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net/publication/279538749
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ABSTRACT
In the recent years the Salé city knows a rapid urban expansion. Indeed, about 3700 housing
units are built every year. A mechanism assembly drives this trend. Including coastal location,
availability of land, proximity to the administrative capital and other factors. To respond to
such a change, the opening of new areas to urbanization and artificial is required. However,
urban sprawl in Salé is at the expense of respect for the natural environment. This study
focused on the analysis of spatio-temporal evolution of the urban extension of the Salé city
between 1988 and 2014 using satellite very high-resolution remote sensing data. It shows an
increase of 7,25 km² (53,46%), 6,53 km² (32,5%) respectively for the periods of 1988-2001
and 2001-2015.
RESUME
La ville de Salé connait ces dernières années une expansion urbanistique galopante. En effet,
environ 3700 unités de logement sont construites chaque année. Cette tendance est dictée par
un ensemble de mécanisme. Parmi lesquels : la position géographique côtière, la disponibilité
des terrains constructibles, la proximité de la capitale administrative et plusieurs facteurs.
Pour répondre à une tel évolution, l’ouverture de nouvelles zones à l‘urbanisation et à
l’artificialisation s’impose. Toutefois, l’étalement urbain à Salé se fait au détriment du respect
de l’espace naturel. La présente étude s’est attachée à l’analyse de l’évolution spatio-
temporelle du tissu urbain de la ville de Salé entre 1988 et 2014 à l’aide des données
satellitaires très hautes résolution. Il en ressort un accroissement de 7 ,25 km2 (53,46%), 6,53
km2 (32 ,5%) respectivement pour les périodes 1988-2001 et 2001-2014.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
INTRODUCTION GENERALE
« Société du risque », cette expression d’Ulrich Beck (2001) est aujourd’hui la preuve qu'au-
delà de la sphère individuelle, nos sociétés sont concernées par des risques de toute sorte qui
préoccupent les décideurs. Les médias nous rappellent sans cesse la gravité des catastrophes
naturelles, en particulier, et qui sont une matérialisation des risques. Leur gestion, constituent
des enjeux majeurs de l’aménagement des territoires, notamment dans le milieu urbain où la
densité de la population est très importante. C’est pourquoi la thématique du risque revêt de
plus en plus d’intérêt dans notre société post-moderne. Contrairement aux pays développés,
les états émergeants ou en cours de développement ont mis plus de temps pour prendre
conscience de l’omniprésence du risque. Même avec le retard affiché, ces pays dont le Maroc
fait partie sont tous concernés par la gestion du risque ; encore faut – il connaître, prévenir,
apprendre à se protéger et limiter les effets des risques lorsqu’ils se concrétisent et se
transforment en catastrophes.
Au Maroc, la volonté matérialisée par la curiosité de plus en plus forte envers les expériences
étrangères de gestion des risques, résulte de la prise de conscience sur l’existence des
problématiques communes dans les pays soumis à des risques comparables.
De mémoire d’hommes ayant vécu dans des zones frappées par des catastrophes naturelles, il
a été tout à fait normal qu’un savoir-faire appuyé sur des connaissances empiriques se
développe et permette ainsi de tirer quelques règles de fonctionnement. Comme par exemple,
ne jamais bâtir sa maison au pied d’un versant instable, ou sur le chenal d’un torrent. L’essor
scientifique et technologique des deux derniers siècles ont permis à l’homme de se faire une
idée réelle sur la gravité des aléas naturels. Il s’est rendu compte du rôle crucial que peuvent
jouer les scientifiques pour mettre en place une démarche permettant de prédire le risque qui
menace sa propre sécurité.
Les littoraux sont de plus en plus urbanisés ; plus de 60% de la population y vit à moins de
quelques kilomètres du rivage. Cette pression démographique sur la bande littorale s’explique
par l’association d’un ensemble d’activités dans cette zone de convergence entre d’une part,
le transport, le commerce, la pêche maritime, et d’autre part, avec l’infrastructure, les
industries et l’agriculture sur le continent.
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La frange côtière de la ville de Salé n’échappe pas à cette tendance d’autant plus que
l’urbanisation s’y accentue d’une manière exponentielle par l’implantation de nouveaux
lotissements ou sous forme des quartiers informels ; en entrainant la dégradation de tout le
paysage côtier. De manière plus étendue, l’axe d’El Jadida-Kenitra est le plus attractif en
termes d’activités commerciales et de services, ce qui le rend plus vulnérable face aux aléas
naturels et notamment ceux d’origine marine.
En effet, le Tsunami de 1755 qui a affecté toute la côte atlantique Marocaine, avec des vagues
de 7 à 15 m de hauteur, constitue un repère dans les annales des risques côtiers. Les raz de
marées sont de temps en temps enregistrés sur cette côte comme ailleurs (côtes françaises,
hollandaises et anglaises…). Ceux enregistrés en 1969 et en 2014 rappellent que ce littoral
n’est pas à l’abri, notamment les segments de plates-formes et de plages sableuses.
- Une enquête auprès des personnes directement touchées par les impacts des raz de marées
du 7- 8 et 17-18 janvier 2014.
Le but étant de savoir jusqu’à quelle limite les infrastructures et les habitations ont été
affectées. Le croisement des deux approches vise la détermination des zones susceptibles de
subir l’impact de vagues exceptionnelles. Pour mieux appréhender la question, d’autres
paramètres doivent être pris en considération :
La démarche adoptée pour mettre en exergue la dynamique urbaine face aux risques côtiers,
consiste à définir le risque dans ses composantes de susceptibilité, d’aléa et de vulnérabilité.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
Le risque n’aurait pas de sens sans l’effet qu’il a sur l'Homme. Il fait donc partie de notre
quotidien. Gérer le risque présente un double intérêt, aussi bien scientifique que sociétal. D’un
point de vue scientifique, comprendre les couplages entre les différents processus d'un risque
donné participe à améliorer notre vision sur son comportement, son occurrence et son impact.
Comment fonctionne-t-il ? Comment est-ce qu’il évolue ? Quels sont les mécanismes et
facteurs contrôlant sa genèse ? Qu’elle est sa distribution spatiale et temporelle (si c’est
possible) ? L’analyse du ‘Risque’ est une démarche résolument intégratrice, transdisciplinaire,
et appliquée. Il s'agit d'une science jeune pour laquelle beaucoup de connaissances sont encore
à acquérir.
Pour notre société, les risques aussi variés qu’ils soient, présentent un terme générique mais
qui englobe en réalité plusieurs sources de danger. Le plus souvent, ils sont d’origine
naturelle, suite à des évènements atmosphériques (climatiques, météorologiques),
géophysiques (séismiques) ou induits par l’action de l’Homme comme dans le cas d’entaille
des versants pour les routes. Les questions scientifiques posées plus haut rejoignent un
problème crucial de notre société : quels sont les endroits et les secteurs susceptibles d’être
affectés ou réaffectés par le produit (catastrophe) d’un risque (phase de probabilité) ?
L’identification de ces secteurs est fondamentale notamment pour la protection des
populations qui y vivent. Il ne faut oublier cependant pas, que les décideurs souhaiteraient
avoir des documents de bases bien adaptés, pour assurer la sécurité des citoyens face aux
Risques, dans le cadre d’une démarche préventive et prévisionnelle, et par conséquent mieux
orienter les implantation des sites d’aménagement, les nouvelles extensions urbaines, les
ponts, les chaussées et les tracés de nouvelles routes, etc.
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Une des définitions les plus usuelles du risque (Risk) est celle proposée par le l’UNDRO,
1979 (United Nations Disaster Relief coOrdinator) qui le définit par la probabilité
d’apparition, dans un lieu donné et, à un moment donné, d’un phénomène potentiellement
dangereux et susceptible de causer des dommages aux personnes et aux biens. La même
définition a été reprise dans le détail par Varnes, 1984 et 1978, qui le définit comme étant le
nombre estimé de pertes en vies humaines, de personnes blessées, de dommages aux biens et
de perturbations de l'activité économique en raison de la survenue d’un aléatoire
dommageable à une zone et une période données. D’après lui, le risque total peut donc être
quantifié par le produit de la vulnérabilité (V), le coût (C) des éléments du risque et la
probabilité d’occurrence (A = aléa) du mouvement de terrain ce qui est représenté par la
formule suivante :
Ces notions ont été définies pour la première fois dans le cadre de l’analyse du risque au sens
large du terme, et puis adaptées aux spécificités de l’évaluation de chaque type de risque
(Varnes, 1984 ; Leroi, 1996 ; Lee et Jones, 2004 ; Fell et al, 2005, Mastere et al., 2015).
Avec :
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C : Coût ou ‘’Cost’’ correspond au montant des pertes causées par l’action de l’aléa sur les
éléments à risque (nombre d’habitations, nombre des victimes, coût des constructions…). Le
coût et la vulnérabilité dépendent essentiellement de l’intensité de l’aléa.
Figure 1 : Exemples des méthodes possibles pour le calcul du risque mouvements de terrain spécifique
à une habitation et aux habitants qui peuvent s’y trouver, Van Westen, 2006.
Avec :
En somme, un risque majeur est la combinaison d’un aléa (le phénomène aléatoire)
et d’une vulnérabilité liée à la présence humaine (personnes, habitations, activités
économiques, infrastructures, etc). Le nombre de victimes et le coût des dommages
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
Dans la pratique courante d’analyse des risques naturels, les aléas ont été, jusqu'à très
récemment, pris en compte en priorité selon une démarche de suppression du phénomène ou
de ses conséquences néfastes qu’il peut générer tout en faisant appel dans la plus part des cas
à la construction d’ouvrages de protection. C’est ce que l’on qualifie de mesures structurelles.
Pour mettre en place des ouvrages de protection, d’un point de vue théorique il est largement
suffisant de bien caractériser le phénomène, pour un bon dimensionnement de l’ouvrage, sans
pour autant être obligé de connaitre les enjeux qui il est censé protéger.
Ainsi, les risques se sont multipliés sans que la société ne s’en rende vraiment compte.
Comme il est toujours plus simple et facile de secourir et dans de rares cas indemniser que de
prévenir. C’est pourquoi la gestion des risques naturels s’est orientée vers des mesures dites
non-structurelles afin de compenser les dysfonctionnements des mesures structurelles.
Le terme de « mesures non-structurelles » est tout simplement utilisé pour désigner tous
les types d’actions qui ne relèvent pas du génie civil, mais de mesures visent essentiellement,
à modifier en améliorant les pratiques d’utilisation des sols et à réduire les enjeux (Pottier,
1998). Il s’agit essentiellement de respecter la réglementation de l’occupation et de l’usage du
sol, de définir des normes de construction spécifiques à chaque zone en fonction des risques
auxquels elle fait face, mais surtout de la prévision des phénomènes d'une intensité anormale
et en second lieu, de l’organisation des secours et de l’information du public.
Les mesures structurelles ont été longtemps les seules techniques utilisées en matière de
protection des risques et de mitigation de leurs effets. Mais de telles mesures ont rapidement
cédé la place aux méthodes préventives dans une logique de développement durable et de
résilience. Les ouvrages de génie civil posent plusieurs problèmes : d’une part, les coûts de
construction sont très élevés et d’autre part, l'entretien des ouvrages collectifs est également
coûteux et souvent mal assuré car ils n'ont plus, une fois terminés, de maître d'ouvrage
solvable. Par ailleurs, ce type d’approche n’est pas durable car la construction d’ouvrages de
protection est une incitation à la densification des constructions en aval, d'où un
accroissement de la vulnérabilité. Etant donné que la fiabilité des ouvrages n’est jamais
assurée, on conçoit que cette logique, associant la construction de nouveaux ouvrages et leur «
Rentabilisation » par un accroissement de l'occupation du sol, mène inévitablement à des
accidents.
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Un tel résultat est le plus souvent obtenu par l’analyse de la relation spatiale entre l’aléa
en question et un ensemble de facteurs environnementaux supposés être responsable de sa
genèse. Une telle démarche permet de prédire les futures zones susceptibles, en essayant de
trouver les aires où des combinaisons similaires de facteurs environnementaux se trouvent
réunis. Pour cela, nous aurons recours à l’utilisation d’une méthode adaptée, tout en tenant
compte de l’échelle d’analyse et des données disponibles.
Populations et biens rendent les risques de plus en plus concentrés en ville. A défaut de
les définir, on peut toutefois tenter de mieux les cerner. Qu'il s'agisse de risques diffus
(accidents de circulation, agression) ou de catastrophes naturelles ou technologiques, les villes
n'ont pas l'exclusivité de telle ou telle catégorie de risques.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
L’insuffisance de données sur les risques urbains au Maroc s’accompagne d’une relative
ignorance des comportements individuels en situation de crise. En effet, les modes de gestion
des risques urbains se trouvent perturbés par la montée de l’individualisme et de
l’appartenance à des réseaux multiples, souvent monofonctionnels (professionnels,
culturels…) et sans ancrage local.
Les modes de gestion des risques, ont évolué dans le temps pour des raisons liées aux
formes de gouvernance urbaine. Les prétentions étatiques à monopoliser la gestion de la mise
en sécurité des personnes et de leurs biens n’ont fait que masquer au cours d’une longue
période le maintien d’une prise en charge essentiellement communautaire et locale. La
vulnérabilité est maximale en ville. Comment donc préparer nos populations au risque et à la
crise ?
IMPORTANCE DE LA GEOMATIQUE
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Le fond numérisé par commune doit faire l’objet d’un contrôle de la numérisation. Les
plans de développement des communes doivent montrer certaines informations liées aux
parcelles et thèmes du bâti, aux lieux-dits, à l’hydrographie, etc. Ronds-points, voies internes,
voies privées, ponts, chemins, voirie, réseaux…, etc, sont autant de données officielles,
précises, contrôlées et régulièrement mises à jour qui permettent d’établir une cartographie
très précise et une continuité entre communes contiguës grâce aux SIG ou plus largement la
géomatique.
Ces nouvelles technologies, permettent d’avoir des documents territoriaux avec des
listes de thèmes, de plus en plus exhaustives (poteaux d’incendie, réseau et transformateurs
électriques, amplificateur et réseau de communication, zone soumise à un risque identifié,
établissements recevant du public, zone industrielle, établissements présentant un risque
connu, rue barrée, lieux publics, accès limité au gabarit des véhicules, habitations, sens de
circulation, école, dispensaires, maison pénitentiaire, internat, hammam, banque, musée, parc,
parking…).
L’exemple de la crise vécue par la région d’Al Hoceima en 2004 a montré la vitalité de
l’accès pour les interventions sur chaque commune (toute voies confondues). Repérer le plus
rapidement possible la position du requérant, en utilisant l’itinéraire le plus rapide et
approprié est une condition primordiale de la réussite de tout plan de secours. Chose devenue
facile et précise avec les outils géomatiques. Dans sa mise en œuvre, la première étape
consiste à réaliser une filaire des voies très précise, et sa base de données associées, que l’on
enrichira d’informations. On éditera à partir de celui-ci un index des voies, renvoyant au
carroyage des cartes, nécessaire au repérage dans l’espace.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
L’ensemble des éléments cités doit former une cohérence sur un fond homogène
indiquant la situation sur la carte. Largeur des rues, présence ou absence de ponts et des autres
obstacles de tout genre doivent être insérés dans la base de données. Index des voies,
bâtiments recevant du public, lieux-dits en milieu rural, bâtiments remarquables et autres
points de repère sont décrits dans la légende.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
La zone littorale présente un système à interactions multiples contrôlée par deux familles de
processus : la première à dynamique rapide (crues, tempêtes, etc.) voire saisonnière (marées,
étiage, etc.) et une deuxième avec une action plus lente (sédimentation, surexploitation des
ressources, modification des niveaux et réchauffement, etc.). En plus de cette complexité
naturelle il faut associer les aménagements humains implantés sur la zone côtière.
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Il s’agit donc d’un écosystème fragile et soumis à une forte pression anthropique
(aménagement côtiers, urbanisation, activités économiques et touristiques). Une telle diversité
des activités socio-économiques pratiquées y entraîne d’importants conflits d’usage souvent
paradoxal. Les activités humaines sont elles aussi sujettes à des évolutions à la fois lentes et
rapides à des échelles de temps comparables à celles des variations naturelles. Ainsi
l’occurrence d’un aléa naturel d’origine marine accentuerait sans doute la fragilité de la zone
côtière et remettrait en cause l’efficacité des aménagements installé en plus de la pérennité de
tout un écosystème.
Depuis une vingtaine d’années, les zones urbanisées au Maroc notamment celles
côtières, se sont développées de manière spectaculaire et souvent anarchique. Etant une ville
côtière par excellence, Salé constitue un noyau urbain très dense, mais qui connait une
présence d’un habitat non réglementaire. Les multiples atouts de cette ville, sont à l’origine
d’une forte dynamique urbaine. Elle est aussi la manifestation de plusieurs
dysfonctionnements qui vont à l’encontre d’anticiper un développement urbain intégré. Du
point de vue réglementaire, les nouveaux logements construits à Salé sont issus de 3 modes de
production distinctes. Il s’agit le plus souvent productions qui s’inscrivent dans le cadre de
plans d’aménagements, de la mise en œuvre d’un certain nombre de projets mais aussi de
réalisations hors cadre réglementaire.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
L’analyse du parc logement permet de retenir que « la maison marocaine » est la forme
prédominante puisqu’elle représente plus de 60% des ménages. Les habitats sommaires ou
bidonvilles est passé de 5% (en 2004) à 2% (en 2015) du nombre globale des ménages. Ils
constituent une forme d’habitat précaire occupé essentiellement par les catégories
défavorisées dans des lieux vagues et impropres à l’urbanisation. Ils concernent trois localités,
comme matérialisé sur la figure 5.
La quasi-totalité des projets lancés pour résorber l’ensemble des bidonvilles de Salé sont
situés sur la partie littorale de celle-ci en la rendant plus vulnérable face aux aléas d’origine
marine. En outre, les programmes de résorption des bidonvilles ont été à l’origine d’une
augmentation du rythme de consommation des terrains en rendant le foncier très cher et ce à
très court terme.
La démarche dérogatoire instaurée et acceptée par la loi est utilisée par les agences
urbaines pour débloquer les projets d’investissement qui ont un intérêt public. Elle vient
assouplir la rigidité des plans d’aménagement (PA) et permettre la réalisation de projets
d’investissement, mais sans tenir compte des options d’affectation du sol programmés
initialement par les PA.
Cette tendance est corroborée par les données statistiques qui démontrent qu’environ
4000 logements ont été annuellement autorisés depuis 1998 dans les cinq arrondissements de
la ville de Salé. Les autorisations délivrées peuvent être considérées comme un paramètre
permettant d’estimer la production de logements. Cette source doit toutefois être analysée
avec prudence car les autorisations peuvent n’aboutir à des constructions effectives qu’après
une longue durée. A noter par ailleurs que cette source ne rend compte que de la production
réglementaire.
L'intérêt que suscitent les processus côtiers et les changements de rivage trouve sa
justification dans la forte occupation des zones côtières et leur utilisation, vu l'importance
économique du tourisme balnéaire qui constitue la forme la plus répondu dans le monde.
Ainsi dans un contexte régional marqué par l’exode de populations en direction des côtes, la
ville de salé se trouve être au cœur de plusieurs contradictions tout en sauvegardant la
composante naturelle et en répondant aux objectifs de développement sans perdre de vue les
conséquences d’un tel antagonisme. Ces contestations sont sources de nombreux risques
environnementaux pour cette zone côtière.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
Figure 6 : Directions de l’étalement urbain à Salé avec le détail de la partie côtière. AM : Ancienne
Médina, SM : quartier Sidi Moussa, Ch : quartier Chemaou, SH : quartier Saïd Hajji et AS : quartier
Abwab Sala.
L’étalement urbain sur la bande côtière de Salé est favorisé aussi bien par la topographie
en sillons et par la route de Kénitra (N.1). Car il est un fait que les gens s’approchent toujours
des axes routiers et cherchent l’accès facile aux moyens de transports. Salé se développe
également le long de la route de Meknès pralèllement sur plusieurs sites qui dominent la
vallée du Bouregreg. On remarque que le rythme de l’extension vers le Sud Est est favorisé
par la création de Sala EL Jadida, l’ouverture de site Hssain à l’urbanisation et par un
ensemble d’infrastructure comme la rocade et les projets structurants comme Technopolis, qui
ont participé dans l’orientation de l’urbanisation vers le Sud Est de la ville.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
La partie Sud Est de la ville est caractérisée par des secteurs effrités et une cadence
d’urbanisation lente par rapport à celle observée le long de la bande côtière (Figure 7). Cela
est dû à un retard dans l’installation des équipements et d’infrastructure de base dans
l’arrondissement de Hssaine, ce qui a retardé le lancement d’un ensemble de projets
immobiliers. En outre la proximité de cette zone à l’aéroport international Rabat Salé et à la
forêt de la Maamora a exigé un contrôle sévère et une interdiction de toute sorte d’habitat
clandestin.
Les risques côtiers auxquels la ville de Salé ou toute autre zone littorale du monde peut
faire face sont difficiles à cerner d’une manière exhaustive. Mais par soucis de simplification,
ils peuvent être classés en deux grandes catégories. Une première famille de risques liés à la
zone côtière sont purement d’origine maritime (tempêtes, érosion, submersion, raz de marée,
tsunamis, etc). Une seconde famille de risques concerne ceux liés aux activités d’exploitation
des ressources naturelles (surpêche, impact de l’aquaculture, impact du développement de
l’éolien, saisonnalité des activités), aux activités industrielles qui s’y concentrent (pollution)
et aux mouvements migratoires le plus souvent vers la zone côtière (concentration
démographique, explosion du prix du foncier, etc).
Les naturalistes ont décrit, analysé et expliqué, pour de nombreuses portions du littoral
Marocain, les tendances historiques de l’évolution du trait de côte et les causes de l’évolution,
le non renouvellement du stock sédimentaire depuis la remontée postglaciaire du niveau de la
mer et l’élévation contemporaine du niveau de la mer (+ 15 cm depuis 1880) expliquent cette
tendance au recul du rivage (Debdout, 2010 ; Niazi, 2007 ; Manche, 200).
Les résultats des premiers rapports du groupe interministériel sur les impacts du
changement climatique GIEC (2001), ont prévu une élévation du niveau de la mer estimée de
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
Table 1: Résultats des enquêtes sur le raz de marée des 07 et 08 janvier 2014.
Figure 9 : Extrait satellitale très haut résolution (2.5m) montrant les trois séquences de
la zonation du risque raz de marée sur la côté de la ville de Salé.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
Ainsi un premier niveau d’analyse a portée sur une précision d’ordre général, recensant
les objets spatiaux selon une typologie définissant des secteurs urbains, des périphéries et des
zones d’occupation humaine dispersées ; un deuxième niveau intermédiaire s’est intéressé à
des enjeux en définissant des types d’objets précis, comme le type de bâtiment ; et un dernier
niveau qui s’est attaché au bâtiment, en étudiant objet par objet.
Cela a permis de travailler au premier niveau sur des fonctions de densité et, au
troisième niveau, sur l’endommagement de chaque bâtiment pour ainsi construire des
matrices d’endommagement afin d’obtenir un degré de risque par zone, ainsi trois niveau de
risque raz de marée ont été définis (Figure 11). Les enjeux sont de plusieurs types, mais à la
lumière des raz de marées des 7 et 8 janvier 2014, nous pouvons considérer ceux d’ordre
économique matérialisés par la route côtière qui se trouve bloquée sachant qu’elle constitue
une des artères principales de la mobilité Salé-Rabat, les canalisations de l’assainissement
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
liquide endommagées, les barques de la pêches artisanales endommagées, mais surtout des
maison envahies. Des enjeux d’ordre environnemental dont à prendre en compte tel que
destruction et la perturbation des nids de la faune de la zone en plus des envahie par les
déchets solides et liquides auparavant jetés dans la mer.
Au Maroc, déjà une centaine de villes et centres urbains bénéficient de plan au 1/10000.
Un effort s’impose donc en matière de cartographie de détails. Le 1/5000e (1cm sur la carte
fait 50m sur le terrain) s’est avéré comme la meilleure vision de l’ensemble des voies
comprises dans un espace urbain couvrant 1500m sur 1000m. C’est en effet à ce niveau
d’échelle que l’on obtient une représentation idéale sur une page format A3. Dans des
situations exceptionnelles il le faut créer des canevas au 1/2500e pour les centres villes où les
rues sont beaucoup plus denses.
Ces précisions des échelles et des repères sont très importantes à signaler pour les
interventions de la Protection civile. Cette dernière dispose des plans au 1/100 et perçoit une
taxe prépayée, avant livraison de permis d’habiter. Toutefois, la situation d’un sinistre et ses
accès, l’emplacement des poteaux incendie et la distance entre le point d’attaque et le sinistre
et l’établissement du dispositif, plus le dénivelé éventuel sont des informations que les
équipes d’intervention estiment grâce à ces repères. D’où l’intérêt d’une cartographie précise
et de lecture facile.
Chaque document se présente avec la fiche d’identité complète, comprenant toutes les
coordonnées. Dans un souci d’homogénéisation de la lecture par les équipes des intervenants
(protection civile, secouristes, police) il va de soi que la charte graphique utilisée reste la
même que sur les autres documents communaux (DC).
CONCLUSION
La ville est de plus en plus confrontée avec le risque. Au Moyen âge et jusqu’au début
du 20ème siècle c’étaient les séismes et les épidémies. La démographie galopante du siècle
dernier a certes aggravé l’ampleur d’un éventuel risque sur les villes ; toutefois, les progrès de
la médecine ont largement minimisé l’éventualité du danger.
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LA VILLE MAROCAINE : REGARDS CROISES
De nos jours, la ville accumule la plupart des sources d'insécurité. Les populations, face
aux frustrations et aux violences sociétales, exigent une plus grande sécurité et une meilleure
information auprès des responsables et des pouvoirs publics. Les risques urbains nécessitent
protection et prévention mais surtout la réglementation (affectation des sols, autorisations,
schémas, plan d’aménagement, lotissement, …). De ce fait on s’efforce d’identifier les
éléments exposés au danger ou susceptibles d’être atteints : personnes, sociétés, activités,
fonctions, biens publics ou privés.
Le Maroc est doté d'une frange côtière atlantique et méditerranéenne qui s'étend sur
environ 3500 km. Ce littoral joue le rôle d’un pôle structurant de l'économie du payse grâce à
son poids démographique, économique et de sa fonction dans l'organisation de l'espace
national. Il constitue de plus en plus un pôle d'attraction et un enjeu économique de première
importance. En effet, il concentre les principales agglomérations du pays dont celle de Rabat-
Salé, les densités démographiques les plus importantes, les infrastructures et les réseaux de
communication les plus denses, les plaines agricoles les plus importantes, ainsi que plusieurs
écosystèmes côtiers. La pression exercée sur les côtes a engendré non seulement un important
déséquilibre démographique et économique entre le littoral et les zones intérieures, mais aussi
une forte dégradation de l'environnement naturel.
Au vu des résultats discutés dans cet article, on retient que le littoral marocain est déjà
fortement fragilisé ; une élévation accélérée du niveau de la mer suite aux changements
climatiques globaux aggraverait la menace sur la stabilité des côtes tout en compromettant les
potentialités économiques et les équilibres écologiques des zones côtières, ce qui peut être à
l’origine de crises sociales. Ces conséquences inquiétantes justifient la nécessité d’un suivi
précis de la situation sur les côtes marocaines et plus spécialement celles très peuplées telle
que Salé, Rabat, Mohammadia, Casablanca…etc. Il ne serait surtout pas possible d'être
exhaustif sur les effets d'une élévation du niveau marin ; ils seront en effet extrêmement
variés selon le type de côte, le peuplement et l'amplitude du phénomène. L’influence
d’éventuels phénomènes paroxysmiques serait cependant majorée par les mutations
climatiques à l’origine de l’élévation du niveau de la mer considéré comme élément
catalyseur de tout risque naturel côtier.
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