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« LE FRANÇAIS, HISTOIRE D’UN COMBAT » - CLAUDE HAGÈGE

Chapitre 8. Les luttes pour les langues régionales. En 1539, par l’Ordonnance de Villers-
Cotterêts, François Ier affirmait la suprématie du français comme langue d’État. La monarchie
absolue a poursuivi cette politique de francisation. De cette façon, on prône le principe de
l’égalité en droit pour tous les citoyens et, en même temps, on niet le droit à la différence. Les
régimes qui suivent la Révolution ont repris la même politique de primauté du français et l’ont
imposé aussi en Belgique, dans la Rhénanie, en Italie du Nord et en Corse. En 1790, l’abbé
Grégoire a organisé une enquête pour répandre la langue française et repousser les patois. Après,
Jules Ferry a posé les bases durables de l’enseignement en France, en rendant l’instruction
laïque, gratuite et obligatoire ; cette décision était guidée par le souci constant d’égalité entre les
citoyens, donc l’usage du français fut imposé comme unique support du savoir. Dès 1870, les
défenseurs des langues régionales s’organisent : un poète provençal crée une association ayant
pour but la renaissance d’une véritable langue occitane commune et la constitution d’une
orthographe aussi fidèle que possible à la prononciation de la langue dans sa variante
provençale. En 1902, le ministre de l’Instruction publique exclut les langues régionales de
l’école. Mais en 1941, un secrétaire d’État de Vichy autorise des cours facultatifs de basque, de
breton, de flamand et d’occitan, en dehors du temps scolaire. En 1951, le socialiste Deixonne
réussit à faire voter la loi qui porte son nom ; cette loi permet aux instituteurs de consacrer,
chaque semaine, une heure d’enseignement de lecture et d’écriture du parler local. Dans les
années 1980, la diffusion d’émissions dialectales commence à se généraliser. Pourtant, la France
n’a pas encore ratifié la Charte européenne sur les langue régionales ou minoritaires, parce
qu’elle est considérée comme une violation ouverte de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts.
Encore aujourd’hui, il existe, en France, quarte langue dont l’usage s’est conservé. Le basque
est la langue la plus ancienne en France parce qu’elle était parlée avant l’arrive des Indo-
Européens ; aujourd’hui, elle est encore parlée dans une partie des Pyrénées-Atlantiques et
surtout au nord de l’Espagne. Le breton appartient à la famille celtique et il est encore parlé dans
la partie extrême de la Bretagne ; il existe actuellement un enseignement de licence et un
Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement secondaire, mais il y a un décalage entre le
breton des universitaires et celui des bretonnants de naissance. Le catalan est parlé en Espagne,
dans la zone de Barcelone et de Valence ; du côté français, il n’est parlé que dans le Roussillon.
Enfin l’occitan regroupe les idiomes parlés dans un vaste territoire, de la Gironde aux Hautes-
Alpes : l’occitan du nord regroupe le limousin, l’auvergnat et le provençal alpin ; l’occitan du
sud comprend le languedocien, le provençal et le niçart ; l’occitan de l’ouest inclue le gascon et
le béarnais. Il existe encore quatre dialectes qui appartiennent à des groupes linguistiques dont
les membres principaux sont les langues des pays voisins. En Corse on parle le corse, un
dialecte de l’italien. En Alsace on parle l’alsacien, un dialecte alémanique. Au Luxembourg on
parle le mosellan, un dialecte francique. Dans le département du Nord on parle le flamand, un
dialecte néerlandais.
Chapitre 9. Le français en partage. Après la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis, avec la
mise en place du plan Marshall, ont assuré pour longtemps leur suprématie politique,
économique et culturelle dans le monde. Face à cette situation, la langue française, tout comme
la France elle-même, devait redéfinir sa position parmi l’ensemble des nations. À ce déclin
culturel est encore venue s’ajouter une crise politique d’importance : la décolonisation. Pourtant,
c’est autour des États africains, devenus indépendants, que va s’organiser l’entreprise qui
redonnera son prestige à la langue française, et qui formera un rempart à l’hégémonie
américaine : la francophonie. Il s’agit d’un terme dont l’histoire remonte à la fin du XIX e siècle.
Onésime Reclus prend pour critère de classement non plus le statut d’État indépendant ou de
colonie, mais la langue que chacun adopte comme organe officiel ou comme moyen de
définition sociale. Il invente donc le terme de francophonie pour désigner la caractéristique
linguistique des territoires où le français est en usage. Il est donc clair que lorsque l’on veut
mesurer l’importance des diverses langues dans le monde, le critère strictement démographique
du nombre de locuteurs n’est qu’un des critères ; un autre est celui du degré de diffusion à
travers le monde. Bien que diverses initiatives internationales aient été prises par des
associations d’intellectuels et d’écrivains, la notion de francophonie connaît une éclipse
jusqu’au début des années 1960 : les nouveaux états africains souhaitaient établir entre eux et
avec la France des relations différentes de celles de l’ancienne dépendance coloniale, et cela,
notamment, par le biais de la culture et de la langue ; les générations montantes de Québécois
sont également attachées à leur identité francophone, parmi des millions d’anglophones,
américains et canadiens ; de même, les Wallons et les Bruxellois sont anxieux de défendre le
français face à la montée du néerlandais, conséquence de la puissance grandissante des
Flamands de Belgique dans la vie politique et économique du pays. On crée donc beaucoup
d’organisations regroupant tous ceux qui, dans divers domaines, reconnaissent entre eux une
solidarité due à leur commun usage de la langue française. En outre, en 1965, on avait créé en
France un Haut Comité pour la défense et l’expansion de la langue française. Pendant les
années, les atteintes de l’anglo-américain au prestige du français se sont manifestées dans les
domaines économique, politique et universitaire. Les nouvelles technologies sont des territoires
virtuels aujourd’hui essentiels pour la propagation immédiate de la langue ; pour rattraper le
retard su Internet, qui est largement dominé par l’anglo-américain, le ministère de la Culture a
créé la chaîne de télévision TV5, un dossier d’information consacré à la francophonie et répandu
en France, en Belgique, en Suisse et au Canada. Mais la lutte est inégale sur le plan économique
parce qu’il existe des entreprises anglophones, déjà bien implantées, et entreprises
francophones, qui semblent avoir pour seule vocation de gagner de l’argent, au détriment de leur
propre identité culturelle. Aujourd’hui la langue française bénéficie de son prestige de « langue
des libertés » auprès des population traumatisées par la guerre.
Chapitre 10. La Loi Toubon. En 1539, l’Ordonnance de Villers-Cotterêts a imposé la langue
française comme langue officielle de l’État. En 1794, la loi du 2 thermidor an II, ne fut pas
appliqué à cause de la chute de Robespierre. En 1972, la France, sous la présidence de Georges
Pompidou, a installé auprès des divers ministères, des commissions de terminologie, chargées
d’enrichir le français par une série de propositions, applicable aux domaines et métiers les plus
variés. En 1975, la loi Bas-Lauriol prohibe les termes étrangers dont il existe en français un
équivalent agréé. En 1992, une révision constitutionnelle consacre le français comme langue de
la République. La nécessité de la défense de la langue française est rendue encore plus urgente
par la diffusion toujours plus large de l’anglo-américain. En 1994, la loi Toubon définit les
limites de l’usage des langues étrangères dans la vie quotidienne des Français, lors qu’il existe
une expression ou un terme français de mêmes sens. L’intention du législateur est de faire
respecter le droit de tout citoyen français d’être informé dans sa langue ; cette loi est donc
destinée aux codes du travail, aux examens et aux concours, aux marques de fabrique, aux
règlements intérieurs des entreprises, et aux sanctions civiles. En cas d’infraction, la loi prévoit
des amendes. Jacques Toubon admet que ce qu’il refuse c’est cette espèce de face à face entre
l’anglais, lange de communication internationale, et les autres langues nationales qui, peu à peu,
disparaîtraient et seraient réduites à un usage local. C’est pour ça que le ministère de la culture
français a lancé une aide à la traduction simultanée pendant les congrès et les conventions
internationales.

« LES DICTIONNAIRES FRANÇAIS » - JEAN PRUVOST


Pour qu’il y ait la naissance d’un dictionnaire monolingue dans une langue vivante, il faut que la
langue soit une entité nationale et qu’elle dispose d’un public significatif de personnes la parlant
et l’écrivant. Dès l’Antiquité, existaient des recueils de mots dialectaux ou de mots appartenant
à un domaine technique ou à un écrivain ; ces ouvrages avaient des finalités pédagogiques et
culturelles (les glossaires grec-latin et latin-grec étaient destinés aux écoles et donc à l’élite
cultivée). Au VIIe siècle, Isidore de Séville a publié l’Etymologiae ; c’est une sorte
d’encyclopédie consacrée aux arts libéraux (de la grammaire à l’astronomie) et aux sciences
sacrées (les langues, la politique, la vie publique, la navigation, la cuisine). Les Sommes du
Moyen Âge étaient pré-encyclopédies de résumés des connaissances de l’époque, organisés
thématiquement. Les gloses et les glossaires de la Renaissance ont commencé à utiliser le
classement alphabétique. Les gloses sont les remarques explicatives ajoutées brièvement en
marge ou entre les lignes et destinées à commenter les passages difficiles dans les ouvrages
d’enseignement du latin ; mais les gloses étaient trop nombreuses, donc on les a regroupées en
fin d’ouvrage et classées en ordre alphabétique. Le glossaire le plus célèbre est celui de
Reicheneau du VIIIe siècle. L’imprimerie a été une invention révolutionnaire parce qu’elle a
permis une reproduction plus rapide que les copistes et a contribué à la normalisation graphique
de la langue. En 1539, François Ier signait l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, imposant la langue
française comme langue officielle de l’État. Robert Estienne a publié le premier dictionnaire de
la langue française (mots français, traductions en latin, commentaires en français). Après, on a
eu le dictionnaire décrivant le français en tant que langue de prestige à l’étranger. Au XVII e
siècle, François de Malherbe préparait indirectement le travail des lexicographes, qui avaient
grand besoin d’une discipline et d’un arbitre pour réguler la langue ; il était partisan d’un style
clair et sobre, qui ne s’éloigne pas de la langue courante (pas de mots étrangers, pas de locutions
patoises, pas d’archaïsmes, pas de latinismes, pas de mots construits, pas de synonymes). En
1634, Vaugelas fut élu membre de l’Académie française et responsable de la rédaction de la
première édition du Dictionnaire de l’Académie française ; ensuite, il a publié les Remarques
sur la langue française qui furent considérées par tous les écrivains comme la référence du bien
écrire. En 1680, le Dictionnaire françois de Pierre Richelet fut le tout premier dictionnaire
authentiquement monolingue. En 1690, le Dictionnaire universel de Furetière apparaît : les
définitions étaient accompagnées de quelques citations et de commentaires de type
encyclopédique. En 1694, la première édition du Dictionnaire de l’Académie française fut
publiée, où il n’y avait pas de vocabulaires de spécialité pour s’intéresser d’abord à l’usage
général. Ménage publiait aussi le Dictionnaire étymologique qui représente l’ancêtre de tous les
ouvrages savants sur le sujet ; en faisant remonter le français au latin, celui-ci au grec et ce
dernier à l’hébreu, il réussissait à trouver nombre d’étymologies. En même temps, on a publié
beaucoup de dictionnaires bilingues. Au XIXe siècle, la lexicographie a subi un enrichissement
des genres : le dictionnaire encyclopédique (sur la base du Dictionnaire universel de Furetière,
mais la première encyclopédie a été publiée par Diderot et D’Alembert) et le dictionnaire de
langue. Dans cette période, la deuxième édition du dictionnaire de l’Académie a été organisé en
ordre alphabétique aussi dans le but de choisir une orthographe précise pour bien classer les
mots à leur juste place. En 1787, le Dictionaire critique de la langue française de Féraud est
apparu ; il n’a pas eu un grand succès, mais ses informations sont précieuses, tant pour les
aspects formels, orthographiques et morphologiques des mots recensés que pour les
informations métalinguistiques qui y sont consignées. Au Siècle des lumières, à côte des gros
dictionnaires, on a publié aussi des petits dictionnaires qui approfondissent un aspect particulier
de la langue (les synonymes, les néologismes, les proverbes, les mots difficiles, les mots
argotiques) ou les vocabulaires de spécialité (les sciences et les techniques). La Révolution
française à entraîné le goût pour un lexique plus large, incluant les anglicismes ; en 1800, on a
publié le Dictionnaire universel de la langue française qui privilégiait le nombre des mots pour
offrir la langue dans sa plus large étendue ; les nouvelles éditions du dictionnaire ont ajouté la
prononciation de chaque mot et un classement chronologique des exemples pour mieux illustrer
l’histoire des mots. Au XIXe siècle, Littré et Larousse ont publié leurs premiers dictionnaires et
ils seront deux figures principales pour l’histoire de la lexicographie et des dictionnaires. Au
XXe siècle, les petits dictionnaires en un volume ont connu un succès considérable, comme le
Petit Larousse illustré ou le Petit Robert. La période entre 1950 et 1994 est appelé « demi-siècle
d’or » et commence avec le premier fascicule du Dictionnaire alphabétique et analogique de
Paul Robert. Après 1994, les dictionnaires sur support électronique (CD-rom et DVD-rom)
apparaissent. En plus, le dictionnaire de l’Académie fut diffusé sur Internet afin d’être consulté
par milliers de personnes. Devenus des outils mis à la disposition de tous, plus que jamais, les
dictionnaires méritent d’être mieux connus dans leurs paramètres distinctifs, dans leurs
méthodologies et dans leurs constituants.
Au XIXe siècle, la linguistique est née comme mère de toutes les disciplines qui étudient une
partie de la langue de manière spécifique : la syntaxe les structures et l’organisation de la
langue, la grammaire étudie la fonction des mots dans l’ensemble, la lexicologie étudie les
lexique (les mots). La lexicologie est une science de référence pour la création des dictionnaires
par le biais de sous-disciplines : la lexicographie, la métalexicographie et la dictionnairique. En
1971, Jean et Claude Dubois ont publié Introduction à la lexicographie : le dictionnaire,
comme démonstration du fait que la lexicographie était désormais devenue une discipline à part
entière, inscrite dans la dynamique des sciences du langage. La lexicographique est une
véritable recherche conduite sur les mots et leur recensement ; c’est l’étude de la nomenclature,
la disposition des mots dans un dictionnaire. La métalexicographie est une discipline plus
théorique à support de la lexicographie dont l’objectif est l’étude des types de dictionnaires de
langue et des méthodes qui président à leur constitution. La dictionnairique est l’élaboration
d’un dictionnaire en tant que produit offert à la vente (nombre de pages, le choix des caractères,
la présentation typographique des articles, la présence d’images, le prix de vente). Le
lexicographe a besoin du dictionnariste et le dictionnariste a besoin du lexicographe. En 1977,
Alan Rey a publié Le lexique : images et modèles. Du dictionnaire à la lexicologie, dont l’objet
était de démontrer que l’élaboration d’un dictionnaire de langue ne se résume pas à une science
appliquée mais correspond à une pratique aux implications multiples, socioculturelles,
idéologiques et didactiques. Dans un dictionnaire, il existe des choix pour classer les mots. Les
classements sémantiques sont construits en partant des sens des mots et des rapprochements en
découlant ; il s’agit de permettre à l’usager de trouver ou retrouver un mot précis en fonction
d’une idée, de mieux percevoir les liens établis entre des mots sémantiquement proches ; c’est
un classement instinctif, dont la consultation est très difficile (c’est pour ça que le classement
alphabétique s’est imposé). Le classement sémantique peut être de quatre types : le classement
synonymique (il regroupe autour d’un mot choisi pour l’idée commune représentée des mots de
même nature grammaticale s’y rattachant par des traits de signification, suffisamment proches
pour permettre la substitution de l’un à l’autre dans des contextes données ; la synonymie
distinctive a pour objet d’étude pas de vraie synonymes, mais des mots qui ont des emplois
spécifiques ; la synonymie cumulative a pour objet d’étude des vraie synonymes) ; le classement
analogique (il rassemble des mots ayant au moins un trait de signification en commun ; il s’agit
de champs lexicales) ; le classement méthodique (il correspond aux ouvrages dans lesquels les
informations sont rassemblées en fonction de larges thèmes ou domaines d’expérience) ; le
classement idéologique (il est lié à une perception philosophique de l’univers ; les mots y sont
en effet classées par thèmes, en fonction d’un enchâssement de concepts généraux installés dans
une vaste arborescence préalable qui guide le plan de l’ouvrage). Les classements formels sont
fondés sur les caractéristiques formelles des mots et en existe trois types : le classement
alphabétique (il est fondé sur l’aspect graphique des mots, donc la langue concernée doit
bénéficier d’une graphie suffisamment stable ; c’est un ordre arbitraire et démocratiquement
accepté ; en effet, le terme dictionnaire est devenue synonyme de classement alphabétique) ; le
classement phonique (il part des formes sonores des mots qui sont reconstruite en utilisant
l’alphabet phonétique international ; les dictionnaires phoniques sont des tentatives isolées) ; le
classement étymologique (il rassemble les mots en fonction de leur radical et de leur origine ;
les dictionnaires étymologiques sont très rares parce que l’étymologie des mots n’est connue
que par une élite). Il existe des dictionnaires de nature différente : le dictionnaire monolingue
(de définition où on trouve aussi l’étymologie latine, grecque, italienne, anglaise, arabe) et le
dictionnaire bilingue (de traduction ; il faut l’utiliser avec un monolingue pour comprendre les
différences entres les diverses traductions d’un même mot) ; le dictionnaire générale (il présente
le lexique dans son ensemble - vocabulaire de base, mots de culture générale, vocabulaires
spécialisés - en l’explicitant de manière générale, à l’aide de définitions, d’éventuels
commentaires et d’exemples, sans privilégier un type d’information particulière, comme le Petit
Robert) et le dictionnaire spécialisé (il examine un aspect particulier des mots, comme
l’orthographe, l’homonymie, la synonymie, l’antonymie) ; le dictionnaire générale et l
dictionnaire de spécialité (il comprend les termes d’un domaine spécifique, comme la culture
francophone, et il peut être destiné à un public large ou à un public de spécialistes) ; le
dictionnaire (c’est un recueil de mots et de leur définitions) et l’encyclopédie (c’est un recueil de
connaissances ; il ne comprend pas tous les mots d’une langue et il présente la définition, des
images et des approfondissements des mots d’un domaine choisi qui sont organisés dans un
ordre alphabétique ou thématique) ; le dictionnaire de langue (il apporte les informations sur les
mots en tant que tels - nature, genre grammatical, forme graphique et sonore, étymologie, divers
sens, valeurs expressives, mode d’emploi, degré de spécialisation, appartenance à un registre
donné, relation avec d’autres mots) et le dictionnaire encyclopédique (il apporte les informations
sur le référant du mot - l’idée, l’être, l’objet représentés par le mot) ; le dictionnaire générale et
le dictionnaire d’apprentissage (il présente les définitions et des stratégies pédagogiques parce
qu’il est destiné aux apprenants de la langue - enfants et débutants) ; le dictionnaire sélectif (il
sélectionne un certain nombre de mots en fonction de leur fréquence d’emploi, d’un registre
donné, du public) et le dictionnaire extensif (il inclue la plupart des mots d’une langue, comme
le Trésor de la langue française) ; le dictionnaire descriptif (il décrive la langue et son lexique en
étant une sorte de miroir récapitulatif et neutre des usages écrits et oraux des mots) et le
dictionnaire normatif prescriptif (il a pour mission de veiller au bon emploi, de guider les
usagers en les conseillant un usage présenté comme la norme à respecter) ; le dictionnaire
diachronique (une étude sur l’évolution temporal d’une langue) et le dictionnaire synchronique
(une étude sur la langue à un moment donné) ; le dictionnaire de base (il est destiné à tous, sans
mention particulière d’âge ou de projet didactique) et le dictionnaire d’apprentissage (il est
destiné aux jeunes en cours d’études) ; le dictionnaire de langue générale (100000 mots) et le
dictionnaire de culture générale (30000/40000 mots) ; le dictionnaire de décodage (l’opération
qui permet d’interpréter un message grâce à la connaissance du code dans lequel le message a
été composé) et le dictionnaire d’encodage (l’opération qui permet de composer un message en
usant des mots qui conviennent le mieux et en suivant leurs règles de fonctionnement) ; le
dictionnaire de l’institution (le Dictionnaire de l’Académie, le Trésor de la langue française, le
dictionnaire des synonymes du CRISCO en ligne) et le dictionnaire de l’entreprise privée
(Larousse, Le Robert) ; le dictionnaire en plusieurs volumes (un ouvrage dont l’édition s’est
étendue sur plusieurs années, avec parfois plus de vingt ans entre la publication du premier et du
dernier volume) et le dictionnaire en un volume (un ouvrage rédigé en quelques années, diffusé
d’un seul coup et bénéficiant d’une révision générale avant sa publication) ; le dictionnaire en
papier (du volume, l’antique bande de papyrus de plusieurs mètres enroulée autour d’un
bâtonnet, au codex, le livre composé de cahiers) et le dictionnaire informatique (CD-rom, DVD-
rom, Internet).
Un dictionnaire se distingue par une double structure. La macrostructure est la nomenclature :
le choix d’un classement sémantique ou alphabétique, le choix de traiter les mots isolément ou
de les regrouper en partant du mot qui constitue la souche des mots dérivés. Mais les
variations/extensions représentent une problématique dans le choix de la nomenclature (les
mots) : la variation diachronique (concerne le temps, des archaïsmes aux néologismes), la
variation diatopique (concerne les espaces différents, des variantes régionales de l’Hexagone
aux français standards de la francophonie), la variation diastratique (concerne les niveaux
sociaux et les registres de langue - littéraire, soutenu, familier, populaire, vulgaire, argotique).
La lemmatisation est une règle d’économie pratique qui ne choisit que l’infinitif d’un verbe à
insérer dans la nomenclature. Le dégroupement homonymique est la création de plusieurs
entrées pour des homonymes (même forme, sens différent). Le mot polysémique est un mot
avec des emplois différents qui sont insérés dans une même entrée. La microstructure est la
structure et l’organisation de chaque entrée. La transcription phonétique se base sur la
prononciation de l’Île-de-France, mais aujourd’hui beaucoup de dictionnaires l’ont éliminée
parce que pas tout le monde ne connait l’alphabet phonétique. L’étymologie est l’histoire du
mot. La définition logique peut être hypospécifique (qui renvoie à une autre définition) ou
hyperspécifique (du lexique de spécialité). Les définitions par équivalence synonymique ou
antonymique. Les définitions par rattachement notionnel (oncle : le frère du père) ou
morphologique (fertilisable : qui peut être fertilisé > proximité alphabétique avec le verbe
fertiliser). Les définitions métalinguistiques évoquent la fonction du mot. Les définitions
conventionnelles et naturelles. Le lexicographe doit choisir l’ordre des sens pour les mots
polysémiques en fonction de la fréquence, en partant du sens général pour offrir ensuite les sens
spécifiques, en considérant l’histoire du mot. Les exemples apparaissent à la fin de chaque sens
pour présenter la diversité d’emplois du mot et pour éclairer les définitions ; les exemples forgés
sont construits par le lexicographe ; les exemples cités sont extraits par le lexicographe de
l’œuvre d’un auteur. Les synonymes et contraires ou le traduisant (dans les dictionnaires
bilingues). Les marques de domaine ou de registre. Les illustrations représentent le signifiant du
mot : monofigurale (un figure pour un référant) ou polyfigurale (plusieurs figures pour un
référant), totale (dans son intégralité) ou partielle (seulement une partie), syntagmatique (dans
son contexte) ou paradigmatique (sans contexte), scalaire (avec une légende) ou ascalaire (sans
échelle), simple (seulement l’objet du référant) ou complexe (avec d’autres informations),
anaphorique (un détail), terminologique (avec une nomenclature technique désignant les divers
éléments).

« L’INTERCULTUREL » - MADDALENA DE CARLO


Au niveau historique, la notion de civilisation a été la première à apparaître ; elle vient d’un mot
latin qui signifie « citoyen », c’est-à-dire « personne qui vit dans une société » ; donc, la
civilisation concerne les habitudes de la vie sociale, où les gens ont des contacts. Ce mot s’est
développé en 1492, à la suite de la découverte de l’Amérique qui a été un choc culturel parce
que les nouvelles sociétés en Amérique étaient différentes que la société européenne. L’homme
de l’époque était en crise parce qu’il ne savait pas quelle était la manière de vivre la plus
correcte (américaine ou européenne). Tandis que, le mot culture est apparue à la fin du XVII
siècle sans un sens spécifique. Son signifié remonte à l’époque romantique quand on fait
coïncider la culture (pratiques sociales, linguistiques, religieuses, gastronomiques) avec un
confine nationale.
La civilisation est involontaire et on l’apprend dans la famille dès l’enfance (l’idée de
famille ou la nécessité de prier) ; elle représente la structure de notre vie quotidienne et
inclue plusieurs cultures. La culture est volontaire ; elle peut changer et coïncide avec une
nation.
L'histoire du mot civilisation montre que son rôle a été d'abord de souligner la différence entre
les peuples les plus « évolués » et les autres. La civilisation représente donc les caractéristiques
des peuples qui emploient ce mot et en font une théorie : les pays de l'Europe occidentale qui,
dans un contexte colonialiste, ont désigné ainsi leur culture comme supérieure aux autres. Mais
au XIX siècle le mot culture fait son apparition pour opposer les sociétés modernes aux sociétés
primitives. En France, les études menées sur la naissance et l'histoire du mot civilisation
démontrent comment s'est opérée une double identité entre le discours sur la langue et le
discours sur la civilisation, d'une part, et entre civilisation française et civilisation universelle,
d'autre part. Les spécialistes s'accordent sur la date de naissance officielle du mot civilisation en
France : 1771. La mission des pays civilisés est de guider les autres populations sur le chemin
du progrès, du développement scientifique, de la raison, du monde moderne ; cette idée est
propagée et rendue accessible aux masses par les hymnes révolutionnaires, chantés au cours des
fêtes nationales. La mission éducatrice ne se borne pas à répandre une civilisation supérieure,
mais aussi la langue qui en est l'expression. Une des premières légitimations de la valeur de la
langue et de la culture française se trouve dans l'ouvrage de Du Bellay, Défense et Illustration
de la langue française ; ce manifeste littéraire se propose de défendre cette langue contre ses
détracteurs, qui la jugent incapable de rivaliser avec les langues anciennes. À ce propos, il suffit
de se référer à la politique de Jules Ferry qui, par les lois de 1881 et 1882, introduit
l'enseignement primaire, gratuit, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans. Un gros effort budgétaire
permet la construction de centaines d'écoles publiques, la formation et le recrutement de milliers
d'instituteurs qui obtiennent le statut de fonctionnaires. Dans ce même but, l'Alliance française
assure une politique de propagation de la langue française dans les colonies et à l'étranger pour
répandre le français comme langue universelle en tant que langue d’une civilisation éclairée.
Dans la tradition de l’enseignement du français langue étrangère, la civilisation était
subordonnée à la littérature et on la culture française était considérée supérieure à la culture
francophone. Le Mauger bleu est le manuel qui a traduite cette conception de l’enseignement de
la langue et de la civilisation française : la littérature était considérée comme la plus haute
représentation de la culture d’un pays et la civilisation était présentée comme unitaire et
simplifiée, au dépit des cultures régionales et des différences sociales. Dans les années 1950, se
développent en France les méthodes audiovisuelles, qui sont fondamentales pour l’apprentissage
de la langue orale ; mais les personnages parlaient une langue standard, sans hésitations. Dans
les années 1960, les dialogues des manuels sont plus proches de la réalité et représentent la
culture que chaque locuteur a élaborée et assimilée. Dans les années 1970, s’affirme la
conscience que la réalité présentée par un manuel ne peut être que partielle, donc on organise les
premiers échanges linguistiques pour amener l’apprenant à une véritable compétence de
communication dans une situation réelle (le rapport social entre les locuteurs, leur relation
affective, les buts de la communication). L’objet de l’enseignement n’est plus la civilisation,
mais la culture (la reconnaissance d’une pluralité de système ayant tous la même dignité). Les
minorités - nationales, ethniques ou même politiques - revendiquent le droit à la reconnaissance
de leur diversité et une plus ample liberté d’action. Au-delà des spécificités locales, les
stratégies mises en œuvre dans les différents pays pour gérer l’hétérogénéité de l’espaces
socioculturel peuvent être classée en trois grands modèles : le modèle assimilationniste (c’est un
modèle monoculturel : le groupe minoritaire tend à être englobé dans la société d’accueil à
condition qu’il abandonne toute volonté de distinction et accepte en totalité les modes de vie et
les valeurs du groupe dominant), le modèle intégrationniste (c’est un modèle qui vise la
sauvegarde de chaque identité culturelle : en France, avec l’expression « culture des immigré »
on fait prendre conscience aux immigrés de leur propre culture, pour la valoriser et pour la faire
connaître à la population française), le modèle multiculturel ou pluriculturel (c’est un modèle
qui dépasse les deux autres positions dans le but de trouver une manière de vivre ensemble dans
le respect de toutes nos différences). Le multiculturel, tout en reconnaissant la pluralité des
groupes et se préoccupant d’éviter l’éclatement de l’unité collective, n’a pas de visée éducative ;
l’interculturel est une construction susceptible de favoriser la compréhension des problèmes
sociaux et éducatifs, en liaison avec la diversité culturelle. L’interculturel est donc un choix
pragmatique et le multiculturel caractérise les sociétés contemporaines. En France,
l’interculturel a son origine dans le cadre du français langue maternelle, au début des années
1970, et s’inscrit dans une pédagogie de compensation destinée aux enfants de migrants. La
commission présidée par E. Faure, dans son rapport Apprendre à être, avait critiqué la vision
néocolonialiste qui tendait à assimiler les cultures des immigrés à celle des natifs. C'est donc
dans une optique d'intégration que des CLIN (classes d'initiation) dans le primaire, des CLAD
(classes d'adaptation) dans le secondaire et de CEFISEM (Centres d’études pour la formation et
l’information sur la scolarisation des enfants de migrants) sont mis en place. Le point de départ
doit donc être l’identité de l’élève : par la découverte de sa culture maternelle, il sera amené à
comprendre les mécanismes d’appartenance à toute culture. Devant ces nouvelles perspectives,
la réflexion didactique s’enrichit de l’apport de disciplines qui ont analysé l’objet culture à partir
de points de vue divers : l’anthropologie culturelle (définir les relations entre les individus et
leur environnement social), la sémiologie (offrir une possibilité de lecture en profondeur, qui se
propose de dévoiler le non-dit, le latent, les connotations cachées), la sociologie (étudier
comment les choix individuels se situent au croisement entre les représentations collectives et
les désirs personnels). Dans ce cadre, le concept de compétence de communication n’est plus lié
seulement à la langue, mais c’est la connaissance des règles psychologiques, culturelles et
sociales qui commandent l’utilisation de la parole dans un cadre social. Dans ce but, dans
l’accès à une culture étrangère, on doit proposer en classe du matériel authentique selon trois
critères : la pertinence (pour vérifier s’il contient au moins un élément déjà connu par l’élève,
s’il peut lui suggérer quelque chose d’autre ou éveiller une connaissance par contiguïté), la
performativité (pour déterminer les limites des temps imparti, prévoir le degré de participation et
la qualité de la réception), l’exploitabilité (afin d’établir jusqu’où aller dans la proposition des
activités, en tenant compte de la variété des exercices, de l’utilité à l’intérieur du programme, de
la motivation des élèves). Mais il est souhaitable d’éviter de les exploiter selon une approche
simplement descriptive, ethnographique, culturaliste, où la culture de l’autre est considérée
comme un objet statique à décorer ; on doit prendre en compte le cadre spatiotemporel :
l’espace, le mouvement, la mémoire, l’histoire. L’objectif principal dans ce type d’activité serait
de montrer qu’il n’existe pas qu’une seule vérité, qu’il y en a plusieurs et que pour essayer de
comprendre les événements, mais aussi les hommes, il est nécessaire de prendre en compte les
vérités de chacun et d’analyser comment nous nous construisons les nôtres. Donc, les textes
littéraires à proposer aux élèves devraient : représenter des situations conflictuelles,
contradictoires, inattendues et qui se prêtent donc à des lectures multiples ; contenir plusieurs
points de vue, qui concentrent sur les mêmes réalités sociales des regards croisés de la part de
l’auteur, du lecteur et des personnages présents dans le texte, ainsi qu’un regard distancié
capable d’engendrer l’étonnement ; présenter des indices linguistiques valorisant ou dévalorisant
le comportement d’un groupe ethnique ou social ; focaliser l’attention sur les usages des objets
culturels et non seulement sur les objets eux-mêmes. La langue contribue, également, de façon
très puissante, à la construction de notre identité individuelle. Dans une optique interculturelle,
caractérisée par des liens linguistiques et culturels, il existe des préjugés et des stéréotypes ; le
préjugé est un jugement qui précède l’expérience, donc un obstacle à la connaissance de la
vérité ; le stéréotype est un processus mental qui attribue des images négatives à certains
groupes sociaux. Ce que nous sommes dépend alors non seulement de la façon dont nous nous
voyons, mais aussi de l’image que les autres se font de nous, de notre relation avec eux et de ce
qu’ils représentent à nos yeux ; l’identité se fonde donc sur la dimension de la relation avec soi-
même et sur la dimension de la relation avec les autres. De plus, les moyens de communication
de masse ont sans doute favorisé une conscience stéréotypée de l’autre, car ils ont mis en
relation de façon traumatique des univers jusqu’alors séparés. Afin de corriger une vision de
l’autre considérée comme fausse, on doit rendre possible l’accès à des informations
circonstanciées et à un schéma alternatif aux stéréotypes.

« LE TOURISME EN FRANCE » - CLAUDE PEYROUTET


Le tourisme durable. Le tourisme durable est un type de tourisme qu’on a développé pour faire
face à la dégradation de certains sites. En 1995, la conférence de Lanzarote a établi les principes
du tourisme durable et en 2004, le Comité de développement durable du tourisme de l’OMT a
confirmé « un bon équilibre entre les aspects environnementaux, économiques et socioculturels
du développement touristique » comme le principe fondamental de la durabilité. Chaque aspect
a donné vie à un type de tourisme. Le tourisme responsable est aussi appelé tourisme éthique ;
son objectif est de respecter le milieu socio-culturel et naturel de la communauté d’accueil ; à ce
propos, l’OMT a publié un Code mondial d’éthique du tourisme. L’écotourisme se fonde sur la
découverte et sur la préservation du milieu naturel, sur la notion d’éducation du touriste pour
entraîner des bénéfices socioéconomiques aux communautés locales ; les lieux où on peut
pratiquer l’écotourisme sont les parcs naturels (les parcs incluent deux espaces : le cœur du parc
– où on doit protéger les espèces animales et végétales, les paysages et le patrimoine culturel –
et l’aire d’adhésion – qui constitue le territoire entourant le parc ; plusieurs parcs développent
des actions éducatives et de sensibilisation concernant la protection de la nature et la gestion des
patrimoines), les réserves naturelles (c’est un outil de protection d’espaces, d’espèces et d’objets
géologiques rares ; la cueillette, la pêche et la chasse sont interdites et il n’y a pas de possibilité
d’hébergement) et les sites Unesco. Dans cette optique, en France il existe des écolabels
touristiques : le Gîte Panda (c’est un label assigné aux hébergements touristiques généralement
situés dans un parc naturel régional ou national, selon 3 critères : location dans un
environnement naturel de qualité, respecte de l’écohabitat, gestion par des gens soucieuses de la
préservation de l’environnement), l’Éco-gîte (c’est un label assigné aux hébergements
touristiques qui respectent l’environnement par une gestion durable de l’eau et des déchets et par
l’emploi d’énergies renouvelables et de matériaux locaux), le Flocon Vert (c’est un label qui
garantit l’engagement durable des stations touristiques en montagne), Huttopia (c’est une chaîne
de campings promouvant une façon de faire du camping dans le respect de l’environnement). Le
tourisme équitable s’inspire des principes du commerce équitable : la population locale doit
s’engager activement dans la gestion du projet touristique et les bénéfices socioéconomiques
doivent être équitablement partagés. Le tourisme solidaire met en évidence la notion de
solidarité dans la rencontre entre visiteurs et visités : le touriste peut agir à titre de bénévole, en
contribuant à améliorer les conditions de vie des communautés locales (exemple : aider à
construire des logements pour des sans-abris ou des réfugiés politiques). Le tourisme social vise
à rendre effectif le droit aux vacances et l’accessibilité au tourisme à tout le monde, incluant non
seulement les jeunes, les familles, les retraités, les handicapés, et les personnes aux revenus
modestes, mais aussi les communautés d’accueil ; il existe des formes d’hébergement qui
favorisent le tourisme social (les maisons familiales offrent des conditions d’hébergements
proches de celles des hôtels à des prix réduits ; les auberges de jeunesse offrent un hébergement
en dortoir et des services collectifs à bon marché ; certaines chambres d’hôtes et certains
campings sont gérés par des associations) ; en outre, le label national Tourisme & Handicap
indique les services touristiques capable d’accueillir des personnes en situation d’handicap
auditif, mental, moteur et visuel.
Le tourisme d’affaires. Le tourisme d’affaires comprend tous les déplacements entrepris dans
le cadre de l’activité professionnelle. L’acronyme MICE (Meetings, Incentives, Conventions,
Events) en représente la diversité : les meetings, les congrès, les conférences, les séminaires sont
organisés régulièrement pour les secteurs médical, scientifiques et banquier ; les foires
(générale : la Fiera del Levante à Bari) et les salons (spécifique : le salon du tourisme à Milan)
sont organisés dans le but de présenter des produits et des services nouveaux aux acheteurs
professionnelles et au grand public ; les incentives sont des voyages organisés par une
entreprises pour récompenser les employés pour leur travail et les motiver à faire de leur mieux.
Les touristes d’affaires sont principalement français ou européens et Paris est la première ville
de congrès au monde. Ces voyageurs requièrent des infrastructures d’hébergement et de
restauration, des équipements informatiques adaptés et modernes ; ils représentent un beau
potentiel pour l’économie du pays accueillant parce qu’ils dépensent beaucoup plus qu’un
vacancier moyen une fois sur place.
Le tourisme de divertissement. Le tourisme de divertissement a pour but l’amusement et
l’adrénaline ; les touristes sont des jeunes ou des familles avec des enfants. Les lieux d’activités
ludiques ont toujours existé comme un ensemble de manèges, mais des années 1960 on a créé
les parcs de loisirs qui incluent plusieurs réalités. Les zoos existent depuis la Révolution, mais il
y a eu une évolution des animaux enfermés dans des cages, aux animaux en semi-liberté, aux
animaux en liberté dans un cadre plus naturel où on peut faire des parcours en monorail et des
safaris en voiture ou en bateau. Les parcs aquatiques offrent des infrastructures et des activités
liées à la mer, comme des toboggans marins, des rivières à rapides et des piscines à vagues
(exemple : Marineland sur la Côte d’Azur). Les parcs à thème ont un thème de base et unissent
les structures d’hébergements aux structures récréatives ; en France il y en a beaucoup.
Disneyland Paris est le premier parc de loisirs en France et se trouve dans la région Île-de-
France, dans le département Seine-et-Marne ; les dessins animés sont le thème principal et il
s’agit d’un parc hors-sol ; il inclue le Parc Disneyland, le Parc Walt Disney Studios, le Disney
Village, huit hôtels à thème et une vaste sélection de plus de 50 restaurants. Le Futuroscope se
trouve à Poitiers, dans la région Nouvelle Aquitaine ; il a 40 forces d’attractions spécialisées
dans le secteur de l’image. Le Parc Astérix est un parc sur les Gaulois qui inclue 41 attractions
qui sont partagés en 3 types : pour toute la famille, sensations fortes, petit Gaulois ; le parc se
trouve dans la région Picardie. Le Puy du Fou brise les codes des parcs d’attractions classiques,
avec son concept artistique unique et ses créations originales innovantes ; le parc se trouve dans
la région Pays-de-la-Loire et inclue quatre villages d’époque : la cité médiévale, le village
XVIIIème, le bourg 1900, le fort de l’an mil. Vulcania est un parc sur les volcans qui se trouve
en Auvergne, une région pleine de volcans éteints ; donc ce n’est pas un parc hors-sol parce
qu’on a créé quelque chose où il n’y avait rien et on a valorisé le territoire avec la création d’un
parc d’attraction qui permet à chacun de mieux comprendre le fonctionnement des volcans et de
notre planète. Il existe d’autres attractions pour le tourisme de divertissement comme les parcs
aventure, le saut en parachute ou le karting.
Le tourisme culturel. Selon l’Organisation Mondial du Tourisme (OMT), « le tourisme
culturel représente tous les mouvements de personnes motivés par des buts culturels ». Donc, le
tourisme culturel fait référence aux voyageurs dont le voyage est motivé par la visite de musées,
festivals, pèlerinages religieux, compétitions sportives, apprentissage d’une langue (vacances
d’étude) ; mais il peut même inclure ceux qui veulent se reposer mais qui visitent au moins un
monument sur leur lieu de vacances. Le tourisme culturel est un phénomène aux origines
anciennes. Parmi ses prédécesseurs figurent anciennes voies de pèlerinage comme le Chemin de
Saint-Jacques. Parmi ses ancêtres, on peut compter le Grand Tour ; c’était un long voyage par
l’Europe continentale effectué par des jeunes et riches aristocrates européens dès le XVII siècle
dans le but de perfectionner sa propre éducation ; d’habitude c’étaient des voyages qui
commençaient et finissaient dans la même ville et dont la destination finale était l’Italie grâce à
sa riche tradition artistique et culturelle. Aujourd’hui encore, l’Italie est la patrie mondiale du
tourisme culturel. La France est l’une des plus grandes destinations culturelles du monde grâce à
ses 31 sites culturels classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Malgré cela, le tourisme
culturel ne représente que 8 à 20% des parts du marché touristique. Les cinq sites les plus visités
sont : la Tour Eiffel (VII arrondissement ; elle a été construite en 1889 par l’ingénieur Gustave
Eiffel pour l’Exposition Universelle de Paris et pour le centenaire de la Révolution Française ;
au début, les Français ne l’aimaient pas et l’appelaient « madame de fer », mais aujourd’hui elle
est le symbole de Paris et de la France entière), le centre Georges Pompidou (IV
arrondissement ; le Beaubourg a été construit par l’architecte italien Renzo Piano et inauguré en
1977 sous volonté du Président Georges Pompidou ; c’est un musée d’art moderne qui a la
forme d’une usine et abrite une bibliothèque de lecture publique à accès libre ouverte jusqu’à 22
heures ; devant il y a un institut de recherche musicale, l’IRCAM), le château de Versailles
(région Île-de-France ; il a été construit en 1682 sur la volonté de Louis XIV ; les rois y ont
habité jusqu’en 1789, quand Louis XVI a été ramené à Paris par les révolutionnaires ; sa Galerie
des Glaces a été le siège du Traité de Versailles signé en 1919 ; le parc du château est le plus
typique et le plus parfait des « jardins à la française »), le musée d’Orsay (VII arrondissement ;
ce musée était une gare qui reliait Pairs aux autres villes de l’ouest de la France, dont les noms
sont encore écrits sur la façade du musée, et aujourd’hui, elle a été remplacée par la Gare de
Montparnasse ; en 1986 la gare a été transformé en musée impressionniste par l’architecte
italienne Gae Aulenti), le Mont Saint-Michel (région Normandie ; patrimoine mondiale de
l’UNESCO ; c’est un îlot rocheux au large de la côte, relié à la terre ferme à marée basse, et
constitué par les remparts, le village et l’abbaye gothique ; c’est le théâtre des plus fortes marées
d’Europe). Le tourisme historique est une sous-catégorie du tourisme culturel et concerne les
grands moments de l’histoire, qui ont une valeur symbolique. Le publique est composé par des
adultes intéressés à l’histoire et par des enfants pendant des voyages scolaires. Le but principal
est la mémoire parce qu’on ne doit pas faire les mêmes erreurs que dans le passé. En France, le
ministère de la Défense, en lien avec les collectivités territoriales, les musées et les États
étrangers concernés, assure l’entretien et la gestion d’un grand nombre de sites du tourisme
historique et de la mémoire ; en 2004, le gouvernement a mise en ligne le site
www.cheminsdememoire.gouv.fr. Les lieux historiques et de mémoire sont les cimetières
nationaux où reposent les soldats, les anciens lieux de batailles (la ligne Maginot et les
tranchées, les plages du débarquement de 1944 en Normandie, la ville d’Alésia lieu de la défaite
de Vercingétorix), les musées (le musée de l’Armée des Invalides, voulu par Louis XIV pour
accueillir les soldats blessés de ses campagnes militaire), les monuments commémoratifs (les
mémoriaux de la Grande Guerre construits sur les champs de bataille, la sculpture en béton
d’Émile Gilioli installé sur le plateau des Glières en hommage à la Résistance), les monuments
historiques (l’Arc de Triomphe, au sommet des Champs-Élysées, sur la place à étoiles Charles
De Gaulle, c’est un symbole du sentiment patriotique parce que Napoléon l’a fait construire en
1840 pour honorer les armées françaises), les palais nationaux (Versailles, région Île-de-France,
département 77 Seine-et-Marne, construit en 1682 sur la volonté de Louis XIV, c’est un des
symboles du « Roi Soleil » et les rois y habiteront jusqu’en 1789 quand Louis XVI est ramené à
Paris par les révolutionnaires ; son parc est le plus typique et le plus parfait des « jardins à la
française » ; parmi les parties les plus célèbres il y a la Galerie des Glaces qui a été le siège du
Traité de Versailles), les maisons (la maison de Jeanne D’Arc à Domrémy, région Grand Est -
elle était une jeune fille devenue une héroïne nationale grâce à son rôle centrale pendant la
guerre de 100 ans : à l’âge de 13 ans, elle entend des voix célestes qui lui demandent de libérer
le royaume occupé par les Anglais et d’installer le dauphine Charles VII sur le trône de France ;
donc, elle a rassemblé une armée de soldats en libérant la ville d’Orléans pour conduire le
dauphin à son sacre dans la cathédrale de Reims ; après, Jeanne est capturée par les
Bourguignons, alliés des Anglais, en juillet 1430 ; elle est emprisonnée, condamnée pour hérésie
et brûlée vive sur une place de Rouen en 1431 ; elle a redonné l’espoir a son peuple pendant une
période critique et donc elle est appelée « la pucelle d’Orléans », représente la victoire de la
sincérité et de la foi contre la violence et l’injustice, mais aussi la pureté de la nation mise en
danger par les envahisseurs), les rites (la fête nationale du 14 juillet).
Les écomusées. Les écomusées ont été créés dans les années 1970 dans le triple but de
recherche, de conservation et de valorisation du patrimoine naturel e culturel, matériel et
immatériel d’un milieu et d’une société. Il s’agit d’un aménagement sur place (in situ), avec
plusieurs antennes, pour éviter la monotonie d’un simple conservatoire d’objets et pour montrer
l’outillage et les activités agricoles, artisanales et industrielles dans leur milieu original. C’est
donc le témoin d’une vraie culture populaire. En outre, la dimension participative de la
population locale est essentielle parce qu’on doit la sensibiliser à son environnement dans le but
de transmettre ce patrimoine à un large public. En France, la Fédération des écomusées et des
musées de société (FEMS) est chargée d’en contrôler l’organisation. Un exemple est le centre
historique minier de Lewarde inauguré en 1984 pour témoigner l’activité minière de la région
Hauts-de-France ; on a choisi la fosse Delloye pour son caractère représentatif de l’histoire de
l’entre-deux-guerres, pour sa position au centre du bassin minier et pour sa position proche du
réseau autoroutier.
Le tourisme industriel. Le tourisme industriel fait référence à des sites de production ou de
fabrication qui ont été réhabilités par des associations. Les sites industriels deviennent ainsi des
musées et offrent la découverte des outils, des machines et des techniques du secteur. En France
il y en a divers. On peut visiter un musée industriel comme les mines de fer à Saint-Étienne, un
musée du textile à Lyon, un musée de l’automobile à Reims, un musée de l’aviation ou un
musée ferroviaire, un musée agricole comme les moulins à huile dans le sud de la France, un
musée maritime à Rochefort sur l’Océan Atlantique, un musée lié à l’énergie et aux
télécommunications comme la centrale nucléaire ou le musée des télécommunications, une
architecture industrielle construite en fer, acier et verre.
Le tourisme religieux. Le tourisme religieux est considéré un marché touristique de niche.
D’un point de vue historique, les pèlerinages peuvent être considérés comme l’une des plus
vieilles formes de migration touristique. Au-delà de l’aspect spirituel, ces visiteurs représentent
aussi un enjeu économique, car ils restent des consommateurs comme les autres. Le tourisme
religieux repose essentiellement sur l’idée de faire voyager des personnes afin qu’elles puissent
se rapprocher d’un lieu consacré à la dévotion, à la mémoire, à l’apparition d’une présence ou à
un endroit sacré ou important pour une tradition religieuse. Chaque grande religion dispose de
ses propres lieux saints qui génèrent un flot continu de visiteurs, de touristes et de pèlerins ; les
plus communs sont les grottes, les rivages, les chapelles, les cryptes, les basiliques, les reliques,
les statues, les abbayes, les cathédrales, les maisons des saints et des saintes. Pour les
catholiques, la basilique Saint-Pierre du Vatican a été construite pendant les XVI et XVII siècles
et a été classée par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité. Pour les musulmans, la
mosquée du Haram de La Mecque en Arabie Saoudite est le lieu le plus vénéré de l’islam et fut
bâtie en 1570. Pour les juifs, le Mur des Lamentations de Jérusalem, en Israël est le seul vestige
du Temple de Jérusalem, lieu saint de la religion juive dès 957 avant notre ère, détruit par les
Romains au 1er siècle. Pour les hindous, les lieux saints sont nombreux, en raison du
polythéisme de la religion, mais le temple de Vishvanâtha de Varanasi en Inde est l’un des plus
importants parce qu’il est situé à proximité du Gange, dans l’eau duquel les fidèles se purifient.
Pour les bouddhistes, le temple de la Mahabodhi de Bodhgayâ en Inde est un lieu très
symbolique pour les fidèles, car il constitue l’un des quatre lieux saints associés à la vie du
Bouddha et notamment à son Éveil. Mais, comment peut-on faire la distinction entre tourisme
religieux et tourisme culturel, ou tourisme de curiosité religieuse ? La différence tient à
l’organisation même du voyage et aux interactions entre croyants, lieux saints et professionnels
du tourisme ; la collaboration avec les institutions religieuses, le respect du temps consacré à la
prière, au recueillement, aux pratiques et aux croyances doivent prévaloir sur toutes autres
formes de considérations économiques ou organisationnelles. Pourtant, l’image du tourisme
religieux, pieux, simple et humble ne s’affranchit pas toujours très bien des contraintes
capitalistiques d’une industrie mondialisée ; par exemple, il existe de nombreux tour-opérateurs
et agences de voyages qui se spécialisent dans l’organisation de pèlerinages et de visites
religieuses, pendant lesquelles l’hébergement a lieu dans des structures spécifiques comme des
monastères ou des convents. En France, les destinations les plus fréquentes sont Lourdes, la
basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris, Mont Saint-Michel en Normandie. Dans le
tourisme religieux on peut inclure des événements religieux aussi comme le mariage, le
baptême, Noël, Pâque et les funérailles.
Le tourisme gastronomique. Le tourisme gastronomique met donc en évidence les spécialités
culinaires d’une certaine région par des activités touristiques particulières comme la dégustation
de vins et de fromages ou la participation aux fêtes populaires. Certains tour-opérateurs se
spécialisent dans ce secteur et proposent aux clients des bistrots qui offrent une cuisine familiale
et locale ou des restaurants qui donnent beaucoup d’importance aux rites du services et à
l’accord mets et vins sous conseil du sommelier. En France, la gastronomie constitue un
véritable patrimoine culturel en constante évolution, qui se caractérise par la créativité et par la
variété des produits. En 2010, le repas gastronomique des Français a été inscrit au patrimoine
culturel immatériel de l’humanité. À ce propos, le gouvernement français supporte le projet
« cités de la gastronomie » dans quatre villes (Dijon, Lyon, Paris-Rungis, Tours) dans le but de
faire découvrir aux touristes les cultures alimentaires et gastronomiques de la France.
Le tourisme sportif et événementiel. Le tourisme sportif peut s’intégrer à d’autres formes de
tourisme ; les Alpes sont au premier rang des régions françaises pour le tourisme sportif, aussi
bien en été qu’en hiver. Le tourisme sportif inclue aussi les compétitions officielles qui
représentent une attraction pour les passionnés. Le tourisme événementiel fait donc référence
aux matchs de football et rugby, aux grands prix automobiles, au Tour de France cycliste, aux
Olympiades. Les spectateurs arrivent dans les villes qui abritent les événements et requièrent
aussi bien des transports que des infrastructures d’hébergement et de restauration. C’est
pourquoi un grand événement sportif ou national est capable de développer une bonne imagine
touristique du lieu où il se déroule. Mais une collaboration entre les organisateurs des
événements sportifs et le partenariat local est indispensable.
Le tourisme balnéaire. Le tourisme balnéaire est aujourd’hui le tourisme le plus répandu et le
plus lucratif, parce que la plage, le soleil et la mer sont des attraits indéniables pour les
vacanciers qui veulent se reposer en période estivale. Mais, les premières stations balnéaires ont
été créées au XIXe siècle pour permettre la pratique des bains de mer en hiver, sous prescription
médicale. Après la Seconde Guerre mondiale, les congés payés et la croissance économique
contribuent au développement du tourisme de masse et du tourisme balnéaire estival. Mais,
entre 1960 et 1970 il existait une volonté de protéger les côtes du tourisme de masse, tandis que
l’État voulait promouvoir le tourisme littoral comme moyen de développement des régions
côtières faiblement occupées. Les premières stations balnéaires sont appelées « greffées » et
correspondent à des aménagements touristiques en prolongement d’une ville ou d’un port qui
existaient déjà. Un exemple est Nice. Après, les stations balnéaires de type anglais ont été
planifiées dans des sites vides d’habitants qu’on développe par une extension en croissant. Un
exemple est Le Touquet. Pourtant, les stations traditionnelles sont multipolaires et donc offrent
plusieurs attractions : la mer et la plage, un casino, une promenade au bord de la mer, des hôtels,
des piscines, des centres de congrès, des centres sportifs, des ports de plaisance, des habitations.
En effet, le tourisme littoral peut être recoupé avec d’autres formes de tourisme, tels que le
tourisme sportif grâce aux sports aquatiques, ou le tourisme de santé avec la thalassothérapie.
Le tourisme rural. La tradition de la villégiature campagnarde remonte au XVII e siècle, mais
elle s’est développée de 1850. Le tourisme rural intérêt toute région rurale caractérisée par un
climat agréable, par une végétation riche, par bois et par forêts, par paysages et villages
pittoresques, par réserves et parcs naturels, par rivières et plans d’eau. Les touristes sont de deux
types : les touristes à faibles revenus qui ont des liens avec le milieu rural et utilisent la maison
des parents ou des amis ; le touriste appartenant aux catégories aisées. Les activités pratiquées
par les deux types de touristes sont des activités sportives comme la baignade en rivière, le
tennis, la pêche, la randonnée et le cyclotourisme, mais ils s’intéressent aussi aux manifestations
de la culture locale comme les écomusées, les vieux villages et le folklore. L’hôtellerie rurale est
en déclin, alors que l’hébergement chez l’habitant est en progrès sous des formes diverses
comme les tables d’hôtes. Il existe aussi des aménagements spécifiques qui offrent un terrain de
camping, un hôtel, une piscine et un terrain de sport. Le tourisme rural inclue l’agritourisme,
une typologie de tourisme proche de l’agriculture qui se fonde sur les valeurs d’authenticité, de
terroir et de patrimoine. Dans cette optique, il existe deux réseaux principaux : Accueil Paysan
(c’est une fédération qui rassemble des paysans et des acteurs ruraux qui ajoutent à leur activité
agricole un accueil touristique, pédagogique et social) et Bienvenue à la ferme (c’est le premier
réseau de vente directe et d’accueil à la ferme qui, par le support des conseillers
départementaux, aide les agriculteurs à mettre en place leur activité touristique et à garantir la
qualité des produits et des services – les séjours, la restauration, les loisirs).
Le tourisme fluvial. (Les fleuves se jettent dans la mer, tandis que les rivières ne se jettent pas dans la
mer. En France il y a 5 fleuves : la Seine, la Garonne, la Loire, le Rhin et le Rhône). La France est le
premier réseau navigable d’Europe : il y a 8 500 km de voies navigables sur un total de 18 000
km de voies d’eau. Les acteurs publics et privés ont construit six contrats de plan interrégionaux
à l’échelle d’une voie fluviale (le Lot, la Meuse, La Loire, la Garonne, l’axe Rhône-Saône et la
Vallée de la Seine), dans le but de moderniser les équipements fluviaux, d’élargir et de
promouvoir l’offre touristique. Par ailleurs, l’établissement public Voies navigables de France
(VNF), gestionnaire de 6700 km de voies navigables, multiplie les partenariats avec les
collectivités et les acteurs privés du secteur pour faire émerger de nouveaux projets à vocation
touristique. Parmi tous les canaux de France qui sont dédiés à la navigation de plaisance, le
canal du Midi est le plus fréquenté (le canal du Midi est un canal de navigation français à bief de
partage qui relie Toulouse à la mer Méditerranée depuis le XVII e siècle ; à partir du XIXe siècle,
le canal latéral à la Garonne, qui double la Garonne de Bordeaux à Toulouse, prolonge le canal
du Midi pour fournir une voie navigable de l'Océan Atlantique à la mer Méditerranée :
l'ensemble des deux canaux est dénommé « canal des Deux-Mers »). Les ports fluviaux, en tant
qu’équipements d’accueil, disposent d’une capitainerie et offrent des services comme les
sanitaires et l’accès aux fluides (eau, électricité, carburant). À côté de la navigation de plaisance,
il existe d’autres activités complémentaires comme le nautisme (canoë-kayak), la baignade et le
vélo. Aujourd’hui, la France possède de nouveaux types de bateaux, mieux équipés, plus
spacieux et plus respectueux de l’environnement ; donc, on a beaucoup de types de bateau. Les
bateaux promenade (bateaux-mouches à Paris ou à Lyon) (« day cruises » à Bordeaux)
proposent à la clientèle des croisières sans hébergement, pouvant aller d’une heure pour une
croisière simple, à une demi-journée pour les mini-croisières proposant le repas du soir ou le
repas du midi ; l’activité des bateaux promenade se concentre principalement en région Île-de-
France et plus particulièrement à Paris intra-muros ; toutefois, ce produit touristique tend à se
généraliser dans toutes les grandes villes françaises traversées par des voies d’eau : Strasbourg,
Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rouen. Les paquebots fluviaux sont des bateaux proposant des
croisières avec hébergement, qui peuvent transporter jusqu’à 200 passagers maximum ; de par
leur taille, ils empruntent les voies d’eau à grand gabarit : les axes Rhin-Moselle, Seine-Oise,
Rhône-Saône et la Garonne-Dordogne ; généralement organisé sur 7 jours, les paquebots
fluviaux offrent l’avantage du confort à bord, des prestations de qualité (gastronomie, visites
organisées et activités sportives à la demande), avec le plaisir de naviguer sur l’eau en toute
tranquillité. Les péniches hôtels sont des bateaux à passagers proposant des croisières avec
hébergement, dont la capacité en passagers est inférieure à 50 personnes ; les péniches hôtels ont
fait leur apparition sur les voies d’eau hexagonales dans les années 1960 ; à l’origine, elles
étaient d’anciennes péniches de commerce transformées pour l’accueil de passagers. Ce qui
distingue la péniche hôtel du paquebot fluvial, indépendamment de la taille, c’est que la
croisière ne représente pas son unique finalité, mais plutôt un moyen de découvrir une région
dans tous ses aspects (gastronomie, activités sportives, visites des caves). À cette fin, chaque
bateau a en permanence un moyen de transport collectif (minibus ou autocar) qui sert aux
excursions quotidiennes et au support logistique. Les bateaux de location, aussi appelés coches
de plaisance ou « house boat » sont des bateaux empruntant essentiellement les voies d’eau dont
les qualités paysagères sont remarquables et qui sont dites “petit gabarit”. Ces bateaux sont mis
en location par une société qui est alors appelée “noliseur” ou “loueur”. Le coche de plaisance
concerné est dit “nolisé”. Le noliseur est alors détenteur d’un label, document qui lui permet de
délivrer une carte de plaisance à une personne non titulaire d’un certificat de capacité afin de lui
permettre de piloter un coche de plaisance. La plaisance privée est une activité nautique de
loisirs qui s’effectue à bord d’un bateau motorisé habitable ou non, sur un fleuve, une rivière, un
lac ou un canal. Ces pratiquants doivent être titulaires du permis de navigation intérieure. VNF,
en partenariat avec deux loueurs nationaux (Nicols et Les Canalous), a décidé de lancer une
expérimentation de deux bateaux de location électriques sur le canal de la Marne au Rhin et la
Sarre. Le premier bateau baptisé “Sixto Green”, développé par la société Nicolas, est entré en
service au mois d’avril 2018. Le second bateau baptisé “Péniche S”, développé par le groupe
Les Canalous, navigue depuis le printemps 2019.
Le tourisme montagnard. Le tourisme montagnard représente une partie importante de
l’activité touristique française. La montagne attire grâce à ses éléments naturels qui ont des
significations symboliques : la terre, représentée par les roches, renvoie à l’effort physique de
l’homme et au triomphe de la volonté ; l’eau symbolise la pureté et le retour à l’origine ; l’air,
loin de la pollution urbaine, est synonyme de santé ; le feu est exprimé par les volcans et par les
étranges sources chaudes. En France, il existe deux types de montagnes : les montagnes
anciennes de l’ère primaire (le Massif Central, le Massif Armoricain, les Vosges) sont
caractérisées par des formes douces et arrondies et par des altitudes modérées ; les montagnes
jeunes de l’ère tertiaire (les Alpes, les Pyrénées, le Jura) sont des reliefs vigoureux caractérisés
par de fortes altitudes et par le phénomène de l’érosion. Le tourisme montagnard s’est
développé comme tourisme d’hiver des années 1960 ; il s’agit d’un tourisme sportif qui inclue le
ski et la randonnée à pied ou avec raquettes. Après, le tourisme d’été s’est développé ; il inclue
plusieurs activités comme les excursions pédestres (tourisme scientifique d’observation de la
faune et de la flore, donc de découverte du milieu naturel), les visites des villes de la vallée et la
participation aux fêtes (tourisme culturel). Aujourd’hui, il existe aussi des stations thermales
liées aux phénomènes volcaniques (tourisme de santé).
Le tourisme de santé. Le tourisme de santé représente un secteur qui n’arrête pas d’augmenter
depuis maintenant 10 ans. La France est le leader européen dans ce domaine grâce à ses stations
thermales comme Vichy, Évian ou La Roche Posé ; il y a aussi la thalassothérapie, c’est-à-dire
une cure faite avec l’eau de mer, pour laquelle il faut avoir une ordonnance (prescrizione
medica). La plupart des curistes s’adressent directement aux centres pour réserver leur séjour,
mais ceux qui veulent aller à l’étranger s’adressent aux agences de voyage. Le tourisme
thermal. Le thermalisme est une activité qui existe dès l’Antiquité. Au XIX e siècle, les stations
thermales française ont connu une période de triomphe non seulement grâce aux liaisons
ferroviaires qui ont rendu ces stations accessibles, mais aussi grâce aux célébrités de l’époque
qui les ont relancées comme prétexte aux divertissements mondains ; en effet, on voit la
naissance de parcs, de théâtres, de casinos et d’hippodromes proche des stations thermales.
Après, en 1950 les stations subissent une baisse de fréquentation parce que la Sécurité sociale
avait imposé une fonction uniquement curative aux stations thermales, même si la médecine
classique était plus efficace. Pendant les années 1990, on développe un thermalisme nouveaux
orienté vers le bien-être et fondé sur la rupture avec le stress des métropoles et sur les vertus
magiques de l’eau. Aujourd’hui, des acteurs publiques et privés sont engagés dans la promotion
d’un thermalisme moderne.
Le tourisme de détente. Le but est de se reposer, de se détendre, ou/et de dépenser. Les
touristes sont des hommes d’affaires qui vont se détacher du quotidien pendant les week-ends.
Les destinations sont des stations thermales (spa et massage), des cours de yoga, des centres
commerciaux pour le shopping.
Le tourisme artisanal et commercial. C’est un type de tourisme destiné à l’achat des produits
artisanaux et des spécialités locales.
Le tourisme créatif. Il s’agit de l’ensemble des pratiques touristiques fondées sur des pratiques
amateurs, dans les univers de l’art, de l’artisanat et des savoir-faire qui permettent à un visiteur
d’enrichir sa pratique ou sa maîtrise d’une discipline : ateliers de cuisine, stages de
photographie, cours de danse, ateliers d’art numérique.

« LE MARKETING DU TOURISME » - CHRISTINE PETR


La mondialisation des pratiques touristiques a entraîné une concurrence accrue entre
professionnels et une concurrence dehors du cadre des professionnels avec l’essor des
plateformes de l’économie collaborative (Blablacar, AirBnB, Uber…) qui permettent aux
particuliers de proposer des services aux touristes. Le consommateur d’aujourd’hui, habitué à
partir en vacances et à voyager, a plus de possibilité techniques (Internet) pour construire lui-
même son voyage et pour trouver des alternatives aux professionnels du secteur. Donc les
acteurs du tourisme doivent intensifier leur démarche marketing, en mettant le consommateur au
cœur de leur réflexion.
1. Donner envie de partir : la communication touristique. Il est important de stimuler
l’imaginaire du voyage, en aidant l’aspirant voyageur à définir vers quels types de lieux et pour
quels types de vacances il souhaite partir. Pour susciter l’envie de voyager, les campagnes
publicitaires exploitent l’idéalisation de l’expérience des vacances et la symbolique des utopies
vacancières. Il s’agit de faire référence aux émotions et aux interactions que l’individu peut
espérer vivre au cours de ses vacances : les interactions au sein du groupe de vacanciers, les
interactions avec la population d’accueil et les professionnels locaux du tourisme, les émotions
vécues par l’individu. Il est aussi intéressant de jouer avec les mythes du voyageur : le mythe de
l’ethnologue (les photos des visages dont la spécificité morphologique est la première preuve
d’une différence culturelle avec le touriste) et le mythe de l’aventurier (le côté extrême des
expériences à vivre). Pour aider le consommateur à comprendre le positionnement de l’offre et à
le situer géographiquement, on peut exploiter les images caricaturales des destinations et de
leurs habitants : des lieux qui font partie de l’imaginaire de la destination, les drapeaux, les
emblèmes, la gastronomie locale, le physique et les valeurs et les comportements des habitants.
Cependant, les stéréotypes doivent être utilisés avec précaution pour que les habitants se
retrouvent dans les descriptions qui sont faites d’eux-mêmes. Pour optimiser les chances
d’attirer l’attention du consommateur qui pense aux vacances, il faut savoir être présente sur
Internet au moment de la recherche d’information (« search marketing ») et proposer des
messages dont le format e la teneur sortent du lot ; l’ambition d’une campagne de
communication est d’être appréciée, comprise et mémorisée par les clients cibles. Pour que le
consommateur ait la certitude de faire un bon achat, il faut qu’il soit rassuré par les magazines
spécialisés dans le voyage, par les guides touristiques et de voyage, par les bloggeurs et les sites
d’échanges entre voyageurs.
2. Vendre un lieu : le marketing de la destination. Les personnes chargées du développement
touristique des territoires sont des responsables institutionnels (Atout France, des comités
régionaux ou départementaux, des offices de tourisme). Il faut d’abord identifier les attractions
naturelles et culturelles de la destination, et les originalités de la destination comparativement
aux destinations qui offrent les mêmes attributs. Son existence et son originalité en tant que
destination touristique peuvent être affirmées par les axes de la singularité (démontrer que la
destination offre des attributs qui n’existent nulle part ailleurs), de l’identification (s’affilier à
des destinations connues er reconnues selon une stratégie « me too » afin de bénéficier des
retombées médiatiques et symboliques de la destination de référence) et de l’opposition
(souligner sa spécificité par rapport aux autres entités touristiques proches). Après, on doit
obtenir des informations qualitatives et quantitatives sur le marché actuel et le potentiel de la
région. Le choix des cibles touristiques s’établit par la positive (marketing adressé aux clientèle
faciles à satisfaire sur la base de leur familiarité avec la destination, la proximité de la
destination de leur zone d’origine, leur potentiel économique) ou par la négative (dé-markéting
adressé aux clientèles qui ont des comportements qui posent de graves problèmes d’éthique ou
qui ne respectent pas les règles et coutumes des lieux visités). La fréquentation touristique doit
être soutenue et encadrée par une politique de développement touristique qui suit plusieurs
étapes : la rédaction d’un plan marketing où on trouve les cibles visées, les objectifs, les actions,
les résultats attendus, le budget ; la mise en place de labels et classements en tant que garanties
de qualité ; la coordination des actions ; le financement ; l’implication des résidents (soutenir et
encourager le développement d’une conscience auprès des habitants de leur appartenance à leur
région, et soutenir l’envie d’être tous promoteurs de leur région). L’image mise en avant doit
être en cohérence avec l’identité effective de la destination et le positionnement doit
correspondre à la réalité de la destination pour ne pas décevoir les touristes. Il faut nommer
(donc marquer) le territoire pour faciliter l’dentification de la zone par les touristes et définir une
carte graphique faisant référence à une destination qui sera mise à la disposition de tours les
opérateurs locaux. Le produit destination n’a pas de matérialité ; il faut donc proposer des offres
précises et déjà organisées pour que l’envie de venir se concrétise par la réservation d’un séjour
dans la destination. La forfaitisation consiste à proposer une combinaison de prestations
complémentaires à un prix global, fixé à l’avance. Puis, une fois sur place, le problème majeur
du touriste est de découvrir les usages de la zone d’accueil : il lui faut savoir où se loger, où se
trouvent les attractions et les activités qui peuvent l’intéresser, où faire du shopping. Il faut donc
aider le consommateur à s’approprier l’offre locale grâce à une signalétique performante : la
thématisation (structurer un ensemble disparate d’offres autour d’une logique de consommation
cohérente) et les outils d’information (brochures, catalogues, cartes de la région, panneaux
informationnels, signalétique).
3. Proposer du déplacement : le marketing des transporteurs. Une fois que le touriste a
choisi où il veut aller, il faut organiser les transports (quel moyen de transport, à quelles dates, à
quels prix, avec quelle compagnie). Les transporteurs ne sont en général pas propriétaires des
infrastructures et les frais fixes de gestion sont très élevés. Pour répondre aux exigence internes
de rentabilité financière et pour avoir des entrées tout au long de l’année, ils peuvent avoir
différents niveaux de gamme, offrir des prix différents sur la base d’un classement avec la First /
Business / Voyageur classe, adapter le prix à la demande saisonnière. Pour répondre à la
demande de la clientèle, les transporteurs s’allient selon deux types de partenariats : l’intramodal
(s’allier avec d’autres transporteurs de même type : une partie du voyage est assurée par le
transporteur qui a vendu le billet et une autre partie est réalisée par d’autres transporteurs, mais
le billet porte le marque de la compagnie qui a réalisé la vente et qui est responsable de la
sécurité offerte par les autres compagnies) et le multimodal (développer des partenariats avec
des transporteurs proposant d’autres modes de transport pour étoffer son offre en étant présent
dans les zones non couvertes par ses propres infrastructures). Dans la majorité des cas, les
transporteurs sont essentiellement des prestataires de déplacement : ils ont une obligation de
résultat qui est de conduire le voyageur d’un point à un autre. Aujourd’hui, divers transporteurs
cherchent à donner de la valeur au voyage : vendre des services complémentaires (wifi, prises
électriques, films) rendre le voyage un moment agréable ; rendre le voyage un produit (les
croisières, les pèlerinages) ; vendre un mode de déplacement sportif ou hors norme (une
excursion en hélicoptère, un vol en montgolfière). Lorsqu’il est question de gestion de
clientèles, les transporteurs s’attachent la préférence des voyageurs en utilisant à la fois des
avantages tarifaires (l’arrivée des transporteurs low-cost représente une source de concurrence
très agressive pour les transporteurs réguliers) et des privilèges non tarifaires (le principe des
programmes de fidélité est de récompenser les clients qui sont de gros consommateurs).
4. Vendre du voyage organisé : le marketing des voyagistes. Les voyagistes assemblent des
prestations pour proposer au futur touriste une offre complète (un package) à un prix fixé
d’avance (le forfait). La réglementation européenne stipule que la mention « voyages, vacances
ou circuits à forfait » s’applique dès lors qu’au moins deux prestations de base sont associées :
les prestations généralement comprises sont le voyage aller et retour, l’hébergement et la
restauration sur place ; souvent, le forfait comprend des activités sur place comme les visites, les
excursions, les sports et les animations de loisir. Une première étape opérationnelle est la
production : le service marketing doit commencer par identifier les services sur la base des
touristes cibles ; la cellule production s’oriente vers des prestataires extérieurs de l’hôtellerie, de
la restauration, des transporteurs, des centres de loisirs ; le choix est fonction des évaluation
effectuées sur le terrain par des employés du voyagiste et par les évaluations des client
recueillies d’enquête de satisfaction. Le voyagiste achat en gros plusieurs centaines de places
que les prestataires sont assurés de vendre par la contractation avec lui ; pour évaluer le plus
précisément possible le nombre de place qu’il pourra vendre, le voyagiste fait des prévisions des
ventes qui se fondent sur les historiques de vente. La deuxième étape opérationnelle est la
détermination des prix de vente (coût + marge) et la prévision des offres promotionnelles ; le
choix du prix dépend aussi des enquêtes par questionnaire (il s’agit de demander aux répondants
d’indiquer la somme au-dessus de laquelle ils estiment que le forfait touristique est trop cher et
celle en dessous de laquelle ils pensent que la prestation ne sera par de bonne qualité) et des
méthodes d’analyse conjointe (le but est d’évaluer la contribution relative de certains services
associés au forfait de base à la valeur globale du produit touristique). La troisième étape
opérationnelle est la présentation de la diversité des offres qui ont été conçues et qui sont
proposée à la vente ; c’est le moment où le voyagiste conçoit ses brochures et ses catalogues. Il
faut donc optimiser l’espace éditorial disponible pour présenter le plus de produits possibles,
mais surtout ceux qui ont le plus de chance d’être vendus. Aujourd’hui, les brochures
électroniques sont préférables pour des raisons économiques et écologiques. Le voyagiste doit
gérer un portefeuille de produits et de marques plus ou moins différenciés ; il existe les
voyagistes généralistes (produits standardisés) et des voyagistes spécialistes (produits
personnalisés). Mais aujourd’hui les consommateurs disposent d’outils puissants pour construire
eux-mêmes leurs vacances ; face à cette prise de pouvoir des consommateurs, les voyagistes
doivent s’affirmer sur le marché par leur marque (qualité, professionnalisme, réputation, rapport
qualité/prix) ; en alternatif, les voyagistes peuvent s’affirmer sur Internet, mais le gestionnaire
de la communauté doit être le premier à réagir aux commentaires positifs et négatifs.
5. Faire réserver et acheter : la distribution touristique. Les voyagistes doivent aussi savoir
proposer des offres qui décident le consommateur à acheter ; ils permettent l’accès aux stocks et
autorisent les clients finaux à construire eux-mêmes leur combiné transport + logement. La
logique multicanale consiste à offrir plusieurs moyens pour que le consommateur puisse entrer
en contact avec le fournisseur (Internet – web site, réseaux sociaux – call center, agences
physiques). Pour que l’agent de voyages puisse être un bon défenseur des produits qu’il vend, il
doit tout d’abord être informé correctement des attributs et originalités de chaque offre ; il faut
aussi le motiver à vendre certains produits plutôt que d’autres.

« IMMIGRATION ET POLITIQUE CULTURELLES » - ESCAFRÉ DUBLET


La question des cultures immigrées est apparue d’abord comme une question sociale parce que
les politiques culturelles envers les immigrés n’ont pas toujours été mise en œuvre par le
ministère de la Culture mais par l’administration des Affaire sociales. L’expression « cultures
immigrées » indique les cultures nationales et régionales des pays quittés qui évoluent au
contact de celle du pays d’accueil. En France, la notion de culture ne comprend pas seulement le
sens anthropologique (la langue, la manière de vivre, les pratiques sociales), mais elle est aussi
liée au sens artistique ; en effet, à sa création en 1959, le ministère de la Culture regroupait la
direction des Arts et Lettres, du Théâtre et de la Musique, des Archives de France, de
l’Architecture, et du Centre national de la cinématographie. Par conséquent, l’histoire du rapport
entre immigration et politique culturelle est faite des tensions entre acception anthropologique et
sens artistique de la culture des immigrés.
● 1959-1974 : Les cultures immigrées oubliées
L’intérêt pour la dimension culturelle du processus d’intégration des immigrés est à chercher
du côté du ministère des Affaires sociales, et pas du côté du ministère de la culture. À la
création, en 1959, le ministère de la Culture (Charles De Gaulle, André Malraux) avait une
double mission : l’accessibilité de la culture et la valorisation des œuvres d’art, avec le but de
mettre en contact l’individu et « les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France » ;
donc, il n’y avait aucune référence à la culture des immigrés. Cet « oubli » du ministère de la
culture se fonde sur les principes fondamentaux de sa création. C’était un projet de
démocratisation de la culture avec le but de franchir les barrières sociales, mais aussi
géographiques, à une époque où musées, théâtres et salles de concert se concentraient dans la
capitale. Donc, il s’agissait d’une « action culturelle » pour favoriser la diffusion de la culture
en région. Ce changement d’approche dans les moyens de « rendre accessibles » les œuvres
d’art au plus grand nombre a des implications importantes en ce qui concerne le sujet des
cultures immigrées. Dans le nouvelles Maisons de la culture, ce sont toutes les cultures
représentatives d’un groupe qui sont visées ; on s’adressait à l’universel et à ce qu’il y a de
commun à l’ensemble de l’humanité. Dans cette perspective, il était difficile d’envisager la
représentation de la singularité des cultures immigrées. Géré par le ministre André Malraux, le
modèle culturel français a développé une confiance dans l’universalisme de l’art. Malgré tout
ça, la France a souvent pris des œuvres de anciennes colonies sous prétexte qu’elles seront
mieux appréciées en France que dans leur contexte d’origine. En même temps, le ministère des
Affaires sociale a mise en place une politique d’aide sociale en direction des immigrés, à
travers les financements du Fond d’action sociale ; elle comporte une dimension d’adaptation
culturelle dans ses programmes, fondée sur l’idée que les immigrés doivent comprendre les
codes culturels de la société française. Tandis que, les « Français musulmans d’Algérie »
étaient aidés par le Fonds d’action sociale aux travailleurs musulmans en métropole. En 1945,
un prêtre missionnaire, à son retour de Tunisie, fonde l’Amana (Aide morale aux Nord-
Africains), qui reçoive le soutien du Fond d’action sociale pour mettre en place une politique
d’adaptation culturelles. Mais, après l’indépendance de l’Algérie, les compétences du Fonds
d’action sociale ont été étendues à tous les immigrés avec le but de construit un État social
malgré la hausse de l’immigration. La politique d’accueil des immigrés mise en place par la V e
République concernait l’accueil dans les gares et les aéroports, l’accès aux informations, la
perspective d’adaptation culturelle
● 1974-1981 : L’invention d’une politique culturelle adaptée
Le premier choc pétrolier et la crise économique qui s’en suit ont entraîné des problèmes
comme le chômage, le mal-logement et la précarité sociale. Par conséquence, le regard de la
société sur les immigrés évolue, avec une intense politisation de la question. Lorsque le
nouveau président Valéry Giscard d’Estaing arrive au pouvoir en 1974, un secrétariat d’État
aux Travailleurs immigrés est créé ; son but était de mettre en place la « nouvelle politique
d’immigration » qui était une « politique culturelle adaptée aux immigrés ». C’était une
politique pour favoriser l’insertion des immigrés dans la société française par l’offre de travail,
mais aussi pour favoriser le retour dans leur pays d’origine. Donc, en 1975, on a créé l’Office
de promotion culturelle des immigrés qui était financé en majorité par le Fonds d’action
sociale ; l’argent était employé pour la construction de logements, mais aussi pour les secteurs
de l’information et de l’action culturelle. La première initiative de promotion culturelle
immigrés est empreinte des logiques de la coopération culturelle française avec d’autres pays
et de la démocratisation culturelle française. Malgré le manque des soutiens de
l’administration, l’Office a atteint son objectif : une politique symbolique réparatrice, en
direction des pays d’origine. Un exemple est Mosaïque, le programme culturel à destination de
tous les immigrés, diffusé de 1976 à 1986, tous les dimanches matin, sur la troisième chaîne de
télévision publique ; ce programme été conçu pour informer et divertir les immigrés présents
en France dans leur langue d’origine. En suite, la dissolution de l’Office marquera un
changement d’orientation de cette politique, avec une action plus tournée vers l’information et
le recours aux médias. L’organisme qui lui succède est l’ICEI (Information, Communication et
Immigration) qui définit les cultures immigrées comme une caractéristique anthropologique
qui fait référence à la langue et aux traditions populaires d’un groupe. Le but de ce nouvel
organisme était l’insertion sociale des immigrés articulée autour de la notion de rencontre
Français-immigrés ; le trait spécifique de cette politique est d’insister sur la préparation au
retour, à travers la valorisation des cultures d’origines. Malgré toutes ces activités, en 1970, un
mouvement de travailleurs immigrés émerge, visant à dénoncer l’exploitation des travailleurs,
à défendre les droits des immigrés et à revendiquer leur autonomie par rapport aux
gouvernements des pays d’origine ; les militants ont recours aux moyens artistiques pour
soutenir cette lutte. En 1975, ils ont organisé un Festival du théâtre qui regroupe seize troupes
répartis par nationalité ; les pièces étaient jouées en langue étrangère et mettent en scène les
conditions de vie des immigrés, les combats politiques menés dans les pays d’origine, et la
complicité des États d’origine pour leur exploitation. Donc, la politique culturelle des années
1970 consiste à promouvoir les cultures d’origine des immigrés dans le but de compenser le
tournant restrictif opéré par la politique d’immigration française. Cependant, cette politique
présente deux inconvénients : premièrement, les cultures immigrées ne correspondent pas
nécessairement aux cultures de leur pays d’origine ; deuxièmement, le contexte de limitation
des flux migratoires lui donne une connotation séparatiste et exclusive.
● Depuis 1981 : Les politiques culturelles au service de l’intégration
Le début des années 1980 voit l’émergence d’une lecture culturelle et non plus seulement
sociale de l’immigration, parce que les enfants de parents immigrés, qui ont grandi en France,
doivent se confronter avec le racisme. Donc, le Parti socialiste arrive au pouvoir avec un
programme qui met la culture à l’honneur ; pendant que, le ministre Jack Lang introduit un
élargissement du champ culturel en incluant différentes pratiques artistiques considérées
jusque-là comme mineurs, mais aussi des cultures minoritaires, comme les cultures régionales
ou les cultures immigrées. En 1982, on introduit la notion de pluralité des cultures et on
déclare que le ministère de la Culture a pour vocation de « préserver le patrimoine culturel
national, régional ou des divers groupes sociaux pour le profit commun de la collectivité tout
entière ». De plus, en 1981, François Mitterrand est élu président de la République avec un
programme qui s’intitule « changer la vie » et qui comporte des mesures importantes en ce qui
concerne la vie des immigrés et leur vie culturelle en particulier. Ce droit à la différence rend
possible la présence de formes d’expression étrangères sans redouter que la culture française y
perde sa cohérence. Au niveau du ministère de la Culture, l’introduction du droit à la
différence se traduit par la création d’un bureau des cultures minoritaires qui fonctionne de
1981 à 1986 ; il est initialement prévu pour soutenir les cultures régionales, mais on a après
ajouté les cultures extraterritoriales et les cultures immigrés. En 1984, Jack Lang (ministre de
la culture) inaugure l’exposition Les Enfants de l’Immigration au Centre Pompidou pour
favoriser le lien entre l’action culturelle et la question d’immigration. Ensuite, l’organisme
ICEI est transformé en Agence pour le développement des relations interculturelles (Adri).
Donc, le changement politique de 1981 a introduit un cadre nouveau pour l’expression
culturelle des immigrés, marqué par la possibilité de se regrouper en associations et par
l’existence d’un dispositif administratif susceptible de les soutenir. En 1986, après les élections
législatives gagnée par le Front National, le ministre de la Justice propose de modifier l’article
44 du Code de la nationalité pour permettre aux enfants nés en France de parent étrangers de
devenir automatiquement français à la majorité. La création, en 1989, du Haut Conseil à
l’intégration marque l’officialisation de la ligne politique de l’État français en matière
d’immigration. L’intégration se présente comme la possibilité donnée aux immigrés de « vivre
dans une société avec leurs différences, sans les exalter » ; mais, après la première affaire du
foulard liée à la notion de laïcité, le Haut Conseil insiste sur le fait que les immigrés doivent
accepter un certain nombre de règles. Les principes de la nouvelle politique culturelle visant à
l’intégration sont : stimuler les dynamiques sociales en faisant participer les associations,
favoriser les échanges entre les immigrés de différentes origines, développer la formation.
Mais, cette fonction sociale donnée à l’action culturelle éloigne durablement l’immigration des
préoccupations du ministère de la Culture. Pourtant, il est possible de retrouver la trace
d’initiatives soutenues par le ministère au titre des cultures de l’immigration à travers son
soutien à des projets labellisés « cultures urbaines » dans les années 1990. Cependant, la
déclinaison de la thématique des « cultures urbaines » éloigne durablement le ministère de la
Culture de la question spécifique de l’immigration. À la fin des années 1990, le Fonds d’action
sociale se désinvestit de la politique d’action culturelle et se réoriente vers une politique de
lutte contre les discriminations ; cette évolution se traduit par le passage d’une logique
d’intégration à une logique de représentation du point de vue de la politique culturelle. Elle se
concrétise dans deux domaines : la promotion de la diversité dans les médias, et la
reconnaissance de la contribution des immigrés dans l’histoire nationale. En outre, à partir de
2007, est mise en place la commission Images de la diversité pour financier les projets
audiovisuels ou cinématographes qui abordent les questions de diversité, d’immigration ou de
discrimination. Dans les années suivantes, on voit se multiplier des initiatives locales pour la
mémoire de l’immigration en région. Enfin, le ministère de la Culture investit autour de la
création d’une Cité national de l’histoire de l’immigration ; son exposition permanente reflète
l’exigence artistique du ministère de la Culture et le projet politique de représenter la
contribution de l’immigration à la société française. Elle met en scène la rencontre des cultures
et les points communs dans la vie des immigrés pour faire ressortir l’universalité de
l’expérience migratoire et pour garantir que les populations immigrées ou issues de
l’immigration sont comprises dans ce qui constitue la culture nationale.

LA GÉOGRAPHIE DE LA FRANCE
Le territoire français inclue la France métropolitaine et la France d’outre-mer. La France
métropolitaine est appelée aussi « l’Hexagone » grâce à sa forme. Ses frontières comprennent la
mer et la montagne qui représentent une forme de protection ; tandis que les pleines au nord-est
à la frontière avec le Luxembourg et la Belgique sont un point de faiblesse qui a permis les
invasions barbares et nazistes. Donc, la France est baignée au sud par la mer Méditerranée, à
ouest par l’Océan Atlantique, au nord par la mer du Nord où la Manche la sépare de la Grande-
Bretagne ; les autres frontières sont les Pyrénées (montagnes fières et majestueuses, aux neiges
éternelles et quelques glaciers) qui séparent la France de l’Espagne, les Alpes (pics très élevés,
neiges éternelles, glaciers) qui la séparent de l’Italie, les Juras (plateaux et crêtes accidentées à
la hauteur modeste) qui la séparent de la Suisse, les Vosges (montagnes aux sommets arrondis,
souvent couvertes d’épaisses forêts de hêtres et de sapins) qui la séparent de l’Allemagne. Mais,
les reliefs les plus importants sont le Massif Central et le Massif Armoricain. Le Massif Central
est actuellement une source d’eau minérale, mais il a une origine volcanique ; il comprend une
région de plateaux au cœur de la France, entre Auvergne et Limousin ; sur ces plateaux, entre
400 et 800 mètres, la neige tombe en abondance et les hivers sont rigoureux. Par contre, la
France est dans l’ensemble un pays de basses altitudes ; les plaines françaises les plus grandes
sont : le Bassin Parisien, le Val de la Loire, l’Aquitaine, les Flandres (les plaines du Nord). En
ce qui concerne les fleuves, en France il y a beaucoup de rivières, mais seulement 5 fleuves
principaux : la Seine (775 km) est un fleuve à régime régulier qui naît dans les plateaux
bourguignons, traverse Paris et rejoint la Manche près du Havre ; la Loire (1000 km) est un
fleuve capricieux qui naît dans les Cevennes, traverse Tours, Orléans, Angers et débouche près
de Nantes dans l’Océan Atlantique ; la Garonne (647 km) est un fleuve coléreux qui naît dans
les Pyrénées (versant espagnol) et se jette dans l’océan Atlantique près de Bordeaux, par le
grand estuaire de la Gironde ; le Rhône (1800 km dont 520 km en France) est un fleuve difficile
qui naît en Suisse, au glacier de la Furka, entre dans le lac Léman, traverse le Jura, passe par
Lyon, se jette dans la Méditerranée ; le Rhin traverse le Jura, s’étale dans la plaine d’Alsace
(port fluvial de Strasbourg), parcourt l’Allemagne et se jette dans la mer du Nord. La France
comprend un territoire très vaste (superficie de 551.500 km 2), donc il y a différents climats : le
climat méditerranéen (partie méridionale, de Perpignan à Nice ; hiver pluvieux et assez doux,
été sec et très chaud) ; le climat atlantique / océanique (de Dunkerque à Bayonne. ; hiver doux,
été frais, pluies abondantes en toutes saisons) ; le climat montagnard (de Grenoble à Strasbourg,
dans le Massif central et dans les Pyrénées. ; hiver très froid et neigeux, été frais, souvent
pluvieux) ; le climat continental (dans le reste du pays ; hiver très froid, été chaud) ; mais, dans
l’ensemble, le climat français est tempéré. Le découpage départemental est le fait de la
Révolution pour mieux répandre les informations de Paris à toute la nation. Trois principes ont
guidé sa réalisation en 1790 : la taille des départements devait être semblable ; le chef-lieu
devait être situé au centre, de telle sorte que l’on puisse s’y rendre à cheval en une journée de
n’importe quel point du département ; les noms donnés aux départements devaient gommer les
vieilles références historiques et provinciales et ce sont des noms de la géographie locale. Il
existe 101 départements ; chaque département est marqué par un code de deux chiffres, sauf les
départements d’outre-mer qui ont trois chiffres. Le découpage régional existe dans les faits
depuis 1960. Des « circonscriptions d’action régionale » avaient été définies, selon des critères
économiques, pour servir de cadre aux plans régionaux d’aménagement du territoire, mais qui
n’avaient aucun pouvoir parce que les départements fonctionnaient bien. La loi du 2 mars 1982
a transformé la région, semple circonscription technique, en « collectivité territoriale » ayant un
pouvoir autonome et exerçant des compétences jusqu’alors réservées à l’État. La réforme des
Régions est entrée en vigueur le 1° janvier 2016. De 22 régions métropolitaines (21 + la Corse)
et 4 départements d’Outre-mer il y a aujourd’hui 13 régions + 5 Départements/Régions d’Outre-
mer. Les territoires de la France d’outre-mer étaient liés à la France pour des raisons coloniales.
Jusqu’à très récemment ils étaient organisés en : DOM – Départements d’outre-mer
(Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) ; ces départements étaient aussi des régions ; ils
font partie de la République française et de l’Union européenne. TOM – Territoires d’outre-mer
(Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna, Terres australes et antarctiques
françaises – TAAF) ; ils font partie de la République française mais non de l’UE. Collectivités
territoriales (Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte). En 2008 et en 2016, la France métropolitaine a
donné aux territoires de la France d’outre-mer le libre choix de rester liés à la France ou de
devenir indépendants. Le nouveau découpage comprend : 5 DROM – Départements/Régions
d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Mayotte), 5 COM - Collectivités
d’outre-mer (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin,
Wallis et Futuna), 1 TOM – Territoire d’outre-mer (Terres australes et antarctiques françaises –
TAAF), 1 Région à statut spécifique (Nouvelle Calédonie).
LA FRANCOPHONIE
Aujourd’hui, le français moderne est la 5e langue la plus parlée (274 millions de parlers), la 2e
langue étrangère la plus apprise (125 millions d’apprenants) après l’anglais, la 3e langue des
affaires, la 4e langue d’internet. C’est une langue parlée dans différentes parties de la planète
comme conséquence de la colonisation. La première vague remonte à l’époque successive à la
découverte de l’Amérique (1492) quand les Français sont arrivés en Québec, pénétrés dans le
Canada, descendus dans les États-Unis jusqu’à la Louisiane ; dans la même période, on assiste à
l’occupation des territoires orientales pour des buts commerciaux ; la France a perdu le contrôle
sur ces territoires au XVIII à cause de la vente de Napoléon ; ces territoires parlent aujourd’hui
e

le français comme langue officielle (au Canada, dans la région francophone du Québec avec
capitale Montréal) ou comme patois (en Louisiane). La seconde vague remonte à l’apogée de
l’Empire (1919-1946) quand les Français conquéraient plusieurs parties du monde dans le but de
fonder un empire colonial ; la France a perdu le contrôle sur ces territoires au XX siècle comme
e

conséquence de la naissance des mouvements nationalistes portant à la décolonisation. Donc, le


français est une lange présente sur les cinq continents comme langue maternelle e officielle
(France métropolitaine et Monaco), comme langue maternelle avec d’autres langues (en
Belgique, en Suisse, au Luxembourg, en Val d’Aoste, au Canada français, dans les îles de Saint-
Pierre-et-Miquelon), comme langue officielle ou langue d’usage où en famille on parle patois
(dans les DROM, dans l’Afrique noire, au Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie), comme langue
seconde obligatoire à l’école comme première langue étrangère (dans les pays de la péninsule
indochinoise), comme langue internationale plus ou moins privilégiée (au Vatican, en Egypte,
en Russie). On peut distinguer le français (parlé en France métropolitaine, sur la base du
français de l’Académie) et les français (parlés dans le monde avec des structures locales). Avec
l’expression Monde francophone on fait référence au français parlé dans le monde. Le mot
francophonie ne devrait évoquer que la notion de « parole française », tandis que ce mot a été
transformé en institution ; c’est une question linguistique et culturelle. La naissance de ce terme
est attribuée à Onésime Reclus, dans son ouvrage France, Algérie et colonies paru en 1886 chez
Hachette ; il désignait comme « francophones » l’ensemble des locuteurs de langue française à
une période où la langue comme critère pour identifier des ensembles humains au-delà des
confins nationaux était une nouveauté. Aujourd’hui c’est un mot polysémique : sens linguistique
(celui qui parle français), sens géographique (l’ensemble des peuples dont la langue maternelle,
officielle, administrative, de communication est le français), sens spirituel (le sentiment
d’appartenir à une même communauté, partageant des valeurs communes), sens institutionnel
(une communauté organisée de coopération). Il existe aussi des variantes orthographiques :
francophonie (l’ensemble des peuples qui utilisent le français comme langue maternelle,
officielle, de communication, d’enseignement) et Francophonie (les institutions de l’OIF). Les
missions de l’Organisation Internationale de la Francophonie sont de développer la coopération,
appuyer l’éducation et la recherche, promouvoir la langue française et la diversité culturelle et
linguistique, la paix, la démocratie et les droits de l’homme ; le symbole de l’organisation est un
cercle de cinq couleurs, les même que ceux des olympiades, représentant les cinq continents.
Avant la fondation de l’OIF, les pays africains voulaient sortir de la colonisation de manière
pacifiques sur la base du Commonwealth anglais (pas de colonies, mais une collaboration
économie et culturelle) ; donc ils ont proposé la création d’une union politique entre les pays
parlant français, qui devaient être sur le même niveau d’importance, mais ça a été un échec
parce que la France se considérait un pays supérieur. En 2006, on a fondé l’OIF qui n’a pas de
buts politiques et économiques, mais seulement un rôle linguistique, éducatif et de recherche.

FILE TEAMS (LENOIR)

MONT SAINT MICHEL est une île caractérisée par le phénomène de l’ensablement naturel
qui, parfois, la sépare de la terre ferme. Le rocher granitique du Mont Saint-Michel s’appelait à
l’origine Mont Tombe. Selon les textes saints, en l’an 708, l’archange Michel apparaît en songe
à saint Aubert, évêque d’Avranches, et lui demande de construire un sanctuaire en son nom. En
966, une communauté de Bénédictins s’établit et fait construire une première église préromane.
À la même époque, un bourg commence à se développer en contrebas pour accueillir les
premiers pèlerins. Au XI siècle remonte la construction de l’église abbatiale romane et, au XIII
siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste, à la suite de la conquête de la
Normandie, permet d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille. La guerre de Cent ans
(1337-1453) rend nécessaire la protection du Mont Saint-Michel par un ensemble de
constructions militaires qui lui permet de résister à un siège de presque 30 ans. Suite à la
Révolution française, les moines doivent abandonner l’abbaye, qui devient une prison d’État
sous le nom de « Bastille des Mers » ; marées et sables mouvants rendent impossible toute
évasion et les familles des prisonniers remplacent alors les pèlerins qui fréquentaient jadis les
ruelles du village. En 1863, suite aux demandes des écrivains et artistes romantiques, la prison
ferme. L’année suivante, le Service des Monuments Historiques restaure l’édifice et l’ouvre au
public. Pour acheminer les touristes, de plus en plus nombreux, une digue-route est construite en
1879. Le Mont Saint-Michel perd ainsi son caractère maritime. Le site est miraculeusement
épargné lors de la Seconde Guerre mondiale, mais les Allemands l’occuperont tout de même
entre 1940 et 1944. En 1966, millénaire de la fondation de l’abbaye, une communauté religieuse
fait son retour à l’abbaye. En 1979, l’UNESCO inscrit le Mont Saint-Michel et sa baie à la liste
du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Entre 2006 et 2015, un chantier hors-norme a permis de
réinventer l’accès au site, dans le but de faire face à l’ensablement progressif de la baie et
préserver le caractère maritime du Mont Saint-Michel : les parkings ont été réaménagés sur le
continent, l’ancienne digue-route a été détruite au profit d’un pont-passerelle en partie piétonne
qui interdit l’accès aux véhicules privés, et un barrage a été construit sur le Couesnon pour
repousser les sédiments. Le Mont-Saint-Michel se lie d’amitié à l’international avec la
commune de Monte Sant’Angelo (en Italie) en 2019.
MONTE SANT’ANGELO se trouve dans les montagnes qui dominent le parc du Gargano;
c’est non seulement un point panoramique d'exception, mais aussi une cité de grande
importance historique, religieuse et architecturale des Pouilles. On dit que Monte Sant'Angelo se
trouve entre ciel et terre, entre le divin et l'humain Le sanctuaire en honneur de l'archange Saint
Michel a été érigé à l'intérieur de la grotte qu'il aurait choisie pour refuge lors de ses quatre
visites. C’est une basilique toute simple, composée de bâtisses de diverses époques, dont la
somme révèle bien 15 siècles d'histoire. Les pèlerins venus du monde entier suivaient la Via
Sacra Longobardorum pour arriver au sanctuaire. En 2006, le sanctuaire et la route ont été
classés sur la liste du patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. En plus du sanctuaire, Monte
Sant'Angelo est connu pour son château normand, avec ses tours d'origine et ses murs de
différentes époques ajoutés au bâtiment médiéval.

UNESCO. L’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et les obligations qui lui
sont attachées découlent d’une convention internationale de l’UNESCO ; la Convention pour la
Protection du Patrimoine Mondial, Culturel et Naturel a été ratifié en 1972 à Paris dans le but de
protéger les trésors de la Terre créés par l’homme et par la Nature, et menacés par les
dévastations naturelles, par les conflits humains, par la modernisation et par la dégradation
environnementale. Seuls les pays qui ont signé cette Convention et se sont par-là même engagés
à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d’inscription de
biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial ; en outre, tout bien inscrit sur
la Liste du patrimoine mondial comprend un périmètre qui peut également comprendre une zone
tampon qui constitue, selon les termes de l’UNESCO, une protection supplémentaire. La
première chose que le pays doit faire est de dresser un inventaire des sites naturels et culturels
les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Cet inventaire est appelé La Liste
indicative et constitue un état prévisionnel des biens que l’État partie peut décider de proposer.
Le Centre du patrimoine mondial peut conseiller et aider l’État partie à préparer le dossier de
proposition d’inscription qui doit être aussi exhaustif que possible, avec toute la documentation
et les cartes requises. La proposition d’inscription est alors soumise au Centre qui vérifie si elle
est complète. Si c’est le cas, le Centre l’envoie à l’organisation consultative compétente pour
l’évaluation. Les biens proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial sont évalués
par deux organisations consultatives indépendantes, désignées par la Convention du patrimoine
mondial : le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’Union
internationale pour la conservation de la nature (UICN). La troisième organisation consultative
est le Centre international d’étude pour la préservation et la restauration des biens culturels
(ICCROM), un organisme intergouvernemental qui donne au Comité des conseils avisés sur la
conservation des sites culturels ainsi que sur les activités de formation. Une fois qu’un site a été
proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial qu’appartient de
prendre la décision finale concernant son inscription. Une fois par an, le Comité se réunit pour
décider quels sites seront inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Il peut aussi différer sa
décision et demander aux États parties de plus amples informations sur leurs sites. Pour figurer
sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle
et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. La valeur témoigne que le bien a une
importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu’elle présente le même caractère
inestimable pour les générations actuelles et futures de l’ensemble de l’humanité. Les critères
sont expliqués dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention :
1. Représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain
2. Témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée
3. Apporter un témoignage unique sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou
disparue
4. Offrir un exemple éminent d'une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine
5. Être un exemple éminent de l'interaction humaine avec l'environnement
6. Avoir une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit
préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères)
7. Représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance
esthétique exceptionnelles
8. Être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre
9. Être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques
10. Contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la
conservation
Mais l’insertion d’un site dans la Liste peut avoir un paradoxal effet contre-productif : une fois
qu’on lui a attribué l’emblème Unesco, un lieu acquiert une valeur ajoutée, une visibilité
majeure qui peut l’exposer à de nouveaux dangers. Donc, le Comitat peut ajouter les sites qui se
trouvent en des conditions plus ou moins critiques dans la Liste des sites en danger pour alarmer
la communauté internationale sur les risques, actuels ou potentiels, qui menacent l’intégrité d’un
site (pollution et dégradation environnementale, marchandisation de la culture locale,
développement d’activités illégales). Pourtant, les communautés locales doivent s’engager pour
garantir la protection du site par un plan de gestion adéquat et concordé avec l’Unesco. La seule
solution consiste dans le développement d’un tourisme durable fondé sur des principes de
justice sociale et économique (attention envers l’environnement et les cultures locale, adoption de
comportements corrects, effort pour faire retomber les avantages économiques et sociaux du tourisme sur
les destinations touristiques). Ces critères ont été élaborés au début des années 90 comme critique
au tourisme de masse ; aujourd’hui ils sont reconnus par l’Unesco comme le seul moyen correct
pour visiter les trésors du monde, en jouissant de leur beauté et en sauvegardant leur intégrité.
En France, au sein du ministère de la Culture, la direction générale des Patrimoines est chargée
de mettre en œuvre la convention en ce qui concerne les biens culturels. Le ministère de la
Transition écologique et solidaire se charge des biens naturels. La sous-direction des
monuments historiques et des espaces protégés coordonne la protection et la gestion des biens
culturels français inscrits au patrimoine mondial. Elle s’efforce de trouver, en lien avec les
gestionnaires et les collectivités territoriales concernées, toutes les solutions permettant
d’assurer le maintien de la valeur universelle exceptionnelle de chaque bien inscrit. La France
compte 45 biens inscrits au patrimoine mondial : 39 biens culturels, 5 biens naturels et un bien
mixte.
L’Italie a la primauté mondiale pour le plus grand nombre de biens inscrits dans la Liste du
patrimoine mondial : 50 biens cultures et 5 biens naturels.
Il existe des biens qui ont été délistés de la Liste du Patrimoine Mondiale de l’Unesco :
● Vallée de l’Elbe à Dresde (Allemagne) retiré de la liste en 2009 à cause de la
construction d'un pont à quatre voies au cœur de ce paysage culturel, ce qui signifie que le site
n'a pas su conserver la valeur universelle exceptionnelle qui lui avait valu son inscription.
Critère (ii) : elle fut à la croisée des chemins en Europe, pour la culture, la science et la
technologie aux XIXe siècle. Critère (iii) : elle représente le développement urbain en Europe
et son passage à l’ère industrielle moderne. Critère (iv) : c’est un paysage culturel
exceptionnel, qui réunit le célèbre décor baroque au paysage fluvial. Critère (v) : c’est un
exemple remarquable d’occupation du territoire qui représente le développement exceptionnel
d’une grande ville d’Europe centrale.
● Sanctuaire de l'oryx arabe (Oman) retiré de la liste en 2007 suite à la décision d'Oman de
réduire la taille de la zone protégée de 90%, en infraction avec les Orientations devant guider
la mise en œuvre de la Convention. Les brouillards saisonniers et la rosée constituent un
écosystème désertique unique et sa flore compte plusieurs plantes endémiques. Sa faune rare
comprend le premier troupeau d'oryx arabes en liberté depuis l'extinction mondiale de l'espèce
à l'état sauvage en 1972 et sa réintroduction ici en 1982.
En 2003, les Etats membres de l’UNESCO ont adopté la Convention pour la Sauvegarde du
Patrimoine culturel immatériel, réglée par le droit international. Le Patrimoine culturel
immatériel comprend les processus culturels qui « inspirent aux communautés vivantes un
sentiment de continuité par rapport aux générations qui les ont précédées et revêtent une
importance cruciale pour l'identité culturelle ainsi que la sauvegarde de la diversité culturelle
et de la créativité de l'humanité » (les traditions orales, les arts du spectacle, les connaissances
et le savoir-faire liés à la nature ou l’artisanat, les pratiques sociales). Pour être inscrit sur la liste
du PCI, une expression ou une tradition vivante doit être représentative, traditionnelle et
contemporaine à la fois, inclusive et fondée sur les communautés. La Convention propose une
série de mesures qui doivent être mises en œuvre aux niveaux national et international. C’est un
cadre juridique, administratif et financier destiné à sauvegarder ce patrimoine. Au niveau
national, la Convention implique les Etats dans le travail d’identification et d’enregistrement du
patrimoine culturel immatériel présent sur leur territoire. La Convention propose également
plusieurs mesures de sauvegarde, ainsi que des mesures de sensibilisation et de promotion des
mesures éducatives dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Tous les deux ans, les
Etats qui ont ratifié la Convention se réunissent lors de l’Assemblée générale des Etats parties à
la Convention ; cette Assemblée élit les 24 membres du Comité intergouvernemental de
sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ce Comité doit se réunir une fois par an pour
assurer le suivi des objectifs de la Convention.
La France compte 17 éléments inscrits sur la liste du PCI, parmi lesquels le compagnonnage, le
repas gastronomique, la fauconnerie et la dentelle au point d’Alençon.

LE TRADUCTEUR. En premier lieux, un bon traducteur doit avoir une excellente


connaissance de la langue de départ et de la langue d’arrivée. Cependant, la traduction mot à
mot n’est pas suffisante parce qu’on doit bien comprendre le ton, le style et les autres
particularités de la langue de départ pour les transposer dans la langue cible. À ce propos, un
traducteur qui traduit vers sa langue maternelle est meilleur. En plus, le traducteur doit savoir
bien écrire ; il doit éviter toute faute et écrire de façon fluide et compréhensible afin que le
lecteur de la traduction comprenne le même sens du texte original. Par contre, les compétences
linguistiques ne fonctionnent pas seules ; il est important aussi d’avoir une très bonne culture
générale, alimentée par l’esprit curieux du traducteur qui lui permettra de se spécialiser dans
certains domaines. Mais, c’est l’expérience qui rend le traducteur expérimenté et capable de
bien comprendre le texte avant de le traduire. En outre, un bon traducteur doit avoir deux
valeurs fondamentales : la ponctualité et la discrétion.
LA TRADUCTION TECHNIQUE. Dans le domaine de la traduction, en particulier de la
traduction technique, il existe plusieurs typologies de textes qui requièrent une attention
particulière. Par conséquent, les traducteurs techniques n’ont pas tous la même formation
initiale, donc ils ont compétences diverses. Pour « traduction technique » on fait référence à la
traduction de textes spécialisés appartenant à des domaines techniques : le domaine scientifique
(modes d’emploi, manuels, brevets, normes et protocoles), le domaine juridique (lois, décret,
directives, pièces administratives, actes notariés, actes de naissance ou de mariage), le domaine
médical (rapport médical, documents de pharmacovigilance, publications d’experts), le domaine
financier (bilans, business plans, rapports de gestion, comptes de résultats), le domaine
informatique (site web, logiciel, communiqué de presse IT), le domaine du tourisme (guides
touristiques, brochures de présentation). Dans ces domaines, une terminologie spécifique est
nécessaire, donc le traducteur ne doit pas seulement connaître les deux langues, mais il doit
aussi avoir des connaissances dans le secteur, comme la maîtrise du jargon. La traduction doit
être impeccable, fidèle au texte de départ et compréhensible dans la langue d’arrivée, parce
qu’une mauvaise interprétation d’un texte technique peut avoir des conséquences graves.
LA MÉDIATION. La médiation est une activité mise en place par une troisième personne
impartiale, le médiateur, dans le but d’aider deux ou plusieurs parties à conclure un accord et
de trouver un point de rencontre ou une solution que toutes les parties puissent accepter. Mais,
ce sont les objectifs et le contexte qui en définissent le contenu ; donc, il existe différentes
typologies de médiation comme la médiation culturelle (insertion des citoyens étrangers dans le
contexte social du pays d’accueil), la médiation familiale (réorganisation des rapports familiaux,
d’habitude entre conjoints en cours de divorce), la médiation internationale (communication
entre deux ou plusieurs pays, d’habitude dans le domaine commerciale et économique), et la
médiation linguistique. La linguistique est une discipline scientifique qui étudie le langage
humain et ses manifestations de divers points de vue (descriptif, historique, géolinguistique,
cognitif). Donc, la médiation linguistique est le processus de communication entre deux sujets
qui ne peuvent pas communiquer dans une langue compréhensible par tous les deux et qui
nécessitent d’une troisième figure professionnelle (traducteur / interprète) qui peut faciliter la
communication.
La médiation en milieu social. Les pays du Nord de l’Europe n’incluent pas l’idée de
médiation dans l’interprétariat en milieu social, car l’interprétariat se focalise sur une traduction
strictement linguistique des termes, tandis que la médiation concerne aussi une mise en relation.
Mais, la culture est un élément intraduisible, donc la médiation essaye de compenser le «
manque » essentiel de toute traduction. Toute la question est alors dans ce rapport à l'altérité, à
l'étranger. Par conséquent, une des finalités de l'interprétariat-médiation concerne une approche
interculturelle pour une reconnaissance de l'altérité. Considérant que, entre autres éléments, la
médiation n'est pas l’activité principale de l’interprète, il peut être considéré comme un «
médiateur occasionnel ». Selon les modèles de compétences proposés par Fathi Ben Mrad,
l’interprétariat en milieu social peut être inclus dans le « modèle attributif ». Ce modèle
correspond aux professionnels dont la formation initiale s'inscrit dans un autre domaine que
celui de la médiation. La formation des interprètes apparaît donc comme une étape
indispensable pour acquérir des compétences supplémentaires et des techniques spécifiques à la
médiation. C’est le passage du modèle « attributif » au modèle « spécialisé ». La médiation peut
alors être considérée, non plus en termes d'activité principale ou occasionnelle, mais comme une
fonction transversale à son activité. La proposition d'aborder la médiation comme une approche
transversale s'entend comme un moyen de favoriser l'approche interculturelle par la
reconnaissance de l'autre. Une reconnaissance qui concerne « l'étranger » autant que la société
dite « d'accueil », et suppose de reconnaître que l'intégration est un processus réciproque. Le
sens d'être médiateur pour l'interprète réside alors dans le fait d'accompagner chacune des
parties dans le champ de l'altérité, et peut-être ainsi avancer dans la construction des conditions
d'une interculturalité.

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