somnolence au réveil, à la différence
des siestes plus brèves où la récupération est insuffisante, et des sommes
trop longs qui nous emmènent quasiment dans la phase du sommeil
profond, dont nous avons du mal à sortir.
Nous prenons ainsi de meilleures décisions après un court repos et
sommes plus productifs. À tel point que dormir au bureau n’est plus aussi
mal vu qu’auparavant ! Cela devient même un phénomène tendance ! En
France, un petit nombre d’entreprises a compris l’intérêt d’accorder cette
pause privilégiée à ses collaborateurs. Loin d’être du temps gaspillé, le
salarié en sera d’autant plus productif. Dans de nombreux pays d’Asie
comme en Chine et au Japon, la sieste est vivement conseillée depuis
plusieurs années déjà, voire encouragée par les managers. Au pays du
Soleil-Levant, il existe même des bars à sieste !

Mon conseil

Si vous voulez être plus performant, prenez exemple sur certains « siesteurs » célèbres…
Albert Einstein disait dormir 10 heures par jour et pratiquait la sieste, tout comme
Churchill qui, même durant la Seconde Guerre mondiale, ne renonça pas à sa sieste
quotidienne. Napoléon appelait sa sieste « la méridienne », expression qui a donné son
nom au meuble éponyme, lit de repos utilisé au XVIIIe siècle pour ce court sommeil diurne.
Méditez également avec notre grand poète national Victor Hugo, autre adepte fameux de la
sieste à qui il consacra ces vers :
« Donc, à l’heure où les feux du soleil sont calmants, / Quand toute la nature écoute et se
recueille, / Vers midi, quand les nids se taisent, quand la feuille / La plus tremblante oublie
un instant de frémir / Jeanne a cette habitude aimable de dormir. »

En 2015, des chercheurs français et américains ont conjointement publié


une étude dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism. Ils
ont montré que des nuits trop courtes, en déstabilisant la production de
certaines hormones, fragilisent notamment notre système immunitaire. Une
situation qui pourrait affaiblir notre organisme vis-à-vis des maladies. La
sieste permet en quelque sorte de réparer ces dégâts. Au final, selon les
spécialistes, c’est le nombre d’heures de sommeil sur une journée de
24 heures qui compte. Si, pour des raisons professionnelles ou personnelles,
on ne peut dormir que 5 ou 6 heures la nuit, on peut donc se rattraper avec
un petit somme.
REMERCIEMENTS

Merci à tous ces médecins formidables – que je ne peux pas tous citer
car ils sont trop nombreux, mais ils se reconnaîtront – qui m’ont aidée ces
dernières années à décrypter les études scientifiques et les avancées dans
leur spécialité. Ils ont toute mon admiration, autant pour leurs qualités de
pédagogue que pour le dévouement et l’humanisme dont ils font preuve
auprès de leurs patients.
Table des matières

Titre

Copyright

1. - Pourquoi faut-il éloigner les bébés des écrans ?

2. - Pourquoi la dépendance aux écrans, au sexe et au jeu est-elle une vraie addiction ?

3. - Pourquoi l'arthrose n'est-elle pas qu'une simple usure du cartilage ?

4. - Pourquoi la maladie du soda gagne-t-elle du terrain en France ?

5. - Pourquoi les oméga 3 retardent-ils le vieillissement du cerveau ?

6. - Pourquoi les femmes enceintes doivent-elles se méfier des cosmétiques ?

7. - Pourquoi faut-il éviter le pain grillé ?

8. - Pourquoi les chats ont-ils des pouvoirs guérisseurs ?

9. - Pourquoi faut-il éviter de porter de faux ongles ?

10. - Pourquoi la bonne santé se joue-t-elle dès le supermarché ?

11. - Pourquoi faut-il se méfier quand on achète un médicament sur Internet ?

12. - Pourquoi le pessimisme est-il mauvais pour notre cœur ?

13. - Pourquoi les bébés ne doivent-ils pas boire exclusivement des laits végétaux ?

14. - Pourquoi doit-on se méfier des boissons light ?


15. - Pourquoi disposer d'une vue sur mer ou sur des espaces verts est-il bénéfique pour la santé ?

16. - Pourquoi la lumière bleue est-elle dangereuse ?

17. - Pourquoi les somnambules peuvent-ils être violents ?

18. - Pourquoi faut-il repérer la scoliose le plus tôt possible ?

19. - Pourquoi la marche nordique est-elle excellente pour la santé ?

20. - Pourquoi certaines personnes guérissent-elles du diabète ?

21. - Pourquoi faut-il davantage réduire le sucre que le gras lors d'un régime ?

22. - Pourquoi l'alcool conduit-il à la démence ?

23. - Pourquoi regrossit-on après un régime ?

24. - Pourquoi les boissons chaudes peuvent-elles augmenter le risque de cancer ?

25. - Pourquoi les fast-foods peuvent-ils affecter notre système immunitaire ?

26. - Pourquoi les sportifs de haut niveau vivent-ils plus longtemps ?

27. - Pourquoi est-il inutile de jeûner lors d'un cancer ?

28. - Pourquoi l'alcool peut-il provoquer un cancer du sein ?

29. - Pourquoi faut-il éviter de tirer sur les cheveux en se coiffant ?

30. - Pourquoi faut-il diagnostiquer précocement l'autisme ?

31. - Pourquoi l'érosion dentaire est-elle de plus en plus fréquente ?

32. - Pourquoi faut-il s'exposer au soleil 15 minutes par jour ?

33. - Pourquoi la réalité virtuelle peut-elle aider à arrêter de fumer ?

34. - Pourquoi le cannabis nuit-il au cerveau des ados ?


35. - Pourquoi le mode de vie des ados favorise-t-il les maladies cardio-vasculaires de demain ?

36. - Pourquoi et comment l'alimentation peut-elle ralentir le vieillissement ?

37. - Pourquoi le petit-déjeuner n'est-il pas si indispensable ?

38. - Pourquoi le sandwich peut-il être une bonne solution nutritionnelle ?

39. - Pourquoi grossit-on l'été ?

40. - Pourquoi faut-il boire son café entre 9 h 30 et 11 h 30 ?

41. - Pourquoi de plus en plus de personnes sont-elles allergiques au gluten ?

42. - Pourquoi l'activité physique booste-t-elle la mémoire ?

43. - Pourquoi dit-on que le cerveau serait responsable du surpoids ?

44. - Pourquoi l'activité sexuelle est-elle bénéfique aux personnes cardiaques ?

45. - Pourquoi les hommes sont-ils sujets à des pannes sexuelles ?

46. - Pourquoi est-il recommandé de se faire vacciner contre la grippe après 65 ans ?

47. - Pourquoi les AVC ne sont-ils pas rares chez les moins de 55 ans ?

48. - Pourquoi les enfants aussi peuvent-ils souffrir de migraine ?

49. - Pourquoi faut-il inciter nos enfants à jouer d'un instrument de musique ?

50. - Pourquoi les femmes enceintes ne doivent-elles pas manger trop de poisson ?

51. - Pourquoi certains bébés ont-ils la tête plate ?

52. - Pourquoi y a-t-il de plus en plus de burn-out maternels ?

53. - Pourquoi consulter un psychologue de chez soi en vidéoconférence ?

54. - Pourquoi l'hypnose peut-elle aider à maigrir ?


55. - Pourquoi le pain blanc n'est-il pas si mauvais que cela ?

56. - Pourquoi peut-on mourir à cause de son smartphone ?

57. - Pourquoi la privation de sommeil affecte-t-elle notre cœur ?

58. - Pourquoi les cornichons sont-ils bénéfiques aux déprimés ?

59. - Pourquoi les jeunes sont-ils de plus en plus myopes ?

60. - Pourquoi certains acouphènes se soignent-ils par l'ostéopathie ?

61. - Pourquoi danser est-il bénéfique contre la maladie de Parkinson ?

62. - Pourquoi l'épilation intégrale est-elle déconseillée par les médecins ?

63. - Pourquoi le sport peut-il prévenir ou traiter certaines dépressions ?

64. - Pourquoi vaut-il mieux offrir à son enfant un livre ou une peluche plutôt qu'un
jeu électronique ?

65. - Pourquoi la méditation a-t-elle d'autres utilités que la réduction du stress ?

66. - Pourquoi la chirurgie de l'obésité fait-elle plus que maigrir ?

67. - Pourquoi manger du chocolat booste-t-il nos capacités cognitives ?

68. - Pourquoi une activité sexuelle régulière est-elle un élixir de jouvence ?

69. - Pourquoi le stérilet fait-il de plus en plus d'adeptes ?

70. - Pourquoi le préféré de la fratrie présente-t-il plus de risques de dépression ?

71. - Pourquoi les femmes enceintes doivent-elles impérativement arrêter de fumer ?

72. - Pourquoi peut-on devenir accro à la course à pied ?

73. - Pourquoi adopter la slow attitude ?

74. - Pourquoi diagnostique-t-on de plus en plus d'enfants hyperactifs ?


75. - Pourquoi le travail dominical a-t-il des effets sur notre santé ?

76. - Pourquoi faut-il combattre l'hyperstress au travail ?

77. - Pourquoi le chômage peut-il rendre malade ?

78. - Pourquoi les somnifères ne sont-ils pas toujours la solution aux insomnies ?

79. - Pourquoi le manque de sommeil fait-il grossir ?

80. - Pourquoi la sieste est-elle utile ?

REMERCIEMENTS
1. Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna et Serge Tisseron, L’Enfant et les Écrans, avis de
l’Académie des sciences, Paris, Le Pommier, 2013.
1. Flammarion, 2017.
1. Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore, J.-C. Lattès, 2016.
1. Le Traumatisme du chômage. Alerte sur la santé de 5 millions de personnes, éditions de l’Atelier,
2015.
2. Au premier trimestre 2018, selon l’Insee, 6 255 800 personnes étaient recensées (toutes catégories
confondues).

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