Vous êtes sur la page 1sur 16

Politique linguistique de la France 1

Politique linguistique de la France


La politique linguistique de la France se réfère à diverses politiques menées par la
France en matière linguistique. Depuis 1992, le français est l'unique langue officielle en
France.[1] La politique linguistique de la France repose donc sur le monolinguisme d'État.
D'un point de vue historique cette politique a longtemps été marquée par la volonté de
s'opposer au latin afin de réduire le pouvoir de l'Église tout en augmentant celui de la
monarchie, puis de l'État[2] . Ces politiques d'uniformisation linguistique accompagnent,
depuis la renaissance, la formation de la Nation française. Cette évolution très précoce de
l'ensemble géographique français en une nation, distingue la France des autres pays,
notamment dans sa politique vis à vis des langues régionales[réf. nécessaire].
Dès le XIIIe siècle, les notaires royaux écrivaient en français et c'est entre le XIVe siècle et
le XVIe siècle que le français s'est petit à petit imposé comme langue administrative dans
les chartes royales, au détriment certes du latin mais aussi des autres langues vulgaires.
L'essor du français se concrétise avec la promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts
(1539) par François Ier. Cette ordonnance est connue pour être l'acte fondateur de la
primauté et de l'exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique ; en
effet, pour faciliter la bonne compréhension des actes de l'administration et de la justice,
elle leur impose d'être rédigés dans cette langue. Le français devient ainsi la langue
officielle du droit et de l'administration, en lieu et place du latin et des autres langues du
pays. Auparavant d'autres édits royaux préconisaient les langues vulgaires, sans rendre
obligatoire le français (Ordonnance de Moulins)
Depuis la Rennaissance, la population lettrée et citadine utilise le français, mais une large
part de la population rurale reste dans l'ignorance de la langue nationale. Amorcée sous
l'ancien régime, la politique d'unité de la nation française se renforce avec la Révolution
française. Pour les révolutionaires, laisser les citoyens ignorant de la langue nationale est
un obstacle à la démocratie et aux débats démocratiques, c'est laisser le citoyen à la merci
de l'arbitraire, mais c'est également un obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires[3] .
En 1790, l’Assemblée nationale commence par faire traduire dans toutes les langues
régionales les lois et décrets, avant d’abandonner cet effort, trop coûteux[4] . Le décret du 2
thermidor An II impose le français comme seule langue de toute l’administration[5] [6] . Les
révolutionnaires firent pression pour imposer le français et participèrent à un ensemble de
mesures gouvernementales qui ont entrainé le déclin des langues autochtones nommées
patois ou idiomes féodaux[7] considérés, à l'époque, comme les véhicules du cléricalisme et
de la tyrannie. Mais ces mesures ne furent pas suivit d'effets immédiats, l'instruciton
publique obligatoire n'étant mise en place que sous la Troisième République[8] .
Napoléon, par souci d'économie, abandonna largement l'instruction publique à l'Église qui y
rétablit le latin. La diffusion du français dans les écoles accusa même un recul, cette
politique conservatrice devait se durcir sous la Restauration[9] .
Après la Révolution de 1830 et surtout celle de 1848, les idées sociales et progressistes
réapparurent avec le développement d'un enseignement primaire d'État en français, mais
pas encore obligatoire. La révolution industrielle, l'exode rural qui en découle, et
l'apparition du chemin de fer qui facilite les voyages, facilitèrent l'usage du Français par les
classes populaires.
Politique linguistique de la France 2

Á la chute du Second Empire, la Troisième République mit en place une instruction


primaire obligatoie, laïque et gratuite pour tous avec les lois Ferry qui permirent de
démocratiser et d'imposer le français sur tout le territoire.
Cette volonté d'instaurer une langue unique à l'ensemble du territoire, concerne également
l'empire colonial français. Cet usage imposé de la langue française, principalement dans les
documents officiels et dans l'enseignement, vise à élever le niveau culturel de la population
par l'instruction publique ainsi que par la diffusion d'une langue commune et internationale
[10]
.
Le régime de Vichy, influencé par le traditionalisme maurassien qui s’opposait aux «
abstractions » issues de la Révolution française, enjoignait les Français à retrouver leurs «
particularismes » au sein de leurs anciennes provinces. C’est pourquoi le Maréchal Pétain a
tenté d’introduire à l’école primaire l’enseignement des « langues dialectales » à travers
deux lois (1941, 1942). Celles-ci, comme l’ensemble des mesures prises par le
gouvernement de Vichy, seront abrogées à la Libération.
En 1951, la loi Deixonne autorise l’enseignement facultatif des langues régionales de
France. Parallèlement à ces mesures en faveur des langues régionales plusieurs lois visant
à protéger le français de l’anglais sont promulguées, notamment la Loi Toubon.

Historique
La France moderne s'est constituée (cf. Formation territoriale de la France) à partir de
l'agrégration au domaine royal de divers territoires, certains issus du partage de l'empire
carolingien, d'autres non. Il en est résulté un assemblage de régions parlant diverses
langues romanes (langues d'oïl, langues d'oc, corse), germaniques (alsacien, flamand
occidental, francique), ou d'autres origines (breton, basque). Issue du latin dit « vulgaire »
(c'est-à-dire du latin parlé par le peuple à la distinction de celui dit « classique », la langue
littéraire et celle d'une élite restreinte), le français a subi quantité de changements surtout
pendant l'époque prélittéraire (IIIe siècle au VIIIe siècle environ). Ces changements ont
distingué la langue latine de la langue parlée du peuple à tel point qu'au VIIIe siècle, on
prend conscience du fait qu'il s'est développé une nouvelle langue, d'abord appelée rustica
lingua romana (langue romane rustique).
Ce n'est qu'avec le début de la littérature en langue populaire que le besoin d'une
normalisation de cette nouvelle langue s'impose. Au début de l'époque littéraire, dès le
XIe siècle, c'est le clergé qui produit de la littérature sacrale. C'est donc dans les écritoires
(scriptoria) des monastères que se développent différentes traditions d'écriture de l'ancien
français, les scriptae, conventions plus ou moins fixées d'orthographe qui transcrivent la
langue orale. Certains traits dialectaux entrent dans les scriptae dès le début, mais le
dialecte central de l'Île-de-France tend dès le XIIe siècle à prévaloir. A partir du moment où
le roi choisit Paris pour résidence permanente, la ville devient définitivement le centre de la
puissance et aussi du commerce et le dialecte francilien s'impose de plus en plus comme
langue de communication, de commerce, de politique et de religion.
Politique linguistique de la France 3

Fin du Moyen Âge à la Renaissance


A partir du XIVe siècle, on parle de moyen français : la langue a encore subi des
changements morphologiques importants qui la rapprochent de beaucoup du français
moderne.
Charles V est un patron des arts : il
reconstruit le Louvre en 1367[11] et y
fonde la première Librairie royale, qui
deviendra quelques siècles plus tard la
Bibliothèque nationale de France. Il
entreprend une politique de
vulgarisation et fait traduire en
français de nombreux ouvrages
scientifiques et techniques, des traités
d’astrologie et d’histoire, des textes
d’Aristote accompagnés des
commentaires explicatifs de leur
traducteur Nicolas Oresme, le
Policraticus de Jean de Salisbury, le
Livre des propriétés des choses de
Barthélémy l'Anglais (traduit par Jean
Corbechon), ou encore des œuvres
Charles V ordonnant la traduction d'Aristote; Enluminure du
prologue de la traduction de Oresme de Politiques, religieuses comme La Cité de Dieu, de
[11]
Economiques, Ethique d'Aristote . saint Augustin traduite en 1370 par le
juriste Raoul de Presles[12] , qui y
ajoute ses propres commentaires et ceux de ses prédécesseurs.

Les textes latins sont traduits en français et des prêts sont accordés pour les copier.
Disposée sur trois étages, la Librairie royale répond à un projet politique : elle doit former
une élite administrative[12] . Elle compte jusqu’à un millier de manuscrits[11] .
En 1454 l'ordonnance de Montils-lès-Tours de Charles VII ordonne la rédaction en langue
vulgaire du droit coutumier oral[13] . Cette ordonnance connait néanmoins un relatif échec,
mal conçue elle est difficile à mettre en oeuvre (passage devant des commissions, renvoi au
roi, le parlement en cas de discorde...)[14] . La rédaction en langue vulgaire du droit sera
relancée en 1497.
Avec le développement de la littérature et surtout avec la nouvelle technique d'impression
de Gutenberg les écrits se multiplient, et en même temps la discussion sur la qualité de la
langue française commence parmi les lettrés. La première imprimerie en France est
construite à Paris en 1470 par Michael Friburger, Ulrich Gering et Martin Crantz[15] .
Politique linguistique de la France 4

L'Ancien Régime
En 1490, Charles VIII dispose par l'ordonnance de Moulins que la langue de la juridiction
sera désormais la « langue maternelle ou franceoise » et non le latin. Cette disposition sera
confirmée par une ordonnance de Louis XII en juin 1510[16] :
« Ordonnons (…) que doresnavant tous les proces criminels et lesdites enquestes,
en quelque maniere que ce soit, seront faites en vulgaire et langage du pais (…)
autrement ne seront d'aucun effet ni valeur »
François Ier confirmera ce texte en 1531 pour le Languedoc. Mais cette décision sera
rendue caduque (ou confirmée) par la promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts en
1539 qui remplace l'usage du « faites en vulgaire et langage du pais » par celui de la «
langue maternelle franceoise » pour l'administration et le droit[17] . Conçu à l'origine
comme un moyen de remplacer le latin dans les textes officiels — peu de sujets du XVIe
siècle ayant l'éducation nécessaire à sa compréhension — il stipule également que le
français, et lui seul, est désormais la langue légal dans le royaume (en langage maternel
françoys et non aultrement). Néanmoins, la société cultivée continue d'employer le latin
dans les universités, et la grande majorité de la population française conserve l'usage des
langues régionales[18] .
A partir des années 1550 un cercle de poètes, la Pléiade, et parmi eux surtout Ronsard, Du
Bellay et Peletier du Mans, se lancent dans le débat pour enrichir le français par le moyen
d'emprunts à d'autres dialectes et défendent le français face aux langues anciennes
grecques et latines. Cet objectif est théorisé dans le manifeste de Du Bellay: Défense et
illustration de la langue française[19] . Cette démarche poétique doit être rapprochée de la
démarche politique de l'ordonnance de Villers-Cotterêts passée dix ans plus tôt[20] .

Le siècle classique
Le XVIIe siècle marque un point important non seulement pour la littérature, mais aussi
pour l'évolution de la langue française. L'orthographe du français n'étant toujours pas fixée,
le débat sur la qualité de la langue française n'ayant pas cessé depuis la Renaissance, le
besoin d'une codification est ressenti de plus en plus fortement.
D'un cercle d'abord pratiquement inconnu de lettrés naît l'Académie française. Elle est
fondée officiellement en 1635 par le cardinal de Richelieu[20] . Sa tâche est désormais de
donner des règles à la langue française, de la rendre claire, pure et raisonnable afin de la
rendre compréhensible par tous. Elle devait fournir les références nécessaires à la langue
française : un dictionnaire répertoriant les mots de la langue française (première édition en
1694[21] ), une grammaire (deux essais infructueux[22] auront lieux vers 1700[23] et 1932[24]
), puis une poétique et une rhétorique qui n'ont jamais vu le jour.
La politique linguistique de ce siècle reste cependant conciliante. Seul un faible nombre de
dispositions législatives ne concernant pas le peuple sont prises. Les nouvelles provinces
annexées sont dispensées d'appliquer l'ordonnance de Villers-Cotterêt[18] . A l'exception
notable de la création de l'Académie Française ce siècle est marqué par la non intervention
en matière de politique linguistique.
Politique linguistique de la France 5

La Révolution française
Au début, la révolution française se montre tout aussi conciliante que le précédent régime.
Durant les premières années, les décrets révolutionnaires sont traduits dans les langues
régionales. En 1790 une loi est passée à l'assemblé sur proposition de François-Joseph
Bouchette afin de «faire publier les décrets de l’Assemblée dans tous les idiomes qu'on
parle dans les différentes parties de la France»[25] . Rapidement les coûts financiers ainsi
qu'un manque d'intérêt en la matière compliquent l'application de cette loi.
Poursuivant l'élaboration d'une France nouvelle et unie, les révolutionnaires tentent
également de restreindre les particularismes régionaux dans le domaine linguistique.
Progressivement apparaît un courant de pensée selon lequel la diversité linguistique doit
être réduite au nom de l'unification de la nation et la lutte contre le féodalisme.
L'unification de la langue, au même titre que l'éducation nationale, est également vu
comme un prérequis à la démocratie permettant à chacun de comprendre et de contrôler
les décisions de l'état.

La « terreur linguistique » : juin 1793 à juillet 1794


Durant la seconde terreur associée à Robespierre un certain nombre de décrets et de lois
se mettent en place. Cette période est entre autre marquée par les prises de position
virulentes de Bertrand Barère de Vieuzac. La plupart des lois passées durant cette période
seront amendées ou supprimées après la chute de Robespierre en juillet 1794.
Le 27 janvier 1794, Bertrand Barère de Vieuzac, déclare[18] devant la Convention nationale
que:
La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel; dans la
démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale, incapables de
contrôler le pouvoir, c'est trahir la patrie... Chez un peuple libre, la langue doit
être une et la même pour tous.
Il écrit en 1794 dans un rapport au comité de salut public:
« Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l'émigration et la haine de
la République parlent allemand… La Contre-révolution parle l'italien et le
fanatisme parle basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreurs. »
Une série de décrets concernant l'éducation nationale et en particulier l'obligation
d'enseigner en français sont pris en particulier le décret du 27 janvier 1794 (8 pluviôse an
II) qui rend obligatoire l'enseignement en français, ce texte interdit également aux
membres du clergé d'enseigner.
Le 4 juin 1794, l'abbé Grégoire écrit un Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir le
patois, et d'universaliser l'usage de la langue française. L'Abbé Grégoire estime qu'à
l'époque: "qu'au moins 6 millions de Français, surtout dans les campagnes ignorent la
langue nationale (...) et qu'un nombre égal est à peu près incapable de soutenir une
conversation suivie" et qu'en définitive le nombre de ceux qui la parlent "purement"
n'excède pas 3 millions (sur 28 millions d'habitants).[26] .
Le décret du 2 Thermidor (20 juillet 1794) reste le plus emblématique de la terreur
linguistique bien qu'il n'ai jamais été réellement appliqué[27] :
« Article 1. À compter du jour de la publication de la présente loi, nul acte public ne
pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire de la République, être écrit qu'en
langue française.
Politique linguistique de la France 6

Article 2. Après le mois qui suivra la publication de la présente loi, il ne pourra être
enregistré aucun acte, même sous seing privé, s'il n'est écrit en langue française.
Article 3. Tout fonctionnaire ou officier public, tout agent du Gouvernement qui, à
dater du jour de la publication de la présente loi, dressera, écrira ou souscrira, dans
l'exercice de ses fonctions, des procès-verbaux, jugements, contrats ou autres actes
généralement quelconques conçus en idiomes ou langues autres que la française, sera
traduit devant le tribunal de police correctionnelle de sa résidence, condamné à six
mois d'emprisonnement, et destitué.
Article 4. La même peine aura lieu contre tout receveur du droit d'enregistrement qui,
après le mois de la publication de la présente loi, enregistrera des actes, même sous
seing privé, écrits en idiomes ou langues autres que le français. »

La remise en cause des lois de la terreur


A la suite de l'execution de Robespierre le 28 juillet 1794 (10 Thermidor an II) qui marque
la fin de la terreur le décret du 2 Thermidor sera annulé le 2 septembre 1794 (16 fructidor
an II) soit à peu près six semaines après avoir été passé[28] .
Concernant l'enseignement l'obligation d'enseigner en français sera précisé le 17 novembre
1794 (27 brumaire an III) par le décret de Joseph Lakanal qui préconise que
"L'enseignement sera fait en langue française; l'idiome du pays ne pourra être employé que
comme un moyen auxiliaire." Ces dispositions ne seront jamais réellement appliquées par
manque d'enseignants (qui ne peuvent faire partie du clergé).

XIXe siècle et début du XXe siècle


Pendant la majeure partie du XIXe siècle, aucune politique linguistique française
particulière n'est menée. À la fin du siècle, plusieurs années après l'établissement de la
Troisième République, une politique de nivellement linguistique est mise en place. La
scolarisation obligatoire rejette alors l'enseignement des langues régionales, même en tant
qu'outil d'enseignement dans les zones monolingues autres que française.

La politique linguistique au début du XIXe


La politique sous le premier empire marque un retour à une politique de laisser faire en ce
qui concerne les langues régionales. Les objectifs de répression de ces langues qui avaient
prévalus durant la terreur linguistique sont abandonnés. Avec le concordat Napoléon
revient indirectement sur l'obligation d'enseigner en français. Le retour du clergé dans
l'enseignement entraîne une importance accru de l'enseignement en latin. Dans le sud de la
France par exemple, on compte durant le Premier Empire plus d'enseignants en latin qu'en
français[25] . L'usage du français progresse néanmoins durant cette période mais plus du
fait de la centralisation accrue de la France et de la conscription militaire que du fait d'une
réelle politique linguistique.
En 1809 une enquête impériale menée par Charles Coquebert de Montbret fait état pour
l'Empire de 27.926.000 locuteurs français, 4.071.000 locuteurs italiens, 2.705.000 locuteurs
allemands, 2.277.000 locuteurs flamands, 967.000 locuteurs bretons, et 108.000 locuteurs
basques. A noter : il s'agit des frontières de l'Empire en 1809, où la France compte alors
plus de département qu'aujourd'hui[29] [30]
La politique linguistique de 1814 à 1880 : Restauration à l'établissement de la Troisième
République)...
Politique linguistique de la France 7

Politique d'assimilation à la fin du XIXe et début du XXe


Depuis la fin du XIXe siècle et la politique de francisation de la Troisième République, on
assiste à l'émergence de revendications pour la protection des langues régionales de
France. En 1902, le gouvernement d'Émile Combes lutte par décret contre « l'usage abusif
du breton ».
Dans les années 1880, Jules Ferry met en place une série de mesures pour affaiblir les
langues régionales de France, comme le souligne le rapport de Bernard Poignant[31] à
Lionel Jospin en 1998.
Durant la période dure (fin du XIXe siècle — 1950) de lutte contre les langues régionales,
l'usage du symbole était utilisé afin de punir les enfants coupables de s'exprimer dans une
langue autre que le français, fût-elle leur langue maternelle. Divers humiliations étaient
infligées par les instituteurs de la IIIe République, allant du châtiment corporels à
l'exclusion, dans le but de rendre honteux l'usage du patois. Cette politique de châtiment
corporels est appliquée sur l'ensemble du territoire français, mais aussi dans l'Empire
colonial de la France du XIXe et XXe siècle. Parmi les punitions, on retrouve un usage
fréquent des coups de règle sur les doigts, se mettre à genoux sur une règle, ou pendre un
objet autour du cou des réfractaires. Dans les régions de langue occitane, ce sentiment de
honte se cristallisa dans la notion de Vergonha, qui signifie "honte" en occitan (prononcer :
[beɾˈguɲɔ]). Ce mot fait spécifiquement référence à l'ensemble des répercussions des
diverses politiques gouvernementales sur les Français parlant patois.[réf. nécessaire]
L'État a imposé cette politique dans le cadre de sa lutte contre ce qu'il appelle le
cléricalisme. Or la position de l'Église a toujours été d'une part pragmatique (employer les
langues vernaculaires) et d'autre part, a toujours recherché l'appui ou la neutralité du
pouvoir. En matière de langue régionale, l'Église a donc suivi les usages
gouvernementaux[réf. nécessaire] et le symbole fut donc employé dans les écoles libres comme
dans les écoles publiques.
Le monolinguisme non-francophone recule progressivement au profit d'un bilinguisme avec
le français. Lorsque les campagnes sont révolutionnées par le passage de la paysannerie
traditionnelle à l'industrie agroalimentaire, de nombreuses régions françaises voient
s'opérer un basculement linguistique vers le français. Le passage d'une civilisation
paysanne traditionnelle à une civilisation moderne largement influencée par les villes (bien
que les modes vestimentaires étaient par endroit déjà sous l'influence des villes)
s'accompagne du basculement vers le français. Dans de nombreuses régions, on constate la
coexistence de la génération des arrières-grands-parents monolingues, des grands-parents
bilingues mais dont la langue maternelle n'était pas le français, celle des parents bilingues
passifs et enfin celle des enfants monolingues francophones. L'influence des JAC (Jeunesse
agricole chrétienne) est notable en Bretagne[réf. nécessaire].

Politique linguistique sous l'Occupation


Le régime de Vichy se montre conciliant à l'égard des langues régionales : les premières
lois en faveur de l'enseignement de ces langues sont dues au ministre vichyssois Carcopino.
L'objectif de la Révolution nationale, l'idéologie officielle du Régime de Vichy, est de vivifier
le nationalisme français chez les enfants en développant chez eux l'attachement au sol
natal[32] . Le régionalisme pétainiste prétend unir la grande et la petite patrie présentée
comme une communauté réelle par opposition aux « abstractions » administratives issues
de la Révolution française et de la République.
Politique linguistique de la France 8

La seconde moitié du XXe siècle

Dans le domaine éducatif


Depuis les années 1950, plusieurs mesures ont été prises en faveur des langues régionales :
la loi Deixonne en 1951 autorise l'enseignement des "langues et dialectes locaux et
régionaux" à l'école. Cependant l'UNESCO constate que leur avenir reste menacé.
Depuis les années 1970, se sont développées dans plusieurs régions des écoles associatives
enseignant en langue régionale :
• écoles Diwan en Bretagne ;
• Ikastolak au Pays basque ;
• calandretas occitanes ;
• La Bressola catalane, etc.
Néanmoins, le ministère de l'éducation nationale refuse l'intégration des écoles Diwan qui
pratiquent la technique d'immersion, c'est-à-dire un enseignement bilingue dispensé
essentiellement en breton.
Pour autant, des classes bilingues existent aussi au sein de l'Éducation nationale,
notamment l'association Div Yezh – Deux Langues – qui promeut l'enseignement bilingue
français-breton "à parité horaire". Mais les moyens qui y sont consacrés sont limités, ce qui
conduit parfois à des situations pédagogiques difficiles.

Des situations diverses


Certaines langues régionales se sont nettement mieux maintenues que d'autres, notamment
les langues transfrontalières qui bénéficient du soutien ou du rayonnement linguistique du
voisin. L'histoire particulière de l'Alsace-Lorraine l'a ainsi conduite à ne pas connaitre la
période dure de francisation, tandis qu'une fois réunie à la France, certains compromis ont
été faits eu égard aux privilèges dont elle bénéficiait lorsqu'elle était allemande.
Le prestige d'une langue auprès de ses locuteurs joue ; il est en partie lié aux politiques
linguistiques en vigueur, au prestige d'une « langue-mère » voisine dans le cas des langues
frontalières ou transfrontalières (basque, corse, alsacien). Le cas des langues d'oïl très
dévalorisées, non reconnues comme langues différentes du français et traitées de « patois »
est significatif en ce sens. Pour le linguiste Claude Hagège, « la honte de sa propre langue,
le prestige d’une langue étrangère, expliquent la mort des langues. C’est évident pour le
breton. Déjà au XVIe siècle l’aristocratie bretonne avait abandonné le breton, considérant
que le français avait davantage de prestige. »
Cependant, cette politique d'acculturation brutale a des conséquences encore maintenant.
Ceci est notamment mis en lumière par des études comme celles de Philippe Carrer pour la
Bretagne (voir ethnopsychiatrie).
Politique linguistique de la France 9

Évolutions à partir de 1992


Le Conseil de l'Europe a adopté en 1992[33] la Charte européenne des langues régionales
ou minoritaires qui consacre « le droit imprescriptible de pratiquer une langue régionale
dans la vie privée et publique ». Les représentants de la France s'opposent à cette charte
qui est néammoins adoptée à la majorité des membres du Conseil de l'Europe
L'article 2 de la Constitution de la cinquième République française est modifié en 1992 lors
d'un congrès réuni afin d'amender la constitution pour la rendre compatible avec le traité
de Maastricht. La mention « La langue de la République est le français » y a été alors
ajoutée.
La loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française dite « loi Toubon
»[34] reconnaît l’usage des langues régionales dans l’enseignement. Par ailleurs ce texte
reconnaît le droit au citoyen français, pour les textes légaux, mais aussi au salarié pour tout
ce qui touche au contrat de travail et au consommateur pour ce qui concerne la
présentation des produits, les modes d'emploi et les garanties, de s'exprimer et de recevoir
toute information utile en français. Elle crée également l'obligation d'une rédaction en
langue française pour ces documents qui peuvent ensuite être traduits dans une autre
langue.
En 1999, la France signe finalement la Charte européenne, après nombre d'autres pays de
l'Union européenne, mais refuse ensuite de la ratifier, car sa constitution s'y opposerait. La
ratification lie juridiquement l'État contractant, la signature est une simple reconnaissance
des objectifs généraux de la charte ; il n'y a donc aucune évolution de la situation des
langues minoritaires en France, si ce n'est un vieillissement des locuteurs qui devrait
amener les plus fragiles d'entre elles à « mourir » avant la fin du XXIe siècle, après une
existence pour certaines plus que millénaire. La France est l'un des rares États d'Europe à
ne pas avoir ratifié cette charte.
Ce débat divise depuis la classe politique française : certains hommes politiques sont
partisans d'une ratification de la Charte européenne par la France, tandis que d'autres s'y
opposent car elle pourrait apporter une reconnaissance légale des langues régionales et
leur usage en temps que langues officielles dans les textes administratifs, notamment les
lois, décrets et jugement de tribunaux. Ces problématiques reviennent fréquemment dans
le débat publique, en France métropolitaine, mais aussi dans les collectivités d'Outre-Mer.
Sur le site de l'Union pour un mouvement populaire[35] , Nicolas Sarkozy nie toute
discrimination et annonce lors d'un discours pré-électoral à Besançon le 13 mars 2007 que:
Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues
régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience
historique du problème des minorités différente de la nôtre, décide qu’une langue
régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que
le français.
Car au-delà de la lettre des textes, il y a la dynamique des interprétations et des
jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de
liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de
donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est
consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la
construction de l’Europe.
Sa rivale socialiste Ségolène Royal, au contraire, se déclare prête à appliquer la Charte
dans un discours[36] prononcé en mars 2007 en Iparralde au nom de la variété culturelle en
Politique linguistique de la France 10

France:
Les identités régionales constituent une formidable valeur d'avenir et je crois que
c'est en faisant le lien entre ces valeurs fondamentales qui font l'identité de
toujours entre la France et la nation française dans sa diversité, dans son
authenticité, dans ses traditions authentiques [...] que l'Etat fonctionne bien.
Diverses opérations visant à rétablir la présence des langues régionales dans la vie de tous
les jours:
• Voir également : Signalisation routière bilingue en France.
• à la télévision : FR3 région, Radio France Outremer : journaux et émissions en langue du
pays
Les langues régionales ont été reconnues comme faisant partie du patrimoine national de la
France depuis la révision de la constitution de juillet 2008.

L'unification linguistique dans l'imaginaire


Une phrase a marqué l'imaginaire collectif, qui a été longtemps affichée dans certaines
écoles primaires : « Il est interdit de cracher par terre et de parler breton », phrase qui
juxtapose deux interdictions de nature différente, illustrant bien la nature des moyens
employés pour parvenir à réaliser un linguicide en Basse-Bretagne.
Un telle affiche est visible au « Musée Rural de l'Éducation de Bothoa » à
Saint-Nicolas-du-Pélem dans les Côtes-d'Armor. La rareté des exemplaires restants ont
amené certains à émettre le doute sur sa réelle existence, ainsi Fañch Broudig concluait à
une extrapolation :
« Autant le principe édicté en 1897 par l'Inspecteur d'Académie du Finistère,
Dosimont, selon lequel pas un mot de breton ne devait être prononcé ni en classe
ni dans les cours de récréation est couramment référencé, autant il est difficile de
retrouver trace de l'interdiction « de cracher par terre et de parler breton »…
Sous réserve d'inventaire complémentaire, il faut considérer que la phrase que
l'on brandit désormais comme un contre-slogan est, historiquement, une
extrapolation. »
Cependant, si cette phrase n'a pas existé telle quelle, elle a bel et bien existé sous forme
paraphrasée. Le même auteur cite le « Règlement pour les écoles primaires élémentaires
de l'arrondissement de Lorient », adopté et arrêté par le Comité supérieur de
l'arrondissement, en 1836 et approuvé par le recteur en 1842, qui dispose : « Art. 21. Il est
défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune
parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré. » S'exprimer en breton
et parler « grossièrement » font l'objet de la même prohibition [37] .

l'Académie Française
L’Académie française est fondée en 1635 sous le règne du roi Louis XIII par le cardinal de
Richelieu, et c'est l’une des plus anciennes institutions française. Son rôle premier est de
"veiller sur la langue française". L'Académie a travaillé dans le passé à fixer la langue, pour
en faire un patrimoine commun à tous les Français et à tous ceux qui pratiquent la langue
française. En effet, il est précisé dans l’article XXIV des statuts que « la principale fonction
de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possible à donner des
règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts
Politique linguistique de la France 11

et les sciences. »
Aujourd’hui, elle agit pour en maintenir les qualités et en suivre les évolutions nécessaires.
Elle en définit le bon usage. Elle le fait en élaborant le Dictionnaire de l'Académie française
qui fixe l’usage de la langue, mais aussi par ses recommandations et par sa participation
aux différentes commissions de terminologie[38] .

Politique linguistique coloniale de la France


Louis-Jean Calvet a consacré un livre sur ce sujet (« Linguistique et colonialisme »). Voici
un court résumé de sa thèse :
« L'étude des langues a toujours proposé, au bout du compte, une certaine vision
des communautés linguistiques et de leurs rapports. Cette vision a pu être utilisée
pour justifier l'entreprise coloniale. Les sciences humaines sont en effet
enfermées dans un carcan séculier : qu'elles le veuillent ou non, elles parlent de
nous, de nos conflits, de nos luttes. Et la traduction qu'elles en donnent est
souvent, qu'elles le veuillent ou non, utilisée au profit de certains, dans ces
conflits et dans ces luttes. D'un certain point de vue, la linguistique a été jusqu'à
l'aube de notre siècle une manière de nier la langue des autres peuples, cette
négation, avec d'autres, constituant le fondement idéologique de notre «
supériorité », de la supériorité de l'Occident chrétien sur les peuples « exotiques
» que nous allions asservir joyeusement. Le phénomène n'a d'ailleurs pas disparu
avec la « décolonisation ». »
Louis-Jean Calvet le montre très clairement à travers un certain nombre de comportements,
non seulement outre-mer, mais à l'intérieur même de l'hexagone où les langues régionales
demeurent les victimes d'un impérialisme linguistique dont l'un des masques les plus
récents est peut-être celui de la francophonie. Une linguistique consciente de ces
implications politiques ne peut être que militante. C'est aux linguistes concernés, dans
leurs pays respectifs, dans leurs régions, qu'ils appartient d'assumer cette prise en charge,
ce combat pour la défense et l'épanouissement de leur langue et de leur culture propres.
Le site suivant donne un éclairage sur la situation linguistique (liée à la situation sociale,
bien entendu) à Tunis pendant le protectorat français : http:/ / revel. unice. fr/ urmis/
document. html?id=4
Lors de la création de l'Empire colonial français, le français devint la langue
obligatoirement enseignée dans toutes les colonies. Il est en priorité enseigné aux enfants
de l'élite locale ou des chefs de tribus. Lors des indépendances, et surtout en Afrique
subsaharienne, cette élite formée en français maintiendra la langue coloniale comme
langue officielle.

Promotion du français à l'étranger

Politique de la France concernant le français à l'étranger


L'État français soutient le français à l'étranger (francophonie, cf. ci-dessus).
L'État français subventionne des établissements français par immersion à l'étranger.
Certains pensent que cette politique d'éducation est contradictoire avec les mesures
restrictives adoptées vis-à-vis des écoles en langues minoritaires en France même. D'autres
expliquent qu'il est normal que la République française promeuve le français dans et à
Politique linguistique de la France 12

l'extérieur du territoire, dans le respect des législations locales en vigueur.


La Francophonie est représentée par un certain nombre d'organisations coordonnées par
l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Les États et gouvernements membres de l'OIF ont choisi de structurer le périmètre des
interventions de l'organisation autour de quatre missions : • la promotion de la langue
française et de la diversité culturelle et linguistique ; • la promotion de la paix, de la
démocratie et des droits de l'homme ; • l'appui à l'éducation, la formation, l'enseignement
supérieur et la recherche ; • le développement de la coopération au service du
développement durable et de la solidarité.
La Francophonie mêle donc des objectifs culturels et des objectifs politiques. Ce qui génère
nombre de confusions et nourrit des soupçons d'impérialisme linguistique.
C'était le cas dès l'origine du mot « francophonie » inventé par Onésime Reclus. Celui-ci
développe dans son livre « Un grand destin commence », un hymne à la conquête coloniale,
concevant une véritable doctrine de l'impérialisme français. C'est aussi l'origine de la
conception française de l'État (une nation, une langue, un peuple) :
« La langue fait le peuple « Dès qu'une langue a “coagulé” un peuple, tous les
éléments “raciaux” de ce peuple se subordonnent à cette langue. C'est dans ce
sens qu'on a dit : la langue fait le peuple (lingua gentem facit). » »
L'objectif de la Francophonie concernant la promotion de la langue française et de la
diversité culturelle et linguistique se décline en deux points :
• étendre la place du français dans le monde et notamment défendre sa position dans les
anciennes colonie d'Afrique ;
• lutter contre la prédominance de l'anglais.
Pour répondre à l'accusation d'impérialisme culturel, les responsables de la francophonie
utilisent le concept de langue partenaire.
« Respectueuse de la diversité culturelle et linguistique, l'OIF de la Francophonie
favorise le plurilinguisme au sein de l'espace francophone par le développement
équilibré du français et des langues partenaires, particulièrement les langues
africaines transfrontalières, vecteurs d'expression, de développement,
d'éducation, de formation et d'information. »
Les langues partenaires ne sont pas définies précisément mais concernent les langues
locales des pays africains :
« Dans le contexte plurilingue de nombreux États en Afrique francophone, les langues
nationales sont indispensables dans de nombreux domaines : éducation de base, santé
publique, environnement, culture… L'OIF soutient ces langues, qu'elles soient de
portée nationale ou transfrontalière, pour rendre plus aisée leur utilisation concrète, à
l'oral comme à l'écrit, notamment en appuyant l'édition d'ouvrages dans ces langues.
… En Afrique où le français, langue d'enseignement, voisine avec les langues
maternelles des élèves, l'OIF favorise la prise en compte dans les systèmes éducatifs
africains d'une articulation entre ces langues et le français. Une alphabétisation
ignorant ces langues et l'influence qu'elles exercent sur les capacités d'apprentissage
des élèves, serait en effet vouée à l'échec. »
Politique linguistique de la France 13

Défense et promotion de la diversité culturelle


Le Ministère français de la Culture déclare souvent mener une action vigoureuse pour la «
défense de la diversité culturelle » : il entend par là la défense du cinéma français et de ses
intérêts économiques face au cinéma hollywoodien.
Il ne s'agit aucunement d'appliquer cette défense à la diversité culturelle et linguistique qui
existe en France. Les défenseurs des langues minoritaires en France y voient une
contradiction – d'ailleurs difficilement assumée par certains (voir le concept de « langue
partenaire » introduite par les organismes en charge de la francophonie).
Pour les tenants de la conception française de l'État (un État, une nation, un peuple), l'unité
culturelle première étant la Nation, la défense de la diversité linguistique s'entend alors au
niveau européen et mondial, et ne saurait être retenu comme argument en faveur de
revendications régionalistes. Cet idée est discutable puisqu'une unité culturelle première ,
n'a pas à être exclusive ... des unités culturelles secondaires, si tant est que cette
expression ait un sens.

La place de la langue française dans les institutions internationales

Les institutions internationales


La France tente de promouvoir le français à l'étranger, notamment dans les organisations
internationales (il s'agit de l'une des langues officielles de certaines organisations
internationales : l'ONU, l'Organisation mondiale du commerce, l'OTAN, l'Union africaine,
l'Union européenne, l'Agence spatiale européenne, l'Office européen des brevets, la Cour
internationale de justice, la Cour pénale internationale, Interpol, le Comité international
olympique...

Commission européenne
Le français est, avec l'anglais et l'allemand, l'une des trois langues de travail de la
Commission européenne.

Sciences et techniques
Le français est une des trois langues officielles de l'office européen des brevets. Cependant,
le protocole de Londres signé par dix pays (Allemagne, France, Danemark, Liechtenstein,
Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse), et destiné à libéraliser le
régime linguistique des brevets en Europe n'a toujours pas été ratifié par la France en 2007
(qui a signée le protocole en 2001). Cette ratification n'était alors pas conforme à la
Constitution, dans la mesure où l'article 2 de celle-ci précisait que la langue officielle de la
République est le français.
Politique linguistique de la France 14

Interface avec les droits nationaux


L'usage de la langue anglaise tend à se répandre dans les entreprises, du fait que l'anglais
est une langue véhiculaire dans les affaires. Il en résulte des emplois de l'anglais dans des
documents relatifs au droit du travail qui peuvent aller en violation de dispositions
juridiques d'États-membres (en France, par exemple, la loi Toubon).

Bibliographie
Fañch Broudig, L'interdiction du breton en 1902. La IIIe République contre les
langues régionales, Coop Breizh, Spézet, 1996, ISBN 2-909924-78-5La Politique de
la langue française (Poche) de Marie-Josée de Saint-Robert, Que sais-je?
Langues-de-France.org, Pierre Encrevé, Les droits linguistiques de l'homme et du
citoyen, conférence à l'EHESS en 2005. Une synthèse des politiques linguistiques
en France.

Voir aussi
• Francophonie
• Académie française
• Histoire linguistique de la France
• Langues régionales ou minoritaires de France
• Politique linguistique
• Politique linguistique de l'Union Européenne

Références
[1] Voir la Constitution de la Ve République, modification de 1992, titre I, art. 2: « La langue de la République est
le français. » (http:/ / www. legifrance. gouv. fr/ html/ constitution/ constitution2. htm)
[2] du français par l'Université de Laval (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/
HIST_FR_s5_Renaissance. htm|Histoire)
[3] du français par l'Université de Laval (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/
HIST_FR_s5_Renaissance. htm|Histoire)
[4] Jacques Leclerc, Histoire du Français, chapitre la Révolution française et la langue nationale (http:/ / www.
tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/ HIST_FR_s8_Revolution1789. htm), dernière modification le 7 octobre 2008,
consulté le 2 avril 2009
[5] Décret du 2 thermidor, an II (20 juillet 1794) Article 1er : À compter du jour de la publication de la présente
loi, nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire de la République, être écrit qu'en
langue française. (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/ HIST_FR_s8_Revolution1789. htm). C'est sur
cette interprétation, et dans le but de protéger le français contre l'influence excessive de l'anglais qu'est basée
la modification de 1992 de l'article 2 de la Constitution, et non sur le texte de l'ordonnance elle-même
[6] Loi constitutionnelle n° 92-554 du 25 juin 1992 (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ AXL/ europe/ franceloi-cnst-1998.
htm)
[7] Les révolutionnaires font la distinction entre les patois considérés comme ayant une souche commune avec le
français (gallo, normand, gascon...) et les idiomes qui n'en ont pas (flamand, bas-breton...)
[8] http:/ / books. google. fr/ books?id=kUSlh1z8okQC& pg=PA15& lpg=PA15& dq=La+ monarchie+ avait+ des+
raisons+ de+ ressembler+ %C3%A0+ la+ tour+ de+ Babel%3B+ dans+ la+ d%C3%A9mocratie,+ laisser+
les+ citoyens+ ignorants+ de+ la+ langue+ nationale,+ incapables+ de+ contr%C3%B4ler+ le+ pouvoir,+
c'est+ trahir+ la+ patrie. . . & source=bl& ots=LkLi7bpTWC& sig=UHV6qjSIGUYG1Up6I911gfFJtnw& hl=fr
[9] du français par l'Université de Laval (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/
HIST_FR_s5_Renaissance. htm|Histoire)
[10] du français par l'Université de Laval (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/
HIST_FR_s5_Renaissance. htm|Histoire)
[11] Journée d’études "Canon et traduction dans l’espace franco-germanique" (http:/ / recherche. univ-lyon2. fr/
lce/ spip. php?article62)
Politique linguistique de la France 15

[12] site de la BnF, premières bibliothèques royales (http:/ / classes. bnf. fr/ DOSSITSM/ biblroya. htm)
[13] ordonnance ayant précédé Villers-Côtterets (http:/ / www. cerclegenealogiquedenancy. net/ Macaron/
Cotterets. htm)
[14] évolution du code civil (http:/ / www. culturesfrance. com/ adpf-publi/ folio/ code_civil/ 102. html)
[15] BnF premiers imprimeurs en France (http:/ / bbf. enssib. fr/ sdx/ BBF/ frontoffice/ 1971/ 02/ document.
xsp?id=bbf-1971-02-0065-001/ 1971/ 02/ fam-apropos/ apropos& statutMaitre=non& statutFils=non)
[16] recueil d'anciennes lois française (http:/ / books. google. fr/ books?id=s6EFAAAAQAAJ& pg=PA596&
lpg=PA596& dq="que+ doresnavant+ tous+ les+ proces+ criminels+ et+ lesdites+ enquestes"&
source=web& ots=MQZFYP2jDr& sig=SAioaCYDYZwKQgJIGYMJAMuwDiQ& hl=fr& sa=X& oi=book_result&
resnum=1& ct=result#PPA596,M1) p596 item 47
[17] Texte sur assemblee-nationale.fr (http:/ / www. assemblee-nationale. fr/ histoire/ villers-cotterets. asp)
[18] France: politique linguistique sur le français (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ Europe/
france-2politik_francais. htm) Un point de vue québécois sur la politique linguistique de la France
[19] la langue française à travers les ages (http:/ / www. culture. gouv. fr/ culture/ dglf/ lang-frcs-trav-ages. html),
site de la DGLFLF
[20] fondation de l'académie (http:/ / www. academie-francaise. fr/ langue/ droite. html), sur le site de l'Académie
française.
[21] histoire de la langue française (http:/ / sites. univ-provence. fr/ francophonie/ actualites/ documents/
histoire_francais/ 06_histoire_francais. pdf)
[22] dictionnaire de l'accadémie (http:/ / www. academie-francaise. fr/ dictionnaire/ avant-propos. html) de l'aveux
même de l'accadémie une « production bien imparfaite »,
[23] référence de la grammaire (http:/ / ctlf. ens-lsh. fr/ n_fiche. asp?num=2401)
[24] grammaire (http:/ / www. langue-fr. net/ index/ G/ grammaire. htm)
[25] révolution française et langue française (http:/ / www. tlfq. ulaval. ca/ axl/ francophonie/
HIST_FR_s8_Revolution1789. htm)
[26] L'Abbé Grégoire en guerre contre les "Patois" (http:/ / www. gwalarn. org/ brezhoneg/ istor/ gregoire. html)
[27] histoire du français durant la révolution (http:/ / sites. univ-provence. fr/ francophonie/ actualites/ documents/
histoire_francais/ 08_histoire_francais. pdf)
[28] chronologie de la révolution française du point de vue linguistique (http:/ / www. languefrancaise. net/
dossiers/ dossiers. php?id_dossier=27)
[29] le français au XIXeme (http:/ / www. chass. utoronto. ca/ epc/ langueXIX/ hlfXIX/ hlf_4-1. htm)
[30] (http:/ / membres. lycos. fr/ bulot/ Monbret. html)
[31] Rapport Poignant (http:/ / www. chez. com/ buan1/ poignant. htm)
[32] Limore Yagil, "L'homme nouveau" et la révolution nationale de Vichy (1940-1944), p.123
[33] Council of Europe - ETS no. 148 - European Charter for Regional or Minority Languages (http:/ / conventions.
coe. int/ treaty/ en/ Treaties/ Html/ 148. htm)
[34] texte de loi final (http:/ / www. dglflf. culture. gouv. fr/ lois/ loi-fr. htm)
[35] Charte européenne des langues régionales - Nicolas Sarkozy - propositions élection présidentielle 2007
(http:/ / www. u-m-p. org/ propositions/ index. php?id=charte_europeene_des_langues_regionales)
[36] Charte des langues régionales : C'est OUI - Avec Ségolène ROYAL dans le Finistère (http:/ / sego29.
over-blog. org/ article-5914843. html)
[37] Fañch Broudig, « La pratique du breton de l'Ancien Régime à nos jours », chapitre 17, ISBN 2868471285
[38] Ce texte est en partie tiré de académie française sur la Wikipedia en français, sous GFDL (http:/ / www. gnu.
org/ copyleft/ fdl. html) liste des auteurs (http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index.
php?title=Académie_française& limit=500& action=history)
[39] http:/ / languesdefrance. nuxit. net/ chercheurinvite. html
Sources et contributeurs de l'article 16

Article Sources and Contributors


Politique linguistique de la France  Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=43102676  Contributeurs: Alvaro, AnPrionsaBeag, Attaleiv,
Azoee, Basileus, Benjamin al-Kajame, Bertrand Bellet, Blog-notes, Boretti, BrightRaven, Chaps the idol, DITWIN GRIM, David Berardan, Dhatier, Diddou,
DocteurCosmos, EDUCA33E, Filip Phloppe, GaMip, Gdgourou, GiuseppeMassimo, Godix, Gwalarn, Harrieta171, Hooiwind, Hégésippe Cormier, Isaac
Sanolnacov, Jef-Infojef, Jerome66, Jmfayard, Jérémie1987, Kergidu, Kimdime, Le sotré, Lilyu, Litlok, Ludovic89, Luzmael, Man vyi, Mathieugp, NeuNeu,
Nono64, Oblic, Oliver Rowe, Ollamh, Paul, Pautard, Petit Djul, Pj44300, Pymouss, Rune Obash, Sand, Sebjarod, Shelley Konk, Sherbrooke, Ske, Soig,
Sorpasso, Stéphane33, Sum, SylvainS, Wanderer999, Xic667, Zetud, 55 modifications anonymes

Image Sources, Licenses and


Contributors
Image:Charles V ordonnant la traduction d'Aristote copy.jpg  Source:
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Charles_V_ordonnant_la_traduction_d'Aristote_copy.jpg  Licence: inconnu  Contributeurs: ?

Licence
Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
http:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/

Vous aimerez peut-être aussi