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mise au point

Evaluation de la dépendance
au tabac

Il n’est pas de bonne science sans bons instruments de mesure,


et l’étude de la dépendance au tabac n’échappe pas à cette
règle. Dans cet article, nous présentons de manière critique le
test le plus fréquemment utilisé, le test de Fagerström. Notam-
ment, ce test, publié il y a vingt-huit ans, ne reflète pas les
définitions actuelles de la dépendance. Plusieurs approches
alternatives de la mesure de la dépendance au tabac sont
abordées et divers instruments plus récents sont présentés.

Rev Med Suisse 2006 ; 2 : 2744-8 INTRODUCTION


Des instruments de mesure fiables et valides sont utiles no-
J.-F. Etter tamment pour expliquer et décrire le phénomène de dépen-
dance, par exemple son installation chez les adolescents, les
Jean-François Etter, Dr sci. polit. différences entre groupes, les déterminants génétiques. Une
Institut de médecine sociale
et préventive
mesure du degré de dépendance permet aussi d’ajuster la
Faculté de médecine prescription des traitements pharmacologiques ou psycholo-
Université de Genève giques, et elle peut être utilisée comme instrument d’évalua-
CMU, 1211 Genève 4
jean-francois.etter@imsp.unige.ch tion des traitements. Enfin, établir qu’une personne est dé-
www.stop-tabac.ch pendante peut avoir des implications juridiques, notamment
dans les procès intentés aux fabricants de cigarettes. Le choix
et le contenu d’un instrument de mesure dépendent de l’ob-
jectif poursuivi.
Evaluating tobacco dependance Mesurer ne peut se faire que dans le cadre d’une théorie, qui nous indique non
Good science needs good measurement ins- seulement que mesurer et comment, mais aussi comment interpréter les résultats
truments, and this is also true for the study of et comment agir sur la base de cette interprétation. La théorie devrait surtout
tobacco dependence. In this paper, we pre-
nous fournir une définition de la dépendance. Or, jusqu’à ce jour, il n’y a pas de
sent and criticize the most frequently used
instrument, the Fagerström Test for Nicotine
consensus entre les experts à propos de la définition de la dépendance au tabac
Dependence. This test, published 28 years et de la façon de la mesurer. Notamment, il y a débat sur le caractère uni- ou mul-
ago, does not reflect current definitions of tidimensionnel de la dépendance et sur le nombre et la nature des aspects à
dependence. Several alternative approaches évaluer.1 Cette absence de consensus entre experts rend plus difficile le déve-
to the measurement of tobacco dependence loppement d’instruments de mesure généralement acceptés.
are discussed, and more recent instruments La difficulté à obtenir une concordance sur la notion de dépendance est sans
are presented.
doute liée au fait que le concept de dépendance est construit socialement. Il dépend
du statut de chaque drogue dans chaque société et influence ce statut en retour, dans
un processus réflexif continu. Les définitions de la dépendance de l’Association des
psychiatres américains (DSM-IV, Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders, 4th edition) et de l’Organisation mondiale de la santé (Classification inter-
nationale des maladies, 10 e version, CIM-10), qui dominent la scène, sont des
consensus d’experts.2,3 Ces définitions évoluent au cours du temps. Par exemple, le
besoin urgent de fumer ne figure pas dans la liste des symptômes de sevrage du
DSM-IV, alors qu’il figurait dans la version précédente (DSM-III). Il existe un fossé
entre la perception d’une partie du public («fumer est juste une mauvaise habitude,
j’arrête quand je veux») et la perception de la dépendance au tabac comme trouble
chronique du cerveau qui s’exprime par un comportement compulsif et des
rechutes.4 La façon dont une société comprend la dépendance et le statut qu’elle
accorde aux substances addictives ont des implications profondes pour les décisions
politiques, les traitements, les programmes de prévention et plus généralement pour

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la réponse de la société face aux personnes dépendantes. Si tée par les définitions du DSM-IV et de la CIM-10, qui sont
l’on perçoit la dépendance comme une maladie, on assistera basées sur la notion d’un syndrome de dépendance.2,3 Le
à une médicalisation du problème. Si au contraire l’on perçoit DSM-IV définit ainsi la dépendance selon une liste de sept
l’usage d’une substance addictive comme une faute morale symptômes. La présence de trois de ces symptômes pen-
ou un crime, alors la réaction sera punitive. Aux Etats-Unis, il y dant au moins douze mois permet de déclarer une per-
a 2300000 personnes en prison, bien souvent pour consom- sonne dépendante. Ces symptômes de dépendance, qui ne
mation de drogue. A Genève, il faudrait neuf prisons de la sont toutefois pas spécifiques au tabac, sont décrits dans
taille de Champ-Dollon pour atteindre un taux d’incarcération le tableau 1.
équivalent.
Tableau 1. Symptômes de dépendance et de sevrage
du tabac
ÉVALUER LA DÉPENDANCE
Symptômes de dépendance
Deux approches distinctes dominent le champ de l’éva-
1. Tolérance (diminution de la réaction toxique ou de l’effet à
luation de la dépendance au tabac. La première est basée dose égale, augmentation de la dose pour maintenir l’effet)
sur des modèles de dépendance physique, et la seconde 2. Syndrome de sevrage après l’arrêt de la consommation
sur la tradition du diagnostic psychiatrique. Pour la pre- 3. Perte de contrôle de l’utilisation (utilisation plus longtemps
mière approche, l’instrument le plus utilisé est le test de que prévu et en plus grande quantité)
Fagerström, dont la première version a été publiée il y a 4. Tentatives d’arrêt infructueuses

Fagerström Test for Nicotine Dependence (FTND).5,6 Ces tests four-


vingt-huit ans, ainsi qu’une version modifiée de ce test, le 5. Temps passé à utiliser ou à se procurer la substance
6. Le sujet néglige ou renonce à ses activités et rôles habituels
nissent un score continu reflétant le degré de dépendan- 7. Utilisation de la substance malgré les conséquences négatives,
ce physique. Ils ont été développés dans le but de fournir notamment sur la santé
des outils permettant d’ajuster les traitements selon le Symptômes de sevrage
degré de dépendance de chaque fumeur.5 Des critiques ont 1. Besoin urgent et impérieux de fumer
cependant été adressées au test de Fagerström, notamment 2. Humeur déprimée, dysphorique
parce qu’il n’a pas été développé selon les méthodes psy- 3. Insomnies
chométriques généralement acceptées. Deux questions de 4. Irritabilité, frustration, colère
ce test (le type de cigarettes et le fait d’inhaler) ont du 5. Anxiété
6. Difficultés de concentration
reste été abandonnées par la suite, car elles ne reflétaient
7. Agitation, impatience, nervosité
pas la dépendance.6 Plusieurs questions du test de 8. Appétit augmenté, prise de poids
Fagerström manquent de validité chez les fumeurs peu

et certaines propriétés statistiques de ce test (internal


dépendants, qui sont pourtant de plus en plus nombreux,

consistency) sont insuffisantes.6,7 De plus, le FTND prédit


L’arrêt du tabac est suivi d’un syndrome de sevrage ca-
ractéristique (deuxième critère DSM-IV). Toutefois, tous les
mal ou pas du tout l’intensité des symptômes de sevrage, fumeurs ne ressentent pas les symptômes de sevrage avec
et il n’est pas non plus un bon prédicteur de l’arrêt du la même intensité. La variabilité interindividuelle de l’in-
tabac.1,8 Surtout, le FTND a été initialement conçu en tant tensité de ces symptômes est encore largement inexpli-
que mesure de dépendance physique,5 et de par son quée. Les symptômes causés par l’arrêt du tabac sont les
ancienneté, il omet plusieurs éléments importants de la suivants : le besoin urgent et impérieux de fumer, l’anxiété,
dépendance telle qu’elle est définie dans les classifica- la nervosité, l’agitation et l’impatience, l’irritabilité, l’humeur
tions DSM-IV et CIM-10.2,3 En particulier, le FTND n’évalue déprimée, voire un épisode dépressif chez les personnes
pas les tentatives infructueuses pour arrêter de fumer, l’uti- vulnérables, des difficultés de concentration, des insomnies,
lisation de plus grandes quantités de tabac que souhaité, une augmentation de l’appétit et une prise de poids. Des
pendant plus longtemps que prévu, l’utilisation malgré les études récentes suggèrent que d’autres signes cliniques
conséquences négatives et les symptômes de sevrage.7,9 Il ou symptômes pourraient aussi être causés par le manque
n’est donc guère étonnant que les comparaisons directes de tabac. Il s’agit de la constipation, des vertiges, des nau-
aient montré qu’il y a peu de concordance entre le FTND et sées, de la toux, du mal de gorge, de cauchemars et d’une
les mesures dérivées du DSM,9 ce qui confirme que le diminution du rythme cardiaque. L’intensité des symptômes
FTND et les mesures dérivées du DSM évaluent différents de sevrage du tabac peut être mesurée au moyen d’échelles
aspects de la dépendance. Enfin, il est inapproprié de spécifiques.10-12 Aucun de ces symptômes, même le besoin
nommer «test de dépendance à la nicotine» un test qui en urgent de fumer, n’est cependant spécifique à l’état de
fait mesure la dépendance envers les cigarettes. Malgré sevrage, et tous peuvent préexister chez les fumeurs. Un
ses limites, le test de Fagerström domine ce domaine symptôme de sevrage est donc un symptôme dont l’inten-
depuis plus d’un quart de siècle. sité change après l’arrêt du tabac. Pour établir si un symp-
tôme est bien lié au sevrage, il convient donc de réaliser
deux mesures, l’une avant et l’autre après l’arrêt du tabac.
LA TRADITION DU DIAGNOSTIC
La dépendance au tabac telle qu’elle est définie dans
PSYCHIATRIQUE
ques standardisés, comme le Composite International Diag-
le DSM-IV peut être évaluée au moyen d’entretiens clini-

nostic Interview (CIDI), le Diagnostic Interview Schedule (DIS), ou


La seconde approche de l’évaluation de la dépendance
est basée sur la tradition du diagnostic psychiatrique, reflé-

0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 29 novembre 2006 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 29 novembre 2006 2745
le MINI interview. Ces entretiens fournissent un diagnostic posé si le sujet présente trois symptômes sur sept. Mais ce
dichotomique (absence ou présence de dépendance). Cette seuil est arbitraire, tous les symptômes n’ont pas la même
approche présente certaines limites. D’abord, ces entre- importance, et certains symptômes dans cette liste ne sont
tiens standardisés sont potentiellement onéreux, car ils pas pertinents pour le tabac (par exemple, renoncer à des
doivent être administrés par un personnel spécialement activités).
formé. Des questionnaires autoadministrés seraient plus
pratiques. Ensuite, une classification dichotomique est peu
DIFFÉRENCES ET SIMILARITÉS AVEC LES
sensible au changement chez un même sujet au cours du
temps, ou à de petites différences dans le degré de dé- AUTRES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
pendance entre sujets. Une échelle donnant un score con- Il existe d’importantes différences entre la dépendance
tinu sur une ou plusieurs dimensions serait plus utile. On à la nicotine et la dépendance à l’alcool, aux opiacés ou à la
peut aussi se demander quelle est la validité d’une mesure cocaïne. Tout d’abord, la consommation de tabac ne suscite
rétrospective de ces symptômes sur les douze derniers mois. pas d’état euphorique ni d’intoxication. Le produit est légal

n’inclut pas le besoin urgent de fumer (craving). Or, le cra-


De plus, la liste des symptômes de sevrage du DSM-IV et sa consommation peut avoir des effets socialement bé-

ving est le plus spécifique des symptômes de sevrage du


néfiques (par exemple, l’intégration dans les groupes de
jeunes fumeurs). La dépendance est rare chez les usagers
tabac. Enfin, un diagnostic DSM-IV de dépendance est non quotidiens de tabac, ce qui n’est pas le cas pour les

Tableau 2. L’échelle Cigarette Dependence Scale

Questions Options de réponse Recodage

* 1. Indiquez par un chiffre entre 0 et 100. Quel est votre degré de dépendance ___ Dépendance 0-20 = 1
vis-à-vis des cigarettes : 21-40 = 2
– Je ne suis absolument pas dépendant des cigarettes = 0 41-60 = 3
– Je suis extrêmement dépendant des cigarettes = 100 61-80 = 4
81-100 = 5

* 2. Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ? ___ Cigarettes/jour 0-5 = 1


6-10 = 2
11-20 = 3
21-29 = 4
30+ = 5

* 3. D’habitude, combien de temps après votre réveil fumez-vous votre première ___ Minutes 0-5 = 5
cigarette ? 6-15 = 4
16-30 = 3
31-60 = 2
61+ = 1

* 4. Pour vous, arrêter définitivement de fumer serait : Impossible =5 Pas de recodage


Très difficile =4
Plutôt difficile =3
Plutôt facile =2
Très facile =1

Veuillez indiquer si vous êtes d’accord avec chacune des affirmations suivantes :
* 5. Après quelques heures passées sans fumer, je ressens le besoin irrésistible Pas du tout d’accord =1 Pas de recodage
de fumer Plutôt pas d’accord =2
Plus ou moins d’accord =3
Plutôt d’accord =4
Tout à fait d’accord =5

6. Je suis stressé à l’idée de manquer de cigarettes (comme item n° 5)

7. Avant de sortir, je m’assure toujours que j’ai des cigarettes sur moi (comme item n° 5)

8. Je suis prisonnier des cigarettes (comme item n° 5)

9. Je fume trop (comme item n° 5)

10. Il m'arrive de tout laisser tomber pour aller acheter des cigarettes (comme item n° 5)

11. Je fume tout le temps (comme item n° 5)

12. Je fume malgré les risques que cela entraîne pour ma santé (comme item n° 5)

Score CDS-12 (toutes les questions) : Somme des items 1-12


Score CDS-5 (questions marquées *) : Somme des items 1-5

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la Nicotine Dependence Syndrome Scale (NDSS),14 le Wisconsin In-
ventory of Smoking Dependence Motives (WISDM-68),1 le Tobacco
autres substances. De plus, la nicotine ne cause en principe

Dependence Screener (TDS),15 et une échelle spécifique aux


pas d’autres troubles psychiatriques aigus, bien que des

adolescents, la Hooked on Nicotine Checklist (HONC).16 L’échelle


études récentes suggèrent que le tabagisme pourrait être
un facteur de risque de la dépression. Enfin, une impor-
tante différence concerne la fréquence d’utilisation, bien NDSS comporte dix-neuf questions mais n’inclut pas le
plus élevée pour le tabac que pour la plupart des autres nombre de cigarettes fumées par jour, ni le nombre de mi-
substances addictives, si l’on considère qu’un fumeur quo- nutes entre le réveil et la première cigarette du matin, qui
tidien fume en moyenne vingt cigarettes par jour. sont pourtant de bons indicateurs de dépendance. L’échelle
Ce sont toutefois les similarités entre le tabac et les autres NDSS contient cinq sous-échelles, différentes toutefois des
substances addictives qui permettent d’apprécier la force de catégories identifiées dans le DSM-IV et la CIM-10. Ces cinq
la dépendance à la cigarette. L’usage compulsif et la perte dimensions sont le besoin urgent de fumer, sa priorité, la
de contrôle de l’utilisation sont évidents chez les fumeurs tolérance (sensibilité réduite aux effets de la nicotine), la
qui cumulent les tentatives infructueuses d’arrêt et qui con- continuité (fumer à un rythme régulier) et le comportement
tinuent de fumer bien qu’ils en soient malades. L’apparition stéréotypé (fumer dans des situations constantes). On
rapide de la tolérance et d’un syndrome de sevrage est peut toutefois se demander en quoi certains de ces élé-
aussi un critère partagé avec les autres substances, de ments reflètent la dépendance et s’il ne s’agit pas plutôt
même que la médiation des effets par le biais du système de simples descriptions du comportement des fumeurs. Le
dopaminergique. Enfin, après une tentative d’arrêt, le taux même commentaire peut être fait à l’échelle HONC, qui
élevé de rechutes et la réinstallation rapide de la consom- couvre des aspects qui à notre sens ne reflètent pas la
mation sont des points communs aux différentes substan- dépendance. Il est donc trop tôt pour recommander ces
ces addictives. Signalons aussi comme autres ressemblances deux échelles. L’échelle WISDM-68 est trop longue (68
l’apparition de comportements conditionnés et l’influence questions) pour la plupart des usages. L’échelle TDS,
du génotype sur le risque de dépendance. développée au Japon, est brève (dix questions) et mesu-
re la dépendance selon le DSM-IV et la CIM-10. Elle méri-
terait d’être plus souvent utilisée. Il n’existe de version en
UNE NOUVELLE ÉCHELLE DE MESURE
français pour aucune de ces quatre échelles.
DE LA DÉPENDANCE Pour conclure, rappelons que l’utilisateur d’une échelle
Nous avons développé en français une nouvelle échelle de mesure, dans quelque domaine que ce soit, devrait tou-
autoadministrée mesurant la dépendance à la cigarette, jours s’interroger sur la validité de chaque instrument et

échelle, la Cigarette Dependence Scale (CDS-12) contient douze


en utilisant les méthodes psychométriques actuelles. Cette sur sa capacité à répondre à ses besoins. Il existe plusieurs
manières d’évaluer la dépendance au tabac, sans doute
questions, et compte au moins une question pour chaque parce que la dépendance est une notion qui varie d’une
dimension de la dépendance définie dans le DSM-IV et la société à l’autre et au cours du temps dans une même so-
CIM-10, à l’exception de la tolérance (tableau 2).8 La tolé- ciété. Le statut du tabagisme change rapidement dans notre
rance désigne le besoin d’augmenter les doses de tabac société, ce comportement devenant de moins en moins
au cours du temps ou une diminution de l’effet à dose acceptable. Le rôle des professionnels de santé est d’ex-
constante.2 La tolérance est une notion dynamique, qui ne pliquer la sévérité de cette dépendance et l’efficacité des
peut être saisie que par des mesures répétées, chez de traitements, sans pour autant ostraciser les personnes qui
jeunes sujets qui sont en train de devenir dépendants. Une souffrent de dépendance.
version courte (cinq questions) de cette échelle est dispo-
nible, elle omet certains aspects mais possède des pro-
priétés statistiques similaires à celles de la version longue. Implications pratiques
L’échelle CDS-12 dispose d’une plus grande stabilité test-
retest que le test de Fagerström, elle a une meilleure cohé- > Mesurer le degré de dépendance est utile à la prescription
appropriée des traitements de la dépendance au tabac
rence interne, est plus sensible au changement dans le
temps, prédit mieux l’intensité des symptômes de sevrage > Le test de Fagerström est le plus utilisé, mais il présente cer-
après l’arrêt du tabac et surtout, elle reflète mieux les cri- taines limites dont l’utilisateur de ce test doit être conscient.
tères DSM-IV et CIM-10 de dépendance.8,13 D’autres tests plus récents peuvent aussi être utilisés
D’autres échelles ont été publiées récemment, comme

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