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REMERCIEMENTS.

Je tiens à exprimer ma reconnaisance envers :

• Monsieur Delcour, mon patron de mémoire, pour l’aide qu’il m’a


apportée durant la rédaction de ce travail.

• Monsieur Lefin, responsable du Centre de Recherche et d’Information du


Wallon à l’Ecole, ainsi que sa secrétaire pour l’abondante documentation
qu’ils m’ont offerte ainsi que tousles renseignements qu’ils m’ont donnés.

• Madama Dewailly qui a aceepté d’être ma lectrice.

• Les institutricesMesdames Gilles, de l’école du Centre de Chênée et


Madame Bartholomé, de l’école de Magnée, qui m’ont autorisée à
exploiter ce projet dans leur classe.

• Enfin, je remercie tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la


réalisation de cet ouvrage.

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INTRODUCTION.

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INTRODUCTION.

Tout d’abord, je me permets de signaler que ce travail de fin d’études se


présente comme étant le complément, pour la section préscolaire, du travail
rédigé durant l’année académique 1997-1998 par Magali Kairis (dans la section
primaire).

Mon travail suivra donc le même schéma que celui de Mademoiselle Kairis
pour plus de complémentarité.

En ce qui concerne la partie théorique, je vous présenterai un bref résumé de


l’origine du wallon et je détaillerai certains points peu commentés dans ce
travail.

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PARTIE THÉORIQUE.

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PARTIE THEORIQUE.

1. Les origines du wallon.

! Qu’est-ce que le wallon :

Le mot même de "Wallonie" est de création récente et ne remonte pas au-delà


du milieu du XIXème siècle.
La notion de Wallonie était très nouvelle pour Jules Destrée. C’est en 1886 que
naît le mot Wallonie , dans son sens politique d’affirmation culturelle régionale,
lorsque le Liégeois Albert Mockel crée une revue littéraire sous ce nom. Voilà
donc, par le choix d’un poète de vingt ans, un pays qui reçoit déclarera Marcel
Thiry, soixante-cinq ans plus tard.1
Le terme prend rapidement toute la force politique que nous lui connaissons,
puisque en avril 1897, le même Mockel préconise, pour mettre fin aux querelles
entre les deux peuples qui composent la Belgique, la séparation administrative
complète de la Flandre et de la Wallonie, avec un parlement pour chacune
d’elles et l’union des deux petits Etats sous une chambre fédérale dont ils
éliraient chacun la moitié.2

1
Thomas BRAUN, MARCL THIRY, Maurice DENIS et Henri DAVIGNON, Commémoration Albert Mockel
(26 mai 1951), p. 9, Bruxelles, Académie royale de Langue et de Littérature françaises, (s.d.) – Marcel THIRY,
La découverte triomphante du symbolisme, La Wallonie d’Albert Mockel, dans la Wallonie, Le Pays et les
Hommes, Lettres, arts, culture, dir. Rita LEJEUNE et Jacques STIENNON, t. 2, p.397-411, Bruxelles, La
Renaissance du Livre, 1978.
2
Albert MOCKEL, ETUDE SUR Camille Lemonnier et la Belgique, dans Le Mercure de France, t. 12, avril
1897, p. 101.

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Auparavant, on parlait de "Wallons", terme issu de l'allemand "Welch" et qui


servait à désigner ceux qui, face au monde germanique, s'expriment en dialectes
non germaniques, différents les uns des autres mais tous de souche romane et,
au-delà, latine.

Un critère de différence nous permet de cerner le concept de Wallonie;


différence politique avec nos voisins ( France, Allemagne fédérale, les Pays-
Bas, le Grand Duché du Luxembourg ). Différence culturelle avec une autre
communauté, la Flandre, membre du même Etat belge que la Wallonie. Cette
différence entre la communauté wallonne et la communauté flamande est bien
marquée : c'est la frontière linguistique qui, vers le milieu du pays, court d'ouest
en est sans tenir compte ni de facteurs économiques, ni géographiques, ni
politiques puisque, durant des siècles, elle a coupé la quasi totalité de nos
vieilles principautés qui s'étendaient du sud au nord et se trouvaient ainsi
bilingues.
Cette frontière a dû se créer progressivement entre le Vème et le VIème siècle à
la suite d'occupations et d'invasions d'origine germanique.
Au cours des siècles, cette frontière a gardé une certaine stabilité. Elle s'est
sans doute fixée entre le IXème et le XXème siècle.

! Quelques définitions du Larousse :

Dialecte : Variété régionale d’une langue.


Patois : Parler propre à une région limitée à l’intérieur d’un dialecte.
Wallon : Dialecte roman de langue d’Oïl, parlé en Belgique et dans le nord de la
France.
Wallonie : Partie sud et sud-est de la Belgique, où sont parlés le français et les
dialectes romans, principalement le wallon.
On parle maintenant de langue régionale en référence au décret de 1990. Ce
terme permet d’englober toutes les formes linguistiques qu’un idiome local a pu
prendre et évite les conflits qui naissent à propos de l’extension du champ
sémantique des trermes comme parler, patois, dialectes, …

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! Comment sont nés les dialectes ?

La Belgique est divisée en deux parties par une frontière linguistique : au nord,
les parlers sud - néerlandais
au sud,
les parlers belgo- romans qui font partie de l’héritage gallo-romain.
Cette frontière linguistique date du haut Moyen Âge.

La préhistoire et l’histoire du wallon sont liées à celles des autres dialectes


gallo- romans et particulièrement, du français.

Le gallo- roman présente très tôt de nombreuses variétés régionales autrement


dit, des dialectes :
_ au nord, celui de langue d’Oïl
_ au sud, celui de langue d’Oc
_ au centre, celui du franco-provençal.
C’est donc en domaine d’Oïl que se situe notre future Wallonie avec ses quatre
dialectes :
_ le picard à l’ouest
_ le wallon au centre et à l’est
_ le lorrain + le gaumais au sud-ouest
_ le champenois : quatre villages du sud-est de la province de Namur (Sugny,
Pussemange, Bagimont et Membre-Bohan).

Plus tard, le wallon est différencié. Les sous-dialectes apparaissent et


s’individualisent : le wallo- picard, le namurois, le liégeois, le wallo- lorrain.

On peut dire avec prudence que certains traits du wallon apparaissent avant 800.

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! Développement d’un bilinguisme franco- wallon :

Au fil des siècles, le francien (dialecte roman de l’Isle-de-France, ancêtre du


vieux français, du moyen français et du français moderne ) s’étend et devient
langue administrative, juridique, littéraire et ce, pour des raisons politiques et
économico- géographiques.

Mais, lorsque le latin commence à céder la place à la langue vulgaire dans la


rédaction des actes publics et des conventions privées, seulement un des idiomes
accédera à la dignité de langue écrite. Cette langue non régionale devait être
comprise des milieux concernés de la région, sinon, on ne s’expliquerait pas
qu’elle ait été préférée au latin, langue des clercs par excellence. Ajoutons que
cette langue vulgaire est essentiellement une langue écrite, une scripta suivant le
terme proposé par Louis Remacle (voir sa démonstration décisive dans le
problème de l’ancien wallon, Liège, 1948) .
A partir de 1230 et durant tout un siècle, c’est dans cette langue française,
teintée de traits régionaux selon les lieux et le milieux, que les clercs de
chancellerie liégeoise rédigeront les chartes qui apparaissent un peu partout.

Il convient d’observer que les premiers documents sont de peu antérieurs à


1200 et qu’à la même époque, les débuts de notre littérature en latin vulgaire se
développe dans le pays de Liège.
Personne ne commettra l’erreur de croire qu’une fois introduit, fort
inégalement , dans nos provinces, le français y a connu des destinées toujours
heureuses et prospères.
Pénétration du français dans le scriptorium des clercs et des gens de plume, ne
signifie pas connaissance du français dans le peuple. Tout de même, on peut
supposer qu’en Wallonie, un bilinguisme franco-patois (au moins au stade
passif) a dû se répandre assez tôt.

Le français a donc fini par s’imposer comme langue commune préférentielle


de communication. Les facteurs ayant contribué à ce fait sont bien connus :
l’enseignement et le service militaire obligatoires, la facilité et la fréquence des
déplacements, l’urbanisation de la vie moderne, le développement de la
civilisation technique, les médias et principalement la télévision. Le wallon,
passé au second plan, semble cependant rester en position assez forte dans les
milieux ruraux.

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Du XVIème au XVIII èmesiècles :

En 1564, le mot « wallon » apparaît pour la première fois au sens strict de


dialecte.
Notre bilinguisme atteint son point d’équilibre et de convivialité.
La date de 1600 marque la fin de l’ancien wallon mais, c’est aussi à ce moment
que notre dialecte commence à s’écrire et qu’on assiste aux premiers
balbutiements de la littérature wallonne.

Du XIXème au XXème siècles :

Au moment de la fondation de l’état belge issu de la Révolution de 1830, le


français, langue de la bourgeoisie et monopole des classes aisées, est devenu
l’idiome officiel du jeune royaume.
Au cours du 19ème siècle et, avec le développement de l’état belge, beaucoup de
Wallons sont venus s’installer à Bruxelles.

Ces Wallons de Bruxelles créent des groupes de rencontre, des régionales, des
amicales. Confrontés sur place, à Bruxelles, avec l’expansion flamande, ils
veulent réagir. De là, sort une " société de propagande wallonne " qui débouche
sur des congrès wallons : Bruxelles 1890, Namur 1891, Liège 1892, Mons 1893.
Mais ce mouvement qui ne mobilise ni les masses wallonnes en Wallonie, ni les
partis politiques existant, s'enlise rapidement. Il sera relancé de Liège.
On note des congrès wallons en 1905 et 1906, puis, en 1912, une "assemblée
wallonne" qui choisira, en 1912, un drapeau wallon : le coq hardi rouge sur fond
jaune : les couleurs de Liège, un jour de fête nationale wallonne, le dernier jour
de septembre, en souvenir de la révolution de 1830 où participèrent beaucoup de
Wallons.
C'est aussi l'année de la "Lettre au Roi" de Jules Destrée.

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C’est pourtant à ce moment que la littérature wallonne commence une ère


d’efflorescence assez extraordinaire.

L’équilibre de notre bilinguisme va se déstabiliser progressivement. Le dialecte


n’est plus la langue maternelle des Wallons et, le français devient la langue
dominante.
Mais, cette mutation n’a pas empêché notre bilinguisme naturel de rester vivace
jusqu’à nos jours.

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2. Naissance et développement de la littérature wallonne.

Comme la Belgique a deux langues nationales, il est entendu qu'elle a aussi


deux littératures : la française et la flamande. Erreur : elle en a trois car il faut
compter la littérature wallonne, celle qui utilise les dialectes de la Belgique
romane, autrement dit, de la Wallonie.
Constitués dans leurs traits principaux dès la fin du haut Moyen Âge,
nettement individualisés aux XI et XII èmes siècles, les parlers populaires ne sont
apparus dans l'écriture qu'après plusieurs siècles de tradition orale. Il n'y a pas de
littérature wallonne au Moyen Âge.
Le Moyen Âge, qui fut si régional, a ignoré le régionalisme et ses écrivains
tendent à confirmer l'usage écrit à celui de la langue centrale.
La littérature wallonne est née à Liège vers 1600. Deux cramignons (chansons
de farandole) frustres et grivois – encore inédits - , 6 couplets misogynes trouvés
dans un chansonnier de Charles de Croy, une ode plaisamment pompeuse en
l'honneur d'un docteur en théologie (1620), un sonnet contre un pasteur
protestant (1622), voilà quels sont, d'inspiration et de valeur fort diverses, ses
premiers "monuments".
Cette littérature, toujours versifiée, n'atteint pas à l'universel et guère
à l'humain: elle ignore le lyrisme personnel et n'aborde que par exception le
genre dramatique. En revanche, elle se déclare à l'aise dans la parodie
s'attaquant de préférence à l'épopée classique, de Virgile à Voltaire.
Variante stylistique de la littérature majeure, la littérature dialectale, dans son
principe, n'émane pas des classes populaires.
L'œuvre la plus étendue de l'ancienne littérature wallonne est sans conteste
celle d'un peintre héraldique de la cathédrale Saint-Lambert, membre de
l'Académie fondée par Verbruck : Jean-Joseph Hanson (1731-1795).
Quant aux œuvres dramatiques, rares en wallon avant 1800, toutes nous
renvoient, par leur origine, à des milieux non populaires.
Populaire dans ses sujets, moins encore que dans sa langue, mais bien davantage
que par sa provenance et sa destination, la littérature wallonne restera longtemps
une affaire de lettrés qui trouvent, dans la culture du patois natal, un
divertissement occasionnel et sans prétention.
De la littérature populaire orale, surgiront, un jour, les premiers noms des
chanteurs de rue à la verve spontanée : l'énigmatique Moureau ou Moray vers la
fin du XVIIIème siècle.

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Ce qui nous est parvenu de l'ancienne littérature wallonne (celle qui va des
environs de 1600 à la culture de l'Ancien Régime, période révolutionnaire
comprise) se ramène à quelques 400 textes, la plupart devenus peu accessibles
ou restés inédits.
Disons toutefois que le XVIIème siècle s'adonne surtout au pamphlet et à la
satire qu'on voit réapparaître par intermittence au siècle suivant.
Pendant le premier tiers du XIXème siècle, les productions sont de moins en
moins nombreuses. Il y a les opéras de B. E. Dumont, le jurisconsulte J-J Velez
(poète) mais, il y a surtout le déclin de la muse patoise. A Liège, le courant
dialectal, naguère si abondant, n'est plus qu'un mince filet.

Le renouveau du XIXème siècle.


En terre wallonne, il ne faudra pas trente ans à partir de la date historique de
1830 pour assister à l'épanouissement imprévu d'une littérature véritable. Une
littérature nouvelle d'invention et d'intention.
A peine organisée, la littérature wallonne moderne opère ses deux conquêtes
les plus précieuses :le lyrisme et le théâtre.
Préparé par Simonon, puis par Bailleux, le premier s'épanouit avec Nicolas
Defrecheux (1825-1874), dont entre autres pièces gracieuses une complainte
"Lèyîz-m' plorer" (1854) et un "cramignon" "L'avez-v' vèyou passer ?" (1856)
offrent des modèles de lyrique chantée.
Vers 1890, Joseph Vrindts (1855-1940), affirmira la conquête du côté de la
lyrique non chantée, domaine où les essais d'impressionnisme voisineront avec
les genres à forme fixe : le sonnet, le rondeau.
En même temps, la chanson – joyeuse, humoristique, évocatrice- et aussi le
monologue, la fable ne cessent d'enrichir l'anthologie.
Alors que le lyrisme s'est imposé d'emblée avec Defrecheux, le théâtre débute
résolument : la comédie wallonne est sortie en 1858.
Son vrai point de départ se produit en 1885 avec Tåtî l'pèriquî (Gautier le
perruquier) d'Edouard Remouchamps (1836-1900)
Pour se donner une littérature complète, il ne restera plus au wallon qu'à
réaliser sa dernière acquisition : la prose. C'est chose faite en 1888 avec le
premier roman de D. D. Salme Li houlot (le benjamin).
Ainsi donc, à la fin du XIXème siècle, la situation des lettres wallonnes apparaît
florissante.
De plus, à côté des almanachs littéraires déjà en vogue avant 1890, voici
qu'apparaissent à Liège les premiers journaux patoisants : Li Spirou (1887),
Gazette Wallonne (1889), Li Clabot et L'Airdiè (1892), Li Mèstré (1894)…

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3. Parle-t-on uniquement le wallon en Belgique ?

Le wallon déborde légèrement sur la France, dans la région de Givet et sur


quelques localités limitrophes de l’ouest du grand-duché du Luxembourg.
On parle aussi wallon aux Etats-Unis, dans une petite zone du Wisconsin (nord
des Etats-Unis, près des Grands Lacs) où se sont établies, en 1624, une trentaine
de familles de langue romane.

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4. Parle-t-on encore les langues régionales ?

Actuellement, les jeunes ne parlent plus beaucoup wallon, cela dépend des
classes sociales.
Le wallon est principalement parlé par les personnes âgées mais aussi
régulièrement dans le monde du travail : la main d’œuvre ouvrière s’exprime en
wallon dans les usines.
On constate également que les femmes ont abandonné les langues régionales
plus vite que les hommes car ceux-ci continuent à les parler dans les usines.
Le wallon paraît se maintenir plus fermement que le picard, malgré une
certaine volonté tournaisienne.
Le gaumais disparaît lentement, et la pratique du champenois est pratiquement
éteinte.

Dans notre langue quotidienne, on constate certaines fautes du français dues


au wallon. Ce sont des wallonismes.
On peut remarquer plusieurs sortes de wallonismes :

a) wallonisme de prononciation :
exemples : allonger les syllabes dû aux sons longs
->allonger le « a » de table - tåve

nasalisation
-> « th » devient « tch »

réduction des groupes consonantiques


-> je vais au théât’

b) wallonisme de vocabulaire :
exemples : aubette, chique

c) wallonisme de syntaxe : faute de tournure


exemples : j’ai bon
aller au docteur (mais aller chez le docteur)

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Exemples d’expressions :

_ Dj’a må mès dints. wallon


J’ai mal mes dents. français régional
J’ai mal aux dents. français correct

_ Dji’n’pou må. wallon


Je ne peux mal. français régional
Je ne crains rien. français correct

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5. Pourquoi ne parle-t-on pas le même wallon dans les


différentes villes ?

Le wallon, comme plusieurs langues d’Oïl, n’est pas homogène.


Il n’existe pas un wallon uniforme et commun. On peut dire qu’il y a plusieurs
wallons, qui utilisent une grammaire similaire mais un vocabulaire qui varie
selon les régions (globalement : Liège, Namur et Charleroi, plus les zones de
transition, wallo- picard et wallo- lorrain ).
Il faut respecter toutes les différences car elles ont chacune leurs richesses.

Prenons la ritournelle du Tchant dès Walons, dû au liégeois Théophile Bovy :

« Vola poqwè qu’on-z-èst fîr d’èsse Walon »


et écoutons-en quelques autres versions locales.

Namurois : « Vola poqwè qu’on-z-èst fiér d’yèsse Walon »


Charleroi : « Et v’la pouqwè ç’qu’on-z-èst fièr d’èsse Walon »
Nivelle : « Et v’la pouqwè ç qu’on-z-èst fiér d’yèsse Walon »
Libramont : « Et v’la pouquè ç qui dj’sans fiérs d’èsse walons »
Villers-la-Loue : (canton de Virton)
« Vèla pouqua dj’atans fièrs d’ète… Gaumais »

On pourrait multiplier les témoignages de pareilles variations.

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6. Le wallon est-il très différent du français ?

Les langues évoluent plus ou moins considérablement au fil du temps.


Cette évolution ne paraît pas considérable en ce qui concerne le wallon. Il suffit
de se reporter aux plus anciens textes conservés.
Néanmoins, des dictionnaires, par exemple, pour le liégeois, ceux de Jean
Haust (philologue belge, né à Verviers, spécialiste des dialectes wallons (1868-
1946)), signalent aussi bien des archaïsmes (mot, construction qui n’est plus
d’usage), que des néologismes (mot nouveau ou acceptation nouvelle d’un mot
existant déjà dans la langue).
De multiples facteurs peuvent jouer un rôle dans cette évolution.
D’une part, des mots disparaissent de l’usage courant avec les réalités qu’ils
désignent.
D’autre part, pour signifier des réalités nouvelles, de nouveaux termes
s’imposent => néologismes (on walonise un mot français).

La grammaire wallonne ne diffère pas fondamentalement du français, même si


elle a conservé certains traits archaïques.
Le wallon est par contre très différent des autres langues d’Oïl, son vocabulaire
a emprunté de nombreux termes au germanique.

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7. Existe-t-il une orthographe officielle du wallon ?

La notation courante des langues régionales romanes suit l’orthographe Feller.


Elle ne heurte pas les usages et permet aux lecteurs non familiarisés avec la
langue d’avoir une idée exacte de la prononciation.
Elle est fort semblable à l’orthographe française.
Elle est très simple et ne compte que peu de règles qui connaissent un petit
nombre d’exceptions.

Particularités de l’orthographe wallonne :

# Orthographe euphonique (on écrit ce que l’on entend, on prononce ce qui est
écrit sauf le « e » qui est muet).

# Analogie avec le français (surtout en ce qui concerne les terminaisons


grammaticales).
Exemples : dès-èfants
vos tchantez
# Toute voyelle qui modifie son timbre est accentuée (contrairement au
français). Toute voyelle pure ou muette n’est pas accentuée.
Exemples : a -> macrale (= sorcière)
diâle (son long) (= diable)
tåve (son long) (=table)

# Les consonnes ne sont pas redoublées


Exemple : ine tchanson walone
Sauf : -lorsqu’on doit prononcer une voyelle nasale + n
Exemple : bone anneye
an + n
- redoublement du «s » qu’on prononce «s » sifflant
Exemple : ine grosse feume
- redoublement de la consonne de certains pronoms devant une voyelle
Exemple : èlle a

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# Pour certains mots, la minute (‘) indique que la consonne finale doit être
prononcée contrairement à ce qui laisserait supposer l’analogie avec le français
ou avec d’autres mots wallons.
Exemples : on fisik’ (un fusil)
dès bès-oûy’ (de beaux yeux)
on brès’ (un bras)
in-ouh’ (une porte)
Ces mots sont invariables.

# Elision : suppression d’une voyelle dans l’orthographe et la prononciation.


Celle-ci est remplacée par l’apostrophe.
Exemple : li èfant -> l’éfant

# Contraction des articles.


Exemple : di + li -> dèl

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8. Le wallon à l’école :

a) Deux décrets de la Communauté française :

- décret de 1983 : (voté le 24 janvier 1983)

Moniteur Belge -15 mars 1983 - Exécutif de la Communauté française -


2 février 1983 : décret relatif à l’étude à l’école des dialectes de Wallonie

Le Conseil de la Communauté française a adopté et Nous, Exécutif,


sanctionnons ce qui suit :

Article 1er :
Dans l’enseignement primaire et secondaire, le recours à un des dialectes de
Wallonie est autorisé chaque fois que les enseignants pourront en tirer profit
pour leur enseignement, notamment pour l’étude de la langue française.

Article 2
Dans l’enseignement primaire, l’autorisation de la Direction générale est requise
pour inscrire cette activité dans la limite d’une heure par semaine, le pouvoir
organisateur doit demander l’autorisation requise à l’alinéa 1er du présent article,
via l’inspection cantonale. Pour l’enseignement de l’Etat cette autorisation sera
demandée par le Chef d’établissement, via l’inspection. Le pouvoir organisateur
ou le chef d’établissement désireux de le faire doit fournir un contenu structuré
de cet enseignement.

Dans l’enseignement secondaire, l’enseignement d’un dialecte ainsi que de la


littérature et des arts populaires locaux, peut prendre place dans le cadre des
activités complémentaires et des activités para- et extra- scolaires.

Article 3
Le présent décret entre en vigueur le jour de sa publication au Moniteur belge.

Promulguons le présent décret, ordonnons qu’il soit publié au Moniteur belge.

Bruxelles, le 2 février 1983

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Objet : Décret du 2 février1983 relatif à l’étude, à l’école, des dialectes de


la Wallonie.

Aux termes de l’article 1 du décret dans l’enseignement primaire et


secondaire, le recours occasionnel à un des dialectes de Wallonie est autorisé
chaque fois que les enseignants pourront en tirer profit pour leur enseignement,
notamment pour l’étude de la langue française.

Pour inscrire cette étude du dialecte régional dans l’horaire hebdomadaire à


l’école primaire, il y a lieu d’élaborer un programme structuré, de la soumettre à
l’inspection :
• pour l’enseignement de l’Etat, s’il s’agit dd’un établissement de l’Etat
• de l’Etat pour l’enseignement subventionné, s’il s’agit d’un établissement
subventionné
et de solliciter, par l’intermédiaire de l’inspection compétente, l’autorisation de
la direction générale de l’enseignement fondamental.
Cette activité peut comprendre une période de cours par semaine.
Dans l’enseignement secondaire, l’étude d’un dialecte, de la littérature et des
arts populaires régionaux peut être conduite dans le cadre des activités
complémentaires inscrites au programme ou comme activité parascolaire.
Aucune autorisation spéciale ne doit être sollicitée.
Les écoles qui organisent cette activité voudront bien en informer la direction
générale de l’enseignement secondaire de manière à ce qu ‘elles puissent être
mises en rapport les unes avec les autres et, ainsi, aidées dans la structuration
des contenus.
Etudier un dialecte régional lorsque se crée l’Europe et s’ébauche une
conscience mondiale, n’est pas marcher à contre-courant dans l’histoire.
En effet, le fait de devenir demain ou après-demain citoyens du monde n’aura
jamais pour conséquence que les hommes et les femmes ne vivront pas dans une
région et n’en utiliseront pas les outils d’expression et de communication,
comme les coutumes, les usages, le folklore, les arts populaires, les idiomes
particuliers, …
Sous tous les climats, existent, à côté des langues à grande circulation, des
parlers créés par le peuple à sa manière et à son goût.

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- décret de 1990

Décret relatif aux langues régionales endogènes de la Communauté française.

Article 1er

La Communauté française de Belgique reconnaît en son sein la spécificité


linguistique et culturelle de ceux qui usent à la fois d’une langue régionale
endogène et du français, langue officielle de la Communauté.

Article 2

Les langues régionales endogènes font partie du patrimoine culturel de la


Communauté ; cette dernière a donc le devoir de les préserver, d’en favoriser
l’étude scientifique et l’usage, soit comme outil de communication, soit comme
moyen d’expression.

Article 3

L’Exécutif de la Communauté française confiera la tâche d’étudier et de


proposer toutes les mesures aptes à préserver et à favoriser ces langues
régionales endogènes aux organismes consultatifs dont il reconnaît la
compétence.

Bruxelles, le 14 décembre 1990

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Exposé des motifs

Le projet de décret précisant le statut des langues régionales endogènes de la


Communauté française de Belgique est destiné à donner une assise légale
à un fait linguistique patent : dans la Communauté française de Belgique, on
utilise comme idiome véhiculaire le français qui est, par ailleurs, la langue
officielle de ladite Communauté et, dans bon nombre de lieux, des parlers
vernaculaires (langueparlée seulement à l’intérieur d’une Communauté)
endogènes qui sont souvent demeurés à l’état de dialectes ; en cette occurrence,
la Communauté française de Belgique offre un cas typique de diglossie.
(situation de bilinguisme dans laquelle une des deux langues a un statut
socioplolitique inférieur)
Cette reconnaissance est souhaitée par bon nombre d’hommes politiques et
d’animateurs culturels. Elle correspond aux souhaits, émis au plan international,
de tous les parlers, à quelque niveau qu’ils soient
Ceux qui militent pour les langues régionales endogènes trouveraient dans ce
statut une légitimation de leur action et pourraient solliciter le bénéfice d’aides
extérieures (Communauté européenne,.. .). Un tel statut constituant souvent la
condition première à l’attribution de ces aides.

Commentaire des articles.

Article 1er Cet article rappelle que dans la situation de diglossie qui est vécue
par bon nombre d’habitants de la Communauté, le français est la langue
officielle de ladite Communauté.
Le terme de langue régionale endogène permet d’englober toutes les formes
linguistiques qu’un idiome local a pu prendre et évite les conflits qui naissent à
propos de l’extension du champ sémantique des termes comme parler, patois,
dialectes,…

Article 2 Ces langues régionales endogènes font partie du patrimoine de la


Communauté française au même titre que les sites ou les monuments ; ce
patrimoine « non physique » mérite d’être défendu que ce soit comme objet
d’étude, comme vecteur de communication ou d’expression.

Article 3 Les organismes visés peuvent être non seulement la Commission


pour la promotion des lettres dialectales de Wallonie, la Commission royale de
folklore , la Commission royale de toponymie et de dialectologie (section
wallonne),… La formulation de cet articlene jette aucune exclusion et permet
une consultation très vaste des meilleures compétences.

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b) Projet culturel global :

L’union culturelle wallonne a œuvré en permanence pour que les gens de chez
nous comprennent et admettent les valeurs pédagogiques et identitaires de
l’enseignement des langues régionales.
Les deux décrets ont partiellement consacré leurs efforts.
En janvier 1993, l’Assemblée générale de l’Union a décidé de concevoir, de
rédiger, de promouvoir un Projet Culturel Global.
Celui-ci valorise une réalité de la Wallonie, celle des langues et des cultures
régionales, celle des citoyens. Il préconise que nos langues régionales se
développent dans toute la pluralité des actions humaines.
Dans ce projet, l’Union Culturelle Wallonne désire que, d’abord, le français
soit reconnu comme langue officielle de la Wallonie et aujourd’hui, comme
langue maternelle des Wallons.
Elle veut aussi la reconnaissance légale du fait que les langues régionales
endogènes font partie du patrimoine culturel de Wallonie. Cette reconnaissance
doit engendrer une politique concertée et efficace, des mesures pratiques et
l’engagement permettant la mise en œuvre des actions.

Le premier devoir que la Communauté se reconnaît à l’égard des langues


régionales est celui de PRESERVATION. Ce qui implique le respect de ces
langues (manifestation de langues régionales, bibliothèques, archives, centres de
documentation, publications, rééditions, musées, programmation et diffusion
culturelles).

Le deuxième devoir est de FAVORISER l’usage des langues régionales


endogènes de Wallonie comme outil de communication ou comme moyen
d’expression.

Le dernier point concerne l’épanouissement de la personnalité des enfants, des


adolescents et des adultes ainsi que la redécouverte et l’affirmation de leur
identité par la pratique orale ou écrite de leur langue régionale.

Une priorité absolue se situe au niveau de l’éducation de la jeunesse wallonne


et de formation des enseignants.

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L’Union Culturelle Wallonne (mouvement associatif et militant regroupant


des spécialistes, des animateurs et des gens de terrain) élabore le projet détaillé
des besoins et des actions en faveur des langues et des cultures régionales de
Wallonie.

Les actions de préservation des langues et des cultures régionales de Wallonie :

Promouvoir l’utilisation et la connaissance de nos langues, c’est aussi afficher


leur présence dans nos divers lieux de vie.

De l’importance est attachée aux noms de lieux, aux noms de villes, villages,
rues, quartiers… Quelques villes wallonnes ont affiché côte à côte les
appellations françaises et régionales de leur nom, de leurs rues et quartiers.

Il convient également de ne pas négliger l’exploitation du folklore et de


l’ethnologie.
Partout en Wallonie, nombreux sont les airs connus de tous que l’on retrouve
lors des fêtes, réunions, événements…
Ces chansons assurent une fréquentation, une connaissance de la langue
régionale. Il est donc important de promouvoir l’utilisation de ces airs. Ils
pourront contribuer à la connaissance de nos langues régionales et de notre
patrimoine.
La langue régionale se révèle comme le vecteur idéal permettant d’établir une
communication plus directe. Elle est essentiellement une langue de proximité et
de vie quotidienne.
On peut d’ailleurs signaler que la plupart des travailleurs immigrés doivent
leur intégration dans la société d’accueil et dans le métier grâce à la langue
régionale.

Le théâtre reste le moyen privilégié de l’expression en langues régionales.

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Les langues et les cultures régionales de Wallonie dans l’enseignement :

Il faut intégrer les langues et les cultures dans le processus éducatif des enfants
et des adolescents et dans les cycles de formation des jeunes adultes.
Il faut des activités visant à l’auto- développement culturel des personnes, il faut
élaborer des projets : faire connaître les produits culturels (théâtre, poésie,
chansons…), susciter la participation des personnes, organiser des formations
(séances) à l’intention des personnes qui rapporteront à d’autres les actions
d’animation, réaliser un produit culturel inédit à communiquer au public.

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9. Où apprendre le wallon ?
Comment apprend-on le wallon à l’heure actuelle ?

Dès 1934, fut créé à Liège, le Comité du Wallon à l’école qui avait choisi la
mission d’assister des enseignants qui avaient aperçu l’intérêt pédagogique
d’exploiter la langue et la culture régionales dans leur classe. Les animateurs
organisaient des activités extra scolaires sous forme de concours de diction et de
récitations wallonnes, d’illustrations de proverbes wallons.

Il fut décidé de fonder à Liège un Centre de Recherche et d’Information du


Wallon à l’Ecole (CRIWE).
Celui-ci constitua d’abord un département de l’Institut d’Enseignement
Supérieur Pédagogique. Il devint bientôt un service de l’Echevinat de
l’Instruction publique de la ville de Liège.
En 1981, une A.S.B.L. fut créée sous le même nom.

Le CRIWE a réalisé un ensemble de formation continuée à l’intention des


enseignants qui ont choisi d’intégrer le wallon dans leur programme.
La première expérience de formation continuée a eu lieu en 1992. Il y a trois
modules différents dans cette formation.
En dehors du domaine scolaire, des cours publics d’apprentissage ou de
perfectionnement en langue et en culture wallonnes sont organisés et sont suivis
par un public nombreux constitué de jeunes et de moins jeunes.
Les cours comprennent trois degrés de formation.

Chaque année, le CRIWE produit de nouveaux outils pédagogiques qui sont


de plus en plus demandés.

Le CRIWE met aussi à disposition des personnes capables d’aider des élèves
dans le but de participer aux concours de récitation wallonne organisés par le
Wallon à l’Ecole.

A l’Institut d’Enseignement Supérieur Pédagogique Jonfosse, des cours de


wallon (1heure/semaine) sont donnés en 2ème année dans les sections préscolaires
et primaires.

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PARTIE PRATIQUE.

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PARTIE PRATIQUE.

PREMIÈRE EXPLOITATION.

J’ai réalisé ma partie pratique à l’école du centre de Chênée en troisième


maternelle.
Stage réalisé du 19 avril 1999 au 14 mai 1999.

Projet.

La classe dans laquelle j’ai effectué mon stage travaillait sur un thème annuel
qui était les animaux.
Ensuite, il y avait un projet de l’école concernant le spectacle de fin d’année
pour la fête des parents. Celui-ci consistait à réaliser un tour du monde et de
présenter différentes danses traditionnelles.
J’ai donc dû travailler en tenant compte de ces deux projets.

Lancement.

Histoire racontée « le tour du monde en ballon » dans laquelle le héros traverse


plusieurs pays (Belgique, France, Espagne, Italie, Grèce, Espagne, Turquie…
= tous les pays représentés au spectacle ).
Lors de cette histoire racontée le premier jour, les enfants ont reconnu
Tchantchès et Nanèsse présents sur le dessin présentant la Belgique, mais la
majorité des enfants ne savait pas que ces personnages représentaient la
Belgique.

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Entretien.

Compétences : –Savoir être attentif aux messages oraux pour • échanger,


écouter les autres
• comprendre les
autres et s’informer
–Compétence langagière : acquisition du vocabulaire : nom des
continents, nom des pays

Déroulement : Entretien collectif


Le monde est composé de 5 continents.
Nous vivons en Europe, en Belgique.
La Belgique est divisée en provinces et notre école se trouve à
Liège.
En Belgique, plusieurs langues sont parlées : le français,
l’allemand, le néerlandais et à Liège, le wallon.
Récitation de la poésie en wallon.

Matériel : une mappemonde


une carte d’Europe
une carte de Belgique

Observations : Les enfants n’ont pas dit spontanément que nous parlons le
wallon mais, quelques-uns ont su dire que nous habitons en Wallonie et que
Nous sommes donc wallons.
Une enfant m’a dit qu’elle connaissait le wallon car elle possédait des textes
chez elle.

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Projection d’une cassette vidéo :

Compétences :–Savoir être attentif aux messages oraux et visuels pour


• prendre du plaisir et s’émouvoir
• comprendre les autres et s’informer
–Savoir s’exprimer pour • donner son avis
• faire agir et réagir

Déroulement et observations : 1) Vision de la cassette sans commentaire —>les


enfants n’ont pas compris. Ils ont remarqué que les gens parlaient une autre
langue mais pensaient que c’était de l’anglais.
En leur rappelant ce qui avait été dit le jour avant, certains ont proposé que
c’était du wallon.
2) Reportage divisé en plusieurs séquences
—>repérer certains mots —>connaissez-vous certains mots qui ressemblent à
ceux-ci ? —>comparaison avec le français —>traduction.

Après avoir visionné cette cassette, un entretien a lieu à propos du wallon.


Qu‘est-ce que le wallon ?
Les enfants connaissent-ils des gens qui parlent le wallon ?
Connaissent-ils des mots wallons ?

—>Le wallon est un dialecte, c’est une langue que parlaient nos grands-parents
ou arrière-grands-parents.

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Apprentissage d’une récitation : Å r’vèy Paul-Henri Thomsin (voir rubrique


« récitations » grands)

Compétences : –Savoir être attentif aux messages oraux pour


• prendre du plaisir et s’émouvoir
• comprendre et s’informer
–Savoir s’exprimer de façons diverses pour prendre du plaisir en
disant une récitation
–Développer la mémoire
–Savoir prendre du plaisir et s’émouvoir à l’écoute d’une
récitation n’étant pas dans sa langue, en essayant de la comprendre et de la
mémoriser
–Compétence langagière : acquisition de vocabulaire wallon.

Déroulement : 1) La marionnette Tchantchès arrive et récite une première fois la


récitation.
2) Récitation en illustrant avec des dessins.
3) Traduction phrase par phrase.
4) Apprentissage phrase par phrase. (avec dessins et gestes)
Apprentissage réparti sur plusieurs jours.

Observations : Les enfants ont immédiatement reconnu Tchantchès mais


certains n’avaient pas trouvé que la récitation était en wallon.
Lors de la première écoute, les enfants ne comprenaient pas ce que Tchantchès
racontait.
Ensuite, lorsqu’on a accompagné la récitation de dessins, les enfants ont pu
traduire grâce à ceux-ci. Ils ont pu également remarquer des ressemblances avec
le français.
Premier jour, les 2 premières phrases sont connues par tous les enfants. Certains
connaissent déjà les 4 premières phrases grâce aux dessins.
Après la présentation de la poésie, les enfants essayaient de la réciter dans les
couloirs ou dans la cour de récréation.
Le troisième jour de l’apprentissage, tous les enfants connaissaient la récitation
en s’aidant des dessins et en regardant la normalienne faire les gestes.
A la fin du stage, les enfants récitaient la poésie en faisant des gestes et sans
regarder de dessins.

Matériel : 5 dessins

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Réalisation de deux grandes marionnettes : ( en ateliers)

Objectifs :–Satisfaire le besoin de construire


–Développer l’esprit de logique, la structuration spatiale, la
psychomotricité fine, le rapport œil-main, le soin
–Apprendre à maîtriser des procédés d’assemblage
– Apprendre à raisonner
–Développer la socialisation
–Développer le schéma corporel

Déroulement : 1) Piqueter les mains et les pieds dans du gros carton


2) Peindre la tête (Tétra Pak à peindre en rose)
3) Coller le nez (pot de Gervais)
4) Peindre les yeux, la bouche
5) Réaliser la casquette de Tchantchès ( carton + papier crépon)
6) Assemblage et habillage avec la normalienne
Même opération pour Nanèsse (sauf la casquette)

Observations : Les enfants étaient très motivés à l’idée de construire deux


grandes marionnettes.
Cet atelier était ouvert dès que les enfants avaient terminé les activités
obligatoires. Une fois celles-ci terminées, ils réclamaient leur participation à
cette réalisation.

Matériel :

Tchantchès :
2 mains sur du carton épais
2 pieds sur du carton épais
4 rouleaux (2 d’essuie-tout, 2 d’aluminium)
1 bidon de lessive vide
1 pot de Gervais
carton bleu pour la casquette (bande + penne)
papier crépon bleu
1 sarrau
1 pantalon
1 foulard rouge à pois blancs

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Nanèsse :
2 mains sur du carton épais
2 pieds sur du carton épais
4 rouleaux (2 d’essuie-tout, é d’aluminium)
1 bidon de lessive vide
1 pot de Gervais
1 foulard rouge à pois blancs (pour la tête)
1 blouse
1 tablier
1 jupe

fil de fer
peinture (rose, noire, brune)
colle

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Guignol : "Pitit tchèt pièrdou" (voir rubrique « histoires »)

Compétences :–Savoir être attentif aux messages oraux et visuels pour • prendre
du plaisir et s'émouvoir
• agir et
réagir
–Essayer de comprendre le message
–Acquisition de vocabulaire wallon

Déroulement : 1) Représentation
2) Vérification de la compréhension de l'histoire + apprentissage
de certains mots clés
3) Histoire rejouée par plusieurs enfants avec les marionnettes

Observations : Grâce aux marionnettes et accessoires, les enfants ont compris


l'histoire et devinaient la signification de certains mots clés.

=> lancement du projet :

CREER UN SPECTACLE : - récitation


- dramatiser l'histoire par les enfants
- chant + orchestration

=>Les enfants doivent réaliser des affiches, des invitations, des décors, des
costumes (masques), des instruments.

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Nous réalisons des invitations :

Objectifs : –Développer l'imaginaire, la créativité


–Développer la psychomotricité fine
–Développer le sens des couleurs

Déroulement : Les enfants prennent une feuille pliée en deux par la


normalienne.
Ils prennent la face comportant une croix et place celle-ci dans le coin supérieur
gauche. Ensuite, ils dessinent un moment qui sera présenté lors du spectacle.

Nous réalisons des affiches :

Objectifs : –Développement du langage : pré écriture


–Notion de rythme
–Assouplissement du geste
–Précision, geste

Texte : " Les élèves de 3ème maternelle vous invitent à leur spectacle le mardi 11
mai à 11 heures dans leur classe."

Déroulement : Les enfants repassent les lettres en respectant l'algorithme du


drapeau belge. (à l'aide d'un pinceau fin ou d'un coton tige)
Ensuite, ils peignent les dessins de l'affiche. (Tchantchès, Nanèsse)

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Nous réalisons des décors :

Objectifs :–Apprendre à réaliser un référentiel (lecture fonctionnelle)


–Apprendre à appliquer une technique
–Apprendre à préciser son geste en fonction de l'outil et de la nature
du matériau
–Développer la socialisation
–Psychomotricité fine
–Précision, soin

Déroulement : 3 décors sont dessinés par la normalienne ( 2 représentant des


paysages de ferme, 1 représentant le Perron). Sur chaque élément du paysage, un
mot est écrit. Celui-ci indique la manière de décorer l'élément.

a) Prendre un carton référentiel ( exemple : ouate + morceau d'ouate collé)


b) Chercher le même mot sur le panneau
c) Décorer l'élément comme indiqué sur le référentiel

Nous réalisons des masques :

Personnages de l'histoire : 2 chats, 1 chien, 1lapin, 1 chèvre, 1 âne, 1 poule, 1


canard, 1 fermier

Objectifs :–Développer la psychomotricité fine


–Développer le rapport oeil-main
–Développer la précision
–Apprendre à préciser son geste

Déroulement :1) les chats


a) Piqueter sur les grosses lignes noires
b) Peindre la tête
c) Coller des moustaches (laine)

2) le chien
a) Piqueter sur les grosses lignes noires
b) Peindre la tête

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3) le lapin
a) Piqueter sur les grosses lignes noires
b) Peindre
c) Coller des moustaches (laine)

4) la chèvre
a) Piqueter sur les grosses lignes noires
b) Peindre (sauf les cornes et la barbichette)
c) Coller des morceaux de laine sur la barbichette

5) l'âne
a) Couper sur les grosses lignes noires (tête + oreilles)
b) Plier selon les lignes (au crayon)
c) Peindre

6) la poule
a) Piqueter sur les grosses lignes noires (bec + crête + barbillon)
b) Peindre la tête et le barbillon en rouge
c) Peindre le bec
d) Piqueter les yeux sur une assiette en carton
e) Assembler

7) le canard
a) Piqueter sur les grosses lignes noires (bec)
b) Peindre le bec
c) Piqueter les yeux sur une assiette en carton
d) Peindre l'assiette
e) Assembler

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Nous réalisons des instruments de musique :

Instruments à fabriquer : maracas, sistres, castagnettes, tambours

Objectifs : 1) maracas
–Développer la notion de rythme
–Développer la psychomotricité fine
–Développer le rapport oeil-main
–Développer le soin, la précision

2) sistres
–Développer la psychomotricité fine
–Développer le rapport oeil-main
–Développer la structuration spatiale
–Développer la précision
–Développer la notion de rythme
–Apprendre à préciser son geste en fonction de l'outil et du matériau utilisé

3) tambours
–Développer la psychomotricité fine
–Développer le rapport oeil-main
–Notion de formes (triangles)
–Notion de grandeur
–Schéma corporel

4) castagnettes
–Développer la notion de rythme
–Développer la notion spatiale
–Développer la notion de formes
–Développer le sens des couleurs

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Déroulement : 1) maracas :
a) Verser 1 cuillère à café de riz, pois, haricots secs... dans une bouteille
d'actimel.
b) Tendre un plastic (= bouchon) et attacher celui-ci.
c) Recouvrir le bouchon de toile isolante.
d) Décorer la bouteille en collant des bandelettes de papier glacé en respectant
un algorithme de 3 couleurs.
e) Découper une étoile.
f) Coller l'étoile sur le bouchon.

2) sistres :
a) Découper 5 morceaux de papier crépon.
b) Prendre 10 capsules trouées.
c) Enfiler une capsule dans un sens (bord denté vers la droite).
d) Enfiler un morceau de papier crépon.
e) Enfiler une capsule dans l'autre sens (bord denté vers la gauche).
Recommencer l'opération avec toutes les capsules.
f) Aidé par la normalienne, fermé l'anneau.
g) Recouvrir l'attache de toile isolante de couleur.

3) tambours (chats) :
a) Peindre la boîte de beurre et le couvercle (en noir).
b) Découper dans du carton 2 triangles noirs et 2 triangles roses plus petits pour
les oreilles ( avec gabarits).
c) Découper un petit triangle rose (nez).
d) Dessiner les yeux (gommettes)
e) Assembler le chat (coller les yeux, le nez, les oreilles et des morceaux de
laine pour les moustaches).
f) Préparer une mailloche (baguette + bouchon).

4) castagnettes :
a) Piqueter le rectangle dessiné sur du carton.
b) Décorer l'extérieur en respectant un algorithme de zigzags .
c) Plier en deux suivant les pointillés.
d) Coller 2 ½ noix à chaque extrémité.
e) Décorer l'intérieur librement.

Observations : Lors de la réalisation du matériel nécessaire au spectacle, tous les


enfants étaient très motivés. Ils se réjouissaient de terminer leur masque, leur
instrument et étaient très appliqués.

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Jeu psychomoteur : le foulard liégeois :

Objectifs : –Développer les réflexes


–Développer la mémoire
–Socialisation

Déroulement : Les enfants sont divisés en 2 équipes. Dans chaque équipe, ils
sont numérotés. Les 2 équipes sont alignées face à face. Au milieu de celles-ci,
on place un foulard.

1 2 3 4 5 6 7 8 9

foulard

9 8 7 6 5 4 3 2 1

La normalienne dit un nombre et les enfants concernés doivent essayer d'attraper


le foulard et de se replacer dans leur équipe. Celui qui n'a pas le foulard peut
attraper l'autre joueur tant que ce dernier n'est pas rentré dans son équipe.
Celui qui a rapporté le foulard donne un point à son équipe.

Observations : Les enfants ont immédiatement compris le jeu.


Certains ne réagissaient pas immédiatement lorsque leur numéro était cité mais
les autres criaient pour leur signaler.
Ils aimaient beaucoup ce jeu et me demandaient même de citer leur numéro.

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Préparation de pommes au four et de gaufres :

Recettes voir rubrique "recettes"

Compétences : –Quantifier des collections, pratiquer des relations quantitatives


entre les collections.
–Découvrir le sens des opérations : opérer sur des collections :
ajouter, partager.
–Observer, se poser des questions : exprimer des changements
d'état.
–Socialisation.
–Lecture de la recette : lecture fonctionnelle.
Intégrer l'écrit sous toutes ses formes dans ses actes quotidiens pour :
• agir et réagir
• comprendre, s'informer et mémoriser.

Observations : Pour réaliser ces recettes, les enfants travaillaient par groupes
de 4.
Les enfants aiment beaucoup cuisiner, donc, ces activités se sont bien déroulées.

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Nous répétons : 1) le chant et l'orchestration:

Li p'tite soris. (refrain) Nelly Triki (voir « rubrique » chansons)

Compétences :–Compétence langagière : Acquisition du vocabulaire wallon


–Savoir prendre du plaisir et s'émouvoir à l'écoute d'une chanson
wallonne.
–Savoir développer la notion de rythme.
–Aimer s'exprimer : chanter et rythmer avec des instruments.
–S'intégrer, vivre ensemble.

Déroulement :
A. Le chant a été présenté collectivement à toute la classe.
a) Présentation du chant.
b) A l'aide d'un dessin, traduction et compréhension de la chanson.
c) Apprentissage de la chanson.

B. Répétitions avec le groupe qui réalisait l'orchestration lors du spectacle.


a) Reprise du chant.
b) Chanter et changer sa voix : grave, aiguë
c) Chanter lentement, rapidement.
d) Les enfants sont divisés en 2 groupes et ils chantent en alternant : 1ère
phrase groupe A, 2ème phrase groupe B, 3ème phrase groupe A. . . .
e) Frapper dans les mains : les blanches, les noires, les croches.
f) Frapper le rythme dans les mains.
g) Les enfants sont divisés en 4 groupes suivant leurs instruments.
Un groupe à la fois, les enfants frapperont le rythme avec leur instrument ( sans
chanter, la normalienne compte).
(On avait commencer par frapper avec l'instrument et chanter en même temps
mais, c'était trop compliqué pour les enfants.)
h) Les enfants sont divisés en 2 groupes : les instruments secoués et les
instruments frappés. Ils frappent le rythme.
i) Chacun à leur tour, les 4 groupes frappent le rythme et chantent.

Lors de chaque répétition, a) chaque groupe frappe le rythme avec les


instruments.
b) chaque groupe frappe le rythme et tout le monde
chante.
Observations : Après un départ difficile, les enfants se sont bien rattrapés et ont
bien chanté et joué lors de la représentation.

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2)dramatisation :

Compétences :–Compétence langagière : acquisition de vocabulaire wallon.


–Développer la mémoire.
–S'exprimer de façons diverses pour échanger, prendre du plaisir.
–Socialisation.

Déroulement :
a) Rappel de l'histoire.
b) Répartition du texte en fonction des rôles.
c) Apprentissage du texte rôle par rôle.
d) Suite à un manque de temps pour les répétitions, enregistrement du texte
récité par les enfants.
e) Les enfants miment en écoutant la cassette.

Observations : Certains enfants éprouvaient des difficultés à retenir les mots clés
de leur phrase (nourriture de l'animal) " enregistrement du texte sur cassette.
Pour plus de facilités, les enfants étaient placés dans l'ordre de passage. Ils se
plaçaient au centre de la scène, à côté du personnage principal, dès que le
personnage précédent avait dit sa réplique et dès qu'il se plaçait sur le côté.

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Nous apprenons une poésie pour la fête des mères : A m’binamèye mame
(voir rubrique « récitations » grands)

Compétences :–Savoir être attentif aux messages oraux pour :


• prendre du plaisir et s'émouvoir
•comprendre et s'informer.
–Savoir s'exprimer de façons diverses pour prendre du plaisir en
disant une récitation.
–Développer la mémoire.
–Savoir prendre du plaisir et s'émouvoir à l'écoute d'une
récitation n'étant pas dans sa langue et essayer de la comprendre et de la
mémoriser.
–Compétence langagière : acquisition de vocabulaire wallon.

Déroulement :
a) Présentation de la poésie avec des gestes.
b) Reprise de la récitation phrase par phrase et essai de traduction par les
enfants.
c) Apprentissage phrase par phrase.

Observations : En essayant de trouver des ressemblances avec le français et avec


les gestes, les enfants ont facilement trouver la signification de la récitation.
Ils ont appris la récitation en 3 jours et étaient très fiers de la réciter devant leur
maman le dernier jour.

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Nous réalisons un pantin Tchantchès en coloriage codé :

Objectifs : –Favoriser la découverte d'un nouveau système de code.


–Développer l'attention visuelle.
–Apprendre à utiliser un référentiel.
–Satisfaire le besoin de construire.
–Apprendre à respecter des consignes.
–Apprendre à s'organiser : nous colorions avant de découper et
d'assembler.
–Développement de l'esprit logique : schéma corporel logique.
–Développement de la structuration spatiale : schéma corporel.
–Apprendre à maîtriser des procédés d'assemblage.
–Apprendre à évaluer et à se corriger.

Déroulement :
Référentiel = tableau à double entrée (colonnes = différentes parties de
Tchantchès à colorier, lignes = couleurs )
a) Déchiffrage d'un code ( choisir la partie qu'on désire colorier, regarder
dans le tableau la couleur indiquée)
b) Colorier cette partie.
c) Découper les différentes parties.
d) Appeler la normalienne pour trouer les morceaux à assembler.
e) Placer les différentes parties pour l'assemblage.
f) Vérification de la normalienne.
g) Assemblage à l'aide d'attaches parisiennes.

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=> présentation du spectacle

Les enfants réalisent les décors.

Les enfants réalisent les invitations.

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Les enfants réalisent les instruments de musique.

Les enfants lors du spectacle.

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DEUXIÈME EXPLOITATION.

Autre exploitation réalisée à l’école de Magnée en deuxième année préscolaire


chez Madame Bartholomé.
Stage réalisé du 27 mars 2000 au 5 mai 2000.
Apprentisage d’une récitation : « Il èst riv’nou » Paul-Henri Thomsin (voir
rubrique « récitations » moyens )

Compétences :
- Savoir être attentif aux messages oraux pour : prendre du plaisir et
s’émouvoir, comprendre et s’informer
- Savoir s’exprimer de façons diverses pour prendre du plaisir en
disant une récitation.
- Développer la mémoire.
- Savoir prendre du plaisir et s’émouvoir à l’écoute d’une récitation
n’étant pas dans sa langue et essayer de la comprendre puis de la
mémoriser.
- Compétence langagière : acquisition de vocabulaire wallon.

Déroulement :
a) Présentation de la marionnette Tchantchès
b) Présentation de la récitation.
c) Deuxième écoute et essai de trouver des mots ressemblant à des mots
connus en français.
d) Présentation des dessins afin de vérifier la compréhension
e) Apprentissage (environ 2 phrases par 2 phrases en correspondance avecles
dessins)

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Observations :Les enfants ont reconnu le personnage de Tchantchès et m’ont


demandé si j’avais amené sa femme « Nanette ».
A la première écoute, ils n’ont rien compris mais ils se sont rendu compte que ce
n’était pas la même langue que nous, mais laquelle ? anglais ? (non) italien ?
(non)
=>wallon
En réécoutant, ils entendaient des ressemblances avec le français et arrivaient à
comprendre avec les dessins.
Ils aimaient beaucoup apprendre cette récitation et la récitaient volontiers à leurs
parents .

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RECUEIL D'OUTILS
PEDAGOGIQUES.

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RECITATIONS.

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PETITS

- On deût, deûs deûts, . . .


- Gros deût, wice vas-s'?
- Le carnaval.
- Li norèt d’potche (Madeleine Grand’Ry)

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On deût, deûs deûts, ...

On deût
Deûs deûts
Treûs deûts
Dji vins
Dji va
Cwèri
On deût
Lisquél ?
Li p'tit
Vo-l'-ci, vo-l'-ci, vo-l'-ci !

Cette risette se fait sur les 10 doigts de l'enfant.


On commence indifféremment par la main droite ou la gauche et par le pouce
ou l'auriculaire de cette main, mais on doit obligatoirement terminer sur un
auriculaire que l'on agite en criant « Vo-l'-ci, vo-l'-ci, vo-l'-ci!».

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Gros deût, wice vas-s'?

Gros deût,
Wice vas-s'?
Cwèri
Li p'tit
Vins ci, vins ci, vins ci, vins ci !

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Le carnaval.

Bondjoû Tchantchès, bondjoû Nanèsse,


Vinez chal, nos-alans fé l'fièsse !
Mètez dè rodje so vosse narène
Po fé danser vosse bèle vwèzène !

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Li norèt d’potche.

Dj’a-st-on p’tit camaråde


Qui n’mi cwite måy
Qwand dji fê ‘ne porminåde
Il èst si gåy
Po m’ narène qui gote :
Awè, c’èst lu ! C’èst m’ norèt d’ potche !

Madeleine GRAND ‘RY

Vocabulaire :

Norèt d’potche mouchoir


Cwiter quitter
Måy jamais
Gåy joli
Li narène qui gote le nez qui coule

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MOYENS .

- Dô, ré, mi ...


- Mi noû vélo (Joseph Chapelle)
- Mi p’tit deût (Paul Depas)
- Mi p’tite sicole gardiène (Paul Depas)
- Nîvaye (Madeleine Grand’Ry)
- Lès foyes (Madeleine Grand’Ry)
- Mi p’tit camaråde (Charles Lizen)
- Mi p’tit tchin Zouzou (Charles Lizen)
- Mi p’tit tchèt (Marcelle Martin)
- Il èst riv’nou. (Paul-Henri Thomsin)
- Po’ne fèye (Paul-Henri Thomsin)

58
59

Dô, ré, mi , . . .

Dô, ré, mi, fa, sol,


Qu’a pièrdou sès croles.
Dô, ré, mi, fa, si
Qui lès va r’kwèri.
C’èst Moncheû l’curé,
Qui lès-a r’trové
Ou
C’èst fini por lu,
I n’lès ârè pus.

Vocabulaire

Pièrdre perdre
Crole crolle
Kwèri chercher

59
60

Mi noû vélo.

Dji n’ rôle pus so treûs rowes :


Dj’a r’çu on noû vélo.
Finis lès p’tits djodjowes !
Vo-m’ la lîbe å solo.

Dji tint tot seû d’aplomb,


Dji va pus vite qui l’ vint ;
Dji lache minme mi guidon…
Mins dji toume co sovint !

Joseph CHAPELLE

Vocabulaire :

Rowe roue
Minme même

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61

Mi p’tit deût.

Mi qu’èst tot p’tit… ; dj’a-st-on p’tit deût


Qui, parèt-i, fêt l’ racuzète
Si dj’ di ‘ne boûde, mi mame, tot fî dreût
Quèstione mi p’tit deût al hapète…

Portant, i n’a nin l’êr mètchant


Ci p’tit deût-la qu’fêt dès rizètes
… N’èst-ce nin m’ mame qui blague tot riyant
et qui m’raconte dès colibètes ? …

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Deût doigt
Racuzète rapporteur
Boûde mensonge
Al hapète aussitôt, en hâte
Fé rizète faire risette, sourire
Blaguer dire des blagues
Colibète baliverne

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Mi p’tite sicole gardiène.

Dji m’ plê bin è mi p’tite sicole.


Madame èst come ine mame por mi…
Et mågré qui dj’ fêsse dès friyoles,
Ele mi pardone, ... mi vint fièstî...

Dès camarådes… dj’ènn’a ‘ne trulèye


Dj’ fê dès trins, … dès fleûrs di papî…
Dji djowe, … dji tchante… todi dji rèye.
Mi scole, … c’è-st-on p’tit paradis…

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Plêre (si) s’amuser


S(i)cole école
Mame maman, mère
Friyole farce, bêtise
Fièstî fêter
Trulèye une mêlée, un tas, un bon nombre
Djouwer jouer

62
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Nîvaye.

Dès p’titès flotches hoyèt


So lès teûts, lès pårtchèts,
So lès rowes, lès djårdins.
On n’ veût pûs wêre li djins,
Mins lès èfants, siya,
Por zèls, c’èst rafiya !

Madeleine Grand’Ry

Vocabulaire :

Nîvaye neige
Flotche flocon
Heûre tomber
Teût toit
Pårtchèt parterre
Rowe rue
Djårdin jardin
Siya oh oui
Rafiya attente réjouissante

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Lès foyes.

Dji m’ a stu porminer


Avou mi p’tit bans’tê
Po-z-aller ramasser
Dès foyes so lès pasês
Li grand vint a soflé
Et fêt ploûre è m’bans’tê
Si tél’mint dès foyes
Qui les åbes ènn’ont pus
So leû cabus !

Madeleine GRAND’RY

Vocabulaire :

Bans’tê panier
Pasê sentier
Vint vent
Ploûre pleuvoir
Åbe arbre
Cabu tête, cime de l’arbre

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Mi p’tit camaråde.

Dj’a-st-on p’tit camaråde


Mins n’èl dihez nin
Dji lî donreûs m’ tåte
Tél’mint qui dj’ l’inme bin
C’è-st-on p’tit bouname
Qui m’båhe fwért sovint
Ni d’hez rin a m’ mame

Qui n’ comprindreût nin.

Charles LIZEN

Vocabulaire :

Tåte tartine

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Mi p’tit tchin Zouzou.

Mi p’tit tchin Zouzou


Ni hoûte nin du tout
I n’tûze qu’a djoûwer
A todis hagn’ter
Qwand l’atrape mi pope
Lî fêt fer dès hopes
Sacré p’tit crolé
T’årès on golé.

Charles LIZEN

Vocabulaire :

Pope poupée

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Mi p’tit tchèt.

Mi p’tit tchèt a spiyî ‘ne potêye


Si lècê, i l’a tot r’vièrsé,
Di l’oûhê, ènn’a fêt ‘ne bètchêye
Et l’ colon, i l’a tot ploumé.

I m’vout grèter qwand dj’èl can’dôze,


I lîve li pate so lès solés,
Di m’ papa, i s’pèye totes les rôses…
A pårt çoula… qu’èst binamé !

Marcelle MARTIN

Vocabulaire :

Tchèt chat
Lècê lait
Oûhê oiseau

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Il èst riv’nou.

Il èst riv’nou moncheû l’prétins,


Avou s’calmaråde li solo ;
Dji l’a vèyou è nosse djårdin
Quivûdîve lès potches di s’paletot :
So l’håye, a r’mètou lès mohons
Et d’vins lès prés, dès botons d’ôr ;
I nos-a d’né dès p’tits poyons :
Por mi, c’èst l’pus bê dès trésôrs.

Paul-Henri THOMSIN

Vocabulaire :

Paletot pardessus
Håye haie
mohon moineau
poyon poussin

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Po ‘ne fèye.

Vos m’trovez sûr’mint p’tite


Ou bin fwért intrépide
Po wèzeûr, a cwatre ans,
Fé parèy qui lès grands.
Come dit si voltî m’ mame
Dji so-st-ine tarame
Ossi dj’a decide
Po’ne fèye qu’on m’lêt djåzer,
Di v’dîre qui c’èst bin bon
D’poleûr djåzer walon !

Paul-Henri THOMSIN

Vocabulaire :

Wèzeûr oser
Fé parèy faire pareil, faire la même chose
Voltî volontiers
Tarame bavarde

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GRANDS.

- Mi p’tite sicole gardiène


- Quéle eûre è-st-i ?
- A m’binamèye mame
- I nîve … (Jean Andrien)
- Li facteûr (Jean Andrien)
- Mi mame (Joseph Chapelle)
- Mi papa (Joseph Chapelle)
- Mi p’tit tchèt (Joseph Chapelle)
- C’èst mi, Tchantchès (Laura Cogo)
- Abèye lès vacances (Paul Depas)
- Bês p’tits poyons (Paul Depas)
- Mi bèle sicole (Paul Depas)
- Mi tchèt Zaza (Paul Depas)
- Nozèye robète (Paul Depas)
- C’èst dimègne èt i ploût (Marguerite Dessouroux)
- Lès p’tits vantrins (Marguerite Dessouroux)
- Lîdje (Marguerite Dessouroux)
- Mame (Angèle Deveux)
- A m’binamèye mame (Léon Dighaye)
- On mêsse calculeû (Léon Dighaye)
- Li rèscompinse (Léon Dighaye)
- Po l’Sint Nicolèy (Léon Dighaye)
- Blanc bonome (Fr. Drapeau)
- Divant l’SinNicolèy (Emile Gérard)
- Li bwète a muzique (Madeleine Grand’Ry)
- Li paraplu (Madeleine Grand’Ry)
- Bone fièsse mame (Céline Hilaire)
- Mame (Charles Lizen)
- Mi p’tit fré (Charles Lizen)
- Mi p’tite soûr (Charles Lizen)
- Mi tchin (Sébastien Louis)
- Ouf-ti… (Henri Thomas Maron)

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- Nîvaye (Marcelle Martin)


- Fleûrs et djôye (Louis Noiset)
- Prumî djoû al grande sicole (Paul Renson)
- Li saminne (Georges Simonis)
- Ine tåte (Georges Simonis)
- Å r’vèy (Paul-Henri Thomsin)

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Mi p’tite sicole gardiène

Dji m’plê bin è mi p’tite sicole.


Madame èst come ine mame por mi ...
Et mågré qui dj’fêsse dès friyoles,
Ele mi pardone, ... mi vint fièstî ...

Dès camarådes … dj’ènn’ a ‘ ne trulèye.


Dj’ fê dès trins, … dès fleûrs di papî …
Dji djowe, … dji tchante … todi dji rèye.
Mi scole, c’è-st-on p’tit paradis …

Vocabulaire

S(i)cole école
Plêre (si) s’amuser, se plaire
Mame maman, mère
Friyole farce, bêtise
Fièstî fêter
‘ne trulèye un tas, une mêlée

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Quéle eûre è-st-i ?

Quéle eûre è-st-i, Margot ?


Ine eûr èt d’mèye, nî co.
Quî est-ce qui v’ l’a dit ?
Li p’tite soris.
Wice è-st-èle ?
El tchapèle.
Qui fêt-èle ?
Dès dintèles.
Po quî ?
Po Moncheû èt Madame å blanc d’ Ispagne.

Vocabulaire

Eûre heure
Ine eûre èt d’mèye une heure et demie
Soris souris
Wice où
Tchapèle chapelle
Dintèle dentelle

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A m’binamêye mame

Oûy, C’èst l’grand djoû :


C’èst l’fièsse dès mames !
Dji v’di èt dji v’répète : « Merci, mame
Po tot çou qu’vos fez por mi.
Dji v’s-inme di totes mès fwèces
Et dji v’rabrèsse. »

Vocabulaire :

Binamêye gentille
Mame maman
Oûy aujourd’hui
Fièsse fête
Rabrèsser embrasser

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I nîve ...

I nîve ! … quéle djôye po lès –èfants


Qui vont poleûr, li scole finèye,
Si rassonler fin dèl djoûrnêye
Et co djouwer dès-eûres durant.

So lès ridådes, pitits èt grands,


Si plêhèt turtos a mèrvèye …
I nîve ! … quéle djoye po lès-èfants,
Qui sont co la tote ine trûlèye.

Lès pus hardis , tot porsûvant


Lès pawoûreûs so l’dihindèye
Dè croupèt, vinèt-st-al valèye
Avou dès-êrs di conquérants !
I nîve … quéle djôye po lès-èfants.

Jean ANDRIEN

Vocabulaire :

Nîver neiger
Si rassonler se rassembler
Ridåde glissoire
Si plêhèt se plaisent, s’amusent
Ine trûlèye mêlée, troupe, bande
Pawoureûs peureux
Vini al valêye descendre (en glissant à grande vitesse)

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Li facteûr.
Kèpi so l’tièsse, sètch a li spale,
So tchamps, so vôye, timpe å matin,
Nose facteûr nos chève a tot timps
Qu’i ploûsse, qu’î nîve ou qui djâle !

A chake bwète ås lètes, I s’tind l’min


Po mète dès papîs … , quéle dihale,
Ca, por lu, l’ tchèdje è-st-ine èhale,
I vout s’ènnè fé cwite rad’mint !

So’ne djoûrnêye, i fêt d’dja dèl vôye,


Nosse facteûr … co måy, I n’ s’anôye,
I sét qu’al size, I s’ripwès’ré.

Tot prindant-st-ine pitite doûceûr,


Ad’lé s’famile, a l’ doûce tchôleûr,
Li coûr contint … I s’èsdwèm’ré ! …

Jean ANDRIEN

Vocabulaire :
Sètch sac
Spale épaule
So tchamps, so vôye en chemin
Timpe tôt
Chève sert
Djâler geler
Dihale débarras
Tchèdje charge
Ehale embarras, ce qui encombre
S’ènnè fé qwite s’en défaire, s’en débarrasser
Rad’mint rapidement

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S’anôye s’ennuie
Sîze soirée
Rispwèser reposer
Tchôleûr chaleur
I s’èdwèm’ré il s’endormira

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Mi mame.

Å matin qwand dji m’ lîve,


On sint d’djà l’ chocolåt ;
Et si, quéque fèye, i nîve,
Mès botes sont foû d’ l’årmå.

Mès tåtes son-st-èwalpéyes


Po magnî à doze eûres ;
Mi frake tchåfe è l’ couléye
Po n’ nin oiède mès tchåleûrs.

Sins fé nè rime nè rame,


Dispôye timpe å matin,
I n’a vrèyemint qui m’mame
Qui tûze à mi tot l’timps.

Joseph CHAPELLE

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Mi papa.

Mi papa c’è-st-in-ome tot-oute :


I k’nohe cåzî tos lès mèstîs.
E djårdin, I sème ou I boute,
E manèdje, I tchipote vol’tî.

Si m’mame lî dit : «N-a’ne lampe pètèye»,


Ou « N-a on robinèt qui coûrt »,
Il arive avou sès-ustèyes :
Po tot fé, il a si bin l’toûr !

Il m’èsplique tot avou paciyince


Qwand n-a ‘ne saqwè qu’ dji n’ comprinds nin.
Mi papa c’è-st-in-ome di scyînce :
C’èst cåzî l’ Bon Diu, tot bon’mint !

Joseph CHAPELLE

Vocabulaire :

I k’nohe il connaît
Cåzî presque
Ustèyes outils

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Mi p’tit tchèt.

I n’èsteût nin pus gros qui m’ pogne


Qwand on m’ l’a d’né qu’ l’aveût deûs meûs.
Dès saminnes l’a falou qu’ dj’èl sogne
Å bon lècê d’vins on crameû.

Asteûr qu’il a fifi s’créhince,


I m’ sût todi po m’ni djouwer.
Dj’ èl candôêye avou paciynce
Et lu ronrone tot m’lèyant fé.

Joseph CHAPELLE

Vocabulaire :

Pogne poing
Sogner soigner

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C’èst mi, Tchantchès

Bondjoû, mès-èfants !
Vos n’mi rik’nohez nin ?
Tchantchès … awè, Tchantchès.
Vos savez bin, la, Tchantchès d’ås marionètes.
Tchantchès, qui djåse walon.
Tchantchès, avou s’neûre calote,
Si rodje norèt,
Si bleû sårot
Et sès djènes sabots.
Vos vèyez bin, èdon, qu’c’èst mi Tchantchès.
Dji so si contint, dê, d’èsse oûy avou vos-ôtes,
Divins vosse bèle sicole.
O awè, çoula !
Vos volez bin, èdon.
Pace qui dj’a îdèye qu’on s’va bin plêre, parèt,
Chal, tot-asteûre.
Laura COGO

Vocabulaire

Rik’nohe reconnaître
Awè oui
Djåser parler
Avou avec
Neûre noire
Calote casquette
Rodje rouge
Norèt foulard
Bleû bleu
Sårot sarrau
Djène jaune
Sabot sabot

81
82

Edon n’est-ce pas


Oûy aujourd’hui
Divins dans
S(i)cole école
Plêre (si) s’amuser
Chal ici
Tot-asteûre tout de suite

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Abèye lès vacances.

Abèye ! Vinez bèlès vacances.


Nos v’ratindans, tèm’tantes di d’zîrs.
A nos tchants ! A nos danses !
C’èst vos nosse paradis d’plêzîrs …

Wice aller ? … Al mér ? …


E l’Ardène ? A Hoûte-s’i-ploût ? …
Ostende ou Spå ?
Tél’fèye al blanke cinse da m’marène ? …
Dj’vou tot vèyî … chal èt ôte på.

Li bèle campagne ossi m’tèm’tèye :


Lès fleûrs, lès-oûhês apîcetés,
Li p’tit rèw qui tchante èl havêye,…
Dj’inme tot … tot çou qu’ést LÎBERTE.

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Abèye bien vite


Ratinde attendre
Tèm’tantes tentantes
Wice aller où aller
Tél’fèye quelquefois
Cinse férue
Chal èt ôte på ici et ailleurs
Mi tèm’têye me tente
Apîceté perché
Rèw ruisseau
Havêye chemin creux

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Bês p’tits poyons.

Piou !… Piou !…, Djoyeûs, an batayon,


Vos-arouflez, bês p’tits poyons,
Sûvant vosse mame, li blanke cov’rèse,
Gonflêye èt fîre come ine princèsse.

E flori pré, blancs boulèts d’ sôye,


Rôlez, … tchiptez… C’èst cramadjôye.
Vive li prétins !… Djouwez, poyons.
Porsûvez lès fleûrs, lès påvions…

S’il atome ine plêve dè Bon Diu,


Vosse mame vis chèv’rè d’paraplu,
Acrop’têye po-drî l’môye di foûre.
… Vos, …inte lès plomes, … Vos wêt’rez ploûre.

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Poyon poussin
Aroufler accourir
Cov’rèsse couveuse
Flori pré pré fleuri
Boulèt d’sôye boulet de soie
Tchîpter piauler, pépier
Cramadjôye liesse
Påvion papillon
Atoumer « tomber » par effet du hasard
Acrop’têye accroupie
Môye di foûre meule de foin
Plome plume
Wêtî regarder

84
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Mi bèle sicole.

Mi scole, crèyez-m’, è-st-ine mèrvèye,


Téle on tchèstê d’Sint-Nicolèy.
Ele èsblaw’tèye come on palå.
I n’a sûr nole parèy ôte på.

Tot èst r’lûhant dizeûr èt d’zo.


Nos p’its bancs riyèt plin d’solo.
Picine, réfèctwére, såle di djeû,
Tot èst parfêt, tot èst djoyeûs.

Minme lès p’tits cabinèts d’twèlète


Wice qu’on dåre djoûrmåy al hapète,
Sont dès-ahèsses tèm’tantes di d’zîrs…
Po m’ pårt, dj’î va rin qu’po m’ plêzîr …

Paul DEPAS

85
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Mi tchèt Zaza.

Dj’a st-on p’tit tchèt qu’on lome Zaza :


On hope d’wate, ine boule di linne.
C’èst m’ camaråde, mi rafiya..
Dji djowe avou tote li saminne.
Il èst spitant come on spirou,
Plonke so mès måyes, … pôrsût ‘ne bobine,
Rôle come ine boule, si r’drèsse so s’cou,
Si pind a l’cote ddi m’soûr Mimine …
Adon qwand il èst bin nåhi,
I lof’tèye on plate d’lèçê,
Aspite so m’hô, … si lê fièstî …
Et s’èdwène, … pus doûs qu’in-ognê…

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Tchèt chat
Linne laine
Nåhi fatigué

86
87

Nozèye robète.

Bondjoû ! Ni v’såvez nin, nozèye pitite robète.


Dji v’ veû, tote acroptèye po-drî l’flori bouhon.
Mågré vos-oûy di feû, vosse moustache di champête,
Vosse blanke cowe a houpète tronle come on p’tit mohon …

Qu’èst-ce qui çoula vout dîre ? Avez-v’sogne qu’on n’vis traque ?


Nèni, dji v’ vou dièstî … v’la dè lapson tot plin.
Båhîz vos deûs-orèyes bèles come dès foyes di nake …
Haye ! Vinez, p’it Jano … V’nez magnî d’vins mès mins …

Paul DEPAS

Vocabulaire :

Robète lapin
Cowe queue
Sogne peur

87
88

C’èst dimègne èt i ploût.

Poratant îr, li solo m’aveût fêt dès promèsses


Di clédiès et d’minous so lès nozès neûhis…
Mins oûy, tot èst d’louhi ; c’èst dimègne èt i ploût !

Qwè fé d’totes cès-eûres-la, rèssèrêye èl mohone,


Adon qu’li vint m’apwète ine hinêye di prétimps ? …
Et qu’so l’mèlêye qui boute,
Li måvi s’kipagn’têye di sôlantès tchansons.

Mi blamant coûr s’anôye, èt mi-åme si mågriyèye


Dismètant qui lès gotes, come dès pèzantes låmes,
Ni lèyèt qu’ine blawète, on p’tit houreûs bruzî,
I ploût ! èt c’èst dimègne…

Marguerite DESSOUROUX

Vocabulaire :

Dimègne dimanche
Ploûre pleuvoir
Îr hier
Clédiè primevère
Nozé gentil
Neûhî noisetier
D’louhî (si) mettre en déroute (se)
Rèssèrer enfermer
Mohone maison
Hinêye senteur
Mèlêye pommier
Bouter pousser (des bourgeons)
Måvî merle
Kipagn’ter (si) s’enivrer (en compagnie)

88
89

Anôyî (s’) s’ennuyer


Mågriyî maugréer
Dismètant qui tandis que
Låme larme
Blawète étincelle
Bruzî braise
Houreûs frileux

89
90

Lès p’tits vantrins.

Lès p’tits vantrins a cwårês blancs èt bleûs


Qu’on mètéve pinde lès djoûs d’bouwèye,
So lès r’djèts d’solo, è l’hinèye
Dès longuès jèbes… sipråtchèyes…
Dè fènå-meûs…

Lès p’tits vantrins a cwårês blancs èt bleûs…

Wårdèt-is co divins leûs pleûs


Li doûce sovenance dès mwètès djôyes
Di tos lès p’tits èfants èvôyes,
Come dès ènocints, so lès vôyes
Dès calmousseûs ?

Marguerite DESSOUROUX

Vocabulaire :

Vantrin tablier
Cwårês carreaux
Bouwèye lessive

90
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Lîdje.

Si dji poléve, on djoû


Mète Lîdje è m’ dreûte min
Èt Moûse dè long dèl rôye di vèye !…

Dji poreû-st-insi, qwand dj’enn’a l’îdêye


Èt qu’ dj’èl deeû qwiter po lontins

Li pogn sèré so m’coûr,


Sins fé fès qwanses di rin,
Èpwèrter Lîdje mi-amoûr è m’dreûte min !

Marguerite DESSOUROUX

Vocabulaire :

Poleûr pouvoir
Dreûte min main droite
Rôye ligne (de la main)
Qwiter quitter
Pogn poing
F é lès qwanses di faire mine de
Èpwèrter emporter

91
92

Mame.
Mame …
C’è-st-on doûs mot,
C’èst l’prumî mot
Qu’on gruzinêye.

Mame …
C’è-st-on boneûr,
C’è-st-ine carèsse,
Ey c’èst l’ tcholeûr
Di vos dues brès’
Qui rapåh’têye.

Mame …
C’èst l’mot d’amoûr
Qu’on sacrifiyèye
Qwand c’èst qui l’ coûr
Bate po hanter

Mame…
C’èst l’ mot dès r’grèts,
C’èst l’ mot qu’on brêt
Qwand c’èst qui l’ vèye
Nos fêt plorer.

Mame…
C’èst l’ mot qu’on dit,
Tot bas … d’vant dè mori.

Angèle DEVEUX

Vocabulaire :

Gruziner murmurer, gazouiller


Rapåh’ter apaiser, consoler, calmer
Hanter fréquenter, courtiser
Brêre crier
Vèye vie

92
93

A m’binamèye mame.

Oûy, c’èst l’ grand djoû : c’èst l’fièsse dès mames !


Qwand dji d’vreû passer po tarame
Dji v’ di èt dji v’ répète : « Mèrci,
Mame, po tot çou qu’ vos fez por mi.

Mi coûr m’ac’mosteûre mi k’dûmance,


Rimpli d’amoûr, di rik’nohance,
I tchante mès mèyeûs sintumints
Divins ‘ne pitite fråse : Dji v’s-inme bin.

Vis-inmer, mame, di totes mès fwèces,


Ci n’èst qu’on d’vwér… Et dji v’rabrèsse.
Treûs grossès båhes… C’èst tot çou qu’dj’a.
Et vos v’ donrez l’cisse po m’papa ! »

Léon DIGHAYE

Vocabulaire :

Binamé gentil
Mame maman
Oûy aujourd’hui
Tarame bavarde
Coûr cœur
K’(i)dûhance conduite
Fråse phrase
Inmer aimer
Fwèce force
D’vwér devoir
Rabrèssî embrasser
Båhe baiser (le)

93
94

On mêsse calculeû

Eune, deûs, treûs,


Marèye ås peûs.
Qwate, cinq, sîh,
Marèye ås cèlîhes.
Sèt, ût, noûf,
Marèye al sinoûfe.
Dîh, onze, doze,
C’èst marèye qui tosse ! …

Léon DIGHAYE
Vocabulaire

Eune un
Deûs deux
Treûs trois
Peûs pois
Qwate quatre
Cinq cinq
Sîh six
Cèlîhe cerise
Sèt sept
Ut huit
Noûf neuf
S(i)noûfe tabac à priser
Dîh dix
Onze onze
Doze douze
Tosser tousser

94
95

Li rèscompinse.

Dji fêt tot po-z-aveûr on pri.


E scole, so m’ banc, dji hoûte li mêsse
Dji fê djourmåy tot çou qu’i m’ dit,
Sins djåzer, pusqu’i fåt qu’dji m’ têsse.

Chaque djoû, dji studèye méès lèçons


Et dj’fê bin mès d’vwérs, èl mohone.
Dji n’louke måy li tèlèvîzion,
Portant dj’inme bin lès piéces walones.

Anfin, dj’oûveûre li mîs qu’dji pou.


Li mêsse qui dj’creû – sins d’mèsfiyance
Come rèscompinse m’a promètou
On tchôd solo totes lès vacances ! …

Léon DIGHAYE

Vocabulaire :

E scole à l’école
Hoûter écouter
Mêsse maître
Djourmåy toujours
Studî étudier
El mohone à la maison
Loukî regarder
Måy jamais
Dj’oûveûre je travaille
Sins d’mèsfiyance sans méfiance
Solo soleil

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96

Po l’Sint Nicolèy.

Li mêsse a dit : vos scrîrez ‘ne lète


Å pus grand sint dè Paradis
Et vos lî d’mand’rez qu’i v’s-apwète
Cou qui v’freût l’pus d’plêzîr, mårdi.

Dj’a chal divant mi tote ine lisse


Di saqwès po magni, di djeûs.
Seûl’mint, dj’èdeûre on vrêye suplice :
Fé dès fråses, jamåy dji n’ såreû.

A ! min, dj’î so. Vola l’piceûre :


«Po v’poleûr sicrîre d’a façon
Grand sint, avoyîz-m’tot-asteûre
In avion… a rédactions » …

Léon DIGHAYE

Vocabulaire :

Mêsse maître
Scrîre écrire
Lète lettre
Apwèter apporter
Chal ici
Lisse liste
Saqwès choses
Dj’èdeûre j’endure
Vola l’piceûre voilà la manière de s’y prendre
Tot-asteûre tout de suite

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Blanc bonome.

Blanc come nîvaye,


Li cîr èst blanc …
Come lès flotches
Qu’ahoyèt so l’tére.
Li tére qu’èst blanke,
Come l’åme dès p’tits-éfants
Qu’ont fêt l’bonome,
Li blanc bonome
Qui n’pass’rè nin l’iviér.

Fr. DRAPEAU

Vocabulaire :

Nîvaye neige
Flotche flocon
Aheûre tomber, atterrir
Tére terre
Iviér hiver

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Divant l’Sint-Nicolèy.

Li p’tit Jules sèreût-i malåde ?


Lu, qu’èst todi si dispièrté,
On n’èl veût pus rîre èt potch’ter
El rowe avou sès camarådes.

Dispôy qwinze djoûs, sins s’astårdjî


Nin d’ine munute, ir’vint dè scole,
Et lon dè fé sès ddd’vwérs al vole
Il èst’ne sîse al tåve sins bodjî .

Si pére ènn’èst fîr, èt s’lale, lèye


Ni sét pus d’qué doûs mot l’noumer…
Lès-èfants sont si binamés
Qwand deût v’ni l’bon Sint-Nicolèy

Emile GERARD

Vocabulaire :

Divant avant
Dispièrté éveillé
Potch’ter sautiller
Astårdjî attarder
Al vole à toute vitesse
Sîse soirée
Bodjî bouger
Lèye elle
Noumer nommer

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Li bwète a muzique.

So l’ bwète a muzique, portant vèye,


Loukîz l’ bèle pope qui tournikêye,
Seûye-t-i so... ine êr di polka
Ou bin so l’cisse ddddd’ine mazurka.

Dji voreû bin, mi, tote mi vèye


Poleûr danser tofér come lèy,
so mès bètchètes, so mès talons,
so’ne êr di valse ou d’cråmignon.

Dji m’veû dèdja tote blanke moussèye


Danser è rond tote li djoûrnêye.
Mi vèye, toûrner come on påvion.

N’sèreût-ce, por mi, måy qu’on råvion.

Madeleine GRAND’RY

Vocabulaire :

Bwète boîte
Pope poupée
Toûrniker tourner
Vèye vie

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Li paraplu .

Li cîr èst d’måle oumeûr,


Il a-st-ine lêde kouleûre,
Prindez vosse paraplu,
Vos-årez dandjî d’lu…

Vochal lès grossès gotes


Qui tournèt so vos botes,
Drovez vosse paraplu :
Vos avez dandjî d’lu…

Et si vos ‘nn’ avez nouk,


Adon, vinez, mourzouk,
Mi, dj’a-st-on paraplu,
Vinez po-d’zos ossu…

Vinez, mès p’tits-èfants,


Vèyez-v’ come c’èst plêhant
D’aveûr oparaplu
Qwand on-a dandjî d’lu ! …

Madeleine GRAND’RY

Vocabulaire :

Cîr ciel
Kouleûre couleur
Aveûr dandjî avoir besoin
Vochal voici
Toumer tomber
Drovez ouvrez
Nouk ne (aucun)
Mourzouk petit ami
Po-d’zos par-dessous
Ossu aussi
Plêhant plaisant, amusant

100
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Bone fièsse mame.

B Binamêye Mame, dj’a l’åme è lièsse.


(3 Oûy, dji vou sins nou grand discoûrs,
N Ni grandès fråzes, vis d’lahî m’ coûr
E Et v’ dîre tot simplumint : Bone fièsse !

F Fwért sovint, dj’ad’vina l’tristèsse


I Insi qu’lès plåyes so voste amoûr…
E Et portant, Mame, sins nou sécoûrs,
S Si fwète, djoûrmåy’, vos r’lèyi^^iz l’tièsse.
S Sins l’ vôleûr, I m’a-st-arivé,
E Et dj’èl rigrète, di v’fé plorer…

M Mame, di ç’timps-la, dj’èsteû si djonne.


A Asteûre, come vos, dj’a d’vou sofri ;
M Mins, èssonle, nos d’keûrans nos ponnes.
E Et n’s-årans fiyåte è l’av’ni.

Céline HILAIRE

Vocabulaire :

Binamêye bien aimée


Sins nou grand sans grand
Vis d’lahî vous ouvrir
Dj’ad’vina je devinai
Djoûrmåy toujours
Dj’a d’vou sofri j’ai dû souffrir
K’heûrans secouerons
Fiyåte foi

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Mame.

Vos-èstez por mi come ine fleûr


Divins mi p’tite tièsse
C’èst todis djoû d’fièsse
Qwand toume sor mi vosse loukeûre

Dispôy qui dj’ èsteû èl fahète


D’on coûr qui pardone
Vos-èstez si bone
Vos-avez gåté vosse djouglète

Ossi po tote mi vicårèye


Et bin tinrûlemint
Mi coûr èst contint
D’aveûr ine mame si binamêye.

Charles LIZEN

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Mi p’tit fré.

Dj’a on p’tit fré qu’èst si mamêye


Crèyéve qu’il èst poûri gåté
I rote tot seû n’a dj’a ‘ne hapêye
Dismète li mohone… èl sé fer
I sû m’mame tote li djoûrnêye
Save qwand I dwème… on n’ètind rin
Qwand dji r’vins dè scole c’èst paskèye
I n’veût pus qu’mi li p’tit coquin
I fåt l’ric’nohe c’èst mi qu’èl gåte
C’èst l’pus p’tit… c’èst nosse ridjèton
Avou lu … c’èst todis tèyåte
Vos n’l’årîz nin po on million.

Charles LIZEN

Vocabulaire :

Roter marcher

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Mi p’tite soûr.

Lès cis qu’n’ont måy vèyou Adèle


Lî donrît l’ Bon Diu sins k’fèssion
Ele èst si bèle li p’tite donzèle
Qu’on l’ mètreût d’vins on mèdayon
Sès deûs p’tits oûy tot plin d’malice
Ni sondjèts qu’a m’fer assoti
Ele fêt totes sôrs di mirlifices
Mi hape mès dje^s po m’ disconv’ni
Mins dji l’onme bin li ptite lurète
Dji plôye tofer divant sès d’zîrs
Qui voléve… c’èst lèy li cadète
Et i fåt bin… s’lèyî adîre.

Charles LIZEN

Vocabulaire :

Lès cis ceux


Måy jamais
Tofer tout le temps

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Mi tchin.

Mi tchin s’leume Pacha,


I n’èst pus tot djon’ne,
Mês I coûrt co vite.
Qwand I bawe,
On n’ s’atind pus.
C’è-st-on p’tit batård,
Avu bråmint sès pwals
Et coûrt so pates.
Qwand dji r’vin dè scole,
I r’mouwe sa blanke cawe,
Pace qu’il èst contint di m’rèvèy.
C’è-st-on bon camaråde !

Sébastien LOUIS
(3 ème année primaire )

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Ouf-ti…

Bon Dju… dj’ènnè vinrè nin foû :


Bodjî mès solès tot crotés,
Pinde mès bonès håres å porte-mantôs,
Laver mès mins d’vant d’magnî.

Ricopî mès dvwérs di gram’mêre,


Trover l’ bone rèsponse å problème
Et dèssiner l’ carte di l’Angletère
Si dji n’vou nin èsse båbinème.

Årè-dje li timps d’ djouwer on pô,


Di sûre lès mohes èt lès-oûhês,
Di fé on toûr so m’noû vélo
Sins-atraper on gros mwèh’nê ?

Bon Dju, … dj’ènnè vinré nin foû !


Henri Thomas MARON

Vocabulaire :

Ènnè v’ni foû ne pas y arriver


Croté sale
Håres vêtements
Båbinème nigaud
Mwèh’nê rhume du cerveau

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Nîvaye.

Toc, toc ! … C’èst l’ nîvaye so l’fignèsse


Qu’a l’êr dè dîre : « lèyîz-m’intrer,
Li freûd m’frè toûrner a warglèce
Si dji n’mi pou nin rèstchåfer. »

Vos pièrdez l’tiésse, Madame Nîvaye !


A ponne intrêye chal, vos fond-rez.
Et qwand vos årez r’çû vosse daye,
Qui nos d’man’rè-t-i po djouwer ?

Marcelle MARTIN

Vocabulaire :

Nîvaye neige
Fignèsse fenêtre
Freûd froid
Warglèce glace
Si rèstchåfer se réchauffer
A ponne à peine
Daye rhume

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Fleûrs et djôye.

Ine pitite fleûr a discloyou,


Ele èst l’ prûmîre,
Divins l’ vèrdeûre, dji l’a vèyou
Come on sorîre.

On hopê d’fleûrs ont discloyou


Lès djoûs d’après,
C’è-st-avou zèles qui dj’a polou
Fé on bouquèt.

Et totes lès fleûrs qui gårnihèt


Mi p’tit djårdin,
c’èst dè l’ djôye qu’èles nos-apwèrtèt.
Vîve li Prétimps ! …

Louis NOISET

Vocabulaire :

Prumîre première
Vèrdeûre verdure

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Prumî djoû al grande sicole.

Mame n’è-st-i nin co l’ eûre?


Dji risquêye on cigår !
Po l’prumî djoû qu’dj’inteûre,
Si dj’arive måy en r’tård !

Fåt l’timps po m’nouve malète,


El coûr divant d’intrer,
Et m’rôbe a colorète
Di lès fé admirer !

Mins dj’veû d’zos vos påpîres,


Dès låmes qui vos r’sowez !
Fez-m’ vite on bê sorîre…
… Dji r’vin d’dja po l’dîner !

Paul RENSON

Vocabulaire :

Eûre heure
Påpîres paupières
R’sower essuyer

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Li saminne

Li londi, mi mame n'a nin l' timps,


C'èst l'djoû qu'èle bowe èt qu'èle ristind.

Li mårdi, on va å martchî
Cwèri çou qu'i fåt po magnî.

Li mérkidi, c'è-st-on djoû qu' dj'inme,


Dji pou djouwer sins qu'on m'akinme.

Li djûdi, dji so d'mâle oumeûr,


I fåt qu'dji våye amon l'docteûr.

L' vinr'di, on va ås comichons


Cwèri dèl tripe èt dè djambon.

Li sèm'di, fåt nètî l' pavêye


Avou dès ramons qui d'hèt l' vrêye.

Li dimègne, c'èst l' djoû qu' dji n'inme nin :


Tot l' monde si r' louke èt n'fêt-on-rin
Georges SIMONIS

Vocabulaire

Saminne semaine mâle oumeûr mauvaise humeur


Londi lundi amon chez
bouwer lessiver docteûr docteur
Ristinde repasser vinrdi vendredi
Mårdi mardi comichon commission, achat
Martchî marché tripe viande
Cwèri chercher sèm'di samedi
Magnî manger nètî l'paveye nettoyer le sol
Mérkidi mercredi ramon balai
Djouwer jouer dîre li vrêye être mis à l'épreuve
S'akinmer se disputer dîmègne dimanche
Djûdi jeudi r(i)loukî regarder

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Ine tåte.

I va è l’årmå, i prind l’pan, i s’ cope ine pèce, i ståreon gros hiyî deût d’
boûre dissus… , adon pwis, so l’deût d’boûre, on gros hiyî deût d’påté
d’feûte… , adon pwis, so l’deût d’påté d’feûte, on gros hiyî deût
d’confitûre… , adon pwis, so l’ deût d’confitûre, on gros hiyî deût d’
frumihes di chôcolåt… , adon pwis, so l’deût d’chôcolåt, ine bone grosse
tchèm’nêye di lård… , mmmm ! … asteûre, di-st-i, dji m’èl va-st-èmantchî
po-drî l’ cravate ! … I droûve ine boke come ine intrêye di cinema èt…, èt
s’apårçût qu’èle èst co trop p’tite po-z-I hèrer çou qu’il î voléve hèrer… ,
adon pwis groum’têye èt tape li tåte èl coûr po lès poyes… Et dîre, èt dîre
qu’i-n-a dès mèyes, dès mèyes et dès ramèyes d’èfants qui n’ sont nin
capåbes d’ine si-fête keûre, pace qu’i n’ savèt nin, zèls, çou qu’ça pout bin
èsse, ine tåte ! ! ! !

Georges SIMONIS

Voacbulaire :

Tåte tartine
Årmå armoire
S(i)tårer étendre
On gros hiyî un énorme…
Boûre beurre
Påté d’feûte pâté de foie
Tchèm’nêye di lård tranche de lard rôti à la poêle
Asteûre maintenant
Hèrer pousser, fourrer
Groum’ter grignoter
Taper jeter
Poye poule
Ine si-fête keûre un tel exploit (ironique)

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Å r’vèy.

Dji va so mès sîh ans


Ossi, sins fé d’manîres
Asteûre qui dji so grand,
I m’ fåt-st-aprinde a scrîre.
Evôye lès rîres, lès djeûs
Et totes lès cåbriyoles ;
Il èst tins d’èsse sérieûs vochal li grande sicole !

Paul-Henri THOMSIN

Vocabulaire :

Sîh six
Asteûre maintenant
Scrîre écrire
Cåbriyole cabriole
Sérieûs sérieux

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SAYNÈTES.

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– Amon l' docteûr


– Binamé p'tit coq
– El' coulêye

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Amon l' docteûr.

_ Bondjoû, Moncheû l' docteûr.


_ Bondjoû, Colas. Qui n'a-t-i qui n' va nin?
_ Dji n' sé nin, Moncheû l' docteûr, à fèye li feûte, à fèye li stoumac'. Et
puis, c'è-st-ossi lès rins.
Dji so télefèye ossi risèré.
C'est çoulà qu'i fåt sognî po k'mincî . dèrit l' docteûr.
Volà dès r'médes à prinde treûs fèyes li djoû.
Si çoulà n' va nin, vos dobèl'rez l' dôse.
_ Et po lès-ôtes mås, qui fåt-i fé?
_ Lès r'médes qui dji v's-a n'né sont bons po tot.
Continuwez l' trét'mint èt, vos veûrez, divins in'an, il îrè tot-plin mî.

Vocabulaire

Amon chez
Fèye une fois, parfois
Feûte foie
Stoumac' estomac
Rins reins
Télfèye parfois
Rissèré constipé
Sognî soigner
K'mincî commencer
R'médes remèdes, médicaments
Treûs trois
Dobler doubler
Dôse dose
Lès-ôtes mås les autres maux
L' trét'mint le traitement

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Binamé p'tit coq

Vos-èstez là, binamé p'tit coq.


Al'ponte dè djoû, dreût so vos pates.
Li tièsse haute, li hanète sitindowe.
Vost' èstourdihant « cokê-coûk »1 nos trawe lès orèyes.
_ « Qué novèle ! Lèvéz-v' : il est timps.
Djan , hay', vinez foûd' vosse bèdrèye !2
Ni londjînez nin tant, ine djournèye, c'èst si vite passé !
Abèye, dispêtchîz-v' on p'tit pô!
Dè corèdje ènnè fåt !
Après, vos serz si binåhe, d'aveûr, come mi, fait voss' divwér.»

Matante CATRENE

Vocabulaire
Binamé gentil
Al' ponte dè djoû au point du jour
Hanète cou
Sitindowe tendu
Trawer trouer
Bèdrèye lit
Londjiner lambiner
Si dispêtchî se dépêcher
Corèdje courage
Binåhe content
Divwér devoir

1
« Cokê-coûk » se dit aussi « cocokêkoûk » pour désigner le cocorico du coq.
2
Bèdrèye ou Bèdjerèye ou Bèdj'rèye : le lit, la couche, endroit où l'on dort.

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El' coulêye

C'è-st-èl coulêye, tot près dè feû,


Qui nos avans gosté lès mèyeûses eûres di nosse vicårêye.
_ Mame, racontez-nos l'istwère dè l' vîle feûme qui d'morév' å pus'...
_ Bin vos l' kinohez come vosse potche, dji v' la raconté co cint èt cint
fèyes !
_ Çoula n' fét rin, mame, mutwè, avez-v' roûvî n' saqwè ?
L'istwère n'èsteût nin fwért djoyeûse èt, po monter dwèrmi,nos avîz sogne.
Å pu p'tit bru, nos tronlîs lès balzins.
C'èsteût mutwè çoula qui nos plêhive si bin ...
Wice èst-i l'èfant qui n' djowe nin à s'fer sogne ?
Et nos nos rafiyîs d'èsse bin vite li lèd'dimin ...
Po hoûter ine novèle istwère ...
Là, èl' coulêye, wice qui les macrales ni wèz'rît v'ni ...

Matante CATRENE

Vocabulaire
El coulêye au coin du feu
Vicårêye vie
D'morer habiter
Pus puits
Kinohe come si potche connaître comme sa poche, dans tous les détails
Roûvî oublier
N' saqwè quelque chose
Dwèrmi dormir
Aveûr sogne avoir peur
Tronler lès balzins trembler très fortement
Djouwer jouer
Si rafiyî se réjouir
Hoûter écouter
Macrale sorcière

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PETITES HISTOIRES
POUR LES ENFANTS

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– Pitit tchèt pièrdou.


– Li gate èt lès bikèts.
– Treûs cossets.
– Lès bons camarådes.
Aux éditions « Nos p’tits èfants »

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PETTI LEXIQUE :

Assoti d’faim enrager de faim


Avonne avoine
Cafougnî chiffonner
Cinserèsse fermière
Grèye grêle, ténue
Jèbe herbe
Lèssê lait
Marcou gros chat mâle
Narène nez
Ohê os
Payèye pâtée
Pirou petit chat
Robète lapin
Trimblène trèfle

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CHANSONS.

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Roumdoudoum.

Roum-dou-doum Colârd ou-din !


Vosse ta-beûr ni va nin bin,
Fez-l’on pô a-ler pus’bin
Disqu’à l’an-nêye qui vint.

Cette " sauteuse " peut servir à l'institutrice pour faire sauter les tout-petits sur
les genoux ou sur le pied.
Sur le dernier mot, l'enfant, retenu par la main, tombe entre les genoux ouverts
ou glisse sur le pied abaissé.
Les grands peuvent également la chanter et réaliser le jeu avec une poupée. C'est
un bon exercice rythmique et gestuel.

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Nicolas Capon.

Nicolas Capon,
Dèl sope a l’o-gnon !
Ri-ki-ki so quî?
Ri-ki-ki! Ri-ki-ki!

Cette formulette, très simple, peut être chantée et jouée par les grands de l’école
maternelle.
Jeu.
Dans ce jeu, un enfant, désigné par le sort, se tient la figure cachée et tournée
vers un mur. Pendant ce temps, ses camarades chantent la formulette.
A la question finale, l’enfant près du mur, crie un nom. L’enfant désigné prend
la fuite, mais, il est bientôt rattrapé et ramené près du mur pendant que ces
camarades crient : « Ri-ki-ki ! ri-ki-ki ! »

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Marcatchou.

Marcatchou a treûs djônes tchins,


I lès mèt’ è scole,
I Iès mèt’ è scole.
Marcatchou a treûs djônes tchins,
I lès mèt è scole pont Sint-Dju-Lin.

Cette petite chansonnette peut être chantée par les grands. Sa tessiture, basée sur
les notes de l'accord parfait majeur de "sol", est trop aiguë. Elle devra donc être
transposée 1 ton plus bas, en fa majeur.

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Comptez binamèye botrèsse.

Comptez, comptez, comptez don,


Comptez, bi-na-mêye botrèsse !
Comptez, comptez, comptez don,
Comptez s’a saze a pont !

Cette formulette peut être chantée par des grands.


Sa tessiture basée sur les notes de l'accord parfait de "sol", est trop aiguë. Elle
devra donc être transposée 1 ton plus bas : en fa majeur.

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Abèye l'èfant, abèye.

A-bèye ! l’èfant,a-bèye ! l’èfant,


Vo-chal l’ ome å poûssîres
Nan, nan, ni-néz !
Nan-nan,ni-néz
Come vos l’a-vez fê îr !
Nan-néz, nan-ni-nè-te !
Nan-néz, p’tit poyon !
A-bèye ! l’èfant, a-bèye ! l’èfant !,
Nan-néz pwis dji v’don-rè
A-bèye ! l’èfant, a-bèye ! l’èfant,
Ine grosse soflêye nè-nè !
Nan-néz, nan-ni-nè-te !
Nan-néz, p’tit poyon !

Cette berceuse peut être chantée par les petites filles (3ème année maternelle, 1ère
primaire).
Le vocabulaire est assez simple et la tessiture ne dépasse pas l'octave "do-do".

142
143

Dansez tonton, vos-årez...

Dansez, Tonton, dansez, Tonton,


Vos-årez dèl dorêye !
Dansez, Tonton, dansez, Tonton,
Vos-årez dè djambon !

Cette petite "ronde à danser" peut être chantée par les grands.
Sa tessiture vocale, basée sur les 5 premières notes de la tonalité de sol majeur,
est trop aiguë.
Elle devra donc être transposée 1 ton plus bas : en fa majeur.

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Qwand m'grand-mére nos féve li vôte.

Qwand m’ grand-mére nos féve li vôte,


Nos pot-chîs, pot-chîs, pot-chète.
Qwand m’ grand-mére nos féve li vôte,
Nos pot-chîs tot onk so l’ôte.

Cette petite chansonnette peut être chantée par les grands, particulièrement, à
l'occasion de l'activité culinaire : "les crêpes".
Sa tessiture est très réduite mais la tonalité est beaucoup trop aiguë.
Elle devra donc être transposée une quinte juste plus bas, c'est à dire en fa
majeur.

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Aprindans l' walon.


Paroles de Melle Marguerite Denée
Sur l'air de " Au clair de la lune "

Ine pitite glawène


On p'tit mazoukèt
Vinèt-st-èle couhène
Po fé danser l' tchèt.

C'è-st-ine sûtèye bièsse


Qui comprind l'walon
Et qu'èlzî fêt fièsse
Avou sès « ron-ron » .

«Binamêye Minète,
Diha l'mazoukèt,
A vèy vosse binète
On s'sint tot fringuèt ».
Et l'nozêye glawène
El prinda so s'hôt
Po båhî s'narène
Tot lî d'hant « bravo ».

Lès tchèts qu'on rabrèsse


Aprindèt l'walon
Po trover leû plèce
D'vins lès cråmignons.
Nos-alans-st-al vole
Nos-î mète ossi
Ca lès mêsses di scole
Nos volèt-st-êdî.

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Si nos tchantîz...? Nelly Triki


Quatre chansons pour les enfants de 5 à 10 ans.

Li p'tite soris.
Amon nos-ôtes.
Les oûhês.
Qwand dji m'èvole.

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Li tchèt vint d’ôre dèbrut,


I hoûte, i drèsse l’orèye. Bis
I s’ lètche dèdja, I s’ lètche dèdja
Mustatchètes èt mûzê. Bis

In grosse lêde wasse avole,


Èle toûne åtou dè tchèt. Bis
Et ploutch ! v’la nosse pitite soris
Qui potche foû dè grinî. Bis

Adiè ! adiè ! nosse tchèt.


Plêhîz-v’ bin avou l’wasse. Bis
Dji djowe so l’grand rodje teût
Avou lès binamés colons. Bis

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Lès p’tits-oûhês ont faim. Leû mame s’èvole.


Ele va-st-aller qwèri dès p’tits viérs a magnî.
I drovièt grand leû bètch po n’rin piède dèl bètchèye.
A l’ doûce minote, leû mame lêt toumer l’amagnî.
I sont-st-ureûs èssonle. Portant, n’vont nin tårdjî
a-z-aprinde a voler, divant di s’qwiter.
I vont-èsse èscolés d’leû mame si amitieûse,
Come dj’a-st-apris avou m’mame a roter.

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RECETTES.

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Pain perdu.
On dit aussi doré ou crotté (ce dernier terme nous servant à désigner tout ce qui
est caramélisé).
Prenez du pain rassis, enlevez la croûte.
Versez du lait tiédi dans un récipient et, dans un autre, des œufs battus (blancs et
jaunes ensemble) avec de la cannelle.
Trempez votre pain dans le lait ; puis dans les œufs, et sur les deux faces.
Déposez le pain dans une poêle dans du beurre chaud. Tournez et retournez
jusqu'à ce qu'il soit bien doré.
Ecoutez le pain chûler (chuinter) tout doucement. Servez avec du sucre fin ou de
la cassonade.
Remarque : cette recette peut se faire avec des biscottes.

Gaufres :

Ingrédients : 375 g de farine, 175 g de beurre fondu, ½ litre de lait, 4 œufs, sel,
25 g de levure, 2 sachets de sucre vanillé.

Délayez la levure et le lait tiède, puis, petit à petit, ajoutez la farine et fouettez.
Mettez les jaunes d'œufs préalablement battus, puis le sel et le beurre fondu.
Terminez par les blancs fermement battus en neige.
Versez la pâte à la louche dans votre gaufrier.
Ces gaufres, vous les mangerez chaudes avec du sucre impalpable ou de la
cassonade. Les gourmets n'hésitent pas à les tartiner de crème fraîche qui fond
doucement.
Vous pouvez également les déguster froides garnies de crème fraîche à la
douille, chaque trou ayant reçu d'abord une parcelle d'abricot ou de pêche.

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"Fricassèye" ou "li tchèm'nèye" : (fricassée au lard)

Ingrédients : œufs, lard, beurre, sel poivre

a) Faites frire le lard dans un peu de beurre fondu.


b) Quand il et bien rôti, retirez-le sur une assiette.
c) Cassez les œufs directement dans le beurre chaud.
d) Quand les œufs sont bien cuits, replacez les morceaux de lard dans la poêle.
e) Servez bien chaud, accompagné de pain gris.

Remarque : Le lard peut être remplacé par de la saucisse.


On peut servir les œufs accompagnés d'un morceau de lard et
d'une division de saucisse rôtie.

Sope nosse pèron : (la soupe verte "nosse perron")

Ingrédients : beurre, 2 poireaux, 1 céleri en branche, 250 g d'oseille, eau, 3


pommes de terre, pourpier, petits pois, cerfeuil, sel, poivre, crème, jaunes d'œufs

Faire tomber dans 50 g de beurre 2 poireaux, 1 céleri en branche et 250 g


d'oseille.
Mouillez avec 2 litres d'eau, ajoutez 3 pommes de terre coupées en quatre et
assaisonnez la soupe.
Après cuisson, passez au tamis puis, au chinois.
D'autre part, braisez au beurre un peu de pourpier et des petits pois frais.
Ceci constituera la garniture avec le cerfeuil haché ajouté au dernier moment.
On peut finir ce potage avec une liaison de crème et des jaunes d'œufs.

Li stron d'poye : (le "caca" de poule)

So'ne tåte di neûr pan, å boûre, sitårer dèl sirôpe di peûre, dèl clapante sirôpe,
adon-pwis dèl makêye.

Sur une tranche de pain gris beurrée, mettez du sirop de poires et de la bonne
maquée.

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Li salåde lîdjwèsse : (la salade liégeoise aux haricots verts)

Ingrédients : 4-5 pommes de terre, 1 oignon, persil, lard fumé, haricots, beurre,
vinaigre, sel, poivre.

Pour une salade de 5 personnes, mettez cuire 4-5 pommes de terre dans leur
pelure, hachez un oignon moyen, 50 g de persil et coupez 150 g de lard fumé en
petits lardons. Nettoyez les haricots et lavez-les. Mettez-les cuire à l'eau salée.
Dans une casserole, rissolez les lardons avec l'oignon haché dans du beurre
(50gr.), ajoutez les haricots cuits et les pommes de terre cuites et coupées en
quartiers, puis, réchauffez le tout, ajoutez un peu de vinaigre et le persil haché,
sel, poivre. Mélangez et servez bien chaud.

Li floyon lîdjwès : (le flan à la liégeoise)

Ingrédients : ½ l di lècê, on bordon d'canèle, 150 g di souke di pot, 3 oûs.


Temps de cuisson : 30 à 40 minutes

Cûre li lècê avou l'canèle èt l'souke di pot. Vûdî so lès 3 oûs tot batant
abèyemint. Mète li mahèye divins on plat èt èforner à 150 dègrés, adon pwis
tchôfer à 200 dègrés po fé dorer l'crosse dè floyon.

Cuire ½ litre de lait avec un bâton de cannelle et 125 g de cassonade brune.


Laisser tiédir et verser ce lait sur 3 œufs en fouettant vivement. Verser le flan
dans des tourtières de pâte à foncer et enfourner à température moyenne (150
degrés), augmenter la température afin de dorer la surface (200 degrés).

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Li cafè lîdjwès : (le café liégeois)

Aponti on ½ lite di crås cafè èt taper d'vins 300 g di souke.


Lèyî r'freûdi, puis mète ¾ lite di frise crinme di lècê.
Mahî èt r'mouwer d'tins-in-tins po wårder l'mahèye bin-aloyante.
Chèrvi d'vins dès vêres avou dèl crinme di lècê batowe.

Préparer un ½ litre de café fort et y ajouter 300 g de sucre.


Laisser refroidir, puis incorporer ¾ de litre de crème fraîche.
Sangler et remuer de temps à autre afin de le garder crémeux.
Servir dans de grands verres hauts et couvrir d'une cuillerée de crème fouettée.

Li wastê d'souke avou dès corintènes : (le craquelin le gâteau cramique)

Ingrédients pour un petit gâteau : 10 cuillerées à soupe de farine fermentante


4 œufs entiers
10 cuillères à soupe d'huile
10 cuillères à soupe de sucre fin
2 sachets de sucre vanillé
150 g de raisins secs (enfarinés)
150 g de sucre perlé

Mélangez le tout dans l'ordre indiqué.


Disposez la pâte dans un moule préalablement graissé, enfournez environ
1 heure (1/2 heure à 250 degrés et le reste de la cuisson à 200 degrés). Vérifiez
que l'intérieur du gâteau est bien cuit. Laissez refroidir puis, démoulez.

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Lès boûkètes : ( les "bouquettes"= crêpes de farine de Sarrasin)

Ingrédients : 250 g de farine de Sarrasin, 200g de farine de froment, 25 g de


levure, lait, 2 œufs, sel, eau

Dans une terrine, déposez 250 g de farine de sarrasin, 200 g de farine de


froment. Délayez dans le milieu 25 g de levure avec un peu de lait tiède, ajoutez
2 œufs, une pincée de sel et mélangez le tout en ajoutant du lait coupé par moitié
d'eau pour en faire une pâte légère que vous laissez lever à couvert durant ½
heure.
Lorsque la pâte a bien levé, faites chauffer du beurre dans une poêle et versez-y
ensuite, la pâte en une mince couche de façon à obtenir une bouquette fine,
croustillante et dorée.

Lès cûtès pomes : (les pommes cuites)

Ingrédients : pommes, sucre impalpable, confiture

Lavez la pomme et essuyez-la. Ensuite, évidez-la à l'aide d'un vide-pomme.


Placez la pomme sur une feuille de papier aluminium.
Placez dans le trou 1 cuillère à café de confiture et 2 cuillères à café de sucre
impalpable.
Placez la pomme dans un plat.
Enfournez environ 15 minutes à ± 250 degrés.

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LES JEUX.

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1.Jeux d'adresse.

# Djouwer å måyes : Jouer aux billes

C'est un jeu aussi ancien que l'humanité. Les jeux pratiqués avec des billes sont
innombrables.
En voici trois parmi les plus connus.

Le tirer :
C'est le plus simple. Un des joueurs dépose une bille par terre, les autres joueurs
lancent leurs billes contre cet enjeu. Ils gagnent celui-ci s'ils arrivent à le
toucher.
Le propriétaire de l'enjeu gagne toutes les billes qui n'ont pas réussi à toucher le
but.

La tapette :
Le jeu est fondé sur le rebond des billes que les joueurs lancent contre le mur sur
lequel elles vont frapper.
En revenant, la bille devra heurter une ou plusieurs billes qui servent d'enjeu.
Un enjeu touché par une bille appartient à celui qui a lancé cette bille.
Au contraire, les billes perdues appartiennent au propriétaire de l'enjeu.

La poursuite :
Se joue à deux. Un premier joueur lance une bille; son adversaire la vise avec
une autre bille.
S'il la touche, il marque 1 point.
S'il ne la touche pas, l'autre joueur marque 1 point et joue à son tour.
La partie se termine lorsque un joueur atteint 10 points.

# Ås cas : Aux osselets

Jeu pour filles et garçons qui nécessitent trois ou quatre joueurs et cinq osselets.
Prendre un osselet et le lancer. Pendant qu'il est en l'air, prendre un autre osselet
qui se trouve par terre.
Recommencer en lançant les deux osselets et en prenant un osselet par terre.
Ainsi de suite jusqu'au cinquième.

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# Li djeu d'bèyes : Le jeu de quilles.

Jeu de neuf quilles placées en quinconce. Le joueur, situé à une distance


déterminée, essaye d'abattre les quilles en lançant une boule.

2. Jeux à sauter.

# Å tahê : La marelle à cloche-pied.

Divertissement de petits filles.


Avant de commencer, on trace au sol, le schéma de la marelle.

On peut classer les différentes marelles suivant le typa de tracé :


a) le tracé à 10 cases (les carrés sont numérotés ; la case 10 est appelée : le
paradis.
b) le tracé à 6 cases
c) le tracé rond

Il y a deux manières de jouer :

a) On jette le tahê (pierre) dans la première case. On saute à cloche-pied par-


dessus, pour arriver dans la deuxième case ; on continue dans la troisième
et ainsi de suite Lorsque deux cases sont en regard, on pose un pied dans
chaque case.
Arrivé à la case numéro 10, on se retourne et on refait le chemin en sens
inverse.
Au numéro 2, toujours sur un pied, on se penche pour ramasser la pierre et
ensuite, on saute hors du tracé.
A la part suivante, on lance la pierre dans la case numéro 2.
Si au moment où l'on envoie la pierre dans la case numéro 10, celle-ci va
trop loin, on dit que le joueur est allé en enfer.

b) Toujours sur un pied, on fait parcourir à la pierre tout le tracé, en la


poussant avec le pied en commençant par la case numéro 1.

# Li cwède : La corde

Chacun à leur tour, les enfants sautent à la corde en comptant ses sauts.
Celui qui a fait le plus de sauts a gagné.

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3.Jeux d'adresse et de poursuite.

# Al calote : A la casquette ("la balle au pot" )

Ce jeu, pour filles ou garçons, allie adresse et poursuite.


On aligne contre le mur les "casquettes" des participants.
Les joueurs se placent à trois mètres du mur. Chacun à leur tour, ils essayent de
lancer dans la casquette d'un de leurs adversaires, une balle.
Lorsqu'un joueur a atteint une casquette, son propriétaire doit courir, prendre la
balle et la lancer après les autres joueurs qui s'enfuient. S'il ne touche personne,
on dépose un jeton dans sa casquette.
Par contre, s'il attrape quelqu'un, c'est celui-ci qui reçoit un jeton.
Au bout d'un certain nombre de jetons, on fait passer lès baguètes au joueur
maladroit. ( Le vaincu passe entre les 2 rangs des vainqueurs qui lui administrent
des "taloches".

4.Jeux de prise (joueurs répartis en deux camps).

# Å jandarmes - voleûrs : Aux gendarmes - voleurs.

Les gendarmes et les voleurs sont désignés au début du jeu.


Au coup de sifflet annonçant le début du jeu, les voleurs se sauvent et les
gendarmes les poursuivent.
Lorsqu'un voleur est attrapé, il est mis èl prihon – dans la prison -. Celle-ci est
un coin délimité du terrain de jeu.
Le rôle des voleurs, toujours en liberté, est d'aler fé sôrti – d'aller faire sortir –
les prisonniers en profitant d'une distraction momentanée des gendarmes.

REMARQUES :

1. Les gendarmes et les voleurs peuvent être désignés par une comptine.
Pour cela, un joueur se cache les yeux en reposant la tête sur les genoux d'un
autre. Celui-ci frappe à petits coups sur le dos du joueur en criant : " roum dou
doum so li stokê, djambe di bwès n'èst nin d'ohê, ki ést-ce lu? " le joueur
répond : voleûr ou bin jandarme suivant son envie.
2. Le voleur touché reste en prison la main tendue vers les joueurs ; si un de
ceux-ci parvient à toucher la main du prisonnier sans se faire prendre, celui-ci
est délivré.

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3.Il n'existe aucun refuge où les joueurs-voleurs peuvent être à l'abri des
gendarmes.
4. Si plusieurs voleurs sont touchés, ils forment une chaîne et si un joueur
parvient à toucher un de la chaîne, alors tous sont délivrés.
5. Les gendarmes finssent par gagner. Alors, on inverse les rôles ou on retire au
sort.

5.Jeux de société.

# Å cåcå : Colin Maillard

On place un bandeau sur les yeux du trimeur en s'assurant qu'il n'y voit plus rien.
Ensuite, on lui fait faire trois tours sur lui-même afin de l'égarer.
Les autres joueurs se dispersent. Une fois arrêtés, ils ne peuvent plus bouger.
Le "Colin" doit tâcher de toucher l'un des joueurs et de le reconnaître. S'il devine
juste, il est remplacé par ce joueur ; sinon, le maître du jeu lui annonce qu'il s'est
trompé et la recherche continue.

# Jeu du foulard liégeois

Les enfants sont divisés en deux équipes. Dans chaque équipe, ils sont
numérotés.
Les deux équipes sont placés face à face. Au milieu, est placé un foulard.

1 2 3 4 5 6 7 8 9

foulard

9 8 7 6 5 4 3 2 1

L'animateur cite un chiffre et les enfants concernés doivent essayer d'aller


chercher le foulard et de se replacer dans son équipe. Celui qui n'a pas le
foulard peut attraper l'autre joueur tant que celui-ci ne s'est pas replacer dans son
équipe. Celui qui a rapporté le foulard donne un point à son équipe.

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DIVERS.

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Voici quelques suggestions d’activités pouvantêtre réalisées dans les classes


maternelles :

o Créer un calendrier wallon : apprendre les noms des jours dela semaine,
les noms des mois, les saisons, la météo.
o Apprendre le schéma corporel. ( exemples : la tête = la tièsse,
les cheveux = lès dj’vès, les yeux = lès oûy, les oreilles = lès-orèyes, les
jambes = lès djambes, les bras = lès brès’, les mains = lès mins,
les doigts = lès deûts, les pieds = lès pîds, …)
o Apprendre les chiffres, les nombres.
o Apprendre les couleurs.
o Apprendre les noms des animaux.
o Apprendre les noms des vêtements.
o Apprendre les termes utilisés pour parler de la famille (papa, maman,
frère, sœur,…)
o Apprendre les noms des objets utilisés dans la maison.
o Parler des marionnettes : aller voir un spectacle, fabriquer des
marionnettes afin de jouer un spectacle.
o Faire des danses folkloriques.
o Exploiter des thèmes : apprendre le vocanulaire spécifique à Saint-
Nicolas,…
o Apprendre des expressions utilisées en français.
o …
o …
o …

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CONCLUSION.

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CONCLUSION.

Le wallon est facilement exploitable à l’école maternelle.


Pour introduire ce projet, il faut une motivation afin d’attirer l’intérêt des
enfants (par exemple : la marionnette Tchantchès). Celle-ci doit apparaître
le plus souvent, mais, de toute façon, les enfants la réclameront.
Il faut aussi utiliser des supports visuels assez clairs afin de faciliter la
compréhension et la mémorisation des récitations.
Ce mémoire est loin de reprendre toutes les activités pouvant être
effectuées en préscolaire. Il y a encore un tas de domaines à exploiter.

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BIBLIOGRAPHIE.

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BIBLIOGRAPHIE.

Ouvrages

$ PIRON Maurice, Aspect et profil de la culture romane en Belgique –


Ed. Sciences et lettres, 1978.
$ LEFEVRE Jean, Traditions de Wallonie-Ed. Marabout, 1977 (préface
de Marcel Thiry).
$ VAN WARTBURG Walther, Evolution et structure de la langue
française. Bibliotheca Pamanica, Ed. Franke.
$ JOSSERAND Charles, Le Wallon, langue de Wallonie.
$ DESTATTE Philippe, L’identité wallonne. Essai sur l’affirmation
politique de la Wallonie (XIXème et XXèmesiècles) .
$ LOVEGNEE Albert, Feux sur la po ésie légeoise actuelle (1970 à nos
jours) tome 1.
$ HAUST Jean, Dictionnaire français-liégeois, (3 volumes), Edition
Vaillant-Carmanne, 1972.
$ Projet Culturel Global, Union Culturelle Wallonne.
$ Aprinde a djåzer walon sins må d’tièsse.

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Brochures du CRIWE

$ Méthodologie du wallon à l’école- Enfants de 5 à 8 ans.


$ Djeûs d’èfants èt d’ grandès djins.
$ Dès bons sacwès d’amon nos-ôtes.
$ Ale hay, djåzans walon.
$ Enfantines lmiégeoises (Bwègnes mèssèdjes d’amon nos-ôtes).
$ Mi p’tit cayè d’walon.
$ Enfantines et chansons de jeux (musée de la vie wallonne 1979)
$ Lès marionètes. Li walon al sicole dè « Musée de la vie wallonne ».
$ Li walon è scole d’après Hu.

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TABLE DES MATIERES.

REMERCIEMENTS 1
INTRODUCTION
PARTIE THEORIQUE 3
1. Les origines du wallon 5
□ Qu’est-ce que le wallon ? 5
□ Quelques définitions 6
□ Comment sont nés les dialectes ? 7
□ Développement d’un bilinguisme franco-wallon 7
2. Naissance er développement de la littérature wallonne 11
3. Parle-t-on uniquement le wallon en Belgique ? 13
4. Parle-t-on encore les langues régionales ? 14
5. Pourquoi ne parle-t-on pas le même wallon dans les
différentes villes ? 16
6. Le wallon est-il très différent du français ? 17
7. Existe-t-il une orthographe officielle du wallon ? 18
8. Le wallon à l’école 20
a) 2 décrets de la Communauté française 20
décret de 1983 20
décret de 1990 22
b) projet culturel global 24
9. Où apprendre le wallon ?
Comment apprendre le wallon à l’heure actuelle ? 27

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PARTIE PRATIQUE
Première exploitation 29
Explications du projet 29
Entretien 30
Projection d’une cassette vidéo 31
Apprentissage d’une récitation 32
Réalisation de 2 grandes marionnettes 33
Guignol 35
Réalisation des invitations 36
Réalisation des affiches 36
Réalisation des décors 37
Réalisation des masques 37
Réalisation des instruments de musique 39
Jeu psychomoteur : foulard liégeois 41
Recettes culinaires 42
Répétitions 43
Récitation 45
Réalisation d’un pantin 46
Photos 47
Deuxième exploitation 49
RECUEIL D’OUTILS PEDAGOGIQUES
• Récitations 52
• Saynètes 113
• Histoires 118
• Chansons 137
• Recettes 152
• Jeux 158
DIVERS 163
CONCLUSION 165
BIBLIOGRAPHIE 167
TABLE DES MATIERES 170

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