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W.A. MOZART : Cavatine de Barberine dans Les Noces de Figaro, début l’Acte IV
L’histoire à la fin de l’Acte 3 : C’est l’heure des noces officielles de Figaro et Suzanne. Le Comte Almaviva
est obligé de procéder à la cérémonie en présence de tout le personnel du château. Suzanne glisse le billet au
Comte qui se pique avec l’épingle. Une grande fête est promise pour le soir. L’Acte 4 débute par cette
cavatine : suivant les directives du billet, le comte a envoyé Barberine porter l'épingle à Suzanne mais la jeune
fille l'a perdue.
2. Caractérisez le principal élément thématique de cet air (comment est-il construit ?). 3 points
Le principal élément thématique de cet air commence avec une levée, on l’entend pour la première fois par les violons
puis la soprane reprend cette mélodie. Il y a une répétition de croches dans les trois premières mesures de l’air avec la
troisième croche liée à la croche suivante qui monte sur la note supérieur pour ensuite redescendre. Les deux premières
croches sont détachées tandis que les deux suivantes sont liées (do do do re do, do do do ré si). Cette liaison crée un
accent qui appuie la troisième croche ce qui provoque cet effet inquiétant de l’air et qui peut faire penser à des pleurs.
On a aussi cet effet de balancement de la pulsation ternaire qui provoque naturellement un appui sur les premiers temps
de chaque mesure. De plus, les accents toniques des paroles de cet air sont aussi placés sur les premiers temps. La
phrase mélodique est assez legato.
3. Quelle atmosphère, quels sentiments émanent de cette cavatine ? Quels sont les moyens musicaux
utilisés par Mozart pour évoquer les sentiments exprimés par l’héroïne ? Relevez les procédés
musicaux (écriture, orchestration, etc.) qui sont utilisés pour traduire ce ‘climat’ très particulier.
La pulsation ternaire du 6/8 et le mode mineur de cet andante expriment la détresse du personnage car Barberine
cherche désespérément l’épingle qu’elle doit rendre à Suzanne après avoir remis le message au Comte (cette épingle
fermait un billet pour le Comte). La nuance de l’air est piano ce qui accentue d’autant plus cette atmosphère d’angoisse,
de peur. L’orchestre est réduit aux seules cordes; elles accompagnent Barberine, les violons jouent avec sourdine, les
violoncelles et contrebasses sont en pizzicato. Après une introduction de huit mesures, la première phrase de Barberine
est chantée, chaque note de sa mélodie étant doublée par les violons. Puis les violons précèdent les deux motifs : « non
la trovo, non la trovo », avant que la voix n’atteigne les notes les plus aiguës et insiste sur : « L’ho perduta…me
meschina… ».
4. Comment se termine cet air – dernier accord - ? Quel sens donnez-vous à cette fin ?
La fin de cet air est une suite d’interrogations finissant sur une cadence suspensive, demi-cadence. Cet air se termine
donc sur un accord sur le Ve degré, Do Majeur.
5. A quel type d’opéra se caractérise celui de Mozart les Noces de Figaro ? Expliquez.
L’opéra Les Noces de Figaro est un opéra buffa. L’opera buffa est un genre d’opéra typiquement italien qui trouve ses
origines dans les intermezzi comiques du XVIIème siècle qui entrecoupaient les opera seria. Ces intermèdes mettaient
en scène quelques personnages placés devant le rideau et avaient pour but de divertir les spectateurs pendant les
changements de décor. L’opera buffa se distingue de l’opera seria par la présence du comique, la diversité des registres
et des structures musicales et la présence de personnages issus de différents rangs sociaux c’est-à-dire bourgeois, nobles,
valets et paysans se confrontent dans des situations souvent complexes comme on peut le voir dans Les Noces de
Figaro. Le livret de cet opéra est en Italien et relate de la vie quotidienne ce qui confirme le fait que ce soit un opéra
buffa.
2ème partie : COURS /8 points
L’Opéra est une oeuvre vocale profane utilisée depuis la création de l’opéra Orfeo de Monteverdi composé en
1607. L’opéra baroque naît donc en Italie, puis il se diffusera à travers l’Europe jusqu’en Pologne. Il est
composé de plusieurs éléments principaux comme des fragments orchestraux préludes, ouvertures…), d’airs,
d’ensembles vocaux, de récitatifs et de choeurs qui sont accompagnés par l’orchestre excepté pour le récitatif.
Le figuralisme est l’évocation musicale d’une idée, d’un sentiment ou d’une image présente dans un texte, dans un
tableau ou dans un film. Le figuralisme peut servir à évoquer de nombreux sentiments ( la joie, la peur, la tristesse…),
des lieux symboliques et immatériel (l’enfer, le paradis…) ou encore des sensations (l’attente, le froid, la douleur…).
On peut parler de figuralisme avec l’évocation de l’enfer dans « Don Juan », de Mozart, qui est la dernière scène de cet
opéra composé en 1787. Don Juan, séducteur et meurtrier, refuse de se repentir. Il est alors entraîné dans les flammes
de l’enfer..
Bon travail !
MUSIQUE ET POLITIQUE
Au final, la conjonction des mots de Beaumarchais et de la musique de Mozart, égale les pointes de Beaumarchais,
même s'il a fallu couper dans le texte de la pièce : la scène du procès et les déclarations féministes de Marcelline, surtout
le monologue de Figaro à l'acte V.